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> Dimensionnement et justifications des murs de soutènement
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PLAN DE LA PAGE
I Justification vis-à-vis de la stabilité globale
II Justification vis-à-vis de la stabilité externe
III Justification vis-à-vis de la stabilité interne
IV Stabilité externe : applications aux calculs d’un mur poids
Dans le cadre de versants de géométrie importante, en montagne en particulier, on limitera les justifications à une zone
bornée à l’amont et à l’aval par une distance à partir du plan de soutènement égale à trois fois la hauteur du mur ( cf . Fig. 1
). Le principe qui prévaut consiste à augmenter la stabilité dans l’environnement proche de l’ouvrage sans être obligé de
conforter toute la montagne.
On veillera à faire les vérifications à toutes les étapes de construction de l’ouvrage et, en particulier, à chacune des phases de
terrassement.
Certains ouvrages, comme certains murs en remblai renforcé, relèvent de la norme NF P 94-220 (Juin 1998) Renforcement
des sols – Ouvrages en sol rapportés renforcés par armatures ou nappes peu extensibles et souples.
A - Principes
Le mur de soutènement subit des actions volumiques (poids du mur, du terrain sur les talons du mur en béton armé, du mur
en remblai armé, etc.) et des actions surfaciques (poussée et butée des terres, poussée et butée des surcharges sur le terrain,
actions directes sur le mur, etc.).
Les éléments de réduction (moment, effort normal, effort tranchant) sont rapportés à la base du mur et servent à vérifier le
glissement sur la base et le poinçonnement du sol de fondation.
Actuellement, il n’existe pas de réglementation des justifications des stabilités des murs de soutènement. En attendant la
mise en place des normes spécifiques en application de l’EC7-1, on propose une procédure transitoire qui ne s’applique
qu’aux états limites de service (ELS), sans pondérations des actions et sollicitations.
Pour les murs poids, la poussée s’applique sur toute la hauteur du parement amont : l = AB ( cf . Fig. 2 ).
avec δ R = β si λ = 0
Par exemple sur la figure 2a , λ = 0 entraîne que δ R = β, si β = 0, δ R = 0 et donc δ a = +2/3 ϕ’.
Pour une monocouche de sol « homogène » de mêmes caractéristiques physiques et mécaniques, la force de poussée
inclinée, par m, sera :
Pour les murs en béton armé, on pourra simplifier en appliquant la poussée sur un plan vertical fictif AB passant par l’arrière
du talon et sur toute la hauteur h, de la base du talon au point d’intersection avec le talus ( cf . Fig. 3 ). Le sol au-dessus du
talon est associé au mur et agit par son poids propre.
Si L B 0 δ a = β
Si L B 0
Avec :
Généralement, on ne prend pas en compte la butée des terres devant les murs. La première raison est qu’elle peut
disparaître si l’on excave le sol ; la seconde raison est qu’il faut un déplacement important pour la mobiliser complètement.
Toutefois, pour des situations provisoires, on peut prendre en compte une partie de la butée limite en fonction du
déplacement toléré. En première approximation, on prend souvent une « butée hydraulique » avec K p = 1.
Cette méthode de calcul est une simplification de la méthode théorique plus complexe, mais elle entraîne deux points
importants :
il ne faut surtout pas prendre un angle d’inclinaison de la poussée δ a égal à +ϕ’ : le volume de sol associé au mur
étant supérieur au volume théorique, par compensation , l’angle d’inclinaison de la poussée δ a est beaucoup plus
faible que ϕ’ et doit être calculé d’après (6) ;
la force de poussée n’est pas calculée sur la hauteur H du mur mais sur h, de la base du talon au point d’intersection
avec le talus (h = H si β = 0). Pour une monocouche de sol « homogène » de mêmes caractéristiques physiques et
mécaniques, la force de poussée inclinée, par m, pour le mur en béton armé ( cf . Fig. 3 ) sera : F a = 1/2 K a γ h 2 (h =
AB).
