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Nom : Arnaud WUILLEUMIER Nom : Jean-Louis NEDELLEC
M 003 - AVRIL 05
Mots clés : Aquifère d’altitude, Canaries, Dyke, Galerie drainante, Hawaii, Hydrogéologie, Ile
Volcanique, Microtunnelier, Nappe de base, Nappe perchée, Réunion Tunnel
Vaudour K., Aunay B. (2008) – Modalités de captage des eaux souterraines à La Réunion.
Analyse critique de l’existant (techniques, coûts, opérateurs) - BRGM/RP-56787-FR, 94p., 45
ill., 5 ann.
© BRGM, 2008, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.
Modalités de captage
Synthèse
Ce rapport présente une synthèse bibliographique des méthodes de captage des eaux
souterraines mises en œuvre dans les milieux volcaniques insulaires (Hawaii,
Canaries, Madère, Cap-Vert, Antilles, Polynésie, Japon) et continentaux (Chaîne des
Puys). L’expérience acquise et les données recueillies, notamment sur les îles Hawaï
et Canaries, permettent de mieux cerner les objectifs, les conditions de réalisation et
d’exploitation des captages dans le contexte d’un volcan bouclier. Ainsi, l’analyse de
ces différents moyens de prélèvement permet d’identifier d’éventuels types de
captages qui pourraient être mis en œuvre sur l’île de la Réunion :
- en zone littorale : pour les aquifères présentant une faible piézométrie (+0.5 à
1.5 m NGR), des puits inclinés prolongés de galeries drainantes « type Maui »
seraient susceptibles de fournir des débits importants sans crainte d’intrusion saline.
Les « skimming-tunnels » réalisés à la base de ces puits, permettent d’écrémer la
surface piézométrique et ainsi minimiser le rabattement de la nappe et les intrusions
salines. Pour les charges hydrauliques plus importantes, la réalisation de forages
traditionnels permettant de capter des débits corrects restent le moyen de captage
techniquement et économiquement le plus viable.
- dans les hauts : les aquifères d’altitude pourraient être exploités à l’aide de forages,
ou encore grâce à des galeries horizontales. Le retour d’expérience nous montre que
les plus grandes précautions doivent être prises lors de la réalisation des tunnels. En
effet, l’expérience des îles Canaries (exploitation minière de la ressource en eau
souterraine) montre que la production en eau de ces ouvrages décroit avec le temps si
l’on ne s’attache pas à garantir un équilibre entre les prélèvements et le
renouvellement de la ressource en eau souterraine. Les débits soutirés doivent pouvoir
être maitrisés, correspondre uniquement aux besoins en eau recherchés et respecter
le renouvellement des réserves. La mise en place de cloisons étanches (simulant le
rôle joué par les dykes) apparaitrait comme une solution afin de mieux contrôler les
venues d’eau et de maintenir et/ou créer des réserves. Aussi, la mise en place d’une
gestion active de la ressource dans son ensemble pourrait être envisagée : il s’agirait
de solliciter la recharge en pompant un volume d’eau important dans l’aquifère avant la
Il est important de rappeler que les modalités d’exploitation des eaux souterraines ne
doivent pas menacées la pérennité de la ressource en eau souterraine ainsi que
l’équilibre quantitatif entre les masses d’eau souterraines et de surface (tel qu’imposé
dans la Directive Cadre sur l’Eau). Il semblerait donc indispensable qu’un suivi
géologique mais surtout hydrogéologique et hydrologique (suivi de l’évolution des
débits des sources et des cours d‘eau) soient effectués au cours de la réalisation des
ouvrages et lors de leurs exploitations. Ce suivi permettrait d’accroitre les
connaissances géologiques afin de mieux contrôler, affiner et adapter aux besoins les
ouvrages. Il permettrait également d’évaluer les éventuels impacts du drainage
souterrain sur les ressources en eaux superficielles et souterraines : la définition d’un
état initial du ou des aquifères traversé(s) est dans cette optique essentiel.
Enfin, des opérateurs capables de réaliser des puits inclinés et des galeries ont été
identifiés et contactés. Des informations sur les coûts de revient de ces ouvrages ont
été collectées auprès de ces entrepreneurs. Les montants sont variables notamment
en fonction de la technique utilisée (le recours au microtunnelier étant plus onéreux
que la méthode traditionnelle à l’explosif) des dimensions de l’ouvrage (diamètre et
longueur), de la nature des terrains, des conditions d’accès, des aléas de chantier, des
éventuelles pannes…En raison de ces nombreux critères, les entreprises sont assez
réticentes à communiquer des coûts de vente On peut tout de même citer que des
galeries récemment réalisées au microtunnelier en métropole ont un coût de revient
approchant les 10 000 euros du mètre linéaire. Des informations orales des « hommes
de l’art » nous indiquent que ce coût est grossièrement à multiplier par 3 à La Réunion.
Ces ordres de grandeur ne remplacent en aucun cas une étude de faisabilité car le
contexte local dans lequel doit se faire l’ouvrage retenu peut grandement faire varier
son coût.
Sommaire
1. Introduction.............................................................................................................11
6. Conclusion.............................................................................................................. 82
7. Bibliographie .......................................................................................................... 85
8. Glossaire ................................................................................................................. 91
1. Introduction
Dans l’hypothèse où les Bas de l’île pourraient être alimentés par les Hauts en
gravitaire, des économies d’énergie pourraient être envisagées. Elles dépendront en
partie des modalités d’exploitation (forages ou galeries drainantes). Dans les Hauts,
l’épaisseur de la zone non saturée, pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres,
rend peu probable une exploitation par forage. Une alternative à l’accès à l’eau de
manière verticale pourrait alors être envisagée dans la mesure où elle représenterait
un intérêt économique.
Pour cela, des investigations au sujet des systèmes hydrogéologiques et des moyens
de captages des eaux souterraines ont été menées à la Réunion et dans les îles et
archipels suivants :
- L’archipel d’Hawaii ;
- Madère ;
- Le Cap-Vert ;
- La Polynésie.
- EDF ;
- Entreprises de forage.
Le présent rapport fait donc état, au regard des données disponibles, des méthodes
actuellement mises en œuvre afin d’exploiter les eaux souterraines des aquifères des
Ils sont tout deux à l’origine de produits volcaniques de nature sensiblement différente
qui, par voie de conséquence, possèdent des propriétés hydrogéologiques distinctes.
Les îles volcaniques insulaires telles que La Réunion, Hawaii, Madère ou encore la
plupart des îles de Polynésie sont des volcans boucliers. Les volcans boucliers sont
des terres ayant émergées suite à la remontée de panaches mantelliques, dont les
points chauds sont l’expression de surface. Ces îles présentent, en général, un
volcanisme peu différencié à dominante de coulées basaltiques. Cela n’exclut pas des
manifestations plus explosives et des épanchements de laves parfois plus acides. Ces
coulées basaltiques d’épaisseur métrique, se mettent en général en place sur des
surfaces relativement planes et peu inclinées, formant des planèzes. Elles sont
interstratifiées de paléosols et, de manière plus subordonnée, de formations
pyroclastiques*. Des produits plus différentiés se mettent parfois en place, sous forme
d’intrusions ou de coulées et épanchements, souvent au sein de paléovallées,
principalement lors de la fin des grandes phases d’activité volcanique. Par ailleurs,
certains édifices sont soumis à des processus de démantèlement qui concourent au
dépôt, à leur périphérie, de formations sédimentaires en particulier de type alluvial,
notamment au sein des vallées (Lachassagne et Maréchal, 2004).
Les formes des paysages volcaniques sont donc variées et sont le résultat de la
construction d’un volcan, de son érosion, de dépôt de sédiments fluviatiles et marins
(plateformes côtières). On distingue généralement sur des îles volcaniques insulaires
relevant de boucliers basaltiques océaniques des terres hautes profondément
entaillées, des larges dépressions (cirques, caldeiras), des remparts, des planèzes,
des falaises côtières, des plaines sableuses et des récifs coralliens.
Il est important de préciser qu’en milieu continental, il existe également des ensembles
volcaniques à dominante basaltique, présentant une histoire volcanique courte (moins
de 100 000 ans pour la chaîne des Puys). Ils comportent des maars*, des cônes de
scories* et des coulées mises en place en général au sein de paléovallées. Ces deux
derniers types de formations sont en général prépondérants. Dans la Chaîne des
Puys par exemple, des épaisseurs importantes de produits volcaniques (une centaine
de mètres en moyenne, localement plus de 200 m) ont pu être observées à l’aplomb
de ces paléovallées qui entaillaient le substratum des formations volcaniques. Au droit
des cônes, les épaisseurs peuvent ainsi atteindre ou dépasser ces valeurs. Des
produits plus différentiés se mettent en place sous forme de dômes et de protrusions.
Des formations sédimentaires (alluvions, tourbes, diatomites…) et des paléosols
constituent une partie du remplissage des paléovallées et des dépressions que forment
les maars (Lachassagne et Maréchal, 2004).
Des formations sédimentaires sont présentes mais limitées aux alluvions récentes, aux
formations de plages, de mangrove et à quelques niveaux calcaires déposés lors de
périodes prolongées d’arrêt du volcanisme.
Les stratovolcans se sont édifiés sur une période longue, de manière polyphasée. Ils
présentent une structure complexe, marquée par une alternance de lave, en coulée et
intrusions, et de formations pyroclastiques et de démantèlement.
