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GUIDE DES

THÉRAPIES ALTERNATIVES
Guide des
Thérapies alternatives
Principes, efficacité
et risques

Avec la collaboration de
Krista Federspiel etVera Herbst
Pourquoi
un tel guide?

' Pourquoi un tel guide ?


La tendance est claire et de plus en plus m a r q u é e : le
public se tourne de plus en plus vers les t h é r a p i es na-
turelles et la m é d e c i n e alternative.
Les raisons sont certes d i f f é r e n t e s et m ê m e très dif-
férenciées d'une personne à l'autre, mais une motiva-
tion revient sans cesse : le souhait d ' é t a b l i r une autre
relation avec son m é d e c i n , de b é n é f i c i er d'une é c o u t e
plus personnalisée et d'avoir face à soi un spécialiste
prêt à dialoguer. S'ajoutent à cela un scepticisme crois-
sant par rapport à l'invasion technologique et à la spé -
cialisation de la m é d e c i n e , ainsi qu'une crainte quant
aux effets secondaires des m é d i c a m e n t s .
Des é t u d e s m e n é e s r é c e m m e n t en Allemagne, ber-
ceau e u r o p é e n de "l'autre" m é d e c i n e , indiquent que
près de 90 % de la population pensent que les m é -
thodes de soins alternatives sont un c o m p l é m e n t utile
et plus de 50 % sont d'avis que de telles m é t h o d e s
sont souvent meilleures pour porter r e m è d e à de nom-
breuses maladies.
En Allemagne, les caisses d'assurance maladie sui-
vent é g a l e m e n t la tendance puisque, pour des raisons
de concurrence, elles reprennent de plus en plus de m é -
decines alternatives dans la liste de leurs prestations.
Cependant, dans notre pays, bon nombre de m é t h o d e s
alternatives ne sont pas remboursées par les m u t u a l i t é s
et les compagnies d'assurances lorsque la preuve de leur
efficacité n'a pas encore été faite. Pour les patients, cela
signifie souvent qu'ils doivent payer de leur poche s'ils
souhaitent suivre un traitement qui sort de la norme. Et
bon nombre de patients ne se rendent compte avec ef-
froi des frais encourus dans ce genre de traitement que
longtemps après le d é b u t du traitement.

6
Pourquoi
un tel guide?

M ê m e les patients bien i n f o r m é s ne savent, dans la Le besoin croissant d'information et d'aide à l'orienta-
plupart des cas, que peu de choses sur les fonde- tion a donc m o t i v é la r é d a c t i o n de ce guide pratique,
ments, les risques et les effets secondaires des m é d e - qui a pour but de donner aux personnes intéressées
cines dites douces. La raison en est simple : les promo- une série de critères qui leur permettent de d é c i d er si
teurs de ces m é t h o d e s ne vont é v i d e m m e n t pas insis- elles souhaitent oui ou non suivre un traitement "dif-
ter sur leurs aspects p r o b l é m a t i q u e s . Et ce qui, de f é r e n t " . Quel est le rapport c o û t - s e r v i c e des m é d e -
prime abord, porte l ' é t i q u e t t e "naturel" est rarement cines naturelles et des t h é r a p i e s alternatives ? Quelles
remis en doute. Pourtant, quiconque se demande ce sont les m é t h o d e s qui promettent de l'aide et fonc-
qui justifie la confiance placée dans ces m é d e c i n e s al- tionnent vraiment ? A quels frais doit-on s'attendre ?
ternatives, attendra souvent en vain une r é p o n s e satis- Et le plus important : à quel praticien peut-on s'en re-
faisante. Une personne sur deux ayant testé "l'alterna- mettre ?
tif" est g é n é r a l e m e n t d é ç u e . Ce guide pratique est un c o n d e n s é de toutes les
Pour le consommateur, le boom du bio, du naturel, m é t h o d e s naturelles de soins et de toutes les t h é r a p i e s
de l'alternatif et de l ' é s o t é r i q u e a ses avantages et ses alternatives connues à ce jour; il se veut donc être une
i n c o n v é n i e n t s . L'offre en m é t h o d e s , produits et appa- r é p o n s e aux questions pressantes des personnes qui
reils de soins croît sans cesse et est de moins en moins souhaitent faire confiance à ce genre de m é d e c i n e s .
transparente. C o n f o r m é m e n t à la t â c h e que Test-Achats s'est as-
Parmi celles-ci figurent quelques nouvelles créa- signée, ce guide pratique soumet toutes les m é t h o d e s
tions comme des appareils assistés par ordinateur ou la t h é r a p e u t i q u e s alternatives à des critères stricts et se
m é d i t a t i o n mystique venue d'Extrême-Orient , mais aussi fonde sur les connaissances médicale s les plus ac-
des m é t h o d e s de traitement depuis longtemps oubliées tuelles. Les conflits scientifiques ne peuvent é v i d e m -
et m ê m e considérées avec mépris telles que l'urinothéra- ment pas être réglés dans ce cadre. Cependant, si des
pie, qui jouissent d'une véritable renaissance. preuves scientifiques claires manquent pour prouver
Manque é g a l e m e n t de transparence la qualification qu'une "nouvelle" m é t h o d e t h é r a p e u t i q u e est - dit-
des personnes qui offrent et pratiquent ces médecines al- on - efficace ou s'il y a des é l é m e n t s qui donnent à
ternatives. Les patients ont le choix entre des médecins penser que son utilisation n'est pas d é p o u r v u e de
ayant suivi formations et recyclages en profondeur, qui risques, nous ne pouvons pas la recommander sans r é -
" tentent le coup " pour être à la mode, des naturopathes, serves.
des personnes issues d'autres professions du secteur de la Cette attitude critique et c o h é r e n t e suscitera peut-
santé ayant suivi une formation c o m p l é m e n t a i r e solide être des critiques de la part de certains t h é r a p e u t e s .
ou parfois douteuse, des guérisseurs autoproclamés ou Pourtant, les effets secondaires et les dangers de cer-
encore de purs charlatans. La plaque sur la porte du cabi- taines m é t h o d e s ne peuvent en aucun cas être tus. Et
net reste très laconique sur le type d'activités pour les- toute personne qui promet la g u é r i s o n est mise au d é f i
quelles la personne est véritablement qualifiée. et doit faire la preuve de son h o n n ê t e t é .

7
Sommaire

Sommaire

11 Les thérapies de A à Z 60 La s a i g n é e
14 La méthode 61 Le traitement par sangsues
62 Les ventouses
63 La t h é r a p i e de Baunscheidt
64 L ' e m p l â t r e de cantharidine et la fontanelle
16 Prendre sa santé en main 66 La photothérapie
68 Les massages classiques
17 La médecine empirique 71 Le drainage lymphatique
19 Le changement d'étiquette 71 Le massage sous l'eau par jets à haute pression
20 L'effet placebo 72 Les massages de zone réflexe
21 La contrôlabilité 72 Le massage du tissu conjonctif
21 La médecine holistique 72 Le massage de zone réflexe musculaire
22 La consommation et la croyance dans les appareils 72 Le massage du périost e
23 Le développement des médicaments 73 Le massage du c ô l o n
24 Les thérapeutes et leur formation 74 La médecine manuelle (ostéopathie, chiropraxie)
26 L'expérimentation sur l'homme 76 La thérapie du mouvement
82 L'alimentation
83 La d i é t é t i q u e qualitative
86 L'alimentation selon Kollath
28 Principes de base 86 Le r é g i m e de Bircher-Benner
des thérapies 87 Le r é g i m e de Schnitzer
88 Le r é g i m e de Bruker
30 La stimulothérapie ou thérapie de régulation 89 Le v é g é t a r i s m e
33 L'immunomodulation 90 Le r é g i m e dissocié de Hay
37 La thérapie de l'ordre 91 La macrobiotique
92 Le j e û n e
95 La cure de Mayr
96 La cure de Schroth
40 Méthodes thérapeutiques 97 L'alimentation instinctive
classiques 98 Les o l i g o é l é m e n t s
100 Les "modes" dans l'alimentation
42 Les thérapies du chaud et du froid 100 La gelée royale
44 Le sauna et le bain de vapeur 100 Le miel
47 La t h é r a p i e de Kneipp 100 Le komboucha
51 Les applications d'eau 101 La propolis
57 Les enveloppements et les compresses 101 LeQlO
59 Les processus révulsifs 102 Le lait de jument

8
Sommaire

102 L'eau minérale et médicinale 158 Le moxa (moxibustion)


103 Les plantes médicinales (phytothérapie) 159 L'acupression et le shiatsu
113 Maria Trebern 160 Le qigong
114 Les produits "à la mode" 161 L'ayurveda
114 L'éleuthérocoque 167 Le yoga
114 Le ginseng 169 Les cinq t i b é t a i n s
115 L'ail
115 L'huile d ' œ n o t h è r e
116 L'huile de l'arbre à t h é
117 Les immunostimulants d'origine végétale 170 Systèmes médicaux alternatifs
118 L'arbre de vie (thuya)
119 Le gui 172 La médecine anthroposophique
120 L'échinacée 175 L'art-thérapie
121 Les techniques de relaxation et de méditation 176 L'homéopathie
123 Le training a u t o g è n e
123 La relaxation selon Jacobson
123 Le biofeedback
124 L'eutonie 182 Méthodes thérapeutiques
124 La relaxation fonctionnelle selon Fuchs non conventionnelles
125 La t h é r a p i e du nnouvement concentratif
125 La m é d i t a t i o n 184 L'aromathérapie
125 Les mindmachines 187 Le traitement de l'aura et le massage magnétique
128 La thérapie respiratoire 189 L'auriculothérapie
132 L'hypnothérapie 190 Les remèdes autologues
134 La musicothérapie 194 La thérapie florale de Bach
136 La biodanse 197 La biochimie selon Schùssier
138 Les cures 199 La thérapie de la chélation
200 L'hydrothérapie du côlon
202 La thérapie cranio-sacrée
203 La lithothérapie
44 Systèmes médicaux étrangers 206 L'auto-hémothérapie
207 Le traitement par urine autologue
146 L'ethnomédecine 210 L'enzymothérapie
148 La médecine traditionnelle chinoise 212 La chromothérapie
150 La m é d e c i n e japonaise Kampo 215 La m é t h o de Feldenkrais
150 La m é d e c i n e traditionnelle t i b é t a i n e 217 La réflexologie plantaire
153 L'acupuncture 218 La méthode Grinberg

9
Sommaire

220 La médecine de Hildegard 270 Systèmes diagnostiques


221 L'homotoxicologie et thérapeutiques
224 Le traitement au dioxyde de carbone non conventionnels
225 La laserthérapie
227 La magnétothérapie 272 Introduction au diagnostic alternatif
229 La thérapie microbiologique 274 La kinésiologie appliquée, la kinesthétique
232 La thérapie neurale selon Huneke éducationnelle, le Touch for Health
235 Les nosodes 277 La bioélectronique
238 L'organothérapie 277 La thérapie par biorésonance, multirésonance, Mora
239 Le traitement par cellules fraîches et Multicom
241 La t h é r a p i e de Theurer 281 L'électroacupuncture selon Voll (EAV)
242 La t h é r a p i e à base de thymus 284 Le test électrocutané et le test électrofocal
243 La cure de Wiedeman 284 Le diagnostic et la thérapie électroneuraux
244 La médecine orthomoléculaire 285 L'analyse minérale des cheveux
248 Le massage pétéchial par succion et la thérapie de 287 L'iridologie
régénération matricielle 288 Le diagnostic des pupilles
250 Le reiki 288 La photographie de Kirlian
251 Le rolfing 290 L'écologie clinique
252 Les oxygénothérapies 293 Le pendule
253 La t h é r a p i e d'oxydation h é m a t o g è n e (HOT/UVB, 294 Le diagnostic par thermorégulation
dialyse sanguine) 295 La rhabdomancie, la radiesthésie, la géopathie
255 Le traitement par perfusion d ' o x y g è n e 298 Le diagnostic de la langue, de la main, du pied et
256 L'ozonothérapie de l'oreille
258 La t h é r a p i e d'inhalation d'ions o x y g è n e
259 L ' o x y g é n o t h é r a p i e en é t a p es
262 L'entraînement oculaire
265 La spagyrique 300 Thérapies anticancéreuses
267 L'électrostimulation nerveuse transcutanée (TENS)

302 A propos de prévention, de dépistage et de


nouvelles voies
309 Diagnostic non conventionnel du cancer
311 Régimes et directives alimentaires

314 Index

10
Les thérapies
deAàZ

Les thérapies de A à Z

D
Diagnostic de la langue, de la main, 298
Acupression 159 du pied et de l'oreille
Acupuncture 153 Diagnostic des pupilles 288
Ail 115 Diagnostic électroneural 284
Alimentation 82 Diagnostic par thermorégulation 294
Alimentation instinctive 97 Dialyse sanguine 253
Alimentation selon Kollath 86 Diététique qualitative 83
Analyse minérale des cheveux 285 Dioxyde de carbone (traitement au) 224
Anthroposophie 172 Drainage lymphatique 71
Applications d'eau 51
Arbre de vie 118
Aromathérapie 184 E
175 Eau minérale et médicinale 102
Art-thérapie
187 EAV 281
Aura (traitement de I')
189 Echinacée 120
Auriculothérapie
205 Ecologie clinique 290
Auto-hémothérapie
161 Electroacupuncture selon Voll 281
Ayurveda
Electrostimulation nerveuse transcutanée 267
Eleuthérocoque 114
B Elixirs floraux de Bach 194
Bach (thérapie florale de) 194 Emplâtre de cantharidine 64
Bain de vapeur 44 Entraînement oculaire 262
Baunscheidt (thérapie de) 63 Enveloppements • 57
Biochimie selon SchiJssIer 197 Enzymothérapie 210
Biodanse 136 Ethnomédecine 146
Bioélectronique 277 Eutonie 124
Biofeedback 123
Biorésonance 277

Feldenkrais (méthode) 215


Fontanelle 64
Cellules fraîches (traitement par) 239
Chaud et froid (thérapie du) 42
Chélation (thérapie de la) 199
74 Gelée royale 100
Chiropraxie
212 Géopathie 295
Chromothérapie
169 Ginseng 114
Cinq tibétains
57 Grinberg (méthode) 218
Compresses
95 Gui 119
Cure de Mayr
Cure de Schroth 96
Cure de Wiedeman 243
H
Cures 138
Hildegard (médecine de) 220

11
Les thérapies
deAà Z

Homéopathie 176 Médecine anthroposophique 172


Homotoxicologie 221 Médecine de Hildegard 220
HOT/UVB 253 Médecine manuelle 74
Huile de l'arbre à thé 116 Médecine orthomoléculaire 244
Huile d'œnothère 115 Médecine traditionnelle chinoise 148
Hydrothérapie du côlon 200 Méditation 125
Hypnothérapie 132 Miel 100
Mindmachines 125
Modes dans l'alimentation 100
I Mora 277
Immunomodulation 33 Mouvement (thérapie du) 76
Immunostimulants d'origine végétale 117 Mouvement concentratif (thérapie du) 125
Inhalation d'ions oxygène (thérapie d') 258 Moxa (moxibustion) 158
Iridologie 287 Multicom 277
Multirésonance 277
Musicothérapie 134

JelJne 92
N
Nosodes 235
Kinésiologie appliquée 274
Kinesthétique éducationnelle 274 0
Kirlian (photographie) 288 Oligoéléments 98
Kneipp (thérapie de) 47 Ordre (thérapie de 1') 37
Komboucha 100 Organothérapie 238
Ostéopathie 74
Oxydation hématogène (thérapie d') 253
Oxygénothérapie en étapes 259
Lait de jument 102
Oxygénothérapies 252
Laserthérapie 225
Ozonothérapie 256
Lithothérapie 203

M
Pendule 293
Macrobiotique 91
Perfusion d'oxygène (traitement par) 255
Magnétothérapie 227
Photographie de Kirlian 288
Maria Treben 113
Massage de zone réflexe musculaire 72 Photothérapie 66
Massage du côlon 73 Phytothérapie 103
Plantes médicinales 103
Massage du périoste 72
Processus révulsifs 59
Massage du tissu conjonctif 72
Produits "à la mode" 114
Massage magnétique 187
Propolis 101
Massage pétéchial par succion 248
Massage sous l'eau par jets à haute pression 71
Massages classiques 68
Massages de zone réflexe 72 010 101

12
Les thérapies
deAàZ

Qigong 160
TENS 267
Test électrocutané 284
R
Test électrofocal 284
Radiesthésie 295
Thérapie cranio-sacrée 202
Réflexologie plantaire 217
Thérapie électroneurale 284
Régénération matricielle (thérapie de) 248
Thérapie microbiologique 229
Régime de Bircher-Benner 86
Thérapie neurale selon Huneke 232
Régime de Bruker 88
Thérapie respiratoire 128
Régime de Schnitzer 87
Theurer (thérapie de) 241
Régime dissocié de Hay 90
Thuya 118
Régulation (thérapie de) 30
Thymus (thérapie à base de) 242
Reiki 250
Touch for Health 274
Relaxation 121
Training autogène 123
Relaxation fonctionnelle selon Fuchs 124
Relaxation selon Jacobson 123
Remèdes autologues 190 u
Rhabdomancie 295 Urine autologue (traitement par) 207
Rolfing 251

Végétarisme 89
Saignée 60 Ventouses 62
Sangsues (traitement par) 61
Sauna 44
Shiatsu 159
Spagyrique 265 Yoga 167
Stimulothérapie 30

13
La méthode
Ce guide s'est fixé pour objectif de p r é s e n t e r tous les
faits et opinions qui portent sur le sens, l'efficacité et
les risques des m é d e c i n e s naturelles. Selon les possibi-
lités, il reprend le large spectre des d é f e n s e u r s et des
d é t r a c t e u r s de ces m é t h o d e s .
Le nombre des m é t h o d e s t h é r a p e u t i q u e s propo-
sées sous l'appellation " m é d e c i n e s naturelles" est par-
t i c u l i è r e m e n t élevé. Certaines ont leurs racines dans
des pays comme l'Allemagne ou l'Autriche mais ont
largement dépassé leurs f r o n t i è r e s , tandis que d'autres
se limitent plus au plan r é g i o n a l . Certains procédé s se
fondent sur des traditions venues d ' E x t r ê m e - O r i e n t ,
d'autres sont originaires des États-Unis. Nous avons
choisi de p r é s e n t e r des m é t h o d e s qui se sont fait un
nom et dont l'application est connue.
Sont ici décrites comme m é t h o d e s t h é r a p e u t i q u e s
classiques celles qui utilisent des moyens naturels, qui
ont fait leurs preuves depuis longtemps et dont l'effi-
cacité est p r o u v é e . Elles sont reconnues par les
sciences naturelles médicales. Étant d o n n é que les
cures réunissen t tous les principes et m é t h o d e s des
m é d e c i n e s naturelles, elles se trouvent à la fin du cha-
pitre c o n c e r n é .
Un chapitre séparé p r é s e n t e les systèmes m é d i c a u x
é t r a n g e r s , qui se distinguent de notre tradition m é d i -
cale par leur bagage culturel et par la pensée religieuse
qui les sous-tend.
Pour ce qui est des systèmes m é d i c a u x alternatifs,
nous d é c r i v o n s des concepts complets qui se sont im-
posés comme des m é t h o d e s i n d é p e n d a n t e s et sont re-
connus comme orientations t h é r a p e u t i q u e s spéci-
fiques.
Sont classées comme "non conventionnelles" les
m é t h o d e s t h é r a p e u t i q u e s qui ne sont pas (encore) ou
plus reconnues par le monde scientifique. Le fait qu'il
soit fait é t a t de réussites t h é r a p e u t i q u e s g r â c e à l'em-
ploi de ces m é t h o d e s ne suffit pas pour en faire des
techniques c o m m u n é m e n t a c c e p t é e s . Une m é t h o d e
ne pourra être c o n s i d é r é e comme ayant fait ses
preuves que si son e f f i c a c i t é est clairement a v é r é e.
La méthode

En m é d e c i n e , une technique n'est g é n é r a l e m e n t ad- Ne sont pas à conseiller les p r o c é d é s t h é r a p e u t i q u e s :


mise que lorsqu'elle a é t é c o u r o n n é e d'un franc succès • qui n'ont pas d'effet probant;
chez un nombre suffisamment important de patients • dont l'influence s p é c i f i q u e sur la pathologie n'est
et que ce résultat peut être reproduit dans deux autres pas suffisamment d o c u m e n t é e ;
études indépendantes. • dont le concept de base est manifestement e r r o n é ;
Pour le volet "non conventionnel", il faut aussi te- • dont l'emploi n ' e n t r a î n e aucun avantage ou est lié
nir compte de la possibilité ou de l'impossibilité d'ex- à des effets secondaires importants.
pliquer avec certitude pourquoi la m é t h o d e fonctionne L'utilisation de ce genre de m é t h o d e s est unique-
de cette m a n i è r e , de la base sur laquelle elle a été choi- ment j u s t i f i ée lorsqu'il n'y a aucun autre traitement ef-
sie et f o n d é e et du fait qu'elle entre ou non en conflit ficace possible.
avec des lois naturelles avérées ou des expériences m é - Sont à cJéconseiller les m é t h o d e s
dicales c o m m u n é m e n t reconnues. • qui sont quasiment ou totalement sans effet b é n é '
Les traitements non conventionnels peuvent être fique et dont les risques ne peuvent être évalués;
vieux comme le monde ou être des " d é c o u v e r t e s " r é - • qui sont liées à un facteur de risque bien trop élevé.
centes. Les p r o c é d é s ont é t é évalués en fonction des
Ce guide pratique reprend dans un groupe à part les normes médicales et scientifiques actuellement en vi-
m é t h o d e s non conventionnelles qui peuvent être utili- gueur. Par c o n s é q u e n t , des rapports de réussite anec-
sées à des fins diagnostiques. Nombre d'entre elles ser- dotiques ne suffisent pas pour attester de l'efficacité
vent d'ailleurs é g a l e m e n t de m é t h o d e s t h é r a p e u t i q u e s . d'une m é t h o d e . En effet, des succès isolés n'excluent
Nombre de t h é r a p i e s sont représentées par des as- pas que le lien p n v i l é g ié entre t h é r a p e u t e et patient
sociations et des instituts. Nous ne mentionnons ce- puisse avoir fait naître "l'effet curatif". Des t h é r a -
pendant aucune adresse de t h é r a p e u t e , d'association, peutes convaincus sont en mesure de soutenir la
de fabricant d'appareils ou de producteurs de m é d i c a - confiance du patient et, dans bien des cas, de renfor-
ments et ce, faute de pouvoir donner des garanties cer ainsi sa c a p a c i t é à l ' a u t o - g u é r i s o n d'une m a n i è r e
suffisantes quant au sérieux de leur offre. telle que le choix de la m é t h o d e ne joue plus aucun
Les conseils sont f o r m u l é s i n d é p e n d a m m e n t du rôle.
fait que la personne qui applique le traitement ou le Ont servi de sources à cet ouvrage, les publications
procédé : des prestataires de ce genre de soins, la l i t t é r a t u re dis-
• soit convaincue de son efficacité ou ponible et - dans la mesure du possible - les d é b a t s
• utilise un placebo en connaissance de cause, pour scientifiques posés par ces produits. Une é q u i p e de
renforcer la confiance du patient et, partant, soutenir conseillers couvrant un large éventail de disciplines
les capacités d ' a u t o d é f e n s e du corps. spécialisées a c o n t r i b u é à la recherche et au choix de
Sont à conseiller les m é t h o d e s t h é r a p e u t i q u e s uti- sources scientifiques sérieuses dans la l i t t é r a t u r e , ainsi
lisant des moyens naturels qui ont fait leurs preuves et q u ' à l ' é v a l u a t i on et à la formulation du texte.
dont les effets secondaires sont minimes.
Par ailleurs, il existe des traitements pour lesquels il
a é t é p r o u v é qu'ils peuvent g u é r i r certaines maladies
ou soulager certains s y m p t ô m e s . Le cas é c h é a n t , leur
utilité doit surpasser le risque encouru par leur utilisa-
tion.

15
Prendre sa santé en main

16
Prendre
sa santé
en main

17
Prendre
sa santé
en main

La nature guérit . De nombreuses maladies apparaissent La m é d e c i n e empirique


et disparaissent d ' e l l e s - m ê m e s et ce sont leurs propres
La m é d e c i n e f o n d é e sur les sciences naturelles et les
forces d ' a u t o - g u é r i s o n qui permettent à certaines per-
m é d e c i n e s naturelles ont les m ê m e s racines : la v o l o n t é
sonnes malades de recouvrer la santé. Quoi qu'il en
de guérir, l'expérience que certaines m é t h o d e s peuvent
soit, le t h é r a p e u t e peut donner un petit coup de pouce.
être c o u r o n n é e s de succès et le désir de r é s o u d r e
Prendre sa s a n t é en main est le but de toutes les
l ' é n i g m e de la santé et de la maladie. Au 19e siècle, la
" m é d e c i n e s naturelles". Elles soutiennent l'organisme
m é d e c i n e f o n d é e sur les sciences naturelles s'est impo-
et l'activent, si les organes ne fonctionnent pas
sée : depuis lors, une m é t h o d e de soin est j u g é e effi-
comme il se doit et si les biorythmes du corps ne tour-
cace lorsque sa réussite n'est pas un cas isolé, mais un
nent plus parfaitement rond.
p h é n o m è n e vérif iable et reproductible. Pour réaliser ces
Les m é d e c i n e s naturelles utilisent des moyens natu-
tests, des normes internationales sont aujourd'hui en
rels, ont recours à des mesures physiques et d i é t é t i q u e s
vigueur et sont reconnues par tous les systèmes m é d i -
et renoncent aux m é d i c a t i o n s d'origine s y n t h é t i q u e .
caux occidentaux f o n d é s sur les sciences naturelles.
Les m é t h o d e s t h é r a p e u t i q u e s naturelles font sortir l'or-
Tout ceci relègue dans la m a r g i n a l i t é les t h é r a p e u t e s
ganisme de ses réserves, l'entraînen t et le renforcent
qui ne font confiance qu'aux seuls résultats empiriques.
(voir principes de base des t h é r a p i es p. 28).
Cependant, le patient aussi doit contribuer à sa guéri- Au siècle dernier, deux écoles se sont peu à peu déve-
son : il doit attendre patiemment jusqu'à ce que son corps loppées aux antipodes l'une de l'autre, l'opposition tour-
ait c h a n g é et se discipliner afin de suivre régulièrement le nant depuis 1880 autour du terme " m é d e c i n e acadé-
traitement. C'est uniquement par ce biais que le patient mique". Pourtant, au cours des dernières décennies, les
est en mesure d'activer ses capacités d ' a u t o - g u é r i s o n. deux courants m é d i c a u x se sont peu à peu rapprochés.

Un tel traitement suppose que le thérapeute Parallèlement à la r é v o l u t i o n industrielle, certaines


connaisse parfaitement bien son patient, le soutienne tendances sont nées et ont c o m m e n c é à promouvoir
et l'aide à se retrouver. un mode de vie sain et naturel. En temps de crise, ces
tendances plus "nature" ont s y s t é m a t i q u e m e n t connu
un essor c o n s i d é r a b l e .
La situation est comparable aujourd'hui : la croyance
/ / Q/ ) h dans le p r o g r è s est é b r a n l é e , une prise de conscience

18
Le changement
d étiquette

pour l'environnement et une certaine nostalgie de la semaines de traitement au centre, 91 % des patients
nature se d é v e l o p p e n t peu à peu pour contrer le carac- ont dit se sentir mieux. L'efficacité du traitement a g é -
tère autodestructeur de la civilisation technique. n é r a l e m e n t correspondu au taux de réussite attendu
Il est vrai que certaines maladies, blessures ou infec- par le patient.
tions aiguës ne sont plus aussi redoutables qu'aupara-
vant grâce à l'art de la m é d e c i n e ; pourtant, de plus en
plus de gens souffrent de troubles du b i e n - ê t re et de
pathologies chroniques : c'est la réponse de l'orga-
nisme aux pollutions que sont le bruit, les mauvaises
odeurs, le stress, le manque d'affection, la consomma-
tion de tabac et d'alcool et bien d'autres choses encore.
Le niveau de vie augmente et avec lui les exigences
des être humains quant à leur s a n t é . La crainte des ef-
Le changement d ' é t i q u e t t e
fets secondaires des m é d i c a m e n t s augmente, de Les concepts t h é r a p e u t i q u e s préférés sont ceux qui se
m ê m e que les désillusions quant à une " m é d e c i n e ad- disent "biologiques, doux et fortifiants". Mais toutes
ministrative", qui tient compte du résultat de l'examen les formules p r o p o s é e s ne sont pas des m é t h o d e s t h é -
m é d i c a l mais pas de l'état de santé du patient et qui rapeutiques naturelles. Bon nombre "d'alternatives"
traite la pathologie mais perd le malade de vue. sont bien loin du compte. Elles n'utilisent aucun pro-
Selon une é t u de allemande, 30 à 90 % des patients duit naturel (voir e n z y m o t h é r a p i e p. 210), les p r o c é d é s
quittent occasionnellement la sphère de la médecine aca- utilisés ne sont pas doux mais r e p r é s e n t e n t bien au
d é m i q u e et font confiance à d'autres m é t h o d es thérapeu- contraire une agression pour le corps et le blessent
tiques; la moitié de la population allemande prend réguliè- (voir t h é r a p i e de Baunscheidt p. 63).
rement des "remèdes naturels". Ces chiffres n'en restent Les rapports positifs ou tout simplement d é p o u r v u s
pas moins très vagues car chaque personne a sa propre in- de toute critique que l'on peut lire dans les médias per-
terprétation de ce que sont les "remèdes naturels". mettent à tous les procédé s populaires de jouir d'une
La majeure partie des patients reconnaissent qu'ils grande n o t o r i é t é . De plus, de nombreux d é f e n s e u r s
attendent des m é d e c i n e s alternatives une aide s u p p l é - des m é t h o d e s non conventionnelles en font une large
mentaire, un c o m p l é m e n t au traitement qu'ils suivent publicité dans la presse à sensation, avec la collabora-
déjà et qu'ils attendent de ces m é t h o d e s un renforce- tion de personnes connues et guéries grâce à eux. Sou-
ment de leurs défenses immunitaires et des effets se- vent, ce qui est "naturel" est aussi synonyme de "non
condaires m o d é r é s . Une autre motivation - et non des reconnu scientifiquement". D'autres naturopathes se
moindres - qui les anime est de pouvoir participer ac- parent de faux titres de professeurs ou fondent des so-
tivement à leur propre g u é r i s o n . ciétés aux noms ronflants du genre "Institut internatio-
L'université britannique de Southampton dispose nal de recherche sur...", qui donnent l'impression qu'il
en son sein d'un centre d ' é t u d e des t h é r a p i e s alterna- s'agit d'un organisme scientifique reconnu.
tives. Dans ce centre, des chercheurs analysent les par- Les informations fallacieuses et la propagande du
cours m é d i c a u x des patients avant qu'ils ne choisissent bouche à oreille laissent croire que de telles m é t h o d e s
les m é d e c i n e s alternatives. Dans 83 % des cas, l'échec sont d é p o u r v u e s d'effets secondaires et peuvent faire
de plusieurs traitements conventionnels a é t é la raison des miracles.
du changement de cap; 31 % des personnes é t u d i é e s Les thérapeutes non conventionnels s'adressent avant
se sont dites insatisfaites du manque de c o m p r é h e n - tout aux patients qui sont p r o f o n d é m e n t gênés par des
sion de leur m é d e c i n traitant; 29 % se sont quant à s y m p t ô m es chroniques tels que des rhumatismes, des mi-
elles plaintes des examens m e n é s à la h â t e . A p r è s huit graines ou des allergies. Ils s'adressent aussi à des per-

19
Prendre
sa santé
en main

sonnes dont les causes de maladie sont probablement psy- Leffet placebo peut être induit par de nombreuses sub-
chiques et à des parents soucieux du devenir d'un enfant stances : des c o m p r i m é s de sucre sans effet médicinal ou
qui souffre de troubles du développement. Ils promettent de vrais médicaments à l'effet pharmacologique bien réel.
d'aider ceux qui souffrent d'un cancer, de la sclérose en Les m é d i c a m e n t s ne sont pas les seuls à avoir une
plaques ou du sida, ou encore de maladies causant des influence sur le malade; les êtres humains qui l'entou-
souffrances que la médecine conventionnelle peut à peine rent ont eux aussi une influence. Ainsi, ce qu'un m é -
apaiser et contre lesquelles cette dernière ne dispose d'au- decin dit à son patient, la m a n i è r e dont il le conseille
cun remède qui fonctionne à coup sûr. Si auparavant on peuvent aussi induire une a m é l i o r a t i o n de l'état de
pensait pouvoir guérir de telles maladies à l'aide des m é d e - santé de ce dernier. La foi du m é d e c i n en sa t h é r a p i e
cines alternatives, aujourd'hui celles-ci s'entendent plus et la confiance du patient dans son m é d e c i n peuvent
comme traitement d'accompagnement et se nomment aussi influer sur l'effet que produira un traitement m é -
d'ailleurs médecines supplémentaires, " c o m p l é m e n t a i r e s " . dical. Les deux é l é m e n t s précités se renforcent mutuel-
Avec des mots clés comme "renforcer le système immuni- lement et ne peuvent être dissociés. Le secret de la
taire" ou "tonifier les défenses du corps", l'efficacité des réussite d'une t h é r a p i e d o n n é e réside dans cette rela-
médecines alternatives se voit expliquée d'office, sans de- tion de confiance. Par son d é v o u e m e n t , le t h é r a p e u t e
voir être prouvée et sans être remise en question. fait croître l'espoir de g u é r i s o n chez le malade.
Tout un chacun a déjà entendu parler des limites de la Dans chaque traitement, le "cadre" joue aussi un rôle
m é d e c i n e a c a d é m i q u e : chacun connaît au moins un important : un appareillage sophistiqué, un dosage m é -
malade qui a vécu personnellement et douloureusement dicamenteux très stricts, des indications c o m p l i q u é e s sur
ces limites. Mais l'on oublie par trop souvent que les m é - le comportement à adopter et la conviction que le m é d i -
decines naturelles ne sont pas toutes puissantes non plus cament est particulièrement efficace peuvent faire passer
et que les techniques non conventionnelles ne sont pas le taux de réponse positive au placebo de 25 à 75 % .
exemptes de dangers et d'effets secondaires. Et l'on ap- Dans ces cas-là, les placebos fonctionnent comme
prend parfois quelque chose à ses dépens : une per- thérapeutes et patients le souhaitent : ils apaisent et soi-
sonne sur deux ayant testé les médecines non conven- gnent. Pourtant, l'inverse aussi est tout à fait possible :
tionnelles a ét é déçue par celles-ci. les placebos peuvent aussi renforcer les douleurs alors
qu'ils sont censés les soulager, ils peuvent exciter alors
qu'ils sont supposés apaiser, etc. Tout comme les m é d i -
L'effet placebo caments actifs peuvent avoir des effets secondaires indé-
Les placebos sont de pseudo-pro- sirables, les placebos peuvent é g a l e m e n t présenter un
duits pharmaceutiques. Ils ne ren- effet nocebo : les placebos peuvent en effet provoquer
ferment aucune substance active des hausses de tension, donner des sueurs ou causer des
mais agissent tout de m ê m e sur le éruptions cutanées et bien d'autres choses encore.
patient. Les placebos peuvent en- La part de l'effet placebo dans l'apaisement ou la
traîner des changements mesu- g u é r i s o n d'une maladie est e s t i m é e entre 20 et 70 % .
rables dans le corps humain et peuvent m ê m e avoir des Ceci est valable pour les traitements m é d i c a u x conven-
effets secondaires. L'effet placebo participe à tout pro- tionnels avec administration de m é d i c a m e n t s , ainsi
cessus de guérison ou d ' a m é l i o r a t i o n d'un état de santé que pour les t h é r a p i e s "alternatives" .L'un des facteurs
quel que soit le type de m é d e c i n e e m p l o y é . décisifs pour l'ampleur de l'effet placebo positif est
Les maladies et symptômes qui se fondent sur les l'attitude d ' e s p é r a n c e et d'attente avec laquelle le pa-
échanges qui existent entre le corps et l'esprit sont particu- tient va à la rencontre de son t h é r a p e u t e .
lièrement perméables à cet effet placebo. Ceci a d'ailleurs Chaque traitement c o u r o n n é de succès comprend
été confirmé avec certitude par de nombreuses études. une composante placebo et tout bon t h é r a p e u t e l'utili-

20
La médecine
holistique

sera en connaissance de cause. Le fait que bien des m é - Par contre, s'il est scientifiquement prouvé que la m é t h o d e
decines alternatives ne soient pas connues des patients et ne fonctionne pas ou si ses risques sont documentés, bon
que le t h é r a p e u te doive commencer par leur en expliquer nombre des défenseurs des médecines alternatives ont
le principe, le fait aussi que bien des traitements se fon- tendance à l'ignorer ou le cachent tout bonnement à leurs
dent sur un premier dialogue intensif entre t h é r a p e u t e et patients. Nombre de thérapeutes non conventionnels se
patient plaident pour l'établissement d'un lien de sont débarrassés des éléments non probants de leur m é -
confiance entre le t h é r a p e u te et celui qui a besoin de son thode et ont pris leurs distances par rapport aux marginaux
aide. Par ailleurs, la plupart des m é t h o d e s "alternatives" de leur école. En h o m é o p a t h i e et en médecine anthropo-
sont basées sur un traitement personnalisé et privé. Les sophique, les tests scientifiques étaient auparavant catalo-
thérapeutes peuvent donc prendre le temps nécessaire gués de "contraires à l'éthique" et rejetés, car ils ne te-
pour leurs patients et leur donner le sentiment qu'ils sont naient pas suffisamment compte de l'être humain dans son
pris au sérieux en tant que personnes souffrantes. Le t h é - entièreté. Cependant, afin de jouir de la reconnaissance du
rapeute est payé en fonction du temps passé avec un pa- grand public, les anthroposophes travaillent actuellement à
tient, contrairement aux médecins conventionnés et dont l'élaboration d'une m é t h o d e qui prenne en considération
la consultation est payée sur une base forfaitaire. les exigences de ces orientations médicales particulières
Le prix que le patient doit payer de sa poche pour fi- tout en n'oubliant pas de satisfaire les demandes de
nancer son traitement n'est pas le dernier é l é m e n t à preuves acceptables et reproductibles quant à l'efficacité de
renforcer son désir que l'effort financier consenti la m é t h o d e . Des sommes considérables ont déjà été inves-
puisse être utile à sa s a n t é . ties dans la recherche afin de prouver que le principe actif
avancé par l'homéopathie - c'est-à-dire que les remèdes
h o m é o p a t h i q u es transmettent des "informations" au
La c o n t r ô l a b i l i t é corps humain - est bien exact. La preuve n'a pas encore été
faite. Des études sont disponibles sur l'effet thérapeutique
Dans l'exercice de la m é d e c i n e , il y a aussi des
des remèdes homéopathiques, mais elles sont de qualités
"modes" changeantes. Des m é t h o d e s qui é t a i e n t hier
très diverses et fournissent des résultats contradictoires.
p o r t é e s aux nues sont aujourd'hui o u b l i é e s . Pour pro-
t é g e r les patients, il faut lutter pour que chaque type
de traitement avec son utilité et ses risques fasse l'ob-
jet d'autant de recherches aussi intensives et objectives
que possible. Ceci vaut pour la m é d e c i n e a c a d é m i q u e
mais aussi pour les t h é r a p i es "alternatives".
Pour bien des procédés thérapeutiques non conven-
tionnels, la documentation et les résultats manquent, de
m ê m e d'ailleurs qu'une comparaison qui prouve que telle
ou telle m é t h o d e est au moins aussi efficace, voire m ê m e
plus efficace que les traitements conventionnels. Une expé-
rience positive suffit généralement à de nombreux utilisa- La m é d e c i n e holistique
teurs pour prouver l'efficacité et la réussite d'une m é t h o d e . Dans les a n n é e s 80, on assista à un tournant par rap-
De nombreux défenseurs des nouvelles méthodes lais- port à la vision de l'homme et de la santé qui r é g n a i t
sent à la médecine académique qu'ils critiquent le soin tant au siècle des lumières : comme à l ' é p o q u e qui a p r é -
de prouver si leur technique est une thérapie vraiment digne cédé la d é c o u v e r t e des sciences, on se mit à nouveau
de ce nom. Ils contestent les incidents ou les attribuent à à considérer l'être humain comme un é l é m e n t du cos-
une "technique mal a d a p t é e " , ils critiquent donc le théra- mos qui ne peut rester en bonne santé que s'il est "en
peute afin de ne pas égratigner la m é t h o d e employée. phase avec le cosmos et la nature". Les concepts clés

21
Prendre
sa santé
en main

de cette vision du monde, a p p e l é e "New Age", sont le ne peut dire ce qui parmi tout cela fonctionne ou ne
" t o u t " et la " s p i r i t u a l i t é " , un esprit qui s'infiltre par- fonctionne pas, ni comment. De cette m a n i è r e , il de-
tout. Ces idées font renaître les anciennes r e p r é s e n t a - vient très difficile d'attester des risques, des effets se-
tions divines des cultures du Moyen- et de l'Extrême - condaires et de l'inefficacité d'une m é t h o d e isolée.
Orient, les m é l a n g e n t et les fondent les une aux
autres. Le New Age veut unir les objets et propager
une "nouvelle conscience", qui puisse rassembler
dans un ordre s u p é r i e u r toutes les d é c o u v e r t e s faites
j u s q u ' à présent .
Mais si l'on y regarde à deux fois, on constate que
cette orientation suit souvent une f a ç o n de penser de
cause à effet bien plus linéaire que la m é d e c i n e
conventionnelle. Ses m o d è l e s explicatifs sont certes
d i f f é r e n t s mais l'absolu, qui est la base de sa vision de La consommation
monde, francfiit souvent la f r o n t i è r e du dogmatisme. et la croyance dans les appareils
Les nouvelles écoles de la santé se disent "glo- La tendance prend une tournure dangereuse : le tourisme
bales" ou "holistiques". Elles affirment que l'état sub- de la guérison interpelle les gens en leur offrant de l'exo-
jectif doit être plus pris en compte que les diagnostics tisme. On importe et consomme des médecines é t r a n-
établis à l'aide d'appareils et veulent é l i m i n e r les gères sans tenir compte du fait que lorsque celles-ci pas-
causes de la dysharmonie entre le corps et l ' â m e . Ces sent d'une culture à une autre leur contenu aussi change.
m é t h o d e s holistiques promettent bien plus que la Les instituts ésotériques et la vente par correspondance
s a n t é et ciblent ainsi le désir de beaucoup d'individus offrent à des prix prohibitifs amulettes et "objets protec-
qui recherchent aussi la g u é r i s o n au sens spirituel du teurs" qui doivent protéger d'ondes (soi-disant) nocives.
terme. D'innombrables livres r é p a n d e n t des théories volonta-
Ces t h é o r i e s font appel à des techniques occultes ristes et déstabilisantes et des ébauches de théories in-
telles que l'astrologie, le pendule et la photographie sensées pour faire de l'auto-traitement. Et pour ce faire,
de Kirlian et en reviennent à des p r o c é d é s anciens et on n'hésite pas à invoquer les plus hautes instances :
non conventionnels tels que la spagyrique. Elles sup- ainsi. Maria Treben appela son recueil de recettes aux
posent qu'il y a des "vibrations", des "rythmes" et des plantes médicinales "La pharmacie de Dieu". Le marché
" r é s o n a n c e s " dans un corps malade et veulent "mo- des thérapies alternatives est en plein boom et enregistre
duler" ces énergies par la g u é r i s o n de l'esprit et l'im- un chiffre d'affaires qui se compte en milliards.
position des mains. Elles ont recours à des m é t h o d e s Lors des congrès de m é d e c i n e holistique, on pré-
qui doivent "conduire a u - d e l à " du moi. La relaxation sente des appareils c o m p l i q u é s de diagnostic et de t h é -
et la m é d i t a t i o n sont considérée s comme des m é - rapie qui ne peuvent rien diagnostiquer, ni rien soigner.
thodes qui aident à être en bonne s a n t é , elles se veu- Les "mesures" qui sont censées d é t e r m i n e r les allergies,
lent vaincre le cancer et m ê m e le sida g r â c e à la pen- prouver un empoisonnement, voire m ê m e une ten-
sée positive. dance à d é v e l o p p e r un cancer ont des conséquences
Le r é p e r t o i r e t h é r a p e u t i q u e de cette "médecine t h é r a p e u t i q u e s majeures. Une certaine nouvelle m é d e -
globale" est peu efficace et doit m ê m e - lorsqu'il est cine à appareils étale aujourd'hui les fastes de sa tech-
utilisé seul - être classé dans la c a t é g o r i e des m é - nologie, m ê m e si tout ce faste ne peut remplacer la
thodes dangereuses. En effet, les naturopathes pla- preuve tangible de l'efficacité d'une m é t h o d e . Ces for-
cent volontiers sous le titre "global" un large spectre mules vont à la rencontre d'une attitude de consomma-
de p r o c é d é s et de produits d i f f é r e n t s . Et plus personne tion très r é p a n d u e chez les patients d'aujourd'hui.

22
De nombreuses personnes qui ne se sentent pas bien déjà commercialisés, bien q u e certains contiennent
clioisissent u n médecin " a l t e r n a t i f " c o m m e s'ils v o u - t o u t de même d e nouveaux ingrédients actifs. A u cours
laient faire réparer leur propre appareil : le guérisseur de la phase préliminaire d e la recherche, jusqu'à
doit leur rendre la santé et faire en sorte qu'ils la gardent. 10 0 0 0 liaisons chimiques s o n t testées p o u r en établir
Quelques-uns de ces patients seulement sont prêts à l'utilité en t a n t q u e p r o d u i t médical, mais u n e petite
vivre de manière plus naturelle. Pourtant, une initiative partie seulement est sélectionnée pour la mise au
personnelle et la responsabilité de soi et de sa santé sont p o i n t . Le développement d ' u n e nouvelle substance ac-
les f o n d e m e n t s mêmes de t o u t t r a i t e m e nt naturel. tive p e u t prendre 10 ans et coûter plusieurs milliards.
On p e u t dire q u ' u n e nouvelle substance active sur cinq
s e u l e m e n t , u n e fois commercialisée, arrive à a m o r t i r les
Le développement frais d e recherche e t de développement.
des médicaments C h a q u e nouveau produit lancé à des fins médicales
La catastrophe de la t h a l i d o m i d e , commercialisée sous d o i t être enregistré par le g o u v e r n e m e n t (en pratique le
le n o m de S o f t e n o n , a secoué le m o n d e des médica- Ministère de la santé publique) avant d'être lancé sur le
m e n t s . Jamais a u t a n t de personnes n'avaient s o u f f e r t marché. Tous les médicaments destinés à la c o n s o m m a -
à cause d ' u n médicament d o n t elles étaient c o n v a i n - t i o n h u m a i n e o u animale vendus o u mis à disposition
cues d e la sécurité. C'est p o u r q u o i d e nouvelles procé- doivent répondre à certaines normes. A cet effet, le m i -
dures o n t été mises sur pied p o u r éviter des effets se- nistère d o i t disposer au préalable d ' u n m a x i m u m d ' i n f o r -
condaires aussi catastrophiques . mations concernant la qualité, l'efficacité et la sécurité

L'exigence de prouver l'utilité des préparations par du produit. Lévaluation de la qualité concerne les pro-

des études s c i e n t i f i q u e m e n t reconnues a l a r g e m e n t priétés physiques et chimiques de la substance active et

renforcé les recherches menées dans le d o m a i n e des des composants considérés c o m m e n o n actifs et qui ser-

" p r o d u i t s p o u r thérapies spéciales". De nouvelles d é - vent à introduire le p r o d u i t dans l'organisme. En marge

couvertes o n t m ê m e été faites q u a n t à la c o m p o s i t i o n de cela, il y a lieu d e connaître certaines données sur la

et aux effets d e certaines plantes. manière d o n t la substance active est combinée aux

L'industhe p h a r m a c e u t i q u e est florissante. Les e n - autres ingrédients, c o m m e n t le médicament sera f a b r i-

treprises belges, mais aussi (ou s u r t o u t ) m u l t i n a t i o n a l es qué et emballé et quelle sera sa durée de conservation

sont très prospères grâce à la recherche, à la mise au après qu'il ait quitté l'usine. La commission compétente

p o i n t et s u r t o u t à la c o n s o m m a t i o n de médicaments. d u ministère d o i t juger de la sécurité d ' u n médicament et

C h a q u e année, de nouveaux produits sont lancés; il des risques qu'il c o m p o r t e par rapport à ses effets béné-

s'agit pour la p l u p a r t d e variantes d e p r o d u i t s existants fiques et à la gravité d e l'affection à traiter.

23
Prendre
sa santé
en main

Les essais réalisés en laboratoire et sur a n i m a u x a p p o r - séminaires pour s'informer et que seuls 17 % avaient p u
t e n t des i n f o r m a t i o n s sur l'efficacité d ' u n médicament suivre une f o r m a t i o n spécifique. Pour savoir si vous avez
et sur ses éventuels effets t o x i q u e s (toxicité). Ensuite, choisi u n b o n thérapeute et donc si vous êtes en de
le p r o d u i t d o i t subir u n essai sur un g r o u p e de per- bonnes mains, voyez les encadrés ci-contre.
sonnes s u f f i s a m m e n t i m p o r t a n t - volontaires sains et Il se peut q u e le thérapeute ne soit pas très c o m m u -
malades ayant besoin d ' u n t r a i t e m e n t - d o n t la c o m - nicatif de prime a b o r d . O u peut-être n'avez-vous pas
p o s i t i o n d o i t refléter précisément le g r o u p e cible a u - compris t o u t ce qu'il a d i t et avez-vous encore des ques-
quel s'adresse le f u t u r médicament. Les médicaments tions à poser. En t o u t cas, vous devez avoir eu réponse
spécialement destinés aux personnes âgées o u aux e n - aux questions qui f i g u r e n t ci-dessous lorsque vous q u i t -
fants nécessitent u n e étude particulière. tez le cabinet : peu de patients sont au courant d u p r o -

Après avoir réalisé tous ces essais, le fabricant d u mé- g r a m m e de t r a i t e m e n t . S'il s'agit d ' u n t r a i t e m e n t peu

d i c a m e n t peut introduire sa d e m a n d e d'enregistrement courant, faites-vous remettre un plan de t r a i t e m e n t

au ministère, qui base son j u g e m e n t sur toutes les infor- écrit. Un tel d o c u m e n t constitue un élément de sécu-

mations rassemblées au cours de la période de dévelop- rité : le thérapeute d o i t y préciser sa méthode ainsi q u e

p e m e n t , ce qui équivaut à un dossier d o n t le v o l u m e est le b u t des actes posés. Dans une certaine mesure, vous

comparable à plusieurs annuaires téléphoniques.

Les thérapeutes et leur formation


Q u i c o n q u e recherche une alternative à u n t r a i t e m e n t
par la médecine académique a plusieurs possibilités.
Toutefois, dans notre pays, les actes médicaux ne p e u -
vent légalement être posés q u e par les personnes ayant
suivi u n e f o r m a t i o n reconnue, cette f o r m a t i o n étant
basée sur la médecine académique telle qu'elle est e n -
seignée dans les universités. Il est vrai q u e , p e n d a n t leur
f o r m a t i o n , les candidats-médecins peuvent s'initier à pouvez ainsi vérifier si t o u t se déroule c o m m e prévu o u
des méthodes autres qu'académiques, mais il n'y à ce si le thérapeute progresse par "tâtonnements". En cas
j o u r aucune f o r m a t i o n de n a t u r o p a t h e reconnue et les de conflit porté devant les tribunaux, un tel d o c u m e n t
personnes n o n diplômées en médecine ne peuvent pas écrit pourra vous aider à faire valoir vos droits.
poser d'actes médicaux (ces deux possibilités existent
dans des pays c o m m e l'Allemagne, par exemple). Questions au thérapeut e
Par ailleurs, o n trouve n o m b r e de personnes q u i
exercent une profession médicale o u paramédicale, • Quelle est la différence essentielle entre ce traitement
c o m m e les kinésithérapeutes, les pédagogues d u m o u - et celui que préconiserait un médecin conventionnel ?
v e m e n t et les psychothérapeutes, qui o n t appris cer- • Quels sont les risques et les effets secondaires ?
taines méthodes thérapeutiques et q u i les a p p l i q u e n t . • Quels sont les symptômes d'une détérioration de la
Il va de soi q u e les médecins, y compris ceux qui a p - situation en dépit du traitement ?
pliquent des méthodes " n a t u r e l l e s " , doivent être formés • Que faire en cas d'aggravation de la maladie ?
de façon optimale. Or, dans une enquête allemande • Peut-on combiner ce traitement avec un traitement
consacrée à ces derniers, 2/3 des médecins o n t reconnu médical conventionnel ?
qu'ils avaient acquis leurs connaissances par auto-forma- • Que faire des médicaments pris jusqu'à présent ?
t i o n , alors que quelque 6 0 % avaient eu recours à des • Que devient le dossier à la fin du traitement ?

24
Les thérapeute!
et
leur formation

Signes distinctifs d'un t hérapeut e sérieux

Voyez l'intitulé de sa profession. • Il vous examine et vous fait part des résultats de

Lorsqu'il traite un malade, un thérapeute sérieux se l'examen.


reconnaît aux points suivants : • Il vous indique dans quelle voie il compte orienter le
• Il peut faire état de sa carrière professionnelle et est traitement.
disposé à répondre aux questions qui s'y rapportent.
• Il cite les alternatives éventuelles et motive son choix
(Attention : les titres et diplômes obtenus à l'étranger ne
de traitement.
doivent pas être automatiquement assimilés aux nôtres. Il
• Si sa méthode ne convient pas dans votre cas, il vous
existe même des universités étrangères qui vendent leurs
conseille une thérapie conventionnelle. Si vous êtes
diplômes et des diplômes décernés par des universités
également traité par votre médecin de famille, il vous
fantômes).
renvoie vers ce dernier.
• Les consultations se font à horaire fixe. De nombreux
thérapeutes vivent de leur art, pour d'autres il s'agit d'une • Il vous indique la voie à suivre quant aux médicaments

activité complémentaire. qui vous sont prescrits par d'autres thérapeutes.

• Il demande si un (autre) thérapeute a déjà posé un • Il établit un plan de traitement (voir p. 26).

diagnostic et, si oui, se procure ce dernier. • Il demande explicitement votre accord pour tout écart

• Il s'enquiert des symptômes, du mode de vie et des par rapport au traitement convenu.

conditions de travail de son patient. • Il vous met au courant de l'aspect financier du


• Il demande si les symptômes ont déjà été traités et, si traitement et du remboursement éventuel par la caisse
oui, comment. d'assurance maladie.

Signes

• Le thérapeute consacre peu de temps au premier • Il prétend que le traitement peut tout soigner et qu'il
entretien et vous conseille d'emblée une coûteuse série de est dénué de tout risque ou effet secondaire.
séances de soins. • Il exige que vous interrompiez la prise de tout autre
• Le traitement doit absolument commencer dans médicament.
l'immédiat, même si les symptômes ne sont pas aigus. • Il n'accède pas à votre demande d'informations quant
• Le thérapeute vous prédit une grave maladie ou même à un plan de traitement bien précis.
votre décès en cas d'abandon du traitement. • Il se formalise si vous lui demandez un reçu pour un
• Il vous ausculte sans que vous sachiez exactement ce paiement en espèces.
qui va se passer et que vous y ayez consenti. • Il vous demande de payer d'avance pour un traitement
• Il s'offusque si vous souhaitez encore consulter de longue durée.
quelqu'un d'autre avant de commencer le • Il se montre méprisant à l'égard des méthodes
traitement. thérapeutiques conventionnelles.

25
Prendre
sa santé
en main

Les principes éthiques d e référence les plus c o n n u s


Inform ations dans le plan de t rait em ent
s o n t repris dans la "Déclaration d ' H e l s i n k i " d e l'Asso-
ciation médicale m o n d i a l e , complétée à Tokyo en
• Quel est le but du traitement ?
1 9 7 5 , à Venise en 1 9 8 3 et à H o n g - K o n g en 1 9 8 9 , q u i
• Quelles sont les différentes étapes prévues ?
définit u n c o d e i n t e r n a t i o n a l d'éthique médicale. L'ex-
• Concrètement, que va faire le thérapeute et quels
périmentation de médicaments et de t e c h n i q u e s m é -
sont ses objectifs ?
dicales sur l'être h u m a i n y est l a r g e m e n t abordée. Des
• Quelle est la durée probable du traitement ?
textes d u Conseil de l'Europe et des Communautés e u -
• Quels sont les effets et effets secondaires ?
ropéennes c o n t i e n n e n t aussi des r e c o m m a n d a t i o n s en
• Quel est le coût global probable (frais de traitement,
la matière.
médicaments et autres) ?
" L ' E X P É R I E N C E SUR L'ÊTRE H U M A I N D O I T ÊTRE M E N É E PAR D ES PER-
• Comment ou en fonction de quels barèmes le
S O N N E S SCIENTIFIQUES Q U A U F I É E S ET S O U S L A S U R V E I L L A N C E D 'UN
thérapeute calcule- t- il ses honoraires ?
CLINICIEN C O M P É T E N T " , est-il d'emblée précisé.
La Déclaration d'Helsinki insiste par ailleurs sur la
nécessité absolue d ' o b t e n i r " L E C O N S E N T E M E N T LIBRE ET

É C L A I R É D U SUJET, DE PRÉFÉRENCE PAR ÉCRIT". Ces règles i m -


p o s e n t n o n s e u l e m e n t les exigences d u sérieux scienti-
f i q u e mais aussi l ' o b l i g a t i o n d e respecter l'intégrité
physique et m e n t a l e d u sujet ainsi q u e celle d e respec-
• D'autres frais peuvent- ils s'ajouter aux frais prévus ? ter sa vie privée.
• Le thérapeute sait-il si tout ou partie du coût du Les règles élaborées à Helsinki m o d i f i e n t celles éla-
traitement est remboursé par la caisse d'assurance borées à N u r e m b e r g en 1 9 4 7 . O n y sent planer la v o -
maladie ? lonté d'éviter q u e les atrocités commises dans les
camps de c o n c e n t r a t i o n nazis par des médecins o u
pseudo-médecins puissent u n j o u r se répéter.
L'expérimentation sur l'homme Les principes d'Helsinki o n t dépassé le stade d e
Tout n o u v e a u médicannent, a v a n t d'être connmercialisé, simples r e c o m m a n d a t i o n s ; des textes d e droi t belge
fait l'objet de tests expérimentaux sur plusieurs c e n - s'y réfèrent expressément c o m m e liant les personnes
taines de personnes, tests a y a n t p o u r b u t de p e r m e t t r e qui p r a t i q u e n t les essais cliniques.
l'évaluation de ses effets p h a r m a c o l o g i q u e s et cli- En outre, le code de déontologie médicale élaboré par
niques. Certains de ces tests se déroulent sur des l'Ordre des médecins, qui lie l'ensemble d u corps médical,
h o m m e s sains, d'autres sur des malades. La p l u p a r t des énonce une série de garanties figurant aux articles 8 9 à
gens acceptent de collaborer à ces expériences, les uns 9 4 de ce code. A ce propos, les lecteurs intéressés se ré-
parce qu'ils en retirent un a v a n t a g e financier, les autres, féreront aussi aux recommandations des Académies
les malades, parce qu'ils espèrent p o u v o i r ainsi profiter royales d e Médecine, aux directives d u Comité d'éthique
des avantages supposés d u n o u v e a u médicament. médicale d u Fonds de Recherche scientifique médicale et

La f i n ne j u s t i f i a n t en a u c u n cas les moyens, les ins- à l'avis d u 15 février 1992 d u Conseil national de l'Ordre

tances internationales o n t établi des directives p o u r des médecins sur l'expérimentation sur l'homme.

obliger les médecins et autres expérimentateurs à res- Voici le texte des articles précités :

pecter les droits de la p e r s o n ne h u m a i n e q u i p o u r - Art. 89 : " L ' E S S A I SUR L ' H O M M E DE N O U V E L L E S M É D I C A T I O N S ET

raient être menacés. Elles posent les limites d e t o u t e DE N O U V E L L E S T E C H N I Q U E S M É D I C A L E S EST INDISPENSABLE : IL N E

expérimentation sur l ' h o m m e et f o n t référence au PEUT C E P E N D A N T ÊTRE P R A T I Q U É Q U ' A P R È S U N E EXPÉRIMENTATION

c o n s e n t e m e n t v o l o n t a i re et éclairé d u sujet. A N I M A L E L A R G E ET S É R I E U S E . "

26
L'expérimen-
tation sur
l'homme

Art. 90 : " L ' E X P É R I M E N T A T I O N SUR L ' H O M M E BIEN P O R T A N T N'EST

ADMISSIBLE QUE SI LE SUJET EST MAJEUR, EN SITUATION DE DONNER

UBREMENT SON CONSENTEMENT, CE QUI N'EST PAS LE CAS D'UN

PRISONNIER, ET D A N S DES C O N D I T I O N S DE S U R V E I L L A N C E MÉDICALE

DE NATURE À FAIRE FACE À TOUTE COMPUCATION. "

Art. 91 : "LES M A L A D E S ATTENDENT D U M É D E C I N S O U L A G E M E N T

ET GUÉRISON. ILS N E P E U V E N T À AUCUN TITRE ÊTRE UTIUSÉS À DES

SEULES FINS D ' O B S E R V A T I O N ET DE RECHERCHE.

ILS NE PEUVENT ÊTRE SOUMIS SANS LEUR CONSENTEMENT, OU S'ILS

EN SONT INCAPABLES, SANS CELUI DE LEUR RÉPONDANT, À DES I N -

T E R V E N T I O N S O U À DES PRÉLÈVEMENTS QUI P O U R R A I E N T LEUR O C -

C A S I O N N E R LE M O I N D R E I N C O N V É N I E N T , SANS LEUR ÊTRE DIRECTE-

MENT UTILES."

Art. 92 .• " § 1 . l'ESSAI D E N O U V E A U X T R A I T E M E N T S ET NOTAM-

M E N T L A M É T H O D E DE " D O U B L E INSU" NE P E U V E N T D É L I B É R É M E N T

PRIVER LE M A L A D E D ' U N E T H É R A P E U T I Q U E RECONNUE V A L A B L E :

LES D O N N É E S SCIENTIFIQUES ET L ' E X P É R I M E N T A T I O N PRÉALABLE SUR

L ' A N I M A L D O I V E N T LAISSER ESPÉRER DES CHANCES RAISONNABLES

DE SUCCÈS.

§ 2. t o u t e e x p é r i m e n t a t i o n d e t h é r a p e u t i q u e m é d i c a l e

ou chirurgicale d o i t être e n t o u r é e d e garanties mo-

rales, appréciées au b e s o i n par le conseil p r o v i n c i a l de

l ' o r d r e , e t d e garanties scientifiques c o n t r ô l é e s p a r u n

g r o u p e c o m p é t e n t i n d é p e n d a n t de l'expérimentATEUR .

LES D O N N É E S D O I V E N T ÊTRE RECUEILLIES A V E C RIGUEUR ET FAIRE

L'OBJET DE PROTOCOLES.

§ 3. d a n s le c a s d ' a f f e c t i o n s i n c u r a b l e s d a n s l ' é t a t a c -

tuel d e s connaissances m é d i c a l e s et dans les stades

t e r m i n a u x d e ces a f f e c t i o n s , l ' e s s a i d e n o u v e l l e s théra-

peutiques ou de nouvelles techniques c h i r u r g i c a l es

d o i t p r é s e n t e r d e s c h a n c e s r a i s o n n a b l es d ' ê t r e UTILE ET

A V A N T TOUT TENIR COMPTE D U BIEN-ÊTRE M O R A L ET PHYSIQUE D U

MALADE. IL NE PEUT J A M A I S LUI IMPOSER DES SOUFFRANCES OU

M Ê M E U N INCONFQRT SUPPLÉMENTAIRES."

Art. 93 : " L E M É D E C I N O U LE G R O U P E DE M É D E C I N S P R A T I Q U A N T

U N E E X P É R I M E N T A T I O N O U U N ESSAI T H É R A P E U T I Q U E SUR L ' H O M M E

D O I T A V O I R U N E I N D É P E N D A N C E F I N A N C I È R E T O T A L E VIS-À-VIS DE

T O U T ORGANISME AYANT DES INTÉRÊTS COMMERCIAUX À PRO-

MOUVOIR U N NOUVEAU TRAITEMENT O U U N E N O U V E L L E INSTRU-

MENTATION."

Art. 94 : " L ' É T H I Q U E M É D I C A L E INTERDIT T O U T E S RECHERCHES

Q U I POURRAIENT DÉTÉRIORER LE PSYCHISME OU L A CONSCIENCE

M O R A L E D U SUJET, O U ATTENTER À S A D I G N I T É . "

27
' rincioes de base des théraoies

28
Principes
de base
des tliérapies

29
La stimu otherapie
ou thérapie de régulation ^^^(^f^^

— Historique
une s t i m u l o t h é r a p i e ou t h é r a p i e de r é g u l a t i o n , ou par
La plupart des m é t h o d e s de s t i m u l o t h é r a p i e ou de des processus d'immunomodulation (voir p. 33).
t h é r a p i e de r é g u l a t i o n sont vieilles comme le monde. Abstinence
Peu de m é d e c i n s se sont cependant souciés, ces der- La p r e m i è r e chose que doit faire le patient malade est,
nières d é c e n n i e s , de la f a ç o n de les appliquer et de bien sûr, se reposer Garder le lit peut s'avérer néces-
leurs indications en g é n é r a l . saire, mais pas dans tous les cas. Il faudra s'abstenir de
Situation actueile toute une série de choses qui sollicitent le corps : les
Grâce à l'actuelle tendance de vivre et de guérir de ma- repas trop copieux, le café, le tabac, l'alcool, les
nière plus naturelle, pas mal de procédés de m é d e c i n e drogues, le travail excessif pour une d é t e n t e trop
naturelle sont ressortis de l'ombre. On les applique le faible, la stimulation e x a g é r é e par le bruit ou la t é l é v i -
plus souvent comme auto-traitement, mais aussi dans sion (voir t h é r a p i e de l'ordre p. 37).
les cabinets de m é d e c i n s établis et dans les h ô p i t a u x . Pendant cette p é r i o d e d'abstinence, il faut éviter au
corps toute sollicitation superflue pour lui permettre
de concentrer toute sa force auto-curative sur l'élimi-
— Concept de base
nation de la maladie.
Chaque personne possède en elle les ressources et les Normalisation
forces pour rester vivante et en bonne s a n t é . Ces Les réactions exagérées du corps et de l'esprit s'apaisent,
forces auto-curatives r é g u l e n t tous les processus phy- les adaptations erronées se raréfient. La résistance re-
siques et assurent l'adaptation aux conditions chan- vient peu à peu au niveau qui était sien avant la maladie.
geantes. Cette adaptation est, bien sûr, une prestation Renforcement
pour laquelle le corps a besoin de temps. Tant qu'il La c a p a c i t é d'endurer les sollicitations et la résistance
subsiste de la force, les sollicitations sont g o m m é e s et aux infections et autres maladies peuvent être entraî-
ce qui a é t é c o n s o m m é est r e n o u v e l é . nées. On expose pour cela r é g u l i è r e m e n t le corps à des
Les pics de sollicitation récurrents posent un gros stimuli m o d é r é m e n t puissants dont on augmente gra-
p r o b l è m e au corps. La résistance naturelle qui assure duellement l'intensité.
son a u t o - g u é r i s o n semble s'affaiblir au fur et à mesure Il va de soi qu'il y a des limites à cette f a c u l t é
que les facteurs de stress deviennent trop puissants. d'adaptation du corps : l ' e n t r a î n e m e n t corporel, tout
Des maladies dues au stress peuvent alors s'exprimer. comme les m é d i c a m e n t s , atteint à un certain moment
Les trois piliers de toutes les m é d e c i n es naturelles un plafond. L'adaptation n'est d'ailleurs possible que
sont basés sur ce que toute personne d o u é e de bon tant que le corps dispose encore de réserves.
sens conseillerait à une personne malade : s'abstenir de
faire certaines choses, normaliser et renforcer. Les natu-
— Procédé
ropathes tentent dans ce cadre de lancer ou d'accélérer
le processus de normalisation et de renforcement par Nombre d ' é l é m e n t s présents dans la nature peuvent

30
Ld iLIIIIUlU-
thérapie
ou thérapie
de régulation

faire office de stimuli pour stimuler la force auto-cura- — Traitement et auto-traitement


tive du corps : la chaleur et le froid, l'eau, la l u m i è r e ,
Trouver la dose a d é q u a t e pour chaque personne est
l'air et les changements climatiques. Le mouvement
tout aussi important pour la s t i m u l o t h é r a p i e que pour
sous la forme, entre autres, d'un e n t r a î n e m e n t à la
les autres domaines m é d i c a u x . Il faudra dans tous les
course ou à la nage ( t h é r a p i e du mouvement, voir
cas tenir compte de l'âge. Certaines stimulations sont
p. 76) et la t h é r a p i e respiratoire (voir p. 128) sont é g a -
plus efficaces à certains moments de la j o u r n é e p l u t ô t
lement des é l é m e n t s de stimulation.
q u ' à d'autres. La d u r é e de l'application doit é g a l e m e n t
Le j e û n e (voir p. 92) ou un changement d'alimenta-
être soigneusement calculée. L'effet positif d'une sti-
tion peuvent pousser le corps à mobiliser ses forces
mulation dure encore quelque temps après l'interrup-
auto-curatives. On attend un effet similaire de la part
tion de l'application, mais finit par s'estomper.
des immunostimulants v é g é t a u x (voir p. 117) et l'ho-
m é o p a t h i e joue é g a l e m e n t un rôle de s t i m u l o t h é r a p i e
ou t h é r a p i e de r é g u l a t i o n .
— Explication de l'action
Certains processus vieux comme le monde, venus
de l ' é t r a n g er ou bien de chez nous, recourent à la dou- La stimulation
leur - en blessant la peau, par exemple - pour relancer • fait réagir la partie du corps c o n c e r n é e : les os, les
les forces auto-curatives affaiblies. nerfs et les muscles ont, par exemple, besoin de la sti-
Nombre d'influences stimulantes peuvent provenir mulation du mouvement pour ne pas s'atrophier et
d'un changement d'environnement, comme c'est le pour pouvoir se renouveler;
cas d'une cure par exemple (voir p. 138). Des instruc- • fait réagir la partie interne du corps et les organes
tions professionnelles doivent alors donner lieu à une reliés par des faisceaux nerveux à la zone c u t a n é e sti-
r é f l e x i o n sur la f a ç o n dont on a vécu jusque là, pour m u l é e . La chaleur a p p o r t é e au bas du dos peut ainsi
é v e n t u e l l e m e n t p r o c é d e r aux changements qui s'im- a t t é n u e r la douleur due aux règles;
posent. • fait réagir des cycles de r é g u l a t i o n du corps entier :
l'alternance de chaud et de froid peut stimuler ou
mettre au repos un système n e u r o v é g é t a t i f trop faible

31
Principes
de base
des thérapies

ou surexcité, équilibre r la t h e r m o r é g u l a t i o n ou influen- neurovégétatif (voir processus révulsifs p. 59, acupunc-


cer le systèm e hormonal. ture p. 153, thérapie neurale p. 232, massages p. 68).
Les réactions des organes n'expliquent cependant L'organisme s'adapte progressivement à une sollici-
que partiellement l'action. Les détails de l'explication tation que l'on augmente s y s t é m a t i q u e m e n t . Ce sys-
doivent probablement être cherchés au niveau du sys- t è m e , a p p l i q u é pendant un certain temps, m è n e à un
t è m e immunitaire (voir p. 33). processus d'endurcissement ou d ' e n t r a î n e m e n t .
Chaleur
Le corps dilate ses vaisseaux pour é l i m i n e r la chaleur
— Indications
excessive par une surface plus é t e n d u e .
Froid Les stimulothérapie s jouent un rôle de préventio n de ma-
Le corps resserre ses vaisseaux pour r é d u i r e au maxi- ladies. Elles doivent a t t é n u e r les affections chroniques,
mum la d é p e r d i t i o n de chaleur. les troubles de l'état général et les douleurs. Les stimulo-
L'alternance rapide de stimuli de chaleur et de froid thérapies accompagnent é g a l e m e n t la r é é d u c a t i o n.
e n t r a î n e les vaisseaux sanguins et a m é l i o r e ainsi la Limites de l'application
t h e r m o r é g u l a t i o n du corps (voir t h é r a p i e s du chaud et Les s t i m u l o t h é r a p i e s ne peuvent stimuler qu'un corps
du froid p. 42). encore capable de réagir. Les limites de cette forme de
Eau traitement sont atteintes lorsque la d é f e n s e immuni-
L'eau fait surtout office d'auxiliaire pour la transmission taire est épuisée ou quand il est question de troubles
de stimuli de t e m p é r a t u r e (voir applications d'eau p. 51). des organes ou des tissus. La sollicitation s u p p l é m e n -
Lumière taire d'une s t i m u l o t h é r a p i e peut m ê m e être n é f a s t e
La l u m i è r e du soleil influence positivement notre hu- dans ce cas.
meur parce qu'elle nous révèle la clarté et les couleurs. Les stimulations ne sont pas i n d i q u é e s en cas d'ur-
La chaleur solaire nous fait é g a l e m e n t du bien. Lors de gence. Elles ne peuvent se substituer à une o p é r a t i o n
bains de soleil, notre peau réagit à la l u m i è r e ultravio- indispensable ou remplacer des produits essentiels.
lette par un m é t a b o l i s m e accru et une coloration
brune (voir p h o t o t h é r a p i e p. 66).
— Critique
Climat de montagne
A grande altitude, l'air contient moins d ' o x y g è n e et de Pas mal de s t i m u l o t h é r a p i e s provoquent une aggrava-
vapeur d'eau. Afin de fournir suffisamment d ' o x y g è n e tion au d é p a r t : la maladie que l'on veut combattre
aux tissus, le corps g é n è r e une plus grande q u a n t i t é de semble d'abord s'accentuer. De nombreux t h é r a p e u t e s
globules rouges et adapte son m é t a b o l i s m e cellulaire. y voient la preuve de l'effet du traitement.
La perfusion des muqueuses est a u g m e n t é e pour évi- Les critiques sont par contre d'avis qu'il est difficile de
ter qu'elles ne d e s s è c h e nt (voir cures p. 138). d é t e r m i n e r si cette "aggravation" reste bien dans les li-
Mouvement mites du traitement (ce qui est acceptable), si elle les d é -
Lors d'un exercice é p r o u v a n t , la respiration devient passe et nécessite une inten/ention ou encore si elle est
plus profonde et le corps utilise mieux l ' o x y g è n e (voir le signe d'une régression de l'état général du patient.
t h é r a p i e du mouvement p. 76). Le corps p r é v i e n t
l ' é p u i s e m e n t en adaptant la circulation sanguine.
— Conseil
Douleur
La douleur en un point d o n n é de la peau influence les Les s t i m u l o t h é r a p i e s sont utiles pour rendre le corps
circuits du système nerveux et peut ainsi "camoufler" moins sensible aux maladies. En cas de maladies exis-
une douleur chronique du corps et interrompre la trans- tantes, elles peuvent contribuer à r é d u i r e la consom-
mission de la douleur La douleur stimule aussi le système mation de m é d i c a m e n t s .

32
L'immuno-
modulation

L'immunomodulation le travail est effectué par des cellules qui font partie de
la grande famille des globules blancs et par d'autres
substances messagères présentes dans le sang.
Chaque contact avec un élément étranger au corps
— Historique
suscite d'abord une réaction immunitaire aspécifique.
La thérapie en soi n'a rien de réjouissant : brûler la Les phagocytes et "cellules tueuses" détruisent l'enva-
peau par un fer chauffé à blanc pour chasser la syphi- hisseur ou du moins l'attaquent. Ils s'occupent aussi
lis. Ce traitement appliqué au Moyen-Âge est pourtant des cellules erronées produites par le corps (les cellules
le résultat d'une longue expérience et détient tout de cancéreuses).
même un noyau de vérité : la stimulation du système Ce que nous reconnaissons comme symptômes
immunitaire. C'est sur base de ce principe que Cari d'une inflammation - la rougeur, réchauffement, l'œ-
Baunscheidt (1809-1873) traitait les enfants atteints dème - est le résultat de processus qui se déroulent en
de refroidissements : il égratignait la peau et frottait cascade au sein de ce système.
dans les plaies un produit irritant (voir p. 53). L'interféron fait partie du système de défense aspé-
Il est question d'autres expériences qui, de prime cifique et met fin à la dissémination de virus dans les
abord, paraissent surprenantes mais qui s'expliquent cellules du corps. Il freine la multiplication de cellules
aujourd'hui grâce aux connaissances acquises sur le normales et de cellules tumorales, et diminue ou active
fonctionnement du système immunitaire. A la fin du les réactions du système de défense spécifique. Les in-
19e siècle, Robert Koch (1843-1910) constata que les terférons alpha, bêta et gamma ont été acceptés de-
personnes atteintes d'une infection chronique, comme puis quelques années comme nouveaux médicaments
la tuberculose, contractaient rarement une autre infec- pour le traitement d'infections virales sévères et de
tion sévère. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'ef- certains types de cancers.
fet immunisant de la saleté protégea longtemps les L'activité de la deuxième ligne de protection, le sys-
gens contre les infections. Il existe aujourd'hui des in- tème de défense spécifique, est responsable de ce que
dications permettant d'affirmer qu'un système immu- l'on appelle "l'immunité".
nitaire qui a enduré de nombreuses infections pendant Le système immunitaire spécifique réagit aux sub-
l'enfance profite plus tard de cet "entraînement" : ces stances étrangères au corps, les antigènes. Ces der-
enfants sont moins susceptibles de développer des niers ont à leur superficie un "signe de reconnais-
leucémies ou autres pathologies malignes de l'héma- sance" qui induit une réaction de la part des lympho-
topoïèse que les autres enfants. cytes B. Les lymphocytes B sont des globules blancs qui
assurent certaines tâches au sein du système immuni-
taire. Le contact entre les antigènes et les lympho-
— Concept de base cytes B suscite la production d'immunoglobulines. Les
Quand on considère le nombre de bactéries et de virus, immunoglobulines se lient à l'antigène et peuvent
de moisissures et d'unicellulaires qui nous entourent, ainsi le rendre inoffensif. C'est pour cette raison qu'on
nous ne pouvons pas encore trop nous plaindre. La les appelle également anticorps.
peau, les muqueuses et l'estomac sont, chez une per- Le contact entre les antigènes et les lymphocytes B
sonne saine, des barrières contre les envahisseurs. suscite aussi l'apparition de "cellules à mémoire", qui
Chaque "étranger" qui parvient à franchir ces barrières reconnaîtront encore l'antigène des années plus tard.
est combattu dans notre corps par deux mécanismes : le C'est cette "mémoire" qui nous immunise contre une
système de défense aspécifique et ses réactions congé- maladie. Au moment où ces cellules reconnaissent un
nitales, et le système de défense spécifique qui apprend envahisseur, elles réagissent de façon inouïe : chaque
de nouvelles choses toute la vie. Pour chaque système, cellule compétente alertée produit environ 2 000 anti-

33
Principes
de base
des thérapies

corps par seconde. Ceux-ci s'abattent sur les antigènes logie". Leur recherche porte sur la façon dont l'expé-
de telle sorte que l'homme ne tombe pas "vraiment" rience, le sentiment et le comportement, en tant
malade au départ. qu'expressions du système nerveux, sont communi-
Les lymphocytes T sont un autre groupe de cellules qués au cerveau, sur l'impact de tout ceci sur le sys-
du système immunitaire spécifique. Le T est mis pour tème hormonal et/ou immunitaire, et sur l'influence
"thymus", une glande où ces globules blancs sont for- des réactions de ces mêmes systèmes sur l'état géné-
més à leur tâche immunologique (voir p. 242). Une ral. Les éléments qui relient ces différents systèmes
sous-espèce de lymphocytes T s'attaque aux cellules sont les faisceaux et plexus nerveux. Les organes du
d'origine étrangère. Ce sont eux qui provoquent, par système immunitaire - la rate, la moelle osseuse, le
exemple, le rejet d'une greffe après transplantation et thymus, les ganglions et canaux lymphatiques - sont
qui combattent les cellules cancéreuses. Une autre sous- directement reliés au cerveau par les fibres nerveuses.
espéce freine toute l'activité immunitaire. En cas de sida, Nombre de cellules du système immunitaire sont
une maladie qui affaiblit le système immunitaire, ce type proches des cellules nerveuses.
de cellule se multiplie au point de dominer la situation. La communication entre les trois systèmes se fait
Cette présentation du système immunitaire est for- par l'intermédiaire de produits signalétiques. Il s'agit
tement simplifiée mais donne tout de même une idée généralement d'hormones ou de substances hormo-
des interactions complexes qui s'y déroulent. Un sys- nales produites par des glandes hormonales du cer-
tème aussi ramifié et influençable à tant de niveaux veau et du reste du corps. Un autre groupe de sub-
est, bien sûr, sensibles à certains troubles. L'allergie est stances de transfert sont les neurotransmetteurs et les
un exemple de dysfonctionnement; il s'agit d'une hy- neuropeptides.
persensibilité aux antigènes. Les maladies auto-im- Lorsque les cellules nerveuses délivrent une sub-
munes constituent un autre exemple. Dans le cas de stance "signal", le système hormonal réagit. Les hor-
ces pathologies, le corps n'est plus à même de faire la mones sécrétées vont à leur tour susciter les réactions
distinction entre ce qui est étranger et ce qui ne l'est du système immunitaire. Quand les signaux du système
pas. Des substances et des tissus du corps se font atta- nerveux indiquent un "stress", par exemple, la surré-
quer, ce qui engendre des troubles. On soupçonne un nale va produire une plus grande quantité de cortisol.
caractère auto-immun pour certaines maladies dont la Son action est très souhaitée lors d'un stress : le corps
cause n'a pu être définie de façon irréfutable à ce jour. est alors capable de supporter des sollicitations impor-
La polyarthrite rhumatoïde chronique, le diabète de tantes pendant une plus longue période. Au niveau du
type I, la sclérose en plaques et l'hyperthyroïdie sont système immunitaire, le taux de cortisol plus élevé est
des exemples de maladies auto-immunes. plutôt négatif : il freine la formation d'anticorps et de
Relation avec d'autres systèmes du corps cellules tueuses. Résultat : le système immunitaire voit
Le système immunitaire est un des grands organes du ses performances décroître et les maladies infectieuses
corps. Il travaille en interaction avec d'autres systèmes peuvent plus facilement s'installer. Ceci explique le fait
du corps, comme le système nerveux et le système que des personnes vivant sous un stress important tom-
hormonal. Au sein de cet énorme réseau, tout tient bent plus facilement malades que celles qui vivent de
avec tout. Un changement en un endroit entraîne irré- manière plus paisible. Certaines indications laissent
médiablement un changement en un autre endroit. penser que des sollicitations exagérées, permanentes et

Deux types de recherche relativement jeunes ten- récurrentes du corps favoriseraient le développement

tent de percer à jour le jeu d'interaction entre ces dif- de maladies auto-immunes, comme l'arthrite, le dia-

férents systèmes. Ces accords de collaboration entre la bète et l'hyperthyroïdie, voire même le cancer.

médecine et la psychologie s'appellent la "psycho- L'effet contraire, positif pour le système immuni-
neuro-endocrinologie" et la "psycho-neuro-immuno- taire, renforce l'homme, fait fonctionner tout ce qui lui

34
L'immuno-
modulation

fait du bien et lui fait sentir la force dont il dispose. La exemples de la f a ç o n dont on peut stimuler notre d é -
personne qui passe à l'offensive et ne s'abandonne fense naturelle.
pas à la maladie g u é r i t plus vite que celle qui souffre Leurs contraires induisent une sollicitation psychique,
en silence. Rien ne paralyse autant le corps et l'esprit un stress indésirable et des efforts physiques extrême s :
que le sentiment d ' ê t r e r é d u i t à l'impuissance. L'in- ils affaiblissent les forces du système immunitaire.
fluence positive des sentiments et du comportement, Nombre de produits d'origine v é g é t a l e , animale,
la joie et l'optimisme par exemple, peut être q u a l i f i é e organique et inorganique influencent le système im-
de r é a c t i o n biochimique au m ê m e titre que la concen- munitaire. Ceci peut être m e s u r é dans des cultures cel-
tration de substances "signal" et similaires. lulaires ou lors de tests sur des animaux. Pour toutes
Nombre de systèmes m é d i c a u x anciens expliquent les techniques, la f r o n t i è r e entre la stimulation utile ou
cette c o h é s i o n entre s a n t é et maladie et l'action cura- l'hyperstimulation nocive est difficile à d é t e r m i n e r . Elle
tive de certaines mesures d'une f a ç o n que nous avons varie de personne à personne et d'un moment à un
du mal à comprendre aujourd'hui. Leur seul point de autre, et les conditions changent sans cesse selon le
concordance est l'état p a r t i c u l i è r e m e n t maigre de type de stimulation. Le systèm e immunitaire réagit en
leurs connaissances sur la constitution et le fonction- tout cas de f a ç o n bien plus d i f f é r e n t i é e qu'on ne l'at-
nement du corps. Au travers de la plupart de ces sys- tendait g é n é r a l e m e n t . Pour les immunostimulants
t è m e s m é d i c a u x , chemine la p e n s é e qu'une vie saine d'origine v é g é t a l e , voir p. 117.
implique une mise en é q u i l i b r e d ' é l é m e n t s d i f f é r e n t s
et contraires. Dans le bouddhisme zen il s'agit du yin
et du yang, dans l'Ayurveda ces é l é m e n t s s'appellent
—Traitement et auto-traitement
Vata, Pitta et Kapha, pour les anthroposophes ce sont L'immunostimulation poursuit deux buts : soit p r é v e n ir
le corps, l'esprit, l ' â m e et le je. Il est possible que ce les maladies, soit les combattre de f a ç o n plus inten-
que la recherche moderne d é c o u v r e comme interac- sive. Ceci se fait en stimulant directement la prestation
tions entre le s y s t è m e nerveux, hormonal et immuni- du système immunitaire ou en e x e r ç a n t une influence
taire n'est d'autre que la face scientifique naturelle sur autre chose, qui à son tour a un impact sur le sys-
des d é c o u v e r t e s de ces anciens courants m é d i c a u x , t è m e immunitaire.
d é c r i ts à leur m a n i è r e et sur base de leurs connais- La recommandation d'usage veut que l'on renforce
sances. notre système de d é f e n s e par une "cure" une à deux
fois par an. Le type de cure et les moyens utilisés d é -
pendent de la conviction de celui qui formule la re-
— Procédé
commandation. L'arsenal mis à disposition va de la
Du temps de nos g r a n d s - m è r e s , l'immunomodulation cure de Kneipp à la t h é r a p i e à base d'extraits thyroï-
n ' é t a i t rien d'autre que le fait de "s'endurcir" et on se diens, en passant par les saignées et l ' a u t o - h é m o t h é -
d é b r o u i l l a i t avec tout ce que l'on trouvait (voir stimu- rapie.
l o t h é r a p i e p. 30 et cures p. 138). Aujourd'hui, on s'en
tient à une version plus pratique, on avale des "immu-
— Explication de l'action
nostimulants" comme des m é d i c a m e n t s ou on se les
fait injecter. Chaque stimulation s p o n t a n é e , comme l'eau froide
L'immunomodulation est un traitement à base de par exemple (voir t h é r a p i e de Kneipp p. 47), et
stimuli qui touchent le corps et l'esprit en m ê m e chaque blessure active le s y s t è m e immunitaire. Les
temps. Une alimentation é q u i l i b r é e , une occupation traitements à base d'injections recourent g é n é r a l e -
sportive, la relaxation, marcher dans l'eau ou se rendre ment à cet effet (voir acupuncture p. 153, t h é r a p i e
au sauna, la joie et la satisfaction ne sont que quelques neurale p. 232).

35
Principes
de base
des thérapies

Les inflammations, m ê m e induites de f a ç o n artificielle, nitaire augmente dans le m ê m e temps la production


ont le m ê m e effet (voir t h é r a p i e de Baunscheidt p. 63). de certains anticorps.
L'action n'est pas dirigée sur des agents patho- • Les mesures immunostimulantes actives p r é s e n t e n t
g è n e s d é t e r m i n é s ; les stimuli e n t r a î n e n t le système im- des effets secondaires. Chaque m é t h o d e p r é s e n t e ses
munitaire a s p é c i f i q u e , de sorte que les envahisseurs se risques particuliers (voir immunostimulants v é g é t a u x
heurtent à une d é f e n s e bien p r é p a r é e . p. 117).
Nombre de substances et de mesures renforcent • Lorsqu'un produit ou une m é t h o d e est p r é s e n t é
é g a l e m e n t l ' i m m u n i t é s p é c i f i q u e et travaillent ainsi sur comme totalement d é n u é de risque, on peut c o n s i d é -
les deux tableaux. Ce genre de traitements influencent rer qu'il n'est pas actif.
aussi l'équilibre psychique. La personne qui d é c i d e • Les cycles de r é g u l a t i o n complexes du m é c a n i s m e
après une p é r i o d e de souffrance passive de "se faire de d é f e n s e ne sont pas encore suffisamment bien
du bien" reprend le c o n t r ô l e en main. Elle commence connus à ce jour. L'intervention dans cet ensemble re-
en outre le traitement dans l'espoir qu'il va enfin ap- lève plus d'une e x p é r i e n c e m e n é e à l'aveuglette que
porter un changement à la situation. d'une t h é r a p i e v é r i t a b l e m e n t ciblée. Une personne d é -
De nombreuses t h é r a p i e s alternatives et leurs re- sireuse de renforcer son système immunitaire fait bien
p r é s e n t a n t s , mais bien sûr aussi les m é d e c i n s conven- de choisir des m é t h o d e s dont le risque prévisible est le
tionnels, activent ce facteur espoir ou "action d é c i - plus faible possible.
sive" face à leurs patients. Il est fort probable qu'une • Les techniques à haut risque ne peuvent être appli-
partie de l ' a m é l i o r a t i o n s p o n t a n é e c o n s t a t é e suite à quées que par un m é d e c i n et pas par d'autres t h é r a -
l'application de ces d i f f é r e n t s modes t h é r a p e u t i q u e s peutes.
soit due à leur activation de ces facteurs.

—Conseil
— Risques et critique
Seules les i m m u n o t h é r a p i e s à faible risque peuvent
Au sein du systèm e immunitaire, nombre de facteurs être conseillées.
individuels sont à p r é s e nt mesurables. On peut comp- Les t h é r a p i e s à haut risque o ù l'on introduit
ter les lymphocytes, d é t e r m i n e r le niveau d'anticorps quelque chose dans le corps (par ingestion ou injec-
dans le sang, mesurer la concentration d'interleukines, tion) sont à déconseiller.
etc. Mais on ne sait pas vraiment ce que tout ceci re- Immunomodulation à faible risque
p r é s e n t e par rapport à l'ensemble. Toutes les m é t h o d e s physiques, comme le froid (voir
• L'immunostimulation est une s t i m u l o t h é r a p i e . Pour p. 42), la chaleur (voir p. 42), les douches alternantes
faire de l'effet, le système doit encore être en é t a t de (voir p. 54), le sauna (voir p. 44), la c l i m a t o t h é r a p i e
réagir à la stimulation. (voir p. 142), le mouvement (voir p. 75), la d i é t é t i q u e
• La dose, le genre, la d u r é e et le moment de l'appli- qualitative (voir p. 83), la relaxation (voir p. 121), le
cation sont des é l é m e n t s essentiels. Le système immu- massage (voir p. 68).
nitaire réagit d i f f é r e m m e n t selon qu'on le stimule Immunomodulation à haut risque
avant, pendant et après le contact avec l ' é l é m e n t Le j e û n e (voir p. 92), la t h é r a p i e de Baunscheidt (voir
contre lequel on désire le renforcer. p. 63), les p r é p a r a t i o n s végétales à avaler ou à injecter
• Il est difficile de d é t e r m i n e r la dose correcte propre (voir p. 117), les substances injectables comme les p r é -
à un individu. Un programme d'activités sportives salu- parations à base de bactéries (voir p. 235).
taire pour l'un peut s'avérer nuisible pour l'autre.
• On assiste parfois à des effets paradoxaux inexpli-
cables : un m é d i c a m e n t qui r é p r i m e le système immu-

36
La thérapie
del'ordre

La thérapie de l'ordre

—Historique
Les chamans, les sorciers et les m édecinsd'antan ne
guérissaient pas uniquement au moyen de m édica-
ments ou d'interventions chirurgicales, mais aussi par
des rituels, de la musique et de la danse, des états de
transe, l'hypnose et les cures de sommeil. L'action thé-
rapeutique était toujours intégréeàla com m unautéso-
ciale, un élém ent desesconceptions religieuses et desa
culture. Elle influençait lecomportement et l'état d'âm e
des malades. Pendant l'Antiquité, un bon m édecinétait
quelqu'un qui se souciait autant des besoins physiques Lathérapiede l'ordre constitue le noyau des thérapies
que spirituels de la personne qui seconfiait à lui. Cette naturelles. Les principes de base peuvent en être re-
vision large de la m édecines'est perdue depuis ces trouvésdans la m édecine de cures (voir p. 138), qui
150 dernières années. Le souvenir en subsiste dans fait appel à la responsabilité du patient vis-à-vis de sa
l'image idéalisée du "m édecin de famille" qui connaît personne et souligne le rôlede catalyseur du m édecin.
tous lesbesoins deses patients, lesmoindres recoinsdes Situation actuelle
coulisses familiales et agit en connaissance decause. La percée de la psychosomatique au sein de la m éde-
Il ya50ans environ, lem édecinsuisseMaximilian Os- cine reflète bien la résurgencede l'idéeque lecorps et
kar Bircher-Benner (1867-1939), l'inventeur du muesli l'esprit collaborent, que des troubles et plaintes phy-
(voir p. 86), utilisa pour lapremièrefois leconcept dethé- siques peuvent être le résultat de problèmes mentaux,
rapiedel'ordre. Ceconcept sebasesur l'idéeantique de sociaux et relationnels, et que les maladies et la souf-
la "diaita" qui nous a donné entre autres le mot diété- france physique ont à leur tour un impact sur l'esprit.
tique et sur les propositions de Sébastian Kneipp (voir Dans certains pays européens, les m édecinspeuvent
p. 47). L'ordresignifie ici : vivrede manière sainesur tous depuis peu suivre uneformation en soins psychosoma-
les plans. Lerecours m odéréet raisonnable aux aliments tiques de base. Ils apprennent alors, sur base d'une
et àla boisson enfait égalem ent partie (voir alimentation discussion avec le patient, àidentifier les rapports pos-
p. 82). La peau doit absorber la lumière du soleil et être sibles entre les plaintes et le mode devie et à modifier
entouréede tem pératuresfluctuantes; les poumons doi- des comportements ou des habitudes néfastes. La for-
vent se remplir d'air frais. L'homme est obligéde tenir mation de psychologue clinique et la m édecine com-
compte, pour son propre bien, de son "horloge inté- portementale permettent aux psychologues et aux
rieure" et de prévoirune alternance naturelle de phases psychothérapeutesd'apprendre les techniques spéci-
detravail et detemps libre, d'effort et de repos, de som- fiques pour influencer les maladies en ce sens. Leurs
meil et deveille. Lemanque de mouvement et destimu- m éthodes apprennent égalem ent aux patients de
lation physiquedoit êtrecom pensépar lasollicitation cor- mieux appréhender leur maladie et suscitent plus de
porelle (voir thérapiedu mouvement p. 76). com préhensionde la part de leurs proches. Dans la
Bircher-Benner était convaincu que toute personne formation com plém entaire en m édecine naturelle,
respectant "avec amour et joie" les prescriptions de l'équilibreentre les fonctions corporelles et l'harmonie
cet ordre dispose d'un esprit sain et m aîtriseses sautes dans le comportement personnel est mis au premier
d'humeur. plan.

37
Principes
de base
des thérapies

—Concept et explication de l'action encourager à écouter leur propre corps et leurs senti-
Lesystème végétatif et l'esprit s'influencent mutuelle- ments.
ment. Il existe de plus en plus de preuves scientifiques Par lebiaisdequestionsciblées, lethérapeutefait réali-
pour affirmer que l'état mental influence même lesys- ser au patient lefait qu'il semineet qu'il est trop exigeant
tème nerveux, hormonal et immunitaire (voir immuno- avec lui-même. Au cours de discussions de motivation, il
modulation p. 33). On sait qu'une attitude positive fait lui montre les opportunitésdechanger dedirertion.
disparaître la souffrance et la douleur et que, dans le Onnepeut, dujour aulendemain, élim inerdesfacteurs
cas contraire, un état dépressif permanent et une mise derisquecomme lestresset l'obésité, et sedébarrasser de
sous pression rendent les plaintes insupportables. mauvaiseshabitudescomme lemanquedemouvement, la
surexcitation et laprisedeproduits euphorisants.
E m prisonné dans le cycle d'une vie infernale, d'in-
Le thérapeutetente d'abord de normaliser et de
somnies, de surexcitation, d'ingestion de produits sti-
renforcer lesfonctions de base de l'organisme, comme
mulants, calmants, immunisants, lavoie de sortie
la respiration, latherm orégulation, ladigestion, le
semble impossible à trouver
sommeil et l'im m unité.
Dans un état de relaxation - ou proche de l'état de
Il parvient généralem ent à adapter en parallèle la
transe - il devient possible de reconnaîtreles facteurs
vie quotidienne au rythme intérieur propre au patient.
perturbateurs, de procéder àune bonne réflexionet de
Ce succès s'exprime souvent sous la forme d'une ali-
s'approprier les impulsions nécessairesau changement.
mentation plusconsciente, d'une victoire sur la facilité.
Lethérapeutefacilite lechoix de cette voie au patient.
Quand on se rend compte ensuite comment un repas
bien com poséam éliorelegoût (voir diététiquequalita-
tive p. 83), comment une promenade régulière ou
—P
ro
céd
é l'exercice d'un sport (voir thérapie du mouvement
Le procédéde base est le dialogue de confiance entre p. 76) augmente le plaisir de vivre et favorise, le cas
le thérapeuteet le patient. échéant, la perte de poids, la motivation àtendance à
Cependant, dans 99 cas sur 100, les paroles du s'étendredans le temps.
m édecin ne constituent pas une stimulation suffisante Vivre defaçonconsciente l'influence de l'état d'âm e
pour changer de comportement lorsqu'on ne et de l'humeur sur les plaintes donne envie d'y apporter
s'adresse pas à des couches plus profondes de la per- un changement positif. Bien plus que l'on ne pourrait le
sonnalité. Lespatients peuvent égalem ent apprendreà croire, il est possible de changer des conditions de vie
les sonder par eux-mêmes. D ifférentesvoies mènent à stressantes ou d'apprendre àmieux les supporter
ce but : les techniques de relaxation (voir p. 121) et la Pour que la thérapieréussisse, il faut absolument
thérapierespiratoire (voir p. 128), dans une certaine être disposéàchanger de vie. M algrétous les efforts,
mesure l'hypnose (voir p. 132), dans des circonstances certains retombent dans l'erreur; le thérapeuteles ai-
particulières lam éditation(voir p. 125), l'expression ar- dera alors àvaincre leurs faiblesses. Il doit les encoura-
tistique et l'art (voir m édecine anthroposophique ger, étape après étape, les contrôler et les stimuler à
p. 172, m usicothérapiep. 134 et biodanse p. 135). l'exercice d'une activité, éventuelem ent à l'apprentis-
sage d'une technique de relaxation. Lebut de la théra-
pie de l'ordre est une vie plus équilibrée.
—Pratique
De nombreux malades ne connaissent pas le lien entre
la maladie, le mode devie et l'état d'esprit, ou ont ten-
—Indications
dance à vouloir l'ignorer. Le thérapeutea pour tâche La thérapiede l'ordre est utile en cas d'états d'épuise-
d'aiguiser leur perception de cette interaction et de les ment, detroubles végétatifset fonctionnels, d'affections

38
La thérapie
de l'ordre

psychosomatiques et chroniques. Elle jette les bases ces sollicitations peuvent rendre une personne malade,
d'une vie salutaire pour la condition physique et men- et on ne peut toujours les influencer personnellement.
tale. Elle peut prévenir les maladies, a t t é n u e r les plaintes • Si une personne ne parvient pas à changer ses
et renforcer le patient après la guérison d'une maladie. mauvaises habitudes en faisant preuve de sens de res-
Limites de l'application p o n s a b i l i t é , elle peut d é v e l o p p e r un sentiment de cul-
La t h é r a p i e de l'ordre ne peut pas g u é r i r des maladies pabilité qui pourra, à son tour, engendrer une maladie.
existantes. • Notre m a n i è r e de vivre est fortement d é t e r m i n é e
par certains aspects sociaux. Pour des raisons sociales,
il n'est pas toujours possible d'aller " à contre-cou-
— Critique
rant" .
• Le mode de vie d é t e r m i n e la santé et l'espérance de
vie : sur base de cette devise, les t h é r a p e u t e s naturels
— Conseil
de tous les temps ont p r o p a g é l'idée d'une vie "saine"
et é q u i l i b r é e . Ces courants ne tiennent cependant pas La t h é r a p i e de l'ordre est à conseiller lorsque le mode
compte du fait que des conditions g é n é t i q u e s , so- de vie est é g a l e m e n t à l'origine des plaintes, ou quand
ciales, politiques et é c o l o g i q u e s influencent é g a l e m e n t des maladies influencent c o n s i d é r a b l e m e n t le rythme
la santé : le travail en é q u i p e s , les produits toxiques, le de vie. Elle est utile pour préveni r certaines situations
bruit et la frénésie au travail et dans l'environnement, pathologiques ou comme traitement post-trauma-
le sort qui s'acharne, les p r o b l è m e s relationnels. Toutes tique.

39
Méthodes theraoeutiaues classiques

40
Méthodes
thérapeutique:
classiques
Méthodes
thérapeutiques
classiques

Fébrothérapie
Les thérapies La fièvre est une tentative du corps de
du chaud et du froic détruire les agents p a t h o g è n e s pré-
sents en les exposant à une chaleur
excessive. Il n'est dès lors pas tou-
jours indiqué de faire baisser cette
— Historique
fièvre i m m é d i a t e m e n t . Il convien-
Une personne malade se couche, dra cependant d'agir dés que la
s'enroule dans les couvertures et fièvre augmente au point d'en arh-
laisse agir la chaleur Le repos et la v e r à une "insolation interne" (plus
chaleur ont toujours é t é des re- de 40,5°C) ou quand elle persiste
m è d e s "maison" contre la maladie. longtemps et affaiblit trop le corps.
Refroidir des plaies douloureuses Le corps a manifestement besoin de
avec de l'eau claire, c'est ce que l'on l'importante "impulsion" d o n n é e par
observe aussi chez l'animal. Les t h é r a - la fièvre. Les personnes qui ont rare-
peutes et les m é d e c i n s d'antan recou- ment de la fièvre souffrent souvent d'in-
raient é g a l e m e n t à la chaleur de différentes fections récurrentes qui ne veulent pas guérir
intensités. Il y a bien longtemps déjà, nos an- La f é b r o t h é r a p i e tente d'induire par des m é d i -
cêtres utilisaient en alternance le chaud et le froid pour caments une fièvre artificielle élevée lorsque le corps
nettoyer et endurcir le corps (voir sauna p. 44). du malade n'est pas capable de g é n é r e r une fièvre cu-
rative de bon niveau. Cette t h é r a p i e met hors jeu le
système de t h e r m o r é g u l a t i o n du corps.
— Concept et explication de l'action
Chaleur Froid
Nos connaissances, acquises par l'expérience , sont au- Les vaisseaux sanguins se resserrent sous l'effet du
jourd'hui e x p l i q u é e s par la science. froid, les muscles se contractent pour ensuite se relâ-
La chaleur dilate les vaisseaux sanguins, a m é l i o r e la cher. Dans le m ê m e temps, la douleur disparaît car les
circulation et relâche les muscles. Les faisceaux nerveux nerfs responsables de la transmission des stimuli de
qui transmettent la douleur se voient ainsi d é c h a r g és froid envoient plus vite leurs messages au cerveau que
de la pression qui les stimule. Les e x t r é m i t és nerveuses les faisceaux nerveux qui transmettent la douleur. Une
c u t a n é e s, sensibles à la chaleur, v é h i c u l e n t les stimuli r é g i o n de la peau fortement refroidie ne ressent ni le
de chaleur vers la moelle épiniére qui les aiguille à son froid ni la douleur.
tour jusqu'au cerveau o ù se situe le centre de douleur. Le froid stimule le rythme cardiaque. Ce c œ u r qui
C'est là que se d é r o u l e n t les processus chimiques qui bat plus vite doit e m p ê c h e r la baisse de la t e m p é r a -
modulent la sensation de douleur. La chaleur stimule le ture interne du corps. Le froid ralentit temporairement
m é t a b o l i s m e cellulaire... et r é c o n f o r t e aussi l ' â m e . l'activité des glandes, stimule l'intestin et a t t é n u e la
Thérapie liypertliermique douleur provenant des inflammations. Le froid freine
Par cette t h é r a p i e , on tente de donner au corps une aussi l ' h é m o r r a g i e et diminue l ' œ d è m e . La stimulation
q u a n t i t é de chaleur dont il a besoin, mais qu'il ne peut par le froid d'une zone réflexe de la peau (voir p. 72)
produire l u i - m ê m e . La t e m p é r a t u r e interne du corps permet une action à distance sur d'autres zones du
augmente l é g è r e m e n t . Le corps tente de compenser corps g r â ce aux arcs réflexes. Là aussi, la tension mus-
l'excès de chaleur par la transpiration. Cette transpira- culaire sera a u g m e n t é e et l'irrigation sanguine, dimi-
tion aura en outre pour effet de nettoyer la peau. n u é e . Le froid stimule le systèm e nerveux v é g é t a t i f .

42
Les thérapies
du chaud
et du froid

— Pratique de gel que l'on refroidit d'abord j u s q u ' à 18°C mini-


mum et que l'on appose ensuite (compresses, voir
Chaleur
p. 57).
La clialeur a besoin d'un "auxiliaire" pour agir suffi-
samment longtemps sur la peau. Les bandes de tissu,
— Indications
l'eau, la boue ou la terre m é r i t e n t le premier choix.
Elles ont la p r o p r i é t é de conserver très longtemps la Chaleur
chaleur Mais les pommades qui a m é l i o r e n t la circula- La chaleur s'avère souvent utile en cas de maux liés à
tion, les rayons chauffants, la bouillotte et la chaleur l'âge, de refroidissement, de grippe, de douleurs
du lit peuvent é g a l e m e n t a t t é n u e r la douleur et pro- menstruelles, de sciatique, de tension musculaire,
mouvoir le processus de g u é r i s o n . d'inflammation nerveuse, de rhumatisme non inflam-
L'intensité de l'action de la chaleur d é p e n d de l'âge matoire et d'autres maladies.
et de l'épaisseur de la peau. Le moment dans la j o u r n é e Thérapie hyperthermique
joue é g a l e m e n t un rôle dans l'application de la chaleur. Elle est censée aider le corps dans sa d é f e n s e contre
Les t h é r a p i e s suivantes recourent à l'action de la les refroidissements et la grippe.
chaleur : les enveloppements chauds (voir p. 57), les Fébrothérapie
applications d'eau (voir p. 51), les bains (voir p. 54), le Elle est censée lutter contre les infections chroniques,
sauna et le bain de vapeur (voir p. 44), le massage les allergies et affections intestinales et m ê m e le cancer,
(voir p. 68) et la p h o t o t h é r a p i e (voir p. 66). mais elle comporte de grands hsques (voir plus loin).
Limites de l'application
Thérapie hyperthermique Un visage l é g è r e m e n t rouge et une forte transpiration
En recouvrant c o m p l è t e m e n t le corps d'une enveloppe ne constituent pas une raison pour interrompre le trai-
chauffante (voir p. 57) ou en le plongeant dans un tement par la chaleur. Cependant, quand la t e m p é r a -
bain très chaud (voir p. 54), on r é c h a u f f e les couches ture du corps augmente soudainement, que l'on ne
superficielles et la t e m p é r a t u r e interne du corps aug- transpire plus mais que l'on ressent des maux de t ê t e
mente d'un d e g r é . On "simule" ainsi une légère fièvre. et des envies de vomir, il y a risque de perte de
Le sauna et le bain de vapeur (voir p. 44) augmentent conscience. Il faut alors se rafraîchir en s'arrosant
é g a l e m e n t la t e m p é r a t u r e interne du corps pendant la d'eau froide et, sans s'essuyer, se reposer en se cou-
phase de r é c h a u f f e m e n t . Pendant la phase de refroi- vrant soigneusement.
dissement, elle baisse à nouveau. Cette interaction en- On ne peut traiter une zone de veines malades par
traîne tous les circuits fonctionnels du corps. la chaleur : cela aggraverait l'affection vasculaire. Pour
Fébrothérapie les tendinites et autres inflammations aiguës ou chro-
Le t h é r a p e u t e injecte un produit immunostimulant (une niques, le traitement par la chaleur n'est pas i n d i q u é .
p r é p a r a t i o n à base de gui, voir p. 119, ou un extrait de
constituants bactériens), ce qui suscite la fièvre. La tem- Froid
pérature du corps augmente alors de quelques degrés. Le froid agit sur les œ d è m e s , peut arrêter les saigne-
ments et a t t é n u e la douleur II peut être utile dans les
Froid inflammations aiguës. Une stimulation par le froid de
Un traitement par le froid peut être a p p l i q u é en arro- courte d u r é e assure une réaction de chaleur de plus
sant d'eau froide (de 12 à 15°C environ), en faisant longue d u r é e . L'alternance de froid et de chaud active
prendre des bains ou des douches en alternance, ou la circulation sanguine. Avant chaque traitement par le
en marchant dans de l'eau ou de la neige (voir p. 54). froid, il faut vider la vessie et l'intestin. Aprè s chaque
On peut fabriquer des compresses à base de glace ou traitement par le froid, il faut bien réchauffer le corps.

43
Méthodes
thérapeutiques
classiques

Limites de l'application les applications en alternance sont utiles pour les


Le froid ne peut être utilisé que lorsque le corps est parfai- plaintes m e n t i o n n é e s ci-dessus et les effets secon-
tement chaud et que la t e m p é r a t u r e ambiante n'est pas daires sont rares. Ces traitements font partie des sti-
inférieure à 20°C. Si pendant le traitement la peau ne de- m u l o t h è r a p i e s classiques qui endurcissent le corps
vient pas rouge ou blanche ou si l'on frissonne, il faut se (voir t h é r a p i e de Kneipp p. 47).
réchauffer i m m é d i a t e m e n t . On peut se mettre au lit Fébrothérapie
(éventuellement avec une bouillotte) ou faire de l'exercice. Pour les maladies m e n t i o n n é e s , l'action n'est pas
En cas de maladies infectieuses aiguës, surtout aux scientifiquement d é m o n t r é e . Les effets secondaires -
voies urinaires, de maladies cardiovasculaires sévères nausées, p r o b l è m e s de circulation sanguine, throm-
ou de trouble de la sensation du froid, on n'appli- boses, embolies pulmonaires, réactions allergiques -
quera pas de traitement par le froid. sont désagréable s et dangereux; le risque est élevé.
Les affections chroniques seront traitées par la chaleur M ê m e sous c o n t r ô l e m é d i c a l , des personnes sont d é -
ou le froid de courte durée, tandis que les maladies aiguës cédées à cause de cette t h é r a p i e .
et très douloureuses recevront un traitement par le froid.

—Conseil
— Risques
Les traitements par la chaleur et par le froid sont à
Chaleur conseiller comme moyen de p r é v e n t i o n et comme
Nombre de personnes ne supportent pas le traitement t h é r a p i e de r é g u l a t i o n . Ils constituent en outre un bon
par la chaleur du fait de leur constitution. r e m è d e maison pour des plaintes et des douleurs b é -
Thérapie hyperthermique nignes (voir t h é r a p i e de Kneipp p. 47). La f é b r o t h é r a -
La chaleur forte sollicite le c œ u r Avant le traitement, le pie est à déconseiller.
m é d e c i n s'exprimera sur le bien f o n d é de l'application.
Fébrothérapie
Une fois l'hyperthermie e n g a g é e , le corps ne peut
plus se d é f e n d r e et la fièvre ne cesse d'augmenter. Les
t e m p é r a t u r e s de plus de 4 2 ° C constituent une charge
Le sauna
e x t r ê m e pour le c œ u r et la circulation sanguine et ris- et le bain de vapeur
quent d'endommager les tissus. Dans le cas d'une in-
solation ou d'un coup de chaleur, la t e m p é r a t u r e dans
le cerveau peut atteindre entre 41 et 4 3 ° C , ce qui af-
fecte les cellules nerveuses. Surviennent alors des
— Historique
crampes et un délire suivis d'une perte de conscience. Sauna
A l'origine, le mot "baigner" signifiait " r é c h a u f f e r " .
Froid Ces bains o ù l'on transpire é t a i e n t déjà connus à
Ouand des compresses froides du commerce restent trop l ' é p o q u e primitive. Les Scythes d'Asie Mineure se puri-
longtemps en contact avec la peau, celle-ci peut geler La fiaient après l'enterrement d'un mort en chauffant
peau et les articulations sous-jacentes doivent toujours l ' i n t é h e u r d'une tente f e r m é e à l'aide de pierres
être protégées par un linge de l'action directe du froid. chaudes. Cette f a ç o n de purifier le corps é t a i t déjà
connue des peuplades asiatiques et se r é p a n d i t g r â ce
à eux dans le monde entier. Les peuples qui envahi-
— Critique
rent le continent a m é r i c a i n en passant par le d é t r o i t
Les traitements par la chaleur et par le froid ainsi que de Bering e m m e n è r e n t l'habitude avec eux.

44
Le sauna
et le bain
de vapeur

En Asie Mineure, les Grecs firent la connaissance du Bain de vapeur


sauna sec et l'installèrent dans leurs habitations. Les En Russie, cela fait des centaines d ' a n n é e s déjà que
Romains reprirent le bain des Spartiates et d é v e l o p p è - l'on c o n n a î t le "banja" : sur des pierres b r û l a n t e s , on
rent une v é r i t a b l e culture variée de bains et de fait é v a p o r e r de grandes q u a n t i t é s d'eau afin de rem-
thermes. Quand les aqueducs furent interrompus par plir l'espace (dont la t e m p é r a t u r e ne dépasse pas les
les guerres, le manque d'eau mit fin aux bains. 4 5 ° C ) de vapeur d'eau. Notre bain de vapeur provient
Depuis le premier millénaire en Europe Centrale, de ce "banja" russe et non pas du bain turc, o ù l'on
des c h â t e a u x forts et des m o n a s t è r e s , mais plus tard produit de l'air chaud humide mais pas de vapeur.
aussi des fermes furent é q u i p é s de bains que l'on uti- Situation actuelle
lisa pour leur action salutaire. De plus en plus d ' e u r o p é e n s profitent de temps en
De leur r é g i o n asiatique d'ohgine, les Finlandais ra- temps de l'action a g r é a b l e et b é n é f i q u e du sauna
m e n è r e n t en Europe, il y a 2 000 ans environ, leur tra- dans des installations publiques ou privées. Les bains
ditionnelle technique d'espace-bain sec et fortement de vapeur sont moins populaires.
c h a u f f é qu'ils n'ont jamais a b a n d o n n é e à ce jour.
Dans les autres pays e u r o p é e n s , par contre, la tradi-
— Procédé
tion des bains chauds semble avoir é t é o u b l i é e depuis
200 ans déjà. Ce n'est qu'en 1920 que, grâc e à des Une installation de sauna se compose d'une chambre
sportifs finlandais, le sauna acquit une nouvelle re- de r é c h a u f f e m e n t , de pièces pour les applications
n o m m é e et sa culture se r é p a n d i t fortement après la d'eau - avec tuyau d'eau, douche, bain d'eau froide et
Seconde Guerre mondiale. bain de pieds chaud - et d'un espace de repos. L'accès
à l'air libre est important pour le bain de plein air Dans
le sauna proprement dit, la t e m p é r a t u r e au plafond
Ce qu'il faut é v i t e r doit être de l'ordre de 1 0 0 ° C . Au niveau du sol, elle
est d'environ 4 0 ° C . Dans un bain de vapeur, la t e m p é -
rature ne peut pas excéder les 4 5 ° C .
• Pas de sauna quand on est pressé, directennent
après un sport éprouvant ou après un repas copieux. A
— Pratique
éviter aussi quand on est à jeun (danger de collapsus).
• Ne pas prendre de douche chaude en quittant le Sauna ou bain de vapeur ?
sauna, ne pas s'installer dans la piscine ou le bassin Il y a peu de différence entre l'action du sauna et du
chauffé. Ne pas se rendre dans le bain de vapeur sans bain de vapeur Le choix d é p e n d r a donc de la préférence
s'être rafraîchi préalablement. personnelle. Le sauna à l'avantage d'induire plus rapide-
• Ne pas séjourner dans un espace chauffé pendant la ment l'effet désiré : la d é t e n t e , la surchauffe et la purifi-
phase de refroidissement, ne pas prendre de bain de cation. De nombreuses personnes préfèrent cependant
pieds froid, ne pas marcher dans l'eau. l'air humide du bain de vapeur pour son effet agréable
• Ne se reposer que lorsqu'on est couvert. sur les muqueuses, les voies respiratoires et la peau.
u Les bains de rayons U.V. ne sont pas utiles; après
avoir transpiré, la peau est particulièrement sensible
— Explication de l'action
aux rayons U.V.
• Ne pas utiliser de savon à la fin du bain afin de Le sauna et le bain de vapeur surchauffent le corps : dans
préserver la couche qui protège la peau de l'acidité. le sauna, la vapeur chaude et sa chaleur de condensation
se d é p o s e n t sur la peau, tandis que l'air très humide du
bain de vapeur e m p ê c h e la sueur de s'évaporer.

45
Méthodes
hérapeutiques
classiques

L'alternance de forte chaleur et de froid oblige le corps é l é m e n t s p a t h o g è n e s . Ceux-ci sont alors évacués par
à réagir en souplesse aux stimuli (voir p. 30) et nettoie les glandes sudoripares et par les reins. Quand on boit
la peau et les tissus. Le sang s'épaissit du fait de la lors du sauna, ce processus de purification est inter-
transpiration. En compensation, un transfert d'eau se rompu car le sang peut alors puiser l'eau dans l'intes-
fait vers le sang e n t r a î n a n t dans sa suite des d é c h e t s tin. Le sauna et le bain de vapeur e n t r a î n e n t le c œ u r et
produits par le m é t a b o l i s m e , des m é t a u x lourds et des la circulation sanguine, augmentent la souplesse des

Règles à suivre pour le sauna et le bain de vapeur

• Avant d'utiliser une infrastructure commune, il y a lieu lentement, ne pas rester debout mais s'asseoir ou se
de se doucher. S'essuyer ensuite le corps et humidifier le déplacer de droite à gauche. Se rendre à l'espace de
visage. Prendre un bain de pieds chaud ou se brosser la refroidissement avant de se mettre à frissonner.
peau avant le sauna augmente la transpiration. • S'arroser ensuite d'eau froide, de la périphérie vers le
• Ne rester dans l'ambiance humide d'un bain de cœur.
vapeur que de 10 à 15 minutes. Bien se refroidir ensuite, • Celui qui le désire peut brièvement s'immerger le
comme pour le sauna. corps dans le bassin d'eau froide.
• Pour se réchauffer dans l'air chaud du sauna, se coucher • Pendant le temps où l'on reste assis, prendre éven-
ou s'asseoir les pieds relevés, bien détendu, en choisissant tuellement un bain de pieds (4 à 5 minutes).
le deuxième ou le troisième niveau. Ne rester que le temps • Recommencer ce processus - s'arroser ou s'immerger
où c'est agréable, c'est-à-dire 8 à 10 ou 15 minutes. suivi d'un bain de pieds chaud - plusieurs fois de suite.
• Verser de l'eau sur les pierres de lave réchauffe C'est bon pour "l'entraînement des vaisseaux sanguins".
encore davantage la peau mais n'est pas indispensable; • Ne pas retourner dans le sauna tant que le corps n'est
le sauna agit pleinement sans cela. pas revenu à l'équilibre. Cela prend 20 minutes environ.
• Pour verser l'eau correctement, il s'agit d'en jeter de • Deux à trois passages dans le sauna suffisent. Les
petites quantités sur les pierres brûlantes et de disperser passages supplémentaires n'offrent pas plus d'avantages,
rapidement les jets de vapeur produits à l'aide d'une mais fatiguent énormément. Si l'on se rend quotidiennement
serviette ou, comme il est d'usage en Finlande, de au sauna, un seul passage dans la cabine ou dans le bain de
branches de bouleau feuillues. Des huiles volatiles vapeur est indiqué. Le meilleur moment pour les débutants
peuvent être ajoutées à l'eau; les aiguilles de sapin ou est le matin et, pour les habitués, entre 15 et 21 h.
de pin nain sont particulièrement appropriées (voir • Un massage entre deux séances de sauna stimule la
ajouts aux bains p. 55). Verser de l'alcool est malsain. transpiration.
• Ne pas faire d'exercice musculaire ou de gymnas- • A la fin du bain, avant de s'habiller, se rafraîchir suffisam-
tique dans le sauna, ne pas trop parler car le taux ment. Éventuellement se reposer encore une demi-heure.
d'oxygène de l'air y est le même qu'à 2 500 m d'altitude. • Bien s'essuyer les pieds pour éviter les mycoses.
• Ne pas se brosser la peau dans le sauna proprement Inutile d'utiliser des produits désinfectants.
dit, ne pas racler la transpiration. • A chaque fois que Ton verse de l'eau dans le sauna,
• Se redresser lentement, s'adapter et ne pas se lever on perd un demi-litre à un litre et demi de sueur. Ce
d'un coup et quitter le sauna (danger de perte de n'est cependant qu'à la fin du sauna que l'on pourra
conscience). boire : de l'eau minérale, du jus de fruits, éventuellement
• Après avoir quitté la cabine, choisir le chemin le plus un verre de bière sans alcool ou de lait suri allongé
court vers le plein air. Expirer profondément, inspirer d'eau minérale. Pas d'alcool.

46
La thérapie
de Kneipp

vaisseaux sanguins, r é g u l e n t la t e m p é r a t u r e , a m é l i o - gnant d'attaques, atteints d'altérations importantes des


rent la respiration, normalisent la tension artérielle, sti- vaisseaux du cerveau ou du cœur, ou de troubles de la
mulent la sécrétion de mucus dans le nez, accroissent circulation ne peuvent pas se rendre au sauna.
le m é t a b o l i s m e , activent la production d'hormones,
stimulent le système immunitaire, r é g u l e n t le système
— Risques
v é g é t a t i f et favorisent la r é é d u c a t i o n .
L'action p r é v e n t i ve contre les infections ne sera as- • Une personne p r é s e n t a n t une p r é d i s p o s i t i o n à la
surée q u ' à partir du moment o ù l'on visite le sauna r é - formation de calculs r é n a u x ou souffrant d'hyperuri-
g u l i è r e m e n t chaque semaine et dans les règles de l'art. c é m i e doit beaucoup boire après le sauna. Celle qui
Une séance de sauna correcte ne sollicite pas exa- souffre de glaucome ou de la maladie de M é n i è r e doit
g é r é m e n t le cœur. Il devra travailler plus du fait de la absorber lentement du liquide en petites q u a n t i t é s .
surchauffe, mais les vaisseaux sanguins plus dilatés of- • L ' e x a g é r a t i on de stimulation par le chaud et le
frent une résistance moindre au flux sanguin. Le bain froid, une sollicitation s u p p l é m e n t a i r e , la natation ou
froid augmente la tension artérielle pendant un court l'alcool et un refroidissement de mauvaise q u a l i t é
instant seulement, ce qui ne peut faire de mal. peuvent mener à une hyperstimulation suivie d ' é p u i -
sement et de troubles du sommeil.
• Les sports de c o m p é t i t i o n o ù l'on transpire beau-
— Indications
coup, c o m b i n é s à la prise de produits d i u r é t i q u e s et
Le sauna d é t e n d et est a g r é a b l e ; c'est un v é r i t a b l e suivis d'un sauna " s u r d o s é " peuvent représenter un
soulagement pour le corps et l'esprit. danger mortel. Il y a lieu de se m é f i e r des cabines de
La circulation sanguine est stimulée, les plaintes dimi- sauna c h a u f f é e s à 4 5 - 5 0 ° C seulement pour un taux
nuent lors d'affections chroniques des voies respiratoires, la d ' h y g r o m é t r i e élevé et o ù , d ' a p r è s la p u b l i c i t é , il faut
résistance aux infections respiratoires augmente, tout s é j o u r n e r de 30 à 120 minutes sans phase de refroi-
comme le pouvoir de concentration. Le sauna est utile en dissement. Cela peut mener à une surchauffe nocive
cas de rhumatisme chronique non actif, de troubles de la du corps et dès lors à un collapsus sanguin.
circulation périphérique, de problèmes de tension artérielle.
Il peut constituer une aide dans les cas de dépression.
— Conseil
Les enfants peuvent faire du sauna à partir de deux à
trois ans. Pour les enfants en â g e scolaire, le sauna est Le sauna est à conseiller en cas d'utilisation correcte et
un r e m è d e contre la nervosité, les troubles de concen- raisonnable.
tration et du sommeil. Pour la femme enceinte, le sauna
est é g a l e m e n t indiqué car il assouplit le canal pelvien.
On peut se rendre au sauna j u s q u ' à un âge avancé mais,
une fois passés les 70 ans, il ne faut plus commencer
Visiter r é g u l i è r e m e n t le sauna ou le bain de vapeur
La thérapie de Kneipp
est une d é t e n t e idéale et un moyen stimulant non
s p é c i f i q u e a p p r o p r i é à la p r é v e n t i o n et la r é é d u c a t i o n .
— Historique
Limites de l'application
Une personne malade au point de devoir garder le lit doit Il était une fois un pauvre fils de tisserand qui se donna
s'abstenir d'aller au sauna. Les malades présentant de la tant de mal pour étudier qu'il contracta une affection
fièvre, des infections touchant un organe interne et les pulmonaire. Dans le jardin du séminaire de Munich, il
vaisseaux sanguins, une tuberculose non guérie, un can- prit secrètement l'arrosoir et s'arrosa d'eau froide, l'hiver
cer aigu, les patients souffrant de maladies s'accompa- il plongea dans le Danube glacé et, peu à peu, il guérit.

47
Méthodes
hérapeutiques
classiques

L'étudiant en t h é o l o g i e Sébastian Kneipp (1821-1897)


s'était guéri grâce à la m é t h o d e de deux médecin s silé-
siens. Le père Joiiann Sigmund l-lalin (1664-1742) et
son fils du m ê m e nom avaient, au 18e siècle rendu pu-
blic leur traitement à base d'eau froide.
Les racines de l ' h y d r o t h é r a p i e remontent à l'Anti-
q u i t é o ù les traitements à base d'eau connaissaient
un franc succès. On les oublia pendant le Moyen  g e ,
mais ils connurent une r é s u r g e n c e au 17e siècle, au
d é p a r t de l'Angleterre. A l ' é p o q u e de Kneipp, les trai- L'efficacité de la t h é r a p i e de Kneipp a é t é p r o u v é e par
tements à l'eau froide é t a i e n t très à la mode et l'agro- la science et sa m é t h o d e est a p p l i q u é e en m é d e c i n e .
nome Vinzenz P. PrieBnitz (1790-1851) s'était déjà
rendu célèbre, des dizaines d ' a n n é e s avant Kneipp,
— Concept de base
comme " m é d e c i n des eaux".
Kneipp essaya les jets et les bains sur sa personne On pensait à l'origine qu'il fallait extraire les humeurs
et d é v e l o p p a ainsi son propre système de traitement. malades du corps par les intestins, les reins et la peau.
Au fil des ans, il affina les stimulations p l u t ô t dures du Le j e û n e , la transpiration, l'eau, les herbes et l'air frais
d é b u t pour en distiller des m é t h o d e s plus douces. En devaient permettre ce "nettoyage" du corps (voir pro-
1880, on installa à W ô r i s h o f e n un complexe de bains cessus révulsifs p. 59).
o ù il organisa des consultations en compagnie de m é - Kneipp avait r e m a r q u é que la stimulation importante
decins. Le pasteur Kneipp possédait un charisme im- a p p o r t é e par l'eau sur la peau avait un effet sur tout
portant et le public fut s é d u i t . Déjà en 1890, les l'organisme (voir thérapie du chaud et du froid p. 42) et
adeptes de ses idées en faveur d'une vie naturelle fon- que l'alternance de chaud et de froid entraînait le corps.
d è r e n t les première s "sociétés Kneipp". Ses livres fu- L'application d'eau, de chaleur et de froid r é p o n d
rent tirés à des millions d'exemplaires. aux lois fondamentales de la m é d e c i n e physique. Seule
Les herbes aux vertus curatives a j o u t é e s à l'eau du une application répété e induit dans le corps un proces-
bain, l'alternance de bains tièdes, le fait de marcher sus de transformation. L'action salutaire n ' é m a n e pas
pieds nus dans l'eau, la rosée ou la neige sont autant d'une forme de traitement isolée, mais bien d'une
de techniques qui ont fait la r e n o m m é e de Kneipp. Il combinaison de différente s formes de traitement.
propagea l'idée de l'exercice du corps et de l'esprit. Le
succès de sa m é t h o d e repose sur les "cinq piliers" :
— Examen et traitement
l'application d'eau, les plantes m é d i c i n a l e s, la t h é r a p i e
du mouvement, l'alimentation simple et la discipline Le traitement doit être p r é c é d é d'un examen m é d i c a l .
de vie (voir p. 37). Kneipp peut ainsi être c o n s i d é r é Les moyens t h é r a p e u t i q u e s seront choisis et c o m b i n é s
comme un des premiers naturopathes holistiques. en fonction des besoins et des plaintes.
Situation actuelle
Débarrassées de leurs aspects archaïques et mises au Applications d'eau
niveau de la science actuelle, ces m é t h o d e s consti- Il existe une centaine d'applications d'eau d i f f é r e n t e s :
tuent aujourd'hui la base de la m é d e c i n e naturelle. lavage, arrosage, massage par jets à haute pression,
L'accent est mis sur le dialogue avec le m é d e c i n , un marche dans l'eau, enveloppements, compresses, im-
mode de vie plus sain, les produits à base de plantes, mersion totale ou partielle, bains d'herbes, sauna...
l'air, la l u m i è r e , l'eau et le mouvement comme stimu- L'éventail complet part de stimuli à peine perceptibles
lations pour renforcer l'organisme. comme le fait de laver un bras ou un bain de pieds

48
La thérapie
de Kneipp

jusqu'aux mesures plus astreignantes comme le mas- l'organisme : la respiration, la t h e r m o r é g u l a t i o n , la di-


sage par jets à haute pression (pour les principales ap- gestion, le sommeil et l ' i m m u n i t é doivent être en har-
plications d'eau, voir p. 51). monie avec le rythme de vie. La h â t e , la surexcitation
Ce vaste choix permet l'adaptation d'un pro- et les euphorisants toxiques doivent céder la place à la
gramme individuel bien d o s é en fonction de la consti- joie de vivre et au culte de vie.
tution, de l'efficacité de la circulation sanguine et de Kneipp se souciait aussi de la santé de l ' â m e des
la f a c u l t é de r é a c t i o n pour e n t r a î n e r l'organisme acti- personnes qui se confiaient à lui. Bien avant la nais-
vement mais graduellement. sance de la " m é d e c i n e psychosomatique", il avait
compris que seul peut g u é r i r celui qui vit en parfait ac-
Phytothérapie cord avec l u i - m ê m e et avec son entourage. L'entretien
Dans la t h é r a p i e de Kneipp, on utilise des produits t h é r a p e u t i q u e vise à créer cette condition importante.
d'origine v é g é t a l e en application externe comme La t h é r a p i e de Kneipp peut donc bien être c o n s i d é r é e
ajouts pour des enveloppements, des bains, des inha- comme une m é t h o d e holistique.
lations et des bains de vapeur, mais aussi dans les Actuellement, la t h é r a p i e de l'ordre est un é l é m e n t
huiles et les pommades pour les frictions. Ces produits fondamental de la naturopathie, avec une série de
sont é g a l e m e n t ingérés sous la forme de tisanes, de p r o c é d é s utiles à son actif (voir p. 37).
jus ou de c o m p r i m é s (voir p h y t o t h é r a p i e p. 103). La devise de la t h é r a p i e de Kneipp se r é s u m e
comme suit : ne rien faire affaiblit, l'exercice renforce,
T h é r a p i e du mouvement l'excès nuit. Il revient au m é d e c i n de décider quelle ap-
A l ' é p o q u e , Kneipp demandait à ses curistes de cou- plication est i n d i q u é e et à quel moment elle est utile.
per du bois ou leur conseillait une heure de t â c h e s
m é n a g è r e s en guise d'exercice physique.
— Explication de l'action
Aujourd'hui, des promenades quotidiennes de plu-
sieurs heures - la "cure de terrain" (voir p. 142) sont Applications d'eau
préconisées par la t h é r a p i e de Kneipp. L ' h y d r o t h é r a p i e profite de la r é a c t i o n du corps aux sti-
Les applications d'eau sont combinées à la thérapie du muli de chaleur et de froid, à la pression de l'eau et à
mouvement. Les stimulations de faible intensité doivent l'effleurement de la peau. Les stimuli agissent d i f f é -
i m m é d i a t e m e n t être suivies d'exercice; les stimulations de remment selon la t e m p é r a t u r e , l'endroit, la superficie,
forte intensité doivent être suivies d'une pause d'une la d u r é e et le moment du jour ou de l'année .
heure avant de passer à l'exercice. Selon la capacité de La peau d'un adulte a une superficie de presque
prestation de chacun, on pourra se promener, courir, na- deux m è t r e s carrés et c'est le plus grand organe ca-
ger, faire de la gymnastique ou exercer des sports légers pable de recevoir, de transmettre ou de rejeter des sti-
(voir thérapie du mouvement p. 76). La thérapie respira- muli ou des produits.
toire (voir p. 128) est également r e c o m m a n d é e . Les détecteurs de t e m p é r a t u r e et de sensation situés
dans la peau et dans les couches profondes à la limite
Alimentation des muscles enregistrent les stimuli et transmettent les
Kneipp a p p r é c i a i t la cuisine populaire bavaroise de impulsions par le système nerveux vers les organes in-
l ' é p o q u e , m ê m e s'il p r é c o n i s a i t la m o d é r a t i o n dans ternes de la région concernée du corps. Dans le cerveau,
l ' a p p é t i t. Pour la base actuelle d'une alimentation l'hypothalamus (le centre de distribution) suscite la pro-
saine, voir p. 82. duction d'hormones et stimule le système immunitaire.
Les surrénales sécrètent l'adrénaline, "l'hormone de
T h é r a p i e de l'ordre stress", et stimulent le système nerveux végétatif.
Il faut mettre de l'ordre dans les fonctions de base de Un traitement s y s t é m a t i q u e d'alternance de stimuli

49
Méthodes
thérapeutiques
classiques

pendant au moins trois semaines renforce l'orga- maladies et favorise la r é é d u c a t i o n après une maladie
nisme. Il pourra dès lors mieux réagir aux stimuli de a i g u ë . Elle peut combattre les troubles fonctionnels,
stress qu'auparavant. lutter contre les plaintes p s y c h o - v é g é t a t i v e s et consi-
• Le m é t a b o l i s m e , la circulation sanguine, la presta- d é r a b l e m e n t a t t é n u e r la souffrance chronique.
tion cardiaque et la sensibilité à la douleur sont régulés. Les applications d'eau peuvent se révéler utiles
• Les organes internes travaillent de f a ç o n plus har- dans les affections a i g u ë s. Elles peuvent a t t é n u e r la
monieuse. douleur et permettre ainsi un recours moins f r é q u e n t
• La sécrétio n excessive de l'hormone de stress est aux produits a n a l g é s i q u e s. La t h é r a p i e de la chaleur
normalisée. entretient la m o b i l i t é dans les maladies d'usure, dimi-
• L'organisme peut mieux gérer les sollicitations et nue la fièvre et les inflammations, influence les mala-
mieux se d é f e n d r e des infections. dies cardiovasculaires, allège les troubles de la circula-
• Les stimuli de chaleur augmentent la sensation de tion et de la digestion.
bien-être. Limites de i'application
Exemples : un bain de pieds à t e m p é r a t u r e crois- La condition de base pour le fonctionnement de la
sante dilate les vaisseaux sanguins et élève la t e m p é - t h é r a p i e est un organisme capable de réagir. La t h é r a -
rature de toute la peau. L'affusion froide d'un genou pie de Kneipp est exclue dans les maladies a i g u ë s
ou l'immersion d'un bras provoque la contraction des graves.
vaisseaux sanguins qui se dilatent ensuite. Ce p h é n o -
m è n e a m é l i o r e l'irrigation sanguine du corps entier et Cures
a un effet revigorant. Pendant les cures de Kneipp, on apprend à s'occuper
Dans les applications d'eau, "l'horloge interne" du activement de sa santé. On se rend compte que vivre
corps joue un rôle important : une affusion froide a un sainement n'est pas une entrave et que l'exposition
effet bien plus important pendant la phase de r é - aux stimuli peut mener à une plus grande joie de vivre.
chauffement du matin que le soir, o ù la t e m p é r a t u r e Les cures de Kneipp sont utiles dans les cas d ' é p u i -
é v o l u e dans le sens contraire. sement, de troubles v é g é t a t i f s , de retour d ' â g e , d'af-
fections cardiovasculaires, de maladies rhumatismales,
de migraine, d'allergies de la peau, d'asthme.
— Indications
La t h é r a p i e de Kneipp endurcit le corps, p r é v i e n t les

Particularités de l'application

Le corps a besoin de trois à quatre heures pour terminer de bien choisir le moment de chaque traitement. Par
sa réaction à une stimulation. La stimulation suivante ne exemple :
doit donc pas intervenir trop tôt pour éviter que l'action
ne prenne une tournure non désirée, par exemple une Le matin : lavage à l'eau froide
hypothermie quand le délai entre deux traitements à Dans le courant de la m a t i n é e :
l'eau froide est trop court. Plus on fait réagir une zone brossage à sec, bain de pieds chaud,
de la peau à la chaleur ou au froid, moins elle réagira en affusion très chaude
intensité. Dans l'après-midi : bain de bras froid
Pour que la stimulation agisse bien, le thérapeute devra Le soir : marche dans l'eau ou affusion du genou,
souvent changer de surface. 11 est également important enveloppement froid, natation, sauna

50
Les
applications
d'eau

— Risques Ils stimulent ainsi la circulation sanguine, le m é t a b o -


lisme et le systèm e immunitaire, endurcissent le corps
Les risques d é p e n d e nt de la nnaladie concernée. Le m é d e -
et a t t é n u e n t les douleurs. Les d i f f é r e n t e s applications
cin doit soigneusement prescrire l'application de la cure de
peuvent cependant varier fortement en i n t e n s i t é d'un
Kneipp. Il en va de m ê m e pour les applications à domicile.
individu à l'autre. Si l'application n'agit pas, le m é d e -
cin devra prendre en main les plaintes subsistantes.
—Critique Chez les personnes atteintes de trouble de la sensi-
bilité à la t e m p é r a t u r e , les applications d'eau devront
La t h é r a p i e de Kneipp est un mode de g u é r i s o n natu-
être utilisées avec prudence.
rel reconnu. Cependant, nombre de recettes recom-
L ' h y d r o t h é r a p i e peut être a p p l i q u é e par un particu-
m a n d é e s par Kneipp il y a cent ans sont dépassées au-
lier, mais les indications d'une personne q u a l i f i é e sont
jourd'hui. C'est ainsi que les groseilles n'agissent pas
à recommander.
sur la goutte et que l'utilisation de paille d'avoine
dans le bain ou en tisane est douteuse. La preuve de
l'action de quelques produits à base de plantes Pratique
manque encore à ce jour.
La stimulation a pour devise : aussi légère que pos-
• De nombreux p r o c é d é s et leur application peuvent
sible, aussi forte que nécessaire. Plus l'affection est ai-
sembler utiles mais, sur certains points, la confirma-
g u ë , plus il faudra être prudent. La peau doit être
tion par la recherche scientifique selon les normes ac-
é c h a u f f é e avant une application d'eau. Il faut s'abste-
tuelles se fait encore attendre.
nir de fumer avant, pendant et après l'application.
• Les sacs de paille et les bains de paille peuvent, se-
A p r è s l'affusion et l'immersion d'une partie du
lon la provenance de la paille, d é c l e n c h e r des réac-
corps, il faut l é g è r e m e n t essuyer l'eau; seuls le visage
tions allergiques chez certaines personnes p r é d i s p o -
et les mains seront séchés. Il faut ensuite s'habiller et
sées. Ceci n'est pas le cas pour un bain à base d'huile
se laisser sécher en se promenant ou en marchant.
extraite de paille.
A p r è s de longues baignades dans un bassin, après
l'affusion chaude de la nuque et du dos et après le
— Conseil massage par jets sous pression, il y a lieu de se reposer
une heure au lit.
Moyennant un diagnostic préalable du m é d e c i n , la
t h é r a p i e de Kneipp est à conseiller pour la p r é v e n t i o n
de maladies internes et les refroidissements, pour a t t é - Lavage
nuer les douleurs chroniques et pour la r é é d u c a t i o n .
Comment ?
A l'aide d'un linge humide en lin grossier, se frotter le
haut du corps, le bas du corps ou le corps entier avec
une légère pression. Toujours commencer par la face
Les applications d' eau externe des membres en rejoignant le tronc. On frotte
ensuite le corps, les aisselles, la gorge, la poitrine, sui-
vis de la taille et du tronc, de haut en bas. Un peu de
L'action de l ' h y d r o t h é r a p i e se base sur la stimulation vinaigre dans l'eau augmente la stimulation de la
thermique (voir t h é r a p i e s du chaud et du froid p. 42), peau. Ne pas se sécher ensuite, mais se laisser sécher
sur la pression de l'eau et le contact avec la peau. Les en linge de nuit dans le lit.
stimuli sur la peau et sur les couches sous-jacentes Quand ?
sont transmis vers d i f f é r e n t e s zones au sein du corps. Le matin, cette friction stimule la circulation sanguine.

51
Méthodes
:hérapeutiques
classiques

Si on la r é p è t e plusieurs fois, elle peut faire baisser la Comment ?


fièvre. La m é t h o d e est i n d i q u é e pour s'endurcir contre La pression doit être réglée de telle f a ç o n que la hau-
les infections, pour les troubles de la circulation, les teur du jet sortant du tuyau tenu à la verticale ne d é -
obstructions lymphatiques, les varices. passe pas 5 c e n t i m è t r e s . Le jet sera ensuite dirig é à
courte distance de la peau en partant de l'extérieur
vers le c œ u r : des mains vers les coudes, des pieds vers
Affusions les genoux. Le jet doit glisser largement, comme un
L'affusion peut se faire à l'aide d'un arrosoir ou d'un manteau, sur la partie du corps arrosé.
tuyau d'un d i a m è t r e de deux centimètres . Au lieu d'uti- Au d é b u t on alterne le chaud et le froid, ensuite on
liser l'embout, on peut adapter une pièce d'arrosage n'arrose que d'eau froide.
spéciale que l'on trouve dans le commerce spécialisé. Il faut ensuite essuyer l'eau, s'habiller et bien s'activer
>• Attention : en cas de varices et d'engorgements,
seuls les arrosages d'eau froide sont permis; en cas
Applications d'eau : température et durée
d'obstruction artérielle, il faut l'accord du m é d e c i n . A
n'effectuer que dans un espace c h a u f f é et sans avoir
Température de l'eau
le ventre plein.

Froid (eau courante ou de source) 12 à 18°C


Affusion du genou
Tiède 30 à 33°C
Comment ?
Chaud 36 à 39°C Diriger le jet en c o m m e n ç a n t par le petit orteil droit en
Très chaud 40 à 42°C longeant la face externe du pied et de la jambe jus-
qu'au creux du genou, y rester un instant et revenir
Durée de la stimulation par la face interne du mollet; p r o c é d e r de la m ê m e fa-
ç o n pour la jambe gauche. Ensuite, du petit orteil
Bains 10 à 20 minutes droit le long de la face avant de la jambe j u s q u ' à la ro-
Bains alternants 5 minutes tule, y faire un mouvement de cercles et revenir par la
et affusions deux fois de suite chaud face interne jusqu'au gros orteil et terminer par la
alternantes et 8 à 15 secondes froid plante du pied. Faire de m ê m e pour la jambe gauche.
Vapeur 5 à 15 minutes Quand ?

Compresse de foin 20 à 45 minutes En cas de céphalée de tension, de migraine, d'hypoten-


sion, de troubles du sommeil, de varices et de contu-
Enveloppements froids, jusqu'au moment où le linge
sions. Prévient les dégât s aux vaisseaux sanguins et r é -
absorbant la chaleur d'enveloppement est chaud
5 à 10 minutes de pause, gule l'action de la digestion et des organes sexuels.
ensuite répéter >• Attention : ne pas effectuer en cas de vessie irritée,
Enveloppements chauds, deux à trois heures d'infection du système urinaire, de sciatique et pen-
éliminant la transpiration dant les règles.
Affusions 8 à 30 secondes;
commencer loin du cœur Affusion de la cuisse
et s'en rapprocher
Comment ?
Massage par jets sous jusqu'au moment Comme pour l'affusion du genou, mais en incluant la cuisse.
pression, marche dans où cela devient désagréable Quand ?
l'eau et dans la neige
En cas de rhumatisme musculaire, de varices et de
plaintes au niveau des articulations de la hanche.

