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Après avoir constaté que l’association qui demande l’accréditation regroupe la majorité absolue,

que doit vérifier l’agent de relations de travail? Comment le fait-il? Pourquoi le fait-il? Il doit
vérifier le caractère représentatif de l’association qui demande l’accréditation par le calcul des
effectifs ou par le vote au scrutin secret (art. 21 Ct) (Gagnon, parag. 522). Dans les deux cas,
cela signifie que le syndicat requérant détient l’appui de la majorité des salariés compris dans
l’unité d’accréditation et c’est pour vérifier cela que l’agent de relations de travail procède à l’un
ou à l’autre.

On entend souvent définir la majorité comme la « moitié + 1 » ou « 50 % + 1 »; pourtant, cette


expression est impropre. Comment calcule-t-on la majorité? La majorité absolue signifie en fait
plus de 50 %, car cela peut correspondre à 50 % + 1 si le total est un nombre pair, mais pas si le
total est un nombre impair (Gagnon, parag. 522 et note 134). Dans certains cas, en outre, la
majorité relative suffira (art. 21(2) et 37.1(2) Ct, Gagnon, parag. 537).

L’obtention d’une majorité conforme au Code du travail ne suffit pas toujours à garantir
l’accréditation à un syndicat. Décrivez trois scénarios possibles dans lesquels malgré l’obtention
d’une majorité, le syndicat n’est pas tout de suite accrédité.
Si quelqu’un parvient à démontrer après coup l’ingérence patronale dans les affaires d’un
syndicat accrédité, même détenteur d’une majorité obtenue par scrutin, ce dernier devra
renoncer à l’accréditation qu’il n’a pas obtenue de bonne foi.
La CRT peut aussi soulever une objection d’office, à ce sujet, car la décision lui appartient
(Gagnon, parag. 539, art. 31 Ct).
Quant à l’agent de relations de travail, il ne peut procéder à l’accréditation dès qu’il
soupçonne, de sa propre initiative, l’ingérence patronale (art. 29(1) Ct, Gagnon, parag. 542).

Si l’agent de relations de travail procède au calcul des effectifs, de quels nombres précis a-t-il
besoin? Il y a deux nombres, car c’est une fraction, ou un pourcentage, qu’établit l’agent de
relations de travail. Il utilise aux fins du calcul d’effectifs le total des signataires de cartes
d’adhésion syndicale par les salariés requérants, qu’il divise par le nombre de salariés compris
dans l’unité selon la liste fournie par l’employeur.

La précision de ces nombres est très importante car elle peut faire l’objet de litiges, les intérêts
des parties s’opposant. Quelles sont les conditions nécessaires pour compter quelqu’un dans le
premier nombre? Il y a quatre conditions pour reconnaître quelqu’un comme membre du syndicat
qui demande l’accréditation : 1) être un salarié qui travaille dans l’unité (d’où la liste fournie par
l’employeur) (art. 36.1a) Ct); 2) avoir signé une formule qui n’a pas été révoquée avant le dépôt
de la requête en accréditation (art. 25(2) Ct); 3) avoir payé sa cotisation syndicale (art. 36.1c) Ct)
(en général 2 $); 4) avoir rempli les trois conditions précédentes le jour ou avant le jour du dépôt
de la requête ou de la demande de vérification de la requête (Gagnon, parag. 523; et les
formules d’adhésion sont évoquées au parag. 505, semaine précédente, et au parag. 525, qui
suit; les paragraphes suivants décrivent le détail; aussi, parag. 542).

Quelles sont les conditions nécessaires pour compter quelqu’un dans le deuxième nombre? Il
faut être un salarié qui fournit en fait une prestation de travail, ou qui a une probabilité très
grande, sinon la certitude, d’en fournir une; toutes ces personnes sont comprises dans l’unité,
même si elles sont absentes du travail le jour du dépôt de la requête en accréditation. En effet,
ceux qui sont présents posent plus rarement problème. Les salariés absents qu’il faut compter
sont ceux dont le contrat de travail ou le lien d’emploi n’est pas rompu, par exemple les
personnes malades ou qui ont une obligation ce jour-là; les employés occasionnels qui ne sont
pas en emploi ce jour-là mais qui ont une présence régulière dans l’unité; ceux qui sont en
congé, en vacances, en congé de maladie ou d’accident, ou encore en grève ou en lock-out, ou
enfin mis à pied temporairement s’ils ont une probabilité prochaine de revenir au travail. Pour ce
qui est des salariés occasionnels, les agents de relations de travail de la CRT utilisent parfois le
critère d’avoir travaillé pendant sept des 13 dernières semaines avant la requête, mais cela n’est
pas une règle absolue; les agents ou la CRT peuvent décider autrement, selon les contextes
(Gagnon, parag. 524).

