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THÉRAPIES ALTERNATIVES
Guide des
Thérapies alternatives
Principes, efficacité
et risques
Avec la collaboration de
Krista Federspiel etVera Herbst
Pourquoi
un tel guide?
6
Pourquoi
un tel guide?
M ê m e les patients bien i n f o r m é s ne savent, dans la Le besoin croissant d'information et d'aide à l'orienta-
plupart des cas, que peu de choses sur les fonde- tion a donc m o t i v é la r é d a c t i o n de ce guide pratique,
ments, les risques et les effets secondaires des m é d e - qui a pour but de donner aux personnes intéressées
cines dites douces. La raison en est simple : les promo- une série de critères qui leur permettent de d é c i d er si
teurs de ces m é t h o d e s ne vont é v i d e m m e n t pas insis- elles souhaitent oui ou non suivre un traitement "dif-
ter sur leurs aspects p r o b l é m a t i q u e s . Et ce qui, de f é r e n t " . Quel est le rapport c o û t - s e r v i c e des m é d e -
prime abord, porte l ' é t i q u e t t e "naturel" est rarement cines naturelles et des t h é r a p i e s alternatives ? Quelles
remis en doute. Pourtant, quiconque se demande ce sont les m é t h o d e s qui promettent de l'aide et fonc-
qui justifie la confiance placée dans ces m é d e c i n e s al- tionnent vraiment ? A quels frais doit-on s'attendre ?
ternatives, attendra souvent en vain une r é p o n s e satis- Et le plus important : à quel praticien peut-on s'en re-
faisante. Une personne sur deux ayant testé "l'alterna- mettre ?
tif" est g é n é r a l e m e n t d é ç u e . Ce guide pratique est un c o n d e n s é de toutes les
Pour le consommateur, le boom du bio, du naturel, m é t h o d e s naturelles de soins et de toutes les t h é r a p i e s
de l'alternatif et de l ' é s o t é r i q u e a ses avantages et ses alternatives connues à ce jour; il se veut donc être une
i n c o n v é n i e n t s . L'offre en m é t h o d e s , produits et appa- r é p o n s e aux questions pressantes des personnes qui
reils de soins croît sans cesse et est de moins en moins souhaitent faire confiance à ce genre de m é d e c i n e s .
transparente. C o n f o r m é m e n t à la t â c h e que Test-Achats s'est as-
Parmi celles-ci figurent quelques nouvelles créa- signée, ce guide pratique soumet toutes les m é t h o d e s
tions comme des appareils assistés par ordinateur ou la t h é r a p e u t i q u e s alternatives à des critères stricts et se
m é d i t a t i o n mystique venue d'Extrême-Orient , mais aussi fonde sur les connaissances médicale s les plus ac-
des m é t h o d e s de traitement depuis longtemps oubliées tuelles. Les conflits scientifiques ne peuvent é v i d e m -
et m ê m e considérées avec mépris telles que l'urinothéra- ment pas être réglés dans ce cadre. Cependant, si des
pie, qui jouissent d'une véritable renaissance. preuves scientifiques claires manquent pour prouver
Manque é g a l e m e n t de transparence la qualification qu'une "nouvelle" m é t h o d e t h é r a p e u t i q u e est - dit-
des personnes qui offrent et pratiquent ces médecines al- on - efficace ou s'il y a des é l é m e n t s qui donnent à
ternatives. Les patients ont le choix entre des médecins penser que son utilisation n'est pas d é p o u r v u e de
ayant suivi formations et recyclages en profondeur, qui risques, nous ne pouvons pas la recommander sans r é -
" tentent le coup " pour être à la mode, des naturopathes, serves.
des personnes issues d'autres professions du secteur de la Cette attitude critique et c o h é r e n t e suscitera peut-
santé ayant suivi une formation c o m p l é m e n t a i r e solide être des critiques de la part de certains t h é r a p e u t e s .
ou parfois douteuse, des guérisseurs autoproclamés ou Pourtant, les effets secondaires et les dangers de cer-
encore de purs charlatans. La plaque sur la porte du cabi- taines m é t h o d e s ne peuvent en aucun cas être tus. Et
net reste très laconique sur le type d'activités pour les- toute personne qui promet la g u é r i s o n est mise au d é f i
quelles la personne est véritablement qualifiée. et doit faire la preuve de son h o n n ê t e t é .
7
Sommaire
Sommaire
11 Les thérapies de A à Z 60 La s a i g n é e
14 La méthode 61 Le traitement par sangsues
62 Les ventouses
63 La t h é r a p i e de Baunscheidt
64 L ' e m p l â t r e de cantharidine et la fontanelle
16 Prendre sa santé en main 66 La photothérapie
68 Les massages classiques
17 La médecine empirique 71 Le drainage lymphatique
19 Le changement d'étiquette 71 Le massage sous l'eau par jets à haute pression
20 L'effet placebo 72 Les massages de zone réflexe
21 La contrôlabilité 72 Le massage du tissu conjonctif
21 La médecine holistique 72 Le massage de zone réflexe musculaire
22 La consommation et la croyance dans les appareils 72 Le massage du périost e
23 Le développement des médicaments 73 Le massage du c ô l o n
24 Les thérapeutes et leur formation 74 La médecine manuelle (ostéopathie, chiropraxie)
26 L'expérimentation sur l'homme 76 La thérapie du mouvement
82 L'alimentation
83 La d i é t é t i q u e qualitative
86 L'alimentation selon Kollath
28 Principes de base 86 Le r é g i m e de Bircher-Benner
des thérapies 87 Le r é g i m e de Schnitzer
88 Le r é g i m e de Bruker
30 La stimulothérapie ou thérapie de régulation 89 Le v é g é t a r i s m e
33 L'immunomodulation 90 Le r é g i m e dissocié de Hay
37 La thérapie de l'ordre 91 La macrobiotique
92 Le j e û n e
95 La cure de Mayr
96 La cure de Schroth
40 Méthodes thérapeutiques 97 L'alimentation instinctive
classiques 98 Les o l i g o é l é m e n t s
100 Les "modes" dans l'alimentation
42 Les thérapies du chaud et du froid 100 La gelée royale
44 Le sauna et le bain de vapeur 100 Le miel
47 La t h é r a p i e de Kneipp 100 Le komboucha
51 Les applications d'eau 101 La propolis
57 Les enveloppements et les compresses 101 LeQlO
59 Les processus révulsifs 102 Le lait de jument
8
Sommaire
9
Sommaire
314 Index
10
Les thérapies
deAàZ
Les thérapies de A à Z
D
Diagnostic de la langue, de la main, 298
Acupression 159 du pied et de l'oreille
Acupuncture 153 Diagnostic des pupilles 288
Ail 115 Diagnostic électroneural 284
Alimentation 82 Diagnostic par thermorégulation 294
Alimentation instinctive 97 Dialyse sanguine 253
Alimentation selon Kollath 86 Diététique qualitative 83
Analyse minérale des cheveux 285 Dioxyde de carbone (traitement au) 224
Anthroposophie 172 Drainage lymphatique 71
Applications d'eau 51
Arbre de vie 118
Aromathérapie 184 E
175 Eau minérale et médicinale 102
Art-thérapie
187 EAV 281
Aura (traitement de I')
189 Echinacée 120
Auriculothérapie
205 Ecologie clinique 290
Auto-hémothérapie
161 Electroacupuncture selon Voll 281
Ayurveda
Electrostimulation nerveuse transcutanée 267
Eleuthérocoque 114
B Elixirs floraux de Bach 194
Bach (thérapie florale de) 194 Emplâtre de cantharidine 64
Bain de vapeur 44 Entraînement oculaire 262
Baunscheidt (thérapie de) 63 Enveloppements • 57
Biochimie selon SchiJssIer 197 Enzymothérapie 210
Biodanse 136 Ethnomédecine 146
Bioélectronique 277 Eutonie 124
Biofeedback 123
Biorésonance 277
11
Les thérapies
deAà Z
JelJne 92
N
Nosodes 235
Kinésiologie appliquée 274
Kinesthétique éducationnelle 274 0
Kirlian (photographie) 288 Oligoéléments 98
Kneipp (thérapie de) 47 Ordre (thérapie de 1') 37
Komboucha 100 Organothérapie 238
Ostéopathie 74
Oxydation hématogène (thérapie d') 253
Oxygénothérapie en étapes 259
Lait de jument 102
Oxygénothérapies 252
Laserthérapie 225
Ozonothérapie 256
Lithothérapie 203
M
Pendule 293
Macrobiotique 91
Perfusion d'oxygène (traitement par) 255
Magnétothérapie 227
Photographie de Kirlian 288
Maria Treben 113
Massage de zone réflexe musculaire 72 Photothérapie 66
Massage du côlon 73 Phytothérapie 103
Plantes médicinales 103
Massage du périoste 72
Processus révulsifs 59
Massage du tissu conjonctif 72
Produits "à la mode" 114
Massage magnétique 187
Propolis 101
Massage pétéchial par succion 248
Massage sous l'eau par jets à haute pression 71
Massages classiques 68
Massages de zone réflexe 72 010 101
12
Les thérapies
deAàZ
Qigong 160
TENS 267
Test électrocutané 284
R
Test électrofocal 284
Radiesthésie 295
Thérapie cranio-sacrée 202
Réflexologie plantaire 217
Thérapie électroneurale 284
Régénération matricielle (thérapie de) 248
Thérapie microbiologique 229
Régime de Bircher-Benner 86
Thérapie neurale selon Huneke 232
Régime de Bruker 88
Thérapie respiratoire 128
Régime de Schnitzer 87
Theurer (thérapie de) 241
Régime dissocié de Hay 90
Thuya 118
Régulation (thérapie de) 30
Thymus (thérapie à base de) 242
Reiki 250
Touch for Health 274
Relaxation 121
Training autogène 123
Relaxation fonctionnelle selon Fuchs 124
Relaxation selon Jacobson 123
Remèdes autologues 190 u
Rhabdomancie 295 Urine autologue (traitement par) 207
Rolfing 251
Végétarisme 89
Saignée 60 Ventouses 62
Sangsues (traitement par) 61
Sauna 44
Shiatsu 159
Spagyrique 265 Yoga 167
Stimulothérapie 30
13
La méthode
Ce guide s'est fixé pour objectif de p r é s e n t e r tous les
faits et opinions qui portent sur le sens, l'efficacité et
les risques des m é d e c i n e s naturelles. Selon les possibi-
lités, il reprend le large spectre des d é f e n s e u r s et des
d é t r a c t e u r s de ces m é t h o d e s .
Le nombre des m é t h o d e s t h é r a p e u t i q u e s propo-
sées sous l'appellation " m é d e c i n e s naturelles" est par-
t i c u l i è r e m e n t élevé. Certaines ont leurs racines dans
des pays comme l'Allemagne ou l'Autriche mais ont
largement dépassé leurs f r o n t i è r e s , tandis que d'autres
se limitent plus au plan r é g i o n a l . Certains procédé s se
fondent sur des traditions venues d ' E x t r ê m e - O r i e n t ,
d'autres sont originaires des États-Unis. Nous avons
choisi de p r é s e n t e r des m é t h o d e s qui se sont fait un
nom et dont l'application est connue.
Sont ici décrites comme m é t h o d e s t h é r a p e u t i q u e s
classiques celles qui utilisent des moyens naturels, qui
ont fait leurs preuves depuis longtemps et dont l'effi-
cacité est p r o u v é e . Elles sont reconnues par les
sciences naturelles médicales. Étant d o n n é que les
cures réunissen t tous les principes et m é t h o d e s des
m é d e c i n e s naturelles, elles se trouvent à la fin du cha-
pitre c o n c e r n é .
Un chapitre séparé p r é s e n t e les systèmes m é d i c a u x
é t r a n g e r s , qui se distinguent de notre tradition m é d i -
cale par leur bagage culturel et par la pensée religieuse
qui les sous-tend.
Pour ce qui est des systèmes m é d i c a u x alternatifs,
nous d é c r i v o n s des concepts complets qui se sont im-
posés comme des m é t h o d e s i n d é p e n d a n t e s et sont re-
connus comme orientations t h é r a p e u t i q u e s spéci-
fiques.
Sont classées comme "non conventionnelles" les
m é t h o d e s t h é r a p e u t i q u e s qui ne sont pas (encore) ou
plus reconnues par le monde scientifique. Le fait qu'il
soit fait é t a t de réussites t h é r a p e u t i q u e s g r â c e à l'em-
ploi de ces m é t h o d e s ne suffit pas pour en faire des
techniques c o m m u n é m e n t a c c e p t é e s . Une m é t h o d e
ne pourra être c o n s i d é r é e comme ayant fait ses
preuves que si son e f f i c a c i t é est clairement a v é r é e.
La méthode
15
Prendre sa santé en main
16
Prendre
sa santé
en main
17
Prendre
sa santé
en main
18
Le changement
d étiquette
pour l'environnement et une certaine nostalgie de la semaines de traitement au centre, 91 % des patients
nature se d é v e l o p p e n t peu à peu pour contrer le carac- ont dit se sentir mieux. L'efficacité du traitement a g é -
tère autodestructeur de la civilisation technique. n é r a l e m e n t correspondu au taux de réussite attendu
Il est vrai que certaines maladies, blessures ou infec- par le patient.
tions aiguës ne sont plus aussi redoutables qu'aupara-
vant grâce à l'art de la m é d e c i n e ; pourtant, de plus en
plus de gens souffrent de troubles du b i e n - ê t re et de
pathologies chroniques : c'est la réponse de l'orga-
nisme aux pollutions que sont le bruit, les mauvaises
odeurs, le stress, le manque d'affection, la consomma-
tion de tabac et d'alcool et bien d'autres choses encore.
Le niveau de vie augmente et avec lui les exigences
des être humains quant à leur s a n t é . La crainte des ef-
Le changement d ' é t i q u e t t e
fets secondaires des m é d i c a m e n t s augmente, de Les concepts t h é r a p e u t i q u e s préférés sont ceux qui se
m ê m e que les désillusions quant à une " m é d e c i n e ad- disent "biologiques, doux et fortifiants". Mais toutes
ministrative", qui tient compte du résultat de l'examen les formules p r o p o s é e s ne sont pas des m é t h o d e s t h é -
m é d i c a l mais pas de l'état de santé du patient et qui rapeutiques naturelles. Bon nombre "d'alternatives"
traite la pathologie mais perd le malade de vue. sont bien loin du compte. Elles n'utilisent aucun pro-
Selon une é t u de allemande, 30 à 90 % des patients duit naturel (voir e n z y m o t h é r a p i e p. 210), les p r o c é d é s
quittent occasionnellement la sphère de la médecine aca- utilisés ne sont pas doux mais r e p r é s e n t e n t bien au
d é m i q u e et font confiance à d'autres m é t h o d es thérapeu- contraire une agression pour le corps et le blessent
tiques; la moitié de la population allemande prend réguliè- (voir t h é r a p i e de Baunscheidt p. 63).
rement des "remèdes naturels". Ces chiffres n'en restent Les rapports positifs ou tout simplement d é p o u r v u s
pas moins très vagues car chaque personne a sa propre in- de toute critique que l'on peut lire dans les médias per-
terprétation de ce que sont les "remèdes naturels". mettent à tous les procédé s populaires de jouir d'une
La majeure partie des patients reconnaissent qu'ils grande n o t o r i é t é . De plus, de nombreux d é f e n s e u r s
attendent des m é d e c i n e s alternatives une aide s u p p l é - des m é t h o d e s non conventionnelles en font une large
mentaire, un c o m p l é m e n t au traitement qu'ils suivent publicité dans la presse à sensation, avec la collabora-
déjà et qu'ils attendent de ces m é t h o d e s un renforce- tion de personnes connues et guéries grâce à eux. Sou-
ment de leurs défenses immunitaires et des effets se- vent, ce qui est "naturel" est aussi synonyme de "non
condaires m o d é r é s . Une autre motivation - et non des reconnu scientifiquement". D'autres naturopathes se
moindres - qui les anime est de pouvoir participer ac- parent de faux titres de professeurs ou fondent des so-
tivement à leur propre g u é r i s o n . ciétés aux noms ronflants du genre "Institut internatio-
L'université britannique de Southampton dispose nal de recherche sur...", qui donnent l'impression qu'il
en son sein d'un centre d ' é t u d e des t h é r a p i e s alterna- s'agit d'un organisme scientifique reconnu.
tives. Dans ce centre, des chercheurs analysent les par- Les informations fallacieuses et la propagande du
cours m é d i c a u x des patients avant qu'ils ne choisissent bouche à oreille laissent croire que de telles m é t h o d e s
les m é d e c i n e s alternatives. Dans 83 % des cas, l'échec sont d é p o u r v u e s d'effets secondaires et peuvent faire
de plusieurs traitements conventionnels a é t é la raison des miracles.
du changement de cap; 31 % des personnes é t u d i é e s Les thérapeutes non conventionnels s'adressent avant
se sont dites insatisfaites du manque de c o m p r é h e n - tout aux patients qui sont p r o f o n d é m e n t gênés par des
sion de leur m é d e c i n traitant; 29 % se sont quant à s y m p t ô m es chroniques tels que des rhumatismes, des mi-
elles plaintes des examens m e n é s à la h â t e . A p r è s huit graines ou des allergies. Ils s'adressent aussi à des per-
19
Prendre
sa santé
en main
sonnes dont les causes de maladie sont probablement psy- Leffet placebo peut être induit par de nombreuses sub-
chiques et à des parents soucieux du devenir d'un enfant stances : des c o m p r i m é s de sucre sans effet médicinal ou
qui souffre de troubles du développement. Ils promettent de vrais médicaments à l'effet pharmacologique bien réel.
d'aider ceux qui souffrent d'un cancer, de la sclérose en Les m é d i c a m e n t s ne sont pas les seuls à avoir une
plaques ou du sida, ou encore de maladies causant des influence sur le malade; les êtres humains qui l'entou-
souffrances que la médecine conventionnelle peut à peine rent ont eux aussi une influence. Ainsi, ce qu'un m é -
apaiser et contre lesquelles cette dernière ne dispose d'au- decin dit à son patient, la m a n i è r e dont il le conseille
cun remède qui fonctionne à coup sûr. Si auparavant on peuvent aussi induire une a m é l i o r a t i o n de l'état de
pensait pouvoir guérir de telles maladies à l'aide des m é d e - santé de ce dernier. La foi du m é d e c i n en sa t h é r a p i e
cines alternatives, aujourd'hui celles-ci s'entendent plus et la confiance du patient dans son m é d e c i n peuvent
comme traitement d'accompagnement et se nomment aussi influer sur l'effet que produira un traitement m é -
d'ailleurs médecines supplémentaires, " c o m p l é m e n t a i r e s " . dical. Les deux é l é m e n t s précités se renforcent mutuel-
Avec des mots clés comme "renforcer le système immuni- lement et ne peuvent être dissociés. Le secret de la
taire" ou "tonifier les défenses du corps", l'efficacité des réussite d'une t h é r a p i e d o n n é e réside dans cette rela-
médecines alternatives se voit expliquée d'office, sans de- tion de confiance. Par son d é v o u e m e n t , le t h é r a p e u t e
voir être prouvée et sans être remise en question. fait croître l'espoir de g u é r i s o n chez le malade.
Tout un chacun a déjà entendu parler des limites de la Dans chaque traitement, le "cadre" joue aussi un rôle
m é d e c i n e a c a d é m i q u e : chacun connaît au moins un important : un appareillage sophistiqué, un dosage m é -
malade qui a vécu personnellement et douloureusement dicamenteux très stricts, des indications c o m p l i q u é e s sur
ces limites. Mais l'on oublie par trop souvent que les m é - le comportement à adopter et la conviction que le m é d i -
decines naturelles ne sont pas toutes puissantes non plus cament est particulièrement efficace peuvent faire passer
et que les techniques non conventionnelles ne sont pas le taux de réponse positive au placebo de 25 à 75 % .
exemptes de dangers et d'effets secondaires. Et l'on ap- Dans ces cas-là, les placebos fonctionnent comme
prend parfois quelque chose à ses dépens : une per- thérapeutes et patients le souhaitent : ils apaisent et soi-
sonne sur deux ayant testé les médecines non conven- gnent. Pourtant, l'inverse aussi est tout à fait possible :
tionnelles a ét é déçue par celles-ci. les placebos peuvent aussi renforcer les douleurs alors
qu'ils sont censés les soulager, ils peuvent exciter alors
qu'ils sont supposés apaiser, etc. Tout comme les m é d i -
L'effet placebo caments actifs peuvent avoir des effets secondaires indé-
Les placebos sont de pseudo-pro- sirables, les placebos peuvent é g a l e m e n t présenter un
duits pharmaceutiques. Ils ne ren- effet nocebo : les placebos peuvent en effet provoquer
ferment aucune substance active des hausses de tension, donner des sueurs ou causer des
mais agissent tout de m ê m e sur le éruptions cutanées et bien d'autres choses encore.
patient. Les placebos peuvent en- La part de l'effet placebo dans l'apaisement ou la
traîner des changements mesu- g u é r i s o n d'une maladie est e s t i m é e entre 20 et 70 % .
rables dans le corps humain et peuvent m ê m e avoir des Ceci est valable pour les traitements m é d i c a u x conven-
effets secondaires. L'effet placebo participe à tout pro- tionnels avec administration de m é d i c a m e n t s , ainsi
cessus de guérison ou d ' a m é l i o r a t i o n d'un état de santé que pour les t h é r a p i e s "alternatives" .L'un des facteurs
quel que soit le type de m é d e c i n e e m p l o y é . décisifs pour l'ampleur de l'effet placebo positif est
Les maladies et symptômes qui se fondent sur les l'attitude d ' e s p é r a n c e et d'attente avec laquelle le pa-
échanges qui existent entre le corps et l'esprit sont particu- tient va à la rencontre de son t h é r a p e u t e .
lièrement perméables à cet effet placebo. Ceci a d'ailleurs Chaque traitement c o u r o n n é de succès comprend
été confirmé avec certitude par de nombreuses études. une composante placebo et tout bon t h é r a p e u t e l'utili-
20
La médecine
holistique
sera en connaissance de cause. Le fait que bien des m é - Par contre, s'il est scientifiquement prouvé que la m é t h o d e
decines alternatives ne soient pas connues des patients et ne fonctionne pas ou si ses risques sont documentés, bon
que le t h é r a p e u te doive commencer par leur en expliquer nombre des défenseurs des médecines alternatives ont
le principe, le fait aussi que bien des traitements se fon- tendance à l'ignorer ou le cachent tout bonnement à leurs
dent sur un premier dialogue intensif entre t h é r a p e u t e et patients. Nombre de thérapeutes non conventionnels se
patient plaident pour l'établissement d'un lien de sont débarrassés des éléments non probants de leur m é -
confiance entre le t h é r a p e u te et celui qui a besoin de son thode et ont pris leurs distances par rapport aux marginaux
aide. Par ailleurs, la plupart des m é t h o d e s "alternatives" de leur école. En h o m é o p a t h i e et en médecine anthropo-
sont basées sur un traitement personnalisé et privé. Les sophique, les tests scientifiques étaient auparavant catalo-
thérapeutes peuvent donc prendre le temps nécessaire gués de "contraires à l'éthique" et rejetés, car ils ne te-
pour leurs patients et leur donner le sentiment qu'ils sont naient pas suffisamment compte de l'être humain dans son
pris au sérieux en tant que personnes souffrantes. Le t h é - entièreté. Cependant, afin de jouir de la reconnaissance du
rapeute est payé en fonction du temps passé avec un pa- grand public, les anthroposophes travaillent actuellement à
tient, contrairement aux médecins conventionnés et dont l'élaboration d'une m é t h o d e qui prenne en considération
la consultation est payée sur une base forfaitaire. les exigences de ces orientations médicales particulières
Le prix que le patient doit payer de sa poche pour fi- tout en n'oubliant pas de satisfaire les demandes de
nancer son traitement n'est pas le dernier é l é m e n t à preuves acceptables et reproductibles quant à l'efficacité de
renforcer son désir que l'effort financier consenti la m é t h o d e . Des sommes considérables ont déjà été inves-
puisse être utile à sa s a n t é . ties dans la recherche afin de prouver que le principe actif
avancé par l'homéopathie - c'est-à-dire que les remèdes
h o m é o p a t h i q u es transmettent des "informations" au
La c o n t r ô l a b i l i t é corps humain - est bien exact. La preuve n'a pas encore été
faite. Des études sont disponibles sur l'effet thérapeutique
Dans l'exercice de la m é d e c i n e , il y a aussi des
des remèdes homéopathiques, mais elles sont de qualités
"modes" changeantes. Des m é t h o d e s qui é t a i e n t hier
très diverses et fournissent des résultats contradictoires.
p o r t é e s aux nues sont aujourd'hui o u b l i é e s . Pour pro-
t é g e r les patients, il faut lutter pour que chaque type
de traitement avec son utilité et ses risques fasse l'ob-
jet d'autant de recherches aussi intensives et objectives
que possible. Ceci vaut pour la m é d e c i n e a c a d é m i q u e
mais aussi pour les t h é r a p i es "alternatives".
Pour bien des procédés thérapeutiques non conven-
tionnels, la documentation et les résultats manquent, de
m ê m e d'ailleurs qu'une comparaison qui prouve que telle
ou telle m é t h o d e est au moins aussi efficace, voire m ê m e
plus efficace que les traitements conventionnels. Une expé-
rience positive suffit généralement à de nombreux utilisa- La m é d e c i n e holistique
teurs pour prouver l'efficacité et la réussite d'une m é t h o d e . Dans les a n n é e s 80, on assista à un tournant par rap-
De nombreux défenseurs des nouvelles méthodes lais- port à la vision de l'homme et de la santé qui r é g n a i t
sent à la médecine académique qu'ils critiquent le soin tant au siècle des lumières : comme à l ' é p o q u e qui a p r é -
de prouver si leur technique est une thérapie vraiment digne cédé la d é c o u v e r t e des sciences, on se mit à nouveau
de ce nom. Ils contestent les incidents ou les attribuent à à considérer l'être humain comme un é l é m e n t du cos-
une "technique mal a d a p t é e " , ils critiquent donc le théra- mos qui ne peut rester en bonne santé que s'il est "en
peute afin de ne pas égratigner la m é t h o d e employée. phase avec le cosmos et la nature". Les concepts clés
21
Prendre
sa santé
en main
de cette vision du monde, a p p e l é e "New Age", sont le ne peut dire ce qui parmi tout cela fonctionne ou ne
" t o u t " et la " s p i r i t u a l i t é " , un esprit qui s'infiltre par- fonctionne pas, ni comment. De cette m a n i è r e , il de-
tout. Ces idées font renaître les anciennes r e p r é s e n t a - vient très difficile d'attester des risques, des effets se-
tions divines des cultures du Moyen- et de l'Extrême - condaires et de l'inefficacité d'une m é t h o d e isolée.
Orient, les m é l a n g e n t et les fondent les une aux
autres. Le New Age veut unir les objets et propager
une "nouvelle conscience", qui puisse rassembler
dans un ordre s u p é r i e u r toutes les d é c o u v e r t e s faites
j u s q u ' à présent .
Mais si l'on y regarde à deux fois, on constate que
cette orientation suit souvent une f a ç o n de penser de
cause à effet bien plus linéaire que la m é d e c i n e
conventionnelle. Ses m o d è l e s explicatifs sont certes
d i f f é r e n t s mais l'absolu, qui est la base de sa vision de La consommation
monde, francfiit souvent la f r o n t i è r e du dogmatisme. et la croyance dans les appareils
Les nouvelles écoles de la santé se disent "glo- La tendance prend une tournure dangereuse : le tourisme
bales" ou "holistiques". Elles affirment que l'état sub- de la guérison interpelle les gens en leur offrant de l'exo-
jectif doit être plus pris en compte que les diagnostics tisme. On importe et consomme des médecines é t r a n-
établis à l'aide d'appareils et veulent é l i m i n e r les gères sans tenir compte du fait que lorsque celles-ci pas-
causes de la dysharmonie entre le corps et l ' â m e . Ces sent d'une culture à une autre leur contenu aussi change.
m é t h o d e s holistiques promettent bien plus que la Les instituts ésotériques et la vente par correspondance
s a n t é et ciblent ainsi le désir de beaucoup d'individus offrent à des prix prohibitifs amulettes et "objets protec-
qui recherchent aussi la g u é r i s o n au sens spirituel du teurs" qui doivent protéger d'ondes (soi-disant) nocives.
terme. D'innombrables livres r é p a n d e n t des théories volonta-
Ces t h é o r i e s font appel à des techniques occultes ristes et déstabilisantes et des ébauches de théories in-
telles que l'astrologie, le pendule et la photographie sensées pour faire de l'auto-traitement. Et pour ce faire,
de Kirlian et en reviennent à des p r o c é d é s anciens et on n'hésite pas à invoquer les plus hautes instances :
non conventionnels tels que la spagyrique. Elles sup- ainsi. Maria Treben appela son recueil de recettes aux
posent qu'il y a des "vibrations", des "rythmes" et des plantes médicinales "La pharmacie de Dieu". Le marché
" r é s o n a n c e s " dans un corps malade et veulent "mo- des thérapies alternatives est en plein boom et enregistre
duler" ces énergies par la g u é r i s o n de l'esprit et l'im- un chiffre d'affaires qui se compte en milliards.
position des mains. Elles ont recours à des m é t h o d e s Lors des congrès de m é d e c i n e holistique, on pré-
qui doivent "conduire a u - d e l à " du moi. La relaxation sente des appareils c o m p l i q u é s de diagnostic et de t h é -
et la m é d i t a t i o n sont considérée s comme des m é - rapie qui ne peuvent rien diagnostiquer, ni rien soigner.
thodes qui aident à être en bonne s a n t é , elles se veu- Les "mesures" qui sont censées d é t e r m i n e r les allergies,
lent vaincre le cancer et m ê m e le sida g r â c e à la pen- prouver un empoisonnement, voire m ê m e une ten-
sée positive. dance à d é v e l o p p e r un cancer ont des conséquences
Le r é p e r t o i r e t h é r a p e u t i q u e de cette "médecine t h é r a p e u t i q u e s majeures. Une certaine nouvelle m é d e -
globale" est peu efficace et doit m ê m e - lorsqu'il est cine à appareils étale aujourd'hui les fastes de sa tech-
utilisé seul - être classé dans la c a t é g o r i e des m é - nologie, m ê m e si tout ce faste ne peut remplacer la
thodes dangereuses. En effet, les naturopathes pla- preuve tangible de l'efficacité d'une m é t h o d e . Ces for-
cent volontiers sous le titre "global" un large spectre mules vont à la rencontre d'une attitude de consomma-
de p r o c é d é s et de produits d i f f é r e n t s . Et plus personne tion très r é p a n d u e chez les patients d'aujourd'hui.
22
De nombreuses personnes qui ne se sentent pas bien déjà commercialisés, bien q u e certains contiennent
clioisissent u n médecin " a l t e r n a t i f " c o m m e s'ils v o u - t o u t de même d e nouveaux ingrédients actifs. A u cours
laient faire réparer leur propre appareil : le guérisseur de la phase préliminaire d e la recherche, jusqu'à
doit leur rendre la santé et faire en sorte qu'ils la gardent. 10 0 0 0 liaisons chimiques s o n t testées p o u r en établir
Quelques-uns de ces patients seulement sont prêts à l'utilité en t a n t q u e p r o d u i t médical, mais u n e petite
vivre de manière plus naturelle. Pourtant, une initiative partie seulement est sélectionnée pour la mise au
personnelle et la responsabilité de soi et de sa santé sont p o i n t . Le développement d ' u n e nouvelle substance ac-
les f o n d e m e n t s mêmes de t o u t t r a i t e m e nt naturel. tive p e u t prendre 10 ans et coûter plusieurs milliards.
On p e u t dire q u ' u n e nouvelle substance active sur cinq
s e u l e m e n t , u n e fois commercialisée, arrive à a m o r t i r les
Le développement frais d e recherche e t de développement.
des médicaments C h a q u e nouveau produit lancé à des fins médicales
La catastrophe de la t h a l i d o m i d e , commercialisée sous d o i t être enregistré par le g o u v e r n e m e n t (en pratique le
le n o m de S o f t e n o n , a secoué le m o n d e des médica- Ministère de la santé publique) avant d'être lancé sur le
m e n t s . Jamais a u t a n t de personnes n'avaient s o u f f e r t marché. Tous les médicaments destinés à la c o n s o m m a -
à cause d ' u n médicament d o n t elles étaient c o n v a i n - t i o n h u m a i n e o u animale vendus o u mis à disposition
cues d e la sécurité. C'est p o u r q u o i d e nouvelles procé- doivent répondre à certaines normes. A cet effet, le m i -
dures o n t été mises sur pied p o u r éviter des effets se- nistère d o i t disposer au préalable d ' u n m a x i m u m d ' i n f o r -
condaires aussi catastrophiques . mations concernant la qualité, l'efficacité et la sécurité
L'exigence de prouver l'utilité des préparations par du produit. Lévaluation de la qualité concerne les pro-
renforcé les recherches menées dans le d o m a i n e des des composants considérés c o m m e n o n actifs et qui ser-
et aux effets d e certaines plantes. manière d o n t la substance active est combinée aux
treprises belges, mais aussi (ou s u r t o u t ) m u l t i n a t i o n a l es qué et emballé et quelle sera sa durée de conservation
sont très prospères grâce à la recherche, à la mise au après qu'il ait quitté l'usine. La commission compétente
C h a q u e année, de nouveaux produits sont lancés; il des risques qu'il c o m p o r t e par rapport à ses effets béné-
23
Prendre
sa santé
en main
Les essais réalisés en laboratoire et sur a n i m a u x a p p o r - séminaires pour s'informer et que seuls 17 % avaient p u
t e n t des i n f o r m a t i o n s sur l'efficacité d ' u n médicament suivre une f o r m a t i o n spécifique. Pour savoir si vous avez
et sur ses éventuels effets t o x i q u e s (toxicité). Ensuite, choisi u n b o n thérapeute et donc si vous êtes en de
le p r o d u i t d o i t subir u n essai sur un g r o u p e de per- bonnes mains, voyez les encadrés ci-contre.
sonnes s u f f i s a m m e n t i m p o r t a n t - volontaires sains et Il se peut q u e le thérapeute ne soit pas très c o m m u -
malades ayant besoin d ' u n t r a i t e m e n t - d o n t la c o m - nicatif de prime a b o r d . O u peut-être n'avez-vous pas
p o s i t i o n d o i t refléter précisément le g r o u p e cible a u - compris t o u t ce qu'il a d i t et avez-vous encore des ques-
quel s'adresse le f u t u r médicament. Les médicaments tions à poser. En t o u t cas, vous devez avoir eu réponse
spécialement destinés aux personnes âgées o u aux e n - aux questions qui f i g u r e n t ci-dessous lorsque vous q u i t -
fants nécessitent u n e étude particulière. tez le cabinet : peu de patients sont au courant d u p r o -
Après avoir réalisé tous ces essais, le fabricant d u mé- g r a m m e de t r a i t e m e n t . S'il s'agit d ' u n t r a i t e m e n t peu
au ministère, qui base son j u g e m e n t sur toutes les infor- écrit. Un tel d o c u m e n t constitue un élément de sécu-
mations rassemblées au cours de la période de dévelop- rité : le thérapeute d o i t y préciser sa méthode ainsi q u e
p e m e n t , ce qui équivaut à un dossier d o n t le v o l u m e est le b u t des actes posés. Dans une certaine mesure, vous
24
Les thérapeute!
et
leur formation
Voyez l'intitulé de sa profession. • Il vous examine et vous fait part des résultats de
• Il demande si un (autre) thérapeute a déjà posé un • Il établit un plan de traitement (voir p. 26).
diagnostic et, si oui, se procure ce dernier. • Il demande explicitement votre accord pour tout écart
• Il s'enquiert des symptômes, du mode de vie et des par rapport au traitement convenu.
Signes
• Le thérapeute consacre peu de temps au premier • Il prétend que le traitement peut tout soigner et qu'il
entretien et vous conseille d'emblée une coûteuse série de est dénué de tout risque ou effet secondaire.
séances de soins. • Il exige que vous interrompiez la prise de tout autre
• Le traitement doit absolument commencer dans médicament.
l'immédiat, même si les symptômes ne sont pas aigus. • Il n'accède pas à votre demande d'informations quant
• Le thérapeute vous prédit une grave maladie ou même à un plan de traitement bien précis.
votre décès en cas d'abandon du traitement. • Il se formalise si vous lui demandez un reçu pour un
• Il vous ausculte sans que vous sachiez exactement ce paiement en espèces.
qui va se passer et que vous y ayez consenti. • Il vous demande de payer d'avance pour un traitement
• Il s'offusque si vous souhaitez encore consulter de longue durée.
quelqu'un d'autre avant de commencer le • Il se montre méprisant à l'égard des méthodes
traitement. thérapeutiques conventionnelles.
25
Prendre
sa santé
en main
La f i n ne j u s t i f i a n t en a u c u n cas les moyens, les ins- à l'avis d u 15 février 1992 d u Conseil national de l'Ordre
tances internationales o n t établi des directives p o u r des médecins sur l'expérimentation sur l'homme.
obliger les médecins et autres expérimentateurs à res- Voici le texte des articles précités :
26
L'expérimen-
tation sur
l'homme
MENT UTILES."
M E N T L A M É T H O D E DE " D O U B L E INSU" NE P E U V E N T D É L I B É R É M E N T
DE SUCCÈS.
§ 2. t o u t e e x p é r i m e n t a t i o n d e t h é r a p e u t i q u e m é d i c a l e
g r o u p e c o m p é t e n t i n d é p e n d a n t de l'expérimentATEUR .
L'OBJET DE PROTOCOLES.
§ 3. d a n s le c a s d ' a f f e c t i o n s i n c u r a b l e s d a n s l ' é t a t a c -
d o i t p r é s e n t e r d e s c h a n c e s r a i s o n n a b l es d ' ê t r e UTILE ET
M Ê M E U N INCONFQRT SUPPLÉMENTAIRES."
Art. 93 : " L E M É D E C I N O U LE G R O U P E DE M É D E C I N S P R A T I Q U A N T
D O I T A V O I R U N E I N D É P E N D A N C E F I N A N C I È R E T O T A L E VIS-À-VIS DE
MENTATION."
27
' rincioes de base des théraoies
28
Principes
de base
des tliérapies
29
La stimu otherapie
ou thérapie de régulation ^^^(^f^^
— Historique
une s t i m u l o t h é r a p i e ou t h é r a p i e de r é g u l a t i o n , ou par
La plupart des m é t h o d e s de s t i m u l o t h é r a p i e ou de des processus d'immunomodulation (voir p. 33).
t h é r a p i e de r é g u l a t i o n sont vieilles comme le monde. Abstinence
Peu de m é d e c i n s se sont cependant souciés, ces der- La p r e m i è r e chose que doit faire le patient malade est,
nières d é c e n n i e s , de la f a ç o n de les appliquer et de bien sûr, se reposer Garder le lit peut s'avérer néces-
leurs indications en g é n é r a l . saire, mais pas dans tous les cas. Il faudra s'abstenir de
Situation actueile toute une série de choses qui sollicitent le corps : les
Grâce à l'actuelle tendance de vivre et de guérir de ma- repas trop copieux, le café, le tabac, l'alcool, les
nière plus naturelle, pas mal de procédés de m é d e c i n e drogues, le travail excessif pour une d é t e n t e trop
naturelle sont ressortis de l'ombre. On les applique le faible, la stimulation e x a g é r é e par le bruit ou la t é l é v i -
plus souvent comme auto-traitement, mais aussi dans sion (voir t h é r a p i e de l'ordre p. 37).
les cabinets de m é d e c i n s établis et dans les h ô p i t a u x . Pendant cette p é r i o d e d'abstinence, il faut éviter au
corps toute sollicitation superflue pour lui permettre
de concentrer toute sa force auto-curative sur l'élimi-
— Concept de base
nation de la maladie.
Chaque personne possède en elle les ressources et les Normalisation
forces pour rester vivante et en bonne s a n t é . Ces Les réactions exagérées du corps et de l'esprit s'apaisent,
forces auto-curatives r é g u l e n t tous les processus phy- les adaptations erronées se raréfient. La résistance re-
siques et assurent l'adaptation aux conditions chan- vient peu à peu au niveau qui était sien avant la maladie.
geantes. Cette adaptation est, bien sûr, une prestation Renforcement
pour laquelle le corps a besoin de temps. Tant qu'il La c a p a c i t é d'endurer les sollicitations et la résistance
subsiste de la force, les sollicitations sont g o m m é e s et aux infections et autres maladies peuvent être entraî-
ce qui a é t é c o n s o m m é est r e n o u v e l é . nées. On expose pour cela r é g u l i è r e m e n t le corps à des
Les pics de sollicitation récurrents posent un gros stimuli m o d é r é m e n t puissants dont on augmente gra-
p r o b l è m e au corps. La résistance naturelle qui assure duellement l'intensité.
son a u t o - g u é r i s o n semble s'affaiblir au fur et à mesure Il va de soi qu'il y a des limites à cette f a c u l t é
que les facteurs de stress deviennent trop puissants. d'adaptation du corps : l ' e n t r a î n e m e n t corporel, tout
Des maladies dues au stress peuvent alors s'exprimer. comme les m é d i c a m e n t s , atteint à un certain moment
Les trois piliers de toutes les m é d e c i n es naturelles un plafond. L'adaptation n'est d'ailleurs possible que
sont basés sur ce que toute personne d o u é e de bon tant que le corps dispose encore de réserves.
sens conseillerait à une personne malade : s'abstenir de
faire certaines choses, normaliser et renforcer. Les natu-
— Procédé
ropathes tentent dans ce cadre de lancer ou d'accélérer
le processus de normalisation et de renforcement par Nombre d ' é l é m e n t s présents dans la nature peuvent
30
Ld iLIIIIUlU-
thérapie
ou thérapie
de régulation
31
Principes
de base
des thérapies
32
L'immuno-
modulation
L'immunomodulation le travail est effectué par des cellules qui font partie de
la grande famille des globules blancs et par d'autres
substances messagères présentes dans le sang.
Chaque contact avec un élément étranger au corps
— Historique
suscite d'abord une réaction immunitaire aspécifique.
La thérapie en soi n'a rien de réjouissant : brûler la Les phagocytes et "cellules tueuses" détruisent l'enva-
peau par un fer chauffé à blanc pour chasser la syphi- hisseur ou du moins l'attaquent. Ils s'occupent aussi
lis. Ce traitement appliqué au Moyen-Âge est pourtant des cellules erronées produites par le corps (les cellules
le résultat d'une longue expérience et détient tout de cancéreuses).
même un noyau de vérité : la stimulation du système Ce que nous reconnaissons comme symptômes
immunitaire. C'est sur base de ce principe que Cari d'une inflammation - la rougeur, réchauffement, l'œ-
Baunscheidt (1809-1873) traitait les enfants atteints dème - est le résultat de processus qui se déroulent en
de refroidissements : il égratignait la peau et frottait cascade au sein de ce système.
dans les plaies un produit irritant (voir p. 53). L'interféron fait partie du système de défense aspé-
Il est question d'autres expériences qui, de prime cifique et met fin à la dissémination de virus dans les
abord, paraissent surprenantes mais qui s'expliquent cellules du corps. Il freine la multiplication de cellules
aujourd'hui grâce aux connaissances acquises sur le normales et de cellules tumorales, et diminue ou active
fonctionnement du système immunitaire. A la fin du les réactions du système de défense spécifique. Les in-
19e siècle, Robert Koch (1843-1910) constata que les terférons alpha, bêta et gamma ont été acceptés de-
personnes atteintes d'une infection chronique, comme puis quelques années comme nouveaux médicaments
la tuberculose, contractaient rarement une autre infec- pour le traitement d'infections virales sévères et de
tion sévère. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'ef- certains types de cancers.
fet immunisant de la saleté protégea longtemps les L'activité de la deuxième ligne de protection, le sys-
gens contre les infections. Il existe aujourd'hui des in- tème de défense spécifique, est responsable de ce que
dications permettant d'affirmer qu'un système immu- l'on appelle "l'immunité".
nitaire qui a enduré de nombreuses infections pendant Le système immunitaire spécifique réagit aux sub-
l'enfance profite plus tard de cet "entraînement" : ces stances étrangères au corps, les antigènes. Ces der-
enfants sont moins susceptibles de développer des niers ont à leur superficie un "signe de reconnais-
leucémies ou autres pathologies malignes de l'héma- sance" qui induit une réaction de la part des lympho-
topoïèse que les autres enfants. cytes B. Les lymphocytes B sont des globules blancs qui
assurent certaines tâches au sein du système immuni-
taire. Le contact entre les antigènes et les lympho-
— Concept de base cytes B suscite la production d'immunoglobulines. Les
Quand on considère le nombre de bactéries et de virus, immunoglobulines se lient à l'antigène et peuvent
de moisissures et d'unicellulaires qui nous entourent, ainsi le rendre inoffensif. C'est pour cette raison qu'on
nous ne pouvons pas encore trop nous plaindre. La les appelle également anticorps.
peau, les muqueuses et l'estomac sont, chez une per- Le contact entre les antigènes et les lymphocytes B
sonne saine, des barrières contre les envahisseurs. suscite aussi l'apparition de "cellules à mémoire", qui
Chaque "étranger" qui parvient à franchir ces barrières reconnaîtront encore l'antigène des années plus tard.
est combattu dans notre corps par deux mécanismes : le C'est cette "mémoire" qui nous immunise contre une
système de défense aspécifique et ses réactions congé- maladie. Au moment où ces cellules reconnaissent un
nitales, et le système de défense spécifique qui apprend envahisseur, elles réagissent de façon inouïe : chaque
de nouvelles choses toute la vie. Pour chaque système, cellule compétente alertée produit environ 2 000 anti-
33
Principes
de base
des thérapies
corps par seconde. Ceux-ci s'abattent sur les antigènes logie". Leur recherche porte sur la façon dont l'expé-
de telle sorte que l'homme ne tombe pas "vraiment" rience, le sentiment et le comportement, en tant
malade au départ. qu'expressions du système nerveux, sont communi-
Les lymphocytes T sont un autre groupe de cellules qués au cerveau, sur l'impact de tout ceci sur le sys-
du système immunitaire spécifique. Le T est mis pour tème hormonal et/ou immunitaire, et sur l'influence
"thymus", une glande où ces globules blancs sont for- des réactions de ces mêmes systèmes sur l'état géné-
més à leur tâche immunologique (voir p. 242). Une ral. Les éléments qui relient ces différents systèmes
sous-espèce de lymphocytes T s'attaque aux cellules sont les faisceaux et plexus nerveux. Les organes du
d'origine étrangère. Ce sont eux qui provoquent, par système immunitaire - la rate, la moelle osseuse, le
exemple, le rejet d'une greffe après transplantation et thymus, les ganglions et canaux lymphatiques - sont
qui combattent les cellules cancéreuses. Une autre sous- directement reliés au cerveau par les fibres nerveuses.
espéce freine toute l'activité immunitaire. En cas de sida, Nombre de cellules du système immunitaire sont
une maladie qui affaiblit le système immunitaire, ce type proches des cellules nerveuses.
de cellule se multiplie au point de dominer la situation. La communication entre les trois systèmes se fait
Cette présentation du système immunitaire est for- par l'intermédiaire de produits signalétiques. Il s'agit
tement simplifiée mais donne tout de même une idée généralement d'hormones ou de substances hormo-
des interactions complexes qui s'y déroulent. Un sys- nales produites par des glandes hormonales du cer-
tème aussi ramifié et influençable à tant de niveaux veau et du reste du corps. Un autre groupe de sub-
est, bien sûr, sensibles à certains troubles. L'allergie est stances de transfert sont les neurotransmetteurs et les
un exemple de dysfonctionnement; il s'agit d'une hy- neuropeptides.
persensibilité aux antigènes. Les maladies auto-im- Lorsque les cellules nerveuses délivrent une sub-
munes constituent un autre exemple. Dans le cas de stance "signal", le système hormonal réagit. Les hor-
ces pathologies, le corps n'est plus à même de faire la mones sécrétées vont à leur tour susciter les réactions
distinction entre ce qui est étranger et ce qui ne l'est du système immunitaire. Quand les signaux du système
pas. Des substances et des tissus du corps se font atta- nerveux indiquent un "stress", par exemple, la surré-
quer, ce qui engendre des troubles. On soupçonne un nale va produire une plus grande quantité de cortisol.
caractère auto-immun pour certaines maladies dont la Son action est très souhaitée lors d'un stress : le corps
cause n'a pu être définie de façon irréfutable à ce jour. est alors capable de supporter des sollicitations impor-
La polyarthrite rhumatoïde chronique, le diabète de tantes pendant une plus longue période. Au niveau du
type I, la sclérose en plaques et l'hyperthyroïdie sont système immunitaire, le taux de cortisol plus élevé est
des exemples de maladies auto-immunes. plutôt négatif : il freine la formation d'anticorps et de
Relation avec d'autres systèmes du corps cellules tueuses. Résultat : le système immunitaire voit
Le système immunitaire est un des grands organes du ses performances décroître et les maladies infectieuses
corps. Il travaille en interaction avec d'autres systèmes peuvent plus facilement s'installer. Ceci explique le fait
du corps, comme le système nerveux et le système que des personnes vivant sous un stress important tom-
hormonal. Au sein de cet énorme réseau, tout tient bent plus facilement malades que celles qui vivent de
avec tout. Un changement en un endroit entraîne irré- manière plus paisible. Certaines indications laissent
médiablement un changement en un autre endroit. penser que des sollicitations exagérées, permanentes et
Deux types de recherche relativement jeunes ten- récurrentes du corps favoriseraient le développement
tent de percer à jour le jeu d'interaction entre ces dif- de maladies auto-immunes, comme l'arthrite, le dia-
férents systèmes. Ces accords de collaboration entre la bète et l'hyperthyroïdie, voire même le cancer.
médecine et la psychologie s'appellent la "psycho- L'effet contraire, positif pour le système immuni-
neuro-endocrinologie" et la "psycho-neuro-immuno- taire, renforce l'homme, fait fonctionner tout ce qui lui
34
L'immuno-
modulation
fait du bien et lui fait sentir la force dont il dispose. La exemples de la f a ç o n dont on peut stimuler notre d é -
personne qui passe à l'offensive et ne s'abandonne fense naturelle.
pas à la maladie g u é r i t plus vite que celle qui souffre Leurs contraires induisent une sollicitation psychique,
en silence. Rien ne paralyse autant le corps et l'esprit un stress indésirable et des efforts physiques extrême s :
que le sentiment d ' ê t r e r é d u i t à l'impuissance. L'in- ils affaiblissent les forces du système immunitaire.
fluence positive des sentiments et du comportement, Nombre de produits d'origine v é g é t a l e , animale,
la joie et l'optimisme par exemple, peut être q u a l i f i é e organique et inorganique influencent le système im-
de r é a c t i o n biochimique au m ê m e titre que la concen- munitaire. Ceci peut être m e s u r é dans des cultures cel-
tration de substances "signal" et similaires. lulaires ou lors de tests sur des animaux. Pour toutes
Nombre de systèmes m é d i c a u x anciens expliquent les techniques, la f r o n t i è r e entre la stimulation utile ou
cette c o h é s i o n entre s a n t é et maladie et l'action cura- l'hyperstimulation nocive est difficile à d é t e r m i n e r . Elle
tive de certaines mesures d'une f a ç o n que nous avons varie de personne à personne et d'un moment à un
du mal à comprendre aujourd'hui. Leur seul point de autre, et les conditions changent sans cesse selon le
concordance est l'état p a r t i c u l i è r e m e n t maigre de type de stimulation. Le systèm e immunitaire réagit en
leurs connaissances sur la constitution et le fonction- tout cas de f a ç o n bien plus d i f f é r e n t i é e qu'on ne l'at-
nement du corps. Au travers de la plupart de ces sys- tendait g é n é r a l e m e n t . Pour les immunostimulants
t è m e s m é d i c a u x , chemine la p e n s é e qu'une vie saine d'origine v é g é t a l e , voir p. 117.
implique une mise en é q u i l i b r e d ' é l é m e n t s d i f f é r e n t s
et contraires. Dans le bouddhisme zen il s'agit du yin
et du yang, dans l'Ayurveda ces é l é m e n t s s'appellent
—Traitement et auto-traitement
Vata, Pitta et Kapha, pour les anthroposophes ce sont L'immunostimulation poursuit deux buts : soit p r é v e n ir
le corps, l'esprit, l ' â m e et le je. Il est possible que ce les maladies, soit les combattre de f a ç o n plus inten-
que la recherche moderne d é c o u v r e comme interac- sive. Ceci se fait en stimulant directement la prestation
tions entre le s y s t è m e nerveux, hormonal et immuni- du système immunitaire ou en e x e r ç a n t une influence
taire n'est d'autre que la face scientifique naturelle sur autre chose, qui à son tour a un impact sur le sys-
des d é c o u v e r t e s de ces anciens courants m é d i c a u x , t è m e immunitaire.
d é c r i ts à leur m a n i è r e et sur base de leurs connais- La recommandation d'usage veut que l'on renforce
sances. notre système de d é f e n s e par une "cure" une à deux
fois par an. Le type de cure et les moyens utilisés d é -
pendent de la conviction de celui qui formule la re-
— Procédé
commandation. L'arsenal mis à disposition va de la
Du temps de nos g r a n d s - m è r e s , l'immunomodulation cure de Kneipp à la t h é r a p i e à base d'extraits thyroï-
n ' é t a i t rien d'autre que le fait de "s'endurcir" et on se diens, en passant par les saignées et l ' a u t o - h é m o t h é -
d é b r o u i l l a i t avec tout ce que l'on trouvait (voir stimu- rapie.
l o t h é r a p i e p. 30 et cures p. 138). Aujourd'hui, on s'en
tient à une version plus pratique, on avale des "immu-
— Explication de l'action
nostimulants" comme des m é d i c a m e n t s ou on se les
fait injecter. Chaque stimulation s p o n t a n é e , comme l'eau froide
L'immunomodulation est un traitement à base de par exemple (voir t h é r a p i e de Kneipp p. 47), et
stimuli qui touchent le corps et l'esprit en m ê m e chaque blessure active le s y s t è m e immunitaire. Les
temps. Une alimentation é q u i l i b r é e , une occupation traitements à base d'injections recourent g é n é r a l e -
sportive, la relaxation, marcher dans l'eau ou se rendre ment à cet effet (voir acupuncture p. 153, t h é r a p i e
au sauna, la joie et la satisfaction ne sont que quelques neurale p. 232).
35
Principes
de base
des thérapies
—Conseil
— Risques et critique
Seules les i m m u n o t h é r a p i e s à faible risque peuvent
Au sein du systèm e immunitaire, nombre de facteurs être conseillées.
individuels sont à p r é s e nt mesurables. On peut comp- Les t h é r a p i e s à haut risque o ù l'on introduit
ter les lymphocytes, d é t e r m i n e r le niveau d'anticorps quelque chose dans le corps (par ingestion ou injec-
dans le sang, mesurer la concentration d'interleukines, tion) sont à déconseiller.
etc. Mais on ne sait pas vraiment ce que tout ceci re- Immunomodulation à faible risque
p r é s e n t e par rapport à l'ensemble. Toutes les m é t h o d e s physiques, comme le froid (voir
• L'immunostimulation est une s t i m u l o t h é r a p i e . Pour p. 42), la chaleur (voir p. 42), les douches alternantes
faire de l'effet, le système doit encore être en é t a t de (voir p. 54), le sauna (voir p. 44), la c l i m a t o t h é r a p i e
réagir à la stimulation. (voir p. 142), le mouvement (voir p. 75), la d i é t é t i q u e
• La dose, le genre, la d u r é e et le moment de l'appli- qualitative (voir p. 83), la relaxation (voir p. 121), le
cation sont des é l é m e n t s essentiels. Le système immu- massage (voir p. 68).
nitaire réagit d i f f é r e m m e n t selon qu'on le stimule Immunomodulation à haut risque
avant, pendant et après le contact avec l ' é l é m e n t Le j e û n e (voir p. 92), la t h é r a p i e de Baunscheidt (voir
contre lequel on désire le renforcer. p. 63), les p r é p a r a t i o n s végétales à avaler ou à injecter
• Il est difficile de d é t e r m i n e r la dose correcte propre (voir p. 117), les substances injectables comme les p r é -
à un individu. Un programme d'activités sportives salu- parations à base de bactéries (voir p. 235).
taire pour l'un peut s'avérer nuisible pour l'autre.
• On assiste parfois à des effets paradoxaux inexpli-
cables : un m é d i c a m e n t qui r é p r i m e le système immu-
36
La thérapie
del'ordre
La thérapie de l'ordre
—Historique
Les chamans, les sorciers et les m édecinsd'antan ne
guérissaient pas uniquement au moyen de m édica-
ments ou d'interventions chirurgicales, mais aussi par
des rituels, de la musique et de la danse, des états de
transe, l'hypnose et les cures de sommeil. L'action thé-
rapeutique était toujours intégréeàla com m unautéso-
ciale, un élém ent desesconceptions religieuses et desa
culture. Elle influençait lecomportement et l'état d'âm e
des malades. Pendant l'Antiquité, un bon m édecinétait
quelqu'un qui se souciait autant des besoins physiques Lathérapiede l'ordre constitue le noyau des thérapies
que spirituels de la personne qui seconfiait à lui. Cette naturelles. Les principes de base peuvent en être re-
vision large de la m édecines'est perdue depuis ces trouvésdans la m édecine de cures (voir p. 138), qui
150 dernières années. Le souvenir en subsiste dans fait appel à la responsabilité du patient vis-à-vis de sa
l'image idéalisée du "m édecin de famille" qui connaît personne et souligne le rôlede catalyseur du m édecin.
tous lesbesoins deses patients, lesmoindres recoinsdes Situation actuelle
coulisses familiales et agit en connaissance decause. La percée de la psychosomatique au sein de la m éde-
Il ya50ans environ, lem édecinsuisseMaximilian Os- cine reflète bien la résurgencede l'idéeque lecorps et
kar Bircher-Benner (1867-1939), l'inventeur du muesli l'esprit collaborent, que des troubles et plaintes phy-
(voir p. 86), utilisa pour lapremièrefois leconcept dethé- siques peuvent être le résultat de problèmes mentaux,
rapiedel'ordre. Ceconcept sebasesur l'idéeantique de sociaux et relationnels, et que les maladies et la souf-
la "diaita" qui nous a donné entre autres le mot diété- france physique ont à leur tour un impact sur l'esprit.
tique et sur les propositions de Sébastian Kneipp (voir Dans certains pays européens, les m édecinspeuvent
p. 47). L'ordresignifie ici : vivrede manière sainesur tous depuis peu suivre uneformation en soins psychosoma-
les plans. Lerecours m odéréet raisonnable aux aliments tiques de base. Ils apprennent alors, sur base d'une
et àla boisson enfait égalem ent partie (voir alimentation discussion avec le patient, àidentifier les rapports pos-
p. 82). La peau doit absorber la lumière du soleil et être sibles entre les plaintes et le mode devie et à modifier
entouréede tem pératuresfluctuantes; les poumons doi- des comportements ou des habitudes néfastes. La for-
vent se remplir d'air frais. L'homme est obligéde tenir mation de psychologue clinique et la m édecine com-
compte, pour son propre bien, de son "horloge inté- portementale permettent aux psychologues et aux
rieure" et de prévoirune alternance naturelle de phases psychothérapeutesd'apprendre les techniques spéci-
detravail et detemps libre, d'effort et de repos, de som- fiques pour influencer les maladies en ce sens. Leurs
meil et deveille. Lemanque de mouvement et destimu- m éthodes apprennent égalem ent aux patients de
lation physiquedoit êtrecom pensépar lasollicitation cor- mieux appréhender leur maladie et suscitent plus de
porelle (voir thérapiedu mouvement p. 76). com préhensionde la part de leurs proches. Dans la
Bircher-Benner était convaincu que toute personne formation com plém entaire en m édecine naturelle,
respectant "avec amour et joie" les prescriptions de l'équilibreentre les fonctions corporelles et l'harmonie
cet ordre dispose d'un esprit sain et m aîtriseses sautes dans le comportement personnel est mis au premier
d'humeur. plan.
37
Principes
de base
des thérapies
—Concept et explication de l'action encourager à écouter leur propre corps et leurs senti-
Lesystème végétatif et l'esprit s'influencent mutuelle- ments.
ment. Il existe de plus en plus de preuves scientifiques Par lebiaisdequestionsciblées, lethérapeutefait réali-
pour affirmer que l'état mental influence même lesys- ser au patient lefait qu'il semineet qu'il est trop exigeant
tème nerveux, hormonal et immunitaire (voir immuno- avec lui-même. Au cours de discussions de motivation, il
modulation p. 33). On sait qu'une attitude positive fait lui montre les opportunitésdechanger dedirertion.
disparaître la souffrance et la douleur et que, dans le Onnepeut, dujour aulendemain, élim inerdesfacteurs
cas contraire, un état dépressif permanent et une mise derisquecomme lestresset l'obésité, et sedébarrasser de
sous pression rendent les plaintes insupportables. mauvaiseshabitudescomme lemanquedemouvement, la
surexcitation et laprisedeproduits euphorisants.
E m prisonné dans le cycle d'une vie infernale, d'in-
Le thérapeutetente d'abord de normaliser et de
somnies, de surexcitation, d'ingestion de produits sti-
renforcer lesfonctions de base de l'organisme, comme
mulants, calmants, immunisants, lavoie de sortie
la respiration, latherm orégulation, ladigestion, le
semble impossible à trouver
sommeil et l'im m unité.
Dans un état de relaxation - ou proche de l'état de
Il parvient généralem ent à adapter en parallèle la
transe - il devient possible de reconnaîtreles facteurs
vie quotidienne au rythme intérieur propre au patient.
perturbateurs, de procéder àune bonne réflexionet de
Ce succès s'exprime souvent sous la forme d'une ali-
s'approprier les impulsions nécessairesau changement.
mentation plusconsciente, d'une victoire sur la facilité.
Lethérapeutefacilite lechoix de cette voie au patient.
Quand on se rend compte ensuite comment un repas
bien com poséam éliorelegoût (voir diététiquequalita-
tive p. 83), comment une promenade régulière ou
—P
ro
céd
é l'exercice d'un sport (voir thérapie du mouvement
Le procédéde base est le dialogue de confiance entre p. 76) augmente le plaisir de vivre et favorise, le cas
le thérapeuteet le patient. échéant, la perte de poids, la motivation àtendance à
Cependant, dans 99 cas sur 100, les paroles du s'étendredans le temps.
m édecin ne constituent pas une stimulation suffisante Vivre defaçonconsciente l'influence de l'état d'âm e
pour changer de comportement lorsqu'on ne et de l'humeur sur les plaintes donne envie d'y apporter
s'adresse pas à des couches plus profondes de la per- un changement positif. Bien plus que l'on ne pourrait le
sonnalité. Lespatients peuvent égalem ent apprendreà croire, il est possible de changer des conditions de vie
les sonder par eux-mêmes. D ifférentesvoies mènent à stressantes ou d'apprendre àmieux les supporter
ce but : les techniques de relaxation (voir p. 121) et la Pour que la thérapieréussisse, il faut absolument
thérapierespiratoire (voir p. 128), dans une certaine être disposéàchanger de vie. M algrétous les efforts,
mesure l'hypnose (voir p. 132), dans des circonstances certains retombent dans l'erreur; le thérapeuteles ai-
particulières lam éditation(voir p. 125), l'expression ar- dera alors àvaincre leurs faiblesses. Il doit les encoura-
tistique et l'art (voir m édecine anthroposophique ger, étape après étape, les contrôler et les stimuler à
p. 172, m usicothérapiep. 134 et biodanse p. 135). l'exercice d'une activité, éventuelem ent à l'apprentis-
sage d'une technique de relaxation. Lebut de la théra-
pie de l'ordre est une vie plus équilibrée.
