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École Nationale Polytechnique d’Alger Électrotechnique générale

CHAPITRE IV
LES PUISSANCES EN TRIPHASÉ

Nous avons déjà examiné au chapitre2 l’intérêt d’introduire les notions de puissances actives,
réactives et apparentes dans un système monophasé.
L’approche par puissance présentée pour le régime monophasé est étendue au système triphasé, ce
qui, sur le plan industriel, correspond à la réalité.
En effet, la production, le transport et la distribution de l’énergie électrique ne se font que par le
biais du processus triphasé, et la problématique du dimensionnement des lignes, du respect des
paramètres nominaux et des chutes de tension ne se font en réalité que dans ce cadre.
Les mêmes critères pour les choix des câbles d’alimentation sont établis, avec les limites associés à
la chute de tension admissible et le calcul des puissances d’un réseau donné est alors nécessaire
pour répondre à la qualité d’une ligne de transport ou de distribution.

I- Les puissances en régime triphasé


Le calcul des puissances dans le cas d’un récepteur triphasé est très peu différent de celui
déjà étudié pour le récepteur monophasé : il s’agit seulement de ‘sommer’ les différentes
puissances actives et réactives au niveau de toutes les phases.
1) Puissance instantanée
Charge triphasée équilibrée
A la différence de la puissance moyenne en monophasé, le calcul montre qu’aucun terme
de puissance fluctuante n’apparaît dans l’expression de la puissance instantanée.
En effet, si on exprime les tensions et courants en valeurs instantanées, on peut en
déduire la puissance absorbée p(t) à chaque instant :
 
 v1 (t)  2V cos(t   V )  j1 (t)  2J cos(t   J )
 
 2  2
 v 2 (t)  2V cos(t   V  )  j2 (t)  2J cos(t   J  )
 3  3
 2  2
 v 3 (t)  2V cos(t  V  3 )  j3 (t)  2J cos(t  J  3 )
3
p(t)  p1 (t)  p 2 (t)  p 2 (t)   v i (t) ji (t)  2VJ cos(t   V ) cos(t   J )
1

2 2 2 2
2VJ cos(t   V  ) cos(t   J  )  2VJ cos(t  V  ) cos(t  J  )
3 3 3 3
En développant l’expression précédente on trouve:

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 1


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 
 4 4 
p(t)  3VJ cos( J   V )  VJ  cos(2t   V   J )  cos(2t   V   J  )  cos(2t   V   J  ) 
3 3
  
 0 
Par conséquent :
p(t)  3VJ cos( J   V )  3VJ cos 
On voit que la puissance instantanée est constante et égale au triple de la puissance
active par phase. Il n’y a donc pas de puissance fluctuante en régime triphasé équilibré,
comme le montre la figure ci-dessous:

Cette particularité est très appréciable dans certaines applications, telle


l’électromécanique par exemple. Le couple délivré sur l’arbre des machines tournantes,
souvent proportionnelle au courant, se trouve débarrassé de composantes vibratoires
préjudiciables à la longévité des paliers mécaniques.
2) Puissances active, réactive
 Charge triphasée déséquilibrée
A l’instar du régime monophasé, la puissance active consommée par une installation est
égale à la somme des puissances actives consommées par chacun de ses sous-ensembles.
La puissance réactive consommée par une installation est égale à la somme des
puissances réactives consommées par chacun de ses sous-ensembles.

 3


 P  
i 1
Vi J i cos i
P  V1J1 cos 1  V2 J 2 cos 2  V3J 3 cos 3
  
Q  V1J1 sin 1  V2 J 2 sin 2  V3J 3 sin 3
3
Q  V J sin 
 i 1
i i i

Remarque : Ce théorème ne s’applique pas aux puissances apparentes, que l’on ne peut
cumuler (la puissance apparente est une somme complexe, de composantes pas
nécessairement en phase).

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 2


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 Charge triphasée équilibrée


Le cas particulier du régime équilibré donne lieu à des expressions simplifiées des
puissances. On a dans ces conditions :

V1  V2  V3  V

J1  J 2  J 3  J
cos   cos   cos   cos 
 1 2 3

On obtient :

P  P1  P2  P3  3VJ cos 

Q  Q1  Q 2  Q3  3VJ sin 
Si la charge est en étoile :

U  V 3   P  3VJ cos   3UI cos 


  
IJ  Q  3VJ sin   3UI sin 
Si la charge est en triangle :

U  V   P  3VJ cos   3UI cos 


  
I  J 3  Q  3VJ sin   3UI sin 
Finalement, on retrouve la même expression que le récepteur soit en étoile ou en triangle.
En résumé, la puissance peut toujours être exprimée de la même manière avec les
grandeurs en tête de réseau, tension composée U et courant en ligne I.
C’est pourquoi on utilise souvent la notion de ‘l’étoile équivalente’ : tout un ensemble de
récepteur (en étoile et en triangle, branchés sur un réseau constituent une impédance
équivalente en étoile (même si elle est en triangle) et on étudie généralement une seule
phase (les autres étant identiques du point de vue énergétique).
Cela permet, entre autre, de dégager une expression simple de la chute de tension, de la
même façon que cela a été fait pour les lignes monophasées.
On obtient ainsi le schéma par phase (sans préciser phase 1, 2 ou 3 parce que ça n’a pas
d’importance sur le plan énergétique):

Schéma général Schéma de l’étoile équivalente


(consomme le tiers de la puissance)

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 3


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3) Représentation complexe
On peut exprimer la puissance complexe qui serait définie par :

S  P  jQ  3VJ cos   j3VJ sin 


Par conséquent :
j(  j v )
S  3VJe j  3VJe.  3V.J
La même représentation par phase est définie et où il est possible de représenter la
tension simple et le courant simple correspondant. Toutefois il ne faut pas oublier que la
puissance représentée sur le plan des complexes doit être multipliée par trois.

