Вы находитесь на странице: 1из 189

Centre d’Etudes Doctorales en Droit – Economie et Gestion

Thèse de Doctorat
Pour l’obtention du titre de Docteur en Sciences de Gestion

Gestion fiscale et financement de l’entreprise marocaine : Le cas


des PME de la région de Rabat - Salé - Kénitra

Présentée et soutenue publiquement par

TAREK BOUSSETTA

Encadré par le Professeur

M. Mohamed ABOUCH
Président du jury :

Pr. Taoufik YAHYAOUI : Professeur à la FSJES de Rabat Agdal : Président

Suffragants :

Pr. Mohamed ABOUCH : Professeur à la FSJES de Rabat Agdal : Encadrant

Pr. Mohamed HASAINATE : Professeur à la FSJES de Rabat Agdal : Suffragant

Pr. Mohamed CHEMLAL : Professeur à la FSJES de Rabat - Souissi : Suffragant

Année Universitaire 2017 - 2018


A mon Père

A ma Mère

A mon frère Ayoub

2
Remerciements

J'adresse mes remerciements les plus vifs à Mr ABOUCH Mohammed qui fut
pour moi un directeur de thèse attentif et disponible malgré ses nombreuses
préoccupations. Je le remercie d‟avoir accepté de diriger ma thèse et de m‟avoir
offert l‟opportunité de réaliser ce travail de recherche pour son encadrement, ses
conseils et sa disponibilité à mon égard.

Je remercie aussi les membres du jury qui m‟ont fait honneur d‟évaluer ma
recherche et d‟assister à sa soutenance : les Professeurs Toufik, YAHYAOUI,
Mohamed HASSAINATE et M. Mohamed CHEMLAL.

Qu‟ils trouvent ici toute ma profonde reconnaissance et ma grande estime.

Mes remerciements les plus vifs vont également à tous ceux et celles qui ont, de
près ou de loin, d‟une manière directe ou indirecte, apporté leur aide et leur
soutien à l‟accomplissement de cette thèse.

3
Sommaire
Introduction générale .................................................................................................................. 7

Partie I : Approche théorique et conceptuelle .......................................................................... 12

Chapitre 1. Théorie et concept de la gestion fiscale ............................................................. 13

1.1. Notion et objectifs de la gestion fiscale ..................................................................... 14

1.2. Les principes de la gestion fiscale .............................................................................. 23

1.3. Gestion fiscale : Contrainte et opportunité................................................................. 28

1.4. L‟impôt et gestion du risque fiscal ............................................................................. 36

Chapitre 2 : Financement de l‟entreprise : Une revue de la littérature ................................. 46

2.1. Les sources internes de financement .......................................................................... 46

2.2. Le financement externe .............................................................................................. 58

2.3. Effets fiscaux des modalités de financement de l‟entreprise ..................................... 72

Partie II : Approche empirique ................................................................................................. 97

Chapitre 1. Méthodologie et contexte de l‟étude empirique ................................................ 98

1.1. Cadre méthodologique de l‟enquête........................................................................... 98

1.2. Contexte de l‟étude empirique ................................................................................. 115

Chapitre 2 : Analyse des résultats....................................................................................... 125

1.1. Caractéristiques générales des PME enquêtées........................................................ 125

2.2. Financement des entreprises .................................................................................... 136

2.3. Impact fiscal des modalités de financement............................................................. 145

Conclusion générale ............................................................................................................... 154

Bibliographie .......................................................................................................................... 160

Liste des tableaux & figures ................................................................................................... 170

Annexes .................................................................................................................................. 172

4
Liste des abréviations
ANPME : Agence Nationale de la PME
B.O : Bulletin Officiel
BTP : Bâtiment et Travaux Publics
CA : Chiffre d‟affaires
CAA : Comptes Courants d‟Associés
CAF : Capacité d‟Autofinancement
CBI : Crédit - Bail Immobilier
CDVM : Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières
CGI : Code Général des Impôts
CM : Cotisation Minimale
CPC : Compte sur les Produits et de Charges
DE : Droit d‟Enregistrement
EBE : Excédent Brut d‟Exploitation
HT : Hors Taxe
I.R : Impôt sur le Revenu
I.S : Impôt sur les Sociétés
LF : Loi de Finances
LOF : Loi Organique des Finances
MEF : Ministère de l‟Economie et des Finances
OBSA : Obligations à Bons de Souscription en Actions
OCB : Organismes de Crédit-Bail
ORA : Obligations Remboursables en actions
PCVM : Profit de Cession de Valeurs Immobilières
PEG : Provision pour Reconstitution de Gisements
PME : Petite et Moyenne Enterprise
R&D : Recherche et Développement
RC : Résultat Comptable
RF : Résultat Fiscal
SA : Société Anonyme
SARL : Société A Responsabilité Limitée
TBB : Taux de Base Bancaire
TH : Taxe d‟Habitation

5
TIC : Taxe Intérieure de Consommation
TP : Taxe Professionnelle
TPA : Taxe sur le Produit des Actions
TPCA : Taxe sur les Produits de Cessions des Actions
TPPRF : Taxe sur le Produit des Placements a Revenue Fixe
TRB : Taux de réserve bancaire
TTC : Toutes Taxes Comprises
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
VN : Valeur Nette

6
Introduction générale

La fiscalité est définie comme étant l‟ensemble des prélèvements obligatoires supportés par
l‟entreprise. Elle est l‟une des composantes essentielles de son environnement qui est présente
tout au long de son existence depuis sa création jusqu‟à son éventuelle disparition et affecte
toutes ses opérations ainsi que toutes ses décisions tactiques et stratégiques.

La fiscalité est une matière multidisciplinaire au carrefour du droit et des sciences de gestion
qui incluent la comptabilité et la finance d‟entreprise. Par conséquent, ignorer la variable
fiscale dans toute recherche en finance serait une erreur conceptuelle et stratégique. La norme
fiscale et les obligations qui en découlent s‟imposent donc aux activités et aux opérations des
individus et des entreprises.

L‟intégration de la variable fiscale dans la recherche en droit, comptabilité et en finance


Shackelford et Shevlin (2001)1 précisent qu‟historiquement, avant les années 80, la recherche
en fiscalité était orientée vers la recherche purement et quasi exclusivement juridique évaluant
les effets de l‟impôt sur les transactions et sur les bénéfices.

Suite au paradigme de recherche énoncé par Modigliani et Miller (1958, 1963), la recherche
en finance a connu une évolution importante et la variable fiscale a été intégrée dans plusieurs
études théoriques et empiriques2.

Ainsi, et de plus en plus, dans la littérature financière, on trouve beaucoup d‟études qui ont
essayé d‟analyser l‟interaction entre la comptabilité, la finance et les facteurs fiscaux, la
fiscalité et les décisions financières de la firme , d‟autres auteurs ont examiné les effets des
coûts non fiscaux sur la minimisation de l‟impôt. Grahm (2003) a présenté une synthèse de la
littérature relative à la recherche en finance intégrant la variable fiscale dans le choix de la
structure du capital, la politique de dividende, le choix de la forme organisationnelle sur le
plan national et multinational.

Certaines études se sont ensuite intéressées à l‟effet des incitations fiscales sur
l‟investissement telles que les crédits d‟impôt à l‟investissement (Dammon et Senbet (1988),
Auerbach et Hasset (1992), Hasset et Hubbard (1996)3…
1
Douglas A. SHACKEFORD and Terry J. SHEVLIN (2001) , Empirical tax research in accounting , Journal of
Accounting & Economics, Vol. 31, Nos. 1-3, September
2
MODIGLIANI F., MILLER, M., (1958), the cost of capital, corporate finance andtheory of investment, American
Economic Review 48, pp. 261-297.

7
En se référant à l‟article de base de Miller (1977) intégrant l‟imposition personnelle, plusieurs
études ultérieures ont analysé l‟effet de l‟imposition personnelle sur les décisions financières
de la firme. Dans le cadre de leur étude sur l'existence d'une structure optimale du capital tout
en nuançant leur position de 1958, de nombreux auteurs anglo-saxons ont poursuivi sur
différents thèmes portant sur la fiscalité et la décision d'investissement, la fiscalité et la
décision de financement, la fiscalité et la structure du capital, la fiscalité des dividendes, et
autres tout en mettant l‟accent sur certaines distorsions engendrées dans ce domaine. Parmi
celles-ci, on peut insister sur 4:

 Les distorsions relatives aux modalités de financement des investissements. Ces


distorsions sont dues aux mesures fiscales qui permettent la déduction des charges d‟emprunt
et qui avantagent involontairement ce mode de financement par rapport au financement par
fonds propres.
 Les distorsions en matière du choix des facteurs de production : une pression fiscale
différentielle entre les facteurs de production peut modifier leurs contributions dans la
fonction de production de l‟entreprise.

Cette littérature, de plus en plus, abondante et riche a permis de développer des théories et des
modèles de gestion de l‟impôt et des finances de l‟entreprise en essayant de s‟inspirer de leur
méthodologie et de leurs résultats. C‟est dans cette perspective qu‟il faut replacer notre travail
de recherche qui tente d‟analyser la problématique fondamentale de l‟impact de la fiscalité sur
le choix des modalités de financement de PME marocaine à travers les dispositions du code
fiscal national et des pratiques de cette population d‟entreprises.

Intérêt de la recherche

L‟intérêt essentiel de notre recherche découle de la grande mutation constatée au niveau des
comportements des entreprises marocaines vis-à-vis de l‟impôt. Prise à priori comme un coût
à subir passivement et une simple obligation légale à respecter, la fiscalité est devenue au
cours de ces dernières années une variable fondamentale dans toute la stratégie de la gestion
de toute entreprise. De plus, associer la variable fiscale aux décisions financières est tout à fait
indispensable dans la mesure où l‟objectif de maximisation de la valeur de la firme, dans un
marché imparfait, peut être assuré tout en adoptant une stratégie de régularité (conformité à la

3
Robert M DAMMON and Lemma W SENBER (1988 ),The Effect of Taxes and Depreciation on Corporate
Investment and Financial LeverageJournal of Finance , vol. 43, issue 2, pages 357-373.
4
MILLER, M. (1977), Debt and Taxes, Journal of finance32, pp. 261- 275.

8
règle fiscale) et d‟optimisation fiscale (adoption des choix fiscaux les plus profitables pour
l‟entreprise)5.

Néanmoins, la variable fiscale demeure peu appréhendée en science de gestion et plusieurs


études ignorent l‟aspect fiscal et son impact sur les décisions financières. Même, si cet aspect
est pris en compte, il l‟est de manière marginale et superficielle.

Ainsi, l‟importance de la fiscalité dans la vie de l‟entreprise et la rareté des études ayant
intégré la variable fiscale dans les décisions financières de la firme ont constitué une
motivation pour effectuer cette recherche.

Problématique de la thèse

La fiscalité se concrétise par le paiement de l‟impôt sur le résultat dégagé ainsi que le
versement de l‟impôt sur les transactions de l‟entreprise. Elle constitue donc pour le
contribuable une charge à gérer et une contrainte à dépasser dans l‟optique de la gestion
passive tout en optimisant les différents choix fiscaux offerts par la législation fiscale dans la
démarche de la gestion active.

Les mesures fiscales affectant la décision d‟investissement de l‟entreprise portent


essentiellement sur le taux d‟imposition, la base imposable, la déduction des amortissements,
les reports déficitaires, les incitations fiscales (Avouyi et al, 1987) et Muet (1997). Ces
mesures diffèrent d‟un pays à un autre, ce qui peut être une source de distorsion fiscale6.

Par conséquent, la décision d‟investissement et le choix du mode de son financement sont


affectés directement et de manière différenciée par le système fiscal qui peut discriminer selon
la nature du financement retenu par l‟entreprise. En effet, il faut admettre que les impôts
pesants sur les différents moyens de financement de l‟entreprise exercent des effets incitatifs
ou désincitatifs très différents, ce qui influe largement la structure financière de toute
entreprise.

En partant de toutes ces considérations, la problématique de notre recherche consiste à tenter


de répondre au questionnement suivant : Dans quelle mesure l’impôt exerce t- il des effets
différenciés sur les modalités de financement de l’entreprise et partant sur sa structure

5
AGOSTINI M. (2007), « Gestion fiscale », Edition Vuibert, 267P.
6
AVOUYI-Dovi S. et MUE P A., (1987), «L’effet des incitations fiscales sur l’investisseur», Observations et
Diagnostics Economiques, n° 18, P52- 78.

9
financière tout en prenant comme exemple des PME de la région de Rabat - Salé -
Kénitra ?

Hypothèses de recherche

De cette problématique générale découle trois principales hypothèses de recherche. La


première stipule que l‟intégration de l‟imposition directe des entreprises a un effet sur la
décision d‟investissement de pour l‟entreprise.

La deuxième hypothèse principale consiste à vérifier si l‟intégration de l‟imposition directe


des entreprises affecte, d‟une manière différente, les modalités de financement des
investissements selon le contexte où se situe la firme.

La troisième hypothèse suppose que l‟imperfection du marché résultant de la prise en compte


de l‟effet de la fiscalité sur les décisions d‟investissement et de financement a un impact sur la
structure financière de l‟entreprise.

Méthodologie de recherche

L‟objectif de cette thèse est de mettre en évidence les incidences de la variable fiscale
(imposition directe des sociétés et imposition personnelle) sur les décisions stratégiques
(investissement et financement) de la firme et par suite les répercussions sur sa valeur.

Pour atteindre cet objectif central, nous allons faire d‟une large revue de la littérature sur la
question de la gestion fiscale, du financement de l‟entreprise et du lien entre l‟impôt et les
sources de financement des entreprises. Il s‟agira d‟un côté, de passer en revue les énoncés
théoriques et des résultats empiriques des études antérieures, les déterminants de
l‟investissement et de l‟endettement, sans faire intervenir des variables fiscales. De l‟autre
côté, nous étudions la relation théorique existante entre la fiscalité et l‟investissement à
travers les modes de financement de l‟entreprise.

Dans un troisième temps, une étude empirique sera réalisée afin de tester et d‟analyser les
différents effets de l‟impôt sur chaque modalité de financement de l‟entreprise à partir d‟une
double approche documentaire et réglementaire d‟une part, et empirique d‟autre part, au
moyen d‟une enquête effectuée auprès d‟un échantillon des PME de la région de Rabat – Salé
-Kénitra.

10
A partir de là, notre recherche sera structurée ainsi :

Introduction générale

1ère partie : Approche théorique et conceptuelle

Chapitre 1 : Théorie de la gestion fiscale

Chapitre 2 : Financement de l‟entreprise : Revue de littérature

2ème partie : Gestion de l‟impôt et financement de l‟entreprise : Etude empirique

Chapitre 1 : Cadre méthodologique et contexte de l‟étude

Chapitre 2 : Analyse des résultats

Conclusion générale

11
Partie I : Approche théorique et conceptuelle

L‟impôt constitue et constituera toujours une variable importante et stratégique pour toute
entreprise. Il détermine ses choix en matière de gestion en influant sur ses résultats et sur sa
croissance.

De ce fait, la littérature sur la question s‟est fortement développée au cours des dernières
décennies pour englober sur ses facettes et conséquences sur la firme. Ainsi, plusieurs
courants de pensée se sont intéressés à la question de maniéré générale et plus
particulièrement tout ce qui concerne l‟impact de la fiscalité sur le financement de
l‟entreprise.

Cet aspect fondamental a été privilégié dans la littérature fiscale qui a essayé de mettre
l‟accent sur les opportunités et sur les contraintes que pose l‟impôt dans le domaine de la
recherche du moyen de financement le plus approprié et le moins cher. Ainsi, la distinction
d‟impact est faite à un double niveau : d‟abord au niveau des deux grandes catégories de
financement qui s‟offrent à l‟entreprise : financement interne et financement externe. Ensuite
à l‟intérieur de chacun des deux types de financement.

Il faut dire que les questions que posent ces financements sont très différenciées et leurs
conséquences sur les finances de l‟entreprise et par conséquent sur toute sa gestion financière
sont importantes. Chaque source de financement a ses avantages et ses inconvénients et
l‟entreprise fera son choix en fonction de plusieurs facteurs et notamment la variable fiscale
qui peut favoriser ou défavoriser tel ou tel moyen de financement.

Parallèlement à cette évolution théorique, les différents concepts ont été abordés et mieux
analysés afin de faire la différence entre eux et développer un cadre conceptuel adéquat. Les
notions de gestion fiscale, d‟optimisation fiscale, d‟évasion ou de fraude fiscale … ont été
précisées et définies de manière plus appropriée. Ce qui a permis de cerner correctement ces
notions qui étaient plus ou moins confondues.

12
Chapitre 1. Théorie et concept de la gestion fiscale
Toutes les entreprises subissent pleinement les effets de la fiscalité et donc sont astreintes à
intégrer la dimension fiscale dans l‟ensemble de leurs décisions et d‟asseoir une gestion
fiscale proprement dite dans le cadre de leur stratégie globale. Celle-ci se démarque nettement
de l‟évasion et de la fraude fiscale aussi bien au niveau de son fondement légal qu‟au niveau
de ses finalités.

Pour mener réussir cette gestion fiscale qui s‟appuie sur plusieurs fondements, il faudrait
respecter un certain nombre de principes et faire valoir l‟intérêt que présente cette nouvelle
fonction pour les finances , les résultats et le management de l‟entreprise7.

Il faut dire que la variable fiscale a été longuement ignorée par l‟entreprise qui la considère
comme une contrainte subie et une obligation de plus à respecter .De même , la littérature sur
la question a été peu prolifique et les études et analyses théoriques dans ce domaine sont
relativement récentes . Elles se limitaient pour l‟essentiel à une approche conceptuelle
essayant de mieux définir les différents concepts qui lui sont rattachés et à appréhender les
éléments , les principes et les procédures de la gestion fiscale passivée de l‟entreprise dans le
seul objectif de réduire au maximum le risque fiscal.

Ce n‟est qu‟au cours des dernières décennies que l‟importance de la gestion fiscale active a
été développée dans le cadre de la théorie et la doctrine fiscales en mettant en évidence la
place stratégique des choix fiscaux qui s‟offrent à l‟entreprise. Ainsi, l‟impôt, peut désormais
être considère comme partie intégrante de la gestion globale et un facteur qui peut contribuer
à réduire ses coûts et à améliorer sa rentabilité. Une gestion fiscale efficace dans ses deux
aspects actif et passif exerce des effets extrêmement importants sur l‟entreprise en évitant tout
risque fiscal, en allégeant son coût fiscal et en renforçant ses ressources de financement, et par
conséquent sa survie, sa croissance et sa compétitivité8.

7
KESRAOUI M. (2003), « Gestion fiscale de l’entreprise marocaine : conseils et cas pratiques», édition Cabinet
Kesraoui.
8
BERTRANDON J. et COLLETTE C. (1999), « Gestion fiscale et finance de l’entreprise » Edition PUF.

13
1.1. Notion et objectifs de la gestion fiscale

1.1.1. Notion de gestion fiscale

M. Cozian9 définit la gestion fiscale comme étant : « le maniement de la fiscalité des


entreprises se fait à deux niveaux : le niveau élémentaire et le niveau supérieur. Le premier
englobe les règles techniques de base, telles que doit les connaître et les appliquer un bon
exécutant. Le second non pas isolé mais relié au droit des affaires et droit comptable, remonte
aux grands principes. Par-là, on atteint la gestion fiscale, laquelle autorise les audaces
calculées, avec le souci constant des limites à ne pas franchir ».

Pour sa part, J. Scmidet10 il définit la gestion fiscale comme : « une prévision de l’impôt est
une faculté de choisir entre des régimes fiscaux lorsque le droit fiscal l’autorise ». De cette
définition, trois éléments peuvent être dégagés : d‟abord la prévision de l‟impôt, ensuite la
faculté de choisir et enfin l‟existence de choix (fiscaux) et options prévues par la législation
fiscale.

1.1.1.1. La prévision de l’impôt

L‟obligation de connaitre et de respecter la loi fiscale, les entreprises cherchent à mieux gérer
préventivement le risque fiscal. La complexité et la mouvance de cette législation créent des
incertitudes et des situations difficiles qui les font exposer à l‟éventualité d‟un contrôle fiscal
et à l‟application le cas échéant de redressements et de sanctions en cas d‟irrégularités.

Une bonne et efficace gestion fiscale permet,

- D‟une part, de mesurer le risque fiscal encouru par l‟entreprise et par conséquent
anticiper toutes les conséquences qui en découlent ;

-D‟autre part, de tenter de réduire le risque ainsi décelé et amortir ces effets pénalisants
pour l‟entreprise.

De ce fait l‟entreprise prend tout à fait conscience des conséquences fâcheuses qui
résulteraient d‟un contrôle fiscal en termes financiers, d‟image de marque …. Cette évaluation
va constituer une source d‟information précieuse et très importante pour la gestion financière
prévisionnelle et fiscale de l‟entreprise dans son ensemble.

9
COZIAN. M, (2015), Précis de fiscalité des entreprises, Editions Montchrestien, Paris, 238 P.
10
SCMIDDET, J, (2010), Précis de gestion fiscale, Economica, 234P.

14
1.1.1.2. La possibilité d’optimiser

Le caractère obligatoire de la plupart des normes fiscales se dédouble d‟un certain nombre de
règles optionnelles qui offrent aux entreprises des choix fiscaux permettant d‟optimiser leurs
impôts. L‟option fiscale qui peut être définie comme étant « un droit accordé par la loi
fiscale, au contribuable placé dans une situation juridique déterminée au regard de l’impôt,
d’exercer librement un choix qui l’engage et s’impose l’administration »11.

Il s‟agit, généralement, d‟un choix que le contribuable peut exercer entre deux ou plusieurs
régimes fiscaux applicables à la même situation telle qu‟elle est définie par la loi fiscale sous
certaines conditions. Ce qui impacte plus ou moins la situation fiscale et financière.

La législation fiscale marocaine par exemple, comporte diverses options fiscales en matière
d‟IR, d‟IS, TVA …Ainsi, toute une panoplie de choix fiscaux est accordée aux entreprises
(option entre l‟IR ou l‟IS, choix entre les différents régimes de l‟IR, option entre les deux
systèmes de déclaration et de versement de la TVA selon le niveau du CA …)12.

Plusieurs écrits ont été consacrés à la notion de choix fiscal, les plus importants se sont
toutefois attachés à une classification juridique des choix fiscaux reposant sur leur origine et
distinguant entre « les choix fiscaux : options entre des techniques fiscales et les choix
fiscaux : options entre les techniques juridiques ».

Dans le cadre de la théorie des choix fiscaux M. Cozian13 adopte une classification largement
admise qui repose sur leur origine et distinguant entre « les choix fiscaux : options entre des
techniques fiscales et les choix fiscaux : options entre les techniques juridiques ».

M. Agostini préfère différencier l‟option fiscale de l‟option juridique, en définissant l‟option


fiscale comme étant « le droit accordé par la loi fiscale au contribuable d’exercer librement
un choix qui l’engage et s’impose à l’administration. L’option juridique se présente au
contraire comme un choix qui échappe à la fiscalité, même si celle-ci tire les conséquences de
ce choix »14.

11
J. SCMIDDET, op cité
12
Code Général des impôts, Direction générale des impôts ,2016.
13
COZIAN .M, op cité
14
AGOSTINI (2007), « Gestion fiscale », Edition Vuibert. , Paris, 345 P

15
A partir de là M. Chadefaux15 développe une classification très intéressante en fonction de la
portée des choix dans l‟entreprise en distinguant entre trois catégories de choix fiscaux.

 Les choix fiscaux stratégiques

Il s‟agit de choix qui déterminent les caractéristiques et les orientations fiscales majeures de
l‟entreprise et qui ont impact fiscal et juridique à moyen et à long terme tout en étant
difficilement irréversibles. Parmi les choix stratégiques, on retrouve celui de la forme
juridique de l‟entreprise, l‟option pour tel ou tel régime de taxation, du régime fiscal sous
lequel les opérations de fusions, ou absorptions seront réalisées ….

De même certaines décisions qui affectent le patrimoine de l‟entreprise peuvent être qualifiées
de décisions stratégiques comme les opérations de distribution des dividendes, le recours à tel
ou tel mode de financement des investissements de l‟entreprise …

Il faut ajouter que ces choix ne se limitent pas l‟aspect purement fiscal mais concernent
d‟autres aspects de la gestion globale de l‟entreprise comme la gestion financière, le droit des
affaires,… dont les effets et les décisions, échappent à la seule compétence du fiscaliste mais
plutôt aux stratèges de l‟entreprise. Ainsi, par exemple, l‟option pour un régime fiscal
déterminé exerce des incidences sur le traitement des rémunérations des dirigeants sociaux ou
sur la répartition du résultat de la société, le choix du mode d‟amortissement à des effets
importants sur la trésorerie de l‟entreprise ….

La décision est ainsi productive d‟effets induits au-delà du seul champ fiscal et ne peut
résulter que d‟une réflexion élargie et globale. . C‟est pourquoi, la solution finalement adoptée
ne sera pas nécessairement la solution fiscalement la plus profitable pour l‟entreprise16.

Enfin, il faut avoir à l‟esprit que l‟exercice de choix fiscaux stratégiques commande de
procéder de manière systématique à l‟évaluation proprement dite du choix et que cette
optimisation fiscale ne risque-t-elle pas d'alimenter l‟insécurité fiscale de l‟entreprise ?
Autrement dit, les décideurs doivent évaluer les éléments négatifs éventuels d‟un tel choix :
les contreparties ou les engagements qui en résultent pour l‟entreprise, la possibilité de
maîtriser les obligations nouvelles qui résulteront du choix exercé au plan fiscal mais aussi
dans le domaine comptable ou financier.

15
M. CHADEFAUX, (2010), Gestion financière, Litec, Paris, 327P.
16
M. CHADEFAUX, op cité.

16
Le choix envisagé est-il irrévocable ou l‟entreprise conserve-t-elle la possibilité de rétablir la
situation antérieure ? … Autant de facteurs à prendre en considération dans le cadre de la
stratégie générale de l‟entreprise17.

 Les choix fiscaux tactiques

Les choix tactiques, sont les décisions dont la portée fiscale et financière est relativement
limitée dans le temps et facilement réversible et qui n‟impacte pas ou peu ne conditionne pas
la stratégie générale de l‟entreprise. Il s‟agit pour l‟essentiel d‟options plus technique et
nombreux et dont la sommation peut avoir une incidence significative au plan strictement

Il s‟agit notamment de la gestion fiscale du report déficitaire, de l‟option au régime de faveur


en matière de fusions – absorption …

Ce genre de choix ne déterminent ni les caractéristiques fiscales de l‟entreprise ni ses


orientations majeures. Ils n‟engagent pas durablement l‟entreprise même s‟ils lui procurent un
bénéfice en termes de réduction du cout fiscal dont elle profite de manière épisodique18.

1.1.1.3. L’existence de choix fiscaux

La législation fiscale contient d‟une part, les obligations fiscales à respecter strictement par
l‟entreprise et qui rentrent dans le cadre de la gestion fiscale passive de l‟entreprise et d‟autre
part, les options fiscales qui profitent à l‟entreprise et qui se traduisent par la réduction du
coût fiscal et par conséquent pat une amélioration de sa rentabilité.

Dans ce cadre, les choix fiscaux, signifie toutes « les options fiscales contenues dans la
législation fiscale, y compris les options fiscales ou tolérances contenues dans les instructions
administratives mais également les options juridiques dont les incidences fiscales sont
conformes aux objectifs recherchés »19.

Le choix fiscal se caractérise par deux éléments :

- Le recours à une technique fiscale, ou un moyen juridique autorisé et voulu par la


législation fiscale et qui est optionnel et en faveur de l‟entreprise. La loi fiscale cadre

17
DEPALLENS G. et JOBARD J.P. (1998), « Gestion financière de l’entreprise », Edition SIREY
18
M.AMEJDAR, (2008), Gestion fiscale de l’entreprise au Maroc, Thèse de Doctorat, université Hassan II Ain
Chok, Casablanca.
19
NAVATTE, P., (1998) « Finance d'entreprise et théorie des options » Économica, collection gestion, 234 P.

17
parfaitement ce choix tout en laissant l‟entière liberté pour l‟entreprise définissant le cadre et
laissant à l‟entreprise l‟entière liberté d‟y recourir ou non ;

- Son effet se traduit normalement par une certaine sous-imposition du bénéfice de


l‟entreprise. Cette incitation fiscale est voulue et encouragée par le législateur et contrôlée par
l‟administration fiscale.

1.1.2. Gestion, fraude et évasion fiscales

La gestion et l‟optimisation fiscales ne signifient pas que l‟entreprise se mette en infraction


avec les lois fiscales mais plutôt appliquer de manière pertinente et optimale les règles fiscales
relatives aux obligations fiscales imposées à l‟entreprise et aux options fiscales offertes par le
système fiscal. Il est de plus en plus admis que l‟optimisation fiscale n‟est plus suspectée et
associée inévitablement et automatiquement à la notion d‟évasion fiscale, voire même et
purement de fraude. Aujourd‟hui, l‟approche largement retenue de la fiscalité est différente et
nombreuses sont les entreprises qui œuvrent dans le sens de l‟optimisation fiscale qui est
devenue un objectif stratégique fortement recherché20.

En effet, le droit fiscal un peu partout dans le monde n‟est pas exclusivement et uniquement
impératif et pénalisant, mais comporte au contraire, et de plus en plus, de larges opportunités
d‟optimisation dont l‟exercice peut s‟avérer fiscalement et financièrement judicieux et
profitable pour l‟entreprise.

Certes, au même titre que la fraude et l‟évasion fiscale, la gestion fiscale active entraîne une
perte fiscale pour l‟Etat et un gain pour l‟entreprise, mais elle demeure une pratique
parfaitement légale qui n‟a rien à voir avec le phénomène de la fraude et de l‟évasion fiscale
qui sont considérées comme étant des manifestations de la fuite devant l‟impôt et qui ont un
caractère illégal21.

1.1.2.1. La notion d’évasion fiscale

L‟évasion fiscale peut être définie comme étant « une action individuelle volontaire, non
violente et extra légale d’un contribuable qui par la mise en œuvre d’une technique juridique
de sur adaptation alternative fondée sur l’existence de principe de liberté de gestion, choisit

20
COLLETTE C. (1994), « Initiation à la gestion fiscale de l’entreprise », Edition EYROLLE. 229P.
21
M. KESBAOUI, (2003), Gestion fiscale de l’entreprise marocaine, Edition cabinet KASBAOUI, 356P

18
de se placer indirectement dans une situation fiscale déterminée, afin d’obtenir un résultat
économique équivalant à celui recherché tout en étant fiscalement plus favorable »22.

Elle consiste à dissimuler la charge de l‟impôt normalement obtenu, grâce à l‟absence de


règles fiscales, à l‟existence de règles souvent dérogatoires par rapport au droit commun de
l‟impôt ou du fait de l‟existence de lacunes dans la loi. .

