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Le crochetage

RÉSUMÉ I SUMMARY
Le crochetage est une technique qui s'attache à libérer les pertes ?????
de mobilité entre les différents plans anatomiques de l'appareil Jean-Yves
locomoteur. Elle s'appuie maintenant sur des découvertes scien-
VANDEWALLE
tifiques récentes qui ont permis de matérialiser le tissu permet-
tant ces glissements. Kinésithérapeute
Des techniques complémentaires ont également été créées afin ostéopathe
d'aborder les plans profonds inaccessibles aux crochets et d'en- Oye-Plage (62)
tretenir la mobilité retrouvée par la libération des accolements L'auteur déclare ne
tissulaires. pas avoir un intérêt
avec un organisme
MOTS CLÉS I KEYWORDS privé industriel ou
commercial en
X Accolement X Cloison X Crochet X Crochetage X Inhibition X ??? X ??? X ??? X ??? X ??? X ??? X ???
relation avec le sujet
X Protéoglycane X Vacuole
présenté

Avec l'aimable
autorisation de

L
a technique de crochetage (fig. 1) prend le collaborateur à Londres du Dr Cyriax, l’initiateur reproduction de
l'iconographie du
une place de plus en plus importante dans du «  massage transverse profond  ». Il se rendit
Dr J.-C. Guimberteau
la kinésithérapie d’aujourd’hui. Les récentes compte que la taille de ses doigts ne permettait
découvertes en anatomo-physiologie ont per- pas d’atteindre précisément certains éléments
mis d’objectiver le tissu permettant le glissement anatomiques. Il eut alors l’idée d’utiliser des ins-
entre les différents éléments anatomiques. Le cro- truments issus de divers matériaux (bois, corne,
chetage permet de libérer précisément ces plans écaille) pour mobiliser ceux-ci.
de glissement intermusculaires, mais aussi liga-
mentaires ou nerveux, lorsque ceux-ci sont inac-
© J.-Y. Vandewalle

cessibles avec la main, du fait de l’épaisseur des


doigts.

Les pertes de mobilité intertissulaire sont res-


ponsables de nombreuses pathologies (tendino-
pathies, blessures musculaires, arthropathies) et
entretiennent des schémas lésionnels, notamment
par dysfonctionnement des chaînes musculaires.

Depuis peu, de nouvelles techniques complémen-


taires ont vu le jour. Celles-ci ont pour but à la fois
d'optimiser les effets du crochetage et d'aborder
les plans tissulaires profonds afin d'élargir leur
champ d'action.

HISTORIQUE
DU CROCHETAGE

La création de cette technique date des années


X Figure 1
1970. Elle fut proposée par un kinésithérapeute
La technique de crochetage
suédois du nom de Kurt Ekman. Il fut notamment Kinésithér Scient 2011;527:27-37

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Le crochetage

Sa pratique se basait essentiellement sur une


action mécanique, guidée par la physiologie de
l’époque : Kurt Ekman libérait, selon lui, des adhé-
rences dues à des corpuscules calciques et uriques
et provoquées par des microtraumatismes.

De fil en aiguille, afin de diminuer le phénomène


© J.-Y. Vandewalle

algique du crochetage et d’en améliorer l’effica-


cité, il a conçu des crochets en acier inoxydable
(fig. 2), de différentes courbures, et terminés par
une spatule encore utilisée aujourd’hui.
X Figure 2
Crochets en inox utilisés initialement Bien que la physiologie, l’approche, le champ d’ap-
par Kurt Ekman
plication et le matériel aient considérablement
évolué, les principes de la technique et la gestuelle
sont restés les mêmes qu’initialement.

ANATOMO-PHYSIOLOGIE

Le crochetage est une technique initialement


empirique. On s’est d’abord aperçu de son effica-
© Dr J.-C. Guimberteau

cité avant de pouvoir expliquer son action. Pen-


dant des décennies, les notions sur la mobilité et
l’élasticité de nos structures sont restées floues. De
même on a beaucoup parlé de fascias, sans pour
X Figure 3 autant décrire leur anatomie et leur biomécanique.
Architecture microvacuolaire standard Le Dr Jean-Claude Guimberteau [1-3], chirurgien
plasticien, a constaté l'existence d'une véritable
continuité histologique, sans séparation nette, assu-
rant le système de glissement entre les différents tis-
sus. Ses découvertes ont été rendues possibles grâce
à des dissections chirurgicales in vivo filmées sous
endoscopie avec une caméra à fort grossissement.

Il a découvert un tissu composé de filaments fibril-


laires allant dans toutes les directions, et délimi-
tant des espaces interfibrillaires appelés vacuoles
(fig. 3), ces vacuoles étant très réfringentes. Ce sys-
tème permet le glissement optimal, sans à-coups
et sans contrainte entre les structures. Il est appelé
système collagénique multimicrovacuolaire
d’absorption dynamique (MCDAS en anglais).
© Dr J.-C. Guimberteau

Ce système est constitué de milliards de micro-


vacuoles, dont les dimensions varient de quelques
microns à quelques dizaines de microns. Le volume
vacuolaire, constitué par les croisements de fibres,
X Figure 4 ne peut se concevoir que dans les trois dimensions
Le cadre fibrillaire sert d'armature aux vaisseaux et nerfs de l’espace avec un volume, des parois, des côtés, et
qui sont solidaires lors de la sollicitation mécanique un contenu.

Le cadre fibrillaire (fig. 4) de chaque vacuole est


Kinésithér Scient 2011;527:27-37 composé essentiellement de collagène de type I,

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mais aussi de types III et IV, d’élastine et de lipides.
Il est pseudo-géométrique, polygonal, sa réparti-
tion chaotique, fractale, et la relative homogénéité
des formes peut être rapprochée des icosaèdres
et autres formes géométriques développées dans
la théorie de la tenségrité (pression uniforme sur
l'ensemble du tissu fascial).

© Dr J.-C. Guimberteau
L’espace intra-vacuolaire est composé de protéo-
glycanes, sous forme de gel hautement hydrophile
(fig. 5), dont la pression interne est changeante.
Leurs fortes charges négatives facilitent le passage
ionique et attirent les molécules d’eau à l’intérieur
XXFigure 5
de la vacuole, expliquant leur rôle d’adaptation
Les chaînes de protéoglycanes sont adhésives
aux changements de volume et de résistance aux et liées au collagène
contraintes de pression.

n Rôles des MCDAS 


■ Adaptation à la contrainte mécanique

Le MCDAS doit permettre la mobilité des plans


tissulaires, tout en préservant la stabilité des élé-
ments environnants. Pour ce faire, nos structures
internes sont en situation de précontrainte. Lors
du mouvement, l'absorption de la contrainte s'ef-
fectue tout au long du tramage fibrillaire (fig. 6).

Les vacuoles les plus proches de l'élément mobi-


lisé vont avoir la déformation et la contrainte les
plus importantes.
© Dr J.-C. Guimberteau

Les fibrilles peuvent également se diviser pour mieux


absorber la tension, et glisser les unes par rapport aux
autres en relation avec « un point charnière » mobile.
L’ensemble de ces capacités fibrillaires, sous-tendues
par les qualités moléculaires du gel de protéogly- XXFigure 6
cane, offre une infinité de solutions d’adaptation Grâce aux différentes propriétés du MCDAS, le mouvement peut s'accomplir
dans toutes les dimensions de l'espace, sans rupture ni perte d'énergie excessive
pour donner une réponse à la contrainte imposée.

