46 R ÉA L I SATI ON S AN TÉ É TAN C HÉ I T É . I NF O # 43  S EPT.

2 014

PLÉRIN

Un chantier au millimètre
pour un établissement de soin
La préparation et l’organisation strictes mises en place pour
le chantier de l’hôpital mutualiste des Côtes d’Armor ne laissent pas
la place à l’improvisation. a.d.

soit des systèmes bitumineux bicouches autoprotégés

(1 800 m² sur bac acier), soit une protection en gra-
villons (3 500 m² de terrasse technique sur élément
porteur en béton) qui ont été mis en œuvre.

S y N T h è S e e T TA P I S R O U g e
« La réalisation d’un bâtiment dédié à la santé est com-
plexe et particulièrement exigeante, rappelle l’archi-
tecte. Il faut s’adapter en permanence à d’éventuels
ajustements. » Un important travail de préparation
© J.F. Chapuis

en amont a réuni, pour chaque point singulier, les

intervenants concernés afin de définir les attributions
de chacun. Par exemple, la mise en œuvre des relevés

D
L’entreprise d’étanchéité a ébut 2016 ouvrira sur le site de la ZAC de l’Arri-
respecté à la lettre les consignes vée à Plérin (22) le nouvel hôpital mutualiste
d’organisation et de sécurité. des Côtes d’Armor. Il sera le fruit du regroupe-
ment du centre hospitalier privé de Saint-Brieuc et
de la clinique armoricaine de radiologie. La première
pierre de l’ensemble a été posée le 13 septembre 2013.
CONfORT vISUeL
Conçu par le cabinet de maîtrise d’œuvre AIA, l’ou-
LeS INTeRveNANTS
vrage de 27 200 m² est composé de deux larges pla-
Maîtrise d’ouvrage  teaux en rez-de-chaussée et R+1 surmontés de deux
groupe Hospi Grand Ouest étages aux surfaces plus réduites. Destinés à accueillir
les chambres des patients, ces derniers disposent d’une
Maîtrise d’œuvre  vue directe sur les toitures des niveaux inférieurs.
AIA associés « C’est pourquoi les terrasses en béton du premier étage
sont, dans leur grande majorité, végétalisées », précise
Entreprise d’étanchéité   Nicolas Boucher, architecte partenaire. En tout, ce
Smac, agence de Saint-Brieuc sont 5 000 m² de végétalisation extensive en fragment
sur 40 mm de substrat répartis en une quinzaine de
LeS PROdUITS
terrasses qui ont été mis en œuvre par l’agence Smac
Isolants  de Saint-Brieuc. « Certaines font plus de 1000 m²,
Efigreen Duo (Efisol), Rockacier d’autres moins de 40 m² », souligne Claude Le Guen,
B (Rockwool), Foamglas tapered son responsable du secteur. Toutes ont bénéficié d’un
(Foamglas) même complexe : deux fois 100 mm d’épaisseur d’un
Procédés d’étanchéité Axter    isolant en polyuréthane sur lequel vient se position-
Hyrène 25/25 TS + Hyrène TS CPV ner un écran d’indépendance support d’un système
Topfix FMP + Topaz 25 bicouche bitumineux avec un traitement anti-racine
Hyrène 25/25 TS + Force 3000 Trafic de la deuxième couche et d’une nappe drainante.
Baryprène 20I + Asphalte (Néophalte) Les autres toitures-terrasses n’étant pas visibles, ce sont
isolés d’acrotère a fait l’objet d’une synthèse spéci-
fique. « Les acrotères sont isolés par l’extérieur (ITE),
à l’intérieur mais également en tête. Il s’agissait donc
de définir exactement quelles prestations revenaient
à qui. » Au final, l’entreprise d’étanchéité avait en
charge l’isolation des relevés de la toiture. Le reste a
été dévolu à l’entreprise de bardage ou d’ITE le cas
échéant, de même que la pose des couvertines qui
ont fait l’objet d’une étude spécifique pour garantir
leur alignement au millimètre. « Sur les toitures végé-
talisées, elles participent pleinement au confort visuel
des patients. Nous avons été jusqu’au bout de notre
démarche en la matière », justifie Nicolas Boucher.
L’équipe de maîtrise d’œuvre suit le chantier de
près avec pas moins de cinq personnes présentes en
quasi-permanence. Les consignes d’organisation et
de sécurité sur le site sont également très strictes.
La circulation des intervenants est matérialisée par
un tapis rouge. « Ce cheminement doit être laissé libre
de tout matériel et les zones non-sécurisées sont inter-
dites, rappelle Claude Le Guen. Chaque jour, nous
avons recours à des big bags pour nettoyer systéma-
tiquement nos secteurs d’intervention. » Une stratégie
contraignante mais payante, comme l’explique le
responsable de secteur : « Les travaux d’étanchéité
devaient débuter en avril dernier. Les terrasses ayant
été achevées en janvier, nous avons pu commencer dès
l’hiver. Une avance que nous n’avons pas perdue, en
partie grâce à cette organisation bien huilée. » l
48 R ÉA L I SATI ON eu r o 2 01 6 É TAN C HÉ I T É . I N F o # 43 s ept. 2 014