4) Facteur de puissance fp
La problématique du facteur de puissance est la même que pour le régime monophasé, il
s’agit de ne pas permettre, pour les mêmes raisons que nous avons développé, un facteur
de puissance trop bas pour ne pas perturber la distribution de l’énergie en termes de
rendement de la ligne et de chute de tension.
Aussi, il faut préciser que dans la réalité, ce sont les récepteurs triphasés, notamment les
industriels qui font l’objet de contrôle du facteur de puissance. La démarche est tout à
fait analogue à celle déjà étudiée pour les lignes monophasées.
5) Méthode de Boucherot
Soit une installation qui comprend de nombreux récepteurs triphasés équilibrée, les uns
peuvent être en étoile, les autres en triangle (on ne précise pas sur le schéma parce que
c’est inutile). Il est plus pratique de représenter l’installation de la façon qui suit, en
illustrant uniquement les courants de la phase 1 (sachant que les courants des autres
phases sont identiques mais déphasés respectivement de 2 3 et 2 3 ).
Les courants I i illustrés sur la figure sont les courants de lignes (composés) de chaque
récepteur, qu’il soit en étoile ou en triangle.

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 4


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La méthode de Boucherot peut se traduire, de même que pour le monophasé par :


n n
Pt   Pi et Q t   Q i
1 1

On en déduit :

S t  Pt 2  Q t 2

En exprimant la puissance apparente en fonction du courant et de la tension composés :


St
S t  3UI  I
3U
et le facteur de puissance :
Pt
cos t 
St
II- Branchement des récepteurs sur le réseau
1) Branchement des récepteurs triphasés sur le réseau
La plaque signalétique d’un récepteur triphasé (comme les moteurs par exemple),
comporte parfois deux indications concernant la tension nominale, U 1 /U 2 ,
avec U 2  3U 1 . La sortie du récepteur comporte six bornes permettant de le coupler
soit en étoile, soit en triangle, selon la disponibilité du réseau.
Ces six bornes sont reliées à chacune des entrées des trois branches du récepteur de la
façon qui suit :

Chaque « branche » du récepteur, prise séparément doit être alimentée correctement


pour bien fonctionner sous la tension U 1 qui est en fait la tension simple nominale du
récepteur.
Si le réseau délivre une tension composée de U 1 , il faut monter naturellement le
récepteur en triangle. Si le réseau délivre une tension composée de 3U1 , il est
nécessaire de monter le récepteur en étoile afin de respecter toujours les valeurs simples
nominales. Deux réseaux (ou deux sources) différents peuvent être donc connectés à ce
récepteur. La plaque signalétique est conçue de manière à réaliser de façon pratique la
configuration « étoile » ou « triangle » à l’aide de « barrettes» (deux pour le coulage étoile
et trois pour le couplage triangle (figure ci-dessous)).

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 5


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Plaque à bornes couplage « étoile » couplage « triangle »


2) Branchement des récepteurs monophasés sur le réseau (alimentation domestique)
La consommation domestique monophasée (220V, 50Hz) comprend tous les récepteurs
comme les logements de particuliers ainsi que dans les lieux où les besoins sont
similaires : bureaux, boutiques…
Chaque récepteur (ou ensemble de récepteurs monophasés) est branché aux bornes
d’une branche de l’étoile (si la tension de service exigée est de 220V) ou de triangle (si la
tension de service exigée est de 380V). Il est en effet impératif d’assurer la tension de
service de tous les appareils branchés sous peine de les endommager ou de ne pas
satisfaire un fonctionnement optimal. Respecter la tension nominale de tout récepteur est
essentiel dans le domaine de la distribution de l’énergie.
Mais ce n’est pas tout. Le choix de distribuer l’énergie à partir d’un système triphasé
n’est intéressant que si on arrive autant que faire se peut à un équilibre des phases, avec
un courant dans le neutre proche du zéro : ce serait, d’un point de vue technico-
économique le choix le plus approprié.
Ainsi, les distributeurs d’électricité veillent à connecter les différentes charges
monophasées de manière à équilibrer les trois phases. C’est pourquoi il arrive que dans
un même immeuble par exemple, les appartements ne sont pas tous branchés sur la
même phase et qu’il arrive qu’une coupure de courant puisse en toucher certains et pas
d’autres. Aussi, grâce à ce choix de branchements, il est raisonnable de considérer que les
charges vues du réseau de transport sont équilibrées.
III- chutes de tension dans les câbles d’alimentation
Le schéma équivalent d’une ligne triphasé peut se ramener à l’étoile équivalente et il
suffit d’étudier une branche de l’étoile pour déterminer les caractéristiques de la ligne.
Le schéma équivalent de la ligne triphasée en est donc grandement simplifié :

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 6


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Remarquons que le retour qui se fait par le neutre n’est parcouru par aucun courant (la
charge étant équilibrée), la chute n’est donc occasionnée que par un seul câble, celui de la
phase considérée (1, 2 ou 3).
On établit donc l’équation électrique de la ligne :

