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Christian Chiquet
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Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Ce document, non exhaustif, présente des nœuds basiques utilisés régulièrement par les
plaisanciers. Il résulte d’observations, d’expériences, de lectures, de consultations ainsi que
d'une pratique multi-décennale. Il est susceptible d'évoluer en fonction des circonstances et
des informations recueillies sur le terrain. Les épissures ne sont pas traitées ci-après.
Contrairement aux usages maritimes, le mot « cordage » est utilisé systématiquement dans
ce document pour le rendre utilisable à tous, y compris les marins.
Les mots et expressions suffixés par « * » sont définis dans le lexique.
Les quelques abréviations et symboles utilisés sont définis au début du lexique.

S O M M A I R E

Notions sur les cordages 5


Généralités sur les nœuds 7
Typologie 8
Nœuds de référence 10
Rester maître de son environnement 11
Nœuds usuels 13
Tour mort 13
Demi-clés 13
Nœud simple 14
Nœud en huit 15
Demi-clés à capeler, dit nœud de cabestan 16
Nœud sur un taquet 17
Nœud de tête d'alouette 18
Nœud de bosse 19
Nœud d'écoute 20
Nœud de chaise 21
Nœuds intéressants 23
Nœud de pêcheur 23
Nœud droit ou plat 24
Nœud de jambe de chien 24
Nœud de sangle 25
Nœud de gabier 25
Nœud de papillon alpin 25
Nœud de voleur 26
Pomme de touline 27
Surliure simple 28
Nœud en queue de singe 29
Lover une manœuvre courante 31
Confectionner une glène 31
Glène fermée par une extrémité libre 32
Glène fermée par une extrémité contrainte 33
Annexes 35
Lexique, Abréviations & Symboles 35
Outre Manche 38
Bibliographie & Sites 39

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Notions sur les cordages1


Cordage toronné, hors cordage métallique
Les cordages toronnés sont toujours utilisés, en particulier pour les amarrages. Ceux en fibres naturelles ont dimi-
nué au profit de ceux en fibres synthétiques. Cependant la conception reste identique et le vocabulaire a peu
changé, même si certains termes ont un sens élargi tels que cordage et aussière :
Fil de caret Cet élément de base de tous cordages, est obtenu en réunissant les brins par filage, puis en les
tordant sur eux-mêmes de gauche à droite. Sa grosseur* varie de 4 à 9 mm.
La charge de rupture de celui de 8 à 9 mm, le plus usité, est de 80 kg.
Fil à voile Ce fil est formé de 2 ou 3 fils de très petite dimension (grosseur de 3,5 mm à 4,5 mm).
Un tel fil, long de 2,50 m, rompt sous une charge de 12 kg environ.
Il sert à coudre les voiles et à faire des surliures.
Lusin, Ces fils servent pour faire des petits amarrages que l'on veut soigner.
Merlin Le lusin est formé de 2 fils de caret. Le merlin, formé de 3 fils de caret, est utilisé par les voiliers
pour coudre solidement la toile sur les ralingues, vers les points et le milieu des fonds.
Bitord Il est confectionné avec 2 ou 3 fils de caret, de façon plus grossière que le lusin et le merlin. Il sert
à fourrer les manœuvres dormantes, aux amarrages provisoires, à confectionner des sangles, ...
Toron C'est l'assemblage de fils de caret, tordus (commis*) ensemble de droite à gauche, en sens in-
verse de leur torsion propre. Le toron se distingue par le nombre de ses fils.
2
Cordage Un cordage est formé en tordant 3 ou 4 torons entre eux, de gauche à droite (sens de torsion des
fils de caret), en sens inverse de celui de torsion des torons.
Un cordage composé de torons est dit commis en aussière.
Cordon Il est composé de 3 ou 4 cordages plus petits, tordus de droite à gauche, puisque ses composants
(cordages) sont tordus de gauche à droite.
Un cordage composés de cordons est dit commis en grelin.
Ligne Elle est formée de 3 lusins, en 3 grosseurs : 15, 20 et 27 mm.
Elle sert à faire une ligne de loch, un ligne de sonde, une empointure d'envergure, des aiguille-
tages, des amarrages serrés et solides, ...
Filin C'est un cordage, en 3 ou 4 torons, dont la circonférence croît de 5 en 5 mm, de 50 à 120 mm.
Il est employé pour les manœuvres courantes.
Aussière C'est un cordage, le plus souvent en 4 torons, qui sert à confectionner des manœuvres dormantes
et des manœuvres courantes pour le halage (amarres) ; la grosseur varie de 80 à 300 mm.
Grelin Il est composé de 3 à 4 aussières (en 3 torons uniquement) tordues (commis) de droite à gauche,
dans le sens opposé à celui des aussières. La grosseur varie de 250 à 360 mm. Un grelin compo-
sé de 3 aussières (9 torons) est dit en neuf, avec 4 aussières, il est dit en douze.

Solidité d’un cordage


Les charges de rupture mentionnées sont indicatives pour des fibres naturelles. Pour des fibres synthétiques, la
charge de rupture est nettement supérieure ; il faut se rapporter aux catalogues concernant ces fibres, d'autant
plus que les évolutions sont assez fréquentes et significatives.
3
Plus le diamètre d’un cordage est gros, plus sa résistance est grande. Autrefois, les marins calculaient la force de
rupture d'un cordage à partir de son diamètre (Ø) et d’un nombre « nn » (entre 2 et 12, selon la nature du cordage)
2
pour estimer une charge de rupture (cr) en tonnes, avec la formule : « cr = Ø /nn ».
Aujourd'hui, cette force est calculée plus précisément avec des formules mathématiques et des graphiques.
Dans le doute, toujours choisir un cordage dont la charge de rupture minimale est supérieure au besoin ; ainsi,
ceux des navires de sauvetage sont 6 fois plus solides que nécessaire.
La solidité d'un cordage à 4 torons est inférieure de 11% à celle d'un cordage à 3 torons.
Les cordages en fibres végétales : - ont un faible rapport poids-solidité,
4
- sont moins solides que les synthétiques ,
- perdent 50% de leur solidité quand ils sont humides.
Les cordages synthétiques n'absorbent pas l'eau ; leur résistance à la rupture reste constante quand ils sont mouil-
lés. Cependant, ils se détériorent à hautes températures.

1 Extrait de « 70 Nœuds », « Dossiers du Pen-Duick », ... Cf. Bibliographie.


2 Le cordage est dit en trois ou quatre, selon qu'il est formé de 3 (50 à 60 mm) ou 4 torons (60 à 120 mm).
3 Les câbles d'une soixantaine de centimètres de diamètre étaient courants au XVIIIème siècle.
4 Curieusement, les fibres synthétiques fabriquées maintenant sont moins solides que celles faites il y a quelques années.

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5
Plus le rayon d’une boucle est faible, plus la solidité du cordage est affaiblie : toujours chercher à utiliser des
boucles avec un grand rayon comme sur une poupée de winch, ce qui n’est pas toujours possible.
Plus un nœud est serré, plus la solidité du cordage diminue à cause de la différence de tension entre les parties in-
térieures et extérieures des courbes : il y a risque de rupture si la tension externe devient trop forte.
Faire des tours morts préalablement au nœud :
réduit la force à fournir et la traction exercée sur le cordage,
augmente le frottement du cordage sur lui-même en accroissant la résistance utile.

Avantages & désavantages des fibres usuelles


Naturelle Synthétique
Caractéristique 6 7 8
Chanvre Polypropylène Nylon Polyester
Résistance satisfaisante satisfaisante très bonne bonne
Élasticité non bonne très bonne non
Flottabilité non oui non non
Résist. frottement satisfaisante non bonne très bonne
Résist. pourriture non très bonne très bonne très bonne
Résist. humidité non baisse légère
Résist. au soleil satisfaisante médiocre bonne bonne
9
Résist. aux chocs non satisfaisante très bonne bonne
Point de fusion 165° C 250° C 260° C
Caractéristique solidité solidité, élasticité solidité
10
principale (hors d'eau ) flottabilité
Utilisation amarre, amarre, remorquage, amarre,
principale manœuvre ligne flottaison, mouillage drisse
manœuvre
Coût cher économique moyen cher

Conserver un cordage
Prendre soin d’un cordage prolonge sa vie et préserve sa solidité :
Ne pas le traîner sur des surfaces rugueuses ou dans la boue, éviter de le tortiller, de le piétiner, ...
Au repos, il doit être lové ; s'il est utilisé partiellement, la partie libre doit être lovée.
Ceci afin de garder ses fils, torons, ... dans l'état d'origine pour préserver ses qualités et sa résistance.
Régulièrement, il est inspecté, lavé, rincé à l'eau douce et séché jusqu'à ce que l'intérieur soit sec.
Il ne doit posséder aucune trace de moisissure, ni externe, ni interne.
Pour être utilisable, il doit être souple et pouvoir être plié sans craquement.
Les soutes où les cordages sont conservés doivent être sèches et aérées.
Quand un cordage ressemble à un « tas » informe, il faut le démêler, sans attendre d'avoir à s'en servir :
garder l'enchevêtrement aussi lâche que possible ;
élargir une ouverture autour d’un brin* qui dépasse
puis écartez de plus en plus jusqu'à ce qu’il émerge complètement ;
continuer, patiemment, jusqu’à la fin.
En mer, une solution, utilisée par certains, est de frapper un brin* sur un taquet arrière et de jeter la glène à l'eau :
le cordage se remet en ordre tout seul (en le laissant le temps nécessaire) sous réserve des déformations mémori-
sées par suite de torsions et/ou étirements prolongés. En le sortant il est facile à lover.
La résistance d'un cordage s'amenuisant avec le temps d'utilisation, en particulier dans les zones de frottement in-
tense habituelles (réa par exemple), sa solidité n'est plus homogène sur toute sa longueur. Il faut donc, de temps
en temps, décaler ces zones en ôtant 20 cm à l'extrémité la plus contrainte (point de drisse par exemple).

5 Un cordage perd 30% de sa résistance quand il passe dans un anneau pour soulever un poids.
6 Chanvre de Manille. Il ne gonfle pas quand il est mouillé et peut geler quand il fait froid.
La résistance et le poids dépendent de la fabrication et sont très variables.
7 Polypropylène : Densité = 0,91 (flotte) ; Élasticité = peut s'allonger de 9% sans déformation.
Sa bonne résistance à la rupture augmente légèrement dans l'eau de mer. Il est assez durable sauf quand il est exposé au soleil.
8 Nylon : Densité = 1,14 (coule) ; Élasticité = peut s'allonger de 17% sous une charge égale à 20% de sa résistance à la rupture.
Il résiste à l'usure de surface et à l'abrasion interne : il est durable.
9 Secousses violentes et soudaines.
10 Réduite au contact de l'eau.

