MPSI B 29 juin 2019

Énoncé →
−
a. Montrer que si S admet des solutions alors det( β , →
− →
−
γ , δ ) > 0. On note ∆ ce
déterminant.
L'objet de ce problème est de montrer que lorsque les faces d'un tétraèdre ont la même
aire alors elles sont isométriques (théorème de Bang). b. Montrer que si ∆ est strictement positif alors le système admet deux triplets
On se place dans un espace euclidien orienté de dimension trois. solutions
1. Écart angulaire. 1 →− − 1 →
(√ δ ∧ →
− → − 1 − →
γ,√ β ∧ δ,√ →
−
γ ∧ β ,)
Soit →
−u et → −
v deux vecteurs non nuls. On appelle écart angulaire entre → −
u et →−v le ∆ ∆ ∆
nombre 1 →
− − 1 →− →− 1 − → −
→
− → − (u/v) γ , −√ β ∧ δ , −√ →
(− √ δ ∧ → γ ∧ β ,)
θ = arccos → ∆ ∆ ∆
k−
u k k→
−
vk
Montrer que 4. a. Soit A, B , C , D quatre points non coplanaires. On pose
k→
−
u ∧→
−
v k = k→
−
u k k→
−
v k sin θ →
− −−→ −→
δ = AB ∧ AC, →
− −−→ −−→
α = BC ∧ BD,
→
− −−→ −→
β = CD ∧ CA, →
− −−→ −−→
γ = −DA ∧ DB
2. Intersection d'une sphère et d'un plan.
→
− − Que peut-on dire de la direction et des longueurs de ces vecteurs ? Montrer qu'ils
Soit O un point xé et β , → γ deux vecteurs non colinéaires de norme 1. On note P vérient une certaine relation à préciser. Cette relation ne contiendra ni A, ni B ,
l'ensemble des points M tels que ni C ni D.
→
− − → −
(→
− →
− −−→
γ + β /OM ) + (→
− →
−
γ /β)+1 = 0 b. On se donne quatre vecteurs → −α, β , →
γ , δ tels que
→
− − → − →
− − → − →
−
a. Quelle est la nature de P ? Exprimer la distance de O à P en fonction de (→
− →
−
γ / β ). det( β , →
γ , δ ) > 0, →
−
α − β −→
γ − δ = 0
→
− →
−
Former à l'aide de β et γ des exemples de points dans P et sur la sphère centrée Montrer qu'il existe quatre points non coplanaires A, B , C , D tels que
en O et de rayon 1. →
− −−→ −→ −−→ −−→ →
− −−→ −→ −−→ −−→
→
− δ = AB ∧ AC, →
−
α = BC ∧ BD, β = CD ∧ CA, →
−
γ = −DA ∧ DB
b. En déduire qu'il existe des vecteurs δ de norme 1 tels que
→
− →
− → − →
− Quelle condition supplémentaire doit-on imposer aux vecteurs donnés pour que
(→
−
γ / β ) + ( δ / β ) + (→
−
γ / δ ) = −1
les quatre faces du tétraèdre (A, B, C, D) aient la même aire ?
→
− →
−
c. Montrer qu'il existe des vecteurs →
−
α , δ de norme 1 et vériant 5. Soit β et →−
γ deux vecteurs unitaires et non colinéaires.
→
− →
− − → − →
− − → − a. Montrer qu'il existe au moins un tétraèdre (A, B, C, D) tel que toutes les faces
α = β +→
γ + δ et det( β , →
γ, δ)>0 aient la même aire et que
→
− −−→ −→ −−→ −−→
3. Un système d'équations vectorielles. β = CD ∧ CA →
−
γ = −DA ∧ DB
→
− − → −
Dans cette question, on se donne trois vecteurs β , → γ , δ non coplanaires c'est à dire
→
− − →
que det( β , →
−
γ , δ ) 6= 0. On considère un système S de trois équations aux inconnues
Dans la suite, A, B , C , D est un tel tétraèdre et on adopte les notations de la
→
− → →
− question 4.
vectorielles ( b , −c , d ) : →
−
 →
− → →
−
b ∧ −c = δ b. Exprimer l'écart angulaire entre →
−
α et β en fonction de l'écart angulaire entre →
−
γ
→
−
et δ . En déduire que AB = CD.


−c ∧ →
− →
−

(S) → d = β
c. Montrer que AD = BC et en déduire que les faces ABC et ACD sont isomé-
→− → −

d ∧ b =→ − triques.