01

© Pyc
ÉquIpEmENT

Chantier multitechnique
pour le nouveau stade de Bordeaux
projet d’envergure, le nouvel équipement sportif à vocation
internationale de la capitale de l’Aquitaine cache, derrière
la simplicité de ses lignes, une grande diversité de complexes
d’étanchéité, certains mis en œuvre à plus de 40 m de haut
ou sur des pentes de 57 %. AdELINE dIONISI

U
ne architecture monumentale et légère à la
LES CHIFFRES
fois qui prend le contre-pied de la tendance
actuelle en matière de grands équipements
4,6 ha superficie du stade sportifs. Pour la conception du nouveau stade de
Bordeaux, situé au nord de l’agglomération, le
42 m de hauteur cabinet Herzog & de Meuron a privilégié la cou-
210 m de largeur leur blanche, les lignes droites et la transparence.
233 m de longueur Le visiteur est accueilli par une mince forêt de
800 poteaux, inspirée des pins landais, ouverte sur
les trois éléments qui composent l’ensemble : le bol
24 km de gradins et ses 42 000 places, la coursive qui fait la transition
14 km d’emmarchements entre le terrain et l’environnement extérieur et la
6 km de marches charpente métallique qui protège les spectateurs du
soleil et des intempéries. Cette géométrie rectiligne
12 000 t de charpente métallique est adoucie par un serpentin dont les courbures
courent tout autour du stade (voir encadré).
41 000 m de béton
3
Fruit d’un partenariat public-privé, la réalisation
de l’ouvrage a été confiée à un groupement d’en-
treprises, composé de Vinci Construction et du
groupe Fayat, dont la filiale Sarec a pris en charge
le lot étanchéité.
En tout, près de 45 000 m² seront étanchés sur des
zones aussi diverses que la toiture, les emmarche-
ments d’entrée du stade (façades est et ouest) et les
serpentins, avec à chaque fois des problématiques
spécifiques, tant d’un point de vue des typologies
de complexes que des conditions de mise en œuvre.
COmpLExE ACOuSTIquE
Premier enjeu à gérer : l’affaiblissement du bruit
à l’intérieur comme vers l’extérieur. Le cahier
des charges fixait un indice d’absorption acous-
tique de αw= 0,8 et un indice d’affaiblissement
minimum de Rw+Ctr = 25 dB. Pour y parvenir,
le bureau d’études idB Acoustique a préconisé la
mise en œuvre, sur la toiture en bac acier perfo-
ÉTA NCH ÉITÉ. IN Fo # 43 s ep t. 2 01 4 e u r o 2 01 6 RÉALISAT ION 49

02 LES INTERvENANTS
Client concédant
Ville de Bordeaux

Maître d’ouvrage
stade de Bordeaux Atlantique

Maître d’œuvre
Cabinet Herzog & de Meuron

Architecte d’exécution
Groupe 6

Groupement constructeurs
Vinci construction France
et Fayat Group

Étanchéité
sarec – Fayat Group

Charpente
Castel et Fromaget

© Pyc
Bureau d’études acoustiques
03 idB Acoustique

LES pROduITS
Isolant
parvacoustic, panotoit Fibac 2 VV,
Alphatoit (Isover)
Membranes d’étanchéité bitumineuse
paradiene BDs, paradiene FM, para-
diene sR3, parafor 30 Gs NOx-Activ
(siplast)
Membrane d’étanchéité PVC
© Sarec