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Généralités sur les nœuds11


Quand un nœud (en huit, chaise, cabestan, bosse, …) est fait, le courant* doit avoir un brin* libre d'environ 15 à 25
cm pour que le nœud ne se défasse pas tout seul quand il est hors tension, par suite des à-coups, vibrations, ...

Tour mort
Le tour mort est la base de toutes manipulations d'un cordage :
il est un intermédiaire entre l'objet tiré et l'équipier qui tire,
il réduit la force de traction à exercer à chaque demi-tour,
il réduit considérablement le ragage* sur le point de fixation,
il crée le frottement du cordage sur lui même ce qui est le plus efficace dans la tenue du nœud.
Faire un ou plusieurs tours morts avant de faire un nœud est une nécessité.
Par contre, pour appareiller*, un tour mort peut bloquer l'amarre, ce qui peut être fâcheux pour l'issue de la ma-
nœuvre ; alors, il faut passer en double* les amarres, sans tour mort.
Avant la généralisation du taquet-coinceur, les navires étaient équipés de taquets en forme de sifflet* sur lesquels
les cordages n'étaient tenus que par des tours morts serrés. Les coureurs pratiquaient beaucoup cette solution
pour gagner du temps et travailler d'une seule main. Cette méthode fonctionne toujours sur les taquets classiques,
à condition de coincer le dernier tour pour verrouiller le tout.
Un cordage rague énormément sur un point d’ancrage (taquet, anneau, bollard, …) dont le matériau est plus dur
(métal, pierre, bois, …) et parfois rugueux. Ce raguage, inévitable, est accru par les à-coups dus au vent, au res-
sac, à la marée, à l’évitage, aux vagues naturelles ou provoquées par un tiers, …
Pour réduire ce raguage, il faut atténuer (supprimer) les frottements ; cela est possible en rendant le cordage soli-
daire du point d’ancrage par un ou plusieurs tours morts, afin d'éviter la rupture de l'amarre qui s'érode.
Outre le raguage, la force à exercer sur le cordage est divisée à chaque tour mort. En fonction de la force à vaincre
(vent et/ou courant), on fera 1, 2, 3 ou 4 tours sur le point fixe :
sur la poupée d'un winch avec une écoute de foc ou une drisse,
sur un anneau de quai pour une amarre,
Sur une bitte* ou un taquet pour une amarre, ...
De plus, un cordage n'est jamais « tiré » directement mais toujours
en aval d'un intermédiaire fixe et résistant [ ] : taquet, erseau, bol-
lard, winch, ... Cela permet de réduire la force de traction et évite
que le « tireur » soit déséquilibré et emporté par une traction trop
forte ou un à-coup brutal.

Résistance d’un nœud


Dès qu'un nœud est fait sur un cordage, on estime que la résistance de ce dernier est réduite de moitié.
12
Un coefficient de résistance à la rupture (R) est attribué (estimé ? mesuré ? ...) à certains nœuds .
Selon les sources, le coefficient R d'un même nœud peut varier avec des écarts significatifs : il faut donc le consi-
13
dérer, avec réserve, comme indicatif et conserver une bonne marge de sécurité .
Exemple de coefficients (R, en fonction du diamètre) recueillies :

Ø du cordage (mm) 11 9 7 5 4

Sans nœud 100% 100% 100% 100% 100%


Encordement par nœud de chaise simple 71% 67% 75% 72% 64%
Encordement par nœud simple 71% 67% 72% 60% 61%
2 cordages reliés par un nœud en huit 67% 62% 69% 65% 60%
2 cordages reliés par un nœud de pêcheur 63% 59% 68% 62% 53%
2 cordages reliés par un nœud simple 68% 62% 71% 66% 56%
Dans les descriptifs des nœuds, ci-après, les coefficients de résistance (mention « (R: nn%) ») ont été recueillis
14 15
(sans notion de diamètre) dans différents sites dont l'un se réfère à la FFME .

11 Extrait, en partie, du site : http://www.zpag.net/Nœuds/solidite_nœud.htm.


12 Le coefficient de résistance (R) des épissures est supérieur ou égal à 90%.
13 D'autant plus que la résistance des cordages s'amenuise avec le temps d'utilisation.
14 http://grimpavranches.com/techniques/les-noeuds/la-resistance-des-noeuds/.
15 Fédération Française de la Montagne et de l'Escalade. Les montagnards se sentent très concernés.

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Solidité et sécurité d’un nœud


La solidité d’un nœud provient de sa capacité à ne pas glisser quand il est sous tension ;
le frottement du cordage sur les points d’attache et sur le cordage lui-même participe à sa solidité :
Tous les nœuds ont besoin de zones de frottement jusqu’à ce que la force résultante annule la force de traction.
Les boucles et les tours morts participent à la création de zones de contact, directement ou indirectement.
Les nœuds pour lesquels un ou 2 tours morts sont faits avant de les réaliser sont plus performants ; par exemple :
demi-clef à capeler (R: 75%), nœud de grappin (R: 75%). Pour eux, la charge est absorbée graduellement par la
friction dans les tours. Un double nœud d'écoute n'est pas plus solide qu'un nœud d'écoute simple, mais plus sûr.
Jadis, nous ne faisions pas de demi-clés sur les drisses et les écoutes frappées sur un taquet (Cf. « Tour mort »).
Pour frapper une amarre sur un taquet, 2 tours morts et une demi-clé suffisent : cela est plus efficace qu’un tour
mort et 2 demi-clés surtout quand le taquet est lisse.
16
Il faut choisir un nœud avec soin . Les nœuds solides sont vitaux pour les alpinistes qui en utilisent de très gros
avec beaucoup de tours pour absorber le maximum de tension sans affaiblir le cordage. Les pêcheurs utilisent les
mêmes, en plus petit, pour avoir de meilleures prises et éviter de perdre un matériel coûteux : beaucoup de leurs
nœuds auraient une efficacité de 80, 90 voire 95% .

Faire & défaire un nœud


Pour faire un nœud, il est préférable de mémoriser son aspect final ainsi que l'évolution de sa confection.
On aura toujours le nœud dans une main, ouverte, pour en voir et contrôler le déroulement de sa fabrication.
Un nœud doit être défait après usage pour libérer le cordage des « contraintes imposées » et réduire sa mémorisa-
tion de forme.
Le dénouement d'un nœud commence par son choix initial (avant de le faire) en fonction du contexte : comment le
défaire ? Sera-t-il coincé ou bloqué par un tiers ? ... Certains nœuds se dénouent très facilement : demi-clefs à ca-
peler, … En ajoutant une ganse au brin* libre, le nœud est aussi solide mais facile à défaire : nœud d'écoute,
nœud de voleur (succession de ganses), ... En retournant certains nœuds, ils prennent une autre forme qui facilite
l'opération : nœud plat, nœud d'écoute, nœud de chaise, ...
Attention aux ongles sur un nœud récalcitrant : utiliser un épissoir, couper le cordage pour éviter un accident.

Typologie
Les nœuds peuvent être classés dans des catégories selon leur utilisation : nœud d'arrêt, nœud coulant, nœud
d'ajut, nœud d'amarrage, nœud de boucle, nœud d'accroche, nœud de rangement, nœud de lestage, ...
Un même nœud peut être classé dans plusieurs catégories (nœud de chaise par exemple), le classement est alors
circonstanciel. Les catégories, ci-après, sont mentionnées pour :
lever certaines confusions sur l'utilisation des termes selon les circonstances et les ouvrages consultés ;
aider au choix du nœud à utiliser lors des amarrages, en fonction du contexte.

Nœud d'arrêt
Un tel nœud sert à stopper, le nœud en huit en bout d'écoute, par exemple. Certains d'entre eux peuvent aussi
servir à d'autres usages, selon les circonstances. Sauf exception, ce terme ne définit pas un nœud particulier.

Nœud d'ajut ou d'agui


Ces termes désignent une situation dans laquelle 2 nœuds sont utilisés pour abouter 2 cordages.
Beaucoup permettent cette fonction : nœud de chaise, nœud de pêcheur, nœud droit, nœud de carrick, nœud de
Zeppelin, ... Beaucoup d'entre eux servent aussi à d'autres usages.

Nœud d'amarrage
Les nœuds à utiliser pour amarrer un navire doivent tenir compte du contexte, en particulier des points de fixation
à utiliser (Cf. page suivante).
L'expérience montre que 4 nœuds répondent à plus de 80 % des situations concernant le plaisancier :
le(s) tour(s) mort(s) avec demi-clé(s),
le nœud de chaise,
le nœud de taquet,
les demi-clés à capeler (nœud de cabestan).

16 Une bonne raison pour en connaître plusieurs.

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Tableau d'utilisation des nœuds précités


Tour(s) Nœud de Nœud de Nœud de Nœud de
mort(s) chaise, chaise taquet cabestan
et ½-clé(s) in situ préparé
Point d'ancrage à terre
Bitte* oui oui oui non oui
Bollard* oui oui oui non oui
Borne* oui oui oui non oui
Taquet avec pied creux oui oui oui oui non
Taquet avec pied plein oui oui oui oui non
Anneau sur coffre [3] non (a) non non non
Anneau fixe sur ponton [2] oui oui non non non
Anneau articulé à terre [1] oui oui (b) non non
Arceau* (bout de katway) oui oui non non non
Point d'ancrage à bord
Taquet avec pied creux non oui oui oui non
Taquet avec pied plein non à éviter à éviter oui non
17
Bitte (peu fréquent ) oui oui oui non oui
Particularités
Amarrage sous tension oui non non oui moyen
Préparation anticipée oui
Dénouable si bloqué non oui oui non non
Réglage facile moyen non non oui (c)
Rapidité d'amarrage moyen non oui moyen (c)
(a) Cela permet de faire un nœud à proximité du pont (facile à faire et à défaire) et libère un taquet à bord.
(b) À condition que l'anneau puisse être basculé complètement pour plaquer l'amarre au sol ;
l'amarre est retenue par l'étrier de fixation (ancrage au sol) de l'anneau.
(c) Dépend beaucoup du contexte.
Quand on ne dispose pas des équipements usuels ou de leurs variantes, il faut réfléchir à la meilleure solution
possible avec les moyens disponibles ; par exemple à couple d'un bateau de pêche qui ne possède aucun de nos
apparaux habituels, dans certaines ports où la plaisance est occasionnelle ainsi que dans certains pays étrangers
ayant des pratiques particulières (pitonnage en Suède, crochets d'amarrage en Baltique, ...).
Exemples de points d'ancrage (hors taquet) :

Bittes (à terre et à bord)

