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Aromatiques et Médicinales en
Languedoc-Roussillon
PEREGRINE DANIEL
Janvier 2009
Diagnostic prospectif de la filière Plantes
Aromatiques et Médicinales en
Languedoc-Roussillon
PEREGRINE DANIEL
SOMMAIRE
AB Agriculture Biologique
ADEAR Association de Développement d’Emploi Agricole et Rural
AESA Agence Européenne de Sécurité Alimentaire
AFSSA Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments
AFSSAPS Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé
AIFPA Association Interprofessionnelle des Fleurs et Plantes à Parfum
AIHP Association Interprofessionnelle pour les Herbes de Provence
AMAP Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne
AMM Autorisation de Mise en Marché
ARH Association pour le Renouveau de l’Herboristerie
ARIA Association Régionale des Industries Agro-alimentaires
BRF Bois Raméal Fragmenté
CAL Coopérative Agricole du Lauraguais
CADE Collectif Agricole de Développement et Environnement
CCI Chambre de Commerce et d’Industrie
CDA Chambre Départementale d’Agriculture
CEPPARM Comité Economique des Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales
CFPPA Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole
CIHEF Comité Interprofessionnel des Huiles Essentielles Françaises
CIVAM Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural
CNPMAI Conservatoire National des Plantes à Parfum, Médicinales, Aromatiques et Industrielles
CPER Contrat de Plan Etat-Région
CRIEPPAM Centre Régionalisé Interprofessionnel d'Expérimentation en Plantes à Parfum, Aromatiques
et Médicinales
CROC Compétences Réseaux Observatoire Communication
CUMA Coopérative d'Utilisation de Matériel Agricole
EUROPAM Association Européenne des PAM
FNLP Fédération Nationale Lavandes, Lavandins et Plantes à Parfum
FNPAPAM Fédération Nationale des Coopératives Agricoles de Plantes à Parfum, Aromatiques et
Médicinales
FRAB Fédération Régionale de l’Agriculture Biologique
GIE Groupement d’Intérêt Economique
HE Huile Essentielle
IAMM Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier
ITEIPMAI Institut Technique Interprofessionnel des Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales
LEGTA Lycée d'Enseignement Général et Technologique Agricole
LRAPPAM FR Languedoc-Roussillon des Associations de Producteurs de PAM
N&P Nature et Progrès
ONIPPAM Office National Interprofessionnel des Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales
(P)PAM(I) Plante (à Parfum) Aromatique et Médicinale (et Industrielle)
PHLV Pays Haut Languedoc et Vignobles
SADEV Société Aumonaise d'Exploitation Végétale
SAFPA Syndicat Agricole des Fleurs et Plantes Aromatiques
SAU Surface Agricole Utile
SCEES Service Central des Enquêtes et Études Statistiques
SICA Société d'Intérêt Collectif Agricole
SIMPLES Syndicat Inter-Massifs pour la Production et L’Economie des Simples
SMI Surface Minimum d’Installation
SNPAMI Syndicat National des Producteurs de Plantes Aromatiques Médicinales et Industrielles
SUAMME Service d'Utilité Agricole Montagne Méditerranée et Elevage
iii
REMERCIEMENTS
Je souhaite remercier aussi les autres stagiaires, et assimilés, pour le bon temps passé
et les rires échangés. Merci aussi aux membres de l’unité pour leur accueil.
Enfin, je souhaite remercier ma famille, et assimilés (le terme n’est pas très beau, mais
le reste l’est) pour le soutien durant ces deux dernières années d’étude. Je n’avais pas
remercié mes parents sur mon mémoire précédent. Cependant, celui-ci clôturant mon cursus
étudiant, je souhaite les remercier de m’avoir permis de réaliser ces études, plus longues que
prévues, et plus généralement, les remercier d’abonder ainsi dans tous les choix que je réalise,
c’est le soutien le plus important.
INTRODUCTION
Fleur de Calendula
(Calendula officinalis)
I Présentation du projet
2
Le Languedoc-Roussillon est bien confronté à un phénomène de déprise agricole.
Cependant, le poids économique et l’emprise spatiale de ce secteur et l’importance de
sauvegarder les milieux naturels militent pour une sauvegarde de l’agriculture et une réflexion
sur ses futures orientations.
Pour faire face à la crise, un effort de coordination est développé à travers la marque
« Sud de France ». Cette initiative cherche à conforter les acheteurs ou prescripteurs externes
dans la reconnaissance d’un potentiel fort en agriculture et agroalimentaire, qui, au niveau
viticole, vise la complémentarité AOC / Vins de Pays. Au delà de l’économie agricole, la
vigne constitue un enjeu essentiel en termes d’image et d’organisation du territoire, en termes
d’emploi et de tourisme.
Face à ce constat les pouvoirs publics proposent aussi d’engager un plan global d’aide
à la restructuration de la filière viticole régionale. « Le plan Viticulture » inscrit dans le cadre
du CPER (Contrat de Plan Etat-Région) 2007-2013 est doté d’une enveloppe conséquente et a
pour objet d'accélérer l’adaptation de la filière et d'accompagner sa restructuration en
soutenant les actions ayant trait à la recherche-expérimentation, à la compétitivité des
entreprises et à l’accompagnement de la restructuration du vignoble.
Des efforts sont donc menés pour rendre le domaine viticole plus compétitif, mais
d’autres efforts sont menés pour réfléchir à une diversification des activités agricoles.
Toutes ces activités peuvent paraître marginales, mais elles finissent par constituer un
ensemble diffus d’opérations techniques et économiques, souvent mal connues et informelles,
intimement liées aux transformations des milieux ruraux du Languedoc-Roussillon.
3
I.1.4 UN CONTEXTE SOCIETAL FAVORABLE
Ces changements interrogent plus globalement les contributions des activités agricoles
à la société : nourrir en quantité et qualité, préserver ou (re)construire un patrimoine culturel
et paysager, maintenir une activité en milieu rural, favoriser l’intégration sociale, répondre
aux enjeux du développement durable… Ces changements peuvent avoir une expression
spécifique dans une région charnière (entre Midi-Pyrénées et Provence Alpes Côte d’Azur) à
forte croissance démographique comme le Languedoc-Roussillon, bouleversée dans ses
structures et les usages de ses ressources, exprimant sans doute un besoin plus fort de
reconstruire une identité territoriale et des liens locaux.
Dans ce contexte de déprise agricole, avec une agriculture encore forte et une
évolution des attentes des consommateurs et citoyens, la réflexion sur le rôle que doit prendre
l’agriculture et les industries affiliées dans le développement régional est indispensable et
réserver une place dans cette réflexion aux plantes aromatiques et médicinales semble
cohérent.
I.2 PARTENAIRES
I.3 PROBLEMATIQUE
Cette étude est née de l’intérêt des trois partenaires pour le domaine des PAM. Il est
cependant nécessaire de faire converger ces intérêts vers des objectifs communs.
En effet, pour l’association Mosaïque, l’objectif est d’acquérir les connaissances
suffisantes sur les PAM pour envisager la création de structures ou de filières PAM dont la
mise en œuvre pourra faire l’objet de travaux ultérieurs. L’acquisition de ces connaissances
s’apparente à la maîtrise d’un nouveau champ de compétences pour la structure, sur des
productions potentiellement amenées à se développer dans un futur proche.
En ce qui concerne l’INRA, impliqué dans cette étude via la composante Observatoire
du projet CROC, le but est de répertorier les initiatives existantes et les projets en cours (en
rendant compte de l’inscription des PAM dans des circuits courts de commercialisation) et
d’évaluer la potentialité de création d’activités et d’emploi en milieu rural à partir des PAM.
Enfin, la Chambre Départementale d’Agriculture est intéressée par l’obtention de
données sur la filière et ses productions en vue de pouvoir conseiller les agriculteurs en
démarche d’installation ou de diversification.
5
Le but de l’étude est donc de répondre aux différentes questions et ce faisant, d’aboutir
à une vue générale incluant toutes les facettes des PAM en Languedoc-Roussillon, dans une
perspective d’évolution de la filière. La question centrale traite de la filière PAM, telle qu’elle
a été, qu’elle est et telle qu’elle pourrait être, à savoir un réseau d’acteurs et de productions,
formés d’atouts, de limites, de menaces et d’opportunités, à la fois liés à un contexte global et
ancrés dans des territoires.
Cette étude se déroule en trois phases. Tout d’abord une analyse de l’univers des PAM
est réalisée. Elle s’intéresse aux différentes définitions du terme, aux différentes filières et aux
aspects législatifs, éducatifs et patrimoniaux.
Ensuite, une représentation de la diversité des exploitations produisant des PAM est
proposée, représentation obtenue par étude des données recueillies lors du travail d’enquêtes.
Ces exploitations sont replacées dans leurs environnements et analysées (atouts, limites,
menaces et opportunités).
Finalement, les actions collectives passées, présentes et en cours sont décrites et
analysées pour comprendre les facteurs expliquant leurs réussites et leurs échecs. Ce travail
sert de point d’entrée à l’élaboration des pistes de renforcement de la filière.
Agastache
(Agastache scrophulariifolia)
Fenouil
(Foeniculum vulgare)
Mélisse
(Melissa officinalis)
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II Méthodologie
Figure 1 : Calendrier des différentes phases de travail de l'étude (avril à décembre 2008)
II.1 PHASE 1
II.1.1 OBJECTIFS
La première phase du travail a consisté en une analyse du contexte des PAM au niveau
national et régional. En effet, peu d’études ont été réalisées sur cette filière localement et de
nombreuses questions restaient posées. Cette analyse devait répondre à plusieurs objectifs :
- Définition des PAM : les productions qui entrent dans cette catégorie, les
différentes plantes produites et leurs usages...
- Contexte international et national : l’organisation des filières, les
produits qu’elles intègrent, les marchés sur lesquels s’échangent ces
produits, l’appui disponible…
- Contexte régional : les plantes qui sont produites dans la région, leurs
zones de production, les types d’exploitations, les circuits de vente, les
réseaux, l’appui technique…
- Législation : la législation est réputée très compliquée, un éclaircissement
est nécessaire : quelles plantes peut-on cultiver ? transformer ? vendre ? à
qui ? quels éléments législatifs font débat ? quelle histoire légitime les
débats actuels ?
- Savoir-faire associés aux PAM : la dimension patrimoniale liée à la zone
méditerranéenne avec des savoir-faire, qui peuvent être en perte,
nécessaires à l’activité et qu’on peut acquérir de différentes manières.
- Actions collectives : Quelles actions collectives existent ? ont existé ? vont
exister ? quelles explications aux différentes réussites et aux différents
échecs ?
Pour effectuer ces enquêtes, des guides d’entretiens ont été faits. Une trame commune
a été déclinée selon le type d’acteur rencontré (Groupements, Individuels, Associations et
Organismes, Producteurs, Revendeurs et Herboristes) et le type d’enquête (en face à face ou
par téléphone). Le questionnaire (voir annexe 1) se divise en plusieurs thématiques :
7
- Les PAM, de l’individuel au général : Le but est d’obtenir une définition
du terme PAM puis d’aborder la structure ou l’organisation liée à l’acteur
enquêté en prenant ces PAM comme point d’entrée.
- Etat des lieux de la production locale : L’objectif est d’évaluer la
production de PAM dans la région en identifiant les différents types
d’activités, leur importance, les bassins de production et les différents
réseaux d’acteurs.
- Etat des lieux de la demande : Ces questions permettent d’avoir une idée
de l’importance des différents circuits de commercialisation et d’essayer de
voir s’il y a une adéquation entre l’offre et la demande régionale.
- Législation des PAM : Ce thème entend comprendre les différents cadres
législatifs qui règlementent les activités PAM et les différentes évolutions
souhaitées par les différents acteurs.
- Savoir-faire associés : Le but est de mettre en lumière les aspects
patrimoniaux développés au cours de l’histoire de l’exploitation des PAM
en Languedoc-Roussillon et d’analyser les savoir-faire associés. La
question d’une perte de savoirs est abordée, de même qu’un volet sur les
différentes manières d’acquérir ces savoirs aujourd’hui.
- Actions collectives : L’objectif est d’avoir un aperçu des différentes
actions collectives qui ont existé, qui existent encore ou qui sont en projet.
De même, les questions abordent les envies des acteurs concernant l’avenir,
que ce soit au niveau individuel ou collectif et l’opinion qu’ils ont du
développement des cultures de PAM en tant que cultures de diversification.
Ces entretiens ont été réalisés avec des acteurs clés de la filière. Cette filière est peu
développée en Languedoc-Roussillon et peu structurée. Un travail de recensement d’acteurs a
donc été réalisé, et a duré pendant tout le déroulement de l’étude. Pour recenser ces acteurs,
différentes sources d’information ont été mobilisées. Les Chambres d’Agriculture, les
associations (CIVAM, Nature & Progrès, ADEAR, Terres Vivantes…) et syndicats
(Simples…) en lien avec des producteurs de PAM, les revendeurs (bio, boutiques de
producteurs…), les recherches par internet (annuaires, sites de vente en ligne, forums
PAM…), les entreprises … et surtout les producteurs et groupements de producteurs, qui ont
ouvert leurs réseaux à ces recherches.
Un échantillonnage n’a pas été réalisé car un fichier d’acteurs n’était pas disponible.
Les entretiens se sont déroulés en rencontrant des acteurs représentatifs de toute la diversité
PAM dévoilée au fur et à mesure de l’avancement du recensement.
8
II.1.3 REALISATION DE FICHES DE CONNAISSANCES
Cette fiche définit le champ couvert par le terme PAM, d’après différents acteurs ou
réglementations, et cadre la définition que nous proposons d’accepter lors de notre étude. De
plus, un aperçu de l’importance économique du marché mondial des PAM est donné avec une
mise en lumière de sa complexité et de son caractère très concurrentiel. Enfin, la filière
PAM, au niveau national et régional, est explicitée.
b Fiche Législation
Cette fiche a comme objectif d’offrir une vue complète des éléments législatifs qui
réglementent l’activité PAM en les replaçant dans leurs contextes historiques. De plus, cette
fiche revient sur l’évolution de la pharmacie et de l’herboristerie, depuis longtemps en vive
concurrence.
Cette fiche montre quelles utilisations étaient faites des PAM en Languedoc-
Roussillon pour essayer de comprendre quels liens patrimoniaux entretient la région avec ses
nombreuses ressources en PAM. Au travers de ces usages se dégagent les nombreux savoir-
faire liés aux PAM et ancrés dans le territoire. Enfin, une partie est consacrée à l’acquisition
de ces savoirs aujourd’hui.
9
II.2 PHASE 2
II.2.1 OBJECTIFS
Il a donc fallu caractériser ces systèmes d’activités des ménages agricoles en réalisant
des enquêtes fines auprès d’exploitants afin de mieux appréhender les évolutions antérieures
et les projets à court et moyen terme. Le but étant de dégager une dynamique de
l’exploitation.
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II.2.2 GUIDES D’ENTRETIEN ET PHASE D’ENQUETE
44 entretiens (39 en face à face et 5 par téléphone) ont été réalisés. Les questionnaires
(voir annexe 2) étaient de type semi-ouvert car la quantité d’informations demandée était
importante. Il y a eu un questionnaire pour les producteurs et un autre, plus concis, pour les
entreprises.
a Guide d’entretien pour les producteurs
Le questionnaire est initié par une question « fil directeur » (Pouvez-vous s’il vous
plait décrire votre histoire, celle de votre exploitation, et la place des PAM au sein de celle-
ci?) qui doit permettre un entretien semi-ouvert organisé autour de 4 boîtes d’informations
principales :
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b Guide d’entretien pour les entreprises
Le guide d’entretien pour les entreprises a été conçu de façon à être beaucoup plus
synthétique. En effet, l’hypothèse adoptée était que le temps disponible pour répondre aux
enquêtes serait moins important qu’auprès des producteurs. Le guide a donc été organisé
autour de 5 questions :
Les entretiens (auprès des producteurs et des entreprises) ont duré de 60 à 240 minutes
et ils ont été enregistrés pour permettre une retranscription fidèle d’extraits de discours.
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c Echantillonnage
L’échantillonnage des acteurs a été réalisé selon les hypothèses élaborées en phase 1
en respectant une homogénéité entre les différents départements (en concordance avec les
zones privilégiées des différents types envisagés). De plus, l’échantillonnage a pris en compte
les différents types d’acteurs concernés par les différentes hypothèses de typologie (centrée
sur les producteurs).
Phase 1 Phase 2
Téléphone ou 11 30 34 48 66 HR 11 30 34 48 66 HR
TOTAUX
Face à face T F T F T F T F T F T F T F T F T F T F T F T F
35 + 20 =
Producteurs 6 27 1 1 3 2 6 6 3
55
1+3=
Groupements 1 2 1
4
Structures 3 + 10 =
1 1 1 1 1 1 3 2 1 1
industrielles 13
Structures 2+3=
2 2 1
commerciales 5
Organismes,
14 + 8 =
associations, 1 3 9 1 1 1 2 2 2
individuels 22
0 9 43 1 0 2 5 6 12 11 7 3
TOTAUX 99
Aude : 5 Gard : 15 Hérault : 55 Lozère : 12 P-O : 7 HR : 5
Tableau 3 : Répartition géographique et selon les types d'acteurs des entretiens réalisés
P-0 : Pyrénées-Orientales / HR : Hors Région
Ces différents niveaux d’analyse ont permis d’avoir plusieurs regards sur
l’exploitation, que ce soit au niveau du système de production ou au niveau du système
d’activité.
13
II.3 PHASE 3
14
Tous les acteurs se retrouvent donc autour d’une problématique commune qui reflète
en partie leurs intérêts personnels. Les acteurs vont devoir interagir ensemble en essayant de
maximiser leurs intérêts propres. Chaque acteur a une stratégie individuelle et il se comporte
en fonction du comportement des autres et en fonction des opportunités qui se présentent et
des atouts dont il dispose. L’élément central de l’analyse réside dans les relations de pouvoir
existantes entre acteurs. La possibilité de prise de pouvoir se fonde sur l’existence de zones
d’incertitudes. Les incertitudes sont par exemple, les défaillances techniques, des
changements… mais aussi la partie cachée du jeu d’acteur. L’acteur qui maîtrise une zone
d’incertitude pertinente par rapport à l’organisation (compétence, savoir, matériel…) est à
même d’avoir du pouvoir.
Au niveau des actions collectives, il est donc important de s’intéresser aux différents
acteurs qui prennent part à l’action. Les intérêts qu’ils ont à intégrer l’initiative, les
compétences qu’ils apportent et les zones d’incertitude qu’ils peuvent contrôler. Il est aussi
intéressant de regarder les types d’acteurs pour voir si les entités d’acteurs intéressées
(producteurs, entrepreneurs, institutionnels, organismes, recherche, société civile…) sont
représentées ou si au contraire, des types d’acteurs sont non intégrés à la démarche. De plus,
une analyse des liens existants entre acteurs et types d’acteurs permet de mettre en évidence
des alliances et des oppositions. Ces liens peuvent être d’ordre géographique, affectif,
professionnel…
15
II.3.3 VALIDATION DES RESULTATS ET DISCUSSION AVEC LES
ACTEURS DE LA FILIERE
Pour valider les résultats obtenus durant cette étude, une matinée de rencontre a été
organisée et les différents acteurs de la filière au niveau régional ont été invités (voir
programme, liste des invités et compte rendu en annexe 3). La matinée s’est déroulée le 2
décembre de 9h à 14h. Une présentation du projet a été réalisée par les trois partenaires qui
participent à l’étude puis a eu lieu la restitution du travail réalisé. Des témoignages d’acteurs
et un débat sur les possibles pistes de développement de la filière ont clôturé la matinée.
L’objectif de cette restitution était double. Faire valider les résultats obtenus et faire
avancer les réflexions sur les possibles pistes de renforcement de la filière. Une cinquantaine
d’acteurs ont fait le déplacement et les débats ont été riches d’enseignements.