52
Les
applications
d'eau

>• Attention : ne pas effectuer en cas de vessie irritée, d'infec- Quand ?


tion du système urinaire, de sciatique et pendant les règles. En cas de bronchite, d'asthme bronchique, pour sti-
muler les prestations respiratoires et cardiaques, en
Affusion du bas-ventre cas d'affections du larynx, de varices et de n e r v o s i t é .
Comment ? > Attention : ne pas appliquer en cas d'obstruction
Comme pour l'affusion de la cuisse en incluant le bas- dans la circulation pulmonaire.
ventre.
Quand ? Affusion du dos
En cas de ballonnement, de p r o b l è m e de la vésicule, Comment ?
de foie irrité et de d i a b è t e sucré. Commencer à la face externe du pied droit jusqu'au
>- Attention : ne pas effectuer en cas de vessie irritée, siège et revenir par la face interne; du pied gauche vers
d'infection du système urinaire, de sciatique et pen- le haut jusqu'au siège, passer par la face externe droite
dant les règles. du dos j u s q u ' à l'épaule et arroser ensuite le c ô t é droit
du dos. Répéter l ' o p é r a t i o n pour le c ô t é gauche.
Affusion du bras Pour une affusion d'eau chaude, on arrose le dos
Comment ? en zigzag, de l'épaule vers le bas.
De l ' e x t r é m i t é de la main droite, on d é p l a c e le jet le Quand ?
long de la face externe du bras j u s q u ' à l'épaule o ù En cas d'asthme bronchique, d'affection pulmonaire,
l'on reste un instant pour ensuite revenir en longeant de muscles du dos affaiblis, de maux de dos.
la face interne. On fait de m ê m e pour le bras gauche. >• Attention : ne pas appliquer en cas de faiblesse et
Quand ? de nervosité.
Quand on est e x t é n u é et que l'on souffre de palpita-
tions, en cas de troubles nerveux, de maux de t ê t e , de Affusion du visage
vertige, de mains froides, de douleur au niveau des Comment ?
coudes, de refroidissement et d'inflammation de la Du dessous de la tempe droite vers le menton et re-
gorge. En cas de douleur aux épaules : arroser plus monter ensuite vers la tempe gauche. Passer ensuite
longtemps j u s q u ' à la gorge. plusieurs fois sur le front de droite à gauche et ensuite
plusieurs fois du front vers le menton. Terminer en d é -
Affusion de la poitrine crivant des cercles sur le visage.
Comment ? Quand ?
Comme pour l'affusion du bras, partir du bras droit et En cas de maux de tête, de migraine et de rage de dents, en
depuis l'aisselle décrire des cercles sur la poitrine. Faire cas de tendance à l'infection et pour réguler la chaleur Stimule
de m ê m e à partir du bras gauche. l'irrigation sanguine du visage et soulage les yeux fatigués.
Quand ? >• Attention : garder les yeux f e r m é s .
En cas de bronchite chronique, d'asthme bronchique
et d'angine de poitrine. Affusion chaude de la nuque
> Attention : alterner l'eau chaude et froide en cas Comment ?
de tendance aux spasmes vasculaires. En se penchant vers l'avant, faire couler le jet d'eau
dans la r é g i o n de la nuque et augmenter la t e m p é r a -
Affusion du haut du corps ture aussi longtemps qu'on peut le supporter.
Comment ? Quand ?
Comme pour l'affusion de la poitrine mais arroser En cas de maux de nuque et de t ê t e , de migraine et
aussi le dos. d ' é t a t dépressif.

53
Méthodes
hérapeutiques
classiques

>- Attention : ne pas appliquer en cas d ' a r t é r i o s c l é - Bains


rose et avec prudence en cas de sciatique.
On peut prendre des bains d'eau froide, chaude, ou
Douche écossaise de t e m p é r a t u r e croissante ou d é c r o i s s a n t e .
Comment ? On peut ajouter au bain des produits d'origine v é -
Il faut un tuyau pourvu d'un embout m é t a l l i q u e d'un g é t a l e , sous la forme d'infusions, d'extraits, d'huiles
d e m i - c e n t i m è t r e de d i a m è t r e . Le jet d'eau est aspergé ou de sels. Les a r ô m e s en seront inspirés, et c'est ainsi
sous une pression d'une à trois a t m o s p h è r e s et dirigé qu'ils font de l'effet. Mais la peau aussi peut absorber
sur tout le corps à une distance d'environ quatre des huiles pendant les bains chauds et les bains alter-
mètres. En plus de la stimulation thermique, s'ajoute nants d'au moins 15 minutes. L'effet sera alors le
ici la stimulation m é c a n i q u e de la pression. On pra- m ê m e qu'en cas d'ingestion. Sur la peau e l l e - m ê m e
tique souvent ce type d'affusion très chaude sur le dos. agissent surtout les tanins et les bains de petit-lait.
Quand ? > Attention : les bains de camomille, d'aiguilles de
Pour une stimulation très importante du cœur, de la sapins et de fleurs de foin peuvent provoquer des r é -
circulation sanguine et du m é t a b o l i s m e . actions allergiques.
> Attention : interdit aux personnes cardiaques ou Les bains auxquels on ajoute des produits sont in-
souffrant de maladies vasculaires. terdits en cas d ' e c z é m a humide sur de grandes sur-
faces de peau, en cas de blessures, de forte fièvre et
Douches alternantes de maladies infectieuses, d'affections cardiaques
Comment ? graves et d'hypertension artérielle.
Les douches alternantes stimulent autrement la peau que
le tuyau d'arrosage de Kneipp ; ce sont des impacts plus Bain de pieds froid
"pointus" de l'eau sortant de petits trous du pommeau. Comment ?
Les douches alternantes donnent les meilleurs résultats le L'eau doit bien arriver à hauteur du mollet.
matin, après un peu d'exercice physique. On asperge Ne baigner que les pieds chauds et jusqu'au moment o ù
toujours de l'extérieur vers le cœur, en c o m m e n ç a n t tou- l'on ressent une douleur due au froid, ou que l'on a l'im-
jours par de l'eau très chaude et en terminant, après plu- pression que l'eau n'est pas si froide. Essuyer l'eau, s'ha-
sieurs alternances, par une douche froide. biller et laisser sécher en se promenant ou en marchant.
Quand ? Quand ?
Les douches alternantes endurcissent et constituent En cas d ' e x c ès de chaleur, de varices, de tendance à
un auto-traitement idéal en cas d ' é p u i s e m e n t et de l ' œ d è m e , de maux de t ê t e , d'hypotension, d'insom-
maladies rhumatismales dues à l'usure. Elles permet- nies, de troubles de la circulation sanguine, de ten-
tent de prévenir les refroidissements. dance à l'infection, de transpiration des pieds, de
contusions au niveau du pied et de la cheville.
>• Attention : ne pas appliquer en cas de pieds froids, de
vessie irritée, d'infection du système urinaire, d'hyperten-
sion sévère, de sciatique et d'obstruction vasculaire.

Marche dans l'eau


Comment ?
Marcher dans l'eau correctement se fait comme suit :
0 toujours avec des pieds chauds, on lève à chaque pas
la jambe totalement hors de l'eau froide, comme un

54
Les
applications
d'eau

Ajouts végétaux au bain (ex traits, infusions, huiles) et leur action

Plante/ sel Action

Ai g u i l l es d e sap i n Décollent les mucosités, améliorent l'irrigation sanguine, détendent


Baie d e g en évr i er Améliore l'irrigation sanguine, détend les muscles
Ca m o m i l l e Freine l'inflammation, atténue les réactions allergiques, en cas de maladies de la peau
Écorce de chêne Constricteur, en cas de peau humide, démangeaisons, plaies de l'anus, hémorroïdes
Eu cal yp t u s Rafraîchissant, antibactérien
Fleur s de f oin Améliorent l'irrigation sanguine, détendent les muscles et calment la douleur
Houblon Calme, endort
La va n d e Équilibre, stimule
M élisse Tranquillise
Pet it - lait Soigne la peau comme le son
Pr êl e d e s ch a m p s Constricteur, pour des plaies qui guérissent mal, eczémas, ulcères,
maladies du système urinaire et des organes sexuels
Ro m ar i n Détend, calme la douleur, améliore l'irrigation sanguine
Sel Stimule la peau, améliore l'irrigation sanguine
Son Laisse un film sur la peau qui atténue les démangeaisons. En cas d'allergies dermiques
et de psoriasis. Ne pas rincer
T h ym Décolle les mucosités, antibactérien
Tilleul Soigne la peau, équilibre
Val ér i an e Tranquillise, endort
Les bains pris avec des huiles de plantes soignent particulièrement bien la peau et permettent une dispersion uniforme des
huiles volatiles dans l'eau. Les sels de bains épicés stimulent la peau en douceur. Les fleurs de foin, la camomille et les
aiguilles de sapin peuvent provoquer des allergies. N'oubliez pas que la peau assimile facilement des produits au cours
d'un bain, également ceux que l'on ne désire pas. Veillez donc à acheter vos infusions, décoctions, huiles ou sels dans un
magasin de diététique ou dans une pharmacie, même si cela vous coûte un peu plus cher Vous aurez ainsi la garantie de
qualité de vos produits végétaux et vous pourrez aussi demander conseil quant à la préparation et au dosage.

échiassier marchiant dans l'eau. En plaçant un petit t a - o u dans la neige sont des variantes de la méthode.
pis en caoutchiouc au f o n d d u bain, cela f o n c t i o n n e Quand ?
très bien. O n p e u t aussi le faire en p o s i t i o n assise. Les indications p o u r la m a r c he dans l'eau sont les
Arrêter dès q u e la sensation de f r o i d d e v i e nt désa- mêmes q u e p o u r les bains de pieds froids.
gréable. Essuyer l'eau, s'habiller et se laisser sécher en
se p r o m e n a n t o u en m a r c h a n t . M a r c h e r dans l'eau sur Ba i n d e p i e d s c h a u d
des cailloux o u p r o m e n e r à sec sur un f o n d profilé Comment ?
renforce e n c o re la réaction. I m m e r g e r les pieds jusqu'au-dessus des chevilles p e n -
Le meilleur m o m e n t p o u r m a r c h e r dans l'eau est d a n t 10 à 15 m i n u t e s dans de l'eau à 3 8 ° C o u a u g -
l'après-midi o u le soir. M a r c h e r dans la rosée d u m a t i n m e n t e r la température j u s q u e 4 0 ° C . O n p e u t ajouter à

55
Méthodes
thérapeutiques
classiques

l'eau ciu t h y m , de la mélisse o u d'autres p r o d u i t s . O n d ' u n t u y a u o u d ' u n p o m m e a u de d o u c h e , d u pied


p e u t prendre un bain de pieds c h a u d t o u s les j o u r s . droit en m o n t a n t vers le tronc, ensuite la jambe
Quand ? gauche, le siège, le ventre, le bras droit, le bras
En cas de pieds f r o i d s , de début g a u c h e , la p o i t r i n e , le visage et le dos. S'essuyer e n -
d ' i n f e c t i o n s , p o u r détendre o u suite et se reposer une heure au lit.
p o u r rétablir. Quand ?
> /\tîenf/on .• ne jamais prendre Un bain c o m p l e t détend les muscles et l'esprit, mais
de bains de pieds chauds en cas sollicite le système cardiovasculaire.
de varices, d'œdèmes ou Demi- bain froid : eau c o u r a n t e , 5 à 10 secondes;
d'obstruction lymphatique. en cas de stress, de varices, le soir en cas d ' i n s o m n i e ;
éventuellement ajouter de la valériane.
Ba i n s a l t e r n a n t s p o u r Demi- bain à tem pérature croissante : pendant
les p i e d s 2 0 m i n u t e s m a x i m u m , a u g m e n t e r la température de
Comment ? 35 à 39-41 ° C ; en cas de début o u de fi n d ' i n f e c t i o n s ,
Cinq à dix minutes de sciatique, m a u x de dos.
bain c h a u d , cinq à dix m i - A j o u t e r éventuellement du t h y m , d u r o m a r i n o u
nutes de bain f r o i d . A l t e r - des fleurs de f o i n (voir p. 55).
ner deux fois m a x i m u m , ajouter des p r o d u i t s de bain . > - Attention : en cas de maladies cardiovasculaires,
Quand ? de varices et d'hémorroïdes.
Pour réguler et en cas d'artériosclérose.
Ba i n d e v a p e u r d e la t ê t e
Ba i n s d e b r a s Comment 7
Comment ? C h a u f f e r quelques litres d'eau dans un récipient j u s -
Laisser couler l'eau dans l'évier jusqu'au m o m e n t où le n i - qu'à évaporation. A t t e n t i o n : le récipient d o i t être
veau arrive à quelques centimètres au-dessus du coude. stable p o u r éviter les brûlures.
Quand ? Se dénuder le haut du corps et se pencher p e n d a n t
Bain de bras froid : en cas de p a l p i t a t i o ns cardiaques, 10 minutes au-dessus du récipient; couvrir la tête, les
de mau x de tête, de t r o u b l e d u s o m m e i l . épaules et le récipient d'une serviette et d'une couver-
Bain alternant pour les bras : en cas de mauvaise ture pour f o r m e r une sorte de " t e n t e " . S'envelopper
circulation dans les d o i g t s et les mains, en cas de ensuite et se coucher une demi-heure au lit. S'arroser
m a u x de tête. par après le visage et le haut du corps d'eau froide. Pour
Bain de bras à tem pérature croissante : laisser a u g - améliorer l'effet, on peut ajouter à l'eau du sel de cui-
m e n t e r la température de 35 à 4 0 ° C . Ce t y pe de bain sine, de la tisane de camomille, de tilleul ou de m e n t h e .
d o n n e le meilleur résultat le m a t i n . Bon en cas de Quand ?
b r o n c h i t e , d ' a s t h m e , de début d ' i n f e c t i o n des voies En cas de début d ' i n f e c t i o n s , de sinusite, de catarrhe
respiratoires, de t r o u b l e s de la circulation sanguine, tubaire, de b r o n c h i t e , de mau x de tête chroniques et
d ' a n g i n e de p o i t r i n e . de m i g r a i n e .
> • Attention : en cas de maladies cardiovasculaires.
Ba i n d e v a p e u r d e si è g e
Ba i n co m p l e t Comment ?
Comment ? S'asseoir nu sur une chaise faite de lattes espacées, sous la-
Prendre un bain c h a u d avec des p r o d u i t s de bain p e n - quelle on pose un récipient d'eau bouillante. Se couvrir
d a n t 2 0 m i n u t e s , rincer ensuite à l'eau f r o i d e à l'aide d'un drap et d'une couverture pour se protéger des cou-

56
Les
enveloppe-
ments et
les compresses

rants cJ'air, en ne laissant dépasser que la tête. Après 10 à large q u e la compresse f r o i d e et laissant passer l'air. Le
15 minutes, se mettre au lit pendant une demi-heure, s'as- fixer à l'aide d'épingles à nourrice et recouvrir le t o u t
perger ensuite le bas du corps d'eau froide. On peut ajou- d ' u n tissu de laine o u de flanelle.
ter à l'eau bouillante de la tisane de prèle des champs. Veiller ensuite à envelopper t o t a l e m e n t le p a t i e n t
Quand ? d ' u n d r a p de lin o u d ' u n e couverture chaude et vérifier
En cas de vessie irritée, de t r o u b l e de la vidange de la q u e la température de la pièce ne soit pas t r o p basse et
vessie, de plaintes de la prostate et après des i n t e r v e n - qu'il n'y ait pas de courants d'air. Laisser l'enveloppe
tions gynécologiques. en place p e n d a n t 4 5 à 6 0 minutes et l'enlever ensuite.
> • Attention : ne pas a p p l i q u e r en cas d'hémorroïdes. Le malade d o i t se reposer p e n d a n t une demi-heure.
Après un q u a r t d ' h e u r e , l'enveloppe d o i t être res-
Ba i n b r o ssé sentie c o m m e c h a u d e ; à défaut, o n p e u t réchauffer à
Comment ? l'aide d ' u n e b o u i l l o t t e . Si l'enveloppe est ressentie
A l'aide d ' u n g a n t de sisal, se brosser la peau jusqu'à c o m m e désagréable, il y a lieu de l'enlever.
ce qu'elle devienn e r o u g e . De l'extérieur vers le cœur :
d ' a b o r d le pied d r o i t et la j a m b e d r o i t e , puis le pied En v e l o p p e m e n t é v a cu a n t la ch a l e u r
g a u c h e et la j a m b e g a u c h e , le siège, le ventre, le bras Pour évacuer la chaleur, l'enveloppe d o i t rester en
droit, le bras gauche, la p o i t r i n e , le dos. S'asseoir e n - place jusqu'à ce qu'elle soit c h a u d e ; il f a u t alors l'enle-
suite dans l'eau chaud e et ajouter g r a d u e l l e m e n t de ver immédiatement et la renouveler. Si le malade
l'eau f r o i d e ; ajouter éventuellement d u r o m a r i n . S'ar- t r e m b l e , il y a lieu d'enlever l ' e n v e l o p p e m e n t.
roser d'eau f r o i d e , essuyer l'eau, s'habiller et se m o u -
voir brièvement et énergiquement à l'air libre. En v e l o p p e m e n t a ccu m u l a n t la ch a l e u r
Quand ? Pour accumule r la chaleur, l'enveloppe d o i t rester en
En cas d ' h y p o t e n s i o n artérielle et de trouble s de la cir- place p e n d a n t au m o i n s une heure et d e m i e . Si l'enve-
culation sanguine. l o p p e est ressentie c o m m e f r o i d e , il f a u t prévoir une
b o u i l l o t t e o u faire boire une boisson c h a u d e .

En v e l o p p e m e n t é va cu a n t la t r a n sp i r a t i o n

Les enveloppements Pour évacuer la t r a n s p i r a t i o n , l ' e n v e l o p p e m e n t (de la


p o i t r i n e , des lombes, e n v e l o p p e m e n t c o u r t o u total )
et les compresses d o i t rester en place p e n d a n t environ deux heures. A t -
t e n t i o n : il f a u t surveiller le m a l a d e afin de p o u v o i r i m -
médiatement enlever l'enveloppe dès l'apparitio n de
signes de nausée o u de vertige.
En v e l o p p e m e n t s
Après avoir enlevé l'enveloppe, f r o t t e r la partie d u
Les e n v e l o p p e m e n t s et les compresses p e u v e n t être corps avec une serviette p o u r sécher.
appliqués froids , chauds o u tiédes. Les personnes m a - Quand 7
lades d o i v e n t d ' a b o r d se m e t t r e une demi-heure au lit Enveloppement du mollet : p o u r évacuer la chaleur en
p o u r se réchauffer. cas de fièvre o u d ' i n f l a m m a t i o n vasculaire, contre
Comment 7 l ' o b s t r u c t i o n l y m p h a t i q u e et l'œdème. L'utilisation de
H u m i d i f i e r un linge de lin grossier avec de l'eau f r o i d e terre à v e r t u curative, d'argile et de q u a r k p e u t a u g -
(eau c h a u de en cas d ' a f f e c t i o n respiratoire), bien le m e n t e r l'effet sur les varices.
t o r d r e et l'appliquer étroitement sur la zone à traiter. Enveloppement des lombes : posé de la hanche jus-
Poser par-dessus un linge sec de lin o u de c o t o n plus q u ' a u mollet, calme en cas d'irritation intestinale, de

57
Méthodes
thérapeutiques
classiques

crampes abdominales, de douleur au ventre, d'ulcères > Attention : ne pas a p p l i q u er de compresses froides
gastriques, d ' i n f l a m m a t i on de la vésicule et des voies b i - lorsque le p a t i e n t a les pieds froids o u qu'il frissonne.
liaires, de nervosité et d'insomnies; réduit l'hypertension. Lors de l'application de compresses de glace, il f a u t i n -
Enveloppement du corps : un linge couvre le corps terposer un f i n linge p o u r protéger des dégâts dus au
de la partie inférieure des côtes j u s q u ' a u pubis; utile f r o i d . Ne pas a p p l i q u e r chez les personnes atteintes de
en cas de fièvre, de trouble s gastriques o u intestinaux, troubles de la sensibilité à la température.
de crampes, de trouble s végétatifs et d ' i n s o m n i e s.
Enveloppement du tronc : posé du pubis j u s q u ' a u x C o m p r e sse s c h a u d e s
aisselles, aide en cas de f o r t e fièvre. Comment ?
Enveloppement des hanches : passé entre les On p e u t t r e m p e r le linge d ' e n v e l o p p e m e n t dans une
j a m b e s , atténue les i n f l a m m a t i o n s du vagin et de la décoction de camomille arrosée d'eau bouillante
prostate, utile en cas d'hémorroïdes, d'eczéma anal et (freine l ' i n f l a m m a t i o n ) , d'écorce de chêne (constric-
i n f l a m m a t i o n s de la région d u bassin. teur) o u de fleurs de f o i n (améliore l'irrigation san-
Enveloppement de la poitrine : aide en cas de b r o n - g u i n e , atténue la douleur, calme). Tordre ensuite.
chite, d ' a f f e c t i o n p u l m o n a i r e et de névralgies. L'enveloppe conserve mieux la chaleur si l'on y dé-
Enveloppement de la gorge : atténue l'angine et pose une b o u i l l o t t e o u si o n e n d u i t le linge de terre o u
les m a ux de g o r g e . de b o u e c h a u d e .
Enveloppement des articulations : atténue la d o u - Un sac de f o i n retient encore plus l o n g t e m p s la
leur en cas d ' a r t h r i t e et d ' a r t h r o s e . chaleur. Pour ce faire, o n m e t des fleurs de f o i n dans
> • Attention : les grands e n v e l o p p e m e n t s ne d o i v e n t un sac de lin q u e l'on c h a u f f e au-dessus d'un e source
pas être appliqués chez une personne ayant le ventre de vapeur c h a u d e ( a t t e n t i o n au risque d'allergie). Le
plein. Pas p o u r les personnes cardiaques. sac de f o i n rend la chaleur plus l e n t e m e n t q u e les
compresses chaudes ordinaires et les compresses de l i -
m o n , de f a n g o et d'autres boues aux vertus curatives.
Co m p r e sse s L'argile, la terre, la b o u e et les fleurs de f o i n s o n t
disponibles en p h a r m a c i e.
C o m p r e sse s f r o i d e s e t co m p r e sse s d e g l a ce Les compresses chaudes restent en place pendant
Comment ? environ 45 minutes et le malade est bien couvert. Après
A p p l i q u e r sur le linge d ' e n v e l o p p e m e n t une couch e enlèvement, observer un repos au lit d'une demi-heure
épaisse d'argile mouillée - disponible en p h a r m a c ie - puis laver à l'eau tiède. Le m o m e n t idéal de l'application
o u de quark . On p e u t également t r e m p e r un linge de de compresses chaudes est avant o u pendan t le repas.
lin dans une s o l u t i o n saline à 10 % , le t o r d r e et le lais- Quand ?
ser geler dans le congélateur. Le linge reste alors Les compresses chaudes atténuent les plaintes dans
flexible. On p e u t aussi a p p l i q u e r une compresse de les maladies chroniques, l'arthrose o u les a f f e c t i o ns
glace (glaçons broyés dans un sac en plastique). rénales o u de la vessie. Elles a i d e n t en cas de m a ux
On pose la compresse f r o i d e p e n d a n t une m i n u t e , d'estomac, de ventre et de tête d ' o r i g i n e nerveuse et
on l'enlève p e n d a n t quatre m i n u t e s et o n répète de m i g r a i n e . Elles améliorent la circulation q u a n d o n
l'opération cinq fois de suite. les appose t a r d le soir dans la région l o m b a i r e .

Quand ? > - Attention : avant d'apposer la compresse, vérifier

En cas d ' i r r i t a t i o n a r t h r i t i q u e des articulations, d'accès si la température est s u p p o r t a b l e en la t o u c h a n t de la

de g o u t t e , de c o n t u s i o n s, d'élongations, de plaies o u - face i n t e r n e d u p o i g n e t . Ne pas apposer t r o p étroite-

vertes et de pleurite. En cas de tension musculaire, a p - m e n t chez les malades h y p e r t e n d u s, présentant une

pliquer un sachet de glace o u f r o t t e r avec des glaçons. faiblesse cardiaque o u des t r o u b l es respiratoires.

58
Les
processus
révulsifs

Les processus révulsifs Chez d'autres guérisseurs, ces méthodes s o n t encore


aussi répandues q u e par le passé.

— Historique Concept de base

La médecine populair e considère q u e ce s o n t des " hiu- Sous l'influence de la civilisation, n o t r e corps ne serait
meurs nocives" q u i r e n d e n t le corps malade et q u ' i l plus à même d'accomplir ses tâches de révulsion et
f a u t dès lors les évacuer p o u r recouvrer la santé. L'ori- d o i t dès lors être stimulé. S'il n'y a pas m o y e n de faire
g i n e de l'idée provient de tentatives p o u r expliquer les a u t r e m e n t , il f a u d r a d o n c offrir à ces " h u m e u r s n o -
maladies : elles étaient comprises c o m m e un mauvais cives" une voie de sortie artificielle. Le corps s'en re-
mélange d ' f i u m e u r s o r g a n i q u e s , la dyscrasie. M ê m e le trouvera nettoyé et l'ordre intérieur pourra être rétabli.
plus g r a n d médecin grec, Hippocrate de Cos (460-377
av. J.-C), était d'avis q u ' u n e plus g r a n d e sécrétion
— Explication de l'action
m e t t a i t f i n à la maladie. La t r a n s p i r a t i o n , les selles et
l'urine, les expectorations , les s a i g n e m e n t s , le pus et En médecine, la science des " h u m e u r s " est dépassée.
l'éruption cutanée c o n s t i t u a i e n t à ses yeux a u t a n t de On sait a u j o u r d ' h u i q u e n o m b r e de ces "thérapies ré-
moyens de se guérir. Cette conception a prévalu vulsives" f o n c t i o n n e n t par d'autres voies, q u e l'on dé-
c o m m e base de la science médicale occidentale de signe par le t e r m e anglais de " c o u n t e r i r r i t a t i o n " .
l'Antiquité j u s q u ' a u 19e siècle, avant d'être déclassée • Les s t i m u l a t i o n s cutanées p e u v e n t avoir u n e f f e t
par les nouvelles considérations scientifiques de Ru- sur les organes internes suite à leur transmission par
cio/f l//rc/7ow(1821-1902). les arcs réflexes (voir p. 72). C o n t r a i r e m e n t à ce q u e
Dans les années v i n g t , le gynécologue et clinicien l'on i m a g i n a i t a u p a r a v a n t, le sang n'est pas évacué de
viennois 6em^arc/Asc/7ner ( 1 8 8 3 - 1 9 6 0 ) reprit ces p r o - ces organes, mais il arrive j u s t e m e n t en plus g r a n d e
cessus révulsifs dans sa thérapie c o n s t i t u t i o n n e l l e et quantité. C'est l'effet visé par les massages (voir
les utilisa également après son émigration en A m é - p. 6 8 ) , par les thérapies d u c h a u d et d u f r o i d (voir
rique dans ses polycliniques de l'arthrite. En sus des p. 4 2 ) et par t o u s les processus révulsifs.
méthodes d'usage visant à vider la vessie et les intes- • Les s t i m u l a t i o n s artificielles douloureuses de la
tins et à p r o m o u v o i r la t r a n s p i r a t i o n (voir thérapie hy- peau (par ex. les égratignures, les brûlures et les p i -
p e r t h e r m i q u e p. 4 3 et sauna p. 4 4 ) , il préconisait des qûres) p e u v e n t c a m o u f l e r la d o u l e u r en un autre e n -
t r a i t e m e n t s q u i s e m b l a i e n t sortis t o u t d r o i t d ' u n f i l m d r o i t et ainsi la " c a l m e r " plus l o n g t e m p s . O n ne
d ' h o r r e u r : vomissements exagérés, prise de p r o d u i t s connaît pas les détails d u f o n c t i o n n e m e n t de cette ré-
toxiques et création de plaies artificielles. pression centrale de la douleur. De n o m b r e u x procé-

Situation actuelle dés reposent sur cet effet, par exemple la s t i m u l a t i o n

Font partie de ces processus révulsifs : le clystère (voir électrique transcutanée (voir p. 2 6 7 ) , l ' a c u p u n c t u r e

hydrothérapie d u côlon p. 200), la saignée (voir p. 60), le (voir p. 153), la m o x i b u s t i o n (voir p. 158) et la théra-

traitement par sangsues (voir p. 61), les ventouses (voir pie neurale (voir p. 2 3 2 ) .

p. 62), la thérapie de Baunscheidt (voir p. 63), l'emplâtre • Les inflammations de la peau artificiellement susci-
de cantharidine (voir p. 64) et les fontanelles, méthodes tées peuvent " i n t e r r o m p r e " u n processus inflammatoire
visant à créer de profondes plaies artificielles. du corps : le système immunitaire ne peut gérer à la fois
Les médecins partisans des méthodes d'Aschner les deux processus et ne s'adresse q u ' a u plus récent.
ne p r a t i q u e n t généralement plus les processus révul- • Les s t i m u l a t i o n s cutanées f o n c t i o n n e n t comme
sifs où il est q u e s t i o n de blessures i m p o r t a n t e s de la une stimulothérapie aspécifique : elles poussent l'or-
peau. ganisme à réagir a u t r e m e n t , en d'autres m o t s elles sti-

59
Méthodes
thérapeutiques
classiques

m u l e n t le système i m m u n i t a i r e (voir i m m u n o m o d u l a - — Examen et traitement


t i o n p. 3 3 ) . Les arômes particuliers des p r o d u i ts de
Lors d ' u n e saignée, le médecin place u n e aiguille " p a -
massage c o n t r i b u e n t également à cet e f f e t .
p i l l o n " et laisse couler 50 à m a x i m u m 5 0 0 ml de sang
• Le fait d'enlever d u sang par les saignées, les ven-
dans un verre gradué. Ceci dure d e 15 à 3 0 m i n u t e s .
touses et les sangsues est aussi en soi une stimulothéra-
Le p a t i e n t d o i t rester couché p e n d a n t l'opération. O n
pie (voir p. 30). Elle stimule la microcirculation et d i m i -
perfuse ensuite la même quantité de sérum p h y s i o l o -
nue "l'irrigation débordante" des zones enflammées.
g i q u e . Après 15 m i n u t e s de repos, o n p e u t reprendre
ses activités habituelles.

— Indications
La saignée
A c t u e l l e m e n t , de n o m b r e u x thérapeutes utilisent les
saignées dans les trouble s circulatoires p o u r améliorer
— Historique la m i c r o c i r c u l a t i o n . Il s'agit d ' u n e stimulothérapie en
cas de troubles de la m e n s t r u a t i o n et d ' h y p e r t e n s i o n .
Déjà p e n d a n t l'Antiquité et dans la culture indienne,
En cas d ' i n f l a m m a t i o n et d ' i n f e c t i o n , la prise de sang
les médecins p r a t i q u a i e n t des incisions dans la peau
aurait u n e f f e t a n t i - i n f l a m m a t o i r e .
de leurs patients p o u r les " s a i g n e r " . O n v o u l a i t ainsi
Limites de l'application
décharger l'organe malade o u mener le f l u x sanguin
Ne pas pratiquer de saignées en cas de troubles de la cir-
vers u n e autre région d u corps. On t r o u v a i t p a r t o u t
culation cérébrale o u de troubles de la coagulation. Les
des représentations d u corps h u m a i n où o n p o u v a i t
saignées ne sont pas utiles en cas d'hypotension, pendant
lire la s i t u a t i on exacte des point s d e saignée. Jusqu'au
les règles et en cas de diarrhées, d'arythmie cardiaque,
18e siècle, les thérapeutes saignaient t o t a l e m e n t a r b i -
d'angine de poitrine, d'anémie et de labilitè végétative.
t r a i r e m e n t leurs malades p o u r t o u t e s les plaintes pos-
sibles, convaincus de débarrasser ainsi le corps des
éléments q u i le rendaient malade. L'écrivain français — Risques
Jean- Baptiste Poquelin, d i t Molière ( 1 6 2 2 - 1 6 7 3 ) se
• Les saignées fréquentes affaiblissent le corps.
m o q u a i t dans sa pièce "Le m a l a d e i m a g i n a i r e " de ces
• Certains thérapeutes p e r f u s e n t après la saignée d u
médecins aux pratiques sanguinaires q u i t r a i t a i e nt
plasma de r e m p l a c e m e n t . Ceci n'est pas nécessaire
ainsi leurs malades par désespoir o u par cupidité. A u
mais d a n g e r e u x (risque de choc allergique).
f u r et à mesure des progrès de la médecine, les indica-
tions p o u r les saignées s o n t devenues plus restreintes.

La médecine m o d e r n e fait usage d e procédés a p -


— Critique
parentés à la saignée à des fins particulières, par
exemple l'hémodilution. • Les saignées ne s'imposen t médicalement que
dans deux cas rares de maladies d u sang : la polycy-
thémie (excès de globules rouges) et l'hémosidérose
— Idée et explication de l'action
ou excès de fer dans le sang. Il n'existe pas d'autres
Une saignée d o i t faire réagir le corps a u t r e m e n t (voir t r a i t e m e n t s utiles p o u r ces p a t h o l o g i e s.
i m m u n o m o d u l a t i o n p. 3 3 ) , diluer le sang, p r o m o u v o i r • En t a n t q u e stimulothérapie générale, il f a u t préfé-
l'oxygénation et éliminer les agents pathogènes. Les rer des procédés m o i n s invasifs tels q u e la thérapie de
différentes caractéristiques de fluidité auraien t u n e i n - Kneipp, le massage et d'autres méthodes de la méde-
f l u e n c e positive sur de nombreuses maladies. cine naturelle.

60
Le traitement
par
sangsues

— Conseil sont placées la tête la première sur une partie de peau lé-
gèrement incisée au scalpel. Les sangsues peuvent aspi-
La saignée est à conseiller p o u r les d e u x p a t h o l o g i es
rer de 8 à 10 ml de sang et t o m b e n t d'elles-mêmes après
sanguines rares précitées. Elle ne peut pas être
une heure. A défaut, il f a u t les saupoudrer de sel. Pour
conseillée en t a n t q u e stimulothérapie.
les tuer, o n les met dans du vinaigre o u dans du sel.
Après le traitement, il faut garder le lit, car la blessure
continue de saigner pendant environ 2 4 heures, ce qui
fait encore perdre à peu près 4 0 ml de sang. Selon la

Le traitement par sangsues plainte et la zone du corps, on utilise deux à dix sangsues.

— Historique — Explication de l'action

Cette méthode est vieille c o m m e le m o n d e . A l'époque, Les thérapeutes qui utilisent les sangsues les j u g e n t utiles
elle servait à soigner t o u t et n'importe quoi. Elle c o n n u t pour "la purification du sang, la dètoxification, la décon-
son apogée au début du 19e siècle. Dans sa clinique, le gestion, la lutte contre les crampes et leur effet calmant. "
médecin français François Broussais (1772-1838) saignait Il est probabl e q u e l'effet des sangsues repose sur
ses malades à t o u r de bras pour chaque i n f l a m m a t i o n , le f a i t q u e le p r o d u i t qui empêche la c o a g u l a t i o n au
au point de les vider de t o u t e substance, et décida de niveau de la blessure pénètre dans le corps par le
passer aux sangsues. C'est ainsi qu'en 1827, o n importa sang. Le sang devient de ce f a i t plus " f l u i d e " et les i n -
de Bohème et de Hongrie 33 millions de sangsues car les f l a m m a t i o n s s'en v o i e n t freinées.
étangs du pays avaient déjà été pillés depuis longtemps. En o u t r e , le t r a i t e m e n t par sangsues p e u t avoir un
A u cours d u 20e siècle, les sangsues passèrent de e f f et sur certaines régions individuelles du corps par la
m o d e , mais depuis quelques années la méthode re- voie réflexe (voir massage de z o n e réflexe p. 72).
g a g n e du t e r r a i n .

— Indications
— Procédé
Les thérapeutes recommandent le traitement par sangsues
Les sangsues (l- iirudinea) utilisées en médecine f o n t partie pour les inflammations rhumatismales de toute nature, lors
des annélidés et vivent habituellement en eau douce. Leur d'œdèmes, de phlébites avec thrombose, d'obstructions
orifice buccal est composé de trois mâchoires poun/ues de des vaisseaux sanguins et lymphatiques, de migraine et de
petites dents acérées. Leur morsure crée une blessure en sinusite. Les sangsues sont également placées un peu par-
f o r m e d'étoile à trois branches. Leur salive contient de l'hi- tout sur le corps pour traiter t o u t et n'importe quoi.
rudine, qui empêche le sang de se coaguler au niveau de L'utilisation de sangsues p e u t c o n t r i b u e r à la ré-
la morsure. L'hirudine est actuellement produite par le gé- d u c t i o n de prise d ' a n t i c o a g u l a n t s .
nie génétique et utilisée en médecine moderne pour le Limites de l'application
traitement de thromboses. Ne pas utiliser de sangsues en cas de maladies du
Les sangsues s o n t a u j o u r d ' h u i s u r t o u t importées de sang, sur les nœuds de varices et en cas de gangrène.
H o n g r i e où o n en f a i t l'élevage. On les conserve dans
un verre d'eau f r o i d e .
— Risques

• Les sangsues p e u v e n t absorber des germes p a t h o -


— Examen et traitement
gènes et les t r a n s m e t t r e ensuite. On ne p e u t d o n c les
Pendant le traitement, il f a u t rester couché. Les sangsues utiliser q u ' u n e seule fois.

61
Méthodes
thérapeutiques
classiques

• Chez les personnes s o u f f r a n t de trouble s de la c o a -


g u l a t i o n , les saignement s peuvent durer longtemps
après l'application .
• A l'endroit de la m o r s u r e , une allergie occasion-
nelle est possible.

— Critique

Il n'y a pas de recherche clinique p r o u v a n t l'action des


sangsues p o u r les indications précitées.

— Conseil

Le t r a i t e m e n t par sangsues des affection s précitées


n'est à conseiller q u e si d'autres types de t r a i t e m e n t s peau avant la pose de ventouses sanglantes. Les v e n -
restent sans effets. touses s o n t de petites cloches de verre o u de plastique
Pour les autres a f f e c t i o n s, leur utilisation est à dé- d ' e n v i r o n 6 cm de diamètre.
conseiller.

— Exannen et traitement

V e n t o u s e s sè ch e s

Les ventouses
Avant le traitement, on chauffe légèrement la peau du
patient couché à l'aide de lumière infrarouge. On pose
ensuite six à dix ventouses sur son dos. Le thérapeute fait
d'abord le vide dans la ventouse en brûlant l'air au-dessus
— Historique
de la f l a m m e d'un morceau d'ouate imbibé d'essence ou
La pose de ventouses était autrefois l'acte médical par à l'aide d'un système d'aspiration. Par la force de succion
excellence. Cette p r a t i q u e était t e l l e m e n t courante sur la peau, les capillaires de la circulation s'élargissent;
q u e même le sceau des médecins p o r t a i t une repré- après quelques minutes apparaissent des taches bleues,
s e n t a t i o n de v e n t o u s e . suivies un peu plus tard par de petites vésicules de la taille

Le principe même était déjà décrit il y a 3 00 0 ans en d'un petit pois. Le traitement dure de 10 à 15minutes.

Mésopotamie; on l'utilisait autant dans la culture indienne


que dans l'ancienne Amérique du Sud. Les ventouses M a s s a g e cJe su cci o n
étaient faites de corne de vaches, de bronze, d'argent et de Pour cette variante de ventouses sèches, o n e n d u i t
verre. Les ventouses à extraction de sang étaient déjà consi- d ' a b o r d la peau d ' h u i l e . Sur cette région de peau h u i -
dérées au Moyen-Âge c o m m e non conformes à l'éthique lée, le thérapeute déplace p e n d a n t quelques m i n u t e s
médicale et Paracelse (1493-1541 ) en critiquait l'usage. une p e t i t e ventouse sous vide j u s q u ' a u m o m e n t de
p r o v o q u e r u n épanchement de sang.

— Procédé
V e n t o u s e s sa n g l a n t e s
On parle de scarification l o r s q u ' u n médecin incise s u - On incise la peau en f o r m e de croix. Lors de la pose,
p e r f i c i e l l e m e n t la peau en b e a u c o u p d ' e n d r o i t s . Un les ventouses se remplissent de sang c o u l a n t de l'inci-
scarificateur est l ' i n s t r u m e n t utilisé p o u r inciser la sion d ' u n centimètre e n v i r o n . En 10 à 2 0 m i n u t e s , o n

62
La thérapie
de
Baunscheidt

extrait de la sorte jusqu'à 300 millilitres de sang. Le • Risque.' d'infection en cas de mauvaise désinfection
traitement est douloureux. du matériel d'incision.

— Explication de l'action — Critiique


Pas mal d'utilisateurs de cette méthode considèrent • La pireuve exacte de l'action supposée reste encore
que l'action des ventouses est conforme aux idées de à fournir.
la médecine traditionnelle chinoise (voir p. 148) visant • Les, thérapeutes se fondent sur la relation entre
à équilibrer le bilan énergétique. Il existe aussi la une zone de la peau et un organe interne grâce à l'arc
conception traditionnelle selon laquelle la présence de réflexe (voir p. 72) et présupposent une influence sur
gélose (contusions humides) sur la peau serait le signe "l'énergie" qui circule dans le corps. Ce fait est autant
du début d'une maladie et que son développement contesté que l'influence suggérée par de nombreux
serait prévenu par la pose de ventouses. thérapeutes des ventouses sur la pression du liquide
En réalité, on peut considérer les ventouses comme cép)halorachidien.
une stimulothérapie aspécifique (voir p. 30). • Pour poser des ventouses sanglantes, on blesse la peau
sans que ce soit nécessaire médicalement parlant. Pour atté-
nuer les maux de dos et de muscles, il existe aujourd'hui des
— Indications
massages et d'autres méthodes de médecine naturelle moins
Vent ouses sèches et m assage de succion invasives tout en étant efficaces. En tant que stimulothérapie
Poser des ventouses peut calmer la douleur. Mais, se- aspécifique et thérapie de la douleur, celles-ci méritent la pré-
lon la conception traditionnelle, le corps reçoit grâce férence au détriment des ventouses sèches également.
S'JX Ventouic5 plus de "sang, chaleur et force" en cas
de "maladies de vide". Ceci devrait aider en cas de
-Conseil '--^^^
troubles circulatoires et de durcissements de la peau
et du tissu sous-jacent, de douleur musculaire, de ten- Les ventouses sèches et le massage par succion ne
sion et de nœuds musculaires, de maux de tête chro- peuvent être conseillés.
niques, de maux de dos, de douleur rhumatismale, de Les ventouses sanglantes sont à déconseiller.
sifflements d'oreille, d'aménorrhée, d'asthme et de
tuberculose. Tout le corps devrait ainsi "réagir autre-
ment" (voir immunomodulation p. 33).

Vent ouses sanglant es


Les ventouses sanglantes sont censées combattre
"l'excès de sang, de chaleur et d'éléments sales" dans
les organes internes.
Limites de i'application La thérapie de Baunscheidt
Les ventouses ne peuvent être posées en cas d'insuffi-
sance rénale ni placées au-dessus des vertèbres.

— Historique
— Risques
Bien que mécanicien de métier. Cari Baunsclieidt
• Ne pas poser de ventouses chez des personnes (1809-1873) se présentait comme "l'inventeur de la
présentant une tendance à l'hémorragie. médecine naturelle et du réveil de la vie". Suite à une

63
Méthodes
thérapeutiques
classiques

mauvaise a l i m e n t a t i o n , il avait contracté la g o u t t e • Le d a n g e r d ' i n f e c t i o n est g r a n d . Traiter les zones


causant la raideur de son bras droit. Un jour, il f u t p i - proches des articulations et des vertèbres p e u t m e n e r
qué par des m o u s t i q u e s à la main d r o i t e , la peau y d e - à des c o m p l i c a t i o n s .
v i n t rouge... et quelques j o u r s plus t a r d son bras f u t • Le produit d'origine qu'utilisait Baunscheidt contenait
guéri. Fort de cette expérience, Baunschieidt inventa de l'huile de croton; c'est un produit f o r t e m e n t co-carci-
en 1 8 4 8 u n i n s t r u m e n t p e r m e t t a n t d'inciser la peau. nogène, c'est-à-dire qu'il multiplie plusieurs fois le pouvoir
cancérigène d'autres produits. L'utilisation du croton est
réglementée et les naturopathes ne peuvent l'employer.
— Procédé
• Les infections encourues suite à la thérapie de
L'appareil de Baunscheidt est u n i n s t r u m e n t p o i n t u Baunscheidt sont à l'origine de quelques incidents sé-
p o u r v u de fines aiguilles. La recette d u p r o d u i t de f r i c - rieux et même de quelques décès.
t i o n de Baunscheidt était gardée secret à l'époque.
A u j o u r d ' h u i , o n utilise p o u r stimuler la peau des p r o -
— Critique
duits c o m m e la c a n t h a r i d i n e , les baies de genévrier,
l'huile de m o u t a r d e o u le jus d ' e u p h o r b e . L'idée d'éliminer les "mauvaises substances" par des
vésicules est erronée. La méthode est une stimulothé-
rapie aspécifique (voir p. 3 0 ) mais à h a u t risque.
— Examen et traitement

Le thérapeute roule l'appareil de Baunscheidt sur la


—Conseil
peau d u malade en divers endroits, les aiguilles pénè-
t r e n t dans la peau sur un à deux millimètres. Ces p e - La thérapie de Baunscheidt est à déconseiller.
tites blessures sont généralement couvertes d ' u ne
p o m m a d e q u i stimule la peau. En réaction se dévelop-
p e n t de petits b o u t o n s purulents. Si l'on traite des

L'emplâtre de cantharidine
zones étendues, le malade d o i t garder le lit p e n d a n t
une journée, b e a u c o u p boire et ne pas se laver p e n -
d a n t quelques jours. Le t r a i t e m e n t est très d o u l o u r e u x . et la fontanelle

— Indications
— Historique
A u n e certaine époque, presque c h a q u e mal était
traité par la thérapie de Baunscheidt mais, a u j o u r - Dans la médecine populaire , o n considérait (et o n le
d ' h u i , elle n'est appliquée q u e par ceux q u i visent u n e considère encore a u j o u r d ' h u i ) q u e la " m o u c h e d'Es-
" m o d i f i c a t i o n générale d e réaction"; elle devrait ainsi p a g n e " réduite en p o u d r e et ingérée avait des vertus
s'avérer utile en cas de névrite, de t r o u b l e s h o r m o - aphrodisiaques. C e t te erreur d e c o n c e p t i o n a déjà
naux, de maladies d u tissu c o n j o n c t i f . coûté la vie à plus d ' u n e personne. C o m m e s t i m u l a n t
Limites de l'application e r o t i q u e , o n l'applique également sur la peau. La m é -
La thérapie ne p e u t être appliquée en cas d ' i n f l a m m a - decine naturelle utilise la c a n t h a r i d i n e p o u r le t r a i t e -
t i o n s cutanées o u de tendances aux allergies. m e n t d ' i n f l a m m a t i o n s douloureuses.

— Risques —Concept de base

• Le t r a i t e m e n t p e u t laisser des cicatrices sur la peau. Les pâtes q u i suscitent des vésicules (vésicants) et sti-

64
L'emplâtre
de cantharidine
et la fontanelle

m u l e n t la peau déclenchent à sa surface u n e i n f l a m - rapeute f a i t ainsi durer l ' i n f l a m m a t i o n j u s q u ' a u m o -


m a t i o n q u i est censée " t i r e r vers l'extérieur" l ' i n f l a m - m e n t où cette " s o u r c e " (d'où le m o t f o n t a n e l l e ) p r o -
m a t i o n des a r t i c u l a t i o n s et des organes situés dans d u i t u n liquide p u r u l e n t . Après quelques j o u r s seule-
un plan plus p r o f o n d . C e t t e détérioration artificielle m e n t , la plaie sera soignée de façon à p o u v o i r guérir.
provoquée de la peau d o i t faire réagir le corps " a u -
t r e m e n t " (voir p. 3 3 ) , dégrader les soi-disant résidus
— Explication de l'action
d u métabolisme et s t i m u l e r l'irrigatio n s a n g u i n e .
Les p r o d u i t s q u i s t i m u l e n t la peau i n f l u e n c e n t les tis-
sus sous-jacents par l'intervention de l'arc réflexe,
_ Procédé
améliorent ainsi l'irrigation sanguine par les capillaires;
La c a n t h a r i d i n e s ' o b t i e n t en réduisant en p o u d r e des l ' i n f l a m m a t i o n de la peau i n t e r r o m p t l'évolution de
mouches d'Espagne (qui ne s o n t pas des mouches l'inflammation d'origine.
mais des coléoptères) séchées; les emplâtres de c a n -
t h a r i d i n e c o n t i e n n e n t ce p r o d u i t s t i m u l a n t dans la
— Indications
couche de surface.
Le Capsicum et la térébenthine s t i m u l e n t aussi la Em p l â t r e d e ca n t h a r i d i n e
peau et agissent l e n t e m e n t . L'huile de m o u t a r d e , le Il serait utile en cas de r h u m a t i s m e , de g o u t t e , d'ar-
c a m p h r e et l'acide f o r m i q u e suscitent par c o n t r e très t h r i t e , de m a ux de dos chroniques, de dépressions et
r a p i d e m e n t l'irritation de la p e a u . d ' i n f l a m m a t i o n de l'oreille m o y e n n e .
Limites de l'application
Le t r a i t e m e n t est à déconseiller en cas d ' i n f l a m m a -
— Examen et traitement
tions de l'appareil urinaire. La c a n t h a r i d i n e ne p e u t
Em p l â t r e d e ca n t h a r i d i n e être appliquée sur des articulations enflammées, les
Le médecin m a r q u e sur la peau une zone de cinq à six plaies ouvertes et les muqueuses.
centimètres d e diamètre où l'on appose ensuite l ' e m -
plâtre de c a n t h a r i d i n e . Cela brûle d ' a b o r d la peau et Fo n t a n e l l e
après 2 4 heures apparaît u n e vésicule remplie de l i - Ce procédé c o n t r i b u e r a i t à éliminer les résidus et à
q u i d e . Le thérapeute la transperce et en extrait le l i - éviter le "dérapage d u métabolisme" et les "maladie s
q u i d e avant de soigner la peau en y a p p o s a n t u n b a n - focales" voir p. 2 3 2 ) .
dage stérile. L ' i n f l a m m a t i o n guérit au b o u t de 10 à
14 j o u r s . O n p e u t alors répéter le t r a i t e m e n t .
— Risques
Le premier jour, le t r a i t e m e n t est très d o u l o u r e u x .
Plus t a r d , la température d u corps a u g m e n t e et o n se • Après le t r a i t e m e n t , des taches pigmentées et des
sent épuisé. cicatrices p e u v e n t subsister. Les démangeaisons p o u s -
De n o m b r e u x thérapeutes réinjectent le liquide ex- sent en o u t r e à se gratter.
trait au p a t i e n t p o u r renforcer cette réaction. • La c a n t h a r i d i n e est t o x i q u e p o u r les reins. Quatre
Fo n t a n e l l e g o u t t e s ingérées suffisent à entraîner la m o r t . Le p o i -
Après avoir ôté la vésicule provoquée par l'emplâtre à son agit également par la peau.
la c a n t h a r i d i n e , o n désensibilise la peau et o n y a p - • La c a n t h a r i d i n e renforce l'action cancérigène de
plique de l'acide n i t r i q u e . Se f o r m e ensuite u n e croûte certains p r o d u i t s .
qui t o m b e à son tour. Le thérapeute i n t r o d u i t alors • La f o n t a n e l l e entraîne le d a n g e r d ' i n f e c t i o n .
dans la plaie u n e petite bille de verre o u u n autre o b - • Les deux méthodes sont contraires aux principes
j e t , q u i reste en place p e n d a n t quelques j o u r s . Le thé- de l'hygiène et de la médecine de base.

65
Méthodes
thérapeutiques
classiques

— Critique La recherche médicale se concentr a immédiatement


sur ces éléments d u spectre l u m i n e u x . La découverte
• L'idée q u e le corps p o u r r a i t évacuer les h u m e u r s
d u p o u v o i r désinfectant de la lumière m e n a à son u t i -
nocives par le liquide d ' u n e plaie est dépassée.
lisation c o n t r e les maladies infectieuses. A cette pé-
• L'action prétendue est i n s u f f i s a m m e n t prouvée.
riode, les médecins tentèrent de t r a i t e r aux U.V. n o n
• Le risque lié à ce t r a i t e m e n t est plus g r a n d q u e
s e u l e m e n t la peau mais aussi les cavités corporelles et
l'avantage q u ' i l o f f r e . Il existe des méthodes moins in-
l e s a n g ( v o i r H O T / U V B p . 253).
vasives en t a n t q u e stimulothérapie { v o i r p. 3 0 ) .
Situation actuelle
Les bains de lumière sont depuis repris dans le traite-
m e n t dispensé dans de n o m b r e u x centres de cure (voir
Conseil
p. 138). Le t r a i t e m e n t par la lumière de la jaunisse d u
Le t r a i t e m e n t à la c a n t h a r i - nouveau-né, le recours aux UV pour le psoriasis et le l u -
dine est à déconseiller. pus sont des actes médicaux t o u t à f a i t courants a u -
Cela vaut aussi p o u r la j o u r d ' h u i . Le t r a i t e m e n t par la lumière des troubles d u
fontanelle. sommeil est aussi généralement reconnu. Le t r a i t e m e n t
de la dépression d'hiver par la lumière blanche reste e n -
core controversé et l'on n'utilise plus la lumière UV
c o m m e moyen désinfectant. O n connaît a u j o u r d ' h u i le
caractère dangereux de certains rayons UV, même dans
les milieux n o n spécialisés. Malgré cela, la couleur

La photothérapie brune de la peau reste un signe de b o n n e santé et


beaucoup de gens participent sans limites à la rage d u
bronzage sur les plages et sur les bancs solaires.
— Historique

Dans son r o m a n "La m o n t a g n e m a g i q u e " , Thomas


— Concept de base
Mann ( 1 8 7 5 - 1 9 5 5 ) rendait bien l'ambiance morbide
q u i régnait à cette époque : le s a n a t o r i u m p o u r t u b e r - Les n a t u r o p a t h e s o n t t o u j o u r s su apprécier l'action
culeux était p o u r lui le s y m b o l e de la s i t u a t i o n sociale. bienfaisante de la lumière d u soleil sur la peau, sur
A u début d u 2 0 e siècle, un n o m b r e incalculable de l ' h u m e u r et sur la résistance.
stations de plein air et d e s a n a t o r i u ms p o u r patients
poitrinaires virent le j o u r : la découverte d u p o u v o i r
— Examen et traitement
bactéricide de la lumière ultraviolette d o n n a i t u n n o u -
vel espoir aux t u b e r c u l e u x . Selon le diagnostic du médecin, le thérapeute
Les médecins de l'Antiquité utilisaient déjà la l u - conseillera les bains de soleil, l'exposition aux U.V. o u
mière d u soleil à des fins curatives. C e t te t r a d i t i o n à la lumière blanche sans les rayons U.V.
t o m b a dans l'oubli et ne f u t redécouverte qu'à la f i n Pendant le bain de soleil, le corps entier o u des
d u 18e siècle en France. Christoph Wiihelm Hufeiand zones de peau s o n t exposés au r a y o n n e m e n t direct o u
( 1 7 2 6 - 1 8 3 6 ) , médecin personnel d u roi prussien Fré- indirect d u soleil. On c o m m e n c e généralement par
déric G u i l l a u m e III, prescrivait des bains de lumière à des séances de deux fois dix m i n u t e s par jour, répé-
ses patients. En 1 8 0 1 , le physicien a l l e m a n d Johann tées t o u s les deux à trois jours. A c h a q u e t r a i t e m e n t ,
Wilhelm Ritter ( 1 7 7 6 - 1 8 1 0 ) découvrit la partie invi- on a u g m e n t e la dose de deux à cinq m i n u t e s .
sible de la lumière d u soleil : la lumière i n f r a r o u g e Dans le cas d u t r a i t e m e n t aux rayons U.V, o n a u g -
(I.R.) et la lumière ultraviolette (U.V.). m e n t e aussi progressivement la dose.

66
La photo-
thérapie

Le t r a i t e m e n t à la lumière blanche se f a i t en clinique, Limites de i'application


c h a q u e m a t i n o u soir p e n d a n t une heure e n v i r o n . Pour Les personnes allergiques à la lumière d u soleil, pré-
les troubles d u r y t h m e de s o m m e i l , ce t r a i t e m e n t dure s e n t a n t des défauts de p i g m e n t a t i o n , de nombreuses
généralement deux semaines. taches de beauté, de l'eczéma, des infections de t o u t e
n a t u r e , une hyperthyroïdie, des maladies infectieuses
Particularités de l'application aiguës, des ulcères gastriques et duodénaux, de la
nervosité et une faiblesse cardiovasculaire feraient
• Ne pas exposer directement la tête pendant le bain mieux de ne pas s'exposer en plein soleil. Il en est de
de soleil vu le risque d'insolation. même p o u r les personnes qui c o n t r a c t e n t un c o u p de
• Protéger les yeux à l'aide de lunettes de soleil qui soleil après quelques m i n u t e s d ' e x p o s i t i o n .
ne laissent pas passer les rayons UV. Chez un opticien,
vous pourrez contrôler si vos lunettes possèdent bien
— Risques
cette propriété.
• Ne pas exposer la peau au soleil plus longtemps que ne • La lumière directe d u soleil abîme la cornée et la
le permet votre type de peau (il s'agit du temps nécessaire c o n j o n c t i v e des yeux et p e r t u r b e les cellules senso-
pour faire rougir la peau. La règle veut que plus la couleur rielles de la rétine.
du mamelon sera claire, plus la peau sera sensible). • Les rayons U.V.-B et U.V.-A2 p r o v o q u e n t les coups de
• Boire en suffisance. soleil et e n d o m m a g e n t les cellules de la peau. Un coup
de soleil grave s'accompagne de fièvre. Les cellules e n -
dommagées peuvent même devenir cancéreuses.
• La peau seule ne p e u t pas se protéger l o n g t e m p s
— Explication de l'action
des rayons U.V. : de 10 à 2 0 m i n u t e s selon le t y p e de
La lumière d u soleil améliore l'état de santé psychique peau et le m o m e n t de la journée.
d u f a i t qu'elle s t i m u l e la p r o d u c t i o n p r o p r e d'agents Les p r o d u i t s de p r o t e c t i o n solaire avec filtre U.V.
analgésiques. Elle s t i m u l e l'hypophyse et le système (écran solaire) m u l t i p l i e n t par le facteur indiqué le
i m m u n i t a i r e et d i m i n u e la tension artérielle. t e m p s d ' e x p o s i t i o n possible avant la survenance du
La lumière d u soleil est composée de rayons de d i f - c o u p de soleil. Un p r o d u i t i n d i q u a n t un f a c t e u r 5 per-
férentes l o n g u e u r s d ' o n d e : la lumière visible, les m e t de rester au soleil cinq fois plus l o n g t e m p s , d o n c
rayons ultraviolets (U.V.) de différentes longueurs de 5 0 à 1 0 0 m i n u t e s .
d ' o n d e et les rayons i n f r a r o u g es (I.R.). • Les rayons c h a u f f a n t s i n f r a r o u g e s , les U.V.-Al et
L'action des rayons U.V. dépend de leur longueur p r o b a b l e m e n t aussi la lumière artificielle r e n f o r c e n t le
d'onde. Les U.V.-A1 stimulent la p i g m e n t a t i o n de la caractère nocif des rayons U.V.-C et U.V.-B. La lumière
peau. Les U.V.-B et les U.V.-A2 stimulent la productio n provenant de lampes halogènes sans protection
de vitamines D et sont bactéricides. La couleur brune qui c o n t i e n t également des rayons UV nocifs.
persiste sur la peau est une réaction de défense contre • Plus o n subit de coups de soleil, plus o n a de
les rayons U.V.-B qui p r o v o q u e n t les coups de soleil. risques de développer une peau tannée " d e m a r i n " et
plus le danger de cancer de la peau sera élevé.
• La couch e d'ozone de l'atmosphère retient une
— Indications
partie (les U.V.-C) des rayons ultraviolets. Cette
Les partisans de la photothérapie l'appliquent en cas de couche protectrice devient de plus en plus f i n e et les
tendance à l'infection, de plaies qui guérissent mal, trous dans la couch e d ' o z o n e s'agrandissent. Nous
d'acné, de mycoses, pour prévenir les coups de soleil, pour s o m m e s dès lors exposés à t o u j o u r s plus de rayons
promouvoir la régénération osseuse après une fracture. U.V. nocifs. Ces dernières années, le n o m b r e de can-

67
Méthodes
thérapeutiques
classiques

cers de la peau a pris des p r o p o r t i o n s inquiétantes et


l'on constate bien plus d'allergies au soleil.
Les massages classiques
A l'air libre, il v a u t mieux s'installer à l ' o m b r e q u ' a u
soleil. O n n'avertira jamais assez les gens d u d a n g e r
— Historique
des brûlures d u soleil.
L ' a t t o u c h e m e n t est c e r t a i n e m e n t la f o r m e la plus a n -
cienne de guérir. D'instinct, nous t o u c h o n s l ' e n d r o i t
— Critique
de la d o u l e u r en poussant dessus o u en le f r o t t a n t .
• La lumière égaie les personnes dépressives, p e u t Toutes les cultures o n t ainsi développé des massages
prévenir le rachitisme et p e u t avoir un e f f e t positif sur curatifs p o u r des plaintes bien déterminées o u p o u r
le lupus et le psoriasis (maladies de la peau). Elle p e u t faciliter la naissance. Il s'agissait aussi d ' u n e t e n t a t i v e
être utile dans les t r o u b l e s d u r y t h m e de s o m m e i l . p o u r chasser les démons responsables de la maladie.
L'effet positif des rayons i n f r a r o u g e s sur la f o r m a t i o n C'est la raison p o u r laquelle seuls les sorciers et gué-
des ulcères est possible mais n'est pas prouvé. risseuses les p r a t i q u a i e n t à l'origine en même t e m p s

• Les autres vertus curatives d u t r a i t e m e n t par la l u - que leurs m a n i p u l a t i o n s m a g i q u e s .

mière n ' o n t pas été prouvées. Les références écrites les plus anciennes au mas-
• Il est difficile de peser le p o u r et le c o n t r e d u t r a i t e - sage c u r a t i f nous v i e n n e n t de C h i n e et d a t e n t de plus
m e n t par les rayons U.V. de 4 5 0 0 ans.
Les Grecs enlevèrent au massage les t o u r s d e m a -
gie. Ils massaient les sportifs et les malades avec des
— Conseil
p o m m a d e s et des huiles o d o r a n t e s . Par l'intermédiaire
Le t r a i t e m e n t par la lumière bleue de la jaunisse d u des bains romains, la thérapie f u t i n t r o d u i t e dans la
nouveau-né est à conseiller, t o u t c o m m e le t r a i t e m e n t culture arabe.

par U.V. d u psoriasis et d u lupus. Il en va de même Dans la culture chrétienne, e n n e m i e d u corps, la


p o u r le t r a i t e m e n t à la lumière blanche en clinique connaissance médicale populaire des techniques de
p o u r les t r o u b l e s d u s o m m e i l . massage se perdit presque entièrement. Ce n'est q u ' a u
La photothérapie à d'autres fins ne peut être conseillée. 17e siècle qu'elle a c q u i t une nouvelle renommée.

68
Les massages
classiques

Situation actuelle Le massage influence les extrémités nerveuses de la peau


Les nombreux types de massage sur le marché de la et des structures sous-jacentes. Celles-ci t r a n s m e t t e n t les
santé créent une certaine confusion et on peut dire que, sensations telles que la chaleur, l'attouchement, la pres-
dans cette branche, t o u t ce qui brille n'est pas o r Les sion, le tiraillement, le f r o t t e m e n t et la douleur. Les m a -
types de massage suivants o n t une efficacité démontrée : nipulations douloureuses constituent une "contre-stimu-
l a t i o n " qui peut "éteindre" la douleur existante pendan t
Le massage classique développé au 19e siècle jusqu'à
un certain temps. Ce signal pousse manifestement le
sa f o r m e actuelle par le gymnaste suédois Per Henrik
cerveau à activer la sécrétion d'endorphines (substances
Ling et par le médecin néerlandais J. Georg Metzger
antidouleur produites par le corps). Le massage perme t
dans le même temps l'évacuation de produits irritants
Le massage de zone réflex e où les gestes de mas-
des muscles crispés. En pétrissant et en frottant , le mas-
sage sur certaines zones de peau p e u v e n t influencer
seur stimule l'irrigation sanguine, le flux lymphatique et
les organes internes.
la p r o d u c t i o n d ' h o r m o n e s tissulaires.
Ces t e c h n i q u es n ' o n t été développées et s c i e n t i f i - Par l'intermédiaire des arcs réflexes, la chaleur de
q u e m e n t étudiées q u e depuis ces dernières décen- f r o t t e m e n t et les impulsions de pression apportent
nies. La réflexologie plantaire ne fait pas partie de ces également un équilibre dans le f o n c t i o n n e m e n t des
t e c h n i q u e s et f a i t f i g u r e d ' e x c e p t i o n (voir p. 2 1 7 ) . organes internes concernés. Les séries de massages
régulent les glandes internes et le système végétatif.
Les massages f o n t partie des f o r m e s de t r a i t e m e n t
On soupçonne les massages d ' i n f l u e n c e r p o s i t i v e m e n t
holistique car ils sont salutaires p o u r le corps et l'esprit.
le système i m m u n i t a i r e . Les personnes d o n t la percep-

A côté des massages classiques et des massages de t i o n corporelle propre a été perturbée par les h a b i -

zone réflexe, il existe encore beaucoup de massages non tudes hostiles au corps, les expériences t r a u m a t i s a n t e s

conventionnels sur le marché. Il y a des formes mixtes o u la solitud e p e u v e n t regagner confiance en elles

entre le massage classique et les techniques t r a d i t i o n - grâce au c o n t a c t et au dévouement d u thérapeute.

nelles de l'Extrême-Orient. Elles sont basées sur l'idée


d'une énergie qui circule dans le corps et qu'il f a u t gar-
— Procédé
der en m o u v e m e n t (voir p. 153). De nombreuses t e c h -
niques de massage regorgent d'éléments magiques et Le massage est le langage des mains. Un b o n masseur
ésotériques. Elles visent généralement une action psy- détecte également les m o i n d r e s t r o u b l e s et c o n t r a c -
chique et prétendent souvent être un "massage holis- tures et p e u t ainsi a d a p t e r le massage individuel et i n -
tique ". On les trouve surtout dans les institutions privées fluencer les variations tissulaires q u ' i l ressent par une
et les centres " N e w A g e " où on les enseigne et les ré- m a n i p u l a t i o n appropriée. Il p e u t en o u t r e se baser sur
p a n d. Si dans un tel cas des personnes sans connais- la personnalité d u p a t i e n t . Les appareils de massage
sances médicales préalables sont également admises à ne p e u v e n t remplacer la m a i n qui tâte et t r o u v e et le
la f o r m a t i o n , il n'y aura pas la moindre garantie de q u a - dévouement de l ' h o m m e .
lité pour ce travail généralement exécuté dans un milieu Les huiles douces p e r m e t t e n t aux mains de mieux
privé (voir massage de l'aura p. 187 et reiki p. 250). glisser sur la peau. Les ajouts volatils ne sont pas utiles
et p e u v e n t dans certaines circonstances irriter la p e a u .

— Idée et explication de l'action


— Examen et traitement
Le massage est une stimulothérapie : t o u t l'organisme
réagit à sa s t i m u l a t i o n , ce qui d o n n e vie à t o u t e s les Tout massage p o u r raison médicale d o i t être précédé
f o n c t i o n s et à t o u t e s ses forces curatives. d ' u n e x a m e n médical et d ' u n e prescription. Tel n'est

69
Méthodes
thérapeutiques
classiques

pas le cas des massages dans le cadre s p o r t if et ceux c h a u f f a n t s , les compresses chaudes, les bains de va-
effectués dans un b u t de bien-être. peur et la visite au sauna sont f o r t appréciés, mais ne
Le silence, la c o n c e n t r a t i o n et la détente s o u l i g n e n t s o n t guère utiles puisqu'ils r e n d e n t difficile le massage
le succès de c f i a q u e massage. La pièce d o i t avoir une correct et en atténuent l'effet. Les compresses
température agréable et le p a t i e n t d o i t avoir s u f f i s a m - chaudes après le massage a u g m e n t e n t par c o n t r e l'ef-
ment chaud. f e t de détente. N o m b r e de patients se senten t bien
Le massage classique est composé de cinq m a n i p u - q u a n d ils c o n c e n t r e n t leur respiration sur la partie d u
lations différentes. Par l'effleurage de petites et de corps traitée par le masseur, d'autres se détendent
grandes surfaces, le masseur établit le c o n t a c t avec le plus f a c i l e m e n t en écoutant de la m u s i q u e d o u c e .
patient. Des mains et des j o i n t u r e s , il travaille t o u j o u r s Formation du thiérapeute
des zones périphériques vers le milieu d u corps. Par Les techniques de massage peuvent être apprises par le
f r i c t i o n , il réchauffe la p e a u . biais de cours privé mais sont le plus souvent appliquées
Le pétrissage, l'étirement et le m o u v e m e n t roulé de par des kinésithérapeutes et des médecins ( n o t a m m e n t
la peau a t t e i g n e n t les tissus adipeu x d u d e r m e et des dans le d o m a i n e sportif et en milieu hospitalier).
muscles. L'effleurage m e t f i n à cette phase. V i e n n e n t
ensuite les t e c h n i q u e s de f r i c t i o n "pénétrantes" bien
— Indications
ciblées. Elles a t t e i g n e n t les muscles, les t e n d o n s et les
l i g a m e n t s et libèrent les adhérences et autres consé- Le massage classique est analgésique en cas d ' a f f e c -
quences d'anciennes blessures. Les m o u v e m e n t s de tions rhumatismales , de l u m b a g o et de m a u x de dos
frictions et d ' e f f l e u r a g e se succèdent en alternance. p r o f o n d s , p e r m e t de lever les c o n t r a c t u r e s et de guérir
Percuter du t r a n c h a n t de la m a i n , du creux de la m a i n les séquelles de lésions musculaires. Il accélère la ré-
o u des d o i g t s stimule les tissus. Les vibrations induites éducation postopératoire en cas de blessures o u de
d u plat de la m a i n o u les secousses t e r m i n e n t le mas- paralysie de l'appareil l o c o m o t e u r . Le massage est
sage d ' u n e partie d u corps : elles c a l m e n t et atténuent utile en cas de dyspnée, d ' a f f e c t i o n s cardiaques, d ' h y -
la d o u l e u r d u e aux muscles contractés. On entame p e r t e n s i o n, de m i g r a i n e et améliore le développement
ensuite le t r a i t e m e n t de la z o ne suivante, plus proche corporel de l'enfant. Il p e r m e t u n e relaxation intense,
d u milieu d u corps. Le masseur t e r m i n e c h a q u e mas- une détente de l'esprit et p e u t guérir des t r o u b l e s
sage par des m o u v e m e n t s d ' e f f l e u r a g e. f o n c t i o n n e l s d ' o r i g i n e psychique.

Plusieurs massages thérapeutiques p e u v e n t être Limites de l'application


d o u l o u r e u x et laisser de petites ecchymoses sur la Les d o u l e u r s aiguës de la région de la g o r g e et d u co u
p e a u . C e p e n d a n t , si le masseur a d a p t e ses m a n i p u l a - ne p e u v e n t être massées en force mais d e m a n d e n t un
tions à la c o n s t i t u t i o n d u p a t i e n t , ces signes s'atténue- t r a i t e m e n t d o u x et p r u d e n t .
r o n t au f u r et à mesure des séances de massage. Le massage ne p e u t être effectué en cas de fièvre,
Il est i m p o r t a n t de regrouper les séries de massages d ' i n f l a m m a t i o n s , d ' a f f e c t i o n s de la peau, de t u m e u r s ,
individuels en trois séances par semaine, dans la mesure de maladies d u sang, de risque de t h r o m b o s e , d ' i n -
du possible. Le corps ne réagira à nouveau au massage farctus d u myocard e récent, de faiblesse cardiaque ca-
que plusieurs semaines après une séhe. Un t r a i t e m e n t ractérisée, aux environs d ' u n e occlusion artérielle et
de plusieurs mois de massage c o n t i n u n'a pas de sens. en cas d'artériosclérose grave.
Les massages peuvent soutenir d'autres traite- Pendant les cures de jeûne et d'exercices, le mas-
m e n t s , c o m m e par e x e m p l e les cures (voir p. 138), la sage p e u t améliorer la structure tissulaire. A u c u n mas-
kinésithérapie o u la thérapie respiratoire (voir p. 128). seur ne p e u t , par c o n t r e , faire disparaître c o m m e par
En guise de préparation au massage, o n conseille magie les coussinets de graisse sous la peau : il ne f a u t
l'exercice physique peu contraignant. Les rayons pas prendre ses désirs p o u r des réalités.

70
Les massage;
classiques

Variant e : Le drainage lymphatique est parfois recommandé


p o u r u n e série d'autres affections telles q u e le " r h u m e
Le d r a i n a g e l y m p h a t i q u e
des f o i n s " , la perte de cheveux, l'eczéma, les névral-
gies, l'ostéoporose, etc. L'utilité d u t r a i t e m e n t p o u r
Le drainag e l y m p h a t i q u e est u n e variante d u massage ces indications est loin d'être prouvée.
classique. O n l'exécute en décrivant des cercles et en
i m p r i m a n t u n e légère pression dans le b u t de t r a i t e r
des g o n f l e m e n t s bénins dus à l ' a c c u m u l a t i o n de l i -
q u i d e l y m p h a t i q u e . Le drainage d o i t t o u j o u r s être a p - Variant e :

pliqué en c o m b i n a i s o n avec d'autres méthodes p h y -


Le m a s s a g e s o u s l ' e a u
siques de levée d'occlusion c o m m e les bandages, les
p ar j e t s à h a u t e p r e ssi o n
soins de la peau, les exercices d ' a c t i v a t i o n , les posi-
tions couchées adéquates, etc. Le thérapeute masse le p a t i e n t q u i est couché et dé-
Selon les besoins, la thérapie est appliquée deux t e n d u dans u n bain c h a u d à l'aide d ' u n j e t à haute
fois par semaine o u q u o t i d i e n n e m e n t . Il s'agit généra- pression. Sous u n e pression de 0,5 à 1,5 atmosphère,
l e m e n t de séries de dix t r a i t e m e n t s . Le t r a i t e m e n t d o i t le j e t d'eau travaille les tissus en p r o f o n d e u r . En a d a p -
être prescrit par un médecin et effectué par des mas- t a n t une tête d'aspersion plus large (jusque 12 m m ) , le
seurs qualifiés. massage traite une surface et ce, de façon plus d o u c e.
Le j e t d'eau est dirigé progressivement de la périphérie
du corps vers le cœur.
— Indications

Le drainage lymphatique est utile en cas d'hémorragies


— Indications
et de fractures, après un accident, une intervention chi-
rurgicale o u une thrombose, en présence d'œdèmes, lors Le j e t d'eau soulage visiblement les douleurs m u s c u -
de problèmes de règles et de plaintes rhumatismales. laires tenaces, les crampes, la guérison lente après ac-
Le drainage lymphatiqu e j o u e un rôle i m p o r t a n t dans cidents, les limitations fonctionnelles des m o u v e m e n t s .
les soins assurés après une opération d u cancer d u sein. Limites de l'application
Umltes de l'application Cette thérapie n'est pas indiquée en cas de faiblesse
Le drainage l y m p h a t i q u e ne p e u t être appliqué en cas cardiaque, d ' h y p e r t e n s i o n sévère, d'artériosclérose, de
d ' i n f l a m m a t i o n s aiguës, de t h r o m b o s e s aiguës, de t u - varices et de t h r o m b o s e s .
berculose et de p a t h o l o g i e s malignes.

71
Méthodes
thérapeutiques
classiques

et le d e r m e s e m b l e n t reliés plus f e r m e m e n t , souven t


Les massages même "collés". Elisabeth Dicke, une kinésithérapeute,

de zone réflexe le constata en 1 9 2 9 sur sa personne au m o m e n t où


elle s o u f f r a i t de trouble s de la circulation artérielle
dans les j a m b e s . C e t t e découverte m e n a au dévelop-
p e m e n t du massage d u tissu c o n j o n c t i f .
_ l d é e et explication de l'action
Cette t e c h n i q u e est caractérisée par des m a n i p u l a -
En 1893, le neurologue anglais Henry Head (1861- tions p r o f o n d e s , des étirements qui suscitent une d o u -
1940) découvrit que des organes malades entraînaient leur aiguë.
des modifications dans certaines zones de la peau par Le massage d u tissu c o n j o n c t i f est utile en cas de
l'intermédiaire des voies nen/euses et sanguines. Lors- troubles f o n c t i o n n e l s d'organe s internes et de l'appa-
q u ' o n traite ou stimule ces zones de Head, o n induit le reil l o c o m o t e u r , de trouble s de la circulation et de la
réflexe des organes qui y sont reliés par les voies ner- m e n s t r u a t i o n . Le massage ne d o n n e r a pas de résultats
veuses (théorie des segments). La recherche plus récente si des améliorations ne sont pas constatées après
précise en outre que certains segments d u cerveau quatre o u six t r a i t e m e n t s .
pourraient être en relation avec ces arcs réflexes. La re- Limites de l'application
cherche sur la douleur part de l'hypothèse qu'aux envi- On ne peut effectuer de massage d u tissu conjonctif en
rons de la quatrième cavité cérébrale (le ventricule céré- cas d ' i n f l a m m a t i o n s aiguës, peu après un infarctus d u
bral), il y aurait une véritable représentation spatiale d u myocarde, en présence de t u m e u rs ou de psychoses.
système nerveux (un h o m u n c u l u s de la douleur). En sti-
m u l a n t l'endroit correspondant sur cette représentation
du corps, on obtiendrait l'absence de douleur au niveau Le m a s s a g e
de la région du corps qui y est reliée. Ces connexions ne d e z o n e r éf l ex e m u scu l a i r e
sont pas seulement utiles pour le massage de zone ré- Il s'agit d'une combinaison de massage du tissu
flexe, d o n t f o n t partie le massage du tissu conjonctif, le c o n j o n c t i f et du massage des muscles contractures
massage de zone réflexe musculaire, le massage du péri-
concernés, les p o i n ts s e g m e n t a u x .
oste et le massage du côlon, mais aussi pour les applica-
tions de froid et de chaleur (voir p. 42), la thérapie n e u -
rale (voir p. 232) et la neurostimulation électrique trans- Le m a s s a g e d u p é r i o st e
cutanée (voir p. 267). L'acupuncture (voir p. 153), le
On utilise ici les arcs réflexes qui passent par le péri-
moxa (voir p. 158), l'acupression et le shiatsu (voir
oste p o u r relier les organes à certaines surfaces. Le
p. 159) n'activent que partiellement ces zones.
thérapeute pousse de façon r y t h m i q u e en a u g m e n -
tant et en d i m i n u a n t la pression sur la structure
concernée. Cette pression est imprimée à l'aide des

— Indications j o i n t u r e s des d o i g ts p e n d a n t trois m i n u t e s . On p e u t


ainsi traiter les douleur s aiguës en cas d'arthrose, les
Le m a s s a g e d u t i ssu co n j o n ct i f m a u x de dos d'origines diverses et les ulcères de la

Lorsque l'on tâte d u d o i g t le t r o n c d'un e personne a t - j a m b e . Les crises lors de p a t h o l o g i e s cardiaques et

t e i n t e d ' u n ulcère gastrique, d ' u n e a f f e c t i o n de l'ar- d'ulcères d'estomac, les coliques des voies biliaires et

tère coronaire o u d ' u n autre o r g a n e , o n p e u t , s u r t o u t urinaires p e u v e n t être atténuées par ce t r a i t e m e n t .

au niveau d u dos, découvrir certaines zones d'une Limites de l'application


consistance différente de celle de la peau environ- Le massage d u périoste n'est pas indiqué en cas d'os-
nante. Dans les zones de tissu c o n j o n c t i f , l'épiderme téoporose et de t u m e u r s .

72
de zone
réflexe

Le m a s s a g e d u cô l o n
En suivant le r y t f i m e de la respiration d u malade, le
thiérapeute masse p e n d a n t deux à q u a t r e m i n u t e s , en
décrivant des cercles, cinq points déterminés du cô-
lon. Le massage stimule la motilité de l'intestin et a
souvent une influence favorable sur la c o n s t i p a t i o n et
le b a l l o n n e m e n t de l ' a b d o m e n .
Limites de l'application
Le massage d u côlon ne p e u t être effectué en cas
d'inflammation intestinale o u a b d o m i n a l e , en pré-
sence de t u m e u r s o u p e n d a n t la grossesse.

— Traitement
zmrn
— Conseil
Le massage d ' u n e partie malade d u corps d o i t durer
12 m i n u t e s , le massage d ' u n e plus g r a n d e partie d u Le massage thérapeutique est à conseiller p o u r les
corps de 15 à 2 0 m i n u t e s e n v i r o n . Il f a u t ensuite se re- plaintes susmentionnées.
poser en se c o u v r a n t bien p e n d a n t une période cor- Le massage relaxant est à conseiller en t a n t que
r e s p o n d a n t e p o u r p e r m e t t r e un développement cor- mesure préventive.
rect de l'action.
En cas de mauvaise p o s i t i o n , plusieurs parties d u
corps sont concernées par la douleur. Un massage à
Quel m assage pour quelle indication ?
g r a n d e échelle est alors indiqué, p e n d a n t une demi -
heure à trois quarts d ' h e u r e , suivi de repos.
Problèmes musculaires. Massage classique
Le massage est u n e stimulothérapie; une seule
tendineux ou ligamentaires
séance ne suffira pas à assurer une a c t i o n de l o n g u e
durée. Si les f o n c t i o n s corporelles d o i v e n t être régu- Lymphoedèmes Drainage lymphatique
lées de façon d u r a b l e , il f a u d r a effectuer deux à trois
Troubles végétatifs Massage du tissu conjonctif
massages par semaine. Pour le massage classique, il
s'agira généralement de six t r a i t e m e n t s , p o u r le d r a i -
Troubles fonctionnels Massage de zone réflexe
nage l y m p h a t i q u e et le massage de zone réflexe,
des organes internes
d o u z e et plus.

Pendant les séries de t r a i t e m e n t s , des "crises" p e u - Douleurs localisées Massage du périoste


v e n t survenir t o u s les sept j o u r s , c o m p a r a b l e s à la ré-
action au bain p e n d a n t les cures (voir p. 138). Constipation, tendance Massage du côlon

Pour p o u v o i r réagir à une nouvelle série de mas- aux ballonnements

sages, le corps a besoin d ' u n e période de repos de


Rafraîchissement, maux Massage classique,
quelques mois.
de tête, douleurs massage orientaux
En cas de douleur, le massage p e u t d i m i n u e r le b e -
musculaires, petits troubles (acupression, shiatsu,
soin en médicaments; il pousse le corps à l'auto-guéri-
organiques, plaintes voir p. 159)
son.
rhumatismales des tissus mous

73
Méthodes
thérapeutiques
classiques

La médecine manuelle —Concept de base

(ostéopathie, chiropraxie) On a l o n g t e m p s pensé, à t o r t , q u e les vertèbres et les


articulations p o u v a i e n t "sortir de l ' a l i g n e m e n t " ou
être "déplacées", et q u e l'on p o u v a i t les r e m e t t re
— Historique dans la b o n n e position par certaines m a n i p u l a t i o n s as-
sez brusques. A u j o u r d ' h u i , o n c o m p a r e ce blocage ar-
Dans de nombreuses cultures, o n connaît l'art de guérir par
ticulaire à u n tiroir bloqué : les muscles contractés re-
la manipulation de la colonne vertébrale et des articulations.
t i e n n e n t leurs "partenaires articulés" - les os c o m p o -
Au 19e siècle, le t r a i t e m e n t par manipulation
sant l'articulation - et les gênent dans leur m o u v e -
t o m b a dans l'oubli p o u r la médecine européenne. En
m e n t . Ce phénomène p e u t également mener à la
1 8 9 4 , Andrew Taylor Still ( 1 8 2 8 - 1 9 1 7 ) f o n d a l'école
compression d e vaisseaux sanguins et de nerfs.
d'ostéopathie aux États-Unis. Il e u t le m a l h e u r de voir
décéder trois de ses enfants des suites d ' u n e ménin-
gite et développa u n e théorie bizarre r a m e n a n t t o u t e s — Examen et traitement
les maladies à des erreurs structurelles dans la c o l o n n e
Le thérapeute doit informer le patient, avant le traitement,
vertébrale et dans les articulations. Sa théorie se ré-
des risques possibles et des autres possibilités de traitement.
p a n d i t r a p i d e m e n t , se développa et est a u j o u r d ' h u i
Avant " d ' e n venir aux m a i n s " , le médecin o u le
enseignée dans h u i t universités aux États-Unis.
thérapeute se renseignera sur l'état des articulation s
Toujours aux États-Unis, une autre t e c h n i q u e de m a -
par le biais d ' u n e x a m e n r a d i o g r a p h i q u e .
n i p u l a t i o n se développa après 1 8 9 5 , basée sur les idées
Il f a u t se déshabiller p o u r l'examen : la p o s i t i o n et
de l'épicier Daniel D a w d P a / m er ( 1 8 4 5 - 1 9 1 3) : la chiro -
les m o u v e m e n t s d u corps révèlent des i n f o r m a t i o n s
praxie. Cette école f o n c t i o n n a i t c o m m e une secte et
sur les blocages articulaires q u e l'examinateur p o u r r a
défendait des idées médicalement aberrantes sur le
d i a g n o s t i q u e r avec précision en p a l p a n t .
" p o s i t i o n n e m e n t " de vertèbres mal placées. Ce n'est
Le chiropraticien p e u t faire son choix entre diffé-
q u ' e n 1 9 8 7, après avoir apporté des corrections i m p o r -
rentes t e c h n i q u es d e t r a i t e m e n t :
tantes à leurs théories, q u e les chiropracteurs (45 0 0 0
environ) o n t reçu leur reconnaissance officielle aux
États-Unis. Des contrôles o n t c e p e n d a n t révélé q u e ces T e c h n i q u e s d e s t i ssu s m o u s

praticiens posaient souvent de mauvais diagnostics. ( t e ch n i q u e o st é o p a t h i q u e )


Ces techniques sont appliquées dans le b u t de détendre
Les événements de la Seconde Guerre mondiale rappro-
les groupes de muscles contractés. Le thérapeute
chèrent les naturopathes de Scandinavie et d'Allemagne, les
pousse d u bou t des doigts sur les points musculaires
ostéopathes d'Angleterre et les chiropracteurs des États-Unis
durs qu'il palpe p e n d a n t une m i n u t e : d'abord en a u g -
des médecins allemands. La thérapie manuelle se répandit.
m e n t a n t la pression, puis en la d i m i n u a n t . Il étire dans le
Situation actuelle
même temps les muscles tendus dans le sens de la l o n -
La thérapie manuelle s'est installée en Europe c o m m e
gueur et perpendiculairement à la direction des fibres.
branche de l'orthopédie o u de la médecine physique.

M o b i l i sa t i o n s
Le thérapeute mobilise avec p r u d e n c e l'articulation
dans le sens de la l i m i t a t i o n d u m o u v e m e n t . Il fixe u n e
partie de l'articulation et tire les plans articulaires en
les écartant. Il les f a i t b o u g e r parallèlement o u en s u i -
v a n t le plan de m o u v e m e n t n o r m a l . Ceci se f a i t lente-

74
La médecine
manuelle

m e n t , r y t h m i q u e m e n t et de façon i n d o l o re et est ré- Formation du tliérapeute


pété j u s q u ' a u m o m e n t où le " j e u " de l'articulation a En Belgique, sauf e x c e p t i o n , les chiropracteurs ne s o n t
augmenté sensiblement. C e t t e t e c h n i q u e p e u t être pas médecins. A peine 5 % s o n t kinés. La p l u p a r t sont
appliquée à t o u t e s les articulations vertébrales et a r t i - des chiropracteurs " p u r s " , q u i o n t suivi u n enseigne-
culations des m e m b r e s . m e n t de chiropraxie selon des norme s précises ( f o r m a -
En m o b i l i s a t i o n isométrique, une t e c h n i q u e p a r t i c u - t i o n de base de 6 ans). L'immense majorité des ostéo-
lière, le muscle est activé en résistance p e n d a n t 10 se- pathes (96 % ) o n t , q u a n t à eux, u n diplôme de kinési-
condes et est étiré en d o u c e u r p e n d a n t la phase de re- thérapeute.
lâchement. Par répétitions, cette t e c h n i q u e c o m b a t la
rigidité et la l i m i t a t i o n d u m o u v e m e n t . Ces exercices
— Explication de l'action
p e u v e n t être renforcés par l ' a d d i t i o n d e t e c h n i q u e s
respiratoires particulières. Sous contrôle d u médecin, Les articulations et les t e n d o n s s o n t mis en m o u v e -
la m o b i l i s a t i on isométrique p e u t être apprise et a p p l i - m e n t par les muscles. Si ces muscles sont t r o p t e n d u s ,
quée par le p a t i e n t lui-même. l'articulation est bloquée. En i m p r i m a n t u n e c o u r t e
pression, en t i r a n t et en t o u r n a n t , o n neutralise l'exci-
t a t i o n nerveuse excédentaire, la tension musculaire
décroît et l'articulation est "libérée". La m a n i p u l a t i o n
de chiropraxie est u n genre d ' i m p u l s i o n de départ q u i
lance la n o r m a l i s a t i o n . Le t r a i t e m e n t par la pression et
M a n i p u l a t i o n s ( t e ch n i q u e cie ch i r o p r a x i e ) l'étirement en d o u c e u r des articulation s travaille selon

C e t t e m é t h o d e est la plus c o n n u e . Elle est caractéri- le même principe.

sée par des " c r a q u e m e n t s " a u d i b l e s , m ê m e si le m é - Les blocages articulaires e n g e n d r e n t u n e d o u l e u r de


decin n ' i m p r i m e q u e p e u d e f o r c e . Par u n c o u r t c o n t r a c t i o n dans cette région. Une c o n t r a c t i o n dans le
m o u v e m e n t , il d o n n e u n e i m p u l s i o n r a p i d e à l ' a r t i - cou p e u t provoquer des m a u x de tête, des vertiges, des
culation. troubles t e n d i n e u x o u des f o u r m i l l e m e n t s dans les
L'impulsion d ' u n e puissance de 4 0 n e w t o n s seule- bras. C o m m e la c o l o n n e vertébrale est reliée aux or-
m e n t i n f l u e n ce les extrémités nerveuses de l'articula- ganes internes par des faisceaux nerveux, des vertèbres
t i o n , des muscles et des t e n d o n s , i n t e r r o m p t la surex- thoraciques bloquées peuvent induire u n e "pseudo-
c i t a t i o n d u e à la d o u l e u r et lève le blocage. Pour q u e la d o u l e u r cardiaque " o u des plaintes abdominales.
m a n i p u l a t i o n n ' a t t e i g ne q u e l'articulation concernée De nombreux chiropraticiens ramènent quasi
et n o n pas les articulations saines de la même région, t o u t e s les plaintes à des problèmes de c o l o n n e verté-
ces dernières devront être "verrouillées" par des brale et croient p o u v o i r les traiter t o u t e s par u n e m a -
gestes adéquats. nipulation.
Un t r a i t e m e n t bien appliqué est i n d o l o r e . O n est
généralement r a p i d e m e n t soulagé o u le s o u l a g e m e n t
— Indications
intervient dans le c o u r a n t de la journée. Un à deux
t r a i t e m e n t s suffisent en général. La chiropraxie p e u t aider en cas de l i m i t a t i o n de la m o -
Une m a n i p u l a t i o n de chiropraxie ne p e u t être répé- bilité d u dos et des m e m b r e s . Les m a ux de dos, les
tée plus de q u a t r e fois, en respectant u n e pause de muscles contractés, les douleurs en cas de tennis-el-
quelques j o u r s à c h a q u e fois. b o w , d'arthrose d u g e n o u o u de la hanche p e u v e n t
Si l'articulation n'est pas plus m o b i l e après trois à être soulagés par u n e m a n i p u l a t i o n .
quatre m a n i p u l a t i o n s , le médecin d o i t i n t e r r o m p r e le Limites de l'application
traitement. Les m a n i p u l a t i o n s ne p e u v e n t être effectuées :

75
Méthodes
thérapeutiques
classiques

• sans e x a m e n r a d i o g r a p h i q u e préalable; • Le fait q u e b e a u c o u p de médecins, de c h i r o p r a t i -


• s'il n'est pas q u e s t i o n de blocage; ciens, de masseurs et de n a t u r o p a t h e s p r e n n e n t en
• q u a n d les articulations o u la c o l o n n e vertébrale m a i n les articulations sans en avoir vu les radiographies
s o n t transformées par la maladie, t r o p mobiles o u e n - o u d'en avoir fait une interprétation correcte, a u g -
flammées o u f o r t e m e n t douloureuses ; m e n t e le d a n g e r de mauvais t r a i t e m e n t . Les manuels
• q u a n d les vertèbres s o n t touchées par u n e lésion consacrés à cette t e c h n i q u e minimalisen t le risque.
(par e x e m p l e le " c o u p d u l a p i n " aux vertèbres cervi- • Il n'y a pas de preuve de l'action " h o l i s t i q u e " des
cales après u n accident d e voiture); thérapies manuelles, même si de n o m b r e u x c h i r o p r a t i -
• en cas de vertiges et de plaintes d ' o r i g i n e psy- ciens le prétendent.
chique. • En cas de contractures i m p o r t a n t e s , la chiropraxie
La m a n i p u l a t i o n des vertèbres cervicales entraîne de p o u r r a i t être u t i l e m e n t complétée o u remplacée par
n o m b r e u x risques et la méfiance s'impose. des massages, de la physiothérapie, une anesthésie
thérapeutique locale et de la g y m n a s t i q u e appropriée.
Tous les chiropraticiens ne respectent pas ces limites.
— Risques

Les t e c h n i q u es des tissus m o u s et la m o b i l i s a t i o n e n -


— Conseil
traînent moins de risques q u e la m a n i p u l a t i o n .
• Les techniques de m a n i p u l a t i on des vertèbres cervi- Les thérapies manuelles sont à conseiller p o u r a p p o r -
cales présente un danger i m p o r t a n t . L'artère cervicale ter u n e nouvelle mobilité aux articulations d e la c o -
qui amène le sang au cerveau pourrait être comprimée, l o n n e vertébrale et des m e m b r e s , p o u r décontracter
entraînant ainsi une mauvaise irrigation d'une partie d u les muscles et atténuer la douleur.
cerveau. Ceci peut donner lieu à des vertiges, mais aussi
à des phénomènes semblables à l'hémorragie cérébrale :
depuis les troubles de la vue, de la parole et de la
conscience jusqu'aux paralysies et au décès. D'après de
récentes estimations, le risque de complications graves
La thérapie du mouvement
est de 1/100 0 0 0 . Seuls 10 % des dernières victimes gué-
rissent t o t a l e m e n t , 10 à 2 0 % décèdent et deux tiers des Il y a des centaines de milliers d'années, les hommes par-
victimes gardent des séquelles permanentes. couraient à pied 2 0 à 30 k m par jour pour la chasse et la
• Lors d u t r a i t e m e n t des autres vertèbres, les p r o - cueillette, et leur corps était dès lors plutôt costaud. Ils sont
blèmes sont m o i n s n o m b r e u x . O n connaît les cas de devenus sédentaires il y a 15 000 ans seulement. Considé-
déplacement de vertèbre, de f r a c t u r e vertébrale, de rée sous l'angle de l'évolution, il ne s'agit là que d'une
hernie, de paralysies de nerfs et d ' a g g r a v a t i o n des brève période et la constitution de l'homme n'a pas eu le
plaintes existantes. A u niveau i n t e r n a t i o n a l , plus de temps de s'adapter. De plus, la vie à cette époque n'était
t r e n t e cas de décès o n t été répertoriés. pas dénuée de mouvement c o m m e elle l'est aujourd'hui :
se rendre au travail en voiture, s'y asseoir derrière un b u -
reau o u rester à côté d'une machine, s'appuyer au bar pour
— Critique
un verre, rentrera la maison en voiture, prendre l'ascenseur

• En cas de m a u x de dos, il n'est pas prouvé q u e les et se laisser tomber dans un fauteuil devant la télévision un

m a n i p u l a t i o n s aient plus de valeur q u e l'effet placebo : paquet de chips à la main... Tout ceci a bien sûr un prix.

la d o u l e u r évolue de façon variée et le t a u x de guéri- Les muscles m o u s o u contractés, le cœur "pares-


son spontanée est élevé. Q u a r a n t e à c i n q u a n t e p o u r s e u x " , les affections de la circulation sanguine , les
cent des patients ne répondent pas à cette thérapie. troubles d u métabolisme, les t r o u b l e s végétatifs, les

76
• • •.

mauvaises positions, l'obésité et les lésions l i g a m e n - Situation actuelle


taires, tendineuses e t osseuses s o n t les maladies de Les sports de m o d e o n t entre-temps pris la place des
n o t r e époque. M o i n s nous faisons de m o u v e m e n t s , m o u v e m e n t s de masse, et les sensations passives d u
plus faible devient n o t r e p o t e n t i e l de p e r f o r m a n c e . culte d u corps o n t remplacé l'activité propre. Seuls 3 8 %
de la p o p u l a t i o n p r a t i q u e n t régulièrement o u occasion-
nellement un sport. Beaucoup arrêtent déjà l'activité
— Historique
sportive avant même d'avoir véritablement commencé.

" Un esprit sain dans u n corps sain " : voilà la devise e n - Plus grande est l'absence généralisée d'exercice, plus
seignée p e n d a n t l'Antiquité, tandis q u e l'on entraînait importante devient la valeur d u sport "spectacle" dans
de même façon le corps e t l'intelligence dans les g y m - notre société : dans les stades, les sportifs remportent les
nases. Daniel Gottfried Moritz Schreber (1808-1851) victoires en lieu et place des spectateurs et se battent
f u t le premier orthopédiste à se rendre c o m p t e d u fait c o m m e des panneaux publicitaires vivants bien plus pour la
q u e le m a n q u e de m o u v e m e n t rend malade e t q u ' i l vente d'équipements à la m o d e que pour le plaisir même
d e m a n d e u n e c o m p e n s a t i o n . En sa qualité de médecin de l'activité. A côté de cela nous est venue la rage du fitness
itinérant des aristocrates russes, il avait grossi et c o m - des États-Unis. Dans les centres de fitness et sur les pistes de
b a t t a i t sa c o r p u l e n c e à l'aide d'exercices réguliers de jogging, o n vise bien plus la "prestation" que la condition.
g y m n a s t i q u e . Schreber f o n d a une société de g y m n a s - A la l o n g u e , les sports d e prestation ne p e u v e n t sa-
t i q u e p o u r a p p o r t e r à la jeunesse u n e discipline p h y - tisfaire q u e pe u de gens et e n g e n d r e n t bien des bles-
sique e t développa u n e g y m n a s t i q u e spéciale p o u r les sures. C'est la raison p o u r laquelle les médecins re-
maladies orthopédiques. Son initiative f u t suivie dans c o m m a n d e n t de plus en plus les sports d ' e n d u r a n c e .
le m o n d e entier. A u j o u r d ' h u i encore, dans les "jardins Exercés de façon correcte, ils c o n s t i t u e n t le m o y e n
p o p u l a i r e s " de son i n v e n t i o n , maintes personnes y idéal p o u r a t t e i n d r e u n e b o n n e c o n d i t i o n d u r a b l e et
cueillent (même littéralement) les fruits d ' u n exercice une joie de vivre. En o u t r e , ils p e u v e n t prévenir de
sain en plein air. La thérapie d u m o u v e m e n t devin t u n nombreuses maladies e t p e r m e t t r e une économie s u b -
principe d e la médecine naturelle. Issue de l'éducation stantielle : les très nombreuse s affections provoquées
physique rigide d u pére de la g y m n a s t i q u e Friedrich par le m a n q u e d'exercice dans n o t r e société e n g l o u t i s -
Ludwig Jatin ( 1 7 7 8 - 1 8 5 2 ) e t d u m o u v e m e n t discipli- sent a c t u e l l e m e n t 2 0 % d u b u d g e t t o t a l de la santé.
naire d u 19e siècle, la c u l t u re physique libre se déve-
loppa entre les deux guerres. Après la Seconde Guerre
Ki n é si t h é r a p i e
m o n d i a l e , le s p o rt devint le principal loisir, avec u n e vé -
C e t t e g y m n a s t i q u e ne vise pas particulièrement la pré-
ritable explosion dans les années 8 0 .
v e n t i o n o u la lutte c o n t r e les maladies de n o t r e civilisa-

77
Méthodes
thérapeutiques
classiques

t i o n , mais agit c o m m e un t r a i t e m e n t ciblé et aide en — Procédé et buts poursuivis


cas de maladies existantes aiguës o u chronique s o u
La thérapie d u m o u v e m e n t d e m a n d e aux personnes
lors de la rééducation après u n accident, u n e maladie
saines de faire preuve d ' i n t e l l i g e n ce et de largesse
o u u n e opération. La kinésithérapie se f a i t sous la sur-
d'esprit, elle e n g e n d r e u n e a t t i t u d e nouvelle, active, e t
veillance de kinésithérapeutes qualifiés. Sous contrôle
exige u n e m o t i v a t i o n suffisante p o u r persévérer. Un
scientifique, cette g y m n a s t i q u e s'est développée p o u r
b o n dosage est i m p o r t a n t : l'exercice adapté est posi-
devenir un pilier de la médecine m o d e r n e . La kinési-
tif, l'exagération est nuisible.
thérapie est composée de mesures c l a i r e m e n t p l a n i -
fiées : Pour rester en b o n n e santé, il f a u t entraîner l ' e n d u -
rance, la f o r c e , la c o o r d i n a t i o n e t la mobilité.
• les mesures passives, telles q u ' u n e positio n c o u -
Endurance : elle est particulièrement i m p o r t a n t e .
chée déterminée, le massage (voir p. 58), les exercices
L'entraînement d o i t solliciter les muscles de telle façon
d'étirement passifs;
q u e leur besoin en oxygène reste encore c o u v e rt par le
• les mesures actives telles q u e les m o u v e m e n t s cor-
sang. C'est ce q u ' o n appelle le métabolisme aérobie.
porels p o u r prévenir e t éliminer les dégâts à l'appareil
l o c o m o t e u r , p o u r soutenir l'action de la circulation La d o u l e u r musculaire après l ' e f f o r t est u n e réaction

s a n g u i n e e t des p o u m o n s , p o u r éviter les risques de re- i n f l a m m a t o i r e des fibres musculaires d u e à u n e sollici-

c h u t e et p o u r aider à m i e u x vivre au q u o t i d i e n après t a t i o n exagérée i n h a b i t u e l l e . La sollicitation d o i t être

une hémorragie cérébrale o u u n infarctus d u m y o - adaptée au niveau d'entraînement.

carde. Les exercices c o n t r i b u e n t à l'amélioration de La périodicité doit être choisie de façon à prévoir une

problèmes n e u r o l o g i q u e s , d e t r o u b l es d u m o u v e m e n t sollicitation d'au moins 20 mais de préférence 3 0 minutes,

d ' o r i g i n e cérébrale chez l'enfant, de c o n s t i p a t i o n c h r o - trois à quatre fois par semaine, car ce n'est qu'à partir de

n i q u e et d ' i n c o n t i n e n c e urinaire. Ils c o n s t i t u e n t u n e cette durée q u e l'on atteint l'effet désiré sur le métabo-

aide p e n d a n t la grossesse e t l ' a c c o u c h e m e n t. lisme des graisses (et l'augmentation voulue du cholesté-
rol HDL). C'est en procédant ainsi que l'on arrive concrète-
Les techniques particulières sont, par exemple, la g y m -
m e n t aux améliorations importantes pour le corps.
nastique respiratoire (voir p. 131), la gymnastique sous
l'eau et l'hippothérapie pour remédier aux dégâts dus à Coordination : sans entraînement, la précision e t la

une mauvaise position o u en cas de troubles de la mobilité. vivacité de nos m o u v e m e n t s d i m i n u e n t déjà à partir de
l'âge de dix ans. A u n âge avancé, ce f a i t se précise de
plus en plus. Lorsqu'on entraîne la c o o r d i n a t i o n d e nos
—Concept de base m o u v e m e n t s , o n reste plus l o n g t e m p s à l'abri des

Plus o n parvient à intégrer de l'exercice dans son m o d e chutes e t autres accidents.

de vie, plus g r a n d sera l'effet sur la santé. Celui q u i se Mobilité : la mobilité des articulations dépend d e
déplace à vélo plutôt q u ' e n v o i t u r e , q u i p r e n d l'escalier leur état, de la taille et de l'élasticité des muscles, des
plutôt q u e l'ascenseur, q u i travaille régulièrement dans l i g a m e n t s et des t e n d o n s . Lorsque la souplesse est l i -
son j a r d i n , q u i prévoit u n e demi-heure de p r o m e n a d e mitée, le simple f a i t de se n o u e r les lacets p e u t devenir
dans ses activités q u o t i d i e n n e s , se réserve déjà pas mal une corvée. L'exercice d ' e n d u r a n c e e n t r e t i e n t la m o b i -
de " f i t n e s s " spontané. L'exercice devrait devenir u n e lité e t u n e g y m n a s t i q u e ciblée p e u t l'améliorer.
h a b i t u d e précieuse. Ceci depuis le plus j e u n e âge, Rythme et force : l'entraînement en vitesse n'est
p u i s q u ' u n j e u n e de moins de 10 ans sur cinq s o u f f r e pas très i m p o r t a n t p o u r m a i n t e n i r en b o n n e santé les
déjà des conséquences d ' u n e mauvaise p o s t u r e . muscles, le cœur e t les p o u m o n s . L'entraînement en
Le b u t de l'exercice physique n'est pas de réaliser des force n'est guère plus utile, mais il est i m p o r t a n t de
prestations de haut niveau, mais bien d'améliorer en gé- renforcer certains g r o u p e s de muscles, par e x e m p l e les
néral les capacités physiques et la faculté d ' a d a p t a t i o n . muscles dorsaux et a b d o m i n a u x q u i s o u t i e n n e n t la co-

78
La thérapie
du mouvemer

Entraînem ent d'endurance correct

• Échauffez-vous avant l'entraînement par des exercices actuellement ceux que l'on porte au poignet comme une
d'étirement et commencez lentement. montre et dont une électrode est fixée sur la poitrine. Un
• Évitez l'ambition démesurée. Interrompez l'entraînement si appareil ergométrique à domicile ne doit assurer que deux
vous êtes épuisé, même si vous n'avez pas encore eu votre fonctions : il doit mesurer le pouls en permanence et la
"dose". Votre condition n'est pas de même qualité chaque jour puissance doit être réglable.

• Évitez le sprint, laissez décroître lentement le • Les exercices qui durent moins de 6 minutes n'ont
mouvement et prévoyez suffisamment de pauses. aucun sens. On recommande 10 minutes par jour.
• La force de l'entraînement est bonne si le pouls • Plus vous vous entraînez souvent et longuement, plus
augmente d'abord pour se stabiliser ensuite. Mesurez votre votre niveau de prestation augmente. Vous pouvez chaque
pouls cinq minutes après le début de l'entraînement et à la fois augmenter la sollicitation en fonction de ce niveau.
fin, pendant une minute à chaque fois. Le pouls se mesure • L'influence positive de l'entraînement sur la santé ne
le plus facilement au niveau de la carotide ou au poignet. peut être "stockée" : l'entraînement doit être effectué en
Les meilleurs instruments électroniques de mesure sont permanence.

lonrne vertébrale en cas de mau x de dos. Ce résultat sure de l'endurance a p o u r devise : " c o u r i r sans être à
p e u t également être o b t e n u par un entraînement court d'haleine".
d ' e n d u r a n c e et u n e g y m n a s t i q u e régulière et bien c i -
blée.
— Explication de l'action

L'entraînement d'endurance a un effet sur t o u t l'orga-


— Pratique
nisme. Il améliore, après quelques semaines, l'absorption
A v a n t d e c o m m e n c e r l'entraînement, il est préférable d'oxygène par les muscles et augmente le volume muscu-
de se faire e x a m i n er par un médecin. Cett e visite s ' i m - laire. Il renforce le muscle cardiaque, ralentit le pouls et aug-
pose q u a n d o n souffre d ' u n e a f f e c t i o n c h r o n i q u e , q u e mente l'irrigation d u cœur et des poumons. Le métabo-
l'on vient d'être malade, q u e l'on ne s'est pas entraîné lisme des graisses est influencé de façon positive par l'aug-
depuis l o n g t e m p s o u q u e l'on ne c o m m e n c e qu'après mentation du taux de cholestérol HDL à l'effet protecteur.
l'âge de 3 5 ans. Il f a u d r a examiner les f o n c t i o n s m u s - Les ligaments et les tendons deviennent plus résistants aux
culaires, p u l m o n a i r e s et cardiaques. déchirures, toute la structure de soutien du corps devient

L'épreuve d ' e f f o r t sur la bicyclette ergométrique plus solide et le risque de fracture osseuse diminue.

p e r m e t au médecin de connaître votre a p t i t u d e au L'entraînement d'endurance calme le système ner-


sport. Il mesure aussi la t e n s i o n artérielle, le pouls et le veux végétatif et d i m i n u e la sécrétion d'hormones de
r y t h m e cardiaque. La mesure d u pouls est le m o y e n le stress. Un corps entraîné a une meilleure f o n c t i o n hépa-
plus simple de constater les limites individuelles à la tique, les cellules pancréatiques qui produisent l'insuline
sollicitation. C o m m e mesure d ' u n e sollicitation d ' e n - sont moins sollicitées et les hormone s sont utilisées avec
durance d'a u m o i n s 10 m i n u t e s , o n respectera un plus d'économie. Les personnes entraînées supportent
pouls à 1 9 0 , d o n t o n soustrait le n o m b r e des années. plus facilement les contraintes et le stress quotidien .
Seules les personnes q u i n ' o n t pas a t t e i n t l'âge de Leurs facultés mentales a u g m e n t e n t et la détérioration
3 0 ans p o u r r o n t se p e r m e t t r e un pouls de 2 2 0 pulsa- des facultés cérébrales due à la vieillesse ralentit claire-
tions par m i n u t e moins le n o m b r e des années. La m e - m e n t . L'entraînement d'endurance est salutaire pour les

79
Méthodes
thérapeutiques
classiques

malades : il d i m i n u e la raideur d u matin et la déforma- contre les sollicitations plus importantes et permet une re-
tion des doigts des maladies rhumatismales, il peut faire mise en condition après une maladie. Il peut diminuer les
diminuer le taux de sucre et de lipides élevés dans le sang risques après un infarctus du myocarde o u une hémorragie
des patients atteints de diabète sucré. L'état dépressif et cérébrale et maintenir le corps en état de prestation malgré
les troubles nerveux disparaissent, l'humeur s'équilibre. les limitations existantes o u le déclin dû à l'âge. La sensation
L'entraînement d'endurance prévient les phéno- physique qu'il procure peut avoir un effet positif sur l'esprit.
mènes négatifs liés à la vieillesse : les organes senso- Les sports repris dans l'encadré sollicitent u n e
riels conservent plus l o n g t e m p s leur qualité, o n reste g r a n d e partie d u système musculaire g l o b a l , sont facile
plus agile et le risque d'ostéoporose d i m i n u e . à doser en f o n c t i o n des besoins individuels et présen-
t e n t relativement pe u de risques. Pour rester en f o r m e ,
3 0 m i n u t e s de s p o r t d ' e n d u r a n c e trois fois par se-
— Indications
maine suffisent, en f o n c t i o n des capacités propres.

L'entraînement d'endurance peut armer l'organisme entier

Quel sport est indiqué ?

• Choisissez le sport que vous avez envie de pratiquer et entrecoupée de trois minutes de promenade toutes les 3,
partagez le plaisir qu'il vous procure avec vos amis : cela 6,12, 30 et 60 minutes (à augmenter progressivement) est
vous permettra plus facilement de persévérer. une bonne préparation. ' ,
• La gymnastique devrait faire partie de votre • Le "jogging" visant la performance est à déconseiller.
programme d'exercice quotidien : au moins six à dix • Le vélo et la natation sont des sports d'endurance
minutes. idéaux.
• Pour celui qui (re)commence après l'âge de quarante • Le ski de fond, l'aviron, le patinage sur glace, à
ans, la promenade sportive, la promenade en montagne et roulettes ou "in-line" et la gymnastique d'endurance sont
la marche de longue distance sont les activités les plus également des activités positives.
appropriées. Comme phase intermédiaire, la course lente

80
La thérapie
du mouvemei

M a r ch e e t co u r se à p i e d tébrale et aux pieds. Il diminue le stress, la nervosité et


Les deux activités sont b o n n e s p o u r des personnes n o n l'agressivité. Le vécu de ce sport dans des paysages ennei-
entraînées q u i désirent m a i n t e n i r leur circulation san- gés est de haute qualité et il peut être pratiqué facilement,
g u i n e en b o n état et améliorer leur humeur. L'impor- même à un âge élevé.
t a n t c'est la distance p a r c o u r u e et n o n pas le t e m p s
nécessaire p o u r la parcourir. Les pieds d o i v e n t être Gym n a st i q u e
s o u t e n u s par des chaussures solides p e r m e t t a n t u n e La g y m n a s t i q u e répond a u j o u r d ' h u i aux appellations à
b o n n e adhérence et dotées d ' u n t a l o n bien stable. La la m o d e c o m m e " t a e - b o " , " c a l l a n e t i c s " , " s t r e t c h i n g "
marche et la course sur sol m e u b l e , c o m m e dans les et bien d'autres encore. Pendant les cours de fitness,
bois o u les prairies, épargnent le squelette et a u g m e n - o n exécute généralement sur u n e m u s i q u e f o r t e et
t e n t la sollicitation corporelle et la sensation vécue. rythmée des exercices de différents niveaux de d i f f i -
culté.
Vélo L'entraînement peut mener à une plus grande sou-
Sur routes planes, l'effet d'entraînement ne s'exprime plesse et à une meilleure santé, mais aussi à une surcharge
qu'à partir d u m o m e n t où l'on roule très vite. L'ascension et des blessures. Tout est dans la façon de solliciter les
d o n n e plus de résultats. Le vélo calme l'esprit, d i m i n u e muscles, seuls o u par groupe, de manière brusque ou
l'emprise d u stress et a u g m e n t e l'efficacité de la circula- souple, et dans celle d'aborder l'articulation et les muscles
tion sanguine. Les articulations de la hanche, d u g e n o u et c o m m e un ensemble, o u de les étirer au-delà de leurs l i -
du pied ainsi que le squelette sont épargnés. Faire d u vélo mites. Il est dès lors important que ce soient des professeurs
sollicite cependant le cœur (attention pour les personnes de gymnastique qualifiés ou des kinésithérapeutes qui ac-
cardiaques) et la colonne vertébrale des personnes qui compagnent l'entraînement. En groupe ou sous la direc-
souffrent d'affections à ce niveau. Les vélos permettant tion d'un entraîneur enthousiaste, la motivation de prati-
une position assise et le dos droit sont à recommander. quer la gymnastique sera bien plus importante que seul
chez soi. Il est facile cependant d'insérer des exercices de

Nat at ion gymnastique dans le programme de la journée, puisqu'il ne

La n a t a t i o n a u n e f f e t sur t o u t l'organisme, détend et faut pas d'équipement particulier. Les cassettes vidéo ou

procure de la j o i e de vivre. audio peuvent encourager l'exercice à domicile. La g y m -

L'eau froide stimule l'irrigation sanguine et la régulation nastique en plein air fait plus d'effet et est plus agréable.

thermique. Le fait de flotter facilite chaque mouvement La gymnastique régulière améliore l'irrigation et brûle
dans l'eau et c'est pour cette raison que la natation est tel- les graisses d u corps. Les exercices bien ciblés peuvent
lement indiquée pour toutes les affections dégénératives renforcer certains groupes de muscles, augmenter la m o -
des articulations et des muscles, et qu'elle prévient la perte bilité articulaire et prévenir les dégâts occasionnés par une
généralisée des facultés de performance. Elle facilite la res- mauvaise posture. L'entraînement de fitness régulier dé-
piration chez les asthmatiques et est utile en cas de varices. t e n d , arme contre le stress et aide en cas de dépression.
Cependant, ce sport sollicite plus la circulation sanguine
q u ' o n ne le croyait auparavant. On conseille donc la modé-
— Risques
ration pour les personnes âgées et celles souffrant de m a -
ladies cardiaques. • Les débutants ne peuvent se lancer dans un sport
d'endurance sans visite de contrôle chez un médecin. Les
Sk i d e f o n d personnes non entraînées ne peuvent participer à un
Le ski de f o n d fait appel à presque tous les groupes mus- sport éprouvant occasionnel, une course de masse o u à
culaires de façon régulière et a surtout une influence posi- des épreuves p e r m e t t a n t l'obtention d'une attestation.
tive sur le squelette. Il prévient les dégâts à la colonne ver- • D'aucuns prétendent q u e le s p o r t est s y n o n y m e de

81
Méthodes
:hérapeutiques
classiques

l o n g u e vie, d'autres q u e le s p o r t est assassin. Tous exa- t o u j o u r s d e c o m b i n e r le t r a i t e m e n t par les a l i m e n t s


gèrent. L'entraînement d'endurance maintient aux exercices physiques e t de détente.
l ' h o m m e en b o n n e santé, c o n t r i b u e à la rééducation Situation actuelle
et a u g m e n t e la qualité de vie. La diététique est a u j o u r d ' h u i enseignée c o m m e u n e
Les sports d'équipe s o n t susceptibles d'entraîner science médicale et o n est loin de la " d i a i t a " classique
des blessures. Les accidents m o r t e l s s o n t extrêmement et de sa base p h i l o s o p h i q u e . La diététique développe

rares dans le cas de sports de santé pratiqués avec les p r i n c i p a l e m e n t l ' a l i m e n t a t i o n p o u r les personnes m a -

précautions q u i s ' i m p o s e n t. lades o u présentant des besoins médicaux déterminés.


A côté d e cela, il y a la science de la n u t r i t i o n q u i
étudie, e n t re autres, la façon d o n t les aliments e t les
— Conseil
boissons s o n t transformés en dépôts de graisse et le
L'entraînement d ' e n d u r a n c e est à conseiller. Les sports lien entre ceux-ci e t , par e x e m p l e , l'infarctus d u m y o -
d'équipe ne p e u v e n t être conseillés q u ' a u x personnes carde et le diabète. Ce q u e l'on considère c o m m e u n e
entraînées. Le s p o r t de compétition est à déconseiller. alimentation "correcte" est le résultat de cette re-
cherche : u n e a l i m e n t a t i o n q u i , sur base de l'état ac-
tuel des connaissances, couvre les besoins d u corps e t
de l'esprit sans e n g e n d r e r de maladies. Le c h e m i n de
cette " a l i m e n t a t i o n de qualité" a été indiqué par des
L'alimentation gens comme Kollath, Bircherr-Benner et Schnitzer,
d o n t les n o m s restent associés à certaines f o r m e s d ' a l i -
mentation.
— Historique
Les concepts d u genre " a l i m e n t c o m p l e t " , " b i o " ,
Une " b o n n e " a l i m e n t a t i o n est et reste u n des piliers "éco" o n t créé u n chaos d ' e n v e r g u r e . Il existe t o u t e
de t o u s les systèmes médicaux, en O c c i d e n t et en une série de f o r m e s d ' a l i m e n t a t i o n visant cette " q u a -
Orient, d u Moyen-Âge à ce jour. O n conseille depuis lité", liées en partie aux n o m s de ceux q u i les o n t " i n -

82
La diététique
qualitative

ventées" (Broker, Waerland, Anemueller, Evers). Il f a u t Une mauvaise alimentation contribue fortement à
en o u t r e faire la d i s t i n c t i o n entre les gens p o u r q u i seul l ' a p p a r i t i o n d e trouble s métaboliques e t circulatoires.
l'aspect sain e t équilibré est i m p o r t a n t et ceux q u i sont Si l'ordre h a r m o n i e u x dans le métabolisme reste per-
a t t e n t i f s à t o u s les éléments liés à l ' a l i m e n t a t i o n , tels turbé, il e n g e n d r e des maladies c h r o n i q u e s .
l ' e n v i r o n n e m e n t e t l'économie m o n d i a l e . Les processus métaboliques déterminent aussi l ' i m -
Cela devrait p o u r t a n t intéresser t o u t le m o n d e d e munité. Bien avant q u e les c h a n g e m e n t s dans le corps
savoir si les aliments c o u v r a n t les besoins en protéines ne d e v i e n n e n t mesurables, détectables o u visibles, le
d ' i m p o r t a n t s groupes d e la p o p u l a t i o n s o n t t r a n s p o r - système i m m u n i t a i r e aura déjà réagi face à u n e ali-
tés sur des milliers de kilomètres plutôt q u e d'être p r o - m e n t a t i o n défaillante. L'importance d u rôle joué par
duits sur place. Les r e c o m m a n d a t i o n s en matière ali- l ' a l i m e n t a t i o n dans l'apparitio n d e t o u t e s les maladies
m e n t a i r e p e u v e n t avoir u n e incidence sur la q u e s t i o n devient évident q u a n d o n considère le f a i t q u e cer-
de l'avenir des e x p l o i t a t i o n s agricoles. taines maladies ne p a r v i e n n e n t à s'installer qu'après

Un c o n c e p t d ' a l i m e n t a t i o n particulièrement bien avoir éliminé la résistance i m m u n i t a i r e .

élaboré à t o u s p o i n t s de vue est celui d e la "diététique Vu sous un angle moins scientifique, le simple fait de
q u a l i t a t i v e " selon von Koerber, Mânnie et Leitzmann. se nourrir peut être considéré c o m m e une c o n t r i b u t i o n
Il c o n s t i t u e la base des conseils d ' a l i m e n t a t i o n décrits à la vie. Les produits alimentaires n o n modifiés sont
ci-dessous. complets, ordonnés, finis. Il n'est pas impossible q u e
l'organisme réagisse différemment aux ingrédients
d ' i m i t a t i o n synthétique, puisqu'ils peuvent contenir des
éléments dont les propriétés ne sont pas encore

La diététique qualitative
connues. L'action positive de ce q u ' o n appelle les " m a -
tières végétales secondaires" n'a été découverte q u e
depuis p e u . Il s'agit d'éléments de produits alimentaires,
présents en toutes petites quantités, mais q u i j o u e n t u n
— Concept et explication de l'action
rôle n o n sans i m p o r t a n c e dans l'action salutaire de l'ali-

Une a l i m e n t a t i o n correcte e n t r e t i e n t et stabilise les m e n t a t i o n d'origine végétale. C'est ainsi q u e l'allicine

f o n c t i o n s de base d u corps, c o m m e le métabolisme, la de l'ail e t les isothiocyanates d u c h o u o n t un e f f e t a n t i -

circulation s a n g u i n e et le système i m m u n i t a i r e . Le cas bactérien. Les flavonoïdes présents dans tous les lé-

échéant, elle devra d ' a b o r d restaurer intégralement la g u m e s mais en quantités plus i m p o r t a n t e s dans les b r o -

f o n c t i o n d e ces systèmes. colis peuvent contrer l'effet de produits cancérigènes.

83
Méthodes
thérapeutiques
classiques

Il est p r o b a b l e q u e l'ensemble des éléments c o n t e n u s diabète, la g o u t t e , l'hypertension artérielle, les a f f e c -


dans u n a l i m e n t a i t u n e f f e t différent de celui de cha- tions de l'appareil digestif e t les caries.
c u n de ces éléments analysés séparément. Pour certains cancers, des éléments i n d i q u e n t q u ' i l
y aurait u n e plus g r a n d e prévalence chez des per-
sonnes présentant des h a b i t u d e s alimentaires détermi-
— Pratique
nées : le cancer d u sein e t de l'intestin p o u r u n e ali-
La diététique qualitative, c'est le repas d u citoyen m e n t a t i o n grasse, le cancer de l'intestin aussi p o u r u n e
moyen composé des quantités adéquates de n u t r i - a l i m e n t a t i o n pauvre en fibres.
ments, de vitamines et d'oligoéléments nécessaires pour En résumé, o n p o u r r a i t dire q u e par u n e autre ali-
le maintenir en b o n n e santé e t en f o r m e , mais sans m e n t a t i o n - plus de f r u i t s et de légumes, m o i n s de
m e t t r e cette santé en danger par l'excès. graisses, moins de viande, moins de "bonnes
Pour c o m p o s e r le m e n u q u o t i d i e n , vous pouvez choses" - u n e b o n n e partie des cancers p o u r r a i e n t
vous aider d u t a b l e a u de la p. 8 5 où vous trouverez les être évités.
denrées alimentaires habituelles évaluées sur base d u Thérapeutique : p o u r de n o m b r e u s es maladies,
c o n c e p t de la diététique qualitative . Il f a u t également l ' a l i m e n t a t i o n " c o r r e c t e " est le seul t r a i t e m e n t causal
veiller à la quantité appropriée. Celle-ci varie d'une qui ait u n sens. La g o u t t e e t le diabète de t y p e II (dia-
personne à l'autre e t dépend s u r t o u t de la sollicitation bète d e l'adulte) f o n t partie de ces maladies. Certains
corporelle e t de l'âge. m o d e s d ' a l i m e n t a t i o n spécialement composés d o i v e n t
alors décharger les organes digestifs, le métabolisme
En résumé, ces r e c o m m a n d a t i o n s reviennent à ceci : et la circulation s a n g u i ne en évitant certains éléments
• C h a q u e j o u r b e a u c o u p de p r o d u i t s végétaux crus : nutritifs (par e x e m p l e les matières grasses en cas d'ar-
f r u i t s , légumes, salade, épices tériosclérose) o u en p r o f i t a n t de certains éléments d e

• Céréales sous la f o r m e de p r o d u i t s c o m p l e t s l ' a l i m e n t a t i o n (par e x e m p l e les fibres en cas d e c o n s t i -

• M o i n s de viande, de saucisse e t d'œufs pation).

• M o i n s de graisse On soupçonne le jeûne (voir p. 92) de stimuler le sys-


• M o i n s d'alcool tème immunitaire. Les personnes souffrant de r h u m a -
• M o i n s de sucreries tisme inflammatoire o n t intérêt à jeûner un certain temps.
• M o i n s de sel de cuisine Un régime "spécial c a n c e r " , quelle q u e soit sa n a -
• Pour la p l u p a r t des gens aussi : m a n g e r moins en t u r e et q u i guérit à lui seul la maladie, n'existe pas. A u
général. contraire : u n e a l i m e n t a t i o n radicale, où u n a l i m e n t
Environ la moitié des denrées alimentaires devrait déterminé est soit t o t a l e m e n t interdit, soit absorbé en
être consommées crues et l'autre moitié préparées aussi de t r o p grandes quantités, p e u t même p r o v o q u e r la
p r u d e m m e n t q u e possible, ce q u i influence d'ailleurs croissance de la t u m e u r .
positivement le goût spécifique de chaque aliment.

— Risques
— Indications
Les p r o d u i t s alimentaires e x e m p t s d'éléments nocifs
Le c h e m i n vers la santé ne passe pas i n c o n d i t i o n n e l l e - n'existent plus. C e p e n d a n t , les p r o d u c t e u r s de l'agri-
m e n t par la p h a r m a c i e , mais très souvent plutôt par la culture écologique contrôlée se s o u m e t t e n t à certaines
cuisine. c o n d i t i o n s p o u r t e n t e r de réduire cette nocivité au
Prévention : la diététique qualitative prévient les maximum.
maladies d ' o r i g i n e alimentaire. Parmi ces dernières, o n Les mesures suivantes l i m i t e n t p o u r l'individu la
t r o u v e l'obésité, les calculs rénaux, l'artériosclérose, le quantité de p r o d u i t s nocifs :

84
La diététique
qualitative

Répartition des alim ent s selon leur valeur

Fort em ent recom m andé Recom m andé Peu recom m andé Pas recom m andé

Environ la moitié de Environ la moitié de Ne pas consommer Éviter si possible :


l'alimentation doit être l'alimentation doit être quotidiennement :
composée de ces aliments : composée de ces aliments :

Alim ent s non chauffés Alim ent s chauffés Alim ent s f ort em ent Éléments isolés
modifiés d'alim ent s

Graines germées, Produits de céréales Produits de farine (pain Amidons, produits


produits de céréales crues complètes (pain, pâtes, blanc, gris, riz blanc) protéiques et fibres
(muesli de céréales fraîches) pâtisseries de farine
complète)

Légumes crus Légumes cuits, jus de Conserves de légumes et de Sucre et vitamines


ou lacto-fermentés, fruits légumes ou de fruits, fruits, nectars, produits de
crus, légumineuses germées pommes de terre ou pommes de terre
légumineuses cuites

Noix, graines, huile non Margarine végétale non Graisses et huiles Sucreries, préparations
raffinée pressée à froid, durcie avec beaucoup d'extraction et raffinées d'éléments nutritifs,
graisse de coco non durcie d'huile pressée à froid préparations amaigrissantes

Lait de première qualité, (Produits de) lait pasteurisé, beurre Lait UHT, poudre de lait Lait stérilisé
produits de lait cru (en faible quantité). Raisson. Si Charcuteries, saucisses, Abats, saindoux
œufs et viande; en faible quantité conserves de viande

Eau minérale Eau du robinet, thé de plantes Thé noir, café, bière, vin Boissons à base de jus de
et de fruits, malt et succédané fruits, limonade, cola, boissons
de café, cacao non sucré instantanées, spiritueux

Épices et graines fraîches, Épices et graines chauffées, Extraits d'épices Produits aromatiques, sel de
sel de mer pauvre en iode sel de cuisine pauvre en iode cuisine

Fruits sucrés crus, fruits Miel, sirop de pomme et de Sirop de betterave sucrière, Sucre, édulcorants
séchés trempés dans l'eau poire allongé à l'eau et en mélasse, sirop d'érable
quantités modérées

• A c h e t e r en f o n c t i o n de la saison, c'est-à-dire les • M a n g e r le moins possible d'abats, car c'est là q u e


fruits et légumes d u m o m e n t , récoltés dans le pays s'accumule s u r t o u t le c a d m i u m et le p l o m b .
même. Les p r o d u i t s de serres chaudes reçoivent t r o p • Utiliser le moins possible de graisses d ' o r i g i n e a n i -
peu de soleil p o u r dégrader le surplus possible de n i - male. C'est là q u e s'accumulen t les liaisons o r g a n i q u e s
trates. halogénées, p r o v e n a n t par e x e m p l e des p r o d u i t s de
• Veiller à u n e a l i m e n t a t i o n variée. pulvérisation.
• Bien frotter, rincer et peler les aliments, car environ 8 0 %
du plomb qui s'est déposé sur la surface sera ainsi éliminé.

85
Méthodes
thérapeutiques
classiques

— Conseil — Pratique

Une diététique qualitativ e est à conseiller à c h a q u e Pour l ' a l i m e n t a t i o n q u o t i d i e n n e , Kollath r e c o m m a n -


a d u l t e en b o n n e santé. Pour les nournssons, les e n - dait p r i n c i p a l e m e n t les aliments des deux premières
fants, les fennmes enceintes o u q u i allaitent et les m a - colonnes. C e t t e façon d e se n o u r r i r c o r r e s p o n d au
lades, il f a u d r a p a r t i e l l e m e n t déroger aux principes de choix et à la c o m p o s i t i o n alimentair e d e la diététique
cette alimentation. qualitative.

— Conseil

L ' a l i m e n t a t i o n selon Kollath est à conseiller.

Le régime de Bircher-Benner

— Historique

Maximilian Bircher-Benner ( 1 8 6 7 - 1 9 3 9 ) est " l ' i n v e n -

L'alimentation selon Kollath teur" d'un produit marquant de toute une


génération : le muesli. Ce médecin en avait reçu la r e -
cette d ' u n berger des m o n t a g n e s suisses. C o m m e il
avait p u en évaluer le succès sur sa propre p e r s o n n e,
— Historique
Bircher-Benner qualifia les aliments crus d ' o r i g i n e v é -
"Gardons notre nourriture aussi naturelle q u e possible", gétale d e " n o u r r i t u r e salutaire par excellence ".
telle était la devise de l'hygiéniste et microbiologiste
Werner Kollath (1892-1970). Son concept de nourriture
— Concept de base
saine était basé sur l'expérimentation e t la recherche
scientifique. Son travail, confirmé par d'autres cher- Bircher-Benner avait développé u n c o n c e p t d'évalua-
cheurs et développé, et sert de base au c o n c e p t de la t i o n de l'énergie. La lumière d u soleil y o c c u p a i t la p r e -
diététique qualitative actuelle (voir p. 83). mière place, la chaleur p r o v e n a n t de calories brûlées
la dernière place. Pour lui, les plantes fraîches étaient
la n o u r h t u r e la plus précieuse, puisqu'elles avaient a b -
— Concept de base
sorbé d i r e c t e m e n t la lumière d u soleil e t en r e t e n a i e nt
Kollath partait de l'hypothèse q u e le p r o d u i t d ' o h g i n e , encore la plus g r a n d e partie en elles. Parmi les p r o -
n o n modifié, c o n t e n a i t le m a x i m u m d'éléments vitaux. duits d ' o r i g i n e a n i m a l e , seul le lait était précieux,
Sur cette base, il répartissait les aliments en six catégo- puisque de n a t u r e il nourrissait la descendance.
ries de valeur, selon qu'ils étaient " p u r e m e n t n a t u r e l s " Bircher-Benner voyait s u r t o u t dans ces plantes
o u modifiés par u n t r a i t e m e n t . Cette répartition a crues u n e " a l i m e n t a t i o n ordonnée" q u i , de pair avec
d'ailleurs servi de base au t a b l e a u de la p. 8 5 , mais l i - un m o d e de vie " o r d o n n é " , p e r m e t t a i t de prévenir et
mité à q u a t re catégories. de guérir des maladies.

86
Le régime
de Schnitzer

— Pratique tête, seraient à l'origine de t o u t e s les "maladies d e c i -


vilisation".
M ê m e scliéma q u e p o u r la diététique qualitative (voir
p. 8 3 ) .
— Pratique

— Critique Le régime d e Schnitzer d o n n e la priorité aux aliment s


p r o v e n a n t de l'agriculture écologique contrôlée.
Le c o n c e p t d e l'énergie solaire d o n n a n t sa valeur a u x
Régime intensif: n o u r r i t u r e végétale crue pauvre en
aliments ne p e u t plus être défendu a u j o u r d ' h u i . Bir-
calories, rien d e cuit, pas d e pain , pas de lait. A u lieu
cher-Benner avait développé ses idées à u n e époque
de cela, le muesli d u petit-déjeuner est enrichi d e
où les vitamines n'étaient pas encore c o n n u e s.
p o u d r e d e minéraux.
Globalement parlant, les c o n c e p t i o n s d e Bircher-
D'après Schnitzer, t o u t e s les personnes malades
Benner en matière alimentair e sont basées sur l'idée
d o i v e n t suivre ce régime intensif. Les patients d o i v e n t
q u e "la nature est b o n n e " plutôt q u e sur les connais-
respecter ce régime d e u x fois plus l o n g t e m p s q u e n é -
sances actuelles en vigueur. C e p e n d a n t , le régime pré-
cessaire p o u r recouvrer t o t a l e m e n t la santé.
conisé est basé sur le même choix et la même c o m p o -
Régime normai : c o m m e le régime intensif, mais
sition alimentaire q u e ceux proposés par la diététique
p o u r couvrir le besoin n o r m a l de calories o n a j o u t e d u
qualitative (voir p. 8 3 ) .
pain et des pâtisseries de farine complète, d u f r o m a g e ,
d u lait de première qualité, d u lait suri préparé sur base
— Conseil du lait précité, des œufs, d u riz c o m p l e t e t des
p o m m e s d e terre.
Le régime d e Bircher-Benner est à conseiller.

— Indications

Schnitzer p r o m e t avec son m o d e alimentaire n o n seu-


Le régime de Schnitzer l e m e n t la prévention e t la guérison d e t o u t e s les " m a -
ladies d e civilisation" (y c o m p r i s le diabète insulino-dé-
p e n d a n t ) , mais aussi le b o n h e u r e t la satisfaction.

— Historique
— Risques et critique
En sa qualité d e dentiste, l ' A l l e m a n d Johann-Georg
Schnitzer (né en 1 9 3 0 ) se t r o u v a i t " a u premier r a n g " • Le régime intensif présente à la l o n g u e le risque t y -
p o u r constater les dégâts occasionnés par u n e m a u - p i q u e d e t o u t e a l i m e n t a t i o n n o n variée : déficits d e
vaise a l i m e n t a t i o n . En réaction, il développa deux sys- protéines, d e calcium, de fer, d ' i o d e e t de v i t a m i n e B,2.
tèmes d ' a l i m e n t a t i o n d ' o r i g i n e p u r e m e n t végétale. • Il n'est pas prouvé q u ' u n e personne s o u f f r a n t d ' u n
diabète d e t y p e I p o u r r a i t se passer d'insuline en s u i -
v a n t le principe d ' a l i m e n t a t i o n intensive. A u c o n t r a i r e :
— Concept de base
cette a f f i r m a t i o n serait même dangereuse p o u r les d i a -
Sur base d e la natur e d e l'appareil masticateur h u - bétiques. Il en va d e même p o u r les autres promesses
m a i n , Schnitzer c o n c l u t q u e la n o u r r i t u r e " p r i m i t i v e " de guérison de maladies graves.
de l ' h o m m e devait être végétale. Un m o d e alimentaire • Le régime normal est une alimentation de qualité si l'on
p u r e m e n t végétal devait d o n c être le meilleur égale- n'exclut pas totalement la viande et le poisson o u si l'on
m e n t a u j o u r d ' h u i . Les autres p r o d u i t s , la viande en compose les repas avec soin (voir végétarisme p. 89).

87
Méthodes
thérapeutiques
classiques

— Conseil valse a l i m e n t a t i o n exclusivement et a f f i r m e q u e seule


sa diététique qualitative p e r m e t de vaincre l'obésité et
C o m m e a l i m e n t a t i o n à l o n g t e r m e , le régime intensif
la c o n s t i p a t i o n , d'améliorer le r h u m a t i s m e , le diabète,
est à déconseiller. Le régime n o r m a l est à conseiller
les a f f e c t i o n s hépatiques et biliaires, e t de prévenir les
avec une certaine limite.
maladies cardiovasculaires et les allergies.

_ Risques et critique

Le régime de Bruker • L'alimentation " m o r t e " n'existe pas. Les denrées


alimentaires q u i , suite à u n procédé de préparation,
sont considérées c o m m e "mortes" par Bruker f o n t
p a r t i e l l e m e n t partie de la catégorie 2 selon Kollath
— Historique
(voir p. 8 5 ) . Ce s o n t des éléments i m p o r t a n t s d u
Max Otto Bruker est u n interniste q u i p r o p a g e u n schéma d ' a l i m e n t a t i o n . Pour b e a u c o u p de gens, ces
m o d e de diététique qualitative. p r o d u i t s s o n t plus faciles à digérer q u e les p r o d u i t s

Bruker est c o n n u p o u r son refus t o t a l d u sucre. crus.

• Une denrée a l i m e n t a i re q u i ne répond pas aux exi-


gences maximales posées par Bruker (par e x e m p le le
— Concept de base
lait UHT) n'est c e r t a i n e m e n t pas dangereuse p o u r la
C o m m e p o u r le tableau d e la p. 8 5 , Bruker répartit les santé. Il en va de même p o u r le sucre.
aliments en trois groupes sur base de leur valeur, mais • Bruker a f f i r m e : " l a graisse ne rend pas g r a s " . Ce
leur d o n n e d'autres n o m s . Les "denrées a l i m e n t a i r e s " n'est pas vrai : c'est la quantité q u i f a i t la différence.
sont p o u r lui t o u t ce q u i est vivant, naturel e t q u i • Les œufs crus ne sont pas plus sains q u e les œufs
c o n t i e n t ce q u ' i l appelle les "éléments v i t a u x " , c'est- cuits. S'ils sont contaminés par la salmonelle, ce serait
à-dire les v i t a m i n e s, les oligoéléments, les minéraux, même le contraire : les œufs crus peuvent provoquer une
les enzymes, les acides gras insaturés de h a u t e q u a - salmonellose. O n ne peut être certain de la m o r t des
lité, les fibres e t les p r o d u i t s a r o m a t i q u e s . Les " a l i - éventuelles salmonelles présentes qu'à partir d u m o m e n t
m e n t s " et les "préparations" ne c o n t i e n n e n t selon lui où le blanc et le jaune d'œuf o n t t o t a l e m e n t durci.
" p l u s d'éléments v i t a u x " , s o n t " m o r t e s " et nocives. Le rejet de Bruker de t o u t médicament sauf le " n a t u -
rel" p e u t m e t t r e en danger les personnes obligées
d'en prendre. Les diabétiques, les personnes s o u f f r a n t
— Pratique
d'hypertension artérielle e t les a s t h m a t i q u e s , par
C o m m e pour la diététique qualitative (voir p. 83) mais exemple, f o n t bien de c o n t i n u e r à prendre leurs médi-
avec de sérieuses limitations. Le lait, les produits laitiers et caments et de ne pas se fier à l'action de l ' a l i m e n t a t i o n
les œufs sont à consommer avec modération. Les pro- selon Bruker.
duits préparés et en conserve sont à éviter. La graisse est • En cas de maladie cœliaque (un e maladie où l'in-
par contre d'une utilité illimitée aux yeux de Bruker, à testin réagit par u n e allergie à u n élément de céréales),
condition d'être de la bonne espèce, le beurre par Bruker r e c o m m a n d e de c o n t i n u e r à m a n g e r des p r o -
exemple. duits de farine complète : c'est d a n g e r e u x pour les m a -
lades en q u e s t i o n .
• En cas d e maladie, le régime de Bruker i n d u i t le
— Indications
risque de n o n respect de mesures de t r a i t e m e n t indis-
Bruker lie u n g r a n d n o m b r e de maladies à u n e mau- pensables.

88
Le végétarisme

— Conseil Les végétaliens ne c o n s o m m e n t a u c u n p r o d u i t d ' o r i -


g i n e a n i m a l e , pas même le beurre o u le miel.
L'alimentation selon Bruker n'est à conseiller q u ' a u x
personnes en b o n n e santé et ce, avec des réserves.
— Indications

• Comparé au g r o u p e de m a n g e u r s de viande , le
risque d ' a f f e c t i o ns coronariennes est de 3 0 à 7 0 %
Le végétarisme plus faible chez les végétariens. Leur système digestif
est m o i n s sensible aux maladies, il y a m o i n s de cas de
g o u t t e et d e troubles d e la f o n c t i o n rénale et, par r a p -
p o r t au g r o u p e des végétariens, le cancer f a i t deux à
— Historique
trois fois plus de victimes p a r m i la p o p u l a t i o n q u i se

Le p h i l o s o p he grec Pythagore nourrit autrement.

(5e siècle av. J.-C.) est c o n n u • Les végétariens a t t e i g n e n t plus s o u v e n t leur poids
en t a n t q u e pionnier d u m o d e idéal.
de vie végétarien. • Leur t e n s i o n artérielle est n e t t e m e n t plus basse.
• Leur taux de lipides sanguins est plus bas.
• Le lait des f e m m e s q u i vivent depuis des années se-
— Concept de base
lon le m o d e végétarien c o n t i e n t n e t t e m e n t moins de
Ce sont surtout des considérations religieuses et éthiques substances nocives q u e celui des autres f e m m e s .
qui poussaient dans le temps les végétariens à ne pas
manger d'animaux morts. S'y ajoutent aujourd'hui de
— Risques et critique
plus en plus des idées d'ordre politique et écologique. Il
est devenu difficile de justifier le fait q u e les pays riches Les végétariens, e t plus encore les végétaliens, d o i v e n t
consacrent d'énormes quantités d'aliments végétaux afin bien connaître la valeur nutritiv e de c h a q u e a l i m e n t sé-
de nourrir des animaux pour ensuite les consommer sous paré p o u r éviter les carences. Les f e m m e s enceintes et
la f o r m e " a n o b l i e " de morceaux de viande sélectionnés, qui allaitent, t o u t c o m m e les petits enfants, ne p e u -
alors que dans d'autres parties d u m o n d e les gens m e u - v e n t se passer t o t a l e m e n t de protéines animales. Pour
rent de faim. La culture de ces quantités gigantesques de les enfants en période de croissance, u n e a l i m e n t a t i o n

fourrage exige des terres d o n t le revenu direct permet- ovo-lactovégétarienne ne pose pas de problèmes à

trait d'alimenter bien plus de gens. Les excréments ( f u - c o n d i t i o n q u e leur m e n u soit bien composé sur le plan

mier) et les gaz de putréfaction (ammoniaque, méthane) de la valeur nutritive .

de t o u t ce bétail contribuent en grande partie au désé- Protéines : p o u r q u i c o n s o m m e des œufs et/ou d u


quilibre de notre environnement. lait, les besoins en protéines s o n t vite couverts. Les v é -
gétariens d o i v e n t m a n g e r plus s o u v e n t des légumi-
neuses, q u i sont les p r o d u i t s d ' o r i g i n e végétale les plus
— Pratique
riches en protéines. Le soja s u r t o u t est u n e b o n n e

Le végétarisme c o m p t e trois f o r m e s de base : source de protéines.

Les ovo-lactovégétariens ne mangent pas de Fer : le f e r présent dans les végétaux n'est aussi f a -
viande o u de poisson, mais c o n s o m m e n t des œufs, d u cile à assimiler par le corps q u e le fer d ' o r i g i n e a n i -
lait e t leurs p r o d u i t s dérivés. male. Néanmoins, les h o m m e s q u i suivent u n régime
Les lactovégétariens ne m a n g e n t ni viande, ni pois- végétarien ne présentent n o r m a l e m e n t pas de déficit
son, ni œufs. en fer. Chez les f e m m e s végétariennes, le taux de f e r

89
Méthodes
thérapeutiques
classiques

dans le sang est 10 % moins élevé q u e chez les La viande, le poisson e t le lait s o n t p o u r Hay des ali-
f e m m e s q u i m a n g e n t de la viande. Elles sont p o u r t a n t m e n t s à f o r t e c o n c e n t r a t i o n d e protéines. Selon s o n
m o i n s sensibles aux maladies. C o m m e les réserves d e c o n c e p t , les fruits surs f o n t également partie d e ce
fer de la f e m m e végétarienne sont moins i m p o r t a n t e s , g r o u p e . Les aliments riches en hydrates d e c a r b o n e
il se p e u t q u ' e n cas d e besoin en f e r accru, par s o n t les céréales, les p o m m e s d e terre, le sucre e t les
e x e m p l e p e n d a n t la grossesse, u n e carence en f e r i n - aliments r e n f e r m a n t d u sucre. Sont considérés c o m m e
tolérable s'installe. "neutres" les graisses, b e a u c o u p d e légumes e t les

Calcium : p o u r les végétaliens, l ' a p p o rt d e calcium épices.

p e u t devenir u n problème. Hay répartit ensuite les aliments en deux catégo-


Vitamine 8^2' elle n'est présente q u e dans les p r o - ries : les p r o d u i t s d o n t le solde est basique (fruits, lé-
duits d ' o r i g i n e a n i m a le et les p r o d u i t s d e f e r m e n t a t i o n g u m e s , lait, lait b a t t u , yaourt , crème) et ceux d o n t le
lactique (la c h o u c r o u t e , par exemple). Pourtant, même solde est acide (fromage, fromage blanc, poisson,
les végétaliens ne s o u f f r e n t q u e r a r e m e n t d ' u n déficit viande, œufs, p r o d u i t s d e céréales). D'après lui, u n e
en v i t a m i n e B12. Vue g l o b a l e m e n t , l ' a l i m e n t a t i o n végé- a l i m e n t a t i o n n'est correcte q u e si elle est basique à
t a l i e n n e p e u t c e p e n d a n t entraîner pas mal d e risques. 8 0 % et acide à 2 0 % .

