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L’INTERPRÉTATION

DES MESSAGES
PUBLICITAIRES :
UNE APPROCHE
PAR LA THÉORIE
SÉMIO-
CONTEXTUELLE
DE LA
COMMUNICATION

Philippe BOISTEL,
Maître de Conférences - IAE de Rouen - Université de Rouen
Membre du CREGO (Centre de Recherches et d’Etudes en Gestion des Organisations)

Résumé

Le message publicitaire est toujours un langage syncrétique,


mêlant des modes de signification linguistiques et iconiques, mixant
de ce fait l’accès au sens. Or, les théories sémiologiques ne s’intéressent
souvent qu’à un seul aspect de la communication. L’utilisation de la
théorie sémio-contextuelle de la communication permet d’étudier la
publicité dans son intégralité. Une étude empirique permet de
confronter l’interprétation issue du modèle à celle réalisée par un
groupe de dix-sept personnes. Les résultats montrent des conclusions
voisines entre les deux explications.

Mots clefs : Interprétation - Message publicitaire - Théorie sémio-


contextuelle de la communication - Sémiologie.

Abstract
m
An advertisement is always a syncretic language, mixing lin-
guistic and iconic modes to provide access to meaning. However, the
semiological theories are often only interested in one aspect of com-
munication. The use of the semio-contextual theory of the communi-
cation makes it possible to study advertising in its entirety. An empiri-
cal study makes it possible to compare interpretation resulting from
the model with that carried out by a group of seventeen people. The
results show comparable conclusions between the two explanations.

Key w or ds : Interpretation - Advertisement - Semio-contextual theory of


the communication - Semiology.

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La compréhension du message est un des élé- té est dû à la richesse des valeurs symboliques trans-
ments essentiels de la communication. Le message mises. L’automobile reste, parmi les biens, un attri-
doit être explicite et univoque. Pour analyser le mes- but essentiel de la valorisation de l’individu. Aussi, il
sage publicitaire, de nombreuses techniques issues semble intéressant de rechercher si les valeurs ins-
des sciences sociales sont utilisées (sémiologie, lin- crites dans les annonces sont bien décryptées par les
guistique…). La sémiologie est « la science étudiant consommateurs pour connaître l’impact que les
la structure de tous les types et systèmes de signes » publicités peuvent avoir sur ceux-ci.
(Jakobson, 1975). Elle a été utilisée dans le but de
répondre aux trois objectifs suivants : Le processus de recherche comprend trois
étapes.
- décrire les conditions de production et de sai-
sie du sens à l’intérieur d’une communication ; - La première a consisté à décrypter l’annonce
à partir du filtre de la théorie étudiée et à en
- rechercher le système de relation entre les établir une analyse synthétique.
signes et le résultat qu’est la signification ;
- La seconde repose sur une série de 15 entre-
- distinguer et hiérarchiser les différents tiens individuels enregistrés. Chaque person-
niveaux où peuvent se situer la signification. ne a pu feuilleter l’Express librement. Ensuite,
à partir d’un guide d’entretien (annexe 2), une
L’objet de l’article est d’étudier à partir de la discussion a été entreprise sur la publicité.
théorie sémio-contextuelle une annonce et de véri- Une synthèse a été réalisée à partir d’une ana-
fier si l’interprétation est bien perçue par les cibles lyse de contenu.
publicitaires. Le modèle retenu dans la recherche est
le modèle situationnel. La communication est une - La dernière étape a permis de vérifier si les
action sociale située. «La construction du sens des analyses issues de la théorie sémio-contex-
échanges se fait, en partie, en mettant ses communi- tuelle étaient acceptées. La démarche suivan-
cations dans un contexte» (Mucchielli, Guivarch, te a été respectée. Dans un premier temps,
1998). Ce sont les circonstances qui fournissent le l’Express a été feuilleté. Puis, la publicité a été
sens à l’échange. Il est important alors de tenir désignée comme étant l’objet de l’étude.
compte des différents contextes (spatial, physique et L’analyse issue de la théorie a ensuite été pro-
sensoriel, temporel, relationnel,…). La théorie posée comme étant un rapport interprétatif de
sémio-contextuelle de la communication s’intéresse la publicité. Il a été demandé à chaque inter-
à la construction du sens pour les acteurs. La com- viewé de lire attentivement le texte et d’indi-
munication dont il est question ne peut être analy- quer son degré d’accord avec ce qui était
sée en dehors de la situation dans laquelle elle écrit. Il pouvait supprimer, corriger ou accep-
prend sa place. Par rapport aux autres théories ter chaque texte en fonction de sa perception.
sémiologiques, elle présente l’intérêt de s’exercer sur
les communications-en-acte, c’est-à-dire les commu- Un rappel sur l’utilisation de la sémiotique pour
nications en train de se faire dans une situation comprendre le message publicitaire sera proposé
d’échange. À ce titre, la théorie sémio-contextuelle afin de mettre en évidence les apports de la théorie
apparaît être un instrument remarquable pour com- sémio-contextuelle de la communication. Puis, les
prendre comment la signification des messages se résultats de la recherche seront discutés.
construit au moment de la découverte du message.
Ce courant n’est pas sans rappeler le courant situa-
tionniste qui prend un essor particulièrement impor- LA SÉMIOTIQUE ET LA PUBLICITÉ
tant dans les recherches en marketing.
L’utilisation de la sémiotique en publicité, bien
Ce travail est construit sur l’analyse d’une qu’ancienne (Levy, 1959 ; Roland Barthes, 1964) a
annonce presse tirée de L’Express du 29 novembre connu deux périodes. La première est celle de
au 5 décembre 2001 (annexe 1). Il s’agit d’une publi- sémiologues souhaitant appliquer leurs schémas
cité sur la Peugeot 206. Le choix du secteur d’activi- d’analyse (Barthès, 1963, Porcher, 1975 ; Blonsky,

