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Sujet :

La gestion des collectivités territoriales à la lumière des rapports annuels de la


cours des comptes
La décentralisation, dans sa forme la plus aboutie (dévolution), repose sur le
transfert de compétences et de responsabilités en matière de services publics à des autorités
subnationales (collectivités territoriales) jouissant d’une autonomie de décision, reconnue
par la Constitution et/ou la loi.
L’exercice des compétences dévolues d’une manière efficace et responsable est
tributaire, entre autres, de la disponibilité de ressources adéquates en volume et
diversifiées en nature. Il s’agit, en premier lieu, des recettes (fiscales et non fiscales) que
les collectivités territoriales peuvent mobiliser par elles-mêmes ; ces recettes sont
complétées par des transferts budgétaires provenant du gouvernement central dans le but
de combler « l’insuffisance » de financement des compétences décentralisées et atténuer
les disparités de ressources propres ou des besoins en dépenses entre collectivités
territoriales (péréquation). Éventuellement, des mécanismes pertinents sont également à
prévoir pour permettre aux collectivités territoriales de financer leurs investissements :
subventions spécifiques, emprunts, accès aux marchés des capitaux.

Il n’existe pas de définition universellement reconnue de la décentralisation car ce


concept renvoie à différentes approches de l’organisation de l’État et du découpage du
territoire national. Toutefois, en dépit des divergences entre les définitions, il y a un quasi-
consensus sur le fait que la décentralisation repose sur le principe de transfert de
responsabilités de services publics du centre à des échelons sub-nationaux de
gouvernement, et qu’elle a trois dimensions :
- politique
- administrative
- budgétaire (financière).

La décentralisation politique implique le transfert du pouvoir de décision, ainsi que


la responsabilité de mettre en œuvre les décisions, à des collectivités territoriales agissant
sous le contrôle d’organes élus par leurs résidents respectifs.

La décentralisation administrative (appelée aussi fonctionnelle) consiste à octroyer


des pouvoirs décisionnels, des ressources et des compétences à des autorités sub-nationales
pour leur permettre de financer et fournir un certain nombre de services publics ou de
fonctions.

La décentralisation administrative renvoie à trois variantes possibles :


1- La déconcentration consiste à accorder une latitude plus ou moins consistante aux
responsables des branches territoriales des administrations publiques centrales aux
fins de prendre certaines décisions, tout en étant subordonnées à l’autorité
hiérarchique du gouvernement central. Ainsi, les échelons déconcentrés sont les
exécutants de programmes et activités qui sont planifiés et financés par l’autorité
centrale. La déconcentration vise en fait à « décongestionner » l’administration
centrale et améliorer son efficacité.
2- La délégation c’est le fait de transférer à des entités publiques ou à des collectivités
territoriales décentralisées la responsabilité d’accomplir des tâches particulières
pour le compte du gouvernement central. Les collectivités territoriales agissent
ainsi comme des agents du gouvernement central – ce dernier étant tenu de fournir
les ressources et autres moyens nécessaires à l’exécution des tâches déléguées.
3- La dévolution est la forme la plus aboutie de la décentralisation ; elle implique le
transfert de compétences et des pouvoirs à des entités territoriales de droit public,
administrées par des organes élus par leurs populations respectives. Ces entités
jouissent d’une autonomie considérable de décision sur la manière d’utiliser leurs
ressources dans l’exercice de leurs compétences. La dévolution va de pair donc avec
la décentralisation politique, et se confond avec la décentralisation budgétaire
quand elle s’accompagne d’une répartition claire des relations financières et des
compétences entre échelons de gouvernement.

La décentralisation budgétaire requiert l’octroi de ressources et de pouvoirs financiers


aux collectivités sub-nationales afin de leur permettre d’assumer les compétences et les
responsabilités qui leur sont confiées.

La décentralisation budgétaire repose sur 4 piliers :

1. La détermination des compétences dévolues aux collectivités décentralisées


2. L’aptitude à générer des recettes propres
3. Un système adéquat de transferts financiers
4. La possibilité pour les collectivités décentralisées de recourir à l’endettement
comme moyen de financement.

