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Au niveau international, en 1990, 155 pays et 150 ONG s'étaient
engagés dans le cadre de la Conférence Mondiale en faveur de l'Education
Pour Tous tenue à Jomtien (Thaïlande) à ce que l'éducation universelle soit
réalisée en l'an 2000 et l'analphabétisme réduit de moitié sur l'initiative de
l'UNESCO, de l'UNICEF, de la Banque mondiale, et du PNUD. Ce qui a
marqué le coup d'envoi de l'évolution actuelle de l'éducation.
En l'an 2000, lors de la Conférence Mondiale sur l'Education tenue à
Dakar (Sénégal), six objectifs ont été retenus dont le sixième qui visait
l’amélioration de la qualité de l’éducation. Celui-ci mettait en exergue la
formation initiale des enseignants.
Par cette Conférence, tous les pays en voie de développement
devaient prendre des mesures adéquates pour réformer leurs systèmes
éducatifs et les réadapter aux nouvelles exigences du moment.
Au Togo, déjà avec la réforme de l’enseignement de 1975, l’Etat avait
pris des mesures fixant les conditions de carrière de l’enseignant
(formation pédagogique, recyclage, perfectionnement…). Cependant, ces
mesures prises n’ont pas donné des résultats escomptés.
4
Première partie :
PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
5
Chapitre I : ANALYSE DE LA SITUATION ET ENONCE DU
PROBLEME
6
Cependant avec l’engouement qu’a connu l’école et les effectifs qui
n’ont cessé de croître, le gouvernement s’est lancé dans le recrutement
d’enseignants auxiliaires, vacataires, contractuels, qui pour la plupart n’ont
reçu aucune formation pour le métier d’enseignement.
Depuis le début de l’éducation formelle au Togo et surtout après les
indépendances, il s’est établi une sorte d’accord tacite entre les scolarisés et
l’Etat qui se traduisait par une relation quasi-automatique entre l’école et
l’emploi. Car tous ceux qui sortaient du système trouvaient un emploi.
Mais, la crise économique qui a commencé à toucher le pays en 1975 et qui
s’est accentuée dans les années 1980, a remis en cause cette liaison
traditionnelle entre école et emploi, (Lange, 1998 : 48).
De plus les mesures d’austérité qui ont suivi la crise financière ont en
même temps créé une pénurie d’emploi.
C’est ainsi que les jeunes diplômés ont commencé par s’engager dans
l’enseignement sans une formation préalable. Aussi constate-t-on qu’une
quantité de jeunes gens viennent dans l’enseignement par hasard, souvent
après des échecs dans leurs projets. Les causes sont diverses, soit parce
qu’ils n’avaient pas pu suivre la voie universitaire à laquelle ils aspiraient,
soit parce que leur vie familiale a changé et leur rend impossible la
poursuite d’études, soit encore parce que, selon le hasard du marché de
l’emploi, les débouchés auxquels ils aspiraient se sont fermés devant eux,
(Georges et al. 1974:23). Tout ceci conduit à une dépréciation continue du
corps enseignant.
Par ailleurs, évoquant les conditions socioéconomiques et le
problème de la non qualification des enseignants, le Fond des Nations
Unies pour la Population écrit dans son rapport consacré à l’étude sur la
déscolarisation et la non scolarisation des filles au Togo, que :
« Les formations et les recyclages séquentiels devraient être organisés pour
renforcer les compétences prestataires aux enseignants […] De tous ces aspects, il
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n’en a rien été, les enseignants sont sous payés, mal formés » (FNUAP 2007 : 23).
De plus un enquêté disait dans une interview que « la qualité de
l’enseignement est aujourd’hui moins bonne qu’elle ne l’était avant 1975 »
FNUAP (op. cit.)
Evoquant le statut des enseignants en Europe, (Darriso-Ceuster
1995 : 12) écrit: «dans la moitié des pays européens, les enseignants sont engagés
en tant qu’agents contractuels de droit commun et si, dans les autres nations, ils
sont fonctionnaires, seule une minorité d’entre eux est nommée à vie… Au niveau
du recrutement, la diversité est telle qu’elle n’autorise pas de généralisation
pertinente ». Plus loin, l’auteur ajoute que « rare point commun, la sélection des
formations initiales donnant accès à l’enseignement privilégie des candidats
relativement jeunes, sans expérience professionnelle, qui terminent des études
secondaires ou des études dans l’enseignement supérieur».
8
Par ailleurs, la situation est encore plus accentuée dans le secondaire
où les enseignants fonctionnaires ne représentent que 21,5% pour 22,2% au
collège et 18,5% au lycée du corps enseignant tandis que les enseignants
auxiliaires et temporaires représentent à eux seuls près de 80% du corps
enseignant.
Ce nombre très élevé des enseignants auxiliaires et temporaires
s’explique comme nous l’avons dit précédemment par les restrictions
budgétaires imposées au gouvernement depuis le début des années 1980 et
qui se sont traduites par une diversification des recrutements du personnel
dans la Fonction Publique.
C’est la raison pour laquelle de nouvelles catégories de personnel
enseignant sont venues s’ajouter à la seule catégorie qui existait dans le
secteur éducatif d’avant 1990 à savoir les enseignants.
Ainsi, pour continuer à assurer sa fonction régalienne d’éducation du
citoyen, l’Etat a eu massivement recours à ces enseignants dont les niveaux
de qualifications professionnelles sont relativement inférieurs d’où la perte
de qualité du personnel enseignant qui influence négativement le
rendement scolaire des élèves.
