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DES MESSAGES
PUBLICITAIRES :
UNE APPROCHE
PAR LA THÉORIE
SÉMIO-
CONTEXTUELLE
DE LA
COMMUNICATION
Philippe BOISTEL,
Maître de Conférences - IAE de Rouen - Université de Rouen
Membre du CREGO (Centre de Recherches et d’Etudes en Gestion des Organisations)
Résumé
Abstract
m
An advertisement is always a syncretic language, mixing lin-
guistic and iconic modes to provide access to meaning. However, the
semiological theories are often only interested in one aspect of com-
munication. The use of the semio-contextual theory of the communi-
cation makes it possible to study advertising in its entirety. An empiri-
cal study makes it possible to compare interpretation resulting from
the model with that carried out by a group of seventeen people. The
results show comparable conclusions between the two explanations.
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La compréhension du message est un des élé- té est dû à la richesse des valeurs symboliques trans-
ments essentiels de la communication. Le message mises. L’automobile reste, parmi les biens, un attri-
doit être explicite et univoque. Pour analyser le mes- but essentiel de la valorisation de l’individu. Aussi, il
sage publicitaire, de nombreuses techniques issues semble intéressant de rechercher si les valeurs ins-
des sciences sociales sont utilisées (sémiologie, lin- crites dans les annonces sont bien décryptées par les
guistique…). La sémiologie est « la science étudiant consommateurs pour connaître l’impact que les
la structure de tous les types et systèmes de signes » publicités peuvent avoir sur ceux-ci.
(Jakobson, 1975). Elle a été utilisée dans le but de
répondre aux trois objectifs suivants : Le processus de recherche comprend trois
étapes.
- décrire les conditions de production et de sai-
sie du sens à l’intérieur d’une communication ; - La première a consisté à décrypter l’annonce
à partir du filtre de la théorie étudiée et à en
- rechercher le système de relation entre les établir une analyse synthétique.
signes et le résultat qu’est la signification ;
- La seconde repose sur une série de 15 entre-
- distinguer et hiérarchiser les différents tiens individuels enregistrés. Chaque person-
niveaux où peuvent se situer la signification. ne a pu feuilleter l’Express librement. Ensuite,
à partir d’un guide d’entretien (annexe 2), une
L’objet de l’article est d’étudier à partir de la discussion a été entreprise sur la publicité.
théorie sémio-contextuelle une annonce et de véri- Une synthèse a été réalisée à partir d’une ana-
fier si l’interprétation est bien perçue par les cibles lyse de contenu.
publicitaires. Le modèle retenu dans la recherche est
le modèle situationnel. La communication est une - La dernière étape a permis de vérifier si les
action sociale située. «La construction du sens des analyses issues de la théorie sémio-contex-
échanges se fait, en partie, en mettant ses communi- tuelle étaient acceptées. La démarche suivan-
cations dans un contexte» (Mucchielli, Guivarch, te a été respectée. Dans un premier temps,
1998). Ce sont les circonstances qui fournissent le l’Express a été feuilleté. Puis, la publicité a été
sens à l’échange. Il est important alors de tenir désignée comme étant l’objet de l’étude.
compte des différents contextes (spatial, physique et L’analyse issue de la théorie a ensuite été pro-
sensoriel, temporel, relationnel,…). La théorie posée comme étant un rapport interprétatif de
sémio-contextuelle de la communication s’intéresse la publicité. Il a été demandé à chaque inter-
à la construction du sens pour les acteurs. La com- viewé de lire attentivement le texte et d’indi-
munication dont il est question ne peut être analy- quer son degré d’accord avec ce qui était
sée en dehors de la situation dans laquelle elle écrit. Il pouvait supprimer, corriger ou accep-
prend sa place. Par rapport aux autres théories ter chaque texte en fonction de sa perception.
sémiologiques, elle présente l’intérêt de s’exercer sur
les communications-en-acte, c’est-à-dire les commu- Un rappel sur l’utilisation de la sémiotique pour
nications en train de se faire dans une situation comprendre le message publicitaire sera proposé
d’échange. À ce titre, la théorie sémio-contextuelle afin de mettre en évidence les apports de la théorie
apparaît être un instrument remarquable pour com- sémio-contextuelle de la communication. Puis, les
prendre comment la signification des messages se résultats de la recherche seront discutés.
construit au moment de la découverte du message.
