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1/- Introduction :
Le maintien des équipements de production est un enjeu clé pour la productivité des
usines aussi bien que pour la qualité des produits. C’est un défi industriel impliquant la remise
en cause des structures figées actuelles et la promotion de méthodes adaptées à la nature
nouvelle des matériels.
Direction générale
Service Service
Production Maintenance Bureau d’Etude
Acronymes utilisés :
DT : demande de travail
OT : ordre de travail
BT : bon de travail
DA : demande d’approvisionnement
BSM : bon de sortie de magasin
Service Service
Production Maintenance
Emission du DT DT transmise
BT Bureau
des méthodes
Machine Concertation Ordonnancement Dossier de
défaillante préparation
Date ? OT
BT
…….. complété
DA
Intervention
Rapport Réalisation
d’intervention
Magasin BSM
- En effet, lorsqu’une machine tombe en panne, le service production émet une demande de
travail à l’ordonnancement du service maintenance.
- L’ordonnancement transmit cette demande au bureau des méthodes.
- Après avoir localisé et déterminé l’ (ou les) organe(s) défaillant(s), le bureau des méthodes
lance un bon de travail pour l’ordonnancement et transmit le dossier de préparation au
technicien de maintenance qui va exécuter la réparation.
- Avant de partir sur site, l’ordonnancement doit préparer une demande d’approvisionnement
pour le technicien. Cette demande lui permettra de recevoir les pièces de rechange du
magasin. Lors de la réception, le technicien recevra un bon de sortie de magasin.
- Après la réception des pièces de rechange, le technicien entamera la procédure de réparation.
A la fin de l’intervention, le technicien doit mettre en marche la machine pour s’assurer de
l’efficacité de réparations exécutées.
- Après avoir terminé l’exécution des réparations, le technicien doit transmettre le rapport de
l’intervention au bureau des méthodes pour le classer dans l’historique.
- Finalement la production doit informer l’ordonnancement de la reprise de l’exploitation de
la machine.
* Remarque : La DT peut être déclenchée par la production (cas de l’action corrective du
graphe) ou par l’ordonnancement lui-même (cas d’actions préventives).
4-5/ Le technicien de maintenance :
a- Sa formation :
Le technicien de maintenance nécessite d’une formation polyvalente :
Au niveau de la technologie des matériels : mécaniques, hydrauliques, électroniques,
informatiques…etc.
Au niveau de la gestion, il aura, pour tout ou partie, à gérer l’ensemble du service, le
personnel, le budget, les investissements, le matériel du service, les stocks nécessaires, les
travaux extérieurs …etc.
b- Son métier :
Par rapport à l’entretien traditionnel, le métier d’un technicien de maintenance a été
nettement valorisé des outils théoriques (fiabilité, maintenabilité...) et scientifiques (C.N.D,
analyses de vibrations...) Ont enrichi les tâches relatives à un matériel lui aussi plus
sophistiqué qu’avant.
Ces taches sont les suivantes :
Le maintien de l’outil de production.
L’organisation d’un service après-vente, la participation aux études, pour ce qui concerne la
fiabilité et la disponibilité prévisionnelle, la maintenabilité, l’élaboration de «plans de
maintenance» pour certains contrats, les travaux neufs...
La participation à la mise en place d’une G.M.A.O, par la définition d’un cahier des
charges: quelles données saisir, pour quel traitement, pour quelle exploitation ?
* Préparation et ordonnancement :
Etablissement des fiches et gammes d’instructions pour le personnel, constitution de la
documentation pour les interventions, établissement des plannings d’interventions et
d’approvisionnements en pièces de rechange, réception et classement des documents relatifs à
l’intervention et remise à jour des dossiers techniques.
Les principales tâches sont : élaboration et tenue des inventaires, constitution des dossiers
techniques, des historiques, des dossiers économiques, constitution d’une documentation
générale, technique et réglementaire, constitution d’une documentation fournisseur.
Organisation et méthode de la la maintenance
- Faute : elle peut être physique (interne ou externe) ou due à l’utilisateur. C’est la notion de
5M : Matières, Matériel, Milieu, Moyens et Main d’œuvre. Elle entraîne une erreur.
