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EDDHIMINE Zakaria TSIO2 SLAM

Pour Mme MALFREYT


SEUL AVEC TOUS

« C’est à trop voir les êtres sous leur vraie lumière qu’un jour ou l’autre nous prend
l’envie de les larguer. La lucidité est un exil construit, une porte de secours, le vestiaire de
l’intelligence. C’en est aussi une maladie qui nous mène à la solitude ». Derrière cette citation
dirimante empruntée de l’artiste et écrivain Léo Ferré, se cache en réalité une question, très
souvent commenté, par les philosophes, mais trop peu prise en compte par la société : celle de
la solitude face à un monde en perpétuel cohue.
En tout lieu et en toute époque, les liens sociaux qui unissent les hommes ont toujours été
d’une appréhension des plus complexes, car l’apparence est très souvent incomplète, voire
totalement trompeuse.
C’est à cet effet, qu’au fil du temps, ont été mené, une suite d’expériences sociales qui ont
conduit certains artistes, auteurs, politiciens mais aussi et surtout philosophes à affirmer que le
sentiment de solitude, étroitement lié à celui de l’amour, est l’un des faits sociétal les plus
intéressants à comprendre.
Le corpus qui nous est présenté, corrobore cette dynamique, en perpétuelle évolution,
s’attachant à prouver que la solitude revêt de nombreux sens et un certain paradoxe, celui de se
sentir seul alors que nous sommes quotidiennement entourés.
Il conviendra alors de s’interroger en quoi le sentiment de solitude peut-il être à la fois
synonyme de liberté et d’emprisonnement ?
Pour répondre à cette question, il sera nécessaire d’appréhender dans un premier temps la
solitude comme étant un véritable exutoire avant de voir comment cette dernière peut être aussi
le giron d’un renfermement sempiternel.

Un fossé océanique sépare la solitude d’un ermite religieux reclus dans le désert de celle
d’hommes et de femmes exclus socialement, affectivement et vivant seuls dans des cités
enclavées. C’est précisément ce qu’a voulu souligner Michel Hannoun à travers le mot solitude
qui a subi de profondes mutations au cours des siècles. Dans Solitudes et sociétés, Michel
Hannoun essaie de comprendre d’où vient le fait que le mot solitude soit passé d’une
connotation positive ou neutre à une acceptation très souvent négative.

En outre, le politicien s’interroge aussi sur les difficultés que retrouvent l’être humain lorsqu’il
se retrouve dans un agrégat physique, aussi simple soit-il, un transport en commun ou encore
une file d’attente par exemple. Dans un deuxième temps, l’auteur expose les facteurs, qui sans
nécessairement provoquer la solitude, la favorisent ou l’alimentent, à travers la variété des
comportements et des réactions, l'attitude de celles et ceux qui s'opposent à leur solitude ou qui
composent avec elle... Au-delà de l'objectivité de l'enquête et de l'analyse, une approche
sensible des solitudes.
Enfin, Michel Hannoun, reconnaît la complexité qui s’articule autour de la solitude, en
décomposant le terme pour en apprécier davantage les contours de sa teneur qui ne cessent de
croître.

Aujourd’hui, « Le Petit Robert » nous en donne une définition assez lisse qui cependant
montre bien son état ponctuel ou durable : « situation d’une personne qui est seule de façon
momentanée ou durable.»

Celle de l’encyclopédie libre Wikipédia introduit le fait que l’on peut se sentir seul en groupe
ou en collectivité « La solitude est l’état ponctuel ou durable, d’une personne seule, c’est-à-dire
d’une personne qui n’est engagée dans aucun rapport avec autrui.».