—Pratique
De nombreux malades ne connaissent pas le lien entre
la maladie, le mode devie et l'état d'esprit, ou ont ten-
—Indications
dance à vouloir l'ignorer. Le thérapeutea pour tâche La thérapiede l'ordre est utile en cas d'états d'épuise-
d'aiguiser leur perception de cette interaction et de les ment, detroubles végétatifset fonctionnels, d'affections
38
La thérapie
de l'ordre
psychosomatiques et chroniques. Elle jette les bases ces sollicitations peuvent rendre une personne malade,
d'une vie salutaire pour la condition physique et men- et on ne peut toujours les influencer personnellement.
tale. Elle peut prévenir les maladies, a t t é n u e r les plaintes • Si une personne ne parvient pas à changer ses
et renforcer le patient après la guérison d'une maladie. mauvaises habitudes en faisant preuve de sens de res-
Limites de l'application p o n s a b i l i t é , elle peut d é v e l o p p e r un sentiment de cul-
La t h é r a p i e de l'ordre ne peut pas g u é r i r des maladies pabilité qui pourra, à son tour, engendrer une maladie.
existantes. • Notre m a n i è r e de vivre est fortement d é t e r m i n é e
par certains aspects sociaux. Pour des raisons sociales,
il n'est pas toujours possible d'aller " à contre-cou-
— Critique
rant" .
• Le mode de vie d é t e r m i n e la santé et l'espérance de
vie : sur base de cette devise, les t h é r a p e u t e s naturels
— Conseil
de tous les temps ont p r o p a g é l'idée d'une vie "saine"
et é q u i l i b r é e . Ces courants ne tiennent cependant pas La t h é r a p i e de l'ordre est à conseiller lorsque le mode
compte du fait que des conditions g é n é t i q u e s , so- de vie est é g a l e m e n t à l'origine des plaintes, ou quand
ciales, politiques et é c o l o g i q u e s influencent é g a l e m e n t des maladies influencent c o n s i d é r a b l e m e n t le rythme
la santé : le travail en é q u i p e s , les produits toxiques, le de vie. Elle est utile pour préveni r certaines situations
bruit et la frénésie au travail et dans l'environnement, pathologiques ou comme traitement post-trauma-
le sort qui s'acharne, les p r o b l è m e s relationnels. Toutes tique.
39
Méthodes theraoeutiaues classiques
40
Méthodes
thérapeutique:
classiques
Méthodes
thérapeutiques
classiques
Fébrothérapie
Les thérapies La fièvre est une tentative du corps de
du chaud et du froic détruire les agents p a t h o g è n e s pré-
sents en les exposant à une chaleur
excessive. Il n'est dès lors pas tou-
jours indiqué de faire baisser cette
— Historique
fièvre i m m é d i a t e m e n t . Il convien-
Une personne malade se couche, dra cependant d'agir dés que la
s'enroule dans les couvertures et fièvre augmente au point d'en arh-
laisse agir la chaleur Le repos et la v e r à une "insolation interne" (plus
chaleur ont toujours é t é des re- de 40,5°C) ou quand elle persiste
m è d e s "maison" contre la maladie. longtemps et affaiblit trop le corps.
Refroidir des plaies douloureuses Le corps a manifestement besoin de
avec de l'eau claire, c'est ce que l'on l'importante "impulsion" d o n n é e par
observe aussi chez l'animal. Les t h é r a - la fièvre. Les personnes qui ont rare-
peutes et les m é d e c i n s d'antan recou- ment de la fièvre souffrent souvent d'in-
raient é g a l e m e n t à la chaleur de différentes fections récurrentes qui ne veulent pas guérir
intensités. Il y a bien longtemps déjà, nos an- La f é b r o t h é r a p i e tente d'induire par des m é d i -
cêtres utilisaient en alternance le chaud et le froid pour caments une fièvre artificielle élevée lorsque le corps
nettoyer et endurcir le corps (voir sauna p. 44). du malade n'est pas capable de g é n é r e r une fièvre cu-
rative de bon niveau. Cette t h é r a p i e met hors jeu le
système de t h e r m o r é g u l a t i o n du corps.
— Concept et explication de l'action
Chaleur Froid
Nos connaissances, acquises par l'expérience , sont au- Les vaisseaux sanguins se resserrent sous l'effet du
jourd'hui e x p l i q u é e s par la science. froid, les muscles se contractent pour ensuite se relâ-
La chaleur dilate les vaisseaux sanguins, a m é l i o r e la cher. Dans le m ê m e temps, la douleur disparaît car les
circulation et relâche les muscles. Les faisceaux nerveux nerfs responsables de la transmission des stimuli de
qui transmettent la douleur se voient ainsi d é c h a r g és froid envoient plus vite leurs messages au cerveau que
de la pression qui les stimule. Les e x t r é m i t és nerveuses les faisceaux nerveux qui transmettent la douleur. Une
c u t a n é e s, sensibles à la chaleur, v é h i c u l e n t les stimuli r é g i o n de la peau fortement refroidie ne ressent ni le
de chaleur vers la moelle épiniére qui les aiguille à son froid ni la douleur.
tour jusqu'au cerveau o ù se situe le centre de douleur. Le froid stimule le rythme cardiaque. Ce c œ u r qui
C'est là que se d é r o u l e n t les processus chimiques qui bat plus vite doit e m p ê c h e r la baisse de la t e m p é r a -
modulent la sensation de douleur. La chaleur stimule le ture interne du corps. Le froid ralentit temporairement
m é t a b o l i s m e cellulaire... et r é c o n f o r t e aussi l ' â m e . l'activité des glandes, stimule l'intestin et a t t é n u e la
Thérapie liypertliermique douleur provenant des inflammations. Le froid freine
Par cette t h é r a p i e , on tente de donner au corps une aussi l ' h é m o r r a g i e et diminue l ' œ d è m e . La stimulation
q u a n t i t é de chaleur dont il a besoin, mais qu'il ne peut par le froid d'une zone réflexe de la peau (voir p. 72)
produire l u i - m ê m e . La t e m p é r a t u r e interne du corps permet une action à distance sur d'autres zones du
augmente l é g è r e m e n t . Le corps tente de compenser corps g r â ce aux arcs réflexes. Là aussi, la tension mus-
l'excès de chaleur par la transpiration. Cette transpira- culaire sera a u g m e n t é e et l'irrigation sanguine, dimi-
tion aura en outre pour effet de nettoyer la peau. n u é e . Le froid stimule le systèm e nerveux v é g é t a t i f .
42
Les thérapies
du chaud
et du froid
43
Méthodes
thérapeutiques
classiques
—Conseil
— Risques
Les traitements par la chaleur et par le froid sont à
Chaleur conseiller comme moyen de p r é v e n t i o n et comme
Nombre de personnes ne supportent pas le traitement t h é r a p i e de r é g u l a t i o n . Ils constituent en outre un bon
par la chaleur du fait de leur constitution. r e m è d e maison pour des plaintes et des douleurs b é -
Thérapie hyperthermique nignes (voir t h é r a p i e de Kneipp p. 47). La f é b r o t h é r a -
La chaleur forte sollicite le c œ u r Avant le traitement, le pie est à déconseiller.
m é d e c i n s'exprimera sur le bien f o n d é de l'application.
Fébrothérapie
Une fois l'hyperthermie e n g a g é e , le corps ne peut
plus se d é f e n d r e et la fièvre ne cesse d'augmenter. Les
t e m p é r a t u r e s de plus de 4 2 ° C constituent une charge
Le sauna
e x t r ê m e pour le c œ u r et la circulation sanguine et ris- et le bain de vapeur
quent d'endommager les tissus. Dans le cas d'une in-
solation ou d'un coup de chaleur, la t e m p é r a t u r e dans
le cerveau peut atteindre entre 41 et 4 3 ° C , ce qui af-
fecte les cellules nerveuses. Surviennent alors des
— Historique
crampes et un délire suivis d'une perte de conscience. Sauna
A l'origine, le mot "baigner" signifiait " r é c h a u f f e r " .
Froid Ces bains o ù l'on transpire é t a i e n t déjà connus à
Ouand des compresses froides du commerce restent trop l ' é p o q u e primitive. Les Scythes d'Asie Mineure se puri-
longtemps en contact avec la peau, celle-ci peut geler La fiaient après l'enterrement d'un mort en chauffant
peau et les articulations sous-jacentes doivent toujours l ' i n t é h e u r d'une tente f e r m é e à l'aide de pierres
être protégées par un linge de l'action directe du froid. chaudes. Cette f a ç o n de purifier le corps é t a i t déjà
connue des peuplades asiatiques et se r é p a n d i t g r â ce
à eux dans le monde entier. Les peuples qui envahi-
— Critique
rent le continent a m é r i c a i n en passant par le d é t r o i t
Les traitements par la chaleur et par le froid ainsi que de Bering e m m e n è r e n t l'habitude avec eux.
44
Le sauna
et le bain
de vapeur
45
Méthodes
hérapeutiques
classiques
L'alternance de forte chaleur et de froid oblige le corps é l é m e n t s p a t h o g è n e s . Ceux-ci sont alors évacués par
à réagir en souplesse aux stimuli (voir p. 30) et nettoie les glandes sudoripares et par les reins. Quand on boit
la peau et les tissus. Le sang s'épaissit du fait de la lors du sauna, ce processus de purification est inter-
transpiration. En compensation, un transfert d'eau se rompu car le sang peut alors puiser l'eau dans l'intes-
fait vers le sang e n t r a î n a n t dans sa suite des d é c h e t s tin. Le sauna et le bain de vapeur e n t r a î n e n t le c œ u r et
produits par le m é t a b o l i s m e , des m é t a u x lourds et des la circulation sanguine, augmentent la souplesse des
• Avant d'utiliser une infrastructure commune, il y a lieu lentement, ne pas rester debout mais s'asseoir ou se
de se doucher. S'essuyer ensuite le corps et humidifier le déplacer de droite à gauche. Se rendre à l'espace de
visage. Prendre un bain de pieds chaud ou se brosser la refroidissement avant de se mettre à frissonner.
peau avant le sauna augmente la transpiration. • S'arroser ensuite d'eau froide, de la périphérie vers le
• Ne rester dans l'ambiance humide d'un bain de cœur.
vapeur que de 10 à 15 minutes. Bien se refroidir ensuite, • Celui qui le désire peut brièvement s'immerger le
comme pour le sauna. corps dans le bassin d'eau froide.
• Pour se réchauffer dans l'air chaud du sauna, se coucher • Pendant le temps où l'on reste assis, prendre éven-
ou s'asseoir les pieds relevés, bien détendu, en choisissant tuellement un bain de pieds (4 à 5 minutes).
le deuxième ou le troisième niveau. Ne rester que le temps • Recommencer ce processus - s'arroser ou s'immerger
où c'est agréable, c'est-à-dire 8 à 10 ou 15 minutes. suivi d'un bain de pieds chaud - plusieurs fois de suite.
• Verser de l'eau sur les pierres de lave réchauffe C'est bon pour "l'entraînement des vaisseaux sanguins".
encore davantage la peau mais n'est pas indispensable; • Ne pas retourner dans le sauna tant que le corps n'est
le sauna agit pleinement sans cela. pas revenu à l'équilibre. Cela prend 20 minutes environ.
• Pour verser l'eau correctement, il s'agit d'en jeter de • Deux à trois passages dans le sauna suffisent. Les
petites quantités sur les pierres brûlantes et de disperser passages supplémentaires n'offrent pas plus d'avantages,
rapidement les jets de vapeur produits à l'aide d'une mais fatiguent énormément. Si l'on se rend quotidiennement
serviette ou, comme il est d'usage en Finlande, de au sauna, un seul passage dans la cabine ou dans le bain de
branches de bouleau feuillues. Des huiles volatiles vapeur est indiqué. Le meilleur moment pour les débutants
peuvent être ajoutées à l'eau; les aiguilles de sapin ou est le matin et, pour les habitués, entre 15 et 21 h.
de pin nain sont particulièrement appropriées (voir • Un massage entre deux séances de sauna stimule la
ajouts aux bains p. 55). Verser de l'alcool est malsain. transpiration.
• Ne pas faire d'exercice musculaire ou de gymnas- • A la fin du bain, avant de s'habiller, se rafraîchir suffisam-
tique dans le sauna, ne pas trop parler car le taux ment. Éventuellement se reposer encore une demi-heure.
d'oxygène de l'air y est le même qu'à 2 500 m d'altitude. • Bien s'essuyer les pieds pour éviter les mycoses.
• Ne pas se brosser la peau dans le sauna proprement Inutile d'utiliser des produits désinfectants.
dit, ne pas racler la transpiration. • A chaque fois que Ton verse de l'eau dans le sauna,
• Se redresser lentement, s'adapter et ne pas se lever on perd un demi-litre à un litre et demi de sueur. Ce
d'un coup et quitter le sauna (danger de perte de n'est cependant qu'à la fin du sauna que l'on pourra
conscience). boire : de l'eau minérale, du jus de fruits, éventuellement
• Après avoir quitté la cabine, choisir le chemin le plus un verre de bière sans alcool ou de lait suri allongé
court vers le plein air. Expirer profondément, inspirer d'eau minérale. Pas d'alcool.
46
La thérapie
de Kneipp
47
Méthodes
hérapeutiques
classiques
48
La thérapie
de Kneipp
49
Méthodes
thérapeutiques
classiques
pendant au moins trois semaines renforce l'orga- maladies et favorise la r é é d u c a t i o n après une maladie
nisme. Il pourra dès lors mieux réagir aux stimuli de a i g u ë . Elle peut combattre les troubles fonctionnels,
stress qu'auparavant. lutter contre les plaintes p s y c h o - v é g é t a t i v e s et consi-
• Le m é t a b o l i s m e , la circulation sanguine, la presta- d é r a b l e m e n t a t t é n u e r la souffrance chronique.
tion cardiaque et la sensibilité à la douleur sont régulés. Les applications d'eau peuvent se révéler utiles
• Les organes internes travaillent de f a ç o n plus har- dans les affections a i g u ë s. Elles peuvent a t t é n u e r la
monieuse. douleur et permettre ainsi un recours moins f r é q u e n t
• La sécrétio n excessive de l'hormone de stress est aux produits a n a l g é s i q u e s. La t h é r a p i e de la chaleur
normalisée. entretient la m o b i l i t é dans les maladies d'usure, dimi-
• L'organisme peut mieux gérer les sollicitations et nue la fièvre et les inflammations, influence les mala-
mieux se d é f e n d r e des infections. dies cardiovasculaires, allège les troubles de la circula-
• Les stimuli de chaleur augmentent la sensation de tion et de la digestion.
bien-être. Limites de i'application
Exemples : un bain de pieds à t e m p é r a t u r e crois- La condition de base pour le fonctionnement de la
sante dilate les vaisseaux sanguins et élève la t e m p é - t h é r a p i e est un organisme capable de réagir. La t h é r a -
rature de toute la peau. L'affusion froide d'un genou pie de Kneipp est exclue dans les maladies a i g u ë s
ou l'immersion d'un bras provoque la contraction des graves.
vaisseaux sanguins qui se dilatent ensuite. Ce p h é n o -
m è n e a m é l i o r e l'irrigation sanguine du corps entier et Cures
a un effet revigorant. Pendant les cures de Kneipp, on apprend à s'occuper
Dans les applications d'eau, "l'horloge interne" du activement de sa santé. On se rend compte que vivre
corps joue un rôle important : une affusion froide a un sainement n'est pas une entrave et que l'exposition
effet bien plus important pendant la phase de r é - aux stimuli peut mener à une plus grande joie de vivre.
chauffement du matin que le soir, o ù la t e m p é r a t u r e Les cures de Kneipp sont utiles dans les cas d ' é p u i -
é v o l u e dans le sens contraire. sement, de troubles v é g é t a t i f s , de retour d ' â g e , d'af-
fections cardiovasculaires, de maladies rhumatismales,
de migraine, d'allergies de la peau, d'asthme.
— Indications
La t h é r a p i e de Kneipp endurcit le corps, p r é v i e n t les
Particularités de l'application
Le corps a besoin de trois à quatre heures pour terminer de bien choisir le moment de chaque traitement. Par
sa réaction à une stimulation. La stimulation suivante ne exemple :
doit donc pas intervenir trop tôt pour éviter que l'action
ne prenne une tournure non désirée, par exemple une Le matin : lavage à l'eau froide
hypothermie quand le délai entre deux traitements à Dans le courant de la m a t i n é e :
l'eau froide est trop court. Plus on fait réagir une zone brossage à sec, bain de pieds chaud,
de la peau à la chaleur ou au froid, moins elle réagira en affusion très chaude
intensité. Dans l'après-midi : bain de bras froid
Pour que la stimulation agisse bien, le thérapeute devra Le soir : marche dans l'eau ou affusion du genou,
souvent changer de surface. 11 est également important enveloppement froid, natation, sauna
50
Les
applications
d'eau
51
Méthodes
:hérapeutiques
classiques
52
Les
applications
d'eau
53
Méthodes
hérapeutiques
classiques
54
Les
applications
d'eau
échiassier marchiant dans l'eau. En plaçant un petit t a - o u dans la neige sont des variantes de la méthode.
pis en caoutchiouc au f o n d d u bain, cela f o n c t i o n n e Quand ?
très bien. O n p e u t aussi le faire en p o s i t i o n assise. Les indications p o u r la m a r c he dans l'eau sont les
Arrêter dès q u e la sensation de f r o i d d e v i e nt désa- mêmes q u e p o u r les bains de pieds froids.
gréable. Essuyer l'eau, s'habiller et se laisser sécher en
se p r o m e n a n t o u en m a r c h a n t . M a r c h e r dans l'eau sur Ba i n d e p i e d s c h a u d
des cailloux o u p r o m e n e r à sec sur un f o n d profilé Comment ?
renforce e n c o re la réaction. I m m e r g e r les pieds jusqu'au-dessus des chevilles p e n -
Le meilleur m o m e n t p o u r m a r c h e r dans l'eau est d a n t 10 à 15 m i n u t e s dans de l'eau à 3 8 ° C o u a u g -
l'après-midi o u le soir. M a r c h e r dans la rosée d u m a t i n m e n t e r la température j u s q u e 4 0 ° C . O n p e u t ajouter à
55
Méthodes
thérapeutiques
classiques
56
Les
enveloppe-
ments et
les compresses
rants cJ'air, en ne laissant dépasser que la tête. Après 10 à large q u e la compresse f r o i d e et laissant passer l'air. Le
15 minutes, se mettre au lit pendant une demi-heure, s'as- fixer à l'aide d'épingles à nourrice et recouvrir le t o u t
perger ensuite le bas du corps d'eau froide. On peut ajou- d ' u n tissu de laine o u de flanelle.
ter à l'eau bouillante de la tisane de prèle des champs. Veiller ensuite à envelopper t o t a l e m e n t le p a t i e n t
Quand ? d ' u n d r a p de lin o u d ' u n e couverture chaude et vérifier
En cas de vessie irritée, de t r o u b l e de la vidange de la q u e la température de la pièce ne soit pas t r o p basse et
vessie, de plaintes de la prostate et après des i n t e r v e n - qu'il n'y ait pas de courants d'air. Laisser l'enveloppe
tions gynécologiques. en place p e n d a n t 4 5 à 6 0 minutes et l'enlever ensuite.
> • Attention : ne pas a p p l i q u e r en cas d'hémorroïdes. Le malade d o i t se reposer p e n d a n t une demi-heure.
Après un q u a r t d ' h e u r e , l'enveloppe d o i t être res-
Ba i n b r o ssé sentie c o m m e c h a u d e ; à défaut, o n p e u t réchauffer à
Comment ? l'aide d ' u n e b o u i l l o t t e . Si l'enveloppe est ressentie
A l'aide d ' u n g a n t de sisal, se brosser la peau jusqu'à c o m m e désagréable, il y a lieu de l'enlever.
ce qu'elle devienn e r o u g e . De l'extérieur vers le cœur :
d ' a b o r d le pied d r o i t et la j a m b e d r o i t e , puis le pied En v e l o p p e m e n t é v a cu a n t la ch a l e u r
g a u c h e et la j a m b e g a u c h e , le siège, le ventre, le bras Pour évacuer la chaleur, l'enveloppe d o i t rester en
droit, le bras gauche, la p o i t r i n e , le dos. S'asseoir e n - place jusqu'à ce qu'elle soit c h a u d e ; il f a u t alors l'enle-
suite dans l'eau chaud e et ajouter g r a d u e l l e m e n t de ver immédiatement et la renouveler. Si le malade
l'eau f r o i d e ; ajouter éventuellement d u r o m a r i n . S'ar- t r e m b l e , il y a lieu d'enlever l ' e n v e l o p p e m e n t.
roser d'eau f r o i d e , essuyer l'eau, s'habiller et se m o u -
voir brièvement et énergiquement à l'air libre. En v e l o p p e m e n t a ccu m u l a n t la ch a l e u r
Quand ? Pour accumule r la chaleur, l'enveloppe d o i t rester en
En cas d ' h y p o t e n s i o n artérielle et de trouble s de la cir- place p e n d a n t au m o i n s une heure et d e m i e . Si l'enve-
culation sanguine. l o p p e est ressentie c o m m e f r o i d e , il f a u t prévoir une
b o u i l l o t t e o u faire boire une boisson c h a u d e .
En v e l o p p e m e n t é va cu a n t la t r a n sp i r a t i o n
57
Méthodes
thérapeutiques
classiques
crampes abdominales, de douleur au ventre, d'ulcères > Attention : ne pas a p p l i q u er de compresses froides
gastriques, d ' i n f l a m m a t i on de la vésicule et des voies b i - lorsque le p a t i e n t a les pieds froids o u qu'il frissonne.
liaires, de nervosité et d'insomnies; réduit l'hypertension. Lors de l'application de compresses de glace, il f a u t i n -
Enveloppement du corps : un linge couvre le corps terposer un f i n linge p o u r protéger des dégâts dus au
de la partie inférieure des côtes j u s q u ' a u pubis; utile f r o i d . Ne pas a p p l i q u e r chez les personnes atteintes de
en cas de fièvre, de trouble s gastriques o u intestinaux, troubles de la sensibilité à la température.
de crampes, de trouble s végétatifs et d ' i n s o m n i e s.
Enveloppement du tronc : posé du pubis j u s q u ' a u x C o m p r e sse s c h a u d e s
aisselles, aide en cas de f o r t e fièvre. Comment ?
Enveloppement des hanches : passé entre les On p e u t t r e m p e r le linge d ' e n v e l o p p e m e n t dans une
j a m b e s , atténue les i n f l a m m a t i o n s du vagin et de la décoction de camomille arrosée d'eau bouillante
prostate, utile en cas d'hémorroïdes, d'eczéma anal et (freine l ' i n f l a m m a t i o n ) , d'écorce de chêne (constric-
i n f l a m m a t i o n s de la région d u bassin. teur) o u de fleurs de f o i n (améliore l'irrigation san-
Enveloppement de la poitrine : aide en cas de b r o n - g u i n e , atténue la douleur, calme). Tordre ensuite.
chite, d ' a f f e c t i o n p u l m o n a i r e et de névralgies. L'enveloppe conserve mieux la chaleur si l'on y dé-
Enveloppement de la gorge : atténue l'angine et pose une b o u i l l o t t e o u si o n e n d u i t le linge de terre o u
les m a ux de g o r g e . de b o u e c h a u d e .
Enveloppement des articulations : atténue la d o u - Un sac de f o i n retient encore plus l o n g t e m p s la
leur en cas d ' a r t h r i t e et d ' a r t h r o s e . chaleur. Pour ce faire, o n m e t des fleurs de f o i n dans
> • Attention : les grands e n v e l o p p e m e n t s ne d o i v e n t un sac de lin q u e l'on c h a u f f e au-dessus d'un e source
pas être appliqués chez une personne ayant le ventre de vapeur c h a u d e ( a t t e n t i o n au risque d'allergie). Le
plein. Pas p o u r les personnes cardiaques. sac de f o i n rend la chaleur plus l e n t e m e n t q u e les
compresses chaudes ordinaires et les compresses de l i -
m o n , de f a n g o et d'autres boues aux vertus curatives.
Co m p r e sse s L'argile, la terre, la b o u e et les fleurs de f o i n s o n t
disponibles en p h a r m a c i e.
C o m p r e sse s f r o i d e s e t co m p r e sse s d e g l a ce Les compresses chaudes restent en place pendant
Comment ? environ 45 minutes et le malade est bien couvert. Après
A p p l i q u e r sur le linge d ' e n v e l o p p e m e n t une couch e enlèvement, observer un repos au lit d'une demi-heure
épaisse d'argile mouillée - disponible en p h a r m a c ie - puis laver à l'eau tiède. Le m o m e n t idéal de l'application
o u de quark . On p e u t également t r e m p e r un linge de de compresses chaudes est avant o u pendan t le repas.
lin dans une s o l u t i o n saline à 10 % , le t o r d r e et le lais- Quand ?
ser geler dans le congélateur. Le linge reste alors Les compresses chaudes atténuent les plaintes dans
flexible. On p e u t aussi a p p l i q u e r une compresse de les maladies chroniques, l'arthrose o u les a f f e c t i o ns
glace (glaçons broyés dans un sac en plastique). rénales o u de la vessie. Elles a i d e n t en cas de m a ux
On pose la compresse f r o i d e p e n d a n t une m i n u t e , d'estomac, de ventre et de tête d ' o r i g i n e nerveuse et
on l'enlève p e n d a n t quatre m i n u t e s et o n répète de m i g r a i n e . Elles améliorent la circulation q u a n d o n
l'opération cinq fois de suite. les appose t a r d le soir dans la région l o m b a i r e .
vertes et de pleurite. En cas de tension musculaire, a p - m e n t chez les malades h y p e r t e n d u s, présentant une
pliquer un sachet de glace o u f r o t t e r avec des glaçons. faiblesse cardiaque o u des t r o u b l es respiratoires.
58
Les
processus
révulsifs
La médecine populair e considère q u e ce s o n t des " hiu- Sous l'influence de la civilisation, n o t r e corps ne serait
meurs nocives" q u i r e n d e n t le corps malade et q u ' i l plus à même d'accomplir ses tâches de révulsion et
f a u t dès lors les évacuer p o u r recouvrer la santé. L'ori- d o i t dès lors être stimulé. S'il n'y a pas m o y e n de faire
g i n e de l'idée provient de tentatives p o u r expliquer les a u t r e m e n t , il f a u d r a d o n c offrir à ces " h u m e u r s n o -
maladies : elles étaient comprises c o m m e un mauvais cives" une voie de sortie artificielle. Le corps s'en re-
mélange d ' f i u m e u r s o r g a n i q u e s , la dyscrasie. M ê m e le trouvera nettoyé et l'ordre intérieur pourra être rétabli.
plus g r a n d médecin grec, Hippocrate de Cos (460-377
av. J.-C), était d'avis q u ' u n e plus g r a n d e sécrétion
— Explication de l'action
m e t t a i t f i n à la maladie. La t r a n s p i r a t i o n , les selles et
l'urine, les expectorations , les s a i g n e m e n t s , le pus et En médecine, la science des " h u m e u r s " est dépassée.
l'éruption cutanée c o n s t i t u a i e n t à ses yeux a u t a n t de On sait a u j o u r d ' h u i q u e n o m b r e de ces "thérapies ré-
moyens de se guérir. Cette conception a prévalu vulsives" f o n c t i o n n e n t par d'autres voies, q u e l'on dé-
c o m m e base de la science médicale occidentale de signe par le t e r m e anglais de " c o u n t e r i r r i t a t i o n " .
l'Antiquité j u s q u ' a u 19e siècle, avant d'être déclassée • Les s t i m u l a t i o n s cutanées p e u v e n t avoir u n e f f e t
par les nouvelles considérations scientifiques de Ru- sur les organes internes suite à leur transmission par
cio/f l//rc/7ow(1821-1902). les arcs réflexes (voir p. 72). C o n t r a i r e m e n t à ce q u e
Dans les années v i n g t , le gynécologue et clinicien l'on i m a g i n a i t a u p a r a v a n t, le sang n'est pas évacué de
viennois 6em^arc/Asc/7ner ( 1 8 8 3 - 1 9 6 0 ) reprit ces p r o - ces organes, mais il arrive j u s t e m e n t en plus g r a n d e
cessus révulsifs dans sa thérapie c o n s t i t u t i o n n e l l e et quantité. C'est l'effet visé par les massages (voir
les utilisa également après son émigration en A m é - p. 6 8 ) , par les thérapies d u c h a u d et d u f r o i d (voir
rique dans ses polycliniques de l'arthrite. En sus des p. 4 2 ) et par t o u s les processus révulsifs.
méthodes d'usage visant à vider la vessie et les intes- • Les s t i m u l a t i o n s artificielles douloureuses de la
tins et à p r o m o u v o i r la t r a n s p i r a t i o n (voir thérapie hy- peau (par ex. les égratignures, les brûlures et les p i -
p e r t h e r m i q u e p. 4 3 et sauna p. 4 4 ) , il préconisait des qûres) p e u v e n t c a m o u f l e r la d o u l e u r en un autre e n -
t r a i t e m e n t s q u i s e m b l a i e n t sortis t o u t d r o i t d ' u n f i l m d r o i t et ainsi la " c a l m e r " plus l o n g t e m p s . O n ne
d ' h o r r e u r : vomissements exagérés, prise de p r o d u i t s connaît pas les détails d u f o n c t i o n n e m e n t de cette ré-
toxiques et création de plaies artificielles. pression centrale de la douleur. De n o m b r e u x procé-
Font partie de ces processus révulsifs : le clystère (voir électrique transcutanée (voir p. 2 6 7 ) , l ' a c u p u n c t u r e
hydrothérapie d u côlon p. 200), la saignée (voir p. 60), le (voir p. 153), la m o x i b u s t i o n (voir p. 158) et la théra-
traitement par sangsues (voir p. 61), les ventouses (voir pie neurale (voir p. 2 3 2 ) .
p. 62), la thérapie de Baunscheidt (voir p. 63), l'emplâtre • Les inflammations de la peau artificiellement susci-
de cantharidine (voir p. 64) et les fontanelles, méthodes tées peuvent " i n t e r r o m p r e " u n processus inflammatoire
visant à créer de profondes plaies artificielles. du corps : le système immunitaire ne peut gérer à la fois
Les médecins partisans des méthodes d'Aschner les deux processus et ne s'adresse q u ' a u plus récent.
ne p r a t i q u e n t généralement plus les processus révul- • Les s t i m u l a t i o n s cutanées f o n c t i o n n e n t comme
sifs où il est q u e s t i o n de blessures i m p o r t a n t e s de la une stimulothérapie aspécifique : elles poussent l'or-
peau. ganisme à réagir a u t r e m e n t , en d'autres m o t s elles sti-
59
Méthodes
thérapeutiques
classiques
— Indications
La saignée
A c t u e l l e m e n t , de n o m b r e u x thérapeutes utilisent les
saignées dans les trouble s circulatoires p o u r améliorer
— Historique la m i c r o c i r c u l a t i o n . Il s'agit d ' u n e stimulothérapie en
cas de troubles de la m e n s t r u a t i o n et d ' h y p e r t e n s i o n .
Déjà p e n d a n t l'Antiquité et dans la culture indienne,
En cas d ' i n f l a m m a t i o n et d ' i n f e c t i o n , la prise de sang
les médecins p r a t i q u a i e n t des incisions dans la peau
aurait u n e f f e t a n t i - i n f l a m m a t o i r e .
de leurs patients p o u r les " s a i g n e r " . O n v o u l a i t ainsi
Limites de l'application
décharger l'organe malade o u mener le f l u x sanguin
Ne pas pratiquer de saignées en cas de troubles de la cir-
vers u n e autre région d u corps. On t r o u v a i t p a r t o u t
culation cérébrale o u de troubles de la coagulation. Les
des représentations d u corps h u m a i n où o n p o u v a i t
saignées ne sont pas utiles en cas d'hypotension, pendant
lire la s i t u a t i on exacte des point s d e saignée. Jusqu'au
les règles et en cas de diarrhées, d'arythmie cardiaque,
18e siècle, les thérapeutes saignaient t o t a l e m e n t a r b i -
d'angine de poitrine, d'anémie et de labilitè végétative.
t r a i r e m e n t leurs malades p o u r t o u t e s les plaintes pos-
sibles, convaincus de débarrasser ainsi le corps des
éléments q u i le rendaient malade. L'écrivain français — Risques
Jean- Baptiste Poquelin, d i t Molière ( 1 6 2 2 - 1 6 7 3 ) se
• Les saignées fréquentes affaiblissent le corps.
m o q u a i t dans sa pièce "Le m a l a d e i m a g i n a i r e " de ces
• Certains thérapeutes p e r f u s e n t après la saignée d u
médecins aux pratiques sanguinaires q u i t r a i t a i e nt
plasma de r e m p l a c e m e n t . Ceci n'est pas nécessaire
ainsi leurs malades par désespoir o u par cupidité. A u
mais d a n g e r e u x (risque de choc allergique).
f u r et à mesure des progrès de la médecine, les indica-
tions p o u r les saignées s o n t devenues plus restreintes.
60
Le traitement
par
sangsues
— Conseil sont placées la tête la première sur une partie de peau lé-
gèrement incisée au scalpel. Les sangsues peuvent aspi-
La saignée est à conseiller p o u r les d e u x p a t h o l o g i es
rer de 8 à 10 ml de sang et t o m b e n t d'elles-mêmes après
sanguines rares précitées. Elle ne peut pas être
une heure. A défaut, il f a u t les saupoudrer de sel. Pour
conseillée en t a n t q u e stimulothérapie.
les tuer, o n les met dans du vinaigre o u dans du sel.
Après le traitement, il faut garder le lit, car la blessure
continue de saigner pendant environ 2 4 heures, ce qui
fait encore perdre à peu près 4 0 ml de sang. Selon la
Le traitement par sangsues plainte et la zone du corps, on utilise deux à dix sangsues.
Cette méthode est vieille c o m m e le m o n d e . A l'époque, Les thérapeutes qui utilisent les sangsues les j u g e n t utiles
elle servait à soigner t o u t et n'importe quoi. Elle c o n n u t pour "la purification du sang, la dètoxification, la décon-
son apogée au début du 19e siècle. Dans sa clinique, le gestion, la lutte contre les crampes et leur effet calmant. "
médecin français François Broussais (1772-1838) saignait Il est probabl e q u e l'effet des sangsues repose sur
ses malades à t o u r de bras pour chaque i n f l a m m a t i o n , le f a i t q u e le p r o d u i t qui empêche la c o a g u l a t i o n au
au point de les vider de t o u t e substance, et décida de niveau de la blessure pénètre dans le corps par le
passer aux sangsues. C'est ainsi qu'en 1827, o n importa sang. Le sang devient de ce f a i t plus " f l u i d e " et les i n -
de Bohème et de Hongrie 33 millions de sangsues car les f l a m m a t i o n s s'en v o i e n t freinées.
étangs du pays avaient déjà été pillés depuis longtemps. En o u t r e , le t r a i t e m e n t par sangsues p e u t avoir un
A u cours d u 20e siècle, les sangsues passèrent de e f f et sur certaines régions individuelles du corps par la
m o d e , mais depuis quelques années la méthode re- voie réflexe (voir massage de z o n e réflexe p. 72).
g a g n e du t e r r a i n .
— Indications
— Procédé
Les thérapeutes recommandent le traitement par sangsues
Les sangsues (l- iirudinea) utilisées en médecine f o n t partie pour les inflammations rhumatismales de toute nature, lors
des annélidés et vivent habituellement en eau douce. Leur d'œdèmes, de phlébites avec thrombose, d'obstructions
orifice buccal est composé de trois mâchoires poun/ues de des vaisseaux sanguins et lymphatiques, de migraine et de
petites dents acérées. Leur morsure crée une blessure en sinusite. Les sangsues sont également placées un peu par-
f o r m e d'étoile à trois branches. Leur salive contient de l'hi- tout sur le corps pour traiter t o u t et n'importe quoi.
rudine, qui empêche le sang de se coaguler au niveau de L'utilisation de sangsues p e u t c o n t r i b u e r à la ré-
la morsure. L'hirudine est actuellement produite par le gé- d u c t i o n de prise d ' a n t i c o a g u l a n t s .
nie génétique et utilisée en médecine moderne pour le Limites de l'application
traitement de thromboses. Ne pas utiliser de sangsues en cas de maladies du
Les sangsues s o n t a u j o u r d ' h u i s u r t o u t importées de sang, sur les nœuds de varices et en cas de gangrène.
H o n g r i e où o n en f a i t l'élevage. On les conserve dans
un verre d'eau f r o i d e .
— Risques
61
Méthodes
thérapeutiques
classiques
— Critique
— Conseil
— Exannen et traitement
V e n t o u s e s sè ch e s
Les ventouses
Avant le traitement, on chauffe légèrement la peau du
patient couché à l'aide de lumière infrarouge. On pose
ensuite six à dix ventouses sur son dos. Le thérapeute fait
d'abord le vide dans la ventouse en brûlant l'air au-dessus
— Historique
de la f l a m m e d'un morceau d'ouate imbibé d'essence ou
La pose de ventouses était autrefois l'acte médical par à l'aide d'un système d'aspiration. Par la force de succion
excellence. Cette p r a t i q u e était t e l l e m e n t courante sur la peau, les capillaires de la circulation s'élargissent;
q u e même le sceau des médecins p o r t a i t une repré- après quelques minutes apparaissent des taches bleues,
s e n t a t i o n de v e n t o u s e . suivies un peu plus tard par de petites vésicules de la taille
Le principe même était déjà décrit il y a 3 00 0 ans en d'un petit pois. Le traitement dure de 10 à 15minutes.
— Procédé
V e n t o u s e s sa n g l a n t e s
On parle de scarification l o r s q u ' u n médecin incise s u - On incise la peau en f o r m e de croix. Lors de la pose,
p e r f i c i e l l e m e n t la peau en b e a u c o u p d ' e n d r o i t s . Un les ventouses se remplissent de sang c o u l a n t de l'inci-
scarificateur est l ' i n s t r u m e n t utilisé p o u r inciser la sion d ' u n centimètre e n v i r o n . En 10 à 2 0 m i n u t e s , o n
62
La thérapie
de
Baunscheidt
extrait de la sorte jusqu'à 300 millilitres de sang. Le • Risque.' d'infection en cas de mauvaise désinfection
traitement est douloureux. du matériel d'incision.
— Historique
— Risques
Bien que mécanicien de métier. Cari Baunsclieidt
• Ne pas poser de ventouses chez des personnes (1809-1873) se présentait comme "l'inventeur de la
présentant une tendance à l'hémorragie. médecine naturelle et du réveil de la vie". Suite à une
63
Méthodes
thérapeutiques
classiques
L'emplâtre de cantharidine
zones étendues, le malade d o i t garder le lit p e n d a n t
une journée, b e a u c o u p boire et ne pas se laver p e n -
d a n t quelques jours. Le t r a i t e m e n t est très d o u l o u r e u x . et la fontanelle
— Indications
— Historique
A u n e certaine époque, presque c h a q u e mal était
traité par la thérapie de Baunscheidt mais, a u j o u r - Dans la médecine populaire , o n considérait (et o n le
d ' h u i , elle n'est appliquée q u e par ceux q u i visent u n e considère encore a u j o u r d ' h u i ) q u e la " m o u c h e d'Es-
" m o d i f i c a t i o n générale d e réaction"; elle devrait ainsi p a g n e " réduite en p o u d r e et ingérée avait des vertus
s'avérer utile en cas de névrite, de t r o u b l e s h o r m o - aphrodisiaques. C e t te erreur d e c o n c e p t i o n a déjà
naux, de maladies d u tissu c o n j o n c t i f . coûté la vie à plus d ' u n e personne. C o m m e s t i m u l a n t
Limites de l'application e r o t i q u e , o n l'applique également sur la peau. La m é -
La thérapie ne p e u t être appliquée en cas d ' i n f l a m m a - decine naturelle utilise la c a n t h a r i d i n e p o u r le t r a i t e -
t i o n s cutanées o u de tendances aux allergies. m e n t d ' i n f l a m m a t i o n s douloureuses.
• Le t r a i t e m e n t p e u t laisser des cicatrices sur la peau. Les pâtes q u i suscitent des vésicules (vésicants) et sti-
64
L'emplâtre
de cantharidine
et la fontanelle
65
Méthodes
thérapeutiques
classiques
66
La photo-
thérapie
67
Méthodes
thérapeutiques
classiques
mière n ' o n t pas été prouvées. Les références écrites les plus anciennes au mas-
• Il est difficile de peser le p o u r et le c o n t r e d u t r a i t e - sage c u r a t i f nous v i e n n e n t de C h i n e et d a t e n t de plus
m e n t par les rayons U.V. de 4 5 0 0 ans.
Les Grecs enlevèrent au massage les t o u r s d e m a -
gie. Ils massaient les sportifs et les malades avec des
— Conseil
p o m m a d e s et des huiles o d o r a n t e s . Par l'intermédiaire
Le t r a i t e m e n t par la lumière bleue de la jaunisse d u des bains romains, la thérapie f u t i n t r o d u i t e dans la
nouveau-né est à conseiller, t o u t c o m m e le t r a i t e m e n t culture arabe.
68
Les massages
classiques
A côté des massages classiques et des massages de t i o n corporelle propre a été perturbée par les h a b i -
zone réflexe, il existe encore beaucoup de massages non tudes hostiles au corps, les expériences t r a u m a t i s a n t e s
conventionnels sur le marché. Il y a des formes mixtes o u la solitud e p e u v e n t regagner confiance en elles
69
Méthodes
thérapeutiques
classiques
pas le cas des massages dans le cadre s p o r t if et ceux c h a u f f a n t s , les compresses chaudes, les bains de va-
effectués dans un b u t de bien-être. peur et la visite au sauna sont f o r t appréciés, mais ne
Le silence, la c o n c e n t r a t i o n et la détente s o u l i g n e n t s o n t guère utiles puisqu'ils r e n d e n t difficile le massage
le succès de c f i a q u e massage. La pièce d o i t avoir une correct et en atténuent l'effet. Les compresses
température agréable et le p a t i e n t d o i t avoir s u f f i s a m - chaudes après le massage a u g m e n t e n t par c o n t r e l'ef-
ment chaud. f e t de détente. N o m b r e de patients se senten t bien
Le massage classique est composé de cinq m a n i p u - q u a n d ils c o n c e n t r e n t leur respiration sur la partie d u
lations différentes. Par l'effleurage de petites et de corps traitée par le masseur, d'autres se détendent
grandes surfaces, le masseur établit le c o n t a c t avec le plus f a c i l e m e n t en écoutant de la m u s i q u e d o u c e .
patient. Des mains et des j o i n t u r e s , il travaille t o u j o u r s Formation du thiérapeute
des zones périphériques vers le milieu d u corps. Par Les techniques de massage peuvent être apprises par le
f r i c t i o n , il réchauffe la p e a u . biais de cours privé mais sont le plus souvent appliquées
Le pétrissage, l'étirement et le m o u v e m e n t roulé de par des kinésithérapeutes et des médecins ( n o t a m m e n t
la peau a t t e i g n e n t les tissus adipeu x d u d e r m e et des dans le d o m a i n e sportif et en milieu hospitalier).
muscles. L'effleurage m e t f i n à cette phase. V i e n n e n t
ensuite les t e c h n i q u e s de f r i c t i o n "pénétrantes" bien
— Indications
ciblées. Elles a t t e i g n e n t les muscles, les t e n d o n s et les
l i g a m e n t s et libèrent les adhérences et autres consé- Le massage classique est analgésique en cas d ' a f f e c -
quences d'anciennes blessures. Les m o u v e m e n t s de tions rhumatismales , de l u m b a g o et de m a u x de dos
frictions et d ' e f f l e u r a g e se succèdent en alternance. p r o f o n d s , p e r m e t de lever les c o n t r a c t u r e s et de guérir
Percuter du t r a n c h a n t de la m a i n , du creux de la m a i n les séquelles de lésions musculaires. Il accélère la ré-
o u des d o i g t s stimule les tissus. Les vibrations induites éducation postopératoire en cas de blessures o u de
d u plat de la m a i n o u les secousses t e r m i n e n t le mas- paralysie de l'appareil l o c o m o t e u r . Le massage est
sage d ' u n e partie d u corps : elles c a l m e n t et atténuent utile en cas de dyspnée, d ' a f f e c t i o n s cardiaques, d ' h y -
la d o u l e u r d u e aux muscles contractés. On entame p e r t e n s i o n, de m i g r a i n e et améliore le développement
ensuite le t r a i t e m e n t de la z o ne suivante, plus proche corporel de l'enfant. Il p e r m e t u n e relaxation intense,
d u milieu d u corps. Le masseur t e r m i n e c h a q u e mas- une détente de l'esprit et p e u t guérir des t r o u b l e s
sage par des m o u v e m e n t s d ' e f f l e u r a g e. f o n c t i o n n e l s d ' o r i g i n e psychique.
70
Les massage;
classiques
71
Méthodes
thérapeutiques
classiques
t e i n t e d ' u n ulcère gastrique, d ' u n e a f f e c t i o n de l'ar- d'ulcères d'estomac, les coliques des voies biliaires et
72
de zone
réflexe
Le m a s s a g e d u cô l o n
En suivant le r y t f i m e de la respiration d u malade, le
thiérapeute masse p e n d a n t deux à q u a t r e m i n u t e s , en
décrivant des cercles, cinq points déterminés du cô-
lon. Le massage stimule la motilité de l'intestin et a
souvent une influence favorable sur la c o n s t i p a t i o n et
le b a l l o n n e m e n t de l ' a b d o m e n .
Limites de l'application
Le massage d u côlon ne p e u t être effectué en cas
d'inflammation intestinale o u a b d o m i n a l e , en pré-
sence de t u m e u r s o u p e n d a n t la grossesse.
— Traitement
zmrn
— Conseil
Le massage d ' u n e partie malade d u corps d o i t durer
12 m i n u t e s , le massage d ' u n e plus g r a n d e partie d u Le massage thérapeutique est à conseiller p o u r les
corps de 15 à 2 0 m i n u t e s e n v i r o n . Il f a u t ensuite se re- plaintes susmentionnées.
poser en se c o u v r a n t bien p e n d a n t une période cor- Le massage relaxant est à conseiller en t a n t que
r e s p o n d a n t e p o u r p e r m e t t r e un développement cor- mesure préventive.
rect de l'action.
En cas de mauvaise p o s i t i o n , plusieurs parties d u
corps sont concernées par la douleur. Un massage à
Quel m assage pour quelle indication ?
g r a n d e échelle est alors indiqué, p e n d a n t une demi -
heure à trois quarts d ' h e u r e , suivi de repos.
Problèmes musculaires. Massage classique
Le massage est u n e stimulothérapie; une seule
tendineux ou ligamentaires
séance ne suffira pas à assurer une a c t i o n de l o n g u e
durée. Si les f o n c t i o n s corporelles d o i v e n t être régu- Lymphoedèmes Drainage lymphatique
lées de façon d u r a b l e , il f a u d r a effectuer deux à trois
Troubles végétatifs Massage du tissu conjonctif
massages par semaine. Pour le massage classique, il
s'agira généralement de six t r a i t e m e n t s , p o u r le d r a i -
Troubles fonctionnels Massage de zone réflexe
nage l y m p h a t i q u e et le massage de zone réflexe,
des organes internes
d o u z e et plus.
73
Méthodes
thérapeutiques
classiques
M o b i l i sa t i o n s
Le thérapeute mobilise avec p r u d e n c e l'articulation
dans le sens de la l i m i t a t i o n d u m o u v e m e n t . Il fixe u n e
partie de l'articulation et tire les plans articulaires en
les écartant. Il les f a i t b o u g e r parallèlement o u en s u i -
v a n t le plan de m o u v e m e n t n o r m a l . Ceci se f a i t lente-
74
La médecine
manuelle
75
Méthodes
thérapeutiques
classiques
• En cas de m a u x de dos, il n'est pas prouvé q u e les et se laisser tomber dans un fauteuil devant la télévision un
m a n i p u l a t i o n s aient plus de valeur q u e l'effet placebo : paquet de chips à la main... Tout ceci a bien sûr un prix.
76
• • •.
" Un esprit sain dans u n corps sain " : voilà la devise e n - Plus grande est l'absence généralisée d'exercice, plus
seignée p e n d a n t l'Antiquité, tandis q u e l'on entraînait importante devient la valeur d u sport "spectacle" dans
de même façon le corps e t l'intelligence dans les g y m - notre société : dans les stades, les sportifs remportent les
nases. Daniel Gottfried Moritz Schreber (1808-1851) victoires en lieu et place des spectateurs et se battent
f u t le premier orthopédiste à se rendre c o m p t e d u fait c o m m e des panneaux publicitaires vivants bien plus pour la
q u e le m a n q u e de m o u v e m e n t rend malade e t q u ' i l vente d'équipements à la m o d e que pour le plaisir même
d e m a n d e u n e c o m p e n s a t i o n . En sa qualité de médecin de l'activité. A côté de cela nous est venue la rage du fitness
itinérant des aristocrates russes, il avait grossi et c o m - des États-Unis. Dans les centres de fitness et sur les pistes de
b a t t a i t sa c o r p u l e n c e à l'aide d'exercices réguliers de jogging, o n vise bien plus la "prestation" que la condition.
g y m n a s t i q u e . Schreber f o n d a une société de g y m n a s - A la l o n g u e , les sports d e prestation ne p e u v e n t sa-
t i q u e p o u r a p p o r t e r à la jeunesse u n e discipline p h y - tisfaire q u e pe u de gens et e n g e n d r e n t bien des bles-
sique e t développa u n e g y m n a s t i q u e spéciale p o u r les sures. C'est la raison p o u r laquelle les médecins re-
maladies orthopédiques. Son initiative f u t suivie dans c o m m a n d e n t de plus en plus les sports d ' e n d u r a n c e .
le m o n d e entier. A u j o u r d ' h u i encore, dans les "jardins Exercés de façon correcte, ils c o n s t i t u e n t le m o y e n
p o p u l a i r e s " de son i n v e n t i o n , maintes personnes y idéal p o u r a t t e i n d r e u n e b o n n e c o n d i t i o n d u r a b l e et
cueillent (même littéralement) les fruits d ' u n exercice une joie de vivre. En o u t r e , ils p e u v e n t prévenir de
sain en plein air. La thérapie d u m o u v e m e n t devin t u n nombreuses maladies e t p e r m e t t r e une économie s u b -
principe d e la médecine naturelle. Issue de l'éducation stantielle : les très nombreuse s affections provoquées
physique rigide d u pére de la g y m n a s t i q u e Friedrich par le m a n q u e d'exercice dans n o t r e société e n g l o u t i s -
Ludwig Jatin ( 1 7 7 8 - 1 8 5 2 ) e t d u m o u v e m e n t discipli- sent a c t u e l l e m e n t 2 0 % d u b u d g e t t o t a l de la santé.
naire d u 19e siècle, la c u l t u re physique libre se déve-
loppa entre les deux guerres. Après la Seconde Guerre
Ki n é si t h é r a p i e
m o n d i a l e , le s p o rt devint le principal loisir, avec u n e vé -
C e t t e g y m n a s t i q u e ne vise pas particulièrement la pré-
ritable explosion dans les années 8 0 .
v e n t i o n o u la lutte c o n t r e les maladies de n o t r e civilisa-
77
Méthodes
thérapeutiques
classiques
carde. Les exercices c o n t r i b u e n t à l'amélioration de La périodicité doit être choisie de façon à prévoir une
d ' o r i g i n e cérébrale chez l'enfant, de c o n s t i p a t i o n c h r o - trois à quatre fois par semaine, car ce n'est qu'à partir de
n i q u e et d ' i n c o n t i n e n c e urinaire. Ils c o n s t i t u e n t u n e cette durée q u e l'on atteint l'effet désiré sur le métabo-
aide p e n d a n t la grossesse e t l ' a c c o u c h e m e n t. lisme des graisses (et l'augmentation voulue du cholesté-
rol HDL). C'est en procédant ainsi que l'on arrive concrète-
Les techniques particulières sont, par exemple, la g y m -
m e n t aux améliorations importantes pour le corps.
nastique respiratoire (voir p. 131), la gymnastique sous
l'eau et l'hippothérapie pour remédier aux dégâts dus à Coordination : sans entraînement, la précision e t la
une mauvaise position o u en cas de troubles de la mobilité. vivacité de nos m o u v e m e n t s d i m i n u e n t déjà à partir de
l'âge de dix ans. A u n âge avancé, ce f a i t se précise de
plus en plus. Lorsqu'on entraîne la c o o r d i n a t i o n d e nos
—Concept de base m o u v e m e n t s , o n reste plus l o n g t e m p s à l'abri des
de vie, plus g r a n d sera l'effet sur la santé. Celui q u i se Mobilité : la mobilité des articulations dépend d e
déplace à vélo plutôt q u ' e n v o i t u r e , q u i p r e n d l'escalier leur état, de la taille et de l'élasticité des muscles, des
plutôt q u e l'ascenseur, q u i travaille régulièrement dans l i g a m e n t s et des t e n d o n s . Lorsque la souplesse est l i -
son j a r d i n , q u i prévoit u n e demi-heure de p r o m e n a d e mitée, le simple f a i t de se n o u e r les lacets p e u t devenir
dans ses activités q u o t i d i e n n e s , se réserve déjà pas mal une corvée. L'exercice d ' e n d u r a n c e e n t r e t i e n t la m o b i -
de " f i t n e s s " spontané. L'exercice devrait devenir u n e lité e t u n e g y m n a s t i q u e ciblée p e u t l'améliorer.
h a b i t u d e précieuse. Ceci depuis le plus j e u n e âge, Rythme et force : l'entraînement en vitesse n'est
p u i s q u ' u n j e u n e de moins de 10 ans sur cinq s o u f f r e pas très i m p o r t a n t p o u r m a i n t e n i r en b o n n e santé les
déjà des conséquences d ' u n e mauvaise p o s t u r e . muscles, le cœur e t les p o u m o n s . L'entraînement en
Le b u t de l'exercice physique n'est pas de réaliser des force n'est guère plus utile, mais il est i m p o r t a n t de
prestations de haut niveau, mais bien d'améliorer en gé- renforcer certains g r o u p e s de muscles, par e x e m p l e les
néral les capacités physiques et la faculté d ' a d a p t a t i o n . muscles dorsaux et a b d o m i n a u x q u i s o u t i e n n e n t la co-
78
La thérapie
du mouvemer
• Échauffez-vous avant l'entraînement par des exercices actuellement ceux que l'on porte au poignet comme une
d'étirement et commencez lentement. montre et dont une électrode est fixée sur la poitrine. Un
• Évitez l'ambition démesurée. Interrompez l'entraînement si appareil ergométrique à domicile ne doit assurer que deux
vous êtes épuisé, même si vous n'avez pas encore eu votre fonctions : il doit mesurer le pouls en permanence et la
"dose". Votre condition n'est pas de même qualité chaque jour puissance doit être réglable.
• Évitez le sprint, laissez décroître lentement le • Les exercices qui durent moins de 6 minutes n'ont
mouvement et prévoyez suffisamment de pauses. aucun sens. On recommande 10 minutes par jour.
• La force de l'entraînement est bonne si le pouls • Plus vous vous entraînez souvent et longuement, plus
augmente d'abord pour se stabiliser ensuite. Mesurez votre votre niveau de prestation augmente. Vous pouvez chaque
pouls cinq minutes après le début de l'entraînement et à la fois augmenter la sollicitation en fonction de ce niveau.
fin, pendant une minute à chaque fois. Le pouls se mesure • L'influence positive de l'entraînement sur la santé ne
le plus facilement au niveau de la carotide ou au poignet. peut être "stockée" : l'entraînement doit être effectué en
Les meilleurs instruments électroniques de mesure sont permanence.
lonrne vertébrale en cas de mau x de dos. Ce résultat sure de l'endurance a p o u r devise : " c o u r i r sans être à
p e u t également être o b t e n u par un entraînement court d'haleine".
d ' e n d u r a n c e et u n e g y m n a s t i q u e régulière et bien c i -
blée.
— Explication de l'action
L'épreuve d ' e f f o r t sur la bicyclette ergométrique plus solide et le risque de fracture osseuse diminue.
79
Méthodes
thérapeutiques
classiques
malades : il d i m i n u e la raideur d u matin et la déforma- contre les sollicitations plus importantes et permet une re-
tion des doigts des maladies rhumatismales, il peut faire mise en condition après une maladie. Il peut diminuer les
diminuer le taux de sucre et de lipides élevés dans le sang risques après un infarctus du myocarde o u une hémorragie
des patients atteints de diabète sucré. L'état dépressif et cérébrale et maintenir le corps en état de prestation malgré
les troubles nerveux disparaissent, l'humeur s'équilibre. les limitations existantes o u le déclin dû à l'âge. La sensation
L'entraînement d'endurance prévient les phéno- physique qu'il procure peut avoir un effet positif sur l'esprit.
mènes négatifs liés à la vieillesse : les organes senso- Les sports repris dans l'encadré sollicitent u n e
riels conservent plus l o n g t e m p s leur qualité, o n reste g r a n d e partie d u système musculaire g l o b a l , sont facile
plus agile et le risque d'ostéoporose d i m i n u e . à doser en f o n c t i o n des besoins individuels et présen-
t e n t relativement pe u de risques. Pour rester en f o r m e ,
3 0 m i n u t e s de s p o r t d ' e n d u r a n c e trois fois par se-
— Indications
maine suffisent, en f o n c t i o n des capacités propres.
• Choisissez le sport que vous avez envie de pratiquer et entrecoupée de trois minutes de promenade toutes les 3,
partagez le plaisir qu'il vous procure avec vos amis : cela 6,12, 30 et 60 minutes (à augmenter progressivement) est
vous permettra plus facilement de persévérer. une bonne préparation. ' ,
• La gymnastique devrait faire partie de votre • Le "jogging" visant la performance est à déconseiller.
programme d'exercice quotidien : au moins six à dix • Le vélo et la natation sont des sports d'endurance
minutes. idéaux.
• Pour celui qui (re)commence après l'âge de quarante • Le ski de fond, l'aviron, le patinage sur glace, à
ans, la promenade sportive, la promenade en montagne et roulettes ou "in-line" et la gymnastique d'endurance sont
la marche de longue distance sont les activités les plus également des activités positives.
appropriées. Comme phase intermédiaire, la course lente
80
La thérapie
du mouvemei
La n a t a t i o n a u n e f f e t sur t o u t l'organisme, détend et faut pas d'équipement particulier. Les cassettes vidéo ou
L'eau froide stimule l'irrigation sanguine et la régulation nastique en plein air fait plus d'effet et est plus agréable.
thermique. Le fait de flotter facilite chaque mouvement La gymnastique régulière améliore l'irrigation et brûle
dans l'eau et c'est pour cette raison que la natation est tel- les graisses d u corps. Les exercices bien ciblés peuvent
lement indiquée pour toutes les affections dégénératives renforcer certains groupes de muscles, augmenter la m o -
des articulations et des muscles, et qu'elle prévient la perte bilité articulaire et prévenir les dégâts occasionnés par une
généralisée des facultés de performance. Elle facilite la res- mauvaise posture. L'entraînement de fitness régulier dé-
piration chez les asthmatiques et est utile en cas de varices. t e n d , arme contre le stress et aide en cas de dépression.
Cependant, ce sport sollicite plus la circulation sanguine
q u ' o n ne le croyait auparavant. On conseille donc la modé-
— Risques
ration pour les personnes âgées et celles souffrant de m a -
ladies cardiaques. • Les débutants ne peuvent se lancer dans un sport
d'endurance sans visite de contrôle chez un médecin. Les
Sk i d e f o n d personnes non entraînées ne peuvent participer à un
Le ski de f o n d fait appel à presque tous les groupes mus- sport éprouvant occasionnel, une course de masse o u à
culaires de façon régulière et a surtout une influence posi- des épreuves p e r m e t t a n t l'obtention d'une attestation.
tive sur le squelette. Il prévient les dégâts à la colonne ver- • D'aucuns prétendent q u e le s p o r t est s y n o n y m e de
81
Méthodes
:hérapeutiques
classiques
rares dans le cas de sports de santé pratiqués avec les p r i n c i p a l e m e n t l ' a l i m e n t a t i o n p o u r les personnes m a -
82
La diététique
qualitative
ventées" (Broker, Waerland, Anemueller, Evers). Il f a u t Une mauvaise alimentation contribue fortement à
en o u t r e faire la d i s t i n c t i o n entre les gens p o u r q u i seul l ' a p p a r i t i o n d e trouble s métaboliques e t circulatoires.
l'aspect sain e t équilibré est i m p o r t a n t et ceux q u i sont Si l'ordre h a r m o n i e u x dans le métabolisme reste per-
a t t e n t i f s à t o u s les éléments liés à l ' a l i m e n t a t i o n , tels turbé, il e n g e n d r e des maladies c h r o n i q u e s .
l ' e n v i r o n n e m e n t e t l'économie m o n d i a l e . Les processus métaboliques déterminent aussi l ' i m -
Cela devrait p o u r t a n t intéresser t o u t le m o n d e d e munité. Bien avant q u e les c h a n g e m e n t s dans le corps
savoir si les aliments c o u v r a n t les besoins en protéines ne d e v i e n n e n t mesurables, détectables o u visibles, le
d ' i m p o r t a n t s groupes d e la p o p u l a t i o n s o n t t r a n s p o r - système i m m u n i t a i r e aura déjà réagi face à u n e ali-
tés sur des milliers de kilomètres plutôt q u e d'être p r o - m e n t a t i o n défaillante. L'importance d u rôle joué par
duits sur place. Les r e c o m m a n d a t i o n s en matière ali- l ' a l i m e n t a t i o n dans l'apparitio n d e t o u t e s les maladies
m e n t a i r e p e u v e n t avoir u n e incidence sur la q u e s t i o n devient évident q u a n d o n considère le f a i t q u e cer-
de l'avenir des e x p l o i t a t i o n s agricoles. taines maladies ne p a r v i e n n e n t à s'installer qu'après
élaboré à t o u s p o i n t s de vue est celui d e la "diététique Vu sous un angle moins scientifique, le simple fait de
q u a l i t a t i v e " selon von Koerber, Mânnie et Leitzmann. se nourrir peut être considéré c o m m e une c o n t r i b u t i o n
Il c o n s t i t u e la base des conseils d ' a l i m e n t a t i o n décrits à la vie. Les produits alimentaires n o n modifiés sont
ci-dessous. complets, ordonnés, finis. Il n'est pas impossible q u e
l'organisme réagisse différemment aux ingrédients
d ' i m i t a t i o n synthétique, puisqu'ils peuvent contenir des
éléments dont les propriétés ne sont pas encore
La diététique qualitative
connues. L'action positive de ce q u ' o n appelle les " m a -
tières végétales secondaires" n'a été découverte q u e
depuis p e u . Il s'agit d'éléments de produits alimentaires,
présents en toutes petites quantités, mais q u i j o u e n t u n
— Concept et explication de l'action
rôle n o n sans i m p o r t a n c e dans l'action salutaire de l'ali-
circulation s a n g u i n e et le système i m m u n i t a i r e . Le cas bactérien. Les flavonoïdes présents dans tous les lé-
échéant, elle devra d ' a b o r d restaurer intégralement la g u m e s mais en quantités plus i m p o r t a n t e s dans les b r o -
83
Méthodes
thérapeutiques
classiques
— Risques
— Indications
Les p r o d u i t s alimentaires e x e m p t s d'éléments nocifs
Le c h e m i n vers la santé ne passe pas i n c o n d i t i o n n e l l e - n'existent plus. C e p e n d a n t , les p r o d u c t e u r s de l'agri-
m e n t par la p h a r m a c i e , mais très souvent plutôt par la culture écologique contrôlée se s o u m e t t e n t à certaines
cuisine. c o n d i t i o n s p o u r t e n t e r de réduire cette nocivité au
Prévention : la diététique qualitative prévient les maximum.
maladies d ' o r i g i n e alimentaire. Parmi ces dernières, o n Les mesures suivantes l i m i t e n t p o u r l'individu la
t r o u v e l'obésité, les calculs rénaux, l'artériosclérose, le quantité de p r o d u i t s nocifs :
84
La diététique
qualitative
Fort em ent recom m andé Recom m andé Peu recom m andé Pas recom m andé
Alim ent s non chauffés Alim ent s chauffés Alim ent s f ort em ent Éléments isolés
modifiés d'alim ent s
Noix, graines, huile non Margarine végétale non Graisses et huiles Sucreries, préparations
raffinée pressée à froid, durcie avec beaucoup d'extraction et raffinées d'éléments nutritifs,
graisse de coco non durcie d'huile pressée à froid préparations amaigrissantes
Lait de première qualité, (Produits de) lait pasteurisé, beurre Lait UHT, poudre de lait Lait stérilisé
produits de lait cru (en faible quantité). Raisson. Si Charcuteries, saucisses, Abats, saindoux
œufs et viande; en faible quantité conserves de viande
Eau minérale Eau du robinet, thé de plantes Thé noir, café, bière, vin Boissons à base de jus de
et de fruits, malt et succédané fruits, limonade, cola, boissons
de café, cacao non sucré instantanées, spiritueux
Épices et graines fraîches, Épices et graines chauffées, Extraits d'épices Produits aromatiques, sel de
sel de mer pauvre en iode sel de cuisine pauvre en iode cuisine
Fruits sucrés crus, fruits Miel, sirop de pomme et de Sirop de betterave sucrière, Sucre, édulcorants
séchés trempés dans l'eau poire allongé à l'eau et en mélasse, sirop d'érable
quantités modérées
85
Méthodes
thérapeutiques
classiques
— Conseil — Pratique
— Conseil
Le régime de Bircher-Benner
— Historique
86
Le régime
de Schnitzer
— Indications
— Historique
— Risques et critique
En sa qualité d e dentiste, l ' A l l e m a n d Johann-Georg
Schnitzer (né en 1 9 3 0 ) se t r o u v a i t " a u premier r a n g " • Le régime intensif présente à la l o n g u e le risque t y -
p o u r constater les dégâts occasionnés par u n e m a u - p i q u e d e t o u t e a l i m e n t a t i o n n o n variée : déficits d e
vaise a l i m e n t a t i o n . En réaction, il développa deux sys- protéines, d e calcium, de fer, d ' i o d e e t de v i t a m i n e B,2.
tèmes d ' a l i m e n t a t i o n d ' o r i g i n e p u r e m e n t végétale. • Il n'est pas prouvé q u ' u n e personne s o u f f r a n t d ' u n
diabète d e t y p e I p o u r r a i t se passer d'insuline en s u i -
v a n t le principe d ' a l i m e n t a t i o n intensive. A u c o n t r a i r e :
— Concept de base
cette a f f i r m a t i o n serait même dangereuse p o u r les d i a -
Sur base d e la natur e d e l'appareil masticateur h u - bétiques. Il en va d e même p o u r les autres promesses
m a i n , Schnitzer c o n c l u t q u e la n o u r r i t u r e " p r i m i t i v e " de guérison de maladies graves.
de l ' h o m m e devait être végétale. Un m o d e alimentaire • Le régime normal est une alimentation de qualité si l'on
p u r e m e n t végétal devait d o n c être le meilleur égale- n'exclut pas totalement la viande et le poisson o u si l'on
m e n t a u j o u r d ' h u i . Les autres p r o d u i t s , la viande en compose les repas avec soin (voir végétarisme p. 89).
