Вы находитесь на странице: 1из 8

& Diabetes

also available on www.e2med.com/dm

Édition
Masson, 21, rue Camille Desmoulins,
92789 Issy-les-Moulineaux Cedex 9.
Metabolism
A clinical and biological journal / revue clinique et biologique
The official organ of / Organe officiel de l’ASSOCIATION DE LANGUE FRANÇAISE
POUR L’ÉTUDE DU DIABÈTE ET DES MALADIES MÉTABOLIQUES (ALFEDIAM)
Pascal Léger
Tél. : +33 (0)1 73 28 16 74
Fax : +33 (0)1 73 28 16 89
pascal.leger@medimedia.fr
Régie publicitaire
Marie-Pierre Cancel
Tél. : +33 (0)1 73 28 16 63
Fax : +33 (0)1 73 28 16 64
marie-pierre.cancel@medimedia.fr
Abonnements FOUNDERS / FONDATEURS
Éditions Masson, Service Abonnements, Jean Canivet et Pierre Lefèbvre (1975)
21, rue Camille Desmoulins,
92789 Issy-les-Moulineaux Cedex 9.
Tél. : +33 (0)1 73 28 16 34 HONORARY EDITORS IN CHIEF / RÉDACTEURS EN CHEF HONORAIRES
Fax : +33 (0)1 73 28 16 49
infos@masson.fr
Gabriel Rosselin, Philippe Vague, Gérard Reach, Pierre Saï

2004 : 6 numéros
Abonnements individuels (tous pays)
EDITORIAL BOARD / COMITÉ DE RÉDACTION
Particuliers : 159 € EDITOR IN CHIEF / RÉDACTEUR EN CHEF
Étudiants : 54 €
Abonnements institutionnels
Serge Halimi (Grenoble)
France (+ Monaco et Andorre) : 214 €
Union Européenne (+ Suisse) : 268 € EXECUTIVE EDITOR / RÉDACTEUR EXÉCUTIF
Reste du Monde : 298 € Pierre-Jean Guillausseau (Paris)
Prix de vente au n° : 49 €
ASSOCIATE EDITORS / RÉDACTEURS DÉLÉGUÉS
Les membres de l’Association de Langue Jacqueline Capeau (Paris)
Française pour l’Étude du Diabète et des
Maladies Métaboliques et de la Société Française André Grimaldi (Paris), Dominique Simon et José Timsit (Paris)
d’Endocrinologie bénéficient
de tarifs préférentiels d’abonnement ; CONSULTANTS FOR STATISTICS / CONSULTANTS EN STATISTIQUES
se renseigner auprès de l’ALFEDIAM Évelyne Eschwège (Paris) et Laure Papoz (Montpellier)
et de la SFE.
Les abonnements sont mis en service dans un EDITORS / RÉDACTEURS
délai maximum de quatre semaines après Michel Beylot (Lyon), Pierre Châtelain (Lyon), Jean-Louis
réception de la commande et du règlement. Ils
démarrent du premier numéro de l’année. Les Chiasson (Montréal), Paul Czernichow (Paris), Jean-Pierre
réclamations pour les numéros non reçus doivent Felber (Lausanne), Guiseppe Paolisso (Napoli) and the Secretary
parvenir chez Masson dans un délai maximum de
six mois. General of the ALFEDIAM ex officio member et le secrétaire
Les numéros et volumes des années antérieures général de l’ALFEDIAM, ès-qualité
(jusqu’à épuisement du stock) peuvent être
commandés à la même adresse.
Diabetes & Metabolism est une publication
de Masson, SAS au capital de 437 502 euros,
RCS Nanterre 542.037.031.
Siège : 21, rue Camille Desmoulins, ADDRESS OF THE EDITOR IN CHIEF / ADRESSE DU RÉDACTEUR EN CHEF
92789 Issy-les-Moulineaux Cedex 9. Prof. S. Halimi - Service d’Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition
Président et Directeur
de Publication : Daniel Rodriguez CHU de Grenoble - 38043 Grenoble Cedex - France
Actionnaire unique : e-mail : shalimi@ujf-grenoble.fr
MédiMédia Holding France.
Conception graphique : Pierre Finot EDITORIAL SECRETARY / ASSISTANTE DE RÉDACTION :
© Masson, Paris, 2004
Publication périodique bimestrielle Angèle Marion, see address above
Tel. : +33 (0)4 76 76 89 23 - Fax : +33 (0)4 76 76 88 65
RECOMMANDATIONS