- Défaut : au départ, il est latent, car on ne s’en aperçoit pas tout de suite. Il devient ensuite
effectif. Le défaut peut être :
- Soudain : s’il était imprévisible.
- Catalectique : s’il est soudain et irréversible.
- Progressif : s’il était prévisible et éventuellement réversible (exemples : organe qui rouille,
fuite sur une soupape).
- Précoce : s’il se manifeste en début de vie de l’équipement.
- D’usure : s’il se manifeste en fin de vie de l’équipement.
1-4/ Panne :
État d’un produit le rendant inapte à accomplir une fonction requise dans des
conditions données d’utilisation : c’est un état. Elle résulte toujours d’une défaillance.
Le responsible maintenance doit donc tenir compte de ces distorsions et avoir à sa disposition
une équipe « réactive » aux événements aléatoires. Pour réduire la durée des interventions,
donc les coûts directs et indirects (coûts d’indisponibilité de l’équipement), on peut :
- Mettre en place des méthodes d’interventions rationnelles et standardisées (outillages
spécifiques, échanges standards, logistique adaptée, etc..).
- Prendre en compte la maintenabilité des équipements dès la conception (trappe de
visites accessibles, témoins d’usure visible, etc..).
3-2/ La maintenance préventive :
Maintenance effectuée selon des critères prédéterminés, dans l’intention de réduire la
probabilité de défaillance d’un bien ou la dégradation d’un service rendu.
Elle doit permettre d’éviter les défaillances du matériel en cours d’utilisation.
L’analyse des coûts doit mettre en évidence un gain par rapport aux défaillances qu’elle
permet d’éviter.
Objectifs de la maintenance préventive :
- Augmenter la durée de vie du matériel.
- Diminuer la probabilité des défaillances en service.
- Diminuer les temps d’arrêt en cas de révision ou de panne.
- Prévenir et aussi prévoir les interventions coûteuses de maintenance corrective.
- Permettre de décider la maintenance corrective dans de bonnes conditions.
- Eviter les consommations anormales d’énergie, de lubrifiant, etc….
- Améliorer les conditions du travail du personnel de production.
- Diminuer le budget de maintenance.
- Supprimer les causes d’accidents graves.
a- La maintenance préventive systématique :
C’est la Maintenance préventive effectuée selon un échéancier établi selon le temps ou
le nombre d’unités d’usage.
Même si le temps est l’unité la plus répandue, d’autres unités peuvent être retenues telles que :
la quantité, la longueur et la masse des produits fabriqués, la distance parcourue, le nombre de
cycles effectués, etc.
Cette périodicité d’intervention est déterminée à partir de la mise en service ou après une
révision complète ou partielle.
Rénovation :
C’est l’inspection complète de tous les organes, la reprise dimensionnelle complète ou
le remplacement des pièces déformées, la vérification des caractéristiques et éventuellement,
la réparation des pièces et sous-ensembles défaillants. C’est donc une suite possible à une
révision générale. Une rénovation peut donner lieu à un échange standard.
Reconstruction :
« Action suivant le démontage du bien principal et remplacement des biens qui
approchent de la fin de leur durée de vie et/ou devraient être systématiquement remplacés ».
La reconstruction diffère de la révision en ce qu'elle peut inclure des modifications et/ou
améliorations. L’objectif de la reconstruction est normalement de donner à un bien une vie
utile qui peut être plus longue que celle du bien d’origine. La reconstruction impose le
remplacement de pièces vitales par des pièces d’origine ou des pièces neuves équivalentes. La
reconstruction peut être assortie d’une modernisation ou de modifications. Les modifications
peuvent apporter un plus en terme de disponibilité (redondance), d’efficacité, de sécurité,
etc…. Attention toutefois à une forme particulière de reconstruction : c’est la «
cannibalisation » qui consiste à récupérer, sur le matériel mis au rebut (casse), des éléments
en bon état, de durée de vie espérée inconnue, et de les utiliser en rechanges ou en pièces de
rénovation. Est-ce une bonne solution ?...
Modernisation :
C’est le remplacement d’équipements, d’accessoires, des logiciels par des sous-
ensembles apportant, grâce à des perfectionnements techniques n’existant pas sur le bien
d’origine, une amélioration de l’aptitude à l’emploi du bien. Une modernisation peut
intervenir dans les opérations de rénovation ou de reconstruction.
