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Québec
Guide de conception
des aménagements hydroélectriques
Aménagement de Bryson
Janvier 2000
r
Émis par :
Denis Bergeroiyfpgr
Chef ^"^
Conception des installations
Approuvé par :
Octave Caron, ing.
Directeur
Ingénierie
aeau, ing.
\
Guide de conception des aménagements hydroélectriques
Avant-propos
Le Guide de conception des aménagements hydroélectriques constitue une étape importante
du processus de refonte du document Critères de conception émis en 1994 par l'ancienne di-
rection Aménagements de centrales. Cette refonte découle de l'exercice de réingénierie de la
filière hydroélectrique qu'Hydro-Québec a entrepris en 1997 dans le but d'augmenter la compé-
titivité de cette filière par rapport aux autres filières énergétiques.
Plusieurs recommandations ont été formulées à la suite des travaux commencés en 1997 sur
les critères de conception. Le présent guide intègre celles dont les éléments pouvaient contri-
buer à une réduction significative des coûts.
Avant-propos page i
Guide de conception des aménagements hydroélectriques
Contribution
Les personnes suivantes ont contribué à l'élaboration du présent document dans le cadre de
divers groupes de travail.
Contribution page ni
Guide de conception des aménagements hydroélectriques
page iv Contribution
Guide de conception des aménagements hydroélectriques
Avant-propos . i
Contribution iii
1 Introduction 1.1
1.1 Objectifs du guide 1.1
1.2 Utilisation du guide 1.1
1.3 Démarche de conception 1.2
1.3.1 Généralités 1.2
1.3.2 Arbre fonctionnel du processus de conception 1.2
1.3.3 Cahier de charges fonctionnel. 1.3
1.4 Structure du guide 1.3
2 Hydrologie 2.1
2.1 Généralités ! 2.1
2.2 Détermination des caractéristiques des bassins versants 2.1
2.2.1 Caractéristiques physiographiques 2.1
2.2.2 Caractéristiques hydrométéorologiques 2.2
2.3 Débits mensuels aux sites aménagés 2.3
2.4 Analyse des crues 2.3
2.4.1 Analyse des crues par la méthode statistique ...; 2.4
2.4.1.1 Analyse de fréquence 2.4
2.4.1.2 Analyse régionale 2.5
2.4.2 Analyse des crues par la méthode stochastique 2.7
2.4.3 Analyse des crues par la méthode déterministe-statistique 2.7
2.4.3.1 Modélisation du bassin versant 2.8
2.4.3.1.1 Étalonnage du bassin versant 2.10
2.4.3.1.2 Validation de l'étalonnage 2.11
2.4.3.2 Conditions météorologiques des crues maximales probables 2.11
2.4.3.3 Simulation de la crue maximale probable 2.13
2.4.3.3.1 Crue maximale probable de printemps 2.13
2.4.3.3.2 Crue maximale probable d'été-automne..; ; 2.15
2.4.3.3.3 Comparaison des résultats : 2.15
2.4.3.4 Faiblesses des approches méthodologiques et recommandations
pour les atténuer 2.16
2.4.3.4.1 Méthode statistique 2.16
2.4.3.4.2 Méthode stochastique 2.16
2.4.3.4.3 Méthode par simulation déterministe 2.16
2.5 Laminage des crues 2.17
2.5.1 Modèles de laminage 2.17
2.5.2 Données de simulation 2.18
2.5.3 Hypothèses de laminage des crues déterminées par la méthode
statistique 2.18
6 Réservoirs 6.1
6.1 Généralités 6.1
6.2 Réservoirs à buts multiples 6.1
6.3 Réserve 6.1
6.3.1 Réserve du sédiment : 6.1
6.3.2 Réserve pour hauteur de chute 6.2
6.3.3 Réserve d'inondation 6.2
6.4 Gestion des crues 6.2
6.5 Effets des glaces sur la taille des réservoirs 6.2
15 Centrales 15.1
15.1 Généralités 15.1
15.2 Critères hydrauliques 15.3
15.2.1 Pertes de charge par frottement 15.3
15.2.2 Pertes de charge singulières 15.3
15.2.3 Protection aval de la centrale contre les crues 15.4
15.2.4 Références 15.4
15.3 Critères structuraux 15.5
15.3.1 Généralités 15.5
15.3.2 Superstructure de la centrale et des aires de service et d'administration 15.6
15.3.3 Infrastructure de la centrale 15.7
15.3.3.1 Plancher des alternateurs 15.7
15.3.3.2 Plancher des turbines 15.8
15.3.3.3 Encastrement de la bâche spirale 15.8
15.3.3.4 Aspirateur 15.8
15.3.3.5 Tablier des vannes d'aspirateur 15.8
15.3.4 Aires de service de la centrale 15.9
15.3.5 Charges de service 15.9
15.3.6 Voies de roulement des ponts roulants 15.10
15.4 Turbines 15.11
15.4.1 Généralités 15.11
15.4.2 Contraintes et déformations admissibles 15.12
15.4.2.1 Contraintes permises 15.12
15.4.2.2 Déformations permises 15.13
15.4.2.3 Compatibilité entre la conduite forcée et la bâche 15.14
15.4.3 Matériaux 15.14
15.4.4 Régulation 15.15
15.4.4.1 Généralités 15.15
15.4.4.2 Besoins d'exploitation 15.15
15.4.4.2.1 Exigences de maintenance 15.15
15.4.4.2.2 Exigences d'investigation 15.16
15.4.4.2.3 Exigences dô fiabilité 15.16
15.4.4.2.4 Exigences de sécurité 15.17
15.4.4.3 Description du système : 15.18
15.4.4.4 Critères de conception 15.18
15.4.4.4.1 Classement des centrales 15.18
15.4.4.4.2 Appareillage mécanique .....15.18
15.4.4.5 Références 15.27
15.4.5 Vannes de garde 15.28
15.5 Alternateurs 15.29
15.5.1 Généralités 15.29
15.5.1.1 Domaine d'application 15.29
15.5.1.2 Normes et guides pour la conception, la fabrication et les essais 15.29
18 Infrastructures 18-1
18.1 Routes permanentes et réglementées 18-1
18.2 Chemins d'accès non réglementés 18-1
18.2.1 Trouées de déblayage „ 18-2
18.2.2 Proximité des lacs et des cours d'eau 18-2
18.3 Accès aux centrales 18-3
18.4 Accès ferroviaires 18-3
18.5 Accès aériens 18-3
,18.6 Accès maritimes 18-3
18.7 Conception des ponts 18-4
Figures
Figure 1.1 : Arbre fonctionnel des activités de conception relatives à un ouvrage ou à
un équipement 1.4
Figure 3.1 : Iso-accélérations de pointe au roc 3.7
Figure 3.2 : Coefficients sismiques d'Hydro-Québec 3.9
Figure 7.1 : Aménagement La Gabelle - Plan et coupes des éléments 7.3
Figure 7.2 : Manicouagan-2 - Sections-poids, déversoir et prises d'eau 7.5
Figure 7.3 : Centrale Grand-Mère - Prise d'eau et centrale 7.7
Figure 7.4 : Centrale Grand-Mère - Évacuateur de crues principal 7.9
Figure 7.5 : Solutions inhabituelles pour l'étude de futurs projets 7.11
Figure 7.6 : Section typique d'un barrage-poids avec galeries 7.16
Figure 7.7 : Détail d'une galerie de drainage 7.16
Figure 7.8 : Détail d'un joint de dilatation 7.17
Figure 7.9 : Relation entre les différentes définitions utilisées dans la gestion des
risques 7.27
Figure 7.10 : Procédure pour la gestion des risques des barrages 7.28
Figure 7.11 : Forces et sollicitations agissant sur un barrage-poids 7.50
Figure 7.12 : Charges et déformations à considérer pour les ouvrages de retenue en
béton 7.51
Figure 7.13 : Poussée hydrostatique et sous-pression pour les sections déversantes 7.57
Figure 7.14 : Pressions interstitielles et sous-pressions 7.59
Figure 7.15 : Paramètres affectant les sous-pressions 7.60
Figure 7.16 : Conditions de sous-pressions à considérer pour les ouvrages poids 7.61
Figure 7.17: Solution analytique pour le calcul de la réduction des sous-pressions
occasionnée par les drains 7.63
Figure 7.18 : Implantation de l'écran d'injection (i) et du rideau de drainage (d) avec
galerie (a) et sans galerie(b) 7.66
Figure 7.19 : Coupe typique du barrage d'EL Koreima 7.66
Figure 7.20 : Distribution de la sous-pression : centrale au fil de l'eau - critères de
conception pour le projet NBR 7.69
Figure 7.21 : Étude de stabilité de la centrale Grand-Mère : centrale opérationnelle 7.70
Figure 7.22 : Distribution de la sous-pression : centrale séparée de la prise d'eau -
critères de conception pour le projet NBR 7.70
Figure 7.23 : Étude de stabilité de la centrale Grand-Mère : évacuateur de crues
principal 7.71
Figure 7.24 : Exemples de sous-pressions pour les piliers d'évacuateurs 7.72
Figure 7.25 : Coupe typique du barrage de Villaumur 7.73
Figure 7.26 : Tapis amont 7.74
Figure 7.27 : Évolution de la température du béton de masse avec le temps 7.81
Figure 7.28 : Réponse structurale à la suite du dégagement de chaleur par hydratation
de la pâte de ciment 7.82
Figure 7.29 : Élévation de température d'un béton de masse selon le type de ciment
utilisé 7.83
Tableaux
Tableau 2.1 Lois d'extrapolation des crues 2.5
Tableau 2.2 Récurrences des crues 2.7
Tableau 3.1 Pentes proposées pour des excavations permanentes 3.11
Tableau 5.1 Échelle des cartes requises au calcul du volume d'emmagasinement .5.7
Tableau 7.1 Propriétés statiques du béton selon différentes sources 7.38
Tableau 7.2 Propriétés dynamiques du béton comparativement aux propriétés stati-
ques 7.40
Tableau 7.3 Propriétés thermiques du béton 7.41
Tableau 7.4 Propriétés en cisaillement du béton et du roc : 7.42
Tableau 7.5 Valeurs des paramètres de résistance au cisaillement au contact béton-
roc selon le type de roc : résistance en pointe 7.42
Tableau 7.6 Valeurs des paramètres de résistance au cisaillement au contact béton-
roc selon le type de roc : résistance en glissement résiduel 7.43
Tableau 7.7 Propriétés statiques et thermiques de barrages en BCR 7.44
Tableau 7.8 Programmation des essais sur le béton 7.47
Tableau 7.9 Forces transmises par les vagues 7.99
Tableau 7.10 : Vitesse particulaire en fonction de l'âge du béton 7.99
Tableau 7.11 : Probabilités associées aux combinaisons de charges 7.101
Tableau 7.12 : Combinaisons de charges pour les barrages-poids 7.106
Tableau 7,13 : Combinaisons de charges pour les évacuateurs 7.Ï08
Tableau 7.14 : Combinaisons pour centrales et prises d'eau 7.111
Tableau 7.15 : Facteurs de sécurité et critères de stabilité 7.118
Tableau 7.16 : Méthodes d'évaluation delà réponse sismique 7.134
Tableau 7.17 : Valeurs de tan<t>....... 7.164
Tableau 7.18 : Efficacité des sections par rapport au total des efforts verticaux et au
poids du béton 7.164
Tableau 7.19 : Comparaison des coûts des BCR et des barrages en béton convention-
nel vibré 7.171
Tableau 8.1 Conception du perré pour un vent sur l'eau de 100 km/h 8.27
Tableau 8.2 Compactage des matériaux 8.28
Tableau 8.3 Caractéristiques et particularités des méthodes d'amélioration des fonda-
tions pour les barrage en remblai sur mort-terrain 8.33
Tableau 8.4 Comparaison des méthodes de contrôle de l'infiltration à travers les fon-
dations perméables 8.41
Tableau 8.5 Paramètres et critères d'injection 8.69
Tableau 8.6 Coefficients de sécurité requis pour les pentes des ouvrages de retenue
en remblai 8.83
Tableau 8.7 Niveaux d'évaluation de la sécurité des grands barrages (H >15 m) 8.88
Tableau 8.8 Valeurs du nombre de cycles équivalents Néq. pour l'Est du Canada 8.92
Tableau 9.1 Cas de chargement 9.16
Tableau 9.2 Tolérances 9.18
Tableau 15.1 : Exemples d'équipements et appareillages associés aux ouvrages hy-
drauliques d'Hydro-Québec .15.2
Tableau 15.2 :Valeurs des coefficients K 15.4
Tableau 15.3 : Charges de service pour la conception des composantes structurales des
centrales : 15.9
Tableau 15.4 : Types de turbine et classes de chute 15.11
Tableau 15.5 : Contraintes permises sous charges maximales et conditions les plus sé-
vères d'exploitation 15.13
Tableau 15.6 '.Types de vanne et classes de chute 15.28
1 Introduction
• influer sur les décisions techniques prises l^r les concepteurs, de façon à ce que les pro-
jets puissent se réaliser au plus bas coût possible tout en maximisant le rendement des in-
vestissements, et ce, sur tout le cycle de vie des ouvrages et des équipements ;
• informer dès le début des études tant les fournisseurs de produits et de services que les
entrepreneurs de construction traitant avec Hydro-Québec des attentes ultimes de
l'entreprise par rapport à ses ouvrages et ses équipements ;
• fournir un point de départ à l'élaboration des documents relatifs à l'ingénierie et des devis
normalisés.
• étude préliminaire ;
Durant la première étape, il est déterminé s'il y a suffisamment d'intérêt à poursuivre le pro-
cessus et les variantes à examiner sont choisies.
• étude de faisabilité ;
Au cours de la deuxième étape, après que le premier décret et les directives gouverne-
mentales aient été obtenus, une variante est retenue et optimisée globalement pour rendre
le projet acceptable sur les plans technique, économique et environnemental.
• réalisation du projet.
Pendant la troisième étape, après que le deuxième décret ait été obtenu, les activités
d'ingénierie, d'approvisionnement et de construction sont accomplies et le projet se réalise
en fonction de l'échéancier prévu, au moindre coût et dans le respect de l'environnement.
1.3.1 Généralités
Les principaux critères de conception et de performance qui ont été élaborés dans le Guide des
aménagements hydroélectriques ont été examinés au cours de l'exercice de réingénierie entre-
pris en 1997. À ce moment, seulement quelques domaines techniques avaient eu l'occasion
d'expérimenter la technique d'analyse fonctionnelle servant à décrire et à hiérarchiser, sous
forme d'arbre fonctionnel, les activités du processus de conception. Les résultats obtenus de-
vaient servir de base à une argumentation objective et utile tant aux spécialistes techniques
qu'aux gestionnaires de projet.
Or, de tels arbres fonctionnels ne sont que des outils sectoriels destinés à orienter la concep-
tion spécifique d'un ouvrage ou d'un produit. Ils sont nettement insuffisants pour qu'un gestion-
naire puisse imposer une orientation claire et précise par rapport aux objectifs d'une étude. Une
telle lacune peut cependant être comblée par l'élaboration de cahiers de charges fonctionnels.
Dans le cas des équipements qu'Hydro-Québec doit acquérir, les fonctions comportent un en-
semble de liens entre les exigences de fonctionnement et les finalités d'une spécification
d'achat. Par exemple, l'une des finalités d'une spécification d'achat consiste à assurer la sûreté
de fonctionnement de l'équipement ; cette finalité se veut la résultante de quatre composantes :
fiabilité, maintenabilité, investigabilité et sécurité. Une autre finalité non moins importante d'une
spécification d'achat est l'exploitabilité de l'équipement. Les liens se présentent alors habituel-
lement sous forme de composantes propres à la sûreté de fonctionnement et à l'exploitabilité.
La figure 1.1 illustre un arbre fonctionnel simplifié des activités de conception relatives à un ou-
vrage ou à un équipement.
Critères de
Finalité de la Calcul de stabilité
conception
conception d'un
ouvrage
Autres méthodes de Critères de
calcul et d'analyse conception
- Garantir la sécurité
• Exigences de
Composantes de la
fonctionnement
constructibilité, de la
• Exigences de
fonctionnalité et de
Finalité de l'ouvrage ou performance
l'exploitabilité
de l'équipement dans le • Exigences relatives
Garantir la constructibilité
processus d'affaires à l'exploitabilité
• Garantir la fonctionnalité
« Produire »
(maintenabilité,
investigabilité)
Garantir l'exploitabilité
Barrage-poids en béton :
Assurer par son poids
propre la retenue ou la
dérivation d'un cours d'eau
Construction
Maintenance et entretien
Exploitation
2 Hydrologie
2.1 Généralités
Les études hydrologiques couvrent les deux principaux champs d'activités suivants :
• il faut utiliser le plus possible les données disponibles auprès d'organismes qui ont la res-
ponsabilité de ces mesures prises à titre d'inventaire (le ministère de l'Environnement du
Québec en général, mais aussi Environnement Canada et Hydro-Québec elle-même pour
les aménagements déjà en exploitation) ;
• il faut qu'Hydro-Québec se dote d'un programme de relevé de mesures pour les cas évi-
dents où aucun organisme n'en recueille actuellement.
Ce programme aurait pour but d'évaluer le potentiel hydroélectrique global indépendam-
ment des relevés propres à une étude de faisabilité particulière, puisque ces derniers ne
peuvent être entrepris que dans le cadre d'un processus administratif qui les rend trop tar-
divement disponibles.
Pour prolonger les séries historiques et augmenter la fiabilité des échantillons, les observations
hydrométéorologiques doivent se poursuivre au-delà de la période d'étude, voire durant
l'exploitation des aménagements ; en effet, en plus de permettre la prévision des apports, la
prévention des inondations et une gestion optimale des réserves, elles servent périodiquement
aux revues d'adéquation des ouvrages d'évacuation.
Les résultats obtenus pour le bassin versant à l'étude sont d'autant plus fiables que le réseau
des stations de mesure est dense et bien géré et que la période d'observation est longue. Il
n'existe pas de critère absolu en ce domaine. La plus récente norme d'Hydro-Québec recom-
mande que les séries hydrologiques utilisées dans les études s'étalent sur une période de
50 ans. En pratique, les exigences des spécialistes varient selon le degré d'avancement de
l'étude en cours, l'importance des pertes encourues en cas de mauvaise évaluation et les
conditions particulières du bassin versant à l'étude. Ainsi, la détermination préliminaire du po-
tentiel hydroélectrique d'un bassin peut se faire avec des mesures s'étalant sur une dizaine
d'années. Cependant, la conception finale des ouvrages requiert une période d'observation mi-
nimale de 30 ans.
111
Le choix de la crue de conception est traité à la rubrique 9.2.
Dans le cadre d'une étude sommaire, l'étude des crues n'est qu'esquissée à partir des résultats
d'une autre étude sur un bassin versant comparable (ces résultats sont ajustés par simple pro-
portionnalité de la superficie de chaque sous-bassin versant, à moins qu'il s'y trouve un lac ou
un réservoir particulièrement important).
Pour une étude préliminaire et une étude de faisabilité, il existe deux façons d'aborder les étu-
des de crue :
• par la méthode statistique, de réalisation rapide, qui sert à l'analyse du risque lors du choix
de la crue de conception des évacuateurs de crue ainsi qu'aux études relatives aux ouvra-
ges de dérivation provisoires et à l'environnement ;
• par la méthode stochastique, très laborieuse, qui sert à l'analyse du risque lors du choix de
la crue de conception des évacuateurs de crue pour les systèmes hydriques d'envergure en
raison de leur taille, du nombre des réservoirs, des aspects juridiques, etc. ;
Peu importe la méthode adoptée, les études de crue doivent être faites à l'échelle du bassin
versant à l'étude, étant donné que tous les ouvrages en amont ont des impacts sur la concep-
tion de ceux en aval.
• le débit de pointe du printemps, dans le cas d'une centrale au fil de l'eau ou d'un réservoir
dont le volume disponible est peu important ;
À titre d'exemple, le tableau 2.1 énumère quelques lois utilisées au Québec pour extrapoler les
crues observées à une station. La liste qui y est présentée n'est pas exhaustive puisque des
recherches portant sur de nouvelles lois sont toujours en cours. Il existent des logiciels conçus
spécifiquement pour effectuer les analyses de fréquence, tel HYFRAN, et des programmes
préparés en vue d'applications statistiques générales, comme SAS et MATLAB.
La détermination d'une crue de récurrence donnée doit être confirmée par une analyse régio-
nale qui vise à augmenter la fiabilité des lois d'extrapolation déduites des séries de mesures
disponibles à un site particulier. Ainsi, non seulement les crues observées dans le bassin ver-
sant à l'étude sont considérées, mais aussi celles des bassins voisins lorsque leurs caractéris-
tiques hydrologiques sont semblables à celles du bassin étudié. Cette méthode permet quel-
quefois d'allonger les séries observées dans un bassin. Elle est également utile pour réduire les
erreurs d'échantillonnage quand des mesures existent au site même.
À chaque station, les débits de pointe et les volumes de crue sont extraits des séries observées
en conservant leur ordre chronologique. Les valeurs manquantes sont reconstituées par
corrélation entre les stations de façon à former des séries de même longueur pour toutes les
stations. En plus de faciliter le traitement des données, cela permet de conserver toutes les
informations obtenues par observation.
Un examen visuel de chacune des stations permet de choisir la loi qui s'applique le mieux à
l'ensemble du bassin. Cette loi est ensuite appliquée aux données de chaque station pour cal-
culer les courbes de fréquence adimensionnelles qui expriment le rapport entre l'intensité des
valeurs obtenues pour différentes périodes de récurrence et l'intensité d'une valeur de réfé-
rence.
Quand la loi extrémale de type 1 de Gùmbel est retenue, la courbe de fréquence régionale est
définie comme la médiane de chacune des droites représentant la loi de chaque station sur un
papier à échelle fonctionnelle de Gùmbel. Dans le cas d'autres types de lois, l'intensité de la
courbe régionale est calculée à chaque point correspondant à un intervalle de récurrence ;
cette intensité est la médiane obtenue en ajustant selon la même loi les valeurs adimension-
nelles de toutes les stations. Une telle valeur de référence doit pouvoir être estimée d'une façon
précise et correspondre à un intervalle de récurrence fixe. Pour y arriver, il est possible d'utiliser
la valeur moyenne T = 2 ans avec les lois normales et T = 2,33 ans avec la loi de Gùmbel ;
avec les autres lois toutefois, c'est la médiane T = 2 ans qui est utilisée puisque leur moyenne
ne correspond pas à un intervalle de récurrence fixe.
Avant d'utiliser les courbes de fréquence obtenues aux stations dans le but d'en déduire une loi
régionale, il importe de s'assurer que les échantillons des observations faites à chaque station
sont homogènes d'une part et d'éliminer les séries qui montrent des écarts importants à cause
des particularités du bassin ou d'une carence systématique des mesures d'autre part. Le test
d'homogénéité de Langbein permet de distinguer les séries qui appartiennent à une même po-
pulation selon un taux de fiabilité variant entre 95 et 99 %.
Pour obtenir le résultat final, c'est-à-dire le débit (ou le volume en un point déterminé), il faut
connaître le débit (ou le volume) médian ou moyen par lequel le rapport sera multiplié pour ob-
tenir une valeur dimensionnelle.
Le débit qui s'écoule en un point d'un cours d'eau résulte d'une combinaison de facteurs tels
que les précipitations, la superficie du bassin de drainage, la régularisation naturelle effectuée
par les lacs et les marécages, le type et la répartition de la végétation, la pente du bassin, le
taux d'infiltration et le taux d'évaporation. Il est possible d'estimer tous ces facteurs sous forme
de quantités mesurables pour établir une équation régionale. Cependant, la plupart d'entre eux
varient trop peu d'une station à l'autre pour expliquer une partie appréciable de la différence
entre les débits observés aux stations.
/
La superficie du bassin versant à l'étude est le facteur qui influence le plus la valeur moyenne
ou médiane. Pour la plupart des bassins versants du Québec, ce facteur explique plus de 90 %
de la variabilité des crues, de sorte que les autres facteurs sont généralement négligés à
l'exception du taux de régularisation naturelle des lacs et des marécages qui varie parfois suffi-
samment d'un bassin à l'autre pour influencer la pointe de la crue.
Une fois l'équation régionale déterminée, il faut s'assurer qu'elle s'applique raisonnablement
bien à chaque station ; en cas d'écart notable, il faut en rechercher la cause qui peut être un
facteur négligé, un facteur mal estimé ou une erreur systématique dans les observations.
Le tableau 2.2 donne la liste des récurrences des pointes et des volumes de crue les plus cou-
ramment utilisées.
• le modèle HYDROTEL ;
II s'agit d'un modèle distribué de dernière génération, pouvant bénéficier des données four-
nies par la télédétection, par les radars météo et les systèmes d'information géographique.
Il a été développé à I'INRS_EAU et il est capable de simuler d'une façon plus fine et plus
physique les processus hydrologiques puisqu'il prend en compte le type de sol, le type de
végétation et l'occupation des sols (référence 2.5). Ce modèle permet :
• de reconstituer les débits d'un système hydrique à partir des données relatives aux pré-
cipitations (pluie et neige) et à la température de l'air au pas de temps journalier ou
moins (horaire) ;
• de simuler la propagation des débits dans les tronçons des cours d'eau en fonction d'un
modèle donné ;
• le modèle SSARR.
Ce modèle vient de la U.S. Army Corps of Engineers et il est très utilisé (référence 2.1,
référence 2.14 et référence 2.18). Ce modèle permet de :
• reconstituer les débits d'un système hydrique à partir des données relatives aux préci-
pitations (pluie et neige) et à la température de l'air, au pas de temps journalier ou
moins (horaire) ;
• simuler la propagation des débits dans les tronçons des cours d'eau ;
• simuler la régularisation des retenues, des réservoirs et des lacs selon les règles de
gestion préétablies.
Pour fonctionner, ces modèles requièrent donc des données journalières ou horaires propres
aux débits, aux niveaux, aux précipitations et aux températures. L'étalonnage des modèles né-
cessite normalement trois années de mesures concomitantes recueillies là où se trouvent des
ouvrages majeurs. Une telle durée présuppose qu'un étalonnage basé sur une longue série de
données hydrométriques existe pour une rivière analogue à celle qui est à l'étude. Si les sta-
tions hydrométriques ou météorologiques requises ne sont pas encore en service au moment
où débute l'étude préliminaire, il importe d'en planifier l'installation dès ce moment afin de dis-
poser de données suffisantes pour l'étude de faisabilité. Le choix du modèle à utiliser peut-être
influencé par le type de bassin à étudier.
À la limite, il est possible de déterminer la CMP à partir de mesures prises au cours d'une seule
année ; dans ce cas toutefois, l'étalonnage des modèles ne peut être validé à partir d'un cycle
hydrologique conservé comme témoin et les résultats obtenus sont grandement incertains. La
difficulté de disposer de toutes les données requises à temps explique fondamentalement
pourquoi il faut que les calculs effectués soient revus quand l'aménagement est en exploitation.
La modélisation d'un bassin versant comprend les deux étapes suivantes :
1. l'étalonnage du bassin versant ;
2. la validation de l'étalonnage.
L'étape d'étalonnage du bassin versant consiste à en fixer les éléments et les caractéristiques
de façon à simuler le plus fidèlement possible les conditions naturelles observées pour un ou
plusieurs événements hydrologiques.
Cinq critères quantitatifs sont utilisés pour juger de la fiabilité de l'étalonnage réalisé, soit :
• des coefficients d'ajustement des hydrogrammes produits (coefficient de Nash par exem-
ple) ;
De plus, la présentation globale des hydrogrammes doit être fidèle et les exigences liées aux
quatre aspects suivants doivent être respectées (référence 2.13) :
Établissement des valeurs Les écarts maximaux permis entre les volumes et les pointes journalières
maximales des crues observées et simulées sont fixés à 15 % tandis que
le décalage maximal autorisé entre l'apparition des pointes de crues
maximales est de deux jours.
Le coefficient de Nash peut prendre des valeurs entre moins l'infini et 1 .
Des valeurs supérieures à 0,7 sont acceptables et des valeurs supérieu-
res à 0,9 sont très bonnes.
Le bilan mensuel ne doit pas montrer d'écart substantiel par rapport aux
écarts de volume déjà enregistrés ni présenter de tendance constante à
sous-estimer ou surestimer les débits mensuels.
Les valeurs fixées pour l'acceptation des résultats doivent assurer un
étalonnage représentatif du bassin versant à l'étude. Étant donné la faible
quantité de données généralement disponibles et les marges d'erreur in-
hérentes à ces données, il importe de porter une attention particulière
aux événements choisis pour, l'étalonnage, de façon à ce qu'ils repré-
sentent des conditions homogènes et non pas des phénomènes ponc-
tuels (comme un orage au-dessus d'une station météorologique).
Période d'étalonnage À partir d'hydrogrammes observés et concomitants avec les données
météorologiques, l'intervalle choisi pour réaliser l'étalonnage doit com-
porter des crues d'été-automne et de printemps importantes afin que
l'extrapolation à la CMP soit plausible.
Crues d'origine pluviale Le modèle pluie-ruissellement choisie doit être calibré pour l'année com-
plète afin de représenter les crues d'origine pluviale et nivale.
Fonte des neiges Au Québec, les crues les plus fortes sont habituellement liées à la fonte
des neiges. Les années présentant les crues les plus tardives et les plus
fortes servent par conséquent à l'étalonnage du modèle.
L'étape de validation de l'étalonnage permet de s'assurer que les paramètres fixés lors de
l'étalonnage proprement dit reproduisent correctement d'autres événements hydrologiques ob-
servés. Elle consiste à évaluer la performance du modèle étalonné en effectuant des simula-
tions des événements hydrologiques survenus à des années différentes de celles utilisées pour
les simulations de calage. Pour ce faire, il faut :
• choisir des périodes jugées suffisantes relativement à celles des simulations d'étalonnage ;
• présenter les paramètres d'évaluation et les résultats de l'étalonnage et analyser ces résul-
tats ;
• ajuster les paramètres du modèle étalonné, s'il y a lieu, jusqu'à ce que la qualité désirée ait
été obtenue pour ces résultats, particulièrement en ce qui concerne la reproduction des
grandes crues historiques observées.
Les résultats obtenus ne sont jugés acceptables que si les écarts observés, dans le cas où ils
sont supérieurs à la tranche des 15 % permis, sont sécuritaires, c'est-à-dire que les valeurs si-
mulées sont supérieures aux valeurs observées.
Il arrive souvent que les écarts entre les volumes d'eau simulés et observés et entre les pointes
maximales simulées et observées soient importants. Ces différences s'expliquent par la diffi-
culté d'avoir pour l'ensemble des bassins versants des données représentatives sur les pluies ;
en effet, il y a fréquemment dissemblance entre la forme des hydrogrammes produits pour di-
verses stations, ce qui reflète l'hétérogénéité spatiale des pluies reçues et des températures.
Méthodologie
Pour tenir compte des recommandations du comité d'experts sur l'étude de la crue maximale
probable sur le Saint-Maurice qui suggérait de ne pas coupler deux événements maximaux
probables (référence 2.17), on a donc analysé, dans l'étude de la CMP du printemps, les cou-
ples d'événements météorologiques suivants :
La CMPP retenue est celle qui est la plus forte des deux cas, après laminage.
Conditions initiales
Pour arriver aux conditions de saturation du sol au passage des CMP, une des conditions mé-
téorologiques et hydrologiques initiales suivantes sont à considérer : conditions historiques ob-
servées les plus critiques ou conditions avec la moitié des pluies maximales probables (PMP).
Scénarios de température
Les scénarios optimaux de température à utiliser sont ceux déterminés dans l'étude des para-
mètres météorologiques nécessaires au calcul des crues maximales probables de printemps.
Il faut s'assurer que la série de température est bien synchronisée avec la période de fonte de
neige et de pluies maximales probables, quitte à la retarder ou à l'avancer de quelques jours
pour autant que tous ces trois événements météorologiques soient cohérents entre eux.
Paramètres météorologiques
Les données nécessaires au calcul de la CMP du printemps sont :
• la neige maximisée ;
Ces valeurs sont déterminées dans l'étude des paramètres météorologiques nécessaires au
calcul des crues maximales probables de printemps.
Résultats
Le résultat des simulations forme un ensemble d'hydrogrammes intermédiaires qui servent lors
du laminage de la CMP. Plusieurs de ces ensembles peuvent être requis pour les simulations
de laminage.
Méthodologie
La crue maximale probable d'été-automne (CMPEA) est par définition une crue d'origine plu-
viale uniquement. Les conditions météorologiques extrêmes causant les pluies maximales pro-
bables (PMP) d'été-automne qui génèrent la CMP sont donc à déterminer. L'approche métho-
dologique proposée par l'Organisation mondiale de météorologie (référence 2.19) est adoptée
pour déterminer les PMP d'été-àutomne. En résumé, cette méthode consiste à déterminer,
pour chaque tempête passée et répertoriée, un facteur de maximisation à appliquer aux quan-
tités de pluies observées.
Conditions initiales
Pour arriver aux conditions de saturation du sol au passage des CMP, une des conditions mé-
téorologiques et hydrologiques initiales suivantes sont à considérer : conditions historiques ob-
servées les plus critiques ou conditions avec la moitié des pluies maximales probables (PMP).
Paramètres météorologiques
Les données utilisées pour le calcul de la CMP de l'été-automne (la PMP et la pluie de
1 :100 ans) proviennent de l'étude de la pluie maximale probable.
Résultats
L'ensemble des hydrogrammes obtenus constitue le résultat avant laminage. Comme les ca-
ractéristiques des aménagements sur une rivière peuvent influencer d'une façon importante les
résultats des simulations de laminage, il est parfois requis de simuler plusieurs ensembles de
données correspondant à divers scénarios de centres des pluies maximales probables (sur tout
le bassin versant par exemple ou encore sur le bassin versant intermédiaire ou un sous-
ensemble de bassins versants intermédiaires). Le résultat retenu à chaque site du projet est
celui qui correspond aux conditions les plus critiques après simulation de laminage des CMP
générés par ces différents scénarios de centres de pluies maximales probables.
II est utile de situer les résultats de la simulation de la CMP par rapport aux résultats obtenus
pour d'autres bassins. Un tableau montrant les hauteurs de précipitation totale de la neige et de
la pluie, le débit spécifique à la pointe ainsi que la taille du bassin versant permettra d'établir
une comparaison.
II n'existe pas de critère unique utilisé pour déterminer la crue maximale à un site ; cependant,
selon le degré de risque, c'est-à-dire le niveau de dommages accepté par la société, deux ty-
pes de crues sont définis :
• la crue de projet, qui est utilisée pour le dimensionnement des ouvrages d'évacuation et qui
peut être déterminée par l'analyse statistique ou stochastique ou par la CMP ;
• la crue de sécurité, qui est celle que le barrage peut supporter dans les conditions excep-
tionnelles, sans rupture (en général, il s'agit de la CMP).
• dans le cas de plusieurs sites, les hydrogrammes hypothéthiques des bassins versants in-
termédiaires ont des probabilités conjointes réalistes d'une part et que les délais de propa-
gation d'un hydrogramme du site en amont au site en aval sont respectés d'autre part.
La qualité des résultats obtenus avec cette méthode dépend du degré de respect des hypothè-
ses et des critères de base, lors du calage du modèle stochastique. La longueur de la série
historique est très importante pour le choix des paramètres dans les étapes de transformation
et de détermination de l'ordre du modèle.
• la détermination des conditions initiales d'écoulement, pour obtenir une crue extrême ré-
aliste ;
Des études antérieures réalisées à Hydro-Québec doivent servir de guide pour des choix des
paramètres raisonnables.
• la courbe d'emmagasinement ;
Selon les modes de gestion fournis par l'exploitation, lorsque la valeur de la CMP est connue et
que les ouvrages sont conçus pour la laisser passer sans que le barrage ne se rompe, les
contraintes relatives au dépassement du niveau maximal d'exploitation au passage de la crue
décamillennale peuvent être allégées. Dans un contexte d'analyse du risque, le risque de perte
de production associé à la nécessité de déversements préventifs visant à ne pas excéder ce ni-
veau doivent être pris en compte.
Seules les crues de printemps font l'objet d'une simulation de laminage. Les débits de pointe
d'été-automne doivent pouvoir être complètement évacués sans que le niveau maximal
d'exploitation ne soit excédé, même si la centrale ne fonctionne pas. Ces contraintes peuvent
aussi être allégées lorsque la valeur de la CMP est connue et que les ouvrages sont conçus
pour la laisser passer sans que le barrage ne se rompe.
Le débit d'étiage relatif à une période de récurrence donnée et d'une durée arbitraire peut donc
être établi à partir des caractéristiques hydrologiques du bassin versant, d'une loi régionale
adimensionnelle de fréquence et d'une relation régionale s'appliquant aux débits moyens
d'étiage.
2.7.1 Contexte
La protection de l'habitat du poisson est généralement l'enjeu le plus fréquent pour la détermi-
nation du débit réservé, mais d'autres considérations de nature environnementale (navigabilité,
prises d'eau, activités récréatives, etc.) pourraient entraîner des contraintes supplémentaires de
débit réservé. De plus, les contraintes de débit réservé pourraient entrer en conflit avec des
contraintes de. niveau d'eau en amont ou en aval du tronçon visé par le débit réservé. La dé-
termination de la valeur de débit réservé doit donc tenir compte de ces autres contraintes.
La politique permet au promoteur d'envisager deux avenues. La première, privilégiée par la so-
ciété de la Faune et des parcs du Québec et par le ministère de l'Environnement du Québec,
consiste à laisser un débit réservé écologique dans le ou les tronçons où le régime hydrologi-
que sera modifié. La seconde exige de compenser intégralement, par l'aménagement
d'habitats à poissons, plus de la totalité des habitats perdus en raison de la modification du ré-
gime hydrologique ou d'autres interventions.
Les débits réservés ne sont pas fixés a priori dans la politique, mais le promoteur d'un projet
doit démontrer que le débit proposé respecte les principes directeurs mentionnés ci-dessus. Le
débit réservé doit être évalué à l'aide de méthodes fiables et scientifiquement reconnues qui
doivent être approuvées par la Société de la Faune et des Parcs du Québec. Lorsqu'il est dé-
montré que le maintien d'un débit réservé écologique empêche la faisabilité d'un projet de dé-
veloppement hydroélectrique, l'aménagement d'habitats (compensation) combiné au maintien
d'un débit inférieur au débit réservé écologique, peut également être considéré pour atteindre
l'objectif d'un gain net d'habitats ou de productivité du milieu. Toutefois, la valeur de débit infé-
rieur au débit réservé écologique ne peut être nulle et doit être déterminée selon les besoins
des espèces dont les habitats ne peuvent être remplacés. Avant de s'engager dans la voie de
la compensation par l'aménagement d'habitats, le promoteur doit d'abord avoir réalisé
l'ensemble des démarches nécessaires à la détermination d'un débit réservé écologique ainsi
que les pertes d'habitat encourues par le maintien d'un débit inférieur au débit réservé écologi-
que.
Quelle que soit l'avenue de conservation et de mise en valeur retenue par le promoteur, un
programme de suivi biologique d'une durée minimale de cinq ans doit être élaboré par ce der-
nier et approuvé par la Société de la Faune et des Parcs du Québec ou par le ministère de
l'Environnement du Québec avant le début des travaux. De plus, le programme impose une
obligation de résultats par rapport aux mesures de conservation et de mise en valeur adoptées.
• la réalisation d'un vidéo vertical aéroporté, accompagné d'un jaugeage, en étiage estival (ce
vidéo permet de déterminer la surface mouillée) ;
• un rapport photographique.
Ces études permettent d'évaluer de façon préliminaire l'ordre de grandeur du débit réservé
écologique, son impact sur la rentabilité du projet, de même que l'ampleur des aménagements
d'habitats du poisson nécessaires si on vise un débit réservé inférieur au débit réservé écologi-
que. À la fin de l'étude préliminaire, on devrait retenir au moins deux patrons de débits réservés
pour l'étude de faisabilité.
• autres situations.
Dans les rivières où il n'y a pas d'espèce très valorisée ni d'activité de pêche importante, la
détermination du débit réservé par la méthode des périmètres ou surfaces mouillés (mé-
thode hydraulique) est suffisante. Ces périmètres ou surfaces mouillés doivent être déter-
minés pour différents débits. Ces études nécessitent des relevés sur le terrain pour une pé-
riode d'un an. Le débit réservé écologique correspond au débit nécessaire pour maintenir le
périmètre ou surface mouillé. Ce débit peut toutefois être modulé selon le jugement
d'experts.
Si le débit réservé écologique compromet la rentabilité du projet, un débit réservé moindre
peut être fixé. Les études environnementales doivent alors mener à une évaluation de la
quantité d'habitats perdus et des aménagements écologiques nécessaires au maintien de
la productivité halieutique.
2.8 Références
Référence 2.1 Application of Probable Maximum Précipitation Estimâtes - U.S. East of thé
103h Meridian. 1982. N.W.S., National Weather Service, NOM, U.S. Dept.
Commerce. Silver Springs Md, Hydrometeorogical Report N° 52,167 p.
Référence 2.2 BOSS Corporation. 1988. BOSS HMR52. Proprietary Software, Version 1.1.
Référence 2.3 C.D.Z. Environnement inc. 1997. Étude des paramètres météorologiques
nécessaires au calcul des crues maximales probables de printemps et d'été-
automne au bassin versant du lac Kénogami. Rapport préparé pour Hydro-
Québec (unité Prévisions et Ressources hydriques, direction Plans et pro-
grammes d'équipement de production). Contrat 05690-97-ENV-001-00.
Référence 2.4 Chow, K.C.A. & Jones, S.B. 1994. Probable Maximum Floods in Boréal Ré-
gions. Final Report and Appendices. Canadian Electrical Association, Re-
search & Development. Report CEA No 9111 G 839 by Atria Engineering
Hydraulics Inc. -
Référence 2.5 Fortin J.P., Turcotte R. et al. 1999. Simulations de crues maximales proba-
bles et prévisions des apports sur le bassin de la rivière Mitis par le modèle
HYDROTEL INRS-Eau, Rapport de recherche N° R 551A
Référence 2.6 Hydro-Québec. 1999. Le modèle météo-apport HSAMI: historique, théorie et
application. IREQ.
Référence 2.7 Hydro-Québec. 1998. Adéquation des capacités d'évacuation des aména-
gements existants. Norme SB-50-11-00. Groupe Production, direction Sécu-
rité des barrages.
Référence 2.8 Hydro-Québec. 1998. Étude des paramètres météorologiques nécessaires
au calcul des crues maximales probables de printemps et d'été-automne
pour le bassin versant du lac Mékinac. Unité Prévisions.
Référence 2.9 Hydro-Québec. 1996. Étude globale des crues de la rivière des Outaouais.
Référence 2.10 Hydro-Québec. 1994. Étude des paramètres météorologiques nécessaires
au calcul des crues maximales probables de printemps et d'été-automne
pour les bassins versants de la rivière Gatineau. Unité Prévisions.
Référence 2.11 Hydro-Québec. 1992. Critères de conception et de vérification de la capacité
des ouvrages d'évacuation. Service Hydraulique.
Référence 2.12 Hydro-Québec. 1989. Proposition de critères de sécurité des barrages face
à des crues extrêmes. Service Hydraulique. Correspondance interne SH-89-
810.
Référence 2.13 Hydro-Québec. 1989. Ste-Marguerite - Site SM-3 incluant la dérivation P2-C
- Simulation et laminage des crues maximales probables. Service Hydrauli-
que. Rapport 07441-RA-89/12.
Référence 2.14 Lavalin. 1982. Centrale de pompage Delaney - Dérivation provisoire et éva-
cuateur de crues.
Référence 2.15 Noble, J.R.H. 1972. Storm Rainfall in Canada. Environnement Canada, ser-
vice de l'Environnement atmosphérique.
Référence 2.16 Pugsley, W.l. 1981. Guide de crue au Canada; techniques hydrométéorolo-
giques, crue de projet. Environnement Canada, service de l'Environnement
atmosphérique.
Géologie et géotechnique
3.1 Généralités
Au cours d'une étude préliminaire, les études géologiques visent à déterminer les conditions
probables du terrain, en effectuant au droit du site à aménager une analyse géomorphologique
régionale et locale. Les principaux traits structuraux du rocher et les formes de dépôts meubles
sont ainsi identifiés à l'aide de photos aériennes, puis une visite du terrain permet de vérifier
quelques éléments des interprétations faites. Finalement, des hypothèses raisonnables sur la
structure et le niveau du rocher ainsi que sur la nature des sols de fondation sont émises pour
permettre une première évaluation du site.
Pour une étude de faisabilité, il faut préciser pour les variantes les plus prometteuses le niveau
réel du socle rocheux de façon à bien positionner les principales composantes de l'aménage-
ment projeté. À ce stade, les informations géologiques et géotechniques disponibles servent à
fixer correctement l'axe des ouvrages et à évaluer chaque variante d'une manière assez pré-
cise. Pour ce faire, l'exécution d'un premier programme d'exploration comprenant une carto-
graphie géologique, des forages, des puits et des levés sismiques est requise ; les résultats
obtenus permettent de définir un concept d'aménagement valable et de privilégier une variante.
En outre, une investigation générale est menée pour repérer les principales sources d'emprunt.
Une fois qu'une variante est retenue, il s'agit de définir précisément les conditions de fondation.
Un autre programme d'exploration est mis en œuvre non seulement pour établir la position du
roc et la stratigraphie des dépôts meubles, mais aussi pour définir la nature exacte de ces ma-
tériaux de façon à optimiser le concept des ouvrages prévus. Les sources d'emprunt font aussi
l'objet d'investigations détaillées qui tiennent compte de la position de la nappe d'eau dans les
dépôts et des autres contraintes d'exploitation. Les propriétés physiques et mécaniques des
matériaux composant les fondations et le remblai sont établies à l'aide d'essais exécutés sur
place et en laboratoire.
Dans le cas d'ouvrages dont le taux de risque est très élevé, il est possible de recourir à une
étude régionale des caractéristiques et des paramètres sismiques.
En vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement, toute carrière ou sablière dont l'aire
d'exploitation couvre trois hectares ou plus et qui est située dans la région de la baie James et
du Nord québécois est assujettie à la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur
l'environnement et le milieu social.
En vertu du Règlement sur les carrières et sablières, il est interdit d'établir une nouvelle aire
d'extraction dans un territoire zone par une municipalité à des fins résidentielles, commerciales
ou mixtes.
• 1 km des puits, sources ou autres prises d'eau servant à l'alimentation d'un réseau de dis-
tribution d'eau ;
• 600 m d'une zone résidentielle, commerciale ou mixte dans le cas d'une nouvelle carrière et
150 m dans le cas d'une nouvelle sablière ;
• 600 m de toute habitation pour une carrière où se fait du concassage et 150 m pour une
nouvelle sablière ;
Cette règle s'applique également aux institutions d'enseignement, aux temples, aux terrains
de camping et à tout établissement au sens de la Loi sur les services de santé et les servi-
ces sociaux.
• 100 m de toute réserve écologique créée en vertu de la Loi sur les réserves écologiques ;
• 70 m d'une voie publique dans le cas d'une carrière et 35 m dans le cas d'une sablière ;
Afin de mieux masquer les lieux et d'éviter tout empiétement en cours d'exploitation, il est re-
commandé d'augmenter ces distances dans le cas des voies publiques ou privées et des limi-
tes de propriétés.
S'il est nécessaire de réduire les distances prescrites, il faut suivre la procédure prévue au Rè-
glement sur l'évaluation et l'examen des impacts sur l'environnement.
3.3.4 Sondages
Pour la sécurité des travailleurs et de la faune, il est requis de remblayer au fur et à mesure les
tranchées et les puits de sondage ou d'installer des dispositifs de protection.
3.3.5 Accès
Dans la mesure du possible, il ne faut aménager qu'un seul accès par aire d'exploitation. La
largeur de l'accès ne doit pas excéder 2,5 fois celle du plus gros véhicule servant au transport
des matériaux. Son tracé (en courbe, en diagonale, etc.) doit permettre, autant que possible, de
masquer la présence de l'exploitation et il doit être situé à une distance minimale de 25 m des
habitations, des établissements, des institutions d'enseignement et des terrains de camping.
• Le modèle Robuste consiste à utiliser le paramètre sismique maximal obtenu par l'un ou
l'autre du modèle H (historique) et du modèle R (séismo-tectonique ou « rift ») :
• Le modèle H est basé sur la concentration des séismes historiques, chacun étant défini
par une date, un épicentre et une magnitude.
• Le modèle R est basé sur considérations de nature séismo-tectonique comprenant la
réactivation probable d'une faille située le long du fleuve Saint-Laurent.
• les lois d'atténuation des ondes sismiques de Hasegawa utilisées en 1985 sont actuelle-
ment remplacées par celles de Atkinson et Boore (1995) ;
• les valeurs de pointe des accélérations et des vitesses sont calculées à la surface du sol en
considérant un dépôt de mort-terrain type de classe B caractérisé par une épaisseur de
30 m et une vitesse de propagation des ondes de cisaillement Vs de l'ordre de 750 m/s.
Les conditions du modèle Robuste retenues pour le Code national du bâtiment de l'an 2003 ne
sont pas nécessairement suffisantes pour la conception des ouvrages d'Hydro-Québèc. En ou-
tre, le Code national du bâtiment n'a pas de juridiction sur les ouvrages de retenue, les barra-
ges étant en général des structures plus importantes et leur durée de vie est plus longue que
celle des bâtiments. Par conséquent, des périodes de récurrence plus élevées, c'est-à-dire des
probabilités plus faibles, doivent plutôt être envisagées. C'est donc le Guide pour la sélection
des paramètres sismiques produit par Hydro-Québec en 1998 qui s'applique. En résumé, ce
guide stipule que :
• l'accélération de pointe au rocher est déterminée sous les conditions équivalentes suivan-
tes :
• une période de récurrence de 2 500 ans,
3.5 Excavations
Divers types d'excavations sont effectués lors de la réalisation d'un aménagement hydroélectri-
que. Un décapage de la partie superficielle du sol est d'abord exécuté dans l'emprise prévue
pour les ouvrages, puis des excavations plus ou moins profondes sont pratiquées, soit pour dé-
couvrir le roc de fondation, soit pour réaliser une clé d'étanchéité sous le noyau de l'ouvrage de
retenue projeté ou un point de drainage à son pied aval. Sous les futures structures, le roc est
excavé plus ou moins profondément. Chaque fois qu'un aménagement doit comporter des ou-
vrages souterrains, la stabilité des parois excavées doit être assurée en choisissant les pentes
appropriées.
km
509
Peak Accélération
2%/50 year probability Figure 2.2
Iso-accélérations de pointe au rocher dans l'est canadien pour une
probabilité de dépassement de 2% en 50 ans (période de récurrence
1*1 Naturai Resources
Canada
1 Onervatoy Cnœcant
Ressources naturelles
Canada
.
H mode) hard rock values de 1 / 2 500 ans). ' OttvaOïtaric
K1A OV3
OUMKktanol
Kl* OY3
Zone -Coefficient
sismique (k)
0,05
0,10
0,15
0.25
0,30
Figure 3.2
Coefficients sismiques
d'Hydro-Québec, 1998
Guide de conception des aménagements hydroélectriques
3.5.1.1 Décapage
Le décapage consiste à enlever et évacuer tous les matériaux organiques, y compris les sou-
ches, l'humus et le sol contaminé recouvrant le mort-terrain ou le socle rocheux. Cette activité
est considérée comme une excavation de mort-terrain effectuée pour prendre une mesure.
Lorsque le matériau des couches sous-jacentes ne peut servir de fondation ou pour la mise en
place du remblai, le décapage et l'excavation du mort-terrain peuvent être effectués en une
seule opération. La profondeur minimale de ce type d'excavation est de 0,5 m. L'excavation
d'un dépôt de tourbe de plus de 1 m d'épaisseur doit être évaluée séparément du décapage. Le
décapage doit être effectué de façon à réduire au minimum les pertes de matériau sous-jacent
conformément aux exigences relatives aux matériaux de remblai et de fondation.
Pour le décapage de la couche de sol arable ou végétale, il faut respecter rigoureusement les
plans établis. Quand un réaménagement est prévu, il est requis de conserver la terre végétale
et de l'utiliser à cette fin.
En zone agricole, il faut éviter de créer des ornières et de mélanger le sous-sol à la couche
arable. Il est particulièrement important de séparer la terre arable et la terre du sous-sol, en vue
de la remise en état du terrain.
La terre végétale provenant des aires de travail situées sous le niveau d'exploitation d'un réser-
voir hydroélectrique peut être transportée à l'extérieur du futur réservoir et servir aux travaux de
réaménagement.
Durant les travaux, la stabilité d'un talus peut être améliorée en installant des puits de drainage
aux points critiques sur celui-ci ou aux environs. Des pointes filtrantes (« well points ») sont
souvent prescrites pour stabiliser les excavations. Cette méthode est cependant inefficace dans
les argiles à cause de leur nature imperméable.
Il est souvent économique de rechercher des moyens simples pour stabiliser les excavations
(rabattement de nappes, drainage des eaux de surface, bernes, etc.).
3.5.2.1 Généralités
Dans le cadre d'une étude de faisabilité, les critères relatifs aux excavations dans le roc
s'appuient essentiellement sur les expériences et sur les pratiques connues et éprouvées dans
un terrain comparable sur le plan géologique. Puisqu'à ce stade les connaissances sur le site à
aménager sont relativement limitées, il n'est pas question de procéder aux analyses sophisti-
quées de conception ou de stabilité, car celles-ci seraient fondées sur des données indisponi-
bles telles que des paramètres géotechniques bien précis ou encore des structures et des dis-
continuités géologiques particulières au site.
Depuis les 30 dernières années, les expériences et les pratiques relatives aux excavations
dans le roc portent principalement sur la roche précambrienne du bouclier canadien ; il est pro-
bable que celles-ci répondront en grande partie aux besoins d'Hydro-Québec pour encore un
bon nombre d'années. En conséquence, les critères formulés ci-dessous sont applicables à
des formations géologiques similaires. Pour les sites se trouvant dans les basses terres du
Saint-Laurent, des mesures et des ajustements qui tiennent compte de leurs particularités
géologiques et géotechniques s'imposent.
II est généralement admis que la méthode d'excavation utilisée tant en surface que sous terre
est le forage et le dynamitage.
En surface, les excavations se font en banquettes successives. Sous terre, selon la grandeur
des galeries et des cavernes, la percée frontale, l'abattage et les banquettes constituent la
méthode couramment utilisée. À l'occasion, une galerie, ou un puits-pilote, peut être excavée
sur une longueur variable devançant le front de taille, en fonction des conditions géologiques
ou des facteurs de sécurité. Quoi qu'il en soit, la hauteur d'une banquette est généralement li-
mitée à 10 m et la profondeur d'une volée en percée frontale, à 5 m.
Dans le but de préserver l'intégrité et la stabilité des faces d'excavation finales ainsi que de mi-
nimiser l'extension de la fissuration et des bris au-delà des lignes d'excavation, des procédés
de forage et de dynamitage périphériques contrôlés, seuls ou combinés avec d'autres métho-
des, sont utilisés pour toutes les excavations, en surface ou sous terre. Le diamètre des fora-
ges périphériques varie entre 5 et 8 cm et leur espacement initial est généralement fixé en-
tre 45 et 60 cm pour fin d'estimation. Ces critères peuvent être révisés à la hausse comme à la
baisse en fonction des besoins locaux, des données géologiques et des résultats obtenus.
À proximité d'un lieu de travaux de sautage, il faut inspecter les bâtiments, les structures et les
ouvrages de génie civil avant le début des travaux.
Il est requis d'établir le patron de sautage en tenant compte de la vulnérabilité du milieu. Dans
la mesure du possible, il faut donc réduire les charges, utiliser des détonateurs de haute préci-
sion, se servir d'un exploseur à synchronisation séquentielle pour obtenir des explosions à
micro-retards et procéder au sautage par pré-cisaillement.
Après avoir évalué si certains des impacts suivants risquent de se produire, il faut en faire le
suivi :
• lézardes ou fissures dans les ouvrages de génie civil, dans les conduites souterraines et
dans les fondations des bâtiments ;
• bruits gênants pour les résidants, pour la faune ou pour certains types d'exploitation comme
les élevages ;
• accumulation de débris.
Le cas échéant, des mesures de protection nécessaires doivent être prises : limite de charge,
pare-éclats, élimination des débris dans un endroit approprié, etc.
II faut également s'assurer que la vitesse au sol des ondes sismiques impulsives ou disconti-
nues émises lors du sautage est inférieure à 4 cm/s à moins de 30 m d'un bâtiment, d'un ou-
vrage, d'une habitation ou d'un puits.
II est requis de prendre les précautions nécessaires pour protéger l'écosystème aquatique, soit
notamment :
• éviter, s'il y a présence de mammifères marins, toute explosion dans un rayon de moins de
500 m (un observateur accrédité par Pêches et Océans Canada doit être présent sur les
lieux au moment de l'explosion) ;
• élaborer, s'il y a risque de présence de bélugas à proximité du site des travaux, un plan de
surveillance en collaboration avec Pêches et Océans Canada ;
• choisir des explosifs à faible vitesse de détonation, employer de petites charges, effectuer
des explosions à micro-retards et utiliser des charges-écrans ;
• protéger la faune aquatique de l'onde de choc en plaçant un rideau de bulles d'air le plus
large possible très près de la surface des matériaux à faire sauter ;
• limiter la pression de l'onde de choc dans l'eau à 100 kPa à une distance de 10 m de la
source ;
• éloigner les poissons du lieu de sautage par des procédés mécaniques ou électroniques ;
• procéder au sautage le plus rapidement possible après la mise en place d'explosifs de fa-
çon à ce que les poissons n'aient pas le temps de revenir sur les lieux.
Lorsqu'il est possible de réaliser les travaux projetés sans utiliser d'explosifs, cette solution doit
être privilégiée.
Dans les zones à faible profondeur d'eau, il est souvent possible de réaliser les travaux à sec.
Si la nature des matériaux à extraire le permet, il est conseillé d'utiliser des dragues ou des ex-
cavatrices pour réaliser les travaux.
3.5.2.4 Géométrie
Les parois des excavations profondes à ciel ouvert, telles que celles des canaux d'amenée, de
fuite ou de dérivation, exigent une pente moyenne de l'ordre de 1H : 20V. Entre chaque ban-
quette est laissé un décrochement ou une petite risberme d'environ 30 à 50 cm pour fins d'ali-
gnement et de forage périmétrique.
Selon la topographie du socle et lorsque plusieurs paliers d'excavation sont nécessaires pour
atteindre les cotes finales, une berme de 3 à 5 m de largeur est généralement conservée à
chaque série de trois banquettes consécutives pour fins de stabilité, de sécurité, d'accès ou
d'entretien. En tête de l'excavation rocheuse, une risberme de 3 à 5 m de largeur est aussi dé-
gagée au point de contact du roc et du mort-terrain pour assurer la stabilité des excavations.
Pour des raisons structurales évidentes, les galeries, les puits et les cavernes exigent, dans un
contexte normal, une section transversale circulaire (ou passablement circulaire) ; l'orientation
longitudinale de ces ouvrages doit tenir compte de l'orientation des traits structuraux prédomi-
nants ainsi que des discontinuités du rocher de manière à assurer la stabilité des parois et à
minimiser les bris hors profil.
Pour des raisons pratiques et financières, une section de galerie en forme de D renversé, ayant
un rapport hauteur-largeur d'environ 1,0 à 1,3 et une flèche de voûte égale à 25 % de sa lar-
geur, est généralement adoptée. Dans le cas des cavernes et des chambres d'équilibre dont la
largeur dépasse 20,25 m et d'après les conditions géologiques prévalant au site à aménager, la
flèche de la voûte peut être plus prononcée, soit 30 % ou plus. La section bien connue en
forme de fer à cheval n'est généralement pas requise dans le rocher du bouclier canadien. Il
est cependant entendu que, dans un roc compétent, les petites chambres d'équipement ou les
petites galeries de service (de 3 à 5 m) peuvent prendre une géométrie différente pour répon-
dre spécifiquement à ce besoin.
La couverture rocheuse au-dessus des galeries, de même que le pilier rocheux séparant deux
chambres ou deux galeries souterraines, exige généralement une dimension qui représente
de 1 à 1,5 fois la largeur des ouvertures adjacentes. Cette dimension doit être parfois majorée
de quelques mètres pour tenir compte de l'affaiblissement local du roc de surface ou du roc
adjacent causé par des dynamitages souterrains. Elle doit en outre être revue dans le cas spé-
cifique des galeries et des conduites hydrauliques en charge pour tenir compte des conditions
d'exploitation de ces ouvrages.
3.5.3.1 Généralités
La protection, la consolidation, l'injection et le drainage du roc sont des mesures préventives ou
correctives qui visent à assurer la sécurité et la stabilité des ouvrages tout au cours de leur vie
utile.
En effet, le roc donne lieu à un milieu discontinu, entrecoupé de contacts et de structures géo-
logiques telles des failles, des diaclases, des fractures. Dans le bouclier canadien, l'excavation
d'une ouverture ou d'une galerie crée un effet de voûte généralement autoportante. Cependant,
des instabilités locales telles que des chutes de blocs ou des effondrements et des éclatements
de paroi peuvent survenir à tout moment, ce qui exige un traitement, ou une combinaison de
traitements des parois, qui suit de près l'avancement des fronts d'excavation.
• le treillis métallique ;
• le béton projeté.
Les cintres et les ligatures métalliques sont habituellement utilisés en combinaison avec d'au-
tres moyens (boulons, béton ou béton projeté). Selon l'expérience acquise au cours des derniè-
res décennies, les cintres métalliques sont très peu requis alors que des ligatures métalliques
sont appliqués avec des boulons ici et là, sur une base locale.
Fait d'acier galvanisé, le treillis à mailles flexibles est une protection superficielle habituellement
installée sur toutes les voûtes et sur le haut des murs de plus de 5 m de hauteur.
Puisque l'usage de ce traitement est dicté par la sécurité, il est donc utilisé systématiquement
dans le cas des voies d'accès, des passages, des portails et des aires d'équipement ou de sta-
tionnement. Selon les circonstances, il peut être également employé sur les falaises et les
pentes naturelles lorsque celles-ci surplombent directement les ouvrages prévus et représen-
tent un risque potentiel pour ces derniers.
La pose de treillis métallique est moins justifiée pour certains murs des canaux d'amenée, de
fuite, de dérivation et d'évacuation, particulièrement lorsqu'ils sont bien coupés dans du roc
compétent et qu'ils sont loin de toute circulation ou de tout passage du personnel.
L'enlèvement de treillis métallique peut être requis pour certains passages hydrauliques ou
pour la mise en place de béton. Dans de telles circonstances, il peut s'avérer plus avantageux
d'utiliser du béton projeté.
Pour la majorité des ouvrages du Québec, les boulons de consolidation constituent le principal
outil de stabilisation et de sécurisation des murs et des parois rocheux.
Les boulons tensionnés et injectés sont utilisés dans tous les ouvrages permanents alors que
les boulons tensionnés mais non-injectés ne sont acceptés que temporairement.
Les ancrages mécaniques des boulons, tels que la coquille expansive, sont utilisables pour
toutes les formations rocheuses, sauf les zones de faille plus ou moins importante du bouclier
canadien, les schistes et quelques conglomérats ou autres roches moins compétentes. Dans
ces cas, les ancrages à base de résine synthétique à prise lente ou rapide sont une solution de
rechange acceptable.
L'injection des boulons par coulis de ciment est le moyen le plus couramment utilisé. Celui-ci
présente l'avantage de sceller aussi, dans une certaine mesure, les fissures avoisinantes dans
le roc. Dans un roc très fracturé à fissures ouvertes et communicantes toutefois, ce moyen ne
réussit que si les fissures sont préalablement colmatées avec du béton projeté ou par d'autres
moyens adéquats. Dans un rocher très fissuré et quasiment friable, l'efficacité des boulons peut
être grandement améliorée grâce à un usage combiné et harmonieux des éléments métalliques
(cintres ou ligatures) et du béton projeté. À moins de devoir répondre à un besoin bien précis,
les câbles d'acier, injectés ou non, ne sont pas utilisés de manière courante.
Les boulons les plus courants mesurent 25 et 35 mm de diamètre et ils offrent une capacité
utile de l'ordre de 160 et de 330 kN respectivement. Pour répondre à des besoins structuraux
spécifiques, des boulons réguliers de 35 mm de diamètre ou des tirants d'ancrage (de type
Dywidag) fabriqués à partir d'aciers à haute performance et pouvant offrir jusqu'à 630 kN par
unité sont généralement appropriés.
Les boulons de 3 à 6 m de longueur sont les plus couramment utilisés pour obtenir un boulon-
nage systématique et planifié. Des boulons ou des tirants d'ancrage de 4 à 8 m de longueur,
voire parfois 10 ou 12m, sont aussi recommandés pour répondre à des besoins structuraux
spécifiques.
L'espacement entre les boulons doit être adapté à la géologie locale (par exemple l'état du roc,
l'orientation et l'espacement des discontinuités, la présence des traits structuraux), de même
qu'à la géométrie et aux dimensions des excavations. L'espacement initialement prévu varie
habituellement entre 1,5 et 2,5 m, ce qui peut être modifié par la suite en fonction des condi-
tions locales. Il arrive aussi qu'un boulonnage planifié comme primaire doive être renforcé par
un patron secondaire de boulons placés en quinconce pour répondre à un besoin spécifique et
local. En présence de faiblesses particulières, il est recommandé d'utiliser un boulonnage spé-
cialement conçu et adapté à la configuration de ces faiblesses à la place des patrons prééta-
blis.
Normalement, le boulonnage suit de très près les travaux d'excavation pour en maximiser
l'efficacité et pour minimiser les déplacements (ceux-ci sont défavorables à la stabilité des pa-
rois rocheuses). Il arrive assez souvent que des boulons de consolidation soient mis en place et
injectés à la périphérie des ouvertures ou des coupes de roc avant les sautages des excava-
tions adjacentes. Dans ce cas, ces boulons jouent un rôle de pré-stabilisation comparable à
celui des goujons de consolidation.
En termes de stabilisation des parois, les goujons de consolidation jouent un rôle relativement
moins actif que les boulons puisqu'ils n'appliquent pas de précontrainte initiale à la surface ro-
cheuse. Dans une roche massive et relativement peu fracturée comme celle qui se trouve sou-
vent dans les régions québécoises, leur effet contre le déplacement et la dislocation des blocs
et contre l'ouverture ultérieure des diaclases et des fractures est toutefois aussi valable et bé-
néfique.
Dans cette optique, les goujons sont installés au besoin dans le périmètre des ouvertures pré-
alablement aux excavations pour pré-stabiliser et préserver les coins rocheux. Dans le cas
d'excavations dentaires, les goujons sont assez souvent utilisés au même titre que les boulons
pré-installés pour minimiser les surexcavations et le remplissage subséquent par du béton.
Pour assurer une consolidation générale des voûtes et des parois d'ouvrages permanents, les
patrons planifiés de goujons sont jusqu'à présent moins utilisés que ceux des boulons.
Les goujons les plus courants sont des barres d'armature de 25 mm de diamètre injectées dans
un coulis de ciment. Leur longueur, leur espacement et leur orientation sont déterminés en
fonction des besoins et des conditions géologiques locales. Les goujons mesurant de 3 à 5 m
de longueur et espacés d'environ 1,5 à 2 m c/c sont les plus employés.
À l'occasion, les goujons périmétriques peuvent présenter un inconvénient lorsqu'il faut abattre,
après un dynamitage adjacent, des blocs instables ou potentiellement instables, mais encore
retenus les uns aux autres ou à la masse rocheuse par des goujons pré-installés.
Dans le bouclier canadien, la situation est généralement moins cruciale en termes de besoin
urgent de soutènement, car le roc conserve toujours une certaine capacité de résistance après
les excavations. Le béton projeté est alors utilisé sur une base locale et en combinaison avec
des boulons (dans les zones de fracture, de cisaillement ou de faille par exemple). Attaché aux
parois rocheuses, un treillis métallique à mailles soudées de 10 cm sur 10 cm fait partie inté-
grante de ce béton projeté. Des épaisseurs finales de béton projeté de 5, 1.0 ou 20 cm sont les
plus courantes ; elles répondent généralement bien aux objectifs visés, compte tenu des condi-
tions locales prévalant sur les sites à aménager. Du fait que ce béton peut présenter des fissu-
res, il est souvent préférable qu'il soit muni de drains supplémentaires pour prendre en compte
les conditions d'exploitation variables des ouvrages hydrauliques.
Le béton projeté sert aussi de matériau de colmatage et de remplissage utilisé après le cure-
tage et le nettoyage des matériaux meubles sujets à l'érosion qui se trouvent dans les failles ou
dans les zones de cisaillement. Son application est recommandée pour traiter la fondation des
ouvrages de. retenue et aussi pour protéger les murs et les parois rocheuses à court ou à long
terme de l'érosion et de la déstabilisation. Dans cette optique, le béton projeté est souvent ap-
pliqué sur les faces fraîchement excavées dans certains schistes argileux propres aux basses
terres du Saint-Laurent pour empêcher que ceux-ci, exposés aux intempéries et aux cycles ré-
pétitifs de mouillage-séchage et de gel-dégel, ne se désagrègent et tombent en ruine.
Dans un massif fracturé, une couche de béton projeté de 5 cm d'épaisseur constitue une me-
sure de protection superficielle, aussi valable que celle offerte par un treillis métallique à mailles
flexibles. De plus, cette couche a un effet bénéfique sur le scellement des joints et des fractu-
res ouvertes dans le roc, ce qui facilite les injections effectuées ultérieurement (l'injection des
boulons et l'injection d'étanchement par exemple).
Dans les endroits qui requièrent l'enlèvement du treillis métallique à mailles flexibles (comme la
zone de bétonnage), il peut être préférable de considérer l'usage du béton projeté à la place de
celui du treillis métallique.
Le mélange de mortier (gunite) n'est pas recommandé sur les chantiers d'Hydro-Québec.
Les conditions géologiques locales, la configuration des ouvrages prévus et le mode d'exploita-
tion de ces derniers sont parmi les facteurs déterminants du patron et de la longueur des
drains. Une attention particulière doit être portée aux murs et aux falaises adjacents à un réser-
voir et à des conduites de haute pression. En effet, les joints de décompression sont souvent
porteurs d'eau d'infiltration et de ruissellement en provenance d'une montagne. Les failles et les
plans de cisaillement remplis de roc désagrégé ou de matériaux meubles plus ou moins im-
perméables constituent des écrans naturels favorisant la formation à court ou à long terme de
forces hydrostatiques destructives.
