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Pour

un système
universel
de retraite
Préconisations de Jean-Paul Delevoye,
Haut-Commissaire à la réforme des retraites
Juillet 2019

La sécurité sociale est la garantie donnée
à chacun qu’en toutes circonstances,
il disposera des moyens nécessaires
pour assurer sa subsistance et celle de
sa famille dans des conditions décentes.
Trouvant sa justification dans un souci
élémentaire de justice sociale, elle répond
à la volonté de débarrasser nos concitoyens


de l’incertitude du lendemain

Exposé des motifs de l’ordonnance du 4 octobre 1945


édito
“Le projet que nous
engageons appartient à tous.”

JEAN-PAUL DELEVOYE
Haut-Commissaire à la réforme des retraites

Le Président de la République et le Premier ministre m’ont chargé, auprès de la ministre des


solidarités et de la santé, de préparer la création du système universel de retraite en coordonnant
les travaux nécessaires et en organisant la concertation avec les principaux acteurs. Le temps
est venu de rendre compte au Premier ministre de cette mission.
Dans ce document, je vous invite à partager les principes fondateurs du système universel de
retraite tel que je le conçois à l’issue des travaux et des nombreux échanges que j’ai réalisés.
Cette proposition de système universel veut contribuer à la construction de la protection sociale
du XXIe siècle telle que souhaitée par le Président de la République et, conformément au cadre
fixé par le Premier ministre, elle vise à renforcer l’équité entre les générations, à mieux protéger
les plus fragiles, à restaurer la confiance des Français et à redonner de la valeur au travail.
Le système universel que propose ce document répond aux attentes profondes de nos
concitoyens en termes d’équité, de justice, de simplification, de lisibilité, de solidité et de
solidarité, mais surtout il entre en résonance avec notre société d’aujourd’hui et de demain.

Si nous regardons l’histoire des retraites, nous constatons que nos systèmes de protection
sociale sont les fruits de la crise des années 1930 et du second conflit mondial. La grande
inflation puis la crise des marchés des capitaux avaient ruiné la confiance dans l’épargne
individuelle ; les chaînes de solidarité familiale s’étaient distendues ; les progrès de l’espérance
de vie étaient sous-estimés. Des mécanismes collectifs de prévoyance, en répartition, parurent
alors plus efficaces pour lutter contre la pauvreté des personnes âgées.

En 1935, aux Etats-Unis, dans le cadre du New Deal de Roosevelt, en 1942, au Royaume-Uni,
avec le rapport Beveridge, nos Alliés avaient posé ces bases. En France, ceci a conduit les
Gaullistes et les Communistes à proposer un système de sécurité sociale dont les principes
sont précisés dans l’exposé des motifs de l’ordonnance du 4 octobre 1945  : «  La sécurité
sociale est la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances il disposera des moyens
nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes.
Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la
préoccupation de débarrasser les travailleurs de l’incertitude du lendemain ».
Ils appellent ainsi à une maison commune ou à une organisation qui, pour atteindre sa pleine
efficacité, doit englober tous les assurés. Mais cette ambition universelle a cédé sous le poids
des  solidarités professionnelles, d’où nos 42 régimes de retraite. Aujourd’hui, beaucoup de
pays ont ouvert le débat sur la protection sociale du XXIe siècle et deux modèles s’affrontent :
l’individualisation et l’assurance ou le collectif et la mutualisation.

L’Histoire nous interpelle. À société nouvelle, réponse nouvelle :

• Personne ne peut garantir l’avenir de sa profession dans sa pratique, son essence, sa


démographie, son statut, son périmètre. Or, notre système reste essentiellement fondé sur
des solidarités professionnelles.

• Personne ne peut prévoir ce que sera la croissance économique, l’évolution du monde


salarial, l’inflation, les nouvelles formes d’activité, l’impact sur l’économie des contraintes
environnementales et technologiques. Or notre système de retraite actuel est très dépendant
des hypothèses de croissance économique et d’emploi.

• Le vieillissement accéléré de nos sociétés, les fragilités sociales, une anxiété pour le futur
nourrissent une interrogation sur la solidité de notre protection sociale. Or un système de
retraite doit reposer sur la confiance, afin de garantir aux générations qui cotisent qu’elles
percevront, à leur tour, les fruits de notre système de protection.

C’est l’esprit de notre Nation de retrouver le bien commun d’une solidarité assumée entre actifs
et inactifs, bien portants et malades, travailleurs et chômeurs, valides et invalides. Le défi de
l’homme augmenté doit nous inciter à nous battre afin que l’homme garde le sens de l’autre,
qu’il s’honore à prendre soin du fragile, du vulnérable, du faible. Les risques sont grands d’une
fragmentation de notre société au nom d’intérêts catégoriels ou corporatistes. La disparition
d’un futur prometteur alimente les angoisses du quotidien et peut nourrir la coagulation des
ressentiments et des haines.

Contre le chacun pour soi, je retiens le choix d’une mutualisation collective de nos risques
individuels. Contre la fragilité des solidarités catégorielles, je fais le choix d’une solidarité de
toute la Nation, avec le souci d’un bien-être collectif.

La solidarité nécessite aussi la responsabilité de tous les acteurs. Il n’y a pas d’un côté, les
retraités et de l’autre des actifs. La force d’une nation est sa vitalité économique et sa cohésion
sociale. Le contrat social que je propose est une bataille pour le travail des jeunes et des
seniors, le vieillissement actif et le bien-être au travail. Il nous faut soutenir des relations
employeurs-employés plus participatives, plus apaisées, avec une répartition plus juste des
profits mais aussi un partage des efforts. Il nous faut développer la culture du sens et le goût
du travail. Une société qui vieillit doit réfléchir à l’optimisation de ses nouvelles ressources
humaines, mais le bien-être des actifs doit entrer en résonance avec le bien-être des retraités.

Dans les réformes précédentes, les gouvernements successifs et les partenaires sociaux n’ont
eu de cesse de tenter d’équilibrer le système de retraite. Mais notre système reste aujourd’hui
injuste, complexe, illisible, et inadapté aux défis de demain.

La reconnaissance du travail est au cœur de notre projet, tant par le fait que la retraite doit
rester le reflet de notre carrière que par la garantie d’une retraite minimale pour ceux qui ont
travaillé plus élevée que le minimum vieillesse. Nous souhaitons aussi que le nouveau système
de retraite traite équitablement les différents parcours professionnels. Si nous soutenons
une redistribution au profit des assurés qui ont eu des activités courtes ou fréquemment
interrompues, cela passera par une contribution des carrières ascendantes et longues. Cela
nous paraît juste.
Le système universel nous offre la possibilité de réinventer tous les dispositifs de solidarité et
de les rendre plus justes et plus efficients pour réduire l’écart des pensions entre les précaires
et les personnes plus aisées, entre les hommes et les femmes et pour soutenir les familles et
apaiser la crainte du veuvage. De plus, nous allons favoriser l’acquisition des points dès les
premiers stages rémunérés pour les jeunes et permettre aux retraités d’acquérir des points
avec le cumul emploi-retraite.

Le système universel offrira la possibilité de choisir la date de son départ en fonction de son
niveau de retraite, la notion de durée d’assurance s’effaçant derrière celle de points acquis.
Le calcul en points évite les « droits inutiles » de l’ancien système, ne pénalise plus les poly-
pensionnés et rend les droits acquis chaque année plus visibles pour les assurés. Le niveau de
retraite sera aussi lié à l’évolution de l’âge de départ. Maintenir un âge minimum à 62 ans, c’est
maintenir un plancher afin d’éviter de partir trop tôt avec des retraites trop petites. Consolider
le système, c’est vous accompagner à partir, comme c’est déjà le cas aujourd’hui, à 63 ans
ou 64 ans avec des incitations moins contraignantes que le système actuel. En effet, dans les
règles actuelles, pour la génération 1973 qui est entrée en moyenne à 22 ans sur le marché du
travail, il faudrait partir à 65 ans pour avoir le taux plein. Le système universel évitera aussi que
les plus défavorisés, qui ne valident pas la durée d’assurance, soient dans l’obligation, comme
actuellement, de partir à 67 ans. C’est le cas aujourd’hui de nombreuses femmes.

Ce projet collectif sera soumis à l’analyse, par chacun d’entre vous, des conséquences sur
votre future retraite et votre choix de départ en retraite. Nous sommes très attentifs à vous
informer sur ces aspects et attachés à présenter la vérité de ces conséquences.

Les propositions retenues dans ce rapport seront naturellement soumises à une nouvelle
concertation. À la suite de celle-ci, le Gouvernement rendra ses arbitrages et soumettra un
projet de loi au Parlement. Les préconisations ici présentées, de même que les simulations
de leurs effets individuels et collectifs, présentent donc par nature un caractère conventionnel.
C’est le débat social et politique autour ce projet ainsi que les choix qui en résulteront qui
donneront au système universel ses propriétés définitives.

J’ai conscience que cette transformation nécessite plusieurs conditions :

• une confiance renouvelée dans le système et ses principes ;


• la capacité d’adaptation avec une obligation d’équilibre financier afin de rassurer les
générations futures sur le fait que notre système n’est pas en faillite.

Ce projet est le vôtre, nous avons mobilisé l’intelligence de tous, citoyens, parlementaires, partenaires
sociaux, administrations. C’est un projet pour la France, porteur d’un système de protection sociale
renforçant la cohésion sociale. Que tous ceux qui ont participé à ce travail considérable par leur
réflexion et le temps qu’ils nous ont donné en soient ici sincèrement remerciés.
Synthèse
Vers un système plus simple,
plus juste, pour tous
Notre système de retraites offre un visage si un changement de statut va conduire à
contrasté. Il permet de garantir à nos retraités accroître ou baisser les droits.
un niveau de vie satisfaisant, tant en com- Afin que le système soit plus équitable, le
paraison du reste de la population française système universel doit s’appliquer à tous
qu’au regard de la situation qui existe chez les Français, quels que soient leurs statuts
nos voisins européens. Grâce aux efforts professionnels ou les formes de leur activité.
qui ont été conduits au cours des vingt-cinq Même si certaines spécificités seront prises
dernières années, il est aujourd’hui proche en compte, des règles communes s’appli-
de l’équilibre financier. Et pourtant, il suscite queront à tous.
auprès de nos concitoyens de la défiance et
de l’inquiétude. L’effort de cotisation devra être équitablement
partagé entre les assurés. Les assiettes et
C’est la confiance dans le pacte entre les taux de cotisation des salariés seront uni-
générations qu’il faut rétablir. formisés sur la situation aujourd’hui la plus
Dans un régime C’est donc à une véritable refon- répandue  : salariés du privé et du public
dation de notre système de retraite cotiseront progressivement sur la même
par répartition, les assiette, incluant les primes, avec le même
qu’il faut procéder. Cette refonda-
pensions versées aux tion doit préserver le cadre auquel taux global (28,12%) et le même effort de leurs
retraités sont financées sont attachés les Français : celui employeurs respectifs avec une part de 60%.
par les cotisations d’un système en répartition, fondé Les travailleurs non-salariés ne bénéficiant
payées par les actifs sur la solidarité entre les généra- pas, par définition, de contributions des
tions, tenant compte des carrières employeurs, leur barème sera aménagé.
au même moment. de chacun mais garantissant un Une équité sera recherchée avec les salariés
niveau élevé de solidarité. tout en préservant l’équilibre économique de
Afin de répondre à l’exigence d’équité leur activité.
exprimée par nos citoyens et de garantir la La diversité croissante des parcours pro-
lisibilité de nos retraites pour les assurés, fessionnels ne doit pas créer de différences
c’est un système universel, fondé sur des dans les droits à retraite. C’est le fonde­ment
règles communes à tous, compréhensibles du principe selon lequel un euro cotisé ouvre
et reposant sur des valeurs partagées qu’il les mêmes droits à retraite. Des droits iden-
faut construire. tiques, à carrières identiques, en résulteront,
Afin de renforcer la confiance et d’assurer ce qui se traduira en pratique par la fin des
un meilleur pilotage de nos retraites, c’est régimes spéciaux, y compris ceux des par-
un système, qui s’adapte aux évolutions du lementaires.
monde du travail et de la société et qui sait L’équité est enfin naturellement nécessaire
faire face aux incertitudes économiques ou pour l’accès aux dispositifs de solidarité,
démographiques, qu’il faut mettre en place. qui aujourd’hui ne sont pas harmonisés
Des règles communes à tous, quel que entre régimes, ce qui n’est plus justifiable :
soit son statut, et la fin des régimes les droits accordés grâce à la solidarité
spéciaux nationale (par exemple, les droits liés aux
enfants), et à ce titre financés par l’impôt,
Aujourd’hui, les différences de règles entre seront désormais les mêmes pour tous.
régimes nourrissent un fort sentiment
d’inéquité chez les Français. De plus, elles Un système dans lequel les retraites sont
rendent le calcul de la retraite de plus en plus le reflet des carrières professionnelles
complexe à mesure que les parcours pro- Aujourd’hui, les régimes de retraite de base
fessionnels se diversifient et que le nombre fonctionnent généralement en annuités.
de personnes relevant de plusieurs régimes Selon des modalités qui sont différentes
s’accroît. Enfin, elles peuvent freiner les selon les régimes, ils prennent donc en
mobilités professionnelles, lorsqu’on ignore compte des notions de durées d’activité, à
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travers des concepts (périodes cotisées ou Un système conservant un haut niveau
validées, période de référence, coefficients de solidarité
de proratisation) qui ne sont pas toujours Aujourd’hui, environ un quart des dépenses
bien compris des Français et opèrent des du système relève d’une logique de solidarité.
redistributions implicites entre types de par- Droits à départ anticipé, droits familiaux et
cours. Le système actuel pénalise ainsi les conjugaux, accès à des minima de pension,
carrières courtes et heurtées. prise en compte d’interruptions d’activité :
Demain, le système universel reposera tou- ces dispositifs jouent un rôle majeur pour
jours sur une logique contributive, la retraite corriger les inégalités qui affectent les par-
restant le reflet de la carrière. Afin de ne plus cours professionnels et les parcours de vie.
privilégier certains types de carrières plutôt Si le système de retraite ne peut intégrale-
que d’autres, chaque rémunération fera l’ob- ment corriger ces inégalités, il doit prendre
jet de cotisations qui permettront sa part à leur résorption ; c’est pourquoi le
d’acquérir des points. Toutes les système universel conservera la même part
Le système universel activités professionnelles seront de solidarité, pour continuer à éviter que les
repose sur une donc prises en compte, quel que inégalités entre actifs se reflètent totalement
soit le moment dans la vie active dans les écarts de pensions entre retraités,
logique d’équité : où elles interviennent et quelle que ce qui serait contraire aux souhaits des
à carrière identique, soit la rémunération, même faible, Français.
des droits identiques. qu’elles procurent. Ce sera donc Le système doit être plus juste, ce qui sup-
plus protecteur pour les personnes
pose de renforcer les redistributions qu’il
connaissant des carrières heurtées
opère. À cette occasion, l’efficacité des
ou courtes. Le nouveau système sera plus
dispositifs concernés peut être réexaminée
favorable que le système actuel pour les
pour les adapter aux évolutions du monde du
rémunérations les plus faibles et pour les
travail et de la société.
femmes qui sont très nombreuses dans ces
catégories. Des points seront accordés lors des inter-
ruptions d’activité subies. Des points seront
Ces droits acquis par le travail seront reva- financés sur la base des indemnités perçues
lorisés comme les salaires  : cette règle en cas de chômage. L’effet sur la retraite
favorable permettra de préserver leur valeur des interruptions liées à la maternité ou à
jusqu’au moment du départ en retraite. Les la maladie sera compensé par l’acquisition
années travaillées au début et en milieu d’ac- de points retraite. Les droits liés à la pré-
tivité seront donc mieux prises en compte sence d’enfants au foyer seront revisités de
que dans le système actuel. À la liquidation, façon à les orienter vers le parent qui subit
ces points seront convertis en euros, selon le plus de conséquences sur sa carrière, le
une valeur de service qui obéira à la même plus souvent des femmes. Une majoration
règle et la retraite ainsi versée sera indexée identique de 5% par enfant, dès le premier
sur l’inflation. enfant et quel que soit le rang de l’enfant,
Ce système sera plus lisible pour les sera instaurée. L’attribution à l’un ou l’autre
assurés  : les Français pourront chaque des parents sera librement décidée par
année connaître le nombre de points dont le couple. Tous ces points seront utiles et
ils disposent sur un compte unique de augmenteront réellement le montant de la
retraite, ainsi que le montant de leurs droits. retraite alors que dans la situation actuelle,
À l’instauration du système universel de des trimestres peuvent être accordés mais
retraite, un point correspondra à 10 euros ne pas être utiles.
de cotisations. Les assurés n’auront plus En matière de réversion, les règles différentes
comme aujourd’hui à additionner des qui existent aujourd’hui en matière de taux,
retraites venant de plusieurs régimes de de condition d’âge ou de durée de mariage
sécurité sociale et calculées selon des doivent être harmonisées afin que l’accès à
règles différentes et souvent très complexes. cette garantie et son montant ne dépendent
La valeur du point servant au calcul de la plus du statut du conjoint. Il est proposé de
retraite serait fixée à 0,55 euros au démar- maintenir le niveau de vie des personnes qui
rage du système universel. perdent leur conjoint, en leur garantissant
Les Français pourront ainsi déterminer en que leur retraite ne soit pas inférieure à 70%
connaissance de cause à quel moment et de la somme des retraites que le couple
avec quel revenu ils souhaitent partir en percevait avant le décès.
retraite, alors qu’aujourd’hui le montant Enfin, un montant minimum de retraite
de leur retraite n’est souvent connu qu’au permettra de garantir aux personnes qui
moment du départ. ont travaillé toute leur vie, même avec des
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revenus faibles voire inférieurs au SMIC, de Un système de retraite pilotable et apte
bénéficier d’une retraite égale à 1000 euros, à faire face aux aléas économiques et
soit 85% du SMIC. démographiques
Le système universel offre également l’oc- Aujourd’hui, le système de retraites n’inspire
casion de mieux appréhender des réalités pas confiance sur le long terme, notamment
croissantes ou émergentes. Les difficultés aux plus jeunes générations, et suscite des
de nombreux jeunes à entrer sur le marché interrogations quant à sa soutenabilité et sa
du travail et à accéder à un emploi stable jus- capacité à faire face aux aléas économiques
tifient de mieux prendre en compte certaines et démographiques futurs.
formes d’emploi (stages, micro-entreprise)
Dans un système en répartition, les évolu-
auxquels ils ont, contraints ou volontaires,
tions économiques et démographiques sont
recours en offrant aux jeunes générations
déterminantes. Le système doit offrir des
la garantie que toute forme d’activité profes-
garanties pour que, sur le long terme, les
sionnelle ou professionnalisante leur permet
retraites soient équilibrées dans des scé-
d’acquérir un minimum de points, même si
narios économiques ou démographiques
la rémunération réelle a été inférieure. Le
divers et que les adaptations aux évolutions
système universel permettra également
de contexte qui n’auraient pas été prévues
d’améliorer les droits de celles et ceux qui
interviennent rapidement.
effectuent des sacrifices pour s’occuper
d’un proche, handicapé ou fragile : les droits Un équilibre financier pérenne est donc la
des aidants, qui sont souvent des femmes, condition du retour de la confiance.
seront améliorés. Pour y parvenir, des règles claires d’évo-
Un système offrant plus de liberté dans lution des paramètres du système (taux
le choix de l’âge de départ en retraite de cotisation, âge de départ, montant des
Comme aujourd’hui, 62 ans restera l’âge retraites) seront fixées pour faire face aux
minimum à partir duquel il sera possible de aléas. Elles pourront cependant évoluer
partir en retraite. en fonction du contexte ou de l’atteinte des
objectifs sociaux du système, dès lors que
Les possibilités de partir plus tôt resteront
l’objectif d’équilibre du système est rempli.
ouvertes aux personnes ayant connu des
carrières longues, pénibles ou qui ne sont D’autre part, un fonds de réserve, constitué
plus aptes à travailler. à partir des réserves actuelles et des éven-
tuels excédents futurs, offrira une assurance
Un âge du taux plein sera proposé aux
supplémentaire aux générations futures
Français  : il leur permettra, exactement
qu’elles aussi pourront bénéficier de retraites
comme aujourd’hui, d’être certains qu’en cas
satisfaisantes.
de départ à cet âge, ils bénéficient d’un taux
plein représentant le rendement optimal du Ces générations n’auront plus à s’inquiéter
système. Il permettra à ceux qui souhaitent de l’évolution des effectifs de leur métier ou
travailler au-delà de bénéficier d’une majo- de leur profession puisque le système de
ration de leur retraite. Il permettra à ceux qui retraite ne sera plus assis sur des logiques
le veulent de savoir à quel âge ils peuvent professionnelles mais sera désormais tota-
atteindre le taux de remplacement (par rap- lement mutualisé.
port à leur rémunération) ou le montant de Garantir la pérennité du système universel
retraite qu’ils souhaitent. de retraite suppose qu’il soit à l’équilibre en
Cet âge peut dépendre, comme aujourd’hui, 2025 au moment de sa mise en place. Eu
d’une durée de cotisation ou être le même égard aux dernières prévisions du COR, il
pour tous, à l’exception des personnes qui conviendra de prendre les mesures néces-
peuvent bénéficier d’un départ anticipé. saires à ce retour à l’équilibre dans la loi
C’est ce second choix qui est proposé par le instaurant le nouveau dispositif, et après
Haut-Commissaire car il correspond davan- concertations.
tage aux objectifs d’équité et de solidarité du Une gouvernance innovante du futur
système universel. système
Le cumul emploi-retraite sera rénové afin de Aujourd’hui, le défaut de confiance dans le
cotiser et d’acquérir des droits supplémen- système résulte notamment de l’accélération
taires à l’occasion d’une reprise d’activité, du rythme des réformes et de la complexité
même limitée. inhérente au fait d’avoir des régimes de base
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et complémentaire aux règles et aux gouver- situations actuelles des Français ou de leurs
nances différentes. régimes de retraite.
La mise en place du système universel invite Les retraités actuels ne verront pas leur
à créer une forme nouvelle de gouvernance situation modifiée par la création du sys-
qui doit répondre à trois objectifs centraux : tème universel de retraite. Pour les actifs
d’une part, la recherche de la stabilité à concernés, la montée en charge se fera très
travers des règles publiques pérennes qui progressivement. Pour tous les actifs, les
constituent un cadre partagé de gestion du droits relatifs aux périodes travaillées avant
système ; d’autre part, l’ambition d’inclure au l’entrée en vigueur du nouveau système,
maximum les acteurs, et en particulier les qu’il s’agisse de trimestres ou de points,
partenaires sociaux qui sont appelés à jouer seront conservés à 100%.
un rôle central dans le pilotage du système
universel ; enfin, la nécessité de la trans- Les règles des différents régimes conver-
parence qui requiert de placer les acteurs geront progressivement vers les principes
du système sous le regard indépendant des du système, selon un rythme différent en
experts et des citoyens. fonction de leur situation de départ.

Ainsi, c’est dans le cadre juridique Il en ira de même pour leurs organisations.
« C’est la confiance et financier déterminé par le Si la gouvernance du nouveau système se
Gouvernement et le Parlement, mettra en place dès l’adoption de la loi et
dans le pacte entre
que les adaptations du système si toutes les caisses entreprendront les tra-
les générations, vaux, notamment informatiques, requis par
seront définies par les partenaires
au fondement sociaux, notamment en matière le nouveau système, c’est à des rythmes qui
de notre système de cotisations et de droits liés à pourront être différents que les organisations
en répartition, l’activité professionnelle, ainsi que seront intégrées.
qu’il faut rétablir. » par l’État, notamment en matière Le même souhait de proposer des transitions
de dispositifs de solidarité. adaptées aux spécificités actuelles conduira
Jean-Paul Delevoye
Une gouvernance novatrice serait à faire évoluer, à des rythmes adaptés aux
créée afin que les structures régimes concernés, les barèmes de cotisa-
d’exercice de leurs responsabilités tion ou les âges de départ dérogatoires qui
par les partenaires sociaux puissent intégrer ne seraient plus justifiés.
l’ensemble des professions et catégories
L’ensemble de ces transitions se fera selon
concernées par le système universel : les
un calendrier s’étalant sur une quinzaine
acteurs actuels y occuperont toute leur
d’années et selon des modalités abordées
place ; des représentants des citoyens y
dans les concertations.
apporteront également leurs sensibilités et
leurs convictions, afin d’éclairer les choix Enfin, ce système développera les services
des pilotes du système. et l’accompagnement tout au long de la vie
afin de permettre à chacun de faire un choix
Enfin, afin d’évaluer les résultats du sys-
responsable et pertinent. Il s’agit aussi de
tème et de donner un cadre rigoureux
aux décisions des acteurs, une instance clarifier les flux financiers et budgétaires
composée d’experts, indépendants des afin que, tous les ans, les choix politiques
pouvoirs publics comme des partenaires se fassent en totale transparence sur les
sociaux, complètera le dispositif de gou- conséquences et les objectifs. Ce projet
vernance. est au cœur d’un choix de société basé sur
le travail, la solidarité et le soutien des plus
Une entrée en vigueur progressive et
fragiles dans lequel chacun, retraité ou actif,
tenant compte des spécificités profes-
est concerné.
sionnelles et situations particulières
Les propositions formulées dans ce
Une transformation d’ampleur telle qu’elle
rapport seront soumises à concertation
est ici proposée requiert du temps et, pour
certaines professions ou secteurs d’activité, Remises au Premier ministre, les préconisa-
une évolution des structures des rému- tions ici présentées, ainsi que les simulations
nérations ou de l’organisation du travail. Il de leurs effets individuels et collectifs, n’ont
n’est pas imaginable de basculer dans un donc que le statut de propositions, soumises
nouveau système sans tenir compte des au débat.
09
01 Un système universel, par répartition,
en points . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P 12
• Un système commun à tous les Français et garantissant
un haut niveau de protection au moment de la retraite
•C
 alculer les droits à retraite en points dans
un système plus équitable et plus solidaire
•U
 n système qui garantira les droits acquis dans l’ancien système

02 Un système où 1€ cotisé
donne les mêmes droits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P 30
• Salariés et fonctionnaires : des cotisations identiques
• Indépendants : un barème de cotisation adapté dans lequel
l’équité avec les salariés est davantage recherchée
•L
 a prise en compte des spécificités de certaines professions

03 Des conditions de départ


valorisant l’activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P 44
• Départ en retraite : un système fondé sur la liberté de choix
•U
 n système qui récompense le travail

04 La reconnaissance de la pénibilité
et des spécificités de certains métiers . . . . . . . P 58
• Des règles communes aux secteurs public et privé
pour la prise en compte de la pénibilité
•L
 ’extinction progressive des départs anticipés des régimes
spéciaux et de la fonction publique
•D
 es départs anticipés pour les fonctions dangereuses
exercées dans le cadre de missions régaliennes

05 Des droits familiaux renforcés


et harmonisés pour plus de solidarité . . . . . . . . P 68
• Une majoration de la retraite dès le 1er enfant
• Des pensions de réversion harmonisées avec des règles communes à tous
• Proches aidants : attribuer des points de retraite au titre
des périodes d’accompagnement
06 Renforcer la capacité des usagers
à anticiper et à choisir
le moment de la retraite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P 80
• Apporter simplicité et lisibilité grâce au système universel
•D
 évelopper l’offre de services dématérialisés
et accompagner les publics éloignés du numérique
•D
 es services personnalisés tout au long de la carrière

07 Une gouvernance innovante . . . . . . . . . . . . . . . . . P 86

• Une gouvernance innovante


•U
 n pilotage garantissant le niveau de vie des retraités et la soutenabilité du système
•L
 e cadre du pilotage sera fixé par les lois financières proposées par le Gouvernement
et adoptées par le Parlement
•U
 ne gouvernance inclusive associant experts et citoyens

08 Une organisation unifiée


et un financement intégré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P 96
• Une organisation qui responsabilise les acteurs de la retraite
•U
 ne simplification et une clarification des circuits de financement
•U
 n Fonds de réserve universel pour assurer la pérennité
du système universel de retraite

09 Un système plus redistributif et conçu


dans le respect des grands équilibres
financiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P 108
• Le système universel assurera un meilleur respect de la trajectoire financière
et des objectifs sociaux des retraites
• Le système universel est conçu dans le respect des grands équilibres financiers
•L
 e système universel accordera des retraites individuelles satisfaisantes
avec une redistribution accrue
01Un système.
universel,.
par répartition,.
en points.

1
système universel
de retraite remplaçant
les 42 régimes de retraite

1
euro cotisé vaut les mêmes
droits quelle que soit
son activité professionnelle
Un système commun à tous les Français et garantissant
un haut niveau de protection au moment de la retraite 14
Le système universel de retraite remplacera les 42 régimes obligatoires 14
Garantir un haut niveau de protection sociale pour tous 15

Calculer les droits à retraite en points,


dans un système plus équitable et plus solidaire 16
Les droits à retraite seront comptabilisés en points 16
Des points attribués en cas de chômage, maternité, invalidité,
et congés maladie 20
Une indexation plus favorable de la valeur des points sur l’évolution
des revenus moyens 23
Les retraites continueront d’être revalorisées sur l’inflation 24

Un système qui garantira les droits acquis


dans l’ancien système 25
Le système universel s’appliquera au plus tôt aux assurés nés à compter de 1963
qui seront à plus de 5 ans de leur départ en retraite au moment du vote de la loi 25
Les droits à retraite constitués dans les anciens régimes seront garantis 25
Un système commun à tous
les Français et garantissant
un haut niveau de protection
au moment de la retraite

Le système universel de retraite


remplacera les 42 régimes obligatoires
Les règles du système universel de retraite Le système universel s’appliquera aussi aux
se substitueront aux règles applicables aux parlementaires – députés et sénateurs –
différents régimes de base et régimes com- ainsi qu’aux membres du Conseil écono-
plémentaires obligatoires actuels. mique social et environnemental. Pour la
retraite, ils relèveront des mêmes règles que
Il concernera tous les Français, quelle que les salariés, comme c’est déjà le cas pour le
soit leur activité professionnelle : salariés du Président de la République, les membres du
privé ou du public, fonctionnaires, travail- Gouvernement et les élus locaux.
leurs indépendants et professions libérales,
agriculteurs. Les règles en matière de retraite seront
désormais communes à l’ensemble des
Le système universel de retraite s’appliquera Français et ne seront plus liées à un sta-
également aux assurés régis par des tut professionnel.
régimes spéciaux de sécurité sociale. Ils
seront désormais affiliés dans les mêmes Le nouveau système sera obligatoire,
conditions que tous les autres salariés et public et par répartition, c’est-à-dire
couverts à ce titre par le système universel. que, comme dans le système actuel, les
Ces assurés pourront toutefois conserver actifs d’aujourd’hui financeront par leurs
leurs règles propres pour la couverture des cotisations les pensions des retraités d’au-
autres risques de sécurité sociale (maladie, jourd’hui.
invalidité, notamment).