Un groupe d’employés a signé des cartes d’adhésion pendant la campagne d’organisation


syndicale, puis regrette l’appui qu’il a donné au syndicat qui demande l’accréditation et souhaite
lui retirer son appui auprès de la CRT. Dix jours avant le dépôt de la requête, ce groupe
d’employés vous demande ce qu’il peut faire. Que lui répondez-vous? Il est encore temps de
révoquer leur adhésion en vertu de l’art. 36.1b) car la requête en accréditation n’est pas encore
déposée et en vertu de l’art. 22a) Ct selon lequel l’accréditation peut être demandée en tout
temps, à l’égard d’un groupe de salariés qui n’est pas représenté par une association accréditée
et qui n’est pas déjà visé en totalité ou en partie par une requête en accréditation (Gagnon,
parag. 525). En d’autres termes, rien n’est figé tant qu’aucune requête n’est encore déposée.

La réponse est-elle la même s’il vous consulte deux jours après le dépôt de la requête? Justifiez
votre réponse. Non, car selon la jurisprudence, la ou les révocation(s) individuelle(s) d’adhésion
survenue(s) après le dépôt ne sera(ont) pas prise(s) en considération lorsque la requête en
accréditation sera entendue (art. 36.1d) Ct. (Gagnon, parag. 527).

Dans le cas visé par la question a), quelles sont les conditions que doivent remplir les salariés
pour que soit prise en compte leur « démission syndicale »? Elle doit avoir été portée à la
connaissance des représentants syndicaux; cela signifie qu’ils doivent en avoir reçu une preuve.
Il ne suffit donc pas de la mettre à la poste, même par courrier recommandé; il est préférable de
la remettre en main propre ou de la déposer au bureau du syndicat. L’important est de s’assurer
que les représentants en prendront connaissance, et de ne pas ruser ou user de stratagème de
façon à priver le syndicat de l’information (Gagnon, parag. 525).

L’association A est accréditée depuis trois ans à l’usine Rolmex ltée. Cependant, il y a
maintenant deux demandes d’accréditation déposées. L’association B a recueilli 36 % des
suffrages et l’association C en a recueilli 25 %. Le commissaire doit-il annoncer un vote au
scrutin secret? Justifiez votre réponse. Oui, car du décompte ne ressort pas la volonté des
salariés d’être représentés par un même syndicat (Gagnon, parag. 529 et art. 37 Ct).

Dans l’affirmative, parmi quels syndicats les salariés devront-ils choisir? Justifiez votre réponse.
Les associations A et B, mais pas l’association C (art. 37 Ct; Gagnon, parag. 530 et parag. 532).
Il en est ainsi parce que selon l’art. 37 Ct, « seules peuvent briguer les suffrages l’association ou
les associations requérantes qui groupent chacune au moins 35 % des salariés visés ainsi que
l'association accréditée, s'il y en a une. » Si on connaissait le pourcentage des voix obtenues par
le syndicat déjà accrédité, on pourrait peut-être invoquer aussi l’art. 37.1 Ct, « lorsqu'un vote au
scrutin secret ordonné en vertu de la présente section met en présence plus de deux
associations de salariés et qu'elles obtiennent ensemble la majorité absolue des voix des salariés
qui ont droit de vote sans que l'une d'elle n'obtienne la majorité absolue, la Commission doit
ordonner la tenue d'un nouveau vote au scrutin secret sans la participation de celle qui a obtenu
le plus petit nombre de voix. »

Lorsqu’une association qui demande l’accréditation n’a reçu l’appui que de 40 % des salariés de
l’unité d’accréditation visée, de quelle façon l’agent de relations de travail vérifie-t-il sa
représentativité? En demandant le vote au scrutin secret (art. 28b et 37 Ct; Gagnon, parag. 530).

