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Revue Marocaine de Recherche en Management et Marketing, N° 4-5.

2011

LA FRANCHISE AU MAROC : Régime juridique

Loubna El ouazzani chahdi


Professeur à l’Université Mohammed V-Souissi Rabat
Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales

Abstract

Franchising has proved over many years to be an extremely successful commercial


vehicle for the distribution of products and services, making a considerable contribution to
growth in business sectors that use this type of distribution channel.

The franchisor grants its franchisees the right to operate a business in accordance with
its concept. This distribution agreement has conquered the world by the lure of its novelty, its
ingenious concept that allows to transmit the tools of success of a franchisor to a franchisee
fee.
The franchise originated in the United States (franchise), it covers all sectors: hospitality exp:
Hilton

Hotels, restaurants (McDonalds, Pizza Hut, etc.) the temporary employment


manpower, ready to wear (Penguin , prenatal ..) she made her entrance in Morocco where she
has shown great vitality (jacadi, benetton, europe car, zara, mango, ..)
The legal regime of the franchise has been forged through practice. Several countries,
including Morocco, do not have specific legislation for franchising.
What is the legal regime of the franchising, what are the laws that organize the relations
between the parties that protect them?

This study aims to understand the legal regime of the franchise, its distinction from
other distribution agreements, the effects of this contract and the legal protection of the
concept of franchising.

Keywords:
Franchising, legal, contract formation, effects of the contract, legal protection

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Résumé :

La franchise ou franchisage est un système de commercialisation de produits, de


services ou de technologies, par lequel le franchiseur accorde à ses franchisés le droit
d’exploiter une entreprise en conformité avec son concept. Ce contrat de distribution a
conquis le monde par l’attrait de sa nouveauté, son concept ingénieux qui permet de
transmettre les outils de la réussite d’un franchiseur à un franchisé, moyennant rémunération.

La franchise a pris naissance aux états unis (franchising), elle couvre tous les secteurs :
l’hôtellerie exemple : hôtels Hilton, la restauration (Mc Donald, pizza hut, etc.) les
entreprises de travail temporaire manpower ; le prêt à porter (pingouin, prénatal..) elle a fait
son entrée au Maroc où elle fait preuve d’une grande vitalité ( jacadi, benetton, europe car,
zara, mango, ..)

Le régime juridique de la franchise a été forgé par la pratique. Plusieurs pays, dont le
Maroc, ne disposent pas de législation spécifique à la franchise.

Quel est donc le régime juridique de la franchise, quelles sont les lois qui organisent
les relations entre les parties (franchisé, franchiseur) qui les protègent ?

Cette étude a pour objet d’appréhender le régime juridique de la franchise, sa


distinction avec d’autres contrats de distribution, les effets de ce contrat et la protection
juridique du concept de la franchise.

Mots clés :

Franchise, régime juridique, formation du contrat, effets du contrat, protection juridique

Introduction

Le Maroc a connu ces dernières années une forte croissance des réseaux de
franchise. Très diversifiée, elle couvre tous les secteurs d’activités: industrie, production et
services.

Dénommée « franchising » « franchisage », le terme le plus utilisé est la « franchise »,


elle est apparue au début du 20ème siècle aux Etats-Unis. Il s’agissait d’un nouveau concept
de distribution dénommé « franchising », issu de la législation antitrust de l’époque, qui

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interdisait la vente directe des automobiles par les constructeurs aux utilisateurs, qui avait
généré la création du contrat de concession et ensuite la franchise. (Bensoussan, 1997)

La franchise s’est développée rapidement à partir des années 70 dans les pays
occidentaux.

Au Maroc, phénomène plus récent, les premières implantations remontent au début


des années 60, avec de longues périodes sans création. C’est au début des années 90 que les
enseignes internationales se sont implantées dans le royaume52.

Cette expansion rapide n’est pas hasardeuse, plusieurs raisons expliquent cet essor de
la franchise, dont nous évoquerons les plus importantes, à savoir :

-l’ouverture du Maroc grâce à la conclusion des accords de libre échange avec l’union
Européenne, les USA, la Turquie, les pays arabes accords qui visent la réduction voir
l’élimination des droits de douane.

- Politique d’encouragement des investissements: Démantèlement douanier progressif, un


régime douanier attractif, convention de non double imposition avec plusieurs pays, libre
transfert des capitaux etc. il convient de préciser à cet égard, que les opérations de transfert
entre le franchisé et le franchiseur sont régies par une circulaire de l’office des changes. Selon
laquelle les opérations d’assistance technique étrangère ne sont pas soumises à l’accord
préalable de l’office des changes. Par conséquent les parties peuvent librement conclure des
marchés et des contrats au titre de ces opérations.53

- Réforme de la législation des affaires (nouveau code de commerce, tribunaux de


commerce, lois sur les sociétés, nouveau code de travail, loi sur la concurrence, la
propriété industrielle, l’arbitrage, etc…)

Cependant et, contrairement à d’autres pays comme l’Espagne qui depuis 1998 a
promulgué une loi spécifique à la franchise, même si le droit espagnol de la franchise est

52
La France est le principal pays d’origine des réseaux implantés au Maroc avec 50 % des enseignes, fiche
synthèse élaboré par l’ambassade de France, mission économique française, 29 -08- 2007
(www.missioneco.org/maroc).

53
Voir circulaire office des changes, site www.oc.org.ma.

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soumis comme le droit français de la franchise aux dispositions du règlement CE 4087/1988


(Traité CE relatif aux accords de franchise).

La réglementation de la franchise en Espagne intervient pour la première fois à travers la


loi 7/1996 du 15 janvier 1996, dont l’article 62 donne la définition. Le Décret royal
2485/1998 (décret d’application de la loi de 1996) relatif à la régulation du régime de
franchise et au registre des franchiseurs est venu préciser le régime de la franchise en
Espagne, et plus récemment la Tunisie54, prévoient une réglementation spécifique au contrat
de franchise.

Le Maroc ne dispose pas d’une législation spécifique régissant le contrat de franchise.