Les drains les plus courants mesurent 75 mm de diamètre et de 5 à 10 m de longueur ; ils pos-
sèdent un espacement de 4 à 6 m c/c. Dans des endroits spécifiques ou pour répondre à un
objectif précis, ils peuvent mesurer de 20 à 30 m, voire davantage. La formation potentielle de
dépôts solides qui bloqueraient la sortie des drains au contact de l'air explique que ceux-ci doi-
vent être munis d'une tête en siphon comme mesure de protection (du moins ceux qui débi-
tent). Dans l'optique d'en réduire l'entretien, les drains forés ne sont généralement pas placés
au niveau du plancher ou au fond d'un caniveau à cause du risque élevé de saletés et d'ensa-
blage que cela représente, mais préférablement à un niveau supérieur.
Contrairement à un usage plus ou moins généralisé des drains, les injections de consolidation,
d'étanchement ou de contrôle des infiltrations s'appliquent plutôt aux ouvrages courants (par
exemple autour des conduites forcées, des aspirateurs, des bouchons de roc et de béton et de
certains puits verticaux ou inclinés) ou à des situations particulières.
Pour les ouvrages courants, les forages d'injection sont habituellement de 50 mm de diamètre,
de 4 à 6 m de profondeur dans le roc et espacés d'environ 3 à 5 m c/c. Les situations particuliè-
res exigent bien entendu leurs propres critères. Les injections de surface pour le contrôle des
infiltrations commandent parfois des forages de 20 m ou plus pour intercepter les joints de dé-
compression de la roche.
t
Seul un mélange de ciment est recommandé. Dans une roche relativement étanche présentant
des joints souvent fermés, il faut toujours commencer avec un mélange léger, avec un rapport
du volume eau-ciment de 5 : 1. La pression, qui est de 70 kPa à la tête du forage, est majorée
de 25 kPa par mètre de couverture rocheuse additionnelle pour les ouvrages de retenue. Dans
le cas des conduites forcées, elle est de 350 kPa pour les injections de collage et de 550 kPa
pour les injections de consolidation du massif rocheux.
Géomatique et bathymétrie
4.1 Généralités
La connaissance du territoire à l'étude constitue l'une des données de base essentielles à
considérer durant une étude préliminaire et une étude de faisabilité. Cette connaissance se tra-
duit par des cartes topographiques et bathymétriques, des levés d'arpentage et des inventaires
des droits et biens immobiliers qui seront utilisés tout au cours d'un projet.
Ces données doivent être localisées géographiquement afin de faciliter l'intégration, la conser-
vation, la mise à jour et la mise en relation des divers types de données.
Puisque les relevés sur le terrain sont effectués en collaboration avec des représentants du mi-
lieu hôte, il importe de les aviser des travaux et de prendre des ententes au besoin.
4.3 Topographie
Pendant une étude préliminaire, les scénarios d'agencement des ouvrages sont élaborés à
partir des cartes topographiques existantes à l'échelle de 1 :50 000 (courbes de niveau aux
50 pi ou aux 10 m selon le cas) ou de 1 : 20 000 (courbes de niveau aux 20 pi ou aux 10 m se-
lon le cas), selon leur disponibilité. À cette étape, seul un inventaire des informations cartogra-
phiques existantes est réalisé.
La qualité de ces cartes varie grandement en fonction des dates d'édition, des méthodes de
production, des réseaux géodésiques existants lors des travaux de cartographie ou tout sim-
plement des buts poursuivis lors de leur fabrication. Dans ce contexte, l'inventaire des informa-
tions cartographiques a pour but de dresser un portrait le plus complet possible de l'état de la
cartographie existante et de la valeur de celle-ci en termes de précision et de contenu. Cet in-
ventaire est accompagné d'index illustrant la couverture cartographique du territoire à l'étude.
Dans le cadre d'une étude de faisabilité, des cartes topographiques à l'échelle de 1 : 20 000
couvrant l'ensemble des territoires affectés par le projet doivent être disponibles. Une cartogra-
phie à plus grande échelle est nécessaire dans le cas où ces cartes ne donneraient pas suffi-
samment d'information sur la zone de marnage d'un réservoir, soit une définition altimétrique
d'au moins trois courbes de niveau.
En ce qui concerne les sites à aménager, des cartes topographiques à l'échelle de 1 :5 000
avec courbes de niveau aux deux mètres doivent être disponibles. Pour les .sites très peu acci-
dentés, une cartographie à l'échelle de 1 : 2 000 avec courbes de niveau au mètre est préférée.
Dans le cas d'un projet de réfection d'un aménagement situé en territoire urbanisé, des cartes
topographiques à l'échelle de 1 : 2 000 ou de 1 : 1 000 (courbes au mètre) appuyées par des
levés d'arpentage effectués aux endroits critiques sont requises.
Quant aux .accès routiers à mettre en place, des cartes à l'échelle de 1 : 5 000 sont nécessai-
res. En territoire non boisé, la disponibilité d'une cartographie à l'échelle de 1 :1 000 permet
d'éviter la réalisation d'un levé des sections et des profils.
4.4 Arpentage
Pendant une étude de faisabilité, une requête en soustraction au jalonnement accompagnée de
plans d'arpentage foncier, est présentée au ministère des Ressources naturelles dans le but de
protéger les ouvrages et les infrastructures projetés de toute exploitation minière nuisible.
De plus, un inventaire des droits fonciers est dressé afin de repérer les propriétés privées et
publiques qui sont susceptibles d'être affectées par le projet. Cet inventaire est accompagné
d'une carte d'occupation du territoire montrant le statut juridique des propriétés.
Par suite de cet inventaire, une étude d'évaluation foncière des propriétés affectées est réalisée
pour estimer les coûts d'acquisition et de dédommagement s'il y a lieu.
Des plans d'arpentage foncier sont ensuite élaborés après une ronde de consultations avec les
spécialistes techniques et la région exploitante concernée. Ces plans représentent les territoi-
res sur lesquels Hydro-Québec doit obtenir les pleins droits fonciers temporaires ou perma-
nents pour exploiter ses ouvrages, ses infrastructures et ses réservoirs.
4.5 Géodésie
Au cours d'une étude de faisabilité, des réseaux géodésiques (altimétriques et planimétriques)
de troisième ordre sont établis dans la zone à l'étude pour rattacher toutes les données prove-
nant d'investigations géologiques, hydrométriques et topographiques ainsi que d'autres relevés
techniques effectués sur le terrain.
Un réseau géodésique est une référence permanente et stable qui facilite l'intégration, la
conservation, la mise à jour et la mise en relation des différents types de données.
Un inventaire des points géodésiques est dressé et les points existants sont montrés sur une
carte.
Pour faire suite à cet inventaire, une analyse du réseau géodésique existant doit déterminer la
qualité des données en planimétrie et en altimétrie.
Une densification du réseau est réalisée selon la méthodologie appropriée afin d'établir des
nouveaux repères dans la zone d'étude .
Toutes les données requises par le projet, telles que les données d'investigation géologiques,
hydrométriques, topographiques et autres relevés techniques sur le terrain sont rattachées à
ces points géodésiques.
Le degré de précision de ces réseaux est comme suit :
• sur le plan altimétrique, l'écart tolérable entre les nivellements exécutés indépendamment
entre deux repères est égal à ±24 mm multiplié par la racine carrée de la distance (en km)
le long du cheminement entre les repères ;
• sur le plan planimétrique, la précision relative des coordonnées d'un point par rapport aux
stations voisines du réseau géodésique doit être meilleure que la valeur (en cm) corres-
pondant à 12 fois la distance (en km) plus 0,2 (cette valeur produit un degré de confiance
de 95 %).
4.7 Bathymétrie
Aucune bathymétrie n'est effectuée pour une étude préliminaire, ce qui suppose qu'il faut se
servir des données existantes.
Quand un programme de relevés bathymétriques est requis, il faut le prévoir au tout début
d'une étude de faisabilité pour que les données recueillies soient disponibles le plus tôt possi-
ble.
Les relevés bathymétriques appartiennent à quatre grandes catégories :
Un espacement entre les sections de l'ordre de 1 km satisfait aux critères de précision du cal-
cul. Toutefois, toute discontinuité de la géométrie doit faire l'objet d'un resserrement de cet es-
pacement. La plupart du temps, les profondeurs de l'eau se mesurent à l'aide d'un écho-
sondeur ; en présence de faibles profondeurs, les sondages sont réalisés avec une tige gra-
duée. Les résultats obtenus sont rattachés aux mesures altimétriques et positionnés sur une
carte topométrique à l'échelle de 1. : 20 000 ou de 1 : 50 000. Dans des cas particuliers (comme
une étude sur le saumon), des sections transversales plus rapprochées peuvent être requises
dans des zones bien précises.
Les courbes de remous sont calculées pour diverses conditions, incluant des conditions hy-
drauliques extrêmes. À fort débit, les bandes riveraines deviennent ainsi des sections dont la
contribution à l'écoulement peut être importante. Il importe donc d'inclure des informations sur
les berges, telles la cote en rive, la pente, le type de végétation et le substrat.
L'emplacement des seuils de contrôle est également primordial et seules des observations sur
le terrain en condition d'écoulement critique permettent de le fixer adéquatement. La géométrie
de ces seuils doit être bien définie puisqu'il s'agit souvent du seul élément disponible au début
du processus d'étude.
Le géoradar permet de mesurer les profondeurs de l'eau à partir d'un hélicoptère. Son posi-
tionnement s'effectue d'une façon similaire à la bathymétrie d'un site, c'est-à-dire par le biais
d'une station totale implantée à proximité d'un repère geodesique. À cause de son imprécision
et de son coût important, cette façon de faire ne doit être utilisée qu'en dernier recours.
5.1 Généralités
La conception des ouvrages vise principalement à répondre aux critères de rentabilité
qu'imposé le contexte économique des années 2000 tout en respectant les exigences fonction-
nelles reliées aux installations hydroélectriques.
Comme pour tout projet d'ordre économique, la faisabilité d'un projet se détermine par une
analyse des coûts et des bénéfices basée sur les flux monétaires positifs et négatifs
s'appliquant à une période donnée. Par conséquent, la conception des ouvrages doit avoir
comme objectif primaire la maximisation de la productibilité, donc celle des revenus aussi, et la
minimisation des coûts d'investissement.
L'énergie moyenne est donc devenu le paramètre sur lequel s'appuie le calcul de la productibi-
lité.
Les coûts considérés dans la conception des ouvrages sont constitués des coûts directs aux-
quels sont appliqués des facteurs d'intérêt et d'inflation. Les facteurs qui affectent l'échéancier
de réalisation ont aussi une influence directe sur les coûts.
• les méthodes utilisées sont celle des coûts marginaux et celle du coût de revient minimal,
actuellement en usage'21 ;
• l'étude est menée à l'échelle du bassin versant à l'étude (ou d'un ensemble de bassins ver-
sants s'il y a dérivation de rivière) sur une série chronologique longue d'au moins 30 ans
(durant cette période, le réservoir doit être vidangé une fois complètement) et elle prend en
compte les aménagements existants ;
• l'aménagement est conçu pour produire le maximum d'énergie selon une répartition men-
suelle assignée d'avance qui est fixe d'une année à l'autre (patron de la demande) ;
121
Ces sujets sont traités à la rubrique 12.2.
• la gestion des cours d'eau et des plans d'eau est conçue pour respecter les contraintes
physiques des ouvrages existants et projetés, les règles de gestion existantes ou propo-
sées (laminage des crues, soutien des minimaux, débits réservés, etc.) et les exigences
environnementales ;
• l'énergie annuelle garantie en tout temps est calculée comme le minimum interannuel de la
valeur de l'énergie annuelle correspondant à la série chronologique des données utilisées ;
• une étude de sensibilité est réalisée pour déterminer s'il ne serait pas avantageux de ré-
duire le pourcentage du temps pour l'énergie garantie ;
On évaluera au moins le cas avec pourcentage de 95 % du temps.
L'application des principes décrits ci-dessus suppose une interaction poussée entre les ges-
tionnaires et les spécialistes qui œuvrent dans toutes les disciplines liées à la conception des
ouvrages. Sans cette interaction, le processus de conception peut difficilement se réaliser d'une
manière optimale.
Une fois les sites choisis, il faut définir les réservoirs, selon une courbe capacité-niveau, ainsi
que les centrales, par la hauteur de chute et le débit d'équipement. Après que cette structure
préliminaire est en place, il faut obtenir la distribution de la demande énergétique annuelle
qu'on prévoit imposer à l'aménagement. Le décalage entre la distribution annuelle d'apport et la
demande définit en partie les besoins en réserve pour le complexe.
La hauteur de chute brute est la différence de niveau entre le bief amont et le bief aval au point
de restitution, le niveau de restitution étant fourni comme une courbe de tarage (le débit par
rapport au niveau) tandis que le niveau du bief amont est normalement le niveau du réservoir,
tel que déterminé par le mode de gestion. Les pertes par frottement et les pertes singulières
viennent diminuer la hauteur de chute brute, ce qui donne lieu à la hauteur de chute nette ;
dans le cas où les galeries d'amenée sont longues, ces pertes peuvent être très importantes
comme pour Sainte-Marguerite et Toulnustouc.
ATHENA, MINERVE, ÉNERGIE et SIMHYDE sont les outils de conception (référence 5.1 à
référence 5.4). Basés sur le concept d'énergie garantie, ces outils essaient de maximiser la
production minimale pendant la période historique de référence de simulation. Pour ces outils,
le transfert interannuel des apports servant à maximiser la production du complexe durant les
années de sécheresse extrême est fondamental. Les simulations réalisées avec ces outils peu-
vent être au pas de temps mensuel ou hebdomadaire.
Un autre outil plus récent, OPTIMEAU, incorpore la gestion à un pas de temps journalier. Il ne
peut distribuer la demande comme le font les autres outils, mais il compense cette lacune par
une contrainte, soit une cote prédéfinie au 1er novembre (il s'agit de l'équivalent d'essayer
d'avoir le réservoir plein pour en turbiner l'eau en hiver). Le modèle OPTIMEAU est développé
pour vérifier la conception et répondre aux questions de type « what if » ; il fait un transfert inte-
rannuel minime et il est approprié pour simuler les aménagements au fil de l'eau ou pour analy-
ser l'exploitation des aménagements existants.
La classification des outils selon le principe d'énergie garantie ou de l'énergie moyenne produit
deux groupes d'outils classés selon le critère optimisation-simulation : ATHENA, MINERVE et
OPTIMEAU sont des outils d'optimisation tandis que ÉNERGIE et SIMHYDE sont des outils de
simulation.
Les outils de simulation font une optimisation grossière par tâtonnements ; par contre, les outils
d'optimisation utilisent des procédures mathématiques élaborées pour définir des configura-
tions optimales. Les avantages et les inconvénients des outils d'optimisation par rapport aux
outils de simulation ne sont pas bien définis, mais, en général, les outils de simulation compen-
sent leur faiblesse mathématique par une description très réaliste de l'ouvrage, chose que les
outils d'optimisation ne peuvent faire. Grâce aux coûts de traitement informatique qui sont
maintenant devenus négligeables, cet écart est en train de disparaître (OPTIMEAU incorpore
déjà ces avantages).
Ces modèles peuvent être employés dans la conception préliminaire ou dans l'analyse détaillée
des projets déjà avancés ou des aménagements existants. Comme pour les simulateurs
ÉNERGIE et SIMHYDE, le résultat est contrôlé par la sécheresse critique. Dans le contexte
actuel des projets marginalement rentables, ce sont des outils puissants et incontournables
pour la conception optimal des aménagements. Leur méthode de programmation linéaire dé-
terministe égalise le coût marginal de toutes les variables dans la solution optimale proposée.
Leur caractère déterministe est une limitation certaine, mais, par la gestion répétée de toutes
les années de la série historique, ces modèles sont capables de définir des patrons de gestion
qu'aucun des simulateurs disponibles ne peuvent le faire.
À part l'aspect déterministe, il n'y a pas d'autres limitations ; les pertes et le rendement peuvent
être linéarisés et la fonction « objective » peut inclure la puissance.
Le modèle a été mis en place pour le projet Grande-Baleine et les coûts les plus significatifs
proviennent du barrage : un vecteur, une cote en crête par rapport au coût et, pour la centrale,
une matrice de 2 sur 2, un débit d'équipement et une hauteur de chute par rapport au coût. Le
modèle peut accepter un coût pour le tarage, un coût pour la restitution et un coût pour la gale-
rie d'amenée ; il fait même ressortir le niveau optimal de la restitution d'un aménagement en
amont d'un réservoir dont la restitution est affectée par le niveau du réservoir situé immédiate-
ment en aval. Les résultats obtenus avec ATHENA ou MINERVE doivent être vérifiés avec OP-
TIMEAU ou SIMHYDE pour confirmer la validité de la conception fournie par ATHENA et pro-
céder à des ajustements minimes. La conception d'ATHENA ou de MINERVE est toujours op-
timale.
Le résultat du modèle est un graphique d'énergie garantie par rapport au coût de l'aménage-
ment. À cause des coûts fixes, le point optimal se trouve souvent à des niveaux d'énergie ga-
rantie élevés ; pour chaque niveau d'énergie garantie produite correspond un aménagement
qui peut comprendre ou pas tous les sites du modèle selon le niveau d'énergie garantie requis.
Il peut être employé pour analyser des modifications ou des ajouts à des aménagements exis-
tants. Il fournit le maximum d'informations sur la série historique tant du point de vue gestion
que conception dans une perspective déterministe, gestion optimisée selon la série hydrologi-
que historique.
Le modèle a besoin d'être davantage développé pour le débarrasser de sa dépendance envers
le sous-programme MPSX de l'ordinateur central et le rendre capable de linéariser quelques
variables.
Le fait d'avoir le pas journalier ainsi que d'accepter les caractéristiques de chaque groupe de la
centrale permet d'éviter le nivellement que la moyenne mensuelle peut donner dans les autres
modèles.
Le niveau de détail dans le rendement des groupes permet de calculer facilement l'écart de
rendement, de manière à optimiser le nombre de groupes requis.
Les données sont similaires à celles d'ÉNERGIE ou SIMHYDE, mais au lieu d'une présentation
des relations en tableau, celles-ci sont polynomiales, typiques de l'exploitation.
Le calage de ce modèle face à la production historique donne des résultats plus élevés, ce qui
est normal si on considère qu'il s'agit d'un outil d'optimisation.
5.7.1 Sites
Tous les sites qui permettraient d'aménager une centrale ou un réservoir préliminairement
d'une façon rentable sont décrits dans le modèle ATHENA ou MINERVE. Les sites considérés
dans les modèles OPTIMEAU, ÉNERGIE ou SYMHYDE sont ceux qui correspondent aux va-
riantes les plus prometteuses établies avec le modèle ATHENA ou MINERVE.
5.7.8 Rendement
Les collines de rendement de la centrale à l'étude sont déduites des courbes de rendement
unitaires pour les hauteurs de chute qui lui sont appropriées. Le rendement d'une centrale est
calculé en supposant que celle-ci est gérée de façon à ce que les turbines utilisées fournissent
un rendement optimal.
Le rendement d'une centrale est calculé par approximation à partir du rendement de chaque
groupe. Le modèle OPTIMEAU, qui considère chaque groupe individuellement, représente
beaucoup plus fidèlement le rendement que les autres modèles.
Au cours d'une étude préliminaire, le rendement des groupes s'obtient à partir d'une conception
sommaire de ceux-ci fournie par le programme ECOP.
où
AH = pertes de charge (m)
a = te qui est fonction du système consi-
constante
déré
Q = débit (m3/s)
Dans les tronçons à surface libre, les pertes s'expriment différemment et elles sont souvent
fonction du niveau des biefs. Il s'agit donc d'évaluer le niveau de l'eau en amont et en aval de
manière à établir la relation la plus appropriée.
Lorsqu'il s'agit d'un système ramifié, il faut distinguer les pertes dans le tronçon commun (la
galerie et la prise d'eau, par exemple) de celles dans les tronçons propres à chacun des grou-
pes. Dans ce dernier cas, les pertes peuvent être considérées comme constantes si
l'hypothèse que les groupes ne seront exploités qu'à leur rendement optimal est émise. Dans le
tronçon commun, la loi des pertes de charge peut être utilisée ; bien que cette approche
conduit à une légère surestimation de la production, elle offre cependant l'avantage d'être sim-
ple.
Cette surestimation tient au fait que les modèles de simulation mensuels fournissent des va-
leurs de débit turbiné moyennes. Un examen plus détaillé permet de définir les combinaisons
de débits optimaux (selon le nombre de groupes en fonction) conduisant à l'exploitation du
même volume. Il ne faut donc pas considérer que les groupes seront exploités à leur rende-
ment optimal en même temps que les pertes sont évaluées pour des débits moyens. Les diffé-
rences se manifestent d'autant plus que les débits moyens mensuels turbines sont faibles (ces
remarques ne s'appliquent pas à OPTIMEAU qui a des débits journaliers).
5.8 Références
Référence 5.1 Hydro-Québec. 1992. Modèle ATHÉNA. Troisième édition. Projet n° 16410-
572-54459. Vice-présidence Technologie et IREQ.
Référence 5.2 Hydro-Québec. 1 997. Modèle MINERVE 0.96 (Version déterministe) - Ma-
nuel d'utilisation . IREQ.
Référence 5.3 RSW pour Hydro-Québec. 1982. Programme de simulation de complexes
hydroélectriques ÉNERGIE III.
Référence 5.4 Technik-Eaucan Inc pour Hydro-Québec. 1996. Modèle SIMHYDE 2.71 -
Manuel de référence - Simulation hydroénergétique.
Réservoirs
6.1 Généralités
Le réservoir constitue l'une des composantes majeures d'un aménagement hydroélectrique. Sa
dimension et ses caractéristiques ont un rôle déterminant sur la productibilité et le mode de
gestion de la centrale.
Ses fonctions sont définies par sa capacité de régulation et d'augmentation de la hauteur de
chute.
Selon sa dimension, le réservoir provoque très souvent une modification importante du milieu
où il est localisé.
6.3 Réserve
• une partie de la glace s'échoue sur les rives du réservoir au fur et à mesure que son niveau
baisse ;
• l'autre partie de la glace flotte sur l'eau, mais elle n'est pas disponible pour le soutirage.
Les glaces échouées sur les rives d'un grand réservoir peuvent réduire considérablement le
volume d'eau disponible à la fin de l'hiver, au moment où le niveau de l'eau est le plus bas.
Pour conserver l'énergie garantie calculée sans tenir compte de la glace, il faut rehausser le ni-
veau maximal d'exploitation du réservoir à l'étude de façon à compenser le volume perdu au
cours d'années critiques.
Cependant, il n'est cependant pas toujours nécessaire de tenir compte de la glace ; cela l'est
surtout pour un réservoir peu profond, car l'effet des glaces est négligeable quand la prise
d'eau est calée suffisamment bas et qu'elle se trouve dans une vallée relativement encaissée.
Contrairement au modèle ÉNERGIE qui ne peut tenir compte de la glace, le modèle SIMHYDE
peut accepter des épaisseurs moyennes et des coefficients de sévérité du froid pour chaque
période. Les hypothèses suivantes sont généralement adoptées.
• Seule la glace se formant à la surface de l'eau est considérée (les volumes de glace accro-
chés aux rives du réservoir sont négligés).
• L'épaisseur de la glace est calculée pour chaque mois d'une année dont la température est
moyenne (le cas extrême où l'hiver le plus rigoureux surviendrait simultanément à la pé-
riode d'étiage la plus critique n'est pas considéré).
• Le niveau du réservoir est le niveau mensuel simulé par le modèle SIMHYDE sans tenir
compte de la glace.
• Le volume mensuel de la glace échouée est égal à l'épaisseur moyenne de la glace durant
le mois multipliée par le changement de superficie du plan supérieur de l'eau liquide.
6.6 Remplissage
6.6.1 Généralités
Le remplissage du réservoir à l'étude doit être examiné sous plusieurs aspects. Bien entendu,
l'objectif visé sur le plan strictement économique est de parvenir à un remplissage aussi rapide
que possible en vue de produire de l'énergie dans les meilleurs délais et ceci, pour autant que
les ouvrages et les équipements le permettent. Cependant, le taux et la durée du remplissage
sont essentiellement conditionnés par deux facteurs, à savoir les apports hydriques et la courbe
d'emmagasinement du réservoir. Puisque les apports hydriques sont de nature aléatoire de par
leur quantité et leur répartition dans le temps, ils sont étudiés selon une approche probabiliste.
Il est également possible d'ajouter une contrainte sur la vitesse de montée, en rapport avec les
contraintes environnementales ainsi que le comportement des berges et des ouvrages en rem-
blai.
La plupart du temps, une précision acceptable est obtenue en ne considérant que les éléments
suivants :
• courbe d'emmagasinement ;
• niveau initial ;
• niveau final ;
Toutefois, si l'augmentation de superficie du réservoir créé est importante par rapport à la su-
perficie du bassin versant qui l'alimente, il est nécessaire de tenir compte des éléments sup-
plémentaires suivants :
• courbe de superficie ;
Le modèle REMPLIR est utilisé quand un seul réservoir est simulé à la fois, c'est-à-dire où n'y a
pas d'optimisation de la gestion commune de plusieurs sites à faire et où il n'est pas nécessaire
d'évaluer la production énergétique pendant la période transitoire de mise en service de certai-
nes centrales correspondant au premier remplissage d'un ou plusieurs réservoirs. Dans les cas
plus complexes, le modèle GESTREMP peut servir à cette évaluation en tenant compte des
besoins de production durant le remplissage ; en plus des intrants mentionnés ci-dessus pour
REMPLIR, ce modèle doit représenter les caractéristiques des centrales à l'étude.
• les masses de terre dont le pied est érodé par des ruisseaux ou par le réservoir ;
• les pentes raides comportant de grandes masses de sol et roc dans un état lâche ;
• les fissures de tension au sommet des terrasses ou une démarcation abrupte des escar-
pements ;
• des surfaces bombées constituées de masses de glissement se trouvant en bas des escar-
pements ;
• une topographie inhabituelle, telles que des dépressions en forme de cuillère dans le ter-
rain ;
• une coloration pâle sur les photographies aériennes aux endroits où la végétation et le drai-
nage ne sont pas rétablis ;
• les zones présentant une coloration variant de pâle à foncé sur les photographies aérien-
nes, les tons foncés indiquant une humidité élevée ;
• les arbres inclinés et les routes, les murs ou les clôtures déplacés à cause du fluage.
Le repérage des zones potentiellement instables doit englober le pourtour du réservoir et les
vallées tributaires. Des glissements peuvent être déclenchés par plusieurs facteurs tels131 :
• les séismes ;
Les terrains situés en bordure du réservoir à l'étude doivent être examinés afin d'y détecter les
zones perméables où pourraient s'échapper les eaux du plan d'eau. La condition la plus critique
est celle d'une terrasse constituée de matériaux granulaires dont la cote de terrain est près de
celle du réservoir. Durant une étude de faisabilité, il ne faut pas présumer du degré de perméa-
bilité de ces terrasses, ni de la résistance à l'érosion interne des matériaux qui la composent.
Les passages potentiellement perméables détectés en bordure du réservoir doivent donc être
sondés afin d'y apporter les correctifs requis si la situation est précaire.
6.8 Vidange
Le rabattement rapide d'un réservoir qui s'appuie sur un talus de sol naturel ou de remblai a
pour effet de laisser une nappe d'eau élevée dans le massif de terre sous le talus. Plus le sol
est imperméable, plus l'abaissement de cette nappe est long ; celle-ci devient alors un élément
de déséquilibre dont il faut tenir compte dans l'évaluation de la stabilité des talus naturels situés
en bordure du réservoir à l'étude et des talus amont des ouvrages de retenue en remblai pré-
vus.
Un taux de vidange de l'ordre de 0,15 m/jour est tolérable pour la plupart des ouvrages de rete-
nue. Un taux plus rapide demande la réévaluation de la stabilité du talus amont de ces ouvra-
ges. Quant aux talus naturels potentiellement instables, l'influence d'une vidange rapide doit
être évaluée cas par cas ; pour ce faire, le niveau de la nappe phréatique et l'évolution des
pressions interstitielles dans le sol aux endroits jugés critiques sont suivis à l'aide de piézomè-
tres installés à différents niveaux sous la pente de talus. Normalement, une évaluation environ-
nementale est réalisée avant la vidange d'un réservoir.
Les talus de berge constitués de sol granulaire ou même de sol morainique (till) sont en géné-
ral sensibles à un rabattement soudain d'un réservoir. Il en va de même pour les talus argileux
du fait que la baisse de niveau élimine la pression de stabilisation exercée par l'eau sur les ver-
sants des talus. Selon les observations faites jusqu'à maintenant, un important rabattement est
requis pour provoquer un glissement dans un talus d'argile en équilibre précaire (de 5 à 10 m).
131
Les glissements de terrain majeurs sont souvent le résultat de la combinaison de ces facteurs.
Ces paramètres sont utilisés pour tracer des cartes d'inondation de la vallée à l'échelle de
1 : 50 000 ou à une échelle plus grande si possible.
Les données de base requises pour analyser l'onde de submersion sont les suivantes :
Les coefficients de rugosité peuvent être estimés à partir de photos aériennes ou terrestres ; la
forme et les dimensions de la brèche sont déterminées à partir des caractéristiques des ouvra-
ges de retenue, de leurs fondations ainsi que de la topographie et de la nature des appuis du
barrage.
• les conditions normales d'exploitation s'appliquent en temps sec, avec le niveau maximal
d'exploitation du réservoir (au débit module) et avec les ouvrages d'évacuation fermés ;
• les ponts traversant les cours d'eau ne résistent pas à l'onde de rupture ;
• le temps requis pour que la rupture du barrage soit complète dépend du type de l'ouvrage ;
Dans le cas d'un barrage en béton, une nappe d'eau peut soit déferler librement sur sa
crête, soit entraîner sa rupture lorsque la hauteur de la nappe dépasse la crête de l'ouvrage
de 1,5 m. La brèche est de forme rectangulaire et elle est considérée comme étant com-
plète après un intervalle de temps de 0,2 h. La largeur d'une brèche dans un barrage-poids
est généralement de 3 à 4 fois la hauteur de l'ouvrage ; elle peut atteindre la moitié de la
longueur d'un barrage-poids et jusqu'à 80 % de la longueur d'un barrage-voûte ou à
contreforts. La hauteur de la brèche est limitée par la fondation du barrage qui est norma-
lement en roc.
Dans le cas d'un barrage en remblai, il y a rupture progressive par érosion dès que le ni-
veau du réservoir atteint la crête de l'ouvrage. La brèche est de forme trapézoïdale et elle
est considérée comme complète après un intervalle de temps variant entre 0,2 et 5 h. La
pente des côtés de la brèche peut varier entre 1V : 1H et 5V : 1H ; elle est généralement de
2V : 1H pour un barrage en enrochement. La largeur moyenne de la brèche peut atteindre
de 0,5 à 4 fois la hauteur maximale de l'ouvrage. Sa hauteur n'est pas limitée à la hauteur
du barrage si celui-ci n'est pas érigé sur le roc. La profondeur de la brèche peut alors être
estimée à partir du profil du lit de la rivière en amont et en aval de l'ouvrage.
• sauf pour les barrages-voûte, la rupture est généralement partielle et n'entraîne pas la perte
de tout l'ouvrage.
D'autres conditions hydrauliques peuvent être considérées en temps mouillé, notamment les
suivantes :
• le niveau maximal d'exploitation du réservoir atteint lors de la crue de conception et les ou-
vrages d'évacuation ouverts à 50 et à 100 % ;
• le niveau maximal critique, où la crue maximale probable (CMP) est retenue, et les ouvra-
ges d'évacuation ouverts à 50 et à 100 %.
Si l'ouvrage n'est pas conçu pour retenir la CMP comme crue de sécurité, il y a lieu d'étudier le
cas avec le niveau du réservoir et le type de crue qui provoqueraient la rupture avec les ouvra-
ges d'évacuation ouverts à 50 et à 100 %.
Les études de rupture répondent à des demandes de la protection civile dans une perspective
de sécurité globale à long terme, ce type d'étude est réactivé très souvent suite à une catastro-
phe où devis ponctuel, en général ce sont des événements à faible probabilité d'occurrence.
6.10 Foresterie
6.10.1 Législation
Les objectifs de la Loi sur les forêts (L.R.Q., chap. F-4.1) adoptée en 1986 sont d'assurer la pé-
rennité des ressources et le respect de la polyvalence du milieu forestier du domaine public lors
d'un aménagement forestier. Au sens de cette loi, le mot « aménagement » comprend
« l'abattage et la récolte de bois, l'implantation et l'entretien d'infrastructures, l'exécution de
traitements sylvicoles, y compris le reboisement et l'usage du feu, la répression des épidémies
d'insectes, des maladies des arbres et de la végétation concurrente de même que toute autre
activité ayant un effet sur la productivité d'une aire forestière ».
Les Normes d'intervention dans les forêts du domaine public (décret 1627-88) précisent les
pratiques sylvicoles autorisées dans chaque unité territoriale ainsi que les règles à suivre dans
le cadre des activités d'aménagement forestier. Ces normes visent à maintenir ou à reconsti-
tuer le couvert forestier, à protéger l'ensemble des ressources du milieu forestier et à assurer
que les travaux d'aménagement forestier réalisés dans une aire donnée sont compatibles avec
l'affectation de cette aire.
Les effets des activités de projet sur la ressource forestière, sur les activités des bénéficiaires
de CAAF et sur les autres ressources et utilisateurs du territoire doivent être évalués à chaque
étape des études. Des mesures d'atténuation doivent aussi être élaborées pour minimiser les
effets de ses interventions sur la ressource forestière.
Des autorisations et des permis sont requis à toutes les étapes d'un projet pour respecter la Loi
sur les forêts, la Loi sur les terres du domaine public et le Code civil. Plusieurs de ces autorisa-
tions et permis, n'ayant qu'une durée de douze mois, doivent être renouvelés annuellement.
• vocations et utilisations ;
• tenures ;
• estimation des échéanciers et des coûts reliés à la forêt, en fonction de trois scénarios :
• pas de récupération,
• récupération totale,
• récupération partielle ;
Les données de base sont obtenues des cartes forestières existantes, des images prises par
satellites ou par photo-mosaïques et des statistiques disponibles auprès du MFO.
Le rapport d'étude forestière comprend, en plus des mesures, des calculs et des conclusions
des analyses, une partie cartographique pour illustrer le territoire affecté sur les cartes appro-
priées.
• de préciser les volumes et les superficies des terrains forestiers affectés et d'en faire la re-
lation avec le contexte régional (perte de possibilité, perturbation du réseau routier forestier,
etc.);
La collecte des données s'effectue sur une base régionale et locale. Elle a pour but d'obtenir
pour les terrains inondés et le territoire affecté, des inventaires physiques, administratifs (liste
des bénéficiaires de CAAF, réglementations) et techniques (cotes de retenue, marnages) ainsi
que des données forestières.
Le traitement des données permet d'obtenir des résultats tels :
L'analyse des résultats permet d'établir les effets et les conséquences du projet sur le milieu fo-
restier, de même que les contraintes de réalisation sur les éléments du milieu et sur le projet
lui-même, tels que :
• présenter une carte synthèse illustrant la tenure, la subdivision administrative du MFO, les
aires communes, le réseau routier principal et les territoires ennoyés ;
• comprendre des cartes forestières à l'échelle de 1:20 000 illustrant en détail la tenure, tout
le réseau routier, les peuplements forestiers et la zone inondée.
De plus, un rapport sectoriel dresse une synthèse des résultats, analyse les incidences du
projet sur la forêt et détermine les obligations d'Hydro-Québec. Il contient en outre des analy-
ses économiques ainsi que des prévisions et des recommandations quant aux études de la
phase suivante, incluant les besoins financiers.
• plan d'intervention de chaque réservoir en vue de déterminer, par bloc, le volume récupéra-
ble et le coût de récupération des bois marchands affectés
À cette fin, les critères d'identification des strates potentiellement récupérables sont les sui-
vantes :
• volume supérieur à 50 m3/ha ;
• pente inférieure à 40 %.
• incidence économique du projet sur l'activité forestière (récolte des bois, camionnage, flot-
tage, transformation, etc.) ;
• analyse des mesures visant à corriger ou atténuer les effets du projet sur la forêt ;
• négociation d'ententes avec chaque bénéficiaire de CAAF pour la récupération des bois
marchands affectés ;
Le rapport sectoriel fait une synthèse des données forestières, met en évidence les points sen-
sibles de la problématique et présente les échéanciers et les coûts forestiers du projet.
6.11 Références
Référence 6.1 Department of Energy, Fédéral Energy Regulatory Commission. 1991. En-
gineering Guidelines for thé Evaluation of Hydropower Projects. (FERC
0119-2).
Référence 6.2 Margolis, M.H. et Yung, K.Y.C. 1991. Dam Breach Inundation Studies on
B.C. Hydro Dams, International Conférence - Dam Break Flood Wave Si-
mulation.
7.1 Généralités
L'objectif de la rubrique 7 est de présenter les critères pour la conception des barrages-poids
en béton pour les nouveaux aménagements hydroélectriques. Ceux-ci sont des structures
conçues de manière à ce que leur poids propre assure la stabilité sous l'effet des efforts impo-
sés. Par cette définition, on peut considérer, nonobstant certaines exigences spécifiques, les
prises d'eau avec ou sans centrale incorporée dans le corps de l'ouvrage, les évacuateurs de
crues, les ouvrages régulateurs, les barrages-poids évidés et les barrages à contreforts comme
faisant partie de la grande famille des barrages-poids. Des exemples de conception typique
sont illustrés aux figures 7A à 7.4. La figure 7.1 montre une vue en plan et les différentes cou-
pes des ouvrages pour l'aménagement La Gabelle construit en 1924. On peut voir à la
figure 7.2, des profils longitudinaux ainsi que différentes coupes de l'aménagement Manic-2
construit en 1965 et dont la particularité est la présence d'évidements vis-à-vis les joints trans-
versaux. À la figure 7.3 et à la figure 7.4, on peut voir des coupes de la nouvelle prise d'eau in-
tégrée à la centrale ainsi que du nouvel évacuateur de l'aménagement Grand-Mère dont la
construction est projetée pour l'an 2000.
Contrairement aux barrages-poids conventionnels qui n'utilisent que leur poids propre, les bar-
rages à contreforts utilisent le poids de l'eau au-dessus de la face amont pour assurer leur sta-
bilité. Ces barrages sont constitués généralement de dalles inclinées du côté amont s'appuyant
sur une série de contreforts du côté aval perpendiculaires à l'axe du barrage. Pour un barrage
de faible hauteur, les dalles peuvent parfois être conçues comme des éléments en béton armé.
Pour un barrage de hauteur plus importante, les dalles sont constituées par des voûtes en bé-
ton. C'est alors un barrage à voûtes multiples. Un barrage à contreforts ou à voûtes multiples
utilise moins de béton qu'un barrage-poids conventionnel. Cependant, les économies en béton
peuvent facilement être dépassées par le coût additionnel requis en main-d'œuvre et pour les
coffrages.
Actuellement au Québec, on peut affirmer que le rapport entre les coûts de la main d'œuvre et
les coûts des matériaux n'est pas favorable à la construction de barrages à contreforts.
D'ailleurs, selon Jansen (référence 7.92), cette solution ne serait viable que dans les pays où
les coûts de la main d'œuvre sont faibles. Pour cette raison, la présente rubrique ne traite pas
de la conception des barrages à contreforts ou à voûtes multiples et se limite à la conception
des barrages-poids. Généralement, ce type de barrage suit un alignement rectiligne en plan,
mais dans certains cas, l'alignement peut être curviligne ou avec des angles de façon à optimi-
ser l'utilisation du profil topographique du site. La conception d'un aménagement hydroélectri-
que inclut non seulement la détermination des proportions les plus efficaces et économiques
des structures de retenue, mais également la détermination de l'ouvrage de contrôle et
d'évacuation des eaux la plus appropriée pour la fonction de l'aménagement.
Dans cette rubrique, on retrouve la définition des critères de conception qui sont communs à
ces ouvrages. D'autres précisions ou spécificités se retrouvent dans les rubriques respectives
qui leur sont consacrées.
PLAN!
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28-1-9-0-IMJ MANICOUAGAN
GENERAL ARRANGEMENT - 6AU.CRIB
SECTIONS-POIDS,DÉVERSOIR a PRISE D'EAU
AGENCEMENT GÉNÉRAL- GALERIES
BULKHEADS-SPILLWAY AND INTAKE
GENERAL ARRANGEMENT - GALLERIES
H. o. «CRES a coumuiT UMTEO I
Guide de conception des aménagements hydroélectriques
- REMBLAI DUR
MASQUE EN ACIER
ENROCHEMENT
ETANCHEITE AMONT
(9) (h)
Les rubriques 7.2 à 7.7 fournissent des renseignements généraux utiles aux concepteurs. La
rubrique 7.2 définit le type de structure pour lequel les critères établis sont applicables. Ces
structures incluent les barrages-poids en BCR ainsi que certains types de barrage mixte. La ru-
brique 7.3 présente le cycle de vie, la durabilite et l'usage fonctionnel attendus des ouvrages de
retenue en béton. La rubrique 7.4 donne l'objectif de conception et d'optimisation des nouveaux
ouvrages. Celui-ci doit viser à réduire le coût global de l'aménagement pour un niveau de sécu-
rité acceptable. Des recommandations sont fournies à la rubrique 7.5 pour les dessins, les épu-
res de stabilité et l'archivage des documents. La rubrique 7.6 présente brièvement les deux
méthodes d'analyse les plus couramment utilisées, soit la méthode de gravité et la méthode
des éléments finis. L'analyse de risques est sommairement abordée à la rubrique 7.7.
La rubrique 7.8 donne des indications sur les propriétés des matériaux, principalement pour le
béton de masse et les joints de reprise de bétonnage niais également pour le roc de fondation
et l'acier.
Les rubriques 7.9 à 7.23 présentent les différentes charges qui doivent être considérées pour
l'analyse des ouvrages de retenue en béton. La rubrique 7.9 définit sommairement ces diffé-
rentes charges. Les rubriques 7.10 à 7.23 présentent en détails d'autres types de charges.
Les rubriques 7.24 et 7.25 représentent le cœur de la rubrique 7 où se retrouve la définition des
combinaisons de charges et des critères de vérification de la stabilité des ouvrages.
Les rubriques 7.26 à 7.32 fournissent des informations complémentaires. Compte tenu de la
particularité des évacuateurs de crues, la rubrique 7.26 présente certaines notions utiles pour
les concepteurs. La rubrique 7.27 présente les principes et la méthodologie préconisée pour la
conception parasismique des ouvrages en béton. La rubrique 7.28 rappelle au concepteur
l'importance de vérifier la stabilité de la fondation. Plusieurs informations sont fournies à la ru-
brique 7.29 pour aider le concepteur à optimiser les sections des ouvrages. Compte tenu de
ses particularités, la rubrique 7.30 présente plusieurs informations utiles sur l'utilisation du BCR
pour les ouvrages de retenue. La rubrique 7.31 présente certains concepts de barrage mixte
qui pourraient permettre des économies par rapport à des solutions traditionnelles.
L'auscultation des barrages en béton est traitée à la rubrique 7.32. Finalement, la rubrique 7.33
fournit une liste exhaustive des références mentionnées et utilisées dans la préparation des ru-
briques.
Les principaux avantages du béton pour la construction de barrages sont les suivants :
• rigidité et stabilité globale de l'ouvrage lui conférant la capacité de subir sans dommage dés
débordements importants en cas de crues exceptionnelles et de résister à la submersion
durant la construction ;
• volume réduit, permettant des économies substantielles en territoire développé et aux sites
où les matériaux de construction ne sont pas disponibles ;
• facilité d'intégration des ouvrages hydrauliques tels que prise d'eau, conduites, évacuateur,
ouvrage régulateur, pertuis de fond, passes à poisson, écluse, etc., d'où économies possi-
bles résultant d'une dispersion moins grande des chantiers ;
• exigences relativement faibles et bien connues quant aux caractéristiques des granulats re-
quis et possibilité de recourir aux bancs d'emprunt et carrières proches du chantier ;
• adaptabilité du béton aux exigences spécifiques, par le choix du type de ciment et par son
dosage ;
À noter que les deux premiers avantages mentionnés ci-dessus permettent de réduire l'enver-
gure des ouvrages de dérivation.
Les barrages en béton requièrent certaines conditions de site et présentent aussi certains in-
convénients spécifiques qui pourront être réduits appréciablement par le soin apporté à leur
conception, mais qui obligent à des précautions dont certaines sont coûteuses :
• la fondation de l'ouvrage en béton doit avoir une bonne capacité portante, à défaut de quoi
les excavations exigées pour atteindre le roc sain peuvent devenir prohibitives ;
• les granulats utilisés pour la fabrication du béton ne doivent pas être réactifs ;
• la nécessité de contrôler le retrait thermique du béton par l'ajout de joints de retrait (d'autres
mesures spéciales peuvent être requises, telles que le réchauffement ou le calorifugeage
des surfaces exposées en saison froide, l'incorporation de glace dans le béton en saison
chaude ou l'utilisation de produits pouzzolaniques) ;
• le retrait hygrométrique résultant d'un béton surgâché pour faciliter la mise en place doit
être limité (par contre, l'utilisation d'un béton plastique peu gâché exige plus de travail de
vibration) ;
7.2.1.1 Profil
La face amont des barrages-poids est généralement verticale ou légèrement inclinée. La crête,
qui sert généralement de voie de service, a une largeur variant de 5 à 10 m.
7.2.1.2 Drains
La décision de drainer les fondations et le parement amont d'un ouvrage doit être prise après
l'étude, notamment, des points suivants :
• la hauteur de l'ouvrage ;
7.2.1.3 Galeries
Les barrages-poids d'une certaine importance ont habituellement des galeries internes dont le
rôle est de permettre l'inspection du béton, l'entretien du réseau de drainage et l'installation
d'instruments d'auscultation si requis. Les dimensions typiques d'une galerie sont de 2 m de
largeur sur 3 m de hauteur. La figure 7.6 et la figure 7.7 illustrent la géométrie des galeries
dans le corps d'un barrage-poids typique.
Un barrage-poids est constitué de blocs de béton superposés que l'on vient par la suite injecter
au besoin pour assurer le monolithisme. La dimension des blocs est déterminée par la réaction
thermique du béton.
L'expérience et les calculs ont démontré que, sans refroidissement, les dimensions des blocs
ne doivent pas dépasser 15m de largeur sur 2m d'épaisseur. Il est également nécessaire
d'introduire des joints de contraction ou de dilatation dans les barrages-poids. La figure 7.8 il-
lustre un détail d'un joint de dilatation. À noter que la pratique d'Hydro-Québec est d'omettre le
drain du joint (c) au profit des drains de parement (e).
Pour bétonner des blocs plus gros, il faut refroidir le béton soit en ajoutant de la glace, sort en
contrôlant la température des matériaux par un autre moyen approprié141. Par exemple, on peut
utiliser des circuits de refroidissement, mais il s'agit d'un dispositif coûteux que l'on évite habi-
tuellement.
151
Ce sujet est traité à la rubrique 7.29.
Les manuels d'exploitation et d'entretien doivent être préparés à partir d'une mise à jour des
documents d'énoncés d'envergure.
On doit se rappeler que la méthode par éléments finis est une méthode approximative et que
les résultats dépendent du choix des éléments et du maillage. Une analyse en deux dimensions
est utilisée pour des conditions de contraintes planaires ou de déformations planaires dans le
cas général des problèmes associés à l'analyse des barrages-poids. Lorsque la structure ou le
chargement est tel que ces conditions ne puissent s'appliquer, une analyse en trois dimensions
peut être requise. Dans certains cas, des effets tridimensionnels peuvent faire l'objet d'une ap-
proximation en réalisant des analyses bidimensionnelles dans plusieurs plans.
Finalement, il est bon de mentionner que dans tous les cas d'utilisation de logiciel de calculs
par la méthode des éléments finis, il est nécessaire de définir un processus de validation de fa-
çon à s'assurer de la justesse et de l'exactitude des résultats fournis par le logiciel de calculs. À
cet effet, le bulletin 94 de la CIGB (référence 7.43) peut être d'une certaine utilité.
Actuellement, si on fait abstraction de la procédure de sélection des crues basée sur une ap-
proche où intervient des analyses de risques telle que définie par la norme SB-50-11-00
(référence 7.79), l'approche générale utilisée par Hydro-Québec pour assurer la sécurité de ses
barrages peut être décrite comme une approche déterministe traditionnelle. Cette approche
applique des facteurs de sécurité spécifiés pour différents scénarios de chargements et repose
en grande partie sur l'hypothèse (généralement raisonnable mais potentiellement dangereuse)
que l'expérience passée peut être extrapolée dans le futur (référence 7.108).
En fait, les concepteurs savent que s'ils suivent les procédures de vérification traditionnelles, le
nouveau barrage aura un niveau de sécurité acceptable. Cependant, cette approche ne permet
pas aux concepteurs de connaître les probabilités associées à la rupture du barrage ou aux
mécanismes de défaillance pouvant mettre en cause la fonctionnalité de l'aménagement. Dans
ce sens, l'approche déterministe favorise le maintien dans l'esprit de plusieurs d'une notion non
réaliste de la sécurité absolue. D'ailleurs, les efforts réalisés par certains propriétaires pour ap-
pliquer l'analyse de risques ont permis de montrer que les phénomènes de rupture ou de dé-
faillance de barrages étaient encore très mal compris. En fait, plusieurs se sont rendus compte
que l'introduction des notions probabilistes pour les charges et les conditions pour lesquelles
une rupture s'initie, telles que requises par l'analyse de risques, est beaucoup plus difficile que
de majorer un facteur de sécurité dans la méthode déterministe (référence 7.87). Une autre dif-
ficulté associée à l'utilisation de l'analyse de risques réside dans les politiques d'acceptation
des risques, particulièrement quant au risque de perte de vies. Malheureusement, et contraire-
ment à ce que certains propriétaires peuvent penser, le fait de nier l'existence d'un tel risque
n'élimine pas celui-ci.
Bien que certains aspects de l'analyse de risques puissent être difficilement applicables, il y a
un intérêt évident à définir cette méthodologie permettant de mieux évaluer la véritable sécurité
associée à la construction de barrages. On peut croire également, qu'une meilleure connais-
sance de cette sécurité permettra éventuellement des économies substantielles en disposant
les matériaux et en spécifiant les dispositions constructives de manière à permettre une réduc-
tion des risques. Comme l'indique Melchers (référence 7.108), les codes et leurs critères de
conception ne constituent qu'une forme particulière d'une analyse de risques-bénéfices. Parmi
les différentes approches, l'analyse de risques constitue un outil précieux permettant d'évaluer
les différents scénarios de défaillance dans de telles analyses de risques-bénéfices.
Dans une première étape, l'application pratique de l'analyse de risques pour la gestion de la
sécurité des barrages peut prendre plusieurs formes. Parmi celles-ci, on peut mentionner la
sélection des périodes de récurrence pour les charges autres que celles associées aux crues,
l'identification des points de défaillance mécanique et électrique .(par exemple, l'alimentation
électrique des vannes) ainsi que le choix de la revanche et des sections d'évacuation en fonc-
tion des probabilités d'occurrence d'un déversement.
Les rubriques qui suivent présentent une description sommaire de l'analyse'de risques appli-
quée à la gestion de la sécurité des barrages. Celles-ci devront être revues et bonifiées ulté-
rieurement, car elles constituent la base nécessaire à une meilleure évaluation des facteurs de
sécurité qui permettra une optimisation réelle des coûts de conception des nouveaux aména-
gements.
Conséquence (« conséquence »)
La conséquence réfère aux pertes totales subies résultant d'une rupture, d'une rupture partielle
ou d'autres événements défavorables aux opérations. '
Danger (« hazard »)
Un danger est une condition ayant le potentiel de causer une conséquence indésirable. Les
crues, les tremblements de terre et le terrorisme sont des exemples de danger externe pour un
aménagement.
L'estimation des risques est l'étape dans l'analyse des risques permettant d'établir une mesure
de l'importance des risques pour la santé (et la vie), la propriété ou l'environnement.
L'estimation des risques comprend les étapes suivantes : l'analyse des probabilités de rupture,
l'analyse des conséquences ainsi que l'intégration du produit des probabilités et des consé-
quences.
La gestion des risques est le processus complet de connaissance des risques incluant l'analyse
des risques, l'évaluation des risques et le contrôle des risques.
Incertain (« uncertain »)
Incertain veut dire non déterminé ou fixé dans le temps, en occurrence ou en quantité, en nom-
bre ou en étendue.
Incertitude (« uncertainty »)
L'incertitude est la qualité d'être incertain par rapport à la durée, la continuité, l'occurrence, etc.
Un mode de rupture ou un mécanisme de défaillance est la manière selon laquelle une rupture
ou une défaillance se produit.
Probabilité (« probability »)
La probabilité est une mesure du degré de confiance dans la prédiction concernant la nature
d'une quantité incertaine ou l'occurrence d'un événement incertain.
Risque (« risk »)
Le risque est une mesure de la probabilité et de la sévérité d'un effet indésirable pour la santé,
la propriété ou l'environnement. Le risque correspond donc au produit de la probabilité d'un
événement et de ses conséquences (R = P x C).
Rupture (« failure »)
V '
La rupture est définie comme l'incapacité d'une composante à remplir la fonction pour laquelle
elle a été conçue. Elle inclut tout mode de rupture ainsi que tout mécanisme de défaillance
pouvant mettre en cause la fonctionnalité d'un aménagement.
7.7.2 Principes
La figure 7.9 illustre les liens qui existent entre les différentes définitions utilisées dans la ges-
tion des risques, tels que présentés dans la norme canadienne CAN/CSA-Q634-M91.
Figure 7.9 : Relation entre les différentes définitions utilisées dans la gestion des ris-
ques
Gestion des risques
1
Prise en compte des risques Contrôle des risques
1
Analyse de risques Évaluation des risques Prise de décisions Auscultation
La prise en compte des risques a pour objectif de permettre de prendre une décision en rapport
avec l'acceptabilité des mesures de contrôle des risques existants. Dans ce processus, il est
important de considérer la somme de tous les risques et non pas seulement le risque associé à
chaque danger individuellement car le risque total doit être plus faible que le risque acceptable.
Un des principes fondamentaux de la gestion de risques pour les barrages est basé sur la phi-
losophie que les risques devraient être réduits à un niveau aussi faible que possible considé-
rant l'état raisonnable de la pratique. En anglais, on réfère à l'acronyme ALARP (« as low as is
reasonable practicable »).
Dans le document préliminaire préparé par la CEA (référence 7.18), on mentionne que le pro-
cessus de gestion de la sécurité des barrages basé sur la gestion des risques doit être consi-
déré comme une extension de la procédure traditionnelle de vérification de la sécurité des bar-
rages. Ceci est appuyé par le fait que comme pour l'approche traditionnelle, la gestion des ris-
ques nécessite cinq processus fondamentaux :
1. la génération et l'analyse des informations concernant chaque sous-système de
l'aménagement ;
Pour bien gérer les risques, ceux-ci doivent être bien compris. Cette compréhension est obte-
nue grâce à l'analyse de risques. Cette analyse appliquée à la sécurité des barrages est un
processus structuré permettant d'identifier non seulement la probabilité de rupture d'un barrage
ou de ses composantes, mais également l'étendue des conséquences d'une telle rupture.
ÉVALUATION
Principes de
Surveillance |
gestion de la
Révision de la
Évaluation détaillés des
performance risques et de la sécurité
I-1ISU
RISQUES El
ET ÉVALU/
Est-ce ANALYSE DE
le barrage Non ou SÉCU
rencontre les incertain
objectifs de • I
performance?
Est-ce
le barrage
rencontre les
objectifs de
performance?
L'analyse de risques appliquée à la sécurité des barrages nécessite une approche multidiscipli-
naire puisqu'elle couvre plusieurs domaines des sciences, de l'ingénierie et des sciences so-
ciales.
Les principales étapes de l'analyse de risques sont les suivantes (référence 7.18) :
1. définition de l'étendue et sélection des méthodes d'analyse ;
2. .identification et définition des dangers ;
3. estimation des probabilités de rupture ;
4. estimation des conséquences de rupture ; .
5. estimation des risques ;
6. documentation ;
7. vérification ;
8. mise à jour des analyses.
Trois principales méthodes sont utilisées pour réaliser une analyse de risques (référence 7.18
et référence 7.87). Ces méthodes sont :
• méthode d'analyse des effets et modes de rupture FMEA (« failure modes and effects ana-
lysis ») ;
La méthode d'analyse des états critiques et des effets et modes de rupture FMECA
(« failure modes, effects and criticality analysis ») est une extension de la FMEA.
La méthode FMEA est une méthode d'analyse où les effets et conséquences des modes de
rupture individuels des composantes sont systématiquement identifiés et analysés. Lorsque
l'approche d'analyse est inductive, c'est-à-dire basée sur la question « Qu'est qui arrive si une
composante ou un élément subit une rupture ? », il est nécessaire de procéder dans un premier
temps à une étape de décomposition de l'aménagement en composantes ou éléments. Des
diagrammes logiques similaires à ceux utilisés en analyse de la valeur peuvent être d'une
grande utilité pour réaliser cette tâche.
Lorsque le système a été décomposé, les modes de rupture de chaque élément fondamental
peuvent alors être identifiés. Par la suite, les effets de chaque mode de rupture sur les autres
composantes des sous-systèmes et du système dans son entier sont systématiquement-identi-
fiés. Habituellement, l'analyse est descriptive et les informations sont présentées sous forme de
tableaux. La méthode FMEA relie clairement les modes de rupture des composantes et leurs
différentes causes aux effets prévus sur l'aménagement tout en les présentant dans un format
facilement lisible. Bien entendu, une compréhension approfondie des systèmes sous-tendant
un aménagement est requis avant d'entreprendre une analyse de risques à l'aide de la mé-
thode FMEA. La norme CAN/CSA Q634-M91 (référence 7.23) fournit un guide d'utilisation de
cette méthode.
La méthode FMECA est une extension de la méthode FMEA. Elle ajoute à cette dernière
l'objectif additionnel d'identifier et d'évaluer, généralement en termes qualitatifs, les risques
potentiels vis-à-vis les performances du système en déterminant les états critiques des compo-
santes du système. Pour l'application aux barrages, ceci nécessite une évaluation des consé-
quences et des effets d'une rupture ou d'une défaillance d'une des composantes constituant
l'aménagement sur-la performance de celui-ci. Cette performance est définie en termes de sé-
curité pour la vie des gens, de pertes économiques relatives à la propriété, des dommages à
l'environnement ainsi que de pertes vis-à-vis les performances de fonctionnement attendues de
l'aménagement (référence 7.130).
La méthode ETA est une technique qualitative ou quantitative qui est utilisée pour identifier les
résultats possibles, et au besoin, leurs probabilités si un événement initial se produit. Cette
méthode est inductive puisque la question qui est posée est « Qu'est qui arrive si...? ».
L'application de cette méthode à la sécurité des barrages permet d'établir les relations entre le
fonctionnement ou la rupture de sous-systèmes variés. Elle est très utile pour identifier les évé-
nements qui demandent une analyse plus poussée à l'aide de la méthode FTA. Dans ce cas,
chaque embranchement obtenu de la méthode ETA peut devenir l'événement de départ pour la
méthode FTA. Des exemples de cette méthode sont illustrés dans la référence 7.18) pour un
danger correspondant à un tremblement de terre de magnitude M6,25-6,50 et dans la
référence 7.87 pour des précipitations extrêmes.
La méthode FTA est une technique qualitative ou quantitative par laquelle les conditions et les
facteurs qui peuvent contribuer à un événement indésirable spécifié sont identifiés par déduc-
tion, organisés d'une manière logique et représentés sous forme graphique. Les défauts identi-
fiés dans l'arbre peuvent être des événements qui sont associés avec les ruptures des compo-
santes matérielles, les erreurs humaines ou n'importe quel autre événement pertinent qui mène
à un résultat indésirable. En commençant par l'événement de départ, les causes possibles ou
les modes de rupture pour le niveau suivant des systèmes de fonctionnalité sont identifiés. En
suivant étape par étape l'identification des opérations indésirables des systèmes jusqu'au ni-
veau inférieur, il est possible de déterminer le mode de rupture d'une composante ou d'un élé-
ment.
Des exemples de cette méthode sont illustrés dans la référence 7.18 pour un bris de moteur
d'urgence d'un évacuateur et dans la référence 7.87 pour un système de pompage dans une
galerie de drainage. Ballard et Lewin (référence 7.11) présentent l'application des méthodes
ETA et FTA pour l'étude de la fonctionnalité post-sismique d'un évacuateur de crues vanné
(possibilité ou non d'ouvrir les vannes après un séisme).
L'expérience a montré que la méthode FMEA peut être utilisée efficacement pour l'analyse des
éléments qui causent la rupture du système global. Elle est particulièrement adaptée lorsque la
connaissance détaillée des caractéristiques de défaillance est requise. Toutefois, cette mé-
thode n'est pas appropriée pour tous les risques. Dans certains cas, les méthodes ETA et FTA
sont préférables.
7.8.1 Béton
Le béton frais doit être plastique ou semi-liquide et pouvoir être façonné à la main. Le mélange
doit être résistant et doit demeurer homogène lors de la manipulation et la mise en place.
Pour obtenir les caractéristiques désirées du béton, des mesures peuvent être prises sur les
différents constituants du mélange.
Type de ciment
L'obtention d'un béton de barrage de bonne qualité dépend, pour une grande part, des caracté-
ristiques du ciment. Le ciment doit être stable, ne pas contenir de chaux libre, présenter une
résistance mécanique à long terme suffisante, ne pas réagir avec les granulats et, en particu-
lier, dégager une faible quantité de chaleur d'hydratation.
Pour répondre à ces besoins précis, on fabrique plusieurs types de ciment Portland possédant
différentes caractéristiques physiques et chimiques. L'association canadienne de normalisation
(CSA) définit cinq types de ciment Portland différents dans sa norme A5, soit :
Type 10 : ciment Portland normal ;
Type 20 : ciment Portland modéré ;
Type 30 : ciment Portland à haute résistance initiale ;
Type 40 : ciment Portland à faible chaleur d'hydratation ;
Type 50 : ciment Portland résistant aux sulfates.
Pour la construction d'ouvrage massif comme les barrages, le choix du type de ciment repose
presque essentiellement sur l'objectif de réduire la chaleur d'hydratation. Pour ce faire, l'utilisa-
tion d'un ciment de type 40 est la plus appropriée. Cependant, ce type de ciment est peu utilisé
en pratique puisqu'il peut ne pas être disponible de façon économique partout au Canada. De
plus, l'expérience passée démontre que l'utilisation du ciment type 20 combinée avec d'autres
moyens, tel l'ajout de pouzzolanes au mélange, permet de contrôler efficacement le dégage-
ment de chaleur.
La possibilité d'une réaction alcalis-granulats doit également être examinée lors du choix du
type de ciment. En effet, le choix d'un ciment à faible teneur en alcalis, c'est-à-dire avec une
teneur en Na2O et K2O inférieure à 0,6 % par poids, permet de réduire cette réaction et d'amé-
liorer la durabilité du béton.
Finalement, le concepteur doit se souvenir que la réduction à son minimum de la quantité totale
de ciment utilisée dans le mélange de béton permet de faire des économies et de diminuer le
dégagement de chaleur lors de l'hydratation.
Granulats
Les granulats utilisés dans les bétons de masse sont généralement constitués de sable naturel,
de gravier et de pierres concassées.
Les granulats fins sont généralement constitués de sable naturel ou de pierres concassées
dont la plupart des particules sont plus petites que 4,76 mm (passant le tamis n° 4). Ils doivent
être durs, denses et durables. Les granulats fins ne doivent pas contenir de grandes quantités
d'argile, de silt, de poussières, de mica, de matières organiques ou d'impuretés.
Les gros granulats se composent soit de gravier, soit de granulats concassés ou d'un mélange
des deux où prédominent les particules de plus de 5 mm. La pratique récente est d'utiliser des
granulats variant de 75 à 150 mm de diamètre (référence 7.92). Cependant, au Québec, des
granulats de plus de 40 mm sont très difficiles à obtenir. La disponibilité de granulats aussi gros
ne peut généralement se justifier que si le volume de l'ouvrage est important. Par exemple, des
granulats de 150 mm ont été utilisés lors de la construction de Manie 5. La pratique courante à
Hydro-Québec est donc d'utiliser des granulats de l'ordre de 38 mm de diamètre.
Les granulats doivent être durs, denses, durables et exempts d'impuretés. Les granulats fria-
bles ou qui ont tendance à se dégrader dans le mélange, au cours du transport ou lors de l'en-
treposage doivent être évités. L'utilisation de granulats dont le taux d'absorption est supérieur à
3 % ou qui ont un poids spécifique inférieur à 2,5 est à proscrire.
La forme et la texture d'un granulat influent davantage sur les propriétés du béton fraîchement
malaxé que sur celles du béton durci. Les particules rugueuses, anguleuses et allongées né-
cessitent plus d'eau que celles qui sont lisses, arrondies et compactes. Les particules anguleu-
ses nécessitent donc plus de liants pour maintenir le même rapport eau/liants. En général, plus
les particules d'un granulat donné sont rugueuses et anguleuses plutôt que lisses et arrondies,
plus elles adhèrent à la pâte de ciment. Il s'agit d'une caractéristique importante à prendre en
compte pour obtenir un béton qui possède une bonne résistance mécanique.
Il est essentiel de s'assurer que les granulats ne contiennent pas de substances susceptibles
de réagir avec le ciment et de conduire à des produits expansifs désintégrant le béton à plus ou
moins longue échéance. Pour ce faire, on doit déterminer les caractéristiques et la qualité des
granulats par des essais appropriés en laboratoire et des études pétrographiques. Par exem-
ple, la teneur en sulfates, évaluée par la quantité de SO3, ne devrait pas excéder 0,5 % du
poids des gros granulats. On doit également éviter les granulats qui contiennent une trop
grande quantité de silice qui pourraient réagir avec les alcalis du ciment et contribuer à la dété-
rioration du béton.
Eau de gâchage
L'eau utilisée dans le mélange de béton ne doit pas contenir d'éléments susceptibles d'affecter
la réaction d'hydratation du ciment. De façon générale, toute eau naturelle potable n'ayant pas
une odeur ou un goût prononcé peut être employée. Certaines eaux non potables peuvent
également convenir à la fabrication du béton.
Pour les eaux de qualité incertaine, des essais de teneur en chlorure doivent être effectués,
principalement si des aciers sont insérés dans la masse de béton (aciers d'armature ou câbles
de précontrainte).
À titre indicatif, on peut considérer comme satisfaisante une eau contenant moins de
5 000 parties/million d'impuretés. Au-delà de cette valeur, l'eau doit faire l'objet d'essais portant
sur son effet sur la résistance, sur la durabilité et sur le temps de prise du béton. L'eau conte-
nant des sucres ou des dérivés de sucre, même en faible quantité, ne doit pas être utilisée
puisque le sucre influe sur le temps de prise et sur la résistance du béton.
L'eau de mer peut être utilisée comme eau de gâchage pour le béton non armé si sa quantité
de sels dissous est inférieure à 35 000 parties/million. Cependant, l'eau de mer ne convient pas
à la fabrication du béton armé et ne doit pas être utilisée dans le béton précontraint en raison
du risque de corrosion de l'armature.
Pouzzolanes
Pouzzolane est le nom donné aux matériaux siliceux ou alumino-siliceux qui n'ont pas de pro-
/ priétés (ou ont de faibles propriétés) propres de liant, mais qui, finement divisés et en présence
d'eau, se combinent avec l'hydrate de calcium, aux températures ordinaires, pour donner des
composés stables. Le groupe des pouzzolanes comprend trois types :
Type N : pouzzolanes naturelles brutes ou calcinées (Plusieurs existent à l'état naturel
dans les matériaux vitreux volcaniques, terres à diatomées, cherts opalins,
schistes, tufs et pierres ponces. D'autres peuvent être produites à partir d'argiles
ou de schistes calcinés.)
Type F : cendres volantes normalement produites à partir d'anthracite ou de charbon bi-
tumineux (Elles sont recueillies sous forme de résidu particulaire fin par des col-
lecteurs mécaniques ou des précipitateurs électrostatiques dans les gaz de
combustion avant leur émission dans l'atmosphère.)
Type C : cendres volantes normalement produites par la combustion de lignite pulvérisée
ou de charbon sub-bitumineux (Recueillies d'une façon semblable à celle qui est
décrite pour le type F, les particules ont quelques propriétés liantes.)
Les conditions fondamentales pour que des matériaux pouzzolaniques soient utilement em-
ployés dans le béton sont les suivantes :
• ils ne doivent pas contenir de matières nuisibles en quantité susceptible d'affecter le béton ;
Les deux procédés ont été utilisés dans la construction des barrages et ont tous deux des
avantages et des inconvénients. Cependant, sauf dans le cas où la distance de transport est
très longue, il est en général souhaitable de fabriquer le ciment aux pouzzolanes dans l'usine
de ciment plutôt que. d'introduire directement les matériaux pouzzolaniques dans la bétonnière.
L'utilisation des pouzzolanes dans les bétons de masse est maintenant pratique courante. Elles
sont utilisées pour réduire la quantité de ciment dans le mélange, pour réduire le dégagement
de chaleur lors de l'hydratation, pour augmenter la maniabilité du béton frais, pour augmenter la
résistance à long terme, pour augmenter la résistance du béton aux attaques par les sulfates et
autres agents destructeurs et pour réduire les dommages potentiels dus à la réaction alcalis-
granulats. La quantité de pouzzolane généralement utilisée dans le béton de masse varie en-
tre 15 et 50 % de la quantité de ciment (référence 7.141). Cependant, pour le béton compacté
au. rouleau, la quantité de pouzzolane utilisée peut atteindre 75 % (référence 7.92) et même
plus.
L'utilisation de pouzzolanes naturelles et de cendres volantes allonge généralement le délai de
prise du béton. Le degré de retard de la prise dépend de facteurs tels que la quantité de ciment
et d'eau, le type de pouzzolane et la température du béton. Le retard dans la prise du béton est
un point important à considérer lors de la planification des contrôles de qualité du béton durci.
Avant que des pouzzolanes soient utilisées, des essais doivent être effectués avec le type de
ciment et les granulats retenus pour le projet, de manière à s'assurer que les pouzzolanes aient
une contribution bénéfique sur le mélange, tant au point de vue qualité du béton qu'au point de
vue économique.
Adjuvants
Un adjuvant est défini comme le produit qui est incorporé soit au ciment dans le processus final
de production, soit, plus fréquemment, directement lors du malaxage du béton, afin d'améliorer
ou de modifier certaines propriétés du béton.
