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Bill Evans est né dans le New Jersey d’un père d'origine galloise et d’une mère

d'origine ruthène, tous deux mélomanes. Ils lui font étudier le piano et, en
second instrument, le violon (qu'il abandonnera au bout de deux ans) puis la
flûte. Adolescent, il commence à s'intéresser au jazz, et en particulier à Bud
Powell, Nat King Cole, George Shearing et Lennie Tristano ; il joue dans des
orchestres amateurs locaux. Il poursuit ses études musicales au Southern
Louisiana College dont il sort diplomé en 1950. Après un bref passage dans
l'orchestre du clarinettiste Herbie Fields, il passe trois ans dans l'armée, comme
flûtiste, en garnison à Fort Sheridan. Il gardera longtemps de ces années un
souvenir amer1.
Démobilisé en 1954, il commence à jouer et à enregistrer avec des orchestres new-yorkais mineurs
(le plus connu étant l'orchestre de « variétés » dirigé par Jerry Wald), tout en prenant des cours de
composition à la Mannes School of Music.

Premiers enregistrements
En 1955, il est remarqué par le compositeur et théoricien du « concept lydien » George Russell qui
fait appel à lui pour l'enregistrement de l'album The Jazz Workshop avec son « jazz smalltet »
(1956) puis du titre All about Rosie sur l'album collectif Brandeis Jazz Festival (1957). Russell et
Evans se retrouveront ultérieurement pour d'autres albums : New York, N.Y. (1959), Jazz in the
Space Age (1960), Living Time (1972).
En septembre 1956, il enregistre sous son nom, pour le label Riverside (avec pour producteur Orrin
Keepnews), New Jazz Conceptions en trio avec Teddy Kotick à la contrebasse et Paul Motian à la
batterie. Si Bill Evans n'a pas encore trouvé « l'interplay » qui caractérisera son approche du trio
jazz, il fait déjà montre dans cet album de sa technique d'harmonisation novatrice.
Cet album et son travail avec Russell l'ayant fait connaître, Bill Evans devient un musicien de studio
très demandé et de nombreux musiciens font appel à ses services dont Tony Scott, Don Elliott,
Eddie Costa, Jimmy Knepper, Helen Merrill, Sahib Shihab et Charles Mingus.
Entre février et novembre 1958, il fait partie, aux côtés de John Coltrane et Cannonball Adderley du
sextet régulier de Miles Davis. En 1959, le trompettiste le rappelle pour l'enregistrement du célèbre
album Kind of Blue. Miles Davis a toujours reconnu l'importance de l'apport d'Evans pour ce disque
phare du jazz modal.
Après cet intermède chez Miles Davis, Bill Evans reprend une intense carrière de sideman – qu'il
n'arrêtera qu'en 1963, date de son contrat avec Verve – enregistrant avec, entre autres, Cannonball
Adderley, Michel Legrand, Art Farmer, Chet Baker, Lee Konitz, John Lewis, Oliver Nelson, Kai
Winding, J.J. Johnson et Bob Brookmeyer.
Parallèlement, bien que n'ayant pas de trio régulier, il enregistre sous son nom des albums utilisant
cette formule : Everybody digs Bill Evans (1958) et On Green Dolphin Street (1958 - non publié à
l'époque).