■ Nutrition tissulaire
Aucune structure organique, viscérale, musculaire,
Les fibrilles de la vacuole sont utilisées comme sup-
nerveuse, vasculaire ou cutanée ne se retrouve
port pour les structures neurovasculaires. Celles-ci
entourée par le MCDAS. Celui-ci constitue donc
s’adaptent aux changements positionnels dus à la
la charpente microscopique du corps et forme un
mobilité du MCDAS. Cela entraîne une continuité
immense tramage collagénique, différencié en
dans le cadre des échanges tissulaires, quelle que
fonction des rôles et contraintes des tissus.
soit la mobilité des éléments concernés.
Lors des lésions tissulaires, le processus réparateur
s’effectue de façon très fruste, sans reconstituer à
■  lobalité corporelle - Perte de qualité
G
l’identique la structure. La qualité cicatricielle est
du MCDAS et cicatrisation
optimale chez l’enfant : celui-ci a une capacité
Ce tissu de glissement se retrouve partout dans le de remodelage surprenante due au processus de
corps. croissance. Kinésithér Scient 2011;527:27-37

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Le crochetage

L’inflammation provoque également une raréfac-


tion fibrillaire avec de multiples zones de macro-
vacuoles diminuant irrémédiablement la qualité
du tissu.

Le vieillissement entraîne une perte de qualité


intrinsèque des fibrilles, associée à une perte en
volume et en qualité microvacuolaire (fig. 7).

Les observations du Dr Guimberteau [1-3] ont per-


mis de mettre en évidence des différences signi-
ficatives concernant la taille des microvacuoles  :
plus la mobilité est grande, plus les vacuoles sont
petites et nombreuses.

À l’inverse, le manque de mobilité ou les contraintes


© Dr J.-C. Guimberteau

prolongées entraînent une rigidification du cadre


fibrillaire par enrichissement en collagène d'où
des adhérences tissulaires (expliquant la sensation
d’accolement intertissulaire ressentie lors du bilan
X Figure 7 de palpation effectué avant le crochetage).
Le vieillissement expliqué par la dégradation en qualité et quantité des fibrilles Les découvertes du Dr Guimberteau [1-3]
et vacuoles avec baisse de la tension intravacuolaire et abandon de la pesanteur
gravitationnelle démontrent le bien-fondé de la technique, empi-
rique à l’époque, initiée par Kurt Ekman.

LA TECHNIQUE

n Les outils du crochetage


Les crochets comportent 3 parties distinctes :
– le manche, permettant la préhension par la
© J.-Y. Vandewalle

main instrumentale ;
– la courbure du crochet, adaptée à la zone à trai-
ter. Celle-ci doit être impérativement « remplie »
X Figure 8 par le tissu du patient pour répartir la zone d’ap-
Set de 5 crochets en polyamide pui et, de ce fait, éviter les sensations algiques ;
« dernière génération » – la spatule, que l’on interpose sur la peau entre
les plans de glissement à libérer, et dont dépend
la précision du geste thérapeutique.

La technique dépend beaucoup plus du bilan et


Le MCDAS est très sensible à la dilatation vacuo-
de la gestuelle du praticien que des crochets utili-
laire et à la distension fibrillaire. Le cadre fibrillaire
sés. Ceux créés par Kurt Ekman sont encore utilisés
se distend mais garde ses qualités, et reprend sa
aujourd’hui, et toujours efficaces (cf. fig. 2).
forme initiale à la fin de la contrainte (si celle-ci
n’est pas trop importante ou prolongée). L’évolution des matériaux, des procédés de fabri-
cation et de la technique ont néanmoins fait appa-
Il existe néanmoins des cas de figures où le tissu
raître des nouveaux outils.
perd ses qualités :
– lors d’un œdème traumatique avec dilatation La dernière génération de crochets est compo-
brutale et exagérée des vacuoles ; sée de 5 éléments en polyamide (fig. 8), matière
– en cas d'une obésité avec dilatation persistante présentant plusieurs avantages :
(les adipocytes remplaçant progressivement les – elle possède une mémoire de forme, donnant
Kinésithér Scient 2011;527:27-37 protéoglycanes). des informations supplémentaires à l’opération

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sur la libération tissulaire, par l’intermédiaire de n Principes 
l’index posé sur la courbure du crochet ;
La technique repose sur 3 grands principes :
– elle permet d’être plus précis au niveau de la
– une connaissance parfaite de l’anatomie pal-
libération ;
patoire, et notamment des différentes cloisons
– elle est hygiénique car d'entretien facile, et ne
intertissulaires afin de diagnostiquer les pertes
présente pas l’aspect froid de l’inox ; elle est plus
de mobilité des plans de glissement ;
rassurante pour les sujets ressentant une appré-
– une gestuelle précise, avec un geste basé sur
hension vis-à-vis de la technique. Elle rend celle-
le ressenti de la libération tissulaire, tant au
ci plus agréable, à la fois pour le patient et pour
niveau de la main palpatoire que de la main
le praticien ;
instrumentale ;
– le respect du tissu constituant les plans de glis- – un abord centripète par rapport à la pathologie.
sement, et la recherche de la non-douleur ont Il est très important d’aller libérer les cloisons à
surtout une influence sur la modification de la distance de la lésion à traiter et de s’en rappro-
courbure des crochets et de la spatule ; cher progressivement  : les pertes de mobilité
– la surface d’appui de la courbure a augmenté, ce entraînant une tendinopathie de la patte d’oie
qui dilue la pression imprimée sur la peau lors de ne se retrouvent pas sur celle-ci mais sur les
la traction ; muscles sartorius, semi-tendineux et gracile, ce
– le rayon de la courbure et l’angle d’attaque entre qui explique un bilan minutieux de l'ensemble
la spatule et la peau sont plus ouverts, ce qui de la cuisse.
rend la technique nettement plus confortable
pour le patient ;
– un crochet avec une courbure très ouverte a n Pratique 
été créé présentant l’avantage de remplir cette Le praticien procède à un bilan palpatoire minu-
courbure même sur des surfaces très aplanies tieux, afin de mettre en évidence les pertes de glis-
(comme le dos) qui étaient difficiles d’accès sement entre les plans tissulaires concernés.
avec les crochets classiques. De plus, l’angle
Il mobilise transversalement le plan de glissement à
très ouvert de la spatule tout en gardant une
libérer avec sa main palpatrice. Il place la spatule du
excellente accroche, permet d’intervenir sur des
crochet parallèlement à la cloison à traiter, accom-
peaux délicates (comme chez l’enfant ou la per-
pagne la vague tissulaire initiée par la main oppo-
sonne âgée).
sée, et effectue une traction supplémentaire pour
Chaque crochet présente une forme particulière, rétablir la mobilité entre les plans tissulaires (fig. 9).
afin de s’adapter aux particularités de la zone ana- L'opérateur choisi un crochet dont il va pouvoir
tomique à traiter : remplir la courbure, avec le tissu à traiter. Il place
– crochet n° 1  : destiné au crochetage des liga- l'index sur le sommet de la courbure afin d'avoir
ments et des éléments superficiels (rétinaculum, des informations supplémentaires sur la libération
nerf d’Arnold, etc.) ; tissulaire.
– crochet n° 2 : conçu pour les muscles ayant un
volume faible (épicondyliens, voûte plantaire,
© J.-Y. Vandewalle

rachis cervical, jambe, etc.) ;


– crochet n° 3  : crochet intermédiaire qui peut
servir aux membres supérieurs ou inférieurs, en
fonction du gabarit du patient ;
– crochet n° 4 : pour les muscles volumineux de la
cuisse ou de l’épaule ;
– crochet n° 5  : adapté aux surfaces planes
comme les spinaux, les masses musculaires
importantes chez certains sportifs. Il est très
polyvalent et permet également de crocheter les XXFigure 9
personnes ayant une peau fragile ou présentant La spatule du crochet est placée en regard
de la main palpatrice
une hyperesthésie. Kinésithér Scient 2011;527:27-37

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Le crochetage

© J.-Y. Vandewalle

© J.-Y. Vandewalle
X Figure 10 X Figure 11
Crochetage du TFL suite à une contusion Crochetage de l'accolement entre le semi-tendineux
de la face latérale de la cuisse et le biceps crural pour prévenir une lésion
des ischio-jambiers

Il faut éviter le glissement de la spatule par rap- cours pour démentir ces effets ; néanmoins, le relâ-
port à la peau lors de la libération centripète de chement tissulaire est aisément ressenti, à la fois
la cloison. par le patient et par les doigts du praticien.