Les adjuvants utilisés dans la construction des barrages sont classés comme suit :
On utilise les entraîneurs d'air pour entraîner volontairement des bulles d'air microscopiques
dans le béton. L'air entraîné améliore de façon spectaculaire la durabilité des bétons exposés à
l'humidité durant les cycles de gel-dégel. Les entraîneurs d'air peuvent être considérés comme
obligatoires pour les bétons soumis à des conditions climatiques rigoureuses avec basses tem-
pératures. L'air entraîné améliore également la maniabilité du béton frais et élimine pratique-
ment ou réduit tout au moins considérablement les risques de ségrégation et de ressuage. Cet
adjuvant est ajouté directement au mélange, avant ou pendant le malaxage. Une teneur en air
entraîné de 4 à 8 % est généralement recherchée.
Les produits réducteurs d'eau sont utilisés pour diminuer le rapport eau-ciment du mélange,
pour améliorer la maniabilité du béton frais et pour augmenter la résistance et la pérennité du
béton durci. Tout comme les entraîneurs d'air, les produits réducteurs d'eau peuvent être
considérés indispensables à tous les bétons de barrage.
Les produits accélérateurs de prise ne sont généralement pas utilisés dans le béton des barra-
ges puisque ce type de construction ne requiert pas de résistance importante en bas âge ; de
plus, ces adjuvants contribuent à un dégagement de chaleur indésirable. On emploie parfois
des retardateurs de prise pour le bétonnage par temps très chaud.
Les adjuvants hydrophobes et les autres produits disponibles sur le marché ne sont générale-
ment pas vraiment nécessaires au béton de barrage.
Pour assurer la sécurité de l'ouvrage tout au long de sa vie utile, les qualités recherchées du
béton durci sont : la résistance mécanique, la déformabilité, la densité, l'étanchéité, la résis-
tance à la fissuration et la pérennité.
Les propriétés du béton qui doivent être évaluées se divisent en trois classes :
Les différentes valeurs mentionnées dans cette rubrique le sont à titre indicatif seulement et
doivent être confirmées par des essais au laboratoire et durant les campagnes d'investigation.
Propriétés statiques
Les principales propriétés statiques du béton durci qui doivent être déterminées sont les sui-
vantes :
La résistance à la compression du béton doit être évaluée à différentes périodes, les essais
pouvant se dérouler jusqu'à un an suivant la mise en place. La résistance à la compression
recherchée pour le béton est déterminée selon les critères de contraintes admissibles'61.
161
Ce sujet est traité à la rubrique 7.25.
Plus un béton est résistant en compression, plus il l'est en tension. Cependant, la relation
n'est pas linéaire. L'AGI (référence 7.1 ) propose la relation suivante pour déterminer la ré-
sistance à la traction (en MPa) en fonction de la résistance en compression (en MPa) :
f t =0,32f' c (2/3)
La résistance à la traction du béton peut être déterminée par l'essai dit « brésilien » qui est
un essai d'écrasement latéral d'éprouvettes cylindriques ou par le module de rupture qui est
un essai de flexion (norme CSA-A23.2). USAGE mentionne que la résistance à la traction
évaluée à partir de l'essai Brésilien peut être majorée de 1,33 fois pour être comparée à la
valeur obtenue du module de rupture (référence 7.138). Toujours selon cet organisme, la
valeur obtenue par le module de rupture devrait être utilisée dans les analyses linéaires par
éléments finis pour évaluer l'initiation de fissures dans la masse de béton.
Lorsque qu'une charge est appliquée au béton, ce dernier subit une déformation. Cette
dernière est fonction de l'amplitude de la charge, du taux de chargement et du temps total
d'application de la charge. Deux types de module d'élasticité statique peuvent être considé-
rés : le module d'élasticité instantané et le module d'élasticité soutenu.
Le module d'élasticité soutenu prend en compte les effets du fluage et doit être obtenu par
des essais appropriés. Des essais ont démontré (référence 7.1) que le module d'élasticité
soutenu est approximativement égal à la moitié du module instantané (Einst.) qui lui est éva-
lué immédiatement après l'application de la charge (Esout=0,5 Einst.). USAGE
(référence 7.141) mentionne plutôt que Esout= 2/3 Einst[7)
La masse volumique est le rapport de la masse d'un béton sur son volume. La masse vo-
lumique du béton des barrages est généralement voisine de 2 400 kg/m3.
• la résistance au cisaillement.
La résistance au cisaillement du béton provient de la friction interne (qui varie selon la
contrainte normale de compression) et de la force de cohésion (c) qui se développe (résis-
tance avec une contrainte normale nulle). La friction interne est évaluée à partir de l'angle
de friction interne du béton (<]>). La valeur de ces paramètres doit généralement être déter-
minée par des essais. Cependant, certaines références mentionnent des valeurs. Par
exemple, CDA (référence 7.16) indique d'utiliser <)>' = 55B pour évaluer la résistance de
pointe et <\>" = 45- pour la résistance résiduelle au cisaillement181. Quant à la cohésion, CDA
(référence 7.16) utilise les formules suivantes :
Le tableau 7.1 présente des valeurs pour ces propriétés selon différentes références.
26 000 à
47000
(1an)
Valeurs moyennes évaluées à partir de différentes valeurs mesurées in situ
[8]
Ce sujet est traité à la rubrique 7.25.
Glissement ré-
siduel :
0 ou max. de
100 kPa si es-
sais
CSA Béton monoli- Béton
0,6A^f,T 4500^
(référence 7.25) thique : monolithi-
1 ,00 MPa que : 55°
X = 1 ,0 pour pour 20 < fc <
le béton de 40 MPa Joints ru- Joints ru-
densité gueux : gueux :
normale 0,5 MPa 45°
Joints non ru- Joints non
gueux : rugueux :
0,25 MPa 31°
ANCOLD 2350 Résistance en Résis-
(référence 7.4) 0,2-y/fT pointe : tance en
pointe :
0,14 fé
45°
USAGE 2,3f'c(2/3) 10 350 à 2400
(référence 7. 138) (psi) 41 400
USAGE >27,6 0,1 Of c ' 31 050 0,20 2400 0,10 f'c 45°
(référence 7. 141)
USBR 20,7 à 4 à 6% de 34500 0,20 2400 0,10 f'c 45°
(référence 7. 135) 34,5 fc
Propriétés dynamiques
Les propriétés dynamiques du béton qui doivent être prises en compte sont : la résistance à la
compression, la résistance à la traction, la résistance au cisaillement et le module élastique. On
retrouve au tableau 7.2 les principales variations des propriétés dynamiques du béton compa-
rativement aux propriétés statiques.
Les contraintes de compression sont généralement très faibles pour une structure hydraulique
de type poids. Elles ne sont généralement pas critiques pour assurer la stabilité structurale
même sous sollicitations sismiques. On utilise donc habituellement la valeur de la résistance
uniaxiale à la compression (f'c) pour déterminer les contraintes admissibles en compression.
Cependant, NRC (référence 7.113) note qu'une augmentation de 25 % de f'c peut-être considé-
rée pour tenir compte de l'augmentation de résistance occasionnée par le taux rapide de char-
gement sismique lors de l'interprétation des contraintes dynamiques de compression.
En l'absence d'essais de laboratoire, les valeurs préliminaires de la résistance dynamique à la
traction du béton peuvent être prises égales à 1,5 fois les valeurs statiques pour le béton de
masse et les joints de reprise afin de tenir compte de l'effet rapide du chargement sismique
(référence 7.4, référence 7.17 et référence 7.138).
Les paramètres de résistance au cisaillement (cohésion et angle de friction interne) ne sont pas
majorés pour prendre en compte le taux rapide de chargement lors des séismes.
Le module d'élasticité à court terme est majoré de 25 % pour tenir compte du taux rapide d'ap-
plication des charges (référence 7.26 et référence 7.134).
Propriétés thermiques
Dans les bétons de masse, l'étude du comportement thermique est de première importance.
Les propriétés thermiques à évaluer sont : le coefficient d'expansion thermique, la chaleur spé-
cifique, la conductivité thermique et le coefficient de diffusion. Le tableau 7.3 présente les va-
leurs typiques des propriétés thermiques du béton.
Le coefficient d'expansion thermique (a) se définit comme étant la variation d'unité de longueur
causée par une variation de température de un degré. La valeur du coefficient d'expansion
thermique dépend principalement de la composition des granulats. Par exemple, les bétons fa-
briqués avec des granulats à haute teneur en quartz ont des valeurs a élevées.
La chaleur spécifique du béton est la quantité de chaleur nécessaire pour accroître la tempé-
rature d'une unité de masse du matériau de 1e. La chaleur spécifique du béton augmente avec
un accroissement de l'humidité et diminue avec une réduction de la température.
La conductivité thermique quantifie la facilité qu'a un matériau à transmettre la chaleur. Elle se
définit comme étant le flux de chaleur transmis à travers une unité d'aire de matériau pour un
gradient thermique unitaire. Plus un béton est saturé, plus sa conductivité est grande. Par
exemple, une augmentation de 10 % du degré de saturation du béton peut augmenter la valeur
de la conductivité de 50 %.
Le coefficient de diffusion de la matière est une mesure de la vitesse à laquelle la température
se propage à l'intérieur d'une masse. Il s'agit d'un indice de la facilité avec laquelle le béton
peut subir un changement de température. Le coefficient de diffusion (À exprimé en m2/s) est
fonction de la conductivité (k), de la chaleur spécifique (cs) et de la masse volumique (p) du
béton selon la relation X = k / pcs.
Joints et fissures
Les joints sont des surfaces de discontinuité dans les ouvrages en béton. Certains joints sont
prévus lors du projet pour empêcher la fissuration du béton d'origine mécanique ou thermique ;
d'autres joints sont rendus nécessaires pour des considérations pratiques d'exécution des tra-
vaux, tandis que d'autres sont des discontinuités accidentelles qui se produisent lors d'arrêts
non programmés dans le bétonnage d'un élément particulier de l'ouvrage.
L'interface béton-rocher est également considérée comme une discontinuité où peut être locali-
sé un plan de rupture. Finalement, le massif de fondation peut comporter diverses failles ou fis-
sures qui peuvent représenter des plans de rupture.
On évalue la stabilité au glissement de la structure le long de ces discontinuités à partir de la
résistance au cisaillement. Pour ce faire, on doit déterminer les valeurs de la cohésion (c) et de
l'angle de friction interne (<J>) de ces joints ou fissures. Bien que ces valeurs doivent être confir-
mées par des essais en laboratoire, le tableau 7.4 donne, à titre indicatif, quelques valeurs ty-
piques. Pour bien comprendre comment ont été obtenues ces valeurs et à quels cas elles s'ap-
pliquent, il est important de consulter les références mentionnées.
La résistance à la traction au contact béton-rocher est initialement négligée à moins d'avoir ef-
fectué des essais sur échantillons représentatifs de l'état in situ du contact béton-rocher
(référence 7.16 et référence 7.67). Il s'agit là d'une hypothèse conservatrice. Des essais de
traction effectués sur des spécimens de contacts béton-rocher extraits de plusieurs barrages
en béton aux USA (référence 7.59 et tableau 7.5) et au Canada (Lo et Grass, 1994) ont indiqué
la présence de résistance significative à la traction. Cependant, il est mentionné que bien que
les contacts béton-rocher soient souvent intacts in situ, ils ne devraient pas être présumés liés
sans investigation par forage. De plus, l'intensité des contraintes de traction à laquelle peut ré-
sister la fondation dépend des caractéristiques du réseau de joints (fissures) dans le massif ro-
cheux. Dans le contexte de la conception d'un nouvel ouvrage, il est donc approprié de négliger
la résistance au contact béton-rocher.
15 à 40 = 0,1 3 fc' 9000 à 0,17 à 2400 ou <0,6 34 à 52 6à11 750 à 970 1,81 à 2,05
22450 0,22 plus
191
La rubrique 7.30 traite en détails des barrages en BCR en abordant, entre autres, le dosage et la mise en place
du BCR, la conception de ce type d'ouvrage et les principales propriétés inhérentes à ce type de béton.
1101
La rubrique 7.19.3 traite de l'effet des variations saisonnières de la température sur le béton durci.
'11) Ce sujet est traité à la rubrique 7.8.1.1.1.
Le béton peut être attaqué par les sulfates présents dans le sol ou dans l'eau qui peuvent pro-
voquer la fissuration et la désintégration de la masse. Cependant, diverses mesures peuvent
être prises pour protéger le béton de ces attaques'121.
La réaction alcalis-granulats (RAG) est une forme de détérioration du béton qui se produit lors-
que des minéraux actifs de certains granulats réagissent avec les alcalis du sodium et du po-
tassium provenant du ciment. Quatre conditions essentielles doivent être satisfaites pour que
les signes de la RAG, tel que le gonflement du béton, se manifestent :
1. le granulat doit réagir aux alcalis ;
2. le béton qui contient ces granulats doit contenir suffisamment d'alcalis ; .
3. le niveau d'humidité au sein du béton doit être supérieur à 75 % ;
4. le degré de confinement triaxial du béton ne doit pas être trop élevé.
Les mesures à prendre pour réduire la RAG sont, tel discuté à la rubrique 7.8.1.1.1, l'utilisation
d'un ciment à faible teneur en alcalis et le choix de granulats peu réactifs.
Les sulfates représentent un risque majeur d'agression chimique pour le béton. Les sulfates
peuvent être d'origine naturelle, biologique ou provenir de pollutions domestiques et industriel-
les. Des quantités excessives de sulfates dans le sol ou dans l'eau (eaux de pluies, eaux sou-
terraines) peuvent attaquer et détruire le béton qui n'a pas été correctement conçu.
La source des sulfates peut également être interne au béton dans le cas d'une pollution acci-
dentelle des granulats (déchets de plâtre, par exemple), d'une utilisation de granulats gypseux
ou d'une surdose du ciment en gypse.
Les sulfates attaquent le béton en réagissant avec les composants hydratés de la pâte de ci-
ment pour former un sufoaluminate de calcium (ettringite). A cause de la croissance des cris-
taux, cette réaction expansive peut provoquer suffisamment de pression pour briser la pâte de
ciment, ce qui provoque la fissuration et la désintégration du béton. Pour éviter cette réaction,
diverses mesures peuvent être prises comme : utilisation d'un ciment résistant aux sulfates
(type 50), ajout de pouzzolanes au mélange, eau de gâchage avec une faible teneur en sulfa-
tes et utilisation d'agents entraîneurs d'air. Selon Skalny (référence 7.132), les bétons avec une
perméabilité et un rapport E/C faibles constituent une aussi bonne protection que les béton uti-
lisant le ciment de type 50.
1121
Ce sujet est traité plus en détails à la rubrique 7.8.1.5.
Dans les ouvrages massifs, comme les barrages, il est primordial de contrôler le dégagement
de chaleur qui se produit par suite de la réaction d'hydratation par laquelle le ciment réagit avec
l'eau, puisque cette élévation de température s'accompagne d'un phénomène d'expansion
thermique, créant par le fait même des fissures indésirables lors du refroidissement'131.
7.8.1.5.4 Retrait
Lors de la construction d'un ouvrage, le béton de surface sèche et rétrécit plus rapidement que
celui à l'intérieur ce qui provoque des efforts de tension et, lorsque le joint est déficient et/ou
que l'on empêche le béton de se rétrécir, des fissures14.
1131
La rubrique 7.19 traite en détail des effets thermiques qui affectent les ouvrages en béton et indiquent les mesu-
res à prendre pour contrôler le dégagement de la chaleur d'hydratation.
[14)
L'évaluation et le contrôle du retrait du béton sont traités à la rubrique 7.20.
Cependant, selon le type de béton (BCR, par exemple) la programmation des essais peut être
bien différente et se poursuivre sur une période supérieure à 365 jours. La programmation doit
également prévoir que les essais se déroulent sur un nombre suffisant d'échantillons pour dé-
terminer de façon précise les propriétés du béton.
Les propriétés de résistance les plus importantes pour la fondation rocheuse, sont les résistan-
ces à la compression et au cisaillement. Pour prendre en compte les failles et les plans de fai-
blesse existants in situ, la résistance en compression de la fondation est généralement consi-
dérée comme étant une fraction de la résistance moyenne en compression du roc. La résis-
tance au cisaillement est évaluée à partir de la cohésion et de l'angle de friction interne qui doi-
vent être déterminés à partir d'essais en laboratoire. Il est particulièrement important de déter-
miner les propriétés associées aux failles ainsi qu'aux zones de faiblesses (matériaux peu ré-
sistants, défauts, etc.) puisque ces dernières contrôlent souvent le comportement structural de
la fondation1151.
Il est possible d'améliorer le module de déformation ainsi que la résistance mécanique du mas-
sif rocheux en effectuant une injection de consolidation'161.
Lorsque le massif de la fondation est inclus dans les analyses sismiques, les effets du taux ra-
pide de chargement sur le module de déformation et la résistance sont considérés comme né-
gligeables par rapport aux incertitudes reliées à la détermination des propriétés mécaniques.
Pour tenir compte de ces incertitudes, une borne inférieure et une borne supérieure doivent
être considérées pour le module de déformation de la fondation rocheuse.
7.8.3 Acier
1151
Ce sujet est traité aux rubriques 7.25.4 et 7.28.
1161
Ce sujet est traité à la rubrique 7.28.1.1.
1171
La rubrique 7.18 traite de la post-contrainte et mentionne diverses références concernant la conception des câ-
bles de post-contrainte.
Les pièces en acier exposées aux conditions extérieures doivent être protégées par galvanisa-
tion, si la taille des pièces le permet, ou par application d'une peinture à base d'époxy.
Dans les régions nordiques, la conception de pièces en acier doit prendre en compte la varia-
tion de ductilité de ce matériau à basse température. Le choix du type d'acier doit être fait en
fonction d'assurer un comportement ductile du matériau dans la plage de température à la-
quelle il sera soumis. Les essais et le choix du type d'acier doivent être faits selon les indica-
tions de la norme CSA-G40.20.
• les surcharges dues à l'usage (ex. surcharge des voies de roulement sur la crête) ;
Figure 7.12 : Charges et déformations à considérer pour les ouvrages de retenue en bé-
ton
ÉVALUATION U.
DU RISQUE 13
1
-rupture en DISTRIBUTION SPATIALE ÉVOLUTION TEMPORELLE
conditions normales
-rupture causée
par les crues t -STATIQUE Là.
-PSEUDO-STATIQUE
DURÉE ^
-CYCLIQUE
-COURTE DURÉE
ANALYSE[3 1
DE RISQUE
-risque acceptable
-considérations -VALEURS NORMALES El
probabilistes -VALEURS INHABITUELLES
-VALEURS EXTRÊMES
1
|Ï2a |Ï3a
CHARGES APPLIQUÉES CHANGEMENTS VOLUMÉTRIQUES DÉPLACEMENTS IMPOSÉS
-poids propre (phases de construction) -retrait -tassements de la fondation et
-densité de Peau (teneur en sédiments) -séchage / mouDIage mouvements de la vallée
-niveau d'eau amont -humidité -poids du barrage et du réservoir
-niveau d'eau aval -gonflement hydrique -drainage de la fondation (tunnels,
-sous-pressions, pressions interstitielles -température minage)
-glace (statique, dynamique) -chaleur d'hydratation -mécanisme de transfert de charge
-sédiments et remblais -variations saisonnières -infiltration de sédiments dans les
-trafic sur la crête -cycle de gel-dégel fissures
-fluage, relaxation
-contraintes résiduelles |l3b
-séismes
-poids propre de l'équipement 12b -composantes horizontales/verticales
-pression hydrostatique et dynamique -effets chimiques -séisme d'opération de base (QBE)
-débordement -réactions alcalis-granulats -séisme maximal de
-évacuateurs (vannes ouvertes/fermées) -sulfatation dimensionnement (SMD)
-poutrelles de révision (en place ou non) -carbon atation -séisme maximal probable (SMP)
-prise d'eau -dissolution chimique -inertie, amortissement
•coup de bélier -cristallisation des sels -pressions hydrodynamiques
-mouvement de l'eau -niveau eau amont/aval
•coincement/frottement des vannes 12c -sous-pressions
-vibration de réquipement mécanique -érosion -pressions hydrodynamiques sur
-vibrations induites aux grilles à débris -lessivage le long des joints/fissures les vannes
par le courant -rideau d'injection -poussées dynamiques des terres
-fondation -montée du réservoir due aux mouve-
ments de terrain (glissement,
-vent |l2d éboulis.etc.)
-vagues -contraintes in situ dans la fondation -déformation du rocher causée par le
-excavation de la fondation mouvement des failles
(décompression du roc) -excitation multiple (effet des vagues)
-débris flottants -coupure dans le barrage -martellement des composantes
-glissements de terrain, adjacentes
-avalanches
hle
-post-tension •—
-poussée des terres (active, passive)
-injection des joints et des fissures
-minage et charges de construction
-champ gravitaliorme) •—
-sabotage, bombes, actions militaires
-autres (éclairs, volcans, écrasement
d'avion, etc.)
Les structures essentielles ou de protection civile doivent généralement résister à des sollicita-
tions (ex. crues, séismes) ayant une période de récurrence plus grande que celle utilisée dans
le Code national du bâtiment pour les bâtiments. Les structures non essentielles peuvent être
dimensionnées pour résister aux sollicitations définies par ce code lorsqu'elles sont applicables.
• charges permanentes ;
• surcharge d'utilisation ;
• vent ;
• vagues ;
• poussées hydrostatiques ;
• poussée subatmosphériques ;
• sous-pressions ;
• post-tension ;
• débris ;
Dans le cas où le remblai est considéré comme charge permanente, son poids volumique pour
l'analyse initiale est supposé égal à 19,6 kN/m3. Lors de la conception finale, cette valeur doit
être révisée en fonction des résultats d'essais sur les matériaux utilisés et les conditions de te-
neur en eau appropriées (humides ou saturées).
Le poids de l'équipement permanent doit être révisé si les caractéristiques de ces équipements
sont modifiées lors des différentes étapes de la conception. CDSA (référence 7.17) mentionne
que si le poids d'un équipement permanent est inférieur à 1 % du poids du béton, celui-ci ne
devrait pas être pris en compte dans le calcul des charges permanentes.
7.10.1 Vannes
Le poids des vannes d'évacuateur doit normalement être inclus pour les analyses où
l'évacuateur est en opération. Les circonstances spéciales où l'on doit tenir compte des condi-
tions de maintenance ou de l'enlèvement des vannes devraient être considérées cas par cas.
7.10.3 Turbines
Les sections de centrales sont habituellement analysées pour les conditions normales
d'exploitation (avec et sans glace), de même que pour l'excitation sismique de base
d'exploitation (SBE) avec les poutrelles de révision en place; au moins un groupe avec les pas-
sages hydrauliques vides et l'équipement de génération électrique enlevé. Toutes les autres
combinaisons sont généralement analysées avec l'équipement de génération d'électricité en
place et les passages hydrauliques remplis d'eau.
7.11 Vent
La sollicitation du vent est déterminée selon le Code national du bâtiment du Canada pour
l'endroit où l'ouvrage sera construit. Les pressions de vent horaires utilisées correspondent à
une probabilité annuelle de dépassement de 1 :100 pour les structures essentielles et de 1 : 30
pour les autres structures. Les pressions de vent peuvent agir dans n'importe quelle direction et
devraient notamment être utilisées dans les calculs de stabilité des superstructures supportant
les vannes.
7.12 Vagues
La surélévation du plan d'eau à la face amont des ouvrages et la hauteur des vagues sont in-
fluencées par l'action du vent sur le réservoir. La hauteur des vagues et l'effet de clapotis lors-
qu'elles heurtent une paroi fixe sont à considérer pour déterminer la revanche nécessaire. La
hauteur des vagues dépend principalement de la vitesse du vent, de sa durée et de la longueur
continue de la surface du plan d'eau du réservoir soumise à son action. En plus de l'information
présentée à la rubrique 8.3.7, des informations pertinentes aux calculs de l'action des vagues
sur les ouvrages sont données à la référence 7.51, à la référence 7.53, à la référence 7.118 et
à la référence 7.142.
Les surpressions hydrodynamiques induites par l'action des vagues sont généralement faibles
et de nature transitoire. Elles sont souvent ignorées dans les calculs de stabilité globale des
barrages-poids. Cependant, elles peuvent avoir un effet plus important pour le calcul de la sta-
bilité des vannes et des structures connexes, ou encore de la structure de crête des barrages.
Les surpressions hydrodynamiques dues à l'action des vagues peuvent être calculées selon
USAGE (référence 7.142).
• à la crue de projet ;
• à la crue de sûreté.
7.13.4.1 Amont
Une distribution triangulaire de la pression statique exercée par l'eau agissant dans la direction
normale à la face amont est généralement utilisée pour la conception des sections non déver-
santes. Pour les sections déversantes, l'effet de la vitesse d'approche de l'eau doit être consi-
déré.
Pour les sections non déversantes, la pression hydrostatique aval est calculée en considérant
la pleine profondeur du plan d'eau aval.
La poussée hydrostatique aval doit être ajustée pour la rétrogression lorsqu'il se produit un res-
saut hydraulique dans le canal aval. Dans ces conditions, les poussées peuvent présenter
d'importantes fluctuations et doivent être estimées d'une façon conservatrice. Lorsque les ré-
sultats d'études hydrauliques ne sont pas disponibles, on utilise communément une profondeur
effective du plan d'eau aval correspondant à 60 % de la pleine profondeur pour le calcul des
pressions et des forces correspondantes (référence 7.140). Ceci est illustré à la figure 7.13.
Brand (1999) présente une méthode de calcul pour évaluer la profondeur effective du plan
d'eau aval.
Pour les sections déversantes où il n'y a pas de ressaut hydraulique dans le bassin
d'évacuation, la pleine profondeur du plan d'eau peut être utilisée pour le calcul des forces in-
duites par le plan d'eau aval.
La pleine profondeur du plan d'eau aval doit être utilisée pour le calcul des sous-pressions
agissant au pied aval de l'ouvrage, sans égard aux conditions de l'écoulement à l'aval de
l'ouvrage.
t181
Ce sujet est traité à la rubrique 7.24.
PRESSION
HYDROSTATIQUE
SÉDIMENTS
PRESSION
SÉDIMENTS
HYDROSTATIQUE
SOUS-PRESSION
Lors de l'analyse d'un évacuateur avec vannes pour la stabilité globale, la poussée hydrostati-
que horizontale sur l'évacuateur doit être ajustée afin d'enlever la poussée pertinente à
l'ouverture des vannes pour une condition de crue particulière (crue de projet ou crue de sûre-
té). Le nombre de vannes qui seront ouvertes doit être évalué en fonction de l'adéquation de la
capacité d'évacuation lors de l'ouverture d'une (ou plusieurs) vanne avec le débit à évacuer.
Même si la vanne est ouverte, il peut subsister une force horizontale si celle-ci ne peut être
soulevée au-dessus du niveau du plan d'eau lors de la crue. Pour la stabilité locale, on doit
considérer la possibilité qu'une vanne demeure fermée ou non fonctionnelle. Par conséquent,
en situation de crue, il faut utiliser la pleine pression sur la vanne.
7.15 Sous-pressions
• l'écran d'injection qui augmente la longueur du chemin d'écoulement de l'eau, dans la fon-
dation ;
• le tapis amont qui augmente également la longueur du chemin d'écoulement de l'eau dans
la fondation ;
a) Barrage - réservoir
Joint de reprise
Écoulement de
l'eau
V
\
b) Béton de masse (intact et saturé) c) Joint de reprise (cheminement de
conductivité hydraulique uniforme)
= YH p =0
- perméabilité (conductivité
hydraulique) «1 » l<2
p= Y H n =o
p
" P'e'ne pression hydrostatique
~ amont dans la fissure
temps
\
caractéristiques
du roc
traitement de
drain de la fondation
rideau / fondation
d'injection
La distribution des sous-pressions pour une section non-drainée ni fissurée de l'ouvrage varie
linéairement de la pleine charge à la face amont à la pleine charge à la face aval
(figure 7.16, a).
ai H, <
H3=K(H,-H2)+H2
H '
YH
E = efficacité doa draina
Lorsqu'un système de drainage est présent, on considère généralement que celui-ci peut ré-
duire l'intensité des sous-pressions le long de sa ligne d'action. En l'absence de fissure, on
présume habituellement une distribution linéaire des sous-pressions des faces amont et aval
jusqu'à la ligne des drains (figure 7.16, b). L'influence du rideau de drainage sur les forces de
sous-pressions à considérer lors de la conception structurale dépend (figure 7.16, de b à e) :
• de la présence d'une fissure produisant une zone de décompression de longueur (T) pou-
vant intercepter ou non les drains.
L'efficacité des drains pour réduire les sous-pressions en deçà de la valeur sans drainage est
exprimée sous la forme d'une décimale E. Ce facteur indique la proportion de l'écoulement qui
peut être capturée par le système de drainage afin de réduire la charge hydraulique. La valeur
de E dépend de l'espacement des drains par rapport à la longueur du chemin d'écoulement et
de la capacité des drains pour évacuer le débit collecté. Le diamètre effectif du drain (après
colmatage partiel ou total par dépôt de calcite) et la présence de fissures interceptant les drains
influencent l'efficacité du système de drainage.
Pour la conception préliminaire de barrages d'une hauteur modérée reposant sur une fondation
ne présentant pas de condition géologique défavorable, on utilise souvent E = 0,67. Les trous
de drainage, quand ils sont opérationnels, ont donc pour effet d'amener les sous-pressions à
cet endroit à la valeur de la pression hydrostatique aval, augmentée du tiers de la différence
entre les pressions amont et aval. Cette approche peut être utilisée seulement si les conditions
suivantes sont satisfaites (référence 7.4) :
• la ligne des drains doit être localisée à une distance de la face amont prise entre 5 et 15 %
de la hauteur maximale du réservoir amont ;
• l'espacement latéral des drains ne doit pas excéder 10 % de la hauteur maximale du réser-
voir amont ;
• les drains dans le corps du barrage doivent être forés ou formés avec un diamètre d'au
moins 150 mm;
• les drains forés dans la fondation à partir d'une galerie localisée dans le bas de l'ouvrage
doivent avoir un diamètre minimum de 75 mm (de préférence 100 mm) et l'espacement ne
doit pas excéder 3 m (l'espacement des drains est souvent plus rapproché pour les fonda-
tions relativement imperméables par rapport aux fondations plus perméables) ;
• des dispositions doivent être prises pour permettre l'entretien du système de drainage (le
reforage des drains à partir d'une galerie de fondation par exemple).
À noter que USAGE (référence 7.140) considère que la valeur de E = 0,67 pour les drains de
fondation comme une borne supérieure qui doit être supportée par des essais d'écoulement et
de perméabilité in situ. Autrement, une valeur de E variant entre 0,25 et 0,50 doit être retenue
et justifiée en fonction des hypothèses adoptées.
L'effet d'un système de drainage sur les sous-pressions peut être calculé par la méthode ana-
lytique (figure 7.17) présentée par Ransford (référence 7.126) et Casagrande (référence 7.31 )
ou par réseaux d'écoulement en milieux poreux (et fissurés le cas échéant ). Novak et al.
(référence 7.118) présentent un abaque pour estimer l'efficacité d'un système de drainage en
fonction de la géométrie des drains (diamètre, espacement, distance de la face amont).
_z
sinh 27i—
s 1 s_
P= où D = — In
271 . .n d
sinh
s T 2 s
Figure 7.17 : Solution analytique pour le calcul de la réduction des sous-pressions oc-
casionnée par les drains
Lorsqu'une fissure en contact avec le réservoir existe, les sous-pressions sont généralement
considérées constantes et égales à la pleine charge amont sur toute la longueur de la fissure
jusqu'au point où la section devient comprimée (figure 7.16, d et e) (sauf pour le cas où la fis-
sure est induite par un séisme). Toutefois, selon USAGE (référence 7.140), les mesures indi-
quent que cette approche serait conservatrice.
La pleine hauteur d'eau à l'aval après stabilisation de l'écoulement est utilisée pour le calcul
des sous-pressions sans égard aux conditions particulières pouvant résulter de la présence
d'un ressaut hydraulique (référence 7.140).
La stabilité contre le glissement du système barrage-fondation doit être vérifiée pour des plans
de rupture susceptibles de se développer dans les fondations le long des failles ou le long de
joints importants1 '. On doit porter une attention particulière à la définition des sous-pressions à
prendre en considération dans ces calculs en fonction de la présence de matériaux de perméa-
bilités différentes, de même qu'à l'efficacité du système de drainage pour réduire ces sous-
pressions. USAGE (référence 7.140) et Casagrande (référence 7.31) présentent des exemples
de diagrammes de sous-pressions pour le calcul de la stabilité des fondations.
M 91
Ce sujet est traité à la rubrique 7.25.4.
• de limiter les circulations d'eau susceptibles de déboucher en aval et d'entraîner une dégra-
dation accélérée du béton sous l'action des cycles de gel-dégel ;
• les drains sont également utiles comme indicateur du développement de la fissuration lors-
qu'on mesure une augmentation de débit sous des conditions constantes de la cote du plan
d'eau.
On trouve également dans la fondation un réseau de drainage constitué de trous de forage es-
pacés généralement de 3 m et dont la profondeur varie habituellement entre 20 et 50 % de la
hauteur du barrage. Les drains de fondation sont localisés en aval de l'écran d'injection. Pour
des conditions géologiques usuelles, la profondeur de l'écran d'injection varie entre environ 60
et 75 % de la hauteur de l'ouvrage. Lorsque les conditions géologiques sont favorables et pour
les ouvrages de 15 m de hauteur ou moins, le drainage des fondations peut être omis.
Figure 7.18 : Implantation de l'écran d'injection (i) et du rideau de drainage (d) avec ga-
lerie (a) et sans galerie(b)
La figure 7.19 présente la section du barrage d'EI Koreima au Maroc (26 m de hauteur). Une
tranchée parafouille, prolongée par un masque amont en béton conventionnel vibré (BCV), as-
sure l'étancheite. Des drains verticaux et horizontaux débouchant en aval drainent la fondation
et le barrage sans l'utilisation d'une galerie (référence 7.40).
Béton coffré
Parafouille d'étanchéité
On doit également reconnaître que la quantité d'eau s'écoulant dans l'ouvrage vers les drains
aura tendance à augmenter si on accroît l'efficacité du système de drainage. Des gradients hy-
drauliques importants peuvent alors se développer sur de courtes distances entre la face amont
et les drains, favorisant l'érosion du béton le long des joints particulièrement en présence d'eau
agressive.
CDA (référence 7.16) mentionne également qu'une hypothèse conservatrice en condition post-
sismique est d'appliquer la pleine sous-pression dans les fissures induites par le séisme. Cette
hypothèse est sans doute plus juste s'il y a eu glissement et dilatance de la fissure ou du joint ou
si la fissure est partielle et s'est produite dans un matériau initialement sain. On doit néanmoins
considérer que si la fissure (ou le joint fissuré) est traversante avec une ouverture hydraulique
non nulle, la conductivité hydraulique et les conditions frontières (pression) en aval influenceront
la distribution des sous-pressions le long de la fissure (joint).
Trous de drainage
CAS No.1.1 :
102.56m -CHARGES MORTES
-NIVEAU AMONT MAX. EXPLOITATION (102.56m)
-NIVEAU AVAL MAX. NORMAL (7848m)
-VANNES FERMEES
-POUSSÉE STATIQUE OE LA GLACE
PILIER : 150 kN/m
VANNE : 75 kN/m
-SOUS-PRESSION SANS DRAINS
•50750
46.e
41280
B
i t-40.840
' 19 930
fL^VATIDN PLAN
Coup» A-A
440
B-B
23.9t.Po
P«65.7l«Po-v P>32.9kPi
P«56.8KPo
C-C
152 40—
P«32.9kPo
P»65.7kPo
Le béton conventionnel remplit deux fonctions de base pour les barrages en béton. Il assure
tout d'abord la résistance mécanique de l'ouvrage puis par sa faible perméabilité, il assure son
étanchéité. La résistance mécanique est généralement limitée par les joints de reprise de bé-
tonnage. Cependant, elle est adéquate pour les ouvrages en béton conventionnel ou en BCR.
Pour les ouvrages en BCR, l'étanchéité est beaucoup moins certaine à cause des joints de re-
prise. Par exemple, pour améliorer l'étanchéité des ouvrages en BCR, on a construit pour le
barrage Villaumur un mur amont de béton armé conventionnel de 1 m d'épaisseur, possédant
une perméabilité réduite, sur lequel vient reposer la masse de béton en BCR formant le corps
de l'ouvrage. Le masque amont est drainé par un géotextile relié à une série d'exutoires en
PVC (figure 7.25).
61.50
Divers types d'écrans ou de membranes en acier, en PVC, en asphalte ou en résine époxy ont
été appliqués sur la paroi amont de barrages en béton conventionnel ou en BCR pour en amé-
liorer l'étanchéité, diminuer les sous-pressions et contrôler les circulations d'eau
(référence 7.40 et référence 7.109). Cependant l'utilisation de membranes est généralement
considérée comme une solution temporaire, celles-ci devant être remplacées tous les vingt ans
par exemple. De plus, un endommagement mineur de la membrane est susceptible de permet-
tre le développement de pressions à l'interface béton-membrane et leur propagation à l'intérieur
des joints de l'ouvrage. L'utilisation de matériaux vieillissants sur une grande échelle lors de la
construction d'un nouvel ouvrage doit donc être examinée avec soin dans le contexte des coûts
associés à la gestion à long terme de celui-ci.
H4 = HW-TW x (L/L1 + TW
Adaptation de FERC (référence 7.67)
Pour les calculs de stabilité basés sur la résistance résiduelle au cisaillement, l'utilisation du
coefficient caractérisant la poussée active des sédiments est plus approprié (KA = (1 -
sincp) / (1 + sincp)). Par ailleurs, puisque la poussée de.l'eau est considérée sur toute la hauteur
du barrage, il est pratique d'effectuer les calculs en contraintes effectives, c'est-à-dire en utili-
sant le poids volumique déjaugé pour les sédiments.
Ponts de glace
Généralités et hypothèses de calcul
Détermination de l'épaisseur requise
Largeur du pont de glace
Espacement entre les véhicules
Vitesse admissible
Choix du site
Méthodes de construction
Entretien et opération
Le concepteur pourra trouver, dans ce document, une synthèse des connaissances actuelles
en mécanique des glaces et surtout, des méthodes simples pour évaluer, d'une part, les forces
exercées par les glaces sur les ouvrages hydrauliques et, d'autre part, la capacité portante des
champs de glace. Une abondante bibliographie présentée à la fin du document permettra au
lecteur d'approfondir certains sujets traités.
7.18 Post-tension
Les câbles de post-tension ne sont utilisés habituellement que pour l'amélioration de la stabilité
des ouvrages existants (référence 7.140). En ce qui concerne les nouveaux ouvrages, les câ-
bles de post-tension sont employés occasionnellement pour augmenter la stabilité pendant la
période de construction (LG-1). Ils sont efficaces pour améliorer la résistance au glissement, la
position de la résultante et pour réduire la traction au pied amont de l'ouvrage. Toutefois, mal-
gré les progrès techniques effectués ces dernières années, la post-tension n'est pas considé-
rée dans la conception de nouveaux ouvrages.
Si la post-tension est utilisée, les pratiques suivantes sont recommandées :
• pour minimiser le risque de corrosion, il est recommandé d'utiliser des câbles à double ou à
triple protection ;
• l'assise de l'ancrage doit être conçue pour transmettre la charge sans poinçonnement et de
l'acier d'armature doit être ajouté au besoin ;
• la longueur des ancrages dans le roc doit être déterminée en fonction de la qualité du roc et
de l'adhérence au contact entre le coulis de ciment et le roc.
Les guides suivants sont recommandés pour la conception des câbles de post-contraintes :
Bien que limité habituellement à la réhabilitation, plusieurs nouveaux barrages ou plusieurs re-
haussements ont été réalisés avec des câbles de post-tension. Mgalobelov et Landau
(référence 7.109) citent plusieurs exemples de barrage de 23,3 à 59 m de hauteur qui ont été
construits avec câbles de post-tension aux États-Unis, en Australie, en Angleterre et en Russie.
On peut réduire appréciablement le volume de béton en utilisant la post-contrainte (à évaluer
selon le cas), mais l'élancement de l'ouvrage rend ces ouvrages plus sensibles aux effets sis-
miques, thermiques, etc. Dans le cas du barrage Ôl-en Lerige (GB), la force de post-contrainte
compte pour 50 % du poids de la structure. La principale appréhension envers ce type de
conception demeure le comportement à long terme où la corrosion et le fluage peuvent dimi-
nuer la capacité des ancrages. Toutefois, avec l'amélioration des techniques de protection
contre la corrosion, avec la possibilité technique d'exercer un contrôle étroit de la tension effec-
tive et avec la possibilité de retensionner les câbles au besoin, la post-contrainte constitue une
avenue intéressante pour réduire le coût de certains ouvrages.
Mr
Tmax ~ 'amb-moy
E-a
ou
Tmax = température maximale admise au centre de la
masse de béton
Tamb-moy= température ambiante annuelle moyenne
Mr = module de rupture
E = module élastique
a = coefficient de dilatation thermique (BF1)
L'application de cette formule pour des valeurs moyennes, indique que la température du béton
ne doit pas augmenter plus de 9 5C au-dessus de la température ambiante annuelle moyenne.
La figure 7.27 illustre schématiquement l'évolution de la température du béton de masse avec
le temps.
La figure 7.28 présente les principaux points à considérer pour évaluer la réponse structurale
d'un barrage en béton suite au dégagement de chaleur par hydratation de la pâte de ciment.
PROCESSUS D'HYDRATATION . LL
-élévation de la température pour atteindre un maximum, refroidissement jusqu'à
une température stable
-changement volumétrique
-évolution des propriétés du béton avec la température (rigidité, résistance,
fissuration, etc.)
ï
ENTRAVES AUX VARIATIONS DE VOLUME UL
-différence de température entre la surface et l'intérieur
-refroidissement inégal de la masse
-rigidité et résistance de la fondation
-présence d'autres structures qui agissent comme butée
ï
MODÈLES D'ÉCHANGE DE CHALEUR ET
D'ANALYSES STRUCTURALES
-analyses couplées ou non, modèles de fissuration, fluage, retrait
-modèles linéaires et non linéaires
-simulation des séquences de construction
-développement de la résistance avec l'âge, vitesse de chargement
I
RÉPONSE STRUCTURALE Li
-fissuration (ouverture, espacement, profondeur)
-résistance, perméabilité,
L'augmentation de la température interne du béton est contrôlable par différents moyens. Tout
d'abord, il est conseillé d'utiliser un ciment à faible chaleur d'hydratation, tel le ciment Portland
type 40 ou type 20 (figure 7.29). Cependant, comme le ciment de type 40 est généralement
peu disponible, la pratique courante est d'utiliser un ciment de type 20 combiné à différentes
autres mesures correctives, comme par exemple, l'ajout de pouzzolanes, pour diminuer le dé-
gagement de chaleur. Le mélange de béton doit contenir une faible teneur en ciment (de 120 à
270 kg/m3) avec granulats de fort calibre. L'utilisation d'ajouts cimentaires (pouzzolanes) dont la
chaleur d'hydratation se situe entre 25 et 50 % de celle du ciment, permet également de réduire
le dégagement de chaleur.
Figure 7.29 : Élévation de température d'un béton de masse selon le type de ciment uti-
lisé
ÉLÉVATION DE TEMPERATURE (°C)
301
1 3 14
AGE (JOURS)
Adaptation de CPCA (référence 7.22)
Une autre façon de contrôler le dégagement de chaleur d'hydratation est de refroidir les ingré-
dients du béton avant le malaxage. Bien que la température du béton dépende surtout de celle
des granulats, il est évident que l'on peut abaisser la température du béton en refroidissant
l'eau de gâchage, qui est d'ailleurs l'ingrédient le plus facile à refroidir. On peut refroidir l'eau
avec un système de réfrigération, utiliser de l'azote liquide ou utiliser de la glace. Dans ce cas,
la glace doit être complètement fondue avant la fin du malaxage.
La température des granulats a un effet marqué sur la température du béton frais. En effet,
pour abaisser la température du béton de 5 9C, il suffit de réduire la température des granulats
de 8 9C. Finalement, on peut diminuer la température du ciment, mais cela n'a que peu d'effet
sur la température du béton frais. Une variation de la température du ciment de i 0 9C abaisse
la température du béton de 1 9C.
Des actions peuvent également être mises en place lors de la prise du béton frais. En effet, une
cure à l'eau du béton résultera en une réduction de la température à la surface. Il est égale-
ment possible de réduire la température de la masse au moyen d'une circulation d'eau froide
dans un réseau de tubes noyés dans le béton. Dans ce dernier cas, la prudence est de mise
puisqu'un refroidissement trop brusque du béton peut également initier la fissuration. Finale-
ment, la mise en place de petites levées de béton (1,5 m ou moins) et un délai plus long entre
chaque levée permet de contrôler l'augmentation de la température interne lors de la construc-
tion par temps relativement froid. Cette recommandation est particulièrement importante au
contact barrage-fondation puisque la rigidité du roc vient empêcher le mouvement du béton lors
du refroidissement. Au cours des mois d'été, comme l'air ambiant est plus chaud que le béton,
des mesures inverses doivent être prises.
La méthode des éléments finis est un outil efficace et reconnu pour l'étude du transfert de cha-
leur dans les barrages en béton (autant pour le dégagement de chaleur d'hydratation que pour
les variations saisonnières de température), car elle permet de représenter même les structures
les plus complexes et de prendre en compte les différentes conditions frontières qui affectent le
système. L'analyse thermique permet de déterminer la distribution de la température dans le
barrage qui servira à son tour à déterminer l'état de contrainte le plus défavorable affectant la
structure. À cet effet, la figure 7.30 présente une méthodologie possible pour ce genre d'ana-
lyse (référence 7.101 et référence 7.121).
Pour une meilleure représentation du phénomène de transfert de chaleur dans le barrage, les
analyses thermiques doivent être effectuées en régime transitoire, c'est-à-dire en tenant
compte de l'évolution temporelle et de la distribution spatiale des champs de température qui
affectent le modèle. Les informations requises pour effectuer une analyse de transfert de cha-
leur en régime transitoire sont :
1. les données climatiques décrivant les variations de la température de l'air, des radiations
solaires, de la vitesse du vent et du couvert de neige ;
2. la distribution spatiale et l'évolution temporelle des températures dans le réservoir et dans la
.fondation ;
3. les propriétés thermiques des matériaux constituant le système barrage-fondation-réservoir.
Une analyse en régime permanent peut être effectuée en appliquant aux frontières du modèle
des températures constantes. Cependant, les résultats d'une telle analyse ne représentent pas
adéquatement le phénomène de transfert de chaleur qui se produit réellement dans la structure
et ne devraient être utilisés que comme valeurs approximatives.
I CONDITIONS
ENVIRONNEMENTALES
ANALYSE DE TRANSFERT DE CHALEUR (variations dans le temps)
PROPRIÉTÉS (1) Détermination des conditions initiales lors d'une analyse
THERMIQUES en régime permanent à partir des valeurs moyennes des - Température de l'air
conditions environnementales - Radiation solaire
DU BÉTON
- Température du réservoir
(2) Analyse transitoire (pas de temps : 1 jour ou 12 heures) - Température de la fondation
- Couvert de neige
CHARGES APPLIQUÉESLâ.
ANALYSE STRUCTURALE - Poids propre
PROPRIÉTÉS - Poussée hydrostatique
MÉCANIQUES - Sélection du champs de température critique - Poussée des glaces
DU BÉTON - Application du chargement thermique - Séismes
-etc.
ï
DISTRIBUTIONS DES CONTRAINTES THERMIQUES L§-
- Enveloppes des contraintes thermiques
- Champs de température critiques et contraintes associées
i
COMBINAISON DES CONTRAINTES
(charges appliquées et champs de température critiques)
- Champs de contraintes critiques
I
ÉVALUATION DU COMPORTEMENT STRUCTURAL
- Stabilité, fissuration, etc.
7.19.3.2.1 Isolation
La fissuration des surfaces de l'ouvrage induite par les contraintes thermiques peut être égale-
ment contrée par l'utilisation d'un béton de surface de qualité supérieure.
• en premier lieu, il est nécessaire d'être capable d'en prévoir les effets pour les besoins du
projet avant la construction afin d'étudier un projet qui soit économique et sûr ;
• en deuxième lieu, il est nécessaire d'observer les effets dans la structure, à la fois pendant
la construction et après son exécution pour s'assurer que son comportement est conforme
au projet et que des conditions qui sont indésirables ou qui ne sont pas compatibles avec la
sécurité ne se produisent pas.
1201
Ce sujet est traité à la rubrique 7.25.
7.20.1 Retrait
Le retrait est le phénomène de raccourcissement qui accompagne la prise et le durcissement
du béton. Dû en partie au séchage et à des modifications chimiques, le retrait s'effectue très
lentement, la valeur limite n'étant parfois atteinte qu'au bout de plusieurs années.
Au fur et à mesure du séchage, le béton près de la surface sèche rétrécit plus rapidement qu'à
l'intérieur causant des efforts de tension et, à l'occasion, des fissures. Des fissures importantes
peuvent se développer lorsque le jointement est déficient et que l'on empêche le béton de ré-
trécir.
Le taux et la quantité ultime de retrait sont moins considérables pour les grandes masses que
pour les petites, bien que le retrait continue plus longtemps pour les grandes masses.
Pour la conception d'un nouvel ouvrage, les caractéristiques de retrait du béton peuvent être
prévues empiriquement sur la base de courbes standards ou d'équations. La formule suivante,
présentée par AGI (référence 7.1) et par ICOLD (référence 7.91), permet d'estimer la valeur du
retrait du béton en tout temps :
ta
/gf c . V - -
V shJt
F + ta(Csn'U
ou
(£sh)u = retrait final
t = temps Qours)
a = constante empirique (varie normalement en-
tre 0,9 et 0,1)
f = fonction du rapport de la surface au volume de
la structure de béton (varie entre 20 et
130 jours)
Finalement, la valeur du retrait final évaluée selon divers essais (béton normal non armé) est
comprise entre 415 x 10"6 à 1 070 x 10"6 (m/m).
Selon quelques valeurs données dans AGI (référence 7.1), le retrait moyen dû au séchage
évalué après un an sur différents barrages est d'environ 500 x 10"6 (m/m).
La figure 7.31 illustre l'évolution du retrait dans le temps pour différentes conditions d'humidité
relative du milieu ambiant. En condition de 100 % d'humidité, on observe une augmentation du
volume du béton (retrait négatif).
Figure 7.31 : Relation entre le retrait et le temps pour le béton selon différentes condi-
tions d'humidité relative
1.20O
-4OO
10 28 9O
jours
Temps (échelle logarithmique)
Adaptation de Neville (référence 7.114)
Étant donné l'importance du retrait, le concepteur doit prendre, lors des études du béton et de
la réalisation des ouvrages, toutes les précautions pour en diminuer la valeur ou en réduire les
effets.
Le facteur le plus important influençant le retrait est la quantité d'eau par unité de volume de
béton. En effet, le retrait peut être réduit en maintenant la quantité d'eau aussi basse que pos-
sible ; ceci peut être réalisé en utilisant la plus grande quantité possible de gros granulats. Le
type et les propriétés des granulats influencent également le retrait dû au séchage. En effet,
des granulats difficiles à comprimer entravent le retrait de la pâte de ciment. Donc, l'utilisation
de granulats de forte teneur en quartz, en granité, en feldspath, en calcaire ou en dolomie don-
nent généralement des bétons à faible retrait.
Pour éviter la formation de fissures dues au retrait, la pratique courante est de construire les
ouvrages en blocs séparés par des joints de contraction transversaux. Ces joints sont verticaux
et s'étendent généralement de la fondation jusqu'à la crête.
Selon les dimensions de l'ouvrage, il peut également être nécessaire d'introduire des joints lon-
gitudinaux. Dans ce cas, la construction consistera en la mise en place d'une série de blocs de
béton prismatiques, libres de subir les changements volumétriques sans contrainte provenant
des blocs adjacents. La séquence de construction peut même prévoir la coulée en quinconce
des blocs pour permettre aisément les mouvements.
Si l'injection des joints est nécessaire pour assurer le monolithisme de l'ouvrage, il est important
de s'assurer que le retrait du béton soit terminé pour éviter toutes contraintes additionnelles. De
même, les blocs de béton ne doivent pas être liés les uns aux autres par la présence d'arma-
ture.
7.20.2 Fluage
Lorsqu'une charge est appliquée sur du béton, la déformation causée par cette charge peut
être divisée en deux parties : une déformation qui survient immédiatement (telle la déformation
élastique) et une déformation qui commence immédiatement, mais qui se produit dans le temps
à un taux décroissant tant et aussi longtemps que la charge est appliquée. Cette dernière dé-
formation est appelée « fluage ». La figure 7.32 illustre une courbe typique de fluage, évalué
sur des cylindres de béton.
Si la charge initiale est suffisamment élevée pour produire immédiatement la fissuration du bé-
ton, le fluage, sous une charge permanente, propagera ces fissures et causera des désordres
avec le temps.
L'interaction entre les changements volumétriques dus au fluage et ceux dus aux réactions
chimiques du béton (réaction alcalis-granulats, sulfatation, carbonatation, etc.), s'il y a lieu, doit
être considérée pour l'évaluation des déformations à long terme du béton.
Le fluage du béton peut être prévu empiriquement sur la base de courbes standards ou
d'équations. La formule suivante, présentée par AGI (référence 7.1) et par ICOLD
(référence 7.91), permet d'estimer la valeur du fluage du béton en tout temps :
IfE \ /r \
l cpJt . tV V^-cp/u
ou
coefficient final de fluage (généralement : 1,30
<(ecp)u<4,15)
temps Cours)
constante empirique (varie normalement en-
tre 0,4 et 0,8)
constante empirique (varie normalement en-
tre 6 et 30 jours)
Une méthode pour évaluer les effets du fluage lors d'analyses linéaires élastiques, est l'utilisa-
tion d'un module d'élasticité soutenu (Esout) évalué à partir d'essais où la contrainte est divisée
par la déformation totale pour le temps où la charge est appliquée. Des essais ont démontré
(référence 7.1) que le module d'élasticité soutenu est approximativement égal à la moitié du
module instantané (Einst) qui lui est évalué immédiatement après l'application de la charge
t- 0,5 Einst.)- USAGE (référence 7.141) mentionne plutôt que Esout.^ 2/3 Einst.
• le fluage du béton à l'état sec est plus important que celui du béton gardé humide ;
• un béton chargé très tard flue moins qu'un béton chargé plus tôt ;
• très peu de fluage survient dans un béton traité à la vapeur à haute pression (autoclave) ;
Le SMD est représenté par la plus forte secousse sismique admise dans le calcul ou dans
la réévaluation de la sécurité d'un barrage. Les barrages et les structures connexes essen-
tielles doivent être conçus et réévalués pour résister aux secousses sismiques induites par
le SMD sans libérer les eaux du réservoir. Les caractéristiques de base des secousses
sismiques d'un site pour l'évaluation structurale sont déterminées à partir du SMD.
La rubrique 3.4 présente les paramètres à utiliser pour caractériser les secousses sismiques
associées au SMD (accélération de pointe au rocher et coefficient sismique pour les calculs par
la méthode pseudo-statique). La rubrique 8.10.6 traite de la considération des séismes induits
par les réservoirs. On retrouve une description plus détaillée de la méthodologie utilisée pour la
sélection des paramètres sismiques, de même que les données nécessaires à la construction
des spectres de calculs pour l'application de la méthode d'analyse pseudo-dynamique
(référence 7.80). Par ailleurs, la rubrique 7.27 traite de la conception parasismique des ouvra-
ges de retenue en béton. Finalement, la référence 7.78 présente une description détaillée de la
méthodologie à suivre pour évaluer le comportement sismique des ouvrages en béton.
• les forces d'inertie verticales induites par la masse permanente de l'ouvrage (ces forces
sont considérées égales aux deux-tiers des forces horizontales) ;
La figure 7.33 illustre ces forces et ces poussées dans le contexte de la méthode pseudo-
statique, où les forces d'inertie sont calculées par le produit de la masse permanente et de
l'accélération au rocher. La poussée hydrodynamique est calculée selon la formulation de
Westergaard. On retrouve à la rubrique 7.27 une description des facteurs de pondération à ap-
pliquer lors de la combinaison des forces d'inertie horizontales et verticales. Cette rubrique pré-
sente également une brève description des différentes méthodes qui peuvent être utilisées pour
quantifier les forces d'inertie et les poussées du réservoir afin de vérifier le comportement sis-
mique des ouvrages (méthodes pseudo-statique, pseudo-dynamique et dynamique). Les
considérations particulières concernant le comportement sismique des evacuateurs de crues et
des centrales y sont abordées.
7.22 Débris
7.22.1 Généralités
Les observations réalisées lors de la crue exceptionnelle du Saguenay en juillet 1996 et lors
d'autres événements similaires ailleurs dans le monde (Suisse, Norvège) ont mené au constat
que les débris transportés lors des crues exceptionnelles peuvent s'accumuler, en particulier
devant les évacuateurs de crues, et provoquer non seulement une obstruction au passage de
l'eau, mais aussi générer des poussées additionnelles sur les ouvrages. Les débris ont égale-
ment pour conséquence de provoquer la hausse du plan d'eau.
Bien que les évacuateurs de crues soient surtout concernés par le risque d'accumulation des
débris, tout autre structure susceptible de retenir des débris soit par la présence d'un bâtiment
ou d'une structure de levage (prise d'eau) peut être soumise à des poussées additionnelles
causées par les débris.
Selon la norme SB-50-11 -00 concernant l'adéquation des capacités d'évacuation des aména-
gements existants, les ouvrages de génie civil doivent tenir compte de l'impact sur la stabilité
des poussées additionnelles causées par les débris. De plus, lors de l'analyse des structures
déjà existantes ou pour la conception de nouveaux ouvrages, une attention particulière doit être
portée de façon à minimiser les risques d'obstruction.
• les piliers d'évacuateurs doivent être espacés d'une distance équivalente à 80 % de la lon-
gueur des arbres les plus susceptibles d'être emportés par les crues ;
• la hauteur libre entre le plan d'eau et le dessous du pont ou de toute autre structure doit
être de 15 % de la longueur des arbres ;
Ces règles peuvent être utilisées aussi bien pour le dimensionnement de nouveaux ouvrages
que pour l'évaluation du risque d'obstruction d'ouvrages existants.
Les règles précédentes ont été établies selon l'hypothèse que la majeure partie des débris était
constituée d'arbres, ce qui est le cas en zone forestière. Toutefois, dans les zones habitées, la
dimension des débris doit être évaluée selon le type de débris attendus (maisons, autos, ba-
teaux, etc.). Le risque d'accumulation des débris est aussi fonction du type de rive.
Le rapport Nicolet sur la crue du Saguenay de 1996 recommande un espacement entre les pi-
liers supérieur à 4 m. Pour augmenter la fiabilité opérationnelle des évacuateurs, on recom-
mande également de bannir l'usage des poutrelles, de garantir l'accès aux ouvrages et de pro-
céder à des essais fonctionnels. Par comparaison aux dimensions des débris anticipés géné-
ralement, la largeur minimale de 4 m proposée par la Commission Nicolet apparaît insuffisante
pour garantir l'évacuation des débris. Selon les règles énoncées précédemment, si la hauteur
moyenne des arbres est de 20 m, l'espacement minimal serait de 16 m.
Fg-Fs
ou
Fr = force résultante transmise par les débris
FA1 = traînée due au vent sur le dessus des débris
FA2 = traînée due au vent sur la surface verticale des
débris exposée au vent
FW1 = traînée due à l'écoulement de l'eau sous les
débris
FW2 = traînée due à l'écoulement de l'eau sur la sur-
face verticale
Fi = force d'impact
Fg = composante gravitationnelle
Fg = résistance du rivage
CEA (référence 7.21) considère que FA2, Fg et Fi n'ont qu'une faible contribution à la force to-
tale. Par ailleurs, la valeur de Fs est négligée pour être conservateur, de sorte que la formule
se résume à :
Toutefois l'approche norvégienne est jugée plus pratique puisqu'elle ne fait intervenir que les
caractéristiques géométriques de l'enchevêtrement et la vitesse d'approche alors que
l'approche de CEA (référence 7.21 ) requiert l'évaluation de paramètres difficilement quantifia-
bles. Considérant la force engendrée par le vent trop faible, les travaux de recherche du NVE
(référence 7.117) ont abouti à la relation suivante (voir aussi référence 7.73) :
ou
Fd = force causée par les débris
R
F| = traînée due à l'écoulement de l'eau sur la sur-
face verticale
FSR = traînée due à l'écoulement de l'eau sous les
débris
F1 = 30C dPw v 2 /2(b d t s )
F2 = CdPwv2/2(bdLd)
Wind
Perte de charge
à travers le barrage
Écoulement de la rivière
Figure 4.3 Forces exercées par les débris flottants : (a) vue en plan; (b) vue
en élévation (Léger et al. 1997)
Adaptation de Larivière (référence 7.95)
= C d b d (30t s +L d )pcol
OU
Fd = force causée par les débris (N)
Cd = 0,06 pour v<vs
Cd = 0,08 pour vs < v< 1,1 vs
Cd = 0,10 pour vs <v< 1,1 vs
v = vitesse moyenne de l'eau à l'amont (m/s)
vs = vitesse moyenne de l'eau sous les débris (m/s)
bd = largeur de l'amas de débris (m)
ts = profondeur immergée des débris (m)
l_d = longueur de l'amas de débris (m)
pw = masse volumique de l'eau (kg/m3)
La vitesse de l'eau sous les débris est obtenue à l'aide de l'équation suivante basée sur la loi
de similitude de Froude dérivée à partir des données expérimentales de Gotland et Tesaker
(référence 7.73) :
5
Vs = 0,3(b/0,5)°'
C d L d )p a u 2 /2
ou
Fv = poussée occasionnée par le vent (N)
bd = largeur de l'amas de débris (m)
h = hauteur des débris au dessus de l'eau (m)
Cd = coefficient de traînée ( = 0,028)
l_d = longueur de l'amas de débris (m)
pa = masse volumique de l'air (kg/m3)
u = ivitesse du vent à la surface des débris (m/s)
Par comparaison avec la poussée générée par les débris dans l'eau, la poussée occasionnée
par le vent est très faible. Ainsi, dans leurs travaux de recherche, Gotland et Tesaker
(référence 7.73) ont évalué que pour un amas de débris de 10 m x 20 m x 1 m, des vents de
20 m/s et une vitesse de l'eau de 1 m/s, la force du vent produit une poussée de 2,8 kN/m par
rapport à une poussée de 15 kN/m pour l'eau.
La poussée causée par les vagues est encore plus faible, tel que le montre le tableau 7.9.
Par conséquent les poussées générées par les vagues et le vent peuvent être négligées et
seule la poussée provoquée par la traînée des débris dans l'eau devrait être considérée dans
les calculs de stabilité.
7.24.1 Principes
Les charges individuelles définies précédemment sont regroupées pour définir les différentes
combinaisons de charges statiques et dynamiques qui peuvent solliciter les ouvrages de rete-
nue en béton ainsi que leur fondation et qui serviront aux calculs de stabilité. Il s'agit des com-
binaisons plausibles les plus défavorables susceptibles de se produire durant la construction et
l'exploitation. Généralement, les ouvrages de retenue sont subdivisés en monolithes que l'on
considère comme indépendants pour les besoins de vérification de la stabilité ; ainsi, les ta-
bleaux présentés ci-dessous concernent plus particulièrement la stabilité globale et ils ont été
élaborés dans le contexte d'une approche aux « contraintes admissibles ». Quant aux divers
éléments structuraux (piliers, murs, poutres, pertuis, etc.), ils sont souvent assujettis aux mê-
mes combinaisons, mais aussi à certaines sollicitations particulières (effets latéraux, flexion,
torsion, etc.) ; ils devront être conçus selon la norme CSÀ-A23.3. La norme utilise une appro-
che aux « états limites » et aucune adaptation particulière n'a encore été proposée ou acceptée
pour le domaine des ouvrages de retenue (statu quo).
Le principe de base pour définir les combinaisons de charges requises pour assurer la sécurité
des ouvrages est de rechercher, à partir des conditions de chargement élémentaires, les com-
binaisons plausibles (simultanéité des charges) et susceptibles de maximiser l'état de charge-
ment et minimiser l'état de résistance de l'ouvrage à concevoir. Il s'agit en fait :
7.24.2 Catégories
Les combinaisons de charges sont classées en trois grandes catégories, soit: les cas normaux,
inhabituels et extrêmes. Ces catégories sont associées à une probabilité de dépassement pour
une période de temps donnée ainsi qu'à un niveau acceptable de sécurité. À cet égard, l'appro-
che de USAGE (tableau 7.11) est intéressante ; les combinaisons de charges y sont catégori-
sées par leur probabilité annuelle de dépassement à laquelle est associé un certain niveau de
performance. Les facteurs de sécurité seront établis en conséquence'211.
1211
Ce sujet est traité à la rubrique 7.25.
L'utilisation des cas de chargement et des combinaisons proposés dans les tableaux ci-
dessous est intimement liée aux méthodes d'analyses de stabilité ainsi qu'aux limites imposées
pour les facteurs de sécurité, selon les diverses catégories de chargement.
À cause de la spécificité des ouvrages, il est difficile d'établir des règles strictes permettant de
définir des combinaisons appropriées pour toutes les situations. Chaque ouvrage est différent,
tant dans ses chargements que dans sa réponse structurale, et c'est pourquoi le concepteur
doit utiliser son jugement et son expérience pour choisir les combinaisons qui conviennent aux
cas particuliers ou encore qui lui semblent plus critiques que celles proposées dans les ta-
bleaux ci-dessous. À cet effet, afin d'examiner la sensibilité de ses hypothèses sur la stabilité,
le concepteur peut essayer d'autres combinaisons avec les charges intermédiaires qu'il juge
plausibles. De plus, il doit garder à l'esprit que le vieillissement ne permet généralement pas de
maintenir les mêmes facteurs de sécurité que ceux prévus lors de la conception.
• S'il existe un système de drainage, il est présumé fonctionnel (Uo) ; s'il n'existe pas de sys-
tème de drainage, la distribution conventionnelle (trapézoïdale) des sous-pressions est utili-
sée (rubrique 7.15) ; cette situation correspond alors à une simplification d'un écoulement
normal.
• La poussée statique de la glace supposée à sa pleine valeur, est encore considérée comme
une charge normale. Toutefois, il est probable qu'on en vienne à établir deux chargements
de glace à considérer, pour tenir compte soit des probabilités, soit des caractéristiques d'un
site particulier ; pour le moment, on n'en considère qu'un seul. Si la charge dynamique est
supérieure à la charge statique, c'est cette valeur qui servira pour les vérifications si le ni-
veau hydrostatique est le même (évacuateurs et prises d'eau). Selon l'ouvrage étudié, cette
poussée peut provenir du bief amont et du bief aval.
• Le chargement hydrostatique (HN) inclut aussi dans sa définition les effets aval avec le ni-
veau minimal ou un niveau jugé plus critique, s'il y a lieu. En effet, il est possible que le ni-
veau le plus bas ne soit pas, sous certains aspects, le plus critique ; par exemple, un niveau
d'eau aval élevé pourrait, par sous-pressions, amener un cas plus critique. Toutefois, une
telle situation pourrait aussi être interprétée par le concepteur comme inhabituelle.
• avec la crue de projet (CP), on ne considère pas la présence de débris flottants'221 (arbres,
blocs de glace, etc.) dans la mesure où l'on présume, dans la définition de la crue de projet,
que l'eau n'aura pas ou peu empiété sur la revanche ;
• une condition « vanne coincée ou inopérable » peut être considérée comme une situation
inhabituelle ;
La possibilité qu'un certain nombre de vannes d'évacuateurs (une sur huit, par exemple) ne
puisse être complètement ouvertes (directive SB-50-11-00) est envisageable ; elle pourrait
être implicitement considérée dans les combinaisons inhabituelles en supposant le niveau
approprié du bief amont.
• en présence de drains, la condition UNO pourrait représenter une situation « drains bou-
chés », « drains non fonctionnels » ou « drains à efficacité réduite » ;
L'efficacité des drains est tributaire d'un bon entretien et d'un suivi systématique ; plusieurs
de nos vieux ouvrages ont eu, à un moment ou à un autre, leur galerie de drainage inondée
ou leurs drains bloqués. Aussi, la zone drainée peut, après quelques dizaines d'années, se
modifier et s'auto-colmater, et ce, même si les drains sont bien entretenus ; une telle situa-
tion ne laisserait que peu d'indices.
1221
Ce sujet est traité à la rubrique 7.22.
L'exemple du barrage Paugan, avec les événements de septembre 1969 où l'on a mis plus
de six mois à colmater des fuites inquiétantes et à ainsi boucher le système de drainage, il-
lustre bien qu'un ouvrage peut avoir à vivre de longues périodes, voire plusieurs années,
avec un système de drainage colmaté ou rendu inefficace. Les essais de pression parfois
effectués, en bouchant plusieurs drains à la fois, peuvent aussi constituer un chargement
inhabituel.
en conditions de crue, on présume que le couvert de glace sera brisé et que la poussée de
la glace statique (Ij) ne pourra pas s'exercer ;
en conditions sismiques SBE, le niveau du réservoir HN peut être celui que l'on considère
comme se présentant, en moyenne, assez souvent durant l'année ;
en conditions post-sismiques, les sous-pressions UPQ seront considérées, dans l'état exis-
tant avant le séisme (référence 7.67) ;
De façon plus conservatrice, CDA (référence 7.16) considère la pleine charge hydrostatique
du réservoir dans les fissures induites par le séisme'23'.
la condition « réservoir vide » (le barrage Lacroix en hiver, par exemple), pourrait présenter
des problèmes en cas d'efforts renversants vers l'amont causés par le vent (V) ou un
séisme (SBE), surtout dans le cas particulier d'un barrage sur sol ou encore en présence de
remblais débalancés (S).
La condition « réservoir vide » peut parfois ne se présenter que lors de la construction.
1231
Ce sujet est traité à la rubrique 7.15.7.
• en conditions extrêmes, il est présumé que le couvert de glace sera ou bien brisé, ou bien
qu'il n'interviendra pas de façon défavorable ;
Ainsi on ne considérera pas la poussée de la glace simultanément au séisme.
• en conjonction avec la crue de sûreté (CS), la présence de débris flottants (arbres, blocs de
glace, etc.) peut être indirectement prise en compte par une surélévation équivalente de ni-
veau introduite dans le terme HCs et par l'introduction d'une charge de débris (FD), si elle
peut être estimée'241 ;
• de même, la possibilité qu'un certain nombre de vannes d'évacuateurs (une sur huit, par
exemple) ne puissent être complètement ouvertes (directive SB-50-11-00) doit être envisa-
gée dans le contexte d'une étude de risques pour l'évaluation de HCS ;
7.24.6 Barrages-poids
Au tableau 7.12 sont définies les combinaisons générales de charges à utiliser pour ces ouvra-
ges de retenue en béton. Quant aux barrages à contreforts et aux barrages-voûte qui nécessi-
tent des considérations particulières, ils ne sont pas traités dans cette rubrique.