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L’interprétation des messages publicitaires : une approche par la théorie sémio-contextuelle de la communication
Philippe Boistel

1985 …) sans considérer les questions de marketing et d’être efficace. Barthes (1964) et Peninou
et les contextes d’émission et de réception du mes- (1975) soulignent que le message a pour fonc-
sage. La seconde se caractérise par la recherche de tion de préciser la signification de l’image ou
l’adaptation de la méthode sémiotique aux spécifici- de l’ancre puisque toute image étant polysé-
tés des messages publicitaires (Peninou, 1966 ; mique par nature adresse plusieurs significa-
Julien, 1984 ; Floch, 1990 ; Grosjean, 1996…). tions à la cible qui en choisit certaines et
néglige les autres.
Les apports et les limites de l’analyse sémio-
tique à la publicité feront l’objet d’un premier déve- - Le message iconique. L’analyse linguistique
loppement. La présentation de la théorie sémio- est apparue insuffisante pour décrire et expli-
contextuelle de la communication suivra, permettant quer le message publicitaire. Mais, prendre en
de comprendre la richesse additionnelle qu’elle compte l’ensemble des codes non linguis-
apporte. tiques (message iconique) pose problème car
il est difficile de découper une icône en uni-
tés signifiantes. Ainsi, il a fallu inventer de
Les apports et les limites de la nouvelles techniques (par exemple, Peninou
sémiotique à la publicité réduit l’image à une collection de signifiants
qu’il propose aux personnes par étape) qui
La sémiotique peut largement dépasser la com- posent cependant un certain nombre de ques-
préhension de la publicité et aider à résoudre les tions. Jusqu’où doit-on décomposer l’image ?
principales questions marketing (Hetzel, 1994 ; Les personnes perçoivent-elles toutes les enti-
Uniker-Sebeok, 1995). En ce qui concerne la publi- tés signifiantes perçues par le sémioticien ? Y-
cité, elle a été utilisée suivant plusieurs axes. a-t-il une signification « unanime » de celles-
ci…. ? Pour résoudre cette question, le recours
Le premier vise à comprendre les idéologies à la théorie de l’information a été suggéré
des sociétés qui apparaissent à travers l’étude du lan- (Chebat et Herault, 1974), afin de dégager les
gage publicitaire. La sémiologie permet ainsi de significations de code chromatique, code
comprendre : typographique, code photographique, mor-
phologique… Cela ne résout pas pour autant
- les effets d’un ensemble de publicités sur le le fait que toute personne perçoit l’image dans
comportement des individus à travers l’étude sa globalité avant d’en discerner les parties.
des signes véhiculés par les annonceurs ;
- La rhétorique dans la publicité. Durand (1969,
- la recherche des idéologies d’une société per- 1970, 1981) s’est intéressé, non plus au conte-
çues au travers du langage publicitaire : c’est nu du message, mais à la forme qu’il prend,
ainsi que des thèmes tels que l’image de la afin de mettre en évidence des significations.
femme (ou de l’homme) dans la publicité, le C’est à partir de la composition rhétorique que
corps, l’érotisme... ont été étudiés. la distinction d’une publicité à une autre peut
être faite. Durand a proposé une classification
Le second axe cherche à comprendre quel est des figures de rhétorique appliquées au texte et
le langage utilisé par les publicitaires. Trois à l’image (voir aussi Chebat et Gautier, 1978…).
domaines ont été ainsi traités. Les recherches ont ensuite porté sur l’efficacité
des figures dans l’argumentation publicitaire
- Le message linguistique. Ce type d’études a (McQuarrie et Mick, 1992, 1996). Nôth (1987) a,
permis de mettre en évidence la concentration lui, essayé de relier la structure des objectifs de
de mots « pleins » (noms, verbes, adjectifs…) communication d’une entreprise avec les diffé-
par rapport aux mots « outils » (articles, pré- rentes formes de la publicité.
position, conjonction…), à partir d’études de
la densité sémantique, le faible emprunt au Le troisième axe vise à favoriser la stratégie
lexique général de la langue, une simplifica- publicitaire. L’étude cherche à dégager les significa-
tion de la syntaxe afin d’être compris par tous tions de l’ensemble des publicités des marques pré-