Les propriétés aquifères des laves dépendent étroitement de leurs conditions de mise
en place, de fissuration et de fracturation. Leur degré d’altération joue également un
rôle important. D’une manière générale, parmi les formations volcaniques non altérées,
les laves sont les roches présentant les perméabilités les plus élevées.
Au sein d’une coulée basaltique, les écoulements d’eau se font préférentiellement dans
les faciès en gratons, scoriacés et fissurés, susceptibles d’être très perméables.
L’empilement de coulées « laves-scories » répété sur plusieurs centaines de mètres,
définit ainsi un ensemble potentiellement aquifère. Dans les basaltes récents, les
valeurs de conductivités hydrauliques varient fréquemment de 1.10-3 à 1.10-2 m/s
(Custodio, 1978). Une anisotropie des perméabilités est due à des discontinuités inter-
coulées. L’écoulement s’opère d’avantage dans les plans parallèles aux coulées avec
un rapport de la perméabilité horizontale sur la perméabilité verticale variant de 20 à 50
(Custodio, 1985).
Aussi, la perméabilité des basaltes diminue avec le temps en raison des phénomènes
suivants (Davis, 1974) :
Les faciès de bordure d’une coulée (couche de gratons, de scories), en raison de leur
forte porosité et perméabilité initiale possèdent une plus forte aptitude à s’altérer que le
cœur de la coulée. Un même ensemble lithologique peut ainsi constituer à la fois des
niveaux aquifères et un substratum ou toit imperméable aux formations sus ou sous-
jacentes (parties argilisées).
Comme pour les coulées, les caractéristiques hydrodynamiques des dykes dépendent
de la fissuration. Suivant les cas, les dykes peuvent jouer le rôle de drain ou bien
constituer une barrière imperméable à la circulation des eaux souterraines. Par leur
situation structurale particulière au sein des formations volcaniques, ils contribuent à
l’anisotropie des écoulements (Custodio et Saenz de Oiza, 1972).
Les caractères hydrodynamiques des pyroclastites et hyaloclastites sont liés d’une part
à la fraction fine (poussières et cendres) présente dans le dépôt initial, d’autre part aux
processus de transformations diagénétiques qui affectent rapidement ces dépôts (Join,
1991). Des valeurs de perméabilité de 1.10-7 à 1.10-10 m/s sont notées dans des tufs*
cendreux et tufs zéolitisés* (Davis, 1974). Ces formations ont donc de faibles
potentialités hydrogéologiques. Elles peuvent présenter cependant de bonnes
fonctions capacitives.
- de la lithologie : les laves sont, parmi les formations volcaniques non altérées,
les roches présentant les perméabilités les plus élevées. L’empilement de coulées
« laves-scories » répété sur plusieurs centaines de mètres, définit un ensemble
potentiellement aquifère. Les roches intrusives (dykes, sills) mais également d’autres
roches (ignimbrites*, trachytes*, roches altérées, matériaux zéolitisés…) définissent
des milieux aquicludes présentant une faible porosité et une faible conductivité
hydraulique ;
Les potentialités des eaux souterraines des îles volcaniques de type basaltique sont
dépendantes de l’âge des formations. Les plus récentes présentent de bien meilleures
capacités que celles qui ont été longuement affectées par l’altération (Cruz et Silva,
2001 ; Peterson, 1992). Classiquement, deux modèles d'écoulement pour les îles
volcaniques sont proposées : le modèle « Hawaiien » et le modèle « Canarien ». La
principale différence entre les deux modèles porte sur l’origine de la diminution de la
perméabilité au cœur de l’île.
Ce modèle « Hawaiien » définit une nappe de base en équilibre avec les eaux marines
relayée à l'intérieur des terres par un système de nappes perchées et de nappes
limitées par des dykes (Illustration 2).
La « nappe de base » s’écoule au sein d’un empilement de coulées, de faible
épaisseur unitaire, très perméable et dépourvu de dykes, qui constitue le volcan
bouclier. Cette nappe montre de faibles gradients hydrauliques et des niveaux
piézométriques peu élevés, même à une distance relativement importante du littoral.
La partie interne des îles présente des « nappes perchées » déconnectées de la
« nappe de base » et d’un volume bien plus réduit que celle-ci. Alors que les sources
drainant la « nappe de base » sont généralement pérennes avec des débits
importants, celles des nappes d’altitude sont temporaires avec des débits très
variables (Join et Coudray, 1993). Les « nappes perchées » présentent deux origines :
Sources perchées
ZNS
Nappes Perchées
Dykes
Ce type d’île peut être assimilé à un massif poreux peu perméable, particulièrement
dans le sens perpendiculaire au littoral. Cette faible perméabilité est principalement
due à la présence de dykes disposés de manière radiale par rapport à l’édifice et à la
présence d’un noyau plus ancien, altéré, moins perméable, recouvert de matériaux
volcaniques modernes à perméabilité relativement grande. Ainsi, les perméabilités
semblent beaucoup plus élevées dans les zones côtières que dans la partie intérieure
de l’île. D’une manière générale, les gradients piézométriques sont forts, de l’ordre de
5 à 15%.
2.4.3. La Réunion
A La Réunion, l’érosion intense des deux massifs (Piton des Neiges et Piton de la
Fournaise) a mis à jour des structures et des formations sur des affleurements de plus
de 1000 m d’épaisseur. Sur le Piton des Neiges, cette formidable opportunité
d’observation a permis la reconnaissance de trois systèmes hydrogéologiques
superposés dont le plus profond est pressenti en continuité avec la nappe de base
littorale (Join, 1993). Cet auteur propose d’étendre ce schéma hydraulique au cas du
massif de la Fournaise (Folio, 2001).
Les techniques de captage des eaux souterraines classiquement mises en œuvre dans
les milieux poreux et volcaniques sont peu variées. Le choix de la technologie est à
adapter en fonction non seulement de l’hydrogéologie (géométrie de l’aquifère,
paramètres hydrodynamiques, potentialités) mais également de contraintes externes :
topographie, hydrographie, risques de salinisation, de transfert de pollution depuis la
surface, occupation des sols, conditions d’exécution et d’équipement…
Enfin, l’ouvrage doit pouvoir être réalisé dans des conditions économiquement
supportables.
Un puits est un trou vertical de large diamètre (pouvant atteindre plusieurs mètres),
peu profond (quelques mètres) creusé dans la terre afin d'extraire l'eau des premiers
niveaux aquifères. Dans les milieux volcaniques insulaires, les puits sont réalisés en
zone littorale et exploitent les eaux de la nappe superficielle.
Le forage, à la différence d’un puits, est un trou vertical profond (de plusieurs dizaines
de mètres à plusieurs centaines de mètres) et de diamètre plus restreint. Il est creusé
par un procédé mécanique à moteur (foreuse) en terrain consolidé ou non.
Les ouvrages verticaux sont les plus utilisés et les plus adaptés pour exploiter des
aquifères poreux et relativement étendus. La majorité des aquifères fissurés sont
également exploités à l’aide de ces ouvrages.
Les galeries sont des petits tunnels creusés dans la roche de manière à traverser et
donc à drainer une nappe d’eau souterraine. Ces ouvrages sont généralement sub-
horizontaux et de sections de l’ordre de 1.80 à 2 mètres de hauteur et 1 à 2 mètres de
large. Les eaux souterraines sont collectées puis canalisées par une galerie où des
drains horizontaux ou subhorizontaux complémentaires viennent parfois se
brancher à la galerie (Illustration 4).
Il s’agit d’un puits muni de drains tubulaires horizontaux disposés selon plusieurs
directions radiales et accroissant son rayon efficace. Cet ouvrage comporte deux
parties distinctes : le cuvelage et les drains. Un cuvelage vertical étanche, en béton
armé, de 2 à 4 m (voire 6 m) de diamètre intérieur, est foncé dans le sol à une
profondeur variable (5 à 50 m) selon le contexte hydrogéologique. Le fond du cuvelage
est ensuite fermé par un radier en béton immergé (de 1 à 4 m d’épaisseur). Les drains
horizontaux sont foncés dans l’aquifère, depuis l’intérieur du cuvelage, à l’aide d’une
presse hydraulique. D’un diamètre de 200 ou 300 mm et d’une longueur de quelques
dizaines de mètres, les drains sont en général au nombre de deux à huit (souvent 4 ou
6) (Archambault et al, 2003). Les avantages du puits à drains rayonnants horizontaux
sont liés à des rendements hydrauliques considérables, à une durée de vie très
importante et à une possibilité de capter, sur un front de nappe étendue, des horizons
parfois peu épais, en profondeur.
1
SMCE : Société Anonyme Spécialisée dans les Forages Horizontaux (à l’origine « Société Mécanique de
Curage d'Egouts »)
horizontales enterrées. Disposées parallèlement au lit des rivières, elles peuvent ainsi
drainer les eaux des alluvions.
Il existe d’autres systèmes de captage tels que des tranchées drainantes de très
grande longueur (plusieurs kilomètres) qui sont conçues pour amener l'eau d'un
aquifère poreux, gravitairement en surface. On les appelle des foggaras (Algérie),
khettaras (Maroc) ou encore qanat (Iran). L’opération consiste à creuser un puits en
altitude afin de connaître la profondeur de la nappe. Une galerie de la taille d’un
homme est ensuite creusée de l’aval vers l’amont et en pente douce afin de rejoindre
la zone humide initialement découverte. A intervalle régulier, des puits sont creusés
afin d’évacuer les déblais et afin d’aérer. La galerie devient drainante dès qu’elle rejoint
la couche aquifère. Afin d’accroitre le débit, il suffit d’allonger la galerie par d’autres
galeries annexes. L’avantage de ce système est de fournir un débit en continu sans
aucun travail d’exhaure et sans évaporation, par contre en période de faible utilisation,
l’eau est gaspillée.