Recommandations SFC/ALFEDIAM
sur la prise en charge du patient diabétique
vu par le cardiologue
B. Charbonnel, B. Bouhanick, C. Le Feuvre et le groupe de travail

Président du groupe
– Pr Bernard Charbonnel (ALFEDIAM)

Rapporteurs
– Dr Béatrice Bouhanick (ALFEDIAM)
– Pr Claude Le Feuvre (SFC)

Membres du groupe de travail (par ordre alphabétique)


– Pr Bernard Bauduceau (ALFEDIAM)
– Pr Nicolas Danchin (SFC)
– Pr Jean-François Gautier (ALFEDIAM)
– Pr André Grimaldi (ALFEDIAM)
– Dr Patrick Henry (SFC)
– Dr François Paillard (SFC)
– Dr Danièle Pallo (ALFEDIAM)
– Dr Christophe Piot (SFC)
– Dr Pierre Sabouret (SFC)

SFC

2S2 Diabetes Metab, 2004,30,2S2 • www.e2med.com/dm


RECOMMANDATIONS

Recommandations SFC/ALFEDIAM
sur la prise en charge du patient diabétique
vu par le cardiologue

Texte court
(Entre parenthèses figure parfois le grade de la recommandation : Grade A : recommandations basées
sur des études concordantes de fort niveau de preuve, indiquant une preuve scientifique établie ;
Grade B : recommandations basées sur des études concordantes de niveau de preuve intermédiaire,
indiquant une présomption scientifique et Grade C : recommandations basées sur des arguments
scientifiques faibles, relevant d’un accord d’experts ou d’un consensus professionnel.)

Diabetes Metab 2004,30,2S3-2S8 • © 2004 Masson, all rights reserved 2S3


B. Charbonnel, B. Bouhanick, C. Le Feuvre et le groupe de travail

Définition du diabète sucré au même titre que l’HTA ou qu’une dyslipidémie et il


convient de le rechercher systématiquement.
Le diabète sucré est défini par une glycémie à jeun (au La fréquence de surveillance est la suivante : si la glycé-
moins 8 h de jeûne) ≥ 1,26 g/l (7 mmol/l) vérifiée à 2 reprises, mie à jeun < 1 g/l, il n’est pas utile de la renouveler avant
en dehors des accidents coronariens aigus ; ou par une glycé- 3 ans ; si elle est comprise entre 1 et 1,26 g/l : la renouveler
mie ≥ 2 g/l (11 mmol/l) à n’importe quel moment de la jour- tous les ans ; si elle est ≥ 1,26 g/l à 2 reprises, le sujet est dia-
née accompagnée de signes cardinaux (amaigrissement, bétique. Il faut alors demander une HbA1c et faire le bilan
asthénie, polyuropolydipsie). complet des éventuelles complications, notamment cardio-
Il n’est pas recommandé de doser l’HbA1c pour poser le vasculaires.
diagnostic de diabète sucré. Il est par conséquent nécessaire de faire une glycémie à
Il n’est pas recommandé de faire une hyperglycémie pro- jeun à la phase aiguë d’un accident coronarien : en cas d’ano-
voquée par voie orale pour poser le diagnostic de diabète malie, il faut la répéter dans un délai de 3 mois.
sucré.
En pratique clinique, la définition du diabète de type 1
repose sur les items suivants : âge de découverte < 40 ans, ten- Prise en charge
dance à la cétose, insulinothérapie requise pour survivre dans
l’année qui suit le diagnostic. Les arguments en faveur du dia- Recommandations non pharmacologiques
bète de type 2 sont des arguments cliniques de probabilité : Ces recommandations associent les mesures diététiques à
âge supérieur à 40 ans, index de masse corporelle (IMC) supé- l’activité physique. Ces 2 volets constituent la pierre angulaire
rieur à 27 kg/m2, absence de cétonurie (ou faible), antécédents du traitement. La perte de quelques kilos est importante, puis-
familiaux de diabète de type 2, hypertension artérielle. qu’elle a une traduction bénéfique immédiate sur les chiffres
glycémiques, tensionnels et sur les paramètres lipidiques
(Grade B). Cependant, la perte pondérale doit être progres-
Quand faire une glycémie ? sive et modérée. Le régime diabétique doit privilégier la
Il est nécessaire de faire une glycémie à jeun dès qu’il y a réduction calorique et ne doit pas être hypoglucidique. L’avis
un facteur de risque cardio-vasculaire et/ou une atteinte par d’un diététicien ou d’un médecin nutritionniste est à ce stade
athérosclérose. Le diabète est un facteur de risque vasculaire, utile. Les conseils sont répertoriés dans les tableaux I et II.