Bornes (Bittes) à terre

Anneaux d'amarrage à terre

Anneaux sur coffre Bollard

17 Tombe en désuétude sur les voiliers modernes, mais toujours en service sur les vieux gréements.

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Nœuds de référence
Selon les utilisateurs, les professions, les régions, ... un même nœud peut avoir différents noms : par exemple, nœud d'écoute
est appelé aussi nœud de meunier, nœud de maille ou nœud de filet.
Certains nœuds associés (dérivés) sont décrits, ci-après, dans le chapitre concernant son nœud de référence :
Nœud associé Nœud de référence (Cf. sommaire)
Brêlage Surliure simple
Nœud Américain Nœud de Sangle
Nœud d'Ancre Demi-clés
Nœud d'Arrimeur Nœud en huit
Nœud de Batelier Demi-clés à capeler
Nœud de Bec d'oiseau Nœud Plein poing
Nœud de Brigand Nœud de Voleur
Nœud de Cabestan Demi-clés à capeler
Nœud de Cabestan double Demi-clés à capeler
Nœud de Capucin Nœud Simple
Nœud Carré Nœud Droit
Nœud de Chaînette Nœud de Voleur
Nœud de Chaise double Nœud de Chaise
Nœud de Charretier Nœud Plein poing
Nœud de Cravate Demi-clés à capeler
Demi-clé Demi-clés
Nœud d'Écoute jointif Nœud d'Écoute
Nœud de Filet Nœud d'Écoute
Nœud de Fouet Nœud de Bosse
Nœud de Grappin Demi-clés
Nœud de Gueule de loup Nœud de Tête d'alouette
Nœud d'Hameçon Surliure simple
Nœud de Lacet Nœud Droit
Nœud de Maille Nœud d'Écoute
Nœud de Meunier Demi-clés à capeler
Nœud d’Orin Demi-clés
Nœud d’Oiseau Nœud Plein poing
Nœud Plat Nœud Droit
Nœud Plein poing Nœud Simple
Nœud de Prusik Nœud de Tête d'alouette
Nœud de ris Nœud Droit
Nœud de Rosette Nœud Droit
Nœud de Tête d'alouette autobloquante Nœud de Tête d'alouette
Nœud de Tête de taureau Nœud de Tête d'alouette
Nœud de Taquet Nœud sur un taquet
Nœud de Tisserand Nœud d'Écoute
Nœud de Vache Nœud Droit
Nœud en neuf Nœud en huit
Œil de pêcheur Nœud de pêcheur
Pomme de Pin Pomme de Touline
Tour mort & demi-clés Nœud sur un taquet
Transfilage Demi-clés

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Rester maître de son environnement


Encore récemment, les marins, professionnels et plaisanciers, respectaient les règles de civilité. Maintenant, il
faut constater que beaucoup n'ont qu'une vision très personnelle du domaine commun, en particulier les points
d'amarrage à terre : bollards, taquets, ... L'ignorance n'est pas étrangère à ce comportement !
Comme il est difficile, voire impossible, d'éduquer tous les « usagers », il est intelligent d'appliquer 2 règles ba-
siques pour frapper une amarre sur un point d'ancrage qui peut être partagé avec un (des) tiers :
Respecter autrui
Le point d'ancrage utilisé doit toujours être disponible pour un tiers quel que soit le « nœud » qu'il fasse.
Ne pas être importuné par autrui
Le nœud réalisé doit toujours pouvoir être défait simplement, en toutes circonstances,
même si un tiers l'a recouvert par des demi-clés (ou des « ? ») en nombre multiple,
sachant qu'il est, a priori, interdit de défaire les amarrages d'autrui.
Ces règles aident à choisir le nœud qu'il convient de faire pour ne pas gêner les autres et ne pas être gêné par les
autres ; cela relève de la Responsabilité du Chef de bord.
Certains nœuds sont excellents pour arrêter un navire mais catastrophiques quand un tiers l'a recouvert. C'est le
cas de tous ceux qui sont serrés sur le point d'ancrage : tour mort avec 2 demi-clés, nœud de taquet, ...
D'autres ne peuvent pas être réalisés sous tension, sauf si l'on a pu faire un boucle par anticipation (cas du nœud
de chaise) ; par contre, ils sont faciles à défaire en toutes circonstances, y compris avec des tours morts.
Pour les amarrages, il faut distinguer 3 étapes, qui définissent les nœuds à utiliser selon les circonstances :

1. Accoster et arrêter le navire


Cette manœuvre doit d'être rapide et précise, sans droit à l'erreur : le but est d'arrêter le navire et de l'attacher.
Cela se prépare par :
un repérage préalable des lieux et des points d'amarrage,
l'élaboration de la manœuvre à effectuer en définissant les amarres à utiliser et comment les frapper (quels
nœuds) sur les points de fixation du quai (ou coffre) ainsi que le rôle de chaque acteur,
la préparation des amarres et boucles éventuelles et des protections (défenses).

2. Amarrer le navire pour stationner


Le navire étant arrêté et attaché, il convient de mettre de l'ordre à bord et de le ranger.
Ensuite, en fonction de la durée et des circonstances de l'escale, le navire est amarré pour la période prévue :
courte durée pour une escale technique (plein de gazole, formalités à la capitainerie, ...),
un amarrage de départ est envisageable ;
durée limitée, avec une météo connue et clémente, en gardant tout ou partie de l'équipage à bord ;
durée prolongée, avec période d'absence et/ou de sommeil de l'équipage, sans certitude quant à la météo et/ou
avec modification de l'environnement (renverse de courant, ...), ...
séjour de longue durée.
Tous les amarrages sont, éventuellement, refaits pour répondre aux contraintes imposées selon chaque cas.
Si les conditions et/ou la durée changent pendant l'escale, il est fort possible que les amarrages doivent être refaits
ou consolidés. Ainsi, à Ténériffe, nous avons refait complètement l'amarrage, pour supporter un ouragan.

3. Amarrer le navire pour partir


Un départ se prépare en fonction du contexte : vent, courant, trafic portuaire, manifestation locale, ...
Les amarrages sont refaits en respectant les règles suivantes :
Le départ est effectué par l'équipage seul, sans personne à terre, sous la responsabilité du Chef de bord.
Toutes les amarres inutiles pour la manœuvre prévue sont retirées, lovées et rangées.
Toutes les amarres utiles pour la manœuvre de départ sont passées en double* (pas doublées*).
Chacune part d'un taquet du navire, passe par un point fixe à terre (ou navire voisin), puis revient sur le taquet
18
de départ de telle sorte que seule la longueur utile est conservée pour le courant*.
19
Parfois, une amarre non passée en double* peut être conservée à terre jusqu'à la phase finale,
souvent pour contrer un vent et/ou un courant qui plaque le navire sur un ponton.
Cette amarre est retirée et rangée après avoir embrayé le moteur qui en prend le relais.

18 Il ne faut conserver que la plus petite longueur de bout à récupérer pour aller vite et réduire les risques afférents ;
cela signifie que la longueur inutile (en trop), sur le dormant, est en amont du premier nœud effectué sur le taquet du navire.
19 Souvent, une garde trop courte ou dont la longueur serait trop longue et/ou trop risquée à récupérer.

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Nœuds usuels

Tour mort
Cf. chapitre « Généralités sur les nœuds / Tour mort », ci-avant.

Demi-clés
Demi-clé [1]
Naturel et facile à réaliser, c'est la base de la plupart des nœuds.
Elle sert en toutes circonstances, en particulier pour « assurer » des nœuds.
Deux demi-clés faites sur le dormant d'une boucle autour d'un espar (ou
autre) [2] est appelé « nœud de tirant » dans certains ouvrages.
L’une des rares solutions pour amarrer un navire avec une aussière (pointe
ou garde) sous forte tension est de faire un tour mort et des demi-clés [3].

Tour mort et demi-clés [3]


Effectuer 2 tours morts sur le point d’ancrage (anneau, taquet, …) pour ré-
duire la force et le raguage. Le nœud est achevé par 2 demi-clés faites avec
le courant sur le dormant, y compris sous tension.
Il n'est pas toujours facile à défaire (ne peut pas être défait) quand il est re-
couvert par un autre nœud fait par un autre utilisateur du même taquet.
Ce nœud est très proche du nœud d’ancre, lequel est plus sûr si le cordage
est glissant mais irréalisable sous tension.

Nœud d’ancre [4]


Ce nœud (R: 75%), dit aussi « de grappin » ou « d'étalin-
gure », diffère du « tour mort et demi-clés » :
la première demi-clef passe dans le tour mort [4a],
la deuxième est faite ensuite comme en [3a].
Il est solide, mais difficile à défaire, en particulier quand il
est souqué et mouillé.
Utile et pratique, sa résistance à la rupture et au raguage
ainsi que sa fiabilité le destine à :
relier une ancre à une ligne de mouillage,
frapper une amarre sur des supports métalliques très
rugueux, ...

Nœud d’orin
C’est un nœud d’ancre sans demi-clé supplémentaire : Cf. [4a], ci-avant.

Transfilage à demi-clés [5]


C'est une méthode utilisée pour :
enverguer des voiles au tiers ou à corne,
ferler un foc sur les filières,
ferler de façon très serrée une GV sur sa
bôme, en cas de gros temps,
etc.

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Nœud simple
Nœud simple
Le nœud simple [1], facile à faire, est déconseillé car il présente des in-
convénients et manque de sûreté :
trop serré, il est difficile à défaire,
trop lâche, il se défait tout seul,
sa charge de rupture (R) voisine 45%.
Souvent, un nœud en huit est plus adapté.
Le nœud simple avec un tour mort sur le dormant [2] sert parfois de
nœud d'arrêt ; c'est un nœud de capucin avec un tour.

Nœud de Capucin [3]


Ce nœud d'arrêt, qui ornait la ceinture des moines jadis, peut faciliter la
prise en main d’un cordage (tire-veille de wishbone, par exemple).
On peut réaliser autant de tours que l'on veut : cela permet de l'allonger
sans le grossir. Avec un seul tour [2], le nœud simple tient mieux.
Malgré une simplicité apparente, son exécution est assez difficile : pour
lui donner la forme régulière qui fait son élégance, il faut le tordre sur
lui-même tout en le serrant.
Pour le réaliser, faire un demi-nœud dans lequel on fait autant de tours
que l’on veut [3a]. Puis, tirer les brins opposés en les torsadant en sens
opposés pour que la boucle s'enroule autour du nœud [3b].
Cette partie difficile étant finie, continuer jusqu'à ce que le nœud soit totalement serré [3c].

Nœud simple gansé [4]


Ce nœud est très utile pour nouer les rabans sur une voile ferlée : GV
sur la bôme, foc sur une filière, ...
Il est facile à faire, facile à souquer et très facile à défaire, le tout in situ.

Nœud de plein poing [5]


20
Ce nœud (R: 65%), dit aussi « de sonde » , est un nœud
simple fait avec un cordage gansé.
Il permet d’obtenir une boucle (œil) de très bonne tenue qui
vaut un nœud de chaise mais est plus difficile à défaire
après tension. Il est commode pour :
raccourcir momentanément un cordage, sans le couper,
invalider une partie faible d'un cordage, sans le couper,
constituer un anneau pour un usage particulier,
réaliser un nœud de charretier [6],
etc.