© Sarec

Alkorplan F (Renolit)
04

ré, d’un complexe spécifique associant un feutre
en laine de verre « acoustique » intégrant, sur sa
face supérieure, un pare-vapeur en aluminium
de 30 mm d’épaisseur et un isolant en laine de
roche de 40 mm d’épaisseur support d’une mem-
brane d’étanchéité en PVC soudée au robot (voir
schéma). Prolongé en façade, le procédé permet
d’atteindre les exigences requises.
« La réalisation de ce système se déroule en deux
temps car la toiture culmine à 42 m de hauteur », ex-
plique François Juin, conducteur de travaux chez
Sarec. L’ensemble des équipements de sécurité pé-
riphérique, les chéneaux intermédiaires et les ché-
neaux en pliage sont mis en œuvre au sol, sur les
blocs de charpente haute, avant que ces derniers
ne soient montés à l’aide d’une grue d’une capacité
de levage de 600 t. L’étanchéité et l’isolation sont
intégralement posées une fois la structure por-
01
teuse en place. « En plus de ces 30 000 m² de com- sur les 800 poteaux qui composent
plexe acoustique, la périphérie intérieure de la cou- le premier plan du stade, la moitié ont
verture se prolonge sur une largeur de 14 m par des un rôle structurel.
plaques de polycarbonate translucide qui apportent
de la lumière au niveau des gradins », précise Lau- 02
rent Montero, deuxième conducteur de travaux de La toiture est composée de
l’équipe Sarec. Enfin, par souci esthétique et après deux parties : en avant, des panneaux
vérification qu’un habillage n’impacterait pas les en polycarbonate diffusent la lumière,
qualités acoustiques de la toiture, l’ensemble de à l’arrière, un complexe acoustique
la sous-face de la charpente est camouflé par un limite la propagation du son.
parement en acier perforé de couleur blanche.
03
pENTE dE 57 % Les interventions en toiture
Autre contrainte pour l’entreprise d’étanchéité : se font à 42 m de hauteur.
la mise en œuvre, sur des pentes de 57 %, de
1 800 m² d’un complexe pris en sandwich entre les 04
emmarchements en béton d’accès au stade et la Des panneaux de polycarbonate
charpente métallique des locaux situés en des- prolongent la toiture sur 14 m.
50 R ÉA L I SATI ON eu r o 2 0 16 É TAN C HÉ I T É . I N Fo # 43 s ept. 2 014

Batterie de tests
en amont
Afin de garantir des performances
acoustiques optimales, des
tests acoustiques sur plusieurs
configurations de complexes ont été
réalisés par le CstB. Ces évaluations
ont également permis de définir
le niveau de perforation des bacs
supports des complexes d’étanchéité.
Dans les cas d’isolation répartie
(au niveau des loges situées sous
les emmarchements), les calculs ont
permis de préciser l’endroit exact
du point de rosée afin d’exclure tout
risque de condensation, en respectant
notamment la règle des 2/3-1/3.

Serpentins blancs
© Sarec
pour les 4 600 m3 de serpentins, qui
© Pyc

05 06
abritent notamment les sanitaires
en périphérie du stade, la dimension
esthétique est prépondérante.
Le complexe est composé de
panneaux de 40 mm d’épaisseur
d’isolant en perlite expansée surfacés,
supports d’une étanchéité bicouche
collée en plein avec la membrane
supérieure autoprotégée. « Cette
dernière étant de couleur blanche,
nous devons particulièrement soigner
le recouvrement des joints pour ne pas
dénaturer le rendu. Quant aux bacs,
nous avons de nombreuses découpes
à réaliser sur site afin de former les
© Isover

