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Introduction à la

Civilisation Française
( SEMESTER VI )

Fait Par :

Lina Syawalina

DEPARTEMENT DE FRANÇAIS

YAPARI-ABA BANDUNG

2016
1. La Construction De L’État Français Jusqu'à

La Révolution Française du 14 Juillet 1789


1.1 Introduction

1.2 Préhistoire, Protohistoire et Antiquité

1.3 Naissance, Crises et Transformations du Royaume de France au Moyen Âge

1.4 Renaissance et Absolutisme ( XVIe - XVIIIe siècle )

1.5 Le Siècle des Révolutions ( 1789 )

2. ANALYSE

Les mouvements importants dans la construction de


l’Etat Français jusqu'à la

Révolution Française du 14 juillet 1789.


2.1 Les Origines
2.2 Les Capétiens

3.

1
La Construction De L’État Français Jusqu'à
La Révolution Française du 14 Juillet 1789

I. INTRODUCTION

La France, est un Pays ancien formé au Haut Moyen Âge, la France joue un rôle important
dans l’histoire mondiale par l’influence de sa culture et de ses valeurs démocratiques et
républicaines, par la colonisation qu’elle a menée en Amérique, en Asie, en Océanie et en
Afrique, et par son rôle pionnier dans la construction de l’Union européenne. Elle est une
puissance nucléaire, et l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations
unies.

Le nom de la France est issu d'un peuple germanique, les Francs, attestés dès le IIIe siècle sur
la rive inférieure droite du Rhin. Leur roi Clovis, puis ses fils, conquirent, entre 481 et 535,
presque toute l'ancienne province romaine de Gaule, et au - delà, c'est - à -dire une grande partie
du territoire de la France actuelle. Si le nom de France ne fut employé de façon officielle qu'à
partir de 1190 environ, quand la chancellerie du roi Philippe Auguste a commencé à employer le
terme de rex Franciæ ( roi de France ) à la place de rex Francorum ( roi des Francs ) pour
désigner le souverain, le mot était déjà couramment employé pour désigner l'ensemble du
royaume, comme on le voit à la lecture de la Chanson de Roland, écrite un siècle plus tôt. Ce
terme de « France » fait suite à celui de « Francie occidentale », officialisé au Traité de Verdun
en 843 pour désigner la partie occidentale de l'empire carolingien, suite à son morcellement. Dès
juin 1205, le territoire est désigné dans les chartes sous le nom de regnum Franciæ, c’est - à -
dire royaume de France.

L'occupation humaine du territoire correspondant aujourd'hui à la France est fort ancienne.


Aux groupes présents depuis le Paléolithique et le Néolithique sont venues s'ajouter, jusqu'au
premier millénaire, des vagues de peuplement successives composées de Celtes, de Romains, de
peuples germains - Francs, Wisigoths, Alamans, Ostrogoths et Burgondes - de Scandinaves, de
Sarrasins. À partir du début du second millénaire, c'est la monarchie capétienne qui construit
l'unité territoriale du royaume de France. La période révolutionnaire achève son unité
administrative et politique. La période contemporaine est marquée par des efforts d'unification
linguistique et culturelle, par un enrichissement du pays et par un renforcement de l'immigration
venant d'Europe, mais aussi d'Afrique et d'Asie, ravivant ainsi les changements de la population
du pays qui n'ont jamais été tout à fait interrompus.
Préhistoire, Protohistoire et Antiquité

La présence humaine sur le territoire de la France actuelle remonte au Paléolithique inférieur ;


les traces les plus anciennes de vie humaine datent d’il y a environ 1 800 000 ans. L’homme est
alors confronté à un climat rude et variable, marqué par plusieurs ères glaciaires qui modifient
son cadre de vie. La France compte un nombre important de grottes ornées du Paléolithique
supérieur, dont l’une des plus célèbres est celle de Lascaux ( Dordogne, - 18 000 environ ).

Vers - 10 000, à la fin de la dernière ère glaciaire, le climat s’adoucit. À partir de -7 000
environ, cette partie de l’Europe occidentale entre dans le Néolithique et ses habitants se
sédentarisent, même si l’évolution est différente selon les régions. Après un fort développement
démographique et agricole aux IVe et IIIe millénaires, la métallurgie fait son apparition à la fin du
IIIe millénaire, d’abord sous les formes de l’or, du cuivre et du bronze, puis sous la forme du fer
au VIIIe siècle.

En - 600, des Grecs originaires de la ville de Phocée fondent la ville de Marseille, au bord de
la Méditerranée ; à la même époque, quelques peuples celtes pénètrent dans le territoire de la
France actuelle, mais cette occupation ne se généralise à la France entière qu’entre les Ve et
IIIe siècles av. J.-C.. La notion de Gaule apparaît alors ; elle correspond aux territoires de
peuplement celte compris entre le Rhin, l’Atlantique et la Méditerranée. La Gaule est alors un
pays prospère, dont la partie méridionale est de plus en plus soumise aux influences grecques et
romaines.

À partir de - 125, le sud de la Gaule est peu à peu conquis par la République romaine, qui y
fonde les villes d’Aix - en - Provence, Toulouse et Narbonne. En - 58, Jules César se lance à la
conquête du reste de la Gaule, et vainc en - 52 une révolte menée par le chef gaulois
Vercingétorix.

Les territoires nouvellement conquis sont répartis par Auguste en neuf provinces romaines,
dont les principales sont la Narbonnaise au sud, l’Aquitaine au sud - ouest, la Lyonnaise au
centre et la Belgique au nord. De nombreuses villes sont fondées durant la période gallo -
romaine, dont Lyon, appelée à être une capitale des Gaules; celles-ci sont conçues à l’image des
villes romaines, avec un forum, un théâtre, un cirque, un amphithéâtre et des thermes. La religion
romaine se superpose aux cultes gaulois sans les faire disparaître, les divinités se confondant peu
à peu dans un même syncrétisme.
Au IIIe siècle, la Gaule romaine connaît une crise grave, le limes, frontière fortifiée protégeant
l’Empire des incursions germaniques, étant franchi à plusieurs reprises par les Barbares . Le
pouvoir romain, pendant ce temps, semble chancelant : un Empire des Gaules est proclamé en
260 et échappe à la tutelle romaine jusqu’en 274. Néanmoins, la situation s’améliore dans la
première moitié du IVe siècle, qui est une période de renouveau et de prospérité pour la Gaule.
En 312, l’empereur Constantin Ier se convertit au christianisme ; les chrétiens, persécutés jusque
là, se multiplient. Mais les invasions barbares reprennent à partir de la seconde moitié du
IVe siècle; le 31 décembre 406, les Vandales, Suèves et Alains franchissent le Rhin et traversent
la Gaule jusqu’en Espagne. Au milieu du Ve siècle, les Alamans et les Francs, deux peuples
païens, s’installent au nord - est de la France actuelle et exercent une forte pression sur les
généraux romains qui subsistent dans le nord - est de la Gaule.

Naissance, Crises et Transformations du Royaume de France au Moyen Âge

La conversion au christianisme du chef franc Clovis fait de lui l’allié de l’Église et lui permet de
conquérir l’essentiel de la Gaule au tournant des Ve et VIe siècles. La fusion des héritages gallo -
romains, des apports germaniques et du christianisme est longue et difficile, les Francs
constituant originellement une société guerrière aux lois très éloignées du droit romain et des
principes chrétiens. Tandis que la faiblesse démographique que connaît le Royaume des Francs
entraîne un déclin des villes, le christianisme s’installe par la fondation d’églises rurales et
surtout de très nombreux monastères. Si le pouvoir de Clovis semblait originellement solide, la
dynastie mérovingienne doit bientôt faire face à de graves difficultés; elle disparaît en 751
lorsque Pépin le Bref est sacré roi des Francs, fondant ainsi la dynastie carolingienne.

Pépin le Bref et son fils Charlemagne agrandissent considérablement le royaume des Francs, qui
s’étend à la fin du VIIIe siècle sur plus d’un million de kilomètres carrés. L’immense empire
carolingien est contrôlé par une administration centralisée basée à Aix-la-Chapelle, des comtes
représentant Charlemagne dans tout l’empire et étant surveillés par les missi dominici.
Charlemagne, couronné en 800 empereur d’Occident relance les arts libéraux dans l’éducation, et
le Palais d’Aix - la - Chapelle accueille une activité intellectuelle et artistique de haut niveau.

Néanmoins, après la mort de l’empereur, les comtes et les vassaux de celui-ci parviennent peu
à peu à rendre leur fonction héréditaire, et les petits - fils de Charlemagne se partagent l’Empire
au traité de Verdun ( 843 ); Charles obtient la Francie occidentale, qui correspond
approximativement aux deux tiers occidentaux de la France actuelle et dont les frontières
varieront peu jusqu’à la fin du Moyen Âge. Le nouveau royaume doit toutefois affronter trois
vagues d’invasions différentes aux IXe et Xe siècles, menées par les musulmans, les Vikings et
les Hongrois. À la même époque, les pouvoirs des anciens comtes continuent d’augmenter tandis
que le pouvoir royal diminue ; une société féodale se met en place, caractérisée par sa division en
trois ordres : le clergé, la noblesse et le Tiers état.