Les actions ne seront pas pondérées, les poussées et les butées seront calculées sans pondération des poids volumiques des
sols. De même, les coefficients de poussée et de butée ne seront pas affectés de coefficients de sécurité partiels.
On définit la surface du sol de fondation comprimé en calculant la répartition des contraintes normales sous la base du mur.
On fait l’hypothèse forte que le sol de fondation est en élasticité linéaire et on applique les résultats du calcul des
contraintes en flexion composée (8).
Pour une semelle rectangulaire, si e G ≤ B/6, le sol de fondation est entièrement comprimé et A = A’.
Si e G > B/6, une partie du sol est décomprimé et A’ < A ; l’équation (9) permet de déterminer A’ en calculant la valeur de y,
distance à l’axe neutre pour laquelle la contrainte s’annule.
La figure 5 donne un exemple, dans une configuration simple, où le terre-plein est horizontal β est égal à 0, le parement
amont vertical λ = 0 et l’angle d’inclinaison de la poussée pris égal à δ a . Dans ce cas, la force horizontale H est égale à F ah et
la force verticale V est égale à W + F av .
La figure 6 donne la répartition des contraintes normales sous la base de la fondation qui indique, dans cet exemple, un sol
entièrement comprimé (A’ = A = B).
On détermine le diagramme des contraintes normales appliquées sous la base du mur au sol de fondation ( cf . Fig. 6 ).
Comme pour le calcul des fondations superficielles, on détermine la contrainte de référence q’ ref et la contrainte ultime q’ ult
.
On la détermine :
soit par la méthode de Meyerhof, en recentrant la résultante des forces sur une semelle fictive réduite de
largeur B’= B – 2e G ( cf . Fig. 7 )
Elle sera déterminée dans le chapitre « Fondations superficielles ». Provisoirement, d’après le guide du SETRA sur les
ouvrages de soutènement de 1998, on pourra adopter comme valeur de coefficient de sécurité global sur q’ ult :
γ q = 2 + (i δ ) 2 (14)
i δ étant le coefficient de réduction de la contrainte ultime du sol qui est fonction de l’inclinaison δ de la résultante
des forces ( cf . Fig. 6) et de l’encastrement du mur.
Dans le fascicule 62, titre V, le critère de justification à l’ELU (avec pondération des actions et sollicitations) de renversement
consiste à vérifier que la surface de sol comprimée sous la fondation est au moins égale à 10 % de la surface totale.
On distingue, dans le comportement d’un massif en remblai renforcé, une zone active qui entraîne le sol vers l’aval et
une zone stable résistante dans laquelle les armatures vont transférer les efforts de la zone active à la zone résistante
généralement par frottement ( cf . Fig. 12 ). Ainsi, la partie de sol résistante équilibre la partie de zone active
déstabilisatrice. Les éléments du parement ne servent qu’à empêcher l’écoulement des terres entre les armatures et le
parement.
La ligne des tractions maximales sépare la zone active de la zone passive ( cf . Fig. 12 ). Elle est définie par la norme
®
NF P 94-220-1 de juin 1998 pour les murs en Terre Armée ( cf . Fig. 13 ). Cette ligne des tractions maximales dépend de
l’extensibilité des renforcements : plus les renforcements seront souples, plus la ligne des tractions maximales se
rapprochera du coin de Coulomb ( cf . Fig. 14 ). On notera l’importance de la position de la ligne des tractions maximales
au-delà de laquelle s’ancrent les renforcements ; plus cette ligne s’éloigne du parement, plus la longueur des
renforcements augmente.
