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SPONDYLOLISTHESIS
PAR LYSE ISTHMIQUE
ET PRATIQUE SPORTIVE
RESUME :
I. INTRODUCTION
A. Généralités
La lyse isthmique (fig.1 [4] et 2 [3]) est une pathologie qui n'existe pas chez le nouveau-né.
Elle apparaît suite à l'acquisition de la station bipodale. Elle survient au cours de la
croissance, suite à des sollicitations répétées en hyperextension, en cisaillement et en
compression du rachis lombaire créant une fracture de fatigue de l'isthme. Elle peut être uni
ou bilatérale. A l'âge adulte et suivant les populations on retrouverait 5 à 6 % de SPL non
connus. Il n'y a pas de prévalence selon le sexe et la fréquence augmente avec l'âge. Sa
découverte se fait généralement à l'adolescence et le plus souvent lors d'un contrôle
radiologique suite à un épisode douloureux. [1,3,5]
B. Classification
La classification la plus utilisée est celle de Marchetti. Il distingue deux types de SPL : type 1
« développemental » (congénital) et type 2 acquis (macrotraumatique ou microtraumatique,
iatrogène, pathologique ou dégénératif) [1].
C. Signes cliniques
Le SPL est dans la majorité des cas asymptomatique. S'il se manifeste, il déclenche des
douleurs lors de l'hyperextension, la station assise prolongée ou encore le changement de
position la nuit.
Un épisode de lombalgie aiguë peut correspondre à la fracture initiale de la pars
interarticularis. Cependant, comme il est souvent asymptomatique, à l'âge adulte, nous
retrouverons une lombalgie chronique avec une douleur en barre plus ou moins associée à des
troubles neurologiques (sciatalgie le plus souvent, la racine L5 étant la plus touchée) [1,3].
D. Examens cliniques
- bilan radiologique standard : c'est le bilan le plus important.
Les clichés de trois quart (fig.3 [5]) de la région lombaire montrent la perte de continuité au
niveau de l'isthme (tête du petit chien de Lachapelle qui apparaît coupée du corps). Les
clichés de profil confirment la lyse unilatérale, et permettent de prendre de multiples mesures
nécessaires à la détermination de la continuité des soins (fig.4 [1] et 5[6]) (degré de
glissement vertébral, angle de cyphose lombosacrée (Dubousset), incidence pelvienne,
version pelvienne, angle de gîte sagittale en T9, angle sacro-coccygien) [1,3,6,7,8,9].
Meyerding (fig.6) décrit en 1932 les stades de gravité du SPL en fonction de l'étendue du
glissement vertébral : grade 0 pas de glissement, grade I glissement entre 1 et 25%, grade II
glissement entre 26 et 50%, grade III glissement entre 51 et 75%, grade IV glissement
supérieur à 75% et grade V correspondant à un glissement total des vertèbres (spondyloptose)
[1].
Chez les patients atteint de SPL on note souvent une grande incidence pelvienne associée à
une hyperlordose lombaire (fig.7). La rétroversion du bassin étant plus importante on retrouve
une diminution de travail du grand fessier ainsi qu'une raideur des ischio-jambiers. Au plus le
stade de SPL est important, au plus l'évolution va se faire vers un sacrum vertical (fig.8) avec
risque de spondyloptose [1].
Fig. 8 : petite
Fig. 7 : grande incidence
incidence pelvienne pelvienne
- Tomodensitométrie (TDM) osseuse : (fig.9) vue sur des coupes perpendiculaires à l'isthme.
Elle permet de déterminer surtout les formes dysplasiques [1].
- Scintigraphie osseuse : (fig.10) elle met en évidence la fracture de fatigue. Le SPL est
visible en phase précoce. Elle renseigne sur l'ancienneté du SPL et indique si la lyse et uni ou
bilatérale [1,9].
- Scanner et IRM : (fig.11) ils peuvent être demandés pour permettre de mieux localiser la
lésion et de montrer d'autres dégénérescences (pathologies discales) [1,5].
- Test clinique : il s'agit du test de Larson. Le patient est installé en décubitus ventral, un
coussin sous l'abdomen, les membres inférieurs bloqués par une des deux mains de
l'examinateur. Le patient doit effectuer une hyperextension du tronc et des épaules, les mains
placées derrière la nuque. Avec l'autre main, le praticien effectue une poussée verticale au
niveau de la charnière lombo-sacrée. Ce test est positif si des douleurs apparaissent lors de la
pression [10].
E. Evolution
F. Traitements
Fig. 12 : corset : A :
de face , B : de dos
- Reconstruction de l'isthme : elle est proposée aux jeunes sportifs, leurs permettant de
reprendre leur activité sportive par la suite [1].
A. Sports concernés
Rossi [1] a réalisé une étude en analysant des radiographies de 1430 athlètes de haut niveau
âgés de 15 à 25 ans et relate que la lyse isthmique touche 20% des sportifs dont 5% de SPL de
bas grade. Cette fréquence varie en fonction des sports pratiqués.
Ainsi, parmi les sports les plus touchés on retrouve : le plongeon (63,3% de SPL),
l'haltérophilie (36,2%), la lutte (33,3%), la gymnastique (32,8%), la danse (20%), le ski
(20%), le foot (20%). Dans le cyclisme on ne retrouve pas de SPL et très peu dans l'équitation
ou la natation [1,9].
B. La pratique du sport
Chez le sportif, le SPL par lyse isthmique est en général peu grave et évolue peu.