14
L’attente d’un système plus juste, plus équitable et plus
solidaire
Sur la plateforme de participation citoyenne, le thème de l’univer-
salité du système est celui qui a été le plus abordé, en concentrant
presque 30% des contributions. L’universalité constitue « l’un des
critères de confiance envers le système de retraite » (avis citoyen
du 2 décembre 2018). L’intégration des régimes spéciaux et des
DISPOSITIF DE
CONSULTATION
régimes parlementaires est régulièrement citée comme une condi-
CITOYENNE tion pour un futur système universel destiné à apporter la justice,
l’équité et la solidarité auxquelles les Français aspirent.

© Copyright : Capture d’écran - vidéo Dicom


Rencontre avec
les contributeurs
les plus actifs de la
plateforme citoyenne,
29 novembre 2018

Garantir un haut niveau de protection


sociale pour tous
100% des actifs seront couverts par le Les employeurs et les salariés, qui le sou-
système universel. Le système universel haiteront, pourront compléter le niveau de
garantira pour tous les assurés un très retraite par la mise en place de dispositifs
haut niveau de protection sociale, avec collectifs d’épargne retraite. Il en sera de
l’acquisition de droits sur la totalité de leurs même pour les indépendants.
revenus d’activité (dans la limite de 120 000 €
bruts annuels, soit 3 fois le plafond actuel du Une convergence pour les régimes dont
régime de base de la sécurité sociale). le plafond est aujourd’hui différent vers la
cible de 3 plafonds annuels de la sécurité
Les fonctionnaires et les assurés des sociale sera réalisée de façon progressive,
régimes spéciaux s’ouvriront des droits en maximum 15 ans.
sur la totalité de leur rémunération, primes
comprises.

15
apitre A : I.1 Plafond du SUR OK
Un plafond de cotisations de 120 000 €
de revenus d'activité



€ Au-delà de 120 000 €,
uniquement la cotisation déplafonnée

120 000 € € 120 000 €


bruts annuels €

Ce nouveau plafond

de cotisations €
garantira un haut
niveau de protection € 3 X 40 000 €
sociale à la retraite €
pour tous


Actuel plafond pour
€ la retraite de base :
€ 40 000 €
bruts annuels

100%
des Français couverts par ce nouveau plafond

96% de la masse des revenus d’activité couverte


par ce nouveau plafond.
Le plafond de la sécurité sociale est fixé chaque année par arrêté.
Pour l'année 2019, le plafond annuel est fixé à 40 524 €.

Calculer les droits à retraite


en points dans un système
plus équitable et plus solidaire

Les droits à retraite seront


comptabilisés en points

Le système universel comptabilisera les droits ment pour l’ensemble des salariés affiliés à
constitués par les assurés par l’acquisition de l’AGIRC-ARRCO, les professions libérales
points tout au long de la carrière. C’est une au sein de leurs régimes complémentaires,
méthode de comptabilisation qui existe déjà les fonctionnaires (ERAFP), ou les agents
dans beaucoup de régimes de retraite, notam- contractuels du service public (IRCANTEC).
16
Une prise
Valeur d’acquisition d’1 point
enl’égalité
comptede traitement de de
tous toute
La comptabilisation en points favo- validation d’un trimestre, dans le système
risera actuel, exige d’avoir cotisé au moins sur une
la
= 10 € cotisés carrière
Valeur de service d’1 point
dès
puisque chaque
leeuro
1 er
euro
cotisé conduira
cotisé
assiette de 150 SMIC horaire. Désormais,
à l’acquisition du même nombre de chaque euro cotisé comptera pour la retraite
= 0,55 € de retraite chaque points pour tous les assurés, quels et permettra d’augmenter le montant de
année pendant toute la durée que soient l’activité professionnelle, le la retraite. Ce sera un mode de calcul plus
Le système à points permet de valoriser Le système en point est plus juste : une
de la retraite statut ou la forme de l’exercice. avantageux pour les personnes connaissant
l’ensemble des périodes d’activité. personne qui travaille plus aura systémati-
des carrières plus difficiles avec des périodes
Le système en annuités (25 années ou quement une pension supérieure.
La comptabilisation en points de travail courtes ou hachées.
dernier traitement) n’a pas de lien complète-
permettra de valoriser l’ensemble des
ment proportionnel avec les cotisations.
périodes d’activité des assurés, là où la
Il calcule les droits selon une logique de
moyenne et non d’accumulation.

Pourquoi le système en point est-il plus avantageux


pour les petites rémunérations et les carrières heurtées ?

Karim
Etudiant, il a travaillé
100 heures rémunérées
au SMIC comme baby-sitter

SYSTÈME
ACTUEL ≠ SYSTÈME
UNIVERSEL

Obligation de faire P Il a cotisé et acquis


150 heures pour valider P P 25 points avec
un trimestre P P cette activité professionnelle

Il a cotisé mais Ces points


ces 100 heures ne seront augmenteront le montant
pas comptabilisées de sa future retraite
pour la retraite (25 points x 0,55 =
14 € de retraite annuelle)

0 trimestre Chaque euro cotisé


compte pour la retraite


Pour l'illustration, le SMIC horaire est celui de l'année 2019, fixé à 10,03 € brut. Le taux des cotisations servant
à l'acquisition des points est de 25,31% (patronales et salariales).

17
La comptabilisation en points permettra de sa carrière en montant de retraite. Au
également de renforcer l’équité du sys- démarrage de la réforme, et en l’état des
tème. Les règles de calcul fondées sur le hypothèses actuelles (1,3% de productivité
salaire de référence, notamment la prise en du travail), la valeur de service pourrait
compte des 25 meilleures années au régime être fixée de sorte qu’1 point soit égal à
général des salariés, défavorisent les car- 0,55€ de retraite annuelle. Le rendement
rières courtes, heurtées et peu ascendantes. définitif ne pourra être acté qu’en 2024 en
fonction des hypothèses économiques qui
La comptabilisation en points est simple prévaudront alors.
et solide. Elle permettra de valoriser chaque
période travaillée et de garantir le niveau des Ces deux valeurs permettront d’apprécier
retraites : la valeur du point ne pourra pas le rendement du système de retraite, c’est-
baisser. Concrètement, les règles de calcul à-dire la retraite obtenue par un assuré à
de la retraite dépendront de deux valeurs : partir des points acquis sur les cotisations
versées. Au démarrage de la réforme, et
● La valeur d’acquisition qui permettra en l’état des hypothèses actuelles, le rende-
de calculer le nombre de points acquis ment d’équilibre du système, c’est-à-dire le
grâce aux cotisations versées annuel- rapport entre la valeur de service et la valeur
lement. Il sera proposé au démarrage de d’acquisition des points, serait fixé à 5,5%.
la réforme que la valeur d’acquisition d’un Concrètement, cela signifie que 100 € cotisés
point soit égale à 10 euros cotisés. garantiront le versement de 5,5 € de retraite
par an, pendant toute la durée de la retraite.
● La valeur de service qui permettra,
au moment du départ en retraite, de
convertir les points acquis tout au long

18
Chapitre A : CC7. Calcul de la pension de retraite OK
Le calcul des droits de la retraite

David
62 ans, salarié dans une entreprise pendant 43 ans,
rémunéré durant sa carrière 1,5 fois le SMIC

Salaire brut
mensuel 2 281,80 € soit 1813,35 € net

Cotisations soit 2 281,80 € x 25,31%


patronales 577,50 € de cotisations ouvrant
et salariales par mois des droits à retraite

Cumul
de points 693 par an (10 euros cotisés = 1 point)

Sur 43 années de carrière,


il a donc accumulé :

P P 43 ans x 693 points =

P P P P P 29 799 points
PP P P P P Au moment de la retraite

29 799 X 0,55 € == 16 389 €


prix du point brut /an
de service

1 366 € brut /mois



1 265 € net /mois

Cela représente un taux


de remplacement net de 70%
(rapport entre la retraite
nette et le dernier salaire net)

Pour le calcul de la retraite nette, on suppose que la CSG est calculée au taux intermédiaire,
soit 6,6%. Le taux de cotisation de 25,31% correspond à la partie contributive de la cotisation sous 3 PASS.
A la CSG s'ajoutent la CASA (0,3%) et la CRDS (0,5%).

19
Des points attribués en cas de
chômage, maternité, invalidité,
et maladie
Le système universel reposera sur un prin- dans les régimes des fonctionnaires
cipe contributif : chaque période travaillée et et dans certains régimes spéciaux, ce
cotisée accordera des droits à retraite sous système conduisant à verser de très
forme de points. Il prendra aussi en compte, petites retraites à des âges précoces.
par des éléments de solidarité, les aléas de Une concertation sera ouverte dans ces
la carrière ou de la vie qui conduisent à des régimes pour la création d’un nouveau
périodes d’interruption d’activité involon- dispositif d’invalidité. Il permettra l’acquisi-
taires. La création d’un nouveau système tion de droits à la retraite dans le système
de retraite permet d’harmoniser ces droits universel dans les mêmes conditions
entre les Français afin que les droits pour que pour les salariés du secteur privé.
ces périodes subies soient les mêmes Les intéressés bénéficieront donc d’une
pour tous. Au titre de la solidarité nationale, meilleure retraite.
l’acquisition de ces droits sera financée par
l’impôt au travers d’un Fonds de solidarité ● Les périodes de chômage indemnisées
vieillesse universel. donneront lieu à l’acquisition de points sur
la base de l’allocation versée au titre de
L’acquisition de points au titre de ces ces périodes.
périodes d’interruption subies se traduira
mécaniquement dans le système universel Ce mécanisme permettra aux
par une augmentation des droits constitués assurés de mesurer la dimension
et une amélioration de la retraite versée solidaire du système. Les points
La solidarité s’exercera
au moment du départ. Ceci constituera acquis au titre de cette solida-
à un niveau élevé dans le
une avancée par rapport au système rité auront strictement la même
système universel de retraite.
actuel qui est fondé sur la validation de valeur que les points acquis au
trimestres qui sont souvent sans effet sur titre de l’activité.
le salaire de référence et dans lequel les
droits acquis peuvent n’avoir en définitive
aucun effet sur le niveau de la retraite dès
lors que les trimestres acquis au titre de la
carrière sont suffisants).

●L
 es périodes de congé maternité don-
neront lieu à acquisition de points au 1er
jour d’arrêt sur la base du revenu de
l’année précédente. Les congés mater-
nité seront donc pris en compte comme
des périodes travaillées.

● Les périodes de congés maladie qui ont


des effets sur la carrière donneront lieu à
acquisition de points. Les droits seront
acquis sur la base du revenu.

● Les périodes d’invalidité permettront


d’acquérir des points sur la base du revenu
correspondant aux 10 meilleures années
d’activité. En outre, par équité entre
les assurés, il est proposé de mettre
un terme à la retraite pour invalidité

20
droits pour tous

Plus simple et plus lisible, le système à Il permet de cotiser dès le premier euro
points s’applique à tous. À salaire perçu et d’accumuler des points, même
identique, montant de cotisation identique, lors des périodes d’interruption subie.
retraite identique.

Comment acquérir des points tout au long d’une carrière ?

Louison
en activité

Cotisations
ouvrant des droits à retraite
P
Nombre
de points = Valeur d’acquisition
P
du point

Congé maternité P Des points sont attribués


lors des périodes d’interruption
P
d’activité subie : congé maternité,
chômage, congé maladie, etc..

Chômage P

Congé maladie P

P P P
Louison P P P P P
P P P P P P
Tous les points Compte
ont la même valeur unique au moment de sa retraite
de retraite
P = P

Le nombre total
de points acquis X la valeur de service

= retraite €

21
75% des citoyens qui se sont exprimés sur la plateforme de parti-
cipation citoyenne estiment qu’il faut prévoir des dispositifs de so-
lidarité pour les carrières comportant des périodes de fragilité. Les
participants de l’atelier d’Arras proposent « d’acquérir des points
pour valoriser toutes les périodes du parcours ». Cette proposition
vise à prendre en compte toutes les situations comme le chômage,
la maladie. Néanmoins, il faut que « les points de solidarité com-
pensent de réels accidents de la vie », rappellent par exemple des
DISPOSITIF DE
CONSULTATION participants de l’atelier de Dijon.
CITOYENNE
Concernant les périodes de chômage, la majorité des participants
est favorable à l’attribution de droits pour les périodes indemnisées
et privilégie une attribution sur la base du dernier salaire ou des
allocations chômage versées.

© Copyright : Capture d’écran - vidéo Dicom


Atelier participatif
de Dijon, 19 octobre
2018 : « Le souhait
d’une meilleure
prise en compte de
toutes les périodes
du parcours, telles
que le chômage
et la maladie »

22
Une indexation plus favorable de la
valeur des points sur l’évolution des
revenus moyens
Le choix depuis 1987 d’une indexation Cette règle d’indexation permettra de
sur l’inflation conduit à déprécier la valeur maintenir constant le rythme d’acquisi-
des droits à la retraite. Ceux-ci évoluent tion des droits au cours de la carrière.
en effet à un rythme inférieur à celui des Elle permettra aux assurés ayant des reve-
salaires au fil de la carrière. Cette situation nus évoluant peu ou de façon cyclique de
est source d’inéquité, car elle ne traite pas profiter d’une revalorisation des droits qui
de la même manière les assurés selon tienne compte de l’évolution des revenus
leur trajectoire de carrière. Elle conduit en moyens en France.
réalité à dévaloriser, pour la retraite, les
périodes de début ou de milieu de carrière. Enfin, une telle indexation sera favorable
à une moindre dépendance du système
Dans le système universel, il est proposé de retraite à la croissance économique, en
d’améliorer l’indexation des droits tout renforçant la stabilisation des dépenses de
au long de la carrière en privilégiant retraite dans le produit intérieur brut (PIB).
une règle d’évolution de la valeur des
points intégrant celle du revenu moyen Toutefois, la bascule vers une règle d’in-
par tête (RMPT). dexation plus favorable qu’auparavant ne
pourra se faire immédiatement.

apitre A : Sch.5 SMPT vs inflation + transition

Une indexation des droits à la retraite


sur l’évolution des salaires, plus favorable que l'inflation

120

115

110

105

100

95

90

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Taux d'inflation (croissance des prix)


Taux de croissance du salaire moyen par tête

Source : INSEE

23
Montée en charge de l’indexation
des droits à la retraite sur les salaires
Il est ainsi proposé que pendant une phase En tout état de cause, la valeur du point
de transition, l’indexation des points ne pourra pas baisser.
puisse continuer à être déterminée par
pondération entre l’évolution de la moyenne
annuelle des prix à la consommation et
l’évolution des revenus moyens par tête,
de façon à accompagner progressivement
ce changement sans créer d’effet de seuil.

Les retraites continueront d’être


revalorisées sur l’inflation
Au moment du départ en retraite, une fois de se prononcer sur une éventuelle
la pension déterminée, l’indexation des revalorisation des retraites en fonc-
retraites versées mensuellement suivra tion de l’évolution des salaires. Cette
une règle de revalorisation distincte de possibilité, qui sera ouverte sur la base
celle prévue pour la valeur du point. d’une analyse pluriannuelle, permettra de
mieux ajuster la revalorisation des retraites
Dans le système universel, il est proposé à la situation économique du pays et de
que la règle d’indexation des retraites répartir équitablement les efforts entre les
reste celle prévue actuellement, c’est- générations, sans faire dépendre trop for-
à-dire l’inflation. tement les retraites des évolutions du cycle
conjoncturel.
Toutefois, dans le cadre du pilotage des
paramètres, les partenaires sociaux pré- Par ces règles, l’objectif est que le niveau
sents dans la gouvernance du système des retraites soit réellement garanti dans
universel (voir ci-après) auront la possibilité le temps.

24
Un système qui garantira
les droits acquis dans
l’ancien système

Le système universel s’appliquera


au plus tôt aux assurés nés à compter
de 1963 qui seront à plus de 5 ans
de leur départ en retraite au moment
du vote de la loi

Le système universel s’appliquera au de départ anticipés (carrières longues, par


plus tôt aux personnes nées en 1963 exemple), ne seront pas concernés par l’ap-
et après, et dont l’âge légal de départ en plication du système universel.
retraite, soit 62 ans, sera atteint à compter du
1er janvier 2025, c’est-à-dire dans un délai de Enfin, les assurés acquerront des droits
5 ans à compter de la présentation de la loi. à retraite sur la base des nouvelles règles
du système universel à compter du 1er
Les générations des assurés dont l’âge janvier 2025.
légal de départ à la retraite est inférieur à
62 ans seront décalées (par exemple, pour D’autres options qui conduiraient à
ceux dont l’âge légal de départ est de 57 appliquer le nouveau système à des
ans, c’est la génération née en 1968 qui générations autres que la génération
sera la première concernée). née en 1963 existent. Il peut s’agir de
choisir d’appliquer le système soit à une
Toutefois, les assurés, y compris des géné- génération postérieure, soit aux nou-
rations nées à compter de 1963, qui partiront veaux entrants sur le marché du travail.
en retraite avant le 1er janvier 2025, notam- Ce choix sera soumis à la concertation.
ment parce qu’ils bénéficient de dispositifs

Les droits à retraite constitués dans


les anciens régimes seront garantis
Les droits à retraite constitués au titre Pour prendre en compte ces droits, une
de la carrière professionnelle effectuée photographie des droits relatifs à la
avant le 1er janvier 2025 seront garantis carrière effectuée sera réalisée au 31
à 100%, avec application des règles des décembre 2024. Par souci de lisibilité,
régimes de retraite auxquels les assurés ces droits issus de la carrière passée
ont appartenu. seront transformés en points du nou-
veau système et seront notifiés comme
Ces droits constitués concernent les points tels aux assurés concernés
ou trimestres acquis au titre des activités
exercées ainsi que ceux obtenus au titre
des périodes d’interruption d’activité subies.

25
Pour les régimes de retraite actuellement d’assurance requise en fonction de la géné-
calculés en points (comme c’est le cas de ration à laquelle appartiennent les assurés
l’AGIRC-ARRCO), cette photographie sera concernés. Pour le salaire de référence,
réalisée en valorisant les points acquis seront prises en compte les rémunérations
dans les anciens régimes au 31 décembre perçues jusqu’au 31 décembre 2024. Tou-
2024 en points du nouveau système, par tefois, le calcul de ce salaire de référence
une simple échelle d’équivalence. sera aménagé par génération pour tenir
compte du fait que la carrière des assurés
Une telle comptabilisation des droits n’est pas achevée à cette date. Enfin,
concernera tous les régimes en points, y aucune règle de décote ou de surcote
compris les régimes à répartition intégra- ne sera appliquée pour le calcul de ces
lement provisionnée comme le régime droits.
additionnel de la fonction publique (RAFP).
Le schéma de transition ainsi présenté
Pour les régimes de retraite calculés en repose sur un mécanisme de valorisation
annuités et dépendant de la détermination au moment de l’entrée en vigueur du
d’un salaire de référence et d’une durée nouveau système des droits constitués
d’assurance requise, la photographie des dans les régimes auxquels les assurés ont
droits constitués au 31 décembre 2024 appartenu.
conduira à faire comme si les assurés
liquidaient leur retraite à cette date. Des travaux complémentaires sur les
implications juridiques et opérationnelles
Pour ce faire, les règles de calcul seront de cette transition seront menés d’ici à
adaptées pour que les droits soient la présentation du projet de loi. Ils feront
calculés au prorata de la période pas- l’objet d’une concertation.
sée dans les anciens régimes. Cette
adaptation nécessitera, pour le calcul de
ces droits, une proratisation de la durée

Le système universel ne
concernera que les périodes à
compter du 1er janvier 2025.

26
OK
Chapitre A : I.6 Proratisation de la DAR et de la règle des 25 meilleures années pour la conversion

Comment les droits acquis


dans les régimes actuels seront garantis ?

Céline
Née en 1980, elle a 45 ans au moment de la mise en place du système
universel (2025) et elle a travaillé 25 années comme salariée
jusqu'à présent. Elle a commencé sa carrière à 20 ans
à 1 400 € bruts par mois. Sa rémunération augmente chaque
année de 300 €. Au 31/12/2024 elle est rémunérée 2 000 € bruts par mois.

1 Au lieu de prendre les 25 meilleures années, le calcul du salaire de référence est adapté
du fait qu'elle n'a effectué qu'une partie de sa carrière : on ne prend en compte que
13 meilleures années

Son salaire de référence adapté à la partie de carrière effectuée


avant réforme sera de 1 850 € par mois (22 200 € par an)

Une photographie des droits constitués au régime de base est réalisée au prorata
de la carrière réalisée (25 années sur les 43 requises)

22 200 € X 50 % X 0,58 = 6 453 €


brut par an

25 / 43 = 0,58
Cette retraite de base est transformée
en points à l'euro près :
P P P P
P P P P P
P P P P P
6 453 € / 0,55 = 11 734 points P P P P P P P P P P
valeur de du système universel
service du point

Une photographie des droits constitués à l'AGIRC-ARRCO est également


2 réalisée en convertissant les points AGIRC-ARRCO en points du système universel

Elle a acquis 2 542 € bruts par an de retraite complémentaire jusqu'à présent.


Cette retraite est transformée en points à l'euro près :

P P
2 542 € / 0,55 = 4 621 points P P P P P
P P P P P P
valeur de du système universel
service du point

Au total, le nombre de points acquis au 31/12/2024


11 734 4 621 = et issus de la carrière avant la réforme est de 16 355 points

Après la mise en place du système universel, Céline a continué de travailler et part


en retraite à l’âge du taux plein. Elle a accumulé 13 743 points supplémentaires.

P P 16 355 points + 13 743 points


P P P P P
PP P
P PP PP P P
A l'âge du taux plein, Céline aura accumulé 30 098 points
P P P PP P P P P P au moment de son départ en retraite.
P P P P PP PPP P P P

A l'âge du taux plein,


30 098 0,55 € = 16 554 €
X

sa retraite s'établira à
points valeur de
service du point
de retraite
brute annuelle
1par
379mois

Des adaptations sont apportées au salaire de référence pour tenir compte du fait que les assurés concernés par le système universel n'ont pas achevé leur carrière au 31/12/2024. On prend ici les 23
meilleures années au lieu des 25 meilleures années pour la première génération concernée (1963) et ce nombre est réduit d'une année par génération (13 meilleures années pour la génération née en 1980).
Pour l'AGIRC-ARRCO, la transformation en points du système universel se fait en comparaison des valeurs de service. L'évolution des salaires et le niveau de la retraite sont ici valorisés en euros constants.

27
FOCUS

Une ordonnance précisera les adaptations nécessaires pour l’application


du système universel en Outre-mer
Le système universel de retraite a vocation à s’appliquer aux départements et régions d’Outre-mer. Les
dispositions de droit commun en matière de sécurité sociale s’appliquent en effet directement à la Réunion,
la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Barthélemy et Saint-Martin. Certaines spécificités propres
à ces territoires, notamment en matière de cotisations ou concernant certaines règles de comptabilisation
des droits à retraite, seront toutefois à prendre en compte. S’agissant de Mayotte et de Saint-Pierre-et-
Miquelon, des ordonnances régissent les dispositions particulières en vue d’une convergence progressive
vers les règles de droit commun. Il conviendra de les adapter.
La Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna ont quant à eux des statuts propres en
matière de sécurité sociale et sont autonomes dans la gestion de leur système de retraite.
Il conviendra de consacrer un temps spécifique pour prévoir les adaptations à la diversité des situations
présentes dans ces territoires.

28
29
02
Un système.
où 1 € cotisé .
donne les .
mêmes droits.

28,12%
un taux de cotisation réparti
entre employeurs et assurés

1 barème de cotisations unique


pour tous les non-salariés

100% des primes


des fonctionnaires
prises en compte
pour le calcul des droits
Salariés et fonctionnaires : des cotisations identiques 32
Un taux de cotisation de 28,12% réparti à 60%/40% entre les employeurs
et les salariés 32
Une convergence des taux : une transition progressive vers le taux
de cotisations de 28,12% 34
Une convergence des assiettes : la prise en compte des primes des fonctionnaires
et des régimes spéciaux pour le calcul des droits 34

Indépendants : un barème de cotisation adapté dans lequel


l’équité avec les salariés est davantage recherchée 37
Un taux de cotisation identique aux salariés 37
Un barème des cotisations dégressif pour préserver l’équilibre économique
des indépendants 37
Garantir l’acquisition d’un minimum de droits à retraite chaque année
pour les faibles revenus 38
Une refonte de l’assiette sociale pour renforcer l’équité avec les salariés 39
Pour les professions libérales, une convergence progressive
des barèmes de cotisations 40

La prise en compte des spécificités de certaines professions 42


Le maintien d’assiettes forfaitaires pour certaines professions 42
Le maintien d’avantages spécifiques via une prise en charge par le budget de l’État 42
La prise en compte de spécificités attachées à l’équilibre économique
et social de certaines profession 43
Salariés et fonctionnaires :
des cotisations identiques

Dans le système universel de retraite, les salariés et


les fonctionnaires cotiseront au même niveau, pour
qu’à rémunération identique, ils aient les mêmes droits
à retraite.

Un taux de cotisation de 28,12%


réparti à 60%/40% entre les employeurs
et les salariés
Il est proposé que le taux de cotisation des ● Une cotisation déplafonnée de 2,81%
salariés et assimilés soit fixé à 28,12%. Il (soit 10% des 28,12%) qui participera
sera partagé à 60% pour les employeurs au financement mutualisé et solidaire
et à 40% pour les assurés. Ce taux de des dépenses du système de retraite.
cotisations est très proche de celui Elle s’appliquera à la totalité des rému-
auquel sont déjà soumis les salariés nérations perçues sans limitation et per-
afin de ne pas alourdir le coût du travail mettra de faire contribuer solidairement
tout en préservant les recettes du système. les plus hauts revenus au financement
du système de retraite. Aucun droit à
Ce taux de 28,12% se décomposera en retraite ne sera directement accordé
deux cotisations : aux assurés sur la base des montants
de cotisations versées à ce titre.
● Une cotisation plafonnée de 25,31%
(soit 90% des 28,12%). Elle s’appliquera Tous les salariés et leurs employeurs, quels
à toute la rémunération jusqu’à 120 000 € que soient le secteur d’activité ou la nature
(soit 3 fois le plafond annuel de la sécurité juridique de l’employeur, seront traités iden-
sociale). C’est à partir de ces montants tiquement du point de vue des cotisations.
de cotisations versées que seront
calculés les droits à retraite accordés
aux assurés au titre de leur activité
professionnelle.

Tranche
Part salariale Part patronale Total
de rémunérations

Entre 0 et 3
plafonds de 11,25% 16,87% 28,12%
la sécurité sociale

Au-delà de
1,12% 1,69% 2,81%
3 plafonds

32
Pour une équité contributive
Pour les participants, l’universalité du système doit forcément passer
par une équité contributive qui préviendrait les « antagonismes entre
les régimes » (atelier de Toulon) et rendrait le système de retraite
plus « lisible et plus compréhensible » (atelier de Toulon).

Lors de l’atelier d’Arras, les citoyens ont exprimé le souhait de « voir


DISPOSITIF DE une égalité, une équité entre tous » reposant sur le « même mode
CONSULTATION
CITOYENNE de calcul et les mêmes taux de cotisation » pour chacun.

Ils ont également proposé d’« uniformiser les taux de cotisation


quelle que soit l’activité, avec un taux minimum. »

Des propos qui font écho aux résultats de la plateforme de


consultation publique : près de trois quarts des participants
Atelier participatif souhaitent qu’à revenus identiques, correspondent un même niveau
d’Arras,
20 septembre 2018 : de cotisations et des mêmes droits à retraite.
« Quelle solidarité
entre les actifs ? »

© Copyright : Guillaume Fournier - Carsat Nord Picardie

33
Une convergence des taux :
une transition progressive vers le taux
de cotisation de 28,12%
Certains salariés connaissent actuel- De même, les contractuels du secteur
lement, au sein de leurs régimes public seront traités exactement de la
complémentaires (n o t a m m e n t même manière que les salariés
l’AGIRC-ARRCO), des spécificités en du secteur privé et les fonction-
matière de cotisations. Il peut s’agir de taux naires  : leur taux de cotisation, Tous les salariés cotiseront au
plus élevés que le taux normal, ou d’une qui est actuellement plus faible même niveau dans le système
répartition spécifique des cotisations entre (24,75% en tenant compte du universel ; il en sera de même
employeurs et salariés. régime de base et du régime pour les employeurs.
complémentaire obligatoire qui
Compte tenu de l’objectif d’équité porté par leur est applicable, l’IRCANTEC),
la réforme, ces situations dérogatoires convergera jusqu’à la cible de
ne trouveront plus de justification dans 28,12%. Cette convergence se fera dans
un système universel de retraite. Il est un maximum de 15 ans.
donc proposé qu’une transition progressive
vers le barème de cotisations cible soit réa-
lisée en maximum 15 ans.