Par la suite, à quelles conditions l’agent de relations de travail pourra-t-il accréditer enfin une
association? Il y a deux scénarios possibles. L’article 28b) Ct prévoit que l’accréditation ne sera
accordée que si 1) l’association des salariés obtient la majorité absolue des voix des salariés
compris dans l’unité de négociation 2) ou, tel que le prévoient les articles 28e) et 37.1(2) Ct, la
majorité simple des voix exprimées si le vote au scrutin secret met en présence deux
associations, dès lors que ces deux associations obtiennent ensemble la majorité absolue des
voix (Gagnon, parag. 530). En d’autres termes, dans le deuxième scénario, lorsqu’il ressort
clairement que les salariés veulent se syndiquer, mais qu’ils sont partagés quant au syndicat à
choisir pour les représenter.

La CRT peut-elle demander un vote au scrutin secret de sa propre initiative? Si l’employeur


s’entend avec l’un des syndicats en litige pour une accréditation au sujet de l’unité, sans
ingérence, la CRT tiendra compte de cette entente dans sa décision en faveur de l’une ou l’autre
association (Gagnon, parag. 545, art. 32(2) Ct). Mais la CRT a une marge d’appréciation assez
étendue (art. 32(3) Ct) qui lui permet de demander un vote au scrutin secret, notamment lorsque
les commissaires soupçonnent que les salariés ont subi une contrainte pour adhérer ou pour ne
pas le faire, ou encore lorsque le partage des voix entre deux syndicats rivaux est très serré
(Gagnon, parag. 531), par exemple lorsque l’effectif de l’unité d’accréditation visée fluctue
beaucoup en période de maraudage.

L’ensemble des salariés habilités à voter au scrutin secret est-il établi, comme dans le cas du
calcul des effectifs, comme le total des salariés à la date du dépôt de la requête? Justifiez votre
réponse. Non, il est établi par entente entre les parties ou par décision de la CRT. Elle devra
motiver sa décision; souvent, l’arrivée ou le départ d’un groupe significatif de travailleurs depuis
le dépôt de la requête influera sur une telle décision (art. 39 Ct, Gagnon, parag. 533).

L’employeur peut-il refuser de fournir la liste des salariés liés par contrat d’emploi avec lui dans
l’unité d’accréditation demandée? Justifiez votre réponse. Non, il est tenu de la fournir comme de
faire tout ce qu’il peut pour faciliter la tenue du scrutin (art. 38 Ct; Gagnon, parag. 534 et parag.
536).

À quoi sert l’intervention de l’agent de relations de travail que dépêche la Commission des
relations du travail (CRT) après avoir reçu une requête en accréditation?
Elle a pour but de constater la définition de l’unité d’accréditation et la représentativité de
l’association. Lorsqu’il y a entente, l’agent peut même l’octroyer ou alors tenir un scrutin s’il n’y a
qu’une association mais qu’elle n’obtient qu’entre 35 et 50 % des voix (Gagnon, parag. 539; art.
28a) Ct)

L’employeur peut-il contester l’unité d’accréditation proposée par les travailleurs? Justifiez votre
réponse. Oui, selon les articles 28c) et 32(1)(2) Ct, l’employeur peut contester la définition de
l’unité d’accréditation demandée auprès de l’agent de relations de travail (Gagnon, parag. 540) 2)
car il est partie intéressée.

Quel effet ce désaccord a-t-il sur la procédure d’accréditation? Décrivez trois scénarios possibles.
Lorsque le litige porte sur l’ensemble de l’unité d’accréditation, par exemple si l’employeur juge
l’unité trop petite et désire l’agrandir, ou alors s’il souhaite la faire scinder en deux unités ou plus,
il doit exprimer son désaccord par écrit dans les 15 jours de la réception de la requête en
accréditation, expliquer les raisons de son désaccord et proposer à l’agent de relations de travail
l’unité qu’il juge appropriée. L’agent fait rapport à la CRT, envoie copie aux parties et le litige est
alors déféré à la CRT (art. 28c Ct; Gagnon, parag. 540). Prenez garde : il y a une erreur dans le
manuel, le délai est bien de 15 jours (Complément d’information de la professeure, semaine 11).