Régions
Lomé-Golfe Maritime Plateaux Centrale Kara Savanes Total %
Diplômes
9
Ingénieurs 31 5 9 3 5 0 53 0,59
Maîtrise 432 68 104 44 25 37 710 7,97
Licence 1047 263 347 191 230 165 2243 25,17
BAC 1741 496 723 241 290 163 3654 41,01
Probatoire 273 184 281 66 99 24 927 10,40
BEPC 283 187 294 117 136 21 1038 11,65
CEPD 56 32 46 28 27 14 203 2,28
Sans diplôme 21 7 40 7 8 0 83 0,95
Autres 0 0 0 0 0 0 0 0,00
Ens, Togo 3884 1242 1844 697 820 424 8911 100
Source : Annuaire des statistiques scolaires (2004-2005 : 65)
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CM2 40,8 27,1 14,5 17,0
2ème degré 32,6 21,1 18,4 17,9
6ème 40,5 18,7 14,3 18,5
3ème 32,0 22,6 23,6 19,7
3ème degré 38,7 30,8 31,1 28,5
1ère 40,6 32,1 28,4 27,5
Terminale 53,8 49,2 45,9 45,0
Source : le système togolais : Eléments d’analyse pour une revitalisation, éléments
de synthèse pour la politique éducative, 2002 : 9
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Kara 30,8 25 23,3 19,8 28 26,9 28,4 16,5
Savanes 36,7 34,9 29,8 27,8 33,5 38,4 36,8 20,5
Total 23,3 21,4 18,4 16,6 24,5 22,2 32,6 18,8
Source : Annuaire des statistiques scolaires 20002-03 : 89 et 2004-05 : 75
12
et qui n’ont reçu aucune formation pédagogique d’en bénéficier, l’Etat
organise de temps en temps des séminaires de formation pédagogique, de
recyclage et de perfectionnement. Mais tout ceci paraît insuffisant pour
répondre aux nouvelles exigences du métier avec des innovations
pédagogiques et didactiques qui présupposent une formation
professionnelle adéquate pour toute personne désirant s’y engager.
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C’est elle qui prépare le futur enseignant à son métier. C’est une
formation qui englobe à la fois la théorie et la pratique.
La même réforme a établi les conditions de réussite relatives au
personnel enseignant. Elle souligne ceci : « pour que l’Ecole nouvelle puisse
porter les fruits attendus, il faut que le maître soit un individu sain, équilibré,
discipliné, possédant une maîtrise des méthodes et techniques pédagogiques
modernes et de solides connaissances scientifiques soutenues par une conception
dialectique du monde », Réforme (op. cit.)
Ce qui implique inévitablement que tous les enseignants doivent
passer par une formation initiale avant de s’engager dans l’enseignement.
14
1.1.2 Institutions de formation des enseignants au Togo
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La formation des professeurs exerçant dans le second cycle du
secondaire et celle des conseillers pédagogiques et des inspecteurs sont
assurées par l’Institut National des Sciences de l’Education qui est un
institut au sein de l’Université de Lomé. A ces trois structures s’ajoute la
Direction de la Formation Permanente, de l’Action et de la Recherche
Pédagogiques (DIFOP) qui a été créée pour assurer le recyclage et la mise à
niveau des enseignants du Togo.
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1.1.2.3 Ecoles Normales des Instituteurs (ENI)
Le Personnel Enseignant exerçant dans le préscolaire est formé à
l’Ecole de Formation des Jardinières d’enfants de Kpalimé. Cette structure
a été créée pour faire face à la forte demande de formation de niveau
préscolaire et surtout de l’option de faire du secteur de l’enseignement
préscolaire un secteur important.
Jusqu’en 1980, la formation des instituteurs et des instituteurs
adjoints stagiaires et celle des enseignants du premier cycle du secondaire
ont été assurées par l’Ecole Normale Supérieure (ENS) d’Atakpamé. L’ENS
avait en son sein deux structures, l’une orientée vers la formation des
instituteurs et des instituteurs adjoints stagiaires et l’autre tournée vers la
formation du personnel enseignant des Collèges d’Enseignements Général
(CEG).
Mais avec l’accroissement des besoins d’encadrement, il a été créé
deux écoles normales des instituteurs à Notsè et à Kara.
Actuellement, le site de l’ ENI de Kara est provisoirement occupé par
l’ Université de Kara.
Ces deux écoles ont permis la formation et le recyclage de plusieurs
instituteurs dont avaient besoin le préscolaire et le primaire du système
éducatif togolais.
La création de ces deux établissements a conduit l’Ecole Normale
Supérieure d’Atakpamé à centrer son rôle sur la formation des professeurs
des CEG.
17
Toute formation quelle qu’elle soit se donne un certain nombre de
finalités. Dans le cadre de la formation des enseignants, on en distingue
trois: les finalités individuelles, sociales et fondamentales.
18
En somme, un enseignant doit être à la fois disponible, compétent et
responsable. Ce sont là les trois vertus sans lesquelles l’acte même de
l’éducation perdrait sa signification.
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Il s’agit de ce que Georges (1974) appelle « le dualisme » qui marque
tout le processus de formation des enseignants dans notre contexte ; c’est-à-
dire que dans son contenu, comme dans sa forme et son organisation, notre
système de formation souffre d’un véritable écartèlement qui le condamne
à une certaine stérilité. En effet, dans son contenu, notre système n’est pas
encore parvenu à surmonter la séparation de la formation scientifique de
l’enseignant de sa formation pédagogique. On assiste à une formation
réduite aux seuls acquis théoriques. Cette attitude trouve à notre sens son
origine dans deux erreurs fondamentales que notre système
d’enseignement n’est pas encore parvenu à surmonter.
D’une part, nous ne parvenons pas à vaincre l’intellectualisme qui
marque notre attitude d’enseignement et qui incite encore à penser qu’il
suffit de posséder clairement des connaissances pour être capable de les
transmettre à autrui.
D’autre part, nous ne parvenons pas à dépasser une « pédagogie des
contenus », celle qui se fixe pour but non pas l’éducation globale de
l’individu mais la simple transmission de connaissances théoriques sans se
soucier des conséquences que ces connaissances ne manqueraient pas à
provoquer chez celui qui les reçoit alors que nous sommes dans un monde
où la «pédagogie des contenus» fait déjà place à la «pédagogie par
compétences».
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qu’inévitablement ces problèmes ont des répercussions sur la qualité de
l’enseignement voire sur les résultas scolaires, nous envisageons mettre en
relation la formation initiale des enseignants et le rendement interne des
élèves. En d’autre terme, quel impact la formation initiale des enseignants
a-t-elle sur le rendement interne des écoles ?
Nous savons qu’il y a des auteurs qui ont déjà confirmé que la
formation initiale des enseignants influence les résultats scolaires des
élèves. Il s’agit entre autres de : Georges (1974), Mialaret (1977), Macaire
(1979), Compaoré (1996), Dahon (2007).
Mais, nous nous posons la question de savoir si les résultats obtenus
par ces différents auteurs pourraient être les mêmes dans le cas d’une
étude chez les apprenants dans les deux établissements. Pour y arriver,
nous nous posons un certain nombre de questions:
Pourquoi faudrait-il aujourd’hui disposer de compétences nouvelles
ou plus étendues pour enseigner ?