courbes du serpentin », décrit François

07 Juin, conducteur de travaux.

sous. « Si le procédé reste classique avec sur bacs
acier, 180 mm d’épaisseur de laine de roche et une
étanchéité bicouche fixée mécaniquement, sa pose
l’est beaucoup moins, souligne François Juin. Nous
avons aménagé nos postes de travail pour assurer
la sécurité individuelle et collective. » En plus des
échelles de couvreur, les intervenants travaillent
systématiquement avec des dispositifs indivi-
duels anti-chute. Le tout dans un temps de mise
en œuvre considérablement réduit. « La charpente
métallique à peine posée, nous n’avons que quelques
jours pour intervenir avant l’arrivée des blocs de
béton formant l’escalier. Nous n’avons en outre pas
le droit à l’erreur car une fois les marches en place, 05
accéder à nos ouvrages est impossible. » Les charpentes sont montées à la
Pour réaliser l’ensemble de ces complexes, entre grue avant la mise en œuvre du
12 et 25 personnes interviennent simultané- complexe d’étanchéité acoustique.
ment. Les travaux ont débuté en juillet 2012 et
devraient s’achever en mai 2015, soit quelques 06
mois avant l’Euro 2016 de football, événement Le complexe d’étanchéité mis
pour lequel le projet a été lancé. Le stade ac- en œuvre sur les bacs acier des
cueillera cinq matchs de la compétition, mais serpentins comprend un système
aussi l’ensemble des rencontres du club des Gi- bicouche bitumineux.
rondins de Bordeaux. Rugby, concerts, festivals
et événements d’entreprises seront également de 07
la partie. schéma du complexe acoustique.
52 R ÉA L I SATI ON BB C É TAN C HÉ I T É . I N F O # 43  s ept. 2 014

01 02

© V.Uettwiller
© V.Uettwiller

© V.Uettwiller
03

CAeN

Des toitures au service de la performance

énergétique d’un établissement bancaire
terrasses végétalisées, panneaux photovoltaïques en toiture
et façades thermodynamiques ont permis au bâtiment de respecter
le cahier des charges du label BBC tertaire. ADeLINe DIONISI

LeS INTeRveNANTS
Maître d’ouvrage : Crédit Agricole
Maître d’œuvre :
Bienvenu Architectes
Entreprises d’étanchéité :
société Étanchéité du Bocage (seB)
société Delaubert
LeS pRODuITS
soprema
Zone végétalisée : sopranature
toundra sur procédé sopralène
Flam Jardin
Zone avec photovoltaïque :
soprasolar Fix Alu sur complexe
d’étanchéité soprastick sI +
sopralène Flam 180 AR et isolant
efigreen Alu (efisol)
D
epuis le mois de mai dernier, l’ensemble des
salariés des différents sièges du Crédit Agricole
en Basse-Normandie sont réunis à Caen, au
sein d’un même site baptisé Horizon 2015. Le nou-
veau bâtiment en béton de 8 000 m² sur trois étages,
conçu par le cabinet Bienvenu Architectes, répond
aux exigences du label BBC tertiaire. Pour y parvenir,
plusieurs dispositions constructives ont été prises,
telles qu’un système de double façade permettant
de restituer la chaleur ou la fraîcheur de l’air exté-
rieur à l’intérieur de l’ouvrage (voir encadré). Le
traitement des 7 200 m² de toitures-terrasses parti-
cipe également aux performances énergétiques de
l’ensemble (R=10,40W/m².K). Leur mise en œuvre
a été séparée en deux lots attribués à des entreprises
d’étanchéité différentes : Delaubert pour les toitures
photovoltaïques et la Société Étanchéité du Bocage
(SEB) pour les terrasses végétalisées.
Ainsi, les toits-terrasses en R+3 (2 200 m²) sont
équipés, sur 400 m2, de 135 panneaux photovol-
taïques (32 kWc). L’électricité produite (24,8 MWh)
est intégralement utilisée en auto-consommation.
« L’étanchéité est composée d’un pare-vapeur et d’un
système bicouche bitumineux avec une première
couche auto-adhésive sur laquelle la seconde est sou-
dée en plein. Afin d’éviter son percement, les pan-
neaux sont liaisonnés à une structure sur plots fixés à
un plastron d’étanchéité soudé sur le revêtement de la
partie courante», précise Régis Lacoste, dirigeant de
l’entreprise Delaubert, en charge du lot. Support de
ce complexe : 240 mm d’épaisseur d’isolant en poly-
uréthane. « Nous avons également élargi les acrotères
jusqu’à 1,20 m afin de les rendre conformes à la régle-
mentation en matière de garde-corps. »
TA p I S D e S e D u m e T j A R D I N S
Les 1 000 m² de terrasses en R+1 et R+3, visibles
des étages supérieurs, ont quant à eux, bénéficié
d’un système de végétalisation composé de 8 cm
de substrat et de tapis de sedum. « Ces terrasses as-
surent la liaison avec le bâtiment adjacent, également
propriété du Crédit Agricole et récemment rénové,
participent au confort visuel des usagers et répondent
aux problématiques de développement durable impo-
sées par le maître d’ouvrage, notamment en matière
de rétention d’eau », explique l’architecte Jean-Marie
Bienvenu. Un patio intérieur arboré fait également
le lien entre le rez-de-chaussée et les toitures. Étan-
ché à l’aide d’un système dédié aux toitures-jardins
avec un complexe bicouche bitumineux armé sans
ÉTANCH ÉITÉ. IN F O # 43  s ep t. 2 01 4 BBC RÉALISAT ION 53