— Conseil — Pratique

L'alimentation végétarienne est à conseiller moyen- Selon Hay, o n ne p e u t c o m b i n e r p e n d a n t un même re-


n a n t u n e c o m p o s i t i o n sérieuse des menus . pas q u e des aliments riches en protéines avec des ali-
L'alimentation végétalienne ne p e u t être conseillée. m e n t s neutres, o u q u e des hydrates d e c a r b o n e avec
des p r o d u i t s neutres. O n ne p e u t en a u c u n cas m a n g e r
des aliments à f o r t e c o n c e n t r a t i o n d'hydrates d e car-
b o n e en même t e m p s q u e des denrées à f o r t e c o n c e n -

Le régime dissocié de Hay t r a t i o n d e protéines.

— Indications
— Historique
Hay considère son régime dissocié c o m m e u n m o y e n
Une nouvelle ère de la santé, c'est là ce q u e p r o m e t t a i t de prévention d e maladies (également le cancer) e t
l'américain Howard Hay ( 1 8 6 6 - 1 9 4 0 ) en présentant la c o m m e n o u r r i t u r e salutaire p o u r les malades. Ce ré-
nouvelle théone d e l ' a l i m e n t a t i o n qu'il avait élaborée g i m e est aussi recommandé c o m m e t r a i t e m e n t p o u r
à la f i n d u 19e siècle. diabétiques e t p o u r les enfants.

— Concept et explication de l'action — Risques et critique

Hay développa ses propres " lois chimique s de la diges- • La séparation des aliments proposée par Hay
t i o n ". Selon lui, les protéines avaient besoin d e sucs d i - n'existe q u e dans sa théorie. La nature ne suit pas
gestifs acides, alors q u e les hydrates d e c a r b o n e n é - cette règle et mélange j o y e u s e m e n t t o u s les aliments.
cessitaient des sucs basiques. Si l'on m a n g e les deux • Ce q u i , selon Hay, n'est pas possible - digérer en
p r o d u i t s en même t e m p s , les hydrates d e c a r b o n e même t e m p s les protéines et les hydrates de c a r b o n e -
n'étaient, d'après lui, pas digérés et f e r m e n t a i e n t dans se p r o d u i t en p e r m a n e n c e dans le t u b e digestif d e
l'intestin. c h a q u e personne.

90
La macro-
biotique

• Le fait d e p o u v o i r guérir certaines maladies par le c u l m i n a i t dans l'exigence de se n o u r r i r exclusivement


régime dissocié d e Hay est u n e p r o p o s i t i o n q u i ne t i e n t de céréales. Le mérite de son élève Kushi est d'avoir re-
pas d e b o u t . noncé à cette f o r m e extrême a u p r o f i t d ' u n e diété-
• Le régime dissocié d e Hay c o m p l i q u e f o r t e m e n t t i q u e qualitativ e plus équilibrée.
l'action de se nourrir... sans la m o i n d r e utilité médicale
à la clé. Une a l i m e n t a t i o n équilibrée p e r m e t d e préser-
— Pratique
ver la santé de façon bien plus simple (voir p. 8 3 ) .
L'alimentation macrobiotique standard de Kushi res-
semble à la diététique qualitative (voir p. 83) d u p o i nt de
— Conseil
vue de la composition et des quantités. Mais Kushi rejette
Le régime dissocié d e Hay ne p e u t être conseillé. de n o m b r e u x aliments ; la viande, les œufs, le lait et ses
dérivés, les fruits et légumes des tropiques et de la région
subtropicale, d o n t également les p o m m es de terre, les
poivrons et les aubergines, et les produits édulcorants. En
macrobiotique, une règle s'impose : ne boire que q u a n d
La macrobiotique o n a soif. Les denrées alimentaires doivent provenir de la
culture écologique contrôlée et, si possible, des environs.

Pour l ' a l i m e n t a t i o n m a c r o b i o t i q u e des nourrissons,


— Historique
il existe le " k o k o h " , u n mélange d e céréales m o u l u e s ,
La m a c r o b i o t i q u e est u n e c o n c e p t i o n universelle basée de graines de sésame e t de haricots azuki.
sur la p h i l o s o p h i e d u b o u d d h i s m e z e n . C e t t e f o r m e
d ' a l i m e n t a t i o n f u t i n t r o d u i t e en Occident grâce aux j a -
— Indications
ponais George Ohsawa ( 1 8 9 3 - 1 9 6 6 ) e t Michio Kushi.
O h s a w a reprit des idées d u b o u d d h i s m e zen, mais L'alimentation m a c r o b i o t i q u e p r o m e t la santé e t la
élabora lui-même la p h i l o s o p h i e d e l ' a l i m e n t a t i o n . La longévité, la prévention et la guérison d e t o u t e s les
religion b o u d d h i s t e n e l'applique pas. maladies, y c o m p r i s le cancer.

— Idée et explication de l'action — Risques et critique

Les concepts d e base d u b o u d d h i s m e s o n t le yin e t le • U n e a b s o r p t i o n t r o p faible d e liquide entraîne le


y a n g . Ils représentent les principes f o n d a m e n t a u x d u risque de t r o u b l e d e la f o n c t i o n rénale.
m o n d e , opposés l'un à l'autre et c e p e n d a n t d é p e n - • Si o n c o n s o m m e dans le même t e m p s b e a u c o u p de
dants. Seuls les deux réunis c o n s t i t u e n t u n ensemble. sel d e cuisine, le d a n g e r p e u t être m o r t e l .
Les aliment s sont également répartis selon leur n a - • L'alimentation exclusive à base d e " k o k o h " expose
t u r e yin o u y a n g . L'élément déterminant p o u r la répar- les nourrissons et les petits enfants à un danger de m o r t .
t i t i o n serait la t e n e u r en potassium o u en s o d i u m , mais Les p r o p o s sur la préservation d e la santé et la lutte
aussi la t e n e u r en eau, la couleur e t la f o r m e , le m o - c o n t r e les maladies s o n t erronés :
m e n t et la vitesse de croissance, etc. • Le riz cru n'éloigne pas les parasites.
Pour les macrobiotes, une alimentation est idéalement • Les aliments moisis n e s o n t pas bons p o u r l'esto-
composée q u a nd elle respecte un rapport de cinq yin pour mac mais p e u v e n t par c o n t r e c o n t e n i r certains p r o -
un yang. Les céréales complètes respecteraient ce rapport duits des plus cancérigènes.
et sont dès lors considérées c o m m e l'aliment idéal. • L ' a l i m e n t a t i o n m a c r o b i o t i q u e n e p e u t pas guérir le
La f o r m e d e départ d e la m a c r o b i o t i q u e d'Ohsav\/a cancer.

91
Méthodes
thérapeutiques
classiques

• Une alinnentation m a c r o b i o t i q u e de qualité n'est p e n d a n t , même si l'on ne p e u t voir ces déchets sous le
possible qu'à c o n d i t i o n de s o i g n e u s e m e n t compose r microscope, o n ne p e u t nier le fait q u ' u n e mauvaise
les repas. a l i m e n t a t i o n crée dans le corps des c o n d i t i o n s peu f a -
vorables. Dans ce cas, une "élimination de scories" si-
gnifierait libérer les cellules du corps de l'excès de p r o -
— Conseil
téines, d'eau, d'acides et de substances toxiques.
L'alimentation m a c r o b i o t i q u e selon Kushi ne p e u t être En ce qui concerne les "scories", les n a t u r o p a t h e s
conseillée. p a r t a g e n t l'avis suivant : l'espace entre les organes est
Pour les petits enfants, elle est à déconseiller. rempli de "tissu de b a s e " , un tissu c o n j o n c t i f m o u ,
riche en cellules, où o n t lieu les échanges entre les ca-
pillaires, les cellules nerveuses et les cellules orga-
niques. C'est dans ce réseau de fibres q u e le corps e n -

Le jeûne treposerait t o u s les p r o d u i t s nocifs excédentaires q u ' i l


a assimilés. Avec l'âge, cette substance de base se
t r a n s f o r m e r a i t en un " c h a m p d ' i m m o n d i c e s d u méta-
b o l i s m e " . Les partisans de cette théorie considèrent
— Historique
ces dépôts c o m m e la cause de b e a u c o u p d ' i n f l a m m a -

Beaucoup de religions connaissent une période de tions articulaires, tissulaires et vasculaires chroniques.

jeûne. Par ce genre d'usage, la connaissance de ce qui Ces dépôts agrandiraien t les zones de t r a n s f e r t
est b o n p o u r l ' h o m m e est souvent transformée en exi- entre les capillaires et les cellules. Des réactions q u i
gence religieuse. n o r m a l e m e n t ne se p r o d u i r a i e n t pas, peuvent ainsi d e -
Il n'y a plus beaucoup de personnes en Europe a u - venir plus nombreuses. D'après cette théorie, ceci f a -
j o u r d ' h u i qui vivent d'après ces règles. Beaucoup d'Euro- voriserait la naissance et la croissance de t u m e u r s .
péens o n t cependant redécouvert le jeûne c o m m e mé-
t h o d e de perte de poids rapide. Ce genre de "régime
— Pratique
zéro", souvent entrepris de propre initiative, ne res-
semble en rien au jeûne pour raison de santé. Ce dernier La m o d i f i c a t i o n de la réaction d u corps est la plus
vise en effet l'épuration du corps et d'autres réactions g r a n d e q u a n d le jeûne s ' a c c o m p a g n e de l'effet de
corporelles, éventuellement en combinaison avec une ré- cure : loin de la vie de tous les j o u r s , ne pas travailler,
orientation psychique. Le jeûne curatif attend de cette pas de f a m i l le a u t o u r de soi, b e a u c o u p d'attention
"autre façon de réagir" d'au moins influencer positive- p o u r soi-même.
m e n t les maladies existantes, sinon même de les guérir. Les cures de jeûne se déroulent souvent suivant ce
Le p i o n n i er de cette méthode est le médecin alle- schéma suivant :
m a n d O f f o fiuc/i/nger ( 1 8 8 2 - 1 9 7 0 ) . Trois jours transitoires d ' a l i m e n t a t i o n pauvre en ca-
lories. Le premier j o u r : " n e t t o y a g e des intestins" à
l'aide de boissons à base de sulfate de soude o u d ' u n
— Concept de base
lavement à la c a m o m i l l e . On répète le t r a i t e m e n t trois
Les médecins partisans de la diète considèrent le jeûne fois c h a q u e semaine. La sensation de f a i m serait d u e à
c o m m e une détoxication b i o l o g i q u e . un intestin i n s u f f i s a m m e n t vidé.
Une des principales idées à la base de l'action du Par j o u r de jeûne, il f a u t absorber deux à trois litres
jeûne est le c o n c e p t de " s c o r i e s " . La médecine univer- de liquide pauvre en calories o u e x e m p t de calories.
sitaire insiste à c h a q u e fois sur le fait q u ' i l n'y a pas Après les jours de t r a n s i t i o n , les journées s'écoulent
d'indications de l'existence de ce type de déchets. Ce- au gré des séances de g y m n a s t i q u e , des p r o m e n a d e s.

92
Le jeûne

de la n a t a t i o n et, selon les besoins, des application s de — Indications


kinésithérapie c o m m e le massage, les application s
Les facteurs de risque q u e l'on " a c q u i e r t " par l'ali-
d ' e a u , l'électrothérapie, etc. L'après-midi, u n e sieste
m e n t a t i o n d i m i n u e n t bien évidemment et certaines
de deux heures est o b l i g a t o i r e , d e préférence avec u n
maladies évoluent f a v o r a b l e m e n t grâce au jeûne puis-
e n v e l o p p e m e n t c h a u d et h u m i d e p o u r s o u t e n i r le t r a -
qu'il n'y a plus d'arrivée de p r o d u i t s nocifs. Le succès
vail de désintoxication d u f o i e .
du jeûne est rapporté dans les cas d'obésité, d ' a f f e c -
Le jeûne thérapeutique d o i t durer enviro n 21 j o u r s .
tions rhumatismales, d ' a f f e c t i o ns articulaires dégéné-
Les personnes obèses p e u v e n t considérablement a l -
ratives, d ' h y p e r t e n s i o n , de maladies cardiovasculaires,
l o n g e r cette période. Pour u n poids n o r m a l , u n e per-
de taux de lipides sanguins élevés, d'allergies, de d i a -
sonne p e u t survivre sans m a n g e r pendant environ
bète de t y pe II (diabète de l'adulte), de g o u t t e et de
60 jours.
maladies de la p e a u .
Ce q u i ne p e u t être négligé après u n e l o n g u e pé-
En cas d e r h u m a t i s m e i n f l a m m a t o i r e , l'action p o s i -
riode de jeûne, c'est l'après-jeûne. Cett e période d e -
tive des cures d e jeûne surprend à chaqu e fois les m é -
vrait idéalement couvrir u n e durée d ' u n tiers de la pé-
decins et les patients, sans q u ' i l n'y ait d ' e x p l i c a t i on
riode de jeûne. Pendant ce t e m p s , o n reconstruit pas à
scientifique satisfaisante p o u r cela.
pas u n e a l i m e n t a t i o n de qualité équilibrée.
La conscience de soi a u g m e n t e q u a n d o n se rend
Les médecins partisans d u jeûne préconisent u n e
c o m p t e q u e l'on est capable d e se contrôler p e n d a n t
cure c h a q u e a n n é e . Ceci p e u t se faire en c l i n i q u e o u
une si l o n g u e période. Les soins intensifs prodigués
à d o m i c i l e , sous la surveillance d ' u n médecin q u a l i -
dans les centres de cure c o n t r i b u e n t également à la
fié.
stabilisation spirituelle de la personne q u i jeûne.

— Explication de l'action
— Risques
Le corps dispose d ' u n " p r o g r a m m a d ' u r g e n c e " pour
les jours sans n o u r r i t u r e . Il passe alors à la " d i g e s t i o n La personne q u i jeûne sans le m o i n d r e a p p o r t de calo-
intérieure". Le plus gros d u travail est assumé par le ries perd d e grandes quantités de protéines p e n d a n t
f o i e et les reins, mais le système h o r m o n a l s'adapte les deux premières semaines. Ce n'est qu'après c e t te
aussi à la règle "d'économie d'énergie". Dès q u e la ré- période q u e le corps c o m m e n c e r a à dégrader plus de
serve d'hydrates de c a r b o n e est épuisée, le corps e n - graisse q u e de protéines. Le m o n d e médical n'arrive
t a m e la graisse. Mais c o m m e la graisse est difficile à l i - pas à t o m b e r d'accord sur le risque engendré par u n e
bérer, les réserves en protéines d e v r o n t également perte aussi considérable de protéines.
couvrir les besoins énergétiques. La perte de poids est Les effets secondaires liés au jeûne sont les suivants :
de 3 5 0 à 4 5 0 g r a m m e s par jour. • D'anciennes plaintes mais aussi des trouble s jamais
Le corps p o m p e b e a u c o u p d'eau des tissus. Suite à ressentis a u p a r a v a n t p e u v e n t surgir.
la d i m i n u t i o n de la quantité de liquide, la circulation • Les t r o u b l es d u s o m m e i l s o n t propres au jeûne. Les
sanguine f o n c t i o n n e mieux, le cœur est m o i n s sollicité rêves p r o f o n d s et souven t inquiétants p e u v e n t rendre
et la tension d i m i n u e . L'estomac vide exerce moins de indispensable u n d i a l o g u e d'accompagnement.
pression et facilite la respiration. • La c o n c e n t r a t i o n d'acide u r i q u e dans le sang a u g -
Le jeûne " o u v r i r a i t " aussi t o u t l'espace d u tissu de m e n t e . Des accès d e g o u t t e s o n t d o n c possibles.
base, de sorte q u e les "scories" accumulées y soient • Une absence de règles p e u t être constatée.
digérées o u éliminées. Le jeûne est absolument déconseillé pour :
Le jeûne régulier économiserait les forces vives et Les personnes q u i s a i g n e n t f a c i l e m e n t , s o u f f r a n t de
renforcerait le système i m m u n i t a i r e . maladies organiques sévères, d'hyperthyroïdie, de

93
Méthodes
thérapeutiques
classiques

t r o u b l e s de l ' i r r i g a t i o n d u cerveau, de diabète d e Variant e :

t y p e I (insulino-dépendant), de cancer; les f e m m e s e n -


ceintes et q u i allaitent , les e n f a n t s de m o i n s de dix
Le jeûne selon Buchinger
ans.
Qui jeûne selon Buchinger, b o i t le m a t i n u n e à deux
Les personnes âgées et les enfants , les personnes
tasses de thé de plantes avec d u miel o u de thé noir lé-
aux organes abîmés, sujettes aux i n f e c t i o n s o u a t -
ger avec d u citron . L'après-midi, u n q u a r t de litre de
teintes m e n t a l e m e n t devraient faire leur choix parmi
b o u i l l o n de légumes o u de jus de légumes. En f i n
les variantes de jeûne décrites plus loin.
d'après-midi, la même chose q u e le m a t i n . Le soir, à
n o u v e a u le b o u i l l o n de légumes o u le jus de fruits.

— Critique Les boissons ne sont pas t o t a l e m e n t e x e m p t es de


calories; le métabolisme est d o n c m o i n s sollicité q u ' e n
• Le jeûne ne t r a n s f o r m e q u e r a r e m e n t u n e personne
cas d é j e u n e t o t a l . De plus, o n assimile ainsi quelque s
r o n d e l e t t e en m a n n e q u i n . C o m m e le jeûne n ' a p p r e n d
vitamines et minéraux.
pas à se nourri r de façon équilibrée, il est r a r e m e n t
q u e s t i o n de succès à l o n g t e r m e . C e p e n d a n t , p o u r les
personnes obèses, la perte de poids rapide p e u t être
une m o t i v a t i o n p o u r vivre ensuite sur u n e meilleure
base a l i m e n t a i r e . Variant e :

• Les critiques e s t i m e n t "l'élimination de scories"


d o u t e u s e , vu q u e les "scories" n ' o n t jamais été détec-
Le jeûne à base de jus
tées.
C o m m e le jeûne selon Buchinger, mais les boissons sont
• Il n'est pas prouvé de façon irréfutable q u e le jeûne
exclusivement composées de jus de fruits et de légumes.
renforce le système i m m u n i t a i r e .
• Certains médecins partisans d u jeûne e s t i m e n t q u e
le n e t t o y a g e d e l'intestin est inutile. L'auto-intoxica-
t i o n par résorption de substances t o x i q u e s intestinales
ne p e u t être démontrée. Pas mal de critiques v o i e n t Variant e :
dans le f a i t d'être " p r o p r e de l'intérieur et de l'exté-
r i e u r " des éléments de névrose.
Le jeûne
• Les clystères à répétition et le " b a i n i n t e s t i n a l " a p - à complément de protéines
pliqués dans pas mal de centres p o u r stimuler la v i -
d a n g e intestinale p e u v e n t entraîner des risques p o u r la Pendant le jeûne sans a p p o r t protéique, l'organisme
santé (voir hydrothérapie d u côlon p. 2 0 0 ) . perd énormément de protéines p e n d a n t les deux pre-
mières semaines. C'est dû, entre autres, aux organes q u i
ne peuvent se passer de protéines, c o m m e le muscle
Conseil
cardiaque. Surtout les personnes malades ne sortent
Le jeûne des personnes saines en t a n t q u e premier pas pas indemnes de cette période de perte de protéines.
vers u n e a l i m e n t a t i o n mieux pensée p e u t être conseillé Ce problème p e u t être évité en b u v a n t c h a q u e j o u r
sous réserve. une quantité de lait b a t t u , o u en p r e n a n t une dose de
Le jeûne sous surveillance médicale est à conseiller concentré de protéines conçu spécialement à cet e f f e t .
p o u r d i m i n u e r et atténuer les risques liés aux maladies La perte de poids q u o t i d i e n n e en est à peine i n -
citées sous le p o i n t " i n d i c a t i o n s " . fluencée. Le jeûne à complément de protéines a de
plus u n e f f e t désiré : la différence sur la balance est

94
La cure
de Mayr

d u e à une plus g r a n d e dégradation d e graisse q u e ce


n'est le cas p o u r le jeûne t o t a l .

La cure de Mayr

— Historique

Le médecin a u t r i c h i e n Franz Xaver Mayr ( 1 8 7 5 - 1 9 6 5 )


développa trois types d e cures d e régénération : le dans les muscles et sur les t e n d o n s , entraînant des a f -
jeûne selon la méthode Buchinger (voir p. 94), le ré- fections rhumatismales.
g i m e lacté e t le régime d e p u r g e légère. L ' a b d o m e n p e r m e t à u n médecin a d e p t e d e Mayr
d'évaluer le stade d ' a u t o - i n t o x i c a t i o n dans lequel o n
se t r o u v e . La peau aussi p e r m e t t r a i t de détecter les d i f -
—Concept de base
férents stades d ' a u t o - i n t o x i c a t i o n .
Pour Mayr, la maladie et la santé v i e n n e n t des intestins :
l ' h o m m e m o d e r n e m a n g e t r o p , t r o p souvent, t r o p t a r d
— Pratique
le soir, le taux d'éléments nutritifs est t r o p concentré,
l'action d e m a n g e r se f a i t avec t r o p d e hâte, t r o p d e Ré g i m e l act é
nonchalance et sans la m o i n d r e maîtrise interne. C h a q u e j o u r de la cure c o m m e n c e par un q u a r t de litre
Selon Mayr, t a n t d e n o u r r i t u r e f e r m e n t e dans l'in- d'eau tiède avec un p r o d u i t laxatif. Pour le petit-déjeu-
testin, libérant d e l'alcool e t des acides. C o m m e chez ner et à midi, il y a des petits pains, mais ils doiven t être
les alcooliques, l'alcool e n d o m m a g e r a i t le foie, les rassis, séchés à l'air p e n d a n t trois à cinq jours. C h a q u e
vaisseaux sanguins e t les nerfs. M a y r e s t i m a i t q u e le petit pain d o i t être mâché très l e n t e m e n t . Une cuillère
nez, les oreilles, les mains e t les pieds des végétariens de lait est prise p o u r avaler De cette façon, o n " m a n g e "
devaient p r e n d r e une c o l o r a t i o n r o u g e bleutée, parce un q u a r t de litre de lait au cours des deux repas. Le soir,
q u e l'alcool p r o d u i t par la f e r m e n t a t i o n d e grandes il f a u t se passer d e ces friandises et se c o n t e n t e r de
quantités d e crudités devait e n d o m m a g e r leurs vais- quantités royales d'eau et de thé de plantes léger.
seaux sanguins. Il appelait d'ailleurs ces adeptes d u vé- Un massage a b d o m i n a l q u o t i d i e n , u n e n v e l o p p e -
gétarisme des "alcooliques e n d o g è n e s ". m e n t c h a u d e t h u m i d e d u f o i e à m i d i , les p r o m e n a d e s
L'acide dans les tissus serait responsable d e r h u m a - et la g y m n a s t i q u e f o n t également partie de la cure qui
tisme, d e t r o u b l e s du métabolisme, d e g o u t t e , d e f o r - d o i t durer q u a t r e semaines et a lieu dans une clinique.
m a t i o n d e calculs et d'artériosclérose. Q u a n d le corps Ce régime c o r r e s p o n d à u n e cure de jeûne complé-
t a m p o n n e les acides par les bases, c e t t e réaction i n - tée de protéines e t d'hydrates de c a r b o n e (voir p. 94).
d u i r a i t u n déficit en minéraux responsable d e canes,
d'ostéoporose e t de varices. Ré g i m e d e p u r g e l é g è r e
Les symptômes c o m m e la f a t i g u e , la dépression, Il ressemble a u régime lacté, mais à m i d i o n o f f r e u n
l'irritabilité, les plaintes cardiovasculaires, les maux d e p e t i t morcea u d e viande maigre o u de poisson avec
tête et les vertiges seraient d'après Mayr les témoins des légumes préparés sans graisse. Une certaine m o -
d ' u n e t r o p f o r t e sollicitation du f o i e par les substances n o t o n i e est v o u l u e et le p a t i e n t d o i t la respecter.
toxiques intestinales. Des résidus se déposeraient alors Toujours selon Mayr, l'alimentation "correcte" à

95
Méthodes
thérapeutiques
classiques

suivre après le régime est composée d ' u n petit-déjeu- • " L ' a u t o - i n t o x i c a t i o n " par les substances t o x i q u e s
ner le m a t i n , éventuellement avec un f r u i t , un repas de intestinales n'a jamais été démontrée.
midi simple, éventuellement u n e salade c o m m e e n - • O n ne p e u t d i a g n o s t i q u e r une maladie sur base de
trée, pas de repas le soir, o u alors extrêmement léger. la f o r m e d e l ' a b d o m e n o u de l ' a t t i t u d e du corps.
Les c o m m a n d e m e n t s de M a y r sont : peu d e c r u d i - • La cure de Mayr n'est pas appropriée p o u r maigrir
tés, peu d e graisses, peu de sucreries, pas de café, pas de façon d u r a b l e . En t a n t q u ' a l i m e n t a t i o n p e r m a -
d ' a l c o o l , pas de n i c o t i n e , pas d'en-cas, mais le m a t i n nente, les conseils de M a y r ne répondent pas aux re-
un verre d'eau au sel d'Epsom c o m m e laxatif. c o m m a n d a t i o n s d ' u n e diététique qualitative.

— Explication de l'action — Conseil

Ces régimes m e t t e n t l'accent sur l'apprentissage d ' u n La cure de Mayr est à conseiller c o m m e régime amai-
processus d ' a l i m e n t a t i o n conscient. ghssant o u c o m m e jeûne c u r a t if adapté.
L'alimentation permanente par après est surtout basée
sur un équilibre entre les aliments "acides" et "basiques".

— Indications

Les affections c h r o n i q u e s des organes digestifs (esto-


mac, intestin, f o i e , vésicule biliaire et pancréas), l'obé-
sité, les affections cardiovasculaires, la t e n s i o n arté-
rielle t r o p élevée o u t r o p basse, les maladies des voies
respiratoires, le r h u m a t i s m e i n f l a m m a t o i r e o u dégéné-
ratif, l'arthrose, les maladies de la peau, les m a u x de
tête e t la m i g r a i n e réagissent à la cure de Mayr.
La cure de Schroth
— Risques
— Historique
Les effets secondaires sont m o i n s i m p o r t a n t s q u e p o u r
le jeûne t o t a l (voir p. 9 2 ) puisque la cure de Mayr e t Johannes Schroth ( 1 8 0 0 - 1 8 5 6) était contremaître. Il
son a p p o r t d'hydrates de c a r b o n e et de protéines est avait constaté que les gens prestaient n e t t e m e n t moins
un genre de "jeûne avec complément". bien q u a n d ils buvaient b e a u c o u p . Cette c o n s t a t a t i o n
le m e n a à élaborer une "cure de sécheresse".

— Critique
— Concept de base
• L'hypothèse de Mayr sur les d o m m a g e s o c c a s i o n-
nés au corps par les acides, les bases et l'alcool p r o - La cure de Schroth stimulerait les forces auto-curatives d u
duits par la d i g e s t i o n ne p e u t être étayée. corps, le débarrasserait de ses "scories" et de ses "poisons".
• Un corps sain assure lui-même l'équilibre
acide/base dans le sang et les urines, sans p o u r cela
— Pratique
avoir besoin d ' u n e a l i m e n t a t i o n particulière. Les p r o -
cessus métaboliques de l'équilibre acide/base au n i - Trois " j o u r s secs" par semaine : repas à base de riz, de
veau cellulaire ne s o n t pas encore connus. s e m o u l e et d'avoine; petits pains c o m p l e t s n o n salés

96
L'alimentation
instinctive

en quantité illimitée; fruits séchés, dattes, figues, noix • Les critiques e s t i m e n t que les compresses sollicitent
et graines. Pas plus d ' u n huitième de b o u t e i l l e de v i n . la circulation sanguin e et qu'elles ne sont pas i n d i -
Deux "jours de peu de boisson " : un demi-litre de vin. quées p o u r les personnes d o n t la t e n s i o n artérielle est
Deux " j o u r s de b e a u c o u p de b o i s s o n " : un litre de basse.
vin. L'eau et les jus de fruits sont interdits.
Pendant la cure, des e n v e l o p p e m e n t s h u m i d e s et
— Conseil
chauds d o i v e n t p e r m e t t r e l'élimination des "scories"
d u corps par la peau. La cure de Schroth n'est à conseiller q u e si elle est a p -
pliquée d ' u n e façon q u i répond à l'état actuel des
connaissances.
— Explication de l'action

Le vin serait un p r o d u i t salutaire. Il procure r a p i d e m e n t


de l'énergie et stabiliserait l'esprit.

L'alimentation instinctive
— Indications

Schroth r e c o m m a n d a i t son t r a i t e m e n t en cas de m a l a -


— Situation actuelle
dies d u métabolisme, de g o u t t e , de maladies diges-
tives, d ' a f f e c t i o n s cardiovasculaires et de maladies r h u - En 1 9 9 5 , les colonnes des j o u r n a u x étaient pleines
matismales. d ' i n f o r m a t i o n s sur une nouvelle façon de se n o u r r i r
qui préserverait la santé et guérirait de n o m b r e u s es
maladies : l ' a l i m e n t a t i o n instinctive c o m m e f o r m e par-
— Risques et critique
ticulière de l ' a l i m e n t a t i o n à base de p r o d u i t s végétaux
Répartie sur les différents j o u r s de la semaine, la cure crus (crudivorisme).
de Schroth est une c o m b i n a i s o n de jeûne t o t a l et Il existe aussi une variante c o n n u e sous le n o m de
adapté (voir p. 94). "thérapie p r i m i t i v e " .
• Si la cure est suivie p e n d a n t une plus l o n g u e pé-
riode, il f a u d r a c o m p e n s e r les m a n q u e s par des a p -
— Concept et explication de l'action
ports de vitamines et de minéraux, ce q u e Schroth i n -
terdit. Selon les partisans des régimes de crudités, le système
• La faible quantité de liquide permise p e n d a n t les digestif de l ' h o m m e ne s'est pas encore adapté à la
jours secs sollicite le métabolisme. Le taux d'acide c o n s o m m a t i o n d ' a l i m e n t s chauffés. Le corps serait de
urique dans le sang p e u t a u g m e n t e r au p o i n t de p r o - plus en plus "empoisonné" par cette n o u r r i t u r e cuite
v o q u e r des accès de g o u t t e . et, c o m m e s o l u t i o n , o n conseille une a l i m e n t a t i o n à
• Pendant le jeûne, l'alcool p e u t p r o v o q u e r un choc base de crudités.
hypoglycèmique. L'alcool p e u t , en o u t r e , représenter
une charge importante pour un foie " m is en
— Pratique
veilleuse".
Les s a n a t o r i u m s et les centres de cure t i e n n e n t a u j o u r - L'alimentation est composée de deux tiers de fruits et
d ' h u i c o m p t e de ces critiques q u a n d ils p r o p o s e n t u n e d ' u n tiers de légumes, complétés de quelques noix o u
cure de Schroth. Ils o f f r e n t , les j o u r s de boisson, du thé de fruits secs. Celui qui ne désire pas se passer t o t a l e -
de plantes n o n sucré, des jus et bouillon s de légumes m e n t de p r o d u i t s d ' o r i g i n e a n i m a l e d o i t au moins les
et du lait et ce, en quantités considérables. c o n s o m m e r crus. Il ne semble pas a b s o l u m e n t indis-

97
Méthodes
thérapeutiques
classiques

pensable de boire en plus des liquides déjà c o n t e n u s pas a a p p o r t e r au corps le liquide d o n t il a besoin.
dans la n o u r r i t u r e végétale. Si o n désire boire malgré Beaucoup d'eau est nécessaire en cas d ' e f f o r t p h y -
t o u t , o n conseille de l'eau distillée. sique, de chaleur et de fièvre.
L'instinct détermine le choix des fruits o u des lé- • L'eau distillée n ' a p p o r t e pas au corps les minéraux
g u m e s . Q u a n d l'apparence o u l'odeur d ' u n f r u i t o u nécessaires à la vie.
d ' u n légume vous d o n n e envie de m o r d r e dedans, il • Il n'y a pas de preuves p o u r étayer les promesses de
devient t o u t n a t u r e l l e m e n t votre prochain repas. Ceci guérison.
n'est bien sûr possible q u e si le p r o d u i t n'a pas été pré- • L'utilité prouvée ne f a i t pas le poids par r a p p o r t au
paré, mélangé o u épicé. d a n g e r d ' u n e a l i m e n t a t i o n déficitaire.
L'alimentation de la thérapie p r i m i t i v e est exclusive- • La critique est la même p o u r la thérapie p r i m i t i v e .
m e n t composée de plantes sauvages, de racines et de
fruits.
—Conseil

Une a l i m e n t a t i o n exclusivement à base de végétaux


— Indications
crus est à déconseiller, y c o m p h s sous la f o r m e d ' u n e
Une a l i m e n t a t i o n u n i q u e m e n t basée sur des végétaux a l i m e n t a t i o n instinctive o u de sa variante, la thérapie
crus préserverait la santé et guérirait b e a u c o u p de m a - primitive.
ladies, s u r t o u t si l'on sélectionne les p r o d u i t s de façon
instinctive.

— Risques et critique Les oligoéléments


• L'hypothèse q u e le corps h u m a i n ne se serait pas
encore adapté à la c o n s o m m a t i o n d ' a l i m e n t s cuits est
— Situation actuelle
erronée. L ' h o m m e utilise déjà le f e u p o u r préparer ses
aliments depuis 4 0 0 0 0 0 ans e n v i r o n . Le f a i t q u ' u n ali- Dans le sillage de la thérapie orthomoléculaire (voir
m e n t cuit p r o v o q u e r a i t des problèmes digestifs n'est p. 2 4 4 ) , les "oligoéléments" o n t aussi gagné de l'inté-
pas démontré. rêt.
• L'alimentation instinctive n'est pas variée et peut à S u r t o u t le sélénium, le zinc et le c h r o m e o n t été mis
la l o n g u e e n g e n d r e r des déficits et u n e m a l n u t r i t i o n . en exergue ces dernières années, car o n espère préve-
Ce d a n g e r g u e t t e s u r t o u t les enfants, les f e m m e s e n - nir des maladies en les a d m i n i s t r a n t en g r a n d e q u a n -
ceintes et q u i allaitent. tité.
• La viande, le poisson et le lait consommés crus p e u - Les n u t h t i o n n i s t e s s'attachent plutôt aux éléments
v e n t c o n t e n i r des agents pathogènes. C o m m e p o u r la de fer et d ' i o d e , car le c o m m u n des mortels n'en a b -
prise d'œufs crus, des règles strictes d'hygiène sont de sorbe pas t o u j o u r s assez et les déficits p e u v e n t entraî-
rigueur p o u r réduire au m i n i m u m le risque de c o n t a - ner d ' i m p o r t a n t s problèmes de santé.
mination.
• Beaucoup d ' a l i m e n ts ne prennent leur saveur
— Explication de l'action
q u ' u n e fois cuits, et b e a u c o u p de substances nutritives
ne d e v i e n n e n t assimilables qu'après avoir été m o d i - Beaucoup d'éléments présents dans le corps ne le sont
fiées par la cuisson. C'est, entre autres, le cas de la qu'à l'état de trace (d'où le n o m , o//gos signifiant " p e u
p o m m e de terre et des légumineuses. n o m b r e u x " ) . Certains de ces éléments sont i n d i s p e n -
• L'eau c o n t e n u e dans les p r o d u i t s végétaux ne s u f f i t sables à la vie. Pour d'autres, o n découvre p e u à p e u

98
Les oligo-
éléments

qu'ils p a r t i c i p e n t à des réactions b i o c h i m i q u e s . Il Chrome : cet élément est bien la preuve q u e même la
s'avère ainsi q u e le corps a besoin d ' u n e faible q u a n - science p e u t se t r o m p e r . En 1 9 7 8 , o n s'est rendu
tité d'arsenic, alors q u ' i l semblait bien p o u v o i r se pas- c o m p t e q u e cela faisait des dizaines d'années q u e l'on
ser de ce p o i s o n , g r a n d classique d u m e u r t r e . se t r o m p a i t t o t a l e m e n t dans la détermination d u taux
Tous les oligoéléments c o n n us à ce j o u r f o n t partie de c h r o m e . Les quantités d e c h r o m e nécessaires à
d'enzymes o u d ' h o r m o n e s , o u sont actifs par leur i n - l ' h o m m e e t les quantités nocives restent encore à d é -
termédiaire. terminer.

Pour n o m b r e de ces éléments, o n connaît les consé-


quences d u déficit grâce aux tests sur a n i m a u x d e l a -
— Risques
b o r a t o i r e . Chez l ' h o m m e aussi, o n a p u constater q u e
pas mal d e maladies a c c o m p a g n a i e n t u n e c o n c e n t r a - Il n'est pas t o u j o u r s simple d e déterminer avec préci-
t i o n t r o p basse de certains oligoéléments dans le sang. sion quelle quantité e t quel élément est indispensable
La q u e s t i o n q u i se pose est de savoir dans quelle m e - à la santé et a u bien-être. Pour chaqu e élément, o n
sure o n p e u t extrapoler à l ' h o m m e des résultats d e p e u t c e p e n d a n t a f f i r m e r q u e l'excès est t o x i q u e .
tests effectués sur l'animal. Q u a n t a ux c o n s t a t a t i o ns On constate de plus en plus q u e les r a p p o r ts entre
faites sur l ' h o m m e , d i s t i n g u e r la cause d e la consé- oligoéléments j o u e n t également u n rôle. U n excès d e
q u e n c e reste souvent u n e vaine spéculation. l'un p e u t contrecarrer l'effet de l'autre.

— Pratique — Critique

Il existe e n t o u s cas des r e c o m m a n d a t i o n s q u a n t à la Zinc : l'étude clinique sur le caractère préventif de l'ad-
prise q u o t i d i e n n e de certaines quantités de zinc, de sé- m i n i s t r a t i o n d ' u n e dose de zinc supérieure à la n o r -
lénium o u d e c h r o m e , mais elles ne sont pas étayées male n'a pas encore eu lieu.
par des résultats de recherche fiables. A v a n t d'avaler Sélénium : cet élément protégerait a p p a r e m m e n t
des oligoéléments sous la f o r m e de préparations, u n e c o n t r e les m o d i f i c a t i o n s cellulaires e n empêchant la
carence devra être constatée de façon sûre par le biais f o r m a t i o n d e " r a d i c a ux libres d'oxygène". Il p o u r r a i t
d ' u n e analyse d e sang. U n e analyse d e cheveux (voir c e p e n d a n t aussi affaiblir le système i m m u n i t a i r e . Dans
p. 2 8 5 ) ne s u f f i t pas. certains cas, l'expérimentation sur le modèle a n i m a l a
Une personne q u i se n o u r r i t de façon équilibrée a b - révélé q u e le sélénium freinait la croissance t u m o r a l e ,
sorbe n o r m a l e m e n t assez d'oligoéléments. dans d'autres il la stimulait. La recherche dans u n e ré-

Zinc : e n Belgique, l'absorptio n d e zinc est e n g i o n établit le lien entre u n e faible a b s o r p t i o n de sélé-

m o y e n n e suffisante. nium et les affections cardiovasculaires, alors

Sélénium : la quantité d e sélénium absorbée e n qu'ailleurs o n se base sur des taux d e sélénium bien

m o y e n n e est également considérée c o m m e suffisante, plus faibles sans q u ' i l ne soit q u e s t i o n de lien de cause

même si les instances américaines prescrivent u n e à e f f e t . O n ne sait ce q u e ces paradoxes représentent

dose q u o t i d i e n n e plus élevée. La quantité d e sélénium p o u r l ' h o m m e dans la p r a t i q u e .

absorbée par q u e l q u ' u n dépend de l'endroit où les ali- La m a r g e d e manœuvre entre le déficit o u l'excès
m e n t s q u ' i l m a n g e o n t été cultivés. Le taux d e sélé- de sélénium est étroite. O n a constaté des i n t o x i c a -
n i u m d ' u n sol varie en e f f e t d ' u n e région à u n e autre. tions chroniques e t aiguës au sélénium, certaines sui-
Mais les échanges d e p r o d u i t s alimentaires entre ré- vies d u décès d e la personne. Il est possible q u e ces
gions et l ' a p p o rt de p r o d u i t s d ' o r i g i n e i n t e r n a t i o n a l e conséquences sévères soient aussi liées à u n déficit e n
crée un tel mélange q u ' u n m a n q u e de sélénium dans protéines présenté par de nombreuses personnes de
un sol particulier n'a plus d ' i m p o r t a n c e . régions pauvres en sélénium.

99
Méthodes
thérapeutiques
classiques

Chrome : o n n'a t o u j o u r s pas p u prouver de façon ir- Le miel


réfutable le lien entre le chronne et le taux de sucre
dans le sang. La signification de "l'ultra-oligoélément" C o m m e g a r n i t u r e d u pain au petit-déjeuner, il n'est
c h r o m e p o u r l ' h o m m e nécessite encore des explica- guère plus q u ' u n e denrée a l i m e n t a i re mais, pris à la
tions. cuiller, le miel serait capable d e bien plus d e choses :
Une a l i m e n t a t i o n qualitative s u f f i s a m m e n t variée calmer les nerfs, stimuler l'appétit et la p r o d u c t i o n d e
a p p o r t e à c h a c u n les oligoéléments nécessaires. sang, protéger le f o i e et prévenir les r h u m e s . Il n'y a
pas de preuves p o u r étayer t o u t cela. Le miel est c o m -
posé de 8 0 % de sucre, de presque 2 0 % d'eau et
— Conseil
d ' u n e i n f i m e partie de protéines, de minéraux, de v i t a -

Avaler des oligoéléments sous la f o r m e de médica- mines et d'enzymes. La c o m b i n a i s o n de bien 1 0 0

ments pour prévenir des maladies n'est pas à autres substances détermine l'arôme t y p i q u e d u miel.

conseiller. En c o m p a r a i s o n avec le sucre, le miel p e u t d o n c


être u n a l i m e n t plus " n a t u r e l " , ce q u i ne signifie pas
p o u r a u t a n t q u ' i l soit plus " s a i n " . L'action d u miel sur
la santé reposerait p r i n c i p a l e m e n t sur la t e n e u r enzy-

Les "modes" m a t i q u e . Ces enzymes sont c e p e n d a n t


désactivées par l'acidité gastrique et par les enzymes
rapidement

dans l'alimentation de la d i g e s t i o n . La caractéristique collante d u miel f a -


vorise plus l'apparition d e caries q u e le sucre industriel.

Lors de l'achat de miel à l'étranger, la p r u d e n c e est


de rigueur. Si le p r o d u i t p r o v i e nt de régions où les
La gelée royale abeilles p e u v e n t récolter le miel d'azalées et de r h o d o -
La gelée royale est le p r o d u i t sécrété par les abeilles dendrons vénéneux (par e x e m p le en Turquie, en
ouvrières dans leurs glandes buccales. Toutes les larves Grèce, en O r e g o n et à W a s h i n g t o n ) , il se p e u t q u ' i l
d'abeille s o n t nourries de cette gelée p e n d a n t les trois c o n t i e n n e des substances très t o x i q u e s . Deux cuillers à
premiers j o u r s de leur vie; la reine reçoit ce repas royal soupe p e u v e n t déjà causer des signes d ' e m p o i s o n n e -
t o u t e sa vie. Une ouvrière ne vit q u e 4 5 j o u r s e n v i r o n , m e n t . Pendant l'Antiquité, o n m e t t a i t ainsi t o u t e u n e
alors q u e la reine vit cinq à six ans, période p e n d a n t la- armée hors c o m b a t .
quelle elle p o n d des milliers d'œufs. Une l o n g u e vie et Les habitant s des pays concernés mélangent le miel
une telle puissance sexuelle ne peuvent laisser p r o v e n a n t d e différentes périodes de floraison et d i -
l ' h o m m e indifférent. Il a d o n c essayé l'effet de la gelée l u e n t ainsi le poison p o u r p o u v o i r p r o f i t e r sans p r o -
royale sur sa personne et l'a trouvé s t i m u l a n t , t o n i f i a n t blèmes de leur miel.
et revitalisant.

Ces propriétés généralement formulées ne p e u v e n t


être prouvées, mais ne p e u v e n t pas n o n plus être réfu-
Le komboucha
tées. Il n'y a pas de preuves scientifiques p e r m e t t a n t Le k o m b o u c h a est u n e boisson t r o u b l e , légèrement
de prétendre q u e la gelée royale stimule la p r o d u c t i o n moussante et f a i b l e m e n t alcoolisée. O n l ' o b t i e n t en
de sang, atténue la d o u l e u r r h u m a t i s m a l e et c o m b a t t e p l o n g e a n t la levure d u thé, u n e structure molle et
l ' i n f l a m m a t i o n . M ê m e les éléments c o n s t i t u t i f s de la croissante, dans d u thé sucré q u i f e r m e n t e ainsi en
gelée, qui d u p o i n t de vue q u a l i t a t i f s o n t pareils à ceux deux à q u a t r e j o u r s . La levure d u thé est u n e c o m m u -
d u miel, ne p e r m e t t e n t pas de justifier de telles alléga- nauté solidaire d e bactéries et de levures. Si o n le laisse
tions. plus l o n g t e m p s dans le thé, il p r o d u i t u n vinaigre léger.

100
Les "modes"
dans
l'alimentation

L'action salutaire q u ' o n lui a t t r i b u e r e m o n t e à l'héri- LeQ1 0


t a g e laissé par la médecine populaire o u à des p u b l i c a -
Cette f o r m u l e cryptique est mise p o u r "co-enzyme
t i o n s plus anciennes. Il n'y a pas de recherche plus ré-
Q10", une substance c h i m i q u e également connue
cente q u i c o n f i r m e son a c t i o n . De t o u t e s les vertus a t -
sous l'appellation " U b i q u i n o n 5 0 " . Le m o t , la lettre et
tribuées au k o m b o u c h a , les seules plausibles sur base
les chiffres d o n n e n t aux chimistes les i n f o r m a t i o n s sur
des éléments c o n s t i t u t i f s analysés seraient dans le
la c o n s t r u c t i o n et la structure de la molécule. O n a p -
meilleurs des cas u n e a c t i o n légèrement laxative et
pelle ces matières " u b i q u i n o n e s " car elles p e u v e n t être
désinfectante. Mais élever le p r o d u i t au rang d e re-
produites par t o u t e s les cellules vivantes ( " u b i q u e " s i -
mède c o n t r e le cancer est irresponsable, car il n'y a pas
gnifie "partout" en latin). On les rencontre chez
le m o i n d r e élément p o u r justifier un tel e f f e t, et encore
l ' h o m m e , chez l'animal et dans les micro-organismes.
m o i n s d'expérience clinique .
Le maïs, le soja, les noix et les huiles grasses q u i en sont
Il est t o u t aussi risqué d e faire passer le k o m b o u c h a extraites sont très riches en Q 1 0 . La viande et le poisson
p o u r un " c o c k t a i l i m m u n i t a i r e n a t u r e l " en p a r t a n t de (sardine et maquereau) en c o n t i e n n e n t également.
l'idée q u e des cellules de levure s t i m u l e r a i e n t le sys-
On donne comme conseil aux consommateurs
tème i m m u n i t a i r e aspécifique. La présence de ce
d'avaler des p r o d u i t s c o n t e n a n t d u Q 1 0 p o u r prévenir
g e n r e d e cellules dans la boisson et leur a c t i o n dans le
les maladies cardiaques et oculaires, p o u r réduire le
corps restent des éléments nébuleux.
risque d e cancer, p o u r améliorer l'état d e résistance et
Les préparations d e k o m b o u c h a en t a n t q u e b o i s -
p o u r c o n t r e r en général les phénomènes liés à l'âge.
son rafraîchissante s o n t acceptables, à c o n d i t i o n d e
respecter les règles d'hygiène. A l'étranger, il y a déjà Le Q 1 0 n'est pas v r a i m e n t u n e v i t a m i n e , c'est p l u -

des d o u t e s à ce sujet de sources officielles. tôt u n élément nutritif. Ce q u i caractérise, entre


autres, les vitamines, c'est q u e le corps n'en utilise q u e
Des p r o d u i t s de k o m b o u c h a prêts à l'emploi se v e n -
de très faibles quantités et q u ' i l ne p e u t généralement
d e n t c o m m e des denrées alimentaires; ce ne sont pas
pas les p r o d u i r e lui-même. Le Q 1 0 n'est p o u r t a n t pas
des médicaments.
une matière q u ' i l f a u t a p p o r t e r d e l'extéheur, puisque
le corps p e u t en p r o d u i r e des quantités suffisantes. On
La propolis ne p e u t parler d e faibles quantités à l'instar des v i t a -
mines, p u i s q u e le corps t r a n s f o r m e des quantités rela-
C'est avec cette g o m m e résineuse q u e les abeilles f i x e n t
t i v e m e n t i m p o r t a n t e s d ' u b i q u i n o n e s . On ne connaît
leurs gâteaux de cire. Elles prélèvent cette substance
pas à ce j o u r de phénomènes liés au déficit de la co-
collante sur les b o u r g e o n s de bouleaux et de peupliers.
e n z y m e Q 1 0 . Peut-être la p r o d u c t i o n propre d u corps
La propolis est constituée de 10 à 2 0 % de cire, mélan-
pourrait-elle être limitée en cas d ' a p p o r t insuffisant de
gée à de la résine et à d u b a u m e où sont dissous envi-
matières nutritives et de vitamines.
ron 10 % d'huiles essentielles, une quantité de pollen
ainsi q u e des produits organiques et des minéraux. Les u b i q u i n o n e s participent à l'absorption d'oxy-

T r a d i t i o n n e l l e m e n t , o n p r e n d la propolis par voie gène de la cellule et à sa p r o d u c t i o n d'énergie. Leur

orale en cas d ' i n f l a m m a t i o n d u t u b e digestif et en tâche consiste aussi à neutraliser les radicaux libres (voir

usage e x t e r n e p o u r les i n f l a m m a t i o n s d e la p e a u . Il n'y p. 2 4 5 ) o u à empêcher leur naissance. Théoriquement

a pas de preuves scientifiques étayant l'action. parlant, o n p e u t d o n c a t t r i b u e r au 0 1 0 toutes les q u a -

La propolis est c e p e n d a n t u n allergisant puissant. lités de ces "prédateurs de radicaux libres". Cet e f f e t

Les personnes q u i réagissent par u n e allergie au venin salutaire n'est c e p e n d a n t pas prouvé p o u r le Q 1 0 .

d'abeille d o i v e n t être très p r u d e n t e s dans l'utilisation Le f a i t q u e le corps semble p r o d u i r e le Q 1 0 en suf-


de propolis. L'usage i n t e r n e et l'usage externe p e u v e n t fisance, q u ' i l n'y a pas de phénomènes de déficit
d o n n e r lieu à une f o r t e réaction allergique . c o n n u s et q u e l'effet sur la santé de la prise de Q l 0 ne

101
Méthodes
thérapeutiques
classiques

La prétendue vertu thérapeutique d u lait de j u m e n t re-


pose sur la recherche de l'époque soviétique q u i reste
difficile a apprécier. Des publications scientifiques de
chercheurs occidentaux n'existent pas en la matière.

L'eau minérale et médicinale

La personne q u i désire offrir à son corps de plus


grandes quantités de minéraux p e u t choisir comme
boisson q u o t i d i e n n e u n e eau minérale o u u n e eau m é -
dicinale riche en minéraux désirés. O n les t r o u v e dans
les magasins mais aussi en pharmacie; la t e n e u r en m i -
p e u t être prouvé, suffit p o u r qualifier le p r o d u i t de pré- néraux est à lire sur l'étiquette.
p a r a t i o n inutile. La présence de minéraux ne d o i t pas mener à la
conclusion q u e l'action curative sera la même q u e celle
d ' u n e thérapie ciblée. Souvent les éléments recherchés
Le lait de jument p o u r u n e indication particulière sont présents en q u a n -
La cure de lait de j u m e n t serait véritablement m i r a c u - tité insuffisante, o u la présence d'autres éléments
leuse : p o u r les affections gastriques, intestinales et vient a n n u l e r l'action positive escomptée.
hépatiques, p o u r les problèmes de peau ( s u r t o u t en En tant que contribution à une alimentation
cas d e névrodermite), p o u r les troubles circulatoires et consciente et saine, les eaux minérales et médicinales
le t r a i t e m e n t d u cancer. sont utiles mais, c o m m e p r o d u i t thérapeutique, u n e
Des 15 à 2 0 litres de lait p r o d u i t s par la j u m e n t p o u r appréciation critique est de rigueur.
son p o u l a i n , l ' h o m m e p e u t soutirer deux à trois litres
sans q u e la source ne tarisse. Le lait est emballé, sur- Allégat ions
gelé et transporté pour être ensuite consommé
c o m m e lait p u r o u transformé en p r o d u i t s dérivés à
absorber dans l'espoir de santé o u à enduire comme L'eau de source et l'eau minérale naturelle se
cosmétique dans l'espoir de beauté. différencient par le fait que la dernière peut
Pour l'alimentation des nourrissons, le lait de j u m e n t mentionner certaines caractéristiques propres. Le texte
est aussi peu approprié q u e le lait de vache, si ce n'est de loi définit précisément la manière dont ces
p o u r d'autres raisons. Le lait de j u m e n t c o n t i e n t énor- allégations doivent être formulées. Par exemple, les
mément de protéines. A la longue, les reins d ' u n n o u r - eaux minérales qui contiennent moins de 20 mg de
risson seraient bien t r o p sollicités par le t r a i t e m e n t des sodium par litre peuvent indiquer sur leur étiquette
protéines et l'évacuation des déchets. Le fait q u e le lait "convient pour un régime pauvre en sodium". Si
de j u m e n t soit moins gras q u e le lait de vache et qu'il 1 litre d'eau minérale contient plus de 150 mg de
contienne plus de sucres de lait et de vitamines C, calcium, l'étiquette peut mentionner "eau minérale
c o m m e la publicité aime à l'annoncer, ne signifie certai- calcique", etc.
n e m e n t pas pour a u t a n t qu'il soit proche de la qualité
nécessaire à la première alimentatio n d ' u n nourrisson.

102
Les plantes
médicinales

Les plantes médicinales A u 19e siècle arrivèrent les preuves d ' u n e a c t i o n phar-
m a c o l o g i q u e . C'est alors s e u l e m e n t q u e la c h i m i e par-
(phytothérapie) vint à isoler les substances actives des plantes et à a t -
t r i b u e r aux substances individuelles les effets de cer-
taines parties de plantes tels q u e déjà constatés par la
— Historique
médecine p o p u l a i r e.
La p h a r m a c i e des plantes de la n a t u re n'est pas seule- Ceci d o n n a naissance à l'industrie p h a r m a c e u t i q u e
m e n t o u v e r t e à l ' h o m m e . Les chimpanzés dans leur qui avait au départ c o m m e b u t de m e t t r e à la disposi-
environnement naturel utilisent certaines plantes t i o n des thérapeutes leur p r o d u c t i o n de purs extraits
c o m m e médicament, en petites quantités et en les végétaux.
mâchant b i e n , p o u r soigner une diarrhée o u p o u r se Vers le début d u 2 0 e siècle, o n se rendit c o m p t e
débarrasser de vers q u i leur r e n d e n t la vie désagréable. q u e l'action d ' u n e plante entière p e u t être plus q u e la
L ' h o m m e aussi t r o u v a les premiers médicaments s o m m e de ses c o m p o s a n t s . C'était le début de la p h y -
p o u r se traiter t o u t s i m p l e m e n t derrière sa h u t t e , dans tothérapie telle q u e nous la connaissons a u j o u r d ' h u i .
le bois o u près d u ruisseau. Le plus gros problème était Situation actuelle
celui d u dosage, p o u r éviter q u e l'action curative ne se Les possibilités d ' u t i l i s a t i o n des plantes médicinales
t r a n s f o r m e en action t o x i q u e . s o n t bien plus diversifiées q u ' a u p a r a v a n t . Il existe e n -
En même t e m p s q u e survint la réflexion sur l'origine core t o u j o u r s des plantes o u parties de plantes v e n -
et le sens de la vie et d o n c aussi de la maladie, d'autres dues séchées c o m m e p r o d u i t s de " d r o g u e r i e " , mais il
pouvoirs supérieurs s'ajoutèrent au j e u . Selon la période y a aussi des p r o d u i t s végétaux prêts à l'emploi d ' o r i -
concernée, ils prirent la f o r m e d'esprits, de démons, de g i n e industrielle à prendre c o m m e des médicaments.
dieux o u d ' u n dieu u n i q u e. La phytothérapie f u t étroite- L'industrie utilise e n v i r on 4 0 0 plantes différentes p o u r
m e n t liée à la magie, au m y t h e et à la croyance. Les p r o - leur p r o d u c t i o n de p r o d u i t s " p h y t o p h a r m a c e u t i q u e s " .
priétés d u type " p o t i o n m a g i q u e " p e u v e n t , a u j o u r d ' h u i Les cliniciens sont, à ce j o u r encore, les moin s
encore, être à l'origine des effets attribués à pas mal de convaincus de l'utilité de la phytothérapie, mais
plantes par nos ancêtres. n o m b r e de médecins établis prescrivent régulièrement

103
Méthodes
thérapeutiques
classiques

des p r o d u i t s p h y t o p h a r m a c e u t i q u e s à leurs patients. l'ayurveda (p. 161) e t la médecine t r a d i t i o n n e l l e c h i -


S'ajoute à cela ce q u e le c o n s o m m a t e u r achète d e noise (p. 148).
sa p r o p r e initiative : ce genre d e médicaments repré-
sente plus d e 10 % d u marché d e l'automédication.
— Procédé

Pour utiliser ces plantes, certaines méthodes t r a d i t i o n -


—Concept de base
nelles s o n t encore à la m o d e :
La réponse à la q u e s t i o n " q u e l l e plante p o u r guérir Décoction dans l'eau : o n verse l'eau sur les (parties
quelle m a l a d i e " est différente selon les périodes. de) plantes séchées e t o n e n b o i t le thé, o n y t r e m p e
La "science des quatr e h u m e u r s " d e l'Antiquité a des compresses, o n utilise la décoction c o m m e a j o u t
longtemps dominé la phytothérapie. Selon cette au bain o u o n en inhale la vapeur.
science, les q u a t r e éléments - terre, f e u , eau et air - Décoction dans l'alcool : o n p e u t l'acheter en p h a r -
c o r r e s p o n d a i e n t dans le corps à la bile noire e t j a u n e , macie o u dans les magasins de p r o d u i t s naturels sous
la salive e t le sang. O n les i d e n t i f i e au sec, au c h a u d , à la f o r m e d ' e x t r a i t ( g o u t t e s de valériane, par exemple).
l ' h u m i d e e t au f r o i d . Les plantes aussi posséderaient
ces propriétés. Les m é d i ca m e n t s à b a se d e p l a n t e s

L'équilibre des h u m e u r s signifiait la santé et les Il existe u n e liste officielle de plantes p o u v a n t faire
trouble s de l'équilibre, la maladie. Les plantes médici- l'objet d ' u n e procédure d ' e n r e g i s t r e m e n t c o m m e m é -
nales devaient gommer les o p p o s i t i o n s et rétablir d i c a m e n t . Il s'agit de plantes d o n t le niveau de sécurité
l'harmonie. est considéré c o m m e acceptable : valériane, m i l l e p e r -
La religion chrétienne y ajouta encore la "science tuis, lavande, mélisse, g i n s e n g, m a r r o n d'Inde... Les
de la s i g n a t u r e " . Dans l'hypothèse. Dieu aurait donné c o n d i t i o n s d ' e n r e g i s t r e m e n t s o n t m o i n s sévères q u e
un signe distinctif secret à c h a q u e plante , par sa f o r m e p o u r les médicaments classiques. Le f a b r i c a n t ne d o i t
o u sa couleur, p e r m e t t a n t d e lire la maladie qu'elle pas réaliser d'études p o u r démontrer l'efficacité e t la
guérirait. La noix devait ainsi guérir les m a u x d e tête sécurité d u p r o d u i t . Il p e u t se c o n t e n t e r d ' u n dossier
puisque l'intérieur ressemblait à u n cerveau. avec des références b i b l i o g r a p h i q u e s . Il d o i t p o u v o i r

A c t u e l l e m e n t , les spécialistes connaissent de la p l u - assurer u n e qualité c o n s t a n t e d e s o n médicament.

part des plantes médicinales au moins l'élément assu- Pour c h a q u e p l a n t e , les indications permises s o n t cir-

rant la plus g r a n d e partie d e l'action. Il reste c e p e n - conscrites par la loi, q u i précise aussi quelles plantes

d a n t encore d e nombreuses plantes ( d o n t des espèces o n p e u t c o m b i n e r dans u n même médicament (pas

c o n n u e s c o m m e la valériane) d o n t o n ne connaît t o u - plus d e trois). A c t u e l l e m e n t , il n'y a guère de prépara-

jours pas avec c e r t i t u d e le p o u r q u o i de leur action irré- t i o n s à base d e plantes enregistrées c o m m e médica-

f u t a b l e depuis des siècles. Dans certains cas, o n n'a m e n t . De plus, ces "médicaments o f f i c i e l s " ne diffè-

t o u j o u r s pas p u expliquer le phénomène v o u l a n t q u e rent pas f o n d a m e n t a l e m e n t des préparations q u e l'on

les substances isolées agissent a u t r e m e n t q u e l'extrait retrouve chez l'herboriste o u en g r a n d e surface, voire

de la plante entière. même en p h a r m a c i e .

A u sein d u mélange de substances, il est a p p a r e m -


m e n t question d'influences mutuelles entre action et ef- Les p r o d u i t s n o n e n r e g i st r é s
ficacité. Les preuves d'efficacité d'usage p o u r d'autres Pour clarifier e t contrôler u n marché en pleine e x p a n -
médicaments ne p e r m e t t e n t pas ici d e déterminer sion, o n a publié en 1 9 9 7 un arrêté royal relatif à la f a -
quelle substance est responsable de quelle action. brication e t au c o m m e r c e des "denrées alimentaires
Pour les t r a i t e m e n t s à base d e plantes p r o v e n a n t composées de ou contenant des plantes".\\d
d'autres cultures, voir l'ethnomédecine (p. 146), u n e liste d e plantes dangereuses q u ' i l est interdit d e

104
Les plantes
médicinales

commercialiser (absinthe, belladone, grande ciguë, cosités en cas de t o u x , s u r t o u t chez les petits e n f a n t s
etc.). Les autres ne p e u v e n t être commercialisées et les n o u r r i s s o n s " . Ce genre de phrase t o m b e éven-
qu'après n o t i f i c a t i o n . Le dossier de n o t i f i c a t i o n d o i t t u e l l e m e n t sous le c o u p de dispositions légales. Une
c o m p r e n d r e u n e liste des ingrédients, l'étiquetage d u f o r m u l e d u style "très approprié p o u r les petits p r o -
p r o d u i t , l ' e n g a g e m e n t de procéder à des analyses ré- blèmes d'hiver chez l ' e n f a n t " ne t o m b e pas sous le
gulières q u i d o i v e n t être à disposition p o u r contrôle, c o u p de telles dispositions.
des données sur la toxicité, e t c. Si le p r o d u i t est ac-
cepté, il reçoit u n numéro d e n o t i f i c a t i o n (qu'il n'est
—Traitement et auto-traitement
pas o b l i g a t o i r e de m e n t i o n n e r sur l'emballage). En ce
qui concerne l'étiquetage, la loi di t q u e le n o m scienti- Beaucoup de gens q u i veulent se traiter eux-mêmes re-
f i q u e de la p l a n te d o i t être mentionné, mais c'est à c o u r e n t au x plantes médicinales o u à leurs p r o d u i t s
peu près t o u t : pas u n m o t sur les mises en garde, les dérivés.
indications permises, etc. A c t u e l l e m e n t , t o u t p r o d u i t à Médecins et thérapeutes les recommandent
base de plantes faisant état d ' u n e f f e t sur la santé s'ex- comme t r a i t e m e n t présentant p e u d'effets secon-
pose d'ailleurs à être considéré c o m m e médicament, daires p o u r des trouble s généraux d e la santé e t p o u r
ce q u i p e u t entraîner des poursuites. Ce q u i explique de légères a f f e c t i o n s, o u p o u r soutenir d'autres types
p o u r q u o i les " i n d i c a t i o n s " sur les p r o d u i t s à base de de t r a i t e m e n t s .
plantes sont souvent f o r t vagues et assez générales
("favorise un s o m m e i l n a t u r e l " plutôt q u e " c o n t r e l'in-
s o m n i e " , "le m o r a l au beau f i x e " plutôt q u e " c o n t r e la — Explication de l'action
dépression", etc.).
L'action des plantes médicinales aux éléments connus
s'explique en sciences naturelles sur base de ce q u e
T i sa n e s p r ê t e s à l 'e m p l o i f o n t ces substances dans le corps. C'est ainsi q u e la ca-
En sachets : ces derniers contiennent la quantité m o m i l l e atténue la d o u l e u r lors d ' u n e i n f l a m m a t i o n de
exacte de p r o d u i t séché p o u r u n e tasse. C o m m e le la m u q u e u s e gastrique parce q u e l'huile volatile de la
p r o d u i t est très f i n e m e n t m o u l u , une g r a n d e partie des camomille contient des substances anti-inflamma-
huiles essentielles p e u t s'être échappée. Dans les sa- toires, le bisabolol e t le chamazulène. Pour b e a u c o u p
chets, le p r o d u c t e u r p e u t également cacher une m o i n s d'autres plantes, ce genre d ' i n f o r m a t i o n va encore bien
b o n n e qualité. Un prix élevé n'équivaut pas t o u j o u r s à plus loin q u e les limites de la recherche scientifique.
une qualité élevée. Il est possible q u e l'odeur j o u e également u n rôle
Instantanées : faciles à préparer, mais pas t o u j o u r s dans l'action de nombreuses plantes. B e a u c o u p de
avec la même c o m p o s i t i o n q u e la tisane q u e l'on pré- gens r e n i f l e nt i n s t i n c t i v e m e n t u n médicament avant
pare soi-même. Lors de la p r o d u c t i o n , des éléments d u de l'absorber. Il se p o u r r a i t ainsi q u e l'action c a l m a n t e
p r o d u i t p e u v e n t disparaître. D'autres substances p e u - des g o u t t e s de valéhane, par e x e m p l e , s'explique par
v e n t être ajoutées p o u r o b t e n i r u n e p o u d r e dosable. une chaîne d'associations. Le nez signale : "valériane";
Les granulés p e u v e n t c o n t e n i r jusqu'à 9 7 % de sucre. la mémoire envoie la connaissance q u e la c u l t u r e nous
La tisane instantanée attire f a c i l e m e n t l'humidité et a transmise : valériane = c a l m a n t (voir aromathérapie
f o r m e des g r u m e a u x . p. 184).

La qualité d ' u n e tisane instantanée est difficile à d é -


t e r m i n e r par les non-initiés. Beaucou p de fabricants
— Indications
p r e n n e n t le " s o i n " de ne pas "se m o u i l l e r " en se réfé-
rant t r o p e x p l i c i t e m e n t à des problèmes d e santé spé- Les tests sur des plantes d o n t l'action est c o n n u e d e -
cifiques sur l'étiquette, par exemple , "décolle les m u - puis la n u i t des t e m p s mais q u i a été oubliée par la mé-

105
Méthodes
thérapeutiques
classiques

decine m o d e r n e o n t rapporté des résultats divergents : — Risques


p o u r certaines plantes l'action a été confirmée, p o u r
d'autres o n l'a jugée plausible. Dans ces cas, la p h y t o - • La p l u p a r t des herbes médicinales n ' o n t pas encore
thérapie est u n m o y e n adéquat pour traiter des été examinées systématiquement sur le plan toxicolo-
troubles légers et passagers, des a f f e c t i o n s chro- g i q u e . Le risque lié à leur utilisation ne p e u t d o n c être
niques, p s y c h o s o m a t i q u e s et f o n c t i o n n e l l e s . Ce n'est apprécié d e façon f i a b l e .
pas u n t r a i t e m e n t par placebo (voir p. 2 0 ) . Ces prépa- • L'usage correct de ces plantes i m p l i q u e également
rations à base de plantes p e u v e n t d i m i n u e r la c o n s o m - une l i m i t a t i o n dans le t e m p s . O n sait q u e l'usage p r o -
m a t i o n d'autres médicaments o u en réduire les inévi- longé o u même p e r m a n e n t de n o m b r e u s e s plantes
tables effets secondaires. médicinales peut entraîner des effets secondaires
Pour certaines plantes, o n ne c o m p r e n d t o u j o u r s considérables mais, p o u r la p l u p a r t d ' e n t r e elles, ceci
pas p o u r q u o i o n les utilisait dans le t e m p s p o u r cer- n'a jamais été étudié.
taines maladies. • L'aloès, le genêt, la m e n t h e p o u l i o t et la raiponce
Une c o m m i s s i o n compétente en A l l e m a g n e a r e- ne p e u v e n t être utilisés p e n d a n t la grossesse.
c o n n u l'action des plantes énumérées p o u r le t r a i t e - • Les plantes c o n t e n a n t des alcaloïdes à n o y a u pyro-
m e n t des plaintes et maladies reprises dans les t a - lizidine d o i v e n t être utilisées d e façon restrictive : ces
bleaux des pages suivantes. substances e n d o m m a g e n t de manière visible le f o i e et
Limites de l'application p e u v e n t p r o v o q u e r un cancer. On les t r o u v e , entre
Les plantes médicinales f o r t es d o n t la m a r g e entre la
dose curative et la dose nocive est étroite a p p a r t i e n -
n e n t au c h a m p de compétence d u médecin.
Lorsque des plaintes o u des maladies ne réagissent
pas s u f f i s a m m e n t bien à l'auto-traitement à base d e
plantes médicinales, il y a lieu de consulter un médecin.

Particularités de l'utilisation

• A quelques exceptions près, le terme "tisane" se


réfère à une décoction chaude : on verse de l'eau
bouillante sur la quantité prescrite de plantes et on
laisse infuser pendant 10 minutes. Ne pas laisser
bouillir I
• Les décoctions d'écorce et de racines (excepté la
guimauve officinale) doivent cependant bouillir
pendant environ 10 minutes.
• Boire l'infusion lentement par petites gorgées.
• Les huiles essentielles se dissolvent à peine dans
l'eau. On peut améliorer la dissolution en ajoutant du
sucre ou du miel.
• Sauf exception, les plantes médicinales peuvent
être combinées à d'autres thérapies.

106
Les plantes
médicinales

Voies respirat oires

Voles r e sp i r at o i r e s Saponaire rouge (racine) Co q u e l u ch e , a st h m e M au x de g o r g e


en g én ér al Sénéga (racine) Ammi-visnage (fruits) Aigremoine
Camomille (fleurs) Thym Ephedra Camomille (fleurs)
Capucine Thym sauvage Lierre (feuilles) ' ' ' Carbo coffea
Niaouli (huile) Tolu (baume) Thym Clou de girofle
Spirée des marais Myrrhe
Sureau (fleurs) Myrtilles bleues
Ortie blanche (fleurs)
Sé d a t i f s de la t ou x I n f l a m m a t i o n d e la Plantain lancéolé
Bouillon blanc m u q u e u se b u ccal e Potentille ansérine
M u co l yt i q u e s Epiaire Aigremoine Prunelier (fruits)
Aiguilles de pin nain (huile) Fromageon (feuilles) Arnica (fleurs) Ratanhia (racine)
Aiguilles de sapin (huile) Fromageon (fleurs) Camomille (fleurs) Renouée des oiseaux
Anis/anis étoile Galéope (ortie royale) Carbo coffea Ronce (feuilles)
Camphre Guimauve officinale Clou de girofle Roses (fleurs)
Cresson d'eau (feuilles) Hamamélis (écorce) Souci (fleurs)
Eucalyptus (feuilles) Guimauve officinale Hamamélis (feuilles) Syzigium (écorce)
Eucalyptus (huile) (racine) Menthe poivrée (huile) Tormentille (rhizome)
Fenouil (huile) Herbe vulnéraire Myrrhe Tussilage (feuilles)
Grindelia (sanicle) Myrtilles bleues Usnée
Huile de térébenthine Lichen d'Islande Ortie blanche (fleurs)
Lierre (feuilles) Ortie blanche (fleurs) Plantain lancéolé
Mélèze (térébenthine) Pas d'âne Potentille ansérine
Menthe (huile) Plantain lancéolé Prunelier (fruits)
Menthe poivrée (huile) Renouée des oiseaux Ratanhia (racine)
Moutarde blanche (graines) Saponaire blanche (racine) Renouée des oiseaux
Petite pimprenelle Ronce (feuilles)
Pin (pousses) Roses (fleurs)
Primevère (racine) Sauge (feuilles)
Primevère coucou (fleurs) An t i t u ssi f Souci (fleurs)
Radis noir Rosée crépusculaire (rossolis, Syzigium (écorce)
Raifort drosère) Tormentille (rhizome)
Réglisse (racine) Tussilage (feuilles)
Sapin (bourgeons) Usnée

f
i

107
Méthodes
thérapeutiques
classiques

Syst èm e digest if

M a n q u e d 'ap p ét i t . Angélique sauvage D i ar r h ée Cardamome


d éf icit de su c Anis Aigremoine Chicorée sauvage
g a st r i q u e Anis étoile Carbo coffea Curcuma (rhizome)
Absinthe Artichaut Caroubier (graines) Curcuma tinctorial
Achillée millefeuille (feuilles) Chêne (écorce) Epiaire
Angélique sauvage Bigarade Colombo (racine) Gnaphale (fleurs)
Bigarade (écorce) (écorce) Myrtilles bleues Haronga (écorce)
Cannelier (écorce) Boido (feuilles) Pied-de-lion Haronga (feuilles)
Chardon bénit Camomille (fleurs) Potentille ansérine Menthe (huile)
Chicorée sauvage Camomille romaine Ronce (feuilles) Menthe poivrée (feuilles)
Condurango (écorce) Cannelier (écorce) Syzigium (écorce) Menthe poivrée (huile)
Coriandre Cardamome Tormentille Pissenlit (plante)
Epiaire Carvi, huile de carvi (rhizome) Pissenlit (racine)
Fénugrec Chardon bénit Uzara (racine) Raiponce (racine)
Galanga (rhizome) Chicorée sauvage
Gentiane (racine) Coriandre
Levure Cumin
Lichen d'Islande Curcuma (rhizome) Co n st i p a t i o n Ulcèr e d u o d é n al
Lupuline Curcuma tinctoriel Aloès Guimauve officinale
Oignon Epiaire Bourdaine (racine)
Orange (écorce) Fenouil, huile de fenouil Cascara (écorce) Réglisse (racine)
Petite centaurée Galanga (rhizome) Lin (graines)
Pissenlit (plante) Genévrier (baies) Manne
Pissenlit (racine) Gentiane (racine) Nerprun purgatif (baies)
Quassia Gingembre (racine) Plantain (téguments)
Quinquina Gnaphale, pied de chat Rhubarbe (racine)
Raiponse (fleurs) Séné (feuilles)
Trèfle d'eau Grande éclaire Séné (graines)
(feuilles) Haronga (écorce)
Haronga (feuilles)
Lavande (fleurs)
Mélisse (feuilles) Vo m i sse m e n t s,
M a l a d i e s d u f oi e Menthe (huile) m al d u vo ya g e
Silybe (graines) Menthe poivrée (feuilles) Gingembre (rhizome)
Petite centaurée
Pissenlit (plante)
Pissenlit (racine)
St i m u l a n t s d e la Quinquina St i m u l a n t s
d i g e st i o n Radis noir d e la vésicule
(en cas d e Raiponce (racine) b iliair e
b a l l o n n e m e n t s) Romarin (feuilles) Absinthe
Absinthe Sauge (feuilles) Achillée millefeuille
Achillée millefeuille Silybe (graines) Artichaut (feuilles)
Aneth (graines) Trèfle d'eau (feuilles) Boido (feuilles)

108
Les plantes
médicinales

Voies urinaires

Clairance Ortie (plante) Capucine Calculs rénaux


Asperge (rhizome) Persil (plante) Chiendent (rhizome) Ammi-visnage
Bouleau (feuilles) Persil (racine) Echinacée pourpre (fruits)
Bugrane (racine) Pissenlit (plante) Raifort Asperge (rhizome)
Fèves Pissenlit (racine) Raisin d'ours Chiendent
Genévrier (baies) Prêle (rhizome)
Livèche (racine) Verge d'or Irritation de la vessie. Livèche (racine)
Maté (feuilles) plaintes prostatiques Persil (plante)
Muguet Inflammation des voies Citrouille (graines) Persil (racine)
Orthosiphon (feuilles) urinaires Ortie (racine) Tussilage (rhizome)
Ortie (feuilles) Bois de santal blanc Sérénoa (fruits) Verge d'or

Maladies infectieuses en général

Aiguilles de pin (huile) Echinacée pourpre


Aiguilles de sapin (huile) (racine)
Ail Galanga (racine)
Aneth (graines) Huile de térébenthine
Anis Levure
Arnica (fleurs) Lichen d'Islande
Baume du Pérou Mélèze (térébenthine)
Bois de santal blanc Menthe (huile)
Camomille (fleurs) Menthe poivrée (huile)
Cannelier (écorce) Moutarde blanche Psyché
Cardamome (graines)
Carvi (huile) Oignon Calmant,

Pin (pousses)
troubles
Chêne (écorce)
Plantain lancéolé
du sommeil
Chiendent (rhizome)
Fleur de la passion
Clou de girofle Radis noir
(plante)
Echinacée rose (racine) Sapin (bourgeons)
Houblon (cônes)
Kawa-kawa (rhizome)
Lavande (fleurs)
Mélisse (feuilles)
Rauwolfia (racine)
Valériane (racine)

Angoisse, dépression
Millepertuis commun
Méthodes
thérapeutiques
classiques

Cœur et circulation sanguine Appareil locom oteur

Faible prestation Mauvaise circulation Contusions, luxations, Aiguilles de sapin (huile)


cardiaque sanguine ecchymoses Arnica (fleurs)
(légère insuffisance Lavande (fleurs) Arnica (fleurs) Bouleau (feuilles)
cardiaque) Mélèze (térébenthine) Consoude officinale Cajéput (huile)
Adonide Pin (pousses) (feuilles) Camphre
Agripaume (léonure) Romarin (feuilles) Consoude officinale Eucalyptus (huile)
Aubépine (racine) Foin (fleurs)
Belladone Mélilot officinal Huile de térébenthine
Bourse-à-pasteur Millepertuis commun Mélèze (térébenthine)
Camphre P r é v e n t i on de Moutarde blanche (graines)
Maté (feuilles) l'artériosclérose Ortie (feuilles)
Muguet (en combinaison avec Douleurs Ortie (plante)
Scille maritime un r é g i m e ) "rhumatismales" Poivron
Ail (pas en cas de
Oignon rhumatisme
Plantain (téguments) inflammatoire) Goutte
Irrigation Aiguilles de pin (huile) Colchique d'automne
coronarienne
Ammi-visnage (fruits)
Aubépine Affections vasculaires
Fragon piquant (rhizome)
Hamamélis (écorce)
Hamamélis (feuilles)
Arythmie cardiaque Marron d'Inde (semences)
Aubépine Mélilot officinal
Muguet Régulation horm onale
Belladone
Bourse-à-pasteur Scille maritime
Hyperthyroïdie
Maté (feuilles)
Lycopode
Scille maritime
Plaintes liées
à la m é n o p a u s e
H é m o r r o ï d es
Cimicifuga (rhizome)
Baume du Pérou
Douleurs dues
Problèmes de tension Fragon piquant (rhizome)
aux règles, douleurs
Bourse-à-pasteur Hamamélis (écorce)
prémenstruelles
Camphre Hamamélis (feuilles)
Achillée millefeuille
Genêt Mélilot officinal
Bourse-à-pasteur
Oignon Peuplier (bourgeons)
Gattilier commun (fruits)

110
Les plantes
médicinales

Analgésiques Peau

Ammi-visnage (fruits) Menthe poivrée (huile) Légèr es Ci cat r i san t s


Anetii (graines) Orthosiphon (feuilles) inf lam m at ions Baume du Pérou
Anis Romarin (feuilles) cu t an ées Bourse-à-pasteur
Belladone Scopolie (rhizome) Aigremoine Camomille (fleurs)
Bois de santal blanc Arnica (fleurs) Echinacée pourpre
Camomille (fleurs) Camomille (fleurs) Hamamélis (écorce)
Carvi, huile de carvi Chêne (écorce) Hamamélis (feuilles)
Fumeterre Fénugrec (graines) Millepertuis commun
Galanga (rhizome) Hamamélis (écorce) Peuplier (bourgeons)
Jusquiame (feuilles) Hamamélis (feuilles) Prêle
Menthe poivrée (feuilles) Lin (graines) Souci (fleurs)
Millepertuis commun
Noyer (feuilles)
Ortie blanche
(fleurs)
Paille d'avoine
Pensée
Plantain lancéolé
Syzigium (écorce)
Vigne de Judée

111
Méthodes
thérapeutiques
classiques

autres, dans la c o n s o u d e officinale, la jacobée, le pas des écologistes, car des plantes protégées s o n t s o u -
d'âne et le tussilage. v e n t arrachées o u endommagées par des mains n o n -
• Les p r o d u i t s laxatifs d ' o r i g i n e végétale c o n t e n a n t chalantes.
de l ' a n t l i r a q u i n o n e , c o m m e l'aloès, la b o u r d a i n e , la La p l u p a r t de ces cueilleurs d'herbes ne disposent
r h u b a r b e et le séné, p e u v e n t entraîner u n cancer d u pas de la m o i n d r e i n f o r m a t i o n sur les substances n o -
côlon en cas d'usage p e r m a n e n t . Ils ne p e u v e n t être cives présentes dans le sol et dans l'air de l'endroit où
pris p e n d a n t plus de deux semaines et s o n t interdits ils sévissent.
p e n d a n t la grossesse et l'allaitement.
• Les résidus de la dégradation des éléments c o n t e - C o n se r v a t i o n d e s p l a n t e s sé ch é e s
nus dans la valériane i n d i e n n e et mexicaine o n t la p r o - • Dans des pots q u i ne laissent pas passer la lumière
priété d e m o d i f i e r le matériel génétique des a n i m a u x (terre cuite , verre, fer blanc).
de laboratoire. O n ne sait si des tests similaires a u - • Dans des pots hermétiquement fermés p o u r éviter
raient les mêmes répercussions p o u r l ' h o m m e . les insectes.
• Les plantes p e u v e n t p r o v o q u e r des allergies; les • Protégées de l'humidité car les plantes séchées d e -
plantes fraîches s o n t plus allergisantes q u e les plantes venues h u m i d e s c o n s t i t u e n t un c h a m p de culture idéal
séchées, l'usage externe est plus allergisant que p o u r les bactéries et les moisissures.
l'usage i n t e r n e . L'allergie p e u t se manifeste r sous la
f o r m e d ' u n e éruption cutanée q u i disparaît r a p i d e -
— Critique
m e n t . Elle p e u t c e p e n d a n t aussi devenir c h r o n i q u e .
Toute personne présentant u n e réaction allergique à Il f a u t faire u n e d i s t i n c t i o n claire entre u n t r a i t e m e n t à
une plante d o i t s'attendre à d'autres réactions d u base d'herbes médicinales et u n t r a i t e m e n t à base de
même type. produits phytopharmaceutiques.
Beaucoup de plantes séchées p e u v e n t provoquer • L'expérience q u i nous a été transmise au sujet des
une crise d ' a s t h m e l o r s q u ' o n en inspire la poussière. vertus curatives des plantes concerne leur préparation
• C o m m e t o u s les végétaux naturels, les plantes m é - usuelle d e l'époque, c'est à dire la tisane principale-
dicinales c o n t i e n n e n t aussi des substances nocives. m e n t . Les p r o d u i t s p h y t o p h a r m a c e u t i q u e s industriels
O n n'en prescrit pas la quantité m a x i m a l e , mais o n se p r o v i e n n e n t peut-être d e la même plante, mais ne
base en général sur les valeurs limites en v i g u e u r p o u r p e u v e n t revendiquer p o u r a u t a n t la même a c t i o n . Une
les denrées alimentaires. La recherche s c i e n t i f i q u e i n - préparation différente entraîne u n p r o d u i t différent.
d i q u e q u e le t a u x d e pesticides q u i était encore d o u - Lorsque deux firmes p r o d u i s e n t de façons différentes
t e u x il y a q u e l q u e s années mais d o n t o n ne retrouve un extrait de valériane, par e x e m p l e , le résultat ne sera
q u e le q u a r t dans la tisane d i m i n u e sans cesse. La pré- pas nécessairement le même. Les d e u x p r o d u i t s p e u -
sence de métaux lourds c o m m e le p l o m b , le c a d m i u m v e n t avoir le même e f f e t, mais il p e u t en être a u t r e -
et le mercure reste relativement stable depuis ment.
q u e l q u e s années. La quantité en est inférieure aux v a - • Pour absorber, par exemple , la quantité de valé-
leurs limites considérées c o m m e tolérables par l'Orga- riane conseillée par la médecine populaire p o u r la f a -
nisation m o n d i a l e de la Santé p o u r u n usage de brication de la tisane, il f a u d r a i t avaler entre 7 à
c o u r t e durée. 100 pilules de préparation prête à l ' e m p l o i , selon le
• Les livres sur les herbes médicinales poussen t t o u - t y p e de p r o d u i t .
j o u r s le lecteur à cueillir lui-même ces plantes sur le • Les phytothérapeutes d e m a n d e n t q u e les p r o -
t e r r a i n . Les médecins et centres a n t i p o i s o n s s o n t les d u i t s prêts à l ' e m p l o i s o i e n t les plus standardisés
témoins privilégiés d u résultat de ces cueillettes i n - possible, c'est-à-dire q u ' i l s c o n t i e n n e n t au moins
tempestives. C e t t e activité n'est d'ailleurs pas d u g o i j t u n e quantité g a r a n t i e d e la s u b s t a n c e active princi-

112
pale. Ceci n'est m a l h e u r e u s e m e n t pas le cas d e Variant e :

n o m b r e u x e x t r a i t s d e p l a n t e s p o u r lesquels il serait
possible d e le f a i r e.
Maria Treben
• Le t r a i t e m e n t par les plantes i m p l i q u e le même
principe médical v o u l a n t q u e l'on se limite à u n seul Des h o m m e s e t des f e m m e s q u i se proclament
p r o d u i t , dans la mesure d u possible. La c o m b i n a i s o n "thérapeutes par les p l a n t e s " v e n d e n t des m i l l i o n s
de différents p r o d u i t s végétaux dans un mélange de t i - de livres d e r e c e t t e s p o u r rester en b o n n e santé.
sane n'a de sens q u e si leurs éléments actifs se c o m - Ivlaria Treben est probablement une des plus
plètent o u se r e n f o r c e n t m u t u e l l e m e n t . connues.
Les p r o d u i t s prêts à l'emploi constitués d e différents Maria Treben c o m b i n a la connaissance p o p u l a i re en
extraits végétaux présentent pas mal d'inconvénients : matière d e plantes médicinales à l'héritage d u passé et
• Il est q u a s i m e n t impossible d'inclure dans u n ca- à ses propres expériences et interprétations. Il en ré-
chet, par exemple , le dosage actif d e plusieurs plantes. sulte, d ' u n e part, u n e naïveté ridicule et, d'autr e part,
Ce cachet aurait alors la taille d ' u n e balle de tennis, o u des conseils de t r a i t e m e n t s d a n g e r e ux p o u r la vie.
il f a u d r a i t en avaler u n e poignée à c h a q u e fois. Quelques p o i n t s de critique :

• Les réactions entre les différents extraits s o n t i m - • Pour traiter des maladies fatales (hémophilie, c a n -
prévisibles. cer, occlusion intestinale...). Maria Treben conseille des
• Le d a n g e r d'effets indésirables a u g m e n t e . plantes d o n t l'effet sur ces maladies n'a jamais été
• La c o m p o s i t i o n d u mélange est difficile à contrôler. prouvé.
• Le p r o d u i t devien t i n u t i l e m e n t plus cher. • Son explication de la cause d ' u n e maladie ne cor-
La c o m b i n a i s o n d'extraits de plantes et de p r o d u i t s respond pas à la réalité. Un e x e m p l e : " l ' o c c l u s i o n i n -
homéopathiques o u d e médicaments de synthèse est testinale est u n e c o n t r a c t i o n d u sphincter vers l'inté-
à déconseiller. M ê m e p o u r l'application t r a d i t i o n n e l l e , rieur".
ces c o m b i n a i s o n s ne s o n t pas permises. • De n o m b r e u x exemples témoignent d u manque
B e a u c o u p de thérapeutes l o u e n t l'action de plantes absolu d e connaissance professionnelle f o n d a m e n t a l e
médicinales utilisées depuis des siècles par des guéris- de m a d a m e Treben. Elle arrive ainsi à des conclusions
seurs en d'autres endroits sur terre. L'expéhence t r a d i - t o u t à f a i t erronées c o m m e celle-ci : elle c o n f o n d l'inu-
t i o n n e l l e est c e p e n d a n t liée aux plantes de la c u l t u r e line (un sucre) avec l'insuline ( l ' h o r m o n e ) et r e c o m -
en q u e s t i o n . 11 n'est pas d u t o u t certain q u e les plantes m a n d e sur cette base le pissenlit - q u i c o n t i e n t de
de chez nous d o n n e n t les mêmes résultats q u e les thé- l'inuline - c o n t r e le diabète.
rapies à base d'herbes asiatiques, par exemple (voir • M a d a m e Treben évalue le d a n g e r d'effets s e c o n -
p. 146). daires et de toxicité des plantes d ' u n e t o u t e a u t re m a -
nière q u e ne l'a fixé la littérature scientifique depuis
l o n g t e m p s déjà. Sa recette à base d e g r a n d e éclaire
— Conseil
p o u r le t r a i t e m e n t d ' a f f e c t i o n s hépatique et biliaire
Un t r a i t e m e n t à base d e plantes médicinales est à mène à l ' e m p o i s o n n e m e n t .
conseiller p o u r soulager les plaintes dues aux troubles • Son conseil d ' a d m i n i s t r e r u n e cuillère à soupe
fonctionnels et aux a f f e c t i o ns c h r o n i q u e s . 11 p e u t d'élixir d u Suédois aux herbes a r o m a t i q u e s à u n e per-
c o n t r i b u e r à la l i m i t a t i o n d e l'usage d e médicaments sonne inconsciente est périlleux p o u r la vie.
et en réduire les irrémédiables effets secondaires. Les indications généralement acceptées pour les
11 est préférable d'utiliser des tisanes o u autres pré- plantes médicinales, telles qu'elles sont décrites dans les
parations " m a i s o n " plutôt q u e des p r o d u i t s industriels livres sérieux, a p p o r t e n t s u f f i s a m m e n t d'éléments pour
prêts à l ' e m p l o i . traiter des maladies de façon " p u r e m e n t végétale ".

113
Méthodes
thérapeutiques
classiques

La personne q u i se fie aux recettes de m a d a m e Treben trer de l'éleuthérocoque en cas de fièvre o u de tensio n
renonce n o n s e u l e m e n t à u n t r a i t e m e n t professionnel élevée. En Russie, l'extrait f a i t partie des remèdes de
possible, mais m e t éventuellement sa santé en danger. base d u t r a i t e m e n t médical académique de maladies
graves.
L'éleuthérocoque d o i t être pris sous la f o r m e d ' u n e
cure q u ' i l f a u t p o n c t u e r d ' u n e pause après c h a q u e se-

Les produits "à la m o d e " maine.

Le ginseng
L'éleuthérocoque Cela fait plus de 2 0 0 0 ans q u e la médecine asiatique d u
On désigne par " e l e u t f i e r o c o c c u s " un extrait de la " r a - sud-est repose sur l'action de la racine de ginseng. On
cine d e la taïga " o u " ginseng d e Sibérie ". C e t t e plante ne l'utilise pas c o m m e remède spécifique pour certaines
pousse en Sibérie et dans le n o r d de la Cfiine. maladies, mais plutôt c o m m e m o y e n de prévention gé-
L'extrait alcoolisé rendrait le corps plus résistant néral et p o u r soutenir une thérapie bien particulière.
c o n t r e les sollicitations et le stress. La science devra ce- Ce genre de " p a n a c é e " paraît suspecte aux yeux
p e n d a n t encore examiner ce fait. des chercheurs o c c i d e n t a u x , mais c o n s t i t u e u n e a u -
La médecine p o p u l a i re d'Asie orientale utilise baine p o u r les entreprises p h a r m a c e u t i q u e s désireuses
l'éleuthérocoque c o m m e remède en cas d'artériosclé- de conquérir des marchés.
rose, d ' i n s o m n i e , d ' h y p e r t e n s i o n , de r h u m a t i s m e , de Si le ginseng est actif, c'est s u r t o u t grâce au ginse-
b r o n c h i t e c h r o n i q u e et de cancer. Les manuels occi- noside. (vlais l'action de la racine de ginseng semble
d e n t a u x signalent p o u r t a n t q u e l'on ne p e u t a d m i n i s - également i m p l i q u e r d'autres éléments. La recherche a
isolé le ginsenoside et en a contrôlé l'action chez de
n o m b r e u x a n i m a u x de laboratoire. Les résultats c o n f i r -
m e n t p a r t i e l l e m e n t les a f f i r m a t i o n s de la médecine p o -
pulaire.
Les scientifiques déclarent donc q u e le ginseng peut
renforcer la capacité de résistance contre les sollicita-
tions, q u e la racine d o n n e au corps une meilleure dé-
fense naturelle et qu'elle aide à vaincre plus rapidement
les maladies, la fatigue et l'état de faiblesse. Il s'agit d o n c
d'un p r o d u i t à prendre par voie orale et qui " e n d u r c i t " .

Ces déclarations ne c o n c e r n e n t cependant que


l'extrait de ginseng pur; le fait q u ' i l soit r o u ge o u blanc
(ce q u i dépend d u procédé utilisé p o u r le sécher) n'a
aucune i m p o r t a n c e . Dans les préparations prêtes à
l ' e m p l o i , l'extrait de g i n s e n g est s o u v e n t mélangé à
d'autres substances.
La personne q u i n'absorbe pas plus de la dose re-
commandée de p r o d u i t prêt à l'emploi c h a q u e j o u r
( 2 0 0 à 4 0 0 m i l l i g r a m m e s d'extrai t de ginseng o u 25 à
3 0 m i l l i g r a m m e s de ginsenoside) ne d o i t pas craindre
d'effets indésirables.

114
De plus grandes quantités peuvent engendrer une irritabi- ment d i f f é r e n t e . On ne sait donc pas combien de pi-
lité. L'insomnie et la nervosité en sont les conséquences. lules, de cachets, de capsules ou de liquide correspon-
Ces s y mpt ôm es et d'autres encore se présentent lorsqu'on dent à quatre grammes d'ail frais. Comme la q u a n t i t é
combine le ginseng et le café. En Asie orientale, on n'uti- de substance active est déjà tellement variable dans la
lise pas le ginseng en cas d'hypertension. m a t i è r e de base, on ne sait plus combien d'ail frais a
En cas de doses d é r a i s o n n a b l e m e n t élevées, l'action été i n c o r p o r é par le fabricant dans le produit m ê m e
"hormonale" du ginseng peut se manifester. Chez la quand il le signale.
femme, ceci peut mener à des h é m o r r agies inattendues. Une é t u d e de 1999 m e n é e par l'association des
L'excès de ginseng a déjà m e n é à la fin p r é m a t u r é e consommateurs Test-Achats a livré des résultats d é -
d'une grossesse. Chez l'homme, le ginseng semble agir concertants : les s u p p l é m e n t s d'ail ne sont que rare-
de la m ê m e f a ç o n que l'hormone sexuelle testostérone. ment à la hauteur des promesses de leurs fabricants.
L'Association des Consommateurs Test-Achats a L'ail frais est p r é f é r a b l e mais peut provoquer des al-
c o n t r ô l é en 1995 la q u a n t i t é de ginsenoside p r é s e n t e lergies. Beaucoup de personnes qui absorbent des p r é -
dans les p r é p a r a t i o n s à base de ginseng. La conclusion parations à base d'ail ressentent des nausées, vomis-
était la suivante : "Dans la plupart des p r é p a r a t i o n s on sent et p r é s e n t e n t une d i a r r h é e . Les enfants ne peu-
ne trouve que relativement peu de substance p r é s u - vent pas prendre de p r é p a r a t i o n s à base d'ail.
m é e active. Beaucoup en contiennent une q u a n t i t é Une odeur d'ail d é s a g r é a b l e entoure les personnes
négligeable." qui en consomment plus de deux grammes par jour.
Ceci est i n é v i t a b l e, m ê m e en y ajoutant de la chloro-
phylle ou en prenant des capsules résistantes au suc
L'ail gastrique. Les choses sont claires : l'ail n'est actif que
La m é d e c i n e populaire utilise surtout l'ail pour son ac- lorsqu'on en p e r ç o i t l'odeur. C'est peut être là l'effet
tion contre les bactéries et les moisissures. On s'en sert secondaire le plus p é n i b l e de la consommation d'ail : la
aussi en cas de rhumes, de ballonnements et de solitude...
plaintes gastro-intestinales. La recherche scientifique
confirme son action a n t i b a c t é r i e n n e .
Elle confirme é g a l e m e n t le fait que l'ail fait baisser
L'huile d'œnothère
les taux élevés de lipides sanguins. Il faut pour cela L'huile obtenue à partir de graines d ' œ n o t h è r e , condi-
prendre de l'ail pendant au moins quatre mois. Com- t i o n n é e en capsules prêtes à avaler, a longtemps servi
b i n é à un r é g i m e a p p r o p r i é , l'ail peut ainsi préveni r "d'activateur du m é t a b o l i s m e " pour contrer la plupart
l'athérosclérose. D'autres effets encore font de l'ail un des processus de vieillissement.
moyen de p r é v e n t i o n contre les modifications vascu- Aujourd'hui, elle rendrait aux personnes fortement
laires liées à l'âge. é p r o u v é e s par une n é v r o d e r m i t e une peau lisse et
Les quatre grammes d'ail frais (soit une gousse et exempte de prurit. Une femme p r é s e n t a n t une ten-
demi à deux gousses) que l'on proposait auparavant dance à l'allergie qui prendrait cette huile pendant sa
ne suffisent pas toujours, car la q u a n t i t é de substance grossesse et qui en ajouterait à l'alimentation de son
active peut varier d'une gousse à l'autre d'un facteur n o u v e a u - n é éviterait à ce dernier le risque de devenir
13. La recherche révèle cependant que la m o i t i é de allergique et de d é v e l o p p e r é g a l e m e n t une n é v r o d e r -
cette q u a n t i t é d'ail frais influence déjà favorablement mite. Ici s ' a r r ê t e n t les a l l é g a t i o n s .
le m é t a b o l i s m e des lipides. L'analyse de la recherche m e n é e en la m a t i è r e ré-
L'ail frais ne peut sans plus être r e m p l a c é par une vèle que l'huile d ' œ n o t h è r e rend une peau sèche plus
p r é p a r a t i o n . Les divers p r o c é d é s de production m è - douce. L'action antiprurigineuse en est jugée
nent à des p r é p a r a t i o n s d'ail de composition totale- moyenne dans le meilleur des cas. Une é t u d e m e n é e

115
Méthodes
thérapeutiques
classiques

en 1993 a c o n s t a t é que l'effet d ' a t t é n u a t i o n de la n é -


vrodermite ne dépassait pas celui obtenu par un pla-
cebo.
C o m p a r é e aux autres traitements a c a d é m i q u e s ,
l'huile d ' œ n o t h è r e cause moins d'effets secondaires,
mais soulage moins bien les plaintes aiguës .
La recherche sur l'action des capsules d'huile d ' œ -
n o t h è r e en cas de fortes douleurs mammaires de cer-
taines femmes pendant le cycle a cependant é t é cou-
r o n n é e de succès. Des chercheurs critiques estiment
qu'une recherche plus poussée sur l'huile d ' œ n o t h è r e
est utile, mais ne peuvent en confirmer l'effet à ce jour.
En Grande-Bretagne, l'huile d ' œ n o t h è r e est enre-
gistrée comme m é d i c a m e n t . Chez nous, elle n'est dis-
ponible qu'en tant que s u p p l é m e n t alimentaire.
L'idée de p r é v e n t i o n est n é e de conceptions t h é o -
riques sur le lien qui existerait entre le principal consti-
tuant de l'huile d ' œ n o t h è r e (l'acide g a m m a - l i n o l é i q u e )
et le systèm e immunitaire.
D'autres plantes riches en linol et en acide lino-
léique comme la bourrache officinale et les p é p i n s de
cassis sont é g a l e m e n t utilisées pour la p r é p a r a t i o n de
produits à prendre par voie orale. Ceux-ci peuvent être
moins chers que les p r é p a r a t i o n s à base d ' œ n o t h è r e . et autres antibiotiques et la recherche cessa de l ' é t u -
dier.
A partir de 1970, l'intérêt croissant pour la m é d e -
L'huile de l'arbre à thé cine naturelle ramena l'huile sous le feu des projec-
Les a b o r i g è n e s australiens guérissent à l'aide de teurs. Entre-temps, 100 de ses constituants ont été d é -
feuilles de Melaleuca alternifolia des plaies ouvertes et t e r m i n é s . L'action antiseptique s'explique par la p r é -
des blessures. Ils couvrent ces dernière s d'une épaisse sence d'une grande quantité de terpènes. La
couche de feuilles moulues et d é p o s e n t une couche de recherche clinique confirme l'action bactéricid e en
boue par-dessus. En cas de refroidissement, ils boivent usage externe, surtout en cas d ' a c n é . Pour le traite-
du t h é de ces feuilles qui ressemblent à des aiguilles. ment des mycoses c u t a n é e s , l'action de l'huile de
Quand les Anglais d é c o u v r i r e n t cette boisson aroma- l'arbre à t h é est de m ê m e niveau que celle d'un anti-
tique à la fin du 18e siècle, ils a p p e l è r e n t l'arbre "tea fongique chimique. Pour son utilisation dans toute
tree" (arbre à t h é ) . une série d'inflammations internes et externes, les
Quelques d é c e n n i e s plus tard, on distilla des feuilles nouvelles sont encourageantes.
de cet arbre une huile volatile dont l'action b a c t é r i c i de Tous ces effets positifs n'ont jamais é t é assombris
et antifongique sans effets secondaires dignes de ce par des effets secondaires dignes d ' ê t r e m e n t i o n n é s . Il
nom fut accueillie avec chaleur pour l'utiliser en lieu et est question de cas sporadiques d ' e c z é m a de contact
place du p h é n o l toxique de l ' é p o q u e . Cette huile de- lors de l'utilisation de l'huile non d i l u é e .
vint l'antiseptique standard en cas d ' o p é r a t i o n . On On utilise g é n é r a l e m e n t cette huile à une concen-
l'oublia cependant après la d é c o u v e r t e de la pénicilline tration de 5 à 10 % . C'est é g a l e m e n t la dilution p r é -

116
Les ImmunO'
stimulants
d'origine
végétale

conisée de source australienne et anglaise pour l'utili- — Indications


sation de l'huile de l'arbre à t h é comme antiseptique.
Les immunostimulants d'origine v é g é t a l e protége-
Les affirmations livrées par la tradition et les résul-
raient contre les maladies infectieuses, notamment les
tats de recherche individuelle sur l'utilisation de l'huile
rhumes. Dans ce cas, on les utilise dans l'espoir qu'ils
de l'arbre à t h é sont prometteurs, mais la recherche cli-
fassent fonctionner le système immunitaire comme
nique ne fait que commencer. On ne peut encore ap-
souhaité.
précier avec certitude l'utilité et le risque é v e n t u e l de
Pourtant, le systèm e immunitaire de personnes qui
son application.
sont souvent malades n'a pas n é c e s s a i r e m e n t besoin
de stimulation. Les petits enfants sont, par exemple,
souvent malades parce que leur système immunitaire
"apprend" à gérer les germes. L'administration d'im-
Les immunostimulants munostimulants peut g ê n e r ce processus. Le système

d'origine végétale immunitaire des personnes âgées s'affaiblit avec le


temps. A p r è s des maladies répétées ou de longue du-
rée, leur système immunitaire doit d'abord se rétablir.
Dans ce genre de situation, mieux vaut laisser au
— Procédé corps le temps de se rétablir naturellement p l u t ô t que
de l'envahir d'immunostimulants.
Les immunostimulants d'origine v é g é t a l e peuvent être
pris par voie orale ou injectés. La plupart de ces pro-
Limites de l'application
duits contiennent de l'extrait pur d'Echinacea; d'autres
Lors d'infections a c c o m p a g n é e s de fortes fièvres, le
sont, en outre, c o m b i n é s à des extraits d'arbre de vie
système immunitaire tourne déjà à plein rendement.
(Thuya) et de Baptisia tinctoria. Quand la liste d'ajouts
Les immunostimulants peuvent alors le freiner. On ne
compte encore bien plus d ' é l é m e n t s , il s'agit g é n é r a l e -
peut les utiliser :
ment d ' i n g r é d i e n t s h o m é o p a t h i q u e s . Le gui (Viscum
alba) est aussi un immunostimulant. Les p r é p a r a t i o n s à
base de gui sont utilisées dans le traitement du cancer
(voir p. ???).
Les immunostimulants sont très appréciés par les Particularités de l'utilisation
patients (qui se traitent é g a l e m e n t seuls), les m é d e c i n s
et les naturopathes. Un traitement régulièrement interrompu est plus
efficace qu'un traitement de longue durée.
• Traitement préventif : prendre le produit pendant
— Explication de l'action
cinq à six jours, puis observer une pause de trois à
Les immunostimulants d'origine v é g é t a l e stimulent le quatre jours. Prolonger ensuite cette alternance
système immunitaire a s p é c i f i q u e , mais ceci n'est pos- pendant quatre à cinq semaines, si nécessaire.
sible que si ce système est encore en é t a t de fonction- • Traitement curatif : une dose un peu plus élevée
ner. Ils ne pourront rétablir un système immunitaire af- pendant cinq à six jours, suivi d'une pause de trois
faibli par la maladie. jours. Ne pas prolonger le traitement au-delà de trois
A ce jour, il n'y a pas d'explication scientifique va- semaines.
lable pour le fonctionnement de ces produits. L'échi- • Une faible dose stimule mieux un système
nacée d é p l o i e probablement son action dans les or- immunitaire affaibli qu'une dose élevée.
ganes immunitaires de la gorge et de l'intestin.

117
Méthodes
thérapeutiques
classiques

• en cas de tuberculose, de maladies affectant la pro- • Beaucoup d ' é t u d e s cliniques sur leur action sont
duction sanguine, de sclérose en plaques et de toutes maladroites.
les maladies auto-immunes comme le d i a b è t e de type • Au cours des tests de laboratoire, les extraits végétaux
I et l'arthrite r h u m a t o ï d e . changent effectivement quelques paramètres mesurables
L'injection n'est pas permise; du système immunitaire, ce qui n'implique pas pour au-
• en cas de tendance à l'allergie; tant qu'ils exercent une influence positive sur l'évolution
• pendant la grossesse. de la maladie concernée ou sur l'état général du patient.
• L'activation d é l i b é r é e du système immunitaire n'est
pas toujours un avantage. Chez beaucoup de per-
Risques
sonnes, la répression de la r é a c t i o n immunitaire est tel-
A p r è s l'injection d'extraits v é g é t a u x , la t e m p é r a t u r e du lement forte que les processus immunitaires dirigés
corps peut augmenter de 0,5 à 1,5°C. Des nausées et vers le corps l u i - m ê m e ne se font pas ressentir. Si l'on
vomissements peuvent se produire. Pour les partisans incite ce système à une meilleure prestation, des mala-
du traitement, ceci constitue une r é a c t i o n normale, dies auto-immunes peuvent survenir, comme le rhu-
alors que pour les d é t r a c t e u r s il s'agit d'une sensibili- matisme inflammatoire chronique.
sation possible et ils rapportent des cas de fortes réac- • Les partisans de la m é t h o d e voient dans l'augmen-
tions allergiques et de maladies auto-immunes après tation mesurable des cellules de d é f e n s e du corps chez
ce genre d'injections. Ces effets secondaires dange- une personne testée, la preuve de l'efficacité. Il est
reux ont é g a l e m e n t é t é c o n s t a t é s après l'absorption possible que ce soit exactement le contraire et que ce
de p r é p a r a t i o n s à base d ' é c h i n a c é e . soit le signe d'une action qui favorise le cancer. Les cri-
Susciter une fièvre chez des personnes par l'injection tiques d é d u i s e n t cette idée de l'expérience acquise
de lait, de sang a u t o g è n e , de soufre ou d ' é l é m e n t s de avec l'aristoloche, un produit v é g é t a l qui était é g a l e -
bactéries était une m é t h o d e qui, jusqu'il y a quelques an- ment censé renforcer l ' i m m u n i t é et dont la substance
nées, bénéficiait d'une reconnaissance scientifique natu- active s'est révélée c a r c i n o g è n e de f a ç o n i r r é f u t a b l e .
relle pour stimuler le corps à se guérir par l u i - m ê m e (voir L'aristoloche est encore toujours p r é s e n t e dans le
f é b r o t h é r a p i e p. 42). Peut-être l'effet immunostimulant commerce en dilutions h o m é o p a t h i q u e s , sous le nom
constaté pour l'injection de préparations à base d ' é c h i- d'Aristolochia ou Serpentina.
nacée ou de gui repose-t-elle sur cette action. Comme la
marge entre l'effet curatif et le danger est très étroite, on
préfère actuellement éviter cette provocation de fièvre.
— Conseil
Pris par voie orale, les immunostimulants v é g é t a u x
sont à conseiller, sous réserve, comme p r é v e n t i o n et
— Critique
traitement de soutien d'infections récurrentes des
M ê m e les scientifiques qui sont d'avis qu'il y a de plus voies respiratoires et urinaires et comme soutien de
en plus de preuves de l'effet produit par les immuno- traitement d'affections inflammatoires chroniques.
stimulants v é g é t a u x é m e t t e n t des critiques : Les p r é p a r a t i o n s injectables sont à déconseiller, car
• La composition des p r é p a r a t i o n s à base d ' é c h i n a - le risque induit est s u p é r i e u r à l'utilité probable.
cée varie selon l'espèce particulièr e qui a servi de ma-
tière de base et selon le mode de production.
• La teneur en substance active n'est pas toujours
L'arbre de vie (thuya)
fixée pour toutes les p r é p a r a t i o n s à base de gui. Un programme de recherche intensive a été lancé r é c e m-
Les m é d e c i n s qui rejettent ces produits vont bien ment pour tester l'influence des substances provenant du
plus loin dans leur critique : thuya sur le système immunitaire. Il a déjà ét é c o n f i r m é

118
Les Immuno-
stimulants
d'origine
végétale

qu'elles activent les cellules T-helper, une "sous-espèce" minuer plus rapidement l'inflammation à traiter. Il s'agit
de leucocytes importante pour la défense immunitaire. La dans ce cas d'une s t i m u l o t h é r a p i e aspécifique et c'est
recherche ultérieure devra encore d é t e r m i n e r dans quelle dans cet esprit que l'extrait de gui a été a c c e p té comme
mesure le thuya sera utile en cas de maladie. traitement d'accompagnement en cas de cancer.
La monographie sur les applications anthroposo-
phiques accepte l'extrait de gui pour la p r é v e n t i o n et
Le gui le traitement de maladies tumorales et autres affec-
Le gui était l'herbe magique des druides, les prêtres tions inflammatoires chroniques. Pour l ' h o m é o p a t h i e ,
guérisseurs des Celtes. Actuellement, cette plante pa- il y a encore d'autres champs d'application.
rasite est surtout utilisée pour le traitement alternatif La r é a c t i o n du système immunitaire d é c l e n c h é e par
du cancer, une application qui remonte aux idées de l'injection d'extrait de gui est due aux lectines, un
l'anthroposophe Rudolf Steiner (voir p. 172). Il est peu groupe de substances présentes dans la plante. L'ac-
probable que l'extrait fortement dilué du gui ralentisse tion d é p e n d très fort de la dose, de la f a ç o n de l'admi-
directement la croissance tumorale. Il est cependant nistrer, de la d u r é e et du moment. Comme les sys-
certain qu'il active les cellules immunitaires, qui à leur t è m e s r é g u l a t e u r s de l ' i m m u n i t é ne sont pas encore
tour peuvent attaquer les cellules tumorales. connus avec suffisamment de certitude, et que beau-
Trois monographies allemandes (description, prépara- coup de p r é p a r a t i o n s à base d'extrait de gui ne sont
tion et application) ont é té écrites sur le gui en tant que pas standardisée s au niveau de leur teneur d'une sub-
plante médicinale, en h o m é o p a t h i e et dans la m é d e c i n e stance d é t e r m i n é e , il est normal que les résultats de re-
anthroposophique, avec des conclusions variées. Il n'y a cherche sur les traitements à base de gui divergent. Les
pas de consensus sur la nature et la concentration des d i f f é r e n t s résultats rendent toute comparaison diffi-
substances que l'on croit responsables de l'action. cile, voire impossible. Il n'existe toujours pas de preuve
Dans le cadre de la p h y t o t h é r a p i e , l'utilisation du gui absolue permettant d'affirmer que les injections d'ex-
a é t é considérée comme utile dans les inflammations traits de gui g u é r i s s e nt le cancer.
articulaires d é g é n é r a t i v e s lorsque l'extrait en est in- L'effet du gui sur l'hypertension reste un objet de
j e c t é . A l'endroit de l'injection se produit alors une in- discussions, parce que le mode d'action n'a toujours
flammation plus ou moins intense. Le système immuni- pas é t é fixé. Le gui contient un groupe de substances,
taire y réagit avec une activité accrue, ce qui ferait di- les viscotoxines, qui font baisser la tension lorsqu'on

119
Méthodes
thérapeutiques
classiques

les injecte, mais la question est de savoir si ces sub- angustifolia, \'E. purpurea et l'E.pallida. Quel extrait a
stances peuvent être extraites de la plante par une d é - été utilisé, de quelle plante et pour quel traitement, la
coction. Quand bien m ê m e ce serait le cas, elles se- r é p o n s e à ces questions n'a pu être r e t r o u v é e dans la
raient d é g r a d é e s par le systèm e digestif. l i t t é r a t u r e ancienne. L ' é v a l u a t i on positive ne concerne
que la plante de YEchinacea purpurea. La plupart des
fabricants de produits phytopharmaceutiques sont
L'échinacée entre-temps passés à cette m a t i è r e p r e m i è r e . Pour at-
Les partisans de l'échinacée et les fabricants de l'extrait teindre l'action s o u h a i t é e comme traitement de sou-
affirment qu'il est utile en cas d'infections aiguës et chro- tien lors d'infections chroniques et récurrente s des
niques des voies respiratoires et urinaires, de mycoses, de voies respiratoires et urinaires, l ' é t u d e publique p r é c i -
plaies qui guérissent mal, de diverses affections cutanées t é e c o n s i d è r e qu'il faut prendre chaque jour six à neuf
et d'inflammations purulentes des sinus et des oreilles. millilitres de jus pressé d'Ectiinacea purpurea ou la
Au cours des tests de laboratoire, l'extrait d ' é c h i n a - q u a n t i t é de p r é p a r a t i o n correspondante.
cée change toute une série de p a r a m è t r e s mesurables Les professionnels sont habituellement sceptiques
du système immunitaire. L'utiliser pour un malade et face aux combinaisons fixes de m é d i c a m e n t s , mais
comment l'utiliser ? La question reste encore posée du pour les m é l a n g e s d ' é c h i n a c é e ce scepticisme est plus
point de vue des sciences naturelles. Des a n n é e s d'ex- faible. Une p r é p a r a t i o n combinant Ecliinacea, Thuya
périences positives, c o n s t a t é es par des m é d e c i n s et et Baptisia donne de meilleurs résultats que les p r é p a -
des patients, plaident cependant en faveur de cet an- rations d'Echinacea seul. Des résultats positifs ont é t é
cien r e m è d e d'Indiens. signalés en cas d'infections des voies respiratoires,
Une é t u d e publique allemande a c o n t r ô l é les avec ou sans traitement aux antibiotiques, et en cas
é t u d e s existantes sur l'extrait d ' é c h i n a c é e , pour en ar- d'infections c u t a n é e s par bactéries et par herpès sim-
river à la conclusion qu'elles n ' é t a y a i e n t pas suffisam- plex. En outre, la p r é p a r a t i o n a a m é l i o r é le taux de leu-
ment l'action r e v e n d i q u é e . Sous l'appellation "Echina- cocytes chez des patients cancéreux après traitement
cea", on utilise des extraits de la plante et/ou des ra- aux rayons. L'action de ralentissement du cancer n'a
cines de trois espèces différentes : YEchinaœa cependant pas é t é p r o u v é e scientifiquement.

120
Les techniques de relaxation Situation actuelle
Dans les cultures occidentales, les techniques de re-
et de méditation laxation sont populaires là o ù elles ont vu le jour : en
France, l'hypnose est la m é t h o d e la plus connue, aux
États-Unis c'est la technique de relaxation d é v e l o p p é e
par l'américain Edmund Jacobson (1885-1976) et en
— Historique
Allemagne, le training a u t o g è n e . Vers le milieu des an-
Dans chaque culture, les moments de repos é t a i e n t ju- nées soixante, on d é v e l o p p a , dans le cadre de la t h é -
gés importants et il y a toujours eu des m é t h o d e s spé - rapie comportementale a p p l i q u é e en clinique, le bio-
ciales pour se d é t e n d r e ou pour s'absorber dans de feedback, une technique de relaxation salutaire ensei-
profondes réflexions. A notre é p o q u e moderne, cette g n é e avec le soutien d'une machine.
tradition semble être o u b l i é e , le rythme de vie s'est ac- Les m é t h o d e s de relaxation efficaces font aujour-
céléré et s'est c o n d e n s é en un stress permanent qui d'hui partie i n t é g r a n t e des traitements d'accompa-
rend malade le corps et l'esprit. L'alternance de ten- gnement dans les h ô p i t a u x - pour la p r é p a r a t i o n à une
sion et de d é t e n t e fait à p r é s e nt partie du b i e n - ê t r e . o p é r a t i o n par exemple - et dans le sport. Les presta-
Vers le d é b u t du 20e siècle, de nouvelles techniques tions de haut niveau seraient à peine pensables si les
virent le jour pour apprendre à atteindre l'équilibre in- sportifs ne recouraient pas aux techniques de relaxa-
térieur. Pour vaincre son angoisse dans les t r a n c h é e s tion entre leurs phases actives.
pendant la Première Guerre mondiale, le neurologue Les m é t h o d e s de relaxation jouent é g a l e m e n t un
Johannes Heinrich Schuitz (1884-1970) tenta l'auto- rôle stimulant lors des séances de p s y c h o t h é r a p i e , en
suggestion, une technique qui venait d ' ê t r e d é c o u - permettant une concentration plus importante sur
verte par la recherche sur le cerveau. Sur cette base, il l'origine des p r o b l è m e s pour mieux y faire face en-
d é v e l o p p a le training a u t o g è n e . Cette technique de suite.
relaxation connut rapidement beaucoup de succès, car La prudence est cependant de mise quant au sé-
elle est effectivement facile à apprendre et à mettre en rieux de la technique : tous les exercices de relaxation
œ u v r e seul, dans un temps relativement court. Au et de m é d i t a t i o n ne se font pas sous la surveillance
cours des a n n é e s , bien des m é t h o d e s furent élaborées d'une personne c o m p é t e n t e . Les cours o r g a n i s és par
et, ces dernière s d é c e n n i e s , des techniques d'autres une m u t u a l i t é ou faisant partie d'un traitement psy-
cultures devinrent à la mode en Europe occidentale. c h o t h é r a p e u t i q u e offrent plus de garanties que ceux

121
Méthodes
thérapeutiques
classiques

Caractéristiques des méthodes sérieuses Ce genre de relaxation.peut être visualisée à l'aide


d'un é l e c t r o - e n c é p h a l o g r a m m e (EEG) : le tracé des
• Les annonces publicitaires et les auteurs ne ondes électrique s du cerveau change de f a ç o n typique
promettent rien, mais se réfèrent uniquement aux selon les états conscients enregistrés. Pour chaque é t a t
opportunités de développement ou aux processus de conscient, la collaboration entre les deux h é m i s p h è r e s
réflexion. c é r é b r a u x change é g a l e m e n t .
• Elles ne promettent pas de guérison mais offrent La relaxation et la m é d i t a t i o n libèren t l'angoisse,
de l'aide, un soutien et du réconfort. peuvent supprimer des blocages intérieurs et les affec-
• Elles ne séduisent pas par des succès fracassants tions qui les accompagnent, aident à ouvrir la porte
en un temps record, du style "l'instant enlightment", aux dons cachés et favorisent l'équilibre, la conscience
le soulagement instantané comme le café du même et la connaissance de soi. Une fois que l'on trouve en
nom. s o i - m ê m e le chemin vers la paix intérieure, on peut le
parcourir sans cesse à nouveau. Les nouvelles e x p é -
riences permettent le d é v e l o p p e m e n t d'un regard
nouveau sur s o i - m ê m e et sur son entourage et l'on est
plus à m ê m e de puiser dans ses propres ressources in-
térieures pour faire front aux sollicitations et aux désa-
disperisés en formation c o m p l é m e n t a i r e ou sur le mar- g r é m e n t s de la vie quotidienne.
c h é de l'auto-assistance. Depuis l ' a v è n e m e n t de la Grâce aux exercices de relaxation, on peut d é t e n d r e
"flower-pow/er g é n é r a t i o n " dans les a n n é e s 70 et de de f a ç o n ciblée des groupes de muscles et des vais-
la mode des techniques de m é d i t a t i o n hindouistes, on seaux sanguins, influencer des fonctions corporelles
assiste sans cesse à l'apparition de nouvelles m é t h o d e s comme la circulation cardiovasculaire, le s y s t è m e res-
pour se d é t e n d r e , d i g é r er des p r o b l è m e s du passé et piratoire ou digestif, et calmer la douleur. On dort
"se retrouver s o i - m ê m e " . mieux, la c a p a c i té de r é f l e x i o n et de concentration
augmente, la nervosité et l'angoisse diminuent et on
parvient à garder son calme face aux difficulté s de la
— Concept et explication de l'action
vie de tous les jours.
Toute personne possède normalement la f a c u l t é de
vivre d'autres états conscients en dehors de la veille,
— Pratique
du sommeil et des rêves. Chaque culture a d é v e l o p p é
des m é t h o d e s pour "sortir de soi" ou pour rendre l'ex- Avant d'apprendre une m é t h o d e , il est important de
tase possible. Elles sont g é n é r a l e m e n t intégrées dans savoir d ' o ù provient l'état de tension. Un entretien
certaines m œ u r s , coutumes ou rituels. avec un p s y c h o t h é r a p e u t e q u a l i f i é peut vous aider à le
Dans les cultures asiatiques, la m é d i t a t i o n fait partie découvrir, et il vous aidera aussi à trouver la technique
des occupations quotidiennes; dans les cultures tradi- de relaxation qui vous correspond le mieux (voir cadre
tionnelles d'Afrique, d ' A m é r i q u e et de Sibérie, la p. 126). Personne ne trouve exactement sa place dans
transe est d'usage courant. La m é d i t a t i o n , la transe et les groupes d é t e r m i n é s dans le texte e n c a d r é : la plu-
m ê m e l'hypnose ne font pas partie de notre culture. part des gens sont de types m é l a n g é s . Laissez-vous
Nous connaissons cependant l'état " h y p n o ï d e " , cette guider par vos propres expérience s lorsque vous es-
fascination qui nous fait oublier le monde autour de sayez une technique. N'hésitez pas à changer "d'en-
nous. Ce sont des moments que nous connaissons, t r a î n e u r " : le succès ne viendra que si celui-ci a b é n é f i -
entre autres, pendant l'orgasme, à l ' é c o u te d'une mu- cié d'un e n t r a î n e m e n t de q u a l i t é et si "le courant
sique ou à la lecture d'un roman policier passionnant. passe bien" entre vous. Ne renoncez pas trop vite, il

122
Les technique;
de relaxation
de méditation

vous faut peut être du temps pour vous familiariser minuer le stress, l ' i n q u i é t u d e et les angoisses, a t t é n u e r
avec la technique choisie. Mais il se peut é g a l e m e n t la douleur et normaliser la tension artérielle et les
qu'une autre m é t h o d e soit plus a p p r o p r i é e à votre troubles digestifs. Le cycle s u p é r i e u r du training auto-
personne. Il vaut parfois la peine de persévérer. g è n e concerne les processus psychiques et l'introspec-
Demandez à votre e n t r a î n e u r s'il travaille avec un tion.
moyen de supervision. Les bons e n t r a î n e u r s recourent Comment ?
à cette technique pour pouvoir c o n t r ô l e r leur propre L ' e n t r a î n e m e n t a lieu en groupes de maximum 15 par-
travail et pour r é s o u d r e les p r o b l è m e s qui peuvent ticipants. L'exercice en groupe est nécessaire une fois
surgir. par semaine pendant sept à huit semaines, ensuite on
Vous trouverez ci-dessous la description de tech- maîtrise la technique. Celle-ci doit être exercée chaque
niques de relaxation dont l'efficacité a é t é p r o u v é e . La jour pendant 15 minutes environ, une à trois fois de
liste de c o n t r ô l e qui suit vous aidera à d é c o u v r i r le suite, pendant la d u r é e du cours, et ensuite sur une
moment a p p r o p r i é pour apprendre une technique de base régulière d'une fois par jour. A ce moment, trois
relaxation, quelle technique, quand, pour qui et à à cinq minutes suffisent pour arriver à une d é t e n t e
quelle fin. profonde.

Le training autogène La relaxation selon Jacobson


Avant le d é b u t des exercices, l'entraîneu r demande à Dans une position d é t e n d u e sur le dos ou mi-assise
chaque participant quels sont ses motivations et pro- dans un fauteuil, les participants au cours apprennent
b l è m e s individuels. de f a ç o n s y s t é m a t i q u e à fortement contracter certains
Les participants adoptent une position assise d é t e n - groupes de muscles, pour les relâcher ensuite. Par
due ou se couchent sur le dos. L'entraîneu r leur in- exemple, on serre le poing pendant quelques se-
dique sur quelle partie du corps ils doivent concentrer condes, et on le relâche. On fronce les sourcils, on plie
leurs idées et ce qu'ils doivent s'imaginer. Par le bras avec force, on serre les abdominaux, et puis on
exemple : relâche. On fait de m ê m e pour les cuisses, les mollets,
• le bras droit devient lourd; les pieds. L'alternance permet d'apprendre la d é t e n t e
• le bras droit devient chaud; de f a ç o n intensive, et on parvient ainsi à un é t a t de re-
• le bras droit devient lourd et chaud. pos et de calme.
Par l'autosuggestion, ces sensations se manifestent Cette m é t h o d e est p a r t i c u l i è r e m e n t a p p r o p r i é e à la
r é e l l e m e n t . Peu à peu, on se dirige vers d'autres zones relaxation dans des situations de stress aigu, de nervo-
du corps et on apprend à d é t e n d r e les muscles du sité, de troubles du sommeil, de tension et de contrac-
corps entier. On les ressent en termes de chaleur et de tion, de douleur et d'angoisses.
pesanteur. Comment ?
A la fin de chaque exercice, la d é t e n t e est " l e v é e " : Il vaut mieux apprendre la technique en groupe. La
à la demande de l'entraîneur, les participants plient mise en pratique peut se faire seul, chaque jour ou
leurs bras avec force et respirent de f a ç o n consciente. quand cela s'avère nécessaire.
Dès que l'on maîtrise l'exercice de base, on peut diri-
ger de m a n i è r e consciente le système v é g é t a t i f : modi-
fier le rythme cardiaque, c o n t r ô l e r la respiration et Le biofeedback
bien d'autres fonctions organiques. Par biofeedback, on entend le renvoi de signaux biolo-
Cette technique est p a r t i c u l i è r e m e n t i n d i q u é e en giques : les électrode s des appareils de biofeedback
cas de troubles du sommeil. Elle peut être utile pour di- permettent de mesurer la respiration, la tension a r t é -

123
Méthodes
thérapeutiques
classiques

rielle, le rytlime cardiaque, la tension musculaire, la disparaître ensuite par des exercices. Une nouvelle
t e m p é r a t u r e du corps et les ondes cérébrales, et ces conscience du corps a p p a r a î t et on apprend à gérer ses
d o n n é e s sont ensuite t r a n s f o r m é e s en signaux op- pensées et sentiments, ainsi que leur influence sur le
tiques et acoustiques. Pour apprendre la relaxation, on comportement physique. On apprend à c o n n a î t r e ses
rend visible et audible le rythme respiratoire, la tension propres besoins et à en tenir compte.
musculaire de l'avant-bras, du front et de l'appareil L'eutonie n'est pas à considérer comme une t h é r a -
masticateur, ainsi que la résistance c u t a n é e . La tension pie, mais p l u t ô t comme une p é d a g o g i e . Elle est utile
est visualisée à l'écran sous la forme d'une courbe. en cas de contractures, de troubles v é g é t a t i f s et fonc-
Lorsque la tension musculaire change, le participant le tionnels.
voit sur l ' é v o l u t i o n de la courbe et peut ainsi mieux res- Comment ?
sentir l'état de relaxation. Le retour direct d'informa- La m é t h o d e est apprise en groupe, l'entraînement
tions lui permet d'apprendre rapidement comment in- peut être fait seul, chaque jour pendant un quart
fluencer par sa propre v o l o n t é des fonctions corpo- d'heure.
relles qui se d é r o u l e n t habituellement de façon
inconsciente.

La f a c u l t é de relaxation acquise par le biofeedback


La relaxation fonctionnelle
aide en cas de céphalées de tension, de migraine, de
selon Fuchs
troubles du sommeil, de nervosité et d'angoisses. On se base sur sa propre f a ç o n de se tenir en position
G r â c e à la d é t e n t e obtenue par le biofeedback, on assise, c o u c h é e , debout et lors de la marche pour trou-
peut diminuer l'hypertension, a t t é n u e r l'asthme et les ver des moyens de libérer des tensions. Afin d ' a c c r o î t re
troubles cardiovasculaires. On peut, en outre, rendre la sensibilité, l'attention est focalisée sur la respiration
visible le succès obtenu par les exercices de relaxation et sur la sensation d ' e x p é r i e n c e s physiques. Le soutien
et l'approfondir. offert par le sol est, par exemple, utilisé pour libérer la
Comment ? tension excessive, l'effort physique est r e m p l a c é par
Un m é d e c i n ou un p s y c h o t h é r a p e u t e apprend aux par- l'équilibre. Par le biais du mouvement et de la parole,
ticipants la manipulation de l'appareil. G é n é r a l e m e n t , les besoins et sentiments r é p r i m é s que l'on constate
10 à 25 séances de 45 minutes, de p r é f é r e n c e chaque s o i - m ê m e dans les blocages physiques sont e x p r i m é s .
jour, suffisent à arriver à la relaxation sans retour d'in- Pendant l'exercice, on s'abandonne volontairement
formations de l'appareil. Il existe é g a l e m e n t des appa- aux moindres changements de sensations et on les
reils portables pour l'utilisation à domicile. laisse agir le temps nécessaire. Le r e l â c h e m e n t et la li-
b é r a t i o n normalisent la respiration, lèvent les contrac-
tures et la tension et permettent la d é c o u v e r t e des
L'eutonie possibilités et des limites au sein du rythme personnel.
La p h y s i o t h é r a p e u t e Gerda Alexander (1908-1994) Une personne est ainsi plus à m ê m e de d é c o u v r i r les
d é v e l o p p a cette technique en partant de l'idée que sources positives qu'elle a en soi et de les exploiter.
chaque personne doit trouver son propre rythme pour Cette m é t h o d e est p a r t i c u l i è r e m e n t a p p r o p r i é e en
atteindre un é q u i l i b r e aussi grand que possible. Ceci cas de troubles respiratoires, de contractures muscu-
peut être appris en effectuant les mouvements de fa- laires, de douleur, de p r o b l è m e s digestifs et d'an-
ç o n consciente p l u t ô t que de le faire de l'habituelle fa- goisse.
ç o n automatique et m é c a n i q u e . On d é t e c t e d'abord Comment ?
les mauvaises positions assises, les mauvaises habi- Au cours des séances individuelles ou en petits
tudes dans le mouvement et les blocages dus aux groupes, on recherche avec le t h é r a p e u t e de nouvelles
contractures musculaires, on les corrige et on les fait f a ç o n s de communiquer avec le corps. Cette e x p é -

124
Les technique!
de relaxation (
de méditation

rience est ensuite t r a n s f é r é e à des situations c o n c r è t e s on dirige le regard sur un point


de tous les jours. Au lieu d'un exercice régulier, on in- d é t e r m i n é au sol, à environ un
cite à exploiter les changements sur un mode ludique. m è t r e de distance. La respira-
tion se fait légère, on peut y
faire attention, mais on n'est
La thérapie du mouvement pas o b l i g é de l'influencer. On
concentratif peut se concentrer sur un point
La perception consciente du mouvement sert de base en dessous du nombril, pendant
à cette t h é r a p i e pour apprendre à vivre de m a n i è r e que l'on regarde la flamme
plus consciente sa propre personne, sa f a ç o n de vivre d'une bougie ou des r e p r é s e n-
et ses actions. Les yeux f e r m é s , on apprend à se tations particulières (mandala),
concentrer sur le corps. Peu à peu, on parvient à ap- on peut s'absorber dans des pensées intérieures ou r é -
p r é h e n d e r le monde avec calme, car on se sent ca- péter inlassablement des mantras. Le mantra est
pable de le faire. Contrairement aux techniques d'au- c o n s t i t u é de syllabes dont le son a un effet sur les vi-
tosuggestion, on ne r é d u i t pas l'état conscient mais on brations du cerveau. Lorsque les pensées s ' é g a r e n t ,
l'exacerbe afin " d ' ê t r e p r ê t " . Cette t h é r a p i e est non l'attention est à nouveau d i r i g é e sur le point de
seulement une technique de relaxation, mais aussi une concentration. On p e r ç o i t l'arrivée de sentiments, mais
p s y c h o t h é r a p i e basée sur la psychologie des profon- on n'y p r ê t e pas attention. Il s'agit de se d é t a c h e r des
deurs. impressions sensorielles externes, pour que l'esprit se
Les exercices de perception du corps sont e f f e c t u é s d é t e n d e et que l'on se retrouve dans un é t a t d'éveil to-
en partie à l'aide d'objets et en partie avec d'autres tal qui crée en m ê m e temps une distance par rapport
participants du groupe. aux choses extérieures. Le but est d'arriver à cet é t a t
Cette m é t h o d e est p a r t i c u l i è r e m e n t a p p r o p r i é e en sans aide et de le maintenir pendant un temps.
cas de troubles fonctionnels, de maladies d'origine La m é d i t a t i o n r é g u l e l'humeur, affine l'esprit et
psychosociale, de p r o b l è m e s de contact, de névroses, augmente la confiance en soi; l'effet secondaire en est
de troubles du rythme de la vie et de crises de crois- la d é t e n t e physique. On peut ainsi préveni r les mala-
sance. dies liées au stress.
Comment ? Comment ?
La t h é r a p i e du mouvement concentratif peut être ap- Les instructions doivent être d o n n é e s par des profes-
prise individuellement avec des psychothérapeutes sionnels aussi c o m p é t e n t s que possible. Attention aux
qualifiés, mais l'apprendre en groupe est p r é f é r a b l e . groupes aux allures de sectes qui se réunissent autour
Les cours ont g é n é r a l e m e n t lieu une fois par semaine. d'un gourou (voir m é d i t a t i o n transcendantale p. 166).
Pour l'exercice, prévoir une demi-heure chaque jour,
de f a ç o n aussi régulièr e que possible, au m ê m e mo-
La méditation ment de la j o u r n é e et au m ê m e endroit.
Ces dernières a n n é e s , des é l é m e n t s de m é d i t a t i o n ont
é t é testés en clinique et il est apparu qu'ils pouvaient
contribuer à la relaxation moyennant une application
Les mindmachines
correcte. La d é t e n t e en appuyant sur un bouton, c'est ce que
On s'assied le dos droit, les jambes croisées sur un nous promet le système de m é d i t a t i o n é l e c t r o n i q u e .
coussin ou un tabouret de m é d i t a t i o n , les mains repo- Les fabricants de "mindmachines" partent de l'hypo-
sent sur les genoux ou entre les jambes, les pouces et thèse que le cerveau peut, comme un objet qui r é -
les index peuvent se toucher. Les yeux à m o i t i é f e r m é s . sonne, vibrer sous l'effet d'impulsions acoustiques et

125
Méthodes
thérapeutiques
classiques

optiques envoyée s de l'extérieur. Les mindmachines


Quelle méthode de relaxation choisir ?
sont dès lors c o m p o s é e s d'une paire de lunettes pour-
vues de diodes lumineuses à la face interne, d'un
La connaissance de soi est importante pour trouver la
casque d ' é c o u t e , d'une installation de musique et
méthode adéquate. Laissez-vous guider par vos
d'une console de c o n t r ô l e . La personne qui désire se
sentiments lors de l'essai : une bonne relation avec
relaxer s'installe confortablement, ferme les yeux et
l'entraîneur est importante et cela vaut la peine de
met les lunettes et le casque. Selon le r é g l a g e , les
persévérer.
rayons lumineux clignotent, les t o n a l i t és r é s o n n e n t , de
la musique ou des murmures se suivent sur un mode Si vous ne vous sentez pas entravé par les règles et
tranquille ou selon des f r é q u e n c e s variées. On peut les que vous aimer suivre en toute confiance certaines
m é l a n g e r à v o l o n t é et en guider le rythme. Une séance prescriptions, les méthodes suivantes vous plairont car
de ce genre dure g é n é r a l e m e n t une demi-heure. elles suivent des règles strictes :
• le training autogène (voir p. 123); ^
Les appareils pour l ' e n t r a î n e m e n t à domicile c o û -
• la relaxation selon Jacobson (voir p. 123);
tent de 15 000 à 50 000 francs et une séance dans un
• le qigong (voir p. 160).
"brain-studio", environ 800 francs. Les fabricants de
Êtes-vous du genre à ressentir les règles comme un
ces appareils promettent la d é t e n t e , la diminution du
carcan et préférez-vous prendre vos propres
stress, la l i b é r a t i o n de l'esclavage, l'augmentation de
responsabilités, suivre votre volonté, vous fier à votre
la concentration et bien d'autres choses encore. Les
instinct ? Votre choix se portera alors plutôt sur :
preuves de l'utilité se font cependant encore attendre.
Selon l ' é t u d e d'envergure faite par l'association alle- • le biofeedback (voir p. 123);

mande des consommateurs, la relaxation obtenue • La méthode Feldenkrais de groupe (voir p. 215);
g r â c e à la mindmachine n'est pas s u p é r i e u r e à celle • la relaxation fonctionnelle selon Fuchs
obtenue en é c o u t a n t de la musique. (voir p. 124);
>• Attention : les personnes sensibles à la l u m i è r e et • l'eutonie (voir p. 124);
les enfants ne peuvent utiliser ce genre d'appareil; • la thérapie du mouvement concentratif
pour les personnes souffrant d'affections cardiovascu- (voir p. 125).
laires, d ' é p i l e p s i e, de psychose latente, le danger de Êtes-vous du genre peu actif, aimez-vous vous faire
r é s u r g e n c e a i g u ë de la maladie existe. Ceci peut s'ac- gâter et soigner ? Préférez-vous céder le contrôle à
compagner de nervosité , de stress et de crispation. autrui et vous livrer en toute confiance au
thérapeute ? Votre choix se portera alors sur :
• le massage (voir p. 68);
— Indications • la méthode Feldenkrais individuelle (voir p. 215);
• l'hypnothérapie (voir p. 132).
L'apprentissage de techniques de relaxation est utile :
Êtes-vous un chercheur, quelqu'un qui prend ses
• dans un é t a t d ' i n q u i é t u d e i n t é r i e u r e a c c o m p a g n é e
responsabilités même dans des situations extrêmes ?
de tension spasmodique engendrant, entre autres,
Votre préférence ira alors vers :
l'insomnie, les p r o b l è m e s d ' a p p é t i t , les troubles v é g é -
• le training autogène (voir p. 123);
tatifs, les palpitations cardiaques, les tensions muscu-
• le yoga (voir p. 167);
laires, les plaintes de l'appareil locomoteur;
• les techniques méditatives (voir p. 125)
• en cas de maladies psychosomatiques comme les ul-
La thérapie respiratoire (voir p. 128) est
cères gastro-duodénaux, l'asthme, la névrodermite, la mi-
complémentaire de toutes les méthodes précitées et
graine, la névrose cardiaque et les douleurs menstruelles;
convient à toutes les personnes.
• lors d ' é t a t s convulsifs d'origine organique (excepté
l'épilepsie);

126
Les technique
de relaxation
de méditatior

Comparaison entre techniques de relaxation et de méditation

En principe, on ne peut s'attendre au succès que si la technique a été enseignée


par des professionnels qualifiés et si elle est exercée de façon durable.

Techniques de relaxation Méditatio n

• Position : détendue et confortable. • Position : détendue et tendue en même temps, donc


On se couche sur le dos, en position mi-couchée ou en pas facile. Il est important que la colonne vertébrale soit
position du cocher. bien droite; la place des bras et des jambes diffère selon la
tradition.

• Pratique : on se concentre sur le corps en général, sur • Pratique : par le biais de différentes techniques auxiliai-
certaines parties du corps ou sur la respiration. On res, on atteint l'état de veille désiré. On n'influence pas la
influence la respiration et on procède étape par étape respiration et on ne prête pas attention aux perceptions
selon les instructions données. sensorielles et aux sentiments pour pouvoir "vider l'esprit".

• Conscience : le conscient est réprimé. On peut évoquer • Conscience : la conscience est en état d'alerte et de
des images "soft", comme la lune au-dessus de la mer, un vivacité accrue.
champ de fleurs.

• But : le but est la détente physique et mentale. Elle • But : le but de la méditation est de vivre une sensation
reste en surface et ne mène pas à un élargissement de religieuse de "vide" ou de proximité de Dieu. L'effet
l'état conscient. secondaire en est un plus profond repos, plus de confiance
en soi et de calme.

• Action : ces techniques agissent par l'intermédiaire du • Action : le processus se déroule dans les profondeurs
système végétatif, qui passe du système sympathique au du vécu spirituel. Ceci mène également à la relaxation
parasympathique. Beaucoup de personnes atteignent par physique et permet d'émerger de la routine de chaque
cette relaxation profonde des images intérieures qu'elles jour.
n'auraient pu vivre dans la course effrénée de tous les
jours et arrivent donc au "centre intérieur".

• Exercice : l'apprentissage et l'exercice des techniques • Exercice: il faut se confier à un professeur sérieux.
peut se faire en prenant des cours, en groupe ou seul. L'exercice se fait en groupe ou seul. La méditation n'est
Quelques semaines ou mois suffisent pour les maîtriser. pas un processus rapide : la maîtriser peut prendre des
années.

127
Méthodes
thérapeutiques
classiques

• lors de conflits au travail, de p r o b l è m e s relationnels • L'offre de sous-culture p s y c h o t h é r a p e u t i q u e et éso-


et de chagrin suite à une s é p a r a t i o n ou un deuil. t é r i q u e est é n o r m e , mais les d o n n é e s manquent pour
• La d é t e n t e peut diminuer la prise de m é d i c a m e n t s confirmer l'efficacité d'une technique de relaxation en
(par exemple en cas d'hypertension). particulier et mesurer cette efficacité.
Mieux vaut insérer l'exercice dans le programme nor- L'appellation " m é d i t a t i o n " est souvent u s u r p é e par
mal d'une j o u r n é e et le mettre en œuvre régulièrement certaines offres qui m é l a n g e n t des é l é m e n t s de di-
en se retirant dans un endroit tranquille. L'apprentissage verses cultures et m é t h o d e s et qui promettent d'ouvrir
d'une technique de relaxation peut prendre des semaines la voie vers la relaxation et le "centre i n t é r i e u r " .
ou m ê m e des mois. Plus tard, cela devient "automa- • En E x t r ê m e - O r i e n t , la m é d i t a t i o n est é t r o i t e m e n t
tique" et cette faculté ne se perd plus jamais totalement. liée aux s y s t è m e s religieux et philosophiques et
• La t h é r a p i e du mouvement concentratif, tout constitue un é l é m e n t fondamental de l ' h y g i è n e men-
comme le training a u t o g è n e , la relaxation fonction- tale. La m é d i t a t i o n y est c o n s i d é r é e comme un
nelle et la m é d i t a t i o n , est une é b a u c h e de traitement moyen de purifier l'esprit et d'atteindre les couches
psychothérapeutique. s u p é r i e u r e s de la conscience. Loin de cette c o h é s i o n
Limites de l'application d'origine, cette m é d i t a t i o n est souvent utilisée en Oc-
• Les personnes qui ne sont pas assez attentives aux cident comme "gymnastique spirituelle", ce qui la
stimuli de douleur ou qui ne sont pas assez m o t i v é e s d é n a t u r e . Comme l'apprentissage de ces techniques
pour v é r i t a b l e m e n t changer quelque chose à leur fa- ne se fait g é n é r a l e m e n t pas dans les règles de l'art et
ç o n d ' ê t r e ne verront pas leur e n t r a î n e m e n t c o u r o n n é qu'elles ne sont pas mises en œ u v r e avec l'attention
de succès. En p é r i o d e de crise, l'apprentissage de tech- et la c o m p r é h e n s i o n nécessaires de la culture qui les
niques de relaxation prend plus de temps. a g é n é r é e s , elles ne peuvent procurer l'effet sou-
• Pour les personnes souffrant de névrose d'an- haité.
goisse, de sentiment d ' i n f é r i o r i t é , d'hypochondrie, de
dépression profonde et de tendances suicidaires, l'ap-
— Conseil
prentissage de techniques de relaxation n'est pas indi-
q u é . Les toxicomanes ne devraient s'entraîne r q u ' à Les techniques de relaxation sont à conseiller en cas de
l'occasion d'un séjour à l ' h ô p i t a l . troubles de fonctions organiques, de troubles v é g é t a -
tifs et de crispation. La m é d i t a t i o n correctement effec-
t u é e est à conseiller pour d é t e n d r e et pour élargir
— Risques
l'état de conscience.
• La relaxation ne résou t pas les p r o b l è m e s . La "re-
laxation spirituelle" peut être mal utilisée comme fuite
ou comme m a n œ u v r e de diversion. Dans ce cas, la re-
laxation paralyse l'initiative.
• La m é d i t a t i o n est f r é q u e m m e n t exercée dans des
La thérapie respiratoire
groupes aux allures de sectes. Ceci peut e n t r a î n e r un
danger de d é p e n d a n c e spirituelle.
— Historique
Dans la bible, l'histoire de la c r é a t i o n commence au
— Critique
moment o ù Dieu insuffle la vie à l'être qu'il a créé de
• Une é t u d e comparative a révélé que les techniques ses propres mains. Bien d'autres mythes sur la c r é a t i o n
de relaxation les plus efficaces é t a i e n t la relaxation se- se basent sur l'image de ce souffle qui apporte la vie.
lon Jacobson et le biofeedback. Depuis plus de 2 000 ans, on sait qu'une bonne respi-

128
La thérapie
respiratoire

Dans la culture occidentale, on envisage la gymnas-


tique respiratoire lors de traitement d'affections bron-
chiques et pulmonaires. Peu à peu, l'idée de "travailler
la respiration" gagne du terrain en tant que moyen
t h é r a p e u t i q u e contre les troubles fonctionnels et les
p r o b l è m e s psychiques, lise Middendorf, professeur de
gymnastique et d'art plastique, a d é v e l o p p é une t h é -
rapie respiratoire particulière qui met l'accent sur la
perception propre de la respiration et de l'expérience.

