Академический Документы
Профессиональный Документы
Культура Документы
Introduction
L'entreprise est au cœur de la vie politique, économique et sociale. Non seulement, elle
représente un enjeu considérable dans la vie d'un pays; mais encore, elle contribue à la
formation des richesses, et à la vitalité d'un pays dans l'économie internationale.
L'importance de l'entreprise tient au fait qu'elle est la cellule de base de la vie des affair
es. Elle dégage des emplois, de la croissance, des biens et des services.
Cependant, ces activités économiques ne s'exercent pas toujours sans problème! Nombres
de désaccords naissent au sein de l'entreprise, et nombres d'accidents agaçants et
dommageables, que l'homme d'affaires ne sait réparer lui-même.
L'entreprise ne peut pas toujours obtenir amiablement la reconnaissance des prérogatives
qu'elle croit avoir, et se voit le plus souvent obligée de saisir un tribunal, pour lui soumettre sa
prétention.
Le contentieux de l'entreprise, formé par l'ensemble de tous ces procès, a donc une
importance considérable.
Au point de vue juridique, de nombreuses relations se nouent, au sein de l'entreprise,
entre les membres de l'entreprise eux-mêmes, ou entre ceux-ci et les personnes qui gravitent
autour d'elle.
Ces relations juridiques sont de natures différentes. Le droit applicable, et par conséquent,
les tribunaux compétents en cas de litige, varient en fonction même de la nature de ces
relations.
Force est donc de constater que la diversité des relations juridiques de l'entreprise est à
l'origine de la diversité du contentieux de l'entreprise et explique aussi la diversité de la justice
des affaires.
Le terme contentieux au sens propre du terme désigne : les contestations portées
devant un juge, et réglées par des procédures juridictionnelles. Etymologiquement le mot
contentieux a pour origine le terme latin « contentieusus ».C'est-à-dire la notion de querelle.
Selon le professeur Abdellah BOUDAHRAINE qui dit que le mot « contentieux » tire
son origine du verbe latin « contendéré » qui signifie « mettre au prise ». Il évoque les
difficultés que soulèvent les rapports entre les parties défendant des intérêts contraires1.
1
.Abdellah BOUDAHRAINE « le contentieux fiscal », EDMAR , 1984 page 14.
1
Droit des litiges et des contentieux
Chapitre 1
Le contentieux fiscal
Le système fiscal marocain repose pour l’essentiel sur la déclaration du contribuable
ou de l’entreprise pour ses revenus ou son chiffre d’affaire. La déclaration de cette dernière
revête une importance capitale car elle permet d’éviter la taxation d’office dont la
généralisation peut devenir rapidement une source d’arbitraire et d’injustice. La déclaration
permet donc de limiter le recours à la taxation d’office par l’administration fiscale et la
procédure contentieuse par le contribuable et renseigne sur la bonne foi du redevable et sur sa
volonté de s’acquitter de sa dette fiscale.
Ceci dit, l’administration fiscale frappe parfois de « manière aveugle sinon très partiale
certains contribuables »2. Il est donc nécessaire de sauvegarder les droits des contribuables,
mais aussi ceux de l’administration en imposant la règle de droit aussi bien aux
administrateurs qu’aux administrés. L’avènement des tribunaux administratifs a assurément
imposé la force probante de la règle de droit aux uns et aux autres et a poussé les
protagonistes à chercher d’abord des solutions amiables dans le cadre du recours préalable ou
gracieux devant l’administration fiscale. Ce recours constitue souvent pour l’administration
une occasion de réparer ses propres erreurs et de mieux apprécier son efficacité interne.
Le recours gracieux peut laisser entrevoir un recours para juridictionnel devant les
commissions de taxation ou para juridictionnel devant les tribunaux administratifs, qui relève
du contentieux de l’excès de pouvoir, de la responsabilité et de la répression pénale. Le
recours dépend souvent du mode d’imposition.
