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Extrait de la publication

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Guide
d’identification
des Minéraux

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Ag FeS 2 MnO 2

Fe2O3

Pb
Te
MnO2
O4
Fe 3
O3
Fe 2
T iO 3
Fe PbS Cu Au

Extrait de la publication
Guide
d’identification
des Minéraux
L. Paul Bédard
Julie Larouche
Pierre Hudon

97-B, Montée des Bouleaux,


Saint-Constant, Qc, Canada J5A 1A9,
Tél. : 450-638-3338, Téléc. : 450-638-4338
Internet : www.broquet.qc.ca
Courriel : info@broquet.qc.ca

Extrait de la publication
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives
nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Bédard, L. Paul. 1960-


Guide d’identification des minéraux
Comprend un index.
ISBN 978-2-89654-819-4
1. Minéraux - Québec (Province) - Identification.
2. Minéraux - Québec (Province) - Ouvrages illustrés. 3. Miné-
raux - Identification. I. Larouche, Julie. II. Hudon, Pierre, 1965- .
III. Titre.
QE376.5.Q8B42 2008 549.9714 C2007-941594-6

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada


par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités
d’édition. Nous remercions également l’Association pour l’exporta-
tion du livre canadien (AELC), ainsi que le gouvernement du Québec :
Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – la Société de
développement des entreprises culturelles (SODEC).

Photographies : Laval Tremblay (sauf les photographies du spessartine


par Jeff Scovil, le platine par Aram Dulyan et le météorite Hollbrook par
Pierre Hudon
Recherches : Joëlle Guérin, Jean-François Noël, Dany Savard
Conception graphique des photographies et des illustrations :
Claude Dallaire

Révision : Marcel Broquet, Diane Martin


Directrice artistique : Brigit Levesque
Conception graphique : Josée Fortin
Traitement d’images : Sandra Martel
Conversion numérique : Nancy Lépine

Copyright © Broquet Inc., Ottawa 2012


Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec
2e trimestre 2012

ISBN : 978-2-89654-819-4

4 Tous droits de traduction totale ou partielle réservés pour tous les


pays. La reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par quelque
procédé que ce soit, tant électronique que mécanique, en particulier
par photocopie, est interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
TABLE DES MATIÈRES

Remerciements 7
Avant-propos 8
Mot de Mario Corneau, collectionneur de minéraux 11

un minéral, c’est quoi ? 12


L’importance des minéraux dans la vie de tous les jours 13
Roche ou minéral ? 13
un peu de cristallographie 16
Les systèmes cristallins 16
Les matériaux amorphes 19
La chimie des minéraux 19
Les propriétés physiques des minéraux 20
Les propriétés reliées à la lumière 20
Éclat 20
Couleur naturelle et couleur du trait 20
Transparence 21
Luminescence 21
Les propriétés reliées à la structure cristalline 24
La forme cristalline 24
Les macles 24
La dureté 24
Les clivages, les fractures et le parting 27
La masse volumique et la densité 29
Les propriétés reliées aux sens 29
Toucher 29
Saveur 30
Odeur 30
Autres propriétés physiques 30
Fusibilité 30
Magnétisme 30
Radioactivité 30
Piézoélectricité et pyroélectricité 30
Réaction à l’acide 31
comment collectionner les minéraux ? 32
La récolte 32 5
Méthode 32
Lieux 34
Lois 36
Classification 36
Nettoyage des minéraux 37
Présentation 38
Le patrimoine géologique 38
Échanges et dons 39
Valeur des minéraux 39
Comment utiliser ce guide ? 40
Pour accélérer et faciliter l’identification
d’un minéral inconnu 40
Pour en apprendre davantage sur un minéral connu 40

Minéraux à éclat métallique 43


Minéraux à éclat non métallique 71

Qu’est ce qu’une météorite ? 184


Les types de météorites 184
Les météorites pierreuses 185
Les chondrites 185
Les achondrites 186
Les météorites de fer 187
Les hexahédrites 187
Les octahédrites 188
Les ataxites 189
Les fers non groupés 190
Les météorites de fer pierreux 190
Les pallasites 190
Les mésosidérites 191
Pourquoi étudier les météorites ? 192
Comment identifier une météorite ? 192
La présence de fer métallique 192
La présence d’une croûte de fusion 193
La présence de chondres 195
Comment trouver une météorite ? 196
Profession : géologue ! 197
Dans la forêt et les mines 197
Sur les chantiers de construction 198
Dans l’eau souterraine 198
Dans l’espace 198

