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Références pédagogiques
Ces notes de cours doivent beaucoup aux maîtres suivants
que je remercie pour leur enseignement :
Jean-Louis Martinet
Françoise Aubut
http://membres.lycos.fr/mbaron/index.htm
Le contrepoint renversable
( en tant que préparation à l'écriture de la fugue )
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Le sujet
Un bon sujet de fugue d'école doit présenter les qualités suivantes :
Êre ni trop long (ce qui éloigne les entrées) ni trop court
(ce qui les précipite).
Être bien équilibré, en se composant le plus souvent de
trois éléments. Le premier, ou tête du sujet, doit présenter un
motif bien caractéristique.
Posséder une unité rythmique suffisante, en ne présentant
pas une trop grande quantité de rythmes différents.
Posséder une bonne qualité mélodique, et un ambitus
maximum de sixte majeure dans le mode majeur, ou de
septième diminuée dans le mode mineur (on admet
généralement que plus l'ambitus du sujet est large, plus la fugue
sera difficile à écrire).
Être très clair harmoniquement, qu'il soit utilisé comme
chant ou comme basse obligés. S'il module, il ne doit évoluer
que du ton principal à celui de la dominante, ou vice versa, sans
changer de mode.
Enfin, un sujet de fugue d'école commence en principe
par la fondamentale, la tierce ou la quinte du ton principal, et se
termine sur la fondamentale ou la tierce du ton principal ou du
ton de la dominante.
La réponse
et son problème : la mutation
Considérations générales
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Pour qu'il y ait réponse réelle (reproduction identique du sujet dans le ton
de la dominante) le sujet doit satisfaire à ces deux conditions :
1 ) Pas de note de dominante en évidence.
2 ) Pas de modulation dans le ton de la dominante : cf Dupré § 13, et
Gedalge § 39.
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La coda
La coda est un court conduit mélodique, ne dépassant généralement pas
une mesure, utile lorsque :
1) la réponse ne peut pas entrer en intervalle consonant ou sur un
bon enchaînement harmonique.
2) la fin du sujet ne convient pas rythmiquement à l'entrée de la
réponse.
La coda doit faire corps au sujet, comme une suite logique, mais sans lui
emprunter et en apportant un élément nouveau qui pourra être développé. cf Dupré §
32 et suivants.
Le contre-sujet
On appelait autrefois "fugue double" ou "fugue à deux sujets" une fugue
ayant un sujet et un contre-sujet. On comprendra donc l'importance de la recherche
du meilleur contre-sujet possible, puisqu’il deviendra également une partie obligée.
On pourrait toujours écrire des fugues sans contre-sujet obligé, mais il est impossible
d'écrire une bonne fugue sans que le contre-sujet soit clair et très soigné.
Le rôle du contre-sujet est d'équilibrer le sujet, en le complétant
rythmiquement et mélodiquement. Il ne doit donc lui faire aucun emprunt, mais
apporter de nouveaux éléments, dans le même style que le sujet.
Il doit être écrit en contrepoint renversable à l'octave avec le sujet, selon
les harmonies les plus franches, ornées selon les procédés du fleuri et en particulier
par des retards. En général, un bon contre-sujet ne présentera sur les temps que des
notes réelles ou des retards supérieurs.
La méthode consiste donc à rechercher d'abord les meilleures harmonies
convenant au sujet, et de ne conserver de ces accords que les notes renversables,
sur lesquelles on bâtira la mélodie.
Dans l'harmonie ainsi dégagée, les seules notes ne permettant pas le
renversement sont :
- l'octave de la note considérée, qui donnerait l'unisson,
- la 5te de l'accord parfait (ou 3ce du 1er renversement) qui donnerait
une quarte et sixte.
On peut utiliser toute relation de 7e de dominante, de triton ou de 5te
diminuée, si les règles de préparation et de retard sont bien respectées.
Conseils:
Le contre-sujet doit entrer après la tête du sujet, et en tout cas après sa
mutation s'il y en a une.
On construira le contre-sujet sur le sujet, et non sur la réponse ; ensuite
on observera si les mutations qu'il convient de lui appliquer ne détruisent pas son
intérêt mélodique. Dans ce cas on peut parfois y remédier en répétant une note.
Toutes les fois qu'à un sujet diatonique correspond avec évidence un bon
contre-sujet chromatique, on ne doit pas hésiter à l'employer.
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Le langage harmonique de
la fugue d’école
Même s'il faut s'en tenir à une harmonie claire, on n'est plus tenu à une
seule harmonie par mesure.
On peut utiliser :
- Les accords parfaits majeur et mineur en position fondamentale et
au 1er renversement. Le 2e renversement (la sixte et quarte de
cadence ou double appoggiature) est admissible avec discrétion, à
la fin d'une période.
- L'accord de quinte diminuée, en position fondamentale et dans ses
deux renversements.
- L'accord de quinte augmentée du IIIe degré mineur, en position
fondamentale et dans ses deux renversements.
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L’exposition
À quatre voix, la disposition initiale est en partie déterminée par la tessiture
originale du sujet. Le choix de la première entrée doit se faire selon les options
suivantes :
- soit soprano ou ténor,
- soit alto ou basse.
Ce qui suit n’est pas à considérer comme une règle rigide, mais plutôt
comme "le bon usage".
Les dispositions permettant les meilleurs effets sont dérivées de la
disposition "en escalier parfait" (ou de son contraire), en commençant par la basse
(ou le soprano).
Lorsqu'il faut commencer par une voix intermédiaire, la disposition à
rechercher est encore celle qui permet de construire cet "effet d'escalier" le plus
longtemps dans un même sens, selon trois voix contiguës, la quatrième voix entrant
enfin dans la tessiture opposée.
