L'Afrique du Nord illustrée :

journal hebdomadaire
d'actualités nord-africaines :
Algérie, Tunisie, Maroc

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

 L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-
africaines : Algérie, Tunisie, Maroc. 20/06/1937.

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 ix de ce numéro : 2 fr. 50.
ÇJUL-
Nouvelle série, N° 830. 32° Année.
—

DIMANCHE 20 JUIN 1937

JOURNAL
HEBDOMADAI RE
D'ACTUAL TES I

ALGER. — Le village d'EI-Affroun vu d'avion. On reconnaît, au centre, du premier à l'arrière-plan Monument aux Morts, l'Eglise, la Mosquée.
le
:
A gauche de l'Eglise : le presbytère ; à gauche de la Mosouée : le bain maure. En haut, à gauche, la Cité Indigène.
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES I
ANNONCES II L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES
ANNONCES IV L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE ANNONCES V
ANNONCES VI L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
 Prix de ce numéro : 2 fr. 50.
MARC CHADOURNE,
LA
e 20 mai, j'assistais, au siègle social de
l'Encyclopédie française, rue du Four, à
Paris, à une réunion amicale organisée
par le Comité de cette vaste entreprise
dont l'initiateur a été le très éminent
M. de Monzie. Cette entreprise a pour dessein, comme
on sait, d'établir le bilan de la connaissance dans la so-
ciété française de notre temps ; elle recherche et décèle
les routes et traverses de toute l'activité contemporaine,
soif dans le domaine social et économique, soit dans le
domaine scientifique, soit dans celui des arts et de la
littérature.
J'ai naguère signalé, aux dirigeants de cette impor-
tante publication, les lacunes du tableau qu'elle avait
donné de la littérature ; sur ce tableau la littérature
coloniale ne figurait point, bien qu'elle soit devenue
d'une extrême richesse en France ; j'étais surpris de ce
défaut et sollicitai qu'on l'effaçât.
Avec courtoisie, M. de Monzie m'écrivit que la litté-
rature coloniale dépendait du fait colonial et serait trai-
tée en même temps que lui dans un volume en prépa-
ration. Je le remerciai de sa bonne volonté ; je n'appris
point sans étonnement que la littérature coloniale ne
relevât point de la littérature pure et simple. M. Pier-
re Abraham, directeur de la partie littéraire de l'Ency-
clopédie, eut la bonté de me convier à l'assemblée de
ses collaborateurs, auxquels il offrait collation.
Nous ne pûmes nous entretenir que pendant de
courts moments, car l'affluence était considérable ; M.
Abraham, qui est un homme d'une parfaite élévation
de pensée, m'avisa que bientôt paraîtrait en librairie
un supplément à l'ouvrage que je chipotais ; on y por-
terait le nom et l'oeuvre principale de tous les écri-
vains métropolitains ou coloniaux français de quelque
talent ; ainsi se satisferait l'amour propre de chacun.
Je m'empressai de l'assurer que je n'avais point de-
mandé cela ; il ne s'agissait pas à mon avis d'établir
un palmarès, mais bien de reconnaître et de procla-
mer, dans les pages consacrées aux belles-lettres, qu'en
Fronce le monde colonial était, depuis cinquante ans,
entré de façon normale, continue et originale, dans la
littérature. Ce point seul importait ; l'individu ne comp-
tait point devant la doctrine. J'ajoutais qu'il était tou-
tefois déplorable que des noms d'initiateurs, tels ceux
de Louis Bertrand, Le Glay, Nolly, Daguerches, Boissiè-
re, Victor Ségalen, Charles Renel, Isabelle Eberthardt
et Marius Scalési, n'eussent point été désignés à l'at-
tention des lecteurs de l'Encyclopédie.
Nous n'eûmes point le loisir de prolonger notre cau-
serie. La salle était envahie par force membres de l'Ins-
titut et autres savants et par des érudits. Plusieurs per-
DIMANCHE 20 JUIN 1937
LITTÉRATURE COLONIALE
ET L'AFRIQUE
sonnes prirent la parole ; on discuta sur la crise de la
librairie et les projets de M. Duhamel ; la question fut
d'ailleurs mal posée et l'on raisonna pantoufle. Dès
qu'eurent été menées à leur fin ces palabres, je m'ar-
rêtai à converser longuement avec le grand helléniste
Mario Meunier, qui parlait de Pythagore ; il vient de
consacrer à Apollonius de Tyane, disciple de ce philo-
sophe de pensée cosmique, un livre remarquable, et a
entrepris la traduction des poèmes homériques, oeuvre
difficile, délicate et de longue haleine ; des remous de
foule nous séparèrent ; comme je tirais vers la porte,
je rencontrai Gabriel Audisio et Marius Leblond qui
me parlèrent du pavillon de l'Algérie à l'Exposition. Au
dehors, la pluie tombait à verse.
Comme je débouchais sur le boulevard Saint-Ger-
main, je fus rejoint par le bon romancier Marc Cha-
dourne, qui est aussi un intrépide voyageur ; adminis-
trateur des colonies et sans cesse chargé de missions, il
parcourut l'Océanie, puis passa dix-huit mois au Ca-
Nouvelle série, N° 830. 32° Année.
—
DU NORD
meroun. On l'aperçut ensuite au Colorado, en Louisia-
ne, en Californie, et à nouveau aux îles du Pacifique.
En 1930, on le trouve en Indo-Chine, au Siam, aux
confins du Thibet ; il fonde une revue à Shanghaï, et
part de Pékin pour le désert, s'attarde à Bali, la « der-
nière île ». Le livre qu'il publiera, « Chine », à son re-
tour à Paris, obtiendra le prix Gringoire. De Russie, il
rapportera un volume : « l'U.R.S.S. sans passion », qui
lui vaudra de cruelles inimitiés! Les conférences qu'il
donna sur sa randonnée chez les moscovites firent quel-
que tapage, même en Afrique du Nord. Au Mexique
il recueillit les éléments de son dernier roman, « Ab-
sence » où est décrit un poignant drame intérieur. Il
a écrit aussi un livre sur les coutumes tahitiennes,
« Vasco », et son volume « Cécile-de-la-folie » lui va-
lut, en 1930, le prix Fémina. Plusieurs bouquins de
grand reportage ont rendu aussi son nom notoire dans
le monde des journalistes. Cet excellent écrivain est
des mieux informés des choses coloniales.
Il me poussa dans son auto et nous gagnâmes de
concert les bureaux du commissariat général de l'Expo-
sition coloniale, où il occupe un poste de choix. Et là,
dans une chambre bourrée de paperasses et encombrée
de cartes et de plans, je lui soumis mes doutes et lui
narrai mes démarches. Marc Chadourne écouta mon
récit sans m'interrompre, puis bourra et alluma, sans
se départir de son calme, une pipe dont la fumée abo-
lit peu à peu les relents d'encre qui flottaient dans la
pièce. Il prit ensuite la parole, son discours ne man-
quera point d'intéresser les intellectuels du Nord de
l'Afrique.
« Un écrivain, me dit-il, subit un préjudice le jour
où il accueille l'épithète de colonial ; ne m'en veuillez
point de ma franchise ; je n'ai point accoutumé d'or-
ner de fleurs de rhétorique les opinions que je crois jus-
tes, et je suis convaincu de voir juste quand je prétends
que l'adjectif colonial est préjoratit au regard de la
critique. Et au regard du public les mots « écrivain
colonial » entraînent une certaine dévaluation dans
l'estime qu'il a d'ordinaire pour les productions de l'es-
prit. Notez bien ce point : à mon idée la critique et le
public se trompent et bien lourdement ; à mon idée,
certains de nos écrivains coloniaux possèdent un talent
qui les range parmi les meilleurs auteurs de l'époque.
Mais le mot « colonial » gâte tout. Ce que je dis de
ce mot peut être dit aussi du mot « régionaliste »
quand on perle de littérature régionale ; il mit obsta-
cle à la diffusion des livres de Leroy, l'admirable bâtis-
seur de « Jacquou-le-croquant » et du « Moulin du
Frau » ; on ne mit que récemment ce grand écrivain
à sa place dans la littérature française toute
; sa vie
 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

il souffrit de son obscurité ; celle-ci fut la conséquence d'Amérique que probablement aucun résident ou natif pelle aussi avec émotion un très bel essai du regretté
des jugements qui le réléguaient dans la foule des pro- de ces contrées aurait été incapable de donner. Mais M. Eugène Marsan, intitulé « Celles d'Alger » ; il m'aida
1

sateurs de province:
« Oui, de très grands talents coloniaux ou régiona-
listes souffrent d'avoir été classés comme tels; il suf-
fit d'une épithète mal choisie pour apparaître diminuer
le domaine d'action et le champ de lu sensibilité d'un
écrivain, pour leur attribuer en quelque sorte des limites
restreintes. Nous savons qu'en fait l'espace où se meut
l'auteur colonial est imrr\,ense et qu'une action située
aux colonies a autant d'importance que si elle était éta-
blie dans la métropole. Mais le public a sa routine et
il est toujours funeste de s'élever contre ses préjugés.
« Mon observation, vous le voyez, ne porte que sur
ces mots; en ce qui me concerne, je souhaiterais que
la littérature coloniale trouvât la large audience qu'elle
mérite en abandonnant une étiquette qui à tort ou à
raison semble la classer dans un genre secondaire. Le
mot colonial évoque une attitude relativement étroite,
une compréhension strictement européenne de problè-
mes et de psychologie qui ne sont pas ceux de l'Eu-
rope. Dans l'opinion commune, le colonial est lé porte-
plume qui conduit l'indigène et fait de l'administration.
« Je crois que lorsqu'il s'agit de prendre Une Vue
d'ensemble d'un pays le fait d'avoir vécu sur place
empêche souvent un recul favorable aux idées géné-
rales. Par contre, une étude fouillée des moeurs, et la
pénétration des caractères et des âmes sont d'un accès
plus sûr et plus facile à ceux qui sont nés ou ont lon-
guement séjourné dans ce pays. Comme il convient de
donner des exemples, je soutiendrai que, certaines étu-
des d'un voyageur tel que Morand ont pu fournir une
vision en synthèse de contrées d'Extrême-Orient ou
Morand n'aurait jamais pu écrire sur la Chine les livres
de Pearl Back, cet américain né en Chine, qui y a tou-
jours vécu, qui professe dans une université chinoise et
qui connaît la Chine à fond. Il est également certain
que « Batouala ».n'aurait pu être écrit par un voyageur
étranger à l'Afrique.
Tout doucement la conversation dévie et nous nous
entretenons maintenant de l'Afrique du Nord. Marc
Chadourne a plutôt circulé en Tunisie qu'en Algérie;
il narre avec verve les péripéties d'un voyage à Gabès
et jusqu'au bordj LeboeUf ; il a voulu, ajoute-t-il, fai-
re en Tunisie une sorte de pèlerinage, à la suite de Gi-
de, sur les traces de l'« Immoraliste » et d'« Amyri-
fas ».
,
Il donna des conférences à Oran, à Alger, à Cons^
tontine. A Alger, Mme Lucienne Favre le guida à la
Ccsbah, sur laquelle elle écrivit un livre qui est d'un
auteur dé talent. II. estime aussi Gabriel Audisio qui
sut, dans une étude du milieu africain faire valoir
tous ses dons de poète méditerranéen. Il suit avec un
vif intérêt la revue des Etudiants d'Alger, « ce groupe
plein de vie et d'activité qui est un exemple pour nos
Facultés de Paris et de province ; j'ai eu l'occasion de
les rencontrer et d'avoir avec eux des conversations qui
m'ont prouvé leur curiosité d'esprit alliée à une impé-
tuosité sympathique. »
« Je découvris l'Algérie il y a huit ans ; je ne la
connaissais alors que par les livres du grand écrivain
Louis Bertrand ; j'avais de « Pépète et Balthazar » des
souvenirs inoubliables. Je n'éprouvai point de décep-
tion à confronter mes souvenirs à la réalité ; je me rap-
à comprendre les algériennes.
« Je voudrais aussi rappeler le plaisir que j'éprouvai
à la société de M. Soubiron, dont l'activité de pensée
sans compter en faveur des livres, des écrivains et des
conférences a rendu autant de services aux écrivains
qu'à l'Algérie. N'est-ce pas grâce à lui que fut édité
le joli livre de Montherland : « Il y a encore des Para-
dis ? » Je souhaiterais à beaucoup de nos libraires fran-
çais d'avoir autant de générosité et d'allant.
« Et comment ne pas me souvenir avec émotion du
délicieux Armand Guibert, qui dirige à Tunis le petit
groupe des « Cahiers de Barbarie » ? Ce groupe nous
fournit l'exemple d'écrivains qui, dans un pays consi-
déré comme colonial, font une littérature aussi peu co-
loniale que possible, de même que les «Cahiers du Sud»,
à Marseille, ne font pas une littérature marseillaise,
mais au contraire touchent aux sujets lés plus humains
et à la poésie d'avant-gardë qui relève de la plus hau-
te culture.
Telle est, en résumé, l'opinion peut-être sévère, mais
qu'il est bon de faire connaître, parce qu'elle est par-
tagée par une partie du public français, d'un écrivain
sur la littérature coloniale. Elle est d'autant plus inté-
ressante que celui qui la professe n'a point de parti-
pris et a d'ailleurs consacré son talent à l'exotisme.
Nous comprenons, grâce à l'exposé qu'il a bien voulu
me faire, les raisons qu'eurent les rédacteurs littéraires
de l'Encyclopédie française de frapper d'ostracisme lés
écrits de ceux qui prennent la plus grande France pour
sujet de leurs ouvrages.
Robert RANDAU.