Lorsque le désaccord ne concerne qu’une partie de l’unité d’accréditation, et ne porte que sur
certaines personnes, alors que le syndicat est représentatif selon les critères de l’art. 28a) Ct,
l’agent de relations de travail accrédite le syndicat sur-le-champ. L’agent fait rapport à la CRT,
envoie copie aux parties et le litige est alors déféré à la CRT (art. 28d) Ct).

Lorsque l’employeur trouve l’unité trop grande et demande sa réduction, l’agent de relations de
travail peut aussi accréditer sur-le-champ malgré le désaccord de l’employeur avec l’unité
demandée. L’agent fait rapport à la CRT, envoie copie aux parties et le litige est alors déféré à la
CRT (art. 28d.1 Ct; (Gagnon, parag. 541). Les trois éléments importent.

L’employeur peut-il contester le caractère représentatif du syndicat requérant? Justifiez votre


réponse par l’article pertinent et expliquez pourquoi il en est ainsi. 1) Selon l’art. 32(3)(4) Ct, à la
différence de l’unité d’accréditation, l’employeur n’est pas une partie intéressée quant au
caractère représentatif de l’association requérante. 2) Le caractère représentatif soulève
immédiatement la question de la liste des salariés qui ont adhéré au syndicat avant son
accréditation officielle; cette information doit demeurer confidentielle afin de protéger ces
personnes de représailles éventuelles (Gagnon, parag. 547-548). Les deux éléments importent.

Lorsqu’il n’y a pas d’entente quant à l’unité d’accréditation entre l’employeur et l’association en
voie d’accréditation, qui décide de la composition de l’unité? C’est la CRT qui définit l’unité
d’accréditation (Gagnon, parag. 549).

Quand la décision en matière d’accréditation doit-elle être prise? L’art. 39.1 Ct prévoit que la
décision doit être rendue dans les 60 jours du dépôt de la requête à la au TAT (Gagnon, parag.
550).

Que veut dire la phrase : « Acte de la puissance publique, l’accréditation revêt un caractère
d’ordre public. » (Gagnon, parag. 551). L’auteur signifie que l’accréditation est conférée par le
gouvernement et n’est pas un simple contrat entre les parties, dont ils pourraient de leur propre
initiative modifier la portée ou les effets. La convention collective, par exemple, doit respecter les
limites de l’accréditation conférée par l’État, représenté par la CRT (Gagnon, parag. 551).

Le pouvoir légal de représentation conféré au syndicat par l’accréditation permet au syndicat de


poser certains gestes, empêche l’employeur de poser d’autres gestes et impose à l’employeur de
poser certains gestes. Quels sont-ils? Il permet au syndicat 1) d’obliger l’employeur à le
reconnaître comme le représentant collectif et exclusif de tous les salariés compris dans l’unité
d’accréditation et à négocier avec lui, pour le compte de ces salariés, avec diligence et bonne foi
(art. 52 Ct) en vue de la conclusion d’une convention collective. Ce mandat exclusif conféré au
syndicat comprend aussi 2) la représentation des salariés au cours de l’administration de la
convention collective et 3) exclut toute négociation individuelle entre employeur et salarié. De
plus, il permet 4) le précompte syndical obligatoire auprès de tous les salariés de l’unité -
membres du syndicat ou non (art. 47 Ct, formule Rand) - et 5), le monopole sur le travail exécuté
par les salariés membres de l’unité d’accréditation et 6) l’interdiction corollaire à l’employeur de
recourir à des briseurs de grève en cas de grève légale ou de lock-out (art. 109.1 Ct, Gagnon,
parag. 553).

Ce pouvoir de représentation est assorti d’une obligation qui en découle logiquement. Quelle est-
elle? Ce pouvoir est assorti de l’obligation de représenter tous les salariés compris dans l’unité
d’accréditation, qu’ils soient ou non membres du syndicat, aux fins de la négociation et de
l’administration de la convention collective (Gagnon, parag. 552).

Ces actes font-ils partie des droits et des pouvoirs d’une association accréditée? Justifiez votre
réponse par la référence à la disposition législative appropriée.
Prélèvement d’une cotisation syndicale. Oui, article 47 Ct (Gagnon, parag. 553-554).

Négociation d’une convention collective. Oui, articles 52 Ct et suivants (Gagnon, parag. 553; pour
les références aux articles, consultez le Code du travail).

