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Système de production, de
Transport et de Distribution
Manuscrit de cours
Niveau 5
(Partie Transport et Distribution de l’Energie Electrique)
Cours de Système de production, de Transport et de Distribution : Partie Transport et Distribution de l’énergie électrique Page 2/63
I. Introduction au réseau d’énergie électrique
I.1. Généralités
C'est en 1882 que commence l'histoire des réseaux de distribution d'énergie électrique avec la
mise en place à New-York, par Edison, d'une centrale de génération d'énergie électrique à courant
continu d'environ 33 kW.
Il semble que la première station de distribution d'énergie électrique en Angleterre fut construite à
Londres à peu près en même temps et qu'elle fonctionnait aussi en courant continu sous une
tension de 100 volts et une puissance de 60 kW.
Bien sûr, à cette époque, on utilisait la machine à vapeur pour toutes les sources d'énergie i.e. les
chemins de fer, les usines avec distribution de l'énergie par un arbre auquel on ajoutait des poulies
pour soutirer de la puissance au moyen d'une courroie de cuir très large.
Ce mode de génération d'énergie électrique (à courant continu) ne permet pas de transmettre cette
énergie très loin car on ne peut la générer et l'utiliser qu'à des tensions basses pour des raisons de
sécurité et d'isolation.
Il fallait donc construire des stations de génération près des centres de consommation et chacun y
allait de ses propres projets de mini-réseaux.
L'invention du transformateur en 1885 par Deri et autres, et la construction par Stanley d'un
transformateur utilisable pour la distribution d'énergie démontrèrent en 1884-1886 que le futur
passait par le courant alternatif. Mieux encore, le brevet anglais numéro 6481 émis à Nicola Tesla
en 1888 amorça la distribution et l'usage de l'énergie électrique en systèmes polyphasés.
La controverse entre Edison (qui améliora l'ampoule incandescente de Swan (1878) et qui
proposait le courant continu) et Westinghouse (qui avait acquis les droits sur les transformateurs et
proposait le courant alternatif) fit la manchette des grands quotidiens de l'époque et se régla par la
suprématie du c.a. En 1890 une première ligne de transport c.a. (22 km) à 3300 volts était mise en
fonctionnement en Orégon.(USA).
Au début de 1894, il existait au États-Unis un poste de génération biphasé et quatre postes de
générations triphasés; un départ modeste mais très prometteur.
a) Définition
Un réseau, c'est d'abord un certain nombre de fonctions et de comportements d'ensemble, qu'il faut
définir, mettre en œuvre, maîtriser grâce à une conception et une exploitation convenables. Ce sont
ensuite des ouvrages et des matériels (lignes aériennes et souterraines, postes, câbles, appareillage,
transformateurs, parafoudres, etc.) qui, assemblés, forment le réseau physique ; ouvrages et
matériels dont la qualité conditionne très largement celle du réseau, donc celle de la desserte en
électricité de ses clients. C'est enfin tout un ensemble d'automatismes et de transport d'informations
et de commandes, ensemble coordonné, donc système nerveux absolument indispensable à la
protection des ouvrages et des matériels, à la robustesse du réseau vis-à-vis des défaillances internes
et des agressions extérieures telles la foudre et les conditions climatiques extrêmes ; système
indispensable aussi à la maîtrise par l'exploitant d'un outil technique qui, pour les réseaux publics,
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du moins, n'est pas concentré en un site, mais couvre des milliers et des centaines de milliers de
kilomètres carrés.
Si tout le monde décide de demander de l'énergie en même temps, le réseau pourrait peut-être
transiter cette demande, mais les sources d'énergie n'ont pas la puissance requise pour générer
cette demande. Cette dernière (demande annuellement estimable) sera le critère qui déterminera si
des clients doivent être déconnectés et prend ainsi une grande importance dans la planification à
long terme des sources d'énergie. Un réseau d'énergie électrique peut généralement se diviser en
trois grands blocs :
La distribution se fait toujours en triphasé et un réseau est l'ensemble des composants requis pour
transporter l'énergie électrique de la source (générateur) à la charge (consommateur). Cet
ensemble comprend des transformateurs, des lignes de transport, des générateurs, des moteurs, des
éléments de chauffage, des réactances, des condensateurs, des moyens de mesure et de contrôle,
des protections contre la foudre et les courts-circuits, etc....
Nous concentrerons notre attention sur la partie du réseau qui distribue l'énergie et nous utiliserons
des schémas unifilaires pour représenter les modèles.
Exemple :
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b) Quelques constituants d’un réseau électrique :
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1°) Poste électrique haute tension
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3°) un petit transformateur MT/BT 4°) Lignes à moyenne tension
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6°) Poste électrique haute tension isolé à l'air
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8°) Poste électrique haute tension isolé au SF6
a) Introduction
b) Pertes en ligne
Pour vérifier l'intérêt économique du transport de l'énergie électrique sous forme triphasée
comparons une ligne triphasée équilibrée en courants et tension et une ligne monophasée, les
deux lignes étant constituées de conducteurs identiques.
Sous une tension V et parcourue par un courant I, de valeurs efficaces V et I, la puissance
transportée par la ligne monophasée est
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Pmono = VIcosϕ
La puissance transportée par une ligne triphasée équilibrée en tensions et courants, dont les
tensions simples sont de même valeur efficace V et sous le même facteur de puissance, et
constituée de conducteurs identiques à ceux de la ligne monophasée, est
Ptri = 3VI'cosϕ
Cette puissance est égale à celle de la ligne monophasée précédente pour un courant de valeur
efficace trois fois plus faible
Pmono = Ptri => I' = I/3
Pour une même puissance transportée, les pertes Joule sont six fois plus faibles. Toutefois, pour
former la ligne triphasée on utilise 50% de matériau conducteur en plus. A masse de conducteur
égale, on peut fabriquer une ligne triphasée de même longueur que la ligne monophasée à
condition de réduire la section des fils au 2/3. La résistance R' des trois conducteurs est alors
R' = 3R/2
Si on conserve les conditions précédentes, de valeur efficace des tensions simples équilibrées
égale à celle de la ligne monophasée et de même facteur de puissance, la puissance triphasée
transportée est identique à celle de la ligne monophasée pour un courant I' = I/3. A masse de
conducteur et puissance transmise égales, les pertes par effet Joule sont quatre fois plus faibles
sur une ligne triphasée équilibrée que sur une ligne monophasée.
a) Généralités
Les pertes par effet Joule sont proportionnelles au carré du courant et donc d'autant plus faibles
que le courant sur la ligne est petit. A puissance active donnée, ces pertes sont donc d'autant plus
faibles que le transport se fait à plus haute tension et que le facteur de puissance sera proche de
l'unité. Cette considération explique d'une part l'incitation faite aux usagers par les producteurs
d'énergie électrique, de préserver un facteur de puissance élevé (> 0,91) et l'organisation du
transport et de la distribution. Si l'effet Joule n'est pas la seule origine des pertes sur les lignes,
elles sont tout de même prépondérantes.
Le transport sur les longues distances se fait à très hautes tensions, 225 kV pour les grandes
puissances (400 kV et plus dans les pays fortement industrialisés). La tension est ensuite abaissée
progressivement pour des raisons de sécurité à l'approche des agglomérations:
110 kV, 90 kV ou 63 kV pour le transport régional jusqu'aux villes,
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30 kV pour le transport rural jusqu'aux petites villes ou villages,
10 kV, 15 kV et 20 kV depuis les postes de transformation périphériques vers les
quartiers,
230/400V pour la distribution domestique.
(Les valeurs numériques indicatives, il existe d'autres tensions utilisées)
L'énergie électrique ne pouvant être stockée, la production doit être ajustée en temps réel à la
consommation. Un déséquilibre entre la demande et la puissance disponible se traduit par des
fluctuations de la tension et la fréquence sur le réseau. Cette contrainte conduit à disposer d'une
puissance de production très supérieure à la puissance moyenne consommée et d'une
interconnexion entre les réseaux sous-régionaux (zone CEMAC par exemple) pour bénéficier de
la non-simultanéité des pointes de consommation dans les différents pays. Un réseau d'une telle
étendue nécessite aussi bien sûr des dispositifs et des procédures de gestion relativement
complexes pour ce prémunir des incidents de distribution (Sur-demande, court-circuit, rupture de
ligne, etc...).
Si l'énergie transportée par un réseau vers un client y parvient par un seul parcours, on parle de
distribution radiale.
Exemples:
Si l'énergie transportée par un réseau vers un client y parvient par plusieurs parcours, on parle de
distribution bouclée.