87
Méthodes
thérapeutiques
classiques
_ Risques et critique
88
Le végétarisme
• Comparé au g r o u p e de m a n g e u r s de viande , le
risque d ' a f f e c t i o ns coronariennes est de 3 0 à 7 0 %
Le végétarisme plus faible chez les végétariens. Leur système digestif
est m o i n s sensible aux maladies, il y a m o i n s de cas de
g o u t t e et d e troubles d e la f o n c t i o n rénale et, par r a p -
p o r t au g r o u p e des végétariens, le cancer f a i t deux à
— Historique
trois fois plus de victimes p a r m i la p o p u l a t i o n q u i se
(5e siècle av. J.-C.) est c o n n u • Les végétariens a t t e i g n e n t plus s o u v e n t leur poids
en t a n t q u e pionnier d u m o d e idéal.
de vie végétarien. • Leur t e n s i o n artérielle est n e t t e m e n t plus basse.
• Leur taux de lipides sanguins est plus bas.
• Le lait des f e m m e s q u i vivent depuis des années se-
— Concept de base
lon le m o d e végétarien c o n t i e n t n e t t e m e n t moins de
Ce sont surtout des considérations religieuses et éthiques substances nocives q u e celui des autres f e m m e s .
qui poussaient dans le temps les végétariens à ne pas
manger d'animaux morts. S'y ajoutent aujourd'hui de
— Risques et critique
plus en plus des idées d'ordre politique et écologique. Il
est devenu difficile de justifier le fait q u e les pays riches Les végétariens, e t plus encore les végétaliens, d o i v e n t
consacrent d'énormes quantités d'aliments végétaux afin bien connaître la valeur nutritiv e de c h a q u e a l i m e n t sé-
de nourrir des animaux pour ensuite les consommer sous paré p o u r éviter les carences. Les f e m m e s enceintes et
la f o r m e " a n o b l i e " de morceaux de viande sélectionnés, qui allaitent, t o u t c o m m e les petits enfants, ne p e u -
alors que dans d'autres parties d u m o n d e les gens m e u - v e n t se passer t o t a l e m e n t de protéines animales. Pour
rent de faim. La culture de ces quantités gigantesques de les enfants en période de croissance, u n e a l i m e n t a t i o n
fourrage exige des terres d o n t le revenu direct permet- ovo-lactovégétarienne ne pose pas de problèmes à
trait d'alimenter bien plus de gens. Les excréments ( f u - c o n d i t i o n q u e leur m e n u soit bien composé sur le plan
Les ovo-lactovégétariens ne mangent pas de Fer : le f e r présent dans les végétaux n'est aussi f a -
viande o u de poisson, mais c o n s o m m e n t des œufs, d u cile à assimiler par le corps q u e le fer d ' o r i g i n e a n i -
lait e t leurs p r o d u i t s dérivés. male. Néanmoins, les h o m m e s q u i suivent u n régime
Les lactovégétariens ne m a n g e n t ni viande, ni pois- végétarien ne présentent n o r m a l e m e n t pas de déficit
son, ni œufs. en fer. Chez les f e m m e s végétariennes, le taux de f e r
89
Méthodes
thérapeutiques
classiques
dans le sang est 10 % moins élevé q u e chez les La viande, le poisson e t le lait s o n t p o u r Hay des ali-
f e m m e s q u i m a n g e n t de la viande. Elles sont p o u r t a n t m e n t s à f o r t e c o n c e n t r a t i o n d e protéines. Selon s o n
m o i n s sensibles aux maladies. C o m m e les réserves d e c o n c e p t , les fruits surs f o n t également partie d e ce
fer de la f e m m e végétarienne sont moins i m p o r t a n t e s , g r o u p e . Les aliments riches en hydrates d e c a r b o n e
il se p e u t q u ' e n cas d e besoin en f e r accru, par s o n t les céréales, les p o m m e s d e terre, le sucre e t les
e x e m p l e p e n d a n t la grossesse, u n e carence en f e r i n - aliments r e n f e r m a n t d u sucre. Sont considérés c o m m e
tolérable s'installe. "neutres" les graisses, b e a u c o u p d e légumes e t les
— Conseil — Pratique
— Indications
— Historique
Hay considère son régime dissocié c o m m e u n m o y e n
Une nouvelle ère de la santé, c'est là ce q u e p r o m e t t a i t de prévention d e maladies (également le cancer) e t
l'américain Howard Hay ( 1 8 6 6 - 1 9 4 0 ) en présentant la c o m m e n o u r r i t u r e salutaire p o u r les malades. Ce ré-
nouvelle théone d e l ' a l i m e n t a t i o n qu'il avait élaborée g i m e est aussi recommandé c o m m e t r a i t e m e n t p o u r
à la f i n d u 19e siècle. diabétiques e t p o u r les enfants.
Hay développa ses propres " lois chimique s de la diges- • La séparation des aliments proposée par Hay
t i o n ". Selon lui, les protéines avaient besoin d e sucs d i - n'existe q u e dans sa théorie. La nature ne suit pas
gestifs acides, alors q u e les hydrates d e c a r b o n e n é - cette règle et mélange j o y e u s e m e n t t o u s les aliments.
cessitaient des sucs basiques. Si l'on m a n g e les deux • Ce q u i , selon Hay, n'est pas possible - digérer en
p r o d u i t s en même t e m p s , les hydrates d e c a r b o n e même t e m p s les protéines et les hydrates de c a r b o n e -
n'étaient, d'après lui, pas digérés et f e r m e n t a i e n t dans se p r o d u i t en p e r m a n e n c e dans le t u b e digestif d e
l'intestin. c h a q u e personne.
90
La macro-
biotique
91
Méthodes
thérapeutiques
classiques
• Une alinnentation m a c r o b i o t i q u e de qualité n'est p e n d a n t , même si l'on ne p e u t voir ces déchets sous le
possible qu'à c o n d i t i o n de s o i g n e u s e m e n t compose r microscope, o n ne p e u t nier le fait q u ' u n e mauvaise
les repas. a l i m e n t a t i o n crée dans le corps des c o n d i t i o n s peu f a -
vorables. Dans ce cas, une "élimination de scories" si-
gnifierait libérer les cellules du corps de l'excès de p r o -
— Conseil
téines, d'eau, d'acides et de substances toxiques.
L'alimentation m a c r o b i o t i q u e selon Kushi ne p e u t être En ce qui concerne les "scories", les n a t u r o p a t h e s
conseillée. p a r t a g e n t l'avis suivant : l'espace entre les organes est
Pour les petits enfants, elle est à déconseiller. rempli de "tissu de b a s e " , un tissu c o n j o n c t i f m o u ,
riche en cellules, où o n t lieu les échanges entre les ca-
pillaires, les cellules nerveuses et les cellules orga-
niques. C'est dans ce réseau de fibres q u e le corps e n -
Beaucoup de religions connaissent une période de tions articulaires, tissulaires et vasculaires chroniques.
jeûne. Par ce genre d'usage, la connaissance de ce qui Ces dépôts agrandiraien t les zones de t r a n s f e r t
est b o n p o u r l ' h o m m e est souvent transformée en exi- entre les capillaires et les cellules. Des réactions q u i
gence religieuse. n o r m a l e m e n t ne se p r o d u i r a i e n t pas, peuvent ainsi d e -
Il n'y a plus beaucoup de personnes en Europe a u - venir plus nombreuses. D'après cette théorie, ceci f a -
j o u r d ' h u i qui vivent d'après ces règles. Beaucoup d'Euro- voriserait la naissance et la croissance de t u m e u r s .
péens o n t cependant redécouvert le jeûne c o m m e mé-
t h o d e de perte de poids rapide. Ce genre de "régime
— Pratique
zéro", souvent entrepris de propre initiative, ne res-
semble en rien au jeûne pour raison de santé. Ce dernier La m o d i f i c a t i o n de la réaction d u corps est la plus
vise en effet l'épuration du corps et d'autres réactions g r a n d e q u a n d le jeûne s ' a c c o m p a g n e de l'effet de
corporelles, éventuellement en combinaison avec une ré- cure : loin de la vie de tous les j o u r s , ne pas travailler,
orientation psychique. Le jeûne curatif attend de cette pas de f a m i l le a u t o u r de soi, b e a u c o u p d'attention
"autre façon de réagir" d'au moins influencer positive- p o u r soi-même.
m e n t les maladies existantes, sinon même de les guérir. Les cures de jeûne se déroulent souvent suivant ce
Le p i o n n i er de cette méthode est le médecin alle- schéma suivant :
m a n d O f f o fiuc/i/nger ( 1 8 8 2 - 1 9 7 0 ) . Trois jours transitoires d ' a l i m e n t a t i o n pauvre en ca-
lories. Le premier j o u r : " n e t t o y a g e des intestins" à
l'aide de boissons à base de sulfate de soude o u d ' u n
— Concept de base
lavement à la c a m o m i l l e . On répète le t r a i t e m e n t trois
Les médecins partisans de la diète considèrent le jeûne fois c h a q u e semaine. La sensation de f a i m serait d u e à
c o m m e une détoxication b i o l o g i q u e . un intestin i n s u f f i s a m m e n t vidé.
Une des principales idées à la base de l'action du Par j o u r de jeûne, il f a u t absorber deux à trois litres
jeûne est le c o n c e p t de " s c o r i e s " . La médecine univer- de liquide pauvre en calories o u e x e m p t de calories.
sitaire insiste à c h a q u e fois sur le fait q u ' i l n'y a pas Après les jours de t r a n s i t i o n , les journées s'écoulent
d'indications de l'existence de ce type de déchets. Ce- au gré des séances de g y m n a s t i q u e , des p r o m e n a d e s.
92
Le jeûne
— Explication de l'action
— Risques
Le corps dispose d ' u n " p r o g r a m m a d ' u r g e n c e " pour
les jours sans n o u r r i t u r e . Il passe alors à la " d i g e s t i o n La personne q u i jeûne sans le m o i n d r e a p p o r t de calo-
intérieure". Le plus gros d u travail est assumé par le ries perd d e grandes quantités de protéines p e n d a n t
f o i e et les reins, mais le système h o r m o n a l s'adapte les deux premières semaines. Ce n'est qu'après c e t te
aussi à la règle "d'économie d'énergie". Dès q u e la ré- période q u e le corps c o m m e n c e r a à dégrader plus de
serve d'hydrates de c a r b o n e est épuisée, le corps e n - graisse q u e de protéines. Le m o n d e médical n'arrive
t a m e la graisse. Mais c o m m e la graisse est difficile à l i - pas à t o m b e r d'accord sur le risque engendré par u n e
bérer, les réserves en protéines d e v r o n t également perte aussi considérable de protéines.
couvrir les besoins énergétiques. La perte de poids est Les effets secondaires liés au jeûne sont les suivants :
de 3 5 0 à 4 5 0 g r a m m e s par jour. • D'anciennes plaintes mais aussi des trouble s jamais
Le corps p o m p e b e a u c o u p d'eau des tissus. Suite à ressentis a u p a r a v a n t p e u v e n t surgir.
la d i m i n u t i o n de la quantité de liquide, la circulation • Les t r o u b l es d u s o m m e i l s o n t propres au jeûne. Les
sanguine f o n c t i o n n e mieux, le cœur est m o i n s sollicité rêves p r o f o n d s et souven t inquiétants p e u v e n t rendre
et la tension d i m i n u e . L'estomac vide exerce moins de indispensable u n d i a l o g u e d'accompagnement.
pression et facilite la respiration. • La c o n c e n t r a t i o n d'acide u r i q u e dans le sang a u g -
Le jeûne " o u v r i r a i t " aussi t o u t l'espace d u tissu de m e n t e . Des accès d e g o u t t e s o n t d o n c possibles.
base, de sorte q u e les "scories" accumulées y soient • Une absence de règles p e u t être constatée.
digérées o u éliminées. Le jeûne est absolument déconseillé pour :
Le jeûne régulier économiserait les forces vives et Les personnes q u i s a i g n e n t f a c i l e m e n t , s o u f f r a n t de
renforcerait le système i m m u n i t a i r e . maladies organiques sévères, d'hyperthyroïdie, de
93
Méthodes
thérapeutiques
classiques
94
La cure
de Mayr
La cure de Mayr
— Historique
95
Méthodes
thérapeutiques
classiques
suivre après le régime est composée d ' u n petit-déjeu- • " L ' a u t o - i n t o x i c a t i o n " par les substances t o x i q u e s
ner le m a t i n , éventuellement avec un f r u i t , un repas de intestinales n'a jamais été démontrée.
midi simple, éventuellement u n e salade c o m m e e n - • O n ne p e u t d i a g n o s t i q u e r une maladie sur base de
trée, pas de repas le soir, o u alors extrêmement léger. la f o r m e d e l ' a b d o m e n o u de l ' a t t i t u d e du corps.
Les c o m m a n d e m e n t s de M a y r sont : peu d e c r u d i - • La cure de Mayr n'est pas appropriée p o u r maigrir
tés, peu d e graisses, peu de sucreries, pas de café, pas de façon d u r a b l e . En t a n t q u ' a l i m e n t a t i o n p e r m a -
d ' a l c o o l , pas de n i c o t i n e , pas d'en-cas, mais le m a t i n nente, les conseils de M a y r ne répondent pas aux re-
un verre d'eau au sel d'Epsom c o m m e laxatif. c o m m a n d a t i o n s d ' u n e diététique qualitative.
Ces régimes m e t t e n t l'accent sur l'apprentissage d ' u n La cure de Mayr est à conseiller c o m m e régime amai-
processus d ' a l i m e n t a t i o n conscient. ghssant o u c o m m e jeûne c u r a t if adapté.
L'alimentation permanente par après est surtout basée
sur un équilibre entre les aliments "acides" et "basiques".
— Indications
— Critique
— Concept de base
• L'hypothèse de Mayr sur les d o m m a g e s o c c a s i o n-
nés au corps par les acides, les bases et l'alcool p r o - La cure de Schroth stimulerait les forces auto-curatives d u
duits par la d i g e s t i o n ne p e u t être étayée. corps, le débarrasserait de ses "scories" et de ses "poisons".
• Un corps sain assure lui-même l'équilibre
acide/base dans le sang et les urines, sans p o u r cela
— Pratique
avoir besoin d ' u n e a l i m e n t a t i o n particulière. Les p r o -
cessus métaboliques de l'équilibre acide/base au n i - Trois " j o u r s secs" par semaine : repas à base de riz, de
veau cellulaire ne s o n t pas encore connus. s e m o u l e et d'avoine; petits pains c o m p l e t s n o n salés
96
L'alimentation
instinctive
en quantité illimitée; fruits séchés, dattes, figues, noix • Les critiques e s t i m e n t que les compresses sollicitent
et graines. Pas plus d ' u n huitième de b o u t e i l l e de v i n . la circulation sanguin e et qu'elles ne sont pas i n d i -
Deux "jours de peu de boisson " : un demi-litre de vin. quées p o u r les personnes d o n t la t e n s i o n artérielle est
Deux " j o u r s de b e a u c o u p de b o i s s o n " : un litre de basse.
vin. L'eau et les jus de fruits sont interdits.
Pendant la cure, des e n v e l o p p e m e n t s h u m i d e s et
— Conseil
chauds d o i v e n t p e r m e t t r e l'élimination des "scories"
d u corps par la peau. La cure de Schroth n'est à conseiller q u e si elle est a p -
pliquée d ' u n e façon q u i répond à l'état actuel des
connaissances.
— Explication de l'action
L'alimentation instinctive
— Indications
97
Méthodes
thérapeutiques
classiques
pensable de boire en plus des liquides déjà c o n t e n u s pas a a p p o r t e r au corps le liquide d o n t il a besoin.
dans la n o u r r i t u r e végétale. Si o n désire boire malgré Beaucoup d'eau est nécessaire en cas d ' e f f o r t p h y -
t o u t , o n conseille de l'eau distillée. sique, de chaleur et de fièvre.
L'instinct détermine le choix des fruits o u des lé- • L'eau distillée n ' a p p o r t e pas au corps les minéraux
g u m e s . Q u a n d l'apparence o u l'odeur d ' u n f r u i t o u nécessaires à la vie.
d ' u n légume vous d o n n e envie de m o r d r e dedans, il • Il n'y a pas de preuves p o u r étayer les promesses de
devient t o u t n a t u r e l l e m e n t votre prochain repas. Ceci guérison.
n'est bien sûr possible q u e si le p r o d u i t n'a pas été pré- • L'utilité prouvée ne f a i t pas le poids par r a p p o r t au
paré, mélangé o u épicé. d a n g e r d ' u n e a l i m e n t a t i o n déficitaire.
L'alimentation de la thérapie p r i m i t i v e est exclusive- • La critique est la même p o u r la thérapie p r i m i t i v e .
m e n t composée de plantes sauvages, de racines et de
fruits.
—Conseil
98
Les oligo-
éléments
qu'ils p a r t i c i p e n t à des réactions b i o c h i m i q u e s . Il Chrome : cet élément est bien la preuve q u e même la
s'avère ainsi q u e le corps a besoin d ' u n e faible q u a n - science p e u t se t r o m p e r . En 1 9 7 8 , o n s'est rendu
tité d'arsenic, alors q u ' i l semblait bien p o u v o i r se pas- c o m p t e q u e cela faisait des dizaines d'années q u e l'on
ser de ce p o i s o n , g r a n d classique d u m e u r t r e . se t r o m p a i t t o t a l e m e n t dans la détermination d u taux
Tous les oligoéléments c o n n us à ce j o u r f o n t partie de c h r o m e . Les quantités d e c h r o m e nécessaires à
d'enzymes o u d ' h o r m o n e s , o u sont actifs par leur i n - l ' h o m m e e t les quantités nocives restent encore à d é -
termédiaire. terminer.
— Pratique — Critique
Il existe e n t o u s cas des r e c o m m a n d a t i o n s q u a n t à la Zinc : l'étude clinique sur le caractère préventif de l'ad-
prise q u o t i d i e n n e de certaines quantités de zinc, de sé- m i n i s t r a t i o n d ' u n e dose de zinc supérieure à la n o r -
lénium o u d e c h r o m e , mais elles ne sont pas étayées male n'a pas encore eu lieu.
par des résultats de recherche fiables. A v a n t d'avaler Sélénium : cet élément protégerait a p p a r e m m e n t
des oligoéléments sous la f o r m e de préparations, u n e c o n t r e les m o d i f i c a t i o n s cellulaires e n empêchant la
carence devra être constatée de façon sûre par le biais f o r m a t i o n d e " r a d i c a ux libres d'oxygène". Il p o u r r a i t
d ' u n e analyse d e sang. U n e analyse d e cheveux (voir c e p e n d a n t aussi affaiblir le système i m m u n i t a i r e . Dans
p. 2 8 5 ) ne s u f f i t pas. certains cas, l'expérimentation sur le modèle a n i m a l a
Une personne q u i se n o u r r i t de façon équilibrée a b - révélé q u e le sélénium freinait la croissance t u m o r a l e ,
sorbe n o r m a l e m e n t assez d'oligoéléments. dans d'autres il la stimulait. La recherche dans u n e ré-
Zinc : e n Belgique, l'absorptio n d e zinc est e n g i o n établit le lien entre u n e faible a b s o r p t i o n de sélé-
Sélénium : la quantité d e sélénium absorbée e n qu'ailleurs o n se base sur des taux d e sélénium bien
m o y e n n e est également considérée c o m m e suffisante, plus faibles sans q u ' i l ne soit q u e s t i o n de lien de cause
absorbée par q u e l q u ' u n dépend de l'endroit où les ali- La m a r g e d e manœuvre entre le déficit o u l'excès
m e n t s q u ' i l m a n g e o n t été cultivés. Le taux d e sélé- de sélénium est étroite. O n a constaté des i n t o x i c a -
n i u m d ' u n sol varie en e f f e t d ' u n e région à u n e autre. tions chroniques e t aiguës au sélénium, certaines sui-
Mais les échanges d e p r o d u i t s alimentaires entre ré- vies d u décès d e la personne. Il est possible q u e ces
gions et l ' a p p o rt de p r o d u i t s d ' o r i g i n e i n t e r n a t i o n a l e conséquences sévères soient aussi liées à u n déficit e n
crée un tel mélange q u ' u n m a n q u e de sélénium dans protéines présenté par de nombreuses personnes de
un sol particulier n'a plus d ' i m p o r t a n c e . régions pauvres en sélénium.
99
Méthodes
thérapeutiques
classiques
ments pour prévenir des maladies n'est pas à autres substances détermine l'arôme t y p i q u e d u miel.
100
Les "modes"
dans
l'alimentation
orale en cas d ' i n f l a m m a t i o n d u t u b e digestif et en tâche consiste aussi à neutraliser les radicaux libres (voir
La propolis est c e p e n d a n t u n allergisant puissant. lités de ces "prédateurs de radicaux libres". Cet e f f e t
Les personnes q u i réagissent par u n e allergie au venin salutaire n'est c e p e n d a n t pas prouvé p o u r le Q 1 0 .
101
Méthodes
thérapeutiques
classiques
102
Les plantes
médicinales
Les plantes médicinales A u 19e siècle arrivèrent les preuves d ' u n e a c t i o n phar-
m a c o l o g i q u e . C'est alors s e u l e m e n t q u e la c h i m i e par-
(phytothérapie) vint à isoler les substances actives des plantes et à a t -
t r i b u e r aux substances individuelles les effets de cer-
taines parties de plantes tels q u e déjà constatés par la
— Historique
médecine p o p u l a i r e.
La p h a r m a c i e des plantes de la n a t u re n'est pas seule- Ceci d o n n a naissance à l'industrie p h a r m a c e u t i q u e
m e n t o u v e r t e à l ' h o m m e . Les chimpanzés dans leur qui avait au départ c o m m e b u t de m e t t r e à la disposi-
environnement naturel utilisent certaines plantes t i o n des thérapeutes leur p r o d u c t i o n de purs extraits
c o m m e médicament, en petites quantités et en les végétaux.
mâchant b i e n , p o u r soigner une diarrhée o u p o u r se Vers le début d u 2 0 e siècle, o n se rendit c o m p t e
débarrasser de vers q u i leur r e n d e n t la vie désagréable. q u e l'action d ' u n e plante entière p e u t être plus q u e la
L ' h o m m e aussi t r o u v a les premiers médicaments s o m m e de ses c o m p o s a n t s . C'était le début de la p h y -
p o u r se traiter t o u t s i m p l e m e n t derrière sa h u t t e , dans tothérapie telle q u e nous la connaissons a u j o u r d ' h u i .
le bois o u près d u ruisseau. Le plus gros problème était Situation actuelle
celui d u dosage, p o u r éviter q u e l'action curative ne se Les possibilités d ' u t i l i s a t i o n des plantes médicinales
t r a n s f o r m e en action t o x i q u e . s o n t bien plus diversifiées q u ' a u p a r a v a n t . Il existe e n -
En même t e m p s q u e survint la réflexion sur l'origine core t o u j o u r s des plantes o u parties de plantes v e n -
et le sens de la vie et d o n c aussi de la maladie, d'autres dues séchées c o m m e p r o d u i t s de " d r o g u e r i e " , mais il
pouvoirs supérieurs s'ajoutèrent au j e u . Selon la période y a aussi des p r o d u i t s végétaux prêts à l'emploi d ' o r i -
concernée, ils prirent la f o r m e d'esprits, de démons, de g i n e industrielle à prendre c o m m e des médicaments.
dieux o u d ' u n dieu u n i q u e. La phytothérapie f u t étroite- L'industrie utilise e n v i r on 4 0 0 plantes différentes p o u r
m e n t liée à la magie, au m y t h e et à la croyance. Les p r o - leur p r o d u c t i o n de p r o d u i t s " p h y t o p h a r m a c e u t i q u e s " .
priétés d u type " p o t i o n m a g i q u e " p e u v e n t , a u j o u r d ' h u i Les cliniciens sont, à ce j o u r encore, les moin s
encore, être à l'origine des effets attribués à pas mal de convaincus de l'utilité de la phytothérapie, mais
plantes par nos ancêtres. n o m b r e de médecins établis prescrivent régulièrement
103
Méthodes
thérapeutiques
classiques
L'équilibre des h u m e u r s signifiait la santé et les Il existe u n e liste officielle de plantes p o u v a n t faire
trouble s de l'équilibre, la maladie. Les plantes médici- l'objet d ' u n e procédure d ' e n r e g i s t r e m e n t c o m m e m é -
nales devaient gommer les o p p o s i t i o n s et rétablir d i c a m e n t . Il s'agit de plantes d o n t le niveau de sécurité
l'harmonie. est considéré c o m m e acceptable : valériane, m i l l e p e r -
La religion chrétienne y ajouta encore la "science tuis, lavande, mélisse, g i n s e n g, m a r r o n d'Inde... Les
de la s i g n a t u r e " . Dans l'hypothèse. Dieu aurait donné c o n d i t i o n s d ' e n r e g i s t r e m e n t s o n t m o i n s sévères q u e
un signe distinctif secret à c h a q u e plante , par sa f o r m e p o u r les médicaments classiques. Le f a b r i c a n t ne d o i t
o u sa couleur, p e r m e t t a n t d e lire la maladie qu'elle pas réaliser d'études p o u r démontrer l'efficacité e t la
guérirait. La noix devait ainsi guérir les m a u x d e tête sécurité d u p r o d u i t . Il p e u t se c o n t e n t e r d ' u n dossier
puisque l'intérieur ressemblait à u n cerveau. avec des références b i b l i o g r a p h i q u e s . Il d o i t p o u v o i r
part des plantes médicinales au moins l'élément assu- Pour c h a q u e p l a n t e , les indications permises s o n t cir-
rant la plus g r a n d e partie d e l'action. Il reste c e p e n - conscrites par la loi, q u i précise aussi quelles plantes
jours pas avec c e r t i t u d e le p o u r q u o i de leur action irré- t i o n s à base d e plantes enregistrées c o m m e médica-
f u t a b l e depuis des siècles. Dans certains cas, o n n'a m e n t . De plus, ces "médicaments o f f i c i e l s " ne diffè-
les substances isolées agissent a u t r e m e n t q u e l'extrait retrouve chez l'herboriste o u en g r a n d e surface, voire
104
Les plantes
médicinales
commercialiser (absinthe, belladone, grande ciguë, cosités en cas de t o u x , s u r t o u t chez les petits e n f a n t s
etc.). Les autres ne p e u v e n t être commercialisées et les n o u r r i s s o n s " . Ce genre de phrase t o m b e éven-
qu'après n o t i f i c a t i o n . Le dossier de n o t i f i c a t i o n d o i t t u e l l e m e n t sous le c o u p de dispositions légales. Une
c o m p r e n d r e u n e liste des ingrédients, l'étiquetage d u f o r m u l e d u style "très approprié p o u r les petits p r o -
p r o d u i t , l ' e n g a g e m e n t de procéder à des analyses ré- blèmes d'hiver chez l ' e n f a n t " ne t o m b e pas sous le
gulières q u i d o i v e n t être à disposition p o u r contrôle, c o u p de telles dispositions.
des données sur la toxicité, e t c. Si le p r o d u i t est ac-
cepté, il reçoit u n numéro d e n o t i f i c a t i o n (qu'il n'est
—Traitement et auto-traitement
pas o b l i g a t o i r e de m e n t i o n n e r sur l'emballage). En ce
qui concerne l'étiquetage, la loi di t q u e le n o m scienti- Beaucoup de gens q u i veulent se traiter eux-mêmes re-
f i q u e de la p l a n te d o i t être mentionné, mais c'est à c o u r e n t au x plantes médicinales o u à leurs p r o d u i t s
peu près t o u t : pas u n m o t sur les mises en garde, les dérivés.
indications permises, etc. A c t u e l l e m e n t , t o u t p r o d u i t à Médecins et thérapeutes les recommandent
base de plantes faisant état d ' u n e f f e t sur la santé s'ex- comme t r a i t e m e n t présentant p e u d'effets secon-
pose d'ailleurs à être considéré c o m m e médicament, daires p o u r des trouble s généraux d e la santé e t p o u r
ce q u i p e u t entraîner des poursuites. Ce q u i explique de légères a f f e c t i o n s, o u p o u r soutenir d'autres types
p o u r q u o i les " i n d i c a t i o n s " sur les p r o d u i t s à base de de t r a i t e m e n t s .
plantes sont souvent f o r t vagues et assez générales
("favorise un s o m m e i l n a t u r e l " plutôt q u e " c o n t r e l'in-
s o m n i e " , "le m o r a l au beau f i x e " plutôt q u e " c o n t r e la — Explication de l'action
dépression", etc.).
L'action des plantes médicinales aux éléments connus
s'explique en sciences naturelles sur base de ce q u e
T i sa n e s p r ê t e s à l 'e m p l o i f o n t ces substances dans le corps. C'est ainsi q u e la ca-
En sachets : ces derniers contiennent la quantité m o m i l l e atténue la d o u l e u r lors d ' u n e i n f l a m m a t i o n de
exacte de p r o d u i t séché p o u r u n e tasse. C o m m e le la m u q u e u s e gastrique parce q u e l'huile volatile de la
p r o d u i t est très f i n e m e n t m o u l u , une g r a n d e partie des camomille contient des substances anti-inflamma-
huiles essentielles p e u t s'être échappée. Dans les sa- toires, le bisabolol e t le chamazulène. Pour b e a u c o u p
chets, le p r o d u c t e u r p e u t également cacher une m o i n s d'autres plantes, ce genre d ' i n f o r m a t i o n va encore bien
b o n n e qualité. Un prix élevé n'équivaut pas t o u j o u r s à plus loin q u e les limites de la recherche scientifique.
une qualité élevée. Il est possible q u e l'odeur j o u e également u n rôle
Instantanées : faciles à préparer, mais pas t o u j o u r s dans l'action de nombreuses plantes. B e a u c o u p de
avec la même c o m p o s i t i o n q u e la tisane q u e l'on pré- gens r e n i f l e nt i n s t i n c t i v e m e n t u n médicament avant
pare soi-même. Lors de la p r o d u c t i o n , des éléments d u de l'absorber. Il se p o u r r a i t ainsi q u e l'action c a l m a n t e
p r o d u i t p e u v e n t disparaître. D'autres substances p e u - des g o u t t e s de valéhane, par e x e m p l e , s'explique par
v e n t être ajoutées p o u r o b t e n i r u n e p o u d r e dosable. une chaîne d'associations. Le nez signale : "valériane";
Les granulés p e u v e n t c o n t e n i r jusqu'à 9 7 % de sucre. la mémoire envoie la connaissance q u e la c u l t u r e nous
La tisane instantanée attire f a c i l e m e n t l'humidité et a transmise : valériane = c a l m a n t (voir aromathérapie
f o r m e des g r u m e a u x . p. 184).
105
Méthodes
thérapeutiques
classiques
Particularités de l'utilisation
106
Les plantes
médicinales
f
i
107
Méthodes
thérapeutiques
classiques
Syst èm e digest if
108
Les plantes
médicinales
Voies urinaires
Pin (pousses)
troubles
Chêne (écorce)
Plantain lancéolé
du sommeil
Chiendent (rhizome)
Fleur de la passion
Clou de girofle Radis noir
(plante)
Echinacée rose (racine) Sapin (bourgeons)
Houblon (cônes)
Kawa-kawa (rhizome)
Lavande (fleurs)
Mélisse (feuilles)
Rauwolfia (racine)
Valériane (racine)
Angoisse, dépression
Millepertuis commun
Méthodes
thérapeutiques
classiques
110
Les plantes
médicinales
Analgésiques Peau
111
Méthodes
thérapeutiques
classiques
autres, dans la c o n s o u d e officinale, la jacobée, le pas des écologistes, car des plantes protégées s o n t s o u -
d'âne et le tussilage. v e n t arrachées o u endommagées par des mains n o n -
• Les p r o d u i t s laxatifs d ' o r i g i n e végétale c o n t e n a n t chalantes.
de l ' a n t l i r a q u i n o n e , c o m m e l'aloès, la b o u r d a i n e , la La p l u p a r t de ces cueilleurs d'herbes ne disposent
r h u b a r b e et le séné, p e u v e n t entraîner u n cancer d u pas de la m o i n d r e i n f o r m a t i o n sur les substances n o -
côlon en cas d'usage p e r m a n e n t . Ils ne p e u v e n t être cives présentes dans le sol et dans l'air de l'endroit où
pris p e n d a n t plus de deux semaines et s o n t interdits ils sévissent.
p e n d a n t la grossesse et l'allaitement.
• Les résidus de la dégradation des éléments c o n t e - C o n se r v a t i o n d e s p l a n t e s sé ch é e s
nus dans la valériane i n d i e n n e et mexicaine o n t la p r o - • Dans des pots q u i ne laissent pas passer la lumière
priété d e m o d i f i e r le matériel génétique des a n i m a u x (terre cuite , verre, fer blanc).
de laboratoire. O n ne sait si des tests similaires a u - • Dans des pots hermétiquement fermés p o u r éviter
raient les mêmes répercussions p o u r l ' h o m m e . les insectes.
• Les plantes p e u v e n t p r o v o q u e r des allergies; les • Protégées de l'humidité car les plantes séchées d e -
plantes fraîches s o n t plus allergisantes q u e les plantes venues h u m i d e s c o n s t i t u e n t un c h a m p de culture idéal
séchées, l'usage externe est plus allergisant que p o u r les bactéries et les moisissures.
l'usage i n t e r n e . L'allergie p e u t se manifeste r sous la
f o r m e d ' u n e éruption cutanée q u i disparaît r a p i d e -
— Critique
m e n t . Elle p e u t c e p e n d a n t aussi devenir c h r o n i q u e .
Toute personne présentant u n e réaction allergique à Il f a u t faire u n e d i s t i n c t i o n claire entre u n t r a i t e m e n t à
une plante d o i t s'attendre à d'autres réactions d u base d'herbes médicinales et u n t r a i t e m e n t à base de
même type. produits phytopharmaceutiques.
Beaucoup de plantes séchées p e u v e n t provoquer • L'expérience q u i nous a été transmise au sujet des
une crise d ' a s t h m e l o r s q u ' o n en inspire la poussière. vertus curatives des plantes concerne leur préparation
• C o m m e t o u s les végétaux naturels, les plantes m é - usuelle d e l'époque, c'est à dire la tisane principale-
dicinales c o n t i e n n e n t aussi des substances nocives. m e n t . Les p r o d u i t s p h y t o p h a r m a c e u t i q u e s industriels
O n n'en prescrit pas la quantité m a x i m a l e , mais o n se p r o v i e n n e n t peut-être d e la même plante, mais ne
base en général sur les valeurs limites en v i g u e u r p o u r p e u v e n t revendiquer p o u r a u t a n t la même a c t i o n . Une
les denrées alimentaires. La recherche s c i e n t i f i q u e i n - préparation différente entraîne u n p r o d u i t différent.
d i q u e q u e le t a u x d e pesticides q u i était encore d o u - Lorsque deux firmes p r o d u i s e n t de façons différentes
t e u x il y a q u e l q u e s années mais d o n t o n ne retrouve un extrait de valériane, par e x e m p l e , le résultat ne sera
q u e le q u a r t dans la tisane d i m i n u e sans cesse. La pré- pas nécessairement le même. Les d e u x p r o d u i t s p e u -
sence de métaux lourds c o m m e le p l o m b , le c a d m i u m v e n t avoir le même e f f e t, mais il p e u t en être a u t r e -
et le mercure reste relativement stable depuis ment.
q u e l q u e s années. La quantité en est inférieure aux v a - • Pour absorber, par exemple , la quantité de valé-
leurs limites considérées c o m m e tolérables par l'Orga- riane conseillée par la médecine populaire p o u r la f a -
nisation m o n d i a l e de la Santé p o u r u n usage de brication de la tisane, il f a u d r a i t avaler entre 7 à
c o u r t e durée. 100 pilules de préparation prête à l ' e m p l o i , selon le
• Les livres sur les herbes médicinales poussen t t o u - t y p e de p r o d u i t .
j o u r s le lecteur à cueillir lui-même ces plantes sur le • Les phytothérapeutes d e m a n d e n t q u e les p r o -
t e r r a i n . Les médecins et centres a n t i p o i s o n s s o n t les d u i t s prêts à l ' e m p l o i s o i e n t les plus standardisés
témoins privilégiés d u résultat de ces cueillettes i n - possible, c'est-à-dire q u ' i l s c o n t i e n n e n t au moins
tempestives. C e t t e activité n'est d'ailleurs pas d u g o i j t u n e quantité g a r a n t i e d e la s u b s t a n c e active princi-
112
pale. Ceci n'est m a l h e u r e u s e m e n t pas le cas d e Variant e :
n o m b r e u x e x t r a i t s d e p l a n t e s p o u r lesquels il serait
possible d e le f a i r e.
Maria Treben
• Le t r a i t e m e n t par les plantes i m p l i q u e le même
principe médical v o u l a n t q u e l'on se limite à u n seul Des h o m m e s e t des f e m m e s q u i se proclament
p r o d u i t , dans la mesure d u possible. La c o m b i n a i s o n "thérapeutes par les p l a n t e s " v e n d e n t des m i l l i o n s
de différents p r o d u i t s végétaux dans un mélange de t i - de livres d e r e c e t t e s p o u r rester en b o n n e santé.
sane n'a de sens q u e si leurs éléments actifs se c o m - Ivlaria Treben est probablement une des plus
plètent o u se r e n f o r c e n t m u t u e l l e m e n t . connues.
Les p r o d u i t s prêts à l'emploi constitués d e différents Maria Treben c o m b i n a la connaissance p o p u l a i re en
extraits végétaux présentent pas mal d'inconvénients : matière d e plantes médicinales à l'héritage d u passé et
• Il est q u a s i m e n t impossible d'inclure dans u n ca- à ses propres expériences et interprétations. Il en ré-
chet, par exemple , le dosage actif d e plusieurs plantes. sulte, d ' u n e part, u n e naïveté ridicule et, d'autr e part,
Ce cachet aurait alors la taille d ' u n e balle de tennis, o u des conseils de t r a i t e m e n t s d a n g e r e ux p o u r la vie.
il f a u d r a i t en avaler u n e poignée à c h a q u e fois. Quelques p o i n t s de critique :
• Les réactions entre les différents extraits s o n t i m - • Pour traiter des maladies fatales (hémophilie, c a n -
prévisibles. cer, occlusion intestinale...). Maria Treben conseille des
• Le d a n g e r d'effets indésirables a u g m e n t e . plantes d o n t l'effet sur ces maladies n'a jamais été
• La c o m p o s i t i o n d u mélange est difficile à contrôler. prouvé.
• Le p r o d u i t devien t i n u t i l e m e n t plus cher. • Son explication de la cause d ' u n e maladie ne cor-
La c o m b i n a i s o n d'extraits de plantes et de p r o d u i t s respond pas à la réalité. Un e x e m p l e : " l ' o c c l u s i o n i n -
homéopathiques o u d e médicaments de synthèse est testinale est u n e c o n t r a c t i o n d u sphincter vers l'inté-
à déconseiller. M ê m e p o u r l'application t r a d i t i o n n e l l e , rieur".
ces c o m b i n a i s o n s ne s o n t pas permises. • De n o m b r e u x exemples témoignent d u manque
B e a u c o u p de thérapeutes l o u e n t l'action de plantes absolu d e connaissance professionnelle f o n d a m e n t a l e
médicinales utilisées depuis des siècles par des guéris- de m a d a m e Treben. Elle arrive ainsi à des conclusions
seurs en d'autres endroits sur terre. L'expéhence t r a d i - t o u t à f a i t erronées c o m m e celle-ci : elle c o n f o n d l'inu-
t i o n n e l l e est c e p e n d a n t liée aux plantes de la c u l t u r e line (un sucre) avec l'insuline ( l ' h o r m o n e ) et r e c o m -
en q u e s t i o n . 11 n'est pas d u t o u t certain q u e les plantes m a n d e sur cette base le pissenlit - q u i c o n t i e n t de
de chez nous d o n n e n t les mêmes résultats q u e les thé- l'inuline - c o n t r e le diabète.
rapies à base d'herbes asiatiques, par exemple (voir • M a d a m e Treben évalue le d a n g e r d'effets s e c o n -
p. 146). daires et de toxicité des plantes d ' u n e t o u t e a u t re m a -
nière q u e ne l'a fixé la littérature scientifique depuis
l o n g t e m p s déjà. Sa recette à base d e g r a n d e éclaire
— Conseil
p o u r le t r a i t e m e n t d ' a f f e c t i o n s hépatique et biliaire
Un t r a i t e m e n t à base d e plantes médicinales est à mène à l ' e m p o i s o n n e m e n t .
conseiller p o u r soulager les plaintes dues aux troubles • Son conseil d ' a d m i n i s t r e r u n e cuillère à soupe
fonctionnels et aux a f f e c t i o ns c h r o n i q u e s . 11 p e u t d'élixir d u Suédois aux herbes a r o m a t i q u e s à u n e per-
c o n t r i b u e r à la l i m i t a t i o n d e l'usage d e médicaments sonne inconsciente est périlleux p o u r la vie.
et en réduire les irrémédiables effets secondaires. Les indications généralement acceptées pour les
11 est préférable d'utiliser des tisanes o u autres pré- plantes médicinales, telles qu'elles sont décrites dans les
parations " m a i s o n " plutôt q u e des p r o d u i t s industriels livres sérieux, a p p o r t e n t s u f f i s a m m e n t d'éléments pour
prêts à l ' e m p l o i . traiter des maladies de façon " p u r e m e n t végétale ".
113
Méthodes
thérapeutiques
classiques
La personne q u i se fie aux recettes de m a d a m e Treben trer de l'éleuthérocoque en cas de fièvre o u de tensio n
renonce n o n s e u l e m e n t à u n t r a i t e m e n t professionnel élevée. En Russie, l'extrait f a i t partie des remèdes de
possible, mais m e t éventuellement sa santé en danger. base d u t r a i t e m e n t médical académique de maladies
graves.
L'éleuthérocoque d o i t être pris sous la f o r m e d ' u n e
cure q u ' i l f a u t p o n c t u e r d ' u n e pause après c h a q u e se-
Le ginseng
L'éleuthérocoque Cela fait plus de 2 0 0 0 ans q u e la médecine asiatique d u
On désigne par " e l e u t f i e r o c o c c u s " un extrait de la " r a - sud-est repose sur l'action de la racine de ginseng. On
cine d e la taïga " o u " ginseng d e Sibérie ". C e t t e plante ne l'utilise pas c o m m e remède spécifique pour certaines
pousse en Sibérie et dans le n o r d de la Cfiine. maladies, mais plutôt c o m m e m o y e n de prévention gé-
L'extrait alcoolisé rendrait le corps plus résistant néral et p o u r soutenir une thérapie bien particulière.
c o n t r e les sollicitations et le stress. La science devra ce- Ce genre de " p a n a c é e " paraît suspecte aux yeux
p e n d a n t encore examiner ce fait. des chercheurs o c c i d e n t a u x , mais c o n s t i t u e u n e a u -
La médecine p o p u l a i re d'Asie orientale utilise baine p o u r les entreprises p h a r m a c e u t i q u e s désireuses
l'éleuthérocoque c o m m e remède en cas d'artériosclé- de conquérir des marchés.
rose, d ' i n s o m n i e , d ' h y p e r t e n s i o n , de r h u m a t i s m e , de Si le ginseng est actif, c'est s u r t o u t grâce au ginse-
b r o n c h i t e c h r o n i q u e et de cancer. Les manuels occi- noside. (vlais l'action de la racine de ginseng semble
d e n t a u x signalent p o u r t a n t q u e l'on ne p e u t a d m i n i s - également i m p l i q u e r d'autres éléments. La recherche a
isolé le ginsenoside et en a contrôlé l'action chez de
n o m b r e u x a n i m a u x de laboratoire. Les résultats c o n f i r -
m e n t p a r t i e l l e m e n t les a f f i r m a t i o n s de la médecine p o -
pulaire.
Les scientifiques déclarent donc q u e le ginseng peut
renforcer la capacité de résistance contre les sollicita-
tions, q u e la racine d o n n e au corps une meilleure dé-
fense naturelle et qu'elle aide à vaincre plus rapidement
les maladies, la fatigue et l'état de faiblesse. Il s'agit d o n c
d'un p r o d u i t à prendre par voie orale et qui " e n d u r c i t " .
114
De plus grandes quantités peuvent engendrer une irritabi- ment d i f f é r e n t e . On ne sait donc pas combien de pi-
lité. L'insomnie et la nervosité en sont les conséquences. lules, de cachets, de capsules ou de liquide correspon-
Ces s y mpt ôm es et d'autres encore se présentent lorsqu'on dent à quatre grammes d'ail frais. Comme la q u a n t i t é
combine le ginseng et le café. En Asie orientale, on n'uti- de substance active est déjà tellement variable dans la
lise pas le ginseng en cas d'hypertension. m a t i è r e de base, on ne sait plus combien d'ail frais a
En cas de doses d é r a i s o n n a b l e m e n t élevées, l'action été i n c o r p o r é par le fabricant dans le produit m ê m e
"hormonale" du ginseng peut se manifester. Chez la quand il le signale.
femme, ceci peut mener à des h é m o r r agies inattendues. Une é t u d e de 1999 m e n é e par l'association des
L'excès de ginseng a déjà m e n é à la fin p r é m a t u r é e consommateurs Test-Achats a livré des résultats d é -
d'une grossesse. Chez l'homme, le ginseng semble agir concertants : les s u p p l é m e n t s d'ail ne sont que rare-
de la m ê m e f a ç o n que l'hormone sexuelle testostérone. ment à la hauteur des promesses de leurs fabricants.
L'Association des Consommateurs Test-Achats a L'ail frais est p r é f é r a b l e mais peut provoquer des al-
c o n t r ô l é en 1995 la q u a n t i t é de ginsenoside p r é s e n t e lergies. Beaucoup de personnes qui absorbent des p r é -
dans les p r é p a r a t i o n s à base de ginseng. La conclusion parations à base d'ail ressentent des nausées, vomis-
était la suivante : "Dans la plupart des p r é p a r a t i o n s on sent et p r é s e n t e n t une d i a r r h é e . Les enfants ne peu-
ne trouve que relativement peu de substance p r é s u - vent pas prendre de p r é p a r a t i o n s à base d'ail.
m é e active. Beaucoup en contiennent une q u a n t i t é Une odeur d'ail d é s a g r é a b l e entoure les personnes
négligeable." qui en consomment plus de deux grammes par jour.
Ceci est i n é v i t a b l e, m ê m e en y ajoutant de la chloro-
phylle ou en prenant des capsules résistantes au suc
L'ail gastrique. Les choses sont claires : l'ail n'est actif que
La m é d e c i n e populaire utilise surtout l'ail pour son ac- lorsqu'on en p e r ç o i t l'odeur. C'est peut être là l'effet
tion contre les bactéries et les moisissures. On s'en sert secondaire le plus p é n i b l e de la consommation d'ail : la
aussi en cas de rhumes, de ballonnements et de solitude...
plaintes gastro-intestinales. La recherche scientifique
confirme son action a n t i b a c t é r i e n n e .
Elle confirme é g a l e m e n t le fait que l'ail fait baisser
L'huile d'œnothère
les taux élevés de lipides sanguins. Il faut pour cela L'huile obtenue à partir de graines d ' œ n o t h è r e , condi-
prendre de l'ail pendant au moins quatre mois. Com- t i o n n é e en capsules prêtes à avaler, a longtemps servi
b i n é à un r é g i m e a p p r o p r i é , l'ail peut ainsi préveni r "d'activateur du m é t a b o l i s m e " pour contrer la plupart
l'athérosclérose. D'autres effets encore font de l'ail un des processus de vieillissement.
moyen de p r é v e n t i o n contre les modifications vascu- Aujourd'hui, elle rendrait aux personnes fortement
laires liées à l'âge. é p r o u v é e s par une n é v r o d e r m i t e une peau lisse et
Les quatre grammes d'ail frais (soit une gousse et exempte de prurit. Une femme p r é s e n t a n t une ten-
demi à deux gousses) que l'on proposait auparavant dance à l'allergie qui prendrait cette huile pendant sa
ne suffisent pas toujours, car la q u a n t i t é de substance grossesse et qui en ajouterait à l'alimentation de son
active peut varier d'une gousse à l'autre d'un facteur n o u v e a u - n é éviterait à ce dernier le risque de devenir
13. La recherche révèle cependant que la m o i t i é de allergique et de d é v e l o p p e r é g a l e m e n t une n é v r o d e r -
cette q u a n t i t é d'ail frais influence déjà favorablement mite. Ici s ' a r r ê t e n t les a l l é g a t i o n s .
le m é t a b o l i s m e des lipides. L'analyse de la recherche m e n é e en la m a t i è r e ré-
L'ail frais ne peut sans plus être r e m p l a c é par une vèle que l'huile d ' œ n o t h è r e rend une peau sèche plus
p r é p a r a t i o n . Les divers p r o c é d é s de production m è - douce. L'action antiprurigineuse en est jugée
nent à des p r é p a r a t i o n s d'ail de composition totale- moyenne dans le meilleur des cas. Une é t u d e m e n é e
115
Méthodes
thérapeutiques
classiques
116
Les ImmunO'
stimulants
d'origine
végétale
117
Méthodes
thérapeutiques
classiques
• en cas de tuberculose, de maladies affectant la pro- • Beaucoup d ' é t u d e s cliniques sur leur action sont
duction sanguine, de sclérose en plaques et de toutes maladroites.
les maladies auto-immunes comme le d i a b è t e de type • Au cours des tests de laboratoire, les extraits végétaux
I et l'arthrite r h u m a t o ï d e . changent effectivement quelques paramètres mesurables
L'injection n'est pas permise; du système immunitaire, ce qui n'implique pas pour au-
• en cas de tendance à l'allergie; tant qu'ils exercent une influence positive sur l'évolution
• pendant la grossesse. de la maladie concernée ou sur l'état général du patient.
• L'activation d é l i b é r é e du système immunitaire n'est
pas toujours un avantage. Chez beaucoup de per-
Risques
sonnes, la répression de la r é a c t i o n immunitaire est tel-
A p r è s l'injection d'extraits v é g é t a u x , la t e m p é r a t u r e du lement forte que les processus immunitaires dirigés
corps peut augmenter de 0,5 à 1,5°C. Des nausées et vers le corps l u i - m ê m e ne se font pas ressentir. Si l'on
vomissements peuvent se produire. Pour les partisans incite ce système à une meilleure prestation, des mala-
du traitement, ceci constitue une r é a c t i o n normale, dies auto-immunes peuvent survenir, comme le rhu-
alors que pour les d é t r a c t e u r s il s'agit d'une sensibili- matisme inflammatoire chronique.
sation possible et ils rapportent des cas de fortes réac- • Les partisans de la m é t h o d e voient dans l'augmen-
tions allergiques et de maladies auto-immunes après tation mesurable des cellules de d é f e n s e du corps chez
ce genre d'injections. Ces effets secondaires dange- une personne testée, la preuve de l'efficacité. Il est
reux ont é g a l e m e n t é t é c o n s t a t é s après l'absorption possible que ce soit exactement le contraire et que ce
de p r é p a r a t i o n s à base d ' é c h i n a c é e . soit le signe d'une action qui favorise le cancer. Les cri-
Susciter une fièvre chez des personnes par l'injection tiques d é d u i s e n t cette idée de l'expérience acquise
de lait, de sang a u t o g è n e , de soufre ou d ' é l é m e n t s de avec l'aristoloche, un produit v é g é t a l qui était é g a l e -
bactéries était une m é t h o d e qui, jusqu'il y a quelques an- ment censé renforcer l ' i m m u n i t é et dont la substance
nées, bénéficiait d'une reconnaissance scientifique natu- active s'est révélée c a r c i n o g è n e de f a ç o n i r r é f u t a b l e .
relle pour stimuler le corps à se guérir par l u i - m ê m e (voir L'aristoloche est encore toujours p r é s e n t e dans le
f é b r o t h é r a p i e p. 42). Peut-être l'effet immunostimulant commerce en dilutions h o m é o p a t h i q u e s , sous le nom
constaté pour l'injection de préparations à base d ' é c h i- d'Aristolochia ou Serpentina.
nacée ou de gui repose-t-elle sur cette action. Comme la
marge entre l'effet curatif et le danger est très étroite, on
préfère actuellement éviter cette provocation de fièvre.
— Conseil
Pris par voie orale, les immunostimulants v é g é t a u x
sont à conseiller, sous réserve, comme p r é v e n t i o n et
— Critique
traitement de soutien d'infections récurrentes des
M ê m e les scientifiques qui sont d'avis qu'il y a de plus voies respiratoires et urinaires et comme soutien de
en plus de preuves de l'effet produit par les immuno- traitement d'affections inflammatoires chroniques.
stimulants v é g é t a u x é m e t t e n t des critiques : Les p r é p a r a t i o n s injectables sont à déconseiller, car
• La composition des p r é p a r a t i o n s à base d ' é c h i n a - le risque induit est s u p é r i e u r à l'utilité probable.
cée varie selon l'espèce particulièr e qui a servi de ma-
tière de base et selon le mode de production.
• La teneur en substance active n'est pas toujours
L'arbre de vie (thuya)
fixée pour toutes les p r é p a r a t i o n s à base de gui. Un programme de recherche intensive a été lancé r é c e m-
Les m é d e c i n s qui rejettent ces produits vont bien ment pour tester l'influence des substances provenant du
plus loin dans leur critique : thuya sur le système immunitaire. Il a déjà ét é c o n f i r m é
118
Les Immuno-
stimulants
d'origine
végétale
qu'elles activent les cellules T-helper, une "sous-espèce" minuer plus rapidement l'inflammation à traiter. Il s'agit
de leucocytes importante pour la défense immunitaire. La dans ce cas d'une s t i m u l o t h é r a p i e aspécifique et c'est
recherche ultérieure devra encore d é t e r m i n e r dans quelle dans cet esprit que l'extrait de gui a été a c c e p té comme
mesure le thuya sera utile en cas de maladie. traitement d'accompagnement en cas de cancer.
La monographie sur les applications anthroposo-
phiques accepte l'extrait de gui pour la p r é v e n t i o n et
Le gui le traitement de maladies tumorales et autres affec-
Le gui était l'herbe magique des druides, les prêtres tions inflammatoires chroniques. Pour l ' h o m é o p a t h i e ,
guérisseurs des Celtes. Actuellement, cette plante pa- il y a encore d'autres champs d'application.
rasite est surtout utilisée pour le traitement alternatif La r é a c t i o n du système immunitaire d é c l e n c h é e par
du cancer, une application qui remonte aux idées de l'injection d'extrait de gui est due aux lectines, un
l'anthroposophe Rudolf Steiner (voir p. 172). Il est peu groupe de substances présentes dans la plante. L'ac-
probable que l'extrait fortement dilué du gui ralentisse tion d é p e n d très fort de la dose, de la f a ç o n de l'admi-
directement la croissance tumorale. Il est cependant nistrer, de la d u r é e et du moment. Comme les sys-
certain qu'il active les cellules immunitaires, qui à leur t è m e s r é g u l a t e u r s de l ' i m m u n i t é ne sont pas encore
tour peuvent attaquer les cellules tumorales. connus avec suffisamment de certitude, et que beau-
Trois monographies allemandes (description, prépara- coup de p r é p a r a t i o n s à base d'extrait de gui ne sont
tion et application) ont é té écrites sur le gui en tant que pas standardisée s au niveau de leur teneur d'une sub-
plante médicinale, en h o m é o p a t h i e et dans la m é d e c i n e stance d é t e r m i n é e , il est normal que les résultats de re-
anthroposophique, avec des conclusions variées. Il n'y a cherche sur les traitements à base de gui divergent. Les
pas de consensus sur la nature et la concentration des d i f f é r e n t s résultats rendent toute comparaison diffi-
substances que l'on croit responsables de l'action. cile, voire impossible. Il n'existe toujours pas de preuve
Dans le cadre de la p h y t o t h é r a p i e , l'utilisation du gui absolue permettant d'affirmer que les injections d'ex-
a é t é considérée comme utile dans les inflammations traits de gui g u é r i s s e nt le cancer.
articulaires d é g é n é r a t i v e s lorsque l'extrait en est in- L'effet du gui sur l'hypertension reste un objet de
j e c t é . A l'endroit de l'injection se produit alors une in- discussions, parce que le mode d'action n'a toujours
flammation plus ou moins intense. Le système immuni- pas é t é fixé. Le gui contient un groupe de substances,
taire y réagit avec une activité accrue, ce qui ferait di- les viscotoxines, qui font baisser la tension lorsqu'on
119
Méthodes
thérapeutiques
classiques
les injecte, mais la question est de savoir si ces sub- angustifolia, \'E. purpurea et l'E.pallida. Quel extrait a
stances peuvent être extraites de la plante par une d é - été utilisé, de quelle plante et pour quel traitement, la
coction. Quand bien m ê m e ce serait le cas, elles se- r é p o n s e à ces questions n'a pu être r e t r o u v é e dans la
raient d é g r a d é e s par le systèm e digestif. l i t t é r a t u r e ancienne. L ' é v a l u a t i on positive ne concerne
que la plante de YEchinacea purpurea. La plupart des
fabricants de produits phytopharmaceutiques sont
L'échinacée entre-temps passés à cette m a t i è r e p r e m i è r e . Pour at-
Les partisans de l'échinacée et les fabricants de l'extrait teindre l'action s o u h a i t é e comme traitement de sou-
affirment qu'il est utile en cas d'infections aiguës et chro- tien lors d'infections chroniques et récurrente s des
niques des voies respiratoires et urinaires, de mycoses, de voies respiratoires et urinaires, l ' é t u d e publique p r é c i -
plaies qui guérissent mal, de diverses affections cutanées t é e c o n s i d è r e qu'il faut prendre chaque jour six à neuf
et d'inflammations purulentes des sinus et des oreilles. millilitres de jus pressé d'Ectiinacea purpurea ou la
Au cours des tests de laboratoire, l'extrait d ' é c h i n a - q u a n t i t é de p r é p a r a t i o n correspondante.
cée change toute une série de p a r a m è t r e s mesurables Les professionnels sont habituellement sceptiques
du système immunitaire. L'utiliser pour un malade et face aux combinaisons fixes de m é d i c a m e n t s , mais
comment l'utiliser ? La question reste encore posée du pour les m é l a n g e s d ' é c h i n a c é e ce scepticisme est plus
point de vue des sciences naturelles. Des a n n é e s d'ex- faible. Une p r é p a r a t i o n combinant Ecliinacea, Thuya
périences positives, c o n s t a t é es par des m é d e c i n s et et Baptisia donne de meilleurs résultats que les p r é p a -
des patients, plaident cependant en faveur de cet an- rations d'Echinacea seul. Des résultats positifs ont é t é
cien r e m è d e d'Indiens. signalés en cas d'infections des voies respiratoires,
Une é t u d e publique allemande a c o n t r ô l é les avec ou sans traitement aux antibiotiques, et en cas
é t u d e s existantes sur l'extrait d ' é c h i n a c é e , pour en ar- d'infections c u t a n é e s par bactéries et par herpès sim-
river à la conclusion qu'elles n ' é t a y a i e n t pas suffisam- plex. En outre, la p r é p a r a t i o n a a m é l i o r é le taux de leu-
ment l'action r e v e n d i q u é e . Sous l'appellation "Echina- cocytes chez des patients cancéreux après traitement
cea", on utilise des extraits de la plante et/ou des ra- aux rayons. L'action de ralentissement du cancer n'a
cines de trois espèces différentes : YEchinaœa cependant pas é t é p r o u v é e scientifiquement.