Une pointe filtrante est un ouvrage de captage peu profond (8 m maximum) réalisé
généralement dans les sols sableux. Ce type de captage est aménagé en enfonçant
manuellement ou mécaniquement le tubage dont le diamètre intérieur varie de 2,5 à 5
cm (8 cm au plus). L'extrémité inférieure constitue la crépine par laquelle s'effectue
l’aspiration de l'eau. Les pointes filtrantes, isolées ou en batteries sont couramment
employées dans le domaine des travaux publics pour le rabattement des nappes mais
peu usitées pour l’exploitation des eaux souterraines. Le captage par pointes filtrantes
permet de répartir les prélèvements sur une plus grande surface et de diminuer les
rabattements. Sa mise en œuvre, d’un coup de revient modeste, ne nécessite ni
matériel complexe, ni main d’œuvre qualifiée.
Le forage horizontal est quand à lui une technique permettant de faire passer des
canalisations et des câbles sous des obstacles (chaussées, bâtiments, cours d'eau...)
sans avoir à réaliser de tranchées. Grâce au forage horizontal, des ressources qu'il
était difficile d'atteindre en forage classique du fait d'obstacles géologiques (lithologies
rebelles) ou de la structure de l’aquifère, deviennent accessibles.
Les diamètres de ces types de forages sont très variables et peuvent aller de quelques
dizaines de cm à 2 m environ.
Les îles volcaniques insulaires peuvent parfois être caractérisées par des précipitations
abondantes. L’île de La Réunion détient les records mondiaux de précipitation avec
une pluviométrie moyenne annuelle de plus de 11 000 mm sur les flans du volcan de la
Fournaise (Météo France). A l’inverse, la côte ouest, abritée des alizés présente une
pluviométrie moyenne annuelle plutôt faible (525 mm/an à Saint-Gilles). Outre cette
mauvaise répartition spatio-temporelle des précipitations, d’autres facteurs font que
l’accès à l’eau reste difficile. Ces éléments sont :
Face à ces contraintes du milieu naturel, les eaux superficielles sont depuis toujours le
premier moyen de captage et d’approvisionnement en eau potable sur les îles
volcaniques insulaires. La difficulté majeure pour la gestion de cette ressource est la
répartition très contrastée dans le temps et l’espace des précipitations entrainant des
problèmes de :
- Qualité des eaux : lors des évènements climatiques violents, les hausses de
turbidité engendrent parfois des interruptions de l’alimentation en eau potable (pour la
cote au vent et en saison cyclonique pour la cote sous le vent) ;
Les prises d’eau en rivière et les canalisations sont également sujettes à des
dégradations à cause de chutes de pierres, de blocs…Il s’ajoute à cela, une contrainte
réglementaire limitant les volumes d’eau prélevés : le débit réservé doit être maintenu
En ce qui concerne les eaux souterraines, le captage des émergences naturelles est le
premier moyen de prélèvement en milieu volcanique fissuré. Les sources apparaissent
à la faveur de drains naturels (discontinuités d’une coulée) ou bien à l’affleurement
d’une nappe. Elles peuvent également être l’exutoire d’une nappe perchée. Elles ont
un stock d’eau supposé faible par rapport à celui des nappes littorales. Cependant,
certaines sources observées dans les ravines les plus encaissées, situées sous un
recouvrement important (plusieurs centaines de mètres) peuvent être les marqueurs de
l’existence d’une nappe régionale à très forte potentialité. Il est à noter que là encore,
en raison des éventuels échanges nappe-rivière, il est nécessaire de se préoccuper et
de veiller à maintenir les débits réservés dans les cours d’eau.
a) Situation géographique
Hawaï est un archipel de la Polynésie comptant huit îles principales alignées du nord-
ouest au sud-est sur 2400 km (Illustration 7) : Niihau, Kauai, Oahu, Molokai, Lanai,
Kahoolawe, Maui, Hawaï. Le recensement fédéral de 2000 révèle que l'archipel
d’Hawaï compte 1,2 million d’habitants dont 45,3 % occupent l'île Oahu.
b) Aperçu géologique
Les îles Hawaï se sont édifiées entre 2 et 5 millions d’années suite à la remontée
de panaches mantelliques. Chaque île émergea en un bouclier volcanique atteignant
plusieurs centaines de mètres au-dessus du niveau de la mer. Il s’ensuit à cette
première phase d’activité une longue période de calme et d’érosion avec destruction
partielle des boucliers volcaniques et formation de vallées profondes et de berges et
falaises littorales escarpées. Une période de subsidence avec submergence marine
ennoya les vallées et développa des récifs frangeants ainsi que des plaines côtières.
Durant les 150 000 dernières années, de nouvelles éruptions remodelèrent le paysage
sur certaines îles en émettant des coulées de laves dans les vallées et en formant des
cônes. Les volcans Kilanea et Mauna Loa, sur l’île Hawaii, sont encore actifs (Daesslé,
1988).
Dans les îles Hawaii, l’eau douce se localise dans les aquifères suivants :
- les aquifères en altitude piégés par des dykes : ils sont situés dans les zones
de rift, généralement au centre et vers les sommets des îles. L’eau contenue dans ces
derniers peuvent rejoindre et ainsi recharger l’aquifère de base via des fractures au
sein des dykes ;
Illustration 8 : Coupe schématique des principales unités aquifères des îles Hawaii et de leurs
modalités d’exploitation (Gingerich et Oki, 2000)
Qs2
Type de formation Lieu K (m/s) T (m2/s)
(l/s/m)
Formations basaltiques
Oahu 0,25 à 2,10-4 0,3 à 1,9.10-3 <2
piégées par dyke
0,17 à
Basaltes zone marginale dyke Oahu -2 2 à 10
1,7.10
-3
Basaltes Hawaii, Maui, Kaui >3,6.10 0,02 à 0,85 10 à 200
Illustration 9 : Caractéristiques hydrodynamiques de quelques aquifères sur les îles Hawaii
2
Débit spécifique : débit par mètre de rabattement
Des échantillons d’eau notamment afin de caractériser l’interface eau douce - eau
salée ont été prélevés et analysés (température, physico-chimie, analyses isotopiques)
au cours de la foration. Les différents niveaux d’eau douce et d’eau salée rencontrés
lors de la réalisation du forage sont, du plus proche de la surface au plus
profond (Illustration 10) :
Il est supposé que les eaux douces, rencontrées entre 300 et 500 m de profondeur
soient piégées en dessous d’un aquiclude, formé par les sols situés à la base du
volcan Mauna Kea. Elles se déverseraient finalement, via des sources sous-marines
profondes localisées sur les flancs du massif du Mauna Kea.
Ces résultats mettent en évidence la présence d’un épais aquifère d’eau douce à
plusieurs centaines de mètres sous le niveau marin. Ils suggèrent la présence d’un
aquifère régional qui est considérablement plus complexe que le simple modèle de
lentille eau douce-eau salée, généralement supposé pour les formations volcaniques
récentes des îles Hawaii (Thomas et al, 1996).
Outre les forages, les deux principales méthodes mises en œuvre pour l’alimentation
en eau potable de la population d’Hawaii sont les tunnels et les puits-galeries (puits de
mine).
1- Les tunnels
Illustration 11 : Coupe schématique d'un tunnel foré dans des formations basaltiques piégées
par des dykes (Nichols et al, 1996)
A Hawaii, les tunnels ont été développés dans un premier temps pour l’irrigation afin de
prélever l’eau dans les aquifères piégés par les dykes. Ils ont été construits dans les
régions montagneuses où des sources et des ruisseaux aux débits importants avaient
été observés. Cependant, après le développement de ces ouvrages, il a été remarqué
une diminution des écoulements de surfaces (sources et cours d’eau). Les tunnels
avaient pour conséquence une modification de la trajectoire de l’eau dans les aquifères
(modification des lignes de courant) si bien que les eaux souterraines ne parvenaient
plus jusqu’aux émergences habituellement observées.
A l’origine, à Oahu, tous les compartiments aquifères piégés par des dykes et
traversés par un tunnel étaient drainés, ce qui avait pour conséquence une diminution
rapide des débits et ce, jusqu’à ce que les compartiments se tarissent. (Nichols et al,
1996). Alertés par ces observations, les ingénieurs ont alors modifié les techniques de
construction des tunnels. Ils ont introduit des cloisons étanches en béton dans les
tunnels afin de simuler le rôle joué par les dykes, de mieux contrôler les venues d’eau
et de maintenir et/ou créer des réserves. Des interrogations quant à l’efficacité d’une
telle installation, variable d’un site à l’autre, restent encore en suspend (Commission on
Water Resource Management, 2008).
2- Les Puits-Galeries
- Type Maui : ce système est utilisé pour capter de grandes quantités d’eau
avoisinant l’interface eau douce/eau salée. Un puits incliné est creusé à travers une
formation basaltique. Il atteint une longue chambre de pompage située juste au-dessus
du niveau de d’eau (Illustration 13). En rasant ainsi le niveau piézométrique, les
risques d’intrusion saline sont réduits.
Un système de ce type a été construit dans la vallée de Halawa en août 1944 (Oahu).