Exemples:
L'analyse d'un réseau bouclé est plus complexe que l'analyse d'un réseau radial et demande des
outils plus performants. Heureusement, la plupart des industries ont des réseaux radiaux, mais il
est possible que la production décentralisée d’énergie électrique qui s'amorce dans certains pays
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d’Afrique Centrale fasse que dans un avenir assez rapproché, certaines industries aient à exploiter
des réseaux bouclés.
Vous trouverez ci-avant et ci-après, deux schémas de réseau qui illustrent quelques-uns des
symboles usuels servant à représenter certains composants (nous utilisons ici, les symboles nord-
américains, exclusivement pour ce cours !).
Schéma unifilaire contenant l'information requise pour faire les analyses du réseau :
a) La sécurité :
L'objectif premier d'un système de distribution est de fournir de l'énergie aux humains pour les
aider dans leur travail ou leurs loisirs. Il est donc impératif que l'usager soit protégé contre les
dangers de l'électricité i.e. électrocution, brûlure, origine d'incendie, interférence
électromagnétique, etc…
Si le réseau de distribution dessert des emplacements où l'on administre des soins médicaux, les
règles de sécurité seront beaucoup plus sévères et il faudra s'assurer que toutes les normes en
vigueur sont respectées.
Il existe des méthodes statistiques d'analyse qui permettent d'évaluer la fiabilité des systèmes et de
ses composants, mais l'expérience du concepteur demeure un paramètre important pour la prise
des premières décisions.
c) La simplicité de fonctionnement :
d) La régulation de tension :
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Les équipements d'énergie électrique sont faits pour travailler à tension constante et toute baisse
de tension diminue le rendement et peut, à l'occasion, causer des bris. Ce point est tellement
important qu'il sera repris dans le chapitre sur les écoulements de puissances.
e) La facilité d'entretien :
Il va sans dire qu'un réseau doit être conçu pour assurer la continuité de service. Comme il est
impossible de construire des équipements parfaits, il faut prévoir de remplacer des composants de
temps à autre. Si on oublie de tenir compte de ce besoin à la conception, on risque une coupure de
courant plus longue que nécessaire, avec les frustrations des utilisateurs que cela provoque.
f) La flexibilité :
Par flexibilité, on entend la possibilité de reconfigurer le réseau pour fournir des charges
nouvelles ou pour distribuer l'énergie pendant qu'une partie est en réparation. Cette qualité de
réseau est évidemment très intéressante et mérite considération; les coûts engendrés par une
approche où la flexibilité serait le critère dominant doivent être justifiables.
g) Le coût :
Tous les paramètres discutés ici influencent les coûts d'investissement et les coûts de
fonctionnement. Les choix ne sont pas toujours faciles, et l'ingénieur sera soumis à des contraintes
économiques et financières qui auront des répercussions sur le type de réseau qui doit être
construit. En dernière analyse, à quoi servira un réseau qui coûte excessivement cher si sa
rentabilité n'est pas assurée?
a) Définitions
Trois grandeurs physiques de même nature (tensions, courants, ...), représentées par des
fonctions sinusoïdales du temps forment un système triphasé si elles ont même pulsation, et
qu'elles sont déphasées entre elles de ± 2π/3. Le système est dit triphasé direct quand le
déphasage est de - 2π/3 et indirect lorsqu'il est de + 2π/3. Il est appelé équilibré lorsque de plus
les trois grandeurs ont même amplitude Xm. Les trois grandeurs suivantes, par exemple, forment
un système triphasé équilibré direct:
x1(t) = Xmsin (ωt) x1(t) = Xmsin (ωt - 2π/3) x1(t) = Xmsin (ωt - 4π/3)
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b) Représentations
Les grandeurs précédentes peuvent être représentées par des nombres complexes de même
amplitude et dont les arguments sont ceux des fonctions sinus précédentes:
avec
On peut donc représenter ces grandeurs dans le plan complexe par trois vecteurs de même
longueur, ayant entre eux un angle de -2π/3 et qui tournent dans le même sens avec une vitesse
angulaire ω. Dans la mesure où les grandeurs ont la même vitesse angulaire, il est plus
intéressant de prendre la référence de phase sur l'un des nombres complexe, X1 par exemple, de
manière à avoir une représentation vectorielle composée de trois vecteurs ''fixes'' dans le plan de
Fresnel et quelquefois de représenter les nombres complexes d'amplitude
On peut remarquer qu'on passe de la représentation d'un système triphasé équilibré direct (STED)
à celle d'un système triphasé équilibré inverse (STEI) en inversant simplement les vecteurs l'ordre
de succession des phases. Si le système (X1, X2, X3) forme un STED, le système (X1, X3, X2)
forme un STEI.
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Remarque: Dans la suite de l'exposé on utilisera la notation complexe des grandeurs lorsque
nécessaire sans préciser à chaque fois qu'il s'agit d'un nombre complexe ''associé'' à la grandeur
sinusoïdale concernée. De même, lorsqu'elle ne sera pas explicitement indiquée, la dépendance en
ejωt des tensions et des courants sera sous entendue. Ce qui revient à prendre la référence de phase
sur l'une des tensions (ou l'un des courants) du système triphasé étudié.
c) Opérateur rotation
Remarque: On traitera dans ce qui suit le cas des systèmes triphasés équilibrés directs, en se
rappelant que les systèmes inverses ont des propriétés similaires.
Observation à l’oscilloscope :
2π
• Les tensions sont déphasées de l’une
3
par rapport à l’autre ;
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a1) Définition :
Un système triphasé est équilibrée lorsque les trois tensions possèdent la même valeur efficace et
qu’elles sont déphasées de 2π/3 l’une par rapport à l’autre.
v1 (t) = V 2 sin(ωt)
2π
v2 (t ) = V 2 sin(ωt − )
3
4π
v3 (t ) = V 2 sin(ω t − )
3
Une tension sinusoïdale est généralement représentée à l'aide d'une fonction sinus dans son
expression trigonométrique. Par exemple:
On sait que l'expression complexe d'une tension alternative se laisse déduire à partir de l'expression
trigonométrique de celle-ci. Ainsi, on considère que l'expression trigonométrique est la partie réelle
de l'expression complexe. Ceci est vrai, si et seulement si, la fonction sinus de l'expression
trigonométrique est transformée en une fonction cosinus:
s (Sens du Système) est un paramètre, qui indique le sens dans lequel le système triphasé tourne.
Les expressions complexes correspondantes sont:
V1, V2 et V3 sont des vecteurs de Fresnel correspondants aux valeurs efficaces des tensions simples
du système triphasé. Les modules V1, V2 et V3 de ces vecteurs ne sont autres que les valeurs
efficaces des tensions correspondantes. Les expressions qui lient les valeurs efficaces à leurs
vecteurs de Fresnel sont:
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Dans le cas des systèmes triphasés équilibrés, on peut introduire un opérateur complexe a, qui
permet de simplifier l'écriture des expressions des vecteurs de Fresnel correspondants.
r V r V r V
V1 ; V2 −2π ; V3 −4π
0 3 3
Le système est équilibré, car la construction de Fresnel montre que V1+ V2 + V3 = 0 .Direct car un
observateur immobile verrait les vecteurs défiler devant lui dans l’ordre 1, 2, 3. Sinon, le système
est inverse.
b1) Définition:
Les tensions composées ont même fréquence que les tensions simples
r r r
u12 = v1 − v 2 ⇒ Ur12 = Vr1 − Vr2
u23 = v 2 − v3 ⇒ U23 = V2 − V3
r r r
u31 = v3 − v1 ⇒ U31 = V3 − V1
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b2) Vecteurs de Fresnel associés :
r U
U1 π
6
r U
U2 −3π
6
v U
U3 −7π
6
π
u12 (t) = U 2 sin(ωt + )
6
π
u23 (t) = U 2 sin(ωt − )
2
7π
u31(t) = U 2 sin(ωt − )
6
Remarque :
3
U = 2V cos30 soit U = 2V
2
Finalement : U = V 3
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II.2. Systèmes triphasés déséquilibrés
Un système triphasé déséquilibré est un système dont les tensions ou les courants ne vérifient pas
les conditions de phases ou d'amplitudes, énoncées au paragraphe II.1, qui définissent les systèmes
triphasés équilibrés. La fréquence est par contre identique pour les trois grandeurs.
Soit un système triphasé quelconque, équilibré ou déséquilibré, dont les éléments sont des
grandeurs sinusoïdales de même fréquence, représentés par les nombres complexes (X1, X2,X3).
