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Le service des soins intensifs adultes nus comme inconfortables et doulou- ciaux de sa perception. Un symptôme
des Hôpitaux universitaires de Genève reux (Coutaux, A. & al., 2008). Les dou- douloureux aigu peut ainsi se trans-
(HUG) comprend actuellement 32 lits. leurs induites par les soins ont la former en un syndrome douloureux in-
Chaque année, près de 2500 patients caractéristique de pouvoir être «antici- délébile, susceptible de constituer le lit
sont hospitalisés et pris en charge pées à l’aide de moyens adaptés» (Bour- de la douleur chronique et entraîner de
par une équipe pluridisciplinaire de reau, F., 2005). Pourtant, des données possibles troubles neuropsychiques au
272 collaborateurs médico-soignants. récentes révèlent que celles-ci seraient décours du séjour.
Le service est polyvalent, il accueille «sous-évaluées et sous traitées» et que
les patients nécessitant une prise en leur prévalence est conséquente. On sait En perpétuelle évolution
charge aigüe médicale ou chirurgicale. à présent qu’en dehors de son caractère Le groupe «Douleur» des soins
Les douleurs de ces patients peuvent ponctuel pour le patient et le soignant, intensifs avait déjà affiché en
être générées par leurs pathologies, ou c’est la mémoire de la douleur qui vient 2010 l’objectif: zéro douleur
alors induites par certains soins recon- réorganiser les aspects bio-psycho-so- (Magnard, J., 2014).
Photos: Louis Brisset
L’impact du projet
Total Base Line Péri Post P Value*
auprès des patients
Femmes 1652 (41%) 467 (42%) 676 (41%) 515 (39%) 0,079
sibilisés aux techniques de toucher-
massages et une vingtaine de soignants
Age moyen (SD) 60.8 61.8 60.1 60.7 0.102 référents sont formées plus spécifique-
ment. Ce panel d’approches intégratives
représente des portes d’entrées diverses
Durée médiane de séjour 1.8 (1-3.9) 1.9 (0.9-4) 1.9 (0-4.1) 1.8 (1-3.5) 0.048** à la relation et s’adapte à la sensorialité
individuelle de chaque patient.
Chirurgie 2576 (62.5%) 633 (57%) 1040 (62,1%) 903 (67,5%) 0,006
L’alarme douleur
Active depuis avril 2017, l’alarme dou-
Drain thoracique 383 (9.3%) 96 (8.6%) 142 (8.5%) 145(10.8%) 0.081 leur est déclenchée électroniquement
par la documentation clinique effec-
tuée sur le dossier informatisé du pa-
Sonde d’intubation 2164 (52.5%) 535(48.2%) 888 (53%) 741(55.3%) < 0.001 tient. Son fonctionnement dépend ainsi
directement de la rigueur du soignant
*Comparaison des caractéristiques entre les périodes Base Line et Post à saisir régulièrement ses évaluations
**Comparaison de la durée moyenne du séjour (Welch Student test)
cliniques de la douleur. Les alarmes se
déclenchent lorsque la douleur docu-
mentée dans le dossier concorde avec
Le protocole «PREV@NTIF» est le pro- tion de soins courantes (accueil du pa- les critères de déclenchement prédéfi-
tocole de référence du service depuis tient, mobilisation, aspiration trachéale, nis dans un algorithme. Elles sont alors
2011. Créé de manière à faciliter la pres- pose de cathéter, etc.). Des échanges ont envoyées sur un smartphone porté par
cription médicale et permettre à l’infir- alors eu lieu sur les impressions et res- l’un des référents constituant le «Pool
mière une gestion plus autonome de sentis des soignants, le vocabulaire uti- alarme douleur». Faisant partie de l’ef-
l’antalgie, il a été adapté aux évolutions lisé, la rhétorique. Ces temps d’échanges
documentées par l’évidence scienti- ont permis de développer et enrichir
fique. Dans cette nouvelle version, la notre capacité à entrer en relation au-
communication thérapeutique, l’hyp- trement avec le patient et les proches,
nose et le toucher-massage ont été inté- favorisant le renforcement du lien de
grés à la boîte à outils «Antalgie» des confiance établi dès les premières mi- Le laps de temps
soignants, en complément des mesures nutes. Fort de cette attention particu- entre la documentation
pharmacologiques courantes. Ces ap- lière, la relation intègre alors le soin de
proches visent plus spécifiquement à façon thérapeutique. Cette communica- de la douleur et son
prévenir les douleurs induites par les tion soignée et individualisée a pour absence a diminué
soins et ainsi à développer et ancrer bénéfice d’agir d’une part sur la compo-
dans la culture des soignants une atten- sante nociceptive de la douleur mais
de plus d’une heure.
tion constante à cette problématique. aussi, d’autre part, sur les composantes
émotionnelles et cognitives en amélio-
Communication thérapeutique, rant le vécu subjectif du soin.
hypnose et toucher-massage Cette philosophie nouvelle a motivé éga-
La relation est omniprésente dans notre lement la formation de médecins et d’in- fectif soignant du jour, ce dernier peut
service et la littérature livre des résultats firmiers à l’hypnose, en collaboration avoir en charge un à deux patients, ce
significatifs quant à l’impact des mots avec les PHH et l’Institut romand d’hyp- qui est susceptible de limiter sa dispo-
utilisés lors des soins sur les douleurs et nose suisse (IRHyS). Les procédures nibilité. Il se déplace lors du déclenche-
l’anxiété ressenties par les patients douloureuses nécessitant une analgo- ment d’une alarme ou sur appel d’un
(Lang, V. & al., 2005). sédation représentent l’une des nom- collègue. Les référents ont bénéficié
40 soignants ont été formés sur deux breuses indications à son application d’une formation plus ciblée leur per-
jours en communication thérapeutique, croissante dans le service. La diminu- mettant d’identifier les moyens et res-
en collaboration avec le programme tion de la sédation et de la consom- sources adaptés à la problématique,
d’hypnose HUG (PHH). Les soignants mation d’opiacés, la modification de la sans pour autant se substituer au soi-
de l’unité étant intéressés par cette ap- perception douloureuse et un meilleur gnant responsable du patient. Le but
proche, des ateliers pratiques ont été vécu des soins constituent les bénéfices est d’accompagner l’équipe médico-
organisés pour l’ensemble de l’équipe que nous souhaitons multiplier et systé- soignante dans l’amélioration de ses
médico-soignante. Lors des ateliers, matiser pour l’ensemble des patients. pratiques et le développement de son
nous avons proposé des mises en situa- Aides-soignants et infirmiers sont sen- autonomie.