Tableau I
Éducation diététique
– Faire 3 repas par jour.
– Arrêter tout grignotage entre les repas.
– Manger peu de graisses.
– Diminuer préférentiellement les graisses contenues dans les viandes grasses, la charcuterie, dans les produits laitiers gras comme le
fromage, le beurre, la crème fraîche, mais aussi les aliments riches en gras telles que les fritures, les cacahuètes ou autres fruits oléagi-
neux, le chocolat, les pâtisseries et autres viennoiseries, les biscuits apéritifs. Préférer la viande maigre (filet de porc, volaille sans la peau),
les laitages écrémés ou demi-écrémés.
– Augmenter la fréquence de consommation des poissons.
– Choisir pour cuisiner des matières grasses d’origine végétale riches en acides gras monoinsaturés (olive, arachide, colza) ou polyinsatu-
rés (tournesol, pépin de raisins, maïs) au détriment des acides gras saturés, en privilégiant l’apport en matières grasses riches en acides
gras polyinsaturés n-3 (colza).
– Favoriser les modes de cuisson sans graisses.
– Éviter d’associer plusieurs aliments gras dans un même repas.
– Manger suffisamment de glucides.
– Privilégier la consommation de féculents (glucides complexes). Manger des fruits (glucides simples).
– Répartir les glucides entre les différents repas.
– La quantité est à évaluer en fonction de l’activité physique et de l’âge.
– Ne pas interdire les produits sucrés avec du saccharose (sucre de table), surtout s’ils sont consommés en fin de repas. Néanmoins, ils
doivent être considérés en équivalence avec les autres aliments glucidiques du repas (attention, ils sont souvent gras, donc à consommer
avec modération).
– Les boissons sucrées sont les seules interdites, sauf en cas d’hypoglycémie.
– Les édulcorants sont d’un appoint utile.
– Manger des aliments riches en fibres : un fruit et/ou des légumes verts à chaque repas, introduire des céréales complètes et des légumes
secs.
– La consommation d’alcool acceptable est de l’ordre de 2 verres de vin par jour. Elle doit se faire au cours des repas.
– Le pain doit faire partie de l’alimentation du diabétique, à condition de le répartir entre les différents repas.

2S4 Diabetes Metab, 2004,30,2S3-2S8 • www.e2med.com/dm


Recommandations SFC/ALFEDIAM sur la prise en charge du patient diabétique vu par le cardiologue

Tableau II
L’activité physique

– Elle doit être adaptée aux possibilités de chaque patient.


– Il faut qu’elle soit régulière
– Il convient d’augmenter le niveau d’activité physique dans la vie quotidienne (marche d’un pas soutenu plutôt que déplacement en voiture,
escaliers plutôt qu’ascenseur, etc.), et au cours des loisirs.
– La pratique d’une activité sportive est recommandée dans les cas où elle est applicable. Les sports d’endurance sont conseillés : randon-
née, jogging, cyclisme, natation, golf, ski de fond...
– Une durée d’exercice de 30 à 60 minutes à raison de 2 ou 3 fois par semaine est souhaitable (Grade B).

Recommandations pharmacologiques En l’absence de surcharge pondérale, le choix de la classe