Nœud de charretier [6]


Ce nœud, dit aussi de « bec d'oiseau » ou « nœud d’oiseau », sert à fabriquer un palan
pour soulever une charge, étarquer un cordage, ...
Il est réalisé à parti d'un nœud de plein poing ou tout autre nœud permettant de faire un
œil dont le courant est passé dans un anneau (autour d'un espar, ...) puis revient dans
l'œil du nœud de plein poing pour être étarqué.
Effectué avec un nœud de chaise, ce nœud est appelé « nœud de laguis ».

20 Il était utilisé sur la ligne de sonde (à main) pour marquer la hauteur d'eau quand le sondeur « sentait » le fond.

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Nœud en huit
Ce nœud d'arrêt [1] (R: 55%), très simple, est utilisé systémati-
quement, sur toutes les manœuvres courantes (drisses,
écoutes, ...) pour les empêcher de filer par inadvertance dans
les réas, taquets coinceurs, ...
Cependant, il n'en est jamais fait sur la drisse, l'écoute et le
bras de spi, pour des raisons de sécurité.
Il peut servir pour réaliser un nœud d'ajut, dit « amarrage en
huit », avec 2 cordages [2].

Nœud d'arrimeur [3]


C'est un nœud en huit auquel un tour supplémentaire a été
ajouté sur le dormant avant que le courant ne sorte de la der-
nière ganse. Il a une meilleur tenue que le nœud en huit.

Nœud en huit gansé [4]


Ce nœud, dit « boucle en huit », est confectionné comme le
nœud en huit avec un cordage gansé, Il permet de réaliser une
boucle très solide :
Soit à l'avance,
en faisant le nœud avec le courant passé en double [4] ;
soit in situ, sur un objet (anneau, espar, ...) :
Faire un nœud en huit [4a],
en conservant un courant long pour :
- entourer l'objet [4d]
- et finaliser le nœud ;
Puis, passer le courant [4d] à [4d],
l'œil étant réalisé, dans le nœud en suivant
le chemin inverse jusqu'à être remonté en
amont du nœud.
Le résultat [5], identique dans les 2 cas, est
équivalent au nœud de plein poing.

Nœud en neuf [6]


Ce nœud (R: 70%), dans sa version gansée [6g], est très bon pour former une boucle et permettre l'amarrage de la
corde. Il a une meilleure résistance que le nœud en huit.
Il est commencé comme le nœud en huit [6a]. Ensuite, le courant entre dans la seconde boucle en sens inverse,
après être passé par dessus le dormant [6b]. Contrairement au nœud en huit, le courant et le dormant sortent du
même côté des boucles.

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Demi-clés à capeler, dit nœud de cabestan


21
Ce nœud [2.2] (R: 65%), dit « de cabestan » ou « de batelier », utilisé rarement
22
sur un cabestan , est formé par 2 demi-clés [1] capelées ensemble.
C'est la base des nœuds : de meunier, d’échafaudage, de bosse, de taquet, ...
Verticalement, certains lui trouvent une ressemble avec la lettre « N » inversée.
Il tient rarement avec des cordages synthétiques ou sur des espars lisses.
Utilisé dans de nombreuses situations, il est facile
à réaliser d’une main et de façon différente selon
les cas : en bout d’espar, sur un pieu, une bitte*, ...
Il a tendance à se desserrer quand il n’est pas
soumis à une tension constante perpendiculaire au
point d'attache. Il est donc préférable de le « ver-
rouiller » par une ou 2 demi-clés sur le dormant par
le courant pour que ce nœud ne lâche pas, en par-
ticulier pour attacher un pare-battage sur un chan-
delier [2c].
On ne devrait l'utiliser que lorsque les 2 extrémités
du cordage sont sous tension dans des directions
opposées : amarrer une barre franche avec un bout
frappé de chaque côté du navire, …
Très souvent, un autre nœud, plus sûr, existe.
Gansé [3], ce nœud est plus facile à défaire.

Nœud de meunier [4]


Ce nœud, qui servait à fermer les sacs de farine, est autobloquant avec un cou-
rant assez court. Sa sûreté est supérieure aux demi-clés à capeler.
Il est intéressant pour serrer 2 pièces allongées, l'une contre l'autre, ce qui peut
être utile en cas de rupture d’un espar.
Après avoir confectionné un nœud dit de cabestan, une demi-clé supplémen-
taire est ajoutée en passant le courant autour de la demi-clé opposée à celle
d'où il sort [4a]. Le serrer fortement pour qu'il se bloque sur lui-même.
Le défaire peut exiger patience, épissoir, voire un couteau...

Nœud de cabestan double [5]


ème
Après avoir réalisé un nœud de cabestan, une 3 boucle est réalisée, comme
ème
la 2 , en continuant dans le même sens.
L'intérêt par rapport à la version de base est d'augmenter la zone de contact et
er
de verrouiller le 1 nœud par le second, ce qui est utile sur des supports trop
lisses. Dans cet esprit, on peut envisager des boucles supplémentaires pour
obtenir une version triple, quadruple, ...

Nœud de cravate [6]


C'est un nœud coulant commencé comme un nœud de cabestan effectué par
le courant sur le dormant du même cordage après avoir effectué une boucle
(autour du cou par exemple).
nde
Mais, au lieu de continuer la 2 boucle du nœud de cabestan, le courant suit
ère
le trajet du courant en sens inverse, en passant dans la 1 boucle.
Il est très utile pour le marin qui sort en ville, à l'escale, ainsi que pour fréquen-
ter certaines sociétés nautiques. Il peut aussi servir comme nœud de serrage et
pour tout usage où un nœud coulant est nécessaire.

21 Appelé jadis « nœud de la charrue », selon l’encyclopédie Diderot.


22 Ou sa version moderne appelée winch.

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Nœud sur un taquet


Un cordage est de préférence, si possible, frappé sur un
taquet de telle sorte que le premier contact avec le taquet
soit du côté de l'oreille opposée à la direction du dormant
[B] pour que l'action du taquet soit efficace dès le premier
contact.

Nœud de taquet [1]


Ce nœud est composé :
d'un tour mort partiel [1a] sur la base du taquet,
d'un demi tour sur l'oreille du taquet
où le cordage arrive [1b],
d'une demi-clé sur l'autre oreille du taquet [1c].

Le nœud est verrouillé par la partie (rouge) du cordage


qui plaque ses 2 passages, sur le dos du taquet [1d].
C'est un nœud de cabestan réalisé sur le dos d'un ta-
quet, chaque boucle passant dans une oreille différente.

Tour mort et demi-clé [2]


Il est aussi possible, voire préférable, de faire un ou 2 tours morts puis une (ou 2) demi-clé [2b].
Ce nœud est très facile à faire et à défaire avec une seule main.
Cependant, il y a parfois une difficulté à le faire directement, difficulté contournable facilement :
en faisant un demi-tour mort supplémentaire, cela permet de faire naturellement la demi-clef sur l'autre oreille.
Pour verrouiller (serrer) le nœud en faisant 1 ou 2 demi-clés :
Avec « 1 » demi-clé : Tirer le courant* par dessous l'oreille opposée à celle où la demi-clé est faite [2c].

Avec « 2 » demi-clés, la seconde est faite :


ère
soit sur la 1 demi-clé, en verrouillant tout, cas [3a] ;
ère
soit sur l'autre oreille, en desserrant la 1 demi-clé dont le travail est réduit, cas [3b].

Quand un tel nœud est réalisé sur un taquet vertical (cas d'une balancine sur le mât [3c]),
les demi-clés sont faites sur l'oreille haute du taquet. Sinon, le cordage tombe par gravité.

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Nœud de tête d'alouette


Ce nœud [1] (R: 46%), dit aussi « gueule de loup », est efficace quand les 2
brins* sont soumis à une tension. Par contre, sa qualité est discutable quand
un seul brin travaille car la tension est déséquilibrée ; alors, mieux vaut le ren-
forcer ou le compléter par des demi-clés avec le courant sur le dormant.
23
Il est réalisé rapidement avec 2 boucles positionnées en sens opposés , re-
tournées l'une sur l'autre.
Il sert à attacher un pare battage sur un chandelier, suspendre des garcettes au repos, lier les mailles extérieures
d'un filet à sa ralingue, démarrer un brêlage, ... Il est plus ou moins sûr selon l’usage ;
les variantes, ci-après, sont plus fiables.

Tête d'alouette autobloquante [2]


Une tête d'alouette étant réalisée, passer le courant [2a]
dans le nœud pour le coincer entre les tours et le sup-
port sur lequel le nœud est frappé. Conserver une lon-
gueur suffisante au courant pour qu'il reste en place.
Certains l'utilisent pour attacher leurs défenses.

Tête de taureau [3]


Dans cette alternative, le courant fait un tour mort autour du dormant après avoir fait la première boucle [3a] et
avant de faire la seconde boucle [3b]. Ensuite, il passe à l'intérieur du tour mort réalisé [3c].

Le blocage est dû au courant qui passe dans le tour mort supplémentaire.

Nœud de Prusik [4]


Ce nœud, usité par les alpinismes permet d’installer
une erse* (ou une simple ganse) sur un espar, une
manœuvre courante*, une chaîne, … pour : déplacer
la tension, s’accrocher, s’assurer, …
Il peut être installé entre un harnais et une corde de
rappel en amont du descendeur : cela peut être inté-
ressant pour monter au mât avec un équipement
d’escalade. Dans ce cas, la main en aval contrôle la
tension de la corde et celle en amont fait coulisser le
« prusik » ; le grimpeur est immédiatement stoppé en
cas de problème.
Ce nœud, autobloquant dans les 2 sens, est très sûr.
Par contre, en cas de choc violent, il peut se serrer au point d’être très difficile à débloquer si ce n’est en le cou-
pant, d’où la préférence des alpinistes pour d’autres nœuds.

23 Le nœud de cabestan est réalisé avec 2 boucles de même sens.

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Nœud de bosse
Ce nœud, dit aussi « de fouet », est réalisé en frappant un bout* sur un manœuvre (câble, chaîne ou cordage) pour
déporter une partie de la tension exercée sur elle en vue d'une opération particulière à effectuer.
Ce bout est tendu pour récupérer la tension exercée sur la partie en aval de la manœuvre initiale.
La partie libérée, en amont du nœud, peut alors être mise au repos, réparée, déloquée, ...
Ce nœud peut être réalisé
sur la base du nœud :
24
de tête d'alouette [A],
ou de cabestan [C],
auxquels des tours morts
sont ajoutés à l'intérieur.
Les performances sont iden-
tiques dans les deux cas.
Les usages sont
multiples :
éviter à une chaîne de
raguer dans un davier et
donner de l’élasticité au
25
mouillage pour passer
la nuit au mouillage [M] ;
protéger le guindeau [G] ;
recentrer une aussière dans l’axe du navire (au Frioul par un fort vent d’Est [F]) ;
permettre de défaire un nœud, une coque, … sur un bout tendu ;
servir comme tendeur sur un cordage de tente en camping ;
etc.