Ce courant n’est pas sans rappeler le courant situa-
tionniste qui prend un essor particulièrement impor- LA SÉMIOTIQUE ET LA PUBLICITÉ
tant dans les recherches en marketing.
L’utilisation de la sémiotique en publicité, bien
Ce travail est construit sur l’analyse d’une qu’ancienne (Levy, 1959 ; Roland Barthes, 1964) a
annonce presse tirée de L’Express du 29 novembre connu deux périodes. La première est celle de
au 5 décembre 2001 (annexe 1). Il s’agit d’une publi- sémiologues souhaitant appliquer leurs schémas
cité sur la Peugeot 206. Le choix du secteur d’activi- d’analyse (Barthès, 1963, Porcher, 1975 ; Blonsky,
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1985 …) sans considérer les questions de marketing et d’être efficace. Barthes (1964) et Peninou
et les contextes d’émission et de réception du mes- (1975) soulignent que le message a pour fonc-
sage. La seconde se caractérise par la recherche de tion de préciser la signification de l’image ou
l’adaptation de la méthode sémiotique aux spécifici- de l’ancre puisque toute image étant polysé-
tés des messages publicitaires (Peninou, 1966 ; mique par nature adresse plusieurs significa-
Julien, 1984 ; Floch, 1990 ; Grosjean, 1996…). tions à la cible qui en choisit certaines et
néglige les autres.
Les apports et les limites de l’analyse sémio-
tique à la publicité feront l’objet d’un premier déve- - Le message iconique. L’analyse linguistique
loppement. La présentation de la théorie sémio- est apparue insuffisante pour décrire et expli-
contextuelle de la communication suivra, permettant quer le message publicitaire. Mais, prendre en
de comprendre la richesse additionnelle qu’elle compte l’ensemble des codes non linguis-
apporte. tiques (message iconique) pose problème car
il est difficile de découper une icône en uni-
tés signifiantes. Ainsi, il a fallu inventer de
Les apports et les limites de la nouvelles techniques (par exemple, Peninou
sémiotique à la publicité réduit l’image à une collection de signifiants
qu’il propose aux personnes par étape) qui
La sémiotique peut largement dépasser la com- posent cependant un certain nombre de ques-
préhension de la publicité et aider à résoudre les tions. Jusqu’où doit-on décomposer l’image ?
principales questions marketing (Hetzel, 1994 ; Les personnes perçoivent-elles toutes les enti-
Uniker-Sebeok, 1995). En ce qui concerne la publi- tés signifiantes perçues par le sémioticien ? Y-
cité, elle a été utilisée suivant plusieurs axes. a-t-il une signification « unanime » de celles-
ci…. ? Pour résoudre cette question, le recours
Le premier vise à comprendre les idéologies à la théorie de l’information a été suggéré
des sociétés qui apparaissent à travers l’étude du lan- (Chebat et Herault, 1974), afin de dégager les
gage publicitaire. La sémiologie permet ainsi de significations de code chromatique, code
comprendre : typographique, code photographique, mor-
phologique… Cela ne résout pas pour autant
- les effets d’un ensemble de publicités sur le le fait que toute personne perçoit l’image dans
comportement des individus à travers l’étude sa globalité avant d’en discerner les parties.
des signes véhiculés par les annonceurs ;
- La rhétorique dans la publicité. Durand (1969,
- la recherche des idéologies d’une société per- 1970, 1981) s’est intéressé, non plus au conte-
çues au travers du langage publicitaire : c’est nu du message, mais à la forme qu’il prend,
ainsi que des thèmes tels que l’image de la afin de mettre en évidence des significations.