Documentation Documentation
générale stratégique
Rappelons en effet que mettre en place un système qualité, et en ayant en tête la roue de
Deming (PDCA), c’est :
- Ecrire ce que l’on va faire (définition des procédures : préparation = Plan),
- Faire ce que l’on a écrit (intervention maintenance = Do),
- Ecrire ce que l’on a fait (traçabilité) et analyser le retour d’expérience = Check
- Acter, c'est-à-dire standardiser = Act et améliorer.
2-1/ Nomenclature des équipements :
Tous les matériels et biens durables de l’entreprise doivent être inventoriés, classés et codifiés
afin de constituer une nomenclature. Une telle nomenclature va faciliter l’établissement des
budgets de maintenance, la mise en place de plans de maintenance préventive et plus
généralement des méthodes de maintenance.
2-2/ Le dossier technique d’un équipement (DTE):
a- Généralités :
Appelée encore « documentation source », le DTE est la première documentation à
partir de laquelle tous les autres dossiers techniques seront créés. C’est donc celle qui doit être
la plus complète possible et qu’il convient de définir dans le cahier des charges d’achat de
l’équipement. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il faut disposer de cette documentation
dès que l’équipement arrive dans l’entreprise pour y être installé, et l’expérience montre que
si elle n’arrive pas avec, il y a peu de chance de la récupérer. En effet, une telle
documentation coûte cher au fournisseur, et il traînera « toujours les pieds » pour la faire
parvenir dans son ensemble. Cette documentation source doit faire partie des exigences
contractuelles client-fournisseur car ce sont les maintenanciers qui risquent le plus de pâtir du
manque de documentation.
Pour éviter de ne pas oublier des documents essentiels, une partie de cette
documentation stratégique fait l’objet d’une norme européenne (norme NF EN 13460 :2002).
Elle a été adoptée le 25-02-2002 par le Comité Européen de Normalisation (CEN).
Les éléments techniques normatifs concernent la première partie du cycle de vie d’un
bien à maintenir. C’est ce qu’on appelle encore phase préparatoire. Contrairement aux
documents techniques de fabrication ou commerciaux et publicitaires d’un bien, lorsqu’on
acquiert celui-ci, on exige du fournisseur un minimum de documents pour faire fonctionner et
maintenir ce bien de façon correcte. C’est cette partie qui doit faire partie, implicitement ou
explicitement, de la commande.
Proces s de Phase préparatoire
Mis e au rebut développem ent
Recyclage
Achats
Production
Contrôle
Es s ais
Exam en
Ex ploita tion CYCLE
Ma inte na nce
DE VIE Vente et
dis tribution
Installation
Mise en
Phase service
opérationnelle
c- Rôle du DTE:
Le DTE est par excellence l’outil de travail des préparateurs maintenance, mais il est aussi en
partie celui des équipes opérationnelles. La GMAO permet de l’informatiser complètement.
Certains logiciels de PAO (publication assistée par ordinateur), interfaçables avec les GMAO,
permettent d’obtenir des schémas en 3D, des perspectives éclatées, etc..
2-3/ Plan de maintenance d’un équipement:
Il provient de la phase opérationnelle du cycle de vie, phase pendant laquelle
s’effectue la maintenance. Il est donc riche en informations et il appartient à chaque entreprise
de le construire. Le plan de maintenance ne doit comprendre que ce qui est strictement
nécessaire aux maintenanciers dans leurs activités quotidiennes. Ses objectifs sont d’adapter
la documentation à la notion de risque (perte de disponibilité de l’équipement) : limitation des
pertes de temps lors des interventions et gestion plus efficace de l’espace documentaire.