Pour en savoir plus 199


6 Glossaire 200
Index 205

Extrait de la publication
remerciements

Un tel guide ne pourrait voir le jour sans l’aide et la collaboration


de nombreuses personnes et organismes. Nous tenons en premier lieu à
remer­cier la Fondation de l’Université du Québec à Chicoutimi (FUQAC)
pour son aide financière qui nous a permis de terminer le guide dans des
délais raisonnables. À l’UQAC, il faut mentionner la doyenne des études
avancées et de la recherche, Mme Suzie Robichaud, M. Claude Gilbert éga­
lement au décanat et la professeure Sarah-Jane Barnes, titulaire de la Chaire
de recherche du Canada en métallogénie magmatique, qui nous a aidés de
nombreuses façons. Les professeurs à la retraite Adam Nagy (minéralogie)
et Edward H. Chown (géologie du Précambrien), qui nous ont fourni de
nombreux conseils et ont effectué des lectures critiques de l’ouvrage
appuyés par leur culture scientifique hors du commun. Il faut également
citer le Planétarium de Montréal et M. Claude Lacroix, qui nous ont permis
de photographier plusieurs de leurs météorites. De plus, Mme Marie-Reine
Belzile, M. Philippe Pagé et M. Mario Corneau ont su apporter des critiques
constructives. Il faut également remercier M. Antoine Broquet, des Éditions
Broquet, pour nous avoir donné son appui au démarrage du projet et avoir
su attendre notre lente production. Et parmi les plus importants, il faut
mentionner la contribution de M. Mario Corneau. Il est le donateur de la
collection à l’origine de la plupart des photographies et l’instigateur du projet
de livre par une boutade.

7
avant-propos

Je suis responsable du laboratoire de géochimie à l’Université du Québec à


Chicoutimi et président-fondateur du Club de minéralogie du Saguenay–Lac-
Saint-Jean. De plus, je réponds aux questions du grand public qui désire avoir
une expertise en matière de roches et minéraux. Fréquemment, je reçois des
amateurs et des curieux qui viennent me montrer leurs échantillons pour en
connaître la nature. La question la plus courante est : « Est-ce une météorite ? »
Parmi ces amateurs, se trouve parfois un original ou encore un entêté qui a
une interprétation hors du commun de son échantillon. Ainsi je vois autant de
spécimens dignes de mention que de spécimens banals ou insignifiants.

Je me souviens qu’un jour je réponds au téléphone à quelqu’un qui désire


nous offrir sa collection. Curieux, je l’invite à venir me montrer quelques-unes
de ses pièces. Et voilà qu’un énergumène du nom de Mario Corneau (président
du Club de minéralogie de Québec à cette époque) se présente à mon bureau.
Il me montre alors des spécimens vraiment intéressants. J’aime sa collection
parce qu’elle est essentiellement d’ici, principalement récoltée par lui-même
et non acquise par des achats. Je la trouve « vraie vie ». En d’autres mots,
il s’agit d’une collection qu’un collectionneur peut acquérir s’il y met les
efforts. Les spécimens sont spectaculaires mais pas exceptionnels au point
de décourager un débutant. Elle présente une belle valeur éducationnelle.
J’accepte le don, crée le Petit Musée de l’UQAC (mineraux.uqac.ca) et me lie
d’amitié avec Mario. Tout de suite après la cérémonie officielle d’ouverture du
Petit Musée par le recteur de l’UQAC, Mario me confie qu’il aimerait voir la
publication d’un livre sur cette collection. Je lui réplique qu’il est fou ! Mais il
8
a tout de même semé l’idée. Il doit bien y avoir un moyen de réaliser un tel
ouvrage, me dis-je. Entre-temps, je rencontre au Club de minéralogie Laval

Extrait de la publication
Tremblay, un photographe qui a été entraîné aux soirées du Club par son fils et
qui s’est passionné pour les minéraux. Laval me répond spontanément « oui »
lorsque je lui demande s’il est possible, pour lui, de photographier les minéraux
du Petit Musée, ce qu’il ne tarde pas à faire de main de maître et avec un
sens artistique évident. En effet, contrairement à ce que l’on peut penser, il
n’est pas facile de photographier des minéraux car leur éclat furtif s’exprime
subtilement. En plus des photos, il me fallait com­piler les propriétés physiques
de tous les minéraux. Les étudiants assis­tants de recherche que j’encadre pen­
dant la saison estivale étaient les meilleurs candidats pour travailler à cette
tâche à temps perdu. En tout, trois ans auront été nécessaires pour monter
cet ouvrage qui, nous l’espérons, saura vous plaire.