En France, la franchise ne fait pas l’objet, non plus, d’une législation spécifique, même si
l’on évoque souvent à son sujet l’article L 330-3 du code de commerce (Ferrier, 2006), et
surtout La loi Doubin du 31 décembre 198955, celle-ci n’est pas une loi spécifique aux
réseaux de franchise mais elle est intervenue pour mettre l’accent sur la nécessité d’une
information précontractuelle (Ferrier, 2007, Hubert Bensoussan, 1995)

Ensuite, c’est un arrêté du 21 février 1991 relatif à l’information du consommateur dans


le secteur de la franchise qui consacrera l’indépendance des franchisés (Benssoussan, 1995).

C’est la commission européenne qui est intervenu en 1988 par le règlement


communautaire n° 4 087/88 afin de poser les règles destinées à éviter les excès, ce texte est
un véritable code de la franchise56. (Ferrier, 2006).

IL faut noter qu’à défaut de texte spécifique, la franchise est régie uniquement par le
droit commun plus précisément l’article 230 du dahir des obligations et contrats qui stipule
que: «les obligations contractuelles valablement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont
faites et ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou dans les cas prévus
par la loi». Cet article consacre le principe de la liberté contractuelle (Azziman 1995, Alex
Weill, François Terré, 1975).

54
Loi du 12 août 2009 relative au commerce de distribution.
55
Loi n° 89-1 008 du 31 décembre 1989 relative au développement des entreprises commerciales et artisanales et
à l’amélioration de leur environnement économique, juridique et social.
56
30 novembre 1988 ce règlement a disparu avec l’édition du règlement n°2790.

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Autrement dit, le contrat est la loi des parties, il s’impose aux parties, aux tiers et le
juge ne peut qu’appliquer la volonté des parties et l’interpréter lorsque le contrat est obscur
ou incomplet. C’est le principe de la liberté contractuelle, selon lequel le contrat est la source
des obligations sous réserve de respecter les dispositions impératives et d’ordre public de la
loi.

Outre, le DOC, d’autres lois régissent la franchise notamment le code de


commerce loi 15-95, propriété industrielle loi 17-97 (enseigne, marque, noms etc), loi sur la
concurrence loi 06-99, sur les sociétés, Il faut noter qu’a défaut de réglementation du contrat
de franchise, c’est la pratique qui palie cette lacune.

Enfin, il convient de noter que certains auteurs estiment que la prise de mesure
réglementaire en matière de franchise serait de nature à affaiblir le caractère dynamique et
évolutif de la franchise. (François Collart et philippe delebecque, 1998).

Malgré ce vide juridique au Maroc, le mouvement s’est structuré, c’est ainsi qu’en
2002 une fédération Marocaine de la franchise (FMF) a été crée dont le rôle est d’informer les
différents intervenants sur la profession et de répertorier les enseignes existantes.
En 2004 c’est l’Association Marocaine des Commerces en Réseau (AMCR), qui a vu
le jour, elle s’est fixée pour mission, la formation de comités de travail destinés à réfléchir
sur l’organisation du commerce au Maroc
Celle-ci a adopte le code de déontologie des franchises de France, ce code a mis au
point une définition de la franchise. Ce code a été remplacé depuis le 1er janvier 1991 par un
code européen.

La chambre de commerce international a élaboré un contrat modèle de franchise (voir


publication ICC éd 2000, Ferrier, 2006).

En France, à défaut de législation propre au contrat de franchise, la jurisprudence et la


pratique ont contribué largement à sa réglementation. Et à équilibrer les relations existant
entre les parties (F.Collart Dutilleul et P.Delebecque, 1998)

Afin d’appréhender la franchise, nous étudierons successivement sa définition, ses


caractéristiques, son intérêt, la formation du contrat, son exécution (contenu et clauses) les
obligations des parties et enfin l’extinction du contrat de franchise et enfin la protection
juridique de la franchise.

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I-DEFINITION DE LA FRANCHISE

Le contrat de franchise ou franchisage est le contrat en vertu duquel une personne


nommée franchiseur, s’engage à communiquer un savoir- faire à une autre personne nommé
franchisé, à le faire jouir de sa marque et éventuellement à le fournir en marchandises, le
franchisé s’engageant, en retour, à exploiter le savoir faire, à utiliser la marque et,
éventuellement, à s’approvisionner auprès du fournisseur (avec en général de sa part, pour cet
approvisionnement, un engagement d’exclusivité). (Ferrier 2006 Collart et Delebecque, 1998,
Benssoussan, 1995).

Du point de vue économique, la franchise est un mode de distribution, qui permet à un


fabricant de mettre au point un réseau de distribution sous son nom ou sous sa marque, sans
avoir à supporter les frais d’une installation.

Du point de vue juridique, la franchise est un contrat innommé, soumis aux principes
généraux du droit des contrats.

C’est un contrat à titre onéreux, synallagmatique, conclu entre deux personnes


indépendantes, c’est un contrat commercial (Collart et Delebecque, 1998).

Ce contrat détermine la nature des engagements des parties : existence d’un droit
d’entrée à verser par le franchisé pour appartenir au réseau, degré d’assistance du franchisé
par le franchiseur.

Les parties au contrat sont le franchiseur titulaire du savoir faire, et le franchisé qui va
exploiter ce savoir faire.

Ce contrat même s’il se rapproche d’autres contrats voisins comme la concession, la


cession de licence, ou contrat de transfert de savoir faire, la franchise possède ses propres
caractéristiques qui la différencient des autres contrats.