PASSÉ et PRÉSENT

n magn:fique soleil, soleil d Algérie, semblait-il, et tout neuf, car jus-
qu'ici il ne nous avait pas gâtés, présidait à ce défilé militaire tant
attendu, qui commémorait le Centenaire de l'Arc de Triomphe. Aussi
la grande foule des parisiens, et des étrangers, déjà arrivés pour l'Ex-
position, s'échelonnait-elle le long de cette voie unique au monde
que sont les Champs Elysées. Elle tenait en réserve cette foule, de frénésie, d'accla-
mations pour le spectacle qui allait lui être offert. Nous ne nous arrêterons pas sur
ce que fut ce défilé rétrospectif des Armées Françaises depuis cent ans, mais noua
soulignerons, avec nombre de nos confrères de la grande presse, le succès qu'ont
remporté auprès du public, les zouaves, les chasseurs d'Afrique et les spahis. Zoua-
ves de Lamoricière, chasseurs de Margueritte, spahis de Yousouf, ils ont récolté
tout au long du défilé le meilleur des acclamations de la foule. Ne sont-ils pas les
plus beaux et les plus fiers de notre épopée algérienne ?
ier, avec le même soleil, avec le même beau temps, le chef de l'Etat
inaugurait ce qui était prêt de la gigantesque Exposition. Planté dans
l'île des Cygnes, où s'élèvent les pavillons de l'Algérie, de Tunisie et
du Maroc, j'attendais le passage de la flottille présidentielle qui al-
lait inaugurer, un peu vite à notre gré, cette partie de l'exposition.
Autour de moi, rangés le long des barrières, la foule des artisans acclamait le re-
présentant de la France, et le Chef de l'Etat n'aura pas manqué d'être touché de
cette manifestation quoique de trop loin, que l'Algérie fidèle au rendez-vous était
prête à l'heure fixée.
C'est un juste hommage de reconnaissance qu'il convient d'adresser à M. Falck,
qui en fut l'infatigable animateur, et le plus parfait des réalisateurs.
1 " - • Henr. RABAN|T.
 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

L'arrivée à Alger clé M. Sleeg : Le sénateur accompagné par M. Le Beau est reçu à la gare de VAgha
par M. Grégoire.
ALGER l'Algérie, la Tunisie et les Territoires du Sud. Plusieurs d'entre elles ont même poussé
plus loin et se sont dirigées vers l'A.O.F. et l'A.E.F., profitant de leur passage en,
Depuis quelques mois, l'Afrique du Nord est, pour des raisons aussi diverses Afrique du Nord pour y glaner quelques renseignements que nous souhaitons pré-
que
graves, le sujet de préoccupations gouvermentales. Au début dé l'année et jusqu'à cieux. Dernièrement, M. Steeg, sénateur, ancien Gouverneur Général de l'Algérie, a
ce jour, des missions ont été créées qui sont venues se rendre compte sur place des été l'hôte du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie. M. Le Beau partit en avion à sa
origines des malaises dont nous souffrons. Elles ont parcouru en tous sens le Maroc, rencontre à Oran et l'accompagna jusqu'à Alger où il eut avec lui maints entretiens.

La pose de la première pierre du Groupe scolaire Deux nouveaux groupes d'Habitations à Bon Marché
du Champ de Manoeuvres ont été inaugurés par la Régie Foncière

.1/. Berlin déposant le parchemin historique.

Les personnalités sont reçues par le Comité de Quartier.

Photos l)css;iiill. .1/. Grégoire inaugurant les grouprx II.B.M.

L'Exposition d'horticulture
Les manifestations sous des formes diverses; par les-
quelles on s'efforce de tonifier l'activité commerciale se
succèdent depuis quelques temps, à un rythme tel que
le :public semble s'y accoutumer et les considérer avec
une certaine indifférence. Cependant, lorsqu'il s'agit de
jardins, de végétaux décoratifs, dé fruits ou de légumes
de choix et surtout de jolies fleurs, ce même-public ac-
court avec enthousiasmé, du lieu de l'Exposition. Tout
le mondé; de la plus humble ménagère à l'élite dé la
Société mondaine, du petit artisan à l'homme d'affaU
res, du campagnard lé plus fruste au citadin
le plus
évolué; s'intéresse à ces beautés; de la nature; sans ces-
sé; affinées par la science génétique et la technique
-culturale hôrticùlë.,:
.L'Ëxppsjtiôn' d'Horticulture T937, par lés productions
qui y prit été présentées, dura révélé un effort considé-
rable de la part des exposants dont le mérite se trouve
encore, accru par les; circonstances pénibles de Idîcrise.
économique que'nous traversons.
Dans cet effort, nos professionnels et amateurs ont
tenté de se surpasser et il n'est pas; jusqu'aux organis-
mes administratifs (hors concours), qui ne soient venus
apporter leur appoint désintéressé dans l'ensemble de
cette féerie, où nous allons, pendant quelques instants
promener le lecteur.
Cette manifestation artistique, placée sous le haut
patronage dé M. lé Gouverneur Général Le Beau a été
organisée par la Société d'Horticulture d'Algérie, dans
là grande salle de là Maison du Colon.
Dès l'entrée, nous remarquons au ceritre un impo-
sant massif d'hortensia que domine un këntia superbe.
Au pied dé cette pyramide fleurie s'étale un motif de
Bégonia rouges sur un fond blanc,.constitué par une
multitude dé Cinéraires maritimes. Cet ensemble majes-
tueux concrétise l'effort consenti par la Ville d'Alger,
pour l'embellissement de l'exposition... A droite, un ren-
foncement du grand hall est occupé par de superbes
Hortensia, quelques gerbes de Glaïeuls et d'OEilléts et
un groupe de Sanseviera aux feuilles rubanées et ti-
grées. Le tout est surmonté, d'une enseigne bien connue
dans l'art floral à Alger : « Franco ».
Mais voici à nos pieds, un massif, sans fleur celui-là,
hérissé dé rocailles d'où émergent dés plantes extrava-
gantes, dont les noms aussi bizarres que les silhouettes
sont inscrits sur dés étiquettes blanches. C'est toute la
collection, de plantes grasses du Jardin d'Essai, dont le
personnel a su tirer ainsi, le maximum d'effet décoratif.
Dans le coin, à droite, l'« Orchidée » a disposé ses
plus belles fleurs. Ce sont des OEillets et des Glaïeuls
aux épis flamboyants et aussi une corbeille de roses
La cour de Djenan Mustapha Pacha d'après une aquarelle ancienne.
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
Vue générale de l'Exposition d'horticulture.
qui, sous l'éclairage bleuté d'Un réflecteur, prennent
une teinte féerique.
Plus avant; nous pouvons admirer une plate-bande
de Pétunia doubles aux délicates corolles ondulées que
présente la maison Truffàut. Puis, ce sont quelques su-
perbes Rosés exposées par M. Ehrmann et quelques pro-
duits agricoles algériens, pouvant servir à l'alimentation
de nos indigènes, présentés par le Service Agricole Gé-
néral d'Alger.
A notre gauche, notre regard est attiré sur un gra-
cieux massif de plantes vertes et de fleurs disposées
avec un goût exquis, par l'Amicale des Jardiniers.
Au fonds, ce sont les ateliers Garcia, connus eh fer-
ronnerie d'art, pour jardins ; la maison Mosti de Kouba,
dont les poteries artistiques ne sont plus méconnues ;
les explosifs agricoles ; les engrais, etc.. L'Afrique Oc-
cidentale Française, dont quelques produits entourent
un superbe crocodile... empaillé. En face figurent quel-
ques types de cageots standards, de primeurs, présentés
par l'Ofalac. Puis les maisons Brand et Boucher (grai-
nes Vira), vis-à-vis desquelles, le comptoir de « Pur-
pom's (pur jus de pommes), offre aux visiteurs de quoi
se rafraîchir délicieusement et... hygiéniquement.
(Collection Jules Carboncl).
Photo Dessault.
Revenons dans la grande salle; d'appétissants bo-
caux de fruits attirent vers la droite, nos regards. Ce
sont des préparations de l'Ecole Ménagère agricole ;
sur une table voisine, quelques boîtes d'insectes, soi-
gneusement préparées par les Services de la Défense des
Cultures, nous rappellent les redoutables ennemis de
l'Horticulture. Enfin, une autre table surmontée d'un
grand panneau, nous montre quelques belles gerbes de
blés durs et tendres, sélectionnés par le Laboratoire de
génétique de l'Institut agricole de Maison-Carrée.
Le stand important de la Maison Dieudonné de Bou-
farik, nous présente quelques superbes plants d'agrumes
issus de ses pépinières et aussi un joli lot de Cëréus
encadré de deux imposants exemplaires d'Agaves ferox.
Le tout entouré de petites plantes grasses attire beau-
coup d'amateurs.
A quelques mètres de là, la maison « Flore » a su,
avec un goût exquis, disposer quelques superbes vases
et corbeilles de fleurs dont le cachet est remarquable-
ment rehaussé par un petit mobilier de salon, style
arabe.
Dans le coin, M. Honoré, d'EI-Biar, présente savam-
ment, sur une pente rocheuse, uns collection de plan-
tes grasses et Cactées, unique en Algérie... Tout à côté,
voici la maison Peyret qui présente une imposante ta-
Me de roses variées.
Enfin, nous voici devant le Stand Meffre fils. Comme
haque année, de magnifiques Rosiers fleuris, en pots,
y sont exposés en un parterre fleuri se détachant sur un
fond de verdure d'une collection de conifères de grand
mérite.
Après la visite de ce véritable Eden de plantes et de
fleurs, on ne peut s'empêcher de songer aux prodiges
de patience et le travail d'art que nos horticulteurs et
fleuristes algériens doivent mettre en oeuvre, créer, cul-
tiver et entretenir ces merveilles à travers nos étés trop
secs et chauds ; beaucoup se demandent, certainement,
comment ils y parviennent.
Pour en avoir une idée exacte, il leur suffirait de
penser aux peines et soins journaliers qu'entraîne, pour
eux, le simple entretien des quelques pots de fleurs ou
de plantes vertes, avec lesquelles ils s'efforcent d'agré-
menter leur habitation.
B. M.
Le Vieil-Alger à Djenan
Mustapha-Pacha
C'est de l'Orphelinat St-Vincent de Paul qu'il s'agit,
domaine où jadis, villégiaturait le dey Mustapha-Pacha
qui le créa. Dans sa monographie, le président M. H.
Klein, exprima qu'après ce souverain, y habitèrent les
consuls Dubois-Thainville et A. Deval, et durant quel-
ques jours, le savant Arago. Après 830, ce devint un
1
hôpital militaire, puis, jusqu'en 1848, une caserne. A

cette époque, y fut installé l'Orphelinat St-Viricent de
Paul qui l'occupe toujours.
Dé magnifiques restes subsistent, dé cette princière
résidence qui comporte encore, outré de belles salles à.
céramiques et à broderies murales, trois remarquables
cours. L'attention des visiteurs, fut aussi retenue par
lés intéressants petits protégés des dévouées soeurs de
l'établissement, lequel — ainsi qu'il fut dit en l'étude
présentée à son sujet, — « après avoir été une maison
de l'Histoire, est devenu et est demeuré une précieuse
maison de la Charité ».
Un coin de France tout près d'Alger
On va parfois chercher bien loin ce que l'on peut
avoir à portée de la main. Avec la saison chaude par
exemple, nous voyons partir vers la France ou bien
vers nos montagnes et nos plages des quantités tou-
jours plus grandes de citadins. Le résultat est, bien
souvent, à l'opposé de celui que l'on recherchait. Le
long parcours que l'on s'impose, avec des moyens de
locomotion pas toujours très confortables, est la cause
de fatigues que ne peut compenser le court instant
de repos dont on jouit entre l'aller et le retour.
Aussi vaut-il mieux se contenter des coins char-
mants et tout proches qui sont nombreux autour d'Al-
ger. Tel est celui dont nous montrons ici deux as-
pects caractéristiques et qui n'est éloigné de la capitale
que d'une dizaine de kilomètres. Il se trouve à deux
cents mètres à peine de la route d'Alger à Chéragas.
Une grande mare y étale ses eaux claires où vien-
nent se rafraîchir les délicats feuillages tombant de
quelques saules. Des quantités de grenouilles y vivent
qui sautent à l'eau dès votre approche en poussant
un drôle de petit cri.
Sous les ombrages, une douce température invite
à la sieste et le calme de l'endroit est bien fait pour
donner le repos nécessité par les exigences de la vie
citadine.
P. C.
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
La Fête dès Croisés toile, emblème de la pureté de l'âme et des intentions
à Notre-Dame-d'Afrique innocentés de ces Chevaliers en herbe-garçons et fillés-
arrières-petits-fils des Grands et Hardis Devanciers du
Le III" Congrès Diocésain de la Croisade Eucharisti- Moyen-Age.
que a été célébré dernièrement avec un éclat particu- Jean de NODES.
lier.
Les Institutions libres, les Ecoles, lès Patronages, les
Paroisses d'Alger et des environs prenaient part à cette
cérémonie.
Plus de 2.000 enfants, accompagnés de prêtres et de
religieuses, étaient rassemblés, le matin — certains
venus de fort loin, tels ceux de Berrouaghia — et par-
ticipaient aux différentes manifestations du programme
établi par le R. P. Joseph Ledroit, directeur diocésain de
la Croisade.
La Croisade ! Quel nom évocateur des magnifiques
élans de Foi, qui animèrent l'Europe chrétienne et, en
particulier, la France, du XI'' au XIII siècle !
1'
Comme il sait remettre devant nos yeux, après avoir
ravivé nos mémoires d'écoliers, ces chevaliers bardés de
fer, haut casqués, épée au côté et lance au poing qui,
partaient au loin pour disputer à l'infidèle la possession
des Lieux Saints !
L'Emblème de leurs expéditions, leur signe de rallie-
ment, après qu'ils se fussent levés de toutes parts au
cri de « Dieu le veut ! » était la croix, ils la portaient
fièrement sur leur poitrine.
Combien ne sont pas revenus ! Mais, encore que le
but de leurs valeureux efforts n'ait pas été atteint,
puisque le tombeau du Christ est toujours aux mains des
infidèles, leur oeuvre n'a pas été stérile, ne serait-ce
qu'en ouvrant des relations entre l'Occident et l'Orient,
très mystérieux en cette époque lointaine.
C'est sous une forme plus pacifique, mais tout aussi
enthousiaste, que, depuis trois années, se lève une nuée
de petits Croisés, un peu partout, en France.
Plus d'armes, certes, plus de bouclier ni de heaume ;
mais la Croix, la même, largement étalée près du coeur, Un aspect pittoresque de. la rue Rundon pendant les
peur marquer la ferveur de celui-ci à la cause sacrée. grandes fêles du Mouloud i/ui se sont déroulées
Plus de cotte-de-maille mais une tunique de blanche avec éclat.
.1 dix kilomètres d'Alger, un vrai coin de France. Photos Dcssnull.
 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

A LA CITÉ INDIGÈNE
D'ASSISTANCE
DE BENI MESSOUS
-

ans un précédent article (1), nous avons p.aKé de l'oeuvre admirabb

réalisée par le Bureau de bienfaisance européen de la Ville d'Alger
dans le but de secourir les orphelins européens. Afin de parer à cer-
taines critiques, formulées par des esprits chagrins; nous allons mon-
trer aujourd'hui avec quelle sollicitude sont traités les indigènes misé-
reux et malades.
Il existe en effet, à Beni-Méssous, à quelques centaines de mètres seulement de
l'orphelinat, un établissement hospitalier destiné aux vieillards indigènes.
Cette oeuvre n'est d'ailleurs pas une nouveauté et voici ce que nous pouvions en
dire il y a déjà quelques années (2), alors que l'hospice n'était même plus un « dé-
pôt de mendicité », mais un domaine abandonné.
L'entrée de l'Hospice des Vieillards indigènes.
ruine de plus. Depuis 1926, ce domaine de 74 hectares, avec des bâtiments de plus
de 100 mètres de long, a dû être abandonné. Après avoir fonctionné normalement
depuis sa création jusqu'au milieu de la guerre, ce dépôt de mendicité a vu dé-
croître sa clientèle. A partir de cette époque, il n'y eut plus de mendiants, ou, plus
exactement, on avait d'autres chats à fouetter que de continuer à s'occuper d'eux.
Les quelques idiots et épileptiques qui y demeuraient
encore furent expédiés à Douera. Et cependant, c'était
là une bien bonne chose pour les malheureux qui, ra-
massés par les services spéciaux, étaient amenés à Be-
ni-Messous où on les réconfortait moralement et phy-
siquement. Lorsqu'ils étaient aptes à reprendre la route,
ils se dirigeaient vers Staouéli où les Trappistes les hé-
bergeaient encore pendant trois jours... puis ils se lais-
saient reprendre et revenaient à Beni-Messous.

