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Le droit administratif est une branche de droit public composée d’un ensemble de

règles juridiques relatives à l’organisation de l’administration et à son activité ou son


action. Toutes les règles juridiques ayant trait soit à cette organisation soit à cette
activité revêtent le caractère juridique et rentrent dans la sphère de cette notion
assez large qu’on appelle le droit administratif.
L’action administrative est une action assurée par l’administration pour donner
satisfaction à un besoin d’intérêt d’ordre général. Pour se faire, l’administration
dispose de moyens humains, matériaux, financiers ou juridiques. Ces derniers qui
nous intéressent prennent deux formes : l’acte administratif unilatéral qui est le
résultat de la volonté unique de l’autorité administrative et le contrat qui est quant à
lui un acte bilatéral fruit d’un accord entre l’autorité administrative et un tiers.
L’acte administratif unilatéral provient d’une seule volonté. Il n’y a pas l’accord ou le
désaccord du destinataire de l’acte, à l’inverse du contrat qui exige l’accord de deux
volontés. Il est un privilège dans les mains de l’autorité administrative. C’est la
principale prérogative dont dispose l’administration. C’est le mode principal de son
action ; il est caractérisé par le fait qu’il s’impose à ses destinataires sans leur
consentement préalable, il importe ainsi de définir l’acte administratif unilatéral.
La définition de l’acte administratif unilatéral est très importante dans la mesure où
seules les autorités administratives sont habilitées à prendre tel acte. Les personnes
privées ne peuvent pas prendre ce genre d’acte, ils ne peuvent intervenir dans la
matière que dans le cas où ils sont investis d’une mission de service public. L’acte
administratif unilatéral peut faire l’objet d’un recours en annulation pour excès de
pouvoir devant le juge administratif alors que cela ne peut arriver en principe ni pour
un contrat ni pour un acte privé.
L’administration ou l’autorité administrative est tenu d’édicter l’acte dans le respect
du principe de la légalité.
L’acte administratif unilatéral est un acte juridique adopté unilatéralement par une
autorité administrative portant sur l’ordonnancement juridique et affectant les droits et
les obligations des tiers sans leur consentement. Il s’avère d’après cette définition
que l’acte administratif soit :
Un acte juridique : une manifestation ou une déclaration de volonté destinée à
provoquer une modification dans l’ordonnancement juridique et à produire des effets
de droit. En cela l’acte administratif unilatéral se distingue à la fois de l’acte matériel
et du fait juridique. Le premier est un acte volontaire qui ne produit aucun effet
juridique, c’est un simple agissement matériel alors que le deuxième n’implique
aucun comportement volontaire normatif mais produit des effets juridiques (accident,
décès…).
Un acte unilatéral : cette caractéristique différencie l’acte administratif unilatéral du
contrat administratif qui est bilatéral. C’est un acte qui résulte de la seule volonté de
l’autorité administrative. Cette dernière peut émaner d’une seule personne ou de
plusieurs ou encore d’un organe ou d’une assemblée comportant plusieurs membres
sans pour autant cesser de revêtir le caractère unilatéral. Il existe deux critères
permettant l’identification de l’unilatéralité de l’acte : quantitatif : selon « le petit
Robert » est unilatéral ce qui ne se fait que d’un côté (ex : les lois sont des actes
unilatéraux juridiques mais pas d’ordre administratif), qui n’engage qu’une seule
partie en droit ; qui provient d’un seul, n’intéresse qu’un seul, décision unilatérale
prise sans consulter les particuliers. Cette définition se fonde sur un élément
quantitatif qui est « l’unicité ». L’acte unilatéral provient d’un seul auteur. C’est
également à cette appréciation quantitative que se réfère la quasi-majorité de la
doctrine lorsqu’elle étudie le caractère unilatéral de l’acte administratif. Ce critère a
été vivement critiqué laissant place au critère
Qualitatif : il se fonde sur la relation inégalitaire entre l’auteur de l’acte et son
destinataire par rapport au contenu de cet acte. « Dans l’acte unilatéral à l’inverse
du contrat, il n’y a aucune intervention du sujet dans l’édiction de l’acte » (Maryvonne
Hecquard Théron). Dans le premier cas ; la relation auteur-sujet est très nettement
inégalitaire, dans le deuxième, elle est essentiellement égalitaire. L’acte est unilatéral
si l’auteur et le sujet sont distincts.