V s  (rc  jx c )I  V
On définit la chute de tension par :
V  Vs  V
Si on s’intéresse à la tension composée, on peut aussi définir la chute de tension par
rapport à la tension composée de la source :

U  3 Vs  V 
Comme on s’intéresse à la différence des tensions en module, on établit des expressions
analogues à celles établies pour le monophasé en utilisant la formule de Kapp.
 Pour une charge selfique, on représente les vecteurs courant-tensions, qui illustrent
l’équation électrique de la ligne:
V s  rc I  jx c I  V
Le schéma électrique est donc :

On obtient alors :
V=r c Icos +x c I|sin| pour récepteur inductif
 Pour une charge capacitive, on représente également les vecteurs courant-tensions,
qui illustrent l’équation électrique de la ligne (c’est la même chose sauf que  est positif):

V s  rc I  jx c I  V

1e cas V0 2e cas V0


On obtient alors :
V=r c Icosx c I|sin| pour récepteur capacitif
IV-Méthodes de mesure des puissances en triphasé (Circuit équilibré)
1) Principe du Wattmètre
Un wattmètre est un appareil qui a une déviation proportionnelle à la puissance
moyenne (VJcos) absorbée par un circuit quelconque.

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 7


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Il possède donc deux circuits :


 Une bobine « courant » constituée d’un gros fil de résistance négligeable traversée
par le courant J du récepteur (la bobine « courant » se branche comme un
ampèremètre)
 Une bobine « tension » constituée d’un fil fin de grande résistance alimentée par
la tension V imposée au récepteur : (la bobine « tension » se branche comme un
voltmètre).
Le symbole « * » sur l’appareil indique l’entrée commune des bobines (il y en a autant
que de calibres, la sortie est donc choisie en fonction du calibre).
Si on néglige la résistance de la bobine courant, les deux schémas « amont » ou « aval »
sont équivalents :

Montage « amont » Montage « aval »


2) Méthode d’un seul wattmètre
On peut utiliser un seul wattmètre pour mesurer la puissance active puisque la charge
est équilibrée. On a en général :
P = V1 J 1 cos  V2 J 2 cos2  V3 J 3 cos3 = V  J 1 cos  J 2 cos2  J3 cos3 

Q = V1 J 1sin  V2 J 2 sin2  V3 J 3sin3 = V  J 1sin  J 2 sin2  J3sin3 
Pour une charge équilibrée on obtient :
P = 3VJcos

Q = 3VJsin
Il suffit de mesurer la puissance absorbée par une seule phase, puis de multiplier par
trois le résultat obtenu. On branche alors les wattmètres de la manière indiquée sur la
figure ci-dessous :

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 8


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Remarque : Le récepteur peut être en étoile ou en triangle (ou il peut comporter un


ensemble de récepteurs) mais ce type de mesure sous-entend qu’on utilise le schéma de
l’étoile équivalente, le courant de ligne I et est donc égal à J :
P = 3VIcos

Q = 3VIsin
On a donc, si W est la lecture sur le wattmètre :
P = 3W
Pour déterminer la puissance réactive, il est nécessaire de mesurer également le courant
et la tension absorbés afin d’obtenir la valeur de la puissance apparente, et en déduire Q.
En branchant le voltmètre entre phase et neutre (on aura la tension simple V), on peut en
déduire S (on peut aussi le brancher entre deux phases on aura la tension composée U):

 
2
S = 3VJ = 3UI = P 2 + Q 2  Q = 3UI  P 2

3) Méthode des deux wattmètres


En régime triphasé, il faut bien faire attention à la manière dont on branche les bobines
courant et tension. Si on utilise la méthode d’un seul wattmètre par exemple, il faut
prendre soin d’alimenter le wattmètre par la même phase, en courant et en tension : de
cette façon le wattmètre donne l’indication du produit UI par le cosinus du déphasage
du courant et de la tension injectés, c'est-à-dire l’angle .
Sinon le wattmètre peut indiquer une valeur qui n’a rien à voir avec la puissance à
mesurer : par exemple, brancher la bobine courant sur la phase 1 et la bobine tension sur
la phase 2 donnera le résultat suivant :
 
W  V 2 J 1 cos( V 2 , J 1 )
Si on représente les courants et tensions des trois phases dans le plan des complexes on
aura :

2
 W  VJ cos(  )  P
3

Pourtant, il existe des méthodes où justement, il est possible de mesurer la puissance en


branchant de façon judicieuse les bobines courants et tensions des wattmètres.
En particulier la méthode dite des deux wattmètres où on peut mesurer simultanément
la puissance active et réactive d’un circuit triphasé équilibré.
Il suffit de brancher les wattmètres de la manière indiquée sur la figure ci-dessous, en
prenant soin de tenir compte des sens des indications des deux wattmètres qui peuvent
être positifs ou négatifs. Les lectures sont donc des valeurs algébriques.