Aujourd'hui tout ceci est heureusement changé et le

vieux dépôt de mendicité a été complètement restau-
ré, agrandi, embelli peur ne plus recevoir que de pau-
vres hères, tous musulmans. Une infirmerie-hôpital de
construction récente y a même été adjointe pour attein-
dre au but le plus louable qui se puisse poursuivre :
soulager la misère des indigènes.
C'est là, en effet, que sont groupés tous les malades
reconnus incurables, venus des hôpitaux d'Alger.
Seuls, les hommes y sont admis, les femmes étant
dirigées sur l'hospice de Marengo.
Dès l'entrée, on est heureusement surpris par la bel-
le ordennan :e des lieux. La cour d'entrée est em-
plie de fleurs et les grands murs blancs donnent une
parfaite impression de netteté, de propreté.
La grande cour de l'Hospice. A l'ombre des vieux ficus qui croissent dans la
grande cour, les vieillards se reposent, assis sur un
« Les anciens bâtiments ne sont plus que des ruines. Une porte voûtée, surmontée long banc de pierre qui fut jadis un lavabo. Leurs vêtements sont d'une propreté ir-
d'une grande plaque de marbre portant l'inscription : « dépôt départemental de réprochable et leurs physionomies indiquent suffisamment qu'ils ne manquent de
mendicité créé le 1er mars 1875 », laisse entrevoir, dès l'abord, une végétation in- rien.
disciplinée qui envahit les cours. A l'intérieur, les diverses portes sont sumontées de A la suite de M. Millet, directeur de l'Hospice indigène, nous allons visiter les
planchettes sur lesquelles subsistent des vestiges de plaques de cuivre ajouré in- différentes parties de cet établissement hospitalier.
diquant : « Boulangerie », — « Cuisine », — « Magasin aux vivres », etc.. La
boulangerie est aujourd'hui transformée en cimetière d'instruments aratoires ; le
réfectoire est encombré de vieilles tables, de fers de lits tordus et rouilles. Dans une
seconde cour se dresse encore un long lavabo en maçonnerie sur lequel, derniers té-
moins, sont encore scellés trois ou quatre robinets de cuivre. Plus loin, se trouvel
l'infirmerie des femmes. Les fenêtres, ornées de grilles, sont presque totalement
obstruées par les toiles d'araignées se confondant avec les lambeaux de toile de sac
qui servaient de rideaux. La salle est lugubrement sombre. Aux murs sont encore
accrochées de petites tablettes de bois où sont collées des étiquettes portant cha-
cune un nom et une date : « Boumezil Zehaïr, entrée le 29 mars 1912 » — « Mary
Catherine, entrée le 15 novembre 1907». Combien de femmes, misérables épa-
ves, ont connu dans ce coin sombre quelques jours de bonheur avant de reprendre
la route ou bien avant de mourir.
D'autres cours font suite à ces bâtiments. Là, l'herbe folle a prospéré partout ;
il y croit aussi des figuiers et une treille qui, malgré son abandon, produit de bel-
les grappes. Enfin, un dernier bâtiment à étage. Le rez-de-chaussée est encombré
de caisses à lapins. Un escalier de marbre conduit au premier étage. La toiture d'une
aile s'est effondrée et le parquet est jonché de plâtras, de fers de lits, de gouttières
d'infirmes et de matelas éventrés qui offrent le plus parfait spectacle de dévastation.
Cn croirait voir encore un des hôpitaux du front après le passage de la mitraille.
C'est, en effet, la guerre qui, indirectement, a fait de ce refuge de miséreux une

(1) Voir L'Afrique du Nord llluslrée du 1" juin 1937, pages A et 5 : •<
Avec les
Orphelins de Heni-Messous ».
(2) L'Afrique du Nord llluslrée du 27 septembre 1031 : "Le rtépôl de Men Une partie du personnel entourant M. Millet. Directeur
dieilé de Heni-Messous ». de la Cité indigène d'assistance. Photos Dessnull.
 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
Le réfectoire et l'un des dortoirs.
La cuisine est la première installation vers laquelle nous dirigeons nos pas. Sur
une vaste cuisinière de nombreux plats exhalent un fumet odorant.
—« Il nous est possible, grâce à l'identité d'origine de nos pensionnaires de pré-
parer une nourriture susceptible d'être servie à tous. Cela facilite la tâche du
personnel ». nous dit notre cicérone.
De beaux poissons, des plats de couscous sont là qui attendent l'heure du déjeu-
ner.
La salle d'opération.
Au-dessus des cuisines, une vaste infirmerie est réservée à ceux des pensionnaires
qui sont atteints de maladies bénignes et passagères. Un infirmier-chef indigène et
plusieurs aides sont la providence des pauvres hères que la Nature se plait à tyran-
niser. Des salles de pansements et de vastes dortoirs aérés et clairs se succèdent.
Dans ces derniers des litrs tout blancs sont méticuleusement rangés de chaque côté
des pièces dont le carrelage brille. Quelques vieillards
y sont étendus, portant, à la place de leur habituelle
chéchia, un bonnet de coton semblable à celui cher à
nos paysans Gascons. A notre approche, ils se soulèvent
de leur couche et nous saluent gentiment.
Eclairant ces faces émaciées par la douleur et les pri-
vations, un regard de reconnaissance brille dans les
yeux de chacun. On conçoit, sans qu'il soit besoin de
grands commentaires, le bonheur de ces gueux qui ont
trouvé là un paradis qui doit être pour eux l'approchant
le plus exact de celui promis aux sages par Allah.
Combien de ceux qui sont ici ont-ils précédemment
joui d'un tel confort ? Combien, parmi eux, ont-ils
connu la douce fraîcheur de draps bien blancs et la re-
vigorante tiédeur d'épaisses couvertures ? N'ont-ils
pas plus souvent connu les courbatures dues à des nuits
et des nuits passées sur le pavé humide des quais ou
de quelque ruelle nauséabonde de la Casbah ?
Et puis, à côté du confort matériel, ils trouvent en-
core le réconfort moral. Un apaisement est procuré à
leurs souffrances physiques en même temps que leur
est donnée la paix du coeur et de l'âme. Ils sont sans
cesse entourés de prévenances et, pour ces vieux arri-
vant au terme de leur pénible existence, n'est-ce point là une porte ouverte sur la
béatitude éternelle ?
Plus loin, voici les dortoirs des vieillards valides, de ceux ,tout au moins, qui ne
sont atteints d'autre invalidité que celle que l'âge confère à tous les êtres humains.
La même ordonnance, la même clarté règne en ces lieux et l'on ne peut s'empê-
cher, à leur vue, de songer aux tristes et sombres refuges où gîtent tant de mal-
heureux dans nos villes et dans nos bleds.
Parmi eux se trouvent quelques jeunes. Cette sur-
prise n'en est plus une lorsqu'on nous apprend que ce
sont des indigènes victimes d'accidents qui sont héber-
gés ici pendant la durée de leur convalescence.
Dans les cours, où nous redescendons maintenant,
sur des bancs ou bien sur les marches de quelques es-
caliers sont assis d'autres vieux. Que de misères humai-
nes sont soulagées ici. Voici des aveugles, des idiots
aux faciès torturés, des épileptiques au regard fou, aux
membres disloqués. Tous ces déchets humains sont là,
heureux de vivre, malgré l'horrible mal qui les mine.
Leurs vêtements sont propres et confortables et leur
ventre ne crie plus famine.
Notre visite se termine par le parcours de l'hôpital.
Ce bâtiment n'existait pas du temps du dépôt de men-
dicité. Tout y est prévu pour soulager les misères phy-
siques des malheureux qui y trouvent gîte. Beaucoup
d'amputés y sont réunis qui attendent, dans les meil-
leures conditions, l'heure de leur guérison. Une salle
d'opération moderne, un laboratoire et une pharmacie
complètent cette installation. Un personnel, au dévoue-
ment sans borne s'affaire de tous côtés et quelques con-
valescents font leurs premiers pas dans les coquets jar-
dins fleuris.
Ainsi donc il a été beaucoup fait pour les indiqè-
nes à la cité d'assistance de Beni-Messous.
Cette oeuvre est sans doute l'une de celles dont la France peut, à juste titre,
être fière. Et il faut ajouter que si elle n'est point la seule, elle est l'une des plus
belles et des mieux comprises.
Gérard BESSE.
Une salle, d'infirmerie. Photos Dessiiiilt.
 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

ORAN
A l'âge de 103 ans est mort
à Relizane M. Moïse Lascar
Des obsèques d'une simplicité émouvante ont été fai-
tes à M. Moïse Lascar, l'une des personnalités les plus
sympathiques de la communauté de Relizane. Elles ont
été présidées par M. le Rabbin Aziza, grand mutilé dé
Néhamica. Mais je perçois encore, après 74 ans, le
rire de l'Empereur et j'entends très bien l'ordre qu'il
donna à nos soldats :
—r Ne lui faites aucun
mal et relâchez ce brave
homme immédiatement !»
L'Ëmpérëur, dans un landau attelé à grandes guides,
tiré par quatre chevaux alezans et escorté par un pe-
loton de Chasseurs d'Afrique, se rendait de Mostagàriem
la direction vigilante de M. Augustin Ferran-
do, de la section oranaisej il a été présenté un
ensemble d'envois de peintres, de sculpteurs,
d'architectes, d'ensembliers, de ferronniers, d'ar-
tisans d'art, de dessinateurs et de céramistes,
ijtii — le mot n'est pas trop fort — est vérita-
blement éblouissant* »
Toute la presse oranaise, d'ailleurs, célébrait, en des
articles analogues, le succès sans précédent obtenu par
le Salon de la F:A.T.I. Mais ce fut mieux encore, lors

petit-fils du défunt. ''.-,.'.

la Division algérienne, ami de M" Maxime AboU, avoué,

Au cimetière, M. le rabbin s'est fait l'interprète ému

des.regrets unanimes qu'emportait dans Id.tOmbë le dis-
paru, jl a rappelé les services qu'il à rendus, soit au
Consistoire et au sèiri de l'Assemblée: communale, soit
dans les Conseils des comités dé bienfaisance.
Né dans un beau quartier dé Mostâgaherri et à pro-
, ,
ximité de; la maison, natale du ;Maréchal Frânchèf-
d'Èspérëy, M. Moj'së Lascar est mort à l'âgé de. 03 arts.
1
à Relizane. En arrivant près du barrage dé l'oued Mihq,
le cortège impérial "se heurta à une foule considérable
d'indigènes faméliques.
du gala de huit organisé le surlendemain à « l'Empire ».
Qu'on en juge par les titres mêmes dès articles : « Le
grand gala de la F.A.T.I. a obtenu un énorme succès »
Au même moment, des cris; et des you-you retenti-
rent.- Croyant à une attaque, l'Empereur ouvrit une.
caissette remplie de, pièces d'or, et par la portière éh-
tr'ouvërtë dé sa voiture, il jeta les précieux louis et.
napoléons. ^
;
Profitant du;désarroi dés indigènes, et dé leur ruée
vers cette, 'nouvellé manne dpréë; Napoléon III traversa
au. galop la principale artère dé Relizane ; puis il re-
brûussa chemin vers la capitale, du Bas-Chéliff.

Tel fut le centenaire Moïse Lascar: un Français éner-

gique; un ardent démocrate, un homme de coeur.
René-Elie AMAR.