— Concept de base
Le fait de respirer est un processus inconscient. La res-
piration ne devient perceptible qu'en cas de très
grande joie, de détresse mentale ou quand on a atteint
les limites de son niveau de prestation. On peut égale-
ment la guider comme bon nous semble : respirer len-
tement ou plus vite, p r o f o n d é m e n t ou en la retenant.
De nos jours, rares sont les gens qui respirent correcte-
ment d'instinct : m ê m e les petits enfants sont souvent
déjà crispés et respirent de f a ç o n "plane", tandis que
les adultes m è n e n t souvent une vie de "tension à court
d'haleine", sans rythme ou pause, au point de "man-
ration est la condition d'une santé physique, mentale quer d'air". Les v ê t e m e n t s serrés et l'obésité, une ma-
et spirituelle. En Inde, des écoles de respiration pour nière crispée de s'asseoir, les mauvaises postures, le
professeurs de yoga se d é v e l o p p è r e n t p a r a l l è l e m e n t manque de mouvement et la tension permanente, la
au bouddhisme; au Japon, des pratiques respiratoires course folle de la vie et les p r o b l è m e s irrésolus coupent
virent le jour dans la philosophie zen. Dans les deux le souffle à beaucoup de gens. Le but de la t h é r a p i e res-
cas, le but était une croissance mentale et personnelle piratoire est de r é a p p r e n d r e à respirer calmement et r é -
et une orientation religieuse. g u l i è r e m e n t , pour a m é l i o r e r l ' o x y g é n a t i o n du corps,

Au d é b u t de notre ère, les écoles de pneumatologie pour reprendre une attitude naturelle et pour d é m a n -

d'Asie Mineure et de Grèce enseignaient une f a ç o n teler les é m o t i o n s négatives afin de résoudre les

saine de respirer. Il y a un siècle, Ofto Hanisch (1854- troubles fonctionnels et les p r o b l è m e s psychiques.

1936) importa ces techniques respiratoires en Europe


Centrale, o ù elles furent encore d é v e l o p p é e s . La danse
— Traitement et pratique
et la k i n é s i t h é r a p i e , les mouvements f é m i n i s t e s , la psy-
chosomatique et la p s y c h o t h é r a p i e ont encore in- Les personnes atteintes de maladies des voies respira-
f l u e n c é le d é v e l o p p e m e n t ultérieur des d i f f é r e n t e s m é - toires doivent accorder une attention particulière à ces
thodes de t h é r a p i e respiratoire. organes : les muqueuses doivent toujours être hu-
Situation actuelle mides. Ceci signifie arrêter de fumer, toujours bien a é -
Au Japon et en Chine, les exercices respiratoires et rer une pièce et respirer par le nez.
physiques font actuellement partie des prescriptions Au d é b u t de la t h é r a p i e respiratoire, on cherche le
a p p l i q u é e s en m a t i è r e de s a n t é (voir p. 128). rythme de sa propre respiration, sa vitesse et son mou-

129
Méthodes
thérapeutiques
classiques

vement. Pour a m é l i o r e r la respiration, il existe diverses gistre vocal, la t o n a l i t é , le rythme, les vibrations... Les
méthodes. orateurs et les chanteurs sont f o r m é s selon cette m é -
thode.
C o n t r ô l e conscient de la respiration Le mode d'expression vocal joue en outre un rôle
L'attention est consciemment fixée sur la correction de important lors des exercices visant à libérer des senti-
la respiration. On exerce d'abord l'expiration, ce qui ments cachés.
stimule le centre respiratoire, et ensuite la f a ç o n cor- Lors de l ' é t i r e m e n t et du b â i l l e m e n t , lors de la posi-
recte de respirer, qui e n t r a î n e la respiration abdomi- tion debout, assise, c o u c h é e , lors du balancement et
nale et diaphragmatique. de la flexion d e m a n d é s par le t h é r a p e u t e , la respira-
Cette technique est surtout a p p r o p r i é e pour les tion change d ' e l l e - m ê m e . Une profonde réflexion
sportifs et pour les personnes dont la respiration est li- avant et après l'exercice et la collaboration d'un parte-
m i t é e par des affections des voies respiratoires. naire ou d'un groupe augmentent l'effet. Cette m é -
thode est a p p r o p r i é e lors de mauvaises postures, de
C o n t r ô l e mi-conscient de la respiration respiration incorrecte, de troubles fonctionnels et
Lors de la respiration, les recommandations d'un t h é - d'entraves psychiques.
rapeute vous aident à en suivre le d é r o u l e m e n t : l'air Le t h é r a p e u t e peut pousser les participants à expri-
"est inspiré, on laisse aller et on attend qu'il revienne mer leurs états d ' â m e par le biais de jeux de mime, de
de l u i - m ê m e " . On dirige l'attention et la respiration mouvements et de contacts physiques avec le groupe.
vers des parties d é t e r m i n é e s du corps et on les y ras- Il sort les personnes "de leur réserve" et il souligne et
semble. La respiration s'élargit de f a ç o n arbitraire, la
perception de l'espace change. On vit son corps
comme s'il était nouveau et " d é t a c h é " . Une position
de base interne et externe é q u i l i b r é e , une nouvelle
"conscience naissante" s'installe.
L'eutonie (voir p. 124) et la relaxation fonctionnelle
(voir p. 124) se basent sur ce c o n t r ô l e mi-conscient de
la respiration.
Ces techniques respiratoires et de relaxation in-
fluencent de m ê m e f a ç o n le corps et l'esprit, et sont
a p p r o p r i é e s pour les personnes stressées, assoiffées de
prestation et s u r m e n é e s . En m ê m e temps que la "ca-
rapace musculaire", les crispations intérieures se relâ-
chent. guide correctement leur "langage respiratoire". Il doit
Katharina Schroth a d é v e l o p p é la m é t h o d e de res- aussi être capable, le cas é c h é a n t , de gérer les senti-
piration mi-consciente à l'intention plus particulièr e ments qui jaillissent ensemble avec les participants, de
des personnes souffrant de scoliose : les exercices res- sorte à pouvoir les i n t é g r e r dans la vie de tous les jours.
piratoires peuvent à un certain point contrer la malpo- Cette f a ç o n de p r o c é d e r est é g a l e m e n t i n d i q u é e en
sition des côtes et des muscles p r o v o q u é e par la mala- cas d'entraves psychiques, de troubles fonctionnels et
die, et faciliter la respiration. de mauvaises positions corporelles.
La danse, les exercices avec des partenaires et les
D é r o u l e m e n t inconscient de la respiration jeux de groupe peuvent, pour les t h é r a p i e s précitées,
Le d é r o u l e m e n t de la respiration est indirectement in- a m é l i o r e r encore la f a c u l t é d'adaptation de la respira-
f l u e n c é par la voix. La sensation est e x p r i m é e par le re- tion.

130
La thérapie
respiratoire

La t h é r a p i e respiratoire peut être suivie en séances in- G r â c e aux exercices respiratoires ciblés et à la percep-
dividuelles ou en groupe. G é n é r a l e m e n t , on s ' e n t r a î ne tion propre du corps, on peut a c q u é r i r à nouveau la
une fois par semaine et on s'exerce r é g u l i è r e m e n t respiration involontaire correcte.
pendant quelques mois. La respiration participe à tous les système s r é g u l a -
teurs de l'organisme. Lors de la respiration, le sys-
Massage respiratoire manuel t è m e v é g é t a t i f , l'action volontaire et la p o u s s é e é m o -
Le massage est p r é p a r é par des effleurements des tis- tionnelle collaborent. Les sollicitations physiques et
sus. Le diaphragme réagit avec une activité accrue aux mentales influencent é g a l e m e n t la respiration. Les
percussions et aux manipulations de stimulation dou- exercices respiratoires agissent à trois niveaux : le
loureuses. A p r è s la douleur vient la d é t e n t e et la respi- tissu pulmonaire se d é v e l o p p e mieux, le c o n t r ô l e bio-
ration suit un rythme arbitraire. Les stimulations cuta- logique de la respiration est i n f l u e n c é et des tensions
nées, musculaires et douloureuses influencent la respi- musculaires peuvent ê t r e levées. Les exercices per-
ration par le biais des réflexes. L'attouchement d é v o u é mettent de c o n s i d é r e r d i f f é r e m m e n t le s c h é m a cor-
d'une autre personne participe aussi à l'action de re- porel et peuvent mener à une nouvelle approche de
laxation en profondeur. On peut ainsi a t t é n u e r les soi.
troubles respiratoires et digestifs, l ' i n q u i é t u d e et les
troubles du sommeil.
Indications
Gymnastique ou k i n é s i t h é r a p i e respiratoire La thérapie et le massage respiratoire au sein de la ki-
Des mouvements d é t e r m i n é s d ' é t i r e m e n t , de flexion nésithérapie sont utiles comme traitement de soutien
et d ' é q u i l i b r e influencent la f a ç o n de respirer par la lors d'affections des voies respiratoires et a p r è s de
voie réflexe. Au ralenti, on passe de la position de relâ- lourdes interventions chirurgicales, ainsi que pour la
chement à celle de soutien, et on maintient cette posi- p r é p a r a t i o n à l'accouchement. Ils permettent d ' é v i t e r
tion le plus longtemps possible en respirant, pour en- et de contrer une mauvaise respiration, les troubles
suite retourner à la position de d é p a r t . Le souffle pro- locomoteurs, les troubles v é g é t a t i f s et de la presta-
fond après l'exercice est le signe des nouvelles f a c u l t é s tion cardiaque, les p r o b l è m e s digestifs, d ' a m é l i o r e r la
respiratoires acquises. tension artérielle et d ' a t t é n u e r les troubles psy-
La gymnastique respiratoire aide les personnes at- chiques légers.
teintes d'affections bronchiques chroniques et L'application se fait g é n é r a l e m e n t à l ' h ô p i t a l ou
d'asthme. L'apprentissage se fait a u p r è s d'un kinési- dans un cabinet privé sur prescription m é d i c a l e .
t h é r a p e u t e et l'exercice doit être quotidien. Elle aug- La thérapie respiratoire peut traiter les p r o b l è m e s
mente la c a p a c i t é pulmonaire et soulage les plaintes. de voix et les troubles psychosomatiques, r é g u l er la vie
sentimentale, influencer les d é g â t s p r o v o q u é s par une
mauvaise posture, aider à évacuer le stress et les an-
— Explication de l'action
goisses. C'est une mesure de s a n t é p r é v e n t i v e qui est
Une inspiration fait p é n é t r e r cinq litres d'air (et plus) a p p l i q u é e comme soutien de processus de d é v e l o p p e -
dans nos poumons. A p r è s l'expiration, il reste un litre ment et de changement de comportement.
d'air résiduel. Une respiration plane n'utilise pas tota- Limites de l'application
lement la c a p a c i t é pulmonaire; le corps reçoit trop peu La t h é r a p i e respiratoire ne peut être a p p l i q u é e en cas
d ' o x y g è n e , ce qui entrave la sensation de b i e n - ê t r e . de troubles sévères d'ordre physique ou psychique.
Lorsque la prestation pulmonaire est d i m i n u é e par la Le succès de la t h é r a p i e respiratoire d é p e n d tou-
maladie, l'exercice respiratoire permet de sauvegarder jours de la collaboration du patient/client.
ou d'augmenter la prestation résiduelle.

131
Méthodes
thérapeutiques
classiques

— Risques rent l'hypnose avant de d é v e l o p p e r la psychanalyse.


Les spectacles d'hypnose p r o c u r è r e n t une mauvaise
• La t h é r a p i e respiratoire e n t r a î n e peu de risques. Au
r é p u t a t i o n à la technique et on ne lui accorda plus
cours de la t h é r a p i e , des sentiments et des p r o b l è m e s
d'attention. Elle connut un regain d ' i n t é r ê t g r â ce à
psychiques peuvent se manifester. Des t h é r a p e u t e s in-
Milton Erickson (1901-1980), un psychiatre qui d é v e -
suffisamment qualifiés ne seront pas à m ê m e de les
loppa dans les a n n é e s 70 aux États-Unis de nouvelles
g é r e r dans certaines circonstances.
techniques de transe et des formes inventives de dia-
• Des t h é r a p e u t e s aux tendances é s o t é r i q u e s offrent logue avec le patient.
é g a l e m e n t des traitements respiratoires qui font inter-
Situation actuelle
venir la technique de l'hyperventilation. Un exemple
L'hypnose c o n n a î t depuis peu une renaissance dans
en est le "rebirthing", une m é t h o d e qui peut être fa-
le cadre de la lutte contre la douleur, de la p r é p a r a -
tale aux patients atteints d'asthme et de pneumopa-
tion aux interventions chirurgicales et en p s y c h o t h é -
thies.
rapie.
Malheureusement, l'hypnose est à nouveau prise à
— Critique la légère comme é l é m e n t de spectacle et des cercles
é s o t é r i q u e s en abusent pour des t h é r a p i e s douteuses
Le succès d'une t h é r a p i e respiratoire n'est pas telle-
du style " t h é r a p i e de r é i n c a r n a t i o n " .
ment d é t e r m i n é par une technique en particulier, mais
bien par la formation du t h é r a p e u t e et sa capacité de
faire preuve de d é v o u e m e n t vis-à-vis de son patient. — Concept et explication de l'action
Hypnotiser signifie susciter un certain état de
—Conseil conscience m o d i f i é au moyen de stimulations senso-
rielles. On utilise pour cela des techniques simples que
La t h é r a p i e respiratoire est à conseiller pour les
l'on peut apprendre.
plaintes citées au point "Indications".
Pendant l'hypnose, la tension a r t é r i e l l e , la presta-
tion cardiaque, la circulation sanguine, le m é t a b o -
lisme et le s y s t è m e n e u r o v é g é t a t i f sont n o r m a l i s é s .
La respiration et l'activité intestinale ralentissent.
L'hypnothérapie A p r è s l'hypnose, le temps semble s'êtr e é c o u l é en ac-
céléré.
Pendant l'hypnose, l'attention est fixée, comme
— Historique
lorsqu'on é c o u t e de la bonne musique ou que l'on lit
L'hypnose est une des plus anciennes m é t h o d e s t h é - un livre passionnant. L'état d'hypnose n'est pas une
rapeutiques. On a r e t r o u v é des r e p r é s e n t a t i o n s de forme de sommeil, mais bien une forme particulière
séances d'hypnose qui datent d'environ 5 000 ans d'éveil. Dans cet é t a t de transe, l'ouverture et l'accep-
avant notre ère en Egypte et en Babylonie. La pre- tation de suggestions - qui sont des influences - aug-
m i è r e trace écrite remonte à 4 000 ans. Les tech- mentent fortement. Les processus de filtrage et de ju-
niques d'hypnose ont toujours j o u é un rôle en m é d e - gement qui se d é r o u l e n t dans le cerveau peuvent être
cine. Le "docteur miracle" Franz Anton Mesmer atteints et dirigés par l'hypnose. Les suggestions peu-
(1734-1815) parvenait à mettre ses malades en transe vent susciter des pensées et des actions et influencer
et on pensait, à tort, qu'il s'agissait de dons " m a g n é - des états physiques.
tiques". L'hypnose fleurit au 19e siècle en France. S/g- On ne peut cependant annihiler la v o l o n t é d'une
mund Freud (1856-1939) et ses collaborateurs utilisè- personne h y p n o t i s é e et personne ne peut lui imposer

132
L'hypno-
thérapie

du m é d e c i n . Ce dernier lui s u g g è r e d'une voix calme


et lente, la fatigue, la pesanteur et la d é t e n t e , et fixe
l'attention sur l'expiration. Les pensées s ' é v a n o u i s s e n t.
G é n é r a l e m e n t , les yeux du patient se ferment d'eux-
m ê m e s . Souvent, les personnes hypnotisée s e x p é r i -
mentent une profonde d é t e n t e . Pour le succès de
l'hypnose, ceci importe peu.
Le t h é r a p e u t e peut encore affiner l'état hypnotique
et le guider dans la bonne direction. Par des paroles
tranquilles, il met l'accent sur l'harmonie i n t é r i e u r e et
s u g g è r e la confiance en soi et la sérénité, promet l'at-
t é n u a t i o n de la douleur. Il peut stimuler le patient à
é v o q u e r certaines images et d i f f é r e n t e s situations. Il
peut raconter des histoires symboliques et diriger ainsi
la pensée. Les enfants sont p a r t i c u l i è r e m e n t passion-
nés par ce genre d'histoires.
Le t h é r a p e u t e peut s'attaquer à des s y m p t ô m e s et
ancrer des formules salutaires dans l'inconscient du
patient. Pour une personne nerveuse, par exemple, on
peut imprimer la phrase suivante : à chaque fois que je
pose les mains sur les genoux, je suis parfaitement
calme et serein.
Pour les patients asthmatiques, une formule du
genre "ma respiration est fluide, la chaleur passe
des actions qu'il ne ferait pas non plus dans un é t a t dans mes bronches" sera salutaire. Les personnes at-
nornnal. teintes de troubles du sommeil recevront comme
mission de s'endormir à un certain moment et de se
réveiller au moment voulu après un sommeil pro-
— Procédé
fond. L'effet de ce genre de mission dure un certain
Les conditions de succès sont, d'une part, la temps et peut être r é p é t é ou interrompu par une
confiance inconditionnelle du patient en la personne nouvelle hypnose.
du t h é r a p e u t e et, d'autre part, le d é v o u e m e n t é m o - Pendant la phase d'éveil, le t h é r a p e u t e insiste sur le
tionnel du t h é r a p e u t e vis-à-vis de son patient. L'in- fait que le patient se sente frais et dispos.
g r é d i e n t actif de l'hypnose est l ' é t a t de relaxation du La discussion entre le patient et le t h é r a p e u t e sur
patient. l'expérience i m a g é e e x p é r i m e n t é e pendant l'hypnose
peut offrir des avantages. Les hypnotiseurs sérieux se
tiennent strictement aux t h è m e s convenus pour le trai-
— Examen et traitement
tement.
L'espace o ù l'on traite doit être paisible. L'hypnose Un à deux traitements suffisent pour l'accompa-
doit toujours être p r é c é d é e d'un diagnostic m é d i c a l . gnement d'une intervention chirurgicale. Pour l'usage
Pendant le traitement, le patient repose dans une t h é r a p e u t i q u e , on applique g é n é r a l e m e n t une séance
position confortable et fixe le regard sur un petit objet, par semaine j u s q u ' à la fin du traitement (après 10 à
comme la pointe d'un crayon, une bougie ou les yeux 20 séances ou selon le besoin individuel).

133
Méthodes
thérapeutiques
classiques

— Indications nose peut agir sur certaines plaintes, mais l'effet peut
être de courte d u r é e . Tous les hypnotiseurs n'avertis-
L'hypnose peut être utile en cas d'angoisse, d ' i n q u i é t u d e
sent pas leurs clients de ce fait.
et de douleur. Elle peut servir comme préparation à l'in-
• Le traitement par l'hypnose ne peut être a p p l i q u é
tervention chirurgicale et permet de réduire le recours aux
q u ' a p r è s diagnostic médical et après évaluation d'autres
analgésiques et à l'anesthésie. Elle peut influencer de fa-
techniques t h é r a p e u t i q u e s . Seuls les professionnels
ç o n positive la migraine, les maux de tête, les affections
qualifiés en p s y c h o t h é r a p i e peuvent hypnotiser.
allergiques, les troubles du sommeil et de l'appétit, les af-
• L'hypnose ne peut être a p p l i q u é e par jeu ou
fections intestinales inflammatoires et l'asthme bron-
comme sujet de spectacle; elle e n t r a î n e alors des
chique d'origine psychogène. Elle est utile pour accom-
risques.
pagner un traitement du cancer. Chez l'enfant, l'hypnose
diminue l'inquiétude, l'angoisse nocturne et les troubles
de la concentration. Elle peut améliorer le sentiment —Conseil
d'infériorité, l'incontinence nocturne et le b é g a i e m e n t .
L'hypnose est à conseiller pour les affections citées au
Limites de l'appiication
point "indications".
• Pour les très jeunes enfants qui n'ont pas encore ac-
quis la f a c u l té d'imagination, l'hypnose n'est pas appro-
priée. Chaque adulte ne réagit pas à cette technique.
• L'hypnose ne peut être a p p l i q u é e en cas de mala-
dies mentales et d'affections psychiatriques. Elle ne La musicothérapie
peut être utilisée chez des personnes très labiles et qui
n'ont plus la f a c u l t é de se concentrer.
— Historique

— Risques Une berceuse aide l'enfant à s'endormir, une musique


douce rapproche les amoureux, la musique invite à la
• Les personnes p r é s e n t a n t une forte propension à la
passivité et à l'indécision peuvent devenir d é p e n d a n t e s
de l'hypnose. Les séances d'hypnose trop nombreuses
diminuent fortement le seuil de d é f e n s e contre les in-
fluences suggestives (la p u b l i c i t é , par exemple).
• Les suggestions e r r o n é es peuvent aggraver cer-
taines maladies.
• L'interruption brutale de l'hypnose peut engendrer
la nausée, les vertiges, la fatigue, l'engourdissement ou
des troubles de la concentration; ces effets disparaissent
cependant d ' e u x - m ê m e s . Les cas d'angoisse, d ' i n q u i é -
tude et de dépression sont rares. Dans les cas extrêmes ,
il peut être question de troubles de la v o l o n t é et de la
conscience et de collapsus de la circulation sanguine.

— Critique
• Chez certaines personnes, le traitement par l'hyp-

134
La musico-
thérapie

danse lors d'une f ê t e , une musique calme entoure un suite traités au cours d'un entretien avec le t h é r a -
c o r t è g e f u n è b r e : la musique accompagne l'homme de peute.
toutes les cultures, du berceau au tombeau. L'hymne
national exprime l ' i d e n t i t é d'un peuple, chanter en-
— Procédé
semble renforce l ' u n i t é . Nous vivons tous sur un fond
musical g é n é r é de f a ç o n continue par la radio et la t é - L ' é q u i p e m e n t mis à la disposition du patient par le
lévision. m u s i c o t h é r a p e u t e est g é n é r a l e m e n t c o m p o s é d'ins-
A l ' é p o q u e primitive, la musique joua un rôle im- truments à cordes, d'instruments à percussion et de
portant lors des rites religieux; jusqu'au M o y e n - Â g e rythme, d'échelles sonores et de crécelles, souvent
elle fut c o n s i d é r é e comme salutaire et plus tard elle c o m p l é t é s d'un clavier.
devint é d i f i a n t e et relaxante. La m u s i c o t h é r a p i e fut d é - Chaque é l é m e n t musical séparé, la t o n a l i t é , le vo-
v e l o p p é e dans le courant des a n n é e s 60 dans les cli- lume sonore, l'intervalle et le rythme, induit un effet
niques psychiatriques a m é r i c a i n e s. La m u s i c o t h é r a p i e s p é c i f i q u e . L'effet reposant ou revigorant d'une mu-
est une forme de p s y c h o t h é r a p i e . sique d é p e n d aussi du souvenir qui y est lié. La sélec-
tion d'un morceau de musique d é p e n d r a donc du pa-
tient c o n c e r n é .
— Concept de base
La musique est le "langage des sentiments". Elle per-
—Traitement
met d'exprimer des choses qui sont difficiles à formu-
ler. Les m é l o d i e s ou le maniement d'un instrument La t h é r a p i e a g é n é r a l e m e n t lieu sur conseil du m é d e c i n .
peut toucher des é m o t i o n s p r o f o n d é m e n t enfouies. Le traitement m u s i c o t h é r a p i q u e peut être actif ou
La musique é v o q u e des souvenirs de la toute petite passif.
enfance, a m è n e au niveau conscient des é l é m e n t s
perturbants inconscients qui peuvent ainsi être in- M u s i c o t h é r a p i e passive
fluencés. Pour l ' é c o u t e passive de la musique, on offre au pa-
Le traitement m u s i c o t h é r a p e u t i q u e peut se limiter à tient un morceau musical qu'il d é t e r m i n e selon sa pré-
un processus totalement non verbal, mais peut aussi f é r e n c e . Ce morceau suscitera chez lui des souvenirs et
susciter chez le patient le désir de formuler verbale- des associations qu'il pourra revivre et dont il pourra
ment les p r o b l è m e s dans le cadre d'une autre forme parler ensuite avec le t h é r a p e u t e .
de p s y c h o t h é r a p i e .
Trois orientations se distinguent au sein de la musi- M u s i c o t h é r a p i e active
cothérapie : En groupe ou sur une base individuelle, les patients
• La m u s i c o t h é r a p i e psychanalytique veut atteindre jouent d'un instrument qui leur permet d'entrer "en
l'inconscient du patient uniquement par la musique et dialogue" avec leur t h é r a p e u t e . Ce dernier peut les sti-
sans l'intervention de paroles. muler, accompagner leur jeu ou réagir à leurs improvi-
• La m u s i c o t h é r a p i e anthroposophique utilise la mu- sations par son propre jeu. Le travail du t h é r a p e u t e
sique comme moyen de formation artistique et consiste à élargir "l'espace de jeu" du patient tout en
comme moyen d'expression non verbal du patient. jouant. Une improvisation libre permet de donner vie
• La m u s i c o t h é r a p i e i n t é g r a t i v e fait partie des pro- aux sentiments qui pourront ensuite plus facilement
cessus o r i e n t é s sur la psychologie des profondeurs. être e x p r i m é s en paroles.
L ' i n t é g r a t i o n spirituelle de la musique doit former la La m u s i c o t h é r a p i e peut être a p p l i q u é e individuelle-
c a p a c i t é d ' e x p é r i m e n t a t i o n et d'expression du pa- ment ou en groupe. Deux séances peuvent être espa-
tient. Les p h é n o m è n e s psychiques révélés sont en- cées d'un ou plusieurs jours.

135
Méthodes
thérapeutiques
classiques

— Explication de l'action est efficace. La recherche scientifique sur la q u a l i t é de


l'effet et le type de maladies traitées se fait cependant
L'action de la musique intervient par une série d'effets
encore attendre.
qui, en fin de compte, sont tous issus du psychisme.
Elle peut augmenter ou diminuer la tension artérielle,
la tension musculaire, le rythme cardiaque ou respira- — Risques et critique
toire. Elle influence le centre sensoriel du cerveau.
• Aux mains de t h é r a p e u t e s sérieux et qualifiés, la mu-
La musique libère s i m u l t a n é m e n t les tensions phy-
sicothérapie n'entraîne aucun risque digne de ce nom.
siques et spirituelles et suscite une é n e r g i e auto-cura-
• La m u s i c o t h é r a p i e a p p l i q u é e sans la c o m p é t e n c e
tive que l'on croyait perdue. Comme l ' é c o u t e est indis-
requise peut avoir un effet relaxant et salutaire sans
pensable, elle a m é l i o r e la concentration. La musique
pour autant avoir de vertu curative. Le danger subsiste
incite au mouvement et peut donc rendre la t h é r a p i e
que les sentiments suscités ne puissent être gérés par
du mouvement accessible aux personnes entravées. La
le t h é r a p e u t e .
musique permet la communication entre personnes
qui n'ont pas d'autres moyens d'expression ou qui
n'aiment pas parler de choses qui les tracassent. On — Conseil
peut ainsi traiter des t h è m e s qui autrement n'auraient
La m u s i c o t h é r a p i e a p p l i q u é e par des t h é r a p e u t e s qua-
pas pu être a b o r d é s . Le travail en groupe permet aux
lifiés et dans le cadre d'un concept total est à
patients d'aiguiser leur f a c u l t é d'observation et d'exer-
conseiller.
cer de nouvelles formes de comportement.

— Indications
Le but du travail m u s i c o t h é r a p e u t i q u e est le suivant :
La biodanse
élargir le spectre de possibilités du patient et changer
son comportement de f a ç o n constructive pour é p a -
— Historique
nouir au mieux sa p e r s o n n a l i t é .
La m u s i c o t h é r a p i e est avant tout utilisée pour le trai- La danse stimule les gens, les met en transe et fait de-
tement de névroses, de maladies psychiatriques et de puis toujours partie des htuels t h é r a p e u t i q u e s . L'ac-
troubles du d é v e l o p p e m e n t et du comportement d'en- tuelle biodanse (ou t h é r a p i e par la danse) remonte à la
fants et de jeunes personnes. Elle a m é l i o r e le d é v e l o p - p é r i o d e d'avant 1900, quand les artistes c o m m e n c è -
pement mental de personnes h a n d i c a p é e s et atteintes rent à se d é m a r q u e r des règles rigides du ballet clas-
de troubles c é r é b r a u x organiques. Elle offre une aide sique et que la danse libre vit le jour. Le p é d a g o g u e du
aux personnes âgées et aux malades incurables et per- mouvement Rudolf von Laban (1879-1958) d é v e l o p p a
met m ê m e de toucher des patients dans le coma. son propre s c h é m a de danse permettant de d é t e r m i -
La m u s i c o t h é r a p i e permet de limiter la consomma- ner l'état de santé d'une personne et dans les a n n é e s
tion d ' a n a l g é s i q u e s ou de calmants et peut être utili- 40 les danseuses e l l e s - m ê m e s c o m m e n c è r e n t à utiliser
sée comme accompagnement pendant les cures de les pas de danse dans un but t h é r a p e u t i q u e . Dans les
d é s i n t o x i c a t i o n . Des personnes atteintes de maladies a n n é e s 70, des normes furent élaborées pour la for-
psychosomatiques sont de plus en plus traitées par mation et la pratique clinique.
cette technique. Situation actuelle
Dans le cadre d'un traitement clinique et d'un Notre pays compte un nombre l i m i t é de t h é r a p e u t e s
concept p s y c h o t h é r a p e u t i q u e total, la m u s i c o t h é r a p i e par la danse, principalement actifs dans des institu-

136
tions psychiatriques ainsi que dans des unités de trai-
tement d'affections psychosomatiques, d ' o r t h o p é d a -
gogie et de r é é d u c a t i o n . Peu de ces t h é r a p e u t e s ont
leur propre cabinet. Par ailleurs, des personnes insuffi-
samment f o r m é e s pratiquent é g a l e m e n t la t h é r a p i e
par la danse.

—Concept de base
La danse est une forme d'expression universelle qui
permet d'extérioriser ce que l'on ressent dans son
corps et ce qui est enfoui dans la " m é m o i r e corpo-
relle" : ce qui sollicite l'esprit, limite le mouvement et
l'expression corporelle. La danse peut aider à se libérer
de ces contraintes et à lever les limitations de mouve-
ment et les handicaps physiques.
" d i g n i t é " . On peut aussi symboliquement "casser ses
c h a î n e s " de sa propre initiative ou transformer ses d é -
— Procédé
sirs en mouvements. Le t h é r a p e u t e peut réagir face au
Le corps du patient devient l u i - m ê m e un moyen dia- jeu de la danse, l'accompagner, contraster avec ce qui
gnostique et t h é r a p e u t i q u e . La relation de confiance est e x p r i m é , entrer en contact physique ou se laisser
avec le t h é r a p e u t e constitue la base qui permet le mouvoir.
changement. Les sentiments et les pensées qui jaillissent pendant
la performance sont e x p r i m é s par la parole. Le groupe
d é c r i t alors ses impressions, ce qui aide à gérer le v é c u .
— Traitement
Lors d'une s é a n c e de danse u l t é r i e u r e , ce qui a
La biodanse est une forme de p s y c h o t h é r a p i e . Elle é t é p e r ç u au niveau conscient est e x p r i m é d'une
peut être a p p l i q u é e en groupe ou en séance indivi- autre f a ç o n . Peu à peu, les patients a c q u i è r e n t un
duelle, avec ou sans musique. La propre voix ou divers plus ample "espace de mouvement", é g a l e m e n t au
instruments peuvent donner le rythme et le tempo ou niveau de leurs sentiments et de leur comporte-
encore jouer des m é l o d i e s qui e n t r a î n e n t le mouve- ment.
ment et la danse. Pour des personnes en parfaite s a n t é , la danse est
On danse g é n é r a l e m e n t avec tout le corps mais les é g a l e m e n t utile pour renforcer les aptitudes mentales
jambes, les mains et les doigts peuvent é g a l e m e n t ex- et sociales et pour élargir le r é p e r t o i r e des mouve-
primer des sentiments par e u x - m ê m e s . ments.
A p r è s avoir d é t e r m i n é les entraves qui freinent l'ex- Formation du ttiérapeute
pression, les t h é r a p e u t e s donnent g é n é r a l e m e n t un En g é n é r a l , les s o c i o - p é d a g o g u e s veulent se profiler
t h è m e , par exemple un rêve ou une scène de la vie, comme professionnels de la t h é r a p i e par la danse;
auquel il faut donne la forme d'un "tableau vivant". Ils leurs formations (d'une d u r é e de deux à trois ans)
peuvent aussi demander de mimer un sentiment p r é s e n t e n t cependant de grandes d i f f é r e n c e s . Le
comme la colère ou le d é v o u e m e n t , de représenter en titre n ' é t a n t pas p r o t é g é , aucun c o n t r ô l e n'est
dansant un objet ou un é l é m e n t naturel, la f o r ê t par e x e r c é sur la c o m p é t e n c e des t h é r a p e u t e s par la
exemple, ou de personnifier un concept comme la danse. ,

137
Méthodes
thérapeutiques
classiques

— Explication de l'action La biodanse a m é l i o r e aussi la m o b i l i t é des personnes


saines.
G r â c e à la danse, des personnes coincées et limitées
parviennent aussi à s'exprimer et à réagir s p o n t a n é -
ment. En dansant et en partageant les sentiments des — Critique
patients, les t h é r a p e u t e s tentent de mettre à nu et de
• A p p l i q u é e dans le cadre d'une approche clinique
préciser leur monde é m o t i o n n e l . Ils peuvent ainsi fran-
totale et c o m b i n é e à l ' a r t - t h é r a p i e , il est p r o u v é que la
chir les barrières de f a ç o n ciblée et stimuler un nou-
biodanse est efficace. On ne sait cependant pas si c'est
veau comportement.
elle qui est à l'origine des résultats.
• Si l'on ne peut gérer les sentiments qui "jaillissent"
— Indications pendant la danse et si le t h é r a p e u t e est mal f o r m é , la
biodanse aura dans le meilleur des cas une simple va-
La biodanse est a p p l i q u é e lors du traitement de per-
leur de d é t e n t e et d ' e x p é r i e n c e .
sonnes h a n d i c a p é e s mentales, malvoyantes et malen-
tendantes pour promouvoir leur perception de l'envi-
ronnement; pour les personnes à m o b i l i t é r é d u i t e ou — Conseil
atteintes d'un handicap physique, les personnes âgées
La biodanse est à conseiller pour les indications re-
et les malades chroniques, cette t h é r a p i e peut renfor-
prises ci-dessus lorsqu'elle est a p p l i q u é e dans le cadre
cer la perception du corps et compenser le manque de
d'un traitement clinique ou d'un concept p s y c h o t h é r a -
mouvement. C'est la raison pour laquelle elle est de
peutique total et sous la direction de t h é r a p e u t e s qua-
plus en plus a p p l i q u é e dans la m é d e c i n e de cures.
lifiés.
Pour les personnes atteintes de troubles psychoso-
matiques et de névroses ainsi que pour les toxico-
manes, la biodanse affine la perception physique et
mentale.
Pour celles qui établissent difficilement un contact Les cures
avec d'autres personnes, la biodanse les stimule à le
faire.
— Historique
Les Romains savaient déjà combien un changement
d'air pouvait être salutaire : ils se rendaient de temps
en temps au "balneum". Ce terme ne se rapportait
pas uniquement au fait de se baigner dans les
thermes, mais se r é f é r a it à tout ce que l'endroit avait
à offrir : des cures de boisson, des promenades au so-
leil, de l'air frais, des conversations d é t e n d u e s et
m ê m e une aventure erotique avec ce que l'on appel-
lerait aujourd'hui un "amour de vacances". Ces cures
sont devenues des " s t i m u l o t h é r a p i e s " , des sources de
jouvence pour tous les sens. La "Marienbader E l é g i e "
du p o è t e allemand Johann Wolfgang von Goethe
(1749-1832) est un t é m o i g n a g e célèbr e de cet effet
stimulant.

138
Les cures font partie des t h é r a p i e s naturelles dans le dies chroniques et psychiques et é v e n t u e l l e m e n t à p r é -
sens classique du terme parce qu'elles recourent à des venir les rechutes.
é l é m e n t s naturels comme l'eau, la terre, le soleil, le Le fait de se m é n a g e r et de se d é t e n d r e , de se lais-
vent, l'altitude, le froid et la chaleur à des f i n s . t h é r a - ser stimuler à un changement de comportement dans
peutiques. un but salutaire sont les facteurs-clés du succès. Les
Situation actuelle conditions sont le d e g r é de c h a r g e a b i l i t é de l'orga-
La m é d e c i n e de cures offre aujourd'hui bien plus que nisme et la v o l o n t é de collaborer activement.
les r e m è d e s spécifiques à l'endroit : toute une série de
traitements doivent assurer la p r é v e n t i o n , permettre la
— Procédé
r é é d u c a t i o n après des maladies graves et soulager la
souffrance chronique. Le choix d'un centre de cure et des r e m è d e s spéci-
Les r e m è d e s salutaires fournis sur place sont judi- fiques que l'on y trouve d é p e n d de la nature des
cieusement c o m b i n é s aux massages (voir p. 68), à la plaintes. Les cures fonctionnent sur base des produits
t h é r a p i e du mouvement et la k i n é s i t h é r a p i e (voir locaux : eaux m i n é r a l e s, gaz salutaires, terres aux ver-
p. 76), à la t h é r a p i e respiratoire (voir p. 128), à la re- tus t h é r a p e u t i q u e s et climat.
laxation (voir p. 121) et aux cours o ù on (re)découvre faux minérales : dans les centres de cure, elles sont
la créativité et o ù on peut s'exprimer g r â c e à la pein- d i f f é r e n t e s de l'eau potable du fait de leur teneur plus
ture, la c é r a m i q u e , la musique, la danse, etc. Le temps importante en m i n é r a u x ou autres é l é m e n t s actifs ou
libre dont on dispose pendant la cure peut susciter la de leur t e m p é r a t u r e plus élevée. Les é l é m e n t s en ques-
joie de vivre si souvent compromise par le stress de la tion sont absorbé s par le système digestif et arrivent
vie de tous les jours. Grâc e à l'interaction avec des per- ainsi dans le sang. Ils sont à peine absorbés par la peau.
sonnes c o n f r o n t é e s à des p r o b l è m e s similaires pen- Gaz ; le gaz carbonique, l ' h y d r o g è n e s u l f u r é et le
dant la cure, il devient plus facile d'insérer les mo- radon sont des gaz salutaires.
ments de repos nécessaires, de trouver la motivation Terres thérapeutiques : elles sont a p p l i q u é e s sous la
pour changer d ' é t a t d'esprit et d'apprendre à vivre forme de boue ou de cataplasme. Il s'agit soit de pro-
d'une f a ç o n plus saine. duits de d é c o m p o s i t i o n v é g é t a l e comme la tourbe, de
Ce que de nombreuses offres promettent restera matières m i n é r a l es comme le limon de mer c o m p o s é
cependant du domaine des rêves : la "jeunesse d'argile et d ' é l é m e n t s calcaires ou de pierres finement
é t e r n e l l e " ou le "rajeunissement" ne sont pas à broyées (fango).
vendre quel que soit le prix que l'on paie pour une C//maf ; on utilise d i f f é r e n t e s p r o p r i é t é s du climat.
cure. Un climat relaxant pour les patients est caractérisé par
Les cures entrent de plus en plus en c o n s i d é r a t i o n de faibles variations de t e m p é r a t u r e et de pression
pour les affections de l'appareil locomoteur, des voies pendant la j o u r n é e et un air pur. Les stimuli clima-
respiratoires et du système cardiovasculaire. tiques sont l'altitude, le refroidissement intense, les
vents forts et la teneur en sel de l'air. Les côtes mari-
times et les sites de moyenne et haute altitude sont
— Concept et explication de l'action
a p p r o p r i é s aux cures climatiques.
Le sens d'une cure réside dans l ' i n t é g r a t i o n de me-
sures é v i d e n t e s qui doivent stimuler l'organisme en
—Traitement et indications
peine à changer, à s'adapter : il doit s'acclimater (voir
s t i m u l o t h é r a p i e p. 30). Le but est de mobiliser la force Les cures sont utiles pour la p r é v e n t i o n et la r é g u l a r i -
auto-curative du corps, de renforcer sa résistance à de sation de tous les troubles fonctionnels et les p h é n o -
nouvelles affections, à la souffrance en cas de mala- m è n e s de vieillissement p r é c o c e .

139
Méthodes
thérapeutiques
classiques

Elles soulagent et accompagnent la convalescence en Quand ?


cas d'affections aiguës mais surtout chroniques, la r é - Les bains de soufre sont r e c o m m a n d é s en cas d'affec-
é d u c a t i o n après une maladie, un accident ou une o p é - tions inflammatoires et allergiques. Ils a t t é n u e n t les
ration. Les cures é v i t e n t le recours p r é c o ce aux soins maladies rhumatismales et sont très utiles en cas d'af-
permanents. fections articulaires chroniques. Ils ont un effet t h é r a -
peutique sur les maladies de la peau telles que le pso-
riasis, la n é v r o d e r m i t e , l'acné et l ' e c z é ma chronique.
Les cures de bains
Un corps p l o n g é dans l'eau subit une poussée vers le Les bains d'eau s a l é e
haut et ne pèse plus qu'un d i x i è m e de son poids. Un Les bains d'eau salée ont vu le jour partout o ù l'on ex-
bain repose donc les muscles. Il diminue aussi la ten- trayait du sel de la montagne. On les trouve sous la
sion artérielle, freine les hormones de stress et purifie. forme de sources froides ou de thermes avec ou sans
Le mouvement dans l'eau augmente la m o b i l i t é . L'eau autres é l é m e n t s actifs. La plupart des bains d'eau salée
chaude dilate les vaisseaux sanguins et a m é l i o r e l'irh- contiennent de 1,5 à 6 % de sel de cuisine.
gation sanguine, assouplit les articulations malades, Beaucoup de centres de bains d'eau salée offrent
stimule la respiration, calme la douleur et les inflam- é g a l e m e n t des inhalations d'air à haute teneur en sel.
mations. Elle stimule l'excitabilité de la peau, donne Quand ?
une nouvelle perception du corps et influence positive- Se baigner dans une eau à forte teneur en sel a t t é n u e
ment l'esprit. toutes les formes de rhumatismes et de maux g y n é c o -
> Attention : les bains sollicitent les personnes au logiques et peut faire de l'effet en cas d'affections de
c œ u r fragile. la peau comme les inflammations, l'acné et l ' e c z é m a .
Le traitement dispensé à la Mer Morte est connu pour
Les bains de mouvement l ' a m é l i o r a t i o n qu'il peut apporter en cas de psoriasis,
L'eau d é c h a r g e les articulations. Les personnes à mo- une maladie de la peau p l u t ô t tenace, après une cure
bilité r é d u i t e se meuvent plus facilement dans l'eau. La de 4 à 6 semaines. La haute teneur en sel de l'eau ren-
résistance aux mouvements offerte par l'eau peut être force l'effet t h é r a p e u t i q u e des rayons du soleil. Cet ef-
utilisée pour e n t r a î n e r la force des muscles affaiblis. fet peut être " i m i t é " par des rayons U.V. après un bain
Quand ? d'eau salée (pour les risques, voir photothérapie
La gymnastique aquatique a t t é n u e les plaintes en cas p. 55).
de rhumatisme des tissus mous, de maladies d é g é n é - Inhialations : elles a t t é n u e n t les affections chro-
ratives chroniques de l'appareil locomoteur, de niques des voies respiratoires inférieures et s u p é -
troubles du mouvement et de la position d'origine rieures ainsi que l'inflammation des sinus frontaux et
neurologique, d ' o s t é o p o r o s e , de myopathies et après nasaux.
une o p é r a t i o n de l'appareil locomoteur. La gymnas- La tlialassothérapie est une forme particulière de
tique aquatique entretient la m o b i l i t é et est utile en traitement : en plus des stimuli du climat agissent ici
cas de r é é d u c a t i o n . l ' é c u m e salée de la mer et l'influence d ' o l i g o é l é m e n t s
comme l'iode.
Les bains de soufre
Les sources sulfureuses contiennent un m é l a n g e de Les bains de gaz carbonique
d i f f é r e n t e s liaisons sulfurées. Celles-ci stimulent l'irri- Les sources riches en gaz carbonique sont utilisées de-
gation de la peau. Un bain de soufre devrait durer de puis des siècles. Pour ce genre de bains, on peut aussi
10 à 20 minutes. Un tel bain sollicite cependant le utiliser du dioxyde de carbone d'origine artificielle (voir
corps et doit être suivi de repos. aussi t h é r a p i e par gaz carbonique p. 224).

140
Les cures

Quand ? terres contiennent une série de produits chimiques ac-


Ce bain améliore l'irrigation de la peau. Il est utile en cas tifs. Au niveau t h é r a p e u t i q u e , ceux-ci jouent cepen-
d'hypertension artérielle, d'occlusions vasculaires dans les dant un rôle moins important que la p r o p r i é t é de r é -
bras et les jambes et de fragilité artérielle chronique. Il at- tention de la chaleur de la terre e l l e - m ê m e et de sa fa-
t é n u e certaines plaintes cardiovasculaires d'origine végé- c u l t é de la restituer graduellement et r é g u l i è r e m e n t à
tative et psychosomatique. On ne peut prendre de bains la zone du corps t r a i t é e .
de gaz carbonique en cas d'affections et d'infections Les cataplasmes de tourbe ou de boue d'une tem-
graves et aiguës des poumons, du c œ u r et de la peau. p é r a t u r e de 42 à 4 8 ° C sont a p p o s és sur les parties ma-
lades du corps pendant environ 20 minutes. Les bains
Les bains de radon de boue ne peuvent cependant pas dépasser les 4 0 ° C .
Le radon, un gaz rare radioactif, se rencontre dans des Quand ?
sources naturelles et dans l'air de galeries minières; on Les traitements à base de tourbe sont utiles en cas
le retrouve aussi en concentrations variables dans les d'affections rhumatismales chroniques, après des bles-
habitations. sures de l'appareil locomoteur, lors d'inflammations
Traditionnellement, on recommande aux personnes chroniques du tube digestif et des voies urinaires, de
atteintes d'affections articulaires inflammatoires d é g é - troubles fonctionnels de l'irrigation sanguine et de
nératives une cure de boisson d'eau de radon, un bain maux d'ordre g y n é c o l o g i q u e .
dans la m ê m e eau ou un séjour dans l'air riche en ra- >• Attention : les bains de tourbe complets sont inter-
don d'une galerie m i n i è r e . dits en cas de fièvre et de maladies infectieuses, lors de
Quand ? lésions c u t a n é e s importantes, de faiblesse cardiaque et
Il n'est pas p r o u v é scientifiquement que le soulage- d'hypertension artérielle sévère.
ment a p p o r t é par ce genre de cure soit v é r i t a b l e m e n t Les bains de tourbe collectifs ne sont pas h y g i é -
d û au radon. Selon une é t u d e , les cures de radon n'ont niques et sont donc à déconseiller. A p r è s chaque bain
pas plus à offrir que les autres cures thermales. Elles individuel, la baignoire doit être parfaitement n e t t o y é e
sont à déconseiller aux personnes jeunes et surtout et la tourbe ne peut être réutilisée q u ' a p r è s avoir é t é
pendant la grossesse. désinfectée.
>• Attention : le radon est c a n c é r i g è n e . Un bain dans
l'eau de radon correspond à une dose d'irradiation
d'une radiographie du corps entier. A p r è s 15 passages
Les cures de boisson
dans la galerie d'une mine, on atteint la dose d'irra- Au 19e siècle , les cures de boisson constituaient
diation maximaie pour une a n n é e selon la norme de encore un traitement s p é c i f i q u e pour les troubles
protection en vigueur pour les mineurs. Ceci corres- de l'appareil digestif jusqu'au moment o ù elles f u -
pond à une exposition du corps à une concentration rent graduellement r e m p l a c é e s par des m é d i c a -
de radon 20 fois plus élevée que la moyenne d'une ha- ments actifs.
bitation (166 500 becquerels par m è t r e cube). Cette Actuellement, on boit à l'occasion d'une cure de
concentration est plus élevée que celle a b s o r b é e par boisson j u s q u ' à 1,5 litre d'eau de cure chaque jour
les habitants d'une maison qui doit être assainie pour pendant quelques semaines selon l'avis m é d i c a l . La
cause de haute concentration en radon. cure s'accompagne souvent de mesures diété-
tiques.
Traitements à base de tourbe Quand ?
et bains de boue Toutes les preuves scientifiques de l'efficacité véritable
La tourbe est le produit le plus actif parmi toutes les des cures de boisson n'ont pas encore été fournies. Se-
terres aux vertus t h é r a p e u t i q u e s . Selon l'origine, ces lon la composition de l'eau, elles permettraient de r é -

141
Méthodes
thérapeutiques
classiques

guler l'action de l'estomac, de l'intestin, du foie, de la refroidissements. La c l i m a t o t h é r a p i e est surtout utili-


bile, du pancréas, des reins, de la vessie et des voies sée pour la convalescence et la p r é v e n t i o n .
urinaires. Le corps s'acclimate g é n é r a l e m e n t après la troi-
>• Attention : les cures de boisson sont interdites en sième semaine. L'effet d'une cure de 6 semaines dure
cas d'affections inflammatoires aiguës, de tendance à g é n é r a l e m e n t un an. Il peut encore être r e n f o r c é par la
l ' h é m o r r a g i e au niveau digestif, de faiblesse cardiovas- t h é r a p i e de Kneipp et les traitements de p h y s i o t h é r a -
culaire, de propension à l ' œ d è m e , de glaucome et pie.
d'hypertension. >• Attention : un séjour en haute montagne ne peut
être r e c o m m a n d é à des personnes souffrant d'affec-
tions cardiovasculaires.
La c l i m a t o t h é r a p i e
Hippocrate déjà exposait ses patients à la stimulation
d'un climat é t r a n g e r dont ils n'avaient pas l'habitude.
Les cures de terrain
L'action c o m b i n é e de toutes les influences du temps et Les cures de terrain sont c o n s t i t u é e s de longues pro-
du climat sur l'homme n'est cependant q u ' à peine menades et d'exercices ciblés en plein air. Le paysage,
é t u d i é e sur le plan scientifique. l'augmentation progressive des prestations et l'adap-
Il n'y a à ce jour pas de preuves permettant d'affir- tation à l'altitude renforcent la joie de vivre et la
mer que tel type de climat "rend malade". Il est ce- conscience de soi. S'entraîner sur un home-trainer ou
pendant certain qu'un vent fort, humide et froid, la dans une salle de fitness ne constitue pas une alterna-
grande chaleur, le temps humide et chaud et le tive a d é q u a t e .
brouillard sollicitent l'organisme. Il est également Quand ?
p r o u v é que la vie dans des espaces à air c o n d i t i o n n é En cas de maladies cardiovasculaires, de troubles du
ou s u r c h a u f f é s rend le corps sensible et v u l n é r a b l e . Si m é t a b o l i s m e , de stress et d ' é p u i s e m e n t nerveux.
ce corps s'habitue à nouveau aux stimuli climatiques
accrus, il peut regagner sa résistance et sa f a c u l t é
d'adaptation. Les cures d'amaigrissement
Les climats des côtes maritimes (avec soleil et vent)
et les r é g i m e s
et des hautes et moyennes montagnes sont aujour- Quand ?
d'hui considérés comme salutaires. Les variations de Les cures d'amaigrissement et les r é g i m e s sont utiles
t e m p é r a t u r e , l'air frais et la l u m i è r e du soleil stimulent. pour se débarrasser d'un excès p o n d é r a l et pour chan-
Mais la pollution par les gaz d ' é c h a p p e m e n t atteint de ger ses habitudes alimentaires, par exemple en cas de
plus en plus ces endroits é g a l e m e n t (concernant les troubles du m é t a b o l i s m e ou d'artériosclérose. Ils peu-
risques, voir aussi p h o t o t h é r a p i e p. 66). vent aussi contribuer à un changement m é t a b o l i q u e
Les cures climatiques comprennent des cures de re- en g é n é r a l et mener à un sentiment de b i e n - ê t r e (voir
pos dosées, des bains d'air frais à en frissonner, du j e û n e p. 92).
sommeil à la belle étoile et de l'activité physique
comme les promenades.
— Risques
Quand ?
Les cures climatiques peuvent e n t r a î n e r le système car- Au cours des cures de toute nature, une " r é a c t i o n au
diovasculaire et la respiration. La bronchite, l'asthme, bain " peut se manifester : après environ sept jours, les
les allergies, les affections c u t a n é e s , l'hypertension et plaintes peuvent s'aggraver et ne diminuer que pro-
les troubles du m é t a b o l i s m e s ' a m é l i o r e n t , l'épuise- gressivement. A la fin d'une cure, les plaintes peuvent
ment nerveux décroî t et le corps s'endurcit contre les é g a l e m e n t s'aggraver et l ' a m é l i o r a t i o n permanente ne

142
s'installe que peu à peu. Ce genre de r é a c t i o n est
c o n s i d é r é e comme un bon signe : l'organisme est en-
core capable de réagir. L'effet stabilisant d'une cure de
plusieurs semaines et correctement m e n é e se main-
tient g é n é r a l e m e n t pendant neuf à douze mois.

— Conseil
Les cures sont à conseiller pour les plaintes reprises
sous le point "Indications".

143
Systèmes médicaux étrangers

144
Systèmes
médicaux
étrangers

145
Systèmes
médicaux
étrangers

Cependant, les m é d e c i n e s exotiques venues de


' é t r a n g e r perdent souvent leur attrait, qui est ce-
ui de toute n o u v e a u t é , lorsque leur effet est
connu de tous ou qu'une personne les a es-
sayées personnellement. Un bon exemple de
cette situation : l'acupuncture. En trois
siècles, l'acupuncture est revenue cinq fois
"sur des bases neuves" en Europe; entre
ces p é r i o d e s de renaissance, elle a toujours
peu à peu s o m b r é dans l'oubli.
Lorsque les voyageurs quelque peu t é m é r a i r e s s'aven-
turaient dans les pays lointains, ils faisaient f r é q u e m -
ment éta t de m é t h o d e s t h é r a p e u t i q u e s qu'ils avaient
d é c o u v e r t e s chez des peuplades inconnues. Les marins
r a m e n è r e n t ainsi ces é t r a n g e s r e m è d e s vers leur terre
L'ethnomédecine
d'ohgine. Aujourd'hui encore, tout ce qui est é t r a n g e r
attire plus de monde que jamais : les voyageurs entre- Depuis peu, les regards de nombreux patients fascinés
prennent de longs voyages, les malades e s p è r e n t ob- par l'exotisme se tournent vers la m é d e c i n e t i b é t a i n e ,
tenir la g u é h s o n en utilisant ce que les autres peu- le chamanisme, les m é t h o d e s de soins des peuplades
plades utilisent pour se soigner. Plus l'origine de la m é - i n d i g è n e s d ' A m é r i q u e du Nord et d ' A m é r i q u e latine.
decine est é l o i g n é e du pays dont on vient, plus la On utilise des substances aux vertus curatives impor-
m é t h o d e est ancienne, plus la culture dont cette tech- tées d'Asie, on recherche les saunas construits sur
nique vient est é t r a n g e , plus les gens auront tendance l'exemple indien, on se livre à des rituels dansés et on
à croire en la réussite du guérisseur. organise m ê m e des séances pour marcher sur des
Les é t u d i a n t s qui ont p a r t i c i pé aux mouvements de charbons ardents.
mai 68 et des a n n é e s 70 ont fait le voyage jusqu'en Ex- Tantôt l'ethnomédecine i m p o r t é e doit g u é r i r les
t r ê m e - O r i e n t pour apprendre à c o n n a î t r e et à s ' i m p r é - maladies, t a n t ô t elle doit p r o t é g e r contre certains
gner de la religion et de la f a ç o n de penser des locaux. troubles, t a n t ô t encore les p r o c é d é s sont utilisés pour
Dans les d é c e n n i e s suivantes, l'Occident a d é v e l o p p é la purification de l ' â m e . Le r é p e r t o i r e de l'exotisme va
un i n t é r ê t sans cesse plus m a r q u é pour les m é t h o d e s des plantes et champignons inconnus j u s q u ' à la magie
t h é r a p e u t i q u e s de l ' E x t r ê m e - O r i e n t. C'est ainsi que vaudou et aux exorcismes traditionnels, deux tech-
l'acupuncture et la m é d i t a t i o n indienne sont devenues niques par lesquelles le mauvais esprit dont la magie a
très populaires. p r o v o q u é la maladie devrait être repoussé.
De nos jours, nombre de t h é r a p e u t e s e u r o p é e n s
ont repris à leur compte la m é d e c i n e chinoise (voir
p. 148) ou les anciennes techniques de g u é r i s o n in-
Les p r o b l è m e s de transfert
diennes (voir p. 161), comme si elles faisaient partie in- Les systèmes m é d i c a u x é t r a n g e r s peuvent enrichir
t é g r a n t e de la m é d e c i n e de chez nous. Ces m ê m e s notre m é d e c i n e occidentale f o n d é e sur les sciences na-
t h é r a p e u t e s ont d'ailleurs aussi e m p r u n t é à ces m é - turelles car ils ouvrent de nouvelles portes avec leurs
thodes exotiques leur m a n i è r e de penser, comme s'ils idées, leur f a ç o n de penser, leurs t h é o r i e s et leurs
en connaissaient le contenu, c o m p l i q u é s'il en est, sur é b a u c h e s d'explications, et permettent de remettre
le bout des doigts. Les patients ont volontairement re- notre propre m é d e c i n e en question. Ils peuvent ouvrir
pris de tout cela ce qui leur semblait le plus plausible. la voie à de nouveaux types de traitements et élargir le

146
L'ethno-
médecine

spectre de la p h a r m a c o p é e avec leur trésor de plantes duit du pays dans lequel elle est née et a é t é p r a t i q u é e
m é d i c i n a l e s . Pourtant, transporter ces m é t h o d e s de au fil des siècles. Toutes les conditions religieuses, cul-
leur pays d'origine jusque chez nous et en faire l'éloge turelles et sociales s'y r e f l è t e n t .
ne peut que mener à la d é c e p t i o n . Par la force des choses, les types de pathologie et
Bon nombre de peuplades proches de la nature ne leur d é r o u l e m e n t se distinguent d'une culture à
connaissent pas la transmission écrite. Elles ne docu- l'autre, d'une é p o q u e à l'autre. Chaque m é d e c i n e est
mentent pas leurs paroles et donc pas leurs m é t h o d e s p r o f o n d é m e n t a n c r é e dans le systèm e de p e n s é e de la
curatives. La plupart du temps, le savoir est transmis culture dans laquelle elle é v o l u e : que le t h é r a p e u t e et
oralement à certains membres pour lesquels ce savoir le patient croient en l'effet des moyens e m p l o y é s est
est une preuve essentielle de leurs c o m p é t e n c e s . Ce l'une des conditions d'ensemble qui font qu'un traite-
qui nous vient donc aujourd'hui de ces tribus ne sont ment va aider le patient. Il est donc impossible de dire
souvent que des fragments de l'ensemble de ces en- s'il est utile ou si cela peut tout simplement fonction-
seignements. ner en transposant les expériences de traitements em-
ployés dans d'autres sociétés et cultures vers l'Europe,
sans avoir auparavant m e n é une r é f l e x i o n . Souvent, ce
Les p r o b l è m e s de description sont quelques fragments d'un système m é d i c a l é t r a n -
Tous les descriptifs de pathologie qui nous semblent ger qui sont repris ou c'est l'organisation fondamen-
aujourd'hui si clairs ne le sont en fait pas autant lors- tale de sa pensée qui est m o d i f i é e j u s q u ' à ce qu'elle
qu'on é t u d i e leur pendant dans les anciens écrits et soit a d a p t é e à la f a ç o n de penser et à la mode occi-
chez d'autres peuplades. Pour ce qui est de l'anatomie dentales. Ceci est vrai pour la m é d e c i n e traditionnelle
du corps humain, une multitude de r e p r é s e n t a t i o n s chinoise telle qu'elle est p r a t i q u é e en Occident (voir
avaient et ont toujours cours chez ces peuples et p. 149), tout comme pour la mode qui copie les rituels
s ' é c a r t e n t largement des nôtres . Les maladies aussi de g u é r i s o n chamaniques : dans les c o m m u n a u t é s in-
portaient auparavant d'autres noms qu'aujourd'hui. d i g è n e s , les c é r é m o n i e s de ce genre sont liées à la
Les plantes m é d i c i n a l e s ne sont pratiquement jamais croyance aux ancêtre s et au cycle du temps. D é t a c h é es
i d e n t i f i é es et définies de la m a n i è r e précise et habi- de ces liens avec leur culture d'origine, elles perdent
tuelle que nous connaissons aujourd'hui. Peut-être uti- leur sens et probablement aussi leur f a ç o n d'agir.
lisait-on et utilise-t-on parfois encore des plantes simi-
laires ou certaines autres parties de la plante, dont les
effets peuvent eux aussi être d i f f é r e n t s . Les indications Les p r o b l è m e s é c o l o g i q u e s
qui ont é t é d o n n é e s pour telle ou telle substance ac- Il y a des siècles, l'homme n'aurait jamais pu imaginer
tive ne sont p e u t - ê t r e pas n é c e s s a i r e m e n t compa- de quelle m a n i è r e ses descendants pourraient exploi-
rables aux n ô t r e s . ter la nature. L'homme a utilisé des plantes sans m ê m e
Ces nombreuses i m p r é c i s i o n s dans le transfert des se poser la question de savoir si, ce faisant, il ne venait
enseignements traditionnels vers la m é d e c i n e actuelle pas troubler un é c o s y s t è m e .
font de ce genre de m é d e c i n e s des m é d e c i n e s e x p é h - Ceci est é g a l e m e n t vrai pour les peuples proches de
mentales, mais pas de "meilleures" m é t h o d e s t h é r a - la nature d'aujourd'hui. Ils utilisent des plantes ainsi que
peutiques, en tout cas de prime abord. des animaux (en partie) qui appartiennent actuellement
à des espèces menacées, afin de produire des remèdes.
Les pays dans lesquels ces r e m è d e s sont produits
Les p r o b l è m e s culturels comptent g é n é r a l e m e n t parmi les plus pauvres. Là-
Aucune m é d e c i n e n'existe seule, dans un environne- bas, quasiment personne ne se soucie de la sensibilité
ment fait uniquement de vide. Elle est toujours le pro- des questions é c o l o g i q u e s en Occident lorsqu'on en-

147
Systèmes
médicaux
étrangers

trevoit une possibilité de gagner un peu d'argent pour 70 mg d'arsenic et plus d'un gramme de mercure.
assurer sa subsistance. C'est ainsi que les derniers rhi- Au d é b u t des a n n é e s 90, la l i t t é r a t u r e m é d i c a l e fit
n o c é r o s et les derniers tigres sont tués afin que cer- é t a t d'un empoisonnement au plomb causé par la
taines parties de leur corps puissent entrer dans la p r é - prise de r e m è d e s indiens aux plantes. Les r e m è d e s p r é -
paration de r e m è d e s douteux f a b r i q u é s pour de riches parés contenaient entre 7,5 et 22 mg de plomb par
clients. gramme.
La l i t t é r a t u r e d é c r it des empoisonnements chro-
niques après l'emploi de r e m è d e s aux recettes est-asia-
Les p r o b l è m e s pharmaceutiques tiques et indiennes. Neuf patients d'une clinique belge
La composition de bon nombre de produits i m p o r t é s ont souffert d'un blocage rénal suite à une cure de re-
de cultures é t r a n g è r e s n'est pas fournie. D'autres ne m è d e s t i b é t a i n s amincissants.
font pas l'objet d'une d é c l a r a t i o n c o m p l è t e d ' i n g r é - Ces p r o b l è m e s se sont principalement m a n i f e s t é s
dients. Bien des fabricants vont m ê m e j u s q u ' à taire des avec des produits f a b r i q u é s en Asie et i m p o r t é s ensuite
informations essentielles du fait que ces produits ne en Europe, et non avec des r e m è d e s préparés sur notre
sont pas autorisés en Europe. continent.
L'analyse de certaines substances produites en Asie Les vendeurs de m é d i c a m e n t s et r e m è d e s i m p o r t é s
et déclarées comme é t a n t "uniquement à base de jurent que leurs produits subissent des tests de p u r e t é
plantes" a parfois révélé certaines surprises. Ces pro- avant d ' ê t r e mis en vente. Malheureusement, ceux qui
duits contenaient en effet des substances que toute ne souhaitent pas faire une confiance aveugle à de
personne adepte des m é d e c i n e s naturelles souhaite à telles affirmations peuvent tout au plus se renseigner
tout prix éviter : la p h é n y l b u t a z o n e et l ' i n d o m é t a c i n e , a u p r è s du fabricant ou de l'importateur.
deux produits contre les rhumatismes, le d i a z é p a m , un Celui qui peut é c h a p p e r aux dangers des m é l a n g e s
calmant, ainsi que trois c o r t i c o s t é r o ï d es (prednisolone, indésirables est celui qui reçoit la recette du r e m è d e
b é t a m é t h a s o n e et d e x a m é t h a s o n e ) . Des alcaloïdes par écrit et fait p r é p a r e r l u i - m ê m e le produit dans une
d'opium ont m ê m e déjà é t é d é c o u v e r t s . Et dans de pharmacie.
nombreux pays, le cannabis (aussi n o m m é haschisch)
est é g a l e m e n t utilisé comme r e m è d e , ce qui veut dire
qu'il est soit utilisé comme plante m é d i c i n a l e pure et
simple, soit a j o u t é à certaines p r é p a r a t i o n s à base de
plantes. La médecine traditionnelle
Dans beaucoup de r e m è d e s asiatiques, des i n g r é - chinoise (MTC)
dients comme les m é t a u x lourds (par exemple le
plomb, l'antimoine, l'arsenic, le cuivre, le fer, le mer-
cure et le zinc) sont monnaie courante. Lorsque ces
— Historique
m é t a u x entrent dans la m é t h o d e de p r é p a r a t i o n , ils
sont considérés comme des composants sans action La m é d e c i n e traditionnelle chinoise est puissamment
t h é r a p e u t i q u e et qui, selon cette m é d e c i n e , ne doivent a n c r é e dans le confucianisme et le t a o ï s m e . Dans ces
donc pas être m e n t i o n n é s . deux philosophies, l'idéal à atteindre est l'harmonie
Une é t u d e a m é r i c a i n e m e n é e sur une c a t é g o r i e de entre le corps et l'esprit. Confucius essayait de tendre
r e m è d e s chinois à prendre en cas de rhumatisme ou vers une vie moralement correcte dans le but d ' é t a b l i r
de fièvre a révélé dans huit cas sur neuf la présence de un é t a t bien o r g a n i s é ; les taoi'stes, quant à eux, cher-
fortes concentrations en mercure et en arsenic. Boire chaient à atteindre cette organisation o r d o n n é e en
une tasse de t h é deux fois par jour signifiait ingérer établissant un lien harmonieux entre l'homme et la na-

148
La médecine
traditionnelle
chinoise

ture. Ce n'est qu'au d é b u t de notre ère que ces idées cemment le qigong (voir p. 160), sont nées à l'origine
furent transposée s en m é d e c i n e et soutenues par le au sein du système m é d i c a l o ù elles servaient de m é -
bouddhisme. thodes de p r é v e n t i o n et d'auto-traitement.
Dans la société chinoise, la santé devait pouvoir Situation actuelle
s'obtenir par maîtrise des sentiments et i n t é g r a t i o n so- Aujourd'hui, en Chine, la m é d e c i n e traditionnelle est
ciale, et donc en menant une vie moralement correcte. e n s e i g n é e en m ê m e temps que la m é d e c i n e occiden-
Dans les a n n é e s 70 encore, être malade en Chine si- tale f o n d é e sur les sciences naturelles. Les tentatives
gnifiait avoir une " p e n s é e d é v i a n t e " . Les malades de relier les deux systèmes m é d i c a u x ont toutes
mentaux é t a i e n t toujours considérés avec d é d a i n . é c h o u é en raison d'une série d'aspects totalement in-
Les traces écrites de la m é d e c i n e chinoise re- conciliables dans leur m a n i è r e d'expliquer les
montent à plus de 3 000 ans; il s'agit avant choses. Seul un d i x i è m e de tous les centres
tout d'essais littéraires d ' é r u d i t s , qui ont ainsi m é d i c a u x de la Chine sont de type tradi-
t e n t é de rassembler les riches expériences tionnel. Ils sont p a r t i c u l i è r e m e n t fré-
des praticiens dans une t h é o r i e philoso- q u e n t é s par les malades souffrant de
phique. Les t h é o h c i e n s de la m é d e c i n e troubles chroniques.
n'ont en fait t r a i t é aucun patient eux- En fait, la MTC n'existe pas en Europe :
m ê m e s . Une multitude d'écoles aux t h é o r i e s elle est en effet bien d i f f é r e n t e de la tra-
d i f f é r e n t e s se sont livré d ' â p r e s combats au fil dition chinoise. Aucun m é d e c i n occidental
des siècles. Il n'y a jamais eu une seule et unique m é - n'a reçu une formation c o m p l è t e dans les an-
decine en Chine. ciennes techniques chinoises de g u é r i s o n , m ê m e si

Au sein de la société, les praticiens é t a i e n t un nombre de m é d e c i n s de nos c o n t r é e s travaillent en uti-

groupe peu respecté. lisant la MTC.

La m é d e c i n e traditionnelle réussissait à soigner bien


des maux mais restait impuissante contre les é p i d é -
— Concept de base
mies à grande échelle et ne connaissait pas la chirur-
gie. C'est pourquoi elle perdit en importance au siècle Pratiquer une dissection ou une autopsie était tabou
dernier au profit de la m é d e c i n e occidentale. Il fallut en Chine. La r e p r é s e n t a t i o n anatomique était approxi-
attendre les a n n é e s 50 de notre 20e siècle pour voir le mative : on ne connaissait que peu de chose sur les or-
gouvernement communiste revenir aux m é d e c i n e s tra- ganes, sur le systèm e cardiovasculaire et sur les autres
ditionnelles, propager les anciennes techniques de systèmes du corps humain.
g u é r i s o n et ouvrir des instituts dans le but d'en " a m é - Les concepts utilisés par la MTC pour décrire l'état
liorer le niveau". de santé et les maladies sont difficilement intelligibles
La m é d e c i n e traditionnelle chinoise a de tous temps en occident. Être en bonne s a n t é signifie pour les Chi-
été une partie seulement du systèm e de soins en nois que les antagonismes appelés le "yin" et le
Chine. Outre la m é d e c i n e , il y avait aussi les techniques "yang" fonctionnent en phase dans un système
de g u é r i s o n f o n d é e s sur la sagesse populaire, les spé- d'échanges. Ces deux é l é m e n t s produisent "qi",
cialistes des plantes, les spécialistes des os (chiroprac- l'énergie de vie. Le yang, qui à l'origine est le " c ô t é du
teurs), les masseurs et les guérisseurs utilisant les soleil", représent e le masculin, symbolise le dyna-
" é n e r g i e s " . La connaissance d'une bonne nutrition, misme, l'actif, la chaleur, etc. Le yin, qui est à l'origine
de r é g i m e s particuliers et de l'action des plantes était le " c ô t é de l'ombre", représent e le f é m i n i n , symbolise
et est toujours très r é p a n d u e . la substance, le passif, le froid, etc.
Les techniques de m é d i t a t i o n que nous avons ap- Cinq "organes" du corps humain sont subordon-
pris à c o n n a î t r e , telles que le t a ï - c h i - c h u a n ou plus r é - nés au yin et six, au yang. Le concept "organe" est ce-

149
Systèmes
médicaux
étrangers

pendarnt confus. Il décri t toujours toute une fonction. Des causes externes et internes peuvent, selon cette
Ainsi le terme "poumon" r e p r é s e n t e, en MTC, toute la t h é o r i e , provoquer des maladies :
fonction respiratoire, y compris les organes de l'odo- • d'une part, le vent, le froid, la chaleur de l'été, l'hu-
rat. Selon la philosophie chinoise, les organes sont m i d i t é , la sécheresse, la canicule;
é g a l e m e n t soumis à d'autres structures corporelles et • d'autre part, l'envie, la colère, l'angoisse, la r é -
manifestations naturelles dans le cadre des "cinq flexion, la peine, la peur ou l'effroi.
phases de mutation". En outre, ces divers é l é m e n t s • En outre, les efforts trop lourds, les erreurs d'ali-
s'influencent mutuellement. mentation, les blessures et les excès sexuels sont é g a -
Un exemple : l'organe yin qu'est le foie est en rela- lement repris parmi les causes de maladies.
tion avec l'organe yang qu'est la vésicule biliaire. Le L'idée est que, lorsque l'on est malade, le "flux" normal
foie est i n f l u e n c é par des é m o t i o n s comme la colère et de l'énergie de vie "qi" est troublé (goulets d'étrangle-
la c o n t r a r i é t é , son fonctionnement est responsable de ment, débordements ou vides dans le yin ou dans le yang).
la manifestation du désir, il accumule le sang et "livre
ses secrets" dans l'œil (le blanc devient jaune en cas de
jaunisse). L'équilibre ou le d é s é q u i l i b r e peut être re- La m é d e c i n e japonaise Kampo
p é r é au niveau des ongles. Les idées de la MTC sont passées par la C o r é e et sont
Le foie est aussi en relation avec le macrocosme. Il est arrivées au Japon. Là, elles ont é t é influencées par
soumis à une matière (le bois), à une saison (le prin- d'autres traditions asiatiques telles que l'ayurveda (voir
temps), à un facteur climatique (le vent), à un point car- p. 161) et sont devenues la m é d e c i n e appelée
dinal (l'est), à une couleur (vert/bleu) et au g o û t acidulé. "Kampo" qui, dès le 17e siècle, connaissait déjà cer-
Dans ce système bien c o m p l i q u é apparaissent aussi taines techniques chirurgicales mais qui fut rapide-
des concepts de pathologie é t r a n g e s . Ainsi, "gan- ment évincée par la m é d e c i n e occidentale.
feng" signifie approximativement "vent de foie" :
comme la colère, le vent se lève très rapidement. Ce
concept décrit des s y m p t ô m e s tels que les maux de La m é d e c i n e traditionnelle
t ê t e , les migraines ou les vertiges et se réfère à des tibétaine
troubles psychosomatiques. A partir du 7e siècle, une m é d e c i n e t i b é t a i n e particu-
lière s'est d é v e l o p p é e sous l'influence de la MTC, ainsi
que des m é d e c i n e s indiennes et grecques. Cette m é -
decine est f o n d é e sur les trois principes d'existence et
les cinq é l é m e n t s qui peuvent influencer positivement
ou n é g a t i v e m e n t les sept fonctions fondamentales de
l'organisme humain. L'action pharmaceutique des
plantes est d é t e r m i n é e par le m é d e c i n t i b é t a i n en g o û -
tant les plantes en question.

— Procédé
Dans la m é d e c i n e traditionnelle chinoise, ce sont princi-
palement des mixtures de quatre à douze herbes diffé -
rentes qui servent au traitement d'une pathologie. En
outre, bien d'autres produits à base de m i n é r a u x ou de
substances animales sont préparés. Ceci se fait sur base

150
La médecine
traditionnelle
chinoise

de la croyance magique que les caractéristiques de l'ani- est rouge, épaisse, avec l'empreinte des dents) ainsi
mal ou du minéral sont transmises au remède. Ainsi le que sur la nature et la couleur de l'enduit (par exemple
tigre se voit conférer d'énormes pouvoirs thérapeu- jaunâtre ou visqueux). Certaines zones correspondent
tiques, le pénis du phoque augmente l'ardeur sexuelle, à certains organes particuliers (voir p. 298).
la corne de rhinocéros est employée en cas de forte Diagnostic du pouls : prendre le pouls à l'index, au
fièvre et peut même faire sortir les mourants du coma. majeur ou à l'annulaire correspond à trois points diffé-
Les médicaments de la MTC ne sont pas agréés en rents sur l'artère du poignet et permet de sentir le pouls
Belgique. Cependant, certains peuvent être préparés à trois profondeurs différentes. Il y a jusqu'à 28 qualités
en Suisse ou importés directement de Chine. La cli- de pouls différentes (apathique, rapide, fin, etc.).
nique de Kôtzting en Bavière, orientée vers la MTC,
s'occupe de documenter l'action de certaines plantes, Traitement
des tests pharmaceutiques accompagnent cette re- Le remède est au centre d'un traitement de MTC. Il est
cherche et étudient la composition de ces produits. Les encore renforcé par des séances de massages (voir
premières monographies ont été publiées en 1996. acupression p. 159), de moxibustion (voir p. 158) et
Depuis lors, un produit sur cinq a été critiqué en raison d'acupuncture (voir p. 153). La plupart du temps, plu-
de sa contamination par des métaux lourds, des sieurs méthodes sont employées simultanément. Le
toxines ou des pesticides et un produit sur dix est tout traitement peut, en fonction des symptômes, durer
bonnement interdit d'utilisation. La "médecine chi- plusieurs mois, voire plusieurs années.
noise" telle qu'elle est proposée en Occident - sous Formation du thérapeute
forme de "Chinese black pills", par exemple - n'a plus La formation en MTC dispensée dans nos pays ne cor-
rien à voir avec la médecine traditionnelle chinoise et respond pas à la formation dispensée en Chine. Cette
est souvent proposée sans vérification. Outre les sub- dernière comprend les diagnostics spéciaux, l'acu-
stances naturelles qui les composent, les produits puncture (voir p. 153), le moxa (voir p. 158) et la
contiennent souvent de grandes quantités de sub- connaissance des préparations végétales et animales.
stances pharmaceutiques actives telles que la corti- Cette formation très complète et très longue ne peut
sone ou les barbituriques (voir ethnomédecine p. 146). être enseignée dans une école professionnelle. Pour-
tant, le "tourisme de la santé" vers la Chine a eu pour
conséquence que non seulement des médecins, mais
_ Examen et traitement aussi certains non-médecins proposent et utilisent des
Diagnostic méthodes faisant partie de la MTC.
Le médecin orienté vers la MTC établit son diagnostic uni-
quement en observant, en écoutant, en sentant, en pal-
— Explication de l'action
pant et en posant des questions au patient. Les questions
sont les éléments les plus importants; elles ne portent pas Dans la conception de la MTC, le traitement permet de
sur l'historique de la maladie ni sur les sentiments ou sur restaurer la circulation troublée du "qi" et de rendre
les problèmes sociaux de la personne, mais uniquement l'équilibre aux organes. C'est ainsi que les signes de la
sur l'état général de cette dernière, sur les symptômes maladie régressent et que le cœur reprend le contrôle
corporels, sur ses habitudes et ses préférences. Le méde- des sensations.
cin ne diagnostique pas une maladie, il donne une image
de ce que c'est "d'être malade". La MTC a mis au point
deux méthodes diagnostiques particulières.
— Indications
Diagnostic de la iangue : il se fonde sur la forme, la La MTC est utilisée pour toutes les maladies. Aujour-
couleur, l'aspect de la langue (par exemple, la langue d'hui, en Chine, la plupart des cliniques et des services

151
Systèmes
médicaux
étrangers

ambulatoires utilisent la médecine occidentale. A côte d'une maladie, mais elle n'admet pas les maladies "de
de cela, il y a des services qui travaillent selon la tradi- l'âme". En cas de troubles psychiques, seuls les symp-
tion mais qui ne représentent que 10 % du total. Les tômes corporels sont traités.
patients peuvent choisir librement le type de traite- • La qualité des préparations médicamenteuses est
ment qu'ils désirent suivre. Pour les problèmes anodins incertaine. Il manque très souvent de preuves quant à
et les troubles psychosomatiques, ils se tournent prin- l'action et à l'absence d'effets secondaires de ce genre
cipalement vers la MTC. Ils ont souvent recours aux re- de préparations thérapeutiques. Dans certains cas, on
mèdes traditionnels pour renforcer leurs défenses en a constaté que les mélanges de plantes, les onguents,
cas de maladies chroniques et pour compléter la mé- les comprimés et les cataplasmes ne contenaient pas
decine occidentale en cas de maladie organique grave. seulement les ingrédients mentionnés. Ceci engendre
des risques importants.
• En médecine chinoise, certaines plantes véné-
— Risques
neuses sont utilisées, comme par exemple l'aconit
• Un diagnostic uniquement fondé sur la MTC com- bleu, l'une des plantes les plus dangereuses. Quelques
porte le risque que certaines mutations organiques ou 24 variétés différentes sont communément employées
l'apparition de cancers ne soient pas dépistées à temps dans la fabrication de médicaments chinois. Chaque
et ne puissent être traitées comme il se doit. variété a son propre spectre toxique. Ces 30 dernières
• L'utilisation de remèdes asiatiques dont la composi- années, quelques 600 cas d'empoisonnement ont été
tion est inconnue présente un risque. Des dommages officiellement répertoriés en Chine, mais le chiffre réel
graves peuvent intervenir : des cas d'allergies médica- est certainement bien plus élevé.
menteuses, de surdosage en cortisone, d'infections • En raison de l'essor de la MTC sur la scène interna-
bactériennes et d'empoisonnement aux métaux lourds tionale, les mixtures à base de produits animaux sont
ont été enregistrés après la prise de "produits natu- devenues une véritable menace pour certaines espèces
rels" chinois (voir ethnomédecine p. 146). déjà en voie d'extinction. Ainsi, en un an seulement,
quelques 20 tonnes d'hippocampes ont été pêchées
pour la préparation de médicaments. Trois grammes
— Critique
par jour d'os de tigre sont prescrits par les médecins
• Les théories de la MTC sont des tentatives pré- MTC pour combattre les rhumatismes. Les pattes des
scientifiques d'explication des maladies. Elles contredi- quelques 6 000 tigres qui subsistent aujourd'hui dans
sent en partie les découvertes des sciences naturelles le monde pourraient uniquement couvrir les besoins
et sont étrangères à la disposition d'esprit des Euro- en remèdes de 30 000 rhumatisants pour une année
péens. seulement.
• Les diagnostics complexes de la MTC peuvent en • On peut se demander si un système médical aussi
effet reconnaître les dysfonctionnements, mais ne sont hermétique peut être transposé dans une autre cul-
pas vraiment en mesure de mettre le doigt sur les mu- ture.
tations pathologiques d'organes, telles que l'appari-
tion de cellules cancéreuses, par exemple.
— Conseil
• La MTC ne traite que les symptômes et ne s'occupe
pas de la modification éventuelle des causes ou ori- Le diagnostic de la MTC est à déconseiller car il ne
gines de la pathologie. peut être précis.
• La MTC n'est pas une "médecine totale". Il est vrai Un traitement de MTC - à condition que le dia-
que, comme la médecine psychosomatique, elle re- gnostic ait été réalisé au préalable par un médecin gé-
connaît les charges émotionnelles en tant que causes néraliste - n'est à conseiller que pour soulager les

152
symptômes en cas de troubles
psychosomatiques ou de mala-
dies chroniques. Pour le traite-
ment d'une pathologie aiguë, un
tel traitement est à éviter. jours joué un rôle moins important que
les autres techniques dans le système mé-
dical chinois. L'acupuncture y est en effet
utilisée comme thérapie d'accompagnement

L'acupuncture et ne représente, aujourd'hui encore, qu'un


sixième des traitements médicaux.

Historique —Concept de base


La trace la plus ancienne de l'acupuncture re- A l'origine, le traitement aux aiguilles se limitait à
monte à l'an 1127 avant notre ère. A cette quelques zones du corps uniquement. Plus tard est ap-
époque, les chamans égratignaient légèrement la paru le concept des 12 méridiens en paires parcourus
peau de leurs patients avec des éclats de pierre afin par le "qi" (voir MTC p. 148) et sur lesquels sont dis-
de faire sortir les démons du corps du malade. Ce posés les quelque 361 points d'acupuncture. Ces re-
n'est que plus tard que les idées de la médecine tradi- présentations sont liées à la numérologie et correspon-
tionnelle chinoise concernant les forces du yin et du dent aux douze mois et aux jours de l'année. Ensuite,
yang (voir p. 149) et de la guérison par restauration le nombre des méridiens fut augmenté de deux unités
des rapports entre yin et yang furent transmises à qui courent sur la ligne médiane de la face avant et de
l'acupuncture. la face arrière du corps humain. A chacun de ces méri-
A partir du 17e siècle et à plusieurs reprises, l'acu- diens correspond un groupe organe-fonction. Selon la
puncture toucha le sol européen et y devint très popu- théorie chinoise, le traitement permet de normaliser le
laire avant de sombrer à nouveau dans l'oubli. flux d'énergie concentré dans les organes et d'égaliser
Situation actuelle les "vides" et les "trop-pleins" du yin et du yang.
La plupart des acupuncteurs européens se sont tour-
nés vers l'acupuncture après 1972, après qu'une opé-
— Procédé
ration de l'appendicite réalisée en Chine sur un jour-
naliste américain eût fait la une des journaux du De nos jours, les médecins européens utilisent princi-
monde entier. Ce journaliste fut opéré sans douleur palement des aiguilles souples en acier (une excep-
par acupuncture. Ces opérations très médiatisées atti- tion : l'auriculothérapie, voir p. 189). L'épaisseur d'ai-
rèrent de plus en plus d'intérêt mais, après la mort de guille varie de 2 à 4 dixièmes de millimètre et la lon-
Mao, les médecins ayant participé à ces événements gueur, de 1 à 20 cm.
révélèrent que nombre de ces opérations n'étaient rien Les aiguilles doivent bien évidemment être stérili-
d'autre que des shows de propagande. Ces médecins sées. En raison du risque d'infection (hépatite, sida...),
ont même dit que les malades étaient mis sous pres- on se sert aujourd'hui d'aiguilles jetables à usage
sion et qu'il fallait leur administrer des médicaments unique.
antidouleur avant la séance d'acupuncture. Bon nombre d'acupuncteurs utilisent, en plus des
Alors que l'acupuncture faisait des progrès à aiguilles, des petites billes, des bâtonnets en verre ou
l'Ouest grâce aux recherches qui se poursuivaient, elle des pinces à l'aide desquels ils excitent les points
se mit à stagner en Chine. En fait, l'acupuncture a tou- d'acupuncture. D'autres essaient aussi d'augmenter

153
Systèmes
médicaux
étrangers

les effets de leur traitement à l'aide de "petits mar- aiguilles peuvent varier au fil des séances, conformé-
teaux magnétiques". ment à la méthode diagnostique chinoise.

Electroacupuncture Acupuncture occidentale


( a n a l g é s i e par é l e c t r o s t i m u l a t i o n ) • L'acupuncture doit être pratiquée exclusivement
L'effet de l'acupuncture peut être renforcé par l'élec- par des médecins diplômés d'une université.
tricité : une fois que l'acupuncteur a installé les ai- Le médecin ne doit introduire des aiguilles en sous-
guilles, il installe par-dessus des électrodes qui vont dif- cutané que dans certains cas exceptionnels.
fuser des impulsions électriques de faible intensité. • Le traitement doit découler d'un diagnostic médi-
Cette méthode d'électrostimulation a été développée cal. Le thérapeute doit informer le patient des dou-
parmi les techniques d'anesthésie locale pour les opé- leurs qu'il pourrait éventuellement ressentir et des
rations chirurgicales et est aujourd'hui utilisée pour risques que comporte un tel traitement.
calmer les douleurs chroniques aiguës. L'impulsion • Pendant la séance d'acupuncture, le patient doit de
électrique n'agit pas uniquement au niveau du point préférence être allongé et calme, mais il peut aussi être
d'acupuncture. Son action sur une zone plus large au- assis dans une position stable et détendue.
tour du point d'acupuncture dépend de la densité du • Le thérapeute introduit les aiguilles directement
réseau nerveux dans la région douloureuse. aux points d'acupuncture, mais aussi à certains points
La neurostimulation électrique transcutanée (voir du corps qui peuvent avoir une incidence sur la patho-
p. 267) a un effet assez semblable. L'électroacupuncture logie, même si ceux-ci sont situés à des endroits du
selon Voll (voir p. 281) est par contre toute différente. corps éloignés de la zone à traiter.
Des firmes de vente par correspondance proposent • Lors de l'introduction des aiguilles, le patient res-
des appareils d'électroacupuncture qui, dit-on, mesu- sent une légère douleur. En raison du mouvement
rent la résistance cutanée, déterminent eux-mêmes les musculaire, le patient pourra aussi ressentir certaines
bons points de traitement et apportent les impulsions douleurs. Il existe par ailleurs des techniques d'intro-
électriques idoines. duction des aiguilles très douloureuses.
• En Occident, les aiguilles sont introduites à une pro-
Acupuncture au laser fondeur qui peut aller de 3 à 80 mm. Selon que leur
Chez l'enfant et les adultes sensibles, les aiguilles sont action sera excitante ou apaisante, les aiguilles seront
parfois remplacées par un "rayon laser léger" (voir placées verticalement par rapport au méridien ou en
p. 226). oblique vers le haut ou vers le bas par rapport au flux
d'énergie dans le méridien. Cela varie d'ailleurs encore
d'une école à l'autre, de même d'ailleurs que le
— Traitement
nombre d'aiguilles.
Acupuncture selon la MTC • Pour obtenir une stimulation, le thérapeute fait
En Chine, l'acupuncture est souvent utilisée en même tourner les aiguilles entre ses doigts.
temps que d'autres types de traitements. A l'origine, les • Les aiguilles peuvent être stimulées par un courant
aiguilles en or et en argent étaient les plus répandues, de faible intensité.
car les métaux nobles se voyaient attribuer des pouvoirs • Nombre de thérapeutes injectent divers produits et
magiques tels qu'un effet excitant ou apaisant. Aujour- remèdes aux points d'acupuncture pour calmer la dou-
d'hui, on utilise surtout des aiguilles en acier Elles sont leur ou à des fins d'immunostimulation. La gamme de
souvent enfoncées profondément, parfois jusqu'à ces produits va des antidouleur à l'urine du patient
20 cm, ce qui est évidemment douloureux. Le choix des (voir auto-hémothérapie p. 206) en passant par des
points d'acupuncture et la technique d'introduction des produits à base de plantes.

154
L'acupuncture

• Les aiguilles restent généralement en place pen- l'aiguille à ce point particulier devra fermer la "porte
dant 10 à 30 minutes. Les séances d'acupuncture ont de la douleur" dans le cerveau afin que les impulsions
lieu de une à trois fois par semaine avec un maximum de douleur ultérieures de cette même maladie ne puis-
de 10 séances. Dans le cas de symptômes chroniques, sent plus se reproduire (gâte control theory).
une série de 20 séances n'est par rare. Le traitement • La piqûre de l'aiguille augmente la production
est taillé sur mesure pour chaque patient et est adapté d'endorphines aux vertus analgésiques. Il en va cepen-
en fonction de l'évolution des symptômes. dant de même si l'on place des aiguilles à n'importe
• Il existe également des aiguilles permanentes mu- quel endroit de la peau.
nies de barbes, qui, une fois installées, sont fixées avec • D'aucuns affirment que les points d'acupuncture
du sparadrap. Elles doivent être portées pendant plu- ont une autre résistance électrique. Cette théorie est
sieurs jours et souvent tournées. cependant réfutée.
• 11 est prouvé que l'aiguille peut entraîner une dimi-
nution mesurable de la tension musculaire et augmen-
— Explication de l'action
ter l'irrigation sanguine. Elle peut également avoir une
En Chine action apaisante sur le système végétatif.
Le but est de libérer le "qi" de ses goulets d'étrangle-
ment et de permettre à l'énergie de vie de parcourir à
— Indications
nouveau librement les méridiens. Ainsi, les organes
travaillent à nouveau harmonieusement et les symp- En Chine, l'acupuncture n'a jamais été utilisée comme
tômes de la maladie régressent (voir p. 149). traitement unique, ni hier, ni aujourd'hui. Il s'agit tou-
jours d'un traitement d'accompagnement.
En Occident En Occident, le champ d'application de l'acupuncture
L'idée de l'équilibre harmonieux entre deux pôles an- est le traitement de la douleur Les migraines, les maux de
tagonistes et de la vitalité de l'énergie qui parcourt cer- tête, les maux de dos et de l'appareil locomoteur en géné-
tains trajets spécifiques de notre corps a toujours fas- ral, les maladies rhumatismales, les névralgies, les douleurs
ciné, même si cette conception ne correspond plus à faciales et les troubles végétatifs sont les cibles principales
l'état actuel des connaissances en matière de réactions d'un traitement par acupuncture. S'ajoutent à cela les
saines et pathologiques du corps humain. Il s'agit troubles fonaionnels de la respiration et de la digestion.
d'une tentative d'explication préscientifique. En Chine, l'acupuncture intervient aussi dans bon
C'est pourquoi on essaie d'expliquer de façon nombre de maladies et d'inflammations aiguës, de
scientifique les propriétés particulières des points maladies infectieuses, tropicales et infantiles, en cas de
d'acupuncture et des méridiens. Jusqu'à présent, il a thromboses et d'anévrismes, en cas de diabète ou de
été impossible de tout expliquer, même s'il y a plu- problème thyroïdien, de problèmes articulaires, d'aller-
sieurs théories sur le sujet. gies, de maladies cardiaques ou pulmonaires, et même
• Certains disent que les points d'acupuncture sont dans des cas de polio ou de lèpre.
situés sur des "points déclencheurs", c'est-à-dire cer- La liste des recommandations de l'O.M.S. - qui pré-
tains points particuliers de la musculature au niveau suppose que l'acupuncture est un traitement dispo-
desquels la douleur musculaire se fait sentir. nible dans les pays du tiers-monde et bon marché - re-
• D'autres sont d'avis que ces points correspondent à prend également les douleurs aiguës de la cavité buc-
des extrémités nerveuses, vasculaires et musculaires au cale et du pharynx, les refroidissements chroniques, les
niveau de la peau. Comparativement à d'autres zones bronchites et l'asthme, les inflammations chroniques
de la peau, ces points ont un toucher différent. Le thé- de la conjonctive oculaire, les spasmes œsophagiens
rapeute les reconnaît à la palpation. L'introduction de chroniques, la gastrite, les ulcères gastriques et duodé-

155
Systèmes
médicaux
étrangers

naux chroniques, les entérites, la constipation, les pa- — Risques


ralysies, les vertiges, l'énurésie nocturne.
• Parmi les complications chez les personnes qui ont
Certains scientifiques jugent ces recommandations
une mauvaise circulation sanguine et chez les individus
dépassées pour manque de succès
psychiquement instables, il est possible de voir appa-
Limites de l'application
raître syncopes et collapsus; il est donc recommandé
Nombre d'utilisateurs de l'acupuncture traditionnelle
que le patient soit en position couchée.
n'y voient quasi aucune limite. Lors de tests cliniques,
• Les maladies inflammatoires et les rhumatismes ai-
les limites suivantes ont cependant été identifiées :
gus peuvent s'aggraver Les zones d'introduction des
• La combinaison des points d'acupuncture doit être
aiguilles peuvent s'enflammer.
fondée sur les données chinoises traditionnelles.
• Des aiguilles mal désinfectées peuvent transmettre
• Si un traitement est administré comme il se doit, le
des maladies infectieuses comme l'hépatite. Certains
phénomène dit de " de-qi " doit se produire. Le patient
observateurs se demandent même si la vaste propaga-
ressent le chaud, le froid, des chatouillements, une
tion de l'hépatite chronique et du cancer du foie en
certaine pression, une insensibilité ou une lourdeur au-
Chine n'est pas imputable à l'acupuncture.
tour des aiguilles, parfois même le long des méridiens.
Nombre d'acupuncteurs occidentaux affirment à
• Si l'acupuncture reste sans effet après trois à maxi-
tort qu'un point d'acupuncture ne peut en aucun cas
mum cinq séances, il faut arrêter le traitement.
s'infecter par l'introduction d'une aiguille. C'est pour-
• L'acupuncture est contre-indiquée en cas de dou-
quoi les patients doivent insister pour que des aiguilles
leur tumorale, de maladie neurologique ou psychia-
à usage unique soient utilisées.
trique grave, de douleurs et de tiraillements impor-
• Lorsque des aiguilles permanentes sont placées sur
tants au niveau de la peau tels qu'ils se manifestent en
le cartilage du pavillon auriculaire, les risques d'infec-
cas de paralysie ou de diabète, de maladie ou de bles-
tion locale sont décuplés.
sure cutanée aux points d'acupuncture.
• Mal utilisées, les aiguilles d'acupuncture peuvent
Il n'est pas non plus recommandé de placer des ai-
casser et, dans certaines circonstances, doivent être re-
guilles en cas de troubles de la coagulation, pendant
tirées par intervention chirurgicale.
les règles ou la grossesse.
• On fait état de piqûres dans le cœur et les pou-
• Pour ce qui est des traitements recommandés par
mons, de blessures à la vessie, à l'œil, à la moelle épi-
l'O.M.S., des scientifiques mettent en garde contre les
nière, aux terminaisons nerveuses et aux vaisseaux
risques en cas de traitement de la myopie chez l'en-
sanguins. Plusieurs décès ont été enregistrés.
fant, de la rétinite aiguë, du glaucome (glaucoma sim-
• L'électroacupuncture peut entraîner des complica-
plex externe), de la dysenterie bactérienne ou d'une
tions circulatoires, telles que des chutes de tension ou
occlusion intestinale. L'emploi de l'acupuncture en cas
des syncopes. En cas d'utilisation d'un courant élec-
de maladie infectieuse (malaria, coqueluche, grippe) et
trique de plus forte intensité, des troubles du rythme
de schizophrénie est à proscrire.
cardiaque peuvent apparaître.
• Comme méthode de narcose pour les interventions
chirurgicales, l'acupuncture n'a pas fait ses preuves car
seuls six patients sur dix ont réagi et parce qu'une nar-
— Critique
cose d'urgence pendant une intervention chirurgicale
n'est pas dénuée de risques. Par rapport à la conviction des enseignements des
• Les aiguilles électrostimulées sont interdites chez points d'acupuncture et des méridiens, les scienti-
les patients qui ont un pacemaker, en cas d'arythmie fiques avancent que :
cardiaque, d'état de choc ou de fièvre, chez les épilep- • L'acupuncture a donné naissance à une multitude
tiques et les femmes enceintes. de variantes, certaines écoles se font même la guerre.

156
L'acupuncture

Ceci va à l'encontre du sérieux du concept de base de Pour vérifier l'efficacité d'un traitement par acupunc-
l'acupuncture. ture en cas de maux de tête, de dos et de genou à
• En Chine et en Occident, les acupuncteurs citent l'aide des données publiées, un contrôle des études
des chiffres très différents pour le nombre de points existantes a été entrepris. Au total, seul un a priori
d'acupuncture : 200, 360, 533, 695, 750, 1 054, etc. d'efficacité a pu être identifié.
jusqu'à plusieurs milliers parfois. • La réussite durable d'un traitement en cas de mala-
Les divers ouvrages spécialisés placent les points die chronique n'a pas encore été attestée à 100 %,
d'acupuncture à des endroits différents. Certains affir- sauf en cas de névralgies aux trijumeaux. Ceci étant
ment que les points d'acupuncture irradient sur toute dit, il en va de même pour les autres méthodes desti-
la surface cutanée avoisinante, d'autres que ces points nées à soulager les douleurs.
sont enfouis plus bas, sous le niveau de la peau. Les • Pour ce qui est de la désintoxication des alcooliques
uns constatent que la résistance électrique des points ou des fumeurs, ou du traitement de la boulimie,
d'acupuncture est plus importante que celle des zones contrairement à ce que bon nombre de gens affir-
cutanées voisines, les autres affirment que cette résis- ment, l'acupuncture donne de moins bons résultats
tance est inférieure. Une partie des acupuncteurs affir- que certaines autres méthodes, comme par exemple
ment que la température aux points d'acupuncture est un accompagnement comportemental.
plus élevée, et d'autres défendent juste le contraire. • Jusqu'à présent, la preuve n'a pas encore été faite
Les données quant aux profondeurs d'introduction des que l'acupuncture augmente plus la fertilité que les
aiguilles varient très largement : de deux à huit consultations chez un psychologue, ni qu'elle facilite
dixièmes de millimètre pour une école et 1 à 8 centi- les naissances. L'acupuncture ne suffit d'ailleurs pas
mètres et plus encore pour une autre. pour calmer les douleurs de l'accouchement.
• Le nombre de méridiens et leur tracé sont aussi dif- • Les vétérinaires utilisent l'acupuncture chez le
férents dans la littérature de référence : souvent l'on bœuf, chez le cheval et chez le chien, en partie avec
avance les chiffres de 12, 14, 28, 30, 32 "tracés". Par succès, pour apaiser la douleur et contre les troubles
ailleurs, certains points sont situés à l'extérieur des fonctionnels. Mais il faut tout de même ajouter que
zones méridiennes. Pour ce qui est des relations entre l'effet placebo existe aussi chez les animaux.
organes et combinaisons de points, là aussi plusieurs • Les maladies qui ont déjà entraîné la mutation de
écoles s'affrontent. Il en va de même pour le nombre certains organes ne peuvent être guéries par l'acu-
maximal d'aiguilles qui peuvent être introduites en une puncture.
seule fois : 16, 25 ou bien plus. • L'auto-traitement n'est pas indiqué en acupunc-
• L'action de l'acupuncture ne peut que partielle- ture. Ceci est également vrai pour l'acupuncture au la-
ment être attribuée à l'excitation des nerfs et expli- ser. Or, on trouve sur le marché une multitude d'appa-
quée par la théorie des zones réflexes (voir thérapie reils à utiliser chez soi. L'acupuncture au laser n'ob-
neurale p. 232). Des essais réalisés avec des marqueurs tient pas de meilleurs résultats que les méthodes à
à rayonnement radioactif et dont on peut suivre le effet placebo (voir p. 20).
cheminement ont pu prouver que la sensation de " qi " Les sciences naturelles mettent en doute le fait que
ne suit pas les méridiens mais est transmise par le sys- l'acupuncture puisse induire une "harmonisation".
tème sanguin. Elles nomment l'acupuncture une thérapie de sugges-
• L'acupuncture n'aide pas tout le monde. Même tion soutenue par l'excitation due à l'introduction d'ai-
pour les usages les plus fréquents de l'acupuncture - guilles destinées à réduire la douleur
en cas de douleurs et de troubles fonctionnels - seul La personnalité du thérapeute joue visiblement
un tiers à un quart des patients traités ressentent une aussi un rôle essentiel au niveau de la réussite du trai-
amélioration. tement et des attentes du patient.

157
Systèmes
médicaux
étrangers

Il y a plusieurs disciplines en acupuncture : l'acu-


puncture de la tête, du nez, de la main, de la bouche,
Le moxa (moxibustion)
l'acupuncture "odontale" (technique de placement
d'aiguilles dans certaines zones de la mâchoire) ou en-
— Historique
core l'acupuncture vaginale. Toutes ces techniques
partent du principe que chaque partie du corps repré- La moxibustion est née dans le nord glacé de la Chine
sente le corps tout entier et peut donc en être le reflet. comme variante de l'acupuncture.
Cette idée de "la partie pour le tout" vient de cer- Elle est enseignée par les sociétés d'acupuncture et
taines conceptions de magie. Au départ d'une de ses fait partie du domaine des naturopathes.
parties, le corps dans son ensemble peut être traité.
Pourtant, il n'existe aucune structure anatomique qui
puisse faire en sorte qu'introduire des aiguilles dans
— Concept et explication de l'action
une partie du corps puisse réellement avoir une action C'est la chaleur appliquée aux points d'acupuncture et
curative sur d'autres parties du corps éloignées de la sur les méridiens, combinée à certaines substances
zone traitée. C'est pourquoi la communauté scienti- aromatiques, qui va induire une action curative. En
fique ne reconnaît pas ce genre de traitements. La Chine, la moxibustion est une thérapie d'accompa-
science explique les effets obtenus par les acupunc- gnement, tout comme l'acupuncture.
teurs en affirmant que ce sont des effets d'excitation
ou des effets placebo uniquement (voir p. 20).
• L'acupuncture au laser est un traitement placebo —Traitement et procédé
aspécifique (voir p. 20). Elle apparaît comme une tech- Il y a plusieurs méthodes de moxibustion.
nique sans danger pour autant que l'on n'abandonne Cigares moxa : le thérapeute allume un cigare moxa
pas un traitement indispensable. et approche celui-ci des points d'acupuncture, à un
Les techniques les plus répandues sont l'auriculo- demi-centimètre environ, jusqu'à ce que le patient res-
thérapie (voir p. 189) et le moxa (moxibustion, voir sente une sensation nette de chaleur. Ensuite, il
p. 158). L'acupression et le shiatsu (voir p. 159) sont éloigne à nouveau brièvement le cigare, puis le rap-
deux techniques assimilées à l'acupuncture. proche encore. Il reproduit ce geste jusqu'à que la
L'électroacupuncture selon Voll est une technique zone cutanée soit nettement rougie.
tout à fait à part (voir p. 281). Quilles d'armoise : le thérapeute place des copeaux
de gingembre sur les points d'acupuncture. Il y ajoute
ensuite plusieurs petites quilles d'armoise séchée qu'il
— Conseil
enflamme. Ces dernières se consument lentement.
L'acupuncture - à condition que le diagnostic d'un Lorsque le patient ressent une sensation de chaleur au
médecin généraliste la précède - est à conseiller pour point d'acupuncture, le thérapeute déplace la quille
les maux de tête, les douleurs de l'appareil locomoteur vers un autre point. Chaque point est échauffé à plu-
et les troubles fonctionnels et psychosomatiques. Pour sieurs reprises, jusqu'à ce que la peau ait nettement
les autres maladies, l'acupuncture ne peut être rougi.
conseillée. Cigares et quilles sont en vente dans les épiceries
L'acupuncture au laser ne peut être conseillée. chinoises. Comme ils dégagent une odeur plutôt désa-
gréable, la plupart des thérapeutes utilisent plutôt des
aiguilles chauffées ou la chaleur dégagée par un poin-
teur à infrarouges.

158
L'acupression
et le shiatsu

— Indications simple, comprenant certaines manipulations de chiro-


praxie (voir p. 74), qui occupe une place importante
En Chine, la moxibustion est utilisée en cas de
dans le système m é d i c a l chinois et qui ne peut être
"troubles dus à la faiblesse" et de "maladies du
p r a t i q u é e que par des m é d e c i n s .
froid"; chez les utilisateurs occidentaux, cette tech-
L'acupression, par contre, est aujourd'hui recom-
nique semble i n d i q u é e comme s t i m u l o t h é r a p i e (voir
m a n d é e en Chine comme auto-traitement en cas de
p. 30) en cas d ' é p u i s e m e n t , d ' é t a t dépressif et de ma-
fatigue, contre le stress et comme p r é v e n t i o n contre
ladies chroniques des voies respiratoires.
les maladies.
Il en va de m ê m e pour le shiatsu, la variante japo-
— Risques naise de l'acupuncture. Sous l'influence de l'Occident,
la gamme de ces massages par pression s'est é t e n d u e :
• Il y a toujours un risque de b r û l u r e s.
ils ne sont plus uniquement a p p l i q u é s à certains points
• Le moxa ne peut pas être e m p l o y é sur le visage, sur
des m é r i d i e n s mais aussi aux points o ù se manifeste la
le crân e ou à p r o x i m i t é des muqueuses. En cas de
douleur.
fièvre, d'infection ou d'inflammation a i g u ë , d'hyper-
tension ou d ' h é m o r r a g i e , la moxibustion est forte-
ment déconseillée, de m ê m e que pendant les règles — Concept de base
ou en cas de trop grande nervosité et d'insomnie.
L'acupression et le shiatsu ont le m ê m e fondement
que l'acupuncture (voir p. 153) : le stress, les fai-
— Critique blesses, un style de vie mal a d a p t é et d'autres facteurs
viennent troubler le flux de l ' é n e r g ie de vie dans les
Les scientifiques rejettent l'explication chinoise tradi-
m é r i d i e n s . Les massages permettent de libérer les gou-
tionnelle, qui veut que le moxa ait une action d ' é q u i l i -
lets d ' é t r a n g l e m e n t .
brage des énergie s le long des m é r i d i e n s du corps. A
leurs yeux, cette m é t h o d e est un traitement par exci-
tation sans but précis. — Procédé
Le t h é r a p e u t e travaille du bout des doigts, parfois
—Conseil m ê m e avec les ongles. Pour le shiatsu, la pression peut
aussi être exercée avec les mains, les coudes et les
La moxibustion est à conseiller uniquement comme
pieds. Nombre de t h é r a p e u t e s appliquent é g a l e m e n t
s t i m u l o t h é r a p i e aspécifique en cas de mal-être.
des huiles essentielles aux points de pression.

—Traitement et auto-traitement

L'acupression Un diagnostic précis est indispensable avant le traite-


ment.
et le shiatsu Le t h é r a p e u t e presse ou masse par des mouve-
ments circulaires les zones situées autour des points de
douleur ou d'acupuncture, ou le long des m é r i d i e n s .
Chaque point est massé entre cinq secondes et deux
—Historique
minutes :
L'acupression est une variante de la t h é - • une pression forte a des vertus calmantes;
rapie Tuina, une technique de massage • une palpation douce doit stimuler;

159
Systèmes
médicaux
étrangers

• un touclier moyen a pour but de renforcer le corps. effet gommer les chances d'un traitement m é d i c a l qui
Pour ce qui est de la technique du shiatsu, la pres- serait é v e n t u e l l e m e n t nécessaire.
sion utilisée est encore bien plus forte. Ceci peut
d'ailleurs parfois être très douloureux.
— Critique
Une séance dure environ 30 minutes. Il est courant
que plusieurs séances soient réparties sur une semaine. L'action sur les m é r i d i e n s est, comme dans le cas de
Entre les séances, le patient peut en plus se faire lui- l'acupuncture, remise en question par les scientifiques.
m ê m e ses séances d'acupression. L'excitation p r o v o q u é e au niveau des zones c u t a n é e s
massées a une influence sur le système nerveux sym-
pathique.
— Explication de l'action
M ê m e s t h é o r i e s que celles avancées pour l'acupunc-
— Conseil
ture (voir p. 153).
Précédé d'un examen m é d i c a l , le massage par pression
est à conseiller aux personnes qui souhaitent faire de
— Indications
l'auto-traitement ou masser leur partenaire.
L'acupression comporte moins de risques que l'acu-
puncture. Elle est surtout utilisée pour combattre les
douleurs au visage, à la t ê t e , dans la nuque et au dos.
Cette technique peut rafraîchir, d é t e n d r e et aider à lut-
Le qigong
ter contre les petites douleurs quotidiennes que sont
les maux de t ê t e , les sinusites, les douleurs dues au
— Historique
stress et les troubles fonctionnels.
Le massage chinois traditionnel (Tuina) est é g a l e - Le qigong est une ancienne technique de m é d i t a t i o n
ment utilisé en cas de maladies aiguës comme la et de t h é r a p i e issue de la m é d e c i n e populaire chinoise.
ghppe ou la d i a r r h é e . C o n f o r m é m e n t aux normes culturelles en vigueur de
Limites de l'application ce pays qui sont f o n d é e s sur le calme et l'adaptation à
L'acupression ou le shiatsu ne peuvent pas être utilisés l'environnement, plusieurs écoles de pensées sont
sur des zones c u t a n é e s malades ou e n f l a m m é e s . Cette nées au cours des derniers siècles. L'une des plus im-
technique de massage est é g a l e m e n t déconseillé e en portantes est le qigong, dont les d i f f é r e n t e s tech-
cas de p r o b l è m e s cardiovasculaires graves, chez les niques ont une action apaisante.
malades du cancer ou pendant la grossesse, dans ce Situation actuelle
dernier cas uniquement aux points qui ont une in- Pendant la r é v o l u t i o n culturelle, le qigong était interdit.
fluence sur le bas du corps. Après 1980, cette technique a v é r i t a b l e m e n t décollé en
Chine : de nombreuses personnes ont c o m m e n c é à
s'entraîner dans les lieux publics et les entreprises se
— Risques
sont mises à exhorter leurs collaborateurs à pratiquer le
Ces deux m é t h o d e s sont r e c o m m a n d é e s pour l'auto- qigong pour rester en forme. La variante la plus récente,
traitement ou comme massage entre partenaires. Si n o m m é e "qigong de la grue", dont les mouvements
elles sont utilisées par simple habitude, elles peuvent sont plus durs et o ù il faut pousser des cris pour déchar-
masquer certains indices importants de maladies. Sans ger ses tensions, fut rapidement vue d'un assez mauvais
un diagnostic m é d i c a l p r é a l a b l e, il est donc déconseillé œil. Par contre, les formes apaisantes de qigong sont
d'utiliser l'acupression ou le shiatsu; cela pourrait en enseignées à l'université. En Chine, le qigong est la

160
L'ayurveda

seule technique légitime qui permette de travailler sur — Indications


ses é m o t i o n s . Des guérisseurs qigong qui affirment
Si elle est p r a t i q u é e r é g u l i è r e m e n t , la technique de
qu'ils sont capables d'activer le qi de leur corps et de le
m é d i t a t i o n , de mouvement et de respiration qigong a
transmettre du bout de leurs doigts aux patients, sans
un effet r é g u l a t e u r sur le système v é g é t a t i f et peut
les toucher Les patients ont une confiance aveugle dans
avoir une action positive sur les troubles fonctionnels
la t h é r a p i e qigong car elle les aide en cas de troubles
(voir m é d i t a t i o n p. 125).
fonctionnels et leur facilite la vie en les soutenant s'ils
souffrent de maladies chroniques ou incurables.
— Conseil
— Concept et explication de l'action Le qigong est à conseiller pour se d é t e n d r e , conserver
sa m o b i l i t é et p r o c é d e r à une r é é d u c a t i o n .
Derrière cette technique, une idée : le qi cosmique doit
p é n é t r e r dans le corps via la respiration et y circuler.
La m é d e c i n e occidentale explique les effets du qi-
gong par une meilleure respiration, dont les effets sont L'ayurveda
calmants, ainsi que par la concentration (voir p. 127),
qui permet à ceux qui la pratiquent de mieux c o n t r ô l e r
leurs é m o t i o n s .
— Historique
L'action du guérisseur qigong est probablement
f o n d é e sur la foi en ses capacités (voir effet placebo L'ayurveda est le systèm e de santé vieux de 3 500 ans
p. 20). Des é t u d e s a u p r è s des patients de guérisseurs que l'Inde nous a livré par écrit. Il s'agit d'un concept
occidentaux ont p r o u v é que l'espoir peut avoir une in- de vie comprenant plusieurs catégorie s morales. C'est
fluence positive sur l'irrigation du corps. un systèm e qui tente d'apporter une r é p o n s e aussi
c o m p l è t e et aussi simple que possible au sens de la
vie.
— Pratique
Les règles ont é t é mises entre les mains des
Le qigong repose sur trois é l é m e n t s : la respiration hommes par les dieux; dans les temps anciens, on
consciente, le mouvement et le c o n t r ô l e de l'imagina- voulait dire par-là que le savoir vient de l'esprit. Les
tion. Selon l'école qigong suivie, les liens entre ces trois textes classiques ont décri t huit disciplines médicale s
é l é m e n t s sont d i f f é r e n t s . Il y a aussi certains exercices i n d é p e n d a n t e s : la m é d e c i n e interne, l'art de guérir
de concentration à faire immobile, en position debout. femmes et enfants, la m é d e c i n e nez-gorge-oreilles et
Les exercices se pratiquent en groupe avec un pro- la m é d e c i n e ophtalmique, la chirurgie, la toxicologie,
fesseur, qui montre l ' e n c h a î n e m e n t de certains mou- la promotion de la s a n t é et la r é é d u c a t i o n ainsi que la
vements précis et la f a ç o n de respirer Les mouvements m é d e c i n e sexuelle.
sont lents et calmes, parfois a c c o m p a g n é s de musique Le p r o g r è s continu dont jouissait l'ayurveda a é n o r -
m é d i t a t i v e . Pendant ces exercices, la concentration se m é m e n t souffert de la colonisation é t r a n g è r e du sous-
porte principalement sur le flux respiratoire et sur cer- continent indien. Pourtant, l'ayurveda n'en resta pas
taines zones du corps ou sur certains organes, comme moins bien vivant. Les ayurvédistes soignent aujour-
c'est le cas dans le training a u t o g è n e (voir p. 123). Les d'hui deux tiers des Indiens.
exercices exécutés au ralenti et semblables à une Situation actuelle
danse peuvent être faits dans une pièce d'un m è t r e Le gouvernement indien accepte et soutient m ê m e
carré seulement et doivent faire l'objet d'un e n t r a î n e - l'aspect m é d i c a l de l'ayurveda. Dans le pays, quelque
ment quotidien d'une dizaine de minutes environ. 300 000 m é d e c i n s a y u r v é d i q u e s pratiquent aujour-

161
Systèmes
médicaux
étrangers

d'hui et une cinquantaine d ' u n i v e r s i t és et d'écoles contact avec le monde e x t é r i e ur grâc e aux organes des
spécialisées enseignent ces techniques. L'Organisation sens. En sa q u a l i t é d'organe interne, l'esprit est a p p e l é
mondiale de la Santé soutient et fait m ê m e la promo- à intervenir par les informations qu'il reçoit des or-
tion de la t h é o r i e de la santé p r o p o s é e par l'ayurveda. ganes sensoriels. L'âme , enfin, est i n f l u e n c é e par l'es-
Le centre de la recherche et de l'enseignement ayur- prit et par ce que les sens enregistrent.
v é d i q u e est situé à Bénarès. Comment se fait l'interaction entre tous ces élé-
Des é t u d e s scientifiques m e n é e s en Inde ont d é - ments ? C'est ce que d é c r it l'ayurveda par le concept
m o n t r é que les m é t h o d e s de traitement a y u r v é d i q u e s , des trois "doshas" : Vata, Pitta et Kapha. Les q u a l i t és
ainsi que certains des r e m è d e s a d m i n i s t r é s , donnent de ces trois aspects sont d é t e r m i n é e s par les rapports
un résultat concluant. de force qui existent entre le feu, l'eau, la terre, l'air et
Les firmes pharmaceutiques tentent de s'approprier l'espace. Les doshas caractérisen t les systèmes r é g u l a -
le v é r i t a b l e trésor qu'est le savoir a y u r v é d i q u e en ma- teurs du corps. Au niveau corporel, traduit dans un
tière de plantes m é d i c i n a l e s . Pour ce faire, elles testent langage moderne, Vata est ce qui d é c o u l e de l'activité
ces plantes de f a ç o n s y s t é m a t i q u e . du système nerveux, c'est la cause du mouvement et
de l'activité. Pitta r e p r é s e n te les réactions enzyma-
Maharishi Ayur- Veda tiques qui influencent la t e m p é r a t u r e . Pitta est é g a l e -
Dans les pays occidentaux, l'ayurveda s'est principale- ment censé régule r le budget hormonal du corps et
ment établi sous la forme du Maharishi Ayur-Veda. Ces participer à la formation des tissus et au m é t a b o l i s m e .
dernières décennies, Maharishi Mahesh Yogi, rendu cé- Quant à Kapha, il décri t les fonctions du système im-
lèbre par les médias car il était le gourou des Beatles, a munitaire et est responsable de tout de qui transite et
relevé, avec d'autres médecins indiens, le défi de "rendre se passe dans les fluides du corps humain.
vie à l'Ayur-Veda dans son ensemble". Le gourou a in- Les trois doshas d é t e r m i n e n t aussi les traits de l'in-
vesti des millions dans ce projet. Une bonne partie de ce dividu. Les relations entre les c o m p é t e n c e s de Vata, de
qui est proposé à l'Ouest sous le nom ayurveda appar- Pitta et de Kapha distinguent l'individu et sa constitu-
tient en fait aux enseignements du Mahahshi Ayur-Veda. tion des autres membres de l'espèce humaine. La
constitution d'une personne explique ses forces et ses
faiblesses, sa p r é d i s p o s i t i o n à la maladie, la r é a c t i o n
— Concept de base que la personne a par rapport à son alimentation, aux
L'ayurveda est la "science d'une vie saine". Si l'on en m é d i c a m e n t s , aux impressions sensorielles, au climat,
croit cette d é f i n i t i o n , un individu se sent bien, en etc.
bonne santé et sûr de lui lorsque sa conscience et ses Selon la r e p r é s e n t a t i o n a y u r v é d i q u e , tout individu
fonctions corporelles sont en harmonie et que le essaie de maintenir un é q u i l i b r e stable entre son sys-
contact entre l'être humain et le monde qui l'entoure t è m e de vie et l'environnement qui l'entoure. Dans le
est é q u i l i b r é et gratifiant. cadre de ses activités, un corps sain s'adapte aussi au
L'ayurveda c o n s i d è r e l'homme comme un micro- rythme des jours, des mois et des saisons. Si l'équilibre
cosme et comme la r e p r é s e n t a t i o n du macrocosme qui vient à être t r o u b l é , le corps envoie des signaux. Si ces
l'entoure : comme tout ce qui vit, l'homme est com- signaux restent sans é c h o , ils se transforment en symp-
posé des é l é m e n t s que sont le feu, l'eau, la terre, l'air t ô m e s de maladie. Selon l'ayurveda, toute modifica-
et l'espace. Ces é l é m e n t s correspondent aux cinq tion des cellules ou des tissus n'est pas le tout d é b u t
sens (vue, g o û t , odorat, toucher et ouïe). d'une maladie, mais une confirmation que celle-ci
Pour l'ayurveda, la vie humaine se compose du s'est déjà déclarée.
corps, des organes des sens, de l'esprit et de l ' â m e . Le Une vie saine et un traitement curatif servent à res-
corps existe en tant qu'enveloppe visible, qui est en taurer harmonie, force et dynamisme.

162
A sa manière, l'ayurveda avait déjà ouvert, il y a des • sa force i n t r i n s è q u e ;
siècles, la voie à ce que font aujourd'hui la médecine so- • la combinaison particulière de composants actifs.
ciale, les psychosomaticiens et les chronobiologistes. Pour Les r e m è d e s a y u r v é d i q u e s sont souvent la combi-
toutes ces disciplines, la question de la manière dont se naison de nombreux é l é m e n t s .
déclarent les maladies est essentielle pour développer des
concepts efficaces de prévention contre lesdites maladies. Maharishi Ayur- Veda
Dans le commerce du Maharishi Ayur-Veda, on trouve
des m é l a n g e s de racines, des articles de soin du corps,
_ Procédé
des produits d ' é p i c e r i e , des cassettes de musique et
L'ayurveda utilise une autre d é f i n i t i o n que la pharma- des livres.
cologie des sciences naturelles pour d é t e r m i n e r quand Le MLaharishi Ayur-Veda recommande principale-
certaines substances ont une action curative. En ayur- ment les rasayanas, des produits à base de plantes, qui
veda, l'effet est d é t e r m i n é par : sont censés contribuer à la s a n t é et à la vitalité (enten-
• la c a p a c i t é des r e m è d e s à d é c l e n c h e r des associa- dez la vigueur sexuelle). Ces produits sont vendus
tions, des sensations ou toute autre r é a c t i o n chez le comme aliments ou comme c o m p l é m e n t s alimen-
patient et taires. Leur composition, leur m é t h o d e de fabrication,
• l'action qu'ils ont sur les doshas. leur dosage et leurs effets secondaires ne sont pas
Un r e m è d e a y u r v é d i q u e devra avoir une action par : contrôlés.
• le g o û t . Un produit sucré, par exemple, agira sur un Les r e m è d e s du Maharishi Ayur-Veda sont g é n é r a -
trop-plein d ' a c i d i t é dans le corps; lement produits en Inde, ensuite e x p o r t é s vers l'Europe
• ses p r o p r i é t é s physiques. Quelque chose de lourd et vendu sur les recommandations de praticiens de
augmentera le poids du corps; l'ayurveda. Ils ne contiendraient pas les m é t a u x lourds
• ce qu'il advient de sa composition pendant le pro- que l'on retrouve g é n é r a l e m e n t dans les r e m è d e s en
cessus de digestion; Inde et qu'ils sont vérifiés en Europe avant d ' ê t r e mis

163
Systèmes
médicaux
étrangers

en vente pour voir s'ils correspondent aux normes na- Alimentation : l'ayurveda fait confiance à l'intelli-
tionales et s'ils sont i r r é p r o c h a b l e s du point de vue gence du corps humain qui sait ce dont il a besoin. Vu
toxicologique. que les aliments et les épices ont une influence sur les
doshas, ils sont é g a l e m e n t en mesure d'en restaurer
l'équilibre. La nourriture cuite est plus i n d i q u é e que les
— Examen et traitement
aliments crus.
Le but de la m é d e c i n e a y u r v é d i q u e est d'identifier avec Purification (Panchakarma) : les i m p u r e t é s du m é t a -
précision les é l é m e n t s qui ont t r o u b l é l'équilibre d'un bolisme, dont l'ayurveda pense qu'elles se sont amon-
être humain et de les é l i m i n e r ensuite. celées à cause d'un d é s é q u i l i b r e des doshas, doivent
Diagnostic être dissoutes ou é l i m i n é e s par le j e û n e , le massage in-
L'ayurveda nécessite deux diagnostics : celui de la ma- t é g r a l du corps avec des huiles, les bains de vapeur, les
ladie et celui du patient. Les m é t h o d e s traditionnelles lavements, les vomissements ou les é t e r n u e m e n t s for-
de diagnostic sont : observer, interroger, écouter, sen- cés et la saignée . Peu à peu, les aliments sont rempla-
tir et palper. cés par une nourriture plus i n d i q u é e . Par ailleurs, les
Un m é d e c i n a y u r v é d i q u e exprime les modifications exercices de yoga participent aussi au traitement de
du corps humain par le concept de doshas. Lorsqu'une purification.
dosha est d o m i n é e par la maladie ou affaiblie, cela en- Plantes : l'ayurveda utilise environ 5 000 plantes
t r a î n e des s y m p t ô m e s typiques qui doivent être r é - sous forme de p r é p a r a t i o n s diverses. Les f r o n t i è r e s
équilibrés par des contre-mesures. entre aliments, épices et plantes m é d i c i n a l e s sont va-
Diagnostic du pouls : ce diagnostic tient compte de riables.
plusieurs q u a l i t és de pouls d i f f é r e n t e s (fort, faible, Minéraux et métaux : ces é l é m e n t s sont la plupart
p i n c é , fuyant, etc.). Le pouls est pris avec trois doigts. du temps t r a n s f o r m é s en r e m è d e s avec des plantes
Ainsi, le m é d e c i n a y u r v é d i q u e peut tirer des conclu- dans le cadre de p r o c é d u r e s de p r é p a r a t i o n très
sions sur l'état de la dosha. Lorsque l'adepte de l'ayur- longues.
veda a e n t r a î n é ses capacités intuitives par la m é d i t a - Méditation : les exercices corporels et respiratoires,
tion, il doit être capable d'utiliser sa force de représen - les exercices de r é f l e x i o n interne et de concentration -
tation pour se déplacer dans le corps de l'autre. Ceci tout ceci est repris sous le terme de "yoga" (voir
doit permettre d'affiner et d ' é l a r g i r les possibilités de p. 167) - ont toujours fait partie de l'ayurveda. La m é -
diagnostic à partir du pouls. ditation ne doit être apprise que pas à pas et avec
Analyse de la prakn'ti : il s'agit des é l é m e n t s qui d é - l'aide d'un guide initié (voir m é d i t a t i o n p. 125).
terminent la "natured'un être humain". La prakriti est Chromothérapie, aromathérapie, musicothérapie :
censée être d é t e r m i n é e à la naissance et être conser- de la constitution d'une personne d é p e n d l'acuité de
vée tout au long de la vie. La prakriti obtient ses attri- ses sens. Certains sens sont plus aiguisés chez l'un que
buts grâce aux constellations astrologiques, aux chez l'autre. Les doshas sont censées harmoniser la
conditions de conception de l'enfant et de grossesse mise en éveil des sens.
de sa m è r e et à d'autres é l é m e n t s encore.
Aujourd'hui, les m é t h o d e s de la m é d e c i n e occiden- Maharishi Ayur- Veda
tale sont en mesure de c o m p l é t e r le diagnostic a y u r v é - Il propage la m é d i t a t i o n transcendantale (MT). Cette
dique. d e r n i è r e se veut une technique de relaxation ayant un
Traitement effet positif sur la crainte et les tensions.
Afin de restaurer l'équilibre originel des doshas, plu-
sieurs m é t h o d e s d i f f é r e n t e s sont souvent c o m b i n é e s
les unes aux autres :

164
Les d é f e n s e u r s de cette discipline m é d i c a l e ont enre-
— Explication de l'action gistré des résultats probants dans le traitement des
Le renforcement d'une dosha faible et l'affaiblisse- maladies suivantes : maladies chroniques du foie, hy-
ment d'une autre trop dominante ont pour but de r é - p e r c h o l e s t é r o l é m i e , hypertension artérielle, angine de

é q u i l i b r e r les forces vitales. poitrine, arythmie cardiaque, troubles digestifs,


asthme, sinusites, migraines, troubles du sommeil,
dystonie végétative, dépression, brûlures, rhuma-
— Indications tismes, paralysies. Le programme de traitement doit
freiner les processus d ' a l t é r a t i o n du corps humain et
Les occidentaux qui utilisent l'ayurveda c o n s i d è r e n t
avoir une influence favorable sur les maladies, qui
qu'il permet de traiter très t ô t les p r o b l è m e s d ' é t a t g é -
s'alimentent d'un système immunitaire affaibli. M ê m e
néral des patients. Les t h é r a p i e s promettent aussi un
les tests réalisés sur les malades du sida ont é t é décrits
apaisement et une a m é l i o r a t i o n en cas de maladies
comme satisfaisants.
chroniques et de troubles fonctionnels.
Certains m é d i c a m e n t s a y u r v é d i q u e s ont fait leurs
preuves pour des maladies telles que les inflamma- Méditation t ranscendant ale
tions des articulations ou les cirrhoses, pour lesquelles Elle se veut une m é t h o d e a d é q u a t e pour é l i m i n e r la
la m é d e c i n e occidentale n'a encore obtenu que peu peur, les névroses, l'agressivité et la mauvaise humeur.
de résultats. Pour ce qui est de l'utilité de l'ayurveda Le Maharishi Ayur-Veda affirme que cette m é d i t a t i o n
pour d'autres maladies, les é t u d e s manquent encore peut m ê m e amener les d é t e n u s et les toxicomanes à
pour convaincre les sceptiques. " a m é l i o r e r leur comportement au sein de la s o c i é t é " .
L'effet relaxant de la m é d i t a t i o n de la m é d i t a t i o n Limites de l'application
ne fait aucun doute. Un effet positif n'est cependant à Les m é d e c i n s a y u r v é d i q u e s occidentaux laissent le trai-
attendre qu'en cas de pratique régulière. tement de maladies aiguës et psychiatriques à la m é -
decine conventionnelle.
Maharishi Ayur- Veda La cure de panchakarma ne doit pas être utilisée
Cette organisation a investi é n o r m é m e n t d'argent chez les patients p r é s e n t a n t une faiblesse e x t r ê m e ou
dans la recherche, les fondations et certaines universi- une maladie grave, ni pendant la grossesse.
tés privées, dans le but de prouver scientifiquement
l'efficacité des m é t h o d e s de traitement, notamment Maharishi Ayur- Veda
en combinaison avec la m é d i t a t i o n transcendantale. Pour certaines de ses p r é p a r a t i o n s , il recommande de

165
Systèmes
médicaux
étrangers

ne pas les consommer pendant une grossesse. Pour les ment les r e m è d e s de la rasayana ne doit pas s'attendre
"technologies de la conscience" qu'il a l u i - m ê m e pro- à en tirer les m ê m e s effets qu'une personne qui se
p a g é e s, il admet qu'elles ne sont envisageables pour concentre et fait un travail actif sur e l l e - m ê m e .
des personnes souffrant de troubles psychiques que si • Les critiques remettent en doute la crédibilit é des
ces personnes font é g a l e m e n t l'objet d'un accompa- é t u d e s scientifiques c o m m a n d é e s par le Maharishi
gnement par un professionnel. Ayur-Veda en personne.

Médit at ion t ranscendant ale


— Risques et critique
Les gouvernements e u r o p é e n s ont mis leurs a u t o r i t é s
• Le concept de la m é d e c i n e a y u r v é d i q u e est m a r q u é en garde contre les dangers que r e p r é s e n t e le mouve-
par l'esprit des temps reculés auxquels elle est née et a ment de méditation transcendantale, considéré
peu é v o l u é depuis cette é p o q u e . Les explications don- comme une secte pour jeunes et pour personnes psy-
nées quant à la m a n i è r e dont les maladies se d é v e l o p - chologiquement faibles d o u b l é d'un groupement d é -
pent doivent donc être envisagées en gardant ce ba- fendant une vision pseudo-religieuse du monde.
gage historique p r é s e n t à l'esprit et ne peuvent donc Ce mouvement s'est inscrit en faux contre cette é t i -
être calquées sans autre forme de procès sur notre quette de secte, mais certains tribunaux ont tout de
pensée actuelle. m ê m e c o n f i r m é sa nature obscure.
• Les m é d i c a m e n t s sont des m é l a n g e s de plantes, de La MT est ancrée dans un "programme complet de
m i n é r a u x et de m é t a u x , parmi lesquels on compte le sauvetage du monde" f o r m u l é par le " m a î t re divin". En
mercure. Les ayurvédistes affirment pourtant que le 1975, Maharishi Mahesh Yogi a n n o n ç a i t " l ' a v è n e m e n t
mercure nocif devient inoffensif s'il est allié à d'autres de l'ère de l'illumination sur le monde". Il promettait de
produits en utilisant une m é t h o d e particulière, ce que développer l'ensemble du potentiel spirituel de l'homme
ne confirme aucune é t u d e scientifique. De m ê m e , les et, entre autres choses aussi, d'apprendre aux humains à
effets à long terme de ces produits n'ont pas été testés. voler Ainsi, quiconque est en mesure de se plonger suf-
• La rasayana est une m é t h o d e de traitement qui fisamment p r o f o n d é m e n t dans la m é d i t a t i o n sera à un
permet de rajeunir Mais ce rajeunissement ne moment ou à un autre élevé du sol.
s'entend pas au sens d'un rajeunissement • Les adeptes affirment que le taux de
physique. Les d i f f é r e n t s p r o c é d é s à c r i m i n a l i t é diminuerait si un grand
appliquer s i m u l t a n é m e n t doivent , nombre de gens de la m ê m e r é -
déclencher un processus in- gion venaient à m é d i t e r Cer-
terne, qui libère les forces vi- tains critiques ont vérifié cette
tales constructives. Celui qui t h é o r i e et l'ont j u g é e irrece-
ne fait qu'avaler passive- vable.

166
Le yoga

• Les d é f e n s e u r s de la MT font sans cesse référence à Les deux premières étapes d é c r i v e n t les comporte-
une é t u d e annéricaine qui affirme que les personnes ments qui r è g l e n t le rapport de l'homme avec lui-
qui pratiquent r é g u l i è r e m e n t la MT utilisent moins m ê m e et avec son environnement social. Les étapes
souvent leur caisse d'assurance maladie. Il s'agit là trois et quatre se composent d'exercices d'expression
d'un groupe de gens dont le mode de vie n'est en au- corporelle et de respiration. Les é t a p e s cinq à sept sont
cun cas comparable à celui de l'assuré moyen de notre des conseils pour se plonger en soi et se concentrer, à
vieille Europe. savoir ce que l'on nomme dans le langage occidental
• Lorsque des personnes trop malléables se laissent courant la " m é d i t a t i o n " . La h u i t i è m e et d e r n i è r e é t a p e
prendre au p i è g e de la MT cela peut e n t r a î n e r des marque la fin du cheminement du yoga. C'est l'état de
troubles psychiques et m ê m e aller j u s q u ' à des troubles bonheur parfait et de paix i n t é r i e u r e .
profonds de la p e r s o n n a l i t é . Vu que les professeurs de Aux 13e et 14e siècles déjà, cinq chemins de yoga dif-
MT ne doivent avoir ni formation psychiatrique, ni for- férents étaient apparus en Inde. En Occident, c'est surtout
mation psychologique, ils ne peuvent capter que rare- le hatha-yoga, le yoga de la maîtrise de son corps, qui est
ment les signes de crises psychiques. le plus connu. Cet enseignement se fonde sur l'idée que le
corps n'est pas seulement un outil, mais qu'il contient en
lui la possibilité d'enrichir la vie par l'expérience sensorielle.
— Conseil
Situation actuelle
S'il est p r a t i q u é par un m é d e c i n , le traitement a y u r v é - En Inde, le yoga classique en huit étapes est encore
dique est à conseiller pour apaiser les douleurs. En cas p r a t i q u é aujourd'hui. En Europe, on se limite la plupart
de troubles fonctionnels et de maladies chroniques, un du temps aux exercices d'expression corporelle et de
traitement a y u r v é d i q u e peut certainement soutenir et respiration du hatha-yoga. Ces exercices servent sur-
c o m p l é t e r un traitement m é d i c a l . tout d ' e n t r a î n e m e n t pour le corps, pour être plus
La m é d i t a t i o n est à conseiller pour la d é t e n t e agile, plus en forme et plus d é t e n d u . C'est la raison
qu'elle apporte. pour laquelle ces exercices de yoga sont p r o p o s é s dans
Les "technologies de la conscience" de la m é d i t a - les écoles du dos ou encore lors de cours de gestion du
tion transcendantale sont à déconseiller. stress. Par ailleurs, il y a aussi de nombreuses tentatives
d'utiliser le yoga en p s y c h o t h é r a p i e et en p h y s i o t h é r a -
pie. Ses effets sont é g a l e m e n t utilisés afin de soutenir
les traitements conventionnels de certaines maladies.

Le yoga
-Pratique
La position du lotus est probablement l'image la plus
— Historique
populaire du hatha-yoga. Cependant, il ne s'agit là
Programme anti-stress, exercices de relaxation, mobi- que d'une des nombreuses asanas ou postures du
lisation : les raisons pour lesquelles le yoga est prati- yoga. Les plus courantes sont au nombre de 25 à 30,
q u é aujourd'hui donnent l'impression de n ' ê t r e que mais plus de 300 postures ont déjà é t é décrites.
les branches bien maigrelettes d'un arbre fort qui a Les postures doivent se prendre aussi lentement
pris racine, il y a des milliers d ' a n n é e s , dans la culture que possible. La personne reste ensuite plusieurs mi-
indienne. En fait, le yoga est une technique à e x p é r i - nutes dans chaque position, calme et d é t e n d les
menter et à d é c o u v r i r s o i - m ê m e qui, dans sa forme muscles qui ne participent pas à l'exercice de position-
classique, doit e n t r a î n e r l'individu sur un chemin en nement. L'attention de la personne doit être concen-
huit é t a p e s vers "l'illumination et la d é l i v r a n c e " . trée sur les sensations de son corps.

167
Systèmes
médicaux
étrangers

Dans le yoga, il y a aussi les pranayamas, des exercices • La m é d i t a t i o n influence la disposition d'esprit, qui
qui permettent de r é g u l er la respiration. La concen- a, à son tour, une influence sur le s y s t è m e immunitaire
tration i n t é r i e u r e et la m é d i t a t i o n du yoga sont in- (voir p. 33). L'autodiscipline et la c o h é r e n c e sont deux
duites, par exemple, en se concentrant sur des per- é l é m e n t s sans lesquels les séances régulières de yoga
ceptions sensorielles. Il peut s'agir d'une image (man- sont inconcevables. Relever ces deux défis suppose
dala) ou d'une phrase (mantra), du fait d'entendre une certaine disposition d'esprit que les pratiquants
des bruits monotones ou m ê m e de ressentir la chaleur chercheront à adopter au fil du temps.
du ventre.
il est g é n é r a l e m e n t r e c o m m a n d é de s'exercer au
— Indications
yoga ou de m é d i t e r deux fois par jour pendant 20 à
30 minutes. Le yoga est en fait une m é t h o d e d'apprentissage dont
Se familiariser avec le yoga en autodidacte, par la f i n a l i t é est spirituelle et qui peut être atteinte par
exemple en lisant des ouvrages sur le sujet, n'est pas à une prise de conscience et un changement.
conseiller Seul un cours d o n n é par un spécialiste per- Utilisé comme technique de relaxation, il influence
mettra d'évite r de prendre de mauvaises postures ou surtout les maladies psychosomatiques, pour les-
de corriger les positions a d o p t é e s . quelles il y a un lien entre la psyché et le corps. Le pro-
gramme d'exercices peut être m o d i f i é de f a ç o n à pou-
voir être utile à une maladie particulière ou encore être
— Explication de l'action
a d a p t é pour avoir une action g é n é r a l e .
Les asanas à l'aspect parfois é t r a n g e ont les c o n s é - Une é t u d e de 1991, qui suffit pour r é p o n d r e aux
quences suivantes : exigences des sciences naturelles, confirme que les
• Dans tout programme de yoga moyen, chaque arti- pranayamas a m é l i o r e n t la respiration, de telle m a n i è r e
culation est sollicitée au moins une fois dans chaque que les asthmatiques peuvent en bénéficier. Pour ce
direction pour éveiller la "sensibilité profonde". qui est des maladies liées à l'asthme, le hatha-yoga
• Le yoga met en éveil bien des zones de la peau, afin donne des résultats tout à fait probants comme me-
que des réactions puissent être induites comme elles peu- sure d'accompagnement.
vent l'être par un massage des zones réflexes (voir p. 72). • Le yoga doit être é t u d i é pas à pas et uniquement
Les postures modifient les conditions de pression et avec l'aide d'un initié.
d'irrigation dans le corps. Des processus corporels et • Un résultat positif ne sera obtenu que si l'on
psychiques peuvent ainsi être éveillés ou induits. s'exerce r é g u l i è r e m e n t .
• Les exercices respiratoires influencent le système Limites de l'application
nerveux v é g é t a t i f , celui que la v o l o n t é ne peut pas in- Les yogis indiens renvoient les é t u d i a n t s qui ne leur pa-
fluencer, et partant toutes les réactions dont ledit sys- raissent pas mentalement et physiquement aptes à ap-
t è m e nerveux est responsable. prendre les exercices. Les m é d e c i n s occidentaux for-
• Les exercices de yoga ralentissent la respiration et le mulent les limites d'utilisation du yoga comme suit :
pouls, diminuent la tension artérielle, ainsi que le taux • Personne ne doit se forcer à adopter des postures
d'hormones de stress dans le sang. de yoga qui lui sont douloureuses.
• Prendre conscience de sa respiration et se concen- • Avant qu'une personne ne fasse des asanas inten-
trer pour se relaxer modifient l'irrigation sanguine du sifs, un m é d e c i n devrait toujours vérifier l'état de sa
cerveau. L ' é l e c t r o - e n c é p h a l o g r a m m e , qui affiche la colonne v e r t é b r a l e .
courbe des flux cervicaux, d é m o n t r e que le yoga mo- • Les personnes qui souffrent d'hypertension ne sont
difie effectivement l'activité du cerveau comme si ce pas autorisées à adopter les postures qui font encore
dernier était plus en éveil. augmenter la tension artérielle, comme celles dans les-

168
Les cinq
tibétains

quelles la t ê t e occupe une


position plus basse que le
reste du corps.
• Celui qui veut ap-
prendre à ralentir de
plus en plus sa respi-
ration doit d'abord se
faire examiner par un
médecin pour vérifier si
son m é t a b o l i s m e fonctionne par-
faitement.
Variant e :

Risques Les cinq tibétains


• Celui qui ne c o n n a î t pas les limites de son é t a t de Les "cinq t i b é t a i n s " sont une combinaison entre des
santé et qui suit un e n t r a î n e m e n t intensif de yoga postures semblables à celles du yoga et de la gymnas-
risque de trop solliciter ses muscles, ses tendons et ses tique matinale. Le nom "cinq t i b é t a i n s " représente
ligaments. cinq exercices particuliers qui, si l'on en croit les per-
• Les hypertendus courent le risque de faire monter sonnes qui proposent cette technique, viennent des
dangereusement leur tension ou m ê m e d ' ê t r e victimes hauts plateaux du Tibet.
d'un accident vasculaire c é r é b r a l . Au d é b u t , chaque exercice n'est r é p é t é que trois
• Si le yoga est p r a t i q u é sous la direction de gourous fois. Par la suite, il faut pouvoir passer à 21 r é p é t i t i o n s
ou au sein de groupes semblables à des sectes, il y a un du mouvement par exercice.
risque de d é p e n d a n c e psychique. Selon les enseignements hindouistes, ces exercices
sont censés harmoniser et mettre en éveil les centres
d ' é n e r g i e du corps, les chakras. Ainsi, la fonction des
— Critique
glandes hormonales doit être activée et r e n f o r c é e . La
Apprendre la technique du yoga n'est pas une garan- pratique des "cinq t i b é t a i n s " doit permettre une vie
tie de protection contre les maladies ou les troubles plus longue et plus saine.
psychiques. Les utilisateurs de cette m é t h o d e peuvent espérer
d é v e l o p p e r une plus grande sensibilité pour leur corps
en r é p é t a n t les mouvements des "cinq t i b é t a i n s " avec
— Conseil
assiduité. La concentration sur les exercices et la respi-
S'il est bien p r a t i q u é , le yoga est à conseiller pour se ration profonde peuvent d é t e n d r e et, à l'instar de tout
d é t e n d r e et pour apaiser les s y m p t ô m e s de maladies mouvement r é p é t i t i f du corps, renforcer la sensation
chroniques, notamment l'asthme. de b i e n - ê t r e . Cependant, il n'est pas certain que cette
technique ait un caractère m é d i t a t i f et les preuves
manquent pour prouver que la personne qui pratique
jouit d'un rajeunissement v é r i t a b l e . Les risques que
comportent ces exercices sont les m ê m e s que pour le
yoga. Une personne qui n'est pas en parfaite santé
doit d'abord demander un avis m é d i c a l avant d'enta-
mer un e n t r a î n e m e n t assidu.