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 9


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Le branchement des wattmètres conduit aux indications suivantes :


W1  U 13 J 1 cos( U 13 , J 1 ) 
W2  U 23 J 2 cos( U 23 , J 2 )
Si on représente vectoriellement les tensions et courants, on peut déterminer les angles
entre U 13 et J 1 , puis entre U 23 et J 2 :

La représentation vectorielle montre qu’on a :

 
 U 13 , J 1  30   et  
 U 23 , J 2  30  

Par conséquent :

 
W1  U 13 J 1 cos( U 13 , J 1 )  UI cos(30  )  
W2  U 23 J 2 cos( U 23 , J 2 )  UI cos(30  )
(I=J puisqu’on se ramène toujours à l’étoile équivalente)
On obtient donc :
W1  W2  UI cos(30  )  UI cos(30  )  2UI  cos 30 cos    3UI cos 

En effectuant la différence :
W1  W2  UI cos(30  )  UI cos(30  )  2UI  sin 30 sin    UI sin 

On trouve les deux relations :

P  W1  W2  3UI cos  Q  3  W1  W2   3UI cos 

Comme cette méthode permet de mesurer les deux puissances à la fois, il est inutile de
placer d’autres appareils comme l’ampèremètre ou le voltmètre (sauf si c’est pour
contrôler les valeurs absorbées).

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 10


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Remarque
On montre que, même pour un régime déséquilibré, et en l’absence du fil neutre, la
puissance active peut être mesurée à l’aide de cette méthode (mais attention elle n’est
pas valable pour la puissance réactive). On a en effet, en valeur instantanée, puisqu’il n y
a pas de fil neutre :
j1  j2  j3  0
Si on exprime la puissance instantanée totale, on aura :
p(t)  v1 j1  v 2 j2  v3 j3  v1 j1  v 2 j2  v3   j1  j2 
En arrangeant les termes, on trouve, en instantané :
p(t)   v1  v3  j1   v 2  v3  j2  u13 j1  u 23 j2
On trouve donc la puissance active, qui est la valeur moyenne de la puissance
instantanée :
  
P  U 13 J 1 cos( U 13 , J 1 )  U 23 J 2 cos( U 23 , J 2 ) 
Il est donc possible de mesurer la puissance active à l’aide de cette méthode, même dans
le cas déséquilibré.
4) Méthode de Boucherot de mesure de la puissance réactive
Il s’agit d’une méthode de mesure de puissance réactive pour un récepteur triphasé
équilibré. Le branchement doit être effectué de la manière indiquée sur la figure ci-
dessous :

Le branchement du wattmètre correspond à:


W  U 23 J 1 cos( U 23 , J 1 ) 
Si on représente vectoriellement les tensions et courants, on
peut déterminer l’angle entre U 23 et J 1 :

La représentation vectorielle montre qu’on a :

 
 U 23 , J 1  90  

Par conséquent :

 
W  U 23 J 1 cos( U 23 , J 1 )  UI cos  90     UI sin 

On obtient donc :

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Q
W  UI sin    Q  3W
3
Pour déterminer la puissance active, il faut mesurer également la puissance apparente à
travers le voltmètre et l’ampèremètre :

 
2
S = 3UI = P 2 + Q 2  P = 3UI  Q2

IV- Exercices résolus


Remarque importante
Dans les exercices qui suivent les conventions de signe adoptées pour les consommations réactives
sont, conformes à ceux choisis au chapitre2 (pages 8 et 9), à savoir :
 Consommation selfique Q0
 Consommation capacitive Q0
Ces conventions de signe découlent du fait que nous avons défini le déphasage  entre tension et
courant comme étant :   J  V .
Et par conséquent :
  0  le circuit est inductif (courant en retard par rapport à la tension)
  0  le circuit est capacitif (courant en avance par rapport à la tension)

Il est tout à fait possible de prendre l’inverse :   V  J , on aurait eu les signes inversés.
Il faut comprendre que cela n’a pas d’importance, pourvu qu’on prenne soin de donner des signes
contraires aux consommateurs inductifs (par exemple bobine, moteur, atelier etc) par rapport aux
consommateurs capacitifs (condensateurs).
En électrotechnique, c’est souvent la tension (et non le courant) qui est la référence, notamment
en terme d’origine de phase, d’où le choix de la définition du déphasage qui a été choisi dans ce
cours.
Exercice1
Un moteur connecté en étoile, alimenté sous une tension composée de 380 V, délivre une
puissance utile de P=95 kW avec cos=0,8.
1) Sachant que le rendement du moteur est =85%, déterminer le courant simple
absorbé.
2) Le même moteur étant connecté en triangle, sous quelle nouvelle tension composée
devrait-il être alimenté si on doit respecter la même valeur de la tension simple du
moteur (valeur nominale).
3) Dans le cas de la question 2, déterminer les courants simples et composés absorbé par
le moteur. Conclusion.
Solution
1) Le rendement d’un moteur est donné par le rapport entre la puissance utile et la
puissance électrique absorbée, c'est-à-dire la puissance active :
Pu P 95000
 P u   111,8kW
P  0,85

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On a donc:
P 111,8.103
P  3UI cos   I    212,3A
3U cos  3.380.0,8

Puisque le moteur est en étoile on a donc :


J  I  212, 3A
2) Lorsque le moteur était connecté en étoile sous 380V composée (réseau 220/380V), on
avait une tension simple de 220V qu’il faut respecter quelque soit le couplage.
Si on le met en triangle il faut donc que la tension composée de la source soit de 220V
pour assurer au moteur une tension simple de 220V.
Donc seul un réseau 127/220V peut convenir :

3) le moteur étant couplé en triangle et alimenté sous la tension composée de 220V, on a


dans ces conditions pour le courant de ligne ou composé:

P 111,8.103
P  3UI cos   I    367 A
3U cos  3.220.0,8
Le courant simple, puisque le moteur est en triangle est de :
I 367
J   212A
3 3
On retrouve bien entendu la même valeur du courant simple.
Exercice2
Un réseau triphasé 220/380V 50 Hz alimente un atelier triphasé équilibré en triangle qui
consomme un courant composé I=44,5A avec un facteur de puissance cos de 0,45.
1) Déterminer le courant simple J absorbé par l’atelier et les puissances active et réactive
absorbées P et Q. En déduire l’impédance équivalente complexe R+jX de chaque branche
de l’atelier (la consommation de l’atelier est inductive).
2) La ligne d’alimentation possède pour chaque fil l’impédance suivante :

z c  (0,1  j0,15)

Quelle est la tension en début de ligne? La chute est-elle admissible si on exige un


pourcentage de chute inférieur à 3% ?
3) On veut relever le facteur de puissance à 0,95. Expliquer la démarche à suivre pour
aboutir à ce résultat puis déterminer le courant de ligne et la nouvelle valeur de la

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 13


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tension en début de ligne. En déduire la chute en pourcentage. Commentaires et


conclusion.
Solution
1) On a, puisque le récepteur est en triangle :
I 44, 5
J   27, 5A
3 3
Les puissances active et réactive :

P  3UI cos   3.380.44, 5.0, 45  13180W


Q  3UI sin   P.tg  13180.tg  arccos 0, 45   26156VAR

On en déduit l’impédance complexe Z :


P 13180 
P = 3RJ 2  R = 2
= 2
 6, 65  
3J 3.25, 7 
  Z  6, 65  j13, 2   
Q 26156
2
Q = 3XJ  X =  2 =  13, 2  
3J 3.25, 7 2 

2) Pertes dans les lignes :


p = 3rc I 2 = 3.0,1.44, 7 2  594W q = 3 x c I 2 = 3.0,15.44, 7 2  891VAR
On en déduit les puissances active P s et réactive Q s fournies par la source :
 Ps  P  p = 13180  594 = 13774W

Q s  Q  q = 26156  891 = 27047VAR
La puissance apparente nous permet de déterminer la tension fournie par la source :

S s = 3 U s I  Ps 2 + Q s 2  30352VA 

Ss 30352 U s 394  380


Us    394V    3, 7%  3%
3I 3 44, 5 U 380
La chute n’est donc pas admissible.
3) Démarche : placer des capacités en étoile ou en triangle selon les possibilités.
Le courant de ligne :
P 13180
cos  '  0, 95  P'  P  3UI 'cos  '  I '    21 A  I  44, 5 A
3U cos  ' 3.380.0, 95
Les nouvelles valeurs des puissances absorbées :
 P'  P  13180W
  S' = P'2 + Q'2  13874VA
 Q'  13180.tg  arccos 0, 95   4332VAR
Les nouvelles pertes dans les lignes:

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 14


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 p' = 3rc I ' = 3.0,1.21  132,3W


2 2


 q' = 3 x c I ' = 3.0,15.21  198VAR
2 2

Les nouvelles puissances active, réactive et apparente fournies par la source :


 P 's  P ' p' = 13180  132 = 13312W
  S's = P's 2 + Q's 2  14062VA
Q 's  Q ' q' = 4332  198 = 4530VAR
On en déduit la nouvelle valeur de la tension que doit fournir la source :
S's 14062 U 's 387  380
S's = P's 2 + Q's 2  14062VA  U 's    387V    1,8%  3%
3 I' 3 21 U 380

On voit qu’augmenter le facteur de puissance présente le double avantage de réduire le


courant de ligne (et donc les pertes actives et réactives) et de limiter les chutes de
tension.
Exercice3
Une source de tension sinusoïdale de 380 V, 50 Hz en étoile alimente les récepteurs
suivants :
 Un moteur triphasé de puissance utile Pu=0,8 kW, =85%, cos m =0,75,
 une bobine triphasée équilibrée en étoile avec pour chaque phase :
Z  R  jX  (3  j15)
 un atelier triphasé qui absorbe un courant composé de 100 A avec cos a =0,8
(selfique).
Déterminer :
1) le courant global I G de l’installation ainsi que le facteur de puissance global cos G
2) la valeur de la capacité C du condensateur triphasé ajouté en étoile pour augmenter
le facteur de puissance à 0,95 (étudier les deux cas de figure, consommation selfique
ou consommation capacitive)
3) que devient alors la valeur du courant global dans ce cas ?
4) Tracer le diagramme vectoriel des tensions et courants pour chaque cas.
Solution
1) On effectue le bilan de puissance:

 Moteur (toujours selfique) donc :



Moteur  P  Pu  800  941, 2W
 m  0,85

Q m  PM tgm  941, 2tg(arc cos m )  830VAR

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 15


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 V2 2202
 Pb  3.RI b  3.R 2  3.3 2  1866 W
2

  R  X 2
  3  15 2

Bobines en étoile 
Q b  3.XI b 2  3.X V2 2202
  3.15  9331 VAR

  R 2
 X 2
  3 2
 15 2

 Pa  3UIa cos a  3.380.100.0,8  52654 W
Atelier 
Q a  3UIa sin a   3.380.100.0, 6  39491 VAR

Le bilan total :
Pt  Pm  Pb  Pa  55461 W

Q t  Q m  Q b  Q a  49652 VAR
On exprime la puissance apparente globale :