Un puits d’une longueur de 90 m est équipé de 2 grandes conduites permettant
d’acheminer l’eau depuis la chambre de pompage jusqu’à la surface. Environ
2350 m3/h sont pompés à partir de 3 pompes. Le coût de cet ouvrage, dont la station
de pompage permet d’écrémer la surface de la nappe et d’éviter ainsi les intrusions
salines s’élevait alors à environ 2 300 000 $ (en 1944). Dans les années 1970, le puits-
galerie à Waiawa (Oahu) pompait également en moyenne 2350 m3/h.
On peut noter que cette technique a été aussi développée lors de la recherche de
ressources pour l’alimentation en eau potable de la région de Kailau-Kona de l’île
Hawaii. En 1976, un puits incliné situé à 180 m au dessus du niveau de la mer a été
foré. Il descend à une chambre de pompage a proximité du niveau marin, d’où sont
connectés des « skimming tunnels » (Bauer, 2003). Ces sont des galeries drainantes
sub-horizontales rasant la surface de la nappe.
- Type Lanai : ce puits permet de venir capter depuis les zones en altitude les
aquifères piégés par dykes. Il pénètre le plus profondément possible dans un aquifère
limité par un dyke. De sa base partent une ou plusieurs galeries drainantes
horizontales et d’autres forages verticaux peuvent être réalisés, augmentant ainsi les
venues d’eau.
Un tel ouvrage a été construit en 1936 sur l’île de Lanai. A une altitude de 260 m, un
puits incliné (30) de 75 m de long a été creusé dans les basaltes. L’eau a été
rencontrée à 224 m d’altitude après un dyke. Une pompe a été installée dans une
chambre de pompage situé à l’extrémité de ce puits. Ensuite, un forage vertical de
65 m de profondeur a été réalisé. La quantité d’eau pompée depuis cet ouvrage a
diminué au cours du temps. Elle était en 1937 de 44 280 m3/an (5 m3/h), en 1938 de
34 750 m3/an (4 m3/h) et en 1939 de 31 525 m3/an (3,6 m3/h) (Stearns, 1940).
- Type Oahu : ce puits permet de venir capter les aquifères confinés par des
dykes à un niveau proche du niveau 0 de l’aquifère de base. Des forts débits peuvent
être pompés sans crainte d’intrusion saline. Des exemples de ce type de captage n’ont
pas pu être trouvés.
Ces différentes techniques de pompages se sont développées sur l’ensemble des îles
de l’archipel. Des statistiques détaillées en nombre, longueur, et débit ont été
recherchées et demandées auprès des différentes agences d’approvisionnement en
eau potable. Quelques données en pu être collectées sur l’île d’Oahu, la plus peuplée.
La majorité de l’eau potable fournie provient des eaux souterraines et cette île dispose
de (the Honolulu Board of Water Supply (BWS), www.hbws.org) :
On peut citer que sur le flanc du volcan Koolau sur l’île de Oahu (Kaulaa Range), sur la
cinquantaine de forages existants captant les eaux dans les aquifères piégés par des
dykes, les 12 exploités en 1978 fournissaient 745 m3/h soit environ 17 l/s et par forage.
(Takasaki et Mink, 1985). Une trentaine de galeries totalisant 6712 m ont également
été creusées dans cette zone, 20 sont productives et fournissent environ 2,15 m3/s à
l’utilisateur.
Il convient de citer les longueurs et les sommes des débits des venues d’eau dans les
galeries suivantes (Takasaki et Mink, 1985) :
En annexe 2, sont listés les différents tunnels recensés par Stearn en 1935 permettant
de capter les aquifères d’altitudes (nappes perchées et piégées par dykes). Le tableau
suivant (Illustration 14) précise quand à lui quelques coûts de galeries (Takasaki et
Mink, 1985) :
Situation Coût au
Date de Altitude Longueur Coût ($) à la date
mètre
construction (m) (m) des travaux
linéaire ($)
282 571 $
1946 Kahaluu 178 117 coût total projet : 2415
500 000 $
Total projet
(tunnel, réservoir,
1955 Waihee 66.5 547 -
conduites…) :
1 200 000 $
Illustration 14 : Coûts de quelques galeries creusées dans les années 1940-1950 (Oahu)
Des données plus récentes n’ont malheureusement pas pu être trouvées dans la
bibliographie et auprès des différentes administrations responsables de l’alimentation
en eau potable sur les îles Hawaii.
3- Bilan
Les tunnels et les puits-galeries de divers types (Illustration 15), certains utilisés pour
capter les aquifères des hauts, d’autres pour pomper les eaux de l’aquifère de base en
minimisant les risques d’intrusion saline sont des techniques de captages fortement
développés depuis le début du XXème siècle dans les îles Hawaii.
En 1975, les débits prélevés dans les aquifères d’altitude représentaient environ 15 %
des prélèvements des eaux souterraines à Hawaii et à Oahu. Les débits prélevés en
aquifère de base sont les plus importants sur les îles Maui et Oahu (Daesslé, 1988). Il
est intéressant de noter que les îles Molokai et Lanai n’exploitent que leurs ressources
d’altitude (puits pas assez productifs en eau douce en zone littoral). Enfin, des
développements potentiels sont encore envisageables notamment à Hawaii, Kauai,
Maui où seulement 4% de la ressource en eau souterraine est exploitée en 2008
(Illustration 16).
Le retour d’expérience nous montre que les plus grandes précautions doivent être
prises lors de la réalisation des tunnels. Les débits soutirés doivent pouvoir être
maitrisés et correspondre uniquement aux besoins en eau recherchés. La mise en
place de cloisons étanches en béton dans les tunnels afin de simuler le rôle joué par
les dykes semblerait permettre de mieux contrôler les venues d’eau et de maintenir
et/ou créer des réserves. Il est vrai que certains tunnels, sans cloison étanche, ont vu
FORAGE PROFOND
Aquifère fourni la majorité de l’eau potable de Oahu
d’altitude (aquifère basaltique)
FORAGE ARTESIEN
FORAGE « caprock »
(irrigation)
Aquifère de base
Illustration 16 : Modalités d'exploitation des ressources souterraines sur les îles de l'Archipel d'Hawaii
1
Puits-Galeries Type Maui : plusieurs milliers de m3/h 3
Galeries : pour 1km de tunnel, plusieurs 100aines à
2 3
Puits-Galeries Type Lanai : quelques m /h plusieurs milliers de m3/h
(d’après les exemples précédemment présentés)
* : Water Resource Protection Plan, State of Hawaii, Commission on Water Resource Managment, June 2008
Modalités de captage
a) Situation géographique
b) Aperçu géologique
Les îles des Canaries résultent d’une activité volcanique intense sur le socle océanique
et sont le résultat d’un empilement de matériaux volcaniques qui ont été déposés en
plusieurs phases. Les plus anciennes îles ont émergé il y a environ 20 Ma tandis que
les plus récentes il y a moins de 1 Ma. L’archipel a été formé par la juxtaposition
d’édifices volcaniques émis lors de cycles indépendants séparés par des périodes de
calme et d’érosion. Ces dernières ont formé des paléo-relief et sont à l’origine
d’intercalations de dépôts sédimentaires. Les dépôts sont pour la majorité basaltiques
avec également des matériels plus acides issus de la différentiation tels que des
phonolites et trachytes (Cabrera et Custodio, 2004). Les matériaux les plus anciens du
socle (roches plutoniques, basiques à ultrabasiques recouvertes par des sédiments
siliceux et des pillow lavas) affleurent à Fuerteventura, Gomera et La Palma. Ils sont
recouverts de 1000 m de matériaux basaltiques (basaltes anciens) qui se sont déposés
Le modèle des îles Canaries tel que décrit par Custodio (1988) (2.4), est caractérisé
par un aquifère continu allant de la partie basale jusqu’à la partie interne et supérieure
de l’île. Il peut être distingué différents milieux aquifères hautement hétérogènes et
anisotropes qui sont les suivants (Navarro Alvargonzalez et al, 1993) :
Les formations les plus basiques (« basaltes anciens », « Roque Nublo », « basaltes
modernes ») sont potentiellement les plus aquifères. Les paramètres hydrodynamiques
de ces formations sont présentés dans le tableau ci-dessous (Illustration 18).
Types de
Lieu K (m/s) T (m2/s) S3 (%)
formation
5,8.10-5 à 1,15 à
Alluvions et terrasses 5 à 10
2,9.10-4 9,25 10-3
3
S : Coefficient d’emmagasinement
1- Les galeries
Ces ouvrages sont plus adaptés aux terrains hétérogènes où les dykes, les surfaces
d’érosion et les discordances géologiques interviennent dans la géométrie des
aquifères («basaltes anciens» mais également formations plus récentes à Tenerife et
La Palma). Compte tenu du cloisonnement par les dykes, le stockage et l’écoulement
des eaux souterraines dans ces terrains sont plus aléatoires que dans des formations
plus homogènes.
Les différents types de galeries existants sur l’île de Tenerife (Illustration 19) ont été
inventoriés en 1985 et présentent les caractéristiques suivantes (Direccion General de
Aguas, 1996) :
creusement fréquent
Galeries pour maintenir les
494 1490 4900 155
conventionnelles volumes d’eau
produits
Socavones 208 47 - - -
Galeries puits 9 6 40 1
Les galeries « sources » sont utilisées pour capter les aquifères perchés et sont
creusées au niveau des émergences. Leur production varie en fonction de la
pluviométrie.
Les galeries « conventionnelles » drainent les eaux des zones saturées. Leur
longueur moyenne est de 3 km mais certaines peuvent dépasser les 5 km. 71 % de
l’eau distribuée provient de ces ouvrages. Cependant, en raison d’un déséquilibre
entre la recharge et les prélèvements, il est souvent nécessaire de creuser à nouveau
afin de maintenir les volumes d’eau produits. Il s’agit d’une exploitation minière de la
ressource en eau ne permettant pas une exploitation des eaux de manière durable.
