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P. Guéret a a
Service de cardiologie, hôpital Amboise-Paré,
P. Guéret
B. Dubourg b hôpitaux universitaires Paris Île-de-France Ouest, 9,
avenue Charles-de-Gaulle, 92104 Boulogne, France
b
Service d'imagerie, hôpital Charles-Nicolle, centre
hospitalier universitaire de Rouen, 43, rue Gambetta,
76000 Rouen, France
https://doi.org/10.1016/j.amcp.2017.10.004
© 2017 Publié par Elsevier Masson SAS.
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Imagerie par résonance magnétique dans les myocardites
Dossier / Fiche technique
Figure 1. Myocardite aiguë antérolatérale. Séquences Cine bSSFP en petit axe basal en mésosystole, avant (A) et quelques minutes après
(B) injection de gadolinium, montrant une prise de contraste précoce intra myocardique antéro-latéro-médiane. C. Séquence de T2 mapping
en incidence 4 cavités montrant un œdème myocardique de la paroi latérale (T2 latéral = 64 ms vs T2 septal = 52 ms). D. Séquence de
rehaussement tardif en 4 cavités montrant un aspect tardif nodulaire intramyocardique dans la paroi latérale.
Figure 2. Myocardite aiguë étendue sévère. Séquence de T2 mapping en petit axe médio-ventriculaire montrant un œdème prédominant en
latéral (T2 = 67 ms). Séquence de rehaussement tardif dans les incidences petit axe médian (B) et 4 cavités (C) montrant une prise de
contraste sous-épicardique diffuse prédominant en latéral. Ces anomalies s'accompagnent d'une dysfonction ventriculaire gauche
(FEVG = 45 %).
membrane cellulaire secondaire à l'inflam- hyperémie et fuite capillaire : la vasodilatation localisée fait
mation. Cet œdème est classiquement partie intégrante du processus d'inflammation. L'augmenta-
visualisé sur des séquences pondérées tion du volume sanguin dans la zone pathologique conduit
T2 mais des séquences quantitatives (car- à une accumulation du gadolinium au cours de la phase
tographies ou mapping) qui permettent de vasculaire précoce de la cinétique de cet agent de contraste.
mesurer directement le T1 ou le T2 contri- L'hyperémie peut être visualisée sur les séquences de per-
buent à différentier les formes actives et fusion en premier passage, néanmoins la faible résolution
chroniques de myocardite [3] ; spatiale de ces séquences qui privilégient la résolution
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Dossier / Fiche technique P. Guéret, B. Dubourg
Figure 3. Myocardite aiguë septale et contrôle à trois mois. Séquences de T2 mapping (A et C) et de rehaussement tardif (B et D) dans
l'incidence petit axe basal. Myocardite aiguë septale avec œdème septal (T2 = 72 ms) (A) associé à une prise contraste sous-épicardique
(B). Contrôle trois mois plus tard montrant la régression de l'œdème (T2 = 48 ms) (C) et de la prise de contraste septale (D).
temporelle fait que cette anomalie est rarement visualisée. dire ne correspondant pas à un territoire vasculaire coro-
En revanche, le rehaussement précoce (dès les premières naire) est recherchée. Elle est mieux visualisée en proto- ou
minutes après injection) représente un fort argument diag- mésosystole ;
nostique. Historiquement, sa recherche faisait appel aux rehaussement tardif : Le rehaussement tardif du gadolinium
séquences fast spin echo en T1 ; cependant, elle est main- est traditionnellement associé à des altérations cellulaires
tenant très souvent analysée sur des séquences Cine clas- irréversibles (nécrose et fibrose). Cependant, il convient de
siques bSSFP réalisées dès les premières minutes après tempérer cette affirmation à la phase aiguë des myocardites.
injection de gadolinium. Une prise de contraste sous-épi- En effet, il est fréquent d'observer dans cette pathologie la
cardique et/ou intramyocardique non systématisée (c'est-à- disparition des prises de contraste initiales associée à une
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Imagerie par résonance magnétique dans les myocardites
Dossier / Fiche technique
récupération fonctionnelle ad integrum lors des contrôles suffisamment d'éléments diagnostiques de suspicion sont
IRM effectués quelques mois plus tard (Fig. 3). La localisa- réunis et uniquement chez des patients symptomatiques
tion intra myocardique du rehaussement tardif, médioparié- (Tableau I). De nouvelles séquences d'IRM sont en cours
tal ou sous-épicardique, est très évocatrice du diagnostic et de développement et de validation clinique afin d'améliorer
permet de différencier la myocardite de l'ischémie, situation encore la performance diagnostique globale de cet examen.
dans laquelle le rehaussement tardif est localisé dans les
couches sous-endocardiques et dans une topographie cor- Déclaration de liens d'intérêts
respondant à un territoire artériel coronaire. L'identification Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.
et la localisation de ces prises de contraste peuvent même
dans certains cas guider la biopsie myocardique lorsqu'elle
s'avère nécessaire. De plus, l'étendue de ce rehaussement
tardif revêt une valeur pronostique car elle est corrélée au
remodelage ventriculaire gauche. Mais il faut savoir que la RÉFÉRENCES
sensibilité diagnostique de ce critère est en grande partie
liée à l'étendue des altérations histologiques sous-jacentes [1] Caforio ALP, Pankuweit S, Arbustini E, et al. Current state of
dans la paroi myocardique. knowledge on aetiology, diagnosis, management and therapy
À la phase chronique, les prises de contraste tardives peuvent of myocarditis: a position statement of the European Society of
correspondre à des foyers de fibrose (potentiellement aryth- Cardiology Working Group on Myocardial and Pericardial Disea-
mogènes) mais également à une forme chronique active de la ses. Eur Heart J 2013;34:2636–48.
maladie. Les séquences étudiant l'œdème et notamment les [2] Friedrich MG, Sechtem U, Schulz-Menger J, et al. Cardiovas-
séquences de mapping permettent de mieux différencier ces cular magnetic resonance in myocarditis: a JACC white paper.
deux entités. J Am Coll Cardiol 2009;53:1475–87.
En conclusion, l'IRM cardiaque est actuellement la méthode [3] Lurz P, Luecke C, Eitel I, et al. Comprehensive cardiac magnetic
diagnostique la plus précise et la plus fiable en cas de resonance imaging in patients with suspected myocarditis: the
myocardite. Cependant, elle ne doit être envisagée que si MyoRacer-trial. J Am Coll Cardiol 2016;67:1800–11.
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