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DE LA
CONCEPTION
ARCHITECTURALE
HAMMOU ABDELHAKIM
A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
Remerciements.
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
Cette nouvelle édition de « l’introduction à la conception architecturale » (et dont nous avons
modifié partiellement le titre : (« A propos de la conception architecturale ») , résulte du
mécontentement qu’exprimèrent les enseignants et les étudiants au sujet de la qualité
d’impression de la version originale. Du même coup, nous avons saisi l’occasion de présenter
clairement nos propos et nos argumentations sur l’ensemble des chapitres.
La deuxième édition de ce manuel est en fait un nouveau livre. Mis à nu et habillé de neuf,
nous souhaitons que ce bloc de papiers traite suffisamment et éclaire mieux que le premier
ouvrage.
Mais, il est clair que chaque théorie reste sujette à débat, donc subjective et dépend de
l’époque et de son environnement. ce qui est raisonnable aujourd’hui deviendra critique
demain, sinon remis en cause, car, l’expérience nous montre que les jugements futurs seront
plus adoptés que ceux de maintenant .Si on essaye de comparer un musée d’un «Frank. O.
Gehri », ou d’un «Richard Meier », où la fiction et le virtuel sont de plus en plus présents et
requièrent une conception particulière, se voulant une parure légère et diaprée, avec ceux des
siècles passés où s’entassaient les œuvres d’art, la comparaison semble insensée sinon
aberrante. C’est pour cette raison et bien d’autres que les théoriciens sont appelés à ressourcer
les écoles et à revitaliser les esprits pour des temps presque inédits. Pierre Massé, dans «
l’homme encombré » disait : « l’esprit « organisé » n’est pas un réservoir de connaissances,
mais un poste d’aiguillage vers des mémoires externes ».
Ce syllabus tâchera de nous montrer que sans maitrise du domaine il y a ignorance de principes
et sans la notion de composition il ne peut être question d’aucune architecture.
Aussi simple que cela puisse être, c’est à « l’atelier » qu’on théorise la construction et on
construit sa théorie. C’est à « l’atelier » que le reflet de l’enseignant par le poids de son
expérience et le futur architecte par la force de sa vitalité et sa jeunesse, matérialiseront des
idées innovatrices, mais aussi, quelle responsabilité énorme !....
Comme disait Ettore Sottsass : « on a pu ainsi s’apercevoir que si quelqu’un a le pouvoir de
produire tous ces objets et instruments, il produit en même temps le destin des gens, pour le
meilleur et pour le pire ».
En s’adressant aux étudiants, nous leur disons qu’enseigner l’architecture est une lourde
besogne et une grande responsabilité. Dessiner un projet et enseigner le projet et l’expliquer
avec des supports théoriques est une situation bien difficile. Que l’architecture n’est pas une
« opération mathématique » et n’est pas un « tableau de peinture », mais les deux à la fois.
L’architecture consiste donc essentiellement à prendre des décisions réfléchies .elle est aussi un
art de communication plus qu’une simple situation existentielle, car on essaye de mener un
bâtiment au- delà de ce qui est simplement exigé par le programme.
J’ai toujours aimé cette belle réplique de Charles Moore, quand il disait à propos du post
moderne : « …... je dis toujours que j’aimerai mieux être prés- quelque chose que post-
n’importe quoi ».
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A propos de la conception architecturale
INTRODUCTION
Quand on demande à Daniel Libeskind d’où viennent ses idées de concepteur ?il répond :
« j’hésite chaque fois sur la réponse à donner, parce que ma démarche est loin d’être
orthodoxe, et que moi –même je n’en appréhende pas toujours les mécanismes.il arrive que
mes réflexions soient mises en branle par un poème ou un morceau de musique, ou simplement
par un effet de lumière sur un mur. Parfois aussi, c’est la lumière venue du plus profond de
mon cœur qui m’inspire une idée (…). Il se peut que je passe des semaines à travailler sur un
dessin, à tracer des croquis par centaines, et que d’un seul coup la chose se produise : une
forme parfaite vient d’émerger. »
Charles Baudelaire, critiquant les peintres de Barbizon au Salon de 1859 : « la plupart des
peintres paysagistes, tombent dans le défaut que je signalais au commencement de cette
étude : ils prennent le dictionnaire de l’art pour l’art lui- même ; ils copient un mot du
dictionnaire, croyant copier un poème. Or un poème ne se copie jamais : il veut être
composé. »
Ainsi, comme si Vitruve se réveilla de son tombeau et dit : « l’invention est l’éclaircissement de
questions obscures et la découverte d’une solution inédite grâce à la vivacité d’un esprit
prompt. »
Je propose donc de questionner le silence dans lequel a eu lieu le duel du doute et de
l’affirmation, symbole de l’intuition fille de la création architecturale.
La conception architecturale est considérée comme un processus de la création qui émane
d’une espèce de « boîte noire » que chaque concepteur construit à sa manière pour façonner le
projet , et à force de forger comme dit l’adage on devient forgeron, c’est-à-dire qu’on acquiert
une ou plusieurs démarches personnelles.
L’objectif de tous concepteurs dans la pratique architecturale, c’est le projet. Dans
l’enseignement, c’est le processus qui y conduit : la mise en forme architecturale. Processus
combien important pour l’enseignement, l’élève et l’architecte de carrière ; pourtant des
tentatives très timides ont vu le jour. On reste toujours avide de connaissances dans ce
domaine. Produire une architecture, signifie, offrir une démarche compréhensible à tous à
l’aide d’un langage pictural(le dessin) et d’un langage verbal (signification de l’œuvre, le sens
que véhiculent les outils utilisés, leurs relations et le discours qui en ressort). Un apprentissage
de longue haleine ; car c’est un métier qui exige des connaissances et de la compréhension sur
tout un éventail des secteurs scientifiques (mathématiques, géométriques, physiques,
chimiques, sciences humaines et sociales, psychologiques, ... toutes filières matérielles ou
immatérielles). Qui sont l’essence même de l’architecture.
Le concepteur d’espaces exige de lui - même de l’expérience, qui forge son savoir faire, sa
personnalité et en fin de compte s’offre une méthodologie d’approche. Qui reste toutefois
entachée de subjectivité.
Robert Venturi disait, « il n’y a pas de lois immuables en architecture, mais on ne pourra pas
utiliser n’importe quoi pour un bâtiment ou une ville. ». La critique de l’enseignant vis-à-vis du
projet est un jugement basé sur certaines valeurs cognitives, mais reste partiel aidant en partie
à la compréhension régionale ou universelle de tendances architecturales d’une certaine
époque. La difficulté de la compréhension s’installe quand il est question de l’ordre des valeurs
immatérielles (une coutume, un choix politique, une option de l’architecte, une valeur
spirituelle, une valeur d’époque,...).
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A propos de la conception architecturale
L’architecture n’est pas une opération mathématique où l’enseignant et l’élève sont d’accord ;
elle est aussi réflexion qui semble parfois à priori contradictoire quand elle est mise à débat,
mais vite dissipé quand on observe par la fenêtre du comportement humain (le mystère de
l’homme, qui ne finira pas d’étonner). Que ce comportement soit conventionnel ou qu’il soit
simplement du désir du moment, le désir unique, simplement désir.
L’architecture est la seule discipline qui ne repose pas sur des bases scientifiques, tantôt dans
les beaux arts, tantôt dans un autre domaine ; Elle se retrouve comme un pion à la main qui n’a
pas sa place dans l’échiquier, ou qui essaye d’être le fou, la tour, le roi, la reine, sans avoir la
capacité requise d’être profondément le sujet désiré. Et c’est cela sa vraie nature, sa vraie
force : d’être à la fois tout et rien.
Le dessin pour l’architecte est le verbe pour l’écrivain, chaque trait est une brique, une somme
de briques. Elle (la brique) est une « mosquée bleue », la tour de « pise », une pyramide, une
cathédrale. Chaque brique est une mutation sociale, une mutation psychologique, une
mythologie. La nature est un don de Dieu que l’homme transforme et exploite et comme dit
Hamlet « le reste est silence ».C’est à dire quand l’œuvre est finie, la sublimation avorte et tue
les mots. C’est l’œuvre qui raconte son histoire.
Il ne suffit pas d’un jour pour faire un homme, mais soixante ans de sacrifices de tant de
volonté, afin de le transformer en un être conscient, responsable. Enfanter un homme est facile,
lui offrir toute l’éducation et tous les soins est de loin plus difficile. Il en est de même pour
mûrir une idée. Elle a plus besoin d’énergie, de délicatesse à son âge précoce, devenue arbre,
elle sera au service de toutes les générations. Car une idée dans la tête d’un sage est une idée
morte et ce qu’on perd comme force on l’acquiert comme savoir.
Dans le cas de notre étude, l’une des questions essentielles a été de définir par quoi nous
allions débuter. L’évidence a consisté à rebobiner le film de nos acquis d’études universitaires
et de nos expériences dans la production architecturale. Bien que nous ayons l’expérience de
concevoir et de réaliser, reformuler cela en discours pédagogiques nous découvrons que nous
ne connaissions presque rien.
Une brique, un homme, une fonction, une forme, une âme,(...) les étudier séparément et les
mettre en relation est un vaste chantier en travaux qui exige une main - d’œuvre qualifiée
(connaissance et compréhension) et du temps( de l’expérience).
Une épaisse cuirasse dissimule la question d’objectivité du choix de l’approche. Car s’y
juxtaposent en confusion des attitudes disparates : tantôt divers fonctionnalistes qui réduisent
ou parfois ignorent l’homme (pas l’homme machine mais l’être tout court), les problèmes de la
genèse des formes (...). Image d’une société technicienne. Tantôt divers formalistes qui
réduisent l’architecture dans le zoom d’une sculpture, de l’esthétique échappant parfois à ce
qui est utile. Inconciliable dans la même famille, soit puristes, soit brutalistes, soit cubistes, soit
structuralistes, apparaissant des fois chez un même architecte (consciemment ou
inconsciemment).
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A propos de la conception architecturale
La cacophonie qui en résulte déroute, chacun croit détenir le secret alors que ce n’est qu’une
image amplifiée de la fragilité théorique qui risque de mourir à l’air libre et au soleil. Fragilité
due à la non pérennité des mouvements et les conflits de principes que chacun véhicule.
Un jour un homme a dit : « ... car toujours une mutation laisse des pierres d’attente pour la
suivante ». Une civilisation meurt une autre s’installe, les concepts changent, les moyens se
transforment, la technologie évolue, les systèmes idéologiques, politiques et culturels se
remettent chaque fois en cause, où vivent le passée, le présent et l’espoir. Les rapports sociaux
ne peuvent plus du tout s’organiser en concepts clairs, nets et perceptibles, l’être devient un
amalgame de personnalités ; face à ces manifestations et ces déboires, l’ego est là quand tout
boite. L’architecte est avalé à l’intérieur de ce système de perception du monde, de ce système
symbolique. La raison est perplexe, la passion sauve la face ; le geste devient un geste
platonique qui varie suivant les saisons de l’être et de la société technicienne. L’époque
classique tant chérie est révolue, l’architecture de nos jours échappe à tout traité, des
tendances s’installent hors des styles de l’époque ancienne. L’académisme est déjà le passé.
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A propos de la conception architecturale
Prenons un autre exemple, une « meida » (petite table arabe) et la table occidentale.
Au début on ne voit qu’une différence de proportions, car l’objectif étant le même :
prendre un repas.
Ce n’est pas aussi simple que ça.
Ces proportions sont peut - être dues au climat (chaud / froid )
La table : La meida :
S’il est vrai qu’un trouble psychique peut être dû à une rupture de contact entre notre
pensée et les choses familières qui font notre vie et la reflètent ; il est vrai qu’on s’enferme dans
le cadre qu’on a construit. Comme disait Ibn Khaldoun : « l’homme est l’enfant de ses
habitudes. ».le lieu et les objets qui s’y trouvent, ont reçu l’empreinte d’un groupe et
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A propos de la conception architecturale
réciproquement. La stabilité de ce groupe est l’effet que cet aspect, cette expression, ce détail,
insignifiant soit - il, a un sens, que le groupe a façonné et que ce détail, cette expression, cet
aspect, résistent et font plier les plus puissants orgueils.
Les objets, les espaces, les pierres, résistent à toutes transformations, car ils façonnent
la mémoire d’un groupe ou d’une société et lui collent une identité.
Maurice Halbwachs dans « la mémoire collective », disait : « il n’est donc pas exact que
pour se souvenir, il faille se transporter en pensée hors de l’espace, puisque au contraire, c’est
l’image seule de l’espace qui, en raison de sa stabilité, nous donne l’illusion de ne point
changer à travers le temps et de retrouver le passé dans le présent ; mais c’est bien ainsi qu’on
peut définir la mémoire ; et l’espace seul est assez stable pour pouvoir durer sans vieillir ni
perdre aucune de ses parties ».
Pour le lecteur, il peut lui sembler qu’on s’éloigne du sujet, loin de là. Car jusqu’à nos
jours, prétendre qu’une démarche de raisonnement est plus fiable qu’une autre est une décision
de « moule »( tendances politiques, culturelles,...) ; elles peuvent être dangereuses pour des
étudiants qui ignorent les portées et les limites.
Si l’architecture n’est pas une science et qu’elle a besoin d’autres secteurs
périphériques, alors, enseigner le projet est tout aussi difficile, complexe et souvent
contradictoire, car il affronte d’autres difficultés. Nous essayerons de relever quelques unes des
plus essentielles.
- multi visions des architectes, engendrent des points de vue et des savoir différents et
souvent contradictoires.
- les difficultés de s’approprier un langage propre à la profession.
- le manque même de vocabulaires adéquats, conduit à la confusion des termes,
perturbe toute communication et souvent même des définitions architecturales que nous
essayons de divulguer et dont nous ne comprenons pas ou pas assez leurs portées
significatives.
Et c’est pour cela que nous utilisons des définitions tantôt dans la linguistique, tantôt
dans la psychologie et tantôt dans divers autres secteurs de la science.
• (…).
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A propos de la conception architecturale
Malgré qu’on a voulu touché les principes généraux qui servent de supports et de substances à
la conception architecturale, nous avons plus axé notre vision sur le coté morphologique : la
forme, son aspect théorique et sa genèse ; alors que d’autres points des plus essentiels et des
plus sensibles n’ont pas vu le jour dans notre contenu (qui seront développés ultérieurement)
comme les ambiances lumineuses et sonores, …
Comme l’architecture dans ses rapports intrinsèques est l’aboutissement à une « forme », nous
avons jugé d’introduire dans la première grande partie de cette pile de feuilles, une première
préoccupation : qu’est ce qui sert de prémisses à la naissance de la forme, et comment
s’effectue la notion d’assemblage des formes comme naissance des principes de la composition.
La deuxième grande partie, mettra en lumière les différentes grandes démarches et élucidera les
objectifs d’un plan, d’une coupe, et d’une façade.
J’ai tenté d’être aussi claire et simple que possible et de n’avoir recours au jargon (langage de
spécialiste) que lorsqu’il se révèle inévitable ou particulièrement incontournable. L’aspect le
plus inquiétant (et qu’il faut tirer la sonnette d’alarme) est qu’actuellement dans nos universités
et nos lieux professionnels, un fossé sans cesse plus profond qui sépare le langage de métier du
langage. Pire, on a perdu le langage.
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A propos de la conception architecturale
I - THEORIE DE L’ARCHITECTURE
« Dans l’ignorance, n’adorez pas d’images, de peur qu’étant fausses,
elles ne vous asservissent pour vous faire devenir leur propre
vérité ».
Aristote dit que le bios théoretikos est la vie orientée vers la « considération réfléchie des
choses ».
L’histoire de l’architecture nous révèle que ses œuvres les plus méritoires, les plus prestigieux
(que ce soit en termes de repère dans le temps, ou d’œuvres de grands architectes qui servent
de leçons d’architectures), se sont souvent construites sur des principes, des normes et règles.
Franz Fueg dit que « la forme la plus compliquée de la connaissance du monde est celle de la
perception du vécu quotidien. Elle est le plus souvent un mélange complexe de perceptions
esthétiques, de systèmes de valeurs et de connaissances scientifiques. Les objets de la théorie
d’architecture sont tous ceux qui concernent l’architecture. Que signifie cette phrase ?-
l’architecture n’est manifeste que par l’ouvrage ; l’ouvrage est le support de l’architecture. De
ce fait, tout ce qui a trait à l’ouvrage, que se soit une maison, une place, un village, une ville,
ainsi qu’à son édification, transformation et démolition, peut être objet d’une théorie
d’architecture, pour autant que cela soit lié à des problématiques architecturales ».
La théorie tire sa substance de la réalité, même si elle est virtuelle ou imaginaire et sa relation
avec le monde réel peut par conséquent rester lointaine ou nébuleuse.
La théorie est la matière du raisonnement, car si théorie est support de la connaissance, sans
connaissance des choses, on ne peut répondre et expliquer.
Philippe Boudon, expose sa « théorie-du modèle-comme-théorie »,en ces termes : « nous nous
trouvons ici en face d’une théorie, qui est un bâtiment ou si l’on veut , d’un bâtiment qui est
une théorie. Mais c’est opérer une théorie, de cette théorie que de dire qu’elle consiste en
modèle (…), on peut fort bien concevoir le modèle à copier comme la plus élémentaire des
théories ».
Hegel disait « cherchait à découvrir le modèle fondamental qui aurait servi de bases aux
édifices grecs, autant dire la théorie ».