Posons
Xd = (X1 + aX2 + a2X3)/3, Xi = (X1 + a2X2 + aX3)/3, X0 = ( X1 + X2 + X3)/3
La relation entre le système déséquilibré (X1, X2, X3) et ses composantes symétriques (Xd, Xi,X0)
s'écrit sous forme matricielle
L'étude du système quelconque (X1, X2, X3) peut donc se ramener à celle des trois systèmes
équilibrés précédents, c'est à dire que le système (X1, X2, X3) peut être considéré comme la
superposition de trois systèmes équilibrés de même fréquence: direct, inverse et homopolaire.
Remarques: On peut noter que les systèmes inverse, direct et homopolaire sont obtenus
respectivement sur la base de progressions géométriques de raisons a, a2 et a3. Ce résultat se
généralise à un système polyphasé à q phases qui peut être considéré comme la superposition de q
système équilibrés obtenus par progressions géométriques.
Si le système triphasé (X1, X2, X3) est équilibré une seule des composantes symétriques est
différente de zéro et en toute rigueur la décomposition reste valable. Cette composante non nulle
s'identifie à:
- Xd = X1 (Xi = X0 = 0) si (X1, X2, X3) est direct,
- Xi = X1 (Xd = X0 = 0) si (X1, X2, X3) est inverse.
La définition des composantes symétriques entraîne une composante homopolaire nulle pour tous
les systèmes dont la somme est égale à zéro.
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Soit un système triphasé quelconque de tensions simples (V1, V2, V3) dont les composantes
symétriques sont (Vd, Vi, V0). Il s'écrit :
Remarque: Notons que la définition des tensions composées entraîne nécessairement la nullité de
la composante homopolaire du système.
et les relations entre les composantes symétriques des courants de ligne et de branche:
,
,
dans lesquelles Vi et Ii (i = 1, 2, 3) sont les valeurs efficaces des tensions simples et des courants
de ligne Vi et Ii (i = 1, 2, 3) et ϕi le déphasage entre le courant Ii et la tension Vi.
En notant (Vi, Vd, V0) et (Ii, Id, I0) les composantes symétriques respectivement des systèmes de
tensions Vi et de courants Ii, on a
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V1 = Vd + Vi + V0 V2 = a2Vd + aVi + V0 V3 = aVd + a2Vi + V0
I1 = Id + Ii + I0 I2 = a2Id + aIi + I0 I3 = aId + a2Ii + I0
I1* = Id* + Ii* + I0* I2* = aId* + a2Ii* + I0* I3* = a2Id* + aIi* + I0*
Ii* (i = 1, 2, 3), Id*, Ii*, I0* sont les complexes conjugués de Ii (i = 1, 2, 3), Id, Ii, I0.
Considérons une ligne triphasée dont les tensions simples et les courants de ligne sont
respectivement (Vd, a2Vd, aVd) et (Id, a2Id, aId). La puissance complexe associée à un tel système
est la somme des puissances complexes de chacune des phases :
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P0 = Re{S0} = 3V0mI0m cosϕ0 = 3V0I0 cosϕ0
Q0 = Im{S0} = 3V0mI0m sinϕ0 = 3V0I0 sinϕ0
Remarque: Les expressions des différentes puissances transmises par les composantes
symétriques directe, inverse et homopolaire sont évidemment conformes à celles obtenues dans
l'étude des régimes triphasés équilibrés puisqu'il s'agit précisément des régimes équilibrés. On
aurait pu, à ce titre, écrire directement ces expressions.
La puissance complexe est donc la somme des puissances complexes transmises par les trois
systèmes équilibrés direct, inverse et homopolaire:
S = 3 [VdId* + ViIi* + V0I0*] = Sd + Si + S0
Tout ce passe comme si on avait superposition, sans interaction, de ces trois régimes sur la ligne.
On en déduit:
la puissance active: P = Re{S} = 3[VdId cosϕd + ViIi cosϕi +3V0I0 cosϕ0] = Pd + Pi + P0
la puissance réactive: Q = Im{S} = 3[VdId sinϕd + ViIi sinϕi +3V0I0 sinϕ0] = Qd + Qi + Q0
la puissance apparente :
a) Définitions
Si l'on vous fait savoir qu'un alternateur a une impédance de 2 Ω, est-ce que cette information est
aussi utile que l'énoncé suivant? "L'impédance de ce générateur est telle que s'il débite son courant
nominal, la chute de tension aux bornes de l'impédance sera de 8% ou encore 0,08 pu de la tension
nominale de la génératrice."
Bien sûr, 2 Ω est un énoncé plus concis que les 33 mots utilisés pour donner l'information. Si l'on
s'entend pour définir la notion de "pu" comme on vient de le faire dans l'énoncé, dire qu'une
impédance a 0,08 pu est aussi concis que de dire qu'une impédance a 2 Ω.
Il est plus facile de reconnaître la relativité des grandeurs si elles sont normalisées.
Exemple :
Si on connaît la grandeur de la tension qu'un système prendra pendant le démarrage d'un gros
moteur, on peut écrire:
système à 4 kV, tension au démarrage: 3,8 kV
système à 2,3 kV, tension au démarrage: 2,2 kV.
Normalisés, on dirait alors:
système à 4 kV, tension au démarrage:0,950pu
système à 2,3 kV, tension au démarrage:0,956pu
Dans l'étude des réseaux de distribution ou de transport, quand plusieurs niveaux de tension sont
présents et que l'on traite de machines ( transformateurs ) ayant des valeurs nominales très
différentes, il devient utile d'utiliser des données normalisées pour mieux comprendre les ordres
de grandeurs et calculer sans erreurs.
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On utilisera toujours une seule base VA pour un problème à résoudre. On divisera le réseau en
autant de domaines qu'il y a de tensions différentes, ce qui donne un nombre d'ensemble de bases
égal aux nombres de domaines identifiés.
Si on utilise VA30 comme base, il faut utiliser Vligne comme base pour calculer Ibase.
S30 = √3VligneIligne
Si on utilise VA10 comme base, il faut utiliser Vneutre comme base pour calculer Ibase.
S10 = VneutreIligne.
Zbase = Vbase/Ibase
Soit x et y des domaines d'un réseau qui sont à des tensions différentes; soit b l'indice base; soit Ω
ohm l'unité d'impédance. Soit pu pour unité normalisée. Les relations suivantes sont valides pour
une phase du réseau :
S = VA10
V = Vneutre.
pu = réelle/base
base = réelle/pu
réelle= pu*base
Pour passer d'un domaine à un autre :
Si l'on désire avoir une seule base tension et une seule base VA:
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b1) Un court-circuit avec la solution classique :
Supposons que l'on désire calculer le courant qui circulerait dans un court-circuit entre la phase
"a" et un fil neutre de retour d'impédance zéro. Le modèle suivant serait approprié pour ce calcul.
Pour un problème simple, la solution avec des ohms est probablement la plus proche des
connaissances usuelles des ingénieurs en électricité, mais si le réseau à solutionner comprend
plusieurs niveaux de tension et des appareils de différentes puissances, l'approche "pu" permet
d'éviter les erreurs plus facilement.
Reprenons ce problème avec des unités normalisées : « pu »
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Base S30 : 15 MVAs = 1 pu = S10 = 5 MVAs Base S30 : 15 MVAs = 1 pu = S10 = 5 MVAs
Domaine à 69 kV Domaine à 13,8 kV
Base Vligne : 69 kV = 1 pu Base Vligne : 13,8 kV = 1 pu
Base Vn : 69/√3 = 39.84kV = 1 pu Base Vn : 13,8/√3 = 7,97kV = 1 pu
Base Iligne : 15/(√3*69) = 0,12551 kA = 1 pu Base Iligne : 15/(√3*13,8) = 0,62755 kA = 1 pu
Base Iligne : 5/(69/√3) = 0,12551 kA = 1 pu Base Iligne : 5/(13,8/√3) = 0,62755 kA = 1 pu
Base Zsérie : Vn/Iligne = 317,4 Ω = 1 pu Base Zsérie : Vn/Iligne = 12,696 Ω = 1 pu
Si l'on convertit en valeurs normalisées les deux circuits équivalents précédents, on modifie le
rapport de transformation du transformateur pour le rendre égal à un.
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III. Lignes de transport d’énergie électrique
III.1. Généralités
Supposons un fil de longueur finie suspendu par des isolants à une certaine hauteur du sol.