Années 1960
En 1959, il forme un trio régulier avec le contrebassiste Scott LaFaro et le batteur Paul Motian. Les
trois partenaires, rompant avec la tradition où contrebassiste et batteur se cantonnaient à un rôle
d'accompagnement, se livrent à une véritable « improvisation à trois ». C'est cet « interplay » – cette
synergie constante entre les trois musiciens – qui fait la spécificité et la modernité de ce trio.
Les trois complices enregistrent quatre disques : Portrait in Jazz (1959), Explorations (1961) et
surtout deux albums mythiques issus d'une même séance au Village Vanguard de New York : Waltz
for Debby et Sunday at the Village Vanguard (25 juin 1961). Malheureusement, Scott LaFaro trouve
la mort dans un accident de la route dix jours après l'enregistrement de ces disques.
Profondément affecté par la mort de LaFaro, Bill Evans, même s'il continue sa carrière de sideman
(albums comme accompagnateur de Mark Murphy, Herbie Mann, Tadd Dameron, Benny
Golson…), n'enregistre rien en trio pendant presque un an. Sous son nom, il enregistre, en duo avec
Jim Hall, l'album Undercurrent.
Il faut attendre mai 1962 pour le retrouver en studio en trio avec cette fois Chuck Israels à la
contrebasse et Paul Motian à la batterie. Sont issus de ces séances les albums How My Heart Sings!
et Moon Beams.
Fin 1962-début 1963, il enregistre ses derniers albums pour le label Riverside : Interplay (en quintet
avec Freddie Hubbard et Jim Hall), Loose Blues (en quintet avec Zoot Sims et Jim Hall - non édité à
l'époque), At Shelly's Manne-Hole (en trio avec Chuck Israels et Larry Bunker), et 13 titres en solos
(The Solo Sessions : Volume 1 et 2 - non édités à l'époque). Rompant le temps d'un album avec son
trio régulier, il enregistre en 1962 pour Verve, alors qu'il est encore sous contrat chez Riverside, le
disque en trio Empathy dont Shelly Manne est le coleader.
Evans signe avec Verve-MGM. Pour Verve, Bill Evans va continuer à enregistrer avec ses trios
réguliers, mais Creed Taylor, alors producteur du label, va le pousser à diversifier sa production :
albums avec d'autres vedettes de la marque (Stan Getz, Gary McFarland…), en solo, en re-
recording, avec orchestre symphonique…
Entre 1962 et 1969, le personnel du trio « régulier » d'Evans est assez souvent remanié. Entre 1962
et 1965, Chuck Israels est parfois ponctuellement remplacé à la contrebasse par Gary Peacock (Trio
'64) et le vétéran Teddy Kotick. À partir de 1966 et pour 11 ans, c'est Eddie Gómez qui occupera le
poste de contrebassiste.
Comme batteurs se succèdent, entre autres, Larry Bunker (Live (1964), Trio '65), Arnold Wise (Bill
Evans at Town Hall, 1966), Philly Joe Jones (California, Here I Come, 1967), Jack DeJohnette (Bill
Evans at the Montreux Jazz Festival, 1968) et, plus brièvement, Joe Hunt et John Dentz. En 1969, le
batteur Marty Morell rejoint le trio pour y rester jusqu'en 1975.
Durant cette période, lors de tournées européennes, Evans se déplace parfois sans ses
accompagnateurs réguliers et fait appel alors à des musiciens « locaux » : Palle Danielsson, Niels-
Henning Ørsted Pedersen, Rune Carlsson (1965), Alex Riel (1966)…
Pendant sa période Verve, Evans enregistre avec d'autres formules que son « trio régulier ». En solo,
Alone (1968). En re-recording, le remarquable Conversations with Myself (1963), puis Further
Conversations with Myself (1967). Avec orchestre à cordes (sous la direction de Claus Ogerman) et
trio, Bill Evans trio with symphony orchestra (1965). Avec d'autres musiciens, Gary McFarland
(1962), Stan Getz (1964), Monica Zetterlund (Waltz for Debby, 1964), Jim Hall (Intermodulation,
1966), Shelly Manne (A Simple Matter of Conviction - 1966), Jeremy Steig (What's New, 1969). La
« période Verve » se termine par l'album From Left to Right (1970), un enregistrement à la frontière
entre le « easy listening » et le jazz, où Bill Evans, accompagné par un orchestre à cordes, utilise
pour la première fois le piano électrique « Fender Rhodes ».
Il est à noter que les derniers albums d'Evans pour Verve ne sont plus produits par Creed Taylor
mais par Helen Keane (agent artistique d'Evans depuis 1962). À partir de la fin du contrat avec
Verve, c'est Helen Keane qui va « coacher » intégralement la carrière du pianiste. C'est elle qui sera
la productrice des disques qu'Evans enregistrera pour Columbia, CTI Records, Fantasy et Warner
Bros.

Années 1970
Entre 1969 et 1975, Bill Evans se produit essentiellement avec Eddie Gómez et Marty Morell. Ce
trio enregistre de nombreux albums : entre autres, Jazzhouse, You're Gonna Hear From Me (1969),
Montreux II (1970), The Bill Evans Album (1971), The Tokyo concert, Half Moon Bay (1973), Since
We Met, Re : Person I Knew, Blue in green (1974).
Durant cette période, Bill Evans participe à deux enregistrements assez éloignés de ses productions
habituelles : Living Time, une composition expérimentale pour piano et grande formation de George
Russell (1972) et Symbiosis (1974), un concerto pour piano et orchestre de « Third stream music »
composé par Claus Ogerman. Il enregistre aussi à cette époque deux albums en duo avec Eddie
Gómez (Intuition - 1974, Montreux III - 1975 ) et un solo (Alone (Again) - 1975). Evans enregistre
aussi deux sessions (The Tony Bennett: Bill Evans Album - 1975, Together again - 1976) avec le
crooner Tony Bennett. Enfin, Evans signe son ultime disque en re-recording, New Conversations
(1978).
En 1976, Marty Morell est remplacé à la batterie par le discret mais subtil Eliot Zigmund. Celui-ci
demeurera le dernier rythmicien à parfaitement intégrer l'univers du pianiste. Le trio ainsi composé
retrouve un second souffle et enregistre I Will Say Goodbye (1977, édité en 1980, après la mort du
pianiste) et l'élégiaque You Must Believe in Spring (1977, édité en 1981). Les trois hommes
enregistrent aussi Crosscurrents (1977) avec Lee Konitz et Warne Marsh.
Eddie Gómez quitte Evans en 1978. Après avoir testé de nombreux contrebassistes (Michael Moore,
Michel Donato…), Evans engage le jeune Marc Johnson. C'est à cette époque qu'est enregistré
l'album en quintet Affinity avec Toots Thielemans et Larry Schneider. En 1979, Il retrouve Larry
Schneider mais avec cette fois Tom Harrell, pour un autre album en quintet, We will meet again.
Pendant une brève période, le « vétéran » Philly Joe Jones occupe, une fois de plus, le poste de
batteur, avant qu'Evans embauche un autre jeune musicien, Joe LaBarbera.
Il n'existe pas d'enregistrement en studio de cet ultime trio. Par contre, il a été abondamment
enregistré en clubs ou en concerts (Homecoming, The Paris concert. ed. 1 & 2, Turn out the stars :
the final Village Vanguard recordings, The Last Waltz, Consecration…). Tous ces enregistrements
n'ont été publiés qu'après le décès du pianiste.
La musique de ce trio est le « chant du cygne » du pianiste. Il se produit pour l'avant-dernière fois
en août 1980 au Molde Jazz Festival. Le 15 septembre 1980, à cinquante-et-un ans, souffrant d'une
hépatite mal soignée, le corps usé par une trop longue addiction à la drogue (héroïne dans les années
1960-70, cocaïne à la fin de sa vie), Bill Evans meurt des suites d'une hémorragie interne.

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