Le tout est guidé par 4 principes :


 L’efficience économique ;
 La stabilité macroéconomique
 L’équité territoriale ou interpersonnelle ;
 L’efficacité politique (meilleure information des citoyens, participation et
enracinement de la démocratie locale).

Lorsqu’il s’agit de bâtir un système de décentralisation, tout le problème est de bien


apprécier les dynamiques et les relations qui sous-tendent le système politique et
l’architecture institutionnelle, en vue d’arriver à un juste équilibre entre les dimensions
politique, administrative et budgétaire de la décentralisation ; ces dimensions étant, par
ailleurs, complémentaires et interdépendantes.

Les collectivités territoriales sont de plus en plus impliquées dans la gestion des
affaires publiques ; elles sont en charge de la fourniture de services et équipements publics
à leurs populations respectives ; elles contribuent au développement économique de leurs
territoires et à la protection de l’environnement, le cas échéant.

L’exercice de telles fonctions d’une manière efficace et responsable est tributaire, entre
autres, de la disponibilité d’un financement adéquat quant à son volume et aux conditions
de sa mobilisation. Il s’agit, en premier lieu, des ressources propres (fiscales et non
fiscales) que les collectivités territoriales peuvent mobiliser par elles-mêmes en vertu des
prérogatives que la loi leur confère. Néanmoins, il est rare que de telles ressources
suffisent à combler les besoins de financement des compétences décentralisées ; d’où la
nécessité de les compléter par des transferts budgétaires provenant du gouvernement
central. Éventuellement, des mécanismes pertinents devraient être mis en place, aussi,
pour permettre aux collectivités territoriales de financer leurs investissements en
infrastructures et équipements collectifs au moyen de l’endettement et/ou d’aides ciblées.

Exemples de dispositions constitutionnelles sur la garantie


De ressources aux collectivités territoriales

Article 141 – Les régions et les autres collectivités territoriales disposent de ressources
financières propres et de ressources financières affectées par l’État.
Tout transfert de compétences de l’État vers les collectivités territoriales doit
s’accompagner d’un transfert des ressources correspondantes.
Article 142 – Il est créé, pour une période déterminée, au profit des régions, un fonds de
mise à niveau sociale destiné à la résorption des déficits en matière de développement
humain, d’infrastructures et d’équipements.
Il est créé, en outre, un fonds de solidarité interrégionale visant une répartition équitable
des ressources, en vue de réduire les disparités entre les régions. Les ressources propres
Donner la possibilité aux collectivités territoriales de prélever des impôts et taxes ou
imposer des charges financières (redevances) en contrepartie des services qu’elles rendent
est justifié à plus d’un titre ; en effet :

• Le fait de permettre à ces collectivités de mobiliser d’une manière relativement


autonome des recettes qui leur sont propres, est de nature à promouvoir le sens de
responsabilité budgétaire (allocation judicieuse des ressources aux dépenses qui répondent
aux besoins des citoyens);

• Les ressources propres renforcent ainsi les liens de redevabilité des collectivités
territoriales vis-à-vis de leurs populations respectives ; elles servent comme catalyseur
pour une gouvernance locale efficiente et l’implication des citoyens dans la gestion des
affaires locales ;
• Enfin, les ressources propres renforcent l’autonomie financière locale, notamment dans
le cas des collectivités territoriales qui disposent d’une large base économique.
Cependant, les pratiques observées de par le monde montrent que les autorités
nationales comme les collectivités territoriales sont réticentes à faire pleinement usage de
cet instrument de financement. La raison en est essentiellement d’ordre politique : le
gouvernement central ne voulant pas se dessaisir du pouvoir de taxer pour ne pas se
trouver en situation de concurrence avec les collectivités territoriales à propos des mêmes
assiettes de taxation, ou bien perdre le contrôle de la politique budgétaire d’ensemble ; les
collectivités territoriales, de leur côté, ne voudraient pas endosser la responsabilité de
décisions impopulaires lorsqu’il s’agit de prélever des impôts et taxes ; elles préfèrent le
recours plutôt au partage de recettes fiscales nationales ou les transferts budgétaires pour
financer leurs dépenses.
Contrôle des Cours Régionales des Comptes

Conformément aux dispositions des textes régissant la régionalisation avancée, les


opérations financières et comptables des collectivités territoriales sont soumises au
contrôle des Cours Régionales des Comptes instituées par l’article 97 de la Constitution
révisée en 1996. Leur implantation et leur organisation sont fixées par la loi n° 62-99
formant code des juridictions financières.