Supposons que le sol représente un plan conducteur parfait. La littérature propose le modèle
général illustré par unité de longueur.
où:
• Rs (en Ω)= résistance du fil = ρl/S
• ρ = résistivité du matériau
• l = longueur
• S = section
• Ls (en H) = inductance propre du fil = ψ/i1
• ψ = flux magnétique entourant le conducteur et produit par i1
• Xs (en Ω) = réactance = ωLs
• Rd (en Ω) = résistance du diélectrique
• Cd (en F) = capacitance entre le fil et le sol = ψ/V2
• ψ = flux électrique entre le conducteur et le sol produit par V2
• Xd = réactance Ω = 1/ωCd
• Gd (en S) = 1/Rd (conductance)
• Bd (en S) = 1/Xd (susceptance)
• Zs (en Ω) = impédance série = Rs + jXs
• Yp (en S) = admittance parallèle = Gd + jBd
Pour une ligne aérienne courte (< 80 km) et à des tensions basses (moins de 100 kV, Yp est
négligeable et la ligne peut être représentée par une impédance série. Il nous faut donc connaître
cette impédance pour solutionner nos problèmes de distribution.
Rs est une propriété que peut fournir le manufacturier que l'on peut calculer si le matériau et les
dimensions sont connus.
Ls est une propriété de l'espace entourant le conducteur et est calculable par la théorie des champs
magnétiques.
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III.2. Analyse d'une ligne de transport d'énergie
Le modèle qui vient à l'esprit lorsqu'on pense à un fil conducteur formant un circuit où le retour
est physiquement éloigné et travaillant à la fréquence du réseau est:
Si la solution forcée est la seule recherchée et que le courant est parfaitement sinusoïdal, la
solution par vecteurs de Fresnel est alors utilisée et le modèle devient:
L'effet mutuel produit une tension dans le conducteur étudié ayant un signe de polarité instantanée
qui doit être lié aux variables déjà définies.
Au moyen d'une réflexion assez simple, si l'on comprend bien les lois de Faraday et de Lenz, on
peut établir le sens des sources à introduire dans un conducteur pour représenter l'effet mutuel.
Ainsi on pourra écrire les relations d'une ligne de transport trois phases en incluant les effets des
phases les unes sur les autres.
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Loi de Faraday: "Une tension est induite à l'intérieur d'un parcours fermé si ce parcours est le lieu
d'une variation de champ magnétique." La tension induite sera proportionnelle à la variation du
champ i.e. v(t) = dψ/dt.
Loi de Lenz: "La tension induite produira un courant dont la force magnétomotrice s'opposera à
celle qui produit le champ générant cette tension".
On peut construire l'ensemble du modèle qui suit en utilisant la conclusion de la page précédente
où:
Lab = inductance mutuelle qui détermine l'effet de Ib sur le fil de la phase "a"
Lba = inductance mutuelle qui détermine l'effet de Ia sur le fil de la phase "b"
Lac = inductance mutuelle qui détermine l'effet de Ic sur le fil de la phase "a"
Lca = inductance mutuelle qui détermine l'effet de Ia sur le fil de la phase "c"
Lbc = inductance mutuelle qui détermine l'effet de Ic sur le fil de la phase "b"
Lcb = inductance mutuelle qui détermine l'effet de Ib sur le fil de la phase "c"
Lab = Lba car la géométrie est la même dans un sens ou dans l'autre
Lac = Lca car la géométrie est la même dans un sens ou dans l'autre
Lbc = Lcb car la géométrie est la même dans un sens ou dans l'autre
! Si on place les trois conducteurs à des distances égales les uns des autres, les mutuelles seront
toutes égales.
Utilisant les impédances sur notre modèle, celui-ci devient:
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Ce modèle très général donne les équations suivantes:
Ces équations peuvent être utilisées dans tous les problèmes de réseau car elles sont les vraies
équations de base des circuits couplés. Mais la solution de ces équations suppose que l'on connaît
tous les paramètres de la matrice des impédances et qu'on possède un moyen de solution
équivalent au logiciel "MATLAB".
Pour un système équilibré, on peut découpler les équations.
Si le système triphasé est équilibré et que la position des phases est symétrique, toutes les
mutuelles sont égales.
Cours de Système de production, de Transport et de Distribution : Partie Transport et Distribution de l’énergie électrique Page 29/63
(Ib + Ic) = -Ia
(Ia + Ic) = -Ib
(Ia + Ib) = -Ic
Les équations sont découplées et on peut solutionner pour une phase seulement.
Donc, si le système est équilibré et que la position des phases est permutée pendant le parcours, il
est exact de retenir comme modèle une impédance série qui contient l'effet mutuel en plus de
l'effet propre du conducteur.
Si le système n'est pas équilibré, il faut revenir au modèle initial, utiliser la théorie des circuits
classique ou encore solutionner trois problèmes équilibrés au moyen des composantes
symétriques.
Peut-on définir des impédances aux composantes symétriques?
Une ligne de transport aura donc des impédances égales en sens directes et inverses mais aura
une impédance beaucoup plus grande en sens homopolaire. Pour les machines tournantes, les
valeurs des impédances aux sens seront différentes pour les trois systèmes.
L'inductance est une propriété de l'espace qui peut se définir comme étant égale à ψ/i, c'est-à-dire
la propriété d'un courant d'établir un champ magnétique dans l'espace qui l'entoure. La valeur de
ψ, c'est-à-dire le flux qui entoure le circuit considéré peut être déterminé en utilisant les lois de
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l'électromagnétisme. Suivons quelques équations utiles qui sont démontrées dans les textes
d'électromagnétique :
1°) Inductance interne Lint d'un conducteur rond supposant une densité de courant constante
dans toute la section, pour une perméabilité relative µr de1 (le conducteur n'est pas magnétique).
Lint est indépendant de la section du conducteur.
2°) Inductance externe Lext d'un conducteur rond supposant une densité de courant constante
dans toute la section.
r = rayon du conducteur.
D = distance d'un point dans l'espace à l'extérieur du conducteur.
Pour une perméabilité relative µr de1, le milieu magnétique est l'air ambiant. Pour celui qui veut
construire un modèle de réseau, la réactance inductive est le paramètre d'intérêt.
Nota : Les propriétés des lignes aériennes et des câbles sont compilées dans des tables que les
associations de fournisseurs (cuivre et aluminium) publient régulièrement.
Une ligne de transport est un canal de transport d'énergie entre deux jeux de barres d'un réseau.
Dans le but de nous familiariser avec la nomenclature qu'utilise la littérature lors des études
d'écoulement d'énergie, nous écrirons les équations d'intérêt en utilisant la notation complexe.
Cours de Système de production, de Transport et de Distribution : Partie Transport et Distribution de l’énergie électrique Page 31/63
Le modèle illustré peut représenter tous les effets identifiables d'une ligne courte :
- Vin et Vjn sont les vecteurs de Fresnel correspondant aux tensions des nœuds "i" et "j" par
rapport au neutre "n" (variables d'état).
- Iij, Iji, Sij, Sji, sont des variables d'écoulement, (du premier indice vers le deuxième indice).
- Rs représente l'effet d'échauffement dû à la résistance des conducteurs utilisés.
- Rd représente l'échauffement du diélectrique dans un câble ou encore les pertes de "corona"
dans les lignes aériennes (courant de fuite).
- Xs représente l'effet des flux magnétiques qui entourent le conducteur (effet produit par le
conducteur lui-même ainsi que les conducteurs adjacents).
- Xc représente l'effet de la somme des champs électriques qui existent entre les conducteurs.
- Ss = puissance apparente série de la ligne.(une perte) = (Rs+jXs)IijIij*
- Sij = Puissance apparente à l'entrée de la ligne
- ReSp = Pertes (watts) dans le diélectrique ou de "corona"
- ImSp = Puissance réactive capacitive de la ligne ( peut devenir importante si la ligne est
longue)
- Sji = Puissance apparente à la sortie de la ligne
Cours de Système de production, de Transport et de Distribution : Partie Transport et Distribution de l’énergie électrique Page 32/63
IV. Ecoulement de puissances
La figure #2 est la représentation d'une des phases avec un neutre de système équilibré.
La figure #3 illustre les relations de phase pour le cas de transfert d'énergie de la barre #1 à la
barre #2 en négligeant Réel (Z) de la ligne de transport ce qui facilite la compréhension des
principes à illustrer. Si l'on remplace |I|sinθ et |I|cosθ :
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En pratique, des transformateurs déphaseurs permettent de contrôler la phase entre les deux
tensions.