En 987, Hugues Capet est élu roi ; la monarchie redevient héréditaire, et les Capétiens
règneront sur la France pendant plus de 800 ans. Néanmoins, les premiers rois capétiens ne
contrôlent directement qu’une portion très faible du territoire français, appelée le domaine royal,
et certains de leurs vassaux sont beaucoup plus puissants qu’eux. Au XIIe siècle, le pouvoir royal
commence à s’affirmer contre les princes du royaume, mais doit faire face à partir des années
1150 à la naissance d’un « empire Plantagenêt » regroupant dans un même ensemble
l’Angleterre et le tiers ouest de la France.

Le royaume capétien atteint un apogée au XIIIe siècle, la monarchie reprenant le pouvoir


qu’elle avait perdu tandis que l’art et la culture français s’affirment en Europe. Philippe Auguste
( 1180 - 1223 ) parvient à conquérir l’essentiel des possessions françaises des Plantagenêt,
mettant temporairement fin à la menace anglaise et agrandissant considérablement le domaine
royal par la même occasion. Louis IX ( 1226 - 1270 ) se comporte en arbitre de la chrétienté et
participe aux septième et huitième croisades, ce qui l’amènera à être très vite canonisé par
l’Église catholique.

Le XIVe et la première moitié du XVe siècle voient la France plonger dans une crise grave,
dont les expressions sont multiples. La Guerre de Cent Ans, menée contre l’Angleterre et née
d’un problème de succession à la tête du Royaume de France, ravage le pays.

Mais la crise des XIVe et XVe siècles n’est pas seulement politique ou militaire : elle est aussi
démographique — la peste noire tue à partir de 1347 au moins un tiers de la population du
royaume —, sociale — les insurrections paysannes et urbaines se multiplient —, économique et
religieuse. Mais la monarchie, si elle est également touchée par cette crise, n’en sort que
renforcée : le pouvoir central, qui s’est déplacé dans la vallée de la Loire, se dote de nouvelles
institutions et met en place une armée et un impôt permanents.

Renaissance et Absolutisme ( XVIe - XVIIIe siècle )


À partir de 1494, les souverains français mènent de multiples guerres en Italie puis contre
l’empereur Charles Quint. Mais les règnes de François Ier ( 1515 - 1547 ) et de son fils Henri II (
1547 - 1559 ) sont surtout marqués par un renforcement du pouvoir royal, qui tend à devenir
absolu, et par une Renaissance littéraire et artistique fortement influencée par l’Italie. En 1539,
l’ordonnance de Villers - Cotterêts fait du français la langue administrative et judiciaire du
Royaume. Mais l’unité de la France autour de la personne du roi est bousculée dans la deuxième
moitié du XVIe siècle par le problème religieux : entre 1562 et 1598, huit guerres de religion se
succèdent entre catholiques et calvinistes. Cette crise religieuse se double d’une crise
économique et surtout politique. En 1598, le roi Henri IV ( 1589 - 1610 ) donne par l’édit de
Nantes une liberté partielle de culte aux protestants.

Louis XIII ( 1610 - 1643 ) et ses ministres Richelieu et Mazarin doivent faire face à
l’opposition de nobles soucieux de reprendre leurs anciens pouvoirs. À la même époque, la
France mène plusieurs guerres victorieuses ( dont la Guerre de Trente Ans ) et commence à
former un premier empire colonial, principalement en Nouvelle - France, aux Antilles et sur la
route des Indes. Louis XIV affirme plus que jamais le caractère absolu de son pouvoir : le « Roi -
soleil » se considère comme le « lieutenant de Dieu sur terre » et fait construire le Château de
Versailles, symbole de son pouvoir. Il s’entoure d’artistes et de savants, et travaille à l’unité
religieuse de son royaume, en reprenant la persécution des protestants et en révoquant l'édit de
Nantes.

Malgré la situation financière critique de la monarchie, Louis XIV mène plusieurs guerres
face à une Europe coalisée contre lui, tandis que le marquis de Vauban fait construire un réseau
de villes fortifiées aux frontières du Royaume. Si ces guerres aboutissent dans un premier temps
à des victoires françaises, plusieurs défaites militaires et des famines ternissent la fin de son
règne.

Son arrière – petit - fils Louis XV ( 1715 - 1774 ) mène lui aussi plusieurs guerres, aux
résultats contrastés. La France abandonne en 1763 au traité de Paris ses possessions en Amérique
du Nord, mais acquiert dans la même décennie la Lorraine et la Corse. Pendant ce temps, la
France connaît une forte vitalité démographique, économique — la croissance de la production
agricole s’accompagne d’une proto - industrialisation, notamment dans le secteur textile — et
surtout intellectuelle et culturelle. Louis XVI, qui accède au trône en 1774, se révèle incapable de
trouver une solution au surendettement de la monarchie et doit convoquer les états généraux en
1788.
Le Siècle des Révolutions ( 1789 )

La Révolution française est la période de l'histoire de France comprise entre l'ouverture des
États généraux en 1789 et le coup d'État du 18 brumaire ( 9 - 10 novembre 1799 ) de Napoléon
Bonaparte. C'est un moment fondamental de l’histoire de France, marquant la fin de l'Ancien
Régime, et le passage à une monarchie constitutionnelle puis à la Première République. Elle a
mis fin à la royauté, à la société d'ordres et aux privilèges. Elle nous a légué la Déclaration des
droits de l'homme et du citoyen, qui proclame l'égalité des citoyens devant la loi, les libertés
fondamentales et la souveraineté de la Nation, apte à se gouverner au travers des représentants
élus. Plusieurs milliers de personnes trouvèrent la mort durant cette révolution, notamment
pendant la Terreur.

Dès son commencement, la portée universelle des idées de la Révolution française a été
proclamée par ses partisans, et l'ampleur de ses conséquences perçue par ses détracteurs. Celles -
ci ont été considérablement diffusées par les guerres de la Révolution française et de l’Empire,
lesquelles ont touché une large partie de l’Europe continentale, avec la création de « républiques
sœurs » et la transformation des frontières et des États d'Europe. La Révolution est restée un
objet de débats et une référence positive ou négative tout au long des deux siècles qui l'ont suivie,
en France comme dans le monde.

La Révolution française a créé des divisions immédiates et durables entre les partisans des
idées révolutionnaires et les défenseurs de l'ordre ancien, et aussi entre les anticléricaux et
l'Église catholique.

Les délégués envoyés aux États généraux qui s’ouvrent le 5 mai 1789 outre passent
rapidement les pouvoirs qui leur sont attribués, et s’érigent en une Assemblée nationale
constituante. Le Roi ne peut alors empêcher l’assemblée constituante de décider l’abolition des
privilèges dans la nuit du 4 août, puis d’adopter le 26 août une Déclaration des droits de l’homme
et du citoyen.

Après un essai de monarchie constitutionnelle, la République naît en septembre 1792, et


Louis XVI, accusé de trahison, est guillotiné le 21 janvier 1793. La France révolutionnaire se
lance alors dans plusieurs années de guerres et d’exécutions, jusqu’à l’instauration du Directoire
en 1795.

A. Les Origines
On peut coïncider le début de l’histoire de France avec l’arrivée des Francs, qui sont à
l’origine de son nom ( pour la période antérieure, c’est Gaule ) et qui prenant part au mouvement
des grandes invasions germaniques du Ve s. ( Germain ), exercèrent bientôt leur suprématie en
Gaule, en dépit de leur nombre relativement restreint et du retard de leur civilisation.

Leur force résidait en partie dans la personnalité de leurs chefs, dont les plus marquants
furent Clovis, chez les Mérovingiens, puis quand les Carolingiens, maires du palais d’Austrasie,
purent s’imposer, grâce à la dégénérescence des « rois fainéants », Pépin de Herstal, Charles
Martel ( vainqueur des Sarrasins à Poitiers en 732 ), Pépin le Bref, qui parvint à la royauté, et
surtout Charlemagne qui rétablit l’unité du monde occidental et déplaça de l’autorité franque.

Mais le plus grand facteur de réussite des deux dynasties fut lien avec l’Église : Clovis, en
se faisant baptiser à Reims ( 496 ), devint le seul roi non hérétique au milieu d’ariens. Cette
conversion lui acquit l’appui de l’Église et constitua en outre un facteur d’assimilation entre
Francs et Gallo – romains. De façon identique, Charlemagne, après Pépin le Bref, se fit le
champion de la papauté face aux périls lombard et byzantin, et son sacre à Rome ( 800 ) lui valut
un prestige spirituel considérable.

De même qu’elle en avait bénéficié, l’expansion des monarques francs accéléra la diffusion
du christianisme : encore très lente au VIe s. ( Grégoire de Tours ), malgré les efforts des
conciles, malgré le monachisme irlandais et bénédictin ( saint Colomban ), elle connut ensuite
une stagnation jusqu'à l’avènement des Carolingiens qui restaurèrent l’institution épiscopale,
entreprirent une reforme générale ( Pépin le Bref réunit trois conciles ) et encouragèrent l’action
de Saint Boniface ou de Saint Benoît.