Le bout assurant le relai entre la manœuvre à délester est d’un diamètre inférieur à celle-ci, mais d’une résistance
suffisante pour assurer le même office sans rompre.
Ce nœud coulisse et se défait facilement quand la tension est relâchée.

24 Alors, il peut être assimilé à un nœud de Prusik.


25 Il remplace avantageusement une main de fer*.

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Nœud d'écoute
26 27
Ce nœud d'ajut (R: 45%), dit aussi « nœud de tisserand » , sert à relier 2 cordages. C’est le seul nœud réali-
sable avec 2 cordages de diamètre différents. Il est à la base de divers nœuds : d'écoute, de chaise, de filet, ...
Une ganse est d'abord formée avec le cordage primaire (rouge) [1] : le plus rigide et le plus gros.
Ensuite, le cordage secondaire (blanc),
plus ténu et plus souple, passe dans la
ganse* du primaire [1a] puis entoure les
2 brins* de la ganse.
Le nœud est achevé en passant le cou-
rant du secondaire entre son dormant
et la ganse du primaire [1b], en restant à l'extérieur de celle-ci.
Le cordage secondaire sert à tirer ou tendre le primaire. L’une des utilisations, fréquente, est de relier une touline*
28
à une aussière pour haler cette dernière jusqu’au point d’amarrage , un bollard* par exemple.

Nœud d'écoute double [2]


Dans ce cas, le courant du secondaire
fait 2 tours autour de la ganse.
Il servait à frapper l'écoute d'une voile.

Nœud d'écoute jointif & nœud d'écoute gansé


Dans ces cas,
le courant du secondaire :
Nœud jointif [3]
ressort du même côté que les 2
brins du primaire, après avoir fait
une demi-clé sur lui-même.
Nœud gansé [4]
finit par une boucle
qui permet de le défaire facilement.

Nœud de maille [5]


Ce nœud, dit aussi « nœud de filet »,
est l'utilisation de nœuds d'écoute, en
série, pour confectionner les mailles
d'un filet.
Ces filets sont utilisés, sur un navire de
plaisance, pour garnir les filières de la
plage avant pour :
éviter la chute des enfants,
faciliter la récupération des voiles :
foc, spi, ...
etc.

26 Appelé jadis « nœud à l’ongle », selon l’encyclopédie Diderot.


27 Alors, il sert à réunir des longueurs de trame ou de chaîne sur un métier à tisser.
28 C'est le cas, avec les lamaneurs, dans le sas de l'écluse du Naye (Saint-Malo) quand on y passe en même temps qu'un cargo.

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Nœud de chaise
Ce nœud solide (R: 67%), facile à faire et à défaire, ne se fait / défait pas sous tension. Il sert à réaliser un œil utile
pour de nombreux usages, tant à bord que dans la vie courante.
Réalisable de plusieurs façons selon le contexte et l'expérience, c'est un outil incontournable pour tout marin :
Avec le dormant, faire un petit œil (de servitude) pour fermer le nœud, puis « la »
boucle (utile : raison d'être du nœud) [1], dont la taille dépend du besoin : libre pour un
usage ultérieur ou sur un support (point d'écoute de foc, par exemple).
Souvenir d'enfance : Je tiens le tronc de l'arbre (dormant) dans une main ; avec l'autre main, je
construis la margelle du puits au-dessus de la racine de l'arbre (petit œil). Ensuite, le serpent
(courant) sort du puits, sous la margelle.
Ensuite, passer le courant dans l'œil [2] en faisant attention au sens d'introduction
(95 % des erreurs de réalisation), faire le tour du dormant, puis revenir dans l'œil.
Souvenir d'enfance : Le serpent fait le tour de l'arbre puis retourne se cacher dans le puits.

Enfin, finir le nœud [3] en serrant l'œil.


Garder 25 à 30 cm de libre pour que le courant ne se défasse pas tout seul quand le
cordage n'est pas sous tension (cas d'une contre-écoute libre).
Souvenir d'enfance : Bien serrer pour que le serpent ne ressorte pas du puits.

En observant un nœud de chaise [4], on constate que c'est un nœud d'écoute réalisé
à l'envers, avec un seul cordage, où :
la ganse du nœud d'écoute sur le bout primaire (en bleu) est la partie finale du
nœud de chaise, faite avec le courant [A] ;
la lien avec le bout secondaire du nœud d'écoute est la partie initiale du nœud de
chaise, faite avec le dormant [B] (en rouge).
Utilisation du nœud de chaise
À bord, il est omniprésent pour :
Attacher les points d'écoute de foc,
Attacher les points de drisse : GV, foc, ...
Fixer une bosse de ris [6],
Amarrer à quai sur un taquet [5], bollard [7],
anneau, ...
Attacher le bout du seau,
Récupérer un homme à la mer,
Faire un nœud d'ajut,
etc.
Dans certaines écluses [7], il est indispensable :
29
Parfois, à l’écluse du Naye , un lamaneur* en-
voie une touline* qu’il faut attacher (avec un
nœud d’écoute) rapidement sur les aussières
(terminées par une boucle) pour qu'il les re-
monte à quai et en accroche la ganse sur un bol-
lard.

Nœud de chaise double

29 Elle permet l'accès aux bassins du port de Saint-Malo (ne pas confondre avec la marina des Bas-Sablons).

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Dans ce cas, le courant du nœud de


chaise [1d] est gansé. En sortant de
l'œil (le puits), il se divise pour entou-
rer l'arbre [3d], après avoir contourné
les boucles utiles [2d] du nœud de
chaise. Il suffit de tirer sur ces
boucles utiles pour serrer le nœud
[4d].
Cela permet de faire 2 ganses, iden-
tiques ou non, avec le même nœud
et le même cordage. Il est intéressant
pour : lever une charge devant rester
horizontale, confectionner une chaise
de calfat, ...
PS : Ne pas confondre avec le nœud de chaise « en double » (Cf. ouvrage de DPMC).

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Nœuds intéressants

Nœud de pêcheur
30
Ce nœud [1] (R: 43%), apprécié pour sa sûreté, est un nœud d'ajut qui sert à assembler 2 cordages, bout à bout.
Les cordages peuvent avoir des sections et raideurs différentes, dans une certaine limite.
Pour le réaliser, juxtaposer 2 cordages à rabouter sur une certaine longueur. À l'extrémité de chacun d'eux, faire un
nœud simple autour de l'autre et réciproquement [1a]. Puis serrer l’ensemble en tirant sur les dormants [1b].

Le courant d'un cordage peut être ligaturé avec le dormant de l'autre et réciproquement, avec une bande adhésive
[a] ou une genope* [b].

Très serré, il peut être difficile à défaire.


Si la tension est forte et/ou les cordages sont glissants, mieux vaut réaliser un nœud de pêcheur double.

Nœud de pêcheur double [2]


Dans ce cas (R: 56%), chaque courant fait un tour mort sur lui-même avant de sortir du nœud.
Pour chaque demi-nœud, les 2 tours amortissent l’effort quand les cordages sont sous tension.

Ce nœud sert pour : rabouter 2 cordes d’alpiniste ou 2 aussières, faire une boucle, réaliser des courroies sans
fin, … Il peut être triplé (3 tours morts) pour des cordages très glissants.

Nœud de pêcheur bloqué [3]


Un nœud de pêcheur peut coulisser si les dormants et courants ne sont pas ligaturés.
Il est possible d'empêcher facilement cette possibilité en passant le courant de l'un des cordages dans le nœud
simple de l'autre [3b] avant de serrer [3c].

Œil de pêcheur [4]


Il est réalisé par un nœud simple [a] à une extrémité du cordage.
Ensuite, le courant forme une ganse fermée puis repasse
dans l'œil du nœud simple [a].
Enfin, le nœud est achevé par un second nœud simple [b]
effectué par le courant qui enserre le dormant, en amont du
premier nœud simple [a].

30 Connu des Grecs, il eut plusieurs noms au cours des siècles (« nœud tirant », selon l’encyclopédie Diderot) ; les anglais l’appelle « joint ».

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Nœud droit ou plat


Ce nœud [1], dit « nœud plat » ou « nœud carré », extrêmement facile à faire, sert à relier 2 cordages d'épaisseurs
voisines :
er
Faire une ganse avec l'extrémité du 1 cordage (rouge).
nd
Le courant du 2 cordage (blanc) :
er
entre dans la ganse du 1 cordage,
passe sous le dormant et le courant de ce dernier,
puis ressort de la ganse en longeant le dormant
nd
du 2 cordage.
Trop serré, il peut être difficile à défaire. Sa réalisation a des
points communs avec les nœuds d'écoute et de chaise.
On lui associe fréquemment le « nœud de vache » [2].
Celui-ci, moins difficile à défaire, moins fiable et peu usité, n'a
pas d'utilité.

Nœud de ris [3]


Cette variante gansée du nœud droit est utilisée pour nouer
les garcettes* de ris sur un voilier.

Nœud de rosette [4]


Ce nœud, dit « de lacets », est une variante du nœud plat, avec
une ganse (Cf. nœud de ris) sur chaque brin*.

Il est utilisé pour lacer les chaussures.

Nœud de jambe de chien


Ce nœud [5] (R: 45%) permet de
raccourcir un cordage, sans le
couper.

Il ne tient que sous tension.

Pour le sécuriser, 2 solutions :


ajouter des trésillons* dans les
ganses [5b],
passer les 2 brins dans les 2
ganses [5c].

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Nœud de sangle
Ce nœud [1] (R: 44%), dit aussi « nœud américain », est le seul nœud d'ajut utilisable avec 2 sangles plates (non
31
tubulaires), de préférence cousues, de même taille . Pour le confectionner :
ère
Réaliser un nœud simple à l'une des extrémités de la 1 sangle (jaune), en gardant un brin* de 10 cm [1b].
nde ère
Avec l'une des extrémités de la 2 sangle (verte), doubler le nœud simple de la 1 sangle, à partir du courant
(flèche rouge), en s'assurant que les sangles soient superposées [1c] à [1e].
Faire en sorte que les courants des 2 sangles aient la même longueur : ≈ 10 cm [1e] & [1f].

Ce nœud, quasi impossible à défaire quand il est serré, peut servir à réaliser des boucles ou courroies sans fin.

Nœud de gabier
Ce nœud d'ajut [2], dit aussi « de gréeur », « de hunter » ou « de zeppelin », est confectionné avec 2 nœuds
simples, comme le nœud de pêcheur. Il diffère de ce dernier par le fait que les nœuds simples sont entrelacés [2a]
& [2b] au lieu de glisser sur les dormants.