Le professeur M.LEROUGE il définit le contentieux fiscal comme « le fait de
soumettre au juge les actes qui déterminent l’assiette, la liquidation et le recouvrement des
impôts ».
En général, « le contentieux fiscal permet alors d’assurer un contrôle réellement de la
légalité de l’impôt, allant jusqu’à la légalité de la dépense, contrôle juridictionnel qui
s’ajoute à tous les contrôles prévus par les finances publiques »3. C’est encore « une garantie
accordée aux contribuable pour faire face aux abus et aux erreurs que peut commettre
l’administration fiscale »4.
2
Abdellah Boudehrain, le contentieux fiscal, EDEMAR
3
Louis Trotabas, Jean Marie Cottert « Droit fiscal » précis DALLOZ 5ème édition 1985 page 100.
4
Sophia LAMNIA « les garanties du contribuable en matière de contentieux fiscal » Mémoire de DESA en
finances publiques et fiscalité 2002 page 10.
2
Droit des litiges et des contentieux
Il ya lieu de distinguer deux types de contestation celle portant sur une erreur totale et
celle portant sur une erreur partielle d’imposition.
Concernant l’erreur totale « ce sont les réclamations des contribuables qui estiment
avoir été imposés à tort et qui contestent la totalité de l’imposition découlant d’une
application erronée de la loi fiscale ; ils visent donc la décharge dès lors que l’erreur
concerne alors le principe même de l’assujettissement à loi fiscale » 9.
Dans le cas d’une erreur partielle, le contribuable ne conteste pas le principe de
l’impôt mais seulement son étendue. Il s’agit notamment « d’erreurs de surévaluation
quantitative de la matière imposable (exemple : double imposition) ; une mauvaise
5
Art 28 de la loi n° 41-90, organisant les tribunaux administratifs, B.O 4227, du 23 Nov 1993
6
La réclamation contentieuse constitue un instrument de conciliation entre l’administration fiscale et le
contribuable, tout en limitant l’intervention du juge dans cette phase.
7
Robert HERTZOG « Le Juge Fiscal » Edition Economica Collection finances publique Mai 1988, page125.
8
Benyad Youness « le contentieux d’imposition au Maroc » Université Hassan II AINCHOC CASABLANCA
1999-2000-page 22
9
- Hamza serhane : de la typologie des réclamations contentieuses présentées devant le service des impôts en
droit fiscal maroccan in REMALD n° 17, 1996 p.123.
3
Droit des litiges et des contentieux
2) Réclamations tendant à obtenir le bénéfice d’un droit prévu par la loi fiscale :
Elle comprend les demandes par lesquelles le contribuable soutient que le service des
impôts a fait une inexacte application ou n’a pas fait application de la loi ; les demandes
visant des impositions qui régulièrement établies ou perçues remises en cause par suite d’une
situation particulières prévue par les textes de loi en vigueur et dont il n’a pu être tenu compte
au moment de l’assiette »12.
3) La réclamation gracieuse :
Le recours gracieux concerne les demandes présentées par les assujettis en vue
d’obtenir la remise ou modération au titre des pénalités et majorations de retard appliquées
pour infractions à la législation fiscale notamment le retard dans le paiement des impôts13 .
Le ministre des finances ou les personnes déléguées par lui à cet effet, conformément à
la loi fiscale accorde la remise gracieuse de tout ou partie des majorations de droit ou des
pénalités prévues par les textes en vigueur, au vu des explications des contrevenants et compte
tenu des circonstances invoquées14.
Par ailleurs, « les décisions prises en ce domaine sont en principe insusceptibles de
recours autre que gracieux ou hiérarchiques. Dans tous les cas, le juge de l’impôt ne peut
jamais en connaître »15.