L’objectif, pour aboutir à une innovation, est donc la constitution d’un réseau, qui est
défini comme « un ensemble d’entités humaines ou non humaines (les actants), individuelles
ou collectives, définies par leurs rôles, leur identité, leur programme » (Callon, in Latour (éd)
1992, p55). La construction d’un réseau passe par le concept de traduction, « la traduction est
un mouvement qui lie des énoncés et des enjeux à priori incommensurables et sans commune
mesure (Callon & Latour, 1991, p32). Cette traduction comporte plusieurs étapes.
a La problématisation
Problématiser signifie repérer ce qui unit et ce qui sépare les actants puis formuler une
question générale susceptible de produire la convergence et d’entraîner une acceptation de
coopération. La problématisation est la définition d’un problème. Il y a ensuite la mise en
mouvement d’acteurs autour d’un projet provisoire. Il faut poser une question dont la réponse
intéresse tous les acteurs, même si leurs intérêts individuels divergent.
b L’intéressement
16
c L’enrôlement
La problématisation est réalisée et des acteurs, intéressés, se sont réunis autour d’un
projet provisoire. Il y a eu nomination de porte-parole (représentants des entités lors des
négociations), des investissements de forme ont été faits (travail consistant à rendre
accessibles les données trop volumineuses) et des intermédiaires (informations, objectifs
techniques, compétences, argent, actants… tout ce qui circule entre les différentes entités et
les met en lien…) ont circulé entre acteurs pour renforcer le réseau sur la base d’un
« Common Knowledge » (socle commun pour les actions futures du réseau). Il faut désormais
une mise en mouvement, une mobilisation, obtenue par l’enrôlement. L’enrôlement consiste
en l’affectation d’un rôle à chaque actant. En effet, de l’affectation d’un rôle découle une
forme d’implication dans l’action. Un rôle c’est une tâche, une mission, qui permet de donner
du sens à ce qu’entreprennent les entités du réseau pour que les acteurs ne soient pas des
agents passifs d’une structure qui pourrait fonctionner sans eux. Le rôle n’est pas donné aux
actants mais il est à construire par eux dans une sorte de division des tâches.
d L’allongement
Parcelle de PAM
Alambic mobile
17
III Analyse des contextes PAM
Les PAM se développent à toute vitesse. Le marché des PAM explose. La législation
des PAM est très compliquée. Moi je consomme des PAM… Mais qui connaît réellement
PAM ? Ou plutôt, qui sait exactement ce dont parle chaque personne utilisant le terme PAM ?
En effet, le terme PAM apparaît parfois un peu comme une formule « fourre-tout » qui
agglomère les productions végétales qui ne rentrent dans aucune autre case de la sphère
agricole. Qu’en est-il réellement ? Pour essayer d’aller un peu plus loin que Charlemagne qui
déclarait qu’ « une bonne herbe est l’amie du médecin et la renommée du cuisinier », nous
allons essayer d’apporter une définition du terme PAM à travers différents concepts et usages
pour mettre à plat nos connaissances et construire une base commune de définitions partagées
qui serviront pour toute la suite du travail.
La base même du concept regroupe les plantes aromatiques et médicinales, que l’on
peut nommer : les simples. On parle de plante aromatique et médicinale car l’on ne peut
dissocier ces deux termes. En effet, une plante aromatique aura toujours des propriétés
médicinales en plus de ses propriétés culinaires. Par contre, l’inverse n’est pas vrai : certaines
plantes médicinales ne possèdent aucune vertu aromatique. Donc, au niveau des termes, on
appellera une plante médicinale « une plante présentant des propriétés médicamenteuses, sans
avoir ni ne pouvant avoir aucune utilisation alimentaire, condimentaire et hygiénique »
(circulaire n°346 du 2 juillet 1979). Sinon, nous parlerons de plante aromatique (et
médicinale).
Un aromate est une herbe, une partie végétative (feuille ou racine). Une épice est une
partie du végétal sans chlorophylle. Enfin, un condiment est réalisé à partir d’herbes ou
d’épices. Dans notre travail, le terme plante aromatique intègrera les plantes aromatiques et
les épices ; dans certains travaux, on rencontre le terme plante condimentaire.
Pour résumer, « les PAM peuvent être pratiquement toute la flore française, ce sont les
plantes comestibles, aromatiques, pour la médecine et même les toxiques, pour l’homéopathie
par exemple ! » (Jean-Louis Rey, producteur-transformateur de PAM dans l’Hérault).
Le terme PPAM rajoute aux PAM les plantes à parfum. Cette association est
notamment utilisée par les organismes nationaux (office interprofessionnel, syndicat, centre
technique…) et c’est sous cette catégorie que l’on trouve les données technico-économiques
inhérentes à la filière. Ce regroupement n’est pas seulement d’ordre pratique, il y a une
véritable cohérence, comme le rappelle Anne, une des responsables du groupement de
producteurs Biotope des montagnes : « les plantes à parfum entrent dans la catégorie PAM, ce
sont souvent les mêmes plantes. C’est la transformation qui les place dans telle ou telle
catégorie. Cependant, les huiles essentielles par exemple, ont plusieurs fonctions. Les plantes
à parfum sont une ramification de l’arbre PAM. »
En effet, les plantes à parfum sont souvent les mêmes plantes, seuls les débouchés
changent. Dans notre étude, ces plantes sont considérées PAM.
18
III.1.3 PAMI : PLANTES AROMATIQUES, MEDICINALES ET
INDUSTRIELLES
On voit se développer très rapidement ce que l’on appelle le secteur « bien-être ». Pour
Jean Rey, de l’herboristerie « la Quintessence » à Montpellier, « le marché bien-être est un
gros marché en devenir, au magasin, la demande augmente de 5 à 10 % par an et la clientèle
se rajeunit ».
Dans ce secteur, on retrouve beaucoup de choses différentes. Il y a entre autres, des
activités (tai-chi, yoga…), des soins (thalassothérapie, aromathérapie…) et des produits
(huiles essentielles, compléments alimentaires, produits cosmétiques, produits naturels…).
Pour certains, les PAM sont une branche de l’arbre « bien-être », arbre qui n’est pas
clairement décrit. Ce qui est sûr, c’est que des produits issus de la filière PAM sont
commercialisés via des circuits « bien-être ». C’est le cas notamment pour des huiles
essentielles et des produits cosmétiques. La sphère « bien-être » pourrait ajouter à la famille
PAM les algues. Pour Anne, coordinatrice de la SICA Biotope des montagnes : « les algues
c’est non. C’est le côté alimentaire, complément alimentaire, et c’est une filière différente ».
Même son de cloche chez Philippe Martin, écologue : « les algues seraient à exclure car ce ne
sont pas franchement des plantes médicinales. Elles rentrent dans la catégorie médecine
douce, qui fait du bien mais qui ne soigne pas ». Mr Rey, herboriste apporte une nuance : « les
algues, oui, si réel effet thérapeutique, donc ce serait plutôt les algues d’eau salée ». Cette
nuance est vérifiée sur le terrain. En effet, Jean-Louis Rey, producteur-transformateur de
PAM se déplace en Bretagne pour faire la cueillette d’algues, algues d’eau de mer. Mr Kurjaz,
directeur de la Biocoop du Crès fait la différence : « les algues se retrouvent dans des
compléments alimentaires et même dans du chocolat. C’est au sein du rayon bien-être, les
tisanes sont disposées ailleurs ».
Dans la définition des productions intégrant la famille PAM, nous pourrons conserver
les algues d’eau de mer, qui sont cueillies et séchées pour leurs vertus thérapeutiques. En ce
qui concerne les algues d’eau douce, il faudra vérifier sur le terrain si elles intègrent la
cohérence d’une filière PAM. En effet, l’argumentaire selon laquelle les produits alimentaires
n’intègrent pas cette filière est caduc, car même les tisanes sont à la frontière entre le
médicinal et l’alimentaire.
19
III.1.5 SCHEMA RECAPITULATIF
20
Figure 3 : Schéma des différents types de production par famille avec les procédés de
transformation
21
Figure 4 : Principaux flux commerciaux - Rubrique douanière n° 121190 - Plantes médicinales diverses
(année 2004). Source : Rapport 2006 de l’ONIPPAM
Le commerce mondial des épices et aromates est estimé à un peu plus de 450 000
tonnes par an (ONIPPAM, 2006). Les épices proviennent plutôt des zones tropicales et
équatoriales et les aromates des zones méditerranéennes et tempérées. La France, comme tous
les pays ayant eu un empire colonial, reste une plaque tournante importante du commerce des
épices et aromates. Les productions françaises sont en concurrence féroce avec des
productions à bas prix. Mais grâce à un positionnement haut de gamme, la filière trouve de
nouvelles manières de valoriser ses productions.
En ce qui concerne le marché des plantes à parfum, surtout dominé pour la France par
la lavande et le lavandin, des démarches qualité ont été mises en place et il y a eu création
d’une AOC huile essentielle de lavande de Haute-Provence. La France reste le premier
producteur d’huile essentielle de lavande et de lavandin (1075 T), mais la concurrence, qui
vient de Chine, d’Europe de l’Est (Bulgarie, Ukraine, Russie et Moldavie) et d’Espagne casse
les prix.
22
Quoi qu’il en soit, depuis 2004, le solde du commerce extérieur des PAM est positif
(voir figure ci-dessous). La France doit continuer à soutenir cette filière créatrice de richesse.
23
III.4 CONTEXTE NATIONAL
► En 2005, les PAM (une centaine d’espèces) occupent en France 33 900 hectares,
soit environ 0.1 % de la Surface Agricole Utile (Viguier M., 2006). Sur ces 33 900 hectares,
20 700 sont occupés par des plantes à parfum (surtout lavande et lavandin), 11 000 par des
plantes médicinales (surtout pavot et ginkgo biloba) et 2200 par des plantes aromatiques.
24
► L’ONIPPAM (2006) distingue 3 types d’exploitations :
- des exploitations de grande taille fortement spécialisées pour
les productions en filière intégrée par exemple.
- des exploitations de zones traditionnelles où la part des PAM
varie entre 20 et 30 % de la SAU totale.
- des exploitations localisées hors des bassins traditionnels de
production ou des exploitations céréalières qui consacrent moins
de 10 % de leur surface aux PAM. Ce cas de figure est très
commun pour les plantes médicinales où un tiers des
producteurs consacre moins d’un demi-hectare à ces cultures.
25
Remarque : Les produits bruts par hectare sont donnés à titre indicatif. En effet, ils
sont très hétérogènes, pouvant varier du simple au double selon l’exploitation et la zone de
production.
Figure 9 : Structuration des acteurs de la filière PAM au niveau national (liste non exhaustive)
Sigle Signification
ONIPPAM Office National Interprofessionnel des Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales
AIHP Association Interprofessionnelle pour les Herbes de Provence
CIHEF Comité Interprofessionnel des Huiles Essentielles Françaises
AIFPA Association Interprofessionnelle des Fleurs et Plantes à Parfum
FNPAPAM Fédération Nationale des Coopératives Agricoles de Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales
FNLP Fédération Nationale Lavandes, Lavandins et Plantes à Parfum
EUROPAM European Herb Growers Association
SNPAMI Syndicat National des Producteurs de Plantes Aromatiques Médicinales et Industrielles
SAFPA Syndicat Agricole des Fleurs et Plantes Aromatiques
ARH Association pour le Renouveau de l’Herboristerie
CNPMAI Conservatoire National des Plantes à Parfum, Médicinales, Aromatiques et Industrielles
CRIEPPAM Centre Régionalisé Interprofessionnel d'Expérimentation en Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales
ITEIPMAI Institut Technique Interprofessionnel des Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales
CEPPARM Comité Economique des Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales
Tableau 5 : Définition des acronymes des acteurs de la filière PAM au niveau national
► L’organisation publique ONIPPAM est le plus petit office agricole français. Ses missions
sont l’organisation, l’étude, la structuration des marchés et le développement de la production
(soutien financier, gestion des financements publics et apport de connaissances). Au premier
janvier 2009, il a intégré l’office France AgriMer.
26
► Quatre organismes travaillent sur la filière PAM. Le CEPPARM est une
organisation professionnelle qui rassemble toutes les organisations de producteurs et a un rôle
dans la structuration économique de la filière. L’ITEIPMAI est un organisme national de
recherche qui crée et diffuse du progrès technique. Le CRIEPPAM est un organisme
technique régionalisé pour le développement des PAM qui travaille avec l'ITEIPMAI. Enfin,
le CNPMAI est un organisme sous forme d'association créé par les professionnels pour
étudier, sauvegarder et mettre à disposition du matériel végétal avec un axe tourisme et
pédagogie.
► Trois interprofessions regroupent les acteurs des filières plus spécifiques des huiles
essentielles, des herbes de Provence et des fleurs et plantes à parfum.
► Il y a 5 syndicats, qui sont complémentaires, et qui travaillent soit sur différentes
filières, soit à différents niveaux de la filière.
► Enfin, il y a des associations qui ont une portée nationale. Parmi celles-ci, le
Syndicat des Simples qui représente les producteurs des différents massifs montagneux
français, et s’est engagé à travailler selon un cahier des charges strict. L’association ARH qui
milite pour la reconnaissance de la profession d’herboriste et le rétablissement d’un diplôme
de phytologue-herboriste au niveau européen. Enfin, le collectif Populus qui regroupe des
citoyens et des organismes qui militent pour une reconnaissance de la médecine traditionnelle
à base de simples et la validation de ces remèdes usuels en France.
Il est relativement compliqué de connaître avec précision l’activité liée aux PAM dans
la région Languedoc-Roussillon. Quelques éléments de réponse peuvent néanmoins aider à se
faire une idée, même si, et nous le verrons plus loin, il subsiste des contradictions et des zones
d’ombre.
27
En se référant aux données disponibles auprès de l’Agence Bio, on obtient un
complément d’information.
On se rend compte que le
Languedoc-Roussillon a une proportion
importante de surfaces plantées en PAM
qui sont en agriculture biologique ou en
conversion.
L’Hérault est, avec 48 hectares (ha)
le département présentant la plus grande
surface de PAM en AB ou en conversion.
L’Hérault est suivi par le Gard avec 42 ha,
l’Aude avec 28 ha, les Pyrénées Orientales
avec 19 ha et la Lozère avec 5 ha.
Ces données sont un peu
surprenantes. En effet, l’Hérault est
supposé avoir une surface en PAM
inférieure à 100 ha, d’après l’ONIPPAM.
Par contre, 48 ha de PAM dans l’Hérault
Figure 11: Répartition sur le territoire des surfaces en seraient cultivés en agriculture biologique,
PPAM en mode de production biologique. d’après l’Agence Bio. On aurait donc un
Source : Agence Bio 2007 pourcentage très important de PAM en
agriculture biologique, alors même que ce
pourcentage est de 7.4% au niveau national (15%, en comptant seulement les plantes
aromatiques et médicinales), d’après le rapport 2006 de l’ONIPPAM.
Les acteurs rencontrés peuvent aider à affiner nos connaissances. Pour Elodie Bernard
du Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural (CIVAM) bio de
l’Hérault : « les cultures PAM sont très limitées, il y a quelques producteurs qui se
débrouillent seuls et quelques porteurs de projets, mais pour l’instant, aucun n’a abouti. Dans
les adhérents au CIVAM, trois producteurs ont un petit atelier de PAM en plus d’une
production maraîchère. Dans l’Hérault, il n’y a pas de réelle logique économique qui encadre
les PAM, il n’y a pas de réseau départemental. Il y a un producteur dans le département qui ne
vit que de ça et c’est Jean-Louis Rey. » Pour Gérard Deleuse, du CIVAM bio du Gard : « dans
le département, il y a de la surface, mais une fois qu’on a enlevé les 2 exploitations de
lavandin, il ne reste plus grand chose. »
28
Face aux différentes informations et au manque d’une liste claire des acteurs de la
filière PAM, une étape du travail a été de quantifier l’activité PAM en Languedoc-Roussillon.
Pour ce faire, de nombreuses données ont été croisées et des entretiens (physiques ou
téléphoniques) ont été réalisés. Cette base de données est évolutive selon les nouveaux
apports de connaissances. Cette base de données comporte à ce jour 491 acteurs liés à la
filière PAM en Languedoc-Roussillon. Différents types d’acteurs sont représentés :
- Producteurs
- Groupements
- Entreprises
- Revendeurs
- Organismes
- Collectivités
- Associations
- Individuels
- Médias
29
Tableau 6 : Recensement des acteurs PAM, par type d’acteur et
par département
31
III.6 RAPPELS HISTORIQUES ET LEGISLATIFS
a Rappels historiques
32
herboristes diplômés peuvent donc vendre des plantes médicinales, mais seulement des
plantes indigènes. De plus, ils ne peuvent vendre de substances toxiques et toute préparation
pharmaceutique leur est interdite. Ils doivent enfin accepter une visite annuelle de la
commission médicale. Il y a bel et bien une concurrence entre les pharmaciens et les autres
professions, et il y aura un nombre important de litiges basés, déjà, sur des lois qui permettent
plusieurs interprétations.
Pour résumer les changements initiés avec le décret de 1777 : les épiciers et les
droguistes ne peuvent vendre aucune préparation ou composition pharmaceutique. Ils peuvent
seulement faire le commerce en gros de drogues simples, sans pouvoir les débiter au poids
médical. Les herboristes, comme les épiciers et les droguistes, ne peuvent pas vendre les
médicaments au détail (seulement en gros). Par contre, ils peuvent vendre, concurremment
avec les pharmaciens, les plantes médicinales indigènes, sèches ou fraîches, ou les parties
usuelles (racines, feuilles, tiges, fleurs) de ces plantes. L’herboriste ne peut vendre de plantes
exotiques et les compositions ou préparations les plus simples (tisanes, emplâtres…) lui sont
interdites. Il s’exposerait au délit d’exercice illégal de la pharmacie. Les pharmaciens peuvent
eux, tout vendre.
A la veille de la deuxième guerre mondiale, la profession d’herboriste existe donc
encore, ils sont 4500 à pouvoir commercer des simples indigènes, ayant au préalable suivi une
formation sérieuse de trois ans.
b Du pourquoi du tournant
c Cadre législatif
33
connues pour être fermées (alors que l’herboriste diplômé est décédé) et il y a une forme de
tolérance envers ces établissements. A noter que la règlementation ne concerne que la vente à
des particuliers. Les cultures restent possibles (certaines sous contrôle de l’Etat) pour
approvisionner les laboratoires pharmaceutiques ou les grossistes.
Depuis 1945, il n’y a pas eu beaucoup d’évolutions législatives concernant les plantes
aromatiques et médicinales. En 1979 cependant, certaines de ces plantes, dont l'usage
populaire est banalisé, sont libéralisées. Il s'agit de 34 plantes, inscrites à la pharmacopée en
tant que plantes médicinales, dont la vente en l'état est autorisée pour tout commerce à
condition de ne pas comporter d'indications thérapeutiques (conseils d’usage, posologie…).
Parmi ces plantes, seules 7 espèces peuvent être mélangées entre elles dans une
préparation commercialisée : Camomille, Cynorhodon, Hibiscus, Menthe, Oranger, Tilleul et
Verveine.
Ce décret fixe la liste des huiles essentielles dont la vente au public est réservée aux
pharmaciens en application de l’article L.512 du code de la santé publique. Les essences
concernées sont celles provenant de : l’absinthe, la petite absinthe, l’armoise, le cèdre,
l’hysope, la sauge, la tanaisie et le thuya.
La législation sur les huiles essentielles comporte aussi d’autres limitations. Il est
interdit à un producteur ou fabricant d'essences pouvant servir à la fabrication de boissons
alcoolisées, telles que les essences d'anis, de badiane, de fenouil, d'hysope, ainsi qu'aux
producteurs ou fabricants d'anéthol, de procéder à la vente ou à l'offre, à titre gratuit desdits
produits (seuls les pharmaciens peuvent assurer la vente de ces produits).
En outre, deux huiles sont interdites à la vente, il s’agit des huiles essentielles
provenant du chanvre et du sassafras.
34
c Décret n° 2008-839 du 22 août 2008
Ce décret instaure une nouvelle liste de plantes commercialisables en vente libre. Cette
liste comprend 147 plantes (au lieu de 34 précédemment). Cependant, ce ne sont pas 147
plantes libérées en totalité, mais seulement des parties de chaque plante (fruit, feuille,
racine…) et les mélanges de plantes ne seraient plus autorisés.
Pour Thierry Thévenin (président du Syndicat des Simples), cette « liste des 147
plantes est un effet d’annonce, c’est toujours le même problème avec les règlements, ils sont
fait pour et souvent par les industriels ».
En outre, il n’est toujours pas autorisé d’inscrire des usages physiologiques (lieu
d’action de la plante) ou thérapeutiques sur les produits.
La règlementation actuelle intègre bien évidemment les points cités ci-dessus, points
qui ont marqué l’histoire de la règlementation des PAM. A présent, les autres aspects
législatifs importants vont être abordés.
a La pharmacopée française
Les plantes sont régies par des règlementations différentes et sont encadrées par deux
agences : l’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) et
l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments).
35
Les produits utilisés en cosmétique et en parfumerie relèvent de la réglementation de
ces secteurs sur la toxicité des produits et des normes élaborées par l'industrie de la
parfumerie ou de la pharmacopée. La réglementation européenne définit un produit
cosmétique comme " toute substance ou préparation destinée à être mise en contact avec les
diverses parties superficielles du corps humain en vue de les nettoyer, de les parfumer, de les
protéger, de les maintenir en bon état, d'en modifier l'aspect et/ou de corriger les odeurs
corporelles ". Tous les produits correspondant à cette définition doivent se soumettre à la
législation prévue par la directive européenne 76/768/CEE. L'étiquetage des produits
cosmétiques doit, de plus, comporter une liste de la totalité des ingrédients.
b La pharmacopée européenne
36
III.6.4 LEGISLATION DANS LES PAYS VOISINS
a En Belgique
L’arrêté royal 97-2706 du 26/08/1997 autorise la vente libre de 360 plantes. De plus,
en avril 1999, la Belgique reconnaît le pluralisme thérapeutique, en application de la
Résolution européenne de mai 1997. Cette loi reconnaît et règlemente les pratiques médicales
non conventionnelles comme l'herboristerie.