L‟évasion fiscale est différente de la fraude fiscale, qui est une transgression pure et simple de
la loi fiscale et qui est punissable entant que telle, avec l‟évasion fiscale, qui incite plutôt le
contribuable à s‟organiser en fonction de la diversité des réglementations nationales dans le
but tout à fait avouable de payer le moins d‟impôt possible. La fuite devant l‟impôt dans ce
cas n‟est pas illégale et condamnable, mais plutôt intelligente et tout à fait recherchée par les
contribuables pour diminuer leur charge fiscale de manière habile.
Si l‟évasion n‟est pas recommandée, l‟Etat, par contre, encourage les entreprises à pratiquer la
gestion fiscale en les incitants à faire des choix entre les différentes options fiscales offertes
par le droit fiscal et à bénéficier des régimes de faveur prévus par le législateur.

1.1.2.2. La notion de fraude fiscale

La fraude fiscale consiste en « une dissimulation volontaire à l’égard de l’administration


fiscale, d’actes, de biens (ou de leur valeur) de recettes ou de revenus permettant à celui qui
la pratique de se soustraire au paiement de l’impôt normalement dû »23. On peut également la
qualifier comme étant « une infraction à la loi fiscale ayant pour but d‟échapper à l‟imposition
et d‟en réduire les bases

La fraude fiscale est donc « une violation directe et volontaire de la loi fiscale. C’est une
manière de se soustraire, totalement ou partiellement, d’une façon illégale, à l’établissement
ou au paiement de la charge fiscale »24.

La fraude fiscale est large et s‟appuie sur plusieurs moyens et techniques et concerne diverses
opérations comptables et les actes juridiques qui permettent aux les contribuables ou des tiers
de se soustraire illégalement l‟impôt dû. Sous toutes ses formes, la fraude fiscale est une voie
immorale et illégitime qui consiste en une abstention, une insuffisance, une simulation ou une

22
M. COZIAN, op cité, P154.
23
BOYER A. (1983), « Le choix fiscal de l’entreprise », Edition Economica., 245 P.
24
BOYER .A (1983) , op cité.

19
dissimulation d‟une partie de la base imposable en agissant volontairement, et de mauvaise foi
pour se soustraire à l‟impôt.

Il s‟agit purement et simplement d‟un pur délit grave dont les conséquences sont supportées
par les autres contribuables qui se voient leurs charges fiscales s‟accroître et par l‟Etat dont
les recettes se réduisent qui est passible de sanctions matérielles et souvent pénales
importantes et assez dissuasives25.

En revanche, la gestion fiscale est tout à fait autre chose qui est diamétralement différent.
C‟est l‟application d‟une fiscalité de faveur orientée vers des objectifs économiques et
sociaux en usant les diverses opportunités offertes et les multiples avantages accordés sans
dépasser les limites de la légalité. Elle exclut toute dissimulation en voilant la loi et la
réglementation fiscale26.

1.1.3. Les objectifs de la gestion fiscale

La gestion fiscale n‟a en principe qu‟un seul objectif central à savoir la réalisation de la
performance fiscale de l‟entreprise. Cet objectif global peut être atteint en réalisant deux sous-
objectifs complémentaires et indissociables : la sécurité fiscale qui concerne la nécessité de
respecter les obligations fiscales de l‟entreprise et l‟efficacité fiscale qui est liée à
l‟optimisation fiscale dans le cadre des options fiscales existantes dans le système fiscal27.

La performance fiscale relève ainsi d‟actes de gestion fiscale passive, dans le cadre d‟une
législation fiscale complexe et mouvante d‟une part, et d‟autre part, de choix volontaires plus
ou moins recherchées et prisée par l‟entreprise dans le cadre de leur stratégie globale28.

1.1.3.1. La sécurité fiscale de l’entreprise

Elle au cœur de la gestion fiscale passive imposée à l‟entreprise par l‟Etat et qui nécessite la
connaissance, la maîtrise et l‟application correcte et convenable et correcte de toutes les règles
fiscales relatives à l‟assiette, aux délais … concernant les opérations réalisées et les revenus
encaissés par l‟entreprise. Cela est obligatoire dans le cadre des dispositions du droit fiscal ,

25
M. COZIAN, op cité. P 43.
26
M.BOUVIER et al. Op cité, .P27.
27
BERTRANDON J. et COLLETTE C. (1999), « Gestion fiscale et finance de l’entreprise » Edition PUF.367P.
28
COLLETTE C. (1994), « Initiation à la gestion fiscale de l’entreprise », Edition EYROLLES, 278P.

20
un droit complexe et mouvant à l‟occasion de chaque loi de finances de chaque année avec
son lot de modifications et de changements introduits sur la législation relative à l‟impôt29.

Il faut ajouter que la fiscalité prend une place sans cesse croissante et importante dans la
gestion quotidienne et stratégique de l‟entreprise et le fait que pratiquement chaque opération
de la vie des affaires croise l‟impôt. Or, « compte tenu de la multiplicité des règles
applicables, de leurs constantes évolutions dans le temps et dans l’espace et compte tenu
enfin du poids financier que peuvent représenter les redressements et pénalités applicables
lors de la mise en évidence d’irrégularités, les entreprises sont portées à la vigilance fiscale.
Cette recherche de la sécurité constitue le premier volet de la gestion fiscale »30.

Tout non-respect de n‟importe quelle disposition relative à l‟impôt expose l‟entreprise


automatiquement et dangereusement au risque de contrôle fiscal, contrôle susceptible de
mettre en évidence les irrégularités commises et d‟opérer éventuellement des redressements
qui peuvent mettre en péril l‟équilibre financier et la solvabilité de l‟entreprise, voire toute son
existence et sa survie.

D‟où le caractère fondamental de la prévention du risque fiscal qui est devenu l‟un des enjeux
majeurs de toute stratégie globale de l‟entreprise performante et efficace.

1.1.3.2. L’efficacité fiscale

L‟efficacité fiscale représente l‟autre volet de la gestion fiscale de l‟entreprise puisqu‟elle en


constitue l‟aspect volontaire et profitable. La littérature fiscale permet sur la question permet
de distinguer entre l‟efficacité à impact direct et l‟efficacité fiscale à effet indirect.

 L’efficacité fiscale directe

Il s‟agit d‟opérations et mécanismes qui utilisent judicieusement les mesures d‟incitation ou


de faveur de nature fiscale qui se traduisirent directement et automatiquement par un avantage
financier immédiat et entraine une augmentation des ressources de financement de
l‟entreprise. Ces mesures de faveur et dérogatoires peuvent être de portée générale ou limitée
à certaines opérations spécifiques, à certains secteurs d‟activité déterminé ou au niveau de
quelques régions et territoires explicité par la loi fiscale.

29
BERTRANDON J. et COLLETTE C. (1999), op cité.
30
COLLETTE C. (1994), op cité.

21
Cet aspect essentiel de toute stratégie d‟efficacité fiscale doit être utilisé à bon escient et
exploité à fond en essayant de tirer profit d‟allégements et autres avantages fiscaux (crédit
d‟impôt, exonérations diverses, remboursements, dégrèvements fiscaux…),

Dans ce domaine la veille fiscale est extrêmement importante dans la mesure où l‟exploitation
maximale de cet aspect positif de l‟impôt nécessite une connaissance parfaite et une
application correcte des dispositions qui ont pour l‟essentiel un caractère provisoire et très
changeant.

 L’efficacité fiscale indirecte

Elle résulte de l‟exercice des choix fiscaux pertinents qui existent au sein du système fiscal et
des options qu‟il offre à l‟entreprise et qui représentent par excellence, l‟essence même de
l‟efficacité fiscale. En effet, comme il a été souligné dans les développements qui précèdent,
Toutes les législations fiscales s à travers le monde comportent de multiples choix fiscaux qui
permettent à l‟entreprise d‟en tirer profit afin de moduler le coût fiscal lié à certaines
situations ou opérations et à gérer sa fiscalité au mieux de ses intérêts.

C‟est le cas notamment en matière du choix de la forme juridiques de l‟entreprise, de régimes


fiscaux optionnels, de modes d‟amortissement31…

A ces options purement légales et ayant un caractère général puisqu‟elles sont inscrites dans
la loi fiscale viennent s‟ajouter d‟une part les multiples options accordées par l‟administration
dans ces instructions et ses textes d‟application et sa jurisprudence et d‟autre part, tous les
régimes d‟autorisation ou d‟agrément qui sont soumis à des conditions pour en bénéficier.

Dans ces cas toutefois, l‟entreprise ne maîtrise pas totalement son choix qui est subordonné à
une décision de l‟administration fiscale. Par conséquent, l‟horizon du choix de l‟entreprise est
très large.

Ces choix fiscaux et juridiques au début ou en cours d‟exploitation exercent des effets fiscaux
extrêmement importants et stratégiques à moyen et long terme sur toute la vie de l‟entreprise.
L‟un des ‟exemples les plus cités dans la littérature est le choix de la forme juridique
(entreprise individuelle, société de personne, ou société de capitaux) qui détermine la nature
de l‟impôt exigible à savoir l‟IR ou l‟IS)32.

31
COLLETTE C. (1994), op cité.
32
N.BENSOUDA, Analyse de la décision fiscale au Maroc, Editions croisés des chemins, 2009.

22
1.2. Les principes de la gestion fiscale

La théorie fiscale distingue généralement cinq grands principes à respecter et à appliquer


pour réussir une bonne gestion fiscale de l‟entreprise. Ainsi, M. Cozian insiste sur les
suivants 33:

- L‟obligation de faire les corrections symétriques des écritures comptables ;


- L‟application stricte du principe de l‟indépendance des exercices comptables ;
- La nécessité de distinguer entre les décisions de gestion et les erreurs comptables ;
- Le refus de tout acte anormal de gestion ;
- Le non recours à l‟abus de droit.

L‟entreprise est donc obligé de en maîtriser parfaitement ces les principes afin d‟être en
règle avec les normes fiscales et éviter tout risque fiscal qui, peut avoir de graves
conséquences sur la survie et la croissance de l‟entreprise34.

1.2.1. L’obligation d’assurer toutes les corrections symétriques des


écritures comptables

C‟est une règle fondamentale à laquelle l‟entreprise est obligée de se conformer dans le cadre
de toutes les opérations comptables concernant aussi bien ses activités que ses résultats. En
effet, toutes les écritures comptables obéissent aux prescriptions du code général de
normalisation comptable qui définit les procédures et les méthodes à utiliser dans ce domaine.

Ainsi, si l‟entreprise n‟a pas respecté n‟importe quelle règle, elle est tenue de corriger
systématiquement et la règle concernée au cours de l‟exercice courant et toutes ses
conséquences sur les autres exercices.

Ainsi par exemple si une dette devrait être rattachée à l‟exercice 2015 et que par erreur elle l‟a
été à l‟exercice 2016, il faudrait absolument rectifier l‟erreur commise en 2015 en la prenant
en considération au titre de cette année, mais également apporter la correction nécessaire pour
l‟année 2016 en l‟annulant de cet exercice.

De même, l‟achat d‟un actif immobilisé au cours de l‟année 2015 mais comptabilisé en
l‟année 2016 doit se traduire par une double rectification en le faisant rentrer dans les actifs de

33
F. MUZELLEC, op cité
34
M. COZIAN, op cité.

23
l‟entreprise au titre de l‟année d‟achat effectif , soit l‟année 2015 , et simultanément de le
supprimer de son actif de l‟année 2016 .

1.2.2. Le principe comptable et fiscal fondamental de l’indépendance des


exercices

Cette règle essentielle impose de rattacher à chaque exercice uniquement toutes les charges et
tous les produits ayant pris naissance au cours de cet exercice.

Les principes de spécialisation des exercices et de la permanence des méthodes comptables


qui assurent cette indépendance des exercices d‟une part , et les comptes de régularisation
actif et passif qui permettent de gérer tous les produits et les charges relatifs à des exercices
antérieurs ou postérieurs (produits constatés d‟avance, produits à recevoir, charges à payer,
charges constatées d‟avance,….) d‟autre part ont été prévus pour faciliter l‟application de
cette règle 35.

Il faut préciser qu‟une grande partie du risque fiscal de l‟entreprise tire son origine dans le
non-respect de ce grand principe et sa violation se traduit toujours par des redressements
fiscaux qui pénalisent fortement l‟entreprise et son devenir.

1.2.3. Décisions de gestion versus erreurs comptables

La règle fondamentale de l‟intangibilité des écritures comptables a été imposée également par
le code général de normalisation comptable dans la mesure où la comptabilité ne pas être en
principe changée une fois arrêtée36. Toute rectification doit être faite dans le cadre d‟écritures
comptables nouvelles à l‟intérieur des délais non prescrits.

Deux situations peuvent se présenter à l‟entreprise à ce niveau : l‟erreur comptable ou la


décision de gestion.

L’erreur comptable qui est une irrégularité ou omission qui représentent une violation
involontaire de la loi suite à un comportement qui relève de la bonne foi du contribuable. Il
s‟agit par exemple d‟une sous ou surévaluation de la valeur d‟un actif, d‟une sous estimation
ou du gonflement d‟une dette, d‟une évaluation erronée de la valeur des stocks …

35
COZIAN .M (2009), Les grands principes de la gestion fiscale, Paris ,208 P.
36
Code général de normalisation comptable.

24
Dans le cas où c‟est l‟entreprise qui relevé cette erreur, la sanction pourrait être allégée et
réduite .Par contre si c‟est le fisc à l‟occasion d‟un contrôle, la sanction sera lourde surtout si
la mauvaise foi de l‟entreprise est avérée.

L’acter relatif à une décision de gestion qui est un choix délibéré de la part de l‟entreprise
ayant un caractère subjectif et se traduisant par des conséquences fiscales plus ou moins
importantes et très variées.

Dans le cas de décisions de gestion régulières qui supposent un choix entre plusieurs options
fiscales légalement reconnues , la décision de l‟entreprise ne saurait être attaquée par le fisc
au nom de l‟abus de droit dans la mesure où le contribuable ne fait qu‟exercer un choix prévu
par la loi elle-même.

Par exemples, le choix entre l‟amortissement linéaire et l‟amortissement dégressif, mode


d‟amortissement des frais d‟établissement, l‟option pour l‟IR en matière d‟imposition des
revenus pour les entreprises ayant cette possibilité etc.37.

Dans le cas des décisions de gestion irrégulières, elles ont toujours un caractère volontaire
tout en représentent une erreur voulu selon un comportement qui dénote de la mauvaise foi de
l‟entreprise. Il y a donc une violation volontaire de la règle fiscale.

A titre d‟exemples, on peut citer la pratique d‟amortissements excessifs, la rémunération


exagérée des comptes courants d‟associés, la surestimation d‟une provision, etc.
L‟administration est en droit de rectifier de telles erreurs et faire des redressements fiscaux38.
Ce genre de distinction est fondamentale puisque la décision de gestion ne peut faire l‟objet
d‟une rectification, elle est opposable à l‟administration comme à l‟entreprise.

1.2.4. La théorie de l’acte anormale de gestion

La gestion des entreprises est normalement du seul ressort de ses dirigeants et l‟Etat à travers
l‟administration fiscale en l‟occurrence n‟a pas à s‟immiscer dans cette gestion. Elle ne peut
qu‟exercer des opérations de contrôle et de vérification du respect de la loi fiscale par
l‟entreprise.

37
Code général de normalisation comptable.
38
N .MILI M. (2013), « Les impôts au Maroc : Techniques et procédures 200 exemples et exercices corrigés»,
2ème édition, 345P.

25
Le seul où le fisc peut s‟interférer est le cas où il constate une opération contraire à l‟intérêt de
sa gestion et susceptible de minimiser l‟impôt normalement dû. C‟est ce qu‟on appelle un acte
anormal de gestion. « Est considéré comme acte anormal de gestion, toute décision qui a pour
contrepartie un avantage fiscal illégitime »39.

Sur la base de cette théorie de l‟acte anormal de gestion, l‟administration fiscale pourra
refuser un acte de gestion se traduisant par la déduction d‟une charge non conforme, ou
minorer un produit imposable … et peut par conséquent procéder à une imposition sur la base
d‟un manque à gagner en remettant en cause ce genre d‟opérations.

Le champ d‟application de cette théorie de l‟acte anormale de gestion est limité à l‟imposition
des résultats, à l‟exclusion donc de la TVA.

A titre d‟illustration des actes anomaux de gestion, on peut citer :

 Une société prête à un de ses dirigeants une somme d‟argent sans lui facturer d‟intérêts
(prêt sans intérêt n‟existe pas en matière de gestion financière et fiscale de l‟entreprise) .Il
s‟agit purement d‟un acte anormal de gestion. L‟impôt sera calculé en faisant comme si
l‟entreprise avait facturé des intérêts ;
 Une société prend en charge une dépense personnelle d‟un de ses dirigeants (voyage à
l‟étranger, frais d‟une réception privée …). Il s‟agit également d‟un acte anormal de gestion.
L‟impôt sera calculé en faisant abstraction de cette charge ;

Dans les faits, l‟acte anormal de gestion concerne essentiellement deux domaines qui peuvent
prêter plus ou moins facilement à confusion :

 Les rapports entre les entreprises familiales et leurs dirigeants – propriétaires qui
tentent de tirer profit parfois de manière illégale de leur double situation ;
 Les rapports entre sociétés liées directement par des participations ou indirectement
par le biais de dirigeants communs.

1.2.5. L’abus de droit

L‟abus du droit est défini comme étant « le péché des surdoués de la fiscalité, ceux qui ne
manquent pas d‟imagination et d‟audace pour réaliser des "montages artificiels" afin de se

39
N .MILI M. (2013) , op cité P 135.

26
soustraire à l‟impôt »40. Il consiste, donc, dans le recours à un montage juridique en apparence
régulière, mais dont l‟objectif consiste à échapper à l‟impôt.

L‟abus de droit donne au fisc la possibilité de rejeter un acte de gestion ou une opération
effectuée par l‟entreprise qui peut sembler correcte et appliquer à sa place un autre acte de
nature à dégager un impact fiscal différent. Il s‟agit d‟une requalification d‟un acte qui limite
le principe de la libre gestion de l‟entreprise se traduisant par la récupération par le fisc d‟un
impôt éludé.

La théorie juridique et fiscale distingue deux situations dans ce domaine :

Au sens de la législation fiscale, l‟abus de droit recouvre en réalité deux comportements


différents : il se présente tantôt comme une simulation, tantôt comme une fraude à la loi41.

L’abus de droit comme une simulation ou carrément un mensonge juridique destiné à tromper
sciemment l‟administration fiscale. L‟exemple le plus connu dans plusieurs systèmes fiscaux
est sans doute la donation déguisée sous la forme de vente. Généralement les droits de
mutation occasionnée par les donations gratuites sont supérieurs aux droits de mutation à titre
onéreux42.

Si la supercherie est découverte, le fisc invoquera la théorie de l‟abus de droit. Il taxera


l‟opération non comme une vente (apparence trompeuse), mais comme une donation (réalité
cachée), et une amende appliquée.

L’abus de droit comme un acte contraire à la loi dans la mesure où il est réel, mais son
montage juridique est artificiel et contre nature. Il s‟agit de contourner une règle fiscale
contraignante en dépassant les limites tolérables de l‟habilité fiscale. C‟est ce qu‟on appelle
« la prestidigitation juridique »43. L‟objectif recherché dans ce cas est de transférer par
exemple une opération normalement imposable à une autre exonérée ou non soumise à
l‟impôt.

Ainsi, en cas de transformation d‟une SARL en SA précédant la cession des titres composant
le capital social, l‟administration pourra, en invoquant le rapprochement dans le temps des

40
AMEJDAR .M . Op cité.
41
CHERKAOUI .M. (2010), Droit des affaires marocain, Editions Afak , 278P.
42
COZIAN M. (1980), « La gestion fiscale de l’entreprise », chronique, RJF, n° 5, pp. 202
43
BENSOUDA N. (2001), « Le processus de décision fiscale au Maroc », Thèse en Droit Public ; Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne, 356P.

27
opérations et l‟indivisibilité de l‟opération « cession- transformation », prétendre que les
parties n‟avaient que pour but d‟éluder le droit de mutation sur les cessions de parts au profit
du droit d‟acte sur les cessions d‟actions.

Il faut signaler qu‟au Maroc il n‟existe pas purement et nettement d‟équivalent direct à ce qui
est qualifié en France "d‟abus de droit" ou d‟acte anormal de gestion44. Néanmoins, le
législateur marocain a ménagé certaines dispositions qui demeurent limitées et qui permettent
de limiter la tentation de recourir à certains montages en vue de se soustraire à l‟impôt. A titre
d‟exemple nous citons les dispositions suivantes :

- L‟article 94 du dahir formant code des obligations et contrats qui prévoient « qu’il n’a pas
lieu à responsabilité civile lorsqu’une personne, sans intention de nuire, a fait ce qu’elle avait
le droit de faire.

Cependant, lorsque l’exercice de ce droit est de nature à causer un dommage notable à autrui
et que ce dommage peut être évité ou supprimé sans inconvénient grave pour l’ayant droit, il
y’a lieu à responsabilité civile, si on n’a pas fait ce qu’il fallait pour le prévenir ou le faire
cesser »45 ;

- L‟article 50 de l‟IS précise que « toute personne convaincue d’avoir participé aux
manœuvres destinées à éluder le paiement de l’impôt, assisté ou conseillé une société dans
l’exécution des dites manœuvres, est passible d’une amende égale au minimum à mille
dirhams et maximum à 100% du montant de l’impôt »46 .

1.3. Gestion fiscale : Contrainte et opportunité

La présence de la fiscalité est permanente dans toute la vie de l‟entreprise. En effet, « s’il est
une réglementation administrative qui a toujours atteint l’entreprise, c’est bien la
réglementation financière et fiscale : chaque firme est atteinte dans sa structure, ses objectifs
de façon directe ou de manière incidente »47. De ce fait l‟impôt représente d‟abord et avant
tout, une contrainte subie et une obligation à respecter par l‟entreprise.

44
BENSOUDA N. Op cité.
45
Dahir des Obligations et Contrats.
46
Code General des Impôts.
47
Dahir des Obligations et Contrats

28
Par ailleurs, le système fiscal comporte divers choix fiscaux qui s‟offrent à l‟entreprise et qui
sont susceptibles de lui permettre de réduire légalement sa charge fiscale et par
options susceptibles d‟augmenter sa rentabilité et améliorer sa gestion financière.

1.3.1. Gestion fiscale et contrainte fiscale

L‟exercice de la gestion fiscale dans un cadre légal et d‟une manière dynamique permet à
l‟entreprise de maîtriser l‟impôt, de respecter la législation fiscale et d‟éviter de subir ces
effets pervers. C‟est l‟une des principales obligations assignées par la loi à tout contribuable.
Par conséquent, l‟impôt exerce des effets importants sur les divers aspects de la gestion de
l‟entreprise qu‟elle doit gérer au mieux de ses intérêts.

Le paramètre fiscal est donc une variable extrêmement essentielle à prendre en considération
dans tout acte de gestion de l‟entreprise parce qu‟il est lié à la vie de l‟entreprise, depuis sa
création jusqu‟à sa disparition. « Il affecte toutes les opérations effectuées, ainsi que toutes les
décisions prises par l’entreprise. En effet, l’influence de la fiscalité sur l’activité de
l’entreprise est quasi-permanente au point d’en être jugée envahissante »48.

La fiscalité est d‟abord une charge administrative pour l‟entreprise puisqu‟elle est
« collecteur bénévole d’impôts et parfois un banquier du trésor ».49 Elle est, de par la loi,
collecteur d‟impôt, est chargée d‟opérations d‟assiette, de déclaration, de perception et de
reversement de l‟impôt. Toutes les opérations liées à la gestion de l‟impôt doivent être
réalisées par le contribuable qui est tenu d‟assurer tout le processus fiscal au profit de l‟Etat.

Pour ce faire , l‟entreprise est obligée de tenir une comptabilité régulière selon les normes
définies dans le cadre du code de normalisation comptable afin de pouvoir appliquer
correctement les différents impôts prévus par le système fiscal : TVA, IS , IR … Elle est donc
obligée de recueillir , de traiter et de mettre à la disposition du fisc toutes les informations
comptables (CA, résultat comptable , amortissements et provisions…) pertinentes nécessaires
afin d‟éviter tout risque fiscal. Elle doit donc disposer de toutes les informations exigées pour
l‟établissement de leurs déclarations, pour calculer les impôts exigibles, pour verser ces
impôts et présenter en cas de contrôle fiscal.

48
FONTAINE P. et NJIOKOU C., (1996), «Les déterminants de la structure financière : une comparaison
internationale», Banque et Marchés, n°24, pp.5-17
49
P. VERNIMEN, op cité.

29
Le respect de cette obligation comptable et fiscale est génératrice d‟un coût administratif et
d‟une augmentation des charges de gestion, dans la mesure où la satisfaction de ces
obligations fiscales mobilise du personnel interne ou externe à l‟entreprise, et des moyens qui
vont des locaux à la documentation fiscale, lui permettant d‟être à jour avec les modifications,
sans cesse, des règles afin d‟éviter toute situation de risque. L‟entreprise supporte ainsi, un
coût qui lui est transféré par l‟administration fiscale et dont elle ne tire aucun profit. Il s‟agit
d‟un coût "subi" par l‟entreprise auquel, elle ne peut se dérober ;

Il faut ajouter que la complexité et l‟évolution permanente des systèmes fiscaux et plus
particulièrement national, avec une très large variété des dispositions applicables, une
multitude des déclarations à souscrire et d‟obligations diverses à remplir contribuent
également à alourdir la contrainte que représente cette gestion administrative de l‟impôt.

L’impôt est ensuite une charge financière supportée par l’entreprise dans la mesure où
affecte les résultats des entreprises et pèse lourdement sur leur trésorerie.

Au niveau de l’impact sur la trésorerie, le paiement de l‟impôt exige une sortie d‟argent pour
l‟entreprise et représente un facteur important susceptible de provoquer de grandes distorsions
et de compromettre l‟équilibre financier à court terme de l‟entreprise. L‟incidence de ce
paiement sera d‟autant plus contraignant dans la mesure où une bonne partie des décisions de
gestion est conditionnée par cet équilibre du budget de trésorerie..

En effet, les modalités de paiement de l‟impôt ou de la taxe créent des tensions de trésorerie et
exigent de la part de l‟entreprise une parfaite connaissance de sa position fiscale, afin de
prévoir les charges financières qui en résultent. De même, le système de paiement de l‟impôt
sur les sociétés pénalise la trésorerie de l‟entreprise et diminue ces ressources disponibles.

Concernant la TVA, elle est en principe un impôt indirect et neutre pour l‟entreprise qui
reverse au trésor la TVA collectée sur ses clients sous déduction de la TVA déjà réglée sur ses
achats aux fournisseurs. C‟est une taxe répercutée par le redevable et supportée en définitive
par le consommateur50.

Cependant, ce caractère parfait sur plan du principe, comporte deux distorsions majeures,
d‟abord l‟entreprise se trouve être collecteur d‟impôt et à ce sujet, comporte une charge
administrative de gestion de la TVA et le deuxième inconvénient consiste en un coût de
trésorerie qui pèse plus ou moins lourdement sur l‟entreprise dû essentiellement.
50
BENSOUDA N. (2001), op cité.

30
La notion de neutralité de la TVA chère aux théoriciens est remise en cause et « par rapport à
l’ensemble des opérations qui lui sont soumises, achats et paiements, ventes et règlements, la
TVA agit sur la trésorerie de la firme »51.

Entre le moment où une TVA réglée en amont est admise au droit à déduction, et où elle est
effectivement récupérée, s‟écoule un laps de temps, ce qui exerce des effets pervers sur la
trésorerie de l‟entreprise. Mais, lorsque la TVA n‟est pas admise à déduction, elle constitue
une charge pour l‟entreprise et ce n‟est pas un besoin de trésorerie dont il est question, mais
bien plus, l‟entreprise ne doit supporter un besoin de financement, ce qui risque d‟avoir des
conséquences sur ses équilibres financiers

La règle du butoir qui suppose que la TVA supportée en amont est supérieure à la taxe due en
aval exerce un effet négatif très important sur la trésorerie de l‟entreprise. Ce butoir provint de
plusieurs situations notamment lorsque les opérations de ventes, d‟achats et d‟investissements
de l‟entreprise sont soumises à des taux différents, quand le chiffre d‟affaires est taxé à un
certain taux et si le taux grevant les achats et les investissements est supérieur au précédent…,
Dans ces cas, l‟entreprise peut se trouver face à un crédit de taxe structurel. Mais
généralement, une telle disparité des taux est souvent insuffisante pour faire apparaître un
butoir52.

Financièrement, si l‟entreprise est en situation de butoir, cela signifie qu‟elle n‟est pas en
mesure de résorber par elle-même les crédits de TVA se traduisant ainsi, par une ponction
pure et simple dans ses ressources propres, puisque l‟entreprise qui a payé la TVA à ses
fournisseurs ne peut pas effectivement la récupérer totalement ou partiellement. Même, si que
le remboursement peut être demandé, le problème n‟est jamais résolu complètement, d‟abord,
du fait de sa longueur dans le temps, ensuite en raison des lourdeurs administratives
nécessaires. Ce qui naturellement pèse sur leur trésorerie entraînent de ce fait, des charges de
financement dues au besoin d‟alimenter la trésorerie (découvert bancaire et autre formule de
crédit à court terme).

51
MAJIDI A. (1995), « les effets de la fiscalité sur le fonctionnement de PME au Maroc », thèse de doctorat,
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Social, Ain Chok, Casablanca.268P.
52
ALAOUI MDAGHRI M. (2015), « Précis de fiscalité marocaine », collection guides de l’entreprise, 432P.

31
En définitif, le butoir dont beaucoup d‟entreprises marocaines souffrent toujours constitue
pour l‟entreprise, un besoin permanent de financement qui vient augmenter le besoin de fonds
de roulement et diminue le fonds de roulement53.

Concernant L’IS, par ses modalités de versement il a une influence déterminante sur la
trésorerie des entreprises. Il est toujours payé par anticipation, selon un système d‟acomptes
trimestriels estimés d‟après l‟impôt payé l‟année précédente assortie d‟une régularisation
annuelle dès que les résultats de l‟exercice sont définitivement connus à savoir le fin du 2er
trimestre de l‟année suivante. L‟IS est donc versé à l‟avance sur un bénéfice virtuel qui
existera ou n‟existera. De ce fait, il représente une réelle contrainte en entraînant des effets
négatifs sur la trésorerie de l‟entreprise.

Dans ce cadre, A. Boyer précise que "l’évolution des comptes de résultat et du bilan
provoque, par décalage, une distorsion entre la charge fiscale et le revenu disponible à la
même date : lorsque le bénéfice croît, la firme bénéficie d’un retard dans le paiement qui lui
correspond, mais subit au contraire une charge accrue en période de récession"54.

C‟est le cas au Maroc où toute entreprise passible de l‟IS doit acquitter chaque année quatre
acomptes provisionnels. Chaque acompte correspond à 25% du montant de l‟impôt dû au titre
du dernier exercice clos appelé exercice de référence. Les versements de ces acomptes
doivent être effectués respectivement avant l‟expiration du 1er, 2eme, 3eme et 4eme trimestre
de chaque exercice comptable.