Emane d’une autorité administrative : l’acte est suivi de l’adjectif administratif car il
est une mesure prise par une personne publique qui est l’administration et plus
précisément l’autorité administrative. Les autorités administratives qui peuvent
édicter des actes administratifs sont en principe le chef du gouvernement, les
ministres, chefs des collectivités territoriales, services déconcentrés, responsables
des établissements publics. Les agents d’autorité sont : le gouverneur, les walis,
chefs d’arrondissement…Aucune définition légale n’est donnée à la notion d’autorité
administrative, il reste que l’autorité administrative soit un organe qui exerce le
pouvoir administratif. Le pouvoir législatif et judiciaire ne peut en tant que tel prendre
des actes administratifs unilatéraux. En effet les lois adoptées par le parlement ne
constituent pas des actes car le parlement n’est pas une autorité administrative.
Cependant, les actes pris par l’administration du parlement sont appelées des actes
parlementaires. Elles concernent le personnel des assemblées et revêtent bel et bien
le caractère administratif. Il en est ainsi de la décision prise par le président de
l’assemblée nationale de passer un marché public pour la fourniture d’équipements
audiovisuels. Les actes pris par le gouvernement soit sur habilitation législative selon
l’article 70 et 81 de la constitution pendant l’intervalle des sessions ordinaires
parlementaires et avec l’accord des commissions concernées des deux chambres du
parlement sont des actes administratifs unilatéraux, mais une fois ratifiés par celui-ci
ils changent de nature et deviennent de ce fait de vraies lois insusceptibles de
recours devant le juge administratif. Ils ne sont plus édictés par le gouvernement en
tant qu’autorité administrative. Les instances juridictionnelles ne prennent pas d’actes
administratifs, elles rendent des jugements ou des arrêts. Les actes pris par la
juridiction en matière de son administration interne constituent des actes
administratifs susceptibles de recours devant le juge administratif.
Certains actes de l’autorité administrative ne revêtent pas le caractère administratif
au sens contentieux du terme. Il en est ainsi des actes de gouvernement et des
actes relatifs au droit privé.
Les actes de gouvernement : pris par le gouvernement dans sa relation avec le
parlement et avec le monde extérieur (Etats ou organisations internationales) n’ont
pas le caractère administratif.
Les actes de droit privé : l’autorité administrative est habilitée à prendre des actes
relevant du droit privé qui sont du ressort du juge ordinaire et ce dans deux cas : La
gestion de son domaine privé : l’autorité administrative le gère de la même façon que
les personnes privées dans la gestion de leur propriétés privées. Dans ce cas
aucune différence n’est établie entre la personne privée et la personne publique. Les
actes non-réglementaires : pris dans la gestion des services publics industriels et
commerciaux qui sont exploités selon le mode de la gestion privée (on parle d’actes
non réglementaires et établissements publics d’ordre administratif).
La règle est que l’autorité administrative est la seule qui peut prendre des actes
administratifs unilatéraux. Ce principe connaît une exception qui dit qu’une personne
privée peut prendre un acte administratif unilatéral mais selon certaines conditions.
Les personnes privées sont concernées par les actes administratifs tant que citoyens
et en tant qu’administrés, mais peuvent sous certaines conditions prendre la qualité
d’autorité administrative et émettre des actes administratifs en bonne et due forme.
Comme les personnes publiques peuvent prendre des actes privés, les personnes
privées peuvent adopter des actes administratifs.