II-CARACTERISTIQUES

La franchise est parfois assimilée à la concession, surtout lorsqu’elle porte sur des
produits, elle se rapproche de la concession et comprend comme une exclusivité
d’approvisionnement et de fourniture mais ce sont deux contrats différents. Il est vrai que les
deux contrats présentent des points communs qui peuvent prêter à confusion. Les deux
procédés impliquent : une licence de marque ou d’enseigne : puisque le franchiseur, comme le

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concédant, confère à son partenaire un droit d’usage sur son enseigne, lui promet une
assistance technique (formation du personnel, conseils juridiques) et une exclusivité
territoriale. Mais la franchise se distingue de la concession exclusive (G .Cas et R bout, lamy
1996) .Ces différences peuvent être résumées en 4 points :

D’abord, la licence d’enseigne est un élément indispensable dans le contrat de franchise, mais
pas dans le contrat de concession ;

L’exclusivité territoriale, élément essentiel de la concession exclusive, n’est pas une condition
de validité du contrat de franchise ;

Il en est ainsi pour le savoir faire, élément déterminant dans le contrat de franchise, mais
accessoire et informelle pour la concession exclusive ;

Et en dernier lieu, si la rémunération dans le contrat de franchise est réalisée par le


paiement des redevances périodiques et d’un droit d’entrée ; dans la concession exclusive, le
concessionnaire est tenu par l’achat des produits au concédant. (Bensoussan, 1997)

La franchise est également assimilée à un contrat de distribution sélective, qui


contrairement à la franchise qui repose sur la libération d’un savoir faire et l’apport d’une
assistance, la distribution sélective repose sur la seule reconnaissance d’une aptitude à la
commercialisation de manière adéquate (Ferrier, 2006, Bensoussan, 1997) qui ne requiert pas
d’enseigne commune, elle ne fait pas de la communication du savoir faire un élément
essentiel. Enfin, la distribution sélective concerne certains produits (de luxe, de haute
technologie).

La franchise se distingue aussi du succursalisme, ce dernier permet à un commerçant


de multiplier ses unités de vente dont il reste propriétaire, gérés par des responsables salariés

La franchise se distingue enfin du contrat de travail qui implique dépendance et


subordination, alors que la franchise implique l’indépendance même s’il y’a dépendance
économique.

Dans certains cas le contrat de franchise risque d’être requalifié par les tribunaux en
contrat de travail (Benssousan, 1997).

Pour résumer, la franchise se distingue des autres contrats par ses propres caractéristiques qui
sont :

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1) La mise à disposition du savoir faire, pour la revente de biens ou la prestation de


services.
La communication du savoir faire est la principale caractéristique du contrat de
franchise, le franchiseur doit être titulaire d’un savoir faire. La doctrine le définit
comme étant « un ensemble d’informations pour la connaissance desquelles une
personne désireuse de faire des économies d’argent et de temps, est prête à payer une
certaine somme » (J-M Mousseron, 1984, Alami machichi, 2006).
Autrement dit, il s’agit de techniques commerciales constamment mises au
point par le franchiseur, des informations pratiques tel : agencement du point de
vente, opérations de promotion, assortiment des produits ou services commercialisés,
modalités de commercialisation, des méthodes d’organisation et de gestion etc.
(Ferrier, 2006).
Le savoir faire doit être secret, et donc fait l’objet d’une clause de
confidentialité.
Il doit être substantiel, ce qui veut dire, comprendre des informations indispensables
pour l’acheteur (franchisé) aux fins de l’utilisation, de la vente ou de la revente des
biens ou de services contractuelles.
Enfin le savoir faire, doit être maintenu tout au long du contrat de franchise. La
communication du savoir faire doit être réitéré d’une réussite commerciale qui doit durer
pendant toute l’exécution du contrat. (Bensoussan, 1997, Ferrier, 2006).

Il faut noter que si le contrat ne comprend pas le savoir faire, il ne peut être considéré
comme un contrat de franchise, il sera requalifié autrement : contrat de collaboration ou bien
contrat cadre d’approvisionnement et de fourniture. Si le contrat accorde au franchiseur des
pouvoirs importants, la jurisprudence française l’a disqualifié en contrat de travail car le
franchisé malgré sa dépendance économique, il reste un commerçant indépendant propriétaire
de son fonds de commerce et attributaire de la propriété commerciale (Cass. Com mai 1995
cité par Delebecque, 1998)

2) En second lieu, la franchise requiert l’existence de signe distinctif notoire : le


franchiseur doit être titulaire d’un droit, de propriété ou d’usage, sur les éléments
constitutifs d’une image commerciale : marque, nom commercial, enseigne, dessein et
modèle, mis à la disposition du franchisé afin qu’il les utilise conformément aux

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normes du franchiseur. Pour certains auteurs, il s’agit là de l’élément essentiel de la


franchise (M. Diener 1986)

III-INTERET DE LA FRANCHISE

Le recours à la franchise peut paraître à première vue profitable uniquement au


franchisé. Mais, en réalité, La franchise présente des avantages pour les deux parties au
contrat.

D’abord, s’agissant du franchisé, la franchise lui confère une plus grande confiance
auprès des tiers (une enseigne connu facilitera l’obtention de crédits bancaires, fournisseurs,
bailleurs), il acquiert rapidement un savoir faire, il bénéficie d’une formation rapide, des
conseils pertinents, une garantie de savoir faire, une assistance permanente, la notoriété de la
marque, l’image de marque, une logistique du réseau et une limitation des risques.

Autrement dit, le franchisé profite de l’expérience de son partenaire et surtout dispose


dès l’ouverture de son fonds d’une clientèle préconstituée. (F.Collaert et P.Delebecque, 1998)

Tout cela, en conservant une indépendance juridique, puisqu’il est responsable de son
activité et de ses actes, ce qui constitue une motivation importante pour adhérer à un réseau de
franchise (Bensoussan, 1997)

La franchise offre au franchiseur des avantages multiples : financier, stratégique, etc.


elle lui permet d’abord, de mettre au point un réseau de distribution sous son nom ou sous sa
marque, sans avoir à supporter les coûts d’une installation, d’exploiter des connaissances sans
engager des capitaux propres.

Elle lui donne aussi la possibilité de multiplier son enseigne en autant de points de
vente qu’il y’a de franchisés.

IV- Contrat de franchise (conditions de validité, formation, contenu, exécution et


extinction)

Le contrat de franchise obéit aux règles de formation des contrats telles que prévues
par le DOC (articles 3) notamment l’exigence de la capacité des contractants, le consentement
doit être libre et non vicié, la cause doit être licite, et l’objet doit être déterminé, licite et
possible (art 57 DOC).