Certains accolements tissulaires vont provoquer des


perturbations au niveau du passage vasculo-ner-
n Effets du crochetage veux. Le crochetage va contribuer à libérer certaines
La technique de crochetage va permettre de traiter neuropathies d’enclavement périphérique dans
à la fois les tensions musculaires et le tissu global le syndrome du défilé des scalènes, canal carpien,
et ininterrompu matérialisé par le Dr Guimber- sciatalgies, cruralgies, nerf radial, axillaire, etc.
teau. Son action va être évidemment mécanique, En libérant les tensions sur les muscles ayant une
en restituant la mobilité et la qualité des plans de action proprioceptive (péroniers latéraux, sarto-
glissement, notamment intermusculaires. Il va à la rius) on va également renforcer la protection des
fois libérer les adhérences et les accolements que articulations lors des traumatismes articulaires,
l’on retrouve dans la plupart des pathologies, en en augmentant la vigilance musculaire.
traumatologie ou en rhumatologie.

Il va participer également à la libération du sys-


tème vasculo-nerveux contenu dans le MCDAS n Applications
et, de ce fait, améliorer les échanges tissulaires,
Le crochetage sera indiqué à chaque fois que l’on
entraînant une amélioration au niveau de l’œdème,
retrouvera des restrictions de mobilité des plans
l’inflammation et la cicatrisation tissulaires.
de glissement tissulaire (celles-ci pouvant être
Cette amélioration sera potentialisée par une provoquées par des microtraumatismes répétés,
action neurovégétative non négligeable. En un déséquilibre postural, une contusion, etc.), ce
effet, il a été démontré par Irvin Korr, neurophysio- qui entraîne un champ d’intervention très vaste.
logiste américain, que les tensions constantes sur
Le but du crochetage est de proposer un outil sup-
les tissus entraînent une sympathicotonie locale,
plémentaire au kinésithérapeute, et non pas de se
toujours néfaste à la récupération. La libération
substituer à d’autres. Il va permettre de potentiali-
de ces tensions par le crochetage va permettre
ser l’effet des techniques proposées (fig. 10, 11 et
d’équilibrer le système sympathique local et, par
12) :
conséquent, d’améliorer l’homéostasie de la zone
– dans le massage, où le praticien va se servir des
concernée par la lésion.
crochets ponctuellement, pour libérer un muscle
Le crochetage va libérer les tensions musculaires difficile d’accès avec les doigts ;
réflexes à visée protectrice auto-entretenues par – dans l’harmonisation des chaînes musculaires où
Kinésithér Scient 2011;527:27-37 les accolements tissulaires. Des études sont en le thérapeute va libérer le point de fixation créé

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NOUVELLES TECHNIQUES
ASSOCIÉES
AU CROCHETAGE 

nL
 a libération intermusculaire
passive (LIP®) 
© J.-Y. Vandewalle

Cette technique, complémentaire à celle du cro-


chetage, va permettre de renforcer ses effets :
XXFigure 12 – en favorisant la mobilité entre les muscles adja-
Crochetage des paravertébraux cents, après les avoir crochetés ;
– en donnant accès aux plans de glissement pro-
fonds entre le muscle et l'élément sous-jacent ;
– en libérant les neuropathies d'enclavement des
nerfs périphériques, souvent contenus dans ces
plans plus profonds, comme le nerf sciatique ou
par l’accolement tissulaire, avant de mettre le
le nerf médian.
patient en posture ;
– en thérapie manuelle où le crochetage va rééqui- Elle consiste à effectuer un point fixe sur le muscle
librer l’environnement fascial de l’articulation ; concerné en position courte, puis à accomplir pas-
– en milieu sportif, où la technique est très appré- sivement une mise en tension de celui-ci, tout en
ciée des athlètes pour une récupération plus maintenant la restriction tissulaire (ce qui va mobi-
complète, et un retour au terrain plus rapide liser les plans de glissement avec les éléments
après blessure. Le crochetage aura également environnants).
un intérêt majeur en traitement préventif. En
rééquilibrant les plans de glissement entre les
■ Exemple : LIP® du droit fémoral
muscles avant la lésion, le praticien va permettre
de prévenir notamment les tendinopathies • L e sujet est assis, genou en extension.
(périostites, pubalgies, aponévrosites plantaires •O
 n effectue le point fixe sur le droit fémoral en
et tendinopathies rotuliennes et achilléennes) direction de l'EIAI, puis on place le genou passive-
qui peuvent handicaper la saison, voire la car- ment en flexion. Cela aura pour effet de :
rière, du sportif. La réduction des périodes d'ar- • - mobiliser le droit fémoral par rapport au vaste
rêt due aux « petits bobos » sera un atout majeur latéral et au TFL en externe et au vaste médial et
pour le praticien évoluant dans un club profes- sartorius en interne ;
sionnel, où les contraintes liées aux calendriers • - mobiliser le droit fémoral par rapport au vaste
des championnats sont très importantes. intermédiaire dans le plan profond, et ainsi de
libérer les ramifications du nerf crural conte-
nues dans celui-ci ;
n Contre-indications • - provoquer un étirement intrinsèque du corps
du crochetage  musculaire du droit fémoral.

Les contre-indications à la technique sont peu La technique sera indiquée :


nombreuses et similaires à celles du massage. On – dans les claquages du droit fémoral, où le saigne-
évitera de crocheter : ment va perturber la mobilité du MCDAS ;
–
en poussée inflammatoire pour les maladies – dans les cruralgies, où la LIP® va favoriser le glis-
rhumatismales ; sement des ramifications du nerf crural ;
– sur la gaine du tendon en cas de ténosynovites ; – dans la face antérieure de la cuisse ;
– en cas de problèmes cutanés, brûlures, etc. ; – dans toutes les lésions de la chaîne antérieure
– sur une lésion tissulaire traumatique fraîche (cla- de la cuisse, où la technique peut être utilisée en
quage, contusion, entorse). amont du traitement postural ; Kinésithér Scient 2011;527:27-37

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Le crochetage

© J.-Y. Vandewalle

© J.-Y. Vandewalle
X Figure 13 X Figure 14
Mise en position du pouce sur le point moniteur Inhibition du muscle sub-scapulaire
avec compression indirecte effectuée
par la main craniale

– dans les gonalgies, où la libération du nerf – le thérapeute place le point réflexe moniteur
saphène sera complémentée par la LIP® du sar- en contact avec son appui manuel, et non le
torius et du vaste médial. contraire. Il rajoute également une compo-
sante de compression longitudinale. Ces deux
paramètres rendent la technique d'inhibition
n La technique d'inhibition beaucoup moins douloureuse, ce qui favorise
fusoriale (TIF®) le relâchement tissulaire et l'efficacité de la
Certains muscles ne sont pas accessibles au cro- technique.
chetage du fait de leur position trop profonde, ou Cette technique s'effectue avant de pratiquer le
présentent des tensions réflexes tellement impor- crochetage, afin de favoriser les glissements inter-
tantes qu'elles perturbent également le glisse- tissulaires, perturbés par le spasme réflexe.
ment des muscles sus-jacents.
La technique d'inhibition fusoriale® pourra être
La technique d'inhibition fusoriale® va permettre également utilisée indépendamment du croche-
d'inhiber les tensions réflexes auto-entretenues
tage, à chaque fois que le praticien aura détecté
par le dérèglement du fuseau neuromusculaire.
dans son bilan palpatoire un arc réflexe auto-
C'est une technique fonctionnelle, c'est-à-dire entretenu par le FNM. Elle est simple à mettre en
que l'on va dans le sens de la lésion : on place le place, mais sa réussite est conditionnée par la pré-
muscle en dysfonction, en raccourcissement total, cision du geste thérapeutique, associée à l'écoute
en effectuant un appui manuel léger sur un point tissulaire du praticien.
réflexe, qui sert également de point moniteur
(point de contrôle de la tension) pour contrôler
le relâchement tissulaire. On maintient la posi- n Exemple : TIF® du sub-scapulaire
tion jusqu'au relâchement du spasme musculaire • Le sujet est en décubitus dorsal.
qui est dû à l'inhibition de la tension des fibres du
• L’opérateur va repérer le point moniteur (fig. 13)
motoneurone.
avec le pouce dans le creux de l’aisselle et dans
Elle présente des similitudes avec les autres tech- la partie haute de la fosse sub-scapulaire. Il place
niques fonctionnelles de Sutherland, Chaitow, et ensuite le membre supérieur sur la table, la gléno-
surtout Jones dont elle est inspirée. humérale en rotation interne et en adduction.
Elle présente toutefois des différences significa- • Avec sa main crâniale, le praticien va effectuer
tives avec celles-ci : une pression depuis la partie supérieure du moi-
– la posture est maintenue jusqu'à temps néces- gnon de l’épaule pour induire une composante
saire au relâchement musculaire par le point de compression indirecte sur le point moniteur
moniteur et non pas 90 s. En effet, l'inhibition (fig. 14). La pression induite sur ce point est
dépend de l'intensité et de l'ancienneté du maintenue le temps du relâchement du spasme
Kinésithér Scient 2011;527:27-37 spasme, ainsi que de l'expérience du praticien ; réflexe. Le thérapeute va sentir le pouce en rela-