Il peut être réalisé en associant les boucles [3a] dans le même sens :

Nœud de papillon alpin


Ce nœud [4], dit aussi « nœud de milieu d'alpiniste », peut être utile pour fabriquer des anses sur une manœuvre :
aussière mise à l'eau pour délimiter une zone de baignade, poignée de manipulation, ancrage d'une dérivation, ...

Effectuer 2 boucles enlacées, telles que le courant et le dormant soient du même côté [4a].
Ensuite, passer la ganse du haut dans l'œil constitué par les 2 boucles [[4b] & [4c].
Enfin, serré le tout, cela donne une ganse fermée [4d], utilisable comme poignée, anse, ...

31 Dans la gravure, ci-dessous, les tailles et couleurs sont volontairement différentes pour mettre en évidence la réalisation du nœud.

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Nœud de voleur
Réalisé sur un point d’amarrage (bitte, taquet, …), ce nœud, dit aussi « de brigand », permet de préparer un dé-
part. Il peut être défait, à partir du navire, en tirant l’extrémité libre d'un coup sec si le courant* est suffisamment
32
long pour pouvoir être tiré du navire .

ère ème
1. Faire une 1 ganse* puis la pas- 2. Récupérer du mou sur le dor- 3. Passer cette 2 ganse
ème
ser autour du point d’ancrage. mant pour faire une 2 ganse. dans la première.

ème
4. Avec le brin libre, faire une 3 5. Serrer avec le courant tout en
ème ème
ganse qui passe dans la 2 . tenant la 3 ganse [ ].
6. Défaire le nœud en tirant
sur le brin libre. [ ].
Certains kayakistes utilisent ce nœud, sous le vocable de « nœud de remorque », pour remorquer un kayak, ce qui
permet au remorqué de se libérer facilement du remorqueur sans quitter son siège.

Nœud de chaînette [C]


Ce nœud, dérivé du nœud de voleur, permet de faire une tresse pour lover (ranger), facilement, un long cordage,
avec un encombrement faible et la possibilité de le déployer rapidement sans risquer de l'emmêler, tels que : sus-
pentes de parachute, câble de planeur (60 m réduits à 1 m), rallonge électrique, corde d’alpiniste, ...

Nœud de chaînette [C] - Pliage de suspentes de parachute [P]

Pour le réaliser, faire une boucle à l'extrémité d'un cordage, puis passer une nouvelle boucle dans la première, et
nd
ainsi de suite. Au bout dudit cordage, le courant (2 brin*) peut passer dans la dernière boucle, pour verrouiller
l'ensemble.
Pour le défaire, il suffit de sortir l'extrémité de sa boucle puis de tirer dessus pour dérouler le tout. C'est ce que fait
la coupole d'un parachute en s'ouvrant.
Pour gagner du temps et de la longueur, le cordage est souvent plié en 2, 4 ou plus, par le milieu ; alors, la chaî-
nette commence par la boucle formée par la pliure du cordage.
Sur un voilier, ce nœud peut être intéressant pour lover un « câble de remorquage », ce qui apporterait, outre une
facilité de manipulation, fluidité et sécurité pendant son déploiement.

32 L'avantage de ce nœud par rapport à une aussière passée en double ne semble pas évident.
Par contre, des « nœuds » parasites peuvent apparaître fortuitement sur le taquet du quai en tirant le courant* pour libérer l'amarre.

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Pomme de touline
Cette pomme a pour but de contenir un poids pour pouvoir lancer un filin (bout* assez fin) à terre ou à bord d'un
autre navire afin d'y attacher (avec un nœud d'écoute simple ou double) une aussière trop lourde ou trop longue
33
pour être envoyée. Le lanceur de touline* peut ainsi récupérer ladite aussière pour l'amarrer à bord ou à terre .
Pour la confectionner, il faut être minutieux et organisé :
Réaliser 3 boucles égales [1] assemblées côte à côte, en conservant un courant* d'une longueur égale à 40
diamètres environ.
Puis, entourer 3 autres boucles [2] à [5], perpendiculairement aux premières, en faisant très attention à la clé
faite lors du changement de direction [3].
Enfin, entourer les 3 dernières boucles [6], perpendiculairement aux deuxièmes, en passant le courant à l'inté-
rieur des 3 premières boucles.
Serrer régulièrement pour obtenir en permanence une pelote.
À chaque serrage, partir de l'extrémité du courant qui émerge à peine de la pelote et tirer le cordage vers
l'amont jusqu'au dormant*. Itérer l'opération jusqu'à ce que la pelote soit compacte [7].

Il est possible de confectionner la pomme autour d'une balle de golf, de tennis, ... pour la lester.
Le nombre de boucles est adapté à la taille de la pomme finale et à l'épaisseur du filin de la touline.

33 Procédure usitée dans la Marine lors des ravitaillements en mer, par la « Malle » de Groix quand elle arrive à Port-Tudy, ...

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Surliure simple
34
Pour éviter qu'un cordage se décommette* et/ou s'effiloche, il faut « surlier » son extrémité avec un fil aussi fin
que possible mais d'une résistance suffisante pour qu'il ne se casse pas sous une très forte traction.
Faire une ganse* [B] allongée avec le fil sur l'extrémité du
cordage à surlier, la ganse étant vers l'extrémité. En [P],
croiser le courant* par dessus le dormant* et tenir le fil, en
ce point, avec le pouce gauche (droit, si gaucher).
Ensuite, enrouler le fil en le serrant sur le cordage et en
serrant les spires de façon très jointive. Itérer le processus
35
sur plusieurs cm , jusqu'à une distance proche de l'extré-
mité du cordage (½ à 1 fois le diamètre du cordage). En-
deçà de cette limite, le fil glisse et la surliure ne tient pas.
Passer le courant [C] dans la boucle [B] puis serrer.
Enfin, tirer sur l'extrémité [A] du fil pour que la ganse [B]
disparaisse complètement sous les spires, jusqu'à ce
qu'elle arrive au milieu [M] de la partie surliée. Ce faisant,
la dernière spire est parfaitement serrée.
En dernier, couper les 2 extrémités du fil.
N'effectuer une surliure que sur un cordage propre et sec.
Sur un cordage gonflé par l'humidité, la surliure se détendra quand le cordage sèchera.

Nœud d'hameçon
Une surliure faite sur la hampe d'un hameçon permet d'at-
tacher l'hameçon au fil de pêche.
Disposer le ganse parallèlement à la hampe [1], en gardant
5 ou 6 cm de courant. Sur un hameçon à boucle, le fil est
d'abord passé dans la boucle.
Démarrer les spires au début de la hampe puis les enrou-
ler, serrées, vers le crochet de l'hameçon [2].
Après 5 ou 6 spires, terminer le nœud en passant le cou-
rant dans la boucle [3].
En tirant le dormant [4] : la ganse se bloque au-dessous
des spires. Contrairement à la surliure, plus longue, laisser
quelques cm au dormant avant de le couper.

Brêlage en long
Ce nœud, dit aussi « surliure sur bois », était très
usité pour la construction des mâts et vergues, dans
la marine ancienne.
Il permet de ligaturer des espars* à l'aide du principe
de la surliure dont il ne diffère que par le finissage.
Après avoir passé le courant dans la ganse [3] et
tiré fortement les 2 brins* du fil, ces derniers sont
noués ensemble par un nœud droit [4].
Le diamètre du fil tient compte des forces en jeu ; sa
longueur est au moins égale à 2 fois le périmètre du
tronçon assemblé.

34 Fil à voile ou, ce qui est mieux, du fil synthétique poissé qui glisse moins. Il est possible de suiffer le fil avant de l'utiliser.
35 Au moins 2 fois le diamètre du cordage pour que la surliure tienne : mieux vaut plus que moins.

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Nœud en queue de singe


Ce nœud d'arrêt peut servir à faire une poignée pour un cordon plus élégamment qu'un nœud de capucin.
Ce nœud, basé sur le principe de la surliure (nœud d'arrêt) traitée ci-avant, est intéressant parce qu'il donne la mé-
thode pour lover une manœuvre courante (drisse, aussière, ...), méthode présentée au chapitre suivant : « Lover
une manœuvre courante ».

1. Passer le courant* perpendiculairement au dormant* à une distance qui permette d'obtenir le nombre de tours
souhaité autour de la ganse* vers le bas du nœud.
2. Faire le tour du dormant et croiser le courant au niveau du changement de direction précédent.
C'est à ce croisement que le cordage est verrouillé : c'est la « clé ».
ème
3. Il faut alors tenir ce positionnement avec une main jusqu'à ce le 2 tour soit effectué.
Les 2 tours sont serrés en s'assurant que la « clé » est bien en place.
4. Ensuite, continuer à faire des tours serrés jusqu'au nombre voulu. Les serrer autour du dormant et entre eux.
5. Enfin, passer le courant restant dans la boucle du bas et serrer le nœud en tirant sur le dormant et le courant.

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Lover une manœuvre courante

Confectionner une glène


36
Un cordage lové est noué ou enroulé sur lui-même en cercle ou
spirales, afin de le ranger, le préparer à l'usage et éviter qu'il ne
s'emmêle. On dit aussi « gléner » ou « lover en glène » un cor-
dage, une glène étant une boucle ou un rouleau de cordage.
Un cordage toronné est lové dans le sens des aiguilles d'une
37
montre et délové en sens inverse. Pour éviter les « huits » et les
emmêlements, Il est détordu à chaque tour par une légère rotation,
entre le pouce et l'index [ ].
Un cordage tressé peut être lové dans tous les sens. Cependant, il
est délové en sens inverse, raison pour laquelle il est usuellement
lové dans le même sens que le cordage toronné.
Tout cordage est lové à partir du brin* fixe pour lui permettre de se détordre du côté libre.
Une aussière* est lovée à plat pont en ovales concentriques, dans le sens horaire (Cf. torons), de l'extérieur vers
l'intérieur pour ne pas entraîner la glène par-dessus bord en donnant du mou.
Une ligne (fin cordage, fil, ficelle) peut être lovée [ ] si la longueur
ne rend pas la tâche difficile. Souvent, elle ne l'est pas pour éviter
qu'elle s'emmêle. Alors, elle est filée en vrac dans un contenant
(sac, seau) ou enroulée autour d'un support (bobine, planchette, ...)
telle une sonde à main.
Un câble métallique est lové en alternant des boucles et des demi-clefs.
Une chaîne n'est jamais lovée pour éviter les maillons coincés. Elle est posée
en tas ou elle est alignée en zigzag sur le pont pour former une biture* [ ].
Dans ce cas, les tronçons de chaîne, accolés les uns aux autres, sont, si pos-
sible, de longueurs égales pour permettre le comptage de la longueur utilisée.

Utilisation
Une glène, étant confectionnée, peut être :
accrochée, telle quelle, sur un winch [1]
ou un crochet suffisamment dimensionné,
frappée sur une filière ou un balcon [2],
fermée [3] (ci-après) pour être suspendue.