En quoi l’acquisition de compétences plus étendues en
psychopédagogie et en didactique favorise-t-elle un enseignement de
qualité ?
En quoi la formation initiale des enseignants contribue-t-elle au
développement des compétences professionnelles ?
21
Notre travail consiste à comparer les résultats scolaires des
enseignants formés et ceux des enseignants non formés pour le compte des
deux établissements.
Ce rendement scolaire sera apprécié par rapport aux résultats
généraux (de la 6è en 3è) et spécialement aux résultats au BEPC des deux
CEG.
Découlant de notre question générale à savoir, quel est l’impact de la
formation initiale des enseignants sur les résultats scolaires des élèves ?,
nous en venons à la question spécifique suivante : comment la formation
initiale des enseignants peut-elle créer une différence entre les résultats
des élèves des enseignants formés et ceux des élèves des enseignants non
formés ?
22
Ensuite, la formation initiale de l’enseignant qu’on le veuille ou non,
est un facteur déterminant de la qualité de son enseignement et en cela, elle
contribue à améliorer les résultats scolaires des élèves.
Enfin, elle se justifie par le fait que la formation initiale des
enseignants est un facteur susceptible d’influencer et d’expliquer la qualité
de l’enseignement et le rendement des élèves aux examens. Elle se justifie
par la présence massive d’enseignants recrutés ces dernières années sans
formation initiale.
La pertinence de cette étude se trouve en ce qu’elle aborde un
problème d’actualité qui, loin d’être sans importance, constitue un frein au
bon déroulement, à la qualité et à l’efficacité de l’enseignement au Togo : la
formation initiale des enseignants.
C’est ce qui prouve l’importance de cette formation dans la vie
professionnelle d’un enseignant qui se veut efficace.
23
Chapitre II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
24
conditions d’existence en complétant, par les moyens pédagogiques
appropriés, les données initiales fournies par l’école ou l’enseignement
supérieur.
C’est enfin un programme de formation axé sur l’acquisition,
l’approfondissement ou la mise à jour de connaissances, et destiné à
toute personne ayant déjà quitté l’école.
2.1.3 Perfectionnement
Il consiste à approfondir un domaine de connaissances, à améliorer
l’emploi de méthodes ou de techniques pédagogiques.
2.1.4 Recyclage
C’est une opération qui, lorsque les circonstances l’exigent permet
d’actualiser des connaissances ou des techniques.
25
2.1.7 Formation psychopédagogique
Selon Piéron (1973 : 53), ce mot semble être essentiellement utilisé en
langue française. Il n’existe même pas dans le Thesaurus de l’éducation
UNESCO-BIE. On le trouve souvent traduit en anglais par « educational
psychology ». Selon le même auteur, elle est « comme une pédagogie fondée
sur la psychologie de l’enfant ».
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développer ses capacités et à concrétiser son désir d’apprendre. Sans
enseignants, la réalisation de l’Education pour tous (EPT) d’ici à 2015
serait un rêve impossible.
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élevée en personnel enseignant bien formé ne peut ainsi pas être
satisfaite. S'y ajoute le fait que les qualifications du personnel
enseignant en place sont le plus souvent insuffisantes.
Les recherches menées depuis une trentaine d’années s’accordent
sur la prépondérance de l’enseignement dans les résultats
d’apprentissage. Cette prépondérance est plus marquée en Afrique
telle que l’indique l’étude menée par le PASEC dans neuf pays
africains (Bernard et al., 2004). L’effet maître qui oscille entre 5% et
15% dans les pays développés compte pour 27% dans les pays
africains étudiés par le PASEC. Ainsi, la qualification des enseignants
et la formation d’un nombre suffisant de maîtres figurent désormais
parmi les indicateurs de qualité de l’éducation.
Ainsi, la formation des maîtres est de nos jours remise en question
dans plusieurs pays. Elle est l’objet de préoccupations et de réformes
tant au niveau politique qu’institutionnel. Malgré toutes les tentatives
de restructuration, la formation des enseignants semble encore loin de
répondre aux attentes tant de la société que de ses principaux
intervenants. Cette crise met en cause la légitimité et la compétence du
corps enseignant, et par dessus tout la qualité de l’enseignement
dispensé (Vaniscotte, 1993, 1994). En Afrique subsaharienne, plus
particulièrement, le débat sur la qualité de l’éducation et de la
formation a souvent été éludé voire supplanté par la question de
démocratisation de l’enseignement, avec le souci pour les responsables
concernés d’augmenter le nombre de classes et d’écoles pour parvenir
à la scolarisation universelle (Maingari, 1997).
Si les aspects quantitatifs restent de toute évidence importants, ils
ne sauraient à eux seuls justifier la pertinence des politiques
éducatives. C’est dans cette perspective que s’inscrivent les objectifs
du Forum mondial tenu à Dakar en 2000. La faible rentabilité de la
37
formation dispensée par les écoles normales d’instituteurs (ENI) a
amené le gouvernement guinéen en 1998 à opter pour une formation
des maîtres en alternance, comportant une année de formation
théorique à l’ENI et une année de formation pratique dans les écoles
primaires. Le présent article essaie de décrire ce modèle dans son
fonctionnement et de rapporter les nouvelles habiletés développées
par les élèves maîtres et leurs principaux formateurs et encadreurs.
Ainsi la première partie du texte relate le processus ayant conduit à la
mise en place de la réforme avant d’aborder le développement de cette
réforme et de décrire le modèle sur lequel repose la formation des
maîtres. La deuxième partie rend compte des habiletés développées
par les différentes catégories d’acteurs impliqués dans la formation,
(www.unesco-iicba.org).
Cette situation se traduit par d'énormes problèmes de qualité dont
souffrent les systèmes d’enseignement desdits pays.
38
le revenu de la famille.
En effet, dès le début des années 1960, les sociologues ont montré qu’il
existe une corrélation statistique forte entre les résultats scolaires et
l’origine sociale.
Ainsi, pour rendre compte du lien entre inégalité sociale et inégalité
scolaire, ils ont créé le concept de reproduction. D’après Crahay
(1996), lorsqu’on parle de la théorie de la reproduction, c’est à
Bourdieu et Passeron (1970) que l’on fait avant tout référence.
