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Université Paul Valéry

Montpellier III
Département Sciences du langage

E42MCM
Licence Médiation Culturelle et Communication

Méthodologie de l’enquête en sociolinguistique

Guide de l’enquêteur
CONSIGNES POUR LE DOSSIER À RENDRE

1. L'étudiant devra présenter un travail d'enquête sanctionné par un oral et un dossier écrit de
cette enquête la dernière semaine du semestre. Les deux notes (oral : 50% + écrit : 50%)
valideront la partie TD de ce cours.

2. L'étudiant sera totalement libre pour le choix du type d'enquête, à l'intérieur des différents
types proposés en cours, le but étant toutefois de relater des phénomènes de langage relevant de
la sociolinguistique ou de l’ethnographie de la communication, donc de la parole : aucun corpus
écrit ou déjà constitué n’est autorisé (journaux, télé, radio, internet, e-mail …).

3. L'enquête pourra être courte, l'enjeu n'étant nullement le résultat obtenu mais la démarche
suivie. Le travail s'apparente plus à une pré-enquête puisqu'il s'agit d'un premier pas vers le
"terrain".

4. L’étudiant devra rendre un dossier et le soutenir lors d’un oral.

5. La durée de l'exposé ne devra pas dépasser 20 minutes (+ 10 minutes de discussion).

6. Le dossier écrit comportera trois parties (description de l’enquête, analyse des données et
corpus transcrit en annexe) et sera accompagné de l’ensemble des cassettes enregistrées pendant
l’enquête. Il sera dactylographié.

PRÉPARATION DE L'ENQUÊTE

1. Après examen des différents modèles proposés et des procédures présentées dans ce document
et en cours, vous devrez choisir :
1) un sujet puis une problématique d'enquête.
2) un type d'enquête et une ou plusieurs techniques.
3) un terrain d'étude en fonction des objectifs que vous vous êtes fixés.

2. Les techniques utilisées (observations directes ou participantes, entretiens, etc.) devront être en
adéquation avec votre projet initial (étude de la relative en français parlé, etc.) et votre
problématique. Les corpus devront être enregistrés (les cassettes seront insérées dans le dossier).

3. Préparer votre enquête en fonction de vos choix (rédaction de questionnaires, préparation de


matériel d'enregistrement, choix d'informateurs, repérage des lieux, etc.)

4. Travail de terrain proprement dit : enquête.

Bon à savoir pour faciliter la rédaction du dossier : du début à la fin de l’enquête, tenir un journal
de bord dans lequel vous indiquez toutes les phases de l’enquête, des premières idées aux
transcriptions finales sans oublier les difficultés, les problèmes, les durées d’entretiens….
ORGANISATION DE VOTRE TEMPS

Conseil : vous n’avez que quelques mois pour faire ce parcours, le temps que vous y consacrerez
régulièrement, au cours du semestre, est un gage essentiel de réussite de votre projet.

Calendrier
Avant fin février : vous devez connaître votre sujet, avoir rédigé la problématique et contacté les
personnes concernées pour votre enquête.
mars : mise en place et réalisation des enquêtes, début des transcriptions.
avril : fin des transcriptions, analyse et rédaction du dossier.

COMMENT CHOISIR SON PROJET…

Le but premier est de chercher un sujet. Les idées vous viendront en discutant régulièrement avec
les membres de votre groupe. Il s’agit de vous poser des questions sur des situations linguistiques
qui vous entourent : vous connaissez une famille bilingue ou plurilingue et vous voulez savoir
comment ou pourquoi ses membres ont telle ou telle pratique, vous connaissez des enfants et
vous voulez comprendre comment ils entrent dans le langage, vos grands-parents ou des amis
parlaient une langue qu’ils nomment patois ou dialecte et vous voulez savoir quel rapport ils
entretiennent avec cette langue, les langues se mélangent sur les marchés et vous voulez savoir
comment leurs rôles se distribuent, etc.

Aidez-vous des connaissances que vous avez, des lieux que vous fréquentez. Attention aux lieux
publics tels que les écoles, les hôpitaux, les lieux professionnels, les entreprises, pour lesquels les
autorisations sont très longues et parfois impossibles à obtenir.