Représentation d’un salarié qui se prévaut de ses droits en vertu de la convention collective
convenue entre les parties. Oui, articles 100 Ct et suivants (Gagnon, parag. 553; pour les
références aux articles, consultez le Code du travail).

Pierre n’est pas membre de l’association accréditée de l’entreprise pour laquelle il travaille. Peut-
il refuser de payer la cotisation syndicale? Pourquoi? Non. Bien que Pierre ne soit pas obligé
d’adhérer au syndicat, il doit payer l’équivalent de la cotisation (art. 47(2) Ct) (Gagnon, parag.
554). Il en est ainsi parce que Pierre bénéficie des conditions de travail négociées par le syndicat
pour les salariés de l’unité (formule Rand).

Vrai ou faux? Motivez votre réponse.


Une association accréditée ne peut percevoir de cotisation syndicale avant d’avoir conclu une
première convention collective. Faux, le droit au précompte de la cotisation syndicale est un droit
qui est acquis du seul fait de l’accréditation (art. 47 Ct; Gagnon, parag. 554). On ne peut pas
accepter une justification par l’art. 36.1 Ct car cet article définit les membres aux fins de
l’établissement du caractère représentatif.

L’association accréditée n’a d’obligations qu’envers les salariés qui sont membres de l’association.
Faux, le syndicat ne doit pas agir de mauvaise foi ou de manière arbitraire ou discriminatoire, ni
faire preuve de négligence grave à l’endroit des salariés compris dans une unité de négociation
qu’elle représente, peu importe qu’ils soient ses membres ou non (art. 47.2 Ct; Gagnon,
parag. 557).

Les sommes recueillies par cotisation syndicale ne peuvent être affectées à d’autres fins que
celles de représenter les salariés auprès de leur employeur.Faux, elles peuvent être utilisées à des
fins diverses, plus lointaines, qui sont liées à sa mission (Gagnon, parag. 554).

À quel moment le syndicat commence-t-il à être lié par le devoir de juste représentation (DJR) et
quand cesse-t-il d’être lié? Apportez les nuances nécessaires.
Il commence au moment où l’association est accréditée et 2) ne s’éteint qu’avec la révocation de
l’accréditation ou lorsque le salarié sort de l’unité d’accréditation; 3) toutefois, le syndicat
demeure lié par le DJR pour la période pendant laquelle le salarié était encore dans l’unité, par
exemple s’il formule un grief rétrospectif (Gagnon, parag. 558). Les trois éléments importent.

Le DJR, compte tenu de son élargissement récent, signifie-t-il qu’un salarié peut déposer une
plainte pour manquement au DJR lorsque son syndicat soutient mal à ses yeux un grief et perd
en arbitrage? Précisez bien les limites du DJR, car il ne signifie pas que le membre d’un syndicat
peut dénoncer chacune de ses insatisfactions à ce titre.
Il importe de comprendre que le syndicat est tenu à une obligation de moyens et non de résultats,
d’une part, et qu’il est tenu à ne pas faire plutôt qu’à faire, tenu de s’abstenir de se conduire d’une
certaine façon (Gagnon, parag. 559). Ce recours pour manquement au DJR n’est pas un recours
en responsabilité civile contre son syndicat, qui permettrait par exemple de poursuivre en
dommages-intérêts un procureur syndical pour avoir mal représenté un membre en arbitrage d’un
grief : tel témoin aurait dû être entendu, tel argument plaidé, telle objection soulevée
(Complément d’information, semaine 8).
Le syndicat conserve aussi une marge discrétionnaire pour arbitrer le poids relatif de l’intérêt
commun de l’ensemble de l’unité et celui d’un seul salarié, notamment au moment d’abandonner
certains griefs pendants en négociation collective, pour permettre de conclure une convention
collective (Gagnon, parag. 561). Les deux éléments importent.