Toutefois, la société peut être dispensée d‟effectuer de nouveaux versements lorsqu‟elle


estime que le montant d‟un ou de plusieurs acomptes versés au titre d‟un exercice est égal ou
supérieur à l‟impôt dont elle sera finalement redevable pour cet exercice. A cet effet, la
société doit souscrire une déclaration quinze jours avant la date d‟exigibilité du prochain
versement à effectuer. S‟il résulte de la liquidation de ces acomptes, une fois le bénéfice
taxable connu, un complément d‟un impôt au profit du trésor, celui-ci doit être versé dans le
délai de la déclaration des résultats.

A l‟inverse, si les acomptes versés dépassent le montant de l‟impôt exigible, l‟excédent versé
est imputé d‟office sur le premier et le deuxième acompte de l‟année suivante. Le reliquat
éventuel est remboursé normalement dans le mois suivant la date du dépôt de la déclaration

53
A. BOYER, (1983) « Le choix fiscal de l’entreprise » Editions Economica, P : 92.
54
A. BOYER, op cité.

32
mensuelle Ce qui n‟et jamais le cas, aggravant par là son impact négatif sur la trésorerie de
l‟entreprise55.

La cotisation minimale se traduit également par son impact restrictif sur la trésorerie de
l‟entreprise dans la mesure où pour chaque exercice et quel que soit le résultat fiscal, à une
cotisation minimale est exigible. Au Maroc, Ce droit minimum du par les entreprise soumises
au régime net simplifié ou au régime net réel est calculé en tenant compte des trois éléments
suivants :

- Le chiffre d‟affaires, TVA comprise, constitué par les recettes et créances acquises ;
- Les produits accessoires et les produits financiers TVA comprise et déduction faite
d‟un abattement de 100% pour les produits de participation ;
- Les subventions primes et dons reçus.
- Le taux de la cotisation minimale est fixé à :
- 0,25% pour les opérations effectuées par les entreprises commerciales au titre des
ventes portant sur les produits pétroliers, le gaz, le beurre, , l‟huile, le sucre, la farine,
l‟eau et l‟électricité.
- 6% pour les professions définies aux articles 89-I-12° et 91- VI-1° du Code Général
des Impôts, exercées par les personnes soumises à l‟impôt sur le revenu.

Toutefois, le montant de la cotisation minimale, même en l‟absence de chiffre d‟affaires, ne


peut être inférieur à :

- Trois mille (3.000) dirhams pour les contribuables soumis à l‟impôt sur les sociétés ;
- Mille cinq cent (1.500) dirhams pour les contribuables soumis à l‟impôt sur le revenu
au titre des revenus professionnels déterminés selon le régime du résultat net réel ou celui du
résultat net simplifié ainsi que pour les contribuables soumis à l‟impôt sur le revenu au titre
des revenus agricoles déterminés d‟après le régime du résultat net réel56.

La cotisation minimale acquittée au titre d‟un exercice déficitaire ainsi que la partie de la
cotisation qui excède le montant de l‟impôt acquitté au titre d‟un exercice donné, sont
imputées sur le montant de l‟impôt qui excède celui de la cotisation minimale exigible au titre
de l‟exercice suivant57.

55
M. NMILI, op cité.
56
Code Général des Impôts, 2016
57
Code Général des Impôts, 2016.

33
A défaut de cet excédent, ou en cas d‟excédent insuffisant pour que l‟imputation puisse être
opérée en totalité ou en partie, le reliquat de la cotisation minimale peut être déduit du
montant de l‟impôt sur les sociétés dû, ou de l‟impôt sur le revenu dû, au titre des exercices
suivants jusqu‟au troisième exercice qui suit l‟exercice déficitaire ou celui au titre duquel le
montant de ladite cotisation excède celui de l‟impôt.

Les contribuables qui réalisent les opérations imposables à l‟IR et visées à l‟article 61-II du
Code Général des Impôts sont tenus d‟acquitter un minimum d‟imposition, même en
l‟absence de profit, qui ne peut être inférieur à 3% du prix.

0,5% et le montant de ce droit minimum dû pour chaque société ne peut être inférieure à 1500
DH58.

Cette cotisation dans l‟esprit de l‟état a pour but de contraindre au versement d‟un minimum
d‟IS les entreprises chroniquement déficitaires ou qui dégagent régulièrement un résultat
fiscal quasiment nul. C‟est le cas de la quasi-totalité des PMEI ou l‟on tente de transférer les
résultats plutôt sous forme de salaires que sous forme de bénéfice imposable.

La trésorerie de l‟entreprise en période de démarrage (quoi qu‟exonérée de la cotisation


minimale durant 36 mois) risque d‟être pénalisée par la cotisation minimale.

La cotisation minimale est donc une participation fiscale forcée qui pénalise la trésorerie des
entreprises véritablement déficitaires et les PME à faible capacité bénéficiaire.

La fiscalité impacte également et directement les ressources financières de l’entreprise à


travers l‟imposition de leurs revenu. En effet, les entreprises sont soumises soit à l‟IR, soit à
l‟IS en matière de taxation des bénéfices réalisés selon leurs formes juridiques et les choix
fiscaux qu‟elles ont effectués dans le cadre des options fiscales offertes.

Ainsi, par exemple au Maroc, toutes les entreprises sous formes de sociétés de capitaux : SA,
SARL et SCA et les sociétés de personnes dont au moins un associé est une personne morales
sont obligatoirement soumises à l‟IS. En revanche, les entreprises individuelles et les sociétés
de personnes dont tous les associés sont des personnes physiques peuvent opter pour l‟IR59.

58
Code General des Impôts, 2016.
59
BOUGON P. (1986), « Audit et Gestion fiscale », Edition CLET ATOL Tome I, 267P.

34
Dans les deux cas, l‟impôt affecte directement et de manière importante le bénéfice disponible
pour l‟entreprise et par conséquent les possibilités du financement de ces investissements et
de sa croissance, mais de manière très différenciée.

En effet, le régime d‟imposition de l‟IR est très distinct de celui de l‟IS aussi bien en matière
de détermination de la base imposable, que de calcul de l‟impôt ou de son paiement. Ce
régime comporte des déductions et des réductions d‟impôt, un barème de taxation progressif
et des modalités de versement classiques avec trois pour déclarer et deux mois pour payer.

Par contre, le système de l‟IS est fondé sur le régime du bénéfice réel, des taux proportionnels
et un paiement anticipé sous formes d‟acomptes provisionnels.

Dans tous les cas, l‟impôt sur le bénéfice de l‟entreprise ampute directement le revenu
disponible de l‟entreprise de 30% par exemple au niveau de l‟IS ou de 38 % pour la
supérieure au niveau de l‟IR. Ce qui réduit d‟autant la capacité de financement de l‟entreprise
et l‟autofinancement de ces investissements. L‟optimisation fiscale ne signifie pas que
l‟entreprise se mette en infraction avec les lois fiscales mais plutôt appliquer de manière utile
et optimale les règles fiscales60.

1.3.2. Gestion fiscale et optimisation fiscale

Toute entreprise se doit d‟optimiser sa charge fiscale, comme toute autre charge pour gérer
aux mieux ses intérêts et ceux de ses dirigeants, associées ou salariées.

Il n‟y a pas encore si longtemps, parler d‟optimisation fiscale eut été suspect et associé
inévitablement à la notion d‟évasion fiscale, voire même de fraude. Aujourd‟hui, l‟approche
de la fiscalité est différente et nombreuses sont les entreprises qui œuvrent dans le sens de
l‟optimisation fiscale. En effet, le droit fiscal n‟est pas en tout point impératif et comporte au
contraire de multiples options dont l‟exercice peut s‟avérer fiscalement et donc
financièrement plus judicieux.

Ainsi par exemple, en adoptant une forme sociale plutôt qu‟une autre, en utilisant tel ou tel
régime de faveur, l‟entreprise module l‟importance de la charge fiscale globale qu‟elle
supporte.

60
M. COZIAN, op cité.

35
En recherchant à chaque fois que cela est possible la solution fiscale la plus opportune, en
faisant un usage systématique des mesures d‟aide ou d‟incitation contenues dans la
législation, l‟entreprise adopte un comportement résolument actif, voir offensif, à l‟égard du
paramètre fiscal.

Il est intéressant au demeurant de noter depuis quelques années l‟augmentation du nombre des
mesures d‟incitation et des régimes optionnels, ce qui va favoriser largement la prise en
considération de la dimension fiscale dans les décisions de l‟entreprise et à renforcer la
légitimité d‟une gestion fiscale de l‟entreprise. Il n‟en reste pas moins que non seulement le
maniement des choix fiscaux est délicat mais leur ampleur est également souvent méconnue
des entreprises en général et des PME en particulier61.

Les choix stratégiques sont des choix fiscaux qui s‟exercent occasionnellement et qui ne
présentent pas de caractère périodique mais qui ont une grande importance et un impact
certain.

Ils ne sont généralement pas exercés par les seuls responsables comptable, juridique ou
financier, mais par la direction de l‟entreprise qui en charge de la stratégie générale de
l‟entreprise.

Ces décisions stratégiques atteignent la structure même de l‟entreprise et modifient largement


sa physionomie fiscale tout en ayant un caractère difficilement réversible.

1.4. L’impôt et gestion du risque fiscal

La gestion fiscalité impose à l‟entreprise le respect des dispositions légales qui sont
nombreuses et complexes et exigeant donc un niveau élevé de qualification et de compétence
en la matière.

En effet, le législateur s‟est vu confier au fisc la possibilité de contrôler l‟application qui est
faite de ces règles et de sanctionner les erreurs constatées afin de préserver ses intérêts d
financier62.

Les impôts sont pour la plupart déclaratifs, et par conséquent le risque fiscal et les possibilités
du contrôle avec toutes les conséquences qui en découlent. Il en résulte ainsi, que les

61
COLLETTE C. (1994), « Initiation à la gestion …op cité.
62
KESRAOUI M. (2003), op cité.

36
entreprises vivent en situation de risque fiscal, risque qui pèse en permanence sur leurs
situations et qui pourrait menacer leur pérennité, voir même leur survie.

1.4.1. L’origine d du risque fiscal

La probabilité d‟existence d‟erreurs, omissions ou diverses irrégularités dans la comptabilité


de l‟entreprise est d‟autant plus élevée eu égard à la complexité de la matière fiscale et son
évolution constante, ainsi qu‟à l‟accroissement des obligations à la charge de l‟entreprise et
les échéances nombreuses qui en découlent. M. Egret souligne dans ce cadre qu‟ « étant
donné l’extrême complexité de la fiscalité, les écritures passées chaque année dans
l’entreprise, le peu de connaissances des exécutants de base, il n’est pas étonnant que les
erreurs soient assez nombreuses »63.

C‟est aussi la contrepartie directe et logique du système déclaratif réside dans la possibilité
octroyée à celle-ci de contrôler l‟exactitude des déclarations déposées par les contribuables et
le respect d‟un certain nombre de règles.

L‟ampleur du contrôle fiscal est beaucoup plus ressenti par les PME que par les grandes
entreprises, car dans cette catégorie d‟entreprises, il existe généralement un service financier
qui s‟occupe des affaires fiscales et comptables, et peut être supervisé dans cette tâche par des
experts

1.4.2. La nature du risque fiscal

La nature du risque fiscal est représentée fondamentalement par pouvoir de contrôle, de


redressement et de sanction dévolus à l‟administration fiscale et qui d‟une grande importance
aussi bien pour le fisc que pour l‟entreprise.

Le contrôle fiscal regroupe les différentes procédures qui permettent à l'administration de


réparer les omissions, les insuffisances ou erreurs d'imposition commises par les contribuables
et de vérifier l‟exactitude et la sincérité de ses déclarations.

Conçu comme la contrepartie du système déclaratif, le contrôle fiscal vise à répondre trois
objectifs principaux 64:

63
E.MEGRET, (2011), Finance d’entreprise, Edition Economica, Paris, P123.
64
R.CHOTIN : « Le fisc : la petite entreprise et l’expert-comptable : jeux d’acteurs et stratégies judicieuses »
Paris LGDJ P : 96.

37
 En premier lieu, il assure la cohérence et la pérennité du système fiscal dont la majorité
des impôts sont assis sur des bases d‟imposition déclarées par les contribuables eux-
mêmes.

 En second lieu, le contrôle fiscal vise à assurer l‟égalité des citoyens devant l‟impôt et le
respect d‟une saine concurrence entre les entreprises.

Il existe plusieurs types de contrôle : Le contrôle sur pièces qui est « constitué par l‟ensemble
des travaux de cabinet au cours desquels l‟administration procède à l‟examen critique des
déclarations à l‟aide des renseignements et documents figurant dans les différents dossiers
qu‟elle détient ».Effectué en général a posteriori et dans le bureau de l‟agent des impôts sans
que le contribuable en soit averti, le contrôle sur pièces devrait porter sur toutes les
déclarations fiscales souscrites65.

La vérification de comptabilité peut revêtir diverses formes ; elle peut être simple ou générale.
Dans ce dernier cas, elle porte en principe sur tous les impôts déclaratifs : impôts directs,
TVA et droit d‟enregistrement, à défaut, il s‟agit d‟une vérification simple. Elle peut de même
être complète, si elle porte sur l‟ensemble de la comptabilité de toute la période non prescrite,
ou limitée si elle ne concerne que certaines opérations délimitées.

1.4.3. Les instruments juridiques du contrôle fiscal

L‟exercice du contrôle fiscal est favorisé par l‟existence de moyens essentiellement d‟ordre
juridique, mis à la disposition des agents du fisc à savoir :

- Le droit de communication qui est défini comme étant le droit qui autorise
l‟administration à obtenir communication de tous les documents (comptable, inventaire,
copies de lettres, pièces de recettes et de dépenses,…) détenus par le contribuable et les tiers
afin d‟asseoir, de contrôler et de recouvrer l‟impôt sur des bases objectives et réelles.
- Le droit de vérification qui est accordé à l‟administration fiscale pour s‟assurer de la
sincérité, de l‟intégrité et de la concordance des déclarations fiscales, et procéder
éventuellement aux redressements nécessaires dans l‟assiette ou la liquidation de l‟impôt.
- Le droit de visite qui constitue un moyen de collecte des informations supplémentaires
sur les éléments physiques déclarés par le contribuable, dont il s‟agit de vérifier l‟existence.

65
M CHADEFAUX : « L’audit fiscal », op cité, P : 41.

38
- Les demandes d'éclaircissements ou de justifications qui peuvent être faites par le fisc,
qui a le droit d‟obtenir des éclaircissements lorsqu'elle relève des contradictions ou
discordances dans la déclaration d'ensemble des revenus, ou lorsqu'elle constate un écart à
l'occasion de l'établissement d'une balance de trésorerie. L‟administration fiscale peut
également demander des justifications, c'est-à-dire, des éléments de preuve au sujet de la
situation de famille du contribuable, des charges déductibles du revenu ou encore des chiffres
déclarés pour le revenu.
- Le droit de préemption qui permet au fisc d‟acquérir les biens soumis à la déclaration fiscale
pour la perception des droits d‟enregistrement lorsque la déclaration lui paraît insuffisante, c‟est -à-
dire, qu‟elle a sous-évalué l‟immeuble objet de cession
- Le droit de constatation en vertu duquel elle peut demander aux contribuables précités,
de se faire présenter les factures, ainsi que les livres, les registres et les documents
professionnels se rapportant à des opérations ayant donné ou devant donner lieu à facturation
et procéder à la constatation matérielle des éléments physiques de l‟exploitation pour
rechercher les manquements aux obligations prévues par la législation et la réglementation en
vigueur66.

1.4.4. Les sources de risque fiscal : les anomalies et irrégularités de la


comptabilité

Le vérificateur fiscal lors d‟un contrôle de la comptabilité peut déceler des anomalies ou
irrégularités qui relèvent soit d‟erreurs matérielles ou de choix inadéquat, soit de l‟application
erronée des textes.

Au niveau des immobilisations corporelles, on peut citer :

 la non -inscription en comptabilité de certaines immobilisations dont l‟entreprise est


propriétaire, les dépenses correspondantes sont directement passées dans un compte de
charge ;
 le débit d‟un compte de trésorerie par le crédit du compte d‟une immobilisation cédée
seulement pour le prix de vente…

Au niveau du poste Clients, on peut trouver :

66
Le Code General des Impôts, 2016.

39
 la comptabilisation des provisions pour dépréciation des clients sans que les conditions
de leurs constitutions ne soient remplies ;
 l‟absence de concordance entre le solde du compte général « Clients » au grand livre
avec la balance individuelle. La concordance doit exister non seulement entre le solde
du compte « Clients » et le total des soldes individuels, mais encore entre les masses
(débit et crédit) du compte collectif et le total des masses de chaque compte
particulier ;
 l‟absence de concordance entre les règlements des clients et les factures enregistrées
aux comptes « ventes » …

Au niveau des provisions pour risques et charges, l‟irrégularité la plus fréquemment relevée
est la constitution de provisions pour risques et charges injustifiées dès l‟origine, détournées
de leur objet ou devenues sans objet ou encore relatives à des impôts non déductibles…

1.4.5. Le pouvoir de redressement et de sanction du fisc

L'administration dispose d'un droit de redressement qui s'inscrit dans le prolongement du droit
de contrôle qui confère à l'administration le droit d'ajouter ou de suppléer à ce qui a été ou ce
qui aurait dû être déclaré, par le contribuable, de façon que cela se traduise par une majoration
immédiate ou différée de son d‟impôt. La nature et la portée des redressements à opérer
dépendent évidemment de la gravité des irrégularités commises par l‟entreprise67.

Ainsi, l’administration fiscale dispose tout d‟abord, d‟un pouvoir d‟appréciation des
irrégularités afin de porter un jugement sur les écritures comptables passées par l‟entreprise au
cours d‟un exercice donné afin qu‟elle puisse décider s‟il suffit juste de procéder à des
corrections ou de rejeter totalement la comptabilité et reconstituer le chiffre d‟affaires d‟après
les éléments dont dispose l‟administration fiscale.

Il faut souligner que Les irrégularités graves sont énumérées limitativement par l‟article 4 du
livre des procédures fiscales de la Direction Générale des Impôts comme suit68:

 le défaut de présentation d‟une comptabilité tenue conformément aux dispositions


légales ;
 l‟absence des inventaires prévus par la loi ;

67
M. NMILI, op cité.
68
Le Code Général des Impôts, 2016.

40
 la dissimulation d‟achats ou de ventes dont la preuve est établie par l‟administration ;
 les erreurs, omissions ou inexactitudes graves et répétées, constatées dans la
comptabilisation des opérations ;
 l‟absence de pièces justificatives privant la comptabilité de toute valeur probante ;
 la non comptabilisation d‟opérations effectuées par l‟entreprise ;
 la comptabilisation d‟opérations fictives.

Lorsque la vérification de comptabilité est achevée et qu‟aucun redressement n‟est envisagé,


l‟administration doit obligatoirement aviser le contribuable par lettre recommandée avec
accusé de réception d‟absence de redressement, cet avis marque la fin officielle et définitive
du contrôle. Ainsi, est évité la tentation de revenir longtemps après sur un contrôle considéré
comme achevé.

Dans le cas contraire, le fisc dispose du droit de redresser la situation fiscale de l‟entreprise
qui doit être notifiée à l‟entreprise et selon les procédures prévues par la loi. Celle-ci doit
contenir les motifs, la nature et le montant détaillé des redressements envisagés en matière
d‟impôt sur les sociétés, d‟impôt sur le revenu ou de taxe sur la valeur ajoutée ainsi que la
nouvelle base devant servir d‟assiette à la liquidation des droits d‟enregistrement ainsi que le
montant des droits complémentaires résultants de cette base.

Le vérificateur qui envisage des redressements dispose de deux types de procédures : la


procédure de redressement contradictoire et la procédure de taxation d‟office.

La procédure de redressement contradictoire (PCN) qui est réservée aux praticiens qui ont
respecté leurs obligations en matière de dépôt des déclarations et comporte des garanties pour
le contribuables en matière de preuve , de motivation du redressement proposé …

Elle peut être normale et contradictoire et qui se déroule en plusieurs phases prévues et
déterminée par la loi selon des délais fixés et des règles précises :

Etape 1 : Notification de l‟avis des redressements et leurs motifs à l‟entreprise

Etape 2 : Acceptation ou observations de l‟entreprise : la réponse à l‟avis de redressement

Etape 3 : La deuxième notification à la société des motifs du rejet de ses observations et de la


base d‟imposition à retenir.

41
Etape 4 : Les suites de la deuxième notification : recours devant la commission locale de
taxation.

Etape 5 : Recours devant la commission nationale du recours fiscal.

Etape 6 :L‟imposition définitive

Tableau n°1 : Délais prévus par la loi aux différentes étapes de la procédure de
rectification

Etapes Agent Délai

1- Notification à la société des


L‟Administration fiscale -
motifs, de la nature et des montants
des redressements à effectuer
2- Observation L‟entreprise 30 jours

3- Notification à la société des


motifs de rejet de ses observations et L‟Administration fiscale 60 jours
de la base d‟imposition à retenir

4- Recours devant la commission L‟entreprise 30 jours

L‟Administration fiscale/
5- Recours devant la CNRF 60 jours
L‟entreprise

La commission nationale du
6- imposition définitive -
recours fiscal/ Accord des parties

La procédure accélérée de rectification ou procédure contradictoire accélérée (PCA)


intervient lorsque l'inspecteur des impôts est amené à rectifier en matière d‟impôt sur les
sociétés, d‟impôt sur le revenu et de taxe sur la valeur ajoutée. Il s‟agit de prendre en
considération le résultat fiscal de la dernière période d‟activité non couverte par la
prescription en cas de cession, cessation ou transformation de la forme juridique d'une
entreprise entraînant, soit son exclusion du domaine de l'impôt sur les sociétés ou de l‟impôt
sur le revenu, soit la création d'une personne morale nouvelle.

42
De même, cette procédure concerne les déclarations déposées par les contribuables qui
cessent d‟avoir au Maroc une résidence habituelle, un établissement principal ou un domicile
fiscal, ou par les ayants droit des contribuables décédés…

Les règles d‟engagement et de déroulement de la PCA sont identiques à celle prévues dans le
cas de la procédure de redressement contradictoire avec la seule différence que le recours
devant la commission locale de taxation et la commission nationale du recours fiscal ne peut
avoir lieu qu‟après la mise en recouvrement de l‟impôt supplémentaire correspondant aux
rehaussements proposés dans la deuxième notification.

La taxation d’office qui consiste en une évaluation de la base fiscale par l‟administration,
pénalise doublement le contribuable. En effet, la base d'imposition est établie par
l'administration sans discussion aucune avec le contribuable qui ne peut présenter sa défense
avant la mise en recouvrement des impositions. De même, dans l'éventualité d'un contentieux
devant les tribunaux, c‟est au contribuable que revient la charge de la preuve69.

Deux cas peuvent entrainer cette procédure exceptionnelle de taxation d‟office :

Cas 1 : Défaut de déclaration du résultat fiscal ou du chiffre d‟affaires

Cas 2 : Défaut de présentation des documents comptables ou refus de se soumette au


contrôle.

Dans ce cas, l‟inspecteur des impôts invite, par lettre recommandée avec accusé de réception,
le contribuable qui refuse de se soumettre au contrôle ou de présenter ses documents
comptables, à se conformer aux obligations qui lui incombent dans un délai de 15 jours à
compter de la date de réception de ladite lettre. A défaut de quoi, il sera sanctionné par une

Dans ce cas, l‟inspecteur des impôts invite, par lettre recommandée avec accusé de réception,
le contribuable qui refuse de se soumettre au contrôle ou de présenter ses documents
comptables, à se conformer aux obligations qui lui incombent dans un délai de 15 jours à
compter de la date de réception de ladite lettre. A défaut de quoi, il sera sanctionné par une
amende de deux mille dirhams tout en lui accordant un délai supplémentaire de 15 jours pour
s‟exécuter ou pour justifier l‟absence de comptabilité.

69
Le Code Général des Impôts, 2016.

43
Lorsque dans ce dernier délai le contribuable ne présente pas les documents comptables ou si
le défaut de présentation des documents comptables n'a pas été justifié, il est imposé d'office,
sans notification préalable, avec application de l‟astreinte journalière de 100 DH par jour de
retard.

Pour établir l‟imposition d‟office, la direction générale des impôts recourt à certains critères
objectifs et significatifs tels que :

 les recoupements des ventes et des achats ;


 les bases déclarées par des entreprises similaires ;
 la capacité de production de l‟entreprise.

44
Conclusion du chapitre

Longtemps sous-estimée, voire négligées par l‟entreprise, la littérature et la doctrine sur la


gestion fiscale se sont développées au cours des dernières années avec la prise de conscience
du caractère éminemment stratégique de la variable fiscale dans la gestion globale de
l‟entreprise. Ainsi, une approche conceptuelle a été mise en avant dans le sens de distinguer
entre l‟évasion, la fraude et la gestion fiscales. Concepts illégaux ou immoraux, l‟évasion et la
fraude sont largement combattus par les fiscalistes aussi bien les théoriciens que les
praticiens.

Mettant l‟accent, et de plus en plus, sur l‟importance de la gestion fiscale, la littérature s‟est
penchée surtout sur le concept de performance fiscale qui concerne les deux aspects de la
gestion fiscale tout en procédant d‟une vision dynamique de l‟impôt reposant sur l‟intégration
du paramètre fiscal dans les décisions tactiques et stratégiques de gestion de l‟entreprise.
Cette conception de l‟impôt résulte de la prise de conscience du caractère obligatoire, mais
aussi parfois optionnel du droit fiscal et surtout de la possibilité, voir même de la nécessité
d‟exploiter la marge de manœuvre offerte par la législation fiscale tout en limitant au
maximum tout risque fiscal pour l‟entreprise.

Cette forme de gestion de l‟impôt qui permet d‟exploiter les choix fiscaux existant dans la
législation fiscale qui est appelée aussi l‟optimisation fiscale dans l‟objectif de minimiser le
coût fiscal de l‟entreprise et par conséquent d‟accroitre ses ressources de financement de son
exploitation et de son investissement. Ainsi, l‟impôt n‟est plus considéré uniquement comme
une contrainte subie par l‟entreprise qu‟il doit gérer au profit de l‟Etat, mais, aussi comme une
opportunité intéressante à exploiter dans l‟intérêt de l‟entreprise.

45
Chapitre 2 : Financement de l’entreprise : Revue de la
littérature
Pour survivre et se développer l‟entreprise doit procéder à des investissements de
renouvellement pour faire face à la dépréciation de ses actifs et à des investissements de
développement pour assurer sa croissance. Pour ce faire, l‟entreprise dispose d‟un ensemble
de ressources dont l‟origine peut être externe (dettes de financement, crédit-bail, …) ou
interne (autofinancement, augmentation du capital …).

Le choix du mode de financement doit veiller à mettre en place les ressources suffisantes par
rapport aux besoins nécessaires en termes d‟exploitation courante et d‟investissement sous
toutes ces formes. De même, ces ressources doivent être adéquats en termes de durée et de
disponibilité et au moindre coût pour préserver et améliorer la rentabilité de l‟entreprise70.

2.1. Les sources internes de financement

Ce sont les ressources générées par l‟activité de l‟entreprise qui lui assurent une indépendance
de gestion, et une autonomie financière. Ce sont des moyes qui présentent beaucoup
d‟avantages mais qui peuvent être à l‟origine d‟inconvénients surtout en cas d‟un recours
massif et important à ce genre de financement.

Il s‟agit des fonds propres, de la cession des éléments de l‟actif et des différentes formes
d‟augmentation du capital.

2.1.1. Le financement par fonds propres

« L’autofinancement est le surplus monétaire dégagé par l’entreprise sur son activité propre
et conservé par elle pour financer son développement futur »71. L'autofinancement correspond
ainsi à une rétention de tout ou partie de la rémunération annuelle des actionnaires en vue de
couvrir les divers besoins de l‟entreprise….Les flux d‟autofinancement d‟une entreprise
résultent d‟abord de ses performances économiques et commerciales (combinaison
productive, ventes, valeur ajoutée, charges d‟exploitation…) qui donnent naissance à son
Excédent Brut d‟Exploitation.

70
BERK.Jet DE MATRZO.P. (2010) Finance d’entreprise, Nouveaux Horizons, Paris, 1018P.
71
E. COHEN. (1991) Gestion financière de l'entreprise et développement financier, Economica, Paris. 194 P.

46
C‟est la ressource créée par l‟entreprise et conservée par elle pour couvrir les besoins de
financement liés à sa pérennité et à son développement. On le calcule en retranchant de la
CAF les dividendes distribués.

L‟autofinancement = CAF – Dividendes distribués au cours de l‟exercice

L‟autofinancement est ainsi constitué de la somme de deux composantes :

 La part du profit non distribuée ;


 La somme des dotations aux amortissements, nettes de reprises, et éventuellement
des provisions, nettes de reprises.

Autrement dit, c‟est la CAF après paiement des dividendes

Dividendes
Capacité
d‟autofinancement Autofinancement Autofinancement de maintien

La CAF représente l‟épargne dégagée par l‟entreprise sur un exercice et indique sa capacité à
financer son propre développement. Elle est l‟ensemble des ressources générées par
l‟entreprise, au cours de l‟exercice du fait de ses opérations.

L‟autofinancement apparait nécessaire et très important pour plusieurs raisons 72:

- En premier lieu, il a l‟avantage d‟assurer l‟indépendance financière de l‟entreprise


dans la mesure où elle n‟a pas à solliciter des ressources externes ou du moins
faiblement. Ce qui lui permet également d‟en disposer facilement et rapidement ;
- En deuxième lieu, il accroit la capacité d‟endettement de l‟entreprise en constituant le
gage de toute sollicitation d‟autres sources de financement et notamment auprès des
banques ;
- En troisième lieu, il contribue à assurer la pérennité de l‟entreprise afin de s‟enrichir et
de contribuer ainsi au financement de son développement.

72
Voir notamment :
- J.P. Jobard et P.R AMIMBOURG (1994), Finance, Dalloz, Paris. P. 143.
- VERNIMEN.P,(2013), « Finance d’entreprise », Dalloz, 11ème édition, 845P.

47
L‟autofinancement est directement lié au résultat de l‟entreprise dans la mesure où le résultat
dégagé est l‟une des composantes fondamentales de la capacité d‟autofinancement. Ce dernier
fait l‟objet d‟un arbitrage permanent entre dividendes à distribuer et la partie du résultat à
réinvestir sous forme d‟autofinancement. Plus les niveaux de bénéfices sont élevés plus les
possibilités de renforcement interne de fonds propres sont importantes et plus le potentiel de
levée de capitaux pour financer la croissance est grand73.