1-La théorie du fonctionnaire de fait : c’est la conséquence normale de la continuité
des services publics. En vertu de cette théorie, le conseil d’Etat français va attribuer
le caractère administratif à l’acte émanant d’une personne imposée par le fait et non
pas par le droit du fait qu’elle n’a pas été chargée d’une mission de services publics
par les autorités publics et n’ayant aucun pouvoir administratif. Cette qualification est
fondée aussi bien sur la nécessité ou l’urgence que sur l’apparence. Le conseil
d’Etat français a mis en œuvre la théorie des circonstances exceptionnelles dans le
fameux arrêt « Marion » rendu le 05/03/1948. Il s’agit d’un comité qui se forma en
Mai 1940 à Valéry-sur-somme après la fuite de la municipalité et du maire suite à
une attaque des Allemands. Ils assurèrent l’administration de la ville et le
ravitaillement de la population. La jurisprudence française a appliqué à plusieurs
reprises la théorie des apparences. Elle s’applique en période normale lorsque l’acte
est édicté par une personne qui semblait investie de la compétence exercée (une
décision prise par un maire dont l’élection a ensuite été annulée ou une décision
prise par le préfet de police en vertu d’une délégation de signature après sa mise à la
retraite). Dans ce cas, l’acte en cause reste toujours administratif.
2-Les actes pris par des personnes privées et gérant un service administratif public
ou économique : les personnes privées chargées d’une mission de services publics à
caractère administratif sont habilités à émettre des actes administratifs unilatéraux
d’ordre réglementaire ou non-réglementaire. La jurisprudence française a admis et ce
depuis les arrêts de « Montpeurt » du 31 Juillet 1942 et « Magnier » du 13 Janvier
1961 la possibilité pour les personnes privées chargées d’une mission de services
publics de prendre des actes administratifs unilatéraux lorsqu’ils traduisent la mise en
œuvre d’une prérogative de puissance publique. Les actes pris par des personnes
privées gérant un service public industriel et commercial ne revêtent le caractère
administratif que s’ils sont de nature réglementaire et ont trait à l’organisation des
services publics. En dehors de cela, ce sont des actes de droit privé (tribunal des
conflits épouses barbies).
Affectant l’ordonnancement juridique : Pierre Devolvé le définit comme étant
l’ensemble des règles juridiques qui déterminent la situation des sujets de droits et
qui leur confèrent des droits et des obligations et il ajoute que l’acte administratif
affecte cet ordonnancement et provoque un effet sur lui. Un acte peut affecter
l’ordonnancement juridique de deux manières : positive : en le modifiant par la
création de droits et obligations supplémentaires. Négative : en prenant une position
sur l’ordonnancement existant et donc sur les droits et obligations qu’il comporte
mais sans pour autant y ajouter ou y retrancher. Il en est ainsi dans le cas d’un rejet
d’une demande ou d’une autorisation.
Il existe des actes émanant de la seule volonté de l’autorité administrative mais qui
n’ont pas de vocation à affecter l’ordonnancement juridique. Il en est ainsi pour les
mesures d’ordre intérieur tel que les circulaires et les directives.
Circulaire : acte pris par une autorité administrative, qui n’affecte pas
l’ordonnancement juridique, vient pour interpréter les dispositions réglementaires et
les expliquer. Elle ne peut être regardée comme un acte unilatéral. Elles prennent la
forme d’une instruction ou note de service. Elles sont adressées par le chef des
administrations publics et agents placés sous leur autorité (le chef du gouvernement
peut prendre des circulaires). Elle a pour but essentiel l’explication et l’interprétation
des textes législatifs et réglementaires en vigueur et la détermination de la façon dont
l’administration entend les mettre en œuvre. Ce ne sont pas des décisions
exécutoires.
La jurisprudence distingue entre deux types de circulaires : réglementaires :
contenant des règles faisant grief aux administrés. Elles sont considérées comme
des actes de portée générale et impersonnelle. Ces circulaires n’ayant que la forme,
leur intitulé est soumis au régime juridique des actes administratifs unilatéraux et par
voie de conséquence sont susceptibles de recours devant le juge administratif.