Concernant la procédure, la réclamation préalable est adressée au directeur des impôts
dans les 4 mois qui suivent celui de la mise en recouvrement du rôle. Son introduction par
l’entreprise vise à obtenir le dégrèvement partiel ou total des cotes qui sont reconnues former
surtaxe, double emploi ou faux emploi. Seul le ministre des Finances ou une personne
déléguée par lui peut accorder ce dégrèvement, ainsi qu’une remise ou modération des
pénalités ou majoration de retard (16).
La taxation d’office est un mode de taxation prévu par la loi à l’égard des
contribuables qui ne remplissent pas les obligations qui leur incombent en matière de
déclaration du résultat fiscal, de chiffre d’affaires, de revenu global de profit ou de
présentation d’actes ou de conventions, présentation des documents comptables et au droit de
contrôle, droit de communication.
10
- idem.
11
- Narach Ahmed « essai sur la nature du pouvoir fiscal au Maroc »thèse du doctorat soutenue publiquement à
l’université Mohammed v Rabat Agdal 2002 page 246.
12
- Said Moutaoukil op . cit page 31.
13
- « le contentieux de l’impôt » Séminaire assure par M.r Ahmed Bouassis au centre de formation à la direction
régionale des impôts à rabat mise à jour 2007- page 7
14
- L’article 236 du code général des impôts.
15
- Benayad youness « le contentieux fiscal au Maroc », Mémoire pour l’obtention du diplôme des Etudes
Supérieures Spécialisées, Université Hassan II ainchoc Casablanca 1999-2000 p.13.
16
- Art 235 du CGI
4
Droit des litiges et des contentieux
17
- l’article 219 du code général
18
- Tribunal administrative de Rabat, Décision n° 1204 du 03-10-2006 dossiers n° 1513 – 03, inédit.
19
- BO n° 4391 bis 1/7/1996
5
Droit des litiges et des contentieux
La commission nationale du recours fiscale siège à rabat, elle est placée sous l’autorité
du Premier Ministre.
La CRNF statue sur les litiges qui lui sont soumis et à laquelle sont adressés les recours
contre les décisions des CLT. Elle ne peut connaître des questions portant sur l’interprétation
des dispositions légales et réglementaires.
La CNRF comprend cinq magistrats, 25 fonctionnaires et 100 personnes du monde des
affaire, tous désignés par le Premier Ministre. Le fonctionnement de la commission est assuré
par un magistrat désigné par le premier ministre sur proposition du ministre de la Justice.
L’administration peut contester par voie judiciaire, dans le même délai, les décisions de
la CNRF lorsqu’elle estime que cette dernière a statué à tort des questions de droits.
20
- B.O n° 4391 bis du 1/7/1996 ; Art 226 du CGI
6
Droit des litiges et des contentieux
tribunal administratif (21). L’entreprise doit donc attendre la modification pour intenter son
recours. En attendant, rien n’empêche l’administration d’exécuter sa décision puisqu’elle
dispose du privilège d’exécution préalable.
b – L’introduction du recours
D’après l’article 32 du Code de Procédures Civiles, la requête doit être écrite et signé
par l’entreprise ou son mandataire. La requête doit contenir, entre autres, l’exposé sommaire
des faits et moyens ainsi que les conclusions. Elle doit être également accompagnée de la
décision contestée et de l’avis de sa notification.
Une fois la requête enregistrée en secrétariat du greffe, le magistrat désigné convoque
immédiatement par écrit les parties à l’audience et en fixe la date.
Si l’entreprise est lésée, elle doit défendre l’objet de la requête à partir de positions et de
preuves tangibles. Le juge arbitre, impartial et compétent, se trouve parfois dans l’incapacité
de trancher vu le foisonnement des arguments des uns et des autres ou parce que l’affaire
traitée est particulièrement obscure, probablement à cause de la complexité du système fiscal
marocain. Dans ce cas, le juge peut ordonner de façon spontanée ou à la demande de l’une des
parties l’approfondissement de l’instruction à travers une expertise, une enquête ou toutes
autres mesures d’instruction (22).