De même, l‟amortissement qui est la contrepartie de la dépréciation d‟un actif immobilisé est
un élément fondamental de la politique de financement interne. Il permet le renouvellement
de l‟équipement de l‟entreprise tout se traduisant par d‟importantes économies d‟impôts selon
la méthode d‟amortissement pratiquée (dégressif ou linéaire). Il peut-être accélérateur
d‟autofinancement, en particulier si l‟entreprise opte pour une politique d‟amortissement
dégressif ou accéléré et qu‟elle est en phase de croissance

2.1.2. Les cessions d’éléments de l’actif immobilisé

La cession d'éléments de l'actif immobilisé appelé aussi désinvestissement, qui est considérée
comme étant une source de financement par fonds propres peut prendre plusieurs formes. Elle
peut résulter d‟un renouvellement normal des immobilisations, de la nécessite d‟utiliser ce
procédé pour obtenir des capitaux, ou de la mise en œuvre d‟une stratégie de recentrage74.

- Du renouvellement normal des immobilisations qui s'accompagne, chaque fois que cela est
possible, de la vente des biens renouvelés et qui ont subi un amortissement plus pu moins
important ; Les cessions d‟éléments de l‟actif résulter ainsi du renouvellement normal des
immobilisations vétustes qui seront remplacées par des immobilisations plus modernes.

- De la nécessité d'obtenir des capitaux par la cession, sous la contrainte, de certaines


immobilisations (terrains, immeubles ...) qui ne sont pas nécessaires à l'activité de l'entreprise.
Il peut s‟agir de la vente d‟immobilisation corporelles ou financières qui ne sont plus
nécessaires à l‟activité (par exemple : terrains, titres de participations, etc...).

De la mise en œuvre d'une stratégie de recentrage des activités de l'entreprise qui peut céder
des actifs (locaux, usines, des participations… dès lors qu'elles sont marginales par rapport
aux métiers dominants qu'elle exerce. Dans ce cas, les sommes en jeu sont souvent

73
G INGLINGER .E, « Financement des entreprises par les marchés des capitaux », PU. F. Finance, 1991, P. 178.
74
VAN LOYE, G, (2013), La structure financière de l’entreprise : Conflits d’intérêt, impacts de gestion » Edition
PME.

48
considérables. L‟entreprise pour gagner en efficacité, peut décider de mettre en œuvre une
stratégie de recentrage sur son ou ses métiers principaux et d‟abandonner les secteurs
d‟activité les moins rentables75.

Cette forme d‟autofinancement procure aussi des ressources internes pouvant servir ou
contribuer au financement de nouveaux programmes d‟investissement, ou encore au
renforcement du fonds de roulement en cas d‟insuffisance de celui-ci. Les cessions
d‟immobilisations ne concernent pas uniquement de l‟ancien matériel qui doit être renouvelé,
elles peuvent être le résultat d‟une décision stratégique de désinvestissement :

 Pour recentrer ses activités sur son métier de base par exemple ;
 Ou pour élaguer des activités dont la complémentarité apporte peu de synergie et qui
sont peu ou pas rentable.
Il est évident que, dans la mesure où les désinvestissements n‟affaiblissent pas le potentiel de
l‟entreprise, mais permettent au contraire à celle-ci de se procurer des moyens nouveaux de
nature à faciliter son adaptation, ces ressources internes sont d‟autant plus utiles qu‟elles
permettront à l‟entreprise de réduire le montant des concours externes.

2.1.3. Les augmentations de capital

Par définition l‟augmentation de capital est une vente d‟actions nouvellement émises et
offertes aux investisseurs, en contrepartie de leurs apports, en numéraire ou en nature, à la
société émettrice. Les augmentations du capital peuvent prendre plusieurs formes 76:

2.1.3.1. Augmentation de capital par apport en numéraire

Dite encore par apport en espèce, cette opération revient à vendre des actions nouvellement
crées contre monnaie .Cela se traduit, pour l‟entreprise, par la mise à disposition de ressources
généralement importantes.

L‟augmentation de capital par émission d‟actions contre espèces est une opération délicate
parce qu‟elle se réalise selon des conditions juridiques et selon des mécanismes financiers
assez complexe. Cette opération peut modifier les structures du pouvoir si les actionnaires
existants ne souscrivent pas à l‟augmentation de capital et vendent leurs droits préférentiels de
souscription à de nouveaux actionnaires.

75
DAMODRAN .A, (2008), Finance d’entreprise, nouveau horizons de Boeck, 2ème édition.
76
VERNIMAN.P, op cité.

49
Sous l‟aspect financier, l‟augmentation de capital en numéraire modifie de manière très
sensible la situation financière de l‟entreprise. Elle apporte à l‟entreprise les ressources
nécessaires à la couverture de ses besoins, et elle renforce en même temps l‟importance des
capitaux propres. Elle accroît donc le crédit de l‟entreprise auprès des tiers et augmente sa
capacité d‟emprunt. L‟augmentation du capital fait souvent partie d‟un plan de financement
comprenant le recours à différentes formes de crédit77.

Cette décision doit être prise à l‟unanimité des associés pour les sociétés en nom collectifs et
en commandite simple, à la majorité des associés représentant au moins les ¾ du capital social
pour les sociétés à responsabilité limitée et la majorité des 2/3 des actionnaires pour les
sociétés anonymes.

Augmentation de capital par apport en nature : cette opération n‟apporte pas à l‟entreprise de
moyens monétaires nouveaux, mais plutôt des moyens réels, il s‟agit le plus souvent
d‟immobilisations (immeuble, fonds de commerce…etc.)

Il s‟agit d‟apport d‟actif en nature sous forme d‟immobilisations incorporelles (brevet, apport
en industrie,…) d‟immobilisations corporelles, financières ou enfin d‟actifs circulants
(créances clients, stocks). En contrepartie de l‟inscription des actifs au bilan, il y a émission
d‟actions sans droit préférentiel de souscription pour les anciens actionnaires.

Ce type d‟augmentation de capital est, en général, observé à l‟occasion d‟opérations de


croissance externe : opérations de fusion, absorption, opérations de restructuration entre
filiales d‟un même groupe…

2.1.3.2. L’augmentation de capital en nature

Elle permet de renforcer les fonds propres de l‟entreprise sans impact sur la trésorerie, elle
améliore son ratio d‟endettement.

L‟équilibre financier de l‟entreprise change en fonction de la nature de l‟apport :

- Si l‟apport est un actif immobilisé, l‟augmentation des capitaux permanents est


compensée par cet apport et, de ce fait, le fonds de roulement demeure inchangé ;

77
Albouy M., (1993), «Financement et coût du capital des entreprises», 2ème édition, Eyrolles.

50
- Si l‟apport est un actif d‟exploitation, le fonds de roulement augmente d‟un montant
identique à l‟accroissement parallèle et simultané du besoin en fonds de roulement

2.1.3.3. Augmentation du capital par conversion des dettes

Cette opération consiste à substituer à une dette, une augmentation du capital social. Il n‟y a
pas apport de ressources nouvelles, car seule la structure du passif, et non son volume global,
est modifiée.

Ainsi, dans certain cas, l‟entreprise peut chercher à intéresser ses créanciers à convertir leurs
créances en actions afin de réduire son endettement tout e s‟engageant sur une structure
financière plus solide. Elle ne constitue pas à proprement parler une véritable opération de
financement puisqu‟elle ne se traduit nullement par l‟injection de nouveaux moyens de
financement. Par conséquent, il n‟implique pas pour l‟entreprise un apport de capitaux
nouveaux en numéraire, ou de biens en nature.78

L‟apport reste malgré tout de nature indirecte par la suppression de toute exigibilité de
certaines ressources détenues par l‟entreprise, qui n‟a plus à rembourser une dette dont
l‟échéance était certaine améliorant par-là la structure de son passif. Cette pratique assez
courante permet d‟accélérer le redressement financier de l‟entreprise qui dispose de
perspectives financières plus intéressantes.

Cette opération financière est assez peu pratiquée puisqu‟elle entraine l‟entrée de nouveaux
associés dans la structure du capital de l‟entreprise et par conséquent dans sa gouvernance.
Ce qui explique le fait qu‟elle n‟est réalisée qu‟en cas de sérieuses difficultés financières de
l‟entreprise. Ainsi, cette augmentation de capital par conversion de créances transforme le
créancier en associé79.

En définitive, L‟intérêt d‟une telle augmentation est d‟aboutir au même résultat qu‟une
augmentation de capital en numéraire à laquelle souscrivaient les actionnaires grâce aux
bénéfices distribués par la société. Néanmoins, cette méthode n‟apporte pas de ressources
nouvelles à l‟entreprise.

78
BERK, Peter DE MATRZO J .2001, Finance d’entreprise, op cité.
79
BERK. Jet DE MATRZO.P.(2010) Finance d’entreprise , op cité.

51
Il faut préciser que la réserve légale, les réserves facultatives, la réserve statutaire sont des
réserves incorporables au capital. Aussi peuvent être incorpores également les bénéfices, les
reports à nouveau et les primes d‟émission, de fusion et d‟apport.

2.1.3.4. L’augmentation de capital par incorporation de réserves

Il s‟agit d‟un simple jeu d‟écriture, qui consiste à prélever sur les postes comptables des
réserves pour accroître le capital social. Cela ne correspond à aucune ressource nouvelle et ne
modifie en rien son équilibre financier. L‟entreprise augmente son capital en intégrant les
réserves accumulées majorées le cas échéant du résultat de l‟exercice, du report à nouveau et
des primes d‟émissions antérieures.

L‟augmentation de capital par incorporation de réserves n‟apporte aucune liquidité


additionnelle à l‟entreprise, le fonds de roulement et la trésorerie demeurent inchangés. Elle
permet, simplement, de rééquilibrer les fonds propres et d‟ouvrir un nouveau potentiel de
réserve légale.

C‟est un signe de confiance de la part des dirigeants dans le futur de l‟entreprise mais aussi un
signal positif donné au marché financier et en particulier aux actionnaires car cette opération
induit l‟accroissement nécessaire des dividendes distribués ultérieurement pour préserver les
niveaux de taux de rémunération80.

Ce type d‟augmentation de capital peut être réalisé soit par augmentation de la valeur nette
des actions, soit par distribution d‟actions gratuites nouvelles. Dans ce cas, elle s‟accompagne

Incidence de la fiscalité sur la structure financière de l‟entreprise marocaine cotée en bourse


de la création de droits d‟attribution au profit des anciens actionnaires en vue de compenser la
baisse du cours induite par la distribution d‟actions gratuites81.

Les actionnaires anciens bénéficient d‟un droit à l‟occasion de l‟émission de nouvelles actions
lors de l‟augmentation de capital par incorporation de réserves et ceci proportionnellement au
nombre d‟actions qu‟ils possèdent. Il s‟agit du droit d‟attribution qui est destiné à indemniser
les actionnaires anciens pour la baisse de a valeur de l‟action due à la hausse du nombre
d‟action.

80
LEFVRE. F., (1996), «Financement des entreprises», Edition Francis Lefèvre.
81
MOURGUES. N., (1993), «Financement et coût du capital de l’entreprise», Edition Economica.

52
2.1.3.5. Avantages et inconvénients de l’augmentation du capital

Ce mode de financement ne contraint pas l‟entreprise à des échéances fixes de


remboursement ; c‟est une ressource durable, un titre liquide lorsque l‟entreprise est cotée en
bourse ; il renforce la solvabilité de l‟entreprise et augmente sa capacité d‟endettement. Le
versement de dividendes n‟est pas obligatoire, chose qui peut soulager l‟entreprise en
situation de difficultés financières 82;

Le risque lié au financement par apport en capitaux propres est élevé puisque l‟action est un
titre risqué pour les actionnaires ;

- Ses frais d‟émission sont plus élevés que ceux des autres titres
- Il expose au risque de dilution du capital et donc du pouvoir lorsque les souscripteurs
sont de nouveaux associés ou actionnaires ;
- Il ne lui est associé aucune économie d‟impôt, en effet l‟entreprise se trouve contrainte
de payer les droits d‟enregistrement de1%.

Le financement par emprunt est un deuxième mode de financement d‟investissement, qui a


des avantages et aussi des limites, et qu‟on peut optimiser fiscalement.

Les entreprises bénéficient en s‟endettant du fort taux d‟inflation rendant plus léger le
remboursement des dettes en dirhams courants malgré les charges d‟intérêts, et aussi de
l‟encouragement indirect de l‟endettement par le système fiscal qui permet à l‟entreprise la
déduction des charges financières et la réalisation, en conséquence, d‟une économie d‟impôt
sur les bénéfice83.

Ainsi les capitaux empruntés créent pour la société emprunteuse des charges financières
déductibles, à l‟exception du remboursement des capitaux qui n‟est pas déductible
fiscalement.

En fait dans ce type de financement, on rencontre des emprunts réalisés auprès de certains
actionnaires ou dirigeants d‟une part, des emprunts réalisés auprès d‟entités indépendantes
d‟autre part dont les conséquences fiscales en sont assez différentes pour la société en raison
de sa situation financière propre.

82
VERNIMMEN P, (2013), Finance d’entreprise, op cité.
83
VERNIMMEN P, (2013), Finance d’entreprise, op cité.

53
2.1.3.6. Financement par quasi-fonds propres et capital risque

2.1.3.6.1. Les quasi-fonds propres

Dans le quasi fonds propres on distingue les avances en comptes courants d‟associés d‟une
part, les prêts participatifs et les titres participatifs d‟autre part.

 Les avances en comptes courants d’associés (CCA)

Juridiquement ces apports correspondent à des prêts accordés directement par les associés à
leur entreprise. Financièrement ils constituent un mode de financement ou de refinancement
des entreprises. Ces avances peuvent prendre deux formes : soit par l'apport d'argent versé
dans les caisses de l‟entreprise par les associés, soit par le maintien au sein de l‟entreprise de
sommes normalement dues aux associés à titre de rémunérations ou de dividendes84.

Ce mode de financement présente plusieurs avantages aussi bien pour les associés que pour
leur entreprise : Pour l‟entreprise d‟abord85 :

- Ces apports sont une ressource stable de financement ;


- Ils s‟obtiennent rapidement sans garanties et sans formalités ;
- Leur exigibilité est fonction de la volonté des associés qui naturellement et
objectivement ne peuvent aller à l‟encontre des intérêts d leur société.

Pour les actionnaires ensuite86 :

- Ils n‟impliquent pas de coûts à l‟image des droits d‟enregistrement, en cas


d‟augmentation de capital par exemple ;
- Ils n‟exigent pas de formalités particulières, ni de délais pour leur mise en place ;
- Ils sont rémunérés et leur rémunération est déductible au plan fiscal.

Les PME à caractère familial ont largement recours à ce mode de financement pour des
considérations patrimoniales et fiscales. Leurs dirigeants de ces entreprises préfèrent
procéder à des apports en comptes courants plus qu‟à des augmentations de capital, du fait
notamment de la souplesse d‟utilisation des CCA par rapport à la lourdeur des opérations
d‟augmentation de capital et des avantages fiscaux qu‟ils procurent à l‟entreprise.

84
ALBOUY. M., (1989), « Structure financière et coût du capital » Encyclopédie de Gestion, dir Joffre P. et Simon
Y., Economisa, Paris, pp. 2755-2773
85
VAN LOY, G, (2013), La structure financière de l’entreprise, op cité.
86
BERK. Jet DE MATRZO.P. (2010) Finance d’entreprise, op cité.

54
 Les prêts participatifs

Les prêts participatifs sont assimilés financièrement à des quasi-fonds propres et permettent
d‟accroître la capacité d‟endettement. Ils s‟analysent comme un moyen de financement
intermédiaire entre le prêt à long terme et la prise de participation.

Il ne confère aucun droit de vote au prêteur et il est accordé moyennant le service d‟un intérêt
fixe, généralement majoré d‟une participation au bénéfice net de l‟emprunteur.

Ils sont considérés comme des dettes de dernier rang, remboursables en cas de difficulté,
après désintéressement des autres créanciers.

La rémunération du prêteur est double. Une partie fixe majorée d‟une prime de risque et une
partie variable fonction du résultat de l‟entreprise.

 Les titres participatifs

Un titre participatif est une valeur mobilière assimilable à une action mais qui n'octroie ni
droit de vote ni part dans le capital. En revanche, il octroi le droit à une rémunération fixe
précisée dans le contrat d‟émission ainsi qu'à une rémunération variable en fonction d'une
grandeur financière ou commerciale de l‟entreprise propre (chiffre d'affaires ou bénéfice par
exemples).

De ce fait ils constituent des valeurs mobilières intermédiaires entre l‟action et l‟obligation.
Les titres ne confèrent aucun droit aux réserves tout en représentant des produits dérivés de
l‟obligation et de l‟‟action87.

Les titres participatifs se différencient par leurs modalités de remboursement. En effet, Ce


dernier n‟est effectué que si la société que si l‟entreprise est en phase de liquidation ou si elle
décide de le faire, après expiration d‟un délai de cinq années après leur émission.

2.1.3.6.2. Le financement par capital risque


 Concept du capital risque

Le capital-risque tire son origine du terme anglo saxon « venture capital ». Il renferme
plusieurs activités et métiers qui ont entrainé de grandes des difficultés de définition et
d‟approche de ce vocable.
87
BERK. J et DE MATRZO.P. (2010) Finance d’entreprise, op cité.

55
Ainsi, selon D. Nouvellet, le capital-risque est « l’association d’un entrepreneur et d’un
capitaliste, qui vont ensemble couvrir le risque d l’entreprise et se partager leurs éventuels
profits » 88;

Le capital-risque est ainsi une activité d‟intermédiation financière qui consiste :

- D‟une part, à prendre des participations minoritaires dans des sociétés non cotées,
détenant un avantage concurrentiel, dans le but de les revendre à terme en réalisant des
plus-values sans contraintes de cessions de titres ;
- D‟autre part, à proposer un apport de compétence nécessaire au développement de la
société et basé sur la confiance.89

A. Choinel définit le capital-risque comme « un procédé de financement de l’entreprise à


potentiel basé essentiellement sur des apports minoritaires en fonds propres et sur l’action
concertée des fondateurs et des investisseurs qui permet d’accélérer la transformation d’un
avantage technique, technologique ou commercial en profit »90.

Cette modalité de financement présente plusieurs avantages dont notamment :

- Le renforcement des fonds propres ;

- L‟amélioration de la gestion de l‟entreprise par la participation de nouveaux partenaires


professionnels financiers ;

 Les formes de financement par capital-risque

Le capital-risque peut être utilisé par l‟entreprise tout au long de son processus de création et
de développement. Il peut assurer entre autres le financement d‟opérations spécifiques et plus
ou moins risquées qui ne peuvent bénéficier ou du moins très difficilement de financements
traditionnels 91:

- Tous les projets d‟innovation technologique ou commerciale particulièrement risqués ;


- Toutes les créations ou start up dans des activités nouvelles telles les domaines de
l‟information, des télécommunications, des services informatiques… ;

88
D. NOUVELLET (1989),le capital-risque, un métier » Revue Banque n°496 –4.
89
D. NOUVELLET, (1989), le capital-risque,op cité.
90
A. CHOINEL et G. ROUYER : (1990), le marché financier, structure et acteurs » Revue Banque.
91
SBAI. S. (1996) « le financement des entreprises Marocaines par les organismes de capital-risque » mémoire
DES –Université. Hassan II, Casablanca.

56
- Le développement d‟une entreprise dont les perspectives d‟évolution paraissent réelles
et porteuses mais bloquées par le manque de moyens financiers mobilisables par la
société.

On distingue trois formes de capital-risque :

 Le Capital-risque création :

Il se caractérise par deux types d‟intervention :

- Le financement d‟amorçage ou « seed capital » qui s‟intéresse aux entreprises en phase de


lancement ;

- Le financement de start up concernent des entreprises nouvelles en phase de démarrage ou


très jeunes offrant un potentiel de croissance important et éprouvant un besoin en capital
financier et bien souvent aussi en capital confiance que lui procure le capital risqueur.

 Le capital-risque développement :

Il porte sur différents cas de figure de financement de croissance ou de restructurations. Les


entreprises présentant des perspectives de création de valeur significative sont ceux qui optent
pour le capital-risque développement. Il s‟agit d‟entreprise à fort développement dont le taux
de croissance dépasse celui de la rentabilité des fonds propres et les possibilités d‟apports en
fonds propres des actionnaires présents.

Une forme particulière de capital-risque développement concerne le financement de


l‟innovation qu‟elle soit technologique, commerciale, financière ou de service.

Le financement en phase de développement de l‟entreprise semble être le principal segment


de capital-risque pratiqué au Maroc avec accessoirement le financement de créations.

 Le capital-risque transmission :

On parle de capital-risque transmission lorsque le capital risqueur investit dans le capital


d‟une entreprise au moment de la cession de celle-ci.

En effet, la qualité des Hommes tant du côté de la société de financement en capital risque
que du côté des équipes dirigeantes des entreprises cibles est un facteur déterminant
d‟engagement dans ce type de financement.

57
2.2. Le financement externe

L‟entreprise fait appel à diverses sources de financement externe dans la mesure où les modes
de financement internes restent insuffisants. D‟ailleurs toutes les entreprises recourent plus ou
moins à ce type de financement pour couvrir aussi bien leurs besoins d‟exploitation que leurs
besoins d‟investissement.

Plusieurs catégories de financement sont offertes aux entreprises : le financement bancaire, le


financement obligataire, le financement par crédit-bail…

2.2.1. Le financement bancaire

Il s‟agit d‟un financement qualifié d‟ « intermédié» en transitant par un établissement de


crédit ou une société de financement, qui en assure la distribution sur la base des ressources
collectées auprès de ses clients.

L‟emprunt est le capital prêté à une entreprise pour son financement par un contrat écrit qui
prévoit la stipulation d‟un intérêt et le remboursement en plusieurs échéances fixées lors de la
conclusion du contrat. Ce dernier fixe également toutes les modalités financière de
l‟emprunt : la durée de l‟emprunt, les remboursements et es garanties exigées.

Ce type de financement est doublement risqué pour l‟organisme du crédit d‟une part, et pour
l‟entreprise d‟autre part92.

 Les risques du crédit pour l’organisme de crédit :

Toute opération de crédit comporte, deux types de risques pour les bailleurs de fonds :

- Les risques de défaillance de l‟emprunteur lorsque le débiteur ne peut s‟acquitter de ses


dettes dans les délais prévus ou lorsque le débiteur devient partiellement ou totalement,
momentanément ou définitivement insolvable.

Cette impossibilité de remboursement se traduit pour la banque par un risque


d‟immobilisation de fonds prêtés et parfois par un risque de perte en intérêts, voire même des
capitaux prêtés ou principal du crédit octroyé.

92
MISHKIN.F. (2010), Monnaie, banque et marchés financiers, PEARSON- 9ème édition.

58
Dans ce cas, la banque doit veiller au respect des règles de provisions en fonction de la qualité
de son portefeuille et de la réglementation en vigueur.

- Les risques opérationnels de gestion bancaires pouvant découler du respect insuffisant


des règles prudentielles (ratio Cooke, ratio de diversification des risques) sources de sanctions
de la part des autorités du marché financier.

 Le risque de crédit pour l’entreprise

Les développements théoriques relatifs à la notion de structure financière optimale insistent


sur les éléments suivants93 :

- L‟endettement peut certes améliorer la rentabilité des fonds propres lorsque la rentabilité
économique est supérieure au coût moyen de la dette, il en accentue également la
détérioration en situation inverse de baisse de rentabilité économique, de renchérissement de
la dette ou des deux à la fois. C‟est quelque sorte une arme à double tranchant en fonction des
niveaux des deux taux de rentabilité de l‟entreprise ;

- L‟endettement augmente la dépendance financière de l‟emprunteur à l‟égard du bailleur de


fonds qui exerce son droit de regard et l‟influence à chaque nouvelle demande ou sollicitation.
Ce risque est d‟autant plus élevé et dangereux que l‟entreprise est dépendante de ce mode de
financement externe qui ne fait limiter l‟indépendance financière et l‟autonomie de gestion
des dirigeants et des propriétaires de l‟entreprise ;

- L‟endettement par les exigences de remboursement et la détérioration de la structure


financière de l‟entreprise augmente son risque financier et induit la hausse de ses coûts de
financement. Ce qui réduit le bénéfice de l‟entreprise et ses capacités de financement en
augmentant les frais financiers liés à cette modalité de financement.

 Le coût du financement

Le coût du capital d‟une entreprise est un concept essentiel en théorie financière94. De ce fait,
l‟analyse du coût du financement par emprunt bancaire est fondamentale en matière de

93
Voir notamment :
- LY .BARO.F. (2001), « Structure financière de l’entreprise », revue marocaine d’administration locale et
de développement, N°28.
- VAN LOY. G, (2013), « La structure financière de l’entreprise, op cité.
94
ALBOUY. M., (1989), « Structure financière et coût du capital, op cité.

59
gestion financière et fiscale de toute entreprise. Evidemment ce coût dépend des
caractéristiques techniques des crédits distribués (des intérêts de commissions payées, des
modalités de remboursement du capital), mais d‟autres facteurs essentiels comme de
l‟appréciation du projet à financer, de la qualité de l‟emprunteur…

Le coût réel de l‟emprunt bancaire qui est différant du cout nominal ou apparent qui découle
de la comparaison entre les ressources encaissées et des sommes décaissées en
remboursement dudit emprunt sur la durée de son remboursement. C‟est ce dernier élément
qui est pris en considération par l‟entreprise emprunteuse. Il comprend trois composantes qui
sont : le taux nominal, les commissions et les garanties demandées95.

 Le taux nominal

La notion de prime rate correspond au taux de référence bancaire (T.RB) qui résulte du coût
moyen pondéré de l‟argent pratiqué entre les banques sur une période donnée.

Le taux de base bancaire (TBB), est pratiquement devenu un peu partout le taux de référence
bancaires (TRB) qui constitue la base sur laquelle se calcul le taux de crédit bancaire facturé
aux entreprises. Ce taux de référence bancaire est ensuite augmenté d‟une prime de risque en
fonction de l‟appréciation du risque encouru sur l‟engagement et de la pression de la
concurrence interbancaire.

 Les commissions bancaires

Elles s‟ajoutent au taux nominal et représentent une partie du cout global du crédit bancaire.
Par conséquent, elles doivent être prises en compte dans le cout effectif de ce type de
financement. Il s‟agit notamment de la commission de dossier, la commission d‟engagement,
de déblocage…

Le cumul de ces commissions peut induire un coût additionnel assez important et rendre
encore plus onéreux ce financement et surtout pour les PME et pour les crédits de montants
relativement faibles.

 Le coût des garanties exigées ;

95
BERRADA M.A. (2007), les techniques de banque, de crédit et de commerce extérieur au Maroc », 5ème
édition, Ed SECEN.

60
Les garanties demandées conditionnent la mise en place des crédits à long et moyen terme. Le
coût de constitution de ces garanties n‟est pas négligeable et ne peut être ignoré qu‟il s‟agisse
de cautionnement mutuel, d‟accès à un fonds de garantie, de constitution d‟hypothèque, de
nantissement de matériel ou de leur combinaison. Outre les difficultés de les offrir surtout
pour les PME, ces garanties (hypothèques, nantissement …) accroit le coût final du crédit.

Il faut préciser que les grandes entreprises et organismes publiques qui constituent de gros
clients pour les banques négocient et obtiennent des conditions plus favorables que celles
pratiquées aux PME considérées comme plus risquées par le secteur bancaire et dont les frais
de gestion er de suivi des dossiers sont élevés. La position et l‟importance des grandes
entreprises pour les banques leur donnent un grand pouvoir de négociation vis-à-vis des
organismes de crédit96.

2.2.2. Le financement obligataire

L'emprunt obligataire est un moyen de financement réservé normalement aux sociétés par
actions pouvant satisfaire à des conditions rigoureuses pour accéder à l‟épargne publique. Les
emprunts obligataires sont généralement de montants importants à des intervalles espacés. Le
recours au marché financier, est un financement désintérmedié sans intervention des bailleurs
de fonds Seul l‟appui d‟un organisme de placement est sollicité en tant que conseil97.

Les conditions et procédure d'émission de l'emprunt obligataire

L'émission d'obligation est subordonnée à des conditions d'émission variables et plus ou


moins contraignantes. Au Maroc celles-ci sont les suivants :

 Disposer d'un capital social supérieur à 20 Millions DHs et totalement libéré ;

 Faire état de résultats bénéficiaires sur les deux derniers exercices ;

 Les comptes et états de synthèse des deux derniers exercices doivent être certifies et
approuvés ;

96
KARTOBI .S, (2013), « Déterminants de la structure financière et réactions du marché boursier aux décisions
de financement : cas des sociétés marocaines cotées à la bourse des valeurs de Casablanca », thèse de
doctorat, université Nice Sophia Antipolis, France.
97
KARTOBI .S, (2013), « Déterminants de la structure financière, op cité.

61
 Insertion au bulletin officiel d'une notice d'information sur la société émettrice et sur
les caractéristiques de l'emprunt à émettre garanties remboursement, rémunération... ;

 L‟émission de l‟emprunt obligatoire est subordonnée à l‟autorisation préalable du


CDVM.

Généralement l‟entreprise choisie les conditions d‟émission en fonction d‟un certain nombre
de paramètres comme le taux de rémunération pratiqués sur le marché, la prime de risque ….
Il faut préciser que le choix du taux d'intérêt de l‟emprunt est une donnée importante pour la
réussite de l'opération et doit veiller à intéresser les souscripteurs tout en minimisant le coût
pour l'émetteur98.

Le problème de la réussite d‟une émission réside dans la crédibilité et la confiance à long


terme que l‟émetteur inspire au marché. Les émissions obligatoires sont généralement
accompagnées d‟un rating qui est devenu une exigence qui permet d‟apprécier la qualité des
titres émis et de l‟émetteur eu égard au risque de non remboursement ou de retard de
paiement.

Dans cette perspective, il existe des agences prestigieuses comme Moody‟s–Standart &
Poor‟s ; Fitch IBCA qui ont mis en place des échelles de notation propres assez similaires
pour définir des classes de risques homogènes permettant le classement des émetteurs et des
titres émis. Des échelles ont des catégories les moins risquées (AAA à BA) jusqu‟à celles les
plus risquées (B, C et D). Ce rating systématique des émissions et des sociétés émettrices
contribue à la construction d‟une échelle de taux d‟intérêts et de primes de risques plus
conforme à a réalité du marché.

Caractérisation d'une émission obligataire

 L’obligation

L'obligation ordinaire est un titre de créance, au porteur ou nominatif (rarement),


dématérialisé qui est à la base de l‟émission de l‟emprunt. L‟obligation se caractérise par :

- D‟une part, par une valeur nominale sur la base de laquelle est appliqué le taux d‟intérêt
pour servir la rémunération ;

98
A. CHOINEL et G. ROUYER(1990), op cité.

62
- D‟autre part, par un prix de remboursement qui correspond à la somme versée au
détenteur lors du remboursement.

Une prime de remboursement est toujours servie lorsque le prix de remboursement est
supérieur au prix d‟émission99.