Une convergence des assiettes :


la prise en compte des primes des
fonctionnaires et des régimes spéciaux
pour le calcul des droits
Le barème de cotisations des fonc- d’appliquer à ces primes le barème de
tionnaires et les salariés des régimes cotisations de droit commun.
spéciaux sera identique à celui des
salariés du privé (28,12%). Leurs primes Ainsi, les fonctionnaires et les assu-
seront désormais prises en compte dans rés des régimes spéciaux s’ouvriront
le calcul des droits à retraite. désormais des droits sur la totalité de
leur rémunération, primes comprises.
Les fonctionnaires civils et militaires ainsi
que les salariés relevant des régimes Toutefois, une transition longue sera prévue
spéciaux ne cotisent actuellement pas sur afin d’éviter que la totalité des cotisations
l’intégralité de leur rémunération. En effet, salariales ne s’appliquent immédiatement
tout ou partie de leurs primes ne donne à cette part de la rémunération. Ainsi, si
lieu à aucune cotisation et n’ouvre aucun l’assiette cotisée doit rapidement intégrer
droit à retraite. l’ensemble des primes au taux de 28,12%,
une répartition différente de la cible (60/40)
Dans le cadre du système universel, il est entre la part due par leurs employeurs et
prévu de prendre en compte l’intégra- celle due par les assurés est prévue au
lité de la rémunération versée, et donc démarrage de la réforme. Les employeurs
34
OK
Chapitre B : I.7 Intégration des primes des fonctionnaires dans le calcul des droits à la retraite
publics prendront ainsi transitoirement en
charge une part plus importante des coti-
Pour les fonctionnaires et les militaires,
comme pour les assurés relevant des
sations que celle prévue en cible. Cette différents régimes spéciaux, une
prise en charge de l’employeur diminuera concertation spécifique sera menée
Prise en compte des primes
à mesure que la part salariale remontera afin de définir le détail de cette transi-
progressivement vers le taux cible. tion, dont il est proposé que la durée
des fonctionnaires pour la retraite soit de l’ordre de 15 ans.

Dans le système universel de retraite, sur l’ensemble de la carrière, primes


le calcul des droits à retraite s’effectue incluses.

Qu’est-ce que cela va changer ?

Traitement
des 6 derniers mois Primes (dont les heures supplémentaires)
SYSTÈME € € € € € € € € € € € € €
ACTUEL

Base pour le calcul de la retraite Partie ouvrant des droits dans la Retraite additionnelle
de la Fonction publique (RAFP)
Sarah dans la limite de 20 % du traitement indiciaire brut

Fonctionnaire
faisant des heures
supplémentaires
Traitement
sur toute la carrière Primes (dont les heures supplémentaires)

SYSTÈME € €
€ €€ €€

€ €

€ € €€ €





€ € € €

UNIVERSEL € € € € € € € €

L’ensemble de la rémunération permet d’acquérir des points


et participe donc au financement des droits à retraite

SYSTÈME Le calcul se fait à partir du salaire indiciaire hors primes


ACTUEL détenu les 6 derniers mois. Ces primes, dont une partie est prise en compte
via la retraite additionnelle de la Fonction publique (RAFP), représentent
en moyenne 22% de la rémunération des fonctionnaires.

SYSTÈME Le calcul se fait à partir du salaire, primes comprises, sur toute la carrière.
UNIVERSEL Ces primes permettent d’accumuler des points supplémentaires.

35
Intégration des primes : un enjeu d’égalité pour le nouveau
système
« Mes primes ont représenté une part importante de mon salaire,
imposables, (…) elles ne comptent pas pour ma retraite, ce que je
trouve injuste » (Chaigon, 31 mai 2018).
L’intégration des primes dans le calcul de la retraite a été un sujet
récurrent sur la plateforme de participation citoyenne et partagé en
DISPOSITIF DE
ateliers : « Il est clair que l’unification des régimes de retraite ne peut
CONSULTATION
CITOYENNE se faire qu’en mettant tout sur un pied d’égalité : [ un seul et unique
calcul de droits pour le privé et le public] n’est acceptable que si
dans le même temps la base de calcul de la retraite intègre les
primes et indemnités des fonctionnaires, (…) actuellement exclues
de la base de calcul de la retraite » (Najoubou, 31 mai 2018).

36
Indépendants : un barème
de cotisation adapté dans
lequel l’équité avec les salariés
est davantage recherchée

Un taux de cotisation identique


aux salariés
Les travailleurs indépendants disposeront Une plus grande équité sera recherchée
d’un barème de cotisations qui recherchera avec les salariés : les travailleurs indépen-
une plus grande équité avec les salariés, dants cotiseront à 28,12% soit le même
sans remettre en cause l’équilibre niveau que les salariés et leurs employeurs,
Près des trois-quarts économique de leur activité. jusqu’à un revenu égal au plafond de la
des effectifs de travailleurs sécurité sociale (environ 40 000 €). Avec
indépendants cotiseront Le barème de cotisations sera cette règle d’équité, les travailleurs
désormais au même niveau identique pour tous les travail- indépendants, qui ont des revenus
que les salariés et acquerront leurs indépendants, qu’il s’agisse inférieurs à ce montant, cotiseront au
des droits identiques. d’artisans, de commerçants, même niveau et, à revenu identique,
d’exploitants agricoles ou de s’ouvriront les mêmes droits à retraite
professions libérales. que les salariés.

Un barème des cotisations dégressif


pour préserver l’équilibre économique
des indépendants
Le système universel de retraite tiendra des droits à retraite, soit un taux de 10,13%.
compte de la dégressivité actuelle des Les travailleurs indépendants participeront
cotisations, nécessaire à la préservation du équitablement au financement mutualisé
modèle économique des travailleurs indé- du système de retraite en s’acquittant de
pendants. Ainsi entre 40 000 € et 120 000 € la cotisation déplafonnée au même niveau
(1 à 3 fois le plafond de la sécurité sociale), que les salariés et leurs employeurs. Le
il est proposé que les travailleurs indépen- système s’appliquera très progressivement,
dants s’acquittent uniquement des cotisa- avec des rythmes adaptés à la situation de
tions dues par les salariés pour l’acquisition chaque profession.

Taux de cotisation Taux de cotisation Taux de cotisation


Tranche de revenus
plafonnée déplafonnée globale

0 et 1 plafond 25,31% 2,81% 28,12%

1 à 3 plafonds 10,13% 2,81% 12,94%

Au-delà de 3 plafonds 2,81% 2,81%

37
Garantir l’acquisition d’un minimum
de droits à retraite chaque année
pour les faibles revenus
Il est proposé qu’une cotisation mini- au niveau de la cotisation minimale, de
male identique pour tous les indépen- voir leur prélèvement annuel légèrement
dants permette de garantir un niveau baisser avec des droits à retraite sensi-
minimum de validation des droits pour blement améliorés. Ils représentent plus
ceux ayant de faibles revenus. de 40% des exploitants agricoles.

Ce montant minimal de cotisations Pour les micro-entrepreneurs, la possi-


annuelles garantira la validation d’une bilité d’acquérir une garantie minimale
durée de carrière complète permettant le de points chaque année sera prévue.
bénéfice à 100% du minimum de retraite. Aujourd’hui, pour les indépendants qui
La cotisation minimale aura donc vocation ont opté pour le régime simplifié de la
à être progressivement harmonisée entre microentreprise, une cotisation unique est
indépendants au niveau correspondant calculée proportionnellement au chiffre
à 600 SMIC horaire (soit un peu plus de d’affaires qui est déclaré mensuellement ou
1 500€ de cotisations annuelles), ce qui trimestriellement. Ainsi, le principe même
correspond au montant minimal de revenu du régime simplifié serait remis en cause si
requis pour valider une année d’assurance une cotisation minimale leur était
dans le système de retraite actuel. appliquée annuellement à titre
obligatoire. De l’ordre de 40% des
Une convergence progressive des exploitants agricoles
cotisations minimales pour les arti- Cependant, le régime des s’acquitteront de cotisations
sans-commerçants afin de renforcer micro-entrepreneurs recouvre minimales légèrement plus
leurs droits. aujourd’hui des situations pro- faibles, pour des droits à la
Pour les artisans et commerçants, le niveau fessionnelles diverses. Certains retraite sensiblement améliorés.
de l’assiette minimale, actuellement fixé à micro-entrepreneurs à bas reve-
450 SMIC horaire, permet de valider seu- nus exercent cette activité à titre
lement 3 trimestres. Il aura donc vocation à occasionnel et en complément d’autres
être progressivement réhaussé jusqu’à 600 activités, pour lesquelles ils sont également
SMIC horaire pour que, dans le système couverts à l’assurance vieillesse. Pour
universel, les assurés, même à faibles reve- d’autres, en revanche, l’activité réalisée par
nus, puissent valider la carrière complète ce régime peut constituer leur activité prin-
nécessaire pour bénéficier totalement du cipale. Dès lors, il apparaît indéniable que
minimum de retraite. le développement des micro-entrepreneurs
porte à terme un risque sur le niveau de
Une convergence à la baisse des couverture sociale d’assurés qui n’auraient
cotisations minimales des exploitants pas suffisamment cotisé pendant une partie
agricoles. de leur carrière. Cette situation doit pouvoir
Pour les exploitants agricoles, qui disposent être corrigée. Pour améliorer les droits
actuellement d’un montant de cotisations à retraite des micro-entrepreneurs, il
minimales plus élevé (de l’ordre de 1 800€ est proposé de leur ouvrir une option
annuels), la bascule dans le système uni- pour acquérir une garantie minimale
versel conduira à réduire le montant de la de points chaque année. Il  conviendra
cotisation minimale. Cette réduction n’aura de s’interroger si l’acquisition de cette
toutefois aucun impact sur les droits acquis garantie minimale de points devra être
puisqu’elle permettra comme aujourd’hui de rendue obligatoire à partir du moment où
valider la durée permettant d’obtenir le mini- les micro-entrepreneurs effectuent sous
mum de retraite pour une carrière complète. ce statut leur activité professionnelle à titre
Ce dispositif permettra donc aux exploi- principal pendant une longue période.
tants agricoles qui cotisent actuellement

38
Si la plateforme de participation citoyenne a vu s’exprimer une
adhésion à la logique d’universalité, une tension subsistait dans les
échanges entre une vision « stricte » de l’égalité et une vision plus
soucieuse d’équité et tenant compte des spécificités de certaines
professions, notamment des indépendants. Ainsi, les participants
ont voté à 44,7% pour la proposition « prendre en compte les
particularités de certaines activités notamment en termes de taux
DISPOSITIF DE de cotisation », et à 34,7% « contre ».
CONSULTATION
CITOYENNE
Les arguments déposés portent notamment sur la prise en compte
des particularités des travailleurs indépendants qui n’ont pas
d’employeur pour participer au financement de leur protection
sociale. D’autres citoyens, comme à Angoulême, ont souligné
la nécessité d’un « niveau de cotisation suffisant pour des droits
significatifs » pour les travailleurs indépendants.

© Copyright : Capture d’écran - vidéo Dicom


Atelier citoyen
d’Angoulême,
17 octobre 2018:
« Travailleurs
indépendants : pour
une participation plus
solidaire au
financement de leur
protection sociale »

Une refonte de l’assiette sociale pour


renforcer l’équité avec les salariés
Le Haut-Commissaire considère que la Elle sera calculée à partir d’un abattement
recherche d’une équité dans les efforts forfaitaire appliqué au revenu déclaré
contributifs entre les travailleurs indépen- comptablement, avant prélèvements
dants et les salariés doit aussi s’engager sociaux.
au travers d’une mise en cohérence de
l’assiette sociale. Cette réforme permettra une modernisa-
tion et une simplification du calcul de
Dans ce cadre, à l’occasion de l’instaura- l’assiette de cotisation des travailleurs
tion du système universel de retraite, une non-salariés par rapport à la situation
assiette brute sera définie. Elle se rappro- actuelle.
chera davantage de celle des salariés.

39
Aujourd’hui les cotisations sont calculées à Le couplage de cette réforme de l’assiette
partir d’une assiette dont la détermination sociale avec celle des retraites permettra
exige de connaître les cotisations pour les d’améliorer l’équité avec les salariés en
déduire du revenu comptable. matière de prélèvements sociaux comme
en matière de droit à retraite. En contre-
En alignant l’ensemble des prélèvements partie d’une hausse de la cotisation
sociaux sur une assiette brute, cette retraite, les indépendants paieront
réforme permettra en outre de mettre ainsi moins de CSG. Elle per-
fin à la surpondération de la CSG. mettra d’améliorer également,
Celle-ci est en effet calculée aujourd’hui pour le même revenu, l’acquisi- Une simplification majeure du
sur une assiette plus large que celle des tion de points au titre du système calcul de l’assiette sociale.
salariés puisque les cotisations sociales universel et de renforcer le niveau
dues y sont intégrées. de prestations de retraite de ces
assurés.

Pour les professions libérales,


une convergence progressive
des barèmes de cotisations
Les professions libérales sont caractéri- Toutefois, cette convergence devra se faire
sées par une grande diversité de barèmes selon une transition très progressive et
de cotisations, qui varient selon la profes- selon des modalités adaptées à la situation
sion exercée. Cette hétérogénéité est la de chaque population.
traduction de régimes de retraite à assise
professionnelle étroite, dont les principaux Les caisses des professions libérales (les
paramètres dépendent de la situation sections professionnelles de la Caisse
démographique et économique propre à nationale d’assurance vieillesse des profes-
chacune de ces professions. sions libérales et la Caisse nationale des
Barreaux Français) auront ainsi vocation à
L’ambition du nouveau système de retraite, être parties prenantes de cette transition via
porté par son universalité, sera de construire la définition de plans de convergence vers
un dispositif pérenne et solidaire pour sécu- le système universel.
riser les retraites, quelles que soient les
évolutions futures de ces professions et la Ces plans de convergence propo- Une transition très progressive
diversité des formes sous lesquelles elles seront les évolutions nécessaires et adaptée à chaque situation
seront exercées. sur les taux, seuils et plafonds pour la convergence des
applicables aux barèmes actuels barèmes de cotisations.
Au regard de l’exigence d’équité portée par des professions libérales pour
le système universel, le barème des coti- atteindre le barème cible de cotisa-
sations de retraite devra à terme s’appli- tions en 15 ans. Ils détermineront
quer de manière identique à l’ensemble aussi les leviers qui seront à disposition des
des activités indépendantes et libérales. caisses pour accompagner cette transition,
et notamment l’utilisation d’une partie des
réserves qui ont été constituées par ces
caisses (pour les professions les plus éloi-
gnées de l’application de ce barème, cette
transition pourra être portée à 20 ans).
40
FOCUS

S’adapter à l’évolution des formes d’emplois


Les métiers d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’hier, et pas forcément ceux de demain. Les modèles
économiques et les statuts changent. De nombreux métiers basculent vers l’activité indépendante,
tels qu’informaticien, formateur, services aux particuliers, etc. À l’inverse, des professions libérales
exercent de plus en plus leurs métiers dans le cadre de statuts collectifs (médecins, par exemple).
Les reconversions professionnelles se développent et les carrières ne sont plus linéaires.
La mise en place du système universel visera précisément à répondre à ce contexte mouvant et
incertain. Toutefois, prendre en compte les réalités du monde du travail ne devra pas conduire à une
précarisation des travailleurs et à une remise en cause du modèle social français.
Certaines formes d’activité, comme le statut de micro-entrepreneur qui se développe fortement ces
dernières années, permettent certes de démarrer plus facilement une entreprise, mais elles peuvent
aussi conduire aussi à des comportements d’optimisation à court terme qui se font au détriment
de la couverture sociale des intéressés, et notamment de l’acquisition de droits suffisants pour leur
future retraite.
À l’occasion de la mise en place du système universel, il sera nécessaire que soient spécifiquement
suivis les impacts des nouvelles formes d’activité sur la couverture sociale des assurés ainsi que sur
les grands équilibres du système de retraite et plus globalement de la protection sociale.

41
La prise en compte des
spécificités de certaines
professions
La recherche d’une équité dans les efforts contributifs
n’interdit pas le maintien de spécificités propres à
certaines populations ou situations.

Le maintien d’assiettes forfaitaires


pour certaines professions
Certaines populations cotisent aujourd’hui forfaitaire spécifique, qui sont souvent
sur la base d’assiettes forfaitaires à partir issus de règles historiques et de l’héri-
desquelles les droits à retraite sont calculés. tage d’équilibres économiques propres
Elles concernent les activités profession- à certains secteurs d’activité, conduisent
nelles dont les spécificités requièrent l’ap- encore aujourd’hui à ce que la réduction
plication de barèmes simplifiés pour le calcul du poids des charges sociales se fasse au
des cotisations sociales. Ces barèmes détriment des droits acquis par les salariés.
forfaitaires ne seront pas remis en cause. Ce type de dispositifs mériterait donc d’être
réexaminé au regard des objectifs portés
Il est cependant regrettable que l’existence par le système universel et des intérêts des
de dispositifs d’abattement d’assiette salariés concernés.
sociale, comme peut l’être la déduction

Le maintien d’avantages spécifiques


via une prise en charge par le budget
de l’État
La mise en place du système universel derniers dépendent de l’assiette cotisée
pose également la question des dispo- et non du taux applicable. Le passage à
sitifs de réduction de taux de cotisa- une règle de calcul fondée sur le montant
tions retraite applicables à certaines des cotisations versées conduira à révéler
populations et leurs employeurs. Ces les effets de ces dérogations en ayant un
réductions de taux n’ont aujourd’hui aucun impact négatif sur l’acquisition des droits à
impact sur les droits à retraite puisque ces retraite.

42
Elles concernent principalement les caté- ● les journalistes qui bénéficient d’une
gories d’assurés suivants : réduction de taux de 20% des cotisations.

● les artistes auteurs, qui sont affiliés en Afin de ne pas introduire de rupture dans
base au régime général mais ne sont des outils de soutien à certaines politiques
redevables que de la part salariale, en publiques dont la portée va au-delà de la
l’absence d’employeur au titre de leurs seule question des retraites, il est légitime
activités : la prise en charge de points se de financer par le budget de l’État la prise
fera donc à hauteur de l’équivalent de la en charge de points à hauteur du niveau qui
part patronale, dans la limite d’une fois le aurait été applicable si les assurés étaient
plafond de la sécurité sociale. redevables des cotisations au taux de droit
commun ; la concertation permettra de
● les artistes du spectacle, qui bénéfi- réévaluer la pertinence de certaines de ces
cient d’une réduction de taux de 30% des dérogations.
cotisations

● les marins, qui connaissent des barèmes


ou bénéficient d’exonérations dépendant
du secteur ou du type de navire utilisé.

La prise en compte de spécificités


attachées à l’équilibre économique
et social de certaines professions
La mise en place d’un système universel Cette prise en charge sera toujours définie
n’interdira pas des prises en charge de par voie conventionnelle en contrepartie
cotisations par des tiers lorsqu’elles sont de tarifs opposables aux professionnels
justifiées par un objectif d’intérêt général ou de santé.
portées comme un enjeu d’action sociale.
De même, s’agissant des avocats, des
Le système universel de retraite garan- mécanismes de soutien internes à la
tira le principe de prise en charge par profession pourront par ailleurs être
l’assurance maladie d’une partie des prévus pour conserver la logique de
cotisations retraite dues par les profes- solidarité et de redistribution qui leur est
sionnels de santé conventionnés. propre.

43
03
Des conditions
de départ valorisant
l’activité

62 ans :
âge légal de départ
à la retraite

85%
du SMIC net : minimum
de retraite garanti

5,5%
de rendement à l’âge
du taux plein du système
Départ en retraite : un système fondé sur la liberté de choix 46
Un âge légal de départ maintenu à 62 ans 46
Un âge du taux plein pour garantir une pension optimale 46
Une transition entre l’emploi et la retraite facilitée 50

Un système qui récompense le travail 53


Un minimum de retraite fixé à 85% du SMIC net pour une carrière complète 53
Des départs anticipés maintenus pour les assurés ayant réalisé une carrière longue 55
Une meilleure sécurisation de la transition des études vers la vie active 55
Départ en retraite :
un système fondé
sur la liberté de choix
À partir de 62 ans, les assurés auront la liberté de partir en retraite.
S’ils prolongent leur activité, leur montant de retraite sera augmenté.

Un âge légal de départ maintenu à 62 ans

Le système universel garantira un âge légal toujours le cas puisque, dans un système en
à partir duquel chaque assuré sera libre de annuités, certains trimestres acquis ou vali-
partir en retraite. Cet âge restera fixé à dés peuvent n’avoir aucun effet ou qu’un effet
62 ans. très marginal sur l’amélioration de la retraite ;

Toutefois, cette borne d’âge ne constitue pas, Pour chaque année supplé-
aujourd’hui comme demain, la référence de mentaire en activité, les assu- La possibilité de partir à
départ de tous les assurés, sauf à désé- rés réduiront d’autant la durée 62 ans est une question de
justice sociale pour les assurés
quilibrer le système ou à devoir finalement moyenne qu’ils passeront en
ayant durablement travaillé
réduire le niveau des retraites versées. retraite. Cet effort qui partici-
ou qui se trouvent dans
pera à l’équilibre du système de
l’incapacité de continuer
Le système universel incitera au prolon- retraite au niveau collectif devra une activité professionnelle
gement de l’activité. être valorisé par le versement
d’une retraite plus élevée.
Cette valorisation du prolongement de l’acti-
vité prendra en compte deux effets : Un barème des valeurs de service sera fixé
pour que chaque année supplémentaire
Pour chaque année travaillée supplémen- passée conduise à une meilleure retraite.
taire, le nombre de points accumulés aug-
mentera, ce qui se traduira par une retraite
plus élevée. Or, ce n’est aujourd’hui pas

Un âge de taux plein pour garantir


une pension optimale
Dans le système actuel, la plupart des moyens de départ continueront d’aug-
assurés partent déjà au-delà de 62 ans menter du fait de la hausse de la durée
pour pouvoir bénéficier du taux plein. d’assurance requise pour le taux plein et des
entrées plus tardives sur le marché du travail.
Aujourd’hui, l’âge moyen de départ au
régime général, hors dispositifs de départs En effet, à terme, avec une entrée en
anticipés, atteint déjà près de 63,4 ans moyenne sur le marché du travail autour de
pour les assurés qui sont partis en 22 ans et une durée d’assurance requise
retraite en 2018. de 43 annuités, dans le système actuel, les
assurés ne peuvent en moyenne partir à taux
Les projections du Conseil d’orientation plein avant 65 ans, sauf à subir des décotes.
des retraites prévoient ainsi que les âges
46
Un consensus se dégage chez les participants en ligne et dans les
ateliers en région pour maintenir un âge minimum de départ. Son
objectif est triple : assurer l’équilibre du système, éviter que trop de
personnes partent avec des retraites trop faibles et réguler les évo-
lutions démographiques. La majorité des participants considère que
le départ à la retraite devrait être laissé au libre choix de chacun,
à la condition d’avoir une information précise sur le montant de sa
DISPOSITIF DE pension. Les participants souhaitent « lier l’âge de départ à un niveau
CONSULTATION
CITOYENNE
minimum de pension correct ou un taux de remplacement correct »
pour « mieux concilier liberté et protection » (atelier de Toulon). Pour
certains, il convient également de fixer un âge maximal, pour ne pas
pénaliser l’entrée des jeunes sur le marché du travail.

©Capture d’écran - vidéo Dicom


Atelier participatif de
Toulon, le vendredi
25 octobre 2018 :
« Prendre sa retraite:
à quel âge et sous
quelles conditions ? »

Dans le système universel, le dispositif entre la valeur de service et la valeur d’ac-


du taux plein sera conservé, assorti, quisition des points. Ainsi, le rendement de
comme aujourd’hui, d’une décote et 5,5% est obtenu lorsque l’assuré atteint l’âge
d’une surcote. du taux plein de sa génération. Si l’assuré
décide de partir avant cet âge, le rendement
Ce taux plein pourrait soit être fonction sera moindre et s’il décide de partir après, le
de la durée travaillée comme aujourd’hui rendement sera meilleur.
(référence individuelle), soit identique pour
tous (référence collective). Il est proposé de Pour la fixation de cet âge du taux plein au
retenir la seconde option, à savoir un âge de démarrage de la réforme, il est proposé
taux plein identique pour tous car, pour le de reproduire les âges moyens de départ
Haut-commissaire, cette option est la seule à taux plein en 2025 actuellement projetés,
réellement compatible avec les objectifs du soit 64 ans.
système universel.
Un pilotage de l’âge du taux plein pour
Cet âge du taux plein est celui qui permet tenir compte de l’évolution de l’espé-
d’équilibrer le financement des retraites, d’as- rance de vie et de l’allongement de la
surer la solidité du système et de garantir, à durée passée en retraite
titre individuel, une retraite satisfaisante.
L’âge du taux plein sera un levier de pilotage
Concrètement, l’âge du taux plein est celui qui du système de retraite. Son évolution devra
permet de garantir et de maintenir constant le tenir compte de l’évolution de l’espérance
rendement d’équilibre du système de retraite de vie au fil des générations.
entre les générations, c’est-à-dire le rapport
47
Cet âge avancera plus ou moins rapidement, En effet, certains assurés ayant réalisé des
voire stagnera si l’espérance de vie cesse carrières longues et difficiles pourraient
de progresser. En l’absence de décision des bénéficier d’une retraite ou d’un taux de
partenaires sociaux, la prise en compte de retraite qu’ils jugent satisfaisant en partant
l’évolution de l’espérance de vie se traduira avant l’âge du taux plein. Pour d’autres
par un avancement moyen de l’âge du taux assurés, notamment ceux qui ont réalisés
plein de façon à ce que les gains d’espé- de plus longues études et sont entrés sur le
rance de vie soient partagés à 2/3 en durée marché du travail plus tardivement, il pourra
de vie active et à 1/3 en durée de vie en être affiché l’intérêt de prolonger leur activité
retraite. Cette approche respecte le cadre même au-delà de l’âge du taux plein.
qui était déjà prévu dans la loi du 21 août
2003 portant réforme des retraites. Afin de tenir compte de cette approche indi-
viduelle, un outil de simulation sera prévu
Des références en termes de niveau de pour permettre à chacun de calculer le mon-
retraite ou de taux de remplacement tant de sa retraite envisagé selon l’âge de
seront affichées pour faciliter les choix départ (cf. chapitre 6). Il permettra d’indiquer
de départ au niveau individuel à l’assuré à quel âge il pourra obtenir le taux
de remplacement qu’il souhaite.
Si l’âge du taux plein constituera une réfé-
rence collective, les assurés auront besoin
de points de repères à titre individuel qui
leur permettront d’éclairer leur choix de
départ en retraite.

Projections des âges moyens de départ en retraite


(CNAV pour données COR, 2019)

66

65
Age moyen de départ

64

63

Avant réforme proj. COR juin 2019

62 Avant réforme proj. COR juin 2019, hors


départs anticipés

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Année

48
Chapitre C : I.9 Conditions de départ à la retraite OK
Un rendement de 5,5 %
à l'âge du taux plein

Comment est calculé le montant de la retraite ?

Paolo
Il a cotisé sur la base d’un salaire égal à 1,5 SMIC
P P Il a acquis 30 000 points (10 € cotisés = 1 point)
P P P P P tout au long de sa carrière. Il a la liberté de partir
P P P P P P à 62 ans, âge légal de départ à la retraite.

Au moment de sa retraite

P =
La retraite mensuelle à l'âge du taux plein
0,55 €
est calculée en appliquant la valeur de service :
1 point 0,55 €

Paolo bénéficiera de 5,5% 16 500 €* x 90%


Âge du taux plein 4,95% de rendement
de rendement s’il part -2 ans
1 238 €/mois
à l’âge du taux plein
de sa génération* 16 500 €* x 95%
Âge du taux plein 5,225% de rendement
1 306 €/mois
-1 an

16 500 €* soit
Âge du 5,5% de rendement
1 375 €/mois
Âge du taux plein

taux plein €

16 500 €* x 105%
Âge du taux plein 5,775% de rendement
+ 1 an 1 444 €/mois €€

6,05% de rendement
16 500 €* x 110%
Âge du taux plein
+ 2 ans 1 513 €/mois €€€

SYSTÈME Les assurés qui partent avant l’âge du taux plein subissent une double pénalisation :
ACTUEL d’une part, le calcul de la retraite est proratisé car la carrière est incomplète par
rapport à la durée d’assurance requise, d’autre part ils subissent une décote de 5%
du montant de la retraite pour chaque année les séparant de l’âge du taux plein.

Exemple : un assuré de la génération 1963 qui a commencé sa carrière à 22 ans et qui doit valider une durée d’assurance de 42
ans, devra partir à 64 ans pour bénéficier du taux plein dans le système actuel. S’il part à 62 ans, il sera doublement pénalisé, par
la proratisation (40/42 soit -4,7%) et par la décote (-10%), et sa retraite sera fortement réduite (-15%).

SYSTÈME Les assurés verront leur rendement ajusté de 5% par année d’écart à l’âge
UNIVERSEL du taux plein, sans subir de règle de proratisation par rapport à une durée
d’assurance requise car celle-ci ne constitue plus un critère pour le calcul
*Bruts
de la retraite dans le système universel en points.

Exemple : un assuré, dont l’âge du taux plein est fixé à 64 ans, verra sa retraite diminuée de 10% s’il décide de partir à 62 ans
(et non plus de 15% dans l’exemple ci-dessus).