Les Intellectuels à l'action

il/. Moïse Lascar qui vient de mourir
à l'âge de 103 ans.
C'était Un grandi et beau vieillard au teint frais, qui
parlait admirablement le français, l'espagnol et l'arabe.
« Il n'avait jamais bu d'alcool », mais il adorait les su-
creries. Sa voix était grave et c'est avec des accents
touchants qu'il évoquait des souvenirs :
C'est en sa qualité de président du Consistoire israé-
lite qu'il eut l'honneur d'assister, aux côtés des grands
chefs arabes et de l'Emir Abdelkader, à une splendide
réception des Tuileries où l'impératrice Eugénie, étince-
lante de jeunesse et de beauté, prit plusieurs de ses
bijoux et les offrit généreusement à ses fidèles sujets
de l'Afrique du Nord.
— Grande et admirable Majesté, lui dit M. Lascar,
dans la gracieuse langue de Cervantes, cette soirée sera
la plus belle de ma vie ».
L'Empereur Napoléon III, reçu triomphalement par
la population européenne et indigène de Mostaganem,
venait de quitter l'église, où il avait fait don d'un ma-
gnifique tableau de maître, pour faire à pied sur de
riches tapis de Kairouan placés sur son passage et of-
ferts par le Khalifat Sidi Laribi Mohammed ben Mo-
hammed, grand croix de la Légion d'honneur, le trajet
séparant l'église Saint-Jean-Boptiste de la Sous-Pré-
fecture.
Après avoir pris'quelques instants de repos, l'Em-
pereur, pour répondre aux vivats de la foule parut au
balcon. Alors, un israélite, bâti en athlète, s'avança au
milieu de la chaussée et visant l'empereur, lui lança
une poignée de dragées sur le corps. Croyant à un cri-
me de lèse-majesté, des soldats du 1" de ligne s'empa-
rèrent du pauvre hère qui se débattait comme un dia-
ble pour décharger sur Charles-Louis Napoléon Bona-
parte toute sa provision de bonbons. Il s'appelait David
Il nous est arrivé d'entendre dire, et, —- horresco re-
ferons— vous avez peut-être murmuré vous-même :
« La vie intellectuelle de l'Afrique du
Nord a grand be-
soin d'être démontrée ». Un grand gouverneur n'a-t-il
pas affirmé, un jour de mauvaise humeur sans doute,
qUe le pays qu'il administrait n'était « qu'une cave et
qu'un grenier ». Sous l'outrance se cachait là peut-être,
quelque vérité. Mais cette vérité n'en serait plus une
aujourd'hui. Témoin ce qui vient d'être obtenu à Oran,
par la Fédération Africaine des Travailleurs Intellec-
tuels.
Cette Fédération vient en effet d'organiser une suite La grande salle d'ameublement d'art,
de manifestations qui ont obtenu le plus grand suc-
sculpture et peinture.
cès.
Photo Moris.
Laissons parler nos confrères, et, en glanant parmi
leurs articles, essayons de donner à nos lecteurs, une disait la manchette d'« Oran-Matin ». C'est au cours
idée de ce qu'a déjà fait la F.A.T.I., — une idée, par de cette soirée que le Président Général de la F.A.T.I.
fit une conférence présentée par le Dr Abadie, président
conséquent, de ce qu'elle peut faire, et fera. Un cer-
régional d'Oranie. La magnifique étude de la vie de
tain scepticisme, devant la grandeur des buts poursui-
vis, n'était pas sans, au début, influencer certains. Ju- « l'homme de pensée et d'action qu'est le grand écri-
nius, dans son billet de « L'Algérie » n'écrivait-il pas : vain Marcello-Fabri » fut considérée généralement com-
me « un beau travail de dissection », auquel l'éminent
« N'ei'il été la personnalité du grand poêle chirurgien se livra, avec la compétence d'un vrai let-
Mareello-Fabri porlé à la Présidence Génér<de
du groupement par l'élan unanime des adhé- trée. Il devait, au banquet du 3 juin, y revenir : « Nous
rents accourus à son appel, beaucoup fussent savions la valeur exceptionnelle de l'homme et de l'écri-
demeurés inquiets quant aux destinées de l'en- vain. Sa réputation l'avait précédé ici. Mais nous avens
treprise. Mais la Fédération Africaine des Tra- été heureux de le trouver supérieur encore à l'idée que
vailleurs Intellectuels a doublé heureusement
le redoutable cap du départ. Elle est entrée nous nous faisions de lui. »
dans le domaine des réalisations. Le début est Des applaudissements chaleureux unissent dans le
magnifique. Du 25 mai au 15 juin se déroulent même sentiment la salle comble de « l'Empire » et
à Oran, sous l'égide de la F.A.T.I., les fastes
l'éminent présentateur. Puis Marcello-Fabri commence
d'une exposition grandiose de peinture, sculp-
ture, céramique, aineublemert d'art, qui réunit à parler, d'une voix timbrée, lente, et dont pas une syl-
l>lus de six cents oeuvres, signées de noms ad- labe n'échappe. Le calvaire des «intellectuels maudits»
mirés. Kl des galas artistiques se poursuivent est gravi. Le public suit le noble poète, et, comme le
durant ces trois semaines de fièvre créatrice, dira le lendemain la presse, à plusieurs reprises, plus
pour la grande dileclion du public, oranais.
« Telle est la preuve de la vitalité rayonnante,
d'une paupière s'humecte. Quand les bravos lui coupent
du succès indiscutable de la F.A.T.I. qui s'at- la parole, le talentueux conférencier les errât.; d'un ges-
tache et réussit à intéresser le grand public te, mais plus de dix fois, il est obligé de reprendre, car
aux efforts des artistes cl des écrivains. Aussi
bien, depuis sa fondation, divers groupements sa voix s'est perdue dans le fracas des battements de
similaires, sont-ils nés qui s'efforcent de mar- mains.
cher sur ses traces — heureuses initiatives dont La magnifique salle de spectacle bâtie par un jeune
la Fédération Africaine des Travailleurs Intel- architecte oranais M. Ciliberti, actif propagandiste de
lectuels ne saurait trop se réjouir, puisque tout
la F.A.T.I. retentira longtemps des applaudissements
ce qui est ou sera tenté en faveur des élites
qu'elle groupe, cadre admirablement avec ses qui saluent la péroraison du jeune Président général.
tendances et son but final. » Et d'autres manifestations encore eurent lieu. Des
Une des plus belles manifestations d'Oran, fut l'inau- « trios », des « quatuors », des séances de musique vo-
cale et instrumentale, précédèrent un autre gala, don-
guration au Musée des Beaux-Arts, d'une splendide ex-
né cette fois, au Théâtre municipal, au milieu d'une
position d'arts plastiques. Les journaux d'Oran en ren-
dirent compte ainsi que d'une « grande journée d'art et foule aussi élégante et tout aussi nombreuse. M. le Dr
Abadie, disert et cultivé, y définit à merveille la posi-
de pensée ». Mais laissons parler M. Eugène Cruck, ré-
tion de l'intellectuel, grâce à ce que les anglais dési-
dacteur en chef de « L'Echo d'Oran ».
gnent par : les trois H : Head, Heart, Hand, -c'est-à-
La très belle manifestation qui s'est dérou-
« dire : le cerveau, le coeur et la main également néces-
lée dans les s(dles de peinture du Palais des saires à tous ceux qui sculptent la cha:r ou l'âme de
Beaux-Arts a mis en lumière, de la façon la
plus éclatante, les résultais d'un premier effort l'homme.
en faveur des travailleurs intellectuels. Sous J. B.

Vue prise pendant 1" représentation d'Iphigénie.
CONSTANT!NE
Le Théâtre Romain de Philippeville
a été restauré
L'an 225 de notre ère.
Marcus Fabius Fronto, préfet de Rusicade, a offert
cinq mille sesterces pour que le peuple soit convié à un
grand soectacle. Aux alentours du théâtre, joyeuse et
turbulente, la foule se presse. Par les larges vomitoi-
res que surmontent des sphinx marmoréens, le peuple
en liesse envahit les gradins. Sous les arches de mar-
bre, dans les loges profondes, partout dans l'hémicy-
cle, 3.000 spectateurs s'égayent, les femmes drapées
dans leur péplum immaculé, les hommes anoblis sous
les plis des toges.
Tout près de la scène, sur une plaque de marbre :
« Les Menechmes de Plaute ».
Tout à coup, c'est le grand silence ; le rideau lente-
ment s'enroule sous le pulpitum : les acteurs vont pa-
raître.
Vingt siècles ont passé. Le temps, avec l'aide des
hommes, a presque tout détruit du noble monument.
Les statues de Vénus, d'Alexandre Sévère, les balcons
ciselés de marbre, les voûtes peintes, le temps les a vo-
lés à notre souvenir. Il ne reste plus aujourd'hui de
l'crène dont Rusicade s'enorgueillissait jadis que de
bien modestes vestiges ; la main des hommes a par
moment tenté de réparer l'oeuvre des siècles ; elle n'a
réussi qu'à créer un bien triste anachronisme.
F.l.-AHBOUCII. — Pendant la cérémonie d'inan motion du Monument aux Morts.
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
La scène : une toile de fond évoque une ville romaine que domine
te temple de Jupiter. A droite, la baie de Rusicade.
Pourtant, laisser disparaître à jamais ces derniers té- Cathédrale de Constantine.
moins d'une civilisation lointaine, qui gardent dans la A 15 heures, la cérémonie était présidée par M. le
simplicité émouvante de leur ruine, une éloquence Préfet Bouffet et M. le Général Rochard, commandant
grandiose, c'eut été en même temps ne pas permettre
à Philippeville de garder le témoignage de sa grandeur
la division de Constantine. Parmi les nombreuses per-
sonnalités, on notait : MM. Troussel, secrétaire général
passée. de la Préfecture ; M. Bel, vice-président du Conseil Gé-
M. Emile Ledermann, président du Syndicat d'Initia- néral ; Morel, délégué financier ; Lheureux, sous-pré-
tive, a tout le mérite de cette initiative. Le mois der- fet ; Cordina, délégué par M. le Maréchal Frar;het-
nier, « Les amis de Carthage » y ont joué « Iphygé-
nie ». Ce fut vraiment une fête de l'art.
Jean PERONI.
El-Arrouch
Le dimanche 6 juin s'est déroulée à El-Arrouch une
cérémonie imposante à l'occasion de l'inauguration du
Monument aux Morts de la grande guerre. Ce monu-
ment a été élevé par souscriptions sur l'initiative du Dr
Ciavaldini et d'un Comité qui comprenait des délégués
du Conseil Municipal, des Anciens Combattants et de
la population. Dû à M. Alexandra, l'excellent sculpteur
de constantine, l'édifice comporte un bloc de granit sur-
monté d'une victoire ailée et orné d'un haut relief en
marbre de Carrare d'une beauté parfaite.
L'excellente musique du 3'' Régiment de zouaves, di-
rigée par son chef distingué M. Brio, prêtait son con-
cours à cette manifestation. Le matin à 8 heures, après
une solenelle messe en musique, la bénédiction du mo-
nument, fut faite par Mgr Bats, vicaire général de la
Le Comité des Anciens Combattants d'Iil-Arronch.
d'Espérey pour représenter les Amitiés Africaines ; le
Colonel Fize, du 15" Tirailleurs sénégalais''; le Colonel
Louits du 3" zouaves ; le Commandant Gouet, du 67''
d'Artillerie ; le Commandant de gendarmerie Vallon ;
l'Intendant militaire Bonneau ; Jacquier, maire ; Cia-
valdini, 1''r adjoint; Tournier, 2'adjoint, tous les mai-
res, adjoints et conseillers municipaux, les administra-
teurs, les caïds de l'arrondissement de Philippeville,
ainsi qu'un nombre considérable de sociétés et groupe-
ments avec des délégations et leur drapeau.
Des discours ont été prononcés par M. le Dr Ciaval-
dini, président du Comité ; M. Jacquier, maire ; M
Harbi Haouès, au nom de la population musulmane ;
M. Bouhedja, caïd ; M. Benamou, président des A. C.
d'EI-Arrouch ; M. Boyer, président de la Fédération
départementale des A.C.; M. Morel, délégué financier;
M. Bel, vice-président du Conseil général ; M. le Géné-
ral Rochard, M. le Préfet Bouffet.
Cette gicndicse manifestation patriotique o été sui-
vie avec émotion por uno foule nombreuse, unie par
le souvenir dans un cmcu.cnl et pieux recueillement.
Pliolos (iiiillois. CIAVALDINI.
 10 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

TUNISIE
Les Fêtes de la Pentecôte en Tunisie

Si l'industrie'hôtelière et toutes celles qui vivent du

tourisme ont pu se plaindre à juste titre du marasme
des affaires pendant les quatre premiers mois de l'an-
née, on ne saurait en dire autant à l'occasion des fêtes
de la Pentecôte qui ont amené un nombre considé-
rable de visiteurs à qui sont offertes des réjouissances
de toute sorte dans une seule semaine ; qu'on en juge
par cette seule énumération :
Tournée des Villes d'or avec les représentations en
Grand prix automobile. Quinzaine commerciale des
plein air à Carthage et aux théâtres dé Tunis et Spusse;
Souks et enfin VIe Congrès National des Sous-Officiers
de Réserve. A cette occasion, quatre des plus belles uni-
tés de la flotte Transatlantique et Touachè ont amené.
Je 1 3 mai, à Tunis, près de douze cents Congressistes
qui sont restés quatre jours dans la Régence.

Le Concours hippique de Tunis

Les épreuves annuelles du Concours hippique de Tu-
nis, se sont déroulées les 22 et 23 mai sur le terrain du
26" Escadron du Train, à Saint-Henri, en présence d'une
importante assistance composée de sportsmen et des
personnalités les plus distinguées de la ville. L'élément
féminin dominait largement à ces deux belles manifes-
tations gratifiées d'une température agréable. Tous les
balcons des imposants bâtiments étaient remarquable-
ment pavoises.
A la tribune officielle, à côté de M. le Lieutenant de
vaisseau Lorin, représentant M. Guillon, Résident Géné-
ral ; de M. le Ministre Plénipotentiaire et Mme Car-
teron ; du Général commandant supérieur des troupes,
Mme et Mlle Hanote ; du Général Laignelot, vice-pré-
sident de la Municipalité, on a remarqué le Général
Compain, commandant la Cavalerie ; le Contrôleur Gé-
néral de la Marine et Mme Boyer ; le Directeur Géné-
ral des Finances et Mme Hoppenot ; Mme Gaudiani,
la presque totalité des autorités civiles et militaires et
leur famille et un grand nombre de colons venus des
quatre coins de la Régence.
La place très limitée dont nous disposons pour ce
compte rendu, ne nous permet pas de nous étendre
comme nous le désirerions. Cependant, disons que si
ces deux journées furent en tous points réussies, le Co-
mité du Concours Hippique le doit à l'aide précieuse
de M. le Général Hanote, commandant supérieur des
troupes, qui s'intéresse beaucoup aux sports équestres.
Ajoutons aussi que le mérite revient, pour une bon-
ne part, à MM. le Commandant Lindley et à son ad-
joint, le capitaine Martin, du 26e Escadron du Train qui
•ont fait aménager le terrain et les parcours d'obstacles
avec une rare compétence et un goût très sûr, permet-
tant ainsi aux sous-officiers, officiers et gentlemen de
faire des parcours particulièrement brillants. La régu-
larité chronométrique avec laquelle se sont déroulées
les épreuves, fait honneur aux membres du jury. La te-
nue des concurrents sur le terrain donnait une note élé-
gante et gracieuse.
Pendant les fêles de là Pentecôte à Tunis.
Les hauts-parleurs installés par M. H. de Matteis, à la recherche d'hommes originaux, dignes de tenter
le sympathique directeur-propriétaire de Radio-Tunis le crayon de Callot ou la plume de Balzac, ne serait
ont fortement intéressé le public. pas déçu.
N'oublions pas, pour terminer, de signaler un évé- Notons-en un dans la verte région où le lac de
nement peut-être unique dans les annales des Concours Sedjenane étale ses eaux dormantes et perfides. Son
hippiques. L'épreuve la plus sévère (Coupe des Gent- nom ? sa philosophie sereine ne nous gardera pas
lemen) a été gagnée par un enfant âgé de 13 ans au
plus ; Théo Morénas. Cette victoire a enthousiasmé les
assistants. C'est un encouragement pour les jeunes. La
petite équipe de juniors (garçons et filles) que nous
voyons depuis quatre ans participer à l'épreuve créée
pour elle, constituera bientôt un noyau de concurrents
redoutables pour les anciens.
Albert VIE.
BIZERTE
Gens et choses du pays
Certains de nos amis ayant le loisir d'être assez sou-
vent par voies et par chemins nous adressent des let-
tres charmantes où ils ne manquent pas de nous ins-
truire des êtres et des choses remarqués au cours de
leurs randonnées en ce beau pays tunisien.
Dans une de ces missives qu'un jeune bizertin nous
destinait, nous avons trouvé une silhouette typique, dé-
peinte d'une façon savoureuse : celle d'un de ces bons
vieux blédards que, familièrement, les braves gens de
l'endroit ont surnommé : « le Père Grenouillard ».
« En Tunisie, écrit notre ami, c'est loin des villes, où
l'humanité a tendance à se standardiser, qu'il faut al- M. Louis Durand.
ler chercher des types de caractère, des individualités Photos Braini.
échappant aux conventions.
Le bled leur est en effet propice par la plus grande rancune de le citer. Il se nomme Durand Louis ; il est
liberté qu'on y trouve, l'absence de contrainte, les fa- pêcheur.
cilités d'existence. Celui qui parcourait nos campagnes Pêcheur direz-vous, à tant de lieues de la mer?

Une épreuve des officiers. A droite, le. kiosque dn jury. Passage de la rivière par Mme Dupré. Photos Licnri.