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Etant un contrat à titre onéreux, le franchisé verse une redevance au franchiseur ainsi
qu’un droit d’entrée. Ou l’un d’eux (Ferrier, 2006) dans tous les cas, le prix quelques soit ses
modalités, doit être déterminé ou déterminable sous peine de nullité.

Dans la pratique, le contrat de franchise est généralement précédé d’un accord par
lequel le franchiseur désire mettre à l’épreuve son partenaire (futur franchisé). Ce contrat dit
de « corner » par lequel un commerçant accepte de consacrer une partie de sa boutique à la
vente de produits choisis par un fabricant de renom. Si les produits se vendent bien, le
fabricant pourra proposer à son partenaire de leur consacrer la totalité du magasin et de
s’engager dans un véritable contrat de franchise (Collart et delebecque, 1998).

Les parties recourent le plus souvent à des pré-contrats, avant contrat, ou contrat de
réservation. Il s’agit de conventions par lesquelles le franchiseur s’engage, pendant une durée
déterminée, à réserver l’exclusivité du concept sur un secteur déterminé. Il s’agit d’une
période probatoire qui permet au futur franchisé de connaître le réseau, d’obtenir
parallèlement un prêt, ou de rechercher un emplacement pour y implanter sa franchise
(Benssoussane, 1997)

Le contrat de franchise contient un préambule dans lequel le franchiseur expose


l’historique de son concept : qu’il a crée tel procédé original de fabrication, identifié par telle
marque et connaissant tel succès commercial (F.Collart dalloz , 1998 ).

Il faut noter que ce préambule répond à l’obligation d’information précontractuelle


imposée au franchiseur par la plupart des lois européennes, tel la loi française dite loi Doubin
(1989) qu’on retrouve également dans les code de déontologie français de la franchise, établi
par la fédération française de la franchise et adopté par la fédération marocaine de la
franchise. Ainsi, l’article 1er de la loi Doubin dispose « Toute personne qui met à la
disposition d’une autre personne un nom commercial, une marque ou une enseigne en
exigeant d’elle un engagement d’exclusivité ou de quasi exclusivité pour l’exercice de son
activité, est tenue préalablement à la signature de tout contrat dans l’intérêt commun des
parties, de fournir à l’autre partie un document donnant des informations sincères, qui lui
permette de s’engager en connaissance de cause » .

Tout comme la loi Française, la loi espagnol met à la charge des franchiseurs une
obligation d’information précontractuelle qui doit être fournie au moins 20 jours avant le

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paiement de quelque somme que ce soit au franchiseur. Cette information, sincère, doit
notamment renseigner le futur franchisé sur l’identification du franchiseur, ses droits de
propriété intellectuelle, le secteur d’activité, l’expérience du franchiseur, le savoir-faire du
franchiseur, la structure du réseau en Espagne et les éléments essentiels du contrat de
franchise (redevances, durée, reconduction…). Cette information se matérialise généralement
par un package (dénommée " biblia " en Espagne) qui comprend un dossier informatif, un
manuel relative à l’image du réseau, un manuel d’instruction relatif à l’installation du centre,
un manuel de fonctionnement ainsi qu’un manuel juridique.

C’est le cas aussi dans la législation américaine « la full disclosure law » de 1978 qui a
imposé une obligation précontractuelle de renseignements au profit des futurs franchisés.
(Benssoussane, 1997)

Ensuite, le contrat de franchise étant un contrat synallagmatique, il met à la charge des


deux parties des obligations, que les parties sont tenus de respecter et ce sous peine de
sanctions (résiliation, dommages et intérêts etc.).

Les obligations du franchiseur :

-Le franchiseur est tenu de réaliser une étude d’emplacement du futur magasin ;

- de communiquer son savoir faire, l’entretenir de manière à valoriser la franchise, maintenir


son image de marque et ce tout au long du contrat de franchise. Le contrat de franchise ne se
limite pas uniquement à la communication du savoir faire, sinon plus, la réitération d’une
réussite commerciale. Autrement dit, le savoir faire doit être mis à jour et maintenu, cette
obligation est concrétisée par la remise d’un manuel d’instructions (Ferrier, 2006).

- il doit mettre à sa disposition tous les outils de la réussite notamment : sa marque, son
enseigne ;

- il doit fournir une assistance technique et commerciale à son partenaire. Il s’agit alors de la
formation dispensé au franchisé et à son personnel, aide à l’ouverture de l’exploitation
conseils utiles. Il s’agit là de l’obligation de délivrance.

- dans le cas ou le franchiseur accorde au franchisé l’exclusivité territoriale ( le franchisé est


dans ce cas le seul fourni dans le territoire visé au contrat) le franchiseur est alors tenu
d’assurer la protection territoriale qu’il a pu accorder à son cocontractant.

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- le franchiseur est également tenu de contrôler la mise en œuvre de la franchise. ( si les


moyens fournis sont convenablement réalisés par le franchisé afin de protéger son image
contre toute atteinte porté à son image )

- enfin, le franchiseur est tenu de s’abstenir de tout acte de concurrence.

Obligations du franchisé :

Le franchisé s’engage quant à lui à :

- Respecter les normes définies par le franchiseur ;


- Consacrer tout son temps et déployer tous ses efforts pour permettre une exploitation
convenable de l’établissement ;
- Maintenir l’établissement en bon état, valoriser la marque
- Mais la principale obligation du franchisé est le paiement d’abord d’un droit d’entrée ou
une redevance (dénommé royalties), parfois un droit d’entrée et une redevance. Le droit
d’entrée est la contrepartie de l’accès au réseau, à la marque. Alors que la redevance
constitue la contrepartie des services offerts au franchisé. (Ferrier, 2006)
Le transfert des redevances est soumis à la réglementation de l’office des changes,
selon laquelle les personnes morales marocaines ayant conclu des contrats de franchise
avec des sociétés étrangères, peuvent procéder au transfert des redevances dues à ce titre.
Pour le règlement des redevances de franchise, les franchisés ou master franchisés
résidents doivent procéder à la domiciliation du contrat de franchise auprès d’un guichet
d’un intermédiaire agrée de leur choix, seul habilité à procéder aux transferts des
redevances dues au titre de ce contrat.
Le droit d’entrée est soumis à l’autorisation préalable de l’office des changes.
Lorsque les royalties ou redevances de franchise sont fixées de manière forfaitaire, le
guichet domiciliataire est habilité à transférer un ou plusieurs acomptes dans la limite de
20% du montant du au titre de l’exercice en cours lorsque le contrat prévoit expressément
le règlement de ces acomptes57.
CLAUSES INSEREES DANS LE CONTRAT DE FRANCHISE :
Outre les conditions de fond exigées par le DOC pour la validité des contrats et
auxquelles doit obéir le contrat de franchise.

