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Au seuil du troisième millénaire, le FOS est à l’heure d’un nouveau développement qui
marquera son parcours. Il se voit obligé de s’adapter aux besoins du marché basés notamment
sur des demandes croissantes du monde professionnel. D’une part, nous assistons à une
diversification des domaines professionnels qui sont de plus en plus pointus (l’aéronautique,
l’art floral, etc.). D’autre part, nous remarquons l’émergence des demandes d’amélioration des
compétences en français des professionnels de qualification faible. Ces demandes émanent
dans la plupart des cas des organisations professionnelles pointues (office de professions,
fédérations professionnelles, écoles spécialisées, etc.). À cela s’ajoute l’augmentation des flux
migratoires des professionnels bien qualifiés qui cherchent à s’intégrer dans la vie active en
France ou dans un pays francophone. Ces migrants font face à une double difficulté pour
accéder aux plans de formation : la non-maîtrise de la langue et l’occupation de postes peu
qualifiés. Parmi ces migrants, nous trouvons des arrivants qui ont reçu une faible formation
initiale ou pire, qui souffrent d’analphabétisme. Dans de telles conditions, ces migrants ont du
mal à avoir accès à une formation qualifiante et à réaliser leur stabilité professionnelle.
« L’apprentissage de la langue française par les étrangers, qu’ils soient nouveaux migrants
ou installés depuis longtemps sur le territoire national, est une priorité forte de l’État.
Concernant les primo-arrivants, en attestent :
- La création du service public de l’accueil et la mise en place du contrat d’accueil et
d’intégration, dispositif au sein duquel une formation en langue française est proposée par
l’État au signataire du contrat,
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- La création du diplôme initial de la langue Française annoncé lors du comité
interministériel à l’intégration du 24 avril dernier,
- Le projet de loi relatif à l’intégration et à l’immigration, voté récemment par l’Assemblée
Nationale : il rend le contrat d’accueil et d’intégration et le suivi des formations qui lui sont
liées obligatoires et pose la nécessité d’attester une connaissance suffisante de langue
française.» (Cochy, 2006 : 11).
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(FLP).
7-2 Vers une définition du FLP
Appelé aussi français professionnel ou français à visée professionnelle, le FLP a connu une
augmentation de 250 % en 2005 (Mangiante, 2006). Pourtant il s’agit d’un domaine assez
récent au sein de centres de formation de langue. Il fait encore l’objet de réorientation et
d’adaptation en vue de mieux répondre aux besoins du monde professionnel. Pour le moment,
peu de didacticiens proposent des définitions du FLP, mais Mourlhon–Dallies (2006) précise :
« Le FLP est le français enseigné à des personnes devant exercer leur profession entièrement
en français. Dans un tel cas, le cadre d’exercice de la profession au complet est en français
(aspects juridiques et institutionnels, échanges avec les collègues et la hiérarchie, pratique du
métier) même si des portions de l’activité de travail peuvent être réalisées en anglais ou dans
d’autres langues (celles de collègues) » (Mourlhon –Dallies, 2006 : 30)
- Le niveau de français : le FLP pourrait concerner des natifs et des apprenants ayant un
niveau de bilinguisme en oral et un écrit très inférieur. C’est le cas des migrants d’Afrique
francophone ou du Maghreb et des natifs en position d’illettrisme,
- Le passé de formation : les apprenants du FLP pourraient être des personnes suivant
régulièrement des stages en formation continue, d’autres en insertion professionnelle et des
publics n’ayant jamais suivi aucune formation professionnelle. Dans le cadre du FLP, les
apprenants ne cherchent pas seulement à améliorer leur niveau en français en vue d’obtenir
une promotion au sein de leurs entreprises. Mais ils considèrent aussi le FLP comme un outil
qui leur permettrait d’avoir accès à l’emploi. Il est à préciser que les publics de FLP peuvent
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regrouper aussi des étudiants étrangers bien qualifiés. Les universités, les grandes écoles et les
écoles supérieures privées se voient affluer ces dernières années des étudiants asiatiques
(Chinois, Coréens, Vietnamiens), des étudiants de l’Europe centrale ou des pays de l’ex-bloc
soviétique (Roumains, Bulgares, Polonais, etc.). En fait, ces étudiants constituent une
nouvelle clientèle de FOS. Or des universités de médecine (Grenoble et Paris 6 par exemple),
l’École Boulle (pour sa classe internationale en design d’espace), des lycées comme celui de
Louis-le-Grand (pour les épreuves de français aux concours de Centrale et de Polytechnique)
et d’autres écoles d’informatiques ont recours au FOS. L’objectif de ces institutions n’est plus
de préparer leurs étudiants à suivre des cours dans des universités françaises mais elles
veulent plutôt les aider à accéder à un emploi de qualification moyenne en France. Pour ce
faire, ces étudiants qualifiés doivent à leur tour avoir des compétences communicatives écrite
et orale pour assumer les différentes tâches. C’est pourquoi, le FLP se voit mis au service de
formation de Direction de Ressources Humaines (DRH) dans le cadre des stages intensifs par
exemple à l’Association Nationale pour la Valorisation Interdisciplinaire de la recherche en
sciences humaines et sociales auprès des entreprises7 (ANVIE).