Pour ces derniers, l’école évalue les compétences des individus à
l’aune de normes propres aux classes dominantes. Par voie de
conséquence, les enfants des autres classes sociales se situent à une
distance inégale de la culture scolaire et réussissent moins bien que les
enfants des classes « privilégiées ». Ainsi, l’école reproduit la hiérarchie
des positions sociales. Selon eux, le facteur principal des inégalités
scolaires demeure la situation socio-professionnelle des parents.
En ce qui concerne la profession des parents, une étude a montré
que le niveau d’étude des deux parents constitue un critère plus fiable
que celui d’un seul des deux : tout se passe comme si les niveaux de
formation des deux parents étaient en partie substituables, l’essentiel
quant à la réussite de l’enfant, étant de disposer dans la famille d’un
« stock » minimal d’instruction, (Duru-Bellat et Henriot-Van Zanten
1992 :32)
On trouvera chez Baudelot et Establet (1971), mais aussi chez
Bowles et Gintis (1976) des versions quelque peu différentes de ce
mode d’approche. Car quoiqu’il en soit de leurs différences, ces
théories ont en commun de présenter l’école comme un opérateur
transformant les différences sociales initiales en différences sociales
ultérieures.
Cette théorie met en avant la privation de stimulation
39
intellectuelle dont auraient à souffrir les enfants de familles modestes.
Ces familles modestes manqueraient non seulement de moyens
financiers, mais aussi de ressources culturelles. Il est dès lors logique
d’observer chez la plupart des enfants de ces familles, des déficiences
d’ordre cognitif et linguistique. Ceci a pour conséquence que ces
enfants réussissent moins bien à l’école.
C’est cet esprit qui prévalait dans les années 1960 et qui a conduit
à l’émergence des pédagogies de compensation qui soutiennent
qu’ « il faut apporter aux enfants ces vitamines intellectuelles qui leur
manquent dans leurs familles pour compenser leurs carences » (Charlot et al
cités par Crahay 1996 : 14).
D’une part, ces inégalités s’expliquent en termes de manques par
rapport à la culture scolaire considérée comme la culture de référence.
D’autre part, en termes d’écarts entre la culture de l’enfant et celle de
la classe sociale dominante. Ici, on affirme que les familles populaires
ont une culture propre, différente de la culture privilégiée par les
classes sociales dominantes mais aussi par l’école.
En ce qui concerne l’instruction des parents, des analyses De
Singly (1987) montrent qu’à niveau de ressources culturelles global
comparable, c’est dans les familles où la mère est la plus instruite que
les enfants réussissent le mieux ; cette influence plus marquée du
niveau de formation des mères n’est guère surprenante quand on sait
que le temps qu’elles consacrent aux enfants est au moins cinq fois
plus supérieur à celui consacré par les pères, (Duru-Bellat et Henriot-
Van Zanten 1992 : 32)
Bref, ils estiment que si les enfants des familles populaires
échouent à l’école plus souvent que les enfants des classes moyennes,
c’est parce que les uns et les autres se trouvent à des distances inégales
par rapport à la culture scolaire.
40
2.2.2.2 Théorie liée aux facteurs individuels
Déjà Pierre Humbert cité par Crahay (1996 : 6) s’interrogeait sur la
manière d’aborder le problème d’échec scolaire puisqu’il écrit :
« un point essentiel du débat sur l’échec scolaire est de savoir s’il faut traiter
ce sujet sur le plans individuel ou sur le plan collectif ».
Les facteurs individuels rassemblent les variables qui caractérisent
l’élève telles que son âge, son sexe, estime de soi, ses aspirations
scolaires. Pour des auteurs comme Laforce, Pierre Humbert et
Lawson-Body, chacune de ces variables agit sur les résultats scolaires
de l’enfant soit indépendamment ou même en relation avec d’autres.
Sur l’âge par exemple, une étude de Laforce sur trois cohortes
d’étudiants divisés en deux groupes d’âge (17 ans et moins ; 18 ans et
plus) a abouti à la conclusion que « les plus jeunes réussissent mieux que
les plus vieux », (cité par Compaoré, 1996 : 38).
Pour l’estime de soi, les travaux de Pierre Humbert cité par
Crahay sont à cet effet éclairants. Ce chercheur lausannois, qui s’est
beaucoup intéressé à l’image de soi et aux idéaux des élèves en
difficulté scolaire, fait remarquer que la nature de la relation entre
échec scolaire et estime de soi est plus complexe qu’il n’y paraît. Selon
lui, l’intuition première laisse supposer que la valorisation de soi est
liée à la réussite et inversement la dévalorisation serait associée à
l’échec scolaire. Mais l’on ne peut exclure que la relation aille en sens
inverse car il écrit : « si l’échec peut vraisemblablement avoir comme
conséquence une dépréciation de soi, on peut supposer en retour qu’un enfant
ayant au départ peu d’estime de lui-même se trouve désavantagé dans les
apprentissages scolaires », (Crahay, 1996 : 193).
41
développement font ressortir la supériorité des garçons sur les filles en
indiquant que celles-ci réussissent moins que les garçons.
Dans la même optique, il ressort d’une étude faite par Lawson-
Body (1993 : 37) au Togo qu’en raison des ambitions scolaires plus
élevées des parents pour les garçons que pour les filles et de l’absence
d’aspiration élevée des filles elles-mêmes pour de longues études, ces
dernières réussissent moins à l’école que les garçons. Cette situation
est d’autant plus manifeste chez les familles à bas statut socio-
économique selon l’auteur.
42
scolaire que l’origine sociale ».
En outre, les recherches sur les variables scolaires relèvent qu’en
plus d’être une variable difficilement maniable et peu fiable, le milieu
familial n’est pas aussi déterminant au niveau des résultats scolaires
dans les pays en voie de développement que dans les sociétés
industrialisées, (Lawson-Body, 1993 : 43).
D’autres études encore ont montré des liens efficaces entre les
variables proprement scolaires et les résultats scolaires des élèves.
Pour Agounke cité par Dahon (2007 : 52) « plus la qualification
professionnelle de l’enseignant est élevée, plus les résultats scolaires des
élèves sont élevés. De même, plus l’enseignant manifeste de l’intérêt pour la
réussite académique de ses élèves, plus les élèves ont tendance à obtenir des
résultats scolaires élevés ».