120
Les techniques de relaxation Situation actuelle
Dans les cultures occidentales, les techniques de re-
et de méditation laxation sont populaires là o ù elles ont vu le jour : en
France, l'hypnose est la m é t h o d e la plus connue, aux
États-Unis c'est la technique de relaxation d é v e l o p p é e
par l'américain Edmund Jacobson (1885-1976) et en
— Historique
Allemagne, le training a u t o g è n e . Vers le milieu des an-
Dans chaque culture, les moments de repos é t a i e n t ju- nées soixante, on d é v e l o p p a , dans le cadre de la t h é -
gés importants et il y a toujours eu des m é t h o d e s spé - rapie comportementale a p p l i q u é e en clinique, le bio-
ciales pour se d é t e n d r e ou pour s'absorber dans de feedback, une technique de relaxation salutaire ensei-
profondes réflexions. A notre é p o q u e moderne, cette g n é e avec le soutien d'une machine.
tradition semble être o u b l i é e , le rythme de vie s'est ac- Les m é t h o d e s de relaxation efficaces font aujour-
céléré et s'est c o n d e n s é en un stress permanent qui d'hui partie i n t é g r a n t e des traitements d'accompa-
rend malade le corps et l'esprit. L'alternance de ten- gnement dans les h ô p i t a u x - pour la p r é p a r a t i o n à une
sion et de d é t e n t e fait à p r é s e nt partie du b i e n - ê t r e . o p é r a t i o n par exemple - et dans le sport. Les presta-
Vers le d é b u t du 20e siècle, de nouvelles techniques tions de haut niveau seraient à peine pensables si les
virent le jour pour apprendre à atteindre l'équilibre in- sportifs ne recouraient pas aux techniques de relaxa-
térieur. Pour vaincre son angoisse dans les t r a n c h é e s tion entre leurs phases actives.
pendant la Première Guerre mondiale, le neurologue Les m é t h o d e s de relaxation jouent é g a l e m e n t un
Johannes Heinrich Schuitz (1884-1970) tenta l'auto- rôle stimulant lors des séances de p s y c h o t h é r a p i e , en
suggestion, une technique qui venait d ' ê t r e d é c o u - permettant une concentration plus importante sur
verte par la recherche sur le cerveau. Sur cette base, il l'origine des p r o b l è m e s pour mieux y faire face en-
d é v e l o p p a le training a u t o g è n e . Cette technique de suite.
relaxation connut rapidement beaucoup de succès, car La prudence est cependant de mise quant au sé-
elle est effectivement facile à apprendre et à mettre en rieux de la technique : tous les exercices de relaxation
œ u v r e seul, dans un temps relativement court. Au et de m é d i t a t i o n ne se font pas sous la surveillance
cours des a n n é e s , bien des m é t h o d e s furent élaborées d'une personne c o m p é t e n t e . Les cours o r g a n i s és par
et, ces dernière s d é c e n n i e s , des techniques d'autres une m u t u a l i t é ou faisant partie d'un traitement psy-
cultures devinrent à la mode en Europe occidentale. c h o t h é r a p e u t i q u e offrent plus de garanties que ceux
121
Méthodes
thérapeutiques
classiques
122
Les technique;
de relaxation
de méditation
vous faut peut être du temps pour vous familiariser minuer le stress, l ' i n q u i é t u d e et les angoisses, a t t é n u e r
avec la technique choisie. Mais il se peut é g a l e m e n t la douleur et normaliser la tension artérielle et les
qu'une autre m é t h o d e soit plus a p p r o p r i é e à votre troubles digestifs. Le cycle s u p é r i e u r du training auto-
personne. Il vaut parfois la peine de persévérer. g è n e concerne les processus psychiques et l'introspec-
Demandez à votre e n t r a î n e u r s'il travaille avec un tion.
moyen de supervision. Les bons e n t r a î n e u r s recourent Comment ?
à cette technique pour pouvoir c o n t r ô l e r leur propre L ' e n t r a î n e m e n t a lieu en groupes de maximum 15 par-
travail et pour r é s o u d r e les p r o b l è m e s qui peuvent ticipants. L'exercice en groupe est nécessaire une fois
surgir. par semaine pendant sept à huit semaines, ensuite on
Vous trouverez ci-dessous la description de tech- maîtrise la technique. Celle-ci doit être exercée chaque
niques de relaxation dont l'efficacité a é t é p r o u v é e . La jour pendant 15 minutes environ, une à trois fois de
liste de c o n t r ô l e qui suit vous aidera à d é c o u v r i r le suite, pendant la d u r é e du cours, et ensuite sur une
moment a p p r o p r i é pour apprendre une technique de base régulière d'une fois par jour. A ce moment, trois
relaxation, quelle technique, quand, pour qui et à à cinq minutes suffisent pour arriver à une d é t e n t e
quelle fin. profonde.
123
Méthodes
thérapeutiques
classiques
rielle, le rytlime cardiaque, la tension musculaire, la disparaître ensuite par des exercices. Une nouvelle
t e m p é r a t u r e du corps et les ondes cérébrales, et ces conscience du corps a p p a r a î t et on apprend à gérer ses
d o n n é e s sont ensuite t r a n s f o r m é e s en signaux op- pensées et sentiments, ainsi que leur influence sur le
tiques et acoustiques. Pour apprendre la relaxation, on comportement physique. On apprend à c o n n a î t r e ses
rend visible et audible le rythme respiratoire, la tension propres besoins et à en tenir compte.
musculaire de l'avant-bras, du front et de l'appareil L'eutonie n'est pas à considérer comme une t h é r a -
masticateur, ainsi que la résistance c u t a n é e . La tension pie, mais p l u t ô t comme une p é d a g o g i e . Elle est utile
est visualisée à l'écran sous la forme d'une courbe. en cas de contractures, de troubles v é g é t a t i f s et fonc-
Lorsque la tension musculaire change, le participant le tionnels.
voit sur l ' é v o l u t i o n de la courbe et peut ainsi mieux res- Comment ?
sentir l'état de relaxation. Le retour direct d'informa- La m é t h o d e est apprise en groupe, l'entraînement
tions lui permet d'apprendre rapidement comment in- peut être fait seul, chaque jour pendant un quart
fluencer par sa propre v o l o n t é des fonctions corpo- d'heure.
relles qui se d é r o u l e n t habituellement de façon
inconsciente.
124
Les technique!
de relaxation (
de méditation
125
Méthodes
thérapeutiques
classiques
mande des consommateurs, la relaxation obtenue • La méthode Feldenkrais de groupe (voir p. 215);
g r â c e à la mindmachine n'est pas s u p é r i e u r e à celle • la relaxation fonctionnelle selon Fuchs
obtenue en é c o u t a n t de la musique. (voir p. 124);
>• Attention : les personnes sensibles à la l u m i è r e et • l'eutonie (voir p. 124);
les enfants ne peuvent utiliser ce genre d'appareil; • la thérapie du mouvement concentratif
pour les personnes souffrant d'affections cardiovascu- (voir p. 125).
laires, d ' é p i l e p s i e, de psychose latente, le danger de Êtes-vous du genre peu actif, aimez-vous vous faire
r é s u r g e n c e a i g u ë de la maladie existe. Ceci peut s'ac- gâter et soigner ? Préférez-vous céder le contrôle à
compagner de nervosité , de stress et de crispation. autrui et vous livrer en toute confiance au
thérapeute ? Votre choix se portera alors sur :
• le massage (voir p. 68);
— Indications • la méthode Feldenkrais individuelle (voir p. 215);
• l'hypnothérapie (voir p. 132).
L'apprentissage de techniques de relaxation est utile :
Êtes-vous un chercheur, quelqu'un qui prend ses
• dans un é t a t d ' i n q u i é t u d e i n t é r i e u r e a c c o m p a g n é e
responsabilités même dans des situations extrêmes ?
de tension spasmodique engendrant, entre autres,
Votre préférence ira alors vers :
l'insomnie, les p r o b l è m e s d ' a p p é t i t , les troubles v é g é -
• le training autogène (voir p. 123);
tatifs, les palpitations cardiaques, les tensions muscu-
• le yoga (voir p. 167);
laires, les plaintes de l'appareil locomoteur;
• les techniques méditatives (voir p. 125)
• en cas de maladies psychosomatiques comme les ul-
La thérapie respiratoire (voir p. 128) est
cères gastro-duodénaux, l'asthme, la névrodermite, la mi-
complémentaire de toutes les méthodes précitées et
graine, la névrose cardiaque et les douleurs menstruelles;
convient à toutes les personnes.
• lors d ' é t a t s convulsifs d'origine organique (excepté
l'épilepsie);
126
Les technique
de relaxation
de méditatior
• Pratique : on se concentre sur le corps en général, sur • Pratique : par le biais de différentes techniques auxiliai-
certaines parties du corps ou sur la respiration. On res, on atteint l'état de veille désiré. On n'influence pas la
influence la respiration et on procède étape par étape respiration et on ne prête pas attention aux perceptions
selon les instructions données. sensorielles et aux sentiments pour pouvoir "vider l'esprit".
• Conscience : le conscient est réprimé. On peut évoquer • Conscience : la conscience est en état d'alerte et de
des images "soft", comme la lune au-dessus de la mer, un vivacité accrue.
champ de fleurs.
• But : le but est la détente physique et mentale. Elle • But : le but de la méditation est de vivre une sensation
reste en surface et ne mène pas à un élargissement de religieuse de "vide" ou de proximité de Dieu. L'effet
l'état conscient. secondaire en est un plus profond repos, plus de confiance
en soi et de calme.
• Action : ces techniques agissent par l'intermédiaire du • Action : le processus se déroule dans les profondeurs
système végétatif, qui passe du système sympathique au du vécu spirituel. Ceci mène également à la relaxation
parasympathique. Beaucoup de personnes atteignent par physique et permet d'émerger de la routine de chaque
cette relaxation profonde des images intérieures qu'elles jour.
n'auraient pu vivre dans la course effrénée de tous les
jours et arrivent donc au "centre intérieur".
• Exercice : l'apprentissage et l'exercice des techniques • Exercice: il faut se confier à un professeur sérieux.
peut se faire en prenant des cours, en groupe ou seul. L'exercice se fait en groupe ou seul. La méditation n'est
Quelques semaines ou mois suffisent pour les maîtriser. pas un processus rapide : la maîtriser peut prendre des
années.
127
Méthodes
thérapeutiques
classiques
128
La thérapie
respiratoire
— Concept de base
Le fait de respirer est un processus inconscient. La res-
piration ne devient perceptible qu'en cas de très
grande joie, de détresse mentale ou quand on a atteint
les limites de son niveau de prestation. On peut égale-
ment la guider comme bon nous semble : respirer len-
tement ou plus vite, p r o f o n d é m e n t ou en la retenant.
De nos jours, rares sont les gens qui respirent correcte-
ment d'instinct : m ê m e les petits enfants sont souvent
déjà crispés et respirent de f a ç o n "plane", tandis que
les adultes m è n e n t souvent une vie de "tension à court
d'haleine", sans rythme ou pause, au point de "man-
ration est la condition d'une santé physique, mentale quer d'air". Les v ê t e m e n t s serrés et l'obésité, une ma-
et spirituelle. En Inde, des écoles de respiration pour nière crispée de s'asseoir, les mauvaises postures, le
professeurs de yoga se d é v e l o p p è r e n t p a r a l l è l e m e n t manque de mouvement et la tension permanente, la
au bouddhisme; au Japon, des pratiques respiratoires course folle de la vie et les p r o b l è m e s irrésolus coupent
virent le jour dans la philosophie zen. Dans les deux le souffle à beaucoup de gens. Le but de la t h é r a p i e res-
cas, le but était une croissance mentale et personnelle piratoire est de r é a p p r e n d r e à respirer calmement et r é -
et une orientation religieuse. g u l i è r e m e n t , pour a m é l i o r e r l ' o x y g é n a t i o n du corps,
Au d é b u t de notre ère, les écoles de pneumatologie pour reprendre une attitude naturelle et pour d é m a n -
d'Asie Mineure et de Grèce enseignaient une f a ç o n teler les é m o t i o n s négatives afin de résoudre les
saine de respirer. Il y a un siècle, Ofto Hanisch (1854- troubles fonctionnels et les p r o b l è m e s psychiques.
129
Méthodes
thérapeutiques
classiques
vement. Pour a m é l i o r e r la respiration, il existe diverses gistre vocal, la t o n a l i t é , le rythme, les vibrations... Les
méthodes. orateurs et les chanteurs sont f o r m é s selon cette m é -
thode.
C o n t r ô l e conscient de la respiration Le mode d'expression vocal joue en outre un rôle
L'attention est consciemment fixée sur la correction de important lors des exercices visant à libérer des senti-
la respiration. On exerce d'abord l'expiration, ce qui ments cachés.
stimule le centre respiratoire, et ensuite la f a ç o n cor- Lors de l ' é t i r e m e n t et du b â i l l e m e n t , lors de la posi-
recte de respirer, qui e n t r a î n e la respiration abdomi- tion debout, assise, c o u c h é e , lors du balancement et
nale et diaphragmatique. de la flexion d e m a n d é s par le t h é r a p e u t e , la respira-
Cette technique est surtout a p p r o p r i é e pour les tion change d ' e l l e - m ê m e . Une profonde réflexion
sportifs et pour les personnes dont la respiration est li- avant et après l'exercice et la collaboration d'un parte-
m i t é e par des affections des voies respiratoires. naire ou d'un groupe augmentent l'effet. Cette m é -
thode est a p p r o p r i é e lors de mauvaises postures, de
C o n t r ô l e mi-conscient de la respiration respiration incorrecte, de troubles fonctionnels et
Lors de la respiration, les recommandations d'un t h é - d'entraves psychiques.
rapeute vous aident à en suivre le d é r o u l e m e n t : l'air Le t h é r a p e u t e peut pousser les participants à expri-
"est inspiré, on laisse aller et on attend qu'il revienne mer leurs états d ' â m e par le biais de jeux de mime, de
de l u i - m ê m e " . On dirige l'attention et la respiration mouvements et de contacts physiques avec le groupe.
vers des parties d é t e r m i n é e s du corps et on les y ras- Il sort les personnes "de leur réserve" et il souligne et
semble. La respiration s'élargit de f a ç o n arbitraire, la
perception de l'espace change. On vit son corps
comme s'il était nouveau et " d é t a c h é " . Une position
de base interne et externe é q u i l i b r é e , une nouvelle
"conscience naissante" s'installe.
L'eutonie (voir p. 124) et la relaxation fonctionnelle
(voir p. 124) se basent sur ce c o n t r ô l e mi-conscient de
la respiration.
Ces techniques respiratoires et de relaxation in-
fluencent de m ê m e f a ç o n le corps et l'esprit, et sont
a p p r o p r i é e s pour les personnes stressées, assoiffées de
prestation et s u r m e n é e s . En m ê m e temps que la "ca-
rapace musculaire", les crispations intérieures se relâ-
chent. guide correctement leur "langage respiratoire". Il doit
Katharina Schroth a d é v e l o p p é la m é t h o d e de res- aussi être capable, le cas é c h é a n t , de gérer les senti-
piration mi-consciente à l'intention plus particulièr e ments qui jaillissent ensemble avec les participants, de
des personnes souffrant de scoliose : les exercices res- sorte à pouvoir les i n t é g r e r dans la vie de tous les jours.
piratoires peuvent à un certain point contrer la malpo- Cette f a ç o n de p r o c é d e r est é g a l e m e n t i n d i q u é e en
sition des côtes et des muscles p r o v o q u é e par la mala- cas d'entraves psychiques, de troubles fonctionnels et
die, et faciliter la respiration. de mauvaises positions corporelles.
La danse, les exercices avec des partenaires et les
D é r o u l e m e n t inconscient de la respiration jeux de groupe peuvent, pour les t h é r a p i e s précitées,
Le d é r o u l e m e n t de la respiration est indirectement in- a m é l i o r e r encore la f a c u l t é d'adaptation de la respira-
f l u e n c é par la voix. La sensation est e x p r i m é e par le re- tion.
130
La thérapie
respiratoire
La t h é r a p i e respiratoire peut être suivie en séances in- G r â c e aux exercices respiratoires ciblés et à la percep-
dividuelles ou en groupe. G é n é r a l e m e n t , on s ' e n t r a î ne tion propre du corps, on peut a c q u é r i r à nouveau la
une fois par semaine et on s'exerce r é g u l i è r e m e n t respiration involontaire correcte.
pendant quelques mois. La respiration participe à tous les système s r é g u l a -
teurs de l'organisme. Lors de la respiration, le sys-
Massage respiratoire manuel t è m e v é g é t a t i f , l'action volontaire et la p o u s s é e é m o -
Le massage est p r é p a r é par des effleurements des tis- tionnelle collaborent. Les sollicitations physiques et
sus. Le diaphragme réagit avec une activité accrue aux mentales influencent é g a l e m e n t la respiration. Les
percussions et aux manipulations de stimulation dou- exercices respiratoires agissent à trois niveaux : le
loureuses. A p r è s la douleur vient la d é t e n t e et la respi- tissu pulmonaire se d é v e l o p p e mieux, le c o n t r ô l e bio-
ration suit un rythme arbitraire. Les stimulations cuta- logique de la respiration est i n f l u e n c é et des tensions
nées, musculaires et douloureuses influencent la respi- musculaires peuvent ê t r e levées. Les exercices per-
ration par le biais des réflexes. L'attouchement d é v o u é mettent de c o n s i d é r e r d i f f é r e m m e n t le s c h é m a cor-
d'une autre personne participe aussi à l'action de re- porel et peuvent mener à une nouvelle approche de
laxation en profondeur. On peut ainsi a t t é n u e r les soi.
troubles respiratoires et digestifs, l ' i n q u i é t u d e et les
troubles du sommeil.
Indications
Gymnastique ou k i n é s i t h é r a p i e respiratoire La thérapie et le massage respiratoire au sein de la ki-
Des mouvements d é t e r m i n é s d ' é t i r e m e n t , de flexion nésithérapie sont utiles comme traitement de soutien
et d ' é q u i l i b r e influencent la f a ç o n de respirer par la lors d'affections des voies respiratoires et a p r è s de
voie réflexe. Au ralenti, on passe de la position de relâ- lourdes interventions chirurgicales, ainsi que pour la
chement à celle de soutien, et on maintient cette posi- p r é p a r a t i o n à l'accouchement. Ils permettent d ' é v i t e r
tion le plus longtemps possible en respirant, pour en- et de contrer une mauvaise respiration, les troubles
suite retourner à la position de d é p a r t . Le souffle pro- locomoteurs, les troubles v é g é t a t i f s et de la presta-
fond après l'exercice est le signe des nouvelles f a c u l t é s tion cardiaque, les p r o b l è m e s digestifs, d ' a m é l i o r e r la
respiratoires acquises. tension artérielle et d ' a t t é n u e r les troubles psy-
La gymnastique respiratoire aide les personnes at- chiques légers.
teintes d'affections bronchiques chroniques et L'application se fait g é n é r a l e m e n t à l ' h ô p i t a l ou
d'asthme. L'apprentissage se fait a u p r è s d'un kinési- dans un cabinet privé sur prescription m é d i c a l e .
t h é r a p e u t e et l'exercice doit être quotidien. Elle aug- La thérapie respiratoire peut traiter les p r o b l è m e s
mente la c a p a c i t é pulmonaire et soulage les plaintes. de voix et les troubles psychosomatiques, r é g u l er la vie
sentimentale, influencer les d é g â t s p r o v o q u é s par une
mauvaise posture, aider à évacuer le stress et les an-
— Explication de l'action
goisses. C'est une mesure de s a n t é p r é v e n t i v e qui est
Une inspiration fait p é n é t r e r cinq litres d'air (et plus) a p p l i q u é e comme soutien de processus de d é v e l o p p e -
dans nos poumons. A p r è s l'expiration, il reste un litre ment et de changement de comportement.
d'air résiduel. Une respiration plane n'utilise pas tota- Limites de l'application
lement la c a p a c i t é pulmonaire; le corps reçoit trop peu La t h é r a p i e respiratoire ne peut être a p p l i q u é e en cas
d ' o x y g è n e , ce qui entrave la sensation de b i e n - ê t r e . de troubles sévères d'ordre physique ou psychique.
Lorsque la prestation pulmonaire est d i m i n u é e par la Le succès de la t h é r a p i e respiratoire d é p e n d tou-
maladie, l'exercice respiratoire permet de sauvegarder jours de la collaboration du patient/client.
ou d'augmenter la prestation résiduelle.
131
Méthodes
thérapeutiques
classiques
132
L'hypno-
thérapie
133
Méthodes
thérapeutiques
classiques
— Indications nose peut agir sur certaines plaintes, mais l'effet peut
être de courte d u r é e . Tous les hypnotiseurs n'avertis-
L'hypnose peut être utile en cas d'angoisse, d ' i n q u i é t u d e
sent pas leurs clients de ce fait.
et de douleur. Elle peut servir comme préparation à l'in-
• Le traitement par l'hypnose ne peut être a p p l i q u é
tervention chirurgicale et permet de réduire le recours aux
q u ' a p r è s diagnostic médical et après évaluation d'autres
analgésiques et à l'anesthésie. Elle peut influencer de fa-
techniques t h é r a p e u t i q u e s . Seuls les professionnels
ç o n positive la migraine, les maux de tête, les affections
qualifiés en p s y c h o t h é r a p i e peuvent hypnotiser.
allergiques, les troubles du sommeil et de l'appétit, les af-
• L'hypnose ne peut être a p p l i q u é e par jeu ou
fections intestinales inflammatoires et l'asthme bron-
comme sujet de spectacle; elle e n t r a î n e alors des
chique d'origine psychogène. Elle est utile pour accom-
risques.
pagner un traitement du cancer. Chez l'enfant, l'hypnose
diminue l'inquiétude, l'angoisse nocturne et les troubles
de la concentration. Elle peut améliorer le sentiment —Conseil
d'infériorité, l'incontinence nocturne et le b é g a i e m e n t .
L'hypnose est à conseiller pour les affections citées au
Limites de l'appiication
point "indications".
• Pour les très jeunes enfants qui n'ont pas encore ac-
quis la f a c u l té d'imagination, l'hypnose n'est pas appro-
priée. Chaque adulte ne réagit pas à cette technique.
• L'hypnose ne peut être a p p l i q u é e en cas de mala-
dies mentales et d'affections psychiatriques. Elle ne La musicothérapie
peut être utilisée chez des personnes très labiles et qui
n'ont plus la f a c u l t é de se concentrer.
— Historique
— Critique
• Chez certaines personnes, le traitement par l'hyp-
134
La musico-
thérapie
danse lors d'une f ê t e , une musique calme entoure un suite traités au cours d'un entretien avec le t h é r a -
c o r t è g e f u n è b r e : la musique accompagne l'homme de peute.
toutes les cultures, du berceau au tombeau. L'hymne
national exprime l ' i d e n t i t é d'un peuple, chanter en-
— Procédé
semble renforce l ' u n i t é . Nous vivons tous sur un fond
musical g é n é r é de f a ç o n continue par la radio et la t é - L ' é q u i p e m e n t mis à la disposition du patient par le
lévision. m u s i c o t h é r a p e u t e est g é n é r a l e m e n t c o m p o s é d'ins-
A l ' é p o q u e primitive, la musique joua un rôle im- truments à cordes, d'instruments à percussion et de
portant lors des rites religieux; jusqu'au M o y e n - Â g e rythme, d'échelles sonores et de crécelles, souvent
elle fut c o n s i d é r é e comme salutaire et plus tard elle c o m p l é t é s d'un clavier.
devint é d i f i a n t e et relaxante. La m u s i c o t h é r a p i e fut d é - Chaque é l é m e n t musical séparé, la t o n a l i t é , le vo-
v e l o p p é e dans le courant des a n n é e s 60 dans les cli- lume sonore, l'intervalle et le rythme, induit un effet
niques psychiatriques a m é r i c a i n e s. La m u s i c o t h é r a p i e s p é c i f i q u e . L'effet reposant ou revigorant d'une mu-
est une forme de p s y c h o t h é r a p i e . sique d é p e n d aussi du souvenir qui y est lié. La sélec-
tion d'un morceau de musique d é p e n d r a donc du pa-
tient c o n c e r n é .
— Concept de base
La musique est le "langage des sentiments". Elle per-
—Traitement
met d'exprimer des choses qui sont difficiles à formu-
ler. Les m é l o d i e s ou le maniement d'un instrument La t h é r a p i e a g é n é r a l e m e n t lieu sur conseil du m é d e c i n .
peut toucher des é m o t i o n s p r o f o n d é m e n t enfouies. Le traitement m u s i c o t h é r a p i q u e peut être actif ou
La musique é v o q u e des souvenirs de la toute petite passif.
enfance, a m è n e au niveau conscient des é l é m e n t s
perturbants inconscients qui peuvent ainsi être in- M u s i c o t h é r a p i e passive
fluencés. Pour l ' é c o u t e passive de la musique, on offre au pa-
Le traitement m u s i c o t h é r a p e u t i q u e peut se limiter à tient un morceau musical qu'il d é t e r m i n e selon sa pré-
un processus totalement non verbal, mais peut aussi f é r e n c e . Ce morceau suscitera chez lui des souvenirs et
susciter chez le patient le désir de formuler verbale- des associations qu'il pourra revivre et dont il pourra
ment les p r o b l è m e s dans le cadre d'une autre forme parler ensuite avec le t h é r a p e u t e .
de p s y c h o t h é r a p i e .
Trois orientations se distinguent au sein de la musi- M u s i c o t h é r a p i e active
cothérapie : En groupe ou sur une base individuelle, les patients
• La m u s i c o t h é r a p i e psychanalytique veut atteindre jouent d'un instrument qui leur permet d'entrer "en
l'inconscient du patient uniquement par la musique et dialogue" avec leur t h é r a p e u t e . Ce dernier peut les sti-
sans l'intervention de paroles. muler, accompagner leur jeu ou réagir à leurs improvi-
• La m u s i c o t h é r a p i e anthroposophique utilise la mu- sations par son propre jeu. Le travail du t h é r a p e u t e
sique comme moyen de formation artistique et consiste à élargir "l'espace de jeu" du patient tout en
comme moyen d'expression non verbal du patient. jouant. Une improvisation libre permet de donner vie
• La m u s i c o t h é r a p i e i n t é g r a t i v e fait partie des pro- aux sentiments qui pourront ensuite plus facilement
cessus o r i e n t é s sur la psychologie des profondeurs. être e x p r i m é s en paroles.
L ' i n t é g r a t i o n spirituelle de la musique doit former la La m u s i c o t h é r a p i e peut être a p p l i q u é e individuelle-
c a p a c i t é d ' e x p é r i m e n t a t i o n et d'expression du pa- ment ou en groupe. Deux séances peuvent être espa-
tient. Les p h é n o m è n e s psychiques révélés sont en- cées d'un ou plusieurs jours.
135
Méthodes
thérapeutiques
classiques
— Indications
Le but du travail m u s i c o t h é r a p e u t i q u e est le suivant :
La biodanse
élargir le spectre de possibilités du patient et changer
son comportement de f a ç o n constructive pour é p a -
— Historique
nouir au mieux sa p e r s o n n a l i t é .
La m u s i c o t h é r a p i e est avant tout utilisée pour le trai- La danse stimule les gens, les met en transe et fait de-
tement de névroses, de maladies psychiatriques et de puis toujours partie des htuels t h é r a p e u t i q u e s . L'ac-
troubles du d é v e l o p p e m e n t et du comportement d'en- tuelle biodanse (ou t h é r a p i e par la danse) remonte à la
fants et de jeunes personnes. Elle a m é l i o r e le d é v e l o p - p é r i o d e d'avant 1900, quand les artistes c o m m e n c è -
pement mental de personnes h a n d i c a p é e s et atteintes rent à se d é m a r q u e r des règles rigides du ballet clas-
de troubles c é r é b r a u x organiques. Elle offre une aide sique et que la danse libre vit le jour. Le p é d a g o g u e du
aux personnes âgées et aux malades incurables et per- mouvement Rudolf von Laban (1879-1958) d é v e l o p p a
met m ê m e de toucher des patients dans le coma. son propre s c h é m a de danse permettant de d é t e r m i -
La m u s i c o t h é r a p i e permet de limiter la consomma- ner l'état de santé d'une personne et dans les a n n é e s
tion d ' a n a l g é s i q u e s ou de calmants et peut être utili- 40 les danseuses e l l e s - m ê m e s c o m m e n c è r e n t à utiliser
sée comme accompagnement pendant les cures de les pas de danse dans un but t h é r a p e u t i q u e . Dans les
d é s i n t o x i c a t i o n . Des personnes atteintes de maladies a n n é e s 70, des normes furent élaborées pour la for-
psychosomatiques sont de plus en plus traitées par mation et la pratique clinique.
cette technique. Situation actuelle
Dans le cadre d'un traitement clinique et d'un Notre pays compte un nombre l i m i t é de t h é r a p e u t e s
concept p s y c h o t h é r a p e u t i q u e total, la m u s i c o t h é r a p i e par la danse, principalement actifs dans des institu-
136
tions psychiatriques ainsi que dans des unités de trai-
tement d'affections psychosomatiques, d ' o r t h o p é d a -
gogie et de r é é d u c a t i o n . Peu de ces t h é r a p e u t e s ont
leur propre cabinet. Par ailleurs, des personnes insuffi-
samment f o r m é e s pratiquent é g a l e m e n t la t h é r a p i e
par la danse.
—Concept de base
La danse est une forme d'expression universelle qui
permet d'extérioriser ce que l'on ressent dans son
corps et ce qui est enfoui dans la " m é m o i r e corpo-
relle" : ce qui sollicite l'esprit, limite le mouvement et
l'expression corporelle. La danse peut aider à se libérer
de ces contraintes et à lever les limitations de mouve-
ment et les handicaps physiques.
" d i g n i t é " . On peut aussi symboliquement "casser ses
c h a î n e s " de sa propre initiative ou transformer ses d é -
— Procédé
sirs en mouvements. Le t h é r a p e u t e peut réagir face au
Le corps du patient devient l u i - m ê m e un moyen dia- jeu de la danse, l'accompagner, contraster avec ce qui
gnostique et t h é r a p e u t i q u e . La relation de confiance est e x p r i m é , entrer en contact physique ou se laisser
avec le t h é r a p e u t e constitue la base qui permet le mouvoir.
changement. Les sentiments et les pensées qui jaillissent pendant
la performance sont e x p r i m é s par la parole. Le groupe
d é c r i t alors ses impressions, ce qui aide à gérer le v é c u .
— Traitement
Lors d'une s é a n c e de danse u l t é r i e u r e , ce qui a
La biodanse est une forme de p s y c h o t h é r a p i e . Elle é t é p e r ç u au niveau conscient est e x p r i m é d'une
peut être a p p l i q u é e en groupe ou en séance indivi- autre f a ç o n . Peu à peu, les patients a c q u i è r e n t un
duelle, avec ou sans musique. La propre voix ou divers plus ample "espace de mouvement", é g a l e m e n t au
instruments peuvent donner le rythme et le tempo ou niveau de leurs sentiments et de leur comporte-
encore jouer des m é l o d i e s qui e n t r a î n e n t le mouve- ment.
ment et la danse. Pour des personnes en parfaite s a n t é , la danse est
On danse g é n é r a l e m e n t avec tout le corps mais les é g a l e m e n t utile pour renforcer les aptitudes mentales
jambes, les mains et les doigts peuvent é g a l e m e n t ex- et sociales et pour élargir le r é p e r t o i r e des mouve-
primer des sentiments par e u x - m ê m e s . ments.
A p r è s avoir d é t e r m i n é les entraves qui freinent l'ex- Formation du ttiérapeute
pression, les t h é r a p e u t e s donnent g é n é r a l e m e n t un En g é n é r a l , les s o c i o - p é d a g o g u e s veulent se profiler
t h è m e , par exemple un rêve ou une scène de la vie, comme professionnels de la t h é r a p i e par la danse;
auquel il faut donne la forme d'un "tableau vivant". Ils leurs formations (d'une d u r é e de deux à trois ans)
peuvent aussi demander de mimer un sentiment p r é s e n t e n t cependant de grandes d i f f é r e n c e s . Le
comme la colère ou le d é v o u e m e n t , de représenter en titre n ' é t a n t pas p r o t é g é , aucun c o n t r ô l e n'est
dansant un objet ou un é l é m e n t naturel, la f o r ê t par e x e r c é sur la c o m p é t e n c e des t h é r a p e u t e s par la
exemple, ou de personnifier un concept comme la danse. ,
137
Méthodes
thérapeutiques
classiques
138
Les cures font partie des t h é r a p i e s naturelles dans le dies chroniques et psychiques et é v e n t u e l l e m e n t à p r é -
sens classique du terme parce qu'elles recourent à des venir les rechutes.
é l é m e n t s naturels comme l'eau, la terre, le soleil, le Le fait de se m é n a g e r et de se d é t e n d r e , de se lais-
vent, l'altitude, le froid et la chaleur à des f i n s . t h é r a - ser stimuler à un changement de comportement dans
peutiques. un but salutaire sont les facteurs-clés du succès. Les
Situation actuelle conditions sont le d e g r é de c h a r g e a b i l i t é de l'orga-
La m é d e c i n e de cures offre aujourd'hui bien plus que nisme et la v o l o n t é de collaborer activement.
les r e m è d e s spécifiques à l'endroit : toute une série de
traitements doivent assurer la p r é v e n t i o n , permettre la
— Procédé
r é é d u c a t i o n après des maladies graves et soulager la
souffrance chronique. Le choix d'un centre de cure et des r e m è d e s spéci-
Les r e m è d e s salutaires fournis sur place sont judi- fiques que l'on y trouve d é p e n d de la nature des
cieusement c o m b i n é s aux massages (voir p. 68), à la plaintes. Les cures fonctionnent sur base des produits
t h é r a p i e du mouvement et la k i n é s i t h é r a p i e (voir locaux : eaux m i n é r a l e s, gaz salutaires, terres aux ver-
p. 76), à la t h é r a p i e respiratoire (voir p. 128), à la re- tus t h é r a p e u t i q u e s et climat.
laxation (voir p. 121) et aux cours o ù on (re)découvre faux minérales : dans les centres de cure, elles sont
la créativité et o ù on peut s'exprimer g r â c e à la pein- d i f f é r e n t e s de l'eau potable du fait de leur teneur plus
ture, la c é r a m i q u e , la musique, la danse, etc. Le temps importante en m i n é r a u x ou autres é l é m e n t s actifs ou
libre dont on dispose pendant la cure peut susciter la de leur t e m p é r a t u r e plus élevée. Les é l é m e n t s en ques-
joie de vivre si souvent compromise par le stress de la tion sont absorbé s par le système digestif et arrivent
vie de tous les jours. Grâc e à l'interaction avec des per- ainsi dans le sang. Ils sont à peine absorbés par la peau.
sonnes c o n f r o n t é e s à des p r o b l è m e s similaires pen- Gaz ; le gaz carbonique, l ' h y d r o g è n e s u l f u r é et le
dant la cure, il devient plus facile d'insérer les mo- radon sont des gaz salutaires.
ments de repos nécessaires, de trouver la motivation Terres thérapeutiques : elles sont a p p l i q u é e s sous la
pour changer d ' é t a t d'esprit et d'apprendre à vivre forme de boue ou de cataplasme. Il s'agit soit de pro-
d'une f a ç o n plus saine. duits de d é c o m p o s i t i o n v é g é t a l e comme la tourbe, de
Ce que de nombreuses offres promettent restera matières m i n é r a l es comme le limon de mer c o m p o s é
cependant du domaine des rêves : la "jeunesse d'argile et d ' é l é m e n t s calcaires ou de pierres finement
é t e r n e l l e " ou le "rajeunissement" ne sont pas à broyées (fango).
vendre quel que soit le prix que l'on paie pour une C//maf ; on utilise d i f f é r e n t e s p r o p r i é t é s du climat.
cure. Un climat relaxant pour les patients est caractérisé par
Les cures entrent de plus en plus en c o n s i d é r a t i o n de faibles variations de t e m p é r a t u r e et de pression
pour les affections de l'appareil locomoteur, des voies pendant la j o u r n é e et un air pur. Les stimuli clima-
respiratoires et du système cardiovasculaire. tiques sont l'altitude, le refroidissement intense, les
vents forts et la teneur en sel de l'air. Les côtes mari-
times et les sites de moyenne et haute altitude sont
— Concept et explication de l'action
a p p r o p r i é s aux cures climatiques.
Le sens d'une cure réside dans l ' i n t é g r a t i o n de me-
sures é v i d e n t e s qui doivent stimuler l'organisme en
—Traitement et indications
peine à changer, à s'adapter : il doit s'acclimater (voir
s t i m u l o t h é r a p i e p. 30). Le but est de mobiliser la force Les cures sont utiles pour la p r é v e n t i o n et la r é g u l a r i -
auto-curative du corps, de renforcer sa résistance à de sation de tous les troubles fonctionnels et les p h é n o -
nouvelles affections, à la souffrance en cas de mala- m è n e s de vieillissement p r é c o c e .
139
Méthodes
thérapeutiques
classiques
140
Les cures
141
Méthodes
thérapeutiques
classiques
142
s'installe que peu à peu. Ce genre de r é a c t i o n est
c o n s i d é r é e comme un bon signe : l'organisme est en-
core capable de réagir. L'effet stabilisant d'une cure de
plusieurs semaines et correctement m e n é e se main-
tient g é n é r a l e m e n t pendant neuf à douze mois.
— Conseil
Les cures sont à conseiller pour les plaintes reprises
sous le point "Indications".
143
Systèmes médicaux étrangers
144
Systèmes
médicaux
étrangers
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Systèmes
médicaux
étrangers
146
L'ethno-
médecine
spectre de la p h a r m a c o p é e avec leur trésor de plantes duit du pays dans lequel elle est née et a é t é p r a t i q u é e
m é d i c i n a l e s . Pourtant, transporter ces m é t h o d e s de au fil des siècles. Toutes les conditions religieuses, cul-
leur pays d'origine jusque chez nous et en faire l'éloge turelles et sociales s'y r e f l è t e n t .
ne peut que mener à la d é c e p t i o n . Par la force des choses, les types de pathologie et
Bon nombre de peuplades proches de la nature ne leur d é r o u l e m e n t se distinguent d'une culture à
connaissent pas la transmission écrite. Elles ne docu- l'autre, d'une é p o q u e à l'autre. Chaque m é d e c i n e est
mentent pas leurs paroles et donc pas leurs m é t h o d e s p r o f o n d é m e n t a n c r é e dans le systèm e de p e n s é e de la
curatives. La plupart du temps, le savoir est transmis culture dans laquelle elle é v o l u e : que le t h é r a p e u t e et
oralement à certains membres pour lesquels ce savoir le patient croient en l'effet des moyens e m p l o y é s est
est une preuve essentielle de leurs c o m p é t e n c e s . Ce l'une des conditions d'ensemble qui font qu'un traite-
qui nous vient donc aujourd'hui de ces tribus ne sont ment va aider le patient. Il est donc impossible de dire
souvent que des fragments de l'ensemble de ces en- s'il est utile ou si cela peut tout simplement fonction-
seignements. ner en transposant les expériences de traitements em-
ployés dans d'autres sociétés et cultures vers l'Europe,
sans avoir auparavant m e n é une r é f l e x i o n . Souvent, ce
Les p r o b l è m e s de description sont quelques fragments d'un système m é d i c a l é t r a n -
Tous les descriptifs de pathologie qui nous semblent ger qui sont repris ou c'est l'organisation fondamen-
aujourd'hui si clairs ne le sont en fait pas autant lors- tale de sa pensée qui est m o d i f i é e j u s q u ' à ce qu'elle
qu'on é t u d i e leur pendant dans les anciens écrits et soit a d a p t é e à la f a ç o n de penser et à la mode occi-
chez d'autres peuplades. Pour ce qui est de l'anatomie dentales. Ceci est vrai pour la m é d e c i n e traditionnelle
du corps humain, une multitude de r e p r é s e n t a t i o n s chinoise telle qu'elle est p r a t i q u é e en Occident (voir
avaient et ont toujours cours chez ces peuples et p. 149), tout comme pour la mode qui copie les rituels
s ' é c a r t e n t largement des nôtres . Les maladies aussi de g u é r i s o n chamaniques : dans les c o m m u n a u t é s in-
portaient auparavant d'autres noms qu'aujourd'hui. d i g è n e s , les c é r é m o n i e s de ce genre sont liées à la
Les plantes m é d i c i n a l e s ne sont pratiquement jamais croyance aux ancêtre s et au cycle du temps. D é t a c h é es
i d e n t i f i é es et définies de la m a n i è r e précise et habi- de ces liens avec leur culture d'origine, elles perdent
tuelle que nous connaissons aujourd'hui. Peut-être uti- leur sens et probablement aussi leur f a ç o n d'agir.
lisait-on et utilise-t-on parfois encore des plantes simi-
laires ou certaines autres parties de la plante, dont les
effets peuvent eux aussi être d i f f é r e n t s . Les indications Les p r o b l è m e s é c o l o g i q u e s
qui ont é t é d o n n é e s pour telle ou telle substance ac- Il y a des siècles, l'homme n'aurait jamais pu imaginer
tive ne sont p e u t - ê t r e pas n é c e s s a i r e m e n t compa- de quelle m a n i è r e ses descendants pourraient exploi-
rables aux n ô t r e s . ter la nature. L'homme a utilisé des plantes sans m ê m e
Ces nombreuses i m p r é c i s i o n s dans le transfert des se poser la question de savoir si, ce faisant, il ne venait
enseignements traditionnels vers la m é d e c i n e actuelle pas troubler un é c o s y s t è m e .
font de ce genre de m é d e c i n e s des m é d e c i n e s e x p é h - Ceci est é g a l e m e n t vrai pour les peuples proches de
mentales, mais pas de "meilleures" m é t h o d e s t h é r a - la nature d'aujourd'hui. Ils utilisent des plantes ainsi que
peutiques, en tout cas de prime abord. des animaux (en partie) qui appartiennent actuellement
à des espèces menacées, afin de produire des remèdes.
Les pays dans lesquels ces r e m è d e s sont produits
Les p r o b l è m e s culturels comptent g é n é r a l e m e n t parmi les plus pauvres. Là-
Aucune m é d e c i n e n'existe seule, dans un environne- bas, quasiment personne ne se soucie de la sensibilité
ment fait uniquement de vide. Elle est toujours le pro- des questions é c o l o g i q u e s en Occident lorsqu'on en-
147
Systèmes
médicaux
étrangers
trevoit une possibilité de gagner un peu d'argent pour 70 mg d'arsenic et plus d'un gramme de mercure.
assurer sa subsistance. C'est ainsi que les derniers rhi- Au d é b u t des a n n é e s 90, la l i t t é r a t u r e m é d i c a l e fit
n o c é r o s et les derniers tigres sont tués afin que cer- é t a t d'un empoisonnement au plomb causé par la
taines parties de leur corps puissent entrer dans la p r é - prise de r e m è d e s indiens aux plantes. Les r e m è d e s p r é -
paration de r e m è d e s douteux f a b r i q u é s pour de riches parés contenaient entre 7,5 et 22 mg de plomb par
clients. gramme.
La l i t t é r a t u r e d é c r it des empoisonnements chro-
niques après l'emploi de r e m è d e s aux recettes est-asia-
Les p r o b l è m e s pharmaceutiques tiques et indiennes. Neuf patients d'une clinique belge
La composition de bon nombre de produits i m p o r t é s ont souffert d'un blocage rénal suite à une cure de re-
de cultures é t r a n g è r e s n'est pas fournie. D'autres ne m è d e s t i b é t a i n s amincissants.
font pas l'objet d'une d é c l a r a t i o n c o m p l è t e d ' i n g r é - Ces p r o b l è m e s se sont principalement m a n i f e s t é s
dients. Bien des fabricants vont m ê m e j u s q u ' à taire des avec des produits f a b r i q u é s en Asie et i m p o r t é s ensuite
informations essentielles du fait que ces produits ne en Europe, et non avec des r e m è d e s préparés sur notre
sont pas autorisés en Europe. continent.
L'analyse de certaines substances produites en Asie Les vendeurs de m é d i c a m e n t s et r e m è d e s i m p o r t é s
et déclarées comme é t a n t "uniquement à base de jurent que leurs produits subissent des tests de p u r e t é
plantes" a parfois révélé certaines surprises. Ces pro- avant d ' ê t r e mis en vente. Malheureusement, ceux qui
duits contenaient en effet des substances que toute ne souhaitent pas faire une confiance aveugle à de
personne adepte des m é d e c i n e s naturelles souhaite à telles affirmations peuvent tout au plus se renseigner
tout prix éviter : la p h é n y l b u t a z o n e et l ' i n d o m é t a c i n e , a u p r è s du fabricant ou de l'importateur.
deux produits contre les rhumatismes, le d i a z é p a m , un Celui qui peut é c h a p p e r aux dangers des m é l a n g e s
calmant, ainsi que trois c o r t i c o s t é r o ï d es (prednisolone, indésirables est celui qui reçoit la recette du r e m è d e
b é t a m é t h a s o n e et d e x a m é t h a s o n e ) . Des alcaloïdes par écrit et fait p r é p a r e r l u i - m ê m e le produit dans une
d'opium ont m ê m e déjà é t é d é c o u v e r t s . Et dans de pharmacie.
nombreux pays, le cannabis (aussi n o m m é haschisch)
est é g a l e m e n t utilisé comme r e m è d e , ce qui veut dire
qu'il est soit utilisé comme plante m é d i c i n a l e pure et
simple, soit a j o u t é à certaines p r é p a r a t i o n s à base de
plantes. La médecine traditionnelle
Dans beaucoup de r e m è d e s asiatiques, des i n g r é - chinoise (MTC)
dients comme les m é t a u x lourds (par exemple le
plomb, l'antimoine, l'arsenic, le cuivre, le fer, le mer-
cure et le zinc) sont monnaie courante. Lorsque ces
— Historique
m é t a u x entrent dans la m é t h o d e de p r é p a r a t i o n , ils
sont considérés comme des composants sans action La m é d e c i n e traditionnelle chinoise est puissamment
t h é r a p e u t i q u e et qui, selon cette m é d e c i n e , ne doivent a n c r é e dans le confucianisme et le t a o ï s m e . Dans ces
donc pas être m e n t i o n n é s . deux philosophies, l'idéal à atteindre est l'harmonie
Une é t u d e a m é r i c a i n e m e n é e sur une c a t é g o r i e de entre le corps et l'esprit. Confucius essayait de tendre
r e m è d e s chinois à prendre en cas de rhumatisme ou vers une vie moralement correcte dans le but d ' é t a b l i r
de fièvre a révélé dans huit cas sur neuf la présence de un é t a t bien o r g a n i s é ; les taoi'stes, quant à eux, cher-
fortes concentrations en mercure et en arsenic. Boire chaient à atteindre cette organisation o r d o n n é e en
une tasse de t h é deux fois par jour signifiait ingérer établissant un lien harmonieux entre l'homme et la na-
148
La médecine
traditionnelle
chinoise
ture. Ce n'est qu'au d é b u t de notre ère que ces idées cemment le qigong (voir p. 160), sont nées à l'origine
furent transposée s en m é d e c i n e et soutenues par le au sein du système m é d i c a l o ù elles servaient de m é -
bouddhisme. thodes de p r é v e n t i o n et d'auto-traitement.
Dans la société chinoise, la santé devait pouvoir Situation actuelle
s'obtenir par maîtrise des sentiments et i n t é g r a t i o n so- Aujourd'hui, en Chine, la m é d e c i n e traditionnelle est
ciale, et donc en menant une vie moralement correcte. e n s e i g n é e en m ê m e temps que la m é d e c i n e occiden-
Dans les a n n é e s 70 encore, être malade en Chine si- tale f o n d é e sur les sciences naturelles. Les tentatives
gnifiait avoir une " p e n s é e d é v i a n t e " . Les malades de relier les deux systèmes m é d i c a u x ont toutes
mentaux é t a i e n t toujours considérés avec d é d a i n . é c h o u é en raison d'une série d'aspects totalement in-
Les traces écrites de la m é d e c i n e chinoise re- conciliables dans leur m a n i è r e d'expliquer les
montent à plus de 3 000 ans; il s'agit avant choses. Seul un d i x i è m e de tous les centres
tout d'essais littéraires d ' é r u d i t s , qui ont ainsi m é d i c a u x de la Chine sont de type tradi-
t e n t é de rassembler les riches expériences tionnel. Ils sont p a r t i c u l i è r e m e n t fré-
des praticiens dans une t h é o r i e philoso- q u e n t é s par les malades souffrant de
phique. Les t h é o h c i e n s de la m é d e c i n e troubles chroniques.
n'ont en fait t r a i t é aucun patient eux- En fait, la MTC n'existe pas en Europe :
m ê m e s . Une multitude d'écoles aux t h é o r i e s elle est en effet bien d i f f é r e n t e de la tra-
d i f f é r e n t e s se sont livré d ' â p r e s combats au fil dition chinoise. Aucun m é d e c i n occidental
des siècles. Il n'y a jamais eu une seule et unique m é - n'a reçu une formation c o m p l è t e dans les an-
decine en Chine. ciennes techniques chinoises de g u é r i s o n , m ê m e si
149
Systèmes
médicaux
étrangers
pendarnt confus. Il décri t toujours toute une fonction. Des causes externes et internes peuvent, selon cette
Ainsi le terme "poumon" r e p r é s e n t e, en MTC, toute la t h é o r i e , provoquer des maladies :
fonction respiratoire, y compris les organes de l'odo- • d'une part, le vent, le froid, la chaleur de l'été, l'hu-
rat. Selon la philosophie chinoise, les organes sont m i d i t é , la sécheresse, la canicule;
é g a l e m e n t soumis à d'autres structures corporelles et • d'autre part, l'envie, la colère, l'angoisse, la r é -
manifestations naturelles dans le cadre des "cinq flexion, la peine, la peur ou l'effroi.
phases de mutation". En outre, ces divers é l é m e n t s • En outre, les efforts trop lourds, les erreurs d'ali-
s'influencent mutuellement. mentation, les blessures et les excès sexuels sont é g a -
Un exemple : l'organe yin qu'est le foie est en rela- lement repris parmi les causes de maladies.
tion avec l'organe yang qu'est la vésicule biliaire. Le L'idée est que, lorsque l'on est malade, le "flux" normal
foie est i n f l u e n c é par des é m o t i o n s comme la colère et de l'énergie de vie "qi" est troublé (goulets d'étrangle-
la c o n t r a r i é t é , son fonctionnement est responsable de ment, débordements ou vides dans le yin ou dans le yang).
la manifestation du désir, il accumule le sang et "livre
ses secrets" dans l'œil (le blanc devient jaune en cas de
jaunisse). L'équilibre ou le d é s é q u i l i b r e peut être re- La m é d e c i n e japonaise Kampo
p é r é au niveau des ongles. Les idées de la MTC sont passées par la C o r é e et sont
Le foie est aussi en relation avec le macrocosme. Il est arrivées au Japon. Là, elles ont é t é influencées par
soumis à une matière (le bois), à une saison (le prin- d'autres traditions asiatiques telles que l'ayurveda (voir
temps), à un facteur climatique (le vent), à un point car- p. 161) et sont devenues la m é d e c i n e appelée
dinal (l'est), à une couleur (vert/bleu) et au g o û t acidulé. "Kampo" qui, dès le 17e siècle, connaissait déjà cer-
Dans ce système bien c o m p l i q u é apparaissent aussi taines techniques chirurgicales mais qui fut rapide-
des concepts de pathologie é t r a n g e s . Ainsi, "gan- ment évincée par la m é d e c i n e occidentale.
feng" signifie approximativement "vent de foie" :
comme la colère, le vent se lève très rapidement. Ce
concept décrit des s y m p t ô m e s tels que les maux de La m é d e c i n e traditionnelle
t ê t e , les migraines ou les vertiges et se réfère à des tibétaine
troubles psychosomatiques. A partir du 7e siècle, une m é d e c i n e t i b é t a i n e particu-
lière s'est d é v e l o p p é e sous l'influence de la MTC, ainsi
que des m é d e c i n e s indiennes et grecques. Cette m é -
decine est f o n d é e sur les trois principes d'existence et
les cinq é l é m e n t s qui peuvent influencer positivement
ou n é g a t i v e m e n t les sept fonctions fondamentales de
l'organisme humain. L'action pharmaceutique des
plantes est d é t e r m i n é e par le m é d e c i n t i b é t a i n en g o û -
tant les plantes en question.
— Procédé
Dans la m é d e c i n e traditionnelle chinoise, ce sont princi-
palement des mixtures de quatre à douze herbes diffé -
rentes qui servent au traitement d'une pathologie. En
outre, bien d'autres produits à base de m i n é r a u x ou de
substances animales sont préparés. Ceci se fait sur base
150
La médecine
traditionnelle
chinoise
de la croyance magique que les caractéristiques de l'ani- est rouge, épaisse, avec l'empreinte des dents) ainsi
mal ou du minéral sont transmises au remède. Ainsi le que sur la nature et la couleur de l'enduit (par exemple
tigre se voit conférer d'énormes pouvoirs thérapeu- jaunâtre ou visqueux). Certaines zones correspondent
tiques, le pénis du phoque augmente l'ardeur sexuelle, à certains organes particuliers (voir p. 298).
la corne de rhinocéros est employée en cas de forte Diagnostic du pouls : prendre le pouls à l'index, au
fièvre et peut même faire sortir les mourants du coma. majeur ou à l'annulaire correspond à trois points diffé-
Les médicaments de la MTC ne sont pas agréés en rents sur l'artère du poignet et permet de sentir le pouls
Belgique. Cependant, certains peuvent être préparés à trois profondeurs différentes. Il y a jusqu'à 28 qualités
en Suisse ou importés directement de Chine. La cli- de pouls différentes (apathique, rapide, fin, etc.).
nique de Kôtzting en Bavière, orientée vers la MTC,
s'occupe de documenter l'action de certaines plantes, Traitement
des tests pharmaceutiques accompagnent cette re- Le remède est au centre d'un traitement de MTC. Il est
cherche et étudient la composition de ces produits. Les encore renforcé par des séances de massages (voir
premières monographies ont été publiées en 1996. acupression p. 159), de moxibustion (voir p. 158) et
Depuis lors, un produit sur cinq a été critiqué en raison d'acupuncture (voir p. 153). La plupart du temps, plu-
de sa contamination par des métaux lourds, des sieurs méthodes sont employées simultanément. Le
toxines ou des pesticides et un produit sur dix est tout traitement peut, en fonction des symptômes, durer
bonnement interdit d'utilisation. La "médecine chi- plusieurs mois, voire plusieurs années.
noise" telle qu'elle est proposée en Occident - sous Formation du thérapeute
forme de "Chinese black pills", par exemple - n'a plus La formation en MTC dispensée dans nos pays ne cor-
rien à voir avec la médecine traditionnelle chinoise et respond pas à la formation dispensée en Chine. Cette
est souvent proposée sans vérification. Outre les sub- dernière comprend les diagnostics spéciaux, l'acu-
stances naturelles qui les composent, les produits puncture (voir p. 153), le moxa (voir p. 158) et la
contiennent souvent de grandes quantités de sub- connaissance des préparations végétales et animales.
stances pharmaceutiques actives telles que la corti- Cette formation très complète et très longue ne peut
sone ou les barbituriques (voir ethnomédecine p. 146). être enseignée dans une école professionnelle. Pour-
tant, le "tourisme de la santé" vers la Chine a eu pour
conséquence que non seulement des médecins, mais
_ Examen et traitement aussi certains non-médecins proposent et utilisent des
Diagnostic méthodes faisant partie de la MTC.
Le médecin orienté vers la MTC établit son diagnostic uni-
quement en observant, en écoutant, en sentant, en pal-
— Explication de l'action
pant et en posant des questions au patient. Les questions
sont les éléments les plus importants; elles ne portent pas Dans la conception de la MTC, le traitement permet de
sur l'historique de la maladie ni sur les sentiments ou sur restaurer la circulation troublée du "qi" et de rendre
les problèmes sociaux de la personne, mais uniquement l'équilibre aux organes. C'est ainsi que les signes de la
sur l'état général de cette dernière, sur les symptômes maladie régressent et que le cœur reprend le contrôle
corporels, sur ses habitudes et ses préférences. Le méde- des sensations.
cin ne diagnostique pas une maladie, il donne une image
de ce que c'est "d'être malade". La MTC a mis au point
deux méthodes diagnostiques particulières.
— Indications
Diagnostic de la iangue : il se fonde sur la forme, la La MTC est utilisée pour toutes les maladies. Aujour-
couleur, l'aspect de la langue (par exemple, la langue d'hui, en Chine, la plupart des cliniques et des services
151
Systèmes
médicaux
étrangers
ambulatoires utilisent la médecine occidentale. A côte d'une maladie, mais elle n'admet pas les maladies "de
de cela, il y a des services qui travaillent selon la tradi- l'âme". En cas de troubles psychiques, seuls les symp-
tion mais qui ne représentent que 10 % du total. Les tômes corporels sont traités.
patients peuvent choisir librement le type de traite- • La qualité des préparations médicamenteuses est
ment qu'ils désirent suivre. Pour les problèmes anodins incertaine. Il manque très souvent de preuves quant à
et les troubles psychosomatiques, ils se tournent prin- l'action et à l'absence d'effets secondaires de ce genre
cipalement vers la MTC. Ils ont souvent recours aux re- de préparations thérapeutiques. Dans certains cas, on
mèdes traditionnels pour renforcer leurs défenses en a constaté que les mélanges de plantes, les onguents,
cas de maladies chroniques et pour compléter la mé- les comprimés et les cataplasmes ne contenaient pas
decine occidentale en cas de maladie organique grave. seulement les ingrédients mentionnés. Ceci engendre
des risques importants.
• En médecine chinoise, certaines plantes véné-
— Risques
neuses sont utilisées, comme par exemple l'aconit
• Un diagnostic uniquement fondé sur la MTC com- bleu, l'une des plantes les plus dangereuses. Quelques
porte le risque que certaines mutations organiques ou 24 variétés différentes sont communément employées
l'apparition de cancers ne soient pas dépistées à temps dans la fabrication de médicaments chinois. Chaque
et ne puissent être traitées comme il se doit. variété a son propre spectre toxique. Ces 30 dernières
• L'utilisation de remèdes asiatiques dont la composi- années, quelques 600 cas d'empoisonnement ont été
tion est inconnue présente un risque. Des dommages officiellement répertoriés en Chine, mais le chiffre réel
graves peuvent intervenir : des cas d'allergies médica- est certainement bien plus élevé.
menteuses, de surdosage en cortisone, d'infections • En raison de l'essor de la MTC sur la scène interna-
bactériennes et d'empoisonnement aux métaux lourds tionale, les mixtures à base de produits animaux sont
ont été enregistrés après la prise de "produits natu- devenues une véritable menace pour certaines espèces
rels" chinois (voir ethnomédecine p. 146). déjà en voie d'extinction. Ainsi, en un an seulement,
quelques 20 tonnes d'hippocampes ont été pêchées
pour la préparation de médicaments. Trois grammes
— Critique
par jour d'os de tigre sont prescrits par les médecins
• Les théories de la MTC sont des tentatives pré- MTC pour combattre les rhumatismes. Les pattes des
scientifiques d'explication des maladies. Elles contredi- quelques 6 000 tigres qui subsistent aujourd'hui dans
sent en partie les découvertes des sciences naturelles le monde pourraient uniquement couvrir les besoins
et sont étrangères à la disposition d'esprit des Euro- en remèdes de 30 000 rhumatisants pour une année
péens. seulement.
• Les diagnostics complexes de la MTC peuvent en • On peut se demander si un système médical aussi
effet reconnaître les dysfonctionnements, mais ne sont hermétique peut être transposé dans une autre cul-
pas vraiment en mesure de mettre le doigt sur les mu- ture.
tations pathologiques d'organes, telles que l'appari-
tion de cellules cancéreuses, par exemple.
— Conseil
• La MTC ne traite que les symptômes et ne s'occupe
pas de la modification éventuelle des causes ou ori- Le diagnostic de la MTC est à déconseiller car il ne
gines de la pathologie. peut être précis.
• La MTC n'est pas une "médecine totale". Il est vrai Un traitement de MTC - à condition que le dia-
que, comme la médecine psychosomatique, elle re- gnostic ait été réalisé au préalable par un médecin gé-
connaît les charges émotionnelles en tant que causes néraliste - n'est à conseiller que pour soulager les
152
symptômes en cas de troubles
psychosomatiques ou de mala-
dies chroniques. Pour le traite-
ment d'une pathologie aiguë, un
tel traitement est à éviter. jours joué un rôle moins important que
les autres techniques dans le système mé-
dical chinois. L'acupuncture y est en effet
utilisée comme thérapie d'accompagnement
153
Systèmes
médicaux
étrangers
les effets de leur traitement à l'aide de "petits mar- aiguilles peuvent varier au fil des séances, conformé-
teaux magnétiques". ment à la méthode diagnostique chinoise.
154
L'acupuncture
• Les aiguilles restent généralement en place pen- l'aiguille à ce point particulier devra fermer la "porte
dant 10 à 30 minutes. Les séances d'acupuncture ont de la douleur" dans le cerveau afin que les impulsions
lieu de une à trois fois par semaine avec un maximum de douleur ultérieures de cette même maladie ne puis-
de 10 séances. Dans le cas de symptômes chroniques, sent plus se reproduire (gâte control theory).
une série de 20 séances n'est par rare. Le traitement • La piqûre de l'aiguille augmente la production
est taillé sur mesure pour chaque patient et est adapté d'endorphines aux vertus analgésiques. Il en va cepen-
en fonction de l'évolution des symptômes. dant de même si l'on place des aiguilles à n'importe
• Il existe également des aiguilles permanentes mu- quel endroit de la peau.
nies de barbes, qui, une fois installées, sont fixées avec • D'aucuns affirment que les points d'acupuncture
du sparadrap. Elles doivent être portées pendant plu- ont une autre résistance électrique. Cette théorie est
sieurs jours et souvent tournées. cependant réfutée.
• 11 est prouvé que l'aiguille peut entraîner une dimi-
nution mesurable de la tension musculaire et augmen-
— Explication de l'action
ter l'irrigation sanguine. Elle peut également avoir une
En Chine action apaisante sur le système végétatif.
Le but est de libérer le "qi" de ses goulets d'étrangle-
ment et de permettre à l'énergie de vie de parcourir à
— Indications
nouveau librement les méridiens. Ainsi, les organes
travaillent à nouveau harmonieusement et les symp- En Chine, l'acupuncture n'a jamais été utilisée comme
tômes de la maladie régressent (voir p. 149). traitement unique, ni hier, ni aujourd'hui. Il s'agit tou-
jours d'un traitement d'accompagnement.