Si l'on change les grandeurs des tensions sans toucher à l'angle δ, Vx doit être à angle droit avec
I et I doit changer de position pour satisfaire cette condition. Donc on contrôle les VArs avec les
amplitudes des tensions et les Watts avec l'angle δ. Il existe un couplage entre les variations de
"δ" et "θ", mais à puissance constante on varie le cosθ en changeant la grandeur de V1n. Une
autre manière de démontrer ces relations est: S = V⋅I*
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Multipliant le numérateur et le dénominateur par j, regroupant les parties réelles et posant
cos (-δ) = cos (δ)
sin(-δ) = -sin(δ)
Chaque expression du schéma unifilaire utilise une notation à deux indices suivant la règle:
- pour les variables d'écoulement i.e. les S et les I, le premier indice indique l'origine, et le
deuxième indice indique la destination.
- pour les variables d'états i.e. les V on donne l'état de la barre "premier indice" par rapport
au "deuxième indice".
- pour les paramètres physiques i.e. les Z, on indique que le raccordement est entre
le"premier indice"et le "deuxième indice".
Les relations suivantes sont donc vraies et on pourrait en écrire plusieurs autres similaires mais
peut-être non nécessaires.
SL13 = S13 + S31
SL23 = S23 + S32
S3m = - S31 - S32
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I13 = (V1n - V3n)/Z13
I23 = (V2n - V3n)/Z23
En réalité, ΣS = 0 à chaque barre donne les équations pour déterminer le profil de tension et les
autres inconnues si un choix judicieux des données se fait dès le départ.
L'exemple ci-joint mérite qu'on s'y arrête pour réfléchir sur la façon de procéder pour solutionner
un réseau. Le petit programme MATLAB est en réalité un simulateur où l'on pourrait supposer des
données et vérifier les résultats.
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Supposons maintenant que "k" et "p" sont deux pavillons du complexe industriel dont vous avez la
charge, alors que "m" est le réseau qui vous alimente. Les définitions des variables peuvent
demeurer les mêmes, mais un peu de réflexion s'impose. La distribution de l'énergie au moyen
d'un système radial (le cas ici) se solutionne très bien au moyen de la comptabilité de puissance
par approximations successives contrôlées par l'utilisateur d'une simple calculatrice scientifique.
Ainsi, connaissant les charges [Pk,Qk] et [Pp,Qp], et sachant que le réseau doit fournir ces charges,
on peut couper la barre "m" dans un but d'analyse et utiliser Vm comme critère d'arrêt des
itérations. Donc, poser Vk comme référence et calculer Vm requis. Supposer un Vp logique,
calculer Vm et comparer avec le Vm déjà trouvé. S'il y a identité, la supposition était la bonne,
sinon recommencer. Comme exercice pratique, construire un simulateur sur chiffrier pour les
données triphasées suivantes:
Zmk = 0,14 + 0,16*j Ω
Zmp =0,10 + 0,13*j Ω
Sk = 300 + 90*j en kVA sous 600 volts
Sp = 480 + 150*j en kVA sous 600 volts
Vk désiré = 600 volts simple.
La comptabilité de puissance ne donne pas l'angle des V et il faut faire un diagramme pour
trouver ces angles. Pour un système radial qui ne fait que consommer des kVAs à partir du
réseau, l'angle n'a pas d'intérêt. Un petit programme MATLAB serait l'outil si l'on désire les
angles.
Supposons maintenant que l'on passe d'un système radial à un système bouclé par l'ajout d'une
ligne de transport entre les barres #1 et #2.
Le problème est devenu beaucoup plus difficile et les mathématiques requises pour solutionner
les équations non linéaires font appel aux méthodes numériques les plus performantes qui sont
déjà programmées dans les logiciels d'application sur le marché. Comme la tension des barres et
l'angle entre ces tensions sont les variables qui ont le plus d'intérêt dans l’exploitation d'une
installation d'utilisation d'énergie utilisant la cogénération, il faut expliciter ces variables à partir
de la sommation des courants aux barres. La substitution des équations de courant dans les trois
équations de Kirchhoff donne un système de trois équations en nombres complexes.
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-I1k - I13 - I12 = 0
-I2p - I23 + I12 = 0
-I3m + I13 + I23 = 0
Supposons que les impédances de ligne sont connues, il reste encore trois V et trois S pour
seulement trois équations (12 inconnues). Les équations peuvent être doublées en les divisant en
réelles et imaginaires. (Six équations, douze inconnues.)
I1k = (S1k/V1n)*
I12 = (V1n - V2n)/Z12
I13 = (V1n - V3n)/Z13
I23 = (V2n - V3n)/Z23
I2p = (S2p/V2n)*
I3m = (S3m/V3n)*
Supposons que S3m et V3n sont définis avec V3n comme référence donc angle 0°; la charge peut
être spécifiée par celui qui veut faire l'étude (Quatre inconnues sont spécifiées). Supposons aussi
que S1k est spécifié; on peut déterminer à priori le point de fonctionnement d'un générateur
(Deux autres inconnues spécifiées).
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V. Courants de court-circuit
V.1. Introduction
Le dimensionnement d’une installation électrique et des matériels à mettre en œuvre, la
détermination des protections des personnes et des biens, nécessitent le calcul des courants de court-
circuit en tout point du réseau.
L’objectif poursuivi dans ce chapitre est de bien faire connaître les méthodes de calcul pour
déterminer en toute connaissance de cause les courants de court-circuit, même en cas d’utilisation
de moyens informatiques.
En effet, toute installation électrique doit être protégée contre les courts-circuits et ceci, sauf
exception, chaque fois qu’il y a une discontinuité électrique, ce qui correspond le plus généralement
à un changement de section des conducteurs. L’intensité du courant de court-circuit est à calculer
aux différents étages de l’installation ; ceci pour pouvoir déterminer les caractéristiques du matériel
qui doit supporter ou couper ce courant de défaut.
Pour choisir et régler convenablement les protections, on utilise les courbes du courant en fonction
du temps (courbe de déclenchement ou de fusion). Deux valeurs du courant de court-circuit doivent
être connues :
le courant maximal de court-circuit qui détermine :
- le pouvoir de coupure -PdC- des disjoncteurs,
- le pouvoir de fermeture des appareils,
- la tenue électrodynamique des canalisations et de l’appareillage.
Il correspond à un court-circuit à proximité immédiate des bornes aval de l’organe de
protection. Il doit être calculé avec une bonne précision (marge de sécurité).
Cours de Système de production, de Transport et de Distribution : Partie Transport et Distribution de l’énergie électrique Page 39/63
Dans la réalité, l’impédance de la source est composée de tout ce qui est en amont du court-circuit
avec des réseaux de tensions différentes (HT, BT) et des canalisations en série qui ont des sections
et des longueurs différentes. Sur le schéma présenté ci-dessus, l’interrupteur étant fermé, hors
défaut l’intensité Is du courant de service circule dans le réseau.
Un défaut d’impédance négligeable apparaissant entre les points A et B donne naissance à une
intensité de court-circuit très élevée ICC, limitée uniquement par l’impédance ZCC.
L’intensité ICC s’établit suivant un régime transitoire en fonction des réactances X et des résistances
R composant l’impédance ZCC :
C’est le cas le plus fréquent. Le régime transitoire est alors celui résultant de l’application à un
circuit self-résistance d’une tension :
où
α = angle électrique qui caractérise le décalage entre l’instant initial du défaut et l’origine de l’onde
de tension.
Sa valeur initiale dépend de α, et son amortissement est d’autant plus rapide que R/L est élevé.
A l’instant initial du court-circuit, i est nulle par définition (l’intensité de service Is étant négligée),
d’où :
i = iCA + iCC = 0
Cours de Système de production, de Transport et de Distribution : Partie Transport et Distribution de l’énergie électrique Page 40/63
Figure #1
Les figures #2a et #2b illustrent les deux cas extrêmes possibles d’établissement d’un ICC, qui pour
une facilité de compréhension sont présentés avec une tension alternative monophasée.
L’instant de l’apparition du défaut ou de fermeture par rapport à la valeur de la tension réseau étant
caractérisé par son angle d’enclenchement α (apparition du défaut), la tension peut s’écrire :
avec ses deux composantes, l’une alternative et déphasée de ϕ par rapport à la tension, et l’autre
continue tendant vers 0 pour t tendant vers l’infini. D’où les deux cas extrêmes définis par :
qui, dès son début, a la même allure qu’en régime établi avec une valeur crête E/Z.
Ainsi sa première valeur crête ip est fonction de ϕ et donc du rapport R/X ≈ cosϕ du circuit.