De nombreux choix ont dû être faits lors de l’élaboration du manuscrit. En


premier lieu, les pièces minéralogiques photographiées sont plus spectaculaires
que celles trouvées la plupart du temps sur le terrain. En effet, il ne faut pas
s’attendre à découvrir de telles pièces tous les jours. Toutefois, nous croyons
qu’il est préférable de présenter de jolies pièces sur lesquelles il est facile
d’observer les propriétés physiques caractéristiques. Il existe plusieurs milliers
de minéraux différents, nous en présentons plus d’une centaine. Nous avons
choisi ceux qui présentent une importance économique ou emblématique
pour le Québec et qui figurent parmi les plus communs sur Terre. Il est clair
que selon les différentes régions géologiques du Québec, l’abondance des
minéraux change : les minéraux qui caractérisent les Appalaches ne sont pas
les mêmes que ceux que l’on trouve au nord du fleuve Saint-Laurent, par
9
exemple. Les choix les plus difficiles ont été ceux du mont Saint-Hilaire qui
présente une minéralogie unique de par sa nature chimique. Nous avons
décidé de ne pas l’ignorer parce que la plupart des apprentis collectionneurs
veulent aller à Saint-Hilaire. Nous avons donc sélectionné quelques minéraux
parmi les plus abondants de cet endroit. Nous recommandons à ceux qui
s’intéressent à la minéralogie du mont Saint-Hilaire de consulter les ouvrages
spécialisés (voir, pour en savoir plus, page 199).

L’ordre de présentation des minéraux est également un choix délicat. La


plupart des livres utilisent la classification scientifique (silicates, carbonates,
etc.), mais nous croyons que pour un néophyte cette classification n’est pas
très utile. Les débutants ont tendance à identifier un spécimen inconnu en le
comparant avec des photographies, une technique qui fonctionne rarement
car les couleurs sont un très mauvais critère d’identification. Pour rendre
l’identification facile et plus précise, nous avons classé les minéraux par
éclat simplifié (métallique ou non) et ensuite par dureté croissante. L’éclat
et la dureté sont deux critères d’identification physique standards facilement
utilisables par l’amateur.

Parmi les questions qui nous sont le plus souvent posées, il y a celle-ci : « Est-
ce que cet échantillon est une météorite ? » Pour cette raison, le Dr Pierre
Hudon, ancien chercheur au Centre spatial Johnson de la NASA, a rédigé un
chapitre du livre sur l’identification de ces roches extraterrestres.

De plus, notre passion des minéraux et des sciences de la Terre nous a poussé
à en faire une carrière. Si de nombreux jeunes s’intéressent aux minéraux, à

10 la Terre et aux planètes, peu d’entre eux savent qu’il est possible d’en faire
une carrière des plus passionnantes : voyages, aventures, découvertes, etc.
Aussi avons-nous cru bon d’ajouter un chapitre sur les professions et métiers
associés aux minéraux.

mot
mot de mario corneau
collectioNNeur de minéraux

En 2002, j’ai réalisé l’un de mes rêves. Celui de faire don de ma collection
dans ma région natale, le Saguenay–Lac Saint-Jean. Ce don, je l’ai fait à l’Unité
d’enseignement des sciences de la Terre de l’UQAC. Il leur a permis de réaliser
le « Petit Musée minéralogique » qui, aujourd’hui, fait l’émerveillement des
plus petits comme des plus grands. Je suis très fier et ému de tout le travail qui
a été fait pour ce petit musée. L’Unité d’enseignement des sciences de la Terre
a très bien su mettre en valeur ce qui était, auparavant, ma collection.

Chaque pièce minéralogique a son histoire bien à elle et me rappelle les visa­
ges de collègues et d’amis, des images de sites miniers et de carrières d’un
peu partout au Québec, sans oublier les gouttes de sueur, les coupures et
les ecchymoses occasionnées par ma témérité. Me glisser à l’intérieur d’une
cavité et être le premier à contempler une cristallisation cachée là depuis des
millions, voire des milliards d’années me procure un plaisir fou.