En Occident En Occident, le champ d'application de l'acupuncture
L'idée de l'équilibre harmonieux entre deux pôles an- est le traitement de la douleur Les migraines, les maux de
tagonistes et de la vitalité de l'énergie qui parcourt cer- tête, les maux de dos et de l'appareil locomoteur en géné-
tains trajets spécifiques de notre corps a toujours fas- ral, les maladies rhumatismales, les névralgies, les douleurs
ciné, même si cette conception ne correspond plus à faciales et les troubles végétatifs sont les cibles principales
l'état actuel des connaissances en matière de réactions d'un traitement par acupuncture. S'ajoutent à cela les
saines et pathologiques du corps humain. Il s'agit troubles fonaionnels de la respiration et de la digestion.
d'une tentative d'explication préscientifique. En Chine, l'acupuncture intervient aussi dans bon
C'est pourquoi on essaie d'expliquer de façon nombre de maladies et d'inflammations aiguës, de
scientifique les propriétés particulières des points maladies infectieuses, tropicales et infantiles, en cas de
d'acupuncture et des méridiens. Jusqu'à présent, il a thromboses et d'anévrismes, en cas de diabète ou de
été impossible de tout expliquer, même s'il y a plu- problème thyroïdien, de problèmes articulaires, d'aller-
sieurs théories sur le sujet. gies, de maladies cardiaques ou pulmonaires, et même
• Certains disent que les points d'acupuncture sont dans des cas de polio ou de lèpre.
situés sur des "points déclencheurs", c'est-à-dire cer- La liste des recommandations de l'O.M.S. - qui pré-
tains points particuliers de la musculature au niveau suppose que l'acupuncture est un traitement dispo-
desquels la douleur musculaire se fait sentir. nible dans les pays du tiers-monde et bon marché - re-
• D'autres sont d'avis que ces points correspondent à prend également les douleurs aiguës de la cavité buc-
des extrémités nerveuses, vasculaires et musculaires au cale et du pharynx, les refroidissements chroniques, les
niveau de la peau. Comparativement à d'autres zones bronchites et l'asthme, les inflammations chroniques
de la peau, ces points ont un toucher différent. Le thé- de la conjonctive oculaire, les spasmes œsophagiens
rapeute les reconnaît à la palpation. L'introduction de chroniques, la gastrite, les ulcères gastriques et duodé-
155
Systèmes
médicaux
étrangers
156
L'acupuncture
Ceci va à l'encontre du sérieux du concept de base de Pour vérifier l'efficacité d'un traitement par acupunc-
l'acupuncture. ture en cas de maux de tête, de dos et de genou à
• En Chine et en Occident, les acupuncteurs citent l'aide des données publiées, un contrôle des études
des chiffres très différents pour le nombre de points existantes a été entrepris. Au total, seul un a priori
d'acupuncture : 200, 360, 533, 695, 750, 1 054, etc. d'efficacité a pu être identifié.
jusqu'à plusieurs milliers parfois. • La réussite durable d'un traitement en cas de mala-
Les divers ouvrages spécialisés placent les points die chronique n'a pas encore été attestée à 100 %,
d'acupuncture à des endroits différents. Certains affir- sauf en cas de névralgies aux trijumeaux. Ceci étant
ment que les points d'acupuncture irradient sur toute dit, il en va de même pour les autres méthodes desti-
la surface cutanée avoisinante, d'autres que ces points nées à soulager les douleurs.
sont enfouis plus bas, sous le niveau de la peau. Les • Pour ce qui est de la désintoxication des alcooliques
uns constatent que la résistance électrique des points ou des fumeurs, ou du traitement de la boulimie,
d'acupuncture est plus importante que celle des zones contrairement à ce que bon nombre de gens affir-
cutanées voisines, les autres affirment que cette résis- ment, l'acupuncture donne de moins bons résultats
tance est inférieure. Une partie des acupuncteurs affir- que certaines autres méthodes, comme par exemple
ment que la température aux points d'acupuncture est un accompagnement comportemental.
plus élevée, et d'autres défendent juste le contraire. • Jusqu'à présent, la preuve n'a pas encore été faite
Les données quant aux profondeurs d'introduction des que l'acupuncture augmente plus la fertilité que les
aiguilles varient très largement : de deux à huit consultations chez un psychologue, ni qu'elle facilite
dixièmes de millimètre pour une école et 1 à 8 centi- les naissances. L'acupuncture ne suffit d'ailleurs pas
mètres et plus encore pour une autre. pour calmer les douleurs de l'accouchement.
• Le nombre de méridiens et leur tracé sont aussi dif- • Les vétérinaires utilisent l'acupuncture chez le
férents dans la littérature de référence : souvent l'on bœuf, chez le cheval et chez le chien, en partie avec
avance les chiffres de 12, 14, 28, 30, 32 "tracés". Par succès, pour apaiser la douleur et contre les troubles
ailleurs, certains points sont situés à l'extérieur des fonctionnels. Mais il faut tout de même ajouter que
zones méridiennes. Pour ce qui est des relations entre l'effet placebo existe aussi chez les animaux.
organes et combinaisons de points, là aussi plusieurs • Les maladies qui ont déjà entraîné la mutation de
écoles s'affrontent. Il en va de même pour le nombre certains organes ne peuvent être guéries par l'acu-
maximal d'aiguilles qui peuvent être introduites en une puncture.
seule fois : 16, 25 ou bien plus. • L'auto-traitement n'est pas indiqué en acupunc-
• L'action de l'acupuncture ne peut que partielle- ture. Ceci est également vrai pour l'acupuncture au la-
ment être attribuée à l'excitation des nerfs et expli- ser. Or, on trouve sur le marché une multitude d'appa-
quée par la théorie des zones réflexes (voir thérapie reils à utiliser chez soi. L'acupuncture au laser n'ob-
neurale p. 232). Des essais réalisés avec des marqueurs tient pas de meilleurs résultats que les méthodes à
à rayonnement radioactif et dont on peut suivre le effet placebo (voir p. 20).
cheminement ont pu prouver que la sensation de " qi " Les sciences naturelles mettent en doute le fait que
ne suit pas les méridiens mais est transmise par le sys- l'acupuncture puisse induire une "harmonisation".
tème sanguin. Elles nomment l'acupuncture une thérapie de sugges-
• L'acupuncture n'aide pas tout le monde. Même tion soutenue par l'excitation due à l'introduction d'ai-
pour les usages les plus fréquents de l'acupuncture - guilles destinées à réduire la douleur
en cas de douleurs et de troubles fonctionnels - seul La personnalité du thérapeute joue visiblement
un tiers à un quart des patients traités ressentent une aussi un rôle essentiel au niveau de la réussite du trai-
amélioration. tement et des attentes du patient.
157
Systèmes
médicaux
étrangers
158
L'acupression
et le shiatsu
—Traitement et auto-traitement
159
Systèmes
médicaux
étrangers
• un touclier moyen a pour but de renforcer le corps. effet gommer les chances d'un traitement m é d i c a l qui
Pour ce qui est de la technique du shiatsu, la pres- serait é v e n t u e l l e m e n t nécessaire.
sion utilisée est encore bien plus forte. Ceci peut
d'ailleurs parfois être très douloureux.
— Critique
Une séance dure environ 30 minutes. Il est courant
que plusieurs séances soient réparties sur une semaine. L'action sur les m é r i d i e n s est, comme dans le cas de
Entre les séances, le patient peut en plus se faire lui- l'acupuncture, remise en question par les scientifiques.
m ê m e ses séances d'acupression. L'excitation p r o v o q u é e au niveau des zones c u t a n é e s
massées a une influence sur le système nerveux sym-
pathique.
— Explication de l'action
M ê m e s t h é o r i e s que celles avancées pour l'acupunc-
— Conseil
ture (voir p. 153).
Précédé d'un examen m é d i c a l , le massage par pression
est à conseiller aux personnes qui souhaitent faire de
— Indications
l'auto-traitement ou masser leur partenaire.
L'acupression comporte moins de risques que l'acu-
puncture. Elle est surtout utilisée pour combattre les
douleurs au visage, à la t ê t e , dans la nuque et au dos.
Cette technique peut rafraîchir, d é t e n d r e et aider à lut-
Le qigong
ter contre les petites douleurs quotidiennes que sont
les maux de t ê t e , les sinusites, les douleurs dues au
— Historique
stress et les troubles fonctionnels.
Le massage chinois traditionnel (Tuina) est é g a l e - Le qigong est une ancienne technique de m é d i t a t i o n
ment utilisé en cas de maladies aiguës comme la et de t h é r a p i e issue de la m é d e c i n e populaire chinoise.
ghppe ou la d i a r r h é e . C o n f o r m é m e n t aux normes culturelles en vigueur de
Limites de l'application ce pays qui sont f o n d é e s sur le calme et l'adaptation à
L'acupression ou le shiatsu ne peuvent pas être utilisés l'environnement, plusieurs écoles de pensées sont
sur des zones c u t a n é e s malades ou e n f l a m m é e s . Cette nées au cours des derniers siècles. L'une des plus im-
technique de massage est é g a l e m e n t déconseillé e en portantes est le qigong, dont les d i f f é r e n t e s tech-
cas de p r o b l è m e s cardiovasculaires graves, chez les niques ont une action apaisante.
malades du cancer ou pendant la grossesse, dans ce Situation actuelle
dernier cas uniquement aux points qui ont une in- Pendant la r é v o l u t i o n culturelle, le qigong était interdit.
fluence sur le bas du corps. Après 1980, cette technique a v é r i t a b l e m e n t décollé en
Chine : de nombreuses personnes ont c o m m e n c é à
s'entraîner dans les lieux publics et les entreprises se
— Risques
sont mises à exhorter leurs collaborateurs à pratiquer le
Ces deux m é t h o d e s sont r e c o m m a n d é e s pour l'auto- qigong pour rester en forme. La variante la plus récente,
traitement ou comme massage entre partenaires. Si n o m m é e "qigong de la grue", dont les mouvements
elles sont utilisées par simple habitude, elles peuvent sont plus durs et o ù il faut pousser des cris pour déchar-
masquer certains indices importants de maladies. Sans ger ses tensions, fut rapidement vue d'un assez mauvais
un diagnostic m é d i c a l p r é a l a b l e, il est donc déconseillé œil. Par contre, les formes apaisantes de qigong sont
d'utiliser l'acupression ou le shiatsu; cela pourrait en enseignées à l'université. En Chine, le qigong est la
160
L'ayurveda
161
Systèmes
médicaux
étrangers
d'hui et une cinquantaine d ' u n i v e r s i t és et d'écoles contact avec le monde e x t é r i e ur grâc e aux organes des
spécialisées enseignent ces techniques. L'Organisation sens. En sa q u a l i t é d'organe interne, l'esprit est a p p e l é
mondiale de la Santé soutient et fait m ê m e la promo- à intervenir par les informations qu'il reçoit des or-
tion de la t h é o r i e de la santé p r o p o s é e par l'ayurveda. ganes sensoriels. L'âme , enfin, est i n f l u e n c é e par l'es-
Le centre de la recherche et de l'enseignement ayur- prit et par ce que les sens enregistrent.
v é d i q u e est situé à Bénarès. Comment se fait l'interaction entre tous ces élé-
Des é t u d e s scientifiques m e n é e s en Inde ont d é - ments ? C'est ce que d é c r it l'ayurveda par le concept
m o n t r é que les m é t h o d e s de traitement a y u r v é d i q u e s , des trois "doshas" : Vata, Pitta et Kapha. Les q u a l i t és
ainsi que certains des r e m è d e s a d m i n i s t r é s , donnent de ces trois aspects sont d é t e r m i n é e s par les rapports
un résultat concluant. de force qui existent entre le feu, l'eau, la terre, l'air et
Les firmes pharmaceutiques tentent de s'approprier l'espace. Les doshas caractérisen t les systèmes r é g u l a -
le v é r i t a b l e trésor qu'est le savoir a y u r v é d i q u e en ma- teurs du corps. Au niveau corporel, traduit dans un
tière de plantes m é d i c i n a l e s . Pour ce faire, elles testent langage moderne, Vata est ce qui d é c o u l e de l'activité
ces plantes de f a ç o n s y s t é m a t i q u e . du système nerveux, c'est la cause du mouvement et
de l'activité. Pitta r e p r é s e n te les réactions enzyma-
Maharishi Ayur- Veda tiques qui influencent la t e m p é r a t u r e . Pitta est é g a l e -
Dans les pays occidentaux, l'ayurveda s'est principale- ment censé régule r le budget hormonal du corps et
ment établi sous la forme du Maharishi Ayur-Veda. Ces participer à la formation des tissus et au m é t a b o l i s m e .
dernières décennies, Maharishi Mahesh Yogi, rendu cé- Quant à Kapha, il décri t les fonctions du système im-
lèbre par les médias car il était le gourou des Beatles, a munitaire et est responsable de tout de qui transite et
relevé, avec d'autres médecins indiens, le défi de "rendre se passe dans les fluides du corps humain.
vie à l'Ayur-Veda dans son ensemble". Le gourou a in- Les trois doshas d é t e r m i n e n t aussi les traits de l'in-
vesti des millions dans ce projet. Une bonne partie de ce dividu. Les relations entre les c o m p é t e n c e s de Vata, de
qui est proposé à l'Ouest sous le nom ayurveda appar- Pitta et de Kapha distinguent l'individu et sa constitu-
tient en fait aux enseignements du Mahahshi Ayur-Veda. tion des autres membres de l'espèce humaine. La
constitution d'une personne explique ses forces et ses
faiblesses, sa p r é d i s p o s i t i o n à la maladie, la r é a c t i o n
— Concept de base que la personne a par rapport à son alimentation, aux
L'ayurveda est la "science d'une vie saine". Si l'on en m é d i c a m e n t s , aux impressions sensorielles, au climat,
croit cette d é f i n i t i o n , un individu se sent bien, en etc.
bonne santé et sûr de lui lorsque sa conscience et ses Selon la r e p r é s e n t a t i o n a y u r v é d i q u e , tout individu
fonctions corporelles sont en harmonie et que le essaie de maintenir un é q u i l i b r e stable entre son sys-
contact entre l'être humain et le monde qui l'entoure t è m e de vie et l'environnement qui l'entoure. Dans le
est é q u i l i b r é et gratifiant. cadre de ses activités, un corps sain s'adapte aussi au
L'ayurveda c o n s i d è r e l'homme comme un micro- rythme des jours, des mois et des saisons. Si l'équilibre
cosme et comme la r e p r é s e n t a t i o n du macrocosme qui vient à être t r o u b l é , le corps envoie des signaux. Si ces
l'entoure : comme tout ce qui vit, l'homme est com- signaux restent sans é c h o , ils se transforment en symp-
posé des é l é m e n t s que sont le feu, l'eau, la terre, l'air t ô m e s de maladie. Selon l'ayurveda, toute modifica-
et l'espace. Ces é l é m e n t s correspondent aux cinq tion des cellules ou des tissus n'est pas le tout d é b u t
sens (vue, g o û t , odorat, toucher et ouïe). d'une maladie, mais une confirmation que celle-ci
Pour l'ayurveda, la vie humaine se compose du s'est déjà déclarée.
corps, des organes des sens, de l'esprit et de l ' â m e . Le Une vie saine et un traitement curatif servent à res-
corps existe en tant qu'enveloppe visible, qui est en taurer harmonie, force et dynamisme.
162
A sa manière, l'ayurveda avait déjà ouvert, il y a des • sa force i n t r i n s è q u e ;
siècles, la voie à ce que font aujourd'hui la médecine so- • la combinaison particulière de composants actifs.
ciale, les psychosomaticiens et les chronobiologistes. Pour Les r e m è d e s a y u r v é d i q u e s sont souvent la combi-
toutes ces disciplines, la question de la manière dont se naison de nombreux é l é m e n t s .
déclarent les maladies est essentielle pour développer des
concepts efficaces de prévention contre lesdites maladies. Maharishi Ayur- Veda
Dans le commerce du Maharishi Ayur-Veda, on trouve
des m é l a n g e s de racines, des articles de soin du corps,
_ Procédé
des produits d ' é p i c e r i e , des cassettes de musique et
L'ayurveda utilise une autre d é f i n i t i o n que la pharma- des livres.
cologie des sciences naturelles pour d é t e r m i n e r quand Le MLaharishi Ayur-Veda recommande principale-
certaines substances ont une action curative. En ayur- ment les rasayanas, des produits à base de plantes, qui
veda, l'effet est d é t e r m i n é par : sont censés contribuer à la s a n t é et à la vitalité (enten-
• la c a p a c i t é des r e m è d e s à d é c l e n c h e r des associa- dez la vigueur sexuelle). Ces produits sont vendus
tions, des sensations ou toute autre r é a c t i o n chez le comme aliments ou comme c o m p l é m e n t s alimen-
patient et taires. Leur composition, leur m é t h o d e de fabrication,
• l'action qu'ils ont sur les doshas. leur dosage et leurs effets secondaires ne sont pas
Un r e m è d e a y u r v é d i q u e devra avoir une action par : contrôlés.
• le g o û t . Un produit sucré, par exemple, agira sur un Les r e m è d e s du Maharishi Ayur-Veda sont g é n é r a -
trop-plein d ' a c i d i t é dans le corps; lement produits en Inde, ensuite e x p o r t é s vers l'Europe
• ses p r o p r i é t é s physiques. Quelque chose de lourd et vendu sur les recommandations de praticiens de
augmentera le poids du corps; l'ayurveda. Ils ne contiendraient pas les m é t a u x lourds
• ce qu'il advient de sa composition pendant le pro- que l'on retrouve g é n é r a l e m e n t dans les r e m è d e s en
cessus de digestion; Inde et qu'ils sont vérifiés en Europe avant d ' ê t r e mis
163
Systèmes
médicaux
étrangers
en vente pour voir s'ils correspondent aux normes na- Alimentation : l'ayurveda fait confiance à l'intelli-
tionales et s'ils sont i r r é p r o c h a b l e s du point de vue gence du corps humain qui sait ce dont il a besoin. Vu
toxicologique. que les aliments et les épices ont une influence sur les
doshas, ils sont é g a l e m e n t en mesure d'en restaurer
l'équilibre. La nourriture cuite est plus i n d i q u é e que les
— Examen et traitement
aliments crus.
Le but de la m é d e c i n e a y u r v é d i q u e est d'identifier avec Purification (Panchakarma) : les i m p u r e t é s du m é t a -
précision les é l é m e n t s qui ont t r o u b l é l'équilibre d'un bolisme, dont l'ayurveda pense qu'elles se sont amon-
être humain et de les é l i m i n e r ensuite. celées à cause d'un d é s é q u i l i b r e des doshas, doivent
Diagnostic être dissoutes ou é l i m i n é e s par le j e û n e , le massage in-
L'ayurveda nécessite deux diagnostics : celui de la ma- t é g r a l du corps avec des huiles, les bains de vapeur, les
ladie et celui du patient. Les m é t h o d e s traditionnelles lavements, les vomissements ou les é t e r n u e m e n t s for-
de diagnostic sont : observer, interroger, écouter, sen- cés et la saignée . Peu à peu, les aliments sont rempla-
tir et palper. cés par une nourriture plus i n d i q u é e . Par ailleurs, les
Un m é d e c i n a y u r v é d i q u e exprime les modifications exercices de yoga participent aussi au traitement de
du corps humain par le concept de doshas. Lorsqu'une purification.
dosha est d o m i n é e par la maladie ou affaiblie, cela en- Plantes : l'ayurveda utilise environ 5 000 plantes
t r a î n e des s y m p t ô m e s typiques qui doivent être r é - sous forme de p r é p a r a t i o n s diverses. Les f r o n t i è r e s
équilibrés par des contre-mesures. entre aliments, épices et plantes m é d i c i n a l e s sont va-
Diagnostic du pouls : ce diagnostic tient compte de riables.
plusieurs q u a l i t és de pouls d i f f é r e n t e s (fort, faible, Minéraux et métaux : ces é l é m e n t s sont la plupart
p i n c é , fuyant, etc.). Le pouls est pris avec trois doigts. du temps t r a n s f o r m é s en r e m è d e s avec des plantes
Ainsi, le m é d e c i n a y u r v é d i q u e peut tirer des conclu- dans le cadre de p r o c é d u r e s de p r é p a r a t i o n très
sions sur l'état de la dosha. Lorsque l'adepte de l'ayur- longues.
veda a e n t r a î n é ses capacités intuitives par la m é d i t a - Méditation : les exercices corporels et respiratoires,
tion, il doit être capable d'utiliser sa force de représen - les exercices de r é f l e x i o n interne et de concentration -
tation pour se déplacer dans le corps de l'autre. Ceci tout ceci est repris sous le terme de "yoga" (voir
doit permettre d'affiner et d ' é l a r g i r les possibilités de p. 167) - ont toujours fait partie de l'ayurveda. La m é -
diagnostic à partir du pouls. ditation ne doit être apprise que pas à pas et avec
Analyse de la prakn'ti : il s'agit des é l é m e n t s qui d é - l'aide d'un guide initié (voir m é d i t a t i o n p. 125).
terminent la "natured'un être humain". La prakriti est Chromothérapie, aromathérapie, musicothérapie :
censée être d é t e r m i n é e à la naissance et être conser- de la constitution d'une personne d é p e n d l'acuité de
vée tout au long de la vie. La prakriti obtient ses attri- ses sens. Certains sens sont plus aiguisés chez l'un que
buts grâce aux constellations astrologiques, aux chez l'autre. Les doshas sont censées harmoniser la
conditions de conception de l'enfant et de grossesse mise en éveil des sens.
de sa m è r e et à d'autres é l é m e n t s encore.
Aujourd'hui, les m é t h o d e s de la m é d e c i n e occiden- Maharishi Ayur- Veda
tale sont en mesure de c o m p l é t e r le diagnostic a y u r v é - Il propage la m é d i t a t i o n transcendantale (MT). Cette
dique. d e r n i è r e se veut une technique de relaxation ayant un
Traitement effet positif sur la crainte et les tensions.
Afin de restaurer l'équilibre originel des doshas, plu-
sieurs m é t h o d e s d i f f é r e n t e s sont souvent c o m b i n é e s
les unes aux autres :
164
Les d é f e n s e u r s de cette discipline m é d i c a l e ont enre-
— Explication de l'action gistré des résultats probants dans le traitement des
Le renforcement d'une dosha faible et l'affaiblisse- maladies suivantes : maladies chroniques du foie, hy-
ment d'une autre trop dominante ont pour but de r é - p e r c h o l e s t é r o l é m i e , hypertension artérielle, angine de
165
Systèmes
médicaux
étrangers
ne pas les consommer pendant une grossesse. Pour les ment les r e m è d e s de la rasayana ne doit pas s'attendre
"technologies de la conscience" qu'il a l u i - m ê m e pro- à en tirer les m ê m e s effets qu'une personne qui se
p a g é e s, il admet qu'elles ne sont envisageables pour concentre et fait un travail actif sur e l l e - m ê m e .
des personnes souffrant de troubles psychiques que si • Les critiques remettent en doute la crédibilit é des
ces personnes font é g a l e m e n t l'objet d'un accompa- é t u d e s scientifiques c o m m a n d é e s par le Maharishi
gnement par un professionnel. Ayur-Veda en personne.
166
Le yoga
• Les d é f e n s e u r s de la MT font sans cesse référence à Les deux premières étapes d é c r i v e n t les comporte-
une é t u d e annéricaine qui affirme que les personnes ments qui r è g l e n t le rapport de l'homme avec lui-
qui pratiquent r é g u l i è r e m e n t la MT utilisent moins m ê m e et avec son environnement social. Les étapes
souvent leur caisse d'assurance maladie. Il s'agit là trois et quatre se composent d'exercices d'expression
d'un groupe de gens dont le mode de vie n'est en au- corporelle et de respiration. Les é t a p e s cinq à sept sont
cun cas comparable à celui de l'assuré moyen de notre des conseils pour se plonger en soi et se concentrer, à
vieille Europe. savoir ce que l'on nomme dans le langage occidental
• Lorsque des personnes trop malléables se laissent courant la " m é d i t a t i o n " . La h u i t i è m e et d e r n i è r e é t a p e
prendre au p i è g e de la MT cela peut e n t r a î n e r des marque la fin du cheminement du yoga. C'est l'état de
troubles psychiques et m ê m e aller j u s q u ' à des troubles bonheur parfait et de paix i n t é r i e u r e .
profonds de la p e r s o n n a l i t é . Vu que les professeurs de Aux 13e et 14e siècles déjà, cinq chemins de yoga dif-
MT ne doivent avoir ni formation psychiatrique, ni for- férents étaient apparus en Inde. En Occident, c'est surtout
mation psychologique, ils ne peuvent capter que rare- le hatha-yoga, le yoga de la maîtrise de son corps, qui est
ment les signes de crises psychiques. le plus connu. Cet enseignement se fonde sur l'idée que le
corps n'est pas seulement un outil, mais qu'il contient en
lui la possibilité d'enrichir la vie par l'expérience sensorielle.
— Conseil
Situation actuelle
S'il est p r a t i q u é par un m é d e c i n , le traitement a y u r v é - En Inde, le yoga classique en huit étapes est encore
dique est à conseiller pour apaiser les douleurs. En cas p r a t i q u é aujourd'hui. En Europe, on se limite la plupart
de troubles fonctionnels et de maladies chroniques, un du temps aux exercices d'expression corporelle et de
traitement a y u r v é d i q u e peut certainement soutenir et respiration du hatha-yoga. Ces exercices servent sur-
c o m p l é t e r un traitement m é d i c a l . tout d ' e n t r a î n e m e n t pour le corps, pour être plus
La m é d i t a t i o n est à conseiller pour la d é t e n t e agile, plus en forme et plus d é t e n d u . C'est la raison
qu'elle apporte. pour laquelle ces exercices de yoga sont p r o p o s é s dans
Les "technologies de la conscience" de la m é d i t a - les écoles du dos ou encore lors de cours de gestion du
tion transcendantale sont à déconseiller. stress. Par ailleurs, il y a aussi de nombreuses tentatives
d'utiliser le yoga en p s y c h o t h é r a p i e et en p h y s i o t h é r a -
pie. Ses effets sont é g a l e m e n t utilisés afin de soutenir
les traitements conventionnels de certaines maladies.
Le yoga
-Pratique
La position du lotus est probablement l'image la plus
— Historique
populaire du hatha-yoga. Cependant, il ne s'agit là
Programme anti-stress, exercices de relaxation, mobi- que d'une des nombreuses asanas ou postures du
lisation : les raisons pour lesquelles le yoga est prati- yoga. Les plus courantes sont au nombre de 25 à 30,
q u é aujourd'hui donnent l'impression de n ' ê t r e que mais plus de 300 postures ont déjà é t é décrites.
les branches bien maigrelettes d'un arbre fort qui a Les postures doivent se prendre aussi lentement
pris racine, il y a des milliers d ' a n n é e s , dans la culture que possible. La personne reste ensuite plusieurs mi-
indienne. En fait, le yoga est une technique à e x p é r i - nutes dans chaque position, calme et d é t e n d les
menter et à d é c o u v r i r s o i - m ê m e qui, dans sa forme muscles qui ne participent pas à l'exercice de position-
classique, doit e n t r a î n e r l'individu sur un chemin en nement. L'attention de la personne doit être concen-
huit é t a p e s vers "l'illumination et la d é l i v r a n c e " . trée sur les sensations de son corps.
167
Systèmes
médicaux
étrangers
Dans le yoga, il y a aussi les pranayamas, des exercices • La m é d i t a t i o n influence la disposition d'esprit, qui
qui permettent de r é g u l er la respiration. La concen- a, à son tour, une influence sur le s y s t è m e immunitaire
tration i n t é r i e u r e et la m é d i t a t i o n du yoga sont in- (voir p. 33). L'autodiscipline et la c o h é r e n c e sont deux
duites, par exemple, en se concentrant sur des per- é l é m e n t s sans lesquels les séances régulières de yoga
ceptions sensorielles. Il peut s'agir d'une image (man- sont inconcevables. Relever ces deux défis suppose
dala) ou d'une phrase (mantra), du fait d'entendre une certaine disposition d'esprit que les pratiquants
des bruits monotones ou m ê m e de ressentir la chaleur chercheront à adopter au fil du temps.
du ventre.
il est g é n é r a l e m e n t r e c o m m a n d é de s'exercer au
— Indications
yoga ou de m é d i t e r deux fois par jour pendant 20 à
30 minutes. Le yoga est en fait une m é t h o d e d'apprentissage dont
Se familiariser avec le yoga en autodidacte, par la f i n a l i t é est spirituelle et qui peut être atteinte par
exemple en lisant des ouvrages sur le sujet, n'est pas à une prise de conscience et un changement.
conseiller Seul un cours d o n n é par un spécialiste per- Utilisé comme technique de relaxation, il influence
mettra d'évite r de prendre de mauvaises postures ou surtout les maladies psychosomatiques, pour les-
de corriger les positions a d o p t é e s . quelles il y a un lien entre la psyché et le corps. Le pro-
gramme d'exercices peut être m o d i f i é de f a ç o n à pou-
voir être utile à une maladie particulière ou encore être
— Explication de l'action
a d a p t é pour avoir une action g é n é r a l e .
Les asanas à l'aspect parfois é t r a n g e ont les c o n s é - Une é t u d e de 1991, qui suffit pour r é p o n d r e aux
quences suivantes : exigences des sciences naturelles, confirme que les
• Dans tout programme de yoga moyen, chaque arti- pranayamas a m é l i o r e n t la respiration, de telle m a n i è r e
culation est sollicitée au moins une fois dans chaque que les asthmatiques peuvent en bénéficier. Pour ce
direction pour éveiller la "sensibilité profonde". qui est des maladies liées à l'asthme, le hatha-yoga
• Le yoga met en éveil bien des zones de la peau, afin donne des résultats tout à fait probants comme me-
que des réactions puissent être induites comme elles peu- sure d'accompagnement.
vent l'être par un massage des zones réflexes (voir p. 72). • Le yoga doit être é t u d i é pas à pas et uniquement
Les postures modifient les conditions de pression et avec l'aide d'un initié.
d'irrigation dans le corps. Des processus corporels et • Un résultat positif ne sera obtenu que si l'on
psychiques peuvent ainsi être éveillés ou induits. s'exerce r é g u l i è r e m e n t .
• Les exercices respiratoires influencent le système Limites de l'application
nerveux v é g é t a t i f , celui que la v o l o n t é ne peut pas in- Les yogis indiens renvoient les é t u d i a n t s qui ne leur pa-
fluencer, et partant toutes les réactions dont ledit sys- raissent pas mentalement et physiquement aptes à ap-
t è m e nerveux est responsable. prendre les exercices. Les m é d e c i n s occidentaux for-
• Les exercices de yoga ralentissent la respiration et le mulent les limites d'utilisation du yoga comme suit :
pouls, diminuent la tension artérielle, ainsi que le taux • Personne ne doit se forcer à adopter des postures
d'hormones de stress dans le sang. de yoga qui lui sont douloureuses.
• Prendre conscience de sa respiration et se concen- • Avant qu'une personne ne fasse des asanas inten-
trer pour se relaxer modifient l'irrigation sanguine du sifs, un m é d e c i n devrait toujours vérifier l'état de sa
cerveau. L ' é l e c t r o - e n c é p h a l o g r a m m e , qui affiche la colonne v e r t é b r a l e .
courbe des flux cervicaux, d é m o n t r e que le yoga mo- • Les personnes qui souffrent d'hypertension ne sont
difie effectivement l'activité du cerveau comme si ce pas autorisées à adopter les postures qui font encore
dernier était plus en éveil. augmenter la tension artérielle, comme celles dans les-
168
Les cinq
tibétains
169
Systèmes médicaux alternatifs
170
Systèmes
médicaux
alternatifs
La médecine
Parmi les entreprises qui produisent des m é d i c a m e n t s
et des produits c o s m é t i q u e s et d i é t é t i q u e s , la firme
172
La médecine
anthropo-
sophique
à sa d é f i n i t i o n , il perturbe ainsi tout le système selon Le choix des r e m è d e s et l'explication de leur action se
un mode dévastateur. C o n s é q u e n c e : l'apparition d'un fait sur base des principes anthroposophiques et non
cancer Les anthroposophes qualifient de p r é c a n c é r e u x pas h o m é o p a t h i q u e s . Ce qui n'est pas permis par
l'état du corps en train de d é v e l o p p e r un cancer. Pen- d'autres courants t h é r a p e u t i q u e s - le fait de combiner
dant cette phase, les forces de d é m a n t è l e m e n t et d'or- plusieurs produits dans un m é d i c a m e n t - est c o n s i d é r é
ganisation doivent être encore suffisamment puis- comme utile par la m é d e c i n e anthroposophique. Elle
santes pour pouvoir arrêter la croissance. Les maladies p r é f è re d'ailleurs parler de "compositions". On y
mentales trouvent une explication similaire ; les cel- trouve aussi des r e m è d e s d'origine animale comme,
lules parviennent à s'arracher de leurs liens avec les tis- par exemple, des fourmis et des abeilles moulues, des
sus corporels pour devenir dévastatrices, donc la pen- taupes et des serpents séchés et des p r é p a r a t i o n s dy-
sée, la sensation et la v o l o n t é doivent pouvoir en faire namisées d'organes bovins.
de m ê m e . Anthroposophiquement parlant, devenir Les anthroposophes rejettent les tests cliniques
m é d i c a l e m e n t actif signifie rétablir l'équilibre de l'or- pour des raisons de principe. Pour prouver l'efficacité
ganisme. de leurs r e m è d e s , ils recherchent une m é t h o d e propre
Les anthroposophes c o n s i d è r e n t le fait d ' ê t r e ma- acceptable pour cette forme de m é d e c i n e et cepen-
lade comme une o p p o r t u n i t é positive pour le corps et dant satisfaisante pour les exigences scientifiques de la
l'esprit d ' a c q u é r i r de nouvelles forces, capacités et m é d e c i n e classique.
connaissances en combattant la maladie.
— Examen et traitement
— Procédé
Dans le meilleur des cas, un traitement anthroposo-
La t h é r a p i e anthroposophique repose avant tout sur phique ne s'adresse pas uniquement au diagnostic
ses m é d i c a m e n t s . Il s'agit en partie de produits indivi- objectivable, mais aussi à l'êtr e de la personne ma-
duels d y n a m i s é s selon la m é t h o d e homéopathique lade, y compris l'histoire de sa vie et de sa souf-
(voir p. 176), de produits v é g é t a u x obtenus par des france, son c a r a c t è r e , son entourage social et cultu-
p r o c é d u r e s particulières et de produits obtenus à par- rel. Le traitement se d é r o u l e d è s lors à plusieurs ni-
tir de d i f f é r e n t s é l é m e n t s (y compris des animaux et veaux :
des produits d'animaux). • Le traitement m é d i c a m e n t e u x : en cas de situations
Les m é t a u x occupent une place particulière dans la aiguës o ù l'on ne peut envisager que le corps parvien-
m é d e c i n e anthroposophique. Ils sont entre autres ad- dra à rétablir l'ordre par l u i - m ê m e , un m é d e c i n an-
ministrés sous la forme de m é t a u x " v é g é t a l i s é s " . Pour throposophique aura aussi recours à des m é t h o d e s de
ce faire, on introduit une p r é p a r a t i o n de sels de m é - la m é d e c i n e a c a d é m i q u e . Il en va de m ê m e pour des
taux dans le sol o ù l'on a laissé pousser pendant trois maladies dues à une carence, o ù le corps doit recevoir
ans une espèce de plante dont " l ' ê t r e correspond au le produit manquant sous la forme d'un m é d i c a m e n t
m é t a l " et que l'on ne récolte pas pour la fabrication de (comme l'insuline chez le d i a b é t i q u e ) . Les autres mala-
m é d i c a m e n t s . Pendant cette p é r i o d e , le compost de dies ne sont traitées par des produits anthroposo-
ces plantes sert d'engrais à la germination des plantes phiques q u ' à partir du moment o ù le patient ou le m é -
suivantes. A p r è s trois ans, les plantes doivent être en- decin estiment que le corps dispose de suffisamment
t i è r e m e n t " p é n é t r é e s par le processus m é t a l l i q u e " . de force auto-curative.
La plante médicinale des anthroposophes la plus • La t h é r a p i e anthroposophique englobe g é n é r a l e -
connue est le gui. En Allemagne, ce r e m è d e contre le ment une alimentation a p p r o p r i é e . Il s'agit en principe
cancer (voir p. 119) est déjà injecté par beaucoup de m é - d'une alimentation o v o - l a c t o v é g é t a r i e n n e (voir p. 89)
decins qui ne sont pas des adeptes de l'anthroposophie. c o m p o s é e au niveau individuel.
173
Systèmes
médicaux
alternatifs
174
L'art-thérapie
175
Systèmes
médicaux
alternatifs
Le t r a i t e m e n t dure souvent des semaines, des mois o u une limite d'activité. Il ne t r a i t a i t t o u j o u r s q u e par u n
des années, i n d i v i d u e l l e m e n t o u en g r o u p e . seul p r o d u i t à la fois, mais différents p r o d u i t s p o u -
vaient se succéder r a p i d e m e n t . U n e légère dégrada-
t i o n d e l'état au départ signifiait p o u r lui q u ' i l avait
choisi le p r o d u i t approprié e t q u e l'action visée avait
L'homéopathie
commencé.
L'homéopathie est en soi u n e c o n s t r u c t i o n close
des pensées élaborées par H a h n e m a n n sur base de ses
expériences. Cette nouvelle science s'opposait à la
— Historique
c o n c e p t i o n médicale d e l'époque, même si le principe
Lors d e la traduction de textes anglais sur les médica- de s i m i l i t u d e était déjà c o n n u depuis Hippocrate . Déjà
ments, le docteur Samuel Hahnemann (1755-1843) se d u vivant d e H a h n e m a n n , u n e discussion passionnée
heurta à des indications imprécises sur l'action d u q u i n - l'entoura, discussion t o u j o u r s d'actualité.
quina. Il les essaya lui-même et constata à chaque fois Situation actuelle
que l'effet ressemblait à ce qu'il reconnaissait comme A u départ, l'homéopathie s'est s u r t o u t répandue en
symptômes de la malaria. C'est ainsi que naquit l'homéo- A l l e m a g n e et en France. A u x environs d e 1 9 0 0 , elle
pathie, l'alternative que Hahnemann cherchait depuis si c o n n u t u n e période d e gloire a u x États-Unis, suivie
longtemps au traitement rigoureux des malades de son d ' u n déclin. Depuis 1 9 7 0 , l'homéopathie connaît u n
époque. Il considérait en effet la médecine de son temps regain d'intérêt en Europe.
c o m m e peu efficace et même souvent néfaste. Les tests En Inde et au Brésil, il existe des écoles et des hôpi-
sur le quinquina devinrent la base d u premier pilier de la t a u x d'homéopathie. Cette f o r m e d e médecine y est
thérapie de Hahnemann : le principe de similitude : o f f i c i e l l e m e n t reconnue comme méthode d e t r a i t e -
"Pour guérir d e façon d o u c e , rapide, sûre e t per- ment. En A l l e m a g n e , certaines universités o n t des
m a n e n t e , il f a u t choisir le médicament q u i p r o v o q u e chaires d'homéopathie. En Belgique, la f o r m a t i o n
une plainte similaire à celle q u e l'on désire guérir". Un d'homéopathe ne f a it pas partie d u p r o g r a m m e aca-
exemple concret : u n p r o d u i t q u i suscite la fièvre d o i t démique.
faire baisser celle-ci l o r s q u ' o n le p r e n d sous u n e f o r m e En 1 9 9 4 , la part de marché des "orientations théra-
f o r t e m e n t diluée. peutiques particulières" (homéopathie, anthroposophie,
Tout au l o n g d e sa vie, H a h n e m a n n testa les réper- phytothérapie) représentait en A l l e m a g ne 8 % des mé-
cussions d e t o u t e u n e série d e plantes e t d e sels sur dicaments de la santé publique. De ces 8 % , les produits
des personnes saines. Ce q u ' i l constata, il le décrivit homéopathiques représentaient une part de 15 % .
sous la f o r m e d e " t a b l e a u x médicamenteux". A u cours des années, différentes o r i e n t a t i o n s virent
Le test d e médicaments sur des personnes saines le j o u r en homéopathie. "L'homéopathie classique"
d e v i n t le 2 e principe d e la thérapie d e H a h n e m a n n . suit les règles présentes à l'époque par H a h n e m a n n .
Entre-temps, des chercheurs o n t établi des tableaux "L'homéopathie scientifique c r i t i q u e " traite les o r -
médicamenteux d u même genre pour beaucoup ganes malades p r i n c i p a l e m e n t à l'aide d e puissances
d'autres p r o d u i t s, en t e n a n t également c o m p t e d e la p r o f o n d e s (voir p. 177).
connaissance scientifique établie. Un tableau médica- "L'homéopathie des p r o d u i t s c o m p l e x e s " recourt à
m e n t e u x est parachevé après des années d'expérience des combinaisons fixes d e différents p r o d u i t s i n d i v i -
p r a t i q u e d ' a c t i o n d u p r o d u i t sur différents patients. duels à la puissance la plus faible. Ces préparations
Hahnemann développa au l o n g de sa carrière le sont souven t vendues sous le n o m d e l'indication t y -
c o n c e p t de d i l u t i o n s systématiques. Pour ce faire, il u t i - pique o u d e la substance active principale, par
lisa des p r o d u i t s sans cesse plus dilués sans a t t e i n d r e exemple le remède contre le r h u m e des foins
176
L'homéopath
177
Systèmes
médicaux
alternatifs
avoir été déclarés à u n e instance de contrôle. La q u a - est r a r e m e n t le cas en homéopathie. Pour le même
lité et le caractère inoffensif ne sont pas n o n plus véri- diagnostic médical académique, deux personnes rece-
fiés. C o m m e ces p r o d u i t s s o n t commercialisés sans le v r o n t presque t o u j o u r s des p r o d u i t s différents de la
m o i n d r e contrôle, personne ne sait e x a c t e m e n t c o m - part d ' u n médecin homéopathe. Il est également pos-
bien il y en a. On évalue leur n o m b r e entre 10 0 0 0 et sible q u e deux personnes avec la même " c o n s t i t u t i o n
2 0 0 0 0 et il y a même p a r m i eux des p r o d u i t s injec- de base" reçoivent le même p r o d u i t p o u r des d i a g n o s -
tables. tics t o t a l e m e n t différents.
178
L'homéopathi
Particularités de l'application
• Les produits homéopathiques doivent rester le plus • Les interventions dentaires, les huiles essentielles et le
longtemps possible en bouche avant d'être avalés. Ils sont café peuvent influencer de manière négative l'action des
plus vite absorbés par la muqueuse buccale. produits homéopathiques.
• Les produit homéopathiques doivent être pris avec une • Attention : les gouttes contiennent presque toujours de
cuillère en os. Ils ne peuvent pas entrer en contact avec le l'alcool. Pour les personnes qui veulent ou doivent éviter
métal. l'alcool, elles peuvent prendre des granules (globules), des
• L'utilisation simultanée ou de longue durée de tablettes ou des produits à frictionner.
médicaments puissants peut affaiblir l'action de • 5 gouttes = 5 globules = 1 tablette = 1 pointe de
médicaments homéopathiques. couteau de poudre.
...... . . . , : iV ,.
179
Systèmes
médicaux
alternatifs
— Risques
C o n t r a i r e m e n t à ce q u e prétendent de n o m b r e u x par-
tisans de l'homéopathie, celle-ci n'est pas t o t a l e m e n t
e x e m p t e d'effets secondaires. C'est spécialement le
cas lorsque l'on t r a i t e avec des puissances j u s q u e D l 2
environ.
• L'homéopathie recourt à des substances t o x i q u e s
c o m m e l'arsenic, le mercure, le p l o m b et le c a d m i u m .
Administrés p e n d a n t u n e l o n g u e période et à des puis-
sances p r o f o n d e s , de petites quantités p e u v e n t i n t o x i -
quer le corps de façon c h r o n i q u e . Leur e f f e t s'ajoute à
ce q u e nous absorbons déjà " a u t o m a t i q u e m e n t " dans
notre environnement.
180
L'homéopathii
ces mêmes organes (par exemple l'épine-vinette en rait thérapeutique alors q u ' o n en ingère beaucoup
cas d'hépatite aiguë). plus c h a q u e j o u r dans n o t r e a l i m e n t a t i o n .
• Il p e u t y avoir des interactions entre les médica- • La relation l o g i q u e entre la dose et l'effet f a i t d é -
m e n t s d e la médecine académique e t les puissances f a u t : l'un o b t i e n t u n b o n résultat avec des puissances
p r o f o n d e s d e p r o d u i t s homéopathiques. p r o f o n d e s , l'autre avec des puissances élevées.
• Les homéopathes q u i ne connaissent par leurs l i - • Les chtiques considèrent également q u e l'efficacité
mites utilisent des d i l u t i o n s homéopathiques c o m m e des t r a i t e m e n t s homéopathiques n'est pas prouvée. Ils
vaccin (voir nosodes p. 2 3 5 ) . Ceci a mené à quelques c r i t i q u e n t la c o n c e p t i o n , l'exécution et l'évaluation d e
cas d e c o n t a m i n a t i o n d e voyageurs par la malaria. la recherche présentée par les homéopathes. Leur ré-
• Des homéopathes q u i p r o m e t t e n t la guérison mais férence aux grandes différences structurelles entre le
qui ne p a r v i e n n e n t pas à l'obtenir poussent parfois médecin académique et homéopathique est considé-
leurs patients à i n t e r r o m p r e leur t r a i t e m e n t médical rée c o m m e u n e t e n t a t i v e de créer u n système d e p e n -
classique indispensable. Ceci p e u t m e t t r e leur vie en sée clos leur p e r m e t t a n t d'échapper ainsi a u contrôle
d a n g e r O n r a p p o r t e même quelques cas d e décès. scientifique.
• Les p r o d u i t s de d i l u t i o n c o n t i e n n e n t par c o n t r e t o u -
j o u r s des traces d'autres substances. O n les t r o u v e
dans des quantités bien plus élevées q u e celle d u p r o -
d u i t thérapeutique, mais elles n ' o n t pas d e valeur thé-
rapeutique.
• D'un p o i n t d e vue l o g i q u e , il est impossible d ' e x p l i -
q u e r p o u r q u o i u n e quantité minuscule d e p r o d u i t se-
181
Méthodes théraoeutiaues non conventionné
182
Méthodes
thérapeutique!
non
conventionnellf
183
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
-7
Pour les aromathérapeutes, les plantes s o n t des êtres pulations habiles, les huiles essentielles sont devenues
vivants qui p e u v e n t transférer à l ' h o m m e leur p o t e n t i e l à ce p o i n t "résistantes à l'analyse" q u e seuls des pro-
184
L'aroma-
thérapie
185
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
186
L'aura et
le massage
magnétique
— Conseil
Particularités de l'application
L'aromathérapie ne p e u t être conseillée p o u r le t r a i t e -
Les liuiles essentielles ne peuvent être utilisées sans
m e n t ciblé de maladies.
être diluées.
Les huiles actives énumérées sous l'intitulé " I n d i c a -
• Usage interne : dissoudre les gouttes avec un peu
t i o n s " s o n t à conseiller p o u r s o u t e n i r le t r a i t e m e n t o u
de miel dans un demi- verre d'eau ctiaude. Pas plus de
p o u r l ' a u t o - t r a i t e m e n t de t r o u b l es p s y c h o s o m a t i q u e s .
trois gouttes par jour Durée de la cure : maximum
trois semaines.
• Pour les huiles de massage, la quantité d'huile est
déterminée par le but poursuivi : pour détendre une
contracture musculaire ou pour décoller le mucus
bronchique il faudrait, selon les informations, plus
Le traitement de l'aura
d'huile que pour influencer des problèmes émotionnels. et le massage magnétique
• Ajout au bain : six à huit gouttes suffisent pour un
bain. Dissoudre au préalable les huiles essentielles
— Historique
dans de l'huile végétale, de la crème ou du miel.
• L'aromathérapie se combine particulièrement bien Les massages magnétiques s o n t issus de c o n c e p t i o n s
à la thérapie florale de Bach, mais pas à m a g i q u e s e t religieuses mais possèdent les mêmes ra-
l'homéopathie. cines q u e les massages classiques : l ' a t t o u c h e m e n t et
l ' i m p o s i t i o n des mains q u i s o u l a g e n t la s o u f f r a n c e . Il y
a bien l o n g t e m p s , o n brûlait des bâtonnets p o u r éloi-
g n e r les mauvais esprits de la maladie. Chez les Ger-
mains, les guérisseuses f r o t t a i e n t sur le corps m a l a d e
des pierres q u i devaien t absorber la maladie.
— Critique
Franz Anton Mesmer (1734-1815) était un médecin et
• Dans certains livres d'aromathérapie, o n t r o u v e noir ami de tvlozart. Il était célèbre en tant que magnétiseur : il
sur blanc des a f f i r m a t i o n s erronées sur les f o n d e m e n t s provoquait des guérisons miraculeuses et des hystéries de
médicaux, physiques et c h i m i q u e s d e la vie. masse (voir magnétothérapie p. 227). Il soupçonnait la
• L'effet des huiles essentielles sur les maladies p r o - présence d'un " f l u i d e " qui traverserait l'univers et d o n t
posées c o m m e indications par l'aromathérapie est à les mouvements feraient "interagir un corps animal avec
peine corroboré par la recherche scientifique. un a u t r e " . Une commission de l'académie des sciences,
• L'action d e l'huile n'est pas t o u j o u r s testée sous la chargée de l'évaluation de ces guérisons, constata déjà à
f o r m e dans laquelle est utilisée. Q u a n d o n constate l'époque que ces résultats impressionnants étaient le ré-
l'action c a l m a n t e d ' u n e tisane, par e x e m p l e , cette ac- sultat de l'imagination des patients.
t i o n ne sera pas nécessairement la même p o u r u n e A u 19e siècle jaillit l'idée que le corps h u m a i n était
huile essentielle. Un p r o d u i t q u i stimule en usage ex- entouré d ' u n c h a m p énergétique. Les occultistes o n t re-
t e r n e p e u t avoir une a u t r e a c t i o n en usage i n t e r n e . lié cette science aux idées d e l'anthroposophie sur le
• N o m b r e d e phncipes d e base d e l'aromathérapie "corps astral (voir p. 172), tandis que les parapsycho-
s o n t indéfendables. Un e x e m p l e : "Les médicaments logues o n t donné un air scientifique aux guérisons m a -
naturels... s o n t les seuls p o u r lesquels o n ne d o i t pas gnétiques.
craindre d'effet s secondaires. " Situation actuelie
• L'aromathérapie est dénuée de risques p o u r a u t a n t L'intérêt croissant p o u r l'ésotérisme a fait croître le
q u e l'on ne néglige pas les t r a i t e m e n t s indispensables. marché d e la guérison magnétique d e façon impres-
187
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
t i o n , d'épuisement, de nervosité, de t r o u b l e s d u s o m -
meil, de plaintes dues aux règles, etc.
— Traitement
A v a n t le t r a i t e m e n t , le magnétiseur se f r o t t e la p a u m e
— Risques
des mains p o u r les réchauffer II les pose ensuite sur
les zones malades d u p a t i e n t o u les caresse. Dans les Les t r a i t e m e n t s en soi sont dénués d e risque. Un dia-
m o u v e m e n t s de caresses et les m a n i p u l a t i o n s , il y a gnostic établi sur base de l'aura d o i t c e p e n d a n t être
lieu de d i s t i n g u e r ceux q u i " t o n i f i e n t " et ceux q u i considéré c o m m e d a n g e r e u x : les diagnostics erronés
" é v a c u e n t " . De n o m b r e u x guérisseurs t o u c h e n t les s o n t probables. Il est possible q u ' u n e maladie existante
p a t i e n t s avec des a i m a n t s o u des objets de cérémo- ne soit pas r e c o n n u e et ne soit pas traitée d e façon
nie, c o m m e des p l u m e s , des pierres o u des symboles. professionnelle.
Les guérisseurs de l'aura gardent leurs mains à faible
distance du corps, donc sur "l'aura" du patient. Ils traitent
— Critique
ainsi t o u t e la personne et les zones présumées malades.
Beaucoup de patients parlent d ' u n e sensation de • L'idée q u e le corps ait u n e aura est u n e spéculation.
chaleur sur ces zones cutanées. Le f a i t q u e les magnétiseurs et guérisseurs de l'aura
puissent t r a n s m e t t r e l'énergie c o s m i q u e n'a jamais été
prouvé. La p r o f o n d e c o n c e n t r a t i o n et la s u g g e s t i o n ,
— Indications
t a n t au niveau d u thérapeute q u e d u p a t i e n t , p e u v e n t
Le magnétisme curatif et le t r a i t e m e n t de l'aura s o n t expliquer la sensation de bien-être d o n t parlent b e a u -
188
L'auriculo-
thérapie
Une étude menée sur des patients a révélé q u e rien zones q u i s o n t reliées par les nerfs aux organes senso-
q u e l'attente d e résultat a u g m e n t a i t déjà l'irrigation hels et autres parties d u corps. Avec un p e u d ' i m a g i -
des zones d u corps "traitées". n a t i o n , o n p e u t y reconnaître la "représentation" d u
• Il n'existe pas de preuves de l'action également thé- corps h u m a i n .
r a p e u t i q u e d e ces t e c h n i q u e s teintées d e c o n c e p t i o n s Nogier a relié les différentes parties d u corps à cer-
ésotériques e t spirituelles. tains endroits de l'oreille et a développé u n système d e
• Ces méthodes sont inoffensives t a n t q u e des m e - 108 p o i n ts dans lesquels o n p e u t piquer u n e aiguille.
sures indispensables ne s o n t pas négligées. A u départ de ces p o i n t s , l'auriculothérapie v e u t r e c o n -
naître les maladies d u corps entier et les traiter à l'aide
d'aiguilles.
— Conseil
p u n c t u r e p r o p r e et bien déterminée.
— Explication de l'action
— Concept de base
Les auriculothérapeutes défendent la théorie q u e l'ex-
Contrairement à l'acupuncture , l'auriculothérapie c i t a t i o n d u p o i n t est transmise par la voie réflexe au
n'est pas basée sur le principe des méridiens. L'idée d e nerf s y m p a t h i q u e en passant par u n élément intermé-
base est d e voir dans le pavillon d e l'oreille le schéma diaire i n c o n n u . Il n'existe pas d'explication l o g i q u e
d ' u n corps h u m a i n : en position d u fœtus, penché en p o u r justifier l ' i m p o r t a n c e d e la recherche des points
avant, tête à l'envers. C e t te idée semble avoir été e m - en particulier plutôt q u e d e s o u m e t t r e l'oreille entière
pruntée à u n autre schéma : sur le cortex cérébral o n à l'excitation salutaire.
p e u t en e f f e t , c o m m e sur u n e carte, déterminer les
189
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
— Critique — Historique
dans les cures de désintoxication. Une enquête a ce- d ' h u i . A l'époque thérapeutique effrénée d u b a r o q u e .
190
Les remèdes
autologues
les remèdes à base d e déjections j o u a i e n t u n rôle i m - Autovaccins microbiens : des bactéries d u corps d u p a -
p o r t a n t et, j u s q u ' a u 2 0 e siècle, o n avait c o u t u m e dans t i e n t s o n t inactivées e t ensuite administrées en guise
les campagne s européennes d'envelopper d'excré- de vaccin. O n les injecte p o u r traiter des affection s i n -
m e n t s h u m a i n s les malades atteints d e diphtérie. testinales, respiratoires o u uhnaires, mais o n p e u t éga-
Situation actueile l e m e n t les absorber par voie orale (voir thérapie m i c r o -
Basée sur le c o n c e p t d e la vaccination déjà vieux d e b i o l o g i q u e p. 2 2 9 ) .
2 0 0 ans, l'idée d'utiliser d u matéhel p r o p r e au corps Facteurs de cicatrisation autologues (PDWHF Plate-
p o u r traiter la maladie est a u j o u r d ' h u i appréciée par let Derived Wound Healing Formula) : sur base des
de n o m b r e u x n a t u r o p a t h e s . Diverses préparations à t h r o m b o c y t e s d e 1 5 0 millilitres d e sang d u p a t i e n t , o n
base d e sang, d ' u r i n e , d e selles p r o v e n a n t d u p a t i e n t isole différents facteurs d e croissance q u e l'on c o m -
s o n t administrées c o n t r e t o u t e une série d ' a f f e c t i o n s . plète par d'autres " f a c t e u r s b i o l o g i q u e s a c t i f s " . Les
Pour renforcer l'immunité, d e plus en plus d e théra- quantités préconisées sont parfois contradictoires.
peutes alternatifs e t d e chercheurs universitaires u t i l i -
sent des p r o d u i t s extraits d i r e c t e m e n t des cellules m a -
— Concept et explication de l'action
lades o u d e certains d e leurs éléments. O n les utilise
s u r t o u t c o m m e t r a i t e m e n t o u c o m m e thérapie d'ac- Remèdes pour traiter les tumeurs : ils sont basés sur
c o m p a g n e m e n t d u cancer o u d e maladies c h r o n i q u e s. l'hypothèse q u e les cellules cancéreuses par r a p p o r t
Les possibilités sont si nombreuses q u ' i l devient d i f f i - aux autres cellules normales p o r t e n t à leur surface des
cile d'en faire le relevé. signaux q u i les r e n d e n t reconnaissables par le système
i m m u n i t a i r e . Tous les concepts d e vaccins t u m o r a u x
p a r t e n t d e l'idée q u ' i l est possible d e stimuler le sys-
Procédé
tème i m m u n i t a i r e d ' u n malade présentant u n e t u m e u r
Remèdes pour traiter les tumeurs par u n e " v a c c i n a t i o n " q u i le pousse à détruire les mé-
• Produits t u m o r a u x (vaccins t u m o r a u x ) fabriqués sur tastases présumées o u existantes. Cette action serait
• Préparations basées sur les cellules d u système i m - paré sur base de cellules cancéreuses d u p a t i e n t q u i ne
m u n i t a i r e (les cytokines, par exemple) p o u r traiter les s o n t plus capables d e se diviser, d e m e m b r a n e s cellu-
191
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
Antiallergiques autologues : dix millilitres d e sang, jectés sous la peau dans des c o n c e n t r a t i o n s crois-
Facteurs de cicatrisation autologues : les solutions Des thérapeutes o f f r e n t des solutions d e sang d u
favoriseraient la guérison d e blessures ouvertes. p a t i e n t de leur p r o p r e f a b r i c a t i o n p o u r les boire o u en
frictionner la peau en cas d ' i n d i s p o s i t i o n o u d e
plaintes f o n c t i o n n e l l e s .
— Examen et traitement
Facteurs de cicatrisation autologues : ils devraient
Vaccins tumoraux autologues : pour une affection t u - être utilisés q u a n d des blessures ouvertes ne guéris-
m o r a l e constatée (mais pas p o u r les p a t h o l o g i e s m a - sent pas malgré u n t r a i t e m e n t intensif. Une b a n d e d e
lignes d u sang), ces p r o d u i t s sont injectés p o u r c o m - mousseline trempée dans le PDWHF est déposée dans
b a t t r e de façon ciblée la t u m e u r en q u e s t i o n ; ils ser- la plaie et d o i t être renouvelée t o u t e s les d o u z e
vent cependant aussi de traitement heures. Le t r a i t e m e n t d u r e d e h u i t à dix semaines e t
d'accompagnement, p o u r soulager les plaintes c a u - même plus.
sées par la t u m e u r e t p o u r lutter c o n t r e les métastases
présumées.
— Indications
Le délai entre le vaccin d e base e t les rappels varie
d ' u n fournisseur à l'autre. La durée d e la thérapie et Vaccins tumoraux autologues : ils sont utilisés dans le
les intervalles à respecter f l u c t u e n t également de pres- t r a i t e m e n t c o n t r e le c a n c e r
192
Les remèdes
autologues
193
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
— Historique — Procédé
Edward Bach vécut d e 1 8 8 6 à 1 9 3 6 . En sa qualité d e Les élixirs f l o r a u x sont encore t o u j o u r s récoltés aux e n -
médecin, il s'occupait intensivement d'homéopathie droits déchts par Bach e t traités c o m m e il le préconi-
q u ' i l a d a p ta à sa façon. A u f u r e t à mesure d e son ac- sait. Seules les plantes poussant en liberté seraient ap-
tivité, il considéra l'élément psychique d e la maladie prophées aux élixirs floraux .
c o m m e d e plus en plus i m p o r t a n t . Les considérations Les fleurs t o t a l e m e n t épanouies s o n t cueillies avant
de Bach sont particulièrement basées sur le c o n c e p t 9 heures d u m a t i n lors d ' u n e journée ensoleillée e t
psychanalytique d e Cari Gustav Jung ( 1 8 7 5 - 1 9 6 1 ) . En sans nuages et posées dans u n e c o u p e remplie d'eau
1 9 3 0 , Bach a b a n d o n n a sa vie d e t o u s les j o u r s et se r e - de source. A u m o m e n t où les fleurs c o m m e n c e n t à se
tira au pays d e Galles p o u r y développer son système faner, o n les sort de l'eau à l'aide d ' u n e tige p r o v e n a n t
de définition des différents types d e personnalité psy- de la même plante. L'élixir floral d'arbres et d'arbustes
c h i q u e et les plantes médicinales s'y r a p p o r t a n t . Après est o b t e n u en faisant bouillir les tiges et les feuilles
six ans, période p e n d a n t laquelle il avait senti q u e "sa p e n d a n t u n e demi-heure.
194
La thérapie
florale
de Bach
— Examen et traitement
Les adeptes de la thérapie florale considèrent le d i a - En cas de s i t u a t i o n aiguë, les fleurs de Bach p r o d u i -
gnostic classique c o m m e n o n indispensable. En lieu et raient de l'effet en quelque s heures o u en quelques
place de celui-ci, le thérapeute s'aide d ' u n q u e s t i o n - j o u r s . Le t r a i t e m e n t de plaintes chronique s dure ce-
naire p o u r sonder les c o n d i t i o n s psychiques de la per- p e n d a n t d e 9 à 18 mois. Pour l'épanouissement per-
sonne et leurs conséquences. Une personne q u i maî- s o n n e l , o n p o u r r a i t utiliser les élixirs de Bach p e n d a n t
trise bien la thérapie d e Bach serait à même d'évaluer des années sans le m o i n d r e danger. Les thérapeutes de
i n t u i t i v e m e n t la s i t u a t i o n d ' u n p a t i e n t . Bach sont convaincus q u e t o u t e personne peut traiter des
Des livres et des p r o g r a m m e s d'exercices encoura- problèmes aigus elle-même. Les plaintes chroniques t o m -
g e n t le lecteur à "élaborer son profil floral personnel beraient en dehors d u domaine de l'auto-traitement
selon Bach ". Ceci faciliterait f o r t e m e n t l'auto-diagnos- parce que l'on ne pourrait déceler ses propres blocages
Les maîtres de la thérapie florale considèrent d ' u n peute serait alors nécessaire.
195
Méthodes
thérapeutiques
non
ionventionnelles
L'énergie des fleurs et leur adéquation à certaines per- • Des n e u r o l o g u e s se p l a i g n e n t d'être confrontés aux
sonnes p o u r r a i e n t être révélées par la p h o t o g r a p h i e de conséquences de ces t r a i t e m e n t s q u i t o u r n e n t m a l . O n
Kirlian (voir p. 2 8 8 ) . r a p p o r t e ainsi deux cas de patientes admises à l'hôpi-
tal psychiatrique dans un état désespéré. Alors q u e
l'une s o u f f r a i t de schizophrénie et l'autre de psychose
— Indications
paranoïde, elles étaient traitées par des g o u t t e s f l o -
Les adeptes de la thérapie florale de Bach la considè- rales et avaient i n t e r r o m p u leur t r a i t e m e n t n o r m a l .
rent c o m m e u n e thérapie de p u r i f i c a t i o n sur le plan • Le plus g r a n d risque de la thérapie florale semble
spirituel. Elle d o n n e r a i t aux personnes la capacité de être la fantaisie démesurée de Bach : p o u r t o u t e s les
mieux passer le cap de chses psychiques et de situa- personnes désireuses de guéhr, il n'y aurait aucune
t i o n s difficiles. Les thérapeutes f l o r a u x parlen t alors maladie capable de résister à la force de la plant e a p -
"d'états d'esprit négatifs de la natur e h u m a i n e " d o n t propriée. A u c u n e maladie ne serait incurable.
la "faiblesse de caractère" serait la cause.