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sentes afin d’étudier les positionnements et de La communication contextuelle considère que


découvrir des axes délaissés (Le Notre, 1979). La le message prend un sens en fonction du contexte
sémiotique peut aussi être utilisée pour déterminer effectif dans lequel il est produit. “Un phénomène
la manière de vendre une offre (Floch, 1990) ou ser- demeure incompréhensible tant que le champ d’ob-
vir à comprendre les points forts et faibles des servation n’est pas suffisamment large pour qu’y
concurrents (Fritz, 1994). Cet axe apparaît fort utile soit inclus le contexte dans lequel ledit phénomène
pour comprendre la signification sur le plan interna- se produit ” (Watzlawick, 1972). La construction du
tional (Camargo, 1987). sens des échanges se fait, en partie, en mettant ses
communications dans un “ contexte ”. “ L’acte de
Les outils sémiotiques utilisés jusqu’à présent communication est l’action de faire participer un
sont utiles pour décrypter des messages de même organisme ou un système situé en un point donné R
nature (linguistique, iconique…). Mais, comme nous aux stimuli et aux expériences de l’environnement
venons de le décrire, les théories sémiologiques ne d’un autre individu ou système situé en un autre
s’intéressent souvent qu’à un seul aspect de commu- lieu et à une autre époque E, en utilisant les élé-
nication déjà réalisé (par exemple, la sémiologie de ments de connaissance qu’ils ont en commun ”
l’image analyse le contenu intrinsèque de l’image et (Moles, 1986). Le sens d’une communication naît
des effets du support dans lequel elle s’inscrit). Or, du contexte dans lequel elle se trouve. Les
en sémiologie de la publicité, l’ensemble du messa- contextes qui donnent du sens au message sont
ge est rarement analysé et, pourtant, le message nombreux. Sept contextes présentés par ordre d’im-
publicitaire est toujours un langage syncrétique, portance peuvent être pris en compte.
mêlant des modes de signification linguistiques et
iconiques, mixant de ce fait l’accès au sens. De - Le contexte expressif des identités des
même, l’examen porte sur les éléments d’émission acteurs. En fonction de ce que l’on sait des
du message et, rarement, sur la perception du récep- intentions et des enjeux des acteurs en pré-
teur. Or, les théories actuelles montrent que la récep- sence, le sens du message sera modifié.
tion est fondamentale (Watzlawick, 1972). De même,
la sémiologie publicitaire n’analyse pas les liens exis- - Le contexte culturel de référence aux normes
tants entre l’individu et le support à l’instant de la et aux règles collectivement partagées donne
lecture, c’est-à-dire au moment du « contrat de lectu- un sens en rapport aux normes construites ou
re » (Véron, 1984, 1985). appelées au cours des échanges. Le sens du
message provient de ces normes existantes ou
Toutes ces limites conduisent à s’intéresser à construites au cours des échanges.
une nouvelle approche, la théorie sémio-contextuel-
le de la communication. - Le contexte des positions respectives des
acteurs. Le sens du message est lié aux posi-
tionnements des acteurs entre eux.
LA THÉORIE SÉMIO-CONTEXTUELLE
- Le contexte relationnel social immédiat. La
La théorie sémio-contextuelle s’intéresse à la qualité de la relation des acteurs influence le
construction des significations pour les acteurs. Elle sens. Le message prend un sens en fonction
relie une analyse sémiologique à une perception de de la qualité des rapports entre les acteurs.
la communication (la communication processus).
Contrairement aux autres théories sémiologiques - Le contexte temporel. Le sens d’un message
(sémiotique peircienne, sémiologie de l’image, ana- dépend des messages qui l’ont précédé. Le
lyse symbolique des productions mythiques…), la sens est déterminé en fonction de ce qui a été
théorie sémio-contextuelle s’intéresse aux communi- dit auparavant.
cations-en-actes, c’est-à-dire aux communications en
train de se faire dans une situation d’échange. Ainsi, - Le contexte spatial, c’est-à-dire la disposition
son analyse est plus fine que les autres sémiologies, des lieux et ses contraintes. Le sens est relié à
dans la mesure où elle considère, non plus des seg- la disposition du lieu et aux contraintes s’im-
ments, mais la situation dans son ensemble. posant à tous.