La théorie de l’architecture ne possède pas de méthode, maintes courants ont essayé de définir
des concepts et des démarches propres à leurs idéologies ; Quelles soient politiques,
esthétiques, socioculturelles ou autres. Dans leurs usages, les courants se sont forgés plus
dans un souci de passion que de raison. C’est pour cela que les notions de « faux », « juste » ,
n’appartiennent pas au jargon architectural bien qu’ils puissent l’être partiellement. La seconde
raison est que le savoir de l’architecte est en perpétuelle acquisition d’un savoir dans tous les
domaines périphériques qui sont le fondement même de l’acte architectural.
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A propos de la conception architecturale
Acquis théoriques des domaines périphériques « plus » intuition : ces deux composants vont
être utilisés et appliqués progressivement d’une étape à une autre dans le processus de création
et qu’eux-mêmes deviennent un moyen de contrôle, de justification et de cohérence.
Autant de domaines participent souvent en antithèse l’un face à l’autre et des fois les exigences
de l’un exclu l’autre. Mais quand l’équivoque est présente le subjectif s’affirme et s’impose.
Même si la théorie est refusée partiellement ou totalement par un architecte rationaliste ou un
fonctionnaliste ou un formaliste, son travail n’en demeure pas sans subjectivité ; Car face à son
propre reflet il sait peut de choses en architecture et que son savoir faire est limité.
EINSTEIN disait : « L’invention n’est pas une œuvre de la pensée logique, même si le produit
final est lié à la forme logique ».
La théorie dans le domaine de l’architecture ne peut en aucun cas prétendre offrir des solutions
uniques, car elle amputera à la conception : la créativité.
Le point, la ligne, le plan, le volume, les formes, le rouge, le noir, (...), ne sont que des signes,
ils ne renvoient à rien d’autre qu’eux - mêmes. Parce qu’on parlera d’un rouge comme rouge,
un triangle en tant que triangle, mais s’il est en contact avec autre chose pour signifier quelque
chose, il signifiera au - delà de son signe.
Si une mosquée en forme carré, signifie pour moi « immense », divinité, lieu où nous accueille
Dieu, c’est que j’ai cessé de voir la forme carré de la mosquée. Mon attachement au lieu saint,
traverse la réalité de la forme. Elle devient inexistante par le seul fait que mon regard est lié à la
puissance de Dieu. Cela voudrai dire aussi que mon regard n’était pas celui de l ‘architecte. La
grandeur de l’espace, ses proportions, sa « dimension » spatio - temporelle, son décor, ses
couleurs, (...), sont eux qui ont donné à la mosquée cette impression et cette expression : « lieu
où Dieu nous accueille ». Essayez d’avoir la même expression dans une chambre, dans un
séjour ou un magasin : impossible. L’architecte n’est pas uniquement un manipulateur de
formes ; il théâtralise le lieu, devient un événement, une manifestation, un lieu de création
humaine par des mains savantes.
- Pour la première description, les éléments sont des signes qui, accumulés, expriment le
spirituel. Leurs vocations est l’intérêt de l’œuvre.
- pour la deuxième description (de l’architecte), les éléments sont des choses qui, regroupées,
construisent le lieu. Leurs vocations est utilitaire.
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A propos de la conception architecturale
On ne construit pas des significations, mais dans l’image réelle, faite de choses simples, dans
leurs relations, elles y sont. La signification n’est pas seulement matérielle ni immatérielle mais
elle a besoin d’un support matériel pour exister.
Pour dire les choses franchement, j’en connais que très peu de choses et encore moins en
théorie. J’ai envie de comprendre la Gestalt théorie, de lire KANT, HEGEL, BERGSON, IBN
KHALDOUN, GASTON BACHELARD, (...), et de m’approcher vers le profil d’un
enseignant. Chaque fois que je lise un texte, je découvre ma faille, mon ignorance. Que me
faut- il pour colmater les brèches et dire les choses comme ces textes, avec plus de vivacité, de
simplicité et de beauté.
Malheureusement, chacun sait, qu’il y a de nos jours deux architectures : la mauvaise, qui
remplit notre réalité et notre vécu quotidien, elle s’exprime dans les constructions illicites ou
par besoin à une réponse démographique, de statistique, (...) », qu’on construit beaucoup ; et
la bonne qui se construit rarement, qui véhicule la vie au lieu de la sacrifier, qui unit l’acte à la
parole, (...). L’architecture est confrontée entre, d’une part, le désir idéal et d’autre part, le
besoin réel.
Mais si l’architecture est un art Hegel par delà le temps, dans « esthétique », il disait : « le but
de l’art, son besoin originel, c’est de produire aux regards une représentation, une conception
née de l’esprit, de la manifester comme son œuvre. (...), ainsi, d’abord, l’œuvre d’art, offerte
aux sens, doit refermer en soi un contenu. De plus, il faut qu’elle le représente de telle sorte
que l’on reconnaisse que celui - ci, aussi bien que sa forme visible, n’est pas seulement un objet
réel de la nature, mais un produit de la représentation et de l’activité artistiques de l’esprit.
Michelis dit : « le but de l’architecture est donc d’élever la vie de l’homme et le contenu de
cette vie, depuis les profondeurs de ses besoins jusqu’à l’immatérialité de ses visions, de le
desservir avec science, au moyen de la technique et de les ordonner avec art. C’est alors
qu’elle crée des formes vraies et belles ».
Tout le monde a son opinion sur telle ou telle chose, heureusement qu’il y a la théorie où
s’entassent les notions sur lesquelles les pédagogues sont obligés d’accepter comme
dénominateur commun et de se soumettre.
Une théorie pour la composition (mise en forme architecturale), sa pratique c’est le projet
sous forme de plans, coupes, façades,…
Une théorie de la construction (initiation sur les notions se rapportant à la construction, les
matériaux, le matériel, les procédés de réalisation,…), sa pratique c’est l’exécution sur
chantier.
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
PROPRIETE DU POINT :
Pourtant la place que le point occupe sur un plan est très importante.
Placée sur une surface neutre, le point la dominera immédiatement.
Saisi par l’œil et sa position est déterminé par rapport au plan
circonscrit( angles, côtes, rapport,...).
Un seul point sans support matériel, sans entourage réel est une
présence muette, une présence immobile.
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A propos de la conception architecturale
Si trois points sont alignés sur une surface, l’œil les perçoit en tant
que ligne optique. Cette ligne optique peut être droite, courbe ou
brisée. C’est la première expression de la ligne.
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A propos de la conception architecturale
(Fig.7)
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
Tout devenir est fondé sur le mouvement. Au commencement, il y avait l’homme qui se
déplace pour satisfaire les premiers besoins : se nourrir, se protéger. Il devient chasseur et
nomade. Dans un environnement naturel. La lumière, l’obscurité, les obstacles, le froid, la
chaleur, les dangers (...), sont les conditions quotidiennes que l’homme affronte. Les
pierres et les branches d’arbres, sont ces premiers outils. Les cavernes naturelles un lieu
de passage pour le repos d’une nuit. Au fil du temps, il apprivoisa son milieu naturel, puis
une compagne (femme), a des enfants et commença les prémisses de l’agriculture.
Cette notion de propriété imposa par la force des choses la sédentarisation. Henri
Laborit dans son ouvrage « l’homme et la ville », disait : « mais il est dès maintenant
important de noter que le besoin est intimement lié à la notion de propriété ».
Avant le village, l’abri, la grotte ont servi de points de ralliement aux premiers hommes.
Mumford(Lewis) dans son ouvrage « la cité à travers l’histoire », accorde au culte des
morts une place également importante dans les facteurs de fixation au sol. « nous
trouvons ainsi, dans le centre rituel où convergent les pèlerinages, le germe embryonnaire
de la cité : un site qui attire périodiquement le clan ou la tribu, car, en plus des avantages
naturels, certaines influences spirituelles en émanent, qui confèrent une force, une durée,
une signification cosmique aux événements de la vie quotidienne ».HENRI LABORIT
commente ce paragraphe : « il n’est peut-être pas certain que l’homme paléolithique ait
eu un sens du « cosmique »( lequel ?), mais que sa niche environnementale peuple son
système nerveux, enrichisse sa mémoire, et que la mort d’un être, vivant à coté de lui
dans cette niche, lui pose des problèmes représentatifs et imaginatifs que les autres
espèces insuffisamment corticalisées ignorent.
La mutation de l’homme d’une époque à une autre s’est fait par la création d’un nouvel
écosystème, par la domestication de son environnement (animal, végétal et minéral), de
son comportement social et sociable, que l’homme s’est spécialisé et urbanisé.
A cette même époque l’homme parlait par image(le Tassili en Algérie par exemple) ne
faisait qu’imiter la réalité. L’œuvre est abri mais animée de symbole.
La notion de propriété donne naissance au lieu. Elle est limite et délimitation : clôture. La
clôture comme première forme de délimitation et le cercle(ou forme curviligne) fut la
première forme physique que l’homme construit (ex : les trulli,...).
Comme je m’efforce de retrouver l’idée de la genèse et après lecture de plusieurs auteurs,
qu’ils soient architectes ou autres, le texte de Le Corbusier « dans vers une
architecture »illustre mieux cet aspect du processus. il présente le primitif en train de
construire sa hutte : « l’homme primitif a arrêté son chariot, il décide qu’ici sera son sol.
Il choisit une clairière, il abat les arbres trop proches, il aplanit le terrain alentour ; il
ouvre le chemin qui le relie à la rivière ou à ceux de sa tribu qu’il vient de quitter... le
chemin est aussi rectiligne que le lui permettent ses outils, ses bras et son temps ».
Qu’on peut définir ainsi :
-chariot = mouvement
-sol = fixation au lieu
-choisit une clairière = double dimensions, vitale (l’eau), spirituelle (imago mundi,...)
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
EX : L’enveloppe
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
( fig. 9 )
-------- : limite incompressible qui définit
l’espace fonctionnel vrai de la fonction F( x ).
oooooo: limite élastique qui définit les
propriétés physiologiques humaines. Cette
limite peut être la limite de l’espace
fonctionnel ou plus élargie.
______ : limite élastique qui définit la
dimension culturelle et sociale et qui peut être
de la même nature de l’espace physiologique
et psychologique de l’espace humain.
++++++ : limite élastique qui répond à la
sensibilité et la raison de l’architecte.
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
Thermique.
Acoustique.
Visibilité.
(…)
1-b /facteurs physiques :
Approche conceptuelle sur les lieux par mimétisme ou par contraste :
Lieu d’implantation
Terrain
Végétation
1-c /facteurs temporaires ::
Les facteurs sociaux, culturels et matériels sont des variables qui évoluent et se
transforment dans le temps. Leur vocation c’est de marquer l’empreinte de leur passage
dans l’histoire.
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
En conclusion nous dirons que pour étudier et définir le concept de la forme, il nous faut
deux conditions majeures :
__Les conditions fonctionnelles : traitent l’espace, ses objets (...), est la première
enveloppe de repère
--------------------------------------------- elle est OBJECTIVE.
__L’homme qui utilise, se manifeste, admire l’œuvre nous fournit l’enveloppe définitive
-------------------------------------------- elle est SUBJECTIVE.
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A propos de la conception architecturale
GREENOUGH
Lorsque nous créons une composition de formes, nous avons tendance par instinct,
ou dans notre subconscient, à utiliser comme premier geste de repère celles qui sont familières,
simples et régulières.
Le cercle, le triangle, le carré et le rectangle. Des formes géométriques que nous avons connu
depuis l’école primaire. C’est ces formes simples qui ont la faculté de fixer les idées. Les
formes polygonales quelconques troublent notre esprit pour rechercher en eux le principe de
construction ; les autres formes restèrent chaotiques.
Les formes géométriques sont l’œuvre de l’homme le reste est proche de la nature, des formes
libres.
LE TRIANGLE :
Si trois points sont non alignés en une ligne droite , ils
forment une surface ( ou un plan ) et l’œil trace
instantanément un triangle optique. L’œil parcourt
une circonférence comme si le triangle s’inscrit dans
une courbe fermée, comme un cercle.
Quand le triangle est allongé, il permet de renforcer
une direction. Le mouvement débute du bas vers le
haut (c’est-à-dire de l’horizontale calme, en équilibre,
vers cette forte poussée verticale ou en profondeur),
comme si le ici donne naissance dans le mouvement
vers là bas. STABLE ---> MOUVEMENT.
Le triangle est une forme géométrique active : la
direction verticale s’impose d’elle-même et confère un
mouvement ascendant. La direction horizontale reste
comme un repère amorphe (les pyramides d’EGYPTE
en offrent un bel exemple).
TRIANGLE = ACTIVITE.
LE CERCLE :
Symbole du cosmos, du soleil, symbole de religion ;
symbole de l’infini il ne possède ni début ni fin. Signe
de la perfection. Malgré qu’il n’y a pas de repère dans
un cercle ni d’angle, une verticale et une horizontale
(optiques) passant par le milieu (centre) sont des
segments privilégiés. Ces segments permettent de
diviser le cercle.
CERCLE = REPOS.
33
A propos de la conception architecturale
LE CARRE :
C’est la forme la plus stable, équilibrée. Avec ses
quatre angles droits, ses quatre côtés égaux, il
symbolise les quatre orientations correspondantes aux
points cardinaux.
CARRE = PESANTEUR.
LE RECTANGLE :
La forme géométrique la plus employée. Que ce soit
pour les formats de papier, de livre, portes, lot de
terrain (...) il permet au concepteur une facilité et des
choix beaucoup plus nombreux que le triangle, le
carré et le cercle.
C’est une forme à caractère linéaire. C’est un carré
déformé.
L’ellipse :
L’époque architecturale qui a marquée l’histoire après la
renaissance et le maniérisme c’est le baroque (l’irrégulier
bizarre). En termes de formes, c’est le passage du cercle
(forme parfaite et sereine de la renaissance) vers l’ellipse
(forme trouble et instable du baroque).
La géométrie du baroque est virtuelle, elle est le probable à outrance, grâce à sa
forme de base l’ellipse. L’ellipse est une forme qu’on hésite à inscrire dans les
formes centrales et du même coup dans les formes linéaires (basiliques). Elle n’a pas
de centre mais elle se referme sur soi à la recherche d’un centre, contrairement à
une parabole. Elle fuit le centre et pourtant elle garde son intégrité de forme
achevée. Elle est l’unique structure formelle qui intrigue ; car elle donne l’image
d’un mouvement et impose l’arrêt.
34
A propos de la conception architecturale
3 - types de déformations :
AU NIVEAU DE LA FORME/
1/ LES FORMES TRONQUEES : C’est des formes
dont on a coupé ou retranché une partie, mais que
l’image mentale peut reconstruire.
35
A propos de la conception architecturale
Philip Johnson.
Galerie d’art de New Canaan, con.
1965.( fig. 13 )
Une sévère troncature de toutes les
formes.
Le cercle est au seuil entre
l’organique et le géométrique (car
en observant le contour du
bâtiment, elle est organique. En
décomposant les formes qui le
compose, il est géométrique).
Il ne joue plus le rôle central, son
centre géométrique n’a plus de
sens.
36
A propos de la conception architecturale
Rappel :
Forme concave invite
Forme convexe crée une bifurcation (déviation).
37
A propos de la conception architecturale
( Fig. 16, 17, 18 ) Fustat (le CAIRE), plans de maisons avec patio
(forme primaire), périmètre irrégulier, déterminé par la forme de la
parcelle et le tracé des rues.
38
A propos de la conception architecturale
39
A propos de la conception architecturale
1)
2)
3)
4)
40
A propos de la conception architecturale
(Fig. 21)
41
A propos de la conception architecturale
42
A propos de la conception architecturale
(Fig. C)
43
A propos de la conception architecturale
LA COMPOSITION EN AIRE :
-MODULAIRE
-TRAMEE
LA COMPOSITION CENTRALISEE
LA COMPOSITION LINEAIRE
LA COMPOSITION RADIALE
LA COMPOSITION :-ORGANIQUE
-DEFORMEE
LA COMPOSITION EN PLAN
44
A propos de la conception architecturale
LE MODULAIRE
Ce système de composition spatiale, repose sur la répétition d’un module de base. Ce
dernier est un dérivé de la trame dont il ne respecte plus la grille. La somme des modules
peuvent constituer une trame, comme ils peuvent la nier. Ce système est utilisé pour la
construction des œuvres dont une unité est répétée plusieurs fois. C’est le cas d’une école
(les salles de cours), différentes administrations (bureaux), les hôtels (chambres), ...
Le contenu du programme est le seul qui nous éclairera sur le choix du module
« fonctionnel » ; le module architectural est laissé à l’initiative de l’architecte.
45
A propos de la conception architecturale
(Fig. 24):
.
Louis Kahn, Adler House, 1955.
Une combinaison spatiale de trois
catégories (A, B, C) ordonnés suivant
un Schéma hiérarchisé. Dans ce projet de sept
unités on perçoit différents assemblages :
- juxtaposition simple (1-2,1-3)
- juxtaposition avec glissement (3-4)
- superposition
- éloignement
Les éléments qui constituent la maison à patio dans les villes arabo-musulmanes.
LA TRAME :
Est l’outil le plus utilisé par l’étudiant des écoles d ‘architecture (le papier millimétré, au lieu
du té et l’équerre).Bonne ou mauvaise méthode ou habitude peut importe ; elle est utile car
c’est un support d’expression comme tout autre.
Bien que souvent le choix d’une trame demeure arbitraire, ses avantages sont multiples.
- un moyen d’aider l’intuition dans la création des formes
- un guide à la composition spatio-fonctionnelle
- un guide à la composition structurelle
- un repère pour l’échelle
-(...)
La trame a été souvent utilisée pour des ensembles de grandes échelles comme en urbanisme
en termes de damier ou de grilles. Villes coloniales, tracé de MILET, MANHATTAN,...
A l’aide de ces tracés une hiérarchie s’est apparue :
- par une exception de dimension (élargissement des rues par rapport à d’autres).