196
La biochimie
selon Schussier
— Historique
197
Méthodes
thérapeutiques
non
:onventionnelles
198
La thérapie
de la chélatior
— Indications
199
Méthodes
thérapeutiques
non
onventionnelles
— Risques relles. Elle repose sur l'idée déjà ancienne q u e les " d é -
c h e t s " de la d i g e s t i o n d o i v e n t q u i t t e r le corps le plus
La tliérapie EDTA est dangereuse. Elle enlève d ' i m p o r -
r a p i d e m e n t possible afin de ne pas " l ' e m p o i s o n n e r " .
tants minéraux et oligoéléments à l'organisme. Le mé-
L'hydrothérapie d u côlon est un bain intestinal, un dé-
tabolisme d u potassium peut en être altéré, ce q u i peut
hvé d u lavement q u i f a i t partie des n o m b r e u x proces-
provoquer des troubles d u r y t h m e cardiaque, des accès
sus révulsifs (voir p. 59). La t e c h n i q u e f u t développée
de crampes et l'arrêt respiratoire. Une insuffisance ré-
aux États-Unis et i n t r o d u i t e en Europe en passant par
nale est également possible ainsi q u ' u n e altération de la
le Canada . La thérapie est sur-
moelle osseuse. Plusieurs décès o n t été rapportés.
t o u t appliquée par des n a -
turopathes dans des
200
L'hydrothérapi
du côlon
— Critique
— Indications
• Le c o n c e p t d'hydrothérapie d u côlon est indéfen-
La méthode est s u r t o u t appliquée en cas de c o n s t i p a - dable. En cas d ' i n f e c t i o n s, d ' i n f l a m m a t i o n s o u après
t i o n et d'abus de laxatifs. En cas de t r o u b l es végétatifs, une antibiothérapie, il p e u t se p r o d u i re u n glissement
les thérapeutes posent souven t le diagnostic de " d y s - d u spectre bactérien de l'intestin. Les changements
b i o s e " q u i est alors traité par des lavements intesti- s o n t le signe d ' u n e m o d i f i c a t i o n de l'état de santé
naux. mais n'en sont pas la cause. Lorsque l'agent causal est
Ces derniers t e m p s , les thérapeutes c o n s t a t e n t de éliminé, la flore intestinale se rétablit a u t o m a t i q u e -
plus en plus u n e "mycose intestinale " chez leurs p a - m e n t . La c o n s o m m a t i o n journalière de y a o u r t de c u l -
tients. O n conseille alors u n e l o n g u e série de t r a i t e - tures vivantes avec des sucres de fruits, phs à j e u n ,
m e n t s . L'hydrothérapie d u côlon est également a p p l i - p e u t soutenir ce processus, alors q u ' u n e a l i m e n t a t i o n
201
Méthodes
thérapeutiques
non
Dnventionnelles
riclie en fibres active la n o r m a l i s a t i o n de la f l o r e intes- développée plus avant dans les années 7 0 par le c h i -
tinale. rurgien John E. Upiedger.
• L'hypothèse d ' u n e m p o i s o n n e m e n t en " d i r e c t i o n Situation actuelle
inverse" (auto-intoxication ) n'est pas prouvée. M ê m e La t e c h n i q u e cranio-sacrée est appliquée par u n cer-
après des mois d e c o n s t i p a t i o n l'organisme ne réagit tain nombre d e médecins, dentistes, physiothéra-
pas en présentant des symptômes d ' i n t o x i c a t i o n . peutes e t pédagogues d u m o u v e m e n t . Elle c o n n u t
• Il est p e u certain q u e le diagnostic fréquemment son apogée dans les années 8 0 p a r m i les masseurs e t
posé de "mycose intestinale " se réfère véhtablement à les n a t u r o p a t h e s , mais elle a depuis p e r d u d e son i n -
une maladie. térêt.
• Avec une a l i m e n t a t i o n équilibrée et s u f f i s a m m e n t
d'exercice physique, l'intestin n'a pas besoin d'aide
—Concept et explication de l'action
p o u r se v i d e r
• Il n'est pas prouvé q u e la f l o r e intestinale existante Le crâne est composé de plusieurs os q u i e n f e r m e n t le
soit modifiée p o u r u n e l o n g u e période après u n lave- cerveau. Les thérapeutes cranio-sacrés prétendent
m e n t à base d'eau o u après l'adjonctio n d'oxygène. q u ' o n p e u t les glisser l'un sur l'autre sur u n e surface d e
• Il n'y a pas de recherche contrôlée sur l'efficacité d u 1/10 de m m à 1 m m .
l a v e m e n t intestinal. L'utilité en est faible et les risques Le cerveau et la moelle épinière s o n t entourés d e l i -
difficiles à évaluer q u i d e céphalorachidien, u n liquide q u i les protège, les
n o u r r i t e t les débarrasse des impuretés. Selon les thé-
rapeutes, le liquide céphalorachidien a u g m e n t e r a i t e t
_Conseil
d i m i n u e r a i t selon u n r y t h m e régulier d e 10 à 12 fois
L'hydrothérapie d u côlon est à déconseiller par m i n u t e . Des mains entraînées p o u r r a i e n t percevoir
cette pulsation sur le crâne. A u niveau d e la c o l o n n e
vertébrale e t d u s a c r u m , le liquide se déplacerait en
dessinant de minuscules c i r c o n v o l u t i o n s. Lors de m a l a -
dies aiguës le r y t h m e s'accélérerait, lors d e maladies
La thérapie cranio-sacrée chroniques il se ralentirait.
202
La lithothérapi
La lithothérapie
clientèle des thérapeutes CS.
203
Méthodes
thérapeutiques
non
onventionnelles
thérapie actuelle. D'un côté, il y a l'application médié- cette thérapie dans leurs t r a i t e m e n t s . Ils recourent
vale, à c o n n o t a t i o n religieuse e t m y s t i q ue des pierres alors à des méthodes en circuit fermé : ils contrôlent,
précieuses selon H i l d e g a r d ; celle-ci y voyait les p r o d u i t s par e x e m p le par radiesthésie, si les mesures d u p a t i e n t
voir thérapeutique divin. t h o d e quelle est la pierre q u i les amène dans l'état d é -
siré. Dans ce genre d e circuit, les éléments sont inter-
Les thérapeutes naturels s o n t d'avis q u e les pierres
dépendants, la méthode et le résultat se déterminent
précieuses p o r t e n t en elles la force acquise par des a n -
l'un l'autre. Une autre t e c h n i q u e très prisée consiste à
nées d e croissance dans la terre. Les personnes p e u -
poser les pierres précieuses sur le corps d u p a t i e n t au
v e n t s'en servir p o u r se guérir, l'eau s'en t r o u v e p u r i -
repos, dans u n ordre déterminé e t selon u n m o d e r i -
fiée et la croissance des plantes en est améliorée et ac-
tuel, afin d e construire u n " c h a m p énergétique" thé-
célérée.
rapeutique.
Une autre idée est le c o n c e p t ésotérique de la " p r o -
g r a m m a t i o n " des pierres précieuses par la force éner-
gétique de la pensée. Posées sur le corps, celles-ci o u -
— Explication de l'action
vriraient des " c a n a u x " énergétiques p e r m e t t a n t l'en-
trée d e l ' i n f o r m a t i o n positive dans l'homme. Elles Pour les thérapeutes selon Hildegard, l'action des
a u r a i e n t une action particulière sur les chacras, les sept pierres précieuses réside dans le fait d e l'origine v i s i o n -
centres énergétiques d u corps. naire, qu'ils r e v e n d i q u e n t d'ailleurs p o u r t o u t e la m é -
t h o d e . Le caractère u n i q u e des explications est i n d u b i -
table : " C e qu'écrivent d'autres auteurs ne se t r o u v e
204
La lithothérapi
205
Méthodes
thérapeutiques
non
onventionnelles
206
Le traitement
par urine
autologue
— Indications
Le traitement
Les adeptes d'injection s de sang a u t o l o g u e a p p l i q u e n t
cette t e c h n i q u e en cas d e convalescence pénible, d'af- par urine autologue
f e c t i o n s c h r o n i q u e s d e la p e a u , d e l'appareil l o c o m o -
t e u r et des voies respiratoires, d'allergies e t d'affec-
t i o n s virales, p o u r soigner les suites d ' u n cancer, avant — Historique
u n e opération e t même en cas d e sida.
L'urine est un liquide extraordinaire, s'il f a u t en croire
Limites de i'appiication
le best-seller q u i lança la m o d e de boire de l'urine dans
En cas d e trouble s d e la c o a g u l a t i o n , d ' u t i l i s a t i o n
les années 9 0 . L'urine a l o n g t e m p s joué u n rôle i m p o r -
concomitante d'immunosuppresseurs, d'atteinte hé-
t a n t en médecine : il y a 4 0 0 0 ans déjà, les yogis i n -
p a t i q u e e t rénale grave et d'hyperthyroïdie, les injec-
diens considéraient le "verre j a u n e " , vidé c h a q u e jour,
tions de sang a u t o l o g u e sont interdites.
c o m m e u n m o y e n d e p r o l o n g e r la vie. Dans les pays
asiatiques, o n a d m i n i s t r e encore t o u j o u r s p o u r u n cer-
207
Méthodes
thérapeutiques
non
:onventionnelles
— Indications
— Risques
Injections d'urine autologue : les adeptes veulent ainsi
stimuler u n " c h a n g e m e n t " i m m u n o l o g i q u e dans le • Quelques minutes déjà après l'excrétion, les
corps et traiter ainsi la sensibilité aux infections , les i n - germes se m u l t i p l i e n t dans l'urine; il y a d o n c hsque
f e c t i o n s chroniques des voies urinaires, l'hypertension d ' i n f e c t i o n en cas d ' i n g e s t i o n o u d e f r i c t i o n sans stéri-
due à la grossesse, les allergies et la m i g r a i ne ainsi q u e lisation préalable. L'urine est souvent v o l o n t a i r e m e n t
soulager les plaintes liées à la ménopause. utilisée sans avoir été traitée p o u r p e r m e t t r e à ces
208
Le traitement
par urine
autologue
germes de " s t i m u l e r " le système i m m u n i t a i r e . Les thé- les applications d'eau, sont bien plus recomman-
rapeutes a c c e p t e n t d o n c s c i e m m e n t les risques d ' i n - dables.
fections p o u r leurs patients. D'autres thérapeutes t e n -
t e n t de stériliser l'urine avec de l'ozone, ce q u i ne suf-
— Conseil
fit pas.
• Des virus - celui de la r o u g e o l e , par exempl e - s o n t L'injection et l'ingestion d'urine a u t o l o g u e est à dé-
également excrétés dans l'urine. O n ne connaît pas conseiller.
encore les répercussions q u e ceci p o u r r a i t avoir en cas
de t r a i t e m e n t à base d ' u r i n e d ' o r i g i n e p r o p r e o u étran-
gère.
• Il est q u e s t i o n d ' i n f e c t i o ns secondaires q u i seraient
éventuellement liées à l'injection d ' u r i n e .
• Lors d'injections , le risque de f o r m a t i o n d'abcès à
l'endroit de l'injection existe. La réaction d'intolérance
p e u t se manifester sous f o r m e d'éruption cutanée, de
vertiges, de maux de tête, de fièvre et de p a l p i t a t i o n s
cardiaques.
• L'effet n o c e b o (voir e f f e t secondaire d u pla-
c e b o p. 20) de l'ingestion d'urine p e u t entraî-
ner, entre autres, de la diarrhée, des m a u x de
tête et des troubles d u s o m m e i l .
Critique
209
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
— Procédé
/enzymothérapie
Pour l'enzymothérapie d o n t il est q u e s t i o n ici, seules
quelques préparations (difficiles à trouver) s o n t u t i l i -
— Historique sées. En cas d ' i n f l a m m a t i o n s rhumatismales , d ' a f f e c -
tions cutanées et de cancer, elles s o n t constituées
A la seconde moitié d u 19e siècle, o n t r o u v a dans les
d'enzymes, parfois complétées par des ajouts d ' o r i -
enzymes (ferments) la réponse à la q u e s t i o n de savoir
gine végétale et même d ' o r i g i n e a n i m a le (extrait de ris
c o m m e n t les sucs digestifs t r a n s f o r m a i e n t la n o u r r i -
de veau) en cas de t r a i t e m e n t de cancer.
ture en fragments absorbables par l'organisme.
Pour freiner les i n f l a m m a t i o n s , certains p r o d u i t s
L'étude plus a p p r o f o n d i e révéla différentes enzymes
s o n t e n d u i t s sur la p e a u , d'autres d o i v e n t être ingérés
capables d e lancer, t e r m i n e r o u contrôler divers p r o -
sous f o r m e de cachets o u de dragées. Les p r o d u i t s
cessus b i o c h i m i q u e s dans le corps.
contre le cancer p e u v e n t , en o u t r e , être administrés
On considérait a u p a r a v a n t les enzymes c o m m e des
par clystère o u par i n j e c t i o n .
médicaments indispensables pour des applications
bien précises. Si par exemple le pancréas ne produisait
plus l'enzyme capable de scinder les graisses, l'enzyme
— Examen et traitement
était prescrite sous f o r m e de t a b l e t t e s. Il s'est avéré
entre-temps q u e même l o r s q u ' o n enlevait le pancréas, Les partisans de la thérapie p e n s e n t q u e la dose d ' e n -
de tissus, après des opérations et en cas de blessures. possible être injecté d i r e c t e m e n t dans la t u m e u r . Pour
Dans les années 6 0 , les services de santé américains en éviter les métastases et les récidives, il f a u t suivre le
d e n t les protéines, les sucres et les graisses et o n part socieraient. C'est sur cette hypothèse q u e se basent
210
L'enzymo-
thérapie
L'action contre le cancer est expliquée c o m m e suit : une un a n i m a l est contaminé. Ce n'est q u e des années plus
cellule cancéreuse s'entourerait d ' u ne minuscule t a r d , lorsque la maladie se manifeste , q u e l'on s'en
couche de sang coagulé, le p r o d u i t utilisé déchirerait rend c o m p t e . Il est sans d o u t e i m p r o b a b l e q u e l'agent
cette enveloppe et le système i m m u n i t a i r e pourrait alors pathogène soit transmis à l ' h o m m e par des médica-
neutraliser la cellule en question. Le p r o d u i t modifierait m e n t s , mais le risque n'est pas t o t a l e m e n t exclu.
en o u t r e la superficie des cellules cancéreuses de façon
à rendre à l'immunité naturelle sa faculté d ' i n t e r v e n t i o n .
— Critique
211
Méthodes
thérapeutiques
non
:onventionnelles
212
La chromo-
thérapie
213
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
Les adeptes de la chromothérapie o f f r e n t diverses ex- La chromothérapie est inoffensive. Le dange r réside
plications. dans le fait q u ' u n e maladie existante ne soit pas traitée
• Ils mélangent volontier s des c o n c e p t i o n s p r o v e n a n t professionnellement et à temps.
du mysticisme des couleurs, de la médecine chinoise
o u ayurvédique, i n v o q u e n t la p h i l o s o p h i e des couleurs
— Critique
de G o e t h e e t les interprétations d u test de p e r s o n n a -
lité q u e le p s y c h o l o g u e Max Luscher (1923-) déve- • Les couleurs influencent certainement l'humeur
loppa en 1 9 4 9 (test de Luscher). d ' u n e personne, mais la s i g n i f i c a t i o n culturelle et la
• B e a u c o u p d'adeptes d e la chromothérapie affir- m o d e , le sexe et la p o s i t i o n sociale déterminent égale-
m e n t q u e les couleurs e t leurs différentes l o n g u e u rs m e n t la façon d o n t cette influence s'exerce. Aucune
d ' o n d e s t i m u l e n t le travail des c y t o c h r o m e s . Les cyto- couleur n'a c e p e n d a n t u n e action thérapeutique g é -
c h r o m e s sont des molécules également responsables nérale.
de la p r o d u c t i o n d'énergie au sein des "centrales • Le c o n c e p t de chromothérapie ne repose sur a u c u n
d'énergie" de la cellule. Le r a y o n n e m e n t coloré aurait f o n d e m e n t s c i e n t i f i q u e . Il n'y a pas de preuves claires
même une i n f l u e n c e sur des cellules situées à quelques p o u r étayer la théorie des b i o - p h o t o n s .
millimètres sous la peau. • Il y a encore t r o p p e u de recherche f o n d a m e n t a l e
• N o m b r e d e thérapeutes se basent sur la théorie sur l'influence possible de la lumière sur les cellules c u -
des b i o - p h o t o n s q u i prétend q u e les cellules c o m m u - tanées. Il n'existe pas n o n plus de d o c u m e n t a t i o n sé-
n i q u e n t e n t r e elles et f o r m e n t un " c h a m p " pour rieuse sur l'action thérapeutique de certaines couleurs
émettre des p h o t o n s . Le r a y o n n e m e n t coloré t r a n s - sur le corps h u m a i n .
mettrait une "information" au c h a m p de b i o - p h o - • Le lien entre u n e couleur e t une p a t h o l o g i e est ar-
tons. bitraire et même c o n t r a d i c t o i r e : selon certains théra-
• Les guérisseurs ésotéhques sont d'avis q u e ces peutes, la couleur bleue serait efficace c o n t r e l ' i m p u i s -
c h a m p s seraient "l'énergie v i t a l e " de l ' h o m m e et se- sance, p o u r d'autres ce serait le r o u g e .
raient capables d e les percevoir sous la f o r m e d ' u n e • Si la chromothérapie et la c h r o m o - a c u p u n c t u r e
aura colorée. f o n t q u e l q u e e f f e t , c'est p r o b a b l e m e n t dû à l'effet p l a -
cebo (voir p. 20).
• "L'aura-reading" repose sur u n e croyance mys-
— Indications t i q u e ; il n'est pas prouvé q u e l'on puisse en déduire
q u e l q u e chose.
La chromothérapie guérirait t o u t et n ' i m p o r t e q u o i .
Des maladies d u sang (rouge) aux allergies (orange) en
passant par les calculs biliaires (jaune), la cellulite (vio- — Conseil
let), les rides (orange), la surdité (bleu), la calvitie (vio-
La chromothérapie créative est à conseiller en t a n t q u e
let), le cancer (rose) e t le sida (vert).
thérapie d ' a c c o m p a g n e m e n t p s y c h o l o g i q u e.
Lumière rouge et bleue : les t r a i t e m e n t s aux rayons
Le r a y o n n e m e n t coloré ne p e u t être conseillé.
infrarouges ("lumière r o u g e " ) e t ultraviolets ("lumière
La t e c h n i q u e occulte de " l ' a u r a - r e a d i n g " est à d é -
b l e u e " ) f o n t partie d u d o m a i n e de la médecine p h y -
conseiller.
sique. Leur action est prouvée. La lumière roug e ré-
c h a u f f e la surface de la peau, la lumière bleue sert à
h a b i t u e r la peau à la lumière d u soleil e t à traiter la j a u -
nisse d u nouveau-né (voir photothérapie p. 66).
214
La méthode
Feldenkrais
— Historique — Procédé
Moshé Feldenkrais a mené au s o m m e t David Ben G o u - Feldenkrais lance deux types d ' e n s e i g n e m e n t : i n d i v i -
rion, le p r e m i e r ministre-président d'Israël, e t a ainsi, duel et en g r o u p e .
presque littéralement, couronné de succès sa façon d e Lors de la mise en œuvre d e la méthode, des m o u -
traiter les m a u x d e dos cliniques e t les problèmes d e vements simples sont exécutés, généralement en posi-
mobilité. t i o n couchée, sans volonté d e prestation o u e f f o r t s
Moshé Feldenkrais naquit en Russie en 1 9 0 4 et t r a - physiques. L'attention exacerbée est le facteur décisif.
vailla jusqu'à sa m o r t en 1 9 8 4 en France, en Angleterre Que le m o u v e m e n t effectué soit g r a n d o u petit, esthé-
et en Israël. Il était physicien nucléaire mais son intérêt t i q u e o u malhabile n'a aucune i m p o r t a n c e . Le b u t n'est
passionné se porta sur la physiologie d u c o m p o r t e m e n t pas d e b o u g e r " j o l i m e n t " mais bien c o n s c i e m m e n t .
et la neuropsychologie. Il développa même sa propre
méthode pédagogique d u m o u v e m e n t : la méthode Fel-
—Traitement et pratique
denkrais.
215
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
— Conseil
— Indications
La méthode n'est à conseiller q u e si elle est appliquée
La méthode Feldenkrais p e r m e t d'améliorer la qualité par u n professeur ayant au moin s 3 o u 4 ans d'expé-
de vie et de se percevoir de façon plus consciente. rience p r a t i q u e .
M ê m e si ce n'est pas le b u t de la méthode, elle est
également appliquée dans le c o n t e x t e médical p o u r la
216
La réflexologie
plantaire
— Procédé
217
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
— Risques
La méthode Grinberg
Les sensations de f o r t e d o u l e u r aux pieds p e u v e n t g é -
nérer des réactions : u n accès de t r a n s p i r a t i o n , u n e
— Historique
a u g m e n t a t i o n d e l'activité vésicale et intestinal e mais
aussi des règles plus a b o n d a n t e s et le collapsus de la En se basant sur la réflexologie plantaire (voir p. 2 1 7 )
circulation s a n g u i n e . Q u a n d le masseur masse u n i - et d'autres f o r m e s d e thérapie c o r p o r e l l e, Avi Grin-
q u e m e n t avec les d o i g t s , de tels incidents s o n t plus berg, naturalisé français, proposa et publia u n e n o u -
rares. velle méthode dans les années 8 0 en Israël. A partir d e
1 9 9 1 , des instituts de f o r m a t i o n f u r e n t créés en Es-
p a g n e , en Suisse et en A u t r i c h e en vue de répandre sa
— Critique
méthode.
• Les zones l o n g i t u d i n a l e s arbitraires de Fitzgerald La méthode n'est, en essence, pas une thérapie
d o i v e n t être considérées c o m m e fantaisistes au vu des mais plutôt u n processus d'apprentissage généré par
connaissances scientifiques actuelles. Il existe en o u t r e ses praticiens.
de grandes divergences d ' u n dessin à l'autre q u a n t à La f o r m a t i o n dure q u a t r e semaines, étalée sur trois
la s i t u a t i o n des différents o r g a n e s sur la p l a n te des années et est couronnée par u n e a t t e s t a t i o n .
pieds.
• C e t t e méthode ne p e r m e t pas d'établir des d i a -
— Concept et explication de l'action
gnostics précis.
• Il m a n q u e aussi des preuves p o u r l'action supposée G r i n b e r g prétend q u e l'on p e u t déduire l'état de santé
des différents massages de zone réflexe sur les autres de l'être h u m a i n en observan t la plant e de ses pieds. Il
parties d u corps. L'ensemble d u corps n'est pas repré- divise la plante des pieds en q u a t r e zones, auxquelles il
senté en un e n d r o i t particulier; traiter le corps à partir associe certaines zones d u corps et les " q u a t r e élé-
de tel e n d r o i t est d o n c impossible. m e n t s " : dans ce système, le t a l o n concern e l'élément
• Il n'a pas été démontré à ce j o u r q u ' i l y ait u n dépôt " t e r r e " et représente la partie d u corps des pieds j u s -
de déchets d u métabolisme dans le tissu d u qu'au bassin; la partie creuse d u pied a p p a r t i e n t ,
pied. c o m m e le ventre, à l'élément " e a u " , l'éminence d u
pied agisse c o m m e une " c o n t r e - s t i m u l a - les orteils et la tête à l'élément " a i r " . C'est en se b a -
tion" q u i " c o u v r i r a i t " ainsi les douleurs sant sur la nature et l'endroit des plis, des g o n f l e -
existantes, c o m m e les m a u x de tête et les ments, des rougeurs et autres phénomènes sur le pied
douleurs lombaires, et les soulagerait o u les et sur la peau d u pied q u e l'on établit u n e analyse " h o -
logie p l a n t a i r e est déconseillée. Elle p e u t par On travaille immédiatement sur le "problème" re-
contre être conseillée comme massage re- c o n n u c o m m e t e l . La méthode d o n n e r a i t à la per-
laxant. sonne concernée les moyens de se changer à tel p o i n t
que les plaintes disparaîtraient p o u r de b o n .
218
La méthode
Grinberg
la dépression.
Limites de l'application
— Conseil
Les personnes s o u f f r a n t de maladies psychiques et
physiques graves sont exclues d u t r a i t e m e n t . La méthode G r i n b e r g ne p e u t pas être conseillée. ,
219
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
220
L'homo-
toxicologie
221
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
"toxines humaines" internes o u externes. Une telle sance e t sexuelles ainsi q u e le virus de la g r i p p e en f o n t
maladie réactive contre les toxines se déroulerait en six partie. Elles seraient responsables d e ce q u e Reckeweg
phases et est illustrée ci-après par l'exemple de l'arse- pensait avoir constaté : les gens q u i m a n g e n t de la
nic. viande d e porc s o u f f r e n t assez s o u v e n t d ' a p p e n d i c i t e
Excrétion : le corps essaie de se débarrasser de cette et d ' i n f e c t i o n s des voies biliaires, d'acné, de furoncles ,
t o x i n e par des v o m i s s e m e n ts o u par la diarrhée. etc. Ceci ne p o u v a i t pas l'étonner vu qu'il avait
la fièvre et des éruptions cutanées s'y a j o u t e n t . porc. Suite à cette similarité, la viande de porc
Dépôt : ce q u e l'on n'arrive pas à éliminer se d é - consommée remplacerait petit à petit les tissus corres-
pose. L'arsenic se m e t dans les cheveux, la peau et les p o n d a n t s dans le corps h u m a i n . Le résultat q u e Recke-
222
L'homo-
toxicologie
mément à l'isopathie. Ceci signifie q u e la substance cent le système i m m u n i t a i r e , le r e n d a n t ainsi plus ré-
q u i a causé des d o m m a g e s d o i t aussi y remédier, par sistant aux maladies. Il est également i n d u b i t a b l e q u e
contrer les effets n o n désirés d ' u n t r a i t e m e n t à la cor- c h r o n i q u e s - s u r t o u t dans le cas d ' a f f e c t i o n s psychoso-
223
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
L'injection de nosodes dans le cadre d ' u n e telle théra- existe des gaines p o u r les bras, les j a m b e s , le bassin o u
pie est à déconseiller (voir p. 2 3 5 ) . p o u r le corps entier. Pour des raisons d'hygiène, il est
souhaitable d'utiliser u n e feuille personnelle pour
c h a q u e p a t i e n t . Après le t r a i t e m e n t , celle-ci d o i t être
séchée et contrôlée d u p o i n t de v u e de l'étanchéitè
Le traitement
p o u r être utilisée au m a x i m u m cinq fois.
Insufflation sous-cutanée de CO2 : le gaz est injecté.
au dioxyde de carbone
— Traitement
224
naires et des organes génitaux, douleurs menstruelles autre t r a i t e m e n t par injection, il est accompagné de
et liées à la ménopause, stress, trouble s psychiques e t d o u l e u r et d'effets secondaires possibles. L'utilité ne
sexuels, cosmétique et gérontologie, a u g m e n t a t i o n de c o m p e n s e pas le risque.
la vitalité e t "méthode de d o p a g e favorable à la santé
p o u r les sportifs de h a u t n i v e a u " .
Insufflation de CO2 : les mêmes indications s'appli-
q u e n t à ce t r a i t e m e n t , mais cette t e c h n i q u e d e t r a i t e -
m e n t serait en o u t r e indiquée en cas d e m a u x de tête,
d'arthrose, d ' a s t h m e b r o n c h i q u e , d'eczéma, d e névro-
d e r m i t e , d'acné et de trouble s de l'ouïe et de l'équi-
libre.
Limites de l'application
En cas de maladies graves e t chroniques d u cœur, des
reins, des p o u m o n s et d u métabolisme, e n cas d'affec-
t i o n s cutanées aiguës, d'affections fiévreuses graves, —Conseil
de maladies infectieuses e t en cas d ' h y p e r t e n s i o n , le
Le t r a i t e m e n t o u v e r t p e u t être conseillé p o u r les m a l a -
t r a i t e m e n t au CO2 ne p e u t être appliqué.
dies reprises sous le chapitre " I n d i c a t i o n s " . Le t r a i t e -
Les injections de CO2 ne p e u v e nt en a u c u n cas pé-
m e n t fermé p e u t être conseillé u n i q u e m e n t p o u r les
nétrer les vaisseaux sanguins.
mêmes applications.
L'insufflation de CO2 est à déconseiller.
Risques
225
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
Dans le cas des lasers à basse puissance (ou l o w - p o w e r de plaies, de l'eczéma et de brûlures, elle éviterait la
en rayons laser par l'appor t d'énergie électrique o u g u i n e et inhiberait les infections. La lumière laser élimi-
c h i m i q u e . Le laser à basse puissance d o n n e une l u - nerait aussi les i n f e c t i o n s de la cavité buccale et des si-
mière c o n t i n u e " r o u g e " avec u n e l o n g u e u r d ' o n d e de nus. La lumière laser aurait un e f f e t antibactérien et
corps douloureuses o u les zones réflexes (voir p. 72) • Les fabricants d'appareils f o n t la publicité de n o m -
c o r r e s p o n d a n t aux parties malades s o n t traitées en s u - breuses possibilités d ' a p p l i c a t i o n s . Mais il n'y a pas de
perficie par des rayons laser p e n d a n t quelques m i - preuves convaincantes p o u r les effets supposés. Il a été
226
0
La magnéto-
thérapie
démontré q u e la lumière laser n'a pas d ' e f f e t en cas h y p n o t i q u e le "magnétismeanimal". Le " m e s m e r i s m e "
d'ulcères aux j a m b e s , d'acné o u d e glandes sébacées trouva beaucou p d'adeptes dans les cercles occultes.
enflammées. Le laser à basse puissance ne p e u t reven- En 1869, le premier brevet f u t octroyé pour les traite-
d i q u e r un " e f f e t a n t i r i d e s " . ments d u corps entier à l'aide d'une bobine qui générait
• Il est fait état d e b o n n o m b r e de réussites. Mais à un c h a m p magnétique et, vers le début du 20e siècle, la
c h a q u e fois q u ' u n e laserthérapie à basse puissance o u magnétothérapie f i t son apparition dans la médecine.
à i n f r a r o u g e a été comparée à u n t r a i t e m e n t placebo En 1955 arrivèrent les premières indications q u e les
(voir p. 20) - par e x e m p l e dans le cas d ' u n e épicondy- flux électriques stimulaient la guérison des os et depuis,
lite o u de r h u m a t i s m e des tissus m o u s - les deux m é - de plus en plus d e scientifiques se sont lancés dans les
t h o d e s avaient le même e f f e t . recherches à ce propos. En 1 9 7 4 , MùWfaauer développa
Il est d o n c d o u t e u x q u e les lasers à basse o u une f e r m e t u r e de plaie sans suture avec des aimants au
m o y e n n e puissance aient u n e action spécifique; le t r a i - s t r o n t i u m et au ferrite. Mais la " f e r m e t u r e éclair m a -
t e m e n t p e u t avoir un e f f e t placebo. S'exposer p o u r la gnétique" ne c o n n u t pas de succès et resta sans suite.
même durée à la lumière d u j o u r est plus r e c o m m a n - L'orthopédiste Lechner et le physicien Kraus déve-
dable car celle-ci a l'avantage de c o n t e n i r encore loppèrent dans les années 7 0 u n processus dans lequel
d'autres l o n g u e u r s d ' o n d e . une b o b i n e minuscule (le t r a n s m e t t e u r ) est implantée
à l'endroit d e la f r a c t u r e d e l'os. Si la partie d u corps
concernée est ensuite placée dans u n c h a m p m a g n é-
— Conseil
t i q u e pulsatoire, u n faible c o u r a n t électrique est g é -
Situation actuelle
Les appareils à c h a m p magnétique sont utilisés dans
La magnétothérapie
les hôpitaux, par des médecins établis, par des guéris-
seurs et dans des instituts d e beauté. Ils s o n t même
installés dans les cabinets médicaux e t les maisons d e
repos et donnés en l o c a t i o n .
— Historique
227
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
228
La thérapie
micro-
biologique
Un t r a i t e m e n t par c h a m p magnétique résoudrait les sur le corps o u avec lesquels les thérapeutes passent sur
t r o u b l e s végétatifs, aurait u n e f f e t relaxant e t r e n f o r - les parties d u corps malades servent, dans le meilleur
cerait l'action de t o u t médicament. des cas, c o m m e placebo mais ne p e u v e n t pas v r a i m e n t
Les sièges magnétiques a u r a i e nt u n e influenc e b é - guérir. Des examens cliniques l'ont confirmé : en cas de
néfique sur l'ostéoporose e t les douleur s dorsales. crispation c h r o n i q u e d e la n u q u e et des épaules, les
Limites de l'application t r a i t e m e n t s physiothérapeutiques faisaient beaucoup
d'effets secondaires, mais le risque de négligence d ' u n • Souvent, les données techniques ne sont pas claires.
t r a i t e m e n t indispensable et efficace existe. • Les instructions des fabricants q u a n t à l'utilisation
sont souven t contradictoires.
Les t r a i t e m e n t s au m o y e n d ' a i m a n t s e t de champ s
— Critique
magnétiques ne génèrent a p p a r e m m e n t pas d'effets
• Selon l'état actuel des connaissances scientifiques, néfastes à c o n d i t i o n q u e les t r a i t e m e n t s nécessaires ne
les c h a m p s magnétiques faibles n'exercent pas d ' i n - soient pas omis.
fluence sur les tissus h u m a i n s . Les seuils d ' u n e i n -
f l u e n c e b i o l o g i q u e de c h a m p s magnétiques statiques
— Conseil
et de basse fréquence o u pulsatoires s o n t c o n n u s a p -
p r o x i m a t i v e m e n t ; c'est d'ailleurs la base p o u r la valeur Les t r a i t e m e n t s avec des a i m a n ts e t des c h a m p s m a -
limite de 5 0 Hz/5 milliteslas p o u r la p r o t e c t i o n des t r a - gnétiques ne p e u v e n t pas être conseillés.
vailleurs. Les appareils utilisés a c t u e l l e m e n t à des fins
thérapeutiques a t t e i g n e n t à peine ces seuils.
229
m e n t quel était le rôle des bactéries propres au corps Les partisans de la thérapie s y m b i o t i q u e estiment
p o u r la santé. Les a n t i b i o t i q u e s , q u i s o n t utilisés p o u r q u ' u n e flore intestinale altérée p e u t être la cause mais
c o m b a t t r e les g e r m e s pathogènes, p e u v e n t aussi e n - aussi le symptôme d ' u n e maladie. En cas de " m a u -
d o m m a g e r la f l o r e intestinale o u m ê m e la détruire. vaise" colonisatio n intestinale, il y aurait u n e f o r m a -
Ceci p e u t à son t o u r d o n n e r lieu à des maladies. t i o n plus i m p o r t a n t e de déchets dans l'intestin, et
De la c o m b i n a i s o n de l'idée de vaccination et des ceux-ci se retrouveraient en plus g r a n d e quantité dans
connaissances sur le rôle de la f l o r e intestinale est née le sang.
une nouvelle f o r m e de t r a i t e m e n t , la thérapie s y m b i o - Les partisans d e la thérapie m i c r o b i o l o g i q u e visent
t i q u e . Le principe est le suivant : i n t r o d u i r e certaines cependant l'effet i m m u n o m o d u l a n t des antigènes
bactéries dans le corps p o u r reconstituer ainsi les p r o - qu'ils i n t r o d u i s e n t dans le corps et auxquels le système
portions "normales" entre les différentes bactéries i m m u n i t a i r e d o i t réagir.
dans la flore intestinale.
230
La thérapie
micro-
biologique
de frottis de la gorge, d u fluide vaginal o u d u pus d u p a - suite à u n e colonisatio n intestinale par d e "mau-
tient (voir remèdes autologues p. 190). vaises" bactéries. Les déchets se r e t r o u v e n t dans le
sang et j o u e n t un rôle dans les maladies.
Si les p r o d u i t s à base de bactéries sont utilisés en
— Examen et traitement
t a n t q u e thérapie m i c r o b i o l o g i q u e , ils p o u r r a i e n t sti-
La c o n d i t i o n q u e les représentants d e la thérapie s y m - m u l e r le système i m m u n i t a i r e et ainsi c o n t r i b u e r à la
b i o t i q u e p o s e n t p o u r u n t r a i t e m e n t aux m i c r o - o r g a - défense c o n t r e les infections et à la guérison des m a l a -
nismes est une "dysbactérie" diagnostiquée. Ce dies (voir p. 3 3 ) . Une c o l o n i s a t i o n complémentaire de
t e r m e signifie q u e les " b o n n e s bactéries" sont a b - l'intestin à l'aide des bactéries souhaitées est dans ce
sentes d e la c o l o n i e intestinale o u n o n présentes dans cas précis un e f f e t secondaire.
la " b o n n e " p r o p o r t i o n . Pour faire le c o n s t a t d e cet
état, il s u f f i t aux thérapeutes de connaître l'anamnèse
— Indications
d u m a l a de et la d e s c r i p t i o n des plaintes. Une analyse
des selles ne leur paraît pas nécessaire. Si celle-ci est Les thérapeutes considèrent q u e la thérapie m i c r o b i o -
t o u t e f o i s effectuée, elle d o n n e lieu a des conseils dié- l o g i q u e est efficace et inoffensive. En ce q u i concerne
tétiques. les indications, ils m e n t i o n n e n t les maladies infec-
Pour le t r a i t e m e n t , o n travaille selon u n schéma de tieuses récidivantes o u chroniques, s u r t o u t des voies
base : d ' a b o r d une a c c o u t u m a n c e à l'aide d ' u n e p r e - respiratoires et urinaires, les infections q u i ne réagissent
mière sorte de g o u t t e s , ensuite des préparations à pas aux a n t i b i o t i q u e s, les affections gastriques, intesti-
base de coques vivants (bactéries intestinales) sous nales, hépatiques et biliaires, les allergies, les maladies
f o r m e d ' u n e deuxième sorte de g o u t t e s , plus tard suit de la peau, le r h u m a t i s m e au sens le plus large, le t r a i -
la troisième sorte, u n e préparation c o n t e n a n t des Es- t e m e n t d ' a c c o m p a g n e m e n t en cas de cancer.
cherichia co//vivants (bactéries intestinales). Ce large spectre d'indication s d o n t les adeptes f o n t
Ce schéma est exécuté en f o n c t i o n de la natur e et m e n t i o n p o u r la thérapie, ne paraît pas t r o u v e r d e f o n -
de la gravité de la maladie. d e m e n t s aux yeux des microbiologistes expérimentés.
Les autovaccins de la thérapie m i c r o b i o l o g i q u e s o n t Des études, f o r t e s d'un e reconnaissance scienti-
appliqués après le constat par le médecin d'un e affec - f i q u e , c o n f i r m e n t l'efficacité d ' u n tel t r a i t e m e n t en cas
t i o n c h r o n i q u e q u i a p p a r e m m e n t résiste à la thérapie d ' i n f e c t i o n s des amygdales récidivantes, de rhinites et
et après la décision d e passer à u n t r a i t e m e n t m i c r o - de sinusites.
b i o l o g i q u e . A u laboratoire où l'on prépare le p r o d u i t à Pour t o u t e s les autres indications, la thérapie m i c r o -
injecter, o n examin e le matériel envoyé q u a n t aux bac- b i o l o g i q u e p e u t faire f o n c t i o n d e stimulothérapie as-
téries et autres germes. pécifique, car les réussites s o n t basées sur des expé-
Les autovaccins s o n t injectés de manière sous-cuta- riences individuelles et n ' o n t pas o u presque pas été
née en c o n c e n t r a t i o n s graduelles. démontrées s c i e n t i f i q u e m e n t .
Le t r a i t e m e n t s'étend sur au moins quelques se-
maines; en cas d e maladies graves, il p e u t p r e n d r e des
Risques
mois voire m ê m e des années. Il est i m p o r t a n t q u e le
t r a i t e m e n t soit appliqué de manière conséquente. Une injection de préparation à base de bactéries c o m -
p o r t e en t o u t cas des risques : plus le p a t i e n t est sen-
sible, plus le risque est g r a n d .
— Explication de l'action
Les effets secondaires varient de légères rougeurs
Dans l'ancienne c o n c e p t i o n de la thérapie s y m b i o - cutanées au p o i n t d ' i n j e c t i on j u s q u ' a u choc anaphy-
t i q u e , o n supposait q u ' i l y avait plus de déchets formés lactique fatal.
231
Méthodes
:hérapeutiques
non
jnventionnelles
— Critique — Conseil
• Dans l ' a r g u m e n t a t i o n des adeptes, l'ancienne idée La thérapie microbiologique est uniquement à
sur les " b o n n e s p r o p o r t i o n s d e bactéries" dans l'intes- conseiller en cas d'infection s des amygdales récidi-
t i n est reliée à " l ' i m m u n o s t i m u l a t i o n " , la nouvelle ex- vantes, d e rhinites e t d e sinusites.
plication d e l'action. Le t r a i t e m e n t par injection est à déconseiller.
• " L ' a u t o - i n t o x i c a t i o n " par "dysbactérie" n'est pas
une théorie démontrée.
• Il n'existe aucun e référence p o u r la thèse v o u l a n t
qu'une "mauvaise" c o l o n i s a t i on intestinale influence
l ' a p p a r i t i o n d'allergies.
La thérapie neurale
• La majeure partie des bactéries ingérées sont tuées
par le suc gastrique. Il n'est d o n c pas certain q u e le selon Huneke
reste colonise l'intestin.
• La quantité d e bactéries i n t r o d u i t e dans le corps
en t a n t q u e médicament est i n c r o y a b l e m e n t p e t i t e — Historique
• Les g e r m e s pris o r a l e m e n t stimulent certaine- veau type de thérapie contre les "troubles à distance".
232
La thérapie
neurale selon
Huneke
233
Méthodes
thérapeutiques
non
onventionnelles
Formation du tliérapeute
— Indications
L'association internationale de thérapie neurale a déve-
loppé des normes de f o r m a t i o n p o u r assurer la sécurité Les thérapeutes n e u r a ux selon H u n e k e se prévalent d u
de la t e c h n i q u e et organise des cours de p e r f e c t i o n n e - fait q u e leur méthode p e u t guérir plus d e 3 0 0 maux,
m e n t q u i sont couronnés par la remise d ' u n diplôme. de la fausse couch e jusqu'à l'ulcère duodénal. Elle se-
rait efficace en cas de plaintes vagues et f o n c t i o n n e l l e s
et de t r o u b l e s de la circulation s a n g u i n e .
— Explication de l'action
Dans la médecine c o n v e n t i o n n e l l e , la thérapie n e u -
Les thérapeutes neuraux o f f r e n t différents modèles rale est p r i n c i p a l e m e n t appliquée en cas de d o u l e u r de
d'explication p o u r leur méthode : l'appareil l o c o m o t e u r et de r h u m a t i s m e des tissus
• H u n e k e lui-même était convaincu q u e ce n'était ni m o u s . Elle connaît d u succès en cas de névralgies et de
la substance active d ' u n remède injecté ni son action divers m a u x de tête. Elle p e u t c o n t r i b u e r à d i m i n u e r le
analgésique q u i déterminaient l'effet de la thérapie besoin d'analgésiques.
neurale, mais q u e l'action était créée par la piqûre Limites de l'application
même, c o m m e dans l ' a c u p u n c t u r e . • La thérapie neurale ne p e u t pas être utilisée en cas
• Une théorie plus récente (selon Dosch) prétend q u e de t r o u b l e s d e la c o a g u l a t i o n o u p e n d a n t la période d e
les cellules malades, contrairement aux cellules saines, prise d ' a n t i c o a g u l a n t s , en cas d ' i n f e c t i o n au p o i n t
o n t une charge zéro. La procaïne les rechargerait à d ' i n j e c t i o n , d'ulcères gastriques et chez les personnes
2 8 0 millivolts et normaliserait ainsi le " f l u x d ' i n f o r m a t i o n allergiques aux p r o d u i t s utilisés.
pathogène" dans le liquide e n r o b a n t toutes les cellules. • En cas d'injections répétitives, il est indiqué d ' o b -
Conséquence : le végétatif serait à nouveau en équilibre. server u n intervalle de plusieurs j o u r s entre les t r a i t e -
La médecine explique la réussite d u t r a i t e m e n t a n t i - m e n t s . Chez les e n f a n t s, o n ne p e u t pas faire d'injec-
d o u l e u r par le blocage de la c o n d u c t i o n de la d o u l e u r : t i o n dans le n o m b r i l .
c h a q u e d o u l e u r est d ' a b o r d envoyée à la moelle épi-
nière et ensuite au cerveau. Dans la moelle épinière, la
—Risques
sensation de d o u l e u r active les voies nerveuses d o n t la
s t i m u l a t i o n d o n n e lieu à des crispations musculaires et • Les p o i n ts d ' i n j e c t i on p e u v e n t suppurer.
d'autres qui irritent les centres végétatifs. Cela d i m i - • B e a u c o u p de personnes o n t des réactions d ' h y p e r -
nue le seuil d o u l o u r e u x et renforce la d o u l e u r o r i g i - sensibilité aux anesthésiques locaux. Pour elles, il y a
nale. En plus, la sensation de d o u l e u r dans le cerveau risque de vertige, de nausée et de collapsus. C'est
est souvent associée à une illusion. Sur le cortex céré- p o u r q u o i le médecin d o i t tester la tolérance avant le
bral, la peau en t a n t q u ' o r g a n e sensoriel principal est t r a i t e m e n t en faisant u n essai sur la p e a u .
234
Les nosodes
• Quand les médicaments sont injectés de manière erro- d ' u n " f o y e r p a t h o g è n e " . Mais il paraît q u e des réac-
née, il peut y avoir des effets secondaires considérables. Si tions négatives n'excluent pas n o n plus les foyers. Jus-
le thérapeute pique par erreur dans un vaisseau sanguin, qu'à présent, il n'a pas été défini clairement ce q u e
ceci peut engendrer des troubles de la circulation, des s o n t e x a c t e m e n t u n foyer o u u n c h a m p p e r t u r b a t e u r
troubles d u rythme cardiaque et même u n arrêt car- et quelles maladies ils p e u v e n t engendrer.
diaque. Cette technique doit être appliquée par un m é - • En dépit d u fait q u e la thérapie neurale selon H u -
decin formé et peut u n i q u e m e n t être réalisée dans des neke soit f o r t e m e n t répandue, son action n'a presque
endroits équipés d u matériel nécessaire en cas d'urgence. pas été étudiée. En t a n t q u e méthode médicale, elle
• La t e c h n i q u e dangereuse d e la piqûre p r o f o n d e a n'a pas été r e c o n n u e . En t a n t "qu'anesthésie locale
maintes fois été suivie d'incidents c o m m e des saigne- thérapeutique" p o u r traiter des douleurs musculaires
ments, des lésions organiques e t des paralysies. et articulaires c h r o n i q u e s , la thérapie neurale est utile
Quelques décès o n t également été rapportés. et elle a gagné sa place au sein d e la médecine.
Critique — Conseil
• La critique émise par les médecins c o n c e r n e aussi la t i o n sans devoir subir u n e maladie pénible.
235
Méthodes
thérapeutiques
non
onventionnelles
236
Les nosodes
rhumatismales i n f l a m m a t o i r e s et d'allergies. On signale p. 176) car, dans le cas des nosodes, l'effet sur des per-
de très bons résultats lors de t r a i t e m e n t d'enfants. sonnes saines a à peine été examiné.
237
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
Les vertus préventives des nosodes ne p e u v e n t évi- serait plus capable d e les reconnaître c o m m e "étran-
ter u n e c o n t a m i n a t i o n par la malaria : quelques cas d e gers" et ne réagirait plus aux injections par une allergie.
maladie o n t été rapportés. Situation actuelle
• L'électroacupuncture selon Voll n'est pas u n m o y e n Les t r a i t e m e n t s à base de cellules fraîches et les autres
adéquat p o u r sélectionner les " b o n s " médicaments" méthodes organothérapeutiques s o n t t o u j o u r s a p p l i -
(voir p. 2 8 2 ) ni p o u r prouver l'efficacité des nosodes. qués a u j o u r d ' h u i . Des médecins e t des guérisseurs i n -
• L'injection d e nosodes n'est guère plus q u ' u n e sti- j e c t e n t encore t o u j o u r s des extraits d'organes. Il existe
mulothérapie aspécifique (voir p. 30). c e p e n d a n t aussi b e a u c o u p d e p r o d u i t s à prendre o r a -
l e m e n t , à inhaler e t à frictionner.
L'organothérapie
p e u v e n t exclure les réactions aux protéines étrangères.
Les services d e santé d e divers pays occidentau x
n'autorisent pas les procédés organothérapeutiques.
• U n e protéine étrangère injectée p e u t engendrer
— Historique
des réactions allergiques. Elles se m a n i f e s t e n t sous la
L'organothérapie, le t r a i t e m e n t par cellules fraîches, la f o r m e d ' u n e rougeur, de prurit au p o i n t d ' i n j e c t i o n , d e
thérapie cellulaire, la thérapie cytoplasmique, la THX, le p r u r i t d u corps entier, de ganglions l y m p h a t i q u e s g o n -
t r a i t e m e n t par extraits de t h y m u s , la thérapie de Theu- flés et de fièvre o u même d ' u n choc a n a p h y l a c t i q u e f a -
rer, la cure de W i e d e m a n n , la sérothérapie sont toutes tal. Ce genre d e réactions p e u v e n t
des thérapies où l'on injecte aux personnes des produits
fabriqués à base de tissus o u d'organes d'animaux.
En 1 9 3 1 , le chirurgien suisse Paul Niehans (1882-
1971) lança le t r a i t e m e n t à base de cellules fraîches, où
l'on injectait aux personnes d u tissu déjeunes animaux .
Les indications étaient nombreuses. Surtout l'aspect
" r a j e u n i s s e m e n t " poussa de nombreuses personnalités
du m o n d e p o l i t i q u e et des médias à se s o u m e t t r e à une
cure d e cellules fraîches. En 1 9 5 5 , 8 0 incidents graves
étaient à regretter, d o n t 3 0 à l'issue fatale.
• Sur base des risques mentionnés, l'injection de pré- Ils p a r t e n t de l'idée q u e l'organisme enrichit néces-
parations à base d'organes ne p e u t être considérée sairement de ces éléments de cellules l'organe q u i cor-
c o m m e u n e stimulothérapie aspécifique a n o d i n e . respond à l'organe d u donneur. Des extraits de tissu
• En cas d ' a s t h m e , l'organothérapie, ses réactions a l - hépatique iront d o n c nécessairement au foie. Plus l'or-
lergiques possibles et son risque d ' i n f e c t i o n sont p o - g a n e h u m a i n serait altéré, plus il serait enrichi.
t e n t i e l l e m e n t dangereux .
• Considéré g l o b a l e m e n t , le risque n'est pas c o m -
— Procédé
pensé par l'utilité n o n prouvée.
Pour leurs préparations de cellules fraîches, les théra-
peutes o n t leur p r o p r e cheptel . Ils a b a t t e n t les femelles
— Conseil
pleines et préparent les p r o d u i t s injectables à base des
Les différents procédés organothérapeutiques sont t o - tissus des fœtus. Ces p r o d u i t s ne p e u v e n t être débar-
t a l e m e n t à déconseiller. rassés de leur germes.
Toute préparation injectable est considérée c o m m e
médicament et, à ce titre, d o i t faire la preuve de son
innocuité et de son activité thérapeutique, au m o y e n
d ' u n dossier d ' e n r e g i s t r e m e n t très c o m p l e t .
—Traitement
239
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
— Risques
240
La thérapie
de Theurer
241
Méthodes
:hérapeutiques
non
onventionnelles
• Une étude a prouvé q u e les quantités de p r o d u i t La g l a n d e est située derrière le m a n u b r i u m costal et est
dans les préparations " n e y " p e u v e n t varier. Un e f f e t f o r t e m e n t développée chez l'enfant u n i q u e m e n t . La
c o n s t a n t n'est d o n c pas possible. mémoire des lymphocytes-T assure c e p e n d a n t que
• La taille des particules d'extraits q u i restent dans la t o u t ce q u i a été " a p p r i s " par le passé p e u t à t o u t m o -
préparation après le procédé de p r o d u c t i o n est de plus m e n t être réactivé, même sans t h y m u s actif c o m p l e t .
en plus petite conformément aux dispositions légales, La régression d u t h y m u s a convaincu les théra-
et ceci n'aurait a u c u n e influence sur l'action. peutes q u e l ' h o m m e ne serait destiné à vivre q u e j u s -
• La c o m m i s s i o n d'étude d u ministère a l l e m a n d de la qu'à l'âge de 4 0 ans e n v i r o n . Si l'on désire a t t e i n d r e
santé p u b l i q u e n'a p u c o n f i r m e r les prétendus succès sans problèmes le d o u b l e de cet âge, des extraits d e
d u t r a i t e m e n t dans le s y n d r o m e de D o w n . Pour le c a n - t h y m u s d e v r o n t être administrés p o u r stimuler, réguler
cer, l'action n'est pas n o n plus prouvée. et stabiliser le système i m m u n i t a i r e .
— Indications
— Concept et explication de l'action
Les extraits de t h y m u s seraient bons p o u r à peu près
Le t h y m u s est u n o r g a n e i m p o r t a n t au sein d u système t o u t : p o u r l'arthrose, la p o l y a r t h h t e c h r o n i q u e , les
i m m u n i t a i r e (voir p. 3 3 ) . Une espèce de g l o b u l e blanc, troubles des f o n c t i o n s cellulaires dus à un manque
les lymphocytes-T, sont "formés" à leur tâche i m m u - d'enzymes et p o u r a c c o m p a g n e r le t r a i t e m e n t de c a n -
n o l o g i q u e dans le t h y m u s . Les protéines ("facteur s cers de t o u t e nature. L'effet se f e r a i t sentir à partir de
t h y m i q u e s " ) y j o u e n t u n rôle i m p o r t a n t . la première o u deuxième semaine d e t r a i t e m e n t .
242
La cure de
Wiedemann
— Historique
— Risques
Vers le début d u 2 0 e siècle, le biologiste russe Metsjni-
Voir aussi organothérapie p. 2 3 8 . kov ( 1 8 5 5 - 1 9 1 6 ) t e n t a de développer u n sérum ca-
• Des infections bactériennes o n t déjà été constatées pable de stimule r les phagocytes, "cellules man-
après l'injection de THX. geuses" d u corps. Il espérait ainsi obtenir une
• Des réactions allergiques sont possibles : rougeur, meilleure résistance aux maladies, puisque ces cellules
g o n f l e m e n t e t prurit au p o i n t d ' i n j e c t i o n , mais égale- a b s o r b e n t et digèrent, entre autres, des agents p a t h o -
m e n t g o n f l e m e n t des g a n g l i o n s l y m p h a t i q u e s de t o u t gènes.
le corps e t fièvre. Des évolutions plus graves j u s q u ' a u Un certain e o g o m o / e f z ( 1 8 8 1 - 1 9 4 6 ) reprit l'idée. Il
choc a n a p h y l a c t i q ue s o n t constatées. Un cas de décès développa un sérum q u i p o r t e son n o m et q u i est ac-
après injection d'extrait d e t h y m u s été rapporté. t u e l l e m e n t c o n n u sous le n o m de R.A.S., u n sérum qui
active le système réticulo-endothélial. Ce système
(S.R.E.) est riche en phagocytes (voir p. 3 3 ) .
— Critique
L'appellation "cure de Wiedemann" vient d u méde-
Le t r a i t e m e n t à base d e t h y m u s est controversé sur le cin q u i introduisit cette t e c h n i q u e en A l l e m a g n e dans
plan scientifique . les années 5 0 . Sous f o r m e de cure, les sérums sont c o m -
• Il n'y a pas de preuve de l'action q u i réponde aux binés à divers autres traitements naturels alternatifs.
n o r m e s scientifiques.
• Des h o r m o n e s de t h y m u s isolées s t i m u l e n t le sys-
— Concept et explication de l'action
tème i m m u n i t a i r e de façon p r o b a n t e . Pour les diffé-
rentes préparations d ' o r g a n e s t h y m i q u e s , cette preuve Les thérapeutes considèrent ces sérums organiques
n'est c e p e n d a n t pas f o u r n i e . c o m m e des thérapies d e s t i m u l a t i o n e t de conversion .
• Les conditions de production n'étant pas Ils sont d'avis q u e les anticorps p r o d u i t s par u n lapin,
constantes, o n p e u t s'attendre à ce q u e la c o m p o s i t i o n que l'on injecte ensuite dans le sang d u p a t i e n t , se d i -
et l'effet éventuel varient également. Ceci n'a c e p e n - rigent vers les organes d o n t le tissu a constitué la base
d a n t pas encore été examiné et prouvé à ce jour. p o u r la p r o d u c t i o n d u remède (voir plus loin). Ils en sti-
• Le hsque possible engendré par le t r a i t e m e n t à m u l e r a i e n t ensuite le f o n c t i o n n e m e n t .
base d'extraits de t h y m u s n'est pas compensé par l ' u t i -
lité n o n prouvée.
— Procédé
243
Méthodes
thérapeutiques
non
lonventionnelles
— Risques
— Critique
Le t r a i t e m e n t à base de sérums o r g a n i q u e s ne j o u i t
pas de la reconnaissance scientifique générale.
• L'efficacité des remèdes p o u r certaines maladies
n'est pas prouvée.
• Les anticorps injectés ne se d i r i g e n t pas de façon c i -
blée vers certains organes.
• La s t i m u l a t i o n d u système i m m u n i t a i r e p e u t se faire
de nombreuses façons (voir p. 3 3 ) . Il est inutile de cou-
hr p o u r cela le risque de se faire injecter des protéines
étrangères. Le risque possible entraîné par la cure de
times d'accidents. On les injecte à des lapins q u i v o n t
W i e d e m a n n n'est pas compensé par son efficacité n o n
ensuite p r o d u i r e des anticorps c o n t r e les protéines h u -
prouvée.
maines. Les sérums d e lapins et leurs a n t i c o r ps servent
alors à la f a b r i c a t i o n de sérums o r g a n i q u e s (ampoules
de R.A.S., c o m b i n a i s o n s o r g a n i q u e s ). — Conseil
La cure de W i e d e m a n n est f o n d a m e n t a l e m e n t à d é -
— Traitement conseiller.
244
La médecine
ortho-
moléculaire
t i q u e consiste à a d m i n i s t r er des substances déjà pré- Selon les adeptes de la médecine orthomoléculaire, ce
sentes dans le corps e t dans l ' a l i m e n t a t i o n . Ces s u b - m a n q u e de sucre serait dû à u n m a n q u e de v i t a m i n e B
stances sont c e p e n d a n t données à des doses q u i d é - o u au f a i t q u e la personne soit occupée à des activités
passent l a r g e m e n t les besoins habituels d u corps. qu'elle déteste o u q u i l'ennuient . L'hypoglycémie
La méthode f u t développée aux États-Unis. Son re - p o u r r a i t , entre autres, p r o v o q u e r l'épilepsie e t les psy-
présentant le plus illustre est Linus Pauling (1901- choses et entraîner la délinquance juvénile.
245
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
Acide panthothénique 8 mg
Pauling conseillait à t o u t le m o n d e de faire ce qu'il f a i -
sait t o u s les j o u r s : avaler 12 g de v i t a m i n e C, 1,6 g de Vit. C (acide ascorbique) 60 mg
v i t a m i n e E et 15 m g de v i t a m i n e A. 5 microgrammes
Vit. D (calciférol)
Les adeptes de cette médecine ne s o n t pas d'accord
Vit. E (tocoférol) 10 mg
avec cette f o r m e d'automédication. Ils v e u l e n t d ' a b o r d
constater un m a n q u e "d'éléments n u t r i t i f s " par le
biais d'analyses de sang, d ' u r i n e , de selles, de salive, soins seraient supérieurs. Pour certaines maladies v i -
de sueur et/ou de cheveux (voir analyse minérale c a p i l - rales, ces besoins augmenteraient même jusqu'à
laire p. 2 8 5 ) . 2 0 0 g de v i t a m i n e C par jour. Les quantités nécessaires
Une autre f o r m e de test est le profil glycémique à chacun seraient déterminées par la tolérance intesti-
p e n d a n t u n certain n o m b r e d'heures q u i p e r m e t t r a i t nale : o n en p r e n d j u s q u ' a u m o m e n t où apparaît u n e
de détecter l'hypoglycémie. certaine a c t i o n laxative q u i n'est pas ressentie c o m m e
Le dosage des substances considérées c o m m e défi- t r o p dérangeante.
citaires est fixé par le médecin p o u r c h a q u e p a t i e n t i n - Sur base des connaissances scientifiques actuelles, ces
dividuel. Pour la v i t a m i n e C, o n prescrit par e x e m p l e quantités de vitamines suffisent. Une " m a r g e de sécu-
ceci : la dose généralement tolérée par u n e personn e rité" y a déjà été intégrée p o u r couvrir u n besoin accru
saine se situe e n t r e 4 et 15 g , en cas d e maladie les be- momentané.
246
La médecine
ortho-
moléculaire
247
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
248
Massage
pétéchial
et régénération
matricielle
Thérapie de régénération matricielle (MRT) : le c o n c e p t ventre, les grandes articulations, les cuisses e t les bras
est basé sur la théorie d e la matrice selon Pischinger p e u v e n t aussi être traités. A u début s u r t o u t , le mas-
Elle déclare q u e le tissu matriciel q u i r e m p l i t l'espace sage par succion est très d o u l o u r e u x ; les bandes d e
entre les cellules o r g a n i q u e s n o u r r i t les cellules, les d é - peau traitée sont au départ f o r t e m e n t hémorragiques.
barrasse de leurs déchets e t absorbe les " s c o r i e s " . Ces Le t r a i t e m e n t dure environ 2 0 m i n u t e s e t est répété
résidus e t les c h a n g e m e n t s d e tension électrique d e la six fois, avec u n intervalle d ' u n e semaine à c h a q u e
matrice e n g e n d r e r a i e n t des maladies chroniques. La fois. Le f a b r i c a n t de l'appareil signale c o m m e avantage
MRT ajoute à ces idées le c o n c e p t de thérapie par b i o - le f a i t qu'il p e u t être utilisé par d u personnel auxiliaire.
résonance q u i a f f i r m e q u e les "schémas de fréquences
p a t h o l o g i q u e s " et " l ' i n f o r m a t i o n des t o x i n e s " p e r t u r -
— Indications
b e n t le c o u r a n t d ' i n f o r m a t i o n dans le tissu, g u i d e n t le
tissu matnciel d e façon erronée, ce q u i p o u r r a i t m e n e r Le massage par succion serait s u r t o u t utile e n cas d e
à des troubles d u système nerveux et h o r m o n a l . Ces v i - douleurs n o n i n f l a m m a t o i r e s , s u r t o u t au niveau d u
brations pathogènes p o u r r a i e n t être inversées ( d ' u n dos, d e la tête e t d u ventre, mais également en cas d e
t o u r c o m p l e t d e 180°) par l'appareil d e t r a i t e m e n t et plaintes f o n c t i o n n e l l e s o r g a n i q u e s .
les rendre à l'organisme afin d e les effacer. Le c o u r a n t La MRT serait par c o n t r e efficace p o u r t o u t e s les a l -
c o n t i n u utilisé en sus inverserait le pôle électrique d u lergies e t les maladies chroniques, les a f f e c t i o n s c u t a -
tissu matriciel r e n d a n t ainsi a u corps sa p r o p r e faculté nées e t la faiblesse d u tissu c o n j o n c t i f , l ' i n t o x i c a t i o n ,
de régulation. les atteintes virales, les dépressions, l'immunité dépri-
Ceci renouvellerait également le sang, s t i m u l e r a i t le mée e t même le cancer.
système i m m u n i t a i r e et pousserait le système l y m p h a - Limites de l'application
t i q u e à évacuer les substances toxiques. On n e p e u t traiter par MRT p e n d a n t la grossesse, lors
d ' i n f e c t i o n s accompagnées d e fièvre, d'insuffisance
rénale e t hépatique, d ' a f f e c t i o n s cutanées aiguës, d e
— Procédé
t r o u b l e s d e la c o a g u l a t i o n , d e t r o u b l e d u r y t h m e car-
L ' e m b o u t thérapeutique d e l'appareil d e massage est d i a q u e , d'épuisement i m p o r t a n t , d e psychose e t lors
composé d ' u n e électrode-ventouse e t d e deux r o u - de présence dans le corps d ' i m p l a n t s électroniques.
leaux. L'un est u n e électrode q u i t r a n s m e t u n c o u r a n t
c o n t i n u ( d o n t le pôle p e u t être inversé) d ' u n volt,
— Risques
l'autre est destiné à la thérapie par biorésonance (voir
p. 2 7 7 ) . • Le massage par succion p e u t occasionner des d é -
gâts lorsqu'il est effectué par d u personnel n o n q u a l i -
fié incapable de reconnaître les limites de l ' a p p l i c a t i o n ,
—Traitement
par exempl e les t r o u b l e s d e la c o a g u l a t i o n .