La charge de température (T) n'apparaît pas non plus dans les combinaisons du tableau 7.12 ;
les effets de température peuvent avoir certaines conséquences sur le comportement à long
terme des structures, particulièrement en termes de fissuration, de dégradation par gel et dé-
gel, de mouvements partiellement gênés, de joints de construction ou de dilatation ainsi que de
gonflement évolutif. Il appartient au concepteur d'évaluer la pertinence, pour un ouvrage donné,
de considérer les effets thermiques et de soigner certains détails en conséquence ; les barra-
ges à contreforts et les barrages-voûte y sont beaucoup plus sensibles et la charge de tempé-
rature (T) doit être considérée explicitement, dans les diverses combinaisons de charges.
!24]
Ce sujet est traité à la rubrique 7.22.
• à l'expansion de la glace entre deux piliers alors qu'une passe adjacente est utilisée pour le
déversement ou par la non symétrie induite par la présence de vannes chauffées ;
• aux effets dynamiques provoqués par les blocs de glace qui viennent les heurter ;
• aux chargements non symétriques provoqués par l'ouverture ou la fermeture des vannes
et/ou des poutrelles.
L'armature a aussi un rôle important pour les effets thermiques et le contrôle de la fissuration.
Généralement, les calculs de stabilité globale ne considèrent pas l'armature des piliers ; toute-
fois, celle-ci peut être mise à contribution, s'il y a lieu et si les conditions minimales sont satis-
faites, en fonction des règles de conception des pièces en béton armé (acier minimum, par
exemple).
Figure 7.35 : Exemple typique de la combinaison de charges normales (N1) pour les bar-
rages-poids
9,10
'N(av)
N(av)
1
N(am)
Figure 7.36 : Exemple typique de la combinaison de charges normales (N2) pour les
évacuateurs
102,56 m
NF(av)
• les prises d'eau avec centrale juxtaposée au pied aval (Beauharnois, Rapides-Farmers) ;
Le premier type est typique des centrales de basse chute ou au fil de l'eau. L'analyse de stabi-
lité globale doit s'effectuer pour le bloc d'ensemble centrale-prise d'eau. Il est possible aussi
que, pour des raisons économiques liées à la séquence de construction, la prise d'eau soit
construite en premier et agisse temporairement comme ouvrage de retenue ; dans cette situa-
tion, elle doit être vérifiée séparément. Les quatre autres types seront généralement analysés
comme des ouvrages indépendants, selon les critères appropriés et les combinaisons propo-
sées au tableau 7.14. Les charges de base n'y apparaissant pas (D, FD, S, U, UND, UQ, UPQ, V)
conservent la même définition que celle fournie au tableau 7.12.
La poussée statique de la glace peut s'exercer sur une prise d'eau est considéré comme nor-
male, de même que la poussée dynamique (chocs dus aux blocs de glace) constitue un cas
normal. Les combinaisons du tableau 7.14, pour la vérification de la stabilité globale, considè-
rent la valeur Ij maximale (statique ou dynamique).
En plus de la stabilité globale d'un monolithe (ou plot), il faut vérifier la stabilité locale des diffé-
rents éléments tels les piliers, les plafonds des passages hydrauliques, les murs-poutres'251 ; en
effet, des conditions débalancées viennent affecter les piliers entre les passages hydrauliques,
quand un groupe est vidangé ou quand une seule vanne est fermée. De plus, des effets d'im-
pact sont à considérer en cas de fermeture soudaine des directrices ou de la vanne d'urgence
(coup de bélier).
7.24.9 Centrales
Les centrales peuvent être séparées de |a prise d'eau (Paugan), être immédiatement construi-
tes au pied aval de la prise d'eau (Beauharnois, Chelsea, Rapides-Farmers) ou être intégrées à
la prise d'eau (LG-1, Rivière-des-Prairies). ,
D'une façon générale, les chargements sont très semblables à ceux définis pour les barrages-
poids et les prises d'eau, les combinaisons de charges étant adaptées pour refléter les particu-
larités (tableau 7.14). En effet, la présence de passages hydrauliques (conduites forcées, bâ-
ches spirales et aspirateurs) qui peuvent être vidangés amène des conditions spécifiques et
nécessite quelques considérations supplémentaires (référence 7.139). De plus, la vidange des
passages hydrauliques peut introduire des risques de flottaison ou de stabilité qui demandent à
être vérifiés et qui doivent demeurer sous un certain seuil. Les chargements pour les centrales
isolées ou séparées de leur prise d'eau sont légèrement différents ; la poussée hydraulique
amont s'exerce sur une surface réduite (conduite forcée) et du côté aval, le niveau à considérer
est le niveau correspondant à la combinaison étudiée. Par ailleurs, quand les planchers des
aspirateurs ne sont pas dimensionnés pour reprendre les sous-pressions ou les charges de
fondation, on ne peut pas les considérer dans les analyses de stabilité (ni leur poids, ni leur
contribution à résister aux sous-pressions). C'est pourquoi il est recommandé de prévoir un
système de drainage sous le plancher des aspirateurs afin de réduire les sous-pressions.
(25)
Les charges particulières liées à l'exploitation des prises d'eau sont traitées à la rubrique 11.3.2.
Les analyses doivent aussi être faites pour toutes autres combinaisons qui pourraient apparaî-
tre plus critiques, selon l'avis du concepteur. En particulier, les vérifications de stabilité doivent
être effectuées pour les diverses phases de construction ; par exemple, le mur aval peut servir
temporairement d'ouvrage de retenue pendant la construction, particulièrement lors de la mise
en place des équipements mécaniques et la coulée du béton périphérique.
Figure 7.37 : Exemple typique de la combinaison de charges normales (N3) pour les
centrales
102,56 f. <?I i .
fL_i f!
r-78,30 m
n
II ~\ C1(av)
• montrer un comportement structural adéquat tout au long de leur vie utile sans compromet-
tre les conditions d'exploitation ;
• posséder une capacité structurale suffisante pour résister adéquatement à l'ensemble des
scénarios de chargements susceptibles de se produire (ex. crues, séismes).
La CIGB (référence 7.42) rapporte les conclusions suivantes sur l'analyse statistique des ruptu-
res de barrages :
• pour les barrages en béton, les problèmes de fondation sont les plus fréquemment à
l'origine de la rupture : érosion interne des fondations et résistance insuffisante au cisaille-
ment ;
• pour les barrages de maçonnerie, la submersion et l'érosion interne des fondations sont à
l'origine des ruptures les plus fréquentes ;
• quand la rupture est imputable aux ouvrages connexes, c'est l'insuffisance de la capacité
des évacuateurs qui est à l'origine des ruptures.
• une analyse de contraintes qui vise à déterminer la longueur d'une éventuelle fissure et les
contraintes maximales de compression ;
• une série de plans horizontaux de ruptures potentielles situés à différents niveaux dans
l'ouvrage, le plus souvent localisés au niveau des joints de reprise de bétonnage ;
• des plans de ruptures potentielles localisés dans la fondation (figure 7.38, figure 7.48 et
figure 7.49).
Lombardi (référence 7.105) mentionne également que les monolithes moins élevés fondés sur
les flancs escarpés de la vallée peuvent avoir une sécurité réduite par rapport aux monolithes
plus élevés fondés sur le fond de la vallée (figure 7.39). Ceci est dû à la réduction de la force
normale issue du poids propre et à l'augmentation de la surface sur laquelle agit les sous-
pressions. Cependant, ces considérations négligent les interactions qui sont susceptibles de se
développer entre les monolithes lorsque des déplacements significatifs prendront place lors de
sollicitations très importantes.
(f)
(sous-pression) U 4
(la sous-pression est
augmentée de u à u / cos 8)
Par ailleurs, il est important de noter que, par suite de l'initiation d'une fissure horizontale au pa-
rement amont causée par un chargement hydrostatique excessif, la trajectoire de propagation
de cette fissure vers le parement aval peut s'incliner vers le bas produisant une fissuration dia-
gonale sous l'effet combiné des efforts de compression et de cisaillement. Ce mécanisme de
défaillance a été observé pour les barrages en maçonnerie de Bouzey en France et de Bhan-
dardara aux Indes. Un plan de rupture horizontal n'est donc pas nécessairement représentatif
du mécanisme de rupture lors d'une crue importante.
La conception structurale des ouvrages de retenue en béton est effectuée en imposant des
critères de performance sur des indicateurs définis pour assurer une marge de sécurité suffi-
sante pour chacun des mécanismes de défaillance considérés. Les indicateurs de performance
couramment utilisés sont :
La méthode de gravité est utilisée pour l'analyse de contraintes et l'analyse de stabilité prélimi-
naire des nouveaux ouvrages-poids. La méthode de gravité est également appropriée pour la
conception finale de barrages-poids rectilignes dont les joints de contraction transversaux ne
sont pas injectés ni liés par des clés de cisaillement.
La méthode de gravité repose sur les calculs d'équilibre des corps rigides pour déterminer les
efforts internes agissant sur les plans de ruptures potentielles et sur la théorie de poutre pour le
calcul des contraintes. L'utilisation de la méthode de gravité demande plusieurs hypothèses
simplificatrices concernant l'application des cas de chargements sur le barrage et le comporte-
ment structural de celui-ci :
• toutes les charges appliquées sont transférées aux fondations par l'action console du bar-
rage sans interaction avec les monoli^es adjacents ;
On doit être prudent quant au calcul de l'intensité et de la distribution des contraintes près de la
base des ouvrages à l'aide de la méthode de gravité. Ces contraintes et la fissuration suscepti-
ble de se développer peuvent être influencées par la déformabilité de la fondation rocheuse qui
n'est pas prise en considération lors de l'application de la méthode de gravité. L'incidence de la
compatibilité des déformations à l'interface béton-rocher sur les contraintes est généralement
plus important pour les grands ouvrages que les petits ouvrages.
Dans le cas où les ouvrages ne peuvent pas être assimilés à un état bidimensionnel ou lorsque
l'interaction barrage-fondation est importante, on doit procéder à une analyse par éléments fi-
nis. Le comportement structural 3D se rencontre par exemple lorsque le barrage est courbé ou
lorsqu'il est soumis à une poussée latérale. L'utilisation de la méthode des éléments finis est
également utile pour étudier l'effet de différents paramètres et phénomènes tels que :
L'interprétation des résultats des analyses par éléments finis se fait à partir de critères de stabi-
lité qui sont a priori les mêmes que pour la méthode de gravité. Les calculs de stabilité au glis-
sement étant effectués à l'aide de l'intégrale des contraintes effectives agissant le long du plan
considéré (contraintes totales tenant compte des sous-pressions). On doit évidemment inter-
préter les résultats des calculs de contraintes par éléments finis avec discernement à cause
des problèmes associés à la singularité du champ de contraintes près des discontinuités géo-
métriques et des points d'application de charges concentrées.
Contraintes normales
Des valeurs typiques de la résistance à la traction et à la compression du béton de masse, des
joints de reprise de bétonnage et du contact béton-rocher sont présentées à la rubrique 7.8.
Des contraintes de tension excédant la résistance à la traction du béton ou des joints sont per-
mises pour les combinaisons de charges inhabituelles et extrêmes puisqu'une fissuration
contrôlée de l'ouvrage est acceptable. Des contraintes excessives de tension obtenues d'un
calcul linéaire élastique n'indiquent donc pas nécessairement que la structure est dans une
condition non sécuritaire. Lorsque la résistance à la traction du béton est excédée (critère
d'initiation), il est prudent de considérer que la fissuration résultante se propagera jusqu'au
point où la contrainte de traction devient nulle à la pointe de la fissure (critère de propagation).
Lors du calcul des contraintes normales, on considère que les sous-pressions agissent comme
un chargement sur la structure (référence 7.17 et référence 7.140). Par exemple, la fissuration
débute à la base de l'ouvrage si les contraintes au pied amont, calculées avec les sous-
pressions agissant comme un chargement sur la surface de rupture présumée, excèdent la ré-
sistance à la traction du contact béton-rocher (qui devrait être nulle). L'application de la mé-
thode de gravité résulte donc en des contraintes effectives linéaires même lorsqu'un système
de drainage est présent. L'évolution du diagramme de sous-pression à considérer, à cause de
la pénétration potentielle de l'eau dans une fissure se propageant dans le corps de l'ouvrage ou
le long d'un joint, est fonction de la combinaison de charges considérée (non sismique par rap-
port à sismique) et de la présence d'un réseau de drainage'261.
Contraintes de cisaillement
Lors de l'application de la méthode de gravité, l'effort tranchant est généralement considéré
comme uniformément distribué sur le ligament en compression. Les contraintes de cisaillement
résultantes sont alors comparées à la résistance au cisaillement du joint considéré ou de la
fondation. Une analyse plus raffinée, tenant compte d'une distribution non uniforme des
contraintes de cisaillement, peut aussi être utilisée. La longueur minimale du ligament en com-
pression doit donc être suffisante pour éviter un mécanisme de rupture « local » causé par une
combinaison excessive de contraintes de compression et de cisaillement pouvant entraîner la
fissuration par traction diagonale du béton de masse (ou du rocher) le long du plan de rupture
considéré.
[26]
Ce sujet est traité à la rubrique 7.15.
ou
ZM = somme des moments par rapport au pied aval
incluant les sous-pressions
ZV = somme des forces verticales incluant les sous-
pressions
Formule de base
Le calcul du facteur de sécurité contre le glissement s'effectue à l'aide de la formule suivante
(figure 7.40) :
où
FSG = facteur de sécurité contre le glissement(on doit
considérer deux types de FSG : celui corres-
pondant à la résistance de pointe au cisaille-
ment FSGDi ou FSGB2 et celui correspondant à
la résistance résiduelle au cisaillement, FSGr
EV = somme des forces verticales sans les sous-
pressions
ZH = somme des forces horizontales sans les sous-
pressions
U = résultante des sous-pressions normale au plan
considéré
<)> = angle de friction
C = cohésion
AC = aire de contact en compression
a = angle d'inclinaison par rapport à l'horizontale du
plan de rupture considéré
T = C + a tancj)
ou
T = résistance au cisaillement
C = cohésion
o = contrainte normale
0 = angle de friction
On constate alors qu'il est possible de définir une cohésion apparente pour des joints non liés
(résistance à la traction nulle) mais ayant des surfaces de contact rugueuses (figure 7.42). Si
on mobilise de la cohésion apparente dans les calculs de stabilité contre le glissement, on doit
vérifier la présence simultanée d'une contrainte normale minimale de compression le long du
plan de rupture considéré (de l'ordre d'au moins 150 kPa).
La cohésion (réelle ou apparente) est nulle sur toute partie de la base (ou du joint de reprise)
qui a été déterminée comme fissurée (par traction excessive) dans les calculs de la réponse
sismique.
Enveloppe
de rupture
Figure 7.42 : Enveloppe de rupture bilinéaire pour les joints non liés
Joints non liés
Résistance à la traction nulle
Y
résistance de pointe
résistance résiduelle
Dans le cas d'immersion, les ouvrages de génie civil doivent résister à la poussée verticale en-
gendrée par les sous-pressions qui tend à les soulever. Le facteur de sécurité contre le soulè-
vement est donné par :
FSS=W/U
ou
W = Z forces verticales sans les sous-pressions (in-
cluant le poids de l'eau agissant sur les parties
immergés)
U = forces de soulèvement dues aux sous-
pressions
Dans certains cas, tels que pour les sollicitations sismiques, les déplacements et les déforma-
tions peuvent devenir le facteur critique pour déterminer l'acceptabilité de la réponse structu-
rale. Les structures connexes (évacuateurs) et équipements associés (vannes) doivent pouvoir
accommoder les déplacements et les déformations anticipées. De plus, lors de la conception
des ouvrages, des tolérances dimensionnelles appropriées doivent être considérées pour ac-
commoder les variations volumétriques des éléments structuraux pouvant survenir pendant la
vie de l'aménagement à cause des actions climatiques ou de la dégradation du béton.
7.26.1 Généralités
Selon la pratique actuelle, les nouveaux aménagements sont conçus généralement en considé-
rant l'évacuation de la crue maximale probable (CMP).
Dans certains cas, on peut envisager la submersion des ouvrages afin d'optimiser les coûts de
l'aménagement, à la condition évidemment que les risques encourus soient acceptables. Cette
pratique est limitée pour le moment aux ouvrages existants.
Tel qu'observé lors de la crue exceptionnelle du Saguenay, l'érosion peut conduire à la perte du
réservoir. La conception des ouvrages doit tenir compte de cette éventualité .et si un risque de
rupture existe, des mesures correctives doivent être adoptées pour contrer non seulement
l'érosion du pied des ouvrages, mais aussi l'érosion des rives.
1271
Ce sujet est traité à la rubrique 7.24.
7.26.5.1 Généralités
Le dimensionnement des ouvrages de génie civil pour les crues s'effectue par les études
d'agencement et par les analyses de stabilité en considérant les niveaux hydrostatiques amont
et aval et les sous-pressions correspondantes.
De plus, les analyses de stabilité permettent d'évaluer les marges de sécurité vis-à-vis des mé-
canismes de défaillance tels que le glissement et la rupture par fissuration en utilisant les critè-
res énoncés à la rubrique 7.25 selon les combinaisons de charges décrites à la rubrique 7.24.
Lorsque la submersion d'un ouvrage est susceptible de se produire lors d'une crue, on doit
évaluer les conséquences en fonction de la durée, de la profondeur, de la vitesse et du volume
de la lame d'eau passant par-dessus la crête. Les barrages en béton sont habituellement
considérés résistants à l'érosion à la condition que les fondations puissent résister aux actions
causées par le jet d'eau à haute vitesse arrivant au pied aval du barrage. Les modes de rupture
des barrages en béton résultant de la submersion incluent donc :
• l'érosion par perte de blocs de fondation causée par la grande vitesse de l'écoulement ;
[28]
Ce sujet est traité à la rubrique 7.24.
• l'abrasion des matériaux causée par l'action des matières en suspension dans un écoule-
ment torrentiel.
Afin de prévenir la submersion d'un barrage, on peut diminuer le niveau d'exploitation du réser-
voir, augmenter la capacité d'évacuation ou augmenter la hauteur du barrage et des digues
contenant le réservoir. Cependant, pour les barrages en béton, le renforcement de la fondation
au pied aval et des structures adjacentes peut être une alternative économique pour passer la
crue anticipée en acceptant la submersion de l'ouvrage. Le système de protection contre la
submersion doit dissiper adéquatement l'énergie de l'écoulement et assurer la stabilité du bar-
rage en prévenant l'érosion de la partie aval de la fondation qui est nécessaire pour prévenir le
glissement-renversement.
Un tapis de protection au pied aval constitué d'une dalle de béton armé ancrée dans la fonda-
tion et drainée est souvent utilisé en pratique. Des ancrages peuvent également être nécessai-
res pour consolider la fondation. Une fois que la résistance de la fondation est assurée, les cri-
tères de stabilité doivent considérer la pression hydrostatique en amont et en aval ainsi que les
sous-pressions correspondantes en tenant compte de la submersion de l'ouvrage. La crue du
Saguenay de 1996 a démontré la résistance élevée à la submersion des ouvrages-poids en
béton dont certains ont été submergés de plus de 2 m pendant plusieurs heures sans rupture ni
dommage excessif. Toutefois, l'érosion des rives a causé la perte du réservoir à certains sites
(référence 7.99). Si les matériaux des rives sont sujets à l'érosion, des travaux protecteurs
comme la mise en place de gabions, d'enrochement ou de renforcement des sols peuvent être
considérés.
Par ailleurs, l'utilisation de parapets pleins ou de structures pouvant favoriser l'accumulation de
débris doit être évitée. La rupture soudaine d'un parapet plein peut entraîner une lame d'eau
importante en aval. Il est recommandé d'utiliser des parapets à claire-voie pour faciliter le pas-
sage de l'eau sur la crête (CIGB, 1998). Finalement, on verra à protéger les conduits électri-
ques des effets de la submersion et des débris.
Si la submersion est considérée, il est possible d'améliorer la performance d'un ouvrage-poids
à l'aide de sections symétriques tel qu'expliqué à la rubrique 7.29. De plus, on peut également
arrondir l'angle entre la paroi amont et la crête pour améliorer le coefficient de débit et minimi-
ser le décollement de la lame d'eau de la crête produisant une pression subatmosphérique.
En cas de submersion, la stabilité des ouvrages est vérifiée selon les critères énoncés à la ru-
brique 7.25 et selon les combinaisons de charges décrites à la rubrique 7.24.
Les charges concernées par la submersion sont illustrées à la figure 7.43 et celles-ci peuvent
être évaluées selon les explications données ci-après.
YHo
2~~ Distribution de la pres-
sion sur la crête
Niveau de
crue
Niveau normal
d'exploitation
Niveau aval
Pression additionnelle due
au profil courbé de
l'écoulement
Poussée hydrostatique
La pression amont est évidemment augmentée en fonction de la cote du plan d'eau quoique la
force horizontale PH est diminuée de la portion de poussée au-dessus de la crête.
[29]
Ce sujet est traité à la rubrique 7.22.
Sous-pression
En dernier lieu, bien que certaines études retiennent l'hypothèse que la durée des crues est
trop courte pour mobiliser les sous-pressions maximales, il est plutôt recommandé de supposer
que la sous-pression atteigne l'amplitude déterminée par les biefs amont et aval de la crue
considérée. Cette approche est plus conservatrice et des mesures effectuées par EPRI ont
montré que le délai d'augmentation des sous-pressions est court relativement à la durée de la
crue'311. Le temps de mobilisation de la pleine sous-pression est fonction de la perméabilité des
fondations, de la qualité du contact béton-rocher et de l'efficacité du rideau d'étanchéité. Il y a
lieu de mentionner également que la courbure de l'écoulement au pied aval peut occasionner
des sous-pressions additionnelles.
• utilisation de vannes gonflables pour réduire le coût des évacuateurs et des équipements
mécaniques ;
[30)
Ce sujet est traité à la rubrique 7.13.4.
1311
Ce sujet est traité à la rubrique 7.15.5.
• utilisation de seuils déversants et de digues ou seuils fusibles pour réduire la dimension des
évacuateurs ;
Dans tous les cas, les sections de béton soumises au déversement doivent résister à l'érosion
et à l'abrasion. On utilise s'il y a lieu des produits protecteurs (durcisseurs, fibres) pour aug-
menter la résistance à l'érosion et à l'abrasion du coursier. Les aspérités sont au besoin meu-
lées pour minimiser les dommages par cavitation. Par ailleurs, tel que mentionné précédem-
ment, on doit protéger le pied des ouvrages et les rives contre l'érosion.
Le calcul de la réponse structurale de l'ouvrage lors d'un tremblement de terre peut être effec-
tué à l'aide d'une variété de méthodes d'analyse allant des méthodes pseudo-statiques simpli-
fiées (méthode du coefficient sismique) aux méthodes dynamiques transitoires. La
référence 7.78 présente en détail l'ensemble de la méthodologie d'évaluation de la sécurité
sismique des ouvrages de retenue en béton et l'accent y est mis sur la réévaluation de la sécu-
rité sismique des barrages existants. On présente ici une synthèse des considérations visant à
assurer une conception parasismique adéquate des nouveaux ouvrages.
Par ailleurs, il existe une abondante documentation technique sur le comportement, l'analyse et
la sécurité sismique des ouvrages de retenue en béton. Les guides et normes suivants pré-
sentent de l'information très utile sur la conception parasismique :
[32]
Ce sujet est traité à la rubrique 6.6.
• les déplacements des blocs et des sections supérieures (par exemple des mouvements
hors phase entraînant la rupture des lames d'étanchéité et des clés de cisaillement) ;
• l'endommagement des treuils, des ponts, des grues (stabilité pour excitations horizontales
et verticales) ;
• les problèmes de fondation (glissement, tassements excessifs, stabilité des rives, mouve-
ment des failles près de l'ouvrage, endommagement du rideau d'injection, du rideau de
drainage, liquéfaction des sols, etc.).
Le type d'ouvrage (barrages-poids, prises d'eau, piliers d'évacuateur, etc.) détermine les méca-
nismes de ruine qui seront prépondérants lors d'un séisme. Pour les piliers d'évacuateurs de
crues qui sont élancés, c'est souvent la flexion autour de l'axe faible, provoquée par un séisme
dans la direction rive gauche - rive droite (et non pas amont-aval) qui contrôle. En général, pour
les barrages-poids, deux profils distincts de fissuration peuvent être identifiés à partir des évi-
dences historiques, expérimentales (essais sur table vibrante) et numériques (analyses par
éléments finis) :
• une fissure passablement horizontale dans la partie supérieure du barrage, souvent initiée
au niveau d'un joint de reprise de bétonnage ;
[33)
Les conditions de sous-pressions à considérer lors des calculs de stabilité post-sismique sont traitées à la ru-
brique 7.15.7.
[34
' Quelques exemples de mécanismes de défaillance sont présentés à la rubrique 7.25.2.
• une fissure localisée à la base du barrage le long du contact béton-rocher (figure 7.44, fis-
sures 3, 4, 5 et 7).
Des excitations multiples aux supports (c'est-à-dire l'application de secousses sismiques de ca-
ractéristiques différentes le long de la fondation) peuvent être utilisées lorsqu'on anticipe que
différentes zones de la fondation seront excitées différemment. Ceci pourrait être le cas pour
un très long ouvrage analysé en 3D ou encore pour les barrages subissant des secousses non-
uniformes le long de vallées escarpées.
• la méthode pseudo-statique (coefficient sismique) où les forces d'inertie sont estimées par
le produit de la masse et d'un coefficient sismique constant ;
• la méthode dynamique où un accélérogramme est utilisé pour obtenir à l'aide d'un modèle
d'éléments finis l'historique complet de l'amplitude et de la variation dans le temps des for-
ces d'inertie.
La réponse sismique correspondante d'un ouvrage (stabilité, contraintes, déplacements) est
par la suite calculée à l'aide de la méthode de gravité ou la méthode des éléments finis en
considérant les forces d'inertie préalablement calculées.
On devrait utiliser une approche progressive quant à la complexité de la méthode d'analyse uti-
lisée pour évaluer la réponse sismique. Cette approche est basée sur cinq niveaux d'analyse
pour l'évaluation de la sécurité sismique des barrages en béton (référence 7.70, référence 7.71
et référence 7.78). Les niveaux d'analyses suivants sont proposés :
|35
' La rubrique 7.8.1.1.2 traite des propriétés dynamiques du béton qui doivent être considérées et donne des indi-
cations concernant les valeurs à utiliser.
7.27.10.4 Analyse 2D
Les combinaisons de charges suivantes doivent être examinées lors de l'évaluation de la sécu-
rité sismique des barrages-poids, des évacuateurs et leurs équipements (grues portiques par
exemple) par la méthode pseudo-statique ou la méthode pseudo-dynamique (figure 7.45) :
ou
S = forces statiques (poids-propre, poussée hy-
drostatique, sous-pression)
EQH,AA= forces d'inertie horizontales amont-aval (masse
permanente du barrage)
Hd = poussée hydrodynamique du réservoir
EQV = forces d'inertie verticales dirigées vers le haut
(réduction du poids propre)
On doit également prendre en compte toutes les forces additionnelles pouvant affecter la stabi-
lité de l'ouvrage (sédiments, remblais, etc.).
7.27.10.5 Analyses 3D
Dans le cas où un modèle de calcul 3D est nécessaire, on introduira progressivement les com-
posantes de l'excitation sismique pour bien comprendre le comportement de l'ouvrage : séisme
amont-aval seul (EQH,A.A), rive gauche-rive droite seul (EQH,RG.RD), vertical seul (EQV). On
examinera ensuite progressivement les combinaisons suivantes :
On doit également prendre en compte toutes les forces additionnelles pouvant affecter la stabi-
lité de l'ouvrage (sédiments, remblai, etc.).
Les combinaisons de charges pertinentes pour les analyses en conditions post-sismiques sont
présentées à la rubrique 7.24.
• des prises d'eau ou d'autres monolithes ayant une géométrie inhabituelle susceptible de fa-
voriser les concentrations de contraintes ;
• des ouvrages sensibles aux excitations sismiques latérales (rive gauche, rive droite).
En général, une analyse pseudo-statique est adéquate si la structure évaluée peut être classée
comme « rigide », la période fondamentale de l'ouvrage étant alors plus petite qu'environ
0,03 s. Les forces d'inertie ne sont pas amplifiées par les caractéristiques dynamiques d'un ou-
vrage « rigide ». Dans ce cas, le coefficient sismique (ou l'accélération soutenue au rocher)
peut être utilisé pour l'analyse de stabilité et l'APR pour l'analyse des contraintes.
(36)
Le domaine d'application de la méthode pseudo-statique est défini à la rubrique 7.27.11.
f371
Ce sujet est traité à la rubrique 3.
la méthode des éléments finis utilisant des éléments de contacts (« gap-friction »).
Cette méthode peut également être considérée pour effectuer des études de glissement
sismique à l'aide de logiciels commerciaux (référence 7.67 et référence 7.98). Le logiciel
d'éléments finis EAGD-84 a été . modifié par Chavez et Fenves (référence 7.32 et
référence 7.33) afin de permettre le calcul du glissement à l'interface béton-rocher, le corps
du barrage étant supposé demeurer linéaire élastique. Le nouveau logiciel appelé EAGD-
SLIDE a été utilisé par Ghrib (référence 7.70 et référence 7.72) lors de l'évaluation de la ré-
ponse sismique du barrage de Paugan.
• les déplacements, déformations excessives des piliers soumis à l'excitation sismique dans
la direction rive gauche - rive droite, occasionnant l'endommagement des guides des van-
nes et le coincement de celles-ci ;
• la fissuration des piliers de sorte que la section réduite né puisse plus résister aux poussées
du réservoir ou que le réseau dé fissures entraîne la rupture des pièces encastrées ;
• l'amplification des mouvements affectant la structure de levage des vannes (grues porti-
ques, etc.) occasionnant des contraintes élevées pouvant entraîner la rupture ;
• les contraintes excessives induites dans les vannes par les poussées dynamiques d'origine
sismique.
Pour la qualification sismique des équipements électromécaniques, on doit démontrer par ana-
lyses, essais ou expériences passées, que la structure-pièce d'équipement maintiendra son
intégrité structurale et sa fonctionnalité pendant et après le séisme pour lequel elle est évaluée.
Une combinaison d'analyse et d'essais peut être nécessaire (essais in situ ou en laboratoire à
l'aide d'une table vibrante). Par exemple, pour la conception sismique des vannes d'évacuateur,
les vannes peuvent être évaluées par analyse, mais les vérins hydrauliques et les autres com-
posantes électriques faisant fonctionner les vannes peuvent demander des essais pour dé-
montrer leur fonctionnalité en cas de séismes.
Par ailleurs, la spécification SN-29.1a (référence 7.84) présente de l'information pertinente sur
les exigences d'Hydro-Québec concernant la résistance aux secousses sismiques et le fonc-
tionnement après les séismes de ce type d'équipement.
On retrouve :
• les mesures structurales visant à modifier l'équilibre des forces internes et la résistance de
l'ouvrage.
On retrouve les changements de géométrie, l'ajout de clés de cisaillement, l'utilisation de
béton à haute résistance (armature-fibres), l'introduction de joints, l'introduction de contre-
ventements en acier ou en béton, plaques (ceintures) d'acier. L'utilisation près des pare-
ments d'ancrages passifs ou en post-tension (référence 7.146), Pajout de contreforts en
béton et l'ajout de remblais stabilisateurs en aval (référence 7.8 et référence 7.9) sont des
mesures de renforcement sismique qui sont généralement utilisées pour les ouvrages
existants, mais qui dans certains cas peuvent également être considérées lors de la
conception de nouveaux ouvrages.
On retrouve ci-dessous certaines dispositions parasismiques qui peuvent être relativement fa-
ciles à mettre en œuvre lors de la construction de nouveaux ouvrages en béton
(référence 7.86, référence 7.109 et référence 7.125).
• barrages-poids :
• optimisation de la masse de la crête (figure 7.47) (géométrie, utilisation de béton léger),
redistribution de la masse de l'ouvrage sur la hauteur et la longueur de l'ouvrage ;
Une faible masse est souhaitable en crête. Par ailleurs, une augmentation de la largeur
de la crête peut réduire les conséquences d'une fissuration locale de bord en bord.
• optimisation de la distribution de la résistance du béton mis en place selon les zones les
' plus sollicitées sous chargements sismiques, utilisation de béton à haute résistance
(armature/fibres) près des parements ;
• utilisation d'une basse température lors de la mise en place du béton pour minimiser la
fissuration de retrait et les contraintes de traction induites par la chaleur d'hydratation ;
• élimination de changements brusques des pentes du parement amont et aval (si ces
changements sont nécessaires, un ferraillage adéquat doit être mis en place) ;
• optimisation des pentes amont et aval pour minimiser les efforts sismiques (profil ten-
dant vers la symétrie), élargissement du profil près de la base de l'ouvrage pour réduire
l'intensité des contraintes et abaisser le centre de gravité ;
• utilisation d'un axe curviligne en plan avec un parement amont convexe favorisant le dé-
veloppement d'efforts longitudinaux de compression le long de l'ouvrage ;
• réduction du nombre et de la longueur des galeries dans le barrage ;
Les galeries devraient être de forme arrondie pour limiter l'effet des concentrations de
contraintes et être renforcées sur leurs pourtours.
• traitement adéquat de la fondation dans le lit de la rivière et sur les flancs de la vallée
pour obtenir de meilleurs coefficients de friction et de cohésion ;
• préparation soignée des joints de reprise de bétonnage pour maximiser l'adhésion et la
résistance à la traction ;
• utilisation de clés de cisaillement dans les joints de construction ;
• système de drainage systématique et efficace, réparti transversalement sur la section
de l'ouvrage, pour contrôler les infiltrations éventuelles au travers du voile d'étanchéité
dans le corps du barrage (principalement en condition post-sismique) ;
• renforcement des zones traversées par des tuyaux et conduites (pertuis de fonds, prise
d'eau, conduites forcées) ;
• augmentation de la revanche pour inclure la cote du plan d'eau produite par l'onde de
surface (seiche) susceptible d'être générée dans le réservoir ;
injection des joints de contraction pour augmenter la rigidité dans la direction longitudi-
nale de certaines parties d'un ouvrage, introduction de clés de cisaillement le long des
joints de contraction,.introduction de joints permettant les mouvements près des zones
les plus susceptibles de se fissurer ;
utilisation de matériaux flexibles et visqueux, dissipateurs d'énergie, pour le scellement
des joints ;
introduction de joints déformables permettant de diminuer l'intensité des vibrations (bé-
ton latex, sol) ;
introduction de joints favorisant l'effet de coin pour stabiliser les composantes structu-
rales sous sollicitations sismiques, utilisation de vérins plats pour comprimer certains
joints ;
considération du comportement dynamique non linéaire de l'interface barrage-fondation
(ouverture-fermeture) lors de l'analyse sismique de l'ouvrage ;
Le comportement non linéaire du contact agit comme un mécanisme d'isolation sismi-
que à la base de l'ouvrage permettant une réduction de l'intensité des efforts dynami-
ques induits selon la déformabilité de la fondation (référence 7.98).
évacuateurs de crues :
• renforcement des piliers et des pièces encastrées supportant les vannes (séismes
amont aval et rive gauche - rive droite) ;
• utilisation de vannes rigides pour minimiser les déformations susceptibles de gêner le
fonctionnement post-sismique ;
• contreventement latéral des piliers.
La figure 7.49, quant à elle, illustre la possibilité de rupture par flambement d'une section de la
fondation en aval du barrage.
Flambement
Le rideau d'injection permet de réduire les infiltrations d'eau dans la fondation et par le fait
même de diminuer les forces de sous-pressions qui sont déstabilisatrices pour la structure.
Généralement, le rideau d'injection est constitué d'une série de forages situés sous la face
amont du barrage et espacés d'environ 3 m chacun.
Pour éviter tout désordre structural lors de l'application de la pression, l'injection du rideau d'in-
jection doit se faire après l'injection de consolidation et après la coulée d'une certaine quantité
de béton composant le barrage. Généralement, l'injection du rideau se fait à partir de galeries
dans le barrage. Lorsque aucune galerie n'est prévue dans l'ouvrage, l'injection est faite à partir
de la section amont du barrage avant le remplissage du réservoir.
Le rideau d'injection doit être aligné avec la projection verticale de la face amont du barrage.
Dans le cas où le rideau est injecté à partir d'une galerie dans le barrage, le rideau peut être in-
cliné jusqu'à un angle de 159. La profondeur du rideau varie selon les propriétés de la fondation
et le niveau de la retenue. Dans une fondation dense et de bonne qualité, la profondeur du ri-
deau peut varier entre 30 et 40 % du niveau de l'eau et dans le cas d'une fondation de faible
qualité la profondeur peut atteindre jusqu'à 70 % du niveau du réservoir.
La durabilité du rideau d'injection est tributaire du coulis utilisé (stable, instable). En effet, avec
le temps, le coulis peut être lavé par l'érosion de l'eau. L'utilisation d'un coulis de ciment stable
(moins de 5 % de ressuage après deux heures) est à considérer étant donné ses meilleures ca-
ractéristiques physiques et mécaniques.
7.28.2 Drainage
La rubrique 3.5.3.3 traite du drainage de la fondation pour réduire les pressions d'eau internes.
Le concepteur doit être conscient que des forces hydrostatiques importantes, pouvant mener à
la rupture de l'ouvrage, peuvent se développer dans certaines failles ou plans de la fondation.
Le drainage est habituellement formé d'une ou plusieurs séries de forages de 75 mm de dia-
mètre situés en aval du rideau d'injection.
L'espacement, la profondeur et l'orientation des drains sont déterminés par les caractéristiques
de la fondation. La rubrique 3.5.3.3 donne, à titre indicatif, certaines valeurs couramment ren-
contrées en pratique.
Le forage des drains se déroule lorsque les travaux d'injection de la fondation sont complétés à
partir de la fondation ou à partir des galeries dans le barrage.
Fondation
errain naturel
équivalent
ALPe-GERA
EL 365'-0'
EL. 152.70 m
EL. 277.06 m
ou
Vp = volume du barrage-poids (m )
S = fruit du parement aval (Horizontal à 1 Vertical)
H = hauteur du barrage (m)
U = largeur du site simplifié au niveau de la crête
(m)
Lb = largeur du site au niveau de la base (m)
Tc = largeur de la crête (m)
On peut également favoriser l'effet 3D par une conception qui inclut une courbure de l'ouvrage
dans le plan longitudinal. On utilise alors une solution intermédiaire entre la section d'un ou-
vrage-poids et d'un ouvrage-voûte. L'effet bénéfique de cette courbure sera vraisemblablement
complètement mobilisé lors d'événements extrêmes tels que la crue de sûreté où il se produira
un resserrement des joints de contraction. La sécurité des barrages, dont la longueur n'excède
pas dix fois la hauteur, peut être améliorée en leur donnant une courbure continue en plan
de 300 à 400 m de rayon. Un tracé en trois alignements proche de ce tracé courbe peut être
utilisé pour simplifier l'implantation du barrage (référence 7.41 ).
• la section ne doit démontrer aucune contrainte de traction pour les conditions normales
d'exploitation (réservoir plein) ou lorsque le réservoir est vide ;
La résultante des efforts doit demeurer à l'intérieur du tiers médian de la section pour sa-
tisfaire ce critère de zéro traction.
• le barrage doit être d'une épaisseur suffisante sur toute sa hauteur pour résister à l'action
des glaces, des vagues et aux actions (impacts) des débris flottants.
Le coût des matériaux (m3 de béton mis en place), le coût de la main d'œuvre, le coût des
équipements de construction et le coût du capital investi doivent être considérés pour optimiser
la solution retenue.
• Pour les barrages-poids avec galeries et drainage de la fondation, un fruit global (amont +
aval) de l'ordre de 0.75H : 1,00V permet habituellement de satisfaire les critères de stabilité.
• Pour les barrages-poids sans galerie de drainage, le fruit global (amont + aval) devrait être
de l'ordre de 0.85H : 1,00V.
Ces ordres de grandeurs pour le fruit global sont à augmenter pour les ouvrages situés dans
les zones de sismicité moyenne à forte et les barrages susceptibles d'être submergés lors de la
crue de sûreté.
• il n'y a pas de cohésion le long des joints de reprise de bétonnage et au contact béton ro-
cher ;
• un système de drainage d'une efficacité E = 0,66 est localisé près du parement amont à
1 0 % de la largeur de la base.
Figure 7.53 : Évaluation préliminaire du fruit aval requis pour satisfaire au facteur de
sécurité contre le glissement (cohésion nulle)
Hypothèses : sous-pression triangulaire variant de la
(a) -Axe du barrage
(b)
pleine pression du réservoir à l'amont, réduction de 2/3
aux drains et niveau d'eau à l'aval à zéro.
3,0
<D
<n
tan<t>= 1,19
(<»=50°)
•£ 1,5
•c
H 3
o
1,0 •81,0
0>
T5
CD
0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
SH Pente de la face aval (horizontal sur vertical)
Adaptation de Hansen (référence 7.76)
• pour les ouvrages ayant une crête de masse importante, l'inclinaison du parement amont
permet de réduire les contraintes de tension susceptibles de .se développer le long du pa-
rement aval pour les conditions de réservoir vide.
La hauteur optimale de la partie inclinée peut être estimée à partir de l'intersection entre la
ligne d'action de la masse de la crête et la ligne amont délimitant le tiers médian de la sec-
tion à parois verticale selon la figure 7.54. La largeur de la partie inclinée est calculée en
posant égale à zéro la somme des moments causés par le poids-propre par rapport à la
position révisée de la limite amont du tiers médian de la section incluant la section inclinée.
Centre de gravité de la
masse de la crête
Chanfreinage du
/~ pied aval
nclinaison du
/ ^
parement amont
T/3
• pour les barrages de hauteur constante inférieure à 15m, la section (a) montrée à la
figure 7.55 avec une pente variable à l'aval est la plus économique ;
• dans le cas où le barrage a une hauteur variable entre 0 et 22,5 m, la section (a) était re-
commandée.
Figure 7.55 : Optimisation de la section d'un barrage-poids selon les critères de concep-
tion du complexe NBR
1,5 m 8,0m
1,0m.
2.0 ,-T
rf '•'{ F H
£
- Niveau ^-Niveau normal -Niveau Niveau normal
maximal d'exploitation maximal d'exploitation
d'exploitation d'exploitation
(a) (b)
II est intéressant de noter que dès-sections symétriques (section trapézoïdale initialement rete-
nue pour LG-1 par exemple) ont également été examinées, mais que leur utilisation n'a pas été
recommandée dans une optique de minimisation du volume de matériaux à mettre en œuvre
en fonction des critères de conception utilisés.
131.30
128.85
105.2O
terrain naturel
\. -^>
jiiév. ITJJ ~ly Béton de surface
, drainage
rideau d'injection
• ils sont sensibles aux fortes secousses sismiques qui peuvent induire des -contraintes ex-
cessives de traction près des parements.
RESULTANTE CRITIQUE
RÉSULTANTE CRITIQUE POUR UN SEISME 0.2 g
lUR UN SEISME 0.2 g
PLEIN
1 *}9>^ ^
2
C
"m
(MPa) (MPa)
CIGB (référence 7.41) mentionne qu'il est possible d'améliorer l'économie d'un projet de petits
barrages de moins de 30 m en modifiant le profil lorsque le barrage déverse ou que la fonda-
tion est médiocre. À cet égard, la figure 7.57 présente une comparaison de la réponse structu-
rale d'une section classique et d'une section symétrique d'un barrage-poids d'une hauteur no-
minale de 100 m. On constate que pour un profil symétrique :
• les contraintes normales exercées sur la fondation sont relativement uniformes d'amont en
aval et elles sont peu sensibles au remplissage du réservoir (la contrainte maximale de
compression est égale à 1,4 MPa en comparaison d'une valeur de 2,4 MPa pour le profil
traditionnel) ;
• la contrainte moyenne de cisaillement T = 0,36 MPa est approximativement deux fois plus
faible que celle issue du profil traditionnel T = 0,63 MPa.
Par ailleurs, lors d'un séisme important le profil symétrique ne démontre aucune traction au
pied amont alors que le profil poids triangulaire démontre des contraintes importantes de trac-
tion de l'ordre de 1 à 4 MPa selon les caractéristiques de l'accélérogramme et de la déformabi-
lité du barrage et de la fondation. De façon générale un profil symétrique produit des contrain-
tes dynamiques de traction qui sont environ dix fois plus faibles que dans un barrage-poids
classique (référence 7.40).
L'étude de la CIGB (référence 7.41) sur l'utilisation de profils symétriques pour les petits ouvra-
ges déversants est résumée à la figure 7.58, au tableau 7.17 et au tableau 7.18. Cette étude
indique que l'utilisation de profils symétriques présente la même sécurité que des profils classi-
ques de 15 à 20 % plus épais ou permet à volume égal une hauteur d'eau amont supérieure de
près de 15 %.
0,8
0,8 H 0,9 H
H H H
0,7
0,8 H 1,27 H
Volume de h/H
béton (H2) 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
2
la 0,40 H 0,70 0,90 1,10 1,30 1,55 1,75
2
Ha 0,40 H 0,58 0,70 0,81 0,90 1,02 1,14
Ib 0,50 H2 0,59 0,72 0,86 1,01 1,17 1,33
2
Mb 0,50 H 0,47 0,55 0,64 0,72 0,79 0,85
2
le 0,60 H 0,48 0,58 0,68 0,78 0,89 1,00
Ile 0,61 H2 0,38 0,45 0,52 0,58 0,64 0,70
CIGB (référence 7.41)
Tableau 7.18 : Efficacité des sections par rapport au total des efforts verticaux et au
poids du béton
h = hauteur de la lame déversante au-dessus du barrage
H = hauteur du barrage
densité du béton = 2,3
sous-pression aval = 0
sous-pression amont 2/3 de la charge totale considérant une variation linéaire le
long de la base
Volume de h/H
béton (H2) 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
2
la 0,40 H 0,70 0,67 0,64 0,61 0,58 0,56
lia 0,40 H2 0,86 0,86 0,87 0,87 0,88 0,88
Ib 0,50 H2 0,74 0,72 0,70 0,68 0,66 0,65
2
llb 0,50 H 0,93 0,95 0,97 0,98 1,00 1,01
le 0,60 H2 0,77 0,76 0,75 0,74 0,73 0,72
• équiper le déversoir principal d'un labyrinthe fixe ou d'éléments fusibles (figure 7.59 où
a = évacuateur standard et b = alternative en utilisant une vanne fusible) afin de réduire la
différence entre le niveau des plus hautes eaux exceptionnelles, qui influence le volume du
barrage, et le niveau normal de la retenue, qui détermine le volume utile du réservoir.
La CIGB (référence 7.41) mentionne que la prise en compte des suggestions ci-dessus peut
permettre des économies de l'ordre de 20 à 30 % à sécurité égale par rapport à un ouvrage
classique.
(a)
(b)
vanne
fusible
7.30.1 Généralités
Les barrages-poids en béton compacté au rouleau (BCR), par leur teneur réduite en eau et en
liants, permettent une grande rapidité de construction et sont généralement plus économiques
que les barrages en béton conventionnel. Depuis 1980, plus de 100 barrages ont été construits
partout dans le monde et les techniques de conception et de mise en place se sont améliorées
permettant la construction de grands barrages (référence 7.133).
• l'approche « béton » utilise des matériaux contrôlés tels que pouzzolanes ou cendres ;
Ces produits peuvent être très coûteux dans certaines régions.
• l'approche « sol » utilise les granulats fins naturels présents avec le granulat grossier.
La compatibilité des granulats fins naturels doit être vérifiée avec les liants utilisés.
La grande majorité des cendres volantes sont produite par les centrales thermiques, sont pau-
vres en calcaire (classe F) et sont essentiellement des silico-aluminates, inertes sauf en pré-
sence d'un excès de clinker du ciment. Si l'ajout de cendres dans le BCR est faible (de 20 à
30 %), elles participent totalement à la réaction de prise ; s'il est élevé (environ 60 %), une par-
tie ne participe pas à la réaction et sert de remplissage. Les cendres sont utilisées en rempla-
cement du ciment afin de réduire la chaleur d'hydratation et de réduire les coûts ; elles servent
également de remplissage minéral et à améliorer l'ouvrabilité : ceci est très important en raison
du mélange très sec. Des adjuvants, notamment les entraîneurs d'air, sont à considérer pour
améliorer les caractéristiques du BCR.
La dimension maximale du gros granulat est souvent limitée à environ 75 mm en fonction des
usines à béton et des équipements de compactage.
• par découpage à l'aide d'une lame vibrante portée par le bras d'une pelle après le compac-
tage d'une couche et le dépôt d'un matériau empêchant le collage des lèvres du joint ;
La construction des galeries d'accès et de visite dans les grands barrages doit être étudiée de
manière à réduire les inconvénients pour la machinerie faisant la mise en place du BCR. Elles
sont souvent faites en béton conventionnel et situées près du parement amont, ou construites
dans la masse du BCR selon différentes techniques non présentées ici.
• BCR homogène ;
Le BCR doit être étanche dans la masse et entre les couches. Un mortier de liaison est
souvent utilisé entre les couches et une augmentation du dosage en ciment est parfois utili-
sée dans une zone voisine du parement amont.
• barrage avec parement amont en béton conventionnel (de 0,5 à 1 m d'épaisseur) et joints
d'étanchéité mis en place en même temps que les couches de BCR du corps du barrage ;
• barrage avec parement amont en béton conventionnel préfabriqué sans joint d'étanchéité ;
• barrage avec parement amont en béton extrudé (béton conventionnel mis en place par cof-
frage coulissant) sans joint d'étanchéité ;
• barrage en BCR élaboré (BCR dont les granulats proviennent de trois classes différentes
ou plus) ;
• barrage avec parement amont en béton conventionnel de forte épaisseur, avec traitement
des joints de reprise (technique japonaise RCD) ;
• barrage avec membrane d'étanchéité amont ou avec membrane comprise entre les élé-
ments préfabriqués du masque amont et le BCR ;
• barrage avec mur en béton armé conventionnel et joints d'étanchéité construits avant la
mise en place du BCR ;
• barrage en béton armé conventionnel mis en place après la construction du massif en BCR.
Le parement aval doit assurer la protection du béton de masse vis-à-vis les conditions atmos-
phériques et le niveau du plan d'eau aval. Les types de parement aval sont :
• parement aval en BCR brut, avec souvent un surdosage en liant par rapport à la masse ;
• parement aval en béton conventionnel mis en place en même temps que le BCR, avec cof-
frage provisoire ;
Le parement aval est très souvent semblable au parement amont, sans nécessiter la réalisation
des joints d'étanchéité dans la zone située au-dessus du niveau d'eau aval. Il peut être lisse ou
en marches d'escalier, selon le mode de construction ou la présence d'un évacuateur.
La pente du parement aval dépend de la méthode de construction. Pour un BCR fait de granu-
lats concassés, l'angle naturel du talus est d'environ 0,8H : 1V et pour un BCR fait de granulats
lisses, d'environ 0,9H : 1V. Pour un parement aval non coffré, un surdosage en liant ne suffit
pas, en général, à compenser le compactage moins efficace. Il est préférable généralement
d'épaissir le profil d'environ 50 à 60 cm : cette surépaisseur protège le parement aval contre les
altérations et ne doit pas être prise en compte dans les calculs de stabilité. Afin de conserver
une largeur suffisante en crête d'ouvrage pour permettre la mise en place du BCR, l'angle du
parement aval doit être redressé, ce qui nécessite habituellement une deuxième méthode
d'exécution. Pour les ouvrages implantés dans les régions sismiques et ayant une crête mas-
sive, il faut éviter les changements de pente importants.
Le concepteur et le personnel de laboratoire doivent collaborer afin de définir les proportions de
liants (ciment, pouzzolanes, laitiers) dès l'étape d'ingénierie afin de préparer les spécifications
techniques pour le projet. De plus, des planches d'essai doivent être faites dès cette étape afin
de vérifier l'ouvrabilité, le compactage et réchauffement, d'évaluer le délai nécessaire entre la
pose des couches de BCR et le délai maximal permettant d'éviter les reprises froides, de définir
l'épaisseur des couches, la méthode de compactage et la procédure à suivre pour les reprises
froides.
Les calculs de stabilité d'un barrage-poids en BCR s'effectuent suivant les mêmes principes
qu'avec un barrage-poids en béton conventionnel. À titre indicatif, pour une conception prélimi-
naire, les valeurs suivantes peuvent être utilisées :
• cohésion = 0,3 Mpa (pour les reprises froides avec traitement des joints) ;
• cohésion = 1 à 2 Mpa (pour les reprises dans le BCR élaboré avec détermination par des
planches d'essai et contrôle serré) ;
• la résistance dynamique à la traction est de l'ordre de 0,5 à 1,0 MPa pour les BCR avec
traitement des reprises et contrôle.
• fuites généralement modérées mais plus importantes que celles provenant des joints hori-
zontaux (le traitement des fissures a permis de réduire généralement les fuites mais rare-
ment de les supprimer).
Le concepteur doit s'assurer de la compatibilité des déplacements dans les cas où un barrage
en BCR est construit contre un ouvrage de type différent.
Tableau 7.19 : Comparaison des coûts des BCR et des barrages en béton convention-
nel vibré
Béton BCR BCR BCR
Constituant
conventionnel remblai dur* intermédiaire8 élaboré0
Granulats, stockage compris 27 16 27 29
Liants et adjuvants 32 12 17 26
Fabrication et transport 16 6 7 10
Mise en œuvre 13 4 4 4
Traitement entre les couches 4 1 6 8
Coffrage ou joint 6 1 2 3
Contrôle 2 2 2 4
Coût total 100 42 65 84
A 3
Matériau non reconstitué (teneur en liants < 90 kg/m )
H T
Matériau recomposé à partir de trois classes de granulats ou plus et dont les reprises ont une bonne résistance
à la traction (teneur en liants > 90 kg/m3)
Adaptation de BaCaRa (référence 7.99)
D'après ce tableau, le coût d'un BCR peut varier du simple au double suivant le type choisi. Le
coût des granulats (traitement, transport, stockage) est le plus important pour toutes les clas-
ses de BCR et peut varier aussi du simple au double. Le tiers du coût du BCR est constitué par
la fabrication, la mise en œuvre et les exigences techniques.
La conception doit donc identifier la solution qui minimise le coût global du projet, à sécurité
équivalente, en recherchant un compromis entre un ouvrage ayant un volume minimal et utili-
sant un BCR onéreux, et un ouvrage ayant un volume plus important mais utilisant un BCR
économique.
7.31.1 Généralités
Seuls les cas des barrages utilisant le BCR ou le remblai dur dans la masse sont considérés
dans cette rubrique. Les barrages en remblai ou en enrochement utilisant le BCR ou le remblai
dur comme parement ne sont pas considérés.
L'évolution dans la conception des barrages progresse relativement lentement par rapport aux
changements rapides survenus, par exemple, dans la conception des bâtiments et des ponts.
On invoque souvent la sécurité pour expliquer le conservatisme de la conception des barrages.
Pourtant dans le cas des autres catégories d'ouvrages, l'innovation a permis d'améliorer à la
fois la sécurité et l'économie.
Dans le but de réduire le coût des ouvrages, la CIGB (référence 7.45 et référence 7.47) a pu-
blié des bulletins faisant appel, notamment, à des solutions inhabituelles pour la construction
des barrages. Ces nouvelles solutions sont cependant réalistes et utilisent des matériaux
connus combinés différemment. Elles traitent de façon indépendante la fonction d'étanchéité et
la fonction résistance du barrage, ce qui permet d'utiliser un béton de moindre qualité dans la
masse de l'ouvrage. Des remblais durs économiques peuvent ainsi être utilisés, sans exigence
coûteuse relative à l'étanchéité.
Les barrages mixtes décrits ci-après ont été étudiés d'une façon sommaire. Cependant, même
en tenant compte des limites de ces études, celles-ci permettent d'envisager des économies de
l'ordre de 20 % par rapport au coût des solutions conventionnelles. Avant de retenir une solu-
tion non conventionnelle pour un projet, il est nécessaire d'effectuer les études détaillées de
stabilité, de perméabilité et de déterminer l'interaction entre les matériaux rigides et les remblais
à leur interface. L'évaluation de la solution doit aussi considérer la durabilité et les coûts d'en-
tretien des ouvrages.
VUE EN PLAN
Adaptation de CIGB (référence 7.47)
VUE EN PLAN
Adaptation de CIGB (référence 7.47)
EMBUAI DUR
Les économies proviennent de la réduction des quantités de matériaux et sur le volume réduit
de l'ouvrage. Cette solution permet la réalisation d'économies additionnelles sur la dérivation
provisoire et la préparation des fondations.
béton extrudé
Les contraintes modérées dans ce type de barrage permettent l'utilisation d'un BCR de faible
résistance à la compression, qui ne nécessite pas d'exigence particulière sur les reprises
concernant la perméabilité, la résistance à la traction et même la résistance au cisaillement. Le
masque amont est posé à la fin de la construction du remblai dur, après que la fissuration
thermique, en supposant qu'il y en ait une, ait eu le temps de se produire. Le masque amont
est en béton armé pour les grands barrages ; il pourrait être une géomembrane pour les petits
ouvrages. Un système de drainage doit être installé en aval du masque.
Ce type de barrage peut tolérer les déversements occasionnels. Les déversements systémati-
ques peuvent être permis en adoptant, par exemple, un parement aval en escalier. Ce profil a
comme avantage de ne pas nécessiter des fondations de qualité en raison des faibles
contraintes générées. Les séismes ne créent pas de contrainte en traction dans le massif.
La tendance actuelle en Amérique du Nord pour la construction des barrages n'est pas d'utiliser
le remblai dur, mais plutôt un BCR de qualité ayant une résistance à la compression supérieure
à 15 MPa et contenant de l'air entraîné pour obtenir une meilleure résistance au gel et dégel.
• contrôle du comportement pendant le premier remplissage, qui constitue selon les statisti-
ques d'accidents de barrage une phase importante dans la vie d'un ouvrage ;
• vérification des paramètres de conception pour s'assurer que l'ouvrage se comporte tel que
prévu ;
• suivi des anomalies détectées dans la vie d'un ouvrage pour apprécier leur évolution, leur
importance et pour juger de la nécessité d'apporter des correctifs ;
• précision ;
La précision doit être adaptée au phénomène mesuré, souvent les grandeurs mesurées
sont faibles et la précision exigée est grande.
• simplicité ;
On recherche des instruments dont les mesures sont faciles à lire et à interpréter. Il est
préférable de choisir des instruments ne requérant pas plusieurs corrections pour obtenir
une donnée à interpréter.
• durabilité et fiabilité ;
Idéalement, on recherche des instruments dont la vie utile est aussi longue que celle du
barrage, les instruments susceptibles de dériver dans le temps sont à éviter.
• robustesse.
Les instruments doivent être conçus pour bien résister aux conditions parfois sévères des
barrages en termes d'humidité, de température et d'agressivité de l'eau. Les instruments
mesurant des grandeurs électriques (résistance, voltage) doivent être protégés contre la
foudre et les effets électromagnétiques.
• mesure de la température ;
• mesure des infiltrations en provenance des fissures, du contact des joints ou d'autres im-
perfections ;
Le choix des instruments doit prendre en considération l'amplitude des phénomènes mesurés ;
ainsi, les faibles déplacements anticipés pour les barrages-poids usuels de moins de 15 m ne
justifient pas généralement l'utilisation de pendules, sauf en présence d'anomalies particulières
(gonflement).
7.32.6 Automatisation
Malgré une utilisation de plus en plus répandue, il n'est pas de pratique courante d'automatiser
systématiquement les mesures d'auscultation de tous les barrages. L'automatisation de
l'instrumentation d'un barrage se justifie par la nécessité d'augmenter la surveillance d'un ou-
vrage ou par souci de minimiser les coûts d'exploitation du dispositif d'auscultation. Il ne faut
pas toutefois que l'automatisation contrevienne à la vigilance humaine dont l'importance dans la
détection des désordres a été soulignée précédemment (référence 7.46).
Les instruments de détection des mécanismes de défaillance seront habituellement raccordés
aux systèmes d'acquisition automatique tandis que généralement, il n'est pas requis de raccor-
der les instruments de contrôle à moins que des économies le justifient.
• robustesse ;
II va de soi que les systèmes d'acquisition doivent être en mesure de bien résister au milieu
difficile des barrages en termes d'humidité, de température et d'effets électromagnétiques.
Les systèmes d'acquisition doivent être bien protégés également contre la foudre.
• flexibilité ;
L'entretien, l'ajout ou le retrait d'instruments, la modification des logiciels, doivent être faci-
les à réaliser et autant que possible sans l'intervention des fournisseurs.
• fonctionnel.
Les systèmes d'acquisition doivent permettre l'analyse graphique des données en temps
réel, la détection des anomalies par seuils flexibles et le transfert ouvert des données vers
d'autres bases de données.
• prévoir le drainage des infiltrations pour faciliter les mesures de débit et s'il y a lieu prévoir
la séparation par zone des débits, prévoir des niches pour les déversoirs et empêcher les
apports extérieurs dans le système de drainage ;
• prévoir des chambres, au besoin, pour les pendules et les systèmes d'acquisitions ;
• prévoir les facilités et services nécessaires (accès, ventilation, alimentation électrique, éclai-
rage, câblage, chauffage, etc.) ;
• protéger les instruments contre les infiltrations (en particulier si la submersion est considé-
rée).
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Edition. McGraw Hill Pub. Co. Ltd. (UK).
8.1 Généralités
La conception d'un ouvrage de retenue requiert de l'expérience aussi bien dans la conception
proprement dite que dans la construction, le suivi du comportement et la surveillance de tels
ouvrages. Les méthodes de conception des barrages évoluent grâce à tous ces intrants ainsi
qu'à d'autres avantages modernes tels que les techniques d'auscultation, les techniques de
calcul numérique et les moyens de communication qui permettent de profiter amplement de
l'expérience accumulée à travers le monde.
L'implantation d'un aménagement hydroélectrique exige que les eaux soient contrôlées au
moyen d'un ou de plusieurs ouvrages de retenue. Des barrages et des digues sont donc
conçus en vue de retenir les eaux au droit des vallées ou des dépressions. Un barrage est un
ouvrage de retenue érigé en travers du lit du cours d'eau principal et une digue est un ouvrage
de retenue construit sur le pourtour d'un réservoir ou le long de cours d'eau secondaires. La
majorité des ouvrages de retenue en remblai d'Hydro-Québec sont des ouvrages en terre ou en
enrochement dont l'étanchéité est assurée par un noyau de moraine compactée. Ce matériau
d'origine glaciaire (till) possède une granulométrie étalée permettant de produire un compac-
tage adéquat.
L'implantation d'un ouvrage de retenue est fonction de la topographie et de la nature du terrain
et sa conception est entre autres régie par des considérations d'ordre économique et environ-
nemental. Il faut donc être à la recherche de vallées de moindres dimensions tout en tentant
d'éviter les fondations granulaires perméables qui nécessitent des coupures coûteuses.
Le type d'ouvrage de retenue à adopter est choisi à la suite d'une évaluation globale de plu-
sieurs variantes (béton, béton compacté au rouleau (BCR), remblai et autres solutions éprou-
vées). L'avantage de choisir un ouvrage en remblai réside dans le fait que sa coupe type est
conçue en fonction de la disponibilité des matériaux requis (enrochement, granulat, moraine,
argile non dispersive) dans un rayon d'environ 10 km et dans le respect des critères de
conception et de stabilité de base. En général, la préférence est donnée au type d'ouvrage qui
demande le volume de remblai le moins important ; un ouvrage en enrochement est donc pré-
férable à un ouvrage en sable et gravier qui a à son tour préséance sur un ouvrage homogène
en moraine. Les variantes présentant le moins d'arrêts des travaux de construction à cause des
conditions météorologiques offrent de multiples avantages. C'est ainsi qu'il est recommandé
d'inclure la variante « barrage à parement amont de béton » dans les analyses économiques.
Dans le cas des fondations granulaires perméables, il est d'usage de prévoir un traitement spé-
cial destiné à éviter l'écoulement à travers la fondation. Ce traitement peut se réduire à une
simple clé au roc quand il s'agit d'un dépôt perméable mince. Par contre, des injections, une
tranchée de boue ou des murs de béton peuvent s'avérer nécessaires si le dépôt est plus
épais. Il est toujours adéquat de se rappeler que les coupures partielles ont tendance à pro-
duire une efficacité limitée dès qu'une ouverture est maintenue sous la limite inférieure de la
coupure.
Des tapis imperméables placés sous un réservoir et reliés au noyau d'un ouvrage de retenue
permettent de réduire la percolation. Cependant, la prudence est de mise avec l'usage des ta-
pis lorsque la fondation granulaire perméable présente une structure ouverte, riche en blocs et
en gravier qui favorisé le lessivage des tapis sous l'action des gradients descendants dirigés de
la base du réservoir vers l'aval. Dans le cas d'une forte anisotropie favorisant l'écoulement hori-
zontale, il est préférable d'opter pour une coupure.
Le recours à des puits de décharge installés en aval d'un ouvrage de retenue pour le rabatte-
ment de la ligne piézométrique (nappe phréatique) peut présenter des avantages aussi bien en
tant que mesure corrective que caractéristique adoptée dès le début de la conception.
Au cours d'une étude préliminaire, des cartes topographiques à l'échelle de 1 : 50 000 permet-
tent d'avoir une idée du volume de remblai engagé dans le projet. Dans le cadre d'une étude de
faisabilité par contre, des cartes à l'échelle de 1 : 5 000, des investigations in situ et des essais
en laboratoire élaborés sont souvent nécessaires. Comme les sols et matériaux ne peuvent pas
tous être individuellement testés, il est clair que le recours aux données géotechniques dispo-
nibles s'avère non seulement avantageux, mais aussi nécessaire.
L'éventail des sections types disponibles pour un ouvrage en remblai est certainement le plus
large. Le zonage de l'intérieur de la section est souvent agencé en fonction des matériaux dis-
ponibles sur le site à l'étude. La validation de la section choisie nécessite la réalisation d'une
étude de stabilité en équilibre limite des pentes amont et aval sous divers cas de chargement.
Ces cas de chargement comprennent aussi bien les sollicitations normales, telles les conditions
d'exploitation permanente, que des sollicitations extrêmes ou peu fréquentes, telle l'action
d'une vidange rapide ou d'un séisme'381.
Des études plus élaborées telles que l'analyse de l'écoulement à travers l'ouvrage et ses fon-
dations, le calcul des contraintes et des déformations dans le corps de l'ouvrage ainsi que la
réponse dynamique dans le cas des séismes1391 peuvent aussi être réalisées en vue de
s'assurer du comportement de l'ouvrage à ces égards.
1381
Les cas de chargement sont présentés au tableau 8.6.
1391
La décision de recourir à une étude dynamique dans le cas des séismes est traitée à la rubrique 8.9.5.
Les figures 8.1 à 8.5 montrent l'ensemble des coupes types d'usage.
8.3 Dimensions
8.3.1 Hauteur
Au sens de la Commission internationale des grands barrages (CIGB), la hauteur est l'écart
entre la plus profonde fondation du terrain préparé pour servir d'assise à l'ouvrage et la crête
de celui-ci, sans prise en compte de la cambrure. On appelle « grands barrages » tous les ou-
vrages de retenue dont la hauteur dépasse 15 m.
Le plus haut barrage en remblai construit à travers le monde est un ouvrage en enrochement
dont la hauteur atteint 335 m. Les barrages en enrochement à masque amont de béton sont
excellents quand il s'agit d'ériger un ouvrage de retenue de grande hauteur dans une zone
sismique.
La crête d'un ouvrage qui sert de route publique doit être conçue selon les normes du ministère
des Transports. ,
8.3.4 Cambrure
La cambrure d'un ouvrage de retenue sert à compenser pour les tassements anticipés. Elle est
estimée en fonction de sa hauteur (H), comme suit :
DÉTAIL "A"
TRANCHÉE DE BOUE
<BHGI>
TERRAIN NATUREL BARRAGE OU DIGUE HOMOGÈNE AVEC TAPIS AMONT ET'DRAIN DE PIED AVAL
(TYPE 4)
TOURBE ARGILE
(Voir toblcou) VARIABLE 3 O 5:1
•ERRA1N NATUREL
ZONE OE ROC À TRAITER
BARRAGE OU DIGUE HOMOGÈNE FONDÉ SUR MORAINE AVEC CLÉ DANS MORAINE IMPERMÉABLE
(TYPE 5)
TOURBE ARGILE
LÉGENDE:
DÉTAIL "A"
TRANCHÉE DE BOUE
IOURBE
\ U^ <1?%
IL\ 2 ^^^ «"GUE w//;
AVAL
-7.5 ou 9
AMONT AVAL
BARRAGE OU DIGUE ZONE EN ENROCHEMENT AVEC TAPIS AMONT ET DRAIN OE PIED AVAL
( TYPE 4 ) :
VARIABLE 3 à 5:1
| |I 5 GRANULAIRE OU MORAINE
—' 3 "— fDENSE)
( TYPE 2 )
\~ 7.5 ou 9
LÉGENDE
BARRAGE OU DIGUE ZONE EN ENROCHEMENT FONDÉ SUR SOL PERMÉABLE Gronutoire ! Figure 8.2
Granulaire ou moraine (dense)
AVEC COUPURE ÉTANCHE
Argile
( TYPE 3 ) Touro*
PLANCHE
NOTES
1- Pour les injections «tu rocher
(«O» figure F-4)
2- Hs est la hauteur de vogue significative
3- Cttta planche est ta reproduction Ou dessin
No 6021 -70040-546-61 -A-PH-0
*- Coupes types 2 et 3:
Lo couche filtrante (2A) du parafouiUe pourrait
. être élargie pour obtenir une largeur horizontal
de 2.5m (épaisseur - 2.88m)
— TRANCHÉE DE BOUE
FONDATION PERUEABLE
AMONT AVAL
DÉTAIL "A"
TRANCHEE DE BOUE
AMONT AVAL
r n/®
r—7.5 OU 9-M
l-Jî K^
BARRAGE OU DIGUE ZONE EN SABLE ET GRAVIER AVEC TAPIS AMONT ET DRAIN DE PIED AVAL
( TYPE 4 ) !
AVAL
( TYPE 2 )
7.5 OU S
AMONT
C ^_ BARRAGE OU DIGUE ZONE EN SABLE ET GRAVIER AVEC CLÉ DANS MORAINE IMPERMÉABLE
( TYPE 5 )
AVAL
LÉGENDE:
GRANULAIRE OU MORAINE
PERMÉABLE (DENSE)
<3>13
(SI 8<d<13. VOIR DÉTAIL "A")
Enrocnement traité, maximum 22.5cm. compocté.
Hydro
PAROI UOUL£E
Ertroch. tout -venant, mai. tm (zone înt.) et 2m (zone cxt.). compacté.