- soit l’intervention des éléments réguliers (Agora, monuments,...)
- soit par une oblique BROADWAY à MANHATTAN, la diagonale à Barcelone Ildefonso De
Cerda
Soit par un changement d’orientation de la grille
(Athènes)
- soit par une trame rectangulaire plutôt que carré (elle admet une différenciation
directionnelle)
-(...)
46
A propos de la conception architecturale
47
A propos de la conception architecturale
(fig. 26), types de trames utilisés dans les villas de PALLADIO, in « architectural principles in
the age of humanism » par R. WITTKOWER.
48
A propos de la conception architecturale
49
A propos de la conception architecturale
50
A propos de la conception architecturale
3 - L’ORGANISATION CENTRALISEE :
L’organisation centralisée, implique beaucoup plus le caractère spatial, formel et de
mouvement que le contenu, c’est-à-dire le fonctionnel. Pour son côté formel cette
organisation exige des volumes dominants tel que la sphère (coupole,...), cylindre, cône,
cube, pyramide, les volumes pourvus d’un axe de symétrie.
Dans plusieurs civilisations la symétrie a joué un grand rôle dans l’architecture sacrée,
monumentale,... ; malgré que c’est une architecture fermée ou introvertie ; elle laisse
échapper sa rigidité et sa symbolique. Cet élément de symétrie a aidé la concrétisation de
l’organisation centrale.
( fig. 27 ).
St Pierre de ROME(ITALIE) son tracé régulateur met en
MICHEL ANGE valeur la géométrie de base :
addition de deux(2) carrés inscrits
dans un cercle.
fig. 28 ) ( fig. 29 )
Medresse de Rustam Pächa à hôtel de ville de
SAYNATSALO
ISTAMBOUL. L’inscription de la cour ALVAR AALTO-1949.
Octogonale, des cellules carrés le tout le vide (la cour) joue le rôle central
inscrit dans un carré. Les triangles, espaces malgré le changement des
résiduels sont en arrière plan. Directions des formes et le
changement des géométries.
51
A propos de la conception architecturale
4 - L’ORGANISATION RADIALE :
52
A propos de la conception architecturale
L’ORGANISATION ORGANIQUE,
Rassemble des volumes par la proximité. Elle était topologique et plus précisément de
l’analysis situs. Elle suggère une opération additive, hasardeuse, circonstancielle. C’est
une organisation régie par le besoin ou par la sensibilité loin de la notion de
« composition ».
53
A propos de la conception architecturale
Architecture vernaculaire
(fig.32)
54
A propos de la conception architecturale
L’ORGANISATION DEFORMEE :
(Voir aussi chapitre « formes primaires »)
Cette organisation est une des vocations de l’architecture moderne. Elle est certes
souvent émotionnelle et subjective mais chose certaine elle est géométrique.
55
A propos de la conception architecturale
56
A propos de la conception architecturale
(fig.35a, 35b)
Komposition 13. 1916. / Komposition 12. 1918.
Dans Komposition 13 l’ensemble est défini dans une enveloppe carré, dans Komposition
12 l’ensemble est dépourvu d’enveloppe. L’enveloppe n’est plus un générateur. (Ce qui
était l’architecture du XIX Siècle face qui définit le style. On assiste à la mort du style
pour laisser place au mouvement et la fonction. L’espace autonome fermés meurt tout
s’entremêle, se hiérarchise sans ordre. Qu’importe l’ORDRE. Il y a de grands espaces et
de petits espaces.
(fig. 36)
PIET MONDRIAN : « composition N°111 » 1929
Toute la pureté d’une composition néo plasticienne
Tout s’entremêle : Qui n’est qu’une recherche de
continuité spatiale, de transition d’espace dans l’espace de
volume dans un volume, la troisième dimension change
d’espace à espace. Comment la géométrie métrique
détermine et mesure les distances et les hauteurs .Sa seule
réponse est dans le continu à trois dimensions.
La genèse de la forme n’est plus que mouvement et
fonction.
57
A propos de la conception architecturale
(fig.37)
BRUNO ZEVI dans son ouvrage « le langage moderne de l’architecture » démonte la boite et
la décompose en plans. Plus de volumes. Plus de pièces mais six plans : le plafond, quatre murs
et le plancher. En détachant les jonctions, en libérant les cloisons, la lumière pénètre dans les
coins jusqu’alors sombres, l’espace s’anime. Opération très simple à laquelle personne n’avait
pensé auparavant et qui constitue le premier pas décisif vers la liberté architecturale. (...) les
58
A propos de la conception architecturale
cloisons sont désormais indépendantes, elles peuvent déborder hors du périmètre de l’ancienne
boite, se prolonger, s’élever ou s’abaisser, dépasser les limites qui séparaient jusqu’ici
l’intérieur et l’extérieur. (...) ainsi, une vision dynamique, temporalisée ou, si l’on préfère,
quadridimensionnelle, se substitue à l’immobilité du classicisme.
59
A propos de la conception architecturale
(fig.40)
60
A propos de la conception architecturale
Un chalet de montagne dans parc Perry, Colorado, Etats –Unis. Architecte Arley
Reinhart associés.
Les contraintes suscitées par un site très en pente, liées au souci de perturber le
moins possible le paysage. L’entrée par une passerelle, séjour sur deux niveaux, des
porte-à-faux renforçant la légèreté,…( fig. 41)
61
A propos de la conception architecturale
Si la pente n’est qu’une contrainte qu’il faut solutionner à coup de déblai, remblai, on a perdu
l’esprit du lieu. Si par contre la pente est un concept qui favorise une spécificité tant
volumétrique que constructive, l’œuvre devient parfaite et unique.
La pente n’est pas au service de la fonction, mais crée une nouvelle grammaire tant figurative
qu’abstractive, une théorie formelle de l’architecture.
Des architectes de tous bords se sont intéressés à cette donnée. Parmi ces architectes, Frank
Lloyd Wright et Richard M. Schindler (autrichien - 1887-1953) ont par leurs créations offerts à
Los Angeles une des plus merveilleuse figure d’une architecture en pente, dont nous tirons
profit aujourd’hui. C’est une architecture à la fois, formes plastiques et compétences
techniques.
A quel raisonnement faut-il opter pour architecturer la pente ?
Dans un terrain plat, on ne fait que poser l’œuvre. Sur une inclinaison un double raisonnement
s’effectue : d’un côté le terrain et sa particularité, de l’autre côté l’œuvre et son mouvement
oblique ou vertical.
Entre F. L. Wright et R. M. Schindler la leçon de la pente est complète.
Pour F. L. Wright : il s’insère presque organiquement au site : d’une part , l’utilisation des
matériaux naturels comme la pierre et le bois, mais aussi l’utilisation d’un matériau artificiel
comme le béton armé. Un mélange savant à la Wright ; d’autre part, son objet architectural ne
provoque pas, mais redynamise le site. Faisant parti du néobaroque, il recherche l’envol et le
mouvement (composition à caractère linéaire malgré que la construction est autour d’un noyau
central défini par la cheminée, ex : les maisons prairie). Il tend à libérer l’architecture de
l’héritage rigide du cubisme. On ressent une attitude traditionnelle de se poser sur le sol et de
suivre presque sa silhouette.
- Un mélange de matériaux naturels et modernes (béton armé, béton du désert...)
- Un mélange (d’espaces et de formes) rustique avec le moderne.
Pour SCHINDLER : malgré qu’il ait travaillé avec WRIGHT en CALIFORNIE, sa tendance
est totalement différente quant à la prise en compte de la pente.
Sa composition en pente se rapproche du style « international ». « Elle peut presque être
appelée « constructiviste ». », comme le souligne Henry Russel Hitchcock in : architecture dix-
neuvième et vingtième siècle-Pierre Mardaga - 1981.
Pour Dominique Rouillard : « SCHINDLER est beaucoup plus basé sur l’image même de
l’expérimentation, un solide en mouvement sur un plan incliné ».
Schindler fait paraître son « manifeste » en 1912 à VIENNE. En quatorze points, il illustre des
figures et aboutit à la formulation de « principes » et aux techniques appropriées. Dominique
Rouillard cite le neuvième principe de Schindler qui a trait à la relation de la maison au lot : «
la maison sur une colline relève de l’une des trois combinaisons formelles : balancement au -
dessus de la colline ; descente en cascade avec la pente ; élévation en mouvement contraire ».
Contrairement à Wright le contact avec l’inclinaison est rare. Il y a souvent des poches vides
entre le sol naturel et la construction.
Schindler utilise la pente et exprime la volonté de vaincre un problème avec des moyens
techniques. Il provoque et parfois donne la sensation d’insécurité.
Wright utilise la pente et s’insère dans le paysage naturel avec douceur ; il apaise.
62
A propos de la conception architecturale
L’oblique et le mur : les murs des côtés de la maison avec la pente doivent avoir une solution
au lieu d’être laissés à l’état brut.
Poussées wrightiennes
63
A propos de la conception architecturale
64
A propos de la conception architecturale
65
A propos de la conception architecturale
66
A propos de la conception architecturale
Le choix d’un tracé régulateur est un moment saisissant et curieux de l’imagination créatrice.
- c’est un organisateur d’idées
- un outil d’aide à l’expérimentation et à l’analyse
- il offre à la démarche un support théorique
- permet à l’imagination de mieux percevoir l’inattendu
- donne à l’idée architecturale « un corps »
Apres l’étude de la forme objective (fonctionnelle) les tracés régulateurs viennent agrémenter
le service du beau. Leurs rôles, certes c’est de rendre l’objet homogène et harmonieux, mais
surtout de disposer les paries de l’objet architectural dans des positions souhaitées et de définir
les proportions d’un composant avec lui - même, avec les autres composants et avec le tout.
La géométrie pure est impassible à la taille, au tracé, aux proportions, (...), car son rôle n’a pas
la prétention de plaire, mais d’offrir une solution arithmétique ou géométrique à un problème
de science exacte. Car elle ignore la sensibilité.
La géométrie transmise sur l’objet en tant que matière et forme (ex : une poterie,...) se mêle à
l’émotion et à l’intuition.
Elle devient : géométrie + sciences humaines + psychologie + (...)
- le tracé régulateur est un support de l’imagination et disparait dans le géométral
- le géométral est un support de matérialisation, phase transitoire entre le réel (le dessin) et la
réalité.
Dans les tracés régulateurs on a plusieurs dispositions :
- des tracés d’ « inspiration »
- des progressions arithmétiques ou géométriques, comme la division harmonique
- le nombre d’or (cette fameuse formule fût considérée par PYTHAGORE, le dénominateur
commun à tout ordre, et pour PLATON, la clef d’harmonie universelle)
- le modulor, le modulôme (...)
Le CORBUSIER dans « vers une architecture », disait à ce propos : « le tracé régulateur est
une assurance contre l’arbitraire. Il procure la satisfaction de l’esprit. Le tracé régulateur est un
moyen ; il n’est pas une recette. Son choix et ses modalités d’expression font partie intégrante
de la création architecturale ».
il est cependant important de souligner que les tracés régulateurs peuvent aider l’architecte
pour le traitement des façades et la disposition des grandes lignes du plan, mais elle ne peut en
aucun cas se substituer au rôle de la composition architecturale entière.
67
A propos de la conception architecturale
En recherchant l’unité dans une composition de la façade, des architectes ont établi une trame
graphique ou « tracé régulateur », dont sa fonction est de coordonner et de proportionner les
éléments. Le tracé est régi par la diagonale du rectangle en question. Ce rectangle est la figure
de base du tracé régulateur. Mais ce rectangle a des spécificités; ce n ‘est pas n’importe quel
rectangle.
Distinction entre le rectangle « statique » et le rectangle « dynamique » :
- le rectangle statique est le rectangle dont le rapport des côtés ne peut pas exprimer un
nombre entier sous radical (ex : 2 , 3 ,...), c’est un rectangle non proportionnel dans la
gamme des tracés régulateurs (c’est tous les rectangles qui restent).
Ex : un rectangle dont le rapport entre les côtés est compris entre 2 et 3 .
Ce qui est hachuré c’est le surplus du rectangle indiquant le non proportionnalité. (fig.45a, fig.
45b).
Le rectangle dynamique :
Construction d’un rectangle ayant un rapport entre côtés égal à 2 .
(fig. 46), (fig. 47).
68
A propos de la conception architecturale
69
A propos de la conception architecturale
le rectangle d’or :
« le nombre d’or » fut appelé :
« Raison extrême et moyenne » selon EUCLIDE.
« Proportio divina » selon PACCIOLI.
« Sectio auréa » selon LEONARD DE VINCI.
« Goldener schnitt » selon ZEISING.
5+1
Nous appelons ce nombre • =
2
1
si • = 1,618 ; = 0,618 ; •²= 2,618 ; (...)
•
Ces décimaux restent toujours les mêmes, c’est pour cela qu’il fut
appelé « nombre d’or ».
70
A propos de la conception architecturale
2 2 3
En utilisant un rapport de proportion (
; ; ;...), ils sont qualifiés de
1 3 5
« proportionnés ». S’appuyant sur ces rapports, Th. FISCHER a
constitué une gamme de rectangles à rapports simples autour du carré
(considéré comme « neutre », des rectangles allant du « passif » à
« l’actif ». (fig. 49).
71
A propos de la conception architecturale
72
A propos de la conception architecturale
(fig. 53)
73
A propos de la conception architecturale
Les tracés régulateurs, émanent d’une démarche dite « canonique », elle consiste à utiliser, des
normes, des proportions, une espèce de géométrie qui oublie le contexte, qui oublie l’évolution
de l’usage (la fonction). C’est une démarche très académique qui recherche la notion du beau
dans son tracé, mais qu’on perd aussitôt une fois réalisé (que se soit avec le site ou bien dans
l’aménagement de l’espace).
74
A propos de la conception architecturale
Ce contenu est repris du journal officiel, il a pour objectif de fixer et de clarifier toutes les
phases d’intervention à quelques détails prés. Un examen pratique du site d’intervention et une
étude minutieuse du programme proposé (ex : cahier des charges,…), une première
formalisation du projet est soumise au maitre de l’ouvrage. L’approbation de l’idée
architecturale proposée, s’effectue en plusieurs missions :
- la mission « esquisse »
- la mission « avant projet »
- la mission « projet d’exécution »
- la mission « assistance dans le choix de l’entrepreneur »
- la mission « suivi et contrôle de l’exécution des travaux »
- la mission « présentation des propositions de règlement »
Esquisse : est une représentation volumétrique à l’échelle de 1/100, 1/200 ou de 1/500 suivant
la taille du projet (échelle de conception).
- Recherche d’un parti architectural
- Une note explicative (fiche technique) et une estimation approximative du coût de
l’opération.
Avant projet : est l’étude sommaire chiffrée d’une solution d’ensemble permettant de réaliser
le programme arrêté. Cette étude comprend :
- Les différents plans, coupes, façades de l’approche architecturale acceptée, avec un tableau
comparatif des surfaces par rapport au programme arrêté.
- Les variantes définissant les différentes solutions techniques possibles de construction
(structure,...)
Le projet d’exécution : constitue l’étude descriptive, explicative et justificative des
dispositions techniques proposées comprenant le dossier technique de l’ouvrage divisé en lots
et tranches. Cette étude comprend :
- Les pièces écrites
- Les pièces graphiques
- Des pièces annexes (voiries et réseaux divers, plans des distributions d’eau, menuiseries, ...)
Le dossier d’exécution est soumis à l’approbation du maître de l’ouvrage.
Assistance dans le choix de l’entrepreneur :
- Appel à la concurrence
- Assister le maître de l’ouvrage dans l’analyse et l’évaluation de l’offre
- Assister le maître de l’ouvrage dans les négociations
- Mise au point définitive
Suivi et contrôle de l’exécution des travaux : consiste à :
- Respecter les clauses du marché
- Assurer le suivi, (...)
Présentation des propositions de règlements :
- Documents contractuels et attachements
-Paiements, révisions des prix et des pénalités, (…)
-réalisation.
75
A propos de la conception architecturale
Avant d’entamer la conception architecturale d’un projet, nous allons essayer de définir
la notion de conception et voir ce qui dans le cerveau humain, participe à cette élaboration
quelle qu’elle soit.
Si un être veut connaître un phénomène visible, il aura recours à ses yeux ; On s’entend,
on se touche, on se sent, c’est-à-dire une donnée des sens : directement ou indirectement, c’est
par le sens qu’il observe.
Pour une représentation réelle il faut d’une part la socialisation de l’objet et un langage
commun. Le raisonnement débute.
76
A propos de la conception architecturale
Autres signification
77
A propos de la conception architecturale
L’idée de composition est aussi création qui exige une vision d’ensemble, où
progressive où le concepteur procède par tâtonnement en cherchant une harmonie entre
les composants qu’il choisit, correspondant à son aspiration personnelle. L’origine est
l’intuition où le concepteur vérifie instantanément par l’outil graphique ( le croquis, l’image)
la construction de l’idée.
1- Phase « visible »
2- Phase « nébuleuse »
3- Phase « visible »
Au départ l’architecte examine et étudie les données : le programme et le contexte. En
faisant appel aux acquis nécessaires pour approcher le problème. Cette première étape est la
phase « visible ».
Lorsque les conditions sont réunies, le désordre s’installe dans l’esprit du concepteur,
ce deuxième temps est plus ou moins long où une concentration mentale est profonde et
nébuleuse : où se produit le travail de recherche. Dans notre tête un nombre de solutions plus
ou moins important (tout dépend des acquis). L’élimination des solutions s’effectue grâce à
notre sensibilité. Celle(s) qui reste (nt) a (ont) le droit et l’occasion de devenir « visible » c’est
la troisième phase qui définit la formalisation grace au dessin. Le désordre diminue à l’aide de
l’image et on arrive même à produire d’autres combinaisons inattendues.