36 Le lovage en « galette », très joli sur le pont d'un vieux gréement, n'est pas traité parce qu'il présente plus d'inconvénients que d'avan-
tages : plaque glissante sur le pont, exposition maximale aux UV, à la pluie, aux embruns et au soleil, aucune tenue en mer, ...
37 En raison du sens de câblage;

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


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Glène fermée par une extrémité libre

La glène étant formée correctement, il faut la fermer pour la stocker et pouvoir l'utiliser ultérieurement sans qu'elle
soit emmêlée. Pour cela, la méthode utilisée est celle du nœud d'arrêt présenté ci-avant :
38
1. Passer le courant* perpendiculairement à la glène à environ 25 à 30 cm de la boucle haute du cordage : celle
tenue dans la main qui est opposée à celle du bas où aboutit l'extrémité dormante du cordage.
2. Faire le tour de la glène et croiser le courant au niveau du changement de direction précédent. C'est à ce croi-
sement que le cordage est verrouillé : c'est la « clé ».
ème
3. Il faut alors tenir ce positionnement avec une main ou le genou (si la glène est importante) jusqu'à ce les 2 et
ème
3 tours soient effectués. Ces tours sont bien serrés en s'assurant que la « clé » est bien en place.
Ensuite, continuer à faire des tours serrés afin qu'il y en ait au moins 3, plutôt 4, voire 5 ou 6. Les serrer autour
de la glène et entre eux, en remontant le tout vers le haut de la boucle pour que la petite ganse du haut soit la
plus petite possible.
4. Enfin, passer le dormant restant (≥ 30 cm) dans la
boucle et tirer dessus pour serrer le tout.
Selon le rangement souhaité, les choix sont multiples :
Repasser le dormant dans le dernier tour [5] et [A]
pour tenir le brin* du courant*.
Garder un brin assez long (60 à 80 cm) pour frapper
le cordage avec un nœud dans un anneau. Cela est
intéressant pour accrocher :
39
une écoute de GV en bout de bôme [B],
accrocher les amarres, bras de spi, écoutes de
solent, ... verticalement sur un support horizontal
dans un coffre ou une soute à voile, ...
Laisser en l'état [C] : ça tient si :
le dormant est assez long (au moins 30 cm),
la petite ganse du haut est petite.

38 Une main ouverte, avec les doigts écartés.


39 Dans ce cas particulier, une longueur initiale, non lovée, est conservée pour permettre d'attacher le haut de la glène en bout de bôme.
Cette longueur doit être supérieure (10 à 15 % ) à la distance entre le taquet coinceur (sur le rail d'écoute) et le bout de la bôme dans sa
position la plus haute, en faisant attention à ce que l'écoute suspendue ne se décroche pas du taquet coinceur.

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Glène fermée par une extrémité contrainte


Une glène est « contrainte » parce que l'un de ses brins* (le courant*) est fixé et n'est pas utilisable a priori (cas
d'une drisse, d'une balancine, ...), contrairement à une aussière dont les 2 brins* sont disponibles.
Concrètement, cela veut dire que c'est avec l'extrémité « contrainte » que :
le lovage doit commencer, de telle sorte que la partie libre puisse être manipulée à convenance ;
le verrouillage de la glène est effectué parce que cette extrémité fermera et retiendra la glène lovée.
Pour cela, il faut d'abord déterminer la bonne longueur à réserver (LR)
entre le point fixe, incontournable, et le début du lovage. Cette longueur
(LR) doit permettre d'effectuer la « clé » (Cf. [2], § précédent) et le
nœud d'arrêt sur la glène tout en conservant une petite longueur (≥ 30
cm) entre la glène fermée et le point fixe.
40
Pour une manœuvre courante arrivant au piano, il faut prévoir une
longueur telle que : « LR = a + b », où :
« a » est la distance entre la sortie du taquet coinceur et le rebord du
pont (côté cockpit),
« b » est la distance entre ledit rebord et la main qui tient la glène
(point de départ du lovage),
« b » ≥ « a ».
Le reste de la manœuvre courante, en aval de la main, est lové comme
au § précédent (jusqu'à l'opération [3]), pour obtenir le résultat [3c].
Pour fermer la glène, récupérer le courant gansé [4c] (Cf. [4], § précé-
dent) pour le passer dans la petite boucle du haut.
Alors, ce courant peut :
être accroché directement sur un taquet vertical (balancine par exemple),
entourer la boucle haute [5c] pour fermer la glène [6c].

Quelques résultats probants.

40 Cette règle, établie par expérience, est à moduler en fonction des voiliers et l'implantation des apparaux.

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Annexes

Lexique, Abréviations & Symboles


Abréviations & symboles
cm centimètre(s) km kilomètre(s) mm millimètre(s)
kg kilogramme(s) m mètre(s)
°C degré Celsius Ø diamètre ≥ supérieur ou égal
≈ environ, voisin de § paragraphe
[ ] Cf. illustration à droite du texte [x] Cf. l'illustration notée « x » dans la page (ou le §).

Lexique
Les définitions, ci-après, précisent le sens des termes et expressions, suffixés par « * » dans le texte, dans l’environnement
nautique, sur un navire tel que ceux utilisés habituellement en plaisance.

anneau Anneau métallique, fixé sur le quai ou sur un


(d'amarrage) ponton, pour amarrer les navires. Il est :
soit circulaire et articulé autour d'un étrier
fixé dans le sol [1].
soit en forme de demi-cercle ou de « U »
et fixe sur le sol [2].

appareiller Quitter une place de port, un coffre ou un mouillage. Dans le dernier cas, déraper est aussi utilisé.

arceau Arc de cercle métallique, prolongeant l'extrémité libre de nom-


(amarrage) breux catways, pour amarrer les navires.

aussière Cordage composé, en général, de 4 torons* servant à la confection des manœuvres dormantes et
au halage des navires. leur grosseur* est comprise entre 80 et 30 millimètres.
Ce terme est généralisé, pour la plaisance, pour tous les cordages servant à l'amarrage.

bitte (d'amarrage) Pièce verticale, ronde ou carrée, fixe située sur le


quai ou sur le pont d'un navire pour y frapper une
amarre. Le terme « borne » est aussi utilisé à terre,
en particulier dans le domaine fluvial.

biture C'est la longueur de chaîne, disposée en zigzag sur la plage avant,


de telle sorte que l'ancre puisse être filée rapidement et librement,
lors du mouillage. Le débit est contrôlé « à la botte ».
On écrit aussi (rarement) « bitture », le mot étant issu de bitte*.

bollard Grosse masse cylindrique et coudée, fixée sur le quai, qui sert à
amarrer les navires. Par extension : toute pièce de bois ou d'acier,
cylindrique, fixée verticalement sur un quai pour capeler l'œil des
aussières.
Billard, baulard ou boulard sont également usités.

borne (d'amarrage) Grosse bitte d'amarrage fixée sur le quai. Elle est en général de
forme cylindrique ou tronconique, métallique ou en pierre, avec ou
sans chapeau. Terme assez usité dans le domaine fluvial.

bout Sur tous navires, toutes les pièces textiles du type cordage sont appelées « bouts ».
Ce terme est générique pour les cordages ayant une fonction précise (drisse, écoute, aussière, gar-
cette, …) et ceux utilisés pour tous autres usages (cuisine, bricolage, ...).

brin Chaque extrémité d’un cordage est appelée « brin ».

burin Cf. cheville*.

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cheville Petit cône allongé servant à réunir 2 cordages finis par des « œils ».
Est appelée aussi « burin »* ou « trésillon »*.

commettre Torsader (tordre) d'une certaine façon les éléments d'un cordage : les fils de caret pour un toron, les
torons pour une aussière, ... Contraire : décommettre*.

courant Extrémité libre (elle courre) d'un bout* utilisée pour tendre ou tirer ; c'est avec
lui qu'un nœud est fait ou défait.
A contrario, le dormant est l'extrémité sous tension, avec laquelle on ne peut
rien faire.

décommettre L'extrémité d'un cordage se décommet quand ses torons se défont. Contraire : commettre*.

dormant Extrémité sous tension d'un bout*, avec laquelle on ne peut rien faire parce
qu'elle est (sera) fixée sur un objet.
A contrario, le courant est l'extrémité libre (elle courre) utilisée pour tendre ou
tirer ; c'est avec lui qu'un nœud est fait ou défait.

ème
doubler Doubler une amarre consiste à mettre une 2 amarre sur les mêmes points d'ancrages ou des
(une amarre) points d'ancrage proches, afin de sécuriser l'amarrage. Parfois, une amarre peut être triplée, voire
quadruplée. Ne pas confondre avec « passer en double »* une amarre.

duc-d’albe41 Pilotis (en bois, acier, blocs ou ciment) ancré au


fond d'un bassin ou chenal [1], sur lequel un na-
vire peut s’amarrer.
Par extension : poteau retenant les pontons [2]
d'une marina et pieu [3] utilisé pour amarrer les
navires dans certaines marinas, en particulier en
Méditerranée et Baltique.

erse Anneau confectionné avec un cordage dont les extrémités sont épissées, sans nœud. Très usitée
jadis, elle est de nouveau fréquente sur les voiliers, avec les textiles modernes pour remplacer des
manilles métalliques.
erse à bouton Anneau ouvert confectionné avec un cordage dont l'une des ex-
trémités est finie par un nœud (bouton) et l'autre par une boucle.
L'anneau est fermé, croisé ou non, en boutonnant le nœud dans la
boucle. Très usitée jadis, elle est de nouveau fréquente, avec les
textiles modernes, sous le nom de « manille textile ».
espar Terme générique qui définit toute pièce rigide (en bois, métallique, … ou mixte) du gréement ou
autre : mât, bôme, tangon, barre franche, corne, béquille, …

ganse Demi-tour, en forme de « U », fermé ou non, réalisé sur un bout*


ou à son extrémité. La ganse peut être fermée avec un nœud (Cf.
courant* ou dormant*) ou une épissure en formant une boucle.
Souvent, boucle et ganse sont utilisées pour désigner la même
partie d'un cordage, fermée ou non.

garcette (de ris) Petit bout* fixé à demeure sur une voile (GV, foc) entre les points d'amure et d'écoute du même ris.
Elle permet de ferler la portion inactive de la bordure pour lui éviter de battre et de s'abîmer. Ses ex-
trémités sont nouées (avec un nœud de ris), sans comprimer la toile, pour ne pas tirer* sur la partie
active de la voile ; sinon, celle-ci risque très fortement d'être déchirée verticalement.

genope / génope Ligature provisoire de 2 cordages consistant à les


serrer fermement l'un contre l'autre avec un bout*,
pour qu'ils restent solidaires.
Bout servant à réaliser cet amarrage.

glène Boucle ou rouleau de cordage qui a été lové.