La législation est complexe pour plusieurs raisons. Les textes peuvent être interprétés
de différentes manières et ils sont issus de niveaux règlementaires différents et différés dans le
temps. L’histoire montre qu’il y a depuis longtemps des conflits autour du monopole des
plantes médicinales et des médicaments. L’étude de cas de pays voisins nous montre aussi que
différentes solutions ont été trouvées pour parvenir à enrayer ces conflits. A l’heure de
l’Europe, autant d’approches et de législations différentes ne peuvent cohabiter, tout en
espérant que la synthèse des meilleures situations soit réalisée à l’écart de toute pression de
tout groupe qui chercherait, comme toujours, à s’assurer une part plus grosse du gâteau.
37
III.7 PATRIMOINE, SAVOIR-FAIRE ET FORMATIONS
Dans toutes les régions de France, il y a eu des activités de cueillette de plantes pour
des usages alimentaires ou médicinaux. Dans la région, au début du 20ème siècle, les gens des
campagnes vivent au sein de petites exploitations agricoles très diversifiées. Ils intègrent dans
ces systèmes tous les travaux d’entretien de matériel, la création de meubles… et la cueillette
de plantes alimentaires et médicinales. Ces cueillettes sont destinées à un large éventail de
domaines et elles font partie du quotidien de chacun, qui en apprend les rudiments très tôt. On
ne peut pas parler d’une spécificité PAM, ou d’un savoir en particulier. Les PAM sont les
« compagnes du quotidien » (Lieutaghi (1978) cité par Sauvegrain (2003)).
Autour des fermes, toutes les ressources naturelles sont utilisées. L’apprentissage des
plantes se fait tôt et est réalisé par les mères et les grand-mères. Les plantes sauvages sont
utilisées dans l’alimentation (comme les salades…) mais aussi pour réaliser les tâches
ménagères (vaisselles, lessives…). De plus, les femmes s’en servent pour teindre les tissus et
les enfants comme divertissement. Certaines plantes servent pour nourrir les animaux, les
soigner ou pour confectionner leur litière.
Le rôle médicinal des plantes est prépondérant. Au début du siècle dernier, il n’y a pas
d’antibiotiques, peu de médicaments et les médecins sont souvent loin et ils ne se font appeler
qu’en dernier recours car leurs services sont onéreux. Les mères et grand-mères doivent
connaître les usages médicinaux des plantes. La pharmacie familiale se compose d’une
dizaine de plantes basiques, pour soigner les bobos (cataplasmes de bouillon blanc, pétales de
lis macérés dans l’alcool…), les rhumes, les problèmes digestifs…, plus les plantes liées aux
tendances familiales (problèmes de santé particuliers…). Les tisanes sont très souvent
utilisées sous forme de cures (de quelques jours à 2-3 semaines). Il y a notamment la cure
dépurative du printemps, qui concerne tous les habitants de la maison. En effet, elle sert pour
le passage de l’hiver au printemps qui est difficile et peut provoquer des désordres intestinaux
ou de la fatigue. La cure a comme but de nettoyer l’organisme de toutes les impuretés
accumulées dans le sang durant l’hiver. La tisane se boit le plus souvent le matin, à jeun, et
plus la tisane est amère plus la cure dépurative est efficace. L’amertume des plantes a la
valeur d’entraîner les impuretés dehors. La cure nettoie l’organisme. Une autre cure,
d’automne celle là, réservée aux personnes d’âge mûr ou âgées doit aider les organismes à
lutter contre le froid et l’humidité. Mis à part les cures, la pharmacopée familiale contient à
peu près tout ce qu’il faut pour faire face aux premiers secours en cas de blessures ou de
maladies bénignes.
38
Un savoir faire important
Il y a un grand savoir sur les plantes. Les époques de récolte varient selon l’espèce et
la partie de plante à prélever. Par exemple, les menthes et la mélisse se récoltent pendant la
montaison, mais avant la floraison, le thym avant la floraison et les lavandes, après le passage
des abeilles. En plaine viticole, les activités de cueillettes sont aussi importantes et cyclées. Le
thym et le romarin se cueillent avant le travail de la vigne, l’aspic pendant les périodes creuses
avant les vendanges et la sarriette après la rentrée des récoltes. Le moment de la journée a
aussi son importance. Une fois récoltées, les plantes sont séchées, sur toile ou sur des
journaux, dans les greniers ou suspendues à des poutres. Ensuite, elles sont stockées dans une
armoire à l’abri de la lumière. Certaines plantes, notamment en plaine sont distillées. Avant la
première guerre mondiale, de nombreux agriculteurs possèdent leur propre alambic.
Le savoir se transmet aux enfants, oralement et par apprentissage. Chaque famille a au
moins un livre sur les plantes médicinales. Le plus répandu est « Le Médecin des Pauvres et
ses Précieux Conseils » par le docteur Beauvillard que l’on peut se procurer auprès de
vendeurs ambulants. De plus, entre personnes, la solidarité est naturelle dans la transmission
des savoirs liés aux plantes médicinales.
Historiquement, les PAM sont donc développées, pour des usages familiaux,
thérapeutiques et pour les bêtes. Il y a peu de cultures en Languedoc-Roussillon, les récoltes
sont essentiellement pour l’auto-utilisation ou pour un peu de vente, à la St Jean. Le
développement industriel des PAM s’est porté plutôt sur les plantes tinctoriales (notamment le
chêne kermès) et sur la réglisse, bâton médicinal indissociable de l’histoire de Montpellier,
utilisée par les médecins pour combattre la toux avant de devenir une friandise.
L’histoire des parfums est très ancienne. Cependant, avec les croisades et les échanges
Orient-Occident, de nouveaux produits arrivent et permettent l’élaboration de nouveaux
parfums et un nouveau développement. Grâce à la culture musulmane, les notions d’alchimie
arrivent en Europe via l’Espagne et avec elles, les alambics, et peu de temps après, la
distillation à l’alcool.
Pour appréhender ces notions, plusieurs écoles sont créées en Europe, dont celle de
Montpellier. Au XIV° siècle, cette école va jouer un rôle très important. En combinant des
huiles extraites de la flore du Languedoc aux produits d’importation, de nouvelles senteurs
sont créées et resteront réputées jusqu’au XVIII° siècle. Ces senteurs sont considérées comme
les ancêtres de la parfumerie française. A cette époque, la ville de Grasse est connue pour ses
tanneries et son commerce avec Gênes et n’a pas de renommée dans les parfums.
Au XVI° siècle, Montpellier est devenue la ville des parfums et de la médecine et
développe des recherches dans ces domaines. Médecine et parfums sont très liés à cette
époque. Certains parfums sont utilisés comme remèdes, on prescrit notamment des bains
aromatiques pour soigner certains maux. Au XVII° siècle, le métier de parfumeur se
développe fortement à Paris, Montpellier et Grasse. Durant le XVIII° siècle, les parfumeurs
de Grasse et de Montpellier contribuent avec leurs confrères parisiens au développement de
cette profession.
Cependant, la fin du siècle voit le déclin de la parfumerie à Montpellier alors que la
ville de Grasse s’oriente vers un développement pré-industriel. Paris et Grasse resteront les
deux capitales des parfums avec une division des rôles. A Grasse, la récolte des fleurs et la
production des matières premières, à Paris la confection des produits finis et le commerce.
39
III.7.2 SAVOIRS ET TRANSMISSIONS
Les savoirs liés aux PAM sont nombreux et touchent à de nombreux domaines :
production (cueillettes et cultures), transformations, conservations, propriétés… Aujourd’hui,
la majorité des producteurs de PAM sont des néo-ruraux ou bien des agriculteurs en
reconversion. Souvent le lien avec les PAM a été rompu car le savoir transmis oralement au
sein des familles agricultrices n’a pas perduré. Une acquisition nouvelle des savoirs est à
réaliser. Il y a une diversité dans les sources d’apprentissage utilisées qui permet une
confrontation des savoirs de laquelle émerge un savoir recomposé.
Les producteurs se servent de livres, car ils n’ont pas eu une retransmission orale du
savoir des anciens lors de leur enfance. Les ouvrages consultés traitent d’ethnobotanique et de
pharmacologie (Pierre Leutaghi : Livre des Bonnes Herbes (1978), Alain Renaux : Le Savoir
en Herbe, Autrefois la Plante et l’Enfant (1998)), mais aussi d’agriculture (Wicky Gerbranda :
Simples Cultures (1991)), d’aromathérapie, de phytothérapie…
Les nouveaux producteurs apprennent aussi sur le terrain. L’apprentissage se fait en
participant aux activités agricoles avec les paysans. Aussi, une observation minutieuse de la
plante et de son biotope au fil des saisons permet d’élaborer des savoirs sur la culture et les
besoins de la plante. En effectuant le travail de terrain, certains producteurs apprennent aussi
des éléments sur les propriétés des plantes. Par exemple, après une après-midi de cueillette de
la reine des prés, ils font le constat d’avoir beaucoup transpiré, en effet, la plante a des vertus
sudorifiques.
Il y a aussi un important réseau d’échange de savoirs, notamment grâce au Syndicat
des Simples. Cependant, il y a aussi des échanges hors-réseau, avec les acteurs locaux
rencontrés lors des cueillettes, qui ont toujours des informations au sujet des plantes et sur ce
que faisaient les anciens. Les producteurs sont émetteurs et récepteurs de connaissances.
Certains organisent même des stages pour partager avec le plus grand nombre un savoir
acquis sur les PAM.
III.7.3 FORMATIONS
Beaucoup de producteurs ont aussi acquis du savoir en suivant des formations sur les
PAM. Différents types de formations existent.
a CFPPA
40
b Etablissements indépendants
L’homme a toujours utilisé les plantes, que ce soit pour un usage alimentaire,
médicinal, tinctorial, ludique ou pratique jusqu’à une époque assez récente. La plante a acquis
un statut patrimonial et les savoirs liés au végétal doivent être transmis. Le patrimoine est
végétal et culturel mais les savoirs liés ont souvent été taxés d’obscurs. Cela explique
qu’aujourd’hui, l’acquisition de ces savoirs reste encore difficile.
41
IV Caractérisation de la diversité des exploitations PAM
Les critères sont variés pour tenter de comprendre les différences entre systèmes,
différences qui s’expriment au travers de tout le système d’exploitation.
Main d’œuvre : Les exploitations peuvent faire appel à différents types de main
d’œuvre ce qui permet de se rendre compte de la taille de la structure et son organisation
(plutôt exploitation familiale, salariale…).
42
IV.1.2 PAM : ORIGINE, GAMME ET CADRE DE PRODUCTION
Motivation pour les PAM : Les exploitants PAM de la région ont tous choisi de
produire des PAM, mais pas forcément pour les mêmes raisons ni en leur accordant la même
place au sein du système de production (culture principale ou de diversification…).
Production PAM : Toutes les exploitations produisent des PAM. Ces PAM peuvent
être cultivées puis récoltées, ou alors cueillies hors du système d’exploitation, sur des
parcelles sauvages de végétation spontanée. Ce critère donne des indications sur le type de
plantes produites ce qui influe sur le type de main d’œuvre et les circuits de
commercialisation.
43
IV.1.4 ENVIRONNEMENT SOCIO-PROFESSIONNEL
44
IV.2.1 LES PASSIONNES POLYVALENTS
Tableau 9 : Tableau explicitant les critères de classification pour les exploitations type « passionnés polyvalents »
45
Figure 15 : Schéma représentant le système de production pour le type « passionnés polyvalents »
a Cueillettes
46
Les producteurs réalisent la majorité de leurs cueillettes dans un rayon de 50 à 100
kilomètres autour de leur exploitation. Pour réaliser cette activité il faut repérer des sites de
cueillettes. Ces derniers peuvent être des parcelles appartenant à l’ONF (Office National des
Forêts) ou à une collectivité, ou bien relever du domaine privé. Dans tous les cas, il faut
obtenir une autorisation qui s’accompagne parfois d’un dédommagement, calculé au temps de
travail ou à la quantité récoltée.
Si un producteur n’a pas assez de temps disponible ou si les distances à parcourir sont
trop importantes pour relier un site de cueillette, il peut faire appel à un cueilleur
professionnel. Les cueilleurs professionnels exercent cette activité à temps plein. Leurs sites
de cueillettes se trouvent en France et à l’étranger. Ils peuvent travailler pour d’autres
producteurs mais travaillent majoritairement pour des coopératives et des laboratoires.
Si les productions vont être commercialisées avec un label, il faut faire labelliser les
sites de cueillette.
b Cultures
Souvent les exploitants réalisent des cultures de PAM (une dizaine de plantes
différentes en moyenne) pour avoir à disposition des plantes non disponibles en récolte
sauvage ou pour sauvegarder une ressource végétale qui décline. Les surfaces cultivées sont
faibles et augmentent avec le développement de l’exploitation.
Les plantes cultivées sont annuelles, bisannuelles ou pérennes (avec des cycles d’une
dizaine d’années). Les plants ou les semences sont obtenus en milieu sauvage, en pépinière,
auprès d’autres producteurs ou via l’ITEIPMAI et le CNPMAI. La plantation est manuelle et
le semis s’effectue au semoir manuel. Les plantes sont disposées en rang, parfois sur un mulch
ou sur du BRF (Bois Raméal Fragmenté). Les parcelles sont souvent équipées avec du
matériel d’irrigation. Le nettoyage des rangées s’effectue à la bineuse 3-4 fois par an. Des
graines peuvent être conservées pour reproduire les plants pour la saison suivante. Les résidus
de culture servent à l’élaboration d’un compost.
c Transformations
Les plantes récoltées vont être majoritairement transformées (certaines peuvent être
vendues en frais à des laboratoires, sur commande). La transformation la plus répandue est le
séchage. Les séchoirs sont des bâtiments avec à l’intérieur un système de chauffage et de
déshumidification de l’air. Les plantes fraîches sont déposées sur des claies. Les conditions de
température et d’hygrométrie sont surveillées constamment pour un séchage optimal. Par la
suite, il peut y avoir conditionnement ou d’autres transformations (sirops, gelées…).
La distillation est une transformation que les producteurs réalisent souvent groupés car
l’investissement est lourd. L’huile essentielle et l’eau florale se conditionnent seules ou
participent à d’autres transformations (produits cosmétiques…). A côté de ces deux
transformations répandues, on trouve aussi la macération (alimentaire ou médicinale).
d Mise en marché
47
Certains producteurs valorisent toute leur production en vente directe. Tous les
producteurs ont au moins un label, en général le label AB. De nombreux producteurs ont le
label du Syndicat des Simples, et certains adhèrent au cahier des charges de Nature et Progrès.
e Diversifications
Un producteur débute souvent son activité seul. L’activité est centrée sur la production
de PAM avec une prédominance de cueillettes. Une exploitation agricole produisant
uniquement des PAM est difficilement viable. C’est pour cela qu’un producteur seul fait
souvent le choix de diversifier ses activités.
Cette diversification peut être non agricole. En effet, l’exploitant peut maintenir une
activité rémunérée (travaux agricoles, mi-temps salarié…). Il peut aussi être en couple et
bénéficier d’une rentrée d’argent régulière, permettant de palier aux fragilités occasionnelles
du système.
L’exploitant peut être en couple et privilégier de développer l’activité agricole à deux
en diversifiant le système. Les diversifications peuvent être agricoles. L’implantation de
productions végétales (arbres fruitiers, maraîchage) permet de diversifier les sources de
revenu. De plus, les productions peuvent être transformées et ces transformations peuvent
incorporer des PAM. Des productions animales et notamment des ruches peuvent aussi être
envisagées. Une activité touristique (gîtes) ou de partage des savoirs (stages, séminaires) peut
permettre de valoriser d’une autre manière une activité déjà réalisée. Enfin, une
diversification dans la production de produits médicinaux (fleurs de Bach, teintures mères…)
prend de plus en plus de sens avec l’essor de la demande en médecine naturelle et produits
« bien-être ».
f Matériel
Pour débuter une activité, l’investissement en matériel est faible et se résume à des
outils de cueillette et un séchoir que l’on peut construire soi-même. Pour les cultures, le
travail est souvent manuel, avec des outils comme une bineuse. Certains, possédant des
parcelles un peu plus plates, ont plus tard, un tracteur avec des outils pour travailler le sol ou
pour défricher. Le séchoir est donc souvent individuel, l’alambic souvent commun, ou alors la
distillation se fait à façon. Certains ont investi dans un alambic, et ne possèdent pas, encore,
de séchoir.
g Réseau socio-professionnel
Souvent les exploitations PAM sont isolées ce qui rend difficile l’entraide. Les
producteurs de PAM se rencontrent surtout au sein du Syndicat des Simples et s’ils font partie
d’un groupement de PAM. L’entraide ou l’organisation en boutique de producteurs se fera
avec d’autres agriculteurs, ne produisant pas de PAM mais proches géographiquement.
Le conseil technique est rare, les Chambres d’Agriculture n’ayant pas forcément de
connaissances sur les PAM. Les producteurs se sentent parfois déconsidérés par les
organismes publics. Le soutien vient d’associations pour l’agriculture biologique (CIVAM,
N&P) et de développement rural (Terres Vivantes, ADEAR…).
48
IV.2.2 SPECIALISES DIVERSIFIES
Tableau 10 : Tableau explicitant les critères de classification pour les exploitations de type « spécialisés diversifiés »
Parcelle de PAM
Parcelle de lavandin
49
Figure 18 : Schéma représentant le système de production pour le type « spécialisés diversifiés »,
déclinaison PAM
50
a Production de PAM
La production de PAM est majoritairement issue de la culture. Celle-ci est réalisée sur
des surfaces importantes. Sur les exploitations de PAM, un peu de cueillette peut être
maintenue, pour des espèces rares ou au contraire, très présentes dans le milieu sauvage (donc
autant ne pas les cultiver). La cueillette est réalisée de la même manière que pour le type
« passionnés polyvalents ». L’évolution vers des systèmes orientés vers les cultures entraîne
une spécialisation des exploitations, qui fait baisser les volumes provenant de cueillettes
sauvages et entraîne une rationalisation des gammes de plantes cultivées (10-20). Ce constat
s’applique fortement aux exploitations de lavandin, culture présente depuis longtemps dans
certaines zones avec une filière organisée, qui ne pratiquent que cette culture sans aucune
cueillette.
Les cultures sont fortement mécanisées. Le travail du sol prépare les parcelles, le
désherbage est mécanique (pour les PAM bio) ou chimique (cultures de lavandin notamment)
et les récoltes se font à l’aide d’auto-chargeuses. Dans le cas du lavandin, certains travaux
sont réalisés par des prestataires, les récoltes par exemple, ce qui est l’aboutissement d’une
logique de filière spécialisée.
b Transformations
c Mise en marché
51
Le contrat fonctionne selon le principe du forfait, établi par rapport au plan de culture. Quelle
que soit la production, le forfait est réglé.
Ces liens privilégiés avec une entreprise induisent une sécurité permettant
l’investissement. Par contre, ils entraînent une dépendance vis-à-vis de l’aval. Cette
dépendance explique que certains exploitants essaient de garder un pourcentage minimal de
leur production pour développer d’autres circuits de distribution et qu’ils travaillent également
sur d’autres productions.
En ce qui concerne les transformations réalisées par l’exploitant, ce dernier les valorise
en vente directe, dans des boutiques, par correspondance ou sur l’exploitation.
d Diversifications
Les PAM sont soit culture principale soit culture secondaire (lavandin), dans tous les
cas il y a d’autres productions qui complètent celle des PAM. En effet, ces diversifications
permettent de sécuriser les sources de revenu. Ces systèmes sont donc très coûteux en main
d’œuvre. De telles exploitations ne peuvent fonctionner qu’avec deux personnes à temps
plein, au minimum. Cela peut être un couple, ou l’exploitant et un salarié.
Les diversifications sont surtout des productions végétales, cultivées sur des surfaces
importantes, à l’aide du matériel présent sur l’exploitation. Cela permet de l’amortir plus
rapidement. On peut trouver des parcelles de vigne, d’oliviers ou des arbres fruitiers. Ces
productions sont vendues à des coopératives, une petite partie pouvant être conservée pour
réaliser des produits transformés. Ces produits sont commercialisés en vente directe.
Certains producteurs se diversifient avec d’autres cultures (céréales, chênes
truffiers…) ou essaient même des ateliers nouveaux (poulets en intégration par exemple).