J’invite d’autres personnes à faire des dons et je remercie ceux et celles qui l’ont
déjà fait. Cela contribue à en faire une collection représentative des minéraux
du Québec. L’objectif n’est pas d’amasser des pièces exceptionnelles et non
abordables mais plutôt de rassembler des pièces minéralogiques accessibles
à tous, des pièces que le collectionneur moyen peut très bien dénicher lui-
même. La collection de minéraux doit aussi sensibiliser les jeunes aux sciences
de la Terre et permettre aux visiteurs de voir autrement les roches tout en leur
faisant prendre conscience du patrimoine minéralogique du Québec.

Je rêvais en silence de la publication d’un livre avec mes pièces, mais je doutais qu’un
11
tel projet se réalise. Aussi, je ne peux que féliciter les auteurs de cet ouvrage.

Mario Corneau

Extrait de la publication
un minéral, c’est quoi ?

Le mot minéral est, dans un premier temps, un adjectif rencontré dans divers
domaines tels que la santé, la nutrition, l’ingénierie et les sciences naturelles.
L’eau minérale, la laine minérale ou encore les sels minéraux sont des termes
qui font tous référence à un corps constitué de matières inorganiques (silicium,
calcium, fer, magnésium, etc.). Il est à noter que les vitamines, substances
essentielles au bon fonctionnement des organismes vivants (tout comme les
sels minéraux), sont, quant à elles, constituées de matières organiques (car­
bone, hydrogène et oxygène).
En géologie, le terme minéral est utilisé en tant que nom plutôt que comme
adjectif. Il désigne une substance naturelle inorganique de composition chi­
mique donnée possédant des propriétés physiques directement reliées à la
structure atomique qui la compose. Cette structure atomique, où les éléments
chimiques sont disposés de façon ordonnée et répétitive, permet l’édification
d’une forme cristalline et explique les propriétés caractéristiques du minéral.
En d’autres mots, les minéraux peuvent être comparés à des assemblages
de blocs de construction (Fig. 1). Chaque élément chimique tel que le fer, le
magné­sium, le silicium ou encore le calcium qui composent le minéral, est
comparé à un de ces blocs. La combinaison de quelques blocs de construction
forme la formule chimique ou la molécule du minéral et l’assemblage de toutes
les molé­cules forme le minéral. Et attention ! Les possibilités de combinaison
2 atomes d’oxygène

= SiO2 = Le quartz

1 atome de silicium

Mais ça peut être drôlement plus compliqué !!!

Al O
Na
Ca
12
CaNaAlSi3O8 = Plagioclase

Si K(MgFe)3Si3O10(OH)2 = Biotite

[Fig. 1] La composition et la structure d’un minéral comparées à des blocs de construction


Extrait de la publication
d’élé­ments chimiques sont très grandes. Nous connaissons aujourd’hui plus
de 4000 minéraux différents et chaque année, de nouvelles espèces s’ajoutent
à la liste.

L’importance des minéraux


dans la vie de tous les jours
Depuis la préhistoire, l’homme utilise des roches, des minéraux et des métaux
qu’il façonne pour fabriquer des outils comme des pointes de flèche, des
grattoirs et des lames de couteaux. Vers 4000 av. J.-C., il invente la métallurgie
qui lui permet d’extraire efficacement de la roche des métaux comme le cui­
vre, l’étain, le fer, le zinc, l’argent et l’or et de fabriquer des alliages en com­
binant certains métaux entre eux. On obtient ainsi le bronze en alliant, par
exemple, du cuivre à de l’étain, et le laiton, du cuivre à du zinc. Les métaux
et les alliages entrent dans la fabrication d’une foule de produits allant des
outils et des armes aux parures. Aujourd’hui, l’utilisation des roches, des miné­
raux et des métaux est beaucoup plus diversifiée. La plupart des objets quoti­
diens contiennent des matières minérales. Les ordinateurs, les ustensiles de
cuisine, les fenêtres, les bijoux, les bicyclettes, les nettoyants abrasifs, la pâte
dentifrice, les tapis, les télévisions et même les livres contiennent des métaux
ou des minéraux. En fait, seuls les objets en bois et les vêtements faits de
fibres naturelles (coton et laine) ne contiennent pas de matières minérales.
L’omniprésence des minéraux dans notre quotidien justifie donc l’importance
de bien les connaître pour mieux savoir où les chercher et les trouver !