À partir du moment où vous avez décidé d’un sujet ou d’un terrain, vous pouvez alors vous
diriger plus concrètement vers un type d’enquête sociolinguistique qui nécessite des méthodes
particulières, c’est-à-dire des techniques d’enquête spécifiques. Pour chaque problématique, il
faut adapter la méthode. Toutefois, s’il existe des généralités, chaque enquête doit trouver son
propre chemin méthodologique. À vous d’affiner votre méthode…

Vous devrez connaître ce tableau :


Les techniques d’enquête en fonction des types d’enquêtes

FAITS LANGAGIERS TYPES D’ENQUÊTES


MACROSOCIOLINGUISTIQUE MICROSOCIOLINGUISTIQUE
USAGES Observations multiples (nombre Observations participantes,
d’enquêtés longues et approfondies
important/échantillonnage) (nombre d’enquêtés limité)
REPRESENTATIONS Entretiens directifs, sondages Entretiens semi-directifs/
libres/récits de vie
Sociolinguistique variationniste (macro-sociolinguistique)
Étude large portant sur un grand nombre de personnes. Traitement quantitatif.
Terrain : choisir une ou plusieurs variables linguistiques à observer sur un panel large de la
population (échantillon représentatif).
Méthode : observations directes ou indirectes et/ou entretiens dirigés pour atteindre les
représentations ou/et les usages.

Ethnographie de la communication (micro-sociolinguistique)


Étude approfondie des pratiques communicatives, socio-culturelles et langagières d'un groupe de
personnes "unies" (homogénéité relative des pratiques quotidiennes pour chaque membre du
groupe).
Terrain : choisir un groupe (jeunes, personnes âgées…) ou une famille que vous observerez dans
un ou plusieurs lieux qu’ils fréquentent.
Méthode : observation participante et/ou entretiens libres/semi-dirigés pour atteindre les
représentations ou/et les usages.

LES CHAMPS DE LA SOCIOLINGUISTIQUE et de L’ANTHROPOLOGIE du langage


Une fois que vous avez choisi votre sujet, vous devez savoir dans quelle catégorie d’études
sociolinguistiques vous vous situez, cela vous permettra d’orienter vos recherches
bibliographiques et de savoir où vous allez pour les analyses.

1. Étude de la variation langagière


Choisir un point précis au sein de la variation, soit : phonétique, syntaxique, lexicale, phonétique,
morphologique, etc.
Terrains (en fonction des objectifs de l'enquête) = lieux publics (administrations, marchés, lieux
de rencontre, etc.), lieux privés (famille, réunion d'association, etc.)…
Méthodes diverses possibles : observations directes, indirectes ou participantes, enregistrements,
sondages, entretiens dirigés, semi-dirigés ou libres, etc., en fonction de votre sujet d'étude.
Faire varier les situations, les contextes et les styles si besoin (discours surveillé, spontané,
lectures, conversations libres…)
Faire des fiches sociolinguistiques (âge, sexe, situation professionnelle, niveau d'étude, etc.) pour
les locuteurs interrogés afin d'opérer ensuite des corrélations.

2. Étude des mixtes linguistiques


Étude des mélanges de langues (code switching/mixing) dans le cadre de locuteurs bilingues ou
plurilingues, soit pour un seul locuteur (dans le but de faire des analyses linguistiques,
énonciatives ou pragmatiques) soit pour un groupe de locuteurs (dans le but de faire des analyses
communicationnelles, sociolinguistiques, ethnographiques, etc.).
Terrain : choisir un locuteur ou un groupe de locuteurs en fonction de l'objectif de l'enquête
(famille, groupe de copains, situation professionnelle comme le commerce par exemple…).
Méthode : enregistrer les productions mixtes et/ou interroger les interlocuteurs (entretiens libres,
parcours de vie, situation sociolinguistique).
3. Étude des « discours épilinguistiques »
Choisir un sujet très précis pour le recueil des discours que les gens portent sur les langues (le
type de discours : discours portant sur la langue française, une autre langue, les langues parlées
en France, à Montpellier, ailleurs, les mélanges de langues, la norme, la politique linguistique, les
langues minorées) ou privilégier l'ensemble de ces questions à travers des RÉCITS DE VIE, que
vous centrerez progressivement sur la relation aux langues.
Terrains : tous types d'endroits mais en isolant les locuteurs interrogés (seuls ou en groupe,
maximum 3 personnes).
Méthodes : entretiens. Construire le cadre d'enquête de manière très approfondie avant le terrain
(questionnaire ou entretien libre).