À partir de ces principes généraux, il y a autant de règles de dimensionnement que de procédés. On distingue ceux dont
le remblai est renforcé par des armatures peu extensibles qui concernent généralement les remblais renforcés par des
armatures métalliques et ceux dont le remblai est renforcé par des armatures extensibles et souples, qui concernent plus
particulièrement les ouvrages renforcés par des géosynthétiques.
qu’il n’y a pas rupture de l’armature, le long de la ligne de traction maximale ( cf . Fig. 13 ) ;
qu’il y a une force d’adhérence suffisante au-delà de la ligne de traction maximale pour transférer cette traction
par frottement dans la zone résistance ( cf . Fig. 13 ) ;
qu’il n’y a pas de rupture de l’attache de l’armature au parement ( cf . Fig. 13 ).
remblai compacté ;
poids volumique : γ = 1,8 kN/m 3 ;
ϕ’ = 30° ;
c’= 0 ;
frottement remblai/mur : δ a = 0 ;
argile ;
poids volumique : γ = 1,9 kN/m 3 ;
ϕ’ = 25° ;
c’= 20 kPa ;
P le = 1,2 MPa (pression limite pressiométrique équivalente nette de l’argile sous la fondation du mur).
On suppose que la stabilité globale et la stabilité interne ont été, par ailleurs, vérifiées. On fait les différentes justifications
vis-à-vis de la stabilité externe.
On rappelle les diagrammes de poussée du sol et de la surcharge sur les figures 17 et 18 . On néglige la butée devant le mur.
On établit d’abord le diagramme des contraintes apportées par le mur sur le sol de fondation. On calcule les moments par
rapport à l’arête aval 0, mais on pourrait faire évidemment les calculs par rapport à n’importe quel autre point ( cf . Fig. 19 ).
Dans le tableau 1 , on détermine les forces horizontales et verticales, et on calcule les moments de ces forces par rapport au
point O.
F aγ 75 5/3 +125
F aq 34 5/2 +85
La résultante des forces verticales est de 240 kN, le moment résultant par rapport au point O est de – 250 kN.m.
e O = – 250/240 = – 1,04 m.
e G = – 0,46 m
Le sol de fondation sous la semelle du mur est donc entièrement comprimé (0,46 < 3/6 = 0,50) ; on calcule les contraintes
d’après (8) :
Le diagramme des contraintes appliquées au sol de fondation argileux est indiqué sur la figure 20 :
On vérifie que :
Vérification satisfaite
On prend actuellement 1,5 comme coefficients de sécurité sur l’angle de frottement et sur la cohésion. On rappelle
qu’actuellement les actions ne sont pas pondérées.
La contrainte de référence q’ réf est indiquée sur les figures 21 et 22 . Elle est égale à la contrainte aux trois quarts de la
largeur comprimée ou est égale à la contrainte moyenne sur la surface réduite (Meyerhof ).
La différence n’est pas significative ; on peut donc calculer directement avec la formule simplifiée de Meyerhof.
La contrainte ultime est déterminée d’après les règlements appliqués aux calculs des fondations superficielles, DTU
13.12 et Fascicule 62 titre V du CCTG. On a une argile de type B ; en considérant un encastrement nul de la semelle,
on a : q’ ult = 0,8 P le = 1 MPa pour une charge verticale centrée.
0n adopte comme valeur de coefficient de sécurité global : γ q = 2 + (i δ ) 2 . L’inclinaison de la résultante des charges
sur la verticale est de 24° ( cf . Fig. 21 et Fig. 22 ). Le coefficient de réduction est égal, pour un sol cohérent, à i δ = (1 –
δ/90) 2 = 0,53 et γ q = 2,28
Vérification satisfaite
3 - Justification vis-à-vis du renversement ou de la non-décompression totale du sol (10 %)
Cette justification n’est pas généralement dimensionnante. Elle ne serait licite que sur des sols très raides ou du rocher. On
ne peut pas appliquer ici la règle des 10 %, puisque elle concerne les états limites ultimes (pondération des actions et
sollicitations). Traditionnellement, on prend un coefficient de sécurité global au renversement égal à 1,5.
460/210 = 2,19
Vérification satisfaite
remblai : K ag = 0,300 ;
surcharge : K aq = 0,304.
On pourrait prendre la même valeur de K a pour les poussées du remblai et de la surcharge, la différence entre les deux
n’étant pas significative.