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Le facteur e−(R/L)⋅t est d’autant plus élevé que l’amortissement de la composante continue est faible,
comme le rapport R/L ou R/X. Il est donc nécessaire de calculer ip pour déterminer le pouvoir de
fermeture des disjoncteurs à installer, mais aussi pour définir les contraintes électrodynamiques que
devra supporter l’ensemble de l’installation.
Sa valeur se déduit de la valeur efficace du courant de court-circuit symétrique Ιa par la relation :
le coefficient κ étant obtenu par la courbe de la figure #3 ci-après en fonction du rapport R/X,
calculé par l’expression suivante :
Avec :
E : tension simple efficace aux bornes de l’alternateur
X"d : réactance subtransitoire
X'd : réactance transitoire
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Xd : réactance synchrone (permanente)
T"d : constante de temps subtransitoire
T'd : constante de temps transitoire
Ta : constante de temps apériodique
Figure #4
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6) L'impédance des transformateurs est la valeur réelle (si connue) ou très souvent la valeur
nominale avec sa variation acceptable de ± 7.5% pour prévoir le cas le plus défavorable.
7) Si le rapport X/R est inconnu, on choisit un rapport X/R relativement élevé pour assurer
que le courant de court-circuit calculé sera plus grand que le courant de court-circuit réel.
8) Les jeux de barres contenues dans les sous-stations sont négligées à moins qu'elles soient
très longues auquel cas il faut en calculer l'impédance suivant les tables disponibles.
V.4. Méthode des nœuds pour calculer les courants de court-circuit au jeu de
barres d'un réseau
Soit un circuit à trois nœuds :
Ainsi donc, la valeur de la tension à circuit ouvert est très facile à calculer si l'on peut inverser
des matrices en nombres complexes sans erreurs. Il reste à déterminer le courant de court-circuit
à la barre d'intérêt pour avoir un équivalent exact. Si la barre 3 est en court-circuit franc, le
courant de court-circuit peut être calculé au moyen de la tension des deux barres calculé avec les
équations réduites.
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Mettre le jeu de barres 3 en court-circuit consiste à enlever la colonne 3 et la rangée 3 de la
matrice [Y] primitive. Une nouvelle inversion de la matrice 2x2 permet de calculer le courant de
court-circuit.
Noter les contributions au courant de court-circuit des branches Y13 et Y23 de la matrice primitive.
Il est donc très intéressant de connaître la matrice des admittances d'un réseau puisqu'on peut
ensuite, au moyen d'un ordinateur, représenter le reste du réseau par un équivalent de Thévenin.
Bien sûr chaque source d'énergie doit être assimilée à une source de courant avec une admittance
en parallèle, mais la notion de "SCC" puissance de court-circuit et les unités normalisées (pu)
permettent de manipuler ce problème avec aisance si l'on peut inverser des matrices en nombres
complexes.
Cours de Système de production, de Transport et de Distribution : Partie Transport et Distribution de l’énergie électrique Page 45/63
Immédiatement à l'apparition d'un court-circuit à l'une des trois jeux de barres, les sources de
courants sont:
• le réseau,
• les moteurs synchrones et asynchrones, et
• les générateurs locaux.
Ces sources injectent les courants dans les jeux de barres 1, 2 et 3. Les sources courants I1 I2 I3
sont connues.
Si l'on solutionne en posant Y3n = 0, on obtiendra la tension à circuit ouvert du nœud #3.
Si l'on solutionne en posant Y3n = ∞, on obtiendra le courant de court-circuit du nœud #3.
On pourrait ainsi faire un équivalent de Thévenin ou de Norton avec les deux réponses obtenues.
Comme les cas limites sont difficiles à traiter, 0 et ∞ devront être "très petit" et "très grand". Ainsi
donc, la valeur de la tension à circuit ouvert est très facile à calculer si l'on peut inverser des
matrices en nombres complexes sans erreurs (V3n dans le cas ici avec Y3n ="très petit").
Si l'on calcule V1n et V2n avec Y3n ="très grand",
Cours de Système de production, de Transport et de Distribution : Partie Transport et Distribution de l’énergie électrique Page 46/63
VI. La Stabilité
VI.1. Introduction
Pour bien comprendre le problème de stabilité dans les réseaux, étudions le modèle élémentaire
comprenant une génératrice synchrone et un moteur synchrone où Zs est considéré comme
réactif i.e. (R = 0).
Nous avons ici la même relation que pour le transport de puissance entre deux réseaux. Si les
impédances des machines sont petites, i.e. les machines sont grosses ou sont près l'une de l'autre,
la puissance transmise sera grande, X étant petit.
Lorsque δ devient une fonction du temps, les machines sont désynchronisées et il faut les
déraccorder.
Lorsque δ approche 90°, on obtient la valeur maximum de la puissance transmissible;
cette puissance se nomme : puissance de synchronisation.
Une analyse de stabilité consiste à introduire une perturbation et à regarder si le synchronisme sera
perdu ou si le synchronisme sera repris après le passage de la perturbation. Il est bon de noter que
si le régulateur de tension (ce qui change Ix) est très rapide, les tensions ne resteront pas
constantes pendant la perturbation. Il est aussi possible d'analyser le système en régime permanent
près du décrochage pour vérifier si une baisse de tension impliquera une perte de synchronisme.
Si le système représente deux moteurs synchrones fonctionnant en parallèle, l'impédance de la
ligne qui les alimente devient limitatrice pour ce qui est de la puissance de synchronisation
disponible.
On peut considérer qu'il existe deux sortes de stabilité pour une génératrice.
Cours de Système de production, de Transport et de Distribution : Partie Transport et Distribution de l’énergie électrique Page 47/63
Elle consiste à étudier le comportement du système lorsqu'on augmente la charge demandée
lentement (pour satisfaire les prévisions de charge sur le réseau) sans dépasser la puissance
apparente nominale de l'appareil.
En régime permanent, les équipements de régulation ont tout le temps requis pour corriger les
baisses de tension, et des analyses de profil de tension seront requises dans le but de définir les
stratégies de gestion de la charge en fonction des coûts optimums.
b) La stabilité transitoire
Pour mieux comprendre les interactions, nous négligeons les pertes électriques entre l'arrivée de la
puissance mécanique au générateur Pm et l'injection de la puissance électrique Pé dans le réseau au
jeu de barres infini. Les génératrices modernes ayant un rendement supérieur à 95%, notre
simplification est acceptable.
Normalement, un alternateur tourne à la vitesse synchrone du réseau et l'équation des couples en
jeu peut s'écrire:
Tm = J αm + Tfrict + Tamort + Té
où
Tm : couple mécanique produit par Pm en Nm. Il est à noter que Pm = Tm ωm et que ωm = α∫m
J : moment d'inertie polaire (en rotation) de l'ensemble des masses tournantes en kg-(mètre
carré).
αm : accélération de l'ensemble des masses tournantes en radians par (seconde carrée).
Tfrict : couple de friction de l'ensemble des masses tournantes.
Tamort : couple d'amortissement dû à la cage du rotor de l'alternateur.
Cours de Système de production, de Transport et de Distribution : Partie Transport et Distribution de l’énergie électrique Page 48/63
Té : couple relié à la puissance électrique Pé injectée dans le jeu de barres infini.
Pé = Té ωs.
Comme notre analyse porte sur des temps courts (moins de deux secondes) et que les masses en
mouvement sont grandes, on prendra comme acquis que la vitesse synchrone (ωs du champ
tournant) et la vitesse mécanique (ωm) demeureront identiques pendant l'analyse. D'ailleurs,
l'expérience démontre que la différence entre ωs et ωm est moins de 2% à l'intérieur de l'intervalle
observée.
Les couples Tfrict et Tamort sont très petits par rapport aux couples Tm et Té; pour faire notre
discussion, nous les négligeons.
Nous avons alors une équation qui exprime le comportement transitoire du système autour du
point de vitesse synchrone, du moins pour les quelques instants qui suivent un changement de
configuration du réseau
Tm = Jαm + Té
qui se transforme en multipliant par ωs en une équation de puissance
ωsTm = Jωs αm + ωsTé
où
ωsTé = Pé = q(EgV)/X sin δ
q = nombre de phases
δ étant l'angle entre la tension générée et la tension de la barre infinie en degrés électriques.