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professionnelle. Quant à la compréhension orale, elle a pour but de comprendre l’essentiel
d’un message court et habituel en face à face ou au téléphone et enfin l’expression orale, elle
consiste à décrire avec un langage simple son expérience, son activité, à échanger des
informations factuelles, à exprimer son opinion, , etc. Pour former les apprenants en CFP1, la
CCIP propose un programme qui repose sur six axes principaux :
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- Prendre des notes,
- Rédiger des courts messages à partir d’indications fournies.
Parallèlement, la CCIP propose aussi d’autres certificats pour des spécialités plus pointues
dans le monde professionnel. Nous en citerons à titre d’exemple le Diplôme du Français
Médical (DFM), le Certificat de Français du Secrétariat (CFS), le Certificat de Français du
Tourisme et de l’Hôtellerie (CFTH) et le Certificat de Français Juridique (CFJ) ainsi que les
Diplômes du Français des Affaires 1 et 2 (DFA 1 et 2) et le Diplôme du Français des Affaires
Approfondies (DAFA). Ces diplômes suivent la même méthodologie du CFP déjà mentionnée
pour développer les compétences communicatives des apprenants dans des domaines plus
spécifiques.
Il est important de préciser que cette certification ne se limite pas à l’Hexagone. Nous
constatons que des centres de formation à l’étranger proposent des certificats du FLP. C’est le
cas des Alliances françaises et des centres culturels relevant du Ministère français des Affaires
Étrangères. Ces centres proposent des formations en vue de préparer les apprenants à passer
les preuves de la CCIP. Parmi ces centres, nous en citons l’Alliance Français de Toronto8,
Centre culturel français de Vilnius en Italie9 et Alliance Française en Argentine10. Parfois,
certaines institutions universitaires proposent leurs propres certificats en FLP. C’est le cas par
exemple de l’Université d’Alexandrie en Égypte qui propose le Diplôme du Français
Professionnel Pratique (DFPP 1et 2). Ce dernier s’adresse non seulement aux étudiants mais
aussi à des professionnels égyptiens qui s’apprêtent à travailler en France ou dans un pays
francophone ou dans des entreprises françaises en Égypte. De son côté, l’Université de
Perpignan offre aussi le certificat du Français langue diplomatique et des Relations
Internationales11 (FLDRI).
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prépare au Certificat du Français Professionnel (CFP) de la CCIP. Il comporte différents
chapitres (Prise de contact, Agenda, Voyage, Hôtel, Restauration, Entreprise, Travail,
Recherche d’emploi, Prise de parole, Points de vue). Chaque chapitre est subdivisé en sous-
objectifs. Par exemple, le chapitre de Travail est proposé selon les objectifs suivants :
« Répartir les tâches, Aménager les espaces du travail, Résoudre les conflits du travail et
Travailler à l’étranger». Notons aussi que Le Français.com accorde une importance
particulière à la grammaire. Avec 15 fiches, la grammaire est abordée de manière progressive.
Quant aux aspects interculturels, chaque chapitre se termine par une page consacrée à une
question interculturelle.
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les situations courantes des professions du tourisme. Il les prépare aussi à passer les examens
du Certificat de Tourisme et de l’Hôtellerie de la CCIP. Il aborde six thèmes principaux à
savoir : se présenter et présenter son entreprise, accueillir des clients francophones, animer
un site touristique, promouvoir une destination, concevoir et vendre un produit touristique et
accompagner un groupe de touristes. Quant à la grammaire, elle est présente dans toutes les
leçons sous forme des tableaux et d’exercices d’application. À la fin de l’ouvrage, nous
trouvons des fiches grammaticales avec des exercices. Ce manuel est accompagné d’un CD
audio pour travailler la compréhension orale et la production orale.