Attention pour l’enquête sur les USAGES : vous devez faire une enquête dans laquelle vous êtes
vous-mêmes présents, soit à distance pour les observations directes, soit actifs pour les
observations participantes. En aucun cas vous ne pouvez préméditer les types de parole ou les
mettre en scène comme on peut le trouver dans les protocoles d’enquête en psychologie par
exemple. Ainsi, une enquête qui porterait sur les réactions des piétons lorsque vous vous adressez
à eux en anglais n’est pas possible car vous créez de toutes pièces une situation de parole. Par
contre, observer dans la rue un anglais qui aborde des Montpelliérains dans sa langue, si cela se
trouve devant vous, est une enquête par observations possibles. La difficulté avec ce genre de
sujet réside dans la rareté de la répétition de ces types de paroles.
Le but est de comprendre et d’analyser des paroles du réel, des situations qui existent
auparavant sans l’observateur.

REPERES METHODOLOGIQUES EXPLICITES EN COURS

I. Les différents types de corpus/ la transcription


Qu'est-ce qu'un corpus ?
En sciences du langage, un corpus est un "ensemble d'énoncés qu'on soumet à l'analyse"
(Dictionnaire de Dubois, 1989). Nous dirons plus largement qu'il s'agit d'un ensemble de données
langagières construit par le chercheur en fonction de l'objectif descriptif et analytique qui est le
sien.
Exhaustivité et représentativité du corpus
Les énoncés ou données recueillis devraient répondre au critère de l'exhaustivité, toutefois il est
souvent impossible de récolter l'ensemble des énoncés d'une langue ou l'ensemble des discours
épilinguistiques à propos d'un thème, par exemple. Il reste que le corpus doit être relativement
représentatif ou tout au moins, en fonction de l'objet d'étude, il doit pouvoir être exploité de
manière scientifique.
Dans la constitution du corpus, il convient donc de rester très vigilant en évitant les parasitages
(préjugés, méthodes inappropriées, influence de l'enquêteur, traduction erronée, etc.) afin
d'obtenir un corpus le plus fidèle possible à l'objectif fixé.
Corpus oraux ou écrits
Les corpus écrits sont utilisés (journaux, lettres, textes divers) mais correspondent à des objectifs
particuliers (analyse littéraire, stylistique, didactique, analyse de discours, énonciation, etc.).
Pour ce cours, nous privilégierons l'oral et les enquêtes effectuées sur le terrain quel que soit
l'enjeu théorique (linguistique, sociolinguistique, dialectologique, lexicologique,
communicationnel, etc.).

II. Les différentes méthodologies


Méthodes
Selon que l'on a pour objectif d'analyser une langue, les niveaux linguistiques ou
sociolinguistiques d'une langue, les mélanges de langues, la répartition dialectale des parlers sur
un territoire, la communication entre les membres d'un groupe, etc., les méthodes d'investigation
sont très variables.