Interprétatives : dans lesquelles le chef hiérarchique (chef du gouvernement et
ministres) fait connaître, rappelle, commente interprète un texte antérieur ou indique
la manière de procéder. Elles ne sont pas considérées comme des actes
administratifs unilatéraux puisqu’elles ne modifient pas l’ordonnancement juridique.
La loi française du 17/07/1978 relative à l’accès aux documents administratifs prévoit
leur publication alors qu’aucun texte au Maroc ne prévoit leur publication.
Les directives : sont des instructions et orientations générales adressées par les
supérieurs hiérarchiques à leurs subordonnés dans un domaine où ils disposent d’un
pouvoir réglementaire et d’une marge d’appréciation et de discrétion pour leur tracer
une ligne de conduite ou leur indiquer le contenu des décisions qu’ils devront
prendre et la démarche à suivre dans l’accomplissement de leurs tâches. Ce ne sont
pas des actes administratifs unilatéraux et de ce fait insusceptibles de recours devant
le juge administratif.
La classification des actes administratifs unilatéraux/
Généralement, on distingue entre deux catégories d’actes : les actes administratifs
réglementaires et non réglementaire. Notons bien que cette distinction matérielle se
base sur le contenu de l’acte.
Les actes réglementaires : ce sont des actes qui ont une portée générale et
impersonnelle puisqu’ils s’adressent à une pluralité de personnes non désignées par
leur nom ou à une ou plusieurs personnes désignées par leur situation, leur statut ou
leur fonction mais d’une façon abstraite. (La portée impersonnelle).
Les actes non réglementaires : on distingue dans cette catégorie d’actes, les actes
individuels et les actes collectifs.
Actes individuels : concernent une personne physique ou morale déterminée par son
nom. Exemple : une autorisation de construire donnée à un particulier ou à une
société.
Actes collectifs : intéressent plusieurs personnes nommément désignés. Exemple :
l’acte d’avancement de grade concernant plusieurs fonctionnaires, l’acte de
nomination des membres d’un conseil administratif, d’un établissement public ou d’un
comité donné.
La distinction entre les deux revêt une importance capitale/
Si toutes les autorités administratives prennent des actes réglementaires dans la
limite bien entendu de leurs compétences, seules certaines d’entre elles possèdent
le pouvoir réglementaire, c’est-à-dire le pouvoir d’édicter des règlements. Il en est
ainsi pour le chef du gouvernement et les collectivités territoriales qui détiennent ce
pouvoir directement de la constitution, les autres autorités même les ministres ne
peuvent l’exercer que sur habilitation législative ou décrétale.
L’acte réglementaire peut à tout moment être abrogé ou modifié car il ne crée pas
des droits acquis alors que l’acte non réglementaire lorsqu’il crée des droits acquis
ne peut être ni abrogé ni modifié. (Abrogation)
L’acte réglementaire peut être contesté devant le juge administratif soit directement
par voie d’action dans un délai de deux mois après sa publication soit indirectement
par voie d’exception. Les actes non réglementaires ne peuvent être pris par voie
d’exception. (Soumission au juge)
L’acte réglementaire à la différence de l’acte non réglementaire peut faire l’objet
d’une interprétation par les juridictions ordinaires. (Interprétation)
La publication est le mode normal de la publicité de l’acte réglementaire pour qu’il
soit opposable aux administrés, celui de l’acte non réglementaire est la notification ou
tout moyen approprié. (Publication et notification)
L’acte réglementaire à la différence de l’acte non réglementaire a en principe un
caractère permanent parce qu’il a un caractère législatif.
Les tribunaux répressifs (pénaux) peuvent apprécier la légalité d’un acte
réglementaire mais non pas celle d’un acte non réglementaire. (Légalité)
Les décrets réglementaires font l’objet d’une délibération au sein du conseil du
gouvernement alors que les décrets non réglementaires peuvent être édictés par le
chef du gouvernement sans délibération de ce conseil.