ωsTm = Jωs αm + ωsTé et comme ωs ≈ ω
Pm - Pé = Jωs αm où Pé = q(EgV)/X sin δ
Comme l'angle δ est l'angle entre la tension générée et la tension du jeu de barres infinie en degrés
électriques et que cet angle ne peut devenir une fonction du temps (car alors on perdrait le
synchronisme), il serait de bonne aloi d'exprimer αm en fonction de δ. Pour ce faire, exprimons la
position θ de l'axe du rotor (pôle nord produisant la fréquence) par rapport à une référence fixe
dans l'espace.
θ = ωt + δ
où
ω = 2πf = pulsation angulaire du réseau en rad/s
θ et δ sont en radians électriques,
Pour une première dérivée de θ(t), nous utiliserons la notation dθ/dt = θ'
Pour une deuxième dérivée de θ(t), nous utiliserons la notation dθ'/dt = θ"
Si on prend la dérivée de la position du rotor, on trouve:
θ' = ω + δ' en radians électriques
Cette équation est en unités SI et doit être normalisée en ″pu″ pour faire ressortir les propriétés
générales de ce système.
Cours de Système de production, de Transport et de Distribution : Partie Transport et Distribution de l’énergie électrique Page 49/63
VI.3. Normalisation de l'équation de stabilité
J : moment d'inertie polaire (en rotation) de l'ensemble des masses tournantes en kg-(mètre
carré).
ωs : vitesse synchrone des masses en mouvement avant le défaut (rad/s).
δ" : deuxième dérivée de l'angle électrique entre la tension générée et la tension du jeu de barres
infinie (rad/s).
Pm : puissance mécanique injectée dans le système des masses en mouvement (watts).
Pé : puissance électrique injectée dans le réseau à la barre infinie (watts).
où
H : constante d'inertie en pu sur la base du générateur.
Pm : puissance mécanique injectée dans le système des masses en mouvement en pu sur la base
du générateur.
Pé : puissance électrique injectée dans le réseau à la barre infinie en pu sur la base du générateur.
Si plusieurs générateurs sont étudiés en même temps, il faudra normaliser à une base commune
suivant les règles générales de normalisation. Ainsi:
H' = H(Sgén/Sréseau)
P'm (pu) = Pm (pu)(Sgén/Sréseau)
P'e (pu) = Pe (pu)(Sgén/Sréseau)
Cours de Système de production, de Transport et de Distribution : Partie Transport et Distribution de l’énergie électrique Page 50/63
VI.4. Le transport de la puissance dépend de la configuration du réseau
Le transport d'énergie électrique entre deux points d'un réseau sans pertes joules est une fonction
des grandeurs des tensions aux deux extrémités, de la grandeur de la réactance équivalente
(admittance de transfert) entre les deux points et de l'angle de phase entre les deux tensions.
C'est donc dire qu'un changement de X obligera un changement de δ si les tensions et la demande
ne changent pas et c'est ce qui se produit lorsqu'un éclair frappe une ligne de transport. Donc, tout
changement de configuration modifiera la quantité d'énergie que pourra fournir le générateur au
réseau et si la turbine continue à injecter de l'énergie mécanique, il se produira un phénomène
d'accélération qui peut amener la perte de synchronisme et ainsi déstabiliser le réseau.
Pour bien comprendre le phénomène, établissons les trois circuits suivants en valeurs normalisées
(pu) :
1) Avant le défaut :
Xgén = 0,3 pu
Xtrans = 0,07 pu
Xligne = 0,4 pu/ligne
Xligne comb. = 0,2 pu
X12 = 0,57 pu
Pe = 2,368 sin(δ)
2) Pendant le défaut :
Réduction par Thévenin du réseau
vers gén.
Voc = 0,1298 pu
Icc = 0,894 pu
Xth = 0,1452 pu
Pe = 0,8939 sin(δ)
3) Après le défaut :
X = 0,77 pu
Pe = 1,753 sin(δ)
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Supposons que Pm = 1,2 avant le défaut. Au point "a":
Pm = Pe = 1,2 = 2,368 sin(δ)
d'où arcsin(δo) = 1,2/2,368
δo = 30,45° = 0,5314 rad
Si le réseau est en configuration "avant le défaut", l'angle de puissance est (pour notre exemple)
30,45°.
Supposons que l'on passe directement à la configuration "après le défaut" (on déconnecte une
ligne avant le court-circuit à la masse). L'angle δ ne peut changer instantanément à cause de
l'inertie des masses tournantes.
L'angle qui assure l'équilibre des couples sera maintenant (point "c") 1,2 = 1,753 sin( δi).
δi = 43,2° = 0,754rad
Le système passe du point "a" au point "b" instantanément et comme il existe un surplus de
puissance mécanique, il y aura accélération des masses tournantes et l'angle de puissance
augmentera en suivant la trajectoire "bc". Normalement, au point "c" il y a équilibre de puissance
et l'équation de δ" devrait être égale à zéro. Cependant, pendant le passage du point "b" au point
"c", les masses tournantes ont absorbé un excès d'énergie qui maintient le momentum du système.
Si l'équation d'accélération contenait la première dérivée de l'angle de puissance (δ'), il existerait
un amortissement (En réalité cet amortissement existe dans les barres de la cage sur le rotor).
Comme ce terme a été négligé dans notre première analyse, il faudra que l'énergie excédentaire
injectée dans les masses tournantes soit enlevée du système pour rétablir l'équilibre des puissances
et l'égalité des couples.
Donc, on peut conclure que, lorsque la puissance électrique est plus grande que la puissance
mécanique, il y a décélération et que si la puissance mécanique est plus grande que la puissance
électrique, il y a accélération. C'est l'angle de puissance qui change, et en absence
d'amortissement, si la puissance de décélération est assez grande, il y aura une oscillation en
synchronisme et on parlera de transitoire stable.
Bien sûr, ces oscillations seront en fait amorties par les barres d'amortissement qui, en réalité, sont
la cage d'écureuil qui prend effet seulement lors de variations de d ou lors de pertes de
synchronisme.
Une façon simple de vérifier si notre système sera en transitoire stable est la méthode des
surfaces égales :
Pour le cas qui nous préoccupe, vérifions quelle valeur de δj donnera des surfaces égales pour
l'accélération et la décélération.
δo = 30,45° = 0,5314rad
δi = 43,2° = 0,754 rad
δj : à déterminer
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Actuellement, notre système est dit "transitoire stable". Et, il est à noter que l'énergie de
décélération disponible est la surface "cdf" et que l'angle δk (136,8°) étant donné, il est possible de
calculer cette énergie disponible de freinage (soit 0,59536 en regard de la surface "abc" qui est
0,06327, i.e. 9 fois plus).
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VII. Harmoniques
VII.1. Introduction
Le bon fonctionnement de la plupart des appareils électriques raccordés au réseau nécessite une
alimentation sinusoïdale à 50 Hz. Dans ces conditions, les charges dites passives, comme les
résistances de chauffage ou les condensateurs, absorbent un courant périodique à 50 Hz, sinusoïdal.
Mais certains appareils, utilisant pour la plupart l’électronique de puissance, absorbent un courant
qui n’est pas sinusoïdal. Ce courant a toujours une fréquence de 50 Hz, mais il est déformé.
Lorsqu’il traverse l’impédance du réseau, ce courant produit une déformation de la tension. Ces
perturbations se propagent alors à l’ensemble du réseau.
On dit que ces appareils sont non linéaires et qu’ils produisent des courants et des tensions
harmoniques. On parle alors de distorsion harmonique. Dans certains cas, la configuration du
réseau peut provoquer une amplification de la distorsion harmonique. La présence de charges non
linéaires peut alors entraîner le dysfonctionnement d’autres appareils raccordés à proximité.
VII.2. Définition
L’analyse de Fourier permet de quantifier la distorsion harmonique d’un signal. Un signal
périodique (de tension ou de courant) de forme quelconque et de fréquence f0 se décompose en une
somme de signaux sinusoïdaux dont chacun a une fréquence (dite harmonique) qui est un multiple
entier de la fréquence fondamentale f0. Ce multiple est appelé rang harmonique. L’amplitude
d’une composante harmonique est généralement exprimée en pourcentage de la grandeur
fondamentale correspondante : c’est le taux d’harmoniques.
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VII.3. Origine des distorsions
Les appareils électroniques sont les principaux responsables de la pollution harmonique, mais les
autres charges du réseau peuvent également y contribuer.
a) Emission en tension :
Les machines synchrones et les transformateurs saturés sont des sources de tensions harmoniques.