57
Voir site www.oc.org.ma

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Les parties peuvent insérer dans le contrat des clauses diverses afin d’assurer une
protection de leur convention et l’exécution de leurs obligations.
Les clauses les plus courantes sont les suivantes :
1-Clause de confidentialité :
Comme on l’a déjà vu, le savoir faire est l’élément le plus important du contrat de
franchise, il repose sur l’expérience technique et la manière de mettre en valeur une
certaine habilité dans la production, l’organisation et la commercialisation. Il complète
souvent un autre élément de la propriété industrielle (brevet, marque) dont ils enrichissent
la rentabilité tel le cas de la franchise (Alami machichi 2006). C’est pourquoi qu’il doit
rester secret, d’où la nécessité d’une clause de confidentialité appelée également de
« secret », de « non divulgation » ou de « discrétion ».
Cette clause impose au franchisé une obligation de confidentialité. il s’engage à garder
le secret et ne pas divulguer les informations auxquelles il aura accès pendant toute la
période pré contractuelle. De même, lorsque le contrat est conclu, une nouvelle clause de
confidentialité est insérée dans le contrat de franchise. (Bensoussan, 1997; F.Collart et
Ph.Delebecque, 1998 )
Cette clause est valable dès lors que le procédé susceptible de protection n’est pas
tombé dans le domaine public.
Le non respect de cette clause expose le franchisé à des sanctions civiles, ainsi en cas
de divulgation d’informations secrètes, le franchisé engage sa responsabilité contractuelle
(résiliation du contrat, dommages et intérêts).
2-Clause de non concurrence :
Cette clause n’est pas spécifique au contrat de franchise, on la retrouve dans plusieurs
contrats opérant un transfert de clientèle: exemple : vente de fonds de commerce,
location-gérance, etc.…
Très courante dans la pratique, bien que la loi ne la prévoie pas, elle a toujours été
admise par la jurisprudence, pourvu qu’elle ne soit pas absolue.
Dans le cadre du contrat de franchise, cette clause vise à assurer une protection du
savoir faire pendant toute la durée du contrat et aussi après son extinction (interdisant à
l’ancien franchisé de poursuivre l’exploitation de l’activité commerciale).
Etant restrictive d’un principe fondamental en droit des affaires « la liberté du
commerce et de l’industrie » ou « liberté d’entreprendre » et de la liberté contractuelle.
Cette clause n’est valable que si elle remplit les conditions suivantes:

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Cette clause n’est valable que si elle protège un intérêt légitime. Celui ci réside dans le
souci de protéger la clientèle, des pouvoirs dont dispose l’un des contractants à son égard
(Bensoussane, 1997). Exemple : acte de détournement de clientèle.
De même, elle ne vise que le secteur d’activité de l’établissent objet de la franchise.
Limitation dans le temps et l’espace :

Pour être valable, la clause de non concurrence doit être limitée dans le temps et dans
l’espace. Ces deux critères dépendent de l’importance du fonds de commerce.
Ainsi, une activité économique étendue sur l’ensemble du territoire national impliquera
une interdiction d’exercer l’activité dans tout ou partie du pays, et pendant une période
dans tout ou partie du pays, et pendant une durée déterminée, en général, entre cinq et dix
ans (Alami machichi 2006, Bensoussan 1997)
La violation de la clause de non concurrence engage la responsabilité de son auteur,
l’action en concurrence déloyale est sanctionnée par l’article 184 de la loi sur la propriété
industrielle.
Clause de compétence judiciaire:
Dans le contrat de franchise, les parties insèrent une clause soumettant les litiges qui
peuvent naître à l’occasion de l’exécution du contrat à une juridiction de leur choix
(nationale ou étrangère), et la loi qu’ils entendent appliquer. Comme ils peuvent prévoir
un recours à l’arbitrage.
IV-Fin du contrat :

Le contrat de franchise est en principe conclu pour une durée déterminée. C’est le cas
dans la pratique. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne peut être conclu pour une durée
indéterminée. Ce qui présente un grand risque pour le franchisé, étant donné que le
franchiseur peut mettre fin au contrat à tout moment, sous réserve d’un préavis.
De même les franchisés n’ont pas le droit au renouvellement ou au maintien du contrat
(Ferrier 2006, F.Collart et Ph Delebecque 1998).
Généralement la durée du contrat de franchise est de dix ans, s’il contient une clause
d’exclusivité d’approvisionnement (en France c’est la loi sur la concurrence n°555 du 14
octobre 1943) qui limite la durée maximale de toute clause d’exclusivité à dix ans).
(Ferrier2006,F.Collart et Ph Delebecque,1998) ou cinq ans si le droit communautaire est
applicable.

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Ce qui est valable pour le contrat de franchise, étant donné que ces contrats prévoient
une clause d’exclusivité (Bensoussan, 1997)
La cession de la franchise peut dans certains cas mettre fin au contrat de franchise,
étant donné qu’il s’agit d’un contrat intuiti personae, conclu en considération de la
personne du franchiseur (en raison de sa maitrise du savoir faire) et du franchisé qui a été
sélectionné par le franchiseur en raison de son aptitude à mettre en œuvre son savoir faire.
Il faut le consentement, selon les cas, du franchisé ou du franchiseur.
Dans la pratique, le franchiseur insère dans le contrat un pacte de préférence lui
donnant la faculté d’acquérir lui-même le fonds en cas de cession. Mais cela ne remet en
cause la cession mais donne droit à des dommages intérêts au profit du franchiseur
(Ferrier, 2006)
Il en est de même, en cas de décès du franchisé ( F.Collart et Ph Delebecque 1998).
V- la protection juridique des parties au contrat de franchise

Le concept de franchise est constitué de plusieurs éléments : marque, nom, enseigne,


méthode, etc., qui peuvent faire l’objet d’atteintes et générer des litiges.