Ces royaumes furent fragiles, à cause du problème des successions, qui amenèrent de
nombreux partages et des luttes incessantes. Le royaume de Clovis se trouva divisé entre ses
quatre fils et ne devait être reconstitué que sous Clotaire II ( de 613 à 629 ) et Dagobert I ( de 629
à 639 ).
Il donna naissance notamment à l’Austrasie et à la Neustrie, dont la rivalité occupa toute la fin de
l’époque mérovingienne. L’empire de Charlemagne connut le même sort.

Cependant, la plus grande faiblesse des dynasties résida dans l’émiettement du pouvoir
politique dû au développement de la féodalité et lié à l’évolution des structures économiques. En
effet, comme elles durent poursuivre la lutte des Romains contre les Germains (entreprise contre
la Thuringe et la Bavière, au VIe s., puis contre les Saxons), ces dynasties héritèrent les structures
économiques et sociales de la fin de l’Empire. La conception franque du roi ( chef du tribu, dont
le royaume est une possession personnelle et non plus un État ) accéléra encore le recul du
pouvoir central au profit des grands propriétaires, indépendants, chefs francs que le roi ne
pouvait s’attacher qu’en leur donnant des terres ou aristocrates gallo – romains, qui faisaient
échec aux « comtes », seuls représentants de l’autorité royale.

Les Carolingiens, contraints de la même façon à encourager le développement de la


féodalité, échouèrent à rétablir l’Empire romain en raison du caractère domanial de l’économie,
malgré une légère reprise des échanges au début du VIIIe s. La renaissance culturelle et religieuse
qui accompagna le redressement politique, si décisive qu’elle ait été face aux invasions et à
l’Empire byzantin, elle aussi un caractère très partiel et n’affecta qu’un milieu restreint,
essentiellement clérical, que ses intérêts, son mode de vie et son idéologie séparaient de la masse.
La féodalité, qui se renforça au IXe S., acheva de faire disparaitre un pouvoir central incapable de
résister aux invasions qui se multiplièrent. À la fin du siècle, le royaume n’était plus qu’une
poussière de plus de trois cents comtés quasi indépendants.
B. Les Capétiens

En 987, Hugues Capet, fut élu roi. Jusqu’au XIIe S. la dynastie capétienne resta trop faible
pour prendre part aux grands événements politiques de l’époque. Le roi de France n’intervint ni
dans la conquête de l’Angleterre ni dans la lutte entre l’Empire et la papauté. Tandis que le
pouvoir était passé aux mains du clergé ou des seigneurs, la royauté pouvait apparaître comme
une fonction spirituelle et inefficace.

Les Capétiens eurent l’habilité d’établir immédiatement le principe de l’hérédité royale, en


faisant sacrer leur fils de leur vivant, avantage dont ne disposaient pas les empereurs, par
exemple. Leur attitude soumise envers l’Église, contraire à celle du roi d’Angleterre ou de
l’empereur, leur acquit son soutien : c’est en France que fut prêchée la première croisade, par un
pape français, Urbain II, et les croisés furent désignés par le terme de « francs ».

L’art romain, immense mouvement de renaissance architecturale et plastique, y fut


abondamment représenté comme à Reims, Poitiers, Toulouse, Jumièges, Moissac, Vézelay,
Autun et Mont – Saint – Michel. Alors que les bâtisseurs inventaient un art nouveau, les
philosophes influencés par l’aristotélisme et le platonisme transmis par les Arabes, modifièrent la
vision du monde. Par ailleurs, la littérature courtoise se développa, en tant que langue d’oïl (
Chrétien de Troyes ) qu’en langue d’oc (troubadours).

Enfin, les rois surent exploiter leur situation privilégiée au cœur du système féodal. À la tête
eux – mêmes d’un important domaine foncier, ils peuvent être considérés comme des seigneurs
qui auraient peu à peu étendu leurs possessions à presque toute la France. ( fin du XIIIe S. ).
Leur position de suzerain leur permit, quand ils disposèrent d’une puissance suffisante, de
s’immiscer dans les affaires de leurs vassaux et de s’emparer leurs biens.

Cette époque vit en effet la renaissance et l’émancipation des villes fondées sur une fonction
commerciale, et aux mains d’une bourgeoisie née, elle aussi, du renouveau de l’économie,
sensible du Xe au XIVe S. Le commerce, bénéficiaire des croisades, réapparût et se perfectionna :
les marchands se groupèrent en guildes ou hanses, la lettre de change apparût dans les forets de
Champagne qui furent le centre de la vie économique de l’Europe médiévale, situé sur la route
commerciale des draps de Flandre et des épices d’Italie. Malgré les nombreux conflits qui
troublèrent les villes ou les campagnes, l’évolution sociale se fit plus sensible au XIIIe S., par la
mobilité de la société et la disparition progressive du servage.

C. Le Rayonnement Français Au XIIIe Siècle

Le XIIIe S. marqua l’apogée de la puissance française au Moyen – Âge et son hégémonie en


Occident. Avec Louis IX, le roi de France bénéficia d’un grand prestige spirituel, renforcée par
son rôle dans les croisades et devint l’arbitre des conflits européens. Les progrès de
l’administration, continuels depuis Philippe Auguste, atteignirent sous Philippe le Bel un grand
développement et assurèrent partout la représentation de l’autorité royale.

La formation d’une classe de légistes, familiarisés avec le droit romain, entraîna une
conception nouvelle de l’État, dans lequel le roi n’était plus un seigneur, mais la représentation
vivante de la loi. Elle devait provoquer le conflit qui opposa Philippe le Bel à l’Église. Elle fut
aussi à l’origine de la première réunion d’états généraux ( 1302 ). L’idée d’État se doublait enfin
d’un sentiment national, opposé à l’universalisme du XIIIe S. et qui allait s’épanouir au siècle
suivant.

D. La Guerre De Cent Ans

La guerre de Cent Ans est un nom donné aux conflits qui opposèrent la France et l’Angleterre
de 1337 à 1453. L’Origine de cette guerre initiée au mariage de d’Henri II d’Angleterre avec
Aliénor d’Aquitaine en 1152, qui eut pour conséquence de faire des rois d’Angleterre les vassaux
des rois de France pour une partie de la France, dont l’Aquitaine.

Les combats ont lieu très fréquents, les rois d’Angleterre essayant de soustraire leurs
domaines français à tout lien de dépendance, les rois de France réussissant à les leur enlever en
majeur partie ( Philippe II Auguste ). Les rois d’Angleterre ne possédaient plus guère que
l’Aquitaine ( ou Guyenne ) au XIVe siècle.
Le conflit féodal se double d’un aspect dynastique. Édouard III d’Angleterre réclama la
couronne de France contre Philippe VI de Valois qui fut préféré en tant que prince français (
1328 ). Les intérêts de deux royaumes étaient en outre opposés en Flandre.

La guerre débuta mal pour la France. Philippe VI fut vaincu à L’Ecluse en 1340 puis à
Crécy en 1346 par Édouard III qui prit Calais en 1347. Édouard, prince de Galles, s’empara de
Poitiers où il captura Jean II le Bon en 1356. La France, en proie aux plus graves difficultés sous
la régence du dauphin, futur Charles V, signa le traité de Calais (après le préliminaire de
Brétigny) par lequel elle perdait l’Aquitaine, le Ponthieu et Calais en 1360.

Sous Charles V, se produisit le redressement français. L’Angleterre perdit la plupart de ses


possessions, ne gardant guère que Calais, Cherbourg et Bordeaux. La situation militaire évolua
car l’Angleterre et la France durent faire face à une situation intérieure difficile ( minorités de
Richard II en Angleterre et minorités de Charles VI révoltés dans les deux royaumes ) et une
trêve de fait s’établit jusqu’en 1404. La France fut affaiblirent par la démence de Charles VI et
puis la guerre civile entre les armagnacs et les bourguignons.

Le roi d’Angleterre, Henri V s’allia au duc de Bourgogne, Jean sans Peur, remporta la
victoire d’Azincourt ( 1415 ) et imposa à la France le traité de Troyes qui le faisait roi de France
et d’Angleterre ( 1420 ). Le dauphin, futur Charles VII, refusa de reconnaitre le traité et s’assura
l’appui du centre et du sud de la France ( à l’exception de la Guyenne ).

Les Anglais, alliés aux bourguignons, maîtres de la France du Nord et de l’Ouest sous Henri
VI d’Angleterre, remportèrent la victoire de Verneuil - sur - Avre sur Charles VII en 1424.

Jeanne D’Arc étaient un personnage très important dans la guerre de Cent Ans. Selon son
témoignage, elle entendit à 13 ans des voix surnaturelles ( Saint Michel, Sainte Catherine et
Sainte Marguerite ) qui lui ordonnaient de délivrer la France alors occupée en majeure partie par
les Anglais soutenus par les bourguignons, lors de la guerre de Cent Ans.

Dès 1428, elle essaya de convaincre Robert de Baudricourt de lui fournir une escorte pour
rejoindre Charles VII à Chinon. Elle ne put partir qu’en 1429, lors du siège d’Orléans. Ayant
reconnu le roi qui était dissimulé parmi l’assemblée des courtisans, elle réussit à persuader de la
réalité de sa mission et à se faire confier une armée.