Enfin, l’agritourisme est aussi une piste d’activité annexe au sein de l’exploitation.
e Matériel
Les exploitations reposent sur des cultures mécanisées, le matériel est donc important.
Toutes les exploitations ont donc au minimum un tracteur avec du matériel de travail du sol
(charrue, cultivateur…), de plantation et de récolte (auto-chargeuse…). Les producteurs de
lavandin peuvent, pour certains travaux faire appel à des prestataires (notamment pour la
récolte), ils peuvent donc se passer de certains outils. Les exploitations ne sont pas
uniquement centrées sur les PAM, l’investissement en matériel sert en général à plusieurs
productions, sauf pour certaines machines dont l’investissement est raisonné en fonction des
surfaces cultivées.
Le matériel de transformation (alambic) est aussi présent, sauf sur les exploitations de
lavandin.
f Réseau socio-professionnel
Les producteurs de PAM se connaissent et connaissent aussi les autres producteurs (du
type précédent), mais ils ne sont pas impliqués dans les mêmes réseaux. Ils ne sont pas au
Syndicat des Simples et ne sont pas suivis par des associations de développement rural. Au
niveau technique, la Chambre d’Agriculture ne leur apporte aucune aide, mais ils sont en
contact avec elle. L’aide vient d’organismes spécialisés (ITEIPMAI) ou d’autres producteurs
et techniciens hors région (Drôme…).
Les producteurs de PAM ne connaissent pas les producteurs de lavandin et vice versa.
Les réseaux sont complètement différents. Tous les producteurs de lavandin se connaissent et
52
travaillent hors région (PACA et Rhône-Alpes). Le conseil technique vient des organismes
spécialisés (ITEIPMAI, CRIEPPAM…) et des techniciens (distillerie, coopérative…).
Les producteurs de PAM sont assez isolés et s’impliquent dans leur relation avec
l’aval, mais pas beaucoup d’implication dans des structures agricoles ou autres.
Les producteurs de lavandin sont bien ancrés dans un tissu agricole et prennent des
responsabilités, dans les coopératives par exemple.
Les « maraîchers bio » sont des producteurs (de tous les âges) de fruits et légumes qui
se diversifient en développant leur offre en plantes aromatiques fraîches. Les producteurs sont
d’origine agricole, ont toujours été maraîchers et se sont convertis par conviction ou par effet
d’aubaine à l’agriculture biologique. Ou alors ce sont des acteurs non issus du monde agricole
qui créent une structure de maraîchage bio. Les exploitations, sur lesquelles travaillent une ou
deux personnes, sont situées en majorité en plaine, avec un foncier peu important. Les travaux
sont surtout manuels.
Tableau 11 : Tableau explicitant les critères de classification pour les exploitations de type « maraîchers bio »
53
Figure 19 : Schéma représentant le système de production pour le type « maraîchers bio»
a Production de PAM
La production de PAM est exclusivement issue de cultures. Les cultures sont menées
de façon analogue à celles de maraîchage, en plein champs ou sous serres, irriguées. Le travail
est majoritairement manuel, sauf le travail du sol qui peut être mécanisé. Les plants sont
achetés à d’autres maraîchers, à des pépinières ou à des graineteries. Il y a un vrai problème
de fourniture en semences certifiées AB.
Les surfaces en maraîchage sont faibles, de 1 à 3 ha. L’atelier PAM peut représenter
une surface de 100 à 400 m².
La gamme est moyenne, de 10 à 20 plantes.
b Transformations
c Mise en marché
Les PAM sont donc valorisées en pots ou en bouquets. Les productions sont
labellisées AB. En effet, les exploitants ayant choisi de suivre ce cahier des charges pour leur
activité de maraîchage, ils l’appliquent naturellement lors du développement de l’atelier
PAM.
Les producteurs écoulent la totalité de leur production en vente directe.
Traditionnellement, les marchés sont le lieu de vente privilégié. Certains producteurs,
notamment ceux non issus du milieu agricole innovent dans leur mise en marché. C’est ainsi
54
que d’autres lieux de vente (boutiques bios ou de producteurs) et d’autres modes de vente
(paniers, AMAP) se développent pour le maraîchage biologique.
Ces circuits courts ne permettent pas au producteur de sécuriser ses plans de culture.
En effet, il n’y a aucune commande, c’est selon la clientèle que le producteur écoule ses
stocks au marché ou réapprovisionne les boutiques. Pour les paniers sur internet, il y a certes
une commande, mais ponctuelle, c’est un achat différé dans le temps qui ne permet pas au
producteur de raisonner sa production.
Cela n’est pas vrai dans le cas des AMAP. En effet, dans ce cadre il y a
contractualisation et donc engagement réciproque avec prise de risque partagée. Ces contrats
permettent au producteur de sécuriser son système de production. Ce dernier s’engage à livrer
une quantité de produits par semaine à un client, qui s’engage sur une certaine durée.
d Diversifications
Pour les maraîchers, l’objectif de l’atelier PAM est de proposer une large gamme au
client pour le fidéliser. C’est aussi par plaisir et dans la même logique que la culture des
légumes anciens, pour partager avec le consommateur des saveurs nouvelles. L’atelier PAM
vient donc en renfort de l’activité maraîchère mais ne représente pas à proprement parler une
diversification, car il ne permet pas de multiplier les sources de revenu. En effet, la vente de
PAM se réalise selon les mêmes circuits de vente. Les PAM permettent d’attirer et de fidéliser
la clientèle.
Dans certains cas, notamment celui des AMAP, l’exploitation est encouragée à se
diversifier un peu plus et peut débuter une transformation des produits pour compléter les
paniers en hiver. Cela peut être des sauces à la tomate et au basilic, des herbes séchées…
Cette démarche est nouvelle, certaines exploitations ont un local de transformation (pour des
sauces…) mais il n’y a pas d’exploitation possédant un séchoir par exemple. Cette démarche
de réelle diversification existe et se développe rapidement.
e Matériel
Il n’y a aucun matériel spécifique à la culture des PAM, le matériel utilisé pour le
maraîchage convient à ces cultures en frais. Beaucoup de travaux sont manuels, il peut y avoir
de la mécanisation pour le travail du sol. De plus, il y a des serres et des systèmes d’irrigation.
Pour les démarches de diversification, aucun matériel spécifique n’est utilisé pour
l’instant, cependant, pour développer ces initiatives, des investissements sont nécessaires
(séchoir, laboratoire…).
f Réseau socio-professionnel
Les « maraîchers bio » se connaissent, dans leur zone géographique. Ils s’échangent
des conseils et des semences. Ils reçoivent certains conseils techniques des Chambres
d’Agriculture et un suivi par les CIVAM bio. Il manque un véritable suivi technique pour le
bio.
Il n’y a aucun réseau en lien avec l’activité PAM qui, au niveau des organismes, est
assimilée au maraîchage. Les producteurs s’impliquent surtout sur ce qui touche leur activité,
l’agriculture biologique (CIVAM par exemple) et les modes de distribution (AMAP, boutique
de producteurs…).
55
IV.2.4 PROS DE L’AROMATE
Tableau 12: Tableau explicitant les critères de classification pour les exploitations de type « pros de l’aromate »
56
Figure 20 : Schéma représentant le système de production pour le type « pros de l’aromate»
a Production de PAM
Les plantes aromatiques fraîches sont la culture principale et en règle générale unique
de l’exploitation. Les surfaces cultivées sont importantes, de 6 à 25 hectares, avec 2 à 3
hectares de cultures sous serres ou tunnels. Les surfaces évoluent avec l’exploitation puis se
stabilisent.
La gamme de plantes cultivées est moyenne (15-16 plantes), mais toute la gamme est
produite en permanence sur l’exploitation, tout au long de l’année (à part des difficultés pour
le basilic, l’estragon et la ciboulette). Toute la gamme est en frais, récoltée en vrac ou en
bouquets. La gamme est fixe et évolue peu avec le temps. Ce sont les herbes les plus
communes et elles sont produites dès le début de l’activité (il faut une gamme complète pour
intégrer les circuits de distribution).
La production de PAM est uniquement issue de cultures. Les cultures sont en plein
champs ou sous abris (serres, tunnels). Toutes les parcelles sont irriguées et les cultures sont
menées en agriculture conventionnelle. En effet, le marché des aromates bio n’est pas très
développé donc les exploitations n’ont pas intérêt, pour l’instant, à se convertir en bio, sous
peine de perdre leurs clients. En outre, les surfaces étant importantes et les cultures
techniques, suivre le cahier des charges AB se révélerait très coûteux. La production est
constante tout au long de l’année.
Sur ce type de structure, il y a de la main d’œuvre familiale (couple) et salariale. Les
exploitations sont gourmandes en main d’œuvre car les récoltes sont manuelles (sauf parfois
pour le persil, mais c’est rare). Il peut y avoir un employé pour 1 ou 1.5 hectares (selon les
méthodes de conditionnement). En moyenne, une structure emploie entre 6 et 18 employés.
La main d’œuvre est permanente avec peu de saisonniers (car le travail est technique et la
main d’œuvre dure à trouver). Certains employés peuvent être spécialisés.
57
b Transformations
Les récoltes sont quotidiennes, toute l’année. Les exploitations livrent leur production
en vrac ou en bouquets. Les produits sont livrés en colis ou en plateaux, c’est une étape rapide
de conditionnement. Certains producteurs peuvent proposer, en plus des colis ou plateaux, un
conditionnement plus élaboré (barquettes, poches…), nécessitant plus de main d’œuvre mais
permettant une plus-value.
Après le conditionnement, les plantes subissent généralement un refroidissement,
réalisé sur l’exploitation ou par le transporteur.
Mis à part le conditionnement et le refroidissement, aucune autre transformation n’est
présente sur les exploitations, qui ne le souhaitent pas. Les structures sont très spécialisées.
c Mise en marché
Le débouché premier est la vente à d’autres producteurs qui sont aussi conditionneurs
et grossistes (hors-région). Sur le marché du frais, les dix plus gros acteurs sont des
producteurs. Il n’y a pas de producteur qui assure cette fonction de conditionneur-grossiste en
Languedoc-Roussillon. Les autres débouchés sont des grossistes ou des revendeurs. Il n’y a
aucune vente directe, sur des marchés ou depuis l’exploitation.
Ces producteurs-grossistes, grossistes et revendeurs revendront par la suite la
production à des centrales d’achat, des GMS, des restaurants…
Les filières sont longues sur des délais très courts (A pour B). Les délais courts
permettent aux producteurs de tenir tête aux importateurs (Israël, Maroc, Turquie) chez qui il
faut commander une semaine à l’avance.
Les producteurs commercialisent en prix au départ (l’acheteur doit s’occuper du
transport). La proximité du marché St Charles est un grand atout logistique.
Les producteurs reçoivent les commandes au jour le jour. Il n’y a pas de contrat. Pour
essayer de fidéliser les clients, l’important est de proposer une gamme large et des délais de
livraison courts. Les exploitants se positionnent comme des dépanneurs (car les grossistes
achètent à l’étranger chaque semaine puis ajustent les quantités) en espérant fidéliser les
clients par la qualité, la flexibilité et la régularité.
d Diversifications
Les plantes aromatiques fraîches sont la culture principale et en règle générale unique
de l’exploitation. La structure repose sur un type de production et ne recherche pas à
diversifier en implantant de nouvelles cultures. Bien qu’il y ait une gamme importante, ce
sont des exploitations spécialisées.
Le marché des aromates AB est très peu important car il n’est pas encore présent dans
les GMS. Pour l’instant, les aromates bio se retrouvent dans des magasins spécialisés ou en
vente directe et sont produits par des « maraîchers bio » diversifiés. Cependant, quelques très
rares producteurs d’herbes aromatiques fraîches se sont récemment convertis et livrent des
grossistes spécialisés. Le marché est très faible, mais le jour où les GMS décident de
s’approvisionner en herbes aromatiques bio, ces producteurs seront en première ligne.
58
e Matériel
Les exploitations ont des surfaces importantes et le recours au matériel est fréquent.
Toutes les exploitations ont un tracteur avec du matériel de travail du sol (charrue…). Le
semis peut être fait à l’aide d’un semoir manuel ou trainé, la pulvérisation de produits phyto-
sanitaires (au cas par cas) à l’aide d’un pulvérisateur à dos ou trainé.
Toutes les parcelles sont équipées de circuits d’irrigation qui peuvent dans certains cas
servir à la diffusion d’engrais.
Une récolteuse peut être présente et destinée à la récolte rapide de parcelles
spéculatives de persil.
Il n’y a pas de matériel spécifique à la transformation. En effet, le conditionnement est
manuel et il n’y a pas de lavage car les herbes aromatiques ne sont pas destinées au marché de
la quatrième gamme.
f Réseau socio-professionnel
Les producteurs sont une quinzaine et se connaissent tous. Ils sont tous concentrés
dans la même zone, mais il n’y a pas ou peu de relations et pas d’implication car la filière est
floue. La filière doit cette opacité au fait qu’elle est une micro-filière et que la production
réalisée colle à la demande, l’équilibre entre offre et demande serait fragile.
Les contacts sont donc très rares. Les savoir-faire ne se partagent pas. Il n’y a pas de
suivi technique, sauf la CDA pour les nouvelles maladies ou les problèmes sur le persil (car
c’est une culture maraîchère et il y a un technicien spécialisé). L’ITEIPMAI peut donner des
informations (surtout d’ordre règlementaire).
Il y a des relations commerciales avec les producteurs-conditionneurs hors région,
entretenues par ces derniers notamment pour éviter l’essor de nouveaux producteurs-
conditionneurs, ce qui serait pourtant une évolution logique pour un système de production
stabilisé.
59
IV.2.5 VUE GLOBALE DE LA FILIERE
La diversité est grande entre les 4 types d’exploitations produisant des PAM, et les
différentes voies qu’empruntent les productions pour rejoindre les consommateurs ne sont
qu’un exemple de cette diversité. En effet, les circuits de commercialisation sont multiples, et
spécifiques à chaque type. Cependant, par endroits, les productions de différents types se
retrouvent et apportent de la cohérence à la filière.
Figure 21 : Schéma des relations des producteurs de PAM du Languedoc-Roussillon avec l’aval de la filière
Les « maraîchers bio » écoulent toute leur production de PAM en même temps que
leur production maraîchère, en circuits courts. Cela peut être en vente directe, ou alors via des
boutiques, qu’elles soient bio ou de producteurs.
60
Les entreprises sont aussi clientes de ces exploitations, soit pour des espèces végétales
rares, soit pour des plus grandes quantités de plantes de qualité, en passant par un
groupement.
Les « pros de l’aromate » ont un lien très faible qui les relie au reste de la filière. En
effet, il leur arrive parfois de vendre leur surplus de production à des entreprises qui les
transformeront. Mis à part ce cas particulier, la filière des herbes fraîches des « pros de
l’aromate » représente une filière indépendante. Les producteurs vendent leurs productions
majoritairement à d’autres producteurs (hors-région) qui les conditionnent et les revendent à
des grossistes ou à des revendeurs. Ces derniers approvisionneront les grandes surfaces, leurs
centrales d’achat et les professionnels de l’industrie agro-alimentaire et de la restauration.
Parfois les producteurs peuvent se passer des services d’un producteur-conditionneur
et livrer directement à un grossiste, une grande-surface…mais c’est plus rare.
Les filières sont longues, mais les délais de livraison très courts car la marchandise est
rapidement périssable.
Vue de l’intérieur
d’un séchoir à PAM
61
IV.3.1 PASSIONNES POLYVALENTS
62
IV.3.2 DIVERSIFIES SPECIALISES
63
IV.3.3 MARAICHERS BIO
64
IV.3.4 PROS DE L’AROMATE
Depuis les années 80, de nombreuses initiatives ont été menées en lien avec les PAM.
Certaines perdurent aujourd’hui et d’autres ont décliné. Au moment où de nouvelles actions
collectives sont conduites, une analyse de ces mouvements peut permettre de mieux
comprendre le contexte des PAM pour construire des actions durables et efficaces.
Figure 22 : Schéma représentant les différents acteurs de la filière en lien avec les différentes actions
collectives réalisées, selon leur attache territoriale
66
V.1.1 LES INITIATIVES PASSEES
a L’initiative Héraultaise
67
b Initiative Audoise
c Initiative en Pyrénées-Orientales
68
type de filière. La CDA arrête son soutien. Le groupe s’étant
divisé sur ces questions se scinde. L’initiative cesse.
Le syndicat de producteurs n’existe plus. Ni la CDA ni le
Acteurs mobilisés CIVAM n’ont d’actions spécifiques sur les PAM. Des
aujourd’hui producteurs impliqués dans l’action collective, un seul produit
encore des PAM.
La CDA souhaite une démarche large associant différents types
Conditions d’accès de producteurs. Dans le syndicat le travail est exclusivement
manuel et la vente se fait via des circuits courts.
La création d’un groupe intéressé et sa formation. Un soutien
conjoint CDA/CIVAM. La limite réside dans le non-soutien
Atouts / Limites
d’une initiative nouvelle basée sur une production de niche
valorisée par des circuits courts.
d Initiative régionale
69
Faire partie d’un groupement de producteurs, de plaine ou de
Conditions d’accès
montagne.
Nombre d’acteurs impliqués, bonne structuration et animation,
aide à l’investissement et suivi technique. Démarche alliant
différents types de producteurs.
Atouts / Limites L’initiative n’a pas franchi le cap d’une organisation
commerciale et a donc décliné. Dure complémentarité entre les
différents types de productions et leur origine (plaine ou
montagne).
e Initiative Lozérienne
Ca ne sert à rien d’organiser la production si les Les facteurs limitant sont l’eau, l’assurance de
marchés ne sont pas organisés. débouchés et la concurrence des pays du sud
qui font les mêmes produits avec une bonne
André Leenhardt - Ex technicien régional de la qualité.
LRAPPAM.
André Leenhardt - Ex technicien régional de la
70 LRAPPAM.
f Initiative de filière dans le Clermontais
71
g Coopérative lavandicole d’Alès et des
Cévennes
72
V.1.2 LES INITIATIVES PASSEES ENCORE ACTUELLES
a Syndicat des Simples
73
dramatiquement de 2000 à 2007 à cause d’un procès portant sur
la vente d’une plante interdite (la prêle). Le procès est gagné par
Biotope qui ressort fragilisé financièrement. Aujourd’hui, les
ventes progressent à nouveau.
Les quantités de production nécessaires, la répartition entre
adhérents et les prix sont fixés une fois par an. De cette manière,
les producteurs peuvent planifier leurs travaux.
Acteurs mobilisés La SICA regroupe une quinzaine-vingtaine de producteurs. Le
aujourd’hui président est Jean-Louis Fine.
Etre producteur de PAM avec la certification AB et Simples et
Conditions d’accès
être en zone de massif.
Un nombre de producteurs important, une planification des
volumes pour les producteurs, une structure avec des locaux, du
matériel et des réseaux de vente.
Atouts / Limites
Pour être en phase avec les revendications des producteurs,
Biotope commercialise des produits sujets à un flou juridique
avec les risques que cela comporte.
74
d Initiative CCI Lozère
75
V.1.3 LES INITIATIVES EN COURS
76
b Projet « Couleurs de Fleurs de Méditerranée »
c Projet « Diversification 66 »
Critères « Diversification 66 »
Date de création 2007.
Zone géographique Département des Pyrénées-Orientales.
Un ingénieur fonctionnaire intègre avec son projet le programme
Acteurs à l’origine du
« animation et développement des territoires » du Ministère de
projet (et rôles)
l’Agriculture. Son rôle est désormais de piloter cette initiative.
Proposer des pistes de diversifications rémunératrices pour les
Objectifs
exploitations viticoles roussillonnaises fragilisées par la crise.
Acteurs mobilisés Le Ministère de l’Agriculture (cadre du projet) et le lycée agricole
dans le partenariat de Rivesaltes (lieu de déroulement du projet et d’expérimentation,
(et rôles) sur l’exploitation de l’établissement).
Trois pistes ont été élaborées : raisin de table bio, romarin des
Trajectoire Corbières et tourisme équestre et vigneron. Le projet passe en
phase d’expérimentation. Un hectare de romarin des Corbières va
77
être cultivé, en parallèle à d’autres variétés pour faire des
comparatifs. Si les pistes sont intéressantes, le lycée agricole sera
une vitrine pour les exploitations départementales.
Le projet se développe et noue des liens avec les partenaires
Acteurs mobilisés locaux comme la Golgemma (intéressée par le romarin), des
aujourd’hui viticulteurs, la Chambre d’Agriculture… Les étudiants font partie
du projet et participent aux tâches agricoles (plants de romarin…).
Conditions d’accès Accès aux résultats pour les viticulteurs Roussillonnais.
Projet financé et réalisé dans des conditions réelles (l’exploitation
viticole du lycée est en crise). Les pistes sont intéressantes et la
Atouts / Limites
démarche répond à de réelles questions des exploitants. La limite
réside dans la durée, 3 ans, et le personnel mobilisé (un mi-temps).