Mais en 1213, le mot solitude désignait tout autre chose : «l’état d’un lieu désert». C’est ainsi que
durant le Moyen Âge, la solitude fut synonyme de désert, désert signifiant à l’époque un simple
lieu inhabité, parfois enchanteur, et très souvent propice à la méditation religieuse et au
recueillement poétique. Mais entre le début du XIII° siècle au cours duquel la solitude se
réduisait –sémantiquement- à un « lieu désert » et notre époque, qui prête couramment à ce mot
une connotation subjective, le déplacement du sens du mot solitude s’est poursuivi pour donner
au mot solitude son sens moderne : «Etat d’abandon, de séparation où se sent l’homme vis-à-vis
de Dieu, des consciences humaines ou de la société. »

Il y a bien une connotation curative derrière la solitude, une vertu qui s’ignore, celle au sein de
laquelle l’homme peut se retrouver et s’émanciper sur des questions d’ordres métaphysiques, et
donc profondément philosophiques. C’est sans doute pourquoi, Michael Hannoun reconnait
qu’il existe aussi des « solitudes utiles », celles qui poussent l’Homme vers une profonde
introspection, et ce dans le but d’aller vers sa propre rencontre, en somme, pour mieux se
connaître.

Pour finir, il faut retenir que la solitude est ici, une attitude totalement volontaire, qui nous
permettrait de supplanter ce monde où la vitesse est devenue la norme, et l’introspection
personnelle l’exception.

C’est ainsi que la solitude peut enfin nous être montrée sous ces deux visages. D’abord, le
visage exploré quand la solitude est « choisie », ce qui signifierait à l’inverse qu’il en existe une
autre qu’on pourrait qualifiée de « subie », se trouvant à l’opposé d’un sentiment de plénitude,
prôné par la première.

Ce que l'on peut appeler la « mauvaise » solitude est celle qui, au lieu d'être choisie,
d'être volontaire, est subie puis devient un isolement s'ouvrant sur une souffrance bien souvent
cachée. Nous pouvons considérer, par exemple, que la situation d'une personne vivant seule ou
presque seule, ayant peu de contacts avec autrui, peut très rapidement devenir une vie dans la
solitude et mener à une certaine exclusion.
L'être humain se sent alors dans un état d'abandon, de séparation par rapport à la société, d’où
l’expression « Seul avec tous ».
Il est intéressant de souligner que le sentiment de solitude s’est vu amplifié par l’avancée des
technologies, c’est à ce titre que Sherry Turkle a écrit l’ouvrage « De plus en plus de
technologies, de moins en moins de relations humaines » (2011).
L’influence des nouvelles technologiques ne s’est pas fait ressentir à l’unique endroit de
l’économie, ou du droit, en effet leur influence s’est aussi concentré sur le domaine social, et
plus précisément au sein des rapports sociaux qui ficèlent les individus, et qui parfois sans
doute les définissent en tant que personnalité originale, en tant que Femme ou Homme.
Ces nouvelles technologiques ont considérablement fait évoluer le regard que nous portons sur
la société, aujourd’hui le contrat social, défendu par le philosophe Jean-Jacques Rousseau en
1962, se voit supplanté par ces outils de communication virtuels, au détriment des idéaux
prônés par ce dernier, tel que la souveraineté du peuple, la liberté, l’égalité ou mieux encore la
valeur impérieuse de la volonté générale.
La vie privée n’est plus privée, et Internet a bouleversé les rapports sociaux en isolant l’intime.
Ensemble, nous avons planté la graine du sentiment de solitude, quitte à dissoudre quelques-
uns d’entre nous dans la société.
De surcroît, on peut aussi rappeler la célèbre photographie capturée par Monik Muller, au sein
de laquelle cette dernière met en lumière à son tour les différentes facettes que recouvre la
solitude. Quatre personnes, assises au même endroit, semblent aussi proches qu’éloignés.
Tous, sont plongés dans une activité similaire, celle de ne pas voir le monde qui les entoure,
mais uniquement leurs préoccupations individuelles qui ne vivent qu’à travers leurs téléphones.