Lors d u t r a i t e m e n t , le p a t i e n t est couché sur le ventre • La M R T entraîne le risque d'omission d e mesures
et est raccordé à q u a t r e électrodes placées sur les d i a g n o s t i q u e s e t thérapeutiques i m p o r t a n t e s .
mains et les pieds; l'électrode p o u r le c o u r a n t c o n t i n u
est placée sur le ventre.
— Critique
L'embout est d ' a b o r d l e n t e m e n t glissé en lignes
droites sur la moitié d r o i t e d u corps, ensuite sur la m o i - Massage pétéchial par succion
tié g a u c he e t f i n a l e m e n t sur la c o l o n n e vertébrale. Les • L'idée d'extraire des substances t o x i q u e s d u corps
organes internes seraient a t t e i n ts par le biais des seg- est dépassée. Le massage par succion est u n e s t i m u l o -
m e n t s cutanés correspondants . Selon les plaintes, le thérapie aspécifique.
249
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
contraire aux lois d e la physique (voir p. 2 7 7 ) . que constater des " s i t u a t i o n s énergétiques".
• Il n'y a pas de d o c u m e n t a t i o n sur l'effet présumé; la Le thérapeute, plongé dans une profonde concentra-
liste d ' a p p l i c a t i o n s n'est pas fondée. tion, pose les mains sur le front d u patient pendant dix
minutes environ. Selon u n rituel déterminé, il passe e n -
• Le risque est plus i m p o r t a n t q u e l'utilité.
suite aux autres zones d u corps, convaincu de pouvoir y
puiser et transmettre l'énergie cosmique. Selon l'affection
constatée, les mains sont aussi posées sur des zones dé-
— Conseil
terminées d u corps : sur les oreilles en cas de rhinite, d e
250
Le rolfing
La base d u t r a i t e m e n t est le c o n c e p t q u e c h a q u e
• Le c o n c e p t de la force universelle est pure spécula-
c h a n g e m e n t dans u n e zone d u corps entraîne immé-
t i o n : il mélange de manière intolérable et irrationnelle
d i a t e m e n t u n e a d a p t a t i o n d u reste d u corps. Il suffit
des c o n c e p t i o ns religieuses et occultes au concept
q u ' u n s e g m e n t sorte de l ' a l i g n e m e n t suite à u n e solli-
d'énergie physique.
c i t a t i o n p o u r entraîner le déplacement p e r m a n e n t de
• Il n'y a pas de d o c u m e n t a t i o n sérieuse sur l'effet
t o u t e s les parties individuelles d u corps - la tête, les
avancé. Un e f f e t salutaire est possible grâce à l'état de
épaules, les j a m b e s , les pieds - l'un par r a p p o r t à
p r o f o n d e relaxation p e n d a n t l ' i m p o s i t i o n des mains et
l'autre et par r a p p o r t à l'axe vertical d u corps.
à l'attente religieuse d u p a t i e n t .
En i n t e r v e n a n t de façon i m p o r t a n t e dans la struc -
• Recourir au reiki dans des situations où la vie est en
ture des muscles et des t e n d o n s , le rolfin g v e u t recti-
d a n g e r est une f o r m e de négligence.
fier la mauvaise position et guérir aussi bien le fascia
• Le t r a i t e m e n t à distance d o i t être considéré c o m m e
que le tissu c o n j o n c t i f : de nouvelles structures plus
une escroquerie.
économiques et harmonieuses se c o n s t i t u e r a i e n t, le
• La f o r m a t i o n est exagérément chère.
corps se rétablirait dans l'axe vertical et regagnerait
son m a i n t i e n naturel et sa mobilité sans entraves. Ceci
— Conseil serait encore possible même à u n âge avancé.
— Examen et traitement
251
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
leur d u traitennent entraîne souvent les pleurs. Ceci libé- • C e t t e t e c h n i q u e risque de lancer des processus psy-
rerait d u fardeau de la vie qui a limité le c o m p o r t e m e n t et chiques q u i p e u v e n t même mener à u n e crise. Les thé-
la position. On ne prévoit cependant pas d'en parler. rapeutes n ' o n t c e p e n d a n t pas les connaissances psy-
Le t r a i t e m e n t dure environ u n e heure et d e m i e . A u chothérapeutiques nécessaires pour la gérer. Des
cours d ' u n e série de 10 séances, le corps entier est t r a - troubles psychiques, tels q u e la c o n f u s i o n o u la déso-
mois plus t a r d .
A la f i n d u t r a i t e m e n t , d e nouvelles p h o t o s révèlent
— Critique
le succès.
• La théorie d'Ida Rolf sur l'adhésion d u tissu q u i e n -
t o u r e les muscles est en désaccord avec les connais -
— Indications
sances médicales.
Le rolfing est conseillé en cas d e mauvaise position et • Il est p e u p r o b a b l e q u e des d o m m a g e s physiques
de plaintes au niveau de la c o l o n n e vertébrale, en cas déjà installés puissent être corrigés par le r o l f i n g .
de phénomènes d'usure des articulations de la hanche • A ce jour, il n'y a pas le m o i n d r e d o c u m e n t o u
et des g e n o u x , d e mauvaise position des pieds e t de la preuve acceptable p e r m e t t a n t d ' a f f i r m e r q u e le rolfing
mâchoire et après des opérations aux disques interver- corrige de façon d u r a b l e les d o m m a g e s engendrés par
tébraux. La t e c h n i q u e serait efficace en cas d e mau x une mauvaise p o s i t i o n . Les références à d'éventuels ef-
de tête c h r o n i q u e s , de t r o u b l e s digestifs et de la m e n s - fets secondaires f o n t également défaut.
t r u a t i o n . Les thérapeutes considèrent le rolfin g c o m m e • Les thérapeutes se basent sur des conceptions occultes
un t r a i t e m e n t " h o l i s t i q u e " q u i améliore la t r a n s f o r m a - c o m m e l'aura (voir p. 187); le "rebalancing" fait partie i n -
t i o n d'énergie au sein d u corps e t procure d e la j o i e d e tégrante des conceptions de la secte Osho-Rajneesh.
vivre e t de l'enthousiasme. • Les techniques de relaxation (voir p. 121) et une kiné-
Limites de l'application sithérapie ciblée sont bien plus recommandables q u e le
Le rolfing ne p e u t être appliqué en cas d'ostéoporose, rolfing tellement invasif et ses techniques apparentées.
de r h u m a t i s m e i n f l a m m a t o i r e , d e m y o p a t h i e s dégéné-
ratives, d e paralysies, d ' a f f e c t i o n s aiguës e t d e mala-
— Conseil
dies psychiatriques.
Ce t r a i t e m e n t ne p e u t être conseillé.
— Risques
niques apparentées ne jouissent pas d e la f o r m a t i o n 18e siècle encore, l'oxygène était utilisé en cas
252
La thérapie
d'oxydation
hématogène
Situation actuelle
Le t r a i t e m e n t d u sang par les U.V. f u t redécouvert en
ex-Allemagne de l'Est et développé dans les instituts
d u bloc de l'Est.
Le HOT et l'appareillage nécessaire f u t perfectionné
à Berlin Est dans les années 7 0 . La thérapie est a c t u e l -
l e m e n t appliquée en A u t r i c h e , en Suisse, aux Pays-Bas,
en France, en Italie et en A l l e m a g n e .
— Concept de base
253
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
Le sang d u p a t i e n t est préparé dans u n appareil, traité t r a i t e m e n t à l'action des rayons UV. D'autres s o n t
p o u r éviter la c o a g u l a t i o n et enrichi d'oxygène. Ceci d'avis q u e les étapes d'oxygénation activées sont les
s o n t passées au travers d ' u n e buse de q u a r t z d e v a nt Pour l'action des rayons UV sur le sang, il existe p l u -
u n e l a m p e à U.V. et exposées à des rayons U.V. d ' u n e sieurs modèles explicatifs scientifiques.
l o n g u e u r d ' o n d e de 2 5 3 , 7 nanomètres, celle-là même
q u i a u n e f f et antibactérien. Le sang est ensuite traité
— Indications
aux U.V. une deuxième fois.
L'appareillage d o i t être réglé à la b o n n e vitesse En Europe de l'Est, la thérapie aux UVB est principale -
p o u r p o m p e r le sang dans le corps. Il d o i t être stérilisé m e n t utilisée en cas de troubles circulatoires et des
après c h a q u e utilisation. L'appareillage à usage u n i q u e plaintes liées à l'âge.
o f f r e plus de p r o t e c t i o n c o n t r e les infections. En Europe de l'Ouest, la liste des indications s'est a l -
longée au cours des 2 0 dernières années et c o m p t e à
présent 62 p a t h o l o g i e s .
— Examen et traitement
254
Le traitement
par perfusion
d'oxygène
— Risques
255
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
— Indications
• P e n d a n t le t r a i t e m e n t , u n e impressio n d e poids
sur la p o i t r i n e , d'envie d e tousser, d e f a t i g u e et d e
— Concept de base
m a u x d e tête se m a n i f e s t e n t généralement, plus r a -
r e m e n t d e la fièvre, u n e détresse respiratoire et des Pour les thérapeutes, l'ozone était u n m o y e n pour
crampes. contrer l'infection et améliorer la circulation c o m m e le
• Le t r a i t e m e n t p e u t p r o v o q u e r u n e e m b o l i e g a - décrivit E. Payr, u n p i o n n i e r d e la méthode : " C e q u e
zeuse dans la m o e l l e épinière, q u i entraîne u n e d o u - l'oxygène veut, l'ozone le p e u t " .
leur e t des paralysies. L o r s q u e l ' e m b o l i e t o u c h e le
cerveau, u n accident vasculaire cérébral est p o s -
— Procédé
sible.
• L'embolie p u l m o n a i r e e t l'aggravation d ' a f f e c t i o ns Grâce à un ozoniseur, l'ozone est p r o d u i t à base d'oxy-
cardiaques sont des conséquences possibles d u t r a i t e - gène e t mélangée à celui-ci. La part d ' o z o n e au sein d u
ment. mélange gazeux est de 4 à 5 volumes p o u r 1 0 0 .
— Critique
256
L' ozono-
thérapie
Le t r a i t e m e n t d o i t être précédé d ' u n exame n médical Injections : les principales indications sont les trouble s
a p p r o f o n d i . Selon le diagnostic, l'ozone est appliqué de la circulation artérielle de t o u s types, les douleurs
de différentes manières. articulaires, le cancer.
Grand traitement de sang autologue : le thérapeute Traitement par sang autologue : en cas d e p r o -
prélève 2 0 0 ml d e sang veineux, traité à l'héparine blèmes généraux de santé et de m a u x dus à l'âge, d ' a l -
c o n t r e la c o a g u l a t i o n et mélangé à l'ozone. Ce sang lergies, d'acné, d e f u r o n c u l o s e , d ' a s t h m e , d e t r o u b l e s
enrichi d ' o z o n e est immédiatement renvoyé dans la d u métabolisme, d e névralgies, d e varices, d'athéro-
veine par u n e p e r f u s i o n . Le t r a i t e m e n t dure environ sclérose, d'herpès, d'hépatite, etc.
15 m i n u t e s et est également appelé dialyse sanguine. Traitement gazeux : p o u r les affections cutanées
Petit traitement de sang autologue : seuls 5 m l de p u r u l e n t e s , les plaies infectées, les affections intesti-
sang sont prélevés, mélangés à l'ozone e t réinjectés. nales, les ulcères.
Traitement gazeux : le thérapeute e n t o u r e les Huile d'olive riche en ozone : en cas de mycoses,
m e m b r e s atteint s d e plaies ouvertes o u d'ulcères d ' u n d'eczémas, de brûlures, d e fissures et prurits anaux.
sac en plastique hermétique où l'ozone est ensuite i n - Rinçage : en cas d ' i n f l a m m a t i o n s d e la gencive, d e
sufflé. fistules et d e pus, d e pertes vaginales, d ' i n f e c t i o n s d e
Huile d'olive riche en ozone : o n e n d u i t les plaies la vessie e t des voies uhnaires, d e colite, d e g a s t h t e .
externes d e cette huile. Le t r a i t e m e n t par l'ozone est généralement c o n s i -
Eau riche en ozone : sert à rincer la b o u c h e , le vagin déré comme u n e "thérapie de conversion" (voir
et les voies urinaires et c o m m e remède p o u r les cures p. 3 0 ) .
de boissons. Limites de l'application
Injection de gaz : le thérapeute injecte 10 à 2 0 m l Il est interdit d ' a p p l i q u e r l'ozonothérapie en cas d ' i n -
d ' u n mélange d ' o z o n e sous la peau. farctus aig u d u m y o c a r d e , après u n accident vasculaire
Les traitements sont appliqués deux fois par jour à une cérébral, des hémorragies récentes (ulcère gastrique),
fois par semaine selon la maladie et répétés 5 à 3 0 fois. d'hypothyroïdie e t p e n d a n t la grossesse.
L'ozone t u e les bactéries, les moisissures e t les virus. • La probabilité d'incidents est d ' a u m o i n s 1 sur
Les adeptes d e la thérapie avancent différentes 2 0 0 0 . Lors d'injections, le d a n g e r est le plus i m p o r -
théories p o u r expliquer la façon d o n t l'ozone amélio- t a n t : dans la zone d ' i n j e c t i o n , une d o u l e u r se m a n i -
rerait l'irrigation sanguine. Les globules rouges d e v i e n - feste, u n abcès p e u t s'y f o r m e r et des mau x d e tête,
draient, par exemple, plus fluides e t libéreraient plus des vertiges, une nausée, d e la t o u x , des crampes i n -
f a c i l e m e n t l'02, o u l'ozone aurait u n e f f e t direct sur les testinales et des trouble s d u r y t h m e cardiaque sont
faisceaux nerveux. En réalité, l'action d ' u n e injection possibles.
d ' o z o n e s'explique par le fait q u e le gaz f e r m e bhève- • Plusieurs cas d e d o m m a g e s occasionnés par l'ozo-
m e n t les vaisseaux sanguins et q u e le système vascu- nothérapie o n t été documentés : eczéma, déforma-
laire réagit à cette s i t u a t i o n dangereuse en d i l a t a nt les tion d u muscle cardiaque, collapsus d e la circulation
vaisseaux. La zone est ainsi - p o u r u n e c o u r t e durée sanguine, évanouissements, lésion d u système ner-
s e u l e m e n t - mieux irriguée. C e t " e f f e t d ' e m b o l i e " veux central, paralysies p e r m a n e n t e s , cécité, choc a l -
p e u t c e p e n d a n t être p r o d u i t par chaqu e gaz; l'ozone lergique et embolies. Le t r i b u n a l a déjà examiné p l u -
n'est pas indispensable. sieurs cas d e décès.
257
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
• Dans une m u l t i t u d e de cas, l'hépatite a été transmise On ne devrait subir u n t r a i t e m e n t à base d ' o z o n e q u e
par l'ozonothérapie et u n e c o n t a m i n a t i o n par le virus là où des intervention s d ' u n service d'urgences médi-
du sida n'est pas à exclure. Les patients doivent donc re- cales s o n t possibles.
vendiquer a b s o l u m e n t d u matériel à usage unique.
• L'ozone f a i t partie des gaz les plus t o x i q u e s. La
— Conseil
c o n c e n t r a t i o n maximal e autorisée sur le lieu d u travail
est de 0,15 p p m . La dose thérapeutique appliquée lors Toutes les variantes de l'ozonothérapie sont à décon-
d ' u n t r a i t e m e n t est plusieurs fois plus élevée q u e cette seiller.
dose t o x i q u e . Le mélange ozone-oxygène ne p e u t se
libérer p e n d a n t le t r a i t e m e n t .
des mesures de désinfection insuffisantes. L'effet quantités d ' o z o n e , de bioxyde d ' a z o t e et de métaux
pas à exclure la c o n t a m i n a t i o n par l'hépatite o u même boliques défavorables dans l'organisme; c'est la raison
258
L'oxygéno-
thérapie
en étapes
259
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
260
L'oxygéno-
thérapie
en étapes
• Le m a n q u e c h r o n i q u e d'oxygène dans le sang (hy- L'effet salutaire repose don c sur u n e f f e t placebo (voir
261
Méthodes
thérapeutiques
non
conventionnelles
toires : ils se r e n d e n t vite c o m p t e q u e l'entraînement Ion lui, des muscles oculaires contractés et des proces-
physique (la marche) d o n n e u n résultat et s o n t dès lors sus de réflexion et d ' o b s e r v a t i on déficitaires en se-
plus vite convaincus d u fait qu'ils d o i v e n t c o n t i n u e r à raient la cause. Il développa d o n c u n e g y m n a s t i q u e
le faire quel q u e soit l ' e f f o r t q u ' i l en coûte. L'entraîne- oculaire q u i , combinée à u n entraînement régulier de
m e n t physique est le t r a i t e m e n t le plus efficace en cas la faculté de représentation et de la mémoire, guérirait
de troubles circulatoires dans les m e m b r e s . la m y o p i e . Le strabisme, la cataracte, le g l a u c o m e et
• Le fait de savoir si la thérapie p e u t stimule r le sys- les affection s rétiniennes guériraient également ainsi.
L'entraînement oculaire
— Historique
262
L'entraînemer
oculaire
Un e n f a n t m y o p e q u i ne t r o u v e q u e d i f f i c i l e m e n t — Procédé
son c h e m i n dans ce vaste m o n d e , préférera les jeux et
Un entraînement oculaire efficace est u n e c o m b i n a i -
l ' o c c u p a t i o n à la maison , assis à u n e t a b l e . Un travail
son de t e c h n i q u e s de relaxation p o u r le corps entier et
concentré dans l ' e n v i r o n n e m e n t immédiat, la lecture
une détente p o u r les yeux. Les exercices oculaires par-
par e x e m p l e , a u g m e n t e encore la t e n d a n c e à la m y o -
ticuliers en f o n t a u t a n t partie q u e les t e c h n i q u es respi-
pie. La crainte de mauvaises réactions (après t o u t , o n
ratoires (voir p. 128) et les processus d'usage en psy-
ne voit q u e des choses troubles) réprime le courage et
chothérapie ; le t r a i n i n g autogène (voir p. 123), le
l'envie de découvrir. L'effort de t o u t maîtriser malgré
yoga (voir p. 167), la méditation (voir p. 125), le vécu
t o u t , force le corps à prendre des positions c o n t r a c -
d'images c a t a t h y m i q u e , le p s y c h o d r a m e et la mé-
tées. Résultat : les intellectuels et les personnes q u i
t h o d e Feldenkrais (voir p. 2 1 5 ) .
f o u r n i s s e n t u n travail très méticuleux sont s o u v e n t des
La t e n u e à j o u r d ' u n livre oculaire est particulière-
personnes myopes. O n les t r o u v e s o u v e n t introverties.
m e n t recommandée. O n y n o t e les observations sur le
Un autre élément de ce développement est le fait m o m e n t où la vue c h a n g e p e n d a n t la journée et
de savoir si l'enfant, à l'instar des parents, a appris à quelles étaient les circonstances extérieures et l'état
m o n t r e r ses s e n t i m e n t s o u s'il d o i t cacher son angoisse émotionnel intérieur à ce même m o m e n t . Examinés
et sa colère. ensemble, ces a n n o t a t i o n s f a c i l i t e n t la recherche de
L'importance de cet aspect dans le développement causes q u i o n t "modifié la v u e " .
de troubles de la vue est précisé par deux exemples.
A u Japon, la t r a d i t i o n v e u t q u e l'on réprime les réac-
— Traitement et auto-traitement
tions spontanées. La courtoisie, la réserve et l ' a m b i t i o n
sont des qualités q u ' i l f a u t acquérir. Un Japonais sur La voie vers la vue holistique passe par u n e c o n f r o n t a -
d e u x au m o i n s est m y o p e . Pour les sud-américains et t i o n avec soi-même. Dire adieu à l'image q u e l'on a de
leur tempérament fougueux et ouvert, c'est le soi, à la manière d o n t o n a collectionné les expériences
contraire : seuls 2 % d ' e n t re eux sont myopes. C o m m e p e n d a n t des dizaines d'années et à la vie q u e l'on a
la m y o p i e est renforcée par u n travail de précision choisie p o u r des raisons de facilité. Trois questions i m -
c o n t i n u , elle est plus fréquente dans ces professions p o r t a n t e s se p o s e nt à chacun : q u e puis-je voir, q u e
q u e dans d'autres. dois-je voir et q u e veux-je voir ? Le b u t est d ' a p p r e n d r e
263
Méthodes
hérapeutiques
non
onventionnelles
— Risques
— Explication de l'action
Les personnes très myopes ne p e u v e n t faire des exer-
Les succès sans cesse décrits de la gymnastique oculaire cices oculaires parce qu'ils entraînent le hsque de m o -
de Bâtes sont insuffisammen t documentés. O n peut en dification rétinienne.
partie les attribuer à l'effet de détente. Lors d ' u n travail
concentré proche de l'objet, les muscles oculaires sont
— Critique
contractés. Cela change l'acuité visuelle dans le sens
d ' u n e myopie. Mais si la relaxation ne concerne pas t o u t • L'entraînement oculaire vaut la peine d'être r e c o m -
le corps et qu'elle ne s'accompagne pas de c h a n g e m e n t mandé p o u r a p p r e n d r e à connaître et à expérimenter
des conditions de vie, ce succès n'est pas p e r m a n e n t . l'interaction entre le corps et l'esprit. C e p e n d a n t , l'en-
Souvent une nouvelle expérience physique in- traînement oculaire o f f e r t par des thérapeutes n o n
f l u e n c e aussi la psyché. Travailler sur soi-même p e u t qualifiés et les livres d ' i n s t r u c t i o n s p o u r g y m n a s t i q u e
d ' u n e certaine manière libérer les yeux d ' u n c o m p o r t e - oculaire ne p e u v e n t pas v r a i m e n t être considérés
m e n t appris. c o m m e adéquats p o u r réaliser des c h a n g e m e n t s psy-
chodynamiques.
264
La spagyrique
La spagyrique
Le guérisseur et e x p l o i t a n t de laboratoire Ulrich Jurgen
Heinz a récemment enrichi la spagyrique d'idées éso-
tériques, avec u n diagnostic et des p r o d u i t s propres et
élargie à u n e considération universelle p r o p r e de la
— Historique
"médecine de c l u s t e r " , présentée en 1 9 8 5 . Il s'agit
La spagyrique est u n e métiiode tliérapeutique à f o n - d ' u n p r o g r a m m e c o m p l e t p o u r la guérison d u m o n d e
d e m e n t plnilosopliique, d o n t les remèdes sont prépa- entier
rés selon les règles de l'alchimie. Un certain n o m b r e de
ses représentants d o n n e n t au système u n e d i m e n s i o n
— Concept de base
idéologique, u n e certaine p e r c e p t i o n d u m o n d e .
L'alchimie médiévale c o n t e n a i t des éléments reli- La c o n c e p t i o n de la maladie de Zimpel est s u r t o u t b a -
gieux, m y t h i q u e s , astrologiques et puisés dans les sée sur ce q u e l'on croyait à son époque : les choses
sciences naturelles. La base d u c o n c e p t était la sépara- mauvaises r e n d e n t malade, o n guérit grâce à u n e f o i
t i o n des substances naturelles de l'impur. Les phases p r o f o n d e et en t e n a n t c o m p t e dans le t r a i t e m e n t d'as-
intermédiaires "épurées" p o u r r a i e n t alors être rassem- pects astrologiques et cosmiques. Le souhait de Zimpel
blées en u n e nouvelle matière aux propriétés plus pré- était de f a b r i q u e r u n remède universel q u i p o u v a i t p r o -
cieuses. Pour b e a u c o u p de praticiens de la "magie l o n g e r la vie de l ' h o m m e de plusieurs siècles. Il pensait
n o i r e " , l'or était la quintessence la plus précieuse. A l'avoir trouvé dans les p r o d u i t s aux vertus thérapeu-
l'occasion de leur quête de la "pierre p h i l o s o p h a l e " , ils tiques puisées dans le procédé de p r o d u c t i o n alchi-
f i r e n t de nombreuses découvertes en chimie . mique.
265
Méthodes
thérapeutiques
non
onventionnelles
cendres dans le p r o d u i t d e distillation. Les p r o d u i t s de verre rempli d'1/ 8 d'eau bouillie et mélanger avec une
base des remèdes spagyriques sont des plantes, des cuiller en bois ou en corne.
sels, des métaux et leurs alliages et p o u r b e a u c o u p de • Prendre toujours les arcanes séparément, jamais
remèdes également des tissus et des organes. avec d'autres produits; prendre les gouttes avec une
cuiller à thé d'eau.
Pour les remèdes prêts à l ' e m p l o i, o n retrouve dans
la médecine de cluster également des remèdes c o m - • Usage externe : pour les enveloppements, 20 à
posés i n d i v i d u e l l e m e n t selon les principes spagyriques 30 gouttes dans un quart de litre d'eau. Utiliser les
sur base de p r o d u i t s a u t o l o g u e s c o m m e le sang, compresses pendant une à deux heures et les changer
l'urine, la l y m p h e , la salive, la sueur, les selles o u les tous les quarts d'heure ou demi- heures.
— Indications
— Explication de l'action
La liste des maladies p o u r lesquelles les remèdes spa-
Zimpel lui-même n'a pas v o u l u dire grand-chose sur la gyriques seraient efficaces est l o n g u e . Elle va de l'ab-
façon d o n t l'action de ses remèdes peut être expliquée. cès au diabète, en passant par l'épilepsie et l ' i n f l a m -
Les spagyristes s o n t d'avis q u e les remèdes à base m a t i o n de la moelle épinière. Les cancers ne sont ce-
de plantes p u r i f i e n t le sang. Ils considèrent cette p u r i - p e n d a n t pas repris dans l'énumération.
f i c a t i o n c o m m e indispensable p o u r t o u t processus thé- La médecine de cluster veut, en principe, guérir
r a p e u t i q u e . Les adeptes de Zimpel a t t r i b u e n t a u x re- t o u t e s les maladies d u corps et d e l'esprit, même les
mèdes électriques u n " r a y o n n e m e n t des forces trans- phénomènes dégénératifs et les tableaux c h r o n i q u es
formées de type électrique" qui influencerait le considérés c o m m e incurables, y c o m p r i s l'hépatite, le
" c h a n g e m e n t de f o r c e " d u corps. sida et les anomalie s d u système nerveux central.
266
TENS
L electrostimulation
— Critique
nerveuse transcutanée
(TENS)
La spagyrique n'est pas u n e méthode de t r a i t e m e n t de
maladies spécifiques o u d e causes dans le sens m o -
d e r n e d u m o t . La pensée médiévale sur laquelle se
f o n d e la spagyrique est a u j o u r d ' h u i considérée c o m m e
— Historique
dépassée.
• Les spagyristes ne p e u v e n t f o u r n i r d'explicatio n sur La d o u l e u r n'est traitée par s t i m u l a t i o n électrique q u e
le p o u r q u o i et le c o m m e n t de l'effet de leurs remèdes depuis ces dernières décennies, et p o u r t a n t il s'agit
ni sur la raison de leur c o m p o s i t i o n particulièrement d ' u n vieux principe de la médecine : p e n d a n t l ' A n t i -
prescrite. quité, les poissons- torpilles servaient déjà à soulager
• Il n'y a pas de preuves scientifiques acceptables la douleur. A c t u e l l e m e n t , u n p e t i t appareil p o r t a b l e
étayant l'action des remèdes. m u n i d'électrodes p e u t assurer le travail.
• Il n'y a pas de recherche sérieuse sur les éléments
de plantes spagyriques encore présents après le p r o -
—Concept et explication de l'action
cessus de p r o d u c t i o n .
• Une essence spagyrique préparée selon les pres- O n ne sait pas encore e x a c t e m e n t par quelle voie les
criptions de Zimpel contient d'autres substances s t i m u l a t i o n s électriques des extrémités nerveuses de la
q u ' u n e essence préparée selon les prescriptions de la peau s o u l a g e n t la douleur. A p p a r e m m e n t , la s t i m u l a -
pharmacopée homéopathique. L'effet q u e Zimpel a t i o n - c o m m e la "gâte c o n t r o l t h e o r y " (voir p. 155)
constaté p o u r ses p r o d u i t s ne p e u t être a u t o m a t i q u e - l'explique - empêche la p e r c e p t i o n de la d o u l e u r c h r o -
m e n t attribué aux p r o d u i t s q u e l'on p e u t trouver de n i q u e . Des substances analgésiques propres au corps
nos j o u r s . ( e n d o r p h i n e et encéphaline), libérées par le t r a i t e -
• L'analyse d e sang spagyrique n'est pas une t e c h - m e n t , j o u e n t u n rôle dans les différents s e g m e n t s d u
267
— Procédé • Par g r o u p e s d ' i m p u l s i o n s : des sensations d e c h a -
t o u i l l e m e n t et de malaise p e u v e n t se manifester, par-
Un p e t i t appareil sur piles, pas plus g r a n d q u ' u n p a -
fois même des c o n t r a c t i o n s musculaires.
q u e t d e cigarettes et don c facile à e m p o r t e r , t r a n s m e t
• Par impulsions séparées de très h a u t e fréquence.
par le biais d'électrodes d ' u n e superficie de quelques
Cette i m p u l s i o n est à peine s u p p o r t a b l e et p r o v o q u e
centimètres carrés des impulsion s de faibl e intensité
u n e sensation de mal-être et des réactions m u s c u -
électrique d i r e c t e m e n t à la peau. L'intensité d u c o u -
laires. Ce m o d e d e t r a i t e m e n t ne p e u t durer plus d e
rant (généralement 0 à 8 0 milliampères), la durée d e
15 m i n u t e s e t ne p e u t être appliqué p o u r des d o u l e u r s
l'impulsion (30 à 2 5 0 nanosecondes) et la fréquence
chroniques.
de l'impulsion (1 à 150 Hz) p e u v e n t être réglés à s o u -
La réaction à l'électrostimulation nerveuse t r a n s c u -
hait. L'interaction entre l'intensité électrique, la durée
tanée est différente chez c h a q u e p a t i e n t et l'appareil
de l'impulsion et la fréquence p e u t également être
d o i t d o n c être réglé i n d i v i d u e l l e m e n t . Sur i n s t r u c t i o n
modifiée sans cesse.
d u médecin, il est possible par après de le régler et d e
Une méthode apparentée est le t r a i t e m e n t par la
l'utiliser soi-même.
" p i l u l e électrique", u n appareil minuscule en f o r m e d e
On a p p l i q u e généralement trois t r a i t e m e n t s par
disque q u i est collé sur les e n d r o i t s d o u l o u r e u x d u
j o u r p e n d a n t 3 0 m i n u t e s et p e n d a n t 14 jours. Si l'effet
corps o u sur les zones réflexes p o u r y t r a n s m e t t r e des
ne se f a i t pas sentir, o n stimule d'autres e n d r o i t s .
impulsions électriques.
Après une période de t r a i t e m e n t de 4 semaines en u n
même e n d r o i t , la s t i m u l a t i o n n'agit plus. Le t r a i t e m e n t
d u même e n d r o i t ne p o u r r a être répété qu'après u n e
—Traitement et pratique
pause de quelques semaines.
268
TENS
— Critique
— Conseil
269
Systèmes diagnostiques
et thérapeutiques non conventionnels
270
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conve
tionnels
271
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels
p e r m e t t e de c o n f i r m e r o u d ' i n f i r -
mer ses soupçons. De cette m a -
nière, il est en mesure d'établir u n
Non vérifié
diagnostic précis et détaillé, u n diagnostic "général" et non analysé
au sens le plus c o m p l e t d u t e r m e . De nouveaux appareils de diagnostic a f f l u e n t sans cesse
De n o m b r e u x défenseurs des méthodes thérapeu- sur le marché; ils sont présentés à g r a n d renfort de p u -
tiques naturelles et des t r a i t e m e n t s n o n conventionnels blicité lors des congrès de "médecine complète". La
essaient, à l'aide de techniques de diagnostic qu'ils o n t concurrence y est souvent dénigrée avec véhémence. La
développées eux-mêmes, de reconnaître certaines m a - plupart de ces appareils sont vérifiés d u p o i n t de vue de
ladies avant même qu'elles ne se m a n i f e s t e n t afin de la sécurité, mais bien peu f o n t l'objet d ' u n contrôle sur
pouvoir exercer une action préventive. D'autres ne se base de critères scientifiques pour ce qui est de leur e f f i -
reposent pas u n i q u e m e n t sur les techniques courantes cacité et de leur précision; o n vérifie d'ailleurs aussi peu
de diagnostic mais essaient, à l'aide de méthodes de souvent s'ils o n t été o u n o n "étalonnés".
diagnostic de leur cru, d'identifie r les maladies et de Dans le domaine de la "médecine bioénergétique",
c o m p r e n d r e l'être h u m a i n dans son ensemble. Ces mé- les fluctuations énergétiques d u corps humain sont en
thodes n o n conventionnelles se f o n d e n t sur d'autres quelque sorte mesurées; cependant, l'existence de ces
principes q u e les seuls principes des sciences naturelles énergies reste encore à prouver. Ce concept mélange de
et o n t des bases conceptuelles très différentes. manière irrationnelle des concepts de philosophie de la
erronés - par exempl e q u e l'ensemble de l'organisme contredit par la même occasion le savoir médical t r a d i -
se t r o u v e représenté dans u n e seule partie d u corps - tionnel. Des fabricants affirment "mesurer" avec leurs a p -
c o m m e le diagnostic de l'iris o u encore le diagnostic pareils des choses "immensurables", c o m m e les "radia-
posé sur base de g o u t t e l e t t e s de sang coagulé (voir tions terrestres" en radiesthésie, o u alors ils mesurent
aussi réflexologie plantaire p. 2 1 7 et méthode Grin- d'autres facteurs que ceux qu'ils croient o u affirmen t m e -
berg p. 2 1 8 ) . Dans d'autres cas, certaines représenta- surer, c o m m e c'est le cas pour l'électroacupuncture selon
t i o n s liées au spiritisme o c c u p e n t le devant de la scène, Voll (EAV). D'autres diagnostics encore mesurent des rela-
c o m m e c'est le cas dans la t e c h n i q u e d u p e n d u l e sidé- tions de cause à effet qui ne permetten t pas d'affirmer
272
quoi que ce soit quant à l'état de santé d u patient, Il n'est donc pas surprenant de voir des utilisateurs de l'EAV,
c o m m e par exemple les mesures de "l'âge b i o l o g i q u e " de la biorésonance o u de la kinésiologie proposer de plus
que l'on retrouve dans la bioélectronique selon Vincent. en plus souvent des "diagnostics allergiques" et plus ré-
Probablement pour des raisons de marketing, c'est sou- c e m m e n t encore dresser des "cartes d'identité allergique".
vent la même méthode de diagnostic qui est proposée Derrière tous les symptômes se cacheraient des allergènes
sous des noms différents o u qui se cache derrière un "masqués" et l'on conseille au patient de (pour)suivre le
concept bien c o n n u , qui représente en fait quelque chose traitement. Dans les cas extrêmes, o n atteste même aux
de t o u t à fait différent. Pour les patients, il est pratique- patients qu'ils sont allergiques à 50, parfois 8 0 aliments et
m e n t impossible de voir que, d u point de vue d u principe autres substances. S'en tenir au régime prescrit entraînera,
de base, il s'agit de la même - et incertaine - technique; pour eux, une baisse drastique de qualité de vie et leur fera
pensez par exemple à "l'électroacupuncture" selon courir un risque de carences alimentaires.
Voll et à la "biométrie à analyse f o n c t i o n n e l l e " . Les va-
riantes de cette méthode o n t encore cours de nos jours
sous l'appellation ronflante de "diagnostic systémique i n - Empoisonnement
terdisciplinaire", de " diagnostic systémique biométrique" La prise de conscience de l ' e n v i r o n n e m e n t a pris de
o u de "système électronique d'organométrie". La c o n f u - l'ampleur, mais elle a aussi f a i t croître la crainte de t o u s
sion dans les termes est énorme et, avec ce genre de les poisons d o n t nous s o m m e s entourés. C'est p o u r -
concepts aux accents scientifiques, o n masque le fait q u e q u o i les personnes q u i p r a t i q u e n t le diagnosti c alter-
ces appareils ne fournissent aucune mesure véritable- natif p r o p o s e n t de plus en plus s o u v e n t de mesurer les
m e n t utilisable pour poser un diagnostic. " p o i s o n s " q u e c o n t i e n t n o t r e corps. Ils p r o m e t t e n t à
leurs patients qu'ils "élimineront" les toxines q u i les
h a b i t e n t . Souvent les métaux lourds, les poisons "car-
Crainte et dépendance cinogènes", les " a m a l g a m e s dentaires empoisonnés",
Certaines méthodes de diagnostic d o n n e n t au théra- les vernis, les " p o l l u t i o n s dues au s m o g électrique" et
peute la possibilité de vérifier si le patient est prêt à lui les substances d u même genre s o n t arrêtés net. Pour-
faire confiance. Si la personne examinée accepte la m é - t a n t , lorsque des mesures o n t p u être effectuées par
t h o d e d e diagnostic - par exemple la déviation de l'ai- des méthodes d ' e x a m e n reconnues, force a été de
continuer à utiliser la méthode " q u i a fait ses preuves". étude de 1 9 9 5 a confirmé q u e les "maladies dues à
Pour la thérapie, la situation est la même q u e pour le l ' e n v i r o n n e m e n t " sont souven t le résultat de la crainte
même et pour son patient, à chaque étape d u traite - p a t h o l o g i e liée à l ' e n v i r o n n e m e n t , des études universi-
pris et c o m b i e n de t e m p s il d o i t encore être poursuivi. corps des personnes testées. Les entretiens q u i o n t
suivi les tests o n t c e p e n d a n t révélé q u e deux tiers de
Ceci est particulièrement d a n g e r e u x lorsque la thé-
ces personnes s o u f f r a i e n t d e problèmes psychiques.
rapie q u i suit le diagnostic ne d o n n e a u c u n espoir
d'amélioration, c o m m e c'est le cas de l'écologie cli- D'autres études menées sur des personnes q u i , à
nique. Ceci signifie souven t q u e le p a t i e n t est de plus leur dire, s o u f f r a i e n t de maladies liées à l'environne-
en plus isolé et aussi q u ' i l devient de plus en plus dé- m e n t o n t e f f e c t i v e m e n t découvert chez u n tiers d'entre
p e n d a n t d u thérapeute. elles u n e certaine hypersensibilité mais, p o u r les deux
273
systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels
autres tiers, ce sont des symptômes d'ordre psychoso- malignes o u des "précancéroses" - des stades précancé-
m a t i q u e o u psychiatrique q u i sont apparus. Attisée par reux - sont, dit-on, identifiés. Ceci pousse les gens à se
la panique et un diagnostic erroné, la crainte d u patient décider, sans que cela soit véritablement nécessaire, à su-
ne disparaît pas mais est au contraire renforcée; de bir des traitements onéreux et à les faire plonger, alors
même, sa santé n'est pas renforcée lorsque, suite à u n qu'ils étaient en parfaite santé, dans u n état de crainte et
diagnostic insensé, le patient d o i t suivre u n e thérapie d'anxiété.
inutile, voire dangereuse. Les malades s o u f f r e n t d o n c A u c u n e des méthodes n o n c o n v e n t i o n n e l l es de d i a -
deux fois lorsque leurs troubles psychiques sous-jacents gnostic n'a jusqu'à présent été r e c o n n u e par le m o n d e
ne sont pas identifiés et traités en conséquence. scientifique c o m m e p r o b a n t e . A u c u n e n'est d o n c a p t e
Ainsi, de n o m b r e u x adeptes d u diagnostic a l t e r n a t if à compléter, voire complètement remplacer u n exa-
r e n d e n t les a m a l g a m e s dentaires, qu'ils considèrent m e n médical en p r o f o n d e u r .
c o m m e des "déchets à d e m e u r e dans la b o u c h e " , res- Si des méthodes n o n c o n v e n t i o n n e l l es de d i a g n o s -
ponsables de symptômes q u i sont en fait des signes de tic s o n t proposées à u n p a t i e n t , ce dernier devra d e -
dépression et suggèrent des t r a i t e m e n t s chers et inva- m a n d e r quels en sont le sens et le b u t , quels sont les
sifs. Il est très rare, par e x e m p l e , q u e l'on découvre u n e nouveaux éléments qu'elles p e u v e n t a p p o r t e r et si leur
hypersensibilité réelle et avérée par r a p p o r t à un a m a l - e m p l o i est a b s o l u m e n t nécessaire.
g a m e dentaire o u u n e m p o i s o n n e m e n t au mercure
p r o v e n a n t de p l o m b a g e s composés d ' u n tel a m a l -
g a m e . Dans ces cas extrêmement rares, il est bien sûr
de b o n t o n de retirer l'amalgam e et, dans certaines cir-
constances, de le remplacer par un autre matériau
La kinésiologie appliquée
d ' o b t u r a t i o n . Le choix d u nouvel a m a l g a m e et u n e
préparation p r u d e n t e de la pâte réduisent bien plus le
risque d ' e m p o i s o n n e m e n t au mercure q u e t o u t t r a i t e -
— Historique
m e n t fondé sur u n régime alimentaire particulier. C e t t e méthode d i a g n o s t i q u e et thérapeutique a été
découverte par u n médecin et psychothérapeute a m é -
ricain d u n o m de George Goodheart. Dans les années
Abus de confiance 60, il aurait découvert q u e la force d ' u n muscle d o n n e
De nombreuses méthodes alternatives de diagnostic des i n f o r m a t i o n s q u a n t à la maladie de certains o r -
f o n t très bien l'affaire lorsqu'il s'agit de faire peur à la ganes situés dans la zone réflexe c o r r e s p o n d a n t e (voir
personne examinée. Ces méthodes constatent des mala- p. 7 2 ) . A u x États-Unis, la kinésiologie s'est scindée en
dies qui sont inconnues de la médecine conventionnelle plusieurs écoles : par exemple, "Touch f o r H e a l t h "
mais qui o n t l'air très impressionnantes c o m m e "l'insuf- (soigner par le t o u c h e r ) , mais aussi la "kinesthétique
fisance immunitair e d u e à un blocage diphtérique de la éducationnelle" (pédagogie du mouvement) ou
régulation neurale" o u "les troubles neurotoxiques l y m - "Brain G y m " ( g y m n a s t i q u e de l'esprit). Une variante
phatiques d u mésenchyme ". Ou alors elles a f f i r m e n t q u e m o i n s répandue de la procédure de test musculaire est
la santé d u patient court des risques qui n'existent pas et aussi appelée la physioénergétique (selon van Assche).
identifient de soi-disant "prédispositions patholo- Situation actuelle
g i q u e s " . Elles offrent ensuite des méthodes "efficaces" La kinésiologie appliquée développe sans cesse de n o u -
pour se débarrasser des symptômes et t r a n s f o r m e n t des velles méthodes et de nouveaux n o m s fantaisistes tels
gens en b o n ne santé en patients à vie. que les p r o g r a m m e s de m o u v e m e n t s c o m m e Energy
La pratique est particulièrement répréhensible lorsque, Training, Energy Life Circle o u M o v e m e n t Dynamics, les
à l'aide de certaines méthodes, des maladies soi-disant p r o g r a m m e s de psychothérapie c o m m e Behavioral Ki-
274
La kinésiolog
appliquée
nesiology o u la kinésiologie psychologique , ainsi q u e une j a m b e pliée. Pendant ces tests musculaires, le thé-
des p r o g r a m m e s de conseils sur l'économie c o m m e la rapeute pose son autre m a in sur la z o ne q u i corres-
stratégie kinésiologique et cybernétique, etc. Toutes p o n d à l'organe d o n t il souhaite tester la f o n c t i o n . Si le
ces méthodes sont fondées sur les tests musculaires. bras o u la j a m b e d u p a t i e n t résiste bien à la pression,
l'organe est soi-disant sain. Si le bras o u la j a m b e cède,
l'organe est alors en d y s f o n c t i o n n e m e n t .
— Concept et explication de l'action
De la même manière, o n p o u r r a i t vérifier quels o l i -
Kinésiologie : cette théorie affirme qu'il y a des liens goéléments m a n q u e n t au corps et quels a l i m e n t s et
entre les émotions, certains muscles et certains organes. boissons le p a t i e n t s u p p o r t e b i e n . Le p a t i e n t t i e n t ces
La force des muscles est "bloquée" p a r l a maladie, p a r l e derniers en m a i n p e n d a n t q u e le thérapeute procède
m a n q u e de " f l u x d'énergie", par des facteurs de stress, aux tests musculaires. Des a l i m e n t s sains s o n t s u p p o -
tels que le tabagisme o u les pensées négatives. La kiné- sés renforcer les muscles. Les a l i m e n t s q u e le p a t i e n t
siologie se f o n d e d o n c sur des concepts repris de la mé- devrait éviter p r o v o q u e n t chez lui u n e réaction de fai-
decine chinoise (voir p. 148) : l'énergie cosmique qui cir-
cule dans le corps et les points d'acupuncture situés sur
les trajets empruntés par cette énergie. Si l'énergie coule
dans le corps sans encombre et est "en équilibre", l'or-
gane examiné est sain et le muscle qui y correspond sera
"branché" et fort. La méthode de diagnostic de la kiné-
siologie est fondée sur la résistance musculaire.
Ces variantes de la kinésiologie appliquée p u i s e n t Les médecins et les guérisseurs t e s t e n t aussi des
aussi leur inspiration dans les philosophies et méde- médicaments par cette méthode. Ceux-ci sont placés à
cines d'Extrême-Orient. l'endroit de l'organe " m a l a d e " . Si le muscle est ren-
Programmes psychothérapeutiques : ils a f f i r m e n t forcé par cette procédure, il s'agira d o n c d u b o n médi-
être en mesure d e découvrir derrière les émotions des c a m e n t . La p l u p a r t d u t e m p s , les médicaments sont
mécanismes inconscients de g u i d a g e et traiter ces der- d o n c testés par cette méthode bien peu c o n v e n t i o n -
niers à l'aide d e tests de kinésiologie appliquée, de nelle et ensuite prescrits. De n o m b r e u x partisans de la
méditation et de compléments alimentaires. kinésiologie appliquée posent des questions au p a t i e n t
q u a n t à l'état de ses organes o u à ses s e n t i m e n t s , p e n -
d a n t qu'ils procèdent aux tests de résistance m u s c u -
— Diagnostic et traitement
laire. Le corps " r é p o n d " f a i b l e m e n t ( " n o n " ) o u avec
275
systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ues non conven-
tionnels
sistance musculaire. Pour poser leur diagnostic, ils u t i - lades à l'aide des médicaments sélectionnés. De n o m -
lisent aussi u n biotenseur, u n e variante de la b a g u e t t e breux praticiens a f f i r m e n t qu'ave c la kinésiologie a p -
de sourcier (voir p. 2 9 5 ) et p e u v e n t déterminer, à l'aide pliquée les t r o u b l es et maladies de l'appareil l o c o m o -
de cet o b j e t, si la personne est influencée par les p e n - teur p e u v e n t être résolus; d'autres se b o r n e n t à t r a -
sées négatives des autres, c o m m e elle le serait par le vailler sur des "patients en bonne santé" afin
"mauvais œ i l " . d'améliorer leur bien-être.
Traitement Des dentistes veulent utiliser la kinésiologie appliquée
Kinésiologie appliquée : cette méthode p e r m e t de t r a i - pour régler l'occlusion et les articulations des mâchoires.
ter des muscles affaiblis par le massage de certains Par kinésiologie appliquée, les pédagogues p e u v e n t
points réactifs situés le l o n g de la c o l o n n e vertébrale, soi-disant repérer des t r o u b l e s d e l'apprentissage et les
sur le crâne, sur la cage t h o r a c i q u e , sur l ' a b d o m e n et guérir.
sur les cuisses. Parfois, u n e pression de quelques se-
condes s e u l e m e n t sera nécessaire, parfois elle devra
— Risques
durer plusieurs m i n u t e s .
En guise de remède aux maladies identifiées, le p a - Poser u n diagnostic à l'aide de la kinésiologie fait c o u -
t i e n t reçoit les médicaments testés. La p l u p a r t d u rir le risque de déclarer malade des gens en b o n n e
t e m p s , il s'agit de remèdes homéopathiques o u de p r o - santé et vice-versa, d ' i m p o s e r au p a t i e n t une diète i n -
duits à base de plantes. Après t r a i t e m e n t , les tests m u s - utile et de lui administrer par t r o p de médicaments,
culaires sont reproduits, afin de déterminer si les mas- t o u t en laissant de côté des t r a i t e m e n t s q u i , eux, se-
sages et les remèdes o n t amélioré l'état d u patient. raient utiles et efficaces.
Touch for Health : à l'aide de palpations, de m o u v e -
ments et de massages, les tensions du corps q u i " p r o -
— Critique
v i e n n e n t de problèmes spirituels et émotionnels" p e u -
vent être guéries et les maux de tête et de dos, apaisés. • Le test musculaire est p u r e m e n t subjectif et p e u t
Kinesthétique éducationnelle et m éthodes être manipulé. La t e n s i on musculaire c h a n g e a n t e dé-
connexes : les thérapeutes de la psychomotricité p e n d d u psychisme et des relations subjectives entre
croient en l'analyse d e certains exercices m e n t a u x et thérapeute et p a t i e n t. Ni le test, ni son interprétation
physiques grâce auxquels le p a t i e n t p e u t "s'équili- ne s o n t harmonisés.
b r e r " , "se ressourcer", se libérer d u stress et améliorer • Il n'y a jusqu'à présent a u c u n e documentation
ses a p t i t u d e s à a p p r e n d r e . scientifique q u i puisse dire si le test p e u t e f f e c t i v e m e n t
Les deux méthodes o n t recours à des t e c h n i q u e s de découvrir ce q u ' i l a f f i r m e découvrir. La kinésiologie a p -
psychologie et de psychothérapie. pliquée ne p e u t avancer a u c u n e a f f i r m a t i o n p r o b a n t e
sur les maladies. Et elle ne p e r m e t pas n o n plus de
t r o u v e r les médicaments idoines.
— Indications
• En o u t r e , deux études de contrôle menées dans des
Grâce aux tests musculaires, les t r o u b l es des f o n c t i o n s cliniques américaines et une étude allemande n ' o n t pas
o r g a n i q u e s , les tensions et les " b l o c a g e s " énergé- été en mesure de c o n f i r m e r les liens q u e voit la kinésio-
tiques sont censés p o u v o i r être détectés. logie appliquée entre muscles et organes. Si l'on en
La kinésiologie appliquée doit être en mesure croit l'Université de Harvard : "la kinésiologie appliquée
d ' i d e n t i f i e r les denrées alimentaires q u e le p a t i e n t ne d o n n e l'impression d'être un t o u r de passe-passe".
p e u t pas s u p p o r t e r et q u i p e u v e n t p r o v o q u e r chez lui • La méthode est suggestive et a u n énorme p o t e n -
des allergies. Il est soi-disant possible de constater le tiel d ' e f f e t placebo (voir p. 20), q u i p e u t parfois avoir
m a n q u e d'oligoéléments et de guérir les organes m a - un e f f e t bénéfique.
276
La thérapie pai
biorésonance
— Critique
— Historique et concept
• Les preuves m a n q u e n t pour confirmer q u e ce test est
L'hydrologue français Louis- Claude Vincent a décou- véritablement en mesure de déceler ce qu'il affirme déce-
vert, il y a 3 0 ans, q u e trois valeurs - la valeur d'acidité, ler Sa valeur probante n'est pas suffisamment évidente.
le p o t e n t i e l électrique et la résistance (pH, rH2 et r) -
p e r m e t t e n t de déterminer la qualité de l'eau p o t a b l e .
— Conseil
Il en a d o n c conclu q u e ces valeurs devaient également
être représentatives p o u r la santé des être h u m a i n s . Le test de V i n c e n t ne p e u t être conseillé.
Une c o m p a r a i s o n des résultats avec les valeurs dites
idéales d o i t démontrer jusqu'à quel p o i n t la personne
examinée est résistante o u déjà malade.
Cette méthode de test j o u i t actuellement d'un e n -
g o u e m e n t nouveau chez les médecins et les guérisseurs.
La thérapie par biorésonance
— Diagnostic — Historique
Le p a t i e n t d o i t consentir à u n prélèvement de sang, Le docteur Franz Morell et son beau-fils, Erich Rasche, i n -
d'urine et de salive. Les trois valeurs précitées sont m e - génieur en électronique o n t jeté les bases de cette théra-
surées dans les fluides corporels. Le thérapeute p e u t pie en 1 9 7 7. Le n o m original de morathérapie f u t modi-
277
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels
fié à plusieurs reprises, soi-disant à cause des améliora- n'est pas a b s o l u m e n t indispensable car "l'appareil
tions apportées aux appareils. Cette thérapie s'appela identifie avec précision la v i b r a t i o n q u i . . . pourra lancer
thérapie par b i o c o m m u n i c a t i o n , thérapie Bicom, théra- le processus de guérison". Toutefois, la biorésonance
pie par biorésonance, thérapie M u l t i c o m et thérapie par est parfois utilisée p o u r d i a g n o s t i q u er une névroder-
multirésonance. Le dernier n o m en date est la thérapie m i t e o u des allergies. Dans ce cas, c'est la t e c h n i q u e
d ' i n f o r m a t i o n biophysique. Ce procédé est utilisé par des d'électroacupuncture selon Voll (voir p. 2 8 1 ) q u i sert de
médecins, des guérisseurs et des psychothérapeutes et a f o n d e m e n t au diagnostic. Les sondes d'allergènes utili-
vécu u n véritable b o o m dans les années 9 0 . sées p o u r tester la circulation d u c o u r a n t peuvent aussi
être remplacées par un p r o g r a m m e i n f o r m a t i q u e . Ce
p r o g r a m m e transférerait d o n c les " i n f o r m a t i o n s " sur
— Concept et explication de l'action
les allergènes p e n d a n t le déroulement d u test.
Traitement par vibrations propres : ttiérapie par bioréso- Bon n o m b r e de thérapeutes de la biorésonance
nance, Bicom, Mora, VEGA- Select, tliérapie d'informa- p r o n o n c e n t u n diagnostic à l'aide d u biotenseur. Il
tion bioptiysique. Le concept de Morell a f f i r m e que les s'agit d ' u n e b a g u e t t e au b o u t de laquelle se t r o u v e u n
maladies sont provoquées par des perturbations des v i - a n n e a u de métal. En oscillant dans u n e direction bien
brations électromagnétiques d u corps lui-même. L'ap- spécifique, la b a g u e t t e détermine quels sont les rejets
pareil d o i t saisir ces vibrations et, à l'aide d ' u n "sépara- (voir b a g u e t t e de sourcier p. 2 9 5 ) .
t e u r " qui d o i t jouer le rôle de "circuit piège d'ondes m o - Traitement
léculaires", séparer les ondes harmonieuses saines des Traitement par vibrations propres : le p a t i e n t t i e n t les
ondes n o n harmonieuses causes de maladies. électrodes de l'appareil en main et est relié à d'autres
Ceci veut dire que les ondes nocives sont électrodes par les pieds. Les électrodes ne f o n t pas
"éteintes", voire "inversées" et rendues au corps u n e
fois harmonisées. Alors, elles a f f a i b l i r o n t les "énergies
p a t h o l o g i q u e s " , activeront les forces régulatrices d u
corps et empêcheront q u e la maladie se déclare.
Traitement par vibrations externes : Mora- Color, Ivlul-
ticom, Tricom, Audicolor Les "vibrations biologiques de
l ' e n v i r o n n e m e n t " , externes au corps, sont aussi censées
influencer l'organisme. L'appareil M u l t i c o m est supposé
c o m m u n i q u e r à l'organisme des vibrations de couleurs
et d'oligoéléments de 12 métaux et de 33 pierres pré-
cieuses. Ces signaux sont envoyés seuls o u en diverses
combinaisons à des fins thérapeutiques. L'appareil peut
aussi générer des vibrations magnétiques à large spectre
(voir p. 227), u n laser de faible intensité (voir p. 225) et
un courant de s t i m u l a t i o n .
— Examen et traitement
Diagnostic
Selon les utilisateurs de cette t e c h n i q u e , u n diagnostic
278
La thérapie pai
biorésonance
passer de c o u r a n t dans le corps; elles sont u n i q u e m e n t bien ils décrivent leur t e c h n i q u e c o m m e de " l ' h o m é o -
là p o u r j o u e r le rôle d ' a n t e n n e s . Pour b e a u c o u p d ' a p - p a t h i e électronique".
pareils, u n tel c o n t a c t n'est d'ailleurs même pas néces- Traitement par vibrations externes : les défenseurs
saire puisque les électrodes d o i v e n t être capables d ' e n - de cette t e c h n i q u e établissent des liens m a g i q u e s avec
voyer leur signal au corps, sans a u c u n c o n t a c t , par u n l'astrologie et la médecine ayurvédique (voir p. 161),
c h a m p magnétique. ainsi q u ' a v ec la lithothérapie d e la médecine selon Hil-
Le thérapeute régie l'appareil sur les vibrations d i a - d e g a r d (voir p. 2 2 0 ) et se f o n d e n t sur les représenta-
gnostiques et thérapeutiques souhaitées. Le t r a i t e - t i o n s ésotériques d u N e w A g e (voir p. 22).
m e n t dure u n q u a r t d'heure , p e n d a n t lequel le p a t i e n t
est assis c o n f o r t a b l e m e n t et a t t e n d . Pendant l'induc-
— Indications
t i o n de vibrations, il p e u t arriver q u ' i l y ait u n c h a n g e -
m e n t dans le c o u r a n t a l t e r n a t i f . Ceci p e u t - c o m m e Grâce à l'appareil M o r a , o n d o i t p o u v o i r traiter " t o u t e s
c'est aussi le cas en électrothérapie - entraîner une lé- les maladies des organes i n t e r n e s " , ainsi q u e les dys-
gère irritation de la couch e supérieure de l'épiderme. f o n c t i o n n e m e n t s de t o u t ordre. Cett e t e c h n i q u e p e u t
Bon n o m b r e de thérapeutes conseillent de boire a p p a r e m m e n t aussi servir p o u r la préparation des i n -
deux litres d'eau par j o u r afin q u e les "détritus" et les t e r v e n t i o n s chirurgicales, p o u r la période postopéra-
toxines "libérés" par le t r a i t e m e n t puissent être élimi- toire et p o u r la guérison des blessures; elle d o i t aussi
nés par la f o n c t i o n rénale. guérir les maladies de la peau, les maladies infantiles
Traitement par vibrations externes : le thérapeute et les problèmes orthopédiques mais aussi atténuer
Les câbles d e l'appareil s o n t aussi reliés à u n r a y o n - La thérapie par biorésonance à vibrations propres
nage dans lequel des petites fioles de médicaments est t o u t particulièrement utilisée p o u r les infections
p e u v e n t être installées. Par le biais des électrodes, les c h r o n i q u e s et p o u r les douleurs récurrentes dans le b u t
" v i b r a t i o n s " s o n t supposées faire passer ces p r o d u i t s "d'ôter le poison d u c o r p s " .
dans le corps d u p a t i e n t . Ces remèdes p e u v e n t égale- Les vibrations externes s o n t censées éliminer c o m -
m e n t être administrés par voie orale. plètement les névrodermites et les allergies et r e n f o r -
Formation du tliérapeute cer les défenses d u corps.
Il n'y a pas de f o r m a t i o n spéciale. Les connaissances Le t r a i t e m e n t à l'aide de "la résonance d u partenaire"
nécessaires au b o n f o n c t i o n n e m e n t de l'appareil se re- est proposée "lorsque l'on suspecte q u ' u n problème re-
t r o u v e n t dans les ouvrages publiés par les inventeurs lationnel a influencé l'apparition d'une m a l a d i e " .
de cet équipement. Limites de l'appiication
A u c u n e f f e t ne serait possible dans le cas de structures
corporelles déjà endommagées.
— Explication de l'action
279
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels
q u e les malades négligent de ce fait u n t r a i t e m e n t • Une étude clinique d e contrôle sur des personnes
éventuellement nécessaire et q u e les patients en d a n - allergiques au p o l l e n , réalisée en 1 9 9 4 , a démontré
ger r e n o n c e n t à éviter certains allergènes et à prendre q u e la thérapie par biorésonance ne c o n v i e n t pas p o u r
les médicaments q u i leur s o n t nécessaires. d i a g n o s t i q u e r des maladies allergiques et q u ' e l l e n'a
de surcroît a u c u n e f f e t thérapeutique. Lorsque les p a -
tients traités par biorésonance ressentent u n e amélio-
— Critique
r a t i o n , elle est p r o b a b l e m e n t d u e à la s u g g e s t i o n (voir
• Ce c o n c e p t c o r r e s p o nd aux lois de la pfiysique : des e f f et placebo p. 20) et à l'évolution spontanée de la
signaux électromagnétiques s o n t des phénomènes q u i p a t h o l o g i e . La thérapie par biorésonance d o i t être
accompagnent les processus b i o l o g i q u e s et q u e l'on considérée c o m m e spéculative et mensongère vis-à-vis
p e u t mesurer. Ils ne s o n t c e p e n d a n t pas responsables des patients.
des réactions vitales de l 'organisme et ne passent q u e • La société suisse d ' a l l e r g o l o g i e e t d ' i m m u n o l o g i e
très r a r e m e n t à travers la p e a u . m e t médecins et patients en garde c o n t r e l'emploi de
• En fait, l'appareil de biorésonance n'est autre q u ' u n la biorésonance.
analyseur de fréquence de Fourier, c o m m e o n en re-
t r o u v e dans de n o m b r e u x laboratoires. Il semble q u e
—Conseil
cet appareil ne renvoie pas les vibration s corporelles,
mais u n b r u i s s e m e nt électronique, d o n t sortent cer-
La thérapie par biorésonance ne p e u t être conseillée.
taines oscillations filtrées à l'aide d ' u n filtre passe-
bande.
