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Affecte 20 % des Canadiens de 20 ans et plus, et > 50 % des sujets de > 65 ans.
Causes
Essentielle (90-95 %) : survenant typiquement après 30 ans, exacerbée par obésité, alcool, tabac,
AINS, polyglobulie.
Causes 2e :
Maladie rénovasculaire :
À suspecter si : apparition ou détérioration subite d’une HTA chez le sujet < 30 ans ou > 55 ans, si
souffle abdominal, si HTA résistante à ≥ 3 médicaments, augmentation créatinine avec IEC ou ARA2,
chez le sujet avec maladie vasculaire athéroscléreuse autre ou œdème pulmonaire récurrent avec
poussée hypertensive.
Jeune femme = dysplasie fibromusculaire : sujet âgé = athérosclérose, embolie cholestérol, dissection
artérielle.
Diagnostic : scintigraphie rénale au captopril (mais moins utile si insuffisance rénale chronique),
doppler rénal, angio-TDM, angiorésonance rénale ou angiographie rénale (gold-standard). Mesure de
la clairance de la créatinine et de la protéinurie utile.
Traitement :
Angioplastie percutanée si sténose > 50-70 % et rein > 8 cm : surtout utile pour dysplasie
fibromusculaire, ou si besoin ≥ 3 antihypertenseurs pour contrôle HTA, si ↑ créatinine ou si perte de
fonction rénale à la scintigraphie rénale ou histoire d'oedème pulmonaire éclair : pronostic post-
angioplastie : 50-60 % ont ↓ TA, 1/6 a une insuffisance rénale aiguë.
Chirurgie : pontage rarement fait. Néphrectomie si HTA sévère non contrôlée par médicaments et
rein < 8 cm.
Grossesse.
Hypercalcémie.
Hypo-hyperthyroïdie.
Hypertension intracrânienne.
Apnée du sommeil.
Essentielle 50 %.
Classification
Américaine (JNC 7) :
HTA :
Urgence hypertensive relative («urgencies») : pas d’atteinte organe cible : traitement rapide pour
effet en quelques heures [voir plus bas]
Diagnostic
Dès la deuxième visite en présence d’atteinte d’organe cible, d’insuffisance rénale chronique, de
diabète ou si la TA est ≥ 180/110 mmHg ou
Sinon, attendre 5 visites avec TA ≥ 140/90 mmHg pour poser un diagnostic d’HTA.
* On peut utiliser divers moyen pour établir le diagnostic d’HTA : la prise de TA au bureau, la prise de
TA à la maison (si TA ≥ 135/85 mmHg) ou via le monitoring ambulatoire de la pression artérielle
(MAPA) (si TA ≥ 135/85 mmHg de jour ou ≥ 130/80 mmHg sur 24 heures), assumant que
l’équipement et que la technique de prise de TA soient valables.
Éliminer hypertension de la blouse blanche (HTA notée au bureau mais non en ambulatoire).
Néphropathie hypertensive.
Rétinopathie hypertensive.
Bilan
À demander pour dépister les causes 2e, évaluer l’atteinte des organes cibles et les autres facteurs
de risque cardiovasculaire :
Bilan de base : Na+, K+, créatinine, glucose, lipides, analyse d’urine, ECG.
Au besoin selon la clinique : NFS, échographie rénale, microalbuminurie, R-X poumons, échographie
cardiaque, calcium, acide urique, TSH, etc.
Conduite à tenir
Évaluer urgence.
Prise en charge des autres facteurs de risque cardiovasculaire afin d’évaluer le risque
cardiovasculaire global du patient.
Éliminer cause 2e si histoire ou examen physique suggestifs, si mauvaise réponse au traitement, HTA
≥ 180 mmHg de systolique et/ou ≥ 110 mmHg de diastolique ou détérioration subite d’HTA.