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L’interprétation des messages publicitaires : une approche par la théorie sémio-contextuelle de la communication
Philippe Boistel

- Le contexte physique et sensoriel, c’est-à-dire EXAMEN DE LA VALIDITÉ DE


les éléments qui arrivent aux différents sens. L’INTERPRÉTATION PAR LA THÉORIE
La signification est fonction des éléments sen- SÉMIO-CONTEXTUELLE DE LA
soriels parvenant à la vue, l’ouïe, le toucher... COMMUNICATION D’UNE PUBLICITÉ

Tous ces contextes interviennent en même L’objet est de confronter l’analyse issue de la
temps. La signification des échanges est une résul- théorie à un groupe témoin de dix-sept individus.
tante de significations prises par l’action de commu- L’objectif est d’analyser les différences entre l’inter-
nication faite dans ces contextes. “ Le sens global de prétation « théorique » et les interprétations des
la communication est donc la résultante de la som- membres du groupe. L’étude réalisée a consisté à
mation des significations prises par la communica- interviewer dix-sept personnes en entretien indivi-
tion opérée dans ces contextes ” (Mucchielli, août duel semi-directif. Les individus interrogés ont été
2000). La question du cadrage est alors essentielle choisis en fonction d’une répartition par sexe (douze
puisque le contexte contribue à forger la significa- hommes et cinq femmes), d’une appartenance à une
tion des échanges, mais il faut noter que contexte et CSP (cadres ou profession libérale, agent de maîtri-
signification se construisent à travers l’échange lui- se, ouvriers, employés). Le processus de recherche a
même. Ils ne sont donc pas des données mais des consisté à laisser feuilleter la revue puis à présenter
émergences. la publicité. Le guide d’entretien (annexe 1) a servi
de base à chaque discussion. Enfin, l’interprétation
Le gestionnaire de la communication doit agir de la publicité par la théorie sémio-contextuelle a
sur le contexte de son message pour faire émerger été proposée afin que les personnes donnent leur
un sens commun. La démarche consiste en une suite avis sur le commentaire. L’entretien a duré en
d’actions visant à structurer la situation dans laquel- moyenne une heure trente.
le les messages sont transmis, avec pour objectif la
compréhension mutuelle des acteurs. Thomas (1990) Le dépouillement s’est opéré selon les phases
indique que chaque acteur agit en fonction de la habituelles d’une étude thématique qualitative.
perception qu’il a de la situation à laquelle il doit
faire face.
L’analyse de la publicité de la 206 à
Comme la situation est toujours une situation travers le filtre de la théorie sémio-
par et pour des acteurs, les “ systèmes de pertinen- contextuelle de la communication
ce ” de ces acteurs (c’est-à-dire leurs enjeux, leurs
intentions et leurs intérêts) circonscrivent et fraction- L’analyse porte sur les sept contextes.
nent les éléments constitutifs de la situation en ques-
tion. Ainsi, il nous a semblé que cette théorie pou-
vait permettre d’analyser et de comparer, à partir de Le contexte expressif des identités des acteurs
l’analyse des publicités, les stratégies marketing.
L’image de la voiture en sur-impression sur une
Comme l’analyse précédente l’a montré, “ le femme montre que le véhicule est fortement convoi-
sens, par définition, n’est pas séparable des condi- té par les hommes. Le regard intense de la femme
tions de sa production ” (Auroux, 1997). Dans la semble chercher la véracité des sentiments de celui
théorie sémio-contextuelle, “ le sens naît d’une qui tient le bol(1). Le lecteur est considéré à travers
confrontation de la communication-en-train-de-se- ses sentiments et non en fonction de qualités parti-
faire avec les éléments contextuels définissant la culières qui lui permettraient de juger de la qualité
situation du point de vue des acteurs en présence ” du véhicule. Aucun argument n’est mis en avant, le
(Mucchielli, 2000). texte ne traite pas de la voiture ou de ses avantages,

(1) “La Programmation Neuro-Linguistique P.N.L. Des techniques


La PNL apprend que celui qui a les yeux à gauche en haut voit nouvelles pour favoriser l’évolution personnelles et profession-
quelque chose qui n’a pas été vu avant. Cf. Cayrol A., Barrère P., nelle“, 4e edition, Les Editions ESF, 1989.

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mais donne la définition de la persistance rétinienne Le contexte des positionnements


pour expliquer pourquoi la voiture est en sur-
impression sur le visage de la femme. Il y a de ce fait L’ambiance de la publicité (petit-déjeuner pris
un jeu rhétorique volontaire entre le titre de la publi- dans un jardin) situe les possesseurs de 206 parmi
cité qui définit la persistance rétinienne et l’image les personnes privilégiées (CSP+). Le jardin apparaît
qui montre la voiture, objet de cette persistance. Ce grand et laisse supposer que la maison est elle aussi
jeu est intentionnel car il s’agit de vendre le véhicu- agréable. La jeune femme renforce cette idée tout
le en créant une intrigue entre une surprenante comme le soin apporté à son apparence (rouge à
accroche publicitaire (qui n’en est pas puisqu’elle ne lèvres, coiffure soignée, pyjama…). Le regard est
vend rien) et une image qui montre l’objet à vendre. celui d’une personne réfléchie, sans doute d’un
Le jeu rhétorique oblige le lecteur à une recherche milieu social aisé.
du sens du titre dans l’image. Le texte indique aussi
que l’on peut être encore ému à notre époque par
un objet (une voiture) autant que par une femme. Il Le contexte de la qualité des relations
s’agit ici de l’émotion, de la passion, de la séduction
de l’automobile sur un être humain. C’est la connivence qui transparaît dans cette
annonce.