Pour ALAIN, « la perception est une recherche du vrai de l’objet par une enquête qui
élimine, autant que possible, ce qui tient à la situation et à l’état de notre corps, au lieu que
l’imagination consiste principalement à se fixer au premier témoignage, impression et émotion
mêlées, (...) ». Plus loin il continue : « l’idée lui vient à mesure qu’il fait ; il serait même
rigoureux de dire que l’idée lui vient ensuite, comme au spectateur, et qu’il est spectateur aussi
de son œuvre en train de naître. (...), le dessin est le geste fixé, mais le geste signifie deux
choses au moins, l’objet et l’homme ».
L’idée élue doit s’imposer par son originalité. C’est grâce à cette originalité que
l’œuvre dure. Elle devient sublime. La joie prend naissance, l’acquis devient réel et soutien
l’imagination créatrice. Le concepteur repart à la conquête de la perfection. Par le biais du
croquis le troisième temps, celui du travail conscient apparaît car c’est par l’image que l’idée
prend forme et devient réelle.
78
A propos de la conception architecturale
Leonard De Vinci, dans traité de peinture disait : « Quand l’œuvre satisfait le jugement,
quel triste signe pour ce jugement. Quand l’œuvre l’emporte sur le jugement, cela est pire,
comme il arrive à ceux qui s’émerveillent de ce qu’ils ont produit.
Quand le jugement surpasse l’œuvre, voila le signe parfait ; si un jeune se trouve dans
cette disposition, sans doute il deviendra excellent artiste ; Ses œuvres peu nombreuses, mais
pleines de qualités arrêteront les hommes en contemplation. »
Si la composition est liée à la notion d’ordre, l’ordre est de nature simple. L’élève-
architecte quand il teste sa composition, le choix même des formes reste primaire(le carré, le
cercle, le triangle). La solution n’est jamais sur le premier geste (surtout pour les débutants).
Mais c’est une première lecture globale de l’idée. Lecture de l’unité de l’image. L’unité est née
de l’ordre.(fig. 1)
La lecture de cette façade est l’unité qui n’exclut pas la variété de ces composants. (fig. 1),
(fig. 3). (La même façade mais dont le RDC et les étages sont juxtaposés et non superposés). Il
n’y a plus d’unité. La variété à fait rompre l’unité de l’équipement. Le niveau de lecture obtenu
nous offre deux(ou plusieurs) équipements mitoyens indépendants. La séparation, c’est deux
mondes différents, il leur faut une parenté pour les unir,(la même racine, le même
dénominateur) .(fig. 2).
79
A propos de la conception architecturale
L’unité qui est née de l’ordre doit nous fournir l’ordre dans la disposition des éléments.
Une autre notion importante mais combien difficile à avoir c’est la notion d’équilibre. Il est
peut-être facile d’atteindre et de définir l’unité, mais un équilibre harmonieux d’une œuvre
exige d’autres notions comme les concepts de la théorie des formes, l’axe, point focal, (...)
sans ces notions il n’y a point de composition ou de mise en forme architecturale. —le lien
invisible de l’ensemble---.
Pourtant avec ces mêmes éléments de composition on construit un centre culturel, une
administration, une mosquée (...). Si la différence est dans les fonctions qui constituent le
programme, la vraie différence, c’est surtout cette idée suprême qui constitue l’ensemble de
l’œuvre, l’état psychologique de l’individu n’est pas le même quand on rentre dans une
mosquée ou un centre culturel. Si une fonction est la même dans les deux équipements, les
prédispositions sont différentes.
D’autres points aussi essentiels dans la composition sont à citer : l’unité dans la
diversité et la diversité des éléments et des fonctions pour unir. Dualité, contradiction, mise en
évidence, autant de termes, de moyens, de désaccord et d’accord s’emploient pour constituer
l’image et la réalité de l’idée. L’œuvre devient plus forte que l’idée, elle la manifeste et la
symbolise.
Leonard De Vinci disait : « Etudie d’abord la science, et puis tu suivras la pratique née
de cette science. »
Gropius tente de décrire le processus d’élaboration du projet : « (...) dans les arts
décoratifs, le but de chaque effort de création est de donner une forme à l’espace. Mais qu’est-
ce donc que l’espace, comment peut-il être représenté et recevoir une forme ?
Bien que nous puissions nous faire une idée de l’espace infini, nous ne pouvons donner
une forme à cet espace qu’avec des moyens finis. Nous ressentons l’espace à travers notre Moi
entier, avec l’activité simultanée de l’âme, de l’esprit et du corps. Une concentration analogue
de toutes nos forces est nécessaire pour lui donner une forme. Par son intuition et ses facultés
ultrasensibles, l’homme découvre l’espace immatériel de la vision intérieure et de l’inspiration.
Ce concept d’espace exige d’être réalisé dans le monde matériel par le cerveau et par la main.
Le cerveau conçoit l’espace mathématique en termes de nombres et de mesures. La main
maîtrise la matière par la technique, à l’aide des instruments et des machines.
80
A propos de la conception architecturale
Le vrai travail de création ne peut-être fait que par celui qui connaît et maîtrise les lois
physiques de la statique, de la dynamique, de l’optique et de l’acoustique, pour donner vie et
forme à sa vision intérieure. Dans une œuvre d’art les lois du monde physique, du monde
intellectuel et spirituel fonctionnent et sont exprimés simultanément. »
81
A propos de la conception architecturale
82
A propos de la conception architecturale
83
A propos de la conception architecturale
La première phase de travail est documentaire, c’est une fenêtre ouverte sur l’évolution et les
changements des fonctions spécifiques, par le biais de nouveaux équipements utilisés, par
l’étude ergonomiques, les nouveaux procédés de construction, de nouveaux matériaux, par
l’évolution sociale, culturelle (,…), par la recherche de l’économie et du beau.
La conception des lieux est en perpétuelle changement. Elle reste toujours une tâche difficile
parce qu’elle n’est pas une opération mathématique, elle est plus sujette à plusieurs paramètres
dont la sensibilité étant le moteur.
Avant l’empreinte de n’importe quel geste graphique (formalisation), geste qui déterminera en
générale l’essentiel du projet, le concepteur doit sortir avec une synthèse des données à savoir :
-le terrain d’implantation (d’intervention)
-le programme
Il arrive souvent que le concepteur n’a pas une idée sur le fonctionnement d’un projet ; un
troisième facteur intervient
-les exemples de projets dans le genre.
Ces trois facteurs déterminent la première phrase « consciente » (faute d’autres mots plus
adéquat pour qualifier cette phase) de la créativité architecturale.( voir à ce propos le chapitre
sur la notion de composition dans l’imagination créatrice).
4-1-1- terrain d’implantation :
D’habitude on parle de l’analyse d’un terrain d’intervention (implantation), alors qu’il est plus
juste de parler d’une analyse d’un site. Car les deux approches fondamentales sont prises en
compte :
-l’intervention urbaine (objet en tant que phénomène urbain)
Et où il est question de l’impacte de la ville sur le projet et l’impact du projet sur la ville.
-Et l’aspect architectural (formalisation du projet).
4-1-2-choix du site.
A-1-a/ quand le maitre d’ouvrage possède un site :
La question classique à poser est systématiquement la suivante : « que peut-on réaliser sur
cette réserve foncière ( terrain).
La réponse fait ressortir deux composants :
-Le programme
-Les caractéristiques du site.
Qualités de l’environnement, dessertes (carrossables et piétonnes, construction, etc.…)
-Etude du terrain d’assiette : relevé topographique, climatologique, géologique, etc.…)
-Quelles sont les règles d’urbanisme applicables au terrain ? (…).
A-1-b/quand le maitre d’ouvrage ne possède pas encore de terrain :
Situation difficile et embarrassante, compte tenue de la pénurie des terrains (surtout dans les
centres urbains). Plusieurs questions vont se poser avant de décider d’une localisation.
Le projet est à :
-L’échelle de la ville (ou par fois d’un pays : quand le projet n’est pas à son échelle : ex : un
gratte ciel à Ain Smara, projet ressort de l’insensé.
-L’échelle d’une « zone » (zone résidentielle, zone industrielle,…)
-Au centre ou à l’intérieure l’agglomération.
-Loin ou proche des zones de nuisances ou de pollution ?
-Nécessite des équipements d’accompagnement.
-Proche ou loin des grandes voies (autoroute…).
84
A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
-Composition du sol.
-Coupes topographiques.
N.B : étude de la viabilité
-Ligne électrique.
-Canalisation d’eau.
-Canalisation de gaz
-Voie mécanique.
En d’autres termes :
86
A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
Autant de concepts .ils sont tous pertinents et valables .Ils s’inscrivent dans l’argumentation et
créent l’événement ; car ils obéissent réellement non pas au site seulement mais surtout à l’art
de plaire.
Un programme qui n’était qu’un simple contexte banal et sans expression aucune, peut trouver
du jus pour devenir subitement avec l’aide du contexte immédiat et parfois aussi le contexte
lointain un objet attractif. C’est une manière de s’accaparer de l’âme d’un espace, d’atteindre
ce qui fait sa force et d’en faire un lieu. La construction n’est pas uniquement une forme, mais
une forme et un principe d’occupation du site. Ainsi s’installe une relation très forte entre
l’usage comme un intérieur de la forme et le site comme un extérieur d’un support, s’entremêle
savamment l’un dans l’autre, chacun puise dans l’autre du sens pour en faire un lieu et un
processus d’argumentation.
Dans le contexte il faut rechercher ce qui fait son âme, sa personnalité pour valoriser l’objet au
lieu.
La contrainte sur le site ne doit en aucun cas être réglée techniquement main
architecturalement. C'est-à-dire qu’au lieu qu’elle soit obstacle (la contrainte) elle devient la
composante essentielle par quoi la conception devrait se développer.
Deux villas qui peuvent résumer notre propos :
La lecture de la villa Savoye, met en exergue son La lecture de la villa de la cascade, comme son nom
architecture (ouverture filante, plan libre, pilotis, l’indique, le site est l’élément essentiel de
terrasse jardin, façade libre « ou les cinq points d’une l’intervention. Quels types d’ouvertures ont été
architecture nouvelle 1926 »). Une architecture de par utilisées, un seul volume ou deux,…, , son principe de
ses façades et sa répartition fonctionnelle semble composition ,peu de gens ont eu la peine de vérifier.
urbaine . Le site est complètement absent. Peu de gens L’architecture est concept du lieu. (fig.55)
savent qu’elle est un volume isolé dans une plaine. Le
site n’est pas valorisé.( fig.54)
88
A propos de la conception architecturale
4-2- Le programme
L’analyse du programme définit objectivement ce que le maitre d’ouvrage
désire. Chaque composante fonctionnelle est une entité qu’il faut définir
isolement et l’analyser.
L’analyse de chaque fonction- mère est sujette à :
1-La définition de la fonction f(x) : ex cuisine.
2-La définition des différentes activités de la fonction f(x)et leurs études
« ergonomiques » (si la fonction est une cuisine les activités sont : cuisson, plonge,
préparation,…) voir à ce propos le chapitre : genèse de la forme).
3-Les caractéristiques techniques ou performances attendues pour un espace
fonctionnel, exemple :
-Taux d’isolation : thermique, acoustique, lumineux.
-Ambiance : niveau lumineux , lumière naturelle et/ou artificielle, niveau
acoustique, température et variations autorisées, degré hygrométrique,
ventilation naturelle et/ou artificielle, …
-Surface : type de sol : type de résistance aux usures mécaniques et aux
chocs, entretien/ hygiène, résistance aux agents chimiques, couleurs,
incidences acoustiques, joints, marquage au sol , résistance aux vibrations,
…
89
A propos de la conception architecturale
La phase des objectifs et intentions est très primaire et globale. Entre le certain et le
probable l’image de l’œuvre reste nébuleuse.
L’étudiant commencera dès lors à structurer ses idées et les hiérarchiser. Quels sont les
outils primaires qui refléteront le projet ? Quels sont leur emplacement dans le terrain ? (...)
La forme est une autre complexité. Elle est un principe de recherche infinie, intuitive, qui se
modèle au fur et à mesure suivant le génie de l’architecte et la substance de sa signification.
Elle n’a de sens que par l’art quand les conditions fonctionnelles sont remplies.
A ce stade de la recherche les élèves d’école d’architecture ont du mal à lier phase
analytique et l’approche conceptionnelle ; du mal à émettre leurs intentions les plus
élémentaires. A croire que la formation d’architectes n’était pas faite pour eux. Erreur. Elle
exige de l’expérimentation progressive.
L’ouvrage de Robinson Julia and Weeks Stephen nous expose les mêmes faits. A croire que
l’enseignement de l’architecture ne finit pas de tâtonner, d’improviser pour essayer de
90
A propos de la conception architecturale
Pour l’objet architectural il est important de fixer son caractère :( le parti architectural)
monobloc/éclaté
horizontal/vertical
ouvert/fermé (...)
91
A propos de la conception architecturale
92
A propos de la conception architecturale
Ces quelques lignes ne peuvent avoir pour but de traiter le sujet en profondeur, il est à
la fois complexe et trop important. Nous nous limitons à exposer quelques principes
élémentaires.
Entre la phase des données (programme, terrain, étude des exemples) et la phase finale
de l’esquisse, que se passe-t-il dans la tête de l’architecte ? comment pose-t-il le
problème ?comment ordonne-t-il ses idées ? Comment établit-il progressivement son geste
graphique ? Phase combien importante chez tous les architectes.
Entre le verbe facile et le geste adéquat toute une critique prospective pour pouvoir
arriver à l’idée ELUE, mais aussi une rétrospective sur son expérience pour pouvoir lui
injecter les substances nécessaires.
La phase des données et la mise en forme architecturale n’est pas une continuité
déductive. C’est-à-dire que le passage n’est pas un processus continuel et facile à n’importe
quel étudiant ; car il exige d’autres connaissances qui sont les plus essentiels pour pouvoir
construire un raisonnement et aboutir à un projet.
Il est impératif d’insister tout d’abord sur le fait que ces méthodes d’approches, sont
liées aux mécanismes de créativité architecturale des bureaux d’études (B.E.T) ; mais la
décomposition qu’on propose est surtout le fait d’une (ou plusieurs) méthodes
d’enseignement.
Cette manière pédagogique de voir le projet , peut apporter à des étudiants , débutant
en la matière, un repère, une clarté et surtout un ordre dans un processus qu’ils ignorent et
qu’ils doivent découvrir et acquérir. Plus tard dans leurs vies professionnelles, chacun d’eux
aura sa façon d’aborder une œuvre architecturale, à forger petit à petit des reflexes (l’œuvre
d’une expérience et d’une maitrise de plus en plus croissante et d’un raisonnement source de
séduction et d’argumentation pour la matérialisation d’une méthode d’approche personnelle)
Mais il y a lieu d’insister sur la véritable formation, celle où on doit conjuguer dans le
même temps la théorie et la pratique. Elle doit impliquer indéniablement l’enseignement
théorique sous toutes ses formes et qui doit être complété par une application réelle, c'est-à-
dire par un enseignement pratique car : « toute théorisation de l’architecture sans contrôle de la
93
A propos de la conception architecturale
pratique conduit à l’académisme ». Cette phrase de Michel Duplay devrait être au cœur du
débat dans chaque école d’architecture. Georges Gromort dans son ouvrage « essai sur la
théorie de l’architecture » ne fait que confirmer ce constat « l’enseignement de l’architecture
comprend deux parties, l’une se rapporte à la composition et l’autre à l’exécution des
ouvrages ; or, chacune d’elle comporte sa théorie et sa pratique … »
Création, créativité, composition, conception, formalisation, processus, démarche, (…),
il y a autant de termes pour qualifier cette approche qui donnera naissance au projet.
Mais, ceci dit tout tourne autour d’une question clef : comment créer de l’architecture
(tout en ayant une parfaite connaissance de la nuance entre architecture et construction) et
comment intervenir lorsque l’on ne dispose pas de formules connues ?
« Aucun facteur n’est jamais isolé, qu’il soit vivant, inerte, ou abstrait, les liens avec
d’autres facteurs sont toujours présents » disait Rosnay dans son ouvrage « les chemins de la
vie ».
Une méthode de conception n’est qu’un moyen qui repose sur les domaines qui l’ont
engendré. Etudier au préalable ces domaines, permet d’éclairer ses éléments fondamentaux et
de comprendre ses liens avec les outils.
On construit pour qui ? Et comment ? Deux simples questions, nous ouvrent les
domaines fondamentaux pour pouvoir aborder les méthodes de conception architecturales, à
savoir :
- l’homme
- le domaine de l’architecture
5-I- l’homme :
Ernst Cassirer dit que : « le caractère dominant de l’homme, son trait distinctif, n’est pas son
essence métaphysique, mais son œuvre. C’est cette œuvre, c’est le système de ses activités, qui
définit et détermine le cercle de l « humanité ». Le langage, le mythe, la religion, l’art, la
science, l’histoire sont les constituants, les divers secteurs de ce cercle ».
Étant le sujet de l’architecture. Tout le processus créatif de l’objet architectural est influencé
essentiellement par la satisfaction de ses besoins qui sont à la fois « besoins » matériels et
« désirs » spirituels. En dehors de ces deux conditions primordiales, l’architecture est une
sculpture gratuite, une frime immorale.
Il est un fait naturel que le concepteur d’un projet aimerait avoir dans la créativité
architecturale, à savoir le support d’une théorie qui lui permettra une meilleure argumentation
à la fois littéraire et graphique d’une part et d’autre part la forme et son contexte.