Oui, il a voué une haine vivace à la genf Batra-
cienne et plus particulièrement aux pauvres grenouil-
les, peut-être à cause de leur amour immodéré de
l'eau, à coup sûr pour la saveur de leurs cuisses bien
accueillies sur la table des gourmets.
Soixante-cinq ans bien sonnés, un aspect un peu hir-
sute, car Durand ne met point en pratique l'aphoris-
me cher aux snobs :
« Le prestige de l'homme réside dans son habit » ;
un regard limpide et franc. Respectueux des lois, mais
insoucieux des conventions sociales, foncièrement pro-
be : Grenouillard est aimé et estimé à trente lieues à
la ronde. Patriote et appelé en 1914, il a voulu, mal-
gré son âge, se battre en première ligne, fut blessé à
Verdun, gagna vaillamment la croix de guerre, refusa
tout grade. Il se complait à évoquer, en termes pitto-
resques, les épisodes des années terribles, infatigable, il
abat des kilomètres pour colliger les innocentes et ver-
tes victimes. Mais là ne s'arrête point son industrie,
car il confectionne aussi des balais de bruyère, autre
production du pays kroumir. Ces balais sont peut-être
symboliques, car cet homme paisible, ce vieux patriote
a ses mouvements d'humeur. Ses contemporains le bla-
guent un peu, l'estiment beaucoup. On dit même que
s'il avait voulu endosser un smoking et élaguer son ver-
be, il eut été promu à de brillantes destinées. Il se
contente de traquer les demoiselles aquatiques chères
à Aristophane, d'exporter de pensives tortues, de fice-
ler les balais et d'écrire parfois aux puissants du jour,
qu'il tutoie sans hésitation, des épîtres énergiques. La
gent Batracienne a décrété sa mort. Les grenouilles lui
enverront la ciguë, dans un litre de leur liquide préféré;
l'eau ; aussi Durand s'abstient-til prudemment de tou-
cher à ce liquide : c'est un sage. »
A bientôt. P. F.
B IZERTE
Des ailés à nouveau se brisent
L'aviation de Bizerte déplore la mort d'un brave pi-
lote : l'adjudant Meynier dont l'appareil, pour une
cause ignorée, s'enflamma.
L'aviateur n'ayant eu le temps sans doute de se dé-
gager, fut retiré à l'atterrissage dans un état qui lais-
sait peu d'espoir de le sauver. Les membres brisés et
cffreusement brûlé, il succomba aussitôt.
Tous ses camarades sans exception eurent à coeur
de suivre sa dépouille lors des obsèques imposantes qui
lui furent faites à Bizerte. L'absoute fut donnée par
l'Archevêque de Carthage, Mgr Lemaitre.
En l'absence de la famille, le deuil fut conduit par M.
Bléry, vice-amiral préfet maritime, le général Delpy, le
contrôleur civil Mottes, le khalifat représentant le caïd,
les colonels d'aviation Davet et Pelletier d'Oisy. Ces
derniers adressèrent un vibrant hommage exaltant les
Le. cortège aux obsèques de l'aviateur Megnier.
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
qualités, le courage du pilote qui venait de disparaître.
« L'Afrique du Nord Illustrée » exprime à la fa-
mille, à l'aviation, ses sincères condoléances.
A. R.
Le caïd de Bizerte, M. Mzali, reçoit
le grand cordon du Nicham Iftikhar
A l'occasion de la grande fête du Mouled, Si A. Ah-
med Pacha, bey de Tunisie, a tenu, selon l'usage et en
reconnaissance des services rendus par les hauts fonc-
ée Général île division caïd de Bizerte
Messaoud M:(di.
tionnaires et les administrateurs musulmans, à élever
aux honneurs ceux dont Elle avait apprécié, particuliè-
rement les qualités. Il nous a ainsi été très agréable
de voir figurer dans le petit nombre des dévoués ser-
viteurs du pays remarqués par le souverain, le caïd de
I'holo l.iihmi.
I I
Bizerte, M. Mzali, à qui il remît le Grand Cordon du
Nicham Iftikhar.
Nous accueillant comme d'habitude, avec aménité,
M: Mzali, que nous venons de voir, nous dit : « Je suis
très content ; il est si bon savez-vous, de l'être un ins-
tant, en ce monde, tableau mouvant qui tour à tour
change et varie », s'écartant des choses personnelles,
le caïd ajoute notamment : « ce qui, surtout, contribue
à me réjouir, c'est de voir la grande misère de ces temps
derniers due à un aussi mauvais qu'inévitable caprice
de dame Nature, à peu près réduite.
« D'autre part, les grands travaux diminuent, l'ef-
fectif lamentable des chômeurs, de grandes oeuvres
bienfaisantes se développent qui assureront certain bien-
être aux déshérités de ce pays. Enfin, l'espoir renaît,
ainsi que la confiance dans le monde indigène éprou-
vé, cela grâce à la clairvoyance du Gouvernement
français à qui nous rendons hommage ainsi qu'à la sa-
gacité de M. Armand Guillon, très dévoué collaborateur
de notre Souverain bien-aimé S.A. Ahmed Pacha.
— El-Kheïr bel Kheïr disons-nous. Ainsi, Monsieur
le caïd, celui qui fait le premier, le bien, est le plus
généreux ?
— Toujours, madame, et le peuple que la France
protège lui sait gré de ne pas avoir traité la Tunisie en
parente pauvre. Dans un sourire, il clôt notre entretien
par ces mots qui valent mieux qu'un discours : « Sa-
chez aussi Madame qu'il n'est jamais tard pour bien
faire ce qui est encore à faire ».
Nous souhaitons au caïd de Bizerte une longue car-
rière au cours de laquelle il méritera de recueillir les
éloges qui lui sont dûs. A. R.
Les salaires agricoles en Tunisie
Un récent décret paru au « Journal Officiel Tuni-
sien » prévoit la détermination par voie d'autorité des
salaires minima agricoles et l'arbitrage des conflits qui
peuvent surgir entre les agriculteurs et leur main-
d'oeuvre.
Les salaires minima seront fixés pour chaque contrô-
le civil par arrêté du Secrétaire général du Gouver-
nement tunisien après avis du directeur des Affaires
Economiques. Chaque décision' sera prise après une
consultation par le Contrôleur civil des organismes pro-
fessionnels de sa circonscription et sur un rapport fai-
sant état des avis recueillis et de celui du Contrôleur
civil.
Ces solaires seront calculés pour les régions de cé-
réales en fonction du prix du blé ; ils pourront, selon
les usages locaux, comprendre une part fournie en na-
ture, dont le calcul n'excédera pas 2,50 par jour.
En cas de différend survenu dans une exploitation,
le Contrôleur Civil sera appelé à intervenir pour exer-
cer une action de conciliation. A défaut de concilia-
tion dans les quatre jours, il saisira d'office le Juge
de Paix ou le Président du Tribunal Régional qui ar-
bitrera le conflit avec pleins pouvoirs.
Le respect des salaires fixés et de la procédure d'ar-
bitrage est obligatoire sous peine de sanctions pénales
pour les deux parties.
Les travailleurs de la terre trouveront dans ces me-
sures la réalisation de salaires équitables en harmo-
nie avec la hausse du prix de la vie et de la revalori-
sation des produits agricoles, les employeurs y ren-
contreront, sous la condition de respecter strictement
leurs obligations légales, la certitude d'éviter toute
éventualité de confits préjudiciables à l'économie.
Réductions permanentes en faveur
des touristes se rendant en Tunisie
De nouvelles facilités viennent d'être accordées aux
touristes séjournant plus de huit jours en Tunisie. Sur
présentation d'une carte de légitimation, ceux-ci pour-
ront obtenir sur tous less parcours ferroviaires à effec-
tuer dans la Régence et sur les cars de la « Tunisienne
Automobile Transports », une réduction de 50 % sur
les tarifs normaux, sans aucune limitation de kilomé-
trage ou d'itinéraire.
Cette carte personnelle, délivrée par le Bureau du
Tourisme, 1, avenue de Carthage, à Tunis, est valable
jusqu'au 30 juin 1937. Sa délivrance a lieu contre
perception d'une taxe unique de dix francs.
 12 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

COSTUMES
DU MAROC
vus par BESANCENOT

lez l'intérêt énorme d'une semblable documentation iconographique et picturale,

au moment où hélas ! ces costumes, ces ornements, tendent à disparaître, car
iî en est.du Maroc comme de chez nous, l'indigène croit bien faire en adoptant
les modes inspirées par notre contact et notre fréquentation. Et dites-vous bien
que M. Besancenot est arrivé à l'heure précise où il n'était pas encore trop tard
pour sauver de l'oubli ce qui ne sera plus bientôt qu'un souvenir...
Son Exposition est présentée dans une salle du Musée des Colonies, salle
haute et claire. Une carte itinéraire permet dé suivre les déplacements
de I artiste, ses
pérégrinations
dans l'Atlas et
au delà dans le
Tafilalet et la
vallée du Draâ,
dans l'Anti - At-
las, le moyen
Atlas, le litto-
ral et Taza. Dès
l'abord, on est
i M. Besancenot n'est pas par la naissance un africain, il l'est certainement séduit par la co-
par lé coeur, car il a su donner le meilleur de son art et de lui-même à ce loration de ces
Maroc auquel il s'est passionnément attaché. costumes, bien
Au cours d'un long voyage d'études, il a pénétré la vie intime des indi- souvent incon-
gènes, captant bien souvent leur confiance, pour en rapporter une documen- nus. C'est une
tation précise autant que précieuse sur leurs costumes, leurs parures, leurs tatouages. véritable palette
C'est un travail de géant, vraiment formidable qu'il faut avoir vu pour être à même de haute en cou-
l'apprécier et de l'admirer. Il y a dans cette Exposition cent cinquante aquarelles ou dessins leurs, à côté de
qui sont tous autant de merveilles d'art, de sincérité de reproduction, de fini et d'harmo- nuances éteintes.
nieux. C'est aussi la
Pour représenter des costumes, uniquement des costumes, vous penseriez peut-être qu'il merveilleuse tra-
fallait faire gravure de modes, ces modes fussent-elles aussi étranges, aussi curieuses que dition du dra-
celles des tribus berbères visitées par M. Besancenot ? Quelle erreur serait alors la vôtre. pé qui se retrou-
L'auteur est avant tout un artiste et il est guidé par le souci constant de présenter en ar- ve, venant tout
tiste sincère les vêtements droit semble-t-il
lusque aans leurs plus in- des frises grec-
fimes détails. ques et des sta-
Qu'il suffise de dire ici, tues romaines.
pour fixer la manière si Voici un juif
probe de l'artiste qu'il a de l'Atlas en cos-
rapporté plus de six cents tume de marié
tout orné de ri- Berbère cheiUla,. musicienne de Tiznit.
pages de documentation
fouillée à l'extrême, prise ches broderies Photos Marc Vaux.
entièrement sur place ; rouges, la taille
qu'il a poussé le scrupule entourée d'une ceinture de lourde soie, ce qui lui confère un type extrême-orien-
jusqu'à rendre point par tal très caractérisé. Voici une femme berbère des Aït-Moghad avec son énorme
point, trait par trait les coiffure, en cheveux de laine, avec les deux cornes d'un étrange monument de
dessins, les ornements, les tête. C'est ensuite une femme de Taraudant diabolique apparition toute en
couleurs aussi de ces cos- noir. Ce sont des chirates au visage peinturlé aux costumes de broderies bario-
tumes. Nous, profanes, ne lées, couvertes de bijoux précieux, dont une vitrine présente cent échantillons,
pouvions supposer qu'ils tous plus riches, plus bizarres les uns que les autres. Voici une mariée, statue
puissent être aussi variés vivante couverte de pierreries et de brocard, pour la peindre que de ruses n'a
de forme ou de nuances, si pas dû employer M. Besancenot ! Et voici dans son costume à la turque le cher
étranges aussi. Si beau- des raïs, de ces barcassiers, corporation en voie de disparition, pour le plus grand
coup connaissent le singu- malheur de la cotume locale.
lier manteau des Glaoua, « Les planches exposées, représentent, a écrit le professeur Rurpert, vice-pré-
noir avec sa flaque vermil- sident de la Société d'Histoire du Costume, l'essentiel du folklore marocain con-
lon et ses petits dessins, cernant le vêtement arabe, berbère ou juif ».
qui savait que des gens de Et M. Besancenot disait : Je voudrais seulement qu'en regardant mes grandes
tribu de l'Atlas portassent images l'ethnographe exigeant y puisse trouver toutes les exactitudes, tous les
des culottes montant jus- détails désirables sans que ceux-ci deviennent jamais ennuyeux pour le simple
que sous les bras à la fa- curieux. »
çon de nos skieurs ? Ce but, M. Besancenot l'a atteint avec un talent, une opiniâtreté et une pa-
L'artiste s'est astreint, tience auxquels on ne rendra jamais trop hommage.
et c'est là le gigantesque
de sa tâche, à reproduire
par exemple les tatouages Mentionnons que l'Exposition a conuu un réel succès et que nombreuses fu-
divers des berbères par tri- rent les personnalités qui apportèrent à l'artiste le tribut de leur admiration. Le
bu et par fraction de tri- Président de la République a tenu, en ami de l'Afrique qu'il est, à la visiter,
bu, car les différences va- ainsi que M. Moutet, ministre des Colonies.
Jeune Juif marié de Tafhalt. rient entre douars. Calcu- Henri RABANIT.
 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE 13

LES SPORTS
ALGER

ALGER. — Les postulantes du brevet d'athlétisme féminin réunies au slade de Si-Eugène attendent l'ouverture des épreuves*

Le brevet sportif populaire

à la Fédération Féminine
C'est sur le stade de Saint-Eugène que
se sont déroulées les épreuves du brevet
sportif populaire réservé aux jeunes filles.
Celles-ci, au nombre de cent douze, ont
subi avec grâce les épreuves qui leur
étaient imposées. Sur la totalité cent fu-
rent reçues. Voici d'ailleurs les lauréats
de chaque groupement : 9 reçues sur 9
présentées à l'A.S.S.E. ; 41 sur 46 aux
Groupes Laïques ; 37 sur 42 à Algéria-
Sports ; 8 sur 8 aux Capucinse sportives
algéroises ; 5 sur 7 à la Jeunesse sportive
algéroise. Algéria-Sports se classa premier
au Concours de gymnastique.
Nous sommes heureux de féliciter les
organisateurs de ces épreuves et en par-
ticulier le sympathique Président de la
F.F.F.G.E.P., M. Ferrier dont nous avons
eu maintes fois l'occasion d'apprécier
le dévouement à la cause sportive.