04 © V.Uettwiller

© V.Uettwiller

05

01 04
Les 7 200 m2 de toitures-terrasses pour son fonctionnement,
du nouveau siège du Crédit le bâtiment utilise l’électricité
Agricole de Caen ont été conçus produite par les 135 panneaux
pour participer aux performances photovoltaïques en R+3.
énergétiques du bâtiment.
02 05
toutes les terrasses potentiellement pour respecter la réglementation
visibles par les occupants de relative aux garde-corps,
l’ouvrage ont été végétalisées. les acrotères ont été élargis afin de
03 leur permettre d’atteindre 1,20 m
Une coursive végétalisée fait le lien de largeur.
entre nouveau et ancien bâtiments.

Thermodynamisme
« Nous avons créé un système de double façade sur la paroi intérieure en
béton du bâtiment », explique l’architecte Jean-Marie Bienvenu. Le principe :
sur un bardage en cassettes en aluminium avec une isolation thermique par
l’extérieur, un mur rideau vitré vient finaliser l’enveloppe. Ce procédé permet
de capter l’air chaud l’hiver et l’air frais l’été et de le réinjecter vers l’intérieur
par l’intermédiaire d’une centrale de traitement d’air. « Les ventelles sont
également gérées de façon centralisé afin d’utiliser au mieux leur capacité
de ventilation naturelle », ajoute Jean-Marie Bienvenu. Résultat, le recours
à la climatisation est minime.