D’une manière générale, les bureaux d’études (B E T) n’ont pas cette possibilité d’étaler leur
temps et leur moyen sur le développement des théories ; leur préoccupation première c’est la
réalisation d’un projet dans les délais, facile dans l’exécution et le moindre coût possible.
De l’autre coté, les universités ou les écoles, semblent persister sur la création des méthodes,
de concepts, de supports linguistiques ; qui dans la réalité des chantiers ne servent pas
beaucoup le concepteur.
Plusieurs raisons sont à élucider.
La première est que les « deux mondes » (professionnel et pédagogique) se sont cloisonnés,
chacun séparément, d’où manque de coordination.
-d’un coté des constructions dépourvues de sens
- de l’autre coté des constructions de « discours du discours » qui frise la prose et en fin de
compte, la pratique n’a plus rien à tirer.
Il y a lieu de redéfinir « l’architecture » et ce qu’elle devrait signifier pour l’homme et pour la
société.
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
Le domaine de l’architecture
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
5-4-Etapes de formalisation :
On décèle deux grandes phases de matérialisation de l’objet architectural, c’est-à-dire par
quels moyens d’expression l’objet est exprimé.
• Espace de conception
• Espace architectural
1. / espace de conception :
C’est la phase où le concepteur est à la recherche d’une idée. L’expression graphique est
souvent loin du dessin conventionnel. C’est la phase où on construit l’idée.
Dans cette optique trois étapes apparaissent :
• L’idée (et les idées) du projet.
• Le schéma de principe.
• Les principes de composition.
1-a/ L’idée (et les idées) du projet :
Massimiliano Fuksas dans « au delà de l’architecture »disait : « si cette chose ne te plait pas,
comment pourrait-elle plaire à un autre ? (…). En fait il n’y a pas de règles (…) et la
disparition des règles a fait sombrer dans la dépression bien des architectes (…), ils croyaient
que l’architecture pouvait se résumer à quelques concepts et principes. Pendant des années, on
a parlé de méthode, de méthodologie dans le projet. C’est comme se lever le matin et de
chercher à avoir une idée. Comment fait-on ? y a-t-il une méthode pour ça ? C’est une vue
simpliste ! ».
La conception est générée par des concepts, car c’est un produit intellectuel. La synthèse de la
phase analytique, les objectifs et intentions de l’architecte en sont un ensemble de concepts qui
vont constituer l’idée du projet. Pour exprimer les idées du projet, l’architecte a recoure à son
imagination : images et concepts sont les substances indispensables pour la genèse de la forme.
Mais de quelles idées s’agit-il ? Deux situations se présentent :
- l’idée (généralement au singulier) pour identifier le projet.
- les idées pour construire les différentes parties du projet (qui s’expriment souvent en
schéma de principe et principe de composition).
99
A propos de la conception architecturale
100
A propos de la conception architecturale
Le carré est mis en relation avec d’autres formes. C’est une phase où interviennent d’autres
paramètres de composition. Comme la genèse des formes, le langage des formes, l’addition,
la soustraction, la subordination, la notion d’obéissance, de désobéissance, notion
d’intégrité, la notion d’articulation, la notion de la déformation(…).
Mais le dessin n’est pas encore le conventionnel, c’est beaucoup plus
une combinaison de formes géométriques, qu’un espace architectural.
Mode d’organisation selon trois scénarios développés -le géométrique : formes et dimensions (trame, tracé
dans les équations : régulateur, modulaire,…)
Forme, fonction, construction. -l’organique : épure,…
2 / Espace architectural :
La proposition (l’idée élue) est exprimée dans le dessin conventionnel.
Les moyens d’expression de l’objet :
Moyens d’expressions
Objet exprimé
Lecture de l’objet architectural est « une ». Plans, coupes, façades, perspectives, maquettes,(...
101
A propos de la conception architecturale
102
A propos de la conception architecturale
C’est la vision de l’apparence, souvent un simulacre, rehausser l’enveloppe extérieure telle une
sculpture comme le Parthénon ou le Taj Mahal (Agra) et banaliser l’espace jusqu’à le rendre
passif. Cette architecture est vécue de l’extérieur.
Deux critères de conception méritent d’être exposés :
_ Par critères purement esthétiques, le cas de l’architecture classique et ses ordres en est une
illustration.
_ Par critères purement constructifs, le cas du constructivisme soviétique ou d’autres
architectures qui donnent la priorité aux éléments structurels comme éléments de structuration
et de composition.
Le Corbusier définit « l’architecture comme le jeu savant, correct et magnifique des volumes
sous la lumière ».
Yona Friedman dans « l’architecture mobile » à propos du formalisme : « l’édifice devient une
« sculpture » grandiose, dont la forme est prédéterminée par le sens esthétique de l’architecte,
qui en est le seul juge : cette sculpture-bâtiment est censée exprimer la « pensée collective »
des habitants ou d’une culture ».
L’idée « Elue » est un idéal né de l’arbitraire, relève plus de la passion que de la raison.
103
A propos de la conception architecturale
LA FORME COMME
STRUCTURATION DE L’ESPACE
(fig.58)
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A propos de la conception architecturale
Données processus
Architecturales de conception
A B C
A C B
105
A propos de la conception architecturale
C’est vrai aussi que la tendance formaliste exige une utilisation savante de plusieurs
critères qui sont du ressort de la connaissance et de l’expérience.
1 – La construction de l’idée :
Après l’étude du terrain, l’étude du programme et l’analyse des exemples (on termine
avec une synthèse et l’élaboration d’un organigramme général). Nous sommes amenés à
entamer la phase esquisse. Confrontés à différents paramètres, une intervention intermédiaire
s’impose quant à la genèse du projet. Cette mise en forme architecturale est précédée par la
recherche d’une meilleure appropriation du terrain par une première disposition des masses,
puis d’un schéma de principe d’organisation. Cette phase est une succession de tâtonnements
qui reste au stade de recherche de l’idée. Pour mieux illustrer nos propos, nous avons choisi
quelques démarches, ainsi que quelques approches d’architectes connus.
-approche par la notion de zoning.
-approche par la notion de fragmentation (juxtaposition et superposition)
-approche par la notion : point, axe, aire (voir aussi le chapitre traitant le plan)
-approche à partir de l’enveloppe (façade)…
-maquette et épannelage comme outil de démarche
-démarches de quelques architectes
-(…)
106
A propos de la conception architecturale
5-6-FORMALISATION :
5-6-1- Approche par la notion de zoning :
Quelques notions de bases :
Le zoning dans notre champ de recherche, est une forme d’expression « virtuel » à des
fins de conception, qu’un profane n’en pourra peut-être jamais saisir le sens. Entre un dossier
d’avant-projet et cette représentation, la lecture, les outils, la démarche, sont d’essence et de
style très différents. Cette représentation est l’image du tâtonnement. Elle véhicule le sens de
107
A propos de la conception architecturale
l’idée de l’œuvre. Elle est suffisamment compréhensible quand elle s’adresse à des tiers de la
même discipline.
Faire apparaître le stade embryonnaire de l’idée, l’objet n’existe pas encore, car
l’ensemble des données manquent encore. Le schéma préétabli est dans une phase transitoire
entre les modes de communication et les modes de conception. C’est pourquoi ce schéma
encore nébuleux nous offre d’autres « yeux » pour percevoir des formes, des progressions
d’idées qui n’étaient pas conscientes ou intentionnelles. C’est une opération en « feed-back »(
en rétroaction ).
Cette phase de Zoning nous offre une lecture imprécise et laisse entrevoir des
interprétations multiples. Comme c’est un stade conscient de la composition, le rôle que joue :
le mouvement, la perception et les proportions est essentiel. Cette composition s’organise
d’une manière courante du général vers le particulier (de la macro au micro). Le site aide à
émerger la particularité de l’idée du projet et les trouvailles de l’organisation horizontale, grâce
aux différentes zones qu’il présente.
La géométrie est l’outil essentiel de la conception. Mais chez l’étudiant elle ne peut en
aucun cas être le « géométral » (plan, coupe, façade), car c’est une phase finale de l’esquisse.
La conception devrait passer par d’autres types de géométrie et de formes non architecturales.
Cette phase de zoning se situe à mon sens sur au moins deux niveaux de raisonnement :
A / -la première étant l’utilisation de la géométrie topologique. C’est une géométrie
quasiment abstraite, car elle ne représente pas la réalité architecturale (mais l’intention de
l’idée), mais qui devrait plus tard se coller à une réalité formelle. Cette géométrie est connue
aussi sous le nom de « géométrie du caoutchouc ». Plusieurs types de représentation sont à
élucider ; on choisira deux d’entre eux :
1 - des formes topologiques qu’on utilisera comme des fonctions mères (qu’on pourra
aussi appeler « bulles »). Elles nous aident après l’étude du terrain de définir et de mettre en jeu
plusieurs notions : la localisation sur site, le type de voisinage (une bulle en rapport avec une
autre, avec l’environnement immédiat,...), de frontière, d’ouverture et de fermeture, d’intérieur
et d’extérieur,...-(voir les prochains schémas ).
2 - c’est l’utilisation des graphes planaires topologiques.(voir planche1 ,traitant un
exemple d’illustration sur les notions de formes et de graphes topologiques sur le vieux tissu
urbain de Constantine) .
108
A propos de la conception architecturale
Planche 01/
schéma a
Schéma b
Formes topologiques
109
A propos de la conception architecturale
110
A propos de la conception architecturale
Répartition des fonctions mères suivant les caractéristiques de proximité et/ou d’éloignement du
terrain (zone1, zone2, zone3) et le type de relation de ces fonctions entre elles.
111
A propos de la conception architecturale
La géométrie est le premier outil réel pour la mise en forme des espaces et des volumes.
A ce stade on peut ne pas faire intervenir la construction pour mieux libérer la réflexion et
d’aboutir à des formes plastiques (loin des matériaux).
Mais la géométrie seule ne suffit pas, il lui faut d’autres supports comme l’échelle et les
proportions en plus des chapitres qu’on a essayé d’approcher antérieurement.
Passer de l’idée à l’image le dessin est là pour ébaucher le verbe. Cela exige une
existence et des changements ou des successions d’événements et de phénomènes. Cette
opération exige un temps de réflexion pour la mûrir, pour la structurer et la rendre
compréhensible. Mais le concept que véhicule le dessin est différent de la géométrie classique.
Si on prend l’exemple d’une forme géométrique (ex :) le cercle : on parlera de son centre, de
son rayon, de sa circonférence,(...) ;dans le dessin architectural le cercle est tout autre, c’est
certes une forme circulaire mais régie par un autre langage.
C’est pour cela que le « cercle » de l’époque classique n’est pas le « cercle » de
l’époque moderne ou de l’époque postmoderne. Ce n’est donc pas la forme en tant que telle
qui varie mais ce qu’elle véhicule, ce qu’elle sous entend. C’est comme la toiture en tuile du
moyen âge et la toiture en tuile de Frank Lloyd Wright ; la matière et les versants sont les
mêmes pourtant l’une est « moderne » l’autre médiévale (moyenâgeuse). Où se situe la
différence ? Qu’on pressent, ce qu’on voit, change et se transforme, ce qui est beau n’est pas
une logique absolue ni une arithmétique ou une science ; elle évolue ou se transforme.
Si l’autrichien Adolf Loos affirmait violemment : « l’ornement est un crime ».Pour
Antonio Gaudi, Frank Lloyd Wright et tant d’autres elle est source de vie et ne voyaient aucun
crime à cela.
L’œuvre est fondée sur la distinction de principe entre le pouvoir de l’expression et la
chose exprimée. La réflexion sur la codification des règles, sur le choix des formes, sur le choix
technique ; n’ont plus pour objectif que l’œuvre et sa beauté. Cette beauté est en actualité des
actes. Elle inaugure le premier geste du dessin, le clôture et prescrit son lieu. Bref ! Elle est
soumise à la condition du hic et nunc.
Camille SCHUWER in : « les deux sens de l’art » P.U.F 1962 : « Etre sensible à la
beauté d’une chaîne de montagne, ce n’est pas seulement voir les reliefs et les anfractuosités,
c’est jouir également des ombres et des lumières, de la couleur des roches, du sol et du ciel,
comme de la matière dont les formes se composent et s’équilibrent entre elles. (...) en d’autres
termes, ce à quoi la perception esthétique de la matière est sensible, ce n’est pas l’essence
rationnelle que l’intelligence fait apparaître sous les apparences, mais l’apparence elle-même ».
112
A propos de la conception architecturale
Soit des lignes fortes à la manière de la Soit des formes primaires (carré, triangle, cercle,
« destruction de la boite » ; ceci nous rapproche rectangle). Cette représentation nous rapproche
plus de la forme en tant que contenu spatio- plus du volume. L’espace n’est pas encore né. Pour
fonctionnel découvrir l’espace il suffit d’ « ôter » la couverture
Espace statique/espace dynamique, c’est-à-dire (toitures et terrasses pour pouvoir distinguer
enveloppe internes et la partition interne.les l’espace servant/l’espace servi.
lignes extérieures de la forme, essayent d’épouser
les contours de l’environnement. A l’intérieur les
espaces dynamiques et statiques développent le
mouvement et les rapports fonctionnels du
programme. La lecture urbaine reste absente, on
ne perçoit pas encore l’espace architectural.
113
A propos de la conception architecturale
114
A propos de la conception architecturale
- l’œuvre et le site.
115
A propos de la conception architecturale
Exemple de développement
d’un musée (fictif) par le biais de
l’espace de mouvement. 2 axes
(xx’, yy’), choisis par l’architecte
pour pouvoir aborder l’idée (ces
axes sont des espaces de
mouvement). Les autres éléments
du projet vont naître
progressivement grâce à ces axes.
Il est pratiquement impossible que
l’architecte (et encore moins
l’étudiant), ait toutes les données
du projet dans sa tête. Ces axes
sont le déclenchement de tout le
processus de conception.
xx’ et yy’ deux axes choisis
par les exigences fonctionnelles du
projet et l’option de l’architecte. -
A- salle de conférence ; -B-
administration ; -C- espace
d’exposition ; -D- espace vert
(élément structurant et technique :
éclairage,...) ;- Z- accessibilité à
45°pour mettre en évidence toutes
les directions (point focal ) ; -C’-
d’autres espaces d’expositions ; -F-
espaces de consommation
(cafétéria, restaurant,...)...
116
A propos de la conception architecturale
Aborder la conception à partir d’une façade, semble aussi une façon de rechercher le
beau(ou l’originalité) à partir de la « 2D ».l’aboutissement vers une organisation fonctionnelle
et formelle (planimétrique) semble simple .le résultat n’est que spectaculaire. Une organisation
simple avec une force expressive. L’action inverse (c’est-à-dire rechercher le fonctionnement
puis l’expression) n’offrira pas le même effet. De quelle façade s’agit-il ? Celle bien sûr qui
exprime la meilleure lecture urbaine et la meilleure identité du programme. Elle pourrait être
une façade sur un axe principal, deux façades sur un carrefour, ou tout simplement une portion
d’angle sur la perspective d’un axe routier,(…) ; c’est carrément développer une enveloppe
pour un contenu d’un programme.
Exemple : concevoir un centre civique dans un site accidenté.
-Première réflexion : trouver une « idée » qui émane du contexte et forte en présence.
-dans le parti architectural : prendre en considération les vues panoramiques qui
expriment la force du lieu et que l’ensemble du projet devient en sorte un ensemble de terrasses
et de parcours. Pour cela, l’architecte opte pour un ensemble de volumes mais qui fonctionnent
en monobloc. Développer un élément vertical (essentiellement des bureaux, sièges,…) des
barres tantôt sur pilotis, tantôt au sol, assurent une circulation très fluide et continue
horizontalement et verticalement, une sorte de promenade architecturale.
Cela est vrai que c’est très complexe pour un débutant, de mettre dans une façade le
devenir de tout projet, mais l’avantage c’est d’assurer la réussite ; car c’est par le biais des
façades (volumes,…), que le produit fait de l’effet et se vend.(fig.60)
117
A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
Maquette de la
ville en X ,de
Biro et
Fernier(fig.62)
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
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A propos de la conception architecturale
(fig.66)
La trace est un geste très personnalisé de l’auteur, car il est à main levée ; c’est dans la trace d’un croquis qu’on
reconnait l’artiste ou l’architecte. Le trait est une matérialisation à l’aide d’outils (règles, compas,…) et par
conséquent impersonnel (son auteur ne sera jamais reconnu).
Le croquis son auteur utilise des « traces », le dessin géométral (plan, coupe, façade,…) son auteur utilise le trait.
122
A propos de la conception architecturale
Pour Bernard Huet, dans l’enseignement du projet, il distingue trois niveaux d’objectifs
pédagogiques :
« - le plus élémentaire, le premier, consiste à aider l’étudiant à acquérir des outils et des
techniques de représentation, des normes de dimensionnement simples et conventionnelles.
- le deuxième niveau intéresse la mise en forme du projet, le traitement des données, la
distribution fonctionnelle du programme, le jeu combinatoire des parties répétitives, la mise en
place des systèmes porteurs, la pertinence des détails constructifs, etc.
- le troisième niveau concerne la dimension proprement architecturale du projet, sur le
plan de la doctrine et de l’esthétique. C’est à ce niveau qu’intervient l’articulation entre théorie
et pratique (...) ».
Albert Levi, dans un ouvrage collectif sur la sémiotique de l’architecture, disait : « (...),
à travers ces dessins, l’énonciateur - architecte n’est pas censé produire des « discours vrais »,
ce n’est pas exactement son objet, mais plutôt des dessins visant à produire l’effet de sens
« vérité » ou « réalité », à l’aide d’un faire persuasif, qui cherche à faire vrai l’objet
représenté ».