Une fois le diagnostic de diabète posé, seul le dosage de thérapeutique prescrite en monothérapie est laissé à la dis-
l’HbA1c permet le suivi du traitement (et non la glycémie). crétion du clinicien.
Le dosage de l’HbA1c, qui exprime la moyenne des gly- L’indication préférentielle des glitazones est la contre-
cémies sur les trois derniers mois, reste indépendant des fluc- indication ou la mauvaise tolérance (généralement digestive)
tuations glycémiques. Il n’y a pas besoin d’être à jeun pour le de la metformine. Les glitazones sont contre-indiquées en cas
réaliser. Il est conseillé de l’effectuer tous les 3 à 4 mois. d’insuffisance cardiaque, en raison d’un risque potentiel de
Un patient est considéré comme étant bien équilibré si décompensation cardiaque.
l’HbA1c ≤ 6,5 % (pour une normale < 6 %) et il n’y a pas lieu En cas d’échec d’une monothérapie, le changement d’une
de modifier le traitement antidiabétique (sauf en cas d’hypo- classe à l’autre (metformine par sulfamides hypoglycémiants
glycémies sous insuline ou sulfamides hypoglycémiants) ou l’inverse par exemple) n’a pas d’intérêt, puisqu’il n’amé-
(Grade A). liore pas l’équilibre glycémique. Cependant, en cas d’échec
Un patient est considéré comme étant mal équilibré si des inhibiteurs des alpha-glucosidases, il est recommandé de
l’HbA1c > 8 % à deux contrôles successifs et il y a lieu de prescrire un sulfamide hypoglycémiant, de la metformine ou
changer le traitement (Grade A). une glitazone en monothérapie en remplacement des inhibi-
Si l’HbA1c est comprise entre 6,6 et 8 % à 2 reprises, la stra- teurs des alpha-glucosidases, avant de s’orienter vers une
tégie thérapeutique repose sur le rapport bénéfice du contrôle bithérapie (Grade C).
glycémique/risque lié à la prescription du médicament. La mise en place d’un traitement par sulfamides hypo-
Il n’est plus nécessaire de demander une glycémie au glycémiants ou par glinides s’effectue à posologie progressive
laboratoire pour surveiller l’équilibre du diabète, sauf : afin d’éviter la survenue d’hypoglycémies.
– dans les situations aiguës, La mise en place d’un traitement par metformine et par
– en cas d’ajustement thérapeutique lors de l’utilisation de inhibiteurs des alpha-glucosidases s’effectue à posologie pro-
sulfamides hypoglycémiants ou d’insuline et en l’absence gressive afin de limiter la survenue des troubles digestifs.
d’autosurveillance glycémique ; en cas d’infection intercur- Une bithérapie initiale n’est pas illégitime, mais n’a pas
rente ou de prescription de médicaments diabètogènes (cor- fait l’objet d’une évaluation suffisante.
ticoïdes notamment).
L’échec de la monothérapie orale
La monothérapie orale Il est défini par une HbA1c > 6,5 % observée à 2 reprises
À chaque pas du traitement, il est nécessaire de réévaluer et se rencontre dans la plupart des cas après plusieurs mois
les mesures hygiéno-diététiques. ou plusieurs années de diabète, car il reflète l’histoire natu-
Quatre classes thérapeutiques sont actuellement dispo- relle du diabète de type 2. Ainsi, une HbA1c > 6,5 % justifie
nibles en monothérapie : les biguanides, les sulfamides hypo- l’escalade thérapeutique et le passage à une bithérapie. La
glycémiants et apparentés (glinides), les inhibiteurs des alpha- bithérapie fait appel classiquement à l’association metformine
glucosidases et les glitazones. + sulfamide, mais elle peut aussi faire appel à l’association
Après échec des mesures hygiéno-diététiques, il est metformine + glitazone ou sulfamide + glitazone selon les
actuellement recommandé une escalade pas à pas de la mono- conditions de l’AMM des glitazones.
thérapie orale. Les bithérapies avec un glinide à la place du sulfamide ou
Il est usuel de prescrire une monothérapie à posologie avec un inhibiteur des alpha-glucosidases peuvent également
maximale avant de prescrire une bithérapie. être proposées.
En cas de surcharge pondérale, il y a une préférence pour La trithérapie (sulfamide + metformine + glitazone) n’a
la metformine (Grade B). pas fait l’objet d’une AMM, faute de données suffisantes.