St  Pt 2  Q t 2  74440 VA
Et on a d’autre part :
St 74440
St  3UIG  IG    113,1A
3U 3.380
Et le facteur de puissance :
Pt 55461
cos G    0, 745
St 74440
2) Etablissons de nouveau le bilan des puissances en imposant un facteur de puissance
de 0,95 et en gardant la même valeur de la puissance active puisque les capacités ne
fournissent que de la puissance réactive:
 Pour une consommation inductive ou selfique (Q’ t 0)

P 't  Pt  55461W

Q 't  Pt tg 't  55461.tg(arc cos 0,95)  18229VAR
La valeur de la capacité à placer est donnée par le bilan des puissances réactives :
Q 't  Q t  QC  QC  Q 't  Q t  18229  49652  31423VAR
Et puisque les capacités sont en étoile :
Qc 31423
Q c  3V 2 C  31423VAR  C    690µF
3V  2202 2.50
2

 Pour une consommation capacitive (Q’ t 0)

P 't  Pt  55461W

Q 't  Pt tg 't  55461.tg(arc cos 0,95)  18229VAR
La valeur de la capacité à placer est donnée par le bilan des puissances réactives :
Q 't  Q t  QC  QC  Q 't  Q t  18229  49652  67881VAR
Et puisque les capacités sont en étoile :

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 16


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Qc 67881
Q c  3V 2 C  67881VAR  C    4, 46mF
3V  2202 2.50
2

On voit bien que « rendre l’installation capacitive » exige un coût beaucoup plus élevé (le
prix des capacités (à égale qualité) est proportionnel à leur valeur). Ce procédé est donc
inutile puisqu’il suffit de respecter la valeur du facteur de puissance exigée par la société
de distribution.
Dans le deuxième cas, le consommateur fournit du réactif au réseau et ce n’est pas là ce
qu’on attend de lui.

3) Le courant absorbé est le même dans les deux cas puisqu’il s’agit de la même
puissance apparente (seul le déphasage est positif ou négatif), on a donc :
Pt 55461
Pt  3UI 'G cos  'G  I 'G    88, 7 A
3U cos  'G 3.380.0,95
On voit bien que le courant global est diminué par rapport au cas où il n y a pas de
capacités de compensation, ce qui est le but recherché.

4) Diagramme vectoriel

Cas où Q’t0 (courant selfique) Cas où Q’t0 (courant capacitif)


(Solution à écarter car peu
économique et sans intérêt)
Exercice4
Un alternateur triphasé, branché en étoile, alimente une installation montée en étoile
également. L’intensité en ligne est de 100 A, la tension entre phases 125 V et le facteur de
puissance vaut 0,7 (circuit selfique).
On désire relever à 0,9 le facteur de puissance à l’aide de trois condensateurs identiques.
1) Les condensateurs sont montés en étoile, on demande :
 La capacité de chaque condensateur C
 Le courant absorbé par l’installation
2) Mêmes questions si les condensateurs sont en triangle.
3) La ligne alimentant l’installation a pour chaque câble une impédance
z c  0,0346  j 0,07

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 17


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En supposant que la tension aux bornes de l’installation n’a pas varié, déterminer la
tension à l’origine de la ligne avant le branchement des condensateurs et après.
Solution
1) On effectue le bilan de puissance:
Avant le branchement des capacités

 P  3UI cos   3.125.100.0, 7  15155W



Q  3UI sin    3.125.100.0, 714  15458VAR
Après le branchement des capacités
 P '  P  15155W
Q '  Ptg '  15155tg(arc cos 0,9)  7340VAR

La valeur de la capacité CY à placer est donnée par le bilan des puissances réactives :

Q '  Q  QC  QC  Q ' Q  7340  15458  8118VAR


Et puisque les capacités sont en étoile :
Qc 8118
Q c  3V 2 C Y   8118VAR  C Y    1, 65mF
3V 
2
 125 
2

3  2.50
 3
Le courant absorbé dans ces conditions :
P 15155
P  3UI 'cos  '  I '    78A  100A
3U cos  ' 3.125.0,9
On voit bien que le courant global diminue grâce à l’apport capacitif des condensateurs.
2) Si les condensateurs sont en triangle, rien ne change pour le courant global mais la
valeur des capacités C à placer est différente, puisque la tension aux bornes de chaque
condensateur n’est plus la tension simple V de la source mais la tension composée U de
la source :
Qc 8118 C
Qc  3U 2 C   8118VAR  C    0,55mF  Y
3U  3125 2.50
2 2
3
On voit donc qu’il est plus économique de placer les condensateurs en triangle plutôt
qu’en étoile puisqu’on a :
CY  3C
3) Deux méthodes peuvent être envisagées :
 La méthode de Boucherot
 La méthode du schéma par phase (schéma de l’étoile équivalente)

 La méthode de Boucherot des bilans de puissances


Avant le branchement des capacités

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 18


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 P  3UI cos   15155W


Atelier 
Q  3UI sin   15458VAR
 p  3rc I 2  3.0, 0346.1002  1038W
Ligne triphasée 
 q  3x c I  3.0, 07.100   2100VAR
2 2

On en déduit les puissances active et réactive fournies par la source :

 Ps  P  p  15155  1038  16193W


 Q  Q  q  15458  17558VAR  Ss  Ps  Qs  23885VA
2 2
Source
 s
Et la tension fournie en début de ligne :
Ss 23885
US    138V
I 3 100 3
Après le branchement des capacités
On raisonne de la même façon :
 P '  3UI cos   15155W
Atelier 
Q '  3UI sin   7340VAR
 p '  3rc I '2  3.0, 0346.782  631,6W
Ligne triphasée 
 q '  3x c I '  3.0, 07.78   1277,6VAR
2 2