78
V.1.4 ANALYSE DYNAMIQUE ET SPATIALISEE DES ACTIONS
COLLECTIVES AUTOUR DES PAM
La filière PAM a connu un essor en Languedoc-Roussillon dans les années 80, porté
par les néo-ruraux et amplifié par la crise viticole. Une filière régionale a même été mise en
place mais n’a pas perduré, faute de structuration des débouchés. Seules certaines actions
collectives locales, basées sur des structures spécialisées en PAM, ont persévéré et sont
encore présentes aujourd’hui. Après un long moment sans véritable dynamique de projets
PAM, un nouvel essor a lieu actuellement, à travers des projets locaux et une initiative de
coordination régionale, toujours dans un contexte de crise viticole. Il est important de garder
en mémoire les initiatives déjà menées, pour avoir toutes les chances que les projets actuels
connaissent la réussite.
Figure 23 : Chronologie non exhaustive des actions collectives en lien avec la filière PAM
L’enjeu est plus directement de comprendre les différentes raisons qui ont fait de ces
initiatives des échecs ou des succès. Pour cela, une analyse des actions collectives est
nécessaire et nous proposons de combiner les apports de l’analyse stratégique des
organisations et de la théorie de l’acteur-réseau pour aller dans ce sens. La première approche
nous permet d’analyser les organisations non pas comme des objets, mais plutôt comme un
processus par lequel les acteurs construisent leur coopération au service à la fois d’un objectif
commun et de leurs objectifs respectifs, à l’aide de règles qui les aident à contrôler les
comportements et notamment éviter les stratégies opportunistes. Cette approche insiste
également sur le fait que ce processus se construit en interaction avec un certain
environnement, plus ou moins favorable à l’action collective. La deuxième approche, celle de
l’acteur-réseau, nous permet de décomposer ce processus en plusieurs étapes, de la
problématisation à la mobilisation, basées sur la construction progressive d’un réseau
associant acteurs et objets, et ainsi de repérer les moments constructifs ou au contraire
critiques qui expliquent la dynamique de l’action collective.
79
Figure 24 : Schéma représentant les différents acteurs en
lien au sein de différentes actions collectives
I : Initiative Héraultaise
II : Initiative Audoise
III : Initiative LRAPPAM
IV-V-VI : Développement de filière
départementale et régionale
VII :Richer de Belleval
VIII : Initiative dans le
Clermontais
IX : Couleurs de Fleurs
de Méditerranée
X : Initiative en
Pyrénées-Orientales
XI : Diversification 66
XII : Initiative Lozérienne
XIII : Action CCI Lozère
XIV : Initiatives passées
encore présentes
80
a Initiatives départementales et régionales, Acte
I (démarches I, II, III et X) : 1981-1991
Ces démarches sont fondées sur une même problématisation, à savoir l’identification
d’un projet spécifique à même de répondre à un problème commun : dans le contexte de la
crise viticole du début des années 1980 en Languedoc-Roussillon, l’enjeu est de trouver des
pistes de diversification et les PAM émergent comme une des réponses possibles. Dans
l’Aude et les Pyrénées-Orientales, cette problématisation est portée par les Chambres
d’Agriculture (CDA), qui sont alors à l’origine des actions. Dans l’Hérault, l’initiative émane
de Jacques Pellecuer (faculté de pharmacie) dont l’intérêt est de promouvoir les PAM. En
effet, Jacques Pellecuer est professeur honoraire de pharmacognosie. La pharmacognosie est
la science appliquée traitant des matières premières et des substances à potentialité
médicamenteuse d’origine biologique. Cette passion et ce savoir des plantes lui laissent
entrevoir le potentiel de ces cultures, et il souhaite participer au développement de la filière
PAM.
Les porteurs de projets rallient une diversité d’acteurs, ces acteurs réalisent des essais
de cultures pour répondre à la question initiale. L’intéressement lie donc ces acteurs autour
d’un projet provisoire. L’évolution du projet permet de trier les participants et de solidifier le
réseau : certains acteurs se désengagent, ceux qui restent sont motivés et se lient d’autant plus
au sein du réseau. Dans les trois départements, des apports techniques (formations, support…)
et financiers sont proposés par les différents types d’acteurs aux producteurs qui s’organisent
en groupements : les groupements représentent un investissement de forme qui aide à acquérir
une visibilité et une représentation politique. Les acteurs ayant participé à cette phase d’essai
sont des porte-parole et diffusent les résultats à d’autres producteurs, acteurs… via la
production d’objets qui servent d’intermédiaires. La chaîne s’allonge par l’enrôlement de
nouveaux acteurs qui se mobilisent pour l’action. On aboutit dans les trois initiatives à un
réseau socio-technique intégrant des producteurs et des organismes publics apportant soutien
technique et financier.
Toutefois, à partir de cette première phase de structuration, les initiatives suivent des
voies contrastées. Dans les Pyrénées-Orientales, les producteurs s’organisent en syndicat et
commencent leur activité avec le soutien du CIVAM bio et de la Chambre d’Agriculture.
Cette démarche échoue car les producteurs souhaitent conserver une structure de petite taille
et travailler en circuits courts. De son côté, la CDA souhaite élargir le réseau et aboutir à une
structure plus grosse de type coopérative. La problématisation qu’elle avait proposée n’était
donc pas assez précise car elle n’incluait pas l’objectif à moyen terme. La CDA qui est à
l’origine de l’initiative et qui a mobilisé les producteurs un par un trouve alors face à elle des
producteurs liés qui lui tiennent tête. Le CIVAM bio, coincé entre les deux entités, ne parvient
pas à rétablir l’équilibre. Le lien avec la CDA se brise. Les discussions avec la CDA ayant
créé des failles dans les liens entre producteurs, leurs alliances se brisent après le retrait de la
CDA. Le réseau se délie face à ces divergences d’opinion.
Dans l’Hérault, un technicien est embauché pour s’occuper de développer la filière,
cela permet de solidifier le réseau. Celui-ci s’allonge et intéresse de nouveaux types
d’acteurs : le Conseil Régional par exemple. Ce dernier se demande si la production de PAM
peut devenir une filière régionale (III). Le technicien de l’Hérault passe au niveau régional, le
réseau s’allonge et se fortifie. L’objectif est d’intéresser de nouveaux partenaires autour de la
problématisation. Les organismes agricoles répondent présent, notamment ceux de l’Aude qui
ont déjà une initiative en cours, analogue à celle de l’Hérault. Le réseau se fortifie également
avec l’intéressement de l’ONIPPAM qui souhaite encourager les actions liées aux PAM.
L’idée est d’organiser la production en structurant les producteurs en groupements (deux par
département). André Leenhardt, le technicien régional, joue le rôle d’acteur-traducteur et,
81
grâce à sa légitimité acquise par son expérience dans l’Hérault, son statut de conseiller
régional PAM et le soutien des organismes publics et agricoles, locaux et nationaux, met en
place des groupements. La création de la fédération LRAPPAM consolide le réseau en créant
une entité collective, construite en commun. La production se développe et le réseau
fonctionne. Par contre, la production se développe plus vite que les débouchés. Ces derniers
n’étaient pas inclus dans la problématisation. Il faut reproblématiser l’action collective. André
Leenhardt propose de penser la production et la vente en même temps. Son objectif est que
l’intéressement se fasse autour de la création d’une structure commerciale commune.
Toutefois, une telle proposition ne satisfait pas les acteurs financeurs qui refusent cette
reproblématisation. La mobilisation se relâche face à ce désengagement, aucune solution n’est
trouvée pour stabiliser les débouchés, le réseau se défait.
Au final, on note que même si ces initiatives ont su regrouper producteurs,
groupements de producteurs et organismes agricoles et publics, aucune entreprise de
transformation ou de commercialisation n’a été associée aux démarches et aucune démarche
n’a pris en compte ou suffisamment explicité les débouchés visés lors de la phase de
problématisation, ce qui semble expliquer les différents échecs.
D’autres initiatives ont lieu après l’échec de la filière régionale. Dans l’Hérault, les
initiatives sont toutes liées au Conseil Général ce qui permet un support financier et un
interlocuteur institutionnel.
En 1999, on retrouve le professeur Jacques Pellecuer, intéressé par le développement
des PAM qui s’associe à François Lieb, intéressé par le développement agricole de sa
commune, autour d’un projet de filière PAM. Ce projet (VIII) se fonde sur l’idée de
développer une filière en installant des producteurs et en associant les entreprises. Des
entreprises sont intéressées (Arcadie, Golgemma), de même que le Conseil Général. Les
producteurs se regroupent en association (« Entre Garrigues et Salagou ») ce qui représente un
premier investissement de forme au service du projet. Le projet est élaboré et soutenu par le
département et la Commission Européenne. Le réseau s’élargit donc et se consolide.
Cependant, l’action échoue par le manque de lien avec le district du Clermontais. Ce dernier
n’adhère pas à la problématisation, il juge que les actions envisagées comportent trop de
risques. Ce lien manquant entraîne la dissolution des autres.
En 2002, le projet « Couleurs de Fleurs de Méditerranée » (IX) voit le jour. La
problématisation de départ est : quel rôle peuvent jouer les PAM dans le développement des
territoires locaux ? Quelle dynamique territoriale peuvent-elles créer ? Quelles perspectives de
création d’emplois représentent-elles ?... Pour le Pays Haut Languedoc et Vignobles, l’intérêt
est justement d’explorer des pistes de développement local et ce faisant, faire du
développement territorial (la problématique intéresse aussi les acteurs locaux de
développement). La Commission Européenne est partenaire du projet, de même que le
Conseil Général 34 dans un objectif de développement des territoires. Dans un objectif
commun de valorisation de patrimoine végétal méditerranéen, le gouvernorat de Médenine et
les acteurs locaux tunisiens adhèrent à l’initiative. L’intéressement se poursuit dans
l’élaboration du projet : par un volet recherche, l’Université des Sciences de Montpellier
prend part au projet. Le projet est organisé, des investissements de forme, des porte-parole et
des objets intermédiaires sont mis en place. L’enrôlement s’organise autour de 3 axes
(botanique, gastronomique et recherche agricole) au sein desquels les différents acteurs
réalisent des activités et projets (itinéraires botaniques, livres de recettes, recherches sur les
propriétés des plantes….). Chaque projet fait l’objet de publications, de diffusion d’objets
82
intermédiaires, autant de liens entre acteurs qui renforcent le réseau dans sa globalité. Un
séminaire est organisé pour regrouper les acteurs pour qu’ils communiquent ensemble de
l’avancée du projet, qui continue. De telle manière, le réseau s’ouvre et s’allonge, ce qui lui
permet de se rendre de plus en plus irréversible. Cette initiative reste toutefois assez
hermétique au reste de la filière. Les seuls liens extérieurs aux partenaires exclusifs du projet
sont le Conseil Général et les universités, qui font partie d’autres projet PAM. Cet isolement
permet au Pays de contenir le développement à son territoire mais ne permet pas au projet de
croître en importance : il manque résolument encore certains liens pour assurer le
développement et la réussite du réseau.
Ces deux projets ont toutefois résolu le problème des débouchés. Deux entreprises
étaient associées au projet de Nébian et pour « Couleurs de Fleurs de Méditerranée », dans la
deuxième phase qui débute, des liens avec des entreprises sont tissés. Les points faibles de ces
initiatives résident dans le manque de liens. Le premier projet a échoué faute d’avoir su
convaincre un partenaire indispensable, d’avoir su l’intéresser. Le second projet, qui par choix
privilégie un réseau limité pourrait en souffrir dans la suite du projet.
Après l’échec d’une première filière régionale, des démarches analogues ressurgissent
aujourd’hui dans les départements de l’Aude (IV) et du Gard (V), à l’initiative d’entreprises
(Golgemma et Arcadie). La problématisation est donc d’emblée élargie aux débouchés : est-ce
qu’une filière PAM, calibrée pour répondre aux besoins des entreprises locales qui s’engagent
au sein de la filière, peut représenter une alternative agricole à l’échelle d’un territoire ?
Cette problématisation fédère les intérêts des organismes agricoles (CDA, CIVAM,
SUAMME) qui souhaitent encourager et développer des pistes de diversification.
Dans le Gard, le projet est récent et il est au stade d’intéressement. Les initiateurs du
projet cherchent des partenaires, notamment des producteurs.
Dans l’Aude, les partenaires sont plus nombreux et des projets provisoires sont en
cours et menés par différents acteurs. La Golgemma a le rôle d’initiateur et la CDA11 réalise
l’interface entre les différents acteurs intéressés. Des fiches techniques sont en cours
d’élaboration par un lycée agricole. Ces objets intermédiaires permettront de renforcer un
réseau qui poursuit sa phase d’intéressement. Des distillateurs, en manque d’activité du fait de
la crise viticole, se sentent aussi concernés par la problématique commune.
Ces deux initiatives impliquent donc une entreprise principale, des organismes
agricoles et des producteurs. Ces projets se retrouvent liés au sein d’une troisième initiative
qui concerne la création d’une filière régionale (VI), autour de la même problématisation. En
effet, les dirigeants d’Arcadie et de la Golgemma se connaissent très bien, et sont fédérés au
sein de l’association Elan bio, qui regroupe les entreprises bio de la région et dont le directeur
d’Arcadie est le président. C’est donc plus facilement que les deux démarches
départementales s’orientent au niveau régional en lien avec la FRAB. Pour les deux initiatives
départementales, cela correspond à un élargissement de réseau. De nouveaux acteurs entrent
en jeu et leur diversité est à priori représentée. La FRAB représente l’agriculture biologique
au niveau régional, Elan bio représente les entreprises, les organismes agricoles représentent
les producteurs…. Le reste des participants est tenu informé à travers la diffusion des objets
intermédiaires que forment les comptes-rendus des réunions. Le projet temporaire consiste à
apporter plus de constance à la problématique, en répondant aux questions : Quels volumes
peuvent écouler les entreprises ? Où peut-on cultiver quelles PAM ? Quelle forme
d’organisation faut-il mettre en place entre producteurs ? Entre producteurs et entreprises ?
Pour apporter ces réponses, les différents acteurs ont proposé de se mobiliser au sein
83
de leur territoire et dans la limite de leurs domaines de compétence. C’est une première phase
d’enrôlement. Les organismes nationaux se déclarent disponibles pour participer aux
différentes actions, l’enjeu est d’en profiter. Toutefois, le réseau a plus de chance de passer du
niveau local au niveau global lorsque le niveau local est bien organisé, que des représentants
légitimes sont désignés et peuvent ainsi former des interlocuteurs avec les organismes
nationaux. De plus, la problématique doit intéresser ces organismes. Si ces conditions sont
réunies, ces derniers sont à même de soutenir le projet et de permettre au réseau de se fortifier
et de gagner en légitimité.
Cette nouvelle initiative de filière régionale est donc initiée par deux entreprises
importantes de la région, qui ont le pouvoir d’en fédérer d’autres. La problématique des
débouchés semble résolue. Des producteurs sont associés à la démarche. Aucune collectivité
territoriale n’est pour le moment associée à ces travaux. Pour la suite du projet, la
participation de la région et des départements semble nécessaire. En outre, plusieurs verrous
techniques et agronomiques (fourniture en plants, irrigation…) nécessitent la participation du
milieu de la recherche à cette initiative. L’enjeu est donc à la fois de vérifier que la diversité
est bien représentée à travers les interlocuteurs institutionnels présentés aujourd’hui comme
légitimes mais aussi d’ouvrir le champ des acteurs à enrôler.
Pour conclure à ce niveau, il est intéressant de remarquer le manque de liens entre les
différents projets développés en région, et cela, alors que certains acteurs sont présents dans
les différentes démarches.
J’aurai aimé créer une structure qui collecterait les Je veux développer l’activité pour les producteurs du coin
plantes et aurait des engins de séchage, coupe… mais il car j’achète en PACA des plantes qui peuvent pousser ici.
faudrait un organisme qui s’occupe de créer cela.
Patrick Collin - Golgemma
Claudine Luu - LAPHT Phytofrance
Les industriels s’engagent à transférer au moins 30% de leurs approvisionnements en plantes locales si le projet abouti.
84
d Initiatives lozériennes (démarches XII et XIII) :
1988 et 2007
85
fournit les locaux et les terrains pour les essais. En effet, le lycée a une exploitation viticole en
crise et souhaite diversifier ses productions. La démarche est ouverte, différents acteurs
suivent le projet et peuvent être amenés à s’impliquer, selon les axes de travail.
L’intéressement est permanent. Une première phase d’élaboration de projet a permis
d’intéresser différents acteurs, dont les étudiants et aujourd’hui, ces acteurs se mobilisent pour
mettre à l’essai les différents scénarios envisagés. Pour lier les acteurs, un blog est tenu à jour,
c’est l’intermédiaire central sur lequel se base le réseau. Dans une troisième phase, le réseau
sera amené à s’agrandir en intégrant les agriculteurs intéressés par la démarche et par le
travail déjà accompli.
Les années 70 sont marquées par un mouvement de retour à la terre, « une migration
de néo ruraux qui s’inscrit dans la mouvance de la révolution sociale de mai 68 » (Sauvegrain,
2003). Il y a ainsi installation de producteurs de PAM en zones rurales, qui peuvent
s’organiser pour réaliser des travaux en commun (cueillette, transformation, vente). En 1982
est créé le Syndicat des Simples (Syndicat Inter-Massifs pour la Production et L’Economie
des Simples) qui rassemble les producteurs français des zones de montagne. Ce syndicat est
formé à l’initiative de producteurs qui se demandent s’il est possible d’avoir en commun de
l’échange technique et une représentation politique. Autour de cette idée, ils se regroupent et
s’organisent pour débattre, échanger et s’entraider. Le syndicat se mobilise pour les
exploitants des zones de montagne, pour la défense de pratiques environnementales et pour la
reconnaissance des savoirs et des activités liés aux PAM. Toutes ces actions fortifient le
réseau. Il y a des objets intermédiaires, que ce soit de l’information technique, de l’argent (par
vente de production) … le réseau se solidifie à travers de multiples expériences à l’initiative
de chacun. Un cahier des charges est créé et chaque producteur y adhère. Le réseau s’allonge
avec l’arrivée de nouveaux producteurs. Ces derniers sont intéressés puis enrôlés, notamment
par l’adhésion au cahier des charges. Ce cahier des charges vise à encadrer chaque étape de la
production (cueillettes et cultures) et de la transformation des PAM pour garantir des produits
d’une qualité irréprochable réalisés avec des pratiques respectueuses de l’environnement. Le
réseau se fortifie aussi en s’ouvrant et en travaillant avec d’autres structures (comme
l’ONIPPAM…). Le syndicat prend de l’ampleur au fil du temps et fédère aujourd’hui 100
producteurs.
De plus, des producteurs du syndicat s’organisent par territoire pour créer des
structures de travail en commun, que ce soit pour du matériel, du conditionnement, de la
transformation ou de la mise en marché. Ces créations de structures, au sein du syndicat,
rendent ce dernier plus fort. Deux structures de ce type existent en Languedoc-Roussillon : la
SICA Biotope des Montagnes, créée en 1985 et le GIE Plante Infuse créé en 1989. Des
producteurs se regroupent pour mutualiser leurs efforts et accomplir une transformation
(distillation, conditionnement…) et une mise en marché communes. Ces actions collectives
sont renforcées par l’achat en commun de matériel et la confiance réciproque forte basée sur
le partage des risques financiers. Ces trois réseaux fonctionnent avec des bureaux d’élus, qui
sont les porte-parole et les garants de la solidité des réseaux. La longévité du réseau Simples
réside dans son rallongement et dans la création de structures au sein de la structure. Ces
réseaux qui s’entremêlent contribuent à renforcer la totalité de l’édifice.
86
g Acteurs clés des actions collectives
Ces acteurs en position de pont peuvent permettre de relier des actions collectives
entre elles, ou de fédérer des acteurs qui ne se connaissent pas. Toutefois, cette faculté de
« pont » est parfois disponible mais non utilisée, car non souhaitée. En effet, certains acteurs
semblent utiliser leur position d’intermédiaire entre différents groupes pour entretenir
l’absence de liens entre eux. Ceci peut être expliqué par le fait que les PAM restent une
activité de niche, qui ne permet pas à priori la participation de nombreux acteurs, et suscite
des rivalités.
V.2.1 PROBLEMATISATION
87
V.2.2 INTERESSEMENT ET ENROLEMENT
Qu’elle soit territoriale, au niveau des différents types d’acteurs ou même entre même
type d’acteurs, la diversité est très grande. Cependant, à tous les niveaux, la question du rôle
que peuvent jouer les PAM, au niveau d’une exploitation ou au niveau d’un territoire, peut
créer une convergence autour d’un projet. Cette convergence amène à élaborer des projets qui
se mettront en mouvement grâce aux actions coordonnées des différents acteurs : c’est la
phase de l’enrôlement.