Deux causes peuvent être à l’origine de l’abandon de ce type d’ouvrage (Direccion
General de Aguas, 1996) :
Les « Sacavones » sont des galeries de plus courtes longueurs (quelques centaines
de mètres) qui ne produisent à ce jour plus d’eau.
Au milieu des années 1960, 90% des galeries qui existent aujourd’hui sur l’île de
Tenerife avaient d’ores et déjà étaient creusées. D’après Custodio (1978), les galeries
étaient en moyenne réalisées de la manière suivante :
- 2 m de diamètre ;
- les points d’attaque sont situés sur des topographies difficiles d’accès ou
parfois sans accès terrestre ;
Il est à noter que sur l’île de Tenerife, en 1973, l’ensemble des galeries produisait
196 millions de m3 d’eau (Ecker, 1976). Elles ne produisaient plus que 163 millions de
m3 d’eau en 1985 et moins de 126 millions de m3 en 2005 (Illustration 20).
Débit
Longueur
Illustration 20 : Evolution des débits totaux et de la longueur totale des galeries au cours du
temps sur l'île de Tenerife (Consejo Insular de Aguas de Tenerife)
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette diminution de débit (Plan Hidrologico Insular
de Tenerife, 1996) :
Il est à noter que le prolongement de la galerie n’est pas une solution adaptée pour
développer une exploitation durable des ressources en eau.
2- Les puits
Les puits sont préférentiellement choisis comme moyen de captage lorsque l’aquifère
est un terrain relativement uniforme avec une superficie et un volume suffisants pour
rencontrer des caractéristiques hydrauliques semblables (formation « Roque Nablo »,
basaltes modernes saturés). La plupart des puits possèdent à leur base des galeries
ou catas. Elles ont été creusées afin d’améliorer la productivité des puits mais aussi
afin d’éviter les intrusions salines.
Cette pratique est si courante dans les îles Canaries que 80% des puits qui exploitent
l’eau de l’aquifère volcanique fracturé de Tenerife possèdent des « catas » et/ou
galeries. Ces puits ont un débit moyen de 100 m3/h mais certains peuvent fournir plus
de 250 m3/h. Un pompage à 150 m3/h dans cet aquifère engendre un rabattement de
quelques centimètres à environ 2 mètres (Ecker, 1976).
Zones drainée
importantes
Puits 286 40.5 1200 38
conventionnels Diminution du risque
d’intrusion saline
Rapidité d’exécution
Forages 31 9.5 350 11
faible coût
Les puits « ordinaires », d’une dizaine de mètres, exploitent les niveaux d’eau saturés
à faible profondeur. Aussi, environ 100 puits exploitent les aquifères sédimentaires
perchés de la plaine La Laguna (Ecker, 1976).
Les puits « conventionnels » sont des forages de gros diamètre (3 m) ayant une
profondeur moyenne de 100 m. L’étendue de la section transversale de ces puits
permet de réaliser des galeries horizontales au fond, en contact avec la zone saturée
augmentant ainsi la superficie de la zone drainée (Plan hydrologico insular de Tenerife,
1996). Cette technique permet de diminuer le rabattement et donc de minimiser les
risques d’intrusion saline
Les forages ont une profondeur moyenne de 300 m et un diamètre de 700 mm.
Contrairement aux puits conventionnels, les rendements de ces ouvrages ne peuvent
être améliorés à l’aide de galeries. Par contre, ils ont l’avantage d’être réalisés
rapidement et sont peu coûteux.
Face à la diminution des volumes d’eau prélevés à l’aide des galeries, les forages et
les puits ont été des moyens de captage qui se sont développés ces dernières années
(Illustration 22). Cependant, ils ne peuvent représenter à eux seuls une alternative. En
effet, les prélèvements sont limités en raison du risque d’intrusion saline et des faibles
recharges.
Longueur
Puits
« conventionnels » Débit
Longueur
Débit
forages
Illustration 22 : Evolution des débits totaux prelevés et des longueurs totales des puits
« conventionnels » et des forages au cours du temps sur l'île de Tenerife (Consejo Insular de
Aguas de Tenerife)
3- Bilan
Les galeries étant de moins en moins productives, et les prélèvements par les forages
réalisés en zone littoral étant limités en raison des risques d’intrusion saline, les îles
envisagent désormais d’autres moyens d’approvisionnement en eau potable comme la
production d’eau potable à partir d’une station de dessalement d’eau de mer
(notamment dans les îles orientales où la rareté de l’eau est plus prononcée), la
réutilisation des eaux usées traitées, la désalinisation des eaux provenant des
ouvrages souterrains…
a) Présentation Générale
Madère est un archipel dépendant du Portugal situé dans l'océan Atlantique à l'ouest
du Maroc. (Illustration 24). Il est constitué de 5 îles : Porto Santo (émergée entre 14,3
et 11,1 millions d’années), Madère (de 5,3 Ma à < 10 000 ans) et Chao, Desserta
Grande et Bugio (5,1 à 1,9 Ma) (Schwarz et al, 2004). Il s’agit d’un point chaud
provenant d’un panache mantellique. Sur l’île de Madère, les précipitations varient de
500 mm au sud-est à plus de 2 000 mm sur les pentes nord de l’île.
- aquifères perchés qui se déchargent par des sources à grands débits. Ces
nappes sont localisées dans les laves au dessus de matériels volcaniques peu
perméables ;
- aquifères limités par des dykes : localisés dans la zone centrale de l’île ;
Les eaux souterraines contenues dans la nappe de base sont exploitées via des
tunnels et des puits (Prada et al, 2005). Madère compte 8 tunnels (débit total produit :
1100 l/s) excavés de manière quasi horizontale dans les parties hautes de l’île. Ces
tunnels, de 500 m à 3 km de longueur, sont forés dans les niveaux aquifères « intra-
coulées », juste en dessous de la surface de la nappe afin d’intercepter les eaux à
proximité du niveau piézométrique régional. Les puits sont, quant à eux, localisés sur
le pourtour littoral, dans les vallées. 24 puits sont exploités et fournissent un débit total
de 1100 l/s. Leur débit spécifique varie de 0,2 l/s/m à 667 l/s/m.
Les sources sont pour la plupart localisées et captées dans des « Levadas » (canaux
étroits à ciel ouvert) (Illustration 26). La longueur cumulée de ces canaux dépasse les
1000 km. Ces sources de déversement proviennent d’aquifères perchés et sont
généralement localisées entre 600 et 1500 m d’altitude. Elles fournissent un débit total
de 3650 l/s. Les besoins en eau sont couverts à plus de 60 % par ces sources.
a) Présentation Générale
Au large des côtes du Sénégal, l'archipel du Cap-Vert est situé sur un point chaud. Il
est constitué de 13 îles et couvre une superficie de 4 030 km2. Il se divise en deux
séries d'îles (Illustration 27) : au nord les îles de Barlavento (au vent) et au sud les îles
de Sotavento (sous le vent). Le climat du Cap Vert est de type tropical sec, avec des
précipitations irrégulières et torrentielles atteignant environ 230 mm par an en
moyenne. C'est sur l'île de Fogo que se situe le point culminant à 2 829 m : le Pico do
Fogo dont la dernière coulée de lave date de 1995.
La naissance de cet archipel remonte à environ 180 millions d’années. Son histoire
montre une période volcanique ancienne et une période plus récente (Mitchell-Thomé,
1972). La première phase éruptive, s’étendant du Crétacé à l’Eocène, fut suivi d’une
longue phase d’érosion. Le reprise de l’activité volcanique du Miocène au Pliocène a
donné lieu à un ensemble de séries volcaniques formant les principaux reliefs de
l’archipel (formation du Pico da Antonia à Santiago). Le Pliocène se termine par des
émissions de quelques coulées basaltiques (formation d’Assomada à Santiago). Les
alluvions n’ont d’extension importante que dans les deux îles les plus grandes :
Santiago et Santa Antao (Requedaz et Delucchi, 2006).
L’exploitation des eaux souterraines s’est orientée vers le captage des eaux dans les
vallées fossiles. 25 millions de m3 d’eau étaient ont prélevés en 1995 à partir de
captages de sources, de galeries et de puits. Selon le bilan hydrologique du Plan
national directeur des ressources hydriques de 1993, 13 % des précipitations s’infiltrent
dans les aquifères alors que 87% s’écoulent en surface ou s’évaporent (Organisation
des Nations Unis pour l’alimentation et l’agriculture, 2005).
Il est à noter que sur la quantité d’eau distribuée, un quart provient d’usines de
désalinisation.
L’île de Santiago ne possède aucun cours d’eau pérenne et ses ressources en eau
souterraine sont principalement exploitées par des galeries drainantes, des puits en
grand diamètre et des forages peu profonds creusés dans les nappes alluviales et
dans les formations artificielles accumulées derrière de petits barrages en gabions et
en enrochement (digues de captage). Il existe aussi quelques galeries de captage et
forages profonds dans le socle volcanique. (Institut National de gestion des ressources
hydriques, 2002).