43
pendant au moins cinquante années. Ainsi, la façon dont les maîtres seront
formés aujourd’hui fera sentir son influence après le milieu du siècle
prochain ».
Par ailleurs, la plupart des pays ont axé l’essentiel de leurs
réformes sur la formation initiale des enseignants.
Répondant ainsi à l’appel de l’Unesco sur la formation initiale des
enseignants, ces pays à l’instar du Togo ont fait de la formation
initiale, l’arme indispensable pour élever le niveau de qualité de leurs
systèmes éducatifs.
Cependant, cette formation n’est plus opérationnelle. Néanmoins,
on note un regain d’intérêt pour elle par le début d’initiative de
formation des conseillers pédagogiques et inspecteurs des
enseignements primaire et secondaire. Ceux-ci seront des formateurs
et animateurs des Ecoles Normales des Instituteurs et de l’Ecole
Normale Supérieure.
A plus d’un titre, la formation initiale des enseignants apparaît
donc comme un paramètre indispensable qui offre à l’enseignant un
ensemble de savoir, de savoir-faire et de savoir-être qui lui
permettront d’élever le niveau de sa prestation et celui du rendement
de ses élèves, (Délaire cité par Compaoré, 1996 : 40). Cette relation
triangulaire entre la formation initiale de l’enseignant, sa performance
et la performance des élèves est décrite par Hannoun pour qui :
« former un maître, c’est former celui qui, demain, formera des élèves pour
après demain », (Georges et al 1974 : 48). Ainsi, si l’on admet que cette
formation vise une amélioration des performances, il va sans dire que
les enseignements d’un enseignant « performant » et compétent
produiront des résultats qualitatifs dont les bénéficiaires seront les
élèves. Ces acquisitions qualitatives seront mises à profit par ces élèves
qui les transmettront plus tard à d’autres enfants car les connaissances
44
bien acquises se perdent rarement.
Nous n’avons pas la prétention dans ce travail d’attribuer le
monopole de l’explication des inégalités de rendement scolaire à la
seule variable formation professionnelle des enseignants. Nous
voulons seulement mesurer la part d’influence de ce facteur
déterminant sur le niveau de rendement scolaire des élèves.
45
Chapitre III : OBJECTIFS, HYPOTHESES ET VARIABLES
DE L’ETUDE
La démarche de toute recherche est celle qui est décrite par Claude
Bernard et qui comporte trois étapes à savoir:
l’observation des faits,
la formulation d’hypothèses,
la vérification ou la mise en épreuve des hypothèses.
46
scientifiques et les objectifs d’application pratique.
47
multiples.
L’imagination à l’origine s’appuie forcément sur une excellente
culture scientifique.
Ainsi, on peut définir de manière générale l’hypothèse comme
un énoncé déclaratif précisant une relation anticipée et plausible entre
les phénomènes observés ou imaginés. Elle est en fait la réponse
anticipée à la question qu’on s’était posée au moment de l’énoncé du
problème. C’est une explication plausible des phénomènes
provisoirement admise et destinée à être contrôlée.
HO1 : les écoles qui ont plus d’enseignants formés obtiennent des
rendements scolaires plus élevés que celles qui ont moins
d’enseignants formés.
HO2 : la plupart des enseignants formés s’engagent dans
l’enseignement par vocation.
HO3 : Les enseignants formés impliquent les élèves dans leur
enseignement.
48
3.3 Variables de l’étude
Selon Mace (1991 : 48), « Une variable est une caractéristique, un
attribut ou encore une dimension d’un phénomène observable empiriquement
et dont la valeur varie en fonction de l’observation ».
Notre étude comporte deux types de variables : la variable
indépendante et la variable dépendante.
50
- Taux de Redoublement (TR)
- Taux d’Abandon (TA)
Deuxième partie :
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
51
Chapitre IV : CADRE ET POPULATION D’ETUDE
52
Le CEG Bè-Attikpa Kagounou de Lomé fut créé en 1977. Il se
situe entre le quartier Atikoumé, le marché de Gbossimé et se trouve
non loin du ministère délégué à la présidence et des relations avec les
institutions adoc.
54
Chapitre V : PROCEDURE DE COLLECTE ET D’ANALYSE DES
DONNEES
5.1.1.2 Le questionnaire
Selon Campenhoudt (1975 : 25), « l’enquête par questionnaire
consiste à poser à un ensemble de répondants, le plus souvent représentatif
d’une population, une série de questions relatives à leur situation sociale,
professionnelle ou familiale, à leurs opinions, à leur niveau de connaissance
ou de conscience d’un évènement ou d’un problème ou encore sur tout autre
point qui intéresse les chercheurs».
55
Ainsi, le questionnaire est un instrument le plus adapté aux
enquêtes quantitatives. Il permet ainsi de recueillir des informations
sur des individus et a l’avantage de faciliter le dépouillement des
données collectées.
Dans le cas de notre étude, il nous a permis d’identifier les
caractéristiques individuelles et des critères de choix de notre
population d’étude. Nous l’avons administré à tous les enseignants
soit au total de 35 des deux collèges.
Suivant la méthode scientifique, le questionnaire est élaboré à
partir des indicateurs des différentes variables d’études en se référant
à la revue de littérature. Parlant du questionnaire, De Landsheere
(1976) a distingué selon la forme, les questions « fermées », les
questions à « choix multiple » et les questions « ouvertes ».
Notre questionnaire a porté sur les aspects comme l’utilité de la
formation initiale des enseignants, les types de formations et leurs
impacts sur la qualité de l’enseignement et sur les résultats scolaires,
la nécessité d’une formation initiale obligatoire pour les enseignants,
sur les diplômes académiques des enseignants etc.
57
L’analyse des données se fait à travers des méthodes. Celles-ci
permettent de les analyser enfin d’aboutir à l’interprétation des
résultats. On peut regrouper ces méthodes en deux grandes catégories:
les méthodes quantitatives et les méthodes qualitatives.
58
considèrent que le signifié immédiatement accessible et ne concernent
donc pas la recherche du sens implicite, du second sens du texte, ni de
la structure formelle. Elles procèdent par dénombrement, inventaire,
codification, recherche éventuelle de relation et de corrélation entre les
mots ou les idées.
59
C’est l’ensemble des méthodes par lesquelles on exprime les
données dans un langage quantitatif ou sous une forme numérique.