Le devoir d’un syndicat accrédité est de ne pas agir de mauvaise foi, de manière arbitraire ou
discriminatoire, ni de faire preuve de négligence grave à l’endroit de salariés compris dans l’unité
d’accréditation qu’il représente, peu importe qu’ils soient ou non membres du syndicat (art. 47.2
Ct). On le désigne comme le devoir syndical de juste représentation (DJR). Quelles sont les
conduites interdites au nom du DJR? Ces notions conduisent à interdire les conduites suivantes :
nuire à un salarié que doit représenter le syndicat, de façon intentionnelle, par hostilité envers lui
ou pour en favoriser un autre; discriminer un salarié inclus dans l’unité en vertu de l’un des motifs
énoncés à l’art. 10 de la charte ou encore en vertu de ses opinions, prises de position, de sa non-
adhésion aux manières du syndicat en place; avoir une attitude désinvolte pendant l’enquête,
négliger de vérifier des choses importantes, notamment l’information fournie par l’employeur,
manquer de profondeur dans l’élaboration du dossier, commettre une faute par omission ou
maladresse.
Il faut noter que les représentants syndicaux ne sont pas tenus de détenir le plus haut niveau de
compétence ni de devenir juristes; quelles consignes doivent-ils respecter pour s’assurer de
remplir le DJR?
Ils sont tenus de savoir ce qu’il faut savoir pour exercer leur rôle et de s’appliquer à faire leur
travail au mieux de leur connaissance, entre autres de respecter rigoureusement la convention
collective. C’est le relâchement qu’ils doivent éviter pour ne pas se rendre coupables de
négligence grave, surtout lorsque les conséquences pour le salarié sont grandes, notamment en
cas de perte d’emploi pour le salarié. Le syndicat doit notamment demander un avis juridique
avant de renoncer à porter un grief en arbitrage, il doit transmettre au procureur à qui il demande
un avis toute l’information pertinente, et doit pour ce faire enquêter avec toute la profondeur
possible (Gagnon, parag. 557, parag. 560 et note 32).

Au nom de quels principes ce devoir syndical est-il intégré dans le Code du travail du Québec? Il
y a deux grands principes qui fondent ce devoir dans le droit du travail québécois et nord-
américain.
Les syndicats ont un monopole de représentation de tous les travailleurs compris dans l’unité
d’accréditation; les travailleurs qui n’avaient pas opté pour ce syndicat sont donc forcés de
transiger avec lui. Au nom de cette contrainte exercée sur les syndiqués qui ne peuvent être
représentés par un syndicat de leur choix ou, encore, qui ne veulent pas se syndiquer, le syndicat
doit se comporter de façon juste et équitable envers tous les membres (Gagnon, parag. 557). 2)
En droit du travail québécois, le grief appartient au syndicat et celui-ci a une marge
discrétionnaire importante pour décider de le porter ou non en arbitrage. C’est une décision qui
engage des sommes considérables, ainsi que des conséquences en matière de relations de
travail. Le comité exécutif du syndicat peut être amené à choisir entre divers fronts de lutte et le
syndiqué n’a pas de droit absolu à l’arbitrage de son grief. Au nom de ce pouvoir syndical, cette
discrétion toutefois doit être exercée de bonne foi, de façon objective et honnête, après une
étude sérieuse du grief et du dossier, tout en tenant compte de l’importance du grief et des
conséquences pour le salarié, d’une part, et des intérêts légitimes du syndicat d’autre part. En
somme, la décision du syndicat ne doit pas être arbitraire, capricieuse, discriminatoire ni abusive
(Gagnon, parag. 560-561).

Jacques a été congédié. Il s’adresse à son syndicat pour être représenté, considérant que son
congédiement est injustifié. Son représentant lui répond que c’est peine perdue que de déposer
un grief car l’employeur réussit toujours à gagner dans ces cas-là. Jacques vous demande s’il
peut faire quelque chose.
Jacques peut invoquer, en vertu de l’art. 47.2 Ct, que son syndicat a fait preuve de négligence
grave car il ne s’est pas livré à un examen sérieux du dossier; il peut déposer une plainte pour
manquement syndical au DJR, à fortiori puisque les conséquences de la mesure disciplinaire
sont la perte de son emploi (Gagnon, parag. 560).

En dépit de l’obligation du syndicat de représenter ses membres, un salarié ne peut pas exiger
que celui-ci le défende en toutes circonstances. Il y a deux motifs légitimes que peut invoquer un
syndicat pour ne pas représenter un membre. Quels sont-ils?