88
V.2.3 PISTES DE DEVELOPPEMENT
Si les différents acteurs peuvent retrouver au sein d’une problématique collective des
intérêts individuels, alors un réseau peut se constituer pour essayer de trouver des réponses à
ces interrogations communes. Actuellement, différentes pistes sont explorées ou peuvent être
envisagées. Dans les différentes pistes, il peut y avoir une ou deux composantes : une
composante économique (besoin de rentabilité) et une composante politique (besoin de
représentation).
a Filière classique
Cette piste répond à la problématique du rôle des PAM en organisant un réseau dans
lequel entreprises, collectivités, organismes et producteurs sont liés. L’idée est de développer
une filière qui calibre sa production en fonction de ses débouchés. Les acteurs sont intéressés
que ce soit pour relocaliser des approvisionnements, dynamiser un territoire, maintenir et/ou
diversifier une activité agricole.
Actuellement, divers projets de ce type sont en cours de réalisation. Des entreprises
comme la Golgemma et Arcadie créent des réseaux départementaux de producteurs en lien
avec les organismes agricoles. Cette démarche prend actuellement son essor au niveau
régional. Les entreprises sont prêtes à apporter un support aux producteurs, que ce soit pour
débuter l’activité ou pour la développer. Ce support peut prendre la forme de prêt de matériel
ou d’aide à la création de structures matérielles communes amenées à évoluer vers une
89
organisation type coopérative. Les entreprises peuvent aussi apporter du suivi technique et
contractualiser avec les producteurs pour permettre une sécurisation des revenus. Cette prise
en compte de la contractualisation dans l’élaboration d’actions collectives est très importante
car l’absence de contrat explique en partie certains échecs antérieurs. Les organismes
agricoles apportent un suivi technique (voir initiative audoise par exemple) et les collectivités
peuvent apporter de l’aide financière ou un support dans la recherche de foncier (comme dans
le projet Clermontais).
On peut imaginer un développement important de la filière qui dynamise le tissu
économique et encourage la création de nouvelles entreprises, notamment dans le secteur du
bien-être, en plein essor actuellement. Ces dernières se développent grâce à l’activité des
pépinières d’entreprises. Les CCI (prendre exemple sur l’initiative actuelle en Lozère), et le
milieu de la recherche (voir le projet Richer de Belleval ou Couleurs de Fleurs de
Méditerranée) développent des innovations en lien avec les PAM (nouvelles cultures, façons
de cultiver, sélections variétales et fourniture en plants et semences, propriétés des plantes…).
Il faut réussir à associer au projet les CCI et les CDA. En effet, les PAM sont à l’intersection
entre production agricole et production artisanale. Pour réussir le meilleur développement
possible, il faut prendre en compte ces deux composantes.
Ce projet concerne avant tout les producteurs de type « spécialisés diversifiés ».
Cependant les viticulteurs peuvent être concernés, dans une démarche de diversification,
même si la question des résidus de produits chimiques n’est pas résolue encore. Les
entreprises ont des liens ponctuels avec les « pros de l’aromate », notamment pour acheter les
surplus de production. Ce lien peut se développer et les « pros de l’aromate » peuvent
travailler avec les entreprises sur des cultures spécifiques de plantes médicinales (en
agriculture conventionnelle par exemple). Les entreprises font aussi appel ponctuellement aux
« passionnés polyvalents » pour des cueillettes ou des cultures de plantes rares. Ces liens
commerciaux peuvent augmenter si des producteurs disposent de foncier mécanisable ou s’ils
trouvent des moyens pour baisser leurs coûts de production. Il n’y a aucun lien entre les
entreprises et les « maraîchers bio », cependant ces derniers disposent de foncier mécanisable
et irrigué. Si les demandes en PAM croissent, les maraîchers peuvent y voir une
diversification intéressante. Cependant, il faut que ce soit avec des plantes à haute valeur
ajoutée car le foncier est limitant.
90
b Circuits de proximité
Le développement des circuits de proximité est déjà entamé, notamment par les
producteurs « passionnés polyvalents ». Ces derniers se sont souvent installés seuls, de
manière un peu isolée. Ces démarches d’installation ont lieu encore aujourd’hui, certains
producteurs osant même d’autres cultures, dans le même type de structures, comme la
spiruline ou le safran.
La première démarche des « passionnés polyvalents » a donc été un rassemblement en
syndicat, pour se rencontrer, échanger et exister. Ce besoin de représentation politique a pris
la forme du Syndicat des Simples. Ce syndicat permet aux producteurs de pouvoir échanger
de l’information technique et d’acquérir une existence au sein du milieu agricole. Ce syndicat
est aussi important de par les acteurs qu’il fédère ensemble et qui peuvent se vendre des
productions. Il y a par exemple des « échanges » de plantes entre producteurs du nord et du
sud pour que chacun ait une gamme large de plantes à proposer. Les acteurs peuvent aussi
travailler ensemble et se regrouper selon des territoires spécifiques. Cela permet à des
producteurs de travailler ensemble, investir ensemble et affronter le marché ensemble. C’est
notamment le cas dans la région avec la SICA Biotope des montagnes et le GIE Plante Infuse.
La commercialisation des productions est toujours locale et/ou en circuit court (avec
au maximum un intermédiaire entre le producteur et le consommateur final). En effet, certains
producteurs peuvent travailler ponctuellement avec des entreprises locales.
Ce type de projet est aussi mené par les « maraîchers bio ». Ces derniers vendent leur
production en vente directe. Cette vente peut se réaliser sur les marchés traditionnels, mais
des initiatives d’organisation voient le jour via des structures de vente communes ou des
AMAP. Ces exploitations sont diversifiées de par leur atelier PAM. Elles peuvent le
développer et dans une même logique, développer d’autres diversifications, voire inventer à
plusieurs un nouveau type d’agriculture de proximité, devenant multifonctionnelle. Les
« maraîchers bio » ont donc développé des représentations économiques mais aucune
représentation politique n’existe. La seule entité qui les représente est le label AB.
Les « pros de l’aromate » n’ont pas d’organisation de proximité, cependant pour lutter
contre l’opacité de leur filière et se préparer de manière optimale à la compétition étrangère,
ils peuvent se regrouper en syndicat ou en organisme pour échanger et investir (matériel de
conditionnement…) et communiquer et commercialiser ensemble.
Ces initiatives locales peuvent être les pendants de la filière conventionnelle dans le
respect de la diversité. Pour chaque initiative, c’est la même démarche méthodologique,
initiée par des producteurs qui souhaitent mutualiser leurs efforts pour répondre à une
problématique du rôle des PAM au sein de leurs systèmes d’exploitation.
Ces projets permettent à des producteurs d’acquérir une représentation économique
et/ou politique. Chaque type de producteur peut être représenté, dans son domaine d’activité,
cependant les spécificités des PAM ne sont pas articulées dans un projet global et cohérent.
Les collectivités et les organismes agricoles sont peu présents à l’origine de ces démarches
mais peuvent y être associés pour accompagner un développement.
Bassin de production
de spiruline
91
L’organisation d’une filière classique et le développement de circuits de proximité
permettent aux producteurs, de type semblable, de s’organiser, que ce soit dans un but
économique ou politique. Cependant, ces initiatives, de par leur caractère exclusif, ne
permettent pas de répondre à la problématique initiale dans sa globalité. Cette problématique
soulignait un développement concerté au niveau régional associant les différents acteurs et
valorisant leur complémentarité, l’objectif étant d’articuler la diversité des PAM en un réseau
cohérent qui puisse satisfaire un certain nombre d’individualités. Cette articulation doit se
réaliser en gardant à l’esprit que les PAM sont à l’intersection entre production agricole et
production artisanale.
Le développement régional auquel on assiste se réalise à plusieurs niveaux et n’associe
pas tous les acteurs. Que ce soit au sein de la démarche de filière classique ou au sein des
initiatives de proximité, il y a de nombreux projets, menés de manière isolée, dont les
objectifs peuvent pourtant converger.
En Languedoc-Roussillon, il y a donc de nombreux projets. Le degré de convergence
des différents acteurs impliqués dans les différents projets peut assigner différents objectifs à
la réalisation d’une action concertée au niveau régional. Si c’est un objectif politique, l’action
à envisager peut être la création d’un organisme représentatif de la diversité au sein de la
filière. Si c’est un objectif économique, l’action collective peut permettre par exemple
d’organiser une identité régionale forte autour de la complémentarité des productions PAM
pour permettre aux différents acteurs de démarcher de nouveaux marchés (locaux ou non)
ensemble. La structuration d’une entité peut se bâtir par la création d’un signe de qualité
(comme le Label Rouge « Herbes de Provence » par exemple) ou par l’adhésion à la marque
régionale « Sud de France ».
Enfin, l’action peut être plus importante et combiner objectif politique et économique.
L’initiative peut par exemple chercher à structurer la filière tout en créant une entité
commerciale collective qui mette en valeur les différents produits en rendant la
complémentarité visible au sein d’une gamme lisible.
Selon les différentes pistes qui permettent d’intéresser les acteurs et de les associer, les
actions à mettre en place seront différentes mais devront veiller à mobiliser chaque type de
participant en cherchant à l’enrôler dans l’action collective.
On fait du bruit aujourd’hui pour les viticulteurs, pas pour les La demande existe mais il y a mauvaise synchronisation
PAM. entre l’offre et la demande et entre les deux, il y a des gens
qui se graissent les mains.
Jean-Yves Charpentier - producteur de PAM
Brigitte Michel - productrice de PAM
92
CONCLUSION
Le domaine des PAM est en plein essor. En effet, actuellement de nombreuses
initiatives se construisent autour du développement des PAM. Ce n’est pas la première fois
qu’il y a une effervescence autour de ce secteur dans la région et de nombreuses actions
collectives ont déjà été entreprises, peu d’entre elles connaissant un succès durable.
Cependant, aujourd’hui le contexte est différent et peut-être plus favorable aux PAM.
La crise viticole est plus forte. Il y a une augmentation constante et régulière de la demande
en produits naturels, locaux et de bien-être. Les organismes régionaux et les collectivités
veulent apporter un soutien aux diversifications agricoles et au développement territorial, sur
le long terme. Enfin, les entreprises veulent s’associer à l’émergence d’une organisation
importante fédérant les acteurs intéressés par une filière PAM.
Il y a donc de nombreuses initiatives engagées en lien avec les PAM. Ces actions
collectives esquissent des pistes pour la filière. Ces pistes sont plus ou moins ambitieuses en
prenant plus ou moins en compte la diversité régionale des PAM. En effet, ces initiatives
oublient souvent qu’une filière PAM existe déjà, composée par de nombreux acteurs, isolés
ou regroupés et qu’il faut composer avec cette filière pour obtenir de l’action entreprise des
bénéfices réciproques.
Pour réaliser une action en lien avec les PAM, il faut donc tout d’abord étudier
l’existant. L’étude réalisée a permis de mettre en lumière toute la complexité des PAM, que ce
soit au niveau des productions, des transformations, des marchés, des organismes intervenants
sur la filière…et ce jusqu’à la définition même du terme utilisé. Elle a aussi permis de montrer
la diversité très grande des types d’exploitation produisant des PAM. Cependant, elle a aussi
permis de mettre en évidence les similarités permettant d’envisager des pistes d’actions
communes. Ce travail a montré que la filière est confrontée à des problèmes de législation, de
concurrence forte, notamment internationale, de verrous techniques, de connaissances
manquantes, surtout en bio, d’un manque d’informations et de formations. Il y a aussi un
problème de mise en réseau, que ce soit à cause d’un isolement géographique, d’un manque
de connaissances sur ce qui existe ou alors par peur des autres car tout autre est un concurrent.
Ce manque de mise en réseau se retrouve au niveau des actions collectives, qui ne sont
absolument pas coordonnées entre elles.
Pourtant, cette étude montre que pour avoir un développement agricole, il faut associer
tous les différents types d’acteurs intéressés, en respectant leurs individualités et en les
impliquant dans l’action.
Tous les acteurs sont intéressés par la problématique : Quel rôle peut jouer la filière
PAM au niveau du développement local en articulant les différentes composantes de sa
diversité ?
Il reste donc à rendre l’action possible et concertée.
Cette effervescence autour des PAM représente une piste intéressante à saisir pour
contribuer au dynamisme agricole local. Pour développer cette filière PAM, il faut que tous
les acteurs soient représentés au sein d’une démarche ouverte et structurée. Cette démarche
doit permettre, en assurant la complémentarité entre les différents éléments constitutifs, de
développer une filière dont la richesse principale sera sa diversité.
93
Bibliographie
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la traduction, Les nouvelles approches sociologiques des organisations. P 127-186.
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► ISERIN P., et al, 1996. Encyclopédie des plantes médicinales, Identification, préparations,
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(www.cnpmai.net)
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apothicaires.
(www.france-pittoresque.com/metiers/29.htm)
► GOLDMINC Myriam, juin 2003 (page consultée le 26 juin 2008). Actualités nationales,
SOS herboristerie. L'association des Journalistes-écrivains pour la nature et l'écologie.
(www.jne-asso.org/archives/03/10_juin/actu_natio.html#solaris)
97
TABLE DES ANNEXES
98
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE PHASE 1 - VERSION POUR LES PRODUCTEURS
99
Guide d’entretien (producteurs) phase 1
Bonjour, je suis un étudiant à l’école d’agronomie de Montpellier. Actuellement, je
réalise une étude sur la filière Plantes Aromatiques et Médicinales (PAM) en Languedoc-
Roussillon, en collaboration avec 3 organismes : l’association Mosaïque (spécialisée en
développement agricole et rural durable), l’INRA (département développement rural par
l’innovation) et la CDA 34 (département diversification agricole). Cet entretien a pour
objectif de prendre conscience de l’activité PAM dans la région et ne concerne pas
exclusivement votre activité.
Remarque : interviews en tant qu’expert, donc penser aux sources. Resituer le cas par
rapport aux autres (en avance, marginal, ringard, qui fait quoi (des noms), qui fait comme
vous, qui réussit…)
2 Quelle est, aujourd’hui, la structure de l’exploitation : (surface, main d’œuvre, productions, quel
type d’exploitation, positionnement par rapport aux autres…)
7 Pour chaque PAM, pouvez-vous décrire la production (semences, soins, coûts, temps de travail
relatif…) et la commercialisation ? (circuits, prix, rentabilité, part dans revenu des PAM, revenu total, difficultés à la mise en
marché, concurrence…)
1 Au niveau local, quelles sont, à votre connaissance, les productions de PAM que
l’on peut rencontrer ? (sources) (positionnement)
3 Pour vous, quels types d’exploitation agricole produit des PAM ? quel type de
cueillette est exercée ?
(structure foncière, production couplée, transformée, exploitant double actif , cueillette comme activité principale, secondaire, cueillette par
acteur du monde agricole, double actif…) (positionnement de l’exploitation par rapport à ces structures).
100
4 Pensez-vous qu’il y ait beaucoup d’exploitations de ce type, de cueilleurs dans le
département ? dans la région ? dans quelles zones ? (localisations…) (sources)
5 Faites vous partie ou non d’un réseau en lien avec votre activité agricole, avec les
PAM ? (syndicat, appuis divers, commercialisation, promotion…)
6 - Si oui, lesquels ? (noms des réseaux, apports, nombre d’adhérents, adresses…), et avez-vous
entendu parler ou non d’autres réseaux ? si oui, pourquoi n’y adhérez-vous pas ?
- Si non, Savez-vous si des acteurs de la filière PAM sont organisés en
réseaux ? si oui, lesquels ? et pourquoi n’y adhérez-vous pas ?
(réseaux d’appui, d’encadrement technique et financier, syndicats, organisations nationales…objectif = connaître toute la diversité)
4 Sauriez-vous dire si la production locale est écoulée ou non grâce aux marchés
locaux ? aux exportations ? aux deux et pourquoi ?
1 Quels sont, pour vous, les principaux éléments législatifs qui réglementent l’activité
PAM ? (pharmacopée contraignante, manque de reconnaissance de l’activité et de la compétence…) (sources)
2 Quelle est, d’après vous, l’histoire des PAM dans la région ? (aspects patrimoniaux…)
3 Quels savoirs spécifiques faut-il maîtriser pour exercer une activité en lien avec les
PAM ? (anthropologie des techniques, ethnobotanique…) Comment avez-vous acquis ces savoirs ?
4 Pensez-vous qu’il y ait des activités, techniques, associées aux PAM qui aient
disparues ou qui soient en danger aujourd’hui ? Quelles actions faudrait-il mener pour assurer
leur sauvegarde ? (activités à ré-inventer…)
101
5 Avez-vous l’envie ou ressentez-vous le besoin d’acquérir de nouveaux savoirs,
nouvelles compétences ? lesquels ? savez-vous où vous adresser ?
6 Savez-vous s’il existe des formations ou des moyens d’acquérir les savoir-faire
inhérents aux PAM ? Lesquels ? (sources) (positionnement par rapport à ces formations)
1 Quelles seraient, d’après vous, les actions bénéfiques à mener pour la filière, au
niveau national ? au niveau local ?
2 Savez-vous si des initiatives ont été prises pour mener des actions pour la filière
PAM, au niveau national ? au niveau local ? (par les syndicats, les institutions…)
3 Avez-vous pris part, entendu parler d’actions collectives visant à renforcer la filière
PAM dans la région ? dans d’autres régions ? (parler herbes de Provence…) (positionnement par rapport à ces
actions)
4 Quels sont les projets futurs de votre exploitation ? (avec ou sans lien avec les PAM, si pas de liens,
pourquoi ?…)
6 Pensez-vous ou ne pensez-vous pas que les PAM représentent une piste durable de
diversification agricole dans la région ? pourquoi ?
102
ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRES PHASE 2 - VERSION POUR LES PRODUCTEURS ET
POUR LES ENTREPRISES
103
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105
GUIDE D’ENTRETIEN ENTREPRISES
Structure : taille, volumes de production, chiffre d’affaire (son évolution), employés (statuts),
évolutions, projet initial, pourquoi, secteur porteur au lancement…
Place des PAM : seule production, % dans l’activité totale, pourquoi des PAM, place dans la
stratégie de la société depuis quand, freins législatifs…
2. Quelles sont les relations de votre société avec l’aval et l’amont en ce qui
concerne l’activité PAM ?
3. Quels sont les atouts et limites de votre société ? Si vous deviez recréer votre
activité PAM, que feriez-vous différemment ? Aujourd’hui, quels sont les projets
PAM que vous souhaitez mener à bien ?
contacts, structures de ces entreprises, évolution en nombre et/ou taille ces dernières années,
différents fournisseurs/débouchés, …
Concurrence, complémentarité, solidarité, entraide…
Comparaison entre la structure en question et les autres, au niveau local et national
106
ANNEXE 3 : PROGRAMME, LISTE DES PRESENTS ET COMPTE-RENDU DE LA
MATINEE DE RESTITUTION DES RESULTATS DU 2 DECEMBRE
107
Matinée de rencontre-discussion autour
des Plantes Aromatiques et Médicinales en Languedoc-
Roussillon : quelles perspectives pour la filière ?
Programme
9h: Accueil.
Merci de nous préciser votre présence, au plus tard le 25 novembre, afin que nous organisions la
manifestation.
Inscriptions par courrier électronique : soniatrinquier@free.fr, ou au 04 67 63 99 61.
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110
Rencontre et discussions autour des PAM
Quelles perspectives pour la filière en LR ?
Compte rendu de la matinée du mardi 2 décembre 2008
au campus de SupAgro Montpellier.
Tout d'abord, merci à tous pour votre présence et votre participation. Nombreux ont répondu présent à
notre invitation et la diversité des origines professionnelles de chacun a permis un débat intéressant
sur les perspectives de la filière en Languedoc Roussillon (institutionnels, collectivités territoriales,
maraîchers, viticulteurs, porteurs de projet, techniciens ….).
(Vous trouverez en fichier joint la liste et les coordonnées des personnes présentes à la
manifestation).
1) Restitution des travaux de Danny Peregrine (Etudiant de l’institut des régions chaudes
(IRC – Montpellier SupAgro)
Apres avoir présenté le déroulement de son étude (objectifs, calendrier, méthodologie, nombres
d'enquêtes …), puis fait un point sur la définition des Plantes Aromatiques et Médicinales (PAM) ainsi
que sur le contexte historique, législatif, national puis régional, Danny Peregrine s'est attaché à
montrer la diversité des exploitations de PAM. Quatre types d’exploitations ont été identifiés et
développés selon différents critères agricoles et socio-économiques :
2) Les témoignages
Suite à la présentation des trajectoires de chaque catégorie de la filière, quatre témoignages ont été
partagés :
Sofi Miftari, de la Commune de St Privat dans l'Hérault, adhérente au Syndicat des Simples et qui a
pour projet de s'installer en réalisant une activité de cueillette de romarins, thyms, sarriettes et de la
culture de lavande. Elle souhaite intégrer le groupement de producteurs « SICA Biotope des
montagnes », et nous a fait part des difficultés rencontrées pour s'installer en tant qu'agricultrice.
