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DEUX THÉORIES D’ACTUALISATION

28/03/2018 OVODENKO MIKHAIL LAISSER UN COMMENTAIRE

Théorie d’actualisation (C. Bally)


Les linguistes français ont cherché à expliquer le fonctionnement général
de l’article dans le cadre de l’opposition saussurienne “langue – parole”.
Les fondements de cette théorie sont tout d’abord liés au nom de Charles
Bally. Dans sa Linguistique générale et linguistique française (1932),
Charles Bally a souligné l’importance des déterminants comme
actualisateurs de noms, grâce auxquels la notion « virtuelle » devient «
actuelle » dans la pratique langagière : “Pour devenir un terme de la
phrase, un concept doit être actualisé. Actualiser un concept, c’est
l’identifier à une représentation réelle du sujet parlant. En effet, un concept
est en lui-même une pure création de l’esprit, il est virtuel ; il exprime l’idée
d’un genre (chose, procès ou quantité). Or, la réalité ignore les genres :
elle n’offre que des entités individuelles” (Bally, 1965 : 77). Selon lui, sans
articles (ou autres déterminants) le nom ne peut pas remplir ses fonctions
syntaxiques principales (sujet, complément d’objet direct, complément
d’objet indirect, etc) ; si le nom s’emploie sans articles, il perd son propre
sens grammatical et passe dans les fonctions d’une autre catégorie (par
exemple, prendre peur, vivre en paix, mourir de froid; Paul est artiste).
En même temps, C. Bally notait des cas d’asymétrie langagière : la
présence de l’article ne signifie pas automatiquement l’actualisation du
nom (par exemple, en exprimant une caractéristique : écouter avec une
grande attention). En revanche, le nom actualisé peut s’employer sans
articles : Enfants, levez-vous ! Il s’ensuit que l’actualisation est déterminée
par l’emploi du nom dans l’énoncé. Les différentes étapes d’actualisation
de nom sont liées à l’emploi de l’article dans les ouvrages de G. Guillaume
et de J. Damourette et E. Pichon.
La théorie de l’article de G. Guillaume

Guillaume définit sa théorie comme “psycho-systématique” : il a essayé


d’expliquer toute la variété possible des faits de discours par un nombre
limité de faits de langue. Les premiers postulats de sa théorie de l’article
apparaissent dans Le problème de l’article et sa solution en
français (1919), ils ont été ensuite développés et précisés dans Langage et
science du langage (1964). Dans notre mémoire, nous nous appuyons
surtout sur son ouvrage de 1964. Selon la théorie de G. Guillaume, une
notion virtuelle (“nom en puissance”) grâce à l’article, devient un mot
actualisé (“nom en effet”) qui montre de quelle partie des objets de cette
classe il est question dans la situation concrète. L’article reflète deux
mouvements généraux de pensée (“moyens permanents et systématisés
de la pensée humaine” (Guillaume, 1964 : 145)) : individualisant (“tension
particularisante”) et généralisant (“tension généralisante”).
L’emploi de l’article, d’après G. Guillaume, dépend du moment de la
“saisie” du mouvement de pensée ; de cette manière, il existe quatre
possibilités :
1. L’article indéfini (un) dans son emploi généralisant, le début du
mouvement particularisant : Un élève n’a pas peur d’aborder ce point
difficile ;
2. L’article indéfini (un) dans son emploi individualisant, la fin du
mouvement particularisant : Un élève est entré, il avait l’air bizarre ;
3. L’article défini (le) dans son emploi individualisant, le début du
mouvement généralisant : L’homme dont je vous ai parlé ;
4. L’article défini (le) dans son emploi généralisant, la fin du mouvement
généralisant : L’étudiant doit toujours être présent pendant les
séminaires.
Ainsi, G. Guillaume a bien montré la possibilité de neutralisation de sens
de l’article indéfini (un) et de l’article défini (le) : dans les deux cas, ils
peuvent avoir le sens général avec une certaine nuance stylistique qu’il
appelle “une différence de visée” (Guillaume, 1964 : 151).
L’article partitif (du) qui contient, selon G. Guillaume, les éléments de
l’article défini et de l’article indéfini, montre le mouvement de pensée
inverse : du général vers le particulier. L’auteur écrit que les partitifs
(“articles anti-extensifs”) font partie de “la genèse secondaire du système
de l’article, leur apparition dans la langue étant historiquement
subséquente à celle des articles fondamentaux simples un et le qui en
représente la genèse primaire” (Guillaume, 1964 : 175).
Le plus grand avantage de la théorie de G. Guillaume c’est qu’il a pu
montré le lien entre l’emploi de l’article et la nature sémantique du nom : “le
mouvement de particularisation est propre aux noms signifiant des choses
qui se laissent nombrer, autrement dit qui acceptent la saisie du nombre 1
et de la suite arithmétique : une maison, deux maisons, trois maisons, etc.”
(Guillaume, 1964 : 174). Il postule l’existence de deux types de noms : des
noms continus (“noms de choses amorphes”) et des noms discontinus. Les
noms continus regroupent des noms abstraits, des noms de matière et des
noms uniques, ce groupe de noms s’emploie plus souvent avec l’article
défini. Les noms discontinus ou nombrables ont tendance à s’utiliser avec
l’article indéfini.
Il est à noter que le défaut de la théorie de G. Guillaume est le résultat de
ses postulats théoriques : il cherche à trouver un invariant des valeurs des
articles dans tous ses emplois, ce qui mène au psychologisme excessif de
sa théorie, il essaie d’expliquer même les emplois asémantiques de
l’article.
Bibliographie

BALLY, C., 1965, Linguistique générale et linguistique française, Paris,


Librairie Ernest Leroux (1932).
GUILLAUME, G., 1919, Le problème de l’article et sa solution dans la
langue française, Paris, Hachette.
GUILLAUME, G., 1964, Langage et science du langage, (p. 143 – 183),
Paris, Québec, Nizet, Presses de l’Université Laval.

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