169
Systèmes médicaux alternatifs

170
Systèmes
médicaux
alternatifs
La médecine
Parmi les entreprises qui produisent des m é d i c a m e n t s
et des produits c o s m é t i q u e s et d i é t é t i q u e s , la firme

anthroposophique Weleda jouit d'une r e n o m m é e internationale. Le nom


de l'autre firme, Wala, repose sur une m é t h o d e de
production particulièr e anthroposophique et ryth-
mique.
— Historique
Les écoles m é t h o d o l o g i q u e s de Rudolf Steiner (1861-
— Concept de base
1925) sont connues é g a l e m e n t en Belgique. Très peu de
gens cependant connaissent le concept anthroposo- La r e p r é s e n t a t i o n de Steiner de la s a n t é et de la mala-
phique sur lequel elles sont basées. Steiner décrivait l'an- die est p o n c t u é e d ' é l é m e n t s provenant d'anciennes
throposophie comme "un chemin de connaissance qui pensées traditionnelles tant orientales qu'occiden-
tente de conduire du spirituel dans l'homme au spirituel tales. Steiner distinguait dans l'être humain quatre
dans l'univers". Toute la pensée de Steiner est aussi diffi- "composantes" d é t e r m i n a n t toutes les lois et relations
cile à comprendre que cette dernière phrase : un cocktail de la vie. Le "corps physique" est la partie visible du
de philosophie, de religion mystique et de sciences natu- corps avec lequel nous agissons. Le "corps é t h é r i q u e "
relles basées sur les connaissances de Goethe. est la somme des forces vitales qui insufflent la vie au
D'un point de vue concret, ce ne sont pas seule- corps. L'expression "corps astral" se réfère à ce que
ment les m é t h o d e s p é d a g o g i q u e s de Steiner qui nous Steiner d é s i g n e par ce qui permet le sentiment et la
ont é t é léguées, mais aussi son système d'agriculture conscience. L'envie, l'instinct et la souffrance mais
biochimique et sa m é d e c i n e anthroposophique qu'il aussi la conscience d ' ê t r e une partie d'un ensemble
d é v e l o p p a avec le m é d e c i n néerlandai s /fa Wegman cosmique fait partie du corps astral. Le centre de la
(1875-1943). Steiner ne c o n s i d é r a i t pas sa m é d e c i n e p e r s o n n a l i t é , la conscience de soi, c'est ce que Steiner
comme o p p o s é e à la m é d e c i n e a c a d é m i q u e , mais plu- appelle le " m o i " .
t ô t comme un é l a r g i s s e m e n t de celle-ci dans le sens Les forces des quatre corps sont invisibles, mais leur
d'autres équilibres psychiques. résultat peut être c o n s t a t é et v é c u . Les anthropo-
Situation actuelle sophes expliquent la s a n t é et la maladie exclusivement
Contrairement à l'Allemagne o ù quelque 6 000 m é d e - sur base des quatre corps. Selon l ' é l é m e n t dominant,
cins et sept h ô p i t a u x ou certains de leurs services tra- ils classent toutes les affections en quatre catégorie s :
vaillent sur base du concept anthroposophique, l'ap- le type scléreux, tumoral, inflammatoire, et celui pro-
proche de Steiner ne c o n n a î t pas un franc succès en v o q u é par une paralysie.
Belgique. Pourtant le visiteur profane d'un h ô p i t a l Prenons comme exemple un corps é t h é r i q u e telle-
fonctionnant sur base anthroposophique ressent di- ment dominant que l'organisme du moi et le corps as-
rectement l'ambiance plus humaine qui y r è g n e . tral ne parviennent plus à le maîtriser. C o n f o r m é m e n t

172
La médecine
anthropo-
sophique

à sa d é f i n i t i o n , il perturbe ainsi tout le système selon Le choix des r e m è d e s et l'explication de leur action se
un mode dévastateur. C o n s é q u e n c e : l'apparition d'un fait sur base des principes anthroposophiques et non
cancer Les anthroposophes qualifient de p r é c a n c é r e u x pas h o m é o p a t h i q u e s . Ce qui n'est pas permis par
l'état du corps en train de d é v e l o p p e r un cancer. Pen- d'autres courants t h é r a p e u t i q u e s - le fait de combiner
dant cette phase, les forces de d é m a n t è l e m e n t et d'or- plusieurs produits dans un m é d i c a m e n t - est c o n s i d é r é
ganisation doivent être encore suffisamment puis- comme utile par la m é d e c i n e anthroposophique. Elle
santes pour pouvoir arrêter la croissance. Les maladies p r é f è re d'ailleurs parler de "compositions". On y
mentales trouvent une explication similaire ; les cel- trouve aussi des r e m è d e s d'origine animale comme,
lules parviennent à s'arracher de leurs liens avec les tis- par exemple, des fourmis et des abeilles moulues, des
sus corporels pour devenir dévastatrices, donc la pen- taupes et des serpents séchés et des p r é p a r a t i o n s dy-
sée, la sensation et la v o l o n t é doivent pouvoir en faire namisées d'organes bovins.
de m ê m e . Anthroposophiquement parlant, devenir Les anthroposophes rejettent les tests cliniques
m é d i c a l e m e n t actif signifie rétablir l'équilibre de l'or- pour des raisons de principe. Pour prouver l'efficacité
ganisme. de leurs r e m è d e s , ils recherchent une m é t h o d e propre
Les anthroposophes c o n s i d è r e n t le fait d ' ê t r e ma- acceptable pour cette forme de m é d e c i n e et cepen-
lade comme une o p p o r t u n i t é positive pour le corps et dant satisfaisante pour les exigences scientifiques de la
l'esprit d ' a c q u é r i r de nouvelles forces, capacités et m é d e c i n e classique.
connaissances en combattant la maladie.

— Examen et traitement
— Procédé
Dans le meilleur des cas, un traitement anthroposo-
La t h é r a p i e anthroposophique repose avant tout sur phique ne s'adresse pas uniquement au diagnostic
ses m é d i c a m e n t s . Il s'agit en partie de produits indivi- objectivable, mais aussi à l'êtr e de la personne ma-
duels d y n a m i s é s selon la m é t h o d e homéopathique lade, y compris l'histoire de sa vie et de sa souf-
(voir p. 176), de produits v é g é t a u x obtenus par des france, son c a r a c t è r e , son entourage social et cultu-
p r o c é d u r e s particulières et de produits obtenus à par- rel. Le traitement se d é r o u l e d è s lors à plusieurs ni-
tir de d i f f é r e n t s é l é m e n t s (y compris des animaux et veaux :
des produits d'animaux). • Le traitement m é d i c a m e n t e u x : en cas de situations
Les m é t a u x occupent une place particulière dans la aiguës o ù l'on ne peut envisager que le corps parvien-
m é d e c i n e anthroposophique. Ils sont entre autres ad- dra à rétablir l'ordre par l u i - m ê m e , un m é d e c i n an-
ministrés sous la forme de m é t a u x " v é g é t a l i s é s " . Pour throposophique aura aussi recours à des m é t h o d e s de
ce faire, on introduit une p r é p a r a t i o n de sels de m é - la m é d e c i n e a c a d é m i q u e . Il en va de m ê m e pour des
taux dans le sol o ù l'on a laissé pousser pendant trois maladies dues à une carence, o ù le corps doit recevoir
ans une espèce de plante dont " l ' ê t r e correspond au le produit manquant sous la forme d'un m é d i c a m e n t
m é t a l " et que l'on ne récolte pas pour la fabrication de (comme l'insuline chez le d i a b é t i q u e ) . Les autres mala-
m é d i c a m e n t s . Pendant cette p é r i o d e , le compost de dies ne sont traitées par des produits anthroposo-
ces plantes sert d'engrais à la germination des plantes phiques q u ' à partir du moment o ù le patient ou le m é -
suivantes. A p r è s trois ans, les plantes doivent être en- decin estiment que le corps dispose de suffisamment
t i è r e m e n t " p é n é t r é e s par le processus m é t a l l i q u e " . de force auto-curative.
La plante médicinale des anthroposophes la plus • La t h é r a p i e anthroposophique englobe g é n é r a l e -
connue est le gui. En Allemagne, ce r e m è d e contre le ment une alimentation a p p r o p r i é e . Il s'agit en principe
cancer (voir p. 119) est déjà injecté par beaucoup de m é - d'une alimentation o v o - l a c t o v é g é t a r i e n n e (voir p. 89)
decins qui ne sont pas des adeptes de l'anthroposophie. c o m p o s é e au niveau individuel.

173
Systèmes
médicaux
alternatifs

• Des m é t h o d e s t h é r a p e u t i q u e s artistiques, comme Les anthroposophes voient dans le gui le pôle o p p o s é


la peinture, le modelage, la musique et l'expression au processus cancéreux , entre autres parce que cette
verbale activent l'esprit du patient et encouragent le plante s'oppose dans le temps et dans l'espace à la
malade à collaborer au processus de g u é r i s o n . L'eu- croissance d'autres plantes.
rythmie curative.est une sorte de t h é r a p i e physique qui Des scientifiques ont analysé m é t i c u l e u s e m e n t le
consiste à faire coïncider des sons avec les mouve- gui et ont d é c o u v e r t de la viscotoxine comme sub-
ments du corps entier. stance active (voir p. 119).
• Le traitement de l'esprit se fait lors d'entretiens ap-
profondis entre le patient et le t h é r a p e u t e .
— Indications
D/agno5t/c
Pfeiffer, un élève de Steiner, d é v e l o p p a un système dia- En sa q u a l i t é de système m é d i c a l complet, la m é d e c i n e
gnostique correspondant aux pensées anthroposo- anthroposophique c o n n a î t pour chaque d é s é q u i l i b r e
phiques, "un p r o c é d é créateu r d'images". Lors du test l ' é l é m e n t qui rétablit l'équilibre.
de cristallisation sanguine, le sang est m é l a n g é à une Les m é d e c i n s anthroposophiques rapportent des
solution de chlorure de cuivre. La solution doit ensuite succès importants en m é d e c i n e p é d i a t r i q u e .
se cristalliser. Certains m é d e c i n s voient dans la disposi- Limites de l'application
tion des cristaux sur la plaque ronde "l'image" que les Les anthroposophes continuent de traiter un patient
organes communiquent à propos de leur é t a t de force. qui a besoin d'aide m ê m e lorsqu'il n'y a plus rien à
Le test capillaro-dynamique sanguin selon Kaelin faire selon les normes de la m é d e c i n e classique.
consiste à faire absorber du sang dilué par du papier
filtre. Les formes prises par la zone d'absorption sont
— Risques
ensuite i n t e r p r é t é es comme des s y m p t ô m e s patholo-
giques. • Les m é d i c a m e n t s anthroposophiques contiennent,
Les m é d e c i n s anthroposophiques utilisent encore entre autres, des m é t a u x . Le plomb et le mercure peu-
ces tests en plus des m é t h o d e s diagnostiques habi- vent intoxiquer le corps de f a ç o n chronique s'ils sont
tuelles. a d m i n i s t r é s pendant une longue p é r i o d e et à profonde
puissance. Leur effet s'ajoute à celui que nous subis-
sons du fait de la pollution de notre environnement.
— Explication de l'action
• Les procédures diagnostiques particulières de la m é -
Les anthroposophes n'expliquent pas l'action de leur decine anthroposophique donnent souvent comme ré-
m é t h o d e en des termes m é d i c a u x : un traitement an- sultat la " p r é c a n c é r o s e " , c'est-à-dire un stade prélimi-
throposophique doit "appeler la composante de l'être naire au cancer En guise de p r é v e n t i o n , on recommande
à se rétablir et à stimuler la force auto-curative du alors des injections de gui. Le seul fait de mentionner ce
corps é t h é r i q u e " . genre de diagnostic peut susciter chez la personne une
Les produits utilisés en guise de m é d i c a m e n t s doi- angoisse néfaste. Ceci est d'autant plus irresponsable
vent présenter d i f f é r e n t e s affinités avec les quatre élé- quand on sait que ce "diagnostic" repose sur des bases
ments constitutifs de l'être. Les anthroposophes di- qui n'ont jamais été prouvées. On ignore encore les
sent : "Les produits v é g é t a u x sont surtout a p p r o p r i é s conséquences à long terme des injections de gui.
au domaine astral, les produits d'origine animale in-
fluencent surtout le domaine é t h é r i q u e et les m i n é -
— Critique
raux et les m é t a u x , l'organisation du moi. Lors du
choix des m é d i c a m e n t s , les relations transmises entre Un m é d e c i n "normal" é p r o u v e quelques difficultés à
les planètes et certains m é t a u x jouent un r ô l e " . suivre la pensée anthroposophique. Il y a m ê m e des

174
L'art-thérapie

critiques q u i d i s t i n g u e n t chez Steiner des symptômes


de schizophrénie. Ils v o i e n t dans sa c o n s t r u c t i o n "spi-
rituello-scientifique" l'œuvre d ' u n malade mental.
D'autres f o r m u l e n t une critique plus terre à terre :
• Le langage des a n t h r o p o s o p h e s est t e l l e m e n t éloi-
gné d u langage médical classique q u ' i l f a i t naître u n e
espèce d e "science o c c u l t e " .
• Le t r a i t e m e n t par médicaments a n t h r o p o s o p h i q u e s
est basé sur des résultats d'expériences individuelles et
n o n pas sur la recherche scientifique d'usage p o u r
d'autres médicaments.
• La répartition des préparations à a p p l i q u e r selon les
p a t h o l o g i e s déterminées ne p e u t être expliquée q u e
dans le cadre d e la pensée a n t h r o p o s o p h i q u e et ne
p e u t être vérifiée sur le plan r a t i o n n e l .
• Lors d u test d e cristallisation e t d u diagnostic sur
papier a b s o r b a n t , u n b o n n o m b r e d e résultats ne s o n t
q u e le f r u i t d u hasard. Les deux tests sont comparés
aux o f f r a n d e s rituelles d e l'Antiquité, où la disposition L'art-thérapie
des viscères p e r m e t t a i t d e prédire l'avenir.
• Sur base des résultats des recherches les plus ré- La p e i n t u r e , l'art plastique, la m u s i q u e , l'expression
centes, il est p e u p r o b a b l e q u e l'extrait d e g u i f o r t e - verbale, l ' e u r y t h m i e curative e t le massage r y t h m i q u e
m e n t dilué puisse freiner la croissance t u m o r a l e . Il est sont a u t a n t de thérapies artistiques auxquelles recourt
certain q u e l'extrait stimule les cellules i m m u n i t a i r e s la médecine a n t h r o p o s o p h i q u e .
(voir p. 119). C e p e n d a n t , les résultats d e tests cli- Le b u t d e ces thérapies n'est pas la " p r o d u c t i o n
niques sur l'extrait de g u i sont t e l l e m e n t controversés d ' a r t " , mais bien la s t i m u l a t i o n m e n t a l e e t spirituelle
que les f o n d a t i o n s américaines et suisses de l u t te des ressources d u p a t i e n t . Le p a t i e n t d o i t représenter
c o n t r e le cancer déconseillent son i n j e c t i o n . par des f o r m e s fixées o u par des représentations ce
M ê m e les détracteurs les plus sévères des idées d e q u ' i l ressent e t ce q u ' i l désire être.
l ' a n t h r o p o s o p h i e , d e son t r a i t e m e n t médicamenteux Les indications e t l'action d e l'art-thérapie p e u v e n t
et c e r t a i n e m e n t d e ses t e c h n i q u e s d i a g n o s t i q u es a d - être expliquées au départ d ' u n e vision a n t h r o p o s o -
m e t t e n t c e p e n d a n t q u e le dévouement particulier des p h i q u e d e la maladie. L'art-thérapie p e u t cependant
thérapeutes p e u t exercer u n e influence favorable sur aussi être considérée c o m m e u n e m o t i v a t i o n d e rester
l'état et le c o m p o r t e m e n t des malades. actif p e n d a n t le processus d e guérison. Le p a t i e n t
s'exerce à une activité qui agit en même t e m p s sur le
corps e t l'esprit, e t d o i t être salutaire.
— Conseil
Le t r a i t e m e n t est assuré par des art-thérapeutes,
Le t r a i t e m e n t a n t h r o p o s o p h i q u e n'est à conseiller q u e des spécialistes en e u r y t h m i e curative et des kinési-
si le médecin a d ' a b o r d posé u n diagnostic médical thérapeutes, généralement en milieu hospitalier mais
classique e t n ' o m e t pas des t r a i t e m e n t s indispensables. également en p r a t i q u e privée. Ils o n t p o u r cela suivi
Important en cas d'auto-traitement : ne pas utiliser une f o r m a t i o n spécifique d e q u e l q u e s années e t as-
des p r o d u i t s problématiques à puissance profonde suré u n stage auprès d ' u n médecin anthroposo-
(voir p. 181). phique.

175
Systèmes
médicaux
alternatifs

Le t r a i t e m e n t dure souvent des semaines, des mois o u une limite d'activité. Il ne t r a i t a i t t o u j o u r s q u e par u n
des années, i n d i v i d u e l l e m e n t o u en g r o u p e . seul p r o d u i t à la fois, mais différents p r o d u i t s p o u -
vaient se succéder r a p i d e m e n t . U n e légère dégrada-
t i o n d e l'état au départ signifiait p o u r lui q u ' i l avait
choisi le p r o d u i t approprié e t q u e l'action visée avait

L'homéopathie
commencé.
L'homéopathie est en soi u n e c o n s t r u c t i o n close
des pensées élaborées par H a h n e m a n n sur base de ses
expériences. Cette nouvelle science s'opposait à la
— Historique
c o n c e p t i o n médicale d e l'époque, même si le principe
Lors d e la traduction de textes anglais sur les médica- de s i m i l i t u d e était déjà c o n n u depuis Hippocrate . Déjà
ments, le docteur Samuel Hahnemann (1755-1843) se d u vivant d e H a h n e m a n n , u n e discussion passionnée
heurta à des indications imprécises sur l'action d u q u i n - l'entoura, discussion t o u j o u r s d'actualité.
quina. Il les essaya lui-même et constata à chaque fois Situation actuelle
que l'effet ressemblait à ce qu'il reconnaissait comme A u départ, l'homéopathie s'est s u r t o u t répandue en
symptômes de la malaria. C'est ainsi que naquit l'homéo- A l l e m a g n e et en France. A u x environs d e 1 9 0 0 , elle
pathie, l'alternative que Hahnemann cherchait depuis si c o n n u t u n e période d e gloire a u x États-Unis, suivie
longtemps au traitement rigoureux des malades de son d ' u n déclin. Depuis 1 9 7 0 , l'homéopathie connaît u n
époque. Il considérait en effet la médecine de son temps regain d'intérêt en Europe.
c o m m e peu efficace et même souvent néfaste. Les tests En Inde et au Brésil, il existe des écoles et des hôpi-
sur le quinquina devinrent la base d u premier pilier de la t a u x d'homéopathie. Cette f o r m e d e médecine y est
thérapie de Hahnemann : le principe de similitude : o f f i c i e l l e m e n t reconnue comme méthode d e t r a i t e -
"Pour guérir d e façon d o u c e , rapide, sûre e t per- ment. En A l l e m a g n e , certaines universités o n t des
m a n e n t e , il f a u t choisir le médicament q u i p r o v o q u e chaires d'homéopathie. En Belgique, la f o r m a t i o n
une plainte similaire à celle q u e l'on désire guérir". Un d'homéopathe ne f a it pas partie d u p r o g r a m m e aca-
exemple concret : u n p r o d u i t q u i suscite la fièvre d o i t démique.
faire baisser celle-ci l o r s q u ' o n le p r e n d sous u n e f o r m e En 1 9 9 4 , la part de marché des "orientations théra-
f o r t e m e n t diluée. peutiques particulières" (homéopathie, anthroposophie,
Tout au l o n g d e sa vie, H a h n e m a n n testa les réper- phytothérapie) représentait en A l l e m a g ne 8 % des mé-
cussions d e t o u t e u n e série d e plantes e t d e sels sur dicaments de la santé publique. De ces 8 % , les produits
des personnes saines. Ce q u ' i l constata, il le décrivit homéopathiques représentaient une part de 15 % .
sous la f o r m e d e " t a b l e a u x médicamenteux". A u cours des années, différentes o r i e n t a t i o n s virent
Le test d e médicaments sur des personnes saines le j o u r en homéopathie. "L'homéopathie classique"
d e v i n t le 2 e principe d e la thérapie d e H a h n e m a n n . suit les règles présentes à l'époque par H a h n e m a n n .
Entre-temps, des chercheurs o n t établi des tableaux "L'homéopathie scientifique c r i t i q u e " traite les o r -
médicamenteux d u même genre pour beaucoup ganes malades p r i n c i p a l e m e n t à l'aide d e puissances
d'autres p r o d u i t s, en t e n a n t également c o m p t e d e la p r o f o n d e s (voir p. 177).
connaissance scientifique établie. Un tableau médica- "L'homéopathie des p r o d u i t s c o m p l e x e s " recourt à
m e n t e u x est parachevé après des années d'expérience des combinaisons fixes d e différents p r o d u i t s i n d i v i -
p r a t i q u e d ' a c t i o n d u p r o d u i t sur différents patients. duels à la puissance la plus faible. Ces préparations
Hahnemann développa au l o n g de sa carrière le sont souven t vendues sous le n o m d e l'indication t y -
c o n c e p t de d i l u t i o n s systématiques. Pour ce faire, il u t i - pique o u d e la substance active principale, par
lisa des p r o d u i t s sans cesse plus dilués sans a t t e i n d r e exemple le remède contre le r h u m e des foins

176
L'homéopath

Luffa c o m p . (préparation de luffa c o m m e substance Les p r o d u i t s sont fabriqués à partir de teintures-mères


principale). Ces p r o d u i t s s o n t en f a i t contraires aux préparées selon les prescriptions de la pharmacopée
principes de base de l'homéopathie, mais sont appré- homéopathique. Les dilution s sont précisées par les
ciés par les médecins et les pharmaciens q u i p e u v e n t symboles " D " et " D H " , " X " et " C " o u " C H " et " L M " .
ainsi satisfaire les désirs de leurs patients à la recherche D, DH o u X se r a p p o r t e n t aux dilution s décimales, C
de " q u e l q u e chose d'homéopathique". o u CH aux d i l u t i o n s centésimales et LM est mis p o u r
Il existe à côté de cela t o u t e u n e série de méthodes 50 0 0 0 .
d i a g n o s t i q u e s et thérapeutiques appliquées par de La d i l u t i o n décimale s'effectue c o m m e suit : une
nombreux médecins et thérapeutes homéopathes, p a r t d e teinture-mère est mélangée à neuf parts de
mais q u i n ' o n t plus rien en c o m m u n avec l'homéopa- solvant; ceci d o n n e D l , I D H o u I X (pour cette pre-
t h i e de H a h n e m a n n . O n retrouve p a r m i celles-ci la b i o - mière étape, la pharmacopée homéopathique peut
chimie selon Schussier (voir p. 197), l'électroacupunc- aussi prescrire d'autres rapport s de d i l u t i o n . Les d i l u -
t u r e (voir p. 2 8 1 ) , la thérapie florale de Bach (voir tions suivantes a u r o n t , par c o n t r e , t o u j o u r s u n r a p p o r t
p. 194), la thérapie des nosodes (voir p. 2 3 5 ) et la spa- de 1:10). Du p r o d u i t o b t e n u , o n prélève de nouveau
gyrique (voir p. 2 6 5 ) . une part q u e l'on mélange à neuf parts de solvant
p o u r arriver à D2 et ainsi de suite. D 6 signifie q u e , d ' u n
p o i n t d e vue p u r e m e n t mathématique, u n e part de
— Concept de base
teinture-mère est mélangée à 1 0 0 0 0 0 0 de parts de
Selon H a h n e m a n n , c h a q u e être h u m a i n aurait en lui solvant.
une " f o r c e de v i e " , q u e l'on p o u r r a i t également a p p e -
Pour le dosage centésimal, le principe de d i l u t i o n
ler un système intact d'autorégulation o u une c o n s t i -
est a n a l o g u e . O n mélange u n e part de teinture-mère à
t u t i o n saine. Lorsque son activité n o r m a l e est déran-
9 9 parts de solvant p o u r o b t e n i r C l , 1C o u 1 C H .
gée, sa d y n a m i q u e c h a n g e . Les plaintes s o n t la m a n i -
Le dosage LM est le résultat d ' u n autre procédé où
f e s t a t i o n externe des ces m o d i f i c a t i o n s intérieures. Le
chaque étape donne un rapport de dilution de
n o m b r e des symptômes détermine la nature d'une
1:50 0 0 0 .
maladie.
La pharmacopée homéopathique prescrit que
Les maladies véritablement aiguës sont rares selon
c h a q u e d i l u t i o n d o i t se faire dans u n autre récipient. Le
H a h n e m a n n . Les accidents et les blessures en f o n t par-
mélange se f a i t en o u t r e d ' u n e façon précisément dé-
tie. La p l u p a r t des maladies s o n t de n a t u r e c h r o n i q u e ,
crite. H a h n e m a n n qualifiai t de " d y n a m i s a t i o n " cette
car H a h n e m a n n avait constaté lors d e t r a i t e m e n t s de
façon particulière de d i l u e r Selon les observations des
l o n g u e durée q u e les soi-disant symptômes aigus ne
homéopathes, cette façon de procéder renforcerait
c o n s t i t u e n t q u e la partie visible de l'iceberg.
l'action des médicaments et c'est p o u r cette raison
Lorsque le mal à la b a s e - s e l o n H a h n e m a n n , la dé-
q u ' o n les appelle les d i l u t i o n s des "puissances" . Jus-
régulation p e r m a n e n t e de la force de vie - ne parvient
qu'à D6 o n parle d e puissances p r o f o n d e s , jusqu'à
pas à se rééquilibrer, les mêmes symptômes reviennent
D l 2 de puissances m o y e n n e s et au-delà de puissances
sans cesse.
élevées.

Pour les personnes qui désirent aller chercher leurs


— Procédé
p r o d u i t s homéopathiques à l'étranger, il est b o n de sa-
La caractéhstique visible d e l'homéopathie sont ses voir q u ' i l existe encore en A l l e m a g n e par exemple, un
médicaments. Ce sont des g o u t t e s , des pilules, des t a - marché " g r i s " des p r o d u i t s homéopathiques, d o n t la
blettes, des p o m m a d e s o u des aérosols de p r o d u i t s ex- p r o d u c t i o n ne dépasse pas les 1 0 0 0 emballages par
trêmement dilués. a n . Dans ce cas, les p r o d u i t s p e u v e n t être vendus sans

177
Systèmes
médicaux
alternatifs

avoir été déclarés à u n e instance de contrôle. La q u a - est r a r e m e n t le cas en homéopathie. Pour le même
lité et le caractère inoffensif ne sont pas n o n plus véri- diagnostic médical académique, deux personnes rece-
fiés. C o m m e ces p r o d u i t s s o n t commercialisés sans le v r o n t presque t o u j o u r s des p r o d u i t s différents de la
m o i n d r e contrôle, personne ne sait e x a c t e m e n t c o m - part d ' u n médecin homéopathe. Il est également pos-
bien il y en a. On évalue leur n o m b r e entre 10 0 0 0 et sible q u e deux personnes avec la même " c o n s t i t u t i o n
2 0 0 0 0 et il y a même p a r m i eux des p r o d u i t s injec- de base" reçoivent le même p r o d u i t p o u r des d i a g n o s -
tables. tics t o t a l e m e n t différents.

_ Examen et traitement — Explication de l'action

A v a n t t o u t t r a i t e m e n t homéopathique, le thérapeute Les produits homéopathiques ne sont pas des remèdes


d o i t d ' a b o r d constater s'il y a lieu d'applique r cette thé- mais doivent inciter le corps à rétablir sa "force de vie dé-
rapie. Ensuite, il procédera à la détermination d u t a - réglée". H a h n e m a n n était d'avis q u e les médicaments
bleau clinique individuel t e l l e m e n t t y p i q u e de l'homéo- induisaient dans le corps une maladie "artificielle" qui
pathie. L'utilisation de produits homéopathiques seuls durait t a n t q u e le p r o d u i t était actif. Pendant cette pé-
ne c o n s t i t u e n t pas u n t r a i t e m e n t homéopathique. riode, elle supplantait la maladie " n a t u r e l l e " à vaincre.
Pour déterminer u n t a b l e a u clinique, le thérapeute L'action des puissances profonde s pouvai t encore
d o i t faire bien plus q u e s e u l e m e n t écouter la descrip- être basée sur la nature de la teinture-mère, même ex-
t i o n des plaintes : il est a t t e n t i f aux caractéristiques trêmement diluée. Pour les puissances élevées, où d ' u n
physiques et mentales d u p a t i e n t , sa taille, son poids, p o i n t de vue arithmétique il n'est plus question de pré-
sa c o n s t i t u t i o n , il l'interroge sur ses tendances, ses i n - sence de molécules de la substance thérapeutique, le
térêts et son caractère, lui d e m a n d e c o m m e n t il réagit cas est plus problématique. Depuis 2 0 0 ans, o n cherche
aux stimulations de son environnement et bien à expliquer le p o u r q u o i et le c o m m e n t de leur a c t i o n .
d'autres choses encore. Pour ce faire, b e a u c o u p d ' h o - A c t u e l l e m e n t , l'hypothèse principale des h o m é o-
méopathes o n t élaboré un questionnaire détaillé. pathes vise u n " t r a n s f e r t d ' i n f o r m a t i o n " curative au
Pour la médecine académique, un diagnostic déter- solvant. L'explication préférée est celle de la "théorie
miné est suivi d ' u n e médication c o r r e s p o n d a n t e . Ceci de l ' e m p r e i n t e " q u i agirait c o m m e suit : les f r i c t i o n s et

178
L'homéopathi

les secousses d u processus de d i l u t i o n délivreraient de l'homéopathie. Il s'agit d o n c de maladies c h r o -


u n e "énergie" au mélange d e teinture-mère et de sol- niques, d'allergies, d'immunité affaiblie, de réactions
vant. Ceci i m p r i m e r a i t " l ' i n f o r m a t i o n " de la teinture- psychosomatiques. Le t r a i t e m e n t d'autres maladies
mère dans le solvant q u i la mémoriserait et la r e n f o r - p e u t être accompagné par l'homéopathie.
cerait même lors des d i l u t i o n s suivantes. Dans l ' o r g a - Mais tous les homéopathes ne respectent pas cette
nisme, il y aurait des structures q u i réagiraient à ce limite. B e a u c o u p pensent p o u v o i r traiter t o u t e s les
genr e de signaux. Selon les homéopathes, les résultats maladies, y c o m p r i s le cancer et le sida.
des différentes recherches expérimentales c o r r o b o r e - En 1 9 9 1 , lors d ' u n e revue de la littérature sur l'ho -
raient cette théorie, alors q u e les scientifiques n'y t r o u - méopathie, des médecins constatèrent que sur
v e n t pas de preuve vérifiant cette hypothèse. 105 examens effectués selon des critères scientifiques
Les médecins sont d'avis q u e l'homéopathie agit reconnus, 81 p r o u v a i e n t l'action positive d u t r a i t e -
c o m m e u n placebo (voir p. 2 0 ) . Les adeptes de l'ho- m e n t homéopathique. Le t r a i t e m e n t homéopathique
méopathie s ' o p p o s e n t avec véhémence à cette théo- d o n n a i t de meilleurs résultats q u ' u n t r a i t e m e n t avec
rie. Ils i n v o q u e n t le fait q u e l'action des p r o d u i ts h o - un p r o d u i t placebo. Pour critiquer cette évaluation,
méopathiques est étayée par u n e très l o n g u e expé- d'autres confrères invoquèrent le fait qu'elle avait été
rience. Selon eux, l'action est également prouvée sur menée d e façon pe u rigoureuse.
base de critères scientifiques rigoureux. Ils o n t , en En 1 9 9 4 , u n e étude écossaise menée selon les cri-
o u t r e , suivi u n g r a n d n o m b r e de cas p a t h o l o g i q u e s tères scientifiques d'usag e et publiée dans u n j o u r n a l
p e n d a n t u n e durée assez l o n g u e , mais en effe t pas médical de renommée i n t e r n a t i o n a l e prouva q u e , p o u r
très documentée, ce q u i aurai t été souhaitabl e après traiter l'asthme, des puissances homéopathiques éle-
2 0 0 ans d ' u t i l i s a t i o n . vées d o n n a i e n t u n résultat n e t t e m e n t supérieur à celui
Cet a r g u m e n t a c e r t a i n e m e n t contribué à la c o m - d ' u n placebo.
mercialisation de p r o d u i t s homéopathiques, même En 1 9 9 5 , u n e étude scientifique de g r a n d e enver-
sans avoir f o u r n i les preuves scientifiques nécessaires. gure, méticuleusement planifiée et menée à M u n i c h
sur le t r a i t e m e n t homéopathique des m a u x de têtes,
révéla u n résultat contraire : le t r a i t e m e n t est actif en
— Indications
cas de m a u x de tête chroniques, mais il est impossible
Pour les homéopathes q u i o n t le sens de la responsa- de démontrer q u e l'action soit d u e au p r o d u i t homéo-

bilité, les " m a l a d i e s de civilisation" s o n t d u d o m a i n e pathique.

Particularités de l'application

• Les produits homéopathiques doivent rester le plus • Les interventions dentaires, les huiles essentielles et le
longtemps possible en bouche avant d'être avalés. Ils sont café peuvent influencer de manière négative l'action des
plus vite absorbés par la muqueuse buccale. produits homéopathiques.
• Les produit homéopathiques doivent être pris avec une • Attention : les gouttes contiennent presque toujours de
cuillère en os. Ils ne peuvent pas entrer en contact avec le l'alcool. Pour les personnes qui veulent ou doivent éviter
métal. l'alcool, elles peuvent prendre des granules (globules), des
• L'utilisation simultanée ou de longue durée de tablettes ou des produits à frictionner.
médicaments puissants peut affaiblir l'action de • 5 gouttes = 5 globules = 1 tablette = 1 pointe de
médicaments homéopathiques. couteau de poudre.
...... . . . , : iV ,.

179
Systèmes
médicaux
alternatifs

• maladies p o u r lesquelles il existe certains médica-


m e n t s spécifiques (par e x e m p le les maladies véné-
riennes, la tuberculose, la malaria).

— Risques

C o n t r a i r e m e n t à ce q u e prétendent de n o m b r e u x par-
tisans de l'homéopathie, celle-ci n'est pas t o t a l e m e n t
e x e m p t e d'effets secondaires. C'est spécialement le
cas lorsque l'on t r a i t e avec des puissances j u s q u e D l 2
environ.
• L'homéopathie recourt à des substances t o x i q u e s
c o m m e l'arsenic, le mercure, le p l o m b et le c a d m i u m .
Administrés p e n d a n t u n e l o n g u e période et à des puis-
sances p r o f o n d e s , de petites quantités p e u v e n t i n t o x i -
quer le corps de façon c h r o n i q u e . Leur e f f e t s'ajoute à
ce q u e nous absorbons déjà " a u t o m a t i q u e m e n t " dans
notre environnement.

• Les teintures-mères o u D l de plantes toxiques p e u -


v e n t m e n e r à u n e m p o i s o n n e m e n t en cas de dosage
t r o p élevé.
• La médecine académique a limité ou interdit
l'usage de plantes q u i altèrent le matériel génétique
o u p r o v o q u e n t le cancer. En homéopathie, de telles
Pour bien d'autres cas, il n'existe a u c u n e recherche plantes sont encore utilisées. A ce jour, personne ne
contrôlée p e r m e t t a n t d'étayer les faits. p e u t a f f i r m e r qu'il y a des seuils sous lesquels un p r o -
Le t r a i t e m e n t homéopathique s ' a c c o m p a g n e éga- d u i t cancérigène est inoffensif; il en va de même p o u r
l e m e n t de r e c o m m a n d a t i o n s en faveur d ' u n m o d e de l'homéopathie.
vie approprié à l'état d u p a t i e n t . Les h a b i t u d es et les • B e a u c o u p de plantes p e u v e n t p r o v o q u e r u n e aller-
c o m p o r t e m e n t s d o m m a g e a b l e s p o u r la santé ne p e u - gie. Ceci p e u t être le cas p o u r des p r o d u i t s homéopa-
v e n t pas n o n plus être compensés par l'homéopathie. t h i q u e s jusqu'à D8 e n v i r o n .
Limites de l'application • Lors de l'injection de p r o d u i t s homéopathiques,
La première c o n d i t i o n p o u r u n t r a i t e m e n t homéopa- également à des puissances élevées, o n i n t r o d u i t sous
t h i q u e est u n corps et des cellules capables de réagir la peau des quantités supérieures à celles pratiquées
aux stimuli d u médicament. L'homéopathie ne p e u t p o u r les tests d'allergies. Les p r o d u i t s tels q u e les ex-
rétablir des cycles o u des cellules déréglés. traits d'abeilles o u d'épeires p e u v e n t représenter u n
Les homéopathes responsables s'abstiendront de d a n g e r p o u r les personnes allergiques.
t r a i t e m e n t exclusivement homéopathique en cas de : • B e a u c o u p de plantes utilisées c o m m e p r o d u i t h o -
• p a t h o l o g i e s très sévères; méopathique o n t un e f f e t f o r t e m e n t photosensibili-
• maladies aiguës entraînant u n risque de m o r t ; sant p o u r la peau (par e x e m p le le millepertuis).
• cancer; • Les a f f e c t i o n s aiguës d'organes ne p e u v e n t être
• maladies où u n e substance indispensable à la vie traitées par des puissances p r o f o n d e s de p r o d u i t s h o -
d o i t être remplacée (par e x e m p le le diabète); méopathiques qui p e u v e n t être problématiques p o u r

180
L'homéopathii

ces mêmes organes (par exemple l'épine-vinette en rait thérapeutique alors q u ' o n en ingère beaucoup
cas d'hépatite aiguë). plus c h a q u e j o u r dans n o t r e a l i m e n t a t i o n .
• Il p e u t y avoir des interactions entre les médica- • La relation l o g i q u e entre la dose et l'effet f a i t d é -
m e n t s d e la médecine académique e t les puissances f a u t : l'un o b t i e n t u n b o n résultat avec des puissances
p r o f o n d e s d e p r o d u i t s homéopathiques. p r o f o n d e s , l'autre avec des puissances élevées.
• Les homéopathes q u i ne connaissent par leurs l i - • Les chtiques considèrent également q u e l'efficacité
mites utilisent des d i l u t i o n s homéopathiques c o m m e des t r a i t e m e n t s homéopathiques n'est pas prouvée. Ils
vaccin (voir nosodes p. 2 3 5 ) . Ceci a mené à quelques c r i t i q u e n t la c o n c e p t i o n , l'exécution et l'évaluation d e
cas d e c o n t a m i n a t i o n d e voyageurs par la malaria. la recherche présentée par les homéopathes. Leur ré-
• Des homéopathes q u i p r o m e t t e n t la guérison mais férence aux grandes différences structurelles entre le
qui ne p a r v i e n n e n t pas à l'obtenir poussent parfois médecin académique et homéopathique est considé-
leurs patients à i n t e r r o m p r e leur t r a i t e m e n t médical rée c o m m e u n e t e n t a t i v e de créer u n système d e p e n -
classique indispensable. Ceci p e u t m e t t r e leur vie en sée clos leur p e r m e t t a n t d'échapper ainsi a u contrôle
d a n g e r O n r a p p o r t e même quelques cas d e décès. scientifique.

• Les scientifiques s o n t d'avis q u e l'homéopathie ar-


rive plus o u moins au même succès thérapeutique q u e
— Critique
les placebos. Selon eux, l'homéopathie ne p e u t d o n c
Les critiques d e l'homéopathie t r o u v e n t d'emblée q u e traiter avec succès q u e les affection s q u i répondent à
le c o n c e p t d e " f o r c e d e v i e " d e H a h n e m a n n repose l'effet placebo (voir p. 20).
sur une piste n o n fondée. • Le business " v e r t " f a i t des affaires en o r grâce à
• La base sur laquelle H a h n e m a n n développa s o n l'homéopathie. Les trousses d ' u r g e n c e et d e voyage,
principe d e s i m i l i t u de repose selon les chtiques, sur des les r e c o m m a n d a t i o n s d e p r o d u i t s e t la littérature sur
observations erronées, m a l interprétées d e surcroît. l'automédication homéopathique par des profanes
Elle ne résiste pas à u n contrôle scientifique. Les d i a - s o n t c e p e n d a n t contraires aux règles de la médecine
gnostics précis et les descriptions d e causalité f o n t d é - homéopathique.
f a u t . La p r o d u c t i o n d e médicaments par d y n a m i s a t i o n
p e u t , dans le meilleur des cas, t r o u v e r u n e explication
-Conseil
d'ordre h i s t o r i q u e.

• Les d i l u t i o n s se h e u r t e n t t o u t particulièrement à Le t r a i t e m e n t homéopathique n'est à conseiller q u e s'il


l'incrédulité des critiques. Sur base des lois f o n d a m e n - est appliqué par u n médecin dans les limites décrites
tales de la c h i m i e , le calcul révèle qu'à partir de 0 2 4 o u ci-dessus e t dans la mesure où des t r a i t e m e n t s indis-
de C 1 2 , la teinture-mère est t e l l e m e n t diluée qu'il ne pensables ne s o n t pas négligés.
p e u t plus rester la m o i n d r e molécule d e la substance Important pour l'auto-traitement : ne pas utiliser
de départ dans le p r o d u i t o b t e n u . Les scientifiques d i - des p r o d u i t s t o x i q u es o u problématiques à puissance
sent alors : plus d e substance active, d o n c plus d'ac- profonde.
t i o n thérapeutique.

• Les p r o d u i t s de d i l u t i o n c o n t i e n n e n t par c o n t r e t o u -
j o u r s des traces d'autres substances. O n les t r o u v e
dans des quantités bien plus élevées q u e celle d u p r o -
d u i t thérapeutique, mais elles n ' o n t pas d e valeur thé-
rapeutique.
• D'un p o i n t d e vue l o g i q u e , il est impossible d ' e x p l i -
q u e r p o u r q u o i u n e quantité minuscule d e p r o d u i t se-

181
Méthodes théraoeutiaues non conventionné

182
Méthodes
thérapeutique!
non
conventionnellf

183
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

-7

L'aromathérapie énergétique. Les huiles essentielles d e plantes f e r a i e n t


réagir a u t r e m e n t la psyché h u m a i n e e t réguleraient
l'équilibre entre le corps e t l'esprit. O n part d e l'idée
q u e ces essences p o u r r a i e n t mobiliser les forces auto-
Historique
curatives d u corps, d e sorte q u e les maladies ne p u i s -
Depuis des milliers d'années déjà, l ' h o m m e utilise des sent t r o u v e r de f o n d nourricier.
plantes o d o r a n t e s p o u r apaiser les dieux o u p o u r c o m - La science m o d e r n e p e u t prouver q u e ces huiles es-
b a t t r e des maladies. Jadis, ce q u e l'on présentait sentielles arrivent dans le sang par différentes voies.
c o m m e "thérapie n a t u r e l l e " b o n marché sous le n o m Elles v o n t ainsi soit influencer d i r e c t e m e n t les organes,
"d'aromathérapie" était u n mélange d e deux élé- soit s t i m u l e r le système l i m b i q u e , u n e partie d u sys-
m e n t s : le résultat d u t r a i t e m e n t scientifique d e s u b - tème nerveux central d u cerveau q u i , par l'intermé-
stances o d o r a n t e s ( d ' o r i g i n e naturelle o u synthétique) diaire de molécules perçues c o m m e u n e odeur, p e r m e t
et les pensées ésotériques. une i n t e r a c t i o n entre le corps e t l'esprit en g u i d a n t la

La p r o m o t i o n actuelle d e l'aromathérapie est liée à p e r c e p t i o n d e sensations.

trois n o m s . En 1 9 2 8 , le chimiste français René-Maurice


Gattefossé développa u n e méthode thérapeutique à
— Procédé
base d'huiles essentielles séparées. En 1 9 6 4 , le méde-
cin français Jean Valnet publia son livre sur l'aromathé- En aromathérapie, les huiles essentielles sont vendues
rapie et, en 1 9 7 7 , le thérapeute anglais Robert B. Tis- c o m m e a d j u v a n t d e p r o d u i t s cosmétiques e t c o m m e
serand édita u n livre à son t o u r p r o d u i t p o u r p a r f u m e r u n e pièce. Ce ne sont pas des
L'influence française a v o u l u q u ' e n dehor s d e la médicaments. Elles ne s o n t dès lors pas pourvues d ' i n -
science, les concepts " d ' h u i l e essentielle" et "d'es- f o r m a t i o n s sur l'usage i n t e r n e , le d o s a ge et les indica-
sence " s o i e n t utilisés p o u r la même s i g n i f i c a t i o n . tions. O n p e u t les t r o u v e r à p e u près p a r t o u t . Elles ne
Situation actuelle d o i v e n t pas p o r t e r d e d a t e de péremption.
L'aromathérapie est proposée c o m m e a u t o - t r a i t e m e n t L'aromathérapie ne jure q u e par les essences n a t u -
p o u r des problèmes de santé généraux. Les salons d e relles. Les huiles synthétiques o u les c o m p o s a n t s p r i n -
beauté et les instituts d e massage f o n t également cipaux isolés ne procureraient pas l'effet escompté.
usage d'huiles essentielles. Les thérapeutes les utilisent Pourtant, selon les résultats d ' u n e évaluation, bien
c o m m e t r a i t e m e n t de soutien p o u r différentes plaintes. plus d e 8 0 % de t o u t e s les huiles chères d u marché ne
présentent plus d e lien véritable avec leur p r o d u i t
d ' o r i g i n e . Les huiles vendues en pharmaci e ne c o n s t i -
_ Concept de base
t u e n t pas u n e e x c e p t i o n . Grâce à u n e série d e m a n i -

Pour les aromathérapeutes, les plantes s o n t des êtres pulations habiles, les huiles essentielles sont devenues

vivants qui p e u v e n t transférer à l ' h o m m e leur p o t e n t i e l à ce p o i n t "résistantes à l'analyse" q u e seuls des pro-

184
L'aroma-
thérapie

cédés de test de h a u t niveau t e c h n o l o g i q u e , d o n t p e u • L'explication plutôt ésotérique est la suivante : par


de laboratoires disposent, p e r m e t t e n t de détecter la le biais de l'arôme, l'âme de la plant e pénétrerait dans
différence. Les commerçants et les utilisateurs ne p e u - le corps h u m a i n et y t r a n s m e t t r a i t son i n f o r m a t i o n . Les
v e n t q u e se fier à la b o n n e f o i de leurs fournisseurs. organes enregistreraient et traiteraien t l ' i n f o r m a t i o n
des essences q u i leur s o n t destinées.
• Pour expliquer l'effet de très petites quantités
— Examen et traitement
d ' h u i l e essentielle, les aromathérapeutes se réfèrent à
Les huiles essentielles s o n t absorbées, frictionnées en l'homéopathie (voir p. 176) mais n'en r e p r e n n e n t pas
usage externe o u apposées à l'aide d ' u n e compresse, les principes de base.
inhalées à l'occasion d ' u n bain de vapeur, d ' u n e d i f f u - • L'action est basée sur la présence d'éléments c h i -
sion par u n e l a m p e o u s i m p l e m e n t en présence des m i q u e s de plantes. Jean Valnet i n v o q u a i t s u r t o u t les
ajouts q u i se dégagent de l'huile de massage, appli- terpènes, u n g r o u p e de substances naturelles possé-
quées en cosmétique o u utilisées en cuisine. d a n t u n p o u v o i r désinfectant plus o u moins exprimé.
Les connaissances transmises par la médecine p o - La recherche scientifique a confirmé u n e partie de
pulaire et l'expérience acquise par les thérapeutes o n t ces idées et a précisé les liens de causalité.
permis l'élaboration de listes p e r m e t t a n t de sélection- • Les huiles essentielles administrées par voie orale
ner l'essence indiquée p o u r u n e maladie déterminée. i n f l u e n c e n t la d i g e s t i o n . Elles s o n t absorbées par l'es-
C e t t e sélection p e u t se faire c o m m e suit : t o m a c et incitent les organes à sécréter plus de sucs
• O n recherche dans un m a n u e l d'aromathérapie la gastriques. La présence d ' u n arc réflexe entre l'esto-
p l a n t e appropriée p o u r c o m b a t t r e la plainte à t r a i t e r mac et le cerveau expliquerait l'action sur les p o u m o n s
• O n suit son i n t u i t i o n et o n choisit ce qui plaît au nez. d'huiles essentielles prises o r a l e m e n t . Par l'influence
• O n travaille selon le principe de similitude. Plus la réflexe, les arômes s t i m u l e n t la respiration, le cœur, la
personnalité d ' u n e p l a n te ressemble à celle d u p a t i e n t , circulation sanguine et la d i g e s t i o n . Les épices agissent
plus l'effet en sera i m p o r t a n t . C o n t r a i r e m e n t à l'ho- de la même façon.
méopathie (voir p. 176), il n'existe en aromathérapie • Les huiles essentielles administrées en quantité à
pas de système p e r m e t t a n t d'établir ces similitudes. peine perceptible par l'odorat s t i m u l e n t la m u q u e u s e
Dans certains livres, les huiles essentielles sont en b r o n c h i q u e dans sa p r o d u c t i o n de m u c u s plus f l u i d e .
o u t r e caractérisées sur base d'idées astrologiques et de • Les huiles essentielles administrées par voie externe
principes yin et y a n g . Les plaintes s o n t alors interpré- o n t un e f f e t i n t e r n e parce qu'elles arrivent dans le
tées c o m m e la d o m i n a n c e d ' u n principe o u encore sa sang via la peau mais aussi parce qu'elles s o n t i n h a -
faiblesse. La guérison serait alors o b t e n u e en a p p l i - lées.
q u a n t le principe contraire p o u r rétablir l'équilibre. • Les arômes i n f l u e n c e n t l'état général. Ils c a l m e n t ,
Formation du tliérapeute p r o c u r e n t u n e f f e t relaxant o u revigorant.
Il n'existe pas de cycle de f o r m a t i o n o f f i c i e l l e m e n t re- • L'odorat est étroitement lié aux zones cérébrales
c o n n u p o u r devenir "aromathérapeute". Les profanes, qui déterminent le s e n t i m e n t . Les odeurs p e u v e n t ainsi
t o u t c o m m e les personnes formées sur le plan médi- r a m e n e r à l'esprit des choses oubliées o u refoulées d e -
cal, acquièrent leur connaissance en lisant p r i n c i p a l e - puis très l o n g t e m p s . B e a u c o u p d e psychothérapeutes
m e n t des livres écrits p o u r des profanes. recourent à cette " a c t i o n en p r o f o n d e u r " des huiles
essentielles.

• La présence d'huiles essentielles évaporées p e r m e t


— Explication de l'action
de réduire le taux de germes dans l'air d ' u n e pièce.
On i n v o q u e des principes t o t a l e m e n t différents p o u r
expliquer l'action de l'aromathérapie :

185
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

— Indications des thérapeutes expérimentés (aussi bien les médecins


que les n a t u r o p a t h e s ). L'utilisation inappropriée p e u t
Jean Valnet était d'avis q u e l'aromathérapie était
nuire à la santé. L'application de certaines huiles est l i -
même efficace en cas de tuberculose, de syphilis ou de
mitée :
z o n a . Elle guérirait le cancer et améliorerait les affec-
• en cas de grossesse;
t i o n s psychiatriques. Les blessures se r e f e r m e r a i e n t ra-
• en cas d ' h y p e r t e n s i o n ;
p i d e m e n t sans laisser de cicathces. Dans les livres qui
• en cas d'épilepsie;
servent a u j o u r d ' h u i de manuels p o u r les profanes, o n
• avant le bain de soleil.
conseille d'utiliser des huiles essentielles au lieu de mé-
Pour un certain n o m b r e d'huiles, des l i m i t a t i o n s
d i c a m e n t s c h i m i q u e s à c h a q u e fois q u e c'est possible.
sont imposées en matière de dosage; p o u r d'autres,
Le diabète, la gonorrhée et le cancer (avec un p o i n t
on déconseille même leur achat car elles posen t t r o p
d ' i n t e r r o g a t i o n ) y sont énumérés c o m m e indications
de problèmes. Dans cette dernière catégorie, o n re-
possibles.
t r o u v e l'armoise c o m m u n e , l'amande amère, le b o i d o ,
D'autres auteurs de livres sur l'aromathérapie se l i -
la citronnelle aurore, le f e n o u i l amer, l'acore, le chéno-
m i t e n t à l'avis d'utiliser les huiles essentielles p o u r t r a i -
p o d e , le raifort, la sabine, le sassafras, le t h u y a et la
ter des maladies de n o t r e civilisation tels que les
rue des jardins. Les livres signalent la possibilité d'ef-
t r o u b l e s du s o m m e i l , les symptômes de stress, l'an-
fets secondaires indésirables et le risque d'allergies.
goisse et la dépression. Elles s t i m u l e r a i e n t la libido et
Pour aromatiser l'air d'une pièce, deux à trois
c o m b a t t r a i e n t les t r o u b l es de la m e n s t r u a t i o n . Pour
heures par j o u r suffisent.
bien d'autres plaintes, il existe à chaqu e fois une huile
essentielle. Le f a i t d ' a d m i n i s t r er ces huiles sous f o r m e
de tisane o u de concentré dilué n'aurait pas d ' i m p o r - — Risques
tance.
• Appliquée par des thérapeutes professionnels et
L'action des huiles essentielles suivantes a été dé- après un diagnostic éclairé, l'aromathérapie n'entraîne
montrée s c i e n t i f i q u e m e n t : aucun risque lorsque l'on t i e n t c o m p t e des limites
• Les huiles de noix de muscade, de t h u y a et de c i - d ' a p p l i c a t i o n et des effets secondaires possibles des
t r o n inhalées atténuent la t o u x . huiles.
• Les huiles d'aiguilles de sapin et de r o m a r i n c o m m e L'aromathérapie est c e p e n d a n t également présen-
ajouts à l'eau du bain o n t une action s t i m u l a n t e . tée c o m m e " m o y e n d ' a u t o - t r a i t e m e n t idéal ". Certains
• Les huiles essentielles de fleurs de lavande, de h o u - représentants de professions "paramédicales" s'ap-
b l o n , de bigarad e et de tilleul e n g e n d r e n t une véri- p r o p r i e n t la t e c h n i q u e et se sentent ainsi s u f f i s a m m e n t
t a b l e action relaxante, c a l m a n t e et s o p o r i f i q u e . compétents pour traiter d'autres personnes. Le
• Les huiles de quassia, de cannelle, de c a m p h r e , de m a n q u e de connaissance médicale o u la s u r e s t i m a t i on
c o h a n d r e , de carvi, de m e n t h e , de m e n t h e p o u l i o t , de de celle-ci mène parfois à la décision de r e m e t t r e à
t h y m , de sauge et d'aspic sont indiquées p o u r purifier plus t a r d un t r a i t e m e n t médical p o u r t a n t i n d i s p e n -
l'air d ' u n e pièce. sable.
Le fait q u e les huiles essentielles puissent souteni r le • Les arômes s'accumulent dans l'air d'un e pièce.
t r a i t e m e n t d ' a f f e c t i o n s f o n c t i o n n e l l e s et p s y c h o s o m a - C h a n g e r sans cesse d ' o d e u r p e u t e n g e n d r e r des mau x
tiques est également accepté. de tête et la nausée. Des cas de réactions allergiques
Limites de i'application o n t été rapportés.
Certains livres d ' i n s t r u c t i o n s sur l ' a u t o - t r a i t e m e nt par
les huiles essentielles m e t t e n t en garde le lecteur :
l'usage interne d'huiles essentielles est du domaine

186
L'aura et
le massage
magnétique

— Conseil
Particularités de l'application
L'aromathérapie ne p e u t être conseillée p o u r le t r a i t e -
Les liuiles essentielles ne peuvent être utilisées sans
m e n t ciblé de maladies.
être diluées.
Les huiles actives énumérées sous l'intitulé " I n d i c a -
• Usage interne : dissoudre les gouttes avec un peu
t i o n s " s o n t à conseiller p o u r s o u t e n i r le t r a i t e m e n t o u
de miel dans un demi- verre d'eau ctiaude. Pas plus de
p o u r l ' a u t o - t r a i t e m e n t de t r o u b l es p s y c h o s o m a t i q u e s .
trois gouttes par jour Durée de la cure : maximum
trois semaines.
• Pour les huiles de massage, la quantité d'huile est
déterminée par le but poursuivi : pour détendre une
contracture musculaire ou pour décoller le mucus
bronchique il faudrait, selon les informations, plus
Le traitement de l'aura
d'huile que pour influencer des problèmes émotionnels. et le massage magnétique
• Ajout au bain : six à huit gouttes suffisent pour un
bain. Dissoudre au préalable les huiles essentielles
— Historique
dans de l'huile végétale, de la crème ou du miel.
• L'aromathérapie se combine particulièrement bien Les massages magnétiques s o n t issus de c o n c e p t i o n s
à la thérapie florale de Bach, mais pas à m a g i q u e s e t religieuses mais possèdent les mêmes ra-
l'homéopathie. cines q u e les massages classiques : l ' a t t o u c h e m e n t et
l ' i m p o s i t i o n des mains q u i s o u l a g e n t la s o u f f r a n c e . Il y
a bien l o n g t e m p s , o n brûlait des bâtonnets p o u r éloi-
g n e r les mauvais esprits de la maladie. Chez les Ger-
mains, les guérisseuses f r o t t a i e n t sur le corps m a l a d e
des pierres q u i devaien t absorber la maladie.
— Critique
Franz Anton Mesmer (1734-1815) était un médecin et
• Dans certains livres d'aromathérapie, o n t r o u v e noir ami de tvlozart. Il était célèbre en tant que magnétiseur : il
sur blanc des a f f i r m a t i o n s erronées sur les f o n d e m e n t s provoquait des guérisons miraculeuses et des hystéries de
médicaux, physiques et c h i m i q u e s d e la vie. masse (voir magnétothérapie p. 227). Il soupçonnait la
• L'effet des huiles essentielles sur les maladies p r o - présence d'un " f l u i d e " qui traverserait l'univers et d o n t
posées c o m m e indications par l'aromathérapie est à les mouvements feraient "interagir un corps animal avec
peine corroboré par la recherche scientifique. un a u t r e " . Une commission de l'académie des sciences,

• L'action d e l'huile n'est pas t o u j o u r s testée sous la chargée de l'évaluation de ces guérisons, constata déjà à

f o r m e dans laquelle est utilisée. Q u a n d o n constate l'époque que ces résultats impressionnants étaient le ré-

l'action c a l m a n t e d ' u n e tisane, par e x e m p l e , cette ac- sultat de l'imagination des patients.

t i o n ne sera pas nécessairement la même p o u r u n e A u 19e siècle jaillit l'idée que le corps h u m a i n était
huile essentielle. Un p r o d u i t q u i stimule en usage ex- entouré d ' u n c h a m p énergétique. Les occultistes o n t re-
t e r n e p e u t avoir une a u t r e a c t i o n en usage i n t e r n e . lié cette science aux idées d e l'anthroposophie sur le
• N o m b r e d e phncipes d e base d e l'aromathérapie "corps astral (voir p. 172), tandis que les parapsycho-
s o n t indéfendables. Un e x e m p l e : "Les médicaments logues o n t donné un air scientifique aux guérisons m a -
naturels... s o n t les seuls p o u r lesquels o n ne d o i t pas gnétiques.
craindre d'effet s secondaires. " Situation actuelie
• L'aromathérapie est dénuée de risques p o u r a u t a n t L'intérêt croissant p o u r l'ésotérisme a fait croître le
q u e l'on ne néglige pas les t r a i t e m e n t s indispensables. marché d e la guérison magnétique d e façon impres-

187
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

s i o n n a n t e . O n t r o u v e p a r t o u t des adeptes des c o n c e p -


t i o n s de l'aura et d u magnétisme q u i o f f r e n t des t r a i -
tements par i m p o s i t i o n des mains et autres tech-
niques à des fins curatives.

— Concept et explication de l'action

Selon les conceptions des guérisseurs magnétiseurs,


chaque chose et chaque être vivant serait entouré d'une
"aura de v i e " , un c h a m p énergétique particulier Dans
ce c h a m p , la vitalité d'une personne serait perceptible.
Si la personne est malade, la f o r m e et la couleur de son
aura changeraient, l'aura deviendrait plus fine et pré-
senterait même des trous. Grâce à la p h o t o g r a p h i e de
Kirlian (voir p. 2 8 8 ) , cette aura serait rendue visible.

Nombre de guéhsseurs prétendent voir l'aura de leurs


clients à l'œil nu et pouvoir, sur base de leur impression,
établir un diagnostic, ils pensent être reliés au cosmos et
vibrer "par résonance sur la fréquence de l'autre". Par
l'intermédiaire de leurs mains, ils veulent transmettre de
l'énergie à l'aura et corriger ainsi le "niveau d'énergie"
pour soulager la douleur et guérir la maladie.

t i o n , d'épuisement, de nervosité, de t r o u b l e s d u s o m -
meil, de plaintes dues aux règles, etc.
— Traitement

A v a n t le t r a i t e m e n t , le magnétiseur se f r o t t e la p a u m e
— Risques
des mains p o u r les réchauffer II les pose ensuite sur
les zones malades d u p a t i e n t o u les caresse. Dans les Les t r a i t e m e n t s en soi sont dénués d e risque. Un dia-
m o u v e m e n t s de caresses et les m a n i p u l a t i o n s , il y a gnostic établi sur base de l'aura d o i t c e p e n d a n t être
lieu de d i s t i n g u e r ceux q u i " t o n i f i e n t " et ceux q u i considéré c o m m e d a n g e r e u x : les diagnostics erronés
" é v a c u e n t " . De n o m b r e u x guérisseurs t o u c h e n t les s o n t probables. Il est possible q u ' u n e maladie existante
p a t i e n t s avec des a i m a n t s o u des objets de cérémo- ne soit pas r e c o n n u e et ne soit pas traitée d e façon
nie, c o m m e des p l u m e s , des pierres o u des symboles. professionnelle.
Les guérisseurs de l'aura gardent leurs mains à faible
distance du corps, donc sur "l'aura" du patient. Ils traitent
— Critique
ainsi t o u t e la personne et les zones présumées malades.
Beaucoup de patients parlent d ' u n e sensation de • L'idée q u e le corps ait u n e aura est u n e spéculation.
chaleur sur ces zones cutanées. Le f a i t q u e les magnétiseurs et guérisseurs de l'aura
puissent t r a n s m e t t r e l'énergie c o s m i q u e n'a jamais été
prouvé. La p r o f o n d e c o n c e n t r a t i o n et la s u g g e s t i o n ,
— Indications
t a n t au niveau d u thérapeute q u e d u p a t i e n t , p e u v e n t
Le magnétisme curatif et le t r a i t e m e n t de l'aura s o n t expliquer la sensation de bien-être d o n t parlent b e a u -

proposés en cas de troubles f o n c t i o n n e l s de la diges- c o u p de gens après le t r a i t e m e n t (voir placebo p. 2 0 ) .

188
L'auriculo-
thérapie

Une étude menée sur des patients a révélé q u e rien zones q u i s o n t reliées par les nerfs aux organes senso-
q u e l'attente d e résultat a u g m e n t a i t déjà l'irrigation hels et autres parties d u corps. Avec un p e u d ' i m a g i -
des zones d u corps "traitées". n a t i o n , o n p e u t y reconnaître la "représentation" d u
• Il n'existe pas de preuves de l'action également thé- corps h u m a i n .
r a p e u t i q u e d e ces t e c h n i q u e s teintées d e c o n c e p t i o n s Nogier a relié les différentes parties d u corps à cer-
ésotériques e t spirituelles. tains endroits de l'oreille et a développé u n système d e
• Ces méthodes sont inoffensives t a n t q u e des m e - 108 p o i n ts dans lesquels o n p e u t piquer u n e aiguille.
sures indispensables ne s o n t pas négligées. A u départ de ces p o i n t s , l'auriculothérapie v e u t r e c o n -
naître les maladies d u corps entier et les traiter à l'aide
d'aiguilles.
— Conseil

Le massage magnétique et le t r a i t e m e n t d e l'aura ne


— Traitement et procédé
p e u v e n t être conseillés.
L'acupuncture de l'oreille suit les mêmes règles f o n d a -
mentales q u e celles d e l'acupuncture d u corps entier
(voir p. 153).

L'auriculothérapie A l'aide d ' u n appareil spécial q u i mesure la résis-


tance d e la peau, o n recherche les points d ' a c u p u n c -
(acupuncture de l'oreille) t u r e ; chez les droitiers, sur l'oreille gauch e et, chez les
gauchers, sur l'oreille d r o i t e . Tandis q u e le p a t i e n t re -
pose dans une p o s i t i o n assise o u couchée relâchée, les
aiguilles s o n t i n t r o d u i t e s dans les points déterminés. Il
— Historique
s'agit généralement d e trois à q u a t r e aiguilles par

L'acupuncture d e l'oreille était pratiquée t r a d i t i o n n e l - séance.

l e m e n t en Chine et f a i t également partie de l'acu- On p e u t également utiliser u n stylet de massage o u


p u n c t u r e occidentale (voir p. 1 53). un bâtonnet en verre. Beaucou p d e thérapeutes sti-
L'auriculothérapie est u n e vanant e d e l'acupunc- m u l e n t les p o i n t s avec les d o i g t s .
t u r e de l'oreille : elle f u t lancée en 1 9 5 6 par le méde- L'acupuncture de l'oreille est généralement répétée
cin français Paul Nogier (1908-) et s'est répandue dans plusieurs fois, avec u n e pause d e quelques j o u r s . Par-
le m o n d e entier, y c o m p r i s en Chine. Elle n e f a i t plus fois o n i n t r o d u i t u n e aiguille q u i reste en place p e n -
partie intégrante d e l'acupuncture a u j o u r d ' h u i , mais d a n t plusieurs j o u r s ; elle est alors p o u r v u e d e petits

est devenue indépendante c o m m e t e c h n i q u e d'acu- crochets e t ressemble à u n e punaise.

p u n c t u r e p r o p r e et bien déterminée.

— Explication de l'action
— Concept de base
Les auriculothérapeutes défendent la théorie q u e l'ex-
Contrairement à l'acupuncture , l'auriculothérapie c i t a t i o n d u p o i n t est transmise par la voie réflexe au
n'est pas basée sur le principe des méridiens. L'idée d e nerf s y m p a t h i q u e en passant par u n élément intermé-
base est d e voir dans le pavillon d e l'oreille le schéma diaire i n c o n n u . Il n'existe pas d'explication l o g i q u e
d ' u n corps h u m a i n : en position d u fœtus, penché en p o u r justifier l ' i m p o r t a n c e d e la recherche des points
avant, tête à l'envers. C e t te idée semble avoir été e m - en particulier plutôt q u e d e s o u m e t t r e l'oreille entière
pruntée à u n autre schéma : sur le cortex cérébral o n à l'excitation salutaire.
p e u t en e f f e t , c o m m e sur u n e carte, déterminer les

189
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

— Indications p e n d a n t révélé q u e seuls 5 à 15 % des f u m e u r s o n t d i t


définitivement adieu à la cigarette après l'auriculothé-
L'auriculothérapie soulagerait la douleur et les
rapie. O n n'a p u constater de différence entre le f a i t de
contractures après une f r a c t u r e osseuse, u n e blessure
p i q u e r dans u n e n d r o i t bien précis soi-disant actif o u
o u u n e opération, les plaintes rhumatismales, les d o u -
de p i q u er dans n ' i m p o r t e quel p o i n t .
leurs névralgiques et les douleurs fantômes (aux
• L'auriculothérapie p e u t soulager la d o u l e u r en cas
m e m b r e s amputés), f e r a i t disparaître les t r o u b l e s circu-
de m i g r a i n e et de plaintes r h u m a t i s m a l es et influencer
latoires, régulerait le système nerveux végétatif et bien
des t r o u b l es f o n c t i o n n e l s . Elle ne bénéficie c e p e n d a n t
d'autres choses encore. Elle serait également utile en
pas de plus de succès q u ' u n t r a i t e m e n t placebo (voir
cas de problèmes psychiques et de t o x i c o m a n i e s .
p. 2 0 ) .
L'auhculothérapie est s u r t o u t considérée comme
L'auriculothérapie a u n e f f e t aspécifique. L'action
une thérapie d ' a c c o m p a g n e m e n t .
est u n e réaction à u n stimulus de d o u l e u r q u i ca-
m o u f l e u n e d o u l e u r existante (voir p. 3 2 ) . Le t r a i t e -

— Risques m e n t p e u t avoir u n e f f e t c a l m a n t mais également sti-


mulant.
Les limites d e l'auriculothérapie sont les mêmes q u e L'effet de l'auriculothérapie est de plus c o u r t e d u -
p o u r l'acupunctur e (voir p. 153) . Il f a u t t e n i r c o m p t e rée q u e celui de l ' a c u p u n c t u r e ordinaire, mais présente
des mêmes effets indésirables tels q u e le collapsus de c e p e n d a n t plus de risques.
la circulation sanguine et la crise cardiaque. Piquer
dans l'oreille est plus d o u l o u r e u x q u e p i q u e r dans le
corps, le d a n g e r de blessures est plus g r a n d . Les a i - — Conseil
guilles q u i restent en place p e u v e n t p r o v o q u e r des i n -
L'auriculothérapie ne p e u t être conseillée.
f l a m m a t i o n s et le risque d ' i n f e c t i o n s localisées est plus
élevé q u e p o u r l'acupuncture d u corps e n t i e r Suite
aux infections , le cartilage d u pavillon de l'oreille p e u t
f o n d r e et disparaître.

Il vaut mieux éviter les aiguilles p e r m a n e n t e s . Les remèdes autologues

— Critique — Historique

La critique concern e plusieurs p o i n t s : Alors q u e le frère d u c o m p o s i t e u r d'opérettes Robert


• D'un p o i n t de vue a n a t o m i q u e , l'idée d ' u n e projec- Stolz ( 1 8 8 0 - 1 9 7 5 ) s o u f f r a i t d ' u n e jaunisse, un d o m e s -
t i o n d u corps sur l'oreille ne t r o u v e pas d ' a r g u m e n t s t i q u e bien intentionné le f i t rire aux éclats afin de p o u -
objectifs. Un diagnostic précis sur base de p o i n ts dans voir lui cracher dans la b o u c h e l a r g e m e n t o u v e r te : u n
l'oreille n'est d o n c pas possible. cas évident de croyance en la v e r t u curative de la sa-
• Les divers adeptes de cette théorie placent les live. La médecine p o p u l a i r e n'était pas la seule à t r o u -
points c o r r e s p o n d a n ts à certaines parties d u corps à ver des vertus thérapeutiques aux excrétions d u corps
des endroit s différents : ce q u i c o r r e s p o nd au pied h u m a i n , la médecine établie y a également puisé ses
chez l'un c o r r e s p o n d à l'utérus chez l'autre, le cerveau remèdes favoris depuis bien l o n g t e m p s déjà. Le t r a i t e -
p e u t selon les goûts prendre la place de la langue, des m e n t visant à administrer son propre sang (voir p. 2 0 6 )
amygdales o u d u nez. o u sa p r o p r e urine (voir p. 2 0 7 ) p o u r renforcer le sys-

• L'auriculothérapie serait particulièrement efficace tème i m m u n i t a i r e en est bien la preuve encore a u j o u r -

dans les cures de désintoxication. Une enquête a ce- d ' h u i . A l'époque thérapeutique effrénée d u b a r o q u e .

190
Les remèdes
autologues

les remèdes à base d e déjections j o u a i e n t u n rôle i m - Autovaccins microbiens : des bactéries d u corps d u p a -
p o r t a n t et, j u s q u ' a u 2 0 e siècle, o n avait c o u t u m e dans t i e n t s o n t inactivées e t ensuite administrées en guise
les campagne s européennes d'envelopper d'excré- de vaccin. O n les injecte p o u r traiter des affection s i n -
m e n t s h u m a i n s les malades atteints d e diphtérie. testinales, respiratoires o u uhnaires, mais o n p e u t éga-
Situation actueile l e m e n t les absorber par voie orale (voir thérapie m i c r o -
Basée sur le c o n c e p t d e la vaccination déjà vieux d e b i o l o g i q u e p. 2 2 9 ) .
2 0 0 ans, l'idée d'utiliser d u matéhel p r o p r e au corps Facteurs de cicatrisation autologues (PDWHF Plate-
p o u r traiter la maladie est a u j o u r d ' h u i appréciée par let Derived Wound Healing Formula) : sur base des
de n o m b r e u x n a t u r o p a t h e s . Diverses préparations à t h r o m b o c y t e s d e 1 5 0 millilitres d e sang d u p a t i e n t , o n
base d e sang, d ' u r i n e , d e selles p r o v e n a n t d u p a t i e n t isole différents facteurs d e croissance q u e l'on c o m -
s o n t administrées c o n t r e t o u t e une série d ' a f f e c t i o n s . plète par d'autres " f a c t e u r s b i o l o g i q u e s a c t i f s " . Les
Pour renforcer l'immunité, d e plus en plus d e théra- quantités préconisées sont parfois contradictoires.
peutes alternatifs e t d e chercheurs universitaires u t i l i -
sent des p r o d u i t s extraits d i r e c t e m e n t des cellules m a -
— Concept et explication de l'action
lades o u d e certains d e leurs éléments. O n les utilise
s u r t o u t c o m m e t r a i t e m e n t o u c o m m e thérapie d'ac- Remèdes pour traiter les tumeurs : ils sont basés sur
c o m p a g n e m e n t d u cancer o u d e maladies c h r o n i q u e s. l'hypothèse q u e les cellules cancéreuses par r a p p o r t
Les possibilités sont si nombreuses q u ' i l devient d i f f i - aux autres cellules normales p o r t e n t à leur surface des
cile d'en faire le relevé. signaux q u i les r e n d e n t reconnaissables par le système
i m m u n i t a i r e . Tous les concepts d e vaccins t u m o r a u x
p a r t e n t d e l'idée q u ' i l est possible d e stimuler le sys-
Procédé
tème i m m u n i t a i r e d ' u n malade présentant u n e t u m e u r

Remèdes pour traiter les tumeurs par u n e " v a c c i n a t i o n " q u i le pousse à détruire les mé-

• Produits t u m o r a u x (vaccins t u m o r a u x ) fabriqués sur tastases présumées o u existantes. Cette action serait

base de la t u m e u r cancéreuse d u p a t i e n t , par exempl e d u e aux caractéristiques spécifiques à la t u m e u r d u

l'immunothérapie spécifique active. matériel a u t o l o g u e . Le " v a c c i n " est généralement pré-

• Préparations basées sur les cellules d u système i m - paré sur base de cellules cancéreuses d u p a t i e n t q u i ne

m u n i t a i r e (les cytokines, par exemple) p o u r traiter les s o n t plus capables d e se diviser, d e m e m b r a n e s cellu-

t u m e u r s , c o m m e la c y t o k i n e t a r g e t a u t o l o g u e (ATC), laires t u m o r a l e s o u d e cellules t u m o r a l e s génétique-

l'immunothérapie a u t o - h o m o l o g u e selon Kief (AHIT), m e n t modifiées.

l'Actikin e t l'Acti-cell. O n t r a i t e également à base d e Des instituts d e recherche universitaire o n t lancé


cellules K activées et à l'aide d e vaccins d e cellules T. des programmes p o u r examiner le bien-fondé d u
Ces p r o d u i t s ne sont pas u n i q u e m e n t développés par concept.
les universités mais aussi par les laboratoires privés e t À côté d e cela, des entreprises privées se sont a p -
les thérapeutes eux-mêmes e t ne s o n t pas (encore) t o - proprié l'idée e t lancent leurs p r o d u i t s (ACT e t AHIT,
t a l e m e n t au p o i n t . par exemple) c o m m e si l'efficacité en avait été d é m o n -
Préparations immunisantes autologues aux innom- trée. B e a u c o u p d ' e n t r e elles a j o u t e n t aux p r o d u i t s a u -
brables applications : il s'agit généralement d e s o l u - tologues d'autres éléments tels q u e des bactéries
t i o n s (lysates) a n o n y m e s faites à base de sang, d ' u h n e tuées, des virus d e la peste aviaire o u des vitamines.
et d'autres substances préparées dans des laboratoires Lysates fabriqués sur base de matériel autologue
privés o u par les thérapeutes eux-mêmes. pour traiter des maladies de tous les types : divers la-
Antialiergiques autologues : ils servent d e "contre- boratoires privés e t thérapeutes se sont spécialisés
sensibilisation " ; A l l e r g o s t o p I e t II, par e x e m p l e . dans la p r o d u c t i o n d e solutions p r o v e n a n t , entre

191
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

autres, de sang, d ' u r i n e , de salive, de lynnphe, de sueur cripteur à p r e s c r i p t e u r II en va d e même p o u r les m e -


et d e selles; ces solutions d o i v e n t être absorbées (gé- sures d'accompagnement recommandées; les c y t o -
néralement sous f o r m e d e g o u t t e s ) à l'occasion d ' u ne kines sont, par e x e m p l e , administrées dans différentes
cure. combinaisons.
Les agents pathogènes d e ces p r o d u i t s corporels Les p r o d u i t s i m m u n i s a n t s a u t o l o g u e s sont aussi a d -
(bactéries, moisissures e t autres germes) s o n t inactivés ministrés sous f o r m e d e g o u t t e s , d e nébuliseur nasal
et administrés au corps d ' o r i g i n e sous la f o r m e d ' u n e et d ' i n h a l a t i o n s e t p e u v e n t être appliqués sous d i -
s o l u t i o n diluée. Ceci stimulerai t le système i m m u n i - verses variantes p o u r traiter d'autres maladies.
taire sur base d u même principe q u e les vaccinations Antiallergiques autologues : p o u r c o n t r e r la sensi-
classiques (voir thérapie m i c r o b i o l o g i q u e p. 2 2 9 ) . b i l i s a t i o n , ils s o n t injectés en dose croissante pen-
D'autres concepts, c o m m e la médecine d e cluster d a n t u n e cure e t s o u v e n t combinés à d ' a u t r e s t r a i t e -
(une variante de la spagyrique, voir p. 2 6 5 ) , s o n t basés ments.
sur des idées moyenâgeuses : les sucs d u corps sont Lysates fabriqués sur base de produits autologues :
distillés, calcinés e t les cendres servent de base à la f a - l o r s q u ' o n constate, par exemple , u n e mycose intesti-
brication d ' u n e s o l u t i o n alcoolisée. Celle-ci neutralise- nale sur base d ' u n échantillon d e selles, le p a t i e n t d e -
rait les maladies d u corps en servant d e " c o n t r e - i n f o r - vrait, à intervalles s o i g n e u s e m e n t déterminés, prendre
mation". des g o u t t e s fabriquées sur base d e l'échantillon en
Les solutions d e sang frictionnées sur la peau f o n c - q u e s t i o n d o n t les agents pathogènes auraient préala-
t i o n n e r a i e n t selon le même p h n c i p e . b l e m e n t été détruits. En t a n t q u ' a u t o v a c c i n , ils sont i n -

Antiallergiques autologues : dix millilitres d e sang, jectés sous la peau dans des c o n c e n t r a t i o n s crois-

d ' u r i n e , de liquide céphalorachidien o u d e liquide sy- santes.

novial servent d e base à la p r o d u c t i o n d e ce q u e l'on Les essences de cluster (voir spagyrique p. 2 6 5 ) s o n t


n o m m e des anticorps. Administrés à l'organisme, ils se appliquées contre t o u t e s les maladies. Sous la langue,
fixeraient sur les antigènes responsables d e l'allergie. o n dépose à c h a q u e fois jusqu'à 5 g o u t t e s . Plus la p a -
Ils d i m i n u e r a i e n t ainsi une réaction i m m u n i t a i r e exagé- t h o l o g i e est aiguë, plus les intervalles entre les doses
rée (voir p. 3 3 ) e t empêcheraient la p r o d u c t i o n ulté- seront brefs. Les p r o d u i t s sont également injectés en
rieure d'antigènes. guise d e cure.

Facteurs de cicatrisation autologues : les solutions Des thérapeutes o f f r e n t des solutions d e sang d u
favoriseraient la guérison d e blessures ouvertes. p a t i e n t de leur p r o p r e f a b r i c a t i o n p o u r les boire o u en
frictionner la peau en cas d ' i n d i s p o s i t i o n o u d e
plaintes f o n c t i o n n e l l e s .
— Examen et traitement
Facteurs de cicatrisation autologues : ils devraient
Vaccins tumoraux autologues : pour une affection t u - être utilisés q u a n d des blessures ouvertes ne guéris-
m o r a l e constatée (mais pas p o u r les p a t h o l o g i e s m a - sent pas malgré u n t r a i t e m e n t intensif. Une b a n d e d e
lignes d u sang), ces p r o d u i t s sont injectés p o u r c o m - mousseline trempée dans le PDWHF est déposée dans
b a t t r e de façon ciblée la t u m e u r en q u e s t i o n ; ils ser- la plaie et d o i t être renouvelée t o u t e s les d o u z e
vent cependant aussi de traitement heures. Le t r a i t e m e n t d u r e d e h u i t à dix semaines e t
d'accompagnement, p o u r soulager les plaintes c a u - même plus.
sées par la t u m e u r e t p o u r lutter c o n t r e les métastases
présumées.
— Indications
Le délai entre le vaccin d e base e t les rappels varie
d ' u n fournisseur à l'autre. La durée d e la thérapie et Vaccins tumoraux autologues : ils sont utilisés dans le
les intervalles à respecter f l u c t u e n t également de pres- t r a i t e m e n t c o n t r e le c a n c e r

192
Les remèdes
autologues

Autres produits immunotliérapeutiques autologues : t o u r n e c o n t r e les p r o d u i t s propres au corps. Le risque


ils seraient utiles en cas d e maladies de t y p e r h u m a t i s - à l o n g t e r m e ne p e u t être évalué.
m a l , d'allergies cutanées, d ' a s t h m e a l l e r g i q u e , d'hé- Lysates produits sur base de matériel autologue
p a t i t e et d e sclérose en plaques. Malgré le d a n g e r d e • Le d a n g e r subsiste q u e des t r a i t e m e n t s i n d i s p e n -
c o n t a m i n a t i o n par des germes pathogènes, o n les sables soient négligés o u q u e l'on administre sans rai-
p r o p o s e même p o u r des plaintes liées à la méno- sons des p r o d u i t s c o n t r e des maladies inexistantes.
pause, des phénomènes dus à l'âge e t les "dépres- • La c o n t a m i n a t i o n par des germes i n s u f f i s a m m e n t
sions". désactivés ne p e u t être exclu.
Lysates de matériel autologue : ils " réorienteraient"
le corps o u " l ' i n f o r m e r a i e n t " et sont dès lors proposés
— Critique
c o m m e remède p o u r t o u t e s les plaintes e t maladies
possibles. • Certains thérapeutes préparent eux-mêmes les re-
Antiallergiques autologues : ils servent à contrer la mèdes sur base d u matériel p r o p r e au p a t i e n t . Il
sensibilisation lors d'affection s allergiques. n'existe a u c u n e f o r m e d e contrôle sur le processus de
Facteurs de cicatrisation autologues : ils sont a p p l i - p r o d u c t i o n e t sur l'hygiène.
qués en cas d'ulcères diabétiques, d'ulcères veineux, • Le fait q u e des p r o d u i t s a u t o l o g u e s aient été enre-
de maladies artérielles, occlusives et ulcérantes, d'af- gistrés dans le cadre d ' u n brevet o u d ' u ne marque
fections i n f l a m m a t o i r e s d u tissu c o n j o n c t i f , d'autres c o m m e r c i a l e n'est pas u n gage d e qualité.
plaies c h r o n i q u es e t d'escarres. Autovaccins microbiens
• Tous les p r o d u c t e u r s d e remèdes d u marché n ' o n t
pas reçu d ' a u t o r i s a t i o n d e p r o d u c t i o n .
— Risques
• L'efficacité des autovaccins n'a pas été prouvée.
Les remèdes fabhqués à base d e matéhel a u t o l o g u e • Traiter u n e a f f e c t i o n virale par u n vaccin préparé
présentent p e u d e risques. C e p e n d a n t , le matériel d e sur base d e bactéries n'a a u c u n sens : si l'on suit l'idée
base p e u t être modifié par les t r a i t e m e n t s e t la ques- qui s o u t i e n t q u e ce t r a i t e m e n t agirait selon le principe
t i o n se pose d e savoir si les processus d e p r o d u c t i o n de la v a c c i n a t i o n, il f a u d r a i t alors traiter avec des virus
p e r m e t t e n t de garantir u n e qualité équivalente. désactivés.
Produits immunotliérapeutiques autologues Remèdes autologues pour traiter les tumeurs
• Suite à u n e hypersensibilité, u n e r o u g e u r p e u t se • La c o m p o s i t i o n des remèdes est i n c o n n u e p o u r cer-
manifester à l'endroit de l'injection; u n e fièvre est éga- tains produits.
l e m e n t possible. • De plus en plus de firmes p a r t i c i p e n t au business d e
• L'institut Paul Ehriich considère q u ' i l y a dange r d e l ' i m m u n i s a t i o n c o n t r e le c a n c e r L'institut Paul Ehriich
transmission d e virus lorsque l'on utilise p o u r l ' i m m u - a, en dehors d e ses projets d e recherche, déjà décou-
n o s t i m u l a t i o n des agents pathogènes i n s u f f i s a m m e n t vert 11 de ces firmes e t en a contrôlé 5 en 1 9 9 4 : dans
désactivés. a u c u n des cas les remèdes n'étaient s u f f i s a m m e n t tes-
• Le système i m m u n i t a i r e p e u t être affaibli par le t r a i - tés selon les règles d e l'art scientifique et leur qualité
t e m e n t , ce q u i p e u t causer la croissance des t u m e u r s . ne satisfaisait pas aux règles p h a r m a c e u t i q u e s .

• Comme u n e réaction dangereuse p o u r la vie est • Q u e le système i m m u n i t a i r e soit activé o u freiné, la


possible, o n conseille d e rester sous surveillance médi- réaction n'est pas prévisible. Jusqu'à ce jour, il n'y a
cale p e n d a n t au moins 3 0 m i n u t e s après u n e injection. pas d e preuve d e l'action d e ces remèdes c o n t r e le
• Il n'est pas sûr q u e les remèdes en q u e s t i o n ne puis- cancer
sent pas susciter d e maladies a u t o - i m m u n e s , c'est-à- • AHIT : il n'y a pas d e d o c u m e n t a t i o n scientifique re-
dire des affections où le système i m m u n i t a i r e se re- c o n n u e . Les thérapeutes t r a n s f o r m e n t les effets secon-

193
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

daires en succès, le c o n c e p t est p u r e m e n t spéculatif et sensibilité s'exprimait d e plus en p l u s " , il considéra -


ne p e u t être défendu sur le plan scientifique. peu avant sa m o r t - son travail c o m m e a c c o m p l i .
• ATC : il n'y a pas de d o c u m e n t a t i o n scientifique re- Situation actuelle
c o n n u e sur la c o m p o s i t i o n d u remède et sur les succès La f e m m e q u i était l'assistante d e Bach depuis d e
du t r a i t e m e n t . Depuis 1 9 9 2 , la c o m m e r c i a l i s a t i on nombreuses années c o n t i n u a s o n œuvre. Le D r Ed-
d'ATC est i n t e r d i te en Bavière. w a r d Bach Center ( M o u n t V e r n o n , Stwell) devint le
Antiallergiques autologues quartier général anglais. Dans divers pays il y a des
• La théorie est spéculative e t en désaccord avec les centres Bach n a t i o n a u x q u i d i f f u s e n t le c o n c e p t et v e n -
points de v u e médicaux; il n'y a pas de d o c u m e n t a t i o n d e n t les p r o d u i t s.
reconnue. Une séhe d'adeptes autoproclamés o n t complété le
Facteurs de cicatrisation autologues système d e la thérapie florale d e Bach, l'ont élaboré
• L'interaction entre les facteurs d e croissance indivi- plus avant e t o n t élargi la g a m m e des élixirs f l o r a u x .
duels reste inexpliquée. O n ne p e u t exclure avec certi- De n o u v e a u x p r o d u i t s o n t été élaborés sur base d e
t u d e le risque de p r o v o c a t i o n de cancer de la peau. Les plantes cueillies dans le pays même e t traités p o u r en
résultats d e différentes études thérapeutiques s o n t faire des médicaments. Le Bach Center anglais se dis-
contradictoires. tancie clairement de ces deux développements.

Conclusion : il est impossible d'évaluer le risque lié


à l'application d e la médecine a u t o l o g u e .
—Concept de base

Pour Bach, la maladie était " l e résultat d ' u n c o n f l i t


— Conseil
entre le s u r m o i e t la personnalité". La maladie en elle-
Le t r a i t e m e n t à base d e p r o d u i t s a u t o l o g u e s ne p e u t même était p o u r lui u n e faiblesse d e caractère. Il e n -
être conseillé. t e n d a i t par là la fierté, la cruauté, l'égoïsme, l'incerti-
t u d e , l'ignorance et l'avidité. Bach identifiait 3 8 états
d'espht négatifs q u i s'exprimaient par le biais d e cer-
taines plaintes. La guéhson était p o u r lui : t r a n s f o r m e r

La thérapie florale de Bach une faiblesse de caractère en v e r t u en i n t e r v e n a n t a u


niveau m e n t a l e t spirituel.

— Historique — Procédé

Edward Bach vécut d e 1 8 8 6 à 1 9 3 6 . En sa qualité d e Les élixirs f l o r a u x sont encore t o u j o u r s récoltés aux e n -
médecin, il s'occupait intensivement d'homéopathie droits déchts par Bach e t traités c o m m e il le préconi-
q u ' i l a d a p ta à sa façon. A u f u r e t à mesure d e son ac- sait. Seules les plantes poussant en liberté seraient ap-
tivité, il considéra l'élément psychique d e la maladie prophées aux élixirs floraux .
c o m m e d e plus en plus i m p o r t a n t . Les considérations Les fleurs t o t a l e m e n t épanouies s o n t cueillies avant
de Bach sont particulièrement basées sur le c o n c e p t 9 heures d u m a t i n lors d ' u n e journée ensoleillée e t
psychanalytique d e Cari Gustav Jung ( 1 8 7 5 - 1 9 6 1 ) . En sans nuages et posées dans u n e c o u p e remplie d'eau
1 9 3 0 , Bach a b a n d o n n a sa vie d e t o u s les j o u r s et se r e - de source. A u m o m e n t où les fleurs c o m m e n c e n t à se
tira au pays d e Galles p o u r y développer son système faner, o n les sort de l'eau à l'aide d ' u n e tige p r o v e n a n t
de définition des différents types d e personnalité psy- de la même plante. L'élixir floral d'arbres et d'arbustes
c h i q u e et les plantes médicinales s'y r a p p o r t a n t . Après est o b t e n u en faisant bouillir les tiges et les feuilles
six ans, période p e n d a n t laquelle il avait senti q u e "sa p e n d a n t u n e demi-heure.

194
La thérapie
florale
de Bach

Le liquide est conservé en y a j o u t a n t la mênne quantité


Particularités de l'application
de cognac o u de b r a n d y et est ensuite dilué ensuite
dans r a p p o r t de 1:240. Ceci d o n n e le c o n t e n u d ' u n
" s t o c k b o t t l e " , le concentré f l o r a l. De ce concentré o n • La thérapie florale pourrait être combinée à toutes
prélève à chaqu e fois trois g o u t t e s q u e l'on dilue dans les autres méthodes thérapeutiques.
de l'eau p o u r constitue r le remède de Bach final q u e • Pour les personnes désirant éviter l'alcool, les
l'on absorbe. gouttes peuvent être dissoutes dans l'eau. L'effet n'en
Le "Rescue R e m e d y " {n°39) complète la g a m m e serait pas altéré.
des remèdes. Il s'agit d ' u n e c o m b i n a i s o n fixe de cinq • Les gouttes feraient également de l'effet lorsqu'on
élixirs florau x q u i sert de " g o u t t e s d e premiers se- les utilise en usage externe, qu'on les ajoute à l'eau du
c o u r s " . O n l'administre dans u n e c o n c e n t r a t i o n deux bain ou qu'on les place la nuit à côté du lit, même
fois plus élevée q u e celle des autres g o u t t e s . Le Rescue pour une courte durée.
Remedy existe aussi p o u r l'usage e x t e r n e , incorporé • Comme il paraît que les plantes d'intérieur
dans u n e crème d e base n e u t r e . profiteraient également des gouttes de leur
Les élixirs de Bach ne s o n t pas des médicaments; ils propriétaire, les restes des mélanges à absorber
s o n t disponibles dans le circuit " a l t e r n a t i f " . peuvent être ajoutés à l'eau d'arrosage.

— Examen et traitement

Les adeptes de la thérapie florale considèrent le d i a - En cas de s i t u a t i o n aiguë, les fleurs de Bach p r o d u i -
gnostic classique c o m m e n o n indispensable. En lieu et raient de l'effet en quelque s heures o u en quelques
place de celui-ci, le thérapeute s'aide d ' u n q u e s t i o n - j o u r s . Le t r a i t e m e n t de plaintes chronique s dure ce-
naire p o u r sonder les c o n d i t i o n s psychiques de la per- p e n d a n t d e 9 à 18 mois. Pour l'épanouissement per-
sonne et leurs conséquences. Une personne q u i maî- s o n n e l , o n p o u r r a i t utiliser les élixirs de Bach p e n d a n t
trise bien la thérapie d e Bach serait à même d'évaluer des années sans le m o i n d r e danger. Les thérapeutes de
i n t u i t i v e m e n t la s i t u a t i o n d ' u n p a t i e n t . Bach sont convaincus q u e t o u t e personne peut traiter des

Des livres et des p r o g r a m m e s d'exercices encoura- problèmes aigus elle-même. Les plaintes chroniques t o m -

g e n t le lecteur à "élaborer son profil floral personnel beraient en dehors d u domaine de l'auto-traitement

selon Bach ". Ceci faciliterait f o r t e m e n t l'auto-diagnos- parce que l'on ne pourrait déceler ses propres blocages

tic suivi de l ' a u t o - t r a i t e m e n t. psychiques inconscients. L'aide momentanée d ' u n théra-

Les maîtres de la thérapie florale considèrent d ' u n peute serait alors nécessaire.

œil sceptique t o u t e s les autres t e c h n i q u es diagnos-


tiques et les tests p e r m e t t a n t de déterminer les fleurs
—Explication de l'action
approphées, tels q u e l'électroacupuncture selon Voll
(voir p. 2 8 1 ) , la kinésiologie appliquée (voir p. 2 7 4 ) et Les élixirs floraux de Bach contiendraient
le p e n d u l e (voir p. 2 9 3 ) . un concentré de la puissance éner-
Après u n p r e m i e r e n t r e t i e n , le c l i e n t reçoit " s e s " gétique et spirituelle des
élixirs floraux. Lors des séances ultérieures, on plantes. Cette puissance lè-
contrôle s'ils sont toujours appropriés. Le cas verait les blocages du
échéant, d e n o u v e a u x élixirs s e r o n t prescrits, a d a p - "champ bioénergétique"
tés à la n o u v e l l e s i t u a t i o n . Le t r a i t e m e n t vise égale- de l'homme en ouvrant
m e n t à f a m i l i a r i s e r le p a t i e n t à la p h i l o s o p h i e de les "les canaux de mes-
Bach. sages du moi spirituel".

195
Méthodes
thérapeutiques
non
ionventionnelles

L'énergie des fleurs et leur adéquation à certaines per- • Des n e u r o l o g u e s se p l a i g n e n t d'être confrontés aux
sonnes p o u r r a i e n t être révélées par la p h o t o g r a p h i e de conséquences de ces t r a i t e m e n t s q u i t o u r n e n t m a l . O n
Kirlian (voir p. 2 8 8 ) . r a p p o r t e ainsi deux cas de patientes admises à l'hôpi-
tal psychiatrique dans un état désespéré. Alors q u e
l'une s o u f f r a i t de schizophrénie et l'autre de psychose
— Indications
paranoïde, elles étaient traitées par des g o u t t e s f l o -
Les adeptes de la thérapie florale de Bach la considè- rales et avaient i n t e r r o m p u leur t r a i t e m e n t n o r m a l .
rent c o m m e u n e thérapie de p u r i f i c a t i o n sur le plan • Le plus g r a n d risque de la thérapie florale semble
spirituel. Elle d o n n e r a i t aux personnes la capacité de être la fantaisie démesurée de Bach : p o u r t o u t e s les
mieux passer le cap de chses psychiques et de situa- personnes désireuses de guéhr, il n'y aurait aucune
t i o n s difficiles. Les thérapeutes f l o r a u x parlen t alors maladie capable de résister à la force de la plant e a p -
"d'états d'esprit négatifs de la natur e h u m a i n e " d o n t propriée. A u c u n e maladie ne serait incurable.
la "faiblesse de caractère" serait la cause.

De n o m b r e u x psychothérapeutes recourent aux es-


— Critique
sences de fleurs dans leur i n t e r v e n t i o n thérapeutique.
Les médecins disent q u e leurs patients o n t besoin de Ivlême si l'on a d m e t q u e c h a q ue maladie c o m p o r t e
moins de médicaments lorsqu'ils p r e n n e n t les g o u t t e s . q u e l q u e part une c o m p o s a n t e psychique, la l i m i t a t i o n
Pour les e n f a n t s , la thérapie serait particulièrement à 3 8 états d'âme et a u t a n t d'élixirs f l o r a u x p o u r les
appropriée. La c o m b i n a i s o n florale d u "Rescue Re- traiter reste u n e façon t o t a l e m e n t arbitraire de classer
m e d y " ( g o u t t es d ' u r g e n c e o u de premiers soins) serait les h o m m e s dans différentes catégories.
" u n remède instantané en cas d e choc énergétique sur • Les psychologues c r i t i q u e n t le f a i t q u e Bach j u g e les
le plan de la matière f i n e " . Les forces auto-curatives d u états psychiques et classe les s e n t i m e n t s en bons et
corps redeviendraient ainsi totalement actives et mauvais sur base de catégohes morales. Qualifier de
l'équilibre psychique serait rétabli. Les g o u t t e s o f f r i - "faiblesse d e caractère" la raison p o u r laquelle u n e
raient une aide rapide dans t o u t e s les situations de personne ne se sent pas bien revient à j u g e r les gens
stress émotionnel, c o m m e lors d ' u n e visite chez le sur le plan moral et à leur infliger u n e s o u f f r a n ce psy-
dentiste o u d ' u n e procédure de divorce, mais aussi lors chique p o u r leur soi-disant défaut.
d'accidents o u de situations m e t t a n t la vie en danger, • Le plus intolérable est que la théorie de Bach permette
c o m m e l'étouffement, la crise cardiaque, etc. de transformer les victimes en coupables. Dans un des
livres sur la thérapie florale de Bach, o n recommande des
élixirs floraux aux alcooliques et aux victimes d'actes vio-
— Risques
lents et de cas de maltraitance sur base de l'argument sui-
• Les élixirs de Bach n ' e n g e n d r e n t pas d'effets secon- vant : " Ce genre d'accès peuvent être attirés au départ d u
daires. Le Rescue Remedy p e u t poser problème si o n plan astral suite à une p r o g r a m m a t i o n inconsciente".
ne c o m p t e q u e sur lui c o m m e remède en cas d ' u r - • Bach considérait sa construction philosophique
gence. c o m m e achevée. Un système médical q u i exclut t o u t
• Dans u n m a n u e l p r a t i q u e de thérapie florale de c h a n g e m e n t o u évolution ultérieure est en soi suspect.
Bach d a t a n t de 1 9 9 1 à l ' i n t e n t i o n des médecins et des • A part l ' i n t u i t i o n , Bach n'a a u c u ne explication q u i
guérisseurs, o n t r o u v e c o m m e " p r i n c i p e d i a g n o s t i q u e justifie p o u r q u o i les élixirs f l o r a u x ne p e u v e n t être f a -
p r e m i e r " ce q u i suit : l'état physique n'a a u c u n e i m - briqués d ' u n e autre manière q u e la sienne.
portance. L'omission de t r a i t e m e n t s indispensables • Il existe des c o m m e n t a i r e s individuels sur l'action
p o u r des maladies existantes devient ainsi u n principe des élixirs de Bach, mais pas de d o c u m e n t a t i o n o u de
de base de la thérapie. recherche scientifique.

196
La biochimie
selon Schussier

• B e a u c o u p des guérisons décrites p e u v e n t facile- néraux et q u e les molécules d e ces derniers p o u v a i e n t


m e n t s'expliquer par l'effet suggestif des entretiens se m o u v o i r sans entraves. Selon sa définition, u n e per-
élaborés avec les patients. sonne t o m b e m a l a d e lorsque ses cellules p e r d e n t leurs
• La thérapie à base d'élixirs floraux est sans danger tant minéraux dans leur t e n t a t i v e d e réponse aux stimuli
que l'on ne néglige pas des traitements indispensables. p a t h o l o g i q u e s et q u e les molécules restantes ne p e u -
v e n t plus se m o u v o i r c o r r e c t e m e n t suite à ce déficit.
La b i o c h i m i e m o d e r n e a confirmé le fait q u e t o u s
— Conseil
les processus vitaux dépendent d e courants d e m a -
Le t r a i t e m e n t à base d'élixirs floraux de Bach ne peut être
conseillé c o m m e t r a i t e m e n t ciblé de certaines maladies.

La biochimie selon Schijssier

— Historique

La " b i o c h i m i e " selon Schussier n'a rien en c o m m u n


avec la b i o c h i m i e , science q u i étudie la base c h i m i q u e
de t o u s les processus vivants.
Wilhelm Schussier ( 1 8 2 1 - 1 8 9 8 ) était u n médecin
q u i développa en 1 8 7 4 u n e "thérapie simplifiée",
c o m m e l'indique le titre d e son livre. La thérapie p r o -
v i e n t d e l'homéopathie, mais se d i t simplifiée, parce
q u e Schussier se satisfait d e 12 p r o d u i t s f o n c t i o n n e l s
au lieu d ' u n g r a n d n o m b r e d e p r o d u i t s homéopa-
t h i q u e s . Selon Schùssier, les maladies sont les résultats
d ' u n dérangement d u métabolisme des minéraux. Se- tières chimique s définissables. Les sels minéraux f o n t
lon cette idée, "les p r o d u i t s b i o c h i m i q u e s , appliqués partie d e ce g r o u p e . Lorsque l'organisme n'a besoin
sur base d ' u n choix correct, suffisent p o u r guérir q u e d ' u n e très faible quantité d ' u n des deux éléments
t o u t e s les maladies q u i p e u v e n t être traitées par des q u i f o r m e n t u n sel, o n parle d'oligoéléments (voir
remèdes i n t e r n e s " . O n les appelle p r o d u i t s f o n c t i o n - p. 9 8 ) . Les sels s o n t d o n c e f f e c t i v e m e n t i m p o r t a n t s ,
nels parce q u e c h a q u e p r o d u i t influencerait une f o n c - mais ils ne sont pas " t o u t " , c o m m e le prétendait
t i o n o r g a n i q u e déterminée. Schùssier
Situation actuelle
Le t r a i t e m e n t à base d e sels d e Schùssier est aussi ré-
— Procédé
p a n d u q u e l'homéopathie en A l l e m a g n e .
La b i o c h i m i e de Schùssier connaît 12 produits. Il s'agit
de sels i n o r g a n i q u e s en d i l u t i o n D 3 , D 6 et D12 (voir
— Concept de base
p. 177). Les disciples d e Schùssier y o n t ajouté 1 2 p r o -
Aux yeux d e Schùssier, u n e personne était saine duits complémentaires e t o n t en o u t r e fabriqué des
lorsque ses cellules c o n t e n a i e n t s u f f i s a m m e n t de m i - p o m m a d e s à base d e 11 p r o d u i t s f o n c t i o n n e l s .

197
Méthodes
thérapeutiques
non
:onventionnelles

Schussier basait ses faibles concentrations sur la Grâce à u n e b r o c h u r e p r o d u i t e par u n e entreprise de


c o n v i c t i o n q u e la nature ne travaillait qu'avec des f a b r i c a t i o n de p r o d u i t s b i o c h i m i q u e s , c h a q u e lecteur
a t o m e s , des g r o u p e s d ' a t o m e s o u des molécules. Se- p e u t devenir thérapeute. La trousse de base o u de
lon Schussier, le p r o d u i t devait déjà être absorbé par le voyage, avec ses 2 4 p r o d u i t s et 2 p o m m a d e s , invite à
sang dans la cavité buccale car des solutions c o n c e n - l'auto-traitement.
trées q u i t t e r a i e n t le corps par le t u b e digestif sans
avoir été utilisées.
— Explication de l'action
C o m m e p o u r l'homéopathie (voir p. 1 7 6 ) , les p r o -
d u i t s de Schussier réguleraient les processus, s t i m u l e - Les molécules d u minéral se déplaceraient vers les cel-
raient les f o n c t i o n s o r g a n i q u e s o u i n f l u e n c e r a i e n t la lules malades et a t t i r e r a i e n t ainsi des molécules i d e n -
c o n s t i t u t i o n d u p a t i e n t . C h a q u e sel posséderait c h a - tiques en provenance d u tissu e n v i r o n n a n t de la zone
c u n e d e ces trois propriétés. La finalité est détermi- m a l a d e . Les cellules guériraient de cette façon.
née par le thérapeute sur base d e sa connaissance d u
p a t i e n t , des plaintes de ce d e r n i e r et d e son a n a m -
— Indications
nèse.

Schùssier pensait p o u v o i r t o u t guéhr avec ses sels, de


la fièvre à la leucémie en passant par la diphtéhe et la
— Examen et traitement
tuberculose.
Schùssier a établi u n e liste des sels à a d m i n i s t r e r selon A c t u e l l e m e n t , les conseils de t r a i t e m e n t f o n t part
les maladies. Il a t t e n d c e p e n d a n t de la part d ' u n u t i l i - d ' u n pe u plus de réserve. Là où la médecine m o d e r n e
sateur expérimenté des p r o d u i t s b i o c h i m i q u e s q u ' i l arrive à de "nouvelles perspectives", elle reçoit la pho-
puisse déterminer le p r o d u i t approprié à la maladie d u rité et les p r o d u i t s b i o c h i m i q u e s ne sont utilisés q u e
p a t i e n t sur base de l'expression d u visage de ce der- c o m m e t r a i t e m e n t complémentaire.
n i e r Il n'existe pas de f o r m a t i o n p o u r a p p r e n d r e à p o - Malgré t o u t , o n t r o u v e encore a u j o u r d ' h u i dans les
ser ce genre de diagnostic; il f a u t l'apprendre sur le indications des maladies telles q u e l'asthme, l'hyper-
tas. tension et l'épilepsie, sans q u e l'on ne se réfère au d i a -
Les adeptes actuels de la b i o c h i m i e de Schùssier d e - gnostic précis établi par u n médecin.
m a n d e n t aux thérapeutes d'agir " d a n s les règles de
l'art et sur base d ' u n e o b s e r v a t i on f o n d é e " . Ce serait
— Risques
là l'unique façon d e reconnaître les p r o d u i t s corres-
p o n d a n t à u n t a b l e a u clinique concret. • Les p r o d u i t s d e Schùssier s e m b l e n t i n o f f e n s i f s
en s o i . C e p e n d a n t , c e l u i q u i persiste à c r o i r e , en
dépit d u c o n c e p t g é n é r a l e m e nt r e c o n n u q u e les
m a l a d i e s o n t différentes causes, q u e c h a q u e m a l a -
Particularités de l'application d i e est le résultat d ' u n d é r è g l e m e n t d u m é t a b o -
lisme des minéraux, r i s q u e d a n s u n c e r t a i n n o m b r e
• Les tablettes ne peuvent être avalées. Il faut les
de cas d e négliger des t r a i t e m e n t s utiles e t i n d i s -
laisser fondre lentement dans la bouche.
pensables.
• Exception: le phosphate de magnésium doit être
• Beaucoup de personnes ne p e u v e n t se " t r a i t e r "
dissous dans l'eau très chaude et absorbé par petites
avec ce genre de sels p e n d a n t u n e l o n g u e période. Les
gorgées.
patients s o u f f r a n t d'insuffisance rénale p e u v e n t se
• D6 est la puissance habituelle mais une dose plus
m e t t r e en d a n g e r en a b s o r b a n t t r o p de potassium o u
forte ne serait pas nocive.
de c a l c i u m .

198
La thérapie
de la chélatior

— Critique passe des États-Unis à l'Europe. Il s'agit d ' u n t r a i t e m e n t


effectué à l'aide d ' u n a g e nt chélateur (en abrégé :
La b i o c h i m ie selon Schussier n'est pas un t r a i t e m e n t
EDTA). Ce p r o d u i t est capable de lier certaines sub-
scientifiquement reconnu.
stances, le calcium o u les métaux lourds par exemple.
• Schùssier interprétait les connaissances chimiques
Déjà en 1 9 4 1 , o n traitai t des intoxications aux métaux
et moléculaires de son époque de façon extrêmement
lourds par des chélateurs et, depuis lors, ce t r a i t e m e n t
personnelle. Les conclusions q u ' i l en tirait s e m b l e n t
est appliqué avec succès. Plus t a r d o n découvrit une
plutôt déterminées par ce d o n t sa méthode de travail
nouvelle application p o u r les troubles de la circulation.
avait " b e s o i n " q u e par la pensée l o g i q u e .
• Schùssier a emprunté les fortes dilutions à l'homéo-
pathie. Ce q u e les critiques reprochent à cette dernière — Concept et explication de l'action
(voir p. 181) est aussi valable pour sa b i o c h i m i e .
L'agent chélateur EDTA d o i t dissoudre le calcium des
• C o n t r a i r e m e n t à l'homéopathie, Schùssier n'a pas
vaisseaux sanguins sclérosés et débarrasser ainsi " t o u s
développé de c o n c e p t de t r a i t e m e n t c o m p l e t . Il n'est
les vaisseaux sanguins, des artères aux capillaires" de
a u c u n e m e n t q u e s t i o n de contrôle des p r o d u i t s o u de
leurs dépôts calcaires.
choix de p r o d u i t s qui t i e n n e c o m p t e de l'ensemble de
la personne, de ses c o n d i t i o n s de vie et de sa maladie.
• Il n'existe pas de preuves scientifiques à propos de — Procédé et traitement
l'efficacité d u t r a i t e m e n t ; il n'est q u e s t i o n q u e d ' a n -
L'examen de la fonction cardiaque, d u sang, de l'urine et
nonces individuelles de succès.
de la fonctio n rénale ainsi q u ' u n e analyse des minéraux
• Les conseils de t r a i t e m e n t q u e les f a b h c a n t s f o u r -
capillaires (voir p. 285) doivent f o u r n i r l'information sur
nissent sur la notice q u i a c c o m p a g n e leurs p r o d u i t s ne
les minéraux d u corps. C o m m e traitement, le patient, as-
f o n t pas m e n t i o n de la nécessité d ' u n examen dia-
sis dans une position confortable, reçoit une perfusion de
g n o s t i q u e c o m p l e t en cas de maladies graves.
3 grammes d'EDTA dissous dans un demi-litre de sérum
• La b i o c h i m i e selon Schùssier ne semble inoffensive
physiologique. Pendant le temps que coule la perfusion, il
qu'à partir d u m o m e n t où o n ne néglige pas des t r a i -
doit absorber un litre de liquide, de vitamines et de sel de
t e m e n t s indispensables. Une personne q u i estime d e -
magnésium. La perfusion dure à peu près 4 heures.
voir s'administrer un minéral particulier, p e u t égale-
Un t r a i t e m e n t c o m p l e t c o m p r e n d une série de 2 0 à
m e n t se traiter avec u n e eau minérale q u i c o n t i e n t u n e
25 perfusions, administrées en respectant d e u x jours
quantité i m p o r t a n t e des sels en q u e s t i o n .
d'intervalle.
Après cinq perfusions, un examen de laboratoire déter-
— Conseil mine quels oligoéléments o n t été éliminés en même temps
que le calcium. Le cas échéant, le patient devra en absorber
La b i o c h i m i e selon Schùssier ne p e u t être conseillée.

— Indications

La thérapie de la chélation préviendrait les accidents

La thérapie de la chélation vasculaires cérébraux, soulagerait les plaintes liées à


l'angine de p o i t h n e , guérirait les " j a m b es de f u -
m e u r s " , d i m i n u e r a i t la tension artérielle et le taux de
sucre dans le sang, influencerai t p o s i t i v e m e n t le d i a -
— Historique
bète et les problèmes articulaires, a u g m e n t e r a i t même
A u début des années 8 0 , la thérapie de la chélation la prestation sexuelle et aiderait en cas de c a n c e r

199
Méthodes
thérapeutiques
non
onventionnelles

— Risques relles. Elle repose sur l'idée déjà ancienne q u e les " d é -
c h e t s " de la d i g e s t i o n d o i v e n t q u i t t e r le corps le plus
La tliérapie EDTA est dangereuse. Elle enlève d ' i m p o r -
r a p i d e m e n t possible afin de ne pas " l ' e m p o i s o n n e r " .
tants minéraux et oligoéléments à l'organisme. Le mé-
L'hydrothérapie d u côlon est un bain intestinal, un dé-
tabolisme d u potassium peut en être altéré, ce q u i peut
hvé d u lavement q u i f a i t partie des n o m b r e u x proces-
provoquer des troubles d u r y t h m e cardiaque, des accès
sus révulsifs (voir p. 59). La t e c h n i q u e f u t développée
de crampes et l'arrêt respiratoire. Une insuffisance ré-
aux États-Unis et i n t r o d u i t e en Europe en passant par
nale est également possible ainsi q u ' u n e altération de la
le Canada . La thérapie est sur-
moelle osseuse. Plusieurs décès o n t été rapportés.
t o u t appliquée par des n a -
turopathes dans des

— Critique centres de cure.

La critique p o r t e sur différents points :


• L'artériosclérose est d u e à u n durcissement de la Concept
paroi vasculaire q u i devient " c o l l a n t e " à cause des dé- et explication
pôts graisseux. A u cours d u t e m p s , d'autres sub- de l'action
stances se déposent sur la paroi vasculaire, entre
Une mauvaise
autres des sels de p o t a s s i u m, ce q u i rend les vaisseaux
alimentation,
de plus en plus rigides et étroits. Le fait d'éliminer le
des denrées ali-
calcium n'élargit pas les vaisseaux.
mentaires char-
• Il n'y a a u c u n e preuve p e r m e t t a n t d ' a f f i r m e r q u e la
gées d ' a d d i t i fs
thérapie de la chélation est efficace en cas de troubles
c h i m i q u e s , la p o l l u -
de la c i r c u l a t i o n. Le service américain de la santé et les
t i o n de l'environne-
médecins allemands o n t déjà lancé des avertissements
m e n t et l'abus de m é -
c o n t r e cette thérapie en 1 9 8 4 .
dicaments provoque-
raient une " d y s b i o s e " , un

—Conseil t r o u b l e de l'équilibre de la flore


m i c r o b i e n n e naturelle. Ceci altérerait la défense n a t u -
La thérapie de la chélation est à déconseiller p o u r les
relle et la f o n c t i o n intestinale et e n g e n d r e r a i t u n e
maladies proposées comme indications par ses
c o n s t i p a t i o n . Des processus de f e r m e n t a t i o n et de p u -
adeptes. Le t r a i t e m e n t EDTA est indiqué dans le cas tréfaction en seraient le résultat, les déchets et les s u b -
d ' i n t o x i c a t i o n aux métaux lourds tels q u e le p l o m b , le stances toxiques ne seraient plus évacués et le corps
cuivre, le manganèse, le zinc et le mercure. s ' e m p o i s o n n e r a i t " d a n s le sens inverse" . Il en résulte-
rait u n e f a t i g u e , u n état dépressif, u n m a n q u e de
c o n c e n t r a t i o n , une angoisse, des infections, des m a l a -
dies de la p e a u , d u r h u m a t i s m e , de l ' h y p e r t e n s i o n, des

L'hydrothérapie du côlon allergies et même la sclérose en plaques.

Pour les personnes dégoûtées par la f o r m e , la c o u -


leur et l'odeur de leurs selles, il semble plausible q u e
l'hydrothérapie d u côlon - un genre de cure de K n e i p p
— Historique
des intestins - brise ce cercle en évacuant les p r o d u i t s
" La m o r t est dans l'intestin " est u n e c o n c e p t i o n large- toxiques, en t u a n t les "mauvaises " bactéhes avec de
m e n t répandue p a r m i les adeptes des thérapies n a t u - l'oxygène, en respectant les " b o n n e s " bactéries et en

200
L'hydrothérapi
du côlon

rajeunissant le système i m m u n i t a i r e . Le t r a i t e m e n t vise quée p o u r a u g m e n t e r la situation de bien-être, p o u r


la c o n s t i t u t i o n d ' u n " m i l i e u bactérien p h y s i o l o g i q u e " , passer à u n nouvea u m o d e alimentaire o u suite à un
c'est-à-dire la présence d'une colonie bactérienne t r a i t e m e n t m i c r o b i o l o g i q u e (voir p. 2 2 9 ) . Elle serait
saine et adaptée au corps dans l'intestin. utile en cas de névrodermite, de r h u m a t i s m e , d'affec-
tions cardiovasculaires, d'artériosclérose, de cancer, de
m i g r a i n e , de trouble s d u drainage l y m p h a t i q u e et
— Procédé
d'hypertension.

Les intestins s o n t hncés par des i n s t r u m e n t s de lave- Limites de i'application


m e n t o u par u n appareil relié par des t u y a u x en circuit On ne p e u t a p p l i q u e r u n lavemen t intestinal après une
fermé. Le thérapeute p e u t régler la pression de l'eau, opération aux intestins, un infarctus, en cas d ' a n g i n e
la température et la vitesse d u c o u r a n t . Les t u y a u x ne de p o i t r i n e , d'hémorragies intestinales, d ' i n f e c t i o n s i n -
s o n t utilisés q u ' u n e seule fois. testinales, d'occlusions intestinales, d e f o r m a t i o n de
nouveaux tissus dans le côlon et la prostate o u p e n -
d a n t la grossesse.
—Traitement

Le p a t i e n t repose, détendu, sur le dos. On i n t r o d u i t


— Risques
dans son anus u n t u y a u d'arrivée d'eau et un autre
d'évacuation. Sans induire de pression, o n f a i t couler • Des crampes a b d o m i n a l e s douloureuses et des hé-
de l'eau (10-12 litres à u n e température entre 21 et morragies intestinales p e u v e n t se m a n i f e s t e r
41 C ° ) c h a u d e et f r o i d e en alternance dans l'intestin. • Les incidents sont rares, mais la sollicitation de la
Le thérapeute masse t o u t e la paroi a b d o m i n a l e p o u r circulation sanguine chez des personnes sujettes à une
t e n t e r de détecter des "zones à problèmes" et y a m e - mauvaise circulation p e u t m e n e r à une insuffisance
ner l'eau. Le c o n t e n u intestinal mobilisé est évacué cardiaque et rénale et à un déséquilibre électrolytique
sans o d e u r et nuisance visuelle. Le processus de n e t - mortel.
t o y a g e dure trois quarts d ' h e u r e. O n amène ensuite de • Par le passé, les lavements o n t causé des lésions de
l'oxygène p u r p e n d a n t 2 m i n u t e s . O n préconise géné- la paroi intestinale, des ulcères et des maladies infec-
r a l e m e n t u n e séne de 15 t r a i t e m e n t s , mais o n p e u t a l - tieuses. Des cas de décès o n t été répertoriés.
ler jusqu'à 4 0 rinçages. • L'ajout de café, de savon, de parties de plantes, de
Il existe b e a u c o u p de variantes, par exemple le f a i t vinaigre o u d'autres p r o d u i t s chimique s a u g m e n t e le
d'ajouter à l'eau d u r o b i n e t t o u t e u n e série de p r o d u i t s risque de c o m p l i c a t i o n s .
tels q u e d u café, d u lait o u des p r o d u i t s végétaux.

— Critique
— Indications
• Le c o n c e p t d'hydrothérapie d u côlon est indéfen-
La méthode est s u r t o u t appliquée en cas de c o n s t i p a - dable. En cas d ' i n f e c t i o n s, d ' i n f l a m m a t i o n s o u après
t i o n et d'abus de laxatifs. En cas de t r o u b l es végétatifs, une antibiothérapie, il p e u t se p r o d u i re u n glissement
les thérapeutes posent souven t le diagnostic de " d y s - d u spectre bactérien de l'intestin. Les changements
b i o s e " q u i est alors traité par des lavements intesti- s o n t le signe d ' u n e m o d i f i c a t i o n de l'état de santé
naux. mais n'en sont pas la cause. Lorsque l'agent causal est
Ces derniers t e m p s , les thérapeutes c o n s t a t e n t de éliminé, la flore intestinale se rétablit a u t o m a t i q u e -
plus en plus u n e "mycose intestinale " chez leurs p a - m e n t . La c o n s o m m a t i o n journalière de y a o u r t de c u l -
tients. O n conseille alors u n e l o n g u e série de t r a i t e - tures vivantes avec des sucres de fruits, phs à j e u n ,
m e n t s . L'hydrothérapie d u côlon est également a p p l i - p e u t soutenir ce processus, alors q u ' u n e a l i m e n t a t i o n

201
Méthodes
thérapeutiques
non
Dnventionnelles

riclie en fibres active la n o r m a l i s a t i o n de la f l o r e intes- développée plus avant dans les années 7 0 par le c h i -
tinale. rurgien John E. Upiedger.
• L'hypothèse d ' u n e m p o i s o n n e m e n t en " d i r e c t i o n Situation actuelle
inverse" (auto-intoxication ) n'est pas prouvée. M ê m e La t e c h n i q u e cranio-sacrée est appliquée par u n cer-
après des mois d e c o n s t i p a t i o n l'organisme ne réagit tain nombre d e médecins, dentistes, physiothéra-
pas en présentant des symptômes d ' i n t o x i c a t i o n . peutes e t pédagogues d u m o u v e m e n t . Elle c o n n u t
• Il est p e u certain q u e le diagnostic fréquemment son apogée dans les années 8 0 p a r m i les masseurs e t
posé de "mycose intestinale " se réfère véhtablement à les n a t u r o p a t h e s , mais elle a depuis p e r d u d e son i n -
une maladie. térêt.
• Avec une a l i m e n t a t i o n équilibrée et s u f f i s a m m e n t
d'exercice physique, l'intestin n'a pas besoin d'aide
—Concept et explication de l'action
p o u r se v i d e r
• Il n'est pas prouvé q u e la f l o r e intestinale existante Le crâne est composé de plusieurs os q u i e n f e r m e n t le
soit modifiée p o u r u n e l o n g u e période après u n lave- cerveau. Les thérapeutes cranio-sacrés prétendent
m e n t à base d'eau o u après l'adjonctio n d'oxygène. q u ' o n p e u t les glisser l'un sur l'autre sur u n e surface d e
• Il n'y a pas de recherche contrôlée sur l'efficacité d u 1/10 de m m à 1 m m .
l a v e m e n t intestinal. L'utilité en est faible et les risques Le cerveau et la moelle épinière s o n t entourés d e l i -
difficiles à évaluer q u i d e céphalorachidien, u n liquide q u i les protège, les
n o u r r i t e t les débarrasse des impuretés. Selon les thé-
rapeutes, le liquide céphalorachidien a u g m e n t e r a i t e t
_Conseil
d i m i n u e r a i t selon u n r y t h m e régulier d e 10 à 12 fois
L'hydrothérapie d u côlon est à déconseiller par m i n u t e . Des mains entraînées p o u r r a i e n t percevoir
cette pulsation sur le crâne. A u niveau d e la c o l o n n e
vertébrale e t d u s a c r u m , le liquide se déplacerait en
dessinant de minuscules c i r c o n v o l u t i o n s. Lors de m a l a -
dies aiguës le r y t h m e s'accélérerait, lors d e maladies
La thérapie cranio-sacrée chroniques il se ralentirait.

Lorsque les os crâniens p e r d e n t leur élasticité l'un


envers l'autre d u fait d u durcissemen t d u tissu
— Historique
c o n j o n c t i f , u n e surpression apparaît, q u i est ensuite
C e t t e thérapie m a n u e l l e est entourée d ' u n e aura mys- transmise par les nerfs. Ce genre de " b l o c a g e s " o u e n -
térieuse. La partie "sacrée" q u i apparaît dans son core les suites d ' u n accident, d ' u n e c h u t e , d ' u n c o u p
n o m n'est c e r t a i n e m e n t pas étrangère à cet état d e o u d ' u n e c o n t r a c t u r e musculaire d o n n e r a i e n t lieu à
f a i t . Le sacré n'a p o u r t a n t rien à voir avec le sens s p i - des crampes douloureuses, de la migraine, u n e sco-
rituel d u m o t . Le n o m se réfère à des n o t i o n s anato- liose, des allergies, des b o u r d o n n e m e n t s d'oreille, des
m i q u e s , c r a n i u m p o u r crâne et sacrum p o u r l'os sacré. dépressions e t des douleurs, voire des problèmes d ' a p -
La t e c h n i q u e CS est u n e variante d e l'ostéopathie prentissage e t d'hyperactivité chez les enfants. La d é -
(voir p. 7 4 ) . Elle t r a i t e le s q u e l e t te d u vertex au coccyx f o r m a t i o n d u crâne d e l'enfant à la naissance t r o u b l e -
par des m a n i p u l a t i o n s fines, à peine perceptibles. rait également le r y t h m e n a t u r e l .

L'ostéopathe américain William Garner Sutherland Le t r a i t e m e n t vise à libérer le m o u v e m e n t de va-et-


( 1 8 7 3 - 1 9 5 4 ) développa la t e c h n i q u e CS après avoir vient bloqué, à améliorer la c i r c u l a t i o n, à détendre les
cru découvrir q u e les os d u crâne et d u bassin étaient tissus, à soulager les plaintes et à stimuler le processus
reliés par u n m o u v e m e n t r y t h m i q u e . La méthode f u t auto-curatif.

202
La lithothérapi

— Examen et traitement A u x États-Unis la thérapie est généralement appliquée


en guise " d ' a j u s t e m e n t " après u n t r a i t e m e n t orthopé-
Le thérapeute e n t o u r e de ses mains la tête d u p a t i e n t
dique.
couché, recherche le r y t h m e individuel et le suit sur un
Limites de l'application
m o d e "méditatif". Il pose ensuite les mains sur l'en-
Le t r a i t e m e n t ne p e u t être appliqué en cas d e f r a c t u r e
d r o i t où il a détecté u n blocage d u r y t h m e o u d u m o u -
d u crâne o u d'hémorragie cérébrale.
v e m e n t de va-et-vient : u n e j o i n t u r e osseuse au niveau
d u crâne, de la c o l o n n e vertébrale o u d u sacrum. Pen-
d a n t quelques cycles consécutifs, le thérapeute fixe cet — Risques
e n d r o i t d u corps par u n e pression ne dépassant pas
En elle-même, la thérapie CS présente p r o b a b l e m e n t
5 g r a m m e s , dans la position extrême d u va-et-vient. Il
peu de risques. Le d a n g e r réside dans le fait q u ' u n thé-
répète cette opération en différents endroits d u sys-
rapeute ne disposerait pas de connaissances anato-
tème j u s q u ' a u m o m e n t où les m o u v e m e n t s se dérou-
miques et orthopédiques suffisantes et dans l'omission
lent en symétrie.
de t r a i t e m e n t s indispensables.
L ' a t t o u c h e m e n t est très léger, dure l o n g t e m p s et
p l o n g e le thérapeute et le p a t i e n t dans u n e p r o f o n d e
concentration. — Critique
Le t r a i t e m e n t dure environ une demi-heure. Il est
• L'efficacité de cette méthode n'est pas prouvée et
généralement répété plusieurs fois, en respectant u n
la t e c h n i q u e est controversée. Le succès est p r o b a b l e -
intervalle de 2 à 3 semaines.
m e n t dû à la p r o f o n d e sensation de détente q u i ac-
Formation du tliérapeute
c o m p a g n e le t r a i t e m e n t .
Des professeurs de l'institut Sutherland de Floride f o r -
• La f o r m a t i o n est p a r t i e l l e m e n t assurée par des
m e n t également les candidats intéressés de l'étranger
" c o u r s accélérés".
La t e c h n i q u e d o i t , paraît-il, être exercée q u o t i d i e n n e -
• Les adeptes f a n a t i q u es v e u l e nt t o u t traiter par la
m e n t p e n d a n t des années p o u r véritablement être
t e c h n i q u e CS. Certains praticiens pensent posséder
maîtrisée.
une f o r c e divine dans leurs mains.
• La médecine réfute la théorie sur les j o i n t u r e s
souples entre les os d u crâne et la pulsation de liquide
— Indications
céphalorachidien.
On p r a t i q u e la t e c h n i q u e CS chez les j e u n es enfants
lorsqu'ils o n t eu des problèmes au cours d e la g r o s-
— Conseil
sesse o u de l'accouchement. Les enfants présentant
des trouble s d u s o m m e i l , des tendances à l'infection La thérapie cranio-sacrée ne p e u t être conseillée.
de voies respiratoires, s o u f f r a n t de b r o n c h i t e spastique
o u d'hyperactivité, se t e n a n t mal o u connaissant des
problèmes d'apprentissage à l'école f o n t partie de la

La lithothérapie
clientèle des thérapeutes CS.

A u x adultes, la thérapie CS p r o m e t u n e améliora-


t i o n après u n accident ayant touché la tête, la c o l o n n e
vertébrale o u le coccyx o u en cas de t r o u b l e s f o n c t i o n -
— Historique
nels. La thérapie soulagerait aussi les crampes, la m i -
graine, la scoliose, les allergies, les b o u r d o n n e m e n t s Les couleurs mystérieuses et l'éclat des pierres pré-
d'oreille, les vertiges et la dépression. cieuses fascinent les pauvres et les riches depuis t o u -

203
Méthodes
thérapeutiques
non
onventionnelles

jours. O n les utilisait souvent p e n d a n t les cérémonies : — Procédé


dans l'histoire b i b l i q u e d e Moïse, le pectoral d u prêtre
A c t u e l l e m e n t , la lithothérapie utilise p r i n c i p a l e m e n t
était serti d e pierres précieuses. Les c h a m a n s les utili-
des pierres entières. Elles sont portées séparément sur
sent encore t o u j o u r s p o u r leurs rituels. Dans la méde-
le corps o u dans les vêtements, serties dans des bijoux
cine i n d i e n n e , les médicaments à base d e pierres pré-
o u attachées à des appareils d o n t elles d o i v e n t n e u t r a -
cieuses brûlées j o u e n t un rôle i m p o r t a n t .
liser les " c h a m p s d'interférences". Les pierres sont r a -
Hildegard von Bingen décrit dans sa physique (voir
r e m e n t pulvérisées o u diluées en homéopathie.
p. 2 2 0 ) l'action de différentes pierres également signa-
Les pierres précieuses e t les cristaux s o n t également
lées dans la Bible.
plongés dans l'eau afin d e l'enrichir d e "l'énergie cos-
Situation actuel ie
m i q u e des p i e r r e s " . Ce genre d'essences d e cristaux
Les adeptes d e la médecine d e Hildegard (voir p. 2 2 0 )
sont, c o m m e les remèdes de la thérapie florale d e
p r o p a g e n t également dans leurs livres la thérapie par
Bach (voir p. 194), absorbées sous f o r m e d e g o u t t e s
les pierres précieuses selon Hildegard.
dans certaines situations.
Beaucoup d'entreprises d e la scène alternative et
Seules les pierres précieuses e t semi-précieuses d é -
"ésotérique" v e n d e n t des pierres précieuses o u des
tiendraient un pouvoir thérapeutique; les autres
a m u l e t t e s aux vertus thérapeutiques.
pierres s o n t sans e f f e t .
D'un p o i n t de vue t e c h n i q u e , o n utilise souven t des
pierres précieuses p o u r leurs propriétés électromagné-
tiques : radios, m o n t r e s , laser...
— Examen et traitement

La lithothérapie est généralement appliquée c o m m e


— Concept de base méthode auto-curative.

Beaucoup d e d o m a i n e s se r e n c o n t r e n t dans la l i t h o - Beaucoup d e thérapeutes i n t r o d u i s e n t c e p e n d a n t

thérapie actuelle. D'un côté, il y a l'application médié- cette thérapie dans leurs t r a i t e m e n t s . Ils recourent

vale, à c o n n o t a t i o n religieuse e t m y s t i q ue des pierres alors à des méthodes en circuit fermé : ils contrôlent,

précieuses selon H i l d e g a r d ; celle-ci y voyait les p r o d u i t s par e x e m p le par radiesthésie, si les mesures d u p a t i e n t

d u quathème j o u r de la création et y a t t a c h a i t u n p o u - " t o m b e n t dans la n o r m e " et t e s t e n t par la même m é -

voir thérapeutique divin. t h o d e quelle est la pierre q u i les amène dans l'état d é -
siré. Dans ce genre d e circuit, les éléments sont inter-
Les thérapeutes naturels s o n t d'avis q u e les pierres
dépendants, la méthode et le résultat se déterminent
précieuses p o r t e n t en elles la force acquise par des a n -
l'un l'autre. Une autre t e c h n i q u e très prisée consiste à
nées d e croissance dans la terre. Les personnes p e u -
poser les pierres précieuses sur le corps d u p a t i e n t au
v e n t s'en servir p o u r se guérir, l'eau s'en t r o u v e p u r i -
repos, dans u n ordre déterminé e t selon u n m o d e r i -
fiée et la croissance des plantes en est améliorée et ac-
tuel, afin d e construire u n " c h a m p énergétique" thé-
célérée.
rapeutique.
Une autre idée est le c o n c e p t ésotérique de la " p r o -
g r a m m a t i o n " des pierres précieuses par la force éner-
gétique de la pensée. Posées sur le corps, celles-ci o u -
— Explication de l'action
vriraient des " c a n a u x " énergétiques p e r m e t t a n t l'en-
trée d e l ' i n f o r m a t i o n positive dans l'homme. Elles Pour les thérapeutes selon Hildegard, l'action des
a u r a i e n t une action particulière sur les chacras, les sept pierres précieuses réside dans le fait d e l'origine v i s i o n -
centres énergétiques d u corps. naire, qu'ils r e v e n d i q u e n t d'ailleurs p o u r t o u t e la m é -
t h o d e . Le caractère u n i q u e des explications est i n d u b i -
table : " C e qu'écrivent d'autres auteurs ne se t r o u v e

204
La lithothérapi

pas chez H i l d e g a r d ; ce q u e l'on t r o u v e chez Hildegard ainsi q u e c o n t r e la méningite q u i p e u t en être la consé-


n'existe pas sous cette f o r m e dans les autres livres de quence.
son é p o q u e " . C o m m e les pierres précieuses sont par Les adeptes des pierres précieuses qui se p r o f i l e n t
n a t u r e les e n n e m i e s d u m a l , elle ne p e u v e n t q u e faire c o m m e des thérapeutes recherchent, par e x e m p l e par
du bien. la radiesthésie, la pierre appropriée à un t y p e d ' e f f e t .
Les adeptes m o d e r n e s de la thérapie des pierres S'ils la t r o u v e n t , t o u s les autres métaux ne p o u r r a i e n t
précieuses v o i e n t c o m m e facteurs actifs possibles des plus léser le corps. Les pierres précieuses agiraient
c h a m p s énergétiques, u n r a y o n n e m e n t électromagné- comme "stabilisateurs d ' e n v i r o n n e m e n t " . Il y aurait,
t i q u e o u u n e o r i e n t a t i o n magnétique q u i neutralise- en o u t r e , u n lien entre la couleur de la pierre et la m a -
rait "l'information disharmonique" d'une personne ladie qu'elle guérit : des pierres jaunes c o n t r e la j a u -
m a l a d e , par exemple. nisse.

D'autres encore t e n t e n t d ' e x p l i q u e r l'action présu-


mée par u n principe p r o c he d e l'homéopathie : lors-
— Risques
q u ' u n e pierre p e u t causer u n e maladie, elle p e u t aussi
la prévenir Porter des pierres précieuses est en soi i n o f f e n s i f. Le
problème se pose lors de la non-applicatio n de t r a i t e -
m e n t s efficaces indispensables.
— Indications

Hildegard v o n Bingen a t t r i b u e aux pierres précieuses


— Critique
une série de propriétés c o n f o r m e s aux c o n c e p t i o n s
universelles d e l'époque. • Les différents principes d e la lithothérapie s o n t
Dans les livres sur la lithothérapie, les indications basés sur des considérations religieuses, des idées
présumées v o n t des c h a n g e m e n t s généraux d u c o m - non-scientifiques et sur la s u p e r s t i t i o n . Ils sont
p o r t e m e n t et de la personnalité - "le béryl rend d o u x c o n t r a i r e s à la connaissance actuelle. Les thérapeutes
et tolérant" - à l'influence des facteurs externes - "le mélangent de façon abusive ces idées à des n o t i o n s
chrysoprase c o n t r e la p o l l u t i o n de l ' e a u" - en passant de p h y s i q u e .
par le t r a i t e m e n t de maladies bien déterminées - • Il n'y a pas de définition s c i e n t i f i q u e m e n t contrôlée
" l ' a g a t e c o n t r e l'épilepsie, le cristal de roche contre les de la méthode p e r m e t t a n t de mesurer l'état d e santé,
troubles f o n c t i o n n e l s de la thyroïde, le jaspe c o m m e ni d e la " n o r m e " q u e l'on i n v o q u e p o u r ce faire, ni
stimulateur cardiaque". p o u r les c h a n g e m e n t s soi-disant o b t e n u s .
Alors q u e , dans d'anciens textes, n o m b r e d ' i n d i c a - • Il n'y a pas de preuves scientifiques reconnues
tions étaient encore clairement signalées ( " c e t t e pierre étayant l'efficacité.
guérit c e c i " ) , la littérature m o d e r n e se m o n t r e b e a u - • L'absorption de pierres précieuses o u d e minéraux
c o u p plus vague. O n y pose des questions, suggestives pulvérisés o u brûlés p e u t , dans certaines circons-
il est vrai, mais elles restent sans réponse. Les applica- tances, entraîner un d a n g e r d ' i n t o x i c a t i o n .
t i o n s particulièrement critiques et dangereuses sont
par exemple suivies d'un point d'interrogation,
— Conseil
c o m m e : "Ne p o u r r a i t - o n pas a p p l i q u er le saphir sur
base de la descriptio n susmentionnée (une crise aiguë La lithothérapie est à déconseiller c o m m e méthode de
de g l a u c o m e ) ?". Cette t e c h n i q u e utilisée p o u r t r a n s - t r a i t e m e n t de maladies et de plaintes.
férer les écrits d e Hildegard à n o t r e époque mène à
une f o r m u l a t i o n q u i p e r m e t à u n p r o f a n e de conclure
q u e l'agate est efficace c o n t r e les morsures de tiques

205
Méthodes
thérapeutiques
non
onventionnelles

— Concept et explication de l'action


L'auto-hémothérapie
La substance a u t o l o g u e pousserait l'organisme à u n e
réaction d e défense renforcée. A l'endroit d e l'injec-
— Historique t i o n se p r o d u i t u n e réaction i n f l a m m a t o i r e et la t e m -
pérature d u corps a u g m e n t e . C'est ce q u i p r o v o q u e -
A u début d u 2 0 e siècle, b e a u c o u p d e médecins es-
rait u n e " c o n v e r s i o n végétative".
sayèrent u n e stimulothérapie à base d'injections d e
sang : ils désiraient ainsi empêcher les i n f l a m m a t i o n s
o u la t e n d a n c e aux infections. Un certain Spiethoff,
— Traitement
d e r m a t o l o g u e d e s on état, développa en 1 9 1 3 u n e
méthode standardisée p o u r traiter les patients avec Le thérapeute prélève d u sang veineux à l'aide d ' u n e
leur propre sang et sérum. En 3 0 ans, cett e t e c h n i q u e seringue. Le sang prélevé est immédiatement réinjecté
d e v i n t u n e véritable m o d e . par le médecin, sans le m o i n d r e " t r a i t e m e n t " , généra-
On parlait d u succès d u t r a i t e m e n t p o u r diverses a f - l e m e n t dans une veine, souven t sous la peau, parfois
fections, de la syphilis aux trouble s cardiovasculaires, dans des p o i n t s d ' a c u p u n c t u r e o u des points segmen-
aux maladies de la peau e t des yeux, aux problèmes o r - taux (voir massage des zones réflexes p. 72), r a r e m e n t
thopédiques e t gynécologiques et même au c a n c e r Le dans u n e artère.
sang d u p a t i e n t subissait différents t r a i t e m e n t s avant Pour traiter des maladies aiguës, le thérapeute pré-
de lui être réinjecté : o n le gelait e t le laissait dégeler lève et réinjecte q u o t i d i e n n e m e n t jusqu'à 10 ml de sang
ensuite, o n enlevait les globules rouges o u des facteurs p e n d a n t quelques jours. En t a n t q u e stimulothérapie
de c o a g u l a t i o n , o n y a j o u t a i t d e l'oxygène. C'est sur pour des affections chroniques, une plus petite dose suf-
cette base q u e se sont développées la thérapie d ' o x y - firait, tous les trois jours et p e n d a nt quelques semaines.
d a t i o n hématogène (voir p. 2 5 3 ) e t l'ozonothérapie B e a u c o u p d e thérapeutes a j o u t e n t à l'injection u n
(voir p. 2 5 6 ) . anesthésiant local.
Situation actuelie Variantes
L'auto-hémothérapie est a c t u e l l e m e n t pratiquée p r i n - Lorsque le thérapeute désire o b t e n i r u n e s t i m u l a t i o n
c i p a l e m e n t par les thérapeutes n o n académiques. plus i m p o r t a n t e , il ajoute des extraits d'échinacée o u
de g u i (voir p. 119), des p r o d u i t s homéopathiques o u
de l'eau distillée.
Lors d e l'auto-sanguinothérapie e n étapes, p o u r
"désintoxiquer" en cas d ' i n f e c t i o n s virales récidivantes
o u d e m i g r a i n e , le thérapeute dynamise le sang selon
le principe h o m o t o x i q u e (voir p. 2 2 1 ) e t y ajoute des
f préparations injectables d e l ' h o m o t o x i c o l o g i e . Les i n -
jections se f o n t en sous-cutané o u en intramusculaire.
Dans u n e autre variante, le thérapeute dilue le sang
sur base des règles homéopathiques. Il n'est c e p e n -
d a n t pas réinjecté mais bien pris o r a l e m e n t . Les p a r t i -
sans de cette méthode l ' a p p l i q u e n t de préférence chez
les e n f a n t s a t t e i n ts d e maladies chroniques.
Pour les vahantes d u " p e t i t " e t d u " g r a n d " lavage
sanguin, voir ozonothérapie p. 2 5 6 o u HOT/UVB
p. 2 5 3 .

206
Le traitement
par urine
autologue

— Indications
Le traitement
Les adeptes d'injection s de sang a u t o l o g u e a p p l i q u e n t
cette t e c h n i q u e en cas d e convalescence pénible, d'af- par urine autologue
f e c t i o n s c h r o n i q u e s d e la p e a u , d e l'appareil l o c o m o -
t e u r et des voies respiratoires, d'allergies e t d'affec-
t i o n s virales, p o u r soigner les suites d ' u n cancer, avant — Historique
u n e opération e t même en cas d e sida.
L'urine est un liquide extraordinaire, s'il f a u t en croire
Limites de i'appiication
le best-seller q u i lança la m o d e de boire de l'urine dans
En cas d e trouble s d e la c o a g u l a t i o n , d ' u t i l i s a t i o n
les années 9 0 . L'urine a l o n g t e m p s joué u n rôle i m p o r -
concomitante d'immunosuppresseurs, d'atteinte hé-
t a n t en médecine : il y a 4 0 0 0 ans déjà, les yogis i n -
p a t i q u e e t rénale grave et d'hyperthyroïdie, les injec-
diens considéraient le "verre j a u n e " , vidé c h a q u e jour,
tions de sang a u t o l o g u e sont interdites.
c o m m e u n m o y e n d e p r o l o n g e r la vie. Dans les pays
asiatiques, o n a d m i n i s t r e encore t o u j o u r s p o u r u n cer-

— Risques tain n o m b r e d e maladies de l'urine d ' o r i g i n e p r o p r e ,


étrangère o u animale. En Chine, par exemple, o n pres-
• En cas d e réaction d'intolérance, des éruptions c u - crit en cas de "fièvre scolaire" q u i empêche les enfants
tanées, des vertiges, des m a u x de tête, de la fièvre, des d'aller à l'école, d e leur faire boire d e l'urine d e leurs
palpitations cardiaques e t même u n choc p e u v e n t se camarades de classe.
m a n i f e s t e r A l'endroit d e l'injection, u n abcès risque
Les médecins d e l'Antiquité et d e la f i n d u Ivloyen
de se développer e t u n e m p o i s o n n e m e n t s a n g u i n est
 g e basaient f o r t e m e n t leur diagnostic sur l'analyse
possible. L'injection intraveineuse p e u t e n g e n d r e r des
d ' u r i n e . IHippocrate ( 4 1 0 - 3 77 avant J.-C.) conseillait de
embolies.
boire d e l'urine c o m m e remède c o n t r e les ulcères, les
• Une injection d e sang avec d e l'extrait d e g u i o u
maladies des yeux, les morsures d e serpent e t la rage.
autres ajouts p e u t être très d o u l o u r e u s e e t p r o v o q u e r
Gaienus de Pergamon (129-199) réservait à l'urine u n e
de la fièvre.
place prépondérante au sein d e son arsenal d e médi-
c a m e n t s . A u cours des siècles, l'urine d ' o r i g i n e propre

— Critique o u étrangère a été utilisée c o n t r e presque t o u t e s les


maladies, en t a n t q u e boisson o u en c o m b i n a i s o n avec
Le t r a i t e m e n t à base d e sang a u t o l o g u e n'a pas ré- d'autres substances c o m m e p r o d u i t à f r i c t i o n n e r : en
p o n d u aux espérances suscitées. Il n'est d'ailleurs plus cas d e maladies des voies urinaires o u d e la peau,
appliqué en médecine officielle. L'injection de sang a u - c o n t r e des piqûres o u morsures d ' a n i m a u x , en cas de
t o l o g u e est u n e stimulothérapie aspécifique. Son u t i - maladies des oreilles o u des yeux, d e g o u t t e , d e p r o -
lité ne fait pas le poids par r a p p o r t a u x risques. blèmes respiratoires e t d'hydropisie.
D'autres stimulothérapies comme les applications
A u M o y e n  g e , les pharmaciens v e n d a i e n t c o m m e
d'eau s o n t moins douloureuses e t plus recomman-
médicament "l'apozéme suisse", d e l'urine d e vache
dables.
épaissie e t aromatisée. A u 17e siècle, plus d ' u n méde-
cin croyait q u e le fait d e boire sa propre urine guéris-

— Conseil sait la lascivité e t les maladies vénériennes.


Vers le début d u 2 0 e siècle, à côté des injections de
L'auto-hémothérapie ne p e u t pas être conseillée.
sang a u t o l o g u e (voir p. 2 0 6 ) , l'injection d ' u r i n e propre
au p a t i e n t c o m m e stimulothérapie g a g n a l'intérêt des
naturopathes.