1. Atteindre les usages/pratiques langagières


Le but peut être la description des usages mais très souvent, la confrontation avec des facteurs
extralinguistiques (âge, sexe, situation professionnelle, lieu de résidence, niveau d'étude, etc.)
permet d'EXPLIQUER, ou tout au moins de faire des HYPOTHÈSES explicatives quant aux
phénomènes de variation, afin de pouvoir, dans un dernier temps, évaluer l'évolution du
changement (analyses descriptive, interprétative, prédictive).
1) L'observation directe : un souci d'objectivité
Enquête par enregistrement à micro caché (les locuteurs n'étant pas prévenus) des événements
linguistiques au moment où ils se produisent. Cette méthode vise à obtenir des pratiques
spontanées et évite que les locuteurs se surveillent lors de leur prise de parole. L'objectivité n'est
toutefois pas totale puisque la présence de l'observateur est déjà un élément perturbateur. Pour
l'étude des styles en situation non surveillée (informelle), cette méthode est avantageuse. La
question de la déontologie reste toutefois posée lors d'enregistrements à caractère très privé
(consultation médicale par exemple).
2) L'observation indirecte : respect de la déontologie
Comme précédemment, il s'agit d'enregistrer les pratiques langagières mais cette fois en
avertissant les locuteurs, en leur demandant leur autorisation. Cette fois, la spontanéité est moins
forte, mais l'expérience montre que très souvent les locuteurs oublient (notamment pour les
discussions de groupe en situation quotidienne) la présence du magnétophone au bout d'un
moment.
Tout comme pour le 1), le traitement de ces données, en fonction de leur nombre, peut-être
quantitatif (statistique) ou qualitatif (analyse approfondie des énoncés par exemple).
3) L'observation participante : microsociolinguistique
Pour une connaissance de l'intérieur de l'objet d'étude (méthode issue de l'ethnologie et de
l'ethnographie de la communication).
Le chercheur participe pendant une longue période à la vie quotidienne et aux interactions d'un
groupe de personnes. Le but est d'étudier la communication au sein de la communauté afin d'en
comprendre les rouages et de lever les obstacles d'une trop grande distance culturelle. Cela
nécessite un engagement personnel de la part de l'enquêteur et la volonté de se faire accepter par
la communauté. Le traitement sera ici essentiellement qualitatif et donc pas nécessairement
représentatif de tous les groupes de même type.
4) Le sondage : l'enquête quantitative
Modèle d'enquête venant de la sociologie. Questionnaire écrit à faire remplir (par écrit ou par
oral) à un grand nombre de personnes afin d'obtenir des résultats quantitatifs qui peuvent ensuite
être traités statistiquement (par ordinateur).

5) Les entretiens : dirigés, semi-dirigés, libres


L'entretien dirigé ou "directif" consiste à interroger les personnes de manière un peu
"rigide" à l'aide d'un questionnaire fermé où les réponses attendues ne peuvent se prêter à un
grand développement. Les questions qui doivent être exemptes de toute précatégorisation
nécessitent une fine élaboration. Le traitement est ici quantitatif.
L'entretien semi-dirigé ou semi-directif (appelé observation indirecte par les sociologues)
est plus souple puisque les questions peuvent donner libre cours à de larges développements.
L'ordre des questions et leur formulation même peuvent varier.
L'entretien libre quant à lui est, comme son nom l'indique, nullement directif. Il s'agit de
laisser parler la personne après avoir lancé un thème, une idée, une question et de se laisser porter
par la discussion. Le rôle de l'enquêteur sera de rester très vigilant aux paroles de l'autre afin de
relancer ou d'orienter le cours de la discussion dans le sens qu'il considérera comme nécessaire
tout en évitant bien sûr les marques de subjectivité trop fortes (préjugés, jugement des paroles,
valorisation/dévalorisation de la personne…). Les récits de vie, avec focalisation sur le parcours
linguistique du locuteur, sont de bons exemples d'entretiens libres.
Le traitement sera là obligatoirement qualitatif.
Quel que soit le type d'entretien, c'est ici que le rôle de l'enquêteur est le plus "périlleux" puisque
sa présence entraîne inévitablement des modifications dans le comportement et le discours de
l'enquêté (voir Paradoxe de l'observateur).

2. Atteindre les représentations


Le recueil des discours épilinguistiques des locuteurs demande une bonne préparation de
l'enquêteur. Les discussions à propos de la langue n'étant pas toujours courantes, il sera
nécessaire de les "provoquer" soit pour déclencher des conversations entre plusieurs personnes,
soit pour enregistrer les discours d'un locuteur.
L'enregistrement peut "bloquer" la personne, mais il permet aussi de retranscrire fidèlement les
énoncés (pour des analyses de discours plus que de contenu). Le détour par le "récit de vie"
apparaît comme la meilleure méthode (l'enquêteur n'est pas obligé de déclarer ouvertement l'objet
de son étude).
1) L'observation participante : la confiance indispensable
2) Les récits de vie
3) Les entretiens : semi-dirigés, libres
Les différents types d'enquêtes et de techniques peuvent bien sûr se combiner les uns aux autres,
cette combinaison est parfois même indispensable pour le bon déroulement d'une recherche plus
longue.