Son intervention fut décisive. Elle fit lever le siège d’Orléans, battit les Anglais à Patay (
1429 ). Après la victoire de Patay sur Talbot ( juin 1429 ), elle prit Auxerre, Troyes, Chalons,
s’ouvrant ainsi la route de Reims. Elle fit sacrer Charles VII à Reims, cérémonie qui confirmait
sa légitimité ( juillet 1429 ). En tentant de prendre Paris, Jeanne fut blessée à la porte Saint –
Honoré ( sept. 1429 ), après s’être repliée, échoua devant La Charité – sur – Loire. Après avoir
pris Compiègne, elle fut capturée par les bourguignons lors d’une sortie et vendue par Jean de
Luxembourg – Ligny aux Anglais (mai 1429).

Jeanne fut jugée à Rouen comme hérétique et comme sorcière par un tribunal ecclésiastique
présidé par l’évêque de Beauvais Pierre Cauchon. Elle se défendit avec simplicité et courage et
maintint que ses voix ne l’avaient pas trompée. Elle condamnée à être remise au bras séculier et à
être brûlée vive ( 29 mai 1431 ). Ce ne fut qu’en 1450 que Charles VII, qui n’avait rien tenté
pour la sauver, fit procéder à une enquête qui aboutit à un procès de réhabilitation en 1456. Elle
fut béatifiée en 1909 et canonisée en 1920.

Malgré la condamnation de Jeanne D’Arc ( 1431 ), la France ne perdit plus l’avantage grâce
à des hommes de guerre de valeur.

Le duc de Bourgogne Philippe III le Bon s’allia à la France ( traité d’Arras, 1435 ). Les
Français reprirent Paris ( 1436 ), la Normandie en 1449 et 1450 ( victoire de Formigny ), la
Guyenne de 1450 à 1453 (victoire de Castillon, prise de Bordeaux, 1453). Seule Calais restait à
l’Angleterre, alors en proie à la guerre des Deux - Roses.

Le traité de paix définitif ne fut signé qu’en 1475 à Picquigny entre Louis XI et Édouard IV.
Ce fut lors de la guerre de Cent Ans qu’eurent lieu les premières manifestations de nationalisme
français.

E. Apogée Et Déclin De La Monarchie

La France, dans son déclin, avait laissé à l’Italie la prééminence culturelle. Son prestige
explique l’attirance qu’elle exerça alors. Les guerres d’Italie permirent la diffusion de la
Renaissance italienne. Les droits des souverains français sur le royaume de Naples servirent de
prétexte aux expéditions de Charles VIII et de Louis XII, celui – ci y ajoutant des visées sur le
milanais. Si les ambitions italiennes n’aboutirent qu’à des occupations temporaires, elles avaient
peu coûtée au pays et avaient eu l’avantage de canaliser l’agitation de la noblesse.

Cependant, elles eurent pour conséquence de former à plusieurs reprises contre la France
une coalition européenne, qui dégénéra en lutte entre la maison de France et celle d’Autriche, à la
faveur du problème de l’héritage bourguignon. À la paix du Cateau – Cambrésis, Henri II
renonça aux ambitions italiennes de ses prédécesseurs pour acquérir des avantages dans le Nord
et l’Est du pays. Cette paix était un compromis entre deux adversaires financièrement usés.

François Ier fit en effet triompher sur une conception de la monarchie absolue, annonciatrice
de celle de Louis XIV, puisqu’elle devint une délégation divine. Le roi eut tous les pouvoirs, il
devint même le chef temporel de l’Église, mais il dut respecter un certain nombre de contrats et
de coutumes. La Bretagne, déjà rattachée sous Louis XII, fut définitivement intégrée au royaume.

Les guerres de Religion allaient encore opposer celle d’un pouvoir exercé par les grands
féodaux : la minorité des rois ( François II, Charles IX ), comme plus tard de Louis XIII ou la
Fronde, permit aux princes, à la tête de provinces et prêts à faire appel à l’étranger, d’exploiter
les troubles nés de la Réforme.

La guerre civile et religieuse avait dégénéré en guerre étrangère : Philippe II pensait même à
placer sa fille sur le trône de France. Le ralliement du parti des politiques qui s’était peu à peu
développé, face au péril extérieur, permit à Henri IV de rétablir la paix. La pacification et le
relèvement du pays s’accompagnèrent de la restauration de l’autorité royale, dont le
développement allait être poursuivi sous Louis XIII, Richelieu, puis Mazarin, et Louis XIV.
Louis XIV gouvernant par lui – même et par lui seul ( les ministres ne furent plus que de simples
exécutants ), il établit une véritable mystique du pouvoir de droit divin, consacrée par Versailles
et acheva ainsi l’unité de l’État, préparant l’idée d’État moderne.

Les mesures anti – protestantes de Richelieu, la révocation de l’édit de Nantes furent


une conséquence logique de l’absolutisme. La rivalité avec la maison Habsbourg reprit.
L’assassinat de Henri IV avait empêché la France d’entrer la guerre contre l’Espagne. Ce fut
Richelieu qui intervint à la fin de la guerre de Trente Ans ( 1635 ) et Mazarin continua la lutte
avec succès : le traité de Westphalie puis celui des Pyrénées consacrèrent l’hégémonie française
en Europe.
Elle allait être portée à son comble par Louis XIV : le traité de Nimègue marqua l’apogée
extérieure du règne et un agrandissement notable du royaume.

Le XVIIIe S. vit s’accroître l’écart considérable entre exploitants, restés dans la misère, et
« rentiers », bénéficiaires des hausses des prix et dont les revenus étaient davantage orientés vers
la consommation de luxe ou la spéculation que vers le progrès ( de la Régence à la Révolution, le
grand commerce et notamment le commerce colonial, connut une forte expansion, faisant la
richesse de villes comme Bordeaux ou Nantes ).
La tension politique et sociale s’en trouva aggravée. L’appauvrissement de la noblesse
terrienne se poursuivit.

Les États Généraux ( 5 mai 1789 )

Le 5 mai 1789, vers 8 heures, les représentants des trois ordres pénétrèrent dans la salle des
Menus - Plaisirs à Versailles, préparée à leur intention. Ils sont plus de 1200 à attendre, entassés
dans la vaste enceinte, au pied de l'estrade tendue de velours violet fleurdelisé, où a été dressé le
trône.

Enfin, Louis XVI arrive et prend place, au milieu des acclamations. Il a le clergé à sa droite,
la noblesse à sa gauche. En face de lui, tenant tout le fond de la salle, se presse la grande masse
des élus du tiers état dont les vêtements noirs contrastent avec les soutanes rouges ou violettes
des prélats, les habits brodés d'or de la noblesse.

Neuf mois plus tôt, Louis XVI, accablé par la détresse du Trésor, a décidé de convoquer les
états généraux pour chercher en commun une solution aux problèmes financiers. En réponse au
vœu du pays, il a octroyé au tiers une représentation double de celle de chacun des autres ordres,
mais deux importantes questions ont été posées : les trois ordres délibéreront - ils en commun ?
Votera - t - on par ordre ou par tête ? Le roi a négligé de prendre une décision. Les élections ont
eu lieu à la fin de l'hiver.

Parmi les députés qui prendront le plus d'influence, on compte, pour le clergé, Grégoire
Chapion de Cicé, Maury, Talleyrand; pour la noblesse, La Fayette, le duc d'Aiguillon, Clermont -
Tonnerre, La Rochefoucauld - Liancourt; pour le tiers, Bailly, Barnave, Mounier, et surtout, un
aristocrate déchu: le comte de Mirabeau.

Arrivés à Versailles, les députés ont été reçus le 2 mai par le roi. Deux jours plus tard, ils ont
participé à une procession solennelle, mais le tiers s'est déjà senti mal à l'aise à côté des
privilégiés sous l'uniforme sombre qui lui était imposé.

Enfin, la première séance est ouverte. Le roi prononce une courte harangue, puis Necker, le
ministre des Finances, expose trois heures durant les difficultés financières, accumulant les
chiffres et les statistiques. L'assistance est déçue: les vrais problèmes n'ont pas été abordés.

La journée terminée, la vérification des pouvoirs commence. Le tiers demande en vain que
ce travail se fasse en commun. Pendant plus d'un mois, la situation stagne. Enfin, le 10 juin, les
membres du tiers, impatientés, décident de procéder seuls aux vérifications. Quelques
représentants du bas clergé acceptent enfin d'aller les rejoindre et, le 17 juin, le grand pas est
franchi : le tiers se proclame Assemblée nationale et, à ce titre, prend d'autorité des décrets. Cette
fois, il y a rupture entre le passé et le présent, les députés du tiers ont rejeté le vieux droit français
basé sur la hiérarchie et la distinction des trois ordres. L'Assemblée constituante va pouvoir
commencer ses travaux.