Les décrets et les actes réglementaires ne peuvent faire l’objet d’une délégation ni
de signature ni de VISAS de la part des ministres et des secrétaires d’Etat au profit
de leur fonctionnaires ou agents ou du Wali ou du gouverneur.
L’élaboration de l’acte administratif unilatéral/
Il est pris par une autorité administrative compétente tout en observant des règles de
forme et de procédure.
La compétence en matière d’acte administratif unilatéral : c’est l’aptitude propre à la
fonction et indépendante de la personne conférée par la constitution, les lois, les
règlements ou encore à la rigueur par le juge, à certains agents publics à accomplir
certains actes juridiques sur un territoire donnée à un moment donné.
Les règles de la compétence à raison de la matière sont d’ordre public.
L’incompétence peut être soulevée par les parties à tout stade de la procédure
contentieuse et relevée d’office par la juridiction saisie. (Article 12 de la loi n°41-90
instituant les tribunaux administratifs).
Les règles de la compétence n’attribuent pas seulement à l’autorité administrative le
pouvoir d’agir et d’édicter des actes juridiques mais lui imposent l’obligation d’agir et
d’exercer la compétence.
La délimitation de la compétence/
Les éléments de détermination de la compétence sont la matière, le territoire, le
temps, le personnel.
L’élément relatif à la matière est la compétence matérielle. Chaque autorité
administrative a sa propre sphère de compétence qui est bien déterminée par le
législateur (le ministre doit respecter la compétence du chef du gouvernement ainsi
qu’il doit respecter la compétence conférée aux collectivités territoriales).
L’élément relatif au territoire est la compétence territoriale ou spatiale. Il définit le
champ géographique de la compétence et est facile à déterminer. Il y a des autorités
administratives qui exercent leurs compétences sur l’ensemble du territoire national
tel que le chef du gouvernement, les ministres, d’autres l’exercent sur une seule
région ou une seule préfecture ou province tel que les Walis ou gouverneurs.
L’élément relatif au temps s’intéresse à la date de la prise de l’acte administratif
unilatéral. En principe, la compétence des autorités administratives se situe entre
leur investiture (nomination) et leur désinvestiture. Cependant, il peut arriver qu’une
autorité désinvestie continue à exercer la compétence dans le cadre de la théorie de
l’expédition des affaires courantes pour assurer une continuité des services publics
(article 47 alinéa 7).
« Le gouvernement dont il a été mis fin aux fonctions expédie les affaires courantes
jusqu’à la constitution d’un nouveau gouvernement ».
Les altérations de la compétence/
Les règles de compétence peuvent être altérées pour qu’une autorité puisse exercer
la compétence relevant d’une autre autorité et ce dans le cas d’une délégation ou
d’un remplacement.
Les délégations de compétence : on traitera successivement les sortes de délégation
de compétence et ses conditions.
Les modes de délégation de compétence : la délégation de pouvoir : bouleverse
l’ordre de la compétence. Elle opère un transfert des attributions d’une autorité
délégante à une autre délégataire. Elle réalise donc un déplacement de compétence
au profit de la seconde dans la mesure où l’autorité délégante devient incompétente
pour décider dans les matières déléguées sauf si la délégation a été retirée par la
suite. En vertu de l’article 90 de la constitution, le chef du gouvernement exerce le
pouvoir réglementaire et peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres. La
délégation de pouvoir est impersonnelle, n’est pas affectée par un changement de
l’autorité délégante ou de l’autorité délégataire (on a affaire à une autorité avec une
autre).
Le délégataire dans ce cas ne peut procéder à une subdélégation de pouvoir, en
revanche il peut déléguer sa signature.
La délégation de signature : ne bouleverse pas la répartition de la compétence car
elle ne dessaisie pas totalement l’autorité délégante de sa compétence. Elle
demeure compétente pour décider en la matière qui fait l’objet de cette délégation.