1) À la suite d’un examen sérieux du dossier du salarié, le syndicat a discrétion pour décider
d’agir. Cette discrétion se doit d’être exercée de bonne foi, de façon objective et avec honnêteté
(Gagnon, parag. 560-569). 2) Le syndicat conserve aussi une marge discrétionnaire pour arbitrer
le poids relatif de l’intérêt commun de l’ensemble de l’unité et celui d’un seul salarié, ce qui peut
l’amener à refuser, selon certaines circonstances (Gagnon, parag. 561). Les deux éléments sont
nécessaires pour répondre à la question.

Quelles sont les trois obligations d’une association accréditée en matière de conduite
démocratique? 1) Représenter tous les salariés de l’unité d’accréditation (Gagnon, parag. 557);
2) recourir au scrutin secret pour l’élection à une fonction à l’intérieur de l’association accréditée,
pour recourir à la grève et pour conclure une convention collective (art. 20.1, 20.2, 20.3 Ct,
Gagnon, parag. 579); 3) divulguer ses états financiers (art. 47.1 Ct, Gagnon, parag. 579).
Vrai ou faux : la compétence de la CRT est exclusive pour sanctionner un manquement du
syndicat à son devoir de représentation en vertu des articles 47.2-47.3 Ct. Motivez votre
réponse.faux. Exceptionnellement, ce dernier pourra s’adresser aux tribunaux de droit commun,
par exemple pour faire annuler une disposition de convention collective négociée mais à laquelle
s’oppose un salarié ou un groupe de salariés qui se considère lésé. On peut aussi l’envisager
pour ordonner au syndicat de poser un geste urgent (Gagnon, parag. 578)

Quels sont les manquements au DJR qui permettent le recours prévu à l’art. 47.2 Ct? Le
manquement au DJR touche 1) les services obligatoires qu’un syndicat doit fournir à ses
membres en vertu du Code du travail du Québec : 2) les représenter collectivement au point de
vue de leurs intérêts de salariés face à l’employeur, au cours de la négociation collective et
relativement au contenu de cette convention, en conservant le meilleur équilibre possible entre
des intérêts divergents si l’unité présente des divisions; 3) au cours de l’application de la
convention collective, de l’arbitrage d’un grief et même de la décision d’en demander la révision
judiciaire; 4) par de la mauvaise foi, de la discrimination, de l’arbitraire ou de la négligence grave
(Gagnon, parag. 564-569 et parag. 574; Complément d’information : Le devoir de juste
représentation syndicale du salarié, semaine 8).

Les quatre éléments de réponse sont nécessaires; il importe de savoir que le recours n’est plus
er
limité au renvoi ou à la sanction disciplinaire, depuis le 1 janvier 2004, malgré le libellé de
l’article, et ce changement est très lourd de conséquences.

À qui doit s’adresser le salarié pour dénoncer un tel manquement? À la Commission des relations
du travail (CRT) (art. 47.3 Ct.)

À quel délai est-il soumis? Attention : un délai doit pouvoir se compter; il ne suffit pas de
connaître sa longueur, il faut en connaître le point de départ. Dans un délai de six mois de sa
connaissance des faits à l’origine de sa plainte. (art. 47.3 Ct, Gagnon, parag. 574). Il ne suffit pas
de dire : « dans un délai de six mois », car il faut savoir à quelle date démarrer le calcul de ce
délai, cela peut faire toute la différence!

À qui incombe le fardeau de la preuve dans une plainte pour manquement au DJR en vertu de
l’art. 47.2 Ct? Au salarié (Gagnon, parag. 574).

Le recours permis en vertu de l’art. 47.2 Ct existe-t-il aussi quant aux services facultatifs que peut
proposer un syndicat à ses membres et aux travailleurs non membres mais inclus dans l’unité?
Bien que le syndicat doive s’assurer d’être équitable dans les services facultatifs qu’il propose,
e
soit ceux qui ne sont pas obligatoires en vertu du Code du travail du Québec, selon M Pineau,
ses décisions en cette matière sont exclues du droit de recours en vertu de l’art. 47.3 Ct car elles
ne concernent pas la négociation ni l’application de la convention collective (Bergeron c. Syndicat
des agents de la paix en services correctionnels du Québec, 2008, Qc CRT 0186). Le recours
prévu aux articles 47.2-47.3 Ct n’est pas, dans l’état actuel de la jurisprudence, un recours en
responsabilité civile contre son syndicat, qui permettrait par exemple de poursuivre en
e
dommages-intérêts un syndicat pour des défauts de gestion de services facultatifs. M Gagnon
est d’un autre avis; il considère que les salariés non membres, par exemple, pourraient se
plaindre formellement en vertu de cette disposition s’ils en étaient exclus, parce qu’ils paient eux
aussi en vertu de la formule Rand. Ils pourraient se plaindre à condition d’en souffrir un préjudice
et à condition que les services facultatifs ne soient pas liés rationnellement à l’adhésion en tant
que membre (Gagnon, parag. 570-571; Complément d’information : Le devoir de juste
représentation syndicale du salarié, semaine 8).

