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Mon titre semble renvoyer à un point bien particulier
dans l’histoire de l’art et de sa critique, la rencontre
de Broodthaers avec Mallarmé, scellée en particulier
par l’exposition littéraire que Broodthaers a organisée
autour du poète et par l’œuvre singulière qu’il lui
a consacrée : ces douze plaques qui mettent en espace
les douze doubles pages du poème de Mallarmé,
Un coup de déA jam aià na bolirù le hasard. Pourtant
cette rencontre n’est pas une question particulière
d’histoire de l’art. Elle engage une réflexion plus large
sur le rapport des mots et de l’espace qui invite
elle-même à reconsidérer ce qu’on appelle la modernité
en art et ses enjeux politiques.
La rencontre se présente en effet sous la forme
d’un paradoxe simple à formuler : Broodthaers voit
en Mallarmé «le fondateur de l’art contemporain».
Il voit dans Un co u p d e déA ja m a iA n a b o lira le h aA ard
le traité de l’art qui convient à notre temps et révoque
celui de Léonard de Vinci, coupable d’avoir accordé trop
d’importance aux arts.plastiques. En conséquence
il rend hommage au fondateur en proposant son «image»
du poème, c’est-à-dire aussi son application du «traité».
Or cette image consiste à effacer le texte entier,
à lui substituer les rectangles noirs de sa distribution
spatiale, soit précisément sa «plastique». Comment
donc penser cet hommage à Mallarmé qui consiste
à rendre son poème illisible ? Comment le traité de l’art
nouveau anti-plastique peut-il être accompli dans
la forme contradictoire du devenir-plastique de son texte?
On peut objecter que ces douze plaques couvertes
de lignes noires répondent bien à ce que proclamait
Mallarmé : le poème qui «poursuit noir sur blanc»,
l’identité entre la disposition intime du théâtre
de la pensée et la distribution du blanc et du noir sur
le théâtre de la page. Mais cette objection ne fait
que souligner le cœur de la difficulté : comment penser
cet espace qui rend identiques le textuel et le plastique?
La singularité de la réponse de Broodthaers ne se com
prend peut-être qu’au regard d’une conceptualisation
antérieure de la spatialité du poème mallarméen,
formulée par Paul Valéry dans des phrases célèbres :
«Il me sembla de voir la figure du ne pensée, pour
la première foi& placée dans notre espace... Ici véritable
ment l ’étendue parlait, songeait, enfantait des former
temporelles», i L’étendue parlait : la phrase de Valéry
formule le nœud de la question. L’identité du poème
et de la figure dans l’espace, c’est aussi l’équivoque
sur la cause efficiente de cette identité. La pensée pure
qui brille un instant sur l’espace de la page consacre
en même temps le pouvoir d’un espace qui engendre
des formes. Avec ce pouvoir donné à l’espace, l’opposi
tion de Léonard de Vinci, l’homme de l’ancienne
esthétique et de Mallarmé, le fondateur de la nouvelle,
se perd aussitôt formulée. C’est peut-être à cette confusion
JacqueA Rancière
Graphisme : Labomatic
Assistante : Juliane W ollensack
ΕΑΝ 9782906211421
ISBN 2-906211-42-7