Plus loin il développe sa vision sur les étapes de la conception architecturale : « (...), la
représentation architecturale est un parcours qui va du profond à la surface, de l’abstrait au
concret, du simple au complexe, renvoyant chaque fois à des opérations différentes.
-1-le passage de l’abstrait au concret se déroule à travers une opération de figuration,
c’est le passage d’un thème, d’une quantité, ... (« manger », 9m2...) à la figure (salle à manger
carrée, 3m/3m).
-2-le passage du profond à la surface, s’effectue à travers une opération de
conversion, c’est le passage du topologique au métrique (...), par exemple passage de
l’organigramme à la disposition métrique ou géométrique
-3-le passage du simple au complexe se réalise à travers une opération de
composition, (sur composition/ décomposition), qui marque le passage d’une figure à la
configuration totale à travers l’articulation des différentes figures produites ».
123
A propos de la conception architecturale
(fig.68)
relation de contradiction,
de complémentarité...
relation de contrariété
l’espace définissant
(...).
124
A propos de la conception architecturale
Donc ces dessins ne constituent pas une fin en soi, mais des moyens ou des
intermédiaires entre l’idée d’une part et la réalité de l’objet architectural d’autre part. Ces
intermédiaires peuvent véhiculer des non-dit, des banalités, des contradictions, des interdits,
des vues ordinaires et mal dessinées, (...), c’est eux qu’on connaît mieux et qui peuvent
reformuler le problème et éclairer l’intention.
Ce type de représentation ( la figuration utilisée par E. CRIVAT dans ses schémas )
utilise un raisonnement abstrait, loin certes de la représentation architecturale, mais proche du
discours architectural ; je pourrai même dire ( ou suggérer )que c’est une sorte
d’organigramme de l’objet architectural.
Ce qui ressort dans ce schéma, c’est que lorsque l’on veut définir un processus : la
difficulté s’installe. L’objet fini est tout autre.
125
A propos de la conception architecturale
126
A propos de la conception architecturale
127
A propos de la conception architecturale
128
A propos de la conception architecturale
Pour ces démarches je ne prétend pas qu’elles sont les seules, car si c’était le cas , je
répondrai de la même manière que Nietzsche : « je m’appelle moi-même le dernier philosophe
parce que je suis le dernier homme, personne ne me parle à part moi et ma voix me provient
comme d’un mourant ».
« L’idée » architecturale, n’est jamais l’œuvre architecturale parce qu’elle est privée de
figuration. On ne peut pas montrer une maison ou un équipement en idées mais en formes
présentent en représentation (dessin). C’est pourquoi l’objet architectural ne se réduit pas à
l’idée. L’idée est la substance nécessaire pour l’espace de conception et non de l’espace
architectural.
L’idée est essence de l’espace de conception et existence de l’espace architectural. Car
si l’essence réclame l’existence, l’idée réclame l’objet.
Le passage de l’esprit à la main est un ensemble d’instants et de concentration les plus
tensoriels. Entre le choix de l’idée et la diversité des dessins c’est toute la contribution à
produire des mouvements d’idées, c’est - à - dire des tendances, des contradictions, des
discours, (...). Une simple nuance peut faire basculer une image vers une autre image et même
une idéologie vers une autre. Ou bien perdre toute signification. De même pour Mies Van Der
Rohe, l’idée d’un cercle de rayon infini est une ligne droite, cette réflexion si on lui ampute la
notion de « rayon infini », demeure fausse ; car le cercle et la ligne droite appartiennent à des
propriétés totalement différentes. C’est précisément grâce à cette notion de« Rayon infini » que
l’idée se précise et dépasse la contradiction, s’explique et se fonde comme concept.
129
A propos de la conception architecturale
Ici (fig. 70) on est confronté à un schéma plus évolué. Si le premier schéma est une
sorte de disposition de masses, ce schéma nous fait découvrir l’intérieur sans être un espace
architectural ; car c’est toujours un schéma qui n’utilise pas un code conventionnel du «
géométral » (voir tracé régulateur). Mais la figure commence à s’éclaircir et à prendre forme
de lecture spatiale. Néanmoins avec ce schéma on peut faire plusieurs variantes d’espaces
architecturaux, et ce, dans le même principe.
La communication graphique est incomplète, l’esprit est son lieu propre. Dans cet exemple
(fig. 59, 60) présentées par Chermayeff et Alexander (maison, jeux, pédestre,…), des mots
sont prononcés, indiquant un schéma, mais ils sont incapables d’éclairer. Les choses, leurs
localisations et les évènements auxquels se rapportent les symboles, appartiennent à des
domaines d’expériences dont l’univers est radicalement autre—restent virtuel_ tout cela est
privé. Comme disait Aldous Huxley dans « les portes de la perception » : « (…) les sensations,
les sentiments, les intuitions, les imaginations_ tout cela est privé, et, sauf au moyen de
130
A propos de la conception architecturale
Rendre visible c’est remonter aux origines d’un vécu, d’un savoir passé et se situer
parmi les objets puis les dépasser pour rendre plus évident le sens découvert. Toute ébauche
remet en cause l’ordre établi, elle a le privilège de dévoiler ce qui n’est pas encore vu et qui est
déjà présent (par le dessin) et que ce présent est toujours à réinventer. Certes le langage de
l’espace et de l’objet architectural reste toujours le même. Mais quand intervient le caractère
virtuel, la théorie de l’espace crée le changement. Et que l’espace « pensé » devient plus
important que l’espace « vécu ». C’est là que la conception devient plus forte en émotion que
la réalité.
Capter l’image nébuleuse du projet, prend du temps. Le dessin multiplie les instants et
s’étale dans le temps. Le temps de l’interrogation, le temps de l’idée venue (mais elle reste
floue), le temps de l’embrouille, le temps d’anxiété, le temps de l’exploration, le temps de la
maîtrise. Chaque dessin dans le temps construit et éclaircit l’autre dessin. Le dessin interroge
l’autre dessin, c’est toute la conception d’un espace, encore irréel parce qu’il n’est pas encore
matière et dont nous cherchons la forme et la substance.
KANT disait : « la chose dont le concept est possible n’est pas spécialement une chose
possible ».
L’imagination, en passant par le réel, fait acte de présence et devient trace. Cette trace
peut devenir forme et matière (donc un espace architectural) ou bien s’avorte et reste espace
de conception.
131
A propos de la conception architecturale
Remarques générales :
- les dessins sont exécutés à main levée et non avec une règle, compas,..., car on ne
réfléchit pas avec une règle, on trace.
- l’échelle est une lecture synoptique, c’est - à - dire « l’échelle » de conception. Elle
n’est pas en rapport avec 1/100 ; 1/200 ;...., mais en rapport avec la conception de l’objet. Si
on a à concevoir une ville, c’est plutôt une échelle 1/2000 ; 1/5000 ;..., si on a à concevoir une
porte c’est plutôt à une échelle 1/20 ; 1/10 ; 1/5 ;... ; cette échelle, permet de voir l’ensemble
d’un seul coup d’œil l’objet.
ADOLF LOOS, théâtre rond, adresse inconnue, vers 1920. (fig. 72)
132
A propos de la conception architecturale
Bâtiment central rond avec coupole, encadré de quatre éléments prismatiques à toit
plat, formant un plan en forme de croix. La salle ronde fait deux étages sous la coupole
apparente. Galerie tout autour à l’exception de la scène, podium semi - circulaire qui pénètre
dans le rond. La coupole devait avoir des ouvertures rondes. L’un des éléments servait de
foyer avec escaliers desservant la galerie, les deux autres, des deux côtés de l’entrée, de
déambulatoire pendant les entractes et le quatrième d’arrière - scène. Hauteur sous plafond :
parterre 3,50 ; balcon, 2,80 ; salle au centre 10m env. La coupe montre un noyau surmonté
d’une coupole, entouré d’espaces superposés et décalés à toit plat, le tout posé sur un socle en
pente.
Cette description est censée appartenir à A. LOOS. En dehors du texte rien ne dit que
c’est un théâtre.
Dans ces schémas, A. LOOS ne s’appuie pas sur l’axonométrie et la perspective,
pourtant les formes qu’il utilise sont impatientes d’être vues en volume.
Le terrain d’assiette n’est pas utilisé comme support de conception. Les formes qu’il
utilise (principe radial, espace centralisé de salle), nous informe qu’il n’y a pas de mitoyenneté
(...).
133
A propos de la conception architecturale
134
A propos de la conception architecturale
135
A propos de la conception architecturale
MICHEL KOSMIN, dans « ville linéaire », nous expose à travers les principes
d’aménagement, la vision d’une ville future, avec le type de dessin qu’on a voulu exposer
(formes topologiques,...). il part d’une idée globale, puis développe en une succession de
dessins, la matérialisation de l’idée jusqu’au logement. Cet exemple est très intéressant,
puisqu’il développe les deux types d’espaces (espace de conception et l’espace architectural).
(Fig. 75 « 2, 3, 7, 8, 9, 10, 13 »)
Localisation du lieu de la ville. Avec des repères. Une forme topologique suffit pour
exprimer le geste.
136
A propos de la conception architecturale
137
A propos de la conception architecturale
Proposition de la cellule
138
A propos de la conception architecturale
L’image architecturale prend réellement son sens que sur les différentes représentations
finales qui sont les plans, les coupes, les façades. Représentations que l’architecte expose
avec un support verbal, son parti architectural. Ces images se scindent en trois grandes
parties :
__Les coupes: ou vues verticales : révèle l’intérieur de l’œuvre et son assise matérielle :
ses matériaux, sa structure, son mode d’éclairage, sa ventilation, ses vues,... sans les
coupes aucune compréhension de l’œuvre n’est possible. Les coupes sont un monde de la
perception de la technique. Les coupes sont des images principalement explicatives et
expressives.
Si l’objet architectural est un tout uni et provient d’une même vision, ces représentations
sont de natures et d’outils si différents qu’elles doivent être composées séparément, mais
simultanément.
Nous étudierons séparément ses composants par souci pédagogique et nous essayerons
d’offrir l’essentiel à l’étudiant. Car si on touche à tout en même temps(les courants
architecturaux, les tendances, les styles, ...), on risque d’effleurer seulement les grands
sujets et de rester superficiel.
139
A propos de la conception architecturale
7-I - LE PLAN :
Le plan est une représentation horizontale organisée par des espaces et des enveloppes
dont les régulateurs sont des critères fonctionnels (ergonomique...), culturels
(sociologiques, artistiques,...), données constructives (technologie, système, travées,...),
données du contexte (Climatiques, morphologiques, situation géographique,...),
matérialisé à l’aide de deux supports essentiels : la géométrie et la construction.
Qu’est ce qui donne au plan son organisme ?qu’est ce qui le structure ?quels sont les
éléments qui formalisent le projet ?- ce ne sont certes pas uniquement les composantes
fonctionnelles énumérées dans le programme ; mais surtout des espaces forts de leurs
caractères morphologiques qui jouent ce rôle : de structure et de composition.
Comme toute science, la composition architecturale est fondée sur la grande connaissance
et la pleine possession de quelques principes importants sans lesquels il ne peut être
question de maîtrise. En effet, l’histoire de l’architecture, comme premier grand critère
est une source intarissable d’enseignement. Elle impose à chacun de se situer et permet
ainsi de mieux se connaitre par rapport à soi et aux autres. C’est dans cet esprit qu’une
connaissance de l’histoire parait indispensable pour éclairer quelques valeurs spatiales
qu’on voudrait dévoiler. Elle a pour but de présenter, à certaines époques, des œuvres
significatives d’une tendance (l’exemple de l’architecture classique et ses principes).
On développera deux approches :
A/ -les éléments structurants comme éléments de composition (hall, escalier, circulation,
cour,…)
B/ -le « point », « l’axe », « l’aire », comme support géométrique structurant l’idée du projet.
Cette approche sera héritée de l’espace servant et l’espace servi de Louis Kahn. L’espace servant
étant l’espace de circulation et l’espace servi l’espace fonctionnel. Cette approche a été abordée
dans le chapitre « assemblage des formes ou principe de composition ».
(f(b)
f(a)
hall
couloir
L’espace servi ( f(a), f(b),...)n’a pas changé, c’est l’espace de circulation (hall ou couloir )qui
varie, créant ainsi des évènements et des ambiances nouvelles.
Notre doigt est porté sur l’espace servant comme élément organisateur du plan, il
s’appelle : hall, escalier, cour (patio, atrium, cour anglaise, …) et surtout les différentes
circulations. C’est à leurs sons de cloches que le plan a un caractère : privé ou public,
ouvert au public ou fermé, calme ou bruyant, linéaire ou centralisé,…
140
A propos de la conception architecturale
A –1/ Le hall :
Il exprime l’espace intermédiaire entre la devanture du bâtiment (façade) et l’organisation
fonctionnelle. Il a la vocation d’exprimer le caractère de l’équipement et reflète d’une
manière très sensible la lecture de la façade.
hall
la rue
-Ce type de disposition permet une grande ouverture sur la façade (rapport plein /vide).
-il a la vocation d’attirer le public (attractif).
-il peut avoir un ou plusieurs accès.
-il a la vocation de créer des hiérarchies :(public/ privé), (calme / bruyant),…
-(…)
Contrôlé ou
hiérarchisé
transition
un ou plusieurs accès
141
A propos de la conception architecturale
hall
mouvement
Le mouvement est longitudinal, notre regard n’est pas préoccupé par l’accès. Souvent la
largeur du hall est réduite, cela facilite l’orientation et crée des repères. Le contrôle est
indirecte (c’est le rôle des vigiles).ce type de hall est réellement une continuité de l’espace
extérieur ; avec ses enseignes publicitaires, ses espaces d’attentes, ses espaces de
consommation et commerciaux, ses couleurs diaprées, ses miroirs, ses orientations,(…), c’est
une sorte de rue qui continue dans l’espace urbain. Ce type de hall s’adapte avec des
équipements tel que : les aéroports, théâtres, gares, banques, musées, espaces culturels, (…).
F(b)
hall f(a’’)
hall f(a’’’)
rue
accès
142
A propos de la conception architecturale
hall
rue
Quelques exemples :
Quand on accède dans un équipement, la
première sensation que subit le visiteur est
que cet équipement me reçoit et me facilite
l’accessibilité, ou me rejette, me contrôle me
perturbe. Dans la figure (1), l’espace de
communication est profond et continu dans
l’équipement. Il nous permet de visiter
l’œuvre méme si on n’accède pas aux
différentes fonctions. Les différentes
fonctions s’identifient et sont plus ou moins
ouvertes sur l’espace de circulation. Les
enveloppes intérieures deviennent des
écrans, formes plastiques, des objets qui
meublent et agrémentent le passage et non
de simples murs qu’on longe cet espace est
surnommé promenade architectural.
143
A propos de la conception architecturale
Cette notion de promenade donne sensation que l’équipement est grand et important.
Contrairement à cet espace figure (b). cet espace n’a de caractère que la notion d’accés
aux différentes fonctions. Quelque soit la masse de l’équipement, il nous paraitra petit à
cause de son espace de mouvement qui est réduit. On est obligé d’accéder aux fonctions,
sinon on repart. L’espace est limité pour plusieurs raisons (fonctionnelle, caractère non
public…) et ne permet pas la promenade.
144
A propos de la conception architecturale
A –2 /escaliers :
Depuis le hall la circulation horizontale et verticale prennent part à l’accueil et
accompagne le visiteur vers les différentes fonctions .la présence de la cage d’escalier est
intense qu’un couloir. Escalader ou descendre, changer de niveau : c’est un évènement.
Imaginez que vous montez un pas après l’autre, lentement, très lentement, que votre tête
se met en mouvement, vos yeux scrutent en mouvement rayonnant l’environnement,
votre main posée sur la main courante ; vous dominez le hall, ceux qui sont dans le hall
vous observent, chacun à sa manière. Est-ce que vous éprouvez la même sensation que
dans un couloir ? Dans un plan horizontal ?l a cage d’escalier est au-delà qu’un simple
parcours ; elle vous offre par la force de son lieu et par sa fonction indispensable, la
possibilité de construire votre concept architectural.
145
A propos de la conception architecturale
au public, c’est en premier lieu les ascenseurs, puis les cages d’escaliers et en arrière plan
les sanitaires et annexes).(fig. . )
-elle a un rôle structurel (contreventement)
- elle occupe un emplacement stratégique
2-c/Elle occupe un emplacement stratégique dans la forme globale ( elle aide à la
formalisation du projet). Pour illustrer ce propos on prendra l’exemple d’un rectangle
qu’on voudrait décomposer en bureaux isolés et en bureaux paysage :
Ex-2 : le concepteur veut décomposer le rectangle en trois (3) parties avec une
circulation longitudinale :
Ex-3 : le concepteur veut décomposer le rectangle en trois (3) parties une circulation
extérieure au volume : elle libère l’espace fonctionnel et participe activement avec la
forme urbaine (ou lecture urbaine).
146
A propos de la conception architecturale
A-3 / Circulations.
147
A propos de la conception architecturale
1-/
Différentes variantes linéaires
Arborescent
Arborescent Cul de sac
+ cul de sac
2-/
Différentes variantes en boucles
3-/
Résilles
Différentes variantes en résilles fluides dans Résilles en Résilles en
deux sens cul de sac cul de sac
148
A propos de la conception architecturale
2°/Dans l’art monumental, il y a certes une force horizontale mais sur le point focal
(entrée) on peut voir toute l’œuvre sans se déplacer, c’est pour cela que
l’architecture monumentale semble jouer un rôle statique. Mais se sont les forces
verticales qui constituent la vraie qualité dynamique. Au lieu qu’il soit un élan
horizontal (malgré la profondeur), c’est l’élan vertical qui redonne à l’œuvre ce qu’il
perd en mouvement. Voyait un homme quand il entre dans un temple ou une
cathédrale, son regard est peut - être horizontal quelques secondes, mais le haut
prend toute son attention.