Elle est accordée par une autorité administrative supérieure à une autre inférieure
nommément désignée. Le délégataire jouissant d’une délégation de signature ne
peut pas procéder à une subdélégation de sa signature car il ne fait qu’agir à la place
du délégant et sous sa responsabilité.
Les conditions de délégation de la compétence : elles ne sont légales que si elles
sont prévues par un texte d’ordre constitutionnel, législatif ou réglementaire sachant
bien que ce texte doit être de même rang que celui qu’a établi la compétence ;
publiée car la compétence relève de l’ordre public ; partielle : l’autorité administrative
ne peut pas déléguer la totalité de sa compétence, précise : les matières faisant
l’objet de la délégation doivent être précises ; émaner du titulaire de la compétence.
Les remplacements : dans le cas où une autorité administrative ne peut pour une
raison ou une autre exercer sa compétence elle peut être remplacée immédiatement
par une autre. Ce remplacement est justifié par le principe de la continuité des
services publics. Le remplacement doit être prévu par le même texte qui a conféré la
compétence à son titulaire principal. On distingue la suppléance, l’intérim et la
substitution comme trois modes différents réalisant le remplacement d’une autorité
par une autre.
La suppléance : réalise le remplacement d’une autorité par une autre, lorsque la
première est absente ou empêchée par quelconque empêchement. L’autorité
compétente est toujours en fonction mais ne peut rien accomplir car elle est absente
ou a un empêchement quelconque. Elle est prévue par un texte, ainsi en vertu de
l’article 109 de la loi organique relative aux communes « en cas d’absence ou
d’empêchement de longue durée pouvant porter préjudice au fonctionnement et aux
intérêts de la commune, le président est provisoirement remplacé dans la plénitude
de ses fonctions par un vice-président ».
L’intérim : se présente lorsque l’autorité compétente n’existe plus et dans l’attente de
la désignation d’une nouvelle autorité, une autre personne est chargée d’assurer
l’exercice de ses fonctions pour faire face à cette indisponibilité. Il peut ne pas être
prévu par un texte. La loi organique relative à l’organisation et à la conduite des
travaux : « en cas d’absence du chef du gouvernement ou lorsque les circonstances
l’exigent pour quelque cause que ce soit, le chef du gouvernement propose au Roi
de charger l’un des membres du gouvernement d’assurer son intérim pendant un
délai limité et pour l’exercice des fonctions déterminées. Il est mis fin d’office à
l’intérim dès que le chef du gouvernement reprend l’exercice de ses fonctions ».
La substitution : une forme de remplacement qui permet au remplaçant d’exercer les
compétences du titulaire mais cette forme en pratique ne concerne que la relation
des autorités décentralisées aux autorités de tutelle (les collectivités territoriales au
gouvernement), lorsque les premières refusent ou s’abstiennent d’exercer certaines
compétences qui leur sont imparties.
Les infractions aux règles de compétence : sont les faits soit d’une usurpation de
fonction, usurpation de pouvoir ou empiétement de fonction.
Usurpation de fonction : lorsque l’acte en cause est édicté par une autorité n’ayant
reçu aucune habilitation en matière administrative ou par une autorité dont
l’investiture a expirée (soit du fait de la mise à la retraite, d’une démission, d’une
révocation ou du fait de l’arrivée à terme du mandat).
Usurpation de pouvoir : se préserve lorsque l’autorité administrative empiète sur les
attributions du pouvoir législatif ou du pouvoir judiciaire.
Empiètement de fonction : une autorité administrative empiète sur les attributions
d’une autre autorité administrative. A cet égard, on envisage trois cas : empiétement
d’un subordonné sur les attributions de son supérieur/ empiètement de deux
autorités égales/ empiètement d’un supérieur hiérarchique sur les attributions d’un
subordonné).
Les règles de forme et de procédure de l’acte administratif unilatéral/
L’élaboration de l’acte administratif unilatéral est soumise à un certain nombre de
règles de fond et de procédure. Les règles de fond concernent l’acte administratif en
tant que negotium c’est-à-dire sa présentation, alors que les règles de procédure ou
de formalité se rapportent à l’instrumentum c’est-à-dire aux étapes que l’acte doit
franchir.