L'ASSEMBLEE CONSTITUANTE ( 5 mai 1789 - 30 septembre 1791)

Les états généraux réunis le 5 mai 1789 par Louis XVI afin de l'aider à trouver des ressources
financières avaient cru l'heure venue d'obtenir des réformes politiques et sociales. Déçus dans
leurs espoirs, les membres du tiers état décidèrent, le 17 juin, de prendre le nom d'Assemblée
nationale et s'unirent, le 20, par le serment du Jeu de paume. Les représentants des deux autres
ordres les ayant rejoints, l'assemblée devint l'Assemblée nationale constituante ( 9 juillet ).
Après le retour forcé du roi aux Tuileries, elle le suivit à Paris et s'installa dans l'ancienne salle
du Manège ( 9 novembre ).

Les députés, pour la plupart des bourgeois libéraux, s'étaient groupés selon leurs affinités
politiques, mais sans former de " partis ". A la droite du président, siégeaient les "aristocrates",
partisans de l'ordre ancien; à sa gauche, les " patriotes ", qui prônaient la souveraineté du peuple.
Très vite ces derniers se scindèrent en modérés, ou "monarchiens", favorables à une monarchie
constitutionnelle avec deux Chambres, et en avancés, ou "constitutionnels", qui voulaient une
Chambre unique. Les orateurs les plus en vue étaient, à droite, Maury, Cazalès, Malouet; à côté
d'eux, Clermont - Tonnerre, Noailles, Mounier, La Fayette. Au centre, se tenaient Mirabeau,
Sieyès, Bailly; plus à gauche, le " triumvirat " Barnave, Duport et Lameth. Enfin, à l'extrême
gauche, trois hommes peu connus du public: Pétion, Buzot, Robespierre.

L'Assemblée s'était réunie pour donner une constitution au royaume et mettre en place une
nouvelle société. En fait, elle s'attribua le pouvoir pendant plus de deux ans. Le 8 juillet 1789, un
comité de constitution avait été créé, présidé par Mounier. Le premier problème posé fut celui de
l'unité ou de la dualité du parlement : la majorité se prononça pour une Chambre unique ( 10
septembre). Le lendemain, elle accordait au roi le droit de veto suspensif, malgré l'opposition de
la gauche, mais le comité de Constitution dut céder la place dut céder par la place à un second
comité, plus démocrate.

Entre – temps, les députés avaient voté l'abolition des privilèges ( 4 août 1789 ) et adopté
le texte de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Les mois suivants, de vifs
débats se déroulèrent à propos d'autres importants problèmes: nationalisation des biens
ecclésiastiques, création des assignats, prérogatives royales sur la paix et sur la guerre et, surtout,
constitution civile du clergé. A mesure que les mois passaient, les divergences entre les groupes
s'accentuaient : l'Assemblée légiférait dans le tumulte.

Après l'intermède de la Fête de la Fédération ( 14 juillet 1790 ), voulue par l'Assemblée pour
marquer l'union de tous les Français et dont l'euphorie ne fut qu'illusion, les membres de la
Constituante continuèrent leurs travaux, mais ils se sentaient pris entre deux menaces : d'un côté,
les émeutes populaires, de l'autre, l'offensive contre - révolutionnaire, menée par les émigrés ou
par la cour. Les sources de conflits étaient nombreuses. La Constitution civile du clergé votée le
12 juillet 1790 après des discussions houleuses, signée à regret le 24 août par Louis XVI déchira
les consciences et eut comme conséquence indirecte la fuite de la famille royale ( 21 juin 1791 ).
Après l'humiliante arrestation à Varennes et le retour forcé à Paris, les républicains demandèrent
la déchéance du roi, mais les députés partisans de la monarchie constitutionnelle affirmèrent
l'inviolabilité et l'irresponsabilité du souverain, prétendument " enlevé " des Tuileries. Cette
fiction semblant inadmissible aux républicains, l'agitation aboutit à la fusillade du Champ – de -
Mars ( 17 juillet ) qui creusa un fossé entre les modérés et les " patriotes ".

A l'Assemblée, par crainte des républicains, certains membres du centre gauche se


rapprochèrent de la droite. Les " triumvirs " Barnave, Lameth et Duport, se ralliant aux idées
qu'ils avaient combattues, tentèrent de réviser la Constitution en élevant notamment le cens
électoral.

Il fallait cependant en finir. La Constitution fut votée le 4 septembre 1791 : dix jours plus
tard, le roi l'accepta solennellement et prêta serment de fidélité à la nation. La tâche des députés
était terminée. Au mois de mars précédent, ils étaient généreusement mais malheureusement
convenus qu'aucun d'eux ne pourrait se faire élire à la nouvelle Chambre. Le 30 septembre 1791,
l'Assemblée se sépara pour laisser la place à la Législative. Les membres de la Constituante
avaient conscience d'avoir accomplis une œuvre immense. Ils avaient énoncés de grands
principes: liberté ( de presse, d'opinion, de conscience ), égalité des citoyens, respect de la
propriété, souveraineté de la nation. Ils avaient transformé le système des contributions,
réorganisé l'administration du royaume en divisant le territoire en départements, créé une
organisation judiciaire nouvelle, etc...

En ce mois de septembre 1791, ils avaient des raisons de croire que la révolution était close.
Ils se trompaient lourdement. Le régime constitutionnel qu'ils avaient instauré n'allait pas durer
un an.

Causes de la Révolution française


Plusieurs facteurs ont permis le déclenchement de la Révolution française. On distingue
généralement des causes structurelles profondes, auxquelles se sont combinées d'autres causes dues à
la conjoncture de la période. La révolution n'est pas due à un seul événement mais à un ensemble
d'événements qui, associés, ont créé un choc suffisamment important pour occasionner des
transformations irréversibles dans la conception de l'organisation du pouvoir politique, de la société et
des libertés individuelles.

1 La remise en cause de l'absolutisme et l'émergence d'idées nouvelles

A l'époque où en France Louis XIV devient roi et inaugure à Versailles un asservissement de la


noblesse dans le but de garder seul le pouvoir, se produisent en Angleterre deux révolutions de grande
importance, mais qui resteront les seules dans l'histoire de ce pays. Pourquoi donc ces deux pays qui
semblaient avoir connu tous les deux une histoire assez semblable, c'est-à-dire plus d'un millénaire de
monarchie, ont-ils divergé au point de donner deux modèles politiques antagonistes ? La réponse
remonte probablement au Moyen Âge, où en 1215 Jean Sans Terre, frère de Richard Cœur de Lion,
est contraint de signer la Grande Charte qui instaure la formation d'un parlement, composé de deux
chambres : la Chambre des Lords (qui accueille les grands seigneurs et les évêques nommés par le roi)
et la Chambre des communes (composée de chattes du peuple élus).

Donc depuis 1215, en Angleterre, la balance du pouvoir, qui appartenait à l'origine majoritairement au
roi, s'inverse peu à peu, jusqu'au XVIIe siècle où c'est alors le parlement, et plus particulièrement la
Chambre des Communes qui possède la majorité du pouvoir. Le schéma en France est totalement
différent.

Pendant tout le Moyen Âge, le roi de France est l'un des principaux détenteurs du pouvoir réel, mais
en réalité son pouvoir effectif est assez limité : d'abord à cause des moyens de communication de
l'époque qui ne permettaient pas une gestion très efficace, ensuite à cause de l'organisation même des
régions (les régions militaires et les régions administratives ne coïncidaient pas, les codes de lois
étaient différents selon les régions...), puis à cause du pouvoir que chaque seigneur possédait sur ses
terres (droit de police, droit de justice, droit d'émettre sa propre monnaie...) et enfin à cause du
pouvoir des villes qui avaient obtenu des chartes leur permettant de s'organiser elles-mêmes. Le
pouvoir du roi de France, très affaibli pendant la Guerre de Cent Ans, va progressivement se raffermir
jusqu'à connaître son apothéose sous Louis XIV.

La mise en place progressive de la monarchie absolue de droit divin ne s'est pas faite du jour au
lendemain, bien sûr ; elle a été préparée minutieusement par les règnes précédents, et en particulier
celui d'Henri IV et celui de Louis XIII aidé du cardinal Richelieu. Louis XIV, lui, a su finaliser le
processus entamé. Mais pourquoi, et surtout, comment ? D'abord il faut savoir ce qu'est une
monarchie absolue de droit divin : comme son nom l'indique c'est une monarchie, il y a donc un roi à
la tête de l'État, et cette monarchie est absolue ce qui signifie que c'est le roi qui a tous les pouvoirs, et
enfin, le "droit divin", c'est la légitimité que se donne le roi : pourquoi donc a-t-il le droit de régner
ainsi sans partage sur tout un peuple ? Parce que c'est Dieu qui l'a choisi, il est le lieutenant de Dieu
sur terre : il n'a donc de compte à rendre à personne, sauf à Dieu, ce qui signifie qu'en principe, il n'a
pas le droit de faire n'importe quoi.

Cette volonté qu'avait Louis XIV d'atteindre un pouvoir absolu lui vient probablement de la Fronde,
révolte de la grande noblesse, lorsque lui-même n'avait que dix ans. Car, en effet, les plus pénalisés
par la monarchie absolue, c'étaient bien les nobles : il n'y avait jamais eu d'élections, ni de suffrage
universel et il n'était pas prêt d'y en avoir, donc ce n'étaient pas les paysans, le peuple, à qui on limitait
le pouvoir, mais bel et bien les nobles qui ne rêvaient que d'une chose : partager le pouvoir du roi.