Conformément aux dispositions de l’article 118 du code des juridictions financières,


les cours régionales des comptes, dans la limite de leurs ressorts territoriaux respectifs,
sont chargées de :
• Juger les comptes et contrôler la gestion des collectivités territoriales, de leurs
groupements, et des établissements publics relevant de la tutelle de ces collectivités et des
groupements ;
• Contrôler la gestion des entreprises concessionnaires dans lesquelles des
collectivités locales, des établissements publics relevant de la tutelle de ces collectivités et
groupements possèdent, séparément ou conjointement, directement ou indirectement, une
participation majoritaire au capital ou au pouvoir prépondérant de décision ;
• Contrôler l’emploi des fonds publics reçus des entreprises, autres que celles citées
ci-dessus, des associations ou tous autres organismes bénéficiant d’une participation au
capital ou d’un concours quelle que soit sa forme de la part d’une collectivité locale, d’un
groupement ou des autres organismes soumis au contrôle de la Cour régionale ;
• Exercer une fonction juridictionnelle en matière de disciplines budgétaire et
financière, à l’égard de tout responsable, tout fonctionnaire ou agent :
- Des collectivités locales et de leur groupement,
- Des établissements publics relevant de la tutelle des dites collectivités et
groupements ;
- De toutes sociétés ou entreprises dans lesquelles des collectivités locales ou des
groupements possèdent, séparément ou conjointement, directement ou indirectement, une
participation majoritaire au capital ou un pouvoir prépondérant de décision.
La lecture des textes régissant la régionalisation avancée laisse présager
l’importance des cours régionales des comptes dans le processus du contrôle des finances
des collectivités territoriales. En effet, lesdites Cours, partant des conclusions des rapports
des inspections susmentionnées, deviendraient les actrices privilégiées de la vie publique
locale, comme un contrepoids nécessaire à l’accroissement des compétences des
collectivités territoriales.
Cette approche de contrôle permettrait aux cours régionales des comptes d’épargner
leurs efforts déployés auparavant dans un contrôle conformiste au profit d’un glissement
qualitatif de leurs travaux vers l’appréciation des performances de l’action publique locale.
Les Cours Régionales des Comptes pourraient-elles devenir de véritables conseils des
acteurs opérant dans le domaine des finances locales, dépassant ainsi leur rôle habituel de
juge et de contrôleur ? Si certains plaident en ce sens, et si souvent le conseil permettait, en
amont, de prévenir quelques carences et d’éviter de nombreux reproches ultérieurs, ce n’est
pas là une compétence reconnue aujourd’hui.

Aperçu historique

L’institution du contrôle supérieur des finances publiques au Maroc, s’est faite d’une
manière progressive marquée par cinq étapes essentielles :

1960 : Institution de la Commission Nationale des comptes

1979 : Création de la Cour des Comptes, en vertu de la loi n° 12-79

1996 : Élévation de la Cour des Comptes au rang d’Institution constitutionnelle

2002 : Promulgation de la Loi n°62-99 formant code des Juridictions financières

2011 : Renforcement des attributions constitutionnelles de la Cour des Comptes


Le contrôle supérieur des finances publiques est dicté par les exigences de la bonne
gouvernance, de la transparence et de la démocratie, c’est ainsi que le Maroc a tenu, à
l’instar de tous les Etats modernes, à ériger la Cour des comptes en institution
constitutionnelle, en lui confiant la mission de contrôle d’exécution des lois de finances,
d’assistance au Parlement et au Gouvernement dans les domaines relevant de sa
compétence et de rendre compte à sa Majesté le Roi, que Dieu l’Assiste, de l’ensemble de
ses activités.