Photos I)ess;uill.
 14 L'AFRIQUE DU
Un coin de la plage.
UNE OASIS FRANÇAISE : ARCACHÔN
armi les coins de France susceptibles par la variété dé leurs aspects,
la qualité de leur climat et la diversité de leurs agréments, d'attirer
l'attention du colonial, il en est un tout particulièrement privilégié :
c'est Arcachon et son bassin.
Ici, en effet, la mer avec sa splendeur et son soleil ; la forêt avec
la douce lumière de ses frondaisons toujours vertes, voisinent avec une source ther-
male, véritable fontaine de jouvence.
Le bassin d'Arcachon, vaste baie marine d'une superficie de 250 kms carrés,
communique par un étroit goulet avec l'Océan Atlantique qui lui apporte un flot,
salé, pur et riche constamment renouvelé, dont le volume varie, selon les marées,
de 50 à 300 millions de mètres cubes.
1 les étés n'y sont pas chauds, toutes conditions qui permettent un séjour dans ce coin
Ce bassin est bordé par une plage de fin sable blanc qui s'étend devant Arcachon
sur plus de 7 kilomètres, plage sans danger pour les enfants qui y prennent leurs
La plage, patrie des enfants.
ébats en toute quiétude. L'absence -de lames, la tranquillité des eaux, rendent cette
mer intérieure absolument sûre et en font un centre de navigation de plaisance
unique, où depuis le canot à rame de l'enfant jusqu'aux grands voiliers que les
sportifs barrent hardiment en régates, tous les genres de navigation sont pratiqués.
Des milliers de bateaux de travail utilisés par une population de pêcheurs et d'os-
tréiculteurs et de nombreux chalutiers font d'Arcachon un important centre de
pêche.
Sur plusieurs kilomètres s'allonge la ville maritime proprement dite, où se trou-
vent les grands hôtels et les villas particulières dont les terrasses et les jardins fleu-
ris bordent la mer. Ville surtout habitée par les touristes, les amateurs de yachting,
les amateurs de pêche et de chasse sur l'eau.
Dominant le quartier maritime, la ville forestière englobée dons une immense fo-
rêt de pins, comprend de nombreux chalets disséminés dans la verdure, à l'abri
des vents du large et du soleil. Séjour de choix, pour ceux çui veulent le repos, dési-
reux de refaire une santé ébranlée par les fatigues de la vie moderne. Cadre unique
où régnent le silence et le calme, propices à la restauration du corps et de l'esprit.
Là, pas de circulation intense, pas de bruits de la ville, car on n'y peut édifier ni
NORD ILLUSTREE
théâtre, ni cinéma, ni établissement commercial d'aucune sorte. C'est un immense
parc naturel.
Ces deux quartiers : ville basse, ville haute, bien que juxtaposés sont, de par la
nature, complètement distincts l'un de l'autre, d'où clientèles et buts nettement
différents.
D'autres quartiers englobent Arcachon dont ils font d'ailleurs partie : Saint-Fer-
dinand, Moulleau, Abatilles. Ce dernier, enrichi il y a quelques années d'une source
thermale aux possibilités médicales importantes.
On voit ainsi quelle admirable synthèse constitue Arcachon.
L'absence d'humidité du sol, malgré l'état hygrométrique élevé de l'air, la régu-
larité de la température qui classe cette région dans les climats tempérés, les faibles
variations saisonnières du thermomètre, font que les hivers n'y sont pas froids, que
privilégié aussi bien l'hiver que l'été, et où l'absence de neige, d'intempéries, de
froid, font que le pays reste accueillant en toute saison.
Arcachon, dénommée à juste titre « ville de santé », répond à cette appellation
aussi bien par sa plage que par sa forêt que par sa source thermale, et compte à
son actif d'innombrables santés régénérées.
On peut aussi la dénommer ville de tourisme, puisqu'elle offre aux voyageurs une
gamme infinie de plaisirs ; plaisir de l'eau dans un cadre enchanteur avec la navi-
gation à rame, à voile, à moteur ; plaisir de la balnéation, plaisir de la pêche sous
toutes ses formes, plaisir de la chasse, plaisir de la forêt avec ses promenades à
cheval ou à pied, ses excursions dans un sous-bois pittoresque et toujours renouvelé
parmi de nombreuses essences exotiques, plaisir des sports tous praticables en ce
site merveilleux sans oublier : golf, pelote basque, tennis, tir aux pigeons, courses
de chevaux, concours hippique, etc..
Si nous ajoutons que cette ville offre toutes garanties au point de vue de l'hygiè-
ne, qu'elle est largement approvisionnée en eau douce et pure, que son marché de
premier ordre est admirablement achalandé, que le commerce local est susceptible de
donner satisfaction aux plus exigeants, on verra que nous n'avions pas tort d'appe-
ler cette ville une oasis française. Facile d'accès, elle est une des régions de la Mé-
tropole les plus agréables à habiter en raison de la douceur de son climat, de la
beauté et de la poésie de ses sites et où l'on peut s'isoler des agitations et de l'exis-
tence trépidante de notre époque.
Régales sur le Bassin, Photos Neveu.