207
Méthodes
thérapeutiques
non
:onventionnelles

Situation actuelle Boire de l'urine : o n b o i t sa propre urine p o u r " c h a n -


Se traiter soi-même en b u v a n t sa propre urine est u n e ger le métabolisme, désintoxiquer et s t i m u l e r " ; cette
m o d e récente e t la thérapie par injection d ' u r i n e entre urine serait par ailleurs utile p o u r à p e u prés t o u t .
de plus en plus en ligne de c o m p t e . Elle est s u r t o u t a p - Le rinçage à l'urine est conseillé en cas d ' a f f e c t i o ns
pliquée par des guérisseurs n o n académiques, mais d e cutanées e t d e lésions, p o u r n e t t o y e r les intestins, etc.
plus en plus s o u v e n t aussi par des médecins. Limites de l'application
En cas d e t r o u b l e s d e la c o a g u l a t i o n , d'usage c o n c o -
m i t a n t d ' i m m u n o s u p p r e s s e u r s , d ' a t t e i n t e s hépatiques
_ C o n c e p t de base
et rénales graves et d'hyperthyroïdie, les injections
La substance a u t o l o g u e e t les antigènes c o n t r e les d ' u r i n e s o n t interdites.
germes pathogènes qui s'y t r o u v e n t lanceraient u n e En cas d e maladies vénériennes o u d ' a f f e c t i o ns i n -
réaction de défense plus puissante au sein d e l'orga- f l a m m a t o i r e s des reins e t des voies urinaires, l'urine ne
nisme. L'injection d ' u r i ne d ' u n p a t i e n t q u i se rétablit p e u t être b u e o u frictionnée.
d ' u n e i n f e c t i o n reviendrait à u n e f o r m e d ' i m m u n i s a -
t i o n passive.
— Explication de l'action
Beaucoup d'utilisateurs d ' u r i n e sont d'avis q u e les
germes présents dans l'unne poussent l'organisme à • Le t r a i t e m e n t par injection est u n e stimulothérapie
se défendre. Ces thérapeutes ne stérilisent d o n c pas aspécifique.
l'urine avant d e l'utiliser • Un a d u l t e excrète environ t r e n t e g r a m m e s d'urée
dans son urine. L'urée a u n e f f e t o s m o t i q u e , c'est-à-
dire qu'elle active l'échange de liquide entre les cel-
—Traitement et pratique
lules. Lors d ' u n usage externe, ceci p e u t m e n er à l'éli-
Thérapie par injection : 0,5 m l d ' u r i ne d u p a t i e n t , sté- m i n a t i o n d e mycoses, d e bactéries e t d e spores. En
rile, filtrée o u complétée d e phénol lui est injectée par usage i n t e r n e , l'urée a u n e f f e t diurétique.
voie intramusculaire. Pour u n e série d e t r a i t e m e n t s , la • L'urine c o n t i e n t aussi d e petites quantités d e méla-
dose est g r a d u e l l e m e n t augmentée de 0,1 m l p o u r ar- t o n i n e , u n e h o r m o n e sécrétée par la glande pinéale e t
river à u n m a x i m u m de 5 m l e t injectée en respectant qui prépare le corps au s o m m e i l . A b s o r b e r d e l'urine
un intervalle d e d e u x à trois j o u r s . c h a q u e j o u r p e n d a n t plusieurs semaines e n g e n d r e u n
Boire de l'urine : généralement p e n d a n t quelques e f f et c a l m a n t .
semaines, le p a t i e n t b o i t u n verre d ' u r i ne fraîche d u • Dans certaines circonstances, le f a i t d e boire sa
m a t i n o u ingère le soir la quantité urinée p e n d a n t propre urine peut agir par le biais d e " l ' e f f e t n o x e b o "
t o u t e la journée. p s y c h o l o g i q u e , c'est-à-dire la crainte d e dégâts suite à
Usage externe : à base d ' u r i n e d u p a t i e n t , o n pré- une noxe (cause d e maladie) : u n e personne dégoûtée
pare des cataplasmes, des hnçages et des lavements. par l'urine p e u t être " c o n v a i n c u e " d e se sentir m i e ux
rapidement.

— Indications
— Risques
Injections d'urine autologue : les adeptes veulent ainsi
stimuler u n " c h a n g e m e n t " i m m u n o l o g i q u e dans le • Quelques minutes déjà après l'excrétion, les
corps et traiter ainsi la sensibilité aux infections , les i n - germes se m u l t i p l i e n t dans l'urine; il y a d o n c hsque
f e c t i o n s chroniques des voies urinaires, l'hypertension d ' i n f e c t i o n en cas d ' i n g e s t i o n o u d e f r i c t i o n sans stéri-
due à la grossesse, les allergies et la m i g r a i ne ainsi q u e lisation préalable. L'urine est souvent v o l o n t a i r e m e n t
soulager les plaintes liées à la ménopause. utilisée sans avoir été traitée p o u r p e r m e t t r e à ces

208
Le traitement
par urine
autologue

germes de " s t i m u l e r " le système i m m u n i t a i r e . Les thé- les applications d'eau, sont bien plus recomman-
rapeutes a c c e p t e n t d o n c s c i e m m e n t les risques d ' i n - dables.
fections p o u r leurs patients. D'autres thérapeutes t e n -
t e n t de stériliser l'urine avec de l'ozone, ce q u i ne suf-
— Conseil
fit pas.
• Des virus - celui de la r o u g e o l e , par exempl e - s o n t L'injection et l'ingestion d'urine a u t o l o g u e est à dé-
également excrétés dans l'urine. O n ne connaît pas conseiller.
encore les répercussions q u e ceci p o u r r a i t avoir en cas
de t r a i t e m e n t à base d ' u r i n e d ' o r i g i n e p r o p r e o u étran-
gère.
• Il est q u e s t i o n d ' i n f e c t i o ns secondaires q u i seraient
éventuellement liées à l'injection d ' u r i n e .
• Lors d'injections , le risque de f o r m a t i o n d'abcès à
l'endroit de l'injection existe. La réaction d'intolérance
p e u t se manifester sous f o r m e d'éruption cutanée, de
vertiges, de maux de tête, de fièvre et de p a l p i t a t i o n s
cardiaques.
• L'effet n o c e b o (voir e f f e t secondaire d u pla-
c e b o p. 20) de l'ingestion d'urine p e u t entraî-
ner, entre autres, de la diarrhée, des m a u x de
tête et des troubles d u s o m m e i l .

Critique

• L'action et les risques des injec-


fions d'urine sont i n s u f f i s a m m e n t _ *
documentés.
• Les éléments t o x i q u es absor-
bés par le biais de l ' a l i m e n t a t i o n , . .•
les substances euphorisantes
consommées et celles produites
par le métabolisme s o n t éliminés
grâce à l'urine. Lorsqu'on b o i t celle-ci,
ces p r o d u i t s toxiques arrivent à nouveau
dans le système digestif et s o n t réabsorbés par
l'organisme.
• La c o m p o s i t i o n de l'urine varie au cours de la j o u r -
née et dépend de ce q u e l'on boit et m a n g e ; o n ne
p e u t d o n c pas s'attendre à u n e f f e t homogène.
• Boire sa p r o p r e urine est u n vestige insensé de la
médecine rituelle et peu approprié d ' u n p o i n t de vue
hygiénique. L'utilité de ce t r a i t e m e n t ne contrebalanc e
pas les risques. D'autres stimulothérapies, par exemple

209
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

— Procédé
/enzymothérapie
Pour l'enzymothérapie d o n t il est q u e s t i o n ici, seules
quelques préparations (difficiles à trouver) s o n t u t i l i -
— Historique sées. En cas d ' i n f l a m m a t i o n s rhumatismales , d ' a f f e c -
tions cutanées et de cancer, elles s o n t constituées
A la seconde moitié d u 19e siècle, o n t r o u v a dans les
d'enzymes, parfois complétées par des ajouts d ' o r i -
enzymes (ferments) la réponse à la q u e s t i o n de savoir
gine végétale et même d ' o r i g i n e a n i m a le (extrait de ris
c o m m e n t les sucs digestifs t r a n s f o r m a i e n t la n o u r r i -
de veau) en cas de t r a i t e m e n t de cancer.
ture en fragments absorbables par l'organisme.
Pour freiner les i n f l a m m a t i o n s , certains p r o d u i t s
L'étude plus a p p r o f o n d i e révéla différentes enzymes
s o n t e n d u i t s sur la p e a u , d'autres d o i v e n t être ingérés
capables d e lancer, t e r m i n e r o u contrôler divers p r o -
sous f o r m e de cachets o u de dragées. Les p r o d u i t s
cessus b i o c h i m i q u e s dans le corps.
contre le cancer p e u v e n t , en o u t r e , être administrés
On considérait a u p a r a v a n t les enzymes c o m m e des
par clystère o u par i n j e c t i o n .
médicaments indispensables pour des applications
bien précises. Si par exemple le pancréas ne produisait
plus l'enzyme capable de scinder les graisses, l'enzyme
— Examen et traitement
était prescrite sous f o r m e de t a b l e t t e s. Il s'est avéré
entre-temps q u e même l o r s q u ' o n enlevait le pancréas, Les partisans de la thérapie p e n s e n t q u e la dose d ' e n -

l'intestin produisait encore s u f f i s a m m e n t d'enzymes z y m e d o i t être aussi g r a n d e q u e possible au début d u

p o u r garantir la d i g e s t i on des aliments. t r a i t e m e n t , ce q u i revient, par e x e m p l e , à 12 cachets


par j o u r en cas d ' i n f l a m m a t i o n s o u après u n e bles-
L'enzymothérapie d o n t il est q u e s t i o n ici a un t o u t
sure et jusqu'à 2 0 cachet s en cas d e t u m e u r inopé-
autre p r o p o s . A u x environ de 1 9 5 0 , sur base des
rable.
connaissances d e l'époque, o n a d m i n i s t r a i t des m é -
langes d'enzymes en cas d ' i n f l a m m a t i o n s d'organe s et En cas de cancer, le p r o d u i t d o i t dans la mesure d u

de tissus, après des opérations et en cas de blessures. possible être injecté d i r e c t e m e n t dans la t u m e u r . Pour

Dans les années 6 0 , les services de santé américains en éviter les métastases et les récidives, il f a u t suivre le

contrôlèrent l'efficacité. Ils arrivèrent c e p e n d a n t à u n e t r a i t e m e n t p e n d a n t au moins deux ans.

conclusion négative et ces p r o d u i t s d i s p a r u r e nt d u


marché de n o m b r e u x pays.
— Explication de l'action

Pour b o n n o m b r e d e maladies et lors d ' i n f l a m m a t i o n s ,


— Concept de base
des " c o m p l e x e s i m m u n s " se f o r m e n t dans le sang, à
A u niveau cellulaire, les i n f l a m m a t i o n s , les lésions et savoir des liaisons entre les substances étrangères au
les t u m e u r s cancéreuses sont, entre autres, des réac- corps (les antigènes) et les anticorps d u système i m -
t i o n s b i o c h i m i q u e s o u protéiques d u système i m m u n i - m u n i t a i r e . Chez les personnes s o u f f r a n t d ' u n e maladie
taire. Elles i m p l i q u e n t des substances constituées d e a u t o - i m m u n e (voir p. 3 3 ) , o n constate la présence
t o u s les éléments q u i d o n n e n t la vie : des protéines, d ' u n plus g r a n d n o m b r e de complexes i m m u n s dans le
des sucres et des graisses. sang. Les enzymes q u i dégradent les protéines pré-

Les enzymes utilisées en enzymothérapie dégra- v i e n d r a i e n t la f o r m a t i o n de ces complexes o u les dis-

d e n t les protéines, les sucres et les graisses et o n part socieraient. C'est sur cette hypothèse q u e se basent

d u p o i n t de v u e qu'elles dégradent les substances q u i les adeptes de l'enzymothérapie p o u r l'appliquer en

e n t r e t i e n n e n t , par e x e m p l e , les réactions i n f l a m m a - cas de maladies a u t o - i m m u n e s , par e x e m p l e la sclé-

toires. rose en plaques.

210
L'enzymo-
thérapie

L'action contre le cancer est expliquée c o m m e suit : une un a n i m a l est contaminé. Ce n'est q u e des années plus
cellule cancéreuse s'entourerait d ' u ne minuscule t a r d , lorsque la maladie se manifeste , q u e l'on s'en
couche de sang coagulé, le p r o d u i t utilisé déchirerait rend c o m p t e . Il est sans d o u t e i m p r o b a b l e q u e l'agent
cette enveloppe et le système i m m u n i t a i r e pourrait alors pathogène soit transmis à l ' h o m m e par des médica-
neutraliser la cellule en question. Le p r o d u i t modifierait m e n t s , mais le risque n'est pas t o t a l e m e n t exclu.
en o u t r e la superficie des cellules cancéreuses de façon
à rendre à l'immunité naturelle sa faculté d ' i n t e r v e n t i o n .
— Critique

• La littérature où l'on a p p o r t e la preuve d e l'action


— Indications
des p r o d u i t s à base d'enzymes est p r i n c i p a l e m e n t
En usage externe, o n utilise a c t u e l l e m e n t des p r o d u i t s l'œuvre des collaborateurs des fabricants.
à base d'enzymes en cas d'accidents o u de blessures • L'appréciation des années soixante reste i n c h a n -
dues à la p r a t i q u e d ' u n sport, d ' i n f l a m m a t i o n s c u t a - gée. Avaler des préparations à base d'enzymes n'a a u -
nées, d ' i n f e c t i o n herpétique et d e brûlures. cun e f f e t sur les i n f l a m m a t i o n s et les blessures. L'ana-
En usage i n t e r n e , c o m m e p r o d u i t s anticancéreux, lyse de neuf études plus récentes critique la n a t u r e ,
ils s o u t i e n d r a i e n t le t r a i t e m e n t usuel, préviendraient la l'ampleur, la méthode et l'évaluation de ces dernières
f o r m a t i o n de métastases, éviteraient les récidives et et arrive à la conclusion qu'elles ne p r o u v e n t pas l'ef-
amélioreraient l'état d u p a t i e n t a t t e i n t d ' u n cancer i n - f e t revendiqué.
curable. • Il est p e u p r o b a b l e q u e les enzymes avalées soient
Limites de l'application absorbées par le corps de la façon requise p o u r l'action
Les p r o d u i t s ne p e u v e n t être utilisés en cas de f o r t e présumée.
t e n d a n c e à l'hémorragie. • L'explication de l'action des enzymes sur le cancer
est p a r t i e l l e m e n t basée sur des hypothèses n o n véri-
fiées.
— Risques
• Des critiques o n t examiné les études q u i " p r o u -
• L'injection de préparations à base d'enzymes p e n - vent" l'action de la préparation d'enzymes la plus
d a n t u n e l o n g u e période entraîne u n risque d'allergies c o m m u n e c o n t r e le cancer. Leur conclusion est la sui-
assez élevé. vante : "Il n'existe pas de tests cliniques contrôlés q u i
• C o m m e les enzymes utilisées sont également pré- p r o u v e n t une action a n t i - t u m o r a l e " .
sentes dans certains fruits et médicaments, le risque • Un r a p p o r t de 1 9 9 3 c o n c l u t en o u t r e q u e l'enzy-
p e u t encore a u g m e n t e r : b e a u c o u p de personnes dé- mothérapie n'empêche pas la croissance o u la récidive
v e l o p p e n t , parfois même sans le remarquer, une h y - d'une tumeur.
persensibilité à ces enzymes. La vie de la personne • Les enzymes ne p e u v e n t en principe avoir de l'effet
p e u t être mise en dange r lors d e leur i n j e c t i o n . sur la sclérose en plaques.
• En cas d ' i n j e c t i o n dans des cavités corporelles, de la • L'injection d'enzymes présente plus de risques q u e
fièvre et des plaintes circulatoires s o n t possibles, ainsi d'avantages. Leur ingestion orale entraîne u n e f f e t i n -
q u ' u n choc. s u f f i s a m m e n t prouvé.
• Dans les extraits de t h y m u s q u e l'on ajoute à la pré-
p a r a t i o n , o n ne p e u t exclure t o t a l e m e n t la présence
— Conseil
d'éléments susceptibles de p r o v o q u e r la maladie de la
vache folle o u ESB. O n n'a t o u j o u r s pas clairement Le t r a i t e m e n t à base d'enzymes injectées est à décon-
identifié l'agent pathogène en cause. Il est q u a s i m e n t seiller. Le t r a i t e m e n t par voie orale ne p e u t être r e c o m -
impossible de déterminer si u n p r o d u i t , u n h o m m e o u mandé.

211
Méthodes
thérapeutiques
non
:onventionnelles

La chromothérapie mélange), les nuances d e couleurs et les couleurs


" f r o i d e s " o u " c h a u d e s " e t leur répercussion sur l ' h u -
meur.
Depuis le début d u 2 0 e siècle, des biologistes, des
— Historique
médecins e t des psychologues o n t testé l'effet de la l u -
De tous les naturopathes, les chromothérapeutes reven- mière colorée de différentes l o n g u e u r s d ' o n d e sur les
diquent l'origine la plus lointaine : ils remontent aux plantes, sur les a n i m a u x et même sur l ' h o m m e .
prêtres de l'Atlantide mythique q u i auraient principale- A u x États-Unis, en Italie, en A n g l e t e r r e e t a u D a n e -
m e n t guéri leurs malades à l'aide des couleurs. Les théra- mark, des instituts e n t r e p r i r e n t d ' a p p l i q u e r le r a y o n n e -
peutes auraient disparu en même temps q u e l'Atlantide. m e n t coloré c o m m e m o y e n thérapeutique.
C h a q u e culture a attribué des significations a u x Situation actueile
couleurs : o n les h o n o r a i e n t c o m m e des messages des Des médecins à o r i e n t a t i o n holistique, a n t h r o p o s o -
forces divines, o n se g r i m a i t d e couleurs vives p o u r se p h i q u e e t ésotérique, des n a t u r o p a t h e s , des masseurs
protéger des mauvais esprits. Les couleurs j o u a i e n t u n et des esthéticiens recouren t d e plus en plus aux c o u -
rôle i m p o r t a n t dans les rites, la religion e t la p o l i t i q u e . leurs à des fins thérapeutiques et répandent leurs
Porter la couleur j a u n e , par exemple , était le privilège idées dans des livres. O n m e t à disposition des a p p a -
de l'empereur de Chine, tandis q u e seul l'empereur r o - reils p o u r le r a y o n n e m e n t coloré o u la c h r o m o - a c u -
m a i n avait le d r o i t d e se vêtir d e p o u r p r e . p u n c t u r e . Les fabricants d e ces appareils assurent eux-

Par le passé, les Égyptiens et les Chinois a p p l i - mêmes la f o r m a t i o n e t la p r o m o t i o n d e la chromothé-

q u a i e n t également les couleurs c o m m e remède m a - rapie. En combinaison avec d'autres techniques

g i q u e : o n couvrait les malades s o u f f r a n t d e maladies d ' o r i e n t a t i o n ésotérique, la chromothérapie est égale-

intestinales d e teintes jaunes et des voiles jaunes f i l - m e n t o f f e r t e c o m m e u n e médecine "ésogétique".

t r a i e n t la lumière d e la pièce. O n couvrait les car- Le m o u v e m e n t N e w A g e a p r o d u i t d e n o m b r e u x


diaques d e tissus rouges e t les épileptiques d e tissus guérisseurs q u i prétendaient être capables d e détecter
violets. En médecine t r a d i t i o n n e l l e , certains organes e t le " r a y o n n e m e n t coloré" dans " l ' a u r a " d e leurs clients
leurs maladies étaient également reliés à certaines et d e p o u v o i r les traiter par leur i m a g i n a t i o n colorée.
couleurs (le j a u n e , par exemple, se r a p p o r t a i t à la bile).

Certaines anciennes recettes d e la médecine p o p u -


— Concept de base
laire (par exemple , e n t o u r e r u n e a r t i c u l a t i o n a t t e i n t e
de r h u m a t i s m e d ' u n tablier bleu) sont encore des ves- Tliérapie à base de lumière colorée : elle part d e l'idée
tiges d e cette médecine s y m b o l i q u e . que l'on p e u t a t t r i b u e r à c h a q u e c o u l e ur u n e l o n g u e u r
A u cours d u t e m p s , c h a q u e couleur a reçu u n e p a - d ' o n d e lumineus e c o r r e s p o n d a n t à des propriétés par-
lette " m u l t i c o l o r e " d e significations différentes, qui se ticulières. Ces propriétés, par le biais de rayons colorés,
c o n t r e d i s e n t d'ailleurs p a r t i e l l e m e n t . Le r o u g e est ainsi seraient transmises au corps. Si l'on désire transférer
la " c o u l e u r d e l ' a m o u r " mais aussi d u sang, d u b o u r - des propriétés positives à u n malade, o n le traitera
reau et d e la révolution. Elle signifie aussi : s t o p . avec les ondes lumineuses correspondantes. Si l'on d é -
L'astronome e t physicien Isaac Newton (1642- sire réprimer des propriétés nocives, o n traitera le p a -
1727) découvrait en 1 6 6 6 q u e la lumière d u soleil t i e n t avec la lumière "complémentaire".
c o n t e n a i t t o u t e s les couleurs d e l'arc-en-ciel. Mais ce
fut Johann Wolfgang von G o e f h e ( 1 7 4 9 - 1 8 3 2 ) q u i e n -
— Procédé
t r e p r i t de classer s c i e n t i f i q u e m e n t les couleurs, les c o u -
leurs complémentaires (c'est-à-dire celles q u i se c o m - Chromothérapie à l'aide d'appareils : o n t r o u v e sur le
plètent et d o n n e n t u n e lumière blanche l o r s q u ' o n les marché divers appareils capables d'émettre t o u t e s les

212
La chromo-
thérapie

Q u a n t à la durée d u t r a i t e m e n t , les avis des théra-


Propriétés thérapeutiques présumées des couleurs
peutes d i v e r g e n t : entre 5 e t 4 0 m i n u t e s , u n e fois à
plusieurs fois par jour, p e n d a n t 10 à 2 0 j o u r s consécu-
Rouge : I dynamise, anime, réchauffe tifs, p e n d a n t quelques mois avec des intervalles de
quelques jours, etc.
Jaune : stimule, remonte le moral
Ctiromo-acupunture : le thérapeute place les
lampes cylindriques équipées d e filtres de c o u l e u r p e n -
Bleu: détend, calme,
d a n t environ u n e m i n u t e sur les point s d u t r o n c o u de
rafraîchit
l'oreille. Cette thérapie c o m p r e n d généralement u n e
série de différents t r a i t e m e n t s .
Vert: calme et neutralise
Chromothérapie créative : les médecins a n t h r o p o -
sophiques e n c o u r a g e n t les patients à peindre avec des
Orange : remonte le moral
couleurs. Cette thérapie créative a c c o m p a g n e le m a -
lade et l'aide sur la voie de la guérison (voir p. 172).
Violet : inspire
Dans le cadre d ' u n système psychothérapeutique
t o t a l , la méthode visant à intégrer le travail des c o u -
leurs e t des éléments créatifs g a g n e de plus en plus
d'importance.
"Aura-reading" et traitement de l'aura : le guéris-
couleurs d u spectre; un filtre est glissé devant le rayon seur " v o i t " u n e aura colorée a u t o u r d u p a t i e n t . Il
et ne laisse passer q u e la couleur choisie. Pour la p o u r r a ensuite la fixer grâce à la p h o t o g r a p h i e de Kir-
c h r o m o - a c u p u n c t u r e , il existe des appareils spécialisés lian (voir p. 2 8 8 ) et déterminer les symptômes de la
en f o r m e d e bâtonnets. maladie sur base de la répartition des couleurs. Sur
Lunettes colorées : "voir la vie en rose" n'est pas base de nouvelles p h o t o s , il p o u r r a ensuite constater si
s e u l e m e n t u n e expression. Sur le marché de la santé, le t r a i t e m e n t a été efficace.
o n trouve des lunettes de t o u t e s les couleurs. Selon la Auto-traitement
couleur choisie, elles a u r a i e n t u n e f f e t c a l m a n t , s t i m u - Les livres q u i t r a i t e n t d u sujet p e r m e t t e n t de détermi-
lant o u inspirant. ner quelles sont les couleurs q u i " f e r a i e n t défaut" en
cas de certaines plaintes o u celles q u i seraient pré-
sentes en quantité t r o p i m p o r t a n t e . O n p e u t a p p l i q u e r
—Traitement et auto-traitement
les couleurs sous différentes f o r m e s en a u t o - t r a i t e -
Rayonnement coloré : le p a t i e n t est couché et d é - m e n t : si o n m a n q u e de bleu, o n p e u t m a n g e r des ali-
t e n d u . Le thérapeute dirige le rayon coloré de l'appa- ments bleus, traiter l'eau de boisson par r a y o n n e m e n t
reil vers les parties d u corps où il d o i t exercer son ac- bleu, ajouter à l'eau de boisson des essences bleues o u
t i o n . Il ne vise q u e des petites zones o u traite u n e se vêtir d e b l e u .
g r a n d e surface à l'aide d ' u n faisceau o u d ' u n m o u v e - Si l'on a " t r o p " d ' u n e certaine couleur, il f a u t u t i l i -
m e n t de va-et-vient. ser la c o u l e u r complémentaire. Il f a u t également t r a i -
Les fabricants de ces appareils conseillent c o m m e ter certains endroits d u corps, les " c h a c r a s " , à l'aide
préparation au t r a i t e m e n t d'utiliser la lumière verte. de rayons colorés, visualiser des couleurs en ces e n -
Pour le t r a i t e m e n t en soi, o n choisit la couleur d o n t la droits o u sur des parties douloureuses d u corps e t m é -
propriété " c o r r e s p o n d " à l'organe malade. O n p e u t diter sur les couleurs.
également c o m b i n e r 2 à 3 couleurs au choix o u les u t i -
liser les unes après les autres.

213
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

— Explication de l'action — Risques

Les adeptes de la chromothérapie o f f r e n t diverses ex- La chromothérapie est inoffensive. Le dange r réside
plications. dans le fait q u ' u n e maladie existante ne soit pas traitée
• Ils mélangent volontier s des c o n c e p t i o n s p r o v e n a n t professionnellement et à temps.
du mysticisme des couleurs, de la médecine chinoise
o u ayurvédique, i n v o q u e n t la p h i l o s o p h i e des couleurs
— Critique
de G o e t h e e t les interprétations d u test de p e r s o n n a -
lité q u e le p s y c h o l o g u e Max Luscher (1923-) déve- • Les couleurs influencent certainement l'humeur
loppa en 1 9 4 9 (test de Luscher). d ' u n e personne, mais la s i g n i f i c a t i o n culturelle et la
• B e a u c o u p d'adeptes d e la chromothérapie affir- m o d e , le sexe et la p o s i t i o n sociale déterminent égale-
m e n t q u e les couleurs e t leurs différentes l o n g u e u rs m e n t la façon d o n t cette influence s'exerce. Aucune
d ' o n d e s t i m u l e n t le travail des c y t o c h r o m e s . Les cyto- couleur n'a c e p e n d a n t u n e action thérapeutique g é -
c h r o m e s sont des molécules également responsables nérale.
de la p r o d u c t i o n d'énergie au sein des "centrales • Le c o n c e p t de chromothérapie ne repose sur a u c u n
d'énergie" de la cellule. Le r a y o n n e m e n t coloré aurait f o n d e m e n t s c i e n t i f i q u e . Il n'y a pas de preuves claires
même une i n f l u e n c e sur des cellules situées à quelques p o u r étayer la théorie des b i o - p h o t o n s .
millimètres sous la peau. • Il y a encore t r o p p e u de recherche f o n d a m e n t a l e
• N o m b r e d e thérapeutes se basent sur la théorie sur l'influence possible de la lumière sur les cellules c u -
des b i o - p h o t o n s q u i prétend q u e les cellules c o m m u - tanées. Il n'existe pas n o n plus de d o c u m e n t a t i o n sé-
n i q u e n t e n t r e elles et f o r m e n t un " c h a m p " pour rieuse sur l'action thérapeutique de certaines couleurs
émettre des p h o t o n s . Le r a y o n n e m e n t coloré t r a n s - sur le corps h u m a i n .
mettrait une "information" au c h a m p de b i o - p h o - • Le lien entre u n e couleur e t une p a t h o l o g i e est ar-
tons. bitraire et même c o n t r a d i c t o i r e : selon certains théra-
• Les guérisseurs ésotéhques sont d'avis q u e ces peutes, la couleur bleue serait efficace c o n t r e l ' i m p u i s -
c h a m p s seraient "l'énergie v i t a l e " de l ' h o m m e et se- sance, p o u r d'autres ce serait le r o u g e .
raient capables d e les percevoir sous la f o r m e d ' u n e • Si la chromothérapie et la c h r o m o - a c u p u n c t u r e
aura colorée. f o n t q u e l q u e e f f e t , c'est p r o b a b l e m e n t dû à l'effet p l a -
cebo (voir p. 20).
• "L'aura-reading" repose sur u n e croyance mys-
— Indications t i q u e ; il n'est pas prouvé q u e l'on puisse en déduire
q u e l q u e chose.
La chromothérapie guérirait t o u t et n ' i m p o r t e q u o i .
Des maladies d u sang (rouge) aux allergies (orange) en
passant par les calculs biliaires (jaune), la cellulite (vio- — Conseil
let), les rides (orange), la surdité (bleu), la calvitie (vio-
La chromothérapie créative est à conseiller en t a n t q u e
let), le cancer (rose) e t le sida (vert).
thérapie d ' a c c o m p a g n e m e n t p s y c h o l o g i q u e.
Lumière rouge et bleue : les t r a i t e m e n t s aux rayons
Le r a y o n n e m e n t coloré ne p e u t être conseillé.
infrarouges ("lumière r o u g e " ) e t ultraviolets ("lumière
La t e c h n i q u e occulte de " l ' a u r a - r e a d i n g " est à d é -
b l e u e " ) f o n t partie d u d o m a i n e de la médecine p h y -
conseiller.
sique. Leur action est prouvée. La lumière roug e ré-
c h a u f f e la surface de la peau, la lumière bleue sert à
h a b i t u e r la peau à la lumière d u soleil e t à traiter la j a u -
nisse d u nouveau-né (voir photothérapie p. 66).

214
La méthode
Feldenkrais

La méthode Feldenkrais d o i t briser ces l i m i t a t i o n s et rendre au corps, à l'esprit


et à l'âme la faculté d e décider e n t o u t e liberté.

— Historique — Procédé

Moshé Feldenkrais a mené au s o m m e t David Ben G o u - Feldenkrais lance deux types d ' e n s e i g n e m e n t : i n d i v i -
rion, le p r e m i e r ministre-président d'Israël, e t a ainsi, duel et en g r o u p e .
presque littéralement, couronné de succès sa façon d e Lors de la mise en œuvre d e la méthode, des m o u -
traiter les m a u x d e dos cliniques e t les problèmes d e vements simples sont exécutés, généralement en posi-
mobilité. t i o n couchée, sans volonté d e prestation o u e f f o r t s
Moshé Feldenkrais naquit en Russie en 1 9 0 4 et t r a - physiques. L'attention exacerbée est le facteur décisif.
vailla jusqu'à sa m o r t en 1 9 8 4 en France, en Angleterre Que le m o u v e m e n t effectué soit g r a n d o u petit, esthé-
et en Israël. Il était physicien nucléaire mais son intérêt t i q u e o u malhabile n'a aucune i m p o r t a n c e . Le b u t n'est
passionné se porta sur la physiologie d u c o m p o r t e m e n t pas d e b o u g e r " j o l i m e n t " mais bien c o n s c i e m m e n t .
et la neuropsychologie. Il développa même sa propre
méthode pédagogique d u m o u v e m e n t : la méthode Fel-
—Traitement et pratique
denkrais.

Situation actuelle Conformément au c o n c e p t , la méthode Feldenkrais


Le travail d e Feldenkrais est l a r g e m e n t répandu aux n'est pas u n t r a i t e m e n t mais bien u n e n s e i g n e m e n t .
États-Unis, en Europe, au Canada et en Israël. Le travail c o m m e n c e généralement par des séances
La popularité d e la méthode Feldenkrais ne f a i t individuelles. Les exercices s ' e f f e c t u e n t s u r t o u t en p o -
q u ' a u g m e n t e r avec les années. La d e m a n d e émane sition couchée. L'élève reste passif tandis q u e le p r o -
des milieux médicaux, des musiciens professionnels, fesseur lui f a i t faire les m o u v e m e n t s . Il vérifie la m o b i -
des acteurs e t des artistes. lité d e l'articulation jusqu'à la limite q u i est la sienne
h a b i t u e l l e m e n t . Par d e multiples répétitions o u d e p e -
tites variations d u même m o u v e m e n t , il est possible
— Concept de base

La méthode Feldenkrais est u n c o n c e p t pédagogique


qui veut faire acquérir au corps et à l'esprit d e n o u -
velles expériences en les r e n d a n t conscients d e leurs
f o n c t i o n s et d e leurs m o u v e m e n t s corporels.
La façon d o n t u n e p e r s o n n e b o u g e , p a r l e , a g i t e t
s ' e x p r i m e dépend d e l ' i m a g e q u ' e l l e a d'elle-même,
car les m o d e s d e m o u v e m e n t s o n t des m o d e s d e
vie.
Selon Feldenkrais, l ' h o m m e est déterminé par trois
facteurs : l'hérédité, l'éducation et l'auto-éducation.
Seul le dernier élément p e u t être influencé à l'âge
adulte.
Sur le c h e m i n d u c h a n g e m e n t , le pas est i m p o r -
t a n t : se rendre c o m p t e d e ses propres limites, l i m i t a -
tions dans la façon d e se m o u v o i r p h y s i q u e m e n t et, lié
à cela, d e sa liberté spirituelle. La méthode Feldenkrais

215
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

d'acquérir de nouvelles a p t i t u d e s de m o u v e m e n t . Les rééducation des patients a t t e i n t s de désordres ner-


m o u v e m e n t s sont faciles, p r u d e n t s et s o n t effectués veux, après u n e hémorragie cérébrale, p o u r traiter des
sans e f f o r t et sans douleur. handicaps o u des douleur s cliniques.
Le travail s ' a c c o m p a g ne de p e u de m o t s . Il est i m -
p o r t a n t q u e t o u t e l ' a t t e n t i o n soit concentrée sur le d é -
— Risques
r o u l e m e n t d u m o u v e m e n t . Pendant les séances de
g r o u p e , l'élève d o i t exécuter les m o u v e m e n t s d e m a n - Pour cette méthode, les risques physiques s o n t quasi -
dés de sa p r o p r e initiative. Ces séances ne c o m p t e n t m e n t nuls. Le seul risque possible est de t o m b e r sur u n
q u e 10 à 3 5 personnes m a x i m u m . professeur incompétent.
Le choix d ' u n e séance individuelle o u en g r o u p e dé- • Beaucoup d'entraîneurs utilisent la méthode Fel-
p e n d de la personnalité de l'élève. denkrais c o m m e processus psychothérapeutique. Pour
Pour u n b o n résultat, l'élève d o i t c o n t i n u e r seul des personnes peu stables sur le plan m e n t a l , cela p e u t
après sa période d ' i n s t r u c t i o n préliminaire. Cet a u t o - être d a n g e r e u x . Les professeurs Feldenkrais a u r o n t d u
développement p r e n d c e p e n d a n t d u t e m p s . mal à gérer une crise éventuelle car ils n ' o n t q u e rare-
Formation du thérapeute ment une qualification psychologique ou psychia-
Les professeurs Feldenkrais peuvent choisir parmi envi- trique.
ron 50 centres de f o r m a t i o n s différents dans le m o n d e • C o m m e p o u r t o u t e s les t e c h n i q u e s q u i exercent un
entier. e f f et psychique, s u r t o u t p o u r le travail i n d i v i d u e l , le
L'accès à la f o r m a t i o n n'est bien sûr pas régle- risque q u e l'élève devienne dépendant de ses p r o f e s -
menté, mais la majorité des enseignants sont des kiné- seurs est i m p o r t a n t .
sithérapeutes, des masseurs, des guérisseurs et des pé-
dagogues du mouvement.
— Critique

• Les critiques e s t i m e n t q u e suite à la commercialisa-


— Concept et explication de l'action
t i o n de plus en plus i m p o r t a n t e , seuls 10 % e n v i r on
Chez la p l u p a r t des gens, ce s o n t les muscles q u i p o r - des professeurs Feldenkrais a p p l i q u e n t encore e f f e c t i -
t e n t la plus g r a n d e part d u poids corporel et n o n pas le v e m e n t la méthode.
squelette (ce q u i devrait être le cas). Ceci gène le t r a - • La f o r m a t i o n Feldenkrais ne d o n n e pas droi t à u n e
vail des muscles, c'est-à-dire changer la positio n d u activité thérapeutique. L'association professionnelle
corps par le m o u v e m e n t . Feldenkrais insiste sur le f a i t q u e la méthode n'est pas
Ces m o d e s de m o u v e m e n t et de p o s i t i o n n e m e n t un t r a i t e m e n t médical o u thérapeutique. L'offre éma-
s o n t guidés par le cerveau. Grâce à la méthode Fel- n a n t de divers professeurs Feldenkrais laisse s o u v e n t
denkrais, o n p e u t les organiser o u les réorganiser de e n t e n d r e le contraire.
façon à ce q u e le m o u v e m e n t et le p o s i t i o n n e m e n t d e - • A ce j o u r il n'existe pas de preuve scientifique ac-
v i e n n e n t plus aisés et m o i n s f a t i g a n t s , ce q u i entraîne ceptable de l'efficacité de la méthode.
moins de sollicitations.

— Conseil
— Indications
La méthode n'est à conseiller q u e si elle est appliquée
La méthode Feldenkrais p e r m e t d'améliorer la qualité par u n professeur ayant au moin s 3 o u 4 ans d'expé-
de vie et de se percevoir de façon plus consciente. rience p r a t i q u e .
M ê m e si ce n'est pas le b u t de la méthode, elle est
également appliquée dans le c o n t e x t e médical p o u r la

216
La réflexologie
plantaire

La réflexologie plantaire — Examen et traitement

Le masseur recherche sur le pied o u sur la plant e des


endroits particulièrement d o u l o u r e u x o u des zones
— Historique présentant une structur e cutanée altérée. En se basant
sur ces signes, il déduit certaines a f f e c t i o n s .
L'O.R.L. américain William H. Fitzgerald ( 1 8 7 2 - 1 9 4 2 )
Il presse et f r o t t e énergiquement ces endroits d u
développa en 1 9 1 3 u n e thérapie des zones : il divisa le
b o u t des d o i g t s et des ongles.
corps a r b i t r a i r e m e n t en deux fois cinq zones l o n g i t u d i -
Le t r a i t e m e n t dure environ trois quarts d ' h e u r e . En
nales allant des d o i g ts aux orteils e t p a r t i t d e l'idée
général, o n propose u n e séhe d e dix à d o u z e séances,
q u e , de c h a q u e p o i n t d ' u n e zone, o n p o u v a i t a t t e i n d r e
en prévoyant à c h a q u e fois quelques jours d'intervalle
t o u s les organes situés dans cette zone.
entre deux séances.
La masseuse Eunice D. Ingham reprit ce c o n c e p t
Formation du ttiérapeute
dans les années 3 0 et l'élabora plus avant.
La réflexologie plantaire est présentée par des livres e t
Situation actuelle
des p a n n e a u x m u r a u x , enseignée dans b o n n o m b r e
La t e c h n i q u e est bien c o n n u e e t appréciée des mas-
d'instituts e t transmis par des profanes. Il n'y a pas d e
seurs et d e leurs clients. Dans les pharmacies, o n p e u t
contrôle d e qualité sur son a p p l i c a t i o n .
même acheter des "chaussettes biomagnétiques" q u i
f o n c t i o n n e r a i e n t selon le principe d e la réflexologie
plantaire. — Indications
Plus récemment, o n a v u arriver le "massage d e
Ce t r a i t e m e n t soulagerait les mau x d e tête, les d o u -
zone réflexe" d e la tête, des mains, des tibias, des
leurs articulaires et d e la c o l o n n e vertébrale, ainsi q u e
oreilles, etc.
les t r o u b l e s des organes internes.
Limites de l'application
—Concept de base Cette technique ne p e u t être appliquée chez les
f e m m e s enceintes e t les personnes s o u f f r a n t d e m a l a -
Conformément au principe "pars p r o t o t o " (partie
dies infectieuses aiguës.
p o u r l'ensemble), l'ensemble d u corps serait repré-
senté sur le pied (sur la p l a n te et jusqu'à la cheville). Si
en u n e n d r o i t d e la plante d u pied l'état d e la peau — Explication de l'action
c h a n g e o u si en massant le pied u n p o i n t d o u l o u r e u x
La p l a n te des pieds est reliée par des voies nerveuses à
surgit à certains endroits, cela signifierait q u e l'organe
la vessie et aux organes génitaux, le t a l o n et la cheville
c o r r e s p o n d a n t est malade.
aux vertèbres lombaires. La réflexologie plantaire p e u t
Cette d o u l e u r serait générée par des déchets d u
donc parfois avoir u n e action régulatrice lors d e
métabolisme, e t le massage s t i m u l e r a i t la circulation
t r o u b l e s de ces organes. Elle p e u t soulager les m a u x d e
sanguine p o u r éliminer ces " d é c h e t s " .
dos, les t r o u b l es d e la m i c t i o n e t les problèmes d e
D'autres massages de zone réflexe s o n t également
m e n s t r u a t i o n . C o m m e t o u t massage, elle p e u t avoir
basés sur l'idée q u e t o u t le corps p e u t être influencé à
un e f f e t relaxant et bienfaisant sur les pieds fatigués e t
partir d ' u n e de ses parties.
atteints d'une mauvaise circulation sanguine (voir
p. 6 8 ) .

— Procédé

Outre leurs propres doigts, les masseurs utilisent des barres


de massage, des boules et des appareils électriques.

217
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

— Risques
La méthode Grinberg
Les sensations de f o r t e d o u l e u r aux pieds p e u v e n t g é -
nérer des réactions : u n accès de t r a n s p i r a t i o n , u n e
— Historique
a u g m e n t a t i o n d e l'activité vésicale et intestinal e mais
aussi des règles plus a b o n d a n t e s et le collapsus de la En se basant sur la réflexologie plantaire (voir p. 2 1 7 )
circulation s a n g u i n e . Q u a n d le masseur masse u n i - et d'autres f o r m e s d e thérapie c o r p o r e l l e, Avi Grin-
q u e m e n t avec les d o i g t s , de tels incidents s o n t plus berg, naturalisé français, proposa et publia u n e n o u -
rares. velle méthode dans les années 8 0 en Israël. A partir d e
1 9 9 1 , des instituts de f o r m a t i o n f u r e n t créés en Es-
p a g n e , en Suisse et en A u t r i c h e en vue de répandre sa
— Critique
méthode.

• Les zones l o n g i t u d i n a l e s arbitraires de Fitzgerald La méthode n'est, en essence, pas une thérapie
d o i v e n t être considérées c o m m e fantaisistes au vu des mais plutôt u n processus d'apprentissage généré par
connaissances scientifiques actuelles. Il existe en o u t r e ses praticiens.
de grandes divergences d ' u n dessin à l'autre q u a n t à La f o r m a t i o n dure q u a t r e semaines, étalée sur trois
la s i t u a t i o n des différents o r g a n e s sur la p l a n te des années et est couronnée par u n e a t t e s t a t i o n .
pieds.
• C e t t e méthode ne p e r m e t pas d'établir des d i a -
— Concept et explication de l'action
gnostics précis.
• Il m a n q u e aussi des preuves p o u r l'action supposée G r i n b e r g prétend q u e l'on p e u t déduire l'état de santé
des différents massages de zone réflexe sur les autres de l'être h u m a i n en observan t la plant e de ses pieds. Il
parties d u corps. L'ensemble d u corps n'est pas repré- divise la plante des pieds en q u a t r e zones, auxquelles il
senté en un e n d r o i t particulier; traiter le corps à partir associe certaines zones d u corps et les " q u a t r e élé-
de tel e n d r o i t est d o n c impossible. m e n t s " : dans ce système, le t a l o n concern e l'élément
• Il n'a pas été démontré à ce j o u r q u ' i l y ait u n dépôt " t e r r e " et représente la partie d u corps des pieds j u s -
de déchets d u métabolisme dans le tissu d u qu'au bassin; la partie creuse d u pied a p p a r t i e n t ,
pied. c o m m e le ventre, à l'élément " e a u " , l'éminence d u

Il se p e u t q u e la d o u l e u r d ' u n massage d u gros orteil et la zone de l'épaule à l'élément " f e u " et

pied agisse c o m m e une " c o n t r e - s t i m u l a - les orteils et la tête à l'élément " a i r " . C'est en se b a -

tion" q u i " c o u v r i r a i t " ainsi les douleurs sant sur la nature et l'endroit des plis, des g o n f l e -

existantes, c o m m e les m a u x de tête et les ments, des rougeurs et autres phénomènes sur le pied

douleurs lombaires, et les soulagerait o u les et sur la peau d u pied q u e l'on établit u n e analyse " h o -

éliminerait complètement. listique" de l'état physique et psychique. Les signes


sont interprétés c o m m e des souvenirs devenus chair
liés à des événements d e la vie q u i o n t veillé à ce q u e
Conseil le client " d o n n e f o r m e " à ses symptômes et plaintes

En t a n t q u e méthode d i a g n o s t i q u e , la réflexo- chroniques.

logie p l a n t a i r e est déconseillée. Elle p e u t par On travaille immédiatement sur le "problème" re-
contre être conseillée comme massage re- c o n n u c o m m e t e l . La méthode d o n n e r a i t à la per-
laxant. sonne concernée les moyens de se changer à tel p o i n t
que les plaintes disparaîtraient p o u r de b o n .

218
La méthode
Grinberg

— Examen et traitement — Risques

Détendu et en t e n u e légère, le p a t i e n t est couché en • L'analyse p o u r r a i t mener à u n diagnostic erroné.


position c o n f o r t a b l e . Le praticien G r i n b e r g e x a m i ne • Un c h a n g e m e n t des troubles chronique s dans les
l'état des pieds en les r e g a r d a n t et en les pressant lé- des six premières heures de travail - même dans le
gèrement. Dans le c o u r a n t d e la conversation, il c o m - sens négatif - est interprété c o m m e u n e réaction
m u n i q u e les particularités q u ' i l a remarquées. Cett e "réussie". Le risque q u e des symptômes de maladies
"analyse" prend environ deux heures et p o u r r a i t soient négligés et des trouble s psychiques n o n r e c o n -
m e t t r e le d o i g t sur le problème principal d o n t souffre nus est réel.
le p a t i e n t .

Le client détermine lui-même s'il souhait e c o n t i n u e r


le t r a i t e m e n t et sur quel thème. Ce travail est réalisé — Critique
en séances h e b d o m a d a i r e s et consiste en t e c h n i q u e s
• Il n'y a a u c u n e d o c u m e n t a t i o n q u i c o r r o b o r e le
spécifiques de massage sur t o u t le corps et de m o u v e -
lien supposé e n t r e les signes physiques et les p a r t i c u -
m e n t s passifs des m e m b r e s , q u i exercent une i n -
larités psychiques. La thèse q u e les maladies d u corps
fluence sur la respiration et la c o n c e n t r a t i o n . Ceci
s o i e n t visibles sur la p l a n t e des pieds n'a pas été
c o n t r i b u e r a i t à la relaxation et accentuerait petit à p e -
prouvée.
tit l ' a t t e n t i o n sur les sensations physiques q u i surgis-
• Il n'y a pas de preuves scientifiques acceptées d é -
sent p e n d a n t ce t r a i t e m e n t . Différentes images et sen-
m o n t r a n t l'efficacité de la méthode.
t i m e n t s p e u v e n t survenir et des m o u v e m e n t s p e u v e n t
• La f o r m a t i o n à la méthode G r i n b e r g ne requiert pas
être engendrés. Le praticien s t i m u l e en o u t r e le p a t i e n t
de f o r m a t i o n médicale préalable. La f o r m a t i o n en soi
à e x p r i m er ses s e n t i m e n t s . Ceci p e u t même d o n n e r
ne p e r m e t pas de reconnaître des maladies.
lieu à des cris et des explosions mais, en général, le t r a -
• La méthode Grinberg ne se veut pas une techniqu e
vail suivant la méthode G r i n b e r g se déroule silencieu-
médicale mais o n établit néanmoins des diagnostics
sement, le vécu est s e u l e m e n t discuté à la f i n .
physiques : des lignes transversales dans la "zone
Il f a u d r a i t a p p a r e m m e n t de 3 à 18 mois p o u r par- d ' e a u " ( = partie creuse d u pied) seraient le signe d ' u n
courir ce processus. état de constipation, des crevasses dans la peau d u t a -
Si a u c u n signe de c h a n g e m e n t n'est constaté a u lon indiqueraient des crevasses à l'anus, des orteils c o -
b o u t de six séances de t r a v a i l , le t r a i t e m e n t est ar- niques seraient le témoin de psychoses, des ongles de
rêté. pied incarnés refléteraient des lésions cérébrales, etc.
Mais, pour des diagnostics de ce genre, il m a n q u e t o u t
fondement.
— Indications • La méthode p e u t c e p e n d a n t e n g e n d r e r u n proces-

C e t t e méthode est proposée p o u r faire face à la f a - sus psychothérapeutique, mais la f o r m a t i o n est i n s u f f i -

t i g u e , aux crispations, a u x d o u l e u r s m e n s t r u e l l e s , aux sante p o u r p o u v o i r appréhender les sentiments qui

allergies, a u m a n q u e d'appétit, aux m a u x de tête, surgissent de manière professionnelle.

aux douleurs articulaires et aux m e m b r e s , aux • La méthode est accompagnée d u signe ® , ce q u i

troubles du sommeil, aux problèmes digestifs, à représente u n e m a r q u e mais ne d o n n e a u c u n e g a r a n -

l'apathie, à l ' i n s a t i s f a c t i o n, a u stress, à la nervosité et tie de qualité.

la dépression.

Limites de l'application
— Conseil
Les personnes s o u f f r a n t de maladies psychiques et
physiques graves sont exclues d u t r a i t e m e n t . La méthode G r i n b e r g ne p e u t pas être conseillée. ,

219
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

La médecine de Hildegard années la profession de secrétaire q u i n o t a i t les secrets


de Dieu, ne p e u t pas en même t e m p s exercer la p r o -
fession d e chercheur."
Depuis u n e p h a r m a c ie dans l'atelier des médecins
— Historique
de Hildegard, des préparations végétales, des pierres
Hildegard von Bingen vécut de 1098 à 1179. A l'âge d e précieuses, des denrées alimentaires, des cosmétiques,
8 ans, ses parents la mirent dans un couvent. Elle prit le des livres e t des objets réalisés en matériaux naturels
voile et fonda deux couvents d e religieuses. Bien qu'elle sont envoyés par correspondance.
ne f u t jamais canonisée, o n l'appelle "abbesse" et Un g r a n d n o m b r e d'écrits sur la médecine de Hilde-
"sainte". gard s o n t en o u t r e proposés sur le marché d u livre.
Hildegard écrivit b o n n o m b r e d e livres. O u t r e leur
c o n t e n u théologique, dicté par ses visions, la méde-
— Concept de base
cine f i t l'objet d e deux ouvrages. Dans le livre "Phy-
sica" (physique), elle cite les vertus médicinales des Pour Hildegard, la santé est un je u subtil de forces indé-
plantes, a n i m a u x , minéraux e t éléments c o r r e s p o n - pendantes les unes des autres. La maladie est l'équilibre
dants aux connaissances d e s o n époque. Elle décrit perturbé dans l'union d u corps et de l'esprit, mais aussi
dans le détail c o m m e n t en faire des médicaments e t t o u j o u r s la conséquence d'une vie dans le péché. C'est
c o m m e n t les utiliser. Le deuxième écrit "Causae e t cu- p o u r q u o i il n'existe pour elle q u ' u n seul remède curatif :
r a e " (causes e t remèdes) d o n n e entre autres des i n f o r - la f o i . Sans f o i , aucune médecine ne peut aboutir.
m a t i o n s sur les c o n c e p t i o n s d ' H i l d e g a r d en matière d e
santé et d e maladie. C o n t r a i r e m e n t aux écrits théolo-
— Procédé
giques, les oeuvres sur la physique et la médecine ne
s o n t pas des écrits visionnaires; elles s o n t le reflet des En t a n t q u e médicament, o n v e n d des plantes, des
connaissances concrètes d'Hildegard et de son préparations végétales e t des pierres précieuses. O n
époque. Il est f o r t p r o b a b l e q u ' H i l d e g a r d a i t travaillé a t t r i b u e aussi des vertus médicinales à divers p r o d u i t s
c o m m e "guérisseuse". à base d'épeautre.
Hildegard était critique vis-à-vis d e b e a u c o u p d e La p l u p a r t des plantes utilisées dans la médecine d e
t e c h n i q u e s médicales f o r t appréciées a u M o y e n Âge, Hildegard s o n t disponibles en p h a r m a c i e sans la réfé-
c o m m e les saignées e t les brûlures d e la peau. Elle re- rence à " H i l d e g a r d " mais avec u n e qualité contrôlée.
c o m m a n d a i t plutôt u n m o d e d e vie modéré e t u n e
b o n n e hygiène d e vie, par e x e m p l e soigner ses dents
— Auto-traitement
régulièrement. Des nombreuses application s de
plantes d'usage au M o y e n Âge, elle m e n t i o n n a i t celles Hertzka p r o p a g e la médecine d e Hildegard comme
q u ' e l l e avait prétendument appliquées elle-même avec une médecine p o u r t o u t le m o n d e . Les connaissances
succès. théoriques sur les f o n c t i o n s d u corps, les causes e t le
Situation actuelle t r a i t e m e n t des maladies, étant évidentes p o u r les m é -
Depuis 1 9 7 0 , le médecin a u t r i c h i e n Gottfried Hertzka decins, n e lui paraissent d o n c pas nécessaires.
et le n a t u r o p a t h e Wighard Strehiow propagent la m é -
decine d e H i l d e g a r d . Elle est basée sur le livre "Phy-
— Explication de l'action
s i c a " , q u e Hertzka a attribué à u n e " o r i g i n e d i v i n e " .
Selon l u i , Hildegard n'y reflétait pas ce qu'elle avait Hertzka ne d o n n e pas d'explications scientifiques p o u r
vécu elle-même e t il avance l ' a r g u m e n t suivant à cet la médecine d e Hildegard ni d e preuve q u e Dieu soit
e f f e t : " Q u i , c o m m e Hildegard , a exercé p e n d a n t des impliqué.

220
L'homo-
toxicologie

— Indications • La lithothérapie t r o u v e ses origines dans le m o n d e


m a g i q u e e t occulte. Elle n'est basée sur a u c u n f o n d e -
Hertzka partage avec Paracelse l'opinion q u e toutes les
m e n t rationnel (voir p. 2 0 3 ) .
maladies doivent être curables, et avec Hildegard la
• Hertzka écrit q u ' i l n e p e u t pas éviter o u remplacer
conviction q u e ce n'est pas le cancer mais la migraine et
les méthodes médicales m o d e r n e s en cas d e maladies
l'asthme q u i sont les plus difficiles à guérir. Dans les livres
graves, mais a p p a r e m m e n t il n e c o m p t e pas l'épilep-
sur la médecine de Hildegard, il y a d o nc des instructions
sie, l'abcès d u p o u m o n , la valvulite, le cancer e t les lé-
pour le t r a i t e m e n t de presque toutes les maladies. Le
sions transversales p a r m i les maladies graves.
cancer est également repris dans cette énumération.
• L'action médicale miraculeuse q u ' H e r t z k a a t t r i b u e
à l'épeautre en cas d e maladie f a i t partie d u m o n d e
des fables. Les f o n d e m e n t s b o t a n i q u e s e t historiques
— Risques
de la valeur d e cett e céréale n ' o n t rien en c o m m u n
Une médecine q u i se prétend u n e révélation divine ex- avec la réalité examinée.
clut déjà d'avance t o u t e c r i t i q u e. Ceux q u i s'allient a u
• La médecine d e Hildegard paraît inoffensive t a n t
titre "Ainsi guérit D i e u " , q u i se f i e n t u n i q u e m e n t à la
q u e l'on ne néglige pas de t r a i t e m e n t s indispensables.
médecine de Hildegard, suivent l'opinio n d e Hertzka e t
En t a n t q u ' a l t e r n a t i v e , la phytothérapie o f f r e s u f f i s a m -
ne posen t pas de diagnostics médico-scientifiques né-
m e n t de possibilités (voir p. 103).
g l i g e n t dans certaines circonstances le t r a i t e m e n t r e -
quis p o u r u n e maladie . Ceci p e u t être d a n g e r e u x , par
e x e m p l e , q u a n d des diabétiques q u i d o i v e n t s'injecter —Conseil
de l'insuline, suivent le conseil d'éliminer leur sensa-
La médecine d e Hildegard à base d e plantes ne p e u t
t i o n de f a i m à l'aide d ' u n d i a m a n t .
pas être conseillée.
Le t r a i t e m e n t à base de pierres précieuses est à dé-
conseiller.
—Critique

Hildegard a esquissé une image étonnement


c o n c l u a n t e d e ce q u e l'on appellerait a u j o u r d ' h u i les
causes d e maladies psychosociales e t leur t r a i t e m e n t .
C e p e n d a n t , cette image est indissociable d e sa vision
L'homotoxicologie
du m o n d e religieuse et m y s t i q u e .
• Notre vision d u m o n d e a changé profondément d e -
— Historique
puis le Moyen-Âge. Sans le contexte mystique, les guéri-
sons c o m m e Hildegard les décrit sont incompréhensibles. Le médecin a l l e m a n d Hans-Heinrich Reckeweg (1905-
• Les n o m s moyenâgeux désignant les maladies e t 1985) est le c o n c e p t e u r d e l ' h o m o t o x i c o l o g i e . De
les plantes étaient des d e s c r i p t i o n s vagues. Il est rare t o u t e s les méthodes e t explications médicales p o u r la
q u e l'on puisse les associer avec c e r t i t u d e à u n e dési- santé et la maladie q u ' i l connaissait, il a distillé "la syn-
g n a t i o n a c t u e l l e. C'est la raison p o u r laquelle les thèse d e la médecine". Sa méthode connaît b o n
conseils médicaux d e H i l d e g a r d e t ses recettes n e n o m b r e d e partisans p a r m i les n a t u r o p a t h e s .
p e u v e n t presqu e pas être transposés à l'époque m o -
derne.
—Concept de base
• U n e étude scientifique sérieuse sur l'action et les
caractéristiques thérapeutiques des plantes décrites Pour R e c k e w e g, les maladies o n t u n sens b i o l o g i q u e .
par Hildegard fait défaut. Elles s o n t l'expression d ' u n corps q u i se bat c o n t r e des

221
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

"toxines humaines" internes o u externes. Une telle sance e t sexuelles ainsi q u e le virus de la g r i p p e en f o n t
maladie réactive contre les toxines se déroulerait en six partie. Elles seraient responsables d e ce q u e Reckeweg
phases et est illustrée ci-après par l'exemple de l'arse- pensait avoir constaté : les gens q u i m a n g e n t de la
nic. viande d e porc s o u f f r e n t assez s o u v e n t d ' a p p e n d i c i t e

Excrétion : le corps essaie de se débarrasser de cette et d ' i n f e c t i o n s des voies biliaires, d'acné, de furoncles ,

t o x i n e par des v o m i s s e m e n ts o u par la diarrhée. etc. Ceci ne p o u v a i t pas l'étonner vu qu'il avait

Réaction : il réagit de plus en plus v i o l e m m e n t . De constaté u n e similarité b i o l o g i q u e e n t re l ' h o m m e et le

la fièvre et des éruptions cutanées s'y a j o u t e n t . porc. Suite à cette similarité, la viande de porc

Dépôt : ce q u e l'on n'arrive pas à éliminer se d é - consommée remplacerait petit à petit les tissus corres-

pose. L'arsenic se m e t dans les cheveux, la peau et les p o n d a n t s dans le corps h u m a i n . Le résultat q u e Recke-

ongles. w e g prédisait : les c o n s o m m a t e u r s d e viande de porc

Pendant les trois premières phases, le corps p o u r r a i t ressembleront à la l o n g u e aux a n i m a u x qu'ils c o n s o m -

encore s'aider. Les cellules et les organes seraient e n - ment.

core intacts parce q u e les toxines ne circuleraient a p -


p a r e m m e n t " q u e " dans les fluides corporels. Mais sui-
— Procédé
vrait alors ce q u e Reckeweg considère c o m m e u n e
"césure b i o l o g i q u e " et à partir de ce moment-là, la s i - La conséquence thérapeutique q u e Reckeweg lie à sa
tuation devient dramatique. Les enzymes seraient théorie concern e des médecines naturelles, en premier
alors perturbées, la maladie d e v i e n d r a i t de plus en plus lieu l'homéopathie. Il estimait c e p e n d a n t nécessaire
grave e t u n déroulement positif semblerait d e plus en d'élargir l'homéopathie, par e x e m p l e en d i l u a n t ho-
plus i m p r o b a b l e . A u t r e e x e m p l e de l'arsenic : méopathiquement des médicaments de la médecine
Imprégnation : le métal b l o q u e les f o n c t i o n s enzy- c o n v e n t i o n n e l l e (voir p. 177), en utilisant des prépara-
modépendantes des cellules. tions o r g a n i q u e s dynamisées e t des nosodes (voir

Dégénération : l'hémogramme c h a n g e , le foie est p. 2 3 5 ) e t en c o m p o s a n t des mélanges.

endommagé. Eviter t o t a l e m e n t la viande de porc était a b s o l u -


Néoplasme : la conséquence la plus fréquente d'une m e n t nécessaire p o u r Reckeweg.
intoxication chronique à l'arsenic est le cancer de la peau. A c t u e l l e m e n t , o n utilise des p r o d u i t s homéopa-
C h a q u e maladie peut passer d ' u n e phase à l'autre,
o u u n autre o r g a n e p e u t t o m b e r malade. Ceci v a u t
dans les deux sens : t a n t dans le sens de l'amélioration
q u e dans le sens de l'aggravation .
Reckeweg estime q u ' i l est d a n g e r e u x de déranger
le corps lors de ses tentatives de se débarrasser d u p o i -
son : cela p o u r r a i t e n g e n d r e r u n e "réintoxication".
C'est à ce niveau q u ' i l voyait le plus g r a n d dange r des
t r a i t e m e n t s médicaux usuels. Selon l u i , le t r a i t e m e n t
aux a n t i b i o t i q u e s d ' u n e i n f e c t i o n des amygdales p o u r -
rait ainsi d o n n e r lieu à u n e leucémie.

Reckeweg prétend avoir déterminé quelles s o n t les


toxines les plus dangereuses p o u r l ' h o m m e . Les su-
toxines, c'est ainsi qu'il appelle les malfaitrices, s o n t
huit g r o u p e s de toxines q u i seraient présentes dans la
viande de porc. Le cholestérol, les h o r m o n e s de crois-

222
L'homo-
toxicologie

t h i q u e s dans la thérapie a n t i h o m o t o x i q u e , en m e t - — Risques


t a n t l'accent sur des p r o d u i t s combinés spécialement
Pour l ' h o m o t o x i c o l o g i e , les possibilités de t r a i t e m e n t
composés à c e t t e f i n . Ils existen t en a d m i n i s t r a t i o n
s'arrêtent à partir d u m o m e n t où le corps n'est plus ca-
orale o u à injecter. La thérapie a n t i h o m o t o x i q u e
pable de se réguler lui-même. C e t te limite ne p e u t ce-
c o n c e r n e p r i n c i p a l e m e n t des préparations h o m é o p a-
p e n d a n t être déterminée. Le risque existe q u e des t r a i -
t h i q u e s à injecter à base d e tissus p o r c i n s . Les prépa-
t e m e n t s indispensables soient négligés.
rations à base d ' o r g a n e s s o n t , selon les a d e p t e s , p a r -
ticulièrement adaptées pour l'utilisation chez
l ' h o m m e parce q u ' i l y a de n o m b r e u s e s "similarités
— Critique
fonctionnelles et structurelles" entre le porc et
l'homme. L'homotoxicologie est basée sur des principes de base i n -
défendables et sans le moindre f o n d e m e n t scientifique.
• Les théories avancées par Reckewe g sur les causes
_ Examen et traitement de maladies ne sont n u l l e m e n t prouvées.

Les p r o d u i t s h o m o t o x i c o l o g i q u e s s o n t appliqués sui- Il est vrai q u e la médecine c o n v e n t i o n n e l l e r e c o n -

v a n t le principe d e s i m i l i t u de (voir p. 176) o u c o n f o r - naît aussi q u e les maladies infectieuses subies r e n f o r -

mément à l'isopathie. Ceci signifie q u e la substance cent le système i m m u n i t a i r e , le r e n d a n t ainsi plus ré-

q u i a causé des d o m m a g e s d o i t aussi y remédier, par sistant aux maladies. Il est également i n d u b i t a b l e q u e

e x e m p l e u n p r o d u i t c o n t e n a n t de la cortison e p o u r des plaintes aiguës puissent d o n n e r lieu à des états

contrer les effets n o n désirés d ' u n t r a i t e m e n t à la cor- c h r o n i q u e s - s u r t o u t dans le cas d ' a f f e c t i o n s psychoso-

tisone. matiques - quand o n ne t i e n t pas s u f f i s a m m e n t


c o m p t e de l'élément psychique. Ces convictions p e u -
Parmi les méthodes de la thérapie a n t i h o m o t o x i q u e
vent cependant d i f f i c i l e m e n t être mises en c o n c o r -
f i g u r e n t aussi les tests de médicaments à l'aide de
d a n c e avec les explications de Reckeweg .
l'électroacupuncture selon Voll (voir p. 2 8 1 ) .
• Il n'existe pas la m o i n d r e preuve scientifique de
l'existence des " s u t o x i n e s " . Quelques-unes des s u b -
— Explication de l'action stances citées par Reckeweg s o n t en e f f e t présentes
dans la viande d e porc, mais n o n en quantités s u f f i -
Les a n t i h o m o t o x i q u e s mobiliseraient les mécanismes
santes p o u r causer des d o m m a g e s .
de défense d u corps gardés en réserve p o u r participer
• L'action d u t r a i t e m e n t à l'aide de p r o d u i t s a n t i h o -
à la défense c o n t r e les toxines. L'action n'est pas c o n s i -
m o t o x i q u e s n'est pas prouvée par u n e étude scienti-
dérée c o m m e l'action d ' u n e substance mais comme
f i q u e généralement acceptée.
une action énergétique.
• Il n'a pas été prouvé q u ' u n t r a i t e m e n t h o m o t o x i q u e
puisse guérir des t u m e u r s malignes. L'allégation de
— Indications Reckeweg q u e , sous l'influence des médicaments
c o n v e n t i o n n e l s , les virus généreraient des gènes c a n -
Les a n t i h o m o t o x i q u e s seraient adaptés (en f o n c t i o n de
cérigènes est absurde.
leur c o m p o s i t i o n ) au t r a i t e m e n t de presque t o u t es les
maladies : infections aiguës, chroniques, dégénératives • La thèse que les a n t i h o m o t o x i q u es aient toujours une

et causées par l'environnement . Le traitement action positive est présomptueuse et sans f o n d e m e n t .

concerne en particulier celui d'affections chroniques et


dégénératives, par exemple, de l'appareil locomoteur ,
— Conseil
d'affections suite aux effets e n v i r o n n e m e n t a u x et des
rhinites. La thérapie a n t i h o m o t o x i q u e ne p e u t être conseillée.

223
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

L'injection de nosodes dans le cadre d ' u n e telle théra- existe des gaines p o u r les bras, les j a m b e s , le bassin o u
pie est à déconseiller (voir p. 2 3 5 ) . p o u r le corps entier. Pour des raisons d'hygiène, il est
souhaitable d'utiliser u n e feuille personnelle pour
c h a q u e p a t i e n t . Après le t r a i t e m e n t , celle-ci d o i t être
séchée et contrôlée d u p o i n t de v u e de l'étanchéitè

Le traitement
p o u r être utilisée au m a x i m u m cinq fois.
Insufflation sous-cutanée de CO2 : le gaz est injecté.

au dioxyde de carbone
— Traitement

Traitement fermé au CO2 selon Kovarik : en position


— Historique
couchée e t détendue, et en f o n c t i o n d u diagnostic ,
Depuis bien l o n g t e m p s , o n utilise le gaz c a r b o n i q u e une partie o u t o u t le corps d u p a t i e n t est enveloppé
(CO2) p o u r son a c t i o n favorable sur la circulation san- dans u n e feuille et éventuellement couvert d ' u n e c o u -
g u i n e au m o y e n de bains c o n t e n a n t d u gaz c a r b o - verture. Ensuite, o n i n t r o d u i t entre q u a t r e e t dix litres
n i q u e naturel o u de bains gazéifiés (voir cures p. 138). de gaz c a r b o n i q u e entre la peau e t la feuille. C o m m e
Ce n'est q u e depuis quelques années q u e l'on p r o - o n transpire sous la feuille, l'humidité dégagée c o n t r i -
pose le t r a i t e m e n t " f e r m é " selon Kovarik, où le d i - bue à l'absorption d u gaz par la peau. Le t r a i t e m e n t a
oxyde de c a r b o n e ne se dégage pas dans l'air a m b i a n t . une durée de 4 0 à 6 0 m i n u t e s et est généralement ré-
pété plusieurs fois en observan t un intervalle de
quelques j o u r s .
— Concept et explication de l'action
Insufflation de CO2 et Injection sous-cutanée : une
Le dioxyde de c a r b o n e est p r o d u i t par l'organisme lors petite quantité de gaz est injectée l e n t e m e n t sous la
de la décomposition de n u t r i m e n t s , est sécrété lors de peau à l'aide d ' u n e seringue. En général, o n p r o p o s e
l'expiration et (en petites quantités) par la peau. Le une série de plusieurs injections.
CO2 stimule la vasodilatation e t la vasoconstriction c u -
tanées, stimule les thermorécepteurs, améliore l'irriga-
— Indications
t i o n sanguine, a u g m e n t e la vitesse de circulation d u
sang, c o n t r i b u e à la guérison des lésions et exerce u n Traitement ouvert au CO2 : d o n n e des résultats p r o u -
effet calmant. vés en cas d ' h y p e r t e n s i o n légère, d e t r o u b l e s périphé-
riques et fonctionnels de la circulation artérielle,
c o n t r i b u e au t r a i t e m e n t d ' a f f e c t i o ns articulaires de n a -
— Procédé
t u r e r h u m a t i s m a l e et dégénérative, accélère la guéri-
Traitement ouvert au CO2 : dissous dans l'eau, le CO2 son des ulcères cutanés, améliore les t r o u b l es cardio-
devient actif dans u n bain de gaz c a r b o n i q u e (voir vasculaires d e natur e végétative o u p s y c h o s o m a t i q u e
p. 140), mais il p e u t aussi agir d i r e c t e m e n t sur la peau et l'insuffisance veineuse. L'effet de l'action dépend de
dans le cas de bains de siège o u de bains partiels. Ces la c o n c e n t r a t i o n d u gaz, de la superficie sur laquelle il
bains d o i v e n t avoir u n e durée d'enviro n 2 0 à 3 0 m i - agit et de la durée d u b a i n .
nutes. Traitement fermé au CO2 selon Kovarik : ceux qui le
Traitement fermé au CO2 selon Kovarik : le CO2 est p r o p o s e n t lui a t t r i b u e n t , en plus des conseils d ' a p p l i -
transféré à partir de bouteilles de gaz dans des gaines cation d u t r a i t e m e n t o u v e r t au CO2, u n c h a m p d ' a p -
en plastique adaptées à l ' a n a t o m i e de l ' h o m m e q u i plication b e a u c o u p plus large : guérison des plaies e t
p e u v e n t être fermées à l'aide de f e r m e t u r e s velcro. Il s o u l a g e m e n t de la douleur, a f f e c t i o n s des voies uri-

224
naires et des organes génitaux, douleurs menstruelles autre t r a i t e m e n t par injection, il est accompagné de
et liées à la ménopause, stress, trouble s psychiques e t d o u l e u r et d'effets secondaires possibles. L'utilité ne
sexuels, cosmétique et gérontologie, a u g m e n t a t i o n de c o m p e n s e pas le risque.
la vitalité e t "méthode de d o p a g e favorable à la santé
p o u r les sportifs de h a u t n i v e a u " .
Insufflation de CO2 : les mêmes indications s'appli-
q u e n t à ce t r a i t e m e n t , mais cette t e c h n i q u e d e t r a i t e -
m e n t serait en o u t r e indiquée en cas d e m a u x de tête,
d'arthrose, d ' a s t h m e b r o n c h i q u e , d'eczéma, d e névro-
d e r m i t e , d'acné et de trouble s de l'ouïe et de l'équi-
libre.
Limites de l'application
En cas de maladies graves e t chroniques d u cœur, des
reins, des p o u m o n s et d u métabolisme, e n cas d'affec-
t i o n s cutanées aiguës, d'affections fiévreuses graves, —Conseil
de maladies infectieuses e t en cas d ' h y p e r t e n s i o n , le
Le t r a i t e m e n t o u v e r t p e u t être conseillé p o u r les m a l a -
t r a i t e m e n t au CO2 ne p e u t être appliqué.
dies reprises sous le chapitre " I n d i c a t i o n s " . Le t r a i t e -
Les injections de CO2 ne p e u v e nt en a u c u n cas pé-
m e n t fermé p e u t être conseillé u n i q u e m e n t p o u r les
nétrer les vaisseaux sanguins.
mêmes applications.
L'insufflation de CO2 est à déconseiller.
Risques

• Le dioxyde de c a r b o n e est u n gaz i n o d o r e , t o x i q u e


et s e u l e m e n t 1,5 fois plus lourd q u e l'air. Il y a un cer-
tain risque d ' i n t o x i c a t i o n en cas d ' i n h a l a t i o n d u gaz La laserthérapie
lors d u t r a i t e m e n t . Le système fermé o f f r e l'avantage
q u ' i l n'y a presque pas de fuites de gaz, ce q u i réduit
f o r t e m e n t le risque.
— Historique
• Lors d u t r a i t e m e n t ouvert, il y a u n faible risque d e
collapsus suite à la v a s o d i l a t a t i o n . Le principe d u laser a été réalisé techniquement pour la pre-
• Lors d u t r a i t e m e n t fermé, u n e stase t h e r m i q u e est mière fois en 1960. En t a n t qu'instrument médical permet-
possible. tant section, évaporation o u broyage de tissus sans aucun
contact, le laser est devenu indispensable dans bon nombre
de domaines médicaux au cours des vingt dernières années.
— Critique
A la suite de ceci, des lasers à basse e t m o y e n n e
• Les applications d u t r a i t e m e n t o u v e r t au CO2 en cas puissance o u des lasers à i n f r a r o u g e o n t fait leur e n -
de défaillance cardiaque coronaire et p e n d a n t la trée sur le marché p o u r soulager d o u l e u r s, infection s
convalescence après u n infarctus d u myocarde sont et problèmes d e r m a t o l o g i q u e s .
a c t u e l l e m e n t douteuses.
• La liste des applications d u t r a i t e m e n t fermé au
— Concept et explication de l'action
CO2 c o n t i e n t des promesses de santé très exagérées.
• L'action promise de l'injection sous-cutanée o u de Les partisans de ce t r a i t e m e n t e x p l i q u e n t l'action des
l'insufflation de CO2 n'a pas été prouvée. C o m m e t o u t lasers à basse o u m o y e n n e puissance par les processus

225
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

" b i o s t i m u l a t e u r s a t h e r m i q u e s " . C e p e n d a n t , les f a b r i - nutes. En général, ce t r a i t e m e n t est répété plusieurs


cants d'appareillage et les milieux professionnels ne fois avec des intervalles d e quelques jours.
s o n t pas u n a n i m e s q u a n t à la signification exacte de Le laser est aussi utilisé en a c u p u n c t u r e (voir p. 154)
ces processus. où il f a i t également l'objet de plusieurs séances.
En f o n c t i o n de la l o n g u e u r d ' o n d e , le laser p o u r r a i t
stimuler des processus de croissance et des processus
— Indications
métaboliques dans les cellules individuelles ainsi
qu'améliorer la circulation sanguine et la régénération Les fabricant s f o u r n i s s e nt avec leurs appareils laser des
du tissu. Il aurait u n e f f e t antibactérien, a n t i - i n f l a m m a - catalogues élaborés présentant les indications pos-
toire et analgésique. sibles : la lumière laser s t i m u l e r a i e nt la défense i m m u -
nitaire, soulagerait la d o u l e u r engendrée par des af-
fections rhumatismales , des élongations, des entorses,
— Procédé
des fractures et l'herpès, elle accélérerait la guérison

Dans le cas des lasers à basse puissance (ou l o w - p o w e r de plaies, de l'eczéma et de brûlures, elle éviterait la

laser), de l'hélium et d u néon (gaz) s o n t transformés f o r m a t i o n de cicatrices, favoriserait la circulation san-

en rayons laser par l'appor t d'énergie électrique o u g u i n e et inhiberait les infections. La lumière laser élimi-

c h i m i q u e . Le laser à basse puissance d o n n e une l u - nerait aussi les i n f e c t i o n s de la cavité buccale et des si-

mière c o n t i n u e " r o u g e " avec u n e l o n g u e u r d ' o n d e de nus. La lumière laser aurait un e f f e t antibactérien et

5 3 2 , 8 nanomètres (nano = 1 milliardième). La puis- a n t i s p a s m o d i q u e . Les indications les plus fréquentes

sance est en général de 1 m i l l i w a t t par centimètre c o n c e r n e n t des d o u l e u r s de l'appareil l o c o m o t e u r et

carré. Ainsi, la température dans le tissu est t e l l e m e n t des problèmes d e r m a t o l o g i q u e s c o m m e l'acné.

peu augmentée q u e cela ne se sent presque pas.

Les lasers à m o y e n n e puissance - aussi appelés m i d -


— Risques
p o w e r laser o u laser à i n f r a r o u g e - o n t c o m m e source
de lumière u n laser semi-conducteur avec u n e l o n - Si le rayon laser t o u c h e l'œil, il p e u t e n d o m m a g e r la
g u e u r d ' o n d e d'enviro n 9 0 0 nanomètres. Ils d o n n e n t rétine, même avec u n e puissance laser réduite.
une lumière pulsatoire ayant u n e durée d ' i m p u l s i o n
extrêmement c o u r t e ( 1 0 0 à 2 0 0 nanosecondes) et u n e
— Critique
fréquence d'impulsion réglable (entre 100 et
2 0 0 0 Hz). Les lasers à i n f r a r o u g e ne d o n n e n t en • Les lasers à basse o u m o y e n n e puissance existant
m o y e n n e pas b e a u c o u p plus d'énergie q u e les lasers à sur le marché ne s o n t pas sélectionnés - c o m m e o n le
basse puissance; par leur l o n g u e u r d ' o n d e , ils p e r m e t - prétend - en f o n c t i o n de critères b i o l o g i q u e s , par
t r a i e n t u n e meilleure action en p r o f o n d e u r . exemple certaines des "vibrations nécessaires au
Les lasers à basse puissance sont surtout utilisés pour ré- c o r p s " : il s'agit des types de laser les plus simples et
soudre des problèmes dermatologiques; les lasers à les m o i n s chers en p r o d u c t i o n .
moyenne puissance visent plutôt le domaine orthopédique. • La lumière des lasers à basse puissance ne pénètre
même pas un millimètre dans le tissu. La lumière i n f r a-
rouge n'agit pas v r a i m e n t n o n plus en p r o f o n d e u r .
— Examen et traitement
Q u a n t à l'intensité lumineuse, cette lumière laser n'agit
Le p a t i e n t est assis t r a n q u i l l e m e n t et les parties d u pas a u t r e m e n t sur le tissu q u e la lumière " n o r m a l e " .

corps douloureuses o u les zones réflexes (voir p. 72) • Les fabricants d'appareils f o n t la publicité de n o m -
c o r r e s p o n d a n t aux parties malades s o n t traitées en s u - breuses possibilités d ' a p p l i c a t i o n s . Mais il n'y a pas de
perficie par des rayons laser p e n d a n t quelques m i - preuves convaincantes p o u r les effets supposés. Il a été

226
0
La magnéto-
thérapie

démontré q u e la lumière laser n'a pas d ' e f f e t en cas h y p n o t i q u e le "magnétismeanimal". Le " m e s m e r i s m e "
d'ulcères aux j a m b e s , d'acné o u d e glandes sébacées trouva beaucou p d'adeptes dans les cercles occultes.
enflammées. Le laser à basse puissance ne p e u t reven- En 1869, le premier brevet f u t octroyé pour les traite-
d i q u e r un " e f f e t a n t i r i d e s " . ments d u corps entier à l'aide d'une bobine qui générait
• Il est fait état d e b o n n o m b r e de réussites. Mais à un c h a m p magnétique et, vers le début du 20e siècle, la
c h a q u e fois q u ' u n e laserthérapie à basse puissance o u magnétothérapie f i t son apparition dans la médecine.
à i n f r a r o u g e a été comparée à u n t r a i t e m e n t placebo En 1955 arrivèrent les premières indications q u e les
(voir p. 20) - par e x e m p l e dans le cas d ' u n e épicondy- flux électriques stimulaient la guérison des os et depuis,
lite o u de r h u m a t i s m e des tissus m o u s - les deux m é - de plus en plus d e scientifiques se sont lancés dans les
t h o d e s avaient le même e f f e t . recherches à ce propos. En 1 9 7 4 , MùWfaauer développa
Il est d o n c d o u t e u x q u e les lasers à basse o u une f e r m e t u r e de plaie sans suture avec des aimants au
m o y e n n e puissance aient u n e action spécifique; le t r a i - s t r o n t i u m et au ferrite. Mais la " f e r m e t u r e éclair m a -
t e m e n t p e u t avoir un e f f e t placebo. S'exposer p o u r la gnétique" ne c o n n u t pas de succès et resta sans suite.
même durée à la lumière d u j o u r est plus r e c o m m a n - L'orthopédiste Lechner et le physicien Kraus déve-
dable car celle-ci a l'avantage de c o n t e n i r encore loppèrent dans les années 7 0 u n processus dans lequel
d'autres l o n g u e u r s d ' o n d e . une b o b i n e minuscule (le t r a n s m e t t e u r ) est implantée
à l'endroit d e la f r a c t u r e d e l'os. Si la partie d u corps
concernée est ensuite placée dans u n c h a m p m a g n é-
— Conseil
t i q u e pulsatoire, u n faible c o u r a n t électrique est g é -

La thérapie par le laser à basse o u m o y e n n e puissance néré dans le t r a n s m e t t e u r . Ce c h a m p électrique p e u t

ne p e u t être conseillée. favoriser la f o r m a t i o n osseuse e t la guérison d'une


f r a c t u r e (électro-ostéostimulation).

Situation actuelle
Les appareils à c h a m p magnétique sont utilisés dans

La magnétothérapie
les hôpitaux, par des médecins établis, par des guéris-
seurs et dans des instituts d e beauté. Ils s o n t même
installés dans les cabinets médicaux e t les maisons d e
repos et donnés en l o c a t i o n .
— Historique

Les prêtres égyptiens v o u l a i e n t déjà utiliser la force i n -


— Concept de base
visible, " c o s m i q u e " d u métal magnétique p o u r la gué-
rison et, bien avant n o t r e ère, le médecin grec Hippo- Les utilisateurs des appareils à c h a m p magnétique es-
crate (460-377 avant J.-C.) décrivait des guérisons à t i m e n t q u e le métabolisme cellulaire est stimulé par
l'aide d ' a i m a n t s . Paracelse ( 1 4 9 3 - 1 5 4 1 ) essayait au l'influence d u c h a m p magnétique.
16e siècle d e guérir les plaies causées par des pointes
de flèches et par des balles à l'aide d ' a i m a n t s .
— Procédé
Deux siècles plus tard, le docteur-miracle Franz Anton
MespnerO 734-1815) o b t i n t des résultats spectaculaires : Appareils à champ magnétique : ils o n t u n e densité d e
il passait des aimants sur le corps de ses patients, qui se flux ( i n d u c t i o n ) d ' e n v i r o n 5 milliteslas ( o u , exprimé en
précipitaient en masse pour venir à sa consultation. une unité plus ancienne , 5 0 gauss). Ils f o n c t i o n n e n t
Rapidement, il passa au massage par effleurage sans selon différents principes.
aimant, q u a n d il " p h t conscience" q u e c'était s o n Les chaises générant u n c h a m p magnétique f o n c -
propre r a y o n n e m e n t qui faisait effet. Il appelait la force t i o n n e n t selon u n principe similaire.

227
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

Feuilles magnétiques : p o u r l'auto-traitennent, il existe v i n g t a i n e d e m i n u t e s dans u n e chaise magnétique


en pharnnacie des feuilles magnétiques a u t o c o l l a n t es p o u r ressentir u n e atténuation d e la douleur.
(aimants p e r m a n e n t s ) .
Objets magnétiques : o n t r o u v e dans le c o m m e r c e
— Explication de l'action
différents a i m a n t s (permanents) à utiliser chez soi.
Feuilles magnétiques : les fabricants prétendent q u e
les feuilles magnétiques o n t u n e action s t i m u l a n t e sur
— Traitement et auto-traitement
les zones réflexes. Les voies nerveuses t r a n s m e t t r a i e n t
Autotraitement à l'aide de feuilles et objets magné- des impulsions salutaires aux organes dans le s e g m e n t
tiques : les feuilles magnétiques restent sur la peau e t c o m m u n d u corps (voir p. 7 2 ) .
d o i v e n t être portées jusqu'à 15 jours sur les endroits Objets magnétiques : bracelets, chaînettes, a m u -
d o u l o u r e u x . Après u n à deux jours d e pause, les lettes et autres objets magnétiques q u e l'on trouve dans
des magasins ésotériques o u des entreprises d e vente
par correspondance pourraient améliorer le bien-être et
veiller à u n e b o n n e santé q u a n d ils sont portés en per-
manence. Ceux qui proposent ces objets n'expliquent
c e p e n d a n t pas c o m m e n t cette action est générée.

Magnétothérapie à l'aide d'appareils : les f a b r i c a n ts


des appareils d o n n e n t différentes explications p o u r
l'action, par e x e m p l e :
• Dans les " g r a n d e s e t très grandes molécules, les
énergies magnétiques atomères s o n t transformées en
fonction vitale".
• Les lignes des c h a m p s magnétiques "influence-
feuilles p e u v e n t être appliquées u n e nouvelle fois. raient, en f o n c t i o n des impulsions d e fréquence, les
Les chaînettes e t autres objets magnétiques sont ions i m p o r t a n t s p o u r la f o n c t i o n c e l l u l a i r e " .
portés en p e r m a n e n c e sur le corps; les semelles aussi Les c h a m p s magnétiques amélioreraient la circula-
restent dans les chaussures. t i o n sanguine et l ' a p p o rt d'oxygène, etc.
Traitement à l'aide d'appareils à champ magné-
tique pulsatoire : le thérapeute m e t u n e b o b i n e d e
— Indications
taille adaptée a u t o u r d e la partie d u corps malade
p o u r lui t r a n s m e t t r e les pulsations magnétiques. Feuilles et objets magnétiques : ils allégeraient la d o u -
En f o n c t i o n des instructions d u f a b r i c a n t de l'appa- leur en cas de crispation, r h u m a t i s m e , hématomes,
reil, la zone d u corps d o i t être exposée à l'action d u t o u r de reins et troubles de la circulation sanguine, évi-
c h a m p magnétique t o u s les j o u r s d e 15 m i n u t e s à d e teraient le tissu cicatriciel sauvage e t les i n f l a m m a t i o n s .
nombreuses heures. Magnétothérapie à l'aide d'appareils : les fabricants
N o m b r e d e gens traités croient ressentir u n cha- des appareils p r o m e t t e n t u n effet positif dans plus de
t o u i l l e m e n t o u u n e sensation d e chaleur sur leur peau 3 0 pathologies, c o m m e la migraine, le r h u m a t i s m e, la
p e n d a n t la magnétothérapie. Souvent, il s'avère q u e les sciatique, les dégâts aux ligaments articulaires e t les t e n -
douleurs sont pires p e n d a n t les jours de t r a i t e m e n t , ce dons, les troubles de la circulation sanguine et d u méta-
qui est expliqué c o m m e étant u n e "première réaction" bolisme, les crampes aux mollets, les paralysies, la gas-
qui disparaît progressivement après quelques jours. trite et les i n f l a m m a t i o n s . Ils conseillent aussi la thérapie
Il f a u d r a i t rester assis t r a n q u i l l e m e n t p e n d a n t u n e pour la guérison d e plaies et pour éviter les cicatrices.

228
La thérapie
micro-
biologique

Un t r a i t e m e n t par c h a m p magnétique résoudrait les sur le corps o u avec lesquels les thérapeutes passent sur
t r o u b l e s végétatifs, aurait u n e f f e t relaxant e t r e n f o r - les parties d u corps malades servent, dans le meilleur
cerait l'action de t o u t médicament. des cas, c o m m e placebo mais ne p e u v e n t pas v r a i m e n t
Les sièges magnétiques a u r a i e nt u n e influenc e b é - guérir. Des examens cliniques l'ont confirmé : en cas de
néfique sur l'ostéoporose e t les douleur s dorsales. crispation c h r o n i q u e d e la n u q u e et des épaules, les
Limites de l'application t r a i t e m e n t s physiothérapeutiques faisaient beaucoup

Les patients p o r t a n t u n pacemaker ne p e u v e n t pas s u - plus de bien q u e les chaînettes magnétiques.

bir de magnétothérapie, v u q u e cela p o u r r a i t i n f l u e n - Appareils à champ magnétique


cer l'appareil électrique. • Avec leur aspect technique, comme des petits
écrans digitau x o u u n système à quartz , les appareils
f o n t b o n n e impression mais, en contrôlant leur f o n c -
— Risques
t i o n n e m e n t m i n u t i e u s e m e n t , il s'est avéré q u e les
Feuilles magnétiques : les substances allergisantes m e n t i o n s d u f a b r i c a n t sur les caractéristiques t e c h -
dans la c o u c h e adhésive des feuilles magnétiques p e u - niques diffèrent souven t f o r t e m e n t de la réalité (par
v e n t causer des rougeurs e t des démangeaisons. e x e m p l e , u n appareil avec u n e i n d u c t i o n mentionnée

Magnétothérapie : elle n'engendr e presque pas de 1 0 0 milliteslas n ' a t t e i g n a n t q u e 7 milliteslas).

d'effets secondaires, mais le risque de négligence d ' u n • Souvent, les données techniques ne sont pas claires.
t r a i t e m e n t indispensable et efficace existe. • Les instructions des fabricants q u a n t à l'utilisation
sont souven t contradictoires.
Les t r a i t e m e n t s au m o y e n d ' a i m a n t s e t de champ s
— Critique
magnétiques ne génèrent a p p a r e m m e n t pas d'effets
• Selon l'état actuel des connaissances scientifiques, néfastes à c o n d i t i o n q u e les t r a i t e m e n t s nécessaires ne
les c h a m p s magnétiques faibles n'exercent pas d ' i n - soient pas omis.
fluence sur les tissus h u m a i n s . Les seuils d ' u n e i n -
f l u e n c e b i o l o g i q u e de c h a m p s magnétiques statiques
— Conseil
et de basse fréquence o u pulsatoires s o n t c o n n u s a p -
p r o x i m a t i v e m e n t ; c'est d'ailleurs la base p o u r la valeur Les t r a i t e m e n t s avec des a i m a n ts e t des c h a m p s m a -
limite de 5 0 Hz/5 milliteslas p o u r la p r o t e c t i o n des t r a - gnétiques ne p e u v e n t pas être conseillés.
vailleurs. Les appareils utilisés a c t u e l l e m e n t à des fins
thérapeutiques a t t e i g n e n t à peine ces seuils.

• Les études sur l'action thérapeutique des traitements


consen/ateurs par champ magnétique d o n n e n t des résul-
La thérapie microbiologique
tats contradictoires. Parmi les études contrôlées, une large (thérapie symbiotique)
majorité ne trouve pas de preuves pour l'action salutaire.
• Selon la p l u p a r t des estimations de la médecine
établie, les appareils proposés a c t u e l l e m e n t p o u r la
— Historique
magnétothérapie conservatrice n'ont pas v r a i m e n t
d ' a c t i o n o u d'effets secondaires. Après la découverte d u vaccin c o n t r e la variole en
• La preuve q u ' u n c h a m p magnétique statique sti- 1 7 9 6 , il y e u t b e a u c o u p de tentatives de guérir des
m u l e la guérison des os reste encore à fournir. Il est ce- maladies par le biais d'agents pathogènes, vivants o u
p e n d a n t certain qu'il n'y a a u c u ne influence sur la gué- m o r t s , à avaler o u à injecter
rison de muscles o u de plaies cutanées. Ceci signifie Plus t a r d , q u a n d le t r a i t e m e n t a ux a n t i b i o t i q u e s
q u e les aimants p e r m a n e n t s q u e les patients p o r t e n t commença à p r e n d r e son essor, il est a p p a r u claire-

229
m e n t quel était le rôle des bactéries propres au corps Les partisans de la thérapie s y m b i o t i q u e estiment
p o u r la santé. Les a n t i b i o t i q u e s , q u i s o n t utilisés p o u r q u ' u n e flore intestinale altérée p e u t être la cause mais
c o m b a t t r e les g e r m e s pathogènes, p e u v e n t aussi e n - aussi le symptôme d ' u n e maladie. En cas de " m a u -
d o m m a g e r la f l o r e intestinale o u m ê m e la détruire. vaise" colonisatio n intestinale, il y aurait u n e f o r m a -
Ceci p e u t à son t o u r d o n n e r lieu à des maladies. t i o n plus i m p o r t a n t e de déchets dans l'intestin, et
De la c o m b i n a i s o n de l'idée de vaccination et des ceux-ci se retrouveraient en plus g r a n d e quantité dans
connaissances sur le rôle de la f l o r e intestinale est née le sang.
une nouvelle f o r m e de t r a i t e m e n t , la thérapie s y m b i o - Les partisans d e la thérapie m i c r o b i o l o g i q u e visent
t i q u e . Le principe est le suivant : i n t r o d u i r e certaines cependant l'effet i m m u n o m o d u l a n t des antigènes
bactéries dans le corps p o u r reconstituer ainsi les p r o - qu'ils i n t r o d u i s e n t dans le corps et auxquels le système
portions "normales" entre les différentes bactéries i m m u n i t a i r e d o i t réagir.
dans la flore intestinale.

Des études o n t c e p e n d a n t démontré r a p i d e m e n t


— Procédé
q u e l'on s'était basé sur des supposition s erronées
q u a n t à la flore intestinale " n o r m a l e " . Bien q u e les partisans de la thérapie m i c r o b i o l o g i q u e
Situation actuelle fassent t o u t p o u r se d i s t i n g u e r de la thérapie s y m b i o -
Les partisans de la thérapie à base de micro-organismes t i q u e , ils utilisent en majorité les mêmes p r o d u i t s thé-
tiennent compte de l'évolution de la science : ils appellent rapeutiques.
à présent leur concept "thérapie microbiologique" et veu- Les p r o d u i t s prêts à l'emploi existent sous f o r m e so -
lent surtout influencer le système immunitaire (voir p. 33). lide o u liquide p o u r l ' a d m i n i s t r a t i on orale et certains
p r o d u i t s s o n t à injecter. Les p r o d u i t s les plus vendus
c o n t i e n n e n t des bactéries de l'intestin h u m a i n , des
— Concept de base
bactéries productrices d'acide lactique o u celles q u i
L ' h o m m e et les bactéries c o h a b i t e n t étroitement. La j o u e n t u n rôle spécifique en cas d ' i n f e c t i o n des voies
peau et t o u t e s les m u q u e u s es hébergent u n e p o p u l a - respiratoires o u urinaires.
t i o n dense de bactéries. Sur la m u q u e u s e intestinale, le Ces p r o d u i t s s o n t indiqués en cas de maladies gas-
n o m b r e de bactéries est dix à c e nt fois plus élevé q u e triques et intestinales, d ' a f f e c t i o n s des voies respira-
le n o m b r e t o t a l de cellules corporelles. toires, des voies urinaires, des organes génitaux i n -
Pour l ' h o m m e , cette symbiose est très favorable ternes, en cas d'allergie, d'eczéma et de "défense af-
parce q u e les bactéries habituelles non-pathogènes faiblie". A cette f i n , il existe t o u t e une série d e
o c c u p e n t l'espace de manière à ce qu'il n'y ait plus de préparations. C'est s u r t o u t le g r o u p e des " p r o d u i t s d e
place p o u r les agents pathogènes étrangers. En plus, c o n v e r s i o n " visant le r e n f o r c e m e n t d u système i m m u -
la colonisation bactérienne est nécessaire au b o n f o n c - nitaire q u i est d e v e nu i m p o r t a n t .
t i o n n e m e n t d u système i m m u n i t a i r e . Les préparations principales des d e u x thérapies s o n t
en f a i t trois sortes de g o u t t e s à prendre o r a l e m e n t .
La partie principale de la thérapie microbiologique
concerne les "autovaccins " ; ils sont pris par voie orale o u
appliqués sur la peau mais le plus souvent ils sont utilisés
en injection en plus des gouttes déjà mentionnées. Ces
produits ne peuvent pas être achetés prêts à l'emploi : ils
sont préparés dans un laboratoire spécialisé pour chaque
patient individuellement. Ils c o n t i e n n e n t des germes tués
extraits des selles, de l'urine, d u mucus nasal, de la salive.

230
La thérapie
micro-
biologique

de frottis de la gorge, d u fluide vaginal o u d u pus d u p a - suite à u n e colonisatio n intestinale par d e "mau-
tient (voir remèdes autologues p. 190). vaises" bactéries. Les déchets se r e t r o u v e n t dans le
sang et j o u e n t un rôle dans les maladies.
Si les p r o d u i t s à base de bactéries sont utilisés en
— Examen et traitement
t a n t q u e thérapie m i c r o b i o l o g i q u e , ils p o u r r a i e n t sti-
La c o n d i t i o n q u e les représentants d e la thérapie s y m - m u l e r le système i m m u n i t a i r e et ainsi c o n t r i b u e r à la
b i o t i q u e p o s e n t p o u r u n t r a i t e m e n t aux m i c r o - o r g a - défense c o n t r e les infections et à la guérison des m a l a -
nismes est une "dysbactérie" diagnostiquée. Ce dies (voir p. 3 3 ) . Une c o l o n i s a t i o n complémentaire de
t e r m e signifie q u e les " b o n n e s bactéries" sont a b - l'intestin à l'aide des bactéries souhaitées est dans ce
sentes d e la c o l o n i e intestinale o u n o n présentes dans cas précis un e f f e t secondaire.
la " b o n n e " p r o p o r t i o n . Pour faire le c o n s t a t d e cet
état, il s u f f i t aux thérapeutes de connaître l'anamnèse
— Indications
d u m a l a de et la d e s c r i p t i o n des plaintes. Une analyse
des selles ne leur paraît pas nécessaire. Si celle-ci est Les thérapeutes considèrent q u e la thérapie m i c r o b i o -
t o u t e f o i s effectuée, elle d o n n e lieu a des conseils dié- l o g i q u e est efficace et inoffensive. En ce q u i concerne
tétiques. les indications, ils m e n t i o n n e n t les maladies infec-
Pour le t r a i t e m e n t , o n travaille selon u n schéma de tieuses récidivantes o u chroniques, s u r t o u t des voies
base : d ' a b o r d une a c c o u t u m a n c e à l'aide d ' u n e p r e - respiratoires et urinaires, les infections q u i ne réagissent
mière sorte de g o u t t e s , ensuite des préparations à pas aux a n t i b i o t i q u e s, les affections gastriques, intesti-
base de coques vivants (bactéries intestinales) sous nales, hépatiques et biliaires, les allergies, les maladies
f o r m e d ' u n e deuxième sorte de g o u t t e s , plus tard suit de la peau, le r h u m a t i s m e au sens le plus large, le t r a i -
la troisième sorte, u n e préparation c o n t e n a n t des Es- t e m e n t d ' a c c o m p a g n e m e n t en cas de cancer.
cherichia co//vivants (bactéries intestinales). Ce large spectre d'indication s d o n t les adeptes f o n t
Ce schéma est exécuté en f o n c t i o n de la natur e et m e n t i o n p o u r la thérapie, ne paraît pas t r o u v e r d e f o n -
de la gravité de la maladie. d e m e n t s aux yeux des microbiologistes expérimentés.
Les autovaccins de la thérapie m i c r o b i o l o g i q u e s o n t Des études, f o r t e s d'un e reconnaissance scienti-
appliqués après le constat par le médecin d'un e affec - f i q u e , c o n f i r m e n t l'efficacité d ' u n tel t r a i t e m e n t en cas
t i o n c h r o n i q u e q u i a p p a r e m m e n t résiste à la thérapie d ' i n f e c t i o n s des amygdales récidivantes, de rhinites et
et après la décision d e passer à u n t r a i t e m e n t m i c r o - de sinusites.
b i o l o g i q u e . A u laboratoire où l'on prépare le p r o d u i t à Pour t o u t e s les autres indications, la thérapie m i c r o -
injecter, o n examin e le matériel envoyé q u a n t aux bac- b i o l o g i q u e p e u t faire f o n c t i o n d e stimulothérapie as-
téries et autres germes. pécifique, car les réussites s o n t basées sur des expé-
Les autovaccins s o n t injectés de manière sous-cuta- riences individuelles et n ' o n t pas o u presque pas été
née en c o n c e n t r a t i o n s graduelles. démontrées s c i e n t i f i q u e m e n t .
Le t r a i t e m e n t s'étend sur au moins quelques se-
maines; en cas d e maladies graves, il p e u t p r e n d r e des
Risques
mois voire m ê m e des années. Il est i m p o r t a n t q u e le
t r a i t e m e n t soit appliqué de manière conséquente. Une injection de préparation à base de bactéries c o m -
p o r t e en t o u t cas des risques : plus le p a t i e n t est sen-
sible, plus le risque est g r a n d .
— Explication de l'action
Les effets secondaires varient de légères rougeurs
Dans l'ancienne c o n c e p t i o n de la thérapie s y m b i o - cutanées au p o i n t d ' i n j e c t i on j u s q u ' a u choc anaphy-
t i q u e , o n supposait q u ' i l y avait plus de déchets formés lactique fatal.

231
Méthodes
:hérapeutiques
non
jnventionnelles

— Critique — Conseil

• Dans l ' a r g u m e n t a t i o n des adeptes, l'ancienne idée La thérapie microbiologique est uniquement à
sur les " b o n n e s p r o p o r t i o n s d e bactéries" dans l'intes- conseiller en cas d'infection s des amygdales récidi-
t i n est reliée à " l ' i m m u n o s t i m u l a t i o n " , la nouvelle ex- vantes, d e rhinites e t d e sinusites.
plication d e l'action. Le t r a i t e m e n t par injection est à déconseiller.
• " L ' a u t o - i n t o x i c a t i o n " par "dysbactérie" n'est pas
une théorie démontrée.
• Il n'existe aucun e référence p o u r la thèse v o u l a n t
qu'une "mauvaise" c o l o n i s a t i on intestinale influence
l ' a p p a r i t i o n d'allergies.
La thérapie neurale
• La majeure partie des bactéries ingérées sont tuées
par le suc gastrique. Il n'est d o n c pas certain q u e le selon Huneke
reste colonise l'intestin.
• La quantité d e bactéries i n t r o d u i t e dans le corps
en t a n t q u e médicament est i n c r o y a b l e m e n t p e t i t e — Historique

en c o m p a r a i s o n avec la masse présente dans l'intes-


La thérapie neurale a vu le j o u r à cause d'une erreur p r o -
tin. fessionnelle : le médecin Ferdinand Hunel<e injecta en
• Lors d e la r e c o n s t i t u t i o n d ' u n e flore intestinale per- 1925 u n remède anti-rhumatismal chez sa sœur, q u i
turbée, il p e u t être utile d ' i n t r o d u i r e des bactéries p r o - souffrait de migraine. Accidentellement, il ne f i t pas l'in-
ductrices d'acide lactique. Mais cela p e u t se faire en jection dans les muscles mais dans une veine e t c o m m e
m a n g e a n t t o u t s i m p l e m e n t d u y a o u r t. par magie la migraine disparut. Les frères Huneke a t t r i -
• La Food and Drug Administration américaine m e t en buèrent cette action à l'anesthésique local, la procaïne,
d o u t e q u e les bactéries productrices d'acide lactique puis- que c o n t e n a i t l'injection et ils firen t des expériences
sent arrêter une diarrhée. L'administration a d'ailleurs d e - avec cette substance. En 1 9 4 0 , q u a n d Huneke adminis-
mandé de retirer de tels produits d u commerce. tra des injections anesthésiques a u t o u r d'une plaie à la
• Les f a c t e u r s n u t r i t i o n n e l s , c o m m e les substances partie inférieure de la j a m b e d'une patiente et q u e t o u t
de lest q u i i n f l u e n c e n t le t r a n s i t i n t e s t i n a l , altèrent la à c o u p la douleur à son épaule dans l'autre moitié d e
flore intestinale plus q u e n ' i m p o r t e que l médica- son corps disparut, Huneke appela cela un "phéno-
ment. mène secondaire" et il pensa avoir découvert u n n o u -

• Les g e r m e s pris o r a l e m e n t stimulent certaine- veau type de thérapie contre les "troubles à distance".

m e n t le système i m m u n i t a i r e , c o m m e le vaccin o r a l . Situation actueile


Mais p o u r savoir ce q u e cela s i g n i f i e concrètement Huneke et ses disciples m i r e n t le phénomène secon -
p o u r le t r a i t e m e n t d e maladie s i n d i v i d u e l l e s , il f a u - daire e t des cas spectaculaires au centre d e leur d o c -
dra encore e f f e c t u e r des études. La c o n s o m m a t i o n trine e t en f i r e n t la base. La thérapie neurale selon H u -
de crudités, avec les bactéries q u i y s o n t sans n u l neke est exercée dans des cabinets privés, par des m é -
d o u t e " a c c r o c h é e s " , s t i m u l e également le système decins généralistes e t des orthopédistes, dans des
immunitaire. cliniques d e cure et par divers types d e guérisseurs.
• Les partisans prétendent q u e le prix d e leur t h é - Dans la médecine c o n v e n t i o n n e l l e , seule la partie
rapie est intéressant. Mai s ceci n'est c e r t a i n e m e n t de la thérapie neurale q u i c o n t r i b u e à soulager les
pas le cas q u a n d o n pense q u ' e n cas d e m a l a d i e douleurs a été reprise, n o t a m m e n t la segmentothéra-
grave, la thérapie p e u t p r e n d r e des mois e t des a n - pie. Pour la préserver des personnes non-initiées, elle
nées. est également appelée "anesthésie locale thérapeu-

232
La thérapie
neurale selon
Huneke

t i q u e " , "thérapie par i n f i l t r a t i o n " o u "anesthésie salu- — Procédé


taire ".
Pour les injections, o n utilise des seringues jetables
d ' u n e l o n g u e u r d e deux à d o u z e centimètres.
— Concept de base Les substances actives c o m m e la procaïne, la lido-
caïne, la mepivacaïne o u l'articaïne sont utilisées à l'état
La thérapie neurale repose sur deux principes : la théo-
p u r A c t u e l l e m e n t , la lidocaïne est considérée c o m m e la
he segmentaire et la théorie des champs perturbateurs.
substance la plus active causant le moins d'effets secon-
Théorie segmentaire : u n segment est une partie d u
daires. En général, o n injecte cinq millilitres, souvent ré-
corps qui est gérée par un faisceau nerveux c o m m u n . La
partis sur plusieurs sites d'injection (ampoules).
théorie segmentaire suppose q u e certaines zones c u t a -
nées - les zones de Head - sont reliées par des voies ner-
veuses aux organes internes. Si la peau est hypersensible
— Examen et traitement
à un endroit particulier, il peut en être conclu q u ' a u sein
de la partie d u corps correspondante, il y a une affection. Après avoir posé des questions précises, le thérapeute
Tliéorie des cliampsperturbateurs : elle di t que les pa- palpe des d o i g t s les zones cutanées sensibles (zones
thologies affectant un organe, des blessures, des i n f l a m - de projection) par lesquelles il f a u t soulager la d o u l e u r
mations o u des cicatrices peuvent envoyer des " i m p u l - de l'appareil l o c o m o t e u r o u influencer l'organe m a -
sions perturbatrices" aux autres organes. L'organisme lade. A c e t e n d r o i t , il injecte à plusieurs reprises u n
peut rééquilibrer ces perturbations pendan t u n certain anesthésique sous la peau. Il crée des " a m p o u l e s " .
temps mais, si celles-ci perdurent t r o p longtemps, le Ce t r a i t e m e n t est répété plusieurs fois, j u s q u ' a u
corps réagit par une affection douloureuse. Selon cette s o u l a g e m e n t de la d o u l e u r dans l'organe ( t r a i t e m e n t à
théorie, la cause d'une maladie chronique dans une par- distance).
tie d u corps peut se situer dans une t o u t e autre partie d u Si o n suppose q u ' u n e cicatrice est le " f o y e r " , le théra-
corps. Une longue recherche peut être nécessaire pour peute fait plusieurs injections dans et autour de celle-ci.
dépister ces champs perturbateurs e t ces " f o y e r s " . Des On a p p l i q ue aussi la t e c h n i q u e d e piqûre p r o f o n d e :
gencives enflammées, des dents désensibilisées, les p o u r le t r a i t e m e n t de la douleur, o n pique les points de
amygdales, des fractures guéries et d e vieilles cicatrices déclenchement musculaires - des endroits particulière-
sont des champs perturbateurs t o u t désignés. Bon m e n t d o u l o u r e u x et gonflés dans le tissu musculaire.
n o m b r e d e thérapeutes neuraux pensent même q u e le L'injection p r o f o n d e d'anesthésiques dans les articula-
nombril peut devenir une perturbatio n pathogène. tions, les t e n d o n s , le canal rachidien près d u sacrum est
Le phénomène secondaire de "l'injection m a g i q u e " appelée " t r a i t e m e n t par i n f i l t r a t i o n " . O n fait des injec-
est devenu le modèle explicatif d e la thérapie neurale : tions dans le faisceau nerveux le long de la c o l o n n e ver-
Huneke et ses élèves estiment q u e les foyers d e c o n t a- tébrale afin d e b l o q u e r les faisceaux spinothalamiques.
g i o n peuvent être guéris à distance. Ils injectent un anes- Les thérapeutes neuraux qui travaillent selon les p r i n -
thésique à des endroits éloignés et veulent ainsi éliminer cipes de Huneke f o n t des injections dans la cavité gas-
les champs perturbateurs. Cette "action à distance" a u - trique, à proximité des ovaires, dans le plexus végétatif
rait une influence sur les voies nerveuses "via les arcs ré- d u petit bassin, dans la prostate, le nombril et la thyroïde.
flexes vers les centres connecteurs d u tron c cérébral". Pour la t e c h n i q u e d e piqûre p r o f o n d e , la seringue
Les thérapeutes neuraux a p p e l l e n t également leur est enfoncée, sans contrôle visuel, jusqu'à d o u z e c e n -
méthode "thérapie de c o n v e r s i o n " (voir p. 3 0 ) . Elle se- timètres dans le corps.
rait d o n c aussi efficace p o u r des p a t h o l o g i e s o p p o - Tliérapie neurale en tant que métiiode diagnostique :
sées. U n e injection dans la thyroïde p o u r r a i t par les thérapeutes neuraux établissent également des dia-
e x e m p l e normaliser l'hypo- o u l'hyperthyroïdie. gnostics à l'aide de leur technique de piqûre. Les injec-

233
Méthodes
thérapeutiques
non
onventionnelles

tions dans la zone douloureuse aggravent les plaintes f o r t e m e n t représentée, ce q u i p e u t e n g e n d r e r une


p e n d a n t quelques jours. Ceci indique qu'il y a bel et bien projection de la d o u l e u r sur des zones cutanées plus
un c h a m p perturbateur mais aussi que l'injection n'a pas grandes. La d o u l e u r a u g m e n t e en spirale.
atteint l'endroit d'irritation supposé. Le phénomène se- Des injections a u t o u r des extrémités, des racines et
condaire constitue la preuve que le t r a i t e m e n t à distance des noeuds nerveux p o u r r a i e n t b l o q u e r les sensations
a trouvé un c h a m p perturbateur et qu'il l'a éliminé. de d o u l e u r accrues. L'injection de procaïne élimine la
Si le traitement par injection locale d o n n e immédiate- source d e la douleur, la crispation musculaire réflexe et
m e n t lieu à une amélioration, le diagnostic d u thérapeute les réactions végétatives subséquentes.
neural ne concerne pas une perturbation à distance mais La piqûre dans la peau stimule aussi les voies ner-
une affection a u t o n o m e . Dans b o n nombre de cas, celle- veuses q u i répriment les douleur s c h r o n i q u e s .
ci est également traitée par des séries d'injections.

Formation du tliérapeute
— Indications
L'association internationale de thérapie neurale a déve-
loppé des normes de f o r m a t i o n p o u r assurer la sécurité Les thérapeutes n e u r a ux selon H u n e k e se prévalent d u
de la t e c h n i q u e et organise des cours de p e r f e c t i o n n e - fait q u e leur méthode p e u t guérir plus d e 3 0 0 maux,
m e n t q u i sont couronnés par la remise d ' u n diplôme. de la fausse couch e jusqu'à l'ulcère duodénal. Elle se-
rait efficace en cas de plaintes vagues et f o n c t i o n n e l l e s
et de t r o u b l e s de la circulation s a n g u i n e .
— Explication de l'action
Dans la médecine c o n v e n t i o n n e l l e , la thérapie n e u -
Les thérapeutes neuraux o f f r e n t différents modèles rale est p r i n c i p a l e m e n t appliquée en cas de d o u l e u r de
d'explication p o u r leur méthode : l'appareil l o c o m o t e u r et de r h u m a t i s m e des tissus
• H u n e k e lui-même était convaincu q u e ce n'était ni m o u s . Elle connaît d u succès en cas de névralgies et de
la substance active d ' u n remède injecté ni son action divers m a u x de tête. Elle p e u t c o n t r i b u e r à d i m i n u e r le
analgésique q u i déterminaient l'effet de la thérapie besoin d'analgésiques.
neurale, mais q u e l'action était créée par la piqûre Limites de l'application
même, c o m m e dans l ' a c u p u n c t u r e . • La thérapie neurale ne p e u t pas être utilisée en cas
• Une théorie plus récente (selon Dosch) prétend q u e de t r o u b l e s d e la c o a g u l a t i o n o u p e n d a n t la période d e
les cellules malades, contrairement aux cellules saines, prise d ' a n t i c o a g u l a n t s , en cas d ' i n f e c t i o n au p o i n t
o n t une charge zéro. La procaïne les rechargerait à d ' i n j e c t i o n , d'ulcères gastriques et chez les personnes
2 8 0 millivolts et normaliserait ainsi le " f l u x d ' i n f o r m a t i o n allergiques aux p r o d u i t s utilisés.
pathogène" dans le liquide e n r o b a n t toutes les cellules. • En cas d'injections répétitives, il est indiqué d ' o b -
Conséquence : le végétatif serait à nouveau en équilibre. server u n intervalle de plusieurs j o u r s entre les t r a i t e -
La médecine explique la réussite d u t r a i t e m e n t a n t i - m e n t s . Chez les e n f a n t s, o n ne p e u t pas faire d'injec-
d o u l e u r par le blocage de la c o n d u c t i o n de la d o u l e u r : t i o n dans le n o m b r i l .
c h a q u e d o u l e u r est d ' a b o r d envoyée à la moelle épi-
nière et ensuite au cerveau. Dans la moelle épinière, la
—Risques
sensation de d o u l e u r active les voies nerveuses d o n t la
s t i m u l a t i o n d o n n e lieu à des crispations musculaires et • Les p o i n ts d ' i n j e c t i on p e u v e n t suppurer.
d'autres qui irritent les centres végétatifs. Cela d i m i - • B e a u c o u p de personnes o n t des réactions d ' h y p e r -
nue le seuil d o u l o u r e u x et renforce la d o u l e u r o r i g i - sensibilité aux anesthésiques locaux. Pour elles, il y a
nale. En plus, la sensation de d o u l e u r dans le cerveau risque de vertige, de nausée et de collapsus. C'est
est souvent associée à une illusion. Sur le cortex céré- p o u r q u o i le médecin d o i t tester la tolérance avant le
bral, la peau en t a n t q u ' o r g a n e sensoriel principal est t r a i t e m e n t en faisant u n essai sur la p e a u .

234
Les nosodes

• Quand les médicaments sont injectés de manière erro- d ' u n " f o y e r p a t h o g è n e " . Mais il paraît q u e des réac-
née, il peut y avoir des effets secondaires considérables. Si tions négatives n'excluent pas n o n plus les foyers. Jus-
le thérapeute pique par erreur dans un vaisseau sanguin, qu'à présent, il n'a pas été défini clairement ce q u e
ceci peut engendrer des troubles de la circulation, des s o n t e x a c t e m e n t u n foyer o u u n c h a m p p e r t u r b a t e u r
troubles d u rythme cardiaque et même u n arrêt car- et quelles maladies ils p e u v e n t engendrer.
diaque. Cette technique doit être appliquée par un m é - • En dépit d u fait q u e la thérapie neurale selon H u -
decin formé et peut u n i q u e m e n t être réalisée dans des neke soit f o r t e m e n t répandue, son action n'a presque
endroits équipés d u matériel nécessaire en cas d'urgence. pas été étudiée. En t a n t q u e méthode médicale, elle
• La t e c h n i q u e dangereuse d e la piqûre p r o f o n d e a n'a pas été r e c o n n u e . En t a n t "qu'anesthésie locale
maintes fois été suivie d'incidents c o m m e des saigne- thérapeutique" p o u r traiter des douleurs musculaires
ments, des lésions organiques e t des paralysies. et articulaires c h r o n i q u e s , la thérapie neurale est utile
Quelques décès o n t également été rapportés. et elle a gagné sa place au sein d e la médecine.

Critique — Conseil

Les théories d e H u n e k e et de ses disciples sur l'action à En t a n t q u e t r a i t e m e n t antidouleur, l'anesthésie locale


distance d e la thérapie neurale sont contradictoire s e t thérapeutique est à conseiller avec certaines restrictions.
ne sont pas correctes : En t a n t q u e méthode d i a g n o s t i q u e e t thérapeu-
• Des expériences o n t démontré q u e les cellules q u i t i q u e p o u r des c h a m p s p e r t u r b a t e u r s , la thérapie n e u -
n ' o n t pas de charge membranaire ne sont plus vivantes; rale est à déconseiller.
elles ne peuvent d o nc pas "tirer des rafales d'impulsions
perturbatrices" c o m m e disent les thérapeutes neuraux.
• La procaïne b l o q u e la c o n d u c t i o n des impulsions au
travers des fibres nerveuses et ne m e t pas f i n - c o m m e
o n le p r é t e n d - à une "régulation r i g i d e " préexistante.
Les nosodes
• Le phénomène secondaire, qui est la base de la théorie,
ne survient que très rarement. Les critiques estiment que
— Historique
cette action est due à la force suggestive du thérapeute.
• Les scientifiques i n d i q u e n t q u e le " b o n " e n d r o i t est Le premier vaccin c o n t r e la variole en 1 7 9 6 (par le mé-
cherché selon le principe d e "trial a n d e r r o r " (essais et decin anglais Edward Jenner, 1 7 4 9 - 1 8 2 3 ) projeta le
erreurs), c'est-à-dire chercher jusqu'à ce q u e l'on m o n d e médical dans l'ère de la v a c c i n a t i o n . Jenner i n -
t r o u v e . L'action des injections n'est pas prévisible et t r o d u i s a i t dans le sang des agents pathogènes a f f a i -
s o u v e n t elles n ' e n g e n d r e n t a u c u n e f f e t , même après blis, p r o v o q u a n t ainsi u n e " p e t i t e " i n f e c t i o n . Ceci suf-
de nombreuses tentatives. fisait p o u r s'immuniser c o n t r e la p a t h o l o g i e en ques-

• La critique émise par les médecins c o n c e r n e aussi la t i o n sans devoir subir u n e maladie pénible.

t e c h n i q u e de piqûre p r o f o n d e qui p e u t e n g e n d r e r b o n Pour une variante homéopathique, le vétérinaire Wll-


n o m b r e d e c o m p l i c a t i o n s . Les thérapeutes f a n a t i q u e s , helm Lux se basa en 1 8 2 0 sur le principe de la vaccina-
par c o n t r e , m i n i m a l i s e n t les risques. t i o n . Il dynamisa selon le m o d e homéopathique (voir
• En t a n t q u e méthode d i a g n o s t i q u e p o u r le dépis- p. 177) d u sang et des produits d'excrétion d'animaux
t a g e d e foyers, la thérapie neurale n'est pas très e f f i - malades dans l'espoir de pouvoir n o n seulement les i m -
cace. Les essais d ' i n j e c t i o n ne d o n n e n t q u e r a r e m e n t muniser mais aussi les guérir. Nous devons le concept
des i n f o r m a t i o n s utiles. Si u n phénomène secondaire " n o s o d e s " depuis 1830à l'américain ConstantinHering,
est constaté, ceci est considéré c o m m e la découverte qui le déduisit d u m o t grec " n o s o s " signifiant maladie.

235
Méthodes
thérapeutiques
non
onventionnelles

Situation actueile — Procédé


En France, en A n g l e t e r r e et aux États-Unis, les nosodes
Les nosodes sont en général injectés et r a r e m e n t a d -
d e v i n r e n t r a p i d e m e n t un élément de la thérapie h o -
ministrés sous la f o r m e " d ' a m p o u l e s b u v a b l e s " .
méopathique. En A l l e m a g n e , les prescriptions p o u r
La majorité des nosodes sont produits de façon i n -
leur préparation ne f u r e n t fixées q u ' e n 1 9 8 5 dans la
dustrielle. A base de virus et de bactéries, de leurs
pharmacopée homéopathique.
toxines, de vaccins généralement utilisés contre ces m a -
A c t u e l l e m e n t , n o m b r e de n a t u r o p a t h e s prescrivent
ladies o u de produits contaminés par la maladie, c o m m e
des nosodes. Ils sont régulièrement appliqués dans le
le sang, le pus... le fabricant prépare des médicaments
t r a i t e m e n t h o m o t o x i c o l o g i q u e (voir p. 2 2 1 ) . Ils ne s o n t
dynamisés selon le m o d e homéopathique, par exemple
c e p e n d a n t pas aussi c o n n u s q u e les p r o d u i t s homéo-
le nosode de l'hépatite o u de la salmonelle paratyphi.
p a t h i q u e s (voir p. 175).
C o m m e le matériel de base doit être stérilisé avant la
p r o d u c t i o n , il ne peut plus c o n t a m i n e r le receveur
— Concept de base Les "nosodes tissulaires" s o n t fabriqués à base de
tissus o u d'organes altérés par la maladie; des cellules
L'idée des nosodes est u n e c o m b i n a i s o n d u principe
cancéreuses de l'utérus c o n s t i t u e n t le matériel de base
de la vaccination et de l'homéopathie.
p o u r le n o s o d e d u c a r c i n o m e de l'utérus.
Lorsqu'on prélève le pus d ' u n f u r o n c l e , q u ' o n en f a -
Les "auto-nosodes" sont spécialement fabriqués sur
b r i q u e u n p r o d u i t injectable et q u ' o n le réinjecte au
base de matériel a u t o l o g u e d u patient et ne peuvent être
malade, o n s t i m u l e son système i m m u n i t a i r e (voir
injectés qu'à ce même patient (voir p. 190). Ces derniers
p. 3 3 ) . Par c o n t r e , l o r s q u ' o n injecte p o u r u n e a f f e c t i o n
seraient n e t t e m e n t plus efficaces que les autres nosodes.
cardiaque le n o s o d e de la diphtérie, cela ressemble
Les nosodes existent c o m m e remède individuel,
q u e l q u e p e u au principe de s i m i l i t u de (voir p. 176). La
mais aussi c o m m e ajout à des préparations combinées.
diphtérie e n g e n d r e souvent des problèmes cardiaques
à u n stade ultérieur. Si o n se base sur le principe de s i -
m i l i t u d e , un p r o d u i t fabriqué à base d'agents p a t h o -
— Examen et traitement
gènes q u i p e u v e n t à t e r m e e n g e n d r e r des dégâts au
cœur, devrait être efficace c o n t r e les affections car- Les nosodes d o i v e n t être testés par des méthodes d i a -
diaques. g n o s t i q u e s n o n c o n v e n t i o n n e l l es c o m m e l'électroacu-
Le principe des " n o s o d e s héréditaires" est égale- p u n c t u r e selon Voll (voir p. 2 8 1 ) , le diagnostic f o n c -
m e n t emprunté à l'homéopathie. Le thérapeute part t i o n n e l bioélectrique o u test Vega (voir p. 2 8 1 ) p o u r
ici d e l'idée q u ' u n ancêtre d u p a t i e n t a subi une mala - découvrir la cause de la maladie d u p a t i e n t , cause
die d o n t les effets se f o n t encore ressentir à la généra- q u ' o n ne parvient pas à trouver par d'autres moyens.
t i o n suivante. Par exemple : u n e c o n t a m i n a t i o n d u Les médecins homéopathiques recourent aux n o -
grand-père par u n e syphilis q u i serait passée inaper- sodes lorsque les parents refusent la vaccination d'usage
çue, serait responsable d ' u n t r o u b l e de la circulation pour leurs enfants o u q u a n d une personne ne peut être
s a n g u i n e o u d e la mémoire chez u n petit e n f a n t et d e - vaccinée contre une maladie particulière, ils choisissent
vrait alors être traité par le n o s o d e l u e s i n um (lues ve- alors un nosode parmi les agents pathogènes contre les-
nerea = syphilis). quels ils désirent procurer une protection .
Les a d e p t e s d e l'idée des nosodes e s t i m e n t q u e Lorsque les homéopathes soupçonnent u n e m a l a -
des i n f e c t i o n s d u passé s o n t capables d'empoison- die ancienne o u même héritée d'être à la source des
ner t o u t le " t e r r a i n " par l ' a c t i o n des résidus p a t h o - plaintes actuelles, ils choisiront les nosodes appropriés.
gènes. L'homéopathe choisit le plus s o u v e n t des nosodes
lorsqu'il pense avoir découvert dans l'anamnèse d u

236
Les nosodes

p a t i e n t u n e i n f e c t i o n q u e le corps n'aurait pas encore d u i t , u n a n i m a l o u u n e personne est contaminé. O n ne


t o t a l e m e n t éliminée. Il c o m b i n e alors généralement le constate q u e des dizaines d'années plus t a r d , au
t o u t e u n e série de nosodes différents car ce serait m o m e n t où se déclare la maladie.
l'unique m o y e n d'éliminer t o u s les agents t o x i q u e s . Le passage d e ces agents pathogènes d u médica-
m e n t à l'animal o u à l ' h o m m e est sans d o u t e i m p r o -
bable, mais pas exclu. Une série d e règles o n t été édic-
— Explication de l'action
tées p o u r éviter au m a x i m u m ce risque de t r a n s m i s -
L'explication de l'action ne repose pour l'instant que sur sion. Certains professionnels sont c e p e n d a n t d'avis
des hypothèses proches de l'homéopathie. Les remèdes q u e ceci ne suffit pas à garantir la sécurité de tels m é -
transféreraient leur " i n f o r m a t i o n " au corps pour en acti- dicaments.
ver le système immunitaire, c o m m e une stimulothérapie.
Une a u t re c o n c e p t i o n v o u d r a i t q u e des vaisseaux
— Critique
lymphatiques bouchés empêcheraient l'évacuation
d'agents étrangers au corps. Les nosodes p o u r r a i e n t • Il n'y a pas eu de recherche systématique sur l'effi-
lever cette occlusion et rétablir ainsi la réaction de dé- cacité et les effets secondaires de ces p r o d u i t s ; o n fait
fense i n t e r r o m p u e dans le passé. état de quelques annonces isolées.
• Le choix d ' u n nosode p o u r u n e maladie déterminée
est s o u v e n t déterminé par des décisions théoriques
— Indications
basées sur l'analogie : le zona, engendré par le virus
Les nosodes de sang a u t o l o g u e p o u r r a i e n t rétablir u n herpès zoster, p r o v o q u e des d o u l e u r s nerveuses, le n o -
système i m m u n i t a i r e affaibli o u enclin à réagir exagéré- sode de l'herpès serait d o n c utile en cas d ' i n f l a m m a -
m e n t (voir p. 3 3 ) . On fait état de succès en cas de m a - t i o n des nerfs. Ceci n'a pas grand-chose en c o m m u n

ladies infectieuses aiguës et récurrentes, d'affection s avec le p h n c i p e de s i m i l i t u d e de l'homéopathie (voir

rhumatismales i n f l a m m a t o i r e s et d'allergies. On signale p. 176) car, dans le cas des nosodes, l'effet sur des per-

de très bons résultats lors de t r a i t e m e n t d'enfants. sonnes saines a à peine été examiné.

• Les o b j e c t i o n s f o n d a m e n t a l e s formulées par rap-


p o r t à l'homéopathie (voir p. 181) sont également
— Risques
d ' a p p l i c a t i o n p o u r les nosodes.
Selon les a f f i r m a t i o n s des thérapeutes, le t r a i t e m e n t • L'idée de résidus d e maladies q u i restent dans les
par les nosodes serait e x e m p t d'effets secondaires. tissus ressemble à celle de l ' h o m o t o x i c o l o g i e (voir
• En 1 9 9 3 , u n j o u r n a l médical publia c e p e n d a n t le p. 2 2 1 ) , mais elle est dénuée de t o u t f o n d e m e n t scien-
cas d ' u n e f e m m e qui avait réagi aux injections de n o - t i f i q u e dans les deux cas.
sodes par u n e maladie allergique p o u v a n t entraîner la • Le principe de la vaccination basé sur les sciences
m o r t . Ceci n'est guère étonnant vu le fait q u e le p a - naturelles ne p e u t pas v r a i m e n t s'appliquer dans le cas
t i e n t reçoit par ces injections des protéines étrangères. des nosodes. L o r s q u ' on les utilise dans des d i l u t i o n s de
• Pour la f a b r i c a t i o n des nosodes, o n utilise aussi des plus d e D 2 3 (voir p. 181), d ' u n p o i n t de vue p u r e m e n t
tissus de m o u t o n s , de chèvres o u de bovins. Ceux-ci arithmétique, plus la m o i n d r e molécule d u p r o d u i t de
p o u r r a i e n t c o n t e n i r des particules susceptibles d ' e n - base n'arhve dans le corps. Les puissances plus p r o -
gendrer la ESB (maladie d e la vache folle) o u la t r e m - f o n d e s ne c o n t i e n n e n t pas n o n plus les éléments né-
b l a n t e (une maladie similaire chez le m o u t o n ) . Les cessaires à l ' i m m u n i s a t i o n . O n ne p e u t a t t e n d r e de la
agents pathogènes de ces maladies ne s o n t t o u j o u r s part d ' u n e " v a c c i n a t i on homéopathique" la même
pas déterminés avec précision, mais il semble s'agir de p r o t e c t i o n c o n t r e les maladies q u e celle i n d u i t e par
protéines, les " p r i o n s " . O n ne p e u t savoir si un p r o - une vaccination usuelle.

237
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

Les vertus préventives des nosodes ne p e u v e n t évi- serait plus capable d e les reconnaître c o m m e "étran-
ter u n e c o n t a m i n a t i o n par la malaria : quelques cas d e gers" et ne réagirait plus aux injections par une allergie.
maladie o n t été rapportés. Situation actuelle
• L'électroacupuncture selon Voll n'est pas u n m o y e n Les t r a i t e m e n t s à base de cellules fraîches et les autres
adéquat p o u r sélectionner les " b o n s " médicaments" méthodes organothérapeutiques s o n t t o u j o u r s a p p l i -
(voir p. 2 8 2 ) ni p o u r prouver l'efficacité des nosodes. qués a u j o u r d ' h u i . Des médecins e t des guérisseurs i n -
• L'injection d e nosodes n'est guère plus q u ' u n e sti- j e c t e n t encore t o u j o u r s des extraits d'organes. Il existe
mulothérapie aspécifique (voir p. 30). c e p e n d a n t aussi b e a u c o u p d e p r o d u i t s à prendre o r a -
l e m e n t , à inhaler e t à frictionner.

L'application est souven t conseillée sous f o r m e d e


— Conseil
cure; plus grave est la maladie, plus l o n g u e est la cure.
Le t r a i t e m e n t par des nosodes d ' o r i g i n e a n i m a l e est à
déconseiller.
— Risques
Les autres nosodes ne p e u v e n t être conseillés p o u r
le t r a i t e m e n t ciblé de certaines maladies. Les plus grands hsques sont c e r t a i n e m e n t liés à l'injec-
t i o n d e cellules fraîches. Mais il en est d e même p o u r
t o u s les autres procédés organothérapeutiques. Les
différents processus d e p r o d u c t i o n et d'épuration ne

L'organothérapie
p e u v e n t exclure les réactions aux protéines étrangères.
Les services d e santé d e divers pays occidentau x
n'autorisent pas les procédés organothérapeutiques.
• U n e protéine étrangère injectée p e u t engendrer
— Historique
des réactions allergiques. Elles se m a n i f e s t e n t sous la
L'organothérapie, le t r a i t e m e n t par cellules fraîches, la f o r m e d ' u n e rougeur, de prurit au p o i n t d ' i n j e c t i o n , d e
thérapie cellulaire, la thérapie cytoplasmique, la THX, le p r u r i t d u corps entier, de ganglions l y m p h a t i q u e s g o n -
t r a i t e m e n t par extraits de t h y m u s , la thérapie de Theu- flés et de fièvre o u même d ' u n choc a n a p h y l a c t i q u e f a -
rer, la cure de W i e d e m a n n , la sérothérapie sont toutes tal. Ce genre d e réactions p e u v e n t
des thérapies où l'on injecte aux personnes des produits
fabriqués à base de tissus o u d'organes d'animaux.
En 1 9 3 1 , le chirurgien suisse Paul Niehans (1882-
1971) lança le t r a i t e m e n t à base de cellules fraîches, où
l'on injectait aux personnes d u tissu déjeunes animaux .
Les indications étaient nombreuses. Surtout l'aspect
" r a j e u n i s s e m e n t " poussa de nombreuses personnalités
du m o n d e p o l i t i q u e et des médias à se s o u m e t t r e à une
cure d e cellules fraîches. En 1 9 5 5 , 8 0 incidents graves
étaient à regretter, d o n t 3 0 à l'issue fatale.

Un t r a i t e m e n t aussi dangereux ne pouvai t être


m a i n t e n u . Plusieurs personnes reprirent l'idée d e Nie-
hans mais changèrent le procédé de f a b r i c a t i o n des
produits dans l'espoir d'en réduire le risque. Le phncipe
voulait q u e l'on m o d i f i e à ce p o i n t la f o r m e et la nature
des éléments constitutifs des extraits q u e le corps ne
• A long t e r m e , des maladies a u t o - i m m u n e s peuvent
se développer. Ce sont des maladies où le système i m -
Le traitement
m u n i t a i r e se retourn e contre ses propres tissus. par cellules fraîches
• Pour la p r o d u c t i o n de préparations à base d ' o r -
ganes, o n utilise des tissus d ' a n i m a u x . Ceux-ci peuvent
contenir des agents responsables de la maladie de la Les médicaments préparés à base de cellules fraîches
vache folle (ESB) et de la t r e m b l a n t e (une maladie simi - o u séchées, tels q u ' o n les utilisait a u p a r a v a n t p o u r le
laire chez le m o u t o n ) . Ces agents pathogènes n ' o n t pas t r a i t e m e n t , n'existent plus. Pourtant, certains t r a i t e -
encore été déterminés avec précision, mais il s'agirait m e n t s à base de cellules fraîches p e u v e n t encore être
de protéines, des " p r i o n s " . Les développements de ces appliqués lorsque ces cellules s o n t injectées p e u de
dernières années a l i m e n t e n t la crainte de la c o n t a m i n a - t e m p s après l'abattage de l'animal.
t i o n de l ' h o m m e par ces maladies d'animaux .

Il est presque impossible d e savoir si u n p r o d u i t , un


— Concept et explication de l'action
a n i m a l o u u n h o m m e est contaminé par ces agents
pathogènes. O n ne le constate q u e des dizaines d ' a n - Niehans basait son t r a i t e m e n t sur l'idée q u e des cel-
nées plus t a r d , au m o m e n t où la maladie se déclare. lules de jeunes a n i m a u x injectées à une personn e
La transmission de ces agents par des médicaments à t r a n s m e t t e n t leur jeunesse à cette dernière et " r e v i t a -
l'homme est sans doute improbable, mais n'est pas ex- lisent" son o r g a n i s m e . A u j o u r d ' h u i , les adeptes de ce
clue. Des mesures o n t été édictées pour prévenir le risque t r a i t e m e n t a d m e t t e n t q u e des cellules étrangères ne
d'une telle transmission dans la mesure d u possible. Des p e u v e n t être absorbées. Ils s o n t dès lors d'avis q u e l'ef-
professionnels sont cependant d'avis que ceci ne suffit ficacité provient des p r o d u i t s par lequel le corps d é -
pas pour garantir la sécurité de ce genre de produits. grade ces éléments injectés.

• Sur base des risques mentionnés, l'injection de pré- Ils p a r t e n t de l'idée q u e l'organisme enrichit néces-
parations à base d'organes ne p e u t être considérée sairement de ces éléments de cellules l'organe q u i cor-
c o m m e u n e stimulothérapie aspécifique a n o d i n e . respond à l'organe d u donneur. Des extraits de tissu
• En cas d ' a s t h m e , l'organothérapie, ses réactions a l - hépatique iront d o n c nécessairement au foie. Plus l'or-
lergiques possibles et son risque d ' i n f e c t i o n sont p o - g a n e h u m a i n serait altéré, plus il serait enrichi.
t e n t i e l l e m e n t dangereux .
• Considéré g l o b a l e m e n t , le risque n'est pas c o m -
— Procédé
pensé par l'utilité n o n prouvée.
Pour leurs préparations de cellules fraîches, les théra-
peutes o n t leur p r o p r e cheptel . Ils a b a t t e n t les femelles
— Conseil
pleines et préparent les p r o d u i t s injectables à base des
Les différents procédés organothérapeutiques sont t o - tissus des fœtus. Ces p r o d u i t s ne p e u v e n t être débar-
t a l e m e n t à déconseiller. rassés de leur germes.
Toute préparation injectable est considérée c o m m e
médicament et, à ce titre, d o i t faire la preuve de son
innocuité et de son activité thérapeutique, au m o y e n
d ' u n dossier d ' e n r e g i s t r e m e n t très c o m p l e t .

—Traitement

Par t r a i t e m e n t , l'intéressé se voit injecter de plus en

239
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

plus de cellules fraîches, avec u n m a x i m u m de 3 5 es- — Critique


pèces de cellules différentes. Entre deux séries de t r a i -
La médecine scientifique rejette cette thérapie à base
t e m e n t s , u n délai de 5 à 8 mois d o i t être respecté.
de cellules; en A u t r i c h e , elle est t o u t s i m p l e m e n t i n t e r -
Un m a n u e l c o n n u sur cette thérapie conseille d ' i n -
dite.
jecter de la cortisone et u n p r o d u i t c o n t r e les allergies
• L'effet n'est pas prouvé de manière scientifique.
éventuelles avant les préparations de cellules. Les ef-
Des cellules o u des éléments de cellules étrangères i n -
fets secondaires de ce typ e ne s o n t malgré t o u t pas à
jectées ne circulent pas l o n g t e m p s dans le corps et
exclure.
n'agissent pas d u t o u t sur un o r g a n e déterminé. Elles
m e t t e n t par c o n t r e le système i m m u n i t a i r e à l'épreuve
— Indications d ' u n e façon q u i p e u t m e t t r e l'intéressé en danger.

• Lorsque les cellules injectées p r o v i e n n e n t d ' u n tissu


Les cellules fraîches sont s u r t o u t injectées p o u r des
qui p r o d u i t des h o r m o n e s , ces h o r m o n e s arrivent dans
maladies chroniques et p o u r le "rajeunissemenf'que
le corps d u receveur. Elles y exerceront i n d u b i t a b l e -
l'on appelle a u j o u r d ' h u i régénération et revitalisation.
m e n t leur action t y p i q u e . C'est ainsi q u ' e n injectant d u
Les indications sont t e l l e m e n t nombreuses qu'il d e -
tissu pancréatique, o n découvre l'action de l'insuline
vient difficile de t r o u v e r encore une maladie o u u n e
sur le diabète. Celui q u i a besoin de cet e f f e t h o r m o n a l
plainte q u i n'en f e r a i t pas partie : stress, phénomènes
p e u t bien sûr se faire injecter le p r o d u i t isolé. Plus per-
liés à l'âge, organes altérés par les maladies, dom-
sonne ne d o i t a u j o u r d ' h u i subir le risque i m p o r t a n t e n -
mages occasionnés par u n e prédisposition (les théra-
gendré par u n e injection de tissus étrangers.
peutes y i n c l u e n t le s y n d r o m e d e D o w n o u m o n g o -
• L'Organisation m o n d i a l e de la Santé a classé l'injec-
lisme, les maladies mentales et les anomalies congéni-
t i o n de cellules o u d'éléments de cellules de m o u t o n s
tales) et prestations réduites. On p r o m e t même de
et d e chèvres c o m m e u n e p r a t i q u e dangereuse et i n -
renforcer l'immunité en cas de cancer.
acceptable p o u r l ' h o m m e .
L'effet se ferait sentir après 6 semaines et se m a i n -
t i e n d r a i t de 6 mois à plusieurs années.
Limites de l'appiication — Conseil
Les maladies infectieuses et mentales s o n t exclues d u
La thérapie à base de cellules fraîches est t o t a l e m e n t à
t r a i t e m e n t ainsi q u e les situations où u n o r g a n e est t o -
déconseiller.
t a l e m e n t détruit.

— Risques

Voir aussi organothérapie p. 2 3 8


• Des agents pathogènes p e u v e n t être i n t r o d u i ts par
l'injection de cellules fraîches.
• Des réactions allergiques se m a n i f e s t e n t souven t
immédiatement o u à plus l o n g t e r m e . Depuis le début
de l'application d u t r a i t e m e n t à base de cellules
fraîches, 3 0 cas d e décès après l'injection o n t été d o -
cumentés. O n connaît également des cas d ' a t t e i n t es
n e u r o l o g i q u e s graves.
• Une étude sur 15 7 8 2 cures a enregistré des effets
secondaires d a n g e r e u x p o u r la vie chez 53 personnes.

240
La thérapie
de Theurer

La thérapie de Theurer On c o m b i n e presque toujours des préparations de


différents organes et tissus, parce q u e plusieurs organes
sont concernés par chaque maladie, et q u e les produits
réagiraient spécifiquement à chaque type d e tissu. Lors
— Historique
de la sélection des préparations, o n tient également
Dans la foulée des idées de Niehans sur les thérapies à c o m p t e d u sexe e t de l'âge de la personne traitée.
base d e cellules (voir p. 2 3 8 ) f u t développée la théra-
pie biomoléculaire cytoplasmique. U n e entreprise
— Indications
p h a r m a c e u t i q u e f u t érigée p o u r la p r o d u c t i o n des m é -
d i c a m e n t s nécessaires en 1 9 5 4 , et elle les livre encore Les indications e n g l o b e n t q u a s i m e n t t o u t le spectre
a u j o u r d ' h u i . Le n o m d e l'entrepreneur, Theurer, est d e - médical. O n p o u r r a i t même traiter des p a t h o l o g i e s
v e n u le n o m d e la thérapie. d ' o r i g i n e génétique. Le t r a i t e m e n t précoce d u syn-
d r o m e d e D o w n ( o u m o n g o l i s m e ) p e r m e t t r a i t , selon
les dires, d ' i n f l u e n c e r le processus d e m a t u r a t i o n d u
—Concept et explication de l'action
cerveau. Les p r o d u i t s p o u r r a i e n t également dégrader
Par force auto-curative, Theurer e n t e nd le fait q u e des les t u m e u r s .
cellules saines fournissent aux cellules malades les fac- Après l'accident d e Tchernobyl e t la peur des radia-
teurs qui les aideraient à se rétablir Dans u n corps m a - t i o n s q u i s'ensuivit, les adeptes d e cette thérapie affir-
lade, cette faculté de rétablissement aurait succombé. mèrent p o u v o i r prévenir les dégâts occasionnés par les
Les produits administrés devraient remplacer les facteurs radiations radioactives grâce à certains d e leurs p r o -
manquants. Ils n'en seraient cependant capables qu'à duits " n e y " .
partir d u m o m e n t où le corps serait encore à même d e i./m/fes de l'application
reconnaître l'origine tissulaire des facteurs en question. La thérapie ne p e u t être appliquée en cas d e maladies
infectieuses aiguës, d'allergies aiguës et immédiate-
m e n t après u n e v a c c i n a t i o n .
— Procédé

Les éléments d e base des produits sont des organes d e


— Risques
fœtus o u de jeunes animaux, mais également d u tissu
h u m a i n , d u sang par exemple. Ils sont extraits, dilués, Voir aussi organothérapie p. 2 3 8 .
enrichis d'oligoéléments e t présentés de telle sorte q u e • A u moins deux cas de décès après injection d e p r o -
les produits ne c o n t i e n n e n t plus q u e des éléments d o n t duits " n e y " o n t été documentés.
la taille moléculaire ne dépasse pas une certaine valeur
limite. Ce processus est censé évacuer tous les éléments
— Critique
responsables des réactions allergiques. La thérapie cyto-
plasmatique c o m p t e t o u t e une série d e produits théra- Les t e c h n i q u e s organothérapeutiques sont c o n t r o v e r -
peutiques. Beaucoup d'entre eux c o m m e n c e n t par le sées sur le plan scientifique .
préfixe " n e y " , d'autres se t e r m i n e n t par " s o m e " . • Il n'y a pas d e preuves généralement acceptées
p o u r l'action théohque. Des cellules étrangères o u des
particules d e ces cellules injectées ne circulent pas
—Traitement
l o n g t e m p s dans le corps et n ' o n t a b s o l u m e n t a u c u n
Les préparations sont injectées en dose croissante en e f f e t spécifique sur u n o r g a n e en particulier. Elles m e t -
respectant u n intervalle d e quelques j o u r s . Certains t e n t par c o n t r e le système i m m u n i t a i r e d u receveur à
p r o d u i t s d o i v e n t être pris o r a l e m e n t . telle épreuve qu'elle p e u t lui être fatale.

241
Méthodes
:hérapeutiques
non
onventionnelles

• Une étude a prouvé q u e les quantités de p r o d u i t La g l a n d e est située derrière le m a n u b r i u m costal et est
dans les préparations " n e y " p e u v e n t varier. Un e f f e t f o r t e m e n t développée chez l'enfant u n i q u e m e n t . La
c o n s t a n t n'est d o n c pas possible. mémoire des lymphocytes-T assure c e p e n d a n t que
• La taille des particules d'extraits q u i restent dans la t o u t ce q u i a été " a p p r i s " par le passé p e u t à t o u t m o -
préparation après le procédé de p r o d u c t i o n est de plus m e n t être réactivé, même sans t h y m u s actif c o m p l e t .
en plus petite conformément aux dispositions légales, La régression d u t h y m u s a convaincu les théra-
et ceci n'aurait a u c u n e influence sur l'action. peutes q u e l ' h o m m e ne serait destiné à vivre q u e j u s -
• La c o m m i s s i o n d'étude d u ministère a l l e m a n d de la qu'à l'âge de 4 0 ans e n v i r o n . Si l'on désire a t t e i n d r e
santé p u b l i q u e n'a p u c o n f i r m e r les prétendus succès sans problèmes le d o u b l e de cet âge, des extraits d e
d u t r a i t e m e n t dans le s y n d r o m e de D o w n . Pour le c a n - t h y m u s d e v r o n t être administrés p o u r stimuler, réguler
cer, l'action n'est pas n o n plus prouvée. et stabiliser le système i m m u n i t a i r e .