Québec
0£ BÉTON' Enrochement tout'venont déversé pour batardeoux
(7) Enrochement sélectionné pour perré.
Roc.
BARRAGES ET DIGUES.
Moraine.
EN SABLE ET: GRAVIER
Granulaire
BARRAGE OU DIGUE ZONE EN SABLE ET GRAVIER
Granulaire ou moraine (dense) Figure 8.3
FONDÉ SUR LE SOL PERMEABLE AVEC COUPURE ÉTANCHE
Argile
( TYPE 3 ) Tour&e
PLANCHE
BARRAGE OU DIGUE SUK ARGILE. CONSTRUCTION EN UNE PHASE
NOTES
DIGUES DE REVANCHE
1 - Pour les injections du rocher
(voir figure F—4)
2- Cette plonche est la reproduction du dessin
No 0021-70040-547-01-A-PH-0.
LÉGENDE:
Roc.
'COUPES TYPES, BARRAGE
Moroine. ET DIGUES SUR ARGILE,...
Granulaire DIGUES DE REVANCHE ET BATARDEAUX
Granulaire ou moraine (dense) | Figure 8.4
Argile
Tourbe BATARDEAU AVEC 'DEUX MASSIFS D'ENROCHEMENT
PLANCHE 4
LÉGENDE ;
1,4
1,0
280
NIVEAU D'EAU MAX. EL. 277'-0"
f\ 280'-0"
EL. 285' -0"
T7
1
H
>^H
—L °-««--^ft. 279, EL. 277'-0"
260
240 . QHydn
0.
2
Québec
220
I
AUTRES COUPES TYPES
200
Figure 8.5
180 BARRAGE AVEC PAREMENT AMONT DE BÉTON
PLANCHE 5
Guide de conception des aménagements hydroélectriques
8.3.5 Courbure
L'axe longitudinal d'un ouvrage de retenue en remblai est généralement droit. Dans certains
cas toutefois, il y a avantage à adopter une concavité dirigée vers l'amont ; le rayon de cour-
bure d'un ouvrage possédant une telle concavité peut être réduit à 400 m.
8.3.7 Revanche
La revanche est l'écart entre le niveau de la crête d'un ouvrage de retenue, sans prise en
compte de la cambrure, et le niveau maximal d'exploitation du réservoir associé. Elle sert à
empêcher le déferlement des eaux par suite :
• d'un glissement de terrain ou d'un séisme générant des vagues dans le réservoir ;
• de défauts de construction.
En absence d'autres arguments, les dispositions suivantes doivent être appliquées dans le cas
d'un grand ouvrage de retenue en remblai.
[40]
Ce sujet est traité à la rubrique 8.9.
• L'écart entre le niveau de la crête d'un ouvrage et le niveau maximal d'exploitation du réser-
voir associé est de 3 m ou de deux fois la hauteur significative de la vague (figure 8.6).
Une revanche de 3 m est souvent adoptée comme l'équivalent de surcharge verticale né-
cessaire pour empêcher le soulèvement du noyau et la formation de fissures horizontales
par suite de la formation de lentilles de glace dans un noyau composé de matériaux gélifs
et situé dans une région nordique. Cette valeur peut être diminuée à condition qu'une me-
sure particulière contre la pénétration du gel soit adoptée (isolation thermique par exemple).
• L'écart entre le niveau de la crête d'un ouvrage et le niveau maximal critique du réservoir
associé est de 1,5 m.
• L'écart entre le niveau de la crête de l'élément étanche d'un ouvrage et le niveau maximal
critique du réservoir associé est de 0,5 m.
Dans le cas d'un projet de moindre envergure, il est possible d'opter pour des dispositions diffé-
rentes à condition que les critères de performance soient respectés. L'envergure de la revan-
che peut donc varier selon les conditions considérées et les méthodes utilisées pour calculer
les divers éléments, ce qui permet de distinguer :
• la revanche normale, soit l'écart entre le niveau de la crête d'un ouvrage de retenue et le ni-
veau maximal normal d'exploitation du réservoir associé, sans prise en compte de la cam-
brure ;
• la revanche minimale, soit l'écart entre le niveau de la crête d'un ouvrage de retenue et le
niveau maximum exceptionnel atteint dans le réservoir lors du laminage de la crue de
conception, sans prise en compte de la cambrure.
• la géométrie du réservoir ;
• la sismicité du site ;
1 - PENTE DU REMBLAI
8 - LONGUEUR DE LA VAGUE
11 - REVANCHE
"Figure 8.8
Revanche normale La condition la plus critique des deux combinaisons suivantes doit être
considérée :
• la hauteur et le déferlement des vagues générées par les vents
maximaux combinés au tassement du remblai et de sa fondation non
inclus dans la cambrure ;
• la hauteur et le déferlement des vagues générées par un glissement
ou un déplacement du volume du réservoir combinés au tassement
du remblai et de sa fondation non inclus dans la cambrure ainsi qu'au
tassement du remblai et de sa fondation sous l'effet d'un tremble-
ment de terre.
Revanche minimale La combinaison des éléments suivants, s'ils peuvent raisonnablement se
produire simultanément, doit être considérée :
• la hauteur et le déferlement des vagues générées par les vents
maximaux ;
• les effets de la défaillance des organes d'évacuation lors du passage
de la crue de conception ;
• le tassement du remblai et de sa fondation non inclus dans la cam-
brure ;
• la hauteur et le déferlement des vagues générées par un glissement
ou un déplacement du réservoir (seulement les glissements produits
par suite d'une augmentation importante du niveau des eaux lors du
passage de la crue de conception).
La hauteur et le déferlement des vagues doivent être calculés à l'aide des formules suivantes'411
(référence 8.32) :
141
' Ces formules, développées dans le cas d'une cambrure des vagues (c) d'environ 0,06 lors des tempêtes dont le
pourcentage de dépassement est fixé à 5%, restent valables.
'02 -271
ou
Rv = hauteur de la revanche (m)
Su = surélévation du plan d'eau due aux vents (m)
Ru = remontée des vagues sur le talus (m)
U = vitesse du vent (km/h)
Fd = fetch direct (km)
F = fetch (km)
d = profondeur d'eau moyenne le long du fetch (m)
c = cambrure de la vague
T = période de la vague (s)
Hs = hauteur significative de la vague (m)
=
Hmo Hs
Les tassements relatifs aux tremblements de terre doivent aussi être considérés dans les cas
d'un ouvrage situé dans les zones sismiques 3 et 4|42]. Une évaluation de l'importance de ces
tassements peut être réalisée et ajoutée à la revanche.
[42]
Ce sujet est traité à la rubrique 3.4.
Indépendamment du résultat des calculs, les valeurs minimales suivantes doivent être respec-
tées :
8.4.1 Noyau
Le till, matériau imperméable généralement disponible au Québec à la suite du dernier épisode
glaciaire, est utilisé pour former le noyau d'un ouvrage de retenue. Puisqu'il a une teneur en silt
qui varie selon les sites et les dépôts, les limites d'acceptation se situent entre 15 et 60 % de
particules pour un tamis de 0,08 mm (figure 8.7) ; dans le cas d'un ouvrage de retenue homo-
gène, la limite inférieure peut être réduite à 12 %. Le till contient également une proportion va-
riable de cailloux et de blocs. Pour en faciliter la mise en place, la grosseur maximale des blocs
est limitée à 300 mm. En résumé, le till mis en place présente une granulométrie assez bien
étalée, ne comportant généralement que des traces de particules argileuses plus petites que
0,002 mm. Il s'agit donc d'un matériau peu cohésif, où le sable fin à grossier prédomine.
D'autres matériaux peuvent aussi être utilisés, soit :
• l'argile silteuse, à condition que sa teneur en eau ne soit pas trop élevée ;
En l'absence de ces trois matériaux, le noyau peut être constitué d'un mur en béton ou de pal-
planches situé à l'intérieur de l'ouvrage, d'une dalle de béton couvrant la face amont, de béton
asphaltique compacté, de béton bitumineux compacté ou coulé à chaud.
Les dimensions d'un noyau constitué de matériaux naturels et imperméables sont les suivan-
tes :
m.
o
1
o
z
c/i
o
(Q
C
o o'
z.
m»
f t
2
o
c
m
c/)
O
m»
z
m»
n
Guide de conception des aménagements hydroélectriques
où
di5 = diamètre obtenu sur la courbe granulométrique
auquel sont inférieurs 15 % en poids des parti-
cules
D15 = diamètre obtenu sur la courbe granulométrique
auquel sont inférieurs 15 % en poids des parti-
cules
DBS = diamètre obtenu sur la courbe granulométrique
auquel sont inférieurs 85 % en poids des parti-
cules
Le premier critère sert à éviter l'érosion du sol de base alors que le second tend à obtenir un
filtre suffisamment perméable. Si le premier critère doit absolument être respecté en aval du
noyau d'un ouvrage en enrochement, il n'est pas nécessaire de respecter le second à la lettre
puisque les zones de transition et d'enrochement en aval assurent inévitablement le drainage.
En amont du noyau d'un ouvrage en enrochement, il est possible d'outrepasser légèrement les
deux critères tout en conservant un niveau de sécurité adéquat, car les zones de filtre et de
transition n'y sont pas soumis à des gradients élevés.
L'expérience démontre qu'il faut ajouter d'autres critères pour empêcher l'érosion interne d'un
ouvrage et ainsi en assurer la sécurité. Pour un ouvrage à noyau de till, il est donc recomman-
dé de concevoir les zones de filtre et de transition en suivant les règles suivantes :
• la zone de filtre doit être conçue en utilisant la fraction du matériau constituant le noyau (till,
argile, mélange argile-sablé) passant le tamis de 5 mm ;
• pour assurer une bonne perméabilité de la zone de filtre, le pourcentage de particules pas-
sant le tamis de 0,08 mm ne doit pas excéder 5 % ;
[43]
Un rapport de 5 est aussi couramment accepté.
• pour éviter la ségrégation durant la mise en place, la grosseur maximale des particules doit
être limitée à 75 mm pour la zone de filtre et à 150 mm pour la zone de transition, avec
quelques exceptions à 225 mm lorsque la zone de transition est large ou que le matériau
est peu sujet à la ségrégation ;
• les zones de filtre et de transition doivent être bien graduées, sans manque ni excès de
particules d'un diamètre donné.
Ce dernier critère, utilisé déjà depuis longtemps pour éviter l'instabilité du filtre lui-même sous
l'effet d'un certain débit sous pression, a été exprimé numériquement grâce aux expériences en
laboratoire de Kenney et Lau (référence 8.18 et référence 8.19). Ce critère est représenté par :
ou
H = F4D - FD, soit le pourcentage de particules
passant le diamètre équivalent à 4D moins le
pourcentage de particules passant le diamè-
tre D
F = pourcentage de particules passant le diamè-
tre D
D = Diamètre donné de la courbe granulométrique
choisi pour la vérification du critère
Sherard et Dunnigan (référence 8.31 ) recommandent aussi que la conception de la zone de fil-
tre soit réalisée en utilisant la granulométrie de la matrice du noyau, soit la fraction passant le
tamis de 5 mm. La conception de la zone de filtre dépend alors du pourcentage de particules
de la matrice qui passent le tamis de 0,08 mm, comme suit :
Pour un ouvrage à noyau en argile, un sable comportant la granulométrie du sable à béton est
généralement acceptable comme filtre. Pour les argiles du Québec, Chapuis (référence 8.7) re-
commande que la conception de la zone de filtre respecte la règle D15 filtre = 0,2 mm.
La zone de filtre en amont du noyau doit également être composée de matériaux naturels afin
de faciliter le remplissage et le colmatage des fissures qui pourraient se développer dans le
noyau. La largeur des zones de filtre et de transition est minimale en crête, soit 2,5 m, et elle
augmente légèrement avec la profondeur, selon la disponibilité des matériaux.
8.4.4 Recharges
La dimension maximale des fragments de roc utilisés pour les ouvrages de retenue en enro-
chement est de 1 m dans la zone interne des recharges (cette zone est définie par la face exté-
rieure de la zone de transition et par une ligne théorique inclinée à 45e et tracée à partir de l'ex-
trémité de la crête) ; elle est de 2 m dans la zone externe des recharges qui est comprise entre
la ligne théorique et le talus extérieur. Ces dimensions correspondent aussi aux épaisseurs
maximales de couche autorisées lors de la mise en place des matériaux dans ces zones.
Dans le cas de recharges en sable et gravier, les matériaux les plus grossiers sont générale-
ment réservés aux zones externes. Ces matériaux ne doivent cependant pas dépasser 30 cm,
soit les deux tiers de l'épaisseur des couches.
Un coussin agissant comme transition sous la couche de protection amont doit être prévu, sauf
si le matériau de recharge ou de transition à protéger est un enrochement de grosseur adé-
quate.
La conception du perré se fait en considérant une vitesse de vent de conception ayant une pro-
babilité de dépassement de 5 % en 50 ans, soit une fois en 1 000 ans (référence 8.32). La
hauteur de la vague de conception doit être égale à la hauteur significative de la vague corres-
pondant au vent de conception qui est déterminée pour calculer la revanche (figure 8.6).
La détermination du fetch est très importante, car celui-ci a une grande influence sur la masse
des pierres du perré et par conséquent sur leurs dimensions. Une version modifiée de la mé-
thode de Saville a été retenue pour calculer le fetch effectif qui couvre 1809 devant l'ouvrage.
La hauteur significative de la vague se calcule en utilisant la valeur du fetch effectif et la vitesse
du vent sur l'eau. La masse minimale du perré est déterminée en fonction de la hauteur signifi-
cative de la vague par la formule suivante :
Pr
Mmin =
K(Sr-l)3(cota)
ou
Mmin masse minimale (kg)
pr = masse volumique du roc (kg/m3)
pw = masse volumique de l'eau (kg/m3)
Sr = densité relative du roc (pr -=- pw)
Hs = hauteur significative de la vague = Hmo (m)
H™ = H. (m)
K = coefficient expérimental de stabilité, soit 3,5
pour un degré de dommages acceptable (cas
d'Hydro-Québec) ou 1,75 pour une absence
de dommages acceptable
cot a = pente du talus (horizontal/vertical)
Pour le talus amont, il est recommandé d'adopter une pente de 1,8H : 1V lorsque la hauteur si-
gnificative de la vague est supérieure à 1,5 m. Dans le cas contraire, une pente plus raide peut
être adoptée.
La masse maximale (Mmax) du perré ne doit pas excéder 3 Mmin (Mmax ^ 3Mmin) pour que la gra-
nulométrie soit uniforme. En utilisant un coefficient de forme de 0,60 pour les pierres, il est en-
suite possible d'en déterminer les dimensions minimale et maximale (Dmax) équivalentes à aux
masses minimale et .maximale par la formule suivante :
M
D= (m)
Pr
ou
M = masse du perré (kg)
Cf = coefficient de forme
'max = 1,4Dmin
D min =0,4Mmax
-0,4
ou
Hs = hauteur significative de la vague (m)
F = la plus grande longueur d'eau libre représen-
tative (sans obstruction majeure) devant l'ou-
vrage (km)
Dmin = dimension minimale du perré (m)
Dmax = dimension maximale du perré (m)
Mmax masse maximale du perré (kg)
dc = épaisseur de la couche de perré (m)
Le tableau 8:1 montre la dimension et la masse minimales du perré pour un vent sur l'eau de
100km/h.
Tableau 8.1 : Conception du perré pour un vent sur l'eau de 100 km/h
Hauteur Ouvrage en enrochement Ouvrage en terre
Fetch effectif significative (pentede1,8H : 1V) (pente de 2,51-1 : 1V)
(km) de la vague
(m) Mmm (kg) Dmln (m) Mmm (kg) Dmm (m)
Une pierre est caractérisée par trois dimensions principales, soit la longueur, la largeur et la
hauteur, associées à celles des arêtes intérieures d'une boîte parallélépipède pouvant contenir
la pierre.
Dans les devis, les pierres sont spécifiées par la plus petite (dmin) et la plus grande (dmax) des
trois dimensions principales. La longueur, la largeur et la hauteur des pierres ne doivent être ni
inférieures à la plus petite dimension spécifiée, ni supérieures à la plus grande dimension spé-
cifiée. Le principe généralement retenu pour définir la plus petite dimension est de retrancher
un maximum de 0,1 m de la dimension minimale. La plus grande dimension spécifiée est trois
fois plus grande que la dimension minimale, soit dmin(dmax = 3 dmin), mais elle est limitée à 2 m.
Pour limiter les pierres à dés grosseurs raisonnables, un volume maximal est également spéci-
fié. Ce volume se détermine en calculant le volume équivalent à cinq fois la masse minimale ou
au diamètre, soit la moyenne des dimensions minimale et maximale. Le perré obtenu sur les
chantiers est un peu plus étalé que celui a été spécifié (le rapport entre les masses Mas et M15
varie généralement entre 3 et 5).
Le talus aval d'un ouvrage homogène ou en sable et gravier doit être protégé contre l'érosion
associée au ruissellement de surface. À cet effet, une pente de drainage doit être prévue en
crête pour diriger l'écoulement vers l'amont et ainsi éviter la formation de sillons d'érosion. La
couche de protection aval est constituée de matériaux granulaires grossiers naturels ou d'enro-
chement concassé.
Au contact d'un appui rocheux, de la fondation rocheuse et aux îlots de protection des instru-
ments, l'épaisseur des couches de till doit être réduite à 150 mm. Le matériau utilisé à ces en-
droits particuliers doit être plus fin (dimension maximale de 100 mm) et plus humide, avec une
teneur en eau minimale supérieure à l'optimum plus 1 %, de façon à faciliter sa mise en place
et à lui donner une consistance plus plastique.
Une attention particulière doit être apportée au compactage des îlots d'instrumentation afin
d'éviter la formation de trous ou cônes d'affaissements pendant, ou après, la mise à eau du ré-
servoir qui aura pour effet l'effondrement (densification par mouillage) de ces zones de maté-
riaux lâches.
Pour le filtre d'un barrage zone ou le drain-cheminée d'une digue homogène, le compactage
recherché est un indice de densité de 60 %. L'indice de densité requis est plus faible que dans
le cas des recharges afin d'éviter un effet de voûte et la fracturation hydraulique dans le noyau.
Les barrages en remblai peuvent être mis en place sur le terrain meuble, le socle rocheux ou
une combinaison des deux. Les objectifs et l'approche utilisée pour le traitement d'une fonda-
tion sur mort-terrain sont différents de ceux d'une fondation sur roc. Pour cette raison, chaque
type de traitement de fondation est présenté séparément dans les rubriques suivantes.
Pour un barrage dont les fondations sont composées de mort-terrain et de roc, on doit prévoir
une zone de transition entre ces différentes fondations. La nature de cette transition dépend,
d'une part, du type de barrage à construire et, d'autre part, du type de mort-terrain en place.
Chaque projet doit faire l'objet d'une analyse spécifique.
8.7.1 Mort-terrain
8.7.1.1 Généralités
Pour les barrages en remblai, les principaux objectifs visés par la préparation et le traitement
des fondations sont les suivants :
• s'assurer que les fondations et les appuis sont stables pour toutes les conditions de char-
gement pendant la construction et lors de l'exploitation dé la retenue ;
Des problèmes de stabilité des fondations pourraient survenir à cause de plusieurs facteurs,
soit la présence d'une mince couche sous-jacente ayant peu de résistance au cisaillement,
des tassements ou des déformations excessives sous la charge du barrage, l'accumulation
de pression interstitielle au pied aval du barrage ou la liquéfaction sous une charge sismi-
que.
• s'assurer que l'infiltration au travers de la fondation et des appuis est contrôlée afin de mi-
nimiser les sous-pressions ;
• éviter les phénomènes de boulance ou de renard (formation de cavités par érosion interne
du sol) ;
• empêcher le sapement ;
Les rubriques suivantes décrivent les méthodes utilisées pour assurer la stabilité et le contrôle
des infiltrations.
• hauteur du barrage ;
• charge hydraulique ;
• temps disponible ;
• besoins en dérivation ;
La granulométrie des matériaux de fondation est le facteur le plus important pour déterminer le
choix de la méthode à utiliser pour obtenir le meilleur traitement. Le tableau 8.3 présente les
différentes méthodes d'amélioration des sols à utiliser en fonction de la nature du sol.
Le traitement d'une fondation de mort-terrain peut nécessiter une ou plusieurs des méthodes
de traitement décrites ci-après :
• excavation et remblayage ;
Les matériaux lâches, de faible résistance ou de mauvaise qualité doivent, en général, être
enlevés puis remplacés par un remblai adéquat compacté. Il est possible d'utiliser cette
méthode lorsque la profondeur du matériau à enlever est limitée. Cette méthode suppose la
disposition des matériaux dans une aire de rebuts désignée et dûment autorisée qui ne de-
vrait pas engendrer d'impacts environnementaux. L'emplacement le plus approprié serait à
l'intérieur des limites du réservoir. Ceci peut requérir la construction de routes additionnelles
pour effectuer cette opération.
• pré-chargement ;
Avant de mettre en place le barrage en remblai, on comprime les sols lâches ou compressi-
bles de fondation en les pré-chargeant. Cette méthode est appropriée pour les argiles et les
silts normalement consolidés. Des drains verticaux (synthétiques ou en sable) peuvent être
installés sous la pré-charge afin d'accélérer la consolidation du sol et de procéder rapide-
ment à construction de l'ouvrage. La surveillance de l'ouvrage est assurée par la mesure du
tassement et de la pression interstitielle. La construction par étape d'un barrage en remblai
peut aussi être utilisée sur des fondations argileuses et silteuses. Cette méthode entraîne
des délais supplémentaires parce que la consolidation du sol doit être terminée avant que la
construction du barrage puisse se poursuivre.
• compactage dynamique ;
Le compactage dynamique (pilonnage lourd) peut être utilisé pour une variété de sols tel
que montré au tableau 8.3. Cette méthode consiste à laisser tomber un poids de 10 à 401,
d'une hauteur de 15 à 40 m, sur des points de la surface de fondation espacés de 5 à 10 m
entre eux. Des essais sont réalisés pour déterminer le quadrillage optimum. Avant et après
les travaux, des essais in situ sont requis afin de confirmer les résultats. Cette méthode est
efficace jusqu'à une profondeur de 15 m.
• vibro-compactage ;
Le vibro-compactage consiste à provoquer une vibration entretenue par une pointe vibrante
insérée dans le sol. Sous l'effet de la vibration, le sol est densifié et un cône d'affaissement
est créé à la surface du sol. L'affaissement ainsi créé est comblé par des matériaux granu-
laires déversés depuis la surface. Cette méthode est ordinairement utilisée dans les sols
sableux, jusqu'à une profondeur dépassant 30m. Elle est particulièrement efficace dans
des sols sableux contenant moins de 15 à 20 % de silt.
vibroflottation.
Cette technique consiste à foncer un vibreur dans le sol à compacter et à y injecter de l'eau
simultanément. Au voisinage du vibreur, le sol est saturé et mis en suspension par les vi-
brations. Le compactage du sol s'accompagne par la formation d'un cône d'affaissement à
la surface du sol, tout autour de la colonne du vibreur. L'affaissement ainsi créé est comblé
par des matériaux d'apport.
Tableau 8.3 : Caractéristiques et particularités des méthodes d'amélioration des fondations pour les barrage en remblai
sur mort-terrain
Conditions Profondeur Dimension
Matériaux Équipement Propriétés Avantages spéciaux
ou types de maximale économique Coût
Méthode Principe spéciaux spécial re- du matériel et limites d'appli-
sol le plus de traite- de la zone relatif
requis quis traité cation
approprié ment (m) traitée (m2)
Excavation et Excavation du sol Argile molle 3-4 Faible Remblai Excavation Résistance Par rapport aux autres Élevé
remblayage impropre remplacé et silt de bonne et compac- améliorée et méthodes, donne de
par du remblai qualité tage réduction de meilleurs résultats.
compacté la compres-
sibilité Idéal au-dessus de la
nappe phréatique, si-
non assèchement re-
quis.
Besoin d'une aire de
rebuts sans impact en-
vironnemental.
Compactage Densification par vi- Sols pulvé- 2 Sans limite Aucun Rouleaux vi- On peut at- Meilleure méthode Faible
de surface par bration, tassements rulents brants teindre une pour couches minces à
rouleaux- induits par la vibra- densité rela- traiter.
vibrants tion des rouleaux tive très éle-
vée
Tableau 8.3 : Caractéristiques et particularités des méthodes d'amélioration des fondations pour les barrage en remblai
sur mort-terrain (suite)
Conditions Profondeur Dimension
Matériaux Équipement Propriétés Avantages spéciaux
ou types de maximale économique Coût
Méthode Principe spéciaux spécial re- du matériau et limites d'appli-
sol le plus de traite- de la zone relatif
requis quis traité cation
approprié ment (m) traitée (m2)
Pré-charge La charge est appli- Argile molle, Proportion- >000 Terre ou Équipement Réduction Facile, théorie bien Faible
quée suffisamment silt, dépôts nelle à la autre ma- de terrasse- de la teneur connue, uniformité.
organiques, largeur de tériau pour ment et en eau et de (moyen
longtemps avant la
construction de ma- sites la pré- charger le système de l'indice des Nécessite longue du- si drains
nière à terminer la d'enfouisse charge site; sable drainage vides rée (drains de sable ou verticaux
consolidation du sol ment sani- ou gravier parfois utili- synthétiques peuvent sont uti-
avant les travaux taire pour tapis sé, repères être utilisées pour ré- lisés)
de drai- de tasse- duire le temps de
nage ment, pié- consolidation).
zomètres Nécessite le suivi du
tassement et des dé-
pressions par
l'observation des ins-
truments installés.
Tableau 8.3 : Caractéristiques et particularités des méthodes d'amélioration des fondations pour les barrage en remblai
sur mort-terrain (suite)
Conditions Profondeur Dimension
Matériaux Équipement Propriétés Avantages spéciaux
ou types de maximale économique Coût
Méthode Principe spéciaux spécial re- du matériau et limites d'appli-
sol le plus de traite- de la zone relatif
requis quis traité cation
approprié ment (m) traitée (m2)
Compactage Application répétée Sols pulvé- 15 >5000 Remblai Poids de 10 Peut attein- Simple, rapide, appro- Modéré
dynamique d'impacts de haute rulents, tout- à 40 tonnes, dre de gran- priée pour sols avec à élevé
(pilonnage intensité sur la sur- d'autres ty- venant grue de des densités particules fines, appli- . (sembla-
lourd) face traitée pes de sol granulaire grande ca- relatives, cable au-dessus et en ble à vi-
peuvent pour le pacité uniformité dessous de la nappe bro-com-
aussi être comble- acceptable phréatique. pactage)
améliorés ment des
dépres- Nécessite des contrô-
sions in- les à distance de
duites par structures existantes.
le pilo- Rendement réduit si
nage utilisée sous l'eau ou si
un tapis granulaire est
requis.
Vibro- Densification par vi- Sols non 40 >1 500 Remblai Grue, vibra- Peut attein- Utile en milieu saturé Modéré
compactage bration et compac- cohésifs granulaire teur dre une ou semi-saturé, résul- à élevé
tage du matériel de avec moins densité rela- tats uniformes, tests
Vibro-flottation remblai de 20 % de tive élevée, requis pour confirmer
particules fi- bonne uni- les résultats. La pré-
nes formité sence de cailloux pro-
voque des effets ad-
verses.
Tableau 8.3 : Caractéristiques et particularités des méthodes d'amélioration des fondations pour les barrage en remblai
sur mort-terrain (suite)
Conditions Profondeur Dimension
Matériaux Équipement Propriétés Avantages spéciaux
ou types de maximale économique Coût
Méthode Principe spéciaux spécial re- du matériau et limites d'appli-
sol le plus de traite- de la zone relatif
requis quis traité cation
approprié ment (m) traitée (m2)
Vibro- Trou foré par jet ou Argiles mol- 40 >1 500 Remblai Grue, vibra- Tassement Plus rapide que la pré- Modéré
remplacement vibrateur et rem- les non sen- de gravier teur, eau réduit charge, élimine la né- à élevé
blayé par du gravier sibles et dé- ou pierre cessité d'assèchement
(colonnes compacté pôts allu- concassée ainsi que les aires de
ballastées)
k^«tllt««4AAA\
vionnaires rejet.
Les résultats sont
moins bons qu'avec la
méthode par vibro-
compactage.
Compactage Ondes de chocs et Sable pro- >40 Petites surfa- Explosifs, Foreuse au Peut attein- Rapide, peu coûteuse Faible
par explosifs vibration produisant pre, saturé, ces remblai jet, à per- dre une pour petites surfaces,
la liquéfaction, le sable ou silt pour col- cussion ou densité rela- résultats variables,
déplacement et une partiellement mater les rotation tive de 70 à inefficace près de la
structure plus dense saturé après trous de 80%; den- surface, dangereux, les
inondation forage sité peut va- résultats doivent être
rier confirmés par des es-
sais in situ.
Les fondations d'un barrage ayant une perméabilité de 1 x 10'5 cm/s ou moins sont considérées
comme étant imperméables. Un matériau contenant un minimum de 15% de particules fines
inférieures à 0,08 mm et de compacité dense à compacte est aussi considéré imperméable.
Selon le degré de perméabilité de la fondation, les critères suivants doivent être satisfaits :
• le coefficient de sécurité sur le gradient de sortie doit être égal à ou plus grand que 3,0 ;
• le coefficient de sécurité contre le soulèvement doit être égal à ou plus grand que 1,5.
Des mesures pour contrôler les infiltrations sont requises si la perméabilité de la fondation est
plus grande que 1 x 10"5 cm/s. Les mesures à prendre dépendront des éléments suivants :
• le type de mort-terrain ;
• la hauteur du barrage ;
• la charge hydraulique ;
• la rentabilité.
Les méthodes suivantes sont généralement utilisées pour contrôler l'infiltration à travers le
mort-terrain (un sommaire comparatif des différentes méthodes est présenté au tableau 8.4) :
• paroi de ciment-bentonite ;
Une tranchée d'une largeur suffisante de 0,6 m est excavée et comblée au fur et à me-
sure par une boue de ciment-bentonite qui, une fois solidifiée, forme l'écran étanche.
Dans le cas d'une charge supérieure à 15 m agissant sur des sols relativement com-
pressibles ou dans une zone de sismicité élevée, une attention particulière doit alors
être apportée à la conception du mur écran. La paroi de ciment-bentonite peut s'avérer
plus économique que la tranchée de boue en raison de l'installation et de l'espace im-
portants requis par cette dernière.
• paroi moulée.
La paroi moulée, constituée de panneaux jointifs en béton coulé en place, est utilisée
pour contrôler l'écoulement dans une fondation profonde constituée de sable et gravier
très perméable. La largeur de la paroi est de 0,6 m. Les panneaux, d'une longueur en
crête d'environ 7 m, sont ancrés dans le roc ou la moraine imperméable sur une profon-
deur de 0,3 et 1,5 m respectivement. Dans le cas d'une fondation très profonde consti-
tuée de matériaux très grossiers, des pieux jointifs ou sécants sont requis. L'utilisation
de béton plastique comme matériau de remplissage peut être spécifiée comme solution
de rechange au béton conventionnel. Comme pour la tranchée de boue, une attention
spéciale doit être apportée aux barrages plus hauts, ou lorsque le sol est peu compact
ou que la sismicité du site est plus élevée.
rideau d'injection ;
Le rideau d'injection est aussi utilisé pour contrôler les infiltrations. Le rideau peut être for-
mé d'injections de coulis de ciment ou d'injections pour le traitement des graviers, ou par la
méthode des tubes à manchettes dans le cas des sables avec un coulis de produits chimi-
ques (silicates, lignosulfites, acrylamides, acrylates ou polyuréthane, etc.).
Pour des résultats de qualité, des essais de vérification doivent être conduits pendant les
travaux pour s'assurer de leur efficacité.
L'expression « sol morainique » utilisée dans cette rubrique est plus générique que le mot
« till » qui est un matériau à granulométrie mieux définie. Le sol morainique est aussi un sol
constitué de matériaux denses mais qui peuvent être perméables particulièrement près de la
surface.
Tous les matériaux de surface ou impropres doivent être enlevés. Si le sol morainique servant
de fondation est jugé suffisamment homogène et imperméable, seuls sont prévus une clé de
1,5 m de profondeur, sous le noyau ou la partie centrale du barrage homogène, et un drain de
pied nominal. Le parafouille assure aussi un bon contact remblai-fondation et permet de mieux
connaître le matériau de fondation. Ces deux éléments sont approfondis lorsqu'un horizon de
sol perméable recouvre la moraine ou lorsque les charges hydrauliques sont relativement im-
portantes (supérieures ou égales à 20 m).
Si le till de fondation renferme de nombreuses lentilles de sols plus perméables ou si un hori-
zon plus perméable a été détecté à travers une masse homogène, il peut être requis de prévoir
un tapis imperméable amont combiné à un drain de pied approfondi ou à une berme de pied
constituée de matériaux filtrants, ou d'autres éléments de drainage, de coupure partielle et
d'étanchéité décrits plus loin pour le cas d'une fondation perméable. Les dimensions de ces
éléments d'appoint, parfois ajoutés durant la construction ou même lors du premier remplis-
sage du réservoir, dépendent des conditions géologiques locales.
La stabilité d'une fondation constituée de sol granulaire soumise à une sollicitation sismique
doit être vérifiée et des mesures adéquates de contrôle de l'infiltration doivent être prises.
Tableau 8.4 : Comparaison des méthodes de contrôle de l'infiltration à travers les fondations perméables
Matériaux Équipement
Profondeur
Méthode Description spéciaux spécial Avantages et limitations
effective (m)
requis requis
Tapis im- Matériau imperméable Indépendant Matériau im- Équipement de ter- Avantages :
perméable compacté placé en amont de la profon- perméable rassement et de
amont du noyau et directement deur compactage • indépendant de la profondeur du mort-terrain ;
sur la fondation perméa- • peut être construit sur différents types de sol ;
ble. Longueur de 10 à
15 fois la charge hydrau- • employé pour plusieurs projets, la plupart avec succès.
lique (écart entre les ni-
veaux d'eau amont et Limitations :
aval). Épaisseur de 10 %
de la charge. • n'est pas efficace lorsque la fondation est constituée de
matériau trop perméable (blocs, etc) ;
• ce n'est pas une coupure positive et il pourrait y avoir
quelques infiltrations (des puits de décompression de-
vraient être ajoutés au pied aval) ;
• il est important d'installer de l'instrumentation et faire un
suivi ;
• plus d'espace est requis pour assécher l'amont du bar-
rage ;
• n'est pas recommandé si la pente naturelle du sol tombe
rapidement vers l'aval.
Tableau 8.4 : Comparaison des méthodes de contrôle de l'infiltration à travers les fondations perméables (suite)
Matériaux Équipement
Profondeur
Méthode Description spéciaux spécial Avantages et limitations
effective (m)
requis requis
Tableau 8.4 : Comparaison des méthodes de contrôle de l'infiltration à travers les fondations perméables (suite)
Matériaux Équipement
Profondeur
Méthode Description spéciaux spécial Avantages et limitations
effective (m)
requis requis
Tableau 8.4 : Comparaison des méthodes de contrôle de l'infiltration à travers les fondations perméables (suite)
Matériaux Équipement
Profondeur
Méthode Description spéciaux spécial Avantages et limitations
effective (m)
requis requis
Paroi mou- Excavation d'une tran- 60 Eau, bento- Benne-preneuse Avantages :
léeB chée verticale avec boue nite et béton hydraulique ou
de bentonite remplacée 120 pour mécanique, ou • méthode reconnue ;
par du béton. pieux-jointifs bien ou Tige Kelly • procure des coupures positives ;
Hydrofraise (béton • peut être utilisé sans dérivation.
plastique)
Limitations :
• la présence de cailloux peut créer des problèmes ;
• il peut y avoir une perte de bentonite dans le mort-terrain
qui est difficile à estimer ;
• si le roc sous-jacent est résistant ou possède un relief ac-
centué, il sera difficile d'ancrer la coupure ;
• des problèmes peuvent être causés par l'étroitesse et la
profondeur de la tranchée, plus particulièrement si la tran-
chée est profonde ;
• la coupure en béton est un élément rigide et des arrange-
ments spéciaux doivent être prévus pour tenir compte du
tassement du barrage.
Il existe plusieurs autres méthodes de coupure tels les murs ICOS et les injections chimiques. Cependant, ces méthodes nécessitent d'être explorées da-
vantage.
Tableau 8.4 : Comparaison des méthodes de contrôle de l'infiltration à travers les fondations perméables (suite)
Matériaux Équipement
Profondeur
Méthode Description spéciaux spécial Avantages et limitations
effective (m)
requis requis
Injection à Des jets d'eau sous 200 à 50 ou plus Coulis de Équipement spé- Avantages :
haute éner- 500 kg/cm2 de pression ciment cial pour injection
gie (« jet • peut être exécutée lorsque la dérivation n'est pas compli-
sortant de buses de 1 à
grout ») 2 mm installées sur un quée ;
tuyau d'injection creusent • la forme du lit de la rivière n'affecte pas les résultats ;
un sillon dans le sol.
• peu d'information requise pour la conception et la cons-
Un coulis de ciment est truction du mur ;
alors mélangé au sol dé-
placé pour former la bar- • exécution relativement rapide.
rière étanche.
Limitations :
• la possibilité de la présence de cailloux et blocs durs à dif-
férents niveaux rend douteuse l'efficacité de l'injection ;
• la variation de la granulométrie du sol rend difficile le
contrôle du diamètre de la colonne injectée ;
• la nécessité de la précision verticale de la foreuse pour les
trous de forage est une contrainte, particulièrement avec la
présence de cailloux et blocs ;
• requiert fréquemment une deuxième ligne pour assurer
l'efficacité ;
• pas beaucoup de précédents pour utilisation permanente
sous, un barrage (a été utilisée sous les batardeaux des
aménagements LG-1 et SM-3).
Il existe plusieurs autres méthodes de coupure tels les murs ICOS et les injections chimiques. Cependant, ces méthodes nécessitent d'être explorées da-
vantage.
La stabilité d'une fondation constituée de sol granulaire soumise à une sollicitation sismique
doit être vérifiée et des mesures adéquates de contrôle de l'infiltration doivent être prises.
Du point de vue de la stabilité, l'évaluation du potentiel de liquéfaction doit tenir compte de la
densité in situ, de la granulométrie du sol en place et de l'intensité et de la durée de
l'événement sismique. Il faut noter que les sables lâches fins ou moyens uniformes sont plus
sujets à la liquéfaction. L'évaluation doit être effectuée selon une méthodologie reconnue telle
celle de Seed et al. (1983). Si les résultats montrent un risque de liquéfaction, un traitement de
fondation doit alors être appliqué (vibro-compactage, compactage dynamique ou autres métho-
des parmi celles décrites précédemment). Une densité relative minimale de 70 % est généra-
lement requise pour réduire les risques de liquéfaction en zone sismique élevée. De plus, une
analyse détaillée doit être réalisée pour les sites à risque élevé.
L'infiltration dans la fondation doit être contrôlée par l'utilisation d'un tapis imperméable et d'un
ensemble de puits de décompression au pied aval, ou par l'emploi d'une des méthodes de cou-
pure totale décrites précédemment.
Si un matériau argileux est rencontré au niveau de la fondation et si son épaisseur est faible
comparée à la hauteur de l'ouvrage, il sera généralement excavé. Lorsqu'il est décidé de faire
reposer un ouvrage sur une argile molle et sensible, il faut prévoir des pentes latérales relati-
vement douces'44'. Pour les barrages de grande hauteur, il est possible de traiter les fondations
avec des drains verticaux (drains de sable ou synthétiques) de façon à accroître la résistance
de l'argile par consolidation accélérée. Ce mode de traitement requiert une construction du
remblai en deux étapes, la dernière étant effectuée lorsque la consolidation primaire de l'argile
est accomplie.
Dans le cas des drains de sable, l'espacement entre les drains verticaux est typiquement de
2 m centre à centre. L'espacement requis pour des drains synthétiques est de 1,5 m pour pro-
duire un tassement équivalent et au même rythme que celui produit par un drain de sable de
0,30 m de diamètre espacé de 2 m.
(44)
Ce sujet est traité à la rubrique 8.4.3.
8.7.2 Roc
8.7.2.1 Généralités
Pour les ouvrages en remblai, les principaux objectifs recherchés lors du traitement de la fon-
dation rocheuse sont les suivants (figure 8.8) :
• assurer l'étanchéité de la partie supérieure du roc au droit des zones du noyau, des filtres et
transitions, par le colmatage des joints et des fissures du roc ;
• corriger la surface du roc de façon à assurer un contact positif (en compression) entre le
remblai et les appuis rocheux et éliminer, dans les zones du noyau et du filtre aval, les dé-
pressions profondes, les surplombs et les plans divergents qui autrement produisent par
effet de voûte, des zones mal confinées à la base du remblai ;
• empêcher toute migration des particules fines du matériau de remblai à travers les fissures
de la fondation rocheuse sous l'action de l'eau d'infiltration (la nature du traitement sera
donc établie en fonction des matériaux du remblai).
Pour atteindre ces objectifs, il est nécessaire de prévoir trois types de travaux :
• l'injection et le drainage ;
• le traitement de surface.
En principe, ces travaux doivent être exécutés dans l'ordre énuméré, mais ce principe peut
souffrir de nombreuses exceptions selon le genre de travail requis dans chaque cas.
\CAVITE
ROC FRACTURÉ
PAROI VERTICALE JOINTS OUVERTS
ROC FRACTURÉ
ZONE DE CISAILLEMENT
EXCAVATION DU MORT-TERRAIN
EXCAVATION DENTAIRE
VENUE D'EAU
.BÉTON DE REMPLISSAGE
ET INJECTION DE CONTACT
TUYAUX DE POMPAGE
ET D'INJECTION
LÉGENDE
MORTIER
«vmmm MORT TERRAIN
ROC
Figure 8:8-0
Guide de conception des aménagements hydroélectriques
8.7.2.2 Remodelage
Le remodelage des appuis rocheux est requis pour corriger les situations suivantes :
i (O
1 m ao
fi o
AVAL
COUPE 1
B > 1V (5H : 1V)
CORRECTION NÉCESSAIRE
(VOIR NOTE 1)
COUPE 2
B £ 1V (5H : W) AUCUNE
CORRECTION NÉCESSAIRE
50
40
30
20
10
COUPE 1 0
(TYPE)
60
50
40
30
20
A EXCAVER
COUPE 2
(TYPE)
Figure 8r.11.< .?
AVAL
(VOIR REMARQUE)
REMARQUE :
COUPE TYPE MODIFIÉE ET BÉTON
DE REMPLISSAGE AJOUTE POUR
DIMINUER LA PENTE MOYENNE VERS
L'AVAL, SUIVANT L'ELARGISSEMENT DU
NOYAU UN A.NGLE B LEGEREMENT
SUPÉRJEUR A 1V PEUT ETRE
TOLERE.
40
30
20
50
4B
ACCEPTABLE SI TRÈS LOCAL
30
20
10
50
40
RAIDISSEMENT LOCAL
OU DEPLACEMENT DE L'AXE
30
A EXCAVER
COUPE 3 20
(TYPE)
10
50
40
30
COUPE 4 20
(TYPE)
10
Figurées. 13- ;
Guide de conception des aménagements hydroélectriques
• variations locales ;
Toutes les corrections ont été définies par rapport à un plan moyen (figure 8.16). Les varia-
tions de profil à l'intérieur d'une zone doivent être corrigées lorsque leurs dimensions sont
grandes par rapport à celles de la zone, c'est-à-dire, plus du quart de la dimension linéaire
ou de la surface considérée.
• dépressions profondes ;
Occasionnellement, des dépressions linéaires ou circulaires très profondes sont ren-
contrées dans le fond de la rivière ou de la vallée traversée par l'ouvrage de retenue. Lors-
que ces dépressions s'étendent dans la direction parallèle ou perpendiculaire à l'axe de
l'ouvrage, il faut remplir le fond de la dépression avec du béton ou excaver la partie supé-
rieure suivant la géométrie de la dépression, afin de réduire au minimum l'effet de voûte.
Quelques exemples de traitement de dépressions profondes sont illustrés à la figure 8.17 et
à la figure 8.18.
AXE AXE
ZONE DU NOYAU
DES FILTRES ET DES TRANSITIONS AVAL
PLAN
REMARQUE
POUR LES COUPES FIG. 7.7
Fïigyre";8.14.6
ft < 70" f < 70*
9GT
1.5 m MAX.
INJECTION
DE CONTACT
INJECTION DE CONTACT
MAX.
À EXCAVER /+*+*+
REMARQUES
POUR LA VUE EN PLAN VOIR FIG. 7.6
COUPE 5A
FigùrëB. Ï57
60
50
40
30
20
FAILLE
LARGEUR : X 10
EXCAVATION DENTAIRE : 3x ET
II// REMPLISSAGE AVEC DU BÉTON
COUPE 1
(TYPE)
60
50
40
30
20
10
COUPE 2
ACCEPTABLE
(TYPE)
60
50
40
30
20
10
COUPE 3
(TYPE)
VARIATIONS LOCALES
REMARQUE
LÇ CHOIX DU TRAITEMENT
DEPEND DE LA GEOMETRIE
DU SILLON ET DES CONDITIONS
GEOLOGIQUES
BETQNNAGE
Figufë.8..17<
BÉTON
X < 3 m
CONSOLIDATION
L'injection et le drainage des appuis rocheux sont requis pour les fins suivantes :
• contrôler la percolation ;
• confiner et empêcher l'érosion des matériaux meubles contenus dans les fissures et les
joints ;
Les critères d'injection généralement requis sont comme suit (figure 8.19) :
• procédure d'injection ;
La procédure détaillée d'injection fait partie des devis et n'a pas sa place dans le présent
document. Cependant, les normes générales suivantes doivent toujours être respectées :
• l'injection doit être précédée d'un lavage du trou d'injection pour enlever la boue de fo-
rage et nettoyer les fissures dans le roc ;
• l'injection doit toujours se faire dans du roc non gelé ;
• le produit injecté doit être un mélange de ciment et d'eau avec un agent anti-retrait et
occasionnellement du sable et d'autres additifs ;
• la pression d'injection, mesurée au sommet du trou, ne doit pas excéder 25 kPa par
mètre de profondeur ;
• l'injection doit être poursuivie jusqu'à ce que le taux d'absorption d'un coulis dont le rap-
port eau-ciment est de 5 :1 (en volume), soit moins de 13,5 I par 10 minutes, à la pres-
sion maximale permise pour le stage d'injection (ce taux d'absorption doit être considéré
comme critère de refus) ;
• la fermeture de la ligne ou du rideau d'injection est obtenue lorsque l'absorption totale
pour chaque passe de 3 m n'excède pas 0,09 m3 (trois sacs de ciment = 120 kg) dans
deux trous adjacents dont l'espacement n'excède pas celui des trous primaires.
Chaque fois que l'absorption dépasse cette limite dans un trou, deux trous additionnels
doivent être forés de part et d'autre de celui-ci à mi-distance des trous adjacents à une
profondeur dépassant de 3m le niveau d'absorption qui a été constaté, jusqu'à
l'obtention du critère de fermeture.
CAS 2 : 8$H<25 m • 0 •
• 0 • 6
| =*lllll«IINfc=Jllllle • «
' 3
E
co \
• 0 •
1
X
• 0 •
•» . OC^LJ^C/X
• 0 • — LIMITE AVAL
» DU NOYAU
• o •
E • 0 •
00
• 0 •
CAS 4 : H£6Q m
injections de tapis ;
Les injections de tapis sont requises pour assurer l'étanchéité du roc sous le noyau imper-
méable de l'ouvrage de retenue dans la zone de relaxation où les joints sont souvent ou-
verts et plus nombreux. En principe, le patron d'injection doit être fonction de la profondeur
de la zone de relaxation, de l'espacement des joints et de la charge hydraulique (figure 8.20
et figure 8.21). En pratique, le patron minimal adopté aura généralement des trous primai-
res de part et d'autre du rideau d'étanchéité, espacés de 6 m et ayant une profondeur de
8 m. Le nombre de rangées de trous varie avec la charge hydraulique comme suit :
Lorsque la charge hydraulique est supérieure à 60 m, le nombre de rangées doit être suffi-
sant pour couvrir toute la surface du noyau incluant un dépassement possible sous la limite
amont du filtre aval.
Les trous seront en général verticaux. Localement, des trous inclinés peuvent être requis
pour recouper certains joints d'orientation particulière.
injections de rideau.
En général, les zones d'absorption ne peuvent être décelées dans le roc en profondeur lors
des explorations. Les trous d'injection profonde jouent donc un rôle d'exploration (figu-
res 8.20 à 8.23). Leur profondeur doit être égale au tiers de la charge d'eau (H) avec un mi-
nimum de 8 m.
L'axe des injections profondes correspond à celui de l'ouvrage lorsque le noyau est central
et symétrique ; il ne doit jamais être situé en aval du milieu du noyau. Il est situé au tiers
amont du noyau lorsque celui-ci est incliné. Dans le cas d'une clef au roc, l'injection est au
centre du noyau ou de la clef.
E
CM
CL
É
CN
h : 0 A 8 m
0
E
(O
O
E
(O
•INJECTION DE RIDEAU
PROF. 8 m. 6 m c/c
o
h : 8 A 25
Figure: 8.2011
:o:-^7
AMONT AVAL
X/3 :Q™
INJECTION DE RIDEAU
PROF. 8 m . 12 m c/c
X/3
h : 0 A 8 m
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INJECTION DE RIDEAU
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h : 8 A 25 X
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INJECTION DE TAPIS —
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PROF. 8 m, 6 m c/c
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h : PLUS DE 60 m
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INJECTION DE TAPIS
PROF. 8 m. 6 m c/c
EN QUINCONCE
X/3
-INJECTION DE RIDEAU
PROF. 1/3 DE h. 6 m c/c
h : PLUS DE 60 m
Le tableau 8.5 donne un sommaire des paramètres et des critères typiques de réalisation
des travaux d'injection dans la fondation de roc. Les critères incluent les pressions
d'injection, le mélange de départ, le critère de changement du mélange, le refus, etc.
Le traitement de surface est requis dans les zones de contact avec le noyau, les filtres et les
transitions après excavation du roc fissuré ou altéré. Ce travail comprend les éléments sui-
vants :
INJECTION DE CONTACT
BÉTON REMPLISSAGE ET
INJECTION DE CONTACT
BÉTON DE REMPLISSAGE
PAROI VERTICALE
MORTIER LIQUIDE
BÉTON PROJETÉ
JOINTS OUVERTS
FISSURES
•ZONE DE CISAILLEMENT
».ï
t ^ -MORTIER LIQUIDE
•SALBANDE
JOINTS OUVERTS
m
(VOIR NOTE 1) ni
COUPE TYPE
NOTE 1
TRAITEMENT SELON LA LOCALISATION,
LES DIMENSIONS. LA CONFIGURATION DES
PAROIS ET LES CARACTÉRISTIQUES DES
MATERIAUX DE REMPLISSAGE
Figùrëi;8.2415
Guide de conception des aménagements hydroélectriques
marmites et cavités ;
Les marmites et cavités de petites dimensions situées dans les zones du noyau et des tran-
sitions doivent être nettoyées et remplies de béton de manière à obtenir une surface d'appui
rocheux aussi uniforme que possible.
Lorsque leurs dimensions sont importantes, sans toutefois atteindre les limites définies à là
rubrique 8.7.2.2, le remplissage peut être limité à ce qui est requis pour obtenir une surface
contre laquelle les matériaux de remblai peuvent être mis en place conformément aux sti-
pulations du devis technique. Lorsque le coût d'excavation d'une marmite s'avère prohibitif,
d'autres solutions, tel le traitement des matériaux de remplissage, peuvent être envisagées.
8.8 Instrumentation
• le noyau ;
• le filtre aval ;
L'emplacement d'une section est choisi en premier dans la partie la plus profonde de la vallée
et en second en des endroits spécifiques, comme :
Les plus importants paramètres mesurés pour les barrages homogènes sont les suivants :
• pressions interstitielles ;
• débits de fuite ;
• les débits.
• des infiltrations ;
• des vibrations.
Le réseau d'auscultation topographique doit couvrir une aire assez grande pour permettre
l'observation à long terme tant de la structure du barrage que son environnement immédiat. Il
doit permettre le contrôle des points de référence des autres systèmes de mesure (inclinomè-
tres et pendules inversés éventuellement).
Le repère d'arpentage permet de mesurer les déplacements du barrage en surface sur la crête
et les parements. Il est constitué d'un repère scellé dans un bloc de béton ou le roc sain. La
position du repère est déterminée par triangulation en mesurant des angles et des distances.
8.8.3.1.2 Inclinomètre
L'inclinomètre est composé d'un long tube capable de suivre les mouvements du barrage et de
deux sondes. C'est une succession de tubes rainures (plastique ou aluminium) de longueurs
constantes (3,048 m ou 1,524 m) reliés entre eux par des raccords télescopiques et allant de la
surface à la fondation. Les tubes sont placés dans les différentes zones du barrage selon des
angles allant de la verticale à l'horizontale.
Deux sondes permettent la mesure des mouvements selon X, Y et Z. La première est une
sonde électronique qui circule dans le tube et mesure les déplacements par rapport à la verti-
cale. La seconde est une sonde mécanique accrochée à un ruban d'arpentage. En l'accrochant
à la base de chaque section, on mesure les tassements selon l'axe des tubes.
L'indicateur de tassement est généralement constitué d'une combinaison de deux circuits dis-
tincts. Un circuit de mise en pression est un tube rempli d'un fluide qui établit une colonne de
pression entre deux points du remblai. L'autre circuit est un capteur de pression qui mesure la
dénivellation entre ces deux points : celui de la sonde et celui du réservoir du circuit de mise en
charge. Si l'un des points est référencé à un repère externe aux mouvements du remblai, il est
alors possible de parler de tassement absolu sinon, il s'agit de tassement relatif.
8.8.3.1.4 Extensomètre
L'extensomètre est constitué de plusieurs capteurs électriques (LVDT, DCDT) reliés entre eux
par des tiges coulissantes protégées par des gaines. Chaque capteur est solidaire d'un an-
crage soumis aux mouvements du remblai coulissant de la tige suivante munie d'un ancrage.
Son utilisation est très spécifique.
8.8.3.2.1 Piezomètre
Le piezomètre mesure directement les pressions interstitielles dues aux écoulements internes.
Il peut être composé d'un capteur et d'un transducteur de type :
La cellule de pression totale mesure de façon indirecte la résultante des forces (contraintes)
agissant en un point précis et selon une direction définie par l'orientation de la cellule.
L'instrument est constitué d'un vérin plat hermétique rempli d'un fluide incompressible (huile,
mercure) et d'un transducteur électrique (corde vibrante, jauges, etc.) ou pneumatique pour la
lecture de la pression du fluide. Les cellules sont placées dans le remblai ou à son contact avec
un élément plus rigide, dans la fondation de roc ou béton. En un même point, elles sont sou-
vent regroupées à plusieurs selon des orientations différentes afin de déterminer les contrain-
tes principales.
8.8.3.3 Infiltrations
L'instrument est installé au pied aval de l'ouvrage. La mesure des infiltrations est une donnée
importante qui nécessite parfois la construction d'un abri isolé et au besoin chauffé, afin de me-
surer les débits surtout en hiver. Durant cette période, les précipitations sous forme de neige
influencent très peu la valeur des infiltrations. La mesure des débits des infiltrations à travers le
remblai et la fondation doit se faire en excluant au maximum les débits parasites ; son empla-
cement peut s'avérer problématique.
Le déversoir de jaugeage est constitué d'une plaque métallique indéformable (acier galvanisé
ou inoxydable, aluminium) munie d'une échancrure calibrée de forme triangulaire, rectangulaire
ou trapézoïdale. La mesure de la hauteur d'eau qui passe au travers permet de calculer le dé-
bit. Les dimensions caractéristiques dépendent de la gamme de débit à mesurer. L'angle du V
peut varier de 20 à 100e. Les courbes de calibration sont faites généralement pour un angle de
90e, 53e8' ou 28-4'. Les dimensions du V et du canal d'approche doivent correspondre à des
proportions et dimensions spécifiées dans la norme ISO 1438/1. Tout autre déversoir doit faire
l'objet d'un étalonnage de la courbe hauteur-débit.
Pour des débits supérieurs à 120 l/s, il faut utiliser des formes de section de jaugeage rectan-
gulaires ou trapézoïdales pour lesquelles il existe aussi des normes ISO.
Dans des conditions particulières telles que des débits importants, vitesse du courant élevée ou
risque d'ensablement, il faut utiliser un canal de jaugeage dont la forme et les caractéristiques
sont choisies en fonction du débit et des caractéristiques du site. Ce type d'appareil est moins
précis, avec une précision de 2 à 5 %. Les dimensions du canal doivent correspondre à des
proportions spécifiées dans la norme ISO 4359.
Quel que soit le type de système de jaugeage, il s'agit de mesurer la hauteur d'eau qui passe
au travers d'une ouverture de géométrie et de surface connue et standard. L'instrument de me-
sure va de la simple règle en passant par le limnimètre à pointe, à ruban avec flotteur, à bulles
pour se terminer avec les capteurs sans contact à ultra-sons. Les spécifications doivent se ba-
ser sur la norme ISO 4373.
Pour des débits faibles (inférieurs à 0,3 l/s ou 18 l/min), des méthodes volumétriques sont em-
ployées. Le principe de ces méthodes consiste à utiliser des volumes connus et calibrés et à
mesurer à l'aide d'un chronomètre,le temps de remplissage. La précision de ces mesures étant
tributaire dé l'erreur due aux réflexes humains, il est nécessaire de :
8.8.3.4.1 Thermomètre
Les températures sont mesurées à l'aide d'un thermomètre sur le bord aval en crête dans une
ou plusieurs sections. Afin de déterminer les gradients thermiques, les points de mesure sont
répartis de la surface de roulement jusqu'à une profondeur de 5 m sous la limite supérieure du
noyau (zone 1). D'autres thermomètres peuvent être installés dans le noyau afin de mettre en
évidence les champs thermiques provoqués par un régime d'infiltrations particulier. Le thermo-
mètre est une sonde à résistance de type RTD de préférence au platine.
Lorsque seule la profondeur de gel doit être connue, il est possible d'installer un simple tuyau
souple transparent suspendu dans un trou de forage. Le tuyau est rempli d'une solution de bleu
de méthylène qui devient incolore dans la partie gelée.
8.8.3.5 Sismicité
La réponse d'un ouvrage particulier à une secousse sismique peut s'avérer importante durant
toute son existence, surtout durant la phase de remplissage du réservoir. Des accéléromètres
sont installés sur le roc, sur la fondation constituée de terrain meubles (sables, argiles, etc.), à
différents niveaux ainsi que sur la crête afin d'enregistrer les accélérations en ces points selon
la direction de chaque accéléromètre. Un ou plusieurs enregistreurs synchronisés dans le
temps sont nécessaire pour encoder les signaux des accéléromètres.
• la température extérieure ;
• la pression atmosphérique ;
• le niveau du réservoir ;
8.9.1 Généralités
La stabilité des barrages en remblai est vérifiée pour plusieurs scénarios ou cas de charge-
ment, pour lesquels des coefficients de sécurité contre la rupture - ou coefficients de sécurité
requis - sont spécifiés à l'avance. La méthode utilisée est la méthode de l'équilibre limite avec
des surfaces dé rupture aussi bien linéaires et multilinéaires que circulaires. En général, on re-
commande la méthode de Bishop modifiée, excepté dans le cas des surfaces de rupture linéai-
res ou multilinéaires où il est recommandé d'avoir recours à la méthode de Morgenstern et
Priée. La méthode de détermination des paramètres de résistance des différents matériaux du
barrage doit être spécifiée dans le cas où elle a un impact sur les calculs ; c'est le cas notam-
ment du scénario « vidange rapide ».
Finalement, on note que les coefficients de sécurité requis sont d'autant plus faibles que le
scénario considéré comprend une ou plusieurs sollicitations de nature moins fréquente.
Plusieurs logiciels d'automatisation de la méthode de l'équilibre limite existent sur le marché.
Celui qui est le plus en usage actuellement aussi bien à Hydro-Québec que chez les consul-
tants est le logiciel Slope-W fabriqué par la firme Geo-Slope (Calgary, Alberta).
Tableau 8.6 : Coefficients de sécurité requis pour les pentes des ouvrages de retenue en
remblai
Cas de chargement Coefficients de sécurité
Phase de construction (réservoir vide à très bas) 1,3
Phase de construction (réservoir partiellement rempli) 1,3
Phase d'exploitation sous le niveau maximum d'exploitation avec 1,5
écoulement permanent
Vidange ou rabattement rapide, complet ou partiel 1,2-1,3
Tremblement de terre (analyse pseudo-statique avec coefficient >1,0
sismique)
Une revue comparative des méthodes de détermination des paramètres de résistance dans le
cas de la stabilité sous les conditions de vidange rapide a été réalisée par Lambe et Silva
(1994). En pratique, on recommande l'utilisation de la méthode simple de l'US Corps of Engi-
neers (USCE) ou celle de la Fédéral Energy Regulatory Commission (FERC). La méthode
exacte (cheminement des contraintes effectives) ou la méthode approximative admise (chemi-
nement des contraintes totales) peuvent s'avérer pertinentes uniquement dans les cas particu-
liers et complexes.
T451
Les coefficients sismiques applicables aux ouvrages de retenue sont présentés à la rubrique 3.4.3.
La figure 8.25 présente l'ensemble du processus de l'étude de la stabilité sismique d'un ou-
vrage en terre. Le tableau 8.7 présente un aperçu général des niveaux d'analyse en fonction
des sollicitations sismiques anticipées. On présente ci-après la description de chacun des ni-
veaux d'analyse utilisés dans l'approche progressive :
• niveau 2 (méthode simplifiée ou évoluée pour le calcul des déplacements de la crête des
barrages) ;
Cette méthode nécessite la connaissance de l'accélération maximale en crête Km et l'ac-
célération limite Ky (« yield accélération ») qui représente le coefficient sismique corres-
pondant à un coefficient de sécurité de 1,0 en condition pseudo-statique (analyse de la sta-
bilité en équilibre limite).
Figure 8.25 : Méthodologie progressive d'évaluation de la sécurité sismique des barrages en remblai
Début
Figure 8.26 Méthodologie progressive d'évaluation de la sécurité sismique des barrages en remblai niveau 0 - évalua-
tion préliminaire
• FLAC (États-Unis) ;
• GEFDYN (France) ;
• CON2D-90 (États-Unis).
• éléments « sol » ;
Les éléments « sol » choisis sont du type isoparamétrique rectangulaire (quatre nœuds aux
sommets) ou triangulaire (trois nœuds aux sommets).
éléments « béton » ;
Les éléments « béton » choisis sont des éléments poutre (« beam éléments »). Au terme du
calcul, on obtient les efforts usuels moment fléchissant (M), effort tranchant (T), effort nor-
mal (N) ainsi que les déplacements aux nœuds des éléments.
éléments « joint » ;
Les éléments « joint » sont nécessaires à chaque fois que deux matériaux de rigidité diffé-
rentes interagissent. Dans ce cas, le sol de fondation de rigidité, plus faible et plus com-
pressible que le béton du mur, nécessite la mise en place d'éléments « joint ». D'un point
de vue qualitatif, le sol de fondation supportant la charge du barrage va se comprimer et
transférer une partie de ces charges au mur. Il s'agit donc d'un frottement négatif. Le sol
situé au voisinage du mur tasse et force ce dernier à tasser.
Le premier guide permet de déterminer l'accélération maximale au roc (APR) au droit du site
étudié. Le second guide permet de déterminer le contenu fréquentiel, les accélérations spec-
trales, les magnitudes possibles de ce séisme, sa durée et sa distance possible au site. Habi-
tuellement, on spécifie au moins deux séismes - naturels ou artificiels - que l'on souhaite, res-
pectivement, représentatifs d'un épicentre en champ proche et d'un épicentre en champ éloi-
gné.
Le calcul dynamique est mené exclusivement à l'aide d'un programme informatique. Les pro-
grammes permettant de réaliser des analyses complètes telles que la détermination des condi-
tions initiales (calcul statique avec prise en compte de l'écoulement de l'eau) suivi du calcul dy-
namique sont les suivants :
• FLAC (États-Unis) ;
• GEFDYN (France) ;
• TARA-3 (Canada) ;
• DYNAFLOW (Grande-Bretagne).
• FLUSH (États-Unis) ;
• QUAD-4 (États-Unis).
11 est possible aussi d'utiliser la méthode simplifiée de Tan et Wilson (1987) qui s'applique aux
barrages en remblai et qui est basée sur des considérations géométriques et de rigidité. Cette
formulation a été établie au moyen d'une vérification par éléments finis dans le cas de plusieurs
configurations, comme suit :
f n =1,72[H-WP' 172 f. b s
ou
sb
fréquence du dépôt plat équivalent (Hz)
fréquence naturelle du barrage modélisé
en poutre (« shear beam ») travaillant en
cisaillement (Hz)
H hauteur du barrage (m)
W largeur en crête du barrage (m)
Vs vitesse de propagation des ondes de cisaille-
ment dans le barrage (m/s)
Tn .= période propre du barrage (secondes)
Tableau 8.8 : Valeurs du nombre de cycles équivalents Néq. pour l'Est du Canada
Zone Magnitude du séisme Néq.
Charlevoix (CHV) 7,5 12-16
Ouest du Québec (WQU ) 6,5 9-12
Nord Appalaches (NAP) 6,0 7-10
Bas Saint-Laurent (LSL) 5,5 5-8
Eastern Background (EBG) 5,0 3-6
Adaptation de Lebœuf et Lefebvre (référence 8.22)
Une application importante du nombre de cycles équivalents Néq. est la détermination du po-
tentiel de liquéfaction ou de déformation d'un matériau sous un chargement cyclique au labo-
ratoire (essai de cisaillement simple ou trixial). Les contraintes de cisaillement induites par le
tremblement de terre sont traduites en nombre de cycles de contraintes à amplitude constante
égale à 65 % de la contrainte induite.
8.10.5.1 Généralités
Nous avons vu que la sollicitation sismique anticipée avait pour conséquence le développement
de zones de liquéfaction dans la fondation de sable, aussi bien au voisinage du pied amont que
du pied aval. La stabilité étant assurée en conditions post-sismiques ou post-liquéfaction, il
s'agit d'évaluer à présent les déplacements susceptibles de se produire suite à la réduction de
rigidité qui affecterait les éléments de sable liquéfiés.
Les méthodes empiriques simples telles que celles de Makdisi et Seed (référence 8.23), Her-
zog (référence 8.13), Jansen (1980) et Newmark (référence 8.27) sont recommandées. Elles
doivent cependant être appliquées avec prudence dans tous les cas. En particulier, ces métho-
des ne s'appliquent que lorsque les matériaux de la fondation conservent leur pleine résistance
pendant et à la fin du séisme. Les résultats trouvés au moyen de ces méthodes constituent
donc une borne inférieure aux déplacements réels.
Cette méthode est basée sur le principe de la méthode de Newmark (1965). Selon l'approche
de Newmark, les déformations permanentes s'accumulent le long d'une surface de cisaillement
(surface de glissement critique correspondant à coefficient de sécurité Fs = 1,0 en équilibre li-
mite pseudo-statique) entre deux blocs rigides glissant l'un par rapport à l'autre. Il n'y a défor-
mation inélastique que lorsque l'accélération calculée à un temps donné (t) dépasse l'accéléra-
tion limite (Ky).
La méthode de Makdisi et Seed (1977) est une méthode simplifiée, dérivée de la méthode de
Newmark. Elle nécessite la connaissance de :
• l'accélération limite.
Jansen (1980) a mis au point une formule simple destinée au calcul du tassement de la crête
où
U = déplacement vertical ou tassement de la crête
(pi)
M = magnitude du séisme sur l'échelle de Richter
Km = accélération en crête
Ky = accélération limite
Cette méthode est basée sur un grand nombre d'observations, en particulier sur le barrage
La Viilita (Mexique) dont la hauteur atteint 60 m.
8.11.1 Normes
La dernière édition des normes suivantes régit la construction des ouvrages :
Sols et matériaux
BNQ 2501 -025 Analyse granulométrique des sols inorganiques.
BNQ 2501 -052 Détermination de la masse volumique en place à l'aide de la mem-
brane élastique - Appareil de type Washington.
BNQ 2501 -054 Détermination de la masse volumique en place à l'aide d'une mem-
brane élastique.
BNQ 2501 -058 Détermination de la masse volumique du sol en place à l'aide d'une
membrane flexible (volume d'eau).
BNQ 2501 -060 Détermination de la masse volumique en place selon la méthode du
cône de sable.
BNQ 2501 -062 Détermination des masses volumiques minimale et maximale des
sols pulvérulents - Essai à la table vibrante.
BNQ 2501 -070 Détermination de la densité relative.
BNQ 2501 -090 Détermination de la limite de liquidité à l'aide de l'appareil de Casa-
grande et de la limite de plasticité.
BNQ 2501 -170 Détermination de la teneur en eau.
BNQ 2501 -250 Détermination de la relation teneur en eau-masse volumique - Essai
Proctor normal.
Géotextiles
CAN/CGSB-148.1, méthode n° 3-M Épaisseur
CAN/CGSB-148.1 , méthode n° 4 Perméabilité
CAN/CGSB-148.1 , méthode n° 7.3 Effet de tension
CAN/CGSB-148.1 , méthode n° 7.3 Allongement à la rupture
8.11.2 Paramètres
Les paramètres usuels à respecter pour les bétons compactés sont les suivants
8.12 Références
Référence 8.1 Acres International Ltd. 1990. Safety Assesment of Existing Dams for Ear-
thquake Conditions. Report for thé Canadian Electrical Association, R&D.
CEA N° 420-G-547, Vol. A, B, C-1, C-2, C-3, C-4 and C-5.
Référence 8.2 ASCE. 1993. Design, construction and maintenance of relief wells.
Référence 8.3 ASCE. 1985. Seepage and Leakage from Dams and Impoundments. Pro-
ceedings of Geotechnical Engineering Division, Denver Colorado.
Référence 8.4 ASCE. 1982. Seepage Control with Chemical Grout. Proceedings of thé
Conférence on Grouting in Geotechnical Engineering.
Référence 8.5 ASCE. 1978. Soil Improvement, History, Capabilities and Outlook.
Référence 8.6 Basham, P.W., Weichert, D.H., Anglin, F.M. et Berry, M.J. 1982. New Pro-
babilistic Strong Seismic Ground Motion. Maps of Canada : A compilation of
Earthquake Source Zones, Methods and Results.
Référence 8.7 Chapuis, R.P. 1995. Filtration des sols pulvérulents et des sols fins : Critères
et exemples. Vecteur Environnement, vol. 28, n° 4.