Roche ou minéral ?
Une roche est composée d’un assemblage de minéraux. Le granite, qui est
une roche à texture grenue, est un bon exemple pour faire la distinction entre
une roche et un minéral (Fig. 2). Le granite est une roche composée d’un
assemblage de minéraux fait de quartz et de feldspaths auxquels on trouve
souvent associé, mais pas toujours, un minéral ferromagnésien comme la
biotite. En d’autres mots, les minéraux sont comme des fleurs et la roche,
comme un bouquet de fleurs, les minéraux étant les constituants de la roche
au même titre que les fleurs sont les constituants d’un bouquet. Un bouquet
peut être constitué d’une même sorte de fleurs ou de plusieurs variétés
différentes. Il en est de même pour les roches. Il existe des roches qui ne
sont constituées que d’une espèce minérale. C’est le cas, par exemple, de la 13
quartzite, une roche composée uniquement de minéraux de quartz. Dans la
majorité des cas cependant, une roche sera faite d’un assemblage de plusieurs
espèces minérales différentes.
Roche

Bi
Fsp

Minéraux

Quartz (Qz) Qz
Granite
Biotite (Bi)

Qz
Bi
Feldspath (Fsp)

Fsp
Fsp
Bi

Qz

[Fig. 2] La différence entre une roche et un minéral : un assemblage de plus d’un


minéral constitue une roche

Le volume qu’occupe une roche est variable : il peut être d’un centimètre
cube ou de plusieurs kilomètres cubes. Quant aux minéraux qui la constituent,
ils peuvent être microscopiques, c’est-à-dire invisibles à l’œil nu, mesurer
quelques millimètres à quelques centimètres de long ou même atteindre
plusieurs mètres. C’est le cas, par exemple, des cristaux de gypse d’une mine
de Chihuahua, au Mexique, qui mesurent jusqu’à 6 mètres de long !
Il existe trois grands types de roches que l’on classe en fonction de leur
mode de formation : les roches ignées, les roches sédimentaires et les roches
métamorphiques (Fig. 3). Au Québec, ces trois types de roches se retrouvent
un peu partout (Fig 9).
Les roches ignées sont issues du refroidissement et de la cristallisation d’un
magma. Elles peuvent être soit extrusives, soit intrusives. En ce qui concerne
les roches extrusives, le magma est expulsé hors de la croûte où il refroidit
brutalement, ce qui conduit généralement à la formation de roches dont les
minéraux seront, faute de temps pour bien cristalliser, petits et baignant dans
une pâte de verre (c’est-à-dire baignant dans un liquide s’étant si rapidement
figé qu’aucun minéral n’a eu le temps de cristalliser). Dans le cas des roches
14 intru­sives, le magma demeure emprisonné dans la croûte terrestre où il
refroidit plus lentement. Les minéraux sont, par conséquent, généralement
tous bien développés, de bonne taille et il n’y a pas de verre.
Les roches sédimentaires sont, la plupart du temps, le résultat de l’érosion
produite par l’eau, le vent ou la glace. Sous l’action de ces éléments, les
Extrait de la publication
débris (on dit aussi clastes) érodés et détachés de la roche-mère sont voués à
s’accumuler et à former des sédiments non consolidés (comme du sable) qui
seront, après des milliers, voire des millions d’années, consolidés et transformés
en roche. Il existe également des roches sédimentaires d’origine chimique qui
se forment directement par la précipitation d’éléments chimiques contenus
dans l’eau. C’est le cas du chert, une roche constituée principalement de cris­
taux microscopiques de quartz.
Les roches métamorphiques sont formées de roches préexistantes (ignées
ou sédi­mentaires) soumises à des conditions de pression et de tem­pé­rature
diffé­rentes de celles ayant prévalu lors de la formation des roches originelles.
Une roche peut subir une augmentation de pression au moment d’un impact
météoritique, par exemple, ou une augmentation de température à la suite d’un
échauffement causé par une intrusion ignée voisine. Le plus souvent, pression
et température augmentent conjointement : ceci se produit lorsqu’une masse
rocheuse est enfouie sous une autre à grande profondeur. Dans les nouvelles
conditions de pression et de température, de nouveaux minéraux se forment
et les roches ignées et sédimentaires se transforment, tout en demeurant
solides, en roches métamorphiques. La neige au printemps réagit comme
une roche métamorphique. Les beaux cristaux de neige se transforment en
grains ressemblant à du gros sel avec les changements de température et
l’augmentation de la pression due à l’accumulation des couches de neige.