Toute obligation porte un taux d‟intérêt nominal au facial qui peut être fixé sur toute la durée
de vie de l‟emprunt ou variable, généralement indexé sur une référence telle le taux du
marché obligatoire par exemple100.

On peut distinguer entre deux catégories d‟obligations ;

- Les obligations remboursables en action (ORA) qui sont remboursées en actions et sont
considérées comme des quasi-fonds propres ;

- Les obligations à bons de souscription d‟actions (OBSA) qui comportent un droit de


souscrire à un prix fixé par avance à des actions nouvelles en cours d‟une période déterminée.

 La valeur nominale de l’emprunt (La VN)

La VN est déterminée par la valeur inscrite sur les titres émis qui représentant chacun une
fraction de l'emprunt obtenu. Dans le cas o ù le prix d'émission est égal au prix nominal ou
facial, le montant perçu égale le montant émis et qui devra être remboursé.

En revanche, si le prix d'émission est inférieur à la valeur faciale (99,%, l'emprunteur émettra
avec une prime d'émission et encaissera 99 % du nominal mais remboursera 100%. Enfin,
lorsque le prix de remboursement est supérieur au nominal, il y'a ce qu‟on appelle une prime
de remboursement. Ainsi, la prime de remboursement et prime d'émission constituent des
moyens de rémunération additionnels offerts aux souscripteurs dans des situations d'émission
particulière.

 Les modalités de remboursement

Différentes modalités de remboursement de l'emprunt sont utilisables, les principales sont les
suivantes 101:

99
CHOINEL A. & ROUYER G. (2002) : « le marché financier : structures et acteurs » CFPB 8ème édition Revue
banque.
100
GINGLINGER .E. Financement des entreprises par les marchés des capitaux, op cité.

63
- Le remboursement in fine, en un seul versement à maturité ;

- Le remboursement par tranches de principal constantes et donc par annuités


décroissantes ;

- Les remboursements par annuités constantes ;

- Les remboursements aléatoires par tirage au sort de titres émis à hauteur d'un
pourcentage d'amortissement de l'emprunt fixé à l'émission (10% pour 10 ans et 20%
pour 5 ans par exemple) ;

Sur un autre plan, une période de différé peut toujours caractériser l'émission durant laquelle,
l'emprunteur rémunère les détenteurs de titres sans remboursement en capital .De même ,le
remboursement anticipé peut être prévu par une clause spécifique qui octroie alors l'avantage
à l'émetteur qui a le droit de rembourser l'emprunt par anticipation.

 La durée de l’emprunt

La durée correspond à la période qui sépare la date d'émission de celle de remboursement


total de l'emprunt. En cas de remboursement in fine, la durée égale la maturité de l'emprunt.
En cas de remboursement étalé dans le temps, on calcule une durée de vie moyenne résultant
de la moyenne des durées de vie des tranches d‟emprunt 102:

 La rémunération

La rémunération est fonction d‟une part, du taux d‟intérêt facial ou nominal qui peut être fixe
ou variable et, d‟autre part du capital restant dû. Le coupon définit la rémunération à percevoir
par chaque titre obligatoire émis.

Les emprunts à coupon zéro ne versent aucun intérêt en cours de durée de vie et ne
rémunèrent le souscripteur qu‟en fin de dur »e de vie par des intérêts capitalisés. Le
démarrage de la rémunération à servir est constitué par la date de jouissance et les intérêts
versés sont généralement post comptés.

101
BERRADA .M.A. (2007) : les techniques de banque, de crédit et …op cité.
102
R. VERNIMEN, (2011), Finance d'entreprise,, op cité..

64
 Les frais d’émission

Les émissions d‟emprunt obligataire font l‟objet d‟un processus préparatoire répondant aux
obligations légales notamment d‟information du marché et particulièrement des souscripteurs.
Ce processus entraine un coût représenté par les différents frais engagés pour le lancement et
l‟obtention de l‟emprunt. Ces charges sont constituées par :

 Les frais d‟audit et de certification des comptes, les frais de conseil, les frais du
CDVM.

 Les frais et commissions bancaires de placement et le cas échéant de prise ferme,


représentant l‟essentiel de ce frais d‟émission et peuvent atteindre 1,5% environ du nominal
émis pour une émission de taille moyenne.

 Les frais d‟émission : frais de publicité, d‟impression de titres, frais et commissions


de bourse et frais divers dépassent rarement 1%.

 Le coût de l’emprunt obligatoire

Le coût de l‟emprunt obligatoire pour l‟émetteur ne correspond pas au taux nominal mais en
est une résultante après la prise en compte des frais d‟émission, commissions et taxes et frais
de gestion de la dette. Le coût réel correspond au coût actuariel qui peut être déterminé avant
impôts. Il est dit alors brut ; ou après impôts il est dit alors net.

Le coût actuariel pour l‟emprunteur dans le cas de l‟emprunt obligatoire classique sans
remboursement anticipé (in-fine) est calculé comme suit 103:

= Encaissement net initial associé à l‟emprunt obligatoire

= Nominal émis

= Prime d‟émission (éventuelle)

= Frais d‟émission de l‟emprunt obligatoire


C = Coût actuariel de l‟emprunt ; c‟est le taux qui égalise le montant des
ressources encaissées à celui des décaissements annuels induits par cet emprunt
obligatoire.
103
BERK, PETER DE MARZO.J, (2011), Finance d’entreprise, op cité.

65
∑ ∑

Le coût actuariel net d'impôt, prend en considération les économies fiscales sur charges
d'intérêts, frais d'emprunts etc.….

∑ ∑

= Primes de remboursement éventuel

= Montant des intérêts associés a l'emprunt payé en


r = Taux nominal d'intérêt.
= Frais des services financiers de l'emprunt au cours de l'année t.
(Frais de service de coupons, des titres, des remboursements de titre)
Remboursements en principal (capital) effectués en t, dans le cadre du mode
d'amortissement choisi,
n = Durée de l'emprunt.
T = Taux d'imposition.

2.2.3. Le financement par crédit-bail

Les entreprises recourent à ce type de financement souvent comme complément du


financement bancaire et parfois comme une source alternative partielle. Ce financement de
plus en plus, connaît de, plus en plus, un développement important particulièrement au niveau
des entreprises en croissance et présentant une rentabilité satisfaisante104.

Il existe deux catégories de crédit-bail : le crédit-bail mobilier et immobilier :

2.2.3.1. Le crédit-bail immobilier

Il consiste pour une société de leasing à donner en location à une entreprise un bien
immobilier que ladite société de financement achète ou fait réaliser (CBI). Cette location est

104
TOPSACALIAN .P et ali.(2010)Introduction à la finance d'entreprise, 2e édition, Vuibert, 221P.

66
généralement assortie d'une option d'achat au profit du locataire qui peut devenir propriétaire
en exerçant cette option au plus tard au terme de la durée de contrat.

Le CBI est un financement qui est fondés sur les principes suivants105 :

 La société de crédit-bail s'approprie le bien immobilier par le bais d‟un contrat


d'acquisition ou de construction et le donne en location au preneur au moyen d‟un contrat de
location à des conditions prédéterminées moyennant versement d‟un loyer ;

 La société de crédit-bail offre une option d'achat au locataire, et s'engage à lui vendre
l'actif loué, s'il venait à exercer son option à la fin du contrat ou même dans le cas où s‟est
spécifié dans le contrat ;

 Au terme du contrat de crédit-bail, l‟entreprise peut exercer son option en achetant


l'actif et en inscrivant le bien immobilier à l‟actif du bilan par sa valeur résiduelle, en
renouvelant le contrat de location ou pas.

Ce moyen de financement offre divers avantages à l‟entreprise en lui permettant de106:

 Bénéficier d'un financement important et à 100% pour accéder à des actifs qui
nécessitent généralement d‟importants fonds et capitaux propres ;

 Garder la disponibilité des fonds propres et préserver la capacité d'endettement pour


d'autres investissements ;

 Bénéficier d'un traitement fiscal favorable et réaliser des économies d‟impôts


déductibilité des loyers et exonération des droits d‟enregistrement.

 Les sociétés de leasing sont autorisées à acquérir les actifs donnés en crédit-bail
immobilier en exonération de TVA auprès des promoteurs immobiliers producteurs fiscaux.
Cette exonération allégée le montant et le coût du financement pour l‟entreprise.

2.2.3.2. Le crédit-bail mobilier

Le crédit-bail mobilier est utilisé pour assurer le financement des investissements de


l‟entreprise en matériels, outillages et biens d‟équipement. C‟est un contrat de location de ce

105
KARTOBI.S, (2008), Les déterminants de la structure financière …op cité.
106
DAMODARAN .A, (2008), Finance d’entreprise, op cité.

67
genre d‟investissements acquis et loué auprès des sociétés de financement appelées
organismes de crédit-bail (OCB).

Son principe général consiste à ce que l'OCB demeure propriétaire de l'actif qu'il met à la
disposition du locataire utilisateur tout en donnant à l'utilisateur la possibilité de l'acquérir, à
l'issue du contrat, pour une valeur résiduelle préalablement déterminée appelée option de
rachat107. Ainsi, sur le plan strictement juridique Juridiquement, le contrat de crédit-bail est
une simple location assortie d'une promesse unilatérale de vente

Toute opération de crédit -bail met en relation ainsi3 acteurs :

- Tout d‟abord, l‟entreprise qui veut disposer de l'actif d'exploitation ;

- Ensuite le fournisseur vendeur de l'actif MOBE ;

- Enfin, l„établissement financier de crédit-bail (OCB).

Les modalités habituelles du contrat de crédit-bail sont assez standards et généralement


préétablies. La durée du contrat est souvent équivalents à la durée de vie fiscale du bien, les
loyers sont payés d'avance ou à terme échu selon les dispositions du contrat. De me, l'option
de rachat peut être exercée avant terme à des conditions spécifiques à l'année de sortie et les
taux sont fixés par les organismes de crédit – bail en fonction de leurs propres coûts de
refinancement et de la concurrence sur le marché.

Le crédit-bail offre plusieurs avantages intéressants pour l‟entreprise108 :

 Il permet un financement à 100% de l'investissement, sans autofinancement, alors que


l'emprunt bancaire s'accompagne généralement d'un autofinancement minimum partiel plus
ou moins important ;

 Il ne détériore pas l'équilibre financier au bilan puisque n'apparaissant qu'en


engagement hors bilan ;

 La déductibilité fiscale de la totalité des loyers de remboursement du leasing procure


un avantage fiscal déterminant ;

107
DAMODARAN .A, (2008), Finance d’entreprise, op cité.
108
IBN ABDELJALIL N,( 2007) , Evaluation et financement des investissements de l'entreprise, 2e édition, édition
consulting, Casablanca,

68
La flexibilité dans les décisions d'investissement est enfin un atout apprécié.

Tableau n° 2 : Tableau récapitulatif des modes de financement (inconvénients –


avantages)

Modes Avantages Inconvénients


 Il ne contraint pas l‟entreprise à des  Le risque lié au financement par apport
échéances fixes de remboursement. en capitaux propres est élevé puisque
 Il peut effectivement favoriser l‟action est un titre risqué pour les
l'investissement dans des projets peu actionnaires.
rentables.  Ses frais d‟émission sont plus élevés
 Il ne se traduit pas par l'apparition de que ceux des autres titres.
charges financières puisqu'il s'agit de  Il expose au risque de dilution du
ressources produites par l'entreprise elle- capital et donc du pouvoir lorsque les
même. souscripteurs sont de nombreux associés
Autofinancement

 La capacité d'endettement de ou actionnaires.


l'entreprise n'est pas diminuée, ce qui  Il ne lui associé aucune économie d‟IS
accroît la liberté d‟action des dirigeants (les distributions ne sont pas déductibles
et réduit le risque financier associé à du bénéfice imposable.
l‟endettement.
 Il permet à l‟entreprise de préserver
son autonomie et d‟accroître sa
solvabilité.
 Le versement de dividende n‟est pas
obligatoire, chose qui peut soulager
l‟entreprise en situation de difficultés
financières.

69
 Il ne se traduit pas par une hausse de  L'entrée au capital de nouveaux
l'endettement de l'entreprise puisque les actionnaires
Augmentation de capital par apports en

fonds sont amenés par les actionnaires.  Les distributions de dividendes aux
 Le financement par fonds propres ne actionnaires ne sont pas déductibles du
contraint pas l‟entreprise à des échéances bénéfice imposable au titre de l‟impôt sur
fixes de remboursement comme c‟est le les sociétés
numéraire

cas de l‟emprunt.  Le retour sur investissement attendu par


 Le financement par l‟augmentation de les actionnaires peut être supérieur au
préserve l‟indépendance financière et de taux d'intérêt d'un emprunt.
gestion de l‟entreprise puisqu‟il lui évite  La politique de versement de dividende
le coût d‟ingérence et de contrôle des par l'entreprise peut donc se traduire par
pourvoyeurs de fonds. un coût plus élevé que celui relatif au
recours à l'emprunt.

70
 Il évite à l‟entreprise la lourdeur de  Il s'agit d'une technique de financement
l‟augmentation du capital ou de d'un coût élevé surtout pour les petits
l‟émission de l‟emprunt. investissements et peut donc être à
 L‟entreprise utilisatrice du bien peut l‟origine de difficultés financières.
inclure dans ces charges déductibles, les  Les biens financés ne peuvent être
redevances versées à la société de crédit- donnés en garantie.
bail, ce qui procure une économie  L‟achat du bien immobilier auprès de la
d‟impôt. société du crédit-bail entraîne en
 En matière de DE, l‟acquisition principe, l‟exigibilité des droits
d‟immeubles ou de droits réels d‟enregistrements.
immobiliers par les preneurs figurant  Si l‟entreprise cède avec l‟accord de
Le crédit bail

dans les contrats au crédit-bail bailleur, à un tiers le contrat dont elle est
immobilier à usage exclusivement titulaire, le prix obtenu est considéré
professionnelle ont un traitement comme une plus-value imposable à l‟IS
particulier. En effet, les bases de droit au taux normal.
d‟enregistrement à retenir correspondent  Le locataire en rachetant le bien, même
à la valeur résiduelle des dits immeubles pour une valeur résiduelle faible, doit
ou droits réels telles qu‟elle résulte du l'amortir à l'issue du contrat sur la base de
contrat et non pas de leurs prix réels. cette valeur en fonction de la durée
 En matière de TVA, l‟entreprise peut résiduelle de vie du dit bien.
récupérer la TVA qui lui est facturée par
la société du crédit-bail sauf si le bien
loué fait partie des biens exclus du droit
à déduction.

71
 La préservation des fonds propres de  Il augmente le risque financier, et par
l‟entreprise puisqu‟il n‟ouvre pas l‟accès là, le risque de faillite de l‟entreprise qui
aux assemblées des actionnaires ni au l‟utilise. Une utilisation de manière non
conseil d‟administration. rationnelle peut transformer l‟effet de
 Le recours à l'emprunt n'entraîne levier en un effet de massue (levier
aucune modification de la répartition du négatif).
capital de l'entreprise entre les  Il peut soumettre l‟entreprise à
actionnaires. Cette option intéresse donc l‟ingérence des organismes prêteurs. En
particulièrement les PME familiales qui effet, les clauses d‟emprunt peuvent
ne souhaitent pas voir arriver de limiter considérablement la marge de
nouveaux actionnaires. manœuvre de l‟entreprise.
Emprunt

 A la différence du crédit-bail, le bien  Les théories économique, financière et


acquis par le biais d‟un emprunt devient comptable modernes associent à ce mode
propriété de la société. de financement des coûts d‟agences.
 L‟entreprise peut déduire ses frais
financiers sur emprunt avant impôt et
réalisera en conséquence une économie
d‟impôt sur les bénéfices.
 Le coût relatif à ce type de financement
est connu à l'avance et ne varie pas dans
le temps ce qui n'est pas le cas lorsque
l'entreprise procède à une augmentation
de capital.

2.3. Effets fiscaux des modalités de financement de l’entreprise

Le choix des modes de financement de l‟entreprise est déterminé par plusieurs facteurs
d‟ordre financier, fiscal …La variable fiscale joue souvent un rôle important selon le type de
financement et selon les besoins de l‟entreprise et sa stratégie de financement.

Ainsi, l‟impact fiscal des différentes sources de financement d‟origine interne ou externe est
très différencié et influe la structure et la politique de financement de l‟entreprise. En effet,
l‟impôt exerce des effets multiples et variés et détermine dans une certaine mesure les chois
financiers de l‟entreprise.
72
2.3.1. La fiscalité du financement de l’entreprise : fondement théorique

Dans le prolongement de la théorie de Modigliani et Miller sur la structure financière


optimale, plusieurs auteurs (De Angelo et Masulis (1980), Scholes et wolfson (1992) ont
intégré, l‟imposition sur les bénéfices dans leurs modèles de financement. Ainsi, nombreux
sont ceux qui ont apporté différentes contributions dans ce domaine portant notamment sur la
fiscalité et la décision d‟investissement, la fiscalité et la décision de financement, la fiscalité
des dividendes, etc. C‟est le cas surtout de SCHOLS et WOLFSON (1992) qui ont mis en
place un cadre conceptuel général intégrant la fiscalité dans les décisions d‟investissement et
de financement de l‟entreprise. .

2.3.1.1. L’approche fiscale du financement par endettement

Le théorème de Modigliani-Miller (1958) part de trois postulats essentiels 109:

- La neutralité des sources de financement de l‟entreprise et l‟indépendance des


décisions d‟investissement et de financement ;
- L‟inexistence d‟une structure optimale de financement des entreprises ;
- Les entreprises cherchent toujours à s‟autofinancer avant de faire appel aux différents
modes de financement externes.

La théorie financière justifie cette hiérarchisation des moyens de financement par des
différences de coûts de ces deux catégories de modes de financement. La justification fiscale
qui constitue l‟élément central de cette différenciation dans les couts respectifs provient des
discriminations fiscales existantes entre la taxation des dividendes et des gains en capital au
niveau de l‟actionnaire et de la substitution.de l‟économie d‟impôt résultant de la déductibilité
des charges financières de la base taxable de l‟entreprise par d‟autres économies d‟impôt non
liées à la dette.

La théorie de base de Modiggliani et Miller qui a constitué le référentiel fondamental qui a été
à l‟origine de plusieurs travaux théoriques et empiriques sur la question s‟appuie sur plusieurs
hypothèses de départ qui sont 110:

 Les différents marchés sont parfaits ;

109
MODIGLIANI F., MILLER, M., (1958), op cité.
110
DE ANGELO, H., MASULIS, R., (1980), Optimal capital structure under corporate and personal
taxation,Journal of Financial Economics 8 (1), pp. 3-29.

73
 Les investisseurs (personnes physiques) peuvent eux-mêmes s‟endetter comme les
firmes ;
 Il n‟existe pas de coûts de faillite ;
 Les investisseurs et les entreprises ont le choix entre deux types d‟actifs : dettes
sans risque- ou capitaux propres risqués ;
 Tous les investisseurs et les entreprises appartiennent à des classes de risque
homogènes ;
 Il n‟y a pas de croissance des actifs et tous les bénéfices sont distribués ;
 Il n‟y a pas d‟impôt.

Cette théorie de départ est fondée sur deux propositions de base 111:

 D‟une part, les deux auteurs affirment que le coût moyen du capital de toute entreprise
est indépendant de la structure de son capital et qu‟il est égal au taux de capitalisation
des bénéfices attendus d‟une firme appartenant à la même classe de risque ;
 D‟autre part , ils supposent que le taux de rendement espéré d‟une action est égal au
taux de capitalisation des bénéfices d‟une firme non endettée et de même classe de
risque, plus une prime du risque financier égale au produit du ratio

[ ]par le différentiel entre ce taux de capitalisation et le taux d‟intérêt


.

Modigliani et Miller (1963) complètent dans une seconde phase leur analyse par la prise en
compte de la fiscalité d‟entreprise. A partir de là leur 2eme hypothèse de base de leur modèle
initial est modifiée ainsi :

 L‟impôt sur les sociétés au taux est la seule forme de taxe existante ; il n‟existe
donc pas de taxe personnelle frappant les investisseurs. L‟endettement n‟est plus neutre en
procurant une économie d‟impôt résultant de la déductibilité fiscale des charges financières de
l‟emprunt.

Ainsi, « la valeur d‟une firme augmente proportionnellement à son endettement. La structure


optimale du capital est celle de l‟endettement maximal, hors prise en compte de
l‟accroissement du risque. Le gain de valeur dû à l‟endettement (leverage) se mesure par le
produit du taux d‟impôt sur les sociétés par la valeur marchande des dettes :
111
D’ANGELO, H., MASULIS, R., (1980), op cité.

74
Le taux de rendement net d‟impôt des capitaux propres augmente avec l‟endettement, mais
moins que dans le modèle précédent :

Avec :

- : est le taux des intérêts,


- : est le taux de capitalisation des bénéfices d‟une firme non endettée,
- D : est la valeur des dettes,
- CP : est la valeur des capitaux propres,
- t : est le taux d‟impôt sur les sociétés. »112.

Par rapport au modèle initial, les économies fiscales associées à l‟endettement deviennent peu
certaines et peu évidents .La faiblesse, voire l‟absence de tout bénéfice réduisent
considérablement l‟avantage fiscal de l‟endettement.

L‟incertitude fiscale et le peu de lisibilité dans c » domaines (modifications de calcul de la


base imposable, changement dans le taux de l‟impôt …) en relation avec l‟augmentation de
l‟endettement peut faire réduire la valeur des économies fiscales de l'entreprise.

Dans une troisième phase Miller (1977) a intégré l‟imposition personnelle suite à la
réalisation de revenus provenant des actions ou des obligations en développant le modèle de
départ en introduisant trois catégories d‟impôt113:

- L‟impôt sur les sociétés ( ),

- Une taxe personnelle applicable aux revenus des actions ( ) et

- Une taxe personnelle frappant les revenus des obligations ( ).

Ainsi d‟après Miller, l‟expression du gain de l‟endettement s‟écrit comme suit 114:

[ ]

112
DEANGELO, H., DEANGELO, L., STULZ, R., (2010), Seasoned equity offerings, market timing, and the
corporate lifecycle, Journal of Financial Economics 95, pp. 275-295.
113
MILLER. M (1977), op cité.
114
MODIGLIANI et MILLER (1958), op cité.

75
Avec :

 Est le taux d‟impôt sur les sociétés,


 Est le taux d‟imposition personnelle applicable aux revenus des actions,
 Est le taux d‟imposition personnelle frappant les revenus des obligations,
 D est la valeur des dettes.

Trois situations peuvent se présenter 115:

1ere situation : Lorsque tous les taux d‟imposition sont nuls, alors ; c‟est la conclusion
du modèle de Modigliani et Miller (1958 ;

2eme situation : Lorsque les taux d‟imposition des revenus des actions et des obligations sont
égaux, alors [ ]conformément au modèle de Modigliani et Miller (1963) :

3eme situation : Lorsque l‟imposition des obligataires est supérieure à celle des actionnaires,
l‟avantage que tirent les actionnaires de la déductibilité des charges financières est réduit,
annulé, voire dépassé par l‟accroissement des intérêts versés aux obligataires.

L‟équilibre du marché impose l‟égalité à la condition que les


barèmes de progressivité des taux de fiscalité personnelle le permettent. L‟avantage de la
dette au niveau de la firme disparaît complètement par l‟effet conjoint d‟une sur taxation des
revenus d‟obligations au niveau personnel, et des ajustements d‟offre de titres de la part des
firmes. Ainsi, tout en généralisant son modèle initial, Miller conclut à la neutralité de la
structure du capital sur la valeur de l‟entreprise.

De Angelo et Masulis (1980) ont affiné cette analyse en supposant que les économies fiscales
entraînées par l‟investissement (déductibilité des dotations aux amortissements) et celles qui
résultent de la déductibilité des frais financiers sont substituables plutôt que complémentaires.

Ils défendant cette hypothèse par le fait que les économies d‟impôt non liée à la dette (égales
la somme de la dépréciation et les crédits d‟impôt à l‟investissement) constituent des
substituts pour la déduction des intérêts associés à la dette.

Ainsi, « Les variations dans les économies d‟impôt non liées à la dette (non debt-tax shields)
pour les firmes qui ne sont pas en situation de tax exhaustion116, ont un effet limité sur la

115
COBBAUD. R, (1994), « Théorie financière », Edition Economica.

76
politique des dettes. Mais, pour les firmes qui sont relativement probables d‟être en situation
de tax - exhaustion, le niveau de tax shields117 affecte significativement le taux d‟impôt
marginal et il a un effet significatif sur les décisions financières »118.

Dans ce cadre, lorsque les intérêts annuels sont très supérieurs au bénéfice d‟exploitation,
l‟avantage fiscal annuel est beaucoup plus faible et il peut même disparaître. C‟est le cas où le
taux d‟endettement est élevé ou la rentabilité d‟exploitation des actifs est faible. A un taux
d‟endettement égal, l‟avantage fiscal n‟est pas le même pour toutes les entreprises. Il dépend
de la présence ou de l‟absence de bénéfice imposable.

Certaines entreprises peuvent n‟avoir aucun avantage fiscal provoqué par l‟endettement ou un
avantage fiscal réduit. Il en est ainsi pour des entreprises :

 Qui ne réalisent pas de bénéfice d‟exploitation ou qui réalisent des bénéfices


d‟exploitation insuffisants ;
 Dont le bénéfice d‟exploitation fluctue très fortement ;
 Qui ont additionné des pertes reportables fiscalement très importantes ;
 Qui appliquent les différentes dispositions fiscales pour ne pas payer d‟impôt sur les
sociétés telles que les amortissements accélérés, les implantations dans certaines
régions favorisées.

En revanche, pour les firmes qui génèrent un bénéfice important et stable, qui n‟ont pas de
pertes anciennes accumulées et reportées et qui ne peuvent utiliser aucune disposition fiscale
particulière pour échapper à l‟impôt sur les sociétés, l‟endettement procure un avantage fiscal
complet.

2.3.1.2. Les implications fiscales de l’autofinancement

L‟autofinancement est composé de deux éléments :

- Bénéfices mis en réserve : constitue une augmentation interne des fonds propres de
l‟entreprise et il est pris en compte à travers le coût des fonds propres. Les bénéfices nets de

116
Une firme est considérée en situation de tax-exhaustion lorsqu’elle a profité de toutes les mesures fiscales
lui procurant des économies d’impôt non liées à la dette déjà déduites du résultat opérationnel (Graham
(1995).
117
tax shield : est la réduction de l'impôt sur le revenu qui résulte de la prise d'une déduction admissible du
revenu imposable.
118
DEANGELO, H., MASULIS, R W., (1980), op cité.

77
l‟entreprise mis en réserve ont l‟avantage de ne pas aggraver la charge financière de celle-ci.
Mais cet avantage financier se traduit sur le plan fiscal par une absence de charge susceptible
d‟être déduite du bénéfice imposable. Ainsi, l‟autofinancement n‟apporte aucun allégement
fiscal pour l‟entreprise. Cependant, le non versement des dividendes permet d‟échapper à
l‟impôt de distribution

- Dotations aux amortissements : elles font partie des flux de fonds générés par l‟exploitation
et bénéficient de la déductibilité en tant que charges et par conséquent génèrent une économie
d‟impôts.

La prise en compte de l‟imposition personnelle des investisseurs entraîne un classement des


différents modes de financement. En effet, les bénéfices distribués et ceux non distribués ainsi
que les intérêts sont soumis à des impositions différentes qui peuvent engendrer des
distorsions dans le choix que fait une entreprise entre une émission de nouvelles actions,
l‟autofinancement et l‟endettement.

L‟imposition de ces différentes sources de financement est étroitement liée à celle des revenus
du capital119.

En effet, si on se place du point de vue de l‟épargnant - bailleur de fonds-, la détention d‟une


obligation lui rapporte des intérêts qui sont soumis à l‟impôt sur le revenu, la détention d‟une
action lui rapporte des dividendes quand les bénéfices sont distribués, et des gains en capital
quand les bénéfices ne sont pas distribués.

Les bénéfices distribués supportent une double imposition (l‟impôt sur les sociétés au niveau
de la firme et l‟impôt sur le revenu au niveau de l‟actionnaire) et par conséquent, leur taux
d‟imposition est supérieur au taux marginal de l‟impôt sur le revenu applicable aux intérêts
perçus. Les bénéfices non distribués supportent, outre l‟impôt sur les sociétés, l‟impôt sur le
revenu applicable aux gains en capital en actions. Néanmoins, du fait qu‟ils ne sont imposés
qu‟au moment de leur réalisation (lors de la cession des actions), ils sont moins imposés que
les dividendes. Pour l‟entreprise, les versements d‟intérêts sont intégralement déductibles de
l‟assiette de l‟impôt sur les sociétés.

119
Jonathan BERK-Peter DeMARTZO, (2011), « Finance d’entreprise », Nouveaux Horizons 2e édition, (15.4) pp
: 562-563.

78
Le financement des investissements par endettement est donc favorisé par rapport au
financement par fonds propres, et l‟autofinancement est plus profitable par rapport à
l‟émission de nouvelles actions120.

 Les implications fiscales de l’émission de nouvelles actions

La charge fiscale générée par une augmentation de capital en numéraires est considérée
négligeable dans la mesure où le droit à payer est fixe et peu élevé et la rémunération du
capital ainsi apporté ne représente pas pour l‟entreprise une charge financière déductible de
son bénéfice imposable.

Théoriquement, Devreux et Schiantarelli (1989) expliquent ce désavantage fiscal de


l‟émission de nouvelles actions par rapport aux rétentions dans un système classique
d‟imposition par la relation entre le taux d‟imposition personnelle des dividendes (m) et celui
du gain en capital (z).

Pour eux, dans le cas général ou[ ], l‟émission de nouvelles actions est plus coûteuse.
Dans un système d‟imputation, l‟émission de nouvelles actions est la source de financement la

moins coûteuse pour les firmes qui paient la totalité de l‟impôt si [ ]

Avec est le taux d‟imputation.

Cette condition est satisfaite si [ ] et pour les autres investisseurs avec un taux
marginal d‟imposition des dividendes faible121.

De ce fait, « dans le cas de financement par l’émission de nouvelles actions ou des bénéfices
retenus, le taux marginal d’imposition et le taux moyen sont proches. Dans le cas de
financement par les dettes le taux marginal est négatif alors que le taux moyen est positif.
Pour un investissement marginal, la firme déduit, en plus des dépréciations fiscales, les
intérêts au taux nominal suite au financement par les dettes »122.

 Les implications fiscales du crédit-bail

Juridiquement le crédit- bail apparait très différents de l‟emprunt alors que sur le plan
financier, il s‟en rapproche beaucoup. D‟ailleurs, les analystes financiers les réintroduisent les
120
Aswath DAMODARA, (2008), « Finance d’entreprise », op cité.
121
Devereux et Schiantarelli (1989), op cité.
122
Devereux et Schiantarelli (1989), op cité.

79
engagements de ce type de financement dans le bilan financier pour avoir une image plus
réaliste de la structure financière de l‟entreprise.

