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Analyse complexe
Un regard analytique et géométrique
enrichi de 230 exercices corrigés
Analyse complexe
Alain Yger
Collection Références sciences
ISBN 9782340-000292
©Ellipses Édition Marketing S.A., 2014
32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15
Le C ode de la propriété intellectuelle n’ autorisant, aux termes de l’ article L. 122-5.2° et
3°a), d ’ une part, que les « c o p ie s ou reproductions strictement réservées à l ’ usage privé
du copiste et non destinées à une utilisation collective » , et d ’ autre part, que les analyses
et les courtes citations dans un but d ’ exem ple et d ’ illustration, « toute représentation ou
reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’ auteur ou de ses ayants
droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que c e soit constituerait une
contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du C ode de la propriété
intellectuelle.
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Avant-propos
Une série de 230 exercices, tous entièrement corrigés (chapitre par cha
pitre), accom pagne, com m e je l’ai déjà mentionné, le lecteur au fil des quatre
parties de l’ouvrage. La place q u ’ils y occupent est plus que substantielle, ce
qui constitue de m a part un choix délibéré. Ils proposent un approfondissement
vers des résultats dépassant le cadre actuel du cours, tels les théorèmes de Pi
card, les représentations conform es < explicites » , la « promenade » guidée
dans l’univers fascinant des fonctions gam m a d ’Euler, zêta de Riemann, ou
des sommes de séries de Dirichlet, etc. Certains sont inspirés d ’énoncés pro
posés dans l ’ouvrage de C .A . Berenstein et R. G ay [B G ] ou dans celui d ’Eric
Am ar et Etienne M atheron [A M ]. D ’autres sont en relation avec des questions
soulevées par mes thématiques de recherche (ils figuraient sous une forme pri
mitive com m e exercices dans [Y] et ont été réactualisés depuis). Tous ont fait
l’ob jet d ’exercices de travaux dirigés, d ’encadrement de mémoires de master
(T E R ) ou de textes d ’examen (auquel cas ils ont étés organisés en une suite
AVANT-PROPOS 111
Bibliographie 389
Index 391
C H A P IT R E 1
Cette première section est naturellement dévolue à une présentation du cadre sur
lequel opère l’analyse complexe en une variable, à savoir le plan complexe C cüR 2. Il
s’agit certes ici géométriquement d’un univers « plat » (sur lequel s’effectue l’analyse
mathématique au niveau des êtres ou des fonctions). Cependant, nous serons amenés,
en vue de réaliser une compactification bien utile de ce cadre (comme la droite réelle
achevée [—00, + 00] en est une pour R), d’envisager, au lieu de cet univers « plat » ,
un univers « courbe » (même ici de courbure constante et strictement positive), à
savoir la sphère de Riemann. Le recours à la géométrie projective sera également
invoqué pour proposer un second modèle (algébrique autant que géométrique cette
fois) de compactification, à savoir la droite projective P1(C). Cette section introductive
constitue donc un premier signe du fait que l’introduction du cadre même dans lequel
opère l’analyse complexe (à savoir le plan R 2) oblige que l’on croise très tôt un point
de vue de géomètre avec un point de vue d’analyste.
et la correspondance biunivoque (1.1) entre les points du plan affine réel et leurs
affixes. L’ensemble des couples (x, y) de nombres réels, une fois identifié à C et équipé
de cette structure de C-espace vectoriel, est le plan (vectoriel) complexe. Il s’agit d’un
C-espace vectoriel de dimension 1 (alors qu’avec la structure de R-espace vectoriel,
nous avions affaire à un R-espace vectoriel de dimension 2). En prenant comme repère
(0; 1) (1 étant ici le nombre complexe l x l + 0 x i ) , o n dispose d’un repère pour le C-
espace affine correspondant, dit plan complexe. Notons toutefois que cette terminologie
est équivoque car il s’agit d ’un C-espace vectoriel complexe de dimension 1, donc
d’une droite complexe, et non d’un plan ! On la conserve néanmoins dans la pratique
courante.
Les points de R 2 sont ainsi repérés de deux manières :
- par le couple (æ, y) de leurs coordonnées cartésiennes, R2 (vu comme plan affine
réel, équipé de sa structure de R-espace affine de dimension 2) étant rapporté
au repère (0 ;i, j) ;
- par leur affixe complexe z = x + iy> R2 étant ici vu comme le plan complexe,
c’est-à-dire le C-espace affine C (équipé de sa structure de C-espace vectoriel
de dimension 1).
La conjugaison complexe z\-> z sera appelée à jouer un rôle majeur . Les formules de
< passage » des coordonnées (x,y) aux « fausses coordonnées » (z>z) sont
z = x + iy z = x —iy
( 1. 2) Z+ z z —z
2 y 2i
La raison pour laquelle nous parlons de «: fausses coordonnées » à propos du couple
(z} z) est la suivante : au contraire de (x ,y), le couple (z>z) ne saurait être interprété
comme un système de paramètres indépendants car z est fonction de 2 (c’est le
conjugué) ! Le paramètre complexe z = x + iy intègre à lui seul les deux degrés
de liberté dont dépend le point courant de R2 ; avec la connaissance à la fois de z et
z , nous avons automatiquement une information redondante. Nous verrons cependant
dans la suite de ce cours que les formules (1.2) s’avéreront néanmoins utiles : on fera
« comme si » le couple (z> z) joue le rôle d’un couple de paramètres indépendants :
une fonction (x,y) h» f ( x yy) d’un ouvert U de R 2, à valeurs dans C, s’exprime en
effet, grâce aux formules (1.2), comme une fonction g de z et z (définie cette fois dans
U x conj (U)) :
V ( x ,y ) e t f , / ( x (2/) = / ( ^ £ , =g(z,z).
(1.5) Arg (x + iy) = 2 arctan [y/(x + y/ x2 + y2)ÿ \/z = x + iy e C\] — 00, 0].
On dit que la fonction z G C* h-» arg z est une fonction multivaluée ou encore une
fonction multivalente2 au lieu d’une fonction au sens classique du terme (c’est-à-dire
monovaluée ou encore monovalente
1.1.2. La sphère de R iem an n et la p r o je ctio n stéréographique
depuis le pôle nord est l’application ir+ de S2 \ {N } dans R2 définie ainsi : au point
(u,v,w) de S2 \ {IV}, on associe le point n+(u,v,w) = (x+(u,v,w),y+(u,vtw),0) du
plan { i = 0} ~ R| y où la droite issue de N et passant par (u, v, w) perce ce plan.
Par un calcul immédiat (basé sur le théorème de Thalès), on trouve
L’application ir de S2 \ {S1} dans M2 s’avère être bijective et son inverse est l’appli-
cation
( 1. 10)
2x 2y 1 - x 2 - y2\
(x,y,0) t— > ( u(x,y),v(x,y),w(x,y ))
(1 + x2 + y2' 1 H- x2 + y2 ’ 1 + x2 + y2) ’
Ainsi le plan complexe se trouve-t’il aussi en bijection (il s’agit encore ici d’un diffé-
omorphisme C°°) avec S2 \ { 5 } ; le pôle nord N de S2 correspond cette fois à l’origine
(0, 0) du plan, tandis que le pôle sud S est maintenant interprété comme le point à
l’infini du plan complexe.
Un calcul s’avère particulièrement instructif ici : il est clair que w+ o (7r- ) -1 est un
difféomorphisme C°° entre le plan R 2 privé de l’origine (0,0) et lui-même. Le calcul
donne, pour ( x ,y ) e R2 \ {(0 ,0 )},
2x 2y 1 - x 2 - y 2\
(7T+ o ( 7 r ) 1)(x,y) = 7T+ (
1 + x 2 + y2 ’ 1 + x2 + y2 ’ 1 + x2 + y2)
( 1. 11)
_ ( _ _ £ _________ V \
Vx2 + y2 ’ X2 + y2/ '
En termes d’affixes complexes, le difféomorphisme1 7r+ o (n ), 1 est ainsi l’involution
1
zGC*^
z
de C* dans lui-même; ce difféomorphisme opère une transformation géométrique
préservant les angles orientés des figures.
Le souci de respect des orientations qui nous a guidé pour la construction des deux
cartes (S2 \ et (S2 \ 5 , 7r_ ) (dont la mise en commun réalise un atlas de la
surface différentiable S2) se traduit ici par le fait que le jacobien de la transformation
x + iy G C* M- 1/(x + iy) G C* (considérée comme un difféomorphisme de R2\ {(0 ,0 )}
dans lui même) reste strictement positif en tout point. Notons par contre que la
composée de 7r+ avec l’inverse de la projection stéréographique depuis le pôle sud
exprimée dans le même repère (O ; i>j) (ce qui revient à oublier cette fois le signe
- devant y~ dans (1.8)) correspond, une fois restreinte à C* et exprimée en termes
d’afïixes complexes, à l 'inversion géométrique
Z e C* -
Z
par rapport au cercle unité ; on sait que cette transformation géométrique importante
préserve les valeurs absolues des angles orientés des figures, mais change leur signe.
[u + iv : 1 —w] si w^ 1
(u^Vyw) e S2 i— >
[1-f- w : u —iv] si w ^ —1
(il y a compatibilité des deux définitions si w2 ^ 1 du fait de l’équation de S2, à savoir
u2 + v2 + w2 = 1) réalise un difféomorphisme entre la sphère de Riemann S2 et la
droite projective PX(C) que l’on peut paramétrer par deux cartes (Uo^tpo) et (Ui}<pi)
correspondant aux deux copies de C, Up := {[1 : z] ; 2 G € } et U\ = {[z : 1] ; z € C }
(y?o([l : x + iy]) = (æ,y) et ipi([x + iy : 1]) = (x,y)). Ceci montre bien la cohérence
(entre elles) des deux manières de compactifier le plan complexe en lui ajoutant un
point à l’infini. Les analystes préféreront la compactification via la sphère de Riemann,
les algébristes celle réalisée par la droite projective PX(C). Ce qui différencie aussi dans
notre présentation les deux réalisations de compactification de C que sont la sphère
de Riemann S2 et la droite projective PX(C) est que la première de ces deux surfaces
différentiables est présentée (avec son atlas) comme plongée dans R3, tandis que la
seconde est présentée (toujours avec son atlas) sous forme intrinsèque.
1.2. FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS UN OUVERT DU PLAN COMPLEXE 7
1.1.4. E xercices
E xercice 1.1 (multiplication rapide de deux nombres complexesx). Étant donnés
deux nombres complexes a + ij8 et x + iy, la formule algébrique usuelle opérant le
produit de ces deux nombres (a+i/3) x (x+iy) = (ax—¡3y)+i(oty+/3x) implique quatre
multiplications et deux additions (calculer un nombre complexe revenant à calculer
sa partie réelle et sa partie imaginaire et Ton convient ici qu’une soustraction compte
comme une addition). Indiquer une méthode basée sur le calcul de trois nombres
intermédiaires k\, &2, ks (calculables chacun avec une addition et une multiplication)
de manière à ce que, au final (a + if3) x (x + iy) = (k\ —k2) + i(k\ + ks).
E x ercice 1.2 (distance cordale dans C). Soient z\ et Z2 deux nombres com
plexes. On définit la distance cordale entre z\ et Z2 comme la distance de leurs
antécédents (n+)~l (zi) et (tt* ) “ 1^ ) sur la sphère de Riemann S2 via la projection
stéréographique 7r+ depuis le pôle nord. Montrer que cette distance vaut
2\Zj - 321
(1.14) ¿cord(^lj^2)
V^l + \zi\2yjl + 1-^212
Comment cette distance cordale se trouve t-elle reliée à la distance projective, définie
(voir (1.12)) par dProj(^i)^2) = d([ 1 : z\], [1 : Z2]) ? Calculer, pour 2 G C, la valeur de
^cord(^) 00).
Soit (x,y) un point du plan R 2. Les opérateurs différentiels réels ( d/dx)(x,y) = d/dx
et (d/dy)XiV = d/dy (ils ne dépendent pas en fait de (x,y)) engendrent un R-espace
vectoriel de dimension 2, appelé plan tangent en (x,y) au plan R2. Ce plan tangent
est indépendant de (x, y) ; c ’est le R-espace vectoriel de dimension 2 :
Son dual T^2 est appelé espace cotangent au point courant (x, y) de R2 (cet espace ne
dépend pas du point (rr, y)). La base duale de la base {d/dx, d/dy} est notée ( dx, dy).
1. Ce petit résultat parait anodin, mais s’avère bien utile dans les procédures algorithmiques
enchaînant les multiplications de nombres complexes, par exemple les algorithmes de transforma-
tion de Fourier rapide opérant la multiplication d ’un vecteur de C 2 avec la matrice symétrique
[exp(—2inkl/2M)\0<k l<2M-.i, d ’usage très courant aujourd’hui, par exemple en traitement de l’in
formation, en algorithmique, ou en analyse des signaux ou des images
8 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
( 1. 20)
L’opérateur différentiel à coefficients complexes d/dz défini dans (1.19) jouera par la
suite un rôle majeur : c ’est Vopérateur de Cauchy 2 - Riemann. S’il s’agit d’un opérateur
différentiel complexe (et non réel) du fait de son expression, on peut faire apparaitre
un opérateur réel (mais du second ordre), agissant sur les fonctions C°°, en calculant
d_ A
(1.21) 4 » o
dz dx2 + dy 2 - ’
où A est l’opérateur laplacien 3 .
puisque
Comme T^2 est un R-espace vectoriel de dimension 2, le produit extérieur Tj£2AT^2 est
une droite vectorielle réelle, engendrée par la forme déterminant dxAdy, qui s’exprime
aussi sous la forme
, , /dz + dz\ tdz —dz\ dzAdz
d x A d y = ^ ^ J A ( 2i ) = 2i '
D é f i n i t i o n 1.3 (2-forme différentielle). Une 2 -forme différentielle à valeurs com
plexes2 et de classe Ck (k G N U { 00}) dans un ouvert U de R2 est par définition une
application de classe Ck de U dans le complexifié Cdx A dy de la droite vectorielle
Une telle 2-forme Cl s’exprime donc de manière unique sous la forme
1. Cette difficulté n’est pas une surprise si l’on pense à l’analyse réelle. En effet, la fonction
t log |t—to|, primitive de l / ( t - t o ) , est la seule, parmi les primitives des autres fonctions puissances
1 ( t — to)fe> k qui ne se présente pas comme une fraction rationnelle, donc échappe au cadre
de l’algèbre. Nous mettons ici le doigt sur un point majeur tant de l’analyse que de la géométrie
complexe.
2. On dit aussi « une forme différentielle de degré 2 » .
1.2. FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS UN OUVERT DU PLAN COMPLEXE 11
R em arqu e 1.4. On peut définir la notion de 2-forme différentielle réelle sur une
surface différentiable réelle E (telle la sphère de Riemann) : une 2-forme différentielle
réelle (de classe Ck) au dessus d ’un ouvert U de E est par définition une section
de classe Ck au dessus de U du fibré déterminant T*(E) A T*(S). En complexifiant
les fibres de ce fibré déterminant, on étend cette construction à celle de 2-for mes
différentielles complexes. S’il existe une 2-forme différentielle réelle de classe C°°,
définie sur E toute entière et ne s’annulant nulle part sur cette E, une telle 2-forme
est est appelée forme volume (c’est le cas de la forme déterminant dans E = R2). Le
fait qu’il puisse exister une forme volume sur une surface différentiable est équivalent
au fait que celle-ci soit orientable. Ceci n’est pas le cas, par exemple, pour le ruban
de Mœbius, la bouteille de Klein, le plan projectif réel. C ’est le cas, en revanche,
pour toute sous variété de RN qui hérite d’une orientation induite par celle de R ^ ,
comme la sphère de Riemann, donc la droite projective ? * (€ ). Dans ces deux cas, on
a d’ailleurs remarqué (par exemple à la fin de la section 1.1.2 pour ce qui concerne
S2) que le jacobien du changement de carte préservait les angles orientés des figures,
donc en particulier les orientations.
Ou encore, ce qui revient au même (mais est plus en phase avec le point de vue
complexe plutôt que réel) :
d[A dz + B dz\ = dA A dz + dB A dz =
fdA . dA J_\ , (ÔB , dB \
(1.27)
“ f e * + 9F* ) A* + ( te * + W * ) A^
= ( 9 F - t e ) * A<i2 = 2* ( t e - t e ) * ' ' * '
12 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
Il est commode d ’introduire les deux opérateurs linéaires d et d agissant ainsi sur les
1-formes de classe Cl :
-r „ , dB _ __ dB
d[Adz + Baz\ = — dz Adz = dz A dz
(1.28)
dA
B[Adz + Bdz] = — dz A dz.
(1.29) dF := dz BF := ^ dz,
v dz dz
de manière, ici encore, à ce que l’action de d se scinde en celle de ces deux opérateurs
R-linéaires : d = d + B.
On remarque immédiatement que, si F est une fonction de classe C 2 dans U,
(1.30) (dod)[F]=d[dF] = 0
du fait du lemme de Schwarz1 sur les dérivées croisées. Ceci s’écrit encore
(1.31) d o d — —d o d <9o <9 = <9o <9 = 0.
L’opérateur (du second ordre cette fois)
1. Il s’agit ici du mathématicien allemand Hermann Schwarz (1843-1921). On lui doit un résultat
plus relevant en analyse complexe, dit aussi lemme de Schwarz (ou encore principe de réflexion), que
nous verrons plus loin. Le résultat mentionné ici est un lemme classique de calcul différentiel, sans
relation particulière avec l’analyse complexe.
2. L’équation de Monge-Ampère (et, avec elle, Yopérateur de Monge-Ampère réel), a été in
troduite par le mathématicien français Gaspard Monge (1746-1818) pour résoudre un problème de
minimisation de coût pour une fonctionnelle de transport (c’est aujourd’hui le cadre de la théorie
du transport optimal). On retrouve cet opérateur en électrodynamique (et théorie du potentiel) dans
les travaux d ’Ampère. C ’est sous l’angle de la théorie du potentiel (et de l’analyse harmonique) qu’il
apparaitra dans ce cours. Il est parfois normalisé différemment en (i/2n) dd au lieu de (i/n) dd.
1.2. FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS UN OUVERT DU PLAN COMPLEXE 13
(vérifiée si U est convexe, par exemple est un disque), alors toute forme fermée est
exacte (le lemme propose même la construction explicite d ’une primitive).
= P(x,y) V {x,y) € U.
Le même calcul (pour raisons de symétrie, on échange juste x et y) ainsi que P et Q)
conduit à
= Q(x,y) V(x ,y )eU .
On a donc bien dF = cj, ce qui achève la preuve du lemme. □
1. La formalisation du calcul extérieur doit pour une grande part au travaux du géomètre
différentiel et algébriste Élie Cartan (1869-1951). Ce lemme de Poincaré (mentionné en 1889 par
Volterra, comme d ’ailleurs la formule de Green-Riemann que nous verrons plus loin) ne figure qu’im-
plicitement dans les travaux d ’Henri Poincaré (1854-1912), mais il est évident que le pont entre
l’analyse complexe et la géométrie constitue la trame d ’une grande partie de son œuvre (on pourra
se reporter à [CGL] pour un panorama de l’héritage scientifique de Poincaré).
2. Inutile en effet d ’invoquer la théorie de l’intégration à la Borel-Lebesgue. Ces résultats
élémentaires (en général vus en L 1 ou L2) dans le cadre de l’intégration Riemann s’appliquent
ici.
14 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
E xem ple 1.3 (le logarithme complexe). Notons qu’un ouvert étoilé est toujours
connexe. Outre le cas des ouverts convexes (€ tout entier, un disque ouvert D(zo,ro)
de C, etc.), un exemple particulièrement important d’ouvert étoilé est celui du plan
complexe fend% c ’est-à-dire le plan complexe auquel on retire une demi-droite fermée
{te*00 ; t > 0}, avec 0o G [0, 27t[, permettant l’accès à l’origine1 . Un tel ouvert U$Q
est étoilé par rapport à tout point de la demi-droite {£e~i0() ; t > 0} opposée à la
demi-droite retirée. La 1-forme
(1 351 ^mrco>e,rsm0) =
— [/](r cos 6,rsin6) = - f e i0— + - e i0— )lg](r,d).
est la fonction p(r, 0) = log r + iO et l’on déduit de la seconde relation dans (1.35) que
dfoo/dz = 0 dans Uqq. La forme u)qq est donc fermée dans Uq0) donc exacte d’après
le lemme de Poincaré 1.1 (ce lemme en fournit d’ailleurs explicitement un potentiel
F$0 dont elle dérive), si l’on utilise que Uq0 est étoilé par rapport (par exemple) au
point d’affixe Cette fonction Fq0 vérifie donc dFe0/dz = fe0 et dFoQ/dz = 0
dans Ue0. En utilisant la première des relations (1.35), on observe aussi que
(1-36) |lAo]<*.»> = ï à ï = ï
La relation (1.36) justifie que l’on appelle la fonction fe0 une détermination du loga
rithme complexe dans le plan fendu Uqq.
1. Un coup de ciseaux dans une feuille de papier suffit à produire une réalisation de plan complexe
fendu.
1.2. FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS UN OUVERT DU PLAN COMPLEXE 15
La construction des champs de vecteurs et des 1-formes différentielles faite dans le cas
du plan peut être répétée dans le cas de la droite réelle R. L’espace tangent Tk est le
R-espace vectoriel R d/dt (il ne dépend pas du point), son dual est le R-espace R dt
({dt} est ici la base duale de { d/dt}), et une 1-forme différentielle sur de classe Ck (à
valeurs complexes) un intervalle ouvert I de R est par définition une application de
classe Ck de I dans C dt. Elle se représente donc de manière unique sous la forme
t h» r(t) = p(t) dt,
où p désigne une fonction de classe Ck de I dans C.
Etant donné un intervalle ouvert I de R, un ouvert U de R2, ainsi qu’une application
7 = (7i >72) : I —> U de classe C1 (l > 1), on associe à toute 1-forme co = Pdx + Qdy
sur U son image réciproque (en anglais pullback) définie comme la 1-forme sur I :
Si u) est de classe Ck, cette 1-forme est de régularité au moins Si u> = dF,
où F est une fonction de classe Ck+1, on note que la règle de Leibniz du calcul
différentiel implique
(1.38) 7 * H = l*{dF] = d[F o y],
autrement dit d commute avec la prise d ’image réciproque pourvu que l’on convienne
que, pour les 0-formes, c’est-à-dire les fonctions, 7 *[F] := F 0 7 , ce qui est naturel.
Soient maintenant V et U deux ouverts respectivement de R£iV et M^y, et © une
application de classe C1 ( l > 1) de V dans U, de jacobien
_ 9 (© i, ©2) dQi/du d@i/dv
0 _ d(u,v) ~ dQ2/du d e 2dv '
On peut associer à toute 1-forme to = Pdx + Qdy sur U son image réciproque définie
comme la 1-forme sur V :
(1.39)
© * H (W>V) - i >[0 (« ,v )]d © i(« ,v ) + <3 [© (u,u)]d© 2(u,v)
autrement dit la prise dHmage réciproque des 1-formes commute avec Vopérateur de
différentiation des formes d.
D é m o n s t r a t i o n . Si Гоп utilise la formule (1.39), le fait que dod = 0 (on note
que le lemme de Schwarz sur les dérivées croisées est caché ici) et que Гоп ait aussi
dQi A d@i = dQ2 A dQ2 = 0, le calcul conduit à :
e*[du>\.
□
1.2.5. E xercices
E xercice 1.3 (le «c yoga » des calculs en les coordonnées z et z). Soient U et
V deux ouverts de C (les coordonnées y étant respectivement dénotées £ et z), f
une fonction différentiable de U dans V , g une fonction différentiable de V dans C.
Exprimer (en utilisant la règle de Leibnitz relative à l’expression de la différentielle
d’une fonction composée, les fonctions d(g o f)/dÇ et d(g o f)/dÇ en fonction de /¿ ,
/¿ , 9z 0 /> 9tz° /> Puis en fonction de /¿ , /£, g'z of,g'2 o / . On note ici g'z := dg/dz,
g*z := dg/dz, et, pour une fonction (p de la variable C (ici en l’occurrence (p = / ou
(p = f) <p'ç := dp/dÇ, et (p'ç := dtp/dÇ Retrouver le fait que si g'z = 0 et = 0, on a
(9 0 / ) f = 0 et que, si c ’est le cas, (g o f ) z = (g'z o f ) x / ' .
(ce calcul fastidieux pour lequel il n’y a pas vraiment d’astuce n’est pas totalement
gratuit car le résultat sera plus tard investi dans la résolution de l’opérateur d au sens
de la théorie des distributions, voir l’exercice 3.61).
1. Le résultat de cet exercice sera réinvesti ultérieurement dans l’exercice 3.61, en relation cette
fois avec les méthodes L2 introduites par le mathématicien suédois Lars Hôrmander (1931-2012),
spécialiste des équations aux dérivées partielles, aux fins de la résolution de problèmes de division
ou d ’interpolation en une, voire plusieurs, variables complexes.
1.2. FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS UN OUVERT DU PLAN COMPLEXE 17
dx2 dy2
désigne l’opérateur de Laplace (ou laplacien) en dimension 2.
b ) Soit U un ouvert de IR2 \ {(0 ,0 )} et V son image réciproque par l’application
( r,6) 6 ]0 ,oo[xR i— >•(rco s0 ,rsin 0 ) G R 2 \ {(0 ,0 )}.
Vérifier que si F est une fonction de classe C 2 dans U, à valeurs dans C, on a, pour
(r,8)ev,
&(Xty)[F](rœ86,rsmO) =
E xercice 1.7 (formes exactes, formes fermées). Pour quelles valeurs de a > 0 la
forme
( x - y ) d x + (x + y)dy
(oa := |2q ------ , Z = x + iy ,
Pourquoi cette forme est-elle exacte dans Uq0 quelque soit la valeur de a ? Montrer
que les fonctions F de classe C 1 dans Uq0 telles que dF = coa sont de la forme
E xercice 1.13 (facteurs intégrants locaux dans un ouvert de R 2). Soit u une
1-forme de classe C 1 dans un ouvert de R2, telle que u(zo) ^ 0 (ce qui signifie
(P(xo,yo),Q(xo,yo)) 7^ 0 si co = P(x,y)dx + Q(x,y)dy), Le but de l’exercice est de
montrer qu’il existe une voisinage V(æo>2/0) de (x o ,2/o) dans Î7, une fonction f Xchy0 de
classe C 1 dans ce voisinage et ne s’y annulant pas, telle que la forme f(X0iy0) x ^ s°it
exacte dans V(XOiVo).
a) Montrer que l’on peut se ramener à résoudre le problème dans la situation parti
culière où u = dx + R(x) y) dy,
b ) En utilisant le théorème de Cauchy-Lipschitz (voir un cours de calcul différentiel
et équations différentielles niveau licence 3), montrer qu’il existe e > 0 et 7] > 0 assez
petits tels que, pour tout x dans ]æo - e,xo + e[, il existe dans J^/o - V>Vo + r)[ une
unique solution y ipx(y) du problème de Cauchy :
^ ÿ ( y ) = -R(<Px(v),v) et ipx(yo) = x.
F ig u r e 1.2 . flocon de Von Koch ([0 :1]) et lacet de Lévy ([i :1 :i])
En déduire que la forme [dx + R (x, y)dy ] a un facteur intégrant ne s’annulant pas
au voisinage de (xo,yo)> et en est de même pour la forme dx + R (x,y)d y (en
utilisant l’opérateur ($- 1 )*).
E xem ple 1.4 (bords orientés de triangles). Tout triangle plein T du plan orienté
(le repère (0;i,j) est supposé direct) induit un chemin paramétré C1 par morceaux :
le chemin consistant à suivre son bord dans le sens trigonométrique. Une subdivision
avec N = 1 (trois nœuds) est alors adaptée pour décrire ce chemin paramétré. On
notera <9T+ ce chemin paramétré.
Jy j = 0 JU
(1.43)
u>
Lorsque la forme u; est exacte, l’intégrale curviligne / 7 cj sur un chemin C 1 par mor
ceaux 7 ne dépend en fait que de manière très faible du chemin : elle ne dépend que
de l’origine et de l’extrémité de ce chemin. C ’est cette proposition importante (propo
sition 1.3) qui nous permettra ultérieurement de donner un sens à l’intégration cur
viligne d ’une 1-forme continue localement exacte sur un chemin simplement continu.
(on reconnaît sous l’intégrale de gauche la dérivée de la fonction 1 1-> -F(7|[t, * +ti(*))).
On ajoute ensuite les égalités (1.45), j = 0,..., N — 1, pour obtenir la formule voulue
(puisque 7 est continue, les termes intermédiaires se détruisent dans cette somme
télescopique). □
E xem ple 1.5 (non exactitude de la forme dz/z dans C*). Si la forme dz/z était
exacte dans C*, on devrait avoir, d’après la proposition 1.3, si 7 désigne le lacet
t G [0,27r] e%t (de support dans C*),
/ * - 0.
Jy Z
Jy Z J0
Il y a donc une contradiction. La forme dz/z est localement exacte (car fermée, on le
voit tout de suite) dans C*, mais n’est pas exacte dans cet ouvert. Ceci complète la
discussion à propos de l’exactitude des formes du type (z —zo)k dz, k G Z, envisagée
à l’exemple 1.1.
En fait, les bords orientés de triangles pleins (exemple 1.4) jouent un rôle particulier :
celui de « chemins-test » pour tester la locale exactitude d’une forme continue. On a
vu (proposition 1.1) que toute 1-forme de classe C 1 fermée dans un ouvert est locale
ment exacte dans cet ouvert, la réciproque étant vraie (toute 1-forme C 1 localement
exacte est fermée puisque d o d = 0). Nous allons donner ici un critère permettant de
caractériser les formes localement exactes lorsqu’elles sont simplement continues (et
non plus C1).
22 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
(1.46) [ u= 0 V T C t /,
JdT+
T désignant ici un triangle fermé plein.
D é m o n s t r a t i o n . Prouvons d’abord que, si la condition (1.46) est vérifiée pour
tout triangle plein inclus dans [/, u est localement exacte. Nous noterons (comme
souvent dans ce cours à partir de maintenant) les points du plan par leurs affixes
complexes. Soit Zq G U. Nous allons vérifier (si (1.46) est vérifiée) que co est exacte
dans le disque de centre zo et de rayon la distance r(zo) = r de zq au bord de U. On
peut se ramener (par translation) à supposer zq = 0. On introduit dans D (0, r) la
fonction
z = x + iy F ( x , y) := / w,
J[o,z)
où [0, z] désigne le chemin paramétré t G [0,1] t z correspondant au segment [0, z]
du disque D (0,r) parcouru de 0 à 2. Si h = h\ + i h 2 est une perturbation complexe
voisine de 0 dans C, on a, du fait de l’hypothèse (1.46) appliquée au triangle plein
de sommets 0 , z , z + h (inclus dans D (0 ,r), donc dans 17, du fait de la convexité de
0(0, r)),
F ( x + hi>y + h2) - F ( x yy ) = [ u
J[zyZ+h\
= [ ( h i P ( z + th) + h 2 Q ( z + t h ) ) d t
Jo
= P ( x , y ) h i + Q ( x , y ) h 2 4- o(\h\).
La dernière ligne est justifiée par le fait que lj (donc P et Q) est continue en 2 = x+iy.
On a bien ainsi dF = u dans D (0 ,r) (car on reconnaît avec la forme R-ünéaire
(/il, h2) ^ P{x,y)h\ + Q(x,y)h 2 la différentielle de F au point {x,y) d ’affixe z).
Nous montrons la réciproque par l’absurde1. Prenons donc un triangle plein T = To
inclus dans U et supposons
= r¡ > 0 .
Découpons le triangle T en quatre triangles en utilisant les milieux des côtés comme
sur la figure 1.3.
Comme la somme des intégrales curvilignes sur les bords orientés (dans le sens positif)
de ces quatre triangles (dits triangles « à la génération 1 » ) vaut l’intégrale
1. Nous aurons plus tard l’occasion de ré-investir cet argument pour démontrer le théorème de
Cauchy-Goursat.
1.3. INTÉGRATION DES FORMES DIFFÉRENTIELLES 23
/
J(OTi)+
(la somme de quatre nombres complexes de module strictement inférieur h rj/ 4 ne
peut avoir un module égal à rj du fait de l’inégalité triangulaire). On recommence
avec Ti l’opération faite avec To. On introduit ainsi un triangle T2, emboité dans Ti,
tel que
Cü
L № )+
On poursuit l’opération, pour aboutir à la construction d’une suite {Tk)k>0 de tri
angles pleins, emboités les uns dans les autres, dont le diamètre tend vers 0 (en
0 (1/ 2^)) lorsque k tend vers l’infini, avec
Du fait que R 2 est complet (donc vérifie la propriété des compacts emboîtés1), il existe
un point zq de T, donc de U, intersection de tous les triangles pleins emboités Tk,
1. Dans un espace métrique complet (ici C avec la métrique usuelle), l’intersection d ’une suite
de compacts emboités dont le diamètre tend vers 0 est non vide et consiste en un singleton. Ceci
caractérise d ’ailleurs la complétude d ’un espace métrique.
24 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
fc > 0. Il est impossible que la forme u) soit exacte au voisinage de zo. Si tel était le
cas, la forme cj serait exacte au voisinage de Tk pour k assez grand et l’intégrale de u
sur ( dTk)+ devrait être nulle d’après la proposition 1.3 puisque (dTfc)+ est un lacet.
Ceci est en contradiction avec (1.47). □
Avant de clore cette sous-section, nous allons établir un résultat important impliquant
encore l’intégration curviligne sur le bord (orienté) des triangles. Ce résultat sera la
« brique de base » dans la formule de Green Riemann à venir plus loin. Il permet
de retrouver le fait que, si u est une 1-forme de classe Cl fermée dans un ouvert
£/, alors la condition (1.46) est remplie dans [7, et, par conséquent, si l’on invoque
la proposition 1.4, la forme co est localement exacte dans U. Ce que l’on savait déjà
(proposition 1.1), mais que la proposition 1.5 ci-dessous permet de retrouver.
<i-48) U a’ = I I M - ^ ) dxds-
D é m o n s t r a t i o n . Si T est un triangle aplati » (c’est-à-dire d’intérieur vide),
on vérifie toute de suite que les deux membres de la formule (1.48) sont nuis. On peut
supposer donc que T est un triangle plein d’intérieur non vide. Nous allons dans un
premier temps établir la formule (1.48) lorsque T désigne le l-simplexe standard
[ P (i,0)cft, - / P (i,l-t )d t , 0,
J0 J0
et la somme de ces trois nombres vaut
3
^ / P (x , y)dx = - Jo (p (t>1 - 1) - P(t, 0))dt = - j i ( jf dy) dx•
Le calcul est en tout point semblable lorsque l’on remplace la forme Pdx par la forme
Qdy et l’on obtient alors :
dQ
Q(x, y) dy (x,y) dxj dy.
dx
1.3. INTÉGRATION DES FORMES DIFFÉRENTIELLES 25
Si l’on < concatène » les trois chemins paramétrés 71, 72,73 en le chemin paramétré
Cl par morceaux (9E i)+, on obtient la formule suivante :
d C ti U t d u d v'
Mais l’on remarque (voir la sous-section 1.2.4 et en particulier la proposition 1.2) que
f £»
r0T+
pour conclure que (1.48) se lit aussi, si L*[u>] = P du + Qdv ,
La formule (1.48) est ainsi prouvée par changement de variable (en travaillant avec
T = Ei et u = (L “ 1)*^ ] en place de u>). □
d ’image réciproque des 1-formes (proposition 1.2) joue pour cela un rôle fondamen
tal ; c ’est ici d’ailleurs qu’intervient la nécessité de supposer 0 de classe au moins C 2
(lemme de Schwarz). Le fait que © doive respecter les orientations (Jac [0] > 0 dans
E i) est aussi primordial.
Nous avons introduit dans la sous-section 1.3.2 l’intégration des 1-formes sur les che
mins paramétrés C 1 par morceaux. Il convient maintenant d’intégrer les 2-formes
non plus cette fois contre des chemins paramétrés C x-par morceaux, mais (dimension
oblige) contre des « nappes paramétrées » fonctions cette fois non plus d’un, mais de
deux paramètres, toujours suffisamment régulières par morceaux.
Si U est un ouvert de R 2 et iî = $ dx A dy une 2-forme continue dans C/, on peut
considérer tout compact K CC U inclus dans U comme une nappe paramétrée
(précisément par (t, s) = (xyy) £ K y attention ! respecter l’ordre des variables en
accord avec l’orientation du plan est ici capital) et poser
(1.51) a
he-HK)
du fait de la définition (1.40) de 0*[f2] et de la formule de changement de variables
dans l’intégration Lebesgue.
Afin de rester le plus élémentaire possible, nous allons introduire des compacts K très
particuliers (qui joueront un rôle analogue à celui joué par les chemins paramétrés C 1
par morceaux). Pour cela, nous avons besoin d ’une définition assez naïve.
comme une union de triangles fermés pleins Ti,...,T /v dont les intérieurs sont deux
à deux disjoints, de telle manière que, si Tjx ^ Tj2 et Th fl Tj2 ^ 0, alors Tjx H Tj2
est soit réduit à un point (sommet commun aux deux triangles), soit consiste en une
arête (commune aux deux triangles). Qu’il existe au moins une telle triangulation se
voit par exemple en faisant une récurrence sur le nombre de sommets k de la ligne
polygonale (en partant du cas initial k = 3, où le polygone est un triangle plein)
constituant la frontière de ce polygone. Il est donc possible de trianguler également
un polygone à trous À en l’écrivant comme union A = A i U A 2 de deux polygones
fermés non croisés d’intérieurs disjoints.
est continue, injective, et s’il existe une triangulation {T i, ...,7 # } de À telle que la
restriction G\Tj de © à chaque triangle plein fermé Tj soit de classe C 2 et telle que
Jacf© ^] > 0 sur Tj, j = 1,..., N. On appelle nappe paramétrée plane simple de classe
C 2 la donnée d’un polygone à trous et d’une application 0 : A -> R 2 de classe C 2
par morceaux. Le compact 0 ( A ) est dit support de la nappe paramétrée plane simple.
Les nappes paramétrés planes simples de classe C 2 vont être appelées à jouer le
rôle des chemins paramétrés C 1 par morceaux sur lesquels l’intégration des 1-formes
continues était bien définie1. En cohérence donc avec la formule (1.43), on définit, si
iî est une forme continue au voisinage de © (A ), l’intégrale de iî = $dx A dy sur la
nappe paramétrée plane simple © par
OÙ
ÿj(u, v ) duAdv = ©¡"y. [$ dx A dy] = $ (© (« , v)) d@i(u, v) A dQz(u, v)
1. Nous aurions pu introduire, en accord avec la situation en dimension 1, les nappes paramétrées
C 1 par morceaux, mais une hypothèse de régularité C2 facilitera la preuve des assertions de cette
section. Le cadre C 1 sera repris dans la section 1.5.
1.3. INTÉGRATION DES FORMES DIFFÉRENTIELLES 29
1. George Green (1793-1841), physicien et mathématicien anglais : ce sont ses travaux consacrés
à la théorie du potentiel et à l’électromagnétisme (autour de 1828) qui ont vraisemblablement motivé
l’apparition d ’un tel résultat. Le géomètre et analyste allemand Bernhard Riemann (1826-1866) y
a également attaché son nom. C ’est Volterra (1887), puis Poincaré (1889), qui expliciteront le
raisonnement et les constructions qui conduisent à sa généralisation en dimension supérieure (formule
de Stokes).
2. George Stokes, physicien, mécanicien et mathématicien irlandais (1819-1903) : ses travaux liés
à la mécanique des fluides et aux lois de l’hydrodynamique sont à l’origine du théorème qui porte son
nom, théorème que l’on peut considérer comme la version 2-dimensionnelle du théorème fondamental
de l’analyse. La vision générale sera donnée par Henri Poincaré (1889) et Elie Cartan.
3. Le compact K se présente, comme celui du polygone à trous A, comme un < gruyère » (voir
la figure 1.6) ; le lacet correspondant au bord externe de K correspond à un parcours dans le
30 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
C l au voisinage de K . On a
M
b da,=i ( ^ - ^ ) isAdz
(1.56)
sens trigonométrique, tandis que les autres lacets 7^), ...,7 ^ ) (correspondant aux bords des trous
du gruyère) correspondent à des parcours dans le sens des aiguilles d’une montre.
1.3. INTÉGRATION DES FORMES DIFFÉRENTIELLES 31
aexiEj) := / ||(7 ü ) m i l dt
1. Mikhail V. Ostrogradski (1801-1862), mathématicien et mécanicien russe qui fit ses études à
Paris avec Cauchy et Fourier vers 1822 ; il mit en évidence le rôle de la divergence d ’un champ de
forces et sa relation au flux. C ’est plutôt en dimension 3 que la formule de la divergence porte son
nom.
32 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
(1.57) [
JdK
(F ,n ext) dcdK— f f
J JK
div (F) dxdy,
- ( F ( 7 0')(i)»«ext(70)(i)) ll(7°’)(i)),||-
D ’autre part, on vérifie que du; = div (F) dxAdy. La formule (1.57) résulte donc de la
formule de Green-Riemann (1.55), appliquée avec cette forme co (au vu de la définition
de la mesure de bord crax)* D
«
Un corollaire de la formule de la divergence nous sera utile par la suite : ce sont les
formules de Green.
f
/ ÔK
Jdi
F
dnext
d(JdK f
JdK
(F VG, next) doQK
L<( F -ff- —
Onext onext /
\dcroK f
JdK
(F VG — G V F ,n ext) d(Jai<
(1.60)
IT}
R em arqu e 1.10. La remarque 1,7 vaut également pour la validité de cette for
mule. Il ne faut pas oublier que ( l/(Ç —z) est intégrable dans R2 (donc dans € ) au
voisinage de sa singularité 2 (en vertu du critère de Riemann). Donc l’intégrale double
dans (1.60) est bien convergente au sens de Lebesgue. Comme dans la première ligne
des formules (1.55) et (1.56), l’intégrale double sur K d ’une 2-forme (au membre
de droite de la première ligne dans la formule (1.60)) est ici à comprendre comme
l’intégrale de la 2-forme sur la nappe paramétrée 0 dont K représente le support
(voir la section 1.3.4); ceci vaut aussi au second et troisième membre de la suite
d’égalités (1.61) un peu plus bas.
eu = / « ) dÇ.
1. Au nom de Cauchy, est attaché ici celui de Dimitrie Pompeiu (1873-1954), mathématicien
roumain spécialiste d ’analyse complexe et de mécanique; il a donné son nom à un célèbre problème
de géométrie intégrale (lié aussi à l’analyse harmonique) qu’il souleva en 1929.
34 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
/ = * f 2* f(z + eeu)dt
Jyz,e Ç
J0 Z
compte tenu de le définition du chemin paramétré 7^ . En passant à la limite (lorsque
e tend vers 0) dans (1.61) et en utilisant, d’une part le fait que / est continue en 2,
d’autre par le théorème de convergence dominée de Lebesgue et le fait que la fonction
( h-» l/(( —z) est intégrable sur K (critère de Riemann), on obtient bien la formule
(1.60). □
1.3.7. E xercices
E xercice 1.14 (la formule de Green-Riemann et le lemme de Schwarz),
a) Montrer que si G 1 et G2 sont deux fonctions continues sur un ouvert U de E2, à
valeurs dans C, telles que
JJ Gi(x,y)dxdy = JJ Gi{x,y)dxdy
pour tout rectangle fermé plein R inclus dans 17, alors G\ = G2 dans U.
b ) Déduire de a) que si F est une fonction de classe C 2 dans [/, à valeurs complexes,
alors on a (d2/dxdy)[F] = (d2/dydx)[F] dans U.
K : = { ( x , y ) G R 2- , ^ +
coordonnées polaires.
b ) Calculer, en utilisant un paramétrage admissible de l’intégrale curviligne
J '•= I ( d K) +( y3 t e - X3 ày).
c) Donner une relation simple reliant les deux nombres I et J. Retrouver cette relation
sans faire le calcul ni de / , ni de J.
PdQ = 0.
L
On suppose de plus que la restriction de / au cercle {\z\ = 1} est l’identité. Montrer
que cette hypothèse additionnelle implique 7 * [PdQ] = 7 *[xdy] et que l’on a d’autre
part
PdQ = 7T.
L
Que peut-on en conclure ?
b ) Soit F une application définie et de classe C 2 au voisinage de {\z\ < 1}, à valeurs
dans M2, telle que F({\z\ < 1}) C {\z\ < 1} et que F(x>y) ^ (x,y) pour tout (x>y)
dans {\z\ < 1}. Pour tout (x,y) dans {\z\ < l},o n note G(x>y) le point d’intersection
du cercle unité {\z\ = 1} avec la demi-droite issue de F(xiy) et dirigée par le vecteur
(non nul par hypothèses) (x, y) —F(xyy). Vérifier que (æ, y) h* G ( x , y) se prolonge en
une fonction (P, Q) de classe C 1 au voisinage de {\z\ < 1} qui vérifie les hypothèses
de l’en-tête de l’exercice et du a). En déduire que F admet nécessairement un point
fixe dans {\z\ < 1} (c’est-à-dire un point (xo^yo) tel que F(xo>yo) = ( æoj2/o))-
E xercice 1.19 (formule de Green-Riemann, séries entières). Soient J2kLoakzk
une série entière de rayon de convergence R > 0 et f(z) = YlkLo a^zk sa somme dans
D(0, R). On suppose / injective dans D( 0 ,P ).
a) Montrer que, si 0 < r < P, le lacet r r : 0 G [0,27r] h* f(re%e) est un lacet de classe
C 1 simple et que la surface du domaine borné entouré par ce lacet vaut
où 7r : 6 G [0,27r] h» reid.
b ) Vérifier que la surface calculée au a) vaut &\ak\2r 2 et en déduire, pour
tout r g ]0,Æ[, l’inégalité
f[
J Jk
A Fdxdy= f - ^ — dadK'
JdK dnext
Cette propriété basique est exploitée en traitement d’image pour faire surgir les lignes
de rupture ou de contraste d’une image.
E x ercice 1.22 (formule de Neumann1). Soient / une fonction de classe C 2 au
voisinage du disque fermé D = {\z\ < 1} de R 2 et z un point de D = {\z\ < 1}. On
suppose que A / = 0 dans D (une telle fonction est dite harmonique). Montrer (en
utilisant les formules de Green (1.58) ou (1.59)) que, pour tout point 2 de D, on a,
en posant ne = (cos0,sin0) pour 0 < d < 27r, la formule de Neumann en dimension
deux :
(on remarquera que cette fonction est aussi C 1 au voisinage du disque unité fermé),
montrer que
i d£dr) dtdii
m = -
n
où l’on a noté C = £ + ir)-
C G D( 0 ,R) i— ►{Qz(C)(z - C) + l ) 2-
1= V 2 €<C.
j =i
Quelle autre méthode, algébrique cette fois, attribuée au mathématicien français
Étienne Bézout (1730-1783) - même si on n’en trouve pas réellement trace dans ses
travaux - permet aussi de calculer de tels polynômes qj ?
E xercice 1.26 (une approche à la formule des résidus dans le cadre algébrique).
Soient P et Q deux polynômes à coefficients complexes premiers entre eux dans C[X],
zu •••, zp les zéros distincts du polynôme Q , de multiplicités respectives ^ i,..., vp. Pour
tout j = 1, ...,p, on effectue la division suivant les puissances croissantes
P(zj+X)
(1.62)
Q(zj + X) k—— Vj
et on pose ResZj[Pdz/Q] := a ^ -i.
a) Montrer que, si K est un compact à bord orienté (comme dans la formule de
Cauchy-Pompeiu), sans trous, tel qu’aucun point Zj, j = l,...,p , ne soit au bord de
RT, alors :
1
f M d<= E Res*i [Pdz/Q] ,
2 in JdK+ Q ( 0 zjGK
où 9 K+ désigne le bord orienté de K (dans le sens trigonométrique).
b ) Montrer que, si K contient dans son intérieur tous les points z\,...,zp et si l’on a
deg P < deg Q —2, alors
f m dÇ = 0 .
JdK+ Q( 0
E xercice 1.27 (formule de Lelong-Poincaré (cadre algébrique)). Soit une fraction
rationnelle R = P/Q S C (X ) à coefficients complexes, z %,..., zp ses zéros (affectés
de multiplicités ¿n,...,/xp), Wi, .. ., Wq ses pôles (affectés d’ordres vérifier,
38 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
pour toute fonction <p de classe C 2 nulle hors d’un disque de rayon R contenant
Zu •••>zpi wu •••>Wq, la formule de Lelong-Poincaré
1.4.1. Primitive d’une 1-forme localement exacte le long d’un chemin con
tinu
Définition 1.9 (primitive d ’une 1-forme localement exacte le long d’un chemin
continu). Soit 7 : [a,b] —» C un chemin continu du plan, de support inclus dans
un ouvert [/, et lo une 1-forme différentielle continue et localement exacte dans U.
On dit qu’une fonction continue $ : [a, b] h-> C est une primitive de u le long de
7 si et seulement si, pour chaque to G [a, 6], il existe un voisinage ^ ( 7 (^0)) de 7 (^0)
inclus dans £/, une primitive F^to) de u dans ^ ( 7 (^0)) (c’est-à-dire dFy(to) = u dans
V( 7 (*o))), tels que,
(1.63) 3eio > 0, V i e]t 0 - eto, to + eto[, 7 (*) G ^ ( 7 (^0)) et $(t) = F7(io)(7 (t)).
Notons que la clause (1.63) implique la continuité de $ . La proposition suivante assure
à la fois l’existence et l’unicité (à une constante près) d ’une telle primitive d ’une 1-
forme localement exacte le long d’un chemin.
1. On ne peut parler ici de « formes fermées » puisque les 1-formes localement exactes que l’on
prétend intégrer ne sont plus supposées C1, mais seulement continues, c’est-à-dire C°.
1.4. FORMES LOCALEMENT EXACTES ET CHEMINS CONTINUS 39
donc deux primitives F7(to)tl et F7(t0)j2 de cj, telles que, pour t voisin de on ait
simultanément les deux clauses $1 (t) = et $ 2(i) = F^to),2(7(0)- Mais
les deux primitives F7(t0),i et F^ to^2 diffèrent nécessairement d’une constante au
voisinage de 7 (^0) (d’après l’inégalité des accroissements finis, voir aussi la remarque
1.3). La fonction t G[a, b] <3>2(t) — $1 (t) est ainsi une fonction continue localement
constante sur le connexe [a, 6]. Elle est donc bien constante, ce qui prouve l’unicité, à
une constante près, de la primitive de co le long de 7 .
Pour prouver l’existence d’une primitive, nous allons « dénouer1 » le chemin pa
ramétré continu t G [a, b] 7 (t) en un chemin continu de R3t2/j<u; ne présentant plus
aucun point double, par exemple le chemin
r :iG[a,6]H> (7
où <p désigne un homéomorphisme strictement croissant arbitraire entre les deux seg
ments [a, 6] et [<¿>(a),<¿>(6)] = [a', 6']. La 1-forme différentielle u = Pdæ + Qdy, lo
calement exacte au voisinage du support de 7 , peut aussi être considérée cette fois
comme la 1-forme il = P(x,y)dx + Q(x,y)dy + 0 dw, localement exacte elle aussi
(comme 1-forme différentielle en trois variables) au voisinage du support du chemin
« dénoué » T. Nous allons prouver qu’il existe alors un voisinage U du support de T
dans K3, et une fonction F : U —> C, tels que d¥ = il dans U, c’est-à-dire
(1.64)
d¥ d¥ d¥
— (x,y,w)=P(x,y), — (x,y,w) = Q(x,y), — (x,y,w) = 0 V (x,y,w) e U.
1. On peut penser le chemin paramétré continu matérialisé par un bout de ficelle noué
éventuellement sur lui-même que précisément l’on dénoue en en < relevant » l’extrémité /(6) suivant
une direction verticale, d’où le qualificatif de « chemin dénoué » . On utilise en effet plus classique
ment le terme de «: relèvement » pour désigner, s’agissant d’un chemin 7 de € \ {20}> une primitive
le long de 7 de la forme dz/(z - zq).
40 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
dans une certaine boule ouverte B(T(to),e). Le fait que T soit continu et que to soit
adhérent à E implique qu’il existe t G E tel que r([t, t0]) C £ (r (to ), é). Puisque t e E,
il existe un voisinage ouvert Ut de T([a, t]) dans R3 et une primitive Et de fi dans U*.
On note Ct la composante connexe de l’ouvert U*nÆ(r(£o)> e) contenant le point T(t).
Dans Cu les deux primitives de la forme iî que sont ¥t (primitive dans U*) et Fr (t0)
(primitive dans JB (r(t0),e)) diffèrent d’une constante kt0yU soit Fr (io) = ¥t + kt0it .
Quitte à restreindre U*, on peut supposer que
r ( [ t ,i0]) n Ü Â C t = 0
(en effet T ne présente aucun point double). Sur l’ouvert
Ut0 := U i U ( B ( r ( t o ) ,c ) \ ( ü T \ â ) )
(qui est un voisinage de r([a,to]))> on considère la primitive Fto de iî définie comme
Ft + kt0it dans Ut et Fp(t0) dans i?(r(£o),e). Ces deux primitives de fl se recollent
bien en une seule dans l’ouvert Ut0, qui est un voisinage ouvert de r([a,to])* On a
donc bien to € E. L’ensemble E est un ouvert-fermé non vide de [a, b] (car E contient
a) ; puisque [a, 6] est connexe, on a E = [a, 6], ce qui prouve l’existence du voisinage
U et de la primitive F de iî dans U. La proposition est ainsi démontrée. □
Définition 1.10 (intégrale d’une 1-forme continue localement exacte sur un che
min continu). Soit 7 : [a,6] - » R2 un chemin continu du plan et u une 1-forme
différentielle continue et localement exacte au voisinage du support de 7 . On définit
Yintégrale de la 1 -forme continue localement exacte u sur le chemin continu 7 par
(1.65) [ w : = $ ( 6) - * ( a ) ,
A
où $ désigne n’importe quelle primitive de co le long du chemin 7 (au sens de la
définition 1.9).
autrement dit, la définition (1.65) ne dépend pas, ce qui est important, du choix du
paramétrage admissible du chemin 7 .
Proposition 1.8 (relèvement d’un chemin continu tel que supp7 c C \ {^o}).
Soit 7 : [a,b] C \ { z o } un chemin continu de support inclus dans C \ { z o } . Il existe
un chemin continu c : [a, 6] -» C (dit relèvement du chemin continu j ) tel que
(1.66) V* G [a, b] , 7 (i) - 2o = exp (c(t)).
De pZws, ¿i Von fixe cy(a) G C tel que exp(c7(a)) = 7 (a) - 20, alors, toute solution c
de (1.66) s ’exprime ainsi :
f dz
(1.67) 3k G Z, Vie[o,6], c(t) = (Cy(a) + 2ikir) -f / -------- .
Alla,»] 2 z°
Une telle fonction c : [a, 6] —>•C est appelée relèvement (dans C) du chemin continu
7 de C \ {zo }. Dans le cas particulier où 7 est un lacet continu de C \ {zo}> on a
c(b) - c(a) = J _ f dz € z
( 1. 68)
2î 7T J
2Î7T y Z - Zo
Remarque 1.12. Si 7 est de classe C 1 par morceaux et que oj est une 1-forme
différentielle continue et localement exacte au voisinage du support de 7 , l’intégrale
0J
L
42 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
définie en (1.65) coïncide avec l’intégrale curviligne (1.43) définie dans la sous-section
1.3.2. Il suffit pour s’en convaincre d ’introduire une subdivision
de pas assez petit pour que u admette une primitive au voisinage de tout compact
7([^»^*+i])> 3 = 0, — 1. Il y a donc bien dans ce cas cohérence entre les deux
notions d’intégrale d’une 1-forme continue localement exacte*.
(1.71) [ u, = / w,
J7 Jlo
où le membre de gauche est défini comme en (1.65), et le membre de droite représente
lfintégrale curviligne (1.43) de la 1-forme continue w sur le chemin C 1 par morceaux
(en fait polygonal) 7* : [a, b] —» U défini par
1. N’oublions pas toutefois que, si 7 est un chemin C 1 par morceaux, l’intégrale curviligne (1.43)
d ’une 1-forme différentielle continue au voisinage du support de 7 , qu’elle soit localement exacte ou
non, est parfaitement définie.
2. Le lemme du recouvrement de Lebesgue joue, couplé en général avec le théorème de Heine,
un rôle majeur dans ces raisonnements ; il s’énonce ainsi : si K est un compact d ’un espace métrique
et un recouvrement de ce compact par une collection d ’ouverts, il existe rj > 0 tel que tout
sous-ensemble de K de diamètre inférieur ou égal à g soit inclus dans au moins l’un des ouverts du
recouvrement
1.4. FORMES LOCALEMENT EXACTES ET CHEMINS CONTINUS 43
/ " -
•'To
t , L
j=0
= É L ,
j=0 •'(rff)|(«J-.ti+i]
n
N -l
= E ( F ( 7 (*j + i ) , t j + i ) - F ( 7 ( î j ) , i j ) ) = F ( T ( 6 )) - F ( T ( a ) ) = / a;.
-1=0 A
□
La dernière assertion de la proposition 1.8 (concernant le relèvement des lacets conti
nus de C \ {z0}) motive naturellement l’introduction de la notion suivante :
Définition 1.11 (indice d’un lacet continu par rapport à un point). Soit 7 un
lacet continu du plan et zo un point n’appartenant pas au support de 7 . L 'indice de
7 par rapport à zq est le nombre entier :
(1.72)
Ind
où 7^ est un chemin C 1 par morceaux correspondant à une ligne polygonale à sommets
sur le support de 7 . Cette représentation demeure valable lorsque zo est perturbé en
zo + h, avec h assez proche de 0. On a alors, au voisinage de h = 0,
Cette fonction de h se traite (du fait de la formule (1.43)) comme une intégrale
dépendant d ’un paramètre. On applique les résultats usuels de licence 2, dans le
cadre de l’intégration Riemann, pour voir que cette dépendance en le paramètre est,
comme celle de h h-* 1/(z —zq —h) dans l’intégrant, un dépendance continue. □
1.4.2. H o m o to p ie entre chem ins continus et grou pes d ’ h om otop ie
7 ( 2 1) Vt G [0,1/2]
(1.74) 7 V 5 : t G [0,1] 1— >
5{2t-l) Vt G [1/2,1].
Il faut prendre garde au fait qu’une telle opération, dans le cas ou existe la pos
sibilité de concaténer deux, voire trois chemins, n’a pas les propriétés que l’on se
rait en droit d’espérer. La concaténation des lacets continus d’origine-extrémité un
point a G C est par exemple certes toujours possible mais ce n’est cependant ni une
opération associative, ni une opération commutative (voir l’exercice 1.33). Etant donné
1.4. FORMES LOCALEMENT EXACTES ET CHEMINS CONTINUS 45
un chemin continu 7 : [0, 1] C, on définit son inverse (au sens ici de l’opération de
concaténation) comme le chemin
[ [ U + [ U).
J'yVÔ J7 Jô
Démonstration. On peut (par exemple) utiliser la proposition 1.9, qui nous
ramène à la relation de Chasles pour deux chemins C 1 par morceaux concaténés et,
par conséquent, à la relation de Chasles satisfaite dans l’opération de prise d ’intégrale
curviligne (1.43). □
Nous introduisons dans les deux définitions suivantes (dans deux cadres différents,
celui des chemins continus « à extrémités marquées » et celui des lacets continus
« libres » ) , la relation d’équivalence d 'homotopie (assujettie à un ouvert U du plan).
1. Une manière parlante de visualiser Phomotopie est de se figurer les chemins continus in
carnés par des brins de ficelle (arbitrairement extensibles) tendus entre les deux extrémités a et P
matérialisées, elles, par deux clous. Dire que 70 est homotope à 71 dans U signifie que le brin 70
peut être amené de manière continue (en restant dans U) sur le brin 71.
46 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
Ce qui précède montre que l’on dispose, avec l’opération de concaténation V passée
au quotient, d’une structure de groupe (en général non commutatif, voir la remarque
1.15) sur le quotient de l’ensemble des lacets continus de U de point de base a par la
relation d’équivalence /Hu\aia*
D é f i n i t i o n 1.13 (premier groupe d’homotopie 7Ti (U}a)youverts simplement con
nexes). Soit U un ouvert de C. Le groupe des classes d’équivalence des lacets continus
de point de base a G U, avec la structure de groupe induite par passage au quotient
V de l’opération de concaténation V, est appelé premier groupe Phomotopie de U
relativement au point a, et noté 71*1(£/, a). Si U est connexe, ce groupe ne dépend pas (à
isomorphisme près) du point de base choisi, et est appelé premier groupe d}homotopie
7Ti({/). Un ouvert connexe de C est dit simplement connexe si tti(U) = {é }.
Si 70 et 71 sont deux lacets continus de support inclus dans U, homotopes dans l’ho
motopie 7iu entre lacets libres de support dans U, l’égalité (1.79) est également valide.
DÉMONSTRATION. Soit 7 : [0,1] —>U un chemin continu de support inclus dans
t/, que l’on dénoue en le chemin continu t G [0,1] h-> (7 (t),t) G U x R. Soit, comme
dans la preuve de la proposition 1.7 (volet « existence » ) un voisinage U de T ([0,1])
dans dans lequel on puisse définir une primitive F de la 1-forme continue
iî = ojXiV + 0 dw. Si 7 : [0, 1] - » U est un autre chemin continu tel que le support du
chemin
t G [0, 1] >-> f = (7 (t),t)
soit inclus dans U, on peut utiliser la même primitive F pour construire, comme dans
le volet « existence » de la proposition 1.7, une primitive de oj le long de 7 ou une
primitive de uj le long de 7 . Si de plus 7 a même origine et même extrémité que 7 , la
définition (1.65) montre que nécessairement, on a alors
(1.80) s G [0,1] 1— y Í u)
est localement constante comme fonction de s. Comme [0,1] est connexe, cette fonction
est constante sur [0,1] et l’on a bien l’égalité (1.79). La première affirmation de la
proposition 1.12 est prouvée.
1. Une manière parlante de visualiser l’homotopie est de se figurer les lacets continus incarnés
par des élastiques (arbitrairement extensibles) placés dans U. Dire que 70 est homotope à 71 dans
U signifie que l’élastique 70 peut être amené de manière continue (en restant dans l’ouvert U) sur
l’élastique 71.
48 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
Pour la seconde affirmation (le cas de Phomotopie entre lacets libres), on utilise une
idée similaire. Soit 7 : [0,1] - » U un lacet continu, r : t E [0,1] -» (7 (£),£) une version
dénouée dans et U un voisinage ouvert de T ([0,1]) dans Ri*^^ dans lequel
on dispose d’une primitive i î pour la forme Q Xiy,w = wx,y + 0 dw. Si 7 : [0,1] -> U
est un lacet continu tel que le support de T : t (7 (£),£) soit inclus dans U, ainsi
que les segments [r(0) , r ( 0)] et [ r ( l) ,r ( l ) ] , on observe (en suivant la preuve de la
proposition 1.7) que
OJ + /
/ - /^[7(0),7(0)] u + Jl/ 77 w+/ CO = CO.
J\ï(
^ [7(0)17(0)] I,
Si F : [0,1] x [0,1] - » U réalise dans U Phomotopie (entre lacets libres) entre 70
et 71 (selon (1.78)), on déduit de ce qui précède que la fonction (1.80) est encore
localement constante sur [0,1], donc constante puisque [0,1] est connexe. On a donc
encore l’égalité entre ses valeurs en s = 0 et s = 1, soit la formule (1.79). □
dw
9oc(z ) co +
w
7 a ,z désignant n’importe quel chemin continu (il en existe car U est connexe) de
support dans U, joignant a à z ; le chemin f o 7Q 2 est donc bien un chemin de C*
car f ne s’annule pas dans U. Il résulte de la proposition 1.12 que la définition de ga
ne dépend que du choix de a et non de celui du chemin 7<*)2. Elle est donc licite. On
vérifie aussi, pour z fixé dans U, que, si h est assez voisin de 0,
est en fait constante au voisinage de h = 0 (car fti-> ga (2 + /i) réalise, à une constante
additive près, une détermination du logarithme de h ^ f[z + h)). La fonction
f(z) exp {-gQ(z))
est donc constante, car localement constante, dans U. On a donc bien, puisque
f(oi)exp(—ga(a)) = 1, f(z) = exp(p(^)) dans U. Si g\ et g2 sont deux fonctions
continues dans U et telles que exp(pi) = exp(p2) = / dans [/, on a exp(pi - g2) = 1
dans U et la fonction continue gi - g 2 prend ses valeurs dans l’ensemble discret 2 inZ ;
comme U est connexe (car simplement connexe), g\ —g2 est constante. Si 2 G t/,
soit 9 z = —a r g (/(z )) et \og0z la fonction C°° définie dans C \ {tei6z ; t > 0} par
l°ëez(w) = logICI + i 8xg[$at$a+2ir[(w) (vo^r l’exemple 1.3); la fonction gz définie au
voisinage de z par gz(z + h) = log Z(f(z + /i)), \h\ « 1, est une détermination conti
nue du logarithme de / au voisinage de z, héritant de la régularité de / ; lorsque / est
de classe Cl dans î/, le fait que / soit dans le noyau de l’opérateur de Cauchy-Riemann
est une propriété qui se transporte par composition à gz (voir l’exercice 1.3). Si / est
de classe Ck dans t/, avec k > 1, toutes les déterminations continues du logarithme de
/ (elles diffèrent en fait de gz par une constante additive au voisinage de z) héritent
donc de la régularité de / et sont annulées par l’opérateur de Cauchy-Riemann dès
que / l’est. □
(1.82) 7 G ^ ( C * ,# ) 1— >Ind(7 , 0) = -7 - / — eZ
¿nr J7 z
(où 7 désigne un représentant arbitraire de la classe 7 modulo la relation d’équiva
lence 'Hc*\Gtyct)} réalise un isomorphisme de groupes entre les groupes (7Ti(C*,a), V)
et (Z, + ). Autrement dit, on peut affirmer que le premier groupe d’homotopie 7Ti(C*)
introduit à la définition 1.13 est égal au groupe additif Z.
D é m o n s t r a t i o n . Comme nous l’avons déjà mentionné, si u est une 1-forme
continue localement exacte dans C* (par exemple dz/z) et si 7 et 5 sont deux éléments
de 7Ti(C*,a), on a
C e t h o m o m o rp h is m e e s t s u r je c t if : o n v é r ifie en e ffe t q u e p o u r le c h e m in
7 a , n ■ t 6 [0 , 1] i—>a e 2 i,rn t, n e Z,
o n a I n d ( 7 a ,„ , 0) = n .
R e s te à v o ir q u e l ’h o m o m o rp h is m e ( 1 .82 ) e s t a u s si in je c tif. S o it 7 u n la c e t co n tin u d e
C * d e p o in t d e b a s e a , t e l q u e In d ( 7 ,0 ) = 0. Il s ’ a g it d e m o n tre r q u e 7 = 0, c ’e s t-à -
d ire q u e 7 e s t é q u iv a le n t (m o d u lo l ’h o m o to p ie % c * ;a ,a ) à u n la c e t c o n s ta n t. D ’a p rè s
la p r o p o s itio n 1.8 , il e x is t e u n c h e m in co n tin u c : [0 ,1] —>€ tel que 7 (t) = e x p (c(£ ))
p ou r to u t t G [0 , 1]. E n p o san t
7 o(*)
t G [0 , 1] 1— >7 (t)
7 iW
D e ( 1. 83 ), o n d é d u it
V i G [0 , 1], | l - 7 ( * ) l < l + l7 (i)|.
C e c i im p liq u e q u e le s u p p o r t d e 7 e s t in c lu s d a n s U= C \ ] - 00,0], q u i e s t u n o u v e r t
é to ilé , d o n c sim p le m e n t c o n n e x e (e x e m p le 1 .6 ). O n a d o n c I n d ( 7 , 0 ) = 0 (d u fa it d e la
p r o p o s itio n 1 .1 2 , a p p liq u é e a v e c l ’h o m o to p ie Wt/;7(o),7(o))* C o m m e 7 = 7 0 /7 1 e t q u e
l ’in d ic e fig u r e (u n e fo is m u ltip lié p a r 27r) la v a r ia t io n d e l ’ a rg u m e n t le lo n g d u la c e t,
o n a b ie n
A arg[* >“ > 7 (*)] = A arg[t ^ 70 (t)] - A arg[£ ^ 7 l (*)] =
O n a d o n c b ie n In d (7 0 ,0 ) = In d ( 7 1 , 0 ). □
1. Nous en donnerons plus tard une incarnation « analytique » , en voici ici une incarnation
< topologique » .
2. Mathématicien et enseignant français, Eugène Rouché (1832-1910) publia ce célèbre résultat
(dans sa version analytique) en 1862 au Journal de l’École Polytechnique.
1.4. FORMES LOCALEMENT EXACTES ET CHEMINS CONTINUS 51
puisque
d
max |7* (i) - aü{ R e ^ ) d\< £ |a,|J?K
j =1
D ’après le théorème 1.6 de Rouché, on a donc
Ind (7 Rf 0) = Ind (7 r , 0),
où 7/j : t £ [0,1] h-» ao(Re2l1Tt)d = a^Rdexp(2iTTcit). Or on a
- ¿ / . t - k j f «<*/*]- i> 0 -1
1. Il s’agit ici du «: théorème fondamental de l'algèbre » et le rôle du théorème de Rouché dans
sa preuve met en lumière le fait que l’analyse complexe se situe à un point charnière de l’édifice
mathématique tout entier. Notons que la démonstration originellement incomplète de ce résultat
annoncé par l’encyclopédiste Jean le Rond d ’Alembert (1717-1783) ne fut définitivement établie que
par Cari Friedrich Gaufi dans sa thèse en 1799.
52 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
c) Déduire du b ) (par récurrence sur N) que tout lacet continu de Un est homotope
(pour l’homotopie UuN)a,a) à un lacet obtenu en concaténant un nombre fini de lacets
(indexés ici par 1) du type
e) Q uel est le gro u p e d ’hom otopie k i (U n ) ? O n p en sera ici au groupe libre (ou groupe
des mots) co n stru it sur un a lp h a b e t à N caractères.
f ) P ou rq u oi les assertions éta b lies a u x qu estion s d ) e t e ) su bsisten t-elles lorsque Un
54 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
Exercice 1.40 (une règle visuelle pour calculer l’indice). On considère les la
cets 7 représentés sur la figure 1.7; calculer, dans chaque composante connexe du
complémentaire du support de chacun de ces lacets, la valeur de la fonction
z 1— >Ind(7 , z).
Tenter d’énoncer à partir de ces trois exemples une règle générale pour calculer
Ind (7 , a) (a G C \ supp(7 )) en examinant comment une demi-droite arbitraire is
sue de a (demi-droite qu’il est judicieux de choisir intelligemment de manière à ce
1.4. FORMES LOCALEMENT EXACTES ET CHEMINS CONTINUS 55
qu’elle ne rencontre le support de 7 qu’en des points non multiples, de manière trans
verse, et que ce nombre de points d ’intersection soit le plus petit possible) intersecte le
support du lacet orienté 7 . Compter 1 si le lacet coupe dans le sens trigonométrique,
—1 sinon, et ajouter les ±1 correspondant à tous les points d’intersection avec la
demi-droite. Justifier ce calcul.
E xercice 1.41 (des calculs d ’ind ice pas si su rp ren an ts que cela ). O n rap p elle q u ’il
ex iste une a p p lication continue su rjectiv e de [0,1] dan s [0, l ] 2 telle que 7(0 ) = (0,0)
et 7 ( 1 ) = ( 1 ,1 ) ; c ’est la co u rb e in tro d u ite par G . P eano. Soit C la couronn e ferm ée
du p lan com p lexe C : = { z G C ; 1 < \z\ < 2 } et C'~ et <7 + les d eu x dem i-couronnes
ferm ées définies par C ~ : = C n { z ; ïm (z) < 0} e t <7 + := C fl { z ; Im (z) > 0}. E n
u tilisan t la cou rb e de P eano, con stru ire un chem in continu 7 + : [0,1] C* dont le
su p p o rt est exactem en t C + , tel que 7 + (0) = 2, 7 + ( l) = - 1 , puis un chem in continu
7 “ : [0,1] -»• C * dont le su p p o rt est ex a ctem e n t C ~ tel que 7~ (0 ) = — 1, 7 “ ( 1) = 2.