Diabetes Metab 2004,30,2S3-2S8 • © 2004 Masson, all rights reserved 2S5


B. Charbonnel, B. Bouhanick, C. Le Feuvre et le groupe de travail

L’échec de la bithérapie orale impose la mise en place culaire suivant les recommandations ALFEDIAM - Société
d’une insulinothérapie Française de Cardiologie spécifiques à ce sujet,
Le recours à un diabétologue à ce stade est en général – bilan lipidique à jeun : CT, TG, HDL et LDL-CT,
recommandé – créatininémie et calcul de la clairance par la formule de
Cockcroft,
– protéinurie, hématurie, recherche d’infection par bande-
Dans quel cadre une consultation lettes urinaires,
de diabétologie est-elle conseillée ? – en l’absence de protéinurie : recherche de microalbuminu-
Une consultation de diabétologie peut être proposée : rie. En présence d’une protéinurie, la quantifier par une
– au moment de la découverte du diabète pour préciser la mesure sur les urines de 24 h.
stratégie thérapeutique initiale et à venir,
– en cas de déséquilibre patent du diabète, si l’HbA1c > 8 %, Prise en charge des facteurs de risque
– lorsque l’HbA1c est comprise entre 6,6 et 8 % et augmente
de 0,5 % d’une mesure sur l’autre, témoignant d’une évolu- L’hypertension artérielle
tion de la maladie, Il a été montré que le bon contrôle de la PA est aussi
– en cas d’apparition ou d’évolution de complications, y important que le contrôle glycémique pour prévenir les com-
compris asymptomatiques et en particulier une néphropa- plications micro et macrovasculaires (Grade A).
thie, La valeur cible pour débuter un traitement est >
– au moment de la mise à l’insuline. Une consultation au 140/80 mmHg. Elle sera d’autant plus basse qu’il y a des
moins une fois par an est alors conseillée. complications, notamment rénales.
En cas de protéinurie > 1 g/24 h, la valeur cible est de
125/75 mmHg.
Les modalités de l’autosurveillance Il y a un avantage à prescrire en première intention des
glycémique bloqueurs du Système Rénine Angiotensine (SRA) (IEC ou
Tout diabétique insulinotraité doit bénéficier d’une auto- sartans), puis à y associer un diurétique afin de favoriser la
surveillance glycémique (Grade A). En cas de chiffres exces- synergie de cette association, d’autant que le diabète favorise
sifs, il faut augmenter les doses d’insuline ; à l’inverse, il faut la rétention hydrosodée.
les baisser en cas d’hypoglycémie. En cas d’association médicamenteuse, les diurétiques
L’autosurveillance glycémique chez le diabétique traité thiazidiques sont à privilégier.
par antidiabétiques oraux est utile (Grade B), mais non obli- Il n’y a pas de contre-indication liée à l’utilisation des
gatoire. β-bloquants en particulier cardio-sélectifs chez les diabé-
tiques, y compris chez les diabétiques insulinotraités et les
artéritiques.
Le suivi annuel du patient diabétique Une polythérapie est le plus souvent nécessaire.
de type 2
Le bilan suivant est recommandé par l’ANAES au Les lipides
moment de la découverte du diabète (des complications peu- Une valeur cible de LDL-CT < 1,30 g/l est habituelle-
vent déjà être présentes), puis chaque année : ment proposée chez le diabétique.
– poids, tension artérielle (tous les 3-4 mois), Chez le diabétique à très haut risque (prévention secondaire
– HbA1c (tous les 3-4 mois), notamment), un objectif de LDL-CT < 1 g/l est recommandé.
– incitation à l’arrêt du tabac, Certaines statines (celles ayant démontré par de grandes
– interrogatoire à la recherche de symptômes en faveur d’une études d’événements leur efficacité dans cette indication) sont
atteinte cardio-vasculaire ou neurologique, indiquées en prévention des complications cardio-vasculaires
– examen des pieds : état cutané, utilisation du monofilament chez les patients diabétiques sans antécédents coronariens ni
en nylon et/ou diapason, ROT, cérébro-vasculaires ayant un haut risque vasculaire, avec au
– palpation des pouls, recherche de souffles abdominaux, moins un des facteurs de risque suivants : hypertension, âge
fémoraux et carotidiens, ≥ 65 ans, créatinine élevée, tabagisme (présent ou passé), avec
– recherche d’une hypotension orthostatique, ou sans hyperlipidémie associée ; et en prévention des
– examen de la bouche, de la sphère ORL, de la peau, complications cardio-vasculaires chez les patients ayant des
– examen par un ophtalmologiste (acuité visuelle, tension antécédents de maladie coronaire avérée, d’accident vas-
oculaire, fond d’œil), culaire cérébral, d’artériopathie périphérique avec ou sans
– ECG de repos. La recherche d’une ischémie myocardique hyperlipidémie associée (Grade A).
silencieuse par des tests fonctionnels, en premier lieu l’ECG Si le HDL-CT < 0,35 g/l et/ou les TG > 3 g/l, une consul-
d’effort, sera proposée aux diabétiques à haut risque vas - tation spécialisée semble justifiée.