*Il n’est pas tenu compte du nombre de points en plus ou en moins dont bénéficierait Paolo dans les hypothèses de départ après ou avant l’âge du taux plein de sa génération

49
Une transition entre l’emploi
et la retraite facilitée
Le système universel a vocation à faci- La question de la mise en place de disposi-
liter les transitions de l’emploi vers la tifs efficaces de transition entre l’activité et
retraite pour les seniors, en assouplis- la retraite est très largement conditionnée
sant et en rendant plus attractives le cumul par les modes d’organisation du travail. De
entre une retraite et des revenus d’activité. ce point de vue, elle pourrait être renvoyée
préalablement à la négociation collective
Les dispositifs actuels sont globale- des partenaires sociaux.
ment peu connus et ont une efficacité
limitée  : la retraite progressive est très Cumul emploi-retraite : la possibilité de
peu utilisée et n’est ouverte qu’aux salariés reprendre une activité sans plafond ni
et travailleurs indépendants. Par ailleurs, limite après sa retraite au taux plein et
le cumul emploi-retraite n’a pas connu un d’acquérir de nouveaux droits.
développement important, notamment
car il ne permet pas aux assurés partis Enfin, pour les personnes déjà retraitées,
à la retraite et qui continuent de travailler il est prévu dans le système universel de
de se constituer de nouveaux droits. Ces rendre désormais possible la reprise
dispositifs s’avèrent en outre souvent très d’une activité, sans plafond ni limite
complexes dans leur application. à compter de l’âge du taux plein. Ces
personnes se constitueront désormais
Un élargissement de la retraite pro- de nouveaux droits à retraite sur la
gressive à tous les assurés. base de cette activité.
Il sera ainsi possible de reprendre une
La retraite progressive sera maintenue et activité, même ponctuelle, et d’améliorer
sera ouverte à l’ensemble des assurés. le montant de sa retraite.
Elle permettra de réduire son activité et
de compenser la perte de revenu par la
liquidation d’une partie de sa retraite tout
en continuant de travailler et de se consti-
tuer des droits à retraite.

50
Les citoyens pointent la difficulté pour les seniors de rester dans l’em-
ploi. Les premières actions selon eux viseraient à protéger davantage
les seniors en emploi (par exemple avec une interdiction de licencier
après 55 ans) et à adapter les conditions de travail et le recours au
temps partiel ou à la retraite progressive. Une autre voie serait de
créer des incitations financières à l’emploi des seniors pour les en-
treprises. Les participants de l’atelier d’Angoulême ont évoqué l’amé-
DISPOSITIF DE nagement des postes « pour que les salariés restent plus longtemps
CONSULTATION
CITOYENNE
au travail et vivent mieux leur fin de carrière à la fois physiquement et
psychologiquement ».
La majorité des participants a considéré que le cumul emploi-retraite
devait pouvoir ouvrir de nouveaux droits à la retraite, tout en alertant
sur la portée du dispositif qui pourrait in fine creuser les inégalités
entre ceux qui ne peuvent plus travailler et pour qui la retraite est
une nécessité, et ceux qui sont suffisamment en bonne santé pour
continuer à travailler.
© Copyright : Capture d’écran - vidéo Dicom

Atelier participatif
d’Angoulême,
17 octobre 2018
« Emploi des séniors :
protéger davantage
les séniors en emploi,
adapter leurs
conditions de travail
et faciliter le recours
au temps partiel »

51
La transition emploi-retraite des séniors
Le système universel a vocation à les possibilités de cumul entre une retraite
faciliter les transitions de l’emploi et des revenus d’activité.
vers la retraite pour les seniors,
en assouplissant et en rendant plus attractif

Qu’est-ce que cela va changer ?

Cumul emploi-retraite plafonné,


sauf si le taux plein est atteint

Michel
SYSTÈME Reprise
Activité temps plein Retraite
ACTUEL d'une activité

Michel peut continuer à travailler mais s’il a liquidé sa retraite


sans atteindre le taux plein, son cumul est plafonné.
En continuant de travailler, il ne va pas augmenter ses droits.

Cumul emploi-retraite sans plafond,


avec acquisition de nouveaux
droits si l'âge du taux plein est atteint
Michel
SYSTÈME Activité temps plein
Temps plein
possible Retraite
UNIVERSEL

Michel peut continuer à travailler après son départ

+€
en retraite sans plafond. Il pourra se constituer des droits à €

retraite supplémentaires s'il part après l'âge du taux plein.

SYSTÈME La retraite progressive est très peu utilisée du fait de conditions restrictives
ACTUEL d’accès : obligation du temps partiel ou de réduction de l’activité

SYSTÈME La création d’un nouveau mécanisme de retraite partielle


UNIVERSEL avantageuse permettra de se constituer des droits à retraite.
FOCUS

Améliorer la situation des seniors sur le marché du travail


La situation actuelle des seniors sur le marché du travail n’est pas entièrement satisfaisante.
La mise en place du système universel de retraite permettra des avancées pour accompagner les
fins de carrières. Mais nous devrons collectivement changer notre regard sur les seniors et anticiper
le vieillissement au travail.
Un allongement de l’activité sera tributaire de la satisfaction professionnelle qui, avec l’adaptation des
conditions de travail, devront plus qu’aujourd’hui devenir des préoccupations centrales au sein des
organisations. Le moindre accès à la formation professionnelle dès 45 ans, la plus faible probabilité de
retrouver un emploi après 50 ans, démontrent également la persistance de préjugés attachés à l’âge.
Le Premier ministre a annoncé un plan pour améliorer les conditions et le niveau d’emploi des seniors
le 12 juin 2019. Mieux mobiliser la force de travail expérimentée que constituent les seniors sera
un enjeu stratégique pour l’équilibre du système de retraite et pour assurer des niveaux de pension
adéquats aux futurs retraités.

52
Un système qui
récompense le travail

Un minimum de retraite fixé à 85%


du SMIC net pour une carrière complète

 n dispositif harmonisé garantira


U Une indexation du montant du mini-
un niveau de retraite minimum aux mum de retraite sur l’évolution du SMIC
assurés ayant eu de faibles revenus pour garantir réellement l’objectif au fil
pendant leur carrière des générations

Le système universel intégrera un disposi- Par ailleurs, dans le cadre du système


tif unique de minimum de retraite ouvert à universel, le montant de ce minimum
tous les assurés. Il leur garantira un niveau de retraite devra être garanti au fil des
de retraite égal à 85% du SMIC net pour générations par une indexation sur
la réalisation d’une carrière complète, l’évolution du SMIC, et non plus comme
même effectuée à revenus modestes. Il aujourd’hui sur l’inflation. Cela permet-
profitera aux personnes ayant connu des tra de garantir dans la durée le principe
périodes d’activité à temps partiel, situation d’une retraite minimale à 85% du SMIC au
qui touche particulièrement les femmes, moment du départ en retraite.
ainsi que ceux ayant régulièrement travaillé
sous le SMIC annuel, comme les salariés Des règles de calcul plus justes pour
en situation de précarité (contrats courts, la validation d’une carrière complète
intérimaires), les artisans-commerçants ou permettant l’obtention du minimum de
les agriculteurs. retraite
Pour les exploitants agricoles,
le minimum de retraite Le nouveau système tiendra ainsi Le bénéfice du minimum retraite devra
augmentera de 75% du SMIC la promesse qui a été faite lors de toujours correspondre à la réalisation
net aujourd’hui, à 85% dans le la loi de 2003 et qui n’a pas été d’une carrière complète. Pour remplir
système universel de retraite. suivie d’effets. Ce niveau est bien cette condition, il est proposé, comme
supérieur aux dispositifs actuel- aujourd’hui, que le fait d’avoir acquis des
lement prévus au régime général droits sur une assiette correspondant à
de base (minimum contributif) ou pour les 600 SMIC horaire permette de valider
exploitants agricoles (75% du SMIC net une année civile. Toutefois, si les activi-
agricole pour les chefs d’exploitations). Ce tés réalisées ne permettent pas d’atteindre
nouveau minimum de retraite bénéficiera ce niveau, une partie de la durée, fixée en
aux flux de nouveaux assurés partant en mois, sera tout de même validée à due pro-
retraite à compter du 1er janvier 2025. portion, ce qui constitue une règle de calcul
plus juste et plus avantageuse que la vali-
En transition, une retraite de 1 000€ dation de trimestres prévue actuellement.
pour les assurés ayant effectué une
carrière complète. Conformément aux Pour les travailleurs indépendants, l’as-
annonces du Président de la République, siette minimale de cotisations sera définie
les minimas de retraite seront relevés de à ce niveau afin que les assurés, même
façon à garantir 1 000€ nets par mois pour à faibles revenus, puissent acquérir les
les assurés ayant effectué une carrière droits nécessaires à la validation d’une
complète. Ces minimas pourront être carrière complète pour le bénéfice du
remontés pour atteindre la cible des 85% minimum de retraite. Pour les micro-en-
du SMIC net au moment du passage au trepreneurs dont le régime simplifié les
système universel en 2025. conduit à cotiser de façon strictement pro-
53
portionnelle à leur chiffre d’affaires, une Le bénéfice du minimum de retraite sera
option pour le paiement d’une cotisation accordé à partir de l’âge du taux plein de sa
minimale sera proposée pour renforcer génération. Les assurés n’auront donc
leur couverture retraite. plus besoin d’atteindre l’âge d’annula-
tion de la décote (67 ans aujourd’hui)
Le bénéfice du minimum de retraite à pour bénéficier de cette solidarité, ce qui
l’âge du taux plein, sans besoin d’at- est aujourd’hui la situation de nombreux
tendre l’actuel âge d’annulation de la assurés, notamment d’une part importante
décote (67 ans) des femmes qui ont durablement travaillé à
La cible du minimum de retraite à 85% temps partiel. À cet égard, le bénéfice du
du SMIC sera atteinte pour la réalisation minimum de retraite à l’âge du taux plein
d’une carrière complète correspondant à de la génération permettra d’éviter à de
la durée actuellement nécessaire au béné- nombreux assurés aux revenus modestes
fice du taux plein : cette durée, qui atteint de devoir partir trop tardivement.
43 années d’assurance pour la génération
1973, pourra être prolongée pour les
générations les plus jeunes au regard des
évolutions à venir de l’espérance de vie.
Si la carrière complète n’est pas atteinte,
le montant de la garantie sera proratisé.

Sur la plateforme de participation citoyenne, la proposition de main-


tenir un dispositif de retraite « plancher », supérieur au minimum
vieillesse emporte l’adhésion des participants à 92%. Les citoyens
s’accordent également pour « mettre en place un dispositif permet-
tant d’augmenter les écarts des montants de retraite entre le mini-
mum vieillesse » (atelier d’Arras). Une vigilance est appelée sur les
sources de financement d’un tel dispositif. Les participants de l’atelier
DISPOSITIF DE proposent ainsi de « mettre en place un processus qui définit ce qui
CONSULTATION
CITOYENNE
relève de la responsabilité nationale (les impôts), de ce qui relève du
système des retraites au niveau des solidarités ».
© Copyright : Capture d’écran - vidéo Dicom

Atelier participatif
d’Arras,
20 septembre 2018 :
Une demande forte
de maintien du
dispositif de retraites
« plancher »,
supérieur au
minimum vieillesse

54
Des départs anticipés maintenus pour les
assurés ayant réalisé une carrière longue

Il est proposé que le départ anticipé pour qu’un assuré partant la même année à
les assurés ayant réalisé des carrières 65 ans.
longues soit maintenu dans le système
universel  : il permettra aux assurés Un âge de départ anticipé pour les tra-
ayant commencé tôt leur activité (avant vailleurs en situation de handicap.
l’âge de 20 ans) et ayant effectué une
carrière longue un départ en retraite Le dispositif de carrières longues spé-
dès 60 ans. Les critères pour le béné- cifiquement applicable aux travailleurs
fice de ce dispositif seront inchangés. handicapés sera amélioré : l’âge de départ
Les règles de calcul de la durée pour les en retraite anticipée sera fixé entre 55 et 59
périodes postérieures à l’entrée ans en fonction de la durée d’activité accom-
en vigueur du système universel plie en situation de handicap, sur la base
25% des assurés bénéficient
actuellement du dispositif seront calées sur celles du mini- d’un taux d’incapacité de 50%. Les condi-
de carrière longue. Le système mum de retraite. tions d’accès au dispositif seront simplifiées,
universel leur garantira la puisqu’il sera uniquement tenu compte de la
possibilité d’un départ à 60 ans. Par ailleurs, afin que les assurés durée cotisée en situation de handicap, et
concernés par ce dispositif ne non plus d’une double condition de durée
soient pas pénalisés par l’antici- cotisée et de durée validée.
pation de leur départ en retraite, celle-ci
sera calculée dans les mêmes condi- Enfin, afin de compenser les incidences
tions que celles s’appliquant aux du handicap sur l’activité des assurés
assurés partant la même année mais concernés, des points supplémentaires
à un âge de départ augmenté de 4 seront attribués lors du départ en retraite,
années. Un assuré qui part par exemple sous la forme d’une majoration de retraite
à 61 ans au titre d’une carrière longue calculée selon la durée de travail en situa-
aura ainsi la même valeur de service tion de handicap.

Une meilleure sécurisation de


la transition des études vers la vie active
Le système de retraite apparaît aujourd’hui Face à ce constat, le système universel
insuffisamment adapté à la réalité des débuts pourra sécuriser davantage les périodes
de carrière pour les plus jeunes générations. de transition des études vers l’emploi
Elles voient leur durée d’études se prolonger en valorisant le début de carrière des
et les difficultés d’insertion sur le marché du jeunes actifs, de façon à leur garantir des
travail se maintenir, avec des enjeux majeurs droits à retraite à un niveau décent dès le
en termes de précarité des formes d’activi- début de leur parcours professionnel. Cette
tés en début de vie active. En conséquence, question sera examinée dans le cadre
la carrière commence aujourd’hui vers l’âge de la concertation.
de 22 ans en moyenne. Le système actuel
valorisant les carrières continues, la diffi-
culté d’entrer sur le marché du travail peut
être pénalisante au moment de leur retraite.

55
FOCUS

Créer les conditions de la confiance des jeunes générations en renforçant


l’information sur les principes de la protection sociale et le système de retraite
Plus que les autres groupes d’âge, les jeunes déclarent ne pas être satisfaits du système actuel de
retraite et être mal informés de son fonctionnement. L’attachement au principe de la répartition est
exprimé par une large majorité des citoyens, sauf parmi les plus jeunes, qui expriment une certaine
inquiétude envers ce mécanisme de financement.
Le constat est partagé, notamment par les représentants du monde de la jeunesse, d’une absence
de connaissance des droits et des services liés à la protection sociale, comme des principes qui
les soutiennent. Pourtant, elle est une condition de la confiance dans le pacte intergénérationnel au
fondement de notre système de retraite.
La journée défense et citoyenneté, le parcours citoyen et l’enseignement moral et civique prévoient la
possibilité de mettre en contact les jeunes, en particulier les lycéens, avec les enjeux de la protection
sociale. Il sera utile de généraliser cette information, en la portant auprès de l’ensemble des jeunes,
de l’enfance à l’entrée dans l’âge adulte, là où ils se trouvent : dans le système éducatif, aux niveaux
primaire, secondaire et supérieur, dans les centres de formation d’apprentis, les missions locales,
les parcours d’insertion et de formation et lors des périodes d’engagement.

56
57
04
La reconnaissance
de la pénibilité
et des spécificités
de certains métiers

< 62 ans
Maintien des départs anticipés
pour les fonctions dangereuses
et régaliennes

C2P
Généralisation du compte
professionnel de prévention
et de la retraite

Fin des départs anticipés


des régimes spéciaux
Des règles communes aux secteurs public et privé
pour la prise en compte de la pénibilité 60
La généralisation du compte professionnel de prévention (C2P) 60
La retraite pour incapacité permanente ouverte aux fonctionnaires
et aux régimes spéciaux 61

L’extinction progressive des départs anticipés des régimes


spéciaux et de la fonction publique 62
Aujourd’hui, à métier identique, des droits à retraite différents 62
Des périodes de transition pour l’extinction des départs anticipés 62
La prise en compte des spécificités des métiers des marins 63

Des départs anticipés pour les fonctions dangereuses


exercées dans le cadre de missions régaliennes 64
Les fonctionnaires exerçant des fonctions dangereuses dans
le cadre de missions de maintien de l’ordre et de sécurité publique 64
Les militaires 64
Des règles communes
aux secteurs public et privé
pour la prise en compte
de la pénibilité

La généralisation du compte
professionnel de prévention (C2P)
Les conditions de reconnaissance et de ● passer à temps partiel sans perte de salaire,
prise en compte de la pénibilité dans les ● partir jusqu’à 2 ans plus tôt à la retraite.
départs à la retraite varient aujourd’hui Les règles d’utilisation des droits à retraite
fortement selon les régimes de retraites. La seront adaptées dans le cadre du système
mise en place du système universel et l’ob- universel.
jectif d’équité qui est poursuivi impliquent que
l’ensemble des dispositifs visant à tenir Le C2P étendu aux fonctionnaires et
compte de la pénibilité soient harmoni- régimes spéciaux
sés : pour un même métier, qu’il soit exercé Aujourd’hui, le C2P n’est pas ouvert à
dans le secteur public ou dans le secteur tous : les fonctionnaires et les salariés des
privé, les mêmes droits devront être accordés. régimes spéciaux n’en bénéficient pas car
ils disposent pour certains métiers de condi-
Les droits à retraite liés au C2P mainte- tions de départ spécifiques. Afin d’ouvrir à
nus dans le système universel. l’ensemble des assurés les mêmes droits
Les salariés du secteur privé et les salariés en matière de formation, de temps partiel
agricoles bénéficient aujourd’hui d’un compte et de retraite, le compte professionnel de
professionnel de prévention (C2P) qui per- prévention sera désormais ouvert aux fonc-
met de mesurer leur exposition à un risque tionnaires et à tous les salariés des régimes
professionnel pouvant laisser des traces spéciaux, notamment à ceux qui bénéficient
durables, identifiables et irréversibles sur la aujourd’hui d’âges de départ en retraite anti-
santé. Sont ainsi pris en compte le travail de cipés. Les mêmes conditions de travail
nuit, le travail en équipes successives alter- donneront ainsi lieu à une même pré-
nantes, le travail répétitif caractérisé par la vention et aux mêmes droits à un départ
répétition d’un même geste à une fréquence anticipé en fonction de l’exposition.
élevée, les activités en milieu hyperbare, le
travail dans des températures extrêmes et le Afin de prendre en compte les spécificités
travail dans le bruit. de l’organisation du travail dans ces
secteurs, une concertation sera ouverte
L’exposition donnera toujours lieu à l’octroi sur l’aménagement du C2P en matière
de points « pénibilité » distincts des points de seuil d’exposition aux facteurs de
«  retraite  », à raison de 4 points par an risque tels que le travail de nuit. Ces
pour une exposition à l’un de ces risques, modifications s’appliqueront à tous,
de 8 points en cas d’exposition à plusieurs salariés comme fonctionnaires.
risques et dans la limite de 100 points. Ils
pourront être utilisés selon une ou plusieurs
modalités :
●p  artir en formation pour accéder à des
postes moins ou pas exposés à la péni-
bilité (20 points sont réservés à cette
utilisation),
60
Pénibilité : une demande de reconnaissance, d’harmonisation
et d’anticipation
Les citoyens appellent le futur système de retraite à « reconnaître
la pénibilité qui altère l’espérance de vie à la retraite », ce qui im-
plique notamment de bâtir une « définition partagée et acceptée
par tous de ce qu’est la pénibilité ». Sur la plateforme, une harmo-
nisation privé - public est jugée nécessaire.
DISPOSITIF DE
CONSULTATION
CITOYENNE Pour les internautes et les participants aux ateliers, la prise en
compte de la pénibilité doit permettre un départ anticipé à la re-
traite. À Toulon, l’exercice « de la profession pénible » serait inscrit
dans un « compte personnel de pénibilité ». Pour les participants
de l’atelier d’Arras, « le salarié doit se voir proposer des solutions
de reclassement automatique, dès lors que l’âge de la retraite de-
vient uniforme ». Est également évoquée l’importance de « (…) fa-
voriser la reconversion dans l’emploi ».

© Copyright : Ministères sociaux/ DICOM / Nicolo


Revelli-Beaumont / SIPA
Atelier prospectif
citoyen, 31 mai 2018
sur la prise en
compte de la
pénibilité du travail

La retraite pour incapacité permanente


ouverte aux fonctionnaires
et aux régimes spéciaux
La retraite pour incapacité permanente, qui Elle concerna les personnes souffrant
ne concerne aujourd’hui que les régimes d’une lésion liée à un accident du travail
des salariés du privé et les régimes ou à une maladie professionnelle ayant
agricoles (salariés et non-salariés), sera entraîné :
ouverte aux fonctionnaires et salariés des
régimes spéciaux. ● une incapacité d’au moins 10% avec
17 ans d’exposition.
Elle permettra aux assurés de partir à ● une incapacité d’au moins 20%.
la retraite dès 60 ans en bénéficiant du
taux de rendement de l’âge du taux plein.
61
L’extinction progressive des
départs anticipés des régimes
spéciaux et de la fonction
publique

Aujourd’hui, à métier identique,


des droits à retraite différents
Certains métiers peuvent être exercés (exemples : technicien de maintenance
avec différents statuts professionnels : hautement qualifié, conducteur de bus,
salarié, fonctionnaire, salarié relevant d’un conducteur de train, etc.).
régime spécial. Bien que ces métiers soient
identiques, ils ne donnent pas toujours les Dans le système universel, l’ensemble
mêmes droits en termes d’âge d’ouverture des droits à un départ anticipé
des droits à une retraite. au titre de la pénibilité devra
être harmonisé. Dès lors qu’il Dans le système universel
Dans la fonction publique, il existe par n’existe pas de justification objec- fondé sur l’équité, il sera mis
exemple des emplois classés en « catégorie tive à ce que des droits différents fin aux départs anticipés des
active » qui permettent de partir à la retraite soient appliqués pour un même régimes spéciaux et de la
fonction publique.
à compter de 52 ou 57 ans. C’est le cas métier au seul motif que les sta-
dans la fonction publique hospitalière où les tuts professionnels sont différents,
aides-soignantes et les agents de services l’équité exige qu’ils soient mis fin
hospitaliers qualifiés peuvent partir à 57 aux droits spécifiques des régimes spé-
ans ou encore dans la fonction publique ciaux et de la fonction publique.
territoriale où certains fonctionnaires des
services techniques comme par exemple Pour l’avenir, les dérogations des
les égoutiers, peuvent également partir à régimes spéciaux et de la fonction
52 ans ou 57 ans. publique seront donc supprimées et
les salariés de ces régimes se verront
De même, dans des entreprises dont les appliquer les mêmes règles que l’en-
salariés relèvent de régimes spéciaux de semble des autres salariés. Ces départs
retraite, certains emplois permettent un anticipés seront mis en extinction progres-
départ en retraite significativement plus tôt sivement. C’est dans le cadre du C2P et
que s’il avait été exercé dans une entreprise de la retraite pour incapacité permanente
dont les salariés relèvent du régime général que la pénibilité sera prise en charge.

Des périodes de transition pour


l’extinction des départs anticipés
Afin de garantir la situation des fonction- Conserveraient ainsi leur âge d’ouver-
naires et salariés des régimes spéciaux ture des droits tous les fonctionnaires
qui ont passé plusieurs années dans des et salariés relevant de régimes spé-
emplois ouvrant droit à ces départs antici- ciaux ayant validé au 31 décembre 2024
pés, des dispositions transitoires seront une durée de service de 17 ou 27 ans
mises en place. suivant le cas.
62
Pour ceux qui n’auront pas atteint cette Pour les fonctionnaires et salariés dont
durée minimum, l’âge d’ouverture des droits l’âge d’ouverture des droits est de 52 ans,
sera progressivement relevé de 4 mois par ce relèvement concernera les générations
génération. nées de 1973 à 2002. La première généra-
tion dont l’âge minimal de départ sera l’âge
Pour les fonctionnaires et salariés dont l’âge de 62 ans sera par conséquent la généra-
d’ouverture des droits est de 57 ans, ce relè- tion née en 2002.
vement concernera les générations nées de
1968 à 1982. La première génération dont
l’âge minimal de départ sera fixé à 62 ans
sera celle née en 1982.

Modalités de relèvement des âges pour les départs anticipés


mis en extinction (exemple pour un âge dérogatoire à 57 ans)

Dans le système universel de retraite, Âge d’ouverture des droits


pour les assurés nés en est désormais de :

1968 57 ans et 4 mois*


1969 57 ans et 8 mois
1970 58 ans
1971 58 ans et 4 mois
1972 58 ans et 8 mois
1973 59 ans
Transition progressive pour garantir
1974 59 ans et 4 mois la situation des personnes
1975 59 ans et 8 mois les plus proches de la retraite

1976 60 ans
1977 60 ans et 4 mois
1978 60 ans et 8 mois
1979 61 ans
1980 61 ans et 4 mois
1981 61 ans et 8 mois
1982 62 ans
* 2025, année d’entrée en vigueur du système universel

La prise en compte des spécificités


des métiers des marins

Compte tenu des spécificités qui carac- permettant d’anticiper l’âge de départ sera
térisent incontestablement l’exercice des élaboré, en retenant un critère objectif tel
métiers des marins, un nouveau dispositif que la durée passée en mer.

63
Des départs anticipés pour les
fonctions dangereuses exercées
dans le cadre de missions régaliennes
Les fonctionnaires exerçant
des fonctions dangereuses dans
le cadre de missions de maintien
de l’ordre et de sécurité publique

Des spécificités pourront être conservées contrôle de la navigation aérienne pourront


pour les fonctionnaires qui exercent des ainsi partir à compter de 52 ans à la retraite.
missions régaliennes de maintien de l’ordre
et de sécurité publique. Ces fonctionnaires ● Les sapeurs-pompiers professionnels, les
bénéficient d’ores et déjà d’âges d’ouverture douaniers et les policiers municipaux pour-
des droits inférieurs à 62 ans. Pour l’exer- ront quant à eux partir à compter de 57 ans.
cice de ces missions, qui se caractérisent
par leur dangerosité et par des contraintes Tout comme pour les autres assurés, un
importantes, l’État doit en effet disposer de âge du taux plein sera fixé. Il correspondra
fonctionnaires en pleine possession de leurs à l’âge moyen de départ constaté pour ces
capacités physiques et par conséquent rela- catégories de fonctionnaires et évoluera dans
tivement jeunes. les mêmes conditions que l’âge du taux plein
des autres assurés.
Des droits à départ anticipés maintenus,
des conditions de départ aménagées Ces professions vont bénéficier de l’élargisse-
Pour les fonctionnaires ayant des missions ment de l’assiette de cotisations à l’ensemble
régaliennes, et sous réserve d’avoir effecti- des primes et bénéficieront à ce titre d’une
vement occupé des fonctions dangereuses amélioration de leur pension. Elles bénéfi-
pendant une période minimale qui pourrait cient actuellement de bonifications, dont la
être de 27 ans pour tous, les droits à un définition remonte au XIXème siècle, qui sont
départ anticipé seront ouverts comme appelées à disparaître dans un système en
c’est le cas aujourd’hui aux personnes points. Des travaux devront être engagés
suivantes : afin de définir un mécanisme de cotisation
supplémentaire de l’employeur s’y substituant
● Les policiers, les surveillants de l’adminis- et permettant de maintenir des niveaux de
tration pénitentiaire et les ingénieurs du retraite comparables aux pensions actuelles.

Les militaires
Le maintien de forces armées opération- reconversion professionnelle des militaires
nelles comporte un impératif de jeunesse des avec une absence de restrictions au cumul
effectifs militaires. Les retraites des militaires d’une activité professionnelle et du versement
ont par conséquent aujourd’hui des règles d’une pension de retraite de militaire.
spécifiques qui ouvrent des droits à un départ
précoce à la retraite, permettant ainsi un Le système universel maintiendra ces par-
renouvellement permanent des effectifs. Ces ticularités objectivement justifiées par les
retraites précoces garantissent également la missions assignées aux militaires.
64
La retraite à jouissance immédiate sera Pour les militaires dont la limite d’âge est
maintenue dans les conditions actuelles supérieure à 62 ans, les règles de droit
commun s’appliqueront. L’âge du taux plein
Pour les militaires du rang et les sous-of- sera par conséquent celui de l’ensemble
ficiers, le droit à un départ à la retraite des assurés.
continuera d’être ouvert à compter de
17 années de service. Il permettra une L’attribution de points pour des mis-
liquidation immédiate de la retraite. Pour sions particulières
les départs intervenant avant d’avoir atteint L’engagement des militaires les conduit à
19,5 années de service, une décote sera accomplir, au nom de la Nation, des mis-
appliquée à l’instar du système actuel. sions particulières durant lesquelles leur
vie peut être mise en danger. À ce titre, ils
Pour les officiers, le droit à une retraite bénéficieront de points spécifiques dans
immédiate sera maintenu dans les des situations qui seront définies en étroite
conditions actuelles de durée de service. concertation avec le ministère des Armées.
Tout comme pour les fonctionnaires occu-
Concernant les officiers dont la limite d’âge pant des fonctions régaliennes, un objectif
est inférieure à 57 ans, une décote sera de maintien des niveaux globaux actuels
appliquée pour tous les départs intervenant de retraite sera poursuivi avec, le cas
avant 29,5 années de service. Pour ceux échéant, un mécanisme de surcotisation
dont la limite d’âge est comprise entre 57 de l’employeur.
et 62 ans. Il sera fixé un âge du taux plein
correspondant à l’âge moyen de départ
constaté pour ces catégories de militaires.

Concilier équité et prise en compte des spécificités de certaines


populations
De façon globale, les participants se montrent attachés à la justice
et l’équité, deux marqueurs essentiels d’un système universel. La
nécessité de supprimer le lien entre une profession et un système
de retraite fait consensus. Toutefois, les participants souhaitent que
la pénibilité et la dangerosité de certains métiers soient intégrées
DISPOSITIF DE
CONSULTATION
au système universel de retraite. À Dijon comme à Strasbourg,
CITOYENNE des participants ont mentionné la nécessaire prise en compte des
« particularités de certaines populations », comme les militaires.
© Copyright : Capture d’écran - vidéo Dicom

Atelier participatif
de Strasbourg,
2 octobre 2018 :
« Comment conforter
la retraite dans notre
système de retraite ? »

65
Conditions de départ à la retraite : des règles communes
pour tous
Pour les participants de la plateforme en ligne, des ateliers et de
l’avis citoyen, un système avec des règles communes à tous serait
à même d’apporter l’équité et la solidarité auxquelles ils aspirent.
Cette attente implique que tous les régimes doivent être effecti-
vement concernés par le nouveau système de retraites - régimes
DISPOSITIF DE
CONSULTATION
spéciaux et régimes des parlementaires compris. Un consensus
CITOYENNE se dégage des différentes contributions : à métier égal, les condi-
tions de départ à la retraite doivent être les mêmes.