γ

Cette création est mise à disposition selon le Contrat 1 Rémy Nicolai Abang
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disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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Corrigé →
− −−→
b. Pour tout point M dans l'intersection de la sphère et du plan, si on pose δ = OM ,
on a bien la relation demandée.
1. On reproduit ici une démonstration de cours. Formons une base orthonormée directe →
−
bien adaptée aux données. c. Dénissons un vecteur δ comme dans la question b. et posons
→
− 1 →− →
− 1 →
− →
− − → −
u0 = → u, w0 = → u ∧→
−
v, →
−
v0=→
−
w0 ∧ →
−
u0 →
−
α = β +→
γ + δ
k−
uk k−
u ∧→−
vk
La famille (u0 , v0 , w0 ) est une base orthonormée directe d'après les propriétés du pro- Le vecteur →
−
α est unitaire car
duit vectoriel. Dans cette base, on connait des coordonnées →− − →
− →
− → − 
k→
−
α k2 = 3 + 2 ( β /→
γ ) + (→
−
γ / δ )+( δ /β) = 3−2 = 1
→
−
u : (k→
−
u k , 0, 0) , →
−
u ∧→
−
v : (0, 0, k→
−
u ∧→
−
v k) .
Notons (λ, µ, 0) celles de v , en exprimant le produit scalaire et le produit vectoriel dans Tout revient alors à prouver qu'il existe un point M du cercle intersection de la
cette base, on obtient sphère et du plan pour lequel le déterminant est strictement positif. Évidemment
les points P et Q ne conviennent pas car ils conduisent à un déterminant nul.
→
− −
k→
−
u k k→
−
v k cos θ = (→
−
u /→
−
v ) = k→
−
u k λ ⇒ λ = k→
−
v k cos θ Le centre de ce cercle est un point qui peut s'écrire O + λ( β + →
γ ) pour un certain
→
− −
On en déduit µ = ± k→−v k sin θ avec θ ∈ [0, π] car c'est un arccos. En exprimant les λ réel. Notons r son rayon. Pour tout u unitaire et orthogonal à β + →
→
− γ , on peut
→
−
coordonnées du produit vectoriel, prendre un δ de la forme
  →
k−
  →
k− →
− →
− −
δ = λ( β + →
γ ) + r→
−
   
0 uk v k cos θ 0 u
 0 = 0 ∧ µ = 0 
→
− →
− k→
−
ku ∧ vk 0 0 ukµ pour lequel
→
− − → − →
− − →
on déduit que µ est positif comme sin θ donc det( β , →
γ , δ ) = det( β , →
γ ,−
u)

µ = k→
−
v k sin θ et k→
−
u ∧→
−
v k = k→
−
u k k→
−
v k sin θ On pourra donc choisir
→
− →
→
− →
− β ∧−
γ
2. a. L'ensemble P est un plan orthogonal à → −γ + β . D'après la formule du cours, u =
→
− → −

exprimant la distance d'un point à un plan à l'aide de son équation, la distance β ∧ γ

de O à P est
 →
−   →
−  pour s'assurer d'un déterminant positif.
→
(−
→
(− →
−
s
γ / β ) + 1 γ / β ) + 1 1 + (→
− →
− →
−
 
γ /β) 3. a. On suppose que S admet des solutions. Soit b , → −c , d trois vecteurs vériant le

→ − = q
→
→
−
=
système.
−γ + β 2(1 + (→−
γ / β ))
2
→
− →
− →
− −
Le vecteur b est orthogonal à δ et →
−
γ . Il est donc de même direction que δ ∧ → γ.
car les vecteurs sont unitaires. De plus ils ne sont pas égaux donc le produit Le raisonnement est le même pour les autres vecteurs. Il existe donc des réels λb ,
scalaire est strictement plus petit que 1. La distance de 0 à P est donc strictement λc , λd tels que
plus petite que 1.
→
− →
− − −c = λ →
− →− →
− →
−
On en déduit que le plan P coupe la sphère de rayon 1 centrée en O. b = λb δ ∧ →
γ, →
cβ ∧ δ , d = λd →
−
γ ∧ β,
En remplaçant dans l'équation du plan, on remarque que les points P et Q dénis
−−→ →
− −−→
par OP = − β et OQ = −→ −γ sont dans cette intersection. On remplace alors dans les équations en utilisant la formule du double produit

Cette création est mise à disposition selon le Contrat 2 Rémy Nicolai Abang
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vectoriel. On déduit b. Fixons arbitrairement un point A et notons

→
− − → − → − →
− →
− − → − →
− −−→ −c = −
→ → →
− −−→
λb λc det( β , → λ λ det( β , →
 
γ, δ)δ = δ γ, δ)=1 b = AB, AC, d = AD.
 b c

 

→
− − → − → − →
− →
− − → −
Les calculs de la question 1., montrent que les points vérient la condition si et

γ , δ ) β = β ⇒ λc λd det( β , →
λc λd det( β , → γ, δ)=1

→
− − → − −

→
− − → − seulement si
λb λd det( β , →
γ , δ )→γ =→− λb λd det( β , →

 

γ γ, δ)=1 →− →
− −
→
− − → − →
− − → − δ = b ∧→c →− → →
−
⇒ (λ λ λ )2 det( β , →
γ , δ )3 = 1 ⇒ det( β , → −