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tion avec le point moniteur «  s’enfoncer  » dans
le corps du sub-scapulaire, au fur et à mesure de
l’inhibition du spasme induit.
• La technique est maintenue le temps nécessaire
au relâchement musculaire maximal. Le sujet va
ressentir une impression de chaleur dans l’ais-
selle, due à la libération de la trophicité.
• Elle va favoriser également le glissement du nerf
sub-scapulaire, mais également du muscle grand
rond (fig. 15).

La TIF® du sous-scapulaire comporte de nom-


© J.-Y. Vandewalle

breuses indications.

On retrouve le muscle correspondant spasmé


dans la plupart des PASH :
XXFigure 15
– capsulite rétractile  : la libération du spasme
Crochetage entre le petit rond et le grand rond
réflexe va entraîner un gain d’amplitude, sans
pour libérer le nerf circonflexe contenu dans l'espace axillaire latéral
contrainte pour le sujet ;
– algodystrophie réflexe : on pourra utiliser cette
technique à visée trophique, non douloureuse et
ne nécessitant pas une abduction du bras ;
– tendinopathies du long biceps où l’on retrouve
la tête humérale antériorisée et en rotation
interne, qui va à la fois désaxer et augmenter les
contraintes sur la partie de réflexion du tendon
formée par la tête humérale ;
– neuropathies d’enclavement du nerf
sub-scapulaire ;
– sur programmation de la chaîne croisée anté-
rieure dont le sub-scapulaire fait partie.
© J.-Y. Vandewalle

APPLICATIONS PRATIQUES
DU CROCHETAGE
XXFigure 16
THÉRAPEUTIQUE ET DES
Cloisons intermusculaires des épicondyliens
TECHNIQUES ASSOCIÉES
SUR UN CAS CLINIQUE :
l'épicondylalgie  bord postérieur de l'ulna, lors de sa mise en ten-
sion active.
L'épicondylalgie est une pathologie souvent
rebelle au traitement kinésithérapique. Appelée Directement en dehors, on individualise l'exten-
aussi « tennis elbow », c'est la hantise du tennis- seur du V doigt, puis l'extenseur des doigts, en fai-
man qui doit parfois arrêter son activité sportive sant bouger activement le petit doigt, et ensuite
durant de longs mois. en demandant au sujet de « pianoter ». On dissocie
ensuite le long extenseur des doigts (LED) et le court
extenseur radial du carpe (CERC), en demandant une
n Repérage anatomique  extension des doigts, puis une extension du poignet.

Les muscles épicondyliens s'individualisent faci- À l'extérieur du CERC, on retrouve le long exten-
lement grâce à la contraction musculaire (fig. 16). seur radial du carpe (LERC) qui chevauche le CERC
On repère l'extenseur ulnaire du carpe le long du pour s'insérer sur la crête supra-condylienne. Kinésithér Scient 2011;527:27-37

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Le crochetage

– il commence par vérifier s'il n'y a pas de neuro-


pathies d'enclavement du nerf radial (espace
axilliaire inférieur, septum intermusculaire laté-
ral, arcade du supinateur), et du nerf musculo-
cutané (boutonnière du coraco-brachial).
– il va ensuite pratiquer la technique d'inhibition
fusoriale® sur les muscles entraînant ces enclave-
ments (grand rond, triceps, brachial, court supi-
nateur, coraco-brachial, etc.).

Exemple : TIF® du muscle supinateur


© J.-Y. Vandewalle

• Pour un syndrome du tunnel radial (compression


de la branche profonde du nerf radial entre l'arti-
culation huméro-radiale et la sortie du muscle
X Figure 17 supinateur), le sujet est en décubitus dorsal,
TIF® du muscle supinateur avec compression axiale du radius coude en extension.
• Le praticien place son index sur le point du supi-
nateur entre le radius et le cubitus, 3 travers de
doigt environ sous l'articulation huméro-radiale
(fig. 17).
• Il place ensuite le coude du sujet en supination
maximale avec une légère composante de com-
pression dans l'axe du radius.
• Il maintient la position jusqu'à l'inhibition du
supinateur.

Le thérapeute va crocheter les muscles présentant


des accolements tissulaires avec les tissus adja-
cents. La technique s'effectue dans le sens disto-
© J.-Y. Vandewalle

proximal par rapport à la pathologie, c'est-à-dire


en direction de l'épicondyle latéral (fig. 18).

L'ensemble des muscles de l'avant-bras sera exa-


miné avec une attention particulière aux LERC,
X Figure 18
CERC et LEC les plus souvent en lésion : on com-
Crochetage entre le LEC et le CERC
mencera par le brachio-radial, afin de dégager le
nerf radial, notamment sa branche superficielle.

Après la libération des accolements par le croche-


On mettra enfin en évidence le brachio-radial en
tage, on va favoriser les glissements retrouvés avec
flexion active du coude, avant-bras en position
la technique de libération intertissulaire passive
neutre. Le nerf radial chemine entre le brachio-
LIP®, notamment dans les épicondylites chroniques.
radial et le muscle brachial ; il se divise en :
– une branche postérieure motrice qui passe
derrière l'encoche de Fröse et la membrane n Exemple : LIP® du long extenseur
interosseuse pour traverser le court supinateur des doigts (LED)
et cheminer le long de l'avant-bras, essentielle- • Le sujet est en décubitus dorsal, coude en exten-
ment sous le long extenseur des doigts (LED) ; sion. Le praticien place le poignet et les doigts en
– une branche superficielle qui chemine en des- extension maximale.
sous du muscle brachio-radial.
• Il pratique un appui sur le corps musculaire du LEC
Le praticien va effectuer un bilan palpatoire précis, en direction de l’épicondyle. Il procède ensuite à
Kinésithér Scient 2011;527:27-37 duquel vont dépendre ses techniques : une flexion passive du poignet et des doigts.

36
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La technique peut être répétée en déplaçant l’ap-
pui sur le LEC dans le sens proximo-distal. Elle va
permettre :
– de favoriser les glissements avec les muscles
adjacents (CERC, extenseur du V) ;
– de pratiquer un étirement spécifique intra-mus-
culaire ciblé du LEC, dans un but de défibrose.

L’intérêt majeur de cette technique va être d’abor-


der les neuropathies périphériques du nerf radial
dans la face postérieure de l’avant-bras. En fixant
le LEC, l’opérateur va mobiliser les tissus de glis-
© J.-Y. Vandewalle

sement entre le LEC et les muscles sous-jacents


dans lesquels se trouvent les ramifications de la
branche postérieure du nerf radial (fig. 19).