Prise de la TA à domicile par patient au besoin (surtout si non-adhérence, diabète, insuffisance rénale
chronique, effet blouse blanche ou HTA masquée) : utiliser un appareil validé : viser TA < 135/85
mmHg.
Traitement
Objectifs de traitement : TAS < 140 mmHg et TAD < 90 mmHg ( y compris la néphropathie non
diabétique).
Considérer fortement un traitement si TAS ≥ 140 mmHg ou TAD ≥ 90 mmHg, surtout en présence
d’atteinte d’organe cible ou d’autres facteurs de risque. Si diabète, débuter traitement si TAS ≥ 130
ou TAD ≥ 80 mmHg.
Régime “santé” à base de fruits, légumes, réduite en gras et cholestérol (type Dietary Approaches to
Stop Hypertension- « DASH »).
Traitement pharmacologique :
Si aucune pathologie associée et HTA systolo-diastolique : thiazide, β-bloquants (sauf chez sujet âgé ≥
60 ans), inhibiteurs calciques longue action, inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine
(IEC - sauf chez sujet de race noir), antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (ARA2).
Si AVC :
aigu (< 72 h) : traiter si élévation extrême (TAS > 220 ou TAD > 120 mmHg) en visant une ↓ de 15%
et pas plus de 25% dans le 1er 24 heures. Si éligible à la thrombolyse, traiter si TA > 185/110 mmHg.
Si hypertrophie ventriculaire gauche : IEC, ARA2, bloquants calciques longue action ou thiazides.
Éviter hydralazine*/minoxidil.
Si maladie rénale non diabétique et protéinurie : IEC (ARA2 si intolérance aux IEC). Diurétique comme
ajout (si IRC et surcharge volémique, utiliser diurétique de l’anse).
Si maladie rénovasculaire : prudence avec IEC et ARA2 (risque avec maladie bilatérale ou unilatérale
sur rein unique).
Si diabète :
Et sujet avec maladie cardiovasculaire ou rénale, incluant les sujet avec microalbuminurie ou facteurs
de risque cardiovasculaires : IEC ou ARA2.
Sinon : IEC, ARA2, bloquant calcique dihydropyridine ou thiazide.
Traitement de combinaison souvent nécessaire en HTA : combiner thiazide ou bloquant calcique avec
β-bloquant, IEC ou ARA2. Lorsqu’un traitement d’association est nécessaire chez le sujet diabétique
ou à haut risque cardiovasculaire, l’utilisation d’un IEC + bloquant calcique dihydropyridine est
préférable. Un traitement de combinaison peut être considéré si la TA est > 20/10 mmHg de l’objectif
de traitement, en faisant preuve de prudence.
Une statine est recommandée chez le sujet hypertendu avec évidence de maladie athéroscléreuse ou
chez le sujet hypertendu de > 40 ans en présence de ≥ 3 facteurs de risque cardiovasculaire suivants :
homme, ≥ 55 ans, HVG, ECG anormal, artériopathie oblitérante des membres inférieurs, histoire
d’AIT/AVC, microalbuminurie/protéinurie, diabète, tabagisme, histoire familiale de maladie
cardiaque athéroscléreuse précoce, rapport cholestérol total/HDL ≥ 6.
L’aspirine à faible dose est à considérer chez l’hypertendu en prévention primaire (surtout si > 50
ans) : attention si TA non contrôlée.
Traitement PO si urgence hypertensive relative avec nitroprusside IV, dérivés nitrés IV, énalaprilat IV,
labétolol PO ou IV, clonidine PO, nifédipine PA PO, captopril PO, hydralazine* IV ou PO…
Suivi
Idéalement le patient sous traitement non pharmacologique devrait être revu à tous les 3-6 mois ou
plus fréquemment au besoin.
Le patient sous traitement pharmacologique devrait être revu à tous les 1-2 mois, ou plus
fréquemment au besoin, jusqu’à TA normale à 2 visites consécutives puis ;a tous les 3-6 mois.