Le SPL n'est pas une contre-indication absolue à la pratique sportive.
Le morphotype du sportif de haut niveau est particulier. Selon Wodewki et Rolland , la
lordose lombaire, la pente sacrée et l'incidence pelvienne sont augmentées. Cela crée une
prédominance à la survenue d'un SPL par augmentation des contraintes en cisaillement au
niveau lombosacré. Ainsi la pratique d'un sport développant des contraintes en hyperextension
répétées associée au profil morphologique marqué en hyperlordose des sportifs seraient
propices au développement d'un SPL sur lyse isthmique [11].
Un sportif présentant une hyperlordose lombaire, une raideur pelvienne (ischio-jambiers,
psoas) et des douleurs lombaires est à surveiller.
Roy-Camille a lui aussi mis en évidence que la pratique du sport n'a pas d'influence sur
l'évolution du SPL en cas de SPL par lyse isthmique [9].
Toute douleur ressentie au niveau du rachis lombaire nécessite un examen plus poussé et
l'arrêt du sport la temps de la sédation des douleurs. Le sportif devra porter un corset et faire
une rééducation appropriée même après l'arrêt des douleurs. Le temps d'arrêt de l'activité
sportive et de port du corset est aussi déterminé par le stade de SPL. Seuls les SPL de grade
III en général nécessitent une intervention chirurgicale [12].
Cependant, dans certains sports comme la gymnastique, la pratique sportive à bon ou haut
niveau est contre-indiquée si l'adolescent présente une lyse isthmique ou un SPL pour éviter
leur aggravation. La compétition leur est interdite [17].
La danse classique est un sport où les contraintes au niveau du rachis sont importantes que ce
soit en flexion ou en extension.
Les placements des membres inférieurs ainsi que les mouvements réalisés au cours de la
chorégraphie ont un retentissement au niveau du rachis lombaire notamment vu qu'ils sont le
plus souvent réalisés en dehors des limites articulaires physiologiques [13, 14].
- l’en-dehors : (fig.13) c'est le placement principal en danse classique tous les mouvements
étant effectués dans cette position. Il consiste à placer le membre inférieur en rotation latérale.
Debout la position en-dehors se traduit par une rotation latérale au niveau de la hanche et du
segment jambier de façon à placer le pied en ouverture à 90° [14].
- la position de cinquième : (fig.14) c'est la position de départ du danseur. Les pieds sont
parallèles l’un devant l’autre mais joints au niveau du talon et du bord latéral du gros orteil
respectivement pour le pied avant et pour le pied arrière. Les membres inférieurs sont en
position « d'en dehors ». La lordose lombaire augmente pour compenser l'antéversion du
bassin. C'est pourquoi le danseur doit maintenir un autograndissement actif permanent pour
éviter l'hyperlordose [14].
Fig.14 : la
cinquième
Fig.15 : l'arabesque
Fig.13 : l'en-
dehors
2. Conséquences anatomiques
C’est le plus souvent dans la position en-dehors pieds au sol que l’on retrouve des mauvais
placements. Celle-ci entraîne la plupart du temps des compensations pour permettre au pied
de se retrouver dans le plan frontal. Ainsi, les compensations principales s’observent au
niveau de l’antéversion du bassin qui est augmentée, ce qui entraîne souvent une
augmentation de la lordose lombaire. Cette augmentation de la lordose sera diminuée par
- autograndissement : il permet de réduire les courbures et la lordose mais aussi d'étirer les
muscles paravertébraux lombaires souvent rétractés du fait de l'hyperlordose.
V. CONCLUSION
Le SPL est dans la majorité des cas asymptomatique ce qui rend difficile la prise en charge
thérapeutique dans un but de prévention et de soin du sportif. S'il est décelé à temps la prise
en charge orthopédique associée à une rééducation bien conduite permet d'éviter l'aggravation
et l'intervention chirurgicale. C'est pourquoi le thérapeute doit être vigilant lors de tout
épisode douloureux aigu au niveau du rachis lombaire et mener une investigation complète.
Le SPL est une pathologie qui ne contre-indique pas la pratique du sport. Ce sont les signes
cliniques qui vont indiquer aux thérapeutes les moyens à mettre en place pour éviter
l'aggravation d'un SPL.
BIBLIOGRAPHIE
[1] Vital J.-M, Pedram M., Spondylolisthésis par lyse isthmique., Encyclopédie Médico
Chirurgicale (Elsevier SAS, Paris), Appareil locomoteur, 15-835-A-10, 2005.
[6] Morel E, Ilharreborde B, Lenoir T, et coll., Sagittal balance of the spine and degenerative
spondylolisthesis, Revue de chirurgie orthopédique, n°91 pages 615-626, 2006
[10] Rozemblat M., Compte-rendu du Congrès international d’Orthopédie avril 2000 Gold
Coast Australie, Journal de Traumatologie Sport, n°17, pages 231-235, avril 2000
[11] Biot B., Diméglio A., Hérisson C., Spondylolisthésis de l'enfant à l'adulte, pages 73-81,
Masson Paris éditeur, mars 2007
[12] Vautravers P., Rachis et football, Journal de Traumatologie du Sport, n°21 pages 249-
253, 2004
[13] Arnheim D.,Médecine de la danse, pages 18,35-37,81-83, Masson, Paris, éditeur, 1982
[14] Thiescé A., Le geste dansé et ses conséquences en rhumatologie, Laboratoires Ciba-
Geigy, Paris, éditeur,1996