III. Le rôle de l’enquêteur


Avant de commencer l’enquête, vous devez impérativement vous interroger sur votre propre
place dans l’interaction, que vous observiez ou que vous interrogiez.
La situation en votre présence est forcément transformée : à vous de savoir comment, de réduire
cet impact au minimum et d’en tenir compte dans l’analyse des données.
Le paradoxe de l'observateur (Labov)
Le rôle de l'enquêteur a été longuement étudié. Son influence est évidemment forte s'il ne fait pas
un effort d'objectivité et de neutralité (dans son comportement, ses attitudes, ses questions, ses
propos, etc.).
Le respect de la personne interrogée se situe à plusieurs niveaux : elle doit rester maître de son
temps, de son espace, de sa langue. La langue dans laquelle se déroule l'enquête doit être celle de
l'enquêté (c'est à l'enquêteur de faire l'effort et pas l'inverse). Le pouvoir que confère la situation
d'enquêteur doit à tout prix être amoindri afin de gagner la confiance de la personne et d'instaurer
l'ambiance la moins tendue possible. Toutefois, l'ensemble de ces précautions ne suffisent pas à
éviter l'influence de la présence de l'enquêteur que l'on voudra "satisfaire" ou "séduire" ou
"ridiculiser" selon les représentations de l'interviewé.
Si tout cela est indispensable à signaler, notons qu'il ne faudrait pas penser que toute enquête
avec présence de l'enquêteur sera "biaisée" et donc inutile. Les réponses des sujets varient bien en
fonction de la situation d'interaction, mais poser cette variation en termes de biais ou de
déformation est erroné. Cette problématique tenterait à poser qu'il existerait une VÉRITÉ du sujet
en dehors de toute interaction. Toute réponse est toujours donnée dans une situation d'interaction,
qu'elle soit une situation d'observation, provoquée ou non. La variabilité des réponses est une
donnée de fait qui ne remet pas en cause l'authenticité des propos : ils sont authentiques dans la
situation d'une interaction au cours de laquelle ils ont été produits. La situation d'interview est
une situation sociolinguistique parmi d'autres. Il convient de ternir compte de ces éléments au
cours de l'analyse.

IV. Transcriptions de l'oral (voir les ouvrages de Blanche-Benveniste et Gadet cités en


bibliographie)

Attention : vous devez transcrire l’ensemble de vos corpus enregistrés sur cassette. Toutefois, si
les enregistrements sont très longs (entretiens de une heure ou plus), vous pouvez choisir les
passages significatifs mais assez longs pour votre analyse.

La transcription n’est pas un passage difficile, mais elle demande une grande attention. Vous
devez transcrire TOUT ce qui est dit sur votre enregistrement, c’est-à-dire chaque interaction (les
vôtres y compris), et chaque énoncé (les répétitions, les « hein », « bon » et autres interjections,
les ratages, etc.). Il vous faut tout d’abord choisir un mode de transcription et le garder du début à
la fin. Il faut ensuite transcrire très vite après les enregistrements car vous gardez les paroles en
mémoire, cela peut vous faciliter la tâche. Enfin, il faut toujours une deuxième écoute et une
relecture.
Les différentes formes de transcription :
1. La transcription orthographique
2. La transcription orthographique aménagée
3. La transcription phonétique
4. La transcription intonative

L'essentiel est de choisir un modèle, de le présenter avant le corpus (codification pour la