2S6 Diabetes Metab, 2004,30,2S3-2S8 • www.e2med.com/dm


Recommandations SFC/ALFEDIAM sur la prise en charge du patient diabétique vu par le cardiologue

Le tabac Un diabétique doit bénéficier d’un traitement associant


Un arrêt complet et définitif du tabac est recommandé. statines et aspirine (Grade A).
Des consultations de tabacologie peuvent être utiles. Un diabétique doit bénéficier d’un traitement par blo-
L’utilisation de substituts nicotiniques n’est pas contre- queurs du SRA (Grade A).
indiquée. Un diabète sucré, y compris sous insuline, n’est pas une
contre-indication à la prescription d’un β-bloquant.
Antiagrégants plaquettaires La phase au décours d’un infarctus myocarde ou d’un
accident coronarien aigu est un moment propice pour inten-
Il y a une indication à prescrire de l’aspirine à dose modé-
sifier le traitement et la prise en charge des facteurs de risque,
rée chez le diabétique avec au moins deux facteurs de risque,
y compris l’équilibration du diabète, et un séjour destiné à
notamment une hypertension artérielle (Grade B), et systé-
parfaire l’éducation du patient dans une unité de diabétologie
matiquement en prévention secondaire en l’absence de
peut être proposé.
contre-indication.
Une bonne équilibration du diabète ne doit pas faire
craindre la survenue d’hypoglycémies dont le caractère délé-
L’accident coronarien tère sur le myocarde souvent évoqué n’est pas prouvé.
À la phase aiguë Un séjour en réadaptation vasculaire est particulièrement
souhaitable afin notamment d’optimiser l’activité physique.
La mesure de principe de l’HbA1c chez un patient non
connu comme diabétique permet de porter le diagnostic
d’accident coronarien survenant chez un diabétique si le L’insuffisance cardiaque
chiffre > 6,5 %. Il n’y a pas de spécificités démontrées dans la prise en
En cas d’accident coronarien aigu, il convient d’arrêter les charge de l’insuffisance cardiaque chez le diabétique.
antidiabétiques oraux : metformine, sulfamides hypoglycé- Les glitazones et certains β-bloquants sont contre-
miants ou glitazone, et une mise à l’insuline est recommandée indiqués dans l’insuffisance cardiaque.
(Grade A). Il est conseillé que l’actualisation des protocoles
de ce traitement se fasse en collaboration avec une unité de
diabétologie. Diabète et sujet âgé
Il est essentiel de contrôler l’équilibre glycémique et une Chez le sujet âgé, il faut éviter la survenue d’hypoglycémies.
glycémie moyenne inférieure à 2 g par litre est requise à la En raison des contre-indications liées à la prescription des
phase aiguë. À cet effet, une surveillance régulière des glycé- antidiabétiques oraux (dont les hypoglycémies sous sulfa-
mies capillaires est recommandée. mides hypoglycémiants ou celles provoquées par la présence
Le relais ultérieur par des multi-injections d’insuline et d’une insuffisance rénale), l’insulinothérapie est souvent pri-
la durée de l’insulinothérapie sont à individualiser en fonc- vilégiée chez ces patients.
tion des caractéristiques du patient. Les objectifs glycémiques d’un sujet âgé sont parfois
La reprise des hypoglycémiants oraux, y compris de la moins stricts que ceux d’un patient plus jeune (Grade C).
metformine, est possible dès que le cardiologue estime que Le risque d’hypoglycémies est important dans les 30 jours
l’état cardiaque du patient est stable, sous réserve d’un qui suivent la sortie de l’hôpital lors de la prescription d’in-
contrôle de la fonction rénale. suline ou de sulfamides hypoglycémiants.
Lors de la réalisation d’un examen utilisant un produit
contraste iodé (coronarographie, artériographies) :
– la metformine doit être arrêtée au plus tard le jour de l’exa- La néphropathie diabétique
men, Un patient diabétique insuffisant rénal est à très haut
– une hydratation du patient per os ou par voie parentérale risque vasculaire.
est nécessaire (elle sera prudente en cas de dysfonction ven- La néphropathie diabétique est d’origine glomérulaire :
triculaire gauche), on parle de néphropathie incipiens en cas de microalbumi-
– un contrôle de la fonction rénale au moins au 2e jour est nurie et de néphropathie patente pour une excrétion urinaire
nécessaire (mesure de la créatininémie dont l’augmentation d’albumine > 300 mg/24 h.
éventuelle doit être < 30 % de la valeur initiale), Une clairance glomérulaire mesurée par la formule de
– la metformine peut être reprise 48 heures après la réalisa- Cockcroft < 30 ml/min justifie une consultation de néphro-
tion de l’examen, à condition que la fonction rénale respecte logie, même si celle ci peut être initiée plus tôt. Une clairance
les valeurs ci-dessus et que l’état cardiaque soit jugé stabilisé. < 10 ml/min correspond au stade de dialyse.
En cas d’insuffisance rénale, la poursuite d’un traitement
En période stable antidiabétique oral justifie un avis spécialisé diabétologique
La metformine n’est pas contre-indiquée, en l’absence et néphrologique. L’insulinothérapie à ce stade est souvent
d’insuffisance rénale. privilégiée.