XXFigure 19
LIP® du long extenseur des doigts après le crochetage
des accolements tissulaires
CONCLUSION 

Le crochetage et ses techniques associées for-


ment une méthode visant à restaurer la mobilité
BIBLIOGRAPHIE
intertissulaire. [1] Guimberteau JC, Sentucq-Rigall J, Panconi B, Boileau R, Mouton P, Bakhach J. Introduction à la connaissance
du glissement des structures sous-cutanées humaines. Ann Chir Plast Esthet 2005;50:19-34.
Celle-ci ne prétend pas remplacer les techniques [2] Guimberteau JC. The skin excursion. DVD 2009 : www.techniquebowen.com.
utilisées par le kinésithérapeute. Au contraire, elle [3] Guimberteau JC. Muscles attitudes. DVD 2010 : www.techniquebowen.com.
propose de compléter son arsenal thérapeutique [4] Baumgarth H. Morfometria artériolar comparativa de tendão calcâneo de ratos normais e de tendão calcâneo
de ratos apos o uso da crochetagem. Fisioterapia 2009;mars.
par un abord de la pathologie qui est à la fois ration-
[5] Vandewalle JY (2008). Traité pratique de crochetage : www.crochetage-therapie.com.
nel, original, et basé sur le diagnostic palpatoire. ✖

Kinésithér Scient 2011;527:27-37

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A crochetagem
RESUMO

A crochetagem é uma técnica que se propõe a liberar as perdas de mobilidade entre os diferentes planos
anatômicos do aparelho locomotor. Ela se apoia, atualmente, sobre descobertas científicas recentes que
permitiram materializar o tecido que permite estes deslizamentos.
Técnicas complementares foram igualmente criadas a fim de abordar os planos profundos inacessíveis aos
ganchos (crochets) e de manter a mobilidade reencontrada através da liberação dos “colamentos” teciduais.

PALAVRAS CHAVES

“Colamento”, “Tecido de separação”, Gancho, Crochetagem, Inibição


Proteoglicano, Vacúolo
K

A técnica de crochetagem (fig.1) ocupa um lugar cada vez mais importante na fisioterapia atual. As
recentes descobertas em anatomofisiologia permitiram objetivar o tecido que permite o deslizamento
entre os diferentes elementos anatômicos. A crochetagem permite liberar precisamente estes planos de
deslizamento intermusculares, mas também, ligamentares ou nervosos, visto que estes são inacessíveis à
mão devido à espessura dos dedos.

As perdas de mobilidade intertecidual são responsáveis por numerosas patologias (tendinopatias, lesões
musculares, artropatias) e mantêm esquemas lesionais, principalmente, através da disfunção de cadeias
musculares.

Há pouco tempo, novas técnicas complementares apareceram. Estas têm como objetivo otimizar os
efeitos da crochetagem e, ao mesmo tempo, abordar os planos teciduais profundos a fim de expandir seu
campo de atuação.

HISTÓRICO DA CROCHETAGEM
Esta técnica foi criada nos anos 70. Ela foi proposta por um fisioterapeuta sueco chamado Kurt Ekman.
Em Londres, ele foi colaborador do Dr. Cyriax , o precursor da “massagem transversa profunda”. Ele se
deu conta que o tamanho dos seus dedos não permitia atingir de modo preciso certos elementos
anatômicos. Então, teve a ideia de utilizar instrumentos de diversos materiais (madeira, corno, casco de
tartaruga) para mobilizar os mesmos.

Figura 1
A técnica de crochetagem
©
Sua prática baseava-se essencialmente sobre uma ação mecânica, guiada pela fisiologia da época :
segundo Kurt Ekman, ocorria a liberação de aderências decorrentes dos corpúsculos de cálcio e ácido
úrico e, provocadas por micro-traumatismos.

Pouco a pouco, a fim de diminuir o fenômeno álgico da crochetagem e melhorar sua eficácia, ele elaborou
ganchos em aço inox (fig.2), de diferentes curvaturas e terminados em uma espátula, que são usados
ainda hoje.

Mesmo que a fisiologia, a abordagem, o campo de aplicação e o material tenham evoluído


consideravelmente, os princípios da técnica permanecem os mesmos do início.

ANATOMOFISIOLOGIA

A crochetagem é uma técnica inicialmente empírica. No início, percebemos sua eficácia antes mesmo de
poder explicar sua ação. Durante décadas, as noções sobre a mobilidade e a elasticidade de nossas
estruturas permaneceram vagas. Do mesmo modo, falamos muito de fáscias sem, no entanto, descrever
sua anatomia e sua biomecânica.
O Dr. Jean-Claude Guimberteau [1-3], cirurgião plástico, constatou a existência de uma verdadeira
continuidade histológica, sem separação nítida, assegurando o sistema de deslizamento entre os
diferentes tecidos. Suas descobertas tornaram-se possíveis graças a dissecções cirúrgicas em vivo,
filmadas durante uma endocospia com uma câmera de alta resolução.

Ele descobriu um tecido composto por filamentos fibrilares que vai em todas as direções e delimita
espaços interfibrilares denominados vacúolos (fig.3), sendo estes muito refringentes. Este sistema permite
o deslizamento óptimo, sem choques e sem solicitação entre as estruturas. Ele é denominado sistema
colagenoso multimicrovacuolar de absorção dinâmica (MCDAS em inglês).

Este sistema é constituído por bilhões de microvacúolos cujas dimensões variam de alguns microns a
algumas dezenas de microns. O volume vacuolar, constituído pelo cruzamento de fibras, pode estruturar-
se somente em três dimensões do espaço com um volume, paredes, lados e um conteúdo.

Figura 2
Ganchos em inox utilizados inicialmente por Kurt Ekman

Figura 3
Arquitetura microvacuolar padrão

Figura 4
A estrutura fibrilar serve de armadura para os vasos e nervos que são solidários durante a
solicitação mecânica
©

A estrutura fibrilar (fig.4) de cada vacúolo é composta essencialmente por colágeno tipo I, mas também
pelos tipos III e IV, além de elastina e lipídios. Ele é pseudogeométrico, poligonal; sua repartição
desordenada, fractal e relativa homogeneidade das formas podem aproximar-se dos icosaedros e de
outras formas geométricas desenvolvidas na teoria da tensegridade (pressão uniforme sobre o conjunto
do tecido fascial).

O espaço intravacuolar é composto por proteoglicanos sob a forma de gel altamente hidrófilo (fig. 5) cuja
pressão interna é variável. Suas fortes cargas negativas facilitam a passagem iônica e atraem moléculas
de água para o interior do vacúolo, explicando seu papel de adaptação às mudanças de volume e de
resistência às exigências de pressão.

Funções do MCDAS

■ Adaptação à exigência mecânica

O MCDAS deve permitir a mobilidade dos planos teciduais, preservando a estabilidade dos elementos do
entorno. Para fazê-lo, nossas estruturas internas estão em situação de “pré-tensão”. Durante o
movimento, a absorção da tensão se realiza ao longo da trama fibrilar (fig.6).

Os vacúolos mais próximos do elemento mobilizado terão a deformação e a tensão mais importantes.

As fibrilas podem igualmente dividir-se para melhor absorver a tensão e deslizar entre elas, em relação a
um “ponto dobradiça móvel”.
O conjunto destas capacidades fibrilares, sob tensão pelas qualidades moleculares do gel de
proteoglicano, oferece uma infinidade de soluções de adaptação para dar uma resposta à tensão imposta.

■ Nutrição tecidual

As fibrilas do vacúolo são utilizadas como suporte para as estruturas neurovasculares. Estas se adaptam
às mudanças posicionais devido à mobilidade do MCDAS. Isto leva a uma continuidade no quadro trocas
teciduais, não importando qual seja a mobilidade dos elementos implicados.
■ Globalidade corporal – Perda da qualidade do MCDAS e cicatrização

Este tecido de deslizamento se encontra por todo o corpo. Não há estrutura orgânica, visceral, muscular,
nervosa, vascular ou cutânea que não se encontre envolvida pelo MCDAS. Este constitui, portanto, o
“esqueleto” microscópico do corpo e forma uma imensa trama colagenosa, diferenciada em função dos
papéis e exigências dos tecidos.