De même, et en vue de promouvoir la politique de décentralisation, la Constitution a


institué des Cours régionales des comptes qu’elle a investies des missions du contrôle des
comptes et de la gestion des collectivités locales et de leurs groupements.

Les missions dévolues aux Juridictions Financières ont été, ainsi, mieux définies dans
l’objectif d’assurer l’exercice d’un contrôle intégré et équilibré sur tous les intervenants
dans les différents actes de gestion des finances publiques, à savoir: l’ordonnateur, le
contrôleur, et le comptable public.

Il est à signaler qu’à travers ces vérifications, le contrôle exercé par les Juridictions
Financières n’est plus focalisé essentiellement, comme par le passé, sur la régularité et la
conformité des différents actes de gestion, mais qu’il embrasse dorénavant tous les autres
aspects qui leur sont liés, En outre, ce contrôle privilégie l’approche visant l’appréciation
des résultats atteints par les entités publiques contrôlées en terme d’efficacité, d’économie,
d’efficience, d’environnement et d’éthique (5E).

Tout en poursuivant son objectif fondamental visant à participer activement à la


rationalisation et l’optimisation de la gestion des deniers publics, dans un contexte
économique et financier en quête de la performance tant à l’échelon national
qu’international, ce contrôle s’est élargi à de nouvelles missions portant notamment sur le
contrôle des dépenses des partis politiques, le financement des campagnes électorales et la
déclaration obligatoire de patrimoine. Cet élargissement va sans aucun doute renforcer la
transparence et la moralisation de la vie publique.

Entrevue avec M. Driss JETTOU, Premier Président de la Cour des Comptes.

Stratégie

VISION

Etre une institution modèle reconnue pour sa crédibilité, son professionnalisme et pour
l’impact de ses travaux. Contribuer significativement au renforcement de la reddition des
comptes et de la transparence et à l’amélioration de la gestion publique au bénéfice des
citoyens.

VALEURS

 Indépendance
 Professionnalisme
 Intégrité
 Transparence

MISSION

 Exercer, en vertu de la Constitution, la mission de contrôle supérieur des finances


publiques. Prêter assistance au Parlement, au Gouvernement et à l’autorité judiciaire dans
ses domaines de compétence fixés par la loi.
 Veiller, à travers l’exercice des compétences qui lui sont conférées par la loi, au respect des
principes de bonne gouvernance, de transparence et de reddition des comptes des
organismes publics.

OBJECTIFS STRATEGIQUES

Objectif 1 : Augmenter l’impact des travaux de l’Institution;

Objectif 2 : Renforcer la qualité des travaux et la productivité de l’Institution;

Objectif 3 : Renforcer les capacités professionnelles de l’Institution;

Objectif 4 : Développer les relations de l’Institution avec les parties prenantes;

Objectif 5 : Développer les modes de gestion et d’organisation de l’Institution.

Communications de la Cour

 Rapport annuel :

Dans son rapport annuel, la Cour rend compte de l’ensemble de ses activités, fait la
synthèse des observations qu’elle a relevées, de ses propositions d’amélioration de la
gestion des finances publiques et de celle des services et organismes publics ayant fait
l’objet de contrôle, reprend les commentaires des autorités gouvernementales et des
responsables des institutions et organismes concernés et donne un résumé du rapport
de la Cour sur l’exécution de la Loi de finances. Le rapport annuel de la Cour est présenté
à Sa Majesté le ROI par le Premier Président; il est publié au Bulletin officiel.