Et c'est d'ailleurs ce qu'ils tenteront à nouveau lors de la Révolution de 1789, initialisant ainsi un
processus qu'ils ne pouvaient pas contrôler et qui les conduit à leur perte : ils ne se rendaient pas
compte qu'ils étaient en train de scier la branche sur laquelle ils étaient assis. La Fronde donc, qui ne
fut contenue que par la grande habileté de Mazarin, laissa une trace indélébile chez Louis XIV qui
n'eut plus alors qu'une seule idée en tête : contrôler les nobles et les empêcher de se rebeller à
nouveau. À la mort de Mazarin en 1661, il décida donc de gouverner seul, sans premier ministre ; il
choisit ensuite tous ses ministres parmi la bourgeoisie, comme par exemple Colbert, refusant ainsi
toutes les hautes fonctions à la noblesse. Ensuite, il décida de s'éloigner de Paris, ayant bien compris
que les révoltes se créaient à Paris (et c'est exactement ce qui se passa lors de la Révolution, toutes les
émeutes, tous les renversements de pouvoir se firent à Paris, sans même que la majorité des Français
qui vivaient en province aient leur mot à dire), et il se fit donc créer un château à Versailles, qui fut
ensuite envié et imité dans le monde entier. Mais surtout, afin de maintenir son pouvoir, il décida de
réduire toute la noblesse en esclavage : les nobles étaient conviés à séjourner à la Cour de Louis XIV
et recevaient des fonctions honorifiques comme par exemple servir le vin du roi, ou assister au lever
de la reine. Le but était alors de se faire remarquer le plus possible du roi afin de recevoir des
pensions, c'est-à-dire l'argent qui leur permettait de vivre. Mais pour se faire remarquer du roi, il
fallait dépenser des sommes considérables afin d'acheter toilette, bijoux, parures, qu'il fallait bien sûr
changer plusieurs fois par jour.

C'était donc un cercle vicieux puisque les nobles devaient dépenser énormément pour espérer gagner
de l'argent et être présent en permanence autour du roi pour se faire remarquer : ainsi ils ne pensaient
plus à fomenter des complots pour déstabiliser le roi.
Cela fonctionnait d'autant plus que les nobles n'avaient pas le droit de travailler, sous peine de
déroger, c'est-à-dire de perdre leur noblesse : ceux qui choisissaient de rester en province n'avaient
donc pour seuls revenus que les produits de leurs terres.

Cela se passa bien différemment en Angleterre, lorsque les rois Jacques Ier puis Charles Ier, ne
supportant plus la tutelle du parlement décidèrent eux aussi de renforcer leur pouvoir en une
monarchie absolue en révoquant le parlement. Il s'en suit alors une guerre civile de 1642 à 1649 où
s'opposèrent partisans du roi et partisans du parlement, qui finirent par l'emporter grâce à la
supériorité de leur armée dirigée par Cromwell. Le roi Charles Ier est décapité. Cromwell proclame
donc la république, qui est en fait une dictature personnelle. Et donc à sa mort la monarchie est
rétablie (ce qui n'est pas tellement étonnant puisque cela faisait plus d'une dizaine de siècles qu'il y
avait une monarchie en Angleterre, on peut donc supposer qu'il était difficile de se débarrasser d'une
telle habitude ; et c'est d'ailleurs la même chose qui se reproduira en France lors de la Restauration, en
1814, 1815 et 1830, où parmi les errances politiques, on tentera à trois reprises de réintroduire la
monarchie, pour à chaque fois être confronté à une opposition de plus en plus violente). Mais en
Angleterre, contrairement à la France, la monarchie a tenu. Pourquoi ? Probablement parce que le
peuple habitué à gouverner par le biais du parlement depuis quatre cents ans déjà, n'a pas eu
d'hésitation sur la marche à suivre, et ne s'est pas égaré dans la recherche de systèmes politiques
novateurs et radicalement différents, ils ont au contraire évolué de façon très progressive au cours des
siècles, pour arriver finalement à une démocratie à l'aube du XXe siècle. La transition s'est toujours
faite en douceur, en restant sur un terrain connu. En 1660, la monarchie est donc rétablie en
Angleterre avec l'arrivée sur le trône de Charles II. Le parlement toutefois assure son contrôle sur le
roi par un texte de loi qui garantit les libertés individuelles et interdit les arrestations arbitraires :
l'Habeas Corpus. C'est donc le premier pas en Europe vers la reconnaissance des individus et des
libertés, un premier pas vers l'État de droit et la Démocratie. Cependant, Jacques II, devenu roi après
son frère Charles II, est tenté à son tour d'établir une monarchie absolue.

Le parlement, qui ne souhaite pas une nouvelle guerre civile, prend les devants, et choisit de
remplacer Jacques II par sa fille Marie et son époux Guillaume d'Orange, d'origine hollandaise. C'est
ce qu'on appelle la Glorieuse Révolution, en 1689.

Guillaume d'Orange est proclamé roi après avoir signé la Déclaration des Droits (ou Bill of Rights)
qui met en place les droits du parlement et limite le pouvoir du roi. Jacques II, quant à lui, se réfugie à
Versailles, à la cour de Louis XIV, qu'il avait tenté en vain d'imiter.

Plus d'un siècle avant la Révolution française, il y eut en Angleterre deux révolutions qui conduisirent
à la rédaction de deux textes fondamentaux: l'Habeas Corpus et la Déclaration des Droits, base du
système politique anglais. Ces révolutions anglaises permirent d'assurer le maintien de la monarchie
en Angleterre, mais d'une monarchie qui respecte le droit des individus, les libertés fondamentales, où
le pouvoir du roi est limité : une monarchie parlementaire. L'Angleterre devint donc dès la fin du
XVIIe siècle un modèle de régime parlementaire qui donnera la preuve que monarchie et respect des
droits de l'Homme sont conciliables

1.1 Les révolutions anglaises du XVII° siècle et la mise en place d'une monarchie parlementaire

Pourquoi parler des révolutions anglaises dans un article sur la révolution française ? D'abord parce
que la monarchie parlementaire anglaise est le modèle dont vont s'inspirer les Français en 1789 pour
réformer le système politique en France. Ensuite parce que c'est un modèle unique à cette époque et
qu'il marque le premier bouleversement qui va conduire à la pensée moderne de Démocratie et d'État
de droit, qui mettra pourtant plusieurs siècles avant de s'imposer dans les pays occidentaux. Et enfin
parce que, plus directement, elle va influencer et inspirer les philosophes des Lumières et la révolution
américaine.

1.2 Les philosophes et le siècle des Lumières

Montesquieu et le principe politique de la séparation des pouvoirs.

Rousseau prend position, par son ouvrage Du contrat social ou Principes du droit politique, en faveur
de la démocratie directe.

Au XVIII° siècle apparaît un nouveau courant philosophique, littéraire et scientifique: les Lumières.
Cette philosophie repose avant tout sur la certitude que le progrès est toujours possible et que la
rationalité et la rigueur sont à l'origine du progrès. Les Lumières sont donc marquées par un
rationalisme philosophique et une exaltation des sciences. Les philosophes et scientifiques des
Lumières vont donc chercher à "éclairer" leurs contemporains comme le montre le texte de Kant
"Qu'est-ce que les Lumières?". C'est donc ce qui va pousser les philosophes à remettre en cause les
piliers de l'Ancien Régime à la fois dans les domaines politiques, sociaux, économiques et religieux.

Mais il serait idiot de penser que tous les philosophes défendaient les mêmes idées. En réalité, il y
avait presque autant d'opinions que de philosophes

L'Ancien Régime est un système figé qui reposait sur quatre piliers qui lui permettait d'asseoir sa
légitimité: au niveau politique, une monarchie absolue de droit divin qui durait depuis plus d'un
millénaire, encore que les formes de la monarchie ont beaucoup varié au cours des siècles. Au Moyen
Age, avec les moyens de communication peu développés de l'époque, quand il fallait plusieurs
semaines pour traverser la France, le roi ne gouvernait réellement que le domaine du roi, et chaque
noble avait les pouvoirs absolus sur son fief: police, justice, impôts étaient entre les mains du seigneur
local. Au fil des siècles, le roi étend ainsi son pouvoir sur l'ensemble du territoire en "récupérant" par
des alliances, les fiefs aux frontières. Puis avec Henri IV, Louis XIII et Louis XIV, s'installe peu à peu
un pouvoir absolu de la part du roi.

Ce pouvoir est justifié par le droit divin, c'est-à-dire que le roi est le représentant de Dieu sur terre, il
ne tient donc son pouvoir que de lui et n'a de compte à rendre qu'à lui. Le roi se doit, en théorie, de
faire le bonheur de ses sujets, mais si beaucoup de rois s'y attachaient effectivement, on ne peut
s'empêcher de penser que la torture était encore employée dans un cadre juridique, comme nous le
rappelle l'affaire du chevalier de la Barre, défendu par Voltaire, et ne sera supprimée par Louis XVI
que peu de temps avant la Révolution.