O n n ote 7 le lacet de C * obtenu en co n ca tén a n t (dans cet ordre) 7 + , puis 7 ” . Q u e
v a u t l ’ind ice In d (7 ,0 ) ? M êm e qu estion en d em an d an t à 1 (et non plu s à — 1) d ’être
l ’ex tré m ité du lacet 7 + et en m êm e tem p s l ’origin e d e 7 “ .
E x ercice 1.42 (variation de l ’arg u m e n t). Soient ol\, ...,ajv, N poin ts d u disque
u n ité ouvert. Q uel est le bilan g lo b a l de la va ria tio n de l ’argu m en t le long d u lacet
e2iirt - Qij
t G[0,1] ?
1 - âje2iirt
M êm e question si les otj sont tou s de m od u le stricte m e n t su périeu r à 1. Idem si les a j
sont sim plem ent supposés de m od u le d ifférent de 1.
Vérifier qu’il s’agit d’un lacet de C* et calculer Ind (7 , 0). Représenter ensuite géométri
quement 7 et retrouver ce résultat.
M on trer que tou s les 7 5, s G [0 ,1 ], sont des lacets continus de su p p o rt dans C * et que
70 et 71 sont hom otopes d an s l ’h om otopie en tre lacets libres dans C * . E n d éduire, en
u tilisan t la p rop osition 1.12 , que d eg7 o = d e g 7 i.
b ) P ou rqu oi existe-t-il une fon ction continue c\ : [0 ,1] —> C réalisan t le relèvem en t
71 (t) = e x p (c i(t)) pour to u t t G [0 , 1] ? V érifier q u ’il ex iste d eu x entiers fci e t l\ tels
que
Ci (t + 1/ 2) — Ci (t + 1/ 2) + 2(fci + lx + l)Î7r,
est bien définie et est un nombre complexe algébrique (penser à utiliser la décompo
sition en éléments simples de R dans Q (X ), Q désignant le corps des nombres algé
briques).
1.5. UNE BRÈVE INITIATION AUX NOTIONS D’HOMOLOGIE ET DE COHOMOLOGIE 57
Inspirés par l’introduction des chemins paramétrés C 1 par morceaux, puis des
nappes paramétrées C 2 par morceaux (définitions 1.6 et 1.8), nous nous proposons
d’introduire dans cette section, étant donné un ouvert de C, les groupes additifs libres
ou G-espaces vectoriels Co(U,G), C\(U, G) et C2(i7, G) respectivement des 0-chaînes,
des 1-chaînes singulières différentiables et des 2-chaînes singulières différentiables,
à coefficients dans le groupe additif G = Z,R ou C, ainsi que le morphisme bord
5 : Ce+i(U,G) -* Ce(U,G) (t = 0, 1). Ceci nous permettra d ’introduire la notion
de 1-cycle et de 1-bord, puis la relation d’équivalence d 'homologie, enfin le groupe
d’homologie singulière différentiable Hi(U,Z) ou les G-espaces vectoriels iïi((7,G )
(G = R ou C), matérialisant l’obstruction pour qu’un 1-cycle soit le bord d’une 1-
chaine. On dégagera ainsi la relation entre les deux groupes Hx(U,Z) et ni(U), qui
sera illustrée en exercice sur des exemples. Une courte présentation de la dualité
homologie/cohomologie sera également esquissée.
(1.85) ^2 cz { z }, z G U, cz e G,
zeu
les cz étant tous nuis sauf un nombre fini. Le groupe Co(U,G) des 0-chaines de U à
coefficients dans G consiste en l’ensemble des 0-chaines de U, équipé de la structure
de groupe libre (lorsque G = Z) ou de G-espace vectoriel (si G = R ou C) induite par
l’addition définie par :
A -£ c « {* } = 5 > c ,){* }.
z€U zeu
L’opération
58 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
est « bilinéaire » , au sens où, si ci,C2 sont des éléments de Co(i7,G ), f et g des
fonctions de U dans C, A et // des scalaires complexes,
(1.88) 7 : [0,1] ^ U, c7 € G,
7
les c7 étant tous nuis sauf un nombre fini. Le groupe Ci (17, G) des 1-chaines sin
gulières différentiables de U à coefficients dans G consiste en l’ensemble des 1-chaines
singulières différentiables de t/, équipé de la structure de groupe libre (lorsque G = Z)
ou de R-espace vectoriel (si G = R ou C) induite par l’addition définie par :
E ct 7 + E ^ 7 = S ^ + ^ )7
7 7 7
7 7
Si l’on décide de choisir les chemins 7 de classe Ck (k GN) au lieu de C°°, on définit de
manière analogue les groupes libres ou G-espaces vectoriels fcCi(t/,G) des 1-chaînes
singulières de classe Ck de U, à coefficients dans G.
D éfinition 1.17 (groupes des 2-chaines singulières différentiables ou de classe
Ck). Étant donné un ouvert U de C, on appelle 2 -chaîne singulière différentiable de
U à coefficients dans Vun des trois groupes additifs G = Z ,R ,C toute combinaison
linéaire formelle du type
+ 0 = ,^ 2(ce + ce)e
6 e e
et (dans les cas G = R ou C) par l’action externe
= ^ ( À C 0) 0.
e e
Si l’on décide de choisir les chemins 7 de classe Ck ( k e N) au lieu de <7°°, on définit de
manière analogue les groupes libres ou G-espaces vectoriels ¿.(^(t/, G) des 2-chaînes
singulières de classe Ck de U, à coefficients dans G.
R em a rq u e 1.16 (pourquoi « chaines singulières » ) . Le terme «: singulières » fig
urant dans les définitions 1.16 et 1.17 fait référence à l’aspect singulier de la brique
de base ([0,1] ou S i), non à la régularité (ici choisie C°°, voire Ck) des chemins
élémentaires 7 : [0,1] —►U ou des nappes paramétrées élémentaires 6 : S i —> U.
Notons aussi qu’ici aucune condition ni d’injectivité ni d’orientation n’est requise
pour les nappes paramétrées élémentaires 6 (au contraire de ce que l’on imposait aux
nappes paramétrées 0 : S i —> U dans la sous-section 1.3.3 (voir par exemple la
remarque 1.5).
Une 1-forme complexe u de classe C° sur U s’intégre contre une 1-chaine singulière
de U à coefficients dans G suivant la règle suivante :
(1.90) L w=(Sc^-w
)=S^ [ ,7*N=5^ [ v-rA*) dt
(si 7*[u>] = <£>7,w (£) dt). Ceci garde un sens lorsque c est une 1-chaine singulière de U
de classe C 1 ou même simplement C° (mais à condition dans ce dernier cas que la
forme u> soit localement exacte dans U pour que J u; ait un sens lorsque 7 est juste
continu, voir la définition 1.10).
De même, une 2-forme complexe iî de classe C° sur U s’intégre contre une 2-chaine
singulière de U à coefficients dans G suivant la règle suivante :
(1.91) f iî = (y ^ C 00 , = V ]c 0 f 0* [ f i ] = y ^ C 0 f i '&ôin(t,s)dtds
JlZecoO e o e */ «/si
(si 0*[iî] = ^ 0,n(i, s) dtAds). On retrouve bien sûr les mêmes propriétés de bilinéarité
qu’en (1.87) (pour l’intégration des fonctions de U dans C contre les 0-chaines de U
à coefficients dans G).
(1.92) ¿ 7 = {7 (1 )} - (7 (0 )}
60 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
pour tout 7 de classe C°° de [0, 1] dans [/, puis d’étendre cette action à C\(U, G) tout
entier en posant
Notons le caractère alterné de cette définition : les trois sommets de Ei sont parcourus
dans le sens trigonométrique : (0, 0), (1, 0), puis (0, 1), ce de manière cyclique : le
chemin 7(^0) figure le chemin joignant les deux points suivants (1, 0) et (0, 1) (pris
en respectant l’ordre), le chemin - 7^ 0) figure le chemin joignant les deux points
suivants (0, 1) et (0, 0) (le signe est ici important, il traduit l’alternance nécessaire),
le chemin 7^0,1) figure le chemin joignant les deux points (0, 0) et (0, 1) (on persiste
à respecter le sens trigonométrique pour ce qui est de l’ordre dans lequel on parcourt
les sommets de £ 1). On étend ensuite cette action à C ^ t/jG ) tout entier en posant
en fait un avatar de la formule géométrique plus générale pouvant s’énoncer ainsi dans
ce nouveau contexte (et que l’on admettra ic i x) :
(1.95) f
Jsc
u = [d u ).
Je
1.5.3. Homologie singulière différentiable et cohomologie d’un ouvert
On convient également que le bord d’un 0-cycle d’un ouvert U de C (à coefficients dans
G = Z, R ou C) est nul, ce qui permet de définir trivialement l’action du morphisme
bord sur Co(î7,G) en posant :
6 : c G C o ( [ / , G ) —» 0.
Ceci étant posé, le groupe de cohomologie singulière HoiU^Z) et les G-espaces vec
toriels i/o (t/,G ) lorsque G = R ou C, G-espaces vectoriels dont on ne retient que la
1. Il s’agit d ’un résultat très général, valable sur n’importe quelle variété réelle différentiable
non seulement de dimension 2, mais de dimension n quelconque. Dans le cadre différentiable (même
simplement C 2), la démonstration pour un ouvert U de C n’est pas difficile : elle est en fait calquée
sur celle qui a été utilisée précédemment pour prouver la formule de Green-Riemann (voir les sous-
sections 1.3.3, 1.3.4, 1.3.5). Le cas C 1 est plus délicat car il faut utiliser en prime un processus de
régularisation (par exemple par convolution).
62 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
E xem ple 1.9 (homologie singulière de U\{pi, ...,pjv} lorsque U est homéomorphe
à C). Soit U un ouvert de C homéomorphe à € et pi, ..., p n N points distincts de U. Le
premier groupe d’homologie singulière continue à coefficients entiers de U\{pi, ...,pjv}
est égal à ZN (puisque 7Ti(C/\{pi, ...,p //}) est isomorphe au groupe des mots construits
à partir d’un alphabet de N caractères, voir l’exercice 1.37, question f)).
1. Pour une preuve de ce résultat dans l’esprit de ces notes, voir [BG], section 1.9; on pourra
aussi trouver dans cette même référence une preuve détaillée du théorème 1.8.
2. Géomètre suisse (1903-1990). Les résultats établis par George de Rham ont joué un rôle clef
dans le développement de la géométrie et l’analyse complexe dans le contexte cette fois de plusieurs
variables, au fil de tout le vingtième siècle.
3. On retient ici du point de vue algébrique seulement la structure additive, c ’est la raison pour
laquelle on parle de < groupe » et non de < R-espace vectoriel » .
1.5. UNE BRÈVE INITIATION AUX NOTIONS D’HOMOLOGIE ET DE COHOMOLOGIE 63
que joue la forme déterminant dx A dy dans le cas où X est un ouvert du plan), sans
bord, alors1 on a Hn(X , R) ~ R. C ’est par exemple le cas de la sphère de Riemann S2
ou du tore S1 x S1, surfaces toutes deux plongeables dans R3 (et héritant donc de la
possibilité d’orienter cet espace à trois dimensions). En revanche, on a o-ffi(S2, Z) = 0
(donc H 1(S2) = 0 de par le théorème de de Rham) car S2 est simplement connexe
(voir l’exercice 1.38), tandis que clairement la surface S1 x S 1 (le tore) n’est pas simple
ment connexe2 et que l’on a même o-HiiS1 x S1, Z) = Z 2, donc i î 1(S1 x S1) = R2. On
retrouvera ces deux surfaces que sont la sphère de Riemann et le tore ultérieurement
dans notre présentation ; elles nous serviront de modèles-jouets pour transporter les
concepts dans des univers qui ne soient plus « plats » .
1.5.4. Exercices
1. Voir par exemple [HY], section 3.6.1 ; l’isomorphisme entre H l {X) et R est alors réalisé par
@ f # O, O se présentant comme le produit de la n-forme volume par une fonction G°°.
2. Penser au lacet correspondant à un cercle extérieur tracé sur un pneu et à un lacet tranversal.
3. Le morphisme Res introduit dans cet exercice est le morphisme résidu géométrique de Poin
caré, d ’où la notation utilisée; il faut ici voir ce morphisme comme réalisant un isomorphisme entre
H 1( U \ { p i i ...,pN } i C) et # ° ( { p i ,...,p ;v } ,C ) ~ CN .
1.6. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 1 65
b ) Montrer que Res est surjective (penser à faire intervenir les formes différentielles
d z / (z -p j), j = Ï,...,N).
c) En utilisant le résultat établi à l’exercice 1.37, f), montrer que si Res(tü) = 0,
alors = 0 pour tout lacet continu de Un - En déduire qu’alors ù = 0 (construire
explicitement une primitive de u dans Un )-
d) Pourquoi a-t-on ^ ( U n ^C) ~ C N ? Retrouver ce résultat en utilisant le théorème
de de Rham.
E x ercice 1.51. Quels sont les groupes de cohomologie H 1{Ug) et H l (Ud) des
ouverts Ug et Ud représentés sur la figure 1.8 comme les complémentaires dans C des
sous-ensembles noircis ? Le tracé spiralé sur la figure de droite (ouvert Ud) se poursuit
en spirale comme indiqué jusqu’à l’infini. On pensera à se référer à la méthode utilisée
dans l’exercice 1.37 et on utilisera le théorème 1.8).
C orrigé de l’ex ercice 1.2. On utilise le fait que Z\ = (^i + iv 2)/(l - wi) et
Z2 = (u 2 + iv 2)/(l —W2) (les points (г¿l, v \, w\) et (^2, ^2, W2) sont les relevés de z\ et
Z2 sur S2 par projection stéréographique). Comme de plus Wj = (\zj\2 - l)/{\zj\2 + 1)
pour j = 1,2, on a
(1.101) |Z\ - Z21(1 - Wi)(l - W2) = \{ui + iv i)(l - W2) - (U2 + iV2)( 1 - Wi)\.
66 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
Le calcul du carré du membre de droite donne, une fois que Гоп y a injecté le fait que
(uuvi9wi) et (u2 ,V2 ,W2) sont des points de S2 :
|(wi + ¿u i)(l - w2) - (u2 + iv2)(1 - wi)\2
= 2(1 - W i)(l - W2){ 1 - (uiU2 + V1 V2 + W1 W2))
= (1 - W l)(l - W2) ||(7Г+ ) _ 1 (^ 2 ) - (7T+ ) _ 1 (^ l)l| 2 -
En reportant cette égalité dans (1.101), on obtient l’égalité (1.14) voulue. En reve
nant à la définition (1.12) de la distance projective sur РХ(С), on constate ainsi que
dcord(*i>22) = 2dproj([l : 21], [1 : 22]). Pour calculer ¿cordai 00)» il suffit de faire
tendre |^| vers l’infini dans (1.14) ; on obtient dcordi^oo) = 2/^/1 + \z\2.
- ____ ____
d № lh ]= f< ;h + ffh
on trouve
d № [ h ] = № + fzh = 7çh + 7zh,
d’où par identification les formules
(1.103) /J = 7 J et f'ç = 7
En injectant les identités (1.103) au second membre de (1.102), on obtient les secondes
expressions demandées pour d(g o f)/d( et d(g o f)/dÇ.
Ë l + f Ël\2
dz J d z I
d_ id p 9 ¿ d ld ¿ \
dz 1 dz dz dz d z )'
identités que l’on injecte dans (1.104) pour obtenir l’identité requise.
C orrigé de l’exercice 1.5. Pour le a), le calcul est immédiat (on utilise le
lemme de Schwarz assurant la symétrie de la différentielle seconde). Pour le b ), il
faut utiliser les expressions en coordonnées polaires de d/dz et d/dz (formules (1.35)),
puis invoquer encore le lemme de Schwarz. Dire enfin que F est de classe C 2 dans
U = C*, radiale et harmonique, revient à dire (si l’on reprend l’expression du laplacien
en coordonnées polaires établie au début de la question b )) que, dans C*, on a que
F est de la forme F(x,y) = G(\z\)) où G est de classe C 2 dans ]0, +oo[ et telle que
r h* rG'(r) soit constante. Ceci revient à dire que G est de classe C 2 dans ]0, +oo[ et
telle que G'(r) = C /r , où C est une constante, c’est-à-dire G(r) = <7 logr+constante.
C orrigé de l’ex ercice 1.6 . On vérifie immédiatement que cette forme est fermée
car Qfx = Py. Pour trouver un potentiel F tel que dF = a;, on intègre P par rapport
à x ) ce qui donne F(x, y) = y2x2 + 2y3x + /( y ) , puis on dérive par rapport à y et l’on
identifie avec Q> ce qui donne f ( y ) = 0, d’où F(x> y) = y2x2 + 2y3x + C, C étant une
constante arbitraire, comme choix de potentiel.
C orrigé de l’exercice 1.7. On vérifie que du>a = 2(1 — a)dx A dy/\z\2a. La
forme <ja est donc fermée dans C* si et seulement si a = 1. Si a ^ 1, n’est donc
pas fermée, ni a fortiori exacte dans C*. On a u>i = d[log \z\] + (xdy — ydx)/\z\2>qui
est la somme d ’une forme exacte dans C* (d[log \z\]) et d’une forme fermée dans C*,
qui, elle, n’est pas exacte : en effet, l’expression (locale) en coordonnées polaires dans
C* de (xdy —ydx)/\z\2 est dû, et il ne saurait y avoir de détermination continue de la
fonction argument (ce devrait être la primitive potentielle, aux constantes additives
près) dans l’ouvert connexe C*.
C orrigé de l’exercice 1.8 . On vérifie en utilisant les règles du calcul différentiel
extérieur que d[f(z)dz] = (df/dz) dzAdz = 2i(df/dz) dxAdyyd’où le premier résultat
à établir. De même d[f(z) d%\ = (df/dz) dzAdz = —2i(df/dz) dxAdy, ce qui implique
immédiatement le second résultat à établir.
C orrigé de l’ex ercice 1.9. La fonction f a := z h-»- \z\aeia&rg^0o>0o + ^ z) s’ex
prime en coordonnées polaires dans Ue0 sous la forme (r, 0) h* e<*(iogr+t6) gj pon
invoque l’expression de l’opérateur d/dz en coordonnées polaires (formules (1.35)),
on voit que dfa/dz = 0 dans U$0. La forme oja est donc fermée dans cet ouvert (voir
l’exercice 1.8). La fonction F s’exprime en coordonnées polaires dans UeQ comme
F(rei6) = C + e(a+1)(1°er+ ^ )/(o ' + 1) (lorsque a ^ —1) ou F(r10) = C + logr + i0
(lorsque a = - 1). En utilisant l’expression de d/dz en coordonnées polaires (formules
( 1.35)), on vérifie dans les deux cas que dF = u)a. Comme Uq0 est connexe, on a bien
trouvé ainsi (dans chacun des deux cas) toutes les primitives de u>a .
68 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
C orrigé de l’ex ercice 1.10. Dire que uj = P dx+Q dy est fermée dans U signifie
Q'x - P'y = 0 dans U. Le lemme de Poincaré (lemme 1.1) assure l’existence d ’une
primitive F pour uj dans U. Dans le cas où Q(xo ,2/o) ^ 0» la solution maximale du
problème de Cauchy en question a pour équation cartésienne F (x , y) = F (x o, yo) (car
en multipliant par <3 (x ,2/), on constate que l’équation différentielle en jeu s’exprime
uj(x,y) = dF(x,y) = 0 ; le graphe de cette solution est d’ailleurs la composante
connexe de {(x,y) G U ; F (xyy) = F(xo,yo)} qui contient le point (xo,yo) (d’après le
théorème de Cauchy Lipschitz qui assure l’existence et l’unicité d’une telle solution
maximale et le lemme des bouts qui assure que les « bouts » du graphe d ’une telle
solution sont nécessairement à la frontière de t/, voir un cours de calcul différentiel,
niveau licence 3).
C orrigé de l ’e x ercice 1.11.
a) Soit \df\2 = |/'|2 + l/^l2 > 0. Si l’on exprime uj so u s la forme uj = $dx A dy>
la 1-forme continue So = $ (fxdy ~ fydx)/\df\2 réalise la division $ = df A S. Deux
formes Si et S 2 réalisant cette division diffèrent d ’une forme continue 0 = Pdx+Q dy
telle df A 6 = 0. Le fait que df A0 = 0 signifie que 0(x,y) et df(xyy) sont colinéaires
(comme éléments de T^y(U)) en tout point de U. Puisque df{x>y) ^ 0 dans [/, il
existe une fonction continue À : U - » C telle que 6 = Xdf. Toutes les 1-formes H
possibles solutions continues de iî = df A S sont donc les formes H = So + A df> où A
désigne n’importe quelle fonction continue dans î/.
b) Si 0 ^ U, on est ramené au cas traité au a). Si 0 G t/, la forme iî s’exprime
iî = $dx A dy s’exprime sous la forme $ = d\z\2 A S si et seulement si le germe de
$ en (0, 0) est dans l’idéal maximal (engendré par les fonctions coordonnées x et y)
de l’algèbre des germes de fonctions continues à l’origine. Si c ’est le cas, $ s’exprime
sous la forme $ = a x + /3yy les fonctions a et ¡5 étant continues dans U (on utilise
une partition de l’unité de U réalisée avec un disque ouvert de centre 0 et de rayon
e < < 1 assez petit et le complémentaire dans U du disque fermé de centre l’origine et
de rayon e/2, puis on invoque le célèbre lemme de P. Urysohn). Toutes les solutions
S de $ = d\z\2 A S sont de la forme ady —(3dx + udx + vdy, où u et v sont deux
fonctions continues dans U telles qu’il existe une fonction A : U\{0} dans C, continue,
de manière à ce que (u(x)y))v(x)y)) = A(x,y) (x,y) dans U \{0}.
C orrigé de l ’ex ercice 1.12. On obtient (en utilisant les règles établies à l’exer
cice 1.3) : $*[dzAdz\ = A d $ = (|$'2|2 - \%\2)dzAdz = 2i(|$/J 2 - \&2\2)dx Ady.
C orrigé de l’ex e rcice 1.13. La méthode proposée pour résoudre cet exer
cice relève d’une stratégie très importante en géométrie, à savoir le redressement des
champs de vecteurs.
a) On peut supposer que P (x o ,2/o) ^ 0 (sinon, on permute les dénominations des co
ordonnées x et y). Chercher un facteur intégrant local pour uj au voisinage de (xo,yo)
revient à chercher un facteur intégrant local pour uj/ P = dx + (Q/P) dy = dx + Rdy.
b) On peut appliquer ici (comme suggéré) le théorème de Cauchy-Lipschitz (pour
un problème de Cauchy {d(p/dy = —iî((/?,y), ip(yo) = 0(x)} avec explicitation de la
dépendance en les paramètres, lorsque la condition initiale dépend de manière C 1 d’un
paramètre x, voir un cours de calcul différentiel niveau licence 3). En effet, comme R
est de classe C 1 au voisinage de (xo, 2/o)> la fonction —R est bien continue en les deux
variables et localement lipschitzienne en la première variable au voisinage de (xo, yo))
1.6. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 1 69
ce qui implique que les conditions d’application de ces résultats sont remplies,
c) Comme <px(yo) = x pour tout x voisin de Xo> on a ( d(px/dx)(x0,yo) = 1. Comme le
jacobien de $ vaut précisément d<px/dx, ce jacobien est non nul en (xo, yo) et $ réalise
un C 1 difféomorphisme local (entre deux voisinages du même point (xo>2/o) préservé
par $ ) d’après le théorème d’inversion locale (voir un cours de calcul différentiel,
niveau licence 3). On a
les deux points (supposés) distincts (x,y) et F(x>y) (tous les deux dans {\z\ < 1}) est
sécante (donc non tangente!) au cercle {\z\ = 1}, ce qui implique que le discriminant
réduit du trinôme (1.105) reste strictement positif lorsque tant que x2 + y2 < 1;
il en résulte que l’expression analytique de l’unique racine positive ou nulle t(x,y)
de ce trinôme dépend de (x>y) avec la même régularité que la fonction F (et ce
jusqu’au bord), et donc que G est bien une fonction de classe C 1 dans {\z\ < 1}.
On a ||G(x , 2/)||2 = 1 par définition de G(x,y ), ce pour tout (x>y) G {\z\ < 1}, et
G(x) y) = (x, y) (toujours compte-tenu de la définition de G(æ, y)) lorsque x2+ y 2 = 1.
D ’après le a), une telle fonction G ne saurait exister. L’hypothèse sur laquelle la
construction de G reposait, à savoir que F n’avait aucun point fixe dans {\z\ < 1},
est donc absurde.
f 5[y(Ç)dÇ] = _ J _ f <p(QdÇ
to*J\c\>* <n+1 2i7r K cn+1 ’
où % : 9 e [0,271-] H-» ei6. On remplace C ^ ¥>(() sous l’intégrale de droite par son
développement de Taylor-Young à l’ordre n + 1 en 0, soit :
« a - £
72 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
/ <”(" * »
7o, c
tandis que le terme o(|C|n+1) contribue à une limite nulle lorsque e tend vers 0, d’où
le résultat.
C orrigé_de l’ex e rcice 1.22. On prend e strictement positif très petit, et l’on
utilise dans D\D(z , e) la seconde formule de Green (1.59) (théorème 1.5) avec les choix
F(C) = /(C) et G(C) = log \z —C|/(27t). Comme ces deux fonctions sont harmoniques
dans l’ouvert D \ {|£ - * \ < * } lorsque e < R — \z\, le membre de droite de cette
formule est nul, tandis que le membre de gauche est égal à
1_
2it
(car e log e tend vers 0 lorsque e tend vers 0), d ’autre part que
aïog ic — .g|
lim ~ f
e —»0
27r Juz-c
/ il*-C I= «}
dnç
' í¿cr{|C-^|=e> = f(z)
^ - ~ J L ^ + q ît
(l’intégrale est de fait une intégrale sur {\(\ < Æo})- Le théorème de dérivation des
intégrales fonction de deux paramètres (ici x, y, où z = x + iy) s’applique et l’on
vérifie, du fait de la relation établie au a), que d$/&z = <p dans C.
C orrig é de l’ex ercice 1,24. Il s’agit d ’appliquer directement la formule de
Cauchy-Pompeiu (1.60) (théorème 1.6). L’intégrale sur 71 : = 6 G [0,27r] »-)• dis
parait ici parce que la fonction que l’on représente est identiquement nulle sur le
support de ce chemin. Comme d ’autre part elle vaut f{z) en ( = z, on représente bien
la fonction / en utilisant la formule de Cauchy-Pompeiu avec la fonction proposée.
E ? p A *) p A 0
V* , C GC , Qz(C)(z - 0 + 1 =
b(C )ll2
b ) La seule chose importante à remarquer ici est que la règle de Leibniz (relative au
calcul de la dérivée d’un produit) implique
r i \Pe(0Pe(Ç,z)-
Pj( 0 9
(1.106)
- s i* » J L R) lb(C)ll2 9C _1 lb(OII3
dÇdi]
1 r d(>
+
lb(C)ll2 < -z'
où 'yR : 0 g [0,27r] ■-> fíe*0.
c) Lorsque /2 est fixé, les diverses intégrales doubles figurant comme coefficients des
74 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
Pj(z), j = 1, ...,m , dans le premier des deux blocs du second membre de (1.106)
ont des expressions polynomiales en z de degré (en z) au plus d — 1. L’intégrant
dans chacune des intégrales doubles figurant comme le coefficient du monôme zk
(k < d — 1) se présente (au voisinage de l’infini en h z fixé) comme une expression
en Oz(\Ç\~d)x O z(\Ç\-2) = Oz{\C\~d~2) du fait de l’inégalité max(degPj) < d—1 et de
ce que ||p(C)||2 rsj K\C\2d (avec k > 0) lorsque |Ç| tend vers l’infini. Le terme figurant
sous l’intégrale curviligne se présente (toujours au voisinage de l’infini et à z fixé)
comme un (Oz(\(\~d))2 x O^dCI- 1 ) = Oz(|CI~’ 2d” 1) = Oz(R~2d~1). Si l’on fait tendre
R vers l’infini dans (1.106) (z restant fixé), l’intégrale curviligne au second membre
de cette identité contribue à un Oz(R~2d) et tend donc vers 0. D ’autre part, toutes
les intégrales doubles figurant dans le premier bloc sont absolument convergentes sur
C car —d — 2 < —2 et l’on obtient donc ainsi l’identité de Bézout requise à condition
de poser, pour j = 1, ...,m :
1 p( C) P (Z j+ Q
2î 7T Lai<+ Q(C) ( X !/ a3'k
< Q(zj + 0
7.
ZjeK 1 J~
Comme, pour tout j = 1,..., m, la série entière EfkLo aj>kXk a un rayon de convergence
non nul, on peut affirmer que, pourvu que e soit assez petit,
1 p +00 +00 1 p
£ : sfj ( ( e ^<s)«=
Zj£K
u G K k = —Vj
e
zZ *j e K
€ K k—
E
= -—VVAj
(ldi) - Zj€K
E “j.-
za G K
sur le cercle |C| = R lorsque R tend vers l’infini, l’intégrale curviligne f P(Ç) dÇ/Q(Ç)
est un 0 ( l / i î ) lorsque R tend vers l’infini et tend donc vers 0 dans ces conditions.
On a donc bien fdK+ P(Ç) dC/Q(C) = 0 dans ce cas.
C o r r ig é d e l ’e x e r c ic e 1 . 3 3 . L e p r e m ie r p o in t r é s u lte im m é d ia te m e n t d e la
d é fin itio n d e la c o n c a té n a tio n ( 1. 74 ) d e d e u x c h e m in s, c o u p lé e a v e c la d é fin itio n d e
l ’in v e rs e 7 »-> 7 V ( 1 . 75 ). S i 7 : [0,1] C e s t u n la c e t d e p o in t d e b a se a , les d e u x
la c e ts
7o(31) si £E [0,1/3]
Г :£ E [0 , 1] 1— У <7i(3(* —1/3)) si £E [1/3,2/3]
72(3(£ —2/3)) site [2/3,1].
O n o b se rv e q u e la r e s tr ic tio n Г о д d e ce la c e t à [0 , 2 / 3] (p a r a m é tr é e d e m a n iè re a d
m issib le su r [0 , 1]) e s t c la ir e m e n t h o m o to p e a u la c e t 70 V 7 1 (d é fin i p a r ( 1. 74 )) ta n d is
q u e la r e s tr ic tio n Г ^ d e Г à [1/ 3 , 1] ( p a r a m é tr é e d e m a n iè re a d m is s ib le s u r [0 , 1]) e s t
h o m o to p e a u la c e t 7 1 V 72. E n fin les la c e ts Г о д V 72 e t 70 V T i }2 so n t t o u s les d e u x ho-
m o to p e s a u la c e t Г . C e s d iv e rs e s h o m o to p ie s e n tr e la c e ts d e p o in t d e b a s e a, s o u v e n t
lo u rd e s à e x p r im e r via l ’e x p lic it a t io n d es fo n c tio n s c o n tin u e s F : [0 , 1] x [0 , 1] - » [0 , 1]
les ré a lis a n t (s u iv a n t ( 1. 76)) , so n t in tu itiv e m e n t im m é d ia te s à v é rifie r lo rsq u e l ’o n
m o d é lise les tr o is la c e ts co n tin u s 7 0 ,7 1 ,7 2 c o m m e d es é la s tiq u e s . L e fa it q u e 7 V ea
et ea V 7 so ie n t to u s d e u x h o m o to p e s à 7 e s t a u s si u n p e u fa s tid ie u x , m a is im m é d ia t
in tu itiv e m e n t ; p o u r p r o u v e r q u e 7 V ea e s t h o m o to p e à 7 , o n p r o c è d e a in si : o n re
m a r q u e q u e 7 V ea s ’o b tie n t c o m m e £ E [0 , 1] i-> 7(/<*(£)), o ù f a (t) = 2£ si £ E [0 , 1/ 2]
e t /<*(£) = 1 si £ E [1/ 2 , 1] ; l ’a p p lic a t io n (£, s) E [0 , l ] 2 7 ( ( 1 - s)t + s f a (t)) r é a lise
d o n c l ’h o m o to p ie e n tr e 7 (s = 0 ) e t 7 V еа (s = 1). O n ra is o n n e d e m a n iè re id e n tiq u e
p o u r c o n s tr u ire u n e h o m o to p ie e n tr e ea V 7 e t 7 . E n fin , si 7 e s t u n la c e t co n tin u d e
p o in t d e b a s e a , o n r é a lis e l ’h o m o to p ie e n tre eQ e t 7 V 7 V~ e t ea p a r
ce q u i p r o u v e la d e rn iè re a s s e rtio n .
C o r r i g é d e l ’e x e r c i c e 1 . 3 5 . S o it u n ch e m in c o n tin u d ’o rig in e a et d ’e x t r é
m ité /?, d e s u p p o r t d a n s U (il e x is t e u n t e l c h e m in c a r U est conn exe, d on c co n n exe p ar
a rc s ). L ’a p p lic a t io n q u i, à la c la s s e d ’u n la c e t 7 d e p o in t d e b a s e P (p o u r l ’h o m o to p ie
<H f/;/3,/3)> a s s o c ie la c la s s e d u la c e t 7 Q}p V7 V7 ^ , r é a lis e l ’is o m o rp h ism e v o u lu (v o ir
la m a n iè re d o n t se c o m p o r te la p rise d e c la s s e v is -à - v is d e la c o n c a té n a tio n e t d e la
p rise d ’in v e rse , v o ir l ’e x e r c ic e 1. 34 ).
b a se a G U\ D C/2, d e s u p p o r t d a n s l ’u n io n d es d e u x o u v e r ts sim p le m e n t co n n e x e s.
L e s o u v e r ts 7 ” 1 (C/i) e t 7 _ 1 (C/2) r e c o u v r e n t [0 , 1] ; à ce r e c o u v r e m e n t e s t a ss o c ié
e(âë) > 0 p a r le le m m e d u r e c o u v r e m e n t d e L e b e s g u e (te l q u e t o u t so u s-e n se m b le
d e [0,1] d e d ia m è tr e in fé rie u r o u é g a l à e{&) s o it in c lu s d a n s l ’u n d e s o u v e r ts d u
re c o u v r e m e n t &). O n ch o is it u n e s u b d iv is io n to = 0 < t\ < - - < = l de pas
s tr ic te m e n t in fé rie u r à e ( ^ ) , ce q u i a ss u re , p o u r j = 0 , . . . , M — 1, q u e 7 ( fo ,fy + i] ) est
in c lu s so it d a n s C/i, s o it d a n s U2. O n n e c o n s e r v e c o m m e noeuds d a n s c e t t e s u b d iv is io n
q u e les te te ls que 7 (te) G U\ fl C/2. P o u r c h a q u e i = 0 , . . . , M —1, il e x is te u n ch e m in
c o n tin u p a r a m é tr é p a r [0 ,1 ] jo ig n a n t a à 7 (te) e t d e s u p p o r t d a n s U\ fl C/2 (il
e x is t e u n t e l ch e m in c a r C/i fl C/2 e s t s u p p o s é c o n n e x e , d o n c c o n n e x e p a r a rcs) ; o n
p re n d 5a ,7(io) = eor C h a q u e la c e t
e s t h o m o to p e a u la c e t ea , so it d a n s P h o m o to p ie s o it d a n s P h o m o to p ie 'Hu2\a,oL
(s u iv a n t q u e ^(\te^e-\-i\) e s t in c lu s e n tiè r e m e n t d a n s U\ o u C/2)) p u is q u e U\ e t U2 so n t
to u s d e u x su p p o s é s s im p le m e n t c o n n e x e s. C o m m e 7 e s t c la ir e m e n t h o m o to p e (d a n s
P h o m o to p ie 'Hu1uu2\aia c e t t e M la c e ts 77^,
fo is, a u la c e t o b te n u e n c o n c a té n a n t les
i = 0, . . . , M — 1 , le la c e t 7 e s t h o m o to p e (d a n s 'Huiuu2\a,a) a u la c e t c o n s ta n t ea .
L ’o u v e r t U\ U U2 e s t s im p le m e n t c o n n e x e c a r ni(Ui U C/2, a) = {èa} p o u r u n c e r ta in
p o in t a , d o n c p o u r t o u s les p o in ts a p u is q u e U\ U C/2 e s t c o n n e x e .
S i C/i = {z; 1 < |^| < 2 } n { | A r g ( ^ ) | < 27r / 3 } e t C/2 = { ( — x,y) ; (x>y) G C/i}, les d e u x
o u v e r ts Ui e t U2 (s y m é tr iq u e s p a r r a p p o r t à l ’a x e yf0 y) s o n t c la ir e m e n t sim p le m e n t
c o n n e x e s c a r, si l ’o n p a ss e e n co o r d o n n é e s p o la ir e s , ils d e v ie n n e n t d e s r e c ta n g le s , p a r
e x e m p le U\ = [ l , 2]r x [— 27t/ 3 , 27t/ 3]^) ; le u r u n io n e s t la co u ro n n e {1 < \z\ < 2 } q u i,
e lle , n ’e s t p a s sim p le m e n t c o n n e x e (le p r e m ie r g r o u p e fo n d a m e n ta l e s t Z , c o m m e p o u r
C * , c a r o n a fa it u n < t r o u > dans le d is q u e £>(0,2) q u i, lu i, e s t sim p le m e n t c o n n e x e ).
Ic i U\nC/2 n ’e s t p a s c o n n e x e , ce q u i e x p liq u e p o u r q u o i le r é s u lta t c o n c e rn a n t la sim p le
c o n n e x ité d e l ’u n io n U\ U C/2 s ’a v è r e e n d é fa u t.
convexe ouvert II de € , m + 1 points distincts ûi,pi, ...,pm de II (m < N), tout lacet
continu de point de base a et de support dans II est homotope dans à
un lacet se présentant comme la concaténation d’un nombre fini de lacets de la forme
(1.84), les points Pj concernés étant à prendre parmi p i,...,p m, e étant à prendre
strictement inférieur à la fois mine^jPj et à m inj<i(pj,dll), les chemins 6aj 0 étant
ici de support inclus dans Il \ {p i, ...,pm}. Le résultat est vrai dans le cas N = 2
puisque 7Ti(II \ {p i}) est engendré par la classe de tout lacet 7 consistant à faire
une fois le tour de pi dans II en partant d ’un point arbitraire pi ^ pi de II tel que
|pi — Pi| < d(pi,0II) du fait que II \ { p i} est homéomorphe à C * comme II l’est
à C (appliquer ensuite la proposition 1.14). On suppose donc l’hypothèse inductive
acquise pour un certain N > 2. Il faut vérifier l’hypothèse inductive au cran N + 1,
le cas à étudier étant celui de N points distincts dans un polyèdre ouvert convexe II.
Pour cela, on introduit ces N points pi, ...,p // de II, les demi-plans séparants II//,i et
II//,2 comme au a) et l’on va utiliser l’hypothèse inductive au cran N avec II fl II//,1
(les points de la liste appartenant à cet ouvert étant Pi, ...,p w -i) et I I n lI //,2 (le seul
point de la liste appartenant à cet ouvert étant p^ ). On peut sans perte de généralité
(quitte à introduire un aller-retour au niveau de la définition des lacets) supposer que
a G II//,i fl II//,2. Pour chaque j = 0 , . . . , M —1, on introduit un chemin continu f3j
(paramétré sur [0, 1]) de support inclus dans II//,i fl II//,2, d ’origine a et d ’extrémité
le point 7 (tj) (on prend fio = £<*» chemin constant stationnant au point a) : les lacets
so n t d es la c e ts d e p o in t d e b a s e a , d e s u p p o r t s o it e n tiè r e m e n t d a n s II f l II//, 1, s o it
e n tiè re m e n t d a n s II f l II//,2. O n u tilis e d o n c l ’h y p o th è s e in d u c tiv e d a n s c h a c u n d es
d e u x p o ly è d r e s c o n v e x e s o u v e r ts n o n v id e s II f l I I jv, i e t II f l II//,2. L e la c e t 7 e s t h o
m o to p e (p o u r l ’h o m o to p ie 'Hn\{pi1...,pN};a1oc) a u la c e t d e p o in t d e b a s e a o b te n u en
c o n c a té n a n t les la c e ts rjj, j = 0, . . . , À f — 1 . C h a c u n d es la c e ts r)j, j = 0, . . . , M — 1 ,
e s t h o m o to p e (s o it d a n s ( n f l I L v ,i) \ { p i , . . . , p w - i } o u d a n s ( I l fl n ^ , 2) \ { p w } s u i
v a n t q u e so n s u p p o r t e s t d a n s II fl II//,i o u II fl II//,2) à u n la c e t d e la fo rm e v o u lu e
( c ’e s t l ’h y p o th è s e in d u c tiv e ) . L e la c e t 7 e s t d o n c b ie n h o m o to p e , d a n s l ’h o m o to p ie
^ n \{p i,...,p A r};a,a à u n la c e t d u t y p e v o u lu . C o m m e II p e u t ê tr e ch o isi a r b it r a ir e d e
m a n iè re à c o n te n ir le s u p p o r t d e 7 e t les p o in ts p ^ le r é s u lta t q u ’il fa lla it p r o u v e r à
c e t t e q u e s tio n e s t b ie n a c q u is .
d) P ou r to u t j= 1 , . . . , iV , o n p o s e kj(f) = In d ( / o 7 ;- , 0 ) = d e g ( / o 7 ¿ ), o ù 7 j d é sig n e
le ch e m in 9 -> p j + e e M , e é t a n t ch o isi s tr ic te m e n t in fé rie u r a u m in im u m d e s d is
ta n c e s m u tu e lle s e n tr e les p o in ts p j , j= 1 ,..., N. Si h : Un C * d é sig n e la fo n c tio n
z e Un ~Pj)kj^\ o n o b s e r v e p a r c o n s é q u e n t q u e l ’o n a a u n iv e a u
d es in d ice s In d(h o 7^, 0) = d eg(/i o 7^) = 0 p o u r j = 1 , . . . , N. D u fa it q u e t o u t la
cet 7 de Un d e p o in t d e b a s e a G Un e s t h o m o to p e d a n s l ’h o m o to p ie 'HuN\otia à la
c o n c a té n a tio n d ’u n n o m b re fin i d e la c e ts d u t y p e ( 1 .84 ) ( d ’a p rè s le r é s u lta t é t a b li a u
c ) ) , o n e n d é d u it q u e p o u r t o u t j = 1, . . . , iV , p o u r t o u t k e Z, degiho'yj ) = 0, e t, p a r
c o n s é q u e n t ( d ’a p rè s la p r o p o s itio n 1 .1 2 ) , q u e d e g (h c > 7 ) = 0 p o u r t o u t la c e t c o n tin u
7 de su p p o rt dans Un - H r é s u lte a lo rs d e l ’ a s s e rtio n é t a b lie d a n s l ’e x e r c ic e 1.29 q u e
la fo n c tio n h adm et u n lo g a r ith m e c o n tin u g d a n s U. O n o b s e r v e a u s si q u e , p o u r q u e
ce ci s o it le ca s, il e s t in d is p e n s a b le q u e d e g (h o 7 j) = 0 p o u r j = 1, donc que
1.6. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 1 79
% : t ^ (1 - s) j(t) + s 7 (0
80 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
C orrigé de l’ex e rcice 1.40. Les valeurs de la fon ction z In d ( 7 , z) dans les
diverses com p osan tes con n exes de C \ su pp ( 7 ) sont affichées pour les d eu x exem ples
envisagés dans l ’exercice sur la figure 1 .1 0 . L a règle utilisée ici est celle qui est proposée
dans l ’énoncé. Soit a un poin t app arten an t à l’ une des com p osan tes connexes de
C \ supp 7. S u pposon s que la d em i-d roite La (dirigée par ua) issue de a rencontre le
lacet de m anière transverse en des poin ts distin cts zn >zn- 1, z\ tels que l ’on ait par
exem ple |zn — oî\< \zn- i —a\ < ••• < \z\ —a\. E n to u t point 2 de cette d em i-d ro ite
tel que \z — a\ > \z — 211, on a In d ( 7 , z) = 0 (puisque le poin t 2
l ’on ait l’inégalité
appartient alors à l ’unique co m p osa n te connexe non bornée du com p lém en taire du
su pport du lacet 7 ). Il suffit, pour justifier la règle de calcul proposée pour In d ( 7 , ce),
de vérifier que :
prouver les deux assertions ci-dessus, le lacet étant paramétré par [0,1]. Si Z\ = 7 (^1)
(il g ]0, 1[), on introduit, pour e > 0 suffisamment petit, les points 7(^1 - e ) et 7(^1 + e)
(voisins de zi, mais distincts de ce point puisque z\ est supposé n’être pas un point
double du lacet), puis deux chemins continus 0+ et 6~ , le premier de support inclus
dans la composante connexe CooiZi de C \ supp7 contenant les points de La de la
forme zi + tuay 0 < t « 1, le second de support inclus dans le composante connexe
CZuZ2 de C \ supp7 contenant les points de La de la forme z\ —tuai 0 < t « 1.
Les lacets 7^ := ^ [o^ -e] V Of V 7|[il+€|i] sont tous les homotopes à 7 . Du fait que le
support de 6+ reste inclus >2l, on a, pour tout z G] 21, 22!» Ind(7 , 2) = Ind(7 + , 2) ;
pour les mêmes raisons, du fait cette fois que supp7^ C CZliZ2, on a, pour tout
z G]2i , a + (+oo)w a [, Ind(7 ,^) = Ind(7 7 , 2). Si 7100,1 et nZliZ2 désignent les valeurs
de la fonction z Ind(7 , 2) respectivement dans les composantes C^iy CZuZ2, on a
f —1 cas (1)
« 00,1 - « 1,2 = Ind(7 ~ ,Zi) - Ind(7e+ ,z i) = ln d (0 " V (0+)v \ z x) =
1+1 cas (2).
Corrigé de l’exercice 1.44. On a \t(l —t)\ < 1/4 sur [0,1] et, par conséquent,
\/y (t)-e 4™t\< \e4%1Tt\sur [0,1]. Le théorème de Rouché (version topologique, théorème
1.6) s’applique : 7 est par conséquent un lacet de C* et son degré est le même que
celui du lacet t G [0,1] e4l7ri, c ’est-à-dire 2. Le tracé (réalisé avec MAPLE sur la
figure 1.11) rend compte de cet état de fait (le lacet présente un point double car on
observe que 7 (1/ 4) = 7 (3/ 4) = -1 9 /1 6 ).
Corrigé de l’exercice 1.45.
a) On peut supposer üq > 0 (sinon, on divise P par z). Si 2 = r eie ( - 7T < 0 < i r ) est
une racine de P telle que r > 1, deux vecteurs consécutifs dirigeant l’arête entre deux
1.6. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 1 83
nœuds Mj et Mj+i de la ligne brisée [ao : a0+ aiz : •••: ao+aizH -------han- i zn 1 : 0]
font entre eux un angle orienté d’argument constant 9 (puisque aô > 0 pour tout j).
D ’autre part, la suite des longueurs de ces arêtes consécutives est une suite strictement
croissante (car r > 1, plus le fait que l’on ait stricte croissance de la suite (o>j)o<j<n)•
On distingue géométriquement trois cas :
- lorsque \0\ < 7r/2, la ligne polygonale ainsi construite se présente sans point
double; le fermé limité à droite par cette ligne brisée et inférieurement par
] —oo, ao] est un polyèdre convexe du plan ; ce polyèdre ne peut être borné car
la suite des longueurs des arêtes successives de la ligne brisée est strictement
croissante ;
- lorsque \6\ = 7r/2, la ligne brisée se présente sous forme spiralée (avec coins
droits) et ne saurait se refermer puisque la suite des longueurs des arêtes suc
cessives est strictement croissante ;
- lorsque 7r/2 < \6\ < 7r, la ligne brisée peut être une ligne croisée, mais, du fait
que la suite des longueurs des segments consécutifs est strictement croissante,
ne saurait une fois encore se refermer ; le cas \9\ = tt est le cas extrême où les
arêtes successives se chevauchent mais où la ligne brisée ne peut se refermer
car la suite des longueurs de ces arêtes est strictement croissante.
b ) Puisque P a toutes ses racines dans £>(0,1) (d’après le a)), la variation totale de
l’argument le long du lacet T est égale à 27r fois le nombre de racines de P, soit ici
27rn (voir l’exercice 1.42). Dire que 6 est solution de l’équation proposée ici signifie
que le point T(e2î7çd) appartient à l’axe imaginaire iR. Ni 0, ni ± 7r ne sont solutions
de cette équation. D ’après la règle de calcul pour le calcul < visuel » de l’indice
d ’un lacet par rapport à un point (voir l’exercice 1.40), le lacet T intersecte n fois la
demi-droite zR+ (comme d’ailleurs la demi-droite ¿R~), tous ces points d’intersection
r (0 j) (0 < Qj < 7r) étant forcément des points où l’intersection de T avec cette demi-
droite se fait suivant un repère direct. Le nombre de zéros distincts de l’équation
trigonométrique dans ] —7r, 7t[ (donc aussi dans ]0,27r[ par périodicité) est donc 2n.
C orrigé de l’exercice 1.46.
a) La définition de 7 s (t) (pour t G [0,1]) est licite. L’injectivité de / dans {\z\ < 1}
assure que 7^ est un lacet de C*, continu comme composée d’applications continues.
La fonction (t, s) 1—^ 7s(i) réalise l’homotopie Hc* entre 70 et 71. La proposition 1.12
assure donc que deg7o = deg7i.
b ) Comme 71 est un lacet continu de support dans C*, le lacet 71 admet un relèvement
continu ci : [0, 1] C tel que 71 = exp(ci) (voir la proposition 1.8). On remarque
que, pour tout t G [0,1/2], 71(t + 1/2) = -7 1 (t) et que, pour tout t G [1/2,1], on a
par contre 71 (t - 1/2) = -7 1 (t). Les deux relations demandées résultent de ce que
71 (t) = exp(ci(£)) pour tout t G [0,1] et de ce que les deux fonctions en jeu sont
continues respectivement sur les segments connexes [0, 1/ 2] et [1/ 2, 1].
c) En ajoutant les deux identités établies au b ), respectivement exprimées en t et
t + 1/2 lorsque t G [0,1/2], on obtient la relation voulue, soit k\ -h l\ + 1 = 0 ; comme
fci G Z, il est par conséquent impossible que k\ = l \ . Or, d’après la dernière assertion
de la proposition 1.8 et la définition du degré d ’un lacet de C* (définition 1.11), on a
deg7 i = (c(l) -c ( 0 ) ) /( 2 m ) = fci — h ^ 0. Comme deg7o = deg7i (d’après le a)), on
a aussi deg7o ^ 0.
d ) Si /(0 ) G d [ f ( { \ z \ < 1})], il existe une suite de nombres complexes (wn)n>o
84 1. LE PLAN COMPLEXE ET LES FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS LE PLAN
convergeant vers /(0 ) dans C et tels que wn $ f({\z\ < 1}) pour tout n G N. En
reprenant la preuve de la proposition 1.13 \ on montre que, pour tout entier n G N,
il existe une fonction continue gn : {\z\ < 1} C telle que / - w n = exp (gn) dans
{\z\ < 1}. On a donc d e g r n = (pn( r n( l)) - 0 „ ( r n(O)))/(2Mr) = 0.
e) Si l’on note 70,1 le lacet t G [0,1] ^ e2int, on a 70 = ( / - /(0 )) o 70,1 tandis
que r n = ( / „ - / ( 0)) o 70,1. Si \wn - /(0)| < min|2|=1 \f(z) - /(0)|, on en déduit
l’inégalité |(/ — wn) — ( / — /(0))| < min|2|= 1 1/ — / ( 0)|. Le théorème de Rouché
(version topologique, théorème 1.6) assure alors que d e g rn = deg70. Or degTn = 0
d’après le résultat établi au d ). L ’égalité obtenue ici est donc en contradiction avec
le résultat établi plus tôt au c). L’hypothèse suivant laquelle / ( 0) est à la frontière
de /({|z| < 1}) est par conséquent absurde; / ( 0) est un donc un point intérieur de
f) Soit z0 G U et r = r(zo) > 0 tel que {|z — zq\ < r} C U. On applique le résultat
établi au e ) à la fonction ( G { |CI < 1} ^ f{zo + r Ç) et l’on en déduit que / ( 20) est
intérieur à f(U). Ceci étant vrai pour tout 20 G U, f(U) est bien un ouvert.
R (x)= Em + Ê ê a" « k ÿ -
L’intégrale proposée ici est bien définie car la forme R{z)dz est fermée, donc lo
calement exacte, dans C \ {zi,...,zp}. Comme d’autre part la forme E(z)dz, ainsi
que toutes les formes dz/(z - Zj ) e, j = 1..... p, f G Z \ { - 1 } , sont exactes dans
C \ { z i,...,z p}, on a
C orrigé de l’ex e rcice 1.48. Soit F : (t, s) G [0, l ]2 F(tf s) e U une app-
plication continue telle que .F(i,0) = 7o(t) et F(t) 1) = 7 i(t) pour tout t G [0,1],
F (0, 5) = F( l , s ) = a pour tout s G [0,1]. Pour prouver que 71 - 70 est un bord,
il faut utiliser un repérage des points du simplexe £1 par les points du carré [0, l]2,
ce que permet de faire le recours aux coordonnées barycentriques. Les points de £1
peuvent être repérés en coordonnées barycentriques (r, a) G [0, l]2, par exemple par
(X)V) = ((1 —t )<j, t ) (la condition a = 1 correspondant alors au sommet (0,1)). On
1. On utilise U = {\z\ < 1} au lieu de U ; ce n’est certes plus un ouvert, mais l’argument de cette
preuve s’adapte immédiatement, le point important étant ici le fait que tout lacet continu de support
dans (|^| < 1} se déforme homotopiquement en le lacet constant eo, tous les lacets intermédiaires
lors de cette déformation ayant leur support dans {\z\ < 1}.
1.6. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 1 85
F ( o, t/(1 — a)) si a ^ 1
(t , a) G E i ô ( t , a)
a si a = 1 .
Cette fonction 0 est clairement continue sur Ei \ { ( 0, 1)}. D ’autre part, comme
F ( l ,s ) = a pour tout s G [0,1], alors, pour toute suite de points (rn,crn)n de Ei
distincts de (0, 1) et convergeant vers ce point (c’est-à-dire an —> 1 lorsque n tend vers
l’infini), la seule valeur d’adhérence possible pour la suite bornée (F(crn, rn/(l—an)))n
est a. L’application 0 est donc aussi continue en (0,1) et réalise ainsi une 2-chaine
singulière continue élémentaire. On vérifie que :
On a donc bien 71 ~ 7o = SC, où C est une 2-chaine singulière continue, ce qui prouve
que les 1-cycles singuliers continus 71 et 70 définissent la même classe d’homologie
dans qH\{U, Z). La dernière assertion de l’exercice est une conséquence immédiate de
ce qui précède.
7 (t + 2s) si t + 2s G [0,1]
V (t, s) G Ei, 0 (M ) =
ô(t + 2s — 1) si t + 2s G [1/2,1].
b) Si (wiy ..., w n ) £ C n , on a
N ^
Res ( y ^ W j —^ r ) = (wu ...,wN).
V i Z Pj
c) On utilise les résultats établis à l’exercice 1.37. Tout lacet continu de Un est
homotope (en y ajoutant les allers-retours nécessaires, voir la forme (1.84)) à un la
cet correspondant à un mot construit à partir de l’alphabet dont les caractères sont
7i>--->7iv- Si tous les nombres f oj sont nuis (j = 1, ...,iV), alors f^co = 0 pour
tout lacet continu 7 de Un >Pour construire une primitive de u dans Un , on choisit
un point arbitraire a 6 Un et l’on pose F(z) = g u;, où 7 ajZ désigne n’importe
chemin continu de Un , d ’origine a et d’extrémité 2 (la définition est alors, d ’après ce
qui précède, indépendante du choix du chemin 7a>z). Si Res(ô;) = 0, on a donc bien
ù) — 0, ce qui prouve que Res est injective.
d) L’application Res réalise (d’après les résultats établis au b) et au c)) un isomor
phisme entre les C-espaces vectoriels H 1(C/, C) et C ^. On sait aussi (voir l’exemple 1.9,
conséquence du théorème 1.8) que qH i (U,C) ~ CN. D ’après le théorème de de Rham
(théorème 1.9), on a # i ( t /,C ) - 0Hi(U,C) ^ CN et H l (U, C) - {Hx{U X)Y ^ C N,
ce qui permet de retrouver le résultat.
Corrigé de l’exercice 1.51. Le premier groupe d’homotopie de l’ouvert Ug
représenté sur la figure de gauche est isomorphe au groupe des mots formés avec
l’alphabet à deux caractères, à savoir deux lacets 71,72 tel que 71 entoure l’une (et
une seule) des deux entités connexes à éviter, et 72 l’autre (et celle la seule). Dans ce
premier cas, on a donc, d ’après le théorème 1.8, qH i (U9)'L) Z 2. Il résulte ensuite du
théorème de de Rham (théorème 1.9) que H l (Ug) ^ M2. Dans le second cas (l’ouvert
Ud représenté sur la figure de droite), on a affaire à un ouvert simplement connexe (le
complémentaire de la ligne spiralée issue de l’origine et filant en spirale vers l’infini),
dans lequel on a fait trois trous. On a donc, dans ce second cas, oHi(Ud,Z) = Z 3 et,
toujours d’après le théorème de de Rham, H l (Ud) —R3*
C H A P IT R E 2
Holomorphie et analyticité
Le mot < holomorphe » a été inventé (dans un de leurs travaux consacrés à l’étude
des équations différentielles et des feuilletages, précisément < holomorphes » ) par les
mathématiciens français Jean-Claude Briot (1819-1885) et Charles Bouquet (1817-
1882), tous deux.élèves de Cauchy. Le qualificatif remplace celui de « fonction synec-
tique » (qui « comprend en soi » ) que proposait auparavant Cauchy. La juxtaposition
des préfixes grecs holos (< entier » ) et morphos ( « forme » ) traduit (sous diverses
formes : algébrique avec la notion de « série entière » , géométrique avec la notion de
« conformité » , etc.) une notion de rigidité : « la forme reste entière » .
C ’est sous l’angle géométrique que l’on va voir surgir dans un premier temps ce ca
ractère de rigidité qui accompagne la notion de fonction holomorphe.
Le nombre a(z) dans (2.1) ou (2.2) (c’est-à-dire la valeur de la limite dans (2.3)) est
appelé alors nombre dérivé au sens complexe au point 2 et noté f (z ). La fonction qui
h z € U asscocie f\ z) est appelée fonction dérivée au sens complexe de la fonction
holomorphe / dans l’ouvert U.
Une fonction / holomorphe dans un ouvert U est continue (en vertu de (2.2)) ; elle
est en effet différentiable, considérée comme application de R2 dans R 2. On constate
d’ailleurs que ses dérivées partielles au point courant 2 satisfont Yéquation de Cauchy-
Riemann :
le système de Cauchy-Riemann :
(2.5) V(x,y)eu.
f (* .y ) = - g ( * . y )
(u u ) ’ ^U' V^ = ( ™ o s 0 , r s i n 0 ) G R 2.
( 2. 8) = 77 > 0 .
1. Analyste français, Édouard Goursat (1858-1936) fut celui qui remarqua que la régularité C 1
de / n’était pas indispensable (alors que Cauchy l’utilisait) pour prouver le théorème 2.1 ci-dessous.
C ’est lui aussi qui baptisa (dans ses cours à la fin du X IX e siècle) la < règle de l’Hôpital » en mémoire
du marquis de l’Hôpital (1661-1704).
2. On retrouvera fréquemment, au fil du cours ou des exercices, le mathématicien norvégien Niels
Henrik Abel (1802-1829), autant pour ses travaux sur les séries entières ou les intégrales généralisées,
les fonctions elliptiques, la notion de trace en géométrie ou, comme ici ses travaux d ’algébriste et de
théoricien des nombres, contemporains, sinon précurseurs, de ceux d ’Évariste Galois.
90 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
L(ÔT,.)+
f(z) dz — 4& Vfc>0.
> \
L’intersection des triangles pleins emboîtés 2*, fe > 0, est non vide et se réduit à
un singleton {¿o }, comme on l’a vu dans la preuve de l’assertion réciproque de la
proposition 1.4. Dans un voisinage V de zo, la fonction holomorphe / vérifie dans V ,
d’après (2.2),
I/ ( « ) - f(z o) - f'(zo)(z - Zo)\ = o(\z - Zq \).
Pour k assez grand (tel que Tk C V), on constate que
(f(z o) + ( z - zo)f(zo)) dz = 0
L № )+
en appliquant la formule de Stokes (proposition 1.5). On constate donc que
(2.11) |
1. Ce n’est que dans le cadre de la théorie des distributions que cette propriété prend tout
son sens. Ici pour la première fois se croisent l’analyse complexe (avec sa rigidité) et la théorie
des distributions (avec, elle, sa souplesse héritée du contexte C°°) qui fera l’objet d ’une future
monographie dans la même collection, en écho à celle ci.
2.1. FONCTIONS HOLOMORPHES : PLUSIEURS POINTS DE VUE 91
correspondant au bord du disque fermé {|C — zo\ < r}, parcouru une fois dans le sens
trigonométrique. On a de plus les formules de Cauchy pour les dérivées complexes :
dpF p! f F (0
(2.12) \z - zo\ < r ■ V pe
dzp (*) 2in h o .r (C -z)P+'
D é m o n s t r a t i o n . Le fait que Гоп ait la formule de Cauchy (2,11) résulte de
Papplication de la formule de Cauchy-Pompeiu (1.60) (proposition 1.6), appliquée ici
avec F en place de / et K = {|£ —zo\ < r }. L ’intégrale double disparait car F vérifie
(d/dz)(F) = 0 au voisinage de K . Le fait que F soit de classe C°° dans £/, ainsi que le
fait que l’on ait les formules de Cauchy pour les dérivées complexes (2.12), résulte de
l’application du théorème de différentiation des intégrales fonctions d’un paramètre
(dans le cadre de l’intégration Riemann, mais on peut aussi invoquer ici le théorème
de différentiation de Lebesgue) ; on remarque en effet que, pour tout p G N, pour tout
¿ G D(z0ir),
1 m re 2ÍTrt
dÇ = Í F i z o + reMwt) dt
2Í7T Jo Zo + re 2ÍTxt X—\
et que, pour tout t G [0,1], pour tout z = x + iy tel que \z —zq \ < r, pour tout p G N,
dp
Tt- x - iy] ^
dzP zo + ге2Ш (zo + re2int —X —iy)P+l ’
Ainsi
&P
° L ( ± [
dzP\2iir J^o r Ç - z
ÎM td à
V dzP C F(. + reMvt)
zo + ге2ш —X —iy )
Í1 П
, a rp2int
pi f F ( „ + re •* )Гго+гег, „ _ х _ . ||)р+1 dt
A í ^(0 »
2 (С - г ) Р+1<Ц-
□
On déduit de cette proposition le théorème suivant :
THEOREME 2.2. Dire que f est une fonction holomorphe dans un ouvert U de
C équivaut à dire que f est une fonction C°° de U dans C, solution de Véquation
de Cauchy-Riemann (2.4) (d/dz)(f) = 0 dans U, ou bien, si Von préfère écrire
f = P + iQj avec P et Q fonctions de U dans M, que P et Q sont C°° et solutions
du système de Cauchy-Riemann (2.5) dans U.
D é m o n s t r a t i o n . La seule chose à prouver est qu’une fonction / holomorphe
dans un ouvert U de C est nécessairement de classe C°° dans cet ouvert. La suite
résultera de la proposition 2.1. Si / est holomorphe dans t/, il résulte du théorème
de Cauchy-Goursat (théorème 2.1), combiné avec la proposition 1.4, que la forme
continue f(z) dz est localement exacte dans U. La fonction / s’écrit donc localement,
au voisinage de tout point zq de [/, sous la forme dFZo/dz> où FZo est une fonction de
classe C 1 au voisine de Zo, solution au voisinage de ce point de l’équation de Cauchy-
Riemann (puisque dFZo = f(z)dz ), donc C°° d’après la proposition 2.1. La fonction
f = dFZo/dz est donc C°° au voisinage de zq. □
92 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
(2.13) [ f{z)dz = 0 V T C U,
JdT+
T désignant ici un triangle fermé plein.
D é m o n s t r a t i o n . Si / est holomorphe dans l’ouvert U, on sait déjà d ’après le
théorème de Cauchy-Goursat (théorème 2.1) que la 1-forme (dite alors, on l’a vu,
abélienne) f(z) dz vérifie la condition (2.13).
Il reste donc à prouver la réciproque. Soit / : U - » C une fonction continue, telle
que la condition (2.13) soit remplie. On sait d’après la proposition 1.4 que la 1-forme
différentielle continue f(z)dz = f(z)dz + 0 dz est localement exacte. Au voisinage
d’un point quelconque zq e U, elle admet donc une primitive FZ0. Cette primitive est
(par définition) une fonction de classe C 1 dans un voisinage V^zo), telle que
R em arqu e 2.3 . On connait aujourd’hui2 des versions plein plus faibles (et de
fait bien plus étonnantes!) du théorème de Morera. Par exemple, un résultat récent
de C.A. Berenstein et R. Gay (Journal d’Analyse Mathématique 52,1989) assure que,
si U est une union de disques ouverts de rayon au moins r > 0, et si T est un triangle
1. Giacinto Morera (1856-1907), mathématicien italien, s’est intéressé à des questions de dynar
mique et d ’analyse complexe (ses motivations étant souvent liées à des questions de mécanique ou
d ’élasticité). Il établit ce résultat en 1886.
2. Ceci sort ici du cadre de ce cours, parce que la théorie des distributions dans un ouvert U du
plan et la transformation de Fourier des fonctions ou mesures de deux variables réelles entrent en
jeu.
2.1. FONCTIONS HOLOMORPHES : PLUSIEURS POINTS DE VUE 93
plein du plan dont le cercle circonscrit est de rayon strictement inférieur1 à r / 2, alors
une condition nécessaire et suffisante pour qu’une fonction continue / : U -» C soit
holomorphe est que
[ f(z) dz = 0
J(d[p(T)])+
pour tout déplacement p de R2 tel que p(T) C U. Ainsi, un seul triangle plein T, sup
posé assez « petit » , auquel on fait subir tous les déplacements possibles (pourvu qu’il
reste assujetti à demeurer inclus dans l’ouvert C/), suffit pour que le test de Morera
soit concluant. Par curiosité à propos de telles questions (concernant tant les fonc
tions holomorphes que les fonctions harmoniques), on pourra consulter le passionnant
article séminal de Lawrence Zalcman 2.
Alors la fonction
1. On peut supposer que U = D (0 , 1) pour voir (avec un dessin) que la condition r < 1/2 est alors
indispensable pour avoir la propriété souhaitée (sinon, le triangle « rigide » T n’aurait pas assez de
champ pour bouger dans D ( 0,1) et il serait impossible de tester avec simplement les déplacés de T
ce qui se passe au voisinage de l’origine).
2. L. Zalcman, « Offbeat integral geometry » , Amer. Math. Monthly 87 (1980), pp. 161-175.
94 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
[ (Í fz(w)diA(wj)dz = Q.
J(dT)+ 4 Jçi J
Or, par compacité de dT (on peut recouvrir ce compact par un nombre fini de V(zo)
impliqués dans une clause de domination du type (2.14)), il existe une fonction me
surable positive qqt € £ 1(tî,T , fl) telle que
Va; G iî, Vz G 9T, \fz(u)\ < g&r(w)-
La clause d’application du théorème de Fubini est donc remplie et l’on peut affirmer
1. Une mesure positive p : T -» [0, oo] sur l’ensemble Cl (équipé d’une tribu T ) est dite a-finie
si Cl s’écrit comme union au plus dénombrable d’éléments de T de mesure finie. Une autre preuve,
basée sur le théorème de Weierstrafi que l’on verra plus loin et le théorème de différentiabilité des
intégrales fonctions de deux paramètres réels, n’utiliserait pas la condition de cr-finitude. Voir le
corollaire 2.6 plus loin (sous-section 2.3.2).
2.1. FONCTIONS HOLOMORPHES : PLUSIEURS POINTS DE VUE 95
(2.16)
f(z) = i f (z) si ZJ_U U I
1 /0 * ) = f(z) si z € sym&(U)
réalise un prolongement holomorphe de f à U U / U symR(î7).
R em arqu e 2.4. On peut évidemment transformer le problème par déplacement
(rotation plus translation) à la source et au but. Soit U un ouvert de C entièrement
situé dans l’un des deux demi-plans ouverts limités par une droite L du plan, tel que la
frontière de U contienne un ouvert I de cette droite L. Soit / une fonction holomorphe
dans f/, se prolongeant en une fonction continue dans U U/ , avec / ( / ) C 1/, où V
désigne une autre droite du plan. Alors la fonction / se prolonge en une fonction holo
morphe « au travers de I » , plus précisément à l’ouvert U U/U sym L{U). Il suffit pour
cela de poser, pour tout z G symL(U)} f(z) = symL,[f(symL(z))]. Il est également
possible de remplacer L ou L7 par des cercles (et non plus des droites), la symétrie
par rapport à un cercle étant cette fois comprise comme Yinversion géométrique1 par
rapport à ce cercle (voir à ce sujet l’exercice 2.18).
1. C ’est-à-dire z 1/z lorsque le cercle est le cercle unité de centre 0 et de rayon 1. L’origine
est transformée en le point à l’infini, c ’est-àrdire le pôle nord sur la sphère de Riemann.
96 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
deux demi-disques ouverts D(xo,r) fl {Imz > 0} ou D(xo>r) fl {Imz < 0}). Comme
l’intégrale de f(z) dz contre (0T)+ est la somme des trois intégrales curvilignes sur
les bords des trois triangles en lesquels on a subdivisé T, cette intégrale curviligne
est nulle et la forme f(z) dz satisfait positivement au test de Morera. La fonction
continue / est donc holomorphe dans D(xo,r). □
2.1.5. Exercices
Exercice 2.1 (équation de Cauchy-Riemann). Soient rn fonctions ho-
lomorphes dans un ouvert connexe U de C, telles que \fj\2 s°iï une fonction
constante dans U. Montrer qu’alors toutes les fonctions / j , j = 1,..., m, le sont aussi.
long de 7 de la forme différentielle d z / ( ( z — a)2(z - b)) après avoir justifié que cette
1-forme était localement exacte au voisinage du support de 7 . Cette forme est-elle
exacte dans C \ {a, b} ?
E xercice 2.5. Calculer l’intégrale / 027r d0/(5 + 2cos0) en l’exprimant comme une
intégrale curviligne.
cm cm y z G C VyR.
Zn(C - z) 2n (C - z)
1. On doit l’idée sous-jacente à cet exercice au mathématicien suédois Torsten Carleman (1892-
1949) ; les fonctions puissances jouent ici le rôle de « quenching functions » (le terme employé ici fait
référence à l’idée d ’ « atténuation » , on comprendra pourquoi en faisant cet exercice). L’idée de Car
leman est exploitée en mathématiques appliquées, en particulier dans les questions d ’interpolation.
98 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
* (* ) : = ^ - f P ^ - d C .
w 2iir J! C - z
a) Montrer que la fonction $ est holomorphe dans C \ I.
b ) Montrer que, pour tout zq = iyo dans ]za, ifc[, les deux limites
E xercice 2.8 (un cas particulier du problème additif de Cousin1). Soit T > 0
et Ut la bande horizontale ouverte {z G C; \lmz\ < T} du plan complexe. Soit / une
fonction holomorphe dans Ut telle que \f(z)\ = o(\z\) au voisinage de l’infini et que
v r €] o ,n ¿ l / ( * ± « ' ) l ï f i i < +~ -
a) Montrer que, pour tout V g ]0,T [, on définit bien une fonction holomorphe dans
le demi-plan {Imz > —T '} en posant :
^ w = - ± f J_ f Æ L
2 î 7T Ju-iT' x —iT* —Z 2Î7T ,/[ —qo —¿ T ', + oo—¿T'] ( - z
Prouver (en utilisant la formule de Cauchy) que, si 0 < T[ < T'2 < T, les deux fonctions
et coïncident dans le demi-plan {Imz > - T { } et que, par conséquent, toutes
les fonctions (T ' g ]0, T[) se recollent en une fonction holomorphe dans le demi-
plan {Im z > - T } . Construire de manière analogue une fonction holomorphe cette
fois dans le demi-plan {Im z < T }.
b ) Vérifier que les deux fonctions et construites au a) vérifient
V ^ g C/t , f(z) = $ + { z ) - $ - ( z )
et
lim * + (* ) = lim * “ (*) = 0 V T 'G ]0,T [.
|*|->+oo \z\—
>+oo
Im z > —T ’ Im z< T '
1. Il s’agit ici d ’un cas particulier de la solution d ’un problème que nous retrouverons
ultérieurement, le problème additif de Cousin, posé ici dans une bande de C, avec de plus des condi
tions de croissance imposées. L’exercice proposé ici consiste, à ce stade,en une application directe de
la formule de Cauchy.