femme (ou de l’homme) dans la publicité, le C’est à partir de la composition rhétorique que
corps, l’érotisme... ont été étudiés. la distinction d’une publicité à une autre peut
être faite. Durand a proposé une classification
Le second axe cherche à comprendre quel est des figures de rhétorique appliquées au texte et
le langage utilisé par les publicitaires. Trois à l’image (voir aussi Chebat et Gautier, 1978…).
domaines ont été ainsi traités. Les recherches ont ensuite porté sur l’efficacité
des figures dans l’argumentation publicitaire
- Le message linguistique. Ce type d’études a (McQuarrie et Mick, 1992, 1996). Nôth (1987) a,
permis de mettre en évidence la concentration lui, essayé de relier la structure des objectifs de
de mots « pleins » (noms, verbes, adjectifs…) communication d’une entreprise avec les diffé-
par rapport aux mots « outils » (articles, pré- rentes formes de la publicité.
position, conjonction…), à partir d’études de
la densité sémantique, le faible emprunt au Le troisième axe vise à favoriser la stratégie
lexique général de la langue, une simplifica- publicitaire. L’étude cherche à dégager les significa-
tion de la syntaxe afin d’être compris par tous tions de l’ensemble des publicités des marques pré-
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Tous ces contextes interviennent en même L’objet est de confronter l’analyse issue de la
temps. La signification des échanges est une résul- théorie à un groupe témoin de dix-sept individus.
tante de significations prises par l’action de commu- L’objectif est d’analyser les différences entre l’inter-
nication faite dans ces contextes. “ Le sens global de prétation « théorique » et les interprétations des
la communication est donc la résultante de la som- membres du groupe. L’étude réalisée a consisté à
mation des significations prises par la communica- interviewer dix-sept personnes en entretien indivi-
tion opérée dans ces contextes ” (Mucchielli, août duel semi-directif. Les individus interrogés ont été
2000). La question du cadrage est alors essentielle choisis en fonction d’une répartition par sexe (douze
puisque le contexte contribue à forger la significa- hommes et cinq femmes), d’une appartenance à une
tion des échanges, mais il faut noter que contexte et CSP (cadres ou profession libérale, agent de maîtri-
signification se construisent à travers l’échange lui- se, ouvriers, employés). Le processus de recherche a
même. Ils ne sont donc pas des données mais des consisté à laisser feuilleter la revue puis à présenter
émergences. la publicité. Le guide d’entretien (annexe 1) a servi
de base à chaque discussion. Enfin, l’interprétation
Le gestionnaire de la communication doit agir de la publicité par la théorie sémio-contextuelle a
sur le contexte de son message pour faire émerger été proposée afin que les personnes donnent leur
un sens commun. La démarche consiste en une suite avis sur le commentaire. L’entretien a duré en
d’actions visant à structurer la situation dans laquel- moyenne une heure trente.
le les messages sont transmis, avec pour objectif la
compréhension mutuelle des acteurs. Thomas (1990) Le dépouillement s’est opéré selon les phases
indique que chaque acteur agit en fonction de la habituelles d’une étude thématique qualitative.
perception qu’il a de la situation à laquelle il doit
faire face.
L’analyse de la publicité de la 206 à
Comme la situation est toujours une situation travers le filtre de la théorie sémio-
par et pour des acteurs, les “ systèmes de pertinen- contextuelle de la communication
ce ” de ces acteurs (c’est-à-dire leurs enjeux, leurs
intentions et leurs intérêts) circonscrivent et fraction- L’analyse porte sur les sept contextes.
nent les éléments constitutifs de la situation en ques-
tion. Ainsi, il nous a semblé que cette théorie pou-
vait permettre d’analyser et de comparer, à partir de Le contexte expressif des identités des acteurs
l’analyse des publicités, les stratégies marketing.