Les philosophes remettent en cause ce système archaïque dépassé depuis longtemps et qui commence
peu à peu à se désagréger sous le règne de Louis XV puis de Louis XVI, l'un à cause de sa mauvaise
gestion de l'Etat, l'autre à cause de la désacralisation de la personne royale qui contribue à ternir la
monarchie. Si Voltaire propose une monarchie parlementaire proche de celle d'Angleterre,
Montesquieu, dans De l'esprit des lois pose la séparation des pouvoirs: législatif, exécutif et judiciaire.
Rousseau, lui, va plus loin et propose une démocratie où tous les citoyens sont égaux et liés par un
"contrat social", la souveraineté ne viendrait plus de Dieu, mais du peuple.

Au niveau religieux, la monarchie absolue repose sur la religion catholique, de façon logique, puisque
le roi tient son pouvoir de Dieu. C'est pour cela que Louis XIV décide de révoquer l'édit de Nantes qui
garantit la liberté de culte pour les protestants, mais il n'en mesure pas les conséquences économiques
et sociales. Les philosophes, menés par Voltaire, sont d'accord pour revendiquer la liberté religieuse,
mais leurs opinions sur la religion divergent: certains sont athées, d'autres déistes comme Voltaire,
spiritualistes ou matérialistes...

Ces derniers font partie des philosophes les plus influents de l'époque dite des Lumières. Par leurs
ouvrages, qui ne sont toutefois consultés que par une petite minorité de privilégiés dans les cercles
politisés, ils cherchent à faire passer leurs idées, qui sont en totale opposition avec la monarchie
absolue en vigueur. Ils souhaitent la séparation des pouvoirs, pour plus de liberté et plus d'égalité.

1.3 La révolution et la république américaine

Épuisée financièrement par la Guerre de Sept Ans qu’elle a remportée contre la France, l’Angleterre
impose autoritairement aux treize colonies diverses taxes sur les journaux, le thé…Or ceci est en
violation avec la règle générale selon laquelle aucun citoyen britannique ne doit payer d’impôt qui
n’ait été consentit par lui-même ou par ses mandataires, car les colons n’ont pas de représentants au
parlement anglais.

Les Américains boycottent alors les produits concernés. A ce différent fiscal s’ajoute un différent
territorial : en effet, le roi d’Angleterre veut réserver les territoires à l’Est des Appalaches aux Indiens.

1773 : partie de thé de Boston. Les colons se révoltent et jettent à la mer la cargaison de thé de trois
navires anglais venus des Indes. George III renvoie l’armée pour mater la rébellion qui monte.

1774 : Les représentants des colonies, réunies en congrès, affirment dans une déclaration solennelle le
droit de tous les peuples de participer à l’élaboration des lois les concernant.

4 juillet 1776 : Les représentants des treize colonies votent la Déclaration d’Indépendance des Etats-
Unis d’Amérique à l’égard de l’Angleterre. Elle marque la rupture avec la métropole.

2 La France en crise: des causes multiples

2.1 Crise institutionnelle

Le blocage est aussi un blocage institutionnel. Le roi gouverne seul, ses divers conseillers n'ont pas de
pouvoir décisionnel et sont de simples techniciens. Le pouvoir est tiraillé entre deux logiques : la
centralisation monarchique, et l'octroi de libertés provinciales matérialisées par les Parlements.

La monarchie absolue est contestée : la bourgeoisie et la noblesse veulent une monarchie


parlementaire où elles puissent partager le pouvoir du roi.

Les parlements, en vertu de leurs droits de remontrance, peuvent refuser d’enregistrer les édits
royaux ; car Louis XVI, à son avènement avait annulé la réforme de Maupeou, leur restituant tous
leurs pouvoirs traditionnels.

En France, les provinces ne coïncident pas avec les généralités ; les lois, les impôts et les unités de
mesure sont différentes selon les régions ; et il existe des douanes intérieures. Cette dissonance
générale complique l’administration et multiplie le désordre.

De nombreux scandales éclaboussent la cour et la reine, discréditant un peu plus le régime. Marie-
Antoinette incarne aux yeux du peuple la noblesse de cour parasite, égoïste et rapace. La simplicité
bourgeoise du roi, qui fait contraste, la rend plus haïssable. Mais elle ne vaut pas à celui-ci une
véritable sympathie car on méprise le mari trompé et incapable de faire obéir sa femme. Louis XVI,
par son manque de prestance et son désir de mener une vie simple, a enlevé à la personnalité du roi
cette majesté qui commande au respect et qui persuade vraiment le peuple que le souverain est le
représentant de Dieu sur la terre. Il ne devient plus, aux yeux de la multitude, qu’un homme ordinaire.
La monarchie perd alors son caractère sacré et se prive du « droit divin » qui lui donnait sa légitimité.

2.2 Crise sociale

Le système social français est hérité du système féodal. La société est hiérarchisée en trois ordres
inégalitaires. On peut parler de société inégalitaire car les deux premiers ordres, le clergé et la
noblesse, ont des privilèges alors que le Tiers-état n’en a pas. Chaque ordre est hétérogène ; et en leur
sein, les individus sont plus ou moins privilégiés : le haut clergé est très riche alors que le bas clergé
ne reçoit que la portion congrue ; seule la haute noblesse reçoit des pensions du roi alors que la petite
noblesse s’accroche désespérément à ses droits seigneuriaux pour survivre. De ce fait les inégalités
s’accroissent, les riches sont de plus en plus riches et les pauvres, de plus en plus pauvres. Le
classement se fait selon le service rendu à chaque ordre ; il est lié à la vocation, à la naissance, ou à
l’estime accordée à certains rôles. La présence de privilèges n’étant expliqués ni par le mérite ni par le
service rendu à la nation, il est totalement injustifié. Mais, après l’innovation de Louis XIV qui avait
pris soin de ne pas séparer totalement les ordres, on exige, au XVIII° siècle des quartiers de noblesse
pour accéder aux différentes charges publiques. Cette organisation de la société est figée par des
principes dépassés, d’une autre époque car il ne prend pas en compte l’ascension récente de la
bourgeoisie. La société d’ordres et de privilèges est contestée par les non privilégiés.

Le clergé : 0,5%

Origine : Les nouveaux membres du clergé sont cooptés par les précédents, souvent sur des
recommandations extérieurs (Les notables et les nobles, lettrés et influents, voyaient leurs fils mieux
traités que les roturiers).

 Fonction : sociale et religieuse : instruction, culte, sacrements, assistance aux pauvres et aux
malades, état civil.
 Privilèges : il a des privilèges fiscaux (exemption de la taille) et judiciaires (tribunaux
spéciaux).
o Haut clergé : évêque, abbés ; issus de la noblesse, riches (dîme)
o Bas clergé : prêtres ; issus du Tiers-état, pauvres (portion congrue)
 Revendications :
o Le haut clergé veut garder ses privilèges.
o Le bas clergé attend une amélioration de ses conditions de vie.

La noblesse : 1,5%
 Origine : La noblesse est transmise par hérédité, s'achète ou se mérite (lettre d'anoblissement).
On peut perdre sa noblesse par un travail manuel (déroger).
 Fonction : militaire et administrative ; défend l’Etat (armée, marine), conseille le roi, gestion
de ses biens.
 Richesse : La noblesse n’a d’autre source de revenus que l’exploitation de ses propriétés, les
droits seigneuriaux, le grand commerce maritime et le service du roi à la cour, à l’armée ou
dans les hautes charges de l’Etat. Ainsi s’explique l’âpreté avec laquelle les nobles se
disputaient les moindres faveurs du roi et défendaient leurs privilèges financiers.
 Privilèges : ils ont des privilèges fiscaux (pas d’impôts directs), honorifiques (épée, chapeau,
premier rang dans les cérémonies) et judiciaires (propres tribunaux). Il y a des privilèges pour
un service rendu, mais la noblesse oublie le service et garde le privilège.
 Divisions :
o La vieille noblesse de sang, d’épée :
 La haute noblesse : riche, vit à la cour (pensions du roi, droits seigneuriaux,
location de ses terres).
 La petite noblesse de campagne : pauvre (elle s’accroche aux droits
seigneuriaux).
o La noblesse récente : noblesse de robe acquise par l’achat de charges anoblissantes ;
riche, cultivée, vit à la ville.
 Revendications :
o Elle veut conserver ses privilèges.
o Elle revendique les hautes charges
o Elle veut partager le pouvoir du roi dans une monarchie parlementaire où les
parlements auraient le pouvoir législatif.

Le Tiers-état : 98%

 Fonction : économique et fiscale ; industrie, agriculture, artisanat. C’est un ordre qui travaille
pour produire ce dont la collectivité a besoin.
 Privilèges : ordre sans privilèges individuels. Mais les villes et les corporations ont des
privilèges (économiques).

La bourgeoisie : 5%

 Origine : Au XVIII°siècle, les transformations de la vie économique ont permis l’ascension


de la bourgeoisie qui joue, par son activité et sa richesse, un rôle très important dans la vie de
la Nation. Riches et cultivés, ils vivent en ville dans des hôtels particuliers.
 Divisions :
o Bourgeoisie marchande : banquiers, négociants, industriels
o Bourgeoisie de robe : hommes de loi, officiers, professions libérales (médecins,
savants, professeurs, artistes…)
o
 Revendications :
o Étant la classe dirigeante du pays au point de vue économique, elle aspirait à l’être au
point de vue politique et social.
o Elle veut une monarchie limitée, avec les trois pouvoirs séparés.
o Elle veut l’égalité devant la loi, l’impôt et l’emploi.
o Elle veut le libéralisme économique.