Les règes de forme : les AA sont tenues dans l’édiction de leurs actes administratifs
de respecter les règles de forme prescrites par la constitution, les textes législatifs et
réglementaires. Ces règles concernent aussi bien la rédaction de l’acte que ses
mentions.
La rédaction de l’acte administratif unilatéral : il peut être écrit ou non écrit.
La forme écrite de l’acte : les actes des AA prennent souvent la forme écrite et de ce
fait ils expriment de façon nette et expresse leur volonté. La forme écrite de l’acte
administratif est la forme la plus fréquente dans son édiction, caractérisant
notamment les textes réglementaires. L’acte administratif écrit traduit la volonté
expresse et explicite de l’autorité administrative, néanmoins ces actes peuvent être
pris en dehors de toute forme.
La forme non écrite de l’acte : se présente dans deux cas : verbalement ou
tacitement. L’acte verbal peut être une forme de l’acte administratif. Par exemple un
ordre adressé par un agent de police chargé de la circulation à un automobiliste.
L’acte tacite : le silence de l’autorité administrative pendant un certain temps (deux
mois) peut être interprété selon le cas comme une décision implicite d’acceptation
(en matière de permis de construire ou d’un rejet). Force est de rappeler que la loi
n°41-90 instituant des tribunaux administratifs dispose dans son article 23 que le
silence conservé pendant un une période qui dépasse 60 jours est à la suite d’une
demande est considéré comme un rejet. L’intéressé peut alors introduire un recours
devant le tribunal administratif dans le délai de 60 jours à compter de l’expiration de
la période de 60 jours ci-dessus spécifiée.
Les mentions de l’acte administratif : il comporte les Visas, les motifs, la date, le lieu,
la signature et le cas échéant le contreseing.
Les visas indiquent les textes dont l’acte fait application et les éléments de procédure
qui ont précédé son édiction. Les Visas permettent au destinataire de l’acte de
prendre connaissance de l’assise juridique des mesures prises. L’absence totale ou
partielle des Visas dans un acte administratif est sans conséquence sur sa régularité,
le même jugement vaut pour une erreur dans les Visas.
Les motifs des AA : ce sont les raisons de fait et de droit qui justifient la prise de la
décision. Pendant longtemps, l’administration n’était pas obligée de motiver ses
décisions mais la loi du 23/07/2002 est venue pour limiter le principe de la non
motivation des AAU. Cette obligation est imposée à peine d’illégalité de la décision,
ainsi elle oblige l’administration de motiver les décisions administratives non
réglementaires défavorables émanant des administrations de l’Etat, des collectivités
territoriales, établissements publics, personnes privées chargées de la gestion d’un
service public. La motivation doit être écrite et doit comporter les énonciations de fait
et de droit qui donnent un fondement légal à la décision. Les décisions concernées
par l’obligation de motivation sont : les décisions liées à l’exercice des libertés
publiques ou celles présentant un caractère de police administrative/ les décisions
administratives qui infligent des sanctions administratives ou disciplinaires/ les
décisions administratives qui subordonnent à des conditions restrictives particulières
l’octroi d’une autorisation, une attestation, de tout autre document administratif ou
imposer des suggestions non prévues par la loi ou le règlement/ les décisions
administratives qui retirent, abrogent une décision créatrice de droits/ les décisions
administratives qui opposent une prescription, une forclusion ou une déchéance de
droit/ les décisions administratives qui refusent un avantage dont l’attribution
constitue un droit pour les personnes qui remplissent les conditions légales pour
l’obtenir/ les décisions administratives relatives à la sûreté intérieure et extérieure de
l’Etat ne font pas l’objet d’une motivation. L’énumération faite par la loi n°03-01
présente un caractère limitatif, les décisions individuelles défavorables autres que
celles précitées demeurent soumises au principe de non-motivation.