© Copyright : Capture d’écran - vidéo Dicom


Bilan des démarches
de participation,
13 décembre 2018

Les évolutions des catégories actives


dans le système universel de retraite

Les catégories actives et les départs


Les catégories actives correspondant
anticipés dans les régimes spéciaux
à des fonctions spécifiques aux
pour lesquels il existe des fonctions
administrations publiques
comparables dans le secteur privé

Fonction publique hospitalière,


Police nationale, administration
ouvriers de l’État, agents techniques
pénitentiaire, douanes, Ingénieurs du
des collectivités, RATP, SNCF, IEG,
contrôle de la navigation aérienne,
Opéra de Paris, Comédie Française,
sapeurs-pompiers, police municipale
Banque de France
20% des effectifs
80% des effectifs

Maintien d’un droit à départ anticipé


Fermeture des dispositifs catégories
Resserrement des conditions
actives
d’ouverture aux fonctions exposées
Ouverture du C2P
Exclusion du C2P

66
67
05
Des droits familiaux
renforcés et
harmonisés pour
plus de solidarité

5%
pour chaque
enfant

70%
des retraites du couple
maintenues par la réversion

+
de droits pour
les aidants
Une majoration de la retraite dès le 1er enfant 70
Mieux prendre en compte les préjudices de carrière pour plus d’équité
entre femmes et hommes 70
Une majoration de 5% dès le 1 enfant
er
71
Une redistribution vers les femmes 71
Attribuer des points pendant les interruptions d’activité liées aux enfants 74

Des pensions de réversion harmonisées


avec des règles communes à tous 75
Les retraités actuels ne sont pas concernés 75
Mettre fin aux inégalités actuelles avec un dispositif unique 75
Garantir le niveau de vie du conjoint survivant 75

Proches aidants : attribuer des points de retraite au titre


des périodes d’accompagnement 78
Une majoration de la retraite
dès le 1er enfant

Mieux prendre en compte


les préjudices de carrière pour plus
d’équité entre femmes et hommes
Pour le Haut-Commissaire, le système Cette mesure sera une avancée
universel permettra de majorer les points majeure pour les femmes, péna-
de retraite dès le premier enfant, avec la lisées à la fois par un salaire Des droits mieux adaptés aux
liberté pour les parents de se partager cet moyen inférieur et une carrière nouvelles réalités familiales.
avantage en fonction de l’impact sur leurs plus souvent hachée du fait de la
carrières respectives. prise en charge des enfants.

FOCUS

Réduire les écarts de retraite entre les femmes et les hommes


Les différences de retraite entre femmes et hommes sont substantielles et stagnent depuis plusieurs
années. Ainsi, chez les retraités qui partent actuellement en retraite, les retraites personnelles des
femmes sont encore inférieures de 38% à celles des hommes.
Ces inégalités de retraite sont d’abord le reflet des inégalités professionnelles entre les femmes et
les hommes, également celui de la différence d’impact de l’éducation d’un enfant sur les carrières
des pères et des mères. Le système actuel ne fait pas que refléter ces inégalités, il les amplifie.
Le système universel conduira à réduire les impacts de ces inégalités et favorisera l’acquisition de
droits propres par les femmes au travers de plusieurs mécanismes. Grâce à l’amélioration des droits
associés aux premier et deuxième enfant et la possibilité pour les couples d’attribuer l’ensemble de
ces droits à la mère ; également, avec la revalorisation du dispositif de minimum de retraite, porté à
85% du SMIC net, dont les femmes sont les premières bénéficiaires. Le système valorisera chaque
période travaillée et sera plus favorable aux carrières heurtées ou durablement effectuées à temps
partiel ; des situations qui concernent davantage les femmes. Il conduira à une amélioration des plus
petites retraites. Enfin, le passage d’un système fondé sur une durée de référence, à un système
reposant sur un âge du taux plein collectif, permettra aux femmes dont les carrières sont incomplètes
de prendre leur retraite plus tôt. Elles ne seront plus contraintes, comme 19% d’entre elles, d’attendre
67 ans pour partir à la retraite.

70
Une majoration de 5% dès le 1er enfant

Les dispositifs actuels seront remplacés dans Les familles nombreuses ne seront pas pour
le système universel par une majoration autant défavorisées puisque la majoration
de retraite applicable dès le 1er enfant. pourra aller au-delà des droits actuels. Pour
5 enfants, la majoration sera par exemple
Chaque enfant donnera lieu désormais à de 25%. Ce nouveau système permettra en
l’attribution d’une majoration de 5% des conséquence de rééquilibrer des droits qui
points acquis par les assurés au moment du étaient aujourd’hui principalement orientés
départ en retraite. Cette règle transversale vers les familles de 3 enfants.
mettra fin à l’hétérogénéité des droits actuel-
lement accordés entre les régimes. Le système universel permettra de réduire
les inégalités de retraite entre les femmes et
Aux 4 ans de la naissance ou de les hommes. Il ouvrira en effet aux femmes
Le passage à un système l’adoption de l’enfant, les parents la possibilité de bénéficier de l’ensemble
en points est l’occasion pourront choisir celui à qui cette majo- des droits familiaux du couple, notamment
d’ouvrir une réflexion plus ration sera attribuée, ou décider de la quand est fait le choix de favoriser la carrière
large sur un nouveau
partager. Si aucune option n’est effec- professionnelle du père.
pacte conjugal.
tuée par les parents, ces droits seront
automatiquement attribués à la mère. Dans un système à points, les droits fami-
liaux produisent par ailleurs systéma-
Ce dispositif permettra ainsi de revalori- tiquement des droits supplémentaires.
ser les droits accordés aux parents ayant C’est une avancée majeure par rapport au
eu un ou deux enfants. En reconnaissant, système actuel dans lequel les majorations
dès le premier enfant, les effets sur la car- de durée d’assurance ne sont pas toujours
rière, le système universel permettra de utiles pour l’amélioration du montant de la
revaloriser les droits accordés aux foyers retraite, car elles peuvent ne produire aucun
d’un ou deux enfants, peu avantagés dans effet si un nombre de trimestres suffisants
le système actuel, notamment les familles pour bénéficier du taux plein a déjà été
monoparentales. acquis au titre de la carrière.

Une redistribution vers les femmes


Simulation de l’effet redistributif du système universel par sexe

15%
Gains/pertes moyennes et médianes

10%

5%

0%

-5%
Moy Med Moy Med Moy Med
Hommes Femmes Ensemble

Effet par sexe sur la retraite (pour deux générations)

1980 1990
➜ Pour les générations 1980 et 1990, une amélioration de la retraite moyenne et médiane
des femmes par rapport aux hommes

Source : Prisme, CNAV 2019


71
Chapitre E : CC2. Droits familiaux OK

5% de majoration des droits


à la retraite dès le 1er enfant

SYSTÈME Majoration de 10% uniquement pour les parents de 3 enfants et plus.


ACTUEL La majoration est accordée aux 2 parents.

SYSTÈME Majoration des points acquis de 5% par enfant. Le couple


UNIVERSEL a la possibilité de choisir la répartition de la majoration.

Yves Selma
1 500 € /mois 1 300 € /mois
de retraite de retraite
individuelle individuelle

EXEMPLE

POUR 1 ENFANT POUR 2 ENFANTS POUR 3 ENFANTS


5% 5% + 5% 5% + 5% + 5%

Le couple peut décider 3 choix de majoration possibles

2,5% Sans choix Sans choix


1 parent exprimé 7,5%
par 1 parent par exprimé
à 5% parent 5% pour à 15% 15% pour
la mère parent
la mère
ou ou ou ou

+75 € +225 €
+37,5 € +112,5 €
ou et ou et
+32,5 € +65 € +97,5 €
+195 €
+65 € +195 €

5% Sans choix
1 parent par exprimé
à 10% parent 10% pour
la mère
ou ou

+150 €
+75 €
ou et
+65 €
+130 €
+130 €

72
Les droits familiaux ardemment débattus par les citoyens
Sur la plateforme de participation, 60% des internautes partagent
le constat que « l’arrivée d’un enfant dans un foyer ouvre des
droits à la retraite. Ces droits diffèrent selon les régimes et
peuvent conduire à des avantages supérieurs pour les hommes ».
Une partie des internautes soulignent que les femmes demeurent
les plus exposées.
DISPOSITIF DE
CONSULTATION
CITOYENNE Les internautes ont attiré l’attention du Haut-Commissaire sur la
nécessité de considérer globalement la question des inégalités
salariales et de la prise en charge des enfants en ciblant les droits
sur le parent dont la carrière est pénalisée.

Pour deux tiers des participants, l’octroi de points dès le premier


enfant est une mesure jugée « équitable », notamment pour amé-
liorer les « situations monoparentales » (atelier de Lorient). Cela
permet également de lutter contre les inégalités de retraite entre
les femmes et les hommes (atelier de Montreuil).
© Copyright : Capture d’écran - vidéo

Atelier participatif
citoyen, 6 septembre
2018 à Montreuil
« Comment améliorer
la couverture retraite
dans le cadre
des nouvelles formes
Dicom

de travail ? »

73
Attribuer des points pendant les
interruptions d’activité liées aux enfants
Dans le système universel, les parents tion de base de la prestation d’accueil du
qui interrompront ou réduiront leur activité jeune enfant - Paje).
par un passage à temps partiel lors de
l’arrivée d’un enfant pourront acquérir des Des droits, calculés sur la base de 60%
droits à retraite s’ils bénéficient de cer- du SMIC, seront ainsi versés au titre de
taines prestations familiales (prestation la solidarité nationale. Ils seront attribués
partagée d’éducation de l’enfant, alloca- pendant les 3 premières années de l’enfant.

Grâce à ces différents dispositifs, une femme ayant élevé


des enfants pourra avoir une retraite dans le système uni-
versel supérieure à celle qu’elle aurait eue
dans le système de retraite actuel.

74
Des pensions de réversion
harmonisées avec des règles
communes à tous

Les retraités actuels ne sont pas


concernés
Pour garantir la situation des couples d’ores réversion de ces retraités seront calculées
et déjà à la retraite, les droits à réversion pour selon les règles applicables aujourd’hui, quel
toute personne devenant veuve ou veuf d’une que soit le moment où interviendra le décès,
personne déjà retraitée au 31 décembre y compris si celui-ci intervient après 2025.
2024 seront inchangés. Les pensions de

Mettre fin aux inégalités actuelles


avec un dispositif unique
La mise en place du système universel de réversion différents (50%, 54%, 60%),
permettra de créer un nouveau dispositif l’existence de conditions de ressources,
pour l’attribution des pensions de réversion d’âge ou encore de non-remariage selon
qui mettra fin aux inégalités actuelles entre les régimes.
les régimes. Aujourd’hui, les dispositifs
varient en effet fortement avec des taux

Garantir le niveau de vie du conjoint


survivant
Le mécanisme unique créé dans le sys- Le droit à une pension de réversion sera
tème universel s’appuiera sur une logique ouvert à compter de 62 ans et sera réservé,
différente de celle des systèmes actuels. comme aujourd’hui, aux couples mariés, car
Il garantira un niveau de vie constant pour ce droit est directement lié au principe de
la personne veuve. Seule, elle conservera solidarité entre époux.
70 % des droits à retraite dont bénéficie
le couple (soit la somme des deux Les droits des ex-conjoints à une pension
retraites). de réversion seront fermés pour les divorces
qui interviendront après l’entrée en vigueur
Aucune condition de ressources ne sera du système universel. Il appartiendra en
donc imposée. Le montant de la réversion effet aux juges des affaires familiales d’in-
sera calculé par la différence entre le montant tégrer la question des droits à retraite dans
que représentent 70 % des droits du couple et les divorces, en particulier dans le cadre des
la retraite personnelle de la veuve ou du veuf. prestations compensatoires qui pourront être
La personne devenue veuve conservera donc majorées. Pour les divorces intervenus avant
le même niveau de vie qu’avant le décès de l’entrée en vigueur du nouveau système, la
son conjoint. La perte des ressources liée au pension de réversion sera proratisée en
décès et la perte des économies générées fonction de la durée de chaque mariage, si
par la vie en couple seront ainsi compensées les conjoints divorcés ne sont pas remariés
par la pension de réversion. au moment du décès de leur ancien époux.
75
Chapitre E : CC3. Réversion OK
Un droit à la pension de réversion
harmonisé pour tous

Marc Anita
2 000 € /mois 850 € /mois
de retraite de retraite

2850 € /mois pour le couple

Calcul de la pension de réversion d'Anita au décès de Marc*


SYSTÈME UNIVERSEL sur la base de 70% des droits à retraite du couple :

Le nouveau système
va garantir le niveau ( 70% xX 2 850 € ( -- 850 €
de vie du conjoint survivant

1 145 € + 850 € = 1 995 € /mois


de réversion de pension de retraite

SYSTÈME ACTUEL,
un système complexe

Marc Ses pensions de retraite


dépendent de 4 différentes caisses Anita
Calcul de sa pension de réversion

Régime de base
(CNAV) : 1000 € /mois 54% 540 € /mois**

+
+

Complémentaire
(AGIRC-ARRCO) : 250 € /mois 60% 150 € /mois

+
+

Régime complémentaire
(IRCANTEC) : 250 € /mois 50% 125 € /mois

+
+

Régime complémentaire
(CIPAV) : 500 € /mois 60% 300 € /mois
Total de la pension de
réversion : 1 115 € par mois

Ajout de sa pension individuelle de 850 €

Total de la retraite d’Anita :


Total de la retraite de Marc : 2000 € /mois 1 965 € /mois

* à partir de 62 ans

76
Pension de réversion : compenser les inégalités femmes-
hommes ?
Pour certains, la pension de réversion permet de compenser les
inégalités de salaire et de retraite entre les femmes et les hommes.
Pour d’autres, percevoir une prestation financée par tous sur le
seul critère de statut conjugal est jugé contraire au principe d’éga-
lité. Ils estiment qu’il est préférable de mettre en place un fond de
DISPOSITIF DE
CONSULTATION
solidarité pour tous ceux qui ont une retraite trop basse, sans dis-
CITOYENNE tinction de statut conjugal.

Face à l’évolution « des modes de vie et des modèles conjugaux »,


plusieurs participants jugent qu’il faut « ouvrir aux pacsés et union
libre les droits à la réversion, toujours avec condition de ressources
et de patrimoine, sans condition d’âge » (atelier de Lorient).

Pour la majorité des internautes, la pension de réversion doit être


réservée aux conjoints qui vivent seuls et ne se sont pas rema-
riés. Par ailleurs, le divorce étant une rupture de tous les liens
entre les conjoints, le droit à réversion doit être également sup-
primé par le divorce.

Le partage des droits à la retraite à égalité entre femmes et


hommes (« splitting ») pendant toute la durée du mariage est reje-
té par la majorité des participants. Certains considèrent cependant
que les pensions de réversion permettent de réparer les préjudices
de carrière, notamment pour les femmes, et devraient être « une
prestation compensatoire sous forme de points au moment de la
rupture du contrat » (atelier d’Arras).

© Copyright : Capture d’écran - vidéo Dicom

Atelier participatif
citoyen, Lorient,
18 septembre 2019 :
« Comment
harmoniser
et moderniser les
droits conjugaux
et familiaux ? »

77
Proches aidants : attribuer
des points de retraite
au titre des périodes
d’accompagnement

Le système universel renforcera les et peu identifiables par les assurés.


garanties offertes aux personnes En effet, les dispositifs actuels reposent
venant en aide à un proche en situa- sur des périmètres non harmonisés,
tion de perte d’autonomie liée à l’âge tant pour ce qui concerne les conditions
ou au handicap. L’objectif est d’améliorer propres à la personne aidée que celles
la prise en compte de la situation des relatives à la personne aidante. Ceci est
proches aidants dans la constitution de source de complexité et d’incertitude pour
leurs droits à retraite. les aidants.

Conformément à l’engagement du Pré- Ce nouveau dispositif compensera les


sident de la République à l’occasion de la préjudices de carrière liés aux périodes
conférence de presse du 25 avril 2019, un pendant lesquelles le proche aidant
nouveau dispositif unique de garantie de accompagne une personne handicapée,
droits à retraite pour les aidants sera créé. une personne âgée présentant une perte
d’autonomie d’une particulière gravité ou
Il permettra d’acquérir, dans le système un enfant malade. Il prévoira l’attribu-
universel, une garantie de points au tion de points au titre de ces périodes
titre des périodes pendant lesquelles un d’aide. Celles-ci permettront d’apprécier
assuré s’occupe d’une personne handi- les situations diverses que recouvrera
capée (enfant ou adulte), d’une personne le dispositif, puisque les impacts sur la
âgée en situation de perte d’autonomie ou retraite pourront être plus marqués dans
d’une personne malade. certains cas, comme par exemple lors-
qu’un parent devra s’occuper durablement
Ce nouveau dispositif aura vocation à de son enfant en situation de handicap.
améliorer le niveau de compensation et à
rendre plus lisible et plus équitable la prise La prise en compte des droits à retraite
en charge de la situation des aidants au s’articulera avec la réflexion conduite
moment de la retraite, alors qu’aujourd’hui sur l’indemnisation du congé de
les dispositifs existants sont épars, très proche aidant.
hétérogènes selon les régimes de retraite,

Notre système de retraite doit


s’adapter au défi du vieillissement
et de la perte d’autonomie.

78
Pour une meilleure prise en compte de la situation des proches
aidants
Les participants sont unanimes : le soutien aux aidants familiaux
doit intervenir avant la retraite, ce qui pose la question d’un « statut
de l’aidant ». À Dijon, les participants proposent par exemple de
« créer une sixième branche de la sécurité sociale qui permette
de rémunérer l’aidant et d’obtenir des points de retraite ». À Stras-
DISPOSITIF DE
bourg, les participants ont rappelé : « l’aidant (…) permet d’éviter
CONSULTATION
CITOYENNE des dépenses à l’État. Il ne devrait pas être pénalisé pour sa re-
traite. » Il s’agit d’« un vrai sujet de société à prendre en charge
globalement, comme dans d’autres pays européens. Ce n’est pas
qu’un problème de retraite ».

79
06
Renforcer la capacité
des usagers à
anticiper et à choisir
le moment de la
retraite

100%
des démarches en ligne
et un accompagnement
des publics éloignés du 1
numérique compte
unique de
retraite
Un guichet
unique
Apporter simplicité et lisibilité grâce au système universel 82

Développer l’offre de services dématérialisés


et accompagner les publics éloignés du numérique 82

Des services personnalisés tout au long de la carrière 84


Apporter simplicité
et lisibilité grâce au système
universel

Le système universel offrira de nouvelles usagers et professionnels des différentes


possibilités en termes d’accompagnement caisses de retraite a été conduite. Elle a
et de services. La lisibilité et la simplifica- permis d’imaginer des services innovants
tion apportées par ce système devront per- et concrets pour répondre à un double
mettre à chacun de connaître ses droits, objectif : renforcer le droit à l’information et
d’anticiper l’impact de ses changements accompagner les assurés tout au long de
de vie ou de carrière sur sa retraite et de leur carrière.
faire des choix éclairés tout au long de
sa vie professionnelle.

Afin d’imaginer ces nouveaux services,


une démarche de prospective associant

Développer l’offre de services


dématérialisés et accompagner
les publics éloignés du numérique

En 2025, 100% des démarches relatives Un compte unique pour un accès simple
à la retraite seront réalisables en ligne à une information personnalisée et à
des outils de simulation
Dans le système universel de retraite,
chaque assuré disposera d’une informa- Sur ce compte unique, les assurés pourront
tion actualisée, fiable et exhaustive de suivre l’acquisition de leurs points retraite et
l’ensemble de ses droits. Chaque assuré accéder à une information personnalisée
aura accès à un espace personnel selon leur situation professionnelle. Ce
sécurisé, un compte unique personnel compte proposera également des outils
de retraite, créé dès le 1er euro cotisé qui permettront de simuler l’impact sur la
et alimenté par l’ensemble des points, carrière de changements de vie ou d’ac-
quels que soient l’activité professionnelle tivité d’une part et d’estimer le montant de
exercée et le moment où il a été acquis. sa retraite selon l’âge de départ souhaité
Ce compte lui permettra de disposer d’autre part.
en permanence de tous les éléments le
concernant et de réaliser en ligne toutes La création de ce compte ouvrira de nou-
les démarches utiles. L’information retraite velles possibilités : il intégrera un espace
sera accessible, en tout lieu et en toute de stockage sécurisé et un dispositif de
heure, pour tous les assurés. transmission de documents. Il permettra
82
© Copyright : ©SBO/Clandoeil.fr
Atelier prospectif avec
les agents des caisses
à Nantes,
23 avril 2019

à l’usager de vérifier les droits acquis sur et la transparence des droits acquis sont
l’année, d’actualiser sa situation et de com- une composante essentielle de la confiance
pléter son dossier au fil de l’eau. Il incitera des assurés dans le système de retraite.
les utilisateurs à compléter leur situation au Des services adaptés aux populations
fur et à mesure de leurs choix de vie ou de éloignées du numérique et aux dossiers
carrière pour que les simulations et les esti- les plus complexes seront mis en place.
mations soient les plus précises possibles.
Une offre d’information et de service
Des alertes en cas de change- uniquement numérique ne pourra pas
ments importants, de situations répondre aux besoins de certains
Il n’y a pas de confiance exceptionnelles ou d’anomalies usagers. Dans une logique d’information
dans le système sans lisibilité lui permettront de mettre à jour et de conseil continus pour les différents
des droits. régulièrement sa situation et d’être âges et moments de la vie, des alternatives
informé des impacts de ces chan- efficaces seront donc proposées aux assu-
gements en termes de retraite. rés. De façon prioritaire, les rendez-vous
avec des conseillers retraite seront
Cela simplifiera les démarches de proposés aux personnes exposées à la
demande de retraite à la fin de la car- « fracture numérique » (celles qui n’ont pas
rière, la saisie administrative et la com- accès au réseau Internet ou qui ne sont
plétion des pièces justificatives s’avérant pas à l’aise avec les outils informatiques),
plus difficiles à ce moment-là (perte ou aux personnes en difficulté de lecture et à
indisponibilités des pièces). celles ayant des dossiers complexes.

Une meilleure lisibilité des points


acquis, tout au long de la carrière

Au-delà d’une simple information et esti-


mation des droits acquis, il importera que
l’espace personnalisé permette à l’assuré
de comprendre la manière dont les points
sont octroyés. Il pourra distinguer ceux
provenant des cotisations versées grâce
aux revenus d’activité, et ceux attribués
en raison d’une inactivité subie (chômage,
maternité, invalidité, maladie …). La lisibilité
83
Des services personnalisés
tout au long de la carrière

Des points de contact individualisés réorientation professionnelle (par exemple


pour mieux accompagner les assurés lors de l’installation de nouveaux exploitants
agricoles, ou de la création d’une entreprise)
Entretiens individuels ou collectifs, virtuels ou de la perte d’un emploi. De même, un
(tchat, visioconférence), en entreprise, à accent sera mis sur un accompagnement
domicile, dans des points d’accueils du renforcé de certains métiers ou spécificités
système universel de retraite, ou dans des (dispositifs de solidarité, conditions spéci-
maisons de services publics  : les possi- fiques de départ à la retraite, etc.).
bilités de se renseigner sur ses droits à
retraite devront s’incarner dans des dispo- Un accompagnement individualisé pour
sitifs adaptés aux publics et aux métiers, une plus grande liberté de l’assuré
tout au long de la carrière, du premier au
dernier euro cotisé. À titre d’exemple, les Cet accompagnement tout au long de la
rendez-vous autour de 55 ans arrivent sou- carrière offrira aux usagers davantage
vent trop tard pour répondre à des choix d’autonomie pour anticiper leur retraite,
de vie parfois difficiles à opérer en fin de et pour choisir librement la transition entre
carrière. De même, l’offre actuelle des la fin de leur activité et leur retraite.
« entretiens information retraite » limite
les publics rencontrés.

Des points de contacts réguliers seront


proposés, pour informer les usagers et
les sensibiliser à l’impact que pourrait avoir
des choix de vie ou professionnels sur leur
retraite (temps de travail, changement d’em-
ploi, de statut, transition vers la retraite …).
Cette démarche d’information peut interve-
nir à l’occasion d’un premier poste, d’une

Permettre un accès 100%


dématérialisé aux assurés,
tout en proposant un
accompagnement personnalisé
pour ceux qui le souhaitent
ou en ont besoin.

84
UNE MÉDIATION POUR ACCOMPAGNER
LES ASSURÉS ET DES DISPOSITIFS
POUR SÉCURISER LEURS DROITS

La mise en œuvre du système universel de retraite sera l’occasion de renforcer la


sécurisation des droits pour les assurés et notamment de les accompagner pendant
la phase de transition des anciens régimes vers le nouveau système.
Pour cela, un médiateur national et des médiateurs locaux seront installés afin de
faciliter le traitement des réclamations des assurés et de proposer d’éventuelles
modifications de la réglementation. Ils seront investis de leurs missions en toute
impartialité.
Par ailleurs, pour accompagner la transition, une instance spécifique composée
de partenaires sociaux sera créée pour permettre d’organiser les voies de recours
amiable dédiés aux opérations de reprises des droits issus des anciens régimes. Cette
procédure visera à renforcer les droits des assurés et assurer une homogénéité des
réponses aux litiges portés à sa connaissance par les assurés ou leurs représentants.
Au-delà, la mise en place d’une gestion unifiée sous forme de guichet unique pour
chaque assuré simplifiera les voies de recours des assurés en cas de contestation
des règles applicables.

85
07
Une gouvernance
innovante

1
établissement public

Un conseil
d’administration
paritaire
Un conseil citoyen
pleinement intégré
à la gouvernance
Une gouvernance innovante 86

Un pilotage garantissant le niveau de vie des retraités


et la soutenabilité du système 88
La caisse nationale de retraite universelle sera chargée de la mise
en place et de la gestion opérationnelle du système universel 88
Le Conseil d’administration aura un rôle central dans le pilotage
des principaux paramètres du système universel de retraite 89

Le cadre du pilotage sera fixé par les lois financières proposées


par le Gouvernement et adoptées par le Parlement 90

Une gouvernance inclusive associant experts et citoyens 91


Une Assemblée générale pour représenter l’ensemble des assurés,
des employeurs et des acteurs de la retraite 91
Une rénovation des instances d’évaluation autour d’un comité d’expertise
indépendant des retraites 91
Des citoyens directement associés au pilotage du système 92
Une gouvernance innovante
La retraite est un enjeu économique • La participation des citoyens pour restau-
et social de premier ordre  : elle consti- rer la confiance et garantir l’adaptabilité
tue l’essentiel des ressources (89%) du système ;
des 17,2 millions de retraités et, avec
une dépense totale de 325 Md€, • L’évaluationpar des experts indépen-
elle représente 13,8% du PIB français et dants des projections financières à court
un quart du total des dépenses publiques. et moyen terme et des performances du
Dans ce contexte, la gouvernance du sys- système ;
tème est un sujet d’une grande importance,
qui doit concilier : • Une régulation efficiente de ces différents
pouvoirs qui doivent générer du consen-
• L a place de l’État dans la définition des sus sur les évolutions du système et non
orientations de cette importante politique des oppositions.
publique et dans la maitrise des consé-
quences de cette politique sur la trajec- Dans le prolongement des discussions
toire des dépenses publiques ; approfondies qui ont eues lieu avec les
partenaires sociaux, le schéma de gouver-
• Le rôle des partenaires sociaux dans nance présenté ci-après vise à apporter
le pilotage du système afin de garantir une réponse équilibrée à ces différents
la prise en compte des intérêts du monde objectifs et constitue la contribution du
du travail dans la gestion du dispositif ; Haut-commissaire à ce débat important.

Un pilotage garantissant
le niveau de vie des
retraités et la soutenabilité
du système
La caisse nationale de retraite
universelle sera chargée de la mise
en place et de la gestion opérationnelle
du système universel
La caisse nationale de retraite univer- la gouvernance et du pilotage des
selle sera créée dès l’adoption de la loi. Cet régimes de retraite actuels. La place des partenaires
établissement public aura alors une double sociaux doit être centrale
mission : préparer la mise en place du sys- La caisse nationale sera ensuite dans le pilotage du système.
tème universel et assurer l’unification de chargée de la gestion opéra-
88
tionnelle du système. Pour exercer ces ● 13 représentants des employeurs
missions, la composition du Conseil d’ad- désignés aux niveaux national et inter-
ministration devra être la plus efficace et professionnel par les organisations profes-
opérationnelle possible. sionnelles d’employeurs représentatives
et au niveau national multiprofessionel
Une gouvernance spécifique sera donc par les organisations professionnelles
créée. À titre d’exemple, le Conseil d’ad- d’employeurs représentatives des activités
ministration pourrait être composé de agricoles. Les travailleurs indépendants
26 administrateurs : seront représentés au sein des employeurs
via les organisations professionnelles assu-
● 13 représentants des assurés dési- rant leur représentation. Les employeurs
gnés par les organisations syndicales publics seront représentés par un ou des
de salariés représentatives au niveau représentants désignés parmi le collège
national. La représentativité sera regardée employeur du Conseil commun de la fonc-
à partir d’un seuil de 5% sur la base d’une tion publique.
audience combinée associant secteur
privé et secteur public.