2.1. FONCTIONS HOLOMORPHES : PLUSIEURS POINTS DE VUE 99
- -2iir J0
Í Rei6 _ ^ dO -|- iQ{0)
1
= / ( 0) + - / P(Rei9) Rei0 _ ^ dB.
K Jo
E xercice 2.10 (fonction Gamma dans le champ complexe2). En utilisant la pro
position 2.2 concernant Fholomorphie des intégrales fonctions d’un paramètre com
plexe, montrer que la fonction
/*oo
z i—y T(z) := / tz~1e~tdt
Jo
est une fonction définie et holomorphe dans {z G C ; Rez > 0} et qu’elle y vérifie
l’équation fonctionnelle
r ( * + i) = * r(* ).
Montrer (en explicitant le prolongement) que cette fonction se prolonge en une fonc
tion holomorphe dans l’ouvert C \ { 0, —1, —2,...}. Calculer T(n + 1) pour tout entier
positif n. Que vaut T (l/2 ) ?
E x ercice 2.11 (fonction zêta de Riemann).
a) Vérifier que l’on définit une fonction holomorphe dans le demi-plan {R e^ > 1} en
posant
o° 1
{W!- £ p
(utiliser la proposition 2.2 concernant l’holomorphie des intégrales fonctions d’un
paramètre complexe).
b ) Vérifier, si (pn)n>i désigne la suite des nombres premiers (2,3 ,5 ,7 ,...), que l’on a la
formule d’Euler (équivalente à l’énoncé du théorème fondamental de l’arithmétique :
N 1
(2.17) C (* )= üm TT--------- ^z G {Rez > 1}.
iV">+00i r i 1 “ î^
1. Le résultat établi dans cet exercice sera exploité au chapitre 4 pour conduire à l’inégalité de
Carathéodory (exercice 4.15) dans le contexte harmonique et non plus holomorphe.
2. La fonction T introduite dans cet exercice interpole les valeurs prises aux entiers par la fonction
n G N* h-* (n - 1)!. Elle joue un rôle majeur en combinatoire (on la retrouve par exemple dans les
incarnations de la formule du binôme lorsque les exposants ne sont plus des entiers positifs, mais
des entiers négatifs, voire même des nombres complexes, voir l’exercice 3.36). De plus, cette fonction
est positive sur ]0, +oo[ et t G]0, +oo[i-^ log (r(t)) est une fonction convexe (de toutes les fonctions
positives sur ]0, +oo[ interpolant la fonction n e N* f-* (n — 1)! sur les entiers, T est d ’ailleurs la seule
fonction à posséder cette propriété). Elle joue aussi un rôle en géométrie (dans les espaces métriques)
puisque le volume euclidien de la boule unité Bn de W1 vaut 7rn/ 2/ r ( n / 2 + 1), tandis que l’aire de
la sphère unité Sn_1 de Mn vaut 27rn/ 2/r ( n /2 ) . Dans cet exercice, qui sera suivi d ’autres (exercices
2.40, 3.20, 2.13, 2.35, 3.47), nous introduisons T dans le champ complexe.
100 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
b) Montrer que, pour tout z G C, la fonction t G [1, oo[m >tz~l /(e* — 1) est intégrable
au sens de Lebesgue sur [l,oo[, puis que la fonction
/»OO ±z — 1
E : z G C 1—^ / —7— r dt
J1 e* - 1
est une fonction holomorphe dans € (on dit aussi une fonction entière).
1. La terminologie fait référence à l’analyste et théoricien des nombres allemand Johann Peter
Gustav Lejeune Dirichlet (1805-1859) qui étudia ce type de série de fonctions holomorphes dont la
fonction zêta de Riemann constitue un prototype. On peut voir [Bern] comme une mine d ’exercices.
2. Cet exercice sera poursuivi ultérieurement, d ’abord à l’occasion de l’exercice 2.35, puis dans
un contexte plus général au chapitre 3 : il s’agit d ’un cas très particulier d ’un théorème du à Hardy
et Fekete, important résultat concernant les séries de Dirichlet (voir l’exercice 3.38).
2.1. FONCTIONS HOLOMORPHES : PLUSIEURS POINTS DE VUE 101
oo.
F : p>-ï
Jr
f f(t)e~ptdt
est bien définie et holomorphe dans le demi-plan {p G C ; R e p > A}.
est bien définie et holomorphe dans le demi-plan {ReA > N/2 — 1}.
b) Vérifier que, pour tout entier N 6 N*, pour tout A dans {ReA > N/2 —1}, on a
(-i)tf
/v(A ) = (Л + 1)(А + 2 ).-.(Л + ЛГ)
E xercice 2.19. Soit / une fonction continue de [0, l ]2 dans le disque fermé
{\z\ < 1}, holomorphe dans ]0,1[2. On suppose / bijective entre [0, l ]2 et { \z\ < 1}
(on justifiera au chapitre 3, section 3.4, exemple 3.4, l’existence d’une telle application,
et l’on se contente de l’admettre pour l’instant dans cet exercice).
a) Montrer que, si Г désigne le lacet correspondant au bord de [0, l ]2 parcouru une fois
dans le sens trigonométrique, un paramétrage admissible de / о Г est t G [0,1] н* е2Ш
(on utilisera ici le résultat établi à l’exercice 1.46 pour assurer que le support de ce
lacet est bien inclus dans le cercle unité).
b ) On suppose aussi que /( 0 ) = 1. Montrer (en utilisant le principe de réflexion de
Schwarz, proposition 2.3) que l’application г e]0, 1[2н> (1 + f(z))/(l - f(z)) réalise
une application holomorphe bijective entre ]0, 1[2 et {R ez > 0} et se prolonge en une
application holomorphe F dans C \ (2Z 02zZ ) vérifiant dans cet ouvert les relations de
double périodicité F(z + 2) = F(z + 2i) = F{z). Quels sont les points où F(z) = —1 ?
Déduire de ce qui précède que / se prolonge à C privé de deux réseaux ai + (2 Z 0 2 iZ )
et Q2 + (2Z 0 2 iZ) que l’on précisera en une fonction holomorphe vérifiant les relations
de périodicité f(z + 2) = f(z + 2i) = f(z) dans son domaine de définition. Dans quel
cas ces deux réseaux ne font plus qu’un ?
2.2. FORMULES DE CAUCHY ET ANALYTICITÉ 103
Proposition 2.4 (Lemme d’Abel). Soit Y^kLoakzk une série entière (pensée
pour l’instant comme une série formelle) de la variable complexe z. Si cette série
converge en un point zq du plan complexe, elle converge normalement dans tout
disque fermé {\z\ < r} lorsque 0 < r < \zo\- De plus, la convergence de la suite
Œfk=oakzk)n>o est uniforme dans tout compact3 de la forme
Démonstration. La première assertion (on peut supposer bien sûr |^o| > 0)
résulte du fait que, si 0 < r < \zo\, on a
L e m m e 2.1 (intégration par parties discrète). Soient { u o , un}, { i > o , vn} deux
listes de n + 1 nombres complexes (n G W ). Soit <5+ [w] (w = u ou w = v) la
dérivée à droite discrète de l’une ou Vautre de ces deux suites, c ’est-à-dire la suite
(wk+i —'Wk)k=oi...in-ij et S~[w] sa dérivée à gauche, c ’est-à-dire cette fois la suite
1. Pour l’instant formelle, on ne précise pas le domaine de convergence dans C, domaine qui de
toutes façons contient toujours au moins l’origine.
2. L’extension au cas des exposants rationnels, voire plus récemment, réels, puis complexes,
initiée par Newton, a été reformalisée (dans le cas rationnel) par le mathématicien et astronome
français Victor Puiseux (1820-1883) vers 1850. Puiseux avait pour objectif majeur la paramétrisation
des diverses branches des courbes algébriques planes de C 2 (se présentant comme définies par une
équation cartésienne irréductible P(z>w) = 0, où P G C[X, Y]).
3. On note que ce compact K ZQyK est symétrique par rapport au diamètre [—zotzo] du cercle
{\z\ = M L contient toujours le segment [0 , zo], et que son intersection avec le cercle {\z\ = M }
se réduit au seul point z q . A u voisinage de ce point z o > K z 0,r se trouve inclus (tout en lui étant
tangent intérieurement) dans le demi-cône de sommet zo, d ’axe le rayon [0 , zo], de demi ouverture
arctan(/t - 1) G [0,?r/2[. Le cas limite k = 1 correspond à K ZQt i = [0, 20].
104 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
( w k - w k- l)k=l„ Alors
Tl—1 ^ 1
52 uk (5+H)fe = Uovo] - D < - M )kVk
[un- i v „ -
k=0 fc=l
( 2. 20)
n n—1
52 (<5"[u])fe = [u„v„ - u i Vq] - ^ ( ¿ +N)fe v k .
fc=i ft= i
Preuve du lemme. Il s’agit d’un calcul immédiat. Notons que les formules
(2.20) constituent de par leur écriture même deux versions discrètes de la classique
formule d’intégration par parties u ( t ) v ' ( t ) d t = [u(b)v(b) — u (a )v (a )] — f ^ u ' ( t ) v ( t ) dt
dans le contexte continu (étant données deux fonctions / et g de classe C 1 sur
[a, 6]). □
On introduit la suite de fonctions ( u k { z ) ) k > o (dans K ZOyK)> ainsi que la suite de sca
laires (£k)k> o» définies respectivement par Uk{z) = ( z / z o ) k ( z G K ZOyK) et £* = akZ§.
On introduit aussi la suite convergente ( Vk)k obtenue en prenant la primitive (au sens
discret) de la suite (Çk)k> o, c ’est-à-dire la suite (convergente) des sommes partielles
Œ 2e= o ak * o )k > o de la série entière au point zo. On vérifie que
(2.21) sup
k
(M
, 0.k \
+ 2 lu* - “ *—il)> - 1 + sup
z e K ZOtK
^171^
Fo| ^ îT t ) ) - 1 + K'
2 3 (vFo|/ /
Si q > p sont deux entiers strictement positifs, on remarque que, pour tout 2 G K ZQiK,
( 2.22)
p p
Définition 2.2 (rayon de convergence d’une série entière). Si Yl'kLo akzk est une
série entière, son rayon de convergence est défini par
(2.24)
limsup \ak\x/k '
fc—H -oo
(2.25) J <R<
lim s u p i^ lim i n f i n i
fc-H -oo 1 *•' fc—H-OO la*l
Notons toutefois que cette règle, bien que souvent mise à contribution, s’avère en
général moins efficace que la règle de Cauchy, d ’une part parce qu’il ne s’agit que
d ’un encadrement, d’autre part parce que les séries entières lacunaires (telles par
exemple YlkLo ^ /^> vo*r l’exercice 2.20) posent problème (du fait des occasionnelles
indéterminations 0/ 0).
1. Ces exercices sont centrés autour de la recherche de séries entières solutions d ’équations
différentielles dans le champ complexe, tels les exercices 2.21, 2.22, 2.23, 2.24, ou de l’interface
avec la combinatoire ou le calcul formel, tels les exercices 2.25, 2.26, 2.27.
106 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
<2.26) vp 6 n, v? 6 и , /« и = A Ц *,
où 8K+ désigne le bord orienté de K, comme dans ce même théorème 1.3 (sens
trigonométrique pour le bord externe, sens des aiguilles d’une montre pour le bord
interne).
Si {|C - 2o| < r} est un disque fermé inclus dans un ouvert où est définie une fonction
holomorphe / , la formule (2.26) devient (dans D(zo,r)) la formule (2.11) (avec / en
place de F). En particulier, on constate (en prenant z = Zo) que
1 /»2тг jû
/Ы = 2- Jo f (z0 + ге*в) M = Jo f ( z0 + re<Ô) 2^ ’
autrement dit la valeur de / au centre du disque de rayon r est aussi la moyenne des
valeurs de / sur la frontière de ce disque. Si l’on note dar la mesure de longueur sur
le cercle de centre 0 et de rayon r, on peut donc énoncer la formule de la moyenne.
f(zo + re ie)e~ipe dâ = 0 Vp € Z \ N.
R em arqu e 2.6 . Voici une remarque subtile, qu’il convient de faire cependant. Il
est important d’observer que, dans les formules (2.28) lorsque p £ N, l’introduction de
la division par p\ au second membre est susceptible d’introduire des difficultés si l’on
en tête le souci (ultérieur) de raisonner d’un point de vue qui soit le plus algébrique
possible (imaginons que l’on travaille en caractéristique strictement positive ...). De
fait, c’est le membre de gauche de ces formules qui, une fois divisé par rp) est un objet
intéressant ; il convient de penser la division par p\ à droite comme une < fausse » di
vision (compensée souvent de fait par la multiplication par le numérateur f^\zo)).
(qui est appelé développement en série de Taylor de f au voisinage de Zq) est l’unique
développement possible de f en série de puissances de (z —zo) au voisinage de z ~ z0.
Les coefficients ak{zo), k € N, sont dits coefficients de Taylor de f en zq .
D é m o n s t r a t io n . Si {| £ — zo\ < r} c U et si \z—zo\ < r, on dédu it de la form ule
de C au ch y (2 .1 1 ) p ou r un disqu e que,
,, X 1 f /«) .>_ 1 f № 1
m ~ 2 * W 7<0ir ( < - * ) - ( * - * > ) * ^ L 0, C - z o l - f E f ^
- ¿ L S (g (^ )V
oo
= ^ ~2ak(z0) ( z - z o )k.
k=o
L ’interversion de lim ite de la ligne 2 à la ligne 3 est justifiée par le fait que la
convergence de la série sous l ’intégrale est uniform e sur le su p p ort de 7 Zo>r : en ef
fet, si \Ç - z0 \ = r et z e D ( z o , r ), on a bien \z - zo\/\Ç - zo\ = \z - z o \ /r < l
(in d ép en d am m en t de C)* L e (lem m e 2 .4 ) im plique que le rayon de convergence de
la série entière o a k (z o ) X k est au m oins égal à la distan ce de zq au bord de U .
L ’unicité du développem en t de / en série de puissances àe z — zq au voisinage de zq
résulte enfin de l ’unicité du d éveloppem en t en série de Fourier de la fon ction C°°
0 G K i— > f(zo + eeie),
lorsque e> 0 est choisi assez p etit. □
E x e m p l e 2 .1 (série génératrice des n om bres de B ern o u lli). L e th éorèm e 2 .5 peu t
perm ettre de calculer des rayons de convergence dont l ’approche serait inaccessible via
les règles de C au ch y ou de d ’A le m b e rt. P ar exem p le, pour la série Bk X k, où les
nom bres (Bk)k>o sont ob ten u s en faisant la division suivant les puissances croissantes
de 1 par A ’/c_1//c !, le rayon de convergence vau t exactem en t 2ir, puisque 2ir est
la distan ce de 0 au bord du dom ain e U dans lequel la fon ction 2 h * z/(ez — 1) est
h olom orph e : il est en effet m inoré par 2n du fait du th éorèm e 2 .5 et m a jo ré par 2it
\e%t\/\it — 2z7r| = + o o .
car lim t_* 27r_ Les coefficients (h\Bk)k>o con stitu en t la liste des
nombres de Bernoulli. O n retrouve ces n om bres de B ernoulli (im pliqués alors co m m e
coefficients) dans une form ule jo u a n t un rôle im p ortan t en analyse num érique (parce
q u ’elle fournit une version « décentrée » de la form ule de T aylor avec reste intégral),
à savoir la formule d’Euler-MacLaurin.
D é f i n i t i o n 2 .3 (fon ctions an a lytiq u es). U n e fon ction / : U —>C se développan t
en série de puissances de z — zq au voisinage de tou t point zq G U est dite analytique
dans U.
L e th éorèm e 2 .5 a d m et ainsi co m m e corollaire le résultat suivant :
Avec l’équivalence entre les deux notions d’holomorphie et d’analyticité, surgit une
autre incarnation de la rigidité que reflétait l’étymologie du mot « [holo]-[morphe] » ,
comme nous l’avons déjà pointé dans l’introduction de la sous-section 2.2.1 consacré
aux rappels de licence 2 concernant les séries entières. Il s’agit cette fois d’une rigi
dité algébrique. Localement, c ’est le développement qui est un développement en série
entière ; on pense encore à « holo » , mais en pensant cette fois à la < forme » des expo
sants : les puissances sont entières1. Pareille rigidité se traduit au niveau algébrique
par le fait que la classe des fonctions holomorphes (c’est-àrdire celle des fonctions
analytiques) se rapproche, au niveau des propriétés dont elle hérite, de celle des po
lynômes.
R em arqu e 2.7. Remarquons qu’il n’est pas évident de prouver que la composée
de deux fonctions analytiques est analytiques . Il faut avoir recours à la méthode
des séries majorantes, dont nous ne parlerons pas ici2, sauf à l’occasion de quelques
exercices en fin de cette section. En revanche, il est facile de vérifier, on l’a vu, que
la composée de deux fonctions holomorphes est holomorphe (voir la remarque 2.2 au
début de ce chapitre). S’il est clair que des fonctions holomorphes telles les fonctions
polynomiales de la variable 2, l’exponentielle complexe, les fonctions trigonométriques
complexes, les fonctions du type 2 »-> log(l + z) ou leurs avatars tels 2 *-» arctan(z),
plus généralement les fonctions dites de la classe de Liouville, sont naturellement
exprimées sous la forme de fonctions analytiques (par un développement de Taylor
immédiatement c visible » ) , il n’en va pas de même (au moins à première vue) pour
d’autres classes de fonctions holomorphes, telles par exemple celles qui sont exprimées
comme des intégrales dépendant holomorphiquement d’un paramètre (transformées
de Fourier, Laplace ou Mellin, voire transformations plus complexes voir les exercices
2.15, 2.16, 2.24), ou celles qui se présentent données sous forme de série de Dirichlet
(voir les exercices 2.12, 2.31 ou 2.54).
Voici (pour conclure cette sous-section) une version topologique des formules de
représentation de Cauchy pour les dérivées. Ce résultat est le pendant topologique
des formules de représentation analytiques (2.26) du théorème 2.4.
1. On appelle d ’ailleurs < fonction entière » une fonction holomorphe dans C tout entier.
2. Cette méthode est (par exemple) également impliquée dans la recherche des séries entières
formelles solutions d ’équations différentielles dans le champ complexe, suivie du contrôle de leur
rayon de convergence visant à assurer que ce rayon est au minimum strictement positif, voir par
exemple l’exercice 2.21 et son corrigé.
110 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
(2.33) VpsN,
/« ) = £ «* (* ) ( Ç - * ) k-
k=0
Fixons p G N. La fonction
fc =P + l
La fonction / ZjP, ainsi obtenue par prolongement de (2.34), est donc holomorphe dans
U. La forme /*,p(C)dC est localement exacte dans U, et la proposition 1.12 implique
f fz,p{C) dÇ = 0 ,
«/7
puisque 7 est homotope à un point dans l’homotopie Hu entre lacets continus libres
de U. Ceci se lit, compte-tenu de l’expression (2.34) de f ZyP,
= f (c - z)k~p~1d,C= 0.
J'Y
2.2.4. P rin cip es des zéros isolés, du p rolon gem en t analytique, et de l’ap
plication ou verte
f { a + h) = akmht(a )h kmhl ua (h ),
R em arqu e 2.8 (multiplicité d ’un zéro isolé). Si / est une fonction holomorphe
dans un ouvert connexe U de C, s’annulant en zq e U, mais non identiquement nulle
dans U) l’ensemble {fc G N* ; ak(zo) ^ 0} est un sous ensemble non vide de N*,
admettant donc dans N* un plus petit élément v{zo), que l’on appelle multiplicité de
zq comme zéro de / .
exemple de série de Dirichlet ( voir les exercices 2.12, 2.31, 2.54) « encodant » en des
termes analytiques, de par la formule d’Euler
n 1
£(2) = lim V 2 tel que R e 2 > 1,
V 7 n->+oo I I t^
3=1 p3
(pi = 2,p2 = 3,... désignant la suite des nombres premiers), le théorème fondamental
de l’arithmétique. Il s’agit, notons le, d’une série de Dirichlet, donc d ’une fonction
holomorphe ne s’exprimant pas « naturellement » comme la somme d’une série entière
convergente. Si l’on sait que cette fonction ( de Riemann se prolonge en une fonction
holomorphe dans C \ { 1}, peu de choses sont en revanche connues relativement à
l’explicitation de pareil prolongement (unique d ’après le principe du prolongement
analytique). On connait certes quelques valeurs particulières comme £(0) = —1/2,
C(—1) = —1/12, C(” 2/c) = 0 pour tout k > 1, conduisant à l’écriture d’étranges
formules telles que
00 00
Y 1= <(o) = - 1/ 2, y k = « - 1) = - V 12, -
k= 1 fc=1
(on comprend bien sûr comment il faut les entendre, à savoir au sens du prolongement
analytique). Pourtant, par exemple, l’hypothèse formulée par B. Riemann dès 1859,
stipulant que les zéros non triviaux (c’est-à-dire autres que - 2 fc, k G N*) de cette
fonction C prolongée sont tous sur la droite < critique » {Re 2 = 1/ 2}, reste depuis plus
d’un siècle un challenge tant pour les mathématiciens que les physiciens théoriciens.
Autre résultat majeur résultant du fait que les concepts d ’holomorphie et d’analyticité
coïncident, on a le théorème de l’application ouverte.
(2.36) f ( z ) = ^ 2 akzk
k=0
2.2. FORMULES DE CAUCHY ET ANALYTICITÉ 113
où u est une fonction holomorphe dans D (0, eo), ne s’annulant pas dans ce disque,
et valant av en z = 0. En utilisant la dernière assertion de la proposition 1.13, on
constate qu’il existe une fonction holomorphe v : D (0, eo) —> C telle que u = expu
dans D(0,eo). L’application £ : z G D(0,eo) zexp(v(z)/v) est une application
holomorphe, dont le nombre dérivé en 0 vaut exp(u(0)/^ ) ^ 0. Considérée comme
une application de D(0,eo) dans R 2, c ’est une application dont le jacobien en 0 vaut
|exp(u(0)/^)|2 > 0 (d’après le fait qu’une fonction holomorphe obéit au système
de Cauchy-Riemann (2.5)). Le théorème d’inversion locale pour les applications de
classe C 1 assure qu’il existe un disque D (0,ei) (ei < eo) tel que £ réalise un C 1-
difféomorphisme entre D (0, ei) et son image £(D (0, ei)). Si l’on effectue le changement
(holomorphe1) de coordonnées z = £(z), on voit que la fonction £ i-> / ( £ _ 1(C))
s’exprime dans £(D (0, ei) comme
/ ( r 1(O ) = / ( 0) + C*'.
Z f(z + Zq)
1. On peut montrer que l’inverse de f est aussi une application holomorphe, car de classe C 1 et
vérifiant le système (2.5) de Cauchy-Riemann.
114 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
2.2.5. E xercices
E xercice 2.20 (séries entières, calculs de rayons de convergence). Calculer (en
utilisant soit la règle de Cauchy, soit celle de d’Alembert) les rayons de convergence
des séries entières suivantes :
oo
^ 2) k
sin(/s1 ^ zk
Y ,M zk J 2 k<*zk («eC)
k=0 k= 1 /¡5=1 k=0
E x ercice 2.21 (séries entières et équations différentielles dans le champ com
plexe, méthode des séries majorantes). Soient A o,..., A # , i V - f l séries entières de
rayon de convergence strictement positif, avec A n (z) = ]Cfcloaw>fc zk>où ajv,o € C*.
Démontrer que le C-espace vectoriel des séries entières y(z) = Y?k=o ak zk solutions
(formellement) de l’équation différentielle d’ordre N
¿ > - ‘« 0 - 0
k=0
est de dimension N et que toute série entière formelle solution de cette équation a un
rayon de convergence strictement positif. On pourra pour simplifier utiliser la méthode
classique ramenant le problème de la résolution d’une équation différentielle ordinaire
d’ordre N à celle d’un système de N équations différentielles ordinaires d’ordre 1.
Ë f c !r ( ± « / + * + l)
« * )-© ■ E
fc= m ax (0 ,—n)
k\ (n + A:)! (!)'
Quel est le rayon de convergence de cette série entière1? En utilisant le résultat
établi à l’exercice 2.21, montrer que la droite vectorielle C Jn ne fournit pas toutes les
solutions (développables en série entière au voisinage d’un point arbitraire zq € C*
voisin de 0) de l’équation différentielle (2.38) au voisinage de 0.
c) Vérifier que, pour tout z G C, pour tout ( G C*, on a (Jk(z) Ck)kez € ^ (Z ) et la
formule
^ kez
d ) Exprimer en termes de Jo et J\ les transformées de Fourier de la fonction ca
ractéristique du disque unité de R 2 et de la mesure da\z\=,i/2'K (mesure de masse 1
uniformément distribuée sur le bord de ce disque). On utilisera les formules de Cau
chy pour les dérivées (2.26) pour expliciter des représentations intégrales de Jq( z ) et
J\{z) comme des intégrales sur [0,27r] à partir de l’identité établie au c).
E x ercice 2.23 (séries entières et équations différentielles dans le champ com
plexe). Soient Aj(z) = YlkLoaj,kZky 3 = 0, ...,iV, N + 1 séries entières non nuiles
et toutes de rayon de convergence strictement positif. Pour chaque j = 0, on
note vo(Aj) G N U {+ o o } le plus petit entier positif v tel que a,j^ ^ 0 (on appelle ce
plus petit entier v valuation de Aj). et l’on définit le diagramme de Newton en 0 de
l’équation différentielle (dans le champ complexe)
(2.39) E ^ - * W 0 = O
k=0
comme l’enveloppe convexe dans R2 de IJ^Lo{(#j2/) ; x < j, y > vo(Aj) —j}.
a) Dessiner les diagrammes de Newton en 0 pour :
- l’équation de Bessel z2yn + zy f + (z2 —v2)y = 0 étudiée à l’exercice 2.22 ;
- l’équation d’Airy yn —zy = 0 (voir l’exercice 2.24 pour l’étude d’une solution
particulière de cette équation, la fonction dAiry) ;
- l’équation z6y" + 2z4yf —y = 0 déduite de la précédente par le changement de
variables z \/z (à prouver aussi).
b ) Vérifier que le diagramme de Newton en 0 de l’équation différentielle (2.39) ne
présente aucune pente strictement entre 0 et + oo si et seulement si la condition
suivante est vérifiée : m in ^ jv ^ o iA ;) —j) > vo(An ) —N . On dit alors que l’équation
différentielle est fuschienne 2 (en 0), ou encore que 0 est un point singulier-régulier
(à condition toutefois qu’il soit singulier, c ’est-à-dire que i/o(An ) > 0). Pour quelles
équations différentielles envisagées au a) cette condition est-elle remplie ?
c ) Montrer que si N = 2 et si la condition du b ) est remplie, il existe au moins
(2.40) Ai (z) = ^ j f ° (e^zt+t3^ + e-<(**+*3/ 3*)) dt = ¿ J*°° cos {zt + t3/3) dt,
1. Cette méthode de recherche d ’une solution particulière d ’une équation différentielle dans le
champ complexe sous la forme d ’une série de Puiseux (a priori formelle) est due à Frobenius. Les
contributions du mathématicien allemand Ferdinand George Frobenius (1849-1917) en analyse com
plexe concernent la résolution des équations différentielles dans le champ complexe, l’étude de la fonc
tion zêta de Riemann, les fonctions elliptiques de Weierstrafi ; Frobenius a aussi beaucoup contribué
à la théorie des groupes.
2. Introduite à propos de questions liées à la diffraction et aux caustiques par l’astronome anglais
George Airy (1801-1892), cette fonction est aussi du point de vue mathématique une fonction test
intéressante dans l’étude des équations différentielles algébriques envisagée sur la droite projective
complexe Px(€ ) tout entière. L’équation d ’Airy dont cette fonction est solution n’a aucun point
singulier dans C, mais justement une singularité irrégulière à l’infini (voir le a) [item 3] de l’exercice
2.23).
3. On demande juste ici d ’esquisser une remarque à propos d ’une certaine correspondance. Un
théorème puissant, celui de Fabry-Hukuhara-Turritin, sortant complètement du cadre de ce cours,
éclairerait l’observation qu’il est possible de faire ici.
2.2. FORMULES DE CAUCHY ET ANALYTICITÉ 117
\z\ > R, la fonction z t-> F(z) se développe dans la couronne {\z\ > 7?} sous la forme
OO
(2.41) F (z) = amzm + ..- + a0 +
fe=1 2
où m G N, am,...,ao G C et la suite (a-k)ken* obéit, dès que k est assez grand, à
une certaine relation de récurrence linéaire. Réciproquement, si F est une fonction
à valeurs complexes définie dans une couronne {\z\ > R} et se développant dans
cette couronne sous la forme (2.41), où la suite (a-k)k€N* obéit à une relation de
récurrence linéaire dès que k est assez grand, peut-on affirmer que F est la restriction
à la couronne {\z\ > R} d’une fraction rationnelle?
Exercice 2.31 (théorème de Landau pour les séries de Dirichlet). Soient ( a,k)k>i
et ( ^ k ) k > i deux suites de nombres réels positifs, la suite ( \ k ) k > i étant strictement
croissante et tendant vers +oo. On suppose que {x G R ; YlkLi e""AfciC < + o o } est
non vide et minoré et on note xa sa borne inférieure. On suppose que la fonction
/ : z G {Rez > x a} Y^kLi ak e~XkZ (c’est une fonction holomorphe dans le
demi-plan {Rez > xa} en tant somme d’une série de Dirichlet d’abscisse d’absolue
convergence æa, voir l’exercice 2.12) se prolonge à un voisinage de xa dans C en une
fonction holomorphe.
a) Montrer que nécessairement YlkLi a>ke~XkXa < +oo et qu’il existe x > xa et
r > x - x a tel que
Exercice 2.32 (procédé sommatoire de Borel). Soit f(z) = YlkLo akzk une série
entière de rayon de convergence R g ]0, +oo[.
a) Montrer que l’on définit une fonction entière F en posant
oo
V zG C, F{z) = Y , ^ zk
k=0
si 7 r : t G [0,1] h* re2î7rt.
b ) Vérifier aussi que pour tout r e]0,R[, |F(z)\ = 0(exp(|z|/r) lorsque \z\ tend vers
+ 00. Le volet dual du résultat établi ci fera l’objet d’un exercice ultérieur (exercice
2.45).
(Pk)k>o soit une suite strictement croissante d ’entiers positifs avec limfc->+oo PfcM = + oo, tous les
points du cercle {\z\ = 1} sont des points singuliers. Ce résultat important est connu comme le Fabry
gap theorem.
2.2. FORMULES DE CAUCHY ET ANALYTICITÉ 119
a) Montrer qu’il existe une fonction g holomorphe dans C* telle que f(z) = g(e2tnz).
b ) Vérifier que les nombres a^k définis, pour b E R, par
53 I°m (^ o)| p'k p"e < + oo dès que p1 < r'Zo, p" < rZo
(k,e)e№
(on notera la complète analogie avec la notion d ’analyticité en une variable, voir le
théorème 2.5).
a) Montrer que dire que / est analytique dans U équivaut à dire :
- d’une part que / est localement bornée (c’est-à-dire bornée sur tout compact)
dans U ;
- d’autre part que pour tout bidisque A (Z o;r^ 0,r^0) d’adhérence incluse dans
Uyon a la formule de représentation intégrale (dite formule de Cauchy en deux
variables1) :
\/(z,w) e à,{Z0\r'Zoy ^ Q),
(2.44) fjzo + r 'z ^ ^ w o + r '^ e ^ )
f(z,w ) dOd<p.
~ 4?r2 / / o,2ît]2 ( zq + r'Zoeie - z)(w o + rg0e<v - w)
b ) Montrer qu’une fonction / : U -> C est analytique dans U si et seulement si elle est
localement bornée dans U et telle que pour tout zo G C (respectivement w o E C ) tel
que l’ensemble défini comme UZo := {w E C \ (zoyw) E U} (respectivement l’ensemble
défini par Uw0 := {z E C ] (z,wo) E U}) soit un ouvert non vide de C, la fonction
f Zo : z E UZo h* f(zoyw) (respectivement la fonction f Wo : z E UWo h* f(z,Wo))
soit holomorphe dans UZQ (respectivement dans Uw0). On dit qu’une telle fonction est
1. On peut considérer (t, s) e [0, l]2 (zo + r'^e2™1>wo + r%oe2™s) comme un 2-cycle
élémentaire Tz0^z0 de c2 (voir la section 1.5), contre lequel on sait par conséquent intégrer les 2-
formes différentielles. Auquel cas, la formule de Cauchy (2.44) s’exprime de manière plus géométrique
sous la forme
C ’est sous cette forme (moins lourde que ne l’est sa formulation (2.44)) qu’elle entre vraiment, comme
en une variable, dans le cadre géométrique, ce qu’il nous parait important ici de souligner.
120 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
E xercice 2.35.
a) Soit / une fonction holomorphe au voisinage de {\z\ < 1}. Montrer que la fonction
E xercice 2.37 (principe des zéros isolés). Que peut-on dire d’une fonction /
holomorphe dans le disque unité D (0 ,1) lorsque \f(q/p)\ < 1/p pour tout p>q G N*
tels que la fraction q/p soit une fraction réduite ?
E x ercice 2.38 (principe des zéros isolés). Soit / une fonction holomorphe dans
le demi-disque ouvert D + := D (0 ,1) fl {Im z > 0}, continue sur D+U] — 1 ,1[, nulle
sur ] - 1 ,1[. Montrer que / est identiquement nulle dans D + .
2.2. FORMULES DE CAUCHY ET ANALYTICITÉ 121
( p :u e E 4 [ (p(t)e~iujtdt
Jr
soit encore à support compact.
b ) Soit / G L2(R ,C ), de transformée de Fourier / (au sens L2). On rappelle qu’alors
(formule d’inversion de Fourier dans le cadre L2) :
L2(R,C)
/ = lim [ t * f ° f a ) e** du]
Ci—> + oo
1. En pratique, c ’est une autre affaire, car les algorithmes d ’extrapolation s’avèrent
numériquement très instables. Un algorithme célèbre, fondé sur une approche hilbertienne (projec
tions orthogonales itérées) a été proposé par R.W . Gerschberg et A. Papoulis. Notons que d ’autres
idées, introduites par L. Aizenberg à partir de l’approche de Carleman, plus inspirées de l’analyse
complexe, se fondent, elles, sur l’utilisation de la transformation de Cauchy, de l’interpolation de
Lagrange et des théorèmes d ’approximation de Runge (voir le chapitre 3).
122 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
E xercice 2.43 (un peu de géométrie \ l’application ouverte encore). Soit (X ) *4)
une surface différentiable dont l’atlas A est tel que les applications de changement
de carte sont des applications biholomorphes entre ouverts de U. On dit alors que
la surface différentiable (X , .4) est équipée d ’une structure complexe ou encore que
(X ) A) est une surface de Riemann.
a) Montrer que la sphère de Riemann S1 2 ~ P 1(C), ainsi que le tore S1 x S1 (que l’on
peut aussi identifier comme R/(27rZ) x M/(27tZ) ~ R2/(27rZ)2 ~ C/(27 tZ + 2i7rZ))
peuvent être équipés d ’un atlas ayant cette propriété.
b ) On dit qu’une fonction / : X -> C est holomorphe si /o<£>-1 est holomorphe dans
l’ouvert ip{U) pour toute carte ([/,<£ : U —►R 2 ~ C) de l’atlas A . Montrer que, si X
est compacte et connexe, toute fonction holomorphe de X dans C (au sens ci-dessus)
est nécessairement constante (raisonner par l’absurde).
c) Montrer que les seules fonctions entières de C dans C périodiques par rapport à un
réseau A = 0 Z u>2, avec uji ^ 0 et Im (u>2/wi) ^ 0 sont les fonctions constantes.
E x ercice 2.44 (théorème c un-quart » de K œ be2 ).
a) Soit / une fonction holomorphe injective dans D( 0,1), telle que /(0 ) = 0 et
/'(0 ) = 1. Montrer qu’il existe une série entière ^kXk de rayon de convergence
au moins égal à 1, telle que
1 1 00
\/zeD ( 0 , 1 ) \ { 0 } , - = - + ' £ b kzk.
v *- w > i . « 2 + 7 ^ j ) = ^ + i : | -
c) Déduire du fait que F : 2 h» + l/f(l/z) est injective dans {\z\ > 1} que
1. Cet exercice s’adresse au lecteur un peu familier avec les premières bases de la géométrie
différentielle ; il permet de transposer les résultats du chapitre 2 (zéros isolés, application ouverte)
au contexte géométrique. La question c ) peut toutefois être traitée sans faire référence à ce cadre
géométrique.
2. On doit la conjecture de ce résultat (en 1907) au mathématicien allemand Paul Kœbe (1882-
1945), qui travailla sur l’uniformisation des surfaces de Riemann. C ’est son compatriote et collègue
Ludwig Bieberbach (1886-1982) qui le prouva en 1914. Cette constante 1/4 est intimement liée au
fait que la courbure de la métrique hyperbolique dans le disque unité (disque de Poincaré) vaille la
fonction constante égale à —4 (voir l’exercice 3.69).
3. Il s’agit là du premier cran de la conjecture de Bieberbach (1916), prouvée par Louis de Branges
en seulement 1985. Les exercices 3.70 et 3.71 (au chapitre 3), puis [D uren, K o r , Pom ] prépareront
le lecteur curieux à une première approche à la théorie de Loewner (impliquée dans la preuve de
I03I < 3 et du résultat |a*,| < k V/c > 2 de de Branges).
2.3. LES INÉGALITÉS DE CAUCHY ET LEURS CONSÉQUENCES 123
C e L>(0,1) h+ */(0
* -/(o
lorsque 2 ^ f(D ( 0,1)), montrer que nécessairement \z\ > 1/4. En déduire que Pimage
par / du disque .D(0,1) contient nécessairement le disque ouvert 0 (0 ,1 /4 ).
f(z ) = ^T,ak(zo) ( z - z o ) k
k=0
le développement (de Taylor) de f au voisinage de zq (valable en fait dans le disque
D(zo,dist(zo,dU)), cf. le théorème 2.5). On a la formule de Plancherel suivante :
oo 1 /»2tt
(2.45) Vr < dist(z0,9i7), y '| a fc(£o)|2r 2fc = — / \f(z0 + rei6)\2dd,
*=o 2irJo
donc aussi le jeu dinégalités
1. On renvoie ici à un cours de licence présentant l’analyse de Fourier dans le contexte hilbertien.
124 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
puisque \F(z)\ < K\z\N pour \z\ > 1 pour une certaine constante positive K (c’est-
à-dire F = 0(|*|*) lorsque \z\ tend vers l’infini). Si p > N, en faisant tendre r vers
+oo dans (2.47), on trouve ap(0) = 0. Il reste donc
N
f(z) = ^2 akzk V 2 G C.
k =0
□
Exemple 2.2 (une preuve « analytique » du théorème fondamental de l’algè
bre2). Soit P G C[X\ un polynôme de degré d > 0. Si 2 P ( z ) ne s’annule pas dans
C, la fonction z G C h* 1/P(z) est une fonction entière bornée, donc constante grâce
au théorème 2.5 de Liouville. Ceci est contradictoire avec d > 0.
1. Mathématicien français, Joseph Liouville (1809-1882) joua tout au long du XIXe siècle un
rôle tant scientifique que politique au sein de la communauté mathématique française. C’est lui qui
contribua à la diffusion par exemple des travaux de Galois.
2 . À comparer avec la preuve « topologique » proposée dans l’exemple 1.8.
3. Pour construire une telle suite, il suffit de se souvenir que, du fait de la densité de Q dans K
(donc de Q+ dans K2 et de Q+* dans ]0, +oo[), U s’écrit comme une union dénombrable U £ i P l de
pavés ouverts relativement compacts dans U. On pose alors /Q = Uj=i P j Pour tout ^ ^ 1. Notons
que l’on peut tout aussi bien remplacer les pavés par les disques.
2.3. LES INÉGALITÉS DE CAUCHY ET LEURS CONSÉQUENCES 125
/n ( 0 -/( 0
sup \fn(z)-f(z)\ sup *c| <
\z-zo\<r/2 z -z 0\<r/2 2* K -z )2
(2.49)
r 4
< ■ ^ 2)2 ll/n ” /||{ |z - z 0|=r} = ~ ^ SU^>_r \fn~~f\{\z-zo\=r}'
Comme tout compact K C U peut être recouvert par un nombre fini de disques fermés
{\z - zq\< r } tels que {|2 - zo| < 2r } C U, on déduit de (2.49) que || - /'||/< tend
vers 0 lorsque n tend vers l’infini pour tout compact K C U. □
Alors la fonction
F : z e U i— > [ f z(co)dp(uj)
Jn
1, C ’est dans les années 1840-1850 qu’à l’occasion de ses travaux sur les fonctions d ’une variable
complexe le mathématicien allemand Karl Weierstrafi (1815-1897) approfondit les ponts entre le
point de vue des formules de Cauchy d ’un côté, et le point de vue analytique débouchant sur le
concept d ’analyticité de l’autre. On retrouvera ultérieurement les contributions de Weierstrafi à pro
pos du concept de fonction elliptique (voir l’exercice 3.43), ainsi que dans la réalisation de fonctions
holomorphes comme séries ou produits infinis (sous-section 3.3.1).
126 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
F' : z € U - ^ Ja ± \ f ,( U)]dß(U).
Un dernier résultat majeur concernant les suites (ou séries) de fonctions holomorphes
dans un ouvert U de C est le théorème de Montelx, que nous énonçons ici sous la
forme « séquentielle » , qui en est la forme la plus habituellement utilisée.
Theoreme 2.9 (théorème de Montel). Soit (fn)n>n une suite de fonctions holo
morphes dans un ouvert U de C. On suppose que, pour tout compact K C U, il existe
une constante M (K) telle que
(2.50) Vn G N, \\fn\\K := sup \fn\< M (K)
K
(une telle suite de fonctions est dite uniformément bornée sur tout compact). On
peut alors extraire de la suite (fn)n>o une sous-suite {f^(u))u>o, ^ désignant une
application strictement croissante de N dans N) telle que Von ait
1. Paul Montel est un mathématicien français (1876-1975) ; ses travaux concernent l’analyse
complexe en une et surtout plusieurs variables (où il a joué un rôle de pionnier).
2.3. LES INÉGALITÉS DE CAUCHY ET LEURS CONSÉQUENCES 127
D ’après les inégalités de Cauchy (2.45) (écrites sous la forme de formule de Plancherel),
on a, pour tout n G N,
oo 1 p2n
(2.51) £ | o „,*:(z o )|2(2r ) 2fe = — / \(fn(zo + 2reid)\2d0<(M ({\z-zo\ = 2 r })f.
k=o 27r Jo
Pour chaque A: G N, la suite (an,fc(zo))n>o est une suite de nombres complexes bornée.
Or de toute suite bornée de nombres complexes, on sait extraire une sous-suite conver
gente. Par le procédé dit « diagonal », on extrait de la suite (fn)n>o une sous-suite
( / v(„))„>o telle que, pour chaque & G N,
puisque |/| < | / (^ 0 )| sur le cercle {\z - zo\ = r } . Pour tout k > 1, on a ak(zo) = 0.
La fonction / est donc constante au voisinage de zq, donc dans l’ouvert connexe U
d’après le principe des zéros isolés (théorème 2.7). □
1. C ’est encore une incarnation du procédé dit « diagonal » , d ’usage très fréquent en analyse.
2.3. LES INÉGALITÉS DE CAUCHY ET LEURS CONSÉQUENCES 129
D é m o n s t r a t i o n . Comme |/| ne prend que des valeurs finies dans t/, il n’y a
rien à démontrer si M = +oo. On peut donc supposer M < +oo, ce qui est le cas
intéressant, celui où il y a quelque chose réellement à prouver.
Remarquons d’abord que, si / est continue dans U (ce cas correspond au second volet
de la proposition), alors |/| est bornée dans U et atteint son maximum en un point zo
de U. Le point zo ne saurait être un point de U d’après la version locale du principe
du maximum (proposition 2.10). On a donc zo G dU et |/| < s\xpdu \f\ dans U. Cette
inégalité est stricte dans U toujours d’après la proposition 2.10.
Dans le cas où / n’est plus supposée continue dans £/, voici comment on procède. On
prolonge dans un premier temps |/| à U en posant, pour tout z G 9Î7,
(2.55) \f(z)\ = limsup|/(£)|.
teu
La fonction |/| ainsi prolongée est bornée sur C7, ce que nous allons prouver par
l’absurde. S’il existait une suite de points (zn)n>o de U telle que
lim \f(zn)\ = +oo,
7 i—H -O O
on pourrait en extraire (puisque U est borné) une sous-suite (zv (t/))i/>o convergeant
vers un point Zoo de U. Comme |/| prend des valeurs finies dans U, le point z^
serait nécessairement à la frontière de U. Or le fait que \f(zoo)\ < M (d’après l’hy
pothèse (2.53)) est incompatible (du fait de la »définition de \f(Zoo)\ en (2.55)) avec
limj/^+oo |/(*v(„))| = + 00.
Comme U est connexe et que / est non constante, f(U ) est un ouvert d’après le
théorème de l’application ouverte (corollaire 2.4). Si z est un point de d[f(U)}, on
a |o| < M. En effet, a s’approche par une suite ( / ( z „ ) ) n>0, {zn)n>o étant une suite
de points de U ; on peut extraire de cette suite (zn)n>0 une sous-suite («v(„))i/>o
convergeant dans U vers un point Zoo', comme a G d[f(U)], il est impossible que
Zoo € U ; on a donc Zoo € dU et, par conséquent, |o| = ^hm |/(z¥,(„))| < M .
L’ouvert / ( { / ) est donc un ouvert connexe borné dont la frontière est incluse dans
{\z\ < M ). On a donc f(U) c D( 0, M ). □
f(z)/zm s iz ^ O
g : z € 0 ( 0,1) i— >
f ( m\0)/m\ = om( /;0 ) si z = 0.
Comme |/| < 1 dans 0 (0 ,1 ), on peut prendre M — 1 dans cette proposition (|£|m
s’approche de 1 lorsque £ s’approche du bord du disque). Si g n’est pas constante,
alors on a (2.56) et (2.57) avec même des inégalités strictes. Si l’on a donc égalité
dans (2.56) ou (2.57), ceci signifie que g est constante, la constante devant d ’ailleurs
être de module 1, c ’est-à-dire g{z) = exQpour 6 G M. □
Le principe du maximum global (proposition 2.11) s’avère en défaut dès que l’ouvert U
n’est plus borné (voir par exemple l’exercice 2.61). Il existe cependant des versions très
utiles de ce principe dans certains ouverts non bornés (bandes, secteurs angulaires).
Ce sont les théorèmes du type Phragmén-Lindelôf1. On renvoie aux exercices 2.61,
2.73, 2.74, 2.75.
2.3.4. E xercices
1. Établis en 1908 par les mathématiciens respectivement suédois et finlandais Lars Edvard
Phragmén (1863-1937) et Ernst Leonard Lindelôf (1870-1946), ces théorèmes jouent un rôle impor
tant, par exemple dans la théorie des distributions, en théorie des opérateurs, dans les questions
d ’interpolation, etc.
2.3. LES INÉGALITÉS DE CAUCHY ET LEURS CONSÉQUENCES 131
Montrer que / = Xgy où À est un nombre complexe tel que |À| < C.
b ) Que peut-on dire de deux fonctions entières f et g telles que \f(z)\ < eR e ?
E xercice 2.48 (inégalités de Cauchy et théorème de Liouville). Soit / une fonc
tion holomorphe dans {Imz > 0}, se prolongeant continûment au demi-plan fermé
{ïm z > 0}, le prolongement prenant des valeurs réelles sur Taxe réel. On suppose que
\f(z)\ = 0(|*|") lorsque z tend vers l’infini dans {îm z > 0}. Que peut-on dire de f ?
E xercice 2.49 (théorème de Liouville). Soit / une fonction entière de partie
réelle partout positive. Montrer que / est constante.
E xercice 2.50 (théorème de Liouville). Montrer que, si / est une fonction entière
non constante, l’image de / est nécessairement dense1 dans C. Raisonner pour cela
par contraposition.
E xercice 2.51 (inégalités de Cauchy). Soit / une fonction holomorphe dans
la couronne ouverte Ct% r := {z\ r < \z\ < R }, où 0 < r < R < +oo, telle que,
y z G C r9R) Re ( /( * ) ) G [j4,J3] ( o ù —oo < A < B < +oo). Montrer que, pour tout
pe]r,R[,
0b - a
sup |/'(C)I
ICI-/» min (p —r,R —p)
(on raisonnera avec g = exp / ) .
E x ercice 2.52 (convergence uniforme sur tout compact). La topologie de la
convergence uniforme sur tout compact sur l’espace des fonctions holomorphes dans
un ouvert U de C peut-elle être définie par une norme ? On pensera ici au théorème
de F. Riesz caractérisant les espaces vectoriels normés de dimension finie en termes
de compacité de la boule unité fermée.
E xercice 2.53 (holomorphie et analyticité, séries de fonctions holomorphes).
Soient f et g deux fonctions holomorphes dans le disque unité D( 0,1), nuiles en 0, et
J2k> i akzk et £fc> i bkZk leurs développements respectifs en série de Taylor dans ce
disque. Vérifier que les deux séries de fonctions YLk>i o>k9(zk) et Y^k>i ^ f ( zk) sont
toutes les deux normalement convergentes sur tout disque fermé .D(0, r) (0 < r < 1)
et que les deux fonctions holomorphes que sont les sommes de ces deux séries entières
définissent coïncident dans 0 (0 ,1 ).
E x ercice 2.54 (séries de Dirichlet (suite)). Cet exercice s’inscrit dans le prolon
gement des exercices 2.12 et 2.31. Soit (Xk)k> i une suite strictement croissante de
nombres positifs, et (ak)k> i une suite de nombres complexes, telles que la série de
Dirichlet2 YlkLi ak£~XkZ converge pour un certain nombre complexe zq.
a) Montrer que la série de fonctions 2 J2kLi ak^~XkZ converge uniformément dans
tout secteur fermé conique
CK(zo) = {z G C ; |Im(z - zo)\ < k Re(z - zo)}> « > 0.
1. On verra au chapitre 3 (exercice 3.75) un résultat bien plus fort : toute fonction entière évitant
deux valeurs distinctes est nécessairement constante (on ne saurait faire mieux : la fonction z ez
évite la valeur 0).
2. Voir l’exercice 2.12 pour la présentation de ce type de série de fonctions, dont la fonction zêta
de Riemann constitue un prototype.
132 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
y * (-1 )* -1 ( î - s '- K M .
s *■
En utilisant le résultat établi à l’exercice 2.35 c), montrer que la somme de la série
de Dirichlet l ( - l ) k~1k~z (définie a priori dans {R e 2 > 0}) se prolonge en une
fonction holomorphe à un voisinage de 2 = 0.
e) En admettant que le prolongement de T à C\ {0, —1, - 2 , . . . } construit à l’exercice
2.10 ne s’annule pas dans C \ {0, —1, —2 ,...} (voir pour cela l’exercice 3.47), montrer
que la somme de la série de Dirichlet l ) fc_1fc“ * se prolonge en une fonction
entière (en particulier se prolonge au voisinage de tout point de la frontière de son
demi-plan de convergence {R e 2 > 0}). La frontière de ce demi-plan de convergence
n’est donc plus ici une coupure comme l’était le bord du disque de convergence d’une
série entière, voir l’exercice 2.30.
Vn : * € C \ A ^ - > i + £ w = 1.2,™
A e ( ffw n A )\ {o } ^ '
converge (uniformément sur tout compact de C \ A) vers une fonction holomorphe
qj : C \ A —MC.
1. Il s’agit là d ’un exercice qui sera poursuivi au chapitre 3 (voir l’exercice 3.43). Les fonctions
^3 et y introduites ici sont les fonctions elliptiques de Weierstrafi associées à un réseau donné A du
plan complexe.
2.3. LES INÉGALITÉS DE CAUCHY ET LEURS CONSÉQUENCES 133
c) Montrer que
demi-plan ouvert II. On suppose que |/| est bornée par M sur la frontière de n et que
lim s u p i^ + o o ^ n |f(z)\ < M ' (où 0 < M ,M ' < +oo). Montrer que |/| est bornée
par sup(M, M ') dans II.
b ) En considérant la fonction z h» ecosz dans la bande {|Re^| < 7t/ 2}, vérifier que le
principe du maximum global dans U peut fort bien être en défaut lorsque U est non
borné, quand bien même celui ci serait non borné seulement dans une direction.
Exercice 2.62 (principe du maximum). Soit / une fonction holomorphe non
constante dans un ouvert connexe U. Si |/| présente un minimum en zo E U} que
peut valoir ce minimum ?
Exercice 2.63 (principe du maximum). Soit / une fonction holomorphe dans un
ouvert connexe U. On imagine le graphe de (x,y) h* \f(x+iy)\ vu comme une < carte
en relief » dans l’espace R 3. Quelle particularité (ou plutôt anomalie) présente cette
carte en relief (si on la compare à une carte en relief classique d ’un massif montagneux,
telle une carte IGN) ?
1. Élève de Gauß (qui lui enseigna l’astronomie), l’astronome et mathématicien allemand August
Möbius (1790-1868) fut à la fois un topologue et un géomètre. Il contribua en particulier à l’essor
de la géométrie projective. C ’est dans cette ligne que se situe l’introduction des transformations
géométriques faisant l’objet de cet exercice.
2. Le disque unité D (0 ,1) équipé de la métrique hyperbolique introduite dans cet exercice
(métrique dont la forme volume est définie comme dx Ady/(1 —1^|2) 2) est appelé disque de Poincaré.
Pour une présentation du disque de Poincaré et de ses fascinantes propriétés, on renvoie le lecteur
à l’article d ’Étienne Ghys dans [CGL]. La courbure (au sens de Gauß) en tout point du disque
de Poincaré est en particulier constante négative et vaut —4 (voir l’exercice 3.69), ce qui n’est pas
étranger au théorème un-quart de Kœbe (exercice 2.44).
2.3. LES INÉGALITÉS DE CAUCHY ET LEURS CONSÉQUENCES 135
E xercice 2.70 (croissance à l’infini et zéros reliés par le lemme des zéros de
Schwarz). Soit / une fonction entière, s’annulant à l’ordre au moins v en tout point
d’un sous-ensemble fini S de cardinal s inclus dans le disque unité fermé {\z\ < r}.
Montrer que, pour tout R > r, on a
On pensera à factoriser dans le disque unité ouvert la fonction £ f(RÇ)/ SUP|£|=.* i/i
et à exploiter la version globale du principe du maximum (proposition 2.11).
B n (z ) := ¡J
J7=l
1 -(àj/r)z
( o -j /r ) - Z
et 9n A z)
f(rz)
B n (z )
a ) Montrer que Bn n’a aucun pôle sur le cercle {C ; ICI = 1} et est holomorphe dans
le disque .D(0,r/|a;v|).
b ) Montrer les singularités de dans .D (0,1/r) sont toutes fictives et que par
conséquent définit une fonction holomorphe dans ce disque.
c) Vérifier que pour tout nombre complexe C de module 1, pour tout j G N*, on a
|aj —rCI = |r —âjC|; en déduire que l’on a aussi |Ojv(C)I = 1«
d) Montrer que \gN}r(z)\ < M pour tout 2 G 0 (0 ,1 ).
e) Déduire du résultat établi à la question II. d) que
N
N 1 /(0 ) I
M < ü w -
j=i
1. Il s’agit ici d ’un long texte de problème, prétexte à un sujet d ’examen et détaillé comme
tel, que l’on peut considérer comme matière à révision des diverses notions introduites au fil de ce
chapitre 2. Quant au résultat obtenu ici, il s’inscrit dans la ligne des résultats d ’unicité fort utiles
établis par l’analyste et théoricien des nombres suédois Fritz David Carlson (1888-1952).
2.3. LES INÉGALITÉS DE CAUCHY ET LEURS CONSÉQUENCES 137
.J ü V f â P ) - « ,< „ }
' e*<p
(sous-classe de .4(0) des fonctions holomorphes lipschitziennes d }"ordre a ).
a) Soit / G .4(0) telle que |/| < 1 dans £>(0,1). Que peut-on dire de / si |/(0)| = 1 ?
Montrer que, dans ce cas, / est dans A *(O ) pour tout a e]0,1[. Montrer que toute
fonction constante dans D(0,1) est dans A * (O) pour tout a e]0,1[.
b ) On suppose toujours |/| < 1 dans D (0 ,1) et de plus |/(0)| < 1 (avec / non
constante). Pourquoi / ( D ( 0 , 1)) C D (0 ,1 )? En appliquant le lemme de Schwarz à
une fonction convenable de la forme ipof (on pensera aux transformations de Môbius
introduites à l’exercice 2.66, a)), montrer les deux inégalités
1. Ce long (mais riche) exercice (ayant fait l’objet d ’un texte d ’examen) est directement inspiré
d ’un article de recherche très récent. Il s’agit d ’un article de Miroslav Pavlovié : « On Dyakonov’s
paper “Equivalent norms on Lipschitz-type spaces of holomorphic functions” » , Acta Math. 183,
1999, pp. 141-143. On y voit la puissance (et la profondeur) du lemme des zéros de Schwarz, ici
impliqué dans une démarche d ’analyse. Le lecteur y trouvera aussi (prétexte à révision) une mise en
situation des divers résultats énoncés dans ce second chapitre.
138 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
/ ! ! / ( * ) ! -I /(« 0 I |
(2.60) sup < +00.
z.weD \ \z — w\a
z^w
Soit z G J9(0,1). Déduire de l’inégalité (2.60) une majoration de |/| (en fonction de
|f(z)\ et de \z\) sur le bord du disque Dz . En déduire une majoration (en fonction de
\z\) de mz(f) - \f(z)\. Déduire enfin du jeu d’inégalités (2.59) établi à la question c)
que l’on a :
| (M r, r2» |< 2 CM (1 - •
une fonction continue à {0 < Rez < 1}. On suppose d’une part que |/| est bornée sur
9J5, d’autre part qu’il existe B> C > 0 et k G [0,2[ telles que \f(z)\ < C exp(B\lm z\*)
dans B. On note Ao = s u p ^ \f(iy)\> Ai = s u p ^ |/(1 + iy)\ et l’on suppose dans
un premier temps AqA\ > 0.
a) Montrer que la fonction g : 2 G B f(z )A l~ lA ï z est holomorphe dans B , se
prolonge en une fonction continue dans {0 < R ez < 1}, de prolongement borné en
module par 1 sur la frontière de B .
b ) En appliquant le principe du maximum (dans sa version globale, proposition 2.11)
à la fonction z •-> g(z) exp (ez2) (e > 0), puis en faisant tendre e vers 0, montrer
V z e B , \f(z)\ <
c) On reprend les mêmes hypothèses que précédemment, mais l’on ne suppose plus
k G [0,2[, mais cette fois seulement k > 0. Prouver (en remplaçant z exp(ez2)
par une fonction judicieusement choisie) que le résultat établi à la question b ) reste
valide.
d ) Que se passe-t’il lorsque AoAi = 0 ?
1. Le type de croissance précisé dans cet exercice (en 0 ( exp (N log(|z| + 1 ) + (B + «)|Imz\)) pour
tout e > 0, ce pour B fixé et un certain N e N) caractérise, parmi les fonctions entières, celles dont la
restriction à M se trouve être la transformée de Fourier d ’une distribution à support compact inclus
dans [—B , B] ; la valeur de N est l’indicateur de l’ordre de la distribution, les distributions d ’ordre
0 se trouvant être les mesures. Ce résultat est connu comme le théorème de Paley-Wiener ; il entre
dans le cadre de la théorie des distributions et nous renvoyons à son sujet le lecteur à l’ouvrage dédié
à cette théorie à paraître ultérieurement dans la même collection.
2. Emporté par une avalanche à l’âge de 26 ans alors qu’il skiait dans les Montagnes Rocheuses
près de Banff (Alberta), le jeune mathématicien anglais Raymond Edward Paley (1907-1933) n’eut
pas le temps de connaître la réputation qu’il mérite. Norbert Wiener (1894-1964) fut l’un des pionniers
de la théorie du signal moderne.
3. Les noms du mathématicien (et historien des sciences) français Pierre Boutroux (1880-1922)
et de l’analyste complexe Henri Cartan (1904-2008), fils du géomètre différentiel Élie Cartan (1869-
1951), sont attachés à ce résultat (voir la thèse d ’Henri Cartan en 1928). Le lemme de Cartan-
Boutroux (de par le fait qu’il est étroitement lié aux questions de division impliquant des fonctions
holomorphes, ce par le biais du principe du «: principe du minimum du module » qui fait l’objet de
l’exercice 2.77) s’avère jouer un rôle important dans les problèmes de «: petits diviseurs » surgissant
fréquemment aujourd’hui en théorie analytique des nombres, en dynamique, en physique théorique,
etc. Cet exercice est plutôt un exercice de combinatoire, sans relation directe à proprement parler
avec l’analyse complexe, mais il introduit le matériel nécessaire à l’exercice 2.77 que l’on pourra faire
ensuite.
2.3. LES INÉGALITÉS DE CAUCHY ET LEURS CONSÉQUENCES 141
c) Soit 0 < e < 3e/2. En utilisant le résultat établi à l’exercice 2.76, d ) avec C — 2eR,
montrer qu’il existe une famille finie de disques fermés dont la somme des rayons
142 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
n’excède pas AeR tels que, si z G D{ 0, R) n’appartient pas à l’union de ces disques
fermés (dits d’exclusion), on ait
|n * V « .o « S )|> (!)'
3- 1
et, par conséquent, en utilisant le résultat établi à la question b ), que, pour tout
z G .0(0, .R) tel que 2 soit hors de l’union de ces disques d’exclusion, on ait
l o g | /( z ) | > - 2 M 2* ( / ) - s l o g ( ! ) .
Autrement dit, hors d’une union finie de disques d ’exclusion dont la somme des rayons
peut être rendue arbitrairement petite, le maximum de |/| sur {|C| = 2kR} contraint
une minoration de |/|. Si l’on choisit k = e, on pourrait remplacer log(« — 1) par 1 en
utilisant la formule de Jensen (théorème 4.3), qui fournirait en effet s < logM 2eR(f)
au lieu de l’inégalité établie au d). On comprend en tout cas aisément pourquoi un
tel lemme (subtil) joue un rôle de garde-fou important dans les questions de division
ou de petits dénominateurs en théorie analytique des nombres ou en dynamique.
C orrigé de l’ex ercice 2.1. Les fj sont toutes des fonctions holomorphes dans U>
donc C°° dans cet ouvert. Si |/|2 = Yfj=i fj fj est constante dans U> on a, en faisant
agir l’opérateur d/dz et en tenant compte du fait que les fonctions antiholomorphes
z h» fj(z) (j = 1, ...,ra) sont toutes annulées par cet opérateur,
771
fj( z ) = 0 . VzGl/.
j =i
En faisant agir ensuite l’opérateur de Cauchy-Riemann d/dz> on a Yfjl i \fj\2 = 0
dans U. On a donc dfj = 0 dans U pour j = l,...,m . Comme U est connexe, les fj
sont constantes (on invoque l’inégalité des accroissements finis).
f P dQ = f dP A dQ — Í Í 15 dÇdr)
Qy
= Í Í (\Px\2 + \Py\2)dÇ dr)= f f \f(Q\2dÇdri > 0.
2.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 2 143
Si f PdQ = 0, on a / ' = 0 dans D( 0 ,1) (d£ drç-presque partout, mais en fait partout
car f ' est continue), et / est alors une fonction constante dans {|£| < ! } •
C orrig é de l’ex ercice 2.3. Il s’agit d ’une application directe des formules (2.11)
ou (2.12) de la proposition 2.1. On a
X |C+i|=3
f
sin£
cos C
dÇ
C + *
. = 2in sin(—i) = 27rsinh(e)
X dÇ
ICI-2 ( C - l ) w(C-3)
2î 7T 1 T
^ iLC
(n - 1)! ÔC"
1 1/,\
c - 33J (1) “
*7T » .
2«~ s i n G
C orrig é de l’ex ercice 2.4. La forme ici à intégrer est fermée, donc localement
exacte, dans C\ {a, b}. On constate que / ( 7 , a) = 2 et que I( 7 ,6) = 1 (on exploite par
exemple ici la règle « visuelle » pour le calcul d ’indice proposée à l’exercice 1.40). On
utilise ici la version topologique de la formule de Cauchy (théorème 2.6). On peut,
en décomposant le lacet comme dans l’exercice 1.37, sérier les problèmes et dissocier
ainsi les contributions des points a et b1. Les divers lacets en lesquels 7 se trouve alors
concaténé ont leur support dans l’un ou l’autre de deux demi-plans 11 = U parallèles
(et d’intersection non vide) ne contenant chacun qu’un et un seul des deux points a ou
b. La contribution du point b à l’intégrale est 2in/(b —a)2 x Ind(7 , b) = 2in/(b —a)2 ;
celle du point a est 2m[{d/dz)(l/(z —b))]z=a x Ind(7 , a) = —Un/(a —b)2. L’intégrale
curviligne vaut donc en additionnant ces deux contributions I = —2in/(b —a)2. La
forme à intégrer ne pouvait donc être exacte car cette intégrale curviligne (sur un
lacet) est non nulle.
1. Notons que l’on pourrait aussi, pour dissocier ces deux contributions, décomposer en éléments
simples la fraction rationnelle l/ ((X — a)2(X —b)) et raisonner comme à l’exercice 1.47, mais c ’est
moins dans l’esprit de l’exercice ici.
144 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
présente en général dans la formule (1.60) n’apparait pas. Dans un second temps, on
fait tendre r' en décroissant vers r et Rf en croissant vers R. On obtient, après division
par zn, la formule de représentation :
f Л cm ¿C <
27Гr
sup |/| x (r/|z|)n = o (l) lorsque n -+ +oo
к * "(( C - « ) I _ N - r fci=r
(2.64)
f 7n ( Î ~ ~ \
A n c (s - z) 1
^Rp2-\z
7r?ï\|<|=Я
SUP l/l x (
1г1/Д)П= «K1) lors4 ue » “ * +00•
Les deux égalités demandées se déduisent de (2.63) avec ± n , en faisant tendre ensuite
n vers +oo tout en prenant en compte l’une ou l’autre des deux assertions (2.64).
I т « . г m dç
où [¿a, ib]€zQj+ se présente comme la concaténation des trois chemins [iak{yo — £z0)\i
t G [0,1] i y iy0 - ieZoeiirt, [i(y0 + eZQ),ib] : en effet la forme /(C)dC/(C “ z) est
fermée au voisinage d’un compact contenant les supports des deux chemins [¿a, ib] et
[ia,ib]ezQi+. De même, suivant le même raisonnement (par symétrie), on a, pour tout
2 G {Rez > 0} :
f Æ L « - f Ш « ,
J[iciyib] S z ,.c-*z
J[ia,ib\eZQ, - S
où [га,гЬ]€ se présente comme la concaténation des trois chemins [га, i(yo —62o)],
t G [0,1] h» ieZo - i e —int + 6*o),¿4- On a donc existence des deux limites
convergente. La proposition 2.2 s’applique aisément car tout point zq de {Im z > —T 7}
admet un voisinage V(zo) tel que, pour tout 2 € V( zq) et pour tout a; € R, on ait
\zo - (x —iT')\ > «zo,T'(1 + M ) Pour une certaine constante k ZOit > > 0. La fonction
$ + est ainsi holomorphe dans {ïm z > -T '}. Que les deux fonctions et
(0 < T[ < < T se recollent dans {Im 2 > - T [) résulte de la formule de Green-
Riemann utilisée avec le rectangle K a ,t [,t g = [—• A, A] x avec la forme
fermée /(C)dC/(C ~ z) lorsque Im z > -T { ; l’intégrale de cette forme sur le bord
de ce rectangle est nulle ; on fait ensuite tendre A vers +oo ; du fait de l’hypothèse
suivant laquelle f(z ) = o(\z\) au voisinage de l’infini dans Ut , les contributions à cette
intégrale curviligne des segments verticaux tendent vers 0 lorsque A tend vers l’infini.
Les fonctions se recollent donc bien dans {Im z > - T }. On définit de manière
identique dans {Im z < T } en recollant les fonctions ainsi définies :
HEP-*-
JoRe%e - z Jo R e-%
Q- z *’=i% i gR -® Çz* - «
puisque la forme Ç C /(i2C)dC/(Æ ~ C^) est fermée au voisinage de {|Ç| < 1} (car
\z\ < R). La première des égalités demandées est ainsi prouvée. Pour obtenir les deux
autres égalités, il suffit de dissocier partie réelle et partie imaginaire dans la formule
suivante (c’est la formule de Cauchy en 2 = 0 pour £ h» /(i?()> utilisée ici dans
£(0,1)):
On déduit donc de la première égalité obtenue que, pour tout z G .0(0, R),
P(Rei0) {R é0 + z)
dO H- i Q(0)
R é6 - z
1 C2* 7 1 P 2* 7
= P(0) + iO(0) + - j f +
C orrigé de l’ex ercice 2.10. On rappelle que, pour tout t > 0, pour tout nombre
complexe 2 = x + iy G C, It2*"1! = tx~l . Si zq = xo + iyo avec xo > 0, on peut donc
utiliser la proposition 2.2 en prenant pour V ^ o ) la bande {R ez e ) x o/2,3a?o/2[} et
pour fonction de domination gZo la fonction
1. La formule d ’Euler (2.17) établie dans cet exercice constitue en fait une manière d ’encoder en
termes analytiques ce théorème fondamental de l’arithmétique.
2.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 2 147
lim
TV—H -oo
n v a £ ( p*2 >i}.
71= 1 ' 71 fc = l
b ) Pour tout x e M, la fonction t £ [1, oo [h+ tx~l /(e* - 1) est intégrable sur [1, oo[, car
c’est un 0 { e ~ ^ e^t) pour tout e e]0, 1[ au voisinage de +oo ; d ’où le premier résultat
demandé car \tz~x\— tx~x si z = x + iy. La seconde assertion, quant à elle, résulte
1. Ce qui signifie que x a est un minorant de l’ensemble et qu’entre x a et x a + e, aussi petit que
soit e > 0, on peut trouver un élément de l’ensemble.
148 2. HOLOMOR.PHIE ET ANALYTICITÉ
(2.65)
-dÇN
C - Iï c pv
M
I = —d<:N l>
k AcA+Afl
^ J
= (A + i V) . . . ( A + l ) CACA = (A + i V) . . . ( A + l)|C|2A
(il est commode ici de scinder formellement |£|2A en et puis de les regrouper à la
fin, ce pour visualiser rapidement le résultat des calculs). On constate que la nouvelle
1. La relation (dans ce cas très simple) exploitée ici (pour le monôme X N) s’avère être un cas
particulier d ’une relation différentielle importante satisfaite par les puissances formelles P x (X ) d ’un
polynôme P G K [X i, ...,X n], lorsque K est un corps de caractéristique 0. Pareille relation (très
utile en pratique, même si difficilement exprimable) permet d’exprimer P x (X) comme le résultat de
l’action d ’un opérateur différentiel sur P A+1(X ), divisée par 6(A), où 6 G Q[A] ; elle a été découverte
par le mathématicien soviétique Joseph Bernstein et s’appelle depuis équation de Bernstein. ; son
existence repose sur un argument de nœthériannité.
2.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 2 149
expression de Iv est cette fois holomorphe dans {R e A > —1/2}. En poursuivant les
intégrations par parties de la sorte, on obtient une autre expression de Iv :
<“ ■» W - n j I L Kl“ w M ( 0 4 »
Comme M peut être choisi arbitraire, on définit bien ainsi un prolongement de I ^ (de
proche en proche, en se décalant vers la gauche) à C \ { —1, —2, —3,...}.
