BTS CPI 1 Chapitre 2 : : Édifices moléculaires et ioniques

I. La vie d’atome : une quête de stabilité

1. La représentation de Lewis des atomes
Imaginée par le chimiste américain Gilbert Lewis (1875-1946), elle consiste à représenter :
• un atome par son symbole
• les électrons de valence par des points placés aux « points cardinaux »
Remarque : Les électrons des couches électroniques internes ne sont pas représentés.
→ Un électron isolé est appelé électron célibataire. Deux électrons appariés forment un doublet non liant.
Exemples
ère
1 période :

2ème période :

3ème période :

→ Au delà de 4 électrons de valence, chaque doublet non liant est symbolisé par un trait :
Exemples
1ère période :

2ème période :

3ème période :

2. Stabilité et énergie
Les atomes peuvent s’assembler entre eux pour former des molécules, des ions polyatomiques ou des cristaux.
→ Globalement, des atomes s’assemblent si l’énergie totale des molécules, des ions ou des cristaux
formés est inférieure à l’énergie totale des atomes séparés. La différence d’énergie est généralement
libérée sous forme thermique. Par l’un de ces moyens, chaque atome devient stable chimiquement (au
moins provisoirement).
Exemple schématisé :

a) La règle du duet ou de l’octet

Constat : De nombreux atomes améliorent leur stabilité chimique en respectant la règle du duet ou de l’octet.
Règle du duet : Un atome ou un ion ayant 2 électrons sur la couche K externe est stable chimiquement.
Règle de l'octet : Un atome ou un ion ayant 8 électrons sur sa couche externe est stable chimiquement.
Remarque : Cette règle ne s’applique bien qu’aux trois premières périodes de la classification périodique.

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 b) Certains atomes sont naturellement stables

Bilan: Les gaz nobles respectent tous la règle du duet (He) ou de l’octet (Ne et les suivants). Ils sont
stables, donc le plus souvent inertes chimiquement.
3. Formation des ions monoatomiques
Pour respecter la règle du duet ou de l’octet, un atome cède ou capture un ou plusieurs électrons de valence.
→ Dans ce cas, sa structure électronique imite celle du gaz noble le plus proche.
a) Exemples

Na : Ca :

Cl :

b) De nombreuses exceptions
Fe : donne : Fe2+ : ou :Fe3+ :
Sn : donne : Sn4+ : ou Sn2+ :
4. Formation des composés ioniques
Des ions de charges opposés se forment et s’associent afin de respecter la règle du duet ou de l’octet.
a) Exemple : le chlorure de sodium (sel de table)

5. Formation des molécules

De nombreux atomes s’associent et forment des molécules, de façon à respecter la règle du duet ou de
l’octet.
a) Exemples
Dans le schéma de Lewis des molécules, chaque liaison covalente est symbolisée par un trait.
Les doublets non liants ne participent pas aux liaisons entre atomes.
CH4 : H2O :

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NH3 : C2H2 :

b) De nombreuses exceptions
PCl5 : BH3 :

5. Bilan
De nombreux atomes forment des ions monoatomiques ou s’associent par des liaisons ioniques ou covalentes
avec d’autre atomes en respectant la règle du duet ou de l’octet. Ils deviennent plus stables chimiquement.
Remarque : Ce sont surtout les éléments des périodes 1 à 3 du du tableau périodique qui sont concernés.
II. Géométrie des molécules
1. La représentation de Cram
Cette représentation, due à l’américain Donald James Cram (1919-2011), symbolise la configuration spatiale
d’une molécule.

2. Méthode VSEPR (ou règle de Gillespie)

Un peu d'histoire
VSEPR est l’acronyme de « Valence Shell Electron Pair Repulsion ». En français : « Répulsion des pairs
d’électrons de la couche de valence ». La théorie VSEPR a été imaginée par les chimistes canadiens
Gillespie et Nyholm, en 1957, afin d’expliquer et de prévoir les différentes formes géométriques des molécules.
a) Présentation de la méthode
Soit un atome central A lié par covalence à n atomes X (identiques ou pas). L’atome A possède
éventuellement p doublets non liants symbolisés par la lettre E.
En tenant compte des doublets non liants, la formule de la molécule s’écrit :
AXnEp
La molécule adopte la géométrie qui minimise les répulsions électrostatiques entre tous les doublets
(liants ou non liants) de l’atome central A. Donc les doublets s'éloignent le plus possible les uns des autres.
b) Applications
• Les doublets non liants seront représentés par des formes de « ballons de baudruche ».
• Une liaison double est traitée comme s’il s’agissait d’une liaison simple.

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 Formule Modèle de Type Représentation de la
Nom Représentation de Cram
brute Lewis géométrie géométrie

Dioxyde
de CO2 A
carbone

Ammoniac NH3 A

Méthane CH4 A

Eau H2O A

III. Polarisation
1. Notion de dipôle électrique
On appel dipôle électrique un ensemble de deux charges électriques opposées +q et -q séparées par une
distance d. Cet édifice électriquement neutre est appelé dipôle électrique.

Bien que
2. Polarisation des liaisons
Dans une liaison entre deux atomes, l’atome de plus forte électronégativité attire vers lui les électrons du
doublet liant. Cette attraction est d’autant plus forte que la différence d’électronégativité est grande.
Si les électrons sont situés davantage vers un atome que l’autre, la liaison est partiellement ionique : on dit que
la liaison est polarisée ou polaire. Les deux atomes partiellement chargés constituent un dipôle électrique.

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 Pour info. :
A toute polarisation correspond un vecteur appelé moment dipolaire ⃗
µ .
Formule : µ =δ×⃗
⃗ r Unité : le Coulomb.mètre (C.m)
• δ : charge électronique partielle, en Coulomb
• ⃗r : vecteur distance séparant les noyaux des deux atomes, en mètre.
Unité d’usage : le Debye (D), avec 1 D = 3,33x10-30 C.m

Il n’y a pas de frontière nette entre liaison covalente et liaison ionique. Toutes les situations intermédiaires
existen. Mais, on distingue souvent trois situations :
Différence Polarisation de la Type de
d’électronégativité
Situation schématique
liaison liaison

0≤Δ χ <0,8 Nulle ou négligeable

Liaison
covalente

0,8≤Δ χ<2 Liaison polaire

Moyenne (ou covalente
polarisée)

Δ χ≥2 Élevée Liaison ionique

Exemples :

3. Polarisation des molécules

Considérons une molécule possédant des liaisons polaires. Si les barycentres des charges + et des charges - :
• ne sont pas confondus, la molécule est un dipôle électrique : c’est une molécule polaire.
• sont confondus, la molécule est apolaire (ce n’est donc pas un dipôle)
Remarque : Une molécule n’ayant aucune liaison polaire est apolaire.
Exemples :

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