L’image de la voiture en sur-impression sur une
Comme l’analyse précédente l’a montré, “ le femme montre que le véhicule est fortement convoi-
sens, par définition, n’est pas séparable des condi- té par les hommes. Le regard intense de la femme
tions de sa production ” (Auroux, 1997). Dans la semble chercher la véracité des sentiments de celui
théorie sémio-contextuelle, “ le sens naît d’une qui tient le bol(1). Le lecteur est considéré à travers
confrontation de la communication-en-train-de-se- ses sentiments et non en fonction de qualités parti-
faire avec les éléments contextuels définissant la culières qui lui permettraient de juger de la qualité
situation du point de vue des acteurs en présence ” du véhicule. Aucun argument n’est mis en avant, le
(Mucchielli, 2000). texte ne traite pas de la voiture ou de ses avantages,
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Le contexte des normes - Connivence des femmes entre elles : elles ont
un moyen supplémentaire de séduire les
La séduction est à la base de la construction de hommes. Et, ce qui est le plus drôle, c’est que
l’annonce : le produit (la voiture) a toujours été considé-
ré comme le moyen de séduction des
- séduction de la femme qui regarde l’homme hommes vis-à-vis des femmes.
dans les yeux avec un sourire ;
- Connivence des hommes entre eux : la voiture
- séduction de la voiture qui détrône la femme reste dans la société un produit de rêve. Les
puisqu’elle est placée en premier plan ; lecteurs peuvent comprendre la situation vécue
par l’homme, situation d’une double envie.
- séduction exprimée par le texte : éblouisse-
ment intense (« persistance rétinienne »,
« encore être ému à notre époque »). Le contexte temporel
La femme est tournée vers le passé (les yeux La voiture, en sur-impression, symbolise l’idée
regardent vers la gauche), sa séduction n’a sans que le véhicule appartient à la femme. L’homme a-t-
doute plus autant de prise qu’auparavant) alors que il cherché à séduire la femme pour avoir la voitu-
la voiture est orientée vers le futur. Cette passation re (2)? Cette dernière est-elle un élément de séduc-
se fait dans le calme comme l’illustrent : tion de la femme ? Il y a un doute dans l’esprit de
l’homme : est-il plus séduit par la femme ou par sa
_ la quiétude d’un petit-déjeuner pris dans un voiture ? Ces questions sont renforcées par le texte
jardin ; qui annonce un éblouissement intense, de la femme,
de la voiture ou des deux ?
- les mains qui serrent le bol, montrent que
l’homme souhaiterait enlacer la voiture de
même taille que le récipient ;
(2)
Cela fait référence à une autre publicité de Peugeot, celle de la
- la boisson qui est sans mouvement et trace 106. La voiture que les hommes aimeraient emprunter à leur
une ligne horizontale est synonyme de calme. « femme ».
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- sensation de nature : image fraîche, nature, jeunes, désirant séduire et partager des moments pri-
couleurs, extérieur, le vert du fond (les arbres) vilégiés avec des êtres chers (amis, mari, enfants…).
suggèrent l’écologie et l’évasion, la forêt, la
sérénité (présence de la nature…) ; Plus précisément, les personnes ont détaillé
leurs perceptions du véhicule et du conducteur
- sensation de jeunesse : personne jeune en éventuel. Plusieurs caractéristiques ressortent de
bonne santé, dynamique et tonique sur la l’analyse et confirment l’impression générale lors de
publicité, la jeunesse, le renouveau… ; la découverte de la publicité. La question a permis
d’affiner les réponses précédentes.
- sensation d’évasion : le rêve, la liberté, l’éva-
sion, l’invitation au voyage, le rêve imagé par - L’esthétisme (forme sympathique à 5 portes,
l’effet de la fumée provenant de la tasse… elle est donc spacieuse malgré son apparence
petite et maniable…). Une minorité de per-
De ces sensations se dégage un univers sonnes reproche qu’on ne la voie pas assez et
construit autour : regrettent l’absence de descriptif.