Corrigé de l’exercice 2.18.
a) La transformation homographique H : z i(l + z)/(l —z) envoie de manière
bijective le disque unité ouvert D (0, 1) sur le demi-plan {Im z > 0} ; son inverse est
la transformation de Cayley : H “ 1 : Z G {Im z > 0} h» (Z - i)/(Z + i). Par cette
transformation homographique H , un arc de cercle ]A,B[ du cercle unité se trouve
transformé, soit en un intervalle ouvert I de l’axe réel (lorsque le point d’affixe 1
n’appartient pas à cet arc ]A, J3[), soit en l’union I de deux intervalles ouverts disjoints
] - oo, a[ et ]6, +oo[ (lorsque l’arc ]A, B[ n’est pas le cercle tout entier, mais contient le
point d’affixe 1), soit en J = R tout entier. L ’application / o i ? -1 est holomorphe dans
{Imz > 0} et se prolonge par continuité sur {Im z > 0 }U / ; de plus, son prolongement
prend par hypothèses des valeurs réelles sur I. On peut donc appliquer le principe de
réflexion de Schwarz (proposition 2.3) à cette fonction / o # ” 1 et ainsi la prolonger à
(C \ R) U I en une fonction holomorphe F, La fonction z G C\]j4, B[h» F o H réalise
le prolongement de / voulu.
b) Soit IWo,r l’inversion géométrique par rapport au cercle de centre wo et de rayon
R. On définit le prolongement de f h l’ouvert U en posant f(z) = Iwo,R\fO-/z)]
pour tout z G U. Comme la définition de / fait apparaitre la composition de deux
inversions (toutes deux antiholomorphes), / est bien holomorphe. Le fait que f(]A, B[)
soit inclus dans le cercle de centre wo et de rayon R (ensemble des points fixes sous
l’action de l’inversion IWOtR) implique que les raccords de f et f s’opèrent bien de
manière continue le long de /(]A,J3[). L’application ainsi construite réalise (d’après
le théorème de Morera, il suffit de reprendre la preuve du principe de réflexion de
Schwarz) le prolongement holomorphe de / voulu à U U]A, J8[UÎ7.
Corrigé de l’exercice 2.19.
a) Comme / est holomorphe dans ]0, 1[2, / respecte les orientations. Si l’on suit le
chemin [0, 1] h* T(t) correspondant au bord de [0, l ]2 parcouru dans le ses trigo-
nométrique, le chemin composé / o T est par conséquent aussi parcouru dans le sens
trigonométrique. De plus, du fait qu’une application continue injective est ouverte
(voir l’exercice 1.46), le support de / o T est inclus dans le cercle unité. L’absence
de points doubles ( / étant bijective) pour ce lacet f oT assure donc qu’au choix du
paramétrage admissible près, le chemin / o T est le chemin t G [0,1] h* e2mt.
b ) L’homographie w h* (1 + w)/( 1 — w) réalise une application biholomorphe entre
le disque ouvert £>(0, 1) et le demi-plan {R e z > 0}. De plus, cette application se
prolonge à {|z| < 1} \ { 1} pour réaliser un homéomorphisme entre {|z| < 1} \ { 1} et
le le demi-plan fermé {R e z > 0}. L’application z G (]0,1[)2 (1 + / ( z ) ) / ( l — f(z))
que l’on obtient par composition réalise donc une application biholomorphe F entre
(]0, 1[)2 et le demi-plan {R e z > 0} et se prolonge en un homéomorphisme entre
[0, l ]2 \ {0 } et le demi-plan fermé {R e z > 0}. D ’après le résultat établi à la question
150 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
Corrigé de l’exercice 2.20. Pour les deux premiers exemples, les rayons de
convergence valent respectivement 0 et 1 par la règle de d ’Alembert. Pour le troisième
exemple, la règle de Cauchy donne R = 1 car lim sup^+oo |sin(/s2)| = 1. Pour le
dernier exemple, le rayon de convergence vaut 1 (règle de Cauchy) car
limsup^ ! ) -1 ^ 2 = limsupexp ( — = 1
A;—>+oo k-¥+00 ' к s
Corrigé de l’exercice 2.21. Quitte à remplacer les séries entières A o ,..., A jv- i
par celles obtenues en effectuant la division suivant les puissances croissantes de ces
séries entières par la série entière A n (ce qui est licite car ам,о £ C*), on peut
se ramener dans un premier temps au cas où A n = 1. En introduisant le vecteur
Y de séries entières Y = (2/, y', ...,2/ ^ -1 ^) des séries entières dérivées, on ramène le
problème à celui de la recherche des vecteurs Y de séries entières à N entrées solutions
du système Y7 = A (z) - Y, où A est une matrice de séries entières toutes de rayon
de convergence strictement positif. Supposons d’abord (pour simplifier) N = 1. Si
Y(z) = YïkLoakZk et Que A(z) = YlkLoakzki ¿ ire Que Y* = A(z)Y équivaut, en
identifiant les coefficients dans les développements des deux membres, à :
S а£1ае2
( 2 . 67 ) ak+l = t'+e2k + l------ ^ = 0 , 1 , 2 ,-..
2.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 2 151
(cette méthode, basée sur la validation par induction d’hypothèses faites a priori, est
la méthode des séries majorantes). Il en résulte que la série YïkLoakZk a un rayon
de convergence non nul. La méthode utilisée ici se transpose immédiatement au cas
où N > 1. La connaissance des coefficients ao, ..., ûw _ i induit la construction d ’une
unique série entière de rayon de convergence strictement positif solution de l’équation
différentielle. Les solutions construites en fixant l’un des a^, j = 0,..., N —1, égal à 1
et les autres (parmi ceux-ci) nuis, forment une base du C-espace vectoriel des séries
entières solutions (formellement) de l’équation différentielle. Toutes les solutions ont
un rayon de convergence strictement positif puisque les éléments de la base ainsi
construite ont cette propriété.
( ~ l ) fc
k\T(±i; + k + 1)
En effet, la fonction T introduite à l’exercice 2.10 d’une part est holomorphe dans
C \ { 0, —1, —2,...}, d’autre part ne s’annule pas sur R car elle vérifie l’équation
fonctionnelle T(z + 1) = zF(z) (que l’on exploite d’ailleurs ici) et est telle que
T(x) = / 0+o° tx~l e~l dt > 0 pour tout x positif. Les deux séries de Puiseux ex
hibées ici J±v sont C-linéairement indépendantes du fait que les coefficients initiaux
a-j-^o des deux séries impliquées sont non milles. On obtient bien toutes les séries de
Puiseux formelles solutions de l’équation sous la forme ÀJv + p J -u.
b ) On suppose maintenant v = n , avec n G N. On remarque cette fois que l’on a la
relation J_n = ( - 1 )nJn et que par conséquent le C-espace vectoriel des séries de Pui
seux formelles solutions est une droite vectorielle complexe. L’expression de la série de
Puiseux Jn est bien celle qui est proposée et l’on constate qu’il s’agit cette fois d’une
série entière (et non plus d’une série de Puiseux), de rayon de convergence R = +oo.
D ’après le résultat établi à l’exercice 2.21 (faire la translation 2 i-> z + zo), le C-espace
vectoriel des séries entières (en 2 — ¿o) solutions de l’équation différentielle (2.38) au
voisinage d ’un point zq ^ 0 (ayant toutes un rayon de convergence strictement positif)
152 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
d) Soit 7i : 6 G [0,27r] i-* exp(i0). En utilisant les formules de Cauchy pour les
dérivées pour la fonction holomorphe
0
on déduit de la formule établie établie au d) que, pour tout z e C et tout n e N :
f =0 »6 N ).
II
(Wi, wa) I— > I l
J J Di
/£>(0,1)
e-i(“ i*+“ 2y) dxdy = J ' 1f e-iry/üTü4 cos« r dr de
w
w3(w2(d/dw)2 4- 2w(d/dw)) - 1
w
(2, - 2)
Si l’on note I : t H- t(t - 1 ) + b\$t + bo,o (cette fonction est dite indicielle), on
constate que les coefficients a*, se calculent de proche en proche via le jeu de relations
inductives :
k- 1
ÏÏm IR lim (r = 0
R —>+oo I Jq I R —*+00 \ Jq /
Ce calcul (pour l’instant seulement formel) se trouve pleinement justifié si l’on part
de l’expression modifiée (2.69) et que l’on applique (ce qui est licite) deux fois le
théorème de dérivation de Lebesgue des intégrales dépendant d’un paramètre réel. En
utilisant à l’ultime pas que (par exemple, pour la première intégrale)
fonction d ’Airy, est solution dans le champ complexe de l’équation d ’Airy y " —zy = 0.
d ) Si l’on effectue le changement de variables 2 = l/w> on trouve un comportement
en exp(—\w\~3/2) pour la solution de l’équation w6 yn + 2 w4 y' —y = 0 (voir l’exercice
2.23, a)) déduite de la fonction d’Airy en remplaçant z par 1/w et en se plaçant
maintenant au voisinage de w = 0. L ’exposant 3/2 est précisément la seule pente
strictement positive du diagramme de Newton de cette équation différentielle trans
formée de celle d’Airy en w = 0, c ’est-à-dire en z = 00 dans PX(C) (voir l’exercice
2.23, a)).
C orrig é de l’ex ercice 2.25. On écrit la décomposition en éléments simples de
la fraction rationnelle F dans C ^ ) . Si a désigne l’un des pôles complexes de F et si
I < ^ < î/, où est l’ordre de ce pôle, on développe le terme correspondant impliqué
dans la partie polaire de F :
(2.71) V * € Z,
où 7r : t € [0,1] i-> r e2i7ri, avec r > R. D ’autre part, on observe que, pour tout p G N,
00 00 00 ^
p Q-fc _ a-k _ V -' a-(k+p)
/ > yk / j yfe—p / j yh
k=1 k=l k=l-p
II existe un polynôme D(X) = dp ^ P Que produit D (X )F (X ) = N (X)
soit encore un polynôme et l’on voit immédiatement par identification de N(z) avec
le développement
n D 00 1
N(z) = D(z)F(z) = D (z )'£ a kzk + ' £ £ P
fc=0 p=0 k=l—p
que, pourvu que k soit suffisamment grand, on a J2p=odpa-(k+p) = 0, ce qui est la-
relation de récurrence linéaire attendue.
Réciproquement, si F : {\z\ > R} - » C se développe dans {\z\ > R} sous la forme
(2.41), le lemme d’Abel (lemme 2.4) assure que la convergence est de la série de
fonctions est normale sur toute couronne {\z\ > r > R}. La fonction F est donc
holomorphe dans {\z\ > R } et un développement tel que (2.41) est unique puisque les
coefficients a*, sont donnés par les formules de Cauchy (2.71). Si la suite (a-k)k> 1 se
plie à la relation de récurrence linéaire Y^p=odpa-(k+p) = 0 pour k assez grand, on
constate que
D k=M+
F(z) ^2,dpzp = £ ; Akzk, (Ak e C, M ~,M + € N).
P=0 k=—M~
Le développement de F dans la couronne {\z\ > i?} est donc bien celui d ’une fraction
rationnelle.
156 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
C orrigé d e l’ex ercice 2.26. Le nombre que l’on cherche est le coefficient de
z2014 dans le développement de Taylor au voisinage de 0 (en fait dans £)(0,1)) de la
fonction holomorphe
1
z G £>(0,1) «->
(1 - z*)(l - z*)(î - z?)'
Pour trouver le résultat demandé, il suffit de faire appel à l’algorithme de division
suivant les puissances croissantes d ’une série entière Y^kLüakzk (ici 1) par une série
entière Y%Lo &k%k telle que 6o ^ 0. Cet algorithme est par exemple implémenté sous
powseries [q u otien t] sous Maple. On peut aussi utiliser la procédure ta y lo r et, par
conséquent :
> f := z -> ( l - z 's3 ) * ( l - z 's5 ) * ( l - z 's7) ;
> s := t a y l o r ( l / ( f ( z ) ) , z = 0 , 2 0 1 5 ) ;
Le coefficient cherché vaut ici 19459.
C orrigé de l’ex ercice 2.27. Il résulte du théorème 2.5 que le rayon de conver
gence de la série entière Ylk>o ^ zk est au moins égal à la distance de 0 au plus proche
zéro de 1 —z - z2 = 0, distance valant ici (y/5 - l )/2 (les deux zéros du trinôme étant
ici —(1 ± v/5)/2). Ce rayon de convergence est exactement égal à cette valeur car la
fonction t h» \t + 11/|1 —t —t21tend vers l’infini lorsque t tend vers - ( 1 — \/5)/2 par
valeurs inférieures (voir aussi l’exemple 2.1). En identifiant les deux développements
oo oo
( l - z - z 2) ^ Fk zk = ^ ( F k - F k. i - Fk. 2) zk + F0 + FlZ-F o z = l
fc= 0 fc= 0
(identité valide lorsque 2 G £>(0, (y/E —1) / 2)), on trouve bien, en invoquant la clause
d’unicité d’un tel développement, Fo = F\ = 1, et les relations Fk = Fk-1 + Fk- 2
(k > 2) voulues. Pour trouver une formule close, on décompose en éléments simples
la fraction
_____ 1_____ = ± ( _____ ! ____________! _ ï
l - X - X 2 ^/5\x + i ± ^ X -& = ± '
puis l’on développe en série géométrique l / ( l + X / 7± ), 7± = (1 ± \ /5 )/2 au voisinage
de l’origine. Une autre méthode consisterait à utiliser la relation inductive à deux pas
Fk = Fk-1 + Fk- 2 en la modélisant grâce aux matrices 2 x 2 :
On obtient dans les deux cas la formule (dite de Binet) : Fk = (7++1 — 7^+1)/\/5,
où 7± = (1 ± \/5)/2. On retrouve ici bien sûr la valeur (1/|7+| = |7-|) du rayon de
convergence de la série YlkLo zk-
C orrigé d e l’e x ercice 2.28. Si / est holomorphe au voisinage de l’origine,
on a f(z) = a0 + a i2 + a^z2 + YLC k=zakzk = ao + aiz + 0{\z\2)- Nécessairement
ao = / ( 0) = 0 car la suite ( / ( l / n ) ) n>i tend vers 0 lorsque n tend vers l’infini. Comme
/ ( 1/n ) = / ( —1/n), on a également a\ = 0. Mais alors /(1 /n ) = f ( —l/n) = 0 ( l / n 2),
Ceci est incompatible avec / ( 1/n ) = l / ( 2n -h 1). Il n’existe donc aucune fonction
holomorphe au voisinage de 0 telle que / ( 1/n ) = / ( - 1/n ) = l / ( 2n + 1).
2.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 2 157
Si / # 0 au voisinage de l’origine, f(z ) = zv(av + 'EkLi *k) = s" (a* + o(z)) pour
un certain v G N, avec 0. Si |/(l/n)| < 2“ n pour tout n G N*, on aurait
\n~u\= e~ulogn < k 2~u = /íe "'711062 pour une certaine constante /s > 0. Ceci est
impossible car logn = o(n) au voisinage de +oo. La seule fonction holomorphe / (au
voisinage de 0) telle que |/(l/n)| < 2” n est la fonction identiquement nulle.
Si limsup7l_^+00n 1“ e |/(l/n)| g R+ et que / est holomorphe au voisinage de 0, on
a nécessairement / ( 0) = 0, puisque sinon n 1_e |/(l/n)| ~ |/(0)|n1“ e au voisinage
de l’infini. Mais, si /(0 ) = 0, on a f(z) = 0(\z\) et, cette fois, n 1""e / ( l / n ) = o (l),
ce qui est incompatible avec l’hypothèse. Il ne peut donc exister de telle fonction
holomorphe.
C orrigé de l’ex ercice 2.29. La fonction <p = f — f " est holomorphe dans
D( 0,1). Elle s’annule en tous les 1/n pour n G N*. L’origine est donc un zéro non
isolé de ip. D ’après le théorème 2.7, on a (p = 0 dans .D(0,1). En écrivant que la
fonction z f(z) = Y^k=üakZk est solution de l’équation différentielle y" —y — 0,
on trouve que (fc + l)(k + 2)afc+2 = a>k pour tout k > 0. Il en résulte que / coïncide
dans 0 (0, 1) avec la fonction ao cosh(^) + a\ sinh(z) (z h* cosh(z) = (ez + e~z)/2
et z h-» sinh(^) = ( ez + e“ 2)/2 sont les fonctions trigonométriques hyperboliques, qui
sont des fonctions entières). La fonction f est la restriction à D (0, 1) d ’une fonction
entière.
N- 1 oo
f(tz N,e) - t2k z fN = t2k V i G [0,1[,
k= 0 k=N
158 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
= ¡ p [ ë ° fce" Afcæ] =
k= 1 fc = l
№ Y. Y,
oo 1 oo oo oo
= E S ( « A ie - » « ) ( * - * ' ) ' = W * '- * ) = £
€= 0 * k= 1 k= 1 fc=l
d ) Comme x' < xa et que £ f c l i ake~XkX' = /(a ;') < +oo, on contredit la définition
de xa comme borne inférieure de l’ensemble des x tels que o,ke~XkX < +oo.
L’hypothèse faite, suivant laquelle / pourrait se prolonger holomorphiquement au
voisinage de xa, est donc ici absurde.
Corrigé de l’exercice 2.32.
a) On a
limsup|ofc|1/fc = 1/R
OO1
1. On pourrait aussi invoquer, ce serait plus élégant, le corollaire 2.6, cette fois en invoquant
le théorème de différentiation des intégrales fonction d ’un paramètre complexe, auquel cas il faut
prendre V(x) = (R e z > (x + x a)/2} et le chapeau dominant gx : k i-> e~ Afc(aj«+®)/2 alors convient.
2.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 2 159
dw \
w /
E O 'k yk
ak = F(z).
k\
k=0
Vz<=C, \F(z)\<Mr( f ) e W r.
si rb = e~~b et 7rb : t h* rb e2iirt. Comme g est holomorphe dans C*, les nombres ab,k ne
dépendent pas de b du fait de la formule de Green-Riemann (la forme gb(w)/wk+1 dw
étant fermée au voisinage de toute couronne {0 < < \w\ < rb2} lorsque 62 > 61).
c) On exprime g dans la couronne CetR = {e < \w\ < R } (e < < 1 et R > > 1) grâce à
la formule de Cauchy :
du7 \
Mwe CtyR, g(w) =
w —w)
1 dw dw \
2in w (l —w/w) 1 - w /w )y
160 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
puis on développe sous les intégrales en série géométrique1 respectivement les fonc
tions zu i-* 1/(1—w/w) e tw 1/(1 —w/w) sous les intégrales. Les convergences des
séries géométriques étant normales sur les supports d’intégration, l’interversion entre
prise d’intégrale et développement en série est licite, et l’on obtient le développement
en série voulu pour g (en prenant en compte la définition des a* au b )).
C orrigé de l’ex e rcice 2.34.
a) Supposons dans un premier temps les deux conditions proposées remplies. Soit
Zq = (z0ywo) G U et un bidisque A ( zq]rZ(jirZo) pour l’instant d ’adhérence incluse
dans U. La formule de Cauchy (2.44) (écrite pour simplifier sous la forme plus agréable
(2.43) proposée) s’exprime ainsi : pour tout ( z,w) dans A(zo;rZo,rZo), on a
- w0) - ( w - w0))
d( A dm
■ J * . * ah (2 - 20)4 <• - m )‘ -
La convergence normale des séries sous l’intégrale permet ici en effet d’intervertir
prise d’intégrale et développement en série (ici double). On constate également que,
dès que p'Zo < r’Zo et pZo < r%0, alors
j k hi .
dÇ A dw Pz 0 PZo < + 00’
£ J ( ¿ ) TrZo,r (C~Zo)k+1 (w -
N2 woY+1
Si maintenant le bidisque A (z o ;r '0,r^0) est seulement inclus dans U (mais pas son
adhérence), on remarque que le développement que l’on obtient par ce qui précède
dans un bidisque A(zo\r'Zo - e,r^0 - e) (avec e > 0 choisi arbitrairement petit) ne
dépend en fait pas de e ; il est de fait valable dans tout le bidisque A(zo\rfZQ}rZo), ^a
fonction / est donc bien analytique dans U et l’on a exhibé les coefficients a,k,e(Zo).
Supposons maintenant / analytique dans U. La fonction / est évidemment localement
bornée dans U du fait qu’elle se développe localement en série de monômes suivant
(2.42) . Soit A(Zo\rZo,rZo) (Zo = (zo,wo)) un bidisque d’adhérence incluse dans U.
Pour tout 2 dans D(zo,r Zo), la fonction w f(z,w ) est holomorphe au voisinage de
{\w —Wo\ < r " J compte-tenu du fait que / admet un développement de la forme
(2.42) dans un bidisque A(Zo\rZo + e,r^0 + e) (avec e suffisamment petit). D ’après
la formule de Cauchy en une variable, on a donc, si l’on note 7^ ,r" la fonction
l w 0y Zo : * e [0 >1] ^0 + r z 0
1. Cet argument sera repris ultérieurement dans le cours lors de la preuve du théorème d ’analy
ticité de Laurent (théorème 3.1).
2.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 2 161
/<*,») = f / ( ± [
c) D’après les résultats établis à l’exercice 2.13, la fonction £ T s’exprime dans le demi-
plan {Re z > 1} comme la somme de la restriction à ce demi-plan de la fonction entière
z i—y ¡ r tz~l /(e* - 1) dt et de la fonction G. Le prolongement holomorphe de ( T à
C \ { 1,0, —1, —2,...} est donc donné par la fonction
1 Bk dt
Z H-»
Z - l z+ k -l el - 1 ’
k= 1
Comme T(0) = 1, on en déduit que ((x) ~ l/(x - 1) lorsque x tend vers 1 par valeurs
supérieures. On a donc logC(æ) ~ log(l/(x — 1)) lorsque x tend vers 1 par valeurs
supérieures. Or, d’après la formule d ’Euler :
OO OO OO - O O - O O O O -
log«*) = - E l o e d - m )= £ E 7 3 = £ = + £ £ A -
k= 1 fc=l (=1 c p k fe=i p k fc=1 e=2 ^Pk
Or
UU UU H uu - uu - ou -
y' y __<y ______ <y ______ <y _____—i
è i à M x ~ ^ ÎP k (P k
x ~ 1) ~ t i Pk^P k - 1'>
On a donc bien Y^=\PkX ~ l ° g ( l /( x “ 1)) lorsque x tend vers 1 par valeurs supé
rieures.
fx rx d [X] Pk+1 H
- x j ^ [t] r 1- 1 dt = Ji - [ t - ] dt = Y,h Jk dt + [X] (X -* - [X]~æ)
[*] m
= - 5 3 fc ( k~x ~ (k + 1 )"* ) + [X] (X ~ x - [X ]" x) = - 5 3 k~x + X ~ x [Jf].
k= 1 k=l
en utilisant comme indiqué la formule d’intégration par parties discrète (lemme 2.1).
On note aussi que
t~ x+1-\X
1 dt = dt -f-
1-xh *
On fait ensuite tendre X vers +oo pour obtenir la formule voulue,
b) Comme 0 < t —[t\ < 1 pour tout t > 1, il résulte du théorème 2.2 que la fonction
2 •-* f£°(t—[t])dt/tz+1 est holomorphe dans le demi-plan {R e * > 0}. Le prolongement
voulu pour ( (il est unique d ’après le principe du prolongement analytique) est donc
2 t~ [t] dt.
z h-»
Z -l tz+ 1
Comme £ n’est pas bornée sur ]0 ,1] (en vertu par exemple du théorème de convergence
monotone et du fait que YlkLi = +oo, on ne peut prolonger £ holomorphiquement
à tout le demi-plan {R e 2 > 0}.
C orrigé d e l’e x e rcice 2.37. Soit (pk)> 1 la liste des nombres premiers 2,3.....
Si x G]0,1[, il existe, pour tout k G N*, un entier qk G {0, ...,pk - 1} tel que l’on ait
l’encadrement x G [qk/pk, (qk + 1)/pk[. La fraction rationnelle qk/pk est réduite (car
2.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 2 163
Pk est premier) et la suite (qk/Pk)k>i approche x lorsque k tend vers l’infini. Comme
\f(Qk/Pk)\ < 1/Pfcj la suite (f(qk/Pk))k> 1 tend vers 0 lorsque k tend vers l’infini. On
a donc f(x ) = 0 puisque / est continue. La fonction / est donc identiquement nulle
sur ]0, 1[, par conséquent aussi identiquement nulle dans D (0, 1) d’après le principe
des zéros isolés (théorème 2.7).
(ce qui se produit justement lorsque (P, Q)(z) € (7), on a, dans ce voisinage
(dxV o / ) dxP + { d y o f ) dxQ = (dx <po / ) dyP + {dy<p o f ) 9yQ = 0.
En substituant dyP = —dxQ et dyQ = dxQ (équations de Cauchy-Riemann, satis
faites car / = P + iQ est holomorphe) dans la deuxième équation, on trouve que
dxP(z ), dxQ(z)) est solution d ’un système de deux équations à deux inconnues dont
(1
le déterminant est —\V(p(P(z)> Q(z))\2 ^ 0. On a donc df/dx = 0 dans E/. Mais il
résulte du fait que (P, Q) satisfait le jeu d ’équations aux dérivées partielles de Cauchy-
Riemann que l’on a aussi d f /dy = 0 dans U. On trouve donc f ( z ) = 0 au voisinage
de zq . La fonction / est constante au voisinage de zo et le principe des zéros isolés
(théorème (2.7)) assure qu’elle est constante partout.
Elle est donc constante d’après le résultat établi au b ). Sans faire appel à ce point de
vue géométrique, on pourrait aussi remarquer qu’une telle fonction entière est bornée
en module dans C (car bornée comme fonction continue dans le parallélogramme
fermé construit sur les vecteurs d’affixe u)\ et u 2 et bornée en fait en module dans C
tout entier du fait de la À-périodicité) et invoquer ensuite le théorème de Liouville
(corollaire 2.5).
C orrigé de l’ex ercice 2,44.
a) La fonction 1/f est définie et holomorphe dans D( 0 ,1) \ {0 } puisque 0 est le seul
zéro de / dans 11(0,1). Comme /'( 0 ) = 1, la fonction 2 G .D(0,1) i-> z/f(z) se
prolonge en une fonction holomorphe / dans 0 (0 ,1 ), avec /(0 ) = 1. La fonction /
se développe en série de Taylor f(z ) = 1 + YlkLi h - i z k dans 0 (0 ,1 ), le rayon de
convergence de la série étant au moins égal à 1 (théorème 2.5). En divisant par 2 dans
0 (0, 1) \ { 0}, on a le résultat requis.
b ) Pour \z\ > 1, on a f(l/z) = l/z + afc z ~k•On a donc
00
1 a \ -a z 1 at bk
= z( 1 -2 2 + = Z - a2 + 2^ -¿ T f = 2 - a2 +
\ 2
i—2 k=l
(par identification des deux développements) du fait de la définition des bk-
c) La fonction F est injective dans {\z\ > 1} puisque / est injective dans 0 ( 0 , 1). Si
e > 0, le lacet F o 71+e : t G [0,1] F ((l + e) e2int) est un lacet simple, enserrant un
domaine compact K€ dont l’aire se calcule par la formule de Green-Riemann
aire(Àre) = ^T [ zdz
JFo7i+é
(le raisonnement reprend ici celui utilisé dans l’exercice 1.19, a). En exprimant que
aire (K £) = ^: i FdF = i /
2i i 7l+i 2i j r7i+6
OO
= n ( ( ! + e)2 - k N 2) - °>
k=1
puis en faisant tendre e vers 0, on obtient l’inégalité voulue. On a en particulier
\b\\2 < 1, soit |a2 - as\ < 1.
d ) La fonction z G D (0, 1) h» f {z 2) est une fonction paire, s’annulant uniquement en
z = 0 avec la multiplicité 2. La fonction 2 G £>(0, 1) \ {0 } h» f (z 2)/z2 se prolonge
donc en une fonction 2 h-» ip(z) holomorphe dans D( 0,1) et ne s’annulant pas dans cet
ouvert, donc de la forme 2 G D (0 ,1) h* exp(^(^)) d’après la proposition 1.13 (dernière
assertion), avec ^ holomorphe et paire dans D (0 ,1). La fonction 2 G D( 0,1) h* f ( z 2)
admet les deux racines carrées holomorphes z ^ ± z exp(ÿ(z) / 2) et on convient de
choisir celle (notée g) telle que p '(0) = 1 (il n’y en a qu’une). Cette fonction g (qui est
nécessairement impaire car -0 est paire) est injective : en effet, g(zi) = g(z2) implique
f(z 1) = f(z |), donc z\ = ±Z2 car / est injective; mais g(z\) = ^ ( - ¿ î ) implique
g(zi) = 0 puisque g est impaire, donc z\ = 0. La fonction g est donc bien aussi
injective. On observe que, puisque f ( z 2) = (g(z ))2, le développement de Taylor de g
à l’ordre 3 en 2 = 0 est g(z) = z( 1 - a>2Z2/2 + o(\z\2) = 0 + 0 z2 - 0,2 z3/2 + o(|^|3).
Le résultat établi au c) (appliqué ici à g à la place de / ) donne |0 - (a2/ 2)2|< 1, soit
166 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
Corrigé de l’exercice 2.48. Les hypothèses faites sur / nous autorisent à ap
pliquer le principe de réflexion de Schwarz (corollaire 2.3). Le prolongement à C
tout entier de la fonction / par symétrie est une fonction entière (que nous note
rons toujours / ) qui vérifie, du fait que f(z) = f(z) lorsque Im z < 0, la condition
|f(z)\ = 0(\z\N) lorsque z tend vers l’infini, cette fois dans C. D ’après le théorème de
2.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 2 167
Liouville (corollaire 2.5), / est la restriction au demi-plan {ïm z > 0} d’une fonction
polynomiale en 2 de degré au plus N.
E
k= 1
h (e=i
E n ^) <k=i
Ee=i
E M N r (fc+i)/2< (k=i
E № fc/2) (e=i
E w r'/2) <°°
car kl > (k+l)/2 si k,l > 1 ; on fait la même chose en inversant les rôles des a& et des
be. On applique ici le théorème de Fubini-Tonelli. La convergence normale des deux
séries de fonctions sur D (0,r ) (r < 1) est assurée (vers des fonctions holomorphes
d ’après la proposition 2.8). La clause d’application du théorème de Fubini est d ’autre
part ainsi remplie. On peut donc appliquer ce théorème (c’est-à-dire de fait enlever les
valeurs absolues) et conclure que les deux fonctions holomorphes ainsi définies sont
égales toutes les deux à la fonction holomorphe 2 G D( 0,1) 1— > Y^kLi ak be zki-
^ ^ fc=2
En transformant +1 & ^fc(z) (1 < q < p) par la formule d’intégration par parties
discrètes (lemme 2.1), exactement comme on l’a fait dans la preuve de la proposition
2.4, on montre que la série de fonctions £ h-> ak e~XkZ = & Uk(z) vérifie
le critère de Cauchy uniforme dans CK(zo), donc converge uniformément dans ce
secteur conique du fait de la complétude de C°(CK(zo),C) (équipé de la norme de la
convergence uniforme).
b ) Comme on a (d’après le résultat établi au a)) convergence uniforme sur CK(zo) de
cette série de Dirichlet, on a par conséquent convergence uniforme sur tout compact
de {Rez > R ezo} de cette série de fonctions. L’holomorphie de la somme résulte alors
de la proposition 2.8. La proposition 2.9 permet d’affirmer que la dérivée de la somme
de cette série de Dirichlet est z ^ —YlkLi ak Ak e~XkZ.
c) L’abscisse de convergence absolue de cette série de Dirichlet vaut 1 d’après le
critère de Riemann (voir l’exercice 2.11), tandis que l’abscisse de convergence xc vaut
0 puisque la série converge pour tout z —x > 0 d’après le critère des séries alternées.
On a donc bien xa < xc pour cette série de Dirichlet. Pour une série entière, « rayon de
convergence » et « rayon d’absolue convergence » coïncident (c’est le lemme d’Abel,
proposition 2.4). Ceci est manifestement faux pour les séries de Dirichlet1.
d ) En triant les entiers pairs et impairs dans la somme /^z^on voit Que>
pour Rez > 1,
oo
£ + <(*) = ( l - 2' - K ( * ) .
kz
S i <“ >■
En utilisant le fait que, toujours pour {Rez > 1},
OO
1 Bk
r ( * K ( 2) = + E(z)
Z - l + £ z + k —1
(E étant une fonction entière et Bk le quotient par k\ du fc-ième nombre de Bernoulli,
voir l’exercice 2.35, c )) et que 1/ r (une fois T prolongée à C \ { 0, —1, —2,...}) se
prolonge en fait en une fonction holomorphe aux points 0, —1, —2,..., le prolongement
s’annulant en ces points (exercice 2.40), on voit que
1. Le fait que la frontière d ’un demi-plan ne soit plus compacte (comme l’est celle d ’un disque)
explique en partie ce phénomène (par exemple l’argument utilisé à l’exercice 2.30, a) ne s’applique
plus ici). Il est même envisageable que la somme de la série de Dirichlet puisse se prolonger au voisi
nage de tous les points de la frontière du demi-plan de convergence {Rez > xa}> C ’est précisément
le cas de la série de Dirichlet X^j£Li(“ l ) k~ l k~z dont la somme, voir la question e), se prolonge à
tout le plan complexe en une fonction entière.
2.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 2 169
12 1X13
A € A \ {0 } ^
12 12
n = 1 \edi<NnA
|_X|3
N= 1
N2
< + 00.
converge uniformément sur tout compact de C \ A. La limite quand N tend vers +oo
des (ÇJ3n ) n > i existe donc et définit une fonction holomorphe dans C \ A d ’après la
proposition 2.8.
c) Pour le premier point, on utilise simplement la proposition 2.9. La A-périodicité de
ty' est évidente. On remarque aussi que ty* est impaire puisque A = —A. La fonction
Çp est donc paire et l’on a, pour j = 1,2, ty(z + u)j) —ty(z) = Cj pour tout z G C \ A
(où Cj est une constante), du fait de la A-périodicité de Çp'. En appliquant ceci à
z = —u)j/2 et en utilisant la parité de ip, on trouve c\ = C2 = 0. La fonction ^3 est
donc aussi A-périodique.
C orrigé de l’exercice 2.56. Si K est un compact de t/, il existe e > 0 tel que
l’union des disques fermés {|£ —z\< e}, lorsque 2 décrit AT, soit aussi un compact K e
de U. D’après les inégalités de Cauchy ((2.46), ici pour p = 1), on a, pour tout z £ K,
pour toute fonction / G J*, \ff(z)\ < M (Ke)/e. La famille { / ' ; / G 2F} est donc bien
une famille bornée lorsque F l’est. La réponse à la dernière question est par contre
non : si Q — {gk}ken est une famille bornée (par exemple infinie dénombrable), la
famille F = {gk + &}fc€N n’est pas bornée, alors que G = { / ' ; / £ F ] = {g'^ken l’est.
170 2. HOLOMOEPHIE ET ANALYTICITÉ
C orrigé de l’ex e rcice 2.58. Si D(zo,r) est un disque ouvert inclus dans U
tel que D(zo,2r) soit relativement compact dans f/, on a, pour tout k £ N, pour
tout z £ D(zo)r ), pour tout p £ [0,r], en utilisant la formule de la moyenne (voir la
proposition 2.5) :
n P2*
pfk(z) = f H z + peid) de.
= (J 0 M z + Pei0)<M) pdp
en utilisant l’inégalité de Hôlder (avec les fonctions |/| et 1) après avoir remarqué que
D {z)r) C D(zo,2r) car \z — Zo\ < r. Comme tout compact de K peut être recouvert
par un nombre fini de tels disque D(zo,r ), il existe, pour tout compact K de {/, une
constante M (K) indépendante de k telle que supk>0(supK \fk\) < M(K). La suite
(fk)k>o est donc uniformément bornée sur tout compact et le résultat demandé ici se
déduit du théorème de Montel (théorème 2.9).
Ûk+i = W k ) C f{Ûk) c / ( % _ ! ) = Uk
(puisque les Uk sont tous tous relativement compacts). En prenant l’intersection de
tous les Uk) on voit donc que f\ > o = f\ > o uk = K, donc que K est une in
tersection de fermés, par conséquent un fermé. L’ensemble K est fermé borné, donc
compact.
b ) La famille { /M ; k G N} est une famille uniformément bornée sur tout compact
puisque tous les f^ (U )y k > 1, sont dans un sous-ensemble relativement compact de
U. On peut donc extraire de la suite { f ^ ) k > o une sous-suite (/№>(*)])fc>0 uniformément
convergente sur tout compact vers une fonction g G H(U) (grâce au théorème 2.9 de
Montel). Comme K est l’intersection des /W(J7) (k G N), c’est aussi l’intersection des
172 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
/[¥>(*)] (k € N). Pour tout élément de U, la suite ( f [lfi(k)](z))k>o ne peut donc, si elle
converge, que converger vers un élément de K ; on a donc g(U) c K.
c) Soit z € K. On peut, pour tout A; € N, trouver £* e f(U ) tel que 2 = /[v (fc)] (^fc)
puisque K est l’intersection des f [k](U) (k G N). Comme f(U ) est relativement com
pact, on peut extraire de la suite (&)&>o une sous-suite convergeant vers Ç G U. Du
fait de l’équicontinuité de la famille ; k e N}, la suite /fo>(*)l(£fc) (qUi est en
fait constante) ne peut que converger vers g(Ç). On a donc bien K c # ([/), donc en
fait K = g(U) d ’après le résultat établi au b ). Comme g(U) est compact, soit g est
constante, soit g(U) est à la fois ouvert et fermé (d’après le théorème de l’application
ouverte, corollaire 2.4), ce qui est impossible car g(U) C f(U) et que f(U ) est rela
tivement compact dans U. Donc g est constante : la sous-suite (/№№)] )fc>0 converge
donc uniformément sur tout compact vers un point zq de [/. Mais ceci impose à l’in
tersection des fW(U) (k > 0) d’être réduite au singleton { 20}. La suite ( /M )*>0
converge donc uniformément sur tout compact vers la fonction constante 2 h» zq. Le
point zo joue donc ici le rôle de point d’attraction pour l’orbite (sous l’action de / ) de
n’importe quel point z de £/.
Corrigé de l’exercice 2.63. Il s’agit là d’un exercice que j ’ai souvent pro
posé à l’occasion d’oraux d ’examens ou parfois de leçons d’agrégation, pour tester la
réactivité à cette compréhension « visuelle » du principe du maximum (version locale,
telle qu’il est énoncé dans la proposition 2.10) : il s’agit bien sûr d’une carte en relief
d’où les pics seraient absents ! Le paysage est un paysage montagneux fait uniquement
de vallées se joignant en des points selle (cols). Les maxima locaux sont au bord du
cadre de la carte : ils n’apparaissent donc pas comme « pics » dans ce relief. Voir par
2.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 2 173
-0 .5 -0 .5
exemple la figure 2.6 sur laquelle on a représenté (sous le logiciel MATLAB) le graphe
en trois dimensions de la fonction
-ri 1 112 , , 3sin(2(z - 1/5)) - cos(7(z - 1/5)) - 10sin(3z)
(_ 1 , 1 1 ^ ------------------------- 2 + 3------------------------- '
des zéros de Schwarz (lemme 2.7). On en déduit qu’il existe 0 G R tel que g(w) = e%ew
pour tout w G .0(0,1). Mais comme g{w{) = wi ^ 0, on a e%e = 0. On a donc g = Id
et par conséquent / = ipZo,o o y?ZO|0 = Id aussi.
C orrigé de l’ex e rcice 2.69. On considère d’abord le cas n = 1. La fonction
f ° ^Çz\,0 s’annule en z = 0 et envoie toujours 0 (0 ,1 ) dans 0 (0 ,1 ). Le lemme des zéros
de Schwarz (corollaire 2.7) implique donc |/(<£zi,o(C))l < ICI Pour f ° ut C £ 0 (0, 1),
en particulier |/(0)| < |^i| si l’on prend C = zi- On suppose la propriété vraie
jusqu’au rang n et l’on considère une fonction / : 0 (0, 1) -» 0 (0, 1) s’annulant
en 2i , ..., 2n et (de plus maintenant) en zn+\. Comme / s’annule en zn+i, la fonc
tion g = f/<pZn+lio est holomorphe dans 0 (0, 1); de plus, d’après le principe du
maximum global (proposition 2.11), il résulte du fait que /( 0 ( 0 ,1 ) ) C 0 (0 ,1 ) et
que |</?*n+i,o| = 1 sur {|£| = 1} que g(D(0,1)) C 0 (0 ,1 ). Comme g s’annule en
z \y..., zny on sait d’après l’hypothèse inductive que |#(0)| < \zi •••zn|. Par conséquent
|/(0)| = |p(0)| |^zn+i(0)| < |^i*“ ^n+i|. Le résultat est bien ainsi démontré par
récurrence. Notons que nous n’avons à aucun moment utilisé le fait que les Zj étant
des points distincts.
au plus dénombrable, le nombre de zéros de / dans £)(0, 1) = IJn>2 -^(0,1 — 1/n ) est
au plus fini ou dénombrable (à moins que / ne s’annule pas dans D{ 0,1)).
II a) Pour tout j = 1 , iV, on a 0 < \dj\ < |aw| < r, donc r/\a,j\ > 1. La fonction
méromorphe B n (restriction à .D(0, 1/r ) d’une fonction rationnelle) n’a donc aucun
pôle sur le cercle { ( ; |(| = 1}. Les pôles de B n dans 0 ( 0 , 1/r ) sont les points r/âj
pour j = 1,..., i\T. Ces pôles sont tous de module supérieur ou égal à r/|aw|, ce qui
implique que B n est bien holomorphe dans le disque ouvert O (0,r/|a#|).
II b ) Les singularités de gN,r se trouvent aux zéros d j / r (j = 1, ...,iV) de B n . Or
en un tel point d j 0/ r (jo = l,...,iV ), la fonction 0 »-> f ( r z ) s’annule avec exacte
ment la multiplicité de dj0 comme zéro de / , c ’est-àrdire le nombre de fois où a^/r
apparaît dans la liste { d j / r \ j = 1, ...,iV}. La singularité de gN,r en a j 0 / r est donc
fictive. Comme toutes les singularités de gN,r dans 0 ( 0 , 1/r) sont fictives, la fonction
méromorphe gNyr est en fait holomorphe dans 0 (0, 1/r ).
II c) Si ( = eie (0 € R), on a |üj - r(| = |djé~ie - r\ = |üjé19 - r| = |àj( - r|. Si
|(| = 1, les N facteurs de B n {C) sont donc de module 1 (on multiplie numérateur et
dénominateur de chaque facteur par r) ; on a donc |Bw(()| = 1 si |(| = 1.
II d) On applique le principe du maximum dans sa version globale (proposition 2.11).
On a max{|£|=i} |^iv,r(C)l < max{|£|=1} l/(^C))l < M. Comme gN,r n’est pas constante
dans 0 (0, 1/r ) (puisque ( / ( r ( ) a une infinité de zéros tandis que B n n’en a qu’un
nombre fini), \gN,r\ ne peut atteindre son maximum dans {|(| < 1/ r } en aucun point
du disque ouvert 0 ( 0 , 1/r). On a donc \gNyr\ < M dans 0 ( 0 , 1/r ).
II e) On a |<Mr,r(0)| < M d’après le résultat établi à la question II d ), d’où l’inégalité
demandée, obtenue juste en explicitant |/(0)| < M |O^(0)|. Comme on a le développe
ment log(l - t ) = - /g dr/( 1 - r) = - YïkLo tk+l/{k + 1) pour tout t G [0,1[, on a
log(l —t ) < —t pour tout t G [0,1[. En prenant le logarithme de la première inégalité
établie, on trouve :
N N
N l o g r + log|/(0)| - l o g M < ^ l o g K I < - ] P ( 1 - K|)
j=1 j=1
(on prend t = 1 — \dj\} j = 1,..., N y dans l’inégalité log(l —t) < —t ). On obtient donc
bien l’inégalité voulue.
II f) Pour tout N e N, on choisit r = vn tel que |ajv| < ^N < 1. On peut de plus
choisir Vn assez proche de 1 de manière à ce que N log r# tende vers 0 lorsque N
tend vers + 00. On a
N
^ ( i - K l ) < log M - log |/(0)| - N log rN.
j =1
En passant à la limite lorsque N tend vers l’infini, on obtient donc
réciproque (qui est, elle, holomorphe dans C \ { —1}) est donnée par
1+ z Z - 1
Z = *=^z = h - 1(Z) =
1 -z Z+ 1
avec /i” 1( - l ) = oo et h~1(oo) = 1 . Si Ton prend z = etd ^ 1, on exprime h(z)
comme h{z) = i cos(0 /2 )/sin (0 /2 ) G ¿ R ; de plus, le fait que la fonction cotan
réalise une bijection entre ] — 7r /2, 7r /2[ et R implique que h réalise une bijection
entre {C ; ICI = 1} \ {1 } et iR. Comme l’image d’un ouvert connexe par une applica
tion holomorphe est un ouvert connexe, l’image par h du disque unité ouvert D (0 ,1)
est l’un des deux demi-plans ouverts de frontière l’axe imaginaire pur iR, Comme
MO) = 1, h(D(0 ,l)) = {C; ReC > 0}. L’application h réalise donc une bijection ho
lomorphe (d’application inverse aussi holomorphe, h et son inverse sont en fait des
homographies) entre D (0, 1) et {C ; ReC > 0}.
III b) L’application F o h est holomorphe dans D (0 ,1) comme composée d’appli
cations holomorphes; la composition des applications est ici bien définie car on a
l’égalité ensembliste /¿(0 (0, 1)) = {ReC > 0} d’après le a) et que F est supposée
holomorphe dans ce demi-plan. Comme F est bornée en module dans {ReC > 0}, il
en est de même pour F o h dans D(0, !)• Comme F s’annule (au moins) en tous les
points n G N*, F o h s’annule (au moins) en tous les points h ~ 1(n) = (n — l ) /( n + 1)
(n G N*).
III c) La fonction F o h n’est pas identiquement nulle dans D( 0 ,1) (sinon, F le serait
dans {ReC > 0}, ce qui est exclu par hypothèses). L’origine est donc soit un point où
F o h ne s’annule pas, soit un zéro isolé de F o h de multiplicité p G N*. Dans les deux
cas, o n a (F o h)(z) = zp f(z), où / est une fonction holomorphe dans D (0 ,1) et ne
s’annulant pas en z = 0. D ’après le lemme des zéros de Schwarz (corollaire 2.7), on
a |/(2)| < sup|C|=1 \F o h\ = sup{ReC>0} |F| pour tout z G 0 ( 0,1) ; la fonction / est
donc bien bornée en module dans D (0, 1) et ne s’annule pas en 2 = 0.
III d) Comme la fonction / s’annule (au moins) en tous les points (n — l ) /( n + 1)
(n G N*) et satisfait toutes les hypothèses de la partie II, on a, d’après le résultat
établi au terme de cette partie II (item II f)) :
— ) = 2V — < + 00 ,
71=1
n + 1/ 71=1
n +1
b ) Comme |/(0)| < 1 et que / n’est pas constante, le théorème de l’application ouverte
(corollaire 2.4) assure que f(D ( 0,1)) C D (0 ,1). On considère la fonction <ff(o),o ° /
(voir les notations utilisées dans l’exercice 2.66). Cette fonction est holomorphe dans
D (0 ,1) comme composée de fonctions holomorphes et vérifie g(D( 0,1)) C D( 0,1) et
#(0) = 0. On a donc, d’après le lemme des zéros de Schwarz, |</(0)| < 1, soit, d ’après
la règle de Leibniz :
(f[z]Y(0 = (1 - N) r {'z N )) V i e .0 ( 0 , 1 ) .
D ’après la définition de mz( f ) yon a, pour tout C £ D (0 ,1), f(z + w (1 —1^|)) < mz(f).
Le principe de l’application ouverte (corollaire 2.4) assure, puisque la fonction
n’est pas constante dans D( 0,1) (sinon / le serait du fait du principe des zéros
isolés) que son image est ouverte. Comme cette image est incluse dans {\z\ < 1},
elle est incluse en fait dans D (0 ,1). La fonction est donc bien une fonction
holomorphe de D (0 ,1) dans D (0 ,1). On peut appliquer à <£/M(o),o ° Ie lemme
de Schwarz comme on l’a appliqué à <^/(o),o ° / à la question c). On a donc ainsi
l’inégalité |(/M )'(0)| < 2(1 - |/M(0)|). Ôr ( /M ) '( 0) = (1 - \z\) f(z)/ m z(f) et
/ W(0) = f(z)/mz( f ), d’où l’inégalité voulue en multipliant les deux membres par
mzU) > 0. Si f e A(D( 0,1)), il suffit de diviser / par M( f ) = s u p ^ ^ |/| et de
raisonner avec (qui envoie D( 0,1) dans D( 0,1) toujours du fait du théorème
de l’application ouverte) à la place de / pour conclure.
d ) Si w est un point du bord de Dz>on a \z —w\ = 1 — \z\. L’inégalité (2.60) im
plique \f(w)\ — \f(z)\ < Cf}a |w —z\a = Cfi<x (1 — |^|)a . On a donc la majoration
suPa£>* l/l ^ \f(z)\ + ^ /,« (1 — k l)“ * On déduit du principe du maximum (version
globale) que mz(f) := su p ^ |/| < supdDz \f\ < \f(z)\ + C /,a ( 1 - |*|)a . Grâce à
l’inégalité (2.59) établie au c ), on obtient (1 — |^|) |/'(^)| < 2 C />a (1 — \z\)a. Ceci est
valable pour tout z G JD(0, 1). On en déduit le jeu d’inégalités (2.61) en divisant par
e) La fonction p e]0, 1[>—>- f(p e ie) est C 1 sur ]0, 1[, de dérivée t ete f i p é 10) puisque
la fonction / est dérivable au sens complexe en tout point de D( 0 ,1) (car holomorphe)
et de dérivée au sens complexe 2 G D (0 ,1) «->> f f(z). Le théorème fondamental de l’ana-
lyse assure donc que / ( r 2eie) - / ( n é 16) = ( d/dp) [f{pei6)] dp - é 6 /Jj2 f { p e ie) dp.
180 2. HOLOMORPHIE ET ANALYTICITÉ
D ’après les inégalités (2.61), on a, pour tout p e [0, 1[, \ f ' ( p e l9 )\ < 2C/ta/(l —p )\1—OL
Or
f
J\0. - 4
La fonction p G [0, l[i— > f(pe*d) est donc bien intégrable sur [0,1[ car dominée en
module sur cet intervalle par une fonction positive intégrable. Si l’on fixe r\ = r g ]0 ,1 [
et que l’on fait tendre r2 vers 1 par valeurs (strictement) inférieures, le théorème de
convergence dominée de Lebesgue assure limr2_»i_ f* 2 f i p é 10) dp = Jjr ^ f i p é 10) dp.
Comme d ’autre part / est continue dans {\z\ < 1}, on déduit en passant à la limite
dans f(r 2ei9) - f(r e ie) = f^id/dp) [fip é 0)] dp = eie f i 2 f i p é 0) dp lorsque r2 tend
vers 1 par valeurs (strictement) inférieures que f{e %e) —f{reld) = e10 Jjr ^ f i p é 10) dp.
En majorant enfin le module de l’intégrale d’une fonction par l’intégrale du module
de cette fonction, il vient
f ) On suppose, pour fixer les idées, 6 < <f>. On utilise, comme à la question précédente,
le théorème fondamental de l’analyse, appliqué à la fonction de classe C l sur [0 ,0 ]
définie par t G [0, 4>) 1— > f(reu) (l’arc de cercle de centre 0 joignant les deux points ré 10
et ré* reste complètement dans D (0, 1)), dont la dérivée est, puisque / est dérivable
au sens complexe en tout point de D ( 0 , 1), la fonction t G [0 ,0 ] iré ltf ( r e it). On
obtient ainsi, en exploitant aussi le jeu d’inégalités (2.61) :
r<P
î { r é k) - f(r eie) = i r j e f ( r eu) ea dt
(2.75)
\4>-0\
Ir f /'(pe'^e^dt < \<t>-9\ x r sup |/'(re*t)| < 2 r C /,a (1 — r ) 1 -° ’
t€[8,4>]
On en déduit, puisque r < 1, l’inégalité demandée en combinant les deux assertions
(2.75).
g) Comme la forme /'(C ) dÇ = df(() est exacte dans D(0, 1) et dérive du potentiel / ,
on a I( 6 ,<f>,n,r2) := / r e ^ ri /'(C ) dÇ = f(rz e^) - f(r 2 el6) est l’extrémité
du chemin, tandis que r2el° en est l’origine). Lorsque ri = r est fixé et que r2 tend
vers 1 par valeurs inférieures, on a donc, puisque / est continue sur {\z\ < 1}, que
limrj-^i. (1(6, <t>,r, r2)) = f(e i<l>) - f ( e ie). On observe, en découpant le chemin r ^^ir>r2
(r < r2 < 1) en ses trois tronçons et en utilisant pour les deux tronçons rectilignes
les majorations établies au e) et pour le tronçon curviligne le long du cercle de rayon
r la majoration établie au f ) que
s’en déduit par passage à la limite puisque le majorant à droite ne dépend pas de r2.
On en déduit l’inégalité demandée \f(é*) —f i é 10)| < 2 ((a + 2)/a) ¿ / , « ( 0 — 0)a en
spécifiant r tel que 1 - r = 0 - 0, c ’est-à-dire r = 1 - (0 - 0) (qui est dans ]0, 1[ puisque
2.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 2 181
0 <(/> —0 < 1 ). Si (f) et 6 sont des nombres pris dans [0,27r], distincts modulo 2 ir,
mais supposés assez proches (|e^ — eie\< eo avec eo uniforme correspondant à une
longueur strictement inférieure à 1 radian pour Tare de cercle le plus court joignant
ces deux points), on a bien \ei(^ —el6\ < kf\<j) —9\a pour une certaine constante kf
positive. Quitte à remplacer kf par c / )tt = & //m in (l,e o ), pareille inégalité subsiste
pour tout couple (0, </>) tel que 6 et <j>ne soient pas congrus modulo 27r. La fonction /
est donc bien dans A a (ID>).
regroupant les résultats obtenus dans chacun des quatre quadrants pris séparément,
on conclut à l’estimation voulue dans C tout entier.
Or mg(2R) = log[sup|£|=2jî |/|] = logM 2JR (/) puisque toutes les fonctions (pZjto sont
de module égal à 1 sur le cercle unité. L’inégalité demandée en résulte (on prend
w = z/2R e {\w\ < 1 /2 } si \z\ < R).
c) On applique le lemme de Cartan-Boutroux établi à l’exercice 2.76, d ) comme
suggéré. Hors d’une union finie de disques d’exclusion dont la somme des rayons
n’excède pas 4eRy on a n ^=i \z “ z j\ ^ (2eR/s)s. On a d’autre part, par l’inégalité
triangulaire, r ij= i K# 2 ” ZjA ^ (6i î 2)a si \z\ < R. On en déduit
AA zj
-j-r Vzj/j2R),o(^ /(2-R))
\zi...z8\\
(2R)8 /2eR\s 1
s ) (6R2)8 ~ \3e/
l /M I = expO teaM ) x n
j= 1 Zj
3.1.2. D év elop p em en t de Laurent d ’ une fon ction h olom orp h e dans une
cou ron n e o u au voisinage ép oin té d ’ un poin t
Avant de revenir au cas plus spécifique des fonctions holomorphes / dans un ouvert
U \ { 20} de C et présentant une singularité isolée au point 20, nous allons déduire
du théorème de représentation de Cauchy (théorème 2.4) le théorème d’analyticité de
Laurent*. Ce résultat constitue une extension importante du théorème d ’analyticité
au sens de Taylor (théorème 2.5).
une fonction holomorphe dans U \ {|C - zo\ < fimin}- Soit i?max €]0,+oo] la borne
supérieure de l’ensemble des réels r > Rm[n tels que la couronne ouverte
\z G C J lîm in ^ \z Zq\ < r}
reste incluse dans U (c’est-à-dire la distance de zq au bord de U, voir la figure 3 .1 ),
Alors :
(1) Pour tout r E ] i ï m in , i? m a x [, les coefficients de Fourier de la fonction C°° 2tt-
périodique 6 G [ 0 ,27r] — >f(zo
i + re%e) G C, à savoir les nombres rpariP(zo),
où
(3.2)
(3) On a enfin
+oo +oo
valable sur tout le cercle de centre zq et de rayon r, tel que les deux séries entières
Ylk> i a r ~ k X k et Y^k>o a r , k X k aient des rayons de convergence respectivement stric
tement supérieurs à 1/ r et r, alors nécessairement ar¿ = ûAj(^o) pour tout k G Z. Ceci
résulte immédiatement de l’unicité du développement en série de Fourier d ’une fonc
tion C°° 27r-périodique de R dans C. La développement (3.3) est appelé développement
de la fonction f en série de Laurent (centré en zoJ dans la couronne ouverte extrémale
{Æmin < ¡z - Zq\ < -Rmax}> plus grande couronne ouverte incluse dans l’ouvert
U \ {|£ — zq\< ümin} dans lequel / est supposée a priori définie et holomorphe.
188 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
dÇ m
« - 20)P+1
est abélienne (c’est-à-dire du type h(()dÇ avec h holomorphe) dans la couronne ou
verte T := {Rmin < \z—zo\ < Æmax}- Elle est donc fermée, par conséquent localement
exacte dans cette couronne. Si i?min <r\ <V 2 < Æmax> les deux lacets
m
(3.5)
t€ [ 0,l]»-+zo+r 2e2i7rt < z
dÇ
-Li/t€ [0 ,l]i-*3 o + rie 2i7rt C z
La première des deux intégrales au second membre de (3.5) s’exprime sous la forme
m
—
2%1X JÍtg (o ,l]i-+ zo + r 2e2i,r< (C z o) (z - Zo)
(3.6) = j_ f m d<
2*TTJtit6 [0 ,l)i-> ío + r2 C 2*,' t C Zo l _ £ ___ £0
Ç -z o
Comme |z —zo\ < r%, on a
C -^ 0
(la convergence de cette série de fonctions de C étant uniforme en la variable £ sur
le cercle de centre zq et de rayon r2). On peut donc intervertir série et intégrale
3.1. SINGULARITÉS ISOLÉES DES FONCTIONS HOLOMORPHES 189
(3.7) — f
2WT ,/tG [0,l]h -»zo+ r2e2i7rt S
J ^ d { = '<
%
¡ r, a r2,k(zo)(z-zo)k = ' ¿ a k(zo)(z - z0)k.
k=0 k=0
La seconde des deux intégrales au second membre de (3.5) s’exprime sous la forme
/« ) dÇ =
Ле[о, l]i-¥zo+rié2i,'t (C *0) (z Zo)
(3.8) Ж ) dÇ
<6[0,l]i-»zo+ri e2int Z —Zo J _
2îtt Ле[0, C__£0
Zo
Comme ¡z — zo\ > ri, on a :
1 C Zp
VC e {|C —^ol = n }
x C zp z - Zo y
z - Zo
(la convergence de la série de fonctions de Ç étant uniforme en la variable £ sur le cercle
de centre zq et de rayon ri). On peut donc à nouveau intervertir série et intégrale
après développement de l’intégrant (C étant précisément la variable d ’intégration)
sous l’intégrale figurant au second membre de (3.8) pour obtenir cette fois
+oo
№
d<> =y£ 2 ar2,-k-i(zo)(z - z0y
“
k- 1
2in Ju
t€[0,1]ь4го+Г2e2int С- Z k=0
(3.9) +oo
o ) - fc.
k= 1
En ajoutant les contributions (3.7) et (3.9) (dont la somme reproduit f(z) d ’après
(3.7), on obtient la formule (3.3) voulue, mais seulement sous la condition que 2
appartienne à la couronne ouverte {r i < \z — z$\ < r2}. Cependant, le choix de ri et
7*2 tels que ri < r2 étant arbitraire dans ]Æmin} -Rmax[ï on a bien en fait validité de
cette formule pour tout z dans la couronne ouverte {Rm\n < \z —zo\ < Rmax}* Ceci
achève la preuve des trois points du théorème d’analyticité de Laurent. □
plus, on a
ар Ы := ^
1
jQ
f™
f(zo + rei$)e ~ip9 d0
(3.11)
de, VpG Z, Vr е ]0 ,ф о ,9 С /)[.
2гтг Ju
* e [0 ,l]»-> * o + re 2i7r* (C - Zq )p+1
(3 -1 2 ) / = (P o l 20[/])| Г, о + (R e g 20[/])| r ,0
+oo
(3 .1 3 ) P o l20[ /] : г G C \ {*>} 1— > ^ 2 a-k(zo) (z — zo)~k
k=1
et de la restriction à TZo de la fon ction
+<x>
(3 .1 4 ) R e g 2o[ / ] :zeD (zo,d(zo,dU ))*—>'^2ak(z o )(z -z o )k.
fc=o
L a fonction P o l20[ /] définie en (3 .1 3 ) est dite partie polaire de / en zq. Il s ’ agit (c ’est
im p o rta n t) d ’ une fon ction h olom orph e dans C \ {zq}. L a fon ction R e g Zo[f] définie en
(3 .1 4 ) est d ite partie régulière de / en zq. Il s ’ agit (c ’est im p o rta n t égalem en t) d ’ une
fonction h olom orph e d ans to u t le disque ouvert D(zo,d(zo,dU))} zo cette fois inclus.
plus, on a
1 f 2ir
ap( ° ° ) : = w / f ( ret6)e~ip0 d0
(3.16) 2 Jo
K f 1 HO
= ^z Vp e Z, Vr > R.
JtelOA^re2™*
Les nombres ap(oo), p G Z, sont appelés coefficients de Laurent de f au voisinage de
l’infini de la fonction holomorphe f . Le développement (3.15) est appelé développement
de Laurent de f au voisinage (épointé) de l’infini.
D é m o n s t r a t io n . L a fon ction
U) h* f(l/w)
est holomorphe dans un voisinage épointé de 0 et présente une singularité isolée en
l’origine. On peut donc lui appliquer le corollaire 3.1. Cette fonction (holomorphe
dans D( 0, l/R) \ {0 } vu la définition de R) se développe en série de Laurent dans
D{ 0 ,1/JR) \ {0 } sous la forme
+oo +oo
/ ( * ) = Y l b~k(°) *k +
k= 1 fe=o
On obtient bien le résultat voulu si l’on remarque que, pour r > R, pour tout p G Z,
on a, d’après le corollaire 3.1 (formules (3.11)) :
w<o - ¿ ¡ f
l ï M d u = ' [ (((v
£0 Jte
J t e [[o,i
0 ,l ] ^ e 2iirt/ r ^p+1 2 î 7T J te[0,l]t-ïre~ 2i7rt C2
= ± [ m dC.
i/ t € [0,l]^ r e « » * C p+1
□
3*1.3. Résidu en une singularité isolée et version topologique de la formule
des résidus
Soit / une fonction holomorphe au voisinage (épointé) d’un point zq du plan complexe.
Cette fonction présente donc une singularité isolée en zo et se développe en série de
Laurent (3.10) au voisinage (épointé) D(zo,r) \ { 20} (avec r > 0 assez petit) de ce
point. Pour p G Z, le coefficient de Laurent ap(zo) de / au voisinage de zo s’exprime
sous la forme
où 7 désigne n’importe quel lacet continu de support inclus dans D(zo,r) \ {zo} et
d ’indice 1 par rapport au point zo> Ceci résulte en effet de la proposition 1.14, combinée
avec la proposition 1.12 : en effet, si le lacet 7 est d’indice 1 par rapport à 20, alors
192 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
j_ r m .. 1 r m .
2in Jy (c - zo)P+' ^ 2iTT Jt€[o,ilH+w+Pe«-. (C - *o)p+1 ç - ap[Zo)-
Si l’on effectue un changement de variable biholomorphe 2 = x (w) au voisinage de zo
(tel que x i zo) = ^o, niais différent de l’identité), on constate que
<3.18) - £ l * - l x (x M _ ^ m a
Du fait de la présence du facteur intempestif (x(w) — zo)~ p'~1 sous l’intégrale curvi
ligne au second membre de (3.18), on constate que, de tous les coefficients de Laurent
ap(zo) (pour p e Z) de / au voisinage de sa singularité isolée zq, le seul qui présente
une robustesse au niveau géométrique (au sens où il est préservé par un tel biholo-
morphisme local x ^ M) est celui pour lequel un tel facteur intempestif ne figure pas,
c’est-à-dire celui correspondant à p = —1 :
une singularité isolée en zo) et non d’une fonction holomorphe (présentant une singu
larité en zo) ; la forme abélienne se trouve intégrée sur un lacet (ici 7 : t h* zo+pe 2iirt,
avec p > 0 assez petit) d’indice 1 par rapport à la singularité zo. Ce point de vue
géométrique est très important. Henri Poincaré fut l’un des premiers à souligner le
rôle d’un tel concept au travers de son interprétation géométrique (voir par exemple
[CGL] et l’exercice 1.50).
O11 peut également définir de manière identique le résidu à l’infini d’une fonction
holomorphe présentant une singularité en ce point (voir la définition 3.2).
nord. Le résidu à l’infini de la forme f(Ç)d( (abélienne dans {|C| > -R} pour R
suffisamment grand) est l’opposé du coefficient de Laurent a _i(oo) de / au voisinage
(épointé) de l’infini, soit, d ’après les formules (3.16),
(3.20) ReSoo[/(C)dC] = - a _ i ( o o ) = f f ( O dC
pour R > 0 assez grand (pour que le cercle de centre 0 et de rayon R soit dans 7r+ (Vr)).
R em arqu e 3.5. La définition (3.20) est bien conforme à la robustesse que nous
venons d’évoquer au niveau géométrique : si l’on songe en effet au changement de
carte locale 2 w = I / 2, compte tenu du fait que le résidu ne doive dépendre que de
la forme différentielle, la définition de Resoo[f(Ç)dÇ] se doit d’être (voir la définition
des bp(0) en (3.17))
D ’autre part, le lacet t G [ 0 , 1] Re2mt se trouve être, lorsqu’il est considéré sur la
sphère de Riemann S2 (ou sur F1(C), ce qui revient au même), un lacet d’indice —1
par rapport au point à l’infini. L’intégrale sur ce lacet de la forme /(£ ) dÇ est donc
bien l’opposé du résidu à l’infini de cette 1-forme, ce qui est donc cohérent avec la
présence du signe moins au second membre de (3.20).
Soit zo G C. Le résidu local Res20[/(£)dC] ( / étant une fonction holomorphe dans
D(zo,r) \ {¿o } pour r > 0 assez petit) matérialise de fait l’obstruction pour que la
forme f(z) dz, considérée comme forme abélienne (c’est-à-dire continue et localement
exacte, ou encore de classe Cl et fermée, ce qui revient au même d’après le théorème
2.3 de Morera) soit exacte dans D(zo>r) \ { ^ o } 1* En effet, on peut écrire, dans le
disque épointé D(zo)r) \ { zq},
(3.21)
/ « > d< = m w ^
= [/«)dflg - +d[g +g .
Si 7 désigne un lacet continu de support inclus dans D(zoir) \ { zq}> on peut donc
affirmer, compte-tenu du fait que l’intégrale sur ce lacet d ’une 1-forme continue exacte
dans D(zo,r) \ {¿ 0} est nulle, que
La formule (3.22) constitue la version locale d ’un résultat global très important, la
formule des résidus, dont nous donnons ici une version topologique (une version ana
lytique sera proposée ultérieurement, avec le théorème 3.6).
1. Pour une formulation plus précise de ce fait, en termes de description du groupe de cohomologie
H 1(Un , C) ~ CN ~ # o ({p i , •••)Pn } » (C)) dans le cadre global où Un = U \ {p i, ...,p w }, où U est un
ouvert de C homéomorphe à C (par exemple un disque ouvert), voir aussi l’exercice 1.50.
194 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
On a
1 i N
(3.23) — f № dt = J 2 R « . , [/(C) df] X Ind(7, Zi).
D émonstration . La fonction
N
z e u \ { z u .... zN) > f(z) - Y , Po1^- lfKz)
i'= l
se prolonge en une fonction holomorphe au voisinage de chacun des points zi, ..^zn
dans U. Ceci résulte du scindage (3.12) (remarque 3.3) au voisinage de = Zj dans zq
[ f(C)dÇ = f f(C)d( = 0.
«/7 J t€ [ 0,l]i-> a
On en déduit
Or
à 1/1(0 « • - à l /(0 « =
La formule des résidus globale (3.23) est ainsi démontrée. □
R em arqu e 3.6, Le théorème 3.2 reste valable si l’ensemble fini { 21, des
points que l’on exclut est remplacé par un sous ensemble Z de U n’ayant aucun point
d’accumulation dans U et évité par le support du lacet 7 . Le sous-ensemble Z des
points z G Z tel que Ind(7 , z) ^ 0 est dans ce cas un sous ensemble fini de Z , à
savoir { 21, ...,2w }, et la formule (3.23) reste valable. En effet, ce sous-ensemble Z
est certainement borné; s’il était infini, il aurait, d’après le théorème de Bolzano-
Weierstrafi, un point d’accumulation 2oo dans C\U (il ne saurait par hypothèse avoir
de point d ’accumulation dans U). En ce point Zqq, l’indice / ( 7 , Zqo) serait non nul du
fait que l’indice est localement constant (proposition 1.10), ce qui est en contradiction
(d’après la proposition 1.12, volet 2) avec le fait que la forme dC/(C “ zoo) est fermée
(donc localement exacte) dans U et que 7 est homotope dans l’homotopie entre lacets
libres Hu au lacet constant i G [ 0 , l ] 4 a G C .
3.1. SINGULARITÉS ISOLÉES DES FONCTIONS HOLOMORPHES 195
3,1.4. E xercices
¿ G C \ { l} H - + e x p ( _ L _ ) .
(dite transformée de Cauchy de fi) admet une singularité isolée à l’infini. Calculer le
développement de Laurent de cette fonction au voisinage (épointé) de l’infini. Dans
quel disque épointé (centré en l’infini) ce développement est-il valable? Que vaut
R e s o o p n /^ ) dz] ?
1. L’étude des séries de Dirichlet, notamment de la réécriture de leur somme (aux fins d ’en
exhiber par exemple un prolongement holomorphe explicite), demeure au centre des préoccupations
mathématiques à la croisée de l’analyse et de la théorie des nombres. Prétexte ici à un exercice sur les
développements de Laurent, voici un problème bâti autour d ’un résultat (ou plutôt d ’une méthode,
inspirée des transformations de Laplace et de Borel, voir les exercices 2.32, 2.45, qu’il est nécessaire
d ’avoir traité en préalable à cet exercice) introduite par le mathématicien hongrois George Pôlya
(1887-1985) et son collègue suédois Harald Cramér (1893-1985), voir la thèse de Cramér en 1917.
3.1. SINGULARITÉS ISOLÉES DES FONCTIONS HOLOMORPHES 197
e ) Soit YdcLi Q>kë~XkZ une série de Dirichlet dont l’abscisse de convergence xc ap
partient à R (voir l’exercice 2.54, c ) pour la définition de l’abscisse de convergence
d’une série de Dirichlet). On note / la somme de cette série de Dirichlet dans son
demi-plan de convergence {R e z > xc}. Avec le résultat établi à l’exercice 2.54, a),
vérifier que si R > 0 et R ez > xc + R, la série de fonctions Ç H- YlkLi
converge uniformément sur {|£| = R} vers la fonction £ *-> f(z — C). En déduire, en
exploitant la formule (3.24) établie au d ) pour z = Xk, k = 1,2,..., que l’on a, pour
tout R > Rk , pour tout z tel que Re z > xc 4- R,
00
1
(3.25) ^ a fc$(A fc) e - A^ f ( z - o &*(<;)<%.
k = l
2Î7T L t € [ 0 > l ] * - * R e 2 ii r t
En déduire que l’abscisse de convergence de la série de Dirichlet « transformée »
appartient à [—00, xc + Rk ]*
f) Montrer que si K = [— /s, « ] 2 , la fonction entière $ : z sin( ) satisfait aux k z
E xercice 3.10 (un calcul d’intégrale qui n’en est pas vraiment un). Soit 7 un
lacet continu du plan complexe et R € Q(X) une fraction rationnelle. On suppose
que le support du lacet 7 évite tous les pôles de R dans C. Vérifier que
¿ ¿ H O « .« *
198 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
E xercice 3.11 (formule des résidus). Soit 7 un lacet continu du plan complexe
et F = G/H G C(X) une fraction rationnelle, avec d e g iï = d > 0. Soit 7 un lacet
continu de C. On suppose que le support de 7 évite tous les pôles de F et que, pour
chacun de ces pôles Zj, j = 1,..., N ) on a Ind(7 , Zj) = 1. Montrer que l’intégrale
à J ™ «
est égale au coefficient ro de X d~l dans le reste de la division euclidienne de G par
ff, divisé par le coefficient dominant ho de H. Que vaut cette intégrale curviligne si
deg G < d - 2 ?