Em lesões teciduais, o processo reparador se realiza de modo muito grosseiro, sem reconstituir a
estrutura de modo idêntico. A qualidade cicatricial é mais favorável na criança : ela tem uma capacidade
de remodelagem surpreendente devido ao processo de crescimento.

Figura 5
As cadeias de proteoglicanos são adesivas e ligadas ao colágeno
©
Figura 6
Graças às diferentes propriedades do MCDAS, o movimento pode se realizar em todas as
dimensões do espaço, sem ruptura nem perda de energia excessiva

O MCDAS é muito sensível à dilatação vacuolar e à distensão fibrilar. A estrutura fibrilar se distende, mas
mantém suas qualidades e retoma sua forma inicial ao término da solicitação (se esta não for muito
importante ou prolongada).

Entretanto, existem casos onde o tecido perde suas qualidades :

– em um edema traumático com dilatação brutal e exagerada dos vacúolos;


– em caso de obesidade com dilatação persistente (os adipócitos substituem progressivamente os
proteoglicanos).

A inflamação provoca também uma rarefação fibrilar com múltiplas zonas de microvacúolos, diminuindo
irremediavelmente a qualidade do tecido.

O envelhecimento leva a uma perda de qualidade intrínseca das fibrilas, associada a uma perda em
volume e em qualidade microvacuolar (fig.7).

As observações do Dr.Guimberteau [1-3] permitiram evidenciar diferenças significativas no que diz


respeito ao tamanho dos microvacúolos : quanto maior a mobilidade, menores e mais numerosos são os
vacúolos.

Por outro lado, a falta de mobilidade ou solicitações prolongadas ocasionam um enrijecimento da


estrutura fibrilar pelo enriquecimento em colágeno , e daí vêm as aderências teciduais (o que pode
explicar a sensação de “colamento” intertecidual sentida na avaliação palpatória realizada antes da
crochetagem).

As descobertas do Dr. Guimberteau [1-3] demonstram a legitimidade da técnica, empírica na época


iniciada por Kurt Ekman.

A TÉCNICA
Os instrumentos da crochetagem
O ganchos (crochets) são formados por 3 partes distintas :
– o cabo, que permite a preensão pela mão instrumental;
– a curvatura do gancho (crochet), adaptada à zona a ser tratada. Essa deve ser obrigatoriamente
“preenchida” pelo tecido do paciente para repartir a zona de apoio e assim evitar as sensações álgicas;
– a espátula, que interpomos sobre a pele entre os planos de deslizamento a liberar e da qual depende a
precisão do gesto terapêutico.

A técnica depende muito mais da avaliação e do gestual do terapeuta que dos ganchos (crochets)
utilizados. Aqueles criados por Kurt Ekman são ainda hoje utilizados, e sempre eficazes (cf. fi g 2).

A evolução dos materiais, dos processos de fabricação e da técnica, fizeram com que novas ferramentas
aparecessem.
A última geração de ganchos (crochets) é composta por 5 elementos em poliamida (fig.8), material
este que apresenta várias vantagens :
– possui uma memória de forma, dando informações suplementares à operação sobre a liberação
tecidual, por intermédio do dedo indicador posicionado sobre a curvatura do gancho (crochet);
– permite ser mais preciso no nível da liberação;
– fácil de limpar, portanto higiênico; não apresenta o aspecto frio do inox; é mais tranquilizador para os
indivíduos que sentem apreensão diante da técnica. Torna a mesma mais agradável tanto para o paciente
quanto para o terapeuta;
– o respeito ao tecido que constitui os planos de deslizamento e a busca da ausência de dor têm uma
influência principalmente, sobre a modificação da curvatura dos ganchos (crochets) e da espátula;
– a superfície de apoio da curvatura aumentou o que dilui a pressão exercida sobre a pele durante a
tração;
– o raio da curvatura e o ângulo de ataque entre a espátula e a pele são mais abertos, o que torna a
técnica nitidamente mais confortável para o paciente;
– um gancho (crochet) com uma curvatura mais aberta foi criado, apresentando a vantagem de preencher
a curvatura mesmo em superfícies muito planas (como as costas), que eram difíceis de serem acessadas
com os ganchos (crochets) clássicos. Mais ainda, o ângulo muito aberto da espátula, além de manter um
excelente contato, permite intervir sobre as peles delicadas (como na criança ou na pessoa idosa)

Figura 7
O envelhecimento explicado pela degradação na qualidade e quantidade das fibrilas e vacúolos
com baixa da tensão intravacuolar e abandono à gravidade
©
Figura 8
Conjunto de 5 ganchos em poliamida
« última geração »
©J
Cada gancho (crochet) apresenta uma forma particular, a fim de se adaptar às particularidades da zona
anatômica a ser tratada :
– gancho n° 1 : destinado à crochetagem dos ligamentos e dos elementos superficiais (retináculo, nervo
de Arnold, etc.) ;
– gancho n° 2 : elaborado para os músculos que têm um pequeno volume (extensores do punho,
abóbada plantar, coluna cervical, perna, etc.) ;
– gancho n° 3 : gancho intermediário que pode servir para os membros superiores ou inferiores, em
função das dimensões do paciente ;
– gancho n° 4 : para os músculos volumosos da coxa e do ombro ;
– gancho n° 5 : adaptado à superfícies planas como os músculos espinais, às massas musculares
importantes em certos esportistas. Ele é muito polivalente e permite também “crochetar” as pessoas que
têm uma pele frágil ou uma hiperestesia.

Princípios

A técnica repousa sobre 3 grandes princípios :


– um conhecimento perfeito da anatomia palpatória e principalmente das diferentes separações (cloisons)
interteciduais, a fim de diagnosticar as perdas de mobilidade dos planos de deslizamento;
– um gestual preciso, baseado sobre “o sentir” da liberação tecidual, tanto no nível da mão palpatória
quanto no nível da mão instrumental;
– uma abordagem centrípeta em relação à patologia. É muito importante liberar os tecidos de separação
(cloisons) à distância da lesão a tratar e aproximar-se progressivamente : as perdas de mobilidade que
levam a uma tendinopatia da pata de ganso não se encontram sobre esta, mas sobre os músculos
sartório, semitendíneo e grácil, o que justifica um exame minucioso do conjunto da coxa.

Prática

O terapeuta realiza um exame palpatório minucioso, a fim de colocar em evidência as perdas de


deslizamento entre os planos teciduais implicados.

Ele mobiliza transversalmente o plano de deslizamento a liberar com sua mão palpatória. Coloca a
espátula do gancho (crochet) paralelamente ao tecido de separação (cloison) a tratar, acompanha a onda
tecidual iniciada pela mão oposta e realiza uma tração suplementar para reestabelecer a mobilidade entre
os planos teciduais (fig. 9).
O terapeuta escolhe um gancho (crochet) que ele possa preencher a curvatura com o tecido a tratar. Ele
coloca o dedo indicador sobre o ápice da curvatura para obter informações suplementares sobre a
liberação tecidual.

Figura 9
A espátula do gancho é posicionada na direção da mão palpatória

É preciso evitar o deslizamento da espátula em relação à pele durante a liberação centrípeta do tecido de
separação (cloison).

Efeitos da crochetagem

A técnica de crochetagem vai permitir tratar, ao mesmo tempo, as tensões musculares e o tecido global e
ininterrupto materializado pelo Dr. Guimberteau. Sua ação será evidentemente mecânica, ao restituir a
mobilidade e a qualidade dos planos de deslizamento, principalmente, intermusculares. Ela vai também
liberar as aderências e os “colamentos” encontrados na maior parte das patologias em traumatologia e
reumatologia.

Ela vai participar, igualmente, na liberação do sistema vasculonervoso contido no MCDAS e assim,
favorecer as trocas teciduais, levando a uma melhora no nível do edema, da inflamação e da cicatrização
teciduais.