Référence 8.8 Dascal O. 1990. Seismic Safety Evaluation of Hydro-Quebec's Dams. Ca-
nadian Dam Safety Conférence, Toronto, September.
Référence 8.9 Geo-Slope, Calgary. 1998. SEEP-W. A Comprehensive Program for See-
page Analysis.
Référence 8.11 Geo-Slope, Calgary. 1998. SLOPE-W. A Comprehensive Program for Slope
Stability Analysis.
Référence 8.12 Hausmann. 1990. Engineering Principles of Ground Modifications. McGraw-
Hill Publishing Company.
Référence 8.13 Herzog, A.M. 1985. Closed Formulae for Earthquake-lnduced Déformations
in Dams. Water Power and dam Construction.
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9.1 Généralités
Un évacuateur de crue a pour fonction principale de restituer dans le cours naturel de la rivière
les apports excédentaires qui arrivent au réservoir ou dans le bief amont et ainsi ne fonctionne
qu'occasionnellement. Un ouvrage régulateur, par contre, doit assurer le transfert des eaux
d'un réservoir périphérique vers la rivière aménagée et fonctionne d'une façon relativement
continue. Ce mode de fonctionnement exige par conséquent une conception plus conservatrice
contre l'érosion et la cavitation. Malgré la différence importante de fonctionnement en les deux
ouvrages, leur conception et leur configuration sont similaires.
En première approximation, c'est-à-dire lors de l'étude préliminaire ou au début de l'étude de
faisabilité, on considère un rapport hauteur-largeur d'environ 1,5 pour les passes qui seront
fermées par des vannes de type wagon ou de type segment. Il ne s'agit pas là d'une règle
stricte, mais plutôt de valeurs couramment obtenues à partir d'autres considérations. Notam-
ment, la cote de la crête du coursier de chaque passe d'évacuation constitue un critère impor-
tant pour l'étude de laminage des crues lorsque l'ouvrage contrôle un réservoir. Ainsi, les di-
mensions des passes d'évacuation sont optimisées à la fin de l'étude de faisabilité.
Il n'existe actuellement aucune règle fixe concernant le nombre de passes d'évacuation. Du
simple point de vue de l'hydraulique, il est souvent préférable de choisir un nombre impair de
passes afin de favoriser une opération symétrique lors des lâchages du débit. Ceci permet de
minimiser les mouvements des écoulements de retour qui peuvent éroder les radiers de cha-
que côté des passes qui déversent. Il est recommandé d'éviter un nombre trop faible (un ou
deux) ou trop élevé de vannes afin d'éviter des problèmes de sécurité en cas de défectuosité
d'une vanne ou du système de levage.
Les méthodes de calcul publiées par le U.S.B.R. (référence 9.11) constituent la principale réfé-
rence actuellement pour la conception de ces ouvrages. Les pratiques adoptées pour le com-
plexe La Grande sont également des exemples à considérer (référence 9.9 et référence 9.10).
La conception hydraulique de ces ouvrages est habituellement vérifiée et optimisée au moyen
d'essais hydrauliques sur modèle physique lors de l'ingénierie du projet.
• la « crue de vérification » du barrage est celle que le barrage peut supporter dans des
conditions exceptionnelles, quelques dommages et une réduction des coefficients de sécu-
rité étant acceptées, à l'exclusion de la rupture du barrage ;
• la « crue de projet » du barrage est celle utilisée pour le dimensionnement des ouvrages
d'évacuation, c'est-à-dire celle pouvant être évacuée par les ouvrages en bon état de fonc-
tionnement.
Dans pratiquement tous les cas d'étude réalisée par Hydro-Québec depuis une vingtaine d'an-
nées, la crue maximale probable (CMP) est toujours retenue comme crue de vérification. En
effet, dans beaucoup de cas, les conséquences de la rupture du barrage seraient si sévères
qu'aucune probabilité significative de rupture ne peut être tolérée, et une protection doit être
assurée jusqu'au niveau atteint par l'eau lors de la crue maximale probable.
Toutefois, si les conséquences d'une rupture de barrage s'avéraient moins sévères, une faible
probabilité de rupture pourrait être acceptée et les coûts pour assurer la protection seraient
alors réduits. Lors d'un tel choix, il doit être démontré qu'une rupture ne présente aucun risque
de pertes de vie humaine autant en amont qu'en aval du barrage et que le risque des domma-
ges économiques, sociaux et environnementaux n'est pas trop important.
La crue de projet est étroitement liée au choix de la crue de sécurité. Ce débit doit fixer le degré
de sécurité en exploitation normale, en offrant la flexibilité d'évacuation des crues requise. En
fonction des dimensions de l'ouvrage, de l'importance du barrage sur le parc d'équipement
d'Hydro-Québec, de la nature des différentes composantes de l'aménagement, le choix de la
crue de projet varie généralement entre la pointe de la crue décamillennale (crue de
1:10 000 ans) et celle de la crue millennale (crue de 1 :1 000 ans) après laminage pour les
nouveaux ouvrages d'évacuation.
Lorsque la CMP n'est pas connue et que la crue de vérification ne peut être fixée, ce qui est
généralement le cas dans une étude préliminaire, le débit de conception correspond en pre-
mière approximation à la crue décamillennale évacuée sous le niveau maximal d'exploitation.
Dans le cas où l'aménagement comprend uniquement des ouvrages en béton, il peut être inté-
ressant de vérifier l'importance des coûts de l'évacuateur sur l'ensemble du projet d'aménage-
ment avec une crue de projet qui correspondrait à la crue millennale.
Lorsque la CMP est connue et qu'elle est retenue comme crue de vérification, l'empiétement
maximal sur la revanche qui peut être admis lors de cette crue doit être fixé en fonction de la
composition des différents ouvrages qui composent l'aménagement. Par exemple, si l'aména-
gement comporte un ou des ouvrages en enrochement importants, la plupart des cas d'études
antérieures ont montré qu'un empiétement de 1 m sur la revanche à la crue de vérification est
acceptable. Par ailleurs, lorsque l'aménagement est composé uniquement d'ouvrages en bé-
ton, un empiétement plus important peut être retenu. Dans ce cas, si le déversement est toléré
lors de la crue de vérification, ses effets en aval immédiat doivent être évalués afin de s'assurer
que la sécurité des ouvrages est respectée.
Dans le but de minimiser les coûts d'investissement des équipements lors de la construction de
nouveaux ouvrages, il existe actuellement une tendance des concepteurs à considérer la pas-
sage du débit de conception à la fois par un évacuateur de crue principal, muni généralement
de vannes droites ou de vannes radiales, et d'un évacuateur de crue secondaire qui pourrait
comporter des vannes pneumatiques, des poutrelles déclenchables, etc. Évidemment, l'idée
essentielle est de permettre l'évacuation des crues courantes par l'évacuateur principal et d'uti-
liser l'évacuateur secondaire en cas de crues importantes.
Dans le cas de l'étude de réfection ou de remplacement des ouvrages d'évacuation existants à
un site donné, la norme SB-50-11 -00 (référence 9.6) a été émise par Hydro-Québec afin d'uni-
formiser une adéquation des capacités d'évacuation sur une rivière. Cette norme s'applique à la
vérification de tous les aménagements hydrauliques existants dans le cadre des études de ré-
évaluation de la sécurité prévues dans le programme de Sécurité des barrages du groupe Pro-
duction.
Autant pour la crue de vérification que pour la crue de projet, la contribution de la centrale pour
l'évacuation des eaux n'est généralement pas considérée. Toutefois, lorsqu'on est en présence
d'une centrale avec des groupes de type bulbe ou saxo, avec lesquels le débit évacué en mode
déchargeur est estimé à environ 70 % du débit d'équipement, on peut alors prendre en compte
la contribution de la centrale en mode déchargeur en crues extrêmes (référence 9.7).
Dans le cas de la conception d'un régulateur, le débit de conception résulte d'optimisations hy-
drologiques et économiques par rapport à la gestion des réservoirs et des simulations hydro-
énergétiques. Pour les cas où l'ouvrage régulateur sert également d'évacuateur de crue, celui-
ci devra satisfaire aux deux types de critères élaborés ci-dessus.
• la géométrie d'approche ;
• le coursier ;
• la dissipation d'énergie.
9.3.3 Coursier
Le coursier est généralement précédé d'une paroi verticale ou inclinée. Sa forme est telle que
la pression qui s'exerce sur la surface bétonnée demeure positive.
Deux profils types sont souvent retenus pour la géométrie des seuils :
• un profil Creager pour les ouvrages normalement destinés à fonctionner la plupart du temps
à grande ouverture des vannes ;
• un profil parabolique, défini par la trajectoire d'un jet libre issu d'une ouverture de vanne de
30 cm sous une charge égale à 85 % de la charge maximale de fonctionnement normal,
lorsque les ouvrages sont susceptibles de fonctionner fréquemment à ouverture partielle.
Pour diminuer le risque de la cavitation lors de fonctionnements à ouverture partielle, l'axe des
vannes est souvent déplacé vers l'aval de l'axe de la crête du coursier.
Afin d'éviter les rejaillissements brutaux de l'eau à l'extrémité aval des piliers, on diminue gra-
duellement leur épaisseur dans l'axe longitudinal. La vitesse sur les coursiers (surfaces béton-
nées) est limitée à 30 m/s pour les évacuateurs et à 18 m/s pour les ouvrages régulateurs.
Pour les parties de roc non revêtues, la vitesse maximale doit être limitée à 15 m/s durant une
étude préliminaire. Toutefois, au cours d'une étude de faisabilité, lorsque la qualité du roc et de
l'excavation sont mieux connues, des vitesses plus élevées, pouvant atteindre de 20 à 25 m/s
peuvent être envisagées lors de l'optimisation du canal. Le choix final de la vitesse tient compte
de la fréquence d'usage et du mode de fonctionnement de l'ouvrage, ainsi que de la proximité
d'ouvrages importants.
L'utilisation des vannes à faible ouverture (moins de 1 m) produit, dans certains cas, d'impor-
tantes vibrations des vannes, préjudiciables à la longévité des ouvrages (vannes et maçonne-
ries (référence 9.8).
Le coefficient de débit peut être optimisé de deux façons :
• en adoptant, pour les parois latérales, un tracé qui réduit les contractions ;
La longueur effective du seuil peut alors approcher la longueur du seuil réduit, la différence
entre les deux étant égale à 2 % de la charge de conception (H0) du seuil.
• en acceptant une certaine dépression, sur le seuil, lors des crues extrêmes.
Le coefficient, dans ce cas, pourrait être maximal (référence 9.7).
Il faut toutefois veiller à ce que la dépression ne soit pas inférieure à -6,1 m (référence 9.7). De
plus, pour limiter les risques d'érosion, l'indice de cavitation minimal est fixé à 0,3
(référence 9.12).
Dans chacun des cas, les conditions d'écoulement sont établies de façon à éviter que la sub-
mergence en aval immédiat du coursier ne provoque la réduction de la débitance de l'évacua-
teur de crue.
Pour la conception du canal d'évacuation, comme l'écoulement est en régime torrentiel, il faut
éviter les géométries qui sont la source de ressauts obliques, conduisant à des surélévations
excessives du niveau de l'eau dans la zone extérieure de la courbe. On aménage le radier de
telle façon que la plus grande partie de l'énergie de l'eau, dans chacun des régimes d'écoule-
ment, se trouve dissipée dans un ressaut hydraulique et par le frottement sur la surface du ra-
dier, ou sur une protection (enrochements lourds) faisant suite au radier en béton.
Lorsque la hauteur de chute est plus importante, deux modes de dissipation sont généralement
étudiés. Le premier consiste à créer une série de cascades au moyen de paliers excavés dans
le roc (type aussi nommé escalier) qui peuvent être précédés d'un bassin de tranquilisation. Le
second consiste à repousser la dissipation d'énergie plus en aval, possiblement avec l'aide d'un
saut à ski, dans une fosse de dissipation. Dans ce cas, la profondeur initiale de la fosse doit
correspondre à environ 60 % de la profondeur ultime d'affouillement.
Afin de bien contrôler les conditions d'écoulement, il est généralement nécessaire de docu-
menter les conditions d'écoulement entre le canal de restitution et le prochain point de contrôle
hydraulique aval sur le chemin d'écoulement des eaux de restitution. Selon les sites, on pro-
cède à des relevés de sections bathymétriques et à des profils de la surface de l'eau corres-
pondant à différents débits, ou encore à des jaugeages afin d'établir une relation niveau-débit à
la sortie aval du canal de restitution. Ces relevés et les calculs qui en dérivent doivent tenir
compte de l'influence de la présence éventuelle d'un couvert de glace en hiver.
Généralement, la hauteur des murs bajoyers sera suffisante pour contenir l'écoulement en te-
nant compte de l'effet des vagues et de l'entraînement d'air. Dans le cas des basses chutes,
pour éviter les courants de retour qui pourraient créer des problèmes d'abrasion sur les structu-
res, on peut recourir au prolongement des bajoyers dans chacune des passes. Ce prolonge-
ment se fait généralement jusqu'à la fin du radier du bassin de dissipation d'énergie, ce qui
peut être coûteux. Alors, à la suite d'essais sur modèle physique, des essais peuvent être réali-
sés dans le but de récommander une exploitation particulière des passes de l'ouvrage (ex. Ca-
rillon, Lobstick) et ainsi en diminuer les coûts de construction.
Dans le cas où les eaux d'évacuation sont dirigées vers le canal de fuite de la centrale, l'in-
fluence sur le fonctionnement de cette dernière doit être évaluée.
9.4.1 Généralités
Les évacuateurs de crues et les ouvrages régulateurs sont des ouvrages-poids et leur concep-
tion s'effectue suivant les méthodes utilisées pour les barrages-poids. En général, l'analyse de
stabilité est effectuée pour un élément monolithique qui comprend un pilier intermédiaire et
deux demi-coursiers adjacents, ou un pilier d'extrémité et un demi-coursier adjacent.
Les piliers doivent être conçus comme des éléments structuraux considérés en porte-à-faux par
rapport au coursier. Le calcul doit être effectué en conformité avec les normes
CAN/CSA-A23.1, CAN/CSA-A23.2 et CAN/CSA-A23.3.
Le traitement des fondations s'effectue de la même façon que pour les barrages-poids.
9.4.5 Piliers
La largeur du pilier est établie par l'encombrement des pièces encastrées des rainures des
vannes. De manière générale, l'épaisseur des piliers est comprise entre 3,0 et 4,25 m. En aval,
l'épaisseur du pilier peut être réduite graduellement jusqu'à la moitié de l'épaisseur en amont.
La longueur du pilier est fixée par l'analyse de stabilité.
Les rainures des vannes et des poutrelles doivent résister aux charges dues à l'infiltration de
l'eau entre le béton structural et le béton de seconde phase, ou entre le béton de seconde
phase et la plaque de blindage des pièces encastrées. Elles doivent résister également aux
charges dues au coincement de la vanne en cours de levage alors que le treuil atteint deux fois
sa capacité nominale.
9.5.1.1 Utilisation
Les vannes droites sont généralement utilisées pour couper ou régulariser le débit.
9.5.1.2 Construction
Les vannes droites sont conçues avec des roues à axe fixe montées sur roulement à rouleaux
coniques. Elles sont construites en sections horizontales mécano-soudées devant être assem-
blées au chantier pour former une vanne complète. Les deux montants verticaux portent les fa-
ces d'étanchéité et les roues. Elles sont composées d'une plaque écran munie de raidisseurs
ou de poutres orthotropiques au cas où il y aurait impact de glace ; ces éléments sont soudés
sur une série de poutres horizontales principales. Si elles sont chauffées, elles possèdent aussi
une plaque aval fixée aux semelles des poutres pour former une structure fermée (caisson).
La charge hydrostatique sur la plaque écran est transmise aux poutres horizontales. Ces char-
ges sont alors portées par les membrures verticales d'extrémité. Les charges des membrures
sont transmises le plus également possible par les roues aux pièces encastrées.
Les vannes doivent être assemblées en usine afin d'en assurer la planéité et la rectitude et el-
les sont démontées en sections à assembler au chantier.
Lorsque les vannes sont chauffées, elles sont alors de type caisson et l'intérieur est éclairé. Le
chauffage se fait à l'intérieur par deux aérothermes à circulation forcée de même puissance. Un
thermostat garde la température intérieure à au moins 5 QC. Un système de gaines distribue
l'air chaud à chaque roue le long des montants latéraux jusqu'au caisson inférieur. Le retour se
fait par le centre de la vanne. Le chauffage peut aussi se faire par système radiant. De plus,
une certaine quantité d'air frais est continuellement introduite dans la vanne par une prise d'air
située au haut de la face aval afin d'éviter la condensation. La face aval des vannes est isolée
sur toutes ses surfaces exposées à l'air libre.
Une pompe de vidange est installée dans chaque vanne de type caisson lorsque le niveau aval
excède le seuil.
9.5.1.4 Étanchéité
L'étanchéité est assurée sur la face amont par des barres de bronze ou des joints d'élastomère
en forme de note de musique sur les côtés. Puisque les vannes sont exploitées en eau vive, les
joints d'élastomère sont recouverts de fluorocarbone afin de diminuer les forces de frottement.
Au seuil, l'étanchéité est assurée par un joint plat en élastomère fixé en aval du couteau usiné
de façon à transmettre les charges par contact métal à métal.
9.5.1.6 Poutrelles
Les poutrelles, de construction soudée, sont constituées d'une plaque écran aval, d'un mini-
mum de deux poutres horizontales et de raidisseurs verticaux et horizontaux. Deux glissières
soudées à la plaque écran servent à transférer les charges aux pièces encastrées.
Les joints d'étanchéité des poutrelles sont placés du côté aval. L'étanchéité latérale et entre
chaque poutrelle est assurée par un joint d'élastomère de type note de musique ou rectangu-
laire placé entre la première poutrelle et le seuil.
Le palonnier est constitué d'une structure rigide en acier munie de deux crochets conçus pour
s'engager automatiquement aux axes de levage des poutrelles.
Un monorail, un pont roulant ou une grue mobile sert à la mise en place et à l'enlèvement des
poutrelles et à leur transport jusqu'au lieu d'entreposage. Le monorail ou le pont roulant est
suspendu aux poutres de roulement fixées aux tours.
9.5.2.1 Utilisation
Les vannes segments sont généralement utilisées pour couper ou régulariser le débit.
9.5.2.2 Historique
Le plus récent projet d'Hydro-Québec comportant l'installation de vannes segments est celui du
barrage de la Première-Chute (réalisé à la fin des années 60). Depuis ce projet, les vannes
segments n'ont jamais été considérées en raison des difficultés d'exploitation et d'entretien si-
gnalées. La technologie ayant évolué depuis les vingt dernières années, il serait souhaitable de
considérer à nouveau ce type de vanne. On sait qu'à l'échelle internationale, les vannes seg-
ments sont aujourd'hui plus répandues que les vannes droites.
9.5.2.3 Construction
La plaque écran située du côté amont de la vanne repose sur une structure constituée d'un en-
semble de poutres horizontales et verticales qui transmettent leur charge aux tourillons par
l'intermédiaire de deux bras latéraux. Les forces appliquées aux vannes sont transmises par les
tourillons et par suite aux piliers par des ancrages de post tension. La tension des câbles d'an-
crage est appliquée après l'installation des poutres de support des tourillons.
Une plaque de revêtement aval et des plaques latérales sont soudées aux semelles des pou-
tres verticales et horizontales pour former une vanne caisson entièrement étanche et facile à
inspecter de l'intérieur. Les deux bras latéraux, construits en même temps que le volet de la
vanne, sont constitués de plaques raidies pour former des poutres caissons.
Le rayon de courbure du volet de la vanne et la position des tourillons doivent limiter les efforts
de levage, réduire les effets de poussée des glaces et assurer que les joints d'étanchéité de la
vanne sont accessibles lorsqu'elle est levée.
Des roues latérales et des sabots fixes sont montés de chaque côté des volets pour maintenir
les vannes alignées pendant leur descente et leur remontée. Les roues sont pourvues d'un
coussinet de bronze autolubrifiant à axe en acier inoxydable. Les sabots sont placés près des
roues pour limiter les efforts sur ces dernières et transmettre aux pièces encastrées les char-
ges dues à un coincement éventuel de la vanne.
La cote de l'axe des tourillons est telle qu'ils sont toujours à sec en toutes conditions de débit
normal. Ils peuvent être mouillés en condition de grand débit. Les arbres des tourillons sont en
acier inoxydable et les paliers, en bronze, sont munis d'un système de graissage ou en matériel
autolubrifiant.
9.5.2.5 Accessibilité
La vanne est munie d'une écoutille d'accès près de la poutre supérieure et d'un système
d'échelle qui assure l'accès interne à tous les niveaux de la vanne et dans les deux bras, jus-
qu'aux tourillons. Afin de permettre la manutention et l'inspection, une porte est prévue pour
donner accès de l'intérieur aux passerelles sur le dessus des bras.
9.5.2.6 Étanchéité
Les joints d'étanchéité latéraux sont placés en aval immédiat de la plaque écran, dans l'espace
prévu entre les membrures verticales d'extrémité et les piliers. Le joint au seuil est situé du côté
aval du couteau de la vanne. Les joints sont en élastomère vulcanisé, fabriqués selon la norme
en vigueur à Hydro-Québec. Les joints latéraux sont de type note de musique, pour permettre
un déplacement considérable dû aux mouvements latéraux de la vanne et aux dilatations ther-
miques. Le joint du couteau est droit et travaille en compression.
Chaque groupe hydraulique est muni d'une motopompe à déplacement positif, d'un manomè-
tre, d'une soupape de sûreté, d'un réservoir d'huile en acier et de tous les robinets, équipe-
ments de contrôle et de sécurité nécessaires. Une pompe de circulation assure la filtration
continue de l'huile et lorsque la vanne est fermée, la circulation continue dans les conduits des
cylindres. Tous les cylindres, leurs blocs d'alimentation hydrauliques de même que les tuyaux
exposées au gel sont chauffés par circulation d'huile pour maintenir une température minimale
de 5 QC en toutes saisons.
Les groupes hydrauliques sont reliés (deux à deux) de manière à permettre l'utilisation d'un
groupe comme unité de relève de l'autre.
Les efforts de levage des vannes varie considérablement selon le niveaux amont et aval et se-
lon la position de la vanne. La rigidité de la vanne assure un déplacement équilibré (tolérance
+ 5 mm). La course des tiges des cylindres est telle que le joint du couteau de la vanne devient
accessible lorsque la vanne est entièrement ouverte. La vitesse de déplacement des cylindres
est de 0,85 m/min et cette vitesse assure une vitesse moyenne de levage de vanne de
1,5 m/min.
Des treuils à câbles peuvent remplacer les systèmes hydrauliques s'ils s'avèrent plus économi-
ques. Chaque treuil est composé essentiellement d'un moteur électrique entraînant un ou plu-
sieurs tambours par l'intermédiaire d'un réducteur de vitesses et d'engrenages.
9.5.2.8 Poutrelles
Un jeu de poutrelles amont est prévu pour l'évacuateur. Lorsque les seuils sont normalement
noyés par la retenue aval, des poutrelles aval doivent aussi être prévues.
Les poutrelles amont sont manipulées de la même façon que les vannes droites.
9.5.4.1 Normes
9.5.4.2 Calculs
Les calculs aux contraintes admissibles (norme S16-1969) sont comme suit :
• en condition normale :
• la charge hydrostatique est définie par le niveau maximal d'exploitation ;
• les contraintes admissibles sont égales à 90 % des valeurs de celles spécifiées dans les
normes applicables.
• en condition exceptionnelle :
• la charge hydrostatique est définie par le niveau maximal critique ;
• les contraintes admissibles usuelles sont majorées d'un tiers ;
• dans le cas particulier où la contrainte maximale est provoquée par le calage du moteur
du treuil à la suite du coincement de la vanne et que cette charge n'est appliquée qu'à
un point de levage (charge asymétrique), les contraintes usuelles sont majorées de
deux tiers.
Les calcul aux états limites (norme S16.1-M) sont comme suit :
• en condition normale :
• la charge hydrostatique est définie par le niveau maximal d'exploitation ;
• la conception doit être complétée en utilisant les coefficients suivants (tels qu'ils sont
définis dans les normes applicables) :
• en condition exceptionnelle :
• la charge hydrostatique est définie par le niveau maximal critique ;
• la conception doit être complétée en utilisant les coefficients tels qu'ils sont définis pré-
cédemment ;
• on applique à la charge pondérée un facteur de réduction égal à 0,75 ;
• dans le cas particulier où la charge maximale est provoquée par le calage du moteur du
treuil suite au coincement de la vanne et que cette charge n'est appliquée qu'à un point
de levage (charge asymétrique), on applique à la charge pondérée un facteur de réduc-
tion égal à 0,6.
On choisit de maintenir OL égal à 1,5, même si cette valeur ne reflète pas nécessairement
l'incertitude et la variabilité de la charge hydrostatique. En effet, d'autres équipements (treuils,
tours et ponts, etc.) soumis à des charges moins prévisibles que la charge hydrostatique com-
mandent, de leur côté, l'utilisation d'un coefficient de pondération de la charge égal à 1,5.
Comme il ne serait pas souhaitable de définir plusieurs coefficients OL en fonction des différents
équipements, on privilégie la solution la plus simple qui nous permet d'obtenir le facteur de sé-
curité désiré.
Les surépaisseurs d'acier comme moyens de prévention contre la détérioration causée par la
corrosion sont abandonnées, car elles alourdissent considérablement les structures en aug-
mentant la résistance des zones non critiques. L'efficacité des systèmes de peintures époxydi-
ques, l'imposition d'épaisseurs minimales aux membrures et la tendance à l'utilisation, par les
manufacturiers, de plaques d'acier plus épaisses justifient cette orientation.
• vannes et poutrelles :
• éléments structuraux = 10 mm ;
9.5.4.4 Roues
Les roues doivent être en acier forgé avec surface de roulement durcie à une dureté minimale
de 321 BHN. Elles doivent être montées sur des axes retenus mécaniquement aux montants
latéraux de la vanne. Les surfaces des extrémités des axes doivent être usinées avec une ex-
centricité d'au moins 3,0 mm par rapport à la surface usinée des paliers, pour permettre un bon
alignement des roues.
Les roues, les axes, les paliers et la structure de la vanne portant les axes doivent être conçus
pour une force latérale égale à 30 % de la charge radiale maximale sur la roue et agissant sur
la surface extérieure de la jante.
La largeur minimale de la roue (ou du chemin de roulement) ne doit pas être inférieure à la va-
leur donnée par la formule suivante :
ou
W = largeur de la roue ou du chemin de roulement
(mm)
P = charge sur la roue (N)
D = diamètre de la roue (mm)
Fp = contrainte admissible sur la projection de la
roue (Mpa), soit (0,169(BHN)-15,169) -=-3
BHN = dureté Brinell de la roue ou du chemin de
roulement (la plus faible des deux)
La contrainte de compression maximale ne doit pas excéder la plus faible des deux valeurs sui-
vantes : soit 6,8 fois la dureté Brinell minimale du matériau le plus mou, soit 1 720 MPa.
La contrainte de cisaillement ne doit pas excéder la plus petite des deux valeurs suivantes : soit
2,4 fois la dureté Brinell minimale du matériau le plus mou, soit 620 MPa.
9.5.4.5 Tolérances
Le tableau 9.2 indique les tolérances finales avant et après le bétonnage des pièces encastrées
et après le montage des vannes de l'évacuateur de crue.
Pièces encastrées
Seuil (surfaces d'étanchéité) ±1,5A 0.258 0,10/2,0
Guides latéraux
surfaces d'étanchéité ±1,5A 0,75 0,10/2,0
surfaces de roulement ±1,5A 0,75 0,10/2,0
A
surfaces d'appui des galets latéraux de guidage ±1,5 1,5
surfaces amont des sabots ±1,5A 3,0
Vannes
Surfaces de contact des roues principales (pour toute 0,1/longueur
position des roues) par rapport à la ligne passant par
les surfaces de contact de la première et de la dernière
roue principale
Surfaces d'appui usinées des tiges d'étanchéité 0,15/2,0
Arêtes usinées du bas de la vanne 0,1/longueur 1,0e
Surfaces d'étanchéité des quatre coins de la vanne 3,0
Jeu entre arête et seuil 0,15
Ces tolérances de position sont définies par rapport aux axes du pertuis telles qu'elles sont implantées et doivent être respectées sur toute la lon-
gueur des pièces.
S'applique aux directions longitudinales et transversales.
Cette tolérance de perpendicularité est définie par rapport à la ligne reliant les points de contact des roues principales.
Pour fins de conception, les coefficients de frottement suivants doivent être utilisés :
Démarrage En mouvement
Paliers à roulement 0,015 0,007
Bronze sur acier inox lubrifié 0,50 0,20
Acier mouillé sur acier mouillé 0,40 0,20
Joint Delthane 60 NSE sur acier inox (poutrelles) 0,95 0,46
Roulement des roues sur le rail 0,75 mm 0,75 mm
Le débit des fuites, pour une vanne, ne doit pas excéder 500 l/min.
9.5.4.8 Fléchissement
Le fléchissement d'une vanne sous charge ne doit pas excéder 1 : 800 de la portée entre les
axes.
9.5.4.9 Treuils
Chaque treuil doit être muni.d'un frein électromagnétique capable de ralentir et de retenir la
vanne en condition normale d'exploitation.
La vitesse normale de levage et de descente doit être de 0,6 m/min. En condition d'urgence, la
vitesse de chaque vanne est contrôlé par un ventilateur à registres et ne doit pas dépasser
1,5 m/min.
Les treuils doivent respecter la norme ACNOR B167 mais le facteur de sécurité des câbles est
porté à 5 pour les conditions normales de charge.
La pression d'appui transmise au béton par la semelle arrière de la poutre supportant le chemin
de roulement des roues principales des vannes ne doit pas excéder 11,6 Mpa si L > L74 ou
7,8 MPa si L < L'/4
où
L = distance mesurée au droit de l'appui de la semelle arrière entre l'extrémité efficace de
cette semelle et la surface d'écoulement
L' = largeur efficace de la semelle arrière
La largeur efficace de la semelle est la largeur de la semelle selon une distribution uniforme et
symétrique des efforts, par rapport à l'âme de la poutre.
Les températures de conception sont celles données par le Code national du bâtiment ou Envi-
ronnement Canada pour la localité la plus proche. Pour les basses températures, on utilise la
valeur correspondant à 1 %.
9.5.5.1 Vannes
Les conditions de chargement suivantes doivent être considérées lors des calculs des vannes
et des pièces encastrées :
• la charge hydrostatique agissant sur la vanne pour toute ouverture possible, lorsque le ni-
veau de l'eau amont est maximal ;
• une poussée, due à la glace, de 75 kN/m agissant sur la plaque écran amont, sur une tran-
che de 0,6 m d'épaisseur ;
Cette poussée peut agir sur toute la hauteur de la vanne, lorsque la vanne repose sur son
seuil. La valeur de la poussée peut varier en fonction du site et du réservoir.
• les forces hydrodynamiques agissant sur la vanne à ouverture partielle pour toutes les
conditions hydrauliques possibles ;
• tous les efforts résultant d'un coincement possible des vannes dans les rainures lorsqu'une
de celles-ci est suspendue par un ou deux points de levage, pendant que le moteur du treuil
développe son couple maximal.
• la charge hydrostatique agissant sur les poutrelles alors que le niveau amont est maximal ;
9.5.5.4 Palonniers
Les conditions de chargement suivantes doivent être considérées lors des calculs des palon-
niers :
• les charges de frottement et d'impact résultant de la manipulation des poutrelles dans les
guides ;
• les charges induites en cours de translation à la demi-vitesse alors que le freinage est ap-
pliqué.
Dans le deuxième cas, pour des ouvrages éloignés de la centrale, à plus de 1,5 km environ,
l'alimentation se fait en général à partir d'une ligne aérienne à moyenne tension du réseau de
distribution existant ou en provenance de la centrale. Un centre de distribution principal à
600 V c.a. alimente toutes les charges de l'ouvrage.
Dans le cas où le degré de fiabilité recherché exige une source d'alimentation de relève, elle
peut provenir de la centrale, du réseau de distribution existant ou d'un groupe électrogène
(référence 9.5).
En ce qui a trait aux critères de conception établissant d'une part la philosophie de distribution
de l'alimentation d'un tel ouvrage et d'autre part le type d'appareillage à installer, il faut se réfé-
rer à la rubrique 15.6.
9.8 Références
Référence 9.1 Chow V.T. 1959. Open Channel Hydraulics. McGraw-Hill Book Company
Inc.
Référence 9.2 Commission Internationale des Grands Barrages. 1998. Coût de la maîtrise
des crues dans les barrages. Bulletin 108.
Référence 9.3 Commission Internationale des Grands Barrages. 1992. Sélection de la crue
de projet. Bulletin 82.
Référence 9.4 Eaton L.L. 1987. Ice Management on thé Niagara River. CEA/EPRI.
Référence 9.5 Hydro-Québec. 1999. Alimentation d'urgence des ouvrages régulateurs et
évacuateurs. Norme AP-AE-N101. Groupe Production.
Référence 9.6 Hydro-Québec. 1998. Adéquation des capacités d'évacuation des aména-
gements existants. Norme SB-50-11-00. Direction Sécurité des Barrages.
Référence 9.7 Linsley, R. K. et Franzini, J. B. 1970. Water-resources Engineering. Sheet
111-16.
Référence 9.8 Petrikat, K. 1958. Vibration test on weirs and bottom gâtes. Water Power.
Référence 9.9 S.E.B.J. 1996. Le complexe hydroélectrique de la Grande Rivière, Réalisa-
tion de la deuxième phase.
Référence 9.10 S.E.B.J. 1987. Le complexe hydroélectrique de la Grande Rivière, Réalisa-
tion de la première phase.
Référence 9.11 U. S. Bureau of Réclamation. 1987. Design of small dams. A water ressour-
ces technical publication.
Référence 9.12 Falvey HT. 1960. Cavitation in Chute and Spillway. U.S.B.R. Water resour-
ces technical Publications, Engineering Monograph n° 42.
10.1 Généralités
Le canal d'amenée a pour fonction d'alimenter la prise d'eau à partir du réservoir en amont. Le
canal de fuite a pour fonction de retourner l'eau turbinée de la centrale à la rivière. Les canaux
peuvent être de longueur et de forme variable, en fonction de l'aménagement concerné.
• dans le cas d'une exploitation hivernale sans couvert de glace : la vitesse d'écoulement
dans le canal n'excède généralement pas 1,5 m/s.
Le canal de fuite relie la sortie des aspirateurs (ou de la galerie de fuite) au bief aval de la ri-
vière. Il est conçu en fonction du calage des groupes de la centrale à son entrée et du thalweg
de la rivière à sa sortie. Ses dimensions résultent d'une optimisation entre le coût d'excavation
du canal et les pertes énergétiques dues aux pertes de charge. Généralement, l'optimum éco-
nomique est atteint lorsque la vitesse d'écoulement est d'environ 2 m/s au débit d'équipement
de la centrale. À la sortie, la forme du canal doit permettre une transition graduelle avec le point
de restitution en rivière. La pente ascendante est limitée, si c'est possible, à environ 15 % pour
faciliter la construction du canal. L'angle divergeant des parois latérales est restreint à 129 afin
d'éviter le décollement de la veine d'eau.
Dans le but de fixer le calage des groupes pour éviter des problèmes de cavitation, il importe
d'étudier les conditions hydrauliques à faible débit dans le canal. Ce calage des turbines est
calculé en fonction du niveau de l'eau à la sortie des aspirateurs pour le plus faible débit qui
peut être turbiné. Ce faible débit turbiné correspond à un groupe à pleine charge de la centrale
étudiée.
11 Prises d'eau
11.1 Généralités
La prise d'eau a pour fonction principale d'alimenter les turbines de la centrale à partir du canal
d'amenée pour introduire l'eau dans les bâches, directement ou par l'intermédiaire de conduites
ou de galerie d'amenée. La prise d'eau exerce également d'autres fonctions importantes :
• assurer la protection, avec les grilles, contre l'introduction de débris vers les groupes ;
• permettre la coupure d'urgence du débit avec une vanne en cas d'incidents dans la cen-
trale, dans les conduites ou dans la galerie ;
Généralement, la prise d'eau constitue l'une des principales structures du système d'adduction
d'une centrale. Elle peut être intégrée à la centrale ou raccordée au groupe par une galerie ou
des conduites forcées.
Le choix adéquat des dimensions des grilles et des vannes (section et rapport H/B) constitue
l'un des principaux exercices permettant d'atteindre le double objectif de performance et d'éco-
nomie. L'augmentation du rapport H/B conduit, à section égale, à des réductions du poids de
ces organes. Les économies qui en découlent se répercutent également sur d'autres éléments
(glissières, appareils de levage, poutrelles de révision). Une bonne combinaison de rapport H/B
pour les grilles et les vannes peut faciliter la conception de l'entonnement et permettre d'en mi-
nimiser la longueur. De la même façon, le rapport H/B d'une vanne sera conditionné par la
forme de la conduite ou de la galerie située en aval. Il peut s'agir, dans plusieurs cas, d'une
conduite circulaire (bétonnée ou non) ou d'une galerie en D possédant elle-même un rapport
H/B. Comme pour l'entonnement, la conception de la transition reliant la vanne à la conduite est
facilitée par le choix du rapport H/B.
L'examen des fluctuations de vitesse entre la grille à débris et la conduite donne une image de
la qualité de l'alimentation. Dans le cas où la prise d'eau est suivie d'un coude, par exemple, on
évite la décélération dans ce dernier élément.
Dans le but d'éviter la formation d'un vide lors de la fermeture d'une vanne, alors que les grou-
pes correspondants sont soumis à un débit d'emballement, un reniflard est installé en aval im-
médiat de cette dernière. Le reniflard est aussi requis pour l'évacuation d'air pendant le rem-
plissage du système d'adduction. Ce passage permet d'assurer une alimentation suffisante en
air pour éviter une dépression lorsque la vanne de la prise d'eau est appelée à servir pour cou-
per le débit en cas d'urgence. La dimension du reniflard peut être obtenue à l'aide de l'aba-
que 050-01 de la U.S. Army Corps of Engineers en considérant une vitesse maximale de l'air
de l'ordre de 45 m/s.
Afin de minimiser les pertes de charge aux prises d'eau, la conception de la prise d'eau doit
être faite en tenant compte de la facilité du nettoyage des grilles à débris.
Lors des activités d'ingénierie détaillée, la prise d'eau fait généralement l'objet d'une étude sur
modèle physique pour vérifier le calage et les conditions d'alimentation et assurer son bon
fonctionnement, ce qui ne peut être fait totalement par les calculs théoriques. Cette étude est
généralement requise étant donné l'influence que peut avoir un comportement inadéquat de la
prise d'eau sur le fonctionnement des turbines en aval.
11.3.1 Généralités
Du point de vue structural, les prises d'eau peuvent se classer sous cinq types principaux :
Le premier type est souvent utilisé pour les centrales de basse chute et au fil de l'eau. L'ana-
lyse de stabilité s'effectue pour le bloc d'ensemble prise d'eau-centrale. Cependant, pour des
raisons économiques liées à la séquence de construction, la prise d'eau peut être construite en
premier et peut avoir à agir temporairement comme ouvrage de retenue indépendant. Dans un
tel cas, elle doit aussi être analysée comme telle pour sa stabilité pendant la construction.
Les quatre autres types doivent être analysés comme des ouvrages indépendants.
Le deuxième type, en général, encastré dans un roc compétent, reçoit normalement le moins
de sollicitations, à part son poids propre, celui des équipements, les sous-pressions et la pous-
sée des glaces.
Le troisième type doit supporter la poussée des remblais, ce qui peut représenter une charge
importante dont la valeur doit être soigneusement déterminée dans l'analyse de stabilité. Les
mouvements relatifs ultérieurs entre l'ouvrage, le remblai et les aspects structuraux induits sont
à considérer lors du choix d'un tel type d'ouvrage.
Le quatrième type requiert la construction d'un pont pour accéder au tablier de la prise d'eau.
L'analyse de stabilité doit considérer que les poussées des glaces peuvent agir dans toutes les
directions.
Le cinquième type peut être considéré comme un barrage-poids en béton partiellement évidé.
En particulier, la stabilité en cas de vidange de la prise d'eau et de la conduite est à surveiller.
• charges dues à l'infiltration de l'eau entre le béton structural et le béton de seconde phase,
ou entre le béton de seconde phase et la plaque de blindage des pièces encastrées ;
• charges dues au coincement de la vanne en cours de levage alors que le treuil atteint deux
fois sa capacité nominale.
Les rainures des grilles à débris doivent être calculées pour résister aux charges suivantes :
• .charge hydrostatique uniforme de 6,0 m d'eau causée par le blocage partiel des grilles par
des débris ;
• charges dues à l'infiltration d'eau entre le béton structural et le béton de seconde phase.
11.4.1 Généralités
L'équipement mécanique des prises d'eau comprend, pour chaque pertuis, une vanne action-
née par un treuil à câbles et un jeu de grilles à débris et, pour tout l'ouvrage, une vanne batar-
deau ou un jeu de poutrelles. Lorsqu'il y en a une de disponible, une grue mobile est utilisée
pour la mise en place et l'entretien des équipements mécaniques de la prise d'eau. Dans le cas
contraire, on prévoit l'installation d'une grue portique.
Le rôle des vannes batardeaux ou des poutrelles est le même, soit d'isoler l'ouvrage de la prise
d'eau du bief amont afin de permettre l'inspection des vannes ainsi que l'entretien de leurs piè-
ces encastrées.
Les poutrelles sont généralement préférables aux vannes batardeaux en raison de leur moindre
poids, ce qui permet l'utilisation d'une grue mobile, plus économique à l'achat qu'une grue por-
tique.
11.4.2.1 Utilisation
Les vannes droites sur roues sont utilisées pour couper le débit d'une turbine à l'emballement,
si cette dernière n'est pas munie d'une protection du type vanne papillon, sphérique, treillis ou
vanne fourreau, et pour enlever la pression .d'eau quand le groupe ne fonctionne pas. Ce dis-
positif est requis afin de limiter l'usure des directrices et pour vidanger la conduite forcée à des
fins d'inspection et de réparation de cette dernière.
11.4.2.2 Construction
Ces vannes sont conçues avec des roues à axe fixe montées sur roulements à rouleaux coni-
ques. Elles sont construites en sections horizontales mécano-soudées devant être assemblées
au chantier pour former une vanne complète. Les deux montants verticaux portent les faces
d'étanchéité et les roues.
Les vannes sont composées d'une plaque écran renforcée par des raidisseurs et soudée sur
une série de poutres horizontales principales pour former une structure fermée. Leur concep-
tion finale fait en sorte que les charges sont distribuées le plus uniformément possible entre les
poutres maîtresses horizontales et par conséquent entre les roues. Sans alourdir indûment les
vannes, une résultante positive à la fermeture, d'une valeur minimale de 30 % du poids de la
vanne mais limitée à 300 kN, doit être maintenue durant toute la fermeture de la vanne.
La charge hydrostatique sur la plaque écran est transmise aux poutres horizontales. Ces char-
ges sont alors portées par les membrures verticales d'extrémité. À ces membrures doivent être
reliés les essieux des roues qui distribuent le plus uniformément possible les charges aux piè-
ces encastrées.
11.4.2.3 Chauffage
Les vannes ne sont pas chauffées. Le puits de vanne et l'appentis sont chauffés par des aéro-
thermes pour prévenir le gel. Les pièces encastrées émergées sont alors directement chauf-
fées par convection.
11.4.2.4 Etanchéité
L'étanchéité est assurée sur la face amont par des joints d'élastomère en forme de note de
musique sur les côtés. Puisque les vannes sont exploitées en eau vive, les joints d'élastomère
sont recouverts de fluorocarbone afin de diminuer les forces de frottement. Au seuil, l'étan-
chéité est assurée par un joint plat en élastomère fixé en aval du couteau usiné de façon à
transmettre les charges par contact métal à métal.
11.4.2.6 Commande
La fermeture de la vanne est commandée localement, à partir de la niche des treuils. Pour une
centrale qui ne possède pas de vanne de garde, la fermeture de la vanne de prise d'eau est, de
plus, commandée automatiquement par la protection mécanique du groupe, lorsque se produi-
sent les défaillances suivantes :
• si, après un temps défini, le vannage du groupe n'atteint pas la position « vitesse à vide »
par suite d'un ordre d'arrêt amorcé par les protections mécaniques 86L-1 ou 86L-2 ;
Les conditions anormales susceptibles d'amener cette situation sont les suivantes :
• défaut régulateur de vitesse (65/DEF) ;
• très bas niveau d'huile au réservoir oléopneumatique ;
• très basse pression d'air au réservoir oléopneumatique ;
• commande d'arrêt d'urgence provenant de l'armoire du régulateur de vitesse, du tableau
d'alternateur ou de la salle de commande.
Afin d'éviter tout accident causé par une mise en eau trop rapide de la conduite forcée, l'ou-
verture de la vanne ne peut se faire que manuellement au pied des tours ou à partir de la plate-
forme du treuil de la vanne. Sur une commande d'ouverture ou de remplissage, la course de la
vanne est limitée à 20 cm environ. Le contrôle se fait par un interrupteur monté sur le tambour
du treuil. Il doit être impossible de dépasser cette limite d'ouverture avant que ne soient rem-
plies les deux conditions suivantes :
• l'eau dans le puits de la vanne atteint le niveau du réservoir, cette condition étant vérifiée
par un interrupteur à flotteur, un interrupteur à pression ou des électrodes ;
L'opérateur peut, localement, après avoir constaté que la conduite est pleine, commander l'ou-
verture complète de la vanne.
Le palonnier des grilles à débris, tout comme celui des poutrelles, est constitué d'une structure
rigide en acier munie de deux crochets conçus pour s'engager automatiquement aux axes de
levage des grilles. Le déclenchement des crochets est prévu pour être actionné par le treuil
auxiliaire de la grue mobile.
Selon les considérations économiques, d'exploitation et d'entretien du projet, une paire de rai-
nures peut être considérée pour la mise en place de poutrelles (dans des cas particuliers, il est
possible d'envisager de loger les poutrelles dans les rainures des grilles à débris).
L'épaisseur minimale des piliers de la prise d'eau doit être suffisante pour permettre de réserver
dans le béton l'espace de logement pour les pièces encastrées et les ancrages.
Les ancrages dans le béton de première phase sont conçus pour permettre un mésalignement
de 5° dans toutes les directions et faciliter ainsi l'ajustement des pièces encastrées avant le
bétonnage de deuxième phase. Toutes les pièces lourdes des rainures sont encastrées dans le
béton de deuxième phase et la partie en contact avec l'écoulement est blindée.
Les voies de roulement, les éléments de guidage, les plaques d'étanchéité et le blindage de
fond de rainures forment une pièce monolithique rigide usinée avec précision. Les faces
d'étanchéité doivent être en acier inoxydable.
Les pièces encastrées des poutrelles et des grilles à débris ne sont pas chauffées. Par contre,
le chauffage des pièces encastrées des vannes s'effectue par le chauffage du puits de vanne
quel que soit le type de portail.
11.4.7.1 Normes
11.4.7.2 Calculs
Les calculs aux contraintes admissibles et aux états limites sont identiques à ceux fournis à la
rubrique 9.5.4.2.
Tous les éléments doivent respecter les épaisseurs minimales spécifiées à la rubrique 9.5.4.3.
11.4.7.4 Roues
11.4.7.5 Tolérances
Les tolérances finales avant et après le bétonnage des pièces encastrées et après le montage
des vannes de l'évacuateur de crues sont au indiquées au tableau 9.2 de la rubrique 9.5.4.5.
Pour fins de conception, les coefficients de frottement à utiliser sont ceux décrits à la rubri-
que 9.5.4.6.
Le débit des fuites, pour une vanne, ne doit pas excéder 500 l/min.
11.4.7.8 Fléchissement
Le fléchissement d'une vanne sous charge ne doit pas excéder 1/800 de la portée entre les
axes.
11.4.7.9 Treuils
Chaque treuil doit être muni d'un frein électromagnétique capable de ralentir et de retenir la
vanne en condition normale d'exploitation.
La vitesse normale de levage et de descente doit être de 1,2 m/min. En condition d'urgence, la
vitesse de chaque vanne est contrôlé par un ventilateur à registres et elle ne doit pas dépasser
2,4 m/min.
Les treuils doivent respecter la norme ACNOR B167, mais le facteur de sécurité des câbles est
porté à 5 pour les conditions normales de charge.
Les températures de conception sont celles données par le Code national du bâtiment ou Envi-
ronnement Canada pour la localité la plus proche. Pour les basses températures, on utilise la
valeur correspondant à 1 %.
11.4.8.1 Vannes
Les conditions de chargement suivantes doivent être considérées lors des calculs des vannes
et des pièces encastrées :
• la charge hydrostatique agissant sur la vanne pour toute ouverture possible, lorsque le ni-
veau de l'eau en amont est maximal ;
• les forces hydrodynamiques agissant sur la vanne à ouverture, partielle pour toutes les
conditions hydrauliques possibles ;
• tous les efforts résultant d'un coincement possible des vannes dans les rainures lorsqu'une
de celles-ci est suspendue par un ou deux points de levage, pendant que le moteur du treuil
développe son couple maximal.
Une charge latérale égale à 30 % de la charge normale sur chaque roue et s'appliquant à la pé-
riphérie des roues doit être considérée dans la conception des roues et de la structure de la
vanne.
Les conditions de chargement suivantes doivent être considérées lors des calculs des poutrel-
les de révision :
• une charge uniforme, équivalente à un différentiel de 6 m d'eau, appliquée sur l'aire totale
de chaque section pour le calcul de ses éléments ;
• les effets dus au remisage temporaire d'un jeu de grilles sur un autre déjà en place.
De plus, le pourcentage d'obturation par les éléments métalliques doit être maintenu idéale-
ment en deçà de 25 %. Le choix des profilés des barreaux doit tenir compte des fréquences vi-
bratoires induites par les mouvements hydrauliques et les barreaux doivent être calculés selon
les normes du United States Bureau of Réclamation.
11.4.8.5 Palonniers
Les conditions de chargement à considérer lors des calculs des palonniers sont identiques à
celles décrites à la rubrique 9.5.5.4.
11.5 Portails
On retrouve deux types de portail de prise d'eau : le portail de type « treuils sur tours et ponts »
et le portail de type « treuils en niche ».
Le portail de type « treuils sur tours et ponts » permet d'entreposer la vanne, lorsqu'elle est en
position ouverte, hors du puits immergé. La manœuvre de la vanne à des fins d'inspection,
d'entretien ou de réparation est alors minimale. Toutefois, l'installation du treuil sur un pont au-
dessus du puits de vanne oblige à déplacer le puits de vanne vers l'aval, de manière à disposer
d'un espace suffisant entre les rainures des grilles et celles de la vanne pour permettre l'accès
à la grue mobile nécessaire à la manutention des poutrelles et des grilles. Cette disposition
augmente considérablement la distance entre le seuil des grilles et le seuil de la vanne. Le seuil
des poutrelles demeure à quelques mètres en aval de celui des grilles.
Un portail du type « treuils en niche » suppose que la vanne, en position ouverte, demeure
noyée, ce qui entre autres accélère la corrosion et limite l'entretien. Lorsqu'on veut retirer la
vanne de son puits, à des fins d'inspection, d'entretien ou de réparation, il faut utiliser une grue
mobile qui soulève, en premier lieu, le treuil de sa niche et puis la vanne. Au préalable, les
poutrelles sont placées dans leurs rainures et la prise d'eau est vidangée. Lorsque le poids total
de la vanne est considérable, il est nécessaire d'utiliser une grue de grande capacité. La diffi-
culté de se procurer un tel type de grue peut entraîner des délais. Dans un tel cas, on doit utili-
ser une grue portique.
La superstructure du portail de type « treuils sur tours et ponts » comprend les principaux élé-
ments suivants : pont des treuils, tours,-abri des treuils et appentis. Un recouvrement architec-
tural abrite le pont et la (ou les) tour ayant un escalier. Une des tours d'extrémité comporte un
escalier d'accès au pont des treuils. La tour à l'extrémité opposée est munie d'une échelle pour
une prise d'eau de cinq vannes ou moins ou d'un escalier pour une prise d'eau de plus de cinq
vannes.
Le portail de type « treuils en niche » comprend les principaux éléments suivants : les treuils
sur pont, les salles de chauffage et d'équipements électriques et une structure de béton conçue
pour supporter les équipements mobiles qui vont circuler sur le dessus de la niche. Une des
extrémités de la niche comporte un escalier d'accès au niveau des treuils alors que l'extrémité
opposée est munie d'une échelle pour une prise d'eau de cinq vannes ou moins ou d'un esca-
lier dans le cas d'une prise d'eau avec plus de cinq vannes.
12 Galeries d'amenée
12.1 Généralités
La galerie d'amenée a pour fonction d'acheminer l'eau de la prise d'eau vers la turbine de la
centrale. Lorsque le roc est compétent, il est souvent avantageux d'utiliser une galerie non re-
vêtue à cause d'une durée de construction plus courte (pas de coffrage et de bétonnage), des
coûts moindres (élimination du béton), des pertes de charge plus faibles et des surpressions
moindres (vitesse économique plus petite). Toutefois, les ouvrages secondaires mais requis
pour compléter la galerie d'amenée peuvent représenter des coûts additionnels non négligea-
bles (bretelles de construction, chambre d'équilibre, fosse de dégravage, répartiteur, etc.). Une
comparaison économique avec d'autres variantes d'adduction demeure essentielle.
Cette méthode facilite le travail du concepteur dans le mesure où le coût de construction requis
ne concerne que l'élément étudié. Elle permet également au projeteur de tenir compte de l'en-
semble des sources d'énergie et de puissance potentielles.
12.3 Géométrie
La géométrie de la galerie d'amenée est fonction des particularités inhérentes à chaque site.
Les dimensions limites des galeries en D sont de 16 m de largeur et de 20 m de largeur hors
tout. La flèche de la galerie est généralement égale au quart de la largeur. Pour des questions
de facilité d'exécution, il est préférable de limiter les pentes latérales des galeries au minimum.
Lorsqu'une descente s'impose, son inclinaison sera de 50 à 609 de façon à permettre l'évacua-
tion des matériaux excavés par gravité. Les raccordements s'effectuent au moyen de courbes
dont le rapport du rayon au diamètre équivalent varie entre 3 et 5.
Dans le cas d'une galerie excavée dans un roc de mauvaise qualité, il est requis d'effectuer une
étude de coup de bélier pour éviter toute possibilité d'affaissement de la galerie.
Si la galerie est de longueur importante, le bétonnage du radier peut être envisagé afin de per-
mettre un accès pour son inspection au cours de l'exploitation. Sinon, l'accès peut s'avérer dif-
ficile, voire impossible.
[461
Ce sujet est également traité à la rubrique 15.2.1.
13 Chambres d'équilibre
13.1 Généralités
Le but premier de la chambre d'équilibre est de maintenir, en tout temps, la qualité de l'électri-
cité par rapport à la fréquence sur le réseau. Elle assure le bon réglage de la centrale en toutes
circonstances et l'amortissement des oscillations. De façon plus détaillée, elle permet de :
• procurer un dispositif de grande déformabilité (masse d'eau avec surface d'eau) pour ab-
sorber les grandes variations de pression et pour ne laisser se réfléchir que des variations
atténuées vers la conduite ou la galerie ;
• accumuler temporairement de l'eau lors d'une réduction de charge ou d'un délestage, jus-
qu'à ce que l'eau de la conduite atteigne son nouveau régime d'écoulement ou soit arrêtée.
13.2 Concept
La chambre d'équilibre est constituée d'un réservoir généralement cylindrique relié à une gale-
rie directement ou au moyen d'un puits de raccordement comportant parfois un étranglement à
son extrémité. Les cotes du fond et du dessus de la chambre sont fixées en fonction des ni-
veaux d'exploitation minimal et maximal du plan d'eau atteints dans les calculs des oscillations.
Par mesure de sécurité, on ajoute habituellement une hauteur additionnelle de 1,5 m de part et
d'autre des cotes des amplitudes maximales calculées dans la chambre.
ou
TL = temps de lancer de l'eau (s)
L = longueur de la galerie d'amenée (m)
V = vitesse d'écoulement au débit d'équipement
dans la galerie (m/s)
g = constante gravitationnelle
H = hauteur de chute nette maximale (m)
Pour tout le système d'adduction, le temps de lancer de l'eau doit être inférieur à 2 s. Si cette
condition n'est pas satisfaite, on doit calculer les pressions transitoires provoquées par une
coupure d'urgence au débit turbiné tant en amont (surpressions) qu'en aval (dépressions) des
turbines.
Les surpressions doivent être normalement limitées à des valeurs correspondant à environ 25
ou 30 % de la pression hydrostatique aux machines. Les dépressions ne doivent pas dépasser
-4,5 m (5,8 m en pression absolue) pour éviter la rupture de la colonne d'eau. Lorsque cette
valeur ne peut être atteinte, on peut augmenter le calage des groupes ou le temps de lancer de
l'eau doit être réduit. D'autres solutions peuvent être envisagées pour éviter la construction
d'une chambre d'équilibre : le déplacement de la centrale vers l'aval, la diminution de la galerie
de fuite, l'augmentation de l'aire d'écoulement des conduites d'adduction, etc.
La chambre d'équilibre est habituellement dimensionnée selon le critère de Thoma (réglage à
puissance constante) afin d'en assurer la stabilité.
Lorsque la centrale alimente un réseau isolé, la section calculée de Thoma est ensuite majorée
par un facteur variant entre 2 et 2,5 selon le gradient désiré pour l'amortissement des oscilla-
tions du plan d'eau dans la chambre. Le dimensionnement définitif de la chambre d'équilibre est
souvent réalisé par une étude sur modèle réduit où il est possible de simuler le système hy-
draulique et d'ébaucher la simulation d'un réglage à puissance constante.
Lorsque la centrale est reliée au réseau provincial, la section calculée de Thoma est alors ma-
jorée par un facteur acceptable variant entre 1,4 et 1,8, selon les conditions au site et les
contraintes de l'aménagement. Toutefois, à la suite d'une panne majeure d'électricité, la cen-
trale alimente une portion limitée du réseau et ces conditions s'apparentent temporairement à
celles d'un réseau non relié.
Le rôle de l'étranglement à l'entrée de la chambre est de limiter l'amplitude des oscillations du
niveau de l'eau et d'accélérer leur amortissement. Sa présence contribue toutefois à augmenter
les surpressions. La conception optimale avec étranglement est obtenue si la surpression
maximale produite aux turbines à la suite d'un rejet totale de la charge est égale à la pression
produite par l'eau lorsqu'elle atteint son niveau maximal dans la chambre. La section requise
dans la chambre d'équilibre peut alors être diminuée. Dans le but d'amortir le plus rapidement
possible le régime oscillatoire de l'eau dans la chambre, on cherche à maximiser les pertes de
charge à l'étranglement lors d'un écoulement descendant en construisant'des étranglements
avec une dissymétrie aussi grande que possible.
Dans le cas de très petites centrales, il peut être possible d'éviter l'implantation d'une chambre
d'équilibre dans le but de minimiser les coûts. Il faut alors ne pas compter sur la centrale pour
le redémarrage du réseau après une panne majeure et ajuster les épaisseurs des blindages, le
temps de fermeture des directrices de la turbine et le taux de prise en charge.
14 Conduites forcées
14.1 Généralités
La conduite forcée est une canalisation qui relie l'extrémité des ouvrages d'amenée à la turbine.
Elle constitue le dernier élément majeur du système d'adduction. Suivant les conditions topo-
graphiques, elle peut être souterraine ou extérieure. Il s'agit de la composante du système la
plus sollicitée, d'où son appellation.
On a généralement intérêt à réduire la longueur de la conduite forcée, car il en découle une ré-
duction proportionnelle du poids (et par conséquent du coût) et de la perte de charge due à la
résistance générale de la conduite. On cherche à réduire le nombre et l'importance des coudes
qui sont la cause de résistances locales provoquant des pertes de charge singulières s'ajoutant
à celles dues à la résistance générale de la conduite.
À la suite de singularités (répartiteur, trifurcation, bifurcation, coude, etc.), il est recommandé de
prévoir une longueur rectiligne égale à environ 10 fois le diamètre de la conduite, avant la jonc-
tion avec la bâche spirale, afin d'assurer à la turbine une alimentation équilibrée.
14.4 Répartiteur
Le répartiteur est une composante indispensable dans le calcul de bifurcation ou lorsque la
galerie d'amenée alimente plus d'un groupe. Il s'agit d'un élément complexe dont la conception
relève en grande partie de l'expérience et dont les dimensions doivent être optimisées à l'aide
d'un modèle réduit. Puisqu'il s'agit d'un élément de raccordement, certaines dimensions sont
fixées par les caractéristiques des éléments adjacents, tels l'entraxe des groupes, le diamètre
d'entrée de la bâche ainsi que celui de la galerie d'amenée. On peut y raccorder au besoin des
transitions.
Dans le choix des sections à géométrie variable, il y a lieu de considérer l'aspect relatif à l'ingé-
nierie de construction, notamment la réutilisation des coffrages pour le bétonnage de réparti-
teur.
Dans le cas d'une galerie d'amenée non revêtue, on doit prévoir une fosse à débris en amont
du répartiteur bétonné.
14.5 Références
Référence 14.1 Amstutz, E. 1970. Buckling of Pressure Shaft and Tunnel Linings. Water
Power.
Référence 14.2 Jacobsen, S. 1977. Pressure Distribution in Steel-lined Rock Tunnels and
Shafts. Water Power.
Référence 14.3 Jacobsen, S. 1974. Buckling of Circular Rings and Cylindrical Tubes under
externat pressure. Water Power.
Référence 14.4 Tâche, J. 1974-1975. Contribution à la théorie et au calcul du blindage d'une
galerie circulaire. Bulletin technique Vevey.
15 Centrales
15.1 Généralités
Trois types de centrale sont généralement considérés lors des études d'aménagement hy-
droélectrique : la centrale souterraine comprenant une caverne excavée dans le massif ro-
cheux, lorsque les conditions topographiques et géologiques le permettent, la centrale en sur-
face avec une superstructure pour abriter les équipements et le personnel et la centrale au fil
de l'eau. Le choix du type de centrale fait suite à une optimisation de la localisation et du di-
mensionnement du site. La centrale doit en outre être protégée contre les inondations corres-
pondant à la crue décamillennale.
Le dimensionnement de la centrale dépend essentiellement des caractéristiques des machines
hydrauliques, telles que le diamètre de la turbine, l'entraxe des groupes et le calage.
L'entraxe des groupes est généralement imposé par les dimensions de la bâche spirale. Seu-
lement dans le cas où la chute excède 120 m et où la vitesse d'écoulement à la sortie de la
roue est plus petite que 12 m/s, la dimension de l'alternateur pourra être déterminante pour
établir l'entraxe des groupes. Dans le cas des centrales souterraines, l'entraxe peut être dicté
par la largeur du pilier de roc requis entre deux aspirateurs.
Les équipements sélectionnés dans la conception d'une centrale doivent quant à eux répondre
à différent critères. Ces critères doivent répondre, entre autres, à des exigences de :
• fiabilité, pour assurer le maintien du service et, dans des cas spécifiques, la remise en
charge du réseau lors de pannes ;
• stabilité, pour minimiser l'impact des perturbations lors de défauts sur le réseau ;
Pour chaque installation ces exigences dépendent de facteurs tels que la puissance, le nombre
d'alternateurs, la position stratégique, le rôle dans la stabilisation du réseau, avec réservoir ou
non, etc.
L'évolution du réseau d'Hydro-Québec oblige à revoir et réévaluer ses exigences constamment.
La conception doit demeurer dynamique.
Quelques exemples d'équipements caractéristiques des ouvrages hydrauliques, surtout des
centrales, sont donnés au tableau 15.1.
Le calcul des pertes de charge dans les conduites forcées découle de l'emploi de la formule de
Darcy-Weisbach.
Le coefficient de frottement est évalué à partir de l'équation de Colebrook et White pour la ré-
gion transitoire du diagramme de Moody. .
Les pertes de charge singulières à la grille à débris peuvent être majorées de 10 à 30 % selon le taux de
transport des débris sur la rivière (par exemple, la centrale Carillon).
6
Les coefficients de pertes singulières pour les coudes et les convergents sont calculés à partir des formules et
des abaques présentés dans le manuel de Levin (référence 15.2).
15.2.4 Références
Référence 15.1 Ginocchio, R. 1978. L'Énergie hydraulique. Collection de la Direction des
Études et Recherches d'Électricité de France, Éditions Eyrolles.
Référence 15.2 Levin, L. 1968. Formulaire des conduites forcées, oléoducs et conduits
d'aération. Dunod.
15.3.1 Généralités
Quatre types de centrale sont habituellement considérés lors des études et avant-projets
d'aménagements hydroélectriques :
• la centrale souterraine aménagée dans une caverne excavée dans le massif rocheux lors-
que les conditions topographiques et géologiques le permettent ;
• la centrale en puits.
Le choix du type de centrale, fait par suite d'une optimisation de la localisation et du dimension-
nement des ouvrages et des équipements requis pour l'aménagement du site. La centrale doit
être protégée contre les inondations : le niveau du plancher des alternateurs doit être au-
dessus du niveau aval correspondant à la crue décamillennale ou en prévoyant une protection
adéquate contre ce niveau de crues.
Les dimensions de la centrale dépendent essentiellement des caractéristiques des machines
hydrauliques, telles que le diamètre de la turbine, l'entraxe des groupes, le calage, les dimen-
sions de la bâche spirale et de l'aspirateur.
Un bâtiment de centrale est généralement divisé en deux parties distinctes, soit l'aire des grou-
pes et les aires de service et d'administration. Aussi, on distingue la superstructure, qui est si-
tuée au-dessus du plancher des alternateurs, de l'infrastructure, qui comprend la partie située
entre la fondation rocheuse et le niveau du plancher des alternateurs.
La superstructure comprend les cadres d'acier, les planchers des mezzanines, le toit et la
structure de support du pont roulant. Dans le cas des centrales souterraines, la superstructure
ne comprend que la structure de support du pont roulant ; cependant, dans la pratique actuelle,
les voies de roulement des ponts roulants des centrales souterraines reposent sur des conso-
les excavées à même le roc.
L'infrastructure est composée des aspirateurs, de l'encastrement de la bâche spirale, des plan-
chers des turbines et des alternateurs.
Les combinaisons de charges permanentes et de charges vives doivent répondre aux exigen-
ces du Code national du bâtiment du Canada (1995) pour les bâtiments de protection civile.
• charges permanentes :
• masse de la charpente, de la dalle et du revêtement du toit,
• structures et fondations du poste, lorsque celui-ci est situé sur le toit,
• équipements mécaniques et électriques fixes du toit,
• voie de roulement des véhicules ;
• charges vives :
• neige,
• vent,
• séisme,
• surcharge de service uniforme, ,
• surcharges des équipements de manutention, tel que véhicules, grues mobiles, mono-
rails,
• surcharges des structures et équipements du poste,
• impacts provenant des équipements mécaniques ou électriques.
• charges permanentes :
• masse de la charpente et de la dalle,
• murs et partitions architecturales,
• équipements mécaniques et électriques fixes ;
• charges vives :
• surcharges de service uniformes propres à la fonction des espaces considérés,
• surcharges des équipements de manutention, tel que véhicules et monorails,
• séisme.
Les dalles des mezzanines sont habituellement en béton coulé sur pontage métallique.
Les cadres d'acier de la superstructure doivent résister aux charges suivantes :
• charges permanentes :
• masse de la charpente,
• charges du toit et des mezzanines,
• charges vives :
• charges du toit et des mezzanines,
• température,
• séisme,
• ponts roulants,
• surcharges dues aux câbles conducteurs des lignes de transport.
La stabilité longitudinale du bâtiment est assurée par des contreventements au droit des murs
amont et aval et dans l'axe des colonnes de support du pont roulant, tandis que sa stabilité
transversale est assurée par une combinaison des moyens suivants :
• boulons d'ancrage dans le roc pour les centrales souterraines et en surface, et dans le bé-
ton de la prise d'eau pour les centrales intégrées ;
15.3.3.4 Aspirateur
La conception de l'aspirateur inclut le cône, le coude, le divergent et les piliers. Il doit résister à
toutes les charges provenant des structures et des équipements situés au-dessus. Il doit éga-
lement résister aux pressions et sous-pressions provenant du bief aval.
Tableau 15.3 : Charges de service pour la conception des composantes structurales des
centrales
Charge
Niveau/Salle
(kN/m2)
Plancher des turbines
• Aire des groupes
Corridors amont et aval et aires entre les groupes 15
• Aire de service
Salle des huiles 25
Salle d'entreposage de hydrocarbures 15
Salles des accumulateurs, des équipement de commande, des chargeurs et de 10
communication
Plancher des alternateurs
• Aire des groupes
Corridors amont et aval et aires entre les groupes 50
• Aire de service
Aire de montage et de déchargement (pour les endroits de montage et de dépôt 75
des rotors d'alternateur et des roues de turbine, les charges spécifiques et leur
emplacement doivent être définies à partir des charges réelles des équipe-
ments)
Salle d'air comprimé 15
Salle de conférence, ateliers mécanique et électriques, poste de soudure 10
Mezzanine et autres planchers supérieurs 10
Escaliers, paliers, passerelles, etc. 5
Si le concepteur détermine les charges de roues du pont roulant, il doit prendre les dispositions
nécessaires afin de s'assurer que la charge maximale utilisée dans ce calcul ne puisse s'ap-
procher effectivement plus près des extrémités du pont roulant que la distance servant à dé-
terminer les réactions des roues.
Les différents facteurs de charges à utiliser pour la conception de la voie de roulement sont les
suivants:
• OL : 1,50 ;
• facteur d'impact des charges verticales : 1,25 ;
• charge horizontale transversale appliquée au sommet des rails : 20 % des charges levées
et du chariot, répartie également sur chaque rail.
Nonobstant les facteurs définis ci-dessus, le facteur de majoration des charges à utiliser pour le
levage du rotor peut être pris égal à 1,25.
En raison de l'efficacité et de la fiabilité des contrôles limiteurs de surcharge, il n'est pas néces-
saire de concevoir les voies de roulement pour la charge correspondant au calage du treuil.
15.4 Turbines
La composante turbine couvre :
• le système hydraulique ;
• le régulateur de vitesse.
Les critères reliés aux arbres et paliers ne sont présentement pas couverts dans ce guide.
15.4.1 Généralités
II existe une turbine appropriée pour une gamme de chute donnée.
Les différentes turbines ainsi que les hauteurs de chute sous lesquelles elles fonctionnent sont
montrées au tableau 15.4.
Chacune d'elles possède une gamme de chute préférentielle déterminée par les niveaux amont
et aval maximal, minimal et nominal.