E xercice 3.12 (formule des résidus). Soient Pi.P^yP^ trois polynômes à coeffi
cients dans un sous-corps K de C, tels que deg Pi > 0 et que Pi et P2 n’aient aucun
zéro commun dans C. On note
Ps(O dÇ 1
Res P2 ( X ) i x = ^ ResQ
A(A') J a ê P f » f t (0 PittV
Montrer que ce nombre est un élément du corps K. On pensera à exploiter le fait que
Pi et P2 sont premiers entre eux dans K[X] et donc à se ramener à utiliser le résultat
établi dans le cas où Pi = H, P2 = 1, P3 = G à l’exercice 3.11.
1. Les ouverts connexes cerclés de (C *)2 (plus généralement de (C*)n), aussi appelés domaines
de Reinhardt, apparaissent donc naturellement comme la généralisation au cadre de plusieurs (ici en
l’occurrence de deux) variables des couronnes ouvertes (centrées à l’origine) du plan complexe.
2. Voir l’exercice 2.34, qu’il convient d ’avoir traité avant que de traiter cet exercice, dont l’objectif
est de préparer ici le lecteur à une transposition de la notion de développement de Laurent au cadre
de plusieurs variables.
3. Les nombres (r')k(rff)eakte(r) peuvent aussi être interprétés comme les coefficients de Fourier
d ’une fonction de deux variables.
3.2. TYPES DE SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE 199
1. Savoir développer en série de Laurent les fractions rationnelles en une variable dans les
couronnes ouvertes centrées à l’origine (exercice 3.1) s’avère un outil aujourd’hui très exploité en
ingénierie mathématique (automatique, électronique, traitement du signal, théorie de l’informa
tion,...) Il nous parait par conséquent important d ’esquisser ici (à titre d ’exercice) quelques éléments
concernant ce même problème (bien plus délicat) en deux (et non plus une) variable.
200 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
Il résulte de la définition des coefficients de Lau rent que l ’on a l ’im p o rta n t résultat
suivant, du à R iem an n .
pour que soit une singularité isolée fictive est que |/| soit bornée dans un voisinage
zq
épointé de . z q
pour tout r > 0 assez petit, M désignant un majorant de |/| dans un voisinage épointé
de . En faisant tendre r vers 0, on trouve bien - ( ) = 0 pour tout p > 0, d ’où le
z q ü p z q
fait que / se prolonge bien (en utilisant le développement de Laurent (3.15)) en une
fonction holomorphe au voisinage de . La singularité isolée
z q est bien fictive. □
zq
une singularité isolée en > singularité isolée que l’on suppose non fictive. On dit que
z q
Si zq est ni une singularité fictive, ni un pôle de / , on dit que zq est une singularité
isolée essentielle de / .
P roposition 3.1 (ordre d ’ un p ô le ). Soit U un ouvert de C , zq un point de U ,
f : U \ { z 0} une fonction holomorphe dans î/\{^ o} et présentant donc une singularité
isolée en z q . Cette singularité est un pôle si et seulement si :
a -p (zo ) + e{\z — zq \) f
№ >= — avec ¿ æ > e(* ) “ 0 -
1 1 1 00
= ( 7 ^ >< i ( ï ) = < 7 ^ * <z “ Zo)*'
où les ck(zQ) sont les coefficients de T aylor en zq de la fon ction l / u (h olom orph e au
voisinage de zq). L a condition (3 .3 0 ) est donc bien rem plie du fait de l ’unicité du
d éveloppem en t de Laurent (3 .1 5 ) . □
serait holomorphe. Elle serait aussi bornée dans un voisinage épointé de . D’après z q
1 U£(z)
/ ( z ) = w£ + = W€ +
9c(z) (z-zo)*’
où ue serait une fonction holomorphe au voisinage de zq et non nulle en ce point.
Ceci impliquerait lim*_*Zo \f(z)\ = + 00, ce qui est en contradiction avec le fait que /
présente en une singularité essentielle.
zq □
00
£ uk(z - Z o)k
(3.31) / ( * ) = *i r ----------------- .
£ Vk(z - Z o)k
k=e
le résidu Resz0[/(£ ) d£] s’obtient comme le coefficient de X e~l dans le quotient
oo oo oo
particulier important :
(3.34) B -.W O « = ( ^ ¡ ( ¿ r V *
Une telle formule s’avère commode lorsque l’ordre p du pôle reste petit (p = 2 ou
p = 3). Pour de grandes valeurs de p, elle est par contre à proscrire du point de vue
pratique, ce au moins pour deux raisons : d ’une part, la division par (p — 1)! qu’elle
implique au second membre s’avère de fait une division fictive (car compensée en
réalité par l’expression développée de la dérivée (p - l)-ième figurant au numérateur
de ce même second membre l) ; d’autre part, le calcul des dérivées successives d ’une
fonction est en général autrement plus lourd à gérer en terme de complexité algorith
mique que ne l’est l’algorithme de division suivant les puissances croissantes impliqué
dans (3.32).
(3-35) Res20[ ^ d c ] = ^ o ) .
1. Que l’on ait à gérer dans des calculs algébriques pareille division peut représenter un handicap
sérieux si l’on envisage de transposer ces calculs au cadre de la caractéristique positive (et non plus,
comme c ’est le cas ici avec le corps des complexes, en nous limitant au cadre de la caractéristique
zéro).
3.2. TYPES DE SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE 205
avec a_^(20)(zo) ^ 0, et par conséquent zq est encore un pôle simple de f'/ f, mais on
a cette fois :
(3.36)
' 1-7(0 = ~V
Pour clore cette sous-section, signalons ici que le concept de fonction méromorphe
(définition 3.7) peut être étendu aux fonctions définies sur les ouverts de la sphère de
Riemann S2. Cette sphère de Riemann doit toujours être comprise comme l’union de
S2 \ {N } (N désignant le pôle nord), qui est ouvert de S2 (en correspondance avec
C via la projection stéréographique 7r+ ), et du pôle nord iV, figurant, lui, le point à
l’infini du plan complexe. On pourrait tout aussi bien envisager P1(C), les points de
C étant les points de coordonnées homogènes [z : 1] (z G C), le point à l’infini étant
alors le point [1 : 0].
w i— > f(l/w)
(holomorphe pour 0 < \w\ < e pour e assez petit) présente une singularité fictive
en w = 0. Si / est méromorphe dans U et telle que f ~ x(N) = 0, on dit que / est
holomorphe dans U.
R em a rq u e 3.9. Dire que / est méromorphe au voisinage de N avec f(N) = N
signifie donc, si l’on revient au plan complexe, que la fonction
w i— >/ ( l/w)
(définie pour 0 < \w\ < e pour e assez petit) présente un pôle en w = 0.
constituent le modèle le plus simple (un seul pôle, simple, pouvant être le point iV,
et un seul zéro, simple aussi). Equipé de la loi de composition, Pensemble des ho
mographies constitue un groupe. Les homographies partagent la propriété algébrique
importante de préserver le birapport de quatre points distincts pris arbitrairement
dans la droite projective P1(C) (autre incarnation, on l’a vu, de la sphère de Riemann
S2, voir la sous-section 1.1.3).
Les calculs effectués dans l’exemple 3.1 et conduisant aux formules (3.35) ou (3.36) ont
pour conséquence, lorsqu’on les fait entrer dans la formule des résidus (3.23), version
topologique (théorème 3.2), la très importante formule de variation de l’argument.
(3.37)
= Ind(7 , a)i>(a) X) Ind(7 ,/3) î/(/3),
{<* ;/(<*)=0} /3€{pôle de f}
étant entendu qu’il n’y a au plus qu’un nombre fini de zéros a ou pôles P de f dans
U tels que Ind(7 ,a ) ^ 0 ou Ind(7 ,/3) ^ 0 (conformément à la Remarque 3,6, puisque
l’ensemble des zéros-pôles de f est un ensemble de points tous isolés dans U),
D é m o n s t r a t i o n . En remplaçant 7 : [0,1] - » U par un chemin C 1 par morceaux
7o- correspondant au choix d’un pas de subdivision de [0, 1] assez petit, on peut faire
en sorte que le support de évite tous les zéros ou pôles de / , que l’on ait, d’après
la proposition 1.9,
T j/i* 1 fdz 1 f dz
n 0 7’ - 2 m y/07 z 2 m Jf0yrr z ’
et qu’enfin (voir la proposition 1.10), pour tout zéro ou pôle zo de / , on ait l’égalité
Ind ( 7 , zo) = Ind ( 7 <r, 2o)- D ’après la définition de l’intégrale curviligne d’une 1-forme
continue sur un chemin C 1 par morceaux (voir (1.43), définition 1.3.2), on a
npdç
= f ridz/z) = f
№ '
On conclut en appliquant la formule des résidus (3.23) du théorème 3.2 (complété avec
la remarque 3.6) avec f / f en place de / et 7^ en place de 7 . Les calculs de résidus
impliqués sont exactement ceux qui ont été donnés dans l’exemple 3.1 (formules (3.35)
ou (3.36) suivant que le pôle de f / f se trouve être un zéro a ou un pôle /3 de / ) . □
La formule des résidus, énoncée jusque là sous une version topologique (formule (3.23),
théorème 3.2) se décline aussi (comme c ’était le cas pour la formule de Cauchy, voir
3.2. TYPES DE SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE 207
le théorème 2.4) sous l’angle analytique. Ce résultat s’avère capital pour des calculs
explicites d’intégrales1.
Théorème 3.6 (formule des résidus, version analytique). Soit U un ouvert rela
tivement compact de C tel que U = K soit un compact à bord orienté comme dans le
théorème 1.3 de Green-Riemann. Soit f une fonction méromorphe dans U, continue
dans U, telle que f(dK) C C. Alors f ne peut présenter qu’un nombre fini de pôles
zi ^.^ zn dans U et Von a la formule analytique des résidus :
1 i N
(3.38) — / /(C )d C = £ Res* i [ / m ] ,
2n Jm u “i
où (0K)+ désigne le bord orienté de K , comme dans ce même théorème 1.3 (sens
trigonométrique pour le bord externe, sens des aiguilles d’une montre pour le bord
interne).
Démonstration. Qu’il n’y ait qu’un nombre fini de pôles pour f dans U résulte
du fait que ces pôles sont isolés (puisque / est méromorphe dans ?7), et que / est
bornée au voisinage du bord de U (puisque continue sur U et à valeurs dans C sur
ce bord) : l’ensemble des pôles de / ne saurait en effet être infini, car il aurait sinon
(d’après le théorème de Bolzano-Weierstrafi), un point d’accumulation dans U = K.
Ce point ne peut être qu’à la frontière de C/, ce qui est en contradiction avec le fait
que / est bornée sur dK. La fonction
N
z Ç.U\ {zi , ..., zn} i > f(z) - £ Pol*. [f](z)
3= 1
présente des singularités isolées fictives aux points zi, et se prolonge donc en
une fonction / holomorphe dans U et continue dans U. D’après la formule de Green-
Riemann ((1.55), théorème 1.3), on a
D ’autre part, le théorème 2.4 (on applique la formule (2.26) à la fonction 1 avec
z = Z j ) implique, pour tout j = 1,..., AT,
f
JdK+
p o i.,[/K 0 d c = Ê o -,-ife )/
JdK+
,,
(C -
tv i
Z j ) p+L
= 2ma-i(zj) = 2¿7rRes2j[/«)dC].
La formule (3.38) résulte donc de (3.39). □
1. Ce théorème s’avère inopérant cependant pour les calculs de primitives, car il n’implique que
des intégrales curvilignes sur des lacets C 1 par morceaux du plan complexe, et non sur des chemins
arbitraires joignant deux points a priori distincts.
20 8 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
La formule des résidus joue un rôle majeur aux fins du calcul explicite (et exact, au lieu
d’être simplement numérique) de certaines intégrales définies. De nombreux exercices
en ce sens sont proposés dans la sous-section 3.2.6 ci-dessous. Outre ses nombreuses
applications en ingénierie mathématique, en relation avec les transformations de Fou-
rier, Mellin ou Laplace (voir les exercices 3.34, 3.44, 3.45 ci-dessous), on la retrouve
comme un puissant outil en théorie analytique des nombres (théorème des nombres
premiers, théorème de la progression arithmétique de Dirichlet,...). Cette formule joue
également un rôle important pour étudier le comportement d’intégrales curvilignes à
paramètres
F :x G il i— > / $ ( æ, C)^C
A
où il désigne un ouvert de Mp, 7 un chemin continu de support inclus dans un ouvert U
de C, $ : il x U - » C une fonction qui, pour tout x fixé dans il> est méromorphe en £,
avec pôles (dans les bons cas, indépendants de x) dans [/, hors du support de 7 . Pour
étudier le comportement asymptotique de F lorsque par exemple x tend dans iî vers
l’infini (si il est non borné) ou plus généralement vers un point xo de la frontière de O,
il s’avère souvent plus judicieux de modifier le choix du chemin 7 (quitte à introduire
dans l’expression de F des résidus ResQ[$(C,æ)dÇ], où a est un pôle de £ h* $ ( x , £)
dans U) en fonction du graphe de la fonction £ G U |$( x , C)l- Le choix d’un chemin
privilégiant la brutalité des « accidents de parcours » (plonger brutalement dans les
vallées, en suivre le fond aussi longtemps que possible, escalader les cols suivant la
ligne de plus grande pente le plus tard possible pour passer d ’une vallée à une autre,
etc.) s’avère souvent plus judicieux, pour appréhender le comportement asymptotique
de
x 1— > / $(æ, Ç)dÇ
A
lorsque x tend vers xo , que ne le serait un choix de parcours 7 plus « neutre » , au
sens où l’on se contenterait de suivre au mieux les lignes de niveau pour éviter un
surcroit de fatigue. Cette méthode heuristique est dite méthode du col On pourra se
reporter à [Dieud] pour en trouver des exemples d’application. Il est important de
mentionner ce principe ici. La célèbre méthode dite de la phase stationnaire en fournit
un terrain d’application classique (voir [Dieud]).
Il convient de noter aussi que, s’ils sont le plus souvent représentés tracés (par souci
de commodité) dans le plan complexe C, les contours d’intégration impliqués dans
les calculs d’intégrales par la méthode dite « des résidus » , lorsqu’ils présentent des
branches infinies le long de demi-droites issues de l’origine (telles la demi-droite Lqq
introduite plus loin), seraient plus « évocateurs » si on les visualisait sur la sur
face de Riemann du logarithme . Cette surface est construite à partir d’une infinité
dénombrable de copies (C \ LeQ)k (k G Z) du plan complexe « fendu » suivant la
demi-droite Lq0 := {té 100 ; t G [0,+ o o [} (où 60 £ R a été préalablement fixé). Ces
copies sont ensuite recollées de manière hélicoïdale au dessus de C* de la manière
suivante : pour tout k G Z, on recolle le bord (Le0ik)- avec le bord ( A 0)fc+ 1)+ (voir
la figure 3.2). On note donc que sur cette surface (c’était précisément le but cherché
lors de la construction) on dispose cette fois d’une détermination uniforme (et non
plus multiforme) continue de la fonction argument. On pourra s’entrainer à la réaliser
à partir de feuilles de papier toutes préalablement fendues d’un coup de ciseaux le
3.2. TYPES DE SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE 209
Comme conséquence de la formule des résidus (théorème 3.6), nous sommes en mesure
d’en énoncer un cas particulier important, dont le premier volet apparait comme une
version analytique du principe de la formule de variation de l’argument (théorème
3.5). Le second volet de l’énoncé constitue, lui, une version analytique du théorème
de Rouché (dont la version topologique constituait l’énoncé du théorème 1.6).
1. Mathématicien allemand (1859-1919), Adolf Hurwitz jeta, à partir de ses travaux sur les
surfaces de Riemann, les bases de la théorie moderne des courbes algébriques complexes.
3.2. TYPES DE SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE 211
aurait, pour n assez grand, exactement 1/(22) > 1 zéros (comptés avec leurs multipli
cités) dans tout disque {|C — *2] < P 2 } C U dans lequel 22 serait le seul zéro de / — w .
Ceci serait contradictoire avec le fait que toutes les fonctions f n (en particulier pour
n assez grand) sont injectives dans U. Le théorème d’Hurwitz est ainsi démontré par
l’absurde. □
3.2.6. Exercices
Exercice 3.15 (classification des singularités). Préciser quelles sont les singu
larités isolées en donnant leur type et leur ordre (au cas où ce sont des pôles) des
fonctions suivantes :
c) Montrer qu’il n’existe pas de fonction analytique en deux variables (2, w ) i-> /i(z, w )
(voir l’exercice 2.34) dans un voisinage U de l’origine dans C2 dont la restriction
coïncide avec / sur (V \ { ( 0, 0)} ) fl C/, autrement dit que la fonction / ne saurait se
prolonger à V tout entier en une fonction qui serait la restriction à V d’une fonction
analytique en deux variables (0, w ) } ou encore que l’assertion du théorème de Riemann
(théorème 3.3) s’avère fausse dans ce c a d r e O n pensera à paramétrer de manière très
1. Cela tient au fait que le cusp présente, on s’en doute, un point singulier à l’origine. Le théorème
de Riemann s’interprète en disant que tout ouvert U de C a la propriété de normalité : toute fonction
212 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
E xercice 3.18 (division des polynômes suivant les puissances croissantes). Rédi
ger une procédure (par exemple sous Maple, avec la bibliothèque Polynom ialTools)
effectuant la division suivant les puissances croissantes d’un polynôme P par un po
lynôme Q tel que Q(0) ^ 0. Calculer le résidu en 2 = 0 de la forme différentielle
1 + sin z
dz
z8(2 —5z + 6z 3 — 2 cos z)
E xercice 3.19 (calcul de résidus locaux). Soit w € C. Quels sont les pôles de la
fonction
cotan (7t z )
fut •z i— > ?
z2(z - w)
Calculer les résidus en ces pôles de la forme différentielle f w( 0 dÇ. On discutera suivant
la valeur du paramètre w.
(voir l’exercice 2.10). Déduire du fait que T vérifie dans ce demi-plan l’équation fonc
tionnelle T(z + 1) = zT(z) qu’elle admet un prolongement à C tout entier en une
fonction méromorphe dont les pôles sont 0, - 1 , -2 ,.... Calculer les résidus en tous ces
pôles de la forme T(z) dz.
$3 R
es<*[/(C
)^C
]=0.
a €f~1(N)
holomorphe bornée dans un voisinage épointé d ’une singularité isolée présente automatiquement une
singularité isolée fictive en ce point. Ce n’est visiblement pas le cas du cusp dans C2, comme cet
exercice le met en évidence (avec le point singulier (0,0)).
1. « Géométrie Algébrique, Géométrie Analytique » . Ce principe célèbre (ici formulé dans le
cadre facile de la dimension 1) est en fait un cas particulier d ’un principe général formulé par le
mathématicien français Jean Pierre Serre (1926 - ...) dans un célèbre article paru en 1956 avec
d’ailleurs ce titre « Géométrie algébrique et géométrie analytique » . Le fait que toute fonction
méromorphe sur P1(C) soit nécessairement rationnelle est un avatar de ce principe.
3.2. TYPES DE SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE 213
E xercice 3.22 (l’action du résidu sur les 1-formes <pd,Ç seulement indéfiniment
différentiables*). Soit / une fonction holomorphe et non identiquement nulle dans un
ouvert connexe U de C et <p une fonction C°° à support compact dans U.
a) Montrer que l’application
OO
d%<p(ot)
[ ¿ / c 5 (M t ) A H C ] a=0 £ Res* [ ( S (C~a)k) J L ]
û r € s u p p ( < p )n /-1 (0 ) k = 0
kl / ( O J’
(c , z ) ^ F j (c,z) := ù L L J M
Ç -*
(a priori définie dans (K x K ) \ {(£, z) ; Ç = z}) se prolonge en une fonction continue
dans K x K et que ce prolongement est séparément holomorphe dans U x U.
b ) Montrer que chaque fj (j = 1,...,M ) a au plus un nombre fini de zéros dans le
compact K.
1. Savoir profiter de la < souplesse » du cadre C°° par rapport à la < rigidité » du cadre
holomorphe, c ’est être à même de travailler avec les deux < fausses coordonnées » z et z en veillant
à ce que la coordonnée z joue un rôle de variable «: muette » . C ’est précisément ce qui se passe
lorsque l’on envisage d ’étendre la prise de résidu au 1-formes (pdÇ non abéliennes. C ’est dans ce sens
que se situe cet exercice un peu difficile. On y voit se profiler une notion de semi-méromorphie : le
dénominateur est holomorphe, tandis que le numérateur est seulement C °°.
214 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
(ö-*o+ n ^ i / j i C ) ^ j=1
(3.44) M
+ £( £ [',<C) * ] ) ( ñ /<w ) Vi € K
i =1 a€/i” 1(0)nc/
On se référera pour ce qui concerne les notations, utilisées ici pour désigner dans le
contexte algébrique les sommes complètes de résidus, à l’exercice 3.12 où elles ont été
introduites et on utilisera le résultat établi à l’exercice 3.11.
f ) Soient pi = Yfk=o ahkXk et p2 = EfeLo « 2,* X k deux polynômes à coefficients
dans un sous-corps K de C, premiers entre eux dans K[X]y avec deg pi > 1. Déduire1
de l’identité algébrique établie au e) l’identité 1 = qi(Y)pi(Y) + q2 (Y)p 2 (Y) dans
K[Y)y où
d>2 k—1 x k-l-£
dX
qi(Y) = - Y2 Y 2 a2-fc ^ M X) Ye (qi = 0 si d2 = 0)
k=1 £=0 , Pi P O
d\ k—1 X k-i-e
dX
Q2{Y) = Y 2 Y 2 a i>k ^ M X)
fc=i e=o Pi(X )
1. Proposée ici en exercice dans le cadre élémentaire d ’une variable, cette même stratégie se
transpose au cadre de plusieurs variables et permet de résoudre explicitement (par le biais de formules
respectant le corps dans lequel on travaille) le problème des zéros de Hilbert pour un idéal dans
K [X i, ...,X n]. On voit ici toute la puissance de l’analyse complexe et le caractère indéniablement
< algébrique » de la formule de Cauchy.
2. Il s’agit ici d ’un exercice important, centré sur un résultat essentiel en deux (ou plusieurs)
variables. Au contraire de ce qui se passe en une variable, les zéros d ’une fonction analytique de deux
variables ne sont jamais isolés. Cependant, à un facteur fonction inversible près, on peut, quitte à
faire un changement linéaire de coordonnées, exprimer localement la fonction comme une fonction
polynomiale distinguée en une variable, à coefficients holomorphes en l’autre ; c ’est ce que l’on appelle
une présentation sous forme de Weierstrafi.
216 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
avec leurs multiplicités) {Ci (w)> ...,C /(w )} de z i-> f(z,w ) dans D( 0 ,r'). Montrer que
les fonctions Gj sont holomorphes dans D{0)rn).
d ) Montrer que pour tout p g ]0,r"[, il existe C(p) > 0 tel que
(*, y ) ^ A
47r
f f
J J[0,2tt]2
lQ
g
\ n < ? + i e , é * * ) \ d e d i f
1. Mathématicien ukrainien, Lev Isaakovich Ronkin (1931-1998) s’est intéressé aux problèmes
liés à la croissance des fonctions entières en n variables, ainsi qu’au concept de presque-périodicité.
3.2. TYPES DE SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE 217
E xercice 3.28 (version analytique du théorème des résidus : formule des complé
ments). Soit z un nombre complexe de partie réelle strictement entre 0 et 1.
a) En utilisant le compact à bord K r^ v délimité par le lacet représenté sur
la figure 3.3 et la formule des résidus (version analytique), puis en faisant tendre
simultanément R vers +oo et e et rj vers 0, vérifier la formule
f°° t z ~ l a . *
J0 1 + 1 Sin(7rz) '
V2 6 c , r w x r d - . ) - ^
(les fonctions dans les deux membres étant ici entendues comme des fonctions méro
morphes dans C). En déduire que la fonction T (considérée comme fonction méro-
morphe dans C tout entier, voir l’exercice 3.20) ne prend jamais la valeur 0, donc que
la fonction z h* 1 / r (z) est une fonction entière s’annulant (tous ses zéros étant des
zéros simples) en 0, —1, —2,....
218 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
(N= #}__.
7T
lim
i?—>+OOJ Q t 2*
E xercice 3.30 (version analytique du théorème des résidus : calcul des intégrales
de Fresnel2). Vérifier les formules de Fresnel
pR pR l fîr
lim / cos (t2) dt — lim / sin(i2) dt = -\ —
R->+°oJo R -++00 JQ v ' 2V2
en utilisant comme compact à bord orienté K r le secteur angulaire
1. Fonction appartenant à £ 2(R), mais non à /21(M), la fonction sine (sinus cardinal) joue un
rôle important en théorie du signal et de l’information, en tant que transformée de Fourier (spectre)
de la fonction X [ - i , i ] / 2 * Le fait que cette fonction sine ne soit pas intégrable au sens de Lebesgue sur
K, mais qu’il y ait seulement semi-convergence de ses intégrales sur ] — oo, 0] et [0, + oo[ au sens de
Riemann (les deux intégrales en question étant égales à 7r / 2), est responsable de problèmes sérieux
en analyse et traitement du signal (phénomène de Gibbs ou aliasing).
2. Ces intégrales, introduites par l’opticien et mathématicien français Augustin Fresnel (1788-
1827), jouent un rôle important en optique géométrique.
3.2. TYPES DE SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE 219
des 1-formes différentielles convenables, vérifier, pour tout a > 0, les trois formules :
f°° dt _ 7r f°° logi 7 r(lo g o -l)
J0 (i» + «2 )2 - 4o3 J0 («2 + a 2)2 at - 4a3
E x ercice 3.32 (formule des résidus et fonctions puissance). Soient [a, b] un seg
ment de R et / une fonction méromorphe dans C, ayant au plus un nombre fini de
pôles dans C, tous dans C\[a, b]. Soit log la fonction logarithme définie dans C\[0, + 00[
par
logz := log \z\ + ¿argj0i27r[(z).
a) Montrer que la fonction holomorphe
$ a>& : 2 € C \ [a, +oo[i— >log(z - a) - log(2 - b)
des résidus dans le compact à bord orienté délimité par les supports des deux la
cets continus 7(a+6)/2,/î et 7e,T7,a,6 représentés sur la figure 3.5, puis en faisant tendre
220 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
E xercice 3.33 (formule des résidus : calcul des sommes de Gauß). Soit n un
entier supérieur ou égal à 2 et Yu^ r ( e < < l , Æ > > l ) l e lacet continu figuré sur la
figure 3.6.
a) Déduire de la formule des résidus, version analytique, appliquée dans le compact
à bord orienté délimité par le support de r nje,j*, la formule
e2i7r<2/n
^ ^ ^ g 2z7 rk 2 / n
g2Î7rC __ 1
dç = e2<rf/n =
L n.
0 < k < n /2 ^ O<fc<n—1
k ^ n /2
1+ (-i)w
r» := e2ink*/n = ¿ e2i7rfc2/n = i
l+ Z '
k=0 fc= 1
Vérifier que r 2 = n x (-—), où (-— ) désigne le symbole quadratique de Legendre
(valant 1 si —1 est résidu quadratique modulo n, —1 sinon).
E xercice 3.34 (formule des résidus : calcul du spectre des fonctions rationnelles).
Soit F G R(X) une fonction rationnelle sans pôles sur l’axe réel et sans partie entière,
dont la décomposition en éléments simples dans C (X ) se présente sous la forme
N »J
7ï,e 7j,e
*■(*> = £ £ ( +
~ <Pj ~ iaiY (x ~ Vi + iaj) e.)•
où les ifj + ioij = Zj (j = l,...,iV ) sont les N pôles distincts de F situés dans le
demi-plan {Imz > 0} et les Vj, j = 1, ...,iV leurs ordres.
a) À quelle condition (portant sur les coefficients 7 ^1) la fonction t t-4 F(t) est-elle
intégrable sur R ?
b ) Si la condition requise au a) est remplie, exprimer en fonction des Zj = ipj + iaj et
des coefficients 7^ la transformée de Fourier (ou spectre) w G R 4 / R F(t) e~îUJt dt
de la fonction rationnelle t G R »-> F(t). On utilisera (suivant que u > 0 ou u> < 0)
la formule des résidus appliquée avec la forme F(C)e“ *w<» et le bord orienté de l’un
ou l’autre des demi-disques £>(0, R) fl {Imz > 0} ou D (0 ,iî) H {îm z < 0} (pour R
grand).
c) Calculer, pour tout N G N*, la transformée de Fourier (ou encore spectre) de la
fonction B n : t G R 1- » 1/(1 + t2N) (B n est la fonction de transfert du filtre de
Butterworth d’ordre N ).
E x ercice 3.35 (formule des résidus : factorisation de fonctions entières). Soit /
une fonction entière non identiquement nulle dont les zéros sont tous simples et non
nuis. Soit (7 n ) nen* une suite de lacets simples C 1 par morceaux, de supports inclus
dans C* \ f ~ x(0) tels que, si dn := min{|£| ; C £ supp7w }, on ait :
lim
N-»4-oo
djsf = +00 , f
J^N
|d£| = O(div) et sup
C^supp77v I / I O I
= @0-) W + 00)-
1. Très importantes en théorie analytique des nombres, ces sommes ont été calculées en 1801 par
le mathématicien, astronome et physicien allemand Cari Friedrich Gaufi (1777-1855), dont l’œuvre
immense préfigure tant l’analyse complexe que la théorie des nombres modernes.
222 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
m
d<
< / « ) « - z)
lorsque N € N* (on supposera dans un premier temps que zf(z) ± 0).
b ) Montrer que la suite de fonctions méromorphes dans C (en fait rationnelles)
(F n )n > ii °ù
p M m ,
V z e C,
w( ( - m
£ (—
\z —a + aJ
i)
aef-'MnÜN
converge uniformément sur tout compact de C \ / 1(0) vers la fonction holomorphe
/ '/ / ■
c) Déduire du b ) que l’on a
V * € C, /W = / ( 0 ) « * p ( ^ ) x „ta „ ( n (1-
' aef-H0)nuN
la convergence au membre de droite étant uniforme sur tout compact. On observera
pour cela que Un est (comme domaine borné enserré par un lacet simple, dit ouvert
de Jordan) un ouvert simplement connexe dans lequel toute fonction holomorphe ne
s’annulant pas s’exprime comme l’exponentielle d’une fonction holomorphe (proposi
tion 1.13).
d) Construire deux suites de chemins (7iv)iv>i et (i n ) n > i adaptées respectivement
aux fonctions z h* cos(7T^) et z h* sm(irz)/(7rz). Déduire du c ) que l’on a :
Sin(7T£)
Vz G C, C O S (7 T 2 ) = lim lim
N -H -o o ((2k + 1) / 2)2 )• 7TZ N -H -o o
la convergence dans les membres de droite ci-dessus étant uniforme sur tout compact.
Utiliser une méthode similaire (mais en déplaçant cette fois les contours d’intégration
vers la droite et non plus vers la gauche) pour montrer que cette égalité subsiste aussi
pour t > 1, puis qu’elle reste valable également pour t = 1.
c) En déduire que si t\ et ¿2 sont deux nombres strictement positifs et /9 un nombre
complexe de partie réelle strictement positive, alors, pour tout nombre 7 E]0,Re/?[,
on dispose de la « formule du binôme » :
Comment cette formule peut-elle se généraliser pour exprimer (¿1 + • -+tm) ^lorsque
il, ...,£m sont des nombres strictement positifs?
E xercice 3,37 (formule des résidus). Soit / une fonction holomorphe dans le
demi-plan { z ;R e z > 0}, se prolongeant en une fonction continue (notée aussi / )
dans le demi-plan fermé {z ; R ez > 0}, telle que
9e,A : z ^
a) Vérifier que pour tout 2 E iR = d[{z \Rez > 0 }], on a \geA z)\ < \f(z)\-
b ) En déduire que y E R ge,A(iy) est intégrable sur R relativement à la mesure de
Lebesgue et que
lim / 9 e A w )d y = / f(iy)dy.
e->0,A—>+00 JR
c) Établir, pour tout R > 0, A > 0 tels que R > 2A , les majorations
A 9 A
V0 € [-TT/2, tt/2], l9e,A(Reid)\ < e~‘ R cos* |A+^ |< ^ c° s*.
E xercice 3.38 (Un théorème de Hardy-Feketex). Soit ( Xk)k>i une suite stric
tement croissante et tendant vers +00 de nombres réels positifs et (ük)k> 1 une suite
de nombres complexes. On suppose que la série de Dirichlet \ak e~XkZ a une
abscisse de convergence xc E [—oo,+ oo[ (voir les exercices 2.12 et 2.54 pour une fa
miliarisation avec le concept de série de Dirichlet).
a) En utilisant le fait que la série de Dirichlet ak e~XkZ converge en au moins
un point rco E R et en transformant ^£=1ük = ¿ £ = 1 dke~XkXi)^XkXo par intégrationl.
l. Cet exercice plus difficile, conçu plutôt comme un texte de problème, est centré sur un im
portant résultat dû au mathématicien britannique Godfrey Harold Hardy, théoricien des nombres
en même temps qu’analyste (1877-1947), et au mathématicien hongrois Michael Fekete (1886-1957)
concernant le prolongement des sommes des séries de Dirichlet. Il prolonge l’étude de la fonction zêta
de Riemann entamée dans une suite d ’exercices au chapitre 2 (il s’inscrit en particulier dans la ligne
des exercices 2.13 et 2.36).
224 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
par parties discrète (lemme 2.1), montrer que limn_*+oo(log |J2k=i ak\/eXn) = 0- En
déduire que l’abscisse de convergence de la série de Dirichlet YlkLiake~e kz (dite
transformée de Mellin de la série de Dirichlet YlkLi ak e~XkZ) appartient à [—oo, 0].
b ) On note F la somme de la série de Dirichlet YfkLi e~e kz dans {R e z > 0}. Soit
y > max(xc,0). En transformant X X=n(e“ eHi eAfc2/) (ak^~XhV) = J2k=n ck (lorsque
l < n < r a e t £ > 0) par intégration par parties discrète (lemme 2.1), montrer qu’il
existe une constante Ky > 0 telle que |YlkLnak e~e fct|< Ky t~v e~e nt/ 2 pour tout
n G N* et pour tout t > 0. En déduire que, pour 2 tel que R ez > max(0,æc),
( Y,h=i ak e~XkZ) T(z) = / 0°° tz~l F(t) dt. On s’aidera des réécritures (changement de
variables) T(z) := / 0°° tz~l e~~l dt = eXkZ / 0°° tz~x e~eXkt dt (lorsque k G N*, R e z > 0)
et du théorème de convergence dominée de Lebesgue.
c) On suppose que la somme de la série de Dirichlet J2kLiake~e kz se prolonge
dans l’union du demi-plan {R ez > 0} et d’un voisinage de l’origine en une fonction
méromorphe, présentant à l’origine un pôle d’ordre v G N* ou une singularité fictive
(z/ = 0). On note encore F ce prolongement. En utilisant le développement de Laurent
de F au voisinage de z = 0, montrer que, si x > 0 est suffisamment petit, la fonction
z h-» Jq tz~l F(t) dt, définie et holomorphe à priori dans {R e^ > max(0,x c)}, se pro
longe en une fonction méromorphe dans C tout entier, avec pôles (éventuels) au plus
simples aux points v —1, v —2,....
d ) Montrer que, pour tout x > 0, la fonction z h» tz~l F(t) dt définit une fonction
entière. Déduire alors en combinant ce résultat avec les résultats obtenus aux questions
b) et c) que, sous les hypothèses faites à la question c), la fonction 2 h* ak e~XkZ
se prolonge depuis le demi-plan {R e z > xc} en une fonction méromorphe à pôles
(éventuels) au plus simples 1,2, ...,z/ (ou en une fonction entière lorsque v = 0). On
utilisera pour cela les résultats concernant le prolongement méromorphe de la fonction
Gamma d’Euler établis aux exercices 3.20 et 3.28.
e) Déduire du résultat établi à la question d) que la fonction ( : z h* YlkLi ^~z se
prolonge méromorphiquement depuis {R e z > 1} en une fonction méromorphe dans
C de seul pôle (simple) égal à 1 (avec résidu égal à 1 pour la 1-forme correspondante)
et que la somme de la série de Dirichlet k~z se prolonge holomorphi-
quement depuis {Re z > 0} en une fonction entière.
b ) Soit P un polynôme de degré d > 2. Montrer que les zéros de P ' appartiennent à
l’enveloppe convexe de l’ensemble des zéros de P. Utiliser pour cela l’expression de la
fraction rationnelle P'(X)/P(X) calculée sous forme de dérivée logarithmique.
c) En utilisant les résultats établis aux questions a) et b ), montrer que, si P est un
polynôme de degré d > 2 et si M = s u p ^ ^ |P|, les zéros de P '(X ) - XdNXd~1 sont
tous dans D (0 ,1) dès que |A| > 1. En déduire (en utilisant le principe du maximum)
que sup|2|<! |P'| < dsup|2|<;l |P|. Cette inégalité est dite inégalité de Bernstein1.
Est-elle encore vraie s id = 0 o u d = l ?
se prolonge en une fonction entière A-périodique. En déduire qu’il existe trois nombres
complexes a, 5, c (dépendant du réseau A) tels que, pour tout 2 G C \ A, le point
{ ^ { z ) ^ ( z ) ) appartienne à la cubique T a d ’équation
Y3 = 4 ( X -a ) (X - b ) (X - c )
dans y 2.
c) Montrer qu’il existe toujours un parallélogramme fermé
1. Il s’agit de Serguei Bernstein (1880-1968), mathématicien soviétique, à qui l’on doit l’approxi
mation polynomiale par les polynômes de Bernstein. Cette inégalité a un pendant important en
théorie du signal : si / est une fonction C°° sur M, de spectre borné, inclus dans [—Î2,£2], on a
SUPr I/'I < ftsupR |/|.
2. On notera ici l’analogie entre le couple de fonctions (V iV O (méromorphes dans C, A-
périodiques) et le couple de fonctions trigonométriques (entières, mais seulement 2î 7rZ-périodiques)
(cos, sin), paramétrant, elles, la conique dont l’équation dans y est Y 2 = - ( X — 1)(X + 1).
226 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
L
, W ) dÇ,
2î7T (an(*o))+
que la somme des deux zéros de dans II(2o) est un point du réseau Zw, ® Zu>2.
Même question pour la somme des trois zéros de Çp' dans ce même parallélogramme
n (z 0).
]T (x -k )A (k ).
l<k <x
m dX
^ ^ 2z7r A(A + 1) C(A)
x A-l (m +
x 2* 2\ x) 2iir J 7+iR
y+i + 1) ' C(A) Ak ï ) *
l. Il s’agit ici plutôt en fait d ’une méthode, fondée sur l’usage de la transformation de Mellin,
initiée par le mathématicien allemand Oskar Perron (1880-1975), théoricien analytique des nombres,
mais aussi algébriste et géomètre ; son célèbre et fondamental traité d ’Algèbre continue à faire date
aujourd’hui. La seconde formule établie au c) sera exploitée aux fins de la démonstration du théorème
des nombres premiers dans le classique exercice-problème 3.45.
3.2. TYPES DE SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE 227
E x ercice 3.45 (le théorème des nombres premiers1). Cet exercice poursuit la
suite d ’exercices 2.11, 2.36, 2.54, 3.38, 3.44), dont on sait (voir l’exercice 3.38, question
e )) qu’elle se prolonge depuis le demi-plan {R ez > 1}, où elle est naturellement définie
par Ç(z) := k~z>en une fonction méromorphe dans C, d’unique pôle z = 1, le
résidu en ce pôle valant 1. On rappelle que le prolongement de C à {R ez > 0} est
donné (voir l’exercice 2.36, b )) par
(3.46) (w = - i - - z£ ~ î z ® a .
p o u r u n e c e r ta in e c o n s ta n te p o s it iv e K = K a > 0. E n d é d u ir e q u e, p o u r t o u t 7 d a n s
[1,2 ], p o u r t o u t 7 d a n s ] 1 , 2], p o u r t o u t oj > 2, o n a
1
= 0 (lo g 7 a;)
|C(7 + *w)l
lo rsq u e uj te n d v e rs + 0 0 , ce u n ifo r m é m e n t p a r r a p p o r t à 7 G [1,2 ].
e) E n c o u p la n t le r é s u lta t é t a b li à la q u e s tio n d ) a v e c c e lu i é t a b li à l ’e x e r c ic e 3 .44 , c )
(on s ’y r é fé r e r a p o u r c e q u i e s t d e s n o ta tio n s , en p a r tic u lie r la d é fin itio n d e la fo n c tio n
$ ) , m o n tre r q u e , p o u r t o u t x> 1,
3f(x)
x2
o ù la fo n c tio n hest in té g r a b le a u se n s d e L e b e s g u e su r R . E n u tilis a n t le th é o r è m e d e
R ie m a n n -L e b e s g u e s u r le c o m p o r te m e n t a s y m p to t iq u e d e la tra n s fo rm é e d e F o u r ie r
d ’u n e fo n c tio n in té g r a b le s u r R , e n d é d u ir e
lim = 0.
x —> + 0 0 V X 2 ï)
f) E n r e v e n a n t à la d é fin itio n d e la fo n c tio n \P, d é d u ir e d u r é s u lta t é t a b li a u e ) q u e
le n o m b re 7r (x ) d e s n o m b re s p re m ie rs in fé rie u rs o u é g a u x à x est é q u iv a le n t à x/ logx
lo rsq u e x te n d v e r s + 0 0 . O n u tilis e r a l ’e x p r e s s io n in té g ra le p o u r ^ é t a b lie à l ’e x e r c ic e
3 .44 , b ) .
L ’u n d es o b je c t if s m a je u r s d e c e t t e s e c tio n e s t d e p r o u v e r q u e , si U d é s ig n e u n
o u v e r t c o n n e x e d e C , le c o rp s M (? / ) (+ , x ) d e s fo n c tio n s m é ro m o rp h e s d a n s U est
e x a c te m e n t le c o rp s d es fr a c tio n s d e l ’a n n e a u % ( { / ) ( + , x ) (in tè g r e d ’a p rè s le p r in
c ip e d es zé ro s iso lés) d e s fo n c tio n s h o lo m o rp h e s d a n s U. L a r é a lis a tio n d e c e t o b je c t if
p a ss e p a r la c o n s tr u c tio n e ffe c tiv e d e fo n c tio n s m é ro m o rp h e s à e n se m b le s d e zé ro s
e t d e p ô le s p r e s c r its (a in si q u e le u rs m u ltip lic ité s o u le u rs o rd re s ). C ’e s t c e q u e n o u s
a llo n s d é ta ille r a u fil d es d e u x so u s -s e c tio n s s u iv a n te s . E n é ch o à ce r é s u lta t , n o u s t r a i
te r o n s le p r o b lè m e d e l ’a p p r o x im a tio n (en n o rm e u n ifo rm e ) d e s fo n c tio n s h o lo m o rp h e s
a u v o is in a g e d ’u n c o m p a c t K d ’u n o u v e r t U de C p a r les r e s tr ic tio n s à c e c o m p a c t
3.3. THÉORÈME DE WEIERSTRASS, APPROXIMATION, ET RÉSOLUTION DU d 229
des fonctions holomorphes dans U (théorèmes de Runge). Les résultats établis se
ront ensuite exploités pour prouver l’exactitude du complexe de Dolbeault (généré
par l’opérateur d) et énoncer des résultats concernant le problème de l’interpolation
(théorème de Mittag-Leffler).
Cette inégalité est vraie si iV = 1 (c’est d’ailleurs une égalité dans ce cas). Si l’inégalité
(3.49) est supposée vraie au cran TV, on a, étant donnés N + 1 nombres complexes
wu ...,tüjv+1,
N +l N
JJ (1 + Wk) —l| = I( JJ(1 + wk) ~~ -0(1 + ^ n + i ) + w# + i
fc=î fc=i
N
S ( n o + M ) - l ) (1 + |«>JV+l|) + |ll>Ar+l|
fc= 1
N+l
= JJ(1+ \Wk\) - 1,
k=l
OÙ
sup|Vfr,e|< e-
K
On constate que II a exactement les mêmes zéros que nid,NK(f dans le compact K
(avec les mêmes multiplicités). Ceci justifie la dernière assertion. □
On a de plus
„ / zp\
= - zP X exp (z + - + . •• + - ) .
tellelim \au = +oo (en particulier ^ 0 au delà d’un seuil minimal k > M,
k—ï+OO
M G N*) et qu’il existe une suite d’entiers ( Pk)keN*> avec
232 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
Le produit infini
z ^ n ( z ) = zM~1 x n EPk{z/ak)
k>M
converge (au sens de la proposition 3.2) uniformément sur tout compact de C et définit
une fonction entière dont les seuls zéros sont les points ak, la multiplicité de otkQétant
exactement égale au nombre de fois que le nombre complexe ak0 se trouve répété dans
la suite (otk)k>i.
D é m o n s t r a t i o n . On peut supposer que les ak sont tous non nuis, quitte à
multiplier ultérieurement la fonction construite par zM~l pour récupérer l’annulation
à l’ordre M —1 en z = 0. Soit R > 0. Pour k > N (R), avec N (R) G N* assez grand,
on a |afc| > R. On a donc, compte-tenu de (3.52),
oo oo
^ /_ R _ \ P * + X
Y sup \EPk(z/ak) - 1|< Y ' sup < +oo
N( R) N( R) lzl - H
Nous rappelons ici que nous avons introduit (définition 3.8) le concept de fonction
méromorphe dans un ouvert de C. Cette notion est commode pour formuler le principe
général de construction d ’une fonction méromorphe à zéros-pôles prescrits (avec leurs
multiplicités ou leurs ordres, suivant qu’on les envisage comme zéros ou comme pôles).
convient (elle s’annule en chaque A avec la multiplicité m(A), n’a pas d’autres zéros
dans Uy et est holomorphe, donc sans pôles, dans l’ouvert U).
Une fois tout ce travail préliminaire fait, on peut entamer la preuve proprement dite.
L’ensemble A est nécessairement dénombrable*, et on peut l’organiser en une suite
infinie (\ k )k > u dans laquelle chaque A G A est répété consécutivement m(A) fois.
Pour chaque fc G N*, soit Çk l’élément du compact C réalisant la distance de A*, à C
(cette distance est bien atteinte en un point de C, puisque toute fonction continue sur
un compact y réalise son minimum). Comme A n’a pas de point d ’accumulation dans
Uy on a nécessairement lim^-^+oo |A* - C/c| = 0 : en effet, on pourrait sinon extraire
de cette suite une sous-suite (A„(*.) - Çv(k))k>i avec |A„(*.) - (u(k)\ > rç > 0 Pour tout
k > 1 ; comme la suite {Xk)k>i est bornée (le point à l’infini est dans U et ne peut
être point d ’accumulation de A) et ne saurait de plus avoir de point d’accumulation
dans UriC, une suite extraite de la suite (\v(k))k>i ne saurait converger que vers un
point de Cy ce que l’inégalité précédente exclut. On introduit les facteurs élémentaires
de Weierstrafi (définition 3.9) et le produit infini
(3.55) /W =
dont il s’agit de démontrer qu’il remplit bien la clause de la proposition 3.2 (condition
(3.48)) pour en assurer la convergence commutative uniformément sur tout compact
de U. Nous vérifions d’abord la validité de cette clause dans l’ouvert U fl C. Soit K
un compact de U fl C et 5k > 0 la distance de K au compact C. Il existe Nk > 0 tel
que, pour k > Nk , on ait1
1. A est sans point d ’accumulation dans U ; on peut donc utiliser le théorème de Bolzano-
Weierstrafi dans chaque compact K^) (Ke)e désignant une suite croissante de compacts réalisant
une exhaustion de U} c ’est-à-dire U = U ¿Kt.
234 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
La clause (3.48) est donc remplie pour un tel compact K C U D C. Le produit infini
(3.55) converge alors indépendamment de l’ordre des facteurs (d’après la proposition
3.2) dans l’ouvert UnC et définit dans cet ouvert UnC une fonction holomorphe dont
les seuls zéros sont les points À&, k > 1, comptés précisément avec leurs multiplicités.
Comme la suite (|Xk - Cfe|)fc>i est bornée et que les points £*, k > 1, restent dans le
compact C, on a, dans un voisinage épointé convenable {\z\ > R} de l’infini dans U,
'A k - (k ' fe+1 1
v*>i, < Ak Ck
a z -C k 2fc+! '
Il résulte des majorations établies dans la preuve de la proposition 3.2 que, dans ce
voisinage épointé,
oo - oo
\ m \ <fc=l
n (i+¿- *+0^exp(kE
==1
2ï+î) =1
La fonction / présente une singularité fictive à l’infini et se prolonge donc en une fonc
tion holomorphe en ce point. Comme le même raisonnement s’applique à la fonction
z e {\ z \ > R }
7àï-n
iiz i
k> 1
(*(££))■
le prolongement de / au voisinage de l’infini ne s’annule pas en ce point (on vérifie
d’ailleurs aisément que /(o o ) = 1). La fonction / ainsi prolongée dans U tout entier
réalise bien l’objectif prévu. Le théorème 3.9 est ainsi démontré. □
Nous sommes en mesure maintenant d’énoncer la conséquence la plus visible (en tout
cas du point de vue algébrique) du théorème de Weierstraß sur les zéros-pôles prescrits.
Les fonctions polynomiales ou rationnelles (d’une variable réelle ou complexe) sont les
seules fonctions qu’il soit possible d’« encoder » en machine : un polynôme peut être
encodé1 par la suite de ses coefficients (une fois son degré précisé), une fraction ra
tionnelle par la suite des coefficients de son polynôme numérateur et de son polynôme
dénominateur, une fois les degrés de ceux-ci précisés. Il est donc très important, tant
du point de vue théorique que du point de vue appliqué, de pouvoir approcher en
norme uniforme, sur un compact K C C donné, les restrictions à ce compact des
fonctions holomorphes au voisinage de K par les restrictions à K de fonctions plus
aisément manipulates (car encodables informatiquement en machine), par exemple
les fonctions polynomiales, les fonctions rationnelles à pôles précisés hors de K , etc.
Ceci malheureusement n’est pas toujours possible, mais c ’est cependant dans cette
direction que se situent les théorèmes de type Runge2. Nous allons dans ce cours
énoncer deux versions du théorème de Runge, une version analytique (mettant en jeu
l’approximation holomorphe) et une version algébrique (mettant en jeu l’approxima
tion polynomiale ou rationnelle, la plus utile pour ce qui concerne les applications
pratiques évoquées plus haut). Ces deux versions se complètent évidemment.
Notre premier cadre sera celui d’une paire (if, U) constituée d’un compact K de C
et d’un ouvert U le contenant. Nous aurons besoin de définir une notion attachée à
cette paire, celle d 'enveloppe d’holomorphie d ’un compact dans un ouvert.
1. Par exemple, sous un logiciel de calcul tel MATLAB ou S cilab (langage interprété), le polynôme
P ( X ) = aoXd H------- h e s t déclaré comme le vecteur ligne de longueur d- f l : P=[a0 ai . . . ad ],
l’évaluation de la fonction polynomiale correspondante étant faite suivant l’algorithme de Hôrner.
2. Mathématicien allemand (1856-1927), Cari David Tolmé Runge fut à la fois un théoricien, un
expérimentateur, un analyste numérique (on lui doit aussi les schémas numériques de Runge-Kutta
pour la résolution des EDO) et un mathématicien appliqué.
236 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
dans U puisque / est continue. La fonction z i-> z est holomorphe dans U et Ton a
donc, pour tout 2 G K\j, \z\ < sup/f \z\ < oo. Le sous-ensemble Ku est donc à la
fois fermé dans U et borné dans C. Ceci ne prouve cependant pas encore que ce soit
un compact de C inclus dans U ; il faut encore montrer que la distance d’un point
de Ku à C \ U reste minorée par r) > 0, ce que nous donnera précisément (3.57).
Pour prouver (3.57), on remarque que, si w G C \ C/, la fonction 2 ^ 1¡{z —w) est
holomorphe dans U ; pour tout 2 dans Ku, on a donc
1 1
< sup
z —w Ce* Ç - w ’
soit
min IC —w\ > \z —w I.
CG t f1 1 -1 1
En prenant le minimum en puis en z, on trouve d is t(if,C \ U) > dist(Ku,C\U).
Comme l’inégalité contraire résulte de i f C Ku, on a bien l’égalité (3.57). □
R em arqu e 3.12 (la notion d 'ouvert d’holomorphie). Une propriété, semblant ici
somme toute anodine, est cependant à souligner, car elle ne l’est pas autant qu’il ne
parait : que, pour tout ouvert U de C, pour tout compact K C Ï7, l’enveloppe d ’ho
lomorphie Ku reste, comme i f , un compact de U. Ceci est primordial, comme on le
verra par exemple lorsque nous prouverons, pour tout ouvert U de C, la surjectivité
de l’opérateur de Cauchy-Riemann d/dz : C°°(UyC) C°°(U, C) (théorème 3.12
dans la sous-section 3.3.4 suivante). On dit que tout ouvert de C est un ouvert d’ho
lomorphie. Cette propriété ne survit pas lorsque l’on passe du cadre de une variable
complexe au cadre de plusieurs variables complexes. En effet, introduire des degrés de
liberté supplémentaires conduit à l’apparition de ce que l’on appelle le phénomène de
Hartogs, voir l’exercice 3.59. Les ouverts de Cn (n > 1) ne sont donc pas tous d’holo
morphie au sens où on l’entendait en dimension 1 (l’enveloppe d’holomorphie de tout
compact de U reste un compact de U). Comme pour ce qui est du principe des zéros
isolés (qui s’effondre en dimension supérieure, voir l’exercice 3.26), le fait que tout
ouvert soit d ’holomorphie (et, avec lui, la formulation des théorèmes d’approximation
de type Runge) n’est donc pas un résultat qui subsiste comme tel lorsque l’on passe
de la dimension 1 à la dimension n.
On admet ici le théorème de Frigyes Riesz2 faisant le lien entre les points de vue
fonctionnel et ensembliste en théorie de l’intégration 3 : toute forme linéaire continue
T sur le C-espace de Banach (C(RT,C),supK | |) se représente (de manière unique)
sous la forme :
ip eC (K iC)\— > JJ^(p(C)dfiT(C)
TC[»T] : z e C \ K ^ J j K J Z y -
Cette fonction est holomorphe dans C \ K , comme on le vérifie en lui faisant subir le
test de Morera (théorème 2.3), test qu’elle passe avec succès si l’on invoque le théorème
de Fubini. Nous allons prouver que cette transformée de Cauchy est identiquement
nulle sous l’hypothèse faite sur T. On remarque tout d’abord que, si K C D(0 ,iî),
alors, pour tout z tel que \z\ > R, on a
oo p p
J J dpT{Q 1 1
2S L ( g © V «> zk+i
(on utilise la convergence uniforme sur K de la série géométrique pour justifier l’inter
version entre sommation infinie et prise d’intégrale dans la dernière égalité). Puisque
( 4 est une fonction entière, donc holomorphe dans £/, on a nécessairement
(T, (Ck)\u) = 0 pour tout k e N du fait de l’hypothèse faite sur T. La fonction T C [pr\
est donc identiquement nulle sur la composante connexe non bornée de C \ K, Si C
est maintenant une composante connexe bornée de C\RT, on ne saurait avoir C C U :
la frontière de C est en effet incluse dans K et l’hypothèse C C U nous mettrait
1. En voici la formulation géométrique la plus classique : étant donnée une partie convexe C
ouverte d ’un espace vectoriel topologique X et un sous-espace affine L de X disjoint de (7, il existe
toujours un hyperplan affine fermé H de X contenant L et lui aussi disjoint de C . Le corollaire utilisé
ici est le suivant : si F est un sous-espace de X , un point x G X est adhérent à F si et seulement si
toute forme linéaire continue nulle sur F s’annule au point x.
2. Analyste hongrois (1880-1956), Frigyes Riesz contribua beaucoup au développement de l’ana
lyse fonctionnelle et de la théorie ergodique.
3. On pourra se reporter à [Rud] pour un rappel de cet énoncé, en écho à la présentation
ensembliste de la théorie de l’intégration, comme elle est le plus souvent enseignée en L3.
3.3. THÉORÈME DE WEIERSTRASS, APPROXIMATION, ET RÉSOLUTION DU d 239
dans la configuration interdite selon (2) (figure de droite dans la figure 3.7). Chaque
composante connexe bornée C de C \ K contient au moins un point z c G C \ U ; pour
tout 2 voisin de zc> la fonction
TC[pT](z) = (T) l / ( - - z ) ) = 0 .
D ’après le principe des zéros isolés, la fonction TC[^ t ] est identiquement nulle dans
toute la composante connexe bornée C puisqu’elle est identiquement nulle au voisinage
de z c £ C, Ainsi, la transformée de Cauchy T C [j i t ) est identiquement nulle dans
C \ K. La figure 3.8 éclaire la suite du raisonnement. D’après le lemme de partition
de l’unité*1, il existe une fonction « plateau » p identiquement égale à 1 au voisinage
de K et de support inclus dans V. Le support de la fonction dp/dÇ est un compact
Fp inclus dans V \ K . D’après la formule de Cauchy-Pompeiu (proposition 1.6, (1.60),
1. On admet ici ce résultat important, mettant en évidence toute la souplesse du cadre C°° (par
opposition au cadre «: holomorphe » ) : si U = \JLUL est un recouvrement ouvert d’un ouvert U de
C par une collection d’ouverts Ul (aucune hypothèse n’étant faite ici sur l’ensemble des indices ¿),
il existe une famille dénombrable de fonctions (k G N), toutes de classe C°° dans U et à valeurs
dans [0,1], telles que, pour chaque k e N, il existe un indice i{k) de manière à ce que le support de
ipk soit un compact inclus dans et que l’on ait au final le partitionnement de l’unité
1= ^ Vfc (dans
ken
étant entendu que, pour chaque compact K C C/, il n’y a au plus qu’un nombre fini de fonctions ipk
non identiquement nulles sur K .
240 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
l Ik ^^ ^T^^ TT
= l j j F MC) | ( C ) T C [ H ( 0 dtdq = 0
(z - w )f(z) + 1 = 0.
Or ceci est impossible (il suffit de prendre z = w pour s’en convaincre). Aucune
composante connexe de U\K n’est donc relativement compacte dans U, Soit z G U\K.
Posons Kz := K U {z} C U. Aucune composante connexe de U \ Kz ne saurait être
relativement compacte dans U : c’est bien sûr vrai pour les composantes connexes de
U \ K Z correspondant aux composantes connexes de U \ K qui ne contiennent pas 2
(elles ne sont pas touchées lorsque K est remplacé par Kz) et c ’est encore vrai pour
la la composante connexe de U \ K z restante (c’est juste une composante connexe de
U \ K à laquelle on a cette fois retiré un point). Puisque l’on sait que (2) implique
(3), il est possible de construire une suite de fonctions (fk)k>î d’éléments de % (î/)
convergeant uniformément sur K vers la fonction identiquement nulle et telle que
limfc_*oo fk{z) = 1. On peut donc ainsi construire une fonction f = fk (pour k assez
grand) telle que \f(z)\ > supF |/|. Ceci montre que z e U\ K\j. On a ainsi montré
3.3. THÉORÈME DE WEIERSTRASS, APPROXIMATION, ET RÉSOLUTION DU d 241
Assertion (3). On invoque, comme dans la preuve de (2) = > (3) dans le théorème
3.10, le théorème de Hahn-Banach. Soit T une forme linéaire continue sur le C-espace
de Banach (C(if, C), s\xpK ||) (donc représentable par une mesure de Radon complexe
Ht de masse totale finie, supportée par i f , d’après le théorème de F. Riesz), telle que,
pour toute fonction rationnelle R à pôles dans A, on ait
(3.59) ,(T,R) = J j R (0 Ф т (0 = 0.
dßr( Q______
C -; (C - Ac) —{z —Ac )
-IL dßr( 0
C _ Ac'
i i s u m m
dßr(C)
) (z - ^ c)k
(C “ Ac)*4"1
(pour la dernière égalité, on utilise comme toujours, pour intervertir sommation infinie
et prise d’intégrale, le fait qu’il y ait convergence uniforme sur K de la série de fonc
tions en £ sous l’intégrale, ce pourvu que \z —Xc |< dist(2, i f) ) . D ’après l’hypothèse
(3.59) faite sur T, donc sur ht , toutes les intégrales figurant comme coefficients de
cette série de puissances de z - Xc sont milles. On en conclut, de par le principe des
zéros isolés (théorème 2.7) que la transformée de Cauchy T C [h t \ est identiquement
nulle dans C, Ceci étant vrai pour toute composante connexe C de C \ i f , cette trans
formée de Cauchy TC [h t \ est identiquement nulle dans C \ K . On reprend alors à ce
stade le raisonnement (basé sur le recours à la formule de Cauchy-Pompeiu) utilisé
pour conclure à l’assertion (2) = > (3) dans la démonstration du théorème 3.10. On
en conclut que, pour toute fonction h holomorphe au voisinage de i f , (T, h\x) = 0,
d’où la possibilité d ’approcher h par une suite de fractions rationnelles à pôles dans
A (si l’on invoque le théorème de Hahn-Banach). □
3.3.4. Résolution du d
Étant donné un ouvert U de C, nous avons introduit au chapitre 1 les deux opérateurs
d et 9, respectivement du C-espace vectoriel Cl (U, C) des fonctions de classe C 1 de
U dans C dans (pour d) le C-espace espace des 1-formes continues dans U de la
forme A(z)dz , et dans (pour B) le C-espace des 1-formes continues dans U de la
forme B(z)dz (appelés respectivement espace des (l,0)-formes continues dans U et
espace des (0, Informes continues dans U). Si l’on note C(£o(i7,C) le C-espace des
(0, 0)-formes différentielles, c ’est-à-dire des fonctions de U dans C, de classe C°°, et
Cq j ([/, C) le C-espace des (0, Informes différentielles complexes de classe C°° dans
3.3. THÉORÈME DE WEIERSTRASS, APPROXIMATION, ET RÉSOLUTION DU d 243
(p : z e U _I Jf^ i> { z + 0
1. Pierre Dolbeault, mathématicien français contemporain (1924 -...), développa, avec Henri Car-
tan (1904-2008), l’analyse et la géométrie en plusieurs variables complexes.
244 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
— \ У Z e u .
dz .
La fonction (p vérifie donc bien l’équation aux dérivées partielles (3.62).
Il reste à traiter le cas général, lorsque ф n’est plus à support compact dans U. Comme
l’enveloppe d’holomorphie Ku dans U de tout compact K de U (définition 3.10)
est encore un compact de U, on peut réaliser1 l’ouvert U comme union d’une suite
croissante (Ke)e>i de compacts Ki tous holomorphiquement convexes dans U) c ’est-
à-dire tels que (Ke)u = Ke pour tout £ > 1. Soit, pour chaque i > l , P e - U [0,1]
une fonction < plateau2 » , identiquement égale à 1 au voisinage de Kt et de support
compact dans U. On pose &i = pi et, pour tout £ > 2, <j£ = pe —pe-\, de telle sorte
que
oo
tp = (]T c r < ï) X i p =
v e=i e=i
chaque composant ae/ ip) £ > 1, étant une fonction C°° à support compact dans U.
Pour chaque £ > 1, il existe donc, d’après ce qui précède, une fonction <^, C°° dans
[/, telle que
On introduit la fonction
oo
1. C ’est précisément cette construction d ’une suite (Ke)e > i qui achoppe en dimension supérieure,
lorsque U est un ouvert de Cn sur lequel on ne fait aucune hypothèse, voir la remarque 3.13 et
l’exercice 3.59.
2. On renvoie encore ici, concernant la possibilité de réaliser une telle fonction « plateau » , à
l’énoncé du lemme de partition de l’unité (pour le cas des ouverts de C), tel qu’il a été formulé lors
de la preuve de (2) = > (3) (théorème de Runge, version analytique, théorème 3.10).
3.3. THÉORÈME DE WEIERSTRASS, APPROXIMATION, ET RÉSOLUTION DU d 245
i =2
t £
= è % H z) = = pt(z) = № )•
3= 1 j= 1
Comme t > 2 est ici arbitraire, la fonction <p est bien solution de l’équation aux
dérivées partielles (3.62) et le théorème 3.12 est démontré. □
définie sur A+. Il existe une fonction f : U -> S2, méromorphe dans U, et présentant
aux points de A+ U A_ le comportement suivant :
(1) tout point A_ G A_ est pôle de f avec pour ordre m _(A _) ;
(2) tout point A+ G A+ est zéro de f —w(A+ ) avec une multiplicité égale à
m +(A+).
puis la fonction : [ / - » € , tout aussi C°° que la précédente (car 0 est constante
au voisinage de chaque disque fermé {|C - A+| < p\+} et que F est holomorphe au
voisinage de l’union des supports des fonctions p\+ et a comme seuls zéros les points
de A+ dans ce voisinage), définie par
*(2)=jï?b§ w 81
[O sinon.
Grâce au théorème 3.12, on trouve une fonction $ : U h-> C, de classe C°° et telle
que d$/dz = dans U. Posons
Cette fonction vérifie dQi/dz = 0 dans U et est donc holomorphe dans cet ouvert
d’après le théorème 2.2. Au voisinage de chaque disque fermé {|£ — A+| < pa+ }, elle
3.3. THÉORÈME DE WEIERSTRASS, APPROXIMATION, ET RÉSOLUTION DU d 247
y coïncide avec la fonction 2 i-> w(A+) — $(z)F(z) et est donc telle que 0 i — w(A+ )
s’annule avec une multiplicité supérieure ou égale à ra+(A+) en chaque point A+ E A+.
En reprenant tout ce que nous venons de faire (mais cette fois dans la situation où
A - = 0 et A+ est remplacé par A + U A _ , la fonction ra+ par la fonction constante
égale à 1, et w = 1 - $ ), on montre que l’on peut construire une fonction H E %([/)>
valant exactement 1 —$(A+) en chaque point A+ E A+ et 1 —$(A _) en chaque point
A_ E A_.
On conclut en posant
/ = © _ ( $ + H)F.
Cette fonction est solution du problème, comme on le vérifie immédiatement. □
R em arqu e 3.16 (un exemple de variante). Notons que c’est plus le procédé qui
est important que le résultat qui en découle. Il existe en effet de nombreuses variantes
du théorème de Mittag-Leffler (basées sur le recours au même procédé). On peut par
exemple se donner un sous-ensemble A C U sans point d’accumulation dans U et,
pour chaque A E A, une fonction f\ méromorphe au voisinage de A dans U. Le même
procédé que celui utilisé pour la preuve du théorème 3.13 permet alors de construire
une fonction / méromorphe dans [7, holomorphe dans U\ A, et telle que, pour chaque
A E A , / - / a soit holomorphe au voisinage de A (voir l’exercice 3.63).
3.3.6. E xercices
E xercice 3.46 (un produit infini introduit par Mahler1.). Prouver la convergence
(pour la topologie de la convergence uniforme sur tout compact de D{ 0,1)) du produit
infini z E D( 0,1) i-> I I a;gn(^ + Z<1 ) vers une fonction holomorphe / ne s’annulant
pas dans ce disque. Vérifier la formule f(z ) = 1/(1 — z) dans D (0 ,1). Pour cette
vérification, on observera dans un premier temps que f et z 1/(1 —z) vérifient la
même équation fonctionnelle très simple (que l’on établira) dans le disque unité.
1. Dans le sillage de Cari Siegel (1896-1981), Kurt Mahler (1903-1988), mathématicien allemand,
s’intéressa particulièrement à la théorie des nombres, plus particulièrement à ce qu’il est convenu
d ’appeler aujourd’hui la géométrie diophantienne.
248 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
Utiliser pour cela le théorème de convergence dominée de Lebesgue et le fait que e~l
est, pour tout t > 0, la limite (vérifier aussi qu’il s’agit ici d’une convergence monotone
croissante, donc dominée) lorsque N tend vers + oo de (1 —t/N)Nx\o,Nl(t)>
d) Montrer que la fonction
poo
z € {R e 2 > 0} ^ r ( 2) *= /
Jo
se prolonge en une fonction méromorphe à tout le plan complexe et que ce prolonge
ment coïncide avec la fonction 2 i->* $ (2 - 1).
e) En déduire que T ne s’annule pas dans {R e 2 > 0}, que 2 1/T(z) se prolonge à
tout le plan complexe en une fonction entière F, et que l’on a
F(z) = z e v ¡ J ( l + | ) e- ’ / \
keN*
où
T '- = w5 ç „ ( i : î - k « " )
k= 1
désigne la constante d’Euler. Quels sont les zéros de la fonction entière F ?
v - c , = ^ n - ( ? ) .
k£N*
la convergence étant uniforme sur tout compact du plan. Comparer avec la factorisa
tion obtenue à l’exercice 3.35, d ).
1. L’opérateur H (D) associé à la fonction entière H : z t->- ez —1, comme P(D) l’est au polynôme
P, est l’opérateur qui à une fonction entière F associe F(z + 1) - F (2), d ’où le lien entre les deux
questions a) et b ) de l’exercice (inspiré ici d ’un problème en plusieurs variables complexes concernant
le problème de Cauchy avec données initiales globales dans l’espace de Fischer soulevé par Donald
Newman et Harold Shapiro en 1964).
3,3. THÉORÈME DE WEIERSTRASS, APPROXIMATION, ET RÉSOLUTION DU d 249
Exercice 3.57 (Runge et enveloppe d’holomorphie). Prouver que les items sui
vants sont équivalents, étant donnés deux ouverts U\ C U2 de C.
(1) Toute fonction holomorphe dans U\ est limite uniforme sur tout compact
d’une suite de restrictions à U\ de fonctions holomorphes sur [/2-
(2) Si U2 \ U\ = K U F avec K compact, F fermé dans U2 et К П F = 0, alors
K = t
(3) Pour tout compact K de C/i, Кщ = K\jx.
(5) Pour tout compact K de Î7i, XJ\ П Кщ est aussi un compact de U\,
250 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
1. On doit cet exemple (1906) d ’un ouvert de C 2 qui ne soit pas d ’ «: holomorphie » (au sens :
d ’analyticité en deux variables complexes, voir l’exercice 2.34) au mathématicien allemand Fritz
Hartogs (1874-1943). Cet exemple différentie substantiellement le cadre de la théorie des fonctions
d ’une variable complexe de celui des fonctions de plusieurs variables complexes.
3.3. THÉORÈME DE WEIERSTRASS, APPROXIMATION, ET RÉSOLUTION DU d 251
\ f f u < p « )№ d t d n\<l\\f\\2
Hl ||d m |£..
Vy>€P(îO, J J m < P « )d id r, = - J J g ( 0 ^ ( O d id r ,t
La donnée de toutes les paires ( ULfl Uv^ f L^ : UL^ C) de manière à ce que les
conditions (3.66) soient remplies est appelée donnée de Cousin, ou encore 1-cocycle
au sens de Cech (subordonnée au recouvrement (UL)L),
a) Montrer que les conditions (3.66) imposent nécessairement
1. Voir l’ouvrage à paraître dans la même collection consacré à la théorie des distributions.
2. Il s’agit ici du premier problème de Cousin. Avec son compagnon < multiplicatif » (dit second
problème de Cousin), tout aussi important dans la géométrie complexe et/ou algébrique modernes
que le premier, ce problème a été introduit par le mathématicien français Pierre Cousin en 1895.
252 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
keN
est une fonction C°° dans ULet que l’on a, quelque soient les deux indices ¿et ¿/,
(3.67) -$*,== /¿/ft dans Ut fl Us
(exploiter pour cela les relations (3.67)).
c ) Déduire du b ) et du fait que les / t>t/ sont holomorphes dans leurs domaines de
définition qu’il existe une fonction : Î7 —►C, de classe C°° sur 17, telle que
1. Pour un rappel de l’énoncé de ce résultat, par ailleurs utilisé dans le cours pour construire des
fonctions plateau, on renvoie précisément à la preuve de l’assertion (2) ==> (3) où il a été invoqué
pour la première fois dans cet ouvrage.