Le Conseil d’administration aura


un rôle central dans le pilotage des
principaux paramètres du système
universel de retraite
Dans le cadre de la trajectoire définie par le d’ajuster la revalorisation des retraites à
Parlement et le Gouvernement, le Conseil la situation du pays, sans dépendre trop
d’administration contribuera à déterminer fortement des évolutions conjoncturelles
les conditions de pérennité du système du cycle économique.
universel de retraite à moyen et long terme.
Pour cela, il effectuera, tous les 5 ans, des ● La détermination de la revalorisa-
projections sur un horizon de 40 ans, en tion de la valeur du point. Si la règle de
tenant compte de la trajectoire des finances revalorisation par défaut tiendra compte
publiques prévue dans la loi de program- de l’évolution du revenu moyen par tête
mation des finances publiques et des hypo- (RMPT), le Conseil d’administration aura la
thèses macro-économiques sous-jacentes possibilité de proposer une autre règle de
qui y sont associées. revalorisation, au regard d’une analyse
pluriannuelle de la situation du système.
Pour cela, il pourra se prononcer sur de
nombreux leviers à sa disposition dans ce ● La détermination de l’évolution de
cadre pluriannuel et dans le cadre défini par l’âge du taux plein par génération. Si
les lois financières. Notamment : la règle par défaut consistera à s’assurer
que les éventuels gains d’espérance de vie
● La détermination de l’évolution des soient partagés à 2/3 pour l’allongement
retraites. Si la règle de revalorisation par de la durée de vie en activité et à 1/3 pour
défaut sera l’inflation, le Conseil d’adminis- l’allongement de la durée de vie en retraite,
tration aura la possibilité de proposer une le Conseil d’administration pourra proposer
règle pluriannuelle de revalorisation des de moduler cet âge par génération. Pour
retraites. Le cas échéant, cette moda- ce faire, il tiendra compte des évolutions
lité d’évolution permettra, compte tenu de gains d’espérance de vie constatées au
des prévisions économiques réalisées, sein de la population française.
89
● La proposition des taux de cotisa- ner de la visibilité aux assurés sur le pilotage
tions qui conduisent à long terme à définir du système, le Conseil d’administration de
l’ampleur des droits acquis sur la base des la caisse nationale devra délibérer chaque
cotisations versées. année sur les leviers à sa disposition. Ce
dispositif lui permettra également de tenir
● L’utilisation de réserves financières compte des éventuels écarts à la prévision
servant à garantir la soutenabilité écono- pluriannuelle initialement retenue.
mique et démographique du système de
retraite sur longue période. Ces réserves Les délibérations du Conseil d’administra-
seront toutefois gérées dans le cadre d’une tion fixant ces paramètres seront trans-
gouvernance distincte, au sein d’un Fonds mises au Gouvernement et au Parlement.
de réserves universel.

L’ensemble de ces paramètres sera fixé dans


un cadre pluriannuel. Néanmoins, pour don-

Le cadre du pilotage sera fixé


par les lois financières proposées
par le Gouvernement et adoptées
par le Parlement
Le cadre du pilotage du système ment formuler des propositions de modifi-
universel de retraite sera défini dans cations. Le Gouvernement fera connaître,
le projet de loi de financement de la de façon argumentée, les suites qu’il entend
sécurité sociale. donner à ces propositions.

En outre, dans le cadre des lois finan- Enfin, le Gouvernement, en ce qu’il déter-
cières, le Gouvernement pourra présenter mine et conduit la politique de la Nation,
au Parlement les modifications ayant trait sera toujours libre de proposer tout projet
aux conditions d’ouverture des droits (âge de réforme ayant des incidences sur
légal, dispositifs de départs anticipés) ainsi les équilibres financiers du système de
qu’aux dispositifs de solidarité (périodes retraite. Dans ce cas, le Conseil d’adminis-
assimilées, droits familiaux, minimum de tration devra proposer les évolutions des
retraite, etc.). paramètres du système permettant d’at-
teindre les objectifs de ce projet. Comme
L’appréciation de ces éléments, compte précédemment, le Gouvernement devra
tenu de leur nature, relèvera de la loi et alors présenter au Conseil d’administration
du pouvoir réglementaire. Toutefois, sur et au Parlement les suites qu’il entend don-
ces sujets, le Conseil d’administration ner à cet avis.
disposera d’une capacité à donner son
avis sur les choix du Gouvernement.
Le Conseil d’administration pourra égale-
90
Une gouvernance inclusive
associant experts et
citoyens

Une Assemblée générale pour


représenter l’ensemble des assurés, des
employeurs et des acteurs de la retraite
Outre le Conseil d’administration, une des employeurs de l’économie sociale et
Assemblée générale sera créée afin solidaire (UDES). Le nombre de membres
d’assurer une représentation la plus de cette Assemblée générale ne pourra
large possible de l’ensemble des par- excéder 80 personnes.
ties prenantes de la retraite. Elle aura
vocation à représenter l’ensemble des Cette Assemblée générale aura pour
assurés et des employeurs, y compris sur mission principale d’émettre un avis,
des secteurs d’activité spécifiques. au moins une fois par an, sur les orien-
tations générales proposées par le Conseil
Elle sera composée principalement de d’administration en matière de pilotage du
représentants des organisations profes- système et de qualité du service rendu
sionnelles, syndicales, familiales, des aux assurés. Elle pourra, dans ce cadre,
organisations représentatives des étu- procéder à des auditions des acteurs de la
diants, des représentants des employeurs retraite, apporter sa contribution au Conseil
publics, des organismes gestionnaires de d’administration et participer à l’information
la retraite, et de personnalités qualifiées. générale sur le système de retraite. Il lui
La présence d’organisations multi-pro- sera rendu compte de la gestion du sys-
fessionnelles d’employeurs sera explicite- tème, via le rapport d’activité qui lui sera
ment prévue, notamment celle de l’Union présenté annuellement.

Une rénovation des instances


d’évaluation autour d’un comité
d’expertise indépendant des retraites
Les instances d’évaluation et de recom- d’administration de la caisse nationale. Ces
mandations évolueront afin de mettre fin à rapports, qui seront publics, permettront de
la dualité actuelle entre le Conseil d’orien- fixer le cadre de la réflexion et d’apporter
tation des retraites (COR) et le Comité de une analyse transparente. Le comité d’ex-
suivi des retraites (CSR). Ces deux ins- pertise vérifiera la sincérité des hypothèses
tances seront remplacées par un comité de projections retenues par la caisse natio-
d’expertise indépendant des retraites. nale. Au-delà, il pourra alerter le Conseil
d’administration, ainsi que le Gouverne-
Ce comité d’expertise indépendant sera ment et le Parlement en cas de risque
chargé de l’analyse de la situation du sys- de non atteinte des objectifs sociaux et
tème au regard des objectifs financiers et financiers du système. Il formulera alors
sociaux. Il établira des rapports au Gou- des recommandations pour les atteindre.
vernement, au Parlement et au Conseil
91
Dans ce cadre, la composition de ce comité cheurs provenant d’autres horizons. Il sera
d’expertise indépendant permettra de ren- doté d’un secrétariat général en capacité
forcer la présence des experts de la retraite de délivrer des analyses et des proposi-
mais aussi d’étendre son champ d’expertise tions. Il pourra participer à la formation des
par la présence d’universitaires ou de cher- administrateurs de la caisse nationale.

Des citoyens directement associés au


pilotage du système
La démarche de participation citoyenne tions du Conseil citoyen des retraites
initiée lors des travaux préparatoires à sur la situation du système de retraite
l’instauration du système universel de universel. Les préconisations pourront
retraite se prolongera dans le cadre de sa être travaillées avec le comité d’expertise
gouvernance. qui indiquera aux citoyens les conditions
de faisabilité de leurs propositions, ou vali-
Une représentation directe de citoyens dera avec eux les hypothèses de travail.
aura vocation ainsi à être pleinement asso-
ciée au pilotage du système de retraite. Le Conseil citoyen des retraites pourra
auditionner tous les acteurs de la retraite.
Un Conseil citoyen des retraites com- Le Conseil d’administration de la caisse
posé de 30 citoyens représentatifs de la nationale pourra également solliciter le
diversité de la société française sera créé. Conseil citoyen des retraites sur des ques-
Les citoyens seront renouvelés par moitié tions spécifiques.
tous les ans.
L’avis citoyen sera présenté au Conseil
Avant d’exercer leur mission, ils recevront d’administration et au Gouvernement.
une formation sur les retraites, assurée Il sera également transmis aux présidents
par le comité d’expertise indépendant. des commissions des affaires sociales
de l’Assemblée Nationale et du Sénat.
Un garant s’assurera de la représentativité Le Conseil d’administration et le Gou-
de la composition du Conseil citoyen des vernement seront tenus de répondre à
retraites, de son bon fonctionnement et de l’avis du Conseil citoyen des retraites. Ils
son indépendance. devront dans ce cadre expliquer pourquoi
les préconisations du Conseil citoyen des
Un avis citoyen sera remis chaque retraites ne seraient pas suivies.
année et devra présenter les proposi-

92
FOCUS

Ouvrir au comité d’expertise indépendant les enjeux de prospective


Dans la période actuelle, trois formes d’incertitudes quant à l’avenir apparaissent particulièrement
fortes. L’incertitude sur la croissance, avec une impossibilité pour les économistes à projeter ce que
sera la croissance moyenne sur les quarante prochaines années. L’incertitude sur le futur du travail,
avec un risque d’accentuation de la polarisation entre les actifs les mieux rémunérés et ceux à faibles
qualification, sous l’effet des technologies mais aussi de la demande inédite de services. L’OCDE
constate qu’en moyenne, au sein des États membres, la classe moyenne se contracte. Enfin, à ces
incertitudes s’ajoute celle sur la variété des risques, climatiques, sécuritaires, etc.
Parce que le système de retraite est d’abord financé par les cotisations, donc par le travail, seront
particulièrement à considérer les évolutions de la productivité du travail et de la part du travail dans la
valeur ajoutée. La progression de la productivité est très ralentie en France, comme dans la plupart
des pays européens. Si la part du travail dans la valeur ajoutée a reculé depuis les années 1990
dans la plupart des grands pays de l’OCDE, au bénéfice du capital, elle est demeurée quasi-stable
en France.
Il reviendra au comité d’expertise indépendant d’ouvrir son champ de réflexion à la prospective,
afin de mener des travaux sur les évolutions de notre société et de notre économie qui auront des
impacts à terme sur notre système de retraite. Des éclairages devront être produits, par de nouveaux
indicateurs, sur les conditions de pérennité financière du système face à ces aléas futurs.

93
Chapitre G : Sch.2 Schéma organisationnel du SUR

Le pilotage unifié du système universel


Composition et rôles des organes decisionnels

Conseil Assemblée
Le Conseil citoyen L’Assemblée générale
donne son avis citoyen générale émet chaque année
au Conseil d'administration, un avis public
au Gouvernement sur les orientations
et aux présidents des générales du Conseil
commissions des affaires d’administration
sociales de l'Assemblée et peut faire
nationale et du Sénat des propositions

30 citoyens Organisations professionnelles,


tirés au sort
Conseil syndicales, familiales,
d’administration organisations représentatives
des étudiants, etc.
Gére et pilote le système universel de retraite
en proposant des évolutions des paramètres
Veille à son équilibre financier

Représentants des assurés,


Représentants des employeurs
et des indépendants

Le Conseil d’administration
transmet ses propositions

Parlement Gouvernement

Prise en compte des propositions


du CA lors de la loi de financement
de la sécurité sociale

Le comité d'expertise
Indépendant des Retraites :
• transmet un rapport d’évaluation et de prospective
• définit les hypothèses macro-économiques
• alerte sur les risques sur la trajectoire financière

94
95
08
Une organisation
unifiée et
un financement
intégré

325 milliards :
une intégration financière
complète du système

1
Fonds de solidarité
vieillesse universel financé
par l’impôt

Maintien des organismes


gestionnaires, sous un
pilotage unifié
Une organisation qui responsabilise les acteurs
de la retraite 98
La caisse nationale de la retraite universelle : pour chaque assuré,
un seul organisme gestionnaire 98
Préparer la mise œuvre du système universel 98
Les organismes gestionnaires seront placés sous le pilotage
de la caisse nationale 99
La perspective d’un réseau unifié piloté par la caisse nationale 100
Une consolidation des gouvernances propres à certaines professions 100

Une simplification et une clarification des circuits


de financement 102
Une intégration financière pour une visualisation complète des recettes
et des dépenses de retraite 102
Identifier spécifiquement les dépenses de solidarité au sein d’un Fonds dédié 103
Une rationalisation des missions de recouvrement et de trésorerie 104

Un Fonds de réserve universel pour assurer la pérennité


du système universel de retraite 106
La création d’un Fonds de réserve pour faire face aux aléas
démographiques et économiques 106
Le système universel garantira les réserves nécessaires
pour honorer les engagements des anciens régimes 107
Une organisation qui
responsabilise les acteurs
de la retraite

La caisse nationale de la retraite


universelle : pour chaque assuré,
un seul organisme gestionnaire

Au-delà du pilotage du système de retraite, structure unifiée permettra de fournir à


la caisse nationale sera responsable de la chaque assuré un seul organisme gestion-
gestion du système universel. naire, ce qui n’est que très excep-
tionnellement le cas aujourd’hui,
La création de cet établissement public du fait de la coexistence des
Face à la difficulté opérationnelle
national permettra une recomposition régimes de base et des régimes du système actuel,
de l’architecture organisationnelle de la complémentaires, et des change- la caisse nationale permettra
retraite, notamment là où la mise en place ments de statut professionnel. une gestion unifiée.
du système universel l’exige le plus concrè-
tement. En particulier, la création de cette

Préparer la mise œuvre


du système universel
Afin d’impulser les chantiers opération- À compter du 1er janvier 2025, les mis-
nels nécessaires à la mise en œuvre du sions de la caisse nationale devien-
système universel, la caisse nationale dront celles d’un établissement public
sera installée comme entité préfigura- national sur un périmètre élargi. Dans
trice dès le vote de la loi (2020). Dans ce cadre, l’établissement aura vocation à
cette période transitoire avant l’entrée se substituer aux principales structures
en vigueur du système, ses missions nationales gérant actuellement la retraite
seront tournées vers la définition et le des assurés : la caisse nationale d’assu-
pilotage d’un « schéma de transforma- rance vieillesse (CNAV) et la fédération
tion » comprenant différents chantiers AGIRC-ARRCO seront fusionnées au
prioritaires : la fiabilisation des données sein de la caisse nationale pour conforter
de carrières, l’adaptation des processus la dimension universelle de la nouvelle orga-
métiers et des systèmes d’information, la nisation. L’IRCANTEC sera également inté-
définition d’une stratégie de ressources gré dans la caisse nationale, tout comme la
humaines, la préparation des adapta- caisse nationale d’assurance vieillesse des
tions comptables et financières. Dans ce professions libérales (CNAVPL). Jusqu’à
cadre, la caisse nationale devra absor- leur intégration à horizon 2025, l’établisse-
ber, dès sa création, les équipes des ment disposera en tant que de besoin des
structures existantes nécessaires à sa structures actuelles pour garantir la mise
mission et exercer le pilotage de tous en place du système universel, assurer la
les chantiers inter régimes ainsi que qualité des travaux préparatoires et la cohé-
de tous les projets utiles à la mise en rence des décisions entre elles et avec le
œuvre du système universel. nouveau système.
98
Les organismes gestionnaires
seront placés sous le pilotage
de la caisse nationale
Au moment de l’entrée en vigueur de la gestionnaires travailleront désormais
réforme, les organismes gestionnaires tous pour le compte du système universel
(caisses ou établissements publics) seront de retraite.
conservés, ainsi que leur gouvernance
propre, pour assurer la mise en place du S’agissant spécifiquement des fonctionnaires
système universel de retraites. de l’État, le principe de la délégation de ges-
tion empêche le maintien dans sa structura-
Dans ce cadre, la caisse nationale, en tant tion juridique actuelle du Service des retraites
que gestionnaire désigné de l’ensemble de l’État (SRE), dans la mesure où un service
des assurés en matière de retraite, pourra à compétence nationale de l’État ne peut
accorder une délégation de gestion aux être sous l’autorité d’un établissement public
organismes gérant un régime de retraite national. Dès lors, il est proposé que le SRE
légalement obligatoire au 31 décembre se transforme avant 2025 en établissement
2024. Les modalités de cette délégation de public, doté d’une gouvernance paritaire, et
gestion seront définies et ajustables dans le qu’il continue dans ce cadre d’exercer, avec
cadre de la conclusion de conventions entre ses personnels, ses missions actuelles pour
les organismes gestionnaires et la caisse le compte du système universel.
nationale.
Ces délégations de gestion n’interdiront pas
Ce mode de gestion permettra ainsi aux d’engager à moyen et long termes les condi-
organismes assurant la couverture de plu- tions d’une rationalisation de ces structures
sieurs risques sociaux, dont la retraite, de de gestion et de procéder à des collaborations
continuer à jouer leur rôle d’interlocuteurs voire à des mutualisations entre les caisses.
privilégiés pour les assurés appartenant à
des professions ou des secteurs spécifiques
(par exemple, les caisses de la mutualité
sociale agricole qui est l’interlocutrice unique
en matière de protection sociale dans le
champ agricole). Toutefois, les organismes

99
La perspective d’un réseau unifié piloté
par la caisse nationale
Au niveau territorial, la caisse nationale territoriale, aura des implications en termes de
devra disposer d’un réseau unifié piloté gestion des ressources humaines. Elle devra
au niveau national. Ce réseau aura voca- s’opérer très progressivement, à horizon de
tion à regrouper les activités de retraite 2030. Cette temporalité sera une condition de
des caisses d’assurance retraite du régime la réussite d’un tel chantier et de son accep-
général (CARSAT) et des entités rattachées tabilité en termes de changement. D’ici cette
à l’AGIRC-ARRCO (les institutions de retraite échéance, la caisse nationale disposera des
complémentaires ainsi que les centres d’in- structures de gestion actuelles pour proposer
formation conseil et accueil de salariés ou la création d’un guichet unique, afin d’ap-
CICAS). porter de la lisibilité auprès des assurés sur
Cette transformation, qui nécessitera des les simplifications opérées par le système
évolutions juridiques et une réorganisation universel. (cf. infographie p. 107)

Une consolidation des gouvernances


propres à certaines professions
Le système universel sera l’occasion de Cette instance sera organisée sur le modèle
remédier à la fragmentation actuelle de du Conseil de la protection sociale des travail-
la gouvernance des professions libé- leurs indépendants qui permet de consolider
rales. Il offrira la perspective de consolider une représentation des indépendants à l’oc-
la représentativité de ces professions afin de casion de l’absorption du Régime social des
pouvoir leur garantir un rôle dans le système indépendants (RSI) par le régime général.
de retraite.
Ainsi, un conseil de la protection sociale des Par ailleurs, cette réforme sera également
professions libérales sera créé pour conso- l’occasion de garantir une représentation
lider la gouvernance de ces populations. plus cohérente des artistes-auteurs, par
Elle organisera la représentation de ces le biais d’un Conseil qui leur sera dédié.
professions au sein du système universel. En
outre, elle permettra le maintien de spécifici-
tés et l’existence de guichets professionnels
qui leur sont propres.

100
Chapitre G : Sch.1 Schéma organisationnel de l'entité préfiguratrice

Une mise en place du système


très progressive

NIVEAU NIVEAU
NATIONAL LOCAL

Caisse Nationale
2020-2025 de Retraite CNAV CARSAT

Universelle
Elle met en œuvre
le “schéma AGIRC IRC/
ARRCO CICAS
de transformation“

GIP Info
Retraite
AUTRES CAISSES
CAISSES LOCALES

dont caisse de retraite MSA,


caisses des régimes spéciaux
et des professions libérales

NIVEAU
LOCAL

Caisse Nationale
2025 de Retraite
Délégation de gestion
CARSAT

Universelle
Elle est devenue caisse IRC/
nationale sur le champ élargi Délégation de gestion CICAS

AGIRC AUTRES CAISSES


CNAV CNAVPL IRCANTEC Délégation de gestion CAISSES LOCALES
ARRCO

dont caisse de retraite MSA,


caisses des régimes spéciaux
et des professions libérales

Caisse
HORIZON Nationale
de Retraite
Caisse Nationale
2030 de Retraite Délégation de gestion
Universelle
ÉTABLISSEMENTS

Universelle LOCAUX
avec un réseau
d'établissements locaux
RAPPROCHEMENT

CARSAT IRC/ AUTRES CAISSES


CICAS Délégation de gestion CAISSES LOCALES

dont caisse de retraite MSA,


caisses des régimes spéciaux
et des professions libérales

101
Une simplification et
une clarification des circuits
de financement

Une intégration financière pour


une visualisation complète des recettes
et des dépenses de retraite
La mise en place d’un système univer- de financement de la sécurité sociale sera
sel devra conduire à une visualisation prévue. S’agissant des fonctionnaires de
complète des recettes et des dépenses l’État et militaires, l’intégration financière
dans le cadre de la définition de conduira à mettre fin au compte d’af-
comptes consolidés de la retraite. fectation spéciale (CAS) « Pensions »
Cette intégration financière sera assurée prévu au sein des comptes de l’État et à
via la caisse nationale dans le cadre de sa transférer à la branche retraite la charge du
mission de garantie de l’équilibre financier versement de leurs retraites.
du système universel.
Cependant cette intégration financière ne
L’intégration financière de l’ensemble des réduira pas le poids de l’État dans le finan-
organismes de la retraite simplifiera très for- cement de la retraite. Le système universel
tement l’architecture financière du système aura vocation à mieux distinguer, au sein
de retraite. Elle mettra notamment fin du financement par l’État, ce qui relève de
aux compensations démographiques sa charge en tant qu’employeur de ce qui
entre les régimes car elles n’auront plus relève de la solidarité nationale.
lieu d’exister dans un système qui sera
désormais complètement mutualisé. Elle Enfin, si l’intégration financière sera effective
permettra désormais d’identifier au sein de au 1er janvier 2025, un travail préparatoire
la branche vieillesse de la sécurité sociale permettant d’initier ce processus apparaît
l’intégralité des dépenses de retraite. nécessaire. D’ici 2025, il sera donc proposé
de procéder à l’intégration des régimes en
Cette intégration financière conduira en plusieurs vagues, en commençant par les
particulier, avant l’entrée en vigueur du sys- régimes de base. Par ailleurs, durant cette
tème universel, à identifier les dépenses phase préliminaire un état financier sera
des régimes complémentaires obliga- formalisé afin d’afficher, dès la période de
toires de retraite, qui ne sont actuellement transition, l’intégration des comptes selon
pas inscrites dans la loi de financement de le périmètre cible prévu dans le système
la sécurité sociale. Dans cet objectif, une universel.
modification de la loi organique des lois

102
Identifier spécifiquement les dépenses
de solidarité au sein d’un Fonds dédié
La clarification financière apportée par le Le FSVu ne financera donc pas ces avan-
système universel devra permettre d’iden- tages spécifiques, même transitoires. Des
tifier, au sein des dépenses de la branche cotisations ad hoc des employeurs de ces
retraite de la sécurité sociale, la part des assurés, seront spécifiquement affectés à
dépenses de solidarité en matière de retraite ce financement.
ainsi que les recettes qui y seront affectées.
Compte tenu de la dimension universelle
Cette clarification sera permise par la des dépenses de solidarité financées par
création d’un Fonds de solidarité vieil- le FSVu, il apparaît pertinent de mettre en
lesse universel (FSVu), s’appliquant à cohérence la nature solidaire de ces
l’ensemble des assurés. dépenses et la nature des recettes qui
lui seront affectées. En conséquence, il
Le FSVu prendra ainsi en charge : est proposé que le FSVu soit exclusivement
financé par des recettes fiscales ainsi que
• l’attribution de points au titre des périodes des transferts provenant d’autres branches
d’interruptions d’activité subies (chô- ou organismes finançant spécifiquement
mage, maladie, invalidité, etc.), certains dispositifs.

• les minima de retraite, Dans cette perspective, il est proposé


d’apporter une forte simplification
• les dispositifs de départs anticipés de à l’affectation de recettes fiscales
droit commun (carrières longues, compte au système de retraite en réduisant le
professionnel de prévention, etc.), nombre de taxes qui lui sont affectées.
Aujourd’hui, plus d’une vingtaine de taxes
• les droits familiaux par l’intermédiaire sont affectées au financement des actuels
d’un transfert de la branche famille. régimes de retraite. Il est proposé qu’une
simplification soit réalisée en réallouant
Contrairement à ces dépenses qui les taxes au plus faible rendement ou
bénéficient à tous les assurés, le finan- dont l’affectation à une autre branche de
cement des avantages catégoriels en la sécurité sociale ou à l’État parait plus
matière de départs anticipés ne sera pertinente en raison de leur objet. Une
pas mutualisé. affectation de fiscalité à assiette plus
large pourrait venir assurer le maintien de
ressources équivalentes.

103
Une rationalisation des missions de
recouvrement et de trésorerie
Dans la perspective d’une intégration Il apparaît souhaitable, pour la réalisation
financière de tous les organismes gestion- opérationnelle de cette réforme, que le
naires, la question d’une rationalisation des recouvrement soit désormais intégralement
missions de recouvrement des cotisations confié à un acteur unique. À cet égard,
se posera avec une plus grande acuité. les URSSAF, lorsqu’elles assurent pour un
La mise en place du système universel, cotisant le recouvrement des cotisations et
avec un barème uniforme de cotisations, contributions sociales autres que la retraite,
impliquera en effet la mise en place d’un devraient se voir confier celui des cotisa-
recouvreur unique des cotisations tions du système universel.
sociales, afin de simplifier les démarches
des entreprises et des cotisants. Cette harmonisation du recouvrement
s’opérera selon plusieurs étapes pro-
Aujourd’hui les missions de recouvrement gressives qu’il conviendra de définir.
sont partagées entre plusieurs organismes
selon une répartition très hétérogène et Enfin, l’exigence d’une intégration comp-
peu efficace : même si une grande partie table et financière doit conduire à une
de ces missions est désormais réalisée par mutualisation des missions de trésore-
les URSSAF, certaines caisses (comme rie au sein du système de retraite. Celle-ci
l’AGIRC-ARRCO et les caisses de retraite pourra être effectuée à partir de la mission
des fonctionnaires, des régimes spéciaux de gestion actuellement confiée à l’Agence
ou des professions libérales) opèrent centrale des organismes de sécurité
encore leur propre recouvrement des coti- sociale (ACOSS). Dans le cadre de l’exten-
sations de retraite. sion de cette mission, les actifs assurant la
couverture des besoins de trésorerie pour
les charges de gestion par les organismes
gestionnaires seront en contrepartie affec-
tés à l’ACOSS.

104
apitre G : Sch.3 Schéma de financement du système

Des flux de financement


simplifiés et lisibles

Branche retraite
Recettes

Cotisations sociales Dépenses totales


de retraite
(droits propres et réversion)

Part de la solidarité

Impôts et taxes
FSV universel
Transferts

105
Un Fonds de réserve universel
pour assurer la pérennité du
système universel de retraite

La création d’un Fonds de réserve


pour faire face aux aléas
démographiques et économiques
L’existence de réserves financières est tement chaque année par des ajustements
indispensable pour assurer un bon pilotage qui seraient trop brutaux. Au contraire, le
du système universel de retraite. Elles per- pilotage du système doit s’envisager dans un
mettent de faire face à des déséquilibres cadre pluriannuel et en lissant les effets du
démographiques ou économiques. cycle. Les assurés attendent également une
certaine visibilité sur longue période quant
L’utilité des réserves sera prioritairement à la fixation des paramètres du système
de jouer un rôle dans l’équilibre financier et, prioritairement, sur la valeur du point et
du système pour tenir compte des évolu- l’indexation des retraites. Cette sécurisation
tions démographiques et notamment de des paramètres suppose de disposer des
préserver l’équité intergénérationnelle moyens permettant d’assurer une telle
face à ces évolutions. Ainsi, une situation pérennité financière.
démographique temporairement défavo-
rable pour certaines générations (baisse de Pour atteindre ces objectifs, il est proposé
la fécondité par exemple), pourrait conduire de créer un Fonds de réserve universel
à une situation déficitaire du fait de la baisse ayant pour mission de gérer les sommes
de la masse salariale au moment où ces qui lui seront affectées afin de contribuer à
générations entrent en activité, alors que la la pérennité et à l’équilibre financier du sys-
baisse des dépenses de retraite interviendra tème universel de retraite, par la prise en
plus tardivement, au moment où les assurés charge des déséquilibres financiers suscep-
de ces générations partiront en retraite. À tibles de résulter de chocs démographiques
l’inverse, dans un contexte démographique ou conjoncturels. Dans ce cadre, ce fonds
temporairement favorable, il apparaît per- se verra affecter tous les excédents de la
tinent, par équité entre générations, de branche retraite.
sanctuariser les bénéfices de la hausse de
masse salariale pour se préparer à l’aug- Sa gouvernance associera l’ensemble des
mentation future des dépenses de retraites. parties prenantes, au sein d’un conseil
Ces évolutions démographiques ayant des de surveillance, qui fixera les orientations
répercussions sur des horizons inter-tempo- générales de la politique de placement et
rels, il convient d’utiliser les réserves pour en de gestion des risques du Fonds de réserve
tenir compte sur longue période. universel. Il respectera les principes de pru-
dence et de répartition des risques et les
En outre, le système de retraite pourra horizons de placement pour répondre aux
également utiliser ponctuellement les enjeux démographiques et économiques.
réserves pour garantir la valeur du point
et le niveau des retraites face aux évolu- Le Fonds de réserve universel, en se
tions du cycle économique. Le système des basant sur des horizons de placement de
retraites, qui repose essentiellement sur un long terme, pourra également participer
financement par des cotisations sociales, au financement de l’économie française et
restera en effet sensible aux variations de consacrer ses placements à des investisse-
la conjoncture économique. Or, il n’est pas ments socialement responsables.
souhaitable que le système s’équilibre stric-
106
Le système universel garantira
les réserves nécessaires pour honorer
les engagements des anciens régimes
Certains régimes de retraite ont déjà consti- Les situations étant très différentes d’un
tué des réserves pour assurer la couverture régime de retraite à l’autre, il est proposé
de leurs dépenses de retraite dans le temps. que le montant des réserves transférées et
Or, la mise en place du système universel les modalités de son calcul fassent l’objet
conduira à reprendre intégralement les d’une convention signée entre les orga-
engagements de l’ensemble des régimes nismes concernés et la caisse nationale,
de retraite légalement obligatoires. Dès après une procédure contradictoire qui
lors, sauf à dégrader la pérennité financière devra être conclue avant l’entrée en vigueur
du système de retraite, ce transfert d’enga- du système universel.
gements devra être associé à un transfert
des actifs qui auront été constitués en vue Les réserves qui ne seront pas néces-
de les honorer. saires pour couvrir les engagements
transférés au système universel pourront
En conséquence, il est proposé que le sys- être utilisées à la discrétion des caisses
tème universel puisse récupérer la part des qui les détiennent, au bénéfice de leurs
réserves antérieurement constituées par assurés.
les caisses en vue d’assurer la couverture
de leurs dépenses. Toutefois, seule la part Les caisses pourront ainsi utiliser ces
des réserves rigoureusement néces- réserves pour accompagner la transition
saire à la couverture des engagements vers le nouveau système notamment en :
sera transférée.
• finançant des droits supplémentaires
Pour déterminer le montant des réserves dans le système universel à leurs
qui sera transféré, il conviendra de calculer affiliés, anciens affiliées, ayant droit ou
les sommes strictement indispensables à la retraités. Ces droits pourront notamment
couverture des engagements ; c’est-à-dire être versés au moment de leur conver-
la part des réserves qu’il faut affecter pour sion et de la reprise des engagements
éviter une dégradation de la soutenabilité passés par le système universel ;
financière du système de retraite.
• prenant en charge une partie des coti-
Concrètement, le montant des réserves sations afin de soutenir l’acquisition de
transférées sera déterminé au moyen points pour les cotisants et de faciliter la
d’un ratio prospectif de long terme, convergence des anciens régimes vers
permettant de garantir la soutenabilité le système universel. Cela se traduirait
financière sur longue période. Il est égal concrètement par la possibilité d’une
au rapport de : prise en charge, par ces réserves, d’une
partie des cotisations de retraite via un
• lasomme des réserves évaluées de taux d’appel inférieur à 1 ;
façon sincère au moment du transfert
des engagements et des flux actualisés • abondant des étages de retraite sup-
de cotisations d’assurance vieillesse et plémentaire, en dehors du système
de produits financiers réalisés par les universel ;
réserves,
• finançant subsidiairement la créa-
•et de la somme des flux actualisés des tion, le développement ou la gestion
dépenses de prestation évalués de façon d’œuvres sociales à destination des
sincère sur le même horizon. populations concernées.