Diabetes Metab 2004,30,2S3-2S8 • © 2004 Masson, all rights reserved 2S7


B. Charbonnel, B. Bouhanick, C. Le Feuvre et le groupe de travail

En cas de protéinurie > 1 g/24 h, des chiffres plus bas de En cas d’anomalie clinique ou d’autre atteinte vasculaire
pressions artérielles sont requis et la valeur seuil pour démar- (maladie coronarienne, insuffisance rénale), un Doppler arté-
rer un traitement est de 125/75 mmHg. riel des membres inférieurs et de l’aorte abdominale est
Les antihypertenseurs bloqueurs du SRA (IEC ou sar- recommandé.
tans) sont indiqués dans cette situation (Grade A). En cas d’anomalies sur le Doppler artériel des membres
Leur maniement doit cependant être très prudent en cas inférieurs, a fortiori en cas d’atteinte coronarienne, un
d’insuffisance rénale, a fortiori avancée, avec surveillance Doppler des troncs supra-aortiques est recommandé.
stricte de la créatinine et adaptation de la posologie. Toute plaie du pied, même minime, a fortiori indolore,
Toute introduction d’un antihypertenseur bloqueur du justifie une mise en décharge immédiate et un avis spécialisé
SRA ou d’un diurétique justifie une surveillance de la fonc- dans les 24 à 48 heures.
tion rénale et de la kaliémie sur les 5 à 7 jours qui suivent : Les β-bloquants ne sont pas contre-indiqués en cas d’artérite.
une augmentation de 20 % de la créatininémie, puis sa stabi- Le bénéfice d’un traitement par certaines statines est
lisation autorise la poursuite du traitement. En revanche, une étendu au patient artéritique, y compris en l’absence de coro-
augmentation continue de la créatininémie ou une augmen- naropathie.
tation supérieure à 20-30 % impose l’arrêt du traitement et
d’en rechercher la cause. Accidents vasculaires cérébraux
La prescription d’antiagrégants plaquettaires est indis-
pensable en l’absence de contre-indications. Le diabète augmente le risque d’accident vasculaire céré-
bral ischémique, mais pas celui des AVC hémorragiques.
L’hyperglycémie initiale est fréquente et doit être recher-
Artérite des membres inférieurs chée à l’admission. Elle augmente la durée d’hospitalisation et
L’artérite du diabétique est fréquemment asymptoma- le taux de mortalité dès le 30e jour.
tique, car associée à une neuropathie diabétique. Elle est res- Le handicap résultant d’un AVC est plus important chez
ponsable d’amputations. le diabétique que chez le non diabétique.
Chaque diabétique doit avoir un examen annuel clinique Un bon contrôle de la pression artérielle est recommandé
approfondi des pieds (inspection, état cutané, réflexes ostéo- à distance.
tendineux, monofilament, palpation des pouls, auscultation L’utilisation d’une statine se justifie indépendamment de
des trajets artériels). la présence d’une coronaropathie.

2S8 Diabetes Metab, 2004,30,2S3-2S8 • www.e2med.com/dm

Вам также может понравиться