 Référés du Premier Président :

Dans toutes les matières qui relèvent de la compétence de la Cour, le Premier Président
peut présenter ses observations et suggestions aux autorités gouvernementales
compétentes par voie de référés. Dans chaque ministère, un haut fonctionnaire ayant au
moins le rang de directeur d’administration centrale est chargé de veiller à la suite
donnée aux référés du Premier Président. Cette désignation est notifiée à la Cour.
 Rapport sur l’exécution de la Loi de finances :

La Cour des comptes élabore un rapport sur l’exécution de la Loi de finances qui
accompagne le projet de Loi de règlement. Ce rapport retrace notamment les résultats
de l’exécution de la Loi de finances et les observations suscitées par la comparaison des
prévisions et des réalisations.

 Déclaration générale de conformité :

La déclaration générale de conformité devant accompagner le rapport sur l’exécution de


la Loi de finances, permet de rapprocher les résultats des comptes individuels produits à
la Cour par les comptables publics de ceux du compte général du royaume établi et
communiqué à la Cour par le ministre chargé des finances.

 Rapports particuliers relatifs au contrôle de la gestion :

Les rapports particuliers délibérés en chambre, sont adressés par le Premier Président
au Premier ministre, au ministre chargé des finances et au ministre de tutelle, lesquels
peuvent formuler leurs observations et exprimer leurs avis dans un délai fixé par le
Premier Président et qui ne peut être inférieur à un mois. Ces rapports, accompagnés
des avis et commentaires reçus, sont ensuite transmis au comité des programmes et des
rapports en vue de leur insertion, le cas échéant, au rapport annuel.

 Rapports thématiques :

Dans le cadre de son assistance au Gouvernement et au Parlement, la Cour des comptes


publie des rapports thématiques en relation avec les réformes économiques et sociales
menées par le Maroc.

 Lettres des Présidents de Chambres :

Dans le cadre du contrôle de la gestion, les Chambres peuvent décider d’adresser des
observations aux responsables des organismes concernés sous forme de lettres des
Présidents de Chambres.

Discipline budgétaire et financière

Les comptables publics sont tenus de produire annuellement à la Cour, les comptes pour les
services de l’Etat et les situations comptables pour les autres organismes. En matière de
discipline budgétaire et financière, la Cour fonctionne comme une Cour de justice ordinaire avec
tout ce que cela exige comme garanties des droits de la défense, l’audition de toute personne
dont la responsabilité peut être engagée, avec la présence physique du mis en cause et de son
avocat à la séance de jugement, en sus de la citation de témoins.

1. Saisine de la Cour :

La Cour est saisie par le Procureur Général du ROI, de sa propre initiative ou à la demande du
Premier Président ou d’une formation de la Cour, en cas de découverte d’infractions qui relèvent
de compétences de la Cour en matière de discipline budgétaire et financière.

La saisine peut être également faite par le Premier Ministre, le Président de l’une des Chambres
du Parlement, le Ministre des Finances et les Ministres concernés et ce par l’intermédiaire du
Procureur Général du ROI près la Cour des comptes et sur la base de rapports de contrôle ou
d’inspection, appuyés des pièces justificatives.

2. Procédure suivie :

Sur la base des documents qu’il reçoit et des informations et autres documents qu’il peut
demander aux autorités compétentes, le Procureur Général du ROI (PGR) peut décider :

 Soit la poursuite.
 Soit le classement de l’affaire s’il lui apparaît qu’il n’y pas lieu d’engager des poursuites ;
il prend à cet effet une décision motivée qui est communiquée à la partie qui lui a soumis
l’affaire.

En cas de poursuite, le Procureur Général du ROI sollicite du Premier Président la


désignation d’un Conseiller rapporteur chargé d’instruire le dossier.

Le Procureur général du ROI avise les personnes concernées qu’elles sont l’objet de
poursuites devant la Cour et qu’elles sont autorisées à se faire assister dans la suite de la
procédure, par un avocat agréé devant la Cour Suprême.

Le PGR informe également de cette poursuite, le Ministre ou l’autorité dont dépend ou


dépendait le fonctionnaire ou l’agent mis en cause, le Ministre chargé des Finances et, le
cas échéant, le Ministre de tutelle.