Fiscalement, les loyers versés sont totalement déductibles du bénéfice imposable de


l‟entreprise qui de ce fait bénéficie de l‟économie d‟impôt due à la dotation aux
amortissements.

A partir de là, la littérature a utilisé la méthode de l‟emprunt équivalent pour évaluer le coût
de financement par crédit-bail. Cette méthode permet de calculer un taux actuariel après
impôt directement comparable à celui d‟un emprunt.

L‟équation de l‟emprunt équivalent est la suivante 123:

∑ Avec :

 est le loyer après impôt,


 est la valeur de rachat du contrat à l‟année n,
 est la valeur de l‟investissement financé par le contrat de crédit-bail,
 C’est le coût actuariel du crédit-bail

La plupart des études théoriques ont essayé de confirmer plusieurs affirmations :

- L‟évidence de l‟incitation fiscale du leasing en raison de la déductibilité des redevances


versées par l‟entreprise ;

- Les entreprises qui sont soumises à des taux d‟impôt marginaux faibles recourent plus au
leasing que les firmes avec des taux d‟impôt marginaux élevés par ce que le leasing permet le
transfert de l‟économie d‟impôt à partir des entreprises qui ne peuvent pas profiter de la
déduction de l‟impôt associée (société preneuse) aux entreprises qui peuvent en profiter
(bailleurs).

Ainsi GRAHAM et al (1998) ont confirmé l‟hypothèse stipulant, que toute chose égale, les
firmes qui sont soumises à un faible taux d‟impôt procèdent au leasing plus que les firmes qui
sont soumises à taux d‟impôt élevé. En utilisant la mesure du taux d‟impôt marginal avant la

123
Cavalier A., (1994), « Evaluation et finance des entreprises : application à l’activité de capital risque » Edition
LGDJ.

80
déduction des intérêts, ils ont montré que le taux marginal d‟impôt est positivement lié à
l‟usage de la dette et il est négativement lié à l‟usage du leasing opérationnel.

2.3.2. L’impact fiscal du financement interne

2.3.2.1. Les effets fiscaux de l’autofinancement

L‟impact fiscal du recours au financement par fonds propres dépend principalement de leur nature. En
effet, il existe deux grandes catégories de ce mode de financement dont les conséquences en matière
d‟impôt sont très différenciées124.

- L‟autofinancement courant ou de maintien représenté par les dotations aux


amortissements annuels, qui permet de compenser globalement la dépréciation des actifs
immobilisés. Cette charge non décaissable se trouve exonérée d‟impôt et peut être réinvestie
dans l‟entreprise en toute franchise fiscale ;

- L‟autofinancement de croissance formé des bénéfices nets d‟impôt réinvestis dans l‟entreprise. Il
est composé des résultats taxés au taux normal de l‟IS (30%).

Il faut souligner que certaines provisions ne constituent pas véritablement des charges économiques,
mais peuvent s‟assimiler à des avantages fiscaux ayant pour but de réduire l‟IS à payer et dégage, par
conséquent, une somme disponible pour l‟autofinancement. En matière fiscale dans ce domaine
également, les effets fiscaux des fonds propres sont liés au régime d‟imposition des valeurs
mobilières : la fiscalité des obligations étant différente de celle des actions.

Pour la société, les revenus des obligations constituent des charges financières et sont
déductibles des bénéfices sociaux alors que les dividendes versés aux actionnaires ne peuvent
être retranchés des bénéfices imposables125.

En ce qui concerne la fiscalité de l‟épargne en valeurs mobilières et assimilées, le régime


fiscal repose sur la qualité du contribuable (personne physique ou morale), sur la distinction
entre l‟imposition des profits et plus-values et l‟imposition des revenus et sur le lieu de
résidence du redevable (personne résidente ou personne non résident

2.3.2.1.1. Les amortissements et provisions

124
BERK.Jet DE MATRZO.P. (2010) , op cité.
125
VERNIMAN .P, op cité

81
L‟amortissement constate la dépréciation de la valeur d‟un bien immobilisé dont l‟objectif d‟assurer
son renouvellement et faire face à son usure. Généralement, les amortissements comptabilisés sont
souvent supérieurs au montant de la dépréciation, en raison, des durées d‟amortissement qui sont
toujours plus courtes que les durées d‟utilisations réelles desdites actifs.

Au niveau fiscal l‟entreprise bénéficie d‟un certains nombres d‟avantages pour la pratique de
l‟autofinancement en raison de la déductibilité des dotations aux amortissements. Cette charge permet
une économie d‟impôt.

Pour que l‟entreprise bénéficie de cet avantage fiscal important, elle doit respecter les dispositions
légales édictées par le CGI 126:

 Les biens amortis soient inscrits dans l‟actif immobilisé ;


 Leur amortissement soit régulièrement constaté en comptabilité.
 Les immobilisations en non-valeur doivent être amorties à taux constant, sur cinq (5) ans à
partir du premier exercice de leur constatation en comptabilité.
 Les taux d‟amortissement ne doivent pas excéder les taux déterminés parc la loi et les usages.

L‟entreprise peut choisir entre les deux régimes d‟amortissement : le régime linéaire à taux constants
ou le régime dégressif

Globalement, sur le total du plan d‟amortissement, le gain fiscal est nul, puisque le total des
amortissements dégressifs est égal au total des amortissements linéaires. Cependant, le gain en
trésorerie, donc en financement, est important, car le paiement de l‟impôt est décalé dans le temps.

Par ailleurs, cet avantage ne donne son plein effet qu‟en période largement bénéficiaire. De plus, les
entreprises dont les résultats sont faibles, peuvent hésiter à comptabiliser des amortissements
dégressifs importants qui risquent de les faire passer en déficit127.

L‟avantage de trésorerie dont bénéficie l‟entreprise correspond globalement, quel que soit le mode
d‟amortissement retenu, à la valeur d‟origine multipliée par le taux de l‟impôt.

2.3.2.1.2. Les provisions

Une provision est constituée soit pour faire face à une dépréciation d‟un élément d‟actif, soit à
des risques ou à des charges probables.

126
E. COHEN. (1991)Gestion financière de l'entreprise et …op cité.
127
VAN LOYE G., (2013), « La structure financière de l’entreprise : Conflits d’intérêt, impacts de gestion »
Edition PME.

82
La constitution de provisions est nécessaire et important en comptabilité et dans la gestion
quotidienne de l‟entreprise pour respecter le principe de prudence et faire face au risque, mais
son appréciation demeure est subjective pour une bonne part ce qui pourrait conduire à la
fraude ou à l‟évasion fiscale. Ainsi, le fisc impose des règles précises pour leur admission en
déduction fiscale représentant ainsi une économie d‟impôt essentielle128.

Les provisions ne sont déductibles pour la détermination du résultat fiscal que lorsqu‟elles
répondent aux cinq conditions suivantes 129:

Conditions Commentaires

La perte ou la charge doit être elle- Ceci exclu du droit à la déduction toutes les
même déductible provisions de charges non déductibles :
provision pour IS et provision pour pénalités

La perte ou la charge doit être Les recours à la statistique peuvent être


nettement précisée. admis s‟il permet une approximation
suffisante mais la pratique d‟un pourcentage
forfaitaire ou d‟une estimation globale et
refusée

La perte ou la charge doit être les provisions constatées pour des risques
probable et non pas seulement simplement éventuelles et sans engagement
éventuelle. précis avant la clôture de l‟exercice ne sont
pas déductibles.

la perte ou la charge doit avoir son l‟événement qui motive la provision doit
origine dans l’exercice avoir eu lieu avant la clôture de l‟exercice,
c‟est en quelque sorte une condition liée au
principe de l‟indépendance des exercices.

128
J.P. Jobard et P.R AMIMBOURG (1994). Op cité.
129
BELLALAH M., (2003), «Finance moderne d’entreprise», 2ème édition, Economica.

83
Les provisions doivent être l‟enregistrement comptable est une condition
comptabilisées et reportées sur le de forme pour toutes les charges calculées
tableau des provisions à joindre à la qui ne reposent pas sur des pièces
déclaration annuelle de l’IS justificatives.

Sur un autre plan, il existe également trois catégories de provisions qui résultent de
l‟application de la loi fiscale marocaine :

 La provision pour la construction de logements au personnel : constituée dans la


limite

de 3%du bénéfice fiscal avant impôt en vue d‟alimenter un fonds destiné à l‟acquisition ou la
construction par l‟employeur de logements affectés aux salariés de l‟entreprise à titre
d‟habitation principale, où encore à l‟octroi auxdits salariés de prêts en vue de la construction
ou l‟acquisition des logements.

Ces provisions doivent être affectées en priorité et à concurrence de 50% au moins de leur
montant aux logements économiques.

Les provisions constituées doivent être utilisées conformément à leur objet avant l‟expiration
de la troisième année suivant celle de leur constitution ou celle du remboursement des
prêts130.

 La provision pour investissement : constituée dans la limite de 20% du bénéfice fiscal


avant impôt en vue de réaliser des investissements en biens d‟équipement, matériels et La
provision pour outillages, et ce, dans la limite de 30% dudit investissement, à l‟exclusion des
terrains, des constructions autres qu‟à usage professionnel et des véhicules de tourisme.
 Il est possible pour les entreprises minières de constituer une provision pour
reconstitution de gisements (P.R.G.) à concurrence de 50% du bénéfice fiscal avant impôt,
dans la limite de 30% du montant de leur chiffre d‟affaires.
 Cette provision est utilisée à concurrence de 20% de son montant pour l‟alimentation
d‟un fonds social destinée à indemniser les salariés en cas de licenciement où de fermeture de
la mine et de 80% pour la reconstitution de gisements. Les sommes imputées au fonds social
doivent être employées à la souscription de bons de trésor à 12 mois dans un délai de 10 mois

130
BELLALAH M., (2003), «Finance moderne d’entreprise», 2ème édition, Economica .

84
suivant la date de clôture de l‟exercice au titre duquel ces sommes ont été affectées audit
fonds131.

Toutes ces provisions sont déductibles du résultat fiscal, et donc non soumis à l‟impôt sur les
bénéfices. Ce qui se traduit par des économies d‟impôts plus ou moins importantes.

2.3.2.2. Fiscalité des titres de propriété et de participation

Le taux d‟imposition des dividendes que procurent les actions et les parts sociales est imposé
au taux de 15% selon l‟article 13 du code général des impôts..

Le régime de paiement est celui de la retenue à la source dans la mesure où le prélèvement


doit est effectué par l‟établissement payeur. Ces produits sont compris dans les produits
d‟exploitation de la société bénéficiaire des dividendes, et bénéficient d‟un abattement de
100% lorsqu‟il s‟agit de participation détenues dans le capital social d‟une autre entreprise
soumise à l‟IS132.

Ainsi, et concernant, les produits de participation distribués par des sociétés passibles de l‟IS,
même si elles en sont exonérées, les produits en question ouvrent droit, au niveau de la société
bénéficiaire, à un abattement sur le montant de ces produits de 100%. Cet avantage fiscal vise
à éviter la double imposition des dividendes distribués.

De même, les dividendes distribués par des sociétés relevant de l‟IS à condition que la société
bénéficiaire, ayant son siège social au Maroc, fournisse à la société distributrice leur numéro
d‟article d‟impression à l‟IS, sont exonérés de cette retenue à la source au titre de l‟impôt sur
les sociétés133.

Ces produits échappent donc à la fois à la retenue à la source et à l‟IS au niveau de la société
bénéficiaire desdits produits.

En revanche, les titres de placement (obligations et autres titres de créances) sont assujetties à
une taxe au taux de 20% selon les dispositions de l‟article 14 du code général des impôts, aux
personnes physiques déclinant, lors de l‟encaissement, leur raison sociale et l‟adresse de leur
siège social, ainsi que le numéro du registre de commerce et d‟imposition à l‟impôt sur les
sociétés. Les revenus de placement à revenu fixe peuvent être soumis au taux de 30%si les
131
NMILI M. (2014), « Pour une fiscalité juste », Editions Oscar.
132
Code Général des Impôts, 2016.
133
Code Général des impôts, op cité.

85
créanciers ne souhaitent pas décliner leur identité fiscale, la taxe est dans ce cas libératoire de
l‟impôt sur le revenu.

Ces produits échappent donc à la fois à la retenue à la source et à l‟IS au niveau de la société
bénéficiaire desdits produits.

Le traitement fiscal des revenus de valeurs mobilières versés aux personnes physiques non
résidentes, peut être résumé comme suit :

o Pour les dividendes et revenus assimilés : Retenue à la source de 10%


o Pour les intérêts et revenus assimilés : Retenue à la source de 10% sauf exemption
prévue au profit des intérêts afférents aux dépôts en devises.

Au niveau de l’Imposition des profits et concernant les personnes physiques résidentes :

Le profit taxable (profit net de cession) qui est calculé par la différence entre le prix de
cession diminué le cas échéant, des frais supportés à l‟occasion de cette cession et le prix
d‟acquisition augmente le cas échéant des frais supportés à l‟occasion de cette acquisition est
soumis aux taux suivants :

- 10% pour les profits nets résultant des cessions d‟actions et autres titres de capital ainsi
que d‟actions ou parts d‟OPCVM « actions » dont l‟actif est investi en permanence à hauteur
de 60% d‟actions et autres titres de capital

- 20% pour les profits nets résultant des cessions des obligations et autres titres de
créances ainsi que d‟actions ou parts d‟OPCVM « obligations » dont l‟actif est investi en
permanence à hauteur de 90% d‟obligations et titres de créances134.

- 15% pour les profits nets résultant des cessions des actions ou parts d‟OPCVM qui ne
relèvent pas de l‟une des catégories d‟OPCVM ci-dessus à savoir OPCVM « actions et
obligations »135.

Pour les PPNR, la loi ne prévoit pas actuellement l‟imposition des profits qu‟elles pourraient
réaliser au Maroc sur la cession des valeurs mobilières et autres titres de capital et de
créances.

134
NMILI.M (2014) op cité.
135
NMILI M. (2014), op cité.

86
2.3.2.3. Augmentation du capital et son impact fiscal

L‟augmentation du capital représente une option intéressante pour une entreprise afin
d‟améliorer sa situation et sa structure financières vis-à-vis de tiers : clients, fournisseurs,
banques …) Cette opération peut également constituer ou une obligation édictée par les lois
régissant les SA136et les SARL137 lorsque les pertes cumulées absorbent 75% du capital social
dans mesure où faute de recapitalisation, cette situation peut entraîner la dissolution anticipée
de la société.

Toute augmentation de capital engendre évidemment un coût fiscal lié à l‟enregistrement des
actes constatant la modification du capital chez la société dont les taux sont les suivants :

L‟augmentation de capital en numéraire est le moyen auquel les entreprises ont le plus
fréquemment recours. Ce procédé ne constitue cependant une panacée puisque sa mise en
œuvre comporte trois inconvénients majeurs : en premier lieu, il entraine des frais d‟émissions
élevées, en second lieu, il peut affaiblir une majorité à travers le phénomène de dilution et
enfin, il ne lui est associé aucune économie d‟impôt, puisque l‟entreprise se trouve contrainte
de payer les droits d‟enregistrement de1%.

Le régime fiscal applicable aux apports en nature varie selon le type d‟apport. Le montant des
droits d‟enregistrement exigible est commandé par la distinction entre les apports purs et
simples, rétribués par des droits sociaux soumis à l‟aléa des affaires, et les apports à titre
onéreux, rémunérés par un équivalent ferme et actuel – espèces, prise en charge du passif.

Les taux sont les suivants :

Pour les apports à titre onéreux :

- 6% pour les immeubles, et le fond commercial.


- 3% pour les terrains à bâtir, et les titres de participation.
- 1,5% pour les créances clients, et les marchandises neuves.

Pour les apports mixtes, le droit applicable est envisagé en deux phases :

136
La loi 17-95 sur la SA.
137
La loi 5-96 sur la SARL.

87
- D‟abord, il faut procéder à l‟application du tarif proportionnel de 1% sur la valeur des
biens apportés à titre pur et simple, déduction faite de la valeur de la dette
correspondante ;
- Ensuite, le reliquat correspondant à la valeur du passif est soumis aux droits
d‟enregistrement.

Les actes constitutifs supportent, en principe, les droits de timbre à raison de 22 Dh par feuille
pour chaque document établi. Le montant global des droits de timbre dépendra du nombre
d‟exemplaires de chaque document.

Sur un autre plan, afin d‟encourager ces augmentations de capital des mesures fiscales
incitatives ont été introduites dans la loi fiscale. :

- Afin d‟encourager le marché boursier138 l‟article 8 de la loi de finances pour l‟année


2001 a institué une réduction temporaire de l‟IS au profit des sociétés qui introduisent leurs
titre en bourse par ouverture de leur capital et / ou par la cession d‟actions existantes ou par
augmentation de capital d‟au moins 20%. Ces titres doivent être diffusés dans le public
concomitamment à l‟introduction en bourse des dites sociétés.

Le taux de la réduction est fixé comme suit :

- 25% pour les sociétés qui introduisent leurs titres en bourse par ouverture de leur
capital par la cession d‟actions existantes ;

- 50% pour les sociétés qui introduisent leurs titres en bourse avec une augmentation
d‟au moins 20% de leur capital.

Cet avantage est prévu en faveur des sociétés qui s‟introduisent en bourse entre le 1 er janvier
2001 et le 31 décembre 2003 ;

- La diminution des droits d‟enregistrement par l‟instauration d‟un droit fixe de 1.000
dirhams au lieu du droit proportionnel de 1% du montant de l‟augmentation ;

- Les sociétés passibles de l‟impôt sur les sociétés, qui réalisent un bénéfice ou
enregistrent un déficit, bénéficient d‟une réduction de l‟IS ou de la C.M. égale à 20% du
montant de l‟augmentation du capital social réalisée entre le 1er janvier 2013 et le 31 2013,

138

88
par les entreprises dont le C.A. réalisé au titre de chacun des quatre derniers exercices est
inférieur ou égal à 50 millions de dirhams.

Cette réduction a été instituée pour les entreprises qui augmentent leur capital entre le 1er
janvier 1995 et le 31 décembre 1995. Cette réduction a ensuite été réintroduite pour les
augmentations de capital effectuées entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2006 (L.F
2005), avant d‟être prorogée successivement pour les années 2009 et 2010 (LF.2009), 2011 et
2012 (L.F 2011) et 2013 (LF 2013) et 2014 (L.F. 2014).

En outre, la constitution de réserves bénéficie de l‟exonération au titre de l‟impôt de


distribution, ce qui permet à l‟entreprise de bénéficier de l‟opération d‟augmentation du
capital sans payer d‟impôt. Ces réserves bénéficiant de l‟exonération, peuvent être classées en
trois catégories 139:

- Les réserves légales qui doivent être constituées à hauteur de 5% du bénéfice net de
l'exercice, diminué le cas échéant, des pertes antérieures. Le prélèvement du montant de la
réserve légale cesse d'être obligatoire lorsqu'il excède le dixième du capital social de la société
anonyme.

- Les réserves statutaires rendues obligatoires par les statuts de la société, ne peuvent ni
être distribuées sous forme de dividendes, ni servir à l'amortissement ou au rachat du capital,
sauf pour la partie qui dépasse le minimum prévu par les statuts de l'entreprise. Toutefois les
réserves statutaires peuvent être affectées à l'apurement des déficits ou a une augmentation de
capital.

- Les réserves facultatives, constituées avant toute distribution du bénéfice par la décision
de l'assemblée générale ordinaire, servent, entre autres, à assurer une certaine constance au
niveau de la distribution des bénéfices. Lorsqu'elles sont mises en distribution, les réserves
facultatives ne bénéficient plus de l'exonération au titre de l'impôt de distribution.

En général, les incorporations de réserves sont acceptées favorablement par les actionnaires.
Ceci facilite les augmentations ultérieures de capital en numéraire. Incidence de la fiscalité
sur la structure financière de l‟entreprise marocaine cotée en bourse.

139
Note circulaire N° 709 relative aux dispositions fiscales de la loi de Finances 2001 P69.

89
2.3.3. Capitaux d’emprunt et fiscalité

Dans la plupart des entreprises, le recours à l‟emprunt n‟est que la conséquence directe d‟une
insuffisance de l‟autofinancement dégagé par l‟entreprise et les apports en capital apportés
des associés Ils peuvent constituer parfois des sources de financement dominantes pour
certaines entreprises.

Partout les charges financières des emprunts en termes d‟intérêts et de remboursement du


principal sont déductibles des bénéfices imposables d‟une entreprise donnée. A partir de là
beaucoup conclut souvent que la fiscalité favorise plus l‟emprunt et incite à l‟endettement.
Certains auteurs ont même allé plus loin en affirmant que la fiscalité engendre une
discrimination entre les entreprises suivant l‟importance de leur endettement140 .

Cette déductibilité est néanmoins soumise à sous une double condition :

- En premier lieu, d les charges financières doivent avoir été supportées dans l‟intérêt de
l‟entreprise ;
- En deuxième lieu, les sommes versées par l‟entreprise en exécution d‟un contrat
d‟emprunt doivent avoir le caractère d‟intérêt et se rattacher aux résultats de l‟exercice
duquel on prétend les déduire.

La législation comptable et fiscale marocaine considère les intérêts versés comme une charge
déductible du résultat imposable aussi bien auprès des bailleurs de fonds externe à l‟entreprise
qu‟aux bailleurs internes à l‟entreprise141.

2.3.3.1. L’endettement externe

Les prêts des établissements de crédit et les emprunts obligataires représentent la source de
financement des entreprises la plus importante parmi les sources de financement externes.

Les emprunts participent concurremment avec les capitaux propres à la couverture des
besoins de financement durables de l‟entreprise. Les conséquences fiscales pour l‟entreprise
emprunteuse sont différentes selon que l‟emprunt est effectué auprès des actionnaires ou
réalisé auprès d‟une entité indépendante

140
DAUTRESME (D) : Economie et marchés de capitaux. CFPB 1985 p345.
141
DUBOIS (M) : Les déterminants du niveau d’endettement des entreprises ; les théories à l’épreuve des faits –
Economie et sociétés 1987, 193P.

90
Les intérêts versés par l‟entreprise sont déductibles du résultat imposable. Il en est de même
des différentes commissions versées en rémunération des emprunts contacté aussi bien auprès
des banques que du marché financier ou du public142.

A l‟occasion d‟une émission obligataire ou du recours à un financement bancaire, l‟entreprise


supporte deux catégories principales des charges : d‟une part, les intérêts proprement dits, qui
sont compris dans les charges déductibles dans la mesure où ils sont courus ou échus à la fin
de l‟exercice. Et d‟autre part, les frais accessoires (frais de publicité, d‟émission,
d‟assurance…), peuvent être soit immédiatement compris dans les charges déductibles de
l‟exercice au cours duquel ils sont engagés ou soit être amortis sur cinq ans.

Au Maroc le CGI précise dans son article 10 aliéna II que sont déductibles les charges
financières constituées par143 :

A- les charges d‟intérêts

Ces charges comprennent :

1°- les intérêts constatés ou facturés par des tiers ou par des organismes agréés en
rémunération d‟opérations de crédit ou d‟emprunt ;

2°- les intérêts constatés ou facturés relatifs aux sommes avancées par les associés à la
société pour les besoins de l‟exploitation, à condition que le capital social soit entièrement
libéré.

Toutefois, le montant total des sommes portant intérêts déductibles ne peut excéder le
montant du capital social et le taux des intérêts déductibles ne peut être supérieur à un taux
fixé annuellement, par arrêté du Ministre chargé des finances, en fonction du taux d‟intérêt
moyen des bons du Trésor à six (6) mois de l‟année précédente ;

3°- les intérêts des bons de caisse sous réserve des trois conditions suivantes :

- Les fonds empruntés sont utilisés pour les besoins de l‟exploitation ;

- Un établissement bancaire reçoit le montant de l‟émission desdits bons et assure le


paiement des intérêts y afférents ;

142
KASBAOUI M. (2003), op cité.
143
Code Général des Impôts 2016.

91
- La société joint à la déclaration prévue à l‟article 153 ci-dessous la liste des bénéficiaires
de ces intérêts, avec l‟indication de leurs noms et adresses, le numéro de leur carte d‟identité
nationale ou, s‟il s‟agit de sociétés, celui de leur identification à l‟impôt sur les sociétés, la
date des paiements et le montant des sommes versées à chacun des bénéficiaires.

L‟intérêt pour une entreprise du recours à l‟endettement externe réside donc dans la possibilité
de déduire du bénéfice imposable la rémunération versée aux prêteurs. Ce qui se traduit par
une économie d‟impôts sur les bénéfices. Cet avantage fiscal important est égal au montant
des intérêts multiplié par le taux de l‟IS qui est égal au Maroc de 30%. De ce fait, le cout réel
des emprunts est plus faible que le cout nominal grâce à l‟avantage de déduction fiscale des
intérêts des emprunts

2.3.3.2. Fiscalité des comptes courants d’associés

Il est fréquent dans la pratique que des associés voulant financer l‟activité de leur société,
effectuent des avances à celle-ci sous forme de prêts en raison des avantages de ce mode de
financement : rapidité, commodité, simplicité …

En principe, les intérêts servis par l‟entreprise à ses associés en contrepartie des avances
consentis à leur propre entreprise sont totalement déductible du bénéfice fiscal de l‟entreprise.
Par conséquent, l‟entreprise réalise une économie d‟impôt puisque ces charges entrainent une
diminution du bénéfice imposable.

Au Maroc Le principe de déductibilité des intérêts servis par la société à ses associés en
rémunération des sommes prêtées (ou laissées en compte courant) est établi par l‟article 7-
10°, b de la loi n° 24 – 86 relative à l‟IS et t l‟article 15 9°, b de la loi 17 – 89 instituant
l‟IR144.

Afin d‟éviter tout abus qui pourrait fragiliser la structure et la santé financière des entreprises,
par le recours excessif à ce mode de financement tout en alourdissant de manière exagérée les
charges de l‟entreprise, la loi a institué des règles limitant la déductibilité des intérêts générés
par ces prêts chez l‟entreprise.

Delon les articles précités relatifs à l‟IS et à l‟IR, la déductibilité des intérêts du résultat
imposable est subordonnée au respect d‟une condition et deux limitations.

144
Code Général des Impôts, 2016.

92
- La condition à remplir consiste à ce que le capital social doit être entièrement libéré : il
serait en effet anormal et illogique qu‟une entreprise emprunte auprès de ces associés alors
que ceux-ci n‟ont pas encore intégralement souscrit le capital.

- Les deux limites sont :

 Le montant total des sommes portant intérêts déductibles ne peut excéder le montant
du capital social afin de ne déséquilibrer la structure financière de l‟entreprise ;
 Le taux admis en déduction des intérêts déductibles ne peut être supérieur à un taux
fixé annuellement par Bank Al Maghrib qui est égal au taux d‟intérêt moyen des
bons de trésor à six mois de l‟année dernière.

Fiscalement ce mode de financement présente l‟avantage d‟exonérer l‟entreprise des droits


d‟enregistrement sur les capitaux empruntés et de déduire du revenu imposable les intérêts
servis aux associés en raison des sommes avancées par eux à la société.

2.3.3.3. Impact fiscal du crédit – bail

Selon le code de commerce : « le crédit-bail constitue une opération de location des biens
d’équipements, de matériel, d’outillage ou de biens immobiliers à usage professionnel,
spécialement achetés en vue de cette location par des entreprises qui en demeurent
propriétaires, mais donnent à l’utilisateur la faculté d’acquérir le bien, à l’issue du contrat,
pour une valeur préalablement déterminée »145

Cette modalité de financement a connu ces dernières années une progression importante en
raison de ces avantages et notamment en matière fiscale aussi bien pour le crédit-bail mobilier
que pour le crédit-bail immobilier.

Concernant le crédit-bail mobilier les loyers ou la redevance versée par l‟entreprise


utilisatrice dans le cadre d‟un contrat de crédit-bail mobilier, sont déductibles du résultat
imposable de l‟entreprise sous une double condition :

- En premier lieu, l‟opération ne doit pas se déguiser en un contrat de vente à tempérament


avec clause de réserve de propriété. En effet, les loyers versés dans le cadre d‟un contrat
prévoyant le transfert de propriété d‟un bien après paiement de toutes les mensualités
n‟étaient pas déductibles.

145
CDVM (2011), Financement de la PME au Maroc.

93
- En second lieu, les loyers versés doivent satisfaire aux conditions générales de
déductions des charges à savoir, essentiellement, être exposés dans l‟intérêt direct de
l‟exploitation, et entraîner une diminution de son actif.

Les redevances payées constituent des charges déductibles de la base imposable sans aucune
limitation. Ce qui incite beaucoup les entreprises à recourir à ce moyen de financement.
Cependant la loi fiscale marocaine stipule pour les véhicules de transport du personnel, dont
la déduction de l‟amortissement supposée être inclus dans la redevance est limitée au montant
calculé sur une base plafonnée à 300 000 DH TTC.

Il faut signaler aussi qu‟à la levée de l‟option, ledit bien est repris à sa valeur résiduelle et il
est inscrit pour cette valeur à l'actif du bilan du l‟utilisateur. La valeur résiduelle peut faire
l'objet d'amortissements déductibles de la base imposable sans limitation qui s‟ajoute aux
autres avantages fiscaux dont bénéficie ce mode de financement.

Concernant le crédit-bail immobilier, il faut souligner d‟abord que l‟enregistrement du contrat


de crédit-bail bénéficie d'un droit fixe de 200 Dirhams. Par ailleurs, à la levée de l'option,
l'acquisition de l'immeuble par l'utilisateur est soumise aux droits d'enregistrement au taux de
6% applicables à la valeur résiduelle et non pas à la valeur normale de l'immeuble à la date de
rachat, ce qui représente un avantage financier relativement intéressant.

Il en est de même, en ce qui concerne les frais d'inscription à la conservation foncière de cette
acquisition, dont les droits sont établis sur la valeur résiduelle. De même, l‟entreprise supporte
évidemment dans le cadre du crédit-bail les redevances facturées par la société de leasing.
Celles-ci constituent des charges déductibles de la base imposable. Ce qui représente une
économie d‟impôts importante146.

146
SEGDALI .M . (2015), L’accès des PME au financement bancaire : Cas des entreprises de la région de Tanger –
Tétouan, Thèse de doctorat, ENCG Tanger.

94
Conclusion du chapitre

Les sources de financement de l‟entreprise sont multiples et variés. Elles comprennent deux
catégories : le financement interne et le financement externe. Dans le financement interne, on
trouve les fonds propres, les quasis fonds propres, les réserves… alors que le financement
externe se compose de l‟emprunt, des comptes courant d‟associés, le capital - risque …

Le choix de ces moyens de financent qui déterminent une structure financière de l‟entreprise
déterminée dépend de plusieurs paramètres liés à la stratégie globale de financement de
chaque entreprise. La disponibilité, le coût, les conséquences sur le mode de gestion … sont
autant de facteurs à prendre en considération par les dirigeants de l‟entreprise dans leur
politique de financement.