107
09
Un système plus
redistributif et conçu
dans le respect
des grands équilibres
financiers

Une règle d’or

Des dépenses
qui restent
stables

25%
de part de
solidarité
Le système universel assurera un meilleur respect
de la trajectoire financière et des objectifs sociaux des retraites 110
La garantie du respect dans le temps d’objectifs sociaux et économiques 110
Un pilotage dans le respect d’une règle d’or 110
Une moindre dépendance à la croissance économique 111

Le système universel est conçu dans le respect des grands


équilibres financiers 112
Un système conçu à l’équilibre en 2025 112
Le niveau de cotisations sera équivalent à la situation actuelle, afin de préserver
les recettes du système 112
Le poids des dépenses de retraite du système universel est conçu pour respecter
l’enveloppe de dépenses projetée par les travaux du COR 113
Le poids de la solidarité dans les dépenses de retraite restera stable 115

Le système universel accordera des retraites individuelles


satisfaisantes avec une redistribution accrue 117
Une meilleure adaptation aux gains d’espérance de vie sur longue période
et des retraites individuelles satisfaisantes 117
Une redistribution vers les retraités les plus modestes 119
Une redistribution vers les femmes 120
Une réduction globale des inégalités 121
Des retraites individuelles garanties à des niveaux sensiblement proches 121
Le système universel assurera un
meilleur respect de la trajectoire
financière et des objectifs sociaux
des retraites
La garantie du respect dans le temps
d’objectifs sociaux et économiques
Le pilotage de nos retraites sur longue période ● Un objectif de solidarité entre les assu-
sera mieux assuré par le système universel rés, au sein de chaque génération ;
de retraite, grâce à une gouvernance unifiée
et un financement totalement intégré. ● Un objectif de niveau de vie satisfaisant
pour les retraités et de lutte contre la pau-
Tous les 5 ans, le conseil d’administration vreté des plus modestes d’entre eux ;
sera amené à arrêter une trajectoire sur un
horizon de long terme (40 ans) et à en fixer ● Un objectif de liberté dans le choix de
les paramètres. Ainsi, le système pourra la date départ en retraite des assurés, afin
accompagner les aléas économiques et notamment de valoriser le prolongement de
démographiques et répondra mieux aux l’activité ;
enjeux d’équité entre les générations.
● Un objectif de soutenabilité écono-
Le système universel se verra confier un mique et d’équilibre financier. Le pilotage
ensemble d’objectifs sociaux et écono- du système doit assurer sa solidité, sa stabi-
miques dont les parties prenantes seront lité et sa viabilité sur le long terme.
responsables.

● Un objectif d’équité, grâce à l’établissement


de règles de calcul des droits plus simples et
unifiées pour l’ensemble des assurés ;

Un pilotage dans le respect


d’une règle d’or
Le système universel de retraite ne devra automatique en cas de choc conjoncturel.
pas conduire à l’accumulation de déficits qui Toutefois, la trajectoire financière devra être
aboutissent à reporter sans cesse le fardeau respectée sur un cycle économique de moyen
sur les générations futures. C’est un enjeu terme. Ainsi, une règle d’or pluriannuelle sera
majeur de cohésion sociale et intergéné- fixée pour assurer cet équilibre financier.
rationnelle.
Cette règle d’or devra garantir un solde
En conséquence, une règle d’or d’équilibre cumulé positif ou nul par période de 5
sera instaurée pour garantir la pérennité de la années. En cas de déficits, le conseil d’ad-
trajectoire financière du système de retraite. ministration devra prévoir l’apurement de ces
déficits sur un horizon temporel certain. En
L’équilibre financier ne devra pas être vérifié cas d’écart substantiel à la trajectoire finan-
chaque année car le système de retraite doit cière pluriannuelle, il sera tenu de prendre les
continuer de jouer un rôle de stabilisateur mesures permettant de garantir le respect
110
de cette règle d’or sur la période de 5 ans essentiel pour gérer les effets de chocs
prévue, ou à défaut, sur une période glissante démographiques mais aussi pour répondre
de 5 ans. Dans ce dernier cas, le déficit aux besoins de financement temporaires.
restant à la fin de la période quinquennale
sera repris pour apurement par la trajectoire Le respect de cette règle d’or est la
pluriannuelle suivante. condition de la pérennité financière de
notre système et une garantie pour les
Au-delà des ajustements des paramètres, générations futures.
le rôle du Fonds de réserves universel sera

Une moindre dépendance


à la croissance économique
Les travaux administratifs (Conseil d’orien- chage de la pension moyenne par rapport
tation des retraites, Comité de suivi des aux revenus d’activité en cas de gains de
retraites) et académiques (notamment productivité supérieurs à l’évolution des prix.
les études de D. Blanchet et A. Bozio) ont
démontré que l’indexation actuelle des Illustration de cette imprévisibilité, les
droits sur l’inflation crée une forte impré- scénarios actuels du Conseil d’orientation
visibilité de la trajectoire financière. des retraites affichent une variabilité de la
dépense de retraite de 2,0 points de PIB
Non seulement cette situation conduit à une selon que l’hypothèse de croissance éco-
incapacité à piloter le système à long terme nomique de long terme est fixée à 1,0% ou
mais elle aboutit aussi à un risque de décro- à 1,8% à horizon 2070.

La dépendance des dépenses de retraite dans le système actuel selon le


rythme de croissance de la productivité du travail (1% ; 1,3% ; 1,5% ; 1,8%)

15%
Dépenses de retraite en % du PIB

14%

13%

12%

11%
2000

2010

2020

2030

2040

2050

2060

2070

Années
Obs 1,8% 1,5% 1,3% 1%

COR, juin 2019

En tenant compte désormais dans l’indexa- constant le rythme d’acquisition des droits au
tion de la valeur du point de la croissance cours de la carrière pour un individu moyen
des salaires, le système universel a vocation et, à la liquidation, d’assurer une stabilité des
à réduire cette sensibilité à la croissance pensions moyennes relatives.
économique de la trajectoire du système de
retraite. Il apportera en outre une plus grande La trajectoire financière du système
équité entre les générations dans la mesure universel de retraite sera ainsi mieux
où une telle indexation permettra de maintenir prévisible.
111
Le système universel
est conçu dans le respect
des grands équilibres financiers

Un système conçu à l’équilibre en 2025

Une règle d’or sera mise en place pour Compte tenu de ce constat, le projet devra
garantir la pérennité du système de retraite. être enrichi pour proposer les modalités de
L’équilibre du système sur le moyen-long convergence vers l’équilibre financier en 2025
terme constitue une condition essentielle de dans le cadre du projet de loi portant création
la restauration de la confiance des Français. du système universel. Ces modalités seront
Ceci suppose que le système devra être à concertées avec les partenaires sociaux.
l’équilibre en 2025 au moment de la mise
en place du nouveau système.

À ce jour, les dernières prévisions du COR


montrent qu’à horizon 2025, en l’état des
hypothèses actuelles de croissance et de
l’évolution de la démographie, le système
actuel connaîtrait un solde négatif compris
entre 0,3 et 0,6 % du PIB à horizon 2025.

Le niveau de cotisations sera équivalent


à la situation actuelle, afin de préserver
les recettes du système

Actuellement, le taux des cotisations tion publique, le taux de cotisation est plus
versées par les salariés et leurs employ- faible, de l’ordre de 24,75%, qu’il convien-
eurs (régime de base et régime de retraite dra de faire progressivement converger.
complémentaire AGIRC-ARRCO) est Dans le système universel, le taux de
de 27,77 points, auxquels s’ajoute une cotisations fixé à 28,12% garantira un
contribution exceptionnelle et temporaire montant équivalent de cotisations ser-
(CET) de 0,35 point (28,12%) qui est due vant au financement de la retraite.
au 1er euro pour les personnes dont les
rémunérations dépassent le plafond de la Dans le champ de la fonction publique
sécurité sociale. En outre, une partie des et les régimes spéciaux, les employeurs
employeurs disposent de taux de coti- et leurs assurés seront redevables des
sations AGIRC-ARRCO historiquement mêmes cotisations que ceux des salariés.
plus élevés, si bien que le taux moyen de Leurs employeurs seront toutefois assu-
cotisation est en réalité estimé à 28,29% jettis à une cotisation spécifique assurant
pour l’année 2019 (COR, juin 2019). À le financement des avantages catégo-
l’inverse, pour les contractuels de la fonc- riels, notamment en matière de départs
112
anticipés. Cette cotisation sera calibrée cement des prestations de retraite, en
au niveau du coût de ces avantages spé- lien avec la part des dépenses de nature
cifiques et sera réduite à mesure que ces contributive. Le poids des cotisations dans
derniers diminueront. la trajectoire évoluera comme la crois-
sance de la masse salariale, selon une
Les cotisations représenteront ainsi trajectoire proche de celle prévue dans le
demain près des trois-quarts du finan- système actuel.

Les masses de cotisations dans le système universel


en comparaison du système actuel (en Md€ courants)

650
Masse des cotisations en Md€ courants

600

550
500

450

400
350

300
250

200
150

Années

Système actuel Système universel

➜ Les barèmes de cotisations sont déterminés pour garantir le même niveau de recettes qu’actuellement

Prisme, CNAV 2019

Le poids des dépenses de retraite


du système universel est conçu pour
respecter l’enveloppe de dépenses
projetée par les travaux du COR

Les travaux de simulations des dépenses actuels seraient maintenus et leurs para-
de retraites dans le système universel ont mètres prolongés. Elles ne prennent pas en
été réalisés par le modèle de micro-simu- compte les dépenses d’accompagnement
lation Prisme de la Caisse nationale d’as- de la transition.
surance vieillesse (CNAV) sur un champ
comprenant les principaux régimes de Les simulations ont été construites sur le
retraite. Ces simulations reproduisent des scénario médian du COR dans lequel l’hy-
trajectoires de carrières d’assurés ainsi que pothèse de l’évolution de la productivité est
leurs comportements de départ en retraite et fixée à long terme à 1,3%. Des tests de sen-
analysent les effets du système universel en sibilité de l’hypothèse de productivité devront
comparaison d’une situation ou les régimes être réalisés rapidement. Pour la projection
113
des dépenses, les principaux paramètres conduire certains assurés à reculer leur
du système universel évoluent sur la base départ et d’autres, au contraire, à l’avancer.
des règles de pilotage qui seront inscrites En cas de modification de l’âge de départ,
par défaut, et notamment celles ayant trait les effets induits sur les cotisations sont pris
à l’indexation de la valeur du point (revenu en compte, notamment afin d’intégrer les
moyen par tête) et des retraites (inflation). impacts complets liés au prolongement de
l’activité (augmentation de la retraite de l’as-
Dans le système universel, la prise en suré mais aussi amélioration des recettes
compte d’une partie des augmentations de issues des cotisations liées au prolonge-
l’espérance de vie, tels que projetées par ment de l’activité).
l’INSEE, sera assurée par une évolution
progressive de l’âge du taux plein au fil des S’agissant de la transition, le système
générations. À des fins de comparaison universel ne s’applique que pour les futurs
entre le système universel et la situation retraités après 2025, ce qui laisse le stock
hors réforme, les augmentations d’espé- actuel de retraites déjà liquidées à un
rance de vie ont également été prises en niveau inchangé. Les droits acquis dans les
compte dans les régimes actuels par un régimes actuels sont garantis et transformés
prolongement, après la génération 1973, en points du nouveau système. L’acquisition
de l’augmentation de la durée nécessaire de points sur la base des règles du nouveau
à l’acquisition du taux plein, à raison d’un système ne s’applique donc que pour les
trimestre toutes les trois générations. droits constitués au titre des périodes pos-
térieures au 1er janvier 2025.
Des hypothèses de modifications de
comportements des assurés vis-à-vis des En l’état des projections et sous réserve
nouvelles conditions de départ en retraite des hypothèses ainsi décrites, le sys-
ont également été prises. Les assurés qui tème universel conservera un niveau de
recherchent le taux plein ou l’âge d’annu- dépenses de retraite sensiblement iden-
lation de la décote dans le système actuel tique à la trajectoire prévue par le COR.
rechercheront demain l’âge du taux plein
dans le système universel, ce qui peut

Les dépenses de droits directs dans le système universel


en comparaison du système actuel (en Md€ courants)

500,00
Masse des dépenses en Md€ constants

450,00

400,00

350,00

300,00

250,00

Années

Système actuel Système universel

➜ Les paramètres du système universel sont calibrés pour garantir le même niveau de dépenses qu’actuellement

Prisme, CNAV 2019


114
Le poids de la solidarité dans les
dépenses de retraite restera stable

Les dispositifs de solidarité (périodes d’in- sans tenir compte du poids de la réversion
terruption d’activité, minimum de retraite, dans les appréciations réalisées.
droits familiaux, réversion, départs anti-
cipés) seront harmonisés au regard de Les simulations montrent que le poids
nouvelles règles. de la solidarité se maintiendra sur
longue période à un niveau identique
Le poids de la solidarité dans les dépenses à la situation actuelle, soit autour de
de retraite est évalué à 24% en 2025, selon 25% des dépenses de droits directs.
les conventions adoptées par la DREES,

La part de la solidarité dans les dépenses de droits directs dans


le système universel en comparaison du système actuel (en % des
droits directs)

30,0%
Part des dépenses de solidarité

20,0%
(% des droits directs)

10,0%

0,0%
2025
2026
2027
2028
2029
2030
2031
2032
2033
2034
2035
2036
2037
2038
2039
2040
2041
2042
2043
2044
2045
2046
2047
2048
2049
2050

Années

Système actuel Système universel

➜ Les paramètres du système universel permettent de maintenir constant le poids de la solidarité

Prisme, CNAV 2019

115
À enveloppe constante, cette solidarité Dans les simulations réalisées, la part
sera pourtant davantage tournée vers des effectifs relevant du nouveau mini-
les plus désavantagés par le système mum de retraite restera stable autour
actuel, notamment via la garantie d’un mini- de 25% de bénéficiaires. La part des
mum de retraite fixé à 85% du SMIC net à femmes rattrapées par ce dispositif sera
la liquidation pour les assurés ayant réalisé supérieure à 30%, ce qui démontre l’inté-
une carrière avec des revenus modestes, rêt de ce dispositif pour les femmes qui ont
cette garantie étant indexée sur le SMIC au travaillé à temps partiel et qui se retrouvent
fil des générations. Elle sera également avec des carrières incomplètes ou avec des
davantage tournée vers les femmes qui revenus modestes. La retraite attribuée
bénéficieront majoritairement du renforce- au titre du minimum serait plus élevée
ment de ce minimum de retraite ainsi que à terme dans le système universel par
d’une réorientation des droits familiaux en rapport à celle attribuée par les minima du
leur faveur. système actuel dans les projections COR.

La part des bénéficiaires du minimum de retraite dans le système


universel (en % des assurés)

70%
Part des assurés bénéficiaires du minimum de retraite

60%

Système actuel-homme
50%
Système universel-homme
40%
Système actuel-femme

30%
Système universel-femme

20%
Système actuel-ens.

10% Système universel-ens.

0%
1945 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990
Générations

➜ La part des bénéficiaires du minimum de retraite se maintient dans le système universel, alors qu’elle décroît dans la situation
actuelle. Les femmes sont davantage bénéficiaires de ce dispositif dans le système universel

Prisme, CNAV 2019

116
Le montant moyen du minimum de retraite dans le système universel
(en euros constants)

Montant moyen annuel des minimas (€2017)


4 000
Montants moyen annuel des minima (en € constants)

3 500

Système actuel-homme
3 000
Système universel-homme
2 500
Système actuel-femme
2 000
Système universel-femme

1 500 Système actuel-ens.

1 000 Système universel-ens.

500

0
1945 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990
Générations

➜ Le bénéfice du minimum de retraite accorde un supplément de pension annuelle supérieur dans le système universel.
Les montants ainsi affichés correspondent à des gains moyens annuels par génération

Prisme, CNAV 2019

Le système universel
accordera des retraites
individuelles satisfaisantes
avec une redistribution
accrue

Une meilleure adaptation aux gains


d’espérance de vie sur longue
période et des retraites individuelles
satisfaisantes

Les simulations du système universel 2/3 pour la durée de vie active et 1/3 pour la
intègrent une prise en compte, par l’âge durée en retraite.
du taux plein, des gains d’espérance
de vie tels que projetés par l’INSEE et La prise en compte de ces effets aboutit
une adaptation des comportements à faire très progressivement reculer l’âge
des assurés à ces évolutions au fil des moyen de départ en retraite par rapport
générations. La règle appliquée consiste à la situation actuelle. Ce recul se réalise
à partager les gains d’espérance de vie à conformément à l’augmentation prévue de la
117
durée moyenne de la retraite par génération, système universel conduira à mainte-
en l’état des hypothèses d’espérance de vie. nir un âge moyen de départ autour de
Ces effets sont toutefois très progressifs : 64 ans à l’horizon de 2050.
les simulations montrent ainsi que le
Durée de retraite moyenne par génération en nombre d’années (COR,
juin 2019)

35,0

33,0

31,0
29,0

27,0

25,0

23,0
Scénario central
21,0
Variante haute
19,0
Variante basse
17,0

15,0
1940
1943
1946
1949
1952
1955
1958
1961
1964
1967
1970
1973
1976
1979
1982
1985
1988
1991
1994
1997
2000
COR, juin 2019

Simulation de l’âge moyen de départ par génération, hors départs


anticipés, dans le système universel (CNAV, Prisme 2019)

66

65

64

63
Système actuel

Système universel
62

61

➜ L’âge moyen de départ des assurés ne bénéficiant pas d’un départ anticipé augmente après les géné-
rations nées après 1980. Les projections hors système universel retiennent un prolongement de l’aug-
mentation de la durée d’assurance après la génération 1973. Les projections avec système universel
retiennent une évolution progressive de l’âge du taux plein par génération. Les assurés bénéficiaires de
dispositifs de départs anticipés ne sont pas pris en compte pour calcul cet âge moyen de départ

Prisme, CNAV 2019

118
En parallèle de ces évolutions dans les Cette amélioration des retraites
comportements de départs, le niveau moyennes est le fait d’une meilleure
des retraites individuelles moyennes valorisation, dans le système universel
sera sensiblement renforcé. En l’état des et de l’incitation au recul de l’âge moyen
hypothèses, la retraite moyenne des futurs de départ. Elle peut donc se faire dans
retraités sera revalorisée de +2,5% à +5,5% le respect de la trajectoire de dépenses.
pour les générations 1980-1990. Le gain
concernera principalement les femmes : la Elle est également le fait d’une redistribu-
retraite moyenne des futures retraitées sera tion vers les assurés aux revenus les plus
améliorée de 5% à 10% pour les généra- modestes et qui bénéficieront d’une meil-
tions 1980-1990. leure valorisation de leur droits au moment
de leur retraite.

Simulation de l’évolution des retraites moyennes (euros constants) dans


le système universel (CNAV, Prisme 2019)

28 000
Retraites moyennes brutes annuelles (€ constants)

26 000
Système actuel-homme
24 000
Système universel-homme
22 000
Système actuel-femme
20 000

18 000 Système universel-femme

16 000 Système actuel-ens.

14 000
Système universel-ens.
12 000

10 000

8 000
1945 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990
Générations

➜ Le niveau moyen des retraites s’améliore pour les plus jeunes générations, principalement chez les femmes

Prisme, CNAV 2019

Une redistribution vers les retraités


les plus modestes
Le système universel sera plus avantageux détermination du salaire de référence (25
pour les carrières courtes, hachées ou peu meilleures années du régime général) ;
ascendantes. Cette redistribution accrue est
rendue possible par plusieurs leviers : ● un meilleur minimum de retraite.

● la suppression de la durée d’assurance Les simulations réalisées confirment


requise comme critère de calcul des droits les attendus du système universel : les
et condition de départ en retraite rétablira futurs retraités ayant les revenus les plus
un avantage en faveur des carrières modestes bénéficieront d’une hausse
courtes ou heurtées ; importante de leur retraite, notamment
parmi les premiers déciles. Le système
● la comptabilisation en points permettra que universel diminuera l’écart entre les niveaux
chaque activité professionnelle compte de retraite. Il améliorera fortement la retraite
pour la retraite et valorisera ainsi les car- de 40% des assurés ayant des retraites les
rières heurtées pénalisées aujourd’hui par plus faibles.
les règles de validation des trimestres et de
119
Une redistribution vers les femmes
Pour les mêmes raisons, le système uni- En l’état des simulations, la retraite moyenne
versel réduira l’écart entre les niveaux des futures retraitées sera améliorée de 5%
de retraite des hommes et des femmes. à 10% pour les générations 1980-1990.

Simulation de l’effet redistributif du système universel par sexe (CNAV,


Prisme 2019)

15%
Gains/pertes moyennes et médianes

10%

5%

0%

-5%
Moy Med Moy Med Moy Med
Hommes Femmes Ensemble

Effet par sexe sur la retraite (pour deux générations)

1980 1990

➜ Pour les générations 1980 et 1990, une amélioration de la retraite moyenne et médiane des femmes par rapport aux hommes

Prisme, CNAV 2019

120
Une réduction globale des inégalités

Les simulations de la CNAV permettent tition cumulée des dépenses de retraite au


d’analyser la correction des inégalités sein de la population, a été simulée dans le
apportées par le système universel des système universel au regard de la situation
retraites en comparaison de la situation hors réforme.
actuelle. À cet effet, a été évalué l’indice de
Gini du système universel, indicateur qui Les simulations montrent que le système
permet de mesurer statistiquement la répar- universel permettra une distribution
tition d’une variable (ici le niveau de retraite) cumulée des retraites plus égalitaire au
au sein de la population, et de mesurer sein de la population et réduira l’indice
l’inégalité de cette répartition. Pour cela, de Gini de -0,03 point au sein de la popu-
une courbe de Lorentz, présentant la répar- lation des retraités.

Simulation de la répartition cumulée des retraités et de l’indice de Gini


dans le système universel – génération 1980 (CNAV, Prisme 2019)

100%
Répartition cumulée des masses de retraite

90%

80%
Répartition égalitaire
70%

60% Répartition Système actuel

50% Répartition Système universel

40%

30%

20%
Indices de GINI
Système actuel : 0,321
10% Système universel: 0,279

0%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Part en % des effectifs d'assurés


➜ La courbe représente par part d’assurés, la répartition cumulée des retraite.
À titre d’illustration, dans le système universel, 40% des assurés les moins aisés bénéficient de 20% des masses de retraite,
80% des assurés les moins aisés bénéficient des 2/3 des masses de retraite.
Le système universel a une répartition des masses de retraites entre assurés plus équitable car elle se rapproche de la répartition
égalitaire

Prisme, CNAV 2019

Des retraites individuelles garanties à


des niveaux sensiblement proches
Au-delà des simulations générales, l’ap- Ces profils permettent d’identifier les prin-
proche par cas-type permet d’identifier cipaux effets de redistribution du système :
les effets du système universel sur
des profils de carrières. Ces profils ● Les profils de carrières continues et
restent toutefois relativement théoriques ascendantes (voir ci-dessous cas-type du
et ne sont pas réalisés, contrairement aux COR 1 et 2) bénéficieront de niveaux de
simulations de la CNAV, sur la base de retraite sensiblement proches mais seront
trajectoires de carrières projetées à partir davantage incités à prolonger leur activité
de la réalité constatée aujourd’hui. pour bénéficier de retraites meilleures.
121
● Les profils de carrières heurtées (voir Pour la comparaison des effets hors/avec
ci-dessous cas-type au SMIC ou carrière système universel, sont pris en compte des
heurtée) ou exerçant une activité à des assurés des générations 1980 et 1990. L’âge
faibles revenus (voir ci-dessous cas type du taux plein dans le système universel et
d’une femme à temps partiel) seront glo- la durée d’assurance requise dans l’ancien
balement mieux traités au moment de la système ont été prolongés pour tenir compte
retraite par rapport à la situation actuelle. des gains d’espérance de vie (ainsi, l’âge du
taux plein par génération est projeté à 65,4
● Chez les fonctionnaires, les effets du pas- ans pour la génération 1980 et 66,25 ans
sage au système universel dépendront pour la génération 1990 ; dans la situation
principalement du caractère ascendant hors réforme, la durée d’assurance requise
de la carrière, mais aussi de la part des est projetée à 43,5 ans pour la génération
primes dans la rémunération, celles-ci 1980 et 44,25 ans pour la génération 1990).
étant désormais prises en compte à 100% Les droits acquis dans les anciens régimes
pour la retraite. ont été garantis à 100% au 31/12/2024 avec
les règles applicables à ces régimes.

a. Cas-type au salaire moyen (SMPT)

Marine est née en 1980 et a commencé sa carrière à 22 ans, en tant que développeuse web dans une entreprise.
Tout au long de sa carrière, elle est rémunérée au salaire moyen par tête observé par année.

Dans le système actuel, Marine est affiliée au régime Dans le système universel, Marine acquerra des points
général pour sa retraite de base et au régime de à compter du 1er janvier 2025. Les droits acquis jusqu’au
l’AGIRC-ARRCO pour sa retraite complémentaire de 31/12/2024 dans les régimes auxquels elle était affiliée
salariée du privé. seront garantis à 100% dans le nouveau système.

• En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de départ, • En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de
Marine percevrait une retraite nette de 1 751 euros départ, Marine devrait percevoir une retraite nette
par mois, ce qui représente 54,1% de son dernier de 1 710 euros par mois, ce qui représente 52,6%
salaire. de son dernier salaire.

• En partant à 64 ans, Marine percevrait une retraite • En partant à 64 ans, Marine devrait percevoir une
nette de 2 090 euros par mois, ce qui représente retraite nette de 2 069 euros par mois, ce qui
62,9% de son dernier salaire. représente 62,0% de son dernier salaire.
Un assuré né en 1980 (resp.1990) commence sa carrière à 22 ans en tant que salarié dans une
entreprise. Avant la mise en place du système universel, il est affilié au régime général pour sa retraite
• En partant à 66 ans, Marine percevrait une retraite • En partant à 66 ans, Marine devrait percevoir une
de base
nette et
de à l'ARRCO
2 428 eurospour sa retraite
par mois, complémentaire. retraite
ce qui correspond Il perçoit
netteune
de rémunération
2 468 euros, ceéquivalente au
qui représente
à 71,2% de son dernier salaire. 72,1%
salaire moyen par tête observé chaque année tout au long de sa carrière. de son dernier salaire.