Esta melhora será potencializada por uma ação neurovegetativa não negligenciável. Na realidade, foi
demonstrado por Irvin Korr, neurofisiologista americano, que as tensões constantes sobre os tecidos
levam a um aumento da atividade simpática local, sempre nefasta à recuperação. A liberação destas
tensões pela crochetagem vai permitir equilibrar o sistema simpático local e, consequentemente, melhorar
a homeostasia da zona implicada na lesão.

A crochetagem vai liberar as tensões musculares reflexas de intenção protetora e auto-mantidas pelos
“colamentos” teciduais. Estudos estão em andamento para desmentir estes efeitos; entretanto, o
relaxamento tecidual é facilmente sentido ao mesmo tempo pelo paciente e pelos dedos do terapeuta.

Certos “colamentos” teciduais vão provocar perturbações no nível da passagem vasculonervosa. A


crochetagem vai contribuir para liberar certas neuropatias de compressão periférica como na síndrome
do desfiladeiro torácico, túnel do carpo, ciatalgias, cruralgias, nervo radial, axilar, etc.

Ao liberar as tensões sobre os músculos que têm uma ação proprioceptiva (fibulares, sartório) vamos
também reforçar a proteção das articulações quando ocorrer traumatismos articulares, aumentando a
vigilância muscular.

Aplicações

A crochetagem será indicada cada vez que encontramos restrições de mobilidade dos planos de
deslizamento tecidual (restrições estas podendo ser provocadas por microtraumatismos repetidos, um
desequilíbrio postural, uma contusão, etc...) o que induz a um campo de intervenção muito vasto.

O objetivo da crochetagem é propor uma ferramenta suplementar ao fisioterapeuta e não substituir as


outras. Ela vai permitir potencializar o efeito de técnicas propostas (fig. 10, 11 e 12) :
– na massagem, onde o terapeuta vai utilizar os ganchos (crochets) pontualmente para liberar um
músculo difícil de acessar com os dedos;
– na harmonização das cadeias musculares, onde o terapeuta vai liberar o ponto de fixação criado pelo
“colamento” tecidual, antes de colocar o paciente em postura;
– em terapia manual, onde a crochetagem vai reequilibrar o entorno fascial da articulação;
– no meio esportivo, onde a técnica é muito apreciada pelos atletas para uma recuperação mais completa
e um retorno à atividade mais rápido após a lesão. A crochetagem também é muito interessante no
tratamento preventivo. Ao reequilibrar os planos de deslizamento entre os músculos antes da lesão, o
terapeuta vai prevenir especialmente as tendinopatias (periostites, pubalgias, fascites plantares,
tendinopatias patelares e calcâneas) que podem comprometer a temporada e, até mesmo, a carreira do
atleta. A redução dos períodos de parada devido às lesões será um elemento de sucesso maior para o
terapeuta que trabalha em um clube profissional, onde as exigências relacionadas aos calendários dos
campeonatos são muito importantes.

Figure 10
Crochetagem do Trato Iliotibial após uma contusão da face lateral da coxa
© J. Van
Figure 11
Crochetagem do “colamento” entre o semitendíneo e o bíceps femoral para prevenir uma lesão
dos isquiotibiais

Contraindicações
da crochetagem

As contraindicações da técnica são poucas e similares às da massagem. Evitaremos “crochetar” :


– nas patologias reumatológicas em fase inflamatória;
– sobre o envoltório do tendão em caso de tenossinovites;
– em caso de problemas cutâneos, queimaduras, etc.;
– sobre uma lesão tecidual traumática recente (distensão, contusão, entorse).

NOVAS TÉCNICAS
ASSOCIADAS
À CROCHETAGEM

A liberação intertecidual
passiva (LIP®)
Esta técnica, complementar àquela da crochetagem vai permitir reforçar seus efeitos :
– ao favorecer a mobilidade entre os músculos adjacentes após serem crochetados;
– ao dar acesso aos planos de deslizamento profundos entre o músculo e o elemento subjacente;
– ao liberar as neuropatias de compressão de nervos periféricos, frequentemente contidos nestes planos
mais profundos, como o nervo isquiático ou nervo mediano.

Ela consiste em realizar um ponto fixo sobre o músculo implicado em posição de encurtamento e depois
realizar passivamente uma colocação em tensão deste, mantendo a restrição tecidual (o que vai mobilizar
os planos de deslizamento com os elementos vizinhos).

■ Exemplo : LIP® do reto femoral


• O indivíduo está sentado, joelho em extensão.
• Realizamos o ponto fixo sobre o reto femoral
na direção da EIAI e depois colocamos o joelho passivamente
em flexão. Isto terá como efeito :
• - mobilizar o reto femoral em relação ao vasto
lateral e ao trato iliotibial, externamente, e ao vasto medial e
sartório, internamente ;
• - mobilizar o reto femoral em relação ao vasto
intermédio no plano profundo e, assim,
liberar as ramificações do nervo femoral contidas
neste ;
• - provocar um alongamento intrínseco do corpo
muscular do reto femoral.
A técnica será indicada :
– nas distensões do reto femoral, onde o sangramento
vai perturbar a mobilidade do MCDAS ;
– nas cruralgias, onde a LIP® vai favorecer o deslizamento
das ramificações do nervo femoral ;
– na face anterior da coxa ;
– em todas as lesões da cadeia anterior
da coxa, onde a técnica pode ser utilizada
antes do tratamento postural ;© J.-Y. Vandewalle
– nas dores do joelho, onde a liberação do ramo infrapatelar
do nervo safeno será complementada pela LIP® do sartório
e do vasto medial.

Figura 12
Crochetagem dos paravertebrais

A técnica de inibição
fusal (TIF®)

Certos músculos não são acessíveis à crochetagem devido a sua posição anatômica muito profunda ou
por apresentarem tensões reflexas tão importantes que perturbam , igualmente, o deslizamento
dos músculos subjacentes.

A técnica de inibição fusal ® vai permitir inibir as tensões reflexas automantidas


pelo desregramento do fuso neuromuscular (FNM).

É uma técnica funcional, ou seja, ela vai no sentido da lesão : colocamos o músculo, em disfunção, em
encurtamento total, realizando um apoio manual leve sobre um ponto reflexo que serve igualmente de
ponto monitor (ponto de controle da tensão) para controlar o relaxamento tecidual. Mantemos a posição
até o relaxamento do espasmo muscular que decorre da inibição da tensão das fibras do motoneurônio.

Ela apresenta semelhanças com as outras técnicas funcionais de Sutherland, Chaitow e,


principalmente, Jones na qual ela é inspirada.

Entretanto, apresenta diferenças significativas em relação às mesmas:


– a postura é mantida pelo tempo necessário ao relaxamento muscular através do ponto monitor e não 90
segundos. Na realidade, a inibição depende da intensidade e do tempo de duração do espasmo, assim
como da experiência do terapeuta;
– o terapeuta coloca o ponto reflexo monitor em contato com seu apoio manual e não o contrário. Ele
adiciona igualmente um componente de compressão longitudinal. Estes dois parâmetros tornam a técnica
de inibição muito menos dolorosa, o que favorece o relaxamento tecidual e a eficácia da
técnica.

Esta técnica se realiza antes de praticar a crochetagem, a fim de favorecer os deslizamentos


interteciduais perturbados pelo espasmo reflexo.

A técnica de inibição fusal® poderá ser igualmente utilizada independente da crochetagem,


cada vez que o terapeuta tenha detectado, na sua avaliação palpatória, um arco reflexo auto-mantido
pelo FNM. Ela é simples de ser aplicada, mas seu sucesso está condicionado à precisão
do gesto terapêutico associada à escuta tecidual do terapeuta.

■ Exemplo : TIF® do subescapular

• O indivíduo está em decúbito dorsal.