• Les préparations prises o r a l e m e n t ne p e u v e n t a t -


t e i n d r e les organes puisqu'elles s o n t dégradées dans le
— Procédé
système digestif. Traiter ainsi le diabète, c o m m e le f e -
rait u n e insulinothérapie, est d o n c impossible. Lors d u t r a i t e m e n t , o n injecte
• Le risque possible engendré par la thérapie cytoplas- généralement des prépara-
m i q u e n'est pas compensé par son utilité n o n prouvée. tions fabriquées à base d'ex-
traits de t h y m u s d e jeunes
veaux. Le procédé de p r o d u c -
—Conseil
t i o n d o i t garantir u n extrait
La thérapie c y t o p l a s m a t i q u e est t o t a l e m e n t à décon- cellulaire e x e m p t de cellules
seiller. intactes. Certains éléments
p e u v e n t être identifiés, mais la
composition totale ne peut
être déterminée.

La thérapie à base de thymus


—Traitement

Le dosage varie selon la gravité de la maladie. Pour


— Historique
soulager les plaintes liées à l'âge avancé, 10 à 2 0 i n -
Dans les années 5 0 , le vétérinaire suédois Sandberg jections suffiraient . En cas d ' a f f e c t i o n s chroniques , le
traitait les malades avec des préparations à base de t r a i t e m e n t d u r e plus l o n g t e m p s ; c o m m e thérapie d'ac-
t h y m u s de veau; il appela cet extrait d ' o r g a n e "THX". c o m p a g n e m e n t d u cancer, il d o i t être suivi dans cer-
C'est ainsi q u e se développa au sein de l'organothéra- tains cas jusqu'à d e u x ans o u plus.
pie le t r a i t e m e n t à base de t h y m u s .

— Indications
— Concept et explication de l'action
Les extraits de t h y m u s seraient bons p o u r à peu près
Le t h y m u s est u n o r g a n e i m p o r t a n t au sein d u système t o u t : p o u r l'arthrose, la p o l y a r t h h t e c h r o n i q u e , les
i m m u n i t a i r e (voir p. 3 3 ) . Une espèce de g l o b u l e blanc, troubles des f o n c t i o n s cellulaires dus à un manque
les lymphocytes-T, sont "formés" à leur tâche i m m u - d'enzymes et p o u r a c c o m p a g n e r le t r a i t e m e n t de c a n -
n o l o g i q u e dans le t h y m u s . Les protéines ("facteur s cers de t o u t e nature. L'effet se f e r a i t sentir à partir de
t h y m i q u e s " ) y j o u e n t u n rôle i m p o r t a n t . la première o u deuxième semaine d e t r a i t e m e n t .

242
La cure de
Wiedemann

Selon les a f f i r m a t i o n s , les extraits de t h y m u s prévien- — Conseil


draient même le risque de cancer. Les personnes q u i
Le t r a i t e m e n t à base d'extraits de t h y m u s est à décon-
s'y f i e n t d o i v e n t se traiter p e n d a n t t o u t e la vie.
seiller sous t o u t e s ses f o r m e s .
Limites de l'application
Plusieurs fabricants citent comme contre-indica-
t i o n s les a f f e c t i o n s d u t h y m u s , les t r o u b l e s thyroï-
d i e n s , les m a l a d i e s a u t o - i m m u n e s (où le système
i m m u n i t a i r e se r e t o u r n e c o n t r e ses p r o p r e s tissus) e t La cure de Wiedemann
la grossesse. D ' a u t r e s ne f o r m u l e n t a u c u n e c o n t r e -
indication.

— Historique
— Risques
Vers le début d u 2 0 e siècle, le biologiste russe Metsjni-
Voir aussi organothérapie p. 2 3 8 . kov ( 1 8 5 5 - 1 9 1 6 ) t e n t a de développer u n sérum ca-
• Des infections bactériennes o n t déjà été constatées pable de stimule r les phagocytes, "cellules man-
après l'injection de THX. geuses" d u corps. Il espérait ainsi obtenir une
• Des réactions allergiques sont possibles : rougeur, meilleure résistance aux maladies, puisque ces cellules
g o n f l e m e n t e t prurit au p o i n t d ' i n j e c t i o n , mais égale- a b s o r b e n t et digèrent, entre autres, des agents p a t h o -
m e n t g o n f l e m e n t des g a n g l i o n s l y m p h a t i q u e s de t o u t gènes.
le corps e t fièvre. Des évolutions plus graves j u s q u ' a u Un certain e o g o m o / e f z ( 1 8 8 1 - 1 9 4 6 ) reprit l'idée. Il
choc a n a p h y l a c t i q ue s o n t constatées. Un cas de décès développa un sérum q u i p o r t e son n o m et q u i est ac-
après injection d'extrait d e t h y m u s été rapporté. t u e l l e m e n t c o n n u sous le n o m de R.A.S., u n sérum qui
active le système réticulo-endothélial. Ce système
(S.R.E.) est riche en phagocytes (voir p. 3 3 ) .
— Critique
L'appellation "cure de Wiedemann" vient d u méde-
Le t r a i t e m e n t à base d e t h y m u s est controversé sur le cin q u i introduisit cette t e c h n i q u e en A l l e m a g n e dans
plan scientifique . les années 5 0 . Sous f o r m e de cure, les sérums sont c o m -
• Il n'y a pas de preuve de l'action q u i réponde aux binés à divers autres traitements naturels alternatifs.
n o r m e s scientifiques.
• Des h o r m o n e s de t h y m u s isolées s t i m u l e n t le sys-
— Concept et explication de l'action
tème i m m u n i t a i r e de façon p r o b a n t e . Pour les diffé-
rentes préparations d ' o r g a n e s t h y m i q u e s , cette preuve Les thérapeutes considèrent ces sérums organiques
n'est c e p e n d a n t pas f o u r n i e . c o m m e des thérapies d e s t i m u l a t i o n e t de conversion .
• Les conditions de production n'étant pas Ils sont d'avis q u e les anticorps p r o d u i t s par u n lapin,
constantes, o n p e u t s'attendre à ce q u e la c o m p o s i t i o n que l'on injecte ensuite dans le sang d u p a t i e n t , se d i -
et l'effet éventuel varient également. Ceci n'a c e p e n - rigent vers les organes d o n t le tissu a constitué la base
d a n t pas encore été examiné et prouvé à ce jour. p o u r la p r o d u c t i o n d u remède (voir plus loin). Ils en sti-
• Le hsque possible engendré par le t r a i t e m e n t à m u l e r a i e n t ensuite le f o n c t i o n n e m e n t .
base d'extraits de t h y m u s n'est pas compensé par l ' u t i -
lité n o n prouvée.
— Procédé

Des extraits d'organe s sont préparés à base de tissus


h u m a i n s , généralement en provenance de jeunes vic-

243
Méthodes
thérapeutiques
non
lonventionnelles

— Risques

Voir aussi organothérapie p. 2 3 8 .


• Presque t o u s les patients présentent des réactions
allergiques sous la f o r m e de rougeur, de g o n f l e m e n t et
de démangeaisons au niveau d u lieu de l'injection, des
glandes l y m p h a t i q u e s gonflées et d e la fièvre. L'évolu-
t i o n j u s q u ' a u choc a n a p h y l a c t i q u e est possible.
• Un p a t i e n t a s t h m a t i q u e est décédé peu après la sé-
rothérapie.

— Critique

Le t r a i t e m e n t à base de sérums o r g a n i q u e s ne j o u i t
pas de la reconnaissance scientifique générale.
• L'efficacité des remèdes p o u r certaines maladies
n'est pas prouvée.
• Les anticorps injectés ne se d i r i g e n t pas de façon c i -
blée vers certains organes.
• La s t i m u l a t i o n d u système i m m u n i t a i r e p e u t se faire
de nombreuses façons (voir p. 3 3 ) . Il est inutile de cou-
hr p o u r cela le risque de se faire injecter des protéines
étrangères. Le risque possible entraîné par la cure de
times d'accidents. On les injecte à des lapins q u i v o n t
W i e d e m a n n n'est pas compensé par son efficacité n o n
ensuite p r o d u i r e des anticorps c o n t r e les protéines h u -
prouvée.
maines. Les sérums d e lapins et leurs a n t i c o r ps servent
alors à la f a b r i c a t i o n de sérums o r g a n i q u e s (ampoules
de R.A.S., c o m b i n a i s o n s o r g a n i q u e s ). — Conseil

La cure de W i e d e m a n n est f o n d a m e n t a l e m e n t à d é -
— Traitement conseiller.

Les p r o d u i t s sont injectés sous la peau; ils seraient par-


ticulièrement efficaces lorsqu'ils sont injectés dans la
zone d e Head (voir p. 72) de l'organe en q u e s t i o n o u
sur u n p o i n t d ' a c u p u n c t u r e (voir p. 155).
La médecine
— Indications orthomoléculaire
On cite c o m m e indications principales les affections
chroniques, s u r t o u t si elles sont le résultat d ' u n sys-
— Historique
tème h o r m o n a l o u nerveux en déséquilibre.
Limites de l'appiication Sans la découverte des vitamines et de leur action vers
Une personne allergique aux protéines de lapin ne le début d u 2 0 e siècle, la médecine orthomoléculaire
p e u t recevoir d ' i n j e c t i o n de ce sérum. n'aurait jamais pu voir le j o u r Ce procédé thérapeu-

244
La médecine
ortho-
moléculaire

t i q u e consiste à a d m i n i s t r er des substances déjà pré- Selon les adeptes de la médecine orthomoléculaire, ce
sentes dans le corps e t dans l ' a l i m e n t a t i o n . Ces s u b - m a n q u e de sucre serait dû à u n m a n q u e de v i t a m i n e B
stances sont c e p e n d a n t données à des doses q u i d é - o u au f a i t q u e la personne soit occupée à des activités
passent l a r g e m e n t les besoins habituels d u corps. qu'elle déteste o u q u i l'ennuient . L'hypoglycémie

La méthode f u t développée aux États-Unis. Son re - p o u r r a i t , entre autres, p r o v o q u e r l'épilepsie e t les psy-

présentant le plus illustre est Linus Pauling (1901- choses et entraîner la délinquance juvénile.

1994) q u i lui t r o u v a d'ailleurs u n n o m en 1 9 6 8 en se


basant sur le suffixe grec " o r t h o " q u i signifie " c o r -
— Explication de l'action
rect" o u " b o n " . Les théories d e ce d o u b l e prix Nobel
étaient très en vue. Q u a n d il m o u r u t en 1 9 9 4 à l'âge Les processus b i o c h i m i q u e s a u niveau des cellules et
de 93 ans, Pauling était l 'exemple vivant de l'efficacité des tissus s o n t en g r a n d e partie c o n n u s . Nous c o n n a i s-
de la "mégavitaminothérapie" q u ' i l défendait. Mais sons aussi le rôle des vitamines, des minéraux e t des
l'exemple d ' u n e personne n e suffit pas p o u r a f f i r m e r oligoéléments dans ces processus. Les vitamines
q u ' u n e méthode thérapeutique est valable e t a p p l i - j o u e n t s u r t o u t u n rôle i m p o r t a n t dans la p r o t e c t i o n
cable en général. c o n t r e le "stress o x y d a t i f " .
Partout dans n o t r e corps se dégagent des " radicaux
libres" : lors d e la respiration cellulaire, des réactions
— Concept de base
e n z y m a t i q u e s e t d e la l u t t e c o n t r e les agents p a t h o -
L'idée q u e d e n o m b r e u s e s substances s o n t i n d i s p e n - gènes envahisseurs. L'agressivité des radicaux libres
sables à la vie a transformé la médecine orthomolécu- sert p a r t i e l l e m e n t à la défense d u corps. Ils d e v i e n n e n t
laire en u n c o n c e p t d ' u t i l i s a t i o n et d e c o n s o m m a t i o n un problème lorsqu'ils abîment les cellules saines o u
étrange. Elle a f f i r m e q u e l'organisme q u i ne reçoit pas même les t r a n s f o r m e n t en cellules cancéreuses.
assez de ces "éléments n u t r i t i f s " présente u n " m é t a- Le corps a développé un système de défense c o n t r e
bolisme négatif" où certains tissus s o n t digérés et ce "stress o x y d a t i f " engendré par les radicaux libres.
d'autres se m u l t i p l i e n t de façon parasitaire. Quelques substances d u g r o u p e des vitamines y colla-
Pour éviter cela, les médecins orthomoléculaires a d - b o r e n t : la v i t a m i n e C et E e t le bêtacarotène. Il semble
ministrent des quantités énormes de ce qu'ils appellent qu'en leur qualité d'éléments c o n s t i t u t i f s des e n -
des "éléments n u t r i t i f s " : des vitamines, des minéraux, zymes, ils c a p t e n t les radicaux libres et les r e n d e n t ainsi
des oligoéléments. Seules de grandes quantités de v i t a - inoffensifs, et qu'ils j o u e n t u n rôle régulateur dans la
mines p o u r r a i e n t en e f f e t stimuler au m a x i m u m les division cellulaire. Ils c o r r i g e n t ainsi le système " e m -
processus métaboliques; ce serait l'unique manière d e ballé" dans le cas d e cellules cancéreuses, par
préserver une b o n n e santé e t de prévenir les maladies. exemple.
Les vitamines stimuleraient le système i m m u n i t a i r e e t
ainsi éviteraient également le cancer.
— Procédé
La médecine orthomoiéculaire est d'avis qu'elle
p e u t traiter et c o m b a t t r e les causes des maladies par La médecine orthomoléculaire utilise t o u t e s les vita-
ces éléments nutritifs. mines, minéraux e t oligoéléments. La v i t a m i n e C o c -
Un t o u t a u t re modèle p o u r déterminer les causes cupe u n e place d e choix. Les acides gras, les acides
de maladies est basé sur la présence d ' u n e hypoglycé- aminés (briques des protéines) e t les colorants d ' o r i -
mie, c'est-à-dire u n m a n q u e d e sucre dans le sang, gine végétale c o m m e les flavonoïdes sont également
c o m m e cela p e u t être le cas p o u r les diabétiques utilisés. La médecine c o m p t e même l'insuline p a r m i les
lorsque leur taux d'insuline dans le sang est tel q u ' i l p r o d u i t s orthomoléculaires, parce q u e c'est u n e s u b -
p r o v o q u e u n e dégradation exagérée des sucres. stance propre au corps.

245
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

Pour les quantités de substances utilisées en médecine


A titre de comparaison :
orthomoléculaire, la p l u p a r t des préparations d u m a r -
Recommandations pour la consommation
ché s o n t bien t r o p f a i b l e m e n t dosées. Beaucoup de
quotidienne de vitamines
médecins prescrivent dès lors des mélanges de p r o -
par un adulte sain
duits tels qu'ils sont décrits dans les manuels d e méde -
cine orthomoléculaire, p o u r les faire préparer ensuite Vit.A (rétinol) 0,8 mg
par u n p h a r m a c i e n . D'autres conseillent l'achat de
Vit. B, (thiamine) 1,4 mg
p r o d u i t s q u i sont, par e x e m p l e , fabriqués aux États-
Unis et importés en Europe, o u les v e n d e n t t o u t s i m - Vit. Bj (riboflavine) 1,6 mg

p l e m e n t eux-mêmes. La v i t a m i n e C peut, par e x e m p l e , Vit. Be (pyridoxine) 2 mg


être absorbée c o m m e p r o d u i t p u r sous f o r m e de
Vit. B,2(cobalamine) 1 microgramme
poudre.
Acide folique 200 microgrammes

Pratique Niacine (acide nicotinique) 18 mg

Acide panthothénique 8 mg
Pauling conseillait à t o u t le m o n d e de faire ce qu'il f a i -
sait t o u s les j o u r s : avaler 12 g de v i t a m i n e C, 1,6 g de Vit. C (acide ascorbique) 60 mg

v i t a m i n e E et 15 m g de v i t a m i n e A. 5 microgrammes
Vit. D (calciférol)
Les adeptes de cette médecine ne s o n t pas d'accord
Vit. E (tocoférol) 10 mg
avec cette f o r m e d'automédication. Ils v e u l e n t d ' a b o r d
constater un m a n q u e "d'éléments n u t r i t i f s " par le
biais d'analyses de sang, d ' u r i n e , de selles, de salive, soins seraient supérieurs. Pour certaines maladies v i -
de sueur et/ou de cheveux (voir analyse minérale c a p i l - rales, ces besoins augmenteraient même jusqu'à
laire p. 2 8 5 ) . 2 0 0 g de v i t a m i n e C par jour. Les quantités nécessaires
Une autre f o r m e de test est le profil glycémique à chacun seraient déterminées par la tolérance intesti-
p e n d a n t u n certain n o m b r e d'heures q u i p e r m e t t r a i t nale : o n en p r e n d j u s q u ' a u m o m e n t où apparaît u n e
de détecter l'hypoglycémie. certaine a c t i o n laxative q u i n'est pas ressentie c o m m e
Le dosage des substances considérées c o m m e défi- t r o p dérangeante.
citaires est fixé par le médecin p o u r c h a q u e p a t i e n t i n - Sur base des connaissances scientifiques actuelles, ces
dividuel. Pour la v i t a m i n e C, o n prescrit par e x e m p l e quantités de vitamines suffisent. Une " m a r g e de sécu-
ceci : la dose généralement tolérée par u n e personn e rité" y a déjà été intégrée p o u r couvrir u n besoin accru
saine se situe e n t r e 4 et 15 g , en cas d e maladie les be- momentané.

246
La médecine
ortho-
moléculaire

— Indications 50 0 0 0 I.É., u n e i n t o x i c a t i o n est possible. Les adeptes


de cette médecine m e n t i o n n e n t bien cette toxicité,
Les vitamines rendraien t l ' h o m m e plus en f o r m e et
mais i n v o q u e n t d ' a u t r e part l'exemple de personnes
plus résistant au stress, a u g m e n t e r a i e n t ses presta-
qui o n t p e n d a n t plusieurs années pris q u o t i d i e n n e -
tions, rendraient les enfants plus intelligents. Elles gué-
ment jusqu'au quadruple de cette quantité sans
hraient les maladies d e n o t r e civilisation, prévien-
conséquences négatives.
d r a i e n t les rhinites, les maladies cardiaques et le c a n -
• Les f e m m e s enceintes d o i v e n t s t r i c t e m e n t réduire
cer, p r o l o n g e r a i e n t la jeunesse o u retarderaient le
leur a p p o r t en v i t a m i n e A. Si elles a b s o r b e n t à p l u -
vieillissement.
sieurs reprises plus de 10 0 0 0 LE. de v i t a m i n e A dans
En psychiatrie orthomoléculaire, u n d o m a i n e de la
leurs préparations vitaminées, le risque de m a l f o r m a -
médecine orthomoléculaire, des maladies psychia-
t i o n d e l'enfant est clairement plus élevé. Les adeptes
triques sont n o t a m m e n t traitées par des doses élevées
de la médecine orthomoléculaire conseillent néan-
de vitamines. Étant donné q u e les adeptes considèrent
moins q u e les f e m m e s enceintes p r e n n e n t c h a q u e j o u r
q u e ces maladies o n t u n e o r i g i n e p u r e m e n t o r g a n i q u e ,
25 0 0 0 LE. de v i t a m i n e A.
ils refusent catégoriquement t o u t e t e c h n i q u e psycho-
• Le 1,6 g de v i t a m i n e E préconisé par Pauling repré-
thérapeutique.
sente environ 1 6 0 fois la quantité recommandée dans
Les défenseurs d e cette thérapie a f f i r m e n t q u e sur
le t a b l e a u de la p. 2 4 6 . Plus de 6 7 0 m g de v i t a m i n e E
100 cas de schizophrénie aiguë, 9 0 p e u v e n t guérir
par j o u r p e u t d i m i n u e r la c o a g u l a t i o n et le t a u x d ' h o r -
dans les d e u x ans. De t o u t e s les maladies chroniques,
m o n e s dans le sang. O n ne connaît pas les répercus-
d e u x tiers guériraient o u s'amélioreraient après cinq
sions possibles d'une telle c o n s o m m a t i o n pendant
ans de mégavitaminothérapie.
plusieurs années.
Dans u n m a n u e l de médecine orthomoléculaire
• La quantité de v i t a m i n e C recommandée par Pau-
paru en 1 9 9 4 , édition corrigée qui fait office d ' o u -
ling représente 1 6 0 fois la quantité q u i f i g u r e au t a -
vrage de référence, o n t r o u v e les considérations sui-
bleau. Tant de v i t a m i n e C p e u t avoir u n e f f e t i m p o r -
vantes : l ' a l i m e n t a t i o n j o u e u n rôle réel dans l'appari-
t a n t sur l'action des globules rouges et blancs et e n -
t i o n de l'agressivité et de la criminalité. Une g r a n d e
g e n d r e r des calculs rénaux.
partie de la criminalité est imputée à la mauvaise q u a -
• M ê m e les vitamines B, q u i jusque-là étaient jugées
lité de l ' a l i m e n t a t i o n , s u r t o u t à la f o r t e a u g m e n t a t i o n
inoffensives, présentent des effets secondaires lors-
de la c o n s o m m a t i o n d e sucre. Parmi les nombreuses
q u ' o n les administre dans des quantités extrêmes.
preuves citées, on signale que le grand
• La personne convaincue q u e c h a q ue maladie est
" c r i m i n e l " ( e n t r e g u i l l e m e t dans le texte d ' o h g i n e ) H i t -
i m p u t a b l e à un t r o u b l e d u métabolisme des vitamine s
ler adorait les sucreries.
o u des minéraux, et ce malgré l'état des connaissances
q u i p r o u v e n t le c o n t r a i r e , c o u r t le danger d e négliger
des t r a i t e m e n t s utiles et indispensables.
— Risques
• Une hypoglycémie prouvée devrait être u n e raison
Les manuels de médecine orthomoléculaire signalent p o u r rechercher les causes physiques q u i la p r o v o -
q u e cette thérapie à hautes doses ne connaît q u e très q u e n t . Un m a n q u e de sucre est t o u j o u r s u n symptôme
peu de contre-indications. La médecine scientifique et n o n u n e maladie q u i d o i t être traitée en t a n t q u e
cite par c o n t r e u n e série d ' e f f e t s indésirables q u i p e u - telle. Celui q u i ne j u r e q u e par l ' a l i m e n t a t i o n adaptée
v e n t se manifeste r lorsque des personnes consom- o u par les préparations vitaminées c o u r t le risque de se
m e n t un m u l t i p l e des besoins q u o t i d i e n s en vitamines. priver d ' u n t r a i t e m e n t vital.
• La v i t a m i n e A est stockée dans le f o i e . A partir d e
15 m g de v i t a m i n e A par jour, ce q u i c o r r e s p o nd à

247
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

— Critique sont erronées, s u r t o u t q u a n d o n prétend q u ' i l ne pré-


sente pas d'effets secondaires dignes d e ce n o m . Plu-
• Pour les personnes q u i f u m e n t beaucoup, boivent
sieurs personnes sont décédées suite à la prise d e p r o -
beaucoup d'alcool o u qui viennent de subir une opéra-
duits c o n t e n a n t du germanium pendant de n o m -
tion o u des rayons, le besoin en vitamines est certaine-
breuses années.
m e n t plus élevé. Les recherches de ces dernières années
• L'utilité d e la médecine orthomoléculaire n'est pas
f o n t état d ' u n lien possible entre u n m a n q u e d e vita-
prouvée, les effets secondaires sont probables.
mine A, C et E et certains types de cancers. Il est appa-
rut également q u ' u n a p p o r t riche en bêta-carotène, une
substance proche d e la vitamine A , d i m i n u e le risque — Conseil
d'affection coronaire. Il existe pas mal d e preuves pour
La mégavitaminothérapie est à déconseiller aussi bien
étayer cela, mais il y a aussi des études qui le contredisent
p o u r la prévention q u e p o u r le t r a i t e m e n t de maladies.
et signalent q u e l'apport artificiel de vitamines et d'oli-
goéléments a u g m e n t e le risque de cancer il est de plus
en plus certain cependant que la dose détermine l'utilité
ou la nocivité d ' u n a p p o r t supplémentaire de vitamines.

• Les chercheurs s o n t d'accord sur u n p o i n t : u n " a p - Le massage pétéchia


p o r t accru de v i t a m i n e s " d o i t signifier u n e c o n s o m m a -
t i o n accrue de f r u i t s, de légumes, de salades e t de p r o -
par succion et la thérapie
duits laitiers. La quantité supplémentaire utilisée p o u r de régénération matricielle
éviter les maladies p e u t être f o u r n i e par l ' a l i m e n t a t i o n ;
les préparations vitaminées ne sont pas i n d i s p e n -
sables. Pour d i m i n u e r le risque d e cancer, il est — Historique
conseillé de m a n g e r c h a q u e j o u r au moins 2 0 0 g de lé-
Le massage pétéchial est u n développement ultérieur
g u m e s , 2 0 0 g de fruits e t 7 5 g d e salade.
de la pose d e ventouses (voir p. 6 2 ) e t se base sur les
Il n'est pas prouvé q u e des quantités énormes amélio-
c o n c e p t i o n s des t e c h n i q u e s révulsives (voir p. 59). Le
rent les réactions p o u r lesquelles elles s o n t utilisées
hasard en d o n n a l'idée au médecin Hans Zôbelein :
dans le corps. Le conseil scientifique d e l'organisation
q u a n d u n e v e n t o u s e cassa, il la remplaça par u n ins-
médicale américaine le d i t sans ambages : le slogan
t r u m e n t d ' a s p i r a t i o n . Il développa ensuite un procédé
" p l u s f o n c t i o n n e m i e u x " est erroné.
de massage par succion q u ' i l f i t connaître en 1 9 8 4 .
• L'efficacité d e la mégavitaminothérapie en cas d e
Cette méthode f u t reprise par Bodo Kôhlerau début des
psychoses et celle de l'acide n i c o t i n i q u e en cas d e schi- années 8 0 et couplée à un traitement à base de courant
zophrénie n'est pas prouvée. continu et à une thérapie de biorésonance (voir p. 277).
• La façon d o n t les r e c o m m a n d a t i o n s sont formulées
dans les manuels d e médecine orthomoléculaire n'a
rien en c o m m u n avec la médecine scientifique : " d e
— Concept et explication de l'action
ma p r o p r e expérience, je sais q u e . . . " , "peut-être q u e Massage pétéchial par succion : u n massage par suc-
ceci ne marche pas chez t o u t le m o n d e " . cions répétées p r o v o q u e des hémorragies cutanées
• L'analyse minérale capillaire n'est pas appropriée (les pétéchies); le " s a ng chargé d e t o x i n e s " arriverait
p o u r constater un m a n q u e de vitamines , d e minéraux, ainsi à la surface. Ceci améliorerait la maladie à l ' o r i-
etc. (voir p. 2 8 5 ) . gine d u problème. Par le biais des zones réflexes d e la
• Les a f f i r m a t i o n s positives à propos d u g e r m a n i u m , peau (voir p. 7 2 ) , ce massage par succion t r a i t e r a i t
un semi-conducteur q u i n'est pas u n oligoélément. également les organes internes.

248
Massage
pétéchial
et régénération
matricielle

Thérapie de régénération matricielle (MRT) : le c o n c e p t ventre, les grandes articulations, les cuisses e t les bras
est basé sur la théorie d e la matrice selon Pischinger p e u v e n t aussi être traités. A u début s u r t o u t , le mas-
Elle déclare q u e le tissu matriciel q u i r e m p l i t l'espace sage par succion est très d o u l o u r e u x ; les bandes d e
entre les cellules o r g a n i q u e s n o u r r i t les cellules, les d é - peau traitée sont au départ f o r t e m e n t hémorragiques.
barrasse de leurs déchets e t absorbe les " s c o r i e s " . Ces Le t r a i t e m e n t dure environ 2 0 m i n u t e s e t est répété
résidus e t les c h a n g e m e n t s d e tension électrique d e la six fois, avec u n intervalle d ' u n e semaine à c h a q u e
matrice e n g e n d r e r a i e n t des maladies chroniques. La fois. Le f a b r i c a n t de l'appareil signale c o m m e avantage
MRT ajoute à ces idées le c o n c e p t de thérapie par b i o - le f a i t qu'il p e u t être utilisé par d u personnel auxiliaire.
résonance q u i a f f i r m e q u e les "schémas de fréquences
p a t h o l o g i q u e s " et " l ' i n f o r m a t i o n des t o x i n e s " p e r t u r -
— Indications
b e n t le c o u r a n t d ' i n f o r m a t i o n dans le tissu, g u i d e n t le
tissu matnciel d e façon erronée, ce q u i p o u r r a i t m e n e r Le massage par succion serait s u r t o u t utile e n cas d e
à des troubles d u système nerveux et h o r m o n a l . Ces v i - douleurs n o n i n f l a m m a t o i r e s , s u r t o u t au niveau d u
brations pathogènes p o u r r a i e n t être inversées ( d ' u n dos, d e la tête e t d u ventre, mais également en cas d e
t o u r c o m p l e t d e 180°) par l'appareil d e t r a i t e m e n t et plaintes f o n c t i o n n e l l e s o r g a n i q u e s .
les rendre à l'organisme afin d e les effacer. Le c o u r a n t La MRT serait par c o n t r e efficace p o u r t o u t e s les a l -
c o n t i n u utilisé en sus inverserait le pôle électrique d u lergies e t les maladies chroniques, les a f f e c t i o n s c u t a -
tissu matriciel r e n d a n t ainsi a u corps sa p r o p r e faculté nées e t la faiblesse d u tissu c o n j o n c t i f , l ' i n t o x i c a t i o n ,
de régulation. les atteintes virales, les dépressions, l'immunité dépri-
Ceci renouvellerait également le sang, s t i m u l e r a i t le mée e t même le cancer.
système i m m u n i t a i r e et pousserait le système l y m p h a - Limites de l'application
t i q u e à évacuer les substances toxiques. On n e p e u t traiter par MRT p e n d a n t la grossesse, lors
d ' i n f e c t i o n s accompagnées d e fièvre, d'insuffisance
rénale e t hépatique, d ' a f f e c t i o n s cutanées aiguës, d e
— Procédé
t r o u b l e s d e la c o a g u l a t i o n , d e t r o u b l e d u r y t h m e car-
L ' e m b o u t thérapeutique d e l'appareil d e massage est d i a q u e , d'épuisement i m p o r t a n t , d e psychose e t lors
composé d ' u n e électrode-ventouse e t d e deux r o u - de présence dans le corps d ' i m p l a n t s électroniques.
leaux. L'un est u n e électrode q u i t r a n s m e t u n c o u r a n t
c o n t i n u ( d o n t le pôle p e u t être inversé) d ' u n volt,
— Risques
l'autre est destiné à la thérapie par biorésonance (voir
p. 2 7 7 ) . • Le massage par succion p e u t occasionner des d é -
gâts lorsqu'il est effectué par d u personnel n o n q u a l i -
fié incapable de reconnaître les limites de l ' a p p l i c a t i o n ,
—Traitement
par exempl e les t r o u b l e s d e la c o a g u l a t i o n .
Lors d u t r a i t e m e n t , le p a t i e n t est couché sur le ventre • La M R T entraîne le risque d'omission d e mesures
et est raccordé à q u a t r e électrodes placées sur les d i a g n o s t i q u e s e t thérapeutiques i m p o r t a n t e s .
mains et les pieds; l'électrode p o u r le c o u r a n t c o n t i n u
est placée sur le ventre.
— Critique
L'embout est d ' a b o r d l e n t e m e n t glissé en lignes
droites sur la moitié d r o i t e d u corps, ensuite sur la m o i - Massage pétéchial par succion
tié g a u c he e t f i n a l e m e n t sur la c o l o n n e vertébrale. Les • L'idée d'extraire des substances t o x i q u e s d u corps
organes internes seraient a t t e i n ts par le biais des seg- est dépassée. Le massage par succion est u n e s t i m u l o -
m e n t s cutanés correspondants . Selon les plaintes, le thérapie aspécifique.

249
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

Thérapie de régénération matricielle cerait son e f f e t " c u r a t i f " là où le f l u x d'énergie de l'or-


• La théorie des tissus matriciels q u i i n f l u e n c e n t la ganisme est " b l o q u é " .

santé n'est pas prouvée.


• Le c o u r a n t c o n t i n u utilisé est t r o p faible p o u r avoir
—Traitement et auto-traitement
un e f f e t analgésique. C h a n g e r ainsi la polarisation
d ' u n tissu est u n e pure spéculation. Le p a t i e n t repose détendu e t habillé sur u n tapis. Un

• Le c o n c e p t d e la thérapie par biorésonance est diagnostic n'est pas indispensable p u i s q u ' o n ne f a i t

contraire aux lois d e la physique (voir p. 2 7 7 ) . que constater des " s i t u a t i o n s énergétiques".

• Il n'y a pas de d o c u m e n t a t i o n sur l'effet présumé; la Le thérapeute, plongé dans une profonde concentra-

liste d ' a p p l i c a t i o n s n'est pas fondée. tion, pose les mains sur le front d u patient pendant dix
minutes environ. Selon u n rituel déterminé, il passe e n -
• Le risque est plus i m p o r t a n t q u e l'utilité.
suite aux autres zones d u corps, convaincu de pouvoir y
puiser et transmettre l'énergie cosmique. Selon l'affection
constatée, les mains sont aussi posées sur des zones dé-
— Conseil
terminées d u corps : sur les oreilles en cas de rhinite, d e

Aucune d e ces f o r m e s d e t r a i t e m e n t ne p e u t être grippe o u de dureté d'oreille, à l'arrière de la tête lors d e

conseillée. saignements de nez, de rhume des foins, de maux de tête


ou d'accident vasculaire cérébral, à droite sous la poitrine
pour les jaunisses et les calculs biliaires, à gauche sous la
poitrine pour les tumeurs, la leucémie et le sida. O n y
Le reiki pose aussi souvent des cristaux et des pierres précieuses
d o n t "l'énergie curative" serait également transmise.

Une séance dure environ u n e heure et même plus,


— Historique
se déroule très c a l m e m e n t et n'est o f f e r t e qu'en
Le moine Mil<ao Usai, professeur à l'école chrétienne de séance individuelle o u sous la f o r m e d e guéhson à dis-
Kyoto au 19e siècle, s'était donné comme b u t de trouver la tance. O n préconise généralement u n e série d e six à
force qui avait selon lui donné à Jésus la faculté de guérir. dix séances.
Après trois semaines déjeune sur une montagn e sacrée, la N o m b r e d e patients f o n t état d ' u n e sensation d e
méthode lui aurait été révélée. D'autres sources rapportent chaleur intense lors d u t r a i t e m e n t .
qu'il l'aurait trouvée dans le sanscrit indien de Sutra. Il lui B e a u c o u p a p p r e n n e n t à imposer les mains eux-
donna le n o m japonais pour "énergie divine" : reiki. mêmes si nécessaire.
Situation actuelle
L'annonce de cette force thérapeutique divine arriva en
— Indications
Europe en passant par les États-Unis et attira b e a u c o u p
d'adeptes depuis les années 8 0 . Le reiki, exercé par des Le reiki se qualifie d e thérapie d e "régulation"; la
thérapeutes établis et par des profanes, est l a r g e m e nt transmission d e la force vitale guérirait t o u t e t n ' i m -
répandu dans les centres ésotériques (où o n lui d o n n e p o r t e q u o i , de l'abcès aux kystes e t même les maladies
également le n o m de t e c h n i q u e d e " r a d i a n c e " ) . incurables c o m m e la sclérose en plaques e t le sida. Le
reiki est proposé c o m m e mesure d e premiers soins.
Toutefois, la méthode s'adresse p r i n c i p a l e m e n t aux
— Concept et explication de l'action
"blocages énergétiques", par lesquels o n signifie t o u s
La force vitale q u i traverse l'univers serait transmise au les t r o u b l es f o n c t i o n n e l s , les d o u l e u r s , le stress et les
corps d u p a t i e n t par l ' i m p o s i t i o n des mains e t dépla- problèmes m e n t a u x .

250
Le rolfing

Le reiki p e r m e t t r a i t aussi de soutenir d'autres t r a i t e - — Concept et explication de l'action


m e n t s , de faire fleurir des plantes et de recharger des
Le rolfing a trait à l'action "érectrice" de la force d ' a t -
batteries de v o i t u r e .
t r a c t i o n d e la terre sur le corps.
Ida Rolf avait constaté q u e des lésions physiques et
— Risques mentales profondément enfouies se reflétaient dans
une p o s i t i o n "prostrée" d u corps; elle soupçonnait
Le t r a i t e m e n t n'est inoffensif qu'à partir d u m o m e n t
q u e cette mauvaise position durcissait le tissu c o n j o n c -
où l'on n ' o m e t pas un t r a i t e m e n t indispensable à u n e
tif entraînant également une adhérence des tissus q u i
maladie existante.
e n t o u r e n t les muscles (fascia) et le raccourcissement
des t e n d o n s et des ligaments. La mauvaise t e n s i o n de
— Critique l'ensemble e n d o m m a g e r a i t aussi le squelette.

La base d u t r a i t e m e n t est le c o n c e p t q u e c h a q u e
• Le c o n c e p t de la force universelle est pure spécula-
c h a n g e m e n t dans u n e zone d u corps entraîne immé-
t i o n : il mélange de manière intolérable et irrationnelle
d i a t e m e n t u n e a d a p t a t i o n d u reste d u corps. Il suffit
des c o n c e p t i o ns religieuses et occultes au concept
q u ' u n s e g m e n t sorte de l ' a l i g n e m e n t suite à u n e solli-
d'énergie physique.
c i t a t i o n p o u r entraîner le déplacement p e r m a n e n t de
• Il n'y a pas de d o c u m e n t a t i o n sérieuse sur l'effet
t o u t e s les parties individuelles d u corps - la tête, les
avancé. Un e f f e t salutaire est possible grâce à l'état de
épaules, les j a m b e s , les pieds - l'un par r a p p o r t à
p r o f o n d e relaxation p e n d a n t l ' i m p o s i t i o n des mains et
l'autre et par r a p p o r t à l'axe vertical d u corps.
à l'attente religieuse d u p a t i e n t .
En i n t e r v e n a n t de façon i m p o r t a n t e dans la struc -
• Recourir au reiki dans des situations où la vie est en
ture des muscles et des t e n d o n s , le rolfin g v e u t recti-
d a n g e r est une f o r m e de négligence.
fier la mauvaise position et guérir aussi bien le fascia
• Le t r a i t e m e n t à distance d o i t être considéré c o m m e
que le tissu c o n j o n c t i f : de nouvelles structures plus
une escroquerie.
économiques et harmonieuses se c o n s t i t u e r a i e n t, le
• La f o r m a t i o n est exagérément chère.
corps se rétablirait dans l'axe vertical et regagnerait
son m a i n t i e n naturel et sa mobilité sans entraves. Ceci
— Conseil serait encore possible même à u n âge avancé.

La t e c h n i q u e occult e d u reiki ne p e u t être conseillée.

— Examen et traitement

Le rolfing A v a n t le t r a i t e m e n t , la mauvaise position est détermi-


née sur base de p h o t o s .
Le t r a i t e m e n t c o m m e n c e en p o s i t i o n couchée; lors
des séances ultérieures, o n t r a i t e également en p o s i -
— Historique
t i o n assise, d e b o u t o u en m a r c h a n t . Des d o i g t s , des
Le Rolfing® vient d u n o m de la chimiste américaine Ida P. j o i n t u r e s et des coudes, le thérapeute pénètre p r o f o n -
/?o/f(1896-1979) qui développa cette technique de mas- dément dans les tissus, libère les articulations et les d é -
sage et de mobilisation dans les années 5 0 . On parle place. O n o b t i e n t ainsi de nouvelles positions d u corps
également "d'intégration structurelle"; des développe- que l'on exerce de façon ciblée par après.
ments ultérieurs de cette méthode sont offerts sous les Le patient est encouragé à participer activement au
appellations HellenA/ork et Soma; des techniques a p p a- processus de rétablissement. Il soutient le traitement en
rentées sont le " r e b a l a n c i n g" et l'intégration posturale. concentrant sa respiration sur la zone concernée. La dou-

251
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

leur d u traitennent entraîne souvent les pleurs. Ceci libé- • C e t t e t e c h n i q u e risque de lancer des processus psy-
rerait d u fardeau de la vie qui a limité le c o m p o r t e m e n t et chiques q u i p e u v e n t même mener à u n e crise. Les thé-
la position. On ne prévoit cependant pas d'en parler. rapeutes n ' o n t c e p e n d a n t pas les connaissances psy-
Le t r a i t e m e n t dure environ u n e heure et d e m i e . A u chothérapeutiques nécessaires pour la gérer. Des

cours d ' u n e série de 10 séances, le corps entier est t r a - troubles psychiques, tels q u e la c o n f u s i o n o u la déso-

vaillé. O n conseille parfois quelques séances plusieurs r i e n t a t i o n , p e u v e n t en être la conséquence.

mois plus t a r d .
A la f i n d u t r a i t e m e n t , d e nouvelles p h o t o s révèlent
— Critique
le succès.
• La théorie d'Ida Rolf sur l'adhésion d u tissu q u i e n -
t o u r e les muscles est en désaccord avec les connais -
— Indications
sances médicales.
Le rolfing est conseillé en cas d e mauvaise position et • Il est p e u p r o b a b l e q u e des d o m m a g e s physiques
de plaintes au niveau de la c o l o n n e vertébrale, en cas déjà installés puissent être corrigés par le r o l f i n g .
de phénomènes d'usure des articulations de la hanche • A ce jour, il n'y a pas le m o i n d r e d o c u m e n t o u
et des g e n o u x , d e mauvaise position des pieds e t de la preuve acceptable p e r m e t t a n t d ' a f f i r m e r q u e le rolfing
mâchoire et après des opérations aux disques interver- corrige de façon d u r a b l e les d o m m a g e s engendrés par
tébraux. La t e c h n i q u e serait efficace en cas d e mau x une mauvaise p o s i t i o n . Les références à d'éventuels ef-
de tête c h r o n i q u e s , de t r o u b l e s digestifs et de la m e n s - fets secondaires f o n t également défaut.
t r u a t i o n . Les thérapeutes considèrent le rolfin g c o m m e • Les thérapeutes se basent sur des conceptions occultes
un t r a i t e m e n t " h o l i s t i q u e " q u i améliore la t r a n s f o r m a - c o m m e l'aura (voir p. 187); le "rebalancing" fait partie i n -
t i o n d'énergie au sein d u corps e t procure d e la j o i e d e tégrante des conceptions de la secte Osho-Rajneesh.
vivre e t de l'enthousiasme. • Les techniques de relaxation (voir p. 121) et une kiné-
Limites de l'application sithérapie ciblée sont bien plus recommandables q u e le
Le rolfing ne p e u t être appliqué en cas d'ostéoporose, rolfing tellement invasif et ses techniques apparentées.
de r h u m a t i s m e i n f l a m m a t o i r e , d e m y o p a t h i e s dégéné-
ratives, d e paralysies, d ' a f f e c t i o n s aiguës e t d e mala-
— Conseil
dies psychiatriques.
Ce t r a i t e m e n t ne p e u t être conseillé.

— Risques

• Le rolfing e t les t e c h n i q u es apparentées (mais sur-


t o u t l'intégration posturale) sont extrêmement d o u -
loureuses; des lésions e t saignements des muscles et
Les oxygénothérapies
vaisseaux sont possibles. Les douleur s e t les myalgies
p e u v e n t perdurer plusieurs j o u r s après le t r a i t e m e n t . Depuis la découverte d e l'oxygène ( f o r m u l e c h i m i q u e
• Si l'on travaille t r o p vite, des i n f l a m m a t i o n s aiguës O2) par l'anglais Joseph Priestley en 1 7 7 4 e t sa s i g n i f i -
des organes internes et des glandes p e u v e n t se m a n i - cation p o u r les organismes vivants, les médecins o n t
fester. tenté d e l'utiliser p o u r le bien-être d e leurs patients,

• Les personnes q u i a p p l i q u e n t le rolfing et les t e c h - p o u r la réanimation et c o n t r e la " m o r t a p p a r e n t e " . A u

niques apparentées ne jouissent pas d e la f o r m a t i o n 18e siècle encore, l'oxygène était utilisé en cas

physiothérapeutique requise. Elles ne p e u v e n t r e c o n - d ' a s t h m e e t de t u b e r c u l o s e, p o u r guérir des plaies e t

naître les facteurs q u i excluent ces t r a i t e m e n t s . même c o n t r e la peste.

252
La thérapie
d'oxydation
hématogène

A u départ de la France, le traitement par l'oxygène s'est ré-


pandu sous différentes formes en Europe, pour t o m b e r e n -
La thérapie
suite dans l'oubli et réapparaître à partir de 1932. La d'oxydation hématogène
g a m m e des affections traitées s'est élargie de plus en plus.
Situation actuelle
(HOT/UVB, dialyse sanguine)
L'utilisation d'oxygène a fait ses preuves dans certains
d o m a i n e s et fait partie intégrante de la médecine aca-
— Historique
démique : en cas d ' u r g e n c e , l'inhalation d'oxygène
p e u t sauver des vies. Les patients a t t e i n t s d ' i n s u f f i - La thérapie d ' o x y d a t i o n hématogène, MOT en abrégé,
sance respiratoire c h r o n i q u e o n t besoin d'oxygène est u n t r a i t e m e n t spécial à base de sang a u t o l o g u e
supplémentaire, inhalé via u n e sonde nasale o u par u n (voir p. 2 0 6 ) . Elle a été imaginée par le médecin suisse
masque de v e n t i l a t i o n . Les chirurgiens recouren t à Wehrii, q u i développa cette méthode dans sa clinique
l'oxygène p o u r le t r a i t e m e n t de la gangrène huileuse. privée et la rendit p u b l i q u e en 1 9 5 6 . A v a n t lui, deux
À côté de ces applications efficaces prouvées, de médecins également suisses avaient déjà tenté de
n o m b r e u s e s t e c h n i q u e s se s o n t développées q u i ne c o m b i n e r l'oxygénation d u sang à u n r a y o n n e m e n t u l -
s o n t pas reconnues par la médecine officielle. L'oxygé- t r a v i o l et (UVB) dans u n b u t salutaire. L'idée de base
nothérapie en étapes (voir p. 2 5 9 ) est la plus populaire , était q u e le sang traité par U.V. p e r m e t t a i t aux tissus
mais il y a aussi le HOT/UVB (voir ci-après), l'ozonothé- de mieu x capter l'oxygène.
rapie (voir p. 2 5 6 ) et la thérapie par p e r f u s i o n d ' o x y - Le t r a i t e m e n t d u sang par rayons U.V. est u n e t e c h -
gène (voir p. 2 5 5 ) . Toutes les t e c h n i q u e s citées préten- n i q u e particulière : elle f u t découverte dans les années
d e n t améliorer la m i c r o c i r c u l a t i o n s a n g u i n e et l ' a p p o r t 1 9 2 0 simultanément par différents médecins améri-
d'oxygène; il n'y a c e p e n d a n t a u c u n e preuve pour cains, suisses et tchécoslovaques q u i cherchaient u n
l'étayer. moyen p o u r lutter contre les maladies infectieuses
(voir photothérapie p. 6 6 ) . Elle f u t développée j u s q u e
dans les années 6 0 , aux États-Unis p r i n c i p a l e m e n t ,
mais s o m b r a dans l'oubli vers 1 9 7 0 .

Situation actuelle
Le t r a i t e m e n t d u sang par les U.V. f u t redécouvert en
ex-Allemagne de l'Est et développé dans les instituts
d u bloc de l'Est.
Le HOT et l'appareillage nécessaire f u t perfectionné
à Berlin Est dans les années 7 0 . La thérapie est a c t u e l -
l e m e n t appliquée en A u t r i c h e , en Suisse, aux Pays-Bas,
en France, en Italie et en A l l e m a g n e .

— Concept de base

UVB : l o r s q u ' o n découvrit q u e les g l o b u l e s r o u g e s


a b s o r b a i e n t u n e p a r t i e des rayons U.V. dirigés sur la
p e a u , o n pensa q u e le sang et son c o l o r a n t r o u g e
p o u v a i e n t utiliser b i o c h i m i q u e m e n t la lumière p o u r
le c o r p s , c o m m e la c h l o r o p h y l l e le f a i t p o u r les
plantes.

253
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

HOT : W e h r i i pensait au départ q u e l'ajout d'oxygène t a b o l i s m e cellulaire. Pour l'expliquer, ils t i e n n e n t u n


au sang p o u v a i t c o m p e n s e r u n m a n q u e d'oxygène d u discours pseudo-médical et imagé d u style : " U n e sti-
corps. mulothérapie inoffensive q u i p r o f i t e des cascades de
Mais depuis q u e l'on traite le sang en le t r a n s f o r - réactions physiologiques et des mécanismes de régula-
m a n t en écume et en l'irradiant d'U.V., o n ne consi- t i o n b i o l o g i q u e s p o u r relancer l'homéostasie biolo-
dère plus l'oxygène c o m m e u n f a c t e u r actif détermi- g i q u e de n o m b r e u x systèmes de régulations b i o c h i -
n a n t de la thérapie. miques afin de les h a r m o n i s e r " . B e a u c o u p d ' a d e p t e s
sont d ' a c c o r d avec les thérapeutes q u i n ' a p p l i q u e n t
que les UVB p o u r dire q u e le f a c t e u r actif de la théra-
— Procédé pie n'est pas l'oxygène. Ils ramènent le succès de leur

Le sang d u p a t i e n t est préparé dans u n appareil, traité t r a i t e m e n t à l'action des rayons UV. D'autres s o n t

p o u r éviter la c o a g u l a t i o n et enrichi d'oxygène. Ceci d'avis q u e les étapes d'oxygénation activées sont les

a u g m e n t e la superficie d u sang. Les bulles de sang c o n d i t i o n s indispensables de l'action thérapeutique.

s o n t passées au travers d ' u n e buse de q u a r t z d e v a nt Pour l'action des rayons UV sur le sang, il existe p l u -
u n e l a m p e à U.V. et exposées à des rayons U.V. d ' u n e sieurs modèles explicatifs scientifiques.
l o n g u e u r d ' o n d e de 2 5 3 , 7 nanomètres, celle-là même
q u i a u n e f f et antibactérien. Le sang est ensuite traité
— Indications
aux U.V. une deuxième fois.

L'appareillage d o i t être réglé à la b o n n e vitesse En Europe de l'Est, la thérapie aux UVB est principale -
p o u r p o m p e r le sang dans le corps. Il d o i t être stérilisé m e n t utilisée en cas de troubles circulatoires et des
après c h a q u e utilisation. L'appareillage à usage u n i q u e plaintes liées à l'âge.
o f f r e plus de p r o t e c t i o n c o n t r e les infections. En Europe de l'Ouest, la liste des indications s'est a l -
longée au cours des 2 0 dernières années et c o m p t e à
présent 62 p a t h o l o g i e s .
— Examen et traitement

Le t r a i t e m e n t d o i t être précédé d ' u n e x a m e n a p p r o - Particularités de l'application


fondi.
Le thérapeute prélève chez le p a t i e n t 5 0 à 1 0 0 m l • Les jours où ils sont traités, les patients ne peuvent
de sang veineux. Le sang circule dans l'appareil et est ingérer des aliments lourds à digérer, du café ou de l'alcool
ensuite ramené dans la veine d u p a t i e n t o u injecté et doivent "réduire au strict minimum" leurs médicaments.
dans u n muscle fessier. Le procédé dure environ u n e • Plusieurs heures de repos après le traitement
demi-heure. augmentent l'effet.
Les t r a i t e m e n t s sont répétés à une fréquence va- • Le traitement HOT/ UVB ne peut avoir d'effet lorsque
riable de 2 à 9 fois. Généralement, il s'agit d ' u n e série les vitamines A ou E sont ingérées ou utilisées sous
d'au moins 6 séances. Le délai indispensable à respec- forme de pommade, ou lorsque l'on absorbe des
ter entre les séances est estimé à 3 à 19 jours. O n vitamines C, de la cortisone ou des anticoagulants.
conseille d'applique r la thérapie deux à trois fois par a n .

Il s'agit surt out de divers troubles de la circulat ion,


— Explication de l'action
d'af f ect ions rhum at ism ales, d 'ast hm e, d'allergies,
Il n'existe pas d'explicatio n satisfaisante p o u r le t r a i t e - d'états d'épuisem ent et de différentes atteintes gas-
m e n t HOT aux UVB. Les adeptes de la t e c h n i q u e consi- t hques, intestinales, hépatiques et rénales. La t hérapie
dèrent le HOT c o m m e une méthode q u i s t i m u l e le m é - est égalem ent utilisée en cas d'herpès, pour st im uler le

254
Le traitement
par perfusion
d'oxygène

système i m m u n i t a i r e , p o u r a c c o m p a g n e r u n e c h i m i o - combinée à d'autres t r a i t e m e n t s , il est quasi i m p o s -


thérapie et u n e radiothérapie de diverses t u m e u r s . sible de contrôler si elle est plus efficace e t m o i n s ris-
Utilisé c o m m e " d o p a g e s a n g u i n " , le HOT a u g m e n - quée q u e d'autres thérapies.
terait les prestations des sportifs. • Le HOT/UVB d o i t être considéré c o m m e u n e s t i m u -
Limites de i'application lothérapie aspécifique.
Le HOT/UVB ne peut être appliqué lors d ' u n e hyper-
thyroïdie, de maladies aiguës, d ' a f f e c t i o n s parasitaires,
— Conseil
d ' i n t o x i c a t i o n et d e t a b l e a u x cliniques imprécis.
La thérapie HOT/UVB ne p e u t pas être conseillée.

— Risques

Deux à trois heures après le t r a i t e m e n t , le p a t i e n t p e u t


être pris de légers t r e m b l e m e n t s .
La détérioration de l'état général, s u r t o u t en cas de
Le traitement
processus infectieux, est considérée c o m m e u n phéno- par perfusion d'oxygène
mène d e nature passagère.
Les médecins m e t t e n t en garde :
• Les thérapeutes disent q u e leur méthode est d é -
— Historique
nuée de hsques, mais des effets secondaires comme
des palpitation s cardiaques, u n s e n t i m e n t d'inquié- C e t t e méthode est u n e vahant e de l'oxygénothérapie,
t u d e , la t r a n s p i r a t i o n , la fièvre, les sueurs froides e t les développée par le médecin l-I.S. Regeisberger. Peu de
m o d i f i c a t i o n s de goût p e u v e n t se manifester. Un choc médecins e t d e guérisseurs l'utilisent.
allergique fatal est possible. Le sang devient visqueux.
• En 1 9 9 1 , u n j e u n e s p o r t i f est décédé des suites
— Concept et explication de l'action
d'un dopage HOT
• Les rayons U.V. p e u v e n t, c o m m e l'ozone, occasion- La p e r f u s i o n d'oxygène e n g e n d r e r a i t u n e s t i m u l a t i o n
ner des dégâts génétiques par le biais de la s t i m u l a t i o n d u système nerveux central : l o r s q u ' u n sang plus riche
de radicaux, avoir u n e f f e t cancérigène et faire " d e s en oxygène q u e d ' h a b i t u d e arrive a u cœur, cela signi-
t r o u s " dans les m e m b r a n e s cellulaires. fie n o r m a l e m e n t q u e la périphérie d u corps reçoit
m o i n s d'oxygène. Le cerveau réagit par u n e alerte, et
de nouveaux capillaires sont formés dans les zones mal
— Critique
irriguées.

• Les études q u i p e r m e t t r a i e n t de faire la preuve des


effets théoriques de l'application HOT/UVB se c o n t r e -
— Examen et traitement
disent sur des p o i n ts i m p o r t a n t s ; les hypothèses ne
s o n t pas prouvées. Le t r a i t e m e n t d o i t être précédé d ' u n exame n médical
• Les adeptes f o n t état d ' u n g r a n d n o m b r e de suc- approfondi.
cès, mais o n ne d i t presque h e n sur les hsques d u A l'aide d'un e p o m p e à dosage mécanique et d ' u n e
HOT/UVB et o n ne précise pas n o n plus si le t r a i t e m e n t aiguille à p e r f u s i o n , le thérapeute a d m i n i s t re 2 0 à
est véritablement plus efficace q u ' u n placebo (voir 100 m l m a x i m u m d'oxygène au p a t i e n t en l ' i n t r o d u i -
p. 2 0 ) . sant dans la veine à u n e vitesse de 2 à 3 ml par m i n u t e .
• Le HOT/UVB est généralement appliqué en cas de Le t r a i t e m e n t est répété q u o t i d i e n n e m e n t p e n d a n t
troubles de la c i r c u l a t i o n . C o m m e la t e c h n i q u e est q u a t r e à six semaines, la quantité d'oxygène a u g -

255
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

m e n t e et passe de 2 0 ml p e n d a n t la première semaine — Conseil


à 5 0 ml p e n d a n t la deuxième e t 6 0 à 7 0 m l les se-
Le t r a i t e m e n t par p e r f u s i o n d'oxygène ne p e u t pas
maines suivantes.
être conseillé.

— Indications

Les utilisateurs d e cette méthode r a p p o r t e n t s u r t o u t


des succès en cas d e maladie d e Ménière (vertiges, L'ozonothérapie
b o u r d o n n e m e n t s d'oreille), d e t r o u b l es d e l'irrigation
des m e m b r e s , d u cerveau, d e la moelle épinière et des
— Historique
nerfs, de t r o u b l e s d e la mémoire, de la réflexion et d e
la conscience. Chez les e n f a n t s , le t r a i t e m e n t aurait Le médecin berlinois Constantin Lender a appliqué
amélioré les " p r e s t a t i o ns scolaires, le caractère e t le l'ozone c o m m e p r o d u i t d ' i n h a l a t i o n p o u r la première
c o m p o r t e m e n t " ; il serait également utile en cas d e fois en 1 8 7 0 . A l'époque, o n avait appris q u e le gaz
phénomènes liés à l'âge e t d e maladies des yeux, des rare t o x i q u e composé d e trois a t o m e s d'oxygène (O3)
oreilles, des p o u m o n s , d u f o i e , des reins, d e la prostate t u a i t en o u t r e les germes. Pendant la Première Guerre
et des artères. m o n d i a l e , des blessures externes f u r e n t traitées par ce
Limites de i'application gaz p o u r o b t e n i r u n e guérison plus rapide; plus t a r d ,
C e t t e méthode ne p e u t a b s o l u m e n t pas être utilisée l'ozone - p a r t i e l l e m e n t mélangée à d e l'oxygène -
en cas d ' o b s t r u c t i o n s vasculaires aiguës, ni chez les f u - était insufflé p o u r c o m b a t t r e des infections d e l'esto-
meurs et les personnes âgées. mac, d e l'intestin, d u v a g i n , des voies urinaires e t des
oreilles. Dans les années 3 0 , il y e u t même u n e véri-
table rage d e l'ozone e t l'on traita d e plus e n plus d e
— Risques maladies d e cette manière.

• P e n d a n t le t r a i t e m e n t , u n e impressio n d e poids
sur la p o i t r i n e , d'envie d e tousser, d e f a t i g u e et d e
— Concept de base
m a u x d e tête se m a n i f e s t e n t généralement, plus r a -
r e m e n t d e la fièvre, u n e détresse respiratoire et des Pour les thérapeutes, l'ozone était u n m o y e n pour
crampes. contrer l'infection et améliorer la circulation c o m m e le
• Le t r a i t e m e n t p e u t p r o v o q u e r u n e e m b o l i e g a - décrivit E. Payr, u n p i o n n i e r d e la méthode : " C e q u e
zeuse dans la m o e l l e épinière, q u i entraîne u n e d o u - l'oxygène veut, l'ozone le p e u t " .
leur e t des paralysies. L o r s q u e l ' e m b o l i e t o u c h e le
cerveau, u n accident vasculaire cérébral est p o s -
— Procédé
sible.
• L'embolie p u l m o n a i r e e t l'aggravation d ' a f f e c t i o ns Grâce à un ozoniseur, l'ozone est p r o d u i t à base d'oxy-
cardiaques sont des conséquences possibles d u t r a i t e - gène e t mélangée à celui-ci. La part d ' o z o n e au sein d u
ment. mélange gazeux est de 4 à 5 volumes p o u r 1 0 0 .

— Critique

• Les thérapeutes dissimulent les dangers potentiels


de la thérapie.
• L'utilité e t le risque sont difficiles à évaluer.

256
L' ozono-
thérapie

— Examen et traitement — Indications

Le t r a i t e m e n t d o i t être précédé d ' u n exame n médical Injections : les principales indications sont les trouble s
a p p r o f o n d i . Selon le diagnostic, l'ozone est appliqué de la circulation artérielle de t o u s types, les douleurs
de différentes manières. articulaires, le cancer.
Grand traitement de sang autologue : le thérapeute Traitement par sang autologue : en cas d e p r o -
prélève 2 0 0 ml d e sang veineux, traité à l'héparine blèmes généraux de santé et de m a u x dus à l'âge, d ' a l -
c o n t r e la c o a g u l a t i o n et mélangé à l'ozone. Ce sang lergies, d'acné, d e f u r o n c u l o s e , d ' a s t h m e , d e t r o u b l e s
enrichi d ' o z o n e est immédiatement renvoyé dans la d u métabolisme, d e névralgies, d e varices, d'athéro-
veine par u n e p e r f u s i o n . Le t r a i t e m e n t dure environ sclérose, d'herpès, d'hépatite, etc.
15 m i n u t e s et est également appelé dialyse sanguine. Traitement gazeux : p o u r les affections cutanées
Petit traitement de sang autologue : seuls 5 m l de p u r u l e n t e s , les plaies infectées, les affections intesti-
sang sont prélevés, mélangés à l'ozone e t réinjectés. nales, les ulcères.
Traitement gazeux : le thérapeute e n t o u r e les Huile d'olive riche en ozone : en cas de mycoses,
m e m b r e s atteint s d e plaies ouvertes o u d'ulcères d ' u n d'eczémas, de brûlures, d e fissures et prurits anaux.
sac en plastique hermétique où l'ozone est ensuite i n - Rinçage : en cas d ' i n f l a m m a t i o n s d e la gencive, d e
sufflé. fistules et d e pus, d e pertes vaginales, d ' i n f e c t i o n s d e
Huile d'olive riche en ozone : o n e n d u i t les plaies la vessie e t des voies uhnaires, d e colite, d e g a s t h t e .
externes d e cette huile. Le t r a i t e m e n t par l'ozone est généralement c o n s i -
Eau riche en ozone : sert à rincer la b o u c h e , le vagin déré comme u n e "thérapie de conversion" (voir
et les voies urinaires et c o m m e remède p o u r les cures p. 3 0 ) .
de boissons. Limites de l'application
Injection de gaz : le thérapeute injecte 10 à 2 0 m l Il est interdit d ' a p p l i q u e r l'ozonothérapie en cas d ' i n -
d ' u n mélange d ' o z o n e sous la peau. farctus aig u d u m y o c a r d e , après u n accident vasculaire
Les traitements sont appliqués deux fois par jour à une cérébral, des hémorragies récentes (ulcère gastrique),
fois par semaine selon la maladie et répétés 5 à 3 0 fois. d'hypothyroïdie e t p e n d a n t la grossesse.

— Explication de l'action — Risques

L'ozone t u e les bactéries, les moisissures e t les virus. • La probabilité d'incidents est d ' a u m o i n s 1 sur
Les adeptes d e la thérapie avancent différentes 2 0 0 0 . Lors d'injections, le d a n g e r est le plus i m p o r -
théories p o u r expliquer la façon d o n t l'ozone amélio- t a n t : dans la zone d ' i n j e c t i o n , une d o u l e u r se m a n i -
rerait l'irrigation sanguine. Les globules rouges d e v i e n - feste, u n abcès p e u t s'y f o r m e r et des mau x d e tête,
draient, par exemple, plus fluides e t libéreraient plus des vertiges, une nausée, d e la t o u x , des crampes i n -
f a c i l e m e n t l'02, o u l'ozone aurait u n e f f e t direct sur les testinales et des trouble s d u r y t h m e cardiaque sont
faisceaux nerveux. En réalité, l'action d ' u n e injection possibles.
d ' o z o n e s'explique par le fait q u e le gaz f e r m e bhève- • Plusieurs cas d e d o m m a g e s occasionnés par l'ozo-
m e n t les vaisseaux sanguins et q u e le système vascu- nothérapie o n t été documentés : eczéma, déforma-
laire réagit à cette s i t u a t i o n dangereuse en d i l a t a nt les tion d u muscle cardiaque, collapsus d e la circulation
vaisseaux. La zone est ainsi - p o u r u n e c o u r t e durée sanguine, évanouissements, lésion d u système ner-
s e u l e m e n t - mieux irriguée. C e t " e f f e t d ' e m b o l i e " veux central, paralysies p e r m a n e n t e s , cécité, choc a l -
p e u t c e p e n d a n t être p r o d u i t par chaqu e gaz; l'ozone lergique et embolies. Le t r i b u n a l a déjà examiné p l u -
n'est pas indispensable. sieurs cas d e décès.

257
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

• Dans une m u l t i t u d e de cas, l'hépatite a été transmise On ne devrait subir u n t r a i t e m e n t à base d ' o z o n e q u e
par l'ozonothérapie et u n e c o n t a m i n a t i o n par le virus là où des intervention s d ' u n service d'urgences médi-
du sida n'est pas à exclure. Les patients doivent donc re- cales s o n t possibles.
vendiquer a b s o l u m e n t d u matériel à usage unique.
• L'ozone f a i t partie des gaz les plus t o x i q u e s. La
— Conseil
c o n c e n t r a t i o n maximal e autorisée sur le lieu d u travail
est de 0,15 p p m . La dose thérapeutique appliquée lors Toutes les variantes de l'ozonothérapie sont à décon-
d ' u n t r a i t e m e n t est plusieurs fois plus élevée q u e cette seiller.
dose t o x i q u e . Le mélange ozone-oxygène ne p e u t se
libérer p e n d a n t le t r a i t e m e n t .

— Critique La thérapie d'inhalation


• L'ozonothérapie était et est encore et t o u j o u r s re- d'ions d'oxygène
commandée pour des maladies pour lesquelles il
n'existe pas d'autre remède; il y a p e u , elle a même été
reprise sur la liste de t r a i t e m e n t s d u sida.
— Historique
• Les thérapeutes m i n i m a l i s e n t les incidents et ne les
i m p u t e n t pas à la méthode elle-même mais u n i q u e - Dans les années 2 0 déjà, o n utilisait en A l l e m a g n e de
m e n t à u n e utilisation erronée d e la t e c h n i q u e . l'air chargé d'ions positifs o u négatifs à des fins théra-
• Le dosage e t l'application d e la méthode se f o n t de peutiques; au x États-Unis, le t r a i t e m e n t à base d ' o x y -
manière arbitraire : la dose préconisée p o u r l'injection gène ionisé c o n n u t u n nouvel essor dans les années
p e u t vaher d ' u n thérapeute à l'autre d ' u n f a c t e u r 2 8 . 50. Pour u n certain type de p r o d u c t i o n (décharge c o -

• Le f a b r i c a n t d ' u n appareil de t r a i t e m e n t conseille ronaire), l'oxygène ionisé contient cependant des

des mesures de désinfection insuffisantes. L'effet quantités d ' o z o n e , de bioxyde d ' a z o t e et de métaux

désinfectant de l'ozone lui-même ne s u f f i t c e p e n d a n t lourds. Ceux-ci p e u v e n t entraîner des processus méta-

pas à exclure la c o n t a m i n a t i o n par l'hépatite o u même boliques défavorables dans l'organisme; c'est la raison

le sida. p o u r laquelle le p r o d u i t est interdit aux États-Unis.

• L'ozonothérapie se réfère à l'auto-hémothérapie


q u i est f o r t e m e n t controversée sur le plan scientifique
—Concept et explication de l'action
et q u i n'est considérée q u e c o m m e u n e stimulothéra-
pie aspécifique. Le f a it q u e l'ozone améliorerait l'irri- L'oxygène chargé p o s i t i v e m e n t o u négativement serait
gation sanguine n'est pas prouvé, au contraire : actif sur le plan électronique e t b i o l o g i q u e .
l'ozone freine la libération d'oxygène au niveau des tis- Le meilleur e f f e t serait a t t e i n t entre 8 0 0 0 0 et
sus. 180 0 0 0 ions par centimètre c u b e d'air inspiré.
• Les t r a i t e m e n t s sont généralement combinés à
d'autres thérapies dangereuses, par exemple la théra-
— Procédé
pie EDTA (voir p. 199).
• L'ozonothérapie p e u t être remplacée par des t r a i t e - Oxygène ionisé négativement : la molécule libère les
ments qui engendrent m o i n s de hsques; p o u r les électrons surnuméraires dans l ' e n v i r o n n e m e n t et pré-
" j a m b e s de f u m e u r s " par exemple, il est préférable sente d o n c moins de t e n d a n c e à l ' o x y d a t i o n . Le gaz
d ' i m p o s e r la marche o u d'interveni r c h i r u r g i c a l e m e n t freinerait la s t i m u l a t i o n d u nerf s y m p a t h i q u e . Ce fais-
sur le nerf s y m p a t h i q u e . ceau nerveux constitu e u n e partie d u système nerveux

258
L'oxygéno-
thérapie
en étapes

végétatif q u i dirige les f o n c t i o n s corporelles i n v o l o n - Limites de l'application


taires. Lorsque les valeurs sanguines sont modifiées (change -
Oxygène ionisé positivement : il capte les électrons m e n t d u n o m b r e des érythrocytes o u des t h r o m b o -
de l ' e n v i r o n n e m e n t et déclenche des processus d ' o x y - cytes), cette thérapie ne p e u t être appliquée.
d a t i o n . Ceci freinerait la s t i m u l a t i o n d u nerf v a g u e q u i
contrôle l'autre partie d u système nerveux végétatif.
— Risques
L'oxygène ionisé p o s i t i v e m e n t renforcerai t la c o n s o m -
m a t i o n d'oxygène. • La possibilité d e c o n t a m i n a t i o n des ions par d e
En plus d u t r a i t e m e n t à base d'oxygène ionisé, o n l'ozone, d u bioxyde d ' a z o t e o u des métaux lourds q u i
a d m i n i s t r e des médicaments b i o l o g i q u es e t des o l i g o - p e u v e n t influencer le métabolisme, n'exclut pas u n
éléments. éventuel d o m m a g e p o u r les patients.
• Le risque existe q u e des t r a i t e m e n t s efficaces et i n -
dispensables soient négligés.
— Traitement

En p o s i t i o n couchée o u assise, o n inspire l'oxygène i o -


Critique
nisé par u n masque o u u n e m b o u t buccal : enviro n
9 litres p e n d a n t u n e m i n u t e . Un nébuliseur a d m i n i s t r e • La base théorique d u c o n c e p t d o i t être considérée
en même t e m p s des médicaments q u i s o n t également c o m m e n o n contrôlée sur le plan scientifique.
inspirés. • La d o c u m e n t a t i o n scientifique fait défaut.
Pour déterminer le t y pe d'ions, positifs o u négatifs,
q u ' i l f a u t utiliser, o n mesure la résistance cutanée. O n
— Conseil
conseille u n e thérapie où l'on alterne les deux types
d'oxygène. La thérapie d ' i n h a l a t i o n d'oxygène ionisé ne p e u t pas
Le t r a i t e m e n t dure 10 m i n u t e s e t est répété 6 à être conseillée.
12 fois à quelques jours d'intervalle. En guise d e pré-
v e n t i o n , o n r e c o m m a n d e u n t r a i t e m e n t d e u x fois par
an.
La p e a u , les m u q u e u s es o u les lésions p e u v e n t éga-
l e m e n t être traitées par l'oxygène ionisé; o n p e u t boire
L'oxygénothérapie en étapes
de l'eau ionisée, s'y baigner e t l'utiliser p o u r des enve-
l o p p e m e n t s e t des lavements (voir p. 2 0 0 ) .
— Historique

Le physicien Manfred von Ardenne (1907-) développa


— Indications
en 1 9 7 8 son c o n c e p t d'oxygénothérapie e n étapes q u i
L'oxygène ionisé serait utile en cas d ' a f f e c t i o ns des est appliqué par plus d e 5 0 0 médecins dans leur p r a -
voies respiratoires et d u métabolisme, d'allergies, d e t i q u e privée, dans des centres d e cure et dans des hô -
maladies e t d e douleur s rhumatismales ; il guérirait les pitaux, mais aussi par d'autres guérisseurs; il existe de
lésions cutanées, résoudrait les problèmes capillaires et nombreuses variantes.
d e r m a t o l o g i q u e s , les t r o u b l e s métaboliques, s t i m u l e -
rait le système i m m u n i t a i r e , protégerait d u danger
— Concept de base
d ' i n f e c t i o n s et d e cancer et neutraliserait les sollicita-
t i o n s dues à la c o n t a m i n a t i o n de l ' e n v i r o n n e m e n t et Von A r d e n n e constata q u ' a u f u r et à mesure d u vieillis-
aux p r o d u i t s e u p h o r i s a n t s. sement, la pression sous laquelle l'oxygène est dissous

259
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

dans le sang artériel d i m i n u e (pression partielle); il Cet entraînement viendrai t s o u t e n i r l'oxygénation et


c o n c l u t q u e ceci induisait u n mauvais a p p r o v i s i o n n e - son e f f e t .
m e n t des cellules en oxygène. Pour lui, ce f a i t devait A c t u e l l e m e n t , o n a p p l i q u e fréquemment u n e va-
d o n c être à l'origine de la d i m i n u t i o n généralisée des riante plus rapide, le processus à étapes multiples de
prestations et d u m o i n s b o n f o n c t i o n n e m e n t des o r - 15 m i n u t e s : p e n d a n t l'inhalation par le masque à oxy-
ganes. Conséquence : les vaisseaux sanguins rétrécis- gène, le p a t i e n t s'entraîne sur u n appareil ergomé-
sent, le sang circule m o i n s b i e n , l'oxygénation du t r i q u e , u n home-trainer o u un rouleau relié à u n a p p a -
corps décroît encore... Le début d ' u n cercle vicieux. reil d e mesure. Ce t r a i t e m e n t ne dure q u e 15 m i n u t e s

L'oxygène apporté au corps par sa thérapie p e r m e t - c o m m e son n o m le d i t .

t r a i t à l'organisme après quelques mois d'être à n o u - L'entraînement ergométrique avec a p p o r t d ' o x y -


veau en mesure d'utiliser à f o n d l'air inspiré et d ' a u g - gène p e u t également être effectué à d o m i c i l e .
m e n t e r le " s t a t u t énergétique". C o m m e t r a i t e m e n t d u cancer, v o n A r d e n n e proposa
Von A r d e n n e conseillait dès lors, à partir de l'âge de plus t a r d une oxygéno- i m m u n o s t i m u l a t i o n en étapes,
55 ans, de régulièrement prévenir les plaintes liées à où la thérapie de base est combinée à des préparations
l'âge, les trouble s circulatoires dans les m e m b r e s et le qui amélioreraient la défense naturelle d u corps, par
cancer par l'oxygénothérapie en étapes. exemple des extraits de t h y m u s (voir p. 2 4 2 ) .
Von A r d e n n e o f f r e en o u t r e u n autre t r a i t e m e n t
particulier c o n t r e le cancer : u n e c o m b i n a i s o n visant à
— Procédé
c h a u f f e r le corps à 40,5°C et la t u m e u r cancéreuse à
Lors d u t r a i t e m e n t sous f o r m e de cure, o n administre 4 2 ° C (par t o u s les moyens physiques externes i m a g i -
un cocktail de médicaments d o n t les éléments s o n t nables) et à acidifier le tissu t u m o r a l à l'aide d ' u n e per-
changés au cours d u t e m p s , par e x e m p le la v i t a m i n e f u s i o n de sucre de raisins.
Bi, la v i t a m i n e C, l'ororate d e magnésium (un p r o d u i t Formation du tliérapeute
p o u r le foie) et le d i p y r i d a m o l e (un vasodilatateur). Ce Pour a p p l i q u e r la méthode de v o n A r d e n n e , les asso-
" m i x " améliorerait l'oxygénation. ciations q u i la p r o p a g e n t f o r m e n t les thérapeutes en
Le mélange air-oxygène est inspiré à l'aide d ' u n une seule journée.
masque. Quatre litres d'oxygène pénètrent ainsi dans le
corps par m i n u t e . Lors de l'oxygénothérapie en étapes,
— Explication de l'action
le mélange d'air c o n t i e n t 50 % d'oxygène, lors d ' u n
entraînement ergométrique il s'agit de 6 0 à 9 5 % . Selon v o n A r d e n n e , l'oxygène a u g m e n t e r a i t la m i c r o -
circulation d u sang en d i l a t a n t les capillaires veineux
rétrécis. La pression partielle d e l'oxygène a u g m e n t e -
—Traitement
rait dans les artères et d i m i n u e r a i t dans les veines,
Ce t r a i t e m e n t connaît diverses variantes. l'offre d'oxygène aux tissus serait augmentée et b e a u -

Le t r a i t e m e n t classique se déroule en trois stades o u c o u p de processus métaboliques stimulés.

étapes : o n avale d ' a b o r d le mélange de médicaments;


le p a t i e n t a d o p t e ensuite u n e p o s i t i o n assise détendue
— Indications
et inhale le mélange d'air et d'oxygène par u n m a s q u e
o u une sonde nasale. L'oxygénothérapie en étapes serait appliquée pour
Un t r a i t e m e n t c o m p t e généralement 18 séances de "éviter de t o m b e r m a l a d e " et p o u r c o n t r e r les phéno-
d e u x heures. mènes de vieillissement.
La troisième étape consiste en un entraînement Pour l'instant, les indications principales sont les
physique dosé, à c o n d i t i o n q u e le p a t i e n t soit valide. troubles de l'irrigation d u cœur et des membres.

260
L'oxygéno-
thérapie
en étapes

l'hypo- et l'hypertension, la faiblesse placentaire, la d é - s t i m u l a t i o n s'arrête. L'oxygénothérapie en étapes p e u t


g r a d a t i o n de l'ouïe et de l'acuité et les effets s e c o n - entraîner chez d e tels malades u n e i n t o x i c a t i o n au d i -
daires de médicaments. S'ajoutent à cela les phéno- oxyde de carbone (perte de conscience, coma).
mènes d'usure aux articulations, les a f f e c t i o n s c u t a - • B e a u c o u p d e thérapeutes conseillent, en cas de
nées chroniques et les atteintes hépatiques. La t r o u b l e s de la p e r f u s i o n , la thérapie EDTA (voir p. 199)
thérapie s t i m u l e r a i t l'immunité, préviendrait les t u - c o m m e mesure supplémentaire et a d m i n i s t r e n t égale-
meurs et améliorerait la qualité de vie en cas de cance r m e n t des préparations à base de t h y m u s (voir p. 2 4 2 ) .
Les thérapeutes f o n t état de régénération réussie, Les d e u x mesures s o n t à déconseiller.
d ' a u g m e n t a t i o n de la p r e s t a t i o n , de fonctionnalité ac-
crue mais aussi de m o i n d r e c o n s o m m a t i o n de médica-
— Critique
m e n t s et d e naissance facilitée.
Une personne sur cinq ne réagirait pas au t r a i t e - • Le c o n c e p t à la base de la thérapie est erroné : les
m e n t . O n ne m e n t i o n n e pas d'incidents. personnes q u i vivent à 3 0 0 0 mètres au-dessus d u n i -
Limites de l'application veau de la mer, c o m m e les Tibétains o u le personnel de
La thérapie ne p e u t être appliquée en cas d ' i n f l a m m a - grands avions d e ligne, o n t dans leurs artères u n e pres-
t i o n s des muqueuses. sion partielle d'oxygène bien plus basse q u e ce q u e
B e a u c o u p de thérapeutes sont d'avis q u e l'oxygé- v o n A r d e n n e qualifie d e p a t h o l o g i q u e .
nothérapie en étapes ne p e u t être appliquée en cas de • Le " m i x " médicamenteux a u g m e n t e r a i t la capta-
cancer qu'à partir d u m o m e n t où t o u t e s les ressources t i o n d'oxygène; ceci est d o u t e u x .
de la médecine c o n v e n t i o n n e l l e . • O n prétend q u e la pression partielle d'oxygène
dans les artères p e r d u re p e n d a n t un mois après le t r a i -
t e m e n t . Des contrôles cliniques i n f i r m e n t cette p r o p o -
— Risques
sition : déjà après quelques m i n u t e s , la pression re-
Un exame n médical a p p r o f o n d i et u n e analyse des gaz t o m b e . Lorsque cette théorie f u t ainsi réfutée, v o n A r -
sanguins s o n t a b s o l u m e n t indispensables avant l'inha- d e n n e en f o r m u l a p r o m p t e m e n t u n e a u t r e . Lorsque
lation d'oxygène. celle-ci f u t également réfutée, il en avança encore u n e
L'oxygénothérapie en étapes ne p e u t être a p p l i - autre. Ses adeptes continuèrent c e p e n d a n t à p r o p a g er
quée en cas d ' a f f e c t i o n s p u l m o n a i r e s , d ' a s t h m e car- ses théories réfutées.
d i a q u e et b r o n c h i q u e , d'occlusions artérielles, de réac- • A chaqu e fois q u e des cliniciens contrôlèrent les
t i o n s allergiques aiguës, d'hyperthyroïdie, d'épilepsie, succès thérapeutiques annoncés par v o n A r d e n n e , ils
de maladies a u t o - i m m u n e s et immédiatement après s'avérèrent faux : p o u r des artères coronaires faibles et
un infarctus cardiaque o u cérébral. les trouble s chronique s de l'irrigation cardiaque, sa
• L'oxygène est t o x i q u e . Inhaler t r o p d'oxygène p e u t thérapie n'offre pas de s o l u t i o n . Après u n t r a i t e m e n t ,
p r o v o q u e r des nausées, des vomissements, des ver- le niveau de prestation et l'acuité visuelle n'augmen-
tiges, des m a u x de tête et un état q u i ressemble à u n e t e n t pas, et sa thérapie n'est pas u n e "source de j o u -
détresse respiratoire aiguë. C'est la raison p o u r la- vence". Les patients q u i , à l'occasion d ' u n test cli-
quelle la part d'oxygène dans le mélange ne p e u t pas nique, inhalèrent d e l'air n o r m a l p r o v e n a n t de b o u -
excéder 5 0 % . Lors d ' u n entraînement ergométrique, teilles à air comprimé, se sentiren t a u t a n t rafraîchis
ce p o u r c e n t a g e est c e p e n d a n t plus élevé. q u e ceux q u i avaient inhalé le mélange d'oxygène.

• Le m a n q u e c h r o n i q u e d'oxygène dans le sang (hy- L'effet salutaire repose don c sur u n e f f e t placebo (voir

poxémie) s t i m u l e le corps à respirer plus profondé- p. 20).

m e n t . Lorsque ces patients en m a n q u e chronique L'oxygénothérapie en étapes p e u t être u n m o y e n


d'oxygène reçoivent s o u d a i n e m e n t de l'oxygène, cette de m o t i v e r les patients a t t e i n t s de troubles circula-

261
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles

toires : ils se r e n d e n t vite c o m p t e q u e l'entraînement Ion lui, des muscles oculaires contractés et des proces-
physique (la marche) d o n n e u n résultat et s o n t dès lors sus de réflexion et d ' o b s e r v a t i on déficitaires en se-
plus vite convaincus d u fait qu'ils d o i v e n t c o n t i n u e r à raient la cause. Il développa d o n c u n e g y m n a s t i q u e
le faire quel q u e soit l ' e f f o r t q u ' i l en coûte. L'entraîne- oculaire q u i , combinée à u n entraînement régulier de
m e n t physique est le t r a i t e m e n t le plus efficace en cas la faculté de représentation et de la mémoire, guérirait
de troubles circulatoires dans les m e m b r e s . la m y o p i e . Le strabisme, la cataracte, le g l a u c o m e et

• Le fait de savoir si la thérapie p e u t stimule r le sys- les affection s rétiniennes guériraient également ainsi.

tème i m m u n i t a i r e , c o m m e o n le prétend s u r t o u t lors Après la Première Guerre m o n d i a l e , les écoles o c u -


de son a p p l i c a t i o n dans le t r a i t e m e n t d e cancer, reste laires à la Bâtes poussèrent c o m m e des c h a m p i g n o n s .
obscur sur le plan scientifique . La partie mécanique de la méthode cadrait même
• En A l l e m a g n e , l'association de p n e u m o l o g i e et de dans le système de santé d u troisième Reich : o n espé-
tuberculose s'est distanciée de l'oxygénothérapie en rait ainsi débarrasser de leur h a n d i c a p des personnes
étapes (à ne pas c o n f o n d r e avec l'oxygénothérapie à porteuses d e lunettes et autres prothèses par u n e sorte
l o n g t e r m e où l'on a d m i n i s t re de l'oxygène en p e r m a - de discipline physique.
nence lorsque les p o u m o n s ne f o n c t i o n n e n t pas cor- Situation actuelie
rectement). Le m o u v e m e n t a u t o u r d u slogan "les lunettes, n o n
• Certaines déclarations de v o n A r d e n n e s o n t plutôt m e r c i " c o n t i n u e à attirer des gens. Des livres et des
douteuses ; "Grâce à l'oxygénothérapie en étapes, la cours d o n n e n t des réponses à la q u e s t i o n de t a n t de
durée de vie peut être allongée de 12 ans en personnes p o u r u n e vie sans lunettes.
m o y e n n e . . . Cela ne sera bien sûr pas le cas de t o u t le Pour certains o p h t a l m o l o g u e s , il était clair depuis
m o n d e , s e u l e m e n t p o u r ceux chez q u i cela vaut la l o n g t e m p s q u e la vue est plus q u ' u n simple processus
p e i n e . " Sur quelle base fait-on la sélection ? physique. La majorité de leurs confrères continuèrent
Le t r a i t e m e n t ne p o u r r a i t être appliqué qu'après u n c e p e n d a n t à ne considérer q u e le côté mécanique de
e x a m e n a p p r o f o n d i et s e u l e m e n t aux endroit s où des l'affaire. La recherche psychanalytique des années 6 0
mesures d ' i n t e r v e n t i o n d ' u r g e n c e sont possibles. avança e n f i n les c o n d i t i o n s p o u r élargir les concepts
médicaux et d o n n a sa chance à la p s y c h o s o m a t i q u e
oculaire. Partant de la g y m n a s t i q u e oculaire, la vue h o -
— Conseil listique vit le jour.

L'oxygénothérapie en étapes ne peut pas être


conseillée.

L'entraînement oculaire

— Historique

L'auteur anglais A l d o u s Huxley ( 1 8 9 4 - 1 9 6 3 ) o f f r i t avec


son livre "The a r t o f s e e i n g " (L'art de voir) u n m o n u -
m e n t à u n o p h t a l m o l o g u e aux idées nouvelles; Williann
l- i. fiafes ( 1 8 6 0 - 1 9 3 1 ) trouva d'autres explications q u e
celles de la science aux problèmes de vue des gens, Se-

262
L'entraînemer
oculaire

— Concept de base La vision d u m o n d e est t o u t à fait différente p o u r les


hypermétropes. Ils sont généralement considérés
De la théorie des muscles contractés de Bâtes, il ne
c o m m e extravertis, agréables, plus intéressés par l'en-
resta q u ' u n e petite partie. La p s y c h o s o m a t i q ue actuelle
semble q u e par les détails.
décrit le développement des troubles de la vue c o m m e
Nous voyons d o n c le m o n d e au travers d ' u n filtre.
une série de facteurs qui s'influencent m u t u e l l e m e n t .
Ce q u e ce filtre laisse passer est déterminé par nos
La p l u p a r t des nourrissons prédisposés à u n t r o u b l e
états d'âme et par ce q u e nous avons appris des réac-
de la vue d ' o r i g i n e héréditaire, v o i e n t encore le m o n d e
tions de n o t r e e n v i r o n n e m e n t à n o t r e façon d'être et à
assez clairement à la naissance. Mais le bébé a p p r e n d
notre comportement.
très vite à se débrouiller en se c o n c e n t r a n t sur ce q u i
Ce genre de relations avec n o t r e histoire de vie
est proche lorsque des parents par t r o p exigeants s e m -
p r o p r e v a u t également p o u r la cataracte et le g l a u -
b l e n t maîtriser le reste d u m o n d e , o u l'enfant s'ima-
c o m e ainsi q u e p o u r les affections de la rétine. Le m o -
g i n e dans u n e n d r o i t l o i n t a i n où le p o u v o i r des parents
m e n t où ils se p r o d u i s e n t et le degré de leur expression
ne p e u t l'atteindre. Les expériences vécues dans la p e -
dépend aussi de la personnalité de l'intéressé.
tite e n f a n ce déterminent l'éventualité, le m o m e n t et la
manière d o n t la prédisposition héréditaire est activée.

Un e n f a n t m y o p e q u i ne t r o u v e q u e d i f f i c i l e m e n t — Procédé
son c h e m i n dans ce vaste m o n d e , préférera les jeux et
Un entraînement oculaire efficace est u n e c o m b i n a i -
l ' o c c u p a t i o n à la maison , assis à u n e t a b l e . Un travail
son de t e c h n i q u e s de relaxation p o u r le corps entier et
concentré dans l ' e n v i r o n n e m e n t immédiat, la lecture
une détente p o u r les yeux. Les exercices oculaires par-
par e x e m p l e , a u g m e n t e encore la t e n d a n c e à la m y o -
ticuliers en f o n t a u t a n t partie q u e les t e c h n i q u es respi-
pie. La crainte de mauvaises réactions (après t o u t , o n
ratoires (voir p. 128) et les processus d'usage en psy-
ne voit q u e des choses troubles) réprime le courage et
chothérapie ; le t r a i n i n g autogène (voir p. 123), le
l'envie de découvrir. L'effort de t o u t maîtriser malgré
yoga (voir p. 167), la méditation (voir p. 125), le vécu
t o u t , force le corps à prendre des positions c o n t r a c -
d'images c a t a t h y m i q u e , le p s y c h o d r a m e et la mé-
tées. Résultat : les intellectuels et les personnes q u i
t h o d e Feldenkrais (voir p. 2 1 5 ) .
f o u r n i s s e n t u n travail très méticuleux sont s o u v e n t des
La t e n u e à j o u r d ' u n livre oculaire est particulière-
personnes myopes. O n les t r o u v e s o u v e n t introverties.
m e n t recommandée. O n y n o t e les observations sur le
Un autre élément de ce développement est le fait m o m e n t où la vue c h a n g e p e n d a n t la journée et
de savoir si l'enfant, à l'instar des parents, a appris à quelles étaient les circonstances extérieures et l'état
m o n t r e r ses s e n t i m e n t s o u s'il d o i t cacher son angoisse émotionnel intérieur à ce même m o m e n t . Examinés
et sa colère. ensemble, ces a n n o t a t i o n s f a c i l i t e n t la recherche de
L'importance de cet aspect dans le développement causes q u i o n t "modifié la v u e " .
de troubles de la vue est précisé par deux exemples.
A u Japon, la t r a d i t i o n v e u t q u e l'on réprime les réac-
— Traitement et auto-traitement
tions spontanées. La courtoisie, la réserve et l ' a m b i t i o n
sont des qualités q u ' i l f a u t acquérir. Un Japonais sur La voie vers la vue holistique passe par u n e c o n f r o n t a -
d e u x au m o i n s est m y o p e . Pour les sud-américains et t i o n avec soi-même. Dire adieu à l'image q u e l'on a de
leur tempérament fougueux et ouvert, c'est le soi, à la manière d o n t o n a collectionné les expériences
contraire : seuls 2 % d ' e n t re eux sont myopes. C o m m e p e n d a n t des dizaines d'années et à la vie q u e l'on a
la m y o p i e est renforcée par u n travail de précision choisie p o u r des raisons de facilité. Trois questions i m -
c o n t i n u , elle est plus fréquente dans ces professions p o r t a n t e s se p o s e nt à chacun : q u e puis-je voir, q u e
q u e dans d'autres. dois-je voir et q u e veux-je voir ? Le b u t est d ' a p p r e n d r e

263
Méthodes
hérapeutiques
non
onventionnelles

à connaître la personne qui est en soi et de faire la paix Limites de l'application


avec elle. C h a q u e personne p e u t bien sûr faire q u e l q u e chose
Ce b u t ne p e u t être a t t e i n t par la propre étude dans p o u r elle-même, mais chaqu e œil n'est pas susceptible
des b o u q u i n s . Il f a u d r a généralement u n e i n s t r u c t i o n de réagir à l'un o u l'autre entraînement. Seul u n mé-
professionnelle sous la f o r m e d ' u n e thérapie indivi- decin intéressé par la p s y c h o s o m a t i q u e pourra déter-
duelle et plus tard d ' u n a c c o m p a g n e m e n t p r o f e s s i o n - miner quelle méthode p e u t devenir dangereuse pour
nel en petit g r o u p e . Dans t o u s les cas, il f a u d r a tel œil o u u n autre. Il d o i t dès lors examiner les yeux
c o n s t a m m e n t poursuivre ce q u i a été appris avec u n avant le c o m m e n c e m e n t de l'entraînement oculaire.
sens de responsabilité adéquat.

— Risques
— Explication de l'action
Les personnes très myopes ne p e u v e n t faire des exer-
Les succès sans cesse décrits de la gymnastique oculaire cices oculaires parce qu'ils entraînent le hsque de m o -
de Bâtes sont insuffisammen t documentés. O n peut en dification rétinienne.
partie les attribuer à l'effet de détente. Lors d ' u n travail
concentré proche de l'objet, les muscles oculaires sont
— Critique
contractés. Cela change l'acuité visuelle dans le sens
d ' u n e myopie. Mais si la relaxation ne concerne pas t o u t • L'entraînement oculaire vaut la peine d'être r e c o m -
le corps et qu'elle ne s'accompagne pas de c h a n g e m e n t mandé p o u r a p p r e n d r e à connaître et à expérimenter
des conditions de vie, ce succès n'est pas p e r m a n e n t . l'interaction entre le corps et l'esprit. C e p e n d a n t , l'en-
Souvent une nouvelle expérience physique in- traînement oculaire o f f e r t par des thérapeutes n o n
f l u e n c e aussi la psyché. Travailler sur soi-même p e u t qualifiés et les livres d ' i n s t r u c t i o n s p o u r g y m n a s t i q u e
d ' u n e certaine manière libérer les yeux d ' u n c o m p o r t e - oculaire ne p e u v e n t pas v r a i m e n t être considérés
m e n t appris. c o m m e adéquats p o u r réaliser des c h a n g e m e n t s psy-
chodynamiques.

• Les exercices oculaires seuls ne c h a n g e n t pas l'in-


— Indications
dice de réfraction d e l'œil, et c e r t a i n e m e n t pas de m a -
Grâce à l'entraînement intensif de la vue, chacun p e u t nière p e r m a n e n t e . Ils ne p e u v e n t m o d i f i e r la vue sans
c h a n g e r son regard sur le m o n d e à c o n d i t i o n de v o u - lunettes q u e p o u r u n e c o u r t e durée.
loir u n c h a n g e m e n t . Ceci vau t aussi bien p o u r la m y o - • L'entraînement oculaire p e u t devenir d a n g e r e u x à
pie, l'hypermétropie et la presbytie q u e p o u r le stra- partir d u m o m e n t où u n e personne n'évalue pas c o r-
bisme, l'astigmatisme (où l'image est déformée), la ca- r e c t e m e n t les limites de ses a p t i t u d e s . Participer à la
taracte et le g l a u c o m e . Cela ne signifie pas p o u r circulation sur la r o u t e exige une vue corrigée de façon
a u t a n t q u e les lunettes, les lentilles de c o n t a c t et les o p t i m a l e , également p o u r les piétons.
médicaments d e v i e n n e n t superflus.

Beaucoup de gens q u i o n t suivi l'entraînement o c u -


— Conseil
laire o n t fait état d ' u n e n e t t e amélioration. Pour b e a u -
c o u p , un exame n c o n f i r m e q u e la d i o p t r i e de leurs l u - En t a n t q u ' a l t e r n a t i v e aux lunettes o u aux lentilles de
nettes o u de leurs lentilles de c o n t a c t a diminué. Pour c o n t a c t , l'entraînement oculaire ne p e u t être conseillé.
d'autres, cette preuve objective ne se manifest e pas. Il
y a des personnes chez q u i l'effet positif se m a i n t i e n t
et d'autres où il est passager; d'autres encore c o n s t a-
t e n t q u e leur acuité visuelle c h a n ge sans cesse.

264
La spagyrique

La spagyrique
Le guérisseur et e x p l o i t a n t de laboratoire Ulrich Jurgen
Heinz a récemment enrichi la spagyrique d'idées éso-
tériques, avec u n diagnostic et des p r o d u i t s propres et
élargie à u n e considération universelle p r o p r e de la
— Historique
"médecine de c l u s t e r " , présentée en 1 9 8 5 . Il s'agit
La spagyrique est u n e métiiode tliérapeutique à f o n - d ' u n p r o g r a m m e c o m p l e t p o u r la guérison d u m o n d e
d e m e n t plnilosopliique, d o n t les remèdes sont prépa- entier
rés selon les règles de l'alchimie. Un certain n o m b r e de
ses représentants d o n n e n t au système u n e d i m e n s i o n
— Concept de base
idéologique, u n e certaine p e r c e p t i o n d u m o n d e .
L'alchimie médiévale c o n t e n a i t des éléments reli- La c o n c e p t i o n de la maladie de Zimpel est s u r t o u t b a -
gieux, m y t h i q u e s , astrologiques et puisés dans les sée sur ce q u e l'on croyait à son époque : les choses
sciences naturelles. La base d u c o n c e p t était la sépara- mauvaises r e n d e n t malade, o n guérit grâce à u n e f o i
t i o n des substances naturelles de l'impur. Les phases p r o f o n d e et en t e n a n t c o m p t e dans le t r a i t e m e n t d'as-
intermédiaires "épurées" p o u r r a i e n t alors être rassem- pects astrologiques et cosmiques. Le souhait de Zimpel
blées en u n e nouvelle matière aux propriétés plus pré- était de f a b r i q u e r u n remède universel q u i p o u v a i t p r o -
cieuses. Pour b e a u c o u p de praticiens de la "magie l o n g e r la vie de l ' h o m m e de plusieurs siècles. Il pensait
n o i r e " , l'or était la quintessence la plus précieuse. A l'avoir trouvé dans les p r o d u i t s aux vertus thérapeu-
l'occasion de leur quête de la "pierre p h i l o s o p h a l e " , ils tiques puisées dans le procédé de p r o d u c t i o n alchi-
f i r e n t de nombreuses découvertes en chimie . mique.

Cari- Friedrich Zimpel était u n des principaux repré-


sentants de la spagyrique. Il vécut de 1801 à 1 8 7 9 ,
— Procédé
était ingénieur des chemins de fer et s'intéressait à la
médecine. A l'occasion de ses n o m b r e u x voyages, il f i t Zimpel créa trois "rangées" de sept médicaments : 7
la connaissance de divers arts de guérir. Sans la "remèdes à base de p l a n t e s " p o u r l'usage i n t e r n e , 7
m o i n d r e f o r m a t i o n o u p r a t i q u e médicale, il reçut le titre "remèdes électriques" p o u r l'usage externe et 7 " r e -
de " d r m e d . " , à c o n d i t i o n de ne pas exercer la méde- mèdes spéciaux", les arcanes (arcane = secret).
cine en A l l e m a g n e . Les remèdes q u e Zimpel développa Les "remèdes électriques" n ' o n t pas grand-chose
en Italie, f u r e n t contrôlés sur le plan de leur efficacité en c o m m u n avec le c o u r a n t électrique. Zimpel les a p -
par un guérisseur en A l l e m a g n e . pela ainsi parce q u e , c o m m e il le pré-
Situation actuelle t e n d , "ils o n t u n e f f e t immédiat qui
Les guérisseurs spagyriques travaillent ressemble à l'effet de l'électricité sur
généralement selon leurs propres l'organisme. "
règles. Ils f a b r i q u e n t s o u v e n t leurs re- Tous ces remèdes s o n t composés d ' u n
mèdes et les v e n d e n t eux-mêmes. Ils g r a n d n o m b r e d'éléments individuels.
c o n f i e n t parfois la vente à des p h a r - C h a q u e rangée c o m p t e u n "remède
macies avec lesquelles ils collaborent , universel". Les autres remèdes s o u -
mais il y a aussi des p r o d u i t s spagy- t i e n n e n t le remède universel lors d u
riques prêts à l'emploi f o u r n i s par l'in- t r a i t e m e n t de symptômes aigus.
dustrie p h a r m a c e u t i q u e . Les prescriptions en matière de p r o -

Il est difficile d'évaluer l'ampleur de d u c t i o n de remèdes varient de spagy-

l'application de produits spagyriques, riste à spagyriste. La pharmacopée h o -

mais elle est probablement sous-estimée. méopathique mentionne trois pres-

265
Méthodes
thérapeutiques
non
onventionnelles

criptions de p r o d u c t i o n spagyrique différentes. Le


Particularités de l'application
principe de base est c e p e n d a n t t o u j o u r s le même :
laisser f e r m e n t e r les plantes dans l'eau avec de la le-
vure, distiller, chauffer le résidu et dissoudre les • Usage interne : mettre le remède prescrit dans un

cendres dans le p r o d u i t d e distillation. Les p r o d u i t s de verre rempli d'1/ 8 d'eau bouillie et mélanger avec une

base des remèdes spagyriques sont des plantes, des cuiller en bois ou en corne.

sels, des métaux et leurs alliages et p o u r b e a u c o u p de • Prendre toujours les arcanes séparément, jamais

remèdes également des tissus et des organes. avec d'autres produits; prendre les gouttes avec une
cuiller à thé d'eau.
Pour les remèdes prêts à l ' e m p l o i, o n retrouve dans
la médecine de cluster également des remèdes c o m - • Usage externe : pour les enveloppements, 20 à

posés i n d i v i d u e l l e m e n t selon les principes spagyriques 30 gouttes dans un quart de litre d'eau. Utiliser les

sur base de p r o d u i t s a u t o l o g u e s c o m m e le sang, compresses pendant une à deux heures et les changer

l'urine, la l y m p h e , la salive, la sueur, les selles o u les tous les quarts d'heure ou demi- heures.

restes de peau (voir remèdes a u t o l o g u e s p. 1 9 0 ). • Pour les remèdes autologues de la spagyrique de


Heinz : 5 à 7 gouttes à déposer sous la langue, selon le
besoin tous les quarts d'heure à deux fois par jour. Pour
— Examen et traitement les "cas graves", elles sont injectées.

La spagyrique considère le diagnostic de la véritable


cause de la maladie c o m m e i m p o r t a n t , mais alors dans
le sens spagyrique d u t e r m e et bien m o i n s dans le sens
scientifique. Une liste d ' i n d i c a t i o n s d o i t aider le théra-
p e u t e à rechercher le remède approprié à la maladie Ce ne sont pas les éléments des remèdes s p a g y -
concernée. riques q u i e n g e n d r e n t l'action. C'est plutôt la plante
Le guérisseur Heinz a développé un p r o p r e système qui a p p o r t e au corps des " f o r c e s " q u i s o n t libérées par
d i a g n o s t i q u e q u i p e r m e t d e dépister u n e maladie le procédé spagyrique et q u i sont mises à disposition
avant même q u e la médecine académique ne puisse la c o m m e remède thérapeutique.
reconnaître. Il traite p o u r ce faire u n e g o u t t e de sang Les spagyristes s u p p o s e n t q u e l'effet thérapeutique
d u p a t i e n t selon les prescriptions spagyriques et laisse de l'extrait de matière a u g m e n t e par " a c t i v a t i o n élec-
ensuite sécher le p r o d u i t . Il c o m p a r e la f o r m e de la t r o s t a t i q u e " . Il n'y a c e p e n d a n t pas de preuves p o u r
cristallisation à celles reprises dans u n t a b l e a u et en d é - étayer ce fait.
d u i t le diagnostic et le remède approprié.

— Indications
— Explication de l'action
La liste des maladies p o u r lesquelles les remèdes spa-
Zimpel lui-même n'a pas v o u l u dire grand-chose sur la gyriques seraient efficaces est l o n g u e . Elle va de l'ab-
façon d o n t l'action de ses remèdes peut être expliquée. cès au diabète, en passant par l'épilepsie et l ' i n f l a m -
Les spagyristes s o n t d'avis q u e les remèdes à base m a t i o n de la moelle épinière. Les cancers ne sont ce-
de plantes p u r i f i e n t le sang. Ils considèrent cette p u r i - p e n d a n t pas repris dans l'énumération.
f i c a t i o n c o m m e indispensable p o u r t o u t processus thé- La médecine de cluster veut, en principe, guérir
r a p e u t i q u e . Les adeptes de Zimpel a t t r i b u e n t a u x re- t o u t e s les maladies d u corps et d e l'esprit, même les
mèdes électriques u n " r a y o n n e m e n t des forces trans- phénomènes dégénératifs et les tableaux c h r o n i q u es
formées de type électrique" qui influencerait le considérés c o m m e incurables, y c o m p r i s l'hépatite, le
" c h a n g e m e n t de f o r c e " d u corps. sida et les anomalie s d u système nerveux central.

266
TENS

— Risques geant celle-ci dans u n e p r o f o n d e dépression : en


1 9 9 1 , il d u t r e m b o u r s e r l'honoraire payé p o u r le dia-
• Le d a n g e r de négligence d ' u n t r a i t e m e n t i n d i s p e n -
gnostic.
sable existe.
• Un t r a i t e m e n t s p a g y h q u e n'est inpffensi f qu'à par-
• B e a u c o u p d e remèdes spagyriques c o n t i e n n e n t de
tir d u m o m e n t où o n ne néglige pas des t r a i t e m e n t s
l'arsenic, de l ' a n t i m o i n e et des liaisons de mercure
utiles indispensables.
p o u r des puissances homéopathiques p r o f o n d e s , de
sorte q u ' u n e utilisation de l o n g u e durée n'exclut pas le
risque d ' i n t o x i c a t i o n c h r o n i q u e (voir p. 180). —Conseil
• Pour les solutions à base d e p r o d u i t s a u t o l o g u e s , le
Le diagnostic spagyrique est à déconseiller. Le t r a i t e -
danger d ' i n f e c t i o n dû à des germes n o n tués n'est pas
m e n t spagyrique ne p e u t être conseillé.
exclu (voir remèdes a u t o l o g u e s p. 190).
• Lors d'injections, il y a dange r de réactions aller-
giques.

L electrostimulation
— Critique
nerveuse transcutanée
(TENS)
La spagyrique n'est pas u n e méthode de t r a i t e m e n t de
maladies spécifiques o u d e causes dans le sens m o -
d e r n e d u m o t . La pensée médiévale sur laquelle se
f o n d e la spagyrique est a u j o u r d ' h u i considérée c o m m e
— Historique
dépassée.
• Les spagyristes ne p e u v e n t f o u r n i r d'explicatio n sur La d o u l e u r n'est traitée par s t i m u l a t i o n électrique q u e
le p o u r q u o i et le c o m m e n t de l'effet de leurs remèdes depuis ces dernières décennies, et p o u r t a n t il s'agit
ni sur la raison de leur c o m p o s i t i o n particulièrement d ' u n vieux principe de la médecine : p e n d a n t l ' A n t i -
prescrite. quité, les poissons- torpilles servaient déjà à soulager
• Il n'y a pas de preuves scientifiques acceptables la douleur. A c t u e l l e m e n t , u n p e t i t appareil p o r t a b l e
étayant l'action des remèdes. m u n i d'électrodes p e u t assurer le travail.
• Il n'y a pas de recherche sérieuse sur les éléments
de plantes spagyriques encore présents après le p r o -
—Concept et explication de l'action
cessus de p r o d u c t i o n .
• Une essence spagyrique préparée selon les pres- O n ne sait pas encore e x a c t e m e n t par quelle voie les
criptions de Zimpel contient d'autres substances s t i m u l a t i o n s électriques des extrémités nerveuses de la
q u ' u n e essence préparée selon les prescriptions de la peau s o u l a g e n t la douleur. A p p a r e m m e n t , la s t i m u l a -
pharmacopée homéopathique. L'effet q u e Zimpel a t i o n - c o m m e la "gâte c o n t r o l t h e o r y " (voir p. 155)
constaté p o u r ses p r o d u i t s ne p e u t être a u t o m a t i q u e - l'explique - empêche la p e r c e p t i o n de la d o u l e u r c h r o -
m e n t attribué aux p r o d u i t s q u e l'on p e u t trouver de n i q u e . Des substances analgésiques propres au corps
nos j o u r s . ( e n d o r p h i n e et encéphaline), libérées par le t r a i t e -

• L'analyse d e sang spagyrique n'est pas une t e c h - m e n t , j o u e n t u n rôle dans les différents s e g m e n t s d u

n i q u e d i a g n o s t i q u e acceptable. Elle entraîne un g r a n d système nerveux central.

risque de f a u x diagnostics. C'est ce q u ' a confirmé la L'électrostimulation nerveuse transcutanée a p r o -


sentence c o n t r e un médecin q u i avait à t o r t d i a g n o s t i - b a b l e m e n t aussi u n e f f e t positif local sur la circula-
qué de façon spagyrique le sida chez sa p a t i e n t e , p l o n - tion.

267
— Procédé • Par g r o u p e s d ' i m p u l s i o n s : des sensations d e c h a -
t o u i l l e m e n t et de malaise p e u v e n t se manifester, par-
Un p e t i t appareil sur piles, pas plus g r a n d q u ' u n p a -
fois même des c o n t r a c t i o n s musculaires.
q u e t d e cigarettes et don c facile à e m p o r t e r , t r a n s m e t
• Par impulsions séparées de très h a u t e fréquence.
par le biais d'électrodes d ' u n e superficie de quelques
Cette i m p u l s i o n est à peine s u p p o r t a b l e et p r o v o q u e
centimètres carrés des impulsion s de faibl e intensité
u n e sensation de mal-être et des réactions m u s c u -
électrique d i r e c t e m e n t à la peau. L'intensité d u c o u -
laires. Ce m o d e d e t r a i t e m e n t ne p e u t durer plus d e
rant (généralement 0 à 8 0 milliampères), la durée d e
15 m i n u t e s e t ne p e u t être appliqué p o u r des d o u l e u r s
l'impulsion (30 à 2 5 0 nanosecondes) et la fréquence
chroniques.
de l'impulsion (1 à 150 Hz) p e u v e n t être réglés à s o u -
La réaction à l'électrostimulation nerveuse t r a n s c u -
hait. L'interaction entre l'intensité électrique, la durée
tanée est différente chez c h a q u e p a t i e n t et l'appareil
de l'impulsion et la fréquence p e u t également être
d o i t d o n c être réglé i n d i v i d u e l l e m e n t . Sur i n s t r u c t i o n
modifiée sans cesse.
d u médecin, il est possible par après de le régler et d e
Une méthode apparentée est le t r a i t e m e n t par la
l'utiliser soi-même.
" p i l u l e électrique", u n appareil minuscule en f o r m e d e
On a p p l i q u e généralement trois t r a i t e m e n t s par
disque q u i est collé sur les e n d r o i t s d o u l o u r e u x d u
j o u r p e n d a n t 3 0 m i n u t e s et p e n d a n t 14 jours. Si l'effet
corps o u sur les zones réflexes p o u r y t r a n s m e t t r e des
ne se f a i t pas sentir, o n stimule d'autres e n d r o i t s .
impulsions électriques.
Après une période de t r a i t e m e n t de 4 semaines en u n
même e n d r o i t , la s t i m u l a t i o n n'agit plus. Le t r a i t e m e n t
d u même e n d r o i t ne p o u r r a être répété qu'après u n e
—Traitement et pratique
pause de quelques semaines.

Le t r a i t e m e n t d o i t être précédé d ' u n diagnostic médi-


cal d e la cause e t par la localisation de l ' e n d r o it d e la
— Indications
douleur.
Le thérapeute appose d e u x o u plusieurs électrodes Cette thérapie est recommandée p o u r t o u t e u n e série
d i r e c t e m e n t sur la zone cutanée d o u l o u r e u s e , après y de d o u l e u r s . Elle est efficace en cas de douleurs m u s -
avoir mis un gel de c o n t a c t. Il p e u t être également utile culaires et osseuses, de m a u x de tête, de névralgies, d e
de placer les électrodes au-dessus d u t r o n c nerveux q u i douleurs cancéreuses et de douleurs fantômes.
dessert la zone d o u l o u r e u s e , sur des t n g g e r - p o i n t s Limites de l'application
(voir p. 155) et des point s d ' a c u p u n c t u r e (voir p. 155) Les personnes q u i p o r t e n t u n p a c e m a k e r o u d'autres
o u le s e g m e n t nerveux c o r r e s p o n d a n t (voir p. 7 2 ) . i m p l a n t s électriques ne p e u v e n t être traitées par l'élec-
La stimulation induit un "chatouillement élec- t r o s t i m u l a t i o n nerveuse transcutanée, parce q u e ces
t r i q u e " q u i d o i t reléguer la douleur. La peau p e u t être appareils p e u v e n t être influencés par les impulsions
stimulée de q u a t r e façons différentes : électriques.

• Avec une intensité électrique plus faible, une plus


h a u t e fréquence et des stimuli brefs entrecoupés :
— Risques
p o u r ce t y pe d e s t i m u l a t i o n , u n e d o u l e u r ne p e u t se
m a n i f e s t e r p e n d a n t le t r a i t e m e n t . • Les effets secondaires sont rares. De t e m p s en
• C o m m e p o u r l'acupuncture, des stimuli individuels t e m p s , des réactions allergiques de la peau sont pos-
forts à basse fréquence et intensité plus h a u t e : les sibles.
muscles se c o n t r a c t e n t de façon r y t h m i q u e , le soula- • Chez les personnes atteintes d ' u n e mauvaise per-
g e m e n t de la d o u l e u r vient plus t a r d i v e m e n t mais reste c e p t i o n de la chaleur, des d o m m a g e s cutanés s o n t
plus l o n g t e m p s . possibles.

268
TENS

— Critique

• Pour c h a q u e cas i n d i v i d u e l , l'effet est imprévisible


et ne suffit s o u v e n t pas.
• La thérapie p e u t de façon démontrée d i m i n u e r d i -
verses douleur s de 3 0 à 6 0 % . Pour les plaintes d o u -
loureuses de m o i n s d ' u n a n , l'effet est meilleur q u e
p o u r des plaintes plus anciennes.
• En c o m p a r a i s o n avec d'autres t e c h n i q u e s analgé-
siques, c o m m e l ' a c u p u n c t u r e , cette thérapie d o n n e
plus de résultats p o u r m o i n s d e risques.

— Conseil

L'électrostimulation nerveuse transcutanée est à


conseiller p o u r traiter des douleurs .

269
Systèmes diagnostiques
et thérapeutiques non conventionnels

270
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conve
tionnels

271
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels

On a t t e n d généralement d ' u n thé- ral. M ê m e les "experts de h a u t v o l "


rapeute qu'il reconnaisse les causes n ' o b t i e n n e n t pas de meilleurs résultats
d ' u n e maladie et qu'il fasse ensuite avec ce genre de techniques de dia-
le choix de la b o n n e thérapie. Pour gnostic qu'avec u n j e u de dés. Ceci a
ce faire, il d o i t cerner la c o n s t i t u - déjà été confirmé dans le cadre de p l u -
t i o n d u patient et connaître son j sieurs études auxquelles les utilisateurs
passé médical; en interrogean t le de ce genre de méthodes de d i a g n o s -
p a t i e n t sur ses c o n d i t i o n s de travail, tic o n t d'ailleurs participé. Dans t o u s
sur son m o d e de vie, sur ses h a b i - ces cas, le danger réside dans le fait
tudes, ses problèmes et son état que des maladies véritablement pré-
général, il d o i t être en mesure d ' o b - sentes ne soient pas repérées o u fas-
tenir u n e vue d'ensemble de la per- sent l'objet d ' u n faux diagnostic. Quoi
sonne s o u f f r a n t e . qu'il en soit, ces méthodes ésotériques

En outre, le thérapeute doit c o n t i n u e n t à être utilisées et sont ac-

aussi choisir u n e méthode de d i a - ceptées par les patients c o m m e des

gnostic précise et spécifique, q u i méthodes justes et probantes.

p e r m e t t e de c o n f i r m e r o u d ' i n f i r -
mer ses soupçons. De cette m a -
nière, il est en mesure d'établir u n
Non vérifié
diagnostic précis et détaillé, u n diagnostic "général" et non analysé
au sens le plus c o m p l e t d u t e r m e . De nouveaux appareils de diagnostic a f f l u e n t sans cesse
De n o m b r e u x défenseurs des méthodes thérapeu- sur le marché; ils sont présentés à g r a n d renfort de p u -
tiques naturelles et des t r a i t e m e n t s n o n conventionnels blicité lors des congrès de "médecine complète". La
essaient, à l'aide de techniques de diagnostic qu'ils o n t concurrence y est souvent dénigrée avec véhémence. La
développées eux-mêmes, de reconnaître certaines m a - plupart de ces appareils sont vérifiés d u p o i n t de vue de
ladies avant même qu'elles ne se m a n i f e s t e n t afin de la sécurité, mais bien peu f o n t l'objet d ' u n contrôle sur
pouvoir exercer une action préventive. D'autres ne se base de critères scientifiques pour ce qui est de leur e f f i -
reposent pas u n i q u e m e n t sur les techniques courantes cacité et de leur précision; o n vérifie d'ailleurs aussi peu
de diagnostic mais essaient, à l'aide de méthodes de souvent s'ils o n t été o u n o n "étalonnés".
diagnostic de leur cru, d'identifie r les maladies et de Dans le domaine de la "médecine bioénergétique",
c o m p r e n d r e l'être h u m a i n dans son ensemble. Ces mé- les fluctuations énergétiques d u corps humain sont en
thodes n o n conventionnelles se f o n d e n t sur d'autres quelque sorte mesurées; cependant, l'existence de ces
principes q u e les seuls principes des sciences naturelles énergies reste encore à prouver. Ce concept mélange de
et o n t des bases conceptuelles très différentes. manière irrationnelle des concepts de philosophie de la

N o m b r e de ces méthodes p a r t e n t d e présupposés nature avec des découvertes d'électrophysiologie et

erronés - par exempl e q u e l'ensemble de l'organisme contredit par la même occasion le savoir médical t r a d i -

se t r o u v e représenté dans u n e seule partie d u corps - tionnel. Des fabricants affirment "mesurer" avec leurs a p -

c o m m e le diagnostic de l'iris o u encore le diagnostic pareils des choses "immensurables", c o m m e les "radia-

posé sur base de g o u t t e l e t t e s de sang coagulé (voir tions terrestres" en radiesthésie, o u alors ils mesurent

aussi réflexologie plantaire p. 2 1 7 et méthode Grin- d'autres facteurs que ceux qu'ils croient o u affirmen t m e -

berg p. 2 1 8 ) . Dans d'autres cas, certaines représenta- surer, c o m m e c'est le cas pour l'électroacupuncture selon

t i o n s liées au spiritisme o c c u p e n t le devant de la scène, Voll (EAV). D'autres diagnostics encore mesurent des rela-

c o m m e c'est le cas dans la t e c h n i q u e d u p e n d u l e sidé- tions de cause à effet qui ne permetten t pas d'affirmer

272
quoi que ce soit quant à l'état de santé d u patient, Il n'est donc pas surprenant de voir des utilisateurs de l'EAV,
c o m m e par exemple les mesures de "l'âge b i o l o g i q u e " de la biorésonance o u de la kinésiologie proposer de plus
que l'on retrouve dans la bioélectronique selon Vincent. en plus souvent des "diagnostics allergiques" et plus ré-
Probablement pour des raisons de marketing, c'est sou- c e m m e n t encore dresser des "cartes d'identité allergique".
vent la même méthode de diagnostic qui est proposée Derrière tous les symptômes se cacheraient des allergènes
sous des noms différents o u qui se cache derrière un "masqués" et l'on conseille au patient de (pour)suivre le
concept bien c o n n u , qui représente en fait quelque chose traitement. Dans les cas extrêmes, o n atteste même aux
de t o u t à fait différent. Pour les patients, il est pratique- patients qu'ils sont allergiques à 50, parfois 8 0 aliments et
m e n t impossible de voir que, d u point de vue d u principe autres substances. S'en tenir au régime prescrit entraînera,
de base, il s'agit de la même - et incertaine - technique; pour eux, une baisse drastique de qualité de vie et leur fera
pensez par exemple à "l'électroacupuncture" selon courir un risque de carences alimentaires.
Voll et à la "biométrie à analyse f o n c t i o n n e l l e " . Les va-
riantes de cette méthode o n t encore cours de nos jours
sous l'appellation ronflante de "diagnostic systémique i n - Empoisonnement
terdisciplinaire", de " diagnostic systémique biométrique" La prise de conscience de l ' e n v i r o n n e m e n t a pris de
o u de "système électronique d'organométrie". La c o n f u - l'ampleur, mais elle a aussi f a i t croître la crainte de t o u s
sion dans les termes est énorme et, avec ce genre de les poisons d o n t nous s o m m e s entourés. C'est p o u r -
concepts aux accents scientifiques, o n masque le fait q u e q u o i les personnes q u i p r a t i q u e n t le diagnosti c alter-
ces appareils ne fournissent aucune mesure véritable- natif p r o p o s e n t de plus en plus s o u v e n t de mesurer les
m e n t utilisable pour poser un diagnostic. " p o i s o n s " q u e c o n t i e n t n o t r e corps. Ils p r o m e t t e n t à
leurs patients qu'ils "élimineront" les toxines q u i les
h a b i t e n t . Souvent les métaux lourds, les poisons "car-
Crainte et dépendance cinogènes", les " a m a l g a m e s dentaires empoisonnés",

Certaines méthodes de diagnostic d o n n e n t au théra- les vernis, les " p o l l u t i o n s dues au s m o g électrique" et

peute la possibilité de vérifier si le patient est prêt à lui les substances d u même genre s o n t arrêtés net. Pour-

faire confiance. Si la personne examinée accepte la m é - t a n t , lorsque des mesures o n t p u être effectuées par

t h o d e d e diagnostic - par exemple la déviation de l'ai- des méthodes d ' e x a m e n reconnues, force a été de

guille p o u r l'EAV, la résistance musculaire en kinésiolo- c o n s t a t e r q u e les p r o d u i t s c h i m i q u e s nocifs et u n e m e -

gie o u l'auréole de r a y o n n e m e n t p o u r la p h o t o g r a p h i e nace sérieuse p o u r la santé d u p a t i e n t étaient en f a i t

de Kirlian - et la j u g e crédible, le thérapeute pourra dans la p l u p a r t des cas t o t a l e m e n t inexistants. Une

continuer à utiliser la méthode " q u i a fait ses preuves". étude de 1 9 9 5 a confirmé q u e les "maladies dues à

Pour la thérapie, la situation est la même q u e pour le l ' e n v i r o n n e m e n t " sont souven t le résultat de la crainte

diagnostic et le thérapeute peut confirmer, pour lui- d u p a t i e n t . Sur 1 0 0 personnes s o u f f r a n t soi-disant de

même et pour son patient, à chaque étape d u traite - p a t h o l o g i e liée à l ' e n v i r o n n e m e n t , des études universi-

m e n t q u e celui-ci f o n c t i o n n e , en e f f e c t u a n t des mesures taires n ' o n t p u en a u c u n des 1 0 0 cas déceler u n e q u e l -

qui lui p e r m e t t e n t de " c o n f i r m e r " q u e le t r a i t e m e n t a c o n q u e a u g m e n t a t i o n des substances nocives dans le

pris et c o m b i e n de t e m p s il d o i t encore être poursuivi. corps des personnes testées. Les entretiens q u i o n t
suivi les tests o n t c e p e n d a n t révélé q u e deux tiers de
Ceci est particulièrement d a n g e r e u x lorsque la thé-
ces personnes s o u f f r a i e n t d e problèmes psychiques.
rapie q u i suit le diagnostic ne d o n n e a u c u n espoir
d'amélioration, c o m m e c'est le cas de l'écologie cli- D'autres études menées sur des personnes q u i , à
nique. Ceci signifie souven t q u e le p a t i e n t est de plus leur dire, s o u f f r a i e n t de maladies liées à l'environne-
en plus isolé et aussi q u ' i l devient de plus en plus dé- m e n t o n t e f f e c t i v e m e n t découvert chez u n tiers d'entre
p e n d a n t d u thérapeute. elles u n e certaine hypersensibilité mais, p o u r les deux

273
systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels

autres tiers, ce sont des symptômes d'ordre psychoso- malignes o u des "précancéroses" - des stades précancé-
m a t i q u e o u psychiatrique q u i sont apparus. Attisée par reux - sont, dit-on, identifiés. Ceci pousse les gens à se
la panique et un diagnostic erroné, la crainte d u patient décider, sans que cela soit véritablement nécessaire, à su-
ne disparaît pas mais est au contraire renforcée; de bir des traitements onéreux et à les faire plonger, alors
même, sa santé n'est pas renforcée lorsque, suite à u n qu'ils étaient en parfaite santé, dans u n état de crainte et
diagnostic insensé, le patient d o i t suivre u n e thérapie d'anxiété.
inutile, voire dangereuse. Les malades s o u f f r e n t d o n c A u c u n e des méthodes n o n c o n v e n t i o n n e l l es de d i a -
deux fois lorsque leurs troubles psychiques sous-jacents gnostic n'a jusqu'à présent été r e c o n n u e par le m o n d e
ne sont pas identifiés et traités en conséquence. scientifique c o m m e p r o b a n t e . A u c u n e n'est d o n c a p t e
Ainsi, de n o m b r e u x adeptes d u diagnostic a l t e r n a t if à compléter, voire complètement remplacer u n exa-
r e n d e n t les a m a l g a m e s dentaires, qu'ils considèrent m e n médical en p r o f o n d e u r .
c o m m e des "déchets à d e m e u r e dans la b o u c h e " , res- Si des méthodes n o n c o n v e n t i o n n e l l es de d i a g n o s -
ponsables de symptômes q u i sont en fait des signes de tic s o n t proposées à u n p a t i e n t , ce dernier devra d e -
dépression et suggèrent des t r a i t e m e n t s chers et inva- m a n d e r quels en sont le sens et le b u t , quels sont les
sifs. Il est très rare, par e x e m p l e , q u e l'on découvre u n e nouveaux éléments qu'elles p e u v e n t a p p o r t e r et si leur
hypersensibilité réelle et avérée par r a p p o r t à un a m a l - e m p l o i est a b s o l u m e n t nécessaire.
g a m e dentaire o u u n e m p o i s o n n e m e n t au mercure
p r o v e n a n t de p l o m b a g e s composés d ' u n tel a m a l -
g a m e . Dans ces cas extrêmement rares, il est bien sûr
de b o n t o n de retirer l'amalgam e et, dans certaines cir-
constances, de le remplacer par un autre matériau
La kinésiologie appliquée
d ' o b t u r a t i o n . Le choix d u nouvel a m a l g a m e et u n e
préparation p r u d e n t e de la pâte réduisent bien plus le
risque d ' e m p o i s o n n e m e n t au mercure q u e t o u t t r a i t e -
— Historique
m e n t fondé sur u n régime alimentaire particulier. C e t t e méthode d i a g n o s t i q u e et thérapeutique a été
découverte par u n médecin et psychothérapeute a m é -
ricain d u n o m de George Goodheart. Dans les années
Abus de confiance 60, il aurait découvert q u e la force d ' u n muscle d o n n e
De nombreuses méthodes alternatives de diagnostic des i n f o r m a t i o n s q u a n t à la maladie de certains o r -
f o n t très bien l'affaire lorsqu'il s'agit de faire peur à la ganes situés dans la zone réflexe c o r r e s p o n d a n t e (voir
personne examinée. Ces méthodes constatent des mala- p. 7 2 ) . A u x États-Unis, la kinésiologie s'est scindée en
dies qui sont inconnues de la médecine conventionnelle plusieurs écoles : par exemple, "Touch f o r H e a l t h "
mais qui o n t l'air très impressionnantes c o m m e "l'insuf- (soigner par le t o u c h e r ) , mais aussi la "kinesthétique
fisance immunitair e d u e à un blocage diphtérique de la éducationnelle" (pédagogie du mouvement) ou
régulation neurale" o u "les troubles neurotoxiques l y m - "Brain G y m " ( g y m n a s t i q u e de l'esprit). Une variante
phatiques d u mésenchyme ". Ou alors elles a f f i r m e n t q u e m o i n s répandue de la procédure de test musculaire est
la santé d u patient court des risques qui n'existent pas et aussi appelée la physioénergétique (selon van Assche).
identifient de soi-disant "prédispositions patholo- Situation actuelle
g i q u e s " . Elles offrent ensuite des méthodes "efficaces" La kinésiologie appliquée développe sans cesse de n o u -
pour se débarrasser des symptômes et t r a n s f o r m e n t des velles méthodes et de nouveaux n o m s fantaisistes tels
gens en b o n ne santé en patients à vie. que les p r o g r a m m e s de m o u v e m e n t s c o m m e Energy
La pratique est particulièrement répréhensible lorsque, Training, Energy Life Circle o u M o v e m e n t Dynamics, les
à l'aide de certaines méthodes, des maladies soi-disant p r o g r a m m e s de psychothérapie c o m m e Behavioral Ki-

274
La kinésiolog
appliquée

nesiology o u la kinésiologie psychologique , ainsi q u e une j a m b e pliée. Pendant ces tests musculaires, le thé-
des p r o g r a m m e s de conseils sur l'économie c o m m e la rapeute pose son autre m a in sur la z o ne q u i corres-
stratégie kinésiologique et cybernétique, etc. Toutes p o n d à l'organe d o n t il souhaite tester la f o n c t i o n . Si le
ces méthodes sont fondées sur les tests musculaires. bras o u la j a m b e d u p a t i e n t résiste bien à la pression,
l'organe est soi-disant sain. Si le bras o u la j a m b e cède,
l'organe est alors en d y s f o n c t i o n n e m e n t .
— Concept et explication de l'action
De la même manière, o n p o u r r a i t vérifier quels o l i -
Kinésiologie : cette théorie affirme qu'il y a des liens goéléments m a n q u e n t au corps et quels a l i m e n t s et
entre les émotions, certains muscles et certains organes. boissons le p a t i e n t s u p p o r t e b i e n . Le p a t i e n t t i e n t ces
La force des muscles est "bloquée" p a r l a maladie, p a r l e derniers en m a i n p e n d a n t q u e le thérapeute procède
m a n q u e de " f l u x d'énergie", par des facteurs de stress, aux tests musculaires. Des a l i m e n t s sains s o n t s u p p o -
tels que le tabagisme o u les pensées négatives. La kiné- sés renforcer les muscles. Les a l i m e n t s q u e le p a t i e n t
siologie se f o n d e d o n c sur des concepts repris de la mé- devrait éviter p r o v o q u e n t chez lui u n e réaction de fai-
decine chinoise (voir p. 148) : l'énergie cosmique qui cir-
cule dans le corps et les points d'acupuncture situés sur
les trajets empruntés par cette énergie. Si l'énergie coule
dans le corps sans encombre et est "en équilibre", l'or-
gane examiné est sain et le muscle qui y correspond sera
"branché" et fort. La méthode de diagnostic de la kiné-
siologie est fondée sur la résistance musculaire.

Kinesthétique éducationnelle, Brain G y m e t autres :


ces t e c h n i q u e s o n t p o u r b u t de constater les " d y s -
f o n c t i o n n e m e n t s au niveau d e la c o l l a b o r a t i o n des
deux hémisphères d u c e r v e a u " , q u i mènent soi-disant
à des t r o u b l e s d e la c o n c e n t r a t i o n et à des difficultés
d'apprentissage, et de les vaincre par u n e f o r m a t i o n
idoine. Le stress et les pensées négatives p e u v e n t être
éliminés grâce à des exercices de m o b i l i s a t i o n et à u n
changement d'attitude.

Ces variantes de la kinésiologie appliquée p u i s e n t Les médecins et les guérisseurs t e s t e n t aussi des
aussi leur inspiration dans les philosophies et méde- médicaments par cette méthode. Ceux-ci sont placés à
cines d'Extrême-Orient. l'endroit de l'organe " m a l a d e " . Si le muscle est ren-
Programmes psychothérapeutiques : ils a f f i r m e n t forcé par cette procédure, il s'agira d o n c d u b o n médi-
être en mesure d e découvrir derrière les émotions des c a m e n t . La p l u p a r t d u t e m p s , les médicaments sont
mécanismes inconscients de g u i d a g e et traiter ces der- d o n c testés par cette méthode bien peu c o n v e n t i o n -
niers à l'aide d e tests de kinésiologie appliquée, de nelle et ensuite prescrits. De n o m b r e u x partisans de la
méditation et de compléments alimentaires. kinésiologie appliquée posent des questions au p a t i e n t
q u a n t à l'état de ses organes o u à ses s e n t i m e n t s , p e n -
d a n t qu'ils procèdent aux tests de résistance m u s c u -
— Diagnostic et traitement
laire. Le corps " r é p o n d " f a i b l e m e n t ( " n o n " ) o u avec

Diagnostic force ( " o u i " ) .

Le thérapeute d e m a n d e au p a t i e n t d ' o p p o s e r u n e ré- D'autres d e m a n d e n t à leur p a t i e n t de pousser des


sistance à la pression de sa m a i n avec u n bras t e n d u o u deux mains sur u n e balance, afin de mesurer leur ré-

275
systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ues non conven-
tionnels

sistance musculaire. Pour poser leur diagnostic, ils u t i - lades à l'aide des médicaments sélectionnés. De n o m -
lisent aussi u n biotenseur, u n e variante de la b a g u e t t e breux praticiens a f f i r m e n t qu'ave c la kinésiologie a p -
de sourcier (voir p. 2 9 5 ) et p e u v e n t déterminer, à l'aide pliquée les t r o u b l es et maladies de l'appareil l o c o m o -
de cet o b j e t, si la personne est influencée par les p e n - teur p e u v e n t être résolus; d'autres se b o r n e n t à t r a -
sées négatives des autres, c o m m e elle le serait par le vailler sur des "patients en bonne santé" afin
"mauvais œ i l " . d'améliorer leur bien-être.
Traitement Des dentistes veulent utiliser la kinésiologie appliquée
Kinésiologie appliquée : cette méthode p e r m e t de t r a i - pour régler l'occlusion et les articulations des mâchoires.
ter des muscles affaiblis par le massage de certains Par kinésiologie appliquée, les pédagogues p e u v e n t
points réactifs situés le l o n g de la c o l o n n e vertébrale, soi-disant repérer des t r o u b l e s d e l'apprentissage et les
sur le crâne, sur la cage t h o r a c i q u e , sur l ' a b d o m e n et guérir.
sur les cuisses. Parfois, u n e pression de quelques se-
condes s e u l e m e n t sera nécessaire, parfois elle devra
— Risques
durer plusieurs m i n u t e s .

En guise de remède aux maladies identifiées, le p a - Poser u n diagnostic à l'aide de la kinésiologie fait c o u -
t i e n t reçoit les médicaments testés. La p l u p a r t d u rir le risque de déclarer malade des gens en b o n n e
t e m p s , il s'agit de remèdes homéopathiques o u de p r o - santé et vice-versa, d ' i m p o s e r au p a t i e n t une diète i n -
duits à base de plantes. Après t r a i t e m e n t , les tests m u s - utile et de lui administrer par t r o p de médicaments,
culaires sont reproduits, afin de déterminer si les mas- t o u t en laissant de côté des t r a i t e m e n t s q u i , eux, se-
sages et les remèdes o n t amélioré l'état d u patient. raient utiles et efficaces.
Touch for Health : à l'aide de palpations, de m o u v e -
ments et de massages, les tensions du corps q u i " p r o -
— Critique
v i e n n e n t de problèmes spirituels et émotionnels" p e u -
vent être guéries et les maux de tête et de dos, apaisés. • Le test musculaire est p u r e m e n t subjectif et p e u t
Kinesthétique éducationnelle et m éthodes être manipulé. La t e n s i on musculaire c h a n g e a n t e dé-
connexes : les thérapeutes de la psychomotricité p e n d d u psychisme et des relations subjectives entre
croient en l'analyse d e certains exercices m e n t a u x et thérapeute et p a t i e n t. Ni le test, ni son interprétation
physiques grâce auxquels le p a t i e n t p e u t "s'équili- ne s o n t harmonisés.
b r e r " , "se ressourcer", se libérer d u stress et améliorer • Il n'y a jusqu'à présent a u c u n e documentation
ses a p t i t u d e s à a p p r e n d r e . scientifique q u i puisse dire si le test p e u t e f f e c t i v e m e n t
Les deux méthodes o n t recours à des t e c h n i q u e s de découvrir ce q u ' i l a f f i r m e découvrir. La kinésiologie a p -
psychologie et de psychothérapie. pliquée ne p e u t avancer a u c u n e a f f i r m a t i o n p r o b a n t e
sur les maladies. Et elle ne p e r m e t pas n o n plus de
t r o u v e r les médicaments idoines.
— Indications
• En o u t r e , deux études de contrôle menées dans des
Grâce aux tests musculaires, les t r o u b l es des f o n c t i o n s cliniques américaines et une étude allemande n ' o n t pas
o r g a n i q u e s , les tensions et les " b l o c a g e s " énergé- été en mesure de c o n f i r m e r les liens q u e voit la kinésio-
tiques sont censés p o u v o i r être détectés. logie appliquée entre muscles et organes. Si l'on en
La kinésiologie appliquée doit être en mesure croit l'Université de Harvard : "la kinésiologie appliquée
d ' i d e n t i f i e r les denrées alimentaires q u e le p a t i e n t ne d o n n e l'impression d'être un t o u r de passe-passe".
p e u t pas s u p p o r t e r et q u i p e u v e n t p r o v o q u e r chez lui • La méthode est suggestive et a u n énorme p o t e n -
des allergies. Il est soi-disant possible de constater le tiel d ' e f f e t placebo (voir p. 20), q u i p e u t parfois avoir
m a n q u e d'oligoéléments et de guérir les organes m a - un e f f e t bénéfique.

276
La thérapie pai
biorésonance

• Les exercices de m o b i l i s a t i o n de la kinesthétique téléphoner à u n e centrale q u i p r o n o n c e r a u n d i a g n o s -


éducationnelle visant à "améliorer l'activité d u cer- tic sur base des données communiquées. Une version
v e a u " c o r r e s p o n d e n t à de simples exercices de g y m - papier de l'interprétation sera ensuite remise au p a -
nastique et p e u v e n t par conséquent avoir une i n - tient.
f l u e n c e positive et relaxante sur le corps et ses sensa- C'est ainsi q u e la personne examinée a p p r e n d son
tions. La c o n c e n t r a t i o n p e u t aussi j o u i r d ' u n e légère "âge b i o l o g i q u e " . Pour les personnes en mauvaise
amélioration grâce à de tels exercices. Par c o n t r e , il est santé, cet âge est en fait plus élevé q u e leur âge réel.
m o i n s certain q u e de tels exercices puissent aider en De cette manière, le test p e u t d i a g n o s t i q u e r n o n seu-
cas de faibles p e r f o r m a n c e s o u de problèmes psy- l e m e n t les "déraillements métaboliques", mais aussi
chiques o u de développement. un cancer latent.

• La d o c u m e n t a t i o n m a n q u e p o u r attester de l'effi- Conséquences thérapeutiques : le thérapeute q u i


cacité d ' u n p r o g r a m m e psychothérapeutique. utilise l'appareil d e V i n c e n t p o u r examiner ses patients
conseillera la p l u p a r t d u t e m p s à ceux-ci de prendre
— Conseil
des mesures préventives p o u r leur santé, de mieu x
La kinésiologie appliquée ne peut être conseillée s'alimenter et de suivre des cures " p r o t e c t r i c e s " en
c o m m e t e c h n i q u e de diagnostic. De même, la kines- ayant recours à des thérapies alternatives.
thétique éducationnelle et les t e c h n i q u e s d u même
genre ne p e u v e n t être conseillées.
— Risques

• Le danger de cette méthode est q u e les personnes


examinées soient effrayées par des maladies sérieuses

La bioélectronique d o n t ils ne s o u f f r e n t en fait pas.

— Critique
— Historique et concept
• Les preuves m a n q u e n t pour confirmer q u e ce test est
L'hydrologue français Louis- Claude Vincent a décou- véritablement en mesure de déceler ce qu'il affirme déce-
vert, il y a 3 0 ans, q u e trois valeurs - la valeur d'acidité, ler Sa valeur probante n'est pas suffisamment évidente.
le p o t e n t i e l électrique et la résistance (pH, rH2 et r) -
p e r m e t t e n t de déterminer la qualité de l'eau p o t a b l e .
— Conseil
Il en a d o n c conclu q u e ces valeurs devaient également
être représentatives p o u r la santé des être h u m a i n s . Le test de V i n c e n t ne p e u t être conseillé.
Une c o m p a r a i s o n des résultats avec les valeurs dites
idéales d o i t démontrer jusqu'à quel p o i n t la personne
examinée est résistante o u déjà malade.
Cette méthode de test j o u i t actuellement d'un e n -
g o u e m e n t nouveau chez les médecins et les guérisseurs.
La thérapie par biorésonance

— Diagnostic — Historique

Le p a t i e n t d o i t consentir à u n prélèvement de sang, Le docteur Franz Morell et son beau-fils, Erich Rasche, i n -
d'urine et de salive. Les trois valeurs précitées sont m e - génieur en électronique o n t jeté les bases de cette théra-
surées dans les fluides corporels. Le thérapeute p e u t pie en 1 9 7 7. Le n o m original de morathérapie f u t modi-

277
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels

fié à plusieurs reprises, soi-disant à cause des améliora- n'est pas a b s o l u m e n t indispensable car "l'appareil
tions apportées aux appareils. Cette thérapie s'appela identifie avec précision la v i b r a t i o n q u i . . . pourra lancer
thérapie par b i o c o m m u n i c a t i o n , thérapie Bicom, théra- le processus de guérison". Toutefois, la biorésonance
pie par biorésonance, thérapie M u l t i c o m et thérapie par est parfois utilisée p o u r d i a g n o s t i q u er une névroder-
multirésonance. Le dernier n o m en date est la thérapie m i t e o u des allergies. Dans ce cas, c'est la t e c h n i q u e
d ' i n f o r m a t i o n biophysique. Ce procédé est utilisé par des d'électroacupuncture selon Voll (voir p. 2 8 1 ) q u i sert de
médecins, des guérisseurs et des psychothérapeutes et a f o n d e m e n t au diagnostic. Les sondes d'allergènes utili-
vécu u n véritable b o o m dans les années 9 0 . sées p o u r tester la circulation d u c o u r a n t peuvent aussi
être remplacées par un p r o g r a m m e i n f o r m a t i q u e . Ce
p r o g r a m m e transférerait d o n c les " i n f o r m a t i o n s " sur
— Concept et explication de l'action
les allergènes p e n d a n t le déroulement d u test.

Traitement par vibrations propres : ttiérapie par bioréso- Bon n o m b r e de thérapeutes de la biorésonance
nance, Bicom, Mora, VEGA- Select, tliérapie d'informa- p r o n o n c e n t u n diagnostic à l'aide d u biotenseur. Il
tion bioptiysique. Le concept de Morell a f f i r m e que les s'agit d ' u n e b a g u e t t e au b o u t de laquelle se t r o u v e u n
maladies sont provoquées par des perturbations des v i - a n n e a u de métal. En oscillant dans u n e direction bien
brations électromagnétiques d u corps lui-même. L'ap- spécifique, la b a g u e t t e détermine quels sont les rejets
pareil d o i t saisir ces vibrations et, à l'aide d ' u n "sépara- (voir b a g u e t t e de sourcier p. 2 9 5 ) .
t e u r " qui d o i t jouer le rôle de "circuit piège d'ondes m o - Traitement
léculaires", séparer les ondes harmonieuses saines des Traitement par vibrations propres : le p a t i e n t t i e n t les
ondes n o n harmonieuses causes de maladies. électrodes de l'appareil en main et est relié à d'autres
Ceci veut dire que les ondes nocives sont électrodes par les pieds. Les électrodes ne f o n t pas
"éteintes", voire "inversées" et rendues au corps u n e
fois harmonisées. Alors, elles a f f a i b l i r o n t les "énergies
p a t h o l o g i q u e s " , activeront les forces régulatrices d u
corps et empêcheront q u e la maladie se déclare.
Traitement par vibrations externes : Mora- Color, Ivlul-
ticom, Tricom, Audicolor Les "vibrations biologiques de
l ' e n v i r o n n e m e n t " , externes au corps, sont aussi censées
influencer l'organisme. L'appareil M u l t i c o m est supposé
c o m m u n i q u e r à l'organisme des vibrations de couleurs
et d'oligoéléments de 12 métaux et de 33 pierres pré-
cieuses. Ces signaux sont envoyés seuls o u en diverses
combinaisons à des fins thérapeutiques. L'appareil peut
aussi générer des vibrations magnétiques à large spectre
(voir p. 227), u n laser de faible intensité (voir p. 225) et
un courant de s t i m u l a t i o n .

Dans le cas d u Tricom, les signaux néfastes et utiles


s o n t t o t a l e m e n t séparés.

— Examen et traitement

Diagnostic
Selon les utilisateurs de cette t e c h n i q u e , u n diagnostic

278
La thérapie pai
biorésonance

passer de c o u r a n t dans le corps; elles sont u n i q u e m e n t bien ils décrivent leur t e c h n i q u e c o m m e de " l ' h o m é o -
là p o u r j o u e r le rôle d ' a n t e n n e s . Pour b e a u c o u p d ' a p - p a t h i e électronique".
pareils, u n tel c o n t a c t n'est d'ailleurs même pas néces- Traitement par vibrations externes : les défenseurs
saire puisque les électrodes d o i v e n t être capables d ' e n - de cette t e c h n i q u e établissent des liens m a g i q u e s avec
voyer leur signal au corps, sans a u c u n c o n t a c t , par u n l'astrologie et la médecine ayurvédique (voir p. 161),
c h a m p magnétique. ainsi q u ' a v ec la lithothérapie d e la médecine selon Hil-
Le thérapeute régie l'appareil sur les vibrations d i a - d e g a r d (voir p. 2 2 0 ) et se f o n d e n t sur les représenta-
gnostiques et thérapeutiques souhaitées. Le t r a i t e - t i o n s ésotériques d u N e w A g e (voir p. 22).
m e n t dure u n q u a r t d'heure , p e n d a n t lequel le p a t i e n t
est assis c o n f o r t a b l e m e n t et a t t e n d . Pendant l'induc-
— Indications
t i o n de vibrations, il p e u t arriver q u ' i l y ait u n c h a n g e -
m e n t dans le c o u r a n t a l t e r n a t i f . Ceci p e u t - c o m m e Grâce à l'appareil M o r a , o n d o i t p o u v o i r traiter " t o u t e s
c'est aussi le cas en électrothérapie - entraîner une lé- les maladies des organes i n t e r n e s " , ainsi q u e les dys-
gère irritation de la couch e supérieure de l'épiderme. f o n c t i o n n e m e n t s de t o u t ordre. Cett e t e c h n i q u e p e u t
Bon n o m b r e de thérapeutes conseillent de boire a p p a r e m m e n t aussi servir p o u r la préparation des i n -
deux litres d'eau par j o u r afin q u e les "détritus" et les t e r v e n t i o n s chirurgicales, p o u r la période postopéra-
toxines "libérés" par le t r a i t e m e n t puissent être élimi- toire et p o u r la guérison des blessures; elle d o i t aussi
nés par la f o n c t i o n rénale. guérir les maladies de la peau, les maladies infantiles

Traitement par vibrations externes : le thérapeute et les problèmes orthopédiques mais aussi atténuer

p o s i t i o n n e l'appareil au choix sur diverses "vibra- t o u t e s les douleurs. Ce t r a i t e m e n t d o i t avoir u n e i n -

t i o n s " ; p o u r le reste, le t r a i t e m e n t se déroule exacte- f l u e n c e positive sur les maladies a u t o - i m m u n e s , sur-

m e n t de la même manière q u e ce q u i a déjà été expli- t o u t en cas d ' a s t h m e et d'allergies, principalement

qué ci-dessus. chez les e n f a n t s.