Le contexte des normes - Connivence des femmes entre elles : elles ont
un moyen supplémentaire de séduire les
La séduction est à la base de la construction de hommes. Et, ce qui est le plus drôle, c’est que
l’annonce : le produit (la voiture) a toujours été considé-
ré comme le moyen de séduction des
- séduction de la femme qui regarde l’homme hommes vis-à-vis des femmes.
dans les yeux avec un sourire ;
- Connivence des hommes entre eux : la voiture
- séduction de la voiture qui détrône la femme reste dans la société un produit de rêve. Les
puisqu’elle est placée en premier plan ; lecteurs peuvent comprendre la situation vécue
par l’homme, situation d’une double envie.
- séduction exprimée par le texte : éblouisse-
ment intense (« persistance rétinienne »,
« encore être ému à notre époque »). Le contexte temporel

La femme est tournée vers le passé (les yeux La voiture, en sur-impression, symbolise l’idée
regardent vers la gauche), sa séduction n’a sans que le véhicule appartient à la femme. L’homme a-t-
doute plus autant de prise qu’auparavant) alors que il cherché à séduire la femme pour avoir la voitu-
la voiture est orientée vers le futur. Cette passation re (2)? Cette dernière est-elle un élément de séduc-
se fait dans le calme comme l’illustrent : tion de la femme ? Il y a un doute dans l’esprit de
l’homme : est-il plus séduit par la femme ou par sa
_ la quiétude d’un petit-déjeuner pris dans un voiture ? Ces questions sont renforcées par le texte
jardin ; qui annonce un éblouissement intense, de la femme,
de la voiture ou des deux ?
- les mains qui serrent le bol, montrent que
l’homme souhaiterait enlacer la voiture de
même taille que le récipient ;
(2)
Cela fait référence à une autre publicité de Peugeot, celle de la
- la boisson qui est sans mouvement et trace 106. La voiture que les hommes aimeraient emprunter à leur
une ligne horizontale est synonyme de calme. « femme ».

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L’interprétation des messages publicitaires : une approche par la théorie sémio-contextuelle de la communication
Philippe Boistel

Le contexte spatial re qui s’adresse à des personnes sensibles au design,


et qui ont le désir de transgresser les interdits. La
La publicité montre un couple qui a priori vit femme devient la séductrice et l’homme “ la proie ”.
bien. Malheureusement, la femme a une rivale, sa
voiture qui vient se projeter au cœur de leur relation. L’annonceur vise le moi-consommateur ou le
L’homme révèle la situation en mettant l’objet de ses consommateur soumis à ses pulsions. L’annonce de
convoitises entre eux. La femme ne semble pas être la 206 repose sur une vision de l’individu guidé par
dupe de la situation. Sans doute a-t-il déjà évoqué la ses tendances innées (séduction, envie de domi-
situation auparavant. Le fait qu’il mette en avant un ner…). La publicité se veut « implicative » et agit à
bol peut signifier son envie de conduire la voiture, chacune des trois étapes (Jouve, 2000).
le bol symbolisant le volant.
- Déclenchement de la pulsion : le message
publicitaire flatte, réveille, stimule l’instinct et
Le contexte sensoriel le pousse à se manifester, à s’exprimer. Ici,
l’envie de posséder la voiture va jusqu’à
L’emplacement face au sommaire fait que cette amoindrir le charme de la femme.
publicité, bien que située sur la page de gauche, ne
peut pas être manquée par le lecteur. Le choix d’un - Activité dirigée vers un but : le message pré-
univers où les lignes droites symbolisant le calme sente le produit comme objet de désir que la
ont été utilisées, apporte, par contraste au sommai- pulsion veut atteindre ; il canalise l’énergie
re, un univers de repos où l’œil va s’arrêter. Même instinctive. L’homme ne regarde plus la
le texte est sur une seule ligne pour accentuer cette femme, il perçoit sa voiture.
idée de plénitude et de calme. Les dominantes de
couleur verte et bleue accentuent l’idée de plénitude - Satiété : le message décrit le plaisir à venir de
et de bien-être. L’utilisation du vert est aussi le sym- façon à rendre le besoin d’acquisition immé-
bole de la jalousie. La couleur environne la femme diat. L’homme veut posséder ce qui l’éblouit
et la voiture objet de convoitise. Le liquide jaune, et qui sera source de bonheur.
sans doute du thé, renforce l’idée de tromperie, de
mensonge de l’homme vis-à-vis de la femme. Le couple est donc mis en avant, symbolisant
L’association du vert et du jaune symbolise la folie un bonheur collectif dans la possession du véhicule.
de l’homme pour l’objet au détriment de la femme. La situation de la maison laisse à penser qu’il s’agit
de personnes âgées de 30 à 40 ans, dont l’assise
L’analyse sémio-contextuelle montre que l’an- sociale commence à s’affirmer (Pelleman, 1998).
nonce fait appel à l’affect, aux pulsions, … Le carac-
tère émotionnel est mis en avant non sans humour
puisque la norme habituelle de la voiture, atout de L’analyse qualitative de la publicité
l’homme séducteur, est transgressée. La voiture est issue des entretiens individuels
élevée au rang de rivale de la femme puisqu’elle
produit un éblouissement intense capable de procu- La situation présentée dans la publicité évoque
rer un émoi selon le texte. Le lecteur touché par des sensations :
cette voiture répond à des forces inconscientes qui
le conduisent à acheter ce véhicule pour des raisons - sensation de bien-être : douceur, plénitude,
autres que techniques que le texte souligne « on peut tranquillité, convivialité, affectivité, calme,
encore être ému à notre époque ». La publicité ren- sérénité… L’association des photos renforce
voie à une autre norme ; la femme ne connaît rien à cette perception ;
la technique (ou fait semblant) et achète sur d’autres
critères comme le design, la couleur, le confort…. - sensation de féminité : visage féminin, beau-
C’est pourquoi il n’y a pas d’argumentation sur le té, cheveux éclairés, une jolie femme, son
produit. C’est l’univers de l’irrationnel, du coup de regard… Les couleurs et le vocabulaire évo-
foudre, de l’envie, des pulsions. Il s’agit d’une voitu- quent la féminité («éblouissement intense») ;