Thierry Bornarel et Linda Petitjean, SARL « Les herbiers » de Latour Bas Elne, près de Perpignan,
producteurs de Plantes Aromatiques fraîches uniquement (plus proche des systèmes maraîchers que
de la filière “herboristerie“). Ils travaillent avec des grands groupes nationaux de commercialisation qui
conditionnent les herbes et les écoulent via des circuits longs. C'est une filière de niche viable mais
fragile qui demande technique et savoir-faire. Ils restent ouverts à d'autres opportunités.
Frédéric Garnault, de la société Arcadie, négociant en agro-alimentaire de PAM et épices en bio. Ils
commercialisent leurs produits sous deux marques “Herbiers de France“ (gamme tisanes) et “Cook“
(gamme épices). Leur objectif est d’augmenter la part de leurs approvisionnements locaux. Ils
travaillent avec des bassins de production historiques (Anjou, Centre, PACA) mais souhaitent
répondre à une demande croissante d'un réseau de production de proximité (qualité + terroir). Ils se
fournissent actuellement auprès de 3-4 producteurs gardois et peuvent garantir un écoulement de 20-
30 hectares de PAM supplémentaires.
111
Ils accompagnent un début de structuration de filière dans le Gard avec mise à disposition d’un outil
de récolte et de transformation de PAM sèches.
Claudine Luu, LAPHT Phytofrance. Travaillant depuis plus de trente ans dans le domaine des plantes
médicinales, Claudine et Vinh Luu ont crée un laboratoire pharmaceutique et un institut de formation
et de recherche lié aux plantes. Pour les approvisionnements en plantes, ils réalisent des sessions de
cueillette sur des terrains labellisés et achètent à des anciens élèves qui se sont installés à la suite de
leur formation. Ils entament également des cultures sur 15 ha de terrains labellisés bio et proposent
aux personnes intéressés de participer aux activités liées à ce projet. Mme Luu met en lumière la part
importante de plantes médicinales qui sont commercialisées en filière conventionnelle, qu’il ne faut
pas négliger. Ils développent aussi la gemmothérapie (utilisation des bourgeons en frais) qui est de
plus en plus demandée.
Avant le démarrage des débats autour des perspectives de la filière, Danny Peregrine a repris son
exposé et a fait le bilan de chaque système avec leurs atouts, limites, menaces et opportunités. Il a
terminé en présentant chronologiquement les différentes actions collectives passées et en cours en
lien avec la filière PAM sur notre territoire régional.
1) Au niveau local, la production existe et les marchés existent cependant ils ne sont pas liés,
comment mieux faire se rencontrer l'offre et la demande ?
2) L’action collective peut-elle être un socle pour prospecter et s’implanter sur de nouveaux marchés ?
Voici quelques éléments des réflexions qui ont émergé durant les discussions :
- B. Négrier (Conseil Régional) nous a confirmé l'intérêt de la Région pour toutes les filières, même
les petites…. “Aujourd’hui, nous soutenons ce qui est organisé et nous sommes dans l’attente de
propositions concrètes…. La Région doit travailler sur l’innovation et soutenir des filières différentes.
Les PAM ont une dimension économique, sociale et paysagère importante pour l'image de la région.“
- DRAF LR : “on a besoin d’une organisation en face de nous; les PAM sont un sujet de réflexion pour
notre institution, en filière bio notamment, mais il y a peu de stratégies à ce jour“.
- un exploitant agricole souligne qu'il faut se méfier de l’organisation des filières; ce qui marche, c’est
des petites associations entre producteurs avec un équipement collectif;
- Claire Boyer du Comité Economique des Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales : “il
faut se baser sur la demande des entreprises locales, comme Teralis, Golgemma, Arcadie … il ne faut
pas se disperser, on est sur la bonne voie…..“
- ARIA (Association Régionale des Industries Agro-alimentaires) : “on a fait des études de marché et
repéré les gros besoins de quelques entreprises, traiteurs et restaurants“
- le CFPPA de Béziers souhaite ouvrir un BPREA maraîchage bio, ils souhaitent y intégrer des
questions techniques sur les PAM. Le Lycée de Rodilhan à Nîmes fait déjà des formations PAM au
sein du BPREA bio.
- S Trinquier (ass. Mosaïque) : il faut préparer les terroirs viticoles et les viticulteurs a une
progressive diversification (reconversion de certaines parcelles en bio, apprentissage d'autres savoir-
faire. …).
112
4) Nos conclusions : une filière à fort potentiel mais qui doit s'organiser
Notre débat a confirmé l'importance d'avoir une structuration humaine pour le développement de la
filière (toutes catégories confondues) pour conforter et développer la production de Plantes
Aromatiques et Médicinales sur notre région.
Une dynamique est en cours mais il manque une représentation politique de la filière. Il ressort des
différentes remarques qu'il Il y a besoin d'un interlocuteur de la filière face à la diversité des
trajectoires des exploitations cultivant des PAM. Un interlocuteur qui puisse faire le relais face aux
demandes d’informations techniques croissantes, en synthétisant les différentes informations
disponibles auprès des différents interlocuteurs et organismes. En effet, que ce soit des métiers
techniques selon les uns ou accessibles à tous selon les autres, beaucoup s'accordent à dire qu'il y a
un manque d'appuis et de compétences techniques très importants sur notre territoire (responsable
entre autres de nombreux écueils dans la filière).
Plusieurs centres de formation souhaitent également intégrer la filière dans leur programme de
formation.
Les discussions ont également mises à jour le manque de matériel végétal (semences et plants
notamment bio) : il y a là un fort potentiel de développement de la production de semences et plants
en région.
PS. Le document “Power Point“ présenté est à la disposition de ceux qui le souhaitent.
Danny PEREGRINE
Tél : 06 87 11 14 84 - danny.peregrine@laposte.net
113
ANNEXE 4 : LISTE DES PAM PRODUITES EN FRANCE PAR CATEGORIE DE
SURFACE
114
Tableau 13 : Liste des PAM produites en France par catégorie de surface.
Source : ONIPPAM (2006)
115
ANNEXE 5 : GRILLES COMPLETES D’ANALYSE DES CRITERES DE
CLASSIFICATION PAR TYPE D’EXPLOITATION
116
1) Passionnés polyvalents
Main d’œuvre L’exploitant travaille seul (souvent au début) ou en couple (main d’œuvre familiale) et bénéficie
d’entraide (autres producteurs, amis…). Sur les exploitations, il y a aussi souvent accueil de
stagiaires, même si souvent c’est plus pour le côté relationnel que pour le travail réalisé, ce
dernier étant faible car les tâches sont techniques. Les exploitations ne peuvent pas engager de
salariés, parfois une aide peut être rémunérée et certains font ponctuellement appel à des
cueilleurs.
Matériel Pour débuter une activité, l’investissement en matériel est faible. Des outils de cueillette et un
séchoir que l’on peut construire soi-même. Pour les cultures, le travail est souvent manuel,
avec des outils comme une bineuse. Certains possédant des parcelles un peu plus plates ont,
plus tard, un tracteur avec des outils pour travailler le sol ou pour défricher. Le séchoir est donc
souvent individuel, l’alambic souvent commun, ou alors la distillation se fait à façon. Certains
ont investi dans un alambic, et ne possèdent pas, encore, de séchoir.
117
Transformation et La transformation la plus répandue est le séchage. Par la suite, il peut y avoir conditionnement
conditionnement ou d’autres transformations (sirops, gelées…). La distillation est une transformation que les
producteurs réalisent souvent groupés car l’investissement est lourd. L’huile essentielle et l’eau
florale se conditionnent seules ou participent à d’autres transformations (produits
cosmétiques…). A côté de ces 2 transformations répandues, on trouve aussi la macération
(alimentaire ou médicinale).
Gamme La diversité des plantes produites est importante (10-80 en cueillette et 10-40 en culture). La
diversité est plus grande lorsque le producteur travaille pour un groupement ou une
coopérative, si l’exploitant valorise toute sa production en vente directe, la gamme sera moins
étendue. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la gamme d’un producteur a tendance à
se spécialiser avec le temps et donc à diminuer (en cueillette).
Cahier des charges Toutes les exploitations suivent au moins le cahier des charges de l’Agriculture Biologique
(même si certains, par manque de ressource ou par conviction ne demandent pas la
labellisation). Une grande part des exploitations est aussi adhérente au Syndicat des Simples
(Syndicat Inter-Massif pour la Production et L’Economie des Simples) qui propose un cahier des
charges plus contraignant que celui de l’AB. Enfin, certains producteurs ont adhéré à Nature et
Progrès, pour raisonner leur activité à l’échelle de l’exploitation.
Système de commercialisation
Circuits de Les circuits sont variés. Pour plus de sécurité, un exploitant peut choisir de livrer des plantes à
commercialisation une coopérative, à une entreprise et à intégrer un groupement de producteurs (circuits
locaux). Ces circuits concernent la vente en gros. En parallèle, un développement des
transformations, valorisées par des circuits courts (vente directe, boutiques...) lui permettra de
diminuer la dépendance envers la coopérative et les entreprises. Certains producteurs
valorisent toute leur production par ce biais.
Liens commerciaux Lorsqu’un producteur livre des plantes, en vrac, il travaille sur commande (commande directe
d’une entreprise ou prévisionnel du groupement) avec un prix défini. Lorsqu’il y a
transformation et circuit court, le producteur vend le produit une fois transformé, et dépend
directement du consommateur.
Environnement socio-professionnel
Relations au sein Souvent les exploitations PAM sont isolées ce qui rend difficile l’entraide, surtout au niveau du
de la profession matériel. L’entraide ou l’organisation en boutique de producteurs se fera avec d’autres
agriculteurs, ne produisant pas de PAM mais proches géographiquement. Les producteurs de
PAM se rencontrent surtout au sein du Syndicat des Simples et s’ils font partie d’un
groupement de PAM.
Le conseil technique est rare, les Chambres d’Agriculture n’ayant pas forcément de
connaissances sur les PAM. Les producteurs se sentent parfois déconsidérées par les
organismes publics car ils ne rentrent dans aucune catégorie (moins en Lozère). Le soutien vient
d’associations pour l’agriculture biologique (CIVAM, N&P) et de développement rural (Terres
Vivantes, ADEAR…).
Autres relations Au niveau des organismes spécifiques à la filière, l’ITEIPMAI (Institut Technique
Interprofessionnel des plantes à Parfum, Médicinales et Aromatiques) peut fournir des fiches
techniques (payantes), des semences et des plants. Le CNPMAI (Conservatoire National des
Plantes à Parfum, Médicinales, Aromatiques et Industrielles) peut aussi fournir des semences
et des plants.
Certains producteurs s’impliquent dans des structures en lien avec leur activité (syndicat,
groupement, boutique de producteurs, association), moins avec celles en lien avec leur lieu de
vie (juste un producteur conseiller municipal).
118
2) Spécialisés diversifiés
Main d’œuvre Pour ce type d’exploitations, deux personnes travaillant à temps plein sont nécessaires. Ca
peut être un couple, ou alors l’exploitant et un salarié à temps plein. L’accueil de stagiaires est
moins fréquent que dans le type précédent, de même que l’entraide.
Matériel Les exploitations reposent sur des cultures mécanisées, le matériel est donc important. Toutes
les exploitations ont donc au minimum un tracteur avec du matériel de travail du sol (charrue,
cultivateur…), de plantation et de récolte (auto-chargeuse…). Les producteurs de lavandin
peuvent, pour certains travaux faire appel à des prestataires (notamment pour la récolte), ils
peuvent donc se passer de certains outils. Les exploitations ne sont pas uniquement centrées
sur les PAM, l’investissement en matériel sert en général à plusieurs productions, sauf pour
certaines machines dont l’investissement est raisonné en fonction des surfaces cultivées.
Le matériel de transformation (alambic) est aussi présent, sauf sur les exploitations de
lavandin.
119
ce produit soit à haute valeur ajoutée plutôt qu’à une motivation personnelle.
Pour les exploitants de lavandin, ce dernier est une culture traditionnelle (que leurs parents
réalisaient) qui nécessite peu de travail (car il y a des prestataires) et peut rapporter de quoi
alimenter la trésorerie.
Production PAM La production de PAM est majoritairement issue de la culture. Sur les exploitations de PAM, un
peu de cueillette peut être maintenu, pour des espèces rares (commandées par des
laboratoires) ou au contraire, très présentes dans le milieu sauvage (donc autant ne pas les
cultiver). L’évolution vers un système plus important de culture fait baisser les volumes
provenant de cueillettes sauvages. Ce constat s’applique fortement aux exploitations de
lavandin, culture présente depuis longtemps dans certaines zones avec une filière organisée et
qui ne pratique que cette culture sans aucune cueillette.
Transformation et La transformation de la production est une étape importante. La majorité de la production est
conditionnement distillée puis vendue aux entreprises. Les exploitations possèdent leur alambic, sauf les
exploitations de lavandin. Celles-ci peuvent posséder des alambics en commun (coopérative),
mais c’est rare car aujourd’hui, les nouveaux équipements (distillation en vert) coûtent très
chers, donc en général elles font distiller leur production à des distilleries puis récupèrent
l’huile essentielle pour la commercialisation. Cette externalisation de la transformation illustre
l’évolution de ces exploitations en systèmes spécialisés intégrés à une filière.
Les autres transformations sont très marginales. Certains producteurs gardent un peu d’huile
essentielle et d’eau florale pour eux, pour la conditionner et aussi confectionner des sirops…
Ces produits seront destinés à la vente directe, qui participe très peu à l’élaboration du chiffre
d’affaire.
Gamme La diversité des plantes produites est importante, (une dizaine en cueillette et 10-20 en
culture), mais moins importante que pour le type précédent. En passant vers un système de
culture plus important, il y a un phénomène de spécialisation et donc une gamme moins large
de plantes.
Les exploitations de lavandin ont poussé la démarche de spécialisation jusqu’au bout, ces
exploitations ne produisent qu’une plante (en 2 ou 3 variétés différentes) et bénéficient de
matériel adapté et d’une filière spécialisée autour d’elles, qui intervient sur la production, la
transformation et la commercialisation.
Cahier des charges Les exploitations suivent le cahier des charges de l’Agriculture Biologique. Ce cahier des
charges est exigé par les transformateurs qui cherchent une qualité optimale. Les producteurs
de lavandin par contre n’ont majoritairement aucun label, car le processus de production étant
depuis longtemps spécialisé et mécanisé, revenir à un désherbage manuel engendrerait des
surcoûts que ne peuvent justifier les prix. Certains producteurs avec des surfaces moins
importantes se sont convertis, et vendent leurs productions plus chères, mais sortent de la
filière conventionnelle plus organisée (prestataires, coopératives…).
Système de commercialisation
Circuits de Les productions de PAM sont écoulées en majorité via une entreprise (parfumerie, laboratoire,
commercialisation grossiste). Cette dépendance explique que certains essaient de garder un pourcentage minimal
de leur production pour développer d’autres circuits de commercialisation et que les
exploitants travaillent sur différentes productions. D’un autre côté, les liens privilégiés avec une
entreprise induisent aussi une certaine sécurité permettant l’investissement.
Liens commerciaux Les producteurs livrent leur production en vrac, à des entreprises (sur commande), à une
coopérative (un prévisionnel) ou à une entreprise avec contractualisation. La contractualisation
porte par exemple sur des plans de culture sur 3 ans. Le contrat est annuel est fonctionne selon
le principe du forfait, établi par rapport au plan de culture. Quelle que soit la production, le
forfait est réglé.
Pour les transformations réalisées par l’exploitant, il les valorise en vente directe, dans des
boutiques, par correspondance ou sur l’exploitation.
120
Environnement socio-professionnel
Relations au sein Les producteurs de PAM se connaissent et connaissent aussi les autres producteurs (du type
de la profession précédent), mais ils ne sont pas impliqués dans les mêmes réseaux. Ils ne sont pas au Syndicat
des Simples et ne sont pas suivis par des associations de développement rural. Au niveau
technique, la Chambre d’Agriculture ne leur apporte aucune aide, mais ils sont en contact avec
elle (car les exploitations sont importantes et la Chambre d’Agriculture les sollicite sur des
questions techniques). L’aide vient d’organismes spécialisés (Iteipmai) ou d’autres producteurs
et techniciens hors région (de départements comme la Drôme où il y a plus de structures
analogues).
Les producteurs de PAM ne connaissent pas les producteurs de lavandin et vice versa. Les
réseaux sont complètement différents. Tous les producteurs de lavandin se connaissent et
travaillent hors région (PACA et Rhône-Alpes). Le conseil technique vient des organismes
spécialisés (Iteipmai, Crieppam…) et des techniciens (distillerie, coopérative…).
Autres relations Les producteurs de PAM sont assez isolés et s’impliquent dans leur relation avec l’aval, mais pas
beaucoup d’implication dans des structures agricoles ou autres.
Les producteurs de lavandin sont bien ancrés dans un tissu agricole et prennent des
responsabilités, dans les coopératives par exemple. La filière est organisée avec notamment le
CIHEF (Comité Interprofessionnel des Huiles Essentielles Française) responsable de la mise en
place de quotas, et des syndicats.
3) Maraîchers bio
Main d’œuvre Il y a une ou deux personnes (main d’œuvre familiale) travaillant sur l’exploitation. Au cours de
l’été, de l’aide peut être utile car entre les récoltes et les marchés, il y a beaucoup de travail.
L’aide peut être familiale ou autre et peut être rémunérée. Il n’y a pas beaucoup d’entraide.
Matériel Il n’y a aucun matériel spécifique à la culture des PAM, le matériel utilisé pour le maraîchage
convient à ces cultures en frais. Beaucoup de travaux sont manuels, il peut y avoir de la
mécanisation pour le travail du sol. De plus, il y a des serres et des systèmes d’irrigation.
121
Motivation pour Pour les maraîchers, l’objectif de l’atelier PAM est de proposer une large gamme au client pour
les PAM le fidéliser. C’est aussi par plaisir et dans la même logique que la culture de légumes anciens,
pour partager avec le consommateur des saveurs nouvelles.
Production PAM La production de PAM est exclusivement issue de cultures. Les cultures sont menées de façon
analogue à celles de maraîchage, en plein champs ou sous serres, irriguées.
Transformation et Il n’y a pas vraiment de transformation. Les exploitants valorisent leur production PAM en pots
conditionnement ou en bouquets. Récemment, des exploitations se sont organisées en AMAP (Association pour
le Maintien de l’Agriculture Paysanne), ils développent plus de PAM pour pouvoir compléter les
paniers et certains entament même une phase de séchage pour pouvoir proposer des aromates
en hiver. Ce séchage est, pour l’instant, à petite échelle et il n’y a pas de séchoir sur
l’exploitation.
Gamme La gamme est moyenne, de 10 à 20 plantes. Les exploitations peuvent choisir de valoriser les
PAM en pots ou alors en bouquets.
Cahier des charges Les exploitations ont choisi de suivre le cahier des charges de l’Agriculture Biologique pour leur
activité de maraîchage, et donc, lorsqu’ils développent l’atelier PAM, ils suivent ce même cahier
des charges.
Système de commercialisation
Circuits de Les producteurs écoulent la totalité de leur production en vente directe. Traditionnellement,
commercialisation les marchés sont le lieu de vente privilégié. Aujourd’hui, d’autres lieux de vente (boutiques bio
ou de producteurs) et d’autres modes de vente (paniers, AMAP) se développent pour le
maraîchage biologique.
Liens commerciaux Les exploitations écoulent toute leur production via des circuits courts, en vente directe. Il n’y a
donc aucune commande, c’est selon la clientèle que le producteur écoule ses stocks au
marché, ou réapprovisionne les boutiques. Pour les paniers sur internet, il y a certes une
commande, mais ponctuelle, c’est un achat différé dans le temps qui ne permet pas au
producteur de raisonner sa production.
En ce qui concerne les AMAP, il y a contractualisation et donc engagement réciproque avec
prise de risque partagée. Ces contrats permettent au producteur de sécuriser son système de
production. Ce dernier s’engage à livrer une quantité de produits par semaine à un client, qui
s’engage sur une certaine durée.
Environnement socio-professionnel
Relations au sein Les « maraîchers bio » se connaissent, dans leur zone géographique. Ils s’échangent des
de la profession conseils et des semences. Ils reçoivent un peu de conseil technique des Chambres d’Agriculture
et un suivi par les CIVAM bio. Il manque un véritable suivi technique pour le bio.
