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ESCP / 2009 : Les banques centrales ont-elles eu et ont-elles aujourd'hui une

influence décisive sur l'activité économique ?

Les systèmes bancaires actuels sont des systèmes hiérarchisés, où les banques centrales, ou
“banque des banques”, ont le privilège d’émission monétaire. C’est l’entité responsable de la gestion du
système monétaire d’un pays, et qui est constitutive de la hiérarchisation du système bancaire. C’est un
système puissant pour désendetter l’état et pour financer l’économie. Mais ce système là n’a pas toujours
été au coeur des économies. Elles ne se sont affirmées véritablement qu’au 20ème siècle et se sont
généralisés à tous les pays. Elle s’oppose notamment au système de free banking, qui repose sur une
“sorte de sélection naturelle” des banques comme l’explique Selgin en 1991. Elle acquiert par la suite un
statut de prêteur de dernier ressort et son rôle dans l’économie devient de plus en plus important. Elle a
notamment été plébiscite par des banquiers tels JP Morgan, dont l’intervention dans la crise de 1907 a
permis la création de la Fed en 1913.
La découverte progressive de la banque centrale a révolutionné le système financier des pays, et
sa création aux États-Unis, qui sont devenus une puissance hégémonique, a soulevé le débat sur le rôle
que doit jouer la banque centrale dans l'économie. Deux écoles de pensées ont débattu tout d’abord sur
la nécessité ou non de permettre la création monétaire, a travers la controverse de la Currency et la
Banking School. Plusieurs théoriciens ont, par la suite, soulevé la question de la politique économique à
adopter. Keynes tout d’abord prône l’interventionnisme de l'état à travers la banque centrale dans sa
Théorie générale, alors que Hayek et Schumpeter, qui n’ont cessé de critiquer les thèses keynésiennes,
pensent que la banque centrale mène à l’abus de son utilisation. Les crises, pour Hayek, sont cycliques
dans une économie, et la banque centrale n’est pas pour lui un moyen d’enrayer ces crises. Quel doit
donc être le rôle de cette banque centrale ? Doit-elle ou non intervenir pour réguler l’économie ?
Comment celle-ci doit elle être gérée ?
Nous essayerons de répondre à ces questions là à travers une perspective historique tout
d’abord en montrons comment s’est fait la découverte progressive des banques centrales et qu’elles
étaient ses missions jusqu’en 1914. Puis nous verrons comment ce système là a évoluer pour devenir le
régulateur de l'économie, et comment les thèses keynésiennes vont influencer les politiques
économiques. Finalement, nous nous intéresserons à comment la fin des taux de changes fixes va
entraîner un changement du système, et comment celui-ci va nourrir le risque systémique qui entraînera
la crise des Subprimes en 2008.

Depuis le 13ème siècle, avec le développement des échanges internationaux, de nouveaux