Cela signifie qu’un plan de maintenance trop riche ou trop perfectionné, donc très
coûteux, peut aller à l’encontre des bonnes intentions. Il faut alors sélectionner ses
documents : inutile de créer le plan de maintenance d’un équipement qui ne tombe jamais en
panne. Pour mettre en évidence les équipements à risque, on effectue une étude de criticité.
a- Notion de criticité:
Elle repose bien sûr sur l’expérience et la connaissance progressive du matériel. Il
s’agit de noter dans un premier temps chaque équipement selon différents critères. Un
exemple de fiche de notation est donné par la figure 4.
a- Définition:
C’est la partie de la documentation de maintenance qui enregistre les défaillances,
pannes et informations relatives à la maintenance d’un bien. L’historique d’un équipement est
donc l’équivalent du « carnet de santé » des individus. Elle retrace la vie du matériel en
indiquant chronologiquement tous les faits marquants de maintenance ainsi que les
améliorations qui auront été apportées à l’équipement depuis sa mise en service. Le technicien
de maintenance se doit de connaître les évolutions d’un matériel pour les raisons suivantes :
- Certains faits passés peuvent très bien expliquer une défaillance quelques mois, voire
quelques années plus tard ; l’historique est donc la mémoire technique de l’équipement.
- L’historique va permettre de conduire et de réaliser des études de fiabilisation et
d’amélioration de l’équipement, au regard de toutes les interventions sur celui-ci.
Le fichier historique a donc une importance vitale pour la maintenance de
l’équipement ; il doit être « vivant », c’est à dire mis à jour régulièrement :
- Il doit être commencé dès l’installation de l’équipement car les défaillances de
jeunesse peuvent contribuer à la recherche des causes des défaillances plus tardives.
- Tous les événements sont systématiquement consignés, même les plus anodins ; il est
toujours plus simple de se rappeler d’une grosse panne que d’une microdéfaillance
répétitive qui engendrera à terme une défaillance grave ; en effet, la microdéfaillance,
le dérèglement passager d’un paramètre deviennent rapidement des habitudes ; or, il
est prouvé qu’elles sont génératrices de perte de disponibilité, donc de productivité
moindre et bien sûr de non-qualité.
- Lorsqu’une défaillance survient, il faut noter tout ce qui s’est passé (date, relevé du
compteur machine en heures ou unités d’usage, effets, causes analysées, remèdes
apportés, temps d’arrêt de l’équipement, temps consacré à l’intervention, pièces
remplacées) ; la date est importante car une défaillance peut toujours arriver au même
moment d’une journée, d’une période ou d’une saison.
- Il faut également consigner les conditions de fonctionnement du processus (type de
matière d’entrée, conducteur de la machine, valeurs des paramètres de
fonctionnement : température, vitesse, débit, pression, vibrations, etc..).
Toutes ces informations sont consignées dans les bons de travail et les rapports d’intervention.
L’historique d’une machine est donc un document important en termes d’efficacité de la
maintenance, mais aussi en termes de volume. Il est évident que l’informatique va avoir un
rôle important dans la gestion des historiques. Les GMAO actuelles possèdent toutes une
fonction « gestion des bons de travail ».
Attention :
- Les interventions préventives systématiques ne font pas partie d’un historique ; elles font
partie du DTE sous forme d’échéancier qui garde ainsi la trace de chaque opération réalisée.
- Inversement, les interventions de maintenance conditionnelles doivent y figurer, parce que,
par nature, elles précèdent la panne. Elles font d’ailleurs l’objet d’une demande d’intervention
renseignée comme celle d’une intervention corrective.
- La saisie des microdéfaillances, aussi fastidieuse soit-elle, ne doit pas être négligée ; en fait,
l’expérience montre que son oubli fausse complètement une étude de fiabilité ultérieure.
b- Bondetravail,ficheetrapportd’intervention: (ANNEXES 1 et 2)
Le bon de travail fait suite à une demande d’intervention. On y trouve
systématiquement :
- Un numéro, c'est-à-dire le code qui lui est attribué (chaque BT a son propre code),
- Le nom du demandeur (personne autorisée demandant le service de maintenance),
- La date d’enregistrement (date à laquelle le BT est émis),
- La date d’ouverture (date à laquelle le BT est activé),
- La date de clôture (date à laquelle le BT est exécuté, c'est-à-dire lorsque le travail est
terminé),
- La nature du travail,
- Fréquence,
- Dernière fois,
- Réglementation concernant la sécurité (exigences obligatoires ou recommandations).