Variantes
• Le m a n u e l d ' a c c o m p a g n e m e n t et les explications
des fabricants de l'appareil s o n t de nature pseudo- La biorésonance a produit un large éventail de
scientifique et c o n t r e d i s e n t les lois de la physique. variantes :
D'un p o i n t de vue t e c h n i q u e , les " v i b r a t i o n s c o r p o - • La méthode fondée sur les méridiens selon Hennecke
relles" ne p e u v e n t être stimulées par un appareil et les • Les méthodes utilisant "des informations renforcées
signaux " p a t h o l o g i q u e s " du corps ne p e u v e n t n o n sur les allergènes" selon Klein et Schweitzer
plus être "éteints" c o m m e l ' a f f i r m e n t les c o n c e p t e u r s. • La VEGA- théraple, test et thérapie du métabolisme
Il n'y a d'ailleurs pas n o n plus " d ' i n v e r s i o n " des ondes, selon B. Kôhler
bien qu'il soit possible q u e les fabricants veuillent dire • La thérapie diagnostique par résonance et le
interférences. diagnostic séquentiel de fréquences
• L'explication des effets de l'appareil est pure spécu- • La thérapie lykotronique : des électrodes de
l a t i o n . Elle se f o n d e sur l'hypothèse, t o u j o u r s sujette à résonance prélèvent en au moins deux endroits du
c a u t i o n , d e la théorie des p h o t o n s et la relie à certaines corps des échantillons de fréquences propres à
c o n c e p t i o n s magiques. certains organes. Dans l'appareil, certaines fréquences
• La thérapie M o r a d o i t supprimer les "rayons ter- à large bande bien précises sont mélangées "une à
restres ". Ces rayons sont rendus responsables des mala- une" et renvoyées à l'organisme.
dies. Or, jusqu'à présent, il n'y a encore aucune preuve • La SomaDyne : cellules et tissus seraient stimulés à
de l'existence de maladies géopathiques (voir p. 295). l'aide d'impulsions électriques finement modulées qui
• L'idée q u e c h a q u e élément émet u n e aura électro- sont induites par des électrodes ventouses aux points
magnétique particulière e t a ainsi u n e incidence sur le d'acupuncture douloureux et au niveau des zones
corps h u m a i n p r o v i e n t d u mysticisme et a été réactivée réflexes. Ceci doit induire un processus d'auto-
par le New A g e . Mais il n'y a a u c u ne preuve q u i per- guérison.
m e t t e d'étayer cette théorie.
280
L'électro-
acupuncture
selon Voll
L'électroacupuncture •
•
les appendicites c h r o n i q u e s ;
les i n f l a m m a t i o n s c h r o n i q u es de la prostate et des
selon Voll (EAV) ovaires;
• les cicatrices;
• les poisons tels q u e , par exemple, le p l o m b c o n t e n u
dans les a m a l g a m e s dentaires.
— Historique
• Par ailleurs, t o u t o r g a n e p o u r r a i t avoir u n " c a r a c -
Le premier appareil d'électroacupuncture f u t c o n s t r u i t tère de f o y e r " .
par un médecin français. Dans les années 5 0 , plusieurs Les foyers de maladies t r o u b l e n t l'état de santé, ex-
médecins allemands o n t aussi expérimenté les mesures citent et i n f l u e n c e n t sans cesse le corps. S'il est i m p o s -
électriques aux points d ' a c u p u n c t u r e . sible de guérir le foyer et si l'organisme est soumis à u n
Le d o c t e u r Reinhold Voll a repris l'idée en 1971 et "stress" supplémentaire, ses défenses v i e n d r o n t à
l'a développée plus avant. Il est parti des principes de s'écrouler.
la médecine chinoise, q u i a f f i r m e n t q u ' e n cas de m a l a -
die le flux énergétique est déséquilibré, q u e cela d o i t
être mesurable et q u e l'on d o i t parfois induire de
"l'énergie". Voll a " e n r i c h i " le système de l'acupunc-
t u r e en y a j o u t a n t certains éléments.
Situation actuelle
L'EAV est aussi c o n n u e sous le n o m de biométhe analy-
t i q u e et f o n c t i o n n e l l e, de diagnostic systémique par b i o -
métrie, de système d'organométrie électronique o u de
thérapie de régulation. Le test électrique de l'état de
santé a donné naissance à plusieurs techniques connues
sous les noms de DBF (diagnostic bioélectr(on)ique
f o n c t i o n n e l (régulateur) selon Pflaum et Schmidt, de
nouveau diagnostic bioélectronique selon Schramm, de L'appareil de Voll d o i t servir à examiner ces foyers
dermographie par impulsions (DGI), d'EGS (électro- de maladie et à les traiter. Partant, l'appareil d o i t aussi
g r a m m e de s e g m e n t , mesure de résistance cutanée), reconnaître les poisons e n v i r o n n a n t s auxquels le corps
de NBT, de d e r m o g r a p h i e par décodeur et de test Vega. est exposé.
L'électroacupuncture r e p r e nd des éléments de l'acu- L'appareil d'EAV est composé d ' u n e partie p o u r le d i a -
p u n c t u r e , de l'électrothérapie et de l'homéopathie. gnostic, d ' u n ohmmètre p e r m e t t a n t d e mesurer la ré-
Voll a aussi repris certaines idées à la théorie des sistance cutanée - le c o u r a n t utilisé p o u r les mesures
foyers. Cett e théorie d i t q u e les causes d e maladie est d ' u n e intensité de 5,5 à 11 microampères et a u n e
p e u v e n t être les " f o y e r s " , q u i s o n t parfois situés loin tension de mesure de 0 , 1 3 à 2 volts - ainsi q u e d ' u n
de la zone malade d u corps. Parmi les foyers, il y a : appareil pour la thérapie à impulsions électriques
281
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels
Sur l'appareil diffuseur d e c o u r a n t , il est également Le thérapeute peut aussi traiter la maladie qu'il suppute à
possible de brancher u n e grille avec différents germes l'aide des impulsions électriques basse fréquence que pro-
de maladies, allergènes o u médicaments. duit son appareil. Si l'appareil fait état de problèmes d ' e m -
poisonnement dus à l'alimentation, à l'environnement o u
aux amalgames des plombages, le thérapeute prescrira la
— Diagnostic et traitement
plupart d u temps une cure d'injections de produits h o -
métal - électrode insensible d u pôle négatif - alors q u e présumé au mercure, un traitement EDTA sera éventuelle-
la personne chargée d e procéder à l'examen re- ment proposé (voir p. 199). Si le thérapeute suspecte la
cherche, avec l'électrode sensible d u pôle positif, q u i présence d'un foyer, il pourra parfois conseiller à son pa-
ressemble à u n crayon d'ardoise, les p o i n t s d ' a c u p u n c - tient de se faire opérer des amygdales, de se faire enlever
t u r e situés sur la peau ( p r i n c i p a l e m e n t sur la tête, sur certaines dents o u de faire retirer ses plombages dentaires.
282
L'électro-
acupuncture
selon Voll
L'EAV et les techniques du genre ne doivent pas être utili- o u h u m i d e de la peau et d u gel de c o n t a c t utilisé. Les
sées pendant la grossesse, chez les personnes qui portent écarts s o n t i m p o r t a n t s lorsque l'on fait varier t o u s ces
un pacemaker et celles qui souffrent d'arythmie grave. éléments. En o u t r e , les réactions des p o i n t s d ' a c u -
p u n c t u r e "classiques" sont e x a c t e m e n t les mêmes q u e
celles des autres zones cutanées.
— Risques
• La résistance cutanée n'est en a u c u n cas liée au
• Les tests par EAV p e u v e n t avoir p o u r conséquence " p o t e n t i e l énergétique". Elle dépend des sécrétions
q u e certaines maladies aiguës ne s o n t pas traitées sudorales et p e u t d o n c d o n n e r des i n f o r m a t i o n s sur le
c o m m e il se d o i t et q u e des médicaments s o n t pris par degré d ' a g i t a t i o n d ' u n p a t i e n t .
le p a t i e n t alors qu'ils s o n t superflus. C e t t e méthode • Le médicament o u la préparation logée dans les ré-
p e u t aussi a u g m e n t e r les craintes par r a p p o r t aux s u b - ceptacles des électrodes est incapable de m o d i f i e r les
stances nocives de n o t r e e n v i r o n n e m e n t . propriétés d u circuit électrique. Si l'aiguille b o u g e , cela
• Les personnes q u i p r a t i q u e n t l'électroacupuncture ne p e u t être dû qu'à des facteurs extérieurs tels q u ' u n
défendent l'idée q u e le diagnosti c posé à l'aide de leur c h a n g e m e n t de la pression exercée sur les électrodes.
t e c h n i q u e est suffisant p o u r c o m m e n c e r u n "assainis- Il est d o n c impossible de dire si les remèdes o n t une
s e m e n t des f o y e r s " , même dans les cas où des m é - q u e l c o n q u e utilité thérapeutique.
t h o d e s d ' e x a m e n médical reconnues n ' o n t détecté a u - • Les soi-disant "empoisonnements" d u corps o u
cune m a n i f e s t a t i o n p a t h o l o g i q u e chez le p a t i e n t . Ceci l'hypersensibilité par r a p p o r t à certains p r o d u i t s ne
a souvent mené à de f a u x diagnostics, q u i o n t ensuite p e u v e n t pas être testés avec c e r t i t u d e par EAV.
débouché sur u n e thérapie telle q u e l'extraction de Traitement par EAV
dents saines et indispensables. Les c o u r a n t s d ' i m p u l s i o n s et d ' e x c i t a t i on o n t u n e ac-
t i o n bénéfique bien c o n n u e sur l'organisme. Les scien-
tifiques pensent q u e les réussites thérapeutiques de
— Critique
l'EAV, q u i se f o n d e n t précisément sur ces c o u r a n t s ,
Les diverses écoles q u i défendent le c o n c e p t de foyers L'EAV n'est pas indiquée c o m m e méthode de dia-
de maladies o f f r e n t différents modèles p o u r l'expliquer, gnostic. Elle ne p e u t d o n n e r a u c u n e a f f i r m a t i o n défini-
modèles q u i se contredisent d'ailleurs en partie. Ainsi, tive q u a n t aux foyers de maladies, aux e m p o i s o n n e -
les cicatrices sont considérées c o m m e des foyers. Si le m e n t s , aux tendances allergiques o u à l'adéquation
dentiste a extrait une d e n t suspectée d'être u n foyer, il des médicaments.
a aussi créé en lieu et place une cicatrice. Il pourra d o n c
avoir provoqué lui-même u n autre foyer (voir p. 2 3 3 ) .
— Conseil
La théorie de ces foyers fictifs n'a pas p u être c o n f i r -
mée jusqu'à présent, en dépit de nombreuses c o n f r o n - Les t e c h n i q u e s d i a g n o s t i q u e s et thérapeutiques de
tations scientifiques. l'EAV sont à déconseiller.
283
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels
— Critique
— Examen et traitement
De nombreuses études de contrôle o n t constaté q u e
les effets d e rougissement d e la peau sont pure coïnci- Diagnostic
dence et q u e l'on p e u t s'attendre à pas mal d e f a u x Grâce à cet appareil, les divers p o i n ts de réaction -
diagnostics. Cett e méthode de t r a i t e m e n t n'est pas re- p r i n c i p a l e m e n t situés sur le crâne et le l o n g de la c o -
c o n n u e par le m o n d e scientifique. l o n n e vertébrale - sont mesurés et les valeurs repor -
tées sur des cartes q u i c o m p o r t e n t déjà les "valeurs
normales".
Traitement
284
L'analyse
minérale
des cheveux
285
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels
Les patients doivent "céder quelques cheveux". Des che- ces r e c o m m a n d a t i o n s des recettes q u i n ' o n t aucun
veux de la couche supérieure sont coupés le plus près sens, comme par exemple u n mélange or-argent
du crâne. Pour les personnes qui souffrent de calvitie, les très vague d u genre "à p r e n d r e p e n d a n t l'hiver".
poils des aisselles o u les poils pubiens sont également ac- Risque iié aux conseils : la p l u p a r t des laboratoires
ceptés. Pour les tests en laboratoire, il f a u t environ un d'analyse prescrivent de prendre conseil auprès de leur
g r a m m e de cheveux, ce qui représente plus o u moins le p r o p r e médecin. Mais même u n tel e n t r e t i e n ne p r o -
v o l u m e d'une cuiller à soupe. A u laboratoire, les cheveux tège pas des diagnostics erronés des analyses.
sont nettoyés et dissous dans de l'acide. Ils sont ensuite
étudiés à l'aide de méthodes chimiques, n o t a m m e n t
— Critique
l'absorption a t o m i q u e o u la spectrophotométrie.
L'analyse n'est généralement précédée d ' a u c u n exa- • En o u t r e , diverses études o n t démontré q u e les ré-
m e n médical a p p r o f o n d i . Il m a n q u e d o n c des élé- sultats de plusieurs analyses effectuées sur les mêmes
286
L'iridologie
cheveux - dans u n même laboratoire mais aussi dans q u ' i l remarqua u n c h a n g e m e n t dans les yeux d'une
des laboratoires différents - p e u v e n t varier dans u n c h o u e t t e q u i s'était cassé la p a t t e . En 1 8 8 1 , il publia
r a p p o r t d e 1 à 10. un m a n u e l de diagnosti c des maladies des organes à
• L'analyse des cheveux ne convient d o nc pas pour dé- partir des c h a n g e m e n t s de couleur et de f o r m e de
t e r m i n e r la teneur d u corps en minéraux. Elle convient l'iris. C e t te idée f u t reprise et développée par d e n o m -
encore moins lorsqu'il s'agit de tirer des conclusions breuses personnes (médecins, pasteurs et guérisseurs).
q u a n t à un certain état de m a n q u e o u une certaine m a - Classé au début d u siècle p a r m i les charlataneries, le
ladie o u de prédire une maladie grave latente. diagnostic de l'iris f u t ensuite porté aux nues dans les
Celui q u i a f f i r m e devoir prendre certains minéraux hautes sphères d u troisième Reich.
p e u t , p o u r se faire, se c o n t e n t e r de boire de l'eau m i - Depuis lors, de nouvelles cartes de l'iris, appelées
nérale (voir p. 102). cercles d e l'iris, o n t été sans cesse développées. Ces
cartes p a r t a g e n t l'iris en 6 0 traits ~ semblables aux
traits de g r a d u a t i o n d u t e m p s sur u n e m o n t r e - et en
— Conseil
différents cercles. Ceci d o i t p e r m e t t r e de lire à quel n i -
L'analyse minérale des cheveux p o u r identifie r une ca- veau de l'iris les organes sont représentés.
rence en substances minérales o u u n état maladif ne Situation actuelle
p e u t être conseillée. Le diagnostic de l'iris est très répandu. Quatre guéris-
seurs sur cinq y o n t recours, ainsi d'ailleurs q u ' u n p e t i t
g r o u p e de médecins.
— Diagnostic
287
Systèmes
diagnostiques
et tliérapeuti-
ques non conven-
tionnels
A partir de la couleur de l'iris, le diagnostiqueu r tire des m a t i o n de la vésicule biliaire. Les diagnostics posés
conclusions sur la c o n s t i t u t i o n de son patient. Il pourrait étaient souvent f a u x et s'écartaient très l a r g e m e n t les
également reconnaître quels sont les problèmes hérédi- uns des autres. Les iridologue s f u r e n t eux-mêmes dé-
taires de la personne et voir si cette dernière a u n e pré- çus d u résultat q u i leur f u t présenté.
disposition à certaines maladies telles q u e les cancers.
Sur base des diverses structures de l'iris, d e ses
— Conseil
sillons radiaux, de ses anneaux et de sa p i g m e n t a t i o n ,
mais aussi sur base de la f o r m e de la pupille, l'irido- La méthode de diagnostic de l'iris est à déconseiller.
l o g u e p o u r r a conclure de l'existence de certaines m a -
ladies o u de certains défauts. Par c o n t r e , les maladies
o r g a n i q u e s graves, les fractures, les t r a n s p l a n t a t i o n s et
les a m p u t a t i o n s ne laisseraient a u c u ne trace sur l'iris. Variante :
• L'idée q u i est à la base de l'ihdologie est fausse. Il n'y Schnabel et Angerer, deux iridologues, o n t développé
a pas de terminaisons nerveuses q u i relient l'ensemble une autre variante d u diagnostic oculaire : le d i a g n o s -
du corps à l'iris. Si t o u t l'organisme pouvait être repré- tic des pupilles. Sur base d e la f o r m e elliptique o u de la
senté dans l'iris, il f a u d r a i t - selon les connaissances position inclinée des pupilles, des diagnostics assez i n -
a n a t o m i q u e s actuelles sur les tracés des nerfs - que la habituels s o n t posés : " â m e a m o r p h e " o u " p i e d plat
partie droite d u corps soit représentée dans l'iris gauche. paralytique" o u encore "danger de paralysie com-
• Les taches pigmentées et les diverses structures de l'iris plète", etc.
sont conditionnées par l'anatomie de la personne; ce sont
des variantes normales d'un iris sain et n o n les signes de
— Risques
quelconques maladies. L'ophtalmologie connaît la liste
des mutations pathologiques de l'iris, qui interviennent Il y a u n risque de poser u n faux diagnostic et de ne
parfois dans le cadre d'une autre maladie. Mais il n'y a pas pas identifier les maladies.
de recoupement entre celles-ci et les signes supposés q u e
le diagnostic de l'iris semble identifier.
— Critique
Des vérifications détaillées o n t rejeté sans appel
c e t t e méthode de diagnostic : Les f o r m e s attribuées aux pupilles ainsi q u e les diagnos -
• Les positions des organes se r e t r o u v e n t à des e n - tics qu'elles inspirent sont de grotesques fantaisies.
droits différents des 2 0 cartes d'iris différentes q u i exis-
tent aujourd'hui.
• Il n'y a a u c u n e d o c u m e n t a t i o n qui atteste des soi-
disant signes de maladies présentés par l'iris. Bien au
contraire, u n e série d'études o n t prouvé q u e les dia-
La photographie de Kirlian
gnostics de l'iris étaient de f a u x diagnostics. Exemple :
• En 1 9 8 9 , les utilisateurs d u diagnostic de l'iris les
— Historique
plus c o n n us aux Pays-Bas o n t été invités à participer à
une expérience dans le cadre de laquelle ils devaient, à A u milieu d u siècle dernier, Freiherrvon Reichenbach a
l'aide de p h o t o g r a p h i e s en couleur des iris de 7 8 per- développé sur base des idées de la "Société théoso-
sonnes, retrouver 3 9 patients s o u f f r a n t d ' u n e i n f l a m - p h i q u e " la théorie des forces occultes. L'intérêt était
288
La photogra-
phie
de Kirlian
289
Systèmes
diagnostiques
et tliérapeuti-
ques non conven-
tionnels
Sous l'appellation " a l l e r g i e s " , les adeptes de cette dis- o u sensibilité m u l t i p l e aux p r o d u i t s c h i m i q u e s ) , q u i
cipline n ' e n t e n d e n t pas s e u l e m e n t - c o m m e cela est peut imiter p r a t i q u e m e n t n ' i m p o r t e quelle autre pa-
290
L'écologie
clinique
Les allergies sont dépistées à l'aide de tests d'injec- nance (p. 2 7 7 ) et le massage de zone réflexe (voir
t i o n locale par cuti o u par inhalatio n d'allergènes. p. 72) s o n t censés "réguler l'énergie d u c o r p s " .
Lorsque ces tests standard ne d o n n e n t rien, les p r o - Le t r a i t e m e n t a aussi pour b u t d'éviter les facteurs
duits suspectés d'être des allergènes s o n t recherchés de p e r t u r b a t i o n identifiés : les patients se voien t d o nc
par " p r o v o c a t i o n " o u par " n e u t r a l i s a t i o n " . c o m m u n i q u e r u n régime alimentaire sans poisons p r o -
Dans ce b u t , divers tests sont employés : v e n a n t de l'environnement, de la cuisine et d u goût et
• Le jeûne : p e n d a n t q u a t r e à cinq j o u r s , le p a t i e n t prescrire u n certain style de vie. Le thérapeute leur i n -
évite de m a n g e r les aliment s suspectés d e p r o v o q u e r d i q u e aussi dans quel tissu leurs vêtements doivent être
chez lui des allergies; ensuite, p e n d a n t le "test d ' i n - taillés et c o m m e n t leur a p p a r t e m e n t doit être équipé,
g e s t i o n " , il ne m a n g e q u e les aliments en q u e s t i o n . Si o u encore quels cosmétiques ils peuvent utiliser.
291
Systèmes
diagnostiques
et tliérapeuti-
ques non conven-
tionnels
• Le c o n c e p t d'écologie clinique est sans preuve et critiques parlen t d u " c o m m e r c e de la p e u r " . Ce q u i est
f a i t q u e les a l i m e n ts q u i passent dans l'intestin et l'es- sont convaincues q u e - malgré o u à cause d u traite-
292
m e n t - les symptômes subsisteront p e n d a n t des a n - pieds. Les pieds d u p a t i e n t d o i v e n t être tournés vers le
nées, sans a u c u n c h a n g e m e n t . sud lors de l'examen.
• Il f a u t m e t t r e le publi c en garde c o n t r e l'utilisation Pendant ce t e m p s , le d i a g n o s t i q u e u r pose parfois
de l'écologie clinique car son efficacité n'est en rien l'autre m a i n sur la partie d u corps q u ' i l s o u h a i t e exa-
prouvée et elle entraîne dans son sillage le risque de miner.
f a u x diagnostic et d'erreurs de t r a i t e m e n t . Le p e n d u l e p e u t osciller en dessinant des cercles o u
en p a r t a n t dans diverses directions.
De cette manière, la personne q u i t i e n t le p e n d u l e
Conseil
s o u h a i t e déterminer quelles sont les parties d u corps
Le diagnostic et le t r a i t e m e n t par écologie clinique q u i s o n t malades. Si le p e n d u l e est i m m o b i l e , il y a soi-
s o n t à déconseiller. disant u n e maladie grave présente. S'il oscille loin en
o b l i q u e , c'est le cancer qui menace.
La personne q u i t i e n t le p e n d u l e lui pose aussi des
questions : p o u r dire " o u i " , le p e n d u l e b o u g e d e m a -
p o u r mesurer le t e m p s . En t a n t q u e m o y e n de d i a -
gnostic, il c o r r e s p o n d à la b a g u e t t e de sourcier et est
s o u v e n t employé par les guérisseurs et les thérapeutes
sans f o r m a t i o n médicale.
— Diagnostic
Le d i a g n o s t i q u e u r t i e n t le p e n d u l e d ' u n e m a i n au-des-
sus d u p a t i e n t et parcours ce dernier de la tête aux
293
Systèmes
diagnostiques
et tliérapeuti-
ques non conven-
tionnels
Conséquence thérapeutique
Si son diagnostic est prêt, l'examinateur d e m a n d e à
Le diagnostic
son p e n d u l e quels sont les médicaments q u i " c o n v i e n -
par thermorégulation
n e n t " . La p l u p a r t d u t e m p s , le choix se p o r t e sur des
élixirs f l o r a u x de Bach (voir p. 194) o u sur des remèdes
homéopathiques (voir p. 176). Ensuite, le p e n d u l e est
— Historique
encore interrogé sur la d i l u t i o n exacte des p r o d u i t s . Si
des "allergies à certains a l i m e n t s " o n t été constatées, En 1 9 6 8 , le d o c t e u r Ernst Schwamm développa u n e
le p a t i e n t devra respecter le régime alimentair e pres- t e c h n i q u e de mesure de la température de la peau à
crit. l'aide de lumière i n f r a r o u g e , u n e t e c h n i q u e d e m e -
sure q u i p e u t se faire sans c o n t a c t avec la p e a u . C e t t e
t e c h n i q u e f u t ensuite a p p r o f o n d i e par Rost en 1 9 7 5 :
— Risques
il y a j o u ta u n thermomètre électronique à réaction r a -
Cette méthode m a g i q u e c o m p o r t e certains risques pide.
majeurs, n o t a m m e n t celui de poser un f a u x diagnostic
et de passer à côté de maladies existantes.
— Concept et explication de l'action
294
La rhabdomar
la radiesthési
la géopathie
— Historique
— Risques
La première trace de sourciers se t r o u v e sur u n rouleau
C e t t e méthode d ' e x a m e n ne p r o v o q u e généralement de p a r c h e m i n q u i d a t e de 1 4 2 0 . Paracelse (1493-
pas d'effets secondaires, mais le d a n g er de f a u x d i a - 1541) connaissait les baguettes d e sourcier, mais il en
gnostic est g r a n d . rejetait les propriétés.
L'érudit Athanasius Kircher supposait, deux siècles
après Paracelse, que les baguettes de coudrier
— Critique
n'étaient pas attirées par l'eau et, p a r t a n t , ne pliaient
• L'appellation "procédé de thermorégulation" est pas vers le sol p o u r cette raison, mais qu'elles réagis-
fallacieuse car la régulation de la chaleur d u corps saient aux émanations de minerais. A l'aide de la b a -
n'est en réalité pas mesurée. g u e t t e de sourcier, o n recherchait les sources d'eau et
• La température de la peau est l a r g e m e n t influencée les gisements de m i n e r a i , mais aussi des chemins et
par les différences individuelles d e c o n s t i t u t i o n et des bornes disparus, des trésors enfouis , la p o s i t i on de
d'épaisseur des tissus a d i p e u x chez les patients, ainsi l ' e n n e m i , les meurtriers et les voleurs et la "fidélité
que par la température a m b i a n t e , l'humidité am- p e r d u e des f e m m e s et des jeunes f i l l e s " . De nos jours,
biantes et la v e n t i l a t i o n . Les écarts de température de les sourciers ne recherchent plus u n i q u e m e n t des
q u e l q u e s dixièmes de degré ne p e u v e n t d o n c être i n - sources d'eau o u des minerais mais aussi des s u b -
terprétés. C e t t e méthode est incapable de tirer des stances radioactives, des victimes d'avalanches, etc.
conclusions q u a n t à la présence éventuelle de m a l a - L'idée q u e l'inclinaison de la b a g u e t t e i n d i q u e des
dies chez le p a t i e n t . lieux néfastes p o u r la santé o u q u e l'on p e u t d i a g n o s -
• Une étude a révélé q u e - c o n t r a i r e m e n t aux affir- t i q u e r des maladies à l'aide d ' u n e b a g u e t t e de c o u -
m a t i o n s des utilisateurs - les maladies cancéreuses ne drier o u d ' u n p e n d u l e est née vers le milieu d u
295
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
:)ues non conven-
tionnels
296
La rhabdoma
la radiesthés
la géopathie
Diagnostic : p o u r examiner un client à la recherche de elle a pensé auparavant) et sur des m o u v e m e n t s rési-
maladies éventuelles, le r h a b d o m a n c i e n déplace la b a - duels des muscles des bras d u r h a b d o m a n c i e n . La b a -
g u e t t e , le biotenseur o u l'appareil de biorésonance le g u e t t e n'est d o n c pas m u e par des forces extérieures.
l o n g d u corps, sans t o u c h e r celui-ci. A u t r e variante : le • Il a déjà été prouvé par d ' i n n o m b r a b l e s études m e -
r h a b d o m a n c i e n t i e n t la b a g u e t t e d ' u n e m a in et exa- nées dans le m o n d e entier q u e l'on ne t r o u v e pas plus
m i n e de l'autre m a in le corps de son p a t i e n t . Si, p e n - d ' e a u , de minerais, de victimes d'avalanches, de zones
d a n t l'examen, le thérapeute o r i e n t e la b a g u e t t e à d'activité et autres avec l'aide d ' u n r h a b d o m a n c i e n
t o u r de rôle vers divers médicaments, l'inclinaison de q u e l'on en t r o u v e par le simple f r u i t d u hasard. En
la b a g u e t t e d o i t , soi-disant, i n d i q u e r lequel de ces mé- 1 9 8 9 , u n prix de 1 0 0 0 0 0 USD f u t mis en j e u aux États-
d i c a m e n t s est le b o n . Unis. Il devait être attribué au r h a b d o m a n c i e n qui
Diagnostic à distance : certains radiesthésistes cla- p o u r r a i t prouver q u e ses capacités particulières étaient
m e n t qu'ils p e u v e n t reconnaître des maladies s'ils bien réelles. A l'heure où nous écrivons ces lignes, l'ar-
passer à côté de maladies présentes chez le p a t i e n t. En ficace si o u v e r t !". Les appareils de " p r o t e c t i o n " ,
297
Systèmes
diagnostiques
et thérapeuti-
ques non conven-
tionnels
du pied
Diagnostic de l'oreille, de la main
et du pied : des idées similaires
298
Le diagnostic
de la langue,
la main, du pie
et de l'oreille
299
'léraDies anticancéreuses
300
Thérapies
anticancereus
301
Thérapies
mticancéreuses
302
Traitement
du cancer
Beaucoup de légumes contiennent des substances • Les abricots et les mangues, les betteraves rouges et
bioactives qui peuvent protéger contre le cancer (voir les carottes, la betterave fourragère, les épinards, la salade
aussi p. 8 3 ). et le chou vert contiennent des substances qui
• Grâce à leur teneur élevée de ces substances, tous les stimuleraient le système immunitaire et freineraient ainsi
choux, le brocoli en tête, et l'ail ainsi que tous les autres le développement des tumeurs.
membres de sa famille, ont un effet particulièrement • Lors d'un cancer existant, les aliments suivants peuvent
protecteur. Les tomates, les radis, les fraises, l'ananas et offrir un soutient : les baies, les agrumes, les raisins, les
les poivrons ont également un effet généralement noix, le carvi, la menthe poivrée, le soja et le brocoli.
protecteur contre le cancer. Achetez de préférence des fruits et légumes de saison,
• Certaines espèces de légumes préviennent activement frais et en provenance de l'agriculture biologique. La
les cancers de l'estomac, des intestins et probablement portion quotidienne de légumes, sans compter les
aussi du poumon : le brocoli, le soja, le chou, le chou- fleur, pommes de terre, devrait représenter 2 0 0 grammes au
le chou blanc, la choucroute. Les substances bioactives des moins. Consommez- en une grande partie sous forme de
légumineuses, des graines de tournesol, du sésame et les crudités, de préférence pour le plat principal. Hachez et
huiles pures végétales réduisent le risque pour le côlon. coupez les légumes après les avoir soigneusement lavés,
• Les substances contenues dans les enveloppes de peu de temps avant de les consommer Prévoyez d'intégrer
grains de blé complet ont surtout une action préventive dans votre régime de nombreuses variétés de choux et des
contre les cancers du sein, de l'utérus et de la prostate. produits de céréales entières. Terminez par des fruits crus.
303
Thérapies
anticancéreuses
cancéreux sur trois p e u t ainsi encore vivre p e n d a n t des c o m m e n c e par de simples médicaments a n t i d o u l e u r et
années avec le cancer. t e r m i n e par la m o r p h i n e , produits q u i peuvent prévenir
Le t r a i t e m e n t d ' u n cancer est très c o n t r a i g n a n t , et soulager la d o u l e u r lorsqu'ils sont administrés selon
mais les plaintes p e u v e n t être soulagées par des m e - un schéma bien déterminé dans le t e m p s .
sures à a p p l i q u e r soi-même et par des i n t e r v e n t i o ns Il n'existe pas de p r o d u i t s alternatif s qui s o u l a g e n t
plus légères. Les d o u l e u r s i m p o r t a n t e s p e u v e n t égale- mieux, mais certaines substances d ' o r i g i n e végétale
m e n t être soulagées par des médicaments. p e u v e n t soutenir la thérapie palliative. Dans les cli-
niques spéciales d u cancer et d e la douleur, ce genre
de substances s o n t également utilisées.
Chances de survie En A l l e m a g n e et en A u t r i c h e , cela f a i t quelques a n -
L'évolution d e la maladie p e u t être très différente d ' u n nées déjà q u e des expériences s o n t menées sur l'effet
t y p e de cancer à l'autre. Certains types de cancers i n - revigorant, analgésique et positif p o u r l'appétit d u
curables p e u v e n t évoluer p e n d a n t des années sans chanvre (cannabis) et de la marijuan a chez les patients
plaintes et ne d e m a n d e n t pas de t r a i t e m e n t p e n d a n t cancéreux.
de longues pfiases. B e a u c o u p d e patients cancéreux
p e u v e n t vivre sans la m o i n d r e l i m i t a t i o n avec des t u -
Conseil
m e u r s c h r o n i q u e s.
Lors d ' u n e résurgence, o n t r a i t e alors selon le p r i n - Les mesures et m o y e n s précités sont particulièrement
cipe suivant : le m o i n s possible, a u t a n t q u e nécessaire. conseillés.
Le pronostic est m o i n s b o n lorsque la t u m e u r est à u n
stade avancé o u g r a n d i t r a p i d e m e n t .
Le déroulement individuel d u cancer p e u t f o r t e -
Angoisse et espoir
m e n t diverger de l'espérance de vie m o y e n n e : u n c a n - Un diagnostic de cancer est u n f a m e u x c o u p porté à
cer p e u t évoluer bien plus r a p i d e m e n t mais aussi bien l'image de p e r f e c t i o n immaculée q u e l'on a de sa per-
plus l e n t e m e n t q u e prévu. sonne : u n e partie d e son p r o p r e corps est n o n seule-
Les cancers p e u v e n t s o u v e n t s'arrêter dans leur m e n t m a l a de mais devenue "maligne" de surcroît.
évolution spontanément. Dans d e très rares cas, des Certaines idées d e v i e n n e n t alors obsédantes : " Q u e l
t u m e u r s régressent sans q u e ceci puisse être imputé à est le mal q u i m ' e n v a h i t ? Q u e puis-je faire p o u r re-
l'action d ' u n t r a i t e m e n t . t r o u v e r m a b o n n e santé ? " Cette o p p o s i t i o n entre b o n
La volonté de vivre et la c o n f i a n c e dans l'équipe s o i - et mal se reflète dans la critique s o u v e n t formulée par
ladie. Le " s u p p o r t social" de la f a m i l l e et des amis ainsi irradie, par rapport à une médecine alternative
Les mesures reprises dans le cadre p e u v e n t rendre L'une ne vise en apparence q u e la maladie, l'autre le
la vie avec le cancer plus facile et lui d o n n e r u n sens. fait d'être malade.
304
Angoisse
et espoir
• Lorsque le cancer a été irrémédiablement constaté et malade, de changer sa vie en conséquence, et qui
que les caractéristiques, le stade et les éventuelles recherche pour ce faire un accompagnement
métastases sont connus, demandez à votre médecin qu'il psychologique, peut nettement améliorer et même
vous explique clairement le diagnostic, le plan de prolonger les années qui lui restent à vivre.
traitement, l'effet, les effets secondaires et les • Lorsque la peur et les soucis deviennent trop
conséquences des traitements prévus. Vous avez insupportables, vous pouvez vous diriger vers un groupe
également le droit d'être informé des alternatives d'entraide, vers un centre d'avis psychosocial ou vers un
possibles. psychothérapeute spécialisé dans le cancer.
• Il est utile qu'une personne de confiance participe aussi
fera. La ligne q u i sépare u n e thérapie " n a t u r e l l e " c o m - fets secondaires, assurer u n meilleur état général et
plémentaire de la t r o m p e r i e pseudo-médicale ou une h u m e u r plus positive. Mais même ces a t t e n t e s ne
même d e la charlatanerie carrément d a n g e r e u s e est se réalisent pas : u n e étude américaine a comparé
c e p e n d a n t très vague. Un p a t i e n t p e u t à peine faire la deux g r o u p e s quasi identique s de patientes atteintes
différence. de cancer d u sein et a constaté q u e les f e m m e s q u i
305
Thérapies
anticancéreuses
• Un "programme" complet semble offrir le meilleur cependant pas d'effet sur la croissance tumorale. L'art-
gage de succès : en plus du passage à une alimentation thérapie (voir p. 175) et la musicothérapie (voir p. 134)
savoureuse, facile à digérer et éventuellement complète peuvent diminuer la labilité psychologique et procurer plus
(voir aussi Alimentation saine comme prévention du cancer de respect pour sa personne. Les thérapies de mouvement
p. 303), il est utile d'arrêter de fumer, de boire de l'alcool et respiratoires (voir p. 128) améliorent la condition
et de prendre d'autres drogues. physique, la forme et le sentiment de bien- être général.
• Si l'on parvient à apprendre une méthode de relaxation • La psychothérapie peut offrir plus de qualité de vie et
ou une technique d'autosuggestion (voir p. 121), les effets soulager la souffrance. Les méthodes à succès sont la
secondaires du traitement indispensable, comme la thérapie comportementale, les groupes de relaxation, la
nausée, la nervosité ou la peur, seront atténués ou plus visualisation et la thérapie familiale pour conseiller et
facilement supportés. décharger les proches. Le travail psychothérapeutique en
• L'hypnose (voir p 132) peut également avoir un effet similaire groupe peut freiner la croissance tumorale de façon
• Certaines substances d'origine végétale peuvent visible. Il n'est cependant pas encore prouvé si d'autres
procurer un sentiment de mieux- être (voir p. 103). méthodes peuvent endiguer le cancer
• Beaucoup de patients cancéreux trouvent un • En composant les numéros d'appel spécialisés (Cancer-
soulagement dans les traitements anthroposophiques (voir Info et Ecoute Cancer, voir p. 305) et auprès des
p. 172) ou homéopathiques (voir p. 176). Ceux- ci n'ont mutualités, on peut obtenir nombre d'informations utiles.
libre interne ou le renforcennent du système im m uni- m ét hodes non convent ionnelles est véritablem ent ap -
taire, ce qui colle bien à cett e im age du cancer en tant propriée pour soulager la vie avec et après le cancer,
qu'ex pression d 'une m aladie de l'ensem ble de l'orga- des procédures périodiques (par ex em ple une cure
nism e et qui doit d onc être traitée en considérant d'injections) assurent au m oins une conversat ion régu-
"l'ent ièret é" de la personne. lière ent re le patient et le m édecin. En tant que pro-
La plupart des m ét hodes alternatives sont d onc ap - m esse "m at érialisée" de réconfort et de soins, elles
pliquées à la fin du t rait em ent médical en guise "d ' a c- peuvent faire disparaître l'angoisse et m êm e e n g e n -
co m p a g n e m e n t " ou de "so u t i e n ". Si ça ne peut faire drer un effet placebo (voir p. 20) lor sq u'aucune t héra-
du bien, ce ne peut faire du m al, telle est la devise, pie efficace n'est possible. Ceci ne devient dangereux
avec l'espoir d'éviter une récidive et que la m aladie se qu'à partir du m om en t où un t rait em ent ciblé doit être
stabilise. envisagé et que cette opport unit é n'est pas saisie
Les proches ex ercent souvent une cert aine pression parce q u'on croit en l'alternative. On ne parle guère
car ils y voient un m oyen d'intervenir eux - mêmes. Ceci des t rait em ent s alternatifs qui dim inuent l'effet d'une
j oue un rôle im port ant lorsqu'ils se sent ent coupables thérapie usuelle dans cert aines circonst ances, a u g -
de la période d'avant la m aladie et qu'ils veulent à pré- m ent ent la croissance t um orale et réduisent encore le
sent faire t out ce qui est possible, quel q u'en soit le t em ps qui reste à vivre au patient.
prix.
Les m ét hodes. non convent ionnelles peuvent égale-
m ent aider les m édecins à vaincre leur sent im ent d'im -
La santé à tout prix
puissance et à écarter l'om bre de la mort. Les thérapies alternatives ont le mérite d'inciter les m a-
M ê m e si seule une t out e petite minorité parmi les lades à plus de responsabilité envers eux- mêmes, à
306
La santé
à tout prix
• Ils ont découvert leur méthode par hasard, lui ont • Le traitement "fonctionnerait mieux que la médecine
donné leur nom et sont soi- disant les seuls à pouvoir académique". Le succès est la règle, les échecs sont
l'appliquer. inconnus.
• Ils se servent de la presse à sensation pour recruter des • La méthode est appliquée depuis des années, mais ne
clients pour leur "percée dans le traitement du cancer". reçoit pas la reconnaissance de la médecine académique.
• La méthode est particulièrement mystérieuse.
• Ils découvrent et traitent "le cancer avec une méthode
• Le traitement comprend des régimes extrêmes.
aliround", alors que la médecine établie distingue plus de
• Ces thérapeutes se vantent du fait de compter des
100 cancers différents.
célébrités parmi leurs patients, ou du fait qu'ils sont
• Contrairement à la médecine qui aborde chaque
"poursuivis" par la médecine académique.
affection tumorale de façon ciblée, ils traitent la personne
• Comme "preuve" de leur succès, ils montrent souvent
comme un ensemble et promettent de pouvoir vaincre
des lettres de remerciement de "malades guéris".
ainsi le cancer.
• Les "produits miracles" contre le cancer sont souvent
• Leurs théories très personnelles sur la naissance du offerts par des entreprises de vente par correspondance.
cancer, leurs tests diagnostiques particuliers pour Pour le guérisseur, ceci présente des avantages : il n'est
reconnaître un cancer imminent (précancérose) ou un pas directement confronté à la souffrance des patients, il
cancer et le traitement proposé "collent" de façon idéale : fait de bonnes affaires et se trouve quasiment hors de
là où aucun cancer n'a été médicalement diagnostiqué, ils portée quand la thérapie ne porte pas ses fruits.
constatent un risque de cancer ou un cancer; par le même
• Méfiez- vous des organisations aux noms ronflants.
genre de test, ils "prouvent" ensuite que le danger de
Elles offrent souvent des traitements et/ ou des
cancer est écarté. Si l'intéressé développe vraiment un
médicaments suspects dont l'effet est controversé. La
cancer, cela constitue la preuve de l'exactitude du
prudence s'impose lorsque le traitement et la facture
pronostic révélé par le test.
n'émanent pas d'un médecin mais bien par d'une firme ou
• Le remède ou la méthode proposés sont présentés d'un "institut".
comme la "thérapie d'accompagnement" idéale : une • Méfiez- vous aussi de l'offre émanant de cliniques de
thérapie douce et "biologique" sans effets secondaires. cancer "biologiques". Il s'agit souvent d'une façon de
Selon leurs propres dires, elle peut non seulement être faire fructifier des investissements sans trop de risques.
utilisée contre le cancer, mais aussi comme prévention et Vérifiez le caractère fiable de ce genre d'organisations en
moyen de lutte contre d'autres maladies chroniques. téléphonant aux numéros déjà communiqués.
307
Thérapies
anticancéreuses
308
Diagnostic ne
conventionné
du cancer
Diagnostic
non conventionnel du cancer
Un seul e x a m e n ne p e r m e t pas de déterminer si q u e l -
q u ' u n a u n cancer; en général, en cas de suspicion de
cancer, différents contrôles sont nécessaires à l'aide
d ' i n s t r u m e n t s et de t e c h n i q u e s d ' i m a g e r i e médical. Le
plus souvent , l'examen d ' u n échantillon d e tissus (exa-
m e n h i s t o l o g i q u e) d o i t c o n f i r m e r le diagnostic.
Une "prédisposition" au cancer o u "précancérose"
- à savoir u n e immunité affaiblie m e n a n t irrémédia-
b l e m e n t au cancer - ne p e u t pas être mise en lumière
par un test simple, c o n t r a i r e m e n t à ce q u e prétendent
de n o m b r e u x d i a g n o s t i q u e u r s n o n c o n v e n t i o n n e l s .
Techniques magiques
de diagnostic du cancer
• Astrologie : o n établit la " c o n s t e l l a t i o n d u cancer"
des planètes au m o m e n t de la naissance.
• Baguette de sourcier et pendule (voir p. 2 9 5 et 2 9 3 )
• Diagnostic d'anam nèse selon Mayr (voir cure de
M a y r p. 9 5 )
• Etude des types de constitution cancéreuse selon Curry
• Tests sur élém ents corporels (iridologie et d i a g n o s -
tic des pupilles p. 2 8 7 ; diagnosti c d e la langue, des établies à certains endroits, cela p o u r r a i t être u n indice
mains et des pieds p. 2 9 8 ) . de cancer.
• Biotonométrie (test cutané électrobiologique) selon
Rilling
Méthodes diagnostiques • Bio- ionostat selon Kapf- Lautenschiager
bioélectriques
• Electroacupuncture selon Voll {W'ÏÏ p. 2 8 1 )
• Diagnostic de thermorégulation selon Schwann/ Rost
Tests en laboratoire
(voir p. 2 9 4 ) Ces dix dernières années, plus de 4 0 tests o n t été dé-
• Bioélectronique selon Vincent {voir p. 2 7 7 ) veloppés et sont le plus s o u v e n t appliqués par des thé-
• Photographie de Kidian (voir p. 2 8 8 ) rapeutes alternatifs o u dans ce q u e l'on appelle des
• Anthroposcopie : u n générateur électrique envoie " l a b o r a t o i r e s d u c a n c e r " o u des " b i o l a b o r a t o i r e s " .
un signal sinusoïdal de h a u t e fréquence à u n e élec-
t r o d e t e n u e par le p a t i e n t . Cela e n g e n d r e u n c h a m p Tests de confirmation
électromagnétique dans son corps. A l'aide d ' u n e élec- • Protozoaires carcinomateux selon Weber
t r o d e sensitive, le d i a g n o s t i q u e u r e x a m i n e la peau d u • Endobiontes et cyclogénie bactérienne selon Elder-
m a l a d e . Si l'intensité d u c h a m p diffère d e n o r m e s pré- lein
309
Thérapies
snticancéreuses
310
Régimes
et directives
alimentaires
nnises à a u c u n contrôle. Les conclusions douteuses d e et d e protéines animales et l'abus d'alcool peuvent
ces firmes p e u v e n t a m e n e r les clients - p r i n c i p a l e m e n t p r o m o u v o i r l ' a p p a r i t i o n d ' u n cancer.
des thérapeutes alternatif s - à poser des diagnostics
erronés et à a p p l i q u e r des thérapies inadéquates.
Recherche d'agents cancéreux : ces prétendus
Une alimentation judicieuse
" a g e n t s cancéreux" n'existent pas et les tests q u i s'y Une a l i m e n t a t i o n de qualité équilibrée, savoureuse,
réfèrent ne p e u v e n t d o n c rien prouver. aussi naturelle q u e possible, c o n t i e n t t o u t e s les s u b -
Tesfs sanguins : ils reposent sur des idées simplistes stances indispensables (voir p. 8 3 et " A l i m e n t a t i o n
et les conclusions sont basées sur l'interprétation p u r e - saine c o m m e prévention d u cancer" p. 3 0 3 ) et p e u t
m e n t subjective d u d i a g n o s t i q u e u r . dès lors être utile c o m m e m o y e n de prévention et
Tesfs e n laboratoire : il n'existe a u c u n e cohérence d ' a c c o m p a g n e m e n t d u cancer.
marquée entre les résultats de test de ces examens et Seeger, Zabel, Bircher- Benner, Kollath conseillent
les prétendus diagnostics. une a l i m e n t a t i o n lacto-végétarienne. Cette a l i m e n t a -
Les résultats des tests cités ne s o n t pas étayés par t i o n est utile, car elle c o n t i e n t les éléments i n d i s p e n -
un contrôle scientifique. sables à la vie sous u n e f o r m e pure et active, t o u t en
Les diagnostics effectués avec des moyens inadé- préservant le goût naturel des aliments. Elle est a p p r o -
quats et les diagnostics posés "à d i s t a n c e " , de même priée p o u r procurer le plaisir d e m a n g e r aux patients
q u e le fait d e négliger les méthodes d i a g n o s t i q u es q u i cancéreux s o u v e n t sans appétit.
s ' i n d i q u e n t c o n s t i t u e n t des erreurs médicales et o n t
déjà donné lieu à des poursuites judiciaires.
Toutes ces t e c h n i q u e s s o n t inadéquates p o u r p o u -
voir dire q u e l q u e chose sur u n cancer menaçant, en
développement o u existant. O n p e u t d o n c s'attendre à
des diagnostics erronés.
—Conseil
Ces t e c h n i q u es d i a g n o s t i q u e s n o n c o n v e n t i o n n e l l e s
s o n t à déconseiller.
Régimes et directives
alimentaires
Une mauvaise a l i m e n t a t i o n p e u t e n g e n d r e r t o u t e u n e
série de cancers. Un m a n q u e d'oligoéléments (magné-
s i u m , fer, cuivre, zinc, sélénium et autres) semble a f f a i -
blir le système i m m u n i t a i r e , le m a n q u e de fibres ali-
mentaires, de v i t a m i n e A o u C j o u e r a i t également u n
rôle dans la naissance d ' u n cancer. Il est en t o u t cas
certain q u e la c o n s o m m a t i o n d e b e a u c o u p d e graisses
311
Thérapies
anticancéreuses
Régime qualitatif d'Anemueiler et de Ries : ces régimes • Thérapie primitive : u n i q u e m e n t des plantes sau-
s o n t recommandés c o m m e a l i m e n t a t i o n q u i active le vages, des racines et des f r u i ts
métabolisme. Ils ne c o m b a t t e n t pas le cancer, comme • Régime de betteraves rouges de Ferenczi et Trûb :
o n le prétend souvent, mais s o n t c e p e n d a n t utiles c h a q u e j o u r u n à d e u x kilos de betteraves rouges
parce qu'ils o f f r e n t aux patient s cancéreux l ' o p p o r t u - crues, 3 0 0 à 6 0 0 m l d e jus d e betteraves rouges o u
nité de c o n t r i b u e r eux-mêmes au t r a i t e m e n t de leur 100 g r a m m e s d'extrait sec d e betteraves rouges. La
souffrance. betterave rouge est u n légume sain; une a c t i o n q u i
freine le cancer est soupçonnée mais n'est pas prouvée
de façon certaine.
Régimes peu risqués
mais sans effet sur le cancer
— Critique
• Régim e de Moerman : "substances alimentaires i n -
dispensables respectant les pigeons voyageurs et les Il n'existe pas de régime q u i e n d i g u e des t u m e u r s c a n -
h o m m e s (!)". céreuses installées.
• Régim e orthomoléculaire à hautes doses de v i -
tamines C, selon Pauling et Burgerstein (voir
p. 2 4 4 ) .
Régimes anticancéreux
• Régim e de Kousmine : sans viande, riche en c é -
dangereux
réales et en crudités, il serait utile grâce à des s u b - Les cures de jeûne (voir p. 92) q u i visent à " a f f a m e r " la
stances q u i f r e i n e n t la croissance t u m o r a l e . t u m e u r s o n t dangereuses p o u r c h a q u e p a t i e n t cancé-
• Régim e lacto- fermenté de Kuhl : a p p o r t supplé- reux. D'une part, l'état général des patients cancéreux
m e n t a i r e d'acide lactique. est déjà assez c o m p r o m i s c o m m e cela, d'autr e part ce
• Régime d'huile de lin et de quark de Budwig : le genre de cures p e u t même p r o m o u v o i r la t u m e u r . En
mélange d e g r a i n e s de lin et d e n o i x est complété t o u t cas, elle c o n t i n u e à croître c o m m e avant dès q u e
de j u s d e c h o u c r o u t e e t d e j u s d e légumes et d e l'on arrête la cure de jeûne. Le risque est plus g r a n d
fruits. q u e l'utilité éventuelle.
• Alimentation macrobiotique (forme réduite, voir Cure anticancéreuse totale de Breuss : la cure la
p. 91) plus extrême mais la plus répandue. Pendant 4 2 j o u r s ,
• Luttez contre le cancer avec le régime de Koenen et o n ne p e u t boire q u e d u jus de racines et d u thé de
Schneider plantes. Les "guérisons miraculeuses" dont on fait
• Régim e et renforcement du système immunitaire état n ' o n t jamais été prouvées.
selon Bogomas Régime de Gerson : régime végétarien sans sel et
• Régim e cancer de Mar et Kleine sans sucre qui contient cependant beaucoup de
• Cure de jeûne protéine de Vasarhelyi risques parce q u ' u n lavement q u o t i d i e n à base d ' h u i le
• Régim e de crudités de Waerland, Erb, '\ A/ igmore et de ncin et de g l u m e a f f a i b l i t le corps. Des doses i m -
autres p o r t a n t e s de p o t a s s i u m , d'extrait d e f o i e , de prépara-
• Régime diététique de Schuitz- Friese tions de thyroïde, d ' i o d e , de v i t a m i n e B12 et d'acidol-
• Grape cure de Brandt pepsine s o n t également administrées.
• Régim e de Chase Metabolic Ecology Therapy de Kelley : u n régime
• Régim e Kretschmer- Dehnhardt extrême de légumes et de fruits avec lavements de
• Régim e de Kretz g l u m e et hautes doses d'enzymes. Des cas de décès
• Alimentation sans acides selon Koch o n t été rapportés.
• Alimentation instinctive (voir p. 97) Pétrole : absorber d u pétrole, u n e méthode large-
312
Régimes
et directives
alimentaires
—Conseil
313
Index
Index
de vapeur de la tête 5 6
A de v a p e u r de siège 5 6
de soufre 1 4 0
Acupression 159
A c u p u n c t u r e 153 Baunscheidt (thérapie de) 6 3
Ail 1 1 5 Bicom 2 7 8
Alimentation Biochimie selon Schùssier 197
en général 4 9 , 8 2 Biodanse 136
instinctive 9 7 Bioélectronique 2 7 7
selon Kollath 8 6 Biofeedback 123
A l i m e n t s recommandés o u n o n 8 5 Biorésonance 2 7 7
Amaigrissement 142 Bircher-Benner (régime de) 8 6
Analyse minérale des cheveux 2 8 5 Brain G y m 2 7 4
A n t h r o p o s o p h i e 172 Bruker (régime de) 8 8
A n t i a l l e r g i q u e s a u t o l o g u e s 191 Buchinger (jeûne selon) 9 2
A n t i t u m o r a u x a u t o l o g u e s 191
A p p l i c a t i o n s d'eau 4 8 , 4 9 , 51
A r b r e de vie 1 1 8
Aromathérapie 1 8 4
Art-thérapie 175 C
Asanas 167 Cancer
Audicolor 2 78 conseils généraux 3 0 5
A u r a ( t r a i t e m e n t de 1') 187 dépistage 3 0 3
Auriculothérapie 1 8 9 diagnostic non conventionnel 3 0 9
Auto-hémothérapie 2 0 6 prévention 3 0 2
Ayurveda 161 régimes et directives alimentaires 3 1 1
traitement 303
Cantharidine 64
Cellules fraîches ( t r a i t e m e n t par) 2 3 9
B
Champs
magnétiques 2 2 7
Bach (thérapie florale de) 1 9 4 perturbateurs 233
B a g u e t t e d e sourcier 2 9 5 C h a u d et f r o i d (thérapie d u ) 4 2
Bain Chélation (thérapie d e la) 1 9 9
en général 5 4 Cheveux (analyse minérale des) 2 8 5
a l t e r n a n t p o u r les pieds 5 6 Chiropraxie 7 4
brossé 57 Chromothérapie 2 1 2
complet 56 Cigares m o x a 1 5 8
de b o u e 141 C i n q tibétains 169
de bras 55 Climatothérapie 142
d'eau salée 1 4 0 Côlon (hydrothérapie d u ) 2 0 0
de gaz c a r b o n i q u e 140 Compresses 57
de m o u v e m e n t 1 4 0 Contrôle d e la respiration 130
de pieds c h a u d 55 C o o r d i n a t i o n des m o u v e m e n t s 7 8
de pieds f r o i d 5 4 Couleurs (thérapie par les) 2 1 2
de r a d o n 141 Course à pied et marche 81
de soleil 6 6 Cure
de vapeur 4 4 de M a y r 9 5
314
de Schroth 96 musculaire 7 8
d e W i e d e m a n 243 oculaire 2 6 2
Cures 1 3 8 Enveloppements 57
en général 5 0 , 142 Enzymothérapie 2 1 0
d'amaigrissement 142 Ethnomédecine 146
de bains 140 Eutonie 124
de boisson 141 Exercice physique 7 8
de t e r r a i n 142 Expérimentation sur l ' h o m m e 26
D
Danse (thérapie par la) 136 Facteurs de cicatrisation a u t o l o g u e s '
Dépistage d u cancer 3 0 3 Fébrothérapie 4 2
Diagnostic Feldenkrais (méthode) 2 1 5
de l'iris 2 8 7 Fontanelle 6 4
de la langue 151 Force musculaire 7 8
de la langue, de la m a i n , d u pied et de l'oreille 2 9 8 Foyers de maladies 2 3 3 , 2 8 1
des pupilles 2 8 8 Froid et c h a u d (thérapie du) 4 2
d u pouls 151
électroneural 2 8 4
n o n c o n v e n t i o n n e l d u cancer 3 0 9
par thermorégulation 2 9 4
Dialyse s a n g u i n e 2 5 3
Diététique qualitative 8 3 Gâte c o n t r o l t h e o r y 155, 2 6 7
D i l u t i o n homéopathique 177 Gaz c a r b o n i q u e ( t r a i t e m e n t au) 2 2 4
Dioxyde de carbone ( t r a i t e m e n t au) 2 2 4 Gelée royale 100
Douche Géopathie 2 9 5
alternante 54 Ginseng 114
écossaise 5 4 G r i n b e r g (méthode) 2 1 8
Drainage l y m p h a t i q u e 71 Gui 119
Gymnastique
corporelle 81
respiratoire 131
H
EAV 2 8 1
Echinacée 1 2 0
Ecologie clinique 2 9 0 Hatha-yoga 167
EDTA 199 Hay (régime dissocié de) 9 0
Effet p l a c e b o 2 0 H i l d e g a r d (médecine de) 2 2 0
Electroacupuncture selon Voll 2 8 1 Homéopathie 176
Electrostimulation nerveuse transcutanée 2 6 7 Homotoxicologie 221
Eleuthérocoque 114 HOT/UVB 2 5 3
Elixirs f l o r a u x de Bach 1 9 4 Huile
Emplâtre d e c a n t h a r i d i n e 6 4 de l'arbre à thé 1 1 6
Endurance 7 8 d'œnothère 115
Entraînement Huiles essentielles 1 8 4
315
Index
I M a n i p u l a t i o n s corporelles 7 5
M a r c h e dans l'eau 5 4
Innmunisants a u t o l o g u e s 191 M a r c h e et course à pied 8 1
I m m u n o m o d u l a t i o n 33 Maria Treben 113
I m m u n o s t i m u l a n t s d ' o r i g i n e végétale 117 Massage
Inhalation d'ions oxygène (thérapie d') 2 5 8 classique 68
Iridologie 2 8 7 de succion 62
de zone réflexe musculaire 72
d u côlon 7 3
d u périoste 72
d u tissu c o n j o n c t i f 72
J magnétique 187
Jacobson (relaxation selon) 123 pétéchial par succion 2 4 8
Jeûne 92 respiratoire 131
sous l'eau par jets à h a u t e pression 71
M a y r (cure de) 9 5
Médecine
a n t h r o p o s o p h i q u e 172
K de Hildegard 2 2 0
Kinésiologie appliquée 2 7 4 e m p i r i q u e 18
Kinésithérapie 7 7 , 131 holistique 21
Kinesthétique éducationnelle 2 7 4 japonaise K a m p o 150
Kirlian ( p h o t o g r a p h i e ) 2 8 8 manuelle 74
K n e i p p (thérapie de) 4 7 orthomoléculaire 2 4 4
Kollath ( a l i m e n t a t i o n selon) 8 6 t r a d i t i o n n e l l e chinoise 148
Komboucha 100 t r a d i t i o n n e l l e tibétaine 150
Médicaments à base d e plantes 1 0 4
Méditation
en général 125
transcendentale 165
L Miel 100
Lait d e j u m e n t 102 Mindmachines 125
Langue (diagnostic) 2 9 8 M o b i l i s a t i o n s corporelles 7 4
Laserthérapie 2 2 5 Mobilité 7 8
Lavage 51 M o d e s dans l ' a l i m e n t a t i o n 100
Lavement intestinal 2 0 0 Mora 277
Lithothérapie 2 0 3 M o u v e m e n t (thérapie d u ) 4 9 , 7 6
Lumière ( t r a i t e m e n t par la) 6 6 M o u v e m e n t c o n c e n t r a t i f (thérapie du) 125
Lumière colorée 2 1 2 Moxa (moxibustion) 158
Lysates a u t o l o g u e s 191 Multicom 277
Multirésonance 2 7 7
Musicothérapie 1 3 4
316
N R
N a t a t i o n 81 Radicaux libres 2 4 5
Nosodes 2 3 5 Radiesthésie 2 9 5
Réflexologie plantaire 2 1 7
Régénération matricielle (thérapie de) 2 4 8
Régime
de Bircher-Benner 86
0 de Bruker 8 8
Oligoélénnents 9 8 de Schnitzer 8 7
Ordre (thérapie d e I') 3 7 , 4 9 dissocié de Hay 9 0
Oreille (diagnostic) 2 9 8 Régimes
Organothérapie 2 3 8 d ' a m a i g r i s s e m e n t 142
Ostéopathie 7 4 et directives alimentaires en cas de cancer 3 1 1
O x y d a t i o n hématogène (thérapie d') 2 5 3 Régulation (thérapie de) 3 0
Oxygénothérapie Reiki 2 5 0
en étapes 2 5 9 Relaxation
en général 2 5 2 en général 121
Ozonothérapie 2 5 6 f o n c t i o n n e l l e selon Fuchs 1 2 4
selon Jacobson 123
Remèdes a u t o l o g u e s 1 9 0
Respiration (techniques) 128
Rhabdomancie 295
P Rolfing 2 5 1
Pendule 2 9 3
Perfusion d'oxygène ( t r a i t e m e n t par) 2 5 5
P h o t o g r a p h i e de Kirlian 2 8 8
Photothérapie 4 9 , 6 6 , 103
Pied (diagnostic) 2 9 8
S
Pierres précieuses 2 0 4 Saignée 5 0
Placebo 2 0 Sangsues ( t r a i t e m e n t par) 51
Plantes médicinales 103 Sauna 4 4
Prévention d u cancer 3 0 2 Schnitzer (régime de) 8 7
Processus révulsifs 59 Schroth (cure de) 9 5
Produits "à la m o d e " 114 Schussier ( b i o c h i m i e selon) 197
Propolis 101 Shiatsu 159
Pupilles (diagnostic) 2 8 8 Ski de f o n d 8 1
Soleil (lumière et chaleur) 6 6
Sourciers 2 9 5
Spagyrique 265
Q Sport 8 0
Stimulothérapie 3 0
010 101
Oi 153
Q i g o n g 160
T
Quilles d'armois e 158
317
Index
Test
électrocutané 2 8 4
u
électrofocal 2 8 4 Ultraviolets 6 6
Thalassothérapie 140 Urine a u t o l o g u e ( t r a i t e m e n t par) 2 0 7
Thérapeutes
fornnation 2 4
fiabilité 2 5
signes suspects 2 5
Thérapie
V
antihomotoxique 221 Vaccins a u t o l o g u e s 191
cranio-sacrée 2 0 2 Végétarisme 8 9
cytoplasmatique 241 Vélo 81
de Baunscheidt 63 Ventouses 62
de K n e i p p 4 7 VEGA-Select 2 7 8
de la chélation 199 Vision (entraînement) 2 6 2
de l'ordre 3 7 Vitamines 2 4 6
de régénération matricielle 2 4 8 Voll (électroacupuncture selon) 2 8 0
de régulation 3 0
de Theurer 2 4 1
d ' i n h a l a t i o n d'ions d'oxygène 2 5 8
d ' o x y d a t i o n hématogène 2 5 3
du mouvement 76 W,X,Y,Z
électroneurale 2 8 4
W i e d e m a n n (cure de) 2 4 3
florale d e Bach 1 9 4
Yeux (entraînement des) 2 6 2
hyperthermique 42 Yin et y a n g 149
microbiologique 229 Yoga 167
neurale selon H u n e k e 2 3 2
par biorésonance 2 7 7
par la danse 1 3 6
par les couleurs 2 1 2
respiratoire 128
symbiotique 2 29
d u c h a u d et d u f r o i d 4 2
Thermorégulation (diagnostic par) 2 9 4
Theurer (thérapie de) 2 4 1
Thuya 118
T h y m u s (thérapie à base de) 2 4 2
Tisanes 105
Touch f o r Health 2 7 4
Training autogène 123
T r a i t e m e n t au dioxyde de c a r b o n e 2 2 4
Traitement
de l'aura 187
d u cancer 3 0 3
par cellules fraîches 2 3 9
par p e r f u s i on d'oxygène 2 5 5
par urine a u t o l o g u e 2 0 7
Tricom 2 7 8
318
LES GUIDES PRATIQUES
DU C O N S O M M A T E UR
D2000//1866/11