modes de financement se sont imposés en Europe pour permettre aux marchands d’entreprendr e des
voyages de plus en plus lointains et de plus en plus risqués. Ce système se développa et avec
l’affirmation du capitalisme, de nouvelles structures financières apparaissent. Les banques et les bourses
montèrent en puissance, et se dotèrent d’outils de financement extrêmement puissants, et à leur tête la
création monétaire. Parallèlement, se pose la question de l’organisation et de la hiérarchisation du
système avec l’idée d’une banque au service de l’Etat mais aussi de la nation.
En parallèle à ce développement des banques, les pouvoirs publics se poser la question de Commented [1]: Il faut insérer toute la question de la
monnaie (dans sa dimension anthropologique) qui est
comment se débarrasser de leur dette et financer leurs projets publics. Les États-Unis par exemple ont à la fois constitutive de la nation (la Livre, le France, le
en 1791 décider de créer la banque d’Amérique pour financer leur nation nouvelle. Cette banque là a Dollar, le Mark, le Yen) qui sont des monnaies de
connu une histoire tumultueuse puisqu’elle a d’abord suivi un politique monétaire stricte sous l’influence référence garanties par une banque centrale tout en
de la Currency School et des idées ricardiennes, ce qui lui a valu de nombreuses critiques et qui a mené permettant les échanges internationaux (référence
argent et or : bimétallisme, monométallisme) pour
à la fin du privilège d’émission monétaire de la banque d’Amérique et l'avènement du free banking. Puis ensuite poser les enjeux de la currency school
on recréa cette banque centrale en 1816 et on remis fin à son privilège à cause des inégalités qu’elle
produit. Le free banking s’affirma donc aux États-Unis, et le nombre de monnaies en circulation explosa.
Le gouvernement créa les green backs pour faire face à cette multiplication des monnaies. Les faillites
bancaires se multiplient et les grandes entreprises pour se financer se dirigent vers la bourse. Le
système de financement se complexifie et les banques, en recherche perpétuelle de profits, s’engagèrent
en bourse. Une nouvelle liaison bourse-banque se créa, et toutes les crises boursières deviennent
bancaires. C’est dans ce contexte là que l'éclatement de la bulle spéculative en 1907 va entraîner une
crise économique généralisée. Les prix des actions chutent, et toute l’économie américaine avec. JP
Morgan, un banquier spécialisé dans les fusions d’entreprises, va alors engager sa fortune personnelle
et celle d’autres banquiers pour tenir le marché et empêcher les prix de s’effondrer encore plus. Il
proposera ensuite de créer la Réserve Fédérale Américaine (ou Fed), qui sera non pas une banque
centrale classique, mais un collège de 12 banques les plus influentes. Son idée va être entendue et le
Glass Owen Act en 1913 va autoriser la création de cette banque centrale.
A travers cet exemple américain, on voit qu’il y a une découverte progressive des banques
centrales et de leur pouvoir financier. Ces banques vont tout d’abord permettre, aux États-Unis
notamment, d’articuler leur monnaie nationale, qui est le dollar, et leur monnaie internationale, qui est l’or.
Grâce à son privilège d’émission monétaire, elle contrôle la monnaie nationale d’un pays, et peut
assumer la fonction de prêteur en dernier ressort aux banques de second rang. C’est cette fonction là
que vont assumer tout d’abord les banques centrales. Kindleberger rappelle à ce propos que la banque
d’Angleterre agissait comme prêteur en dernier ressort dès le 17ème siècle. En substituant de la liquidité
à des actifs dévalorisés, les emprunteurs sains peuvent honorer leurs dettes, alors que dans le cas de
non-assistance de la banque centrale, les emprunteurs peuvent être dans une situation d’illiquidités ce
qui entraînera leur faillite. Or cette fonction de prêteur en dernier ressort ne doit pas selon Humphrey
(1975) entrer en conflit avec les politiques monétaires. et l’assistance qu’elle procure doit être rapide et
temporaire. La banque centrale permet aussi à travers cette fonction de préserver le climat général de
confiance et éviter les courses à la liquidité. Grâce à sa hiérarchisation du système banquier, la banque
centrale permet de réguler l’activité des autres banques et piloter l’économie.
Les banques centrales sont donc un puissant moyen de financement des pouvoirs publics,
comme le prouve l’exemple de la banque de France qu’a ériger Napoléon en 1800 et qu’il a utilisé pour
financer l’armée de son empire. Elles permettent de contrôler et de piloter l’économie, mais celles-ci
doivent être réfléchies, et leurs décisions doivent être mûrement pensé. C’est précisément le problème
que va connaître la Fed qui va aggraver la crise de 1929. La politique monétaire restrictive de la Fed a,
selon Friedman, entraîné une pénurie de crédits, alors qu’elle aurait dû faire le contraire. Cette erreur
serait à l’origine de la crise. En plus de cela, alors que des banquiers tentaient de tenir le marché, la Fed
décida de doubler son taux directeur.