Parmi les éléments qui agissent sur cette politique, on trouve la variable fiscale qui peut
constituer un avantage pour tel ou tel source de financement en terme notamment de coût dans
la mesure où la fiscalité appliquée sur les différents modes de financement exerce des effets
différenciés et impacte de manière plus ou moins importante toute la stratégie financière de
l‟entreprise même si chaque modalité de financement présente des avantages et des
inconvénients.

Ainsi, en dépit des avantages fiscaux associés au financement par emprunt (déduction des
intérêts ….) ainsi qu‟aux privilèges distinguant ce mode de financement par rapport à
l‟augmentation de capital, le financement par endettement n‟est pas dépourvu
d‟inconvénients. Ce mode de financement, augmente le risque financier et par conséquent, le
risque de faillite de l‟entreprise qui l‟utilise. De plus, une utilisation de manière non
rationnelle peut transformer l‟effet de levier en un effet massue (levier négatif).

Certes l‟aspect fiscal doit être pris en considération, et d‟ailleurs, il l‟est et de plus en plus,
mais il n‟est pas le seul. Néanmoins, parfois il peut jouer un rôle important dans le cadre
d‟une stratégie de financement efficace et efficiente de l‟entreprise en tirant profit au

95
maximum des différents avantages fiscaux liés à tel ou tel moyen de financement. De ce fait,
les dirigeants des entreprises et notamment des PME au Maroc intègrent davantage la variable
fiscale dans leur politique financière.

Conclusion de la première partie


Le rôle joué par la variable fiscale dans les décisions d‟investissement et dans le choix des
modalités de financement de l‟entreprise est devenu un sujet d‟étude, tant théorique
qu‟empirique d‟une grande importance. L‟approche dynamique et positive de l‟impôt
reposant sur l‟intégration de la fiscalité dans les décisions de gestion de l‟entreprise est
largement dominante de nos jours.

L‟exploitation des marges de manœuvre offertes par la législation fiscale pour réduire les
coûts de financement et accroitre la rentabilité est une exigence essentielle dans le cadre d‟une
gestion saine de toute entreprise.

En choisissant le mode de financement de ses investissements, l‟entreprise doit considérer les


coûts et les avantages relatifs à chaque mode de financement en termes (Bradleyet al (1984),
Titman et Vessels (1988) d‟arbitrage entre l‟économie d‟impôt résultant de la déductibilité
des intérêts et les coûts de faillite prévus (théorie d‟arbitrage), les questions de la gouvernance
de l‟entreprise…

Tout au long de notre première partie, nous avons montré que chacun de ces modes de
financement présente des avantages et des inconvénients (coût plus ou moins élevé, impact
sur la gouvernance différencié…). Par conséquent, c‟est au dirigeant de l‟entreprise de
chercher le mode de financement nécessaire et à temps, mais surtout de détecter le moment
propice pour un financement particulier afin de minimiser le coût de financement à long terme
et maximiser la rentabilité et la valeur globale de l‟entreprise. Dans ce sens, le coût fiscal de
chaque mode de financement est à prendre dans le cadre de l‟évaluation du coût global dudit
mode de financement.

96
Partie II : Approche empirique
Après avoir passé en revue la littérature sur la question de la fiscalité et son impact sur le
financement de l‟entreprise en termes d‟opportunités et de contraintes, nous allons dans cette
deuxième partie tenter d‟apprécier la question de la gestion de l‟impôt par les PME de la
région de Rabat - Salé - Kenitra et de mesurer son impact sur leur financement. Ainsi,
plusieurs aspects et facette de cette gestion seront mises en exergue et la prise en compte de la
variable fiscale dans ce domaine sera étudiée.

Pour ce faire, nous avons construit un échantillon de 300 entreprises de la région plus ou
moins représentatif et nous avons administré un questionnaire élaboré à cet effet auprès de ces
entreprises retenues. Certes, notre étude n‟est exempte de tout reproche et comporte certaines
liées surtout à la représentativité de notre échantillon, mais les résultats obtenus apparaissent
intéressants et d‟une grande utilité. D‟autant plus, que ce genre d‟études sont rares au Maroc
et compliquées à mener, étant donné le caractère sensible et particulier de l‟impôt au sein de
l‟entreprise marocaine et plus particulièrement au niveau des PME.

Ainsi, il apparait par exemple, que la gestion fiscale intéressent de plus en plus d‟entreprises
et n‟est plus considérée uniquement sous son angle passif comme une simple obligation
étatique à respecter, mais plutôt comme une opportunité à exploiter et à utiliser à bon escient.
De même, l‟impôt et désormais intégrer dans la le cadre de la politique de financement d‟une
grande partie de ce genre d‟entreprises en essayant de jouer sur les avantages et les
inconvénients fiscaux de chaque impôt afin d‟optimiser la structure financière.

Afin d‟apprécier cette aspect essentiel de la gestion de ces entreprises et de mettre en valeur la
prise de conscience qui est en train de se développer dans ce domaine, nous allons en premier
lieu, tracer le cadre méthodologique de notre recherche sur le terrain avant de présenter et de
commenter les résultats obtenus.

97
Chapitre 1. Méthodologie et contexte de l’étude empirique
Dans le cadre de toute étude empirique, l‟approche méthodologique est extrêmement
importante. Il permet de comprendre la manière à partir de laquelle l‟étude a été menée, son
cheminement général et le contexte dans lequel elle s‟est déroulée .Elle renseigne également
sur tous les aspects liés directement au contexte de l‟étude et aux choix conceptuels retenus.

Ainsi notre cadre méthodologique revêt un caractère assez standard et s‟appuie sur un travail
que nous avons réalisé sur le terrain en utilisant un questionnaire composé des quatre modules
relatives à l‟identification des PME enquêtées ,à la problématique de la gestion de l‟impôt, à
la question des modes de financement et enfin aux effets fiscaux des différentes modalités de
financement des entreprises enquêtées. Ce questionnaire a été administré directement sur un
échantillon choisi par convenance en raison des difficultés d‟application des autres modes
comme la méthode des sondages par exemple.

Ce travail empirique s‟est appuyé évidemment sur une analyse du contexte général de notre
étude qui nous a permis de faire une synthèse concernant les différents aspects des PME au
Maroc et dans la région de l‟étude. Ainsi, les principales définitions de la PME ont été
apportées, leurs faiblesse et contraintes ont été analysées, leurs avantages et opportunités ont
été mis en exergue et leurs perspectives misent en évidence.

1.1. Cadre méthodologique de l’enquête

Afin de pouvoir répondre aux diverses interrogations que met la recherche à la disposition de
tout chercheur, il est nécessaire de confronter les connaissances et apports théoriques à tout ce
qui a pu, ou peut faire l‟objet d‟observations empiriques. Pour se faire, tout chercheur doit
adopter une méthode et suivre un protocole de recherche147.

Ainsi, la mise en œuvre d‟une étude empirique nécessite l‟application d‟une méthodologie
précise et pertinente pour atteindre les objectifs fixés à l‟étude sur le terrain. Toute enquête est
mise en œuvre grâce à un questionnaire, qui sert d‟outil de recueil des données. Il est

147
GRAWITZ .M . (1993), Méthodes en sciences sociales, Dalloz, 9eme édition, Paris, 257P.

98
administré auprès de la population en question. Les données recueillies sont alors analysées
dans deux optiques, descriptive et explicative.

L‟objectif de ce chapitre est, par ailleurs, de présenter la démarche que nous avons suivie lors
de l‟enquête que nous avons menée auprès de 200 PME, situées dans la région du Rabat - Salé
- Kenitra, via un questionnaire que nous avons adressé aux dirigeants et cadres supérieurs de
ces dernières ou qui a été rempli directement auprès de ces responsables.

Nous avons opté pour ce genre d‟étude quantitative pour au moins quatre raisons
essentielles 148:

- La possibilité de s‟appuyer sur une tradition cumulative des connaissances ;


- La collecte rapide et économique des données ;
- La mise en évidence de résultats pertinents pour l‟action managériale ;
- Objectivité et possibilité de généralisation des résultats.

La réalisation d‟une telle enquête nécessite que ce soit précisé les cinq points essentiels
suivants :

- Le processus d‟élaboration du questionnaire


- Le contenu du questionnaire
- Le mode de formulation des questions
- Le mode d‟administration du questionnaire
- Le choix de l‟échantillon

1.1.1. Le processus d’élaboration du questionnaire

Le questionnaire représente l‟instrumentation des hypothèses de recherche et son rédaction fût


la phase la plus délicate, ce qui vient à confirmer les dires de J.J. Rousseau « l’art
d’interroger n’est pas si facile qu’on pense. C’est bien plus l’art des maîtres que des
disciples ; il faut avoir déjà appris beaucoup de choses pour savoir demander ce qu’on ne
sait pas »149.

La qualité du questionnaire est donc capitale pour la qualité du processus dans son ensemble.

148
M.BERAUD (2006), L’art de la thèse, La Découverte, Editions Seuil, Paris, 234P.
149
FENNETEAU .H.(2002), Enquête :entretien et questionnaire, Dunod Paris , 77P.

99
Le questionnaire est un instrument d‟enregistrement et de stockage d‟information, c‟est aussi
le seul document qui permet d‟établir une communication entre l‟enquêteur et l‟enquêté à
travers un échange sous forme de questions – réponses150.

Il est donc nécessaire de préparer ce document en apportant un soin particulier à sa


formulation et à sa présentation avec beaucoup de méthode et une grande progressivité afin de
lui donner une certaine cohérence et pertinence.

Même si l‟élaboration du questionnaire est particulièrement déterminante dans la mesure ou


aussi bien l‟analyse que le traitement des données en dépend étroitement, force est de
constater que pour préparer un questionnaire il n y‟a pas de modèle parfait et admis par tous,
mais bien plus des règles empiriques et plus ou moins admises à respecter. D‟où la difficulté
de son élaboration qui dépend dans une grande mesure de l‟objet de l‟enquête.

Ainsi, Si l‟enquête porte sur des faits bien établis et claires, les questions sont plus faciles à
élaborer. Or, si certains faits sont précis, un ensemble d‟autres faits l‟est moins.

Si les questions portent sur des intentions ou des opinions comme c‟est pour notre cas, la
forme des questions doit être étudiée avec une plus grande attention afin de disposer de
réponses intéressantes et faciles à analyser et à interpréter. Dans ce cadre, le questionnaire
doit :

- D‟une part, préciser les questions à poser et les informations nécessaires pour répondre
aux interrogations posées ;
- D‟autre part, permettre de tester les hypothèses avancées dans l‟objectif de les infirmer
ou de les confirmer.

Son élaboration doit également satisfaire une double contrainte : d‟un côté, ne pas être lourd
et volumineux afin de ne pas décourager et lasser les répondants et de l‟autre côté, être
suffisamment précis, complet et consistant pour répondre à tous les aspects du problème
étudié et disposer des informations et opinions indispensables et nécessaires.

L‟élaboration de notre questionnaire a été faite dans le cadre du respect des règles établies
dans ce domaine. Elle s‟est déroulée en deux phases successives 151:

150
HALDYK.RISPAL.M (2000), La méthode des enquêtes : application à la recherche en gestion, De Boek
université, 221P.

100
Phase de Test :

La réalisation d‟un test préalable est indispensable pour la mise au point d‟un questionnaire si
l‟on veut qu‟il rencontre le succès souhaité. Ce test consiste à récolter des données auprès de
quelques personnes du groupe-cible, de manière à examiner la qualité du questionnaire et, au
besoin, à l‟améliorer. Les personnes qui participent au test et l‟analyse des questionnaires
qu‟elles ont remplis, devraient fournir des informations sur les aspects suivants :

 Compréhension des questions ;


 Problèmes rencontrés par les personnes pour remplir le questionnaire ;
 Effets contextuels ;
 Distribution de la fréquence des réponses ;
 Temps nécessaire pour remplir le questionnaire ;
 Problèmes techniques avec le questionnaire/les instructions qui l‟accompagnent.

Avant d‟administrer le questionnaire, il a donc fallu le valider à l‟aide d‟un pré-test. Celui-ci
consiste à soumettre le questionnaire à un faible nombre de personnes qui ont presque les
mêmes caractéristiques que nos répondants, mais suffisamment différentes pour déceler le
maximum de lacunes présentes dans le questionnaire152.

Dans un premier temps et avant d‟administrer le questionnaire dans sa phase quantitative,


nous avons donc soumis notre questionnaire à une phase qualitative préliminaire exploratoire.
Celle – ci a consisté à tester d‟abord ce questionnaire auprès d‟une dizaine d‟entreprises
détaille et de nature différentes.

Cette pré enquête nous a permis de détecter les questions mal formulées ou qui présentent des
anomalies ou qui prêtent à une équivoque, ensuite de s‟assurer que toutes les questions
répondent parfaitement aux objectifs que nous nous sommes fixés au départ et enfin de
valider la faisabilité du questionnaire et de vérifier la compréhension des questions,
l‟exhaustivité des modalités de réponses et la cohérence d‟ensemble.

151
DEBLES .R,et TEYSSUNNIER DE ,G,(1988), Etude de marché : outils de la décision , PUE ,P176.
152
EVARD.Y, PRAS.B, ROUX .E et DESMET.E (2009) , Market : Fondements et méthodes de recherche en
marketing, Dunod , Paris , P703.

101
Phase de rectification et d’adaptation

Dans un deuxième temps et suite à cette pré enquête, on a procédé à certains changements
dans la formulation de certaines questions et la suppression de certaines autres qui se sont
avérées inutiles ou peu pertinentes153.

Ainsi, on a pu donner au questionnaire un aspect plus clair et plus compréhensible. Ce qui a


permis également aux enquêtés d‟apporter des réponses claires, satisfaisantes et capables de
nous aider à mener à bien notre enquête et à faire une analyse intéressante des réponses afin
de répondre au mieux à notre problématique154.

1.1.2. Le contenu du questionnaire

Le questionnaire est présenté selon la logique de l‟entonnoir dans un ordre qui va du général
au particulier, afin de faciliter la prise de contact avec l‟interviewé et d‟attirer
progressivement son attention et suivre une démanche logique qui comporte tous les aspects
fondamentaux de notre problématique. Le questionnaire comporte quatre modules :

 Le premier module : l’identité de l’entreprise

En général, avant de poser des questions traitant directement ou indirectement notre


8l‟entreprise enquêtée que sur son dirigeant. De ce fait, les types de questions du premier
module sont d‟ordre général et visent essentiellement à disposer d‟éléments qui permettant de
connaitre l‟entreprise et le profil de son dirigeant (le nom ou la raison sociale, la forme
juridique, la date de création, la taille, le secteur d‟activité, la formation du dirigeant, …).

 Le deuxième module : la gestion fiscale de l’entreprise

A ce niveau, il s‟agit de faire ressortir les éléments et facteurs qui dénotent de la connaissance
et de la pratique de la gestion fiscale sous ces différentes facettes au niveau de l‟entreprise
concernée. Ainsi, les divers aspects de cette importante gestion sont passé en revus avec
l‟enquêté et plus particulièrement la pression fiscale pesante sur l‟entreprise, la maitrise de la
réglementation fiscale, la pratique de l‟optimisation fiscale …

153
ROUSSEL.P et WACHEUX .F (2005), Management des ressources humaines : Méthodes de recherche en
sciences sociales et humaines, De Boek université, 444P.
154
BEAUD .F, op cité.

102
Ce module nous permis de juger de l‟importance accordée à la gestion fiscale aussi bien
active que passive par l‟entreprise en relation avec son financement.,

 Le troisième module : le financement de l’entreprise

A travers les questions formulées au niveau de cette partie du questionnaire, le but était :

- De déceler d‟abord la structure financière de l‟entreprise à travers ses pratiques de


financement ;
- De mieux connaitre ensuite des différentes sources de financement de l‟entreprise dans
leurs variétés internes et externes et de leurs avantages et inconvénients perspectifs ;
- De mesurer enfin, les contraintes rencontrées dans ce domaine par les entreprises
enquêtées.

 Le quatrième module : Impact fiscal des sources de financement

Ce dernier module du questionnaire tente de cerner la pratique de la gestion fiscale en relation


avec les principaux moyens de financement des entreprises enquêtées. Ainsi, les avantages
fiscaux que procure chaque moyen de financement sont précisés avec l‟enquêté et leur
utilisation à bon escient est discuté et analysé.

1.1.3. La formulation des questions

La réalisation d‟une enquête suppose le choix du type des questions à poser. Quelle que soit la
forme de ces questions, elles doivent être facilement compréhensibles, claires et précises155.

Le choix d‟un type de question doit permettre d‟obtenir la réponse souhaitée en réduisant au
minimum l‟erreur et toute mauvaise interprétation.

On distingue généralement trois types de questions suivantes 156:

 Les questions ouvertes

Il s‟agit des questions où la personne interrogée est libre de répondre et d‟émettre ses propres
opinions sur les questions posées. Pour ce type de question, aucune suggestion ou indication
ne lui est présentée et aucune contrainte n‟est imposée, l‟interviewé a toute la latitude pour

155
GRANGE .P et LEBARD .L (1994), Traitement statistique des enquêtes, Dunod, Paris, 55P.
156
H.FENNETEAU, (2002), Op cité.

103
répondre. La réponse de ce dernier doit être transcrite littéralement de façon aussi fidèle que
possible.

Une question est donc dite « ouverte » si aucune modalité de réponse n‟est proposée au
répondant c.à.d. sans proposer de modalités de réponse préétablies.

 Les questions fermées

Il s‟agit des questions où la personne interrogée doit choisir une réponse parmi un nombre
limité de réponses formulées à l‟avance. Ce sont les questions ou les modalités de réponses
sont imposées. Sa liberté est limitée aux réponses formulées et proposées.

Ce type de questions autorise un « précodage », c'est-à-dire, une traduction immédiate de la


réponse sous la forme d‟un code numérique (voir alphabétique) qui peut passer directement en
saisie informatique.

Une question est ainsi dite « fermée » si les modalités de réponse sont pré-codées.

La question fermée est simple à exploiter, ce qui en fait l‟archétype du recueil d‟information
par questionnaire.

Au niveau des questions fermées, il y a lieu de distinguer entre autre entres :

- Les questions fermées ne donnant qu‟une réponse unique où l‟interviewé doit choisir,
parmi les réponses préformées par la personne ayant créé le questionnaire, une seule
réponse correspondant à son choix.
- Les questions fermées dichotomiques ou duales : ce type de questions fait partie des
questions fermées à réponse unique, sauf que la question posée n‟a que deux réponses
possibles et mutuellement exclusives.
- L‟interviewé doit alors choisir une seule alternative (exemple oui ou non, d‟accord pas
d‟accord, etc.).
- Les questions fermées à réponses multiples : parmi les propositions de réponses
l‟interviewé a la possibilité de choisir plusieurs réponses.
- Les questions fermées à réponses ordonnées : plusieurs réponses sont possibles mais
l‟ordre des réponses à donner par l‟interviewé est très important. …

 Les questions mixtes

104
Les questions mixtes s‟apparentent aux questions fermées parce qu‟elles sont accompagnées
d‟une liste de modalités de réponse. Elles sont également partiellement ouvertes car la
dernière modalité invite la personne interrogée à apporter des précisions en toute liberté. Cette
dernière est généralement « Autre, précisez, … ».

En réalité dans toute enquête, on peut recourir aux différentes types de questions
précédemment citées, certaines factuelles sont fermées, d‟autres portant davantage sur des
intentions sont ouvertes, d‟autres enfin sont mixtes.

Ceci étant, chaque forme présente des avantages et des inconvénients. Ainsi, l‟avantage
majeur d‟une question fermée est de faciliter le traitement et par conséquent l‟analyse des
réponses. L‟inconvénient principal de ce type de question réside dans la difficulté de préciser
de manière exhaustive toutes les réponses possibles.

Pour les questions ouvertes, on peut citer à titre d‟exemple, comme avantage la disparition des
biais liés au nombre restreint de choix. Mais l‟un des inconvénients majeurs des questions
ouvertes, c‟est la difficulté de traitement et d‟analyse.

Généralement les questions peuvent être formulées de deux principales manières : de manière
ouverte ou de manière fermée157.

A l‟inverse, une question est dite « fermée » si les modalités de réponse sont pré-codées. Faut-
il retenir des questions ouvertes ou des questions fermées ? Chacune présente des avantages et
des inconvénients. Ceux-ci sont présentés dans le tableau qui suit.

L‟enquête est un outil de collecte de données quantitatives, qui seront par la suite traitées
statistiquement. Les questions fermées favorisent ces traitements. En conséquence, le
questionnaire est majoritairement composé de questions fermées. Les questions ouvertes sont
utilisées de manière complémentaire, pour enrichir les données collectées ou pour faciliter
leur interprétation. Elles peuvent par exemple suivre les questions fermées pour justifier les
modalités choisies ou l‟absence de réponse158.

Qu‟elle soit ouverte ou fermée, la formulation des questions peut avoir un effet sur la façon
dont les répondants les interprètent, et, par conséquent, sur leurs réponses, c‟est un des biais

157
GRAWITZ.M (2000) .op cité.
158
CAWARD.P, GOTTLAND .D et JOLIBERT.A (2008) ; Méthodologie de recherche : Réussir son mémoire ou sa
thèse, Pearson, Paris 383P.

105
de formulation des questions. Plusieurs recommandations peuvent être formulées afin de
limiter les biais induits par ces possibles distorsions d‟interprétation.

Afin de recueillir les informations nécessaires à la réalisation des objectifs de notre recherche,
nous avons opté pour une formulation des questions claires, simples, compréhensibles et
cohérentes pour que les interviewés nous fournissent toute l‟information recherchée afin de
pouvoir traiter notre problématique159.

Dans le cadre de notre enquête, nous avons utilisé les trois formes de questions précitées avec
un recours privilégié pour les questions fermées afin de canaliser l‟enquête, facilité la tâche
aux répondants et ne pas déborder du cadre de la recherche. Les questions fermées favorisent
ces traitements. En conséquence, le questionnaire est majoritairement composé de questions
fermées. Les questions ouvertes sont utilisées de manière complémentaire, pour enrichir les
données collectées ou pour faciliter leur interprétation. Elles peuvent par exemple suivre les
questions fermées pour justifier les modalités choisies ou l‟absence de réponse.

1.1.4. Les méthodes d’administration du questionnaire

L‟administration du questionnaire consiste à transmettre les questions aux personnes faisant


partie de l'échantillon que l‟on souhaite interroger puis à recueillir les réponses ainsi
fidèlement que possible.

Le choix de l‟un des modes d'administration a forcément des conséquences importantes non
seulement sur la structure du questionnaire mais également et surtout sur le taux, la précision
et la qualité des réponses.

En matière d‟enquête, il existe trois modes principaux de remplir un questionnaire160 :

- Par auto administration

- Par contact direct enquêteur

- Par téléphone

 Le mode auto administré

159
FENETEAU.F, op cité.
160
LIDGI.S(1991), Communication et Marketing, Editions Eyrolles, Paris 63P.

106
Auto administré signifie que le répondant s‟administre lui-même le questionnaire, sans l‟aide
d‟aucun enquêteur. Dans ce cas, le répondant est confronté directement et seul au document, il
doit lire et comprendre les questions et noter lui-même ses réponses161. Par conséquent, le
questionnaire, doit très claire et simple à comprendre et à remplir puisque l‟interview est
écrite et non orale.

Cette méthode est très utile et nécessaire lorsqu‟on veut joindre des répondants
géographiquement très dispersés tout en permettant aux répondants de disposer de réflexions
importantes, de répondre aux questions suivant leur rythme et d‟éviter aussi les biais
susceptibles d‟être introduits par l‟enquêteur.

Néanmoins, le recours à des questionnaires auto administrés présente des inconvénients


essentiels qui sont au nombre de quatre162.

- L‟expérience a montré que le taux de réponse global est généralement faible par
rapport aux méthodes précédentes, car les enquêtés ne prennent généralement pas le temps de
répondre et s‟ils y répondent, beaucoup oublient de le renvoyer.

- Les réponses obtenues sont souvent incomplètes, les personnes qui répondent face à
un questionnaire négligent fréquemment les questions qui les gênent et celles qui ne les
intéressent pas ou ne comprennent pas.

- L‟impossibilité de vérifier si la personne qui a répondu est celle que l‟on souhaite
interroger. Ce qui pose un véritable problème de la qualité et de la véracité des réponses.

- La durée de l‟enquête qui peut s‟étaler sur plusieurs semaines, étant donnée le non
contrôle des renvois et un coût de la phase manuelle de contrôle post-enquête s‟avère toujours
plus important.

 Le mode face à face

Basé sur le principe de l‟interaction entre l‟enquêteur et le répondant, le mode face à face est
sans doute celui que le public associe le plus souvent à la notion de l‟enquête pour la collecte
des données. Il donne lieu à un contact direct « enquêteur - enquêté » dans un lieu déterminé :
domicile de celui-ci, dans la rue, dans le lieu de travail, etc.

161
BEAUD .M, op cite.
162
FENETEAU, F. Op cité

107
Plusieurs avantages sont associés à cette modalité de réalisation d‟enquête :

- En premier lieu, la qualité de la relation qui peut s‟établir entre les deux interlocuteurs.
La personne interrogée voit son interlocuteur, peut constater l‟attention et l‟intérêt qui sont
portés à ses réponses et la manière dont elles sont notées 163;
- En deuxième lieu, la présence de l‟enquêteur facilite l‟adaptation du questionnaire au
répondant en clarifiant par exemple certaines questions mais aussi de faire évoluer au besoin
la nature et l‟ordre des questions au fil de l‟entretien.
- En troisième lieu, la qualité et la rapidité de l‟obtention des réponses puisque le
contact direct facilite les rapports et la discussion entre l‟enquêteur et le répondant.

C‟est actuellement un mode très répandu et très souple dans la collecte des données. C‟est le
plus utilisé un peu partout.

Cette technique nécessite néanmoins beaucoup plus de temps et de patience et la


retranscription et le traitement des informations sont souvent longs et laborieux.

De plus, la présence même de l‟enquêteur peut être un inconvénient du fait de l‟influence


éventuelle exercée par lui sur le répondant.

 Le mode téléphonique

Lorsqu‟il est impossible de rencontrer l‟interviewé en personne, le téléphone peut être un bon
palliatif dans la mesure où il permet d‟obtenir un contact assez direct, au travers de la voix.
Au cours de l‟entretien téléphonique, l‟enquêteur pose les questions et note lui-même les
réponses.

La rapidité d‟obtention des informations, la souplesse (l‟enquêteur peut joindre des personnes
éloignées sans se déplacer) et le gain de temps sont essentiellement les principaux avantages
de cette technique. C‟est actuellement un mode en expansion compte tenu de son coût
relativement faible par rapport au mode face à face du fait de l‟économie du temps sur les
déplacements164.

Ses limites résident en premier lieu, dans la difficulté de retenir l‟attention du répondant
pendant une durée plus longue. En second lieu dans, l‟absence de support visuel peut

163
LIDGI .S, op cité.
164
LIDGI .S, op cité.

108
entraîner une gêne, un « malaise » chez le répondant, et de là une véracité de réponse plus
faible et oblige parfois l‟enquêteur à poser des questions simples et en nombre réduit ce qui
limite la quantité d‟information obtenue.

En troisième lieu, la qualité des réponses peut être moindre qu'avec les autres modes
d'administration, car l'interviewé devant répondre spontanément, on ne lui laisse pas vraiment
le temps de réfléchir.

Concernant la réalisation de notre étude empirique, nous nous sommes basés essentiellement
sur la collecte des données par l‟administration directe du questionnaire auprès de notre
échantillon. Cette méthode, nous a permis de poser le plus grand nombre de questions
possibles, d‟obtenir une information plus complète et de meilleure qualité ainsi que des
réponses détaillées. Ainsi, le commentaire et l‟argumentation des réponses nous ont pu
dégager des informations utiles pour notre analyse.

1.1.5. L’échantillonnage

Le choix de l‟échantillon est un problème auquel il faut attacher une grande importance
puisqu‟il conditionne la réussite de l‟étude. Il pose la question fondamentale de la
détermination de la population totale, c‟est- à- dire, l‟ensemble des individus ou des éléments
concerné, par l‟enquête. On l‟appelle également univers de référence de l‟enquête165.

On parle aussi de la population mère pour désigner cet ‟univers de référence à partir duquel
l‟échantillon a été extrait, comme si cette population avait accouché de l‟échantillon166.
L'échantillon est donc la partie de la population mère qui sera interrogée.

L'échantillonnage est toujours indispensable puisqu‟„il est impossible d'interroger l'ensemble


de la population mère.

En principe, un échantillon est représentatif si les unités qui le constituent sont choisies par un
procédé tel que tous les membres de la population ont les mêmes caractéristiques essentielles
de faire partie de l‟échantillon167. Il doit être normalement une photographe en taille réduite

165
GRAWITZ. M, op cité.
166
GHIGLIONE. R & BENJAMIN.A. (1978), Les enquêtes sociologiques : théories et pratiques » Armand Colin,
229 P.

109
de la population mère. C‟est pourquoi un échantillon ne peut être représentatif d‟une
population, dans l‟absolu, mais selon des critères de représentativité bien définis.

Selon Roussel et Wacheux, et de manière générale, les recherches qui connaissent certaines
contraintes peuvent se baser sur des échantillons de convenance où le chercheur contacte
toutes les personnes qui lui sont accessibles, dans la mesure où elles correspondent à la
définition précise de la population étudiée, et permettent de créer un échantillon homogène au
regard de certains critères bien définis168.

Généralement, le choix d‟un échantillon se fait sur la base de deux grandes catégories de
méthodes de sondage ou d‟échantillonnage169 :

- Les méthodes aléatoires ou probabilistes où le prélèvement de l‟échantillon se fait selon les


lois du hasard, c‟est-à-dire, que chaque individu a la même probabilité (différente de zéro)
d‟appartenir à l‟échantillon. Cette méthode exige d‟une part, la liste exhaustive des individus
formant la population étudiée et d‟autre part, la réalisation d‟un tirage au hasard des individus.

- Les méthodes non probabilistes ou aléatoires, appelées aussi méthodes empiriques où la


constitution de l‟échantillon résulte d‟un choix « raisonné » visant à faire ressembler
l‟échantillon à la population dont il est issu. Dans ces méthodes, la confection ou la sélection
de la population étudiée implique l‟intervention personnelle du chercheur qui doit respecter
dans ses choix l‟objet de la recherche.

En raison des grandes difficultés d‟application des méthodes probabilistes (impossibilité de


disposer d‟une base de sondage satisfaisante des entreprises de l‟étude, prédominance du
secteur informel,…) notre échantillon s‟inscrit dans la catégorie des échantillons non
probabilistes.

A cet effet, les critères qui ont été retenus pour définir l‟ensemble des entreprises constituant
la population de base sont de trois catégories :

- Le secteur d‟activité : vu l‟absence ou le pu de fiabilité des statistiques à l‟échelle


nationale sur la représentativité des entreprises concernées (répartition géographique,
sectorielle, etc.) et vu que les seules statistiques existantes, actualisées et fiables sont celles

168
VACHEUX .F, (1996), Méthodes qualitatives de recherche en sciences de gestion Economica , Paris , 290 P.
169
Y.EVARD & E.ROUX(1993), MARKET : Etudes et recherches en marketing fondement et méthodes » Edition
Nathan ,180P.