L’art gothique, reflet émouvant de cette réalité, nous surprend par ces composants
(l’oblique,...), qui renforcent cet élan vertical. L’effet est totalement différent par
exemple avec un gratte - ciel. Le gratte - ciel est clair : il est vertical. L’art gothique
c’est l’élancement vertical, une ascension ; c’est - à - dire qu’on a l’impression de le
voir chaque fois tester la verticalité ; alors que le gratte - ciel est statiquement
vertical.
149
A propos de la conception architecturale
L’oblique est une tension qui se redresse (ascendante). Elle est un élément
dynamique à outrance et instable.
150
A propos de la conception architecturale
(fig.81).
Croquis, Tiré de G. GROMORT, in : théorie de l’architecture.
L’arc brisé libère l’architecture des contraintes imposées par la voûte sur plan carré.
Contrefort, arcs - boutants contrebute la poussée et la dirige vers l’extérieur. Ainsi
les murs ne deviennent plus indispensables comme éléments de structure, mais un
élément d’expression ; les immenses fenêtres deviennent possibles.
Aiguilles et croix
voûtes,...
galeries (arcs en
ogives
en plein
cintres...
Différents
étages
pilastres,
contreforts
Gratte - ciel le gothique
151
A propos de la conception architecturale
152
A propos de la conception architecturale
ESPACE CONFUS :
EVENTAIL : trop d’offres
simultanées, demandent au visiteur
et peuvent le conduire au
découragement. L’avantage obtenu
est une liberté dans la circulation et
l’information. Du point de vue
psychologique on demande trop de
lui.
C’est aussi un « éventail d’offres »,
mais laquelle est la bonne ? On ne
saura que par hasard les différentes
fonctions.
153
A propos de la conception architecturale
154
A propos de la conception architecturale
Tout au long d’un parcours frontal et rectiligne, le fidèle transite plusieurs espaces et
volumes. Depuis le plus vaste au plus étroit, depuis le plus haut, jusqu’au plus
intime, depuis l’éclairé au plus sombre.
La divinité : un long parcours (tension), un espace de mouvement qui se réduit de
plus en plus (depuis la foule jusqu’à être seul), vers une petite salle où se trouve
l’effigie de dieu, de dimension très petites à la dimension sacrée, de l’intimité, seul
devant dieu.
Cette hiérarchie spatiale et émotionnelle est très forte dans les temples.
155
A propos de la conception architecturale
QUOTIDIEN :
L’espace est hiérarchisé de la
même façon.
EXTRA - QUOTIDIEN :
dans l’extra - quotidien (fêtes,
deuils,...), le semi - public ou la rue
(zanka), trouve son extension
jusqu’au cœur de la maison ( le
patio ).Les hommes ont la
possibilité d’occuper tout le rez -
de - chaussée. Les femmes
occupent les étages supérieurs et
les galeries. La hiérarchie à ce
stade prend une autre dimension,
celle de la progression verticale.
Horizontalité (r.d.c) : public
Escalier (médiateur) : semi - privé
Étage courant : privé.
L’escalier deviendra une sorte de
skifa et la galerie sorte de patio
(espace polyvalent).
156
A propos de la conception architecturale
L’espace servant,
varie suivant les
fonctions. C’est
un complément
d’espace utile à la
fonction.
157
A propos de la conception architecturale
158
A propos de la conception architecturale
159
A propos de la conception architecturale
160
A propos de la conception architecturale
Le point focal :
C’est d’une manière générale, les espaces privilégiés, qui nous offrent le plus de lecture de
l’objet architectural. Le point focal est surtout un lieu qui favorise au mieux la perception. Sa
localisation dans l’œuvre est diverse( hall d’entrée, patio, changement de direction,...).
Le point focal pour le groupe « U.N.O » (groupe constitué en 1979 par H. CIRIANI, J.P.
FORTIN, E. GIRARD et C. VIE), est le foyer spatial. Ils nous disent : « nous appelons
« transparences » des vues tangentes à des formes architecturalement organisées, formes jouant
sous la lumière. Une transparence peut donc être schématisée par un rayon visuel, horizontal
ou plongeant ou ascendant, canalisé par des obstacles formellement déterminés. Ces obstacles
peuvent être éclairés, dans l’ombre ou à contre-jour ».
Dans les travaux de PAUL KLEE à propos du processus de
naissance de la forme, il met en action : le mouvement et la perception.
D’une manière générale :
Vers là-bas
Division de la cellule
mouvement et transparence sont infinis.
161
A propos de la conception architecturale
162
A propos de la conception architecturale
Ex : maison en briques de
Mies Van Der Rohe
l’espace est continu
horizontalement
uniquement. (fig. 93)
163
A propos de la conception architecturale
Pour ce qui est du point focal, c’est du patio que les séquences de perspective sont les
plus variées et les plus complètes pour la reconnaissance des lieux de la maison.
Le centre d’intérêt : le patio, c’est un lieu polyvalent, toutes les activités de la maison
peuvent être prises en charge. Dormir, manger, travaux domestiques, fêtes, deuils,
données climatiques (ensoleillement, aération,...), à lui seul c’est déjà une maison ; il
rassemble et distribue les espaces.
Le centre d’intérêt : peut être la fonction primaire d’un équipement où toutes les autres
fonctions annexes la mettent en évidence.
Un vide : comme le cas du patio, de l’agora, théâtre grec, ...
Un volume : comme la tour Effel, la statue de la liberté, riadh El feth,...
Une orientation et un symbole : la Mecque, sens de l’orientation de la prière, lieu de
regroupement des fidèles, imago mundi, transcendance,...
164
A propos de la conception architecturale
Ces premières ébauches du pavillon présentent avant tous des formes primaires, un carré
et un rectangle, relié par un segment en tension.
Pour cette première opération, Mies recherche à l’aide de ces trois éléments (deux « 2 »
formes plus « + » un « 1 » segment ou en d’autres termes deux « 2 » aires et un axe) qui
constituent l’œuvre. On sent un certain « équilibre » entre les parties de l’ensemble.
Malgré que ce soit un schéma approximatif, il nous informe sur plusieurs données :
1°/ La longueur du segment de tension :
165
A propos de la conception architecturale
La surface est générée par la ligne, est La surface est générée par le point
par conséquent active. Le mouvement central, est par conséquent passive. La
est favorisé par la tension directionnelle. tension directionnelle est nulle.
Du petit volume vers le grand volume. D’une manière générale la fonction-mère occupe
toujours le grand volume. Le petit volume, annexé, sert comme fonction
d’accompagnement. Si le schéma vient d’être inversé (c’est-à-dire que l’axe de tension va
vers le carré, toute la hiérarchie sera bouleversée. En effet, on ne débute jamais par la
fonction-mère pour qu’en fin de parcours, on découvre les fonctions d’accompagnement.
166
A propos de la conception architecturale
167
A propos de la conception architecturale
Formes de Mies Van Der Rohe Ce que nous proposons pour illustrer l’exemple
1/ -Mies Van Der Rohe n’a jamais utilisé une forme circulaire en tant que forme urbaine ;
mais seulement comme un élément dans la partition interne. Dans ce projet il opte pour
un choix très judicieux. Un carré et un rectangle. Une composition complémentaire où
chaque forme, assume une partie du programme et une lecture architecturale.
2/-deux rectangles (fig.) forment une dualité. L’axe de tension sera perturbé, on ne saura
pas dans quelle direction on évolue et la composante principale en tant que fonction –
mère, n’est plus apparente.
Une remarque qu’on pourrait rajouter en passant et qui servira nos futurs architectes,
lors d’une composition architecturale (dans un concours ou autres) ; c’est
l’inexplicable « équilibre » dans la lecture. Celle de présenter la proposition soit
verticalement soit horizontalement. Choisir l’une ou l’autre disposition, elle produit
une sensation d’impression et de lecture toute différente.
168
A propos de la conception architecturale
Alors que dans des projets composés à partir d’un axe de symétrie, l’œuvre se voit verticale, car
l’axe de symétrie est toujours vertical.
169
A propos de la conception architecturale
L’axe d’équilibre est une zone d’influence unique dans l’œuvre, ou bien il
peut engendrer d’autres catégories d’axes dits axes secondaires qui ne le
concurrencent pas mais se compensent réciproquement, pour établir l’état
d’équilibre général de l’ensemble.
L’ensemble de l’œuvre est une version du plan cruciforme (axe A, axe B) dont
l’intersection, un noyau central étant la cheminée.
L’axe A, étant l’axe le plus allongé, frontal à l’accessibilité, expose les fonctions les plus
influentes (sorte de fonctions mères) et où le séjour malgré latéral, participe surtout avec
cet axe et que le tout est ouvert sur l’extérieur comme pour exprimer un espace continu
sur la véranda ou sur le jardin.
L’axe B, court, latéral, regroupe les espaces annexes, renforcé par la transition forcée le
long de la cuisine.
L’axe A , se présente comme l’axe préférentiel, sans lui on perd l’équilibre de la demeure.
L’axe B, se présente comme un axe qui accompagne, subordonné, il représente l’axe
secondaire.
170
A propos de la conception architecturale
Les deux axes se croisent en un point ; il est certes le point géométrique, mais surtout un
centre d’intérêt, car cette cheminée (dans cet exemple, a trois foyers), fait toute l’œuvre
de F. L. Wright.
Une autre remarque importante, dans la représentation des plans ; est qu’habituellement
le plan horizontal passe comme primaire par rapport au plan vertical.
Le carré de Ludwig Mies Van Der Rohe a un seul angle fermé. Il (le carré) joue le rôle de
charnière dans l’œuvre (ex : projet maison de campagne en brique, le pavillon de
BARCELONE,... ) comme élément d’interpénétration des espaces, dans la notion de
« l’espace continu ».
Maison W. W. WILLITS :
171
A propos de la conception architecturale
172
A propos de la conception architecturale
173
A propos de la conception architecturale
Sans oublier le décor, les meubles et surtout la lumière, qui jouent leurs
rôles de facteurs d’ambiance, une continuité visuelle infinie sur
l’extérieur, offre une sensation d’être à la fois dedans et dehors, car
l’espace est presque totalement ouvert. D’être à la fois dans l’un en
continuité visuelle avec l’autre, dilate l’espace. On a l’impression que la
maison est plus importante et plus vaste grâce d’une part à l’ouverture
presque totale des espaces et d’autre part, par un mouvement linéaire
qui renforce la promenade architecturale.
Cette décomposition montre l’importance et le souci historique de la
dualité extérieur / intérieur et intérieur / extérieur. Dans cette œuvre on
découvre que les espaces intérieurs sont en totale liaison avec
l’extérieur et que les espaces intérieurs dépendent des uns et des autres
pour n’offrir qu’un seul espace hiérarchisé.
174
A propos de la conception architecturale
7-2 - LA FACADE :
1 –Propriétés de la façade :
Entre l’extérieur et l’intérieur existe une « peau », ou
« enveloppe », ou façade, ou élévation, autant de termes (certes nuancés les uns des autres)
qui expriment cette limite entre deux mondes séparés et combien différents.
*Elle permet l’échange nécessaire entre deux milieux (lumière, air, vue, circulation, ...).
*Elle permet une protection (froid, chaleur, privé/ public,...).
*Elle est physique (structure, matériaux, forme, ...).
*Elle est un système de communication :
*elle reflète une situation géographique (pays chaud, pays froid, ville, campagne,
montagne, côtière, dans le désert,...).
*elle reflète l’image d’un thème formulé par un programme.
*elle reflète une orientation (façade nord, sud, Est, Ouest...).
*elle reflète une lecture typologique (façade sur cour, sur rue, face à un mur aveugle, vis
à vis, ...).
*elle est un système de communication sociale :
*elle véhicule un mode de pensée, une lecture culturelle, sociale, locale, ...). Elle est
symbolique.
*elle est un système d’expression de l’architecte.
*( ... ).
175
A propos de la conception architecturale
176
A propos de la conception architecturale
Eero Saarinen: Dulles airport, Chantilly, Washington. 1964. (fig. 97a, 97b)
L’intérieur et l’extérieur obéissent à des lois différentes. Si l’extérieur, c’est le volume,
l’échelle urbaine, les rapports pleins / vides,... l’intérieur c’est l’éclairage, le mouvement,
la perception de l’espace,...
Les bâtiments ont toujours deux obligations. L’une à l’intérieur et l’autre à l’extérieur ;
l’une privée et l’autre publique ; l’une explicative et l’autre expressive.
177
A propos de la conception architecturale
178
A propos de la conception architecturale
C’est ainsi que l’architecte peut donner magiquement à une enveloppe simple d’un
bâtiment, des déterminations spatiales, obéissant à des propriétés quasiment différentes.
J.G. Soufflot et d’autres : Panthéon
(Sainte - Geneviève), 1757 - 90,
(archives photographiques), Paris. (fig.
99).
La fermeture vers l’extérieur a permis à
l’espace de s’exprimer autrement.
Tapisserie murale, colonnes, différence
de niveau, traitement du sol, coin
d’espace, différence de hauteur, dôme,
voûte, ornement, changement de
direction,...ces éléments théâtralisent
l’espace et lui offrent un dynamisme
impressionnant et prestigieux.
L’architecture se vit au-dedans.
179
A propos de la conception architecturale
180
A propos de la conception architecturale
(fig. 100)
Antoni Gaudi : Barcelone, Casa Mila, rez - de - chaussée, 1905-07
Style entre l’Art Nouveau de Victor Horta et le Néo - rococo de
l’Allemagne du sud.
L’ondulation du mur introduit par Borromini en 1665 - 67, pour la façade
de Saint - Charles, aux - quatre - chemins et le système gothique du pilier
mural, semble refaire surface chez A. Gaudi. C’est certes un reflet
fondamental des propriétés de la nature, comme disait Guarini, cité par C.
Norberg - Schulz, « l’action spontanée de dilatation et de contraction n’est
gouvernée par aucun principe mais est présente partout dans l’être vivant ».
181
A propos de la conception architecturale
Forme primaire
Quand la hauteur est réduite et le volume est
lisse (pas d’épaisseur architecturale ou urbaine),
composer la façade semble difficile.
Variation du rythme de
l’enveloppe
Variation dans le rapport des
hauteurs
Présence d’épaisseurs
Rapport des ombres créant
une dynamique dans le
volume, quelle aubaine pour
composer une façade.
182
A propos de la conception architecturale
183
A propos de la conception architecturale
Trois lignes de terre dans des endroits différents offrent trois situations différentes quant à l’approche
de la façade.
- Quand la ligne de terre est horizontale et proche de la façade (f1), c’est l’architecture seule
qui est mise en relief.
- Quand la ligne de terre est dans un affaissement (f2) l’architecture gagne en hauteur et en
image, c’est-à-dire que l’architecture et l’environnement immédiat (verdure, terrasse,…) se
mettent en relation.
- Quand une partie de la façade est amputée (f3), l’ensemble parait subir une dynamique et la
fusion entre l’architecture et l’environnement qu’il soit bâti ou naturel parait très forte.
L’expression de la masse
est toujours lourde.
Mais, quand les
ouvertures sont petites, la
lourdeur persiste et quand
les ouvertures sont
importantes le massif
laisse place à la légèreté.
(fig.102)
185
A propos de la conception architecturale
186
A propos de la conception architecturale
Le troisième registre : l’étage des chambres dont la hauteur est plus basse, rend l’étage
plus intime, moins « cérémonial », c’est l’espace de nuit.
Les ouvertures sont voisines au carré.
Le quatrième registre : étage sous comble, est l’étage réservé pour les gens de maison
(femme de chambre, de ménage,...).
la nature des espaces, des ouvertures est sans importance vis-à-vis d’eux, mais beaucoup
plus un souci de façade et de volume.
187
A propos de la conception architecturale
XIX° SIECLE :
l’architecture du XIX° siècle est d’abord une explosion démographique, l’EUROPE de 1800
était de 187 millions d’habitants cinquante ans plus tard ( 1850 ) elle passe à 266 millions, en
1900 , 420 millions d’hab. . Ce changement d’échelle démographique influe et préoccupe la
nature du bâtiment et l’aménagement de la ville et du territoire. Le XIX° siècle est l’âge
florissant de modèles en tout genre ; l’industrie et la machine créent de nouveaux matériaux et
de nouveaux besoins.
En parallèle les styles se juxtaposent : classicisme (hellénique et italianisant ), néo - gothique,
néo - roman, art nouveau,...
La valeur de l’architecture du XIX° siècle est dans ses acquis du passée, ses antagonismes et
ses expériences.
La distinction social commence à se perdre (comparativement au 16è, 17è, 18è siècle ). Le
traitement de façade perd progressivement « la hiérarchie sociale », les ouvertures deviennent
presque identiques mais néanmoins quelques distinctions pour les différents étages. Cela
concerne les moulures, les balcons ( sur la longueur du bâtiment ), la ferronnerie,...
L’immeuble ou plus exactement l’îlot d’HAUSSMANN en est le bel exemple de la façade du
XIX siècle.
XX° siècle :
Après les traités et l’académisme, après la révolution industrielle, une seule chose demeure :
c’est que la façade garde sa propre « autonomie » du tout (malgré qu’elle était à un moment
donné une élévation c’est - à - dire une projection du plan ).
Dans les années de l’académisme : l’architecte se pliait à quelques exigences ( la symétrie, le
rythme, la mesure, l’harmonie,...).
après l’académisme : l’architecte se libère d’une réglementation rigide des beaux - arts et
l’architecture se libère grâce à l’évolution rapide des systèmes idéologiques de tous bords et de
l’évolution technologiques, conséquence :
LE CORBUSIER, les cinq points d’une architecture nouvelle : « (...), les façades ne sont plus
que des membranes légères de murs isolants ou de fenêtres. La façade est libre : les fenêtres
sans être interrompues peuvent courir d’un bord à l’autre de la façade ».