Autres relations Il n’y a aucun réseau en lien avec l’activité PAM, qui au niveau des organismes est assimilée au
maraîchage. Les producteurs s’impliquent surtout sur ce qui touche leur activité, l’agriculture
biologique (CIVAM par exemple) et les modes de distribution (AMAP, boutique de
producteurs…).
122
4) Pros de l’aromate
Gamme La gamme est moyenne (15-16 plantes), mais produite en permanence sur l’exploitation, tout
au long de l’année (à part des difficultés pour le basilic, l’estragon et la ciboulette). Toute la
gamme est en frais, récoltée en vrac ou en bouquets. La gamme est fixe et évolue peu avec le
temps. Ce sont les herbes les plus communes et elles sont produites dès le début de l’activité (il
faut une gamme complète pour intégrer des circuits de distribution).
Matériel Les exploitations ont des surfaces importantes, le matériel est important. Toutes les
exploitations ont un tracteur avec du matériel de travail du sol (charrue…). Le semis peut être
fait à l’aide d’un semoir manuel ou trainé, la pulvérisation de produits phyto-sanitaires (au cas
par cas) à l’aide d’un pulvérisateur à dos ou trainé. Toutes les parcelles sont équipées de
circuits d’irrigation qui peuvent dans certains cas servir à la diffusion d’engrais.
Une récolteuse peut être présente et destinée à la récolte rapide de parcelles spéculatives de
persil.
Il n’y a pas de matériel spécifique à la transformation, le conditionnement est manuel et il n’y a
pas de lavage donc pas de quatrième gamme.
123
conditionnement plus élaboré (barquettes, poches…), nécessitant plus de main d’œuvre mais
permettant une plus-value.
Après le conditionnement, les plantes subissent généralement un refroidissement, réalisé sur
l’exploitation ou par le transporteur.
Cahier des charges Les exploitations ne sont pas certifiées en Agriculture Biologique. Le marché des aromates AB
est très peu important car il n’est pas encore présent dans les GMS. Les aromates bio se
retrouvent dans des boutiques ou en vente directe et sont produits par des maraîchers bio
diversifiés ou par quelques producteurs récemment convertis qui livrent des grossistes
spécialisés.
Main d’œuvre Sur ce type de structure, il y a de la main d’œuvre familiale (couple) et salariée. Les
exploitations sont gourmandes en main d’œuvre car les récoltes sont manuelles (sauf parfois
pour le persil, mais c’est rare). Il peut y avoir 1 employé pour 1 ou 1.5 hectares (selon les
méthodes de conditionnement). En moyenne, une structure emploie entre 6 et 18 employés. La
main d’œuvre est permanente avec peu de saisonniers (car le travail est technique et la main
d’œuvre dure à trouver). Certains employés peuvent être spécialisés.
Les stagiaires et l’entraide entre producteurs sont rares.
Système de commercialisation
Circuits de Le débouché premier est la vente à d’autres producteurs qui sont aussi conditionneurs et
commercialisation grossistes (hors-région). Sur le marché du frais, les dix plus gros acteurs sont des producteurs.
Les autres débouchés sont des grossistes ou des revendeurs.
Ces producteurs-grossistes, grossistes et revendeurs revendront par la suite la production à des
centrales d’achat, des GMS, des restaurants…
Les filières sont longues sur des délais très courts (A pour B). Les délais courts permettent aux
producteurs de tenir tête aux importations (Israël, Maroc, Turquie) chez qui il faut commander
une semaine à l’avance.
Les producteurs commercialisent en prix au départ. La proximité du marché St Charles est un
grand atout logistique.
Liens commerciaux Les producteurs reçoivent les commandes au jour le jour. Il n’y a pas de contrats. Pour essayer
de fidéliser les clients, l’important est de proposer une gamme large et des délais de livraison
courts. Les exploitants se positionnent comme des dépanneurs (car les grossistes achètent à
l’étranger chaque semaine puis ajustent les quantités) en espérant fidéliser ces clients par la
qualité, la flexibilité et la régularité.
Environnement socio-professionnel
Relations au sein Les producteurs sont une quinzaine et se connaissent tous. Cependant les contacts (au niveau
de la profession professionnel) sont très rares. Le milieu est opaque et le savoir-faire ne se partage pas.
Il n’y a pas de suivi technique, sauf la CDA pour les nouvelles maladies ou les problèmes sur le
persil (car c’est une culture maraîchère et il y a un technicien spécialisé). L’Iteipmai peut
donner des informations (surtout d’ordre règlementaire).
Autres relations Il y a des relations commerciales avec les producteurs-conditionneurs, entretenues par ces
derniers notamment pour éviter l’essor de nouveaux producteurs-conditionneurs (ce serait une
évolution logique pour un système de production stabilisé).
Les exploitants ont peu d’implications en lien avec leur activité (sauf avec leurs salariés).
Les producteurs sont tous concentrés dans la même zone, mais il n’y a pas ou peu de relations
et pas d’implication car la filière est floue. La filière doit cette opacité au fait qu’elle est une
micro-filière et que la production colle à la demande, l’équilibre serait fragile.
124
TABLE DES FIGURES
FIGURE 1 : CALENDRIER DES DIFFERENTES PHASES DE TRAVAIL DE L'ETUDE (AVRIL A DECEMBRE 2008) ............. 7
FIGURE 2 : CONSTRUCTION ET DEFINITION DU TERME PAM ................................................................... 20
FIGURE 3 : SCHEMA DES DIFFERENTS TYPES DE PRODUCTION PAR FAMILLE AVEC LES PROCEDES DE
TRANSFORMATION ................................................................................................................. 21
FIGURE 4 : PRINCIPAUX FLUX COMMERCIAUX - RUBRIQUE DOUANIERE N° 121190 - PLANTES MEDICINALES
DIVERSES (ANNEE 2004). ....................................................................................................... 22
FIGURE 5 : DONNEES ECONOMIQUES DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA FILIERE PAM. ................................. 23
FIGURE 6 : SURFACE ET NOMBRE D’EXPLOITATIONS EN PAM. ................................................................ 24
FIGURE 7 : PRINCIPALES PLANTES CULTIVEES OU CUEILLIES. .................................................................... 24
FIGURE 8 : EVOLUTION DES SURFACES IMPLANTEES EN PAM BIO (EN HA) EN FRANCE DE 2000 A 2006......... 25
FIGURE 9 : STRUCTURATION DES ACTEURS DE LA FILIERE PAM AU NIVEAU NATIONAL (LISTE NON EXHAUSTIVE) 26
FIGURE 10 : SURFACE ET NOMBRE D’EXPLOITATIONS EN PAM EN LANGUEDOC-ROUSSILLON. ...................... 27
FIGURE 11: REPARTITION SUR LE TERRITOIRE DES SURFACES EN PAM EN MODE DE PRODUCTION BIOLOGIQUE . 28
FIGURE 12 : REPARTITION REGIONALE DES TYPES DE CULTURE PAM........................................................ 29
FIGURE 13 : RECENSEMENT DES ACTEURS PAM D'APRES DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES ET ENQUETES ............ 30
FIGURE 14 : STRUCTURATION DES ACTEURS DE LA FILIERE PAM AU NIVEAU REGIONAL ................................ 31
FIGURE 15 : SCHEMA REPRESENTANT LE SYSTEME DE PRODUCTION POUR LE TYPE « PASSIONNES POLYVALENTS »
.......................................................................................................................................... 46
FIGURE 16 : SCHEMA EXPLICITANT LE FONCTIONNEMENT DE L’ACTIVITE CUEILLETTE .................................... 46
FIGURE 17 : SCHEMA REPRESENTANT LE SYSTEME DE PRODUCTION POUR LE TYPE « SPECIALISES DIVERSIFIES »,
DECLINAISON PAM................................................................................................................ 50
FIGURE 18 : SCHEMA REPRESENTANT LE SYSTEME DE PRODUCTION POUR LE TYPE « SPECIALISES DIVERSIFIES »,
DECLINAISON LAVANDIN .......................................................................................................... 50
FIGURE 19 : SCHEMA REPRESENTANT LE SYSTEME DE PRODUCTION POUR LE TYPE « MARAICHERS BIO»........... 54
FIGURE 20 : SCHEMA REPRESENTANT LE SYSTEME DE PRODUCTION POUR LE TYPE « PROS DE L’AROMATE»...... 57
FIGURE 21 : SCHEMA DES RELATIONS DES PRODUCTEURS DE PAM DU LANGUEDOC-ROUSSILLON AVEC L’AVAL DE
LA FILIERE ............................................................................................................................. 60
FIGURE 22 : SCHEMA REPRESENTANT LES DIFFERENTS ACTEURS DE LA FILIERE EN LIEN AVEC LES DIFFERENTES
ACTIONS COLLECTIVES REALISEES, SELON LEUR ATTACHE TERRITORIALE .............................................. 66
FIGURE 23 : CHRONOLOGIE NON EXHAUSTIVE DES ACTIONS COLLECTIVES EN LIEN AVEC LA FILIERE PAM ......... 79
FIGURE 24 : SCHEMA REPRESENTANT LES DIFFERENTS ACTEURS EN LIEN AU SEIN DE DIFFERENTES ACTIONS
COLLECTIVES ......................................................................................................................... 80
FIGURE 25 : DIFFERENTES PISTES DE DEVELOPPEMENT, EXISTANTES, EN COURS OU PROSPECTIVES.................. 89
125
TABLE DES TABLEAUX
TABLEAU 1: REPARTITION DES ENTRETIENS PHASE 1 SELON LES TYPES D'ACTEURS ......................................... 8
TABLEAU 3 : REPARTITION GEOGRAPHIQUE ET SELON LES TYPES D'ACTEURS DES ENTRETIENS REALISES ............ 13
TABLEAU 5 : DEFINITION DES ACRONYMES DES ACTEURS DE LA FILIERE PAM AU NIVEAU NATIONAL................ 26
TABLEAU 6 : RECENSEMENT DES ACTEURS PAM, PAR TYPE D’ACTEUR ET PAR DEPARTEMENT ........................ 30
TABLEAU 8 : TABLEAU RECAPITULATIF DES 4 TYPES D'EXPLOITATION PRODUISANT DES PAM ........................ 44
TABLEAU 12: TABLEAU EXPLICITANT LES CRITERES DE CLASSIFICATION POUR LES EXPLOITATIONS DE
TYPE « PROS DE L’AROMATE ».................................................................................................. 56
TABLEAU 13 : LISTE DES PAM PRODUITES EN FRANCE PAR CATEGORIE DE SURFACE. ................................. 115
126
TABLE DES MATIERES
LISTE DES ACRONYMES UTILISES ....................................................................................................................... I
INTRODUCTION................................................................................................................................................ 1
I PRESENTATION DU PROJET ..................................................................................................................... 2
I.1 CONTEXTE AGRICOLE LOCAL ............................................................................................................................. 2
I.1.1 Une déprise agricole … .................................................................................................................... 2
I.1.2 … mais un fort potentiel de développement.................................................................................... 2
I.1.3 Des actions pour l’agriculture et sa diversification ......................................................................... 3
I.1.4 Un contexte sociétal favorable........................................................................................................ 4
I.2 PARTENAIRES ................................................................................................................................................ 4
I.3 PROBLEMATIQUE ........................................................................................................................................... 5
II METHODOLOGIE ..................................................................................................................................... 7
II.1 PHASE 1....................................................................................................................................................... 7
II.1.1 Objectifs .......................................................................................................................................... 7
II.1.2 Guides d’entretiens et phase d’enquêtes ........................................................................................ 7
II.1.3 Réalisation de fiches de connaissances ........................................................................................... 9
II.2 PHASE 2..................................................................................................................................................... 10
II.2.1 Objectifs ........................................................................................................................................ 10
II.2.2 Guides d’entretien et phase d’enquête ......................................................................................... 11
II.3 PHASE 3..................................................................................................................................................... 14
II.3.1 Analyse des données et création d’une typologie représentant la diversité des exploitations ..... 14
II.3.2 Analyse des différentes actions collectives.................................................................................... 14
II.3.3 Validation des résultats et discussion avec les acteurs de la filière............................................... 16
II.3.4 Elaboration de perspectives pour la filière .................................................................................... 16
III ANALYSE DES CONTEXTES PAM............................................................................................................. 18
III.1 DEFINITION DES PAM.............................................................................................................................. 18
III.1.1 PAM : Plantes Aromatiques et Médicinales .................................................................................. 18
III.1.2 PPAM : Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales................................................................ 18
III.1.3 PAMI : Plantes aromatiques, médicinales et industrielles............................................................. 19
III.1.4 PAM et bien-être ........................................................................................................................... 19
III.1.5 Schéma récapitulatif ..................................................................................................................... 20
III.2 TRANSFORMATIONS ET DEBOUCHES ............................................................................................................ 20
III.3 CONTEXTE INTERNATIONAL ....................................................................................................................... 21
III.4 CONTEXTE NATIONAL ............................................................................................................................... 24
III.4.1 Chiffres clés de la filière................................................................................................................. 24
III.4.2 Structuration des acteurs de la filière............................................................................................ 26
III.5 CONTEXTE LOCAL .................................................................................................................................... 27
III.5.1 Chiffres clés de la filière................................................................................................................. 27
III.5.2 Structuration des acteurs de la filière............................................................................................ 31
III.6 RAPPELS HISTORIQUES ET LEGISLATIFS ......................................................................................................... 32
III.6.1 Le tournant du 11 septembre 1941 ............................................................................................... 32
III.6.2 Les évolutions législatives de 1979 et 1986................................................................................... 34
III.6.3 La règlementation actuelle............................................................................................................ 35
III.6.4 Législation dans les pays voisins.................................................................................................... 37
III.7 PATRIMOINE, SAVOIR-FAIRE ET FORMATIONS ................................................................................................ 38
III.7.1 Aspects patrimoniaux.................................................................................................................... 38
III.7.2 Savoirs et transmissions ................................................................................................................ 40
III.7.3 Formations .................................................................................................................................... 40
IV CARACTERISATION DE LA DIVERSITE DES EXPLOITATIONS PAM ............................................................ 42
IV.1 CRITERES DE CLASSIFICATION ..................................................................................................................... 42
IV.1.1 Ressources et pratiques de l’exploitation...................................................................................... 42
127
IV.1.2 PAM : origine, gamme et cadre de production ............................................................................. 43
IV.1.3 Système de commercialisation ...................................................................................................... 43
IV.1.4 Environnement socio-professionnel .............................................................................................. 44
IV.2 REPRESENTATION DE LA DIVERSITE DES EXPLOITATIONS PAM........................................................................... 44
IV.2.1 Les passionnés polyvalents............................................................................................................ 45
IV.2.2 Spécialisés diversifiés..................................................................................................................... 49
IV.2.3 Maraîchers bio .............................................................................................................................. 53
IV.2.4 Pros de l’aromate .......................................................................................................................... 56
IV.2.5 Vue globale de la filière ................................................................................................................. 60
IV.3 ANALYSE DES DIFFERENTS SYSTEMES ........................................................................................................... 61
IV.3.1 Passionnés polyvalents.................................................................................................................. 62
IV.3.2 Diversifiés spécialisés .................................................................................................................... 63
IV.3.3 Maraîchers bio .............................................................................................................................. 64
IV.3.4 Pros de l’aromate .......................................................................................................................... 65
V ANALYSE D’ACTIONS COLLECTIVES EN VUE DE L’ELABORATION DE PERSPECTIVES DE RENFORCEMENT
DE FILIERE ...................................................................................................................................................... 66
V.1 ANALYSE DES ACTIONS COLLECTIVES ENTREPRISES EN LIEN AVEC LES PAM EN LANGUEDOC-ROUSSILLON .................. 66
V.1.1 Les initiatives passées.................................................................................................................... 67
V.1.2 Les initiatives passées encore actuelles......................................................................................... 73
V.1.3 Les initiatives en cours................................................................................................................... 76
V.1.4 Analyse dynamique et spatialisée des actions collectives autour des PAM .................................. 79
V.2 PISTES DE RENFORCEMENT DE FILIERE .......................................................................................................... 87
V.2.1 Problématisation ........................................................................................................................... 87
V.2.2 Intéressement et enrôlement ........................................................................................................ 88
V.2.3 Pistes de développement............................................................................................................... 89
CONCLUSION.................................................................................................................................................. 93
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................................. 94
TABLE DES ANNEXES ...................................................................................................................................... 98
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE PHASE 1 - VERSION POUR LES PRODUCTEURS ....................................................................... 99
ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRES PHASE 2 - VERSION POUR LES PRODUCTEURS ET POUR LES ENTREPRISES................................. 103
ANNEXE 3 : PROGRAMME, LISTE DES PRESENTS ET COMPTE-RENDU DE LA MATINEE DE RESTITUTION DES RESULTATS DU 2
DECEMBRE ......................................................................................................................................................... 107
ANNEXE 4 : LISTE DES PAM PRODUITES EN FRANCE PAR CATEGORIE DE SURFACE............................................................. 114
ANNEXE 5 : GRILLES COMPLETES D’ANALYSE DES CRITERES DE CLASSIFICATION PAR TYPE D’EXPLOITATION ............................. 116
TABLE DES FIGURES...................................................................................................................................... 125
TABLE DES TABLEAUX................................................................................................................................... 126
TABLE DES MATIÈRES ................................................................................................................................... 127
128
Abstract
The Languedoc-Roussillon region is suffering a multiple agricultural crisis. Because
of the wine crisis, much land is being left uncultivated. Other agricultural productions are also
suffering, due to globalised markets where competition is tough. Moreover, the high pressure
on land is encouraging farmers to sell their land for building purposes. These three elements
taken together explain why the number of farms in the region is constantly decreasing.
In this context, the different agricultural and rural actors try to find different solutions
to ensure an efficient and lasting territorial development. Aromatic and Medicinal Plants
(PAM) are often envisaged as crops to be developed in the region. Indeed, these plants should
be easy to grow, as they already grow naturally in the countryside. Also, the economic
potential of these crops should be interesting as the markets for natural health and well-being
products are rising at the moment. These two reasons explain both the present level of activity
in the PAM sector and the numerous initiatives underway in the region.
This study attempts to explain how the PAM sector can take part in regional
agricultural development. Indeed, all the agricultural and rural actors are interested in the
PAM. However, none of them has the same definition of the term. Moreover, all the present
initiatives aim to give the PAM sector a structure, while often ignoring the structures which
exist already.
The aim of this study is to understand the reality of the PAM domain in order to
foresee its development potential, taking into account the different actors involved in the
PAM and the different initiatives undertaken.
The study covers the different aspects of the PAM sector. It also explains the different
types of farm producing PAM. Finally, by analyzing past and present collective actions, it
attempts to define development tracks for the PAM sector. This development is possible only
if all the actors, representing the whole diversity of the sector, are associated in the collective
action.
Keywords
Aromatic and medicinal plants, perfume plants, Languedoc-Roussillon, production
sector diagnosis, wine crisis, diversification crop, agricultural development, collective
action, legislation, patrimonial know-how, strategic analysis of organizations, actor-
network theory.
Résumé
La région Languedoc-Roussillon connaît une crise agricole sévère. La crise viticole
engendre de multiples arrachages de parcelles, terres qui retournent à l’état de friches. Les
autres productions ne sont pas épargnées dans un contexte de marchés globalisés où la
concurrence est rude. De plus, la pression foncière est importante, surtout en zone de plaine.
Ces trois facteurs combinés expliquent la baisse constante du nombre d’exploitations
agricoles dans la région.
Dans ce contexte de crise agricole, les différents acteurs du monde agricole et rural
cherchent des pistes pour assurer un développement territorial efficace et durable. Les Plantes
Aromatiques et Médicinales (PAM) sont très souvent citées comme potentielle piste de
culture à entreprendre en Languedoc-Roussillon. En effet, les PAM devraient pouvoir se
cultiver facilement puisqu’on les trouve à l’état naturel dans la région. En outre, la rentabilité
économique doit être intéressante étant donné l’essor du marché des produits naturels, locaux
et de « bien-être ». Ce double constat explique l’effervescence actuelle autour de la filière
PAM et le grand nombre d’initiatives engagées.
L’enjeu du travail réalisé est de comprendre la réalité de la filière PAM pour pouvoir
entrevoir les potentialités de développement de cette filière, en tenant compte des différents
acteurs impliqués et des différentes initiatives menées.
L’étude réalisée apporte des connaissances sur les différents aspects des PAM. Elle
permet de se représenter la diversité des exploitations régionales produisant des PAM. Enfin,
en analysant les actions collectives passées, présentes et en cours, l’étude esquisse des pistes
de développement de la filière. Ce développement est possible si tous les acteurs, dans toute la
diversité inhérente aux PAM sont associés au sein de l’action collective.
Mots clés
Plantes aromatiques et médicinales, plantes à parfum, Languedoc-Roussillon,
diagnostic de filière, crise viticole, culture de diversification, développement agricole,
action collective, législation, savoir-faire patrimoniaux, analyse stratégique des
organisations, théorie de l’acteur-réseau.