Sur l’île de Sao Nicolau, l’eau d’une ancienne vallée fossile est captée à l’aide d’un
tunnel (galerie de Faja) situé dans le bas de la vallée et remontant presque
horizontalement. Cette galerie atteint le fond de l’ancienne vallée fossile recouvert de
basaltes récents. Ce tunnel a été mis en chantier en juillet 1980 et a été terminé le 31
aout 1986 avec une longueur de 2180 m. Plus de 15 ans après sa réalisation, la
galerie de Faja produit toujours environ 800 m3/jr, mais son débit est contrôlé par un
système de serrements et de vannes qui permet de le réguler en fonction de la
recharge de la nappe par les pluies. Le montant total du financement français relatif à
cet ouvrage fut d’une dizaine de millions de francs (Requedaz et Delucchi, 2006).
La Polynésie française est un groupe d’îles situé au centre de l’Océan Pacifique Sud.
Territoire d’Outre-mer français, elle couvre une superficie (y compris les eaux
intérieures) de quelque 4 500 km2. La capitale est Papeete, sur l’île de Tahiti. 130 îles
en tout sont réparties sur cinq archipels : les îles de la Société, les îles Tuamotu, les
îles Gambier, les îles Marquises et les îles Tubuaï. Tahiti, située dans l’archipel des
îles de la Société, est l’île la plus importante, avec une superficie de 1 042 km2
(Illustration 28).
Les îles de Polynésie sont issues de l’activité volcanique de "points chauds" situés à
l’intersection de failles sismiques. Elles sont de type hawaïen avec un volcanisme de
coulées de basaltes. Les datations K-Ar réalisées sur Tahiti-Nui (île principale de
Tahiti, archipel de la Société) montrent une activité volcanique comprise entre 1,37 et
0,19 Ma. (Le Roy et Gillot, 1994)
Les ressources en eau sont abondantes mais mal connues. Les eaux distribuées sont
captées à partir de cinq grands types d'ouvrages : les captages en rivières qui
constituent 80 à 90 % de la production, les sources, les drainages et les forages
verticaux ou horizontaux.
Issue des vallées de la Fautaua et de Tipaerui, l'eau distribuée à Papeete et Bora Bora
est pompée selon plusieurs méthodes : le forage vertical (système coûteux puisqu'il
demande un pompage continu), le forage horizontal (200 à 300 m de long), la galerie
drainante (parallèle au lit des rivières) et le pompage direct en source.
a) Guadeloupe
Pour l’année 1998, la totalité des prélèvements comptabilisés s’élevait à 120 millions
de m3. Les eaux souterraines sont captées à l’aide des ouvrages suivants et dans les
proportions suivantes (SDAGE, 2003) :
Aussi, le dessalement d’eau de mer permet d’alimenter en eau potable les îles du Nord
(1,6 millions de m3 d’eau/an).
Il existerait quelques galeries drainantes mais des données plus précises n’ont pu être
obtenues.
L’exploitation de forages proches du littoral sur la nappe de Grande-Terre a du être
réduite car elle entraînait l’intrusion d’eaux salées. Par ailleurs, comme pour l’île de la
Réunion, pour pallier une inadéquation naturelle entre les répartitions spatiales et
temporelles des besoins et des ressources en eau, des infrastructures importantes de
transfert des eaux de la Basse-Terre vers la Grande-Terre ont été construites.
b) Martinique
Pour l’alimentation en eau potable mais aussi pour l’irrigation, l’approvisionnement est
assuré principalement depuis le système superficiel. La mobilisation de la ressource à
destination domestique est assurée actuellement grâce à plusieurs types de captage
dont la répartition en nombre et en volume est présentée en Illustration 30 (SDAGE,
2002) :
Prises en Rivière 11 91
Forages 5 1
Sources 13 8
TOTAL 29 100
Il n’existe sur ces îles antillaises que des captages verticaux classiques, et quelques
drains.
Dans le massif central, des galeries sous ou intra basaltiques ont été réalisées au
siècle dernier. Les galeries étaient foncées à partir des sources apparaissant aux
fronts des coulées.
A 1430 mètres de galerie, les travaux furent arrêtés afin de choisir la meilleure solution
pour atteindre le fond de l'ancienne vallée granitique. Une galerie latérale de 70 m fut
creusée pour atteindre le flanc sud du thalweg. Il fut alors décidé de creuser une
galerie oblique par rapport à la galerie principale. Après 370 m environ, le contact entre
le basalte et le granite fut trouvé, l'eau s'écoulait. Fin 1953, début 1954 deux dernières
galeries en forme de « V » (80 mètres) furent creusées pour atteindre les deux flancs
de l'ancienne vallée. L’écoulement gravitaire se situe entre 140 et 500 m3/h selon la
saison (Journet, 1969).
D’autres galeries ont été réalisées dans la région. Des forages de reconnaissance pour
identifier au préalable les paléovallées étaient toujours réalisés avant le creusement de
ces galeries. Les données qui ont pu être collectées auprès du BRGM Auvergne sont
synthétisées dans le tableau suivant (Illustration 32 ) :
Argnat 430 - -
Bonnefond - -
4
Selon le tableau de conversion Insee (annexe 4)
Le recours à l’explosif pour la réalisation de telles galeries est à proscrire. En effet, les
niveaux aquifères doivent être captés juste au niveau du substratum, si ce n’est pas le
cas, les niveaux aquifères risquent d’être perdus. Aujourd’hui, avec le développement
des méthodes géophysiques, des galeries ne sont plus creusées mais des forages
verticaux d’une centaine de mètres (moins coûteux) sont réalisés afin de capter les
eaux situées dans les coulées basaltiques. Cependant, de nombreux forages de
reconnaissance sont nécessaires avant d’atteindre la paléovallée recherchée
(communication orale, BRGM-SGR-Auvergne).
Le cas de l’archipel japonais est un peu particulier par le fait qu’il est issu de la
subduction de 2 plaques (Pacifique et Philippines) sous la plaque Eurasienne. Les îles
japonaises étaient à l’origine rattachées au continent asiatique. Ce n’est que lors de
l’ouverture de la mer du Japon, il y 15 millions d’années, que la géographie actuelle
s’est mise en place (Tamura et al, 2005). La rencontre de deux bordures de plaques
convergentes est un environnement tectonique propice à la présence des trois grandes
séries magmatiques, alcaline, tholéiitique et calco-alcaline, dont 85% des laves qui
sont associées à la zone japonaise se trouvent être des basaltes-andésites ou des
andésites (Laporte, 2006).
Bien que le pays compte quelques aquifères, les prélèvements proviennent en grande
majorité des eaux de surface (à hauteur de 95%) (Office Internationale de l’Eau, 2007).
L’île Miyakojima, située à environ 1900 km au sud-ouest de Tokyo, a quand à elle
développé un système original afin d’exploiter les eaux souterraines (dans des
formations calcaires) : il s’agit de barrages souterrains. Cette technique permet de
maintenir les niveaux piézométriques à l’amont de l’ouvrage et ainsi accroitre les
stocks d’eau souterraine (Illustration 35).
Deux barrages ont ainsi été créés : Sunagawa et Fukuzato (Illustration 36), chacun
d’une capacité de stockage d’environ 10 millions de m3 d’eau. Le coût estimatif en
1986 était de 181 millions de $.
Sunagawa Fukuzato
Hauteur 50 m 27 m
Largeur 1677 m 1790 m
Elévation du
31 m 46 m
niveau d’eau
Capacité de
9,5. 106 m3 10,5. 106 m3
stockage
Illustration 36 : Description des barrages souterraines de Sunagawa et Fukuzato
(Ishida et al, 2003)
La réalisation de ces ouvrages souterrains ne peut être envisagée qu’en présence d’un
aquifère peu profond à écoulement significatif reposant sur des niveaux peu
perméables. Au regard des conditions requises pour l’emplacement d’un barrage
souterrain, il semble difficile d’appliquer cette technique à La Réunion.
L’Islande est située dans le Nord de la mer Baltique à une distance de 250 km au sud-
est du Groenland. La superficie de l'île est de 103 125 km², dont 100 329 km² de terre
et 2 796 km² d'eau (Illustration 37). Les précipitations varient du nord au sud. Au nord,
la pluviométrie annuelle est inférieure à 500 mm, alors qu'au sud certaines stations
atteintes de plein fouet par les tempêtes océaniques ont un total pluviométrique annuel
qui peut dépasser 2 000 mm.
L’île est située sur le rift médio-atlantique qui est une immense fracture de la croûte
terrestre séparant les plaques tectoniques Nord-américaines et Eurasiennes. Elle est
également à l'emplacement d'un point chaud. Il y a donc superposition des deux types
de volcanisme, ce qui explique que c’est ici que se répand le plus grand volume de
magma sur la surface de la Terre. L’Islande est en presque totalité composé de roches
volcaniques (à l'exception de quelques terrains sédimentaires marins cénozoïques
dans la péninsule de Tjörnes) et comporte de nombreux volcans actifs. Il y en existe à
peu près 130 dont la plupart se situent dans les Hautes Terres d'Islande. La matière
remontant à la surface répare et comble au fur et à mesure les fissures causées par la
séparation des plaques. Par conséquent l'île est toujours en train de croître (d'environ
2 centimètres par an).
a) Situation géographique
L'île de la Réunion, d’une superficie de 2 512 km², est située dans le Sud Ouest de
l'Océan Indien, par 55°29' de longitude Est et 21°5' de latitude Sud. Elle est située, à
vol d'oiseau, à 210 km de l'île Maurice et à 800 km de Madagascar. Elle est constituée
de deux massifs volcaniques accolés, le Piton des Neiges, et le volcan de la
Fournaise.