3.4. REPRÉSENTATION CONFORME ET THÉORÈME DE RIEMANN 253
D éfinition 3.11 (conformité d’une application entre deux ouverts de C). Une
application / entre deux ouverts U et V du plan complexe est dite conforme si et
seulement si / est holomorphe et réalise une bijection entre U et V.
Si / est une application conforme entre les deux ouverts U et V , il résulte du théorème
de l’application ouverte (théorème 2.8) que {z G U ; f ( z ) = 0} = 0. Réciproquement,
si / : U -* V est une application holomorphe, le fait que f ne s’annule pas dans U
assure seulement l’injectivité locale de / , non son injectivité globale.
La notion de conformité est couplée avec celle d’univalence.
Exemple 3.3 (les applications conformes du disque unité dans lui-même forment
le groupe de Möbius). Soit / : D (0 ,1) —> D( 0,1) une application conforme du disque
unité dans lui-même. En composant l’application / à gauche avec la transformation
de Möbius
¥>/(o),o : z € D(0,1)
qui, elle aussi, réalise une application conforme du disque unité dans lui-même (voir
l’exercice 2.66), on obtient une application conforme g : y>/(o),o ° / de £>(0,1) dans
lui-même s’annulant en 2 = 0 et vérifiant de plus |^'(0)| = 1 du fait de la formule de
Leibnitz (p“ 1)/(0)-p'(0) = 1. Il résulte alors du lemme des zéros de Schwarz (corollaire
2.7 avec m = 1, deuxième cas d’égalité) qu’il existe 6 G M tel que g(z) = eie z dans
D (0 ,1). L’ensemble des applications conformes de D (0 ,1) dans lui-même s’identifie
donc au groupe de Möbius introduit dans l’exercice 2.66. Ce groupe est constitué des
applications
Étant donné un ouvert connexe U du disque unité D (0 ,1) tel que 0 G [/, une classe
particulière de fonctions univalentes dans U sera appelée à jouer ultérieurement pour
nous un rôle important. Outre le fait que / ( [ / ) C D (0 ,1), on impose à / de s’annuler
en 0 (c’est une première < normalisation » ) et à |/'(0)| (qui est non nul puisque / est
injective) d’être tel que |//(0)| > 1 (il s’agit ici d ’une seconde « normalisation » ). On
254 3. S I N G U L A R I T É S IS O L É E S , M É R O M O R P H IE E T T H É O R È M E S D ’A P P R O X IM A T IO N
Soit U un ouvert connexe du disque unité D (0 ,1) tel que U contienne l’origine. Comme
l’application / G 3§(U) i-> |/'(0)| est continue d’après le théorème de Weierstrafi
(proposition 2.9), cette application réalise son maximum sur la classe compacte 3S(U).
Il existe donc une fonction holomorphe fu G âS(U) telle que
1. Les deux familles décrites ici sont disjointes puisque C ne saurait être conforme au disque
unité D (0 ,1) d ’après le théorème de Liouville : il ne saurait en effet exister (d ’après le corollaire 2.5)
d ’application holomorphe de C dans D ( 0,1) autre que constante.
2. Pour la même raison que dans la note précédente, les trois familles décrites ici sont disjointes
deux à deux.
3. C ’est-à-dire une transformation 2 h-* f f ÿ g , ou encore [20 : z\] »->• [a2o + bz\ : czo+dzi] si l’on
privilégie l’incarnation S2 ^ P 1(C), avec ad —b c ^ 0, voir l’exemple 3.2.
256 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
^a(U) et —^ a({7) sont disjoints : si Ton avait en effet \M *i) = “ ^ 2(^2) avec Z\,Z2
dans [/, on aurait Z\—a = z^ —a, donc z\ —z2, donc 2\I/0(£ i ) = 0, ce qui est impossible
car \£a = exp(/i/2) ne s’annule pas dans £/. Ce que nous venons de faire montre aussi
que et —\I/a sont injectives dans [/, donc que U est conforme à l’ouvert ^M ?/),
dont le complémentaire contient —^fa(U) (qui est ouvert). L’ouvert U est conforme à
un ouvert dont le complémentaire contient un disque fermé {|C —a| < e}, ce qui nous
ramène au premier cas précédemment envisagé. On peut donc à partir de maintenant
supposer sans perte de généralité (quitte à remplacer U par U) que U est un ouvert
simplement connexe inclus dans le disque unité tel que 0 G U) ce que l’on fera.
On introduit, étant donné un tel ouvert U (simplement connexe, inclus dans D (0, 1)
et contenant l’origine), la fonction fu G 38(U) réalisant (3.72) (corollaire 3.4). Nous
allons montrer par l’absurde que fu est une application surjective de U dans D( 0,1) ; si
tel est le cas, fu (qui est aussi par hypothèses univalente puisque fu £ &(U)) réalisera
l’application conforme souhaitée entre U et D (0, 1). Si fu n’était pas surjective, son
image éviterait un point a du disque unité épointé D( 0,1) \ {0 }. L’application
fu k { z ) mo>
-
ha(z) + M O )
(on compose ha avec une homographie) serait encore univalente dans U et vérifierait
cette fois de plus fu { 0) = 0, donc appartiendrait, comme / 17, à la classe
On observe d’autre part que fu(0) = M 0 ) / ( M 0 ) + M O )). Le calcul de la dérivée
logarithmique de (¿>aj7r° / donne M O ) = fu(0)(â-l/a). On déduit de ces deux calculs
que \fu(0)\/\fu(0)\ = (1 - |a|2) / ( —2|a| log |a|). La fonction t e]0, l[i-» 1 —t2 + 2 ilog i
étant convexe sur ]0, 1[ et s’annulant en 1 ainsi que sa dérivée, elle prend des valeurs
strictement positives sur ]0,1[. On aurait donc en particulier |/jy(0)|/|/^(0)| > 1 (en
considérant la valeur de cette fonction au point \a\ €]0, 1[), ce qui contredirait la
maximalité de |/^(0)| au sein de la famille {| //(0)| ; / G ¿/(U)}. On a ainsi prouvé
par l’absurde la surjectivité de fu et, par conséquent, achevé la preuve du théorème
de représentation conforme de Riemann. □
Dans cette section, on considère des ouverts bornés U du plan complexe dont la
frontière est un lacet simple de Jordan*, c’est-à-dire le support d’un lacet continu
7 : [0,1] —>►C tel que 7jo,i[ soit injective. Un tel lacet simple de Jordan T induit une
partition de C \ T en deux composantes connexes, l’une bornée (dite « intérieur » de
T, ou encore domaine de Jordan limité par T), l’autre non bornée.
1. Les travaux du mathématicien français Camille Jordan (1838-1922), maintes fois croisé dans
cet ouvrage, recouvrent à la fois des questions de topologie (telles les notions introduites ici ou la
notion d ’homotopie qu’il a initié) et de théorie des groupes (en particulier des groupes finis, en
relation avec les configurations géométriques).
2. Analyste allemand d ’origine grecque ottomane, Constantin Carathéodory (1873-1950) contri
bua beaucoup au calcul des variations et aux équations aux dérivées partielles, ainsi qu’à la
représentation conforme et à ses applications potentielles, par exemple en thermodynamique ou
en optique (voir son traité Conformal representation publié en 1932).
258 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
l’un ou l’autre des axes de coordonnées, ce que l’on omettra de répéter par la suite)
de support inclus dans U D D(w,e). En utilisant ce résultat ainsi que le fait que le
complémentaire d ’une union finie de tels arcs de Jordan polygonaux disjoints dans
un ouvert connexe demeure connexe, on construit le chemin injectif 7 voulu comme
un chemin tel que 7|[o,i[ ait d’ailleurs pour support une ligne brisée. Voici comment
on procède : on relie dans un premier temps (une fois i/(l) choisi assez grand pour
que tous les Wk pour k > v(l) soient assez proches de w) 1) à i)+1 := 2)
par une ligne brisée de support ¿ 1,2 inclus dans U fl D(w>e 1) ; on choisit ensuite
z^(3) assez grand pour pouvoir relier 1^ ( 3) et ^ ( 3)4.1 = 4) par une ligne brisée de
support inclus dans U HD(w)d(Lii2 iw)/2 ) avant que de relier les deux lignes brisées
disjointes ¿ 1,2 et ¿ 3,4 ainsi construites en connectant les deux points tü„(2) et
(ce en profitant précisément de la connexité du complémentaire de ¿ 1,2 U ¿ 3,4 dans la
composante connexe de U fl D(w,e 1) contenant les deux lignes brisées ¿ 1,2 et ¿ 1,3)*
On laisse le lecteur poursuivre en exercice cette construction inductive (on renvoie à
l’argument bien détaillé dans [BG] pour plus de précisions).
Soit / une application conforme entre Ui et U2. On montre dans un^ premier temps
par l’absurde que / s’étend en une application continue de U\ dans U2 - Si tel n’était
pas le cas, on pourrait exhiber un point w G dU2 et deux suites de points (zk)k> 1
et ( Zk)k>i de points de U\> toutes les deux convergeant vers z telles que d’une part
la suite {f(zk))k> 1 = (wk)k> 1 convergerait vers w G dU2 , tandis que d ’autre part
la suite (f(zk))k> 1 = (%)fc> 1 convergerait vers un point w de dU2 distinct de w.
Pour k assez grand, on aurait |Wk —w\ < \w — w\/3 et \wk — w\ < |w — w |/3.
On pourrait alors construire les deux arcs de Jordan simples 7 (de support dans
U2 fl D(w , |w — w\/3) excepté pour son extrémité 7 (1) = w) et 7 (de support dans
U2 C\D(w , \w—w\/3) excepté pour son extrémité w = 7 (1)) interpolant respectivement
une sous-suite (w^k))k> 1 et une sous-suite
Les chemins T := / _1 o 7|[o,i[ et T := / _1 o 7|[0)i[ seraient alors des arcs simples
(que l’on pourrait supposer disjoints du fait de l’injectivité de / ) de U\ tous deux
d’extrémité le même point Pour chaque 0 < r < r o < < l , on pourrait choisir
6(r) e [0,27r[ et 6(r) G [0, 27t[ (ces fonctions 6 et 6 étant continues comme fonctions
de r sur ]0,ro[ privé d’un sous-ensemble au plus dénombrable) de manière à ce que
z + reieW G Supp T , z + reie^ G Supp T et à ce que l’arc du cercle de centre 2
et de rayon r joignant ces deux points soit dans la même composante connexe de
U\ fl {|C - z\ = r }. Quitte à choisir convenablement l’ordre dans lequel on prend T
et T, on pourrait bien sûr toujours supposer que 0 < 0 sur ]0,ro]. On pourra s’aider
pour suivre cette preuve de la figure 3.9 ci-dessous.
On observerait alors que, pour tout r G]0, ro],
S
S
s
\
\
r x' \
\
\
\
\
\
\
I
I
I
I
/
/
/
/
/
/
/
/
✓
( ^ 3 ^) lo g (r0/e) < f rdr C ' \f(z + r e it)\2 d t < 2w d xdy < + 00.
C ’est ici que Ton a exploité ce que Ton convient d’appeler la formule de Vaire. Ceci
nous conduirait à une contradiction dès que nous ferions tendre e vers 0. Nous venons
ainsi de prouver par l’absurde que / se prolonge en une application continue de U±
dans U On raisonne de la même manière avec / _1. Les deux prolongements continus
ainsi construits sont inverses l’un de l’autre par continuité puisqu’ils le sont sur U\ ou
U2 (ouverts denses dans leurs adhérences respectives). Le théorème de Carathéodory
est ainsi démontré. □
260 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
Exemple 3.4 (l’exemple du carré et celui des polygones). Si U est le carré ]0,1[2,
toute transformation conforme / entre U et le disque unité ouvert se prolonge d ’après
le théorème de Carathéodory (théorème 3.15). en un homéomorphisme entre [0, l]2 et
le disque unité fermé. Il résulte alors du principe de réflexion de Schwarz (proposition
2.3, voir l’exercice 2.19) que cette représentation conforme / se prolonge à tout le plan
complexe en une fonction méromorphe périodique par rapport au réseau 2Z 0 2¿Z,
donc une fonction elliptique (voir l’exercice 3.43), de pôles (simples) les points de deux
réseaux aj + (2Z 0 2iZ) (j = 1,2) qui peuvent être confondus (auquel cas ces pôles
deviennent doubles). Plus généralement, la représentation conforme entre le disque
ouvert et le polygone régulier de sommets les N racines N-ièmes de l’unité e2mk/N
(k = 0,..., N —1) est la transformation donnée dans D (0 ,1) par
f ( i - C N r 2 / N d C
Le théorème de Carathéodory, quand bien même il ne s’agit là encore que d ’un résultat
non effectif, ouvre le champ applicatif du théorème de représentation conforme de
Riemann. Pour ce qui concerne les aspects « effectifs » de la représentation conforme
(prolongeant, y compris dans le cadre de l’analyse numérique, les résultats de base
évoqués dans cette section, en particulier la présentation de l’approche de Schwarz-
Christofell dans l’exercice 3.79), on renvoie le lecteur à des références plus spécialisées,
parmi lesquelles en particulier [Henri], [Henr2] et [DriTr]. Le lecteur trouvera aussi
dans les ouvrages de L. Ahlfors [Ahl] de P. Duren [Duren] ou de C. Pommerenke
[Pom] de nombreux prolongements des notes de cours relatives à cette (trop) brève
section.
3.4.4. Exercices
Exercice 3.65. Quelle est l’image de ]0,7r[xR par z cos z? Décrire l’image
des droites verticales et des segments horizontaux par cette application. L’application
cos est-elle univalente dans ]0,7r[xR ? Que peut-on dire des angles que font entre elles
les images des droites verticales et celles des segments horizontaux en leurs points
d’intersection? Ce résultat était-il prévisible et pourquoi?
disque unité ouvert £)(0, 1). Plus généralement, construire une application conforme
entre la « lunule » Ua,b définie comme intersection (ouverte) de deux disques ouverts
D\ et £>2 du plan complexe (dont les frontières se coupent en deux points distincts
d’affixes a et b) et le disque unité ouvert.
Exercice 3.67 (applications conformes, théorèmes de Riemann et de Carathé-
odory). Soit U l’ouvert de C défini comme ]0,1[2 auquel on a retiré le «: peigne » consti
tué de l’union des segments ]l/n , 1/n + i/2], n = 2,3,.... Montrer que U est conformé
ment équivalent au disque unité ouvert £)(0,1), mais qu’il ne saurait cependant y avoir
d’application conforme entre £>(0,1) et U se prolongeant en un homéomorphisme entre
{ICI < 1 } et U.
et qu’elle réalise une transformation conforme entre £>(0,1) et C\] —oo, —1/4]. Cette
fonction f = K injective dans £>(0,1), normalisée de manière à ce que /(0 ) = 0,
/'( 0 ) = 1, est telle que /(£>(0,1)) est égal au complémentaire d ’une courbe de Jordan
simple12de S2 dont une des extrémités est le point à l’infini N. Nous avons affaire
ici à une situation extrême : le plan complexe est « déchiré » d’un coup de ciseaux
depuis l’infini le long d’une courbe de Jordan simple T = S2 \ /( 0 ( 0 ,1 ) ) . On dit alors
que / réalise une déchirure.
Exercice 3.69 (calcul de la courbure du disque de Poincaré et du demi-plan
hyperbolique H2 : pourquoi le « un-quart » de K œ be2). Soit £ )(0 ,1) le disque unité
du plan complexe équipé de la métrique riemannienne induite par le produit scalaire
<Ci,C2). ; = (* e 0 (o ,i)).
a) Donner un repère orthonormé mobile simple z G .D(0,1) i-» (ei(^ ),e2(^)) relatif à
cette métrique et son repère dual 2 G £>(0,1) (wi(z),W2 (z )).
b ) En la cherchant sous la forme 0^,2 = Pdx + Qdy, calculer l’unique 1-forme
différentielle de classe C°° sur £>(0,1) telle que dw\ = 0012 A u>2 et dw2 = —^12 A
(lemme de Levi-Civita). La courbure scalaire de Gauß z G D (0 ,1) -* K(z) de la struc
ture riemannienne (D (0 ,1), (•, •)) est alors définie par dw12 = —Ku\ A (¿2 (et de fait
indépendante, on l’admettra, du choix du repère mobile utilisé, c ’est une conséquence
du célèbre théorème egregium de Gauß). Montrer que la courbure de Gauß du disque
1. Une telle courbe est par définition le support d ’un chemin continu 7 : [a, b] -* S2 injectif.
2 . Cet exercice est inspiré d ’un exercice proposé dans [HY], chapitre 4 ; il présuppose une fami
liarité avec les concepts de géométrie riemannienne (connexion de Levi-Civita et courbure de Gauß).
262 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
En intégrant cette inégalité pour r G [0, \z\] lorsque z = \z\ei6 G D(0, 1), prouver le
théorème de distorsion, c ’est-àrdire le fait que l’on ait, sous les conditions de norma
lisation sur / (/(0 ) = 0 et / '( 0 ) = 1), l’encadrement
1-1*1 i+ w
< \m \ < V*€D (0,1).
(1 + I*I)3 ~ U V 71 - U - |*|)3
b) Déduire de l’inégalité établie à la question a) la majoration
kl
l/(* )l < V*€D (0,1).
(i-l
c) Vérifier que si z € D( 0,1) est tel que \f(z)\ > 1/4, on a aussi \f(z)\ > \z\/{l + \z\f.
d) On suppose maintenant que z G D(0,1) vérifie |/(z)| < 1/4. Déduire du théo
rème un-quart de Kœbe (exercice 2.44, e )) que le segment [0, f(z)] est inclus dans
f(D ( 0,1)). Soit (z le chemin de classe C 1 défini comme C,z : t G [0,1] i->
Déduire du fait que f ( z ) = df (formule que l’on justifiera) la relation
\ m = f\ n u t))\ \ c M d t.
Jo
Montrer que {t G [0 , 1]; d[\Çz(t)\2]/dt < 0 } est un sous-ensemble fermé de [0 , 1] ne
présentant qu’un nombre fini de composantes connexes, et que par conséquent la
fonction t i-* |Cz(£)l est une fonction strictement croissante sur une union d’inter
valles ouverts disjoints I = ]0, i i [ u ]*2} t3[U •••U]îat- i , tn [c [0,1], réalisant ainsi un
difféomorphisme strictement croissant (d’inverse noté £g) entre I et ]0, \z\[ privé d’un
nombre fini de points. Déduire alors de la formule de changement de variables dans
l’intégration au sens de Lebesgue que
tous un même point TV. Pour tout n G N, soit f n l’unique application conforme
entre D (0 ,1) et Un dont l’existence a été établie à la question a), normalisée par
les conditions / n(0) = TV et /¿ (0 ) G]0, +oo[. On suppose que la suite de fonctions
univalentes (fn)n>o converge uniformément sur tout compact de D (0 ,1) vers une
fonction holomorphe / : D (0 ,1) —> C. Montrer que soit / = TV dans D (0 ,1), soit /
réalise une application conforme entre .0(0,1) et un ouvert U de C distinct de C et
contenant le point TV.
c) On reprend les hypothèses de la question b). Vérifier que, lorsque l’on est dans
le second des deux cas de figure mentionnés dans cette précédente question (c’est-à-
dire que / := limn_>+00/ n est non constante dans D( 0,1)), alors, pour tout w dans
U = /( 0 ( 0 ,1 ) ) , il existe un voisinage Uw de w dans U tel que l’on ait
3NW G N tel que n > Nw = > Uw C Un.
d) On reprend encore les hypothèses de la question b) et l’on suppose que l’on est en
core dans le second cas de figure (c’est-à-dire que / := limn_>+oo f n est non constante
dans Z)(0,1)). Montrer que pour tout w G dU, il existe une suite (wn)n>o de points
du plan tels que wn G dUn pour tout n > 0 et que w = \imn^ +00wn. On pensera
à exploiter l’encadrement établi à la question e) de l’exercice 3.70 pour une fonction
injective (en l’occurrence ici chaque f n) de D( 0,1) dans C.
e) Etant donnée une suite (Ï7n)n>0 d’ouverts connexes de C contenant tous un même
point TV, on dit que cette la suite (Un)n>o converge au sens de Carathéodory vers un
sous-ensemble U (relativement à TV) si et seulement si
- soit U est le singleton {TV} et il existe une suite (wn)n>o, avec w n G dUn pour
tout n G N et lim ^ o o w n = W ;
- soit U est aussi un ouvert connexe contenant W et les assertions établies aux
questions c) et d) concernant le comportement asymptotique de la suite d’ou
verts (Un)n>o relativement à l’ouvert < limite » U sont valides.
Le sous-ensemble U est alors appelé noyau de la suite {Un)n>o* Compte tenu des
conditions imposées, on peut montrer (on l’admettra ici) que ce noyau U est exac
tement l’union de W et de l’ensemble des points w G C tels qu’il existe un ouvert
connexe Uw contenant W et w avec Uw C Un dès que n est assez grand.
Soit (Un)n>o est une suite d ’ouverts simplement connexes de C, distincts de C et
contenant tous le même point ÍV, et, pour chaque n G N, f n : D (0 ,1) -> Un
l’unique application conforme entre £>(0,1) et Un attachée à l’ouvert Un comme à
la question a). Déduire des résultats établis aux questions c) et d) que si la suite
(fn) n>o converge uniformément sur tout compact de D (0 ,1) vers une fonction ho
lomorphe / : D (0 ,1) ->> C, la suite (Un)n>o = (fn(D( 0, l ) ) ) n>o converge au sens
de Carathéodory (relativement à W) vers le noyau U = f(D ( 0,1)) automatiquement
distinct de C.
f) Montrer réciproquement1 que si (Un)n>o est une suite d’ouverts simplement con
nexes de C, tous distincts de C et contenant un même point TV, qui converge au
sens de Carathéodory (relativement à TV) vers un sous-ensemble U C C distinct de
C, alors la suite (fn)n>o des fonctions univalentes de D( 0,1) dans C attachées aux
Exercice 3.72 (théorème un-quart de Kœbe revisité1). Soit / une fonction ho
lomorphe bornée du disque unité dans C, telle que /(0 ) = 0 et /'( 0 ) = 1. On pose
M = \\f\U
a) Soit w € C \ /( D ( 0 ,1)). Montrer qu’il existe une et une seule fonction g holomorphe
dans D (0 ,1) telle que p(0) = 1 et g2(z) = 1—f(z)/w pour tout 2 dans D( 0,1). Donner
les premiers termes du développement de g en série entière.
b) Montrer que WgW^ < 1 + M/\w\ et déduire du résultat établi à la question a)
et de la formule de Plancherel que \w\ > 1 /(4 M). Conclure que f(D ( 0,1)) contient
le disque ouvert de rayon 1 /(4M ). Comment diffère le résultat établi ici d’avec le
théorème un-quart de Kœbe (établi à l’exercice 2.44, e )) ?
est continue sur [0,1] et en déduire qu’il existe ¿0 > 0 et a € D (0 ,1) avec \a\ < 1 —¿0,
\f(a)\ = l/t0 et \f{z)\ < 1/t pour t < to et \z\ < 1 — t (on pensera à choisir
t0 := inf{i G [0,1]; ipf (t) = 1}).
b) Montrer que \f'(z)\ < 2/to dans le disque D(a>to/2) et en déduire que la fonction
g définie dans D (0 ,1) par g(z) = f(z) - f(a) vérifie \g(z)\ < 1 dans D(ayto/2).
c) Déduire du résultat établi à l’exercice 3.72 que f(D ( 0,1)) contient le disque de
centre f(a) et de rayon 1/16 (on pensera pour cela à «: normaliser »la fonction / en
la remplaçant par la fonction f a - z e D( 0,1) h» 2g(a + to z/2)/(tof(a))).
d) Montrer qu’il existe une constante universelle L telle que, pour toute fonction /
holomorphe dans D(0,1), / ( D ( 0 , 1)) contient un disque de rayon L|/'(0)|.
1. Cet exercice, ainsi que les trois suivants, conduisant à la preuve du petit théorème de Picard,
sont adaptés d ’exercices proposés dans [A M ], chapitre 10, auquel on renvoie pour d ’autres sugges
tions. Ils ont plutôt fait l’objet de problèmes d ’examen et sont découpés sous forme d ’une batterie
d ’exercices (que l’on peut concevoir comme indépendants, à condition d ’en admettre les résultats au
fur et à mesure) pour les besoins de l’ouvrage.
2. Les travaux du mathématicien français André Bloch (1893-1948) furent essentiellement
consacrés à l’analyse complexe (le résultat mentionné ici fait partie de son article sur l’uniformi
sation paru en 1925). C ’est interné dans un asile psychiatrique après le meurtre de son frère, son
oncle et sa tante en 1917 qu’il poursuivit depuis avec succès ses recherches. Edmund Landau (1877-
1938) est un analyste allemand dont une grande part des travaux furent dédiés à la théorie analytique
des nombres (en particulier à la distribution des nombres premiers). Il introduisit la constante uni
verselle L > 0 minimale qui porte son nom (avec celui de Bloch, car son résultat apparait comme un
cas particulier du résultat établi par Bloch en 1925) en 1929.
266 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
b) Soit a G D(0,1) tel que h'(a) ^ 0. Montrer que l’on définit une fonction ha
holomorphe dans D( 0,1) en posant
1 h(a + (1 — \ot\)z) —h(a)
ha(z) = (¿€ £ > (0 ,1 ))
1 - |a| W(a)\
La version proposée ici à titre d ’exercice est loin d ’être aussi effective ; son but est juste de fournir
l’outil auxiliaire pour la preuve du grand théorème de Picard (exercice 3.77).
3.4. REPRÉSENTATION CONFORME ET THÉORÈME DE RIEMANN 267
1. On doit ces formules à Hermann Schwarz bien sûr (son principe de réflexion, proposition 2.3
joue, on le verra, à plusieurs reprises dans leur preuve un rôle central) et à l’analyste et géomètre alle
mand Elwin Christofell (1829-1900), connu aussi en géométrie différentielle pour ses « symboles » . Ce
sont des formules explicites (utiles en ingénierie mathématique) donnant la représentation conforme
entre le disque unité ou le demi-plan {Im z > 0} et un domaine de Jordan du plan limité par une
courbe polygonale fermée. Cet exercice est adapté de l’exercice 19 (chapitre 2, section 8) de [BG] et
de l’exercice 10.45 de [AM ].
268 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
le sens trigonométrique. Les mesures des angles intérieurs (en ces sommets respec
tifs), exprimées en radians, sont ici ao7r, ..., ûw _ i 7T (on a bien sûr a*. £]0,27r[ pour
fc = 0 ,...,7 V - l ) .
a) Soit / : {Im z > 0} -> Un une transformation conforme entre le demi-plan
{Im z > 0} et l’ouvert Un •Pourquoi une telle transformation conforme existe-t-elle?
Pourquoi / se prolonge-t-elle en un un homéomorphisme entre {Im z > 0} U {o o } et
Un ? Pourquoi peut-on imposer de plus que le prolongement vérifie /(o o ) = Wo ?
b) Pourquoi existe-t-il une fonction h holomorphe dans {Im z > 0} telle que f = eh
dans cet ouvert ? Montrer, en invoquant le principe de réflexion de Schwarz (propo
sition 2.3) que, pour tout k = 0,..., N —1, / se prolonge en une fonction holomorphe
univalente (fk à un ouvert simplement connexe Vk contenant le segment ]zjt,Zfc+1[
(c’est-à-dire l’union des deux segments ] —oo, z\ [U]z;v_i, +oo[ lorsque k = 0). Montrer
que <p'k admet un argument continu dans Vk et que cette détermination de l’argument
est constante sur Jz*, Zk+i[. En déduire que h' se prolonge depuis {Imz > 0} en une
fonction continue sur {ïm z > 0} \ { z i , ..., ztv_ i }, le prolongement étant réel sur l’axe
réel. Conclure que h' se prolonge en une fonction holomorphe dans C\ { z i , ..., zn- i }.
c) Soit k G {1, ...,iV}. Pourquoi existe-t-il une détermination continue £& de la fonc
tion puissance z (f(z) —Wk)^ak valable dans le demi-plan {Im z > 0} au voisinage
de Zk ? Pourquoi l’ensemble £k{]zk —e, Z&+ e[) (pourvu que e > 0 soit assez petit) est-il
contenu dans une droite passant par l’origine ? Montrer que la fonction & se prolonge
au voisinage de Zk en une application biholomorphe Uk entre D (^ ,e ) et un voisinage
de l’origine. En déduire que la fonction h1 prolongée à la question b) à C \ { ^ i , ..., zn- i )
est en fait une fonction méromorphe dans C , présentant des pôles simples aux points
Zk (k = 1,..., JV - 1) avec ResZfc [/&'(£) d£] = - 1 (fc = 1, ...,iV - 1)).
d) Montrer que la fonction h' prolongée à la question b) tend vers 0 lorsque 2 tend
vers l’infini. On considérera pour cela une détermination de (f(l/z) —wo)l/a° au
voisinage de l’infini dans {Im 2 > 0} U {o o } et on s’inspirera du raisonnement conduit
à la question c).
e) Déduire des résultats établis aux questions c) et d) que
N- 1
1
h'{z) = ^2
k=0 Z-Zk
(au sens des fonctions méromorphes dans C), puis qu’il existe des constantes C\ et c<¿
telles que, pour tout z G {Im z > 0},
f ( z) = fcuc2(z) := c i + c 2
Soient £o> •••>£#-1 les pré-images par F des sommets wo, de Un ] on suppose
que toutes ces pré-images sont distinctes de —1. Utiliser pour cela l’homographie h :
2 i-» 1/(1 + z) qui envoie D( 0,1) de manière conforme sur le demi-plan {R e^ > 1 / 2 }
pour vérifier que F s’exprime sous la forme
— ---------- = 1 ( — _______ L _ y
(z - aa)(z
) ( z - bb)) b -a \ z -b z -a J
Les trois développements demandés sont :
1 bk +_i _nak+i
00 / /)«+! ic+1 v
{ z - a)i z- b ) = E ( {b_ a){ab)k+1) zk ( N < a)
H H oo oo
+ (W < W < W)
k=0
1 1 + (k + i i - ï \ k
{z - otjYi z(i V k J
Ce développement est de la forme voulue. Dans toute autre couronne (délimitée par
deux cercles concentriques 0 < ri < < + oo de rayons ri et r<i chacun égaux à l’un
des modules des pôles de F ), le développement de Laurent dans cette couronne de la
somme des contributions
k + £j — 1
(M > r2)
(z - a tfi a* k
270 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
fc=0
Le développement de Laurent de cette fonction en série de Laurent (de puissances de
z cette fois) dans la couronne {\z\ > 1} est donné (d’après le corollaire 3.2) par
oo oo
— L h exp(1/“>(1- du - - h gà/„“",(1-
où 7ü : t S [0,1] i-» R e2î7ri. Pour tout A: € N* et tout l G N, on a, du fait de la formule
de Green-Riemann,
1 , 1 , 19 151 1091
= 1 - 1 - 1 + X T T + Ho.™ K+ R+ Z ■ + •. .
z 2 z2 6 z3 24z4 120 z5 720 z6 5040 z7
(comme on le vérifie aisément avec Maple en calculant le développement de Taylor en
w = 0 de w i-» exp((w/(w — 1)) = F(l/w)).
C orrigé de l’ex e rcice 3.3. La fonction
1/w - 1 1- w
w € D(0,1) \ {0 } i-» = 1+ 2 £ ( - l ) V
1/w + l 1+10
fe=l
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 271
est holomorphe et ne s’annule pas dans le disque unité ouvert (simplement connexe).
La proposition 1 .13 implique alors l’existence d’une fonction g holomorphe dans
£>(0,1) telle que 1 - w = (1 + w) exp (g(w)) pour tout w G D (0 ,1). Les deux fonc
tions z h» ±exp(<7( l / 2)) sont holomorphes dans {\z\ > 1} et vérifient toutes les
deux (z + 1) F 2( z ) = z — 1 dans {\z\ > 1} (ce sont d’ailleurs les deux seules fonc
tions holomorphes dans {\z\ > 1 } vérifiant cette équation fonctionnelle). L’une des
deux seulement est telle que F ( 2) > 0. Il existe donc bien une unique fonction F,
holomorphe dans {\z\ > 1} et vérifiant les deux conditions imposées. Cette unique
fonction F admet un développement de Laurent suivant les puissances de z dans la
couronne {\z\ > 1}. Mais, du fait que F vérifie l’équation fonctionnelle imposée, on
a nécessairement \F(z)\ = 0 ( 1 ) lorsque \z\ tend vers l’infini, ce qui implique que
w h» F(l/w) est bornée au voisinage de w = 0; il en résulte (d’après le corollaire
3 .2 , sa démonstration, et les formules (3 .1 6 ) ) que l’on a a*.(oo) = 0 si k G N*. Le
développement en série de Laurent de F dans {\z\ > 1} est donc
oo
F(z) = a0 + '^ 2a -kz~k
k= 1
oo k oo 1
{F{l/w) ) 2 = 1 + ^ 3 ( 2o° a~k + Y a~ea-(k-e)) wk = 1 + 2 5 3 ( “ 1)kwk =
k=1 <=1 fc=l 1+ w
k- 1
2 ûo a-k ~ 2 ( 1) ^ ] a~g (/c—£), Ai = 1 , 2 , . . .
e=i
(avec ao = ±1). On trouve ainsi les coefficients des deux développements de
2fc+lxl
(w2k-w ™ + L)J.
= [»- w + Y 2k kl
fc=î
Ces développements ne sont rien d’autre que les deux développements de Taylor au
voisinage de w = 0 de w »-> ±y/(l —w)/{ 1 + w ). Celui correspondant à ± = 1
(ao = 1) est celui qui convient ici. Le développement de la fonction F cherché est
donc (dans {|^| > 1}) :
F(z) = 1 - I + V n L i ^ - 1) ( J ______ L _\
W 2* * ! \z2k z2k+1) '
k= 1
C orrigé de l’exercice 3.4. Pour le premier exemple, le rayon de convergence
des deux séries J2k>o akXk et YlkLi a-k X k vaut +oo. La couronne C est donc dans
ce cas C = C*. La fonction / est la fonction z ^ ez + el/z —1.
Pour le second exemple, le rayon de convergence de la série entière Ylk>o akXk vaut
2, comme celui de la série entière Ylk>ia-k X k. La couronne est donc dans ce cas
272 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
ZV* . z-1
1
2
+
1
1
2(* — 1)
2
1- 3- * +
2 (z -l)
2 * -3
4z2 -1 3 z + 9
1 “ (* -3 )(2 * -3 )'
d’après les formules (3.11). On a donc, pour un tel k G N *, pour tout p G]0,r[,
\a~k\ < Cep€+/c” 1 pour une certaine constante Ce > 0 du fait de l’hypothèse faite sur
le comportement asymptotique de |/| lorsque l’on s’approche de 2 = 0. En faisant
tendre p vers 0 par valeurs supérieures dans cette dernière inégalité, on en déduit que
a -k = 0 Pour tout k G N *. Le développement de Laurent de / dans le disque épointé
D(0, r) \ {0 } se réduit donc à f(z) = YfkLoakzk et la fonction / admet donc comme
prolongement holomorphe dans .0(0, r) la somme de la série entière ^2kL0akZk (de
rayon de convergence au moins égal à r).
où Jk désigne la fonction de Bessel d’indice entier fc, définie comme la fonction entière
E « ^ i( ï) ” v fc e z >-
£=max(0,—k)
La forme iîa (C) dÇ/Cp s’exprime donc dans C* comme
n a( o § = Y l Jk(aK k~Pd<-
On a clairement affaire ici à une forme différentielle abélienne fa,p(Ç) d( dans C*,
qui se trouve explicitée ici en termes du développement de Laurent de la fonction
holomorphe £ /<*,p(C) dans la couronne C*. Du fait des formules (3.21), la forme
fociP(C) dC est exacte dans C* si et seulement si Reso[/a,p(C) d£] = 0. Mais on a dans
notre cas Reso[/a,p(C)dC] = Jp - i {ol). L’ensemble exceptionnel 2fp demandé est donc
l’ensemble des zéros (nécessairement isolés car cette fonction n’est pas identiquement
nulle) de la fonction entière Jp- \ , Du fait que cet ensemble 2fp est constitué de points
isolés, il est nécessairement au plus dénombrable car l’ensemble H {|CI < N } ne
saurait avoir de point d ’accumulation pour aucun N G N* (et est par conséquence
fini d’après le théorème de Bolzano-Weierstrafi).
C orrigé de l ’ex e rcice 3.7. Soit R k = supK |C| et U D {|C| > Rk } l’unique
composante connexe non bornée de C \K. La fonction T[p] : z £ U h* JfK dp(Ç)(Ç—z)
est holomorphe dans U (on applique la proposition 2.2 : p est de masse finie et le
théorème de Morera s’applique sur K x dT pour la mesure dp <% >dÇ lorsque T est un
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 273
triangle plein inclus dans [/), donc admet une singularité isolée à l’infini. De plus,
cette fonction s’exprime dans la couronne {\z\ > Rk } so u s la forme
i rr ф (0
™ - J № z J Jk
i _ ç.
Z
puisque la série de fonctions o((/z)k converge normalement (lorsque 2 est fixé
dans {\z\ > K r }) sur le compact K et que ff^eK d|H(() < + 00 Par hypothèses. Le
développement de Laurent à l’infini
T\t4(z) = - E ( / / V MO)
est valide dans l’ouvert {\z\ > R} et le rayon de convergence de la série entière
E
est au moins égal à 1/R. Compte tenu de la définition du résidu à l’infini (3.20), on
a ici ReSoo[T[/x](z) dz] = -o _ i([T [/i],o o ) = JfK = fi{K).
C orrigé de l’exercice 3,8. Comme / est une fonction entière, elle admet
dans C un développement en série entière (de rayon de convergence + oo) donné
par f(z) = YlkLo zk (théorème 2.5). D ’autre part, la fonction / est supposée
ici avoir un développement en série de Taylor au voisinage de l’infini de la forme
f(z) = a,k(oo)zk+ a_fc(oo) z~k. Ce développement en série entière au voi
sinage de oo est de fait valable dans C* puisque / est une fonction entière. De par la
clause d’unicité du développement de Laurent d’une fonction holomorphe / dans une
couronne C* (voir le théorème 3.1 suivi de la remarque 3.2), les deux développements
de Laurent de / proposés dans C* coïncident et l’on a a_fc(oo) = 0 pour tout k > 0
et ak(oo) = a,k(0) pour tout k > 0, donc en particulier a^(0) = 0 pour k > M. La
fonction / est donc bien une fonction polynomiale de degré au plus égal à M .
Si 0 < di < 02 < 27r sont deux angles distincts et si 2 £ Uq1 fl TIq2 , on constate en
appliquant la formule de Green-Riemann avec le secteur angulaire tronqué donné par
[0,T] x [01 , 62] (en coordonnées polaires) et la 1-forme abélienne 4>(C) e~^z puis en
faisant tendre ensuite T vers + 00, que les deux fonctions et sont égales
dans Ü0J fl Il02. Il en résulte que les fonctions JS?$,0 (6 G [0,2n[) se recollent en une
fonction holomorphe dans le complémentaire de l’intersection de tous les demi-plans
fermés contenant le convexe compact K. Puisque cette intersection est égale à C \ K
(du fait que le convexe compact K est intersection, comme on le rappelle, de tous les
demi-plans fermés qui le contiennent), la fonction se prolonge bien en une fonction
holomorphe dans l’ouvert C \ K .
d) On a H k (z ) < Rk \z \ pour tout z G C puisque K C D(0, Rk )- Il résulte alors
du résultat établi à l’exercice 2.45 que le rayon de convergence de la série entière
0 zk est au moins égal à 1/(Rk + e) pour tout e > 0, donc au moins égal à
1/Rk - Si Rez > Rk , on a
roo 00
J % (z)= e - t z ( Y , b ktk)dt.
Vk=0
Or, pour tout e > 0, on a (grâce au théorème de Fubini-Tonelli et au changement de
variables t +* (Rk + e) t)
noo OO OO
k\
< + 00.
Jo ' t^o (RK + e)k+1
k!
•**(*) = yk+r
k=0
Cette formule reste valable (compte tenu du lemme d’Abel, proposition 2.4) dans
la couronne {\z\ > Rk }- On trouve bien ainsi (ce développement étant unique) le
développement de Laurent de au voisinage de l’infini. On en déduit par conséquent
Resoo[«$?$(£) d(] = —bo = —$ ( 0) par définition du résidu à l’infini. D ’autre part, pour
tout z G C, on a plus généralement, si jr : t G [0,1] h* i î e 2î7rt (R > Rk ),
"-> [ “ * * « ) * - ■
-à L ~ J > (£ L ‘ iz *)
OO
= - 5 > * * * = -* (* )•
k=0
e) Si Rez > xc + R , le cercle {\z —£| = R} est un compact inclus dans le demi-
plan de convergence {R e£ > xc} de la série de Dirichlet ]C£Li ak e~XkZ. Ce compact
peut être emprisonné dans un secteur conique fermé du type CT(wRtZ) (voir l’exercice
2.54 a)) où RewRjZ > xc et r > 0, dans lequel cette série de Dirichlet converge
uniformément. Par translation de 2, on voit que la série YlkLi ak e~~Afc(*“ 0 converge
donc uniformément sur {|£| = R} vers la fonction £ ■-> f(z —C)* On a donc, du fait
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 275
C ’est bien un nombre algébrique. Ce calcul met en lumière le rôle totalement formel
joué ici par le symbole d ’intégration. Le lacet 7 n’étant nullement précisé dans l’exer
cice (il s’agit même seulement d’un lacet continu et non C l par morceaux, ce qui
rend tout calcul explicite d ’intégrale curviligne impossible), le symbole d’intégration
ne saurait évidemment être exploité comme il devrait l’être en analyse. Toutefois
le résultat rend compte (en la respectant) de la nature arithmétique des entrées du
problème.
C orrigé de l’ex ercice 3.11. D ’après la version topologique du théorème des
résidus (théorème 3.2, ici dans l’ouvert simplement connexe U = C), le résultat, qui
se doit d’être
N N
1
2Î7T
L
m ¿c=E Ind^> Res^to d<]=E Res^to
z i ) d o .
j-1 ¿=1
où zi>...yZN sont les pôles (distincts) de P, reste inchangé si l’on remplace le lacet
d’intégration 7 par le lacet 7 r : t € [0,1] h* Re2lnt, avec R > m ax^-i,...^ \zj\. Si
G = HQ + R est la division euclidienne de G par i f , on a donc, en prenant R très
grand,
d- 1
Erkz d~ l~ k
______ fc=0___________
■dz
h 0 z d( l + E (h k/h o) 2~fc)
00
1+E
1 k=l dz ro
2in ho Z bo
Si degG < d —2, on a r = G et par conséquent ro = 0, ce qui implique la nullité de
l’intégrale curviligne.
C orrigé de l’ex ercice 3.12. Comme Pi et P2 sont premiers entre eux, il existe,
d’après l’algorithme d’Euclide étendu, deux polynômes Qi et Q2 à coefficients dans
K, de degrés respectifs au plus égaux à degf^ - 1 et degPi — 1, tels que l’on ait
l’identité de Bézout 1 = Qi(X)Pi(X) + Q2 (X)P 2 (X). Au voisinage de chaque zéro a
de Pu on peut donc écrire PsiO/PiiO = A ( C ) Q 2(C) + P z(0 Q i(0 pi(0 / p2(0- La
forme différentielle (P^iQQi(0/p2(0) étant abélienne au voisinage de a (puisque
P2 ne s’y annule pas), on a
Ps(0 dÇ
Resn = Resa [P3(C)Q2(C)dC].
L
P2(C
) A(C)J
Par conséquent, en ajoutant les contributions à tous les zéros a de P i, on obtient
\Pz{-x ) dX = Res
Res
px(X)
p i(X ) J L
Ce nombre est égal (d’après le résultat établi à l’exercice 3.11) au coefficient de
^■degPi-i (jans je reste de la division euclidienne [P3Q2 : Pi], divisé par le coeffi
cient dominant de P\. C ’est donc bien un élément du corps K.
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 277
En utilisant le théorème de Fubini, on conclut que afc^(r7,r " ) = ^ .¿ (r 7,?^7) pour tout
(k,£) G Z 2. On conclut en échangeant les rôles des coordonnées £ et w,
c) Soit r G Tr(i7) et e' < r 7, e" < r 77 tels que le le produit des deux couronnes
{ r 7 - e' < \z\ < r 7 + e7} x { r " - e" < |w| < r " + e"} soit inclus dans U. Pour
tout w dans { r 77 - e" < \w\ < r 77 + e"}, la fonction z f(z,w ) est holomorphe
dans la couronne {r ' — e' < |iu| < r7 + e'} et se développe donc en série de Laurent
(le développement étant d’ailleurs absolument convergent) f(z,w ) = Ylkezuk(w) zi
dans cette couronne. On a d’ailleurs, pour tout k G Z,
On en déduit, pour tout (&o> ^o) G Z 2, en profitant des convergences uniformes sur les
supports des chemins t G [0,1] h » r 7e2iirt et t e [0,1] h * r " e 2iirt :
dÇ A dw 1 dC> A dw
^koilo Çfco+ i^ o+ i (2 m )2 ^Aîo+l^o+l
dw
= - / W ® ) ^o+l ^/COj/o •
2mt Jteio,
í€ [0 ,l]» -* r "e 2i7r*
Si (2, tu) G i/, on observe que, pour e7 et e77 choisis assez petits, la collection de
fonctions (C ,«7) ak,e ( k&e ( ( M ) € Z 2) est uniformément bornée aux quatre points
(\z\±e', H ±e") (ces quatre points étant dans U, comme d’ailleurs tout le produit des
278 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
couronnes fermées C\z\t\w\i€ = {\z\ —e' < |£| < \z\ + e} x {|u;| —e" < |(| < M + e"}) ;
pour voir cela, on utilise les inégalités (du type Cauchy) :
On en déduit que Yl(kti)ez2 \aW \z\k \w\e < + °°- L’assertion de la question c) résulte
de l’ensemble de ces observations.
d) L’existence a été prouvée au c). L’unicité est immédiate. En reportant en effet un
tel développement dans le calcul des on trouve, du fait du théorème de Fubini
(applicable en présence de convergence absolue des séries), que c^e — ak,e pour tout
(k> i) € Z 2.
C orrigé d e l’e x ercice 3.14.
a) L’ensemble V(F) est un fermé de (C*)2 puisque {zyw) h-» F ( z , w ) est continue dans
(C*)2. D’autre part, l’application Log est une application ouverte (car 2 i e C * 4 log \z\
est ouverte). L’image par Log du complémentaire de V (F ) est donc bien un ouvert
R2 \ A(F) de R 2.
b ) Les composantes connexes d’un ouvert de M2 sont ouvertes ; C est donc ouverte et
Log~1(Cf) est un ouvert de (C*)2. Par définition même de l’application Log, cet ouvert
est cerclé. L’existence du développement en série de Laurent Y2(k,i)ez2 aC\k,i zkwe
(absolument convergent en tout point) pour la fonction (z,w) «-> 1/F(z>w) dans
cet ouvert résulte du fait que, puisque F ne s’y annule pas par hypothèses, cette
fonction (z,w) i-» 1/F(z,w) y est clairement continue et séparément holomorphe,
donc analytique d’après le résultat établi à l’exercice 2.34, b ). On peut donc utiliser
le résultat établi à l’exercice 3.13, c) pour conclure à l’existence et à l’unicité d’un
développement en série de Laurent pour (z,w) 1/F(z,w) (absolument convergent
en tout point) dans l’ouvert cerclé Log“ 1^ ) de (C*)2.
c) D ’après le lemme d’Abel (lemme 2.4), si l’on a
E M e kx+ev
(M)€Z 2
pour tout point (2 , y) du segment [(21, 2/1), 22, 2/2)] dans K2. On a donc nécessairement
Log“ 1(C') C Log_ 1(C) C Ec et par conséquent C C Log(Ec)- Or Ec est un ouvert
connexe cerclé de (C*)2, son image par Log est donc un ouvert connexe de R2 inclus
dans R2 \ A(F) et contenant la composante connexe C de cet ensemble. On a donc
nécessairement Log(JSc) — C e t par conséquent C C C) d’où la convexité de C .
d) Soit Y^(k,i)ez2 cK^zk wi un développement de Laurent (absolument convergent)
envisageable pour (z,w) h* 1/F(z,w) au voisinage d’au moins un point de l’ouvert
Log""1(R2 \ A(F)). Comme on l’a vu à la question c), on a, si E désigne l’ouvert
connexe maximal de (C*)2 où converge cette série de Laurent, Log(E) = (7 , où C
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 279
W e*c,evc) : (t,s) H - 6 » ® + » « ),
on constate (en utilisant par exemple le même argument qu’à l’exercice 3.13) que les
nombres complexes ac-kte ((fc,^) G Z 2) sont en fait indépendants du choix du point
{%c>yc) dans la composante C. Le développement de Laurent Yl{k,i)ei2 ac-ikiezkwe
figure alors le développement de Laurent de (z,w) h» 1/F(z,w) valide dans l’ouvert
connexe cerclé Log” 1(C). On a donc associé à C un certain développement de Laurent.
La correspondance entre développements de Laurent envisageables pour la fonction
(z,w) h-» 1/F(z,w) et composantes connexes du complémentaire de A{F) dans R2
est ainsi bijective.
e) Soit (k0Jo) un sommet du polyèdre convexe conv(A). On décompose ainsi F :
F (X , Y) = Uk0ie0X koYe°+G (X , Y). On introduit ensuite le cône 07C0i*0 de R2 constitué
des points (rc, y) où le maximum de la forme linéaire
sur conv(A) est atteint uniquement en (fco>A))* Alors \G(z,w)\/(\ukQ %i0\\z\ko\w\io) < 1
dès que (log |2|,log |iu|) appartient à un certain translaté du cône ô-k0ie0 dans R2. Le
développement de Laurent
est alors valide (car convergeant) dans l’image réciproque par Log de ce cône translaté.
Il y a donc une composante connexe non bornée de R2\*4(F) correspondant à ce som
met (fco> A))* Les divers développements de Laurent obtenus ainsi à partir des sommets
du polyèdre conv(A) sont bien distincts. Compte tenu du résultat établi à la question
e), le complémentaire de A(F) présente au moins autant de composantes connexes
non bornées qu’il y a de sommets au polyèdre convexe fermé conv(A). L’ensemble
A (X + Y — 1) est obtenu en prenant l’image par l’application logarithme de la demi-
bande limitée par les droites d’équation v = u + 1, u = u — 1> u + v = 1 car la
condition pour que deux nombres complexes vérifient z + w = 1 est que les trois
conditions \z\ + \w\ > 1, |^| + 1 > |iü|, \w\ + 1 > \z\ soient remplies (tout côté d’un
triangle a une longueur inférieure à la somme des longueurs des deux autres côtés).
On a figuré sa frontière sur la figure 3.10. Le complémentaire de A (X + Y — 1) a
trois composantes connexes (toutes les trois non-bornées, associés aux trois sommets
(0,0), (1,0) et (0,1) de A. Il est des situations plus complexes où R2 \*4(F) présente
des composantes connexes bornées (voir l’exemple calculé avec MATLAB et affiché sur
la même figure 3.10). Pareils êtres, sans doute connus de Puiseux, mais réintroduits
280 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
(en relation avec la géométrie dite tropicale) par le mathématicien russe I.M. Gelfand
dans les années 1990-2000, puis ensuite étudiés en particulier par Mikaël Passare et
Hans Rullgârd (à Stockholm), August Tsikh (à Krasnoiarsk) méritent, de par leur
forme, le qualificatif d’ amibes.
C orrigé de l’ex ercice 3.15. Au voisinage (épointé) de tous les points de l’ouvert
C \ { - 1 } , la fonction ^ h* 1/(z2 — 1) x c o s ( tt z / ( z + 1)) se présente comme quotient
de deux fonctions holomorphes dans le voisinage cette fois tout entier. La singularité
2 = - 1 est une singularité essentielle car u = 0 est une singularité essentielle de la
fonction u h» cos(l/u ). La seule autre singularité possible est 2 = 1 ; elle est fictive
car cos(7r/2) = 0.
La fonction 2 h* cotan 2 - 1/2 = (2 cos 2 - sin2) / ( 2 sin2) est le quotient de deux
fonctions entières ; ses singularités sont donc fictives ou non essentielles. La singularité
2 = 0 est fictive (car 2 cos 2 — sin2 = 0 ( z 3) au voisinage de 2 = 0). Les singularités
kir (k ^ 0) sont des pôles d’ordre 1.
La fonction 2 h» z (e l/z — 1) a une singularité essentielle en 2 = 0 (c’est sa seule
singularité) car son développement de Laurent est Y,kLi(zl~k/h]’)-
(dépendant d’un paramètre t G C tel que 0 < \t\ « 1), ce point étant bien un point
de V *, on aurait donc t = h{t2,t3) pour tout tel t (donc en fait, par prolongement
analytique, pour tout t voisin de l’origine), ce qui est impossible puisqu’alors la fonc
tion holomorphe t h(t2,t3) figurant au second membre de t = h(t2>t3) s’annulerait
en t = 0 avec une multiplicité qui serait au moins égale à 2 (ce que le premier membre
interdit).
C orrigé de l’e x ercice 3.18. Voici la procédure (écrite ici en langage Maple).
L’entrée N désigne ici le cran jusqu’où est implémenté l’algorithme (avec les biblio
thèques Polynom ialTools et Regularchains).
R: =PolynomialRing ( [X ]) ;
DivPuisCr := proc(P,Q ,R ,N )
lo c a l k ,b ,p ,q u o t ie n t ,r e s t e ,x ;
x : =MainVariable(P, R );
p:= C o e ffic ie n t L is t (Q ,x );
b := p [l] ;
r e s t e := P;
q u o tie n t:= 0 ;
f o r k from 1 to N do
p : - C o e f f i c i e n t L i s t ( r e s t e ,x ) ;
r e s t e := expand(reste - ( p [k ]/b ) * x ~ (k -l) *Q );
quotient := qu otien t + (p [k ])/b * x ~ (k -1) ;
end do ;
[s o r t(q u o t ie n t ,x ,a s c e n d in g ), s o r t ( r e s t e ,x ,a s c e n d in g )];
end p roc;
Pour trouver le résultat demandé, on doit donc diviser suivant les puissances crois
santes le polynôme P(X ) = 1 + X - X 3/6 + X 6/120 - X 7/5040 par le polynôme
Q(X) = 2 - 5X + 6X3 - X(1 - X 2/2 + X 4/24 - X 6/720) jusqu’à l’ordre N = 8 ici et
chercher le coefficient de X 7 (monôme de plus haut degré dans le reste de la division
à l’ordre 8). Il a fallu en effet tronquer ici le développement de Taylor de sinus (en
z = 0) à l’ordre 7 au numérateur pour obtenir P et celui de cosinus (toujours en
z = 0) à l’ordre 6 au dénominateur pour obtenir Q. On trouve précisément ici (avec
le programme ci-dessus) comme valeur du résidu demandé 1070943/2240. Il n’était
évidemment pas question ici d ’envisager les calculs à la main, ni d’ailleurs avec la
formule (3.34) donnant le résidu en un pôle d’ordre p > 1 (ici p = 8).
C orrigé de l’exercice 3.19. La fonction z i-> cotan(7r;z) = cos(7T2)/s in (7rz) est
une fonction méromorphe périodique de période 1 dont les pôles (tous simples) sont
les entiers k £ Z, les résidus en tous ces pôles de la 1-forme cotan(7rC) valant 1/ir.
On suppose dans un premier temps que w fi Z. Dans ce cas, w est un pôle simple de
f w et le résidu de la forme f w dÇ en ce pôle vaut cotan(7rw)/'t/;2. Les autres pôles de
la fonction f w (outre w) sont :
- les entiers non nuis k G Z* qui sont des pôles simples de f w avec comme résidus
de f wdÇ en ces pôles Resk[fw d£] = 1/ir(k2(k - w)) ;
- 0 qui est un pôle triple ; pour calculer le résidu de f wdÇ en ce pôle triple, on
effectue la division suivant les puissances croissantes
[1 - n2X 2/2 : (tt - ir2X 2/6)(X - w)}puis. croiss.
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 283
d’après la définition (3.20) du résidu à l’infini. C ’est le résultat voulu en passant tout
dans le même membre de l’égalité.
lorsque ÿ est une fonction C°° à support compact dans W ) déduite de p par V>(w) dw =
X*[^(C) d(], où z — x(w ) désigne le changement holomorphe de coordonnées locales (la
seconde égalité vient de l’application de la formule de Green-Riemann). On reprend
à ce_stade (en y remplaçant N par 1/, À par uX et p par la forme # telle que l’on
ait d[^dùj] = (^ /(2 z)) dû A du) les intégrations par parties faites dans le corrigé de
l’exercice 2.17 et aboutissant alors à la formule (2.66). Le résultat établi à l’occasion
de l’exercice 2.17, b ) montre bien que la fonction (3.74) admet un prolongement
méromorphe à € tout entier, à pôles aux points A = î G N*.
b) Comme à la question a), on se réduit au cas où p est de support dans un disque
de rayon arbitrairement petit autour d’un zéro a de f dans U (si le support de p
est disjoint de / - 1(0), il est clair que la valeur de la fonction en A = 0 est égale à
0). On effectue un changement de variable x biholomorphe au voisinage de l’origine
(entre D (a , r) et un voisinage W de 0 dans C) et on introduit ^ (de support dans W)
telle que x*[pdz\ = / ip(w)dw. Au voisinage de 0, on peut décomposer cette fonction
ÿ en îp(w) = ^£^(Ô) wk/k\ +wQ(w)y où 6 est de classe C°° (on peut pour cela
utiliser la formule de Taylor avec reste intégral). On peut aussi écrire ^ où
est une fonction « plateau » C°°, identiquement égale à 1 au voisinage du support de
^ et de support dans W. On observe (en reprenant les intégrations par parties faites
à la question a)) que
_A_ f M 2A dû
= 0
-2Z7T Jw u v G)
on voit que
~ Î |/|2CA_1) dfA<pd<;
Jd (q.r)
est égale à
O r Y K li
O T 1« ) ) * )
№ J
Or il est clair, puisque le changement de variables x est biholomorphe, que
oo
( y ' d > ((< p oxW M
k\ (C-a)k)dC)
0<V(a )
( x - 1(C))fc) ( x - 1r K ] = ( 2
k=0 k=0
il s’agit en effet de deux expressions différentes pour la partie « abélienne » du
développement en série de Taylor de ipdÇ (en £,C) au voisinage de ( = 0, mais c’est
la même 1-forme abélienne que l’on obtient ainsi. La formule demandée est de ce fait
établie.
h{z)
2™ J ( d K ) + C~z 2i7r J (dK)+ ;n ii/
(3.75)
2i«A eK )+m n ii/^ O
286 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
Si Ton pose
(3.76)
F(C,z) :=
JW JW
JW JW
I l M O - U M *)
n M 0 - n /i( * ) jw «=i
= — ------ H
^
r --------= *) ( n
e=i /< (*)) + / i ( 0
m
< -Z
m
M
= * x c , *) ( n
£=1
/«(*))+MOF[j](c, *)
w
(cette égalité étant valide pour tout j — 1, et que Ton utilise le fait que pour
z fixé dans [/, les fonctions £ G U F(Ç,z) et Ç £ U FW(Ç,z) (prolongées en
C = z, voir le résultat établi à la question a), valide aussi pour tout produit des fj) est
holomorphe dans U et continue dans AT, il résulte de la formule des résidus (théorème
3.6) que
M
-2inÍ J(i H O w d<= J2( E Res'
(**)+ F[j=in MhO J=1 a € /- ‘ (0)nt/ m
1V1 rp / /■ \ 1VJ
1W
=i E=1 ( a € / rEl (0)n(7 i l j = l Jj\^) e=i
W
On obtient en reportant au second membre de (3.75) la formule voulue,
d) On remarque que F\ et F2 sont dans ce cas des fonctions polynomiales en deux
variables £ et z, de degré total respectivement degpi - 1 et degp2 — 1. On a d ’autre
part, si 7 æ : t G [0,1] h* i î e 2iïït,
1 dÇ
< 27TÂ^ ^ ^ d egpi+ degp2
p i(0 fti(0 C - *
pour un certain k > 0 lorsque R tend vers l’infini. En utilisant la formule établie au c)
comme indiqué avec K = {\Ç\ < i?}, puis en faisant tendre R vers l’infini, on obtient
l’identité de Bézout voulue. Le fait que qi et q\2 sont à coefficients dans K résulte du
fait que Fi et F2 le sont et du résultat établi à l’exercice 3.12.
1 m - m <K
h(z) = Í KO (z G U).
2Í7T
J( 9K) + c-* m -f(z )
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 287
1 /* (* )
m - m ¿Qfk+i«y
Comme la convergence de la série de fonctions (en C) au membre de droite ci-dessus
est normale sur dK (si |/(z)| < minqk |/|), on déduit de la formule établie au c) le
développement demandé. En effet, d’après la formule des résidus (théorème 3.6), on
a, pour tout k G N,
1
2Z7T TÏTT(7y= E ilfe î].
J a ef-'( 0)nu J
e) On prend / = p. On choisit K = {|C| < i?} avec R assez grand de manière à
ce que D( 0, R) contienne tous les zéros de p. La fonction F = P est une fonction
polynomiale en deux variables de degré d - 1. On observe alors (d’après le résultat
établi à l’exercice 3.11) que, pour tout & € N*, on a
E RfiSûi[ACC, % ) —0
or€p-i(0)nc/ F VSy
puisque (d —1) < (k 4-1 )d — 2. La formule établie à la question d ) (au voisinage par
exemple d’un zéro de p) est en fait une formule dont le second membre se tronque en
une fonction polynomiale de la variable z. C ’est l’identité algébrique demandée,
f) La réécriture de la fonction P\ proposée est immédiate à vérifier (on ne change pas
un déterminant en ajoutant à une ligne un multiple d’une autre ligne). Comme p\ et
P2 n’ont pas de zéro commun, on a, pour tout a G p ï 1(0),
m >z) P 2 «,z) dÇ I
Resa [Pi(C,2)
P i (z ) - P i (Ç) P*(z) P
i(C
)J
Pi(Ç,z) m ,z ) d( ]
Pl(z) P2{z) Pi(C)J
En ajoutant ces résidus, on constate (puisque Pi et P2 sont à coefficients dans K et
que la prise de somme complète de résidus préserve dans le cas algébrique le corps
dans lequel on travaille, voir l’exercice 3.12) que l’on obient bien l’identité de Bézout
requise.
C orrig é de l’ex ercice 3.25. La fonction / n’a qu’un nombre fini de zéros dans
{ICI ^ 3} d ’après le principe des zéros isolés et le théorème de Bolzano-Weierstrafi.
D ’après le théorème 3.5, le nombre de zéros (comptés avec multiplicités) de / dans
D (0 ,3) vaut 1/ ( 2î 7t) fy f'(Ç)dÇ/f(Ç) = 2. La somme de ces zéros vaut, d’après la
formule des résidus, 1/ ( 2î 7t) f^Çf(Ç)dÇ/f(() = 2. La somme des carrés de ces zéros
vaut, toujours d’après la formule des résidus, 1/ ( 2z7t) / 7 C2/ /(C)^C//(C) = Les
zéros a et /3 vérifient a + /3 = 2 et a2 + fi2 = - 4, donc a/3 = 4. On trouve que les
deux zéros (distincts et par conséquent simples) de / dans D( 0,3) sont 1 ± i\J3.
C orrigé de l’ex ercice 3.26.
a) On suppose que £>(0,7^) x £>(0,7^') C / (r'0 > 0, r# > 0). La fonction z / ( z , 0)
est une fonction holomorphe non identiquement nulle au voisinage de z = 0. Ce
288 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
point est par conséquent un zéro isolé de cette fonction (théorème 2.7). Il existe donc
r' £]0,ro[ tel que 0 soit le seul zéro de la fonction 2 / ( 2, 0) dans le disque fermé
{ICI < r /}- En particulier min^|=r./ |/(£,0)| = rj > 0. Comme / est continue dans
U, donc uniformément continue sur le compact {|CI = r '} x {|u;| < Tq/2} d’après le
théorème de Heine, il existe r " G ]0 ,ro /2 [ tel que, pour tout 2 G {|C| = r '}, pour tout
w tel que |tu| < r ", on ait \f(zyw)\ > rj/2.
b) Le fait que 2 h-> f ( z yw) n’ait qu’un nombre fini de zéros dans £>(0,r/) lorsque
\w\ < r " résulte du principe des zéros isolés et du fait que cette fonction ne s’annule pas
sur {|C| = r1}. Le théorème de Bolzano-Weierstrafi interdit l’existence d’une infinité
de zéros dans D(0yr'). Il résulte de la formule de variation de l’argument (théorème
3.5) que, lorsque \w\ < r", le nombre de zéros de / dans D (0,r ') est égal à
<K
#zer[/(-,ti;);D(0,r
/(C > w )’
La fonction w Nzer[f(-,w ); D( 0, r')] est holomorphe dans D(0, r") d’après la propo
sition 2.2 ; elle est en particulier continue dans D (0,r " ), donc constante car à valeurs
entières. Comme cette fonction est aussi continue (par exemple grâce au théorème de
continuité de Lebesgue des intégrales fonction d’un paramètre) sur {|w| < r " }, elle
est bien constante et égale à v G Z dans ce disque fermé.
c) Les sommes de Newton des Çe(w) (£ = l,...,i/) s’expriment grâce à la formule
analytique des résidus sous la forme
( z , w) p(z, w) = J J (z - Ce(w)) = zv + zv j
e=i j=i
est continue et ne s’annule pas sur le compact {|*| = r '} x {|w| < p}. Elle est donc
minorée en valeur absolue sur ce compact. Pour tout w G D (0 ,p ), on remarque par
construction même que la fonction 2 h* / ( 2, w)/p(zyw) est holomorphe dans jD(0, r').
Il résulte du principe du maximum version globale (proposition 2.11, appliquée ici à
cette fonction dans D (0,r ')) que
supi>| „ , h
<>I№.<»)I ^
i ,J W ,* l / ( * . « 0 M * , « 0 l <
\z\<rWw\<p \P(Z,W)I
m in|z|=r',|io|<p
Pour tout w e D(0,r"), la fonction z i-> f(z,w)/p(z,w) définit une fonction holo
morphe dans £>(0,r') (qui ne s’annule pas dans D (0 ,r')). On peut donc définir la
fonction f/p dans D(0,r') x D(0,r") ; cette fonction ne s’annule pas dans ce bidisque.
Pour chaque valeur de z0 S .D(0,r /), la fonction w h-» (f/p)(zo,w) est une fonction
holomorphe dans D(0,r") : si zq est tel que p(zo,w) ^ 0, il suffit en effet d’utiliser
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 289
le théorème de Riemann (théorème 3.3) ; si Zo est tel que p(zo,w) = 0, cela signifie
que p(ZyW) = (z —zo)kz°q(z,w ) (où q(zo>w) ^ 0) pour un certain kZo G N* ; mais
alors, on a aussi f(z,w ) = (z — zo)kz<>h(zyW)y où w »-> h(zo>w) est analytique et non
identiquement nulle ; on est ramené au cas précédent. La fonction f/p est une fonction
séparément analytique et bornée en module dans D (0, rf) x D (0, r") ; c’est donc une
fonction analytique (voir l’exercice 2.34, b )).
et donc que
Ind(7a;a:,y> 0) —
1 f 1 d \F(z mex " a' t ,z v e*twaat)] 1 f 1 dzF(zxe2ivait,zye2i,rait)
d[zxe2iira^}
~ 2«r J0 F ( z xe2ijra^ , zve2iira2t) ~ 2iir J0 F ^ e 2™“^, zye2i™2t)
1 t 1 dwF ( z xe2ijrait,z v e2i2ca2t)
d[zve2i*a2t}.
+ 2iir Jo F ( z xe2iira^ , zve2i™ 2t)
On remarque que la fonction
pl
= / (d , [a, log \F(z, Zy e 2iwa2ts) \ ] ) d[zx e2iwait] = 0.
J0 ' / z=zx e 2t7rfti *
1 fR
+ *0+) — f z(t + z0_ )) dt = (1 —
* ? / <«f 1+t '
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 291
/te[0,l]^Re2iirt 2ttRKe
j. z -1
dt < = o (l)
J t( 1+ ¿ R -l
et, si e tend vers 0,
J
f
i£[0,1]
tz~l
1+ t
dt <
2ireB* z
1-e
= o(l).
C orrigé de l’ex ercice 3.29. Il s’agit ici du calcul d ’une intégrale semi-conver
gente puisque la divergence de la série harmonique 1 V& empêche l’absolue
convergence. On intègre sur le chemin 7ej# de support représenté sur la figure 3.4 la
forme eiC*dÇ/Ç L’intégrale est nulle car la fonction méromorphe £ *"-> e^/C a comme
seul pôle 0, non enserré par ce lacet. La contribution à n d(/( = 0 des chemins
horizontaux est
et tend, lorsque R est fixé et que e tend vers 0, vers 2i sin tdt/t. Enfin, lorsque R
tend vers + 00,
f e*d C I
< r e~Rsin9 d0 = o( 1)
k » 1 J0
<
d ’après le théorème de convergence dominée de Lebesgue. D’autre part (on garde les
notations figurant sur la figure 3.4) :
-Ain f
Jo
/? Qglq dt
(1+*)3
+2 2 = 2in + 2n2.
tt
On en déduit le résultatl.
b ) On introduit pour ces exemples la fonction log : z ^ log \z\ + ¿arg]_7r/ 2,37r/2[(^)*
Cette fonction est holomorphe dans C \ {—¿[0, + oo[}. Pour les calculs des deux premiè
res intégrales, on intègre la forme (logÇ)dC/(C2 + a2)2 sur le chemin 7Ci#, lorsque
R > a. Le seul pôle enserré est ia et le résidu en ce pôle double se calcule par exemple
1. On note que cette méthode d ’attaque est générale au sens suivant : si q G N* et si toutes
les intégrales / 0°°(lo g t)K f(t) dt sont connues pour k < q - 1, on peut avec la stratégie proposée ici
en déduire la valeur de l’intégrale / 0°°(log£)9 / ( 0 ^ en intégrant la 1-forme (logÇ)q+l /(£ ) dÇ sur le
chemin T /î|€>r7 dont le support est représenté sur la figure 3.3 et en appliquant la formule des résidus.
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 293
via (3.34) : Resio [log£dC/(C2 + a2)2] = (l/( 4 a 3)) ( tt/2 + ¿(1 - loga)) (il s’agit d’un
pôle double). On a donc, pour tout e > 0, pour tout R > 0,
logC
^ (| + « (l-lo g a )).
(<2 + a2)2 at>
Il est clair que la contribution à l’intégrale curviligne du tronçon 7^ (de support inclus
dans {|C| = R}) tend vers 0 lorsque R tend vers l’infini (car log J? = 0 (R3) lorsque R
tend vers l’infini). La contribution du tronçon 7 ” (de support inclus dans {|C| = e})
tend vers 0 lorsque e tend vers 0 car e (| log e| + n) = o (l). On obtient ainsi, en faisant
tendre R vers l’infini et e vers 0,
log t dt ITT
I•TT /r
dt + ¿7T ( ! + î(l-lo g a )).
!f (t2 + a2)2 J0 (t2 + a2)2 2a3
On obtient les deux premières formules voulues en égalant parties réelles et imagi
naires. Pour la dernière intégrale, on part de
Lorsque e tend vers 0 et R tend vers l’infini, le membre de gauche tend vers
Si l’on fait tendre rj vers 0, la contribution à l’intégrale curviligne sur 76jo des tronçons
du chemin 76)o dont le support est inclus dans le segment [a, b] est
_ e * .) £ 'm f â f d t - - Я » ¡n M _ £ Л‘) ( Й ) ‘ Л
Comme les contributions des tronçons du chemin 76,o de support inclus dans l’union
des cercles de centres a et b et de rayon e tendent vers 0 lorsque e tend vers 0 (car
respectivement en 0 (бл+1) pour ce qui est du cercle {|C - a\ = e} et en 0 ( б1" л) pour
ce qui est du cercle {|( — 6|= e}), on obtient
f ¿iixÇ3/n , n e xR/n
J[—iR,—iR+n/H e « - 1 Cl - 2 e’ *» - 1 - <><1)-
La contribution des tronçons supportés par les deux demi-cercles (tous deux parcourus
dans le sens inverse du sens trigonométrique) lorsque e tend vers 0 est (puisque 0 est
un pôle où le résidu de la 1-forme vaut l / ( 2nr) et que n/2 n’est un pôle que si n est
pair) :
En combinant les divers résultats, on obtient bien la formule voulue (suivant que n
est pair ou impair, n/2 est à prendre en compte dans la somme ou non),
c) Il s’agit (pour ce qui concerne la première formule demandée) du calcul déjà effectué
à l’exercice 3.30. La dernière assertion se vérifie immédiatement.