On en déduit les puissances active et réactive fournies par la source :

 P 's  P ' p '  15155  631, 6  15786, 6W


Q '  Q ' q '  7340  1277, 6  8617, 6VAR  S's  P 's  Q 's  17985VA
2 2
Source
 s
Et la tension fournie en début de ligne :
S's 17985
U 'S    133V
I ' 3 78 3
 La méthode du schéma par phase

Le schéma de l’étoile équivalente est donné par :

On en déduit le diagramme vectoriel suivant :

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 19


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La chute de tension est définie comme étant :

V  V s  V  Vs  V

Avant le branchement des capacités


En appliquant la formule de Kapp :
V  rc I cos   x c I sin   0, 0346.100.0, 7  0, 07.100.0, 714  7, 42V

On en déduit la tension simple, puis composée de la source :


125
Vs  V  V   7, 42  79, 6V  U s  Vs 3  79, 6 3  138V
3
Après le branchement des capacités
En appliquant la formule de Kapp :
V  rc I cos   x c I sin   0, 0346.78.0,9  0, 07.78.0, 436  4,8V

On en déduit la tension simple, puis composée de la source :


125
Vs  V  V   4,8  77V  U s  Vs 3  77 3  133V
3
On voit bien que l’intérêt de relever le facteur de puissance est non seulement de réduire
les pertes dans les lignes de distribution, mais également de réduire la chute de tension.
Exercice5
Une ligne triphasée de tension entre
phases de 220 V possède pour chaque fil
d’alimentation l’impédance :
z c  (0, 02  j0, 04)
Cette ligne alimente en triangle trois
bobines ayant chacune l’impédance :

Z  R  jX  (1, 6  j1, 2)


1) Déterminer la tension composée U s ainsi que le facteur de puissance cos s en
début de ligne
2) Aux bornes des bobines on connecte en étoile trois condensateurs de 6,6 kVAR
chacun. Quelle sera la nouvelle tension à l’origine de la ligne ?
Solution
Deux méthodes ont envisagées :
 La méthode de Boucherot
 La méthode du schéma par phase (schéma de l’étoile équivalente)

 La méthode de Boucherot
On a, puisque les bobines sont placées en triangle :

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 20


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 U 220
 J    110A
Courants simples et composés  R 2
 X 2
1, 6 2
 1, 2 2

 I  J 3  190,5A

 P  3.RJ 2  3.1, 6.1102  58080W
Bobines 
Q  3.XJ  3.1, 2.110  43560VAR
2 2

 p  3rc I 2  3.0, 02.190,52 = 2177W


Ligne triphasée 
 q  3x c I  3.0, 04.190,5   4355VAR
2 2

On en déduit les puissances active et réactive fournies par la source :

 Ps  P  p  58080  2177  60257W


Q  Q  q  43560  4355  47915VAR  Ss  Ps  Qs  76985VA
2 2
Source
 s
Et la tension fournie en début de ligne :
Ss 76985
US    233V
I 3 190,5 3
 La méthode du schéma par phase
De la même façon que dans l’exercice précédent on applique la formule de Kapp (en
n’oubliant pas que les bobines qui sont en triangle sont remplacées par une étoile
équivalente qui consommerait donc le courant de ligne I:

Le diagramme vectoriel, conduisant à la formule de Kapp est donc inchangé et la chute


de tension est donnée par :
V  V s  V  Vs  V

Déterminons le facteur de puissance de la bobine :


R R 1, 6
cos  = = =0,8  sin  0, 6
Z R X
2 2
1, 6  1, 2
2 2

En appliquant la formule de Kapp :


V  rc I cos   x c I sin   0, 02.190,5.0,8  0, 04.190,5.0, 6  7, 6V

On en déduit la tension simple, puis composée de la source :


220
Vs  V  V   7, 6  134, 6V  Us  Vs 3  134, 6 3  233V
3

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 21


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2) Appliquons la méthode de Boucherot :


 P '  P  58080W
Q '  43560  3.6600  23760VAR  S's  P 's  Q 's  62752VA
2 2


Le courant de ligne a changé à cause des capacités :
S's 62752
S's  3UI '  I'    164, 7A
U 3 220 3
Le bilan de puissance dans ces conditions :

 P '  58080W
Bobines  capacités Q '  23760VAR

 p '  3rc I '2  3.0, 02.164, 7 2 = 1628W
Ligne triphasée 
 q '  3x c I '  3.0, 04.164, 7   3256VAR
2 2

On en déduit les puissances active et réactive fournies par la source :

 P 's  P ' p '  58080  1628  59707W


 Q '  Q ' q '  23760  3256  27015VAR  S's  P 's  Q 's  65534VA
2 2
Source
 s
Et la tension fournie en début de ligne :
S's 65534
U 'S    230V  233V
I' 3 164, 7 3
La chute est plus faible, ce qui était prévisible puisque le courant a diminué grâce à
l’apport capacitif des condensateurs.
Exercice6
Le réseau 220V/380V, 50 Hz alimente un moteur triphasé 220V/380V supposé
parfaitement équilibré. Pour une charge donnée, le courant absorbé mesuré est alors
d’environ 7 A.
Par ailleurs, on dispose de deux wattmètres analogiques : calibres intensité 5 A et 10 A ;
calibres tension : 60 V, 120 V, 240V et 480 V.
1) Quel doit être le couplage du moteur ?
2) Donner le schéma du montage permettant de mesurer les puissances active et réactive
absorbées par le moteur par la méthode des deux wattmètres (on précisera les calibres à
choisir dans ces conditions).
3) En réalisant la manipulation (avec les calibres établis précédemment), on obtient les
déviations suivantes, sachant que le nombre total de divisions est N d =120:
Wattmètre n°1 : N 1 =68 Wattmètre n°2 : N 2 =24
Quelles sont les valeurs des puissances W 1 et W 2 mesurées par les deux wattmètres ?
En déduire les valeurs des puissances active P et réactive Q absorbées par le moteur ainsi
que son facteur de puissance cos et la valeur exacte de l’intensité I du courant en ligne.