Si elle estime que le syndicat a violé l’art. 47.2 Ct, la Commission des relations du travail (CRT)
peut sanctionner le syndicat responsable du manquement; en quoi consiste cette sanction?
Motivez votre réponse par la disposition législative correspondante. La CRT peut imposer une
amende de 100 $ à 500 $ et de 1 000 $ à 5 000 $ pour chaque récidive (art. 144 Ct, Gagnon,
parag. 574); elle peut aussi imposer au comité exécutif du syndicat des dommages-intérêts en
fonction des dommages subis par le salarié en défaut de représentation; elle peut enfin user de
son pouvoir d’ordonnance provisoire pour enjoindre un syndicat de procéder au dépôt d’un grief,
s’il est encore temps (Gagnon, parag. 578).

André a été congédié par L’hôpital des Bons Soins. Il s’en est plaint à son syndicat. Cependant, à
la suite d’un conflit de personnalité avec des représentants du syndicat, ces derniers refusent de
le défendre. Que peut faire André? Il vous demande ce qui adviendra de sa plainte, s’il a un
recours. Justifiez votre réponse. André peut se plaindre à la CRT 2) en vertu de l’art. 47.3 Ct, 3)
puisqu’il s’agit d’un renvoi, pour adjudication de sa plainte par un arbitre de griefs (adjuger signifie
dans ce cas décider s’il y a matière à poursuivre à une autre instance; dans ce cas, pour être
recevable, la plainte doit porter sur une matière à grief) (Gagnon, parag. 575-577). Les trois
éléments importent.

S’il doit agir, dans quel délai doit-il faire ce que vous avez répondu en a)? ) Dans un délai de six
mois 2) de sa connaissance des faits à l’origine de sa plainte. 3) (art. 47.3 Ct, Gagnon, parag.
574). Les trois éléments importent.

La réponse serait-elle la même si André s’était plaint non pas d’un congédiement mais d’un
problème de promotion? Motivez votre réponse et expliquez ce qui se passerait dans un tel cas.
Oui et non. 1) Oui, André peut se plaindre à la CRT, mais 2) non, car il le fera en vertu de l’art.
47.2-47.5 Ct et non de l’art. 47.3 Ct. La décision de la CRT ne sera pas forcément de lui donner
droit à l’arbitrage; la CRT disposera d’une marge discrétionnaire. 3) Elle pourra imposer une
amende (art. 144 Ct, Gagnon, parag. 574); elle pourra aussi imposer au comité exécutif du
syndicat des dommages-intérêts en fonction des dommages subis par le salarié en défaut de
représentation; elle peut enfin user de son pouvoir d’ordonnance provisoire pour enjoindre à un
syndicat de procéder au dépôt d’un grief, s’il est encore temps (Gagnon, parag. 578). Les trois
éléments importent.

La CRT peut aussi autoriser le salarié à soumettre sa réclamation à un arbitre dans certains cas
de manquement au DJR. Dans quels cas peut-elle le faire? Dans les seuls cas visés à l’art. 47.3
Ct : congédiement du salarié (définitif ou temporaire, total ou partiel, mise à pied, refus de
renouveler un contrat ou de rappeler malgré la position du salarié dans la liste de rappel, etc. car
l’interprétation par la jurisprudence est large), imposition d’une mesure disciplinaire, harcèlement
psychologique dont est victime un salarié (Gagnon, parag. 575 et parag. 578).

Par qui est nommé cet arbitre? Par le ministre (art. 47.5 Ct).
Qui en paie les frais? Le syndicat (art. 47.5 Ct, Gagnon, parag. 574-577

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