J'ai jusqu'ici développé mes compétences au sein d'institutions prestigieuses
françaises et étrangères. J'ai débuté en 2016 une thèse de droit comparé au sein de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en co-tutelle avec l'université de Fribourg-en-Brisgau. Ma recherche porte sur le droit moral des auteurs et la liberté de création artistique en France, en Allemagne et au Japon. Mon objectif est d'exposer la nature et le régime de ces notions, mais aussi de montrer comment elles s'articulent l'une à l'autre.
Les droits français, allemand et japonais sont fondamentalement liés. La
reconnaissance de droits extra-patrimoniaux aux personnes ayant conçues une œuvre de l'esprit en est un exemple caractéristique. Le droit moral, qui est composé du droit de paternité, du droit de divulgation et du droit au respect de l'intégrité de l'œuvre, entretient un rapport paradoxal avec un autre concept juridique, la liberté de création.
En pratique, ceci se traduit par une allocation du pouvoir d'agir et par
l'instauration d'une méthode de prise de décision particulière pour achever ou communiquer la création intellectuelle. Mais dans la jurisprudence récente, des auteurs se sont prévalus de leur liberté de création afin de limiter le contrôle que l'auteur de l'œuvre première avait sur cette dernière.
Les concepts de droit moral et de liberté de création sont reconnus en France, en
Allemagne et au Japon. De plus, des traités internationaux ratifiés par ces trois pays peuvent constituer une base commune.
En se référant à des théories pertinentes pour apprécier le droit actuel, le but de
cette thèse est d'offrir une vue globale des conceptions et des intérêts en conflit. Ceci implique d'explorer des arguments à la fois juridiques, philosophiques, socio-économique et touchant aux théories esthétiques et scientifiques.
Le résultat escompté est une présentation rigoureuse de la définition, des
fonction et des critères du droit moral et de la liberté de création dans le but non seulement de comprendre le droit positif français, allemand et japonais, mais également de suggérer une amélioration du cadre juridique sur le plan théorique et pratique. Durant mon séjour à l'université de Fribourg-en-Brisgau, j'étudierai la littérature portant sur les dispositifs juridiques de la liberté de création comme l'article 5 de la Loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne et l'article 15 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Je m'intéresserai également à celle portant sur les décisions du Tribunal constitutionnel fédéral (notamment la décision "Metall auf Metall") ou encore celles de la Cour européenne des droits de l'homme.
Les ressources documentaires à l'université Fribourg-en-Brisgau sont
extrêmement riches et j'aurai la possibilité d'échanger avec de jeunes chercheurs et des professeurs de nationalité allemande. Cela est pour moi une condition indispensable pour mener une véritable recherche en droit comparé.
Concrètement, je prévois d'explorer certains aspects de droit public français et
allemand qui structurent les industries créatives et je m'intéressai en particulier à la question de la censure.
Après ma thèse, je souhaite devenir enseignant-chercheur spécialisé en droit de
la propriété intellectuelle, en droits fondamentaux et en droit comparé.
Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, mes respectueuses et sincères