21
Art 5/5 du Code de Procédure Civile
22
Art 5/5 du CPC
7
Droit des litiges et des contentieux
Chapitre 2
Le contentieux commercial
Les principales relations, juridiques à caractère commercial de l'entreprise concernent
les opérations commerciales avec les fournisseurs et les clients.
L'entreprise fait alors des actes de commerce. Le Code de Commerce ne comporte
aucune définition de l'acte de commerce, et n'en propose pas de critère général.
23
R.T.D Com 1958 observations Boitard P.81
8
Droit des litiges et des contentieux
I) L'exclusion conventionnelle
Les sociétés anonymes peuvent prévoir, soit dans les statuts soit dans des pactes extra-
statutaires, l'exclusion d'un actionnaire qui ne présente plus certaines qualités ou qui porte
atteinte à leurs intérêts.
Cette exclusion s'entend de toute stipulation expresse par laquelle les actionnaires
d'une société anonyme renoncent, par le jeu de leur propre volonté, à leur droit de ne pas être
exclu de la société.
Bien que les statuts ou les pactes extra-statutaires aient accordé le pouvoir d'exclusion
à un organe social de la société, il ne faut pas en abuser et respecter, néanmoins, certaines
conditions pour que cette exclusion soit valable.
Nous résumons lesdites conditions en trois points proposés par la doctrine, à savoir :
La précision des motifs de l'exclusion qui doivent être justes ;
La mise en place d'une procédure claire afin de respecter le principe du contradictoire
au risque de voir la décision d'exclusion annulée par le juge ;
Et l'octroi d'une indemnisation. Ladite indemnisation doit prendre en considération la
valeur réelle des actions au moment de l'exclusion.
24
Il s’agit du président du conseil d’administration, des directeurs généraux et directeurs généraux délégués des
SA classiques, du président du directoire et du directeur général unique des SA à directoire, des gérants des
SARL, et du président de la SAS.
10
Droit des litiges et des contentieux
Dans un sens plus restreint, on considère comme dirigeants (ou chef d’entreprise)
seulement les personnes qui s’occupent activement de la gestion de la société et disposent a
cet égard des pouvoirs les plus étendues.
A côté de cette distinction, on retrouve une autre division, plutôt juridique que
factuelle, entre le dirigeant de droit et le dirigeant de fait. Le dirigeant de droit est celui qui
est régulièrement titulaire d’une fonction attribuée par les organes sociaux, conformément
aux règles fixées par le droit des sociétés25. La notion de dirigeant de fait couvre les
personnes qui se comportent comme les dirigeants statutaires, en exerçant un pouvoir effectif
de direction, sans avoir reçu une habilitation juridique régulière26.
11
Droit des litiges et des contentieux
L’acte de vente doit être déposé dans les 15 jours de sa date au secrétariat du tribunal
dans le ressort duquel le fonds est situé.
Un extrait de l’acte de vente doit être inscrit au registre du commerce et publié au
bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales.
Cette double publication doit être renouvelée entre le 8e et le 15e jour après la première
insertion.
Dans les 15 jours qui suivent la deuxième insertion, les créanciers chirographaires ont la
possibilité de faire opposition sur le prix de vente, c’est-à-dire s’opposer au versement du prix
au vendeur.
Cette opposition peut se faire soit par l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de
réception au secrétariat greffe du tribunal où l’acte de vente a été déposé, soit par le dépôt de
l’opposition au greffe contre récépissé.
Les créanciers opposants, s’ils estiment qu’une partie du prix a été dissimulée, peuvent
demander au tribunal de faire vendre le fonds de commerce aux enchères publiques, en se
portant eux- mêmes acquéreurs de ce fonds et en offrant de payer le prix des éléments
incorporels augmenté du 1/6 (la surenchère du sixième).
Le vendeur qui veut garantir le paiement du prix, a la possibilité de faire inscrire un
privilège au registre du commerce. Ce privilège doit être mentionné dans l’acte de vente et il
confère à son titulaire deux prérogatives, un droit de préférence et un droit de suite.