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- sensation de nature : image fraîche, nature, jeunes, désirant séduire et partager des moments pri-
couleurs, extérieur, le vert du fond (les arbres) vilégiés avec des êtres chers (amis, mari, enfants…).
suggèrent l’écologie et l’évasion, la forêt, la
sérénité (présence de la nature…) ; Plus précisément, les personnes ont détaillé
leurs perceptions du véhicule et du conducteur
- sensation de jeunesse : personne jeune en éventuel. Plusieurs caractéristiques ressortent de
bonne santé, dynamique et tonique sur la l’analyse et confirment l’impression générale lors de
publicité, la jeunesse, le renouveau… ; la découverte de la publicité. La question a permis
d’affiner les réponses précédentes.
- sensation d’évasion : le rêve, la liberté, l’éva-
sion, l’invitation au voyage, le rêve imagé par - L’esthétisme (forme sympathique à 5 portes,
l’effet de la fumée provenant de la tasse… elle est donc spacieuse malgré son apparence
petite et maniable…). Une minorité de per-
De ces sensations se dégage un univers sonnes reproche qu’on ne la voie pas assez et
construit autour : regrettent l’absence de descriptif.

- de la séduction : affectivité, rêve, femme - Le caractère écologique (véhicule propre,


accessible, évasion avec une femme jolie, nature, protégeant l’environnement…).
douce. Eblouissement, coup de foudre, per-
sistance rétinienne suggèrent l’éblouissement - La féminité (prédestinée aux femmes…).
causé par la voiture, désir intense, obses-
sion… Séduction de la femme (son regard, sa - L’aspect fonctionnel (une petite compacte,
beauté, sa jeunesse, femme maquillée mais facile à conduire, véhicule simple, voiture de
pas trop sophistiquée, accessible, coup de tous les jours, véhicule adapté à la ville
foudre…) ou de la voiture (il voit la voiture à comme à la campagne, voiture agréable à
la place de sa femme, la voiture a un «poids conduire…).
affectif» et n’est plus un simple «outil pour se
déplacer») ; - L’aspect évasion (voiture de détente, pour les
week-end, véhicule pour s’évader…).
- du partage : image du petit déjeuner, offrande
(mains sur le bol), convivialité (thé), invitation - L’aspect famille (douceur du véhicule, adapté
au partage, un moment affectif de la jour- à la famille…).
née… ;
Le conducteur présupposé est :
- de la vie familiale : une ambiance familiale
(amour, enfants)… Ce dernier caractère est - une femme d’une certaine classe, présentant
moins prégnant que les deux précédents. Ce de la vitalité et du dynamisme. Elle est simple
qui est normal pour une petite voiture. et aime prendre son temps. Elle est sensible et
sympathique ;
De cette première analyse, il est possible de
penser que la voiture est présentée sous un angle - un être de partage, d’aventure et de stabilité,
affectif. Dans aucun interview n’est ressorti l’aspect préférant s’évader dans la nature et privilé-
technique de la voiture. Cette publicité vise à tou- giant une conduite calme et non sportive,
cher plus l’affect de l’individu que de le convaincre comme un père de famille ;
de qualités techniques exceptionnelles.
- un conducteur fasciné par la voiture.
Les points précédemment mis en évidence sug-
gèrent que la voiture apporte un bien-être tout en En conséquence, la cible marketing a été défi-
respectant la nature. Voiture de rêve ou permettant nie comme étant double :
de les réaliser (ou tout simplement de les réveiller ;
image du matin), elle s’adresse aux femmes, plutôt - les femmes plutôt jeunes, actives et/ou mère