Dans l'exposition, le contre-sujet doit être entendu dans la voix qui vient de
faire entendre le sujet. Cette règle est moins rigide dans le reste de la fugue.
On ne saurait trop recommander, en particulier dans l'exposition, une
extrême rigueur, au moins pour le début des études. On devrait éviter diverses
hardiesses qui seront mieux venues dans les parties subséquentes de la fugue,
telles que notes de passage sur le temps, dispositions des voix un peu à limite, etc.
La raison en est bien simple : si les éléments que sont le sujet (en principe imposé)
et le contresujet ne peuvent pas cohabiter et générer une écriture plutôt stricte dans
l'exposition, il y a gros à parier qu'il y aura de plus en plus de problèmes d'écriture,
voire de clarté, dans les parties subséquentes.
La contre-exposition
La contre-exposition est facultative. Elle est utilisée dans deux cas :
1. Lorsque le sujet est court.
2. Lorsque le sujet n'a pas de mutation finale. La dernière entrée étant
dans le ton de la dominante, on préfère parfois revenir dans le ton
principal avant de s'engager dans les modulations.
C'est une petite exposition inversée, réponse puis sujet, mais dans les
voix qui ne les ont pas fait entendre au cours de l'exposition.
Toutefois, l'usage de la contre-exposition tombe en désuétude dans la
fugue d'école.
cf Dupré § 54.
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Le divertissement
Un divertissement est un pont modulant, selon un principe de marches
harmoniques déguisées, dont les éléments peuvent provenir du sujet (de
préférence), ou du contre-sujet, de la coda, ou même d'une partie libre de
l'exposition. Cependant, il faut s'abstenir d'utiliser la tête du sujet.
Ces marches peuvent être modulantes, bien que ce procédé brûle trop
vite les différentes tonalités employées dans la fugue. On considère plus adroit
d'utiliser des marches non modulantes, aboutissant seulement à leur fin à une
modulation qui amène la tonalité de l'exposition suivante, avec un sentiment de
nouveauté ou de surprise.
Pour éviter l'effet mécanique de la marche, les fragments doivent être
suffisamment longs, afin qu'on n'ait besoin de les utiliser que peu de fois.
Si on choisit d'écrire un divertissement en contrepoint renversable, on le
bâtit avec deux ou plusieurs fragments renversables et une ou deux parties libres qui
doivent tout de même conserver un caractère contrapuntique.
Remarquons que si le renversable est à trois voix, la quatrième voix, en
partie libre, sera d'importance assez réduite compte tenu qu'on peut s'y permettre
des silences.
Il peut être aussi construit sur un seul élément, qui passera dans toutes
les voix.
Il ne faut pas perdre de vue que les "vraies" fugues à quatre voix
contiennent très souvent des divertissements à trois voix, et même à deux voix.
Cependant, en fugue d'école, on considère habituellement un devoir de traiter les
divertissements selon le nombre total des voix de la fugue... D’un point de vue
artistique, on peut alléger l'écriture avec des silences à conditions que ceux-ci
n'interviennent que dans une voix à la fois.
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Le stretto
Cette partie devrait représenter, au plus, le tiers de la longueur de la
fugue. Il y a stretto dès que la réponse entre avant que le sujet ne soit terminé.
Strettes véritables
On désigne ainsi des strettes prévues par l'auteur du sujet.
Seuls le premier et le dernier stretto doivent présenter 4 entrées
équidistantes, entre le sujet et la réponse. Dans la dure réalité, on est souvent obligé
de se limiter à amorcer les entrées de la tête du sujet et de la réponse, en ne
poussant le canon qu'entre la 3e et la 4e entrée.
Canons
Les autres types de strettes devraient plutôt s'appeler canons ou
imitations simples serrées à intervalles divers.
Un sujet n'engendre pas forcément de canons, et certains canons
possibles ne sont pas forcément musicaux. Lorsque le sujet se prête mal au canon,
on peut :
modifier le contre-sujet,
employer l'augmentation, qui facilite généralement l'imbrication de
fragments du sujet,
écrire des strettes factices, avec altération des éléments, en
favorisant la mutation des contours mélodiques (plutôt que la
modification rythmique) le plus loin possible de la tête du sujet.
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La pédale
La pédale repose en principe seulement sur la tonique ou la dominante.
Ses règles sont les mêmes en fugue qu'en harmonie : elle ne doit ni commencer ni
finir sur une dissonance.
Elle a lieu dans un ordre préférentiel :
1) à la basse,
2) à la partie supérieure,
3) dans une partie intermédiaire.
Cette partie de la fugue est celle où on a le plus de liberté. Il n'y a pas de
règles précises à imposer, sinon que la pédale doit être amenée naturellement. La
façon de la traiter dépend surtout de "l'ingéniosité du compositeur" (Gedalge). On
peut construire sur une pédale toute forme de divertissement admissible dans la
fugue.
Un conseil qu’on est censé avoir reçu en cours d’harmonie : pendant une
pédale de dominante, des emprunts à toutes les tonalités sont théoriquement
possibles, seul le goût et le niveau de complexité voulu étant en causes. Cependant,
il y a une tonalité à éviter : la tonalité mineure de même ton que l’accord de
dominante (qui est majeur). L’oreille recevrait un message ambigu, ayant
partiellement le sentiment d’un retour à la tonalité de la dominante, mais sans pour
autant retrouver la fonction de sensible du ton. Une telle gaucherie se corrige
difficilement : même l’accord de 7e de dominante ne suffit pas à dissiper le malaise.
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