Les autres informations sont liées aux habitudes de l’entreprise, le bon de travail
pouvant être simple mais complété par une fiche d’intervention (voir en annexe) :
- Type de maintenance,
- Priorité (code informant que son action est prioritaire sur les BT ; la priorité est souvent liée
à la criticité),
- Liste de contrôle (liste des points à inspecter lors d’une opération de maintenance cyclique),
- Estimation des ressources, etc..
c- Constitutiond’unhistorique: (ANNEXE 3)
* Informationsd’entrée :
Elles sont relevées sur le BT :
- Date de l’intervention (jour, heure et/ou unité d’usage)
- Libellé même sommaire de la panne,
- Durée d’intervention, temps d’arrêt de production
- Imputation qualitative (codage du type de panne, codage du type d’opération)
- Coût des pièces détachées,
- Nom des intervenants
* Informations de sortie :
Il est intéressant de valoriser une intervention en lui attribuant une durée, un coût
d’intervention et un coût de non-production. On peut aussi déterminer le TBF (Time Between
Failures), c’est à dire le temps s’étant écoulé depuis l’apparition de la défaillance précédente.
d- Codesd’imputation:
C’est une façon de simplifier l’exploitation ultérieure de l’historique par l’agent des
méthodes. La cause, la nature ou la localisation sont codées par une lettre ou un chiffre. Les
figures 10, 11 et 12 donnent des exemples possibles.
Code Cause de défaillance Code Cause de défaillance
A Imprévisible E Défaut de maintenance
B Intrinsèque détectable F Erreur de conduite
C Intrinsèque non détectable G Déréglage
D Mauvaise intervention H Autre
Tableau 3: Codage des causes de défaillance
Code Nature de la défaillance Code Nature de la défaillance
0 Origine mécanique 3 Origine pneumatique
1 Origine électrique 4 Origine humaine
2 Origine hydraulique 5 Autre
Tableau 4: Codage des natures de défaillance
Code Localisation de la défaillance Code Localisation de la défaillance
0 Partie commande 3 Moteur
1 Automate 4 Transfert
2 Capteur 5 Autre
Tableau 5: Codage des localisations
L’analyse des défaillances peut s’effectuer :
- Soit de manière quantitative puis qualitative en exploitant l’historique de l’équipement et
les données qualitatives du diagnostic et de l’expertise des défaillances
- Soit de manière prévisionnelle en phase de conception ou a posteriori, après retour
d’expérience.
Tout le problème pour l’homme de maintenance est de savoir quelles défaillances
traiter en priorité, certaines n’ayant que peu d’importance en termes d’effets et de coûts.
L’exploitation de l’historique va permettre d’effectuer ce choix. Or, certains diront qu’ils
n’ont pas le temps d’exploiter l’historique des machines, qu’ils ont autres choses à faire (du
correctif certainement !..). Le refus d’exploiter les historiques montre une totale
méconnaissance des méthodes de gestion de la maintenance, et donc une totale
désorganisation du service Maintenance.
Il est clair que le choix des types de défaillance est important : une défaillance
intrinsèque (propre au matériel) n’a rien à voir avec une défaillance extrinsèque (liée à
l’environnement), et en tout état de cause, ne peut s’analyser de la même manière, même si on
apporte par la suite un correctif. L’analyse quantitative d’un historique sera traitée dans le
paragraphe 1 ; on dispose pour cela d’un outil très important : l’analyse de Pareto. Nous allons
en expliquer le principe et voir son application. L’analyse qualitative des défaillances sera vue
ensuite. Elle débouchera naturellement sur une aide au diagnostic. Si diagnostiquer une
défaillance fait partie du travail quotidien de l’homme de maintenance, la prévoir, afin qu’elle
n’arrive pas, est encore mieux. C’est le but de l’analyse prévisionnelle des défaillances.
Fonctionnement
UT
Arrêt t
TTR TTR
DT DT
80 B
60
40
20
A
0
20 40 60 80 100%
A-Diagramme ABC :
Du tableau précédent, on tire le tableau des coûts et des pannes cumulées.
Sous- Classement en Cumul des % des coûts Nombre de Cumul des % des pannes
ensembles coût (en h) coûts (en h) cumulés pannes pannes cumulées
D 57 57 31,3 4 4 7
E 56,5 113,5 62,4 3 7 12,3
A 26,5 140 76,9 4 11 19,3
G 17 157 87,2 12 23 40,3
B 11 168 92,3 15 38 66,7
I 9,5 177,5 97,5 3 41 71,9
H 1,5 179 98,3 2 43 75,4
C 1 180 98,9 4 47 82,4
F 1 181 99,4 8 55 96,5
J 1 182 100 2 57 100
Tableau 7: Tableau des coûts et des pannes cumulées (Application)
A partir du tableau ci-dessus, on construit le diagramme de Pareto (figure 5). Les cases
grises nous donnent les limites des zones A, B et C. Il est donc évident qu’une amélioration de
la fiabilité sur les sous-ensembles D, E et A peut procurer jusqu'à 76,9% de gain sur les
pannes.