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avec la méthode Accord (Berger & Spicacci, 2001) et Santé.médecine.com (Mourlhon-Dallies
& Tolas, 2004) qui correspondent d’une part aux besoins des apprenants tout en travaillant à
la fois les aspects professionnel, culturel et institutionnel du monde hospitalier. Lors de cette
formation, les deux enseignants ont travaillé les quatre compétences communicatives
notamment la communication orale compte tenu du rôle de transmission de l’infirmier au sein
de différents services hospitaliers. Pour travailler la compréhension orale, une stratégie
d’écoute renforcée a été mise en place : apprendre à faire des hypothèses, anticiper, repérer à
partir des indices captés et construire ainsi du sens. Au bout de 240 heures, les apprenants ont
atteint le niveau B1 du CECR. Les formateurs ont établi des attestations de capacités
comprenant des savoir-faire langagiers formulés en termes : le stagiaire est capable de… Une
telle attestation a un impact important pour faciliter l’inscription auprès de la Direction
Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS), en effet, une connaissance
insuffisante de la langue pourrait pénaliser un candidat.
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premiers outils linguistiques, les jeunes commencent deux stages. Le premier concerne la
découverte du milieu de l’entreprise tandis que le deuxième permet de confirmer un projet
professionnel avec la négociation éventuelle d’un contrat de professionnalisation. À l’issue de
ces stages, les jeunes commencent réellement leur recherche d’emploi ou leur formation
qualifiante ou pré-qualifiante. Dans leur présentation de ce pôle, les deux responsables
n’indiquent ni le contenu linguistique ni la démarche méthodologique au sein de la plateforme
linguistique de ce dispositif parisien.
Notons que la formation linguistique se déroule au cours de la deuxième phase avec 330h
accompagnée d’une formation sur le métier et les attitudes de service. Quant au contenu de la
formation linguistique, elle repose sur des compétences communicatives et des tâches
professionnelles spécifiques: préparer son rendez-vous avec l’entreprise d’accueil, localiser
ses chantiers à l’aide d’un plan, se repérer sur son site de travail et son chantier, acquérir les
mots-clefs pour identifier le matériel de base et son usage, communiquer oralement avec
l’employeur, le client et les collègues, donner ou demander une information de lieu, découvrir
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et identifier le matériel de base utilisé par les entreprises, etc. Enfin, les formateurs ont
appliqué deux modes d’évaluation : l’une formative pour évaluer les acquis linguistiques, les
savoir-faire du métier et les comportements professionnels. L’autre évaluation est sommative
pour formaliser et valoriser l’acquisition en continue sous la forme d’un portefeuille de
compétences.
D’après cette présentation du FLP, nous constatons qu’il est le résultat de certaines conditions
politique et économique déjà mentionnées. Si le FLP partage toutes les caractéristiques du
FOS (besoins spécifiques, temps limité d’apprentissage, rentabilité des cours et motivation
des publics), il est cependant nécessaire de préciser les différences qui les distinguent et qui se
situe à deux niveaux. Le premier concerne la nature des publics visés. En FLP, ces derniers
pourraient être des natifs sans qualification ou faible ayant des difficultés communicatives
notamment à l’écrit et des migrants qualifiés mais ils ne maîtrisent pas les compétences
communicatives. En FOS, les publics sont dans la plupart des cas des non natifs
(professionnels, migrants et étudiants étrangers). Le deuxième niveau de distinction entre le
FOS et le FLP porte sur les besoins d’apprentissage. En FOS, les besoins d’apprentissage sont
variés selon la nature des publics. Par exemple, les étudiants cherchent à poursuivre leurs
études dans une université francophone tandis que les professionnels, déjà en poste dans leurs
pays d’origine, veulent acquérir certaines compétences dans leur domaine pour se distinguer
de leurs collègues. Par contre, l’objectif des publics de FLP est d’avoir accès à l’emploi. À
partir de cette distinction, nous estimons que le FLP constitue une partie intégrante du FOS
mais il est axé plutôt sur le monde professionnel.
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