Ces méthodes utilisent les instruments de mesure, d’analyses
physiques qui fournissent des données quantitatives au chercheur.
En effet, le processus de traitement et d’analyse des données
peut nécessiter l’utilisation simultanée des mathématiques et de
statistiques ou de l’une d’entre elles.
60
tandis que les statistiques inférentielles permettent de calculer le t de
Student Fisher ou Khi-deux par exemple.
Sur le terrain d’enquête, la tâche n’a pas été du tout aisée car
certains de nos enquêtés ont accusé du retard pour nous ramener les
questionnaires tandis que d’autres les ont perdus. Pour remédier à
cela, on était obligé de refaire de nouvelles photocopies pour leur
administrer de nouveau.
Ce qui nous a coûté énormément de sous d’autant plus que nous
ne possédons que peu de moyens pour cette étude.
62
Troisième partie :
63
6.1.1 Encadrement pédagogique des enseignants
ENQUETES
Formés 10 4 14
(28,57%) (11,43%) (40%)
Non Formés 9 12 21
(25,71%) (34,29%) (60%)
Total 19 16 35
(54,29%) (45,71%) (100%)
ENS 12 34,3
ENI 0 0
64
PL 2 5,7
Aucune 21 60
Total 35 100
Form. pédag.
ENS 8 4 12
(57,14%) (28,57%) (85,71%)
65
ENI 0 0 0
PL 1 1 2
(7,14%) (7,14) (14,29)
9 5 14
Total (64,29) (35,71) (100%)
- sur les 14 enseignants enquêtés formés, 12 soit 85,71% ont fait ENS
dont 8 soit 57,14% sont du CEG Klikamé contre 4 soit 28,57% sont du
CEG Attikpa,
- sur les 14 enseignants enquêtés formés, 2 soit 14,29% ont fait PL dont
chacune des deux écoles compte en son sein 1 soit 7,14%.
66
Tableau 8 : Répartition des enseignants enquêtés selon l’âge et leur
opinion sur la baisse de la qualité de l’enseignement
- 11 soit 31,43% des enseignants enquêtés dont l’âge est compris entre
35 et 40, pensent que la qualité de l’enseignement est en baisse au
Togo,
- 9 soit 25,71% des enseignants enquêtés dont l’âge est compris entre
40 et 45, pensent aussi que la qualité de l’enseignement est en baisse
au Togo,
- 3 soit 8,57% des enseignants enquêtés dont l’âge est compris entre
45 et 50, pensent que la qualité de l’enseignement n’est pas en baisse
au Togo.
67
opinion sur la baisse du rendement scolaire.
- 17 soit 48,57% des enseignants enquêtés dont l’âge est compris entre
35 et 40, pensent que le rendement scolaire est en baisse au Togo,
- 9 soit 25,71% des enseignants enquêtés dont l’âge est compris entre
40 et 45, pensent aussi que le rendement scolaire est en baisse au
Togo,
- 1 soit 2,86% des enseignants enquêtés dont l’âge est supérieur à 55
ans, pensent que le rendement scolaire n’est pas en baisse au Togo.
68
suffisance de la formation académique pour un bon
enseignement et motif de leur engagement dans l’enseignement
Par vocation 3 18 21
(8,57%) (51,43%) (60%)
4
A défaut de mieux 1 3
(11,43%)
(2,86%) (8,57%)
Par peur de 1 2 3
chômage (2,86%) (5,71%) (8,57%)
Autres 0 1 1
(2,86%) (2,86%)
Total 6 29 35
(17,14%) (82,86%) (100%)
Il ressort de ce tableau que 18, soit 51,43% des enquêtés qui sont
rentré dans l’enseignement par vocation estiment que la formation
académique ne suffit pas pour assurer un bon enseignement, tandis que 3
soit 8,57% qui enseignent pour le même motif pensent que la formation
académique suffit pour assurer un bon enseignement.
69
Tableau 11 : Répartition des enseignants enquêtés selon le diplôme
académique et la formation pédagogique.
BEPC 0 0 0 6 6
(17,14%) (17,14%)
BACII 12 0 4 16
(34,29%) (11,43%) (45,71%)
DEUG
0 0 0 3 3
(8,57%) (8,57%)
Licence 0 0 2 6 8
(5,71%) (17,14) (22,86%)
Maîtrise 0 0 0 2 2
(5,71%) (5,71%)
Autres 0 0 0 0 0
Total 12 0 2 21 35
(34,29%) (5,71%) (60%) (100%)
Ce tableau montre que 12 soit 34,29% des enquêtés qui ont fait l‘ENS
ont le BAC II comme diplôme académique et les 2 enseignants soit 5,71%
qui ont fait PL, ont la licence comme diplôme académique. De plus, 6 soit
17,14% qui n’ont reçu aucune formation pédagogique ont le BEPC comme
diplôme académique contre 3 soit 8,57% qui ont le DEUG.
70
engagement dans l’enseignement
Par vocation 21 60
A défaut de 4 11,4
mieux
Autres 1 2,9
Total 35 100
71
Tableau 13 : Répartition des enseignants enquêtés selon la formation
pédagogique et le motif de leur engagement dans
l’enseignement.
0 6 6
Par simple besoin (17,14%) (17,14%)
professionnel
0 4 4
A défaut de mieux (11,43%) (11,43%)
0 3 3
Par peur de chômage (8,57%) (8,57%)
0 1 1
Autre (2,86%) (2,86%)
14 21 35
Total (40%) (60%) (100%)
72
Tableau 14 : Répartition des enseignants enquêtés selon leur opinion
sur le rôle de la formation pédagogique dans l’enseignement
Autres 1 2,9
Total 35 100
73
Tableau 15: Répartition des enseignants enquêtés selon leur opinion sur
la nécessité des trois formations : académique, didactique et
psychopédagogique
Oui 34 97,1
Nécessité des trois
formations :
académique, Non 0 0
didactique et
psychopédagogique
? Sans réponse 1 2,9
Total 35 100
- 34 soit 97,1% des enquêtés pensent qu’il est important pour chaque
enseignant de suivre les trois formations.
- 1 soit 2,9% s’est abstenu de répondre.
Tableau 16: Répartition des enseignants enquêtés selon leur opinion sur
74
la formation pédagogique obligatoire
Oui 30 85,7
Formation
pédagogique Non 5 14,3
obligatoire ?