Comment le droit marocain protège t il la franchise ? Si la franchise ne fait pas l’objet


d’une réglementation spécifique, sa protection est assurée par d’autres lois principalement la
loi relative à la propriété industrielle.58

Toute atteinte portée à l’image du réseau est un acte condamnable qui peut être
sanctionné par l’action en concurrence déloyale ou l’action en Contrefaçon. D’ailleurs, la
plupart des litiges relatifs à la franchise se rapportent à ces deux actions.59

C’est la loi 17- 97 relative à la propriété industrielle qui organise les procédures de
protection des éléments de propriété industrielle, elle prévoit les actes interdits, les actions à
intenter et les sanctions.

58
Promulguée par dahir du 15 février 2000 publié au BO du 16 mars 2000, modifiée et complété par la loi n° 31-
05 (BO du 2 mars 2006).
59
Il suffit de voir le nombre d’affaires jugées par le tribunal de commerce de Rabat et cour d’appel de commerce
de Casablanca : jugements n°1341 du 18/10/2001, jugement n° 1853 du 5/6/ 2008, n°2962 du 26/7/2006 ; n° 419
du 14/2/2006 ; n°1299 du 7/6/2005 , n° 1204 du 24/ 5/2005 ; n°1660 du 19/7/2005 ; n° 2002 du 19/6/ 2008.

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Concernant le tribunal compétent, l’article 15 de la loi 17-97 dispose que tous les
litiges relatifs aux droits de la propriété industrielle relèvent de la compétence des tribunaux
de commerce.

Et l’article 205 de ladite loi précise que l’action pénale est exercée devant le tribunal
correctionnel qui ne peut statuer qu’après que la juridiction saisie de l’action en constatation
de la réalité du dommage ait prononcé un jugement passé en force de chose jugée.

Ainsi l’action en réparation civile relève de la compétence du tribunal de commerce alors


que l’action publique tendant à la sanction de l’auteur de la contrefaçon doit être intentée
devant le tribunal de première instance jugeant en matière pénale (Alami machichi, 2006).

A- L’action en contrefaçon :

Pour la franchise, la marque est le signe de ralliement de tous les clients du réseau, elle
leur garantit l’homogénéité du choix et de la qualité des produits ou services. La marque est
définie comme un signe susceptible de représentation graphique servant à distinguer les
produits ou services d’une personne physique ou morale60.

Peuvent constituer un tel signe : la dénomination sous toutes ses formes (mots, lettres,
chiffres, sigles…) également les signes figuratifs tels que les desseins, reliefs, logos, images,
images de synthèse, Combinaisons de couleurs, les formes notamment du produit.

La loi de 2006 complète cette liste en incluant les signes sonores tels que les sons et
phrases musicales (Alami Machichi 2006).

L’enregistrement de la marque confère à son titulaire un monopole d’utilisation, et protection


contre des reproductions ou imitations susceptibles de créer la confusion chez la clientèle. La
durée de protection est de dix ans renouvelable indéfiniment

Aux termes de l’article 201 de la loi 17-97 toute atteinte portée aux droits du
propriétaire d’un brevet, d’un certificat d’addition, d’un certificat de schéma de configuration
(topographie) de circuits intégrés, d’un certificat d’enregistrement de dessin ou modèle
industriel ou d’un certificat d’enregistrement de marque de fabrique, de commerce ou de
service constitue une contrefaçon.

60
L’article 133 de la loi 17-97

308
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Les articles 154 et 155 de la loi 17-97 modifiée et complétée par la loi 31-05
énumèrent les infractions portant atteinte à la marque.
.
Selon l’article 202 de la loi 17-97 l’action en contrefaçon est exercée par le
propriétaire du brevet, du certificat d’addition, du certificat de schéma de configuration
(topographie) de circuits intégrés, du certificat d’enregistrement de dessin ou modèle
industriel ou du certificat d’enregistrement de marque de fabrique, de commerce ou de
service.
Toutefois, le bénéficiaire d’un droit exclusif d’exploitation peut, sauf stipulation
contraire du contrat de licence, exercer l’action en contrefaçon si, après mise en demeure
transmise par un huissier de justice ou par un greffier, le propriétaire n’exerce pas cette action.
Le propriétaire est recevable a intervenir à l’instance en contrefaçon engagée par le
bénéficiaire.
Est également recevable tout licencié à intervenir à l’instance en contrefaçon engagée
par le propriétaire, afin d’obtenir la réparation du préjudice qui lui est propre.
Si l’offre, la mise dans le commerce, la reproduction, l’utilisation, la détention en vue
de l’utilisation ou la mise dans le commerce d’un produit contrefait, sont commis par une
autre personne que le fabriquant du produit contrefait, n’engage la responsabilité de leur
auteur que si les faits ont été commis en connaissance de cause.
Lorsque le tribunal est saisi d’une action en contrefaçon, son président, statuant en
référé, peut interdire, à titre provisoire, sous astreinte, la poursuite des actes argués de
Contrefaçon61, ou subordonner cette poursuite à la constitution de garanties destinées à assurer
l’indemnisation du propriétaire du titre de propriété industrielle ou du licencié. (Alami
machichi 2006).
Enfin, il faut noter que la loi 31-05 (Février 2006), qui modifie et complète la loi 17/97
a permis à la douane de saisir les produits contrefaits aux frontières. Alors qu’avant elle ne
pouvait agir que sur décision du tribunal compétent ordonnant la saisie des marchandises
contrefaites. Ce texte a également durci les sanctions

61
Jugement n°419 du 14-02-2004 .

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Sanctions :

Les peines principales :

Elles sont prévues par les articles 225 et 226 de la loi 17-97 tel qu’il a été complété et
modifié par la loi 31-05 ; il s’agit de l’emprisonnement et de l’amende.