JR j =1 e=i
Les deux définitions (dans cj < 0 et eu > 0) se raccordent en oj = 0 en une fonction
continue (tendant vers 0 à l’infini, ce qui est conforme au lemme de Riemann-Lebesgue
concernant le comportement asymptotique du spectre d’une fonction intégrable) puis
que l’on a - 2z7r 17¿1 = 2ï 7t J2jLi 7?,i du fait que Re ( YljLi 7?,i) = 0 (d’après
le résultat établi à la question a)).
c) Si l’on pose Cnj = exp((2j - l)in/N) (j = 1, ...,iV), on a, en utilisant la formule
établie à la question b ),
o—iu>t N
/ ». 1 + F N
3=1
296 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
J_ f /'( f l 1(f'(z) m
2<ir/ , * < / ( < ) « - * ) z\f(z) E
a €f~ 1(0)DUN
En multipliant les deux membres par z, on trouve l’égalité dans Un \ { z f(z ) = 0} des
deux fonctions
z
2Z7T / N c n cmm -z )
£ ( j ë - po1a [ f / m z ) ) - c ,
a€f-Ц0)ПUN Л }
où C := / '( 0 ) / / ( 0 ) + ^2a^f-i(o)nuN 1/ûf. Or ces deux fonctions sont, la première
holomorphe dans Un (d’après la proposition 2.2), la seconde n’ayant que que des
singularités fictives aux pôles de / ' / / . Cette égalité reste donc valide pour tout z € Un
grâce au principe du prolongement analytique.
b ) Si z G i f , où i f est un compact de C, on a, pour tout N suffisamment grand (pour
que i f C D (0 , c!tv)) / ( o)
I2 / 7WnV
I J*iN C/(C) (C z) *
sup ( © / K| = « ( i)
d>N(d>N — sup K \z\) SUPP7 TV ' 1/1 / / 7 AT
lorsque N tend vers +00 (d’après les hypothèses faites sur la suite des chemins 7 at).
D ’après la formule (3.35) établie au a), la suite de fonctions rationnelles (Fn )n >1
converge uniformément sur tout compact de C \ f ~ 1(0) vers la fonction f f/f (elle
aussi holomorphe dans cet ouvert).
c ) On introduit, pour tout N G N*, la suite de fonctions entières (Qn ) n > i définies par
Qn { z ) := /( 0 ) e x p (/'(0 )z //(0 )) r L e/-i(o )n [/w ((1 -z / a )e zla). On note (comme les
zéros de / sont simples et que les zéros de çn sont exactement les zéros de / dans Un )
que / s’écrit dans Un s o u s la forme / = çn^n , o ù 6n est une fonction holomorphe
dans Un et ne s’annulant pas dans cet ouvert. Comme Un est simplement connexe,
il existe d’après la proposition 1.13 une fonction h,N holomorphe dans cet ouvert et
telle que = ellN dans Un ; comme / ( 0) = ^ ( 0), on peut de plus choisir ¡in de
manière à ce que Iin (0) = 0. On a dans Un au sens des fonctions méromorphes l’égalité
/ 7 / = Qn /Qn + Ùn = FN + hfN. La suite (/£)*,> ¿y = (f/ f - F u)u>N converge d’après
le résultat établi au b ) uniformément sur tout compact de Un \}~1(0) vers la fonction
nulle ; d’après le principe du maximum, cette convergence uniforme vers 0 de {Jhlu)u>N
a lieu en fait sur tout compact de Un - Comme Hn (0) = 0 et que, du fait de la connexité
de Un , on peut écrire, pour tout 2 G Un , h , N ( z ) = / ^ h'N(() où 7o,z est un chemin
continu joignant 0 k z dans ¡7^, la suite (hu)u>N converge vers 0 uniformément sur
tout compact de Un - La suite ( e h v ) u > N converge donc uniformément sur tout compact
de Un vers la fonction 1. Comme / = ev ehu dans Un pour tout v > iV, la suite
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 297
(etj) u>n converge uniformément vers / sur tout compact de Un - Ceci étant vrai pour
tout N G N*, on en déduit le résultat voulu.
d ) Dans le cas où / = cos, on choisit 7 n ‘ t G [0 , 1] h* (N H-1) e2lnt. Les conditions
exigées sont remplies lorsque / = cos. En effet, on a supsupp7iV |cotan| = 0 (1 ) lorsque
N tend vers l’infini : il faut distinguer ici ce qui se passe dans une bande horizontale
|Im^| < 7j (où le résultat découle alors de la périodicité de cotan) et hors de cette
bande (où (1 — e~2<n)/(l + e2r}) < |cotanz| < (1 + e2r?) / ( l — e” 2r?)). Dans le cas où
/ = sin(7r*)/(7r-)> on prend 7 n - t e [0,1] »->• (N + 1/2) e2mt. Les conditions exigées
sont aussi remplies. Dans les deux cas ]C<*€/-i(o) n uN V a = 0 et /'( 0 ) = 0. Le résultat
de la question c) donne les factorisations voulues.
k= 1
représente la partie principale du développement de Taylor à l’ordre n pour la fonction
t (1 + t)~P au voisinage de t == 0 (ce développement est convergeant si t G [0,1[).
En utilisant une fois encore l’équation fonctionnelle T(z + 1) = zT(z) régissant la
fonction T, on voit que
T( l - rj + it)
r ( - n - r j + it)
n ( - * - v + *t)
k= 0
n—1
r(/3 + n + r) - it) = r(/3 + V - it) P [ (/? + k + r\- it).
k—0
298 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D'APPROXIMATION
Pour tout e > 0, il existe JV(e) e N* tel que, pour tout (t, k) £ R x N tel que
|i| + k > N(e), on a
q —it + /3 + k
< (1 + e ).
q —it + k
On en déduit que, pour tout n > N(e)f on a
|r(/3 + n - i i ) r ( l - q + it) |
f \Tp{-n - q + it)\dt < (l + e)” _1 f dt
J\t\>T(c) J\t\>T(e) |q - i t + n|
< C ieX l + e ) * - 1.
Il en résulte, toujours pour tout n > N(e), que
¡ m
2¿7iT(/3) L n—ri+iR m r w ~ « ‘ H - <7(e)t” + ,( 1 + e ) ”
ce qui permet de conclure
lim
w -* o o
dès que ¿(1 + e) < 1, et ce pour tout e > 0. La formule (3.45) demandée résulte donc
de l’égalité (3.79) (en faisant tendre n vers + oo) lorsque t e]0,1[. On reprend exac
tement le même raisonnement lorsque t > 1, mais en déplaçant cette fois le contour
d’intégration 7 H- iR en le contour Re/3 + n + 7? + ÍR (n e N*). Comme dans le cas
précédent, on fait tendre n vers +00 pour conclure. La formule (3.45) demeure valable
pour t = 1 comme on le voit en appliquant le théorème de convergence dominée de
Lebesgue des intégrales fonction d’un paramètre qui assure la continuité sur ]0, +oo[
de la fonction de t figurant au second membre de l’identité (3.45).
c) Il suffit d ’exprimer (t\ + fo)"^ comme t%^(1 + t)~& où t := ¿i/¿2 pour obte
nir la formule du binôme demandée. Par une induction immédiate, cette formule se
généralise ainsi : si ...,£m sont m ( m e N*) nombres réels strictement positifs et si
les (j = l,...,m — 1) sont m nombres strictement positifs de somme strictement
inférieure à Re /3, on a
*/2 2A fir/2
e iîs in #
1/ 9 e,A (0 d à < R Í
—eR cos 6
de = 4A ( de
* * / 0 € [— Tr/2 ,Tr/2 ]t-+Ret6 ' J—7 r / 2 R Jo
= o (l) (lorsque R —)•+oo)
m . rn
peXm peXrn .
< Sy (yT(y) (t/2)~y + tT(y + 1) ( i / 2) _y_1) e- eAl‘ i/ 2 + Sy ex™ye~eXmt/2 e " 6" 1*/2.
300 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
En faisant tendre m vers +oo, il en résulte la majoration de |Y^kLn ake~e **1 Par
Kv t~v e- e *nt/ 2 pour une certaine constante positive Kv. Pour tout z de partie réelle
strictement positive, pour tout n € N ', on a, d’après les réécritures suggérées pour
r(z) = f 0°°t* -1e - t dt,
n
r (z) akeXkZ ake XkZ
fe=1
L’inégalité établie précédemment assure (du fait que R ez > xc) la possibilité d’inter
vertir série et intégrale en invoquant le théorème de convergence dominée de Lebesgue.
On a donc :
Dans le premier cas, la somme F de cette transformée de Mellin est z h-» e~z/(l —e~z)
dans {R ez > 0} et le prolongement méromorphe de F au voisinage de 0 a un pôle
d’ordre i/ = 1 en z = 0; dans le second cas, on a F(z) = e~z/(l-{-e~z) dans {R e z > 0}
et le prolongement de JP à un voisinage de 0 a cette fois une singularité fictive en 0. Les
assertions résultent alors de l’application dans ces deux cas particuliers du résultat
établi à la question d).
Corrigé de l’exercice 3.40. Sur {\z\ = -R}, on a \ez\= eRez < eR < \a\Rd
compte tenu de l’hypothèse faite sur \a\. D ’après le théorème de Rouché (version
analytique, théorème 3.7), z i-> azp et z azd —ez ont même nombre de zéros dans
D (0, R), soit d (les zéros étant comptés avec leurs multiplicités). Si a est racine double
de l’équation dans D (0,R ), on a ea = aad = a d a ^ ” 1, donc a = d. Cette racine d
ne saurait être de multiplicité strictement plus grande que 2, car, si cela s’avérait le
cas, on aurait ed = add = a d (d — 1)dd~2y donc d = d - 1, ce qui est impossible. Il
ne peut y avoir (éventuellement) qu’une seule racine multiple (au plus double) ; il y a
donc au moins d —1 racines simples.
( £ \0-a\2) ^ = S |0 _ a |2 a >
a e P -'(O ) 'H 1 a € P _1(0) 1
ce qui implique que /? est bien une combinaison barycentrique des zéros de P.
c) Si |A| > 1, les zéros de la fonction polynomiale z h» P ( ) — XMzd sont tous z
dans D (0 ,1) d’après le volet direct du résultat établi au a) puisque |P| < M sur
{\z\ = 1}. Si cette fonction polynomiale est encore de degré 2 (ce que l’on peut
toujours supposer quitte à effectuer le changement de variables z w = eîûz),
les zéros de la fonction z h* Pf{z) — XMdzd~1 sont aussi dans D (0 ,1) d ’après le
résultat établi au b ). Il en résulte (en utilisant cette fois le volet réciproque du résultat
établi au a)) que |P'| < Md sur {\z\ = 1}, donc que |P'| < Md dans {\z\ < 1}
d’après le principe du maximum. On a donc bien dans ce cas l’inégalité de Bernstein
supw <i |P'| < d sup|2j=1 |P|. Si d = 0, on a P ' = 0 et l’inégalité de Bernstein est
encore vraie; si P est de degré 1, on peut se ramener par translation au cas où
P(z) = az et l’inégalité de Bernstein est encore vérifiée.
C orrigé de l’e x ercice 3.42, Soit R assez grand, tel que Z)(0, R) contienne tous
les zéros et les pôles de la fonction rationnelle z f(z) dans C. On a :
m •dC = 2 i 7r(i\rzer(/ ;C )-iV p 0l(/;C)).
I
J/ iç
i € [ 0 , l ] i - > P e 2 i* ‘ / (C )
WyMlM* = 2i » , 0 ou - 2«r
J/*
tG€ [0 ,1 ]H > (1 //Î)e 2i7rt J \ l / W )
système linéaire de deux équations à deux inconnues. Le calcul explicite des coefficients
conduit à la solution A = 0, B = 6 0 ]£ aga* 1/A 4. Avec ce choix de A et B , la
fonction méromorphe A-périodique obtenue est en fait entière, donc constante d ’après
le théorème de Liouville (car bornée en module dans C du fait de sa A-périodicité).
La valeur de la constante est celle du coefficient constant dans le développement de
Taylor, soit, après calculs, C = —1 4 0 ^ AgA„ 1/A 6, et l’on obtient ainsi :
(q n a = « p 3 - 6 0 ( x ; ^ ) ‘p - 140
aga * aga *
T O )
dÇ
Jt(
î G[0,1]h->zo-Ku>i T O
Or
■L
T O ) dz
dç
LiG [0,l]»->zo+tu;i 93(0 J<#o(t€[Q,l]t->z0+twi)
<(*)
-£ io g p *
fc = l
Pk
1 -p~kz
-£]o
k=1
gp* (£-=?) =-E m
k=1 k* '
La convergence de la série est normale dans tout demi-plan fermé {Re z > 1 + e}
(e > 0).
b) On écrit, si x € [K, K + 1[,
x/ K—1 k «k+1 ^
/ (5 > (/)W = £ (5 > (* )) /
r<t fe=i î = i Jk
+ ($ > (* )) (* -* )
e=\
K- 1 k K
=k=i
E (e=i
EA(o) ((*+1)- ^ + (e=iE Aw) (*- k )
K K
= x ^ A (A :)-^ A (fc )À ;= £ A (fc) (x- k).
en utilisant la formule d’intégration par parties discrète (lemme 2.1) ; voir aussi l’exer
cice 2.36, a), où un procédé similaire a été utilisé,
c) Il résulte du théorème de Fubini que
r»A+l pAH-1
m 1 °°
2in A
Ay-M
. K A(A + 1 ) C(A) A(A + 1) kA
*=i
dA dX
=¿2î7r\
( 1<k<x
E A(fe)A+iR
^ _
/ A(A + 1)
+ E l A(fc) /
/c>ÍC
(*/*)* A(A + 1 ) )■
Chaque terme de la seconde somme dans le dernier membre de cette chaîne d’égalités
peut être transformé par la formule des résidus, appliquée avec le chemin correspon
dant au bord orienté (dK*tR)+ du compact K dR = {\z - 7 | < i?, R e 2 > 7 } et la
forme différentielle (x/k)Ad\/(A(A+1)) ; la condition x/k < 1 implique la convergence
vers 0 (lorsque R tend vers + 00) de la contribution à l’intégrale curviligne du tronçon
du chemin d’intégration de support le demi-cercle {\z - 7 I = R }d de ce contour ; on a
ainsi x / 7+¿r ( x/k)x dA/(A(A + 1)) = 0 si k > x. Chaque terme de la première somme
peut, lui, être transformé par la formule des résidus, appliquée cette fois avec le chemin
correspondant au bord orienté (dKf¡fR)+ du compact K ^R = {\z-^\ < R} Rez < 7 }
et toujours la forme différentielle (x/k)x dA/(A(A + l)) ; cette fois la condition x/k > 1
implique encore la convergence vers 0 (lorsque R tend vers + 00) de la contribution
à l’intégrale curviligne du tronçon du chemin d’intégration de support le demi-cercle
{\z —7 I = R }9 de ce contour ; on a ainsi
^ L ^ W T T y
La première formule est ainsi prouvée. Pour la seconde formule, on utilise encore la
formule des résidus avec le contour (dK^ R)^. pour prouver
1 P x^ ^
A(A + 1)(À — 1)
+ + è
Â(A - f « A - i ) ] - - ï ■ + 1 - 5 ( ‘ ■- ; ) ’ •
La seconde formule se déduit alors de la première (en divisant celle ci par x 2 et en lui
soustrayant la formule que l’on vient juste d’établir).
oo A /M oo oo . -
oo oo
1 COS(VL) log Pie)
log|C(7 + MI = E S
k= 1 v—\ * W
Ç(7 + w q )
((7 -l)< (7 ))3 |7 (7 + 2îw0)| ^ |aWo|(7 — l )1'0 1 |C(7 + 2*w0)| > 1/ ( 7 - 1 ) .
7 -1
ce qui serait impossible. La fonction prolongée £ ne s’annule donc pas sur la droite
1 -4- ¿K.
b ) Il s’agit d’une vérification immédiate.
c) On exprime ( ( 7 + iu) (avec 7 > 0 et u > 2) grâce à la formule de représentation
établie à la question b ), en prenant N = [a;]. On choisit A tel que B a C {R e^ > 1/2}.
306 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
On a
N„
jç—(l—A / logu;)
12 &-7-iw
1 fc = l
1 1 (7 — 1)3/4
7 + iu G B q = > |C(7 + iw)\ > >
|0 A(log(2 w))|V 4 B A l o g 1^4 W
L’inégalité des accroissements finis implique, s i l < 7 < 7 < 2 e t o ; > 2,
e) D ’après la formule de Perron établie à l’exercice 3.44, c), on a, pour tout x > 1,
pour tout 7 e ]l, 2[,
: x »->> ^2 A (f).
i<e<x
Or 'ip(x) < premier<a? lo8 P [logx/logp] < 7r(x) logx et, en même temps, pour tout
e > 0 arbitrairement petit,
*0(x) > ^2 - 0- ” €) 122 ^°8 P > (1 - c)(7r(x) + 0 (x 1~6)) logx.
p promier p premier
x l ~ €< p < x x 1~ e < p < x
implique par passage à la limite lorsque k tend vers l’infini que <p(z) = <p(0) = 1 dans
D(0 ,1). On a donc bien f ( z ) = 1/(1 - z) dans D (0 ,1).
C orrigé d e l’e x e rcice 3.47.
a) Pour tout z G C, pour tout entier k > \z\, on a
= 1 - ¿ 2 + |a + ° ( M / * a) + °((\z \/k? ) -
Pour tout R > Ro > 1, il existe donc K r > 0 tel que sup|^|<^ |/fe(C)l ^ KR/k2
pour tour k G N* tel que k > R. Il résulte du critère de Riemann que l’on est bien
dans les conditions d’application de la proposition 3.2 (avec U = {|C| > -Ro})* Pour
tout Ro > 0, le produit infini fk converge normalement sur tout compact
de {\z\ > R o} vers une fonction holomorphe. Ceci étant vrai pour tout Ro > 0,
il en résulte que le produit üfceN* fk converge uniformément sur tout compact de
C \ { —1, —2,...} vers une fonction holomorphe. Le produit infini ELera* fk définit de
plus une fonction méromorphe dans C car, pour tout Ro > 1 (Ro ^ N*)> le produit
fini IIfe=i fk est une fonction méromorphe dans C, de pôles - 1 ,..., —E[Rq], Les pôles
de $ := ELeN* fk sont les entiers strictement négatifs - 1, - 2,...; ce sont tous des
pôles simples.
b ) Si 2 — 1 £ £7, on a
JV+l
(N + 1)! ^ /fc + i y - i
n H z - 1) =
k=î z[z + 1 ) ... (z + N) A i V k )
(N + 1)! N\
( N + 2) Nz (l + oz(l))
z(z H-1 ) ... (z + N) z(z + l ) . . . ( z + N)
lorsque N tend vers l’infini, d’où le résultat.
c) La convergence de la suite ((1 —t/N)N x\o,N[{t))N>1 sur ]0,+oo[ vers e“ 4 est une
convergence monotone croissante, donc dominée par t »-)> e_ t, car les coefficients ai du
développement de Taylor (pour i > 1) de t h-» log(l —t) sur ]0,1[ sont tous strictement
négatifs. Pour tout 2 dans la bande (R e(z) €]x_,a;+[}, avec 0 < X- < x+ < + 00,
on peut donc utiliser le théorème de convergence dominée de Lebesgue (avec comme
chapeau intégrant t tx~~lX]o,i[(£) + tx+~ 1 e_t X[i,+oo[(0) Pouï affirmer que
r+00
rN
tz 1 e 1dt = lim Ntz~1dt lim Nz N uz 1 du.
1 1 N->+00 J/ 0 (1 -t/ N ) N-ï+oo jJo0
Ceci est valable pour tout z de partie réelle strictement positive. En intégrant par
parties de manière itérative, on vérifie que, pour un tel 2,
N N —1 1
' Nuz~l du =
I/0 z z+ 1 z-\-N'
Le résultat demandé est ainsi établi.
d ) C ’est le fait que T se plie à l’équation fonctionnelle V(z + 1) = zT(z) qui permet
(voir l’exercice 3.20) le prolongement de T à C tout entier en une fonction méromorphe
de pôles (tous simples) les entiers négatifs ou nuis. D ’après les résultats établis aux
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 309
ïï^ £ ). M « .... _ ( f i « * « / * ) )
Comme
c o s ( i r z /2 k) = 1 - + 0{\z\2/ 2 ik ),
oo
V * -M -V = ^2 >0
¿=0
(avec nullité seulement si V = 0 puisque les zéros O/ sont supposés distincts). Le
système linéaire sans second membre dont les coefficients Xj (j = 1,..., d) doivent être
solutions est donc un système de Cramer ; on en déduit Ai = •••= A<* = 0. La seule
fonction entière possible est la fonction identiquement nulle.
C orrigé de l’ex ercice 3.51.
a) On a recours, comme dans la preuve de l’assertion (2) ==> (3) dans la preuve du
théorème de Runge (version analytique, théorème 3.10) au théorème de Hahn-Banach.
Dire que T est un élément du dual de C(K) tel que (T ,r) = 0 pour toute restriction r
à K d’une fraction rationnelle à pôles simples revient à dire que T est représentable
(d’après le théorème de F. Riesz) par une mesure de Radon complexe цт dont la
transformée de Cauchy z i-» JK ¿/¿т(С)/(С ~ z) est identiquement nulle sur C \K. On
reprend à ce stade la fin de la preuve de l’assertion (2) = > (3) du théorème 3.10 en
invoquant la formule de Cauchy-Pompeiu pour en déduire que (T, / ) = 0 pour toute
restriction à K d ’une fonction / holomorphe au voisinage de ce compact. Le théorème
de Hahn-Banach permet alors de conclure.
b) Pour chaque point a de AT, il existe un pavé fermé Д а = [aa , ba] x [ca , da\conte
nant a comme point intérieur et inclus dans U. La famille des pavés ouverts int(Aa)
(a G K) constitue un recouvrement ouvert de dont on peut par conséquent ex
traire un sous-recouvrement fini par des pavés ouverts int (Д а1 ),..., int (Д ам ). On
considère les N composantes connexes Cj de U ji i >les bords de ces composantes
correspondent bien à N courbes de Jordan polygonales de support dans [/, telles que
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 311
K soit dans l’union des ouverts qu’elles enserrent. On note 71, ...,7 jv les chemins de
supports respectifs ces lignes polygonales, parcourues une et une seule fois dans le sens
trigonométrique, c ’est-à-dire (en reprenant les notations du chapitre 1) les chemins
7ï = (dCj)+ (j = 1, ...,iV). D ’après la formule de Cauchy, on a, pour toute fonction
/ holomorphe dans £/, pour tout z G K,
Les fonctions z h> / /(C )/(C —z) dC, (j = 1,..., N) s’approchent uniformément sur K
par des fractions rationnelles à pôles dans C \ K (il suffit d’approcher les intégrales
curvilignes par des sommes de Riemann). Ceci étant valable pour tout voisinage ouvert
U de K ) on retrouve bien ainsi le résultat établi à la question a).
fonctions polynomiales (qk)k> 1 converge ainsi uniformément vers 1 sur tout compact
de C \ R et uniformément vers 0 sur tout compact de R.
C orrigé de l’ex e rcice 3.54. Soit T un élément du dual de C(K>C) tel que
(ïç , l /( £ — z)) = 0 pour tout z G C \ K (T étant orthogonal au sens de la dualité
à toutes les restrictions à i f de fractions rationnelles à pôles simples hors de K).
La forme linéaire T peut être représentée par une mesure de Radon complexe /xt de
support K. On peut prolonger la mesure /xt en une mesure sur C en posant /xt = 0 sur
C \ if ; on note encore ce prolongement /xt>On a par hypothèses f K d/XT(0/(z ~~0 = 0
pour tout 2 G C\K , donc pour dx dy-presque tout 2 dans C. Pour montrer que /xt = 0,
il suffit de montrer que f K <p(()d/XT(Ç) = 0 pour toute fonction tp de classe C 1 à
support compact dans C : en effet, toute fonction continue à support compact dans C
peut être régularisée par convolution par une suite de fonctions C 1 à support compact,
la convergence étant uniforme sur K. Grâce à la formule de Cauchy-Pompeiu, puis au
théorème de Fubini (applicable ici du fait que K et le support de <p sont compact, que
tp est bornée en module, que z \/z est intégrable et que \/xt\est de masse totale
finie), on peut écrire
/ V>«)d/*r( 0
JK
1
^ )< M O
7Г
1 I f f [ d M O ) ~£(z)dxdy = 0
7Г K Jc\K ' J K z ~C
(Pavant dernière égalité venant du fait que K est ici supposé de mesure nulle). On a
donc /xt = 0, et, par conséquent, T = 0 ; le résultat demandé résulte de l’application
du théorème de Hahn-Banach.
C orrigé de l’ex e rcice 3.55. Le principe de la preuve est le même que celui
utilisé pour la solution de l’exercice 3.54. On utilise le théorème de Hahn-Banach.
Soit T un élément du dual de C (if, C) telle que (T^, Çfe) = 0 pour tout к G N. On peut
représenter T par une mesure de Radon complexe /хт et, comme dans la preuve de
l’assertion (2) = > (3) lors de la preuve du théorème de Runge (version analytique,
théorème 3.10), on observe que la transformée de Cauchy de /хт est identiquement
nulle dans C \ K qui est un ouvert connexe et non borné. Cette transformée de Cau
chy est donc nulle dx dy-presque partout dans C car K est supposé de mesure nulle.
On reprend ensuite à ce stade le raisonnement (basé sur le recours à la formule de
Cauchy-Pompeiu) fait à l’exercice 3.54. On en déduit /хт = 0, donc T = 0, et on
conclut grâce au théorème de Hahn-Banach.
Si K est un segment de R, on retrouve le fait que les fonctions polynomiales en une
variable réelle sont denses dans K (théorème de Stone-Weierstrafi), cette densité pou
vant être réalisée effectivement lorsque K = [0,1] (donc K = [a, b] après translation-
homothétie) en exploitant l’approximation uniforme d’une fonction continue / réalisée
par ses fonctions polynomiales de Bernstein В ^ (/), к = 0,1,....
C orrigé de l’ex ercice 3.56. On prend pour K la couronne {1 < \z\ < 2}, pour
Ui le plan complexe tout entier (auquel cas Кцг = {\z\ < 2} du fait de la remarque
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 313
3.13) et pour U2 la couronne U2 := {\z\ > 1 / 2 } \U2 \K n’a alors aucune composante
relativement compacte dans U2 et Ku2 = K .
où TfpfiUputo) : (t,s) e [0, 1]2 1 ^ (pie2iirt,p 2e2i*a) : en effet, dès que |(| = pu la
fonction w h-» /(C , vo) est holomorphe dans J9(0, r2) et l’on peut donc, lorsque \w\ < e,
déformer T en le cycle r ( 0,o),p1,p^ avec cette fois M < pf2 < e; on exploite ensuite
le fait que pour tout w tel que \w\ = p2, la fonction C ^ /(C )^ 7) est holomorphe
dans J9(0,ri). L’application du théorème de Fubini est justifée par le fait que / est
continue (car analytique) sur [/, donc localement bornée dans cet ouvert. La fonction
définie au second membre de l’égalité (3.80) est holomorphe dans D( 0 ypi) x D(0 yp2)
et définit donc un prolongement holomorphe de / à ce nouvel ouvert. Comme p\ et
P2 peuvent approcher inférieurement ri et r2 autant qu’il est possible, on en déduit
la possibilité de prolonger / a Ari,r2 tout entier.
c) On fait l’hypothèse que pour tout compact K de ï/, son enveloppe d ’analyticité
dans U reste un compact de U. Il existe alors une suite (Ke)e> 1 de compacts ana
lytiquement convexes dans [/, réalisant une exhaustion de î/, tels que Kt soit un
compact intérieur à K t + 1 pour tout i G N*. Pour chaque t G N*, soit Zi = ( z e ^ t )
un point de U \ Ke (on peut même supposer que l’on a à la fois |^| < ri — e/2 et
|tu*| < (r2 + e ) /2) et ft une fonction analytique (comme fonction de deux variables)
sur U telle que sup/^ \fg\ < |/^(^)| (il existe une telle fonction fg car Zg ^ Kg
et que Kg est supposé analytiquement convexe). En élevant fe/f(Zg) a une puis
sance convenable, on peut assurer que \(fg/f(Zg))kl\ < l/2e uniformément sur Kg.
Le produit infini rL > i (l + (fe/f{Zg))ki) converge (d’après la proposition 3.2) uni
formément sur tout compact de U vers une fonction analytique dans U. Cette fonction
ne saurait se prolonger à A ri,r2 car elle devrait se prolonger au voisinage d ’une valeur
d’adhérence de la suite (Zg)g> 1 dans A rijr2 (il en existe de par le choix des Zg dans
D (0,ri - e /2) x D(0 y(r2 + e )/2)), ce qui est impossible car chaque facteur du pro
duit infini vaut 2 en Zg. Il est donc impossible que l’enveloppe d’analyticité de tout
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 315
si l’on utilise la règle des proportions (applicable ici car 0 (1) = 0 = fidgi -\-f2d92 dans
l’ouvert U). L’exactitude du complexe de Dolbeault dans U implique l’existence d’une
fonction vq de classe C°° dans U répondant à ces exigences. Le couple de fonctions
de classe C°° (Ai, /12) = (gi + ^ o /2>02 - ^ 0/ 1) est un couple de fonctions holomorphes
dans U solution de l’équation de Bézout analytique 1 = fih\ + f 2h2 dans cet ouvert.
C orrigé de l’exercice 3.61.
a) On applique la formule établie à l’exercice 1.4 en remplaçant, comme suggéré, p
par le poids pi = p + 21og(l + | |2). On intègre les deux membres de cette formule
sur l’ouvert U. Comme la fonction en jeu / = cp est ici de classe C°° et à support
compact, l’intégrale sur U des deux termes (d/dz)[ ] et (d/dz)[ ] figurant au second
membre est nulle d ’après la formule de Stokes. Il reste seulement au membre de droite
\\d<p/dz\\%* du fait de la définition de pi. Le calcul de l’intégrale de ePl \ip\2d2p\/dzdz
figurant au membre de gauche donne :
holomorphe dans U\ A. En fait la fonction $ est holomorphe dans {|£ —À| < p\} (car
elle est annulée par l’opérateur de Cauchy-Riemann dans ce disque ouvert) et l’on en
déduit donc, puisque 0 = f\ dans {|£ — À| < p\}} que / se prolonge en une fonction
(notée toujours / ) holomorphe dans U tout entier et telle que / —Pol\[/\], donc aussi
que / - f\ est holomorphe au voisinage de A.
Corrigé de l’exercice 3.64. Cette application est une application injective
car l’intervalle ouvert ] — 7r,7r[ ne contient qu’un seul multiple entier de 2n. Elle
est clairement surjective puisque log réalise une bijection entre ]0, +oo[ et R. Cette
application est d’autre part holomorphe (voir l’exemple 1.3). C ’est donc bien une
application conforme entre ces deux ouverts.
Corrigé de l’exercice 3.65. La droite verticale z = x + ¿R (0 < x < 7r) est
transformée par l’application cos en la courbe paramétrée :
J ^ é + e~l . . é -
co sx -------------- zsina:------------.
2 2
Lorsque x = 7r /2, cette courbe est la droite verticale ¿R. Lorsque x g ]0, 7t/ 2[, c’est la
branche droite de l’hyperbole { X 2/ cos2 x —Y 2/ sin2 x = 1} ; lorsque x G]7r /2,0[, c’est
la branche gauche de cette même hyperbole. L’image de la bande ]0, 7r[xR est donc
C \ {X G R ; \X\ > 1}. Si y G R est fixé, l’image du segment }iyyiy + tt[ est la courbe
paramétrée
(la détermination du logarithme utilisée ici pour calculer les fonctions puissance est
2 € C\R"~ i-> log l ^ l + i a r g j . ^ ^ ) ) transforme de manière conforme l’ouvert U en de
demi-plan {R ez > 0}. Ce demi-plan est transformé de manière conforme en D( 0 ,1)
par l’homographie 2 h » (z — 1)/(z + 1). On en déduit que l’application composée
. ein/3_z '3 /2
\z — e~ W 3 / ______
z e U i— >
( e™/3 - z \3/2
K z-e-™ / 3)
réalise une transformation conforme entre U et D{ 0,1).
Dans le cas général, on a recours à l’homographie ha,b ' z £ S2 (z —a)/(z —b)>
qui envoie le point a en 0 et b en oo. Les deux arcs de cercle 71 C dD\ et 72 C dÜ2
issus de a et dont l’union constitue la frontière de la lunule U sont envoyés par h
en deux demi-droites A i et A 2 issues de l’origine et bordant un secteur conique de
demi-ouverture |a|/2, où —n < a < n désigne l’angle algébrique que font les tangentes
aux arcs orientés (de a vers b) 71 et 72 au point a. En composant h avec une rotation
reh, on se ramène au cas où le secteur se trouve bissecté par le demi-axe réel positif.
La transformation
r f z - a \ W ( 2M)
z e U h-»
M rrW J
transforme de manière conforme la lunule U en le demi-plan {Re z > 0}. La transfor
mation
r /z —a \ i,r/( 2M)
-1
zeU
(z —a \ W (2l“ l)
r
+1
M
— b) J
transforme donc de manière conforme la lunule U en le disque unité ouvert D( 0,1).
C orrigé de l’e x ercice 3.67. L’ouvert U ainsi défini est simplement connexe : il
suffit en effet d ’observer (puisque le support de tout lacet continu 7 de U est compact,
donc se trouve dans U fl (]a, 0 [x ]0 ,1[) pour un certain a e]0, 1[) que, pour tout N > 2,
l’ouvert Un obtenu en retirant à ]0, 1[2 tous les segments ]l/n , 1/n + i/2] (lorsque
2 < n < N) est simplement connexe comme union d’ouverts simplement connexes (du
type ]a, 6[x]0, 1[ privé d’un segment ]a, a + iu)] avec 0 < u < 1) dont les intersections
prises deux à deux sont connexes. Le théorème de représentation conforme de Riemann
assure alors que U est conforme au disque unité. S’il existait une application conforme
/ entre D (0, 1) et U se prolongeant en un homéomorphisme (noté encore / ) entre
{\z\ < 1} et C7, les points + i/2) (qui appartiennent au bord de D (0 ,1))
devraient constituer, comme les points / “ 1( l/n ) (qui appartiennent aussi à ce bord)
deux suites de points convergeant toutes les deux vers / “ 1(0), puisque Z” 1( 1/ n +i/ 2 )
se trouverait nécessairement intercalé entre / _ 1( l / ( n + 1)) et / - 1( l /( n — 1)) sur la
frontière de D( 0,1) du fait que la conformité de / _1 assure le respect de l’orientation
des figures. Ceci est incompatible avec le fait que la distance entre 1/n et 1/n + i/2
est égale à 1/ 2, donc ne tend pas, elle, vers 0 lorsque n tend vers + 00.
suffit de dériver le développement en série géométrique de jsti— 1/ ( 1—z) dans D (0, 1)).
La seconde formule est immédiate car ( C(z) —1)(C(z) + 1) = 2z/(l —z )2. L’homo
graphie z G S2 h* C(z) G S2 réalise une transformation conforme entre D (0 ,1) et le
demi-plan {R e z > 0} tandis que l’application Z h* Z 2/ 4 réalise une transformation
conforme entre ce demi-plan et le secteur angulaire ouvert de sommet 0 et de demi-
ouverture 7r bissecté par le demi-axe [0,+oo[. Par composition des transformations
conformes, l’application z G § 2 K(z) = (C 2 (z) — l ) /4 réalise une transformation
conforme entre D( 0,1) et C\] — oo, —1/4].
C orrigé de l’ex ercice 3.69.
a) Un repère mobile 2 G .0(0,1) (ei(z),e 2 (z)) pour cette structure riemannienne
est donné par e\(z) := (1 - \z\2) d/dx, e2 (z) := (1 - \z\2) d/dy. Le repère dual (ef, e^)
de ce repère mobile est donc z G 0 (0 ,1 ) (u>i (z), u)2 (z)), où w\(z) = dx/( 1 — |z|2),
w2 (z) = dy/( 1 - Iz\2).
b ) le calcul de oj\2 = Pdx + Qdy satisfaisant aux conditions de Levi-Civita requises
donne cette fois (par identification) oji2(x + iy ) = 2 (xdy —ydx)/( 1 — \z\2). On vérifie
immédiatement que du)\2 = 4u\ A co2, d ’où le fait que la courbure scalaire de Gaufi
du disque de Poincaré équipé de sa métrique hyperbolique prenne identiquement la
valeur —4 dans tout le disque unité.
c) Il est immédiat de vérifier que 2 ( ë\(z), ë2 (z)) est un repère mobile sur le demi-
plan hyperbolique ( i f 2, (•, •)). Le repère dual est z «-* (dx/y^dy/y). Le calcul de u>\2
donne dans ce cas (toujours par identification) üi 2 = dx/y. On a dûi2 =u\ACj2 et la
courbure de Gaufi du demi-plan hyperbolique H 2 prend identiquement la valeur —1
dans tout le demi-plan ouvert {Im z > 0}.
C orrigé de l’exercice 3.70.
a) La fonction £ ha(Ç) := / ( ^ _ a>7r(C)) — /( a ) s’annule en 0 et a pour nombre
dérivé en ce point ^ ( 0 ) = (1 — |a|2) /'( a ) . Cette fonction est d’autre part, comme
/ , univalente dans D (0 ,1). Le coefficient a2 du développement de Taylor en 0 de
la fonction ainsi normalisée ha//i^ (0) vaut a2 = 1/2((1 — \a\2) f f/(a)/f'(a) —2â). Il
résulte alors de l’inégalité établie à la question d ) de l’exercice 2.44 que \a2\< 2, ce
qui fournit la première inégalité requise puisque aâ = \a\2 = r2. La seconde inégalité
demandée s’obtient en majorant la valeur absolue de la partie réelle d’un nombre
complexe par le module de ce nombre, puis en invoquant l’inégalité triangulaire ; un
calcul immédiat de dérivée logarithmique assure d’autre part que
JO
inf \ f(z)-w If ( z ) - w \
wedlf(D(o,i))] |//(0)| « € 01/ 00(0,1))]
La fonction / := er%e{ f o <£>_aj7r) est une application conforme entre D (0, 1) et [/,
telle que /( 0 ) = wo et que / ' ( 0) = |£| > 0. Cette transformation / convient donc.
Si fi et /2 sont deux telles transformations, g = f ^ 1 0 /1 réalise une application
conforme du disque unité telle que g{0) = 0 et gf(0) e]0,+oo[. D ’après le résultat
établi dans l’exemple 3.3, g est une transformation de Môbius du disque préservant
l’origine, soit g = y>o,w ; on a donc g(Ç) = —eiwÇ Le fait que ¿/'(O) soit un nombre
réel strictement positif implique que g est l’application identité du disque D (0, 1), soit
fi = / 2. Il n’existe donc qu’une seule application conforme / entre jD(0, 1) et U ayant
les propriétés requises.
b) On fait appel au théorème d’Hurwitz (théorème 3.8) ; comme toutes les fonctions
fri) n e N, sont univalentes dans D(0,1), leur limite / au sens de la convergence
uniforme sur tout compact dans D{ 0,1) est soit constante, soit aussi univalente dans
ce disque. Dans le premier cas de figure, on a / = W puisque f n(0) = W pour tout
n e N (donc / ( 0) = W aussi par passage à la limite). Dans le second cas de figure, /
réalise bien une application conforme entre D (0 ,1) et U := f(D ( 0,1)). On a U ^ C
(car C ne saurait être conforme au disque unité, voir la note dans l’énoncé du théorème
3.14 de représentation conforme de Riemann) ; de plus / ( 0) = W G U.
c) Soit w G U et e = ew > 0 tel que le disque fermé Aw := { 77; \q —w\ < 2e}
soit inclus dans U. L’ensemble f ~ 1 (Aw) est alors un compact de D (0 ,1) sur lequel
la suite (fn)n>0 converge par hypothèses uniformément vers / . Pour n > Nw (choisi
suffisamment grand), on a |/n(C)—/(C)| < e dans A ^. Sur le bord de A ^, on a d ’autre
part |/(C) - w |> 2e et, par conséquent, |/(Ç) - 77I > e pour tout ri G D(w , e). D’après
le théorème de Rouché dans sa version analytique (théorème 3.7), la fonction f n —W
a, pour n > Nw, même nombre de zéros que la fonction / — rj dans le compact AWi
c ’est-à-dire un zéro et un seul, le zéro en question se trouvant à l’intérieur de Aw. La
fonction f n —V s’annule donc en un point de A^ et l’on a donc, dès que n > NWi
Uw ¡= D(w,c) C ffi(Ayj} c Un<
d) Soit w G c?f/, où U := f(D ( 0,1)) et / := lrnin-^+oo fn dans D (0 ,1) uniformément
sur tout compact. Pour chaque k G N*, il existe, puisque w G dU, un point Ck € D{ 0,1)
tel que |/(Cfc) —w\< l/ k . Du fait de la convergence ponctuelle de (fn)n>0 vers / et
de ( / ; ) n>o vers / ' dans D (0 ,1) (conséquence de la proposition 2.9 puisque la suite
(fn)n>0 converge uniformément vers / sur tout compact de D (0, 1) par hypothèses),
on peut construire, en utilisant le procédé diagonal de Cantor (comme par exemple
dans le preuve du théorème 2.9 de Montel), une suite strictement croissante d’entiers
positifs (rik)k> 1 telle que
Vfe G N*, Vn > nk, max (|/n« fc) - /(Cfc)|. \fn(Ck) ~ f(Ck)\) < l/k.
Soit k G N*. Pour chaque entier n tel que n*. < n < njfc+1, on choisit un point
wn G dUn tel que |f n(Ck) ~ wn\ = inf^nGaun \fn(Ck) - <un\. Comme suggéré dans
l’énoncé, on exploite (deux fois, une première fois la majoration, une seconde fois la
minoration) l’encadrement établi à la question e) de l’exercice 3.70. On a ainsi :
< (1 - lai )2i/;(a)i < a - iai2) (i/,(a)i + i/k) < (i - lai2) i/'(a)i + 1 /*
- 4 M , N - /(Cfc)l + l/k < 4 1 /(4 ) -w\ + l /k •
3.5. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 3 323
On a donc |/4 (0)| < 4M pour tout n G N. Il résulte alors du théorème des accrois
sements établi à la question c) de l’exercice 3.70 que l’on a, puisque (fn —W)/f^(0)
est une fonction univalente dans D (0, 1), nulle en 0 et de nombre dérivé égal à 1 en
ce point, que
Si l’on suppose maintenant que U = {W } (second cas de figure), on observe (en repre
nant le raisonnement fait dans le premier cas de figure) que si (fnk)k>o est une suite
extraite de la suite (fn)n>o convergeant uniformément sur tout compact de £>(0, 1)
vers une fonction holomorphe /* , alors /*(£>(0, 1)) = limn_*+00 Un = {W}> ce qui
implique que /* = W, La suite (fn)n>o converge donc encore dans ce second cas
uniformément sur tout compact de £>(0, 1) vers la fonction constante égale à W> qui
est précisément la fonction qu’il convient d’associer à U pour que /(£>(0,1)) = U
comme on l’exige dans ce second cas de figure.
Ceci achève la preuve du théorème du noyau de Carathéodory.
et
Z l—y Z — Z ~\~&2Z2 - f - .. .
La composition de ces deux développements (en 0) donne :
z /1
9(z0 = 1 - ^ ) z 2 + o(\z\2) = '£ /àWikzk.
2w \4w2
k=0
On obtient le développement en série entière de g jusqu’à l’ordre 2 en considérant la
partie principale de ce développement limité.
b) Comme g2 = 1 — f/w dans £>(0, 1), l’inégalité demandée résulte de l’inégalité tri
angulaire et et du fait que |/| < M dans £>(0,1). Il résulte de la formule de Plancherel
que
00 1 C2lT M
|2 = ^ j f \g(rei0)\2 dO < 1 + j^j- V r e [ 0,l[.
son produit <fif avec la fonction î h î ) est continue en tout point to de [0,1]. Si en
effet (tk)k> î est une suite de points de [0, 1] tendant vers £o> on a
sup |/'| — > sup |/'|
{ICI<i-M {ICI<i-<o}
lorsque k tend vers l’infini ; si ce n’était pas le cas, ou pourrait, quitte à extraire une
sous suite, affirmer que, pour tout fc,
1. Pour une fonction holomorphe / : D { 0,1) -> C telle que |/'(0)| = 1, on définit L f comme le
rayon du plus grand disque ouvert contenu dans f ( D ( 0,1)). Ce que dit le théorème de Bloch-Landau
est que L = inf L f (pris sur toute les fonctions holomorphes / : n ( 0 , l ) -* C normalisées par
|/'(0)| = 1) est un nombre strictement positif, dit constante de Bloch-Landau. Ce que l’on connaît
pour l’instant à propos de ce nombre est un encadrement 1/2 < L < r ( l / 3 ) r ( 5 / 6 ) / r ( l / 6 ) ~ 0.544
établi par Rademacher en 1943.
326 3. SINGULARITÉS ISOLÉES, MÉROMORPHIE ET THÉORÈMES D’APPROXIMATION
Comme À est arbitraire, F( C) contient bien des disques ouverts de rayon arbitraire
ment grand.
f ( i - ^ ) " 2/7VdC
Vz e £>(0,1), Fn(z) = 4 2 4 ------------------ .
C H A P IT R E 4
alors on sait1 que la fonction / est automatiquement convexe (il est d’ailleurs équiva
lent de dire que / est convexe dans I et que / est continue sur I et vérifie (4.1)).
Si maintenant / : I —> R est une fonction continue sur un intervalle ouvert I de R,
vérifiant cette fois la propriété de la moyenne
alors / et —/ sont toutes deux convexes, ce qui implique que / est affine, ou encore
de classe C°° et vérifiant (d2/dt2)[f] = 0 dans J. Ce sont ces concepts que Ton va
étendre maintenant au cadre de la dimension réelle N = 2.
La définition des fonctions harmoniques réelles dans un ouvert comme fonctions conti
nues obéissant dans cet ouvert au jeu (4.3) des formules de la moyenne implique
immédiatement la proposition suivante, pendant dans le cadre harmonique réel de la
proposition 2.8 dans le cadre holomorphe (mis à part le fait que, cette fois, nous ne dis
posons plus avec le R-espace Harm (U, R) d’une sous-algèbre de C(U, R) car le produit
de deux fonctions harmoniques n’a aucune raison d’être en général harmonique).
1. On verra un peu plus loin (corollaire 4.1) qu’en fait, lorsque U est connexe et que / est sous-
harmonique et n’est pas identiquement égale à —oo dans 1/, alors / est localement intégrable dans
cet ouvert ; les intégrales volumiques impliquées au second membre de (4.6) sont alors convergentes.
334 4. HARMONICITÉ, SOUS-HARMONICITÉ, POSITIVITÉ
Les fonctions harmoniques réelles dans un ouvert U du plan constituent donc le pen
dant des fonctions affines réelles sur un intervalle I de R, tandis que les fonctions
sous-harmoniques dans ce même ouvert, à valeurs dans [—oo,oo[, constituent le pen
dant des fonctions convexes sur un intervalle / de R, à valeurs dans [—oo, oo[. Comme
le sont les fonctions affines dans le cadre de la dimension un (la droite est toujours
le plus court chemin d’un point à un autre), les fonctions harmoniques réelles (en
dimension deux cette fois) sont intimement liées au principe de moindre action que
nous avons déjà évoqué à propos du concept d 'holomorphie (voir la remarque 2.1),
à la différence près que l’on reste cette fois dans un cadre réel : en effet, le jeu des
formules de la moyenne (4.3) est maintenant un jeu de formules réelles, tandis que le
jeu des formules (2.13) était un jeu de formules complexes du fait de la présence du
facteur i dans dÇ = d£ + idrj.
dans {\z
une fonction gZOtr> holomorphe dans l’ouvert simplement connexe D(zo,r), continue
- zo\ < r }, et telle que / = e x p ^ 0>r dans {\z - zq \ < r}. On peut donc
écrire, dans {\z - zo\ < r }, log |/| = log |expgZOtr\= R e ^ (),r. La fonction gZQiT vérifie
(puisque gZOtr est holomorphe dans D(zo,r) et continue dans {|2 - 2o| < r }) la formule
de la moyenne
1 /’27r
9zo,r(zo) = 2- J o S*oÀz0 + rel8) dB,
4.1. SOUS-HARMONICITÉ ET HARMONICITÉ 335
et il en est de même, en prenant les parties réelles des deux membres, pour la fonction
RegZOir = log |/|. Nous avons bien prouvé ainsi que la fonction réelle log |/|, continue
sur U \ / “ HO), satisfaisait la propriété de la moyenne (4.3) dans cet ouvert. Elle est
donc bien harmonique dans U \ f~ 1(0). On remarque d’ailleurs que, dans C / \ / _ 1(0) î
(ce qui s’écrit aussi, compte-tenu de (1.33), A[log|/|] = 0 dans U \ / - 1 (0)). Cet
exemple sera poursuivi avec l’exemple 4.3, puis avec l’exercice 4.11, b ) : on y montrera
plus généralement que si / i , sont M fonctions holomorphes dans un ouvert de
C, la fonction z l o g ( £ f \fj\2) est une fonction sous-harmonique dans U.
remarque, que conforte également le calcul (4.7) fait à la fin de l’exemple 4.2, suggère
dans un premier temps la proposition suivante, qui nous permet d ’enrichir notre vivier
d’exemples de fonctions réelles harmoniques ou sous-harmoniques.
La fonction
1 /*27r
(4.10) p e [0, r] I— y — J^ f(zo + pete) d$
est une fonction continue (comme intégrale dépendant du paramètre p). Comme /
est de classe C 2, donc au moins de classe C 1, cette fonction est dérivable sur ]0,r[, de
dérivée
( ^ <2° + ( « » * . - * ■ * ) ) < » = ¿ é t , íz o + í) d ° Á O
(en appliquant cette fois le théorème élémentaire de dérivation des intégrales fonction
d’un paramètre réel). D ’après l’inégalité (4.9), la fonction (4.10) est croissante sur
]0,r[. Du fait que cette fonction est aussi continue sur [0,r], on en déduit que sa
valeur en p = 0 est majorée par sa valeur en p = r, soit
JJ
j j{\
{|CI<p}
A [/](^0 + C) d£dr) < -r)irp 2/2 <0
4.1. SOUS-HARMONICITÉ ET HARMONICITÉ 337
pour p e]0, rZo^] avec rZo^ e]0 ,d (zo ,5 î/)[ suffisamment petit. Il résulterait alors de
la formule des accroissements finis que
5 \]riiTil f ||2i __ 1
^[l°g||/l| ] - |/ |2-
\fj\
Il en résulte
1 M M ri A r1 ~
e J Jm <‘ }
338 4. HARMONICITÉ, SOUS-HARMONICITÉ, POSITIVITÉ
est une fonction sous-harmonique C°° dans l’ouvert Ue : = { z G U ; d(z,dU) > e}. Si
l’on suppose de plus que la fonction tp est radiale (c’est-à-dire telle que tp(Ç) = y>(|£|))
et telle que f f m i <p(() dÇdr} = 1 , on a en prime
la fonction / * <p€ est bien C°° dans U€ (comme cp l’est dans le plan, cette fonction cp
étant de plus à support compact dans {|C| < 1}) d’après le théorème de dérivation des
intégrales à paramètres dans le cadre de l’intégration Lebesgue. On observe d’ailleurs
au passage que dans Ue
(4.13)
A [f*tpe]{z) = ^ fj f{Q&[q>\{{z-Ç)/e)d£dri = -e JfJ{\<;\<e}
e J JU
[ f(z-QA[<p](C/e)dÇdr).
En appliquant le théorème de Fubini (justifié ici du fait de la locale intégrabilité
de f et de ce que tp est continue et à support compact), on voit que si zq G Ue et
0 < r < d(zo,dUe)
limsup
e-^0+
f
J{\i\<e)
f(z - C) <p£( 0 dÇ dî] < [ f
J J{ |<|<1}
(limsup
e-M)+
f(z - eO)tpiOdÇdî)
=№ J f
J J{ I
<p(0<%dr)=f(z)-
ÎICI<i}
Mais, comme (p est radiale, l’inégalité de sous-moyenne
1 />27r
f ( z ) < — J^ f ( z - e p e i9)dO (e < r, p < 1)
4.1. SOUS-HARMONICITÉ ET HARMONICITÉ 339
<415>
En combinant ces inégalités (valables pour tout e G]0,r]) avec l’inégalité (4.14), on en
déduit la clause d’approximation (4.12). □
sont des fonctions croissantes. Si de plus f n’est identiquement égale à —oo dans
aucune composante connexe de U, alors, pour tout eo > 0, l’approximation (4.13)
établie à la proposition 4-4 (pourvu que la fonction positive C°° à support compact
<p choisie soit aussi radiale et d’intégrale 1 ) est une approximation décroissante de f
sur Ueo (lorsque e g ]0, cq] tend vers 0+/.
D é m o n s t r a t io n . On peut supposer que U connexe et que / n’est pas identi
quement égale à - o o dans U. Si c ’était le cas, la fonction dont il s’agit d’établir la
croissance serait constante et égale à —oo pour tout zo dans U, donc la première
assertion serait validée ; la seconde également, puisque l’on aurait / *<p€ = —oo dans
Ue pour tout e > 0.
La première assertion est vraie lorsque / est supposée sous-harmonique et de classe
C2. On sait en effet qu’alors A [/] > 0 dans U d ’après la proposition 4.3 ; il suffit dans
ce cas de raisonner comme dans la preuve du premier cette proposition. On introduit
ensuite une fonction ip satisfaisant à toutes les exigences requises pour disposer de
la clause de régularisation (4.12) établie à la proposition 4.4. On a donc, pour tout
0 < ri < < d(z, dU), pour tout e g ]0, d(z, dU) - r2[,
1 /*27T 1 /»27T
Supposons dans un premier cas que f(z) > —oo. Comme / est localement intégrable
dans U, le sous-ensemble de U constitué de tels points est tel que son complémentaire
dans U est de mesure nulle, ce que l’on voit en considérant une exhaustion de l’ouvert
U = (J*>i Kl de U avec des compacts sur lesquels / est intégrable. Puisque / est semi-
continue supérieurement, que les deux intégrales / Q 27r f ( z + re%B) dO (toutes les deux
minorées par 2 irf(z) > —oo) sont finies et que l’on dispose de l’inégalité f*cpe > f dans
Ue (voir (4.15)), on est en mesure d’appliquer le théorème de convergence dominée de
Lebesgue et de conclure en faisant tendre e vers 0 dans (4.17) que la fonction
340 4. HARMONICITÉ, SOUS-HARMONICITÉ, POSITIVITÉ
Il résulte de l ’assertion qui vient d’être établie (on a supposé ici f(z) > —00) que la
fonction
r h* / f ( z - r e ie)dd
J0
est croissante dans [0,60]. La décroissance de [/ * <pc](z) avec e lorsque e < £0 tend
vers 0+ en résulte. On conclut ainsi que pour tout 0 < £2 < ei < £q, presque tout z
dans UCQ, on a [/ * <pe2]{z) < [/ * J(z). Puisque toutes les fonctions / * (p€ sont par
hypothèses C°° dans C/eo, l’inégalité / * ip62 < f * ip€l subsiste dans UCo tout entier.
La seconde assertion du corollaire est ainsi établie.
Il reste à prouver la croissance des deux fonctions (4.16) lorsque z est maintenant
quelconque dans [/. Il suffit pour cela de reprendre (pour établir la croissance de la
première des deux fonctions) l’inégalité (4.17) (pour 0 < e < d(z>dU) — 7*2), puis
de faire tendre e vers 0 en invoquant cette fois non plus le théorème de convergence
dominée, mais le théorème de convergence monotone de Beppo Lévi. On procède de
manière identique pour prouver la croissance de la seconde fonction. La première
assertion du corollaire est ainsi complètement démontrée1. □
(4.18) f /(C)defy(0> 0.
Ju
Si tel est le cas, Vapplication
f
Ju
se prolonge à Uespace des fonctions continues et à support compact dans U en une
unique mesure de Radon positive p = MA<c[/], dite mesure de Monge-Ampère au sens
complexe2 de la fonction sous-harmonique /.
D é m o n s t r a t i o n . Supposons / : U —ï +00 sous-harmonique dans U et non
identiquement égale à —00 dans aucune des composantes connexes de U. Introduisons
la famille de fonctions sous-harmoniques et de classe C°° (/ * ipe)e>0 régularisant /
(proposition 4.4). On a, d’après la formule de Green (1.59) (théorème 1.5) que pour
tout e > 0, pour toute fonction <p :Ue -> [0, +oo[ de classe C°° (de classe C2 suffit) :
^/(C)ddV(C)|<QIMIoo.
Un argument d’analyse fonctionnelle1 implique que l’application
/ /(C)^V(C)
Ju
se prolonge alors en une mesure de Radon positive p sur C/, ce que l’on peut exprimer
de manière résumée par ddcf = pdx A dy.
Contentons nous ici de donner seulement une esquisse de preuve de l’assertion réci
proque (qui repose sur un argument de la théorie des distributions et de son avatar
géométrique, la théorie des courants). Supposons qu’il existe une mesure de Radon
positive p prolongeant l’application
<p\—>f / ( C ) ddc<p(Q.
Ju
On a alors pour tout e > 0, pour tout z € Uc,
(cela résulte de la formule (4.13)). Ainsi A [ / * <pe] > 0 dans Ue. La fonction / * <pe
est donc sous-harmonique dans Ue pour tout e > 0. La fonction / * <p€ vérifie donc
pour tout z e U e la propriété de la sous-moyenne volumique rapportée au point En
utilisant le fait que (</?e)e>o réalise une approximation de la masse de Dirac à l’origine
dans E 2, on en déduit que, pour tout z €U , la fonction
dérivable dp-presque partout sur ]0, i?[) implique alors que / (qui est supposée semi-
continue supérieurement) vérifie la propriété de la sous-moyenne rapportée à presque
tout z G U. Cette propriété de sous-moyenne est en fait valide lorsque rapportée à
tout point 2 de U du fait de la semi-continuité supérieure de / dans U. □
Dans cette sous-section, nous nous proposons d’élargir au cadre des fonctions sous-
harmoniques (dans un ouvert U de C) les deux versions du principe du maximum
(local et global) établies pour les fonctions holomorphes aux propositions 2.10 et
2.11. Voici tout d’abord la transcription au cadre sous-harmonique du principe du
maximum local pour les fonctions holomorphes (proposition 2.10).
de Z q .
Soit r o > 0 suffisamment petit pour que / — / ( z o ) < 0 dans {|z - zo| < r} et que
{|z - z0|< r } c U. Comme
[ f ( f ( 0 - f ( zo)) d£dri>Q
(d’après (4.19)) et que la fonction sous l’intégrale est négative en tout point du disque
fermé {\z —zo\ < ro} par hypothèses, il en résulte que /(£ ) = f(zo) pour presque tout
C dans {|z - zo\ < ro}. Du fait que / est semi-continue supérieurement, l’ensemble
valeur f(zo) de ce maximum appartenant par conséquent à [—oo, oo[), f est constante
dans U.
4.1. SOUS-HARMONICITÉ ET HARMONICITÉ 343
résulte de la proposition 4 . 6 . □
4.1.4. Exercices
/ + C ) ^ r ( C ) = 0)
J\ç\=r OVext
où or désigne la mesure de longueur sur le cercle {|Ç| = r}. Montrer que / est
harmonique (complexe) dans U.
résultat établi à la question a) que pour tout r > |zo|, on a \f(zo) —/(0)| < M\zo\/r ;
en déduire que / est constante dans R2.
d) Soit D un disque ouvert inclus dans Trx. Montrer qu’il existe une fonction ho-
lomorphe go : D -* C telle que / = exp go dans D. Déduire du résultat établi à
la question c) (en considérant dans un premier temps la restriction de / au disque
ouvert D) que l’on a
m = (!2 £ | î)i v . éIV
f(z) \log iîi / Z
e) Soit r g ]1, R\ [. Calculer la valeur de l’intégrale curviligne
1 m
<K
2m L №
si 7r : t G [0,1] i->- r e2î7rt. Montrer que / o est un lacet simple du plan, de support
inclus dans r ^ 2, et que l’on ne saurait avoir d e g (/ o ^r) = 0 ni |d e g (/ o 7r)| > 2.
Conclure que nécesairement R\ = R2.
1. Placé dans cette section du fait que l’on puisse s’aider pour y résoudre la question b) de la
notion d’harmonicité, cet exercice aurait tout aussi bien pu être envisagé dans le cadre de la section
3.4 du chapitre 3 consacrée à la notion de conformité.
4.2. AUTOUR DU PROBLÈME DE DIRICHLET 345
de substituer aux segments (voir les sections 1.3.4 et 1.3.5), nous allons dans cette
section transposer au plan le résultat que nous venons d’énoncer en dimension un
(cadre où il s’avère banal). Le segment [to,ti] devient maintenant un compact à bord
orienté comme dans l’énoncé du théorème de Green-Riemann (théorème 1.3) tandis
que la donnée au bord {to -> yo,t\ y{\ devient, elle, la donnée d’une fonction
continue p : dK - » R.
Compte-tenu du rôle majeur tenu par les disques dans la formule de la moyenne (4.3)
(du fait de leur caractère isotrope), il est naturel de penser faire maintenant tenir
aux disques fermés (et non plus aux triangles pleins comme nous l’avons fait pour
développer la théorie des fonctions holomorphes*) le rôle de « brique de base » tenu
par les segments en dimension 1. Cela nous conduit à énoncer le très important
théorème de Dirichlet (dans le contexte particulier des disques fermés).
THEOREME 4.2 (théorème de Dirichlet pour les disques). Soit {|£ — zq\< i ? } un
disque fermé du plan complexe et p : {|C — ¿o| = R} R une fonction réelle définie
et continue sur le cercle de centre zo et de rayon R (qui constitue précisément le
bord topologique d[D(zo,R)\ de ce disque fermé). Il existe une unique fonction réelle
h= harmonique réelle dans D( zq}R), continue dans {|( — zq\= R }}
P { \ ç - z o \ < R }
et telle que
(4.21) Vz e d[D(zo, R)] = { \ ç - z 0\= R }, P{K- Za\<R} [<p] (z) = <p(z).
Cette fonction harmonique réelle est C°° dans le disque ouvert D( zq,R) et donnée
explicitement dans ce disque ouvert par la formule suivante, attribuée à Poisson1
2
(voir aussi le corollaire 4-4 énoncé plus loin) :
(4.22)
(423) + i)-
Le théorème de différentiation des intégrales à paramètres montre que
i /*27r . iO ç v
f
/
lcL=1
1
||C-el0o|<77|
+ / ^ M O - ^ * * ”) l ^ <
f ICl= 1 1
(4.27)
< max
r k.i=1 1
1 ^ ( 0 — <p(ee° +
J
l-\z\2
I C - *
fI 2
¿00M
l<p(0-<P(ete°)l
2ir
||C-e,eo|<iî| r ki=1 1
|lC-et0o|>77|
*5 + / 27T
f K1=1 ï
e suP{|Ç|=i} M
£ ¿2 + + 7r ....... /
r K 1=1 1
IC—el0o|>77J
Or, si rj est maintenant fixé (fonction bien sûr de e), on constate que
J ^ .< c > ) 4
r KI=1 1
||C-e^o|>77|
En reportant dans (4.27), puis dans (4.26), on en déduit que pour de tels z ,
lp { i c i < i } M ( ^ ) - ^ ( ei<,0)|
On a donc bien prouvé (4.24) et conclu ainsi la preuve du théorème de Dirichlet pour
un disque. □
Le théorème de Dirichlet pour les disques (théorème 4.2) nous permet de montrer,
comme cela se produisait pour les fonctions holomorphes12 , que les fonctions harmo
niques réelles dans un ouvert U du plan, définies comme les fonctions continues de U
dans R obéissant aux conditions intégrales (4.3), sont en fait bien plus régulières que
simplement continues. Un corollaire majeur du théorème de Dirichlet pour les disques
est en effet le suivant2 :
1. Définies comme les fonctions continues / : U - ï C telles que la forme f(Ç)dÇ passe avec succès
le test de Morera (voir le théorème 2.3).
2. Il s’agit là du pendant du théorème 2.2, cette fois dans le cadre harmonique, et non plus
holomorphe. Cette propriété rend compte de Yhypoellipticité de l’opérateur A (dans le cadre de la
théorie des distributions).
4.2. AUTOUR DU PROBLÈME DE DIRICHLET 349
R em arqu e 4.4. On aurait donc pu définir les fonctions harmoniques réelles dans
un ouvert U comme les fonctions de classe C°° de U dans R appartenant au noyau du
laplacien. Cependant, cette définition ne rend pas compte de l’important fait suivant :
le test d’harmonicité se fait (sur les fonctions continues) par un jeu de conditions de
nature intégrale, en l’occurrence le jeu des formules de la moyenne (4.3). Le même
phénomène se produit avec les fonctions holomorphes : le test d’holomorphie (sur les
fonctions continues) se fait via le test de Morera (théorème 2.3), qui, lui-aussi, se
traduit par un jeu de formules intégrales (le jeu (2.13)).
R em arqu e 4.5. De manière analogue à ce que nous avons signalé à propos du
théorème de Morera (remarque 2.3), il existe, ce qui peut sembler à première vue sur
prenant (mais, si l’on y réfléchit, ne l’est pas tant que cela), des critères d’harmonicité
bien moins contraignants que le jeu des formules de la moyenne (4.3), Par exemple,
si U = D(0, R) (0 < R < +oo), et si ri > 0 et > 0 sont deux nombres strictement
positifs distincts tels que ri + < R et que r i / r 2 ne soit pas quotient de deux zéros
distincts non nuis de la fonction entière 1 — Jq (voir l’exercice 2.22 pour la définition
de la fonction de Bessel Jo), alors, toute fonction réelle continue dans D (0,i?) qui
vérifie, pour j = 1 et j = 2,
1 /»2tt
V*0 € I>(0, R - rj), f(zo) = — J f(z 0 + rjeie) dB,
est harmonique réelle dans D(0, R) (donc C°° et de laplacien identiquement nul dans
ce disque). On doit ce résultat à Jean Delsarte1 (1960, lorsque R = oo) et à des
travaux plus récents (Carlos Berenstein et Roger Gay, 1986 2) lorsque R < +oo. Pour
d’autres références et d’autres résultats dans cette direction (impliquant de manière
essentielle la théorie des distributions dans le cadre des ouverts du plan réel R2), on
pourra consulter l’intéressant article séminal de Larry Zalcman3 déjà mentionné dans
la remarque 2.3. L’exercice 4.8 fournit aussi un autre exemple de résultat dans ce
sens; il s’agit d’un théorème de O. Kellogg4 : si / est une fonction continue dans
1. Mathématicien français, de l’école de Nancy, Jean Delsarte (1903-1968) fut l’un des fondateurs
du groupe Bourbaki.
2. C. A. Berenstein et R. Gay, « A local version of the 2-circles theorem » , Israel Journal of
Mathematics 55 (1986), pp. 267-288.
3. L. Zalcman, Offbeat integral geometry, Amer. Math. Monthly 87 (1980), pp. 161-175. Une
preuve directe (et explicite) du théorème des deux rayons à partir de la formule de division-
interpolation de Lagrange (voir l’exercice 3.23) est proposée dans le cadre de l’exercice 4.23 en
toute fin de l’ouvrage.
4. Mathématicien américain, Oliver Dimon Kellogg (1878-1932), qui consacra une grande partie
de ses travaux au problème de Dirichlet.
350 4. HARMONICITÉ, SOUS-HARMONICITÉ, POSITIVITÉ
Une autre manière de décliner le théorème de Dirichlet pour les disques (théorème
4.2) consiste à dire que les fonctions harmoniques obéissent, outre aux formules de la
moyenne (4.3) ou à leur version volumique » (4.5), à la formule intégrale de Poisson.
s u p | P ô [v ? ]| < su p \tp\
D dD
d ’après le principe du maximum global pour les fonctions sous-harmoniques (version
2, proposition 4.7) appliqué ici dans D aux deux fonctions sous-harmoniques ±Pjj[<p]).
Pour chaque 2 E D , l’application
est donc une forme linéaire continue sur C(dDi R), c ’est-à-dire un élément du dual
topologique du R-espace de Banach {C{dD> R), sup^ | |). De plus, cette forme linéaire
352 4. HARMONICITÉ, SOUS-HARMONICITÉ, POSITIVITÉ
Si tel est le cas, on dit que U est un ouvert dans lequel on peut résoudre le problème
de Dirichlet, Il résulte du théorème 4.2 que tout disque ouvert du plan est un ouvert
dans lequel on peut résoudre le problème de Dirichlet
D é f i n i t i o n 4.3 (fonction de Green). On dit qu’un ouvert borné U du plan admet
une fonction de Green si et seulement si, pour tout z € U, il existe une fonction réelle
hu,Z) harmonique dans U et de classe C 1 au voisinage de K := Î7, nécessairement
unique d’après le principe du maximum global pour les fonctions sous-harmoniques
(version 2, proposition 4.7), telle que
La fonction C £ K h-» G ((yz) G [—o o,+ oo[ (pour z e U) est appelée naturellement
fonction de Green1 de U avec pôle en z.
E xem ple 4.4 (fonction de Green d’un disque). Tout disque D ( z q , R ) admet une
fonction de Green. Il suffit de prouver ceci pour le disque D (0 ,1), cas auquel on se
ramène par translation et homothétie. Il nous faut alors poser dans ce cas, du fait du
théorème 4.2,
1 - |C|2 \og\z —w\ dai(w)
l>D (0,l)AQ - “ ¿A lC IS i} [lo«l1
2- il] = |t» - (P 2, 2,
la dernière égalité dans ces calculs étant justifiée par le fait que la fonction
(4.35) <50(0,1)^)^) =
log\z- C
l log |1 - g f l C -*
2tt 27T l-<2 '
1. Nous avons ici défini la fonction de Green de U de manière à ce que la fonction de Green de
U avec pôle en z vaille —oo en z (valeur tolérée pour les fonctions sous-harmoniques). En prenant
—Gu à la place de Gu (comme par exemple dans [BG ]) on ferait le choix de la valeur + oo au
pôle z. Les deux conventions se justifient. Les spécialistes de théorie du potentiel, plus habitués à
manier le concept de fonction surharmonique (à valeurs dans ] — oo, + oo]) que celui de fonction
sous-harmonique (comme on le fait par contre en analyse complexe du fait du rôle important dévolu
aux fonctions log|/| avec f holomorphe) auront, eux, plutôt tendance à privilégier (comme c ’est par
exemple le cas dans [BG ]) l’autre convention.
354 4. HARMONICITÉ, SOUS-HARMONICITÉ, POSITIVITÉ
Lorsque U est un ouvert borné tel que K = U soit un compact à bord orienté,
comme dans les hypothèses du théorème de Green-Riemann (théorème 1.3), tel que
le problème de Dirichlet soit solvable2, on peut expliciter la solution du problème de
Dirichlet. On a en effet la proposition suivante.
La fonction
( ç , z ) e d U x U ^ 9Gui'’ z ) (f l
Onext
est appelée noyau de Poisson de Vouvert borné U. Pour tout z G U, la mesure
borélienne (portée par dK et à densité par rapport à oqk) •
* - ^ ‘W (fl
est appelée (comme dans la définition 4-2) mesure harmonique de Vouvert U au point
z G U, la remarque 4-6 restant valable à propos de son interprétation probabiliste
en termes du mouvement brownien initié en z. Si enfin f est une fonction harmo
nique réelle dans U et se prolongeant continûment à K, la formule de représentation
intégrale (pour les fonctions harmoniques réelles)
1. Ceci est un fait général : dès qu’un ouvert borné du plan possède une fonction de Green, celle
ci est automatiquement symétrique. Nous ne le démontrerons pas ici et renvoyons par exemple à
[BG], section 4.7.