Les câbles d e l'appareil s o n t aussi reliés à u n r a y o n - La thérapie par biorésonance à vibrations propres
nage dans lequel des petites fioles de médicaments est t o u t particulièrement utilisée p o u r les infections
p e u v e n t être installées. Par le biais des électrodes, les c h r o n i q u e s et p o u r les douleurs récurrentes dans le b u t
" v i b r a t i o n s " s o n t supposées faire passer ces p r o d u i t s "d'ôter le poison d u c o r p s " .
dans le corps d u p a t i e n t . Ces remèdes p e u v e n t égale- Les vibrations externes s o n t censées éliminer c o m -
m e n t être administrés par voie orale. plètement les névrodermites et les allergies et r e n f o r -
Formation du tliérapeute cer les défenses d u corps.
Il n'y a pas de f o r m a t i o n spéciale. Les connaissances Le t r a i t e m e n t à l'aide de "la résonance d u partenaire"
nécessaires au b o n f o n c t i o n n e m e n t de l'appareil se re- est proposée "lorsque l'on suspecte q u ' u n problème re-
t r o u v e n t dans les ouvrages publiés par les inventeurs lationnel a influencé l'apparition d'une m a l a d i e " .
de cet équipement. Limites de l'appiication
A u c u n e f f e t ne serait possible dans le cas de structures
corporelles déjà endommagées.
— Explication de l'action

Traitement par vibrations propres : p o u r expliquer le


— Risques
f o n c t i o n n e m e n t d u t r a i t e m e n t , les fabricants d ' a p p a -
reils e m p r u n t e n t des éléments de diverses t e c h n i q u e s Le t r a i t e m e n t avec ces appareils est sans douleur. Le
n o n conventionnelles , t r a c e n t des parallèles avec la d a n g e r de la thérapie réside dans le fait q u e l'on fait
théohe des cinq phases et avec celle d u yin et d u y a n g m i r o i t e r aux patients c o m m e aux thérapeutes la sécu-
qui p r o v i e n t de la médecine chinoise (voir p. 148), o u rité et l'effet thérapeutique attesté d e cette t e c h n i q u e .

279
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels

q u e les malades négligent de ce fait u n t r a i t e m e n t • Une étude clinique d e contrôle sur des personnes
éventuellement nécessaire et q u e les patients en d a n - allergiques au p o l l e n , réalisée en 1 9 9 4 , a démontré
ger r e n o n c e n t à éviter certains allergènes et à prendre q u e la thérapie par biorésonance ne c o n v i e n t pas p o u r
les médicaments q u i leur s o n t nécessaires. d i a g n o s t i q u e r des maladies allergiques et q u ' e l l e n'a
de surcroît a u c u n e f f e t thérapeutique. Lorsque les p a -
tients traités par biorésonance ressentent u n e amélio-
— Critique
r a t i o n , elle est p r o b a b l e m e n t d u e à la s u g g e s t i o n (voir
• Ce c o n c e p t c o r r e s p o nd aux lois de la pfiysique : des e f f et placebo p. 20) et à l'évolution spontanée de la
signaux électromagnétiques s o n t des phénomènes q u i p a t h o l o g i e . La thérapie par biorésonance d o i t être
accompagnent les processus b i o l o g i q u e s et q u e l'on considérée c o m m e spéculative et mensongère vis-à-vis
p e u t mesurer. Ils ne s o n t c e p e n d a n t pas responsables des patients.
des réactions vitales de l 'organisme et ne passent q u e • La société suisse d ' a l l e r g o l o g i e e t d ' i m m u n o l o g i e
très r a r e m e n t à travers la p e a u . m e t médecins et patients en garde c o n t r e l'emploi de
• En fait, l'appareil de biorésonance n'est autre q u ' u n la biorésonance.
analyseur de fréquence de Fourier, c o m m e o n en re-
t r o u v e dans de n o m b r e u x laboratoires. Il semble q u e
—Conseil
cet appareil ne renvoie pas les vibration s corporelles,
mais u n b r u i s s e m e nt électronique, d o n t sortent cer-
La thérapie par biorésonance ne p e u t être conseillée.
taines oscillations filtrées à l'aide d ' u n filtre passe-
bande.
Variantes
• Le m a n u e l d ' a c c o m p a g n e m e n t et les explications
des fabricants de l'appareil s o n t de nature pseudo- La biorésonance a produit un large éventail de
scientifique et c o n t r e d i s e n t les lois de la physique. variantes :
D'un p o i n t de vue t e c h n i q u e , les " v i b r a t i o n s c o r p o - • La méthode fondée sur les méridiens selon Hennecke
relles" ne p e u v e n t être stimulées par un appareil et les • Les méthodes utilisant "des informations renforcées
signaux " p a t h o l o g i q u e s " du corps ne p e u v e n t n o n sur les allergènes" selon Klein et Schweitzer
plus être "éteints" c o m m e l ' a f f i r m e n t les c o n c e p t e u r s. • La VEGA- théraple, test et thérapie du métabolisme
Il n'y a d'ailleurs pas n o n plus " d ' i n v e r s i o n " des ondes, selon B. Kôhler
bien qu'il soit possible q u e les fabricants veuillent dire • La thérapie diagnostique par résonance et le
interférences. diagnostic séquentiel de fréquences
• L'explication des effets de l'appareil est pure spécu- • La thérapie lykotronique : des électrodes de
l a t i o n . Elle se f o n d e sur l'hypothèse, t o u j o u r s sujette à résonance prélèvent en au moins deux endroits du
c a u t i o n , d e la théorie des p h o t o n s et la relie à certaines corps des échantillons de fréquences propres à
c o n c e p t i o n s magiques. certains organes. Dans l'appareil, certaines fréquences
• La thérapie M o r a d o i t supprimer les "rayons ter- à large bande bien précises sont mélangées "une à
restres ". Ces rayons sont rendus responsables des mala- une" et renvoyées à l'organisme.
dies. Or, jusqu'à présent, il n'y a encore aucune preuve • La SomaDyne : cellules et tissus seraient stimulés à
de l'existence de maladies géopathiques (voir p. 295). l'aide d'impulsions électriques finement modulées qui
• L'idée q u e c h a q u e élément émet u n e aura électro- sont induites par des électrodes ventouses aux points
magnétique particulière e t a ainsi u n e incidence sur le d'acupuncture douloureux et au niveau des zones
corps h u m a i n p r o v i e n t d u mysticisme et a été réactivée réflexes. Ceci doit induire un processus d'auto-
par le New A g e . Mais il n'y a a u c u ne preuve q u i per- guérison.
m e t t e d'étayer cette théorie.

280
L'électro-
acupuncture
selon Voll

L'électroacupuncture •

les appendicites c h r o n i q u e s ;
les i n f l a m m a t i o n s c h r o n i q u es de la prostate et des
selon Voll (EAV) ovaires;
• les cicatrices;
• les poisons tels q u e , par exemple, le p l o m b c o n t e n u
dans les a m a l g a m e s dentaires.
— Historique
• Par ailleurs, t o u t o r g a n e p o u r r a i t avoir u n " c a r a c -
Le premier appareil d'électroacupuncture f u t c o n s t r u i t tère de f o y e r " .
par un médecin français. Dans les années 5 0 , plusieurs Les foyers de maladies t r o u b l e n t l'état de santé, ex-
médecins allemands o n t aussi expérimenté les mesures citent et i n f l u e n c e n t sans cesse le corps. S'il est i m p o s -
électriques aux points d ' a c u p u n c t u r e . sible de guérir le foyer et si l'organisme est soumis à u n
Le d o c t e u r Reinhold Voll a repris l'idée en 1971 et "stress" supplémentaire, ses défenses v i e n d r o n t à
l'a développée plus avant. Il est parti des principes de s'écrouler.
la médecine chinoise, q u i a f f i r m e n t q u ' e n cas de m a l a -
die le flux énergétique est déséquilibré, q u e cela d o i t
être mesurable et q u e l'on d o i t parfois induire de
"l'énergie". Voll a " e n r i c h i " le système de l'acupunc-
t u r e en y a j o u t a n t certains éléments.

Situation actuelle
L'EAV est aussi c o n n u e sous le n o m de biométhe analy-
t i q u e et f o n c t i o n n e l l e, de diagnostic systémique par b i o -
métrie, de système d'organométrie électronique o u de
thérapie de régulation. Le test électrique de l'état de
santé a donné naissance à plusieurs techniques connues
sous les noms de DBF (diagnostic bioélectr(on)ique
f o n c t i o n n e l (régulateur) selon Pflaum et Schmidt, de
nouveau diagnostic bioélectronique selon Schramm, de L'appareil de Voll d o i t servir à examiner ces foyers
dermographie par impulsions (DGI), d'EGS (électro- de maladie et à les traiter. Partant, l'appareil d o i t aussi
g r a m m e de s e g m e n t , mesure de résistance cutanée), reconnaître les poisons e n v i r o n n a n t s auxquels le corps
de NBT, de d e r m o g r a p h i e par décodeur et de test Vega. est exposé.

— Concept de base — Procédé

L'électroacupuncture r e p r e nd des éléments de l'acu- L'appareil d'EAV est composé d ' u n e partie p o u r le d i a -
p u n c t u r e , de l'électrothérapie et de l'homéopathie. gnostic, d ' u n ohmmètre p e r m e t t a n t d e mesurer la ré-
Voll a aussi repris certaines idées à la théorie des sistance cutanée - le c o u r a n t utilisé p o u r les mesures
foyers. Cett e théorie d i t q u e les causes d e maladie est d ' u n e intensité de 5,5 à 11 microampères et a u n e
p e u v e n t être les " f o y e r s " , q u i s o n t parfois situés loin tension de mesure de 0 , 1 3 à 2 volts - ainsi q u e d ' u n
de la zone malade d u corps. Parmi les foyers, il y a : appareil pour la thérapie à impulsions électriques

• les amygdales cicatrisées, gonflées o u enflammées; basse fréquence.

• les sinusites c h r o n i q u e s ; Il existe plusieurs modèles d'appareillage différents


• les dents ayant subi u n t r a i t e m e n t de la racine et à utiliser i n d i v i d u e l l e m e n t , d o n t la fréquence est fixe
même les dents c l i n i q u e m e n t saines; o u variable.

281
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels

Sur l'appareil diffuseur d e c o u r a n t , il est également Le thérapeute peut aussi traiter la maladie qu'il suppute à
possible de brancher u n e grille avec différents germes l'aide des impulsions électriques basse fréquence que pro-
de maladies, allergènes o u médicaments. duit son appareil. Si l'appareil fait état de problèmes d ' e m -
poisonnement dus à l'alimentation, à l'environnement o u
aux amalgames des plombages, le thérapeute prescrira la
— Diagnostic et traitement
plupart d u temps une cure d'injections de produits h o -

Diagnostic méopathiques dilués, d o n t le b u t sera "d'éliminer ces

Pendant la mesure, le p a t i e n t t i e n t u n e poignée de toxines par la fonction rénale". En cas d'empoisonnement

métal - électrode insensible d u pôle négatif - alors q u e présumé au mercure, un traitement EDTA sera éventuelle-

la personne chargée d e procéder à l'examen re- ment proposé (voir p. 199). Si le thérapeute suspecte la

cherche, avec l'électrode sensible d u pôle positif, q u i présence d'un foyer, il pourra parfois conseiller à son pa-

ressemble à u n crayon d'ardoise, les p o i n t s d ' a c u p u n c - tient de se faire opérer des amygdales, de se faire enlever

t u r e situés sur la peau ( p r i n c i p a l e m e n t sur la tête, sur certaines dents o u de faire retirer ses plombages dentaires.

les mains et sur les pieds). Après u n t r a i t e m e n t o u u n e opération, le théra-


L'appareil de Voll mesure à très faible tension (moins p e u t e est censé p o u v o i r vérifier par électroacupunc-
d ' u n volt) la résistance électrique de la peau en ces ture si les médicaments o n t f a i t d e l'effet o u si l'élimi-
points précis. Voll a i n t r o d u i t u n e échelle arbitraire de n a t i o n d u foyer est v r a i m e n t u n e réussite.
100 graduations . Si l'aiguille est positionnée au milieu, Formation du ttiérapeute
sur 5 0 , elle indique l'état n o r m a l et le patient est d o n c La Société médicale internationale d'électroacupuncture se-
en b o n n e santé. Des valeurs supérieures à 5 0 sont le lon Voll elle-même offre uniquement des formations aux
signe d ' u n "trop-plein d'énergie" et don c d ' i n f l a m m a - médecins et le confirme en leur octroyant un certificat suite
tions; des valeurs inférieures à 5 0 p e r m e t t e n t à l'opéra- à la formation. D'autres instituts, médecins et dentistes d o n -
teur d'identifier de la f a t i g u e et une "dégénérescence nent également des cours et forment aussi des guérisseurs.
des o r g a n e s " . Si l'aiguille chute progressivement vers
des valeurs inférieures, il s'agit d ' u n signe de " f o y e r " .
— Explication de l'action
C'est avec ce même appareil que sont sélectionnés les
médicaments qui doivent aider à combattre la maladie. La Les utilisateurs de l'EAV e x p l i q u e n t le m o u v e m e n t de
plupart d u temps, il s'agit de produits homéopathiques l'aiguille de plusieurs manières : ils disent mesurer "le
(voir p. 176), de préparations organiques (voir p. 241) o u p o t e n t i e l de réaction des divers o r g a n e s " o u "la résis-
de nosodes (voir p. 235). Soit le patient tient l'ampoule de tance des réseaux c o n d u c t e u r s " o u encore les " b a t t e -
remède serrée dans sa main, soit l'ampoule en question ries électriques", etc. O u bien ils disent : " p e u i m p o r t e
est placée dans un support métallique situé sur l'appareil. quel type d'énergie... nous e n r e g i s t r o n s " .
Les bons remèdes seront identifiés lorsque l'aiguille
reprendra sa position n o r m a l e .
— Indications
L'examen dure au moins une demi-heure à une heure.
Traitement L'EAV a pour b u t de détecter les maladies avant
Si le thérapeute constate u n e hypersensibilité par r a p - qu'elles ne se déclarent, de tester les problèmes
p o r t à certains aliments, il présent un régime corres- qu'éprouve le corps en raison d ' u n e p o l l u t i o n d u e à
p o n d a n t o u recherche les médicaments idoines. l'environnement, de mesurer les résidus médicamen-
Si le thérapeute pense avoir déterminé par ses tests teux et les dégâts causés par les médicaments, de dé-
q u e le malade a besoin d e certains médicaments, il les couvrir les tendances allergiques, d'étudier la résistance
lui injectera en sous-cutané o u en intramusculaire dans aux p r o d u i t s de dentisterie, d'analyser les foyers p a t h o -
le muscle fessier logiques et de contrôler les résultats d ' u n t r a i t e m e n t .

282
L'électro-
acupuncture
selon Voll

Les thérapeutes recommanden t cette méthode pour Diagnostic par EAV


toutes les maladies chroniques o u aiguës, qu'aucun dia- La capacité de l'EAV d e poser u n diagnostic est plus
gnostic ne peut expliquer et/ou qui ne régressent pas m a l - q u e sujette à c a u t i o n , car l'échelle d e référence a été
gré un traitement. Ils la r e c o m m a n d e nt aussi en cas de choisie arbitrairement et le point indiqué par
troubles d u bien-être, de dystonie végétative, de troubles l'aiguille - ceci a été attesté avec c e r t i t u d e par des ex-
de la fonctio n intestinale, d'allergies, de troubles d u sys- perts - dépend d e la force de pression de l'électrode
tème immunitaire, d'interventions chirurgicales et autres. sur la p e a u , des tensions de polarisation et de la

Limites de l'appiication c o u c h e de graisse sous-cutanée, ainsi q u e de l'état sec

L'EAV et les techniques du genre ne doivent pas être utili- o u h u m i d e de la peau et d u gel de c o n t a c t utilisé. Les

sées pendant la grossesse, chez les personnes qui portent écarts s o n t i m p o r t a n t s lorsque l'on fait varier t o u s ces

un pacemaker et celles qui souffrent d'arythmie grave. éléments. En o u t r e , les réactions des p o i n t s d ' a c u -
p u n c t u r e "classiques" sont e x a c t e m e n t les mêmes q u e
celles des autres zones cutanées.
— Risques
• La résistance cutanée n'est en a u c u n cas liée au
• Les tests par EAV p e u v e n t avoir p o u r conséquence " p o t e n t i e l énergétique". Elle dépend des sécrétions
q u e certaines maladies aiguës ne s o n t pas traitées sudorales et p e u t d o n c d o n n e r des i n f o r m a t i o n s sur le
c o m m e il se d o i t et q u e des médicaments s o n t pris par degré d ' a g i t a t i o n d ' u n p a t i e n t .
le p a t i e n t alors qu'ils s o n t superflus. C e t t e méthode • Le médicament o u la préparation logée dans les ré-
p e u t aussi a u g m e n t e r les craintes par r a p p o r t aux s u b - ceptacles des électrodes est incapable de m o d i f i e r les
stances nocives de n o t r e e n v i r o n n e m e n t . propriétés d u circuit électrique. Si l'aiguille b o u g e , cela
• Les personnes q u i p r a t i q u e n t l'électroacupuncture ne p e u t être dû qu'à des facteurs extérieurs tels q u ' u n
défendent l'idée q u e le diagnosti c posé à l'aide de leur c h a n g e m e n t de la pression exercée sur les électrodes.
t e c h n i q u e est suffisant p o u r c o m m e n c e r u n "assainis- Il est d o n c impossible de dire si les remèdes o n t une
s e m e n t des f o y e r s " , même dans les cas où des m é - q u e l c o n q u e utilité thérapeutique.
t h o d e s d ' e x a m e n médical reconnues n ' o n t détecté a u - • Les soi-disant "empoisonnements" d u corps o u
cune m a n i f e s t a t i o n p a t h o l o g i q u e chez le p a t i e n t . Ceci l'hypersensibilité par r a p p o r t à certains p r o d u i t s ne
a souvent mené à de f a u x diagnostics, q u i o n t ensuite p e u v e n t pas être testés avec c e r t i t u d e par EAV.
débouché sur u n e thérapie telle q u e l'extraction de Traitement par EAV
dents saines et indispensables. Les c o u r a n t s d ' i m p u l s i o n s et d ' e x c i t a t i on o n t u n e ac-
t i o n bénéfique bien c o n n u e sur l'organisme. Les scien-
tifiques pensent q u e les réussites thérapeutiques de
— Critique
l'EAV, q u i se f o n d e n t précisément sur ces c o u r a n t s ,

Théorie des foyers s o n t dues à un e f f e t placebo (voir p. 20).

Les diverses écoles q u i défendent le c o n c e p t de foyers L'EAV n'est pas indiquée c o m m e méthode de dia-
de maladies o f f r e n t différents modèles p o u r l'expliquer, gnostic. Elle ne p e u t d o n n e r a u c u n e a f f i r m a t i o n défini-
modèles q u i se contredisent d'ailleurs en partie. Ainsi, tive q u a n t aux foyers de maladies, aux e m p o i s o n n e -
les cicatrices sont considérées c o m m e des foyers. Si le m e n t s , aux tendances allergiques o u à l'adéquation
dentiste a extrait une d e n t suspectée d'être u n foyer, il des médicaments.
a aussi créé en lieu et place une cicatrice. Il pourra d o n c
avoir provoqué lui-même u n autre foyer (voir p. 2 3 3 ) .
— Conseil
La théorie de ces foyers fictifs n'a pas p u être c o n f i r -
mée jusqu'à présent, en dépit de nombreuses c o n f r o n - Les t e c h n i q u e s d i a g n o s t i q u e s et thérapeutiques de
tations scientifiques. l'EAV sont à déconseiller.

283
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels

Variante : m e n t u n e résistance cutanée plus faible et u n e plus

Le test électrocutané f o r t e conductivité électrique q u e les zones q u i les e n -


t o u r e n t . Les "valeurs n o r m a l e s " o n t été fixées a r b i t r a i -
et le test électrofocal r e m e n t par C r o o n lui-même.

— Concept et explication de l'action


— Diagnostic
Des valeurs de conductivité plus élevées sont, dit-on ,
Dans le cas de cette méthode aussi, le patient tient une l'expression d ' u n état maladif. L'excitation électrique
électrode inactive en main . Un pinceau trempé dans une provoquée par l'appareil est censée m o d i f i e r le " milieu
solution c o n t e n a n t d u sel de cuisine sert d'électrode ac- i o n i q u e " , normaliser la résistance des tissus et ainsi
tive, à travers laquelle le courant passe. Le thérapeute guérir la personne.
fait des m o u v e m e n t s circulaires avec ce pinceau sur la
peau d u patient. Si la peau rougit à cet endroit, si elle d e -
— Procédé
vient douloureuse, cela est censé attester de "zones à
problèmes". Les rougeurs peuvent persister une journée. L'appareil de C r o o n p r e n d ses m e s u r e s d e résis-
La conséquence des mesures prises est souven t l'as- t a n c e c u t a n é e à l'aide d ' u n c o u r a n t a l t e r n a t i f d e
sainissement des " f o y e r s " (voir p. 2 8 1 ) . 0 , 0 5 milliampères e n v i r o n et d ' u n e f r é q u e n c e d e
Il y a diverses variantes de cette procédure, par 9 0 0 0 Hz.
e x e m p l e avec d u c o u r a n t a l t e r n a t i f o u avec u n e élec- Pour le t r a i t e m e n t , il y a des impulsions à c o u r a n t
t r o d e sphérique supplémentaire. e x p o n e n t i e l qui p e u v e n t aller jusqu'à 2 milliampères et
avoir u n e fréquence de 4 0 0 à 1 0 0 0 Hz.

— Critique
— Examen et traitement
De nombreuses études de contrôle o n t constaté q u e
les effets d e rougissement d e la peau sont pure coïnci- Diagnostic
dence et q u e l'on p e u t s'attendre à pas mal d e f a u x Grâce à cet appareil, les divers p o i n ts de réaction -
diagnostics. Cett e méthode de t r a i t e m e n t n'est pas re- p r i n c i p a l e m e n t situés sur le crâne et le l o n g de la c o -
c o n n u e par le m o n d e scientifique. l o n n e vertébrale - sont mesurés et les valeurs repor -
tées sur des cartes q u i c o m p o r t e n t déjà les "valeurs
normales".
Traitement

Le diagnostic et la thérapie Les point s où des valeurs déviantes s o n t enregistrées


sont traités par u n c o u r a n t d ' e x c i t a t i o n à l'aide de l'ap-
électroneuraux pareil de C r o o n . Le t r a i t e m e n t dure de 15 à 3 0 m i -
nutes et est répété deux à six fois par semaine. A u n i -
veau des zones traitées, o n ressent u n e certaine cha-
leur. Après une série de 10 séances, les mesures s o n t
— Historique
prises à n o u v e a u . Il est c o u r a n t d e devoir suivre u n e à
Dans les années 5 0 , un médecin d u n o m de Richard q u a t r e séries de 10 séances.
Croon a inventé u n appareil q u i lui a permis d ' i d e n t i f i e r Formation du thérapeute
2 1 4 points particuliers d e réaction sur la peau, p r i n c i - La f o r m a t i o n p e r m e t t a n t d'utiliser l'appareil dure cinq
p a l e m e n t dans le dos. Ces p o i n ts présentent apparem- semaines.

284
L'analyse
minérale
des cheveux

— Indications musculaires, arthroses et névralgies, mais pas les autres


troubles annoncés par les utilisateurs de cet appareil.
La méthode de C r o o n a p o u r b u t d ' i d e n t i f i e r les foyers
et les c h a m p s en déséquilibre (voir p. 2 3 3 ) et de p o u -
voir dépister des maladies telles q u e la sclérose en — Conseil
plaques, le cancer, l'asthme, le diabète, les problèmes
Le diagnosti c et la thérapie électroneuraux s o n t à dé-
d'oreille i n t e r n e , les troubles d u développement chez
conseiller c o m m e méthode de diagnostic o u p o u r re-
les enfants et d o n n e r u n e image claire des maladies,
chercher les foyers de maladies.
"là où la médecine était a u p a r a v a n t dans l'impasse".
En o u t r e , cette t e c h n i q u e p e r m e t aussi de " d i s t i n g u e r
le simulateu r d u vrai malade ".

C e t t e méthode est prisée car il s'agit d ' u n " t r a i t e -


m e n t intégral" p e r m e t t a n t de "guérir par la n o r m a l i - L'analyse minérale
sation d e l'état électnque général". Peuvent être t r a i -
tés les d o u l e u r s à la c o l o n n e vertébrale, les névralgies,
des cheveux
les douleurs lancinantes, les épuisements et les
troubles d u développement chez l'enfant.
Limites de l'appiication — Historique
Il ne f a u t pas utiliser la thérapie électroneurale en cas
Napoléon Bonaparte est-il m o r t empoisonné ? Cette sus-
d ' i n f l a m m a t i o n grave.
picion est née en 1 9 6 2 , lorsque l'on a trouvé une forte
concentration d'arsenic dans une mèche de ses cheveux.
Plus tard, il s'est p o u r t a n t avéré qu'il n'y avait pas de trace
— Risques
significative d'arsenic dans les autres mèches de cheveux
Le risque d ' u n faux diagnosti c est g r a n d si l'on a re- de l'empereur, mais q u e l'on y trouvait de grandes q u a n -
cours à la méthode de C r o o n . tités d'antimoine. A l'époque de Napoléon, ce produit e n -
trait souvent dans la composition des médicaments.

Depuis le début de notre siècle, les cheveux sont analy-


— Critique
sés pour répondre à certaines questions toxicologiques
• Pour les foyers et zones en déséquilibre, voir particulières et pour soutenir le travail des historiens qui es-
p p . 2 3 3 et 2 8 1 . sayent d'élucider la m o r t de diverses personnes célèbres.
• En 1 9 5 5 déjà, les données de C r o o n étaient n e t t e -
m e n t sujettes à c a u t i o n . Les courants utilisés ne p r o c u -
— Concept et explication de l'action
raient a u c u n e guérison.
• Des expériences de contrôle o n t démontré q u e Les cheveux o n t u n e mémoire à l o n g t e r m e . Ils e m m a -
même après la m o r t "les points de réaction" situés sur gasinent et " s o u d e n t " des substances minérales et des
la peau restent mesurables chez un être h u m a i n . oligoéléments q u i i n f l u e n c e n t n o t r e corps : p l o m b ,
• C e t t e méthode n'est pas indiquée n o n plus p o u r la t h a l l i u m et arsenic sont enregistrés, de même q u e le
recherche de foyers. c a d m i u m , le mercure, le cuivre, le zinc, l ' a l u m i n i u m et
• Par sa c o n c e p t i o n , l'appareil correspond à tous les bien d'autres encore. Par le biais de tests capillaires, il
appareils usuels d'électromédecine qui f o n c t i o n n e n t à est possible de dire si une personne a été exposée
cette fréquence. Il est donc possible qu'il puisse apaiser p e n d a n t une l o n g u e période à des métaux lourds. Ceci
les souffrances suivantes : douleurs généralisées, p e u t être utilisé p o u r examiner des groupes de p o p u -
troubles circulatoires, rhumatismes, inflammations lation entiers, dans le b u t de déterminer si u n e région

285
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels

donnée est particulièrennent touchée. Dans le cheveu, m e n t s essentiels à ce d i a g n o s t ic à distance. Le risque


il est également possible de trouver des résidus de s t u - est q u ' u n e maladie o u u n e carence soit détectée alors
péfiants o u des substances issues de la t r a n s f o r m a t i o n qu'elle est inexistante q u e le p a t i e n t p r e n n e peur sans
des d r o g u e s par l'organisme. Ce genre de tests p e u t raison.
être utilisé c o m m e méthode d e contrôle p e n d a n t u n e Risque d'automédication : les analyses capillaires
cure de désintoxication. sont également proposées par des sociétés de vente
Sur le marché de la santé, l'analyse des cheveux est par c o r r e s p o n d a n c e ; les personnes intéressées reçoi-
la p l u p a r t d u t e m p s proposée p o u r déterminer si le vent g r a t u i t e m e n t à la maison u n e "liste de s y m p -
corps est s u f f i s a m m e n t approvisionné en oligoélé- tômes" à l'aide de laquelle elles p e u v e n t elles-mêmes
m e n t s . Il est ainsi possible de poser des diagnostics d é - déterminer de quelle "carence en minéraux" elles
taillés, n o t a m m e n t lorsqu'il s'agit de déceler une t e n - " s o u f f r e n t " . La liste c o n t i e n t aussi des p r o p o s i t i o n s de
dance aux maladies malignes. thérapies, ainsi q u ' u n e i n t r o d u c t i o n à l'art de mélan-
ger soi-même les médicaments. O n conseille générale-
m e n t les oligoéléments et les minéraux "ionisés et l i -
— Diagnostic q u i d e s " à prendre seuls o u à mélanger. O n t r o u v e dans

Les patients doivent "céder quelques cheveux". Des che- ces r e c o m m a n d a t i o n s des recettes q u i n ' o n t aucun

veux de la couche supérieure sont coupés le plus près sens, comme par exemple u n mélange or-argent

possible du cuir chevelu en différents endroits de l'arrière c o n t r e la f a t i g u e chez les enfant s o u u n e p o s o l o g i e

du crâne. Pour les personnes qui souffrent de calvitie, les très vague d u genre "à p r e n d r e p e n d a n t l'hiver".

poils des aisselles o u les poils pubiens sont également ac- Risque iié aux conseils : la p l u p a r t des laboratoires
ceptés. Pour les tests en laboratoire, il f a u t environ un d'analyse prescrivent de prendre conseil auprès de leur
g r a m m e de cheveux, ce qui représente plus o u moins le p r o p r e médecin. Mais même u n tel e n t r e t i e n ne p r o -
v o l u m e d'une cuiller à soupe. A u laboratoire, les cheveux tège pas des diagnostics erronés des analyses.
sont nettoyés et dissous dans de l'acide. Ils sont ensuite
étudiés à l'aide de méthodes chimiques, n o t a m m e n t
— Critique
l'absorption a t o m i q u e o u la spectrophotométrie.

Conséquence thérapeutique • Une carence o u u n excès de minéraux dans les che-


La p l u p a r t d u t e m p s , les cheveux o u poils à tester sont veux p e u v e n t avoir des causes diverses.
expédiés par la poste; ensuite, les résultats des tests • O n ne sait encore q u e peu de choses d u t e m p s q u i
sont eux aussi renvoyés par retour d u c o u r r i e r Ils sont p e u t s'écouler entre l'absorptio n d'oligoéléments par
d'ailleurs souvent accompagnés par un régime détaillé. le corps et leur a p p a r i t i o n dans les cheveux.
V i e n t ensuite le conseil de prendre divers mélanges • Il m a n q u e encore des valeurs normalisées p o u r les
de minéraux et d'oligoéléments. Ces p r o d u i t s p r o v i e n - teneurs des cheveux en minéraux, q u i p e r m e t t r a i e n t
n e n t généralement de l'entreprise à laquelle appar- de procéder à des comparaisons. Il n'y a a u c u n lien
t i e n t le laboratoire q u i a fait les tests. entre la présence d ' u n e substance au niveau d u che-
Si le laboratoir e détecte u n e t e n d a n c e aux maladies veu et ses c o n c e n t r a t i o n s dans le f o i e , le cœur, les reins
malignes, le conseil q u i est donné est s o u v e n t d'avoir o u les os. Bien au contraire : en cas de m a n q u e de zinc
recours à un t r a i t e m e n t n o n c o n v e n t i o n n e l . prouvé, il est même possible q u e les cheveux présen-
tent des c o n c e n t r a t i o n s a n o r m a l e m e n t élevées en
zinc. Le résultat d e l'analyse ne p e u t d o n c rien dire sur
— Risques l'état de santé d u p a t i e n t .

L'analyse n'est généralement précédée d ' a u c u n exa- • En o u t r e , diverses études o n t démontré q u e les ré-
m e n médical a p p r o f o n d i . Il m a n q u e d o n c des élé- sultats de plusieurs analyses effectuées sur les mêmes

286
L'iridologie

cheveux - dans u n même laboratoire mais aussi dans q u ' i l remarqua u n c h a n g e m e n t dans les yeux d'une
des laboratoires différents - p e u v e n t varier dans u n c h o u e t t e q u i s'était cassé la p a t t e . En 1 8 8 1 , il publia
r a p p o r t d e 1 à 10. un m a n u e l de diagnosti c des maladies des organes à
• L'analyse des cheveux ne convient d o nc pas pour dé- partir des c h a n g e m e n t s de couleur et de f o r m e de
t e r m i n e r la teneur d u corps en minéraux. Elle convient l'iris. C e t te idée f u t reprise et développée par d e n o m -
encore moins lorsqu'il s'agit de tirer des conclusions breuses personnes (médecins, pasteurs et guérisseurs).
q u a n t à un certain état de m a n q u e o u une certaine m a - Classé au début d u siècle p a r m i les charlataneries, le
ladie o u de prédire une maladie grave latente. diagnostic de l'iris f u t ensuite porté aux nues dans les
Celui q u i a f f i r m e devoir prendre certains minéraux hautes sphères d u troisième Reich.
p e u t , p o u r se faire, se c o n t e n t e r de boire de l'eau m i - Depuis lors, de nouvelles cartes de l'iris, appelées
nérale (voir p. 102). cercles d e l'iris, o n t été sans cesse développées. Ces
cartes p a r t a g e n t l'iris en 6 0 traits ~ semblables aux
traits de g r a d u a t i o n d u t e m p s sur u n e m o n t r e - et en
— Conseil
différents cercles. Ceci d o i t p e r m e t t r e de lire à quel n i -
L'analyse minérale des cheveux p o u r identifie r une ca- veau de l'iris les organes sont représentés.
rence en substances minérales o u u n état maladif ne Situation actuelle
p e u t être conseillée. Le diagnostic de l'iris est très répandu. Quatre guéris-
seurs sur cinq y o n t recours, ainsi d'ailleurs q u ' u n p e t i t
g r o u p e de médecins.

L'iridologie — Concept de base

L'iridologie est fondée sur l'idée q u e l'œil, q u i est déjà le


miroir de l'âme, est aussi le miroir d u corps. Selon cette
— Historique
méthode, t o u t l'organisme est représenté dans l'iris et
La première d e s c n p t i o n d ' u n diagnostic posé à partir ce, en respectant les deux côtés de notre corps. Ainsi, la
d ' u n exame n des yeux r e m o n t e à 1 6 7 0 avec Philippus moitié droite d u corps est représentée dans l'iris de l'œil
Meyens. C e t te t e c h n i q u e f u t redécouverte par le m é - droit et la moitié gauche, dans l'iris de l'œil gauche.
decin et homéopathe h o n g r o i s Ignaz von Péczely, lors- C'est p o u r q u o i les appendicites sont censées se détecter
dans l'œil droit, dans la moitié inférieure droite de l'iris,
plus o u moins là où se trouve le chiffre sept sur le cadran
d ' u n e m o n t r e . Les problèmes cardiaques sont supposés
être visibles dans l'œil gauche (entre les chiffres deux et
trois sur le cadran d ' u ne montre).

Ceci repose sur le f a i t q u e t o u t le corps serait relié


aux yeux par le système nerveux.

— Diagnostic

Les iridologue s procèdent d e deux manières : soit ils


r e g a r d e n t d i r e c t e m e n t le p a t i e n t dans les yeux, soit ils
p r e n n e n t des p h o t o s en couleur des deux iris qu'ils i n -
terprètent par la suite.

287
Systèmes
diagnostiques
et tliérapeuti-
ques non conven-
tionnels

A partir de la couleur de l'iris, le diagnostiqueu r tire des m a t i o n de la vésicule biliaire. Les diagnostics posés
conclusions sur la c o n s t i t u t i o n de son patient. Il pourrait étaient souvent f a u x et s'écartaient très l a r g e m e n t les
également reconnaître quels sont les problèmes hérédi- uns des autres. Les iridologue s f u r e n t eux-mêmes dé-
taires de la personne et voir si cette dernière a u n e pré- çus d u résultat q u i leur f u t présenté.
disposition à certaines maladies telles q u e les cancers.
Sur base des diverses structures de l'iris, d e ses
— Conseil
sillons radiaux, de ses anneaux et de sa p i g m e n t a t i o n ,
mais aussi sur base de la f o r m e de la pupille, l'irido- La méthode de diagnostic de l'iris est à déconseiller.
l o g u e p o u r r a conclure de l'existence de certaines m a -
ladies o u de certains défauts. Par c o n t r e , les maladies
o r g a n i q u e s graves, les fractures, les t r a n s p l a n t a t i o n s et
les a m p u t a t i o n s ne laisseraient a u c u ne trace sur l'iris. Variante :

Le diagnostic des pupilles


— Critique

• L'idée q u i est à la base de l'ihdologie est fausse. Il n'y Schnabel et Angerer, deux iridologues, o n t développé
a pas de terminaisons nerveuses q u i relient l'ensemble une autre variante d u diagnostic oculaire : le d i a g n o s -
du corps à l'iris. Si t o u t l'organisme pouvait être repré- tic des pupilles. Sur base d e la f o r m e elliptique o u de la
senté dans l'iris, il f a u d r a i t - selon les connaissances position inclinée des pupilles, des diagnostics assez i n -
a n a t o m i q u e s actuelles sur les tracés des nerfs - que la habituels s o n t posés : " â m e a m o r p h e " o u " p i e d plat
partie droite d u corps soit représentée dans l'iris gauche. paralytique" o u encore "danger de paralysie com-
• Les taches pigmentées et les diverses structures de l'iris plète", etc.
sont conditionnées par l'anatomie de la personne; ce sont
des variantes normales d'un iris sain et n o n les signes de
— Risques
quelconques maladies. L'ophtalmologie connaît la liste
des mutations pathologiques de l'iris, qui interviennent Il y a u n risque de poser u n faux diagnostic et de ne
parfois dans le cadre d'une autre maladie. Mais il n'y a pas pas identifier les maladies.
de recoupement entre celles-ci et les signes supposés q u e
le diagnostic de l'iris semble identifier.
— Critique
Des vérifications détaillées o n t rejeté sans appel
c e t t e méthode de diagnostic : Les f o r m e s attribuées aux pupilles ainsi q u e les diagnos -
• Les positions des organes se r e t r o u v e n t à des e n - tics qu'elles inspirent sont de grotesques fantaisies.
droits différents des 2 0 cartes d'iris différentes q u i exis-
tent aujourd'hui.
• Il n'y a a u c u n e d o c u m e n t a t i o n qui atteste des soi-
disant signes de maladies présentés par l'iris. Bien au
contraire, u n e série d'études o n t prouvé q u e les dia-
La photographie de Kirlian
gnostics de l'iris étaient de f a u x diagnostics. Exemple :
• En 1 9 8 9 , les utilisateurs d u diagnostic de l'iris les
— Historique
plus c o n n us aux Pays-Bas o n t été invités à participer à
une expérience dans le cadre de laquelle ils devaient, à A u milieu d u siècle dernier, Freiherrvon Reichenbach a
l'aide de p h o t o g r a p h i e s en couleur des iris de 7 8 per- développé sur base des idées de la "Société théoso-
sonnes, retrouver 3 9 patients s o u f f r a n t d ' u n e i n f l a m - p h i q u e " la théorie des forces occultes. L'intérêt était

288
La photogra-
phie
de Kirlian

alors g r a n d p o u r rendre visible le rayonnennent de d o i g t dans un appareil spécial et le pose sur u n f i l m


l'être hunnain, son "énergie v i t a l e " . Les théories de Ru- photosensible. Une fois développé, le f i l m couleur
dolf Steiner (voir p. 172) sur le corps "éthéré" o n t m o n t r e la c o u r o n n e d e décharge d'énergie imprimée
donné lieu aux expériences c o r r e s p o n d a n t e s. par le m e m b r e sur la plaque et ce, dans des couleurs
Déjà au t o u r n a n t d u siècle il était possible de r e p r o - superbes. O n f a i t aussi des p h o t o s d u visage selon la
duire des étincelles électriques sur des plaques p h o t o - méthode de Kirlian.
graphiques. Le couple de chercheurs russes Valentina Les adeptes de cette méthode t i r e n t leurs c o n c l u -
et Semyon Kirlian a affiné en 1 9 3 9 ce passe-temps sions de la structur e et de l'intensité de la c o u r o n n e . Ils
électnque usuel. Ils faisaient passer dans des plantes o u en déduisent les t r o u b l es d u corps mais aussi d e l'équi-
sur les mains d'êtres h u m a i n s des charges sans d a n g e r libre psychique d u p a t i e n t .
mais à f o r t e dose, p r o v e n a n t de générateurs Tesla.
Cette énergie rayonne au b o u t des d o i g t s , c o m m e des
— Risques
étincelles. Si la mai n est posée sur u n e plaque p h o t o -
g r a p h i q u e , u n e c o u r o n n e d'étincelles se dessine sur La procédure en soi est sans danger. Le risque est q u e
cette plaque. Divers scientifiques o n t ensuite essayé, à des maladies existantes ne soient pas dépistées o u q u e
l'aide de cette t e c h n i q u e , de tester l'énergie vitale des personnes en b o n n e santé soient déclarées m a -
(l'aura b i o l o g i q u e ) et "l'énergie p s y c h i q u e" des plantes lades et q u e les patients p r e n n e n t peur.
et des a n i m a u x , de démontrer les effets de l'hypnose et
des stupéfiants sur les êtres h u m a i n s o u de d i a g n o s t i -
quer la présence de cancer à u n stade précoce. — Critique

Situation actuelle Il a été prouvé q u e les p h o t o g r a p h i e s de Kirlian ne


La photographie de Kirlian est très populaire chez les gué- p e u v e n t ni m o n t r e r u n e " a u r a " , ni détecter les m a l a -
risseurs et les représentants de l'ésotérisme dans les autres dies.
disciplines médicales, mais aussi chez les non-initiés. • Il est possible de p r o d u i r e les mêmes p h o t o s avec
des personnes vivantes, avec des corps m o r t s , o u avec
des parties de corps congelées o u momifiées. Les p h o -
— Concept et explication de l'action
t o g r a p h i e s de Kirlian ne r e n d e n t d o n c pas la " f o r c e v i -
La c o u r o n n e de r a y o n n e m e n t visible sur la p h o t o g r a - t a l e " d ' u n e personne.
phie d'une m a i n , d ' u n pied o u de la tête est employée • La c o u r o n n e q u i apparaît sur le f i l m varie en f o n c -
par les utilisateurs c o m m e la représentation de "l'aura t i o n d u f i l m , d u substrat, de la force de pression, d u
b i o l o g i q u e " , d u " r a y o n n e m e n t v i t a l " o u d u " c h a m p de t e m p s d ' e x p o s i t i o n à la lumière, de la tensio n et d e la
force énergétique" d'une personne. Les diverses f o r m e s fréquence, en f o n c t i o n de la surface cutanée de
et couleurs, ainsi q u e les modification s de l'image sont c o n t a c t , d e l'irrigation sanguine de la peau, d e l ' h u m i -
censées d o n n e r des i n f o r m a t i o n s sur les maladies. dité de l'air et de la sécrétion de sueur. Toutes les m a -

Le "diagnostic énergétique aux extrémités" d i t égale- n i p u l a t i o n s s o n t possibles.

m e n t pouvoir constater les "dérèglements endocriniens • Les f a u x diagnostics sont probables.


et h o r m o n a u x " , les dégénérescences et les névroses.
Cette méthode serait même capable de déceler les m a -
— Conseil
ladies d o n t souffriront à l'avenir des personnes saines.
La p h o t o g r a p h i e d e Kidian est à déconseiller c o m m e
moyen diagnostique.
— Diagnostic

Le p a t i e n t i n t r o d u i t sa m a i n , son pied o u même u n seul

289
Systèmes
diagnostiques
et tliérapeuti-
ques non conven-
tionnels

L'écologie clinique ments, Brouillage visuel. Toux, Coliques, C o n s t i p a t i o n ,


M a u x de tête et Douleurs musculaires. Spasmes m u s -
culaires. G o n f l e m e n t s , A r y t h m i e cardiaque. Fatigue,
Labilité émotionnelle. A b r u t i s s e m e n t , Désorientation,
— Historique
Troubles de la mémoire et de la c o n c e n t r a t i o n . Ces élé-
Dans les années 5 0 , le médecin américain Theron Ran- m e n t s sont interchangeables à souhait et e x p l i q u e n t
dolph a présenté au g r a n d public l'idée q u e l'hyper- des trouble s provoqués par les a m a l g a m e s dentaires,
sensibilité alimentair e p o u v a i t déclencher t o u t e u n e par les vernis à bois, les pesticides, etc. Randolph affir-
série de maladies et q u e la p o l l u t i o n croissante de m a i t : "Plus le p a t i e n t présente de symptômes, plus il
n o t r e e n v i r o n n e m e n t était à l'origine de nombreuses est p r o b a b l e q u ' i l s o u f f r e d ' u n e maladie d u e à son e n -
maladies c h r o n i q u e s et émotionnelles. En 1 9 6 5 , il a vironnement. "
fondé la société d'écologie clinique et dans les années Les maladies provoquées par u n e allergie a u x a l i -
q u i o n t suivi plusieurs instituts et cabinets spécialisés m e n t s s o n t , selon c e t t e théorie : o u t r e le r h u m e des
en "maladies e n v i r o n n e m e n t a l e s " se s o n t établis en f o i n s , l ' a s t h m e e t le p r u r i t , les i n f e c t i o n s des voies
Europe. L'idée f o n d a m e n t a l e d u c o n c e p t s'est large- urinaires et des o r g a n e s sexuels, les entérites, l'hy-
m e n t répandue p a r m i les n a t u r o p a t h e s . p e r t e n s i o n , l'anémie, les phlébites, les r h u m a t i s m e s ,
les névroses, les psychoses, la f a t i g u e c h r o n i q u e , le
Sick B u i l d i n g S y n d r o m e (SBS), les "allergie s céré-
— Concept et explication de l'action
b r a l e s " et la " M u l t i p l e C h e m i c a l Sensitivity " ( M C S,

Sous l'appellation " a l l e r g i e s " , les adeptes de cette dis- o u sensibilité m u l t i p l e aux p r o d u i t s c h i m i q u e s ) , q u i

cipline n ' e n t e n d e n t pas s e u l e m e n t - c o m m e cela est peut imiter p r a t i q u e m e n t n ' i m p o r t e quelle autre pa-

m o n n a i e c o u r a n t e selon la définition scientifique - des thologie.

processus immunologiques, mais tout manque C e t t e science médicale vien t d e développer, p o u r


d ' a d a p t a t i o n et t o u t e intolérance par r a p p o r t aux d e n - décrire les rejets e n v i r o n n e m e n t a u x nés sans raison
rées alimentaires et aux p r o d u i t s nocifs. a p p a r e n t e , le c o n c e p t d'IEl (Idiopathi c Environmental
Le système i m m u n i t a i r e est supposé s'écrouler à Intolérances, o u intolérances e n v i r o n n e m e n t a l e s idio-
cause d u stress, des infections o u d ' u n e charge c h i - p a t h i q u e s ) . Ce c o n c e p t e n g l o b e bien plus de s y m p -
m i q u e t r o p i m p o r t a n t e . Tous les facteurs de notre e n - tômes encore q u e ceux q u i o n t été décrits p o u r la
v i r o n n e m e n t m o d e r n e (les gaz d'échappement et la MCS.
p e i n t u r e fraîche, le plastique et les pesticides, les La médecine fondée sur les sciences naturelles se
o d e u r s de cuisson et les cosmétiques, l'encre d ' i m p r i - voit reprocher par les adeptes de l'écologie clinique
merie et les effaceurs d'encre, les matériaux de son " i m p u i s s a n c e " face aux trouble s de la santé p r o -
c o n s t r u c t i o n et le s m o g électrique, etc.) sont des f a c- voqués par l ' e n v i r o n n e m e n t. Parce q u e cette méde-
teurs potentiels de stress. cine réprime les symptômes en a d m i n i s t r a n t des médi-
Les aliments allergènes agiraient comme des caments au p a t i e n t , elle fixe les symptômes en ques-
d r o g u e s : d ' a b o r d ils s t i m u l e n t , ensuite ils déclenchent tion dans son o r g a n i s m e et est elle-même une
une réaction de m a n q u e . Les " a l l e r g i q u e s " s o n t d o n c nuisance.
censés en ingérer de plus en plus, afin d'éviter la réac- Les méthodes d e t r a i t e m e n t de l'écologie clinique
t i o n de " m a n q u e " . o n t p o u r b u t de "désintoxiquer" le corps et d'éviter
L'écologie clinique a dressé d e l o n g u e s listes d e par le biais d ' u n e a l i m e n t a t i o n ciblée et d ' u n m o d e de
symptômes, q u i d o i v e n t p e r m e t t r e de suspecter des vie idoine, q u e la personne ne soit soumise aux i n -
p o l l u t i o n s e n v i r o n n e m e n t a l e s . Ces listes v o n t de A à Z fluences physiques et c h i m i q u e s nocives de l'environ -
et c o m p r e n n e n t des termes tels q u e A p a t h i e , Tremble- nement.

290
L'écologie
clinique

— Procédé après deux heures des symptômes majeurs apparais-


sent, il est hypersensible à ces aliments . O n espère, par
Pour exanniner le patient et le traiter, des substances soup-
le biais d e ce régime de p r i v a t i o n , découvrir les ali-
çonnées d'être des allergènes sont utilisées en solutions d i -
m e n t s q u i posent problème.
versement concentrées (toujours diluées à un taux de 1:5).
• Le screening : u n e s o l u t i o n concentrée d ' u n e s u b -
stance p o u r laquelle le p a t i e n t présente u n e réaction
allergique lui est injectée en c o n t i n u , jusqu'à ce q u e la
Examen et traitement
c o n c e n t r a t i o n a t t e i n t e p r o v o q u e u n certain type de
Pour établir la présence " d ' a l l e r g i e s " , l'historique des rougissement et de boursouflure de la peau. La
maladies d u p a t i e n t est dressé en m e t t a n t l'accent sur c o n c e n t r a t i o n a t t e i n t e fera ensuite l'objet d ' u n e cure
ses habitude s alimentaires et son m o d e d e vie. d'injections q u i seront administrées au p a t i e n t p o u r le

Le diagnostic ne se fait pas par étape, il est très désensibiliser.

large : o u t r e les sollicitations environnementale s et les • La provocation et la neutralisation : une solution


e m p o i s o n n e m e n t s aux métaux lourds, les pesticides o u des p r o d u i t s suspects est versée g o u t t e à g o u t t e sous
les vernis, la recherche est également élargie à des tests la langue o u injectée sous la peau à des c o n c e n t r a t i o n s
de laboratoire sur des échantillons de sang, d'urine, de de plus en plus i m p o r t a n t e s ( t o u j o u r s dans u n r a p p o r t
salive, de dents o u de tissus, à u n "test de poisons san- de d i l u t i o n de 1:5). Lorsqu'apparaît u n symptôme
g u i n s " , ainsi qu'à une analyse des minéraux capillaires ( p r o v o c a t i o n ) , le test est jugé positif et des solutions de
(voir p. 2 8 5 ) . Des mesures de substances dangereuses plus en plus faibles de l'allergène s o n t administrées au
s o n t également effectuées au domicile d u patient. p a t i e n t jusqu'à ce q u e le thérapeute ait trouvé le d o -

L'examinateur cherche également u n m a n q u e de sage q u i " n e u t r a l i s e " le symptôme.

minéraux, d'oligoéléments et de vitamines dans l'or- • Une analyse c y t o t o x i q u e d u sang d o i t p o u v o i r dé-


ganisme de son p a t i e n t . Les t r o u b l es d u système i m - t e r m i n e r quel a l i m e n t p r o v o q u e des d o m m a g e s aux
m u n i t a i r e s o n t vérifiés par plusieurs contrôles réalisés globules blancs.
dans différents laboratoires et t o u t e u n e série d'élé- Le corps est "désintoxiqué" par le biais d ' u n jeûne
ments pathogènes sont également a c t i v e m e n t recher- curatif (voir p. 9 2 ) , d ' u n e désacidification, d ' u n e cure
chés car ils p e u v e n t causer des infections c h r o n i q u e s . de liquides, de remèdes aux plantes, de l'homéopathie
Grâce à des appareillages spéciaux, la sollicitation est (voir p. 176), de nosodes (voir p. 2 3 5 ) et de procédés
testée à l'aide d ' u n s m o g électrique; les " r a y o n n e m e n t s tels q u e la thérapie EDTA (voir p. 199). L'intestin est
terrestres", les "veines d ' e a u " (voir p. 2 9 5 ) et même la "assaini" à l'aide d e lavements et d ' o r i e n t a t i o n s s y m -
radioactivité sont "mesurés" à l'aide d ' u ne b a g u e t t e de b i o t i q u e s (voir p. 2 3 1 ) . De forte s doses de vitamines
sourcier. En cas de question, t o u t e la panoplie des t e c h - (thérapie orthomoléculaire p. 2 4 4 ) et d ' a n t i o x y d a n t s
niques diagnostiques n o n conventionnelles est utilisée. d o i v e n t renforcer les défenses, la thérapie par bioréso-

Les allergies sont dépistées à l'aide de tests d'injec- nance (p. 2 7 7 ) et le massage de zone réflexe (voir

t i o n locale par cuti o u par inhalatio n d'allergènes. p. 72) s o n t censés "réguler l'énergie d u c o r p s " .

Lorsque ces tests standard ne d o n n e n t rien, les p r o - Le t r a i t e m e n t a aussi pour b u t d'éviter les facteurs
duits suspectés d'être des allergènes s o n t recherchés de p e r t u r b a t i o n identifiés : les patients se voien t d o nc
par " p r o v o c a t i o n " o u par " n e u t r a l i s a t i o n " . c o m m u n i q u e r u n régime alimentaire sans poisons p r o -
Dans ce b u t , divers tests sont employés : v e n a n t de l'environnement, de la cuisine et d u goût et
• Le jeûne : p e n d a n t q u a t r e à cinq j o u r s , le p a t i e n t prescrire u n certain style de vie. Le thérapeute leur i n -
évite de m a n g e r les aliment s suspectés d e p r o v o q u e r d i q u e aussi dans quel tissu leurs vêtements doivent être
chez lui des allergies; ensuite, p e n d a n t le "test d ' i n - taillés et c o m m e n t leur a p p a r t e m e n t doit être équipé,
g e s t i o n " , il ne m a n g e q u e les aliments en q u e s t i o n . Si o u encore quels cosmétiques ils peuvent utiliser.

291
Systèmes
diagnostiques
et tliérapeuti-
ques non conven-
tionnels

— Indications t o m a c s o n t modifiés; les tests ne f o n t aucun e distinc-


t i o n entr e l'aliment et les allergènes q u e ce dernier
L'éventail des plaintes traitées par l'écologie est
p o u r r a i t éventuellement c o n t e n i r et q u i y seraient dis-
large : troubles du comportement, hyperkinésie,
simulés tels q u e les moisissures, les agents conserva-
anxiété, désorientation, dépression, perte de l'ouïe,
teurs, les colorants, les a n t i b i o t i q u e s , etc. Les tests ne
m a u x de tête et d'estomac, alcoolisme, r h u m a t i s m e s ,
f o n t a u c u n e distinctio n entre les divers stades de sen-
impuissance, épuisement m e n t a l , etc.
sibilisation, entre les réactions allergiques et les e m p o i -
sonnements.

• Nous m a n q u o n s d'études sérieuses qui puissent


— Risques
étayer les méthodes de tests et de t r a i t e m e n t de l'éco-
• L'écologie clinique entraîne dans son sillage un risque logie clinique . Une étude de contrôle est arrivée à la
très important de faux diagnostic. La littérature fait état de conclusion q u e la p r o v o c a t i o n et la neutralisation
certains cas où des maladies graves telles qu'une fibrillation n'étaient pas p r o b a n t e s : les patients o n t réagi de la
auriculaire o u une hépatite virale n'ont pas été détectées. même manière aux solutions tests q u i leur o n t été i n -
• Dans le cadre de t o u t t r a i t e m e n t c o n t r e les aller- jectées qu'à des solution s salines (nez q u i coule, yeux
gies, les risques de choc fatal restent présents. Le d a n - qui p l e u r e n t , b o u c h e sèche, troubles d u goût, etc.). Il
ger a u g m e n t e lorsque les patients se f o n t eux-mêmes s'agissait d o n c d ' u n e f f e t n o c e b o (voir p. 20).
des injections d'antigènes. • M ê m e s'il y a effectivement des personnes qui souf-
Après t o u t e injection, l'état d u p a t i e n t d o i t en e f f e t f r e n t "d'intolérances dues à l ' e n v i r o n n e m e n t " , nous
encore être surveillé p e n d a n t u n e demi-heure. m a n q u o n s d'éléments probants pour affirmer qu'il y a
• En cas de "désintoxication", u n état de m a n q u e réellement hypersensibilité généralisée (MCS). Le N a t i o -
p e u t être provoqué. Les régimes alimentaires p e u v e n t nal Research Council des États-Unis m e t en garde contre
entraîner des carences n u t r i t i o n n e l l e s . ce genre de diagnostics aux méthodes douteuses.
• Les personnes classées dans la catégorie des " g e ns • Les conflits psychiques internes s o n t imputés à des
écologiquement m a l a d e s " o u des " i n d i v i d u s sensibles sources de danger extérieures évitables : des experts
aux c h a m p i g n o n s " d e v i e n n e n t p s y c h i q u e m e n t dépen- o n t découvert q u e p a r m i les personnes diagnostiquées
dants de leur thérapie, leur seul intérêt est focalisé sur c o m m e s o u f f r a n t de troubles dus à leur e n v i r o n n e -
leurs symptômes, ils s o u f f r e n t et c r a i g n e n t d'avoir u n e m e n t , il y avait des personnes présentant des i n f e c -
maladie grave o u c h r o n i q u e . Parce qu'ils o n t peur des t i o n s o u des symptômes cachés de t r o u b l es psychiques
influences néfastes de l ' e n v i r o n n e m e n t , ils se retirent et psychiatriques (états dépressifs), q u i avaient besoin
de plus en plus de t o u t e vie sociale. d'un traitement adéquat et avaient encore des
• Si les autres m e m b r e s de la f a m i l l e s o n t identifiés chances de guérison.
comme des "éléments d ' i n f l u e n c e sur l'environne- • L'apparition d'une "maladie environnementale",
m e n t " , la dépendance d u p a t i e n t et ses souffrances se qui est aussi appelée par les médecins de l ' e n v i r o n n e -
r e n f o r c e n t encore. m e n t la " p e t i t e sœur d u c a n c e r " , l'identificatio n d ' u n
" e m p o i s o n n e m e n t c h r o n i q u e d u c e r v e a u " o u la des-
c r i p t i o n d ' u n a p p a r t e m e n t c o m m e d ' u n " a n t r e au p o i -
— Critique
s o n " , p e u v e n t déclencher des craintes p r o f o n d e s . Les

• Le c o n c e p t d'écologie clinique est sans preuve et critiques parlen t d u " c o m m e r c e de la p e u r " . Ce q u i est

est fondé sur des hypothèses vagues, q u i c o n t r e d i s e n t particulièrement sujet à c a u t i o n est q u e n o m b r e de

les découvertes en allergologie . personnes soignées par l'écologie clinique n ' o n t q u e

• Les méthodes de test ne t i e n n e n t pas c o m p t e d u peu d'espoir q u e leur s i t u a t i o n puisse s'améliorer et

f a i t q u e les a l i m e n ts q u i passent dans l'intestin et l'es- sont convaincues q u e - malgré o u à cause d u traite-

292
m e n t - les symptômes subsisteront p e n d a n t des a n - pieds. Les pieds d u p a t i e n t d o i v e n t être tournés vers le
nées, sans a u c u n c h a n g e m e n t . sud lors de l'examen.
• Il f a u t m e t t r e le publi c en garde c o n t r e l'utilisation Pendant ce t e m p s , le d i a g n o s t i q u e u r pose parfois
de l'écologie clinique car son efficacité n'est en rien l'autre m a i n sur la partie d u corps q u ' i l s o u h a i t e exa-
prouvée et elle entraîne dans son sillage le risque de miner.
f a u x diagnostic et d'erreurs de t r a i t e m e n t . Le p e n d u l e p e u t osciller en dessinant des cercles o u
en p a r t a n t dans diverses directions.
De cette manière, la personne q u i t i e n t le p e n d u l e
Conseil
s o u h a i t e déterminer quelles sont les parties d u corps
Le diagnostic et le t r a i t e m e n t par écologie clinique q u i s o n t malades. Si le p e n d u l e est i m m o b i l e , il y a soi-
s o n t à déconseiller. disant u n e maladie grave présente. S'il oscille loin en
o b l i q u e , c'est le cancer qui menace.
La personne q u i t i e n t le p e n d u l e lui pose aussi des
questions : p o u r dire " o u i " , le p e n d u l e b o u g e d e m a -

Le pendule nière transversale; p o u r dire " n o n " , il oscille à angle


d r o i t et lorsqu'il est "indécis", il remue en d i a g o n a l e .
Bon n o m b r e de thérapeutes " i n t e r r o g e n t " ainsi le
corps de leurs patients à la recherche de maladies o u
Historique
de la manière d o n t ils s u p p o r t e n t certains a l i m e n t s,

Dans l'ancien t e m p s , le p e n d u l e sidéral était utilisé q u e le p a t i e n t t i e n t alors en m a i n .

p o u r mesurer le t e m p s . En t a n t q u e m o y e n de d i a -
gnostic, il c o r r e s p o n d à la b a g u e t t e de sourcier et est
s o u v e n t employé par les guérisseurs et les thérapeutes
sans f o r m a t i o n médicale.

Concept et explication de l'action

Le p e n d u l e p e u t être fabriqué en divers matériaux et


avoir u n e m u l t i t u d e de f o r m e s différentes. Il ressemble
le plus s o u v e n t à un f i l à p l o m b de maçon. Le t e r m e
"sidéral" signifie " q u i a p p a r t i e n t aux étoiles". Les
forces cosmiques des étoiles, de l'univers s o n t censées
être transmises au p e n d u l e par l'intermédiaire du
corps d u guérisseur.

En fait, le p e n d u l e n'est pas animé par les énergies


cosmiques, mais par les lois physiques d u m o u v e m e n t
pendulaire et il t r a d u i t les impulsions q u ' i l reçoit en o s -
cillations r y t h m i q u e s .

— Diagnostic

Le d i a g n o s t i q u e u r t i e n t le p e n d u l e d ' u n e m a i n au-des-
sus d u p a t i e n t et parcours ce dernier de la tête aux

293
Systèmes
diagnostiques
et tliérapeuti-
ques non conven-
tionnels

Diagnostic à distance • Le p e n d u l e ne c o n v i e n t d o n c pas c o m m e méthode


Une personne chargée d ' e x a m i n e r un p a t i e n t p e u t soi- de diagnostic, ni c o m m e m o y e n de tester les médica-
disant p r a t i q u e r un diagnostic à distance à l'aide de ce m e n t s . Les faux diagnostics sont d o n c probables.
q u e l'on n o m m e u n p e n d u l e m e n t a l . Pour ce faire,
l'examinateur a besoin d ' u n vêtement o u d ' u n écrit de
— Conseil
son client, o u encore d ' u n e carte sur laquelle ce der-
nier a soufflé. Il présente son p e n d u l e à l ' a p l o m b de Le p e n d u l e est à déconseiller c o m m e méthode d i a -
ces objets o u d ' u n e table q u i r e p r o d u i t les organes d u gnostique.
corps h u m a i n . O u encore, il fait passer le p e n d u l e au-
dessus d ' u n cercle irisé q u i est censé lui m o n t r e r les
zones malades.

Conséquence thérapeutique
Si son diagnostic est prêt, l'examinateur d e m a n d e à
Le diagnostic
son p e n d u l e quels sont les médicaments q u i " c o n v i e n -
par thermorégulation
n e n t " . La p l u p a r t d u t e m p s , le choix se p o r t e sur des
élixirs f l o r a u x de Bach (voir p. 194) o u sur des remèdes
homéopathiques (voir p. 176). Ensuite, le p e n d u l e est
— Historique
encore interrogé sur la d i l u t i o n exacte des p r o d u i t s . Si
des "allergies à certains a l i m e n t s " o n t été constatées, En 1 9 6 8 , le d o c t e u r Ernst Schwamm développa u n e
le p a t i e n t devra respecter le régime alimentair e pres- t e c h n i q u e de mesure de la température de la peau à
crit. l'aide de lumière i n f r a r o u g e , u n e t e c h n i q u e d e m e -
sure q u i p e u t se faire sans c o n t a c t avec la p e a u . C e t t e
t e c h n i q u e f u t ensuite a p p r o f o n d i e par Rost en 1 9 7 5 :
— Risques
il y a j o u ta u n thermomètre électronique à réaction r a -
Cette méthode m a g i q u e c o m p o r t e certains risques pide.
majeurs, n o t a m m e n t celui de poser un f a u x diagnostic
et de passer à côté de maladies existantes.
— Concept et explication de l'action

L'image t h e r m i q u e des p o i n ts de mesure détermine le


Critique
diagnostic : les mesures sont prises deux fois. Si cer-
• Le m o u v e m e n t d u p e n d u l e sidéral ne dépend pas taines zones restent froides à la deuxième prise de
des énergies cosmiques température, cela signifie q u e le corps n'est plus à
• Les i m p u l s i o n s p r o v i e n n e n t des c h a n g e m e n t s de même d e s'adapter aux c h a n g e m e n t s de température.
tension musculaire provoqués par le p o u l s . Elles Sur base de différences de températures de 0 à 0,2 d e -
s o n t dirigées par les p o s i t i o n s adoptées i n c o n s c i e m - gré centigrade , l'examinateur c o n c l u t à u n e " t o r p e u r
ment par la p e r s o n n e qui tient le p e n d u l e . La régulatoire" o u à des "réductions de l'immunité", q u i
science n o m m e ce p h é n o m è n e " m o u v e m e n t idéo- p e u v e n t être provoquées par un f o y e r d e maladie (voir
moteur". p. 2 8 1 ) .

• Il n'y a a u c u n d o c u m e n t ni preuve q u i nous i n f o r m e En cas de différence de plus d e T C , la personne en


de la véracité d ' u n diagnostic au p e n d u l e ; et les soi-di- vient à la conclusion q u e ces réactions de tempéra-
sant succès des thérapies q u i découlent de ce type de tures "exagérées" o u "chaotiques" sont probable-
diagnostic ne sont pas confirmés par des preuves t a n - m e n t le signe de maladies o r g a n i q u e s , d ' u n e t u m e u r ,
gibles. de p o l y a r t h r i t e o u de trouble s cérébraux.

294
La rhabdomar
la radiesthési
la géopathie

— Diagnostic p e u v e n t pas être identifiées à l'aide


de cette t e c h n i q u e . Ceci fait d o n c
Le p a t i e n t d o i t i n t e r r o m p r e t o u t e prise de préparations
courir au p a t i e n t le risque q u e des
à base de cortisone d e u x semaines avant les mesures
t u m e u r s présentes ne soient pas
et, deux jours avant cet e x a m e n de température, il d o i t
traitées à t e m p s .
aussi arrêter t o u s les autres médicaments.
• Le risque q u e des dents saines
D i r e c t e m e n t après q u e le p a t i e n t ait retiré ses vête-
soient extraites à cause d u test de
m e n t s , o u encore u n e demi-heure s e u l e m e n t après
température, est i m p o r t a n t .
q u e celui-ci se soit acclimaté à la température agréable
de la pièce ( 2 0 à 22°C), les premières mesures sont ef-
fectuées. — Conseil
Le thérapeute mesure le r a y o n n e m e n t de tempéra-
Le diagnostic par thermorégulation est à déconseiller.
t u r e d'au m a x i m u m 1 0 0 p o i n t s particuliers de la peau
sur la tête, sur les bras, sur le torse et au niveau des
dents. Ensuite, le p a t i e n t p l o n g e les d e u x mains p e n -
d a n t u n e m i n u t e dans de l'eau à 17°C et a t t e n d e n -
core u n e dizaine de m i n u t e s , dévêtu. Puis sa tempéra- La rhabdomancie,
t u r e est à n o u v e a u mesurée aux mêmes p o i n t s q u e la
première fois. Les valeurs sont ensuite traitées par o r - la radiesthésie, la géopathie
d i n a t e u r et imprimées sur p a p i e r

— Historique
— Risques
La première trace de sourciers se t r o u v e sur u n rouleau
C e t t e méthode d ' e x a m e n ne p r o v o q u e généralement de p a r c h e m i n q u i d a t e de 1 4 2 0 . Paracelse (1493-
pas d'effets secondaires, mais le d a n g er de f a u x d i a - 1541) connaissait les baguettes d e sourcier, mais il en
gnostic est g r a n d . rejetait les propriétés.
L'érudit Athanasius Kircher supposait, deux siècles
après Paracelse, que les baguettes de coudrier
— Critique
n'étaient pas attirées par l'eau et, p a r t a n t , ne pliaient
• L'appellation "procédé de thermorégulation" est pas vers le sol p o u r cette raison, mais qu'elles réagis-
fallacieuse car la régulation de la chaleur d u corps saient aux émanations de minerais. A l'aide de la b a -
n'est en réalité pas mesurée. g u e t t e de sourcier, o n recherchait les sources d'eau et
• La température de la peau est l a r g e m e n t influencée les gisements de m i n e r a i , mais aussi des chemins et
par les différences individuelles d e c o n s t i t u t i o n et des bornes disparus, des trésors enfouis , la p o s i t i on de
d'épaisseur des tissus a d i p e u x chez les patients, ainsi l ' e n n e m i , les meurtriers et les voleurs et la "fidélité
que par la température a m b i a n t e , l'humidité am- p e r d u e des f e m m e s et des jeunes f i l l e s " . De nos jours,
biantes et la v e n t i l a t i o n . Les écarts de température de les sourciers ne recherchent plus u n i q u e m e n t des
q u e l q u e s dixièmes de degré ne p e u v e n t d o n c être i n - sources d'eau o u des minerais mais aussi des s u b -
terprétés. C e t t e méthode est incapable de tirer des stances radioactives, des victimes d'avalanches, etc.
conclusions q u a n t à la présence éventuelle de m a l a - L'idée q u e l'inclinaison de la b a g u e t t e i n d i q u e des
dies chez le p a t i e n t . lieux néfastes p o u r la santé o u q u e l'on p e u t d i a g n o s -
• Une étude a révélé q u e - c o n t r a i r e m e n t aux affir- t i q u e r des maladies à l'aide d ' u n e b a g u e t t e de c o u -
m a t i o n s des utilisateurs - les maladies cancéreuses ne drier o u d ' u n p e n d u l e est née vers le milieu d u

295
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
:)ues non conven-
tionnels

19e siècle avec le professeur Moritz Benedict d e l'Uni- de la vie. Le Dr Hartmann a f f i r m a i t en 1 9 5 1 q u e


versité de V i e n n e . En 1 9 3 2 , von PohI découvrit le presque t o u t e s les maladies, y c o m p r i s les cancers,
rayonnennent terrestre et p e u de t e m p s après, les " m a - étaient i m p u t a b l e s aux rayons terrestres.
chines à guérir" fondées sur ce r a y o n n e m e n t se m i r e n t La "géopathie" n'est pas s e u l e m e n t la cause des
à fleurir u n p e u p a r t o u t . Le p o i n t c u l m i n a n t de cet e n - symptômes diffus, des épuisements, de l'insomnie et
g o u e m e n t f u t vécu par la radiesthésie dans les années des pertes d'appétit, elle d o i t aussi être en partie res-
3 0 et p e n d a n t le troisième Reich. Depuis c e t te époque, ponsable de l'apparitio n de r h u m a t i s m e s , de névral-
les spécialistes recherchent des zones "géopathiques" gies, de m a u x de tête, d ' a s t h m e , de la g o u t t e , d e scia-
qui p e u v e n t p r o v o q u e r des maladies. t i q u e , de problèmes intestinaux, de troubles de la cir-
Situation actuelle c u l a t i o n sanguine, d'hémorroïdes, d'eczéma et, e n f i n
Depuis 1 9 1 2 , la science s'occupe des t e c h n i q u e s de et n o n des m o i n d r e s , d u cancer.
sourcier; la dernière g r a n d e étude à ce sujet date de
1 9 8 9 - 1 9 9 0 et a été réalisée par la F o n d a t i o n d u Dr
— Procédé
Carstens. C e t t e étude f u t vérifiée par des scientifiques
allemands et américains. Leur conclusion : la preuve Les b a g u e t t e s de divers matériaux p e u v e n t faire o f f i ce
q u e les r a y o n n e m e n t s terrestres existent est aussi p e u de b a g u e t t e s de sourcier : f o u r c h e d ' u n noisetier,
t a n g i b l e q u e l ' a f f i r m a t i o n q u e certaines personnes o n t c o r n e d e bœuf, arc en plastique, en a l u m i n i u m o u en
le d o n d e p o u v o i r sentir les rayons en q u e s t i o n . laiton, etc.
De même, les conséquences éventuelles p o u r le On n o m m e biotenseur t o u t e a n t e n n e q u i p o r t e u n
m o n d e médical s o n t restées introuvables. Pourtant, de a n n e a u en métal doré à son s o m m e t . L'anneau a un
plus en plus d e n a t u r o p a t h e s utilisent des b a g u e t t e s côté plat " p o u r le testeur féminin " - et u n côté rainure
p o u r découvrir des foyers de maladie dans le corps d e p o u r le testeur masculin. Le biotenseur d o i t aussi, s'il
leurs patients et p o u r sélectionner les " b o n s " médica- est posé sur le dos de la m a i n , reconnaître les rayons
ments. cosmiques et la radioactivité.

A u j o u r d ' h u i , certains appareils assistés par o r d i n a -


teur s o n t aussi utilisés p o u r " m e s u r e r les rayons t e r -
Concept et explication de l'action
restres ".
Les radiesthésistes pensent q u e les rayons terrestres
p r o v i e n n e n t des failles géologiques et des veines d'eau
— Diagnostic
et qu'ils sont i m p u t a b l e s au magnétisme, à l'électri-
cité, à la conductivité d u sol, aux déplacements micro- Examen des "bandes d'ex citation" : le r h a b d o m a n c i e n
sismiques d u sol, aux émanations, aux aérosols et t i e n t la b a g u e t t e des d e u x mains en la présentant d e -
autres choses d u genre. Ces p o i n ts soi-disant d a n g e - v a n t lui et se dirige vers les e n d r o i t s où des "bandes
reux s o n t appelés " b a n d e s d ' e x c i t a t i o n " . Le rhabdo- d ' e x c i t a t i o n " s o n t supputées. Là où les rayons t e r -
m a n c i e n et électrophysicien Herbert Kônig a f f i r m e q u e restres " s o r t e n t " , la b a g u e t t e est censée s'arquer Le
les bandes d ' e x c i t a t i o n de la surface d e la terre sont fait q u e l ' h a b i t a t i o n soit située à même le sol o u au
constituées en réseau, q u e la distance entre deux de dernier étage d ' u n i m m e u b l e ne j o u e apparemment
ces bandes est d ' a u m o i n s d e u x mètres et q u e les i n - a u c u n rôle, car les " r a y o n s " en q u e s t i o n sont s u p p o -
tersections entre ces bandes s o n t "nocives en raison sés traverser le béton.
des maladies " (!). Ces bandes sont aussi appelées Bon n o m b r e de radiesthésistes a f f i r m e n t qu'ils p e u -
grille de Curry. v e n t t o u t aussi bien identifier les bandes d ' e x c i t a t i o n
Les radiesthésistes o n t t o u j o u r s pensé q u e les néfastes sur u n plan o u sur u n e carte q u e s'ils se t r o u -
"rayons terrestres" t r o u b l e n t les processus normaux vaient sur place.

296
La rhabdoma
la radiesthés
la géopathie

Diagnostic : p o u r examiner un client à la recherche de elle a pensé auparavant) et sur des m o u v e m e n t s rési-
maladies éventuelles, le r h a b d o m a n c i e n déplace la b a - duels des muscles des bras d u r h a b d o m a n c i e n . La b a -
g u e t t e , le biotenseur o u l'appareil de biorésonance le g u e t t e n'est d o n c pas m u e par des forces extérieures.
l o n g d u corps, sans t o u c h e r celui-ci. A u t r e variante : le • Il a déjà été prouvé par d ' i n n o m b r a b l e s études m e -
r h a b d o m a n c i e n t i e n t la b a g u e t t e d ' u n e m a in et exa- nées dans le m o n d e entier q u e l'on ne t r o u v e pas plus
m i n e de l'autre m a in le corps de son p a t i e n t . Si, p e n - d ' e a u , de minerais, de victimes d'avalanches, de zones
d a n t l'examen, le thérapeute o r i e n t e la b a g u e t t e à d'activité et autres avec l'aide d ' u n r h a b d o m a n c i e n
t o u r de rôle vers divers médicaments, l'inclinaison de q u e l'on en t r o u v e par le simple f r u i t d u hasard. En
la b a g u e t t e d o i t , soi-disant, i n d i q u e r lequel de ces mé- 1 9 8 9 , u n prix de 1 0 0 0 0 0 USD f u t mis en j e u aux États-
d i c a m e n t s est le b o n . Unis. Il devait être attribué au r h a b d o m a n c i e n qui

Diagnostic à distance : certains radiesthésistes cla- p o u r r a i t prouver q u e ses capacités particulières étaient

m e n t qu'ils p e u v e n t reconnaître des maladies s'ils bien réelles. A l'heure où nous écrivons ces lignes, l'ar-

o r i e n t e n t leur b a g u e t t e vers u n e p h o t o g r a p h i e , u n e g e n t n'a pas encore été distribué.

g o u t t e de sang o u u n autre "échantillon" d u p a t i e n t . Géopattiie


Conséquence tinérapeutique : la p l u p a r t d u t e m p s , • Le lien qui existerait entre les " b a n d e s d ' e x c i t a t i o n "
le r h a b d o m a n c i e n r e c o m m a n d e r a à son p a t i e n t de et u n e a u g m e n t a t i o n d u n o m b r e d e maladies, de c a n -
c h a n g e r son lit de place. O u alors il "débarrassera la cers o u de décès n'a pas encore été prouvé à ce jour.
z o n e dangereuse de l ' h a b i t a t i o n de ses rayons n o c i f s " . • Les appareils proposés pour se protéger des
Pour se protéger des "rayons terrestres" et p o u r les "rayons terrestres" ne p e u v e n t avoir a u c u n e f f e t . Les
éliminer, les radiesthésistes p r o p o s e n t différents a p p a - spécialistes chargés d'en étudier la c o m p o s i t i o n y o n t
reils. trouvé d u mastic d e vitrier, de la terre, d u thé, des fils
de cuivre, de l'hémimorphite, de l'huile p o u r salade,
des bagues de c a o u t c h o u c , des bougies, de la laine et
— Risques
bien d'autres choses encore. Il n'est d o n c pas étonnant

Cette méthode présente un g r a n d d a n g e r : celui de q u e n o m b r e de ces appareils p o r t e n t la m e n t i o n "Inef -

passer à côté de maladies présentes chez le p a t i e n t. En ficace si o u v e r t !". Les appareils de " p r o t e c t i o n " ,

o u t r e , le r h a b d o m a n c i e n risque de semer sans raison la " a n t i - r a y o n s " o u de "mise à la t e r r e " sont u n m e n -

crainte de maladies chez son p a t i e n t . songe p o u r les acquéreurs.

• Les r h a b d o m a n c i e n s n ' o n t pas p u , lors d ' u n test


réalisé avec leurs appareils, dire si ceux-ci étaient b r a n -
— Critique
chés o u n o n .
L'absurdité de l'activité d e r h a b d o m a n c i e n a déjà été Utiiisation sur le corps et les médicaments
confirmée à de n o m b r e u s es reprises par des études i n - Les preuves m a n q u e n t p o u r a f f i r m e r q u e la b a g u e t t e
t e r n a t i o n a l e s à g r a n d e échelle. de sourcier puisse sentir la présence de foyers de mala-
Bandes d'ex citation dies o u de maladies dans le corps h u m a i n . Il est t o u t
• Les rayons d o n t les r h a b d o m a n c i e n s c l a m e n t l'exis- aussi d o u t e u x q u e cette t e c h n i q u e p e r m e t t e de trouver
tence n'existent a b s o l u m e n t pas. Sous la surface t e r - les médicaments adéquats p o u r u n e p a t h o l o g i e d o n -
restre, l'eau ne coule pas dans des veines mais f o r m e née. Les faux diagnostics sont d o n c plus q u e probables.
des nappes planes.
• La t e n d a n c e q u ' a la b a g u e t t e à s'arquer est scienti-
— Conseil
f i q u e m e n t explicable et se f o n d e sur plusieurs facteurs,
sur des m o u v e m e n t s instinctifs dits idéomoteurs (une Le diagnostic posé à l'aide d ' u n e b a g u e t t e d e sourcier
personne b o u g e son corps dans la direction à laquelle est à déconseiller.

297
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels

Le diagnostic q u e les organes q u i c o r r e s p o n -


d e n t à ces zones o n t des pro-
de la langue, de la main, / blêmes.

du pied
Diagnostic de l'oreille, de la main
et du pied : des idées similaires

et de l'oreille s o n t défendues par les r e s p o n -


sables de diagnostics q u i tiren t
des conclusions de la f o r m e et de
la structur e de l'oreille, de la main et d u pied.
— Historique
Toutefois, les personnes q u i utilisent la main p o u r
Depuis t o u j o u r s , les médecins o n t examiné la couleur poser u n diagnostic ne disent pas si ces dessins f o n t ré-
et l'aspect d e la langue d e leurs patients p o u r décou- férence à u n problème de santé révolu, présent o u f u -
vrir les traces d'éventuels trouble s et maladies. Parallè- tur.
l e m e n t à cela s'est développé u n diagnostic indépen- Le sillon d e l'oreille est censé signaler u n i n f a r c -
d a n t de la l a n g u e, q u i - à l'instar de l'iridologie (voir t u s . La raison p o u r laquelle u n tel lien d e cause à e f -
p. 2 8 7 ) - considère q u e les organes sont représentés f e t existe n'est c e p e n d a n t pas expliquée par les
sur certaines zones précises de la langue. Ce genre de adeptes.
diagnostic de la langue j o u e u n rôle essentiel dans la
médecine t r a d i t i o n n e l l e chinoise (voir p. 148).
— Indications
Dans la médecine p o p u l a i r e , la f o r m e des mains et
les lignes d e la m a i n ne s o n t pas u n i q u e m e n t utilisées Le diagnostic de la langue p e r m e t t r a i t s u r t o u t d ' i d e n -
p o u r prédire l'avenir : de t o u t t e m p s o n a cherché sur tifier des maladies des organes internes d u corps.
ces mains le signe de maladies bien réelles. L'idée L'analyse des pavillons des oreilles p e r m e t t r a i t q u a n t à
q u e la s t r u c t u r e d ' u n e p a r t i e d u corps p e u t d o n n e r elle de voir si le risque de maladie cardiaque est pré-
des i n f o r m a t i o n s sur l'état de santé d ' u n e a u t r e par- sent chez le p a t i e n t .
tie d u corps est aussi très répandue en ce q u i Le diagnostic de la main et d u pied se t a r g u e
concerne les i n f o r m a t i o n s q u e p e u v e n t d o n n e r les d ' i d e n t i f i e r les états de m a n q u e , ainsi q u e la prédispo-
pieds (voir méthode G r i n b e r g p. 2 1 8 et réflexologie sition à certaines maladies et t o u t e s les maladies,
p l a n t a i r e p. 2 1 7 ) , ainsi q u e la f o r m e d u lobe de qu'elles soient physiques o u psychiques, y c o m p r i s le
l'oreille. L'auriculothérapie (voir p. 1 8 9 ) c o m p r e n d sida.
l'ensemble de l'oreille dans son c o n c e p t d e maladi e
et de thérapie.
— Risques

• L'emploi de ces méthodes fait courir le risque de


— Concept et explication de l'action
poser de f a u x diagnostics et de ne pas détecter cer-
Diagnostic de ia iangue : les organes se présenteraient taines maladies existantes.
sur la langue de la manière d o n t ils sont disposés dans • Ce genre de diagnosti c p e u t faire peur au p a t i e n t
le corps. C e t t e dispositio n est expliquée par le fait q u e de manière t o t a l e m e n t inutile.
la langue, à l'instar de ces autres organes, est aussi a p - • A m e n é avec insistance ( l e c t u r e d e la m a i n ) , ce
provisionnée en influx par le système nerveux s y m p a - d i a g n o s t i c p e u t se t r a n s f o r m e r en u n e "prophétie
thique. q u i se réalise d'elle-même" : le p a t i e n t a u q u e l o n
Les coloration s particulières et les b o u r s o u f l u r e s de dit qu'il souffre c o m m e n c e à ressentir c e t t e s o u f -
certaines zones s e u l e m e n t s o n t censées être le signe france.

298
Le diagnostic
de la langue,
la main, du pie
et de l'oreille

— Critique férence de la p o p u l a t i o n en q u e s t i o n , personne ne


présentait dans ia main le signe des "calculs biliaires".
• Ces concepts ne s o n t pas en phase avec les règles
Un autre g r o u p e de 2 0 0 patients - p a r m i lesquels 100
a n a t o m i q u e s connues.
présentaient u n e vésicule saine et 100 autres devaient
• Il y a des divergences majeures entre les indices et
subir u n e i n t e r v e n t i o n à la vésicule - f u t examiné à la
leur interprétation si l'on passe d ' u n e x a m i n a t e u r à
recherche d u signe des "calculs biliaires" sur la m a i n .
l'autre.
Le résultat o b t e n u s'est avéré aussi fiable q u ' u n j e u de
• Bien souvent, des diagnostics fantaisistes sont p o -
hasard.
sés et les patients se v o i e n t suggérer des mesures thé-
• Le sillon d u lobe de l'oreille - ceci a d'ailleurs été a t -
r a p e u t i q u e s et préventives de sources bien obscures.
testé par u n e étude clinique - ne p e u t en a u c u n cas
• Ces " d i a g n o s t i c s " ne résistent pas à u n e vérifica-
j o u e r le rôle d ' i n d i c a t e u r de risque p o u r les crises car-
t i o n . Une étude menée auprès de patients par l ' u n i -
diaques.
versité de M a r b u r g a prouvé q u e le dessin de la p a u m e
i n d i q u a n t soi-disant la présence de problèmes car-
diaques avait été découvert chez 6 personnes sur 10,
alors q u e seul 0,2 % de la p o p u l a t i o n en q u e s t i o n
— Conseil
s o u f f r a i t réellement d e t r o u b l e s cardiaques. Le diagnostic de la langue est à déconseiller. Les dia-
• 15 à 2 0 % de la p o p u l a t i o n s o u f f r e n t de calculs b i - gnostics posés à partir de la m a i n , de l'oreille o u d u
liaires; p o u r t a n t , lorsque l'on a testé u n g r o u p e de ré- pied sont t o u t aussi inadéquats.

299
'léraDies anticancéreuses

300
Thérapies
anticancereus

301
Thérapies
mticancéreuses

" C a n c e r " est un t e r m e collectif p o u r travail, le risque de cancer augmente


désigner plus de c e n t espèces diffé- encore en cas de t a b a g i s m e et d'abus
rentes de croissances tumorales ma- d'alcool.
lignes. C h a q u e cellule, sanguine, m u s - Les rayons ultraviolets o u les rayons X
culaire o u o r g a n i q u e , d o i t effectuer auxquels o n est exposé au travail, p e n -
certaines tâches p o u r lesquelles elle est d a n t nos loisirs o u lors d ' u n examen
programmée. Lorsque le p r o g r a m m e médical p e u v e n t également e n g e n d r e r
déraille, la cellule perd sa f o n c t i o n et se le cancer. Les virus et les bactéries p e u -
m u l t i p l i e de manière incontrôlée. Dans v e n t aussi j o u e r u n rôle dans son a p p a -
le corps h u m a i n , des cellules cancé- rition.
reuses naissent sans cesse et p a r t o u t .
Elles sont généralement reconnues par
le système i m m u n i t a i r e et détruites. Prévention
Lorsque le système i m m u n i t a i r e " o u b l i e " une cellule On p e u t limiter le risque de cancer par un m o d e de vie
cancéreuse, elle p e u t c o m m e n c e r à se multiplier et f o r - adapté :
mer une t u m e u r . Si la t u m e u r est m a l i g n e , ses cellules • Vu le f a i t que 3 0 à 4 0 % , voire 50 % des cancers
pénètrent dans le système des cellules avoisinantes et s o n t i m p u t a b l e s à une mauvaise a l i m e n t a t i o n , il est
les détruisent. utile d ' a d a p t e r ses h a b i t u d e s alimentaires : choisissez
On ne sait t o u j o u r s pas clairemen t p o u r q u o i une des a l i m e n ts riches en fibres et pauvres en graisses.
cellule reçoit un signal de départ p o u r un développe- Évitez les aliments rôtis o u en s a u m u r e , la viande f u -
m e n t erroné. Il s'agit p r o b a b l e m e n t d ' u n concours de mée et les graisses brûlées dans la poêle. Jetez les d e n -
différents facteurs : des substances d u corps même, rées moisies : certaines moisissures c o n t i e n n e n t des
des substances cancérigènes p r o v e n a n t de l'alimenta - substances t o x i q u e s cancérigènes (les afiatoxines).
t i o n o u de l'air et sans d o u t e aussi un stress émotion- • Cessez de f u m e r . Si c'est impossible, d i m i n u e z f o r -
nel. t e m e n t votre c o n s o m m a t i o n de tabac.
L'idée d ' u n e "personnalité cancérigène" o u d ' u n e • Limitez votre c o n s o m m a t i o n d ' a l c o o l .
prédisposition m e n t a l e au cancer n'a c e p e n d a n t pas • Évitez l'exposition intensive au soleil.
pu être vérifiée. Il est à présent certain q u e des conflits • Tentez de guérir les i n f l a m m a t i o n s c h r o n i q u e s .
psychologiques en soi ne p e u v e n t e n g e n d r e r le cancer. • Soignez votr e hygiène i n t i m e .
Les thérapeutes alternatifs le prétendent p o u r t a n t à • Évitez le c o n t a c t avec des matériaux c o n t e n a n t de
c h a q u e fois. l'amiante.
Une des causes les plus fréquentes de cancer est • Respectez s c r u p u l e u s e m e n t les indications lors de
bien sûr le t a b a g i s m e . Pour les cancers des p o u m o n s , l'utilisation de p r o d u i t s de p r o t e c t i o n d u bois et de
des bronches, des lèvres, de la g o r g e et de la vessie, le pesticides d'intérieur et d'extérieur.
lien causal est indéniable. L'abus d'alcool renforce l'ef- • Renseignez-vous sur le respect des mesures de sé-
f e t de la fumée de cigarette et a u g m e n t e encore le curité sur le lieu d u travail.
risque. C h a q u e fois que l'on est " é m é c h é " (deux p o u r • Faites s u f f i s a m m e n t d'exercice physique et p r a t i -
mille d'alcool dans le sang), o n aide d'éventuelles cel- quez un s p o r t d ' e n d u r a n c e (voir thérapie du m o u v e -
lules cancéreuses à échapper au système i m m u n i t a i r e . m e n t p. 75), de préférence deux fois par semaine.
La nature cancérigène de q u e l q u e 1 0 0 0 substances • Profitez des occasions p o u r faire procéder réguliè-
c h i m i q u e s a également été confirmée. Sur le lieu d u r e m e n t à un dépistage préventif.
travail, 17 substances cancérigènes avérées et
127 p r o d u i t s suspects sont utilisés. Dans le milieu d u

302
Traitement
du cancer

Alimentation saine comme prévention du cancer

Beaucoup de légumes contiennent des substances • Les abricots et les mangues, les betteraves rouges et
bioactives qui peuvent protéger contre le cancer (voir les carottes, la betterave fourragère, les épinards, la salade
aussi p. 8 3 ). et le chou vert contiennent des substances qui
• Grâce à leur teneur élevée de ces substances, tous les stimuleraient le système immunitaire et freineraient ainsi
choux, le brocoli en tête, et l'ail ainsi que tous les autres le développement des tumeurs.
membres de sa famille, ont un effet particulièrement • Lors d'un cancer existant, les aliments suivants peuvent
protecteur. Les tomates, les radis, les fraises, l'ananas et offrir un soutient : les baies, les agrumes, les raisins, les
les poivrons ont également un effet généralement noix, le carvi, la menthe poivrée, le soja et le brocoli.
protecteur contre le cancer. Achetez de préférence des fruits et légumes de saison,
• Certaines espèces de légumes préviennent activement frais et en provenance de l'agriculture biologique. La
les cancers de l'estomac, des intestins et probablement portion quotidienne de légumes, sans compter les
aussi du poumon : le brocoli, le soja, le chou, le chou- fleur, pommes de terre, devrait représenter 2 0 0 grammes au
le chou blanc, la choucroute. Les substances bioactives des moins. Consommez- en une grande partie sous forme de
légumineuses, des graines de tournesol, du sésame et les crudités, de préférence pour le plat principal. Hachez et
huiles pures végétales réduisent le risque pour le côlon. coupez les légumes après les avoir soigneusement lavés,

• Les substances contenues dans les enveloppes de peu de temps avant de les consommer Prévoyez d'intégrer

grains de blé complet ont surtout une action préventive dans votre régime de nombreuses variétés de choux et des

contre les cancers du sein, de l'utérus et de la prostate. produits de céréales entières. Terminez par des fruits crus.

Important : le dépistage précoce le plus de succès à deux c o n d i t i o n s : il f a u t enlever suf-


f i s a m m e n t de tissu sain a u t o u r de la t u m e u r p o u r q u ' i l
Dans nos pays industrialisés, u n e p e r s o n n e sur trois d é -
ne reste plus la m o i n d r e cellule cancéreuse et il ne p e u t
v e l o p p e u n cancer dans le c o u r a n t de sa vie. Le risque
y avoir d'autres foyers de cancer dans le corps (méta-
de développer u n cancer a u g m e n t e avec l'âge. Les
stases). Les rayons et la chimiothérapie ne sont utiles
chances de survie o n t augmenté p o u r t o u s les cancers
q u e p o u r certains types de cancers et à certains stades.
depuis 2 0 ans grâce à l'amélioration d u dépistage pré-
L'échauffement des t u m e u r s ( h y p e r t h e r m i e locale)
coce et aux progrès réalisés dans le t r a i t e m e n t d u c a n -
p e u t en soutenir l'effet. Les t r a i t e m e n t s h o r m o n a u x
cer. Un succès i m p o r t a n t a été o b t e n u p o u r le t r a i t e -
o b t i e n n e n t u n résultat p o u r des cancers déterminés
m e n t des enfants. Bien plus de patients cancéreux
par u n facteu r h o r m o n a l . O n est considéré c o m m e
p o u r r a i e n t être guéris si la maladie était détectée plus
guéri lorsque la t u m e u r a t o t a l e m e n t disparu, c'est-à-
tôt et traitée de façon ciblée. Un t r a i t e m e n t efficace ne
dire qu'elle ne p e u t plus être détectée par les m o y e ns
p e u t en a u c u n cas être reporté.
d i a g n o s t i q u e s usuels, et q u e le p a t i e n t survit encore
5 ans.

Pour b e a u c o u p de cancers, la guérison n'est pas


Traitement du cancer possible mais des soins palliatifs p e u v e n t être a p p l i -
Dans le meilleurs des cas, c'est la guérison q u e vise le qués. Les spécialistes d u cancer o u o n c o l o g u e s signi-
t r a i t e m e n t . Ceci réussit p o u r u n p a t i e n t cancéreux sur f i e n t par là u n e réduction de la t u m e u r p e r m e t t a n t de
trois. La méthode la plus radicale, l'opération, connaît p r o l o n g e r la vie et de réduire les plaintes. Un p a t i e n t

303
Thérapies
anticancéreuses

cancéreux sur trois p e u t ainsi encore vivre p e n d a n t des c o m m e n c e par de simples médicaments a n t i d o u l e u r et
années avec le cancer. t e r m i n e par la m o r p h i n e , produits q u i peuvent prévenir
Le t r a i t e m e n t d ' u n cancer est très c o n t r a i g n a n t , et soulager la d o u l e u r lorsqu'ils sont administrés selon
mais les plaintes p e u v e n t être soulagées par des m e - un schéma bien déterminé dans le t e m p s .
sures à a p p l i q u e r soi-même et par des i n t e r v e n t i o ns Il n'existe pas de p r o d u i t s alternatif s qui s o u l a g e n t
plus légères. Les d o u l e u r s i m p o r t a n t e s p e u v e n t égale- mieux, mais certaines substances d ' o r i g i n e végétale
m e n t être soulagées par des médicaments. p e u v e n t soutenir la thérapie palliative. Dans les cli-
niques spéciales d u cancer et d e la douleur, ce genre
de substances s o n t également utilisées.
Chances de survie En A l l e m a g n e et en A u t r i c h e , cela f a i t quelques a n -
L'évolution d e la maladie p e u t être très différente d ' u n nées déjà q u e des expériences s o n t menées sur l'effet
t y p e de cancer à l'autre. Certains types de cancers i n - revigorant, analgésique et positif p o u r l'appétit d u
curables p e u v e n t évoluer p e n d a n t des années sans chanvre (cannabis) et de la marijuan a chez les patients
plaintes et ne d e m a n d e n t pas de t r a i t e m e n t p e n d a n t cancéreux.
de longues pfiases. B e a u c o u p d e patients cancéreux
p e u v e n t vivre sans la m o i n d r e l i m i t a t i o n avec des t u -
Conseil
m e u r s c h r o n i q u e s.

Lors d ' u n e résurgence, o n t r a i t e alors selon le p r i n - Les mesures et m o y e n s précités sont particulièrement
cipe suivant : le m o i n s possible, a u t a n t q u e nécessaire. conseillés.
Le pronostic est m o i n s b o n lorsque la t u m e u r est à u n
stade avancé o u g r a n d i t r a p i d e m e n t .
Le déroulement individuel d u cancer p e u t f o r t e -
Angoisse et espoir
m e n t diverger de l'espérance de vie m o y e n n e : u n c a n - Un diagnostic de cancer est u n f a m e u x c o u p porté à
cer p e u t évoluer bien plus r a p i d e m e n t mais aussi bien l'image de p e r f e c t i o n immaculée q u e l'on a de sa per-
plus l e n t e m e n t q u e prévu. sonne : u n e partie d e son p r o p r e corps est n o n seule-
Les cancers p e u v e n t s o u v e n t s'arrêter dans leur m e n t m a l a de mais devenue "maligne" de surcroît.
évolution spontanément. Dans d e très rares cas, des Certaines idées d e v i e n n e n t alors obsédantes : " Q u e l
t u m e u r s régressent sans q u e ceci puisse être imputé à est le mal q u i m ' e n v a h i t ? Q u e puis-je faire p o u r re-
l'action d ' u n t r a i t e m e n t . t r o u v e r m a b o n n e santé ? " Cette o p p o s i t i o n entre b o n

La volonté de vivre et la c o n f i a n c e dans l'équipe s o i - et mal se reflète dans la critique s o u v e n t formulée par

g n a n t e j o u e n t u n g r a n d rôle dans l'évolution de la m a - r a p p o r t à la médecine établie q u i a m p u t e , i n t o x i q u e et

ladie. Le " s u p p o r t social" de la f a m i l l e et des amis ainsi irradie, par rapport à une médecine alternative

q u e les expériences positives p e n d a n t et après des "douce" et " h o l i s t i q u e " q u i p r o m e t de construire,

phases aiguës s o u t i e n n e n t la guérison. désintoxiquer, régénérer, renforcer et harmoniser.

Les mesures reprises dans le cadre p e u v e n t rendre L'une ne vise en apparence q u e la maladie, l'autre le

la vie avec le cancer plus facile et lui d o n n e r u n sens. fait d'être malade.

Les succès limités et les désagréments des thérapies


conventionnelles sont c o n n u s d e t o u t le m o n d e . Le fait
Douleur q u e " l ' a l t e r n a t i f " n ' a p p o r t e rien o u e n g e n d r e des e f -
Un p a t i e n t cancéreux sur deux souffre. Un tiers des m a - fets secondaires est c e p e n d a n t t u , c o n s c i e m m e n t o u
lades incurables e n d u r e n t des souffrances i m p o r t a n t e s . inconsciemment.
L'Organisation m o n d i a l e d e la Santé a établi u n plan en Un n a t u r o p a t h e q u i travaille de façon honnête,
étapes p o u r un t r a i t e m e n t efficace de la d o u l e u r q u i connaît ses limites et celles de ses remèdes les respec-

304
Angoisse
et espoir

Recommandations aux patients cancéreux

• La période entre la suspicion de cancer et le diagnostic à cette conversation. Rassemblez un maximum


définitif est extrêmennent dure pour l'intéressé. Demandez d'informations et ne prenez pas de décisions trop rapides.
à votre médecin d'être disponible pour une discussion à • Demandez à votre thérapeute d'être disponible lorsque
tout moment. Si vous avez peur, n'hésitez pas à vous vous avez besoin de lui.
adresser à un centre ou un service où vous pourrez • Vos chances ne dépendent pas uniquement de
demander conseil par téléphone. Dans l'hôpital le plus l'accompagnement médical, mais aussi de votre état
proche, par l'intermédiaire de lignes téléphoniques d'esprit positif, de votre volonté de vivre, du dévouement
spéciales (0800/ 15.800 pour l'Association contre le cancer des membres de votre famille et de vos amis. Celui qui a le
et 0800/ 118.88 pour l'Œuvre belge du cancer), on vous courage d'échanger ses expériences dans un groupe
dira où aller pour de l'aide. d'entraide, de bien percevoir les habitudes qui rendent

• Lorsque le cancer a été irrémédiablement constaté et malade, de changer sa vie en conséquence, et qui

que les caractéristiques, le stade et les éventuelles recherche pour ce faire un accompagnement

métastases sont connus, demandez à votre médecin qu'il psychologique, peut nettement améliorer et même

vous explique clairement le diagnostic, le plan de prolonger les années qui lui restent à vivre.

traitement, l'effet, les effets secondaires et les • Lorsque la peur et les soucis deviennent trop
conséquences des traitements prévus. Vous avez insupportables, vous pouvez vous diriger vers un groupe
également le droit d'être informé des alternatives d'entraide, vers un centre d'avis psychosocial ou vers un
possibles. psychothérapeute spécialisé dans le cancer.
• Il est utile qu'une personne de confiance participe aussi

fera. La ligne q u i sépare u n e thérapie " n a t u r e l l e " c o m - fets secondaires, assurer u n meilleur état général et
plémentaire de la t r o m p e r i e pseudo-médicale ou une h u m e u r plus positive. Mais même ces a t t e n t e s ne
même d e la charlatanerie carrément d a n g e r e u s e est se réalisent pas : u n e étude américaine a comparé
c e p e n d a n t très vague. Un p a t i e n t p e u t à peine faire la deux g r o u p e s quasi identique s de patientes atteintes
différence. de cancer d u sein et a constaté q u e les f e m m e s q u i

Plus l o n g u e est la s o u f f r a n c e , plus f a c i l e m e n t les étaient soignées par les méthodes c o n v e n t i o n n e l l e s v i -

patients cancéreux c h e r c h e r o n t le salut auprès de n a - vaient plus l o n g t e m p s et mieux q u e celles q u i s'étaient

t u r o p a t h e s . O n assiste à u n déluge d ' a n n o n c e s sur "le soumises à u n t r a i t e m e n t n o n c o n v e n t i o n n e l dans u n e

succès o b t e n u par des thérapies anticancéreuses i n h a - clinique spéciale.

b i t u e l l e s " , mais à ce j o u r il n'y a a u c u n e preuve a c c e p - Les thérapies n o n c o n v e n t i o n n e l l e s a t t i r e n t parce


table d e thérapies " h o l i s t i q u e s " o u " b i o l o g i q u e s " q u i qu'elles répondent d e manière idéale aux c o n c e p t i o n s
a u r a i e n t eu q u e l q u e e f f et sur des t u m e u r s o u q u i a u - des non-initiés à p r o p o s d u cancer : ils recherchent le
raient prolongé la vie. Seul u n p a t i e n t cancéreux sur c o u p a b l e p a r m i des causes internes, c o m m e u n e m a u -
dix espère v r a i m e n t u n e guérison par u n e méthode vaise manière de vivre, u n mauvais état d'esprit, des
n o n c o n v e n t i o n n e l l e . La m o t i v a t i o n est souvent t o u t phénomènes d e m a n q u e , des "scories" et i n t o x i c a-
autre : p r e n d r e les choses en mains, t o u t essayer, r e n - tions, des causes psychiques et u n système i m m u n i -
forcer l'effet d u t r a i t e m e n t usuel et en atténuer les e f - taire q u i déclare f o r f a i t . O n p r o m e t de rétablir l'équi-

305
Thérapies
anticancéreuses

Mieux vivre avec le cancer

• Un "programme" complet semble offrir le meilleur cependant pas d'effet sur la croissance tumorale. L'art-
gage de succès : en plus du passage à une alimentation thérapie (voir p. 175) et la musicothérapie (voir p. 134)
savoureuse, facile à digérer et éventuellement complète peuvent diminuer la labilité psychologique et procurer plus
(voir aussi Alimentation saine comme prévention du cancer de respect pour sa personne. Les thérapies de mouvement
p. 303), il est utile d'arrêter de fumer, de boire de l'alcool et respiratoires (voir p. 128) améliorent la condition
et de prendre d'autres drogues. physique, la forme et le sentiment de bien- être général.
• Si l'on parvient à apprendre une méthode de relaxation • La psychothérapie peut offrir plus de qualité de vie et
ou une technique d'autosuggestion (voir p. 121), les effets soulager la souffrance. Les méthodes à succès sont la
secondaires du traitement indispensable, comme la thérapie comportementale, les groupes de relaxation, la
nausée, la nervosité ou la peur, seront atténués ou plus visualisation et la thérapie familiale pour conseiller et
facilement supportés. décharger les proches. Le travail psychothérapeutique en
• L'hypnose (voir p 132) peut également avoir un effet similaire groupe peut freiner la croissance tumorale de façon
• Certaines substances d'origine végétale peuvent visible. Il n'est cependant pas encore prouvé si d'autres
procurer un sentiment de mieux- être (voir p. 103). méthodes peuvent endiguer le cancer

• Beaucoup de patients cancéreux trouvent un • En composant les numéros d'appel spécialisés (Cancer-
soulagement dans les traitements anthroposophiques (voir Info et Ecoute Cancer, voir p. 305) et auprès des
p. 172) ou homéopathiques (voir p. 176). Ceux- ci n'ont mutualités, on peut obtenir nombre d'informations utiles.

libre interne ou le renforcennent du système im m uni- m ét hodes non convent ionnelles est véritablem ent ap -
taire, ce qui colle bien à cett e im age du cancer en tant propriée pour soulager la vie avec et après le cancer,
qu'ex pression d 'une m aladie de l'ensem ble de l'orga- des procédures périodiques (par ex em ple une cure
nism e et qui doit d onc être traitée en considérant d'injections) assurent au m oins une conversat ion régu-
"l'ent ièret é" de la personne. lière ent re le patient et le m édecin. En tant que pro-
La plupart des m ét hodes alternatives sont d onc ap - m esse "m at érialisée" de réconfort et de soins, elles
pliquées à la fin du t rait em ent médical en guise "d ' a c- peuvent faire disparaître l'angoisse et m êm e e n g e n -
co m p a g n e m e n t " ou de "so u t i e n ". Si ça ne peut faire drer un effet placebo (voir p. 20) lor sq u'aucune t héra-
du bien, ce ne peut faire du m al, telle est la devise, pie efficace n'est possible. Ceci ne devient dangereux
avec l'espoir d'éviter une récidive et que la m aladie se qu'à partir du m om en t où un t rait em ent ciblé doit être
stabilise. envisagé et que cette opport unit é n'est pas saisie

Les proches ex ercent souvent une cert aine pression parce q u'on croit en l'alternative. On ne parle guère

car ils y voient un m oyen d'intervenir eux - mêmes. Ceci des t rait em ent s alternatifs qui dim inuent l'effet d'une

j oue un rôle im port ant lorsqu'ils se sent ent coupables thérapie usuelle dans cert aines circonst ances, a u g -

de la période d'avant la m aladie et qu'ils veulent à pré- m ent ent la croissance t um orale et réduisent encore le

sent faire t out ce qui est possible, quel q u'en soit le t em ps qui reste à vivre au patient.

prix.
Les m ét hodes. non convent ionnelles peuvent égale-
m ent aider les m édecins à vaincre leur sent im ent d'im -
La santé à tout prix
puissance et à écarter l'om bre de la mort. Les thérapies alternatives ont le mérite d'inciter les m a-
M ê m e si seule une t out e petite minorité parmi les lades à plus de responsabilité envers eux- mêmes, à

306
La santé
à tout prix

une a l i m e n t a t i o n plus équilibrée et à u n m o d e de vie Au lieu d ' a d o p t e r u n e a t t i t u d e critiqu e face à la


m o i n s stressant. c o n s o m m a t i o n croissante de médicaments et à la m u l -
Toutefois, l'idée q u e " t o u t est possible en méde- t i p l i c a t i o n des examens, les thérapies alternatives sui-
c i n e " y est également très répandue. Certains p r o m e t - v e n t le m o u v e m e n t en a d m i n i s t r a n t aux cancéreux une
t e n t la guérison d u cancer par u n r e n f o r c e m e n t d u sys- masse d e remèdes d o n t la c o m p o s i t i o n est incontrô-
tème i m m u n i t a i r e , d'autres f o n t croire dans la presse à lable et ce, p o u r réduire leur angoisse de la m o r t . Des
sensation q u e les miracles sont possibles. prescriptions " h o l i s t i q u e s " c o m p t a n t 3 0 comprimés.

Comment reconnaître les charlatans

• Ils ont découvert leur méthode par hasard, lui ont • Le traitement "fonctionnerait mieux que la médecine
donné leur nom et sont soi- disant les seuls à pouvoir académique". Le succès est la règle, les échecs sont
l'appliquer. inconnus.

• Ils se servent de la presse à sensation pour recruter des • La méthode est appliquée depuis des années, mais ne

clients pour leur "percée dans le traitement du cancer". reçoit pas la reconnaissance de la médecine académique.
• La méthode est particulièrement mystérieuse.
• Ils découvrent et traitent "le cancer avec une méthode
• Le traitement comprend des régimes extrêmes.
aliround", alors que la médecine établie distingue plus de
• Ces thérapeutes se vantent du fait de compter des
100 cancers différents.
célébrités parmi leurs patients, ou du fait qu'ils sont
• Contrairement à la médecine qui aborde chaque
"poursuivis" par la médecine académique.
affection tumorale de façon ciblée, ils traitent la personne
• Comme "preuve" de leur succès, ils montrent souvent
comme un ensemble et promettent de pouvoir vaincre
des lettres de remerciement de "malades guéris".
ainsi le cancer.
• Les "produits miracles" contre le cancer sont souvent
• Leurs théories très personnelles sur la naissance du offerts par des entreprises de vente par correspondance.
cancer, leurs tests diagnostiques particuliers pour Pour le guérisseur, ceci présente des avantages : il n'est
reconnaître un cancer imminent (précancérose) ou un pas directement confronté à la souffrance des patients, il
cancer et le traitement proposé "collent" de façon idéale : fait de bonnes affaires et se trouve quasiment hors de
là où aucun cancer n'a été médicalement diagnostiqué, ils portée quand la thérapie ne porte pas ses fruits.
constatent un risque de cancer ou un cancer; par le même
• Méfiez- vous des organisations aux noms ronflants.
genre de test, ils "prouvent" ensuite que le danger de
Elles offrent souvent des traitements et/ ou des
cancer est écarté. Si l'intéressé développe vraiment un
médicaments suspects dont l'effet est controversé. La
cancer, cela constitue la preuve de l'exactitude du
prudence s'impose lorsque le traitement et la facture
pronostic révélé par le test.
n'émanent pas d'un médecin mais bien par d'une firme ou
• Le remède ou la méthode proposés sont présentés d'un "institut".
comme la "thérapie d'accompagnement" idéale : une • Méfiez- vous aussi de l'offre émanant de cliniques de
thérapie douce et "biologique" sans effets secondaires. cancer "biologiques". Il s'agit souvent d'une façon de
Selon leurs propres dires, elle peut non seulement être faire fructifier des investissements sans trop de risques.
utilisée contre le cancer, mais aussi comme prévention et Vérifiez le caractère fiable de ce genre d'organisations en
moyen de lutte contre d'autres maladies chroniques. téléphonant aux numéros déjà communiqués.

307
Thérapies
anticancéreuses

injections et suppositoires ne s o n t pas exceptionnelles. m e n t limiter leurs souffrances. Si u n thérapeute n ' o b -


Il est à n o t e r q u e d e telles c o m b i n a i s o ns s o n t s o u v e n t t i e n t pas de résultat à l'aide de sa p r o p r e méthode,
taxées de " p r o g r a m m e i n d i v i d u e l " alors q u e t o u s les l'éthique médicale et le d r o i t médical l ' o b l i g e n t à u t i l i -
patients reçoivent la même c o m b i n a i s o n . En o u t r e , il ser des méthodes c o n f o r m e s à la s i t u a t i o n actuelle de
est c o u r a n t q u e les t r a i t e m e n t s alternatifs soient p o u r - la médecine, sous peine d'être punissable.
suivis même si la maladie ne f a i t q u ' e m p i r e r et si le p a - Toutefois, le p a t i e n t d o i t conserver la liberté de d é -
t i e n t se sent d e plus en plus m a l . L'angoisse et la dé- cider lui-même s'il v e u t renoncer à u n t r a i t e m e n t j u s t i -
pression l'empêchent en e f f e t d ' i n t e r r o m p r e le t r a i t e - fié sur le plan médical mais particulièrement l o u r d .
ment. Un m a l a d e a le d r o i t d e choisir u n e thérapie d é -
Les thérapeutes alternatifs prétendent souven t terminée e t d e c h e r c h e r d e l'aide là où il pense la
qu'après u n e guérison il est nécessaire de répéter de t r o u v e r . T o u t e f o i s , il ne p e u t p r e n d r e u n e t e l le déci-
façon cyclique des "cures anticancéreuses biolo- sion en connaissanc e d e cause q u e s'il est s u f f i s a m -
g i q u e s " , parfois p e n d a n t des années. m e n t informé sur les possibilités, les e f f e t s s e c o n -
Lorsque les p a t i e n t s cancéreux s o n t assaillis d e daires et les conséquences de traitements non
problèmes psychiques, déçus par la c h i r u r g i e m u t i - c o n v e n t i o n n e l s . D o n c s'il p e u t en e s t i m e r l'utilité e t
l a n t e o u confrontés à des métastases o u à u n e réci- les risques.
dive, ils o n t s o u v e n t t e n d a n c e à s'adresser à des g u é -
risseurs d ' i n s p i r a t i o n m a g i q u e . Lors d ' u n e enquête
menée auprès d e guérisseurs, il est a p p a r u q u e la Nouvelles voies
moitié d ' e n t r e e u x p e n s a i e n t p o u v o i r i n f l u e n c e r e t Dans le m o n d e entier, des experts en t r a i t e m e n t a n t i -
contrôler le cancer; les "guérisseurs miraculeux" cancéreux recherchent de nouvelles voies. Les o n c o -
étaient encore plus nombreux à croire en leur logues o n t pris conscience d e leurs limites et de leur re-
" f o r c e " . La prétention d o n t f o n t preuve n o m b r e de lative impuissance.
guérisseurs, leur façon émotionnelle de travailler et La science elle aussi se raccroche à t o u t espoir de
leurs rituels m a g i q u e s leur p e r m e t t e n t d e faire croire salut; a u c u n e idée " s a u g r e n u e " n'est a priori écartée
n ' i m p o r t e q u o i à des gens q u i o n t déjà beaucoup mais au contraire explorée.
s o u f f e r t . Etant donné q u ' i l est f a i t état de leur " m o d e A u niveau i n t e r n a t i o n a l , différents centres récoltent
de vie m a l s a i n " , les p a t i e n t s c u l p a b i l i s e n t et s o n t et passent au crible d u matériel c o n c e r n a n t des m é -
prêts à " e x p i e r leur f a u t e " , par e x e m p l e en s u i v a nt t h o d e s particulières. Par e x e m p l e , depuis 1 9 8 4 , le g o u -
u n régime c o m m e " r i t u e l p u r i f i c a t e u r " . Il arrive aussi vernement a l l e m a n d alloue des crédits p o u r la re-
s o u v e n t q u e les p a t i e n t s p r e n n e n t des risques s a n i - cherche f o n d a m e n t a l e sur les t r a i t e m e n t s n o n c o n v e n -
taires i m p o r t a n t s et dépensent des s o m m e s a s t r o n o - tionnels.
m i q u e s . Des cas s o n t c o n n u s d e p a t i e n t s cancéreux
A l'heure actuelle, plusieurs nouvelles méthodes
a y a n t dépensé 8 0 0 0 0 0 BEF en u n e s e m a i n e dans le
sont testées c l i n i q u e m e n t . Elles ne s o n t pas examinées
cadre d ' u n t r a i t e m e n t n o n c o n v e n t i o n n e l . Dans cer-
ici d u f a i t qu'elles ne s o n t pas disponibles sur le " m a r -
tains cas, le c o i j t des cures anticancéreuses peut
ché l i b r e " .
m ê m e a t t e i n d r e d e u x à q u a t r e m i l l i o n s . Les t r a i t e -
Vous trouverez ci-dessous u n aperçu des théories,
m e n t s d o u t e u x p e u v e n t d o n n e r le s e n t i m e n t a u x p a -
remèdes et t r a i t e m e n t s anticancéreux d o n t l'efficacité
t i e n t s qu'ils s o n t entourés d e soins mais ne p e u v e n t
c o n t r e le cancer a été réfutée o u n'a pas encore été
en a u c u n cas j u s t i f i e r d e telles s o m m e s .
prouvée.
Ainsi, les patient s cancéreux d e v i e n n e n t progressi- Leur g r a n d n o m b r e rend impossible u n e x a m e n i n -
vement et p s y c h i q u e m e n t dépendants et négligent dividuel. Plusieurs d ' e n t r e elles s o n t examinées ailleurs
parfois de p r e n d re des mesures q u i p o u r r a i e n t vrai- dans ce g u i d e et, le cas échéant, il y est f a i t référence.

308
Diagnostic ne
conventionné
du cancer

Diagnostic
non conventionnel du cancer
Un seul e x a m e n ne p e r m e t pas de déterminer si q u e l -
q u ' u n a u n cancer; en général, en cas de suspicion de
cancer, différents contrôles sont nécessaires à l'aide
d ' i n s t r u m e n t s et de t e c h n i q u e s d ' i m a g e r i e médical. Le
plus souvent , l'examen d ' u n échantillon d e tissus (exa-
m e n h i s t o l o g i q u e) d o i t c o n f i r m e r le diagnostic.
Une "prédisposition" au cancer o u "précancérose"
- à savoir u n e immunité affaiblie m e n a n t irrémédia-
b l e m e n t au cancer - ne p e u t pas être mise en lumière
par un test simple, c o n t r a i r e m e n t à ce q u e prétendent
de n o m b r e u x d i a g n o s t i q u e u r s n o n c o n v e n t i o n n e l s .

Techniques magiques
de diagnostic du cancer
• Astrologie : o n établit la " c o n s t e l l a t i o n d u cancer"
des planètes au m o m e n t de la naissance.
• Baguette de sourcier et pendule (voir p. 2 9 5 et 2 9 3 )
• Diagnostic d'anam nèse selon Mayr (voir cure de
M a y r p. 9 5 )
• Etude des types de constitution cancéreuse selon Curry
• Tests sur élém ents corporels (iridologie et d i a g n o s -
tic des pupilles p. 2 8 7 ; diagnosti c d e la langue, des établies à certains endroits, cela p o u r r a i t être u n indice
mains et des pieds p. 2 9 8 ) . de cancer.
• Biotonométrie (test cutané électrobiologique) selon
Rilling
Méthodes diagnostiques • Bio- ionostat selon Kapf- Lautenschiager
bioélectriques
• Electroacupuncture selon Voll {W'ÏÏ p. 2 8 1 )
• Diagnostic de thermorégulation selon Schwann/ Rost
Tests en laboratoire
(voir p. 2 9 4 ) Ces dix dernières années, plus de 4 0 tests o n t été dé-
• Bioélectronique selon Vincent {voir p. 2 7 7 ) veloppés et sont le plus s o u v e n t appliqués par des thé-
• Photographie de Kidian (voir p. 2 8 8 ) rapeutes alternatifs o u dans ce q u e l'on appelle des
• Anthroposcopie : u n générateur électrique envoie " l a b o r a t o i r e s d u c a n c e r " o u des " b i o l a b o r a t o i r e s " .
un signal sinusoïdal de h a u t e fréquence à u n e élec-
t r o d e t e n u e par le p a t i e n t . Cela e n g e n d r e u n c h a m p Tests de confirmation
électromagnétique dans son corps. A l'aide d ' u n e élec- • Protozoaires carcinomateux selon Weber
t r o d e sensitive, le d i a g n o s t i q u e u r e x a m i n e la peau d u • Endobiontes et cyclogénie bactérienne selon Elder-
m a l a d e . Si l'intensité d u c h a m p diffère d e n o r m e s pré- lein

309
Thérapies
snticancéreuses

• Test sanguin à contraste de phase de Heitan • Réaction Takata- Ara


• Polyoma microbico selon Martini • Tesf de frottement au thymol
• Spirochètes et érythom itose périphérique selon • Bande de coagulation de Weitmann
Haefeli • Tesf d e Witting
• Image sanguine vitale selon von Brehmer • Test selon Doesch : on teste la réaction du sérum
• Test de Scheller sur des algues.

Tests sanguins opt iques Aut res test s en laboratoire


• Test sanguin capillaro- dynamique selon Kaelin : le • Tesf biochimique multiple
diagnost iqueur fait absorber du sang par du papier • TestHACA
filtre. Les f orm es de ch am p i g n on prises par la z one • Réaction protéasique de rejet selon Abderhalden
d'absorpt ion const it ueraient un indice de cancer. • Test carcinochromique de l'urine selon
• Tests de cristallisation selon Pfeiffer : le sang est Gutschmidt : les résidus des cellules cancéreuses for-
m élangé à une solution de chlorure de cuivre. La solu- m eraient un colorant rouge dans l'urine.
tion doit ensuit e se cristalliser. Le sang d'un patient • Diagnostic de summation et carcinogramme selon
cancéreux form erait des cristaux anguleux . Windstosser : des tests sanguins et séreux p er m et -
Ce s deux m ét hodes j ou en t un certain rôle dans la traient de dét erm iner la "const it ut ion" et le risque de
m édecine ant hr op osop hiq ue (voir p. 1 7 2 ). cancer.
• Aurascopie (diagnostic sanguin holistique) : le sang • Cancérom étrie selon Vernes
du patient est versé sur une lentille d'objectif. Si l'écou- • Réaction corpusculaire selon Villequez
lem ent ne se fait pas de f açon régulière, les f orm es des • Biométrie leucocytaire selon Pinel
z ones som bres représenteraient l'organe m alade. • Tesf de la malignolipine selon Kosaki
• Echantillon sanguin sec selon Bolen et film érythro- • Potentiel protéolytique du sang selon Gaschler et
sitaire selon Desel. Ce s deux t rait em ent s sont ap p ar en - Dyballa
tés. Les épaississements et les t races d'écoulem ent au • Tesf d'hém olyse provoquée selon Mattei
niveau du sang séché donneraient des indices sur une • Examen spectro- analytique complet du sang selon
croissance t um orale. Rilling
• Réactif carcichromique selon Gutschmidt : un réac-
tif chim ique est ajouté au sang.
— Critique
Les tests ont pour point co m m u n d'identifier des
m aladies et des troubles en interprétant cert aines Techniques magiques de diagnostic du cancer : les
f orm es. tests qui reposent sur des concept ions m agiques et o c-
cultes ne sont pas plus sûrs q u 'u n jet de dés.
Tests séreux Méthodes bioélectriques : jusqu'à présent, il n'est
Une série de tests perm et t raient de déterm iner que les pas prouvé que ces m ét hodes soient adéquat es
"m écanism es de régulat ion" de l'organism e ont subi co m m e m oyen diagnost ique.
une m odificat ion, ce qui entraînerait un risque de can - Laboratoires pseudoscientifiques : les laboratoires
cer. On ef f ect ue des recherches sur la m odificat ion de f orm ulent des diagnost ics en utilisant des t erm es
la labilité de la protéine séreuse. Voici ces tests : co m m e "cancér ose" ou "p r écancér ose"; il s'agit de
• Réaction au sulfate de cadmium t erm es em prunt és à la m édecine mais qui sont utilisés
• Gross- réaction au chlorure de mercure dans un sens différent et port ant à conf usion, par
• Réaction au chlorure de cuivre ex em ple pour faire référence à une im m unité affaiblie.
• Test Serum- in- aqua La m ét hode et la pose des diagnost ics ne sont sou-

310
Régimes
et directives
alimentaires

nnises à a u c u n contrôle. Les conclusions douteuses d e et d e protéines animales et l'abus d'alcool peuvent
ces firmes p e u v e n t a m e n e r les clients - p r i n c i p a l e m e n t p r o m o u v o i r l ' a p p a r i t i o n d ' u n cancer.
des thérapeutes alternatif s - à poser des diagnostics
erronés et à a p p l i q u e r des thérapies inadéquates.
Recherche d'agents cancéreux : ces prétendus
Une alimentation judicieuse
" a g e n t s cancéreux" n'existent pas et les tests q u i s'y Une a l i m e n t a t i o n de qualité équilibrée, savoureuse,
réfèrent ne p e u v e n t d o n c rien prouver. aussi naturelle q u e possible, c o n t i e n t t o u t e s les s u b -
Tesfs sanguins : ils reposent sur des idées simplistes stances indispensables (voir p. 8 3 et " A l i m e n t a t i o n
et les conclusions sont basées sur l'interprétation p u r e - saine c o m m e prévention d u cancer" p. 3 0 3 ) et p e u t
m e n t subjective d u d i a g n o s t i q u e u r . dès lors être utile c o m m e m o y e n de prévention et
Tesfs e n laboratoire : il n'existe a u c u n e cohérence d ' a c c o m p a g n e m e n t d u cancer.
marquée entre les résultats de test de ces examens et Seeger, Zabel, Bircher- Benner, Kollath conseillent
les prétendus diagnostics. une a l i m e n t a t i o n lacto-végétarienne. Cette a l i m e n t a -
Les résultats des tests cités ne s o n t pas étayés par t i o n est utile, car elle c o n t i e n t les éléments i n d i s p e n -
un contrôle scientifique. sables à la vie sous u n e f o r m e pure et active, t o u t en
Les diagnostics effectués avec des moyens inadé- préservant le goût naturel des aliments. Elle est a p p r o -
quats et les diagnostics posés "à d i s t a n c e " , de même priée p o u r procurer le plaisir d e m a n g e r aux patients
q u e le fait d e négliger les méthodes d i a g n o s t i q u es q u i cancéreux s o u v e n t sans appétit.
s ' i n d i q u e n t c o n s t i t u e n t des erreurs médicales et o n t
déjà donné lieu à des poursuites judiciaires.
Toutes ces t e c h n i q u e s s o n t inadéquates p o u r p o u -
voir dire q u e l q u e chose sur u n cancer menaçant, en
développement o u existant. O n p e u t d o n c s'attendre à
des diagnostics erronés.

—Conseil

Ces t e c h n i q u es d i a g n o s t i q u e s n o n c o n v e n t i o n n e l l e s
s o n t à déconseiller.

Régimes et directives
alimentaires
Une mauvaise a l i m e n t a t i o n p e u t e n g e n d r e r t o u t e u n e
série de cancers. Un m a n q u e d'oligoéléments (magné-
s i u m , fer, cuivre, zinc, sélénium et autres) semble a f f a i -
blir le système i m m u n i t a i r e , le m a n q u e de fibres ali-
mentaires, de v i t a m i n e A o u C j o u e r a i t également u n
rôle dans la naissance d ' u n cancer. Il est en t o u t cas
certain q u e la c o n s o m m a t i o n d e b e a u c o u p d e graisses

311
Thérapies
anticancéreuses

Régime qualitatif d'Anemueiler et de Ries : ces régimes • Thérapie primitive : u n i q u e m e n t des plantes sau-
s o n t recommandés c o m m e a l i m e n t a t i o n q u i active le vages, des racines et des f r u i ts
métabolisme. Ils ne c o m b a t t e n t pas le cancer, comme • Régime de betteraves rouges de Ferenczi et Trûb :
o n le prétend souvent, mais s o n t c e p e n d a n t utiles c h a q u e j o u r u n à d e u x kilos de betteraves rouges
parce qu'ils o f f r e n t aux patient s cancéreux l ' o p p o r t u - crues, 3 0 0 à 6 0 0 m l d e jus d e betteraves rouges o u
nité de c o n t r i b u e r eux-mêmes au t r a i t e m e n t de leur 100 g r a m m e s d'extrait sec d e betteraves rouges. La
souffrance. betterave rouge est u n légume sain; une a c t i o n q u i
freine le cancer est soupçonnée mais n'est pas prouvée
de façon certaine.
Régimes peu risqués
mais sans effet sur le cancer
— Critique
• Régim e de Moerman : "substances alimentaires i n -
dispensables respectant les pigeons voyageurs et les Il n'existe pas de régime q u i e n d i g u e des t u m e u r s c a n -
h o m m e s (!)". céreuses installées.
• Régim e orthomoléculaire à hautes doses de v i -
tamines C, selon Pauling et Burgerstein (voir
p. 2 4 4 ) .
Régimes anticancéreux
• Régim e de Kousmine : sans viande, riche en c é -
dangereux
réales et en crudités, il serait utile grâce à des s u b - Les cures de jeûne (voir p. 92) q u i visent à " a f f a m e r " la
stances q u i f r e i n e n t la croissance t u m o r a l e . t u m e u r s o n t dangereuses p o u r c h a q u e p a t i e n t cancé-
• Régim e lacto- fermenté de Kuhl : a p p o r t supplé- reux. D'une part, l'état général des patients cancéreux
m e n t a i r e d'acide lactique. est déjà assez c o m p r o m i s c o m m e cela, d'autr e part ce
• Régime d'huile de lin et de quark de Budwig : le genre de cures p e u t même p r o m o u v o i r la t u m e u r . En
mélange d e g r a i n e s de lin et d e n o i x est complété t o u t cas, elle c o n t i n u e à croître c o m m e avant dès q u e
de j u s d e c h o u c r o u t e e t d e j u s d e légumes et d e l'on arrête la cure de jeûne. Le risque est plus g r a n d
fruits. q u e l'utilité éventuelle.

• Alimentation macrobiotique (forme réduite, voir Cure anticancéreuse totale de Breuss : la cure la
p. 91) plus extrême mais la plus répandue. Pendant 4 2 j o u r s ,
• Luttez contre le cancer avec le régime de Koenen et o n ne p e u t boire q u e d u jus de racines et d u thé de
Schneider plantes. Les "guérisons miraculeuses" dont on fait
• Régim e et renforcement du système immunitaire état n ' o n t jamais été prouvées.
selon Bogomas Régime de Gerson : régime végétarien sans sel et
• Régim e cancer de Mar et Kleine sans sucre qui contient cependant beaucoup de
• Cure de jeûne protéine de Vasarhelyi risques parce q u ' u n lavement q u o t i d i e n à base d ' h u i le
• Régim e de crudités de Waerland, Erb, '\ A/ igmore et de ncin et de g l u m e a f f a i b l i t le corps. Des doses i m -
autres p o r t a n t e s de p o t a s s i u m , d'extrait d e f o i e , de prépara-
• Régime diététique de Schuitz- Friese tions de thyroïde, d ' i o d e , de v i t a m i n e B12 et d'acidol-
• Grape cure de Brandt pepsine s o n t également administrées.
• Régim e de Chase Metabolic Ecology Therapy de Kelley : u n régime
• Régim e Kretschmer- Dehnhardt extrême de légumes et de fruits avec lavements de
• Régim e de Kretz g l u m e et hautes doses d'enzymes. Des cas de décès
• Alimentation sans acides selon Koch o n t été rapportés.
• Alimentation instinctive (voir p. 97) Pétrole : absorber d u pétrole, u n e méthode large-

312
Régimes
et directives
alimentaires

m e n t répandue imaginée par la f e m m e d u b o u c h e r t y -


rolien Ganner, p e u t m e n e r à l ' i n t o x i c a t i o n .
Régime de Leupoid- Ohiier : une alimentation parti-
culièrement pauvre en hydrates d e c a r b o n e , p e r f u -
sions de sucre et d'insuline et d'autres substances. Les
fruits sont t o t a l e m e n t défendus. Le régime entraîne de
n o m b r e u x risques et il est prouvé q u ' i l ne sert à rien.

—Conseil

Ces régimes durs et d a n g e r e u x sont à déconseiller.

313
Index

Index
de vapeur de la tête 5 6
A de v a p e u r de siège 5 6
de soufre 1 4 0
Acupression 159
A c u p u n c t u r e 153 Baunscheidt (thérapie de) 6 3
Ail 1 1 5 Bicom 2 7 8
Alimentation Biochimie selon Schùssier 197
en général 4 9 , 8 2 Biodanse 136
instinctive 9 7 Bioélectronique 2 7 7
selon Kollath 8 6 Biofeedback 123
A l i m e n t s recommandés o u n o n 8 5 Biorésonance 2 7 7
Amaigrissement 142 Bircher-Benner (régime de) 8 6
Analyse minérale des cheveux 2 8 5 Brain G y m 2 7 4
A n t h r o p o s o p h i e 172 Bruker (régime de) 8 8
A n t i a l l e r g i q u e s a u t o l o g u e s 191 Buchinger (jeûne selon) 9 2
A n t i t u m o r a u x a u t o l o g u e s 191
A p p l i c a t i o n s d'eau 4 8 , 4 9 , 51
A r b r e de vie 1 1 8
Aromathérapie 1 8 4
Art-thérapie 175 C
Asanas 167 Cancer
Audicolor 2 78 conseils généraux 3 0 5
A u r a ( t r a i t e m e n t de 1') 187 dépistage 3 0 3
Auriculothérapie 1 8 9 diagnostic non conventionnel 3 0 9
Auto-hémothérapie 2 0 6 prévention 3 0 2
Ayurveda 161 régimes et directives alimentaires 3 1 1
traitement 303
Cantharidine 64
Cellules fraîches ( t r a i t e m e n t par) 2 3 9

B
Champs
magnétiques 2 2 7
Bach (thérapie florale de) 1 9 4 perturbateurs 233
B a g u e t t e d e sourcier 2 9 5 C h a u d et f r o i d (thérapie d u ) 4 2
Bain Chélation (thérapie d e la) 1 9 9
en général 5 4 Cheveux (analyse minérale des) 2 8 5
a l t e r n a n t p o u r les pieds 5 6 Chiropraxie 7 4
brossé 57 Chromothérapie 2 1 2
complet 56 Cigares m o x a 1 5 8
de b o u e 141 C i n q tibétains 169
de bras 55 Climatothérapie 142
d'eau salée 1 4 0 Côlon (hydrothérapie d u ) 2 0 0
de gaz c a r b o n i q u e 140 Compresses 57
de m o u v e m e n t 1 4 0 Contrôle d e la respiration 130
de pieds c h a u d 55 C o o r d i n a t i o n des m o u v e m e n t s 7 8
de pieds f r o i d 5 4 Couleurs (thérapie par les) 2 1 2
de r a d o n 141 Course à pied et marche 81
de soleil 6 6 Cure
de vapeur 4 4 de M a y r 9 5

314
de Schroth 96 musculaire 7 8
d e W i e d e m a n 243 oculaire 2 6 2
Cures 1 3 8 Enveloppements 57
en général 5 0 , 142 Enzymothérapie 2 1 0
d'amaigrissement 142 Ethnomédecine 146
de bains 140 Eutonie 124
de boisson 141 Exercice physique 7 8
de t e r r a i n 142 Expérimentation sur l ' h o m m e 26

D
Danse (thérapie par la) 136 Facteurs de cicatrisation a u t o l o g u e s '
Dépistage d u cancer 3 0 3 Fébrothérapie 4 2
Diagnostic Feldenkrais (méthode) 2 1 5
de l'iris 2 8 7 Fontanelle 6 4
de la langue 151 Force musculaire 7 8
de la langue, de la m a i n , d u pied et de l'oreille 2 9 8 Foyers de maladies 2 3 3 , 2 8 1
des pupilles 2 8 8 Froid et c h a u d (thérapie du) 4 2
d u pouls 151
électroneural 2 8 4
n o n c o n v e n t i o n n e l d u cancer 3 0 9
par thermorégulation 2 9 4
Dialyse s a n g u i n e 2 5 3
Diététique qualitative 8 3 Gâte c o n t r o l t h e o r y 155, 2 6 7
D i l u t i o n homéopathique 177 Gaz c a r b o n i q u e ( t r a i t e m e n t au) 2 2 4
Dioxyde de carbone ( t r a i t e m e n t au) 2 2 4 Gelée royale 100
Douche Géopathie 2 9 5
alternante 54 Ginseng 114
écossaise 5 4 G r i n b e r g (méthode) 2 1 8
Drainage l y m p h a t i q u e 71 Gui 119
Gymnastique
corporelle 81
respiratoire 131

Eau minérale et médicinale 102

H
EAV 2 8 1
Echinacée 1 2 0
Ecologie clinique 2 9 0 Hatha-yoga 167
EDTA 199 Hay (régime dissocié de) 9 0
Effet p l a c e b o 2 0 H i l d e g a r d (médecine de) 2 2 0
Electroacupuncture selon Voll 2 8 1 Homéopathie 176
Electrostimulation nerveuse transcutanée 2 6 7 Homotoxicologie 221
Eleuthérocoque 114 HOT/UVB 2 5 3
Elixirs f l o r a u x de Bach 1 9 4 Huile
Emplâtre d e c a n t h a r i d i n e 6 4 de l'arbre à thé 1 1 6
Endurance 7 8 d'œnothère 115
Entraînement Huiles essentielles 1 8 4

315
Index

H u n e k e (thérapie neurale selon) 2 3 2


Hydrothérapie d u côlon 2 0 0 M
Hypnothérapie 132
M a c r o b i o t i q u e 91
Magnétothérapie 2 2 7
Maharishi Ayur-Veda 162
M a i n (diagnostic) 2 9 8

I M a n i p u l a t i o n s corporelles 7 5
M a r c h e dans l'eau 5 4
Innmunisants a u t o l o g u e s 191 M a r c h e et course à pied 8 1
I m m u n o m o d u l a t i o n 33 Maria Treben 113
I m m u n o s t i m u l a n t s d ' o r i g i n e végétale 117 Massage
Inhalation d'ions oxygène (thérapie d') 2 5 8 classique 68
Iridologie 2 8 7 de succion 62
de zone réflexe musculaire 72
d u côlon 7 3
d u périoste 72
d u tissu c o n j o n c t i f 72
J magnétique 187
Jacobson (relaxation selon) 123 pétéchial par succion 2 4 8
Jeûne 92 respiratoire 131
sous l'eau par jets à h a u t e pression 71
M a y r (cure de) 9 5
Médecine
a n t h r o p o s o p h i q u e 172
K de Hildegard 2 2 0
Kinésiologie appliquée 2 7 4 e m p i r i q u e 18
Kinésithérapie 7 7 , 131 holistique 21
Kinesthétique éducationnelle 2 7 4 japonaise K a m p o 150
Kirlian ( p h o t o g r a p h i e ) 2 8 8 manuelle 74
K n e i p p (thérapie de) 4 7 orthomoléculaire 2 4 4
Kollath ( a l i m e n t a t i o n selon) 8 6 t r a d i t i o n n e l l e chinoise 148
Komboucha 100 t r a d i t i o n n e l l e tibétaine 150
Médicaments à base d e plantes 1 0 4
Méditation
en général 125
transcendentale 165
L Miel 100
Lait d e j u m e n t 102 Mindmachines 125
Langue (diagnostic) 2 9 8 M o b i l i s a t i o n s corporelles 7 4
Laserthérapie 2 2 5 Mobilité 7 8
Lavage 51 M o d e s dans l ' a l i m e n t a t i o n 100
Lavement intestinal 2 0 0 Mora 277
Lithothérapie 2 0 3 M o u v e m e n t (thérapie d u ) 4 9 , 7 6
Lumière ( t r a i t e m e n t par la) 6 6 M o u v e m e n t c o n c e n t r a t i f (thérapie du) 125
Lumière colorée 2 1 2 Moxa (moxibustion) 158
Lysates a u t o l o g u e s 191 Multicom 277
Multirésonance 2 7 7
Musicothérapie 1 3 4

316
N R
N a t a t i o n 81 Radicaux libres 2 4 5
Nosodes 2 3 5 Radiesthésie 2 9 5
Réflexologie plantaire 2 1 7
Régénération matricielle (thérapie de) 2 4 8
Régime
de Bircher-Benner 86
0 de Bruker 8 8
Oligoélénnents 9 8 de Schnitzer 8 7
Ordre (thérapie d e I') 3 7 , 4 9 dissocié de Hay 9 0
Oreille (diagnostic) 2 9 8 Régimes
Organothérapie 2 3 8 d ' a m a i g r i s s e m e n t 142
Ostéopathie 7 4 et directives alimentaires en cas de cancer 3 1 1
O x y d a t i o n hématogène (thérapie d') 2 5 3 Régulation (thérapie de) 3 0
Oxygénothérapie Reiki 2 5 0
en étapes 2 5 9 Relaxation
en général 2 5 2 en général 121
Ozonothérapie 2 5 6 f o n c t i o n n e l l e selon Fuchs 1 2 4
selon Jacobson 123
Remèdes a u t o l o g u e s 1 9 0
Respiration (techniques) 128
Rhabdomancie 295
P Rolfing 2 5 1

Pendule 2 9 3
Perfusion d'oxygène ( t r a i t e m e n t par) 2 5 5
P h o t o g r a p h i e de Kirlian 2 8 8
Photothérapie 4 9 , 6 6 , 103
Pied (diagnostic) 2 9 8
S
Pierres précieuses 2 0 4 Saignée 5 0
Placebo 2 0 Sangsues ( t r a i t e m e n t par) 51
Plantes médicinales 103 Sauna 4 4
Prévention d u cancer 3 0 2 Schnitzer (régime de) 8 7
Processus révulsifs 59 Schroth (cure de) 9 5
Produits "à la m o d e " 114 Schussier ( b i o c h i m i e selon) 197
Propolis 101 Shiatsu 159
Pupilles (diagnostic) 2 8 8 Ski de f o n d 8 1
Soleil (lumière et chaleur) 6 6
Sourciers 2 9 5
Spagyrique 265

Q Sport 8 0
Stimulothérapie 3 0
010 101
Oi 153
Q i g o n g 160

T
Quilles d'armois e 158

Technique des tissus m o u s 7 4


TENS 2 5 7

317
Index

Test
électrocutané 2 8 4
u
électrofocal 2 8 4 Ultraviolets 6 6
Thalassothérapie 140 Urine a u t o l o g u e ( t r a i t e m e n t par) 2 0 7
Thérapeutes
fornnation 2 4
fiabilité 2 5
signes suspects 2 5
Thérapie
V
antihomotoxique 221 Vaccins a u t o l o g u e s 191
cranio-sacrée 2 0 2 Végétarisme 8 9
cytoplasmatique 241 Vélo 81
de Baunscheidt 63 Ventouses 62
de K n e i p p 4 7 VEGA-Select 2 7 8
de la chélation 199 Vision (entraînement) 2 6 2
de l'ordre 3 7 Vitamines 2 4 6
de régénération matricielle 2 4 8 Voll (électroacupuncture selon) 2 8 0
de régulation 3 0
de Theurer 2 4 1
d ' i n h a l a t i o n d'ions d'oxygène 2 5 8
d ' o x y d a t i o n hématogène 2 5 3
du mouvement 76 W,X,Y,Z
électroneurale 2 8 4
W i e d e m a n n (cure de) 2 4 3
florale d e Bach 1 9 4
Yeux (entraînement des) 2 6 2
hyperthermique 42 Yin et y a n g 149
microbiologique 229 Yoga 167
neurale selon H u n e k e 2 3 2
par biorésonance 2 7 7
par la danse 1 3 6
par les couleurs 2 1 2
respiratoire 128
symbiotique 2 29
d u c h a u d et d u f r o i d 4 2
Thermorégulation (diagnostic par) 2 9 4
Theurer (thérapie de) 2 4 1
Thuya 118
T h y m u s (thérapie à base de) 2 4 2
Tisanes 105
Touch f o r Health 2 7 4
Training autogène 123
T r a i t e m e n t au dioxyde de c a r b o n e 2 2 4
Traitement
de l'aura 187
d u cancer 3 0 3
par cellules fraîches 2 3 9
par p e r f u s i on d'oxygène 2 5 5
par urine a u t o l o g u e 2 0 7
Tricom 2 7 8

318
LES GUIDES PRATIQUES
DU C O N S O M M A T E UR

• Consommation & Vie pratique


Du bon usage des aliments
L'aménagement intérieur
Le brico- guide de Test- Achats
Le guide- jardin de Test- Achats
Guide du jardinage vert
Les beaux coins de chez nous
Entretenir et réparer sa maison
La belle nature de chez nous
Le guide des conserves et surgelés + 100 recettes
Le guide des seniors actifs
Premiers pas sur Internet
L'entretien ménager de A à Z
Un jardin sur mesure
Le guide des vins 2001

# 5anfé & Bien- être


Un cœur en forme
Forme et santé toute l'année
Le guide Test- Achats des m édicam ents
Beaut é, mode d'emploi
Bien gérer votre stress
Surmonter sa dépression
Maighr, le vrai et le faux
Les rhumatismes et le mal au dos
Prévenir et soigner les maladies du système digestif
Guide des thérapies alternatives

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Le droit du couple
Vous et les tribunaux
Les assurances, pour qui, pour quoi ?
Le citoyen et la loi
Investir aujourd'hui
La location de A à Z
Décès et héritage de A à Z
Vos droits au quotidien

D2000//1866/11

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