Le climat tropical est caractérisé par une saison fraîche et sèche de mai à octobre et
une saison humide (cyclonique) qui débute en novembre et se termine en avril.
b) Aperçu géologique
- le Piton des Neiges : à l’origine de l’île qui s’est construit entre 2 millions
d’années et 20 000 ans et dont la dernière éruption remonte à 25 000 ans. Il présente
aujourd’hui trois larges excavations subcirculaires, coalescentes, profondes de plus de
1000 m, et d’une largeur de 10 km environ. Il s’agit des cirques de Mafate, Cilaos et
Salazie.
Ces deux volcans sont formés d’un empilement en « sandwich » de plusieurs milliers
de mètres d’épaisseur, constitué d’une alternance « lave-scories », recoupée par des
dykes.
L’intérieur des cirques est partiellement occupé par d’épaisses séries détritiques qui
reposent sur le socle volcanique généralement hydrothermalisé et imperméable. Ces
brèches, plus ou moins consolidées, sont le résultat de l’effondrement gravitaire des
flancs du volcan par panneaux entiers (avalanches de débris), mis en mouvement le
long de plans de glissement que constituent les dykes. Les matériaux sont évacués
vers les zones côtières où trois puissantes plaines alluviales s’étalent au débouché des
cirques.
Selon l’Office de l’Eau Réunion, les volumes d’eau prélevés en 2007 sur le milieu
aquatique, hors hydroélectricité, s’élèvent à plus de 230 millions de m3 et se
répartissent de la manière suivante :
Les volumes turbinés pour l'hydroélectricité s'élèvent à 698 millions de m3 pour 2007
(Données EDF).
La production d’eau potable en 2007 est assurée à 53,6 % par les prélèvements d’eau
de surface et à 46,4% par les prélèvements d’eau souterraine (Office de l’eau).
Les sources représentent l’exutoire de nappes perchées avec un stock d’eau supposé
faible par rapport à celui des nappes littorales. Cependant, certaines sources
observées dans les ravines les plus encaissées, situées sous un recouvrement
important (plusieurs centaines de mètres) peuvent être les marqueurs de l’existence
d’une nappe régionale à très forte potentialité.
Les puits et forages sont réalisés en domaine littoral où la majorité des nappes
exploitées font partie du « complexe aquifère de base ». Les captages dans cet
ensemble ont été largement et préférentiellement développés pour des raisons à la fois
matériel mais également de rentabilité. Les débits actuellement autorisés de ces
ouvrages s’étalent de 10 m3/h à plus de 400 m3/h (Forage des « Aloes 2 » à St Louis,
Puits « Bouillon » à St Paul) (données DAF). Cependant environ 30% de l’ensemble
des forages exploités à la Réunion présente une contamination par les eaux salées
(Office de l’eau).
En domaine d’altitude, les eaux souterraines sont peu exploitées et les forages sont
rares. Un forage de 296 m a été réalisé à La Plaine-des-Palmistes mais n’est
actuellement pas utilisé pour l’alimentation en eau potable. D’autres forages dans ce
secteur déjà réalisés devraient être mis en service prochainement. Enfin, il existe
quelques rares galeries réalisées soit pour le captage d’eau potable (exploitation de
nappes perchées), soit pour la conduite d’eaux superficielles. Elles sont décrites avec
détails ci-dessous.
1- Galeries drainantes
5
PM : Point Métrique
large et 1,3 m de haut. Les débits de ces galeries diminuent à l’étiage, il peu y avoir un
tarissement temporaire. En septembre 1996, le débit de K1 était de 4.7 m3/h, et de K2
de 1.26 m3/h. Les 2 autres étaient sèches (BRGM, 1996) ;
- Galerie Nono : cette galerie encore appelées galeries de Kabidy 5 est située
en rive droite d’un affluent rive gauche du Bras de Jeanne, à 1190 m d’altitude. Il s’agit
d’une galerie drainante creusée dans des basaltes aphyriques très diaclasés et altérés.
Elle mesure 2 m de long, 0,9 m de large et 0,8 m de haut. Le débit propre à cette
galerie n’est pas connu (BRGM, 1996).
2- Puits-Galeries
6
Direction de l’Agriculture et de la Forêt
D’autres galeries souterraines ont été creusées afin d'acheminer l'eau depuis les
rivières jusqu'aux concessions hydrauliques (données EDF). Ces galeries sont décrites
ci-dessous :
Le Projet d’Irrigation du Littoral Ouest (Projet ILO) consiste à transférer les eaux depuis
les principales rivières des cirques de Mafate (Bras Sainte Suzanne et rivière des
Galets) et de Salazie (Rivière Fleurs Jaunes et Rivière du Mât) jusqu’au littoral ouest
via 30 km de galeries souterraines. Le creusement de la galerie Mafate, lancé en 1989
est aujourd’hui terminé. Les travaux de basculement des eaux depuis Salazie
consistent en la création de 2 galeries (Salazie amont et aval) à l’aide de 2 tunneliers
(importés d’Allemagne) mesurant chacun 310 m de long et 3.2 m de diamètre. Un
tunnelier avance de 20 m par jour à 1000 m sous terre (alors que l’explosif utilisé
lorsqu’on a des arrivées d’eau ne progresse que de 6 m par jour). Le coût du tunnelier
est de 4.9 millions d’ €. Le groupement BRLi-SCP-SECMO est maitre d’œuvre de ce
grand projet.
- Galerie Salazie Amont (en cours de creusement): en 2001, des venues d’eau
d’un débit de 600 l/s au PM1238 à l’origine d’une pression de l’ordre de 30 bars, ont
engendré l’arrêt du tunnelier et la mise en place d’un système d’évacuation des eaux
(pompage et conduite de refoulement). Un dyke (ou une unité géologique à faible
perméabilité) rencontré au PM1236 et traversé serait à l’origine des principales venues
d’eau dans la galerie. L’évolution des débits enregistrés (200 l/s en 2004) à ce point
suit une courbe de tarissement caractérisant un fonctionnement classique d’un
aquifère avec vidange lente du système (suivant les notes hydrogéologiques réalisés
par BRL-SCP-SECMO concernant les venues d’eau du PM1238 ou le débit résiduel
total (tunnel et sondages) tend vers une asymptote). Le blocage du tunnelier a conduit
à la poursuite du creusement de la galerie à la dynamite à partir de septembre 2004
(Antea, 2004). Actuellement, plus de 3 km de galerie ont été creusés et le débit de
l’ensemble des venues s’élève à environ 1100 l/s.
L’importance des venues d’eau rencontrées lors du creusement de ces deux galeries
sous plus de 1000 m de couverture suggère la présence d’aquifères profonds à fortes
potentialités.
Ayant fait l’objet de plusieurs réévaluations depuis son démarrage, dont la dernière
date de 2006, le coût du projet, estimé au départ à 675 millions d’euros, devrait
atteindre les 850 millions d’euros avec une fin des travaux à l’horizon 2012.
Le recensement des différents moyens de captage mis en œuvre dans d’autres milieux
volcaniques nous amène à identifier des expériences susceptibles d’être importées à la
Réunion.
Il est vrai que chaque milieu présente un contexte particulier local, hydrogéologique,
géologique et économique qui lui est propre. Il n’est cependant pas exclu que
l’expérience acquise dans des milieux voisins de celui de l’île de La Réunion puisse
guider la recherche de l’exploitation des ressources en eau souterraine.
Un point important à retenir est que les galeries drainantes sont des ouvrages de
captages des eaux souterraines fréquemment adoptés dans les milieux volcaniques
(75% du volume d’eau annuel prélevé à l’aide de ce type d’ouvrage à Tenerife) mais
développés de manière anecdotique à la Réunion. Cependant l’analyse de ces moyens
de captages nous montre que la production en eau de ces ouvrages décroit avec le
temps si l’on ne s’attache pas à garantir un équilibre entre les prélèvements et le
renouvellement de la ressource en eau souterraine.
Les puits, pour des aquifères de faible profondeur et les forages, pour des aquifères
plus profonds, restent les moyens traditionnels de captage des eaux de l’aquifère de
base. Cependant, une pénétration trop importante dans l’aquifère en zone littoral ou un
pompage excessif dans un puits peut entrainer des remontées d’eau salée, rendant
l’eau impropre à la consommation. Aujourd’hui, environ 30% de l’ensemble des forages
exploités à la Réunion présente une contamination par des eaux salées (Office de
l’eau).
Pour les aquifères présentant un niveau piézométrique très proche du niveau marin :
(de +0.5 à 1.5 m NGR), des puits inclinés prolongés de galeries drainantes « type
Maui » seraient susceptibles de fournir des débits importants sans crainte d’intrusion
saline. La longueur de ces puits dépendra du contexte local. Elle peut atteindre une
centaine de mètres (Hawaii). Les « skimming-tunnels » réalisés à la base de ces puits,
permettent d’écrémer la surface piézométrique et ainsi minimiser le rabattement de la
nappe et les intrusions salines. L’ouvrage tel que le puits de la Grande Ravine
(3.3.10.d) a montré que la réalisation d’une courte galerie (2 m) à la base d’un puits
permettait de réduire le rabattement (0.5 m pour 270 m3/h).
- permettant une alimentation en eau par gravité des bas de l’île, et donc une
économie d’énergie.
Les moyens de captages des aquifères d’altitude actuellement mis en œuvre dans les
milieux volcaniques similaires à la Réunion sont les forages, les puits inclinés (types
« Lanai » ou « Oahu », en fonction de la piézométrie) ou encore les galeries
horizontales. A la Réunion, quelques forages profonds en altitude (Plaine des
Palmistes, altitude 1318 m, prof 296 m) et galeries aux débits prometteurs (environ 160
m3/h pour la galerie de Bras Guillaume) ont été réalisés pour exploiter ces ressources
d’altitude.