LES RESULTATS DEFINITIFS
DES ELECTIONS RADIOPHONIQUES
ALGERIENNES
La liste de l'Amicale de Radio-Alger
est élue
Samedi 28 mai, la commission consti-
tuée pour le contrôle et les opérations du
dépouillement des bulletins de vote rela-
tifs à l'élection des représentants des au-
diteurs au conseil de gérance de Radio-
Alger a terminé ses travaux.
Rappelons que cette commission, pla-
cée sous la présidence de M. Delpiazzo,
inspecteur des PTT, représentant le direc-
teur départemental, assisté de Mme Colin,
rédactrice à l'administration, était cons-
tituée par deux délégués de l'Amicale :
MM. Nicolle et Urios et deux délégués de
Radio-Libërté, Mme Raoux et M. Four-
nier.
Voici les résultats officiels :
NoUs publions les noms dans l'ordre du
nombre de voix recueillies par chacun
d'eux.
Nous commençons par la liste de
l'Amicale qui a été entièrement élue :
MM. Docteur Badaroux 17.127; Rey
Marcel 17.127; Fournier Albert 17.126;
Forgues Adolphe 17.124; Nicolle Pier-
re 17.121 ; Général Deschamps 17.120;
Prohom Gérard 17.110; Ribère Marcel
17.102; Salom Marcel 17.098; Bertoni
Emile 16.911. La moyenne est de 17.096.
La liste de Radio-Liberté a obtenu :
Mme Lemaître Edmée 11.613 voix; MM.
Buteau Jean, 1.609 ; Docteur Gaudin
1
Charles, 11.605; Coti Noël 11.601;
Schaltin Raymond 1 1.595 ; Gola Hen-
ri 1 1.589 ; Brisbarre Georges, 1 1.585 ;
Badhtarfzi Mahieddine, 1 1.580 ; Wein-
mann Léon, 1. 566 ; Achouche Robert,
1
11.561. La moyenne est de 11.591 voix.
Le candidat indépendant a obtenu 2
voix.
A L'Amicale de Radio-Alger a le devoir
Il y a eu 1.480 bulletins ou envois an- de rendre hommage à la parfaite correc-
nulés. Les annulations provenaient, dans tion avec laquelle les opérations
la plupart des cas, de ce que les enve- pouillement ont été effectuées par la Di-
loppes n'étaient pas réglementaires, rection départementale
c'est-à-dire celles distribuées par l'Ad- ger ; elle tient à renouveler à M. l'Ins-
ministration ; que le coupon n" 2 n'ac- pecteur Delpiazzo et à ses collaborateurs
compagnait pas l'enveloppe opaque ou l'expression de sa satisfaction.
que ce coupon était autre que celui n" 2;
que certains coupons n'étaient pas tim-
brés ou timbrés d'une date antérieure au dans l'intérieur et dans
23 avril 37, enfin parce que des envois voisins, soit à Alger — et notamment
ne contenaient pas de bulletin de vote.
Voici donc terminées les élections ra-
diophoniques algériennes.
Elles se sont heureusement déroulées
dans le calme et sans incident. Environ
30.000 sans-filistes sur 66.531 déclarés
ont voté. Donc plus de la moitié s'est
désintéressée de cette manifestation élec-
torale. C'est d'ailleurs à peu près la mê-
me proportion que celle résultant des
élections métropolitaines où sur
3.500.000 sans-filistes déclarés, seule-
ment 1.611.500 ont participé au vote.
D'ici quelques jours, l'Administration
publiera les vingt autres noms qui com-
pléteront le nouveau conseil de gérance
de Radio-PTT-Alger :
Les 10 représentants des services pu-
blics, dont la liste est arrêtée et les dix
représentants choisis parmi les membres
L'AFRIQUE DU NORD
T. S. F.
désignés des associations d'intérêt géné-
ral et des groupements corporatifs, dont
la liste définitive n'a pu être encore ter-
minée à cause du retard apporté par cer-
tains groupements à faire connaître leurs
candidats ou représentants.
Nous ne voudrions pas terminer cette
rubrique sur les élections au Conseil de
gérance de Radio-Alger sans signaler le
bel esprit de collaboration et la parfaite
correction qui n'ont cessé de régner aus-
si bien au sein de la Commission qu'en-
tre tous les scrutateurs qui étaient ce-
pendant groupés en éléments de partis
différents.
Il nous faut également rendre homma-
ge à la présidence de M. Delpiazzo qui
s'est parfaitement acquitté, à la satisfac-
tion de tous, de la délicate mission qui
lui avait été confiée. C'est avec plaisir
que nous remercions Mme Colin, rédac-
trice à la direction des PTT qui fut la
cheville ouvrière du bureau de dépouil-
lement et qui facilita grandement la tâ-
che aussi bien des membres de ce bu-
reau qu'à celle de la presse.
Remerciements de l'Amicale
de Radio-Alger
L'Amicale de Radio-Alger adresse ses
remerciements les plus vifs aux 17.126
sans-filistes algériens qui ont assuré le
succès de la liste qu'elle patronnait aux
élections radiophoniques.
Forte de ce témoignage de confiance,
l'Amicale demeurera fidèle aux principes
dont elle s'est toujours inspirée.
Ses représentants au Conseil de Géran-
ce s'attacheront, conformément au désir
exprimé par la majorité des auditeurs, à
ce que la Radio Algérienne soit Nationa-
le, libre, artistique, morale et qu'elle se
tienne à l'écart de toute préoccupation
d'ordre politique.
de dé-
des P.T.T. d'Al-
Elle adresse, enfin, ses remerciements
à tous ceux de ses adhérents qui, soit
les départements
à tra — il y aura bientôt cinquante ans — ris. La haute direction du restaurant sera
l'occasion du dépouillement des votes —
lui ont apporté un concours précieux aus-
si généreux que dévoué.
Le développement de la radio en Algérie
Un communiqué au micro de Radio-Al-
ger et des informations parues dans les
quotidiens annoncent qu'au 30 avril 1937
le nombre des déclarations de postes ré-
cepteurs atteint 66.531 se répartissant
ainsi : département d'Alger, 31.098; dé-
partement d'Oran, 21.502; département
de Constantine, 13.931.
Cela représente en quatre mois une
augmentation de 10.064 récepteurs ;
r cette cadence, les 100.000 déclarations
seront vites atteintes.
D'après les renseignements que nous
avons obtenus, le nombre de récepteurs
de famille (récepteurs à lampes de la
deuxième catégorie) s'élèverait à 65.000
ILLUSTREE 15
environ, celui des postes à galène de la res études comme candidat ingénieur ar-
première catégorie à 600 répartis surtout chitecte. Mais il fut irrésistiblement atti-
dans l'agglomération algéroise. ré par les sciences et vers 1878 suivit
Enfin, il y aurait environ 2.000 récep- les cours de physique et de mathémati-
teurs déclarés par les indigènes. ques à Berlin, où il se distingua par des
A la même date, le nombre de déclara- travaux sur l'électricité. En 1880, sa thè-
tions faites dans la Métropole atteignait se sur les courants oscillants dans une
le chiffre respectable de 3.899.660, soit boule tournant dans un champ magnéti-
une augmentation de près d'un million que eut un retentissement considérable.
en une année. Quelques années plus tard, en effec-
Avec l'Algérie, le nombre de sans-fi- tuant des recherches sur la lumière, dont
listes français régulièrement déclarés est on venait d'émettre l'hypothèse qu'elle
d'environ quatre millions. n'était qu'un phénomène engendré par
L'augmentation de puissance des émet- des oscillations électromagnétiques qui se
teurs et l'amélioration constante des pro- propageaient dans l'espace, Hertz par des
grammes grâce aux capitaux dont va expériences restées célèbres démontra que
disposer la radio française, ne feront que les hypothèses de Maxwell et les travaux
contribuer au développement de la sans- de Fresnel étaient exacts.
fil dans tous les milieux. C'est pour ces expériences qu'Hertz
réalisa son fameux oscillateur électrique
qui porte son nom et le résonateur qui lui
UN CINQUANTENAIRE DANS LA RADIO servit de détecteur
d'ondes.
Malheureusement Hertz qui, très mo-
Les brillants travaux de Hertz sur les deste, préféra le calme de la petite ville
ondes qui portent son nom. de Bohnn aux honneurs et au professo-
rat à Berlin, qui eut la géniale idée de se
Nous avons fait, ici-même et à plu-
servir des ondes hertziennes pour établir
sieurs reprises, l'historique de la radioélec-
des communications par télégraphie sans
tricité, science découverte et améliorée
fil en se servant, comme détecteur, du tu-
par l'ensemble des travaux de nombreux be à limaille découvert par Branly. Ainsi
savants du monde entier.
se confirma ce que nous avons dit au dé-
En effet, comme nous l'avons déjà dit,
but, que la radioélectricité est l'oeuvre
la science radioélectrique n'est pas l'in-
d'une collaboration de savants de diffé-
vention d'un seul mais la résultante d'une
rentes nations qui ont bien servi l'huma-
succession de découvertes, de travaux,
nité. Fred BEDEIL.
d'études, d'expériences faits par plusieurs
savants de nations différentes et à dif-
férentes époques.
A l'Exposition.
C'est ainsi que nous avions analysé les
premières découvertes sur les phénomènes A partir du 1,r juillet prochain, la
d'induction électrique faites par le danois Compagnie Générale Transatlantique ou-
Oersled ; les études et les premières lois vrira un restaurant à l'Exposition de
sur ces phénomènes des français Ampère, 1937, à Paris.
Arago et de l'anglais Faraday ; les con- Ce restaurant situé dans le Palais de
clusions et la fameuse hypothèse de l'an- la Marine Marchande, en bordure de la
glais Maxwell sur la propagation dans Seine, comprendra 300 places. Il permet-
l'espace des phénomènes électromagnéti- tra aux consommateurs d'avoir une vue
ques étudiés et mis en évidence par les panoramique incomparable sur Paris et
savants précités. Cette hypothèse de l'a- l'Exposition.
Le service fonctionnera de 1 heures
nalogie de la propagation des ondes élec- 1
tromagnétiques avec celle de la propa- à 23 h. 30.
gation de la lumière dont le savant fran- Outres les repas qui permettront de sa-
çais Fresnel tira les premières lois, fut vourer la fameuse cuisine de « Norman-
d'ailleurs traduits en formules mathéma- die », toutes les consommations en usa-
tiques par Maxwell. ge dans les cafés seront servies.
C'est vers cette époque qu'un jeune Les thés et diners dansants seront as-
savant allemand Heinrich Hertz démon- surés avec les meilleurs orchestres de Pa-
que l'hypothèse de Maxwell était exacte. confié au Commissaire principal Henry,
Par cette démonstration, Hertz réalisa, du s/s « Normandie ».
sans le savoir, le premier émetteur de Toutes les personnes se trouvant à Pa-
TSF dont les circuits servirent par la sui- ris et ayant des renseignements urgents
te à Branly, pour la découverte de son à demander, ou une réservation de ta-
détecteur, à Teslo, à Lodge, à Marconi, à bles à faire, pourront téléphoner au Mai-
Popoff, etc. tre d'hôtel ou au chef de réception : In-
Ce cinquantenaire des expériences de valides 31-58.
La porte d'accès contre laquelle se
Hertz mérite donc que nous en parlions
à nos auditeurs lecteurs. trouve situé le Palais de la Marine mar-
Henrich Hertz, fils d'un avocat, naquit chande, est celle barrant le quai d'Orsay
à Hambourg le 22 février 1857. Très stu- à la hauteur de la rue de Constantine,
dieux et très doué, Hertz fit ses premiè- c'est-à-dire contre la Gare des Invalides.
16
SA FEMME ET SA DACTYLO
Dans l'histoire du coeur, le problème lé
plus passionnant est, sans aucun doute,
celui de l'éternel trio.
Comment ne pas concevoir que le ciné-
ma pouvait; à son tour, être un élément
d'extériorisation pour un Sujet aussi con-
nu et pourtant peu éclairé?
Avec Sa femme et sa dactylo, le met-
teur en scène Carence Brôwn a, en quel^
qUe sorte, comblé une lacune. A côté des
plus grands chefs-d'oeuvre, il y aura dé-
sormais Un beaufilm.
Comment; ne pas s'en réjouir ? Le ci-
néma matérialise, donne un saveur nou-
velle, un reflet dé vérité, de vie au fa-
meux; triangle.
Le réalisme de Sa fèhimé et sa dactylo
né se borne pas à exister: \\ se révèle à
nous sous un dehors aimable. Et cela,
grâce à là merveilleuse interprétation dé
trois nbms prestigieux: Clark Gable,
Jeanne Har|6w, Myrna Loy.
Clarke Gable et Myrna Loy.
Les spectateurs qui ont déjà vu Sa
femme et sa dactylo, l'ont accueilli, ap- I
plaudi; ovationné avec leur coeur, car ils
avaient vécu une histoire au charme mil-
lénaire et contemporain. Mais faut-il s'é-
tendre sur un pareil succès ? Et ne vaut-
il pas mieux conseiller à ceux qui pré-
tendent avoir une opinion sur un sembla-
ble sujet d'aller puiser quelques docu-
ments au Cinéma Olympia où il passera
jusqu'au 1 °r juillet.
JEANNE HARLOW
vedette de
« SA FEMME ET SA DACTYLO »
Jeanne est née dans une grande mai-
son de Kansas City, un vilain jour de
mars. Qui aurait pu prévoir que le sort
lui réserverait une vie si brillante. Son
père étant médecin, il y avait dix mille
chances contre une pour qu'elle vive une
Jeanne Harloiv.
bonne petite vie tranquille dans le Mid-
dle-West:
Voilà vraisemblablement comment la
destinée se décida à intervenir. Parmi les
personnes que la jeune fille fréquentait,
il se trouvait une dame qui, occasionnel-
lement, avait tenu des bouts de rôles dans
des films. Un jour qu'elle déjeunait chez
Jeanne, elle annonça qu'elle avait ren-
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
LE CINEMA
dez-vous au cours de l'après-midi dans
un studio. Jeanne l'accompagna dans l'es-
poir d'assister à une prise de vue. Pen-
dant que les deux femmes attendaient
d'être reçues, un directeur passa et re-
marqua Jeanne.
— Vous cherchez un rôle, mademoi-
selle ?
—- Non, Monsieur.
-— Cela vous conviendrait-il de faire
un essai ?
. *** Onze nouvelles vedettes seront fait
La jeune fille n'avait jamais songé à
faire du cinéma. Elle demanda à réfléchir.
Toutefois, elle accepta deux lettrés de
recommandations pour un chef dé figu-
ration et un metteur en scène.
A Gracie Fields. Comme Voit voit, plu- «New^Yôrk-Miami C'est
.'
. .
Jeanne garda longtemps dans Un tiroir
lés deux lettres. Et puis un jour...
Elle se présenta au chef de figuration
et fut aussitôt agréée. Quelques semaines
après elle emmena sa mère dans un ci-
néma et lui désigna sur l'écran une jeu-
ne figurante à la chevelure étonnamment
blonde. La digne mère sursauta :
— C'est toi ?
— Oui, maman, répondit Jeanne.
Il fut ensuite convenu qu'on ne dirait
rien de cela à la famille. Mais Jeanne
continua à figurer et même à jouer quel-
ques petits rôles. Un jour, elle dut tout
révéler à sa famille et à ses amis. Il fut
admis que Jeanne pourrait librement ai-
guiller sa vie de ce côté. D'ailleurs, lés
producteurs ne la firent pas attendre.
Après avoir interprété deux comédies pour
Hal Roach, elle dévint rapidement une
personnalité. Sa silhouette et son élégance
devinrent à la mode,
v Son premier grand film fut, comme
pour Clark Gable, « Tribunal secret ».
Parmi tous les films qui suivirent: «L'En-
nemi Public », « Platinum Blonde », «Les
Invités de Huit Heures », « Dans ses
Bras », « Mam'zele Volcan », « J'épou-
serai un Millionnaire », « Imprudente
Jeunesse », « La Belle de Saïgon », « La
Malle de Singapour », et surtout le nou-
veau « Sa Femme et sa Dactylo » con-
tribuèrent le plus à son succès.
De nouveaux films d'elle ? Nous en
verrons bientôt. Il faut principalement
citer « Suzy », un film d'espionnage, aux
côtés de Cary Grant et Franchot Tone.
LE DEFENSEUR SILENCIEUX
Du temps des films muets, le fameux
chien Rin-Tin-Tin, ce héros de tant de
prouesses, de tant d'exploits, comptait
parmi les vedettes les plus populaires de
l'écran. Sa réputation était si grande qu'il
n'est pas un amateur fervent du cinéma
qui l'ait oublié. Depuis, les années ont
passé et l'on ne revit plus Rin-Tin-Tin, si
bien qu'il nous semblait disparu pour ja-
mais. Eh bien, non. Rin-Tin-Tin n'est pas
mort, son fils a perpétué la tradition.
C'est dans « Le Défenseur Silencieux »
qu'il nous apparaîtra pour la première fois
aussi fidèle, aussi extraordinaire que le
vieux Rin-Tin-Tin. Dans ce film, en effet,
sont réunis la vedette-enfant de « L'île
au Trésor », du « Champion », l'étonnant
Jackie Cooper et le brutal gangster des
« Hommes traqués », Joseph Calleia. Pour
lier ces deux êtres si opposés, amis com-
me savent seuls l'être des caractères an-
tagonistes, il fallait une passion commune,
celle des animaux. C'est ici qu'apparaî- k-kk « jjn Taxi dans la nuit» est un
tra la magnifique silhouette de Rin-Tin- film policier d'un nouveau génie. L'in-
Tin junior. trigue, basée sur un fait-divers authen-
« Le Défenseur Silencieux », un magni- tique, a un accent de « vécu » qu'il est
fiqeu film Métro-Goldwyn-Mayer, passera
rare de trouver, à un tel degré, dans
bientôt au ciném Olympia, du 25 juin ou un film.
1er juillet. Vigoureuse, rapide* précise, l'action
*** a, sur le public* un effet direct ne per-
mettant pas de douter des qualités de
DERNIERES NOUVELLES production qui, une fois encore
cette
«
honneur au cinéma américain*
lancées cette année à Hollywood. Ce -. Brian Donlévy et Frances Drake sont
Sont: Aliène Whalen,:Gijpsy Rose Lee* les principaux interprétés de ce drame
Phyllis Biôoks, Germaine Aussey, Eisa, >'sobre, intense et prenant.
Argall, Pauline Moore* Tony Martin, kkk
• On dira dé «Week end mouve-
Leah Ray, Jahèl Johnson, Anhâbella et menté j » qu'il est de la même veine que
peu vrai,
, ». un
sieurs d'entré elles ont déjà conquis niais
, loin d'être une iniiiatioii de ce
leurs, titres de noblesse en Europe. grand
, succès, « Week end mouvementé »
*** Ginger Rogcrs, qui fut dans plu- éii ' est le prolongement humoristique*
sieurs filins, là très dansante partenai- Deux jeunes gens ne Se connaissent
re de Fred Àstaire, serait la vedette de pas du tout, se trouvent ensevelis par
,
deux importantes productions Warner une tempête de neige dans une cabane
Bros : en rondins... Toutes leurs aventuresj
«
0/t Your Tocs » (Sur la pointe des tout ce que la fertile imagination du
pieds), adaptation pour l'écran d'une scénariste a pu broder sur ce thème
opérette célèbre de Rodgers et Hart, léger, ne peut se raconter. Et c'est là
créée récemment à Broadway et « Hol- justement ce qui fait le charme savou-
lywood Hôtel », où elle aurait pour par- reux de ce film qui n'est rien, vraiment
tenaire Dick Potvell. Tous deux seraient rien... mais un si joli rien !
encadrés par Frank Machugh, Hngh
Herbert, Bonny Goodman et son orches- k-kk Warner Bros annonce trois gran-
tre. des productions en couleurs, pour la
saison 1937-38 : « Robin Ilood » (Robin
kkk Conirairement à ce qui avait été des Bois), d'après la très ancienne légen-
annoncé à grands cris par les journaux de britannique, Errol Flynn dans
avec
du continent, faisant écho à ceux du le principal rôle. (On s'ait qu'une
premiè-
nouveau monde, Paul Muni n'a nulle- re version de « Robin des Bois fut
»
ment l'intention d'abandonner le ciné- tournée au temps du muet Dou-
avec
ma. Il désire seulement produire moins, glas Fairbanks).
afin de produire mieux. Il tournera en
« Gold is Where You Find il" (L'Or
principe un ou deux films par an au est où vous le trouvez) cl Valley of
«
maximum. the Gianls » (La vallée des Géants).
Il est très probable que Paul Muni La réalisation de
ces trois films sem-
sera la vedette masculine de « Panama ble indiquer une tendance Iras nette des
Canal » (Le Canal de Panama) que War- producteurs
vers l'emploi de la couleur
ner Bros lia réaliser tout prochainement. pour certains sujets de plein air dont
« Panama Canal » retracera la difficile la beauté picturale
se trouvera de ce
construction du canal des deux océans, fait fort agréablement rehaussée.
en même temps que la lutte entreprise
par le docteur Gorgas (et heureusement ~kkk Warner Oland, universellement
menée à bonne, fin, en vue de combat- connu sous le nom du personnage qu'il
tre l'épidémie de fièvre jaune (/ni déci- créa à l'écran, Charlie Chan, le célèbre
mait les ouvriers employés à ces rudes détective, est né en Suède. Il débuta il
l'écran il y a vingt ans et sa popularité
travaux.
n'a cesse de grandir jusqu'au jour où il
** + La censure vient de lever l'inter- devint tous : Charlie Chan. Au-
diction qu'elle avait un moment fait jourd'hui, pour
tout le monde connaît ce
peser sur « La Légion Noire n. On se subtil limier et il n'est
souvient que le beau film d'Archie L. de l'Ancien pas un hameau
' ou du Nouveau Monde où
Mayo conte les méfaits commis par une
l'on n'apprécie à sa valeur ce digne suc-
secte criminelle qui emprunte les' de Sherlock Holmes.
cesseur
moyens d'exécution et de contrainte du' Dans «Charlie Chan à l'Opéra» son
Ku-klux-klan, organisation dont la fu- plus récent
film, qui sera projeté sous
neste activité a souvent pris aux Elais-
peu (i Paris, Warner Oland a pour parte-
nis un tour tragique. naire Boris Karloff, l'inoubliable «Fran-
Rappelons que « La Légion Noire. » kenslein
interprétée
1
». Il nous a rarement été donné.
est par Humphrcy Bogarl,' <le trouver en tète d'une aussi brillante
lirin O'Brien Moore, Dick Foran, Ann' distribution, équipe plus promet-
Sheridan. une
teuse de frissons d'épouvante.