Le vendeur impayé peut demander la résolution de la vente. Cette résolution a pour
conséquence d’anéantir le contrat de vente avec effet rétroactif.
12
Droit des litiges et des contentieux
□ Le recouvrement à l’amiable
□ Le recouvrement judiciaire
- la procédure d’injonction de payer peut être envisagée pour toute créance supérieure
à 1000 Dh, due en vertu d’un titre ou d’une promesse reconnue. Elle est portée devant le
président du tribunal de commerce. Si la requête lui paraît justifiée, il rend une ordonnance
faisant droit à la demande et condamnant le débiteur au paiement et aux frais. Dans le cas
contraire, il rejette ladite demande par une décision motivée et renvoie le demandeur à saisir
la juridiction suivant les formes du droit commun.
- une demande en référé peut être introduite devant le président du tribunal de
commerce, en vertu de l’urgence, pour remédier aux difficultés relatives à l’exécution d’un
13
Droit des litiges et des contentieux
jugement ou d’un titre exécutoire ou pour ordonner une mise sous séquestre, ou toute autre
mesure conservatoire, et ce, que le litige soit ou non engagé devant le juge du fond.
- le tribunal de commerce peut être saisi selon les voies de droit commun en vue de
l’exécution des clauses du contrat.
Afin de renforcer les chances de réussite du recouvrement et d’empêcher le débiteur
d’organiser son insolvabilité, il est également conseillé d’introduire une saisie conservatoire
sur les biens meubles et immeubles ou sur le fonds de commerce et/ou une saisie arrêt sur les
sommes et effets appartenant au débiteur et détenus par un tiers (le compte bancaire par
exemple).
27
Une entreprise est en état d'insolvabilité lorsque son passif est supérieur à son actif, c'est-à-dire que le total des
dettes ou - le passif externe en termes comptables - est supérieur à la valeur totale des éléments de l'actif, composés
d'immobilisations corporelles et incorporelles, de stocks, de créances et de liquidités.
14
Droit des litiges et des contentieux
A- Le plan de continuation :
Le tribunal opte pour la continuation s’il constate l’existence de possibilité sérieuse de
redressement et d’apurement du passif, le plan opté par le tribunal dans ce cas, il prévoit
toutes les modifications nécessaires pour cette finalité.
Le plan de continuation restitue au débiteur l’administration de son entreprise , mais
éventuellement modifié , le plan peut aussi s’accompagnés s’il y a lieu de l’adjonction de
l’arrêt ou cession de certaines branches , en ce qui concerne l’adjonction elle est peu probable
car l’entreprise elle est déjà en difficultés , sauf le cas ou cette adjonction s’avère avantageuse
pour l’entreprise , contrairement à l’arrêt ou la cession ils sont destiner à alléger l’exploitation
des autres secteurs.
Le plan de continuation peut modifier les structures et aussi le statues si ses
modification s’avère nécessaire à la continuation de l’entreprise, finalement le plan pendant sa
durée qui ne peu dépasser 10 ans reste susceptible de plusieurs modifications qui peuvent être
décidé par le tribunal à la demande du chefs d’entreprise et suite d’un rapport de syndic.
B- Le plan de cession :
La cession a pour but d’assurer le maintien d’activité susceptible d’exploitation
autonome , de tout ou partie des emplois qui y sont attachés et d’assurer le passif, elle peut
être totale ou partielle , elle est totale c'est-à-dire elle englobe l’ensemble d’élément
d’entreprise ou partielle c'est-à-dire se limite à des composantes déterminées de l’exploitation
, le choix de ses composantes n’est pas fait arbitrairement il doit comporter sur une branche
autonome d’activités pour que la cession soit rentable, la cession partielle peut être
accompagnés par un plan de redressement pour les biens non cédés ou une liquidation
judiciaire.