Sont considérés comme contrefacteurs et punis d’un emprisonnement de deux à six


mois et d’une amende de 50.000 à 500.000 dirhams ou de l’une de ces deux peines
seulement :
1) ceux qui ont contrefait une marque enregistrée ou ont frauduleusement apposé une marque
appartenant à autrui;
2) ceux qui ont fait usage d’une marque sans l’autorisation de l’intéressé même avec
l’adjonction de mots tels que “formule”, “façon”, “système”, “recette”, “imitation”, “genre”,
ou de toute autre indication similaire propre à tromper l’acheteur;
3) ceux qui ont détenu sans motif légitime des produits qu’ils savaient revêtus d’une marque
contrefaite ou frauduleusement apposée et qui ont sciemment vendu, mis en vente, fourni ou
offert de fournir des produits ou services sous une telle marque;
4) ceux qui ont sciemment livré un produit ou fourni un service autre que celui qui leur a été
demandé sous une marque enregistrée.
5) ceux qui exportent ou importent des produits revêtus d’une marque contrefaite ou sur
laquelle est apposée une marque d’une manière frauduleuse.
Quant à l’article 226 il punit d’une peine d’un à six mois d’emprisonnement et d’une
amende de 25.000 à 250.000 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement :
1) ceux qui sans contrefaire une marque enregistrée, en ont fait une imitation frauduleuse de
nature à tromper l’acheteur ou ont fait usage d’une marque frauduleusement imitée;
2) ceux qui ont fait usage d’une marque enregistrée portant des indications propres à tromper
l’acheteur sur la nature, les qualités substantielles, la composition ou la teneur en principes
utiles, l’espèce ou l’origine de l’objet ou du produit désigné;
3) ceux qui ont détenu sans motif légitime des produits qu’ils savaient revêtus d’une marque
frauduleusement imitée ou ceux qui ont sciemment vendu, mis en vente ou offert de fournir
des produits ou des services sous une telle marque.

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Peines complémentaires :
La destruction des produits contrefaits:
Selon l’article 228 Le tribunal pourra ordonner également la destruction des objets
reconnus contrefaits, qui sont la propriété du contrefacteur, ainsi que celle des dispositifs ou
moyens Spécialement destinés à la réalisation de la contrefaçon.
Quant à l’article 230 il punit toute usurpation ou tout usage frauduleux d’un nom
commercial qu’il fasse ou non partie d’une marque de fabrique, de commerce ou de service
des peines prévues à l’article 225 ci-dessus.
Privation de certains droits :

Les personnes condamnées en application de l’action publique en contrefaçon,


peuvent en outre être privées pendant cinq ans au maximum, du droit d’être membre des
chambres professionnelles.

B- l’action en concurrence déloyale :

L’article 184 de la loi relative à la propriété industrielle définit la concurrence déloyale


comme étant « tout acte contraire aux usages honnêtes en matière industrielle ou
commerciale ». L’article énumère les actes suivants :

1- tous faits quelconques de nature à créer une confusion par n’importe quel moyen avec
l’établissement, les produits ou l’activité industrielle ou commerciale d’un
concurrent ;

2- les allégations fausses dans l’exercice du commerce de nature à discréditer


l’établissement les produits ou l’activité industrielle ou commerciale d’un concurrent ;

3- les indications ou allégations dont l’usage dans l’exercice du commerce est susceptible
d’induire le public en erreur sur la nature, le mode de fabrication, les caractéristiques,
l’aptitude à l’emploi ou la quantité de marchandises.

Les faits de concurrence déloyale ne peuvent donner lieu qu’à une action civile en
cessation des actes qui la constituent et l’octroi de dommages et intérêts (art 185) ainsi, la

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plupart des jugements rendus par le tribunal de commerce de Rabat et Casablanca, ont
ordonné la cessation des actes à l’origine de la concurrence déloyale.62

Le texte vise d’abord le fait d’user d’un nom ou d’une marque proche à ceux d’une entreprise
déjà connue, ou à une localité ayant une réputation collective, de manière à induire le public
en erreur.

Il indique, ensuite, le fait d’user d’une enseigne, tableau, inscription écriteau, ou autre
emblème quelconque, identique ou semblable à ceux déjà adoptés légalement par un
commerçant, ou fabricant, ou établissement du même lieu, faisant le commerce de produits
semblables, de manière à détourner la clientèle de l’un au profit de l’autre.

Enfin, la loi concerne tous les faits qui menacent de tromper le public sur tout ou
partie des éléments, caractères et propriétés des produits, services et établissements.

Les faits, les indications et les allégations doivent avoir un lien certain avec les
éléments de la propriété industrielle, sinon, ils relèvent du champ d’application de l’article 84
du DOC63 ( Alami Machici, 2006)

Protection de l’enseigne, nom commercial et dénomination sociale :

Il convient de noter que l’enseigne et le nom commercial ne bénéficient pas de la


même protection que celle prévue pour la marque enregistrée.

Le nom commercial est selon l’article 177 l’appellation distinctive ou le signe


distinctif sous lequel est exploitée une entreprise. Cette appellation bénéficie d’une condition
juridique précise déterminée par le DOC et le décret du 18-1-1997 pris pour l’application du
nouveau code de commerce sur le registre de commerce (Yves guyon 1984, Motik 2001,
Alami, 2006).

D’abord, le nom commercial, qu’il fasse ou non partie d’une marque, est protégé par
le code de commerce ( art 70- 72 ) contre tout usage ultérieur par un tiers, que ce soit sous
forme de nom commercial ou de marque de fabrique, de commerce ou de services s’il y’a
risque de confusion pour le public.

62
Jugement n°419, du 14-02-2006, dossier n° 144/8/2004.
63
Ce texte n’a pas été abrogé par la loi 17-97.

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Ainsi, celui dont le nom figure sans son autorisation dans une raison de commerce
portée au registre, peut contraindre celui qui en fait usage illégalement à opérer la
modification de la mention qu’il a fait inscrire, sans préjudice de l’action en dommages-
intérêts, le cas échéant.( art 72 code de commerce).

