Le Takaful est un concept islamique d’assurance, basé
sur les normes et règles de la Sharia. Il provient du verbe arabe ‘Kafala’, qui signifie "se garantir l’un l’autre" ou "garantie conjointe". En principe, le système de Takaful est basé sur la coopération mutuelle, la responsabilité, l’assurance, la protection et l’assistance entre des groupes ou des participants.
Tout comme une mutuelle d'assurance, une
compagnie Takaful permet de mutualiser les risques et de repartir les pertes éventuelles entre l'ensemble des assurés. Ainsi, les membres d'une compagnie d'assurance takaful sont à la fois assureurs (« propriétaires » des fonds gérés par la compagnie) et assurés (bénéficiaires en cas de sinistre).
Les souscripteurs des contrats Takaful apportent les
fonds nécessaires à la couverture des risques futurs, et bénéficient en fin d’exercice comptable de dividendes sur les opérations exclusives d’assurance (taux à distribuer déterminé par un conseil d’administration). En revanche, ils sont également tenus à la recapitaliser en cas de résultats négatifs. Ils sont donc, de fait, les propriétaires des fonds collectés, la compagnie takaful jouant le rôle de gestionnaire et se rémunérant par le biais de commissions.
Et afin d'éliminer le caractère incertain (Gharar)
associé aux contrats d'assurance conventionnelle, les contrats takaful ne spécifient pas un bénéfice monétaire prédéterminé.
De plus, en tant qu’institution financière islamique,
une compagnie Takaful doit se conformer aux préceptes de la Sharia dans la gestion de ses investissements. Dans l'allocation d'actifs des portefeuille d'investissements d'une compagnie de takaful, les actions représentent plus de la moitié du portefeuille, le solde étant placé dans des produits plus liquides. Il existe trois modèles et plusieurs variations de la mise en pratique du Takaful, la principale différence entre les différents modèles étant le mode de détermination de la rémunération de l'opérateur takaful:
Modèle de Moudabara : pourcentage dans les
profits repartis entre l’opérateur et le fonds des sociétaires, après déduction de toutes les charges techniques, frais de gestion et autres frais généraux. Modèle de Wakala : exprimée en pourcentage des primes, décidée annuellement et d’avance et rémunérant directement les frais de gestion de l’opérateur. Combinaison des deux : il s’agit de la plus courante au Moyen orient Les formes de contrats de gestion Takaful ? Il existe plusieurs formes de contrat qui gouvernent la relation entre les participants (assurés) et l’opérateur Takaful. Selon les experts de l’ACAPS, les contrats les plus utilisés sont le contrat « mudaraba » (participation aux résultats) et le contrat « wakala » (mandat). Alors, pour le modèle « mudaraba », l’opérateur Takaful agit en tant que mudarib (entrepreneur) et les participants comme « Rab ul mal »(apporteurs de capitaux). Le contrat précise comment les gains générés par le placement et/ou les excédents de l’opération Takaful seront repartis entre l’opérateur Takaful et les participants. Les pertes sont à la charge des seuls participants en tant qu’apporteurs de capitaux, sous réserve que l’opérateur n’ait pas commis de faute professionnelle ou de négligence, et dans ce cas le « mudarib » n’est pas rémunéré de ses efforts, expliquent les responsables de l’ACAPS. Pour le modèle « Wakala », la relation mandant- mandataire est utilisée pour la souscription et pour le placement. Dans la souscription, l’opérateur Takaful agit comme mandataire des participants pour gérer le fonds Takaful. Tous les risques sont supportés par le fonds et tout excédent d’exploitation appartient aux participants. L’opérateur Takaful ne participe pas directement au risque supporté par le fonds ni à aucun excédent / déficit du fonds. En revanche, poursuivent ces experts, l’opérateur reçoit une commission fixe dire « Wakala », qui rémunère sa gestion de l’opération pour le compte des participants, et représente généralement un pourcentage des cotisations payées. La rémunération de l’opérateur peut aussi inclure une commission de performance, déduite de l’excédent éventuel, comme incitation à une gestion efficace du fonds Takaful. Une autre combinaison existe, indiquent les responsables de l’ACAPS. Il s’agit de la combinaison de contrat « Wakala » et « Mudaraba ». Dans ce modèle, le contrat « Wakala » est adopté pour la souscription, et le contrat « Mudaraba » est utilisé pour les placements du fonds Takaful. Cette approche semble être favorisée par certaines organisations internationales, indique les responsables de l’ACAPS, et elle est en pratique largement adoptée par les sociétés Takaful.