Sans réponse 0 0
Total 35 100
75
Tableau 17: Répartition des enseignants enquêtés selon leur opinion sur
l’influence de la formation pédagogique des enseignants sur
le rendement des élèves.
Total 35 100
76
Tableau 18 : Répartition des enseignants enquêtés selon leur opinion
sur le facteur indispensable pour garantir un enseignement de
qualité
Enquêtés Effectif Pourcentage
(%)
Facteurs
Autre 1 2,86
Total 35 100
77
entrée dans l’enseignement
Années d’entrée
Total 35 100
78
enseignement
Appliquent la
psychologie de 14 40 0 0 14 40
l’enfant dans
l’enseignement
N’appliquent
pas la 0 0 21 60 21 60
psychologie de
l’enfant dans
l’enseignement
Total 14 40 21 60 35 100
Tableau 21: Distribution des résultats globaux par école entre 2002 et 2007
79
Ecoles CEG Klikamé CEG Attikpa
Résultats globaux
Admis 732 (63,10%) 682 (54,74%)
2002-03
- sur 1160 élèves en 2002-2003, 732 soit 63,10% ont réussi à Klikamé
contre 682 soit 54,74% à Attikpa sur 1246,
- sur 1160 élèves en 2005-2006, 88 soit 4,59% ont abandonné à Klikamé
contre 184 soit 14,58% à Attikpa sur 1262,
- sur 1061 élèves en 2006-2007, 358 soit 33,74% ont redoublé à Klikamé
contre 421 soit 38,17% à Attikpa sur 1103.
Tableau 22: Distribution des résultats au BEPC par école entre 2002 et 2007
(sessions de Juin)
80
Ecole Klikamé Attikpa
Résultats au BEPC
Admis 132 98
Admis 147 84
Admis 123 93
- sur 198 élèves présentés au BEPC en 2002-2003, 132 soit 66,66% ont
réussi à Klikamé contre 98 soit 41% à Attikpa sur 239,
- sur 206 élèves présentés au BEPC en 2005-2006, 147 soit 71,35% ont
réussi à Klikamé contre 84 soit 35,89% à Attikpa sur 234,
- sur 212 élèves présentés au BEPC en 2006-2007, 123 soit 58,01% ont
réussi à Klikamé contre 93 soit 51,66% à Attikpa sur 180.
81
Enquêtés Enseignants enquêtés
Total
Formés Non formés
Réponse
14 20 34
Elle est indispensable (40%) (57,14%) (97,14%)
0 1 1
Elle est importante (2,86%) (2,86%)
mais je la néglige
0 0 0
Elle n’est pas
nécessaire
0 0 0
Autres
14 21 35
Total (40%) (60%) (100%)
82
Tableau 24 : Répartition des enseignants enquêtés selon leur attitude face
aux élèves qui ne participent pas à leurs cours
0 4 4
Je les laisse (11,43%) (11,43%)
0 0 0
Autre
14 21 35
Total (40%) (60%) (100%)
83
Tableau 25: Répartition des enseignants enquêtés selon leur opinion
sur la différence ou non des enseignements donnés par
des professeurs formés et ceux donnés par des professeurs
non formés.
Total 35 100
84
Tableau 26: Répartition des enseignants enquêtés selon le nombre
d’années passées dans l’établissement.
Moins de 1 an 5 14,3
Total 35 100
85
Tableau 27: Répartition des enseignants enquêtés selon leur opinion
sur l’impact de la formation et la motivation pour
l’enseignement sur le rendement scolaire.
Par vocation 19 2 0 21
(67,86%) (5,71%) (60%)
A défaut de mieux 2 2 0 4
(7,14%) (5,71%) (13,43%)
Par peur de 1 2 0 3
chômage (3,57%) (5,71%) (8,57%)
Autre 1 0 0 1
(3,57%) (2,86%)
Total 28 6 1 35
(80%) (17,14%) (2,86%) (100%)
86
6.2 Présentation et commentaire des résultats de l’entretien
Cette partie concerne les résultats de l’entretien avec les
inspecteurs, avec les parents d’élèves et avec les élèves.
87
Ceux-ci par conséquent, participent activement au cours et
s’acquittent davantage de leur devoir qui consiste à apprendre
régulièrement et en fin de compte réussir leurs apprentissages.
Tous s’accordent à dire que les élèves réussissent mieux avec les
enseignants formés qu’avec les enseignants non formés. Mais, ils
reconnaissent que cela n’est pas évident dans toutes les circonstances.
88
programmes de formation en vue de les adapter aux nouvelles exigences
du moment.
89
Pour la plupart des élèves, il y a des enseignants qui n’expliquent
pas bien les cours, qui ne veulent pas qu’ils leur posent des questions,
qui s’énervent vite et qui donnent le plus souvent des cours à leurs
majors de classe pour qu’ils leur dictent. Ils estiment que ces genres
d’enseignants sont ceux qui ne sont pas formés. Par contre, il y a
d’autres qui expliquent bien, qui les écoutent et qui sont faciles à
aborder pour des questions de compréhension en dehors des cours.
Pour eux, ces genres d’enseignants sont ceux qu’ils estiment être
formés.
90
Ce chapitre concerne l’analyse et l’interprétation des résultats
d’une part et la discussion d’autre part.
91
méthodes d’enseignement, insuffisance ou manque de matériels
didactiques, la démotivation des élèves eux-mêmes pour l’école au
profit des médias à l’instar de la télévision comme le dit un
enquêté, de nos jours, les élèves n’apprennent plus car, ils se disent,
« nous sommes des chômeurs en sursis », irresponsabilité des parents par
le manque de suivi et d’encadrement des élèves à la maison.
Cela va sans dire que l’amélioration de la qualité de
l’enseignement et du rendement scolaire doit passer obligatoirement
par la formation initiale des enseignants. C’est ce qu’ont soutenu
certains auteurs à l’instar de Georges et al (1974), Mialaret (1977),
Macaire (1979), La Réforme (1975), Compaoré (1996).
Pour ces auteurs, la formation initiale prépare le futur
enseignant à son métier. Tout enseignant qui passe par cette
formation acquiert des compétences et des habilités qui peuvent
influencer positivement sur ses performances professionnelles et à
plus forte raison sur la qualité de l’enseignement et sur le rendement
scolaire.
