1999
L’
concept populaire dans le Groupe de travail et suggérait de
monde québécois de l’éduca- développer une « culture d’orien-
tion depuis le dépôt du rapport du tation » dans nos écoles où les dif-
Groupe de travail sur la formation férentes matières serviraient de
professionnelle et technique, en tremplin à l’orientation des élèves.
1995. Avec les États généraux sur Selon eux, « il est toujours possible
l’éducation et la récente réforme du de faire découvrir aux élèves de
curriculum (1997), la création de nouveaux métiers et professions
l’école orientante devient immi- et de faire ressortir la place de la
nente. Toutefois, nous sommes en matière dans différents métiers et
droit de nous demander ce que professions et dans la vie en
traduit cette expression et comment général » (p. 29).
elle peut bien s’articuler autour des Les définitions qui précèdent de
différentes contraintes scolaires et l’école orientante font ressortir la
pédagogiques. Nous entendons vous possibilité de même que la faisabi-
PÉDAGOGIQUE
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• favoriser, chez nos élèves, l’acqui- 4.1 ACTIVITÉS D’ÉDUCATION teurs. Avec l’activité « Bête ou pas,
sition de saines habitudes de tra- À LA CARRIÈRE DANS LE on s’en occupe ! » (principe d’infu-
vail liées à celles qui sont néces- PROGRAMME DE GÉOGRAPHIE sion), nous voulons amener les
saires pour évoluer sur le marché La première activité s’intitule élèves à découvrir les professions
du travail (ex. : ponctualité, quan- « Débarquement ». Il s’agit de l’acti- liées à l’élevage, à la recherche et
tité et qualité du travail, etc.) ; vité de lancement du programme au soin des animaux. Un vétérinaire
• établir une interdépendance entre d’éducation à la carrière. Son vient rencontrer les élèves (prin-
l’école et le milieu de travail ; objectif est d’amener l’élève à dé- cipe de collaboration) afin de leur
• faire en sorte que l’élève établisse couvrir que l’être humain a des présenter les différents aspects de
des liens entre ses apprentissages besoins et que les métiers et les la pratique de la médecine vétéri-
scolaires et les réalités du monde professions existent pour combler naire, la formation nécessaire et les
Photo : Denis Garon du travail ; ces besoins. L’élève a ainsi l’occa- tâches de travail. Également, il leur
• favoriser l’accroissement de la sion d’explorer différents milieux présente les autres métiers et pro-
motivation scolaire ; de travail (forêt, mer, laboratoire de fessions se rapportant au soin des
• favoriser le choix de carrière. recherche scientifique, ferme, mines animaux.
Les trois premiers objectifs corres- et carrières), de nommer des pro- 4.3 ACTIVITÉS D’ÉDUCATION
pondent aux recommandations du fessions et des métiers se rappor- À LA CARRIÈRE DANS
3. LES OBJECTIFS DE Conseil supérieur de l’éducation tant à ces milieux, de faire des liens LE PROGRAMME D’HISTOIRE
L’EXPÉRIMENTATION mentionnées plus tôt. En ce qui entre les besoins des individus et les
a trait à la motivation scolaire et Les activités de ce programme
Notre projet éducatif vise à former professions et de prendre cons- s’étendent du Moyen Âge jusqu’à
des personnes responsables, des au choix de carrière, les ouvrages cience des métiers qui l’entourent
de Darveau et Viau (1997) nous nos jours. Notre objectif est de ter-
citoyens éclairés et des travailleurs ainsi que du rôle de chacun d’eux. miner l’étape « exploration profes-
compétents, ce qui rejoint les pro- apprennent que l’élève ayant un Cette activité, à laquelle collabore le
objectif professionnel est souvent sionnelle » de nos élèves. Bien sûr,
pos du Conseil supérieur de l’édu- service d’orientation de l’école, se nous ne leur présentons pas l’en-
cation (rapport annuel 1996-1997) : plus motivé que celui n’en pour- déroule en équipe de quatre ou
suivant aucun, parce qu’il perçoit semble des 25 000 professions qui
« Le système éducatif doit cher- cinq élèves. existent. Toutefois, nous leur par-
cher à mieux comprendre la l’utilité des connaissances qu’il ac- Une autre activité porte sur les
quiert, ce que ces auteurs appellent lons d’au moins une profession
société actuelle et les transforma- notions relatives à la conception se rapportant à chacun des pro-
tions du marché du travail pour y la « perspective d’avenir ». C’est des cartes. Un technicien en car-
pour nous un encouragement de grammes de formation profession-
répondre adéquatement et faci- tographie visite alors la classe nelle offerts au Québec (autant au
liter l’insertion sociale et profes- plus dans la mise en œuvre de (principe de collaboration) et rap-
l’éducation à la carrière en vue secondaire, au collégial, qu’à l’uni-
sionnelle du plus grand nombre. pelle les différents apprentissages versité).