.La gamme des hauteurs de chute au Québec requiert surtout des turbines du type Francis, Ka-
plan, hélice et bulbe. Des exemples en sont donnés au tableau 15.1.
Les programmes ECOP et ECOPBULBE permettent d'obtenir, pour une étude de faisabilité, les
caractéristiques, les dimensions et les coûts des turbines et des alternateurs ainsi qu'un ordre
de grandeur des éléments de génie civil et d équipements divers.
L'une des principales dimensions qui caractérise la machine et donc la centrale est le diamètre
de gorge de la roue turbine. Le diamètre maximal des roues Francis est limité par la largeur du
four de détente des contraintes induites ou par l'espace nécessaire pour le transport de la roue.
Le diamètre maximal de la roue en une seule pièce est d'environ 6 m. Les roues du type Ka-
plan, hélice et bulbe étant démontables, ces limites ne s'appliquent pas. La vitesse hydraulique
moyenne au droit de la roue est de l'ordre de 12 m/s pour les Francis, de 14 m/s pour les Ka-
plan et bulbes et de 11 m/s pour les hélices. Ces vitesses doivent être optimisées en fonction
du facteur d'utilisation des groupes.
Dans le programme ECOP, les turbines sont sélectionnées à partir de la chute nominale et sa
variation, tandis que leur conception est basée sur une vitesse d'écoulement et un débit. Une
quinzaine d'équations basées sur les principes physiques de fonctionnement des machines
permettent de caractériser les groupes turbines-alternateurs. Les dimensions d'une centrale
type sont alors déduites par les formules empiriques à partir des dimensions du groupe.
Les volumes d'excavation et de bétonnage sont calculés à partir de ces dimensions de centrale
en supposant un niveau de roc et en utilisant des épaisseurs de béton selon des lois empiri-
ques au besoin. Les autres valeurs, tels les coûts et les masses des équipements, sont déduits
par les équations empiriques.
Tableau 15.5 : Contraintes permises sous charges maximales et conditions les plus sé-
vères d'exploitation
Matériau Contraintes admissibles
Acier moulé Le moindre de 20 % de la contrainte de rupture en
traction ou de 33 % de la limite élastique du maté-
riau.
Tôles d'acier pour la bâche et l'avant distributeur :
• matériaux couverts par la section VIII du Boiter Le tout conformément aux limites imposées par la
and Pressure Vessel Code de l'ASME ; section VIII Unfired Pressure Vessel division 1 ou 2.
• matériaux non couverts par la section précé- Le moindre de 25 % de la contrainte de rupture en
dente. traction ou de 50 % de la limite élastique du maté-
riau.
Tôles d'acier pour les autres pièces Le moindre de 20 % de la contrainte de rupture en
traction ou de 33 % de la limite élastique du maté-
riau.
Cuivre recuit 60Mpa
À moins de spécification contraire, pour tous les autres matériaux utilisés, les contraintes ré-
sultant.des charges maximales, dans les conditions les plus sévères d'exploitation ne doivent
pas dépasser le tiers de la limite élastique. À la vitesse d'emballement en conjugaison et pour
les essais hydrostatiques, les contraintes maximales ne doivent pas dépasser les deux tiers de
la limite élastique. À la vitesse d'emballement hors conjugaison, les contraintes maximales ne
doivent pas dépasser les trois quarts de la limite élastique. Pour les directrices des turbines,
leurs tourillons et leurs leviers de commande, lors de la rupture des goupilles de sécurité, les
contraintes maximales ne devront pas dépasser les deux tiers de la limite élastique.
Pour les boulons et les goujons à haute résistance, la contrainte ne doit pas dépasser 60 % de
la limite élastique.
Les contraintes d'adhérence entre les ancrages et le béton ne doivent pas dépasser 700 Kpa.
Les contraintes de compression transmises au béton ne doivent pas dépasser 4 150 Kpa.
Les jeux prévus dans les assemblages tournant ou glissant doivent tenir compte des déforma-
tions, de façon à éviter des efforts indus ou tout contact nuisible entre les éléments pendant le
fonctionnement du groupe.
La combinaison la plus défavorable des tolérances d'usinage des pièces adjacentes doit être
utilisée dans l'établissement des jeux minimaux.
Toutes les pièces de grande dimensions qui sont sujettes à déformation lors du transport ou du
montage doivent être renforcées par des croisillons appropriés.
15.4.3 Matériaux
Les matériaux considérés pour les pièces soumises à la pression amont sont les aciers sui-
vants :
Tous ces aciers ont leurs limites élastiques et à la rupture voisines. Ils sont appropriés à l'appli-
cation visée par leur bonne soudabilité et leur capacité à redistribuer les contraintes par plastifi-
cation locale. Certains aciers à haute résistance peuvent être considérés si les fabricants en
démontrent l'intérêt et dont l'utilisation résulte en une économie sur l'approvisionnement des
composants.
Ces aciers sont le ASTM A-514 et le ASTM A-517 ; d'autres qualités d'aciers offrant des pro-
priétés semblables peuvent aussi être considérées.
15.4.4 Régulation
15.4.4.1 Généralités
Les critères énoncés dans cette rubrique doivent être considérés lors de la préparation des de-
vis techniques d'approvisionnement des régulateurs et de leur circuit hydraulique.
Cette rubrique est basée sur un classement des centrales. Elle a pour objectif de normaliser le
plus possible la conception et les caractéristiques des régulateurs de vitesse et des circuits hy-
drauliques.
Actuellement, l'achat des régulateurs de vitesse est régit par la spécification technique SN-
38.1. L'achat doit donc s'effectuer en harmonie avec ce document et les exigences addition-
nelles mentionnées plus loin. Par ailleurs, la conception des circuits hydrauliques des régula-
teurs de vitesse n'a jamais été régi. Les informations qui suivent devraient donc permettre au
concepteur d'être mieux encadré.
Les exigences de maintenance décrites dans cette rubrique concernent principalement les
composants du circuit hydraulique alimentant le régulateur de vitesse.
Le concepteur doit s'assurer lors de la conception du système de régulation de vitesse que ce
dernier comporte le moins de composants possible. Par surcroît, il doit s'assurer que tous les
équipements ou protections ont une valeur ajoutée.
Les exigences de maintenance pour le régulateur de vitesse se résument comme suit :
• assurer un espace de travail près du régulateur pour permettre le démontage des compo-
sants mécaniques ;
• assurer que les fonctions d'opération en mode manuel soient complètes à partir de l'armoire
du régulateur.
Les exigences de maintenance pour les composants du circuit hydraulique se résument comme
suit :
• assurer que le réservoir de récupération soit conçu pour permettre une vidange complète ;
• assurer que les composants (valves, pompes, etc.) soient bien identifiés en utilisant la fonc-
tion du composant ainsi qu'un numéro d'identification ;
• assurer que la vidange de l'huile du filtre du circuit hydraulique se fasse dans le réservoir de
récupération.
• servomoteur (2).
Réservoir
oléopneumatique
servomoteur
Les exigences de fiabilité du système de régulation de vitesse sont reliées plus particulièrement
à la durée de vie des composants, à la période durant laquelle les composants sont supportés
pour les pièces de rechange et à leur fréquence d'entretien.
Le concepteur doit s'assurer que tous les composants mécaniques du régulateur et du circuit
hydraulique, comme la valve principale et la pompe principale, ont une durée de vie de 30 ans
et que les composants électroniques ont une durée de vie de 15 ans par suite de la mise en
service.
De même, le concepteur, doit s'assurer que tous les composants, mécaniques ou électroni-
ques, auront une période de garantie de fourniture pour les pièces de.rechange équivalente à
la durée de vie des composants.
Le concepteur doit s'assurer que la fréquence d'entretien de tous les composants soit minimi-
sée. Il est recommandé que les périodes d'entretien soient :
Les exigences de sécurité sont minimales. En effet, selon l'installation, le concepteur peut juger
nécessaire d'additionner d'autre exigences. Par contre, il doit documenter l'ajout de tout autre
dispositif de sécurité.
Les exigences pour les systèmes à basse pression et à haute pression sont les suivantes :
• les valves doivent être bien identifiées à l'aide d'un numéro de code et de la fonction ;
• les purges d'air doivent être munies d'un silencieux ou ramenées à un drain ;
• le filtre doit être muni d'un indicateur de pression afin de permettre une ouverture sécuritaire
du corps.
De plus quelques exigences supplémentaires pour les systèmes à haute pression sont requi-
ses :
Selon le classement des différentes centrales à Hydro-Québec, les coûts associés à la fourni-
ture d'équipements plus sophistiqués selon la puissance et l'importance des installations pour-
raient être diminués de façon substantielle. Par contre, Hydro-Québec ne possède actuellement
aucun classement de ses centrales. C'est pourquoi, le présent guide ne se positionne pas, pour
l'instant, sur la réstriction des périphériques.
Circuits hydrauliques
Les circuits hydrauliques se divisent en deux catégories : à basse pression et à haute pression.
La limite entre les circuits à basse pression et à haute pression est fixée à 7 MPa (1 000 psi),
soit la pression à partir de laquelle un séparateur est requis pour limiter la diffusion du gaz utili-
sé dans l'huile.
Figure 15.2 : Circuit hydraulique système basse pression - centrale à démarrage auto-
nome
ALIMENTATION D'AIR
régulateur de vitesse
RÉSERVOIR OLÉOPNEUMATIQUE
XN ?A
O
N
SERVOMOTEURS
DRAIN
DRAIN
RESERVOIR DE RÉCUPÉRATION
Figure 15.3 : Circuit hydraulique système haute pression - centrale à démarrage auto-
nome
DRADM
RÉSERVOIR DE RÉCUPÉRATION
Pour les nouveaux projets, le projeteur doit faire une analyse technoéconomique afin de déter-
miner si une solution « haute pression » est avantageuse. Il doit analyser dans la conception
globale de la centrale l'espace disponible, la nécessité d'une salle de compresseur, la possibi-
lité d'utiliser des servomoteurs commerciaux, etc.
pompe auxiliaire Le rôle de la pompe auxiliaire est de compenser principalement les fuites
dans le système. De plus, elle permet de compenser les écarts de niveau
associés à de petites variations des servomoteurs.
Le départ de la pompe auxiliaire est initié par l'automate. La pompe doit
être munie d'une soupape de surpression. À la sortie de la pompe, une
soupape de dérivation doit permettre le départ et l'arrêt de la pompe sans
charge. La soupape de dérivation doit être dimensionnée pour permettre
le passage du débit maximal de la pompe.
Par contre, pour une centrale à démarrage autonome, la pompe auxiliaire
fonctionne continuellement. La pompe doit être munie d'une soupape de
surpression. À la sortie de la pompe, une soupape de dérivation doit
permettre de diriger l'huile vers le réservoir oléopneumatique-
accumulateur ou le réservoir de récupération. La soupape de dérivation
doit être dimensionnée pour permettre le passage du débit maximal de la
pompe. La pompe auxiliaire doit être alimentée soit à l'aide d'une turbi-
nette ou d'une alimentation statique sans coupure (ASSC). Le concep-
teur devra réaliser une étude technoéconomique pour justifier son choix.
système à basse Un contact de niveau doit commander le démarrage et l'arrêt de la
pression (<1000 psi pompe. Par contre, pour une centrale à démarrage autonome, le contact
7MPa) de niveau doit actionner la soupape de dérivation afin de dévier l'huile
vers le réservoir de récupération ou le réservoir oléopneumatique.
système à haute pres- Les capteurs de fin de déplacement sur la tige du piston et les capteurs
sion (>1000 psi) de pression doivent commander le démarrage et l'arrêt de la pompe.
Ainsi, le démarrage de la pompe est initié par un signal de pression, tan-
dis que l'arrêt est commandé par un capteur de déplacement sur la tige
du piston.
Par contre, pour une centrale à démarrage autonome, les capteurs de
déplacement sur la tige du piston et les capteurs de pression doivent ac-
tionner la soupape de dérivation afin de dévier l'huile vers le réservoir de
récupération ou l'accumulateur. Les capteurs de pression donnent la
commande de dévier l'huile vers les accumulateurs tandis que les cap-
teurs de déplacement donnent la commande de dévier l'huile vers le ré-
servoir de récupération.
Réservoir de récupération La construction du réservoir de récupération doit répondre aux critères
(puisard) suivants :
• la dimension du réservoir doit être telle que le volume du réservoir ne
doit pas être moins de 110% du volume d'huile total qui peut être
emmagasiné au réservoir ;
Le volume d'huile total comprend, le volume d'huile normal du réser-
voir de récupération, le volume d'huile du réservoir oléopneumatique-
accumulateurs, le volume d'huile des servomoteurs et de la tuyaute-
rie.
• l'aspiration de la pompe doit être sous le niveau minimal de l'huile ;
• le réservoir doit être conçu pour permettre une vidange complète via
une prise de deux pouces à connexion rapide ;
Le filtre doit avoir une efficacité de Bêta5.7(c) > 200 et Bêta7(c) > 1 000 se-
lon le test « multipass » de la norme ISO 16889 dont le compteur de par-
ticule est calibré selon la norme ISO 11171 ou, Bêtae>200 et Bêta8.3 >
1 000 selon le test « multipass » de l'ancienne norme ISO 4572 dont le
compteur de particule est calibré selon la norme ISO 4402. De plus, la
capacité du filtre doit permettre de satisfaire à la période de remplace-
ment spécifiée à la rubrique 15.4.4.2.3.
Le régulateur doit être muni d'un ajustement pour limiter l'ouverture du tiroir principal afin de
contrôler les temps d'ouverture et de fermeture des servomoteurs.
La conception du tiroir principal ou diaphragme doit être telle que, lors d'une perte de la pres-
sion d'huile contrôlant le tiroir principal ou le diaphragme, ces derniers doivent se positionner
pour fermer les directrices.
Le degré de filtration du filtre installé sur le régulateur de vitesse doit être en harmonie avec les
jeux des différents tiroirs. Le filtre doit être du type jumelé et doit être muni d'une valve de déri-
vation. La conception doit permettre le changement des cartouches filtrantes jetables en mar-
che.
La valve principale peut être installée sur le réservoir de récupération ou dans un cabinet avec
la commande de cette dernière.
Commande et automatisme
Interface personne-machine Pour les groupes de faible puissance, l'interface à cadrans est éliminée
(IPM) lorsque l'interface personne-machine du produit proposé présente une
bonne convivialité et permet de réaliser toutes les opérations et de visua-
liser toutes les informations normalement présentées sur une interface à
cadrans.
L'interface à cadrans est requise pour des groupes de plus grandes puis-
sances (rubrique 15.4.4.1) pour entretien, dépannage et mise en service.
Par contre, les boutons fournis avec l'interface personne-machine pour-
raient remplacer les boutons recommandés dans la spécification techni-
que normalisée s'ils sont conviviaux (SN-C-38.1, articles 4.3 et 4.9).
Étude des entrées-sorties L'analyse des besoins spécifiques de chaque installation permet d'opti-
miser le nombre des entrées-sorties requises et, par conséquent, de ré-
duire au minimum le coût de la fourniture. L'application de la spécification
normalisée SN-38.1 permet de bien identifier les besoins.
Une bonne analyse permettra de choisir le bon système en fonction des
besoins réels et de réduire au minimum les coûts. Le choix des entrées-
sorties doit prendre en considération le type de centrale et de son utilisa-
tion.
Une mauvaise analyse entraîne l'utilisation de plusieurs entrées-sorties,
non nécessaires, et par conséquent, l'utilisation d'un système plus gros et
donc plus coûteux (rubrique 15.4.4.1 ).
Sévérité des essais des armoi- Pour un groupe de petite puissance, les essais normalisés du fabricant
res électroniques sont considérés. Ces derniers sont analysés pour valider s'ils sont ac-
ceptables et suffisants. Ainsi, aucun essai supplémentaire, ordinairement
requis par Hydro-Québec n'est réalisé ; seulement des essais fonction-
nels sont réalisés lors de la mise en service.
Régulateur
• regroupements Le concepteur doit regarder la possibilité d'éliminer l'armoire du régula-
teur.
Pour les projets clé en main, l'armoire électronique du régulateur peut
être intégré à l'intérieur des tableaux ou d'armoires existants ou nou-
veaux (tableau d'alternateurs, armoire d'excitation, etc.).
Pour les autres projets, il est nécessaire d'envisager de faire ce regrou-
pement. Ainsi, pour chaque projet réalisé à Hydro-Québec, le projeteur
doit étudier la possibilité de regrouper le panneau du régulateur au pan-
neau des alternateurs.
positionneur Dans les centrales qui sont sans besoin de régulation, l'utilisation d'un
positionneur doit être examinée. Pour les besoins d'exploitation, une
combinaison de positionneurs et d'un régulateur peut être utilisée.
Le concepteur doit réaliser une étude technoéconomique afin d'évaluer
les coûts d'un régulateur par rapport aux coûts associés à l'installation
d'un positionneur. Le concepteur doit documenter sa recherche.
• équipements additionnels Les entrées-sorties doivent se limitées à la norme SN-C-38.1 (pp. 11 à
à la spécification techni- 14). Une dérogation à la spécification technique normalisée doit être bien
que SN-38.1 documentée et les coûts associés doivent être fournis à part.
15.4.4.5 Références
Référence 15.3 IEEE 125-1977. IEEE Recommended practice for préparation of equipment
spécifications for speed-governing of hydraulic turbines intended to drive
electric generators.
Le choix est fonction de la chute, du diamètre de la vanne, du coût, des avantages et inconvé-
nients pour l'exploitation et, indirectement, du nombre de groupes.
La vanne fourreau fait partie de la turbine et ne nécessite pas de galerie de vanne.
Les vannes sphériques et papillon sont requises lorsqu'il y a une galerie d'amenée unique avec
plusieurs embranchements pour alimenter les groupes.
La vanne sphérique n'excède pas 4 m de diamètre nominal et elle est utilisée sous les très
hautes chutes.
La vanne papillon, plus économique que la vanne sphérique, s'installe sous des chutes plus
basses. Parfois, c'est une étude économique au stade de l'ingénierie de projet qui déterminera
le type de vanne à utiliser.
Les manchettes amont et aval sont conçues en prenant en compte les codes utilisés pour la
conception de la conduite forcée et de la bâche spirale.
15.5 Alternateurs
15.5.1 Généralités
Chaque fois qu'il est fait référence aux normes, guides et techniques d'entretien, les éditions
courantes au moment de la conception doivent être utilisées.
Lorsqu'aucune exigence particulière n'est explicitement stipulée,, les groupes doivent être
conçus, fabriqués, assemblés et testés selon la liste non exhaustive suivante de normes, de
guides et de techniques d'entretien :
Installations électriques (Code canadien de l'électricité partie I, partie II et CSA C22.1, C22.2 et C22.10
modifications du Québec)
Alternateurs ANSIC50.10et12
ANSI/NEMA MG-1
Moteurs AMEEC M1
Transformateurs de mesure CSACAN3-C13M
Définition des termes électriques IEEE N° 100
Plates-formes et garde-corps Code national du bâtiment
Règlement concernant les
établissements industriels et
commerciaux
Matériaux thermodurcissables NEMA LI.1
Essais d'endurance thermique des barres et bobines IEEE 1310
Essais d'endurance en tension des barres et bobines IEEE 1043
Mesure de facteur de dissipation et de la variation du facteur de dissipa- IEEE P286
tion
Guide pour la vérification de l'isolation inter-tours des bobines de stator IEEE 522
préformées des machines électriques tournantes à courant alternatif
Essais des machines synchrones IEEE N° 115
Mesure des pertes par la méthode calorimétrique CEI 34.2A
Guide pour les tolérances de montage et l'alignement des pièces tour- ACE, Tomes I à IV
nantes
Instrumentation des paramètres mécaniques des groupes turbines- HQ - GT XX-2
alternateurs hydrauliques
Indications et les protections recommandées pour les composants mé- HQ-AP-TA-N105
caniques d'un groupe turbine-alternateur
Pièces de rechange pour composantes électriques d'alternateur hydroé- HQ - AP-TA-N205
lectriques
15.5.2.1.1 Généralités
La présente rubrique encadre certains essais spécifiques en atelier des barres et des bobines
du stator. Ces essais s'appliquent à des systèmes d'isolation éprouvés et dûment acceptés par
Hydro-Québec. Dans le cas de nouveaux procédés de fabrication, de nouveaux matériaux ou
de nouveaux systèmes d'isolation, des essais ou critères spécifiques peuvent être exigés.
La mesure du facteur de dissipation permet d'évaluer et de qualifier les matériaux et les procé-
dés employés dans la fabrication d'un système d'isolation. L'ionisation des vides, les pertes io-
niques et résistives dans la structure de l'isolation ainsi que les pertes dans le revêtement semi-
conducteur de la barre conduisent inévitablement à une augmentation du facteur de puissance
et, par conséquent, du facteur de dissipation avec la tension.
Ainsi, des essais visant à mesurer le facteur de dissipation (tanô) ainsi que la variation du fac-
teur de dissipation (Atanô) de chaque barre doivent être exécutés en atelier selon la norme
IEEE 286. La variation dû facteur de dissipation correspond à la différence entre les facteurs de
dissipation mesurés à deux niveaux de tension désignés, soit 25 et 100 % de la tension nomi-
nale phase-terre de l'alternateur. Les critères à respecter sont les suivants :
• la valeur du facteur de dissipation (tanô) de chaque barre mesurée à des tensions respecti-
ves de 25 et 100 % de la tension nominale phase-terre de l'alternateur doit être inférieure à
1,5 %, avec une moyenne inférieure à 1 % ; .
• les barres ayant une variation du facteur de dissipation plus élevée que 0,6 % doivent être
rejetées ;
• 80 % des barres de chaque groupe doivent avoir une variation du facteur de dissipation in-
férieure à 0,4 % ;
• les barres ayant une variation du facteur de dissipation entre 0,4 et 0,6 % doivent être ins-
tallées près du neutre de l'enroulement.
L'essai de vieillissement accéléré des barres-bobines vise à vérifier, sur quelques-unes d'entre
elles choisies au hasard parmi tout le lot de production et supposées représenter l'ensemble de
la production, la capacité d'un système d'isolation à résister aux différentes contraintes de ser-
vice et d'exploitation. Ces barres ou bobines sont alors soumises continuellement à une tension
de trois à quatre fois la tension nominale phase-terre de service pendant quelques centaines
d'heures et à une température avoisinante de la température maximale d'exploitation.
L'endurance des barres-bobines se vérifie par l'absence de claquage à l'intérieur de la période
d'essai prescrite. L'échec à l'essai de vieillissement accéléré signifie le rejet de tout le lot de
production; l'essai étant en effet un de type « Go-No Go ». Ainsi, pour augmenter la probabilité
de réussite de cet essai, la pratique courante de certains fabricants consiste à augmenter au
besoin l'épaisseur du mur isolant pour l'ensemble des barres du lot de production.
Plusieurs questions ont été soulevées relativement à la pertinence de cet essai contractuel
pour des enroulements dont le système d'isolation utilisé est considéré éprouvé. Hydro-Québec
a elle-même cherché à méthodiquement apprécier l'état de vieillissement des barres stators de
ces groupes. Ainsi, plusieurs essais ont été effectués à l'IREQ (référence 15.15 à
référence 15.17) sur des barres d'alternateur ayant plus de 20 années de service ainsi que sur
des barres de réserve de ces mêmes alternateurs. Les résultats semblent indiquer que les bar-
res usagées ont une tension de claquage très élevée et parfois même comparable à celle des
barres de réserve. Aussi, les essais démontrent clairement que les points faibles du point de
vue diélectrique sont liés aux développantes à la sortie des encoches, à la jonction entre les
peintures semi-conductrice et à gradient de potentiel, et non dans la partie droite de l'encoche.
Par ailleurs, des enroulements stator qui étaient en service normal et avec lesquels le labora-
toire d'Ontario Hydro disposait d'une expérience d'essais de vieillissement de 40 ans ont permis
de confirmer que la grande diversité des conditions de vieillissement auxquelles sont soumises
réellement les alternateurs ne peut être reproduite d'une façon réaliste ou économique en labo-
ratoire (référence 15.7). Une de ces conditions pourrait être par exemple l'abrasion mécanique
de la barre causée par le relâchement du serrage de la barre dans l'encoche et qui conduit iné-
vitablement à la dégradation de l'isolant par les décharges d'encoches.
Les connaissances scientifiques actuelles ne permettent pas encore d'établir un lien évident et
direct entre l'essai de vieillissement accéléré des barres ou bobines et leur durée de vie réelle
ou résiduelle. Bien que. cet essai n'assure pas nécessairement un fonctionnement sans défaut
de l'enroulement, il n'en demeure pas moins qu'il contribue à rassurer Hydro-Québec sur la
qualité de fabrication des barres et bobines fournies.
De ce qui précède et considérant que le coût d'un tel essai ne représente qu'un faible pour-
centage du coût total de fourniture d'un enroulement (de 15000 à 20000$ en 1999), Hy-
dro-Québec considère maintenir l'exigence d'un tel essai pour la fourniture de tous les nou-
veaux enroulements. Les barres ou bobines devront alors subir un essai à 30 kV c.a. (60 Hz)
pendant un minimum de 300 heures à une température de 100 9C. Les critères d'acceptation
sont définis selon les exigences de la spécification particulière de chacun des projets.
Le montage de l'alternateur doit être tel qu'il respecte les tolérances spécifiées dans le Guide
pour les tolérances de montage et l'alignement des pièces tournantes de l'ACE.
De plus, les tolérances dimensionnelles du stator et du rotor peuvent être exigées sous forme
de garanties valable pour les cinq premières années de service de l'alternateur. Les valeurs de
ces tolérances feront l'objet de discussions approfondies à l'interne et avec la participation des
fabricants.
15.5.2.2.2 Stators
15.5.2.2.3 Rotors
Toutes les surfaces exposées du rotor assemblé doivent être recouvertes d'une peinture de fi-
nition.
15.5.2.2.4 Procédures
L'alternateur est monté en conformité avec les principales procédures suivantes qui devront
être préparées et approuvées par Hydro-Québec :
Les essais suivants de la série 1 sont requis sur chaque groupe pour s'assurer que leur mon-
tage est adéquat :
• les essais diélectriques à haute tension c.a. sur les bobines du stator durant le bobinage ;
• la mesure de la résistance des joints brasés selon la méthode établie par Hydro-Québec ;
• les essais diélectriques à haute tension c.a. sur le rotor avant sa mise en place dans le
groupe;
• la mesure des dimensions du stator, du rotor et de l'entrefer pour en vérifier les tolérances
de montage ;
• les essais démontrant l'absence de défauts ou courts-circuits entre les spires des bobines
de l'enroulement du rotor ;
• toute la petite filerie incluant les bornes de raccordement doivent subir un essai d'isolement
à la tension de 1 500 V c.a. durant une minute, cette tension représentant environ 65 % de
la tension du câble ;
• toute la filerie raccordée à des transformateurs de tension et de courant doit subir un essai
d'isolement à la tension de 2 000 V c.a. durant une minute.
Les essais suivants de la série 2 sont requis sur chaque groupe afin de s'assurer que leur
comportement mécanique est adéquat :
• les essais mécaniques incluant la rotation hors tension et les vérifications des températures
du palier de butée et des paliers-guides, du débit de l'eau de refroidissement, du mouve-
ment de l'arbre et des vibrations ;
• l'équilibrage du groupe ;
• l'essai de survitesse pour vérifier et, au besoin, ajuster les dispositifs de protection de sur-
vitesse.
Les essais suivants de la série 3 sont requis sur chaque groupe pour permettre de s'assurer
qu'ils puissent être exploités sans restrictions :
• la vérification en charge des mouvements de l'arbre, d'équilibrage final du rotor ainsi que
des dispositifs de protection ;
la vérification du déséquilibre entre les courants circulant dans les parties parallèles de l'en-
roulement stator.
Les essais suivants dé la série 4 sont requis pour vérifier la conformité des caractéristiques de
l'alternateur aux documents contractuels. Certains essais sont effectués sur chaque alternateur
d'une centrale tandis que certains autres le sont sur un seul alternateur désigné par Hy-
dro-Québec comme représentatif d'une conception donnée dans une centrale.
Essais sur un seul alternateur mesure des pertes suivantes (par la méthode calorimétrique) :
par conception (essais de
• pertes par ventilation et par frottement,
type)
• pertes dans le fer en circuit ouvert,
• pertes dans le cuivre et pertes vagabondes ;
vérification du rendement de l'alternateur à six points d'exploitation,
soit 75, 80, 85, 90, 95 et 100 % de la puissance nominale ;
mesure de la forme de l'onde de tension, de la capacité et du facteur
d'influence téléphonique (TIF) ;
vérification des caractéristiques de saturation en courant réactif ;
essais d'échauffement à la tension, à la fréquence et au facteur de
puissance nominaux pour les charges suivantes : à vide et à 60, 80
et 105 % de la charge nominale ;
mesure de vibration du circuit magnétique et de la carcasse du sta-
tor, au besoin ;
vérification du frettage de la jante ;
mesure d'angle du rotor pour déterminer la réactance transversale ;
mesure de la constante de temps transitoire longitudinale en circuit
ouvert T'do ;
mesure de la poussée axiale, au démarrage, en marche normale et à
l'emballement ;
essais de décélération et de freinage pour vérifier la courbe de ralen-
tissement et la vitesse d'application des freins ;
essais de court-circuit triphasé instantané :
• à 30 % de la tension nominale (pour vérifier les instruments et
l'état de la machine),
• à 50 et 100 % de la tension nominale (pour déterminer les réac-
tances et les constantes de temps de l'alternateur) ;
essais de court-circuit instantané phase à phase à 30 et 50 % de la
tension nominale (pour déterminer la réactance inverse) ;
essais diélectriques à haute tension sur les enroulements du stator
immédiatement après les essais de court-circuit instantané triphasé
et biphasé (la tension appliquée est de 85 % de la tension nominale
d'essai de l'alternateur) ;
essai de court-circuit phase-phase-neutre soutenu (pour déterminer
la .réactance homopolaire XQ) ;
essai avec la méthode tension appliquée (pour déterminer la réac-
tance sub-transitoire transversale X"q) ;
essais de survitesse soutenue et d'emballement ;
essais diélectriques à haute tension à 85 % de la tension nominale
d'essai de l'alternateur sur l'enroulement du rotor immédiatement
après les essais de survitesse soutenue et d'emballement.
L'essai de démarrage sans injection d'huile à haute pression après 24 heures n'est plus requis.
En effet, par mesure de sécurité du groupe, la pratique d'exploitation actuelle exige qu'il y ait
toujours injection d'huile avant de démarrer le groupe.
15.5.3.1 Type
L'alternateur doit être de type à axe vertical, accouplé rigidement à une turbine hydraulique et
auto-ventilé en circuit fermé, l'air de ventilation étant refroidi par des échangeurs à circulation
d'eau.
• tension nominale ;
• fréquence ;
• nombre de phases ;
• type de connexion ;
• vitesse synchrone ;
• vitesse d'emballement ;
• constante d'inertie.
• stator ;
• rotor ; ,
• bagues collectrices ;
• autres données utiles telles que la température locale de l'eau utilisée comme référence
pour la conception du système de refroidissement.
La puissance active à l'arbre sera établie par le turbinier une fois les études mécaniques termi-
nées.
Aux fins des études, le rendement typique de 98,5 %, à la puissance nominale de l'alternateur,
peut être considéré. Le rendement des alternateurs de puissance inférieure à 200 MVA tend à
décroître avec la puissance et serait inférieur à 98,5 %. Au besoin, les fabricants pourront être
consultés pour obtenir une valeur plus exacte.
Ainsi, la puissance apparente nominale est exprimée par l'expression suivante :
= MWxEff-HF.P.
La puissance apparente nominale de l'alternateur est définie pour les températures maximales
saisonnières (été et hiver) de l'eau de refroidissement qui dépendent de la localisation géogra-
phique de la centrale.
Pour tous les régimes de fonctionnement, la température de l'enroulement stator telle que me-
surée par les sondes RTD enfouies dans les encoches (valeur moyenne) ne doit pas dépasser
1209C.
• de faible puissance, c'est-à-dire de quelques MVA à 35 MVA environ (la tension nominale
entre phases préférée par Hydro-Québec est de 6,9 kV) ;
• de moyenne à grande puissance, c'est-à-dire de 35 à 300 MVA environ (la tension nominale
entre phases préférée à Hydro-Québec est.de 13,8 kV) ;
• de grande à très grande puissance, c'est-à-dire de puissance supérieure à 300 MVA envi-
ron (la tension nominale pourra être supérieure à 15 kV sans généralement dépasser 20 kV
- de préférence en chiffre rond - selon les résultats de l'étude économique qui doit être ré-
alisée sur la base de l'ensemble de l'appareillage formé de l'alternateur, l'appareillage élec-
trique connexe et du transformateur-élévateur).
L'alternateur doit être conçu pour fonctionner normalement aux valeurs nominales de puis-
sance, fréquence et facteur de puissance, à toute tension jusqu'à 5 % supérieure ou inférieure
à la tension nominale selon la norme ANSI C50.12 et ceci, à l'intérieur des limites de tempéra-
tures et d'échauffements prescrites'471.
1471
Ce sujet est traité à la rubrique 15.5.3.3.2.
Le facteur de puissance nominal est généralement spécifié par l'unité responsable de la planifi-
cation des équipements du réseau de transport. Aux fins des études, un facteur de puissance
de 0,95 peut être considéré.
15.5.3.3.5 Fréquence
Tous les alternateurs à intégrer au réseau d'Hydro-Québec doivent être connectés en étoile. Ce
type de connexion permet alors de limiter l'isolation de l'enroulement à la tension phase-terre.
La vitesse synchrone dépend du type de turbine choisie et doit être fixée par le turbinier.
Il est généralement connu que le poids ou la masse de l'alternateur, donc son coût, décroît à
mesure que la vitesse synchrone augmente et ceci, jusqu'à ce que les contraintes engendrées
par une très grande vitesse d'emballement exigent un rotor de construction coûteuse. Cepen-
dant, cette variation serait plus sensible pour les machines lentes que pour les machines rapi-
des (référence 15.23).
Une fois la vitesse synchrone connue, le nombre de pôles de l'alternateur est déterminé par la
formule suivante :
ou
f = fréquence nominale
tpm = vitesse synchrone (tours par minute)
15.5.3.3.9 Survitesse
Lorsque le groupe est à pleine charge et que le disjoncteur d'alternateur ou de la ligne auquel
le groupe est directement raccordé déclenche sur délestage ou sur fonctionnement de la pro-
tection électrique, la vitesse du groupe s'accroît. Aussitôt que l'accroissement de vitesse est
détecté par le régulateur de vitesse, celui-ci émet une commande de fermeture des directrices.
Cependant, au cours de la fermeture, la turbine continue à recevoir de l'eau motrice, tandis que
le couple résistant de l'alternateur, réduit aux frottements des paliers et aux pertes de ventila-
tion, est quasiment nul. Le groupe s'accélère donc d'autant plus vite que son inertie est faible.
Le régulateur de vitesse doit normalement limiter l'accroissement de la vitesse à une vitesse
inférieure à la vitesse d'emballement du groupe (valable seulement pour les turbines Francis et
Kaplan, mais non pour les turbines-pompes). Cette valeur de vitesse, appelée survitesse, dé-
pend de plusieurs facteurs dont le taux de fermeture des directrices, la vitesse spécifique de la
turbine, la géométrie de la colonne d'eau et l'inertie de la masse tournante du groupe turbine-
alternateur (référence 15.5).
Au chapitre de la protection, la survitesse à 110 % de la vitesse nominale du groupe, appelée
communément « survitesse électrique », est utilisée pour déclencher le groupe et le disjoncteur
de champ par suite d'une perturbation quelconque du groupe afin de ne pas induire de la sur-
tension à l'appareillage auxiliaire. Le groupe passe alors à un régime de fonctionnement appelé
communément « vitesse à vide » et il est ainsi prêt à être synchronisé de nouveau au réseau,
en tout temps au passage de la perturbation.
Par ailleurs, la survitesse à 140 % de la vitesse nominale du groupe, à laquelle le détecteur de
survitesse (masselotte) est normalement ajusté, est fixée comme seuil de déclenchement du
groupe et d'initiation de la commande d'arrêt complet du groupe.
15.5.3.3.10 Réactances
Les réactances des machines synchrones constituent les paramètres essentiels qui condition-
nent les différents régimes de fonctionnement de l'alternateur, du régime permanent aux phé-
nomènes accidentels et rapides comme un court-circuit brusque, un décrochage du réseau ou
une coupure de l'excitation (référence 15.8, référence 15.9 et référence 15.22). La variation de
ces paramètres peut entraîner des changements importants de poids, de coût et de rendement.
Par ailleurs, la limitation des courants de court-circuit conduit à l'adoption des réactances éle-
vées tandis que l'amélioration de la stabilité impose des réactances aussi réduites que possi-
ble. Il y a lieu de considérer les réactances synchrones, transitoires et subtransitoires.
L'utilisation des pôles saillants conduit à considérer deux valeurs pour toutes les réactances,
l'une définie sur l'axe du pôle ou axe direct, l'autre définie sur l'axe interpolaire ou transversal.
Les réactances d'axe direct interviennent dans tous les phénomènes de court-circuit alors que
les réactances d'axe transversal interviennent dans les phénomènes en charge
(référence 15.28).
ou
ifcc courant d'excitation correspondant au courant
nominal obtenu sur la caractéristique en court-
circuit triphasé soutenu
Réactances subtransitoires X"d et rapport X"q- La réactance subtransitoire X"d correspond aux fuites
X"d totales entre l'induit, l'inducteur et l'amortisseur rame-
nées à l'induit. Elle varie généralement entre 0,2 et
0,35 p.u.
Le rapport de X"q-X"d dépend.du type de circuit amortis-
seur de l'alternateur et caractérise particulièrement
l'amplitude de la surtension à laquelle sera exposée la
phase saine lors d'un court circuit biphasé. En effet, lors
d'un court-circuit biphasé, la troisième phase est le siège
d'une surtension qui est d'autant plus grande que le rap-
port X"q-X"d s'éloigne de 1. Il importe donc de bien dé-
terminer le type d'enroulement amortisseur nécessaire
sur l'alternateur. Un enroulement amortisseur continu au-
ra un rapport X"q-X"d près de l'unité tandis qu'il sera de
l'ordre de 1,4 pour un enroulement amortisseur sans liai-
son.
L'alternateur doit être conçu pour pouvoir soutenir sans dommage toutes les conditions anor-
males de fonctionnement conformément à l'article 6 de la norme ANSI C 50.12 dont entre au-
tres, un court-circuit triphasé aux bornes, d'une durée de 30 secondes, aux conditions nomina-
les de puissance et de fréquence, et à 5 % de surtension en mode d'excitation fixe (mode ma-
nuel).
De même, l'alternateur doit aussi satisfaire la norme ANSI C50.12 lors du fonctionnement en
régime déséquilibré continu.
Le dimensionnement mécanique du rotor des alternateurs hydrauliques est établi pour la vi-
tesse d'emballement (référence 15.5 et référence 15.29).
Cette vitesse peut être définie comme étant la vitesse maximum maximorum que peut atteindre
le groupe dans les conditions accidentelles les plus défavorables (par exemple, groupe à vide,
distributeur ouvert dans la position la plus défavorable et sous la plus haute chute disponible).
Elle est déterminée à partir des essais sur modèle de la turbine et elle contribue de façon im-
portante au coût total de l'alternateur.
Le rapport entre la vitesse d'emballement et la vitesse synchrone dépend du type de turbine.
Sa valeur est de l'ordre de 1,6 pour les Pelton, de 1,7 à 1,9 pour les Francis et de 2,5 à 3,5
pour les Kaplan. Pour les Francis réversibles de pompage, ce rapport peut descendre à 1,4.
La durée de l'essai d'emballement à laquelle l'alternateur sera soumis contractuellement est
fixée sur une base de cas par cas.
1,37xGD 2 xN 2
kVA
ou
H constante d'énergie (s)
G = masse (kg)
D = diamètre de giration (m)
2
GD = moment d'inertie exprimé (kg.m2)
N vitesse de rotation du groupe (tpm)
H constante d'inertie (kW.s/kVA)
Par la suite, une fois que le type de turbine choisi est considéré pour une variante
d'aménagement donnée, le turbinier doit s'assurer, de concert avec l'ingénieur hydraulicien,
d'une bonne régulation hydraulique du groupe dans l'aménagement en question et ceci, tout en
maintenant avec le temps de lancer des masses d'eau une certaine proportionnalité minimale
acceptable. Le temps de lancer des masses d'eau est en effet un paramètre essentiel décou-
lant du dimensionnement physique de l'aménagement: géométrie des tronçons des ouvrages
de chute, de la chambre d'équilibre et de l'ouvrage de restitution à l'air libre (référence 15.21).
Ainsi, le fait de considérer l'aspect de régulation hydraulique du groupe dans l'aménagement à
l'étude doit amener le turbinier au choix d'une valeur de constante d'inertie plus appropriée pour
cet aménagement.
Par ailleurs, en égard à l'aspect de stabilité transitoire du groupe en réseau, une valeur plus
grande que la valeur déterminée par le turbinier est généralement prescrite par l'unité respon-
sable de la planification des équipements du réseau.
Ainsi, dans l'objectif d'obtenir une conception optimale de l'aménagement, l'effort devrait doré-
navant être mis dans la recherche de la valeur technoéconomique optimale de la constante
d'inertie pour un projet donné. Ceci exige que, pour tout nouveau projet d'aménagement de
production, à la phase d'optimisation de l'étude, une étude d'intégration de la centrale au ré-
seau doit être réalisée par l'unité responsable de la planification des équipements du réseau.
Par ailleurs, des discussions doivent être entamées par la suite entre cette unité et les
concepteurs en hydraulique, en turbine et en alternateur, afin de fixer, d'un commun accord, la
constante d'inertie optimale du groupe.
La constante d'inertie technoéconomique optimale du groupe correspond à une valeur mini-
male qui satisfait simultanément les exigences de stabilité transitoire des groupes d'une cen-
trale et celles de la régulation hydraulique du groupe dans l'aménagement étudié.
15.5.4.1 Généralités
Avec les méthodes traditionnelles de calcul, les contraintes dans les matériaux utilisés dans la
construction des pièces tournantes Gante> pôles) de l'alternateur ne doivent pas dépasser les
deux tiers de la limite élastique et ceci, pour tous les types de turbine. Cependant, s'il s'agit de
la turbine de type Kaplan où la vitesse d'emballement déconjuguée est plus élevée, la tendance
de conception actuelle est de permettre un rehaussement du niveau des contraintes des
contraintes par rapport à la limite élastique des matériaux. Le niveau de contraintes acceptable
qui pourrait atteindre dans certains cas jusqu'aux trois quarts de la limite élastique des maté-
riaux est alors décidé sur une base de cas par cas.
Les composantes du rotor et du stator doivent être dimensionnées de façon à ce qu'il existe
une marge confortable et analytiquement démontrable entre la raideur mécanique des pièces
et la raideur magnétique de l'alternateur. Cette marge doit être établie et analysée dans le
contexte d'une comparaison entre le nouvel alternateur faisant l'objet de la conception et une
population d'alternateurs de même génération et de structure semblable, réputés fiables.
Particulièrement, la raideur mécanique du stator doit tenir compte, entre autres, du mode de
fixation de la carcasse à la fondation, à savoir, fixation solide ou au moyen des goupilles radia-
les permettant la libre dilatation thermique de la carcasse dans la direction radiale.
L'alternateur doit être conçu de façon à ce que les barres stator puissent être remplacées sans
devoir enlever le rotor ou toute autre pièce importante.
15.5.4.2 Stators
La conception du circuit magnétique doit tenir compte de ses principales fonctions telles que :
• offrir au débit d'air les surfaces suffisantes pour assurer le refroidissement des parties acti-
ves de l'alternateur.
Le circuit magnétique doit être constitué d'un empilage enchevêtré de segments de tôle ma-
gnétique, laminée à froid, à haute perméabilité, à faible coefficient d'hystérésis et à faibles
pertes. Les tôles doivent être arrangées pour qu'il n'y ait pas de joints d'aboutement verticaux
continus de façon à former un circuit magnétique sans joint plan. Chaque tôle, après décou-
page, doit être soigneusement ébavurée et recouverte sur ses deux faces d'un vernis cuit au
four. Le papier ou les autres feuilles d'isolation en fibres entre les tôles ne sont pas acceptés.
Les tôles doivent être pressées uniformément et à divers intervalles en cours d'empilage de fa-
çon à réduire les ondulations au minimum.
Le principe de serrage du circuit magnétique doit être indépendant des barreaux de clavettes. Il
est assuré par des tirants de serrage qui transmettent leur effort à des segments de serrage
munis de doigt amagnétiques. Ces tirants de serrages doivent posséder une réserve
d'allongement très supérieure au rétrécissement possible du circuit magnétique, le préservant
ainsi de toute possibilité de desserrage conduisant à des vibrations. Les segments de serrage
doivent pouvoir être ajustés horizontalement par des vis de réglage prenant appui sur les flas-
ques extrêmes de la carcasse. Les écrous servant au serrage du circuit magnétique doivent
être bloqués par un système facile à enlever lors de la vérification du serrage.
Le circuit magnétique au complet doit être recouvert à la fin du montage de peinture de finition
de type époxydique.
15.5.4.2.2 Enroulement
La conception de l'enroulement stator doit tenir compte de ses principales fonctions telles que :
• assurer la circulation du courant défini par la charge, tout en limitant à une valeur accepta-
ble les pertes supplémentaires dues à la fréquence du courant et en permettant le meilleur
échange de chaleur possible entre le cuivre et le circuit magnétique, de manière à évacuer
les pertes dues au courant en respectant les garanties d'échauffement ;
• avoir une distribution spatiale étudiée de manière à engendrer en charge une force ma-
gnétomotrice ayant le plus faible taux possible d'ondes non synchrones de façon à limiter
les vibrations en charge et les pertes en surface des pôles ;
L'enroulement de type à bobines à tour multiple est généralement adopté pour les alternateurs
de faible à moyenne puissance (inférieure à 70 MVA) et pour des tensions nominales de
l'alternateur qui sont inférieures ou égales à 13,8 kV. Tandis que l'enroulement de type à bar-
res est adopté pour les alternateurs de moyenne à très grande puissance, à grand diamètre
d'alésage et pour des tensions supérieures à 13,8kV. Il existe cependant une gamme
d'alternateurs de puissance moyenne où les deux conceptions d'enroulement à barres ou à bo-
bines à tour multiple peuvent être invariablement adoptés.
Le regroupement général ci-dessus mentionné des types d'enroulement alternateurs en fonc-
tion des gammes de puissance et de tension nominale n'exclut cependant pas des possibilités
d'acceptation de l'enroulement à barres pour certaines conceptions ^d'alternateur de faible puis-
sance comme, par exemple, le cas de la centrale des Rapides-des-îles où les alternateurs sont
de 40,7 MVA à 13,8 kV et à 76 pôles.
Il est entendu que le choix final du type d'enroulement, à savoir des bobines à tour multiple par
opposition à un enroulement à barres, doit nécessairement résulter d'une analyse comparative
des deux solutions en termes d'avantages et de désavantages, et ceci par rapport aux considé-
rations suivantes :
• rendement de l'alternateur ;
• fonctionnement sous le régime déséquilibré continu entraînant d'une façon certaine des
restrictions de puissance.
Particulièrement, lorsque la solution d'enroulement à bobines à tour multiple est retenue,
l'alternateur doit pouvoir être exploité avec une bobine en moins dans un circuit parallèle ou
avec un circuit parallèle en moins dans une phase, ces deux conditions pouvant se produire
indépendamment l'une de l'autre. Pour les deux cas mentionnés, le fabricant doit démontrer
que le courant de séquence inverse résultant de ce mode de fonctionnement déséquilibré
respecte entièrement les exigences de l'article 6.2 de la norme ANSI C50.12. Il doit de plus
évaluer réchauffement maximal auquel sera exposé le circuit amortisseur, particulièrement
à la face des pôles du rotor.
Des deux types d'enroulement à barres (à tour unique) qui peuvent être offerts par les fabri-
cants, à savoir les types imbriqué et ondulé, Hydro-Québec préfère le type imbriqué, car il est
connu que, pour ce type d'enroulement, la durée et les coûts de réparation des barres défec-
tueuses seraient nettement inférieurs à ceux du type ondulé (référence 15.19). Toutefois, le fa-
bricant peut proposer le type ondulé s'il peut démontrer que, pour certaines catégories
d'alternateur, il y aurait des avantages technoéconomiques importants associés à ce type
d'enroulement, au chapitre du gain de rendement par exemple (référence 15.11).
Les barres doivent être transposées d'une façon continue selon la méthode Roebel. Les barres
ainsi que les bobines à tour multiple doivent être conçues et fabriquées avec le système
d'isolation de classe F telle que définie dans les normes IEEE/ANSI. Seuls les isolants impré-
gnés à la résine polyester ou époxy sont acceptés. Les barres doivent être enrubannées d'une
façon continue sur toute leur longueur et les parties placées dans les encoches doivent être
traitées à la peinture semi-conductrice. Les développantes des barres doivent être traitées à la
.peinture semi-conductrice à gradient de potentiel (anti-effluve). Les têtes de barres doivent
avoir des boucles d'un rayon suffisamment grand pour éviter toute tendance au craquement de
l'isolation.
L'enroulement doit être supporté rigidement par le dessus et par le dessous, de façon à ne pas
gêner la dilatation thermique différentielle entre les bobines et le fer. Des cales isolantes doi-
vent être intégrées à leur structure de façon à éviter toute usure due au mouvement à leurs
points de fixation et aux endroits où elles reposent sur les anneaux de soutènement.
Les interconnexions des bobines ou des groupes de bobines doivent être réalisées à la partie
supérieure du stator.
Le système de calage radial doit être de type dur avec un élément à ressort destiné à exercer
un effort, vers le fond de l'encoche, même après le tassement initial des barres. Seul le ressort
ondulé de marque Krempel est accepté. Le matériel de calage radial doit être conforme aux
normes NEMA G-10 et aucun substitut n'est accepté.
15.5.4.2.3 Carcasse
La conception de la carcasse doit tenir compte de ses principales fonctions telles que :
• assurer la reprise des efforts de serrage, du poids des parties actives, des couples normaux
et accidentels, des efforts d'attraction magnétique tournants et unidirectionnels, des efforts
de dilatation du circuit magnétique ;
D'une façon typique, les carcasses sont des pièces mécano-soudées constituées d'une virole
cylindrique et de flasques plans annulaires entretoisés par des tubes d'acier ; les éléments sont
préparés en atelier et les différentes parties, dont la grandeur maximale est compatible avec les
moyens de transport, sont assemblées sur le site par boulonnage et par soudure
(référence 15.24).
Il a été démontré que les contraintes critiques de flambage du circuit magnétique sont inverse-
ment proportionnelles au carré du rayon moyen du circuit magnétique. De plus, il a été remar-
qué que le phénomène de flambage est plus prépondérant chez des groupes de grands dia-
mètres (référence 15.27). Ainsi, en rapport avec le diamètre fixé pour le circuit magnétique,
donc par conséquent pour la carcasse, le fabricant doit démontrer la pertinence du type de
fixation qu'il propose pour cette composante.
La fixation de la carcasse stator aux plaques d'assises peut être de type rigide ou être munie
d'un système de goupilles radiales permettant la libre dilatation de la carcasse sur ses assises
tout en assurant la transmission au béton des couples normaux et accidentels. La dilatation
thermique de la carcasse stator est connue comme étant engendrée par l'effet de son propre
échauffement et par l'effort radial qui lui est appliqué par le circuit magnétique à la suite de
réchauffement plus élevé de ce dernier.
La conception du système d'ancrage doit permettre de plus, en cours d'exploitation dans le fu-
tur, le centrage ou l'arrondissement au besoin du stator. Un système de graissage à accès fa-
cile doit être prévu pour ces plaques.
Des trappes d'accès dans la carcasse doivent être prévues pour permettre l'accès facile au cir-
cuit magnétique. De même, la conception du stator doit permettre l'accès facile aux têtes de
bobines dans le but de pouvoir effectuer des vérifications. L'accès aux têtes de bobines du
stator doit demeurer libre ; les déflecteurs d'air, s'ils sont requis, doivent permettre l'inspection
visuelle des têtes de bobines du stator avec un minimum de démontage.
L'entrepreneur doit fournir et installer huit repères qui serviront à mesurer les mouvements du
béton. Ces repères doivent être installés à proximité des plaques d'assises du stator et répar-
ties uniformément sur le pourtour du puits de turbine. La position des repères est déterminée
conjointement par l'entrepreneur et Hydro-Québec.
15.5.4.2.4 Instrumentation
• système SUPER ;
Afin de pouvoir orienter efficacement et promptement la décision d'installer ou non de tels sys-
tèmes dans le cadre des nouveaux projets, il est requis que la base des justifications technoé-
conomiques soit planifiée et établie.
15.5.4.2.5 Bornes
Les bornes doivent être fermement soutenues afin d'éviter toute vibration nuisible. L'agence-
ment des bornes principales et de neutre doit respecter les exigences minimales suivantes :
Bornes principales Les bornes de chaque phase de chaque circuit parallèle doivent être amenées à la
partie supérieure du stator, parfaitement alignées et disposées d'une façon parallèle,
pour permettre le raccordement aux barres blindées.
La conception des bornes et connexions circulaires doit permettre, sans démontage
laborieux, l'isolation de chaque partie parallèle de chaque phase pour fins d'essais et
de mesure.
Les bornes et le jeu de barres doivent être visibles sur toute la longueur depuis
l'enroulement jusqu'au mur d'enclos alternateur.
Bornes du neutre Le côté neutre de chaque circuit parallèle de l'enroulement du stator doit être raccor-
dé en un seul point à l'intérieur du puits de l'alternateur.
Une conception de neutre distribué peut être acceptée dans la mesure où le fabri-
cant démontre clairement les avantages et les désavantages que comporte cette
conception par rapport à la conception habituelle de neutre concentré.
15.5.4.3 Rotors
15.5.4.3.1 Croisillon
Le croisillon du rotor peut être constitué d'un moyeu central à rayons ou d'un moyeu à disque,
centrant et entraînant la jante qui supporte les pôles. Il doit présenter une grande raideur trans-
versale de façon à empêcher la jante de se déformer.
La partie inférieure du croisillon doit être usinée pour recevoir une bande métallique qui a une
surface de frottement parfaitement usinée pour constituer la piste de freinage du groupe. Le
support de la piste doit permettre la dilatation et la contraction radiale pour ne pas développer
d'ondulations. Le croisillon doit être accouplé à l'arbre supérieur, à l'arbre de la turbine et au
bloc de butée du palier de butée.
Un système de retenue des masses temporaires d'essais lors de l'équilibrage du groupe doit
être prévu par dessous et par dessus le croisillon.
15.5.4.3.2 Jante
La conception de la jante doit tenir compte de ses fonctions et des contraintes qui lui sont im-
posées telles que (référence 15.26) :
• assurer la continuité du flux magnétique d'un pôle à l'autre sans introduire de saturation ;
• transmettre le couple moteur et résister par inertie aux couples alternatifs accidentels de
court-circuit ou de couplage hors synchronisme ;
La jante doit être formée d'un empilage de segments de tôle de faible épaisseur enchevêtrés et
assujettis par des goujons.
Le système de ventilation doit être conçu de manière à minimiser le plus possible le recouvre-
ment des enroulements du rotor et du stator. Si des tôles de fermeture doivent être utilisées
aux extrémités de l'entrefer, elles doivent permettre la vérification des pôles et être facilement
démontables en segments ne dépassant pas plus de deux pôles.
Lorsque des paires de clavettes biseautées sont utilisées entre les bras du croisillon et la jante
du rotor, une des deux clavettes doit dépasser le joint entre les bras du croisillon et la jante
pour que les forces de cisaillement soient absorbées par la clavette elle-même et non transmi-
ses au joint entre les clavettes.
1481
Ce sujet est traité à la rubrique 15.5.2.1.1.
La conception de la jante frettée doit faire partie des exigences de base pour la conception du
rotor. Le f rettage doit être maintenu à au moins 110 % de la vitesse nominale. Par contre, le fa-
bricant a toujours la liberté de proposer toute solution alternative qu'il justifie techniquement et
économiquement, une conception de jante flottante par exemple.
15.5.4.3.3 Pôles
La conception des pôles doit tenir compte de ses principales fonctions telles que
(référence 15.25) :
• créer le flux inducteur et canaliser ce flux en lui assurant la distribution uniforme dans
l'entrefer ;
• étouffer les ondes de flux non synchrone et amortir les oscillations (amortisseur) ;
• soutenir les bobines contre les composantes radiales et tangentielles de la force centrifuge ;
• présenter une rigidité propre suffisante pour transmettre le couple moteur depuis la jante
jusqu'au niveau de l'entrefer.
Les pôles doivent être constitués de plaques de tôle mince de grande perméabilité magnétique
et serrées au moyen de boulons entre des flasques d'acier.
Les pôles doivent pouvoir être enlevés lorsque le rotor est en place. Par conséquent, les recou-
vrements du rotor doivent permettre l'enlèvement facile des pôles.
Les pôles et les coins interpolaires, s'ils sont utilisés, doivent être facilement démontables. La
construction doit permettre une insertion facile de l'outil de levage qui, à son tour, doit être fa-
cilement manœuvrable. Dans le but d'alléger le poids de cet outil, sa partie du bas doit être en
aluminium.
L'inspection des pôles doit pouvoir se faire par le haut et par le bas ; en conséquence, les tôles
de carénage, si elles sont utilisées, doivent être facilement amovibles et non soudées.
Les pôles assemblés avec l'enroulement doivent recevoir sur l'enroulement ainsi que sur la
face des pôles une couche de peinture de finition afin de faciliter le nettoyage et éviter l'accu-
mulation de la poussière de carbone sur les spires.
15.5.4.3.4 Enroulement
Les systèmes d'isolation doivent être selon la classe F de la norme C50.10 de ANSI.
Chaque pôle du rotor doit être pourvu d'un enroulement amortisseur. Cet enroulement assure
une meilleure stabilité naturelle lors de la marche en parallèle de plusieurs alternateurs sur un
réseau en plus d'assurer la protection du circuit inducteur. L'enroulement amortisseur peut être
continu ou non ; pour un enroulement continu, le rapport des réactances Xq"-Xd" est approxima-
tivement égal à 1 tandis qu'il tend vers 1,4 le cas échéant.
Dans le but de réduire le coût total de l'alternateur et aussi pour des raisons d'entretien, il est
recommandé de ne pas exiger d'enroulement amortisseur continu à moins que l'unité respon-
sable de la planification des équipements du réseau de transport ne l'exige formellement à la
suite d'une étude d'intégration de la centrale au réseau.
Tous les conducteurs reliant les pôles aux bagues doivent être isolés.
L'accès facile aux raccords interpolaires doit être prévu dans la conception pour permettre l'ins-
pection visuelle, le démontage et la mesure de l'impédance des pôles.
Une étude est requise pour déterminer le type de raccordement interpolaire prévu. L'étude ap-
puyant son choix doit inclure tous les calculs de contraintes électriques et mécaniques démon-
trant entre autres la résistance à la fatigue des raccords ainsi que leur capacité à supporter
tous les efforts mécaniques à la vitesse d'emballement.
15.5.4.3.5 Levage
Le rotor doit être conçu pour être levé d'une seule pièce par un ou deux ponts roulants. Un dis-
positif de manutention des pôles doit être fourni par le fabricant.
15.5.4.4 Paliers-guides
15.5.4.4.1 Description
Le palier-guide de l'alternateur doit normalement être monté au-dessus du rotor. Il doit être du
type à métal antifriction et lubrifié à l'huile sans pompage extérieur. Les coussinets amovibles
ou sabots doivent être en acier. Il doit être supporté par le croisillon supérieur. Le palier doit
être conçu de façon à éviter les fuites d'huile et les vapeurs d'huile.
Le palier et le carter d'huile doivent admettre un jeu vertical de 25 mm pour que les composants
tournants puissent être soulevés par vérins, permettant ainsi l'entretien du palier de butée.
Si le palier-guide est situé au-dessus du rotor, il doit être isolé de façon à prévenir les courants
de circulation en provenance de l'arbre. L'état de la tenue diélectrique de l'isolation doit pouvoir
être vérifié sans difficulté à l'aide d'un multimètre. Tous les boulons dans le compartiment col-
lecteur qui comportent un isolant quelconque doivent être recouverts d'un couvercle protecteur
afin que les particules de carbone se déposant sur celui-ci, ne puissent court-circuiter l'isolation
du palier.
Une étude doit démontrer que la segmentation du circuit magnétique du stator est conçue pour
minimiser le flux magnétique dans l'arbre de l'alternateur. Un choix inapproprié de segmenta-
tion en fonction du nombre de pôles du rotor crée une asymétrie du flux magnétique dans la
jante du rotor. Ceci a comme résultat de générer un flux magnétique tournant autour de l'arbre.
La moindre dégradation de l'isolation du palier permet alors la circulation d'un courant entré
l'arbre, le palier et le balai de mise à la terre. Le courant circulant dans le film d'huile du palier
dégrade alors très rapidement le régule du palier par un phénomène d'électroérosion
(référence 15.4, référence 15.6 et référence 15.20).
Une attention particulière doit être portée à la conception de la cuve du palier, des joints
d'étanchéité et des labyrinthes afin d'éliminer les fuites d'huile; si des joints toriques sont utili-
sés, ils doivent être vulcanisés et non collés.
15.5.4.4.2 Instrumentation
15.5.4.5.1 Description
Le palier de butée doit supporter les pièces tournantes du groupe et fonctionner sans dom-
mage sous toutes les conditions de fonctionnement du groupe.
La pression moyenne sur la surface portante, c'est-à-dire la masse totale des pièces tournan-
tes, plus la composante verticale de la poussée hydraulique, divisées par la surface portante du
métal antifriction, ne doit pas dépasser 4,0 MPa. Cependant, le fabricant peut proposer toute
conception de palier de pression moyenne de service qui est supérieure à la valeur indiquée
dans la mesure où il démontre tant le fonctionnement éprouvé que les avantages techniques et
économiques de cette conception.
Un système d'huile à haute pression doit être fourni avec chaque groupe pour le démarrage et
l'arrêt. Chaque groupe doit pouvoir être arrêté en tout temps et redémarré, après une période
d'arrêt pouvant aller jusqu'à 24 heures, sans l'aide de la pompe d'injection, sans soulèvement
préalable du rotor et sans que les paliers ne soient endommagés.
Dans le cas où le palier de butée est situé au-dessus du rotor, les mêmes prescriptions et mi-
ses en garde décrites pour le palier guide en ce qui a trait à l'isolation contre les courants de
circulations s'appliquent.
15.5.4.5.2 Instrumentation
15.5.4.6 Refroidissement
15.5.4.6.1 Description
L'alternateur doit être auto-ventilé, l'effet de ventilation du rotor étant utilisé pour forcer l'air à
travers les enroulements et les canaux de ventilation.
L'air de refroidissement, après son passage à travers le rotor et le stator, doit traverser les
échangeurs air-eau (refroidisseurs) avant d'être circulé à nouveau.
Les refroidisseurs doivent être groupés et raccordés en deux circuits de façon à réduire les
pertes dans la tuyauterie de distribution. De plus, les refroidisseurs doivent être facilement dé-
montables.
L'exigence qui veut que le système de refroidissement soit dimensionné pour un fonctionne-
ment du groupe à puissance nominale avec un échangeur de chaleur en moins n'existe plus.
Le retrait de cette exigence est justifié d'une part par le fait qu'Hydro-Québec vise une exploita-
tion optimale de son parc de production et, de ce fait, les groupes sont exploités généralement
à 80 % de leur puissance nominale et d'autre part par la faible probabilité d'occurrence du
fonctionnement à puissance nominale du groupe avec un échangeur de chaleur indisponible.
Toutefois, dans le cas particulier des centrales dont les groupes sont amenés à pleine puis-
sance pendant de longues périodes ou très fréquemment (par exemple, les centrales au fil de
l'eau), il est possible qu'une étude technoéconomique démontre qu'il est avantageux d'exiger
cet échangeur en plus. Hormis ceci, un surdimensionnement de 10 % de tout le circuit de re-
froidissement est requis pour pallier l'encrassement des échangeurs et de la tuyauterie.
15.5.4.6.2 Instrumentation
15.5.4.7.1 Description
Le collecteur à bagues doit être placé au-dessus du rotor et doit être facilement accessible pour
le nettoyage et le remplacement des balais ainsi que pour leur inspection visuelle durant le
fonctionnement de la machine. Des rainures en spirale sur la surface des bagues sont requises
pour réduire l'entretien et assurer une usure égale des balais. Les arêtes des rainures en spi-
rale doivent être adoucies afin d'éviter une usure prématurée des balais. La procédure que tout
entrepreneur propose d'étudier doit fait l'objet d'une approbation d'Hydro-Québec. Les bagues
doivent être conçues afin de permettre une excentricité maximale de 0,25 mm et une rugosité
comprise entre 0,75 et 1,25 fj.
Les collecteurs à bagues et leurs balais doivent être conçus de façon à permettre le soulève-
ment des pièces tournantes du groupe de 25 mm pour l'entretien du palier de butée, sans pro-
voquer de dommage ni nécessiter de réajustement. Le compartiment collecteur doit être le plus
étanche possible pour empêcher l'entrée d'huile et la sortie de poussière de carbone vers la
machine. De plus, le système de ventilation doit être conçu de façon à éliminer l'accumulation
de poussière de carbone aux endroits critiques pouvant mener à un défaut à la terre.
15.5.4.7.2 Instrumentation
Le compartiment du collecteur à bagues doit être muni d'une sonde indiquant la température du
compartiment. Une mesure de différence de pression doit être prévue pour indiquer la limite
acceptable d'obstruction des filtres conduisant à leur remplacement.
15.5.4.7.3 Ventilation
Un abri doit être aménagé au centre du couvercle pour servir d'accès aux collecteurs à bagues.
L'abri et l'accès aux balais de l'alternateur doivent être agencés de façon à permettre un accès
facile, confortable et sécuritaire par escalier ergonomique tout autour des collecteurs à bagues
alors que l'alternateur est en marche. Si l'accès au collecteur comprend un couvercle, ce cou-
vercle doit pouvoir être enlevé par une seule personne, sans l'aide du pont roulant.
Une attention particulière doit être apportée à la protection mécanique des câbles et autres
composants pouvant être endommagés par la circulation du personnel.
Les couvercles, les prises d'air, les sorties d'air et les portes d'accès doivent être insonorisés
afin que le niveau de bruit acoustique ne dépasse pas 90 dBA.
[49]
Les aspects reliés à la commande sont traités aux rubriques 15.7.1.5 et 15.7.2.4.
L'emplacement des boîtes de jonction et des boîtes de tirage doit être de préférence le même
pour tous les groupes. -L'entrepreneur doit prévoir un accès facile et l'emplacement des boîtes
doit être à une hauteur convenable pour travailler lors de l'entretien. D'une façon générale,
toutes les boîtes de jonction et de tirage doivent être métalliques et de type AMÉÉC 12, à l'ex-
ception de celles installées dans le puits turbine-alternateur qui sont du type AMÉÉC 4. Pour
des raisons évidentes d'humidité excessive et de risques d'inondation, toutes les boîtes de
jonction et de tirage situées à un niveau inférieur au plancher des turbines doivent être non
métalliques et de type AMÉÉC 4. Les boîtes doivent être de couleur grise ASA 61 à moins
qu'elles n'aient été conçues spécifiquement pour les besoins d'Hydro-Québec, auquel cas elles
devront être peintes en vert. Les plaques de montage à l'intérieur des boîtes doivent être pein-
tes en blanc.
Toutes les boîtes de jonction et de tirage doivent être raccordées au réseau de mise à la terre
principal par un conducteur en cuivre de calibre approprié (référence 15.12). La mise à la terre
par l'intermédiaire de pièces métalliques (carcasse, cuvelage, etc..) n'est pas acceptable.
D'une façon générale, toutes les boîtes de jonction doivent être munies d'une barre de mise à
la terre en cuivre installée au bas de la boîte et dont la longueur correspond à 90 % de la lar-
geur de la boîte. Cette barre doit être raccordée au connecteur de mise à la terre à l'extérieur
de la boîte de jonction lorsque ce dernier est utilisé. La surface de la boîte en contact avec ce
connecteur doit préalablement avoir été décapée jusqu'au métal et nettoyée de façon à assurer
un bon contact électrique.
La continuité des masses par conduit métallique rigide peut être acceptée pour les boîtes de ti-
rage seulement.
Une boîte à bornes des auxiliaires du groupe doit être placée à l'extérieur du puits de l'alterna-
teur. Tous les conducteurs des accessoires de l'alternateur, de la turbine, des transformateurs
de courant côté neutre, du variomètre du système d'excitation (s'ils sont requis), de l'interrup-
teur de survitesse ainsi que du système de protection contre incendie de l'alternateur doivent y
être raccordés.
Une boîte à bornes pour la filerie des organes de réglage doit être placée à l'extérieur du puits
de turbine et toute la filerie en provenance du régulateur et de ses accessoires doit y être rac-
cordée.
Une boîte à bornes pour signaux analogiques doit être placée à l'extérieur du puits de l'alter-
nateur pour les câbles à signaux analogiques de faible puissance tels que les sondes de tem-
pérature à résistance et les sorties 4-20 mA des capteurs de pression, de vibrations, etc.
Des boîtes de jonction intermédiaires, à bornes de raccordement, doivent être installées entre
la boîte de jonction principale et les boîtes de sortie de l'appareillage électrique à l'intérieur du
puits pour permettre le démontage facile du groupe. Ces boîtes de jonction doivent faire partie
intégrante de la structure démontable de telle sorte que le démontage n'entraîne pas le retrait
des fils de leur conduit.
Dans le cas où le raccordement est assuré par l'entremise de conduits, la mise à la terre doit
être effectuée à l'aide d'un conducteur en cuivre nu, toronné, de calibre approprié, passé par le
conduit à partir du bâti de l'appareillage jusqu'à la barre de terre la plus proche.
Une armoire d'instrumentation doit être fournie pour chaque groupe turbine-alternateur. Toute
la filerie en provenance de la boîte de jonction principale y est raccordée. L'armoire
d'instrumentation doit être munie d'une barre de mise à la terre en cuivre installée au bas de
l'armoire et dont la longueur correspond à 90 % de la largeur de l'armoire. Cette barre doit être
raccordée au connecteur de mise à la terre à l'extérieur de la boîte de jonction lorsque ce der-
nier est utilisé. L'armoire d'instrumentation doit être de préférence installée au plancher de tur-
bine, à proximité de l'armoire du groupe de pompage'501.
1501
Ce sujet est aussi traité à la rubrique 15.7.2.3.
15.5.4.12 Dessins
Tous les dessins de fabrication et d'assemblage devront être fournis à Hydro-Québec. Toutes
les tolérances des pièces d'usure doivent être indiquées. Toutes les données nécessaires à
l'entretien doivent être clairement inscrites sur les dessins.