42
grelin Cordage de forte section utilisé pour le remorquage et l'amarrage de na-
vires. Il est composé de 3 à 4 aussières* commises* de droite à gauche,
dans le sens opposé à celui où les aussières sont elles-mêmes commises.
Il est plus mince, plus « grêle », que le câble.

grosseur (cordage) Circonférence de la section perpendiculaire à l'axe d'un cordage, exprimée en millimètres (mm).

41 Le terme provient de Ferdinand Alvare de Tolède, 3ème duc d'Albe, qui faisait amarrer ses bateaux à des pieux.
42 250 à 360 millimètres de circonférence.

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lamanage, Opération d'assistance à l'amarrage et au largage des navires : arrivée, départ et déhalage en zone
lamaneur portuaire. Le lamaneur est un « marin » spécialisé, chargé des opérations de lamanage.
lover Lover un cordage, c'est le nouer ou l'enrouler sur lui-même, en cercles ou spirales, pour le ranger, le
préparer à l'usage et éviter qu'il ne s'emmêle.
main de fer Crochet métallique conçu pour crocheter la chaîne d'ancre afin de
reporter la tension sur un taquet du navire à l'aide d'un bout, cela
pour éviter à la chaîne de raguer et/ou au guindeau de travailler de
façon anormale.
Un bout* frappé avec un nœud de bosse offre le même service.

manœuvre Terme générique désignant tout bout* mobile utilisé pour manipuler les voiles et manœuvrer le na-
courante vire : drisse, écoute, drosse, bosse de ris, garcette, …
L'expression tronquée (manœuvre), peut créer une confusion avec le verbe manœuvrer.
Une manœuvre dormante est un bout* fixe, manipulé rarement : étai, hauban, ...

passer en double Passer (ou mettre) en double une amarre consiste à ramener son courant* au point de départ après
(une amarre) l'avoir « tournée », avec ou sans tour mort, sur un point d'attache fixe : bitte, bollard, taquet, ...
Ne pas confondre avec « doubler »* une amarre.

raguer Cela signifie frotter, avec l'aspect négatif de l'érosion (usure) : une voile qui rague sur un hauban
s'abîme et peut se déchirer, une aussière qui rague le long d'un quai s'use au point de pouvoir
rompre, ...

taquet Pièce solide (métal, bois, plastique, mixte) allongée, en forme


d'enclume, avec 2 « oreilles » symétriques par rapport au pied
(creux ou plein). Il permet de frapper les cordages : amarres,
drisses, écoutes, ...

taquet en sifflet Ce taquet, asymétrique, possède une oreille normale et


une forme arrondie à l'opposé. Cette dernière a pour but
de faire un demi-tour-mort. L'oreille sert à bloquer le bout.
Il n'y a rien d'autre à faire.

toron Assemblage de fils de caret, tordus ensemble, de droite à gauche (sens inverse de leur torsion). Les
torons sont distingués par le nombre de leurs fils.
Un cordage est formé de plusieurs torons tordus dans le sens inverse de celui des torons, donc
dans le sens des fils de caret qui composent le toron.

touline Cordage fin à l'extrémité duquel un nœud en forme de pe-


lote, dit « pomme de touline » [ ], est fixé. Il sert de
« messager » pour faire passer une amarre du navire au
quai ou à un autre navire.
La ligne est lovée de manière à faciliter son déroulement
sans s'emmêler. Le mot viendrait de « towline » (ligne de
remorquage en anglais).

trésillon Cf. « cheville »*.

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Outre Manche
Quelques traductions glanées dans différents ouvrages.

Boucle (œil) Loop Nœud de chaise Trip / Camper’s hitch


Brelage Sheer lashing Nœud de chaise double Bowline
Cabestan Windlass Nœud de cravate Bowline on a bight
Cabillot Pin id. Inside hitch
Chaumard Fairlead Nœud de croc Black-wall hitch
Cosse Thimble Nœud de filet Sheet bend
Croc Hook Nœud de gabier hunter's bend
Demi-clé Half hitch Nœud de harnais Man harness knot
Demi-clé gansée Reef knot id. Artillery loop
Dormant Working end Nœud de hunter hunter's bend
Écubier Bulwark fairlead Nœud de jambe de chien Sheep shank
Épissoir Toggle Nœud de papillon alpin Alpine butterfly bend
Épissure Slice Nœud de pêcheur Fisherman's knot
Ganse (boucle ouverte) Bight id. Englishman's knot
Ganse épissée Eye splice Nœud de pendu Running knot
Gueule de raie Cat's paw Nœud de plein poing Split knot
Gueule de raie double Black-wall hitch id. Overhand on bight
Œil (boucle fermée) Loop Nœud de Prusik Cow hitch round turn
Œil épissé Eye splice id. Prusik knot
Ligature (sur nœud) Seizing Nœud de remorque Buntline hitch
Lover un cordage Coiling a rope Nœud de sangle Tape knot
Manille Shackle Nœud de tisserand Sheet bend
Mousqueton Snap shackle Nœud de vache Carrick bend
Nœud Knot Nœud de zeppelin hunter's bend
Nœud d'ajut Bend Nœud droit (plat, carré) Reef knot / Square knot
Nœud d'amarrage Hitch Nœud en huit Figure of eight knot
Nœud d'ancre (grappin) Anchor bend Nœud en neuf Figure of nine knot
id. Fisherman’s bend Nœud en queue de singe Heaving line knot
Nœud d'arrêt Stopper knot Nœud plat (droit, carré) Reef knot / Square knot
Nœud d'arrimeur Double overhand knot Nœud simple Overhand knot
Nœud d'écoute double Double sheet bend Palan Tackle
Nœud d'écoute simple Single sheet bend Pomme de touline (pin) Monkey fist
Nœud d'élingue Jugsling Poulie Tackle
Nœud d'hameçon (avec œil) Fish hook tie Surliure simple Whipping
Nœud d'oiseau (bec de) Trip / Camper’s hitch Taquet Bitt / Belaying cleat
Nœud d'orin Fisherman’s bend Taquet coinceur Jam cleat
Nœud de bosse Stopping knot Tête d'alouette Cow hitch
id. Tauline hitch id. Lark's head
Nœud de cabestan Clove hitch Tête d'alouette autobloq. Pedigree cow hitch
Nœud de capucin Multiple overhand knots Tour mort Round turn
Nœud de charretier Trip / Camper’s hitch Transfilage Marling hitches

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Bibliographie & Sites


De nombreux ouvrages et sites ont été, sont et seront publiés pour traiter du matelotage. Beaucoup sont intéres-
sants avec des facettes différentes présentant un intérêt culturel, encyclopédique, technique, pédagogique, icono-
graphique, ... Certains ont plusieurs facettes intéressantes.
Il est donc exclu de les connaître tous et il serait fastidieux d'en faire une liste exhaustive. Les listes, ci-après, très
personnelles, mentionnent certains ouvrages et sites utilisés et considérés comme pouvant être utiles

Bibliographie
Titre Année Observations
Auteur(s) / Éditeur / ISBN (Niv)

Le Grand livre des Nœuds 2003 Photos et dessins simples et clairs. Texte assez pauvre,
ons
A. SALMERI / É de Vecchi * souvent imprécis et parfois incohérent.
ISBN 2-7328-6798-5
Guide des nœuds et des amarrages 2012 Guide à un usage privé, destiné aux professionnels
Marc GRATALON, Vincent LECOMTE, ... travaillant sur cordes : Résistance et Applications.
43 44
Propriété du DPMC (*.pdf téléchargeable ).
Knots & Splices 2006 Manuel en anglais, compact, simple, précis, concis, très
Steve JUDKINS & Tim DAVISON *** pédagogique, avec des schémas remarquables.
ons
É Fernhurst book / ISBN 10 0-470-05968-0 R
Knots Splices & Ropework 2008 Un manuel, en anglais, très pédagogique.
Gordon PERRY & Steve JUDKINS ** www.rya.org.uk
ons
É RYA (code G83) / ISBN 978-1-905104-75-8
Manuel de matelotage et de voilerie 1971 Document généraliste sur la voilerie de son époque où la
ons
G. DEVILLERS / É Outre-Mer ** partie cordage et nœuds est intéressante.
Les Nœuds 2005 Petit ouvrage au format réduit (10 x 14 par 4mm),
Anh GLOUX-BOCLÉ & Guillaume GUGUEN *** très pratique : 25 nœuds basiques présentés de façon très
ons on
É Ouest-France, C Les petits toits pratique simple et très claire. Un aide-mémoire commode et rapide.
ISBN 2-7373-3831-X
Des Nœuds marins 2009 Simple, clair, précis, concis et très pédagogique.
ons
Alain TARDIF / É Vagnon ***
ISBN 978-2-85725-659-5
J’apprends les nœuds et le matelotage 1996 Voiles & Voiliers hors série n° 5.
ons
Patrick MOREAU / É V&V-hs 5 ** Très intéressant.
45
Nœuds de l'EMHM 24 fiches avec avantages et inconvénients.
46
(*.pdf téléchargeables ) Surtout pour la montagne.
Nœuds et matelotage 1981 Très bon ouvrage : simple et clair. Toujours actuel.
ons
Jean TIBLE / É Pend-Duick 09 ***
ISBN 2-85513-046-8
Nœuds et matelotage 2008 Numéro hors série n° 35.
ons
Patrick MOREAU / É Voile &Voiliers n° 35 ** Très intéressant, surtout pour les textiles tressés.
47
70 Nœuds, épissures et amarrages (éd 4) 1964 Nœuds, épissures & amarrages en cordages textiles ou
ons
É Outre-Mer *** métalliques. Comment les faire et comment s’en servir.
(Niv) : Niveau d’intérêt de l’ouvrage = oui [*], Vraiment [**], Très (à lire et à relire) [***] ; R= Ouvrage de référence.

Sites
www.lesnoeuds.com
http://mesnoeuds.free.fr/index.php
http://permanent.cyconflans.free.fr/glossaire/noeuds/noeudsmarins.htm
http://lyon.noeuds.free.fr/

43 Développement Promotion et Métiers sur Cordes.


44 https://www.matieres.fr/images/formation_cordiste/guide-noeud-amarrage-cordiste.pdf
45 École Militaire de Haute Montagne, à Chamonix.
46 http://www.emhm.terre.defense.gouv.fr/memento/alpinisme/fiches/liv-noeuds-c3m.pdf
47 Ouvrage intéressant et pédagogique, malgré son ancienneté : toujours utile (ouvrage épuisé, mais sauvegardé).

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017


- 40/40 - Navigation - Matelotage abc

Voilier amarré sur 7 bittes en raison d'un très fort vent traversier, à Loctudy.

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hensions : Merci de les signaler, je les corrigerai.
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christian.chiquet@gmail.com

Autres documents :
- Évitage,
- Gréer les voiles,
- Positionnement.

Christian Chiquet - v0.3 de Mai 2017

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