transcription à présenter dans le dossier impérativement) et de le conserver tout au long de la
transcription.
Il est nécessaire d'adapter la transcription au type de corpus.
Si vous travaillez sur la variation phonétique ou phonologique, la transcription phonétique est
indispensable. Si vous étudiez les changements linguistiques à plusieurs niveaux dans une
perspective sociolinguistique, les informations extra-linguistiques seront utiles.
Dans le cas de langues étrangères (corpus de linguistique ou de mixtes), une traduction ligne par
ligne sous la transcription sera nécessaire à la compréhension du corpus (sauf pour les langues
comme l’anglais, le bambara ou l’espagnol).
Exemple de codification de transcription minimale :
La transcription orthographique aménagée.
Cette transcription est la plus simple, elle ne tient pas compte des éléments non verbaux, et très
peu des éléments para-verbaux (seul le rire, l’interrogation, et ce qui vous semblera pertinent
pour la compréhension du corpus).
Elle implique d’éviter tout signe de ponctuation (plus de point, de virgule, de majuscule…).
Tout doit être transcrit à la suite. Vous devez indiquer les pauses à l’aide de barres obliques : [/]
pour une pause courte, [//] pour une pause plus longue, et [///] pour un silence prolongé si vous le
voulez.
Les rires sont indiqués par le symbole [**], le haussement de la voix par l’utilisation des
majuscules, l’allongement vocalique par le signe [ : ], les passages inaudibles par [XXX] et les
chevauchements par les mises entre crochets [ ]. La forme interrogative peut être marquée
exceptionnellement par le point d’interrogation [ ?] pour des raisons de lisibilité.
Dans le cas d’une traduction, vous pouvez choisir de changer de police ou de couleur pour les
deux langues concernées.

PRÉSENTATION DU DOSSIER
Le but de cet exposé est de présenter de manière descriptive, la procédure que vous avez suivie
pour réaliser l'enquête en cours.
I/ Première partie : description de l’enquête
Chacun de ces points devra être justifié :
1. Le sujet et la problématique de votre projet (intérêt ?).
2. L'objectif de l'enquête.
3. Le type d'enquête choisi.
4. La/les technique(s) d'enquête choisie(s).
5. La préparation de l'enquête (terrain, matériel, etc.).
6. Le déroulement de l'enquête (difficultés, commentaires, surprises, etc.).
7. Le rôle des enquêteurs (paradoxe de l'observateur).
II/ Deuxième partie : l’analyse
1. Les résultats de l'enquête (éviter la paraphrase, nous pouvons lire les corpus !).
2. Les convergences et les divergences entre les données.
3. Analyse sociolinguistique ou analyse de discours selon le type d’enquête.
4. Conclusion et discussion, perspective d’élargissement.
III/ Troisième partie : les transcriptions
Les transcriptions totales (présentation des corpus oraux à l'écrit et des prises de notes concernant
les observations) doivent être présentées en annexe avec les enregistrements audio.
Elles doivent être soignées dans la présentation et précédée d’une fiche d’information concernant
les personnes enquêtés, le contexte de l’interaction (lieux, durée, date, moment de la journée) et si
possible d’informations concernant les locuteurs (âges, sexe, liens de parenté éventuels, etc.).
À vous d’être originaux, tant dans la présentation que dans le choix du sujet et son évocation.
EXEMPLE DE PLAN

I. Présentation de l’enquête
1. Objectifs/problématique
2. Méthodologie
2.1. Adéquation objectifs/enquêtes
2.2. Les individus enquêtés
2.3. Chronologie des enquêtes
2.4. Technique et protocole d'enquête
3. Le travail sur le terrain
3.1. Déroulement pratique de l'enquête
3.2. L'interaction enquêteur(s)-enquêté
4. Problèmes d'enquête
4.1. Problèmes d'ordre culturel
4.2. Problèmes particuliers lié à votre enquête
4.3. Le paradoxe de l'enquêteur
II. Analyse
1. Réponses des sujets
2. Le traitement des données
3. Conclusion
III. Corpus
Annexe : corpus.

BIBLIOGRAPHIE SPÉCIFIQUE

BLANCHE-BENVENISTE C., Approches de la langue parlée en français, Ophrys, l'essentiel,


1997.
BLANCHET P., La linguistique de terrain. Méthode et théorie. Une approche
ethnosociolinguistique, Rennes, Presses de l’université de Rennes, 2000.
CALVET L.-J., DUMONT P., L'enquête sociolinguistique, l'Harmattan, 1999.
DUMONT P., MAURER B., Sociolinguistique du français en Afrique francophone, universités
francophones, Aupelf-Uref, 1995.
GADET F., Le français ordinaire, A. Colin, coll. Linguistique, 1989.
GHIGLIONE R., MATALON B., Les enquêtes sociologiques, théories et pratique, Paris,
Armand Colin, Collection U, 1970.

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