15.5.5 Références
Référence 15.4 Alger, P.L. et Samson, H.W. 1924. Shaft currents in electrical machines.
AIEE Midwinter convention, Philadelphie, pp. 235-245.
Référence 15.5 American Society of Mechanical Engineers. 1996. The Guide to Hydropower
Mechanical Design. Section Overspeed and Runaway, chapitre 3. MCI Pu-
blications.
Référence 15.6 Amman C., Reichert K., Joho R. et Posedel Z. 1988. Shaft voltages in gene-
rators with static excitation Systems - Problems and solution. IEEE Transac-
tion in energy conversion, Vol. 3, N° 2, pp. 409-419.
Référence 15.7 CIGRÉ. 1990. Évaluation de l'état de l'isolation des machines tournantes.
Rapport 11 -201.
Référence 15.8 Daguet, R. 1958. Calcul des réactances, résistances et constantes de
temps des machines synchrones.
Référence 15.9 Economie repercussions of thé choice of parameters of salient pôles machi-
nes. 1944. Rapport CIGRÉ.
Référence 15.10 Hydroelectric Engineering Practice. 1964. Chapitre VII. Blackie & son. Lon-
don, England.
Référence 15.11 Hydro-Québec. 1998. Avantage et inconvénient du type d'enroulement on-
dulé. Note interne de R. Tremblay.
Référence 15.12 Hydro-Québec. 1998. Mise à la terre des boîtes de jonction et des boîtes de
tirage métalliques. Note interne.
Référence 15.13 Hydro-Québec. 1998. Proposition de révision de la Technique d'entretien
/V° AP-TA-N205 « Pièces de rechange pour composantes électriques
d'alternateur hydro-électriques ». Groupe de travail Alternateur.
Référence 15.14 Hydro-Québec. 1995. Paramètre de Modélisation des Alternateurs du Ré-
seau d'Hydro-Québec. Unité Système d'analyse de réseau.
Référence 15.15 IREQ. Compte-rendu d'essais C.R. 29152A - Alternateur 11, centrale Ber-
simis 1
Référence 15.16 IREQ. Compte-rendu d'essais C.R. 29152B - Alternateur 33, centrale Ma-
nie 3
Référence 15.17 IREQ. Compte-rendu d'essais C.R. 29285 - Alternateur 32, centrale Outar-
des 3
Référence 15.18 Leijon, M., Karlsson, T. et aïs. 1998. Breaking Conventions in Electrical Po-
wer Plants. Cigré Session 1998, Paris.
Référence 15.19 Lyles, J., Goodeve, T.E. et Sedding, H. 1994. Parameters Required to
Maximize a Thermoset Hydro-Generator Stator Winding Life. III Transac-
tions on Energy, Vol 9, N° 3, pp. 620-627.
Référence 15.20 Marine Industrie. 1975. Courants de palier.
Référence 15.21 National Electrical Manufacturers Association. Deternination of WR2 for Hy-
draulic Turbine Generator Units. Publication N° HT4-1958.
Référence 15.22 Réactances et constantes de temps des machines synchrones. 1949. Re-
vue Jeumont, avril-juin.
Référence 15.23 Ruelle, Dejeux et Kouskoff. 1966. Influence des divers paramètres dimen-
sionnels sur le coût relatif des alternateurs hydraulique. Rapport au Comi-
té 17 de CIGRÉ.
Référence 15.24 Ruelle, G. 1973. Alternateurs hydrauliques et compensateurs, Techniques
de l'ingénieur. Fascicule D490, article 3,02.
Référence 15.25 Ruelle, G. 1973. Alternateurs hydrauliques et compensateurs, Techniques
de l'ingénieur. Fascicule D490, article 3,05.
Référence 15.26 Ruelle, G. 1973. Alternateurs hydrauliques et compensateurs, Techniques
de l'ingénieur. Fascicule D490, article 3,08.
Référence 15.27 Seyler, J. 1991. Design Considérations For Radial Key Retrofit, Waterpower
'91. p-p 934-944. Denver 24-26.
Référence 15.28 Techniques de l'ingénieur. Pôles saillants, paramètres de dimensionnement.
Fascicule D490-1973, section 6.1.
Référence 15.29 Techniques de l'ingénieur. Vitesse d'emballement. Contraintes. Fascicule
D490-1973, section 5.1.
Référence 15.30 The World's Largest Hydro Generators. 1990. Water Power & Dam Cons-
truction Handbook.
Les schémas unifilaires du réseau de distribution des services auxiliaires sont conçus à partir
du schéma unifilaire de base défini par la direction Plans et programmes d'équipements de
production.
Ces schémas se divisent en deux catégories, soit :
• le schéma général des services auxiliaires comprenant la moyenne tension et les centres
de distribution principaux à 600 V c.a. ;
•••• les schémas unifilaires détaillés des centres de distribution secondaires à 600 V c.a.
f
L'établissement de la structure des schémas à moyenne tension (MT) et à basse tension (BT)
doit reposer sur deux facteurs :
• la fiabilité attendue ;
II s'agit de déterminer le niveau de fiabilité et de flexibilité, en termes de redondance, des
services auxiliaires c.a. et du système d'alimentation c.c. selon une des trois catégories de
centrales soit, celles de 1 000 MW et plus, celles de plus de 100 et de moins de 1 000 MW
et celles de moins de 100 MW.
Le choix d'un système d'excitation doit reposer sur les critères répondant à nos exigences en
termes de fiabilité et de stabilité. Aucun type de système d'excitation n'est privilégié dans la
mesure où il répond à ces exigences. Dans le cas d'une réfection de centrale, le maintien des
systèmes existants doit être considéré.
Si le système d'excitation choisi est de type statique, la spécification normalisée SN 21.2 s'ap-
plique et les dérogations suivantes doivent être considérées :
• norme SN-62.1008 ;
Seul le régulateur doit passer les essais prévus à la norme pour l'homologation d'un nou-
veau modèle. Le reste des composants de l'armoire de régulation doivent tout de même sa-
tisfaire aux exigences d'essais et de vérifications pour le matériel en voie d'homologation de
la norme SN 21,2. L'unité ayant servi à l'homologation peut être utilisée (mise en service)
sur le réseau.
Un modèle de régulateur non homologué peut être retenu dans les cas où, à la satisfaction
d'Hydro-Québec, le fabricant prouve par des références et des essais qu'il est équivalent
aux exigences demandées.
La participation d'Hydro-Québec aux essais n'est pas obligatoire si ces derniers sont réali-
sés par une firme externe. Dans le cas d'essais réalisés chez le fabricant, elle est requise.
L'analyse des résultats dans tous les cas est sous la responsabilité d'Hydro-Québec.
• inverseur de polarité ;
D'une façon générale, le sectionneur est privilégié pour l'inversion de polarité, jusqu'à ce
qu'il ne soit plus justifiable économiquement par rapport à l'inversion par jeux de barres.
L'inversion de polarité par câbles doit être retenu dans les cas où il n'y a qu'un ou deux câ-
bles par pôle.
• disjoncteur de champ ;
Si une étude technoéconomique le justifie, l'utilisation d'un disjoncteur à courant alternatif
peut être considérée. Le dispositif utilisé pour court-circuiter le champ doit être électronique.
Dans les deux cas, ils doivent être conçu pour effectuer un minimum de 2 000 manœuvres
sans nécessiter d'entretien ; un compteur de manœuvre mécanique est requis.
• niveau de bruit ;
Le niveau de bruit acceptable pour l'ensemble d'un système d'excitation, incluant le trans-
formateur, doit être inférieur ou égal à 75 db à 1 m.
• amorçage du champ.
Dans le cas d'un alternateur de moyenne ou de faible puissance, la source d'alimentation
du circuit d'amorçage peut être intégrée à l'excitation si l'analyse technoéconomique le jus-
tifie.
Dans certains cas particuliers, le redressement de la tension c.a. provenant des services
auxiliaires comme source d'amorçage peut être retenu.
• barres blindées à phase séparées (ces barres blindées et l'appareillage connexe doivent
être conçus selon la norme SC 25.2) ;
Les mêmes critères s'appliquent à tous les circuits de dérivations connexes au circuit principal.
Dans le cas d'une centrale souterraine, selon l'étude technoéconomique effectuée lors de
l'étude de faisabilité, les sorties de puissance peuvent être réalisées soit avec des barres blin-
dées isolées au SF6, soit avec des câbles HT à isolation du type sec.
Ces actions sont l'arrêt de la ventilation, la fermeture de volets coupe-feu, l'ouverture de volets
d'admission d'air frais, le démarrage de ventilateurs d'évacuation d'air vicié, la mise en marche
des pompes d'incendie, l'ouverture de valves d'arrosage de type déluge, l'arrosage par gicleurs,
etc.
Ce système possède un panneau de contrôle principal, généralement situé dans la salle de
commande de la centrale, qui assure la gestion des différentes actions, la signalisation des
alarmes et la supervision fonctionnelle du système.
15.6.4.2 Alternateurs
La conception du système de détection et de protection contre l'incendie des alternateurs doit
être coordonnée avec le concepteur des alternateurs et le concepteur des auxiliaires mécani-
ques.
Du côté 600 V c.a., les courants de court-circuit sont habituellement limités à 18 kA. Toutefois,
l'étude réalisée doit permettre un choix optimal en termes de coût et de dimensionnement des
disjoncteurs (BT).
L'étude sur la régulation est réalisée de pair avec l'étude de court-circuit, de façon à limiter la
chute de tension à 3 % sur le transformateur de service auxiliaire lors du démarrage du plus
gros moteur.
L'installation d'un changeur de prises en charge doit être rigoureusement justifiée par l'étude de
régulation de tension. L'installation d'un changeur de prises à vide doit être prévue dans tous
les cas où le changeur en charge ne peut pas être justifiée.
• d'assurer la protection du personnel aux sites, en limitant les tensions de pas et de touche à
des valeurs sécuritaires ;
Le calcul du réseau de MALT est basé sur la partie VI, section 1, de la référence 15.40 ainsi
que sur les logiciels faisant partie intégrante de ce guide.
Selon l'emplacement du complexe, les valeurs de résistivité du roc, de la moraine, de l'eau, du
béton, du sol, etc. sont mesurées.
À part des résistivités, les caractéristiques de défaut de l'ensemble du réseau (centrale, poste
et ligne) sont des intrants importants nécessaires pour le calcul et la conception du réseau de
MALT.
Les conducteurs utilisés sont en cuivre mi-dur (recuit) étamé, flexible, torsadé et nu. Deux cali-
bres de conducteur se retrouvent dans le réseau de MALT. Ces conducteurs sont de calibre
500 kcmil ou de calibre 4/0 AWG. La plus grande partie de ces conducteurs est enfouie dans le
béton, immergée ou enterrée. Toutes les connexions enfouies sont réalisées par le procédé
thermite. Les barres d'armature ne sont pas reliées au réseau de MALT.
Une barre (ou un câble en cuivre nu) est installée dans la galerie des câbles sur toute la lon-
gueur de la galerie. La section de la barre (ou du câble) est telle que les différences de poten-
tiel entre plusieurs points sur celle-ci seront minimes lors d'un défaut.
Les contrepoids et les fils de garde des lignes à haute tension se raccordant au poste sont rat-
tachés en parallèle avec le réseau de MALT de ce dernier.
Les jeux de barres de dérivation sont raccordés au jeu de barres principales et servent à l'ali-
mentation des appareillages tels les inductances de limitation du courant de court-circuit des
dérivations des services auxiliaires, les armoires de transformateurs de tension et les parafou-
dres, le transformateur de l'excitation statique et les condensateurs, lorsque cela s'applique.
• lorsque deux alternateurs sont raccordés à un. même transformateur de puissance à deux
enroulements primaires.
Dans tous les autres cas, le concepteur doit exprimer ses besoins au concepteur du poste.
[51
' Les systèmes de commande et protection sont traités aux rubriques 15.7.1.1.5 et 15.7.1.2.4.
• barres en cuivre ;
Pour toutes autres exigences relatives aux équipements composant les centres de distribution,
il est conseillé de se référer aux projets antérieurs et de recourir aux pratiques courantes appli-
cables à ce type d'équipement, car il n'existe aucune norme à Hydro-Québec à cet effet.
1521
Les systèmes de commande et protection sont traités aux rubriques 15.7.1.1.5 et 15.7.1.2.4.
• barres de cuivre ;
• couleur standard du fabricant pour les panneaux, transformateurs, boite de jonction, prises
de courant, etc.
Les critères de conception du système d'alimentation à courant continu sont fournis aux rubri-
ques 15.7.1.3 et 15.7.2.5.
• l'éclairage extérieur.
Dans l'approche d'une utilisation rationnelle de l'énergie dans tous les bâtiments occupés par
Hydro-Québec, le programme d'amélioration de l'efficacité énergétique doit être appliqué, entre
autres, au système d'éclairage intérieur et extérieur normal.
15.6.13 Références
Référence 15.31 Hydro-Québec. 1998. Exigences techniques relatives à l'intégration des
centrales au réseau de transport d'Hydro-Québec. Version préliminaire.
Référence 15.32 Hydro-Québec. 1998. Fiabilité de l'alimentation à courant continu dans les
centrales hydroélectriques ayant un impact sur le critère de 1000 MW de ré-
serve du NPCC. Analyse.
Référence 15.33 Hydro-Québec. 1997. Critères de conception pour l'établissement des confi-
gurations de l'alimentation C.A. ondulée dans les centrales et postes de
transport et de répartition. Rapport d'étude.
Référence 15.34 Hydro-Québec. 1997. Critères de conception pour l'établissement des confi-
gurations de l'alimentation C.C. dans les centrales et postes de transport et
de répartition. Rapport d'étude.
Référence 15.35 Hydro-Québec. 1997. Réingénierie de la filière hydroélectrique, Critères de
conception. Rapport.
Référence 15.36 Hydro-Québec. 1994. Critère de conception des aménagements hydroélec-
triques.
Référence 15.37 Hydro-Québec. 1994. Entretien prévisionnel systématique sur les systèmes
d'alimentation auxiliaires à courant continu dans les postes et centrales. En-
cadrement AP-PE-N801 (707-01/CP-N-7.05-01B).
Référence 15.38 Hydro-Québec. 1994. Essai de capacité pour les batteries d'accumulateurs
dans les postes et centrales. Encadrement AP-PE-M802 (707-01/AU-M-7.3-
01 A).
Référence 15.39 Hydro-Québec. 1994. Inspection routinière, limitée et prévisionnelle des
batteries d'accumulateurs dans les postes et centrales. Encadrement AP-
PE-M801 (707-01/AU-M-7.3-02A).
Référence 15.40 Hydro-Québec. 1992. Encadrement général G263 20600 064 01 0 PL 4,
Addition de système d'excitation statique pour les projets de modifications
ou de réfection de centrale réalisées dans le cadre de l'approche spécifique.
Référence 15.41 Hydro-Québec. 1990. Guide technique GTC-XVI-5, partie XVI Auxiliaires ÇA
et CC, section 5 Services auxiliaires à courant alternatif dans les centrales
hydroélectrique.
Référence 15.42 Hydro-Québec. Guide technique Câbles GTC-XVII-1. Sélection et installa-
tion des câbles dans les centrales hydroélectriques.
Référence 15.43 Norme 1008. 1998. Essais et vérification du matériel en voie d'homologa-
tion.
Référence 15.44 SN 21,2. 1996. Fourniture d'un système d'excitation statique pour groupe
hydrauliques.
• éliminer toute erreur humaine pouvant causer des blessures et des dommages matériels ou
une perte de production (par la supervision des manœuvres) ;
• assurer la pleine sécurité du personnel exploitant l'installation (par les dispositifs de sec-
tionnement, la conception des circuits, la fabrication de l'appareillage tant électrique que
mécanique et l'existence de consignes d'exploitation précises) ;
• assurer l'arrêt complet du groupe sans dommage matériel (même en cas de perte d'ali-
mentation c.c. ou d'une source de courant ou de tension) ;
De plus, les fonctions de conduite étant intimement reliées à l'exploitation de la centrale, cette
rubrique précise aussi les exigences fonctionnelles à satisfaire pour permettre cette exploitation
à l'aide d'un système informatisé de conduite. La description de ces critères et ces exigences
étant de haut niveau, on trouvera plusieurs renvois aux documents de référence précisant les
détails d'implantation.
Enfin, les critères et exigences décrits dans cette rubrique sont indépendants des équipements
utilisés pour leur mise en œuvre, en ce sens qu'ils n'imposent aucun matériel particulier531.
Les rubriques suivantes décrivent les critères de base, leur applicabilité et les principes géné-
raux à respecter lors de la conception des circuits de protection. Pour une description détaillée
des circuits logiques de déclenchement, il faut consulter la référence 15.57 ainsi que les sché-
mas Schéma unifilaire de protection (N700-40600-005) et Schéma logique de protection
(N700-40600-006).
Les circuits de protection d'un groupe turbine-alternateur doivent être conçus dans le but de
conserver la sécurité d'exploitation du groupe à la suite de la perte d'une alimentation c.a. ou
c.c. Cette conception doit aussi tenir compte des critères NPCC, en particulier celui spécifiant
qu'aucun défaut de première contingence ne doit faire perdre plus de 1 000 MW de production.
Afin d'obtenir un niveau de fiabilité et de sécurité d'exploitation accru pour les circuits de pro-
tection, les critères suivants doivent s'appliquer :
• l'exploitation d'un alternateur doit demeurer sécuritaire à la suite de la perte d'une source
c.a. ou c.c. ;
|53
' La description sommaire des critères et exigences à appliquer aux équipements mêmes est fournie à la rubri-
que 15.7.2.
• l'élément de surveillance doit être sur des sources c.a. et c.c différentes de l'élément sur-
veillé ;
• les actions des éléments de surveillance doivent se limiter aux actions nécessaires à
l'élimination d'un défaut d'ordre mécanique ou électrique afin d'éviter des arrêts inutiles du
groupe et d'en laisser le choix à l'exploitant ;
• les services auxiliaires doivent être considérés comme charge et non comme source (il y
aura donc déclenchement de ceux-ci si le défaut au groupe perturbe la charge ou si cette
charge perturbe le fonctionnement du groupe) ;
• des actions non requises, mais sans conséquence si elles sont réalisées, peuvent être ini-
tiées si cela permet de combiner plusieurs fonctions ayant les mêmes actions à comman-
der, permettant ainsi de simplifier l'arrangement global (par exemple, donner un ordre de
déclenchement à un disjoncteur implicitement ouvert antérieurement par la même sé-
quence) ;
• aucun circuit (minuterie, relais auxiliaire) ne doit être prévu pour distinguer les défauts dans
la zone alternateur et de ceux du réseau (pour simplifier l'arrangement, les protections ini-
tient donc soit un arrêt partiel, soit un arrêt complet).
Afin de définir une balise pour le niveau de redondance à atteindre, le critère suivant a été rete-
nu : l'exploitation de l'alternateur doit demeurer sécuritaire par suite d'une première contin-
gence.
15.7.1.1.2 Applicabilité
• protection A : 32, 40-1, 40-2, 46, 50AE, 51V, 59, 64-1, 64-2, 87A ;
Pour les groupes dont la puissance est comprise entre 10 et 100 MW, la protection B électrique
est réduite aux fonctions 46, 59 et 64-1. Ces fonctions correspondent aux besoins de circuits
équivalents permettant une exploitation sécuritaire de la centrale.
Pour les petits alternateurs (de puissance égale ou inférieure à 10 MW), la protection B peut
être omise. Dans ce cas, un arrêt complet du groupe est initié à la suite de la perte de l'ali-
mentation de la protection.
Les circuits de protection doivent également tenir compte des principes suivants :
• lorsque le disjoncteur d'alternateur est déclenché par une protection électrique, les fonc-
tions de défaillance de disjoncteur et de secours d'alternateur doivent être initiées.
Cependant, lorsque le disjoncteur d'alternateur est déclenché par la protection mécanique,
seule la protection de secours d'alternateur est initiée. Si le déclenchement est issu des
protections de gaz et de température du transformateur, aucun secours n'est initié.
La référence 15.56 définit les exigences relativement aux indications et aux protections requi-
ses pour suivre le comportement et assurer la sécurité d'un groupe turbine-alternateur.
La référence 15.55 contient les critères concernant le choix de l'instrumentation associée.
La conception des circuits de protection doit tenir compte des exigences de ces documents
d'encadrement.
Afin d'obtenir un niveau de fiabilité et de sécurité d'exploitation accru pour les circuits de com-
mande, les critères suivants doivent s'appliquer :
• l'exploitation d'un alternateur doit demeurer sécuritaire à la suite de la perte d'une source
c.a. ou c.c. ;
• l'élément de surveillance doit être sur des sources c.a. et c.c. différentes de l'élément sur-
veillé ;
• les actions des éléments de surveillance doivent se limiter aux actions nécessaires à
l'élimination d'un défaut d'ordre mécanique ou électrique afin d'éviter des arrêts inutiles du
groupe et d'en laisser le choix à l'exploitant ;
• l'assurance d'un fonctionnement sécuritaire ne doit reposer que sur la protection du groupe
(en conséquence, les circuits de commande ne doivent en aucun temps être altérés pour
pallier une carence de la protection) ;
• le choix du type optimal d'un relais auxiliaire selon sa fonction ou son rôle doit s'appuyer sur
les prescriptions de performances de la norme SN-62.208.
Afin de définir une balise pour le niveau de redondance à atteindre, le critère suivant a été rete-
nu : l'exploitation de l'alternateur doit demeurer sécuritaire par suite d'une première contin-
gence.
Les circuits de commande doivent également tenir compte des principes suivants :
• on doit répartir les circuits équivalents de commande et protection entre les circuits d'ali-
mentation A et B ;
• les contacts de vitesse utilisés dans certains circuits de commande (freins, glissement, in-
jection, etc.) doivent être redondants ;
• les blocs d'alimentation des régulateurs de vitesse doivent être redondants et être alimentés
par deux sources différentes.
Pour les installations de plus de 1000 MW, la deuxième source doit provenir obligatoirement
du transformateur d'excitation. Pour les installations de moindre envergure dont la concep-
tion prévoit un seul système d'alimentation à 125 V c.c., ce principe ne s'applique pas.
La référence 15.56 définit les exigences relativement aux indications et aux protections requi-
ses pour suivre le comportement et assurer la sécurité d'un groupe turbine-alternateur.
La référence 15.55 contient les critères concernant le choix de l'instrumentation associée.
La conception des circuits de commande et mesure doit tenir compte des exigences de ces do-
cuments d'encadrement.
Principes généraux Afin d'assurer une indépendance électrique entre les groupes turbi-
nes-alternateurs, les principes suivants doivent être respectés :
• il ne doit y avoir qu'une seule source d'alimentation en présence
sur une barre de service à moyenne tension ;
• aucun ordre de fermeture simultané de deux disjoncteurs (ou
plus) ne doit être possible lorsque tous les disjoncteurs d'arrivée
et d'attache d'une barre sont ouverts ;
• aucun des disjoncteurs d'arrivée ou d'attache ne doit se fermer
ou demeurer fermé lorsqu'un défaut a été détecté sur la barre
de service à moyenne tension ;
• les barres de services à moyenne tension ne doivent pas être
mises en parallèle par les disjoncteurs d'un centre de distribu-
tion à basse tension via les transformateurs à 13,8 kV-600 V ;
• en cas de retour simultané des sources d'alimentation de la
barre de service, cette dernière doit être remise automatique-
ment sous tension par la fermeture d'un des disjoncteurs d'ali-
mentation (aucune priorité n'est requise pour un disjoncteur où
l'autre).
Critères reliés à la permutation de Lors d'une permutation, les deux alternateurs ne doivent pas ali-
l'alimentation des barres de service menter une barre de service en même temps.
à moyenne tension
La permutation peut être initiée seulement par les deux conditions
suivantes :
• la perte de tension de la source alimentant la barre de service ;
• le déclenchement par protection de l'alternateur.
Principes généraux Chaque centre de distribution à basse tension est muni de deux
disjoncteurs d'arrivée dont l'un est prioritaire (normalement fermé).
Chaque disjoncteur d'arrivée reçoit son alimentation d'une source
d'alimentation différente.
Un centre de distribution à basse tension ne doit pas être alimenté
simultanément par les deux sources d'alimentation. Le verrouillage
des disjoncteurs d'arrivée doit rendre impossible la fermeture d'un
disjoncteur si l'autre est déjà fermé.
Les centres de distribution à basse tension ne doivent pas être mis
en parallèle par les disjoncteurs d'un centre de distribution se-
condaire (en aval).
L'alimentation à 125 Vc.c. des services auxiliaires à basse tension
doit provenir de la batterie B.
Critères reliés à la permutation de Par suite d'une perte de tension du côté de l'alimentation du dis-
l'alimentation des centres de distri- joncteur prioritaire, le disjoncteur prioritaire est déclenché et la per-
bution à basse tension mutation doit être initiée. Après un délai, et à la suite de la confirma-
tion de l'ouverture du disjoncteur prioritaire, l'autre disjoncteur est
fermé. Le délai avant la permutation est requis afin d'éviter des bris
aux moteurs alimentés par le centre de distribution en leur permet-
tant de ralentir suffisamment afin que la tension puisse baisser en
deçà d'un niveau acceptable.
Au retour de la tension d'alimentation du côté du disjoncteur priori-
taire, une séquence de permutation inverse est initiée pour revenir à
l'état initial où le disjoncteur prioritaire est fermé.
Dans les installations sans barre de service à moyenne tension, les
centres de distribution principaux à basse tension sont alors le pre-
mier niveau d'alimentation. Dans ce cas, d'une façon analogue à
l'approche retenue pour les barres de service à moyenne tension,
aucune priorité d'alimentation n'est requise pour les centres de dis-
tribution principaux. L'un ou l'autre des deux disjoncteurs d'arrivée
demeure fermé et alimente sa charge aussi longtemps que sa ten-
sion d'alimentation est présente.
Lorsqu'il y a perte des deux alimentations d'arrivée, les deux dis-
joncteurs doivent être déclenchés.
Dans le cas où on a des centres de distribution principaux et des
centres de distributions secondaires (en aval), le délai pour la per-
mutation d'un centre de distribution secondaire doit être plus grand
afin de permettre l'accomplissement de la permutation du centre de
distribution principal avant d'initier celle du centre de distribution se-
condaire. De même, le délai de permutation d'un centre de distribu-
tion à basse tension doit être plus grand que celui de la barre de
service à moyenne tension.
Les rubriques suivantes décrivent les critères de base à respecter lors de la conception de
l'alimentation auxiliaire c.c. des circuits de commande et protection. Pour une description plus
détaillée, il faut consulter la référence 15.52.
Le système d'alimentation auxiliaire à 125 V c.c. doit être redondant pour les raisons suivantes :
• conserver la sécurité d'exploitation d'un groupe par suite de la perte d'alimentation c.a. ou
c.c. et répondre aux critères pour la conception des circuits de commande et protection
dans les centrales ;
La fiabilité requise pour les circuits de protection ou de automatismes exige qu'en mode d'ex-
ploitation normal, la batterie soit raccordée directement à son panneau de distribution afin
d'éliminer toute séparation intempestive entre ces deux éléments. Par contre, la sécurité d'ex-
ploitation exige un point de coupure visible entre la batterie et son panneau de distribution. Un
sectionneur apte à interrompre la charge normale ou un disjoncteur sans élément de protection
sont considérés comme lien direct.
Malgré les restrictions précédentes, en période d'entretien, l'aménagement des circuits doit
permettre l'insertion d'un dispositif de protection (disjoncteur magnétique) entre la batterie et
son panneau.
La mise en parallèle des batteries d'accumulateurs lors du transfert des charges est interdite.
Cependant, aucun dispositif physique de verrouillage (ou commutateur de transfert) n'est exigé
en ce qui concerne la sécurité d'exploitation. Une procédure de transfert normalisée doit plutôt
être affichée sur les panneaux de mesure et protection. Une alarme temporisée doit signaler la
mise en parallèle des batteries d'accumulateurs.
Les circuits doivent être conçus pour permettre un transfert manuel des charges en effectuant
la mise en parallèle des chargeurs sur la batterie vers laquelle on permute les charges.
Les chargeurs de chaque batterie doit être double et fonctionner en mode redondant ou paral-
lèle.
Le temps d'autonomie d'une batterie est de deux heures, considérant que chacune des batte-
ries de commande et protection soutient toute la charge de l'installation.
Le choix du type d'accumulateur doit tenir compte des exigences du cycle de décharge et doit
être justifiable économiquement en tenant compte des facteurs suivants :
• coût d'entretien.
La référence 15.53 donne une description comparative des types d'accumulateur ainsi que des
cycles de décharge à considérer.
15.7.1.3.2 Applicabilité
Les fonctions de conduite doivent répondre aux exigences du document Exigences de l'exploi-
tation en commande, signalisation et mesure (BENEX) qui fixe les caractéristiques opération-
nelles de l'équipement de commande locale des postes et centrales et définit les besoins de
l'exploitation en commande, signalisation, mesure, alarme, réglage, automatisme, etc. pour la
commande et la télécommande des installations.
Les fonctions de conduite doivent être réalisées à l'aide d'un système informatisé. Le descrip-
tions qui suivent sont données dans ce contexte.
Afin d'assurer la disponibilité d'exploitation de la centrale, les critères suivants sont retenus :
La conduite locale est toujours requise et elle est située au tableau de l'alternateur. Elle permet
à l'opérateur d'effectuer localement la gestion des alarmes, d'afficher les mesures et la signali-
sation ainsi que de commander les équipements associés au groupe turbine-alternateur.
Deux modes d'exploitation sont requis : automatique et manuel. Le mode automatique requiert
l'utilisation du système informatisé de conduite. Le mode manuel est indépendant du système
informatisé de conduite et il est réalisé à l'aide des circuits décrits dans la référence 15.51. Les
modes manuel et automatique doivent fonctionner selon le principe de la commande à deux
actions.
Le mode d'exploitation local manuel est utilisé dans les cas suivants :
• lors d'une panne du système informatisé et si l'exploitant est dans une situation d'extrême
urgence ;
• en relève au mode automatique si une étape ne peut être faite d'une façon automatique ;
Commande d'équipements La commande centralisée des équipements doit suivre les prescrip-
tions de la spécification Commande d'équipements (SEL030), à sa-
voir les exigences fonctionnelles, les exigences de performance et
autres exigences relatives à la commande des équipements.
La commande des équipements comprend entre autres :
• la gestion de l'état de télécommande ;
• la commande des groupes turbines-alternateurs ;
• la commande des équipements bistables (disjoncteurs et sec-
tionneurs) ;
• la mise à jour des équipements manuels ;
• la gestion des désaccords ;
• la signalisation de l'état des équipements ;
• la transmission de l'état des équipements au CCR et au CT ;
• la réception des commande d'équipements en provenance du
CT.
Alarmes La gestion des alarmes, quelle soit locale ou centralisée, doit suivre
les prescriptions de la spécification Gestion des alarmes (SEL070),
à savoir les exigences fonctionnelles, les exigences de performance
et autres exigences relatives à la gestion des alarmes.
La gestion des alarmes comprend :
• l'acquisition des alarmes ;
• la signalisation et l'impression des alarmes dans l'installation ;
• le traitement des commandes de gestion d'alarme dans
l'installation ;
• la transmission des alarmes au CT.
Mesures La gestion des mesures, quelle soit locale ou centralisée, doit suivre
les prescriptions de la spécification Gestion des mesures (SEL080),
à savoir les exigences fonctionnelles, les exigences de performance
et autres exigences relatives à la gestion des alarmes.
La gestion des mesures comprend entre autres :
• l'acquisition des mesures ;
• l'affichage des mesures dans l'installation ;
• la gestion des seuils de mesures dans l'installation ;
• la transmission des mesures au CCR et au CT ;
• la gestion de l'entrée des paramètres de configuration associés
à la gestion des mesures.
Les documents suivants fixent les exigences fonctionnelles reliées aux automatismes d'exploi-
tation du groupe turbine-alternateur :
Un souci particulier doit être accordé lors de la définition des interfaces personne-machine du
système informatisé. Ces interfaces comprennent les affichages sur écran cathodique permet-
tant à l'opérateur de la centrale d'exploiter la centrale. Ces interfaces peuvent être locales ou
centralisées et leur définition doit suivre les prescriptions de la spécification, Interface opérateur
(SEL100).
Pour l'analyse du comportement du réseau, les données d'ECE doivent être transmises à dis-
tance selon les prescriptions de la spécification Interface avec le C/47~(SEL105).
15.7.1.7.2 Oscilloperturbographie
• précision supérieure à 2 % ;
• durée des enregistrements (temps avant perturbation 300 cycles, durée totale
81 000 cycles) ;
Pour les fonctions de diagnostic, aucune exigence particulière n'est reliée à l'oscilloperturbo-
graphie. Les fonctions d'enregistrement de défauts que l'on retrouve dans les produits courants
tels que les relais de protection numérique, bien qu'encore à l'état embryonnaire, sont accepta-
bles.
15.7.2 Équipements
La rubrique 15.7.1 s'attarde aux critères et aux exigences touchant l'aspect fonctionnel des
équipements en commande, automatisme et protection. Cette rubrique présente sommaire-
ment les critères à appliquer dans le choix des équipements et de leur disposition.
• système intégré ;
Le système doit intégrer toutes les fonctions de conduite locale et centralisée, de télé-
conduite, d'automatismes et d'analyse de comportements. Ce critère ne s'applique pas aux
données d'oscilloperturbographie, cette fonction requérant encore pour le moment des
équipements spécialisés.
• disponibilité d'exploitation ;
• synchronisation.
Le temps de chaque sous-système doit pouvoir être synchronisé à une source de référence
de temps externe.
• une unité de téléconduite (UT) pour l'interface aux centres éloignés (CT et CCR) ainsi qu'au
centre d'analyse et de traitement (CAT) pour les besoins d'analyse du comportement de
l'installation ;
• un réseau local ;
• un réseau de synchronisation ;
• deux imprimantes ;
Consola de s .-
programmation \ "
L Horloge
IRIG-B
Les critères suivants doivent être retenus lors de la configuration du système de conduite
d'installation :
• une tranche d'équipements comprend une partie des équipements d'une installation et cha-
que tranche d'équipements est contrôlée et supervisée par un UAC ;
Peu importe l'envergure de l'installation, il n'est pas recommandé d'inclure deux groupes tur-
bine-alternateur dans un même UAC. La faible économie sur le matériel (le nombre d'entrées-
sorties n'étant pas affecté), le coût du câblage supplémentaire (les câbles requis étant plus
longs) et l'indisponibilité des équipements en cas de panne ou de travaux d'entretien ne justifie
pas cette approche.
L'armoire d'instrumentation doit regrouper les boîtiers assurant le traitement des signaux de
température, de débit, de niveau, de pression et de vibration du groupe turbine-alternateur.
Les boîtiers de traitement des paramètres mesurés doivent fournir les signaux de sortie requis
pour la protection et la commande, soit les signaux 4 à 20 mA et les contacts « tout ou rien »
instantanés ou temporises.
• le système autonome pour l'amorçage des groupes turbines-alternateurs munis d'une exci-
tatrice statique (configuration usuelle) ;
• le système simple.
~~S—
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-™-J--ii----T-ïj__.
PANNEAU DE MESURE ET DE PERMUTATION PANNEAU DE MESURE ET DE PERMUTATION PANNEAU DE MESURE ET DE PERMUTATION
SYSTEME C SYSTEME A SYSTEME B
•AMORÇAGE" 'COMMANDE ET PROTECTION" "COMMANDE ET PROTECTION"
r n r n I I
JiQIL
1- SECTIONNEUR SERVANT AUX ESSAIS DE CAPACITÉ EN CHANTIER.
Dans le cas des systèmes redondants pour la commande et la protection, deux systèmes char-
geur-batterie pour les circuits de commande et protection (systèmes A et B) avec transfert ma-
nuel doivent être prévus, chacun pouvant alimenter toute la charge de la centrale et de son
poste élévateur de tension pendant deux heures.
Les systèmes A et B doivent aussi être dimensionnés pour pouvoir alimenter les charges de
l'onduleur raccordé au système B ainsi que le courant d'amorçage du champ de l'excitatrice
tournante principale lorsque les groupes turbines-alternateurs en sont munis.
Le système A doit donc avoir la capacité requise pour alimenter toutes les charges de com-
mande et protection de l'installation ou pouvoir alimenter toutes les charges raccordées au
système C . La batterie d'accumulateurs du système A doit être dimensionnée pour ren-
contrer le cycle de décharge le plus contraignant.
1541
Ce sujet est traité à la rubrique 15.7.2.5.2.
Un troisième système chargeur-batterie (système C) pour l'amorçage de tous les groupes tur-
bines-alternateurs munis d'une excitatrice statique doit être prévu. Ce système doit pouvoir être
transféré manuellement sur le système chargeur-batterie A. À cause des perturbations possi-
bles de la tension de 125 V c.c. lors de l'amorçage des groupes (chute de tension, bruits, pos-
sibilité d'endommager le chargeur de batterie lors de défaut sur le circuit d'amorçage), les
charges du système A doivent pouvoir être transférées sur le système B avant que les charges
du système C soient permutées sur le système A.
Si le poste élévateur de tension comprend des disjoncteurs munis de systèmes d'accumulation
d'énergie à mécanisme oléopneumatique et que la centrale n'est pas autonome sur le plan du
démarrage de ses groupes, l'alimentation des moteurs de réarmement doit se faire en courant
continu et le raccordement de ces charges doit se faire obligatoirement sur le système C. Les
moteurs de réarmement des disjoncteurs du poste élévateur de tension peuvent être alimentés
en courant alternatif dans les cas suivants :
Le système d'alimentation C n'est pas requis lorsque les groupes turbines-alternateurs sont
munis d'une excitatrice tournante principale. En effet, il est possible d'alimenter la faible charge
associée au courant d'amorçage du champ de ces excitatrices à même les systèmes déjà pré-
vus pour les charges de commande et protection. Dans ce cas, l'alimentation doit provenir du
système A par l'intermédiaire d'un bloc d'alimentation permettant d'isoler galvaniquement la
batterie d'accumulateurs du champ de l'excitatrice.
On trouvera la façon de calculer les courants d'amorçage à utiliser dans le cycle de décharge
pour l'amorçage ainsi que les caractéristiques du chargeur et de la batterie nickel-cadmium du
système d'alimentation en courant continu dans le guide technique Système d'alimentation en
courant continu pour l'amorçage des alternateurs dans les centrales (GT-XVI-14-2).
Pour certaines installations de moindre envergure, un seul système chargeur-batterie est ac-
ceptable pour la centrale et lé poste élévateur de tension (figure 15.6). Le système doit avoir
une autonomie de deux heures.
Le système doit être dimensionné pour pouvoir alimenter les circuits de commande et protec-
tion ainsi que les charges de l'onduleur et le courant d'amorçage du champ de l'excitatrice tour-
nante principale lorsque les groupes turbines-alternateurs en sont munis.
Pour les installations où les groupes sont munis d'excitatrice statique, le système C est alors
requis en plus du système A et est dédié à l'amorçage des groupes.
II faut consulter la référence 15.53 pour une description comparative des types d'accumulateur
ainsi que les cycles de décharge à considérer.
Pour les besoins de ce guide, il suffit de dire que les accumulateur du type Ni-cd sont préconi-
sées pour les applications à forts courants (amorçage du champ de l'alternateur, moteurs de
réarmement du système d'accumulation d'énergie des disjoncteurs) tandis que les accumula-
teur du type Pb-ca (avec ou sans recombinaison) sont préconisées pour alimenter les charges
de commande et protection.
15.7.2.6 Onduleur
Un onduleur est requis pour alimenter à 120 V c.a. les charges essentielles de commande et de
télécommunication. On trouvera dans la référence 15.52 les caractéristiques requises à l'on-
duleur. Ce document conclut qu'un onduleur industriel standard du marché peut être utilisé.
L'onduleur doit être branché sur la batterie B de commande et protection.
15.7.2.7 Limnimètres
Au minimum, deux systèmes limnimétriques sont prévus pour la mesure des niveaux de l'eau
en amont et en aval de la centrale. L'un est situé à la prise d'eau et l'autre, à la sortie de
l'aspirateur. Chaque armoire possède un système de détection de niveau, un dispositif
d'enregistrement ainsi qu'un transmetteur permettant l'acheminement des données à la salle de
commande et au CT.
Figure 15.6 : Schéma d'alimentation auxiliaire à 125 V c.c. avec batterie et chargeur uni-
que
CHARGEUR
SYSTÈME A
"COMMANDE ET PROTECTION ET AMORÇAGE"
CHARGEUR" Jï"' C H R G R
..'Vrefl
-Q!
~ td I
l'I
BATTERIE A
'CDE ET PROT.
ET AMORÇAGE'
AU
Pb-Cc
PANNEAU DE
DISTRIBUTION
PRINCIPAL
SYSTEME A
"COMMANDE ET PROTECTION ET AMORÇAGE"
ONDULEUR
NOTE:
1- SECTIONNEUR SERVANT AUX ESSAIS DE CAPACITÉ EN CHANTIER.
Selon les particularités de la centrale, d'autres limnimètres sont prévus pour fournir des infor-
mations additionnelles.
Lorsque la centrale est pourvue d'une salle de commande, celle-ci doit comprendre tous les af-
fichages et schémas nécessaires à l'exploitation centralisée de la centrale. En particulier, les
affichages de l'unité de conduite centralisée doivent être disposés selon l'axe longitudinal de la
centrale. La disposition des alternateurs sur le schéma unifilaire doit suivre les prescriptions de
la section 8 du BEN EX.
La conception des salles d'accumulateurs est régie par le guide Salle pour équipements de
production et de transport, conception des salles des accumulateurs acide-plomb et nickel-
cadmium (GT LII-2).
15.7.4 Références
Référence 15.45 Hydro-Québec. Alimentation des charges essentielles à 120 V.c.a. et 125
V.c.c. dans les centrales et les postes de transport et de répartition. Rapport
d'étude RE-C-96-6.
Référence 15.46 Hydro-Québec., Automatisme d'arrêt-démarrage d'alternateur. Spécification
•technique SC-62.350.
Référence 15.47 Hydro-Québec. Automatisme de consigne de puissance d'alternateur. Spé-
cification technique SC-62.352.
Référence 15.48 Hydro-Québec. Automatisme de consigne de tension d'alternateur. Spécifi-
cation technique SC-62.353.
Référence 15.49 Hydro-Québec. Automatisme de consigne du limiteur d'ouverture de van-
nage d'alternateur. Spécification technique SC-62.351.
Référence 15.50 Hydro-Québec. BENEX, Besoins de l'exploitation.
Référence 15.51 Hydro-Québec. Circuits de commande du groupe turbine-alternateur. Guide
technique GT-XI-7.
15.8.1.1 Utilisation
Chaque centrale est équipée d'au moins un pont roulant principal servant à la manutention, au
montage et à l'entretien des composants de l'ensemble turbine-alternateur. Il est toutefois de
pratique courante de faire appel à deux ponts roulants jumelés de même capacité plutôt qu'à
un seul pont roulant. Les ponts roulants servent à la construction et au montage des groupes,
car ils sont installés très tôt, dès que la structure de la centrale le permet.
Les deux ponts roulants peuvent fonctionner, indépendamment l'un de l'autre. Cependant, ils
ont une capacité nominale telle qu'après jumelage, ils peuvent déplacer le rotor de l'alternateur
à l'aide de la poutre d'équilibrage.
Dans une centrale conventionnelle, le rotor d'alternateur est la pièce qui définit la capacité du
pont roulant alors que l'arbre de la turbine définit la hauteur du pont par rapport au plancher des
alternateurs. S'il s'agit de ponts roulants jumelés, le poids de la poutre d'équilibrage est pris en
considération afin d'évaluer leur capacité.
15.8.1.2 Chariot
Un chariot auxiliaire d'une capacité de 25 Mg doit équiper un des ponts. Ce chariot, destiné à la
manutention des charges légères, est suspendu à une des poutres maîtresses du pont.
15.8.1.3 Normes
Les ponts roulants doivent être conformes à la norme ACNOR B-167, classe A pour le treuil
principal et classe C pour le treuil auxiliaire, et ils doivent pouvoir fonctionner dans une atmos-
phère poussiéreuse.
Les ponts doivent être conçus pour une répétition continue de cycles de fonctionnement pen-
dant une heure. Ils sont considérés comme fonctionnant sous pleine charge même lorsqu'ils
travaillent sans charge ou avec une charge partielle. Tous les mouvements doivent s'effectuer
sans à-coup et sans glissement de charge.
Les ponts doivent aussi être conçus pour résister aux charges séismiques. Ils doivent être suf-
fisamment robustes pour supporter les efforts engendrés par le couple de calage du moteur
des treuils principaux sans excéder 90 % de la limite élastique des matériaux sollicités lorsque
la charge est appliquée au centre du pont.
Les treuils doivent respecter la norme ACNOR B-167 et ANSI n° 6 relative à la conception des
ponts roulants, mais le facteur de sécurité dans les câbles est porté à 5 pour les conditions
normales de charge. Toutes les soudures doivent être faites selon la norme ACNOR W59 et
doivent être vérifiées par essais non destructifs selon l'échantillonnage imposé au devis.
La flèche des poutres maîtresses et de la poutre d'équilibrage ne doit pas excéder 1/1 000 de
leur portée lorsque le pont roulant est sous charge maximale sans impact. '
• la galerie de drainage ;
les mezzanines.
15.8.3.1 Utilisation
Les vannes sont utilisées pour isoler l'aspirateur et la bâche spirale d'un groupe du bief aval,
afin de permettre l'assèchement de la turbine et de son aspirateur à des fins d'inspection ou
d'entretien sans affecter le fonctionnement des autres turbines.
15.8.3.2 Construction
Les vannes d'aspirateur sont du type vanne batardeau, à glissement, avec plaque écran en
amont et elles peuvent être composées de plusieurs sections de hauteur à peu près égale. El-
les sont simples et ne nécessitent que peu d'entretien. L'étanchéité de la vanne s'accomplit sur
la face amont et le guidage est assuré par des sabots.
Les vannes sont assemblées en usine afin de s'assurer de la précision de la fabrication et du
bon fonctionnement de l'ensemble.
Une fois fixés le poids et les dimensions d'une vanne ou d'une section de vanne, le concepteur
peut choisir le type d'appareil de levage approprié et fixer aussi les caractéristiques dimension-
nelles de l'environnement où seront installés ces équipements.
• la charge hydrostatique sur la vanne en position fermée avec le niveau aval maximal et
l'aspirateur sec ;
• le poids de la vanne ;
Le cas de chargement hydrostatique ne doit pas être combiné aux charges de coincement.
15.8.4 Références
Référence 15.59 Hydro-Québec. 1994. Critères de conception de centrales. Direction Amé-
nagement de centrales, Groupe Équipement.
Référence 15.60 Hydro-Québec. 1996. Critères de conception pour la réfection de systèmes
Vanne. Guide technique GT-XXI-1. Direction Appareillage & Systèmes
VPIS, service Appareillage mécanique de la direction Appareillage & Systè-
mes VPIS.
Référence 15.61 Hydro-Québec. Réingénierie de la filière hydroélevtique. Critères de
conception pour vannes et structures hydrauliques connexes. Revue des
facteurs de sécurité en usage dans le monde et recommandations pour la
conception de nouvelles installations. Direction principale Projets d'Equipe-
ment, unité Mécanique, Structure et Architecture.
Référence 15.62 SNC-Shawinigan inc. 1997. Aménagement hydro-électrique Sainte-
Marguerite-3. Devis technique de fourniture et montage des vannes, pou-
trelles de révision et accessoires de l'évacuateur de crues.
• protection-incendie ;
Les critères de conception décrits ci-après sont généralement applicables à une étude de fai-
sabilité relative à une centrale hydroélectrique de type conventionnel. Ils doivent être élaborés
de façon plus détaillée et plus spécifique selon le niveau de détails exigé par chaque étape de
l'étude et aussi selon la particularité du site d'aménagement.
Deux guides techniques, chacun contenant des critères de conception et des schémas de prin-
cipe normalisés, ont été émis par Hydro-Québec pour assister les concepteurs. Le premier
guide s'applique aux centrales conventionnelles (référence 15.70) et le deuxième s'applique
aux centrales à groupes bulbe (référence 15.71). En cas de contradiction, les prévisions du
présent guide ont préséance sur celles de ces références.
• les tuyauteries d'eau brute des centrales (réseaux de refroidissement, d'incendie, d'eau de
service, etc.), les prises d'alimentation d'eau brute, les refroidisseurs de toutes sortes.
La présence de la moule zébrée sur les équipements ou les structures en acier favorise la
corrosion. En effet, le manque d'oxygène sous les colonies de moules zébrées peut causer
l'apparition de différentiels de potentiel entre divers points d'une même structure métallique et
provoquer la corrosion. De plus, l'accumulation de matières fécales riches en produits organi-
ques produites par la moule zébrée peut créer des conditions anaérobiques propices au déve-
loppement de bactéries qui pourraient se produire sous une forme de corrosion appelée MIC
(« microbiologically influenced corrosion »).
L'impact sur le béton est moins bien connu, mais il semble que la moule zébrée en favorise la
dégradation.
La déposition d'un très grand nombre de moules zébrées à l'intérieur des vannes de barrage
alourdit ces dernières et en rend la manutention plus difficile.
L'arrivée de la moule zébrée dans les circuits d'eau brute des centrales peut en réduire
l'efficacité et même provoquer des blocages complets.
La présence de la moule zébrée dans les tuyauteries affecte l'écoulement et augmente les
pertes de charge. Dans les tuyauteries à grand diamètre, cet effet n'est pas très important au
départ, mais il devient gênant lorsque les moules s'installent en colonies et réduisent le diamè-
tre des conduites. Toujours dans les tuyauteries à grand diamètre, il se peut que ce ne soit pas
la présence de la moule zébrée qui soit problématique, mais plutôt le risque de décollement de
grappes de moules qui viendraient obstruer des tuyauteries plus petites situées en aval.
Dans les circuits de refroidissement des centrales hydrauliques, la situation est aussi préoccu-
pante. Ces circuits comportent généralement des tuyauteries à petit diamètre (les refroidisseurs
eux-mêmes) qui sont très sensibles à la présence de moules adultes. L'obstruction de petites
tuyauteries peut résulter en des pertes de production importantes accompagnées de coûts éle-
vés de main-d'œuvre pour le nettoyage. Par exemple, le démontage d'un refroidisseur de palier
de butée dans une centrale hydraulique peut nécessiter plusieurs jours de travail qui sont au-
tant de pertes de production.
Dans les cas de circuits d'eau de service, les conséquences de la présence de la moule zébrée
se traduisent par des désagréments, et nécessitent le nettoyage des canalisations. Lorsque
c'est possible, les circuits d'eau de service n'étant pas de grands consommateurs d'eau, il est
souhaitable d'alimenter ces réseaux à partir d'une source d'eau traitée (en provenance d'une
municipalité, par exemple).
En ce qui concerne la protection incendie, encore une fois les tuyauteries à petit diamètre, par-
ticulièrement les gicleurs, sont à surveiller. Dans le cas de réseaux dédiés uniquement à la
protection incendie, la situation est moins inquiétante, car le renouvellement de l'eau dans les
parties en eau du circuit n'est pas très fréquent et les moules qui se seraient introduites à ces
moments risquent de mourir asphyxiées. Par contre, la présence de coquillages dans ces ré-
seaux est préoccupante, car ils peuvent venir bloquer les gicleurs lors d'un incendie.
15.9.1.4 Pompes
Lorsque les pompes sont requises, elles auraient un avantage à être du type centrifuge, à
arbre horizontal et à double aspiration.
• circuit d'eau filtrée (celui-ci assure les besoins en eau potable ainsi que les besoins néces-
saires à la lubrification des joints d'étanchéité au carbone des groupes).
Au départ du circuit, l'eau de service doit être filtrée par des filtres capables de retenir des par-
ticules de plus de 3 mm de diamètre.
L'eau servant aux joints d'étanchéité au carbone des groupes doit être filtrée jusqu'à
25 microns. Toute exigence plus sévère doit être justifiée.
L'eau potable doit satisfaire les exigences du règlement provincial sur l'eau potable.
15.9.3.3 Filtres
Les filtres à sable sont couramment utilisés dans les installations d'Hydro-Québec. Toutefois
des filtres motorisés de type hydraulique ont été introduits et ont bien performé.
Le type de filtres doit être choisi selon la qualité de l'eau du site.
Pour assurer un fonctionnement optimal, les filtres à sable doivent être conçus avec une den-
sité de filtration ne dépassant 2,8 l/s par m2.
Lorsque des filtres motorisés sont utilisés, il faut fournir un minimum de deux étapes de filtra-
tion, et ce, au-delà de la filtration de 3 mm décrit à la rubrique 15.9.3.2.
Toute nouvelle source d'approvisionnement en eau potable, tout système de traitement, tout
réseau de distribution ainsi que toute modification de l'un ou l'autre de ces éléments, doit être
réalisé en conformité avec les dispositions légales ou réglementaires applicables.
Ainsi, jusqu'à ce qu'une disposition légale ou réglementaire indique une autre démarche, tous
les projets cités ci-dessus doivent faire l'objet d'une demande d'autorisation conformément à
l'article 32 de la Loi sur la qualité de l'environnement.
Dans certains cas particuliers où les débits en cause sont relativement faibles, le ministère de
l'Environnement peut, à sa discrétion, soustraire un projet d'approvisionnement en eau potable
de l'application de l'article 32 de la loi. Dans ces cas particuliers, il est important d'obtenir une
dispense écrite de la part du ministère.
L'utilisation des services de distribution municipaux ou privés d'eau potable, lorsque ceux-ci
sont disponibles, doit être privilégiée. Le recours à ces services dispense de l'application des
règles décrites ci-dessous.
Dans un système de distribution d'eau, l'exploitant doit s'assurer de distribuer de l'eau potable,
au sens du Règlement sur l'eau potable, lorsque cette eau est destinée à la consommation
humaine. Par consommation humaine, on entend les usages suivants : eau de breuvage, soins
corporels et hygiéniques, préparation des aliments, lavage des ustensiles de cuisine, lave-yeux.
Lorsque l'utilisation des services de distribution municipaux ou privés d'eau potable ne peut être
envisagée, on doit avoir recours à un approvisionnement à partir d'une source souterraine, si le
volume d'eau que l'on peut soutirer est suffisant pour combler les besoins. En général, la qua-
lité de cette eau est plus fiable et son traitement plus simple.
Si le volume d'eau souterraine qu'on peut soutirer ne suffit pas à l'ensemble des besoins, il faut
utiliser une eau de surface (lac ou rivière) de qualité acceptable et en prévoir un traitement ap-
proprié.
Afin de satisfaire aux critères de qualité de l'eau destinée à la consommation humaine, divers
procédés de traitement ont été mis au point. Il s'agit d'en choisir un qui soit éprouvé et qui pro-
duise une eau de qualité à un coût raisonnable. Le fournisseur d'un système de traitement doit
offrir une garantie de performance de ses équipements. La performance des équipements de-
vrait être aux frais du fournisseur et être vérifiée une semaine et six mois après la mise en
route des équipements.
La Loi sur la qualité de l'environnement prévoit que l'exploitant d'un système de distribution
d'eau doit se conformer aux normes de potabilité concernant la microbiologie, la turbidité, la
présence de substances inorganiques et organiques, la présence de substances radioactives et
la concentration en chlore résiduel.
• les pompes doivent être localisées dans un puisard sec séparé du puisard de drainage de
la centrale ;
• la tuyauterie de vidange et les pompes doivent former un ensemble hermétique n'ayant au-
cune ouverture à l'intérieur de la centrale ;
• la durée de vidange ne doit pas dépasser une demi-journée de travail du personnel d'entre-
tien.
Pour le cas de la vidange totale ou partielle jusqu'à l'aspirateur, l'eau provenant des fuites de
vannes (de prise d'eau et d'aspirateur) ainsi que l'eau d'infiltration provenant du rocher doivent
être évacuées d'une façon fiable et sécuritaire.
Dans la centrale, il doit être localisé autant que possible à proximité du puisard de drainage, à
un niveau tel que l'eau sortant du séparateur peut s'écouler par gravité vers le puisard de drai-
nage.
La conception du séparateur doit être conforme au guide technique Protection des postes et
centrales contre l'incendie, les déversements d'huile accidentels et les fuites d'huile provenant
des transformateurs et inductances shunt (GT-IX-12).
Le système de drainage des eaux usées sert à canaliser les eaux sanitaires vers une fosse
septique avant d'être acheminées vers un traitement secondaire.
• alimenter en huile les paliers et les équipements des régulateurs de vitesse des groupes ;
• purifier l'huile.
Les composants du système doivent être choisis en fonction des conditions d'exploitation du
site. Le système comprend réservoirs, pompes et purificateur.
Chaque réservoir doit pouvoir contenir tout le volume d'huile d'un groupe.
Le choix d'un volume standard pour ces réservoirs doit aussi tenir compte de la capacité du ré-
servoir du camion-citerne chargé de la livraison d'huile.
Les réservoirs d'huile doivent être installés dans une salle bien ventilée. Le plancher de la salle
des huiles doit être surbaissé pour former un bassin de rétention ayant un volume au moins
égal à celui de deux réservoirs.
Les évents normaux des réservoirs d'huile doivent comporter des pare-flammes, le tout débou-
chant à l'extérieur de la centrale.
Le purificateur d'huile doit être autonome et monté sur un chariot. Le vide dans le dégazeur est
maintenu à l'aide d'une pompe à vide.
Pour une fin d'uniformisation, la capacité du purificateur d'huile doit être de 2,30 m3/h.
15.9.9.4 Tuyauterie
Pour fin d'uniformisation, le diamètre des collecteurs d'alimentation des groupes doit être de
50 mm.
Des postes d'air de 20 mm de diamètre doivent être prévus dans les salles d'équipements et
aux endroits suivants :
• plancher des turbines (deux par groupe dont un de 50 mm de diamètre pour l'accès au puits
de turbine) ;
• plancher des aspirateurs (deux par groupe dont un de 50 mm de diamètre pour l'accès à
l'aspirateur).
Le type de système à utiliser pour l'admission d'air neuf et l'évacuation de chaleur produite
dans la centrale doit être évalué selon l'encombrement et la difficulté d'agencement des systè-
mes et autres considérations d'entretien et d'exploitation.
Le débit d'air neuf introduit dans la centrale doit être évalué en tenant compte des points sui-
vants :
• de la nécessité d'éliminer l'humidité et les gaz nocifs définis par le Règlement sur la qualité
du milieu de travail (référence 15.76) ;
• des infiltrations au travers des portes, des fenêtres, des registres, des cabanons et de toute
autre ouverture.
Pour la salle des machines seulement, en l'absence des paramètres précis permettant d'éva-
luer le débit d'air frais, on peut considérer un taux variant entre 0,25 et 0,33 de changement
d'air à l'heure en se basant sur une hauteur de 3,6 m.
La salle des accumulateurs doit être ventilée mécaniquement et maintenue en légère dépres-
sion.
En plus des exigences définies dans la référence 15.67[55], il faut prévoir une alarme locale vi-
suelle (lampe stroboscopique) de défaillance du système, à l'extérieur de la salle.
1551
Des modifications ont été apportées à ce guide : la puissance de chauffage sera calculée pour maintenir 20 SC
au lieu de 25 9C avec une fréquence de 2,5 % au lieu de 1 % (article 6.2, page 7) et la température intérieure de
conception est de 30 BC au lieu de 40 9C.
15.9.11.5 Évacuation
L'évacuation des salles des huiles, des hottes fixes de soudure et des toilettes doit être ache-
minée vers l'extérieur de la centrale ou vers tout endroit spécifiquement conçu à cet effet.
Les circuits d'évacuation de fumée doivent être prévus pour les endroits suivants : salle des
machines, caverne des transformateurs et galerie des barres blindées, s'il y a lieu.
Pour les centrales souterraines, la galerie d'accès et la galerie de sortie de secours doivent être
ventilées dans le sens inverse au sens de sortie.
Un circuit d'alimentation d'air neuf indépendant de celui de la centrale et deux climatiseurs dont
un en attente doivent être prévus pour assurer la fiabilité du système.
Il est interdit d'installer de nouveaux équipements employant des CFC comme réfrigérants. Il
faut opter pour des appareils contenant des réfrigérants à potentiel d'appauvrissement de la
couche d'ozone (PACO) faible ou nul.
15.9.13 Références
Référence 15.63 Hydro-Québec. 1996. Évaluation des méthodes de contrôle de la moule zé-
brée. Direction Maintenance des équipements et Sécurité des barrages.
33 pages et annexes.
Référence 15.64 ASHREA Handbooks (Fundamentals, Applications, Systems and equipment)
Référence 15.65 Code national du bâtiment - Canada 1995
Référence 15.66 Code de plomberie provincial. Août 1995.1-12.1, r. 1.
Référence 15.67 Hydro-Québec. 1997. Conception des salles des accumulateurs acide-
plomb et nickel-cadmium. GT-LII-2.
Référence 15.68 Hydro-Québec. 1995. Protection des postes et centrales contre l'incendie,
les déversements d'huile accidentels et les fuites d'huile provenant des
transformateurs et inductances shunt. GT-IX-12.
Référence 15.69 Hydro-Québec. 1994. Critères de conception des aménagements hydroé-
lectriques. Direction Aménagement de centrales.
Référence 15.70 Hydro-Québec. Guide de conception, critères de conception des systèmes
pour centrales à groupes bulbe. GTC XXIII-2
Référence 15.71 Hydro-Québec. Guide de conception, critères de conception des systèmes
pour centrales conventionnelles. GTC XXI11-1
Référence 15.72 Hydro-Québec. Ré-ingénierie de la filière hydroélectrique, mandat «guide de
conception - systèmes auxiliaires mécaniques». Exercice 1997.
Référence 15.73 NFPA 30 Flammable and combustible liquids code.
Référence 15.74 NFPA 851 Recommended practice for fire protection for hydroelectric gene-
rating plant (incluant 13,14, 15, 20, 72...).
Référence 15.75 Proposée/ changes to NFPA 851 (section 5-3) from NFPA task group on Ge-
nerator Pit and Windings. 1994.
Référence 15.76 Règlement sur la qualité du milieu de travail. S 2.1 -r.15.
16 Ouvrages de restitution
16.1 Généralités
L'ouvrage de restitution relie la sortie des turbines au lit du cours d'eau aménagé. Dans le cas
d'une centrale souterraine, il comprend un collecteur et une galerie de fuite.
16.2 Collecteur
Le collecteur constitue un. élément de raccordement dans le cas où les eaux de plus d'un
groupe sont acheminées vers une même galerie de fuite. Comme pour le répartiteur, ses di-
mensions sont déterminées principalement par celles des éléments à raccorder. Sa hauteur
doit être suffisante, de façon à éviter la submersion des équipements qui s'y trouvent en consi-
dérant, lors de l'étude de faisabilité, les oscillations du niveau de l'eau produites par les ma-
nœuvres enchaînées des groupes. Lorsque la galerie de restitution est en charge, le collecteur
joue le rôle de chambre d'équilibre.
• par les ondes dites de Favre, qui précèdent les ondes d'intumescence (elles ont une am-
plitude égale parfois à celle des ondes d'intumescence, mais elles sont de plus courte du-
rée) ;
Le calcul de l'amplitude maximale des ondes d'intumescence peut être effectué à l'aide de mo-
dèles numériques. Un calcul sommaire en est exposé à la référence 16.1.
Dans tous les cas, il faut considérer différentes combinaisons de délestage de la centrale et de
reprise en charge des groupes, comme pour la conception de la chambre d'équilibre.
Une étude d'optimisation semblable à celle prévue pour la galerie d'amenée (rubrique 12.2) et
en tenant compte du coût des ouvrages de protection additionnelle en regard des risques asso-
ciés doit être réalisée pour déterminer les dimensions de la galerie et du canal de fuite.
De plus, pour éviter l'accumulation d'air dans la section de (a calotte de la galerie de fuite située
en aval de la chambre d'équilibre, la pratique courante exige une pente descendante de l'ordre
de 5 %. La partie descendante de la calotte procure une superficie additionnelle lors de l'abais-
sement du niveau de l'eau, atténuant ainsi les oscillations dans la chambre.
16.5 Références
Référence 16.1 Chow, V.T. 1959. Open Channel Hydraulics. McGraw-Hill Book Company
Inc.
17 Dérivations provisoires
17.1 Généralités
La dérivation provisoire doit assurer, avec certains risques calculés, une protection adéquate
des sites pour la construction à sec des ouvrages.
La dérivation provisoire est essentiellement un ouvrage permettant de canaliser temporaire-
ment les eaux d'écoulement naturel pendant la construction des ouvrages permanents. Ces
derniers, dans certains cas, peuvent aussi être utilisés à cette fin. Lorsque les conditions le
permettent, il peut être avantageux d'utiliser le canal de l'évacuateur comme dérivation tempo-
raire en prévoyant une construction par phases. D'autres formules sont aussi possibles, telle
l'utilisation d'une section d'un barrage-poids qui ne serait bétonnée qu'à la fin des travaux. L'uti-
lisation des pertuis de fond, dans la mesure où ils sont requis d'une façon permanente, peut
aussi se révéler une solution économique. Enfin, on peut avoir recours à une galerie tempo-
raire.
À l'étape d'ingénierie, on réalise au besoin une étude détaillée sur modèle réduit. En fonction
de la gravité des problèmes, on peut utiliser des solutions comportant, par exemple, une esta-
cade amovible située dans le bief amont dont le débit et les niveaux sont contrôlés par des
vannes placées à l'entrée de la galerie.
17.5 Galeries
De façon courante et pour des considérations pratiques de construction, on adopte une section
en D pour les galeries de dérivation. Comme pour les galeries d'amenée, les dimensions
maximales pour la base et la hauteur sont respectivement de 16 et 20 m. Dans la mesure où la
qualité du roc le permet, aucun recouvrement de paroi n'est envisagé et la vitesse maximale
d'écoulement est fixée à 14 m/s.
Le calage de la galerie et la longueur des canaux d'approche et de fuite, dont la pente du radier
est limitée à 15 % pour fins de construction, sont fixés de façon à assurer un recouvrement mi-
nimum de roc sain au-dessus de la voûte habituellement égal à 1,5 fois la hauteur de la galerie.
Après la fermeture de la dérivation provisoire, la galerie est obturée d'une façon permanente au
moyen d'un bouchon monolithique de béton. La conception de ce bouchon considère qu'à l'état
d'équilibre, la résultante des efforts de cisaillement à la surface de contact est égale à la com-
posante horizontale de la poussée hydrostatique agissant sur le bouchon..
La longueur du bouchon ne doit jamais être inférieure à la moitié de son diamètre équivalent.
17.6 Portails
Le portail d'entrée de la galerie est muni d'une structure de béton destinée à recevoir les van-
nes de fermeture de la dérivation. Cette structure comprend essentiellement une entrée profilée
avec ou sans pilier central, les rainures de vannes, les reniflards et les assises de tours métalli-
ques destinées à supporter les vannes et leurs treuils.
La cote de la plate-forme supérieure doit permettre l'installation des tours au cours de la saison
précédant la fermeture de la galerie ainsi que l'obturation en toute sécurité des reniflards dans
les heures suivant cette fermeture.
Les fermetures étant généralement prévues en saison froide, les pièces encastrées sont
chauffées.
17.7 Batardeaux
Différents types de batardeaux peuvent être utilisés pour permettre la dérivation d'une rivière et
l'assèchement de son lit dans la zone où seront érigées les structures de retenue. Les batar-
deaux sont généralement composés d'un remblai en enrochement dont on recouvre la pente
située du côté du plan d'eau d'un sol imperméable en partie déversé dans l'eau, soit jusqu'à un
niveau situé à 1,5 m au-dessus du plan d'eau, et en particulier, là où l'enceinte à assécher est
exiguë, des cellules ceinturées de palplanches peuvent être utilisées pour compléter la ferme-
ture du système de batardage. .
Le batardeau constitué d'un seul massif d'enrochement est parfois remplacé par deux remblais
jumelés dont le matériau imperméable est placé entre deux massifs d'enrochement construits
en parallèle. Ce mode de batardage présente l'avantage de protéger la zone étanche contre
l'érosion dans le cas d'une dérivation courte. Le nettoyage des matériaux perméables entre les
deux massifs doit cependant se faire avec beaucoup de soin pour que ce type de batardeau
soit efficace. Une variante consiste à remblayer la portion centrale avec un sol granulaire et à y
introduire ensuite une paroi moulée qui a l'avantage de pouvoir traverser aussi tout horizon
perméable présent sous le remblai.
En général, le remblai des batardeaux (amont ou aval) doit être le plus possible intégré à celui
du barrage pour en réduire la masse. Par ailleurs, la zone de transition prévue entre l'enroche-
ment et le sol imperméable peut être remplacée par un géotextile approprié. Il est aussi à noter
que la pente d'équilibre d'un till déversé dans l'eau peut être aussi douce que 8H : 1V.
Les vannes ne sont pas chauffées, mais les treuils à câble doivent l'être afin d'éviter la conden-
sation. Puisque les treuils sont montés sur un portique unique ou multiple, dans un abri rudi-
mentaire non chauffé enjambant chaque pertuis, des éléments chauffants doivent être installés
dans l'huile du réducteur de vitesse et dans le moteur électrique. Les freins du treuil et le centre
de commande des moteurs doivent aussi être chauffés.
18 Infrastructures
• classification du chemin forestier en fonction de son débit journalier moyen annuel (J.M.A.)
et validation de sa vitesse de conception ;
• établissement d'une section transversale en tenant compte de la largeur dés camions fo-
restiers qui y circulent ;
• conformité de la signalisation routière avec le Guide de signalisation routière sur les terres
et dans les forêts du domaine public ;
• validation des normes d'entretien d'été et d'hiver conformément aux ouvrages routiers du
ministère des Transports ;
La lisière de l'emprise de la route devra être exempte de tout débris, surplus de matériaux de
terrassement ou d'arbres endommagés. À cette fin, il faut déterminer la largeur de l'emprise
d'une route en fonction de la pente latérale des déblais ou remblais requis pour la construction
de cette route.
• l'Agence de protection des Eaux Navigables, qui a juridiction sur tous les ouvrages d'art
destinés au franchissement des eaux navigables par une voie ferrée.
Les critères de conception pour les accès ferroviaires proviennent des sociétés qui sont alors
en cause dans le projet à l'étude.
• les charges générées par la grue mobile servant à la mise en place des vannes et des pou-
trelles, dans le cas d'un pont de service d'évacuateur ;
• les charges d'un fardier transportant les équipements lourds (transformateur, rotor, vanne,
etc.), telles que déterminées par l'étude de transport des équipements majeurs pour le cas
des ponts donnant accès aux centrales et aux autres ouvrages où les équipements doivent
être acheminés.