Roches
Pluie sédimentaires
Agents d’érosion Glaciers volcaniques
Vent
Roches ignées
Roches extrusives
sédimentaires
clastiques

Roches ignées
intrusives
Croûte
continentale
Roches
métamor-
Roches Croûte océanique phiques
sédimentaires
chimiques
Manteau
supérieur

15

[Fig. 3] Classification des trois types de roche et leur processus de formation


Extrait de la publication
un peu de cristallographie

Dans la nature, la matière se retrouve sous trois états : solide, liquide et


gazeux. Ces trois états font référence à trois degrés d’organisation des ato­
mes : ordonné, intermédiaire et désordonné. Les minéraux représentent la
forme solide de liquides qui, comme l’eau, cristallisent pendant une baisse
de température ou une hausse de pression. Ainsi, l’eau cristallise à 0 ˚C à
pression atmosphérique alors que dans un liquide magmatique les minéraux
commencent typiquement à cristalliser entre 1200 et 1600 ˚C à pression
élevée. À 50 kilomètres de profondeur dans la croûte terrestre, par exemple, la
pression est environ 15 000 fois plus élevée qu’en surface.
Les minéraux sont des assemblages réguliers de molécules qui se répètent
des millions de fois en trois dimensions. À titre d’exemple, chaque molécule
est comparable à un bloc de pierre qui compose une pyramide égyptienne. La
forme finale de l’empilement (la pyramide) aura donc tendance à respecter la
symétrie du bloc initial. Ainsi dans un minéral, une structure atomique cubique
donnera un cristal cubique ou une variation de cette forme (Fig. 5).

Les systèmes cristallins


Lorsqu’un magma ou une solution liquide comme de l’eau de mer commence
à précipiter des cristaux, de nouvelles liaisons chimiques s’établissent entre les
atomes qui modifient alors leur organisation géométrique de façon à se disposer
suivant une structure précise. Les structures cristallines connues dans la nature
sont classées en sept systèmes cristallins différents que l’on repré­sente par des
prismes : il s’agit du système cristallin cubique, du sys­tème cristallin quadratique,
du système cristallin hexagonal, du système cristallin orthorhombique, du sys­­
tème cristallin rhomboédrique, du système cristallin monoclinique et du sys­
tème cristallin triclinique (Fig. 4). Ces sys­tèmes possèdent tous des éléments de
symétrie qui leur sont propres. Les angles, le nombre de faces ainsi que les arêtes
sont les caractéristiques géométriques qui classifient les cristaux. Les systèmes
quadratique, cubique et orthorhombique, par exemple, présentent tous des
angles droits, c’est-à-dire des angles de 90˚ tels que ceux trouvés dans un carré.
Chaque système cristallin existe sous plusieurs formes et l’on dénombre en tout
plus d’une cinquantaine de formes cristallines possibles. La figure 5, voir page
18, montre quelques exemples fréquents. Certains minéraux présentent souvent
des formes qui peuvent être facilement associées à leur système cristallin tels
que la halite (p. 87), la fluorite (p. 114), le grenat (p. 168-171), la calcite (p. 95)
16 et la pyrite (p. 68).
La forme d’un cristal ne dépend pas seulement de la forme de ses molécules de
base mais aussi des conditions dans lesquelles il se développe. La température,
la pression, la nature de la solution ou du magma, la direction d’écoulement
de la solution ou magma et la possibilité d’ouvertures disponibles pour une
croissance libre sont tous des facteurs qui ont une influence sur la forme finale
d’un cristal.
Les différences entre les systèmes cristallins sont pour la plupart sans am­bi­
guïté. Cependant, il existe une certaine confusion entre les systèmes rhom­­
boédrique et hexagonal. En effet, il est possible d’intégrer un rhom­boèdre dans
une pyramide hexagonale dans certaines conditions. Ainsi, certains livres ou
textes présenteront le quartz ou la calcite comme rhom­boé­­drique et d’autres