Les états, et surtout les États-Unis qui deviennent une puissance hégémonique, vont commencer
à organiser leur économie autour de banques centrales, et spécialement après la crise de 1929 et les Commented [2]: Combien de banques centrales en
accords de Bretton Woods en 1944. 1914

En se rendant compte de la puissance des banques centrales, les finances mondiales vont
s'organiser autour de ces banques. Les accords de Bretton Woods vont signer les grandes lignes du
système financier international hiérarchisé qui fait de la banque centrale un mode d’organisation qui
s’impose à tous les Etats Ces banques deviennent les interlocutrives des nouvelles organisations
internationales que sont le FMI et la BIRD
Alors que la guerre n’est toujours pas fini, les États-Unis réfléchissent déjà à comment organiser
les finances internationales. En cherchant à conforter l’hégémonie américaine, les États-Unis refusent la
proposition de Keynes de créer une nouvelle monnaie supra-nationale. Ils font du dollar le pivot de la
nouvelle architecture économique et monétaire mondiale, au détriment du rôle prédominant joué
jusqu’alors par la livre sterling britannique. Les taux de change deviennent fixes, et le dollar devient la
seule et unique monnaie convertible en or, et toutes les autres monnaies sont définies en dollars. Les
banques centrales vont tenir une place importante dans ce nouveau système monétaire international.
Elles vont devoir désormais intervenir pour stabiliser les taux de change qui étaient fixes à l’époque :
quand la demande est supérieure à l’offre, le taux de change augmente mécaniquement, la banque
centrale doit donc créer de la monnaie et diffuser celle-ci sur le marché des changes, et quand l’offre est
supérieure à la demande, le taux de change diminue mécaniquement, la banque centrale doit alors
vendre des dollars dont elle dispose en réserve contre de la monnaie locale sur le marché des changes,
et cette monnaie va alors sortir du marché des changes, ce qui aura pour effet de diminuer l’offre,
amenant alors un retour à l’équilibre entre offre et demande de monnaie.
Les accords de Bretton Woods vont aussi être décisif dans la création du fond monétaire
international (FMI). C’est une institution internationale qui a pour but de préserver la stabilité du système
monétaire international. Chaque pays verse à l’organisation une certaine somme et dont le montant est
déterminé par sa puissance économique. Le FMI fonctionne comme une banque centrale, dirigé par des
élus, et octroie des prêts. Ses prêts sont censés permettre aux banques centrales de défendre leur
monnaie sur le marché des changes et pour financer leur reconstruction après la guerre. Elle peut
également fixer un taux directeur pour ses prêts, ce qui va permettre de réguler l’économie mondiale. Les
banques centrales vont avoir comme mission, surtout aux États-Unis, d’assurer le plein-emploi en même
temps que la stabilité des prix. Selon la courbe de Phillips, l’enjeu principal des banques centrales est de
trouver un juste équilibre entre inflation et chômage. C’est dans cette optique là que les gouvernements
vont adopter des politiques monétaires. Ils doivent faire un arbitrage entre l’idée de créer de la monnaie
et avoir un léger taux d’inflation pour financer l’économie (idées keynésiennes) et l’idée d’avoir une
politique monétaire restrictive et éviter à tout prix l’inflation (idées monétaristes).
Ce système monétaire va être en vigueur jusqu’aux années 70, puisque avec développement
d’un marché parallèle de l’or qui est destiné à une utilisation industrielle, il y aura une demande
grandissante pour l’or industriel, et son prix deviendra plus élevé que celui fixé par la Fed dans le cadre
de l’étalon dollar-or. Du moment que l’or vaut plus que le dollar, les pays préféreront avoir de l’or au lieu
du dollar. La réserve fédérale américaine va alors perdre une grande partie de son stock d’or, ce qui va
l’obliger à arrêter la convertibilité dollar-or. Cette décision va être un choc pour tout le système financier
mondial. On va alors basculer dans un système qui est basée sur ce que Bourguinat appelle les 3 “D”,
c’est-à-dire la déréglementation qui entraînera la perte d’importance des banques centrales, la
désintérmédiation du système financier et le retour de la finance direct et finalement le décloisonnement
c’est-à-dire la suppression des divisions classiques entre banques de dépôt et banques d'investissement.

Le système monétaire international bascule donc dans une nouvelle ère de globalisation
financière, marquée par la fin des taux de changes fixes, par les avancées technologiques, les NTIC et
l’évolution démographique. Les banques centrales vont alors se voir attribuer de nouvelles missions.