2. Cette hypothèse concernant la solvabilité du problème de Dirichlet est en fait ici redondante,
en vertu du résultat admis à la remarque 4.7, puisqu’il est exclu dans ce cas que la frontière de K
(C 2 par morceaux, voire éventuellement C 12par morceaux, voir la remarque 1.7) puisse avoir une
composante connexe réduite à un point.
4.2. AUTOUR DU PROBLÈME DE DIRICHLET 355
/ (F
< V G — G VF, next) d(JdK
ne fait intervenir que des différentiations partielles d’ordre un. On peut donc étendre
la formule (1.59) à cette situation un peu plus générale (F et G de classe G2 dans
[/, donc dans l’intérieur de K Z}6, et de classe G 1 au voisinage de F , donc de K Zi€)
avec A F et A G intégrables dans U) en approchant K Zt€ par une suite (Ke%zm)k>\ de
compacts < rentrants » . L’intégrale double sur K ZieiVk au second membre de (1.59)
tend, lorsque k tend vers l’infini, vers l’intégrale double sur K d’après le théorème de
convergence dominée de Lebesgue. On peut donc appliquer, si <p désigne une fonction
continue de dK dans K, la formule (1.59) avec F = Fz = Gu(-,z) et G = Pk [<p]
car ces deux fonctions sont harmoniques à l’intérieur de K Zi€ et toutes les deux de
classe G 1 au voisinage de ce compact. Comme la fonction Fz est nulle sur dK par
construction même de la fonction harmonique hu,z (voir la définition 4.3), la formule
(1.59) donne dans ce cas
/ Gu(z + c , z) 9{P^ (z + C )¿ T !« )
AlCI=e} ^
(2 + C)cM 0-
et que d’autre part les fonctions Pk [<p\et hjjiZ sont continues au voisinage de z, on a
aussi
lim ( f + C) Pk [p](z + 0 < M 0 ) = Pk W *)-
|C|=c} # n ext /
En faisant tendre e vers 0 dans (4.38) on obtient bien le résultat voulu. □
les (classes de) fonctions tp\ et tp2 étant entendues ici comme des classes de fonctions
27r-périodiques sur R, intégrables sur [0, 2tt]. Cette opération est une opération interne
pour Ll (T,df). Exploitant ces notations, on peut, si r G M <p(r) est une fonction
1. Voir pour cette question l’article original de Mark Kac : « Can one hear the shape of a
drum? » , American Mathematical Monthly 73, 1966 (4, part 2), pp. 1-23.
4.2. AUTOUR DU PROBLÈME DE DIRICHLET 357
et
N
<p = lim E ck(‘P)eik(‘')
N—► +00 *'
L2 k=—N
représente le développement de ip en série de Fourier dans L2(T) (ck(ip) désignant le
coefficient de Fourier d’indice k G Z de <p). La dernière égalité dans (4.40) correspond
donc à l’application de la formule de Plancherel. Cette manière d’exprimer l’action
de l’opérateur P{|£|<i} : C (T ,R ) C({|C| < 1},R) suggère la définition suivante.
1. Ce théorème a été déjà utilisé deux fois dans ce cours : pour la démonstration du théorème
de Runge (théorème 3.10) et pour la définition de la mesure harmonique (définition 4.2). Pour un
énoncé plus complet le lecteur pourra consulter [Rud].
358 4. HARMONICITÉ, SOUS-HARMONICITÉ, POSITIVITÉ
E xem ple 4.5 (valeurs au bord des fonctions holomorphes). Si G L1(T, df)
est une classe de fonction intégrable sur T telle que Ck(<p) = 0 pour tout k < 0, la
transformée de Poisson de la mesure à densité (p{r)df s’exprime comme
oo oo
V z = ré10 G D{0,1), P{K|<i} [<pdf) (z) = ck(<p) rkeike = ck(<p) zk
k=0 k=0
et est donc une fonction holomorphe dans £>(0, 1). Ainsi, les fonctions intégrables sur
le cercle unité dont les coefficients de Fourier ct sont nuis pour k < 0 peuvent être
interprétées comme « valeurs au bord » de D (0, 1) de fonctions holomorphes dans ce
disque ouvert : on peut en effet démontrer (on laisse ceci en exercice, il faut utiliser la
continuité de la translation dans I/1(T ,d f) et s’inspirer du découpage introduit dans
la preuve du théorème 4.2) que
lim ||Pr *T<p- ¥>||il(Tid0) = 0.
(4.43) sup ( P
r € [ 0 , l [ V ./0
|P{|C|<1} [L] {ré0)) dû) < ||£|| =
7 J Y
f d\fiL) < +oo.
Réciproquement, si h est une fonction harmonique complexe dans D{ 0 ,1) telle que
il existe une unique forme linéaire continue sur C7(T, C) (c’est-à-dire une unique me
sure de Radon complexe de masse totale finie pl sur T,) telle que
(4.44) h = P{|<|<i} [L) = P{|(|<i} [pl )
dans le disque ouvert D ( 0 ,1 ) .
f I f Pr(Q—T)dp(r) dô
J t * JT
<JffJ t2
Pr(0-T)d0®d\p\(r)= f (Jf Pr(6-T)dè)d\p\(T)= J[ d\p\(r
t ' t
),
4.2. AUTOUR DU PROBLÈME DE DIRICHLET 359
ce qui donne (4.43). Pour la seconde assertion, on remarque (en utilisant le théorème
de représentation de F. Riesz) que, pour tout entier k > 1, il existe une unique mesure
de Radon complexe sur T telle que
4.2.7. E xercices
f{Zo) = ^ J o
c) Montrer que
271*
et en conclure que w = M sur {|C — £o| = r(^o)}. En déduire (en pointant une
contradiction avec la définition de zo à la question b )) que M = 0.
d ) Montrer que / est harmonique dans D(0,R),
e) Déduire de l’assertion établie au b ) que si U est un ouvert de C et / : U - » R une
fonction continue, une condition nécessaire et suffisante pour que / soit harmonique
dans U est que pour tout zo G t/, il existe r(zo) G]0,d(2o,c?{/)[ tel que l’on ait
f(z 0) = 1/(27r) / 27r f(z 0 + r e ie) d6 pour tout r G [0,r (20)].
E xercice 4.9 (test local d’harmonicité, principe de réflexion dans le cadre har
monique). Soit U un ouvert de C, entièrement situé dans le demi-plan {Imz > 0}, et
dont la frontière contient un ouvert I de Taxe réel. Soit symK(C/) l’ouvert obtenu en
prenant le symétrique de U par rapport à l’axe réel (c’est-à-dire l’image de U par la
conjugaison complexe). Soit / une fonction harmonique réelle dans U et continue sur
U U / , avec / identiquement nulle sur I. Montrer que la fonction / définie par
f ( z \ = { / ( * ) si Z G U UI
\ /( * ) = - f ( z ) Si z € symR(C/)
c) Soit / : [ / - > [—oo, oo[ une fonction sous-harmonique dans U. Retrouver (en
exploitant la méthode introduite à la question b )) une démonstration du fait que la
fonction
est croissante (quelque soit zq G U) qui soit différente de celle proposée dans le cours
au corollaire 4.2.
E xercice 4.12 (inégalité de Hardy1, sous-harmonicité de |/|p pour p > 0). Soit
/ une fonction holomorphe au voisinage de {|C| < 1}- Montrer pour tout p > 0
Yinégalité de Hardy : (1 / tt) f f D(0il)\f(()lpdÇdrj < (1 /(2 tt)) \f(eie)\pd9.
En déduire que si h est une fonction harmonique réelle dans J9(0,1), continue dans
{|C| < 1}, l’unique fonction / (on dira au passage pourquoi elle est unique) holomorphe
dans D (0 ,1), telle que I m /(0 ) = 0 et R e / = h dans D( 0,1), est donnée par
C ±i
í<2)=¿ / .t€[0l27r]i-^eiö
b ) Soit / une fonction holomorphe dans D( 0,1), nulle en 0 et telle que |Re/| < A
dans D( 0,1) (A < + 00). Déduire de la formule de représentation établie à la question
a) que si 0 < r < 1 on a pour tout z G D(0, r) :
|Im ( / ( * ) ) | < lo g [^ .
On utilisera dans un premier temps cette formule pour représenter Im (/(1 — e)z) en
un point z = pet0 (0 < p < r) lorsque e g ]0, 1), puis l’on fera tendre e vers 0+ dans
un second temps pour conclure à la majoration.
b ) On suppose de plus que / ne s’annule pas dans D(0, R) et vérifie /(0 ) = 1. Déduire
de l’inégalité établie à la question a) que pour tout r G]0, i2[,
2r
M < r = > \f(z)\ > (Mf (R))~ R - r
b ) Montrer que, si / est une fonction continue sur le cercle {|£| = 1} et -P{|ç|<i}[/]
désigne l’intégrale de Poisson de / , on dispose de la reformulation :
•I /*27T
Exercice 4.20 (un ouvert borné sans fonction de Green). On suppose que l’on
peut résoudre le problème de Dirichlet pour l’ouvert U = D( 0J.) \ {0 } du plan com
plexe et que Pon peut construire une fonction de Green Gu : U x U —>M, s’écrivant
donc sous la forme Gu(Ç,z) = ( 1 /(27t)) log \z —C| + hu,z(0 » °ù, pour chaque 2 G 17,
hu,z est de classe Cl dans U et harmonique dans Î7, avec Gu(0, z) = 0 et (?£/(•, z) = 0
sur {|C| = 1}. Pourquoi la fonction harmonique C hu,z(() a t-elle une singula
rité fictive en C = 0? Montrer ensuite que la fonction C G U \ — > Gu(Ç>z) est sous-
harmonique dans D( 0,1) et conclure à une contradiction avec le principe du maximum
global pour les fonctions sous-harmoniques (version 2, proposition 4.7). En déduire
que U ne saurait posséder de fonction de Green. Le problème de Dirichlet est-il sol
vable dans U (remplacer l’hypothèse C 1 faite sur hu,z par une simple hypothèse de
continuité) ?
1. C ’est au mathématicien français Pierre Lelong (1912-2011) que l’on doit l’introduction de ce
concept, en fait dans le cadre élargi de la théorie des fonctions plurisous-harmoniques (voir l’exercice
4.5 pour la définition de cette notion géométrique). Les nombres de Lelong jouent aujourd’hui un
rôle central en théorie du potentiel pluri complexe, en dynamique holomorphe en une ou en plusieurs
variables, en géométrie analytique, algébrique, voire arithmétique (ils permettent par exemple la
réalisation de représentants d ’invariants effectifs en théorie de l’intersection). Tout le chapitre 4 de
cette monographie (dédié précisément à la notion de positivité intrinsèquement attachée à la structure
complexe) doit assurément beaucoup aux idées introduites par Pierre Lelong depuis 1950.
364 4. HARMONICITÉ, SOUS-HARMONICITÉ, POSITIVITÉ
est une fonction convexe croissante de t (voir l’exercice 3.27 pour un exemple). On
prouvera dans un premier temps ce résultat lorsque / est de plus supposée C 2
dans U (en utilisant ce qui précède), puis on utilisera le procédé de régularisation
par convolution introduit à la proposition 4.4 et au corollaire 4.2. Conclure que
limt_+_oo(l/(27r)logi) f 2n f ( z 0 + et+i6) d 0 existe pour tout zo G U . Comparer cette
limite à celle obtenue à la question a) lorsque / est supposée de classe C 2 au voisinage
épointé de zo.
d ) On suppose U connexe. Soit ||/||2 = Y $ L i \fj\2> °ù 1es fj étant des fonctions
holomorphes dans U. Que vaut le nombre de Lelong de la fonction sous-harmonique
log \\f\\ en un point zo GU? On discutera suivant la position de zq.
THEOREME 4.3 (formule de Jensen). Soit 0 < R < +oo, / une fonction holo
morphe non identiquement nulle dans la couronne {0 < \z\ < J?}, et ai,...,a*,...
la liste des zéros de f dans cette couronne ouverte} rangés dans Vordre des modules
croissants (et répétés chaque fois avec leurs multiplicités), avec Ri = |ai|. On sup
pose que f présente une singularité au pire non essentielle (qui peut être fictive) à
l’origine, c ’est-à-dire que f(z) = Ylk>-u(o)ak(®)zk dans un voisinage épointé de 0,1
1. Mathématicien danois, Johan Ludwig Jensen (1859-1925), qui resta un mathématicien « ama
teur » durant toute sa carrière d ’ingénieur à la division de Copenhague de la Bell Téléphoné Com
pany, et s’intéressa aussi beaucoup à la fonction zêta de Riemann. On lui doit aussi une importante
inégalité de convexité en théorie de l’intégration.
4.3. FORMULES DE JENSEN ET POISSON-JENSEN 365
avec a_„(O)(0) ^ 0 et i'(O) € Z (voir le corollaire 3.1). Alors, pour tout e € ]0 ,iïi[,
(4.46)
= lû6(l<*-,C.)(0)|r-‘'( o , n j^ i ) .
où Vf(t) désigne, pourt e ]0, R[, le nombre de zéros de f, comptés avec leurs multi-
plicités, dans la couronne {0 < \z\ < t }.
1 /*27T 1 /*27T
Reste à prouver que l’intégrale / a ( H ) est bien convergente et que la fonction Ia est
continue en cette valeur, ce qui opérera le < raccord » voulu. Si a = \a\e%0° et r = |a|,
la fonction 0 h* |log|re^-a|| = |log \r(eid - eWQ)\\ = |log |qî|+ log — 1|| est
équivalente à 0 »-> |log \0 —0o|| au voisinage de 0 = 0$. Cette fonction est intégrable
au voisinage de 0 = 0o (qui est le seul point de [0,27r] posant problème au niveau de
Pintégrabilité). L’intégrale / a ( H ) est donc bien convergente et la fonction r h* Ia{r)
est bien définie pour tout r E]0, + o o [. Pour \r — \a\\ < \ol\/2 et 10 —0o\ < rj « 1,
on a |relQ — a\ > r\sin(0 - 0q)\ > r\0 — 0o|/2 > H 16 —0o|/4. Or 6 h» |log 10 — 0q\
est intégrable sur ]0o —77,0o + v[* Comme on peut majorer (r,0) h» |log |re%e — a\
par une constante sur {(r ,0 ) ; \r — \a\\ < |qî|/2 , \0 — 0o| > V modulo 2 n } , on en
déduit l’existence d’une fonction intégrable sur [0,27r], majorant sur [0,27r] toutes les
fonctions 0 h* |log |reld —a 11 si \r—\a\| < \ot\/2. Le théorème de convergence dominée
de Lebesgue implique donc que lim ^ + oo f log \rket6 -a\ d0 = / 02?r log |\a\eie -a\ d0
si (rk)k>o est une suite tendant vers |a|. La fonction Ia est donc continue en |a|. □
tés (4.46), on utilise le procédé sommatoire d’Abel (lemme 2.1) : les modules distincts
des zéros forment une suite croissante 0 = Ro < Ri < R 2 < — Pour tout k > 1 et
366 4. HARMONICITÉ, SOUS-HARMONICITÉ, POSITIVITÉ
dt
k- 1
= (logiZj+i - log Rj) + Vf(Rk)(\ogr - log Rk)
k "/(r)
= Vf(r) logr - ^ 2 (uf(R j) - M Rj - 1)) log Ri = " f(r) loë r - X ! log
□
R em arqu e 4.8 (la mesure de Mahler). Dans le cas particulier où P G Z[X]
(avec toujours d eg P = d > 0 et P(0) = ad ± 0), il résulte de la formule (4 .4 7 ) que le
nombre h(P) := (l/(27r)) / Q 27rlog|P(e^)|d0 (dit mesure de Mahler de P G Z[X]) est
positif ou nul. De plus, si P G Z[X] se factorise en P = Pi x P2 avec Pi et P2 dans
Z[X], on observe qu’alors on a h(P) = h(P1) + h(P2) > max(/i(Pi), /i(P2)). La mesure
de Mahler mesure la contribution aux places infinies à la « taille logarithmique » d’un
polynôme. La formule h{P) - log \a0\- logmax(|&|, 1) = 0 (déduite de (4 .4 7 ) )
4.3. FORMULES DE JENSEN ET POISSON-JENSEN 367
où Vf(t ) désigne, pourt G]0, R[, le nombre de zéros de f , comptés avec leurs multi-
plicités, dans la couronne {0 < \z\ < t}.
D é m o n s t r a t i o n . Il résulte du principe des zéros isolés (qui implique la non exis
tence de points d’accumulation pour l’ensemble des zéros de la fonction holomorphe
et non identiquement nulle / au voisinage de {|C| < r} lorsque 0 < r < R) que v/{r~)
est fini pour tout r e]0, Æ[. La fonction rationnelle
»sir )
r(z - a,)
fr :z G D (0 ,r) \ {0 } h*
n r 2 — QLjZ
j=1
1. Théorie dont le « ciment » consiste en les deux importantes formules fondamentales énoncées
par le mathématicien finnois Rolf Nevanlinna (1895-1980) ; leur présentation dépasserait malheureu
sement le cadre de cette monographie, mais le lecteur est invité à se référer par exemple à la section
4.6 de [BG] pour observer comment la première formule fondamentale de Nevanlinna s’avère être
précisément une relecture de la formule de Poisson-Jensen.
368 4. HARMONICITÉ, SOUS-HARMONICITÉ, POSITIVITÉ
s’annule dans la couronne {0 < \z\ < r } exactement aux mêmes points que / , avec les
mêmes multiplicités. La fonction f r : z € D(0,r) y-> z ~ ^ f r(z) est donc une fonction
méromorphe dans JD(0,r), holomorphe dans D (0 ,r) \ {0 }, avec un seul pôle (respec
tivement un seul zéro) éventuel (z = 0) de même ordre (respectivement multiplicité)
que / , et les mêmes zéros que / (les multiplicités étant prises en compte) dans la
couronne {0 < \z\ < r }. Il en résulte que, dans D (0 ,r) \ {0 }, f(z) = f r(z) x gr(z ),
où gr est une fonction se prolongeant en une fonction holomorphe dans D(0, r) et ne
s’annulant pas dans ce disque ouvert.
Prouvons maintenant la formule (4.48). On suppose dans un premier temps que / ne
s’annule pas sur le cercle de rayon r. Sur le bord de ce cercle, on voit que
r(z - (Xj ) ,
(4.49) V j = 1, ,Vf(r )
r 2 — âj z
car \r(ret8 —a j)\ = |r2 —r o ,e _<e|= |r2 - â j rei6\ pour tout 6 G [0,2it\. On a donc, en
utilisant la factorisation de / = f r x gr établie précédemment (encore valable pour 2
sur le cercle de rayon r puisque / ne s’annule pas sur ce cercle) et les relations (4.49)
(passées au logarithme et intégrées sur [0, 27t]),
I /*27r r 2 _ I ~|2
Uf(r ^ I / _ XI
log |/(*)| = log \gr(z) I - 1/(0 ) log \z\ + ^2 loS £ •/ ' "7? y
\T a j Z \
pour tout ^ G .D(0, r) \ {0 } tel que f(z) ± 0, on en déduit la formule (4.48) lorsque
/ ne s’annule pas sur le cercle de rayon r. Lorsque r est quelconque, on obtient la
formule (4.48) en remarquant que, pour tout 2 G 0 (0 , Æ), la fonction
et que que les zéros non nuis de la fonction paire 0r , rangés dans l’ordre des modules
croissants, sont tous simples et s’organisent en une suite de points {oLr,k)k>0 de module
tendant vers l’infini lorsque k tend vers l’infini et vérifiant asymptotiquement
2 2e
On notera Tr la courbe définie par l’équation cartésienne \z\ = (l/(2r7r)) e2 r lIm2l le
long de laquelle s’approchent (lorsque k tend vers l’infini) les zéros aVik de (j)r .
b ) Utiliser la formule de représentation intégrale
/•27T
-iz 0'
cos
de
1 - Jo(z) = (1 - Jo(tz) d[áo(í) - 50(t —1)] Vze€
J0 2ir
1. Bien qu’elle se situe plutôt dans le cadre de la théorie des distributions en deux variables réelles,
nous avons cependant tenu à proposer ici à titre d ’exercice (certes technique mais conceptuellement
accessible à ce niveau du cours) une esquisse de preuve explicite du théorème des deux rayons de
Jean Delsarte fondée sur la formule de division-interpolation de Lagrange et par conséquent la théorie
analytique des résidus.
2. On pourra par exemple se référer à l’article de Luigi Gatteschi : < On the zeroes of certain
functions with applications to Bessel functions » , Indagationes Mathematicae 14 (1952), pages 224-
229, ou aussi, pour une version asymptotique non quantifiée moins précise mais néanmoins suffisante,
à la table [GR].
370 4. HARMONICITÉ, SOUS-HARMONICITÉ, POSITIVITÉ
établie à la question d) de l’exercice 2.22 pour vérifier que \(/>r(z)\ < l + exp(r |Im(^)|)
pour tout z G C. En invoquant le résultat établi à la question c) de l’exercice 4.22,
en déduire que \a r,k\~M < + oo pour tout r > 0 dès que M > 1.
c) On rappelle que, d’après la formule de représentation intégrale rappelée à la ques
2 4 <f>r{y/w{ + w%) s’exprime aussi comme la trans
tion b ), la fonction ( w i , ^ ) E R 1
formée de Fourier de la mesure ¿¿r := 5(o,o) — 0>/(27rr), soit la fonction
AM(£,r?)d£d7?
II
J JD(0,r)
<£>(£, >??)•
où vr%
0Ldésigne la mesure radiale dans .D(0,r) de densité1
f i t f - c ? ) M > v F + 7 )td t.
Vérifier qu’il existe une constante 7r telle que f f Dç0 r) \dvv,a\< pour tout zéro non
nul a de </>r .
d) Soient ri > 0 et r2 > 0 tels que ri ^ r 2 et que r i / r 2 ne soit pas le quotient de deux
zéros non nuis distincts de la fonction (f>i. Montrer que les fonctions f ri et fr2 sont alors
deux fonctions entières sans zéros communs, toutes les deux non nulles à l’origine. On
admet dans cette question2 qu’il est possible de construire une suite de lacets simples
C 1 par morceaux (7n)n>ij paramétrés sur [0,1], tels que |7^(£)| dt = O(n), que la
distance dn de l’origine au support de 7n vérifie dn ~ Rrur2n {Rrur2 > 0), et qu’il
1. Il s’agit ici d ’un cas particulier d ’inversion de la transformation de Fourier-Bessel (ou encore
transformée de Hankel d ’ordre 0) des fonctions radiales.
2. Ce point technique est renvoyé à la question h) tout en fin de l’exercice.
4.3. FORMULES DE JENSEN ET POISSON-JENSEN 371
existe une constante zurur2 > 0 telle que minsupp7Tl |0n^r2| > ^n,r2/n Pour tout
n G N*. On note int(7n) (n G N*) le domaine de Jordan de bord le support de 7n.
Vérifier que, dès que N est un entier pair supérieur où égal à 6,
Um [ , Nt , \ f
n“>
+°°A«cNfri (c)/r2(0- c- ~^~-z= 0 V*€C
e) Montrer qu’existe une constante positive C TXyT2 > 0 telle que la distance entre les
ensembles fermés T ri fl {z ; \z\ > C riyr2} et r T2 fl {2 ; \z\ > Crur2} soit supérieure ou
égale à 1. En déduire qu’il existe Kri%r2 > C rur2 et ^rur2 > 0 tels que
f ) Soient (ârij*)fc>i et (âr2ik)k>0 les suites des zéros de partie réelle strictement
positive (rangés dans l’ordre des modules croissants) respectivement des fonctions cf)ri
et </y2. En utilisant les résultats des questions a), b ), c) et e), montrer que, si N est
un entier pair supérieur ou égal à 8, les séries de fonctions
y , ____ ___ _fr2{z) 2
^____ 2 _ fn(z)
h l à rük ^ ( â n . f c ) Vri (à ru k ) Z2 “ a ruk
sont normalement convergentes sur tout compact du plan, de sommes respectives des
fonctions entières $#,1 et 2» et qu’il existe des mesures de Radon radiales \n,i et
\n,2 de supports respectivement {|Ç| < 77} et {|Cl — r2} masse tota-le finie telles
que, pour tout (wi,W2) £ on ait
*JV,1 ( V ^ T h 5 ) = [ [
V JJD(0,r2) e - i(wi i+W2n) dX" M t ri)
Les fonctions obtenues ici sont, par construction même, les limites uniformes sur
tout compact des suites de fonctions entières ($w j,n)n>i-
g) Soit ip une fonction C°° à support compact dans K2 et ÿN,2,<p les fonctions
C°° à support compact définies par
= AiV,2 * <£, 1pNt2><p = A w ,! * if.
On rappelle que la mesure vT2 (radiale et à densité dans {|£| < r*2}) a été définie à la
question c). En utilisant l’injectivité de la transformation de Fourier opérant sur les
fonctions C°° à support compact, montrer que si N est un entier pair supérieur ou
égal à 8, on a l’identité
est de classe C 2 et a pour dérivée par rapport à r la fonction qui précisément est
proposée ici (cela résulte du théorème de différentiation des intégrales fonction d’un
paramètre). D ’après l’hypothèse faite ici la fonction mZQj est constante. Cette fonc
tion mZoj est constante et, du fait que / est continue en zo, égale à sa limite en
r = 0+, soit à f(zo). La fonction / vérifie donc la propriété de la moyenne rapportée
à tout point de U et est donc harmonique dans U.
1. Une telle inégalité est dite inégalité de Lojasiewicz; pareilles inégalités furent introduites et
exploitées en géométrie analytique par le mathématicien polonais Stanislaw Lojasiewicz (1926-2002).
4.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 4 373
C orrigé d e l’e x ercice 4.4. Le fait que / soit localement intégrable dans U
et vérifie la propriété de la sous-moyenne volumique (4.6) ne suffit aucunement à
assurer que / soit semi-continue supérieurement dans U : on peut en effet modifier
/ en une fonction / en substituant la valeur —00 à la valeur de / en tout point
d’un sous-ensemble de U de mesure nulle; la fonction / est, comme / , localement
intégrable dans [/, vérifie la propriété de sous-moyenne volumique (4.6), mais n’est
pas en général semi-continue supérieurement. La fonction / n’est donc pas en général
sous-harmonique.
En revanche la fonction /* est, de part sa construction, semi-continue supérieurement :
en effet, une fonction / : [ / - > [—oo,+ oo[ est semi-continue supérieurement dans
U si et seulement si / < /* ; ici on a bien, si / := /* , / = (/* )* < /* . Si la
fonction / : U [—o o,+ oo[ est localement intégrable dans C7, alors la fonction
2 h-» (l/(7rr2)) //{|£|<r} f(z + QdÇdr) est continue sur Ur := {z G U ; d(z,dU) > r}.
Si / vérifie de plus la propriété de sous-moyenne volumique (4.6) dans [/, on en déduit
f(z) < f*(z) < ( 1 /(7rr2)) / /{|c|<r> f ( z + C)dÇdr) pour tout z G Ur quelque soit r > 0.
On a donc a fortiori / * ( 2) < (l/(7rr2)) J*/{|CI<r} ^ pour tout 2 G Ur)
ce quelque soit r > 0, et la fonction /* (qui est, elle, semi-continue supérieurement)
vérifie aussi la propriété de la sous-moyenne volumique (4.6). D ’après le théorème de
différentiation de Lebesgue, elle vérifie la propriété (4.4) pour presque tout 2 G U ;
comme elle est de plus semi-continue supérieurement, cette propriété est satisfaite
pour tout 2 G U et /* est bien une fonction sous-harmonique dans U,
sous-moyenne volumique :
rt+ T
La fonction / est, puisque / l’est dans U, une fonction continue dans le tube £/. Si
(xo,yo) € U, (£o>?7o) £ M2, (^o,^i) € C 2 \ {(0 ,0 )}, l’image par (z,w ) (Rez.Rew)
du cercle de Ü H ¿(æo.j/oMwtii] paramétré par
(pourvu que r soit tel que le disque fermé borné limité par ce cercle soit entièrement
inclus dans le tube U) est un segment de U de milieu le point (rro,yo)* Dire par
conséquent que, pour tout [uo : ui] G P1(C), la restriction de / à la composante
connexe de U fl L(.t0,2/o),[uo:ui] contenant (xo,yo) vérifie (dans cette composante con
nexe) la propriété de la sous-moyenne rapportée au point (xo + z£o> yo + ^7o) équivaut
à dire (puisque f ( z , w) = / ( Re 2, Re w)) que / vérifie la propriété de la sous-moyenne
volumique relativement au point (xo,yo) • pour tout segment [(a?i, t/i), (a?2, 2/2)] de
longueur 21 > 0 inclus dans U et de milieu (xo,2/o)> on a
1 f1
f(xo, yo) < 2J Jo / ( ( ! - s)* ! + m , (1 - s)x 2 + sy2) ds.
Dire que / est plurisous-harmonique dans U équivaut donc à dire que, pour toute
droite affine l de R2, la restriction de / à toute composante connexe de t fl U (considéré
comme un intervalle ouvert de R) vérifie la propriété de sous-moyenne volumique
(4.50) , ce qui équivaut à dire que / est convexe dans U.
b ) D’après la formule de Green (1.59) (appliquée séparément en les variables ( , puis
en les variables w ), il résulte du fait que (p est C°° à support compact dans U et que
T est à coefficients constants que / ç / i ï A T A ddc(p = fjjipddcf A ¿ ï A T. On a
d’autre part
ddcf (x + i£,y + irj) =
i (d 2f , .d zA d z d2f f dw A dz + dz A dw d2f . . dwAdw\
- » t e « 1 ' »> - ¡ - + ------------ j ------------ + a ? (x' v) 3 )■
Si T = a dz + 0 dw, on vérifie que
4 ddcf ( x + iÇ, y + ii)) A ¿T A T =
= ( H a0 ( * . # ) + 2 R » t e ^ ¡ ( x . ÿ) + i i i a0 ( * , » ) )
Comme la forme différentielle (idz A dz) A (idw A dw) est égale à quatre fois la forme
volume sur R4 ~ C 2, la condition requise sur / dans le tube Ü équivaut à la positivité
de la matrice Hessienne de / au point courant (x, y) de l’ouvert U, donc à la convexité
de / dans U.
du fait de l’inégalité de Jensen1 . Ici la fonction 0 i-> f(zo + re%e) est bien en effet
intégrable par rapport à la mesure de probabilité d0/(2ir) puisque f(zo) > —oo ici
27r f(zo + ret0) dO supposer que / ne prend
par hypothèses ; on peut sous l’intégrale / Q
que des valeurs réelles puisque / ne prend la valeur —oo sur {\z —zo\ = r} que sur
un ensemble de mesure d0-nulle, ce qui nous met en situation d’appliquer l’inégalité
de Jensen (on se ramène en effet à supposer f({\z — zo\ = r }) C R tandis que $
est convexe sur R tout entier). Si f(zo) = —oo et que l’on pose / m := sup( /, —M)
(M G N*), on déduit encore de l’inégalité de Jensen que
si l’on note A := (A,/z). Si cette expression est positive en (x) y) quelque soit A, la
multiplication par F , suivie du recours à la formule du trinôme, permet d’observer la
positivité en tout point de U de
W \ ,i
dy> J+ F A [ i ’]-||VF||2.
Il en résulte (si l’on choisit A = A(z) en tout point 2 de manière à annuler le premier
crochet) que F A [F] - ||VF||2 = F 2 A [log F] > 0 dans U. La fonction log F est donc
sous-harmonique dans U d’après la proposition 4.3.
b ) Si F est semi-continue supérieurement, il en est de même par composition pour
log F. Si log F est sous-harmonique dans [ / , ^ 4 log F(z)+\x+\iy l’est aussi (comme
1. Cette inégalité de convexité importante en théorie de l’intégration stipule que si fi est une
mesure de probabilité sur un espace mesuré (H,T), / : Q -+ M une fonction mesurable sur Í2,
intégrable sur iî par rapport à la mesure de probabilité f i et si $ est une fonction convexe réelle sur
un intervalle ouvert / de R contenant /(iî), alors G / et 3>(/n / du) < o /) d/i.
4.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 4 377
propriété d’harmonicité est une propriété locale ( / de classe C°° avec A [/] > 0,
d’après la proposition 4.3), / est bien harmonique dans U.
C orrigé de l’ex ercice 4.9. La fonction / est harmonique dans [/, ainsi que
dans symK(t/) (par symétrie, du fait de la définition de / ) . Pour montrer qu’elle est
harmonique également au voisinage de tout point de J, il suffit de montrer que, pour
tout z0 £ / , il existe r(z0) £]0 yd(z0)dÜ)[ tel que f(z 0) = l/(2n) / Q
27r f(z 0 + r e ie)d0
pour tout r £ [0,r(^o)] (on utilise pour cela le résultat établi à l’exercice 4.8, e)).
Or on a, pour un tel point zo £ / , f(zo) = 0 par hypothèses tandis que l’intégrale
J o V > o 4 - r e ^ ) dû est également nulle (par symétrie cette fois, du fait de la définition
même de / ) pour tout r £]0,rf(^o3U)[.
C orrigé de l’exercice 4,10.
a) Si / = - o o sur K, on p eu t poser f Kik = - f c et c ’est gagné. Sinon, chaque
(pou r /s £ N * ) proposée est bien une fon ction à valeurs réelles (puisque la fonc
tion sem i-con tin u e supérieurem ent / est m a jorée par une con stan te Mk sur le com
pact K ), définie co m m e l’en veloppe supérieure d ’une fam ille de fon ction s to u tes fc-
lipschitziennes ; fKyk l ’est donc aussi et est par conséquent continue sur K. L a suite
(ÎK}k)k>i est év id em m en t une suite décroissante d e fonctions continues sur i f , tou tes
minorées d ’ ailleurs par / (prendre £ = 2 dans la prise de borne supérieure définissant
fK,k)- zo £ K et a > f(zo ), il existe r > 0 tel que pour to u t z £ K fl D( zq, v),
Si
on ait f(z) < a (puisque / est sem i-con tin u e supérieurem ent). Si ka est tel que
Mk - kar < a , on a f(z) - ka\z - zq\ < f(z) < a lorsque z £ K fl D(zo,r) et
f(z) - ka\z - zq| < f(z) - kar < M - kar < a si z € K \ D(zo,r). O n a donc
ÎK,ka(z0) < ol et par conséquent f(z 0) < fK,k(z0) ^ a Pour ton*>k > k a. O n con clu t,
puisque le choix de a > f(zo) éta it arbitraire, que la suite de fon ction s (fK,k)k> 1
converge sim plem ent en décroissant vers / sur le co m p act K.
b ) Si / est sous-harmonique dans U et que h est harmonique dans D et continue dans
D, la fonction / —h est sous-harmonique dans D et, du fait qu’elle se plie au principe
du maximum global (version 2, proposition 4.7), on a
Vz € D, ( / - h){z) < sup ( limsup / « ) - h(Ç)).
iïdD c->S,<€D
Comme / est semi-continue supérieurement sur U et que D C i/, on a, pour tout
£ G 9D, l i m s u p < /(£ ). L’inégalité f — h < supdD(f - h) est donc
établie si / est sous-harmonique dans U.
Réciproquement, si D = {\z — \ < r } est un disque fermé inclus dans C/, on introduit
z q
connexe C. La fonction / := h+ih est entière, comme e f . On a |e^| = eh < eM < +oo.
Il résulte alors du théorème de Liouville (théorème 2.5) que est constante. Il en est
de même de h = lo g \e^\.
b ) L’inégalité triangulaire (R - \z - zo\)2 < \zq -I- Ret0 - z \2 < (R + \z - Zq \)2
implique le premier encadrement demandé. La double inégalité de Harnack s’obtient
en représentant dans le disque ouvert D(zo,R) la fonction harmonique définie par
z G D(zo}R) he(z) := h(zo + ( l - e ) ( z - z o ) ) (e e ]0 ,1]), qui se prolonge continûment
jusqu’au bord de D(zo)R)) par la formule intégrale de Poisson (corollaire 4.4) :
ze m R )-
On utilise ensuite l’encadrement précédemment établi et la monotonie de la prise
d’intégrale (profitant ici du fait que h€ > 0 sur {|Ç| = R}) ; on obtient l’encadrement
voulu pour la fonction h en faisant tendre e vers 0+ dans l’encadrement établi pour h€
dans D( 0, R). Si h est une fonction harmonique réelle dans C tout entier majorée par
M e E , l’inégalité de Harnack s’applique à la fonction harmonique positive M - h
dans tout disque D(0 , i?) (R > 0 arbitraire). Si l’on fixe 2 et que l’on fait tendre
R > \z\ vers l’infini, on en déduit M —h(z) = M — h(0). La fonction h est donc
constante.
C orrigé de l’e x ercice 4.14.
a) Le second membre s’exprime comme 1 /2 ((C + z)/(Ç —2) + (Ç + ¿)/(C - z)) et l’on
réduit cette expression au même dénominateur pour obtenir l’égalité requise.
b ) La fonction h est réelle, comme la forme d,Ç/(iÇ) = dO. La partie réelle de la
fonction proposée est égale par conséquent dans D (0 ,1) à
=h = p{icisi}lÄi{ici-i}](*) = M*)
d’après la formule intégrale de Poisson (corollaire 4.4). La fonction / est clairement
une fonction holomorphe dans D{ 0,1) comme intégrale fonction d ’un paramètre com
plexe (d’après la proposition 2.2). La partie imaginaire de / réalise donc une conjuguée
harmonique de h dans D (0 ,1). Comme /( 0 ) = (l/(27r)) / 027r h(eze) dO = h(0) G M, on
a Im (/(0 )) = 0 ; la partie imaginaire de / est donc la conjuguée harmonique de h qui
est nulle en 0 ; cette conjuguée est unique d’après le volet « unicité » de la proposition
4.8. La fonction / proposée est donc bien l’unique fonction holomorphe dans D (0,1)
ayant les propriétés requises (sa partie réelle est égale à h et sa partie imaginaire est
l’unique conjuguée harmonique h de h dans D{ 0,1) qui s’annule en 0).
b ) On représente comme suggéré /((1 - e)z) lorsque e e ]0 ,1] en utilisant la formule
établie à la question a), ce qui donne, si z = pel{p G D{ 0,1), après prise des parties
imaginaires :
< K ))f
2 i r ] > -* e i e K - z
p s in (0 — (p)
- i f ■ R e ( f ( ( l - e ) e i0))d9.
TT J 0 1 + p2 - 2 p c o s (0 - ip)
E n m a jora n t la valeur absolue de l ’ intégrale par l’intégrale de la valeur absolue de
l ’intégrande, puis en exp loitan t le fait que l ’intégrale d ’une fon ction 27r-périodique sur
4.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 4 381
h(z0) = [
R2 ~ N 2 ./>v daR{C) R2 - M 2
Í h{$dcjR
J{K\=R} I C - ^ o l 2 27xR 2ttR ( R —\zq \)p y{K|
Jm=R}
< ¿ ( i + ¥ ) / m àcR .
2irp \ R J y{|c|=R}
En multipliant les deux membres de cette inégalité par 2irp et en exploitant la com
paraison établie à la question a ) , on en déduit l’inégalité voulue.
df dcrr(0
r H» (Zq+ C) if A [ / ] ( 0 ^ = M A c (£»(zo,r)).
dll-ext 2irr
L ’égalité ci-dessus résulte de la formule de Green (formule (1.58) du théorème 1.5),
comme dans les calculs effectués lors de la preuve de la proposition 4.3. La dérivée
de la fonction composée t (1/(27 t)) f(zo + et+^ ) d6 est donc bien la fonction
t 1-» MAc[f](D(zo,et)) de par la règle de Leibniz.
c) Soit D(£,p) un disque dont l’adhérence est incluse dans Z)(0,d(0, #[/)). On a, en
invoquant le théorème de Fubini et la sous-harmonicité de / dans U :
1 r 2* / 1 i 2n \ 1 f 2lT / 1 /*27r \
SJÎ (sj£ /«ÎHW }*)*-5 j( (SJJ /((i +^ V)*)*
1 f 2*
* s j( m 'u r .
La fonction radiale (et de classe C2) z ( l / ( 27r)) / 027r f(\z\ elT) dr vérifie la propriété
de la sous-moyenne rapportée à tout point £ de .D(0,d(0,dï7)) et est donc sous-
harmonique dans ce disque ouvert. Son laplacien reste donc positif ou nul dans ce
disque. Or, suivant le calcul du laplacien d’une fonction radiale (voir l’exercice 1.5),
on a, pour tout t < log(d(0,d(0,c?î7)),
è ( è . f è r /(|2|e"H„,.£0'
La fonction t G] - oo, log(d(^o, dU))[t-* (l/(27r)) / Q27r / ( e i+i0) dO est donc bien convexe
croissante. En composant / avec une homothétie et une translation, on en déduit que,
si / est sous-harmonique et de classe C2 dans Uyt ^ (l/(27r)) / 027r/(^o + ei+î0)d0
est convexe croissante dans ] — oo,log(d (zo,d ï/))[ quelque soit le point zq de U. Le
résultat s’étend à toute fonction sous-harmonique en utilisant la régularisation de /
suivant / = lim ^ o + ( / * ^e) de la proposition 4.4 et du corollaire 4.2 (dont on sait
qu’elle est décroissante) et le théorème de convergence monotone de Beppo Lévi (qui
assure que les inégalités de monotonie et de convexité pour les moyennes attachées
aux / * ip€ se transportent aux moyennes attachées à la limite / lorsque e tend vers
0+). L’existence de la limite demandée résulte de la décroissance (lorsque t —oo)
de la « pente » impliquée (convexité de la fonction de t en jeu ici) ; la positivité de la
limite résulte de la croissance de cette même fonction de t sur ] — oo, log(d(^o, 9U))[.
L’égalité avec la limite introduite à la question a) provient du calcul de dérivée opéré
à la question b).
d) Ce nombre de Lelong est nul si n’est pas un zéro commun des fj (car log ||/||
zq
est C°° au voisinage d’un tel point) et vaut le minimum Uf}Zo des multiplicités fif. (zq)
sinon. En effet, au voisinage d’un tel point, log ||/|| = i/fiZo log \z - \ + gZo, où gZ
z q o
est sous-harmonique et de classe C2 ; le nombre de Lelong de gZo en est donc
zq
nul. Celui de log|^ — zq\est égal à 1 (voir le lemme 4.1). La formule sous-jacente
—ddc log ||/|| + o) ^ /(a ) ^(a ) dx A dy = u, où u est une 2-forme C 00, est dite
formule de Lelong-Poincaré ou de James King (voir aussi l’exercice 1.27).
4.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 4 385
On a donc
\Jo(u)\udu
jj
JJ D (0 ,r )
\diyr,a(t’ V)\ < 2nCrJo u2 + p2
386 4. HARMONICITÉ, SOUS-HARMONICITÉ, POSITIVITÉ
soit
Il a II <2wCr S7r<+œ
( N - 2)/2
2f' /-N-1-21'
= z2 Reso
k ' ' - 44 r,( 0 4 r,( 0 ( ¿'=2
E )«]
(la dernière égalité résulte du fait que la fonction £ h* (j)ri (Ç)<t>r2(C) est non nu^e en 0
et paire, les seuls 2tf tels que N — 1 - 2t' contribuant à la valeur du résidu considéré
étant ceux pour lesquels N — 1 — 2£f < N —4, soit £' > 2) ; le polynôme P n est
donc bien divisible par z6. L’expression des fonctions $Ntitn est $ ^ ,2>n correspond à
celle des sommes de résidus figurant comme coefficients respectivement de *NUAz)
et z N f r 2( z ) (si les trois fonctions considérées sont 2 h-» z n , 2 i-> / n (^), ^ f r 2( z ) ) ;
comme <f>ri et <pr2 ont tous leurs zéros non nuis simples et que </>ri et (j)r2 n’ont aucun
zéro commun dans C*, tous les résidus impliqués dans ces sommes sont des résidus en
des pôles simples dont l’expression se fait par conséquent directement par la formule
(3.33). Les résidus en deux pôles opposés otrj,k et arj^ = sont aussi opposés
car il s’agit de résidus d’une forme à(C)dC à pôles simples avec h paire; on peut
donc regrouper ces pôles deux par deux (par paire de pôles symétriques par rapport
à l’origine), ce qui conduit aux expressions voulues pour $Ntnyî et 2»
e) Pour tout r > 0, la courbe Tr admet comme courbe asymptote lorsque \z\ tend vers
l’infini la courbe d’équation \y\ = (l/2 r)(lo g \x\ + log(27rr)) ; le fait que les courbes
Tri et Tr2 restent à une distance supérieure à 1 l’une de l’autre pourvu que l’on ait
M > Crur2 » 1 résulte du fait que les deux pentes l/(2 r i) et l /( 2 r 2) figurant
dans les équations de ces deux courbes logarithmiques asymptotes respectivement à
Tri et IV2 soient distinctes. On exploite ensuite les encadrements pour Jo{viz) et
Jo(r22) rappelés à la question a) et le fait que |cos(2 —7r/4)| ^ e\lmz\/2 lorsque |Im2|
4.4. CORRIGÉS DES EXERCICES DU CHAPITRE 4 387
tend vers l’infini. Si l’on avait la majoration \(t>r2{ariyk)\ < /celIm^r2aT'i’fc^ /la ri,fc|3^2
(pour une certaine constante k — ft(Cr1>r2) < < 1) lorsque |arilfc| » C r iir2 > alors le
point aritk (déjà proche de la courbe Tri puisque zéro de </)ri) se retrouverait aussi
proche de la courbe Tr2, ce qui contredirait le fait que les deux courbes Tri et Tr2
(lorsque considérées dans {\z\ > Criir2}) soient à une distance au moins égale à 1
l’une de l’autre. Ceci implique l’existence de ftrijr2 de Kr1>r2 > Cri,r2 tels que
I0ra(ûri,fc)| > «n ,r2Ki,fc|~3/2 lorsque |ari)fc| > Krura. On échange ensuite les rôles
de r i et T2 *
f ) Il résulte des estimations établies aux questions a), b ), c) (la masse totale de |i/rja|
est majorée par une constante indépendamment du zéro a de f r) et finalement e) que
les séries de mesures à densité (respectivement dans D(0,ri) et .D(0,7*2)) définies par
sont absolument convergentes. Leurs sommes A ; v ,i , Xn¿ définissent donc des mesures
radiales à densités AN¿(p) pdpdO = (j = 1} 2) localement intégrables
respectivement dans les disques fermés {|Ç| < n } et {|C| < ^2}. Compte tenu des
résultats établis à la question c), les fonctions
fT2 „ ÇT1
$ jv,i : z i-ï 2tt / Jo(pz)\N,2 (p)pdp, $AT,2 :z<-+2ir J0(pz) Xn ,i (p) pdp
J0 JQ
sont limites uniformes sur tout compact respectivement des suites de fonctions entières
($JV,i,n)n>i et ($AT,2,n)n>i et les fonctions (u>i,w2) •-> $N,j(Vuï + u 2)» 3 = 1.2, sont
les transformées de Fourier respectivement des mesures radiales et Ajv.i -
g) En prenant les transformées de Fourier des deux membres de l’égalité entre fonc
tions C°° à support compact supposée ici, on obtient
-I w r ^ i^ id w D ^ d w D + ^ d w D ^ d w l))) = o, V w e R 2.
Le second facteur dans cette formule est nul en effet car il s’agit de la valeur en
z = \co\ =z -f de la fonction entière
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th é o r è m e d e 1’ , 35 B lo c h , A n d r é , 26 5
A ir y , fo n c tio n e t é q u a tio n , 1 1 6 B lo c h - L a n d a u , t h é o r è m e d e , 2 6 5 ,
a lg è b r e A ( D ) d u d is q u e , 1 3 7 3 24
a m ib e s , 280 b o rd
a n a ly t iq u e , fo n c tio n , 108 d ’u n e 1 - c h a in e s in g u liè r e
e n d e u x v a r ia b le s , 1 1 9 , 16 0 d if fé r e n tia b le o u C k, 59
a p p lic a t io n o u v e r te d ’u n e 2 -c h a in e s in g u liè r e
th é o r è m e d e 1’ , 1 1 2 d if fé r e n t ia b le o u C k , 60
th é o r è m e d e 1’ , p o u r le s B o r e l, p r o c é d é s o m m a t o ir e d e ,
fo n c tio n s in je c t iv e s , 5 6 , 83 1 1 8 , 13 0
a rg u m e n t B o u t r o u x , P ie r r e , 14 0
d é te r m in a t io n p r in c ip a le d e 1’ , 3 B r io t-B o u q u e t, tr a v a u x d e, 8 7
fo n c tio n , 3 B r o u w e r , th é o r è m e d u p o in t fix e
v a r ia t io n d e 1’ , 4 3, 206, 209 d e, 35
A s c o li, t h é o r è m e d ’ , 12 8 b r o w n ie n , m o u v e m e n t, 3 5 2 , 3 5 4
a t t é n u a t io n , fo n c tio n d ’ , quen ch ing
c a r a c t é r is t iq u e , fo n c tio n , d ’u n e
fu n c tio n , 9 7 , 14 3
v a r ia b le a lé a t o ir e r é e lle , 100
a t t r a c t i o n , p o in t d ’ , 1 7 2
B a n a c h - A la o g lu , th é o r è m e d e , 3 5 9
392 INDEX
C a ra th é o d o ry C h r is t o f e ll, E lw in , 2 6 7
c o n v e r g e n c e a u s e n s d e , 26 3 c ir c u la t io n d ’u n c h a m p d e fo r c e s ,
fo r m u le d e l ’a ir e e t t h é o r è m e d e 20
r e p r é s e n t a t io n c o n fo r m e d e , c o c y c le , a u se n s d e C e c h , 2 5 1
257 c o h o m o lo g ie , p r e m ie r g r o u p e d e ,
in é g a lit é d e , 99, 362 d ’u n o u v e r t d e C , 62
th é o r è m e d u n o y a u , 2 6 3 , 3 2 1 c o l, m é t h o d e d u , 208
C a r le m a n , T o r s t e n , 9 7 c o m p lé m e n ts , fo r m u le d e s, 2 1 7
C a r ls o n , t h é o r è m e d ’u n ic it é d e , c o m p le x e , s t r u c t u r e , 1 2 1
13 6 c o n c a t é n a t io n , 44
C a r t a n , H e n r i, 14 0 c o n f o r m ité , 2 5 3
C a r t a n - B o u t r o u x , le m m e d e , 14 0 c o n ju g a is o n c o m p le x e , 2
C a s o r a t i, F e lic e , 2 0 1 c o n ju g u é e h a r m o n iq u e , 350
C a s o r a t i- W e ie r s t r a fî, t h é o r è m e d e , connexe
202 o u v e r t s im p le m e n t, 46
C au ch y c o n v e r g e n c e u n ifo r m e s u r t o u t
A u g u s tin - L o u is , 9, 33 c o m p a c t , t o p o lo g ie d e la , 1 2 4
c o r d a le , d is t a n c e , 7 , 65
fo r m u le d e , e n d e u x v a r ia b le s ,
c o sin u s , s in u s
119
f a c t o r is a t io n d e s fo n c tio n s , 2 2 1
fo r m u le d e , p o u r u n d is q u e , 90
c o u p u r e , 1 1 7 , 18 5
fo r m u le s a n a ly t iq u e s p o u r le s
C o u s in
d é r iv é e s c o m p le x e s , 106
donnée de, 251
fo r m u le s p o u r le s d é r iv é e s
p r e m ie r p r o b lè m e d e , 2 5 1 , 3 1 6
c o m p le x e s , p o u r u n d is q u e , 90
p r e m ie r p r o b lè m e d e , d a n s u n e
fo r m u le s to p o lo g iq u e s p o u r le s
b a n d e , 98
d é r iv é e s c o m p le x e s , 1 1 0
C r a m é r , H a r a ld , 19 6
in é g a lit é s d e , 12 3
c u r v ilig n e
r è g le d e , 10 4
in té g r a le , 20
tr a n s fo r m é e d e , 19 6 , 238
cusp, 2 1 1
C a u c h y - G o u r s a t , th é o r è m e d e , 89
C a u c h y - P o m p e iu , fo r m u le d e , 33 d ’A le m b e r t
C a u c h y - R ie m a n n e n c a d r e m e n t (o u r è g le ) d e , 10 5
é q u a tio n d e , 88 th é o r è m e d e , 5 1 , 1 2 4
o p é ra te u r d e, 9 d e B r a n g e s , L o u is , 12 2
s y s tè m e d e , 89 de R ham
c e r c lé (o u a n n e lé ), o u v e r t c o n n e x e c o m p le x e d e , 63
d e ( C * ) 2, 19 8 th é o r è m e d e , 62
c h a m p d e v e c te u r s , 7 d é c h ir u r e , 2 6 1
C h a s le s , r e la t io n d e , 45 d egré
c h e m in d ’u n la c e t d e C * , 43
p a r a m é t r é C 1 p a r m o r c e a u x , 20 D e ls a r t e , th é o r è m e d e s d e u x
p a r a m é t r é c o n tin u , 1 9 r a y o n s d e , 34 9 , 36 9 , 385
INDEX 393
d é r iv é e s d ’u n e fo n c tio n e x a c t , c o m p le x e d e m o r p h is m e s d e
h o lo m o r p h e , 92 C - e s p a c e s v e c to r ie ls , 243
d é r iv a t io n , 8 e x a c t e , fo r m e d iffé r e n tie lle , 10
d é te r m in a n t , fo r m e , 10 e x t r é m i t é d ’u n c h e m in , 1 9
D e s a r g u e s , G ir a r d , 6
d e u x - c h a in e s in g u liè r e F a b ry
d iffé r e n tia b le , d ’u n o u v e r t U Eugène, 117
d e C , 58 gap th eo rem , 1 1 8
d ia g o n a l, p r o c é d é d e C a n t o r , 1 2 7 , fa c t o r is a t io n , d e s fo n c tio n s c o s e t
12 8 sin , 2 2 1
D ir ic h le t F e k e te , M ic h a e l, 223
fo r m u le d e , 2 1 8 fe r m é e , fo r m e d iffé r e n tie lle , 12
p r o b lè m e d e , d a n s u n d e m i- p la n , F ib o n a c c i, s u it e d e s n o m b r e s d e ,
363 117
p r o b lè m e d e , d a n s u n d is q u e , f ic t iv e , s in g u la r it é iso lé e , 200
353 flu x , 32
p r o b lè m e d e , d a n s u n o u v e r t d u fo n c tio n d é r iv é e a u se n s c o m p le x e ,
p la n , 353 88
sé rie s d e , 100, 10 9 , 1 3 1 , 19 6 fo r m e d iffé r e n tie lle d e d e g r é 1, 7
th é o r è m e d e , p o u r u n d is q u e , fo r m e s d iffé r e n tie lle s , d iv is io n d e s,
346 18 , 6 7
tr a n s fo r m é e d e M e llin d e s s é r ie s F o u r ie r - B e s s e l,t r a n s fo r m a t io n d e ,
d e , 223 3 70
d is to r s io n , th é o r è m e d e , 2 6 2 , 3 1 9 F r e s n e l, in t é g r a le s d e , 2 1 8
d is t r ib u t io n d e s v a le u r s , t h é o r ie d e F r o b e n iu s , m é t h o d e d e , 1 1 5 , 1 5 2
la , 3 6 7 F u c h s , L a z a r u s I m m a n u e l, 1 1 5
d iv e r g e n c e fu s c h ie n n e , é q u a tio n d iffé r e n tie lle ,
fo r m u le d e la , 3 1 115
d iv is io n d e s fo r m e s d iffé r e n tie lle s ,
18 , 6 7 G A G A , p r in c ip e , 2 1 2
D o lb e a u lt , c o m p le x e d e , 243 G a m m a , fo n c tio n , 99, 1 2 1 , 2 1 2
G au ss
e llip t iq u e , fo n c tio n , 1 3 2 , 2 2 5 C a r i F r ie d r ic h , 5 1 , 2 2 1
e n tiè r e c o u r b u r e d e , d u d is q u e d e
fo n c tio n , 10 9 P o in c a r é , 2 6 1
sé rie , 103 s o m m e s d e , 220
E r d ô s , P a u l, 226 g é n é r a tr ic e , s é rie , 1 1 7
e s s e n tie lle , s in g u la r it é iso lé e , 200 G e v r e y , s é rie , 13 0
é to ilé , o u v e r t, 1 3 , 46 G o u r s a t , E d o u a r d , 89
E u le r G reen
c o n s ta n te d ’ , 248 f o n c tio n d e , 3 5 3
fo r m u le d ’ , 99 fo r m u le s d e , 32
r e la t io n s d ’ , 3 G e o r g e , 29
394 INDEX
G r e e n - O s t r o g r a d s k i, fo r m u le d e , 3 1 e n tr e la c e t s c o n tin u s lib r e s , 46
G r e e n - R ie m a n n , fo r m u le d e , 29 in v a r ia n c e d e l ’in t é g r a le p a r , 4 7
p r e m ie r g r o u p e d ’ , 46
H a d a m a r d , J a c q u e s , 226 H ô r m a n d e r , id e n t ité d e , 16 , 66,
H a n k e l, tr a n s fo r m a t io n d e , d ’o r d r e 250
0, 370 H u r w it z , t h é o r è m e d ’ , 2 1 0
H ard y h y p e r b o liq u e
G o d f r e y H a r o ld , 22 3 , 360 d e m i- p la n , 262
in é g a lit é d e , 360 m é tr iq u e , 1 2 2 , 1 3 5 , 262
H a r d y - F e k e t e , t h é o r è m e d e , 100, h y p o e llip t ic it é
223 d e d / d z , 90
h a r m o n iq u e d u la p la c ie n A , 348
c o m p le x e , fo n c tio n , 333
c o n ju g u é e , 350 in d ic e , d ’u n la c e t c o n tin u p a r
m e su r e , 3 5 2 , 3 5 4 r a p p o r t à u n p o in t , 43
ré e lle , fo n c tio n , 332 r è g le < v is u e lle » p o u r c a lc u le r
H a r n a c k , in é g a lit é d e , 3 6 1 P , 54, 80
H a rto g s in d ic ie lle
m a r m ite d e , 250 é q u a tio n , p o u r u n o p é r a t e u r
p h é n o m è n e d e , 236 d iffé r e n tie l fu s c h ie n , 1 5 1
h o lo m o r p h e fo n c tio n , p o u r u n o p é r a t e u r
é ty m o lo g ie , 8 7 , 10 9 fu s c h ie n , 1 5 3
fo n c tio n , d a n s u n o u v e r t d e C , in fin i, p o in t à 1’ , 4
87, 234 in t é g r a le
fo n c tio n , d a n s u n o u v e r t d e S 2, d ’u n e 1 fo r m e c o n tin u e
205, 234 lo c a le m e n t e x a c t e s u r u n
s é p a r é m e n t, fo n c tio n d e d e u x c h e m in c o n tin u , 40
v a r ia b le s c o m p le x e s , 1 1 9 f o n c tio n d ’ u n p a r a m è t r e
h o lo m o r p h ie c o m p le x e , 93
e n v e lo p p e d ’ , 2 3 5 in t é g r a n t , f a c t e u r , 18 , 68
o u v e r t d ’ , 236 in v a r ia n c e , d e l ’in t é g r a le p a r
h o lo m o r p h iq u e m e n t c o n v e x e , h o m o to p ie , 4 7
c o m p a c t d a n s u n o u v e r t, 2 3 5 in v e rs e , p o u r l a c o n c a t é n a t io n , 45
h o m o g r a p h ie s , g r o u p e d e s, 205 in v e r s io n , 5
h o m o lo g ie s in g u liè r e , d e C p r iv é d e
N p o in ts , 62 Jen sen
h o m o lo g ie s in g u liè r e d if fé r e n tia b le , fo r m u le d e , 364
g ro u p e H i ( U , Z ) d ’, 61 in é g a lit é d e c o n v e x ité d e , 3 76
h o m o to p ie J o r d a n , c o u r b e s im p le d e , 2 6 1
e n tr e c h e m in s c o n tin u s à J o r d a n - S c h o e n flie s , th é o r è m e d e ,
e x t r é m it é s m a r q u é e s , 4 5 257
e n tr e la c e t s c o n tin u s d e p o in t d e
b a s e fix é , 4 5 K e llo g g , th é o r è m e d e , 34 9 , 3 59
INDEX 395
K œ b e , th é o r è m e u n - q u a r t d e , 12 2 , lo g a r it h m e c o m p le x e ,
2 6 1 , 264 d é te r m in a t io n c o n tin u e d u , 48
L o ja s ie w ic z , in é g a lit é d e , 3 7 2
la c e t , 19
la c u n a ir e , s é rie , 1 1 7 , 1 5 7 M a h le r
L a g r a n g e , fo r m u le d e K u r t , 2 4 7 , 3 66
d iv is io n - in t e r p o la t io n d e , 2 1 3 , m e s u r e d e , 366
M a u p e r t u is , P ie r r e - L o u is d e , 88
285
m a x im u m
L a n d a u , th é o r è m e d e , 1 1 8
p r in c ip e p o u r le s fo n c tio n s
L a p la c e , tr a n s fo r m é e d e , 10 1
h o lo m o r p h e s , v e r s io n g lo b a le ,
la p la c ie n , 9, 1 6 , 66, 3 3 5
12 8
L au ren t
p r in c ip e p o u r les f o n c tio n s
c o e ffic ie n ts d e , à l ’in fin i, 19 0
h o lo m o r p h e s , v e r s io n lo c a le ,
c o e ffic ie n ts d e , e n u n e
12 8
s in g u la r it é iso lé e , 189
p r in c ip e p o u r le s fo n c tio n s
P ie r r e , 18 6
s o u s - h a r m o n iq u e s , v e r s io n
t h é o r è m e d ’a n a ly t i c i t é d e , 18 6
g lo b a le , 3 4 2 , 343
L a u r e n t , d é v e lo p p e m e n t e n sé rie
p r in c ip e p o u r le s f o n c tio n s
de
s o u s - h a r m o n iq u e s , v e r s io n
a u v o is in a g e é p o in t é d ’u n e
lo c a le , 34 2
s in g u la r it é iso lé e , 18 9
M e llin , tr a n s fo r m é e d e , 10 1
a u v o is in a g e d e l ’in fin i, 19 0
m éro m o rp h e
d ’u n e fo n c tio n a n a ly t iq u e d e
é t y m o lo g ie , 202
d e u x v a r ia b le s d a n s u n o u v e r t
fo n c tio n , d a n s u n o u v e r t d e C ,
c e r c lé , 19 8 , 276
203, 23 4
d a n s u n e co u ro n n e, 18 7
fo n c tio n , d a n s u n o u v e r t d e S 2 ,
L e ib n iz (rè g le d e ) , 66
2 0 5, 2 3 4
L e lo n g , n o m b r e d e , 363
m e s u r e , d e R a d o n c o m p le x e , 238
L e lo n g - P o in c a r é , fo r m u le d e , 38
m in im u m d u m o d u le , p r in c ip e d u ,
L é v y , c o u rb e d e, 19
141
lib r e , g r o u p e , s u r u n e n s e m b le fin i
M it t a g - L e f f le r
d e c a r d in a l N , 5 3 , 79
p r o c é d é d e , 24 5
L io u v ille
th é o r è m e d e , 24 5
th é o r è m e d e , 12 4 m o in d r e a c t io n , p r in c ip e d e , 88,
t h é o r è m e d e , d a n s le c a d r e 334
h a r m o n iq u e , 3 4 3 , 3 6 1 M ô b iu s
lip s c h itz ie n n e s , fo n c tio n s g r o u p e d e s t r a n s fo r m a t io n s d e ,
h o lo m o r p h e s , d ’o r d r e d u d is q u e u n it é , 1 3 5 , 2 5 3
a e ] 0 , l [ , 13 7 t r a n s f o r m a t io n d e , 13 4 , 2 5 3
L it t le w o o d , J o h n , 360
lo g a r it h m e , s u r fa c e d e R ie m a n n
d u , 208
396 INDEX
p ô le , 200 r e lè v e m e n t, d ’ u n c h e m in c o n tin u
m u lt ip le , 204 d e C \ { ¿ o } , 39 , 4 1
s im p le , 204 r e p é r a g e , c a r té s ie n o u p o la ir e , 2
P ô l y a , G e o r g e , 50, 19 6
r é s id u
P ô ly a - C r a m é r , th é o r è m e s u r l a
à l ’in fin i, 19 2
r e s o m m a tio n d e s s é rie s d e
c a lc u l e n u n p ô le d a n s C , 203
D ir ic h le t, 19 6 , 2 7 3
lo c a l, e n u n p o in t d e C , 19 2
p o ly g o n e à tr o u s , 26
r é s id u s
P o m p e iu , D im itr ie , 33
p o te n t ie l, fo r m e d é r iv a n t d ’u n , 10 fo r m u le d e s , a n a ly t iq u e , 2 0 7
p r e m ie r g r o u p e d ’h o m o to p ie fo r m u le d e s , t o p o lo g iq u e , 1 9 4
d e C p r iv é d ’u n n o m b r e fin i d e r e s o m m a t io n
p o in ts , 53 , 7 7 d e s s é rie s d iv e r g e n te s , 10 5
d e C * , 49 e x e m p le d e p r o c é d é d e , 1 1 8 ,
p r im it iv e 13 0 , 19 6 , 2 7 5
d ’u n e 1 - fo r m e c o n tin u e d a n s u n R ie m a n n
o u v e r t, 10 fo n c tio n z ê t a d e , 99, 1 1 2 , 12 0 ,
d ’u n e 1 - fo r m e lo c a le m e n t e x a c t e 1 3 1 , 226
le lo n g d ’ u n c h e m in c o n tin u , h y p o th è se de, 1 1 2
38 sp h ère de, 3
p r o je c t iv e , d r o ite , 6 s u r fa c e d e , 1 2 1
p r o lo n g e m e n t a n a ly t iq u e , p r in c ip e s u r fa c e d u lo g a r it h m e , 208
d u ,111 t h é o r è m e d e r e p r é s e n t a t io n
P u is e u x , s é rie d e , 1 1 4 c o n fo r m e d e , 2 5 5
pullback, d ’u n e fo r m e d iffé r e n tie lle ,
th é o r è m e s u r le s s in g u la r it é s
15 iso lé e s, 200
R ie s z , F r ig y e s , 238
R a d o n , m e s u r e c o m p le x e d e , 238
t h é o r è m e d e r e p r é s e n t a t io n d e ,
r a y o n d e c o n v e r g e n c e , d ’u n e s é r ie
238 , 3 5 2 , 3 5 7 , 3 58
e n tiè r e , 10 4
R o n k in , L e v I s a a k o v ic h , 2 1 6
r é c ip r o q u e , im a g e d ’u n e fo r m e
d iffé r e n tie lle , 1 5 R ouché
r e d r e s s e m e n t lo c a l, d ’u n c h a m p d e t h é o r è m e d e , r e v u p a r G . P é ly a ,
v e c te u r s d a n s le p la n , 68 51
r é g u la r is a t io n t h é o r è m e d e , v e r s io n a n a ly t iq u e ,
p a r c o n v o lu tio n , d e s fo n c tio n s 209
s o u s - h a r m o n iq u e s , 3 3 7 t h é o r è m e d e , v e r s io n
s u p é r ie u r e , d ’u n e fo n c tio n e n t o p o lo g iq u e , 50
fo n c tio n s e m i- c o n tin u e R unge
s u p é r ie u r e m e n t, 344 t h é o r è m e d e , v e r s io n a lg é b r iq u e ,
r é g u lie r 241
p o in t , d u b o r d d ’u n d is q u e d e t h é o r è m e d e , v e r s io n a n a ly t iq u e ,
con vergen ce, 1 1 7 , 15 7 236
398 INDEX
S c h o t t k y , t h é o r è m e d e , 266 d e l ’a n a ly s e , s u r l a d r o ite , 28
S c h w a r z , H e r m a n n , 12 t r a n s fo r m é e
le m m e d e z é r o s d e , 1 2 9 d e L a p la c e , 1 0 1
le m m e s u r le s d é r iv é e s c r o is é e s d e M e llin , 1 0 1
d e, 12 t r a v a il, d ’ u n c h a m p d e fo r c e s , 20
p r in c ip e d e r é fle x io n d e , 94, 360
u n - b o r d , p a r m i C i ( U , G ) , 60
S c h w a r z - C h r is t o fe ll,
u n - c y c le , p a r m i C i ( U , G ) , 60
r e p r é s e n t a t io n s c o n fo r m e s d e ,
u n e - c h a in e s in g u liè r e
267
d e c la s s e C k , d ’ u n o u v e r t
S e lb e r g , A t l e , 226
U C C , 58
sé rie e n tiè r e , 10 3
d iffé r e n tia b le , d ’u n o u v e r t
s é rie s m a jo r a n t e s , m é t h o d e d e s ,
U C C , 58
10 9 , 1 1 4 , 15 0
u n iv e r s e lle , fo n c tio n e n tiè r e , 250 ,
S e rr e , J e a n - P ie r r e , 2 1 2
3 13
s im ilit u d e d ir e c t e , 8 7
s im p le
v a le u r a u b o r d
la c e t, 19
d ’u n e f o n c tio n h o lo m o r p h e d a n s
n a p p e p a ra m é tré e , 27
jD (0 , 1 ) , 358
s im p le x e s t a n d a r d , 24
V a llé e P o u s s in , C h a r le s - J e a n d e la ,
s in g u la r it é iso lé e
226
à l ’in fin i, 186
v a lu a t io n , d ’u n e s é rie e n tiè r e n o n
e n u n p o in t d e C , 18 5
n u lle , 1 1 5
s in g u lie r , p o in t , d u b o r d d ’u n
V o n K o c h , flo c o n d e , 1 9
d is q u e d e c o n v e r g e n c e , 1 1 7 ,
157 W e ie r s tr a fl
sin u s, f a c t o r is a t io n d e , 248 f a c t e u r s é lé m e n ta ir e s , 2 3 1
sin u s c a r d in a l, fo n c tio n , 2 1 8 fo n c tio n s e t <p / d e , 1 3 2 , 2 2 5
s o u s - h a r m o n iq u e , fo n c tio n , 3 3 2 K a r l , 1 2 5 , 202
so u s -m o y e n n e , p r o p r ié t é d e la , 332 th é o r è m e d e , 1 2 5
v e r s io n v o lu m iq u e , 333 th é o r è m e d e p r é p a r a t io n d e , 2 1 5
s té r é o g r a p h iq u e , p r o je c t io n , 4 th é o r è m e d e , s u r les z é r o s - p ô le s
S to k e s p r e s c r its , 232
fo r m u le p o u r u n t r ia n g le , 24 W ie n e r , N o r b e r t , 14 0
th é o r è m e d e , 29
z é r o s is o lé s , p r in c ip e d e s , 1 1 1
th é o r è m e d e , g é n é r a l, 6 1
z ê t a , fo n c tio n d e R ie m a n n , 9 9 , 100,
s t r u c t u r e c o m p le x e , 1 2 1
1 1 2 , 12 0 , 1 3 1 , 2 2 3 , 2 2 6 , 300
T a y lo r z é r o - c h a in e d ’u n o u v e r t U d e C , 5 7
c o e ffic ie n ts d e , 10 8
d é v e lo p p e m e n t e n s é r ie d e , 1 0 7
th é o r è m e fo n d a m e n t a l
\ d e l ’a lg è b r e , 5 1 , 1 2 4
d e l ’a n a ly s e , d a n s le p la n , 29
Cet ouvrage a été imprimé par CPI Firmin Didot à Mesnil-sur-l’Estrée en août 2014
Dépôt légal : août 2014 - № d’impression : 123556 - Imprimé en France
Analyse complexe
Cet ouvrage décline l'analyse complexe en une variable au niveau
master. Organisé en quatre chapitres, il reflète un point de vue qui se veut
autant géométrique qu'analytique (mais aussi culturel) et se fixe pour
objectif de mettre en lumière le rôle transverse que l'analyse complexe
et l'analyse harmonique en deux variables jouent depuis maintenant plus
de deux siècles tant en mathématiques (toutes spécialités confondues)
qu'en physique théorique ou en ingénierie.
9 7 8 23 40 000292