C- la liquidation judicaire :
La procédure de liquidation judiciaire a pour principal objectif de désintéresser les
créanciers. Cette branche de l’alternative est plus simple. La liquidation judiciaire peut être
prononcée par le juge à tout moment de la période d’observation, dès qu’il apparaît qu’un
redressement est impossible. Ce jugement définitif peut intervenir aussi dès la saisine du
tribunal, c’est à dire sans période d’observation, si l’entreprise à cessé toute activité ou si le
redressement est manifestement impossible.
15
Droit des litiges et des contentieux
Chapitre 3
Le contentieux financier et bancaire
Le contentieux bancaire et financier recouvre la gestion de tout conflit relatif à la
validité et à l'exécution des opérations bancaires et financières, ainsi qu'à la responsabilité
civile, pénale et disciplinaire des entreprises du secteur de la banque et de la finance et de
leurs dirigeants.
L'alinéa 2 de l'article 25 du Dahir du 1993 précise ce qu'il faut entendre par information
privilégiées : Il s'agit de toute information relative à la marche technique, commerciale ou
financière d'un émetteur ou aux perspectives d'évolution d'une valeur mobilière, encore
inconnue du public et susceptible d'affecter la décision d'un investisseur. On peut citer par
exemple une décision de réduire le dividende ou des pertes substantielles de la société,
l'information relative au marché des titres est assimilable à celle qui concerne l'activité de la
société, par exemple la connaissance d'un projet d'offre publique d'achat ou d'une évaluation
par un acquéreur à un prix plus élevé.
Quand à la précision de l'information, ni le législateur ni le CDVM n'ont pris la peine
d'indiquer les caractères que devrait présenter l'information, contrairement à la législation
française qui décide que l'information doit être précise, particulière et certaine, en cela la
véritable information qui se distingue des rumeurs qui peuvent circuler au sein des milieux
d'affaires qui ne constituent pas une information, en effet, la nouvelle circulaire29 décrit, sans
citer les caractéristiques, ce qu'elle appelle "information importante" qui correspond
parfaitement à la notion d'information privilégiée : « une information importante constitue
tout fait intervenant dans l'organisation ou la situation commerciale technique ou financière
des émetteurs, et peuvent avoir une influence significative sur les cours en bourse de leur
28
France DRUMMOND, droit des marchés financiers P411
29
La Circulaire du CDVM n °01/05 relative aux règles déontologiques devant encadrer l ’information au sein
des sociétés cotées.
16
Droit des litiges et des contentieux
titres en cas de cotation ou une incidence sur le patrimoine des porteurs de eu cas d'appel
public à l'épargne sous cotation ».
L'exigence légale rejoint l'objet de l'information ainsi, l'information n'est privilégiée que
s'elle est de nature à influencer sur le cours si elle était rendue publique. Le privilège réside
dans l'antériorité de la connaissance et non pas dans le nombre de ceux qui partagent
l'information, être initié, c'est disposé d'informations privilégiées avant que le public en ait
connaissance, en revanche, l'information cesse d'être privilégiée des que le publique à les
moyens d'en prendre connaissance.
En particulier, est considérée comme information privilégiée :
• un projet de cession stratégique d’une partie de l’actif ;
• une distribution d’un dividende exceptionnel ;
• un projet de recomposition du capital ;
• un projet d’offre publique sur le marché ;
• des résultats exceptionnels, par rapport à l’historique ou au consensus de place.
Les initiés directs ou primaires ou encore de première main, sont les personnes qui, à
l’occasion de leurs fonctions, sont le plus susceptibles de détenir des informations
privilégiées. Il s’agit des dirigeants d’une société cotée31, ces initiés sont tenus de respecter
deux obligations absolues :
*obligation d’abstention ; il ne doit pas exploiter l’information qu’il détient, que ce
soit dans son propre intérêt ou dans celui d’autrui, avant que celle-ci n’ait été redue publique.