Poussée du remblai
P D= K a× γ × z d
Z D= 5 m
P D = 0,300 × 18 × 5 = 27 kPa
La répartition des contraintes est triangulaire, variant de 0 en E à 27 kPa en D. Les contraintes sont inclinées de 20°
par rapport au parement amont vertical du mur ; elles sont donc inclinées de 20° par rapport à l’horizontale ( cf . Fig.
23 ).
La répartition des contraintes étant triangulaire, on a directement la force de poussée, F a = 27 × 5/2 = 67,5 kN/m de
mur, appliquée au tiers à partir de la base de la fondation du mur à 5/3 = 1,67 m ( cf . Fig. 24 ).
Puisqu’il s’agit d’une surcharge uniformément répartie sur toute la largeur du terre-plein, la poussée est identique sur
toute la hauteur du mur ( cf . Fig. 24 ).
p d = K a × q = 0,304 × 20 = 6,08 kPa
Les contraintes sont inclinées de 20° par rapport au parement amont vertical du mur ; elles sont donc inclinées de 20°
par rapport à l’horizontale ( cf . Fig. 24 ).
La répartition des contraintes étant rectangulaire, on a directement la force de poussée : F a = 6,08 × 5 = 30,4 kN/m de
mur, appliquée à mi-hauteur du mur à 5/2 = 2,50 m ( cf . Fig. 24 ).
On établit d’abord le diagramme des contraintes apportées par le mur sur le sol de fondation. On décompose les
forces de poussée inclinées sur l’horizontale et la verticale ( cf . Fig. 25 ). On calcule les moments par rapport à l’arête
aval 0.
Dans le tableau 2 , on détermine les forces horizontales et verticales, et on calcule les moments de ces forces par
rapport au point O.
F ag v 23,1 3 –69
La résultante des forces verticales est de 273 kN, le moment résultant par rapport au point O est de –382 kN.m.
e O = –382/273 = –1,40 m
Le sol de fondation sous la semelle du mur est donc entièrement comprimé (0,10 < 3/6 = 0,50) ; la résultante des
forces est pratiquement centrée, ce qui est satisfaisant.
Le diagramme des contraintes appliquées au sol de fondation argileux est indiqué sur la figure 26 .
On vérifie que :
Vérification satisfaite
Elle est égale à la contrainte aux trois quarts de la largeur comprimée ou est égale à la contrainte moyenne sur la
surface réduite (Meyerhof ) ( cf . Fig. 27 ).
0n adopte comme valeur de coefficient de sécurité global γ q = 2 + (i δ ) 2 . L’inclinaison de la résultante des charges
sur la verticale est de 19° ( cf . Fig. 27 ). Le coefficient de réduction est égal pour un sol cohérent à i δ = (1 – δ/90) 2 =
0,62 et γ q = 2, 38.
Vérification satisfaite
D’après le tableau 2 :
560/178 = 3,15
Vérification satisfaite
Dans ce cas, le mur est surdimensionné ; la largeur de la semelle pourrait être optimisée ainsi que l’épaisseur en tête de mur.
Commentaires La prise en compte d’un frottement entre le remblai et le mur δ a /ϕ’ = 2/3 diminue la poussée
horizontale (dans le cas de l’application de 18 %) et augmente les forces stabilisatrices grâce aux composantes
verticales des poussées. Le coefficient de sécurité vis-à-vis du glissement qui est dans le cas de l’application
dimensionnant passe de 1,58 pour δ a /ϕ’ = 0 à 2,04 avec δ a /ϕ’ = 2/3, soit une augmentation de 29 %. Étant donné
l’importance du choix de δ a /ϕ’, qu’il est réaliste de prendre égal à 2/3 ϕ’ comme préconisé par le guide du SETRA, on
vérifiera que les dispositions constructives assurent bien ce frottement remblai-mur (cas, par exemple, d’un
complexe géosynthétique drainant le long du mur).