Il ne peut certes pallier la rareté d’atteindre cet objectif. Une équipe concernant la conception des cartes.
de partenaires de l’école et de la Ainsi, nous présentons, pour cha-
de l’emploi, mais il peut faire en Il présente les outils qu’il utilise cune des périodes de l’histoire
sorte que la transition de l’école à communauté travaille à créer une dans son travail et explique aux
« culture d’orientation » (Landry, (Moyen Âge, Renaissance, révolu-
la vie active s’effectue dans les élèves la nécessité des différents tion industrielle et ère moderne),
meilleures conditions possibles, 1995) par l’établissement d’un pro- types de cartes. De plus, il présente
jet éducatif qui fait le lien entre la les métiers et professions d’hier par
(...) dans le respect de sa mission les tâches qu’il effectue ainsi que rapport à ceux d’aujourd’hui. De
d’instruction, de socialisation et formation scolaire et le choix de des professions connexes à la
carrière (MEQ, 1992 ; CSE, 1989) plus, en ce qui concerne l’ère mo-
de qualification. » (p. 9) sienne. derne, nous voyons principalement
Dans le même ordre d’idées, nous afin de faciliter l’insertion sociopro-
fessionnelle des jeunes (CSE, 1997). 4.2 ACTIVITÉS D’ÉDUCATION l’évolution des conditions de travail
avons déterminé les objectifs priori- À LA CARRIÈRE INSÉRÉES DANS ainsi que les professions se rappor-
taires suivants : 4. LES ACTIVITÉS LE PROGRAMME D’ÉCOLOGIE tant à l’informatique. L’ensemble de
C’est au cours de l’année scolaire La première activité porte sur les ces activités se déroule selon le
1996-1997 que notre aventure a producteurs : « Qui s’occupe des principe d’infusion. Toutefois, les
débuté dans les classes ordinaires1. plantes qui m’entourent ? » (prin- thèmes de l’orfèvrerie et de l’armu-
Elle s’est déroulée en première cipe d’infusion). Nous voulons ainsi rerie ont pu être abordés par le
secondaire, dans les cours de géo- amener l’élève à découvrir les pro- principe de la collaboration, puis-
graphie et d’écologie et ce, pour la fessions liés à l’utilisation ou à la qu’un bijoutier est venu rencontrer
durée d’une étape. L’année suivante culture des végétaux. Cette activité les élèves pour leur présenter son
(1997-1998), elle s’est poursuivie est suivie de la visite d’un biologiste métier et leur montrer certaines
en première secondaire et a débuté (principe de collaboration), qui reproductions d’épées du temps
en deuxième secondaire dans le effectue un retour sur certaines des chevaliers. L’enseignant en a
cours d’histoire. Le choix des ma- notions portant sur les végétaux et profité pour traiter de l’histoire de
tières repose sur l’intérêt des ensei- met l’accent sur la protection de l’orfèvrerie au Canada ainsi que de
gnants à participer à un projet de ce notre environnement ou d’un spé- l’histoire des épées présentées.
genre, un facteur de réussite non cialiste de l’horticulture ornemen- De plus, les élèves de deuxième
négligeable dans une telle aventure. tale, qui traite des apprentissages secondaire reçoivent un document
Dans les prochaines sections, nous intitulé Je prends mon avenir en
Photo : Denis Garon
VIE
6 Vie pédagogique 110, février-mars
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Vie pédagogique 110, février-mars
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PÉDAGOGIQUE
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