L’instruction de l’affaire par le Conseiller rapporteur :

 Une fois nommé, le Conseiller rapporteur reçoit les éléments du dossier et entame son
instruction. Les pouvoirs du Conseiller rapporteur sont très larges puisque selon la Loi, il
a qualité pour procéder à toutes enquêtes et investigations auprès de tous les
organismes publics ou privés, se faire communiquer tous documents et entendre toutes
les personnes dont la responsabilité paraîtrait engagée, ou tous témoins. L’instruction
est secrète ; le Conseiller rapporteur est seulement tenu d’informer le Procureur Général
du ROI sur son déroulement.
 A la fin de l’instruction, le Conseiller rapporteur communique le dossier, accompagné du
rapport d’instruction au PGR qui dépose ses réquisitions.

Consultation du dossier par l'intéressé :

 La personne concernée est informée par le PGR, qu’elle peut, dans les 15 jours suivant la
notification, prendre connaissance du dossier le concernant.
 Cette consultation, qui est permise aussi à l’avocat de l’intéressé, se fait au Greffe de la
Cour. La personne concernée peut également obtenir copies des pièces du dossier. Elle
dispose alors de 30 jours, après la consultation du dossier pour produire, si elle désire,
un mémoire écrit soit par elle-même soit par sa défense. Le mémoire en question est
alors communiqué au PGR. La personne concernée peut solliciter la citation de témoins
de son choix.

3. Audience de jugement :
 Une fois que le Premier Président estime, après l’examen du dossier, que l’affaire est en
état d’être jugée, il ordonne qu’elle soit portée au rôle des audiences de la Chambre
compétente en matière de DBF.
 L’audience se déroule comme devant n’importe quelle autre Cour de justice : Au début de
l’audience, le Conseiller rapporteur donne lecture résumée de son rapport. La personne
concernée, soit par elle-même, soit par son avocat, est appelée à présenter ses
explications et justifications.
 Le PGR présente ses conclusions.
 La Cour et le ministère public peuvent citer toute personne dont le témoignage leur
paraît nécessaire; la même faculté est reconnue à l’intéressé, avec l’autorisation du
Président de la formation.
 La Cour se retire alors pour délibérer. La formation de jugement est composée de 5
magistrats dont le Président de la formation et le Conseiller rapporteur. La décision est
prise à la majorité des voix.
 La Cour rend son arrêt dans un délai maximum de 2 mois à compter de la date de mise
en délibéré de l’affaire, lors d’une audience à laquelle est convoqué l’intéressé ou son
représentant.
 L’arrêt est notifié dans les deux mois suivants son prononcé, à la personne concernée, au
Ministre chargé des Finances, au Ministre intéressé, au PGR, à la partie qui a saisi la Cour
et aux représentants légaux des organismes concernés.

4. Les Sanctions :
La Cour prononce à l’encontre des personnes ayant commis l'une ou plusieurs des
infractions citées, une amende dont le montant calculé selon la gravité et le caractère
répétitif de l'infraction, ne peut être inférieur à mille (1000) dirhams par infraction sans
toutefois que le montant de l'amende par infraction ne puisse dépasser la rémunération
nette annuelle que la personne concernée a perçue à la date de l'infraction. Toutefois, le
montant cumulé des amendes précitées ne peut dépasser quatre (4) fois le montant
annuel de ladite rémunération.

Si la Cour établit que les infractions commises ont causé une perte à l’un des organismes
soumis à son contrôle, elle ordonne à l’intéressé le remboursement à cet organisme des
sommes correspondantes, en principal et intérêts. Les intérêts sont calculés selon le taux
légal, à compter de la date de l'infraction.

La personne concernée et les témoins qui ne répondent pas dans le délai imparti par la
Cour, aux demandes de communication de pièces et documents ou aux convocations qui
leur sont adressées par la Cour, ou refusent de prêter serment ou de témoigner, peuvent
être condamnés par ordonnance du Premier Président à une amende de cinq (500) à
deux mille (2000) Dirhams.

Le nouveau code des Juridictions financières a établi des passerelles entre la Discipline
Budgétaire et Financière et l’exercice de l’action pénale et disciplinaire.

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