• O terapeuta vai localizar o ponto monitor (fig. 13)
com o polegar na axila e na parte anterior da fossa subescapular.
Em seguida, posiciona o membro superior sobre a cama,
o ombro em rotação interna e em adução.
• Com sua mão cranial, o terapeuta vai realizar
uma pressão a partir da parte superior do contorno
do ombro para induzir um componente
de compressão indireta sobre o ponto monitor
(fig. 14). A pressão induzida sobre este ponto é
mantida até o relaxamento do espasmo
reflexo. O terapeuta vai sentir o polegar em relação
com o ponto monitor « se afundar » no
corpo do subescapular, à medida que
a inibição do espasmo é induzida.
A técnica é mantida durante o tempo necessário
ao relaxamento muscular máximo. O indivíduo vai
sentir uma impressão de calor na axila
devido à liberação do trofismo.
Ela favorecerá igualmente o deslizamento do nervo
subescapular, mas também do músculo redondo
maior (fig. 15).

A TIF® do subescapular comporta numerosas


indicações.

Encontramos o músculo correspondente em espasmo


na maioria das inflamações do ombro :
– capsulite adesiva : a liberação do espasmo
reflexo vai levar a um ganho de amplitude, sem
exigência para o indivíduo ;
– distrofia simpático reflexa : poderemos utilizar esta
técnica com intençãotrófica, não dolorosa e
não necessitando uma abdução do ombro ;
– tendinopatias da cabeça longa do biceps onde encontramos
a cabeça do úmero anteriorizada e em rotação
interna, que vai ao mesmo tempo desalinhar e aumentar as
exigências sobre a parte de reflexão do tendão
formada pela cabeça do úmero ;
– neuropatias de compressão do nervo
subescapular ;
– aumento de tônus da cadeia cruzada anterior
da qual o subescapular faz parte.

Figure 13
Posicionamento do polegar sobre o ponto monitor

Figure 14
Inibição do músculo subescapular com compressão indireta realizada pela mão cranial
©J

APLICAÇÕES PRÁTICAS
DA CROCHETAGEM
TERAPÊUTICA E DAS
TÉCNICAS ASSOCIADAS
EM UM CASO CLÍNICO :
A epicondilite lateral

A epicondilite lateral é uma patologia frequentemente rebelde ao tratamento fisioterapêutico. Denominada


também « tennis elbow », é a preocupação do jogador de tênis que, às vezes, deve parar sua atividade
esportiva durante longos meses.
Localização anatômica
Os músculos extensores do punho se individualizam facilmente graças à contração muscular (fig. 16).
Localizamos o extensor ulnar do carpo ao longo do bordo posterior da ulna, durante seu tensionamento
ativo.

Diretamente por fora, individualizamos o extensor do dedo mínimo depois o extensor dos dedos, ao
mexer ativamente o dedo mínimo e, em seguida, pedir ao indivíduo para «tocar piano». Dissociamos o
extensor dos dedos e o extensor radial curto do carpo pedindo uma extensão dos dedos e depois uma
extensão do punho.

Externamente ao extensor radial curto do carpo, encontramos o extensor radial longo do carpo que
recobre o extensor radial curto para se inserir sobre a crista supraepicondilar .

Figura 15
Crochetagem entre o redondo maior e menor
para liberar o nervo axilar e a artéria circunflexa posterior contidos no espaço quadrangular
© J. V
Figura 16
Separações (cloisons) intermusculares dos extensores do punho
© JY. V

Finalizando, colocaremos em evidência o braquiorradial em flexão ativa do cotovelo, antebraço em


posição neutra. O nervo radial avança entre o braquiorradial e o músculo braquial ; ele se divide em :
– um ramo posterior motor que passa atrás do “sulco de Fröse” e da membrana interóssea para
atravessar o supinador e avançar ao longo do antebraço, essencialmente sob o extensor dos dedos;
– um ramo superficial que avança abaixo do músculo braquiorradial.

O terapeuta vai realizar um exame palpatório preciso, do qual vai depender suas técnicas :
– ele começa verificando se não há neuropatias de compressão do nervo radial (intervalo triangular, septo
intermuscular lateral, “arcada” do supinador), e do nervo musculocutâneo (“abertura” do coracobraquial).
– em seguida, vai praticar a técnica de inibição fusal® sobre os músculos que levam a estas compressões
(redondo maior, triceps braquial, supinador, coracobraquial, etc.).

■ Exemplo : TIF® do músculo supinador

• Para uma síndrome do canal radial (compressão


do ramo profundo do nervo radial entre a articulação
umeroradial e a saída do músculo supinador),
o indivíduo em decúbito dorsal, cotovelo em extensão.
• O terapeuta posiciona seu dedo indicador sobre o ponto do
supinador entre o rádio e a ulna, 3 dedos
aproximadamente, sob a articulação umeroradial (fig. 17).
• Em seguida, ele posiciona o cotovelo do indivíduo em supinação
máxima com um leve componente de compressão
no eixo do rádio.
• Mantém a posição até a inibição do
supinador.

O terapeuta vai “crochetar” os músculos que apresentam “colamentos” teciduais com os tecidos
adjacentes. A técnica se realiza no sentido disto-proximal em relação à patologia, ou seja,
na direção do epicôndilo lateral (fig. 18).

O conjunto de músculos do antebraço será examinado com uma atenção particular para o extensor radial
longo do carpo, o extensor radial curto do carpo e o extensor dos dedos que são os mais frequentemente
lesionados : começaremos pelo braquiorradial, a fim de liberar o nervo radial, principalmente seu ramo
superficial.

Após a liberação dos “colamentos” pela crochetagem, vamos favorecer os deslizamentos reencontrados
através da técnica de liberação intertecidual passiva LIP®, especialmente, nas epicondilites crônicas.
Figura 17
TIF® do músculo supinador com compressão axial do rádio
© Y.
Figura 18
Crochetagem entre o extensor dos dedos e o extensor radial curto do carpo

■ Exemplo : LIP® do extensor dos dedos

• O indivíduo está em decúbito dorsal, cotovelo em extensão.


O terapeuta posiciona o punho e os dedos em extensão máxima.
• Ele aplica um apoio sobre o corpo muscular do extensor dos dedos
na direção do epicôndilo lateral. Em seguida,
realiza uma flexão passiva do punho e dos dedos.

A técnica pode ser repetida deslocando-se o apoio sobre o extensor dos dedos no sentido próximo-distal.
Ela vai permitir :
– favorecer os deslizamentos com os músculos adjacentes (extensor radial curto do carpo, extensor do
dedo mínimo) ;
– realizar um alongamento específico intramuscular direcionado do extensor dos dedos com um objetivo
de “defibrose”.

O interesse maior desta técnica vai ser abordar as neuropatias periféricas do nervo radial na face
posterior do antebraço. Ao fixar o extensor dos dedos, o terapeuta vai mobilizar os tecidos de
deslizamento entre o mesmo e os músculos subjacentes nos quais se encontram as ramificações do ramo
posterior do nervo radial (fig. 19).

CONCLUSÃO

A crochetagem e suas técnicas associadas formam um método visando restaurar a mobilidade


intertecidual.
Esta não pretende substituir as técnicas utilizadas pelo fisioterapeuta. Ao contrário, ela propõe completar
seu arsenal terapêutico através de uma abordagem da patologia que é, ao mesmo tempo,
racional, original, e baseada sobre o diagnóstico palpatório. ✖

Figura 19
LIP® do extensor dos dedos após a crochetagem
dos “colamentos” teciduais

BIBLIOGRAFIA
[1] Guimberteau JC, Sentucq-Rigall J, Panconi B, Boileau R, Mouton P, Bakhach J.
Introduction à la connaissance du glissement des structures sous-cutanées humaines. Ann Chir Plast
Esthet 2005; 50:19-34.
[2] Guimberteau JC. The skin excursion. DVD 2009 : www.techniquebowen.com.
[3] Guimberteau JC. Muscles attitudes. DVD 2010 : www.techniquebowen.com.
[4] Baumgarth H. Morfometria arteriolar comparativa de tendão calcâneo de ratos normais e de
tendão calcâneo de ratos apos o uso da crochetagem. Fisioterapia 2009; março.
[5] Vandewalle JY (2008). Traité pratique de crochetage : www.crochetage-therapie.com.

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