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Vous constatez que des clients nont pas réglé vos factures à léchéance convenue. Outre les relances à effectuer et
la surveillance de lencours, il convient à défaut de règlement de sinterroger sur le traitement comptable et fiscal des
créances douteuses.
La créance douteuse est une créance dont le recouvrement apparaît incertain (en totalité ou en partie). Lincertitude
du recouvrement peut résulter de divers éléments dappréciation, en particulier des difficultés financières de la
société débitrice, ou de labsence de réponse à des relances amiables.
Une créance est douteuse quant elle est compromise en raison de la mauvaise situation financière du débiteur ; en
principe il nexiste pas de contestation de la part du client.
En revanche, une créance est litigieuse lorsquil existe un désaccord non encore tranché portant sur le principe ou la
quotité de la créance.
Dun point de vue fiscal, dans ces deux hypothèses, les entreprises peuvent être amenées à constater en
comptabilité des dépréciations (anciennes provisions pour dépréciation) qui diminueront dautant leur résultat et donc
limpôt à payer.
Le caractère douteux dune créance peut résulter de multiples causes, et notamment de son irrécouvrabilité
présumée en raison :
Des difficultés financières du débiteur : protêt, inscription en privilège, état de cessation de paiement, cession
partielle dactif, mise en redressement ou en liquidation judiciaire, solvabilité compromise &.
En revanche, un simple retard de paiement à léchéance prévue ne suffit pas à constituer un risque sérieux
susceptible de faire lobjet dune dépréciation. Vous comprenez donc lutilité de se constituer un dossier permettant
de démontrer que le recouvrement est réellement compromis.
Une dépréciation des créances douteuses doit être constatée dès quune perte significative apparaît inévitable.
Le Conseil dEtat (19 juin 1989) a jugé que la constitution de provisions pour certaines créances douteuses nest
aucunement subordonnée à la justification de poursuites engagées contre le débiteur. Cest le cas notamment
lorsque lentreprise na pas intérêt à engager de telles poursuites, par exemple en raison des relations commerciales
quelle a tout intérêt à entretenir avec le débiteur.
Toutefois, dans la pratique, lAdministration fiscale remet fréquemment en cause cette position en demandant que
des tentatives de recouvrement forcé soient accomplies pour admettre la déduction de la dépréciation.
Dun point de vue fiscal, les dépréciations peuvent être déductibles sous certaines conditions.
Le risque de non recouvrement doit être nettement précisé : des justifications créance par créance ne sont toutefois
pas nécessaires lorsque lentreprise est en mesure de déterminer avec une précision suffisante par voie statistique
un risque de perte global affectant un ensemble de créances de même nature (CAA Paris 24-1-91, n2783).
Lorsque la créance est contestée : un pourvoi en cassation justifie le maintien dune dépréciation pour une créance
dont lexistence a été reconnue par un jugement de première instance confirmé en appel (CE12-10-92, n76635).
Quand une créance douteuse peut elle être considérée comme irrécouvrable ?
Pour lAdministration Fiscale, seuls certains éléments constituent une preuve du caractère définitivement
irrécouvrable de la créance :
La disparition du débiteur (parti sans laisser dadresse, radiation du registre du commerce et des sociétés)
La prescription de la créance impayée : prescription décennale, forclusion ou rejet dune production chirographaire
La liquidation judiciaire sans règlement intégral des créanciers (certificat dirrécouvrabilité, clôture pour insuffisance
dactif)
Comptablement
La constatation de lirrécouvrabilité dune créance entraîne deux opérations concomitantes relevant dune décision
de gestion unique : dune part, la créance non recouvrée est constatée en pertes, et dautre part, léventuelle
dépréciation des créances constatée en comptabilité est annulée.
Récupération de la TVA
Larticle 272-1 du Code Général des Impôts permet au fournisseur ou au prestataire de services de récupérer la TVA
acquittée sur les débits si sa créance reste impayée (totalement ou partiellement), et à la condition quil délivre une
facture rectificative.
La récupération de la TVA ne peut être obtenue que si le redevable est en mesure détablir, par tous moyens de droit
ou de fait, que sa créance est réellement irrécouvrable et/ou quil a épuisé son droit de poursuites.
En pratique, une créance est considérée comme ouvrant droit à la récupération de la TVA dès lors que les
poursuites intentées par un créancier contre son débiteur se soldent par un constat déchec ou quune décision de
justice prononce la liquidation judiciaire.
Lentreprise doit ainsi adresser à son débiteur un duplicata de la facture initiale surchargée de la mention « facture
demeurée impayée pour la somme de &&&&.¬ (TVA correspondante) qui ne peut faire lobjet dune déduction ».
Les entreprises titulaires de plusieurs créances impayées à lencontre dun même débiteur, peuvent remplacer les
duplicata par un état récapitulatif de ces différentes créances.
La déduction des dépréciations et des pertes sur créances irrécouvrables est soumise au respect dun formalisme
strict.
Vous avez donc tout intérêt pour éviter toute contestation en cas de contrôle fiscal à constituer un dossier dans
lequel vous réunirez lensemble des pièces relatives aux diligences accomplies pour recouvrer la créance (lettres de
relance, mise en demeure de payer, procédures mises en Suvre etc&).
Un bon dossier évite souvent des discussions inutiles source de redressements potentiels !