ALGER
*** Galerie « Les vraies richesses »,
rue Charras, exposition des oeuvres de
René Jean Clôt.
*** M. André Wurmser, collaborateur
du journal «Vendredi », a fait une con-
férence le mardi 8 juin, salle Pierre Bor-
des, sun le sujet suivant : « Variations
sur le Renégat ».
*** Notre bon confrère, Edmond Brua
a fait, le mercredi 9 juin au soir, salle de
l'Entr'aide féminine, rue Valentin, une
conférence des plus passionnantes, et des
plus pittoresques, sur « L'Affaire Ca-
gayous. Contribution à l'étude du carac-
tère, de la mimique et du dialecte algé-
riens ». Cette conférence était placée
sous les auspices de l'Union fédérale des
étudiants.
*** Le peintre Daniel Bidon travaille
actuellement dans la région de Tlemcen.
*** L'Echo d'Alger
« » consacre, sous
Drouot, la succession de Mlle de Choi-
la signature de M. H. Carbonnel, un très
seul-PrasIin, née de Pélissier de Malakoff.
intéressant article aux fouilles entrepri-
ses depuis quelques années dans le Dahra
par M. Jules Coco, professeur au cours
complémentaire de l'école Dordor à Al-
ger. L'oeuvre accomplie par M. J. Coco
est considérable. Les fouilles qu'il a con-
duites ont permis de mettre au jour, no-
tamment, la « fonderie de Guelta », l'une
des seules fonderies romaines découvertes
en Afrique du Nord ; et, tout près de
Francis-Garnier, au cours de l'été 1936,
les vestiges importants d'une cité antique
couvrant près de 10 hectares, probable-
ment celle de Lar Castellum. M. Coco
va continuer ses recherches, en vue de fi-
xer l'emplacement d'Astacilis, et d'Ari
na, dont il est question dans les textes
de Ptolémée. Nous félicitons chaleureuse-
ment le jeune et très sympathique archéo-
logue, qui est aussi l'un de nos plus char-
mants confrères, pour son heureuse et
profitable activité.
*** Le «Photo-Ciné-Club» d'Alger
vient de présenter les oeuvres admises à
la 11" exposition nord-africaine de Pho-
tographie et de Cinématographie. Cette
exposition a réuni, salle des Conférences
de la Compagnie Lebon, 39, rue Denfert-
Rochereau, un ensemble rigoureusement
choisi, et d'un éclectisme parfait. Parmi
les exposants, très nombreux, nous nous
plaisons à citer : MM. Andretta ; Blein ;
Bouissou Robert ; Mme Bouissou ; MM.
Cadix ; Cauchy ; Chariot ; Cot ; Civera;
Clarin ; Dessagnes ; Gêner ; Greillier ;
Grillât ; Moineau ; Mullet ; Naulet ; Op-
petit ; Perret ; Remond ; Scamaroni ; Tis-
seront ; Pages; (Section générale). MM.
Andretta ; Cadix ; Moineau ; Mullet ;
Pringault (Section stéréoscopique) ; MM.
Breil ; Cot et Laffargue (Section cinéma)
. tistique de 1937 a connu un très légi-
*** Les récompenses suivantes ont été
décernées aux exposants de la 11° expo-
sition nord-africaine de Photographie :
Section générale, Prix d'honneur : Moi-
neau ; 1 " prix : Grillât ; Section touris-
tique : ]eT prix : Cadix ; Section cinéma-
tographique : 1 "
prix ex-oequo : Breil ;
Laffargue.
*** Nous croyons savoir qu'au début
de la saison prochaine, MM. Mathiot,
Drack-Oub et Frac, présenteront une ex-
position de leurs oeuvres. L'idée est ex-
cellente ; et nous sommes sûrs qu'elle se-
L'AFRIQUE DU
LES ARTS
ra accueillie avec la plus vive satisfac-
tion.
PARIS
*** Paul-Elie Dubois a présenté au Sa-
lon des Artistes français une oeuvre im-
portante qu'il a intitulée « Yamila, prin-
cesse des sables ». Yamila est une
jeune fille arabe du Sud algérien, dra-
pée dans un voile vert véronèse écla-
tant. Mme Henriette Damârt, qui, nous
ne l'avons pas oublié, est l'épouse char-
mante de P. E. Dubois, présentait au mê-
me Salon un très sensible portrait de jeu-
ne fille, au pastel, oeuvre d'une grande
finesse, traitée dans le style et dans l'es-
prit des peintres modernes tels que Vuil-
lard, Bonnard et Redon. A la Société Co-
loniale, P.-E. Dubois a envoyé huit toiles
dont deux études récentes de Ghardaïa,
deux oeuvres de Figuig et différentes vues
du Hoggar.
***
Le 1 1 juin a été réalisé à l'Hôtel
Au programme de cette succession figu-
raient notamment des documents et ob-
jets ayant appartenu au duc de Malakoff,
notamment, son bâton de Maréchal, ses
épées, ses décorations et aussi le moulage
en plâtre de ses mains et de son visage.
*** Mme Hélèna Rubinstein vient de
créer un prix de 25.000 frs, destiné à ré-
compenser un artiste indépendant, fran-
çais ou étranger, appartenant à l'Ecole de
Paris, dont la vie et les recherches impo-
sent l'admiration. Le jury est composé de
Mme Cuttoli ; MM. Brancusi ' Braque ;
Cassou ; Désarrois ; Eluard; Laugicr ; Lé-
ger ; Marcoussis ; Matisse ; Raynal ; Ri-
vière ; Zervos. Ajoutons que ce prix ne
sera décerné, en principe, qu'à un artiste,
âgé, ayant fait preuve de son talent, et
injustement méconnu.
**• En juin se vendra à Londres la bi-
bliothèque magnifique formée depuis de
nombreuses années par les Ducs de New-
castle. Rappelons, à l'intention des biblio-
philes français, que les plus importants
ouvrages français figurant à cette ven-
te, seront exposés chez MM. Mags Bros,
93, rue La Boétie.
TUNIS
*•• Dimanche 6 juin a eu lieu, dans les
Salons de la « Royale », avenue Jules-
Ferry, le vernissage de l'exposition de M.
Enzo Piscitello. Parmi les oeuvres exposées
figurent d'importantes vues du golfe de
Tunis, de la Marsa, au Canal ; des vues
encore de Gabès et de l'Extême-Sud tu-
nisien. Rappelons que M. Piscitello a déjà
exposé à Paris, à Rome et en Alger.
*** A Bizerte, l'exposition du Salon ar-
time succès. Ce Salon comptait, non seu-
lement un ensemble choisi de peintures
d'artistes locaux et tunisiens, mais enco-
re une section importante d'oeuvres pho-
tographiques consacrées au sujet et au
paysage tunisiens. Ajoutons que les Arts
décoratifs (tapis, tentures, étoffes, den-
telles) étaient représentés fort honora-
blement par les travaux des élèves de
l'Ecole musulmane de jeunes filles. Nous
n'omettrons pas de signaler, pour termi-
ner, une oeuvre très remarquable de Mlle
Laure Luhman, professeur d'art décoratif
NORD ILLUSTREE 17
à l'Ecole primaire supérieure de jeunes jouer lumière et couleurs, dans une at-
filles : un bureau de dame en acajou en- mosphère infiniment curieuse.
tièrement pyrogravé, d'une conception
charmante, et d'une réalisation absolu-
Fernand ARNAUDIES.
ment parfaite. Mlle Luhman, qui est
aussi une artiste de classe dans l'art si
délicat de la reliure, présentait quelques
Conférences sur l'Algérie
maroquins pyrogravés, du plus heureux Au Palais Barbaresque à l'Exposition
effet. a commencé la première série des confé-
MAROC rences sur l'Algérie :
10 juin : Les réalisations économiques
kkk Galerie Derche, à Casablanca, le depuis 1930, par M. Robert Randau.
peintre Edy Legrand fait une exposition 17 juin : L'Algérie dans la littérature
de son oeuvre, presque entièrement d'ins- française, par M. Marius Leblond.
piration marocaine. Edy Legrand qui a 24 juin : Vue d'ensemble de la coloni-
longtemps séjourné au Maroc, traduit avec sation, par le Professeur E. Gautier.
beaucoup de force et de relief, les ima- 1<Jr juillet: Les régions naturelles de
ges somptueuses, étonnantes de pittores- l'Algérie, par M. Larnaude, chargé de
que et de couleur, qui ont frappé ses cours à la Sorbonne.
yeux. Retenons, entre autres toiles d'un 8 juillet : Les civilisations primitives
grand intérêt, ces « Cavaliers après la du Sahara Central (Hoggar et Tassili des
fantasia » d'une qualité absolument par- Ajjers), par M. Reygasse, directeur du
faite, oeuvre réfléchie, observée, extrême- Musée du Bardo.
ment vivante. Citons encore ces « Rues de 22 juillet : L'Algérie Romaine, par M.
Fès » ; et ce « Fauteuil rouge aux étof- Leschi, professeur à la Faculté des Lettres
fes marocaines », prétexte habile à faire d'Alger.
Le Cercle d'Escrime de Safi
Sait-on qu'il existe à Safi une des plus à l'artiste-peintre safiot Marichal.
belles salles d'armes du Maroc et peut- Douches et vestiaires pour dames et
être de l'Afrique du Nord ? Et cette as- messieurs, pings-pongs, tables de bridge,
sertion ferait sourire bien des lecteurs si etc., sont à la disposition de vingt-cinq
nous ne donnions ici une vue de la salle membres actifs, dont une douzaine de ti-
d'honneur de son Cercle d'Escrime. reurs, et plus de quarante membres ho-
Quatorze ans bientôt n'ont pas ralenti noraires. La confiance qu'ils ont placée
l'activité de ce groupement des belles ar- dans leur Comité a été récompensée, puis-
fondé 6 juillet 1923 et qui fit de que son activité a permis cette soudaine
mes, le
modestes débuts, dans un ancien entrepôt et si heureuse transformation, à quelques
municipal. mètres du centre de la ville.
Aux compliments qu'il mérite, M. Fédi,
Par un labeur de quatre ans, le rajeu-
le dévoué maître d'armes, qui sortit, il y
nissement des cadres, si on peut dire, et
l'appui efficace de la Municipalité, il dis- a un lustre, les escrimeurs safiots de leur
douce torpeur, se doit d'y être associé.
pose de deux salles gaies et claires, et Il sut former plusieurs tireurs, dont les
l'une d'elles fait l'admiration des visi-
deux premières championnes de fleuret
teurs par ses harmonieuses proportions et
du Maroc : Mme Roghé (1934) et Mme
sa décoration si originale d'où se détache
Fédi (1935 et 1936), et initier à l'art
un puissant et vivant « d'Artagnan », dû
des belles
armes une jeunesse attentive.
La Salle d'honneur du Cercle d'escrime de Safi.
 18 L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE

Notez Madame, que...

LES VACANCES APPROCHENT ! PERIODE DESIREE !

Pour les enfants, les mois qui viennent représentent un arrêt dans leurs études
et des amusements à longueur de journée.
Pour vous, Madame, c'est la fin d'une saison chargée d'obligations, mondai-
nes ou sociales. ......
Pendant l'été en vit davantage pour soi, pour les siens, chacun rompt: avec
ses habitudes et, —^ pourquoi ne pas l'avouer ? -^— relâche aussi sa tenue.
Que Dame Morale ne s'irrite pas. Il faut,, en Algérie, tenir compte de la tem-
pérature, et si nous trouvons « correcte » une personne qui porte en août bas et
gants, avouons-le, nous n'avons plus aucune envie de l'imiter.
D'ailleurs; le laisser-aller estival n'est pas limité à l'Algérie et nos yeux et
notre esprit se sont plies facilement à un usage généralisé que l'expérience a dé-
montré si pratique.
.
Donc, Madame; d'ici, peu vous allez mettre toute votre maisonnée en tenue
.

« de vacances ».
Les bains de mer joueront pour tous les vôtres un rôle important, de mê-
me les bains de soleil.
Est-ce Utile de vous mettre en garde aU sujet de ces derniers?
Les gens de bon sens me répondront que je suis une rabâcheuse et que ce'
que j'écris tout le monde le sait.
Tout le monde le sait, d'accord, mais très peu le croient, surtout parmi les
jeunes.. Pour ma part/ je n'en doute pas, car j'ai eu malheureusement l'occasion
de constater, sans chercher plus loin que mes amis, de graves, accidents impu-
tables aux bains de soleil prolongés.
Je n'exagère pas. Je suis moj-même acquise à la vie au grand air, convaincue
de la nécessité d'aérer notre peau, de respirer librement et cependant persuadée que
les stations prolongées au soleil sont mauvaises pour notre organisme.
Evitez de vous brûler, empêchez surtout vos enfants de se brunir avec acharne-
ment. Que la belle couleur dorée vers laquelle tendent vos désirs soit plutôt le ré-
sultat du contact de la peau avec l'air.
Ne laissez jamais longuement votre épiderme directement en bute à l'activité
salaire. Imprégnez-le avant de l'y exposer, d'un de ces innombrables péoduits que
tout magasin vous fournira. Sinon usez d'huile douce eu d'huile camphrée.
Naturellement votre visage doit lui aussi être soigneusement recouvert d'un
corps gras, de préférence d'une crème. N'ayez pas peur de reluire, cela n'a au-
cune importance une fois que vous êtes dans l'eau, et rappelez-vous que ni l'eau,
de mer, ni l'eau de piscine toujours fortement javélisée, ne conviennent à votre fi- Pour le Icnitis. Cliché Coiffure parisienne
gure. ' i~!!]"!»|
- •

En sortant du bain, mouchez-vous soigneusement, doucement, et d'un seul côté attribuer pour une année un service de de plantes, bien connue depuis plus de
à la foisi Séchez dé même vos oreilles. Vous pouvez même y introduire un coton bicyclette de course, qui leur permettra cent ans, maintiendra votre sang pur et
imbibé d'alcool. Ces précautions sont nécessaires pour éviter les otites occasionnées dans le cou ant de l'année de pouvoir vif, votre circulation régulière et vous
souvent par l'eau qui séjourne au fond des oreilles. s'entraîner en vue d'épreuves futures. gardera jeune et saine malgré les années.
Après un bain de mer, ne restez pas allongée. Remuez, pour éviter l'action Le Premier Pas Dunlop fut créé voici Toutes pharmacies.
profonde des rayons solaires. Jouez au ballon, promenez-vous, piquez à la rigueur un quinze ans par M. Jean Petavy, admi-
petit cent mètres. nistrateur-délégué de la Société des Pneu-
Pour celles d'entre vous qUi ont les yeux sensibles, baignez-les tous les matins matiques Dunlop.
et tous les soirs dans l'eau de rose et abritez-les pendant le jour derrière des lunettes Le nombre d'engagés depuis cette épo-
aux verres foncés. que dépasse « cent mille ». L'éloquence
Si vous vous sentez tant soit peu fatiguée, consultez immédiatement votre doc- de ce chiffre vient démontrer toute l'im-
teur, c'est souvent longtemps après l'été que les symptômes graves se manifestent. portance du Premier Pas Dunlop, qui per-
Il est alors trop tard. Christiane HILL. met aux Jeunes Espoirs du Sport Cyclis-
* * * •** te de tenter leur chance et de devenir
des champions.

PREMIER PAS DUNLOP 1937

Communiqué.
Bibliographie.
La finale de cette Grande Epreuve an-
Bernadin de Saint-Pierre, par Emile nuelle s'est déroulée le jeudi 6 mai à
Henriot ; le bourgmestre Max vu par Au- l'autodrome de Montlhéry. C'est la quin-
guste Vierset ; une vivante étude histo- zième année que se disputait cette épreu- La Santé de la Femme
rique sur la Grande Mademoiselle ; une ve qui constitue le véritable Champion-
étonnante page sur l'Extrémisme politique nat des Débutants sur Route. Entre 40 et 50 ans, la santé des fem-
mille ans avant Jésus-Christ ; des anec- Rappelons que les éliminatoires eurent mes les mieu:; portantes est menacée.
dotes sur Mallarmé à propos de la fonda- lieu dans toute la France Métropolitai- N'attendez pas de souffrir pour songer
tion de l'Académie ; une promenade à ne et que les gagnants de chacune de à vous soigner ; vous risquerez de venir
travers les Maures, des souvenirs de l'am- ces épreuves, puis celui d'Alger, étaient grossir la liste des malheureuses atteintes
bassadeur Bompard, la fin de la captivan- qualifiés pour venir disputer leur chance de métrites, de fibromes, de phlébites, de
te histoire du duc d'Enghien: tout cela se le jeudi 6 mai à l'autodrome. neurasthénie, parce qu'elles se sont négli-
trouve dans les « Annales » du 25 mai gées. Dès la quarantaine, même si vous
De nombreux prix furent offerts aux
1937. En vente partout: le numéro gagnants ; le Premier se voit attribuer en n'éprouvez aucun malaise, commencez à
2 fr. 50. faire régulièrement usage de Jouvence de
outre de la Médaille d'Or de l'U.F.F., un
chronographe en or, don de la Société
l'Abbé Soury. Cette préparation à base
Dunlop. Les suivants recevront des bra-
celets-montres, stylos et porte-mines pla-
qué or.
En outre, les cinq premiers se voient
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