Georges GROMORT ,in essai sur la théorie de l’architecture, p. 503 : « en ce qui concerne la
façade et l’intérêt qu’on se refuse à lui accorder, il faut bien dire que le corps enseignant n’a
rien fait depuis un quart de siècle pour aller à l’encontre de cette erreur et pour encourager
autre chose que l’étude du plan, (...), il s’agit surtout d’opinions tendancieuses. Mais enfin l’un
reproche à une façade d’être classique alors qu’un autre en fait une qualité, l’un s’élève contre
une dissymétrie injustifiée alors que tel autre décrète qu’un parti menant à la symétrie doit être
condamné de ce simple fait ... dès lors, en vertu de cet adage absurde qu’on ne saurait discuter
utilement des goûts, (... ) ».
L’architecture classique, celle du passé nous a toujours paru éternelle. Collée
au sol, chaque fois que le doute apparaît. Elle est le repère de la certitude. Le seuil de tous les
départs.
Le moderne, paré de matière légère semble éphémère et dure l’âge d’un papillon, agile et
frivole, se pose d’une fleur à une autre et ne laisse que la traînée de lumière de son envol.
188
A propos de la conception architecturale
189
A propos de la conception architecturale
(Fig.a) (Fig.b)
Il est important de souligner une remarque : faire ressortir l’expression de la beauté ou cacher
un défaut dans le traitement de la façade, n’est pas un accident, mais une recherche qui n’est
pas née depuis la constitution du projet.
Projeter une façade exige de l’art, de la technique et de l’expérience. Mais pour l’enseigner,
l’architecte doit quitter sa tour d’ivoire et descendre vers la réalité de l’étudiant qui conçoit par
instinct ou par imitation , et lui offrir une méthode de travail. Il est aussi vrai que nous ne
connaissons aucune réponse définitive à ces préoccupations. Il existe donc un certain vide dans
le processus de création et qui nous semble quand même bénéfique pour que l’individualité et
la variété puissent être toujours le signe du renouveau, du mystère et du succès. L’inattendu
qui n’est pas l’œuvre du prémédité accentue cette valeur.
190
A propos de la conception architecturale
unifie des antinomies et des similitudes. De même que dans la conception architecturale
(surtout dans le traitement du volume et de la façade), l’objectif est d’unir la diversité des
éléments dans « un » ; c’est cette forme d’intégration de la diversité dans l’unité qui facilite la
lecture d’une œuvre et ordonne la composition. (Quelques exemples sont déjà cités en figures
1, 2, 3).
191
A propos de la conception architecturale
( fig. 105 )
CL. N. LEDOUX,
maison de Mademoiselle GUIMARD,
PARIS.
Un des éléments fort de la
Renaissance c’est la symétrie (malgré
qu’elle n’appartienne pas à une seule
époque).
GEORGES GROMORT, nous disait :
« il n’est pas inutile, d’abord de
rappeler qu’égalité et symétrie sont
des choses tout à fait différentes.
Deux édifices rectangulaires A et B
(fig. suivante) peuvent être identiques
dans leurs moindre détails : ils ne sont
symétriques en rien. Ils ne le seront
que par rapport à un axe ou à un
plan ».
Sur une façade l’axe de symétrie est toujours vertical. (fig. 106)
192
A propos de la conception architecturale
d’autre de l’entrée (jusqu’à même « trafiquer » les éléments de la façade pour le bien de la
symétrie).
Dans notre exemple de CL. N. LEDOUX, la porte et le traitement des ouvertures, n’annoncent
pas le dedans à cause du rythme de la façade (ex : fausses fenêtres, alors que le local interne
n’a pas besoin de fenêtre).
Dire répartir de part et d’autre de l’entrée c’est créer deux points (pôles), c’est la création
d’une dualité qui réduit l’importance d’une unité de lecture
(en faisant référence à une façade dissymétrique où on ne fragmente pas les parties).
193
A propos de la conception architecturale
194
A propos de la conception architecturale
Une vue intérieur sur une église style rococo, la première lecture est
sans doute l’image forte de l’ensemble, sans nous soucier des détails.
Les murs comme le plafond forment un seul tableau, pas de rupture.
Toute la décoration semble en mouvement et créant des variations
quand on change de perspective; inversement dans l’architecture
linéaire, les éléments semble statique et imperturbable. Dans le style
pictural il y a une interpénétration des formes ce qui crée un spectacle
animé ; contrairement à l’architecture linéaire où les formes sont isolées
les unes des autres, ce qui offre un spectacle figé. De telles définitions
(linéaire et pictural) font apparaitre le contraste qui existe avec les
autres styles. Exemple, dans le style Gothique comme le souligne N.
Pevsner, dans « le génie de l’architecture européenne », « les motifs
surgissent les uns après les autres, à la manière des branches sur un
arbre ». Et il continue plus loin : « du point de vue Gothique, un
bâtiment est, par essence, inachevé. Dans le style renaissance, l’édifice
est un tout esthétique composé de parties indépendantes ».
Effectivement le style Gothique rejoint le pictural car c’est la masse qui
prédomine et que le détail n’est qu’une « particule » de l’ensemble. Un
autre point essentiel, c’est que la notion de mur est très présente par
exemple dans l’art roman ou la renaissance alors que le Gothique tend
à supprimer le mur. (fig.112).
196
A propos de la conception architecturale
Dans la présentation de la façade en tant que dessin, il n’y a pas de plus banal, un carré une
diagonal qui divise ce carré en une partie pleine et l’autre vide, avec une porte des plus simple.
Pourtant elle fait partie des ouvrages sur l’histoire de l’architecture. Le secret est simple c’est
son originalité en tant qu’œuvre (surtout dans son discours) qui fait sa richesse.
(fig. 114).
La technique du béton a imposé aux architectes des formes strictes. Le cube et l’angle droit
dominaient. Aujourd’hui, le béton détermine sa valeur technique et esthétique. il devient une
matière plastique et modifie les conditions même de la conception et de l’architecture. Ici,
dans notre exemple on essaye de retrouver des formes très organiques et un lien avec la nature.
La façade se perd, elle est remplacée par une recherche plastique des volumes.
197
A propos de la conception architecturale
198
A propos de la conception architecturale
au JAPON, KENZO TANGE, comme chef de fil, conduit un nombre d’architectes à faire
sortir le pays du XX° siècle. Ce mouvement architectural s’exprime par des villes flottantes, de
KIYONARI KIKUTAKE, en 1958, tour de repère, expo 70, OSAKA, le plan de TOKYO -
SUR - MER de KENZO TANGE, en 1960 et enfin le groupe « Métabolisme » fondé par
KUROKAWA. Certes on dit souvent que les japonais sont des « copieurs », mais de bons
copieurs parce qu’ils ont su grâce aux idées des autres tirer profit et proposer un autre profil
plus évolué (leurs similitudes est nette avec le groupe ARCHIGRAM, comme dans le cas de
KISHO KUROKAWA : TAKARA Beautillion, expo 70, OSAKA (tubes d’aciers, ...).
C’est toute la symbolique du sens économique, technologique, énergétique,..., et le souhait
d’un changement fondamental de la société entière._______ l’apport et l’impact de la
cybernétique___________.
199
A propos de la conception architecturale
NICOLAS
SCHOFFER, et sa ville
spatio - dynamique.
On est déjà demain, si
on confond vitesse et
précipitation. Si
UTOPIA de THOMAS
MORE est déjà une
lettre morte, celle de N.
SCHOFFER, nous
laisse rêver. (fig.119).
A propos d’utopie c’est toujours le même sens. En 1516 THOMAS MORE, écrit UTOPIA, un
terme à l’époque nouveau, il est en fait composé de deux mots :
-EUTOPIA : lieu agréable
-OUTOPIA : de nulle part
UTOPIA : lieu agréable de nul part.
Il s’agit bien d’une rêverie qui réagit contre une satisfaction. On rejette le contemporain, on
refuse le passé au profit d’une création imaginaire qui permettrait un idéal.
Si pour T. MORE, c’est un état, comme une île isolée à l’embouchure d’un fleuve, celle de
SCOFFER est une île isolée à l’embouchure des nuages, car elle est celle de la hauteur.
L’architecture et la sculpture sont en parfaite harmonie. Il est d’accord avec LE CORBUSIER
sur la notion des pilotis, mais pas sur la même échelle ; comme d’ailleurs d’accord avec celle de
YONA FRIEDMAN « l’architecture mobile » elle est aussi sur pilotis, mais qui s’étale
horizontalement.
200
A propos de la conception architecturale
Que veut dire expression complète, inachevée ? quel est l’ordre du beau commun à tous les
architectes ?que veut dire simple ( pas simpliste ), complexe ? (...), W. GROPIUS nous
répond : « l’incommensurable, l’irrationnel, l’inexplicable dans une œuvre d’art semble être le
ferment immortel qui l’a rendue unique. Ceci ne peut être décrit et enseigné. C’est ! ».
Et LE CORBUSIER, en esquissant le plan de la maison DOM-INO, résume toutes les
préoccupations expressives que peut offrir une façade. Le locataire n’est- il pas en mesure
d’architecturer sa propre façade ? Je crois que cette question ouvre un autre débat qu’on
évitera aujourd’hui.
(fig. 120).
201
A propos de la conception architecturale
EN GUISE DE CONCLUSION
Il est des conclusions qui mettent fin à une réflexion, à un ouvrage. Un point final pour
nous reposer. Détourner le regard. Ici il n’en est rien. On a l’impression de déambuler. Le livre
ne veut pas se terminer et restera une ébauche. Je constate malheureusement que je ne suis pas
en mesure d’offrir à la fin de ce parcours, une démarche « rationnelle » qui puisse aider le
concepteur. Au contraire, d’autres préoccupations ont surgi et je risque de compromettre
quelques éléments que j’ai rédigés. Traiter la composition architecturale c’est presque vouloir
redresser la tour de PISE. Il y a des questions qu’on n’a pas traitées et toutes fondamentales
les unes comme les autres.
L’architecture reste une sorte de polysémie.
Les pouvoirs de l’expression et de la représentation c’est toute une éducation de longue
haleine.
L’imagination créatrice ne peut en aucun cas se réduire à un acte de bâtir ; elle est
d’une valeur chez les architectes plus forte que le résultat. Brève et limitée ; elle met tout le
savoir et la sensibilité extrême du concepteur. La force schématique du geste nourrit le schéma
d’une substance ambivalente. D’une part la difficulté, d’autre part la satisfaction. Elle reste
l’intermédiaire fondamentale entre le programme et le projet, entre la raison et la sensibilité ; et
parfois desséchée demeure contingente.
Le signe est limité, l’image non. Car l’image réalimente l’inconscient. Concept, image,
mémoire, perception, (...) autant de termes pour nourrir une création.
Mais le processus de création n’est jamais considéré comme un résultat, il est perçu
comme genèse, comme un reflet d’une image d’une chose sur un miroir mais qui n’est jamais la
chose. Une mise en forme transitoire entre le réel et la réalité.
Cette approche n’a pas la prétention d’être le seul zoom, mais prouve qu’il y a moyen
de s’entourer d’outils d’aide à la conception et non d’offrir une machine à produire des
produits finis.
Cependant, il est impératif de souligner quelques propos. Quand le concepteur
commence à mettre en place des bribes de suggestions, des idées, des images commencent à
naître il ne peut fuir le géométrique. Car c’est l’instrument incontournable pour mettre en
pratique et en physique la formulation première de l’œuvre.
L’angle, la ligne, l’aire il ne pourra jamais les transgresser. C’est la règle.
Si l’architecture est en terme sémiotique :
Ou
Systèmes de l’espace
de manifestation comme représentation
Œuvre
Comme systèmes de
Signification
202
A propos de la conception architecturale
On doit admettre qu’il n’y a pas de discorde entre le plan du contenu et le plan de
l’expression. Et que le géométrique au delà de son caractère en tant que mesure physique doit
être le contenant du sensoriel, du perceptif, de la matière et de la mesure, (...)
Car c’est le seul qui donne un sens à l’idée architecturale par son rendu conventionnel :
plans, coupes, façades (...).
BOFFIL le souligne clairement : « l’architecture est un lieu de la géométrie ». La
représentation est au sens classique du terme : l’image, la figure, le signe qui représentent
l’objet et que cet objet est ailleurs mais existe ou existera plus tard. Et que l’art de la
conception c’est l’art de maîtriser l’essence et l’expression de cette image, de cette figure, de
ce signe ; pour produire le réel.
Mais cette représentation architecturale ne peut pas refléter tous les éléments de l’objet
architectural. Mais les éléments exposés ont la force de la persuasion pour faire admettre
la représentation.
Pour Massimiliano Fuksas « l’architecte n’est plus l’artiste à qui l’on s’adresse pour
réaliser un objet monumental, petit ou grand. Son intervention peut consister par exemple, à un
endroit où il n’y en a plus, à créer une petite forêt en ville ou à remplacer un édifice délabré par
un jardin ».
La recherche architecturale n’a pas découvert une solution permanente, de forme
unique et de modèle universel. Elle a certes une histoire, depuis le besoin de l’homme des
cavernes, passant par l’espace existentiel, jusqu’au fin fond de l’architecture « d’affiche » de
« mise en scène » (...), qui théâtralise notre vie d’aujourd’hui ; demain, les villes - taupes ?
villes - cratères ? Ou les « demeures biologiques » suspendues ? (...). L’architecture semble ne
pas avoir de destin. Elle est instable. Chacun ou chaque groupe d’architectes par conviction ou
par passion laissent comme les pharaons des hiéroglyphes pour des générations futures. Elles
leur serviront de repères pour de nouvelles créations ; sinon un montage de « collages » de
vieilles architectures qu’ils répertorieront dans l’ « armoire » des styles.
203
A propos de la conception architecturale
204
A propos de la conception architecturale
(fig. 33), Dubigeon - Normandie, architecte Jean Manneval, designer Brinzenger, dans Pierre
Piganiol, du nid à la cité, Dunod, PARIS ,1970.
(fig. 34), types de déformations , dans A. Borie, P. Micheloni, P. Pinon, dans formes et
déformation....
(fig. 35a, 35b), « komposition 13 », 1916, « komposition 12 », 1918, Théo Van Doesburg,
dans H. Ciriani, J. P. Fortin, E. Girard et C. Vié, « groupe UNO », l’espace de l’architecture
moderne.
( fig. 36 ), « composition n°111, », 1929, par Piet Mondrian.
( fig. 37 ), maison particulière, Théo Van Doesburg, 1923, revue De Stijl 6 / 7, dans H. Ciriani,
J. P. Fortin, E. Girard et C. Vié, l’espace de l’architecture moderne
( fig. 38 ), les invariants du langage moderne, B. Zevi, le langage moderne de l’architecture,
Dunod, PARIS, 1981.
( fig. 39 ), F.L.Wright, (le musée Guggenheim) sur internet.
( fig. 40),Claude Parent, (inclipan) dans monographie critique d’un architecte « claude parent »
par Michel Ragon .
( fig. 41 ),chalet de montagne, Etats unis, architecte Arley Reinhart associés.
( fig. 42 ), croquis dans Dominique Rouillard, dans construire la pente.
( fig. 43 ), distinction entre le rectangle « statique » et le rectangle « dynamique »R. Vitali& A.
Vitali, dans le dessin de la façade, Dunod, Paris, 1971.
(fig.44, 45) le rectangle dynamique, R. Vitali & A. Vitali…
(fig.46, 47,48) décomposition harmonique, R. Vitali & A. Vitali…
(fig.49) gamme de rectangle à rapport de proportion, Th. FISCHER, dans Effie MICHELIS,
esthétique en architecture.
( fig. 50 ), tracés harmoniques du Parthénon, d’après HAMBIDGE, dans Dover publications,
NEW YORK.
( fig. 51 ), tracé de la porte Saint - Denis, d’après G. GROMORT, dans essai sur la théorie de
l’architecture,...
( fig. 52 ), diagramme du temple de Paestum, d’après G. GROMORT, dans essai sur la
théorie.....
( fig. 53), école maternelle, PARIS, 13°architecte G. Pencreac’h.
(fig.54), villa Savoye, Le Corbusier, photo sur internet.
(fig.55), villa de la cascade, F.L.Wright, photo sur internet.
(fig. 56), village indien, dans synthèse de la forme, essai, dunod, Paris, 1971.
( fig. 57 ),musée de Toronto, Daniel Libeskind dans construire le futur, éditions Albin
Michel,2005.
( fig. 58), plan d’une Matmata, TUNISIE.
(fig.59),planche 01,Constantine, vieille ville.
(fig. 60), composition, Hammou.
(fig.61), maquette pour un musée électronique, dans monographie critique d’un architecte
« Claude Parent », de Michel Ragon, éditions Dunod, Paris,1982.
(fig.62), maquette de la ville X de Biro et Fernier, dans Michel Ragon, la cité de l’an 2000,
Casterman, Belgique, 1968.
(fig.63, 64,65), conception et projet en architecture, Olivier Tric, éditions L’Harmattan,1999.
(fig.66), croquis pour une église, architecte, Alvar Aalto.
( fig. 67, 68 ), Emmanuel Crivat, sémiotique de l’architecture,
( fig. 69, 70 ), S. Chermayeff et Ch. Alexander, dans intimité et vie communautaire, Dunod,
PARIS,1972.
( fig. 71 ), immeuble - tour à Brême, A. Aalto, éditions d’architecture Artemis ZURICH, 1990.
( fig. 72 ), théâtre rond, adresse inconnue, vers1920,Adolf Loos,
205
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BIBLIOGRAPHIE
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