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L’interprétation des messages publicitaires : une approche par la théorie sémio-contextuelle de la communication
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de famille présentes dans la tranche d’âge 25 Le contexte expressif


– 40 ans ;
Le lecteur est considéré à travers les sentiments,
- les familles. Dans ce cadre, la voiture est pré- l’émotion, la passion, la séduction. En revanche, l’as-
sentée soit comme étant la 2ème voiture ache- pect voiture convoitée par les hommes et la
tée par le mari pour son épouse, soit comme recherche de la véracité des sentiments de celui qui
la voiture des week-end et des loisirs. tient le bol ne sont pas partagés par tous.

La marque cherche à construire avec ses


consommateurs une relation assise sur deux aspects Le contexte des normes
prédominants :
Il apparaît comme le contexte le plus contro-
- la convivialité : la marque essaie d’avoir une versé. Il y a peu d’accord sur tous les éléments et
accroche sentimentale avec le véhicule en chaque interviewé paraît avoir son système de
suggérant (au futur propriétaire) des moments normes. En conséquence, il y a réellement désac-
de bien-être personnel, de bons souvenirs, cord sur le fait que la voiture détrône la femme et
liens de vie quotidiennes, affectif, sympathie, qu’elle est tournée vers le passé.
émotion, approche humaine (personnages)
plus liens affectifs… Les différences constatées dans les deux pre-
miers contextes s’expliquent par la méthode retenue
- la confiance : liens de confiance retranscrit pour évaluer la théorie sémio-contextuelle de la
par la femme et les mains, la confiance (sécu- communication :
rité, confort), la marque veut montrer que la
206 est la meilleure car elle produit un - l’analyste a étudié dans le détail et pendant
«éblouissement», confiance et sécurité, non un temps long (par rapport au temps d’une
polluante, en harmonie avec la nature… étude qualitative) la publicité. Il a recoupé
les interprétations en fonction des différents
La dernière partie de l’étude a consisté à contextes. Il s’agit d’un travail analytique qui
rechercher si les personnes interrogées considéraient se traduit par un construit intellectuel struc-
que les interprétations effectuées à travers la théorie turé ;
sémio-contextuelle étaient ou non valides.
- les interviewés ont une interprétation de l’an-
nonce à partir d’un temps court et ils construi-
Analyse de la perception issue de la sent une interprétation plus spontanée et
théorie sémio-contextuelle intuitive. Ils ne peuvent faire matériellement
de la communication des recoupements.

Globalement, les commentaires sont apparus Il est vrai aussi que les divergences portent sur
comme proches de ce que les individus avaient pu des interprétations de valeurs. Or, notre époque se
découvrir. Il est à noter cependant qu’il y a des caractérise par une multiplicité de valeurs et l’absen-
points de désaccord sur l’interprétation de la publi- ce de repères bien établis.
cité. La raison tient sans doute au fait que la publici-
té de la 206 joue sur un registre émotionnel et fait
appel à des sentiments, l’émotion, la passion et la Le contexte des positionnements
séduction, qui peuvent sans doute faire l’objet d’in-
terprétations multiples en fonction de ce que les Les personnes apparaissent du même avis que
individus ont pu vivre. Cela ne signifie pas pour les résultats de l’analyse. Seul le point sur le milieu
autant que la théorie sémio-contextuelle ne soit pas privilégié n’est partagé que par la moitié des inter-
intéressante pour ce type de publicité mais qu’il ne viewés. La différence s’explique par le fait qu’il s’agit
faut pas pousser trop loin les déductions. L’analyse d’une voiture de ville accessible aussi à de nom-
des réponses permettra de s’en rendre compte. breuses CSP autres que les CSP+.

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Le contexte de la qualité des relations Le contexte sensoriel

À l’exception de la connivence des hommes Ce contexte est accepté à l’exception des expli-
entre eux, interprétation faiblement rejetée, les com- cations sur la couleur verte. Le symbole de la jalousie
mentaires sont acceptés comme le reflet de la réalité. n’est pas perçu à travers cette couleur qui est plus
considérée comme l’emblème de l’environnement.
Cette différence dans l’interprétation est logique dans la
Le contexte temporel mesure où chaque couleur a une symbolique positive
et négative. Le vert a été perçu sous son symbolisme
Les commentaires sur ce contexte montrent négatif par l’analyste, puisqu’il renforce les autres
que les personnes considèrent que l’interprétation contextes (cf. paragraphe sur le construit intellectuel un
est partagée à l’exception d’une personne. Le fait peu plus haut), alors que les interviewés ont considéré
que l’homme ait pu chercher à séduire la femme le symbolisme positif (vie, espérance, nature…). À
pour sa voiture ne suscite pas l’unanimité. noter aussi que nombre de publicités font appel à cette
couleur pour montrer le caractère écologique des pro-
duits. À l’exception de ce point, les personnes sont
Le contexte spatial d’accord sur les autres parties de l’interprétation.