La date et le lieu : la mention de la date d’un acte ne constitue pas une condition de
la légalité de celui-ci mais il est extrêmement utile car la légalité de l’acte s’apprécie
en fonction des règles en vigueur au jour de son adoption. En particulier, elle permet
de déterminer si l’auteur de l’acte était toujours en fonction lorsqu’il l’a adopté ou si le
délai n’a pas expiré. Pas plus que celle de la date, la mention du lieu n’est pas une
condition de la légalité de l’acte, elle a d’ailleurs moins d’importance qu’elle car sauf
exceptions, la légalité d’un acte n’est pas conditionnée par le lieu où il a été adopté.
La signature : pas uniquement une mention figurante dans l’acte, elle est le plus
souvent une condition de l’existence de celui-ci et détermine son auteur. Tant que
l’acte n’est pas signé, il n’a aucune existence juridique, il ne constitue qu’un projet.
Le contreseing : des Dahirs (article 42) et des actes réglementaires du chef du
gouvernement (article 90).
Les règles de procédure : sont nombreuses, seules les plus importantes seront
prises en considération. La proposition : l’autorité soumet à une autre un projet d’acte
afin qu’elle l’adopte. Il peut y avoir des propositions facultatives qui ne lient en
aucune manière l’auteur de l’acte mais il existe aussi des propositions obligatoires
sans lesquelles l’auteur de la décision ne peut prendre celle-ci et des propositions
contraignantes qui sont à la fois contraignantes et conformes.
La consultation : est destinée à rassembler des avis qui éclairent l’administration sur
sa décision en lui permettant de connaître le point de vue de l’organisme compétent
ou intéressé en la matière. Il y a trois catégories d’avis : la consultation facultative :
n’est imposée par aucun texte, l’autorité administrative peut solliciter avant de
prendre la décision mais n’est pas tenue de suivre ; la consultation obligatoire : doit
être prévue par un texte, dans ce cas l’autorité administrative est certes, obligée de
demander l’avis mais elle n’est nullement obligée de le suivre. La consultation
conforme : elle doit être prévue par un texte et quand c’est le cas l’autorité
administrative se trouve dans l’obligation de solliciter l’avis et de s’y conformer. L’avis
conforme lie l’autorité dont la décision ne peut lui être contraire.
La contradiction : certaines décisions ne peuvent être prises sans que les personnes
qui en font l’objet ne soient mises à même de faire valoir préalablement leurs
observations, il s’agit là d’un cas d’application du principe du droit à la défense. La
procédure contradictoire doit être observée dans tous les cas où une mesure soit
être prise en considération de la personne qu’elle vise. Il en va ainsi pour les
sanctions destinées à réprimer un manquement à une obligation. Tel est le cas pour
celles infligées à des fonctionnaires comme le rappelle le statut général de la fonction
publique dans son article 67.
L’entrée en vigueur de l’acte administratif unilatéral/
Les actes administratifs deviennent opposables aux tiers du moment où ils sont
portés à leur connaissance. A cette condition de publicité s’ajoute une autre, celle de
la non-rétroactivité des actes administratifs.
Publication et notification : en principe, les actes réglementaires sont portés à la
connaissance du public par un mode de publicité impersonnel.
La publication : les décrets et les arrêtés émanant des ministres sont publiées au
bulletin officiel alors que les décisions individuelles doivent être portées à la
connaissance des intéressés par un mode de publicité personnel ( notification).
L’acte administratif non publié est un acte valide, seulement le défaut de publicité le
rend inopposable aux tiers.
La non-rétroactivité des AAU : la règle de a non rétroactivité a un fondement
constitutionnel mais celle de la non rétroactivité des actes administratifs est
considérée par la jurisprudence comme un principe général de droit.
Cette règle signifie qu’un acte administratif ne peut légalement produire d’effet à une
date antérieur à celle de son entrée en vigueur, c’est-à-dire à celle de sa publication
s’il s’agit d’un acte réglementaire et à celle de sa notification s’agissant des actes non
réglementaires.

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