Coûts
cumulés
100%
80
60
40
20
A B C Pannes
cumulées
0
20 40 60 80 100%
60,00 Taux de
panne
40,00
Cumul
20,00
0,00
B G F A C D E I H J
Sous-ensembles
Figure 12: Mise en évidence des éléments les moins fiables (Application)
Taux
60,00
Cumul
40,00
20,00
0,00
D E A G B I H C F J
Sous-ensembles
Figure 13: Mise en évidence des éléments les moins disponibles (Application)
Le graphe en (figure 14) oriente vers la maintenabilité, c’est à dire l’amélioration de
l’aptitude à la maintenance. Ici, les sous-ensembles E et D présentent quasiment 80% des
difficultés de réparation.
Défaut de maintenabilité
120,00
100,00 Taux de non-
80,00 maint
Taux
60,00
40,00 Cumul
20,00
0,00
E D A I G H B J C F
Sous-ensembles
Figure 14: Mise en évidence des éléments les moins maintenables (Application)
Après analyse de (attente maintenance, déplacements, temps de diagnostic, attente
de pièce, etc..), il sera possible d’agir sur :
- La logistique (moyens de dépannage, de manutention, etc..),
- L’organisation de la maintenance (gammes d’intervention, formation du personnel,
échanges standard, etc..),
- L’amélioration de la maintenabilité (accessibilité, conception modulaire, etc..).
a- Manifestation de la défaillance :
La manifestation (ou effet) de la défaillance se manifeste par son amplitude (partielle
ou complète), sa vitesse (elle est progressive ou soudaine), son caractère (elle est permanente,
fugitive ou intermittente).
b- Les symptômes :
Les symptômes peuvent être observés in situ, sans démontage, par les utilisateurs de
l’équipement ou par le maintenancier : VTOAG, mesures, défauts de qualité. Le VTOAG est
l’utilisation naturelle des cinq sens de l’individu. Il ne faut jamais les négliger, car ils sont
capables de contribuer à l’établissement d’un diagnostic.
* La vue (V) :
- Détection de fissures, fuites, déconnections,
- Détection de dégradations mécaniques.
* Le toucher (T) :
- Sensation de chaleur, de vibration,
- Estimation d’un état de surface.
* L’odorat (O) :
- Détection de la présence de produits particuliers,
- «Odeur de brûlé», embrayage chaud,...
* L’auditif (A) :
- Détection de bruits caractéristiques (frottements, sifflements).
* Le goût (G) :
- Identification d’un produit (fuite).
Les symptômes peuvent aussi s’observer après démontage : mesures, observations de rupture,
d’état de surface, contrôles non destructifs, etc.
c- Expérience :
Lorsqu’il aborde un problème de défaillance sur un matériel, le maintenancier ne peut
pas se permettre de naviguer à vue. Il connaît déjà les probabilités d’apparition de défaillance
sur un matériel. Par exemple, sur un SAP (Système Automatisé de Production), on sait que
c’est la partie opérative qui occasionnera le plus de pannes (figure 11). Il est donc inutile de
commencer son investigation par l’API !
d- Savoir-faire :
Le diagnostic est construit comme une enquête policière : le maintenancier part des
informations et symptômes, et à partir de son expérience, il formule des hypothèses affectées
d’un niveau de probabilité plus ou moins important, teste ces hypothèses afin de se construire
une certitude. Il dispose pour cela d’outils de diagnostic. Les plus utilisés sont :
- Le diagramme Causes – Effets,
- L’arbre des causes,
- L’organigramme de diagnostic et/ou la fiche de diagnostic
a- Apports :
A - Les apports indirects :
1. Augmentation du rendement.
2. Centralisation de la documentation technique.
3. Mise en place de fiches de suivi des visites de l'exploitant.