La chanson Ultra moderne solitude résume parfaitement cette expression de « seul avec
tous ». En effet, cette chanson interprétée par Alain Souchon fait vivre des paroles qui rappellent
les tristes conséquences découlant de la solitude.
Mieux encore, la chanson fait allusion à la solitude dans le monde moderne, notamment dans la
haute société où certaines personnes, malgré l'évolution des richesses, ressentent tout de même
une profonde tristesse à l'idée de se sentir isolées même en plein milieu d'une foule remplie de
personnes inconnues, au point d'en perdre le sens de la vie quotidienne.
On comprend alors que l’artiste insiste sur la distinction à faire entre solitude, isolement et
désolation.
Cette forme de solitude apparaîtrait donc suite à un abandon, à une séparation, à un décès ou à
une déception amoureuse qui écarte l'individu de la société, le met en retrait, et le place au sein
d’un insatiable sentiment de manque.
Liée à des difficultés survenues dans la vie, cette solitude qui s'installe, lentement mais sûrement,
peut mener au désespoir et à l'isolement. Aussi est-elle difficilement repérable, car la souffrance
qu'elle engendre reste bien souvent dissimulée, cachée, voire encore totalement camouflée sous
un sentiment totalement opposé.
De ce fait, il apparait nécessaire d’avoir avoir un regard sur ces isolés, ces exclus dans une
grande solitude morale qui ont l’impression chaque d’affronter le monde dans son entièreté la
plus vaste. Cette solitude est considérée comme malheureuse, par rapport à la société qui
promeut les rassemblements, ou tout autre événement suscitant la curiosité d’un grand public qui
une fois réuni, pourrait corroborer à l’idée d’un certain conformisme. L'esseulement de l'individu
rend la solitude triste, apporte exclusion et souffrance caractérisées principalement par un
sentiment fort d’inutilité: Un être humain se trouve isolé quand il ne se sent pas ou plus utile,
reconnu, aimé ou compris. Il est alors en attente de soutien et d'approbation, mais au lieu
d'exposer sa souffrance, il se met en retrait, à distance, convaincu que cette attitude lui fournit
protection.
Mais encore, l’individu peut également se retrouver seul par peur, par timidité, par repli ou
résignation, et cet état s'accentue alors de jour en jour, car la difficulté de se mesurer aux autres,
de se créer des relations demande des efforts, le courage d'essayer et d'oser aller vers autrui. Cette
forme de détachement exhume la peur, illustre la fuite et pourrait même cacher une certaine
forme d’immaturité. Enfin, la solitude peut également survenir par rejet, mépris ou amertume.
Dans ce cas, découle un détachement qui se transforme en désengagement et en refus de tout
lien social. Cette forme de désespoir engendre une attitude bien loin de toute créativité et de tout
épanouissement.

Pour conclure, à l’une des considérations précédentes, il convient de dire que la


solitude se compose de vices et vertus.
Il existe une bonne solitude, loin d’être effrayante puisqu’elle est la condition nécessaire d’une
connaissance de soi, sans pour autant qu’elle puisse nous livrer notre véritable identité,
puisqu’on ne peut s’apprécier qu’au prisme de son regard.
Toutefois, il faut garder à l’esprit que cette solitude vertueuse peut très vite sombrer dans
l’isolement social, une mise en retrait de soi, voulue ou non, qui fait perdre à l’individu la
capacité d’avoir un jugement moral ou éthique suffisamment objectif sur l’environnement qui
l’entoure, le poussant ainsi à se complaire dans un conformisme brutal, car implicite, qui
considère les Hommes en général et non en particuliers.
Parce-que la question de la « solitude » de l’être humain ne peut être abordé sans évoquer celle
des « mouvements sociaux », il est peut-être judicieux de se demander si finalement ce ne sont
plus les individus qui créent la société, mais plutôt cette dernière qui s’efforce de nous
construire, ou dans certains cas plus réduits, mais qui n’en demeurent pas moins notables, nous
détruire.

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