*obligation de discrétion : outre l’interdiction supra citée, l’initié a également
l’interdiction de la transmission de cette information à des tiers hors du cadre normal de sa
profession ou des ses fonctions même s’il n’en tire pas profit soi- même (délit de dîner en
ville).
Les initiés indirects ou secondaires ou encore occasionnels, sont les personnes qui
disposent d’informations privilégiées à l’occasion de l’exercice de leur profession ou de leur
fonctions. Cette catégorie est beaucoup plus large que la précédente car elle comprend les
personnes qui appartiennent à l’entreprise mais également celles qui n’en font pas partie mais
qui entretiennent des relations avec elles (banquier, avocat, journaliste, analystes). On peut
considérer ainsi, comme a clamer M. C. Ducouloux- Favard, que sur ces initiés, repose une
obligation de loyauté contractuelle ou d’ordre déontologique qui interdit l’exploitation dans
un intérêt personnel d’informations obtenu dans le cadre professionnel33.
Les délits d’affaires restent soumis aux principes généraux de droit commun, en effet, le
délit d’initié repose, comme toute infraction de droit pénal sur l’élément matériel et l’élément
moral, étant donné que l’article 25 du Dahir portant loi précité dispose que « toute personne
30
Circulaire n°01/05
31
Société cotée : toute société dont les titres de capital et/ou de créances sont inscrits à la cote de la Bourse de
Casablanca.
32
Circulaire 01/05
33
MASSET et C. PREVEE, Les délits financiers, BRUYLANT, Op. cit. p. 408.
17
Droit des litiges et des contentieux
▪ L’élé e t atériel :
Il consiste en la réalisation sur le marché une ou plusieurs opérations. L'initié est
punissable s'il effectue lui même les transactions litigieuses, directement ou par personne
interposée, mais également s'il permet sciemment à un tiers de les réaliser.
▪ L’élé e t oral :
L'article 25 du dahir sanctionne le fait de réaliser ou de permettre sciemment de réaliser,
cette différence de rédaction, à notre avis, ne signifie pas que le délit n'est intentionnel que
dans la seconde hypothèse.
d'induire l'utilisateur en erreur. Il en est ainsi d'une représentation graphique trompeuse sur l'évolution des
résultats d'une société. De même, une omission d'information ou la divulgation d'une information incomplète
peut porter atteinte à la bonne information du public et constituer, de ce fait, une information trompeuse.
36
Le terme « manœuvre », qui peut correspondre à une mise en scène, un mensonge ou une réticence, permet de
réprimer de nombreux actes propres à induire en erreur et a inciter un tiers à acheter ou à vendre à tort sur le
marché boursier
18
Droit des litiges et des contentieux
Les auteurs de ces agissements encourent les mêmes sanctions que celles prévues pour
les auteurs du délit de la diffusion d’informations fausses ou trompeuses. Le texte ne se limite
pas aux initiés puis que l’accomplissement de ce délit suppose une certaine concertation pour
agir sur le marché, une entente réalisée pour multiplier les ordres d’achat ou de vente.
L’incrimination est large, puisque le délit est imputable à toute personne qui exerce ou tente
d’exercer (la tentative est érigée en une infraction principale) une manœuvre.
19
Droit des litiges et des contentieux
sous le coup d'une procédure judiciaire officielle. A cette définition générale s'ajoute par
extension des pratiques plus opaques menées par les paradis fiscaux notamment. Dans ces
pays, le secret bancaire est total. En cas d'action de justice la banque d'un paradis fiscal n'est
pas tenue de divulguer des informations. Cette opacité totale doublée d'une vérification
aléatoire de la provenance des fonds déposés ouvrent la porte à de nombreuses pratiques
malhonnêtes comme le blanchiment d'argent. Généralement ses pratiques sont associées à des
« facilités » fiscales.