Ce contexte a suscité le plus de réactions Pour montrer qu’il n’y a pas de divergence
contradictoires. Certains l’acceptent tel quel (6/17) majeure entre les deux types de travaux, le tableau
sans modification, d’autres le rejettent en intégralité suivant présente les points d’accord et de divergen-
(2/17). Les autres l’admettent en rejetant les com- ce issus des deux types d’analyse.
mentaires sur le bol symbolisant le volant et qu’il
montre que le personnage souhaite conduire la voi- À la lecture du tableau, il est possible de
ture. De même, l’idée que la voiture est la rivale de constater l’absence de différence majeure entre les
la femme est aussi faiblement rejetée. deux interprétations.

Tableau 1

Points étudiés Analyse sémio-contextuelle Analyse qualitative

La perception générale Publicité reposant sur l’affect, Publicité reposant sur un angle affectif
les pulsions

Cible prioritaire Femmes jeunes de classe CSP+ Femmes plutôt jeunes, actives

Catégorie de personnes
mises en scène Couple Couple

Perception du produit Arme de séduction Fonctionnel, servant à l’évasion


de la famille, objet de séduction

Perception du conducteur Personne aisée Femme active ou 2ème voiture de la famille

Normes véhiculées Connivence, bien-être, Convivialité, confiance

Ambiance générale Esthétisme, quiétude, Esthétisme, écologie, féminité


séduction, design

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CONCLUSION Cependant, ce travail mérite de préciser les


limites dans lesquelles il s’inscrit. L’analyse a porté
Cette recherche a pu mettre en évidence que la sur une annonce conçue pour la presse magazine. La
théorie sémio-contextuelle de la communication pou- confirmation des résultats se ferait-elle s’il s’agissait
vait être utilisée pour interpréter les messages publici- d’un autre médium (campagne radio, télévisuelle ou
taires. Elle ajoute une nouvelle méthode à l’analyse du d’affichage) ? Rien ne permet de l’affirmer, ni de l’in-
sens véhiculé par les campagnes publicitaires. Cette firmer. Ensuite, il a été préféré l’utilisation de l’ana-
méthode présente l’intérêt d’être très structurée. Elle lyse thématique des données pour éviter de faire
permet ainsi une interprétation qui prend en compte appel à un deuxième analyste comme l’exige l’ana-
tous les éléments perçus par les cibles, comme l’a lyse de contenu. Ce choix est une limite, même si
confirmé l’étude qualitative réalisée. Il semble aussi François et Pellemans considèrent que cette métho-
que cette méthode pourrait être utilisée, avec quelques de allie à la fois les avantages du résumé et de l’ana-
aménagements, par les annonceurs comme grille de lyse de contenu et qu’elle s’adapte mieux aux exi-
création au même titre que la copie stratégie créative gences parfois contradictoires des études de marché.
ou la star stratégie. Pour cela, la méthodologie à suivre
repose sur un travail en deux temps : D’autres travaux doivent être réalisés pour
déterminer si la théorie sémio-contextuelle s’ap-
- la situation de contact entre le public et la plique à l’analyse de messages n’utilisant pas les
publicité (affiche, presse, radio…). Chaque mêmes médias. De même, elle pourrait être utile
situation apporte des contextes différents qu’il pour étudier les annonces «institutionnelles» des
faut prendre en compte ; entreprises, notamment dans le domaine particulier
des publicités de recrutement. Il semble que la
- puis une création ou une interprétation à par- méthode permettrait de mettre en évidence l’identi-
tir des sept contextes de la théorie sémio- té et le positionnement de l’entreprise.
contextuelle de la communication.

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ANNEXE 1

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ANNEXE 2
Guide d’entretien (première partie)

1 - Pouvez-vous décrire ce qu’évoque pour vous cette publicité ?

2 - Quelles impressions vous suggère-t-elle en général ?

sur le plan du véhicule

sur le plan de son conducteur

sur la cible visée par la publicité

3 – À votre avis, à quel type de consommateurs est-elle destinée ?

4 – Quels types de liens la marque essaye-t-elle d’avoir avec les consommateurs ?

5 – Pouvez-vous indiquer sur quels critères la publicité a été construite ?

6 – Quelles réflexions vous inspire le fait que cette publicité soit passée dans l’Express ?

Guide d’entretien (deuxième partie)

Il vous est demandé de lire attentivement l’interprétation faite sur cette publicité.

Indiquez quels sont vos points d’accord et de désaccord.

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