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Globalement, les commentaires sont apparus Il est vrai aussi que les divergences portent sur
comme proches de ce que les individus avaient pu des interprétations de valeurs. Or, notre époque se
découvrir. Il est à noter cependant qu’il y a des caractérise par une multiplicité de valeurs et l’absen-
points de désaccord sur l’interprétation de la publi- ce de repères bien établis.
cité. La raison tient sans doute au fait que la publici-
té de la 206 joue sur un registre émotionnel et fait
appel à des sentiments, l’émotion, la passion et la Le contexte des positionnements
séduction, qui peuvent sans doute faire l’objet d’in-
terprétations multiples en fonction de ce que les Les personnes apparaissent du même avis que
individus ont pu vivre. Cela ne signifie pas pour les résultats de l’analyse. Seul le point sur le milieu
autant que la théorie sémio-contextuelle ne soit pas privilégié n’est partagé que par la moitié des inter-
intéressante pour ce type de publicité mais qu’il ne viewés. La différence s’explique par le fait qu’il s’agit
faut pas pousser trop loin les déductions. L’analyse d’une voiture de ville accessible aussi à de nom-
des réponses permettra de s’en rendre compte. breuses CSP autres que les CSP+.
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À l’exception de la connivence des hommes Ce contexte est accepté à l’exception des expli-
entre eux, interprétation faiblement rejetée, les com- cations sur la couleur verte. Le symbole de la jalousie
mentaires sont acceptés comme le reflet de la réalité. n’est pas perçu à travers cette couleur qui est plus
considérée comme l’emblème de l’environnement.
Cette différence dans l’interprétation est logique dans la
Le contexte temporel mesure où chaque couleur a une symbolique positive
et négative. Le vert a été perçu sous son symbolisme
Les commentaires sur ce contexte montrent négatif par l’analyste, puisqu’il renforce les autres
que les personnes considèrent que l’interprétation contextes (cf. paragraphe sur le construit intellectuel un
est partagée à l’exception d’une personne. Le fait peu plus haut), alors que les interviewés ont considéré
que l’homme ait pu chercher à séduire la femme le symbolisme positif (vie, espérance, nature…). À
pour sa voiture ne suscite pas l’unanimité. noter aussi que nombre de publicités font appel à cette
couleur pour montrer le caractère écologique des pro-
duits. À l’exception de ce point, les personnes sont
Le contexte spatial d’accord sur les autres parties de l’interprétation.
Ce contexte a suscité le plus de réactions Pour montrer qu’il n’y a pas de divergence
contradictoires. Certains l’acceptent tel quel (6/17) majeure entre les deux types de travaux, le tableau
sans modification, d’autres le rejettent en intégralité suivant présente les points d’accord et de divergen-
(2/17). Les autres l’admettent en rejetant les com- ce issus des deux types d’analyse.
mentaires sur le bol symbolisant le volant et qu’il
montre que le personnage souhaite conduire la voi- À la lecture du tableau, il est possible de
ture. De même, l’idée que la voiture est la rivale de constater l’absence de différence majeure entre les
la femme est aussi faiblement rejetée. deux interprétations.
Tableau 1
La perception générale Publicité reposant sur l’affect, Publicité reposant sur un angle affectif
les pulsions
Cible prioritaire Femmes jeunes de classe CSP+ Femmes plutôt jeunes, actives
Catégorie de personnes
mises en scène Couple Couple
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ANNEXE 1
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Philippe Boistel
ANNEXE 2
Guide d’entretien (première partie)
6 – Quelles réflexions vous inspire le fait que cette publicité soit passée dans l’Express ?
Il vous est demandé de lire attentivement l’interprétation faite sur cette publicité.
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