Système quadratique Système cubique Système hexagonal

Système orthorhombique Système monoclinique Système triclinique

Système rhomboédrique

17

[Fig. 4] Les sept systèmes cristallins


Extrait de la publication
Système cubique

Système quadratique

Système hexagonal

Système rhomboédrique

Système orthorhombique

Système monoclinique

Système triclinique

[Fig. 5] Exemples de cristaux typiques pour chacun des sept systèmes cristallins

comme hexagonal. Il semblerait que la littérature minéra­logique française soit


plus affectée que les autres1 par cette ambiguïté. Évidemment, l’argumentation
avancée par les cristallographes et les minéra­logistes pour l’utilisation de l’un
ou de l’autre système cristallin sort du cadre de ce type d’ouvrage. Nous avons
donc adopté une position conforme à la forme cristalline qu’un ama­teur peut
déduire en observant un minéral à la loupe plutôt que celle qu’un cristal­
lographe peut obtenir à l’aide d’une diffraction aux rayons X. Nous sommes
conscients qu’il y aura une perte d’exactitude scientifique, mais elle sera
18 minime et l’identification d’une espèce inconnue en sera facilitée.

1
Nespolo, N. 2005. « Une transition de phase “ géographique ”. - l’Étrange cas du quartz ». Bulle­
tin de liaison de la Société française de minéralogie et de cristallographie, vol. 17, N°. 2, p. 37-40.
Comment utiliser ce guide ?

Pour accélérer et faciliter


l’identification d’un minéral inconnu
La classification basée sur la composition chimique des minéraux est la plus
cou­ramment utilisée dans les guides sur les minéraux. Les éléments natifs, les
sulfures, les halogénures, les oxydes et hydroxydes, les silicates, les carbonates et
les phosphates sont tous des exemples de familles de minéraux qui servent à la
classification. Certaines propriétés physiques sont communes pour chacune de ces
familles (Tableau 3). Cette classification est moins efficace quant à l’identification
d’un minéral inconnu étant donné qu’il n’existe pas de tests ou d’astuces pour
définir la composition exacte des minéraux sur le terrain ou à la maison.
Comme l’éclat d’un minéral et sa dureté sont deux propriétés discriminantes
faciles à observer, pour un néophyte, on a choisi, dans ce guide, d’utiliser ces deux
propriétés pour classer les minéraux du Québec. Les minéraux se succède suivant
un ordre pratique qui facilite et accélère leur iden­tification. Les minéraux sont, dans
un premier temps, divisés selon leur éclat : métallique et non métallique. Ils sont
par la suite classés selon leur dureté de l’échelle de Mohs : du plus mou (dureté
de 1) au plus dur (dureté de 10).
Toujours dans le but de simplifier les démarches d’identification, dans plusieurs cas
la sous-famille des minéraux est d’abord nommée et la variété est inscrite entre
parenthèses. Par exemple, il existe plus d’une variété de plagioclases, les­quels chan­
gent selon leur composition : albite, oligoclase, andésine, labradorite, bytownite et
anor­thite. Il n’est pas nécessairement simple de faire la distinction sans microscope
ni test chimique entre ces variétés, mais étant donné que les collec­tionneurs utilisent
généra­lement ces divisions, elles ont été incluses. Le groupe minéralogique (selon les
princi­pes de Dana) entre crochets ([ ]) a été inclus lors­qu’il y a ajout d’informations
pour un collectionneur amateur ; autrement, il a été abandonné s’il existait.
Un indice d’abondance a été accolé à chaque minéral (rare, moyennement abon­
dant et abondant). L’abondance varie selon les régions géologiques. Il faut s’en servir
comme indicateur sur la probabilité que le minéral à identifier soit trouvé. Ainsi, s’il
y a deux espèces possibles pour un minéral, il faut choisir la plus abondante.

Pour en apprendre davantage sur un minéral connu


Le guide présente un minéral par page. Les propriétés physiques de chacun des
minéraux sont énumérées et sont accompagnées d’une ou de plusieurs photos
du minéral en question. La formule chimique, la classe minéralogique, le système
40 cristallin, la couleur du trait et d’autres caractéristiques et renseignements utiles tels
que les confusions possibles et l’étymologie sont énumérés. Les mots en italique
dont vous ignorez la signification sont définis à la fin dans un glossaire.
À noter que quelques fiches de minéraux sont aussi accessibles sur le site Internet
du Petit Musée minéralogique de l’Unité d’enseignement des sciences de la Terre de
l’UQAC à l’adresse suivante : mineraux.uqac.ca.
Classes Exemples Propriétés physiques communes

Éléments natifs C (graphite et diamant), Au, Cu, Ag, As, Hg, S, Pt, etc.