Les paysans : 85%

 Conditions de vie : Les paysans ont des conditions de vie très difficiles en raison des lourdes
charges et des faibles rendements agricoles. Ils se plaignent de leur exploitation fiscale.
 Impôts :
o Droits seigneuriaux :
 Champart : prélèvement d'une part de leur récolte
 Cens : versement d'une taxe monétaire
 Corvées : service dû au seigneur
 Banalités : L'utilisation du four, du moulin et du pressoir est soumise à
l'impôt
o Au roi: Taille
o Au clergé: Dîme
 Divisions :
o Laboureur : paysan, propriétaire d'une terre, plus riche et instruit que la moyenne.
o Tenancier : il a peu de terres et survit grâce au travail à domicile
o Manouvrier : il loue ses services ; il est la première victime des famines
 Revendications :
o L’égalité devant l’impôt
o La fin des droits seigneuriaux

Les artisans : 7%

 Conditions de vie : les artisans ont des conditions de vie difficiles en raison du chômage, des
accidents du travail, des faibles salaires, des maladies, des famines…
 Divisions :
o Artisans des corporations
o Ouvriers des manufactures
o Petits métiers (marchands ambulants…)
o Domestiques
o Mendiants
 Revendications :Ils veulent du pain bon marché

2.3 Crise financière

La France se trouve devant un déficit budgétaire dû à son intervention dans la Guerre d'indépendance
des États-Unis.

Aussi, les dépenses jugées superflues, comme celles de la cour, sont-elles particulièrement
impopulaires.

Les impôts, tout en pesant lourdement sur les contribuables, sont trop inégalement répartis et trop mal
perçus pour pouvoir remonter les finances.

2.4 Crise économique

A cause d’une forte sécheresse, de grêle et d’un hiver très froid, l’année 1788 est catastrophique et la
France connaît une importante crise alimentaire. De plus, les récoltes de 1789 s’annoncent mauvaises.

Cela entraîne un manque de pain et une montée en flèche de son prix : entre janvier 1787 et juillet
1789, le prix du pain a augmenté de 75%.

La population dépense tout son argent pour l’achat du pain et ne peut plus acheter les produits de
l’artisanat. Les manufactures doivent restreindre leur production, réduisant au chômage.

La crise financière inquiète les créditeurs de l’Etat qui désespèrent de se faire rembourser. Les attentes
politiques sont de plus en plus vives. La crise économique développe la peur de la famine, surtout
pendant la soudure, au printemps 1789. Le contexte est marqué par une angoisse populaire. La crise
sociale entraîne des tensions de plus en plus fortes entre les différents ordres. Quelques révoltes
éclatent : Avril 1789 : Faubourg Saint-Antoine, pillage de la fabrique de papier peint.

3.L'impossible réforme fiscale


Ne pouvant emprunter d’avantage pour faire face au remboursement de la dette, les ministres de Louis
XVI tentent de réformer le système fiscal. En effet, on ne peut indéfiniment augmenter les impôts
existants qui ne frappent que les plus pauvres, donc l’unique remède serait d’en faire porter le poids
sur tous. Mais toutes les tentatives de réforme se heurtent à l’opposition des deux premiers ordres du
royaume, que leurs privilèges dispensent d’impôts directs. Les difficultés financières françaises
étaient insolubles et la monarchie française en est morte.

De 1774 à 1790, dix personnes se succèdent au poste de ministre des finances. Cela montre
l’incapacité du roi à soutenir ses ministres devant l’opposition des privilégiés.

1774-1776 : Avant même que la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis ne crée un gouffre
irrémédiable dans les finances de l’Etat, Turgot tente de relever les finances de l’Etat, qui est au bord
de la banqueroute : « point de banqueroute, point d’augmentation d’impôt, point d’emprunts » a-t-il
dit.

Il s’occupe d’abord de faire des économies, en luttant contre le gaspillage, en abaissant les frais de
recouvrement d’impôts et en supprimant beaucoup d’offices inutiles. Mais il ne peut obtenir du roi la
réduction des dépenses de la cour. Turgot s’atèle ensuite à libéraliser l’économie : il proclame d’abord
l’entière liberté du commerce des grains, jusque-là soumis à une étroite réglementation (1774), puis la
liberté du travail industriel par la suppression des corporations. Mais il échoue devant la résistance
générale des privilégiés. Par ses réformes, il s’est attiré tant d’hostilité que Louis XVI le renvoie.

1777-1781 : Necker procède à de nombreux emprunts afin de financer la Guerre d’Amérique. Il


publie un compte-rendu qui explique pourquoi et comment le trésor royal se vide. Mais il ne
mentionne pas les dépenses liées à la guerre d’Indépendance des Etats-Unis. Les dépenses de la cour,
bien que ne représentant que 6% de l’ensemble, prennent un caractère scandaleux, parce que, à la
différence des vaisseaux de guerre, elles apparaissent totalement injustifiées. Aucun de ses
successeurs ne pourra se passer de rendre publics les comptes, sauf à être accusé de vouloir dissimuler
ses voleries.

1783-1787 : Calonne, ancien intendant, se voit confier le poste de ministre des finances. Il affirme que
pour inspirer confiance, il faut paraître riche et dépenser largement. Il accorde donc à la reine, au roi
et aux courtisans toutes les sommes qu’ils lui demandent. Mais après trois années de semblables
prodigalités, les banquiers refusent de nouveaux emprunts et Calonne se retrouve en présence de
difficultés insurmontables. Il lance un projet de réforme fiscale visant à la création d’un impôt unique.

Février 1787 : Sachant que son projet se heurterait à l’opposition du Parlement, Calonne convoque
une assemblée de notables, qu’on espère dociles, pour ratifier la réforme. Mais ces notables,
majoritairement issus de la noblesse, ne compte pas lâcher leurs privilèges. Ce désastre conduit au
renvoi de Calonne.

1787-1788 : Brienne reprend à son compte les édits de Calonne. Il renvoie les notables, mais se
retrouve face au Parlement, furieux qu’on ait tenté de le court-circuiter. Il tente de faire passer la
réforme auprès du Parlement, mais échoue.

Le Parlement affirme que toute réforme fiscale relève de la représentation nationale et réclame la
convocation des Etats Généraux. En réclamant à cor et à cri la convocation des Etats Généraux, le
Parlement de Paris, en majeure partie composé de nobles, ne pense absolument pas travailler pour le
Tiers-état. Il envisage de faire accorder aux Etats Généraux le contrôle de la gestion financière, mais
en spéculant sur le fait qu’ils ne pourraient l’effectuer eux-mêmes puisqu’ils ne forment pas une
assemblée régulière. Il espère que la tâche lui sera alors confiée. Il vise, en fait, à imposer la tutelle de
l’aristocratie. Et le Tiers-état est lui aussi favorable à la convocation des Etats Généraux car il espère
que les réformes iront dans son sens. Mais le roi refuse et exile le parlement à Troyes. Une rébellion
de toute la noblesse s’organise alors. Les parlementaires réussissent à faire croire qu’ils défendent les
intérêts de toute la nation, en présentant la loi sur l’impôt unique comme une charge supplémentaire
qui pèsera sur les épaules du Tiers-état.

7 juin 1788 : Journée des Tuiles à Grenoble. La révolte gagne les parlements de province. Lorsque
l’armée royale tente d’arrêter les magistrats du parlement de Grenoble, la population, acquise aux
parlementaires, monte sur les toits pour bombarder les soldats de tuiles. Le Parlement exige la
convocation immédiate des Etats Généraux et invite les Français à refuser le paiement des impôts
jusqu’à ce que le roi cède. Acculé à la banqueroute, le roi capitule : il convoque, pour 1789, les Etats
Généraux (qui n’ont pas été réunis depuis 1614), pour voter les impôts. Pendant ce temps, la situation
financière s’aggrave dangereusement, et seul Necker semble capable de gérer la crise.

1788-1790 : Necker reprend la gestion des finances. 27 décembre 1788 : Sous la pression du Tiers-
état, le roi accorde un doublement du nombre de ses députés ; ce qui revient à reconnaître la fi de la
société d’ordres.

Février à Mai 1789 : On organise les élections des Etats Généraux. Le gouvernement décide que le
bailliage servirait de circonscription électorale. Les délégués rédigent des cahiers de doléance (60 000
en tout) qui expriment des plaintes et proposent des réformes.

Les Français sont profondément attachés à leur roi, mais attendent de grands changements. Les
revendications égalitaristes dépassent le domaine fiscal pour s’en prendre à l’organisation sociale
figée en trois ordres inégalitaires. Personne n’envisage une révolution.

BIBLIOGRAPHIE

Rey Alain, Pierre Varrod et Thiery Foulc ( 2003 ). Le Petit Robert 2, Des Noms Propres. Dictionnaire
Le Robert : Paris.

SITOGRAPHIE

Http : // www.histoire - france.net /

Http : // home.nordnet.fr / blatouche / revolution.html

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