Les décisions politiques de désintérmédiation prises dans le monde vont contribuer au retour de
la finance directe. Les entreprises, qui sont de plus en plus grandes, vont se tourner vers les bourses
pour se financer. Philon remarque que les pouvoirs publics vont soutenir cette modification des marchés
financiers, et vont placer leur dette publique dans le marché. Celle-ci a l’avantage de ne pas fluctuer
autant que les autres titres, ce qui leur procure un avantage. Les gouvernements vont alors abandonner
les politiques de création monétaires et leurs banques centrales reviennent à des politiques plus
orthodoxes qui consistent à contrôler les taux de change et lutter contre l’inflation. Le retour des bourses,
aidé par les nouvelles technologies de l’information et de la communication va donc définir aux banques
centrales une double mission qui est la lutte contre l’inflation et le contrôle des taux de change. Et ces
deux missions sont elles-mêmes lié car si il y a effondrement de la monnaie, il y a automatiquement
inflation. C’est l’exemple actuel de la Russie dont la monnaie s’effondre et qui connaît des problèmes
d’inflation.
Dans ce contexte de globalisation financière et de perte d’importance des banques centrales, on
va s’apercevoir qu’une banque centrale peut faire défaut. C’est notamment le cas pour des pays comme
le Mexique ou le Maroc. Ces pays qui ont trop d’inflation, des taux de changes qui s’effondrent et une
balance commerciale déficitaire vont voir leur banque centrale être en défaut de paiement, et vont fermer
leurs économies. Les banques centrales vont être incapables de bien fonctionner, ce qui va faciliter le
retour de la tutelle du FMI.
La séries de crises que va connaître le monde, avec comme exemple la crise russe en 1998, la
crise de change du Brésil en 1999, la crise boursière (ou e-krach) aux États-Unis en 2000 sont des
exemples de la récurrence de ces crises, va entraîner le retour des banques centrales qui vont redevenir
essentielles dans la gestion de ces crises. La Fed va par exemple, pour se sortir de la crise internet de
l’an 2000, baisser ses taux directeurs pour permettre l’endettement des ménages. Le problème est qu’en
se sortant rapidement de la crise internet, la Fed va nourrir la bulle immobilière qui entraînera 8 ans plus
tard la crise des subprimes. Les banques, qui peuvent accorder plus de prêts grâce à la baisse du taux
directeur, vont en accorder aux particuliers les plus pauvres pour acquérir un logement. Or les clients de
ces banques n’ont aucune garantie, c’est pour cela que les banques vont socialiser les risques liés à ces
prêts en les transformants en titre qu’elles émettent sur le marché. Or, ces titres sont portés sur du
foncier américain. Et quand ce foncier va perdre de la valeur jusqu’a avoir une valeur négative, on aura
une crise financière qui deviendra crise globale. C’est la crise des Subprimes de 2008. Commented [3]: Il faut insérer tous les débats actuels
notamment grâce aux articles envoyés par M. Joubert.

A la lumière de cette analyse, on voit que les banques centrales, tout en étant un concept ancien
datant du 18ème siècle, n’ont été découvertes qu’à l’approche des années 1914 ou la demande de
régulation et de contrôle de l’économie était forte. Leur rôle s’est ensuite accrue au fil des années et c’est
à ce moment que leur puissance financière s’est vraiment révélé. Grâce au taux directeur et au privilège
d’émission monétaire, les banques centrales ont pu hiérarchiser le système bancaire et ont permis le
développement des politiques monétaires. Or, avec le choc de 1971 et la fin de l’étalon dollar-or, le
système financier mondial s’en retrouve changé. Le retour de la finance direct s’est révélé être une
alternative aux pouvoirs publics pour se financer. Il se tourne donc vers les marchés financiers et les
banques centrales ne s’occupent plus que des taux de change et de l’inflation. Mais face aux séries de
crises financières, ces banques centrales se retrouvent une nouvelle fois projetées au premier plan. Elles
deviennent indispensables pour les sorties de crises. Des nouveaux plans de relance s’appuient
désormais sur les banques centrales. Les “abenomics” de Shinzo Abe au Japon par exemple se basent
sur une relance monétaire pour lutter contre la déflation. C’est donc un regain d'intérêts pour les banques
centrales, qui se généralise à tous les pays.

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