92
C’est ce que semble montrer Harouna (2005 : 67) lorsqu’il écrit
que : « Le manque de formation initiale des enseignants ne les aide pas dans
la maîtrise et l’application des méthodes d’enseignement recommandées. La
formation pédagogique est le facteur favorable à un enseignement de qualité
et efficace, il faut souligner une fois de plus qu’elle est au centre des
décisions prises par plusieurs pays à travers le monde pour relever le niveau
de leur système éducatif ».
Ce qui nous permet de dire que quel que soit le nombre
d’années d’expérience de l’enseignant, sa motivation et son niveau
d’étude, il rencontrera des difficultés de plusieurs ordres dans son
métier si toutefois, il ne dispose pas un bagage pédagogique de base.
Cela va sans dire que plus que l’expérience, la qualification
professionnelle influence positivement les résultats scolaires des
élèves.
C’est ce qu’a montré Gouthrie cité par Compaoré (1996) que les
caractéristiques des enseignants comme la qualification, la motivation
sont des ressources scolaires liées positivement à l’efficacité scolaire.
93
Il ressort de ce travail que depuis les années 1980, une nouvelle
théorie est née en éducation. Celle-ci tente d’expliquer la performance
des élèves par les facteurs scolaires.
Se situant dans cette théorie, notre recherche tente à mettre en
relation deux variables : la formation initiale des enseignants et le
rendement interne des élèves.
Il ressort de nos résultats que 28 soit 80% des enseignants
enquêtés pensent que la formation initiale influence positivement le
rendement interne des élèves (Cf tableau 29)
De même au vue des résultats scolaires recueillis dans les deux
établissements, on remarque que le CEG Bè-Klikamé qui possède
plus des enseignants formés que des non formés obtient de bons
rendements scolaires par rapport au CEG Bè-Attikpa où le nombre
des enseignants non formés dépasse largement celui des enseignants
formés. (Cf tableau 23 et 24).
95
des élèves dans l’enseignement.
34 soit 97,14% des enseignants enquêtés dont la totalité des
enseignants formés, soit les 40% et 20 soit 57,14% des enseignants non
formés, estiment qu’ils s’intéressent à la participation des élèves à
leurs cours (Cf tableau 25).
S’agissant de leur attitude face aux élèves indisciplinés, 31 soit
88,57% dont la totalité des enseignants formés, les 14 soit 40% et 17
soit 48,57% des enseignants non formés, disent qu’ils incitent les
élèves qui ne participent pas à leurs cours à le faire, (Cf tableau 26).
Cela revient à dire que presque tous les enseignants qu’ils
soient formés ou non, sont conscients que la participation des élèves
au cours produit un effet non négligeable dans l’atteinte des objectifs.
Pour cela, ils veuillent à ce que cette participation soit effective
pour tous les élèves pour le plus grand bien de tous. Ceci se
comprend quand on sait que tout enseignant digne de ce nom aspire
aux bons résultats scolaires c’est-à-dire qu’il attend à ce que la grande
majorité des élèves réussissent à la fin de l’année.
Ce qui fait la fierté de l’enseignant, des élèves eux-mêmes, des
spécialistes de l’éducation, des parents d’élèves et à plus forte raison
de l’Etat.
En tout état de cause, on peut affirmer que les résultats de notre
enquête corroborent la troisième hypothèse opérationnelle qui stipule
que la plupart des enseignants formés impliquent les élèves dans leur
enseignement.
7.2 Discussion
La discussion porte sur la méthodologie et sur les résultats.
96
Notre étude a pour objectif d’identifier la relation qui existe
entre la formation initiale des enseignants et le rendement interne des
écoles. Pour ce faire, nous avons pris pour cadre d’étude deux
collèges de la place. Etant donné que la population d’étude
privilégiée c’est-à-dire, les enseignants intervenant dans lesdits
collèges est restreinte, nous avons jugé bon de mener une étude
exhaustive.
Il faut reconnaître que cette étude a ses limites. En effet, notre
étude ne couvre pas l’ensemble du territoire national pour rendre nos
résultats généralisables. Aussi, n’avons-nous pas pu rencontrer les
conseillers pédagogiques en vue de recueillir leur appréciation sur le
problème posé car on a trouvé aucun dans l’inspection concernée.
De plus, il y a certaines variables qui peuvent expliquer les
inégalités de rendement scolaire comme la satisfaction des
enseignants, la taille des écoles, l’expérience des enseignants qui
pourraient faire l’objet d’une étude ultérieure.
97
En effet, nous avons occulté le cas des élèves qui réussissent
mieux bien qu’ils soient encadrés par les enseignants non formés.
C’est ce que tentent d’expliquer les tenants des facteurs individuels
comme Pierre Humbert cité par Crahay (1996) et Laforce cité par
Compaoré (1996) qui expliquent les différences de rendement
scolaire par les caractéristiques individuelles comme le sexe, l’âge,
l’estime de soi. Il en est de même pour les tenants de la théorie des
facteurs sociaux à l’instar de Bourdieu et Passeron (1970), Baudelot
et Establet (1971), De Singly (1987), Duru-Bellat et Henriot-Van
Zanten (1992) qui expliquent les différences de rendement scolaire
par l’origine sociale de l’élève. Pour ces tenants, les enfants issus de
milieux défavorisés réussissent moins que leurs pairs issus de
milieux favorisés.
98
CONCLUSION GENERALE
100
Nous pouvons en guise de recommandations susceptibles
d’améliorer le rendement scolaire, suggérer les propositions
suivantes à l’endroit des autorités politiques et des spécialistes de
l’éducation, à l’endroit des enseignants formés et des enseignants non
formés et à l’endroit des futurs enseignants :
Aux Autorités politiques et les Spécialistes de
l’éducation.
101
- Le perfectionnement des encadreurs et un suivi plus régulier de la
part des conseillers pédagogiques et des inspecteurs.
102
- L’enseignement étant un métier comme tous les autres, quiconque
aspire à ce métier doit passer le concours d’entrée à l’Ecole Normale
Supérieure d’Atakpamé (ENS),
- Soit venir s’inscrire au PL pour à l’Institut National des sciences de
l’Education.
103
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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formation, n° 19
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De Boeck Université
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MIALARET, G. (1977) La formation des enseignants, Paris, PUF
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MUCCHIELLI, R. (1984) L’analyse de contenu des documents, des
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ANNEXES
109