Sulfures, arséniures et sulfosels Minéraux qui contiennent du soufre : chalcopyrite, pyrite Généralement tendres et fragiles
bornite, galène, pyrrhotite, pentlandite, sphalérite

Halogénures Minéraux composés en partie d’éléments halogènes comme le F, Fragiles, bonne dureté mais faible densité
le Cl, le B et l’I : fluorite, halite, sylvine Souvent solubles dans l’eau

Oxydes et hydroxydes Minéraux composés en partie de l’anion OH- : chromite, Oxydes : durs et denses
magnétite, corindon, ilménite, spinelle Hydroxydes : faible dureté

Nitrates, carbonates et borates Minéraux composés en partie de l’anion CO32-, de BO32- ou Carbonates : faible dureté, fragiles, se clivent facilement
de BO44 -  : calcite, dolomite, aragonite, malachite, magnésite Borates : éclat vitreux, incolore à blanc, faibles dureté et densité

Sulfates, chromates, Minéraux composés en partie de l’anion SO42-, de ClO42-, de MoO42- Sulfates (sauf ceux avec Cu) : peu de couleur, fragiles et tendres
molybdates et tunsgtates ou WO42- tels que l’alunite, la barytine, le gypse et la jarosite Chromates, molybdates et tungstates : fragiles et dureté faible

Extrait de la publication
Phosphate, arséniates Minéraux composés en partie de l’anion PO42-, de AsO42- ou Phosphates : très colorés, forment souvent de grands cristaux
et vanadates VO42- : apatite, monazite, turquoise

Silicates Minéraux constitués en partie du tétraèdre SiO44 - Six sous-groupes qui présentent différentes propriétés physiques:
Il existe des sous-classes selon l’assemblage des tétraèdres - Les phyllosilicates ont un bon clivage basal
dans le motif cristallin de base : nésosilicate (béryl), sorosilicate - Les nésosilicates sont durs, ont une forte densité et un indice
(épidote), cyclosilicate (tourmaline), inosilicate (pyroxènes, de réfraction élevé
amphiboles), tectosilicate (feldspath, quartz) et phyllosilicate - Les cyclosilicates sont lustrés et durables
(micas) - Les inosilicates ont deux bons clivages à 90° ou à 120°

[Tableau 3] Classification des minéraux en fonction de leur composition chimique accompagnée de quelques propriétés physiques typiques

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Index
Pyrite 51, 56, 58, 67, 68 sectilité 26 ténacité 26
Pyrochlore 120 sels minéraux 12 Ténorite 57
pyroélectricité 30 Sérandite 118 Thulite 156
Pyrolusite 69 Serpentine 112, 113 Titanite 125
Pyrope 169 Sidérite 65, 115 Topaze 181
Pyrophyllite 72, 73 silicate 40 Tourmaline 175
Pyrrhotite 58, 60, 67 Sillimanite 162 transparence 21
skarn 54, 58, 133, 136 opaque 21
Q Sodalite 146 semi-transparent 21
Quartz 98, 121, 147, 150, Soufre 75 translucide 21
152, 172, 174 Spessartine 170 Trémolite 131, 136
Sphalérite 104 Tyuyamunite 76
R sphène 125
radioactivité 30 Spinelle 180
U
roche 13, 14, 15, 32 Spodumène 167
Uraninite 142
roches 8, 11, 13, 14, 36 Staurotide 176
Uranophane 83
ignées 14, 65, 90, 107, Stibine 47, 74
113, 140, 154, 180, Stilbite 109, 110
181, 186 V
Stilpnomélane 99
métamorphiques Valentinite 89
Strontianite 107
14, 15, 44, 58, 73, verre 38, 81, 93, 147
sulfure 40
76, 99, 106, 111, Vésuvianite 164, 177
Suolunite 102
112, 125, 139, 143, vitamines 12
Sylvite 78
145, 149, 153, 170, vitre 81
173, 175, 179, 182 système cristallin 16
sédimentaires 14, 15, cubique 16
hexagonal 16 W
63, 65, 66, 67, 68,
monoclinique 16 Wollastonite 123, 131, 136
78, 98, 106, 114,
115, 121,139, 171, orthorhombique 16
175 quadratique 16 Z
rubis 182 rhombohédrique 16 Zéolite 109, 110, 111, 116,
Rutile 157 triclinique 16 117, 127
Zinnwaldite 93
S T Zircon 124, 129, 177
saphir 182 Talc 72, 73, 79, 80, 81, 88,
Scapolite 138 90, 101, 112

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