isolation, il compte une épaisseur de trois mètres

de terre. « Afin de faciliter la visite des entrées d’eaux
pluviales, nous avons créé des regards d’un mètre de
diamètre. L’étanchéité est posée en adhérence totale »,
précise Marc Lucas, directeur de SEB. L’entreprise a
également mis en œuvre les systèmes d’étanchéité
sous protection en enrobé des 1 500 m² de parking
situés en rez-de-chaussée.
Un an et demi d’intervention ont été nécessaires
aux entreprises d’étanchéité pour réaliser l’en-
semble des travaux. l
ÉTA N CH ÉITÉ. IN F O # 43 S EP T. 2 01 4
01
01
2 000 m2 de toitures-terrasses
végétalisées participent
aux performances énergétiques
de l’ouvrage.
LeS INTeRveNANTS
Maître d’ouvrage :
Conseil général d’Auvergne
Maître d’œuvre :
Bruno Mader Architecte / Atelier 4
Entreprise d’étanchéité :
Soprema Entreprises, agence de
L
Clermont-Ferrand
LeS pROduITS
Soprema
Membranes d’étanchéité :
Elastophène Flam 180-25, Sopralène
Flam Jardin, Antirock P
Pare-air :
Sopravap Stick Alu S16
Végétalisation :
Sopranature Toundra
Isolant :
Rockacier C soudable,
Rockacier C nu (Rockwool)
BÂT I M E N T P U BL I C
CLeRmONT-FeRRANd
L’hôtel de région auvergnat mixe
le bois, le verre et la végétalisation
Pour remplir les exigences des labels HQE et BBC,
les concepteurs du projet ont marié un maximum
de matériaux locaux et naturels, dont 2 000 m2
de végétalisation qui participent également aux
performances énergétiques du bâtiment.
e nouvel hôtel de la région Auvergne affiche
fièrement ses labels HQE et BBC (RT 2005).
Conçu par les agences d’architecture Bruno
Mader architecte et Atelier 4, le bâtiment associe
intégration dans son environnement, matériaux
locaux, confort des occupants et performance éner-
gétique. « La résille en béton, bois et ventelles de
verre qui entoure l’ouvrage sert de lien entre les zones
variées du programme et crée un ensemble cohérent
et continu », explique Bruno Mader. Cette façade
transparente symbolise l’ouverture vers la ville et
ses habitants. Le bois utilisé, du pin Douglas, vient
tout droit du Massif central tandis que le socle du
bâtiment est en pierres de Volvic.
RÉALISAT ION 55
© Serge Quattocchi@ballide-photo.com
AdeLINe dIONISI
La végétation est entièrement intégrée au bâti avec
2 000 m² de terrasses végétalisées et près de 400 m²
de patios arborés (trois en rez-de-chaussée et trois en
R+1) fermés par des verrières habillées de panneaux
photovoltaïques. Leurs performances thermiques
sont également exploitées : « La plupart des bureaux
s’ouvrent sur ces espaces de verdure naturellement
rafraîchis », précise l’architecte. En toiture, le com-
plexe végétal composé d’un substrat de 5 cm et de
rouleaux de sedums précultivés, favorise l’inertie
thermique du bâtiment, améliore le confort acous-
tique et régule l’évacuation des eaux de pluie. Pour
atteindre les niveaux d’étanchéité à l’air requis, un
pare-vapeur autocollant, intégré au complexe
56 R ÉA L I SATI ON BÂ TI M E NT P U BL I C
02
©Soprema Entreprises
d’étanchéité mis en œuvre sur un support en
panneaux de bois par l’agence Soprema Entreprises
de Clermont-Ferrand, remplit également la fonc-
tion de pare-air. Il est raccordé avec la façade afin
d’assurer la continuité du procédé (voir coupe). Il
est associé à une épaisseur de 215 mm d’isolant en
laine de roche posée en deux lits (avec le lit supé-
rieur soudable), support d’une étanchéité bicouche
bitumineuse soudée en plein avec la deuxième
couche traitée anti-racine.
CO-ACTIvITÉS
Les 400 m² de patios sont, quant à eux, divisés en six
zones. Afin d’accueillir les jardins, ils ont bénéficié
d’un système d’étanchéité spécifique comprenant un
système bicouche bitumineux anti-racine pouvant
supporter 80 cm de terre végétale ainsi que la planta-
tion et l’arrosage de plusieurs arbres. « L’étanchéité est
soudée en plein directement sur la dalle béton, souligne
Jean-Marc Seccaud, directeur de l’agence Soprema
Entreprises de Clermont-Ferrand. Contrairement aux
terrasses végétalisées, la terre ne peut pas ici jouer
le rôle de couche filtrante et drainante. Nous avons
donc complété le complexe avec une couche drainante
en polystyrène et un non-tissé de fibres synthétiques
continues. » Cette mise en œuvre devait s’insérer
dans un timing serré. En effet, l’installation du
système d’étanchéité a été réalisée en même temps
que l’achèvement des façades vitrées. « La co-activité
É TAN C HÉ I T É . I N F O # 43 S EPT. 2 014
a été très forte impliquant notamment des difficultés
d’accès aux patios », poursuit Jean-Marc Seccaud. Il
a donc fallu acheminer les matériaux par grutage
via le toit des verrières, et notamment les « L » en
béton de 80 cm de haut et 40 cm de long, pour la
création des caniveaux de jardin.
Débutés en septembre 2012, les travaux d’étan-
chéité se sont achevés en mars 2014. Les 400 agents
territoriaux d’Auvergne, auparavant éparpillés sur
plusieurs sites de la région ont intégré leurs nou-
veaux bureaux au printemps dernier. l
2 000 m2 de voies
circulables
Pour la réalisation de la voie circulable
accessible aux pompiers, située à
l’extérieur du bâtiment et au-dessus
d’un parking souterrain, l’entreprise
d’étanchéité a mis en œuvre un
complexe comparable au procédé
généralement réservé aux ouvrages
de génie civil. Il comprend un primaire
bouche-pores, traditionnellement
employé pour préparer le tablier
d’un ouvrage d’art et une étanchéité
bicouche bitumineuse armée protégé
par un enrobé de 5 cm d’épaisseur.
02
80 cm de terre végétale
permettent la plantation d’arbres
dans les patios intérieurs.
Traitement de l’étanchéité d’air
à la jonction entre la toiture
et la façade.