Les niveaux harmoniques produits par ces sources restent toujours inférieurs au pour-cent. Certains
équipements destinés à la compensation des creux de tension (alimentations sans interruption – ASI
– de conception rudimentaire) produisent également des harmoniques de tension sur leur réseau
aval.
b) Emission en courant :
Les charges non linéaires se comportent comme des sources de courants harmoniques, en ce sens
que les courants émis ne dépendent pas de l’impédance du réseau auquel l’appareil est raccordé.
C’est le cas de la plupart des appareils à base d’électronique de puissance mais aussi des appareils à
arc électrique (fours à arc, machines à souder), des petits moteurs asynchrones et de certains
moyens d’éclairage (lampes fluorescentes et à vapeur haute pression). Chaque source
d’harmoniques est caractérisée par le spectre du courant qu’elle absorbe.
VII.4. Effets
En présence d’harmoniques, la valeur efficace vraie du signal est supérieure à la valeur efficace du
seul fondamental (voir exemple ci-dessous). Les appareils (comme les disjoncteurs) dimensionnés
pour un courant fondamental donné peuvent alors être soumis à de sévères contraintes
supplémentaires.
L’effet le plus connu des harmoniques est la destruction de condensateurs ou de disjoncteurs en cas
de résonance. Un autre phénomène fréquent dans les réseaux à basse tension est l’échauffement des
conducteurs de neutre sous l’effet des courants harmoniques de rang 3.
Les harmoniques peuvent aussi avoir des effets moins visibles, mais tout aussi réels, qui se
traduisent par une fatigue accélérée du matériel. On distingue donc les effets instantanés et les effets
à terme.
VII.5. Propagation
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Il est nécessaire de pouvoir calculer les niveaux de tensions harmoniques en chaque point d’un
réseau électrique pour contrôler le respect des niveaux limites, ainsi que les courants harmoniques
traversant chaque élément afin de déterminer son dimensionnement ou de détecter une éventuelle
surcharge.
En règle générale, les courants harmoniques se propagent avec peu d’atténuation des réseaux basse
tension vers les réseaux haute tension (il existe une exception pour les rangs multiples de 3), alors
que les tensions harmoniques se propagent facilement des niveaux de tension élevés vers les
niveaux de tension inférieurs. Cette règle peut toutefois être largement modifiée du fait de
résonances, liées à la présence de condensateurs sur les réseaux.
Toutes les méthodes d’étude supposent que le réseau soit linéaire et utilisent la théorie de Fourier
(analyse indépendante des différentes fréquences).
b) Résonances :
Il y a résonance lorsque le dénominateur est égal à zéro ; l’impédance tend alors vers l’infini. La
fréquence de la résonance est donnée par :
De la même façon, la mise en série d’une inductance L s et d’une capacité C s constitue une
impédance harmonique donnée par :
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Il y a résonance lorsque le numérateur est égal à zéro ; l’impédance est alors nulle. La fréquence de
la résonance est donnée par :
Premier phénomène :
On considère le cas limite dans lequel le générateur d’harmoniques est le seul appareil raccordé sur
le jeu de barres basse tension (charge nulle). La source de courant harmonique débite sur un dipôle
constitué de la réactance du réseau amont (transformateur + réseau HTA) en parallèle avec la
batterie de condensateurs (voir la figure a ci-dessous). À la fréquence de résonance, l’impédance de
ce dipôle tend vers l’infini. Le courant harmonique émis n’étant pas nul, la tension aux bornes du
dipôle est donc infinie. Les courants qui traversent les éléments sont donc eux aussi infinis.
Deuxième phénomène :
Une tension harmonique, due à d’autres équipements perturbateurs situés à proximité, présente sur
le réseau HTA, peut donner naissance à des courants infinis dans l’installation BT.
La source de tensions harmoniques débite sur un dipôle constitué de la réactance du transformateur
en série avec la batterie de condensateurs (voir la figure b ci-dessous). À la fréquence de résonance,
l’impédance de ce dipôle tend vers zéro. Le courant qui traverse les éléments est donc infini.
VII.6. Foisonnement
Une grandeur harmonique (tension ou courant) est définie par son amplitude. Elle l’est aussi par son
angle de phase. Cette notion de phase prend une grande importance lorsqu’il existe plusieurs
sources de perturbation sur un réseau et que l’on désire calculer le courant (ou la tension) résultant.
En effet, les courants harmoniques émis par les différentes sources s’additionnent vectoriellement.
Le courant résultant d’un grand nombre de sources d’harmoniques peut être sensiblement différent
selon que les courants émis individuellement ont des angles de phase semblables ou très différents.
On nomme ce phénomène foisonnement angulaire. Lorsque des harmoniques sont émis par des
charges de nature très semblable, on peut escompter un foisonnement angulaire moins important
que si ces perturbations proviennent d’appareils différents. Sur les réseaux de distribution publique,
c’est notamment le cas le soir, entre 20 et 22 heures, lorsqu’une multitude de téléviseurs
fonctionnent simultanément. Le foisonnement est alors très faible.
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Exemple de foisonnement angulaire entre plusieurs sources d’harmoniques :
VII.7. Solutions
La solution la plus couramment adoptée pour protéger une installation ou un réseau des
perturbations harmoniques est la mise en œuvre d’un filtre. Cette méthode est efficace mais souvent
onéreuse. Toutefois, ce n’est pas la seule solution.
En pratique, il existe trois manières de réduire le niveau de pollution harmonique sur un réseau :
éliminer les harmoniques à l’aide de filtres ;
limiter l’émission de courants harmoniques par les appareils pollueurs ;
modifier la structure du réseau pour agir sur la propagation des perturbations.
On distingue d’une part les selfs antiharmoniques et les filtres comportant uniquement des éléments
passifs (inductances, condensateurs, etc.) et d’autre part les filtres actifs à base d’électronique de
puissance.
a) Selfs antiharmoniques :
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On indique par fr la fréquence d’accord du filtre, et par far la fréquence d’antirésonance. En notant L
l’inductance des selfs antiharmoniques, L’ l’inductance équivalente du réseau amont et C la
capacité des condensateurs, on a :
b) Filtres résonants :
À l’inverse d’une self antiharmonique, le principe d’un filtre résonant est d’abaisser localement
l’impédance du réseau de manière à court-circuiter les courants harmoniques. De ce fait, il
diminue également les tensions harmoniques. Le comportement d’un filtre résonant est semblable à
celui d’un ensemble self antiharmonique plus condensateur de compensation. Trois différences
existent cependant :
le facteur de qualité d’un filtre résonant est élevé, l’accord du filtre est donc très pointu ;
on installe souvent plusieurs filtres résonants en parallèle, correspondant aux différents rangs
harmoniques à filtrer ;
un filtre est calculé à l’unité alors qu’une self antiharmonique est un élément standard.
La puissance réactive nécessaire pour l’installation est répartie entre les condensateurs des
différentes branches de filtres.
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c) Filtres actifs :
Un filtre actif compense les perturbations présentes sur le réseau en injectant des harmoniques de
même intensité mais en opposition de phase. Pour cela, il met en œuvre des convertisseurs de
puissance asservis aux niveaux harmoniques mesurés sur le réseau. La commande d’un filtre actif
s’adapte donc en permanence aux variations des harmoniques à compenser.
Il existe deux types de filtres actifs : les filtres série et les filtres shunt (connectés en série ou en
parallèle avec la charge). Leur fonction est de dépolluer respectivement la charge ou le réseau.
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ils ne modifient pas l’impédance du réseau ; ils suppriment ainsi le risque d’atténuation des
signaux de télécommande à 175 Hz ;
ils ne nécessitent pas d’étude poussée pour leur installation et s’utilisent pour compenser les
harmoniques de la même façon que les onduleurs dans le domaine des microcoupures.
Cependant :
leur mise hors service peut provoquer une contrainte sur les filtres passifs présents sur le
même réseau ;
ils ne suppriment pas les résonances lorsqu’elles existent, ce qui peut dans certains cas
réduire leur efficacité ;
ils ne permettent pas de compenser facilement les courants harmoniques pour un ensemble
d’usages en parallèle sur un même tableau ;
ils ne permettent pas une compensation de l’énergie réactive à un coût modéré.
d) Convertisseurs propres :
Plutôt que d’éliminer les harmoniques présents sur le réseau, il peut être intéressant de chercher à ne
pas les produire. En effet, toutes les alimentations électroniques génératrices de courants déformés
possèdent des équivalents non polluants. Le principe de ces appareils, dénommés convertisseurs
propres, est de contrôler les interrupteurs électroniques qu’ils contiennent de façon à ce qu’ils
absorbent un courant à 50 Hz rigoureusement sinusoïdal.
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