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BNP Paribas : retour sur une

sanction en 5 questions
La banque va devoir payer une amende record.
Pourquoi et quelles peuvent en être les
conséquences pour elle, ses employés et ses clients
?
Source AFP
Publié le 29/06/2014 à 10:07 | Le Point.fr

La banque a effectué des transactions légales en Europe, mais illégales aux États-Unis, en
dollars. © AFP
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BNP Paribas s'apprête à écoper de sanctions record aux États-Unis pour avoir
contourné un embargo américain sur certains
pays, Soudan et Iran notamment. Comment la banque française en est-elle
arrivée là ? Quels sont les enjeux de ce dossier suivi jusqu'au plus haut
sommet de l'État en France ? Quelles en seront les conséquences pour BNP
Paribas ? Réponse en 5 points décisifs.
Que reproche la justice américaine à BNP Paribas ?
La banque a géré des transferts d'argent, notamment pour le compte
d'entreprises chinoises selon des sources, à destination de clients situés dans
des pays soumis à des sanctions économiques de la part des États-Unis. La
justice américaine a passé en revue 100 milliards de dollars (72 milliards
d'euros) de transactions effectuées entre 2002 et 2009. L'enquête a déterminé
que quelque 30 milliards de dollars de transactions (21,5 milliards d'euros)
avaient été dissimulés par la banque afin d'échapper aux sanctions. La
majorité des opérations incriminées portent sur des transactions avec le
Soudan, essentiellement dans le secteur pétrolier, mais BNP Paribas est aussi
accusée d'avoir facilité des transferts vers l'Iran et d'autres pays sous embargo
des États-Unis.

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Pourquoi le groupe tombe-t-il sous le coup du droit américain ?
Les transactions incriminées, légales en France et en Europe, ont été réalisées
en dehors du territoire américain. Mais ces virements ont été effectués en
dollars et ont donc transité par les États-Unis. Le gouvernement américain
exige en effet que tout paiement dans sa devise passe par une chambre de
compensation située sur son territoire. Une chambre de compensation est un
organisme qui sert d'intermédiaire entre opérateurs financiers (acheteur et
vendeur) pour garantir et assurer les paiements. À partir du moment où la
transaction passe sur leur territoire, les États-Unis estiment que leur droit
s'applique. Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a relevé
que les États-Unis avaient opéré un changement de doctrine dans la deuxième
moitié des années 2000, se montrant plus intransigeants avec les transactions
en dollars effectuées hors de leur sol. Le problème soulevé par de nombreux
observateurs est que le dollar étant la monnaie des échanges internationaux,
beaucoup d'entreprises internationales se retrouvent sous le coup de la loi
américaine, créant une sorte d'impérialisme juridique.
Que risque la banque ?
Les sanctions ne seront annoncées que lundi soir par les autorités
américaines, mais l'essentiel a déjà filtré : BNP devra payer une amende de
près de 9 milliards de dollars (6,5 milliards d'euros), record pour une banque
française, et reconnaître sa culpabilité. Le groupe se verra en outre imposer
pendant un an une suspension partielle de ses opérations de compensation en
dollars. Les services concernés se situent à Paris, Genève et Singapour et
comprennent notamment les activités liées au négoce international de pétrole
et de gaz. L'amende est nettement supérieure à celles infligées à d'autres
banques européennes condamnées pour ces mêmes faits (HSBC, Standard
Chartered...), mais les analystes estiment que BNP Paribas pourra l'absorber.
La banque n'a provisionné qu'un peu moins de 800 millions d'euros en
perspective de l'amende, mais elle disposait en 2013 d'un coussin confortable
de 94,4 milliards d'euros de fonds propres.
La reconnaissance de sa culpabilité pose un risque en termes de réputation.
Certains clients américains, des fonds de pension notamment, ne peuvent pas
traiter avec une banque qui a plaidé coupable. L'établissement pourrait donc
perdre des clients. Le même risque se pose pour la suspension de la
compensation en dollars pour certaines activités : elle ne représente qu'une
partie minime du chiffre d'affaires de la banque, mais est utilisée par de
nombreux clients, qui, même s'ils se verront proposer une solution de
remplacement, pourraient préférer se tourner vers une banque qui assurera
elle-même la compensation.

LIRE aussi notre article "Que risque vraiment BNP Paribas ?"

Quelles conséquences pour les clients et les employés ?


Du côté des clients, la banque se veut rassurante et indique qu'il n'y a aucun
impact à craindre des suites de cette affaire. La banque s'est séparée d'une
douzaine d'employés, dont deux responsables de haut rang, pour répondre à la
demande de la justice américaine, mais il ne devrait pas y avoir d'autres
départs, selon une source. Côté syndical, la CGT s'est inquiétée dans un
communiqué des conséquences pour l'emploi de ces sanctions.
Quelles suites politiques à cette affaire?
En France, l'Élysée, Matignon, Bercy et le Quai d'Orsay se sont emparés
publiquement de ce dossier, craignant que des sanctions trop lourdes
n'affectent la capacité de la banque à proposer des crédits. Si les autorités
françaises n'ont jamais contesté la légitimité d'une sanction, elles ont plaidé
pour une réponse équitable, n'hésitant pas à mettre dans la balance les
négociations commerciales transatlantiques en cours et à solliciter le
président américain Barack Obama. Ces réactions sont survenues à un
moment où la presse faisait état d'une amende de 10 milliards de dollars (7,2
milliards d'euros), jugée disproportionnée.

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