Dans les hauts, l’épaisseur de la zone non saturée, pouvant atteindre plusieurs
centaines de mètres (plateau de Bébour, du Mazerin, Ilet Patience), rend peu probable
une exploitation par forages ou puits inclinés. La réalisation de galeries drainantes
pourrait alors être envisagée dans la mesure où :
- le site de Maison Rouge : à la cote 1350 m (interface phase I-II, débit estimé
0.7 m3/s). En fonction de l’estimation des différents types de terrains recoupés, le coût
d’une galerie de 1500 m sur ce site avait été estimé entre 33 et 40 millions de Francs
(7 et 8.5 M€ actuel7).
Aussi, les émergences observées au niveau du Bras de Sainte Suzanne (Plaine des
Cafres) entre les cotes 900 m et 1100 m mettent en évidence un aquifère profond, de
grande extension (BCEOM, 1990) susceptible d’être exploité avec des galeries.
7
Selon indice Insee (annexe 4)
5. Opérateurs et coûts
A partir de l’examen des moyens de captage des eaux souterraines mis en œuvre
dans les milieux volcaniques insulaires, des professionnels spécialisés dans la
réalisation de galeries horizontales et de forages inclinés, et susceptibles de se
déplacer à la Réunion ont été recherchés, ciblés puis contactés.
Entreprises françaises
Nom Localisation Techniques Informations transmises
Entreprise générale de
SOLETANCHE-
Nanterre fondations et Entretien
BACHY (SB)
technologie du sol
CSM–BESSAC Tunneliers (>2,5 jusqu'à 5),
Saint Jory (31)
(filiale SB) Microtunneliers (0,5 à 2,5 m) Contact téléphonique
Microtunneliers (0,5 à 2,5 m), Intérêt pour un projet de captage sur
MCCF (filiale SB) Rungis Explosif, forages dirigés l’île de la Réunion
Drains
BOTTE (filiale Réponse mail : ne dispose pas de
Rungis -
Vinci) techniques adéquates
Microtunneliers (marinage
hydraulique à contre
pression de boue, à attaque Réponse écrite : liste des techniques et
SMCE Sierentz (68)
ponctuelle) forage et fonçage quelques références
horizontal, Marteau fond de
Trou
Forages verticaux Réponse écrite : liste des forages
FARACO Réunion (974)
uniquement verticaux réalisés à la Réunion
Forages verticaux
FORATECH Réunion (974) -
uniquement
Microtunneliers, forages et
Smet-Boring S.A Dessel (24) -
fonçages horizontaux,
Forages horizontaux, dirigés, Réponse écrite : références et coûts de
SADE Paris (75)
Microtunneliers galeries
HDI (Horizontal
Drilling Clichy (92) Forages horizontaux, dirigés -
International)
Illustration 40 : Entreprises françaises contactées
Entreprises américaines
Nom Localisation Techniques Informations transmises
Beylik drilling Spécialiste forages en
Toutes les îles
and pumped conditions difficiles (milieu Pas de retour
d’Hawaii
service volcanique)
Valley Well Hawaii et Puits verticaux horizontaux,
Pas de retour
Drilling Californie inclinés
Cherrington Sacramento Intérêt pour un projet de captage sur
Forages horizontaux
Corporation (Californie) l’île de la Réunion
Prometheus Hawaii et Capable de forer à partir
Pas de retour
construction Californie d’une falaise
Illustration 41 : Entreprises américaines contactées
Entreprises espagnoles
Nom Localisation Techniques Informations transmises
Forages verticaux, Forages
SVH sondeo Bilbao horizontaux dirigés Pas de retour
Autres entreprises
Nom Localisation Techniques Informations transmises
Agence en Forages verticaux et
Majordrilling Surcharge de travail
Afrique du Sud horizontaux dirigés
BILFINGER
Allemagne Forages, microtunneliers -
BERGER
Ces données ne sont présentées qu’à titre informatif, le coût d’une galerie étant
fonction d’un grand nombre de critères. Il dépendra entre autres :
Type Lieu Procédé Diamètre Longueur Profondeur Coût (date) Coût actuel
(m) (m) (m) (2007)8
Informations Générales
Galerie Métropole MT 2 400 Environ 3 M€
(7,5 K€/ml)
Forages Métropole 0.1 50 à 200 €/ml
horizontaux
Forage Réunion 250 Environ 0.4 M€
profond non équipé
Exemples de Galeries
Galerie Val-de-Marne MT 2.28 167 16 (10 m de 2 M€ (2004) 2.1 M€
charge d’eau)
(12,6 K€/ml)
Galerie Paris MT 2.5 340 4.5 2.4 M€ (2002) 2.63 M€
(7,7 K€/ml)
Galerie et Hauts-de-Seine MT 3.27 136 23 1.35 M€ (2006) 1.37 M€
puits d’accès
(10 K€/ml)
Galerie Auvergne E * 1800 * 132.9 2.6 M€
(Louchadière) MF(1955)
(1,4 K€/ml)
Galerie Réunion (St E * 300 100 à 250 10.5 MF 2.3 M€
Joseph) (1988)
(7,7 K€/ml)
Galerie Réunion E 1500 33 à 40 MF 7 à 8.5 M€
(estimation) (Maison Rouge) (1989)
(4,6 à 5,6
K€/ml)
Galerie Kaneohe (Oahu) * 147 * 26 248 $ -
(1948)
Galerie Oahu 117 282 571 $
(1946)
Galerie Haiko (Oahu) * 402 * 47 854 $ ( ?) -
8
Selon indices INSEE (Annexe 4)
6. Conclusion
Hormis les méthodes traditionnelles des captages des eaux souterraines par puits et
forages, il est possible dans les structures volcaniques de travailler à partir de puits-
galeries en zone littorale et de galeries horizontales en zone d’altitude. L’Illustration 45
présente les principales techniques d’exploitation des eaux souterraines des nappes
de base et d’altitude, leurs avantages et inconvénients :
- dans les hauts : les aquifères d’altitude pourraient faire l’objet d’une
exploitation au travers de forages et de galeries horizontales. Les puits inclinés
(types « Lanai » ou « Oahu », en fonction de la piézométrie) pourraient être réalisés
dans les secteurs où l’épaisseur de la zone non saturée n’est pas trop importante.
Les galeries permettent l’exploitation de terrains à perméabilités contrastées et
l’exploitation de plus petits systèmes. Cependant, le drainage d’un aquifère par une
galerie sera d’autant plus efficace si l’épaisseur et l’extension des terrains saturés au
dessus de l’axe de l’ouvrage sont suffisants. Cette méthode de captage prend
également tout son intérêt lorsque le système aquifère est masqué et n’émerge pas à
l’échelle d’un grand bassin. Outre ces critères structuraux, il intervient ensuite les
critères de faisabilité technique, de pérennité du fonctionnement de l’ouvrage, et de
coût pour évaluer de l’intérêt ou non de réaliser une galerie. Le retour d’expérience
nous indique que les plus grandes précautions doivent être prises lors de la réalisation
des galeries. En effet, l’expérience des îles Canaries montre que la production en eau
de ces ouvrages décroit avec le temps si l’on ne s’attache pas à garantir un équilibre
entre les prélèvements et le renouvellement de la ressource en eau souterraine.
Les débits soutirés doivent donc pouvoir être maitrisés et correspondre uniquement
aux besoins en eau recherchés et respecter le renouvellement des réserves. La mise
en place de cloisons étanches en béton (simulant le rôle joué par les dykes), telles que
réalisées dans les tunnels des îles Hawaii ou encore la mise en place d’un système de
serrements et de vannes (Cap-Vert) sembleraient permettre de mieux contrôler les
volumes d’eau.
Il est important de rappeler que les modalités d’exploitation des eaux souterraines ne
doivent pas menacées la pérennité de la ressource en eau souterraine ainsi que
l’équilibre quantitatif entre les masses d’eau souterraines et de surface. La mise
en place d’une gestion active consistant à faire baisser les niveaux d’eau avant la
saison des pluies pour permettre le plein remplissage des aquifères pourrait être
envisagée. Cependant l’efficacité de cette gestion à La Réunion reste à démontrer.
Pour des galeries de faible longueur (< 2 km), le procédé le moins disant permettant un
suivi géologique et hydrogéologique avec une bonne identification des venues d’eau
reste la technique traditionnelle d’abattage à l’explosif. A l’instar de la galerie de
Salazie amont, une émulsion explosive permettant d’améliorer les conditions de
sécurité, sureté, d’accroître la productivité et de réduite les coûts pourrait être une
solution face aux difficultés d’importation à La Réunion et d’utilisation d’explosifs type
dynamite.
7. Bibliographie
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8. Glossaire
Dyke : type d’intrusion magmatique planaire verticale qui recoupe les roches
encaissantes.
Maar : cratère volcanique d’origine explosive, large et bas dont le fond est situé sous le
niveau des terrains pré-éruptifs, généralement produit par des éruptions phréatiques et
phréatomagmatiques.
Pyroclastique : s’applique aux débris de roches éjectés par les volcans et dont
l’accumulation donne des roches pyroclastiques : cendres, lapillis, tufs, ignimbrites.
Tuf : roche composée de clastes volcaniques de la taille des cendres (< 2 mm).
Annexe 1
Annexe 2
9
*
*1 feet = 0.3048 m
Annexe 3
(BRGM, 1987)
112
Modalités de captage
Annexe 4
Annexe 5
Coupe Géologique
Modalités de captage
120
Coupe Géologique
Modalités de captage