Ensuite, il faut préciser que l’atteinte au nom commercial peut, comme la marque,
prendre la forme d’une reproduction ou d’une imitation. Pour être protégé, il doit présenter les
mêmes caractéristiques que la marque. (Bensoussan, 1998). C’est l’action en concurrence
déloyale par l’usage frauduleux ou illégal d’un nom publié qui se fonde sur l’article 84 du
DOC et la loi sur le registre du commerce.
Aux termes de l’article 230 de la loi 17-97 : Toute usurpation ou tout usage frauduleux
d’un nom commercial qu’il fasse ou non partie d’une marque de fabrique, de commerce ou de
service est punie des peines prévues à l’article 225 ci-dessus mentionné
L’enseigne (trade mark) est un support matériel qui permet de distinguer un
établissement commercial d’un autre. Elle constitue une dénomination neutre et objective
différente du nom. Elle tend à attirer la clientèle. (Alami, 2006, Motik, 2001, Sbai, 2007).

L’enseigne est protégée légalement puisqu’elle est inscrite au registre du commerce et


à l’office de la propriété industrielle (Sbai, 2007)

Enfin, et s’agissant de la dénomination sociale ; c’est le nom attribué à la personne


morale elle-même, tel qu’il résulte de l’immatriculation au registre du commerce. Comme
l’enseigne, elle doit être disponible, distinctive et licite. Elle est protégée contre toute forme
d’usurpation.

Le franchiseur doit être propriétaire de la marque, de l’enseigne et en général, tous les


signes distinctifs qu’il met à la disposition du franchisé.

C’est pourquoi, il est tenu de garantir au franchisé une jouissance paisible des éléments
concédés dans le cadre de la franchise.

La sanction pourra, si les faits sont très graves, impliquer la fermeture du fonds de commerce.

Le plus souvent toutefois, l’auteur des actes déloyaux sera condamné à les faire cesser.
La condamnation sera le plus souvent assortie d’une astreinte (versement d’une certaine
somme d’argent par jour de retard dans l’exécution des mesures ordonnées par le tribunal.)

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Dans un litige portée devant le tribunal de commerce de Rabat un commerçant à été


condamnée à l’interdiction d’utilisation du nom commercial similaire à un nom commercial
international, retrait et destruction des enseignes et écriteaux ou figure ce nom ainsi qu’au
paiement d’une astreinte de 200.000 dhs par jour de retard64.

En conclusion, il faut préciser que le régime de la franchise au Maroc a été largement


forgé par la pratique. Dans l’attente d’une loi spécifique régissant la franchise, ce sont les
règles de droit commun qui constituent l’essentiel de la réglementation de ce contrat.
Principalement le DOC ainsi que d’autres textes tel le code de commerce, loi sur la propriété
industrielle, loi sur la concurrence, loi sur les sociétés.

BIBLIOGRAPHIE :

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- François Collart Dutilleul et Philipe Delebecque, Contrats civils et commerciaux, Dalloz,


1998.

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- O.Azziman, le contrat, éd.le fennec, 1995

- R. Roblot, traité élémentaire de droit commercial, Paris, LGDJ, T.1,14 édition, 1991.

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commerciales,Rabat,2005.

- Didier Martin, droit civil et commercial marocain marocain, 1999

- M.drissi Alami Machichi, Droit commercial fondamental au Maroc, 2006, et les immeubles
et le droit commercial, les éditions maghrébines, casablanca, 1975

64
Dossier n° 341/3/2009 en date du 27-4-2009.

314
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- Michel pédamon, droit commercial, commerçants et fonds de commerce, concurrence et

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-Yves guyon, droit des affaires, Economica, 1984

- P.Bessis, Le contrat de franchisage, LGDJ, 1990.

- E.Chavanne et J-J Burst, Droit de la propriété industrielle, Dalloz, 1998

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- P.Le Tourneau, le Franchisage, éd Economica, 1994.

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- L.Gamet, les contrats de franchise et de management à l’épreuve du droit des sociétés,


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- K.Midaoui, les droits de la propriété industrielle selon la nouvelle loi 17-97 –étude
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- M.Mahboubi, le régime juridique de la marque, Rabat, 2007.

Textes législatifs et jurisprudence :

-Loi n° 89-1 008 du 31 décembre 1989 relative au développement des entreprises


commerciales et artisanales et à l’amélioration de leur environnement économique, juridique
et social

- Real decreto 2485/1998, de 13 noviembre, por el que se desarrolla el articulo 62 de la ley


7/1996, de15 de enero de ordenacion del comercio minorista, relativo a la regulacion del
regimen de franquicia y se crea el registro de franquiciadores.

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Revue Marocaine de Recherche en Management et Marketing, N° 4-5. 2011

-Loi 17-97 relative à la protection de la propriété industrielle, promulguée par le dahir du 15


février 2000 (BO du 16 mars 2000, p. 135 modifiée et complétée par la loi n° 31-05 (BO du 2
mars 2006,p. 316).

- Dahir n° 1-00-225 du 5/06/2000 portante promulgation de la loi n° 06-99 sur la liberté des
prix et de la concurrence.
- La loi 17-95 relative aux sociétés anonymes promulguée par dahir n° 1-96-124 du 30- 08-
1996 modifié par la loi 20-05 promulgué par dahir n° 1-08-18 du 23 mai 2008.
-loi 5-96 relative aux autres sociétés promulguée par dahir n° 1-97-49 du 13 février 1997, tel
qu’elle a été modifié par la loi 21-05 promulguée par dahir n°1-06-21 du 14 février 2006.
-Dahir n° 1-99-12 du 5/02/1999 portant promulgation de la loi n° 13-97 relative aux
groupements d'intérêt économique

-Jugements rendus par le tribunal de commerce de Rabat et cour d’appel de commerce de


casablanca : jugements n°1341 du 18/10/2001, jugement n° 1853 du 5/6/ 2008, n°2962 du
26/7/2006 ; n° 419 du 14/2/2006 ; n°1299 du 7/6/2005 , n° 1204 du 24/ 5/2005 ; n°1660 du
19/7/2005 ; n° 2002 du 19/6/ 2008.

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