Génération 1980 1990

Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67

Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057

Pension Hors système universel 1 751 € 1 918 € 2 090 € 2 271 € 2 428 € 2 555 € 1 839 € 2 026 € 2 217 € 2 417 € 2 626 € 2 789 €
mensuelle
nette (€
2019) Avec système universel 1 710 € 1 884 € 2 069 € 2 263 € 2 468 € 2 683 € 1 856 € 2 052 € 2 258 € 2 476 € 2 706 € 2 947 €
SMPT
Taux de Hors système universel 54,1% 58,4% 62,9% 67,5% 71,2% 74,0% 49,9% 54,3% 58,6% 63,1% 67,7% 71,0%
remplaceme
nt net Avec système universel 52,6% 57,2% 62,0% 67,0% 72,1% 77,4% 50,2% 54,7% 59,5% 64,4% 69,4% 74,7%

Modèle OSIRIS, DSS 2019

122 b. Cas-type au SMIC



Un assuré né en 1980 (resp.1990) commence sa carrière à 22 ans en tant que salarié dans une
Un assuré né en 1980 (resp.1990) commence sa carrière à 22 ans en tant que salarié dans une
entreprise. Avant la mise en place du système universel, il est affilié au régime général pour sa retraite
de base et à l'ARRCO pour sa retraite complémentaire. Il perçoit une rémunération équivalente au
salaire moyen par tête observé chaque année tout au long de sa carrière.
b. Cas-type au SMIC
Génération 1980 1990

Leila est née en 1980 et a commencé sa carrière à 22 ans comme assistante de direction dans une entreprise de
Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67
travaux publics. Tout au long de sa carrière dans le privé, elle est rémunérée au SMIC.
Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057

Pension Hors système universel 1 751 € 1 918 € 2 090 € 2 271 € 2 428 € 2 555 € 1 839 € 2 026 € 2 217 € 2 417 € 2 626 € 2 789 €
Dans le système actuel, Leila est affiliée au régime
mensuelle Dans le système universel, Leila acquerra des points
nette (€
général 2019)
pour Avec
sa système
retraite de 1base
universel 710 € et au
1 884 € régime
2 069 € 2 de
263 € 2à468
compter
€ 2 683du
€ 1er
1 856janvier
€ 2 0522025. Les
€ 2 258 € droits
2 476 €acquis
2 706 €jusqu’au
2 947 €
l’AGIRC-ARRCO
SMPT pour sa retraite complémentaire de 31/12/2024 selon les régimes auxquels elle était affiliée
Hors système universel 54,1% 58,4% 62,9% 67,5% 71,2% 74,0% 49,9% 54,3%
salariéeTaux
du deprivé. seront garantis à 100% dans 58,6% 63,1%
le nouveau 67,7%
système. 71,0%
remplaceme
nt net Avec système universel 52,6% 57,2% 62,0% 67,0% 72,1% 77,4% 50,2% 54,7% 59,5% 64,4% 69,4% 74,7%
• En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de départ, • En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de départ,
Leila percevrait une retraite nette de 894 euros par Leila devrait percevoir une retraite nette de 881
Modèle OSIRIS, DSS 2019
mois, ce qui représente 59,1% de son dernier salaire. euros par mois, ce qui représente 58,0% de son
dernier salaire.
b. Cas-type au SMIC
• En partant à 64 ans, Leila percevrait une retraite

nette de 1 065 euros par mois, ce qui représente • En partant à 64 ans, Leila devait percevoir une
Un assuré
68,6% de né
son en dernier
1980 salaire.
(resp.1990) commence sa carrière à nette
retraite 22 ans en tant
de 1 065 eurosque
parsalarié
mois, cedans une
qui repré-
sente 68,3% de son dernier salaire.
entreprise. Avant la mise en place du système universel, il est affilié au régime général pour sa retraite
En partant à 66 ans, Leila percevrait une retraite
de •base et à l'ARRCO pour sa retraite complémentaire. Il perçoit une rémunération équivalente au
nette de 1 234 euros par mois, ce qui représente • En partant à 66 ans, Leila devrait percevoir une
SMIC tout au long de sa carrière. A partir de l’âge du taux plein de sa génération, il bénéficiera d’un
77,4% de son dernier salaire. retraite nette de 1 459 euros, soit 91,2% de son
minimum de retraite plus généreux dans le système universel par rapport à l’ancien système, pour
dernier salaire. Elle bénéfice en effet du minimum
garantir un taux de remplacement de 85% du SMIC net. de retraite.

Génération 1980 1990

Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67

Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057

Pension
Hors système universel 894 € 978 € 1 065 € 1 156 € 1 234 € 1 298 € 931 € 1 026 € 1 123 € 1 223 € 1 329 € 1 412 €
mensuelle
nette (€
2019) Avec système universel 881 € 971 € 1 065 € 1 165 € 1 459 € 1 551 € 946 € 1 045 € 1 150 € 1 261 € 1 377 € 1 696 €
SMIC
Taux de Hors système universel 59,1% 63,8% 68,6% 73,5% 77,4% 80,4% 54,1% 58,8% 63,5% 68,3% 73,3% 76,8%
remplaceme
nt net Avec système universel 58,0% 63,1% 68,3% 73,7% 91,2% 95,7% 54,7% 59,7% 64,8% 70,1% 75,6% 91,9%

bénéfice du minimum de retraite


Modèle OSIRIS, DSS 2019

c. Cas-type COR n°1 (non-cadre qui devient cadre)



Un assuré né en 1980 (resp.1990) commence sa carrière à 22 ans en tant que salarié dans une
entreprise. Il débute sa carrière comme non-cadre avec un salaire dans le premiers tiers de la
distribution des salaires français puis devient cadre et poursuit une carrière au salaire d’un cadre
moyen du dernier décile de la distribution. Il poursuit ensuite sa carrière sans interruption jusqu'à son
départ en retraite.

123
c. Cas type du salarié non-cadre qui devient cadre

Lisa est née en 1980 et a commencé sa carrière à 22 ans dans une entreprise de matériel sportif. Au début de sa
carrière, Lisa est salariée et perçoit un salaire moyen égal à 1 394,9 euros (salaire moyen du premier tiers de la
distribution des salaires chaque année). Après quelques années, Lisa devient cadre et perçoit un salaire égal au
salaire moyen du dernier décile. Elle poursuit sa carrière sans interruption jusqu’à son départ en retraite.

Dans le système actuel, Lisa est affiliée au régime Dans le système universel, Lisa acquerra des points à
général pour sa retraite de base et au régime de compter du 1er janvier 2025. Les droits acquis jusqu’au
l’AGIRC-ARRCO pour sa retraite complémentaire de 31/12/2024 selon les régimes auxquels elle était affiliée
salariée du privé. seront garantis à 100% dans le nouveau système.

• En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de • En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de départ
départ, Lisa percevrait une retraite nette de 3 478 à la retraite, Lisa devrait percevoir une retraite nette
euros par mois, ce qui représente 39,1% de son de 3 618 euros par mois, ce qui représente 40,6%
dernier salaire. de son dernier salaire.

• En partant à 64 ans, Lisa percevrait une retraite • En partant à 64 ans, Lisa devrait percevoir une
nette de 4 146 euros par mois, ce qui représente retraite nette de 4 435 euros par mois, ce qui
45,4% de son dernier salaire. représente 48,5% de son dernier salaire.

• En partant à 66 ans, Lisa percevrait une retraite de • En partant à 66 ans, Lisa devrait percevoir une
4 787 euros par mois, ce qui représente 51,1% de retraite nette de 5 353 euros, soit 57,1 % de son
son dernier salaire. dernier salaire.

Génération 1980 1990

Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67

Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057

Pension Hors système universel 3 478 € 3 810 € 4 146 € 4 498 € 4 787 € 5 003 € 3 692 € 4 073 € 4 451 € 4 840 € 5 248 € 5 537 €
mensuelle
nette (€
2019) Avec système universel 3 618 € 4 014 € 4 435 € 4 881 € 5 353 € 5 851 € 4 103 € 4 560 € 5 044 € 5 558 € 6 101 € 6 674 €
COR 1
Taux de Hors système universel 39,1% 42,3% 45,4% 48,6% 51,1% 52,7% 36,5% 39,7% 42,8% 46,0% 49,2% 51,3%
remplaceme
nt net Avec système universel 40,6% 44,5% 48,5% 52,7% 57,1% 61,6% 40,5% 44,4% 48,5% 52,7% 57,2% 61,7%

Modèle OSIRIS, DSS 2019

d. Cas-type COR n°2 (non-cadre à carrière continue)



Un assuré né en 1980 (resp.1990) commence sa carrière à 22 ans en tant que salarié dans une
entreprise. Il s'agit d'un salarié du privé non-cadre avec un salaire égal au salaire moyen du tiers
inférieur de la distribution des rémunérations (à chaque âge). Il poursuit ensuite sa carrière sans
interruption jusqu'à son départ en retraite.

Génération 1980 1990

Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67

Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057

Pension Hors système universel 1 576 € 1 729 € 1 888 € 2 053 € 2 197 € 2 315 € 1 661 € 1 832 € 2 008 € 2 191 € 2 383 € 2 533 €
mensuelle
nette (€
2019) Avec système universel 1 512 € 1 668 € 1 833 € 2 007 € 2 191 € 2 384 € 1 597 € 1 769 € 1 950 € 2 141 € 2 343 € 2 556 €
COR 2
Taux de Hors système universel 52,9% 57,3% 61,8% 66,3% 70,0% 72,8% 49,0% 53,3% 57,7% 62,2% 66,7% 70,0%
124 remplaceme
nt net Avec système universel 50,6% 55,1% 59,7% 64,6% 69,6% 74,7% 46,9% 51,3% 55,8% 60,5% 65,4% 70,4%

d. Cas type du non-cadre à carrière continue

Thomas est né en 1980 et a commencé sa carrière à 22 ans dans une agence de graphisme. Au début de sa
carrière, Thomas est graphiste et perçoit un salaire brut égal à 1 394 euros (salaire moyen du premier tiers de la
distribution des salaires chaque année). Il poursuit ensuite sa carrière sans interruption jusqu’à son départ en retraite
Génération 1980 1990
et perçoit en fin de carrière un salaire brut de 2 895 euros.
Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67

Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057
Dans le système actuel, Thomas est affilié au régime Dans le système universel, Thomas acquerra des
généralPension
pour Hors
sa système
retraite de 3base
universel 478 € et au€ régime
3 810 4 146 € 4 de
498 € points
4 787 € à compter
5 003 € 3 692du
€ 1er
4 073janvier
€ 4 4512025. Les
€ 4 840 € 5droits
248 € acquis
5 537 €
mensuelle
l’AGIRC-ARRCO
nette (€ pour sa retraite complémentaire de jusqu’au 31/12/2024 selon les régimes auxquels il était
Avec système universel 3 618 € 4 014 € 4 435 € 4 881 € 5 353 € 5 851 € 4 103 € 4 560 € 5 044 € 5 558 € 6 101 € 6 674 €
salarié du privé.
2019) affilié seront garantis à 100% dans le nouveau système.
COR 1
Taux de Hors système universel 39,1% 42,3% 45,4% 48,6% 51,1% 52,7% 36,5% 39,7% 42,8% 46,0% 49,2% 51,3%
• En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de départ
remplaceme • En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de départ
nt net
à la retraite, Thomas percevrait une
Avec système universel 40,6%
retraite
44,5%
nette52,7%
48,5%
de 57,1%
à la61,6%
retraite, Thomas
40,5% 44,4%
devrait
48,5%
percevoir
52,7%
une retraite
57,2% 61,7%

1 576 euros par mois, ce qui représente 52,9% de nette de 1 512 euros par mois, ce qui représente
son dernier salaire.
Modèle OSIRIS, DSS 2019 50,6% de son dernier salaire.

d.n partant
• E Cas-type COR n°2 (non-cadre à carrière continue)
à 64 ans, Thomas percevrait une retraite • En partant à 64 ans, Thomas devrait percevoir
nette de 1 888 euros par mois, ce qui représente une retraite nette de 1 833 euros par mois, ce qui
61,8% de son dernier salaire. représente 59,7% de son dernier salaire.
Un assuré né en 1980 (resp.1990) commence sa carrière à 22 ans en tant que salarié dans une
entreprise. Il às'agit
• En partant 66 ans,d'un salarié
Thomas du privé
percevrait unenon-cadre
retraite avec
• En un salaire
partant à 66égal
ans, au salaire
Thomas moyen
devrait du tiers
percevoir une
inférieur de la distribution des rémunérations
de 2 197 euros par mois, ce qui représente 70,0% (à chaque âge). Il poursuit ensuite sa carrière
retraite nette de 2 191 euros, soit 69,6% de sonsans
de son dernier salaire.
interruption jusqu'à son départ en retraite. dernier salaire.

Génération 1980 1990

Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67

Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057

Pension Hors système universel 1 576 € 1 729 € 1 888 € 2 053 € 2 197 € 2 315 € 1 661 € 1 832 € 2 008 € 2 191 € 2 383 € 2 533 €
mensuelle
nette (€
2019) Avec système universel 1 512 € 1 668 € 1 833 € 2 007 € 2 191 € 2 384 € 1 597 € 1 769 € 1 950 € 2 141 € 2 343 € 2 556 €
COR 2
Taux de Hors système universel 52,9% 57,3% 61,8% 66,3% 70,0% 72,8% 49,0% 53,3% 57,7% 62,2% 66,7% 70,0%
remplaceme
nt net Avec système universel 50,6% 55,1% 59,7% 64,6% 69,6% 74,7% 46,9% 51,3% 55,8% 60,5% 65,4% 70,4%

Modèle OSIRIS, DSS 2019

e. Cas-type d’une carrière heurtée



Un assuré né en 1980 (resp.1990) commence sa carrière à 22 ans en tant que salarié dans une
entreprise. Il s'agit d'un salarié du privé non-cadre avec un salaire égal au salaire moyen du tiers
inférieur de la distribution des rémunérations (équivalent du cas-type du COR n°3). Il arrête de
travailler à 42 ans où il devient chômeur et bénéficie de l’allocation chômage pendant 2 ans, puis de
l'ASS pendant les 2 années suivantes. Au delà, il devient inactif jusqu'à son départ en retraite.

Génération 1980 1990

Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67

Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057

Pension Hors système universel 766 € 817 € 867 € 915 € 963 € 1 011 € 807 € 860 € 913 € 964 € 1 015 € 1 065 €
mensuelle
nette (€
2019) Avec système universel 842 € 905 € 969 € 1 035 € 1 102 € 1 171 € 837 € 902 € 969 € 1 038 € 1 108 € 1 179 €
Carrière
heurtée
125
Taux de Hors système universel 32,7% 34,9% 37,0% 39,1% 41,1% 43,2% 30,7% 32,7% 34,8% 36,7% 38,6% 40,5%
remplaceme
nt net Avec système universel 35,9% 38,6% 41,4% 44,2% 47,0% 50,0% 31,7% 34,2% 36,7% 39,3% 42,0% 44,7%
e. Cas-type d’une carrière heurtée

Laurent est né en 1980 et a commencé sa carrière à 22 ans en tant que vendeur pour une entreprise de téléphonie
mobile. Au début de sa carrière, Laurent perçoit un salaire inférieur à 1 394 euros (premier tiers de la distribution des
salaires chaque année. A 42 ans, il perd son emploi et devient demandeur d’emploi. Il bénéficie de l’allocation de
retour à l’emploi pendant deux ans, puis de l’allocation de solidarité spécifique pendant les deux années suivantes.
Jusqu’à sa retraite, Laurent est considéré comme inactif.

Dans le système actuel, Dans le système universel, Laurent acquerra des


points à compter du 1er janvier 2025. Les droits acquis
• En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de jusqu’au 31/12/2024 selon les régimes auxquels il était
départ, Laurent percevrait une retraite nette de affilié seront garantis à 100% dans le nouveau système.
707 euros par mois, ce qui représente 20,2% de Pendant ses périodes de chômage, Laurent acquerra
son dernier salaire. des droits à la retraite dans le système universel.

• En partant à 64 ans, Laurent percevrait une retraite • En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de départ
nette de 800 euros par mois, ce qui représente à la retraite, Laurent devrait percevoir une retraite
22,9% de son dernier salaire. nette de 842 euros par mois, ce qui représente
35,9% de son dernier salaire.
• En partant à 66 ans, Laurent percevra une retraite
de 888 euros par mois, ce qui représente 25,5% • En partant à 64 ans, Laurent devrait percevoir une
de son dernier salaire retraite nette de 969 euros par mois, ce qui repré-
sente 41,4% de son dernier salaire.

• En partant à 66 ans, Laurent devrait percevoir une


retraite nette de 1 102 euros, soit 47,0% de son
dernier salaire.

126
f. Cas-type d’une femme durablement à temps partiel

Ines est née en 1980 et a commencé sa carrière à 22 ans en tant que vendeuse chez un concessionnaire automo-
bile. Ines a travaillé à temps partiel à 80% et a été rémunérée au SMIC tout au long de sa carrière.

Dans le système actuel, Dans le système universel, Ines acquerra des points à
compter du 1er janvier 2025. Les droits acquis jusqu’au
• En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de 31/12/2024 selon les régimes auxquels elle était affiliée
départ, Ines percevrait une retraite nette de 716 seront garantis à 100% dans le nouveau système. A partir
euros par mois, ce qui représente 59,1% de son de l’âge du taux plein de sa génération, elle bénéficiera
dernier salaire. d’un minimum de retraite plus généreux dans le système
universel par rapport à l’ancien système, pour garantir
• En partant à 64 ans, Ines percevrait une retraite un taux de remplacement brut égal à 85% du SMIC net.
nette de 852 euros par mois, ce qui représente
68,6% de son dernier salaire. • En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de départ
à la retraite, Ines devrait percevoir une retraite nette
• En partant à 66 ans, Ines percevra une retraite de de 705 euros par mois, ce qui représente 58,0%
988 euros par mois, ce qui représente 77,4% de de son dernier salaire.
son dernier salaire.
Modèle OSIRIS, DSS 2019
• En partant à 64 ans, Ines devrait percevoir une
f. Cas-type d’une femme durablement à temps partiel
retraite nette de 852 euros par mois, ce qui repré-
sente 68,3% de son dernier salaire.
Une assuré née en 1980 (resp.1990) commence sa carrière à 22 ans en tant que salarié et effectue
• En partant à 66 ans, Ines devrait percevoir une
l’intégralité de sa carrière au SMIC à temps partiel à retraite
80%. A partir
nette de 1de
459l’âge du soit
euros, taux plein
114,0 de son
% de sa
génération, il bénéficiera d’un minimum de retraite plus généreux
dernier salaire. dans le système universel par
rapport à l’ancien système, pour garantir un taux de remplacement de 85% du SMIC net.

Génération 1980 1990

Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67

Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057

Pension
Hors système universel 716 € 783 € 852 € 925 € 988 € 1 039 € 745 € 821 € 898 € 979 € 1 063 € 1 129 €
mensuelle
nette (€
2019) Avec système universel 705 € 777 € 852 € 932 € 1 459 € 1 551 € 756 € 836 € 920 € 1 008 € 1 102 € 1 696 €
Temps
partiel
Taux de Hors système universel 59,1% 63,8% 68,6% 73,5% 77,4% 80,4% 54,1% 58,8% 63,5% 68,3% 73,3% 76,8%
remplaceme
nt net Avec système universel 58,0% 63,1% 68,3% 73,7% 114,0% 119,6% 54,7% 59,7% 64,8% 70,1% 75,6% 114,9%

bénéfice du minimum de retraite


Modèle OSIRIS, DSS 2019


g. Cas-type d’un fonctionnaire de catégorie A (attaché d’administration)

Attaché d’administration né en 1980 (resp.1990) et recruté à 24 ans dans la fonction publique. Il
déroule sa carrière sur deux grades avec des primes représentant entre 25 et 35% de sa rémunération
tout au long de sa carrière.

Génération 1980 1990

Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67

Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 127
2057

Pension Hors système universel 1 725 € 1 888 € 2 056 € 2 230 € 2 410 € 2 597 € 1 695 € 1 854 € 2 020 € 2 191 € 2 369 € 2 552 €
mensuelle
nette (€
Une assuré née en 1980 (resp.1990) commence sa carrière à 22 ans en tant que salarié et effectue
l’intégralité de sa carrière au SMIC à temps partiel à 80%. A partir de l’âge du taux plein de sa
génération, il bénéficiera d’un minimum de retraite plus généreux dans le système universel par
rapport à l’ancien système, pour garantir un taux de remplacement de 85% du SMIC net.
g. Cas type fonctionnaire – attaché d’administration
Génération 1980 1990
Louise est née en 1980 et a commencé sa carrière à 22 ans dans la fonction publique en tant qu’attachée d’ad-
Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67
ministration. Tout au long de sa carrière, Louise est cadre de la fonction publique et est rémunérée au régime
indemnitaire d’un
Annéeattaché administratif.
de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057

Pension
Hors système universel 716 € 783 € 852 € 925 € 988 € 1 039 € 745 € 821 € 898 € 979 € 1 063 € 1 129 €
mensuelle
Dans lenettesystème
(€
actuel,
Avec système universel 705 € 777 € 852 € 932 € 1Dans
459 € le système
1 551 € 756 universel,
€ 836 € Louise
920 € 1 acquerra
008 € 1 102des
€ 1points
696 €
Temps 2019)
partiel
à compter du 1er janvier 2025. Les droits acquis jusqu’au
• EnTaux
partant
de Horsàsystème
la retraite à 62 ans,
universel 59,1% 63,8%
âge légal73,5%
68,6%
de 31/12/2024
77,4%80,4%
selon
54,1%
les 58,8%
régimes auxquels
63,5% 68,3%
elle73,3%
était affiliée
76,8%
remplaceme
départ,
nt net Louise percevrait une retraite
Avec système universel 58,0% 63,1%
nette de
68,3%
1 725
73,7%
seront garantis à 100%
114,0% 119,6% 54,7%
dans64,8%
59,7%
le nouveau
70,1%
système.
75,6% 114,9%
euros par mois, ce qui représente 39,9% de son
dernier salaire. • En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de départ
à la retraite, Louise devrait percevoir une retraite
bénéfice du minimum de retraite
• En partant à 64 ans, Louise percevrait une retraite nette de 1 836 euros par mois, ce qui représente
nette de 2 056 euros par mois, ce qui représente
Modèle OSIRIS, DSS 2019 44,0% de son dernier salaire.
47,2% de son dernier salaire.
• En partant à 64 ans, Louise devrait percevoir une
• g. Cas-type d’un fonctionnaire de catégorie A (attaché d’administration)
En partant à 66 ans, Louise percevra une retraite retraite nette de 2 239 euros par mois, ce qui repré-
de 2 410 euros par mois, ce qui représente 55,0% sente 53,4% de son dernier salaire.
de son dernier salaire.
Attaché d’administration né en 1980 (resp.1990) et recruté à 24 ans dans la fonction publique. Il
• En partant à 65 ans, Louise devrait percevoir une
déroule sa carrière sur deux grades avec des primes représentant entre 25 et 35% de sa rémunération
retraite nette de 2 688 euros, soit 63,7% de son
tout au long de sa carrière. dernier salaire.

Génération 1980 1990

Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67

Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057

Pension Hors système universel 1 725 € 1 888 € 2 056 € 2 230 € 2 410 € 2 597 € 1 695 € 1 854 € 2 020 € 2 191 € 2 369 € 2 552 €
mensuelle
nette (€
2019) Avec système universel 1 836 € 2 032 € 2 239 € 2 457 € 2 688 € 2 929 € 1 813 € 2 012 € 2 223 € 2 445 € 2 679 € 2 925 €
Attaché
d'administration
Taux de Hors système universel 39,9% 43,5% 47,2% 51,1% 55,0% 59,1% 37,9% 41,3% 44,9% 48,5% 52,3% 56,1%
remplaceme
nt net Avec système universel 44,0% 48,6% 53,4% 58,4% 63,7% 69,2% 42,2% 46,6% 51,4% 56,3% 61,5% 67,0%

SRE, DB, 2019

h. Cas-type d’un fonctionnaire de catégorie B (secrétaire administratif)



Secrétaire administratif (catégorie B) né en 1980 (resp.1990) et recruté à 22 ans dans la fonction
publique. Il déroule sa carrière sur 3 grades en catégorie B. Ses primes représentent 25 à 27% de sa
rémunération tout au long de sa carrière.

128
h. Cas type d’un secrétaire administratif

Paul est né en 1980 et a commencé sa carrière à 22 ans dans la fonction publique en tant que secrétaire adminis-
tratif. Tout au long de sa carrière, Paul travaille dans la fonction publique et est rémunéré au régime indemnitaire
des secrétaires administratifs. Paul perçoit des primes, qui représentent 25 à 27% de sa rémunération.

Dans le système actuel, Dans le système universel, Paul acquerra des points à
compter du 1er janvier 2025. Les droits acquis jusqu’au
• En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de départ 31/12/2024 selon les régimes auxquels elle était affiliée
à la retraite, Paul percevrait une retraite nette de seront garantis à 100% dans le nouveau système.
1 380 euros par mois, ce qui représente 44,4%
de son dernier salaire. • En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de départ
à la retraite, Paul devrait percevoir une retraite nette
• En partant à 64 ans, Paul percevrait une retraite de 1 394 euros par mois, ce qui représente 46,6%
nette de 1 673 euros par mois, ce qui représente de son dernier salaire.
52,1% de son dernier salaire.
• En partant à 64 ans, Paul devrait percevoir une
• En partant à 66 ans, Paul percevra une retraite de retraite nette de 1 696 euros par mois, ce qui
1 920 euros par mois, ce qui représente 59,4% de représente 55,0% de son dernier salaire.
son dernier salaire.
• En partant à 66 ans, Paul devrait percevoir une
retraite nette de 2 033 euros, soit 65,5% de son
dernier salaire.

Génération 1980 1990

Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67

Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057

Pension Hors système universel 1 380 € 1 546 € 1 673 € 1 805 € 1 920 € 2 016 € 1 300 € 1 459 € 1 583 € 1 711 € 1 844 € 1 949 €
mensuelle
nette (€
2019) Avec système universel 1 394 € 1 541 € 1 696 € 1 861 € 2 033 € 2 215 € 1 416 € 1 568 € 1 729 € 1 899 € 2 078 € 2 266 €
Secrétaire
administratif
Taux de Hors système universel 44,4% 48,3% 52,1% 56,0% 59,4% 62,2% 40,4% 44,1% 47,7% 51,4% 55,2% 58,1%
remplaceme
nt net Avec système universel 46,6% 50,1% 55,0% 60,1% 65,5% 71,1% 45,9% 49,4% 54,4% 59,5% 64,9% 70,6%

SRE, DB 2019

i. Cas-type d’un fonctionnaire de catégorie C (adjoint administratif)



Adjoint administratif (catégorie C) né en 1980 (resp.1990) et recruté à 22 ans dans la fonction publique.
Il déroule sa carrière sur 3 grades en catégorie C avec des primes representant entre 10 à 15% de sa
rémunération tout au long de sa carrière.

Génération 1980 1990

Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67

Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057

Pension Hors système universel 1 144 € 1 243 € 1 346 € 1 452 € 1 545 € 1 622 € 1 080 € 1 177 € 1 277 € 1 380 € 1 487 € 1 573 €
mensuelle
nette (€
2019) Avec système universel 1 091 € 1 201 € 1 317 € 1 438 € 1 566 € 1 700 € 1 061 € 1 172 € 1 289 € 1 412 € 1 541 € 1 676 €
Adjoint
adminstratif
Taux de Hors système universel 55,4% 60,0% 64,7% 69,5% 73,6% 77,0% 50,3% 54,5% 58,9% 63,4% 68,1% 71,6%
remplaceme
nt net Avec système universel 53,8% 59,0% 64,4% 70,1% 76,1% 82,3% 50,4% 55,5% 60,8% 66,4% 72,2% 78,2%

SRE, DB 2019 129


i. Cas type – adjoint administratif

Julien est né en 1980 et a commencé sa carrière à 22 ans dans la fonction publique en tant qu’adjoint administratif.
Tout au long de sa carrière, Julien travaille dans la fonction publique et est rémunéré au régime indemnitaire des
adjoints administratifs. Julien perçoit des primes, qui représentent 10 à 15% de sa rémunération.
Génération 1980 1990

Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67
Dans le système actuel, Dans le système universel, Julien acquerra des points
Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 à compter
2046 du 1er2052
2047 janvier2053
2025.2054
Les droits
2055 acquis
2056 jusqu’au
2057

• En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de départ 31/12/2024 selon les régimes auxquels elle était
Pension Hors système universel 1 380 € 1 546 € 1 673 € 1 805 € 1 920 € 2 016 € 1 300 € 1 459 € 1 583 € 1 711 € 1 844 € 1 949 € affiliée
à la retraite,
mensuelle Julien percevrait une retraite nette de seront garantis à 100% dans le nouveau système.
nette (€
1 144 euros
Secrétaire
2019) par mois, ce qui représente 55,4% de
Avec système universel 1 394 € 1 541 € 1 696 € 1 861 € 2 033 € 2 215 € 1 416 € 1 568 € 1 729 € 1 899 € 2 078 € 2 266 €

son dernier salaire.


administratif • En partant à la retraite à 62 ans, âge légal de départ
Taux de Hors système universel 44,4% 48,3% 52,1% 56,0% 59,4% 62,2% 40,4% 44,1% 47,7% 51,4% 55,2% 58,1%
remplaceme à la retraite, Julien devrait percevoir une retraite
• En partant nt net àAvec64système
ans,universel
Paul percevrait
46,6% 50,1%une55,0% retraite
60,1% 65,5%nette de 1 091
71,1% 45,9% euros
49,4% par mois,
54,4% ce qui64,9%
59,5% représente
70,6%

nette de 1 346 euros par mois, ce qui représente 53,8 % de son dernier salaire.
64,7% de son dernier salaire.
SRE, DB 2019
• En partant à 64 ans, Julien devrait percevoir une
• i.En partant
Cas-type d’un fonctionnaire de catégorie C (adjoint administratif)
à 66 ans, Paul percevra une retraite de retraite nette de 1 317 euros par mois, ce qui
1 545 euros par mois, ce qui représente 73,6% de représente 64,4% de son dernier salaire.
son dernier salaire.
Adjoint administratif (catégorie C) né en 1980 (resp.1990) et recruté à 22 ans dans la fonction publique.
• En partant à 66 ans, Julien devrait percevoir une
Il déroule sa carrière sur 3 grades en catégorie C avec des primes representant entre 10 à 15% de sa
retraite nette de 1 566 euros, soit 76,1% de son
rémunération tout au long de sa carrière. dernier salaire.

Génération 1980 1990

Age de liquidation 62 63 64 65 66 67 62 63 64 65 66 67

Année de liquidation 2042 2043 2044 2045 2046 2047 2052 2053 2054 2055 2056 2057

Pension Hors système universel 1 144 € 1 243 € 1 346 € 1 452 € 1 545 € 1 622 € 1 080 € 1 177 € 1 277 € 1 380 € 1 487 € 1 573 €
mensuelle
nette (€
2019) Avec système universel 1 091 € 1 201 € 1 317 € 1 438 € 1 566 € 1 700 € 1 061 € 1 172 € 1 289 € 1 412 € 1 541 € 1 676 €
Adjoint
adminstratif
Taux de Hors système universel 55,4% 60,0% 64,7% 69,5% 73,6% 77,0% 50,3% 54,5% 58,9% 63,4% 68,1% 71,6%
remplaceme
nt net Avec système universel 53,8% 59,0% 64,4% 70,1% 76,1% 82,3% 50,4% 55,5% 60,8% 66,4% 72,2% 78,2%

SRE, DB 2019

130
131
Haut-commissaire à la réforme des retraites
Ministère des Solidarités et de la Santé
14 avenue Duquesne – 75007 Paris

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