Tous les jours, le banquier a accès à de nombreuses informations sur ses clients. Il sait
quel est le niveau des avoirs en banque d'un client, le montant de ses revenus, les opérations
que le client réalise... Le banquier a aussi accès à des informations personnelles minimum
comme l'identité de son client, l'identité de ses enfants, le lieu de résidence... Pour protéger la
vie privée de tous clients d'une banque, le banquier est tenu par le secret bancaire.
En effet au Maroc, l’article 79 de la loi bancaire Marocaine stipule que «Toutes les
personnes qui participent à l’administration, à la direction ou à la gestion d’un établissement
de crédit, ou qui sont employées par celui-ci, (...) sont strictement tenues au secret
professionnel pour toutes les affaires dont ils ont à connaître, à quelque titre que ce soit, dans
les termes et sous peine des sanctions prévues à l’article 446 du code pénal».
Le secret bancaire est formel et universel. Toutes les banques du monde doivent s'y
tenir. Tout est d'ailleurs mis en place pour que le secret bancaire soit respecté. Au niveau
technique, l'accès aux comptes en ligne notamment est sécurisé. Les opérations bancaires font
toutes l'objet de vérification en interne pour éviter les fuites d'informations préjudiciables à un
client. Mais une banque peut être amenée à lever le secret bancaire dans quelques cas très
précis prévus par la loi. Ces exceptions sont souvent associées à une procédure judiciaire
formelle. Le secret bancaire peut notamment être levé en cas de réquisition judiciaire ou des
douanes en cas de soupçon de blanchiment, saisie-arrêt ou avis à tiers détenteur,
surendettement, réquisition fiscale.
Si globalement la notion de secret bancaire est dans les pays une obligation légale (sous
peine de sanction pénale), chaque pays peut édicter des règles spécifiques concernant les
mécanismes de divulgation d'information. Dans certains pays souvent regroupés sous le terme
générique de paradis fiscaux, la rupture du secret bancaire est quasi impossible même sur
injonction pénale internationale. Cette opacité jalousement entretenue permet notamment à
des organisations crapuleuses de « légaliser » le produit d'activités interdites comme la vente
de drogue ou d'arme, la prostitution...
20
Droit des litiges et des contentieux
Procédure :
Le capital social peut être augmenté en une ou plusieurs fois, soit par émission d'actions
nouvelles, soit par majoration de la valeur nominale des actions existantes. (Article 182).
L'augmentation de capital par majoration de la valeur nominale des actions requiert le
consentement unanime des actionnaires à moins qu'elle ne soit réalisée par incorporation de
réserves, bénéfices ou primes d'émission.
Les actions nouvelles peuvent être libérées :
- soit par apport en numéraire ou en nature ;
- soit par compensation avec des créances liquides et exigibles sur la société ;
- soit par incorporation au capital de réserves, bénéfices ou primes d'émission ;
- soit par conversion d'obligations.
21
Droit des litiges et des contentieux
Chapitre 4
Le contentieux social
22
Droit des litiges et des contentieux
Tout licenciement sans préavis ou sans que la durée du préavis soit intégralement
observée impose à la partie responsable le versement à l’autre partie d’une indemnité
compensatrice de préavis.
23
Droit des litiges et des contentieux
Elle est due à tout salarié licencié qui était lié par un Contrat de travail à Durée
Indéterminée, ayant effectué au moins 6 mois de travail dans la même entreprise, n’ayant pas
commis de faute grave et quels que soient le mode de sa rémunération et la périodicité du
paiement du salaire.
Une indemnité compensatrice de congés annuels payés est accordée à tout salarié
licencié quel que soit le motif du licenciement, n’ayant pas bénéficié d’une partie ou de la
totalité de son congé et ayant travaillé au moins un mois au sein de la même entreprise.
Cette indemnité est équivalente à la rémunération qu’aurait perçu le salarié licencié s’il avait
bénéficié de son congé annuel payé.
24
Droit des litiges et des contentieux
Table de matières
Introduction .............................................................................................................................. 1
25