γ, δ)>0  b ∧ c = δ

b c d →
− → →
− → − → −

→−
α = c ∧ d − −c ∧ b − b ∧ d
→
−

 
−c ∧ →
− →
−

b. Continuons l'analyse démarrée en a. →
− →
− − ⇔ → d = β
→
− − → − β =−d ∧→ c
La condition ∆ = det( β , →
γ , δ ) > 0 doit être vériée et on doit aussi avoir
 →

− → −
b ∧ d =→−

 

→

− →
− →− γ
γ = d ∧ b
λb λc λd = ε ∆− 2 avec ε = ±1
3

car la deuxième relation du système de gauche est vériée par hypothèse. La

On reprend alors les relations trouvées en a. →
− − →
question 3.b. montre l'existence de vecteurs b ,→
−
c , d vériant ce système. Il
→
− − →
λb λc det( β , →
− 
γ , δ ) = 1 existe donc bien un tétraèdre vériant les conditions imposées. En fait il en existe
→
− → − →
−

 ε deux symétriques par rapport au point A.
λc λd det( β , γ , δ ) = 1 ⇒ λb = λc = λd = λb λc λd ∆ = √
∆ Toutes les faces de ce tétraèdre ont la même aire si et seulement si les vecteurs
→
− − → − donnés ont la même norme.

λ λ det( β , →


b d γ, δ)=1 →
−
5. a. Soit β et →−γ deux vecteurs unitaires et non colinéaires. d'après la question 2., il
Les deux triplets de l'énoncé sont donc bien les deux seuls possibles. existe des vecteurs unitaires →
− →
−
α et β tels que
On vérie facilement par la formule du double produit vectoriel qu'ils sont eec-
→
− − → − →
− − → −
tivement solutions. →
−
α = β +→
γ + δ et det( β , →
γ, δ)>0
4. a. Le vecteur → −α est orthogonal à la face BCD du tétraèdre et sa longueur est le La question 4.b. montre alors qu'il existe des points A, B , C , D vériant les
double de l'aire de cette face. Il en est de même pour les autres. On note que relations demandées. Ces relations entrainent que toutes les faces ont la même
le nom du vecteur correspond au point du tétraèdre qui n'est pas sur la face à aire qui est égale à 12 .
laquelle il est orthogonal. →
− − → − →
− − → −
Posons b. Les vecteurs →−
α, β , → γ , δ sont unitaires et vérient →
−
α = β +→
γ + δ . On en tire
→
− −−→ −→ →
− → −−→
−c = AC,
b = AB, d = AD →
− →
− − → − 2 − → − 2

→
−
α − β =→
−
γ + δ ⇒ →α − β = → γ + δ
Les relations deviennent alors
→− →
− − →− →
− − →
− →
− →
− →
−

 δ = b ∧→
c 
 δ = b ∧→c ⇒ 2(1 − (→
−
α / β )) = 2(1 + (→
−
γ / δ )) ⇒ (→
−
α / β ) = −(→
−
γ/δ)
→− →
− →− →
− → →
− → − → −
On en déduit que la somme des deux écarts angulaires est égale à π . Ceci en-
 
→− →
− →−
α = c ∧ d − −c ∧ b − b ∧ d
→
−
 
α =(c − b)∧(d − b)
 
→
− →− − ⇔ →
− →
− − traine que les deux écarts angulaires ont le même sin. On l'exploite de la manière


 β =(d −→ c ) ∧ (−→
−c ) 

 β =−d ∧→ c suivante :
→
− →
− → − →
− →−
 
→

− →

−
γ = −(− d ) ∧ ( b − d ) γ = d ∧ b −−→ →− − ε → →
− → − →− ε − → − →
−
CD = d − →
c =√ −
γ ∧ β − β ∧ δ = √ (→ γ + δ )∧ β
En remplaçant les produits vectoriels dans la deuxième relation, on obtient ∆ ∆
ε → →
− →
− ε − → −
→
− →
− →− − →
− − → − →
− = √ (− α − β)∧ β = √ → α ∧ β
α = β + δ +→
γ ⇔→
−
α − β −→
γ − δ = 0 ∆ ∆

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D'autre part,
−−→ →
− ε →− −
AB = b = √ δ ∧ →
γ
∆
Comme les deux écart angulaires ont le même sinus, les vecteurs sont de même
longueur.
c. Les calculs sont analogues pour AD et BC . On trouve
−−→ → →
− ε − → − −−→ →− ε − → −
BC = −c − b = √ → α ∧ δ, AD = d = √ → γ ∧ β
∆ ∆
et →
− →
− − 2 →
− →
− −
k→
−
α − δ k2 = k β + →
γ k ⇒ (→
−
α / δ ) = −( β /→
γ)
Les deux écarts angulaires ont donc le même sinus ce qui assure que AD = BC .
Les deux faces ABC et ACD ont leur troisième côté AC commun. Elles sont donc
isométriques.

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