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 22


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Solution
1) le couplage doit être en étoile pour assurer la tension nominale simple du moteur qui
est de 220V. Si on le mettait en triangle, chaque branche du moteur serait sous la tension
de 380V et on risque de griller le moteur.

2) Le montage à effectuer et les calibres choisis, compte tenu des valeurs des tensions et
courants à injecter dans les wattmètres (380V et 7A) :

3) On a, compte tenu des déviations des wattmètres :


cal  U  .Cal  I  480.10 cal  U  .Cal  I  480.10
W1  N1  68  2720W, W2  N2  24  960W
Nd 120 Nd 120

On en déduit :
P  W1 +W2  2720  960  3680W
Q  3 W1  W2  3  2720  960   3048VAR

La puissance réactive a été prise en valeur absolue mais on sait que le moteur absorbe du
réactif donc selon les conventions on aura :
P  3680W Q  3048VAR
Le courant de ligne peut être obtenu à partir de la puissance apparente :

P2  Q2 36802  30482
S  P 2  Q 2  3UI  I    7, 26A
3U 380 3
Et le facteur de puissance :
P P 3680
cos      0, 77
S P Q
2 2
3680  3048
2 2

Exercice7
Un alternateur triphasé en étoile de tension simple V=220V alimente un groupe de 3
récepteurs déséquilibrés couplés en étoile ayant les caractéristiques suivantes :
P 1 = 3872 W Q 1 = 0 P 2 =2420 W Q 2 =0 P 3 =2420 W Q 3 =0
On suppose que le fil neutre possède une impédance négligeable.

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 23


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1) Calculer les résistances R 1 R 2 et R 3 de chaque récepteur ainsi que les courants


simples J1 , J 2 , J 3 (prendre V1 origine des phases). En déduire le courant dans le fil
neutre I N puis tracer le diagramme vectoriel des courants.
2) Déterminer les tensions V1 , V 2 , V3 aux bornes des récepteurs s’il y a rupture
accidentelle du fil neutre. Conclusion.
3) Le fil neutre étant branché, on remplace le récepteur de la phase 1 par un
récepteur purement capacitif consommant une puissance réactive égale à 3872VAR.
Tracer le diagramme vectoriel des courants dans ces conditions. Commentaires et
conclusion.
Solution
1) Le fil neutre existe et est d’impédance négligeable, on a donc :
Vs1  V1 , Vs2  V 2 , Vs3 = V3
Et comme la source est équilibré :

V1  V 2  V3  V=220V
D’où :
V 2 2202 V 2 2202 V 2 2202
R1    12,5 , R2   =20  , R 3   =20 
P1 3872 P2 2420 P3 2420
On en déduit les courants simples et le courant dans le fil neutre:
 V1 220
J1    17, 6A
 R 1 12,5
 j
2
2
 V 2 220e 3 j
 J 2    11e 3
 5,5  j9,53  A 
 R 2 20
 2

j 2
V 3 220e 3
 11e 3  5,5  j9, 53 A 
j
J 3  
 R 3 20
 I  J1  J 2  J 3  6, 6A
n
Le diagramme vectoriel :

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 24


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2) Calcul de la tension de déplacement du neutre


2 2
j j
3 3
220 220e 220e
 
V s1 Y1  V s2 Y 2  V s3 Y 3 12,5 6, 6
 36, 7  V 
20 20
un   
Y1  Y 2  Y 3  y n 1

1

1 1

1

1

0 12,5 20 20 12,5 20 20
On en déduit les tensions aux bornes des récepteurs :
V1  V s1  u n  220  36, 7  183,3V
V s1  V1  u n 
  j
2

V s2  V 2  u n  V 2  V s2  u n  220e
3
 36, 7  146, 7  j190  V   V2  240V
 
V s3  V 3  u n
2
V 3  V s3  u n  220e j 3  36, 7  146, 7  j190  V   V  240V
 3

Conclusion
Baisse de tension au niveau du récepteur1 et surtension pour les récepteurs 2 et 3.

3) Les courants des phases 2 et 3 restent inchangés. Le courant de la phase 1 est le



même en module, mais est en avance de par rapport à la tension :
2
J1  j17, 6A

J 2  5,5  j9,53 A   In  J1  J 2  J 3  11  j17, 6  A   In  20, 7A

J 3  5,5  j9,53 A 

Et le diagramme vectoriel correspondant :

On note que, malgré le fait qu’en module les courants sont identiques, le courant dans le
fil neutre est beaucoup plus élevé dans ce cas ( 20, 7A  6, 6A ) parce que le facteur de
puissance de la phase 1 crée un grand déséquilibre.

Chapitre4 Les puissances en triphasé Mme Dalila Sator-Namane 25

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