110
du ministère de l‟industrie et du commerce, notre échantillon serait constitué d‟unités exerçant
dans l‟industrie, les entreprises publiques ont été exclues de la population à enquêter.

- Les formes juridiques : vue la diversité des entreprises marocaines, nous avons ciblé
seulement les sociétés anonymes " SA" et les sociétés à responsabilité limitée "SARL" car
elles sont les plus prépondérantes et qui sont plus adaptées à l‟analyse de notre problématique.

- La localisation géographique : l‟enquête porte les PME de la région de Rabat –Salé -


Kenitra, Le choix de cette région est fondé sur le fait que :

► Elle forme l‟un des axes géographiques le plus important sur le plan économique au
Maroc. Elle est considérée parmi les zones industrielles les plus importantes du pays.

► Elle concentre une partie importante et diversifiée du tissu des PME nationales ;

Sur la base de ces critères et le mode d‟administration de notre questionnaire, nous avons
décidé de prendre contact avec 300 entreprises industrielles selon un échantillon de
convenance exerçant toutes dans le domaine de l‟industrie.

Il serait prétentieux de notre part de vouloir mener notre enquête auprès d‟un échantillon
réellement et scientifiquement représentatif. En effet, la recherche de la représentativité est
une tâche très difficile voire impossible dans ce genre de travaux pour au moins trois raisons

- Pour qu‟un échantillon soit réellement représentatif, il faut qu‟il le soit d‟abord
également sur le plan géographique. Or, la détermination d‟un échantillon géographiquement
représentatif se heurte à des difficultés de taille, voire insurmontable en termes
d‟informations, de logistique ….

- La répartition sectorielle est aussi un élément qu‟il faut prendre en considération pour
que l‟échantillon soit représentatif. Cependant, en l‟absence de statistiques exhaustives, par
branches d‟activité, il est pratiquement difficile de prétendre à une représentativité sectorielle
pour notre échantillon ;

- La représentativité d‟un échantillon suppose également la prise en considération de la


variété des formes juridiques des entreprises, de leur différente taille, de la diversité de leur
mode de gestion …Autant d‟éléments dont il est impossible de satisfaire et d‟en tenir compte
convenablement dans le cadre de l‟échantillon retenu.

111
Par conséquent, la recherche de la représentativité s‟avère une contrainte difficile à surmonter
totalement. Pour contourner cette difficulté nous avons substitué à la notion de
représentativité, celle d‟adaptabilité et de convenance. Faute de pouvoir ainsi constituer un
échantillon représentatif au sens strict du terme, nous avons opté pour la détermination d‟un
échantillon acceptable et adapté aux besoins de notre recherche. .

1.1.6. Les difficultés rencontrées l’étude empirique

La phase de distribution du questionnaire et de collecte des informations s‟est allée sur une
durée de 10 mois. Ce retard est dû notamment aux énormes obstacles auxquels nous nous
sommes heurtés lors de la réalisation de notre enquête, obstacles ayant trait en particulier à :

- L‟attitude peu positive et non collaboratrice de certains responsables des entreprises


contactées qui ont considéré que notre étude touche aux secrets de leurs entreprises, d‟ailleurs,
beaucoup d‟entre eux a refusé de nous recevoir ou de répondre à nos questions..
- L‟indisponibilité des dirigeants des entreprises sollicitées pour répondre au
questionnaire ; pour cela, il fallait soit fixer un rendez-vous au préalable, soit déposer le
questionnaire, soit l‟envoyer par mail avant de venir interviewer la personne désirée .,
- La faible conviction et la réticence de plusieurs responsables d‟entreprises contactées
pour le profit qu‟ils pouvaient tirer de ce type de recherche. D‟autant plus que la fiscalité
continue malheureusement d‟être considérée comme un sujet tabou .,

La preuve de ces difficultés (qui ont pu être dépassées partiellement par des relances, de
nouveaux rendez-vous, des efforts pour convaincre …) est en est que 152 entreprises parmi
300 entreprises contactées qui ont accepté de répondre au questionnaire soit un taux de
réponse effectif d‟environ 50,6%.

 Phases de réalisation

En partant de toutes ces considérations le champ de notre étude dont le double objectif
est d‟une part, d‟analyser les différents aspects de la gestion fiscale de l‟entreprise en relation
avec leurs sources de financement et d‟autre part, de faire des propositions d‟amélioration et
des recommandations en vue de mieux prendre en considération la variable fiscale dans le
choix des modes de financement des entreprises marocaines. Sa réalisation sur le terrain porte
sur les phases suivantes :

- Enquête sur le terrain ;

112
- Saisie des questionnaires et l‟édition des tableaux de sortie ;

- Analyse et rédaction des rapports ainsi que la présentation de propositions.

Ces trois tâches essentielles constituent les trois étapes principales de notre étude empirique :

Phase 1 : Enquête

L'univers statistique global de la base de notre travail sur le terrain est formé d'une population
hétérogène qui se compose d‟entreprises industrielles de la région de Casablanca et de Rabat.

La méthode de l‟échantillonnage retenue est celle dite de convenance dans le cadre d‟une
population hétérogène et où l‟appartenance à un groupe particulier risque d‟influencer les
réponses170.

La méthode la plus courante et la plus fiable de ces enquêtes que nous allons utiliser est celle
dite directe (porte à porte).

Phase 2 : Codification, saisie des questionnaires et édition des tableaux de sortie

Cette phase importante de 1‟étude se déroulera suivant les quatre étapes suivantes :

 Réception et examen des questionnaires

Cette opération manuelle préliminaire consiste à opérer un classement hiérarchique selon


différents niveaux. Il s‟agira d‟examiner soigneusement tous les questionnaires, voir s‟ils sont
complètement remplis et s‟il n‟y a pas eu d‟omissions de réponses. Il faudrait également
vérifier les réponses paraissant en première analyse aberrantes.

Les questionnaires douteux (réponses incomplètes ou contradictoires) seront soigneusement


analysés, corrigés ou écartés.

Au terme de cette étape, on disposera de la liste épurée des enquêtes réalisées et classées.

 Saisie des questionnaires et contrôle de la saisie

170
GRAWITZ, M, op cité.

113
Toutes les informations du questionnaire seront saisies, y compris celles qui ne seront pas
exploitées dans le cadre de la présente étude. Des problèmes d‟incohérence peuvent apparaître
lors de cette étape.

Le programme informatique qui sera élaboré à cet effet devra :

- Assurer au moment de la saisie, un contrôle automatique de la cohérence


des réponses des bénéficiaires du programme ;

- Obtenir tous les tableaux de sortie possibles à partir des informations contenues dans
les questionnaires saisis.

 Edition des tableaux de sortie

Les tableaux de sortie sont à éditer pour le niveau national et régional et selon tous les
niveaux de détails appropriés par :

- Ville

- Pratique de la gestion fiscale

- Sources de financement

- Etc

Phase 3 : Rédaction et analyse des rapports et des propositions

A notre avis, cette troisième phase de l‟étude demeure la plus importante et ne devrait donc
pas être négligée au détriment de l‟imposante machine statistico - informatique capable de
fournir, dans le cadre de cette étude, beaucoup d‟informations et de données.

Car, au-delà de tout ça, la problématique fondamentale qui reste posée est celle de la parfaite
connaissance de l‟impact fiscal des modalités de financement des entreprises nationales, de sa
mise en œuvre efficace d‟une gestion fiscale active et mettre en exergue les opportunités et les
limites des différents modes de financement disponibles pour les entreprises marocaines. Pour
y répondre plusieurs questions s‟imposent d‟elles même :

- Quel est le contenu général et quelles sont les pratiques de gestion fiscale au sein des
entreprises ?

114
- Quelles sont les modalités de leur financement ?

- Quelles sont ces principales limites à la pratique de la gestion fiscale et à leur


financement.

- Quelles sont les améliorations à mettre en place pour aller dans le sens d‟optimiser
l‟impact fiscal des différentes sources de financement des entreprises marocaines ?

1.2. Contexte de l’étude empirique

Notre choix du champ de notre étude qui est la PME n‟est pas fortuit, ni le fruit du hasard. Il
se justifie par l‟abondance de la littérature sur la question qui a connu un développement
considérable ces dernières années ainsi qu‟en témoigne le panorama dressé à la fois par
Torres (2004)171, Marchesnay et Jullien (1990)172 et Levratto (2009)173. De même, Les PME
occupent de manière incontestable une place considérable dans la plupart des économies du
monde (Bouzid, 2011)174.

Elles constituent de véritables acteurs de développement économique et de progrès social.

Au Maroc, la PME occupe une place importante dans le tissu économique dans lequel elles
représentent 95%, assurent 40% de la production nationale, et contribuent pour 31% des
exportations totales. On les retrouve dans tous les secteurs de l‟activité économique
marocaine : l‟agriculture, l‟industrie, l‟artisanat, le BTP, les commerce, les services ….

En dépit de rôle essentiel dans les domaines socioéconomique, leur définition reste

Ambigüe et une certaine unanimité n‟existe pas dans ce domaine. Ainsi, plusieurs critères de
définition ont été avancés par divers organismes et institutions. Or, il est nécessaire de
disposer d‟une définition unifiée qui reflète la taille que les entreprises doivent avoir pour
affronter la globalisation et contribuer à la cohérence de tout stratégie publique de promotion
de ces PME.

171
TORRES.T. (2004), « Pour une approche contingente de la spécificité de la PME », Revue internationale PME,
vol. 10, n° 2, p. 9-43.
172
MARSHENAY. P et JULLIEN, A, (1990), La petite entreprise : principe d’économie et de gestion, Edition
Vermette Vuibert, 228P
173
LEVATTRO.P. (2009), Les PME : Définition et rôle économique et politiques publiques, Edition De Boeok
université, 186P.
174
BOUZIDI(2011), Les PME au Maroc, Edition Maarif , Casablanca , 235P .

115
1.2.1. Définitions de la PME

1.2.1.1. La définition juridique de la PME

Selon la de la Charte de la PME de 2002 trois éléments essentiels permettent d‟identifier les
PME175:

- Un effectif inférieur à 200 employés permanents,

- Un chiffre d‟affaires annuel hors taxe qui ne dépasse pas 75 millions dhs, et/ou un
total bilan limité à 50 millions dhs.

- Un total bilan limité à 50 millions dhs .

Pour les nouvelles PME, la charte précise qu‟elles doivent avoir un programme
d‟investissement initial inférieur ou égal à 25 millions dhs et respecter un ratio
d‟investissement par emploi inférieur à 250 000 dhs. La loi stipule aussi que la gérance ou
l‟administration de l‟entreprise qui doit être assurée directement par des personnes physiques
(propriétaires, ou actionnaires). Le second critère est relatif à la propriété du capital ou au
droit de vote qui ne peut être détenu à plus de 25% par une entreprise ou un ensemble
d‟entreprises qui ne correspondent pas à la définition de PME.

Cette définition apparait complexe et imprécise et ne permet pas d‟avoir une évaluation exacte
de la proportion d‟entreprises qui peuvent être qualifiées de PME au sein de l‟économie. De
plus, elle écarte plusieurs entreprises car le seuil est relativement bas et conduit à l‟exclusion
des entreprises qui ont des activités intensives en capital.

1.2.1.2. Définition de l’ANPME et du ministère du commerce et de


l’industrie

Pour sa part, l‟ANPME tient compte uniquement du critère du chiffre d‟affaires et exclut les
autres critères. Selon cette définition, trois types d‟entreprises sont distingués :

- La très petite entreprise : moins de 3 millions de dhs.

- La petite entreprise : entre 3 et 10 millions de dhs.

175
La charte de la PME en 2002.

116
- La moyenne entreprise : entre 10 et 175 millions de dhs

Pour sa part, le ministère de l‟industrie et du commerce s‟appuie exclusivement sur les


critères de taille mesurée par le nombre d‟employés pour déterminer les PME.

Selon ces critères, toute entreprise employant moins de 200 salariés permanents est considérée
comme étant une PME. Ce qui constitue un facteur distinctif limité et peu pertinent. Le
ministère a distingué dans ce cadre les petites (moins de 50 personnes) et les moyennes
entreprises (50-200)176.e 27 www.cdvm.gov.ma

1.2.1.3. La définition de Bank Al-Maghrib

Dans le cadre de la mise en place des approches avancées « Bâle II » au titre du risque de
crédit, une approche plus financière a été avancée et qui retient deux critères déterminants : le
chiffre d‟affaires annuel et le montant des crédits bancaires dont la PME bénéficie.177

Ainsi, la taille des trois catégories d‟entreprises a été distinguée de la manière suivante 178:

 La grande entreprise : le chiffre d‟affaire hors taxes ou celui du groupe d‟intérêt


auquel il appartient, est supérieur à 175 millions de dhs.

 La petite et moyenne entreprise : y compris les entrepreneurs individuels est celle


qui répond à l‟une des deux conditions suivantes :
- Le chiffre d‟affaires hors taxe ou celui du groupe d‟intérêt auquel elle
appartient est supérieur à 10 millions de dhs et inférieur ou égal à 175
millions de dhs
- Le chiffre d‟affaires hors taxe est inférieur à 10 millions de dhs et le montant
global des créances que détient l‟établissement de crédits à son égard ou du
groupe d‟intérêt auquel elle appartient, est supérieur à 2 millions de dhs.

 La très petite entreprise : le chiffre d‟affaires hors taxe ou celui du groupe auquel
elle appartient est inférieur à 10 millions de dhs et le montant global des créances
détenues à son égard est inférieur à 2 millions de dhs.

176
La charte de la PME en 2002.
177
CDVM (2011), Financement de la PME au Maroc.
178
Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (2010) ; Améliorer l’accès des PME au
Financement au Maroc.

117
1.2.1.4. Définitions à l’international

Au niveau européen, la Commission Européenne a modifié et à standardisé la définition en


2003. Ainsi, est considérée comme PME toute entreprise ayant

- Un effectif de moins de 250 personnes ;


- Un chiffre d‟affaires annuel n‟excédant pas 50 Millions d‟euros ou un total bilan
n‟excédant pas 43 millions d‟euros ;
- L‟entreprise ne doit pas être contrôlée à plus de 25% par une autre entreprise qui n‟est
pas elle-même PME.

Il faut préciser que le critère de l‟effectif demeure l‟un des plus significatifs en étant le
principal retenu par la Commission européenne. Cependant, des critères financiers (Chiffre
d‟affaires et total bilan) ont été introduits dans le but d‟appréhender la véritable importance
d‟une entreprise, sa performance et sa situation par rapport à la concurrence.

Le tableau ci-dessous résume les seuils quantitatifs fixés par la Commission européenne pour
définir les PME 179:

Tableau n°3 : Tableau Définition de la PME (commission européene)

Aux Etats unies et à l‟inverse des pays européens, la définition retenue de la PME retient
deux critères cumulatifs :

- L‟indépendance tant pour la détention du capital que pour la gestion


- L‟absence de position dominante dans son marché.

Les autres critères purement qualitatifs varient selon les secteurs d‟activité.

Ainsi, selon le Small Business Act (SBA), le seuil de l‟effectif global d‟une PME est fixé à
500 salariés mais pourrait être étendu à 1500 dans l‟industrie manufacturière. Le chiffre

179
CDVM, op cité.

118
d‟affaires varie également selon les secteurs : il doit être inférieur à 5 millions de dollars dans
les services, à 13,5 millions dans les activités commerciales et ne doit pas excéder 17 millions
de dollars dans le secteur de construction.

Au Canada enfin, selon la confédération générale des petites et moyennes entreprises, les
PME se répartissent selon la manière suivante :

- Petites entreprises : effectif de 5 à 50 salariés


- Moyennes entreprises : se définissent de manière variable selon les provinces et le
secteur d‟activité, avec un plafond fixé à 500 employés.

Pour toutes les entreprises considérées comme PME, le total des actifs ne doit pas excéder 25
millions de dollars canadiens et, à l‟instar de l‟Union Européenne, elles ne doivent pas être
détenues de plus de 25% par une entreprise de taille supérieure180.

Dans le contexte marocain, l‟absence de consensus sur la définition de la PME ne date pas
d‟aujourd‟hui. Plusieurs textes ont ainsi traité de cette problématique afin de proposer une
définition qui soit à la fois précise, complète et admise par tout le monde. Les seuls critères
retenus auparavant quant à sa définition étaient généralement en relation avec son chiffre
d‟affaires, le nombre de ses employés et son programme d‟investissement. Actuellement, une
version « finalisée de la nouvelle définition de la PME se base uniquement sur le chiffre
d‟affaires de cette dernière en faisant abstraction du nombre des employés ou de tout autre
critère181.

1.2.2. Poids socioéconomique des PME

Selon la direction des statistiques, la PME est présente dans tous les secteurs d'activité
économique avec un taux de 98% : l'industrie, l'artisanat et le BTP, les commerces et enfin les
services qui englobent le tourisme, les communications, le transport, les services financiers.
D'après le graphique ci-dessous, la part des PME est de plus de 90% dans toutes les branches
d'activité sauf celle de la production et de la distribution d'électricité, gaz et eau, où cette
participation est uniquement de 50%182.

180
CDVM, op cité
181
Voir la recommandation de la Commission du 6 mai 2003 concernant la définition des micros, petites et
moyennes entreprises (2003/361/CE).
182
Direction de la politique économique générale « les PME au Maroc éclairage et propositions » document de
travail N°50, Mars 2000.

119
Numériquement très importantes, leurs contributions aux principales grandeurs économiques
restent assez faibles. Ainsi, leur participation des PME dans la création de la valeur ajoutée
globale est de 22%. Avec une grande variété selon les secteurs En effet, celle-ci varie de 3%
pour la branche de la production et de distribution d'électricité, gaz et eau, à 75% pour la
branche de l'immobilier et des services en passant par de 24% dans le cas des industries
manufacturières183.

En termes d'exportation, une grande différenciation dans leur contribution est manifeste selon
les secteurs. Celle-ci varie entre 12 % les industries chimiques et para chimiques, 40 % pour
les industries agroalimentaires et 48% pour les industries du textile et habillement

Par contre en terme d'investissement, ce sont les industries chimiques et para chimiques qui
viennent en têtes 35%, suivies des industries agro-alimentaires avec 32%, et les industries
textiles et cuir avec 22%.

Sur un autre plan, les PME jouent un rôle essentiel en matière d‟aménagement du territoire et
de développement local et régional. Ainsi, leur l‟'implantation dans les différentes régions du
Maroc contribue efficacement à la valorisation des richesses et des potentialités et à
l'amélioration des conditions de vie des populations locales. Selon les régions du Royaume,
le grand Casablanca regroupe 44% des PME-PMI, la région de Tanger-Tétouan 10%, celle de
Rabat-Salé-khémisset 8%, celle de Meknes-Fès 9% et que le restante se répartit entre les 12
régions restantes.

Dans le domaine social ; la PME participe efficacement à la promotion l‟emploi social. On


estime qu'actuellement les PME emploient plus de 80% de la population active. Elles
représentent un grand réservoir souple d‟embauche des catégories professionnelles les plus
exposées au chômage notamment les jeunes lauréats de l‟université. De plus , les politiques
publiques de promotion de l‟entreprenariat ont permis la création de plusieurs milliers de
PME en incitant plusieurs demandeurs d'emploi à créer leurs propres entreprises . Ce qui
renforce considérablement la place de cette catégorie d‟entreprises au sein du tissu productif
national grâce notamment à leur flexibilité et à leurs grandes possibilités d‟adaptation.

Ce genre d‟entreprise joue ainsi un rôle d'amortisseur qui ralentit les effets de la crise, du
chômage et de la pauvreté. Cette souplesse, les PME est également source de renouvellement
industriel à travers le processus de disparition et de création d'entreprises. Si les PME se
183
www.inforisk.ma.

120
caractérisent par un certain degré de mortalité et par une plus grande sensibilité en phase de
récession, elles représentent la plus grande proportion d‟entreprises crées tout en réagissent
plus rapidement à toute politique de relance de la dynamique économique.

.Il faut souligner aussi que de nombreuses PME évoluent dans le champ et en relation directe
avec les grandes entreprises avec lesquelles elles tissent d‟importantes relations financières,
juridiques ou commerciales tout en contribuant au renforcement de leur compétitivité. Les
facilités qu‟elles permettent en matière de sous-traitance constituent un des éléments
structurels prépondérants de tout système productif.

La PME est parfaitement capable de survivre et de croître en compagnie de la grande


entreprise, non pas en concurrence directe et continue avec elle mais dans une sorte de
complémentarité profitable pour l‟ensemble.

Cette complémentarité est donc source d'une grande efficacité industrielle et d'une meilleure
allocation des ressources, et source de relations véhiculant la formation et l'apprentissage
techniques et organisationnels184.28 www.cdvm.gov.ma

1.2.3. Contraintes des PME marocaines

Malgré leur grande importance numérique dans le tissu économique marocain, la contribution
des PME marocaines à la croissance réelle et au développement du pays demeure relativement
faible et tout cas, bien en deçà des pays développés. Beaucoup de contraintes se dressent
devant l‟évolution des PME marocaines et expliquent cette situation. Ces contraintes
pourraient être classées en deux catégories : des facteurs internes à l‟entreprise elle-même et
des facteurs externes et liés à son environnement général185.

1.2.3.1. Facteurs internes

Il s‟agit en premier lieux de la fragilité de leurs structures et d‟une sous-capitalisation presque


généralisée. Ce qui représente un handicap financier de taille en réduisant les possibilités de
leur financement externe186.

184
KARTOBI .S, (2013), « Déterminants de la structure financière et réactions du marché boursier aux décisions
de financement : cas des sociétés marocaines cotées à la bourse des valeurs de Casablanca », thèse de
doctorat, université Nice Sophia Antipolis, France.
185
CDVM, op cité.
186
SEGDALI .M. (2015), L’accès des PME au financement bancaire : Cas des entreprises de la région de Tanger –
Tétouan, Thèse de doctorat, ENCG Tanger.

121
Les PME marocaines se caractérisent par une grande faiblesse des fonds propres un grand
déséquilibre dans leurs structures financière avec une prédominance au niveau de leurs passifs
des dettes et au niveau de leurs actifs des stocks. Généralement les actifs immobilisés sont
limités et l‟actif circulant est prédominant. Ce qui constitue une contrainte majeure pour
l‟obtention de financements adaptés et suffisants et un grand facteur de risque.

Une autre caractéristique des PME au Maroc, est la faiblesse des actifs incorporels qui
représente la source de la compétitivité entre les entreprises et notamment les formes
immatérielles de l‟investissement, telles que le R&D, les brevets et licences …

Les PME marocaines se distinguent aussi par leur sous encadrement technique et humain.
Elles disposent de moyens techniques insuffisants et e ont souvent un capital humain en
manque d‟encadrement, de formation et de compétences. Ceci se traduit le plus souvent par
une sous-performance et par des difficultés de survie et de développement.

Les PME nationales pratiquent également des modes de gestion et de gouvernance


traditionnels et complètement inadaptés. Leur organisation demeure fortement centralisée et
très centralisées et leurs dirigeants sont extrêmement réticents quant à l‟ouverture de leur
capital en raison du caractère familial de ces entreprises et du souci de préserver leur
autonomie totale en matière de gestion et de prise de décision187.

Toutes ces contraintes se traduisent par un manque de compétitivité et un taux d‟échec élevé
de ces entreprises. Elles expliquent leurs grands difficultés au niveau des tous les aspects de
gestion et plus particulièrement sur le plan financier et fiscal.

1.2.3.2. Facteurs externes

La problématique du financement constitue la contrainte la plus visible des PME marocaines,


et un important élément de blocage de leur croissance. Les difficultés que rencontrent les
PME

par rapport à l‟offre de financement, s‟expliquent notamment par la prudence, voire l‟aversion
des banques à financer les PME dans un contexte de manque de liquidité et de concurrence
élevés pour les crédits et de manque de transparence et de disponibilité de garanties de ces
PME .

187
BOUSSETTA .M ((2006), Contraintes et perspectives de financement de la PME au Maroc, in Management
des organisations et des PME, ENSET, Mohammedia.

122
Le peu d‟intérêt accordé par les banque à ce genre d‟entreprise ainsi que leur faible
connaissance poussent les organismes de crédits à exiger des garanties que les PME n‟ont pas,
ce qui excluent une grande partie d‟entre elles de cette importante source de financement .

Ajouté à cela la méconnaissance des entrepreneurs et dirigeants de PME des produits


financiers disponible, leur manque aux besoins d‟une grande population spécifique des PME,
d‟autant plus que la grande majorité des PME marocaines sont en effet des TPE (très petites
entreprises). Un autre facteur qui contribuerait négativement aux financements des PME ainsi
que l‟existence d‟une forte asymétrie d‟information entre l‟investisseur et la PME et
également le manque de transparence souvent lié à la fragilité de la structure de cette
dernière188.

Une deuxième catégorie de contraintes est constituée par l‟environnement général qui peu
favorable, voire hostile. Il s‟agit particulièrement des lourdeurs administratives, de la
pression fiscale lourde et pénalisante, et de la problématique du foncier et de l‟offre de locaux
commerciaux adaptés et à bon prix et, d‟autres problèmes plus spécifiques liés notamment
aux délais de paiement non maîtrisés , aux des difficultés non négligeables quant à l‟accès
aux marchés public du fait de la compétitivité des prix des prestations offertes par les grandes
entreprises qui réalisent davantage d‟économies d‟échelles189…

Autant de contraintes qui rendent très difficile leur survie et handicapent la croissance de cette
population d‟entreprises.

188
SEDGALI .M, l’accès des PME …op cité.
189
CDVM, op cité.

123
Conclusion du chapitre

Dans l‟objectif de mener à bien notre travail sur le terrain, il nous a fallu tout d‟abord, tracer
un cadre méthodologique général afin de pouvoir arriver à des résultats intéressants et
pertinents. Pour cela nous avons procédé selon les cinq phases suivantes :

- Le processus d‟élaboration du questionnaire


- Le contenu du questionnaire
- Le mode de formulation des questions
- Le mode d‟administration du questionnaire
- Le choix de l‟échantillon.

L‟analyse que nous avons faite à partir de ces étapes, nous a permis de cadrer
méthodologiquement notre étude sur le terrain afin de pouvoir déboucher sur des résultats le
plus représentatifs possible et plus ou moins intéressants . Cette approche d‟ensemble et
cohérente a été complétée par contextualisation de notre démarche empirique à travers une
double analyse de la définition et de l‟importance des PME au sein de l‟économie marocaine
d‟une part, et du tissu des PME dans la région, objet de l‟étude d‟autre part.

Les éléments de notre démarche à deux niveaux sont d‟une extrême importance dans la
mesure où ils conditionnent l‟intérêt et la pertinence des résultats de notre enquête. De même,
leur interprétation et leur généralisation au tissu des PME de la région d‟étude dépend
largement de leur représentativité et des possibilités de leur extrapolation. Il faut dire que
nous avons essayé de prendre toutes les précautions possibles et toute la prudence nécessaire
dans ce domaine afin de faire une analyse mesurée et globale des réponses obtenues dans le
cadre de notre travail sur le terrain.

124
Chapitre 2 : Analyse des résultats
La théorie financière et fiscale nous a permis de mettre en exergue l‟importance de la prose en
compte de l‟impôt sur la politique de financement de l‟entreprise. En effet, la variable fiscale
doit être intégrée dans toute stratégie de financement de financement de la firme étant donné
les effets différenciés des différentes modalités de financement sur ses charges et par
conséquent sur sa croissance et sa rentabilité. La littérature sur la question qui s‟est fortement
développée ces dernières années a montré le poids de la charge fiscale et l‟importance de
l‟optimisation fiscale.

Afin d‟analyser la situation PME marocaines dans ce domaine à travers le cas des PME de la
région de Rabat – Salé – Kénitra, nous avons donc effectué un travail sur le terrain en menant
une enquête sur un échantillon assez représentatif. Notre double objectif d‟une part, d‟essayer
de comprendre la politique de financement et leur stratégie en matière de gestion fiscale de
cette population d‟entreprises et d‟autre part , de recueillir et d‟analyser les opinions et les
perceptions de leurs propriétaires et dirigeants sur l‟impact de l‟impôt sur les sources de leurs
financement.

A la suite donc de l‟exploitation des résultats de notre étude empirique, nous avons pu obtenir
des résultats intéressants quant à la question de la gestion fiscale, de la problématique du
financement et de l‟impact fiscal des sources de financement des PME de la région. Ces
résultats seront présentés et analysés selon les quatre parties suivantes qui constitueront les
différentes sections de ce chapitre.

1.1. Caractéristiques générales des PME enquêtées

Plusieurs caractéristiques ont été retenues pour identifier les entreprises de notre échantillon :
niveau du chiffre d‟affaires, forme juridiques, secteur d‟entreprise, date de création et le
nombre d‟employés. Les cinq éléments nous ont permis d‟approcher autant que possible le
tissu des PME industrielles de la région.

125
2.1.1. Date de création

La répartition des PME enquêtées selon la date de leur création est retracée dans le tableau
suivant :

Tableau n°4 : Répartition des PME enquêtées selon la durée de leur création

En nombre En %

Moins de 5 ans 17 11,2

Entre 5 et 15 ans 57 37,5

Entre 15 et 25 ans 48 31,6

Plus de 25 ans 30 19,7

Total 152 100,00

Source : Notre enquête

L‟ancienneté des entreprises enquêtées est assez diversifiée avec cependant une certaine
concentration autour des PME qui ont été créés entre 5 et 25 ans. Celles-ci représentent 69,1%
avec respectivement 37,5% pour celles entre 5 et 15 ans et 31,6 % pour celles entre 15 et 25
ans. En revanche, les jeunes entreprises qui ont moins de 5 ans d‟activité ne constituent que
11,2%, tandis que les vieilles d‟entre elles qui ne constituent que 19,7% de notre échantillon
ont vu le jour depuis plus de 25 ans.

2.1.2. Forme juridique

La forme juridique des entreprises enquêtées est un élément essentiel de leur identification qui
a des conséquences importantes sur leur mode d‟organisation, de gestion et de gouvernance.

126
Tableau N°5 : Formes juridiques des PME enquêtées

En nombre En %

Entreprises individuelles 28 18,4

Société non collectif 48 31,6

SARL 64 42,1

SA 12 7,9

Total 152 100,00

Source : Notre enquête

Cette structure de notre échantillon selon la forme juridique apparait relativement conforme
au tissu général des PME marocaines. Ainsi, on y trouve une prédominance des SARL avec
42,1% suivis par les sociétés en nom collectif avec 31,6%. Ce sont d‟ailleurs les formes les
plus adaptées aux petites et surtout aux moyennes entreprises ayant un caractère familial et à
capital fermé.

De l‟autre côté, les entreprises individuelles arrivent en troisième place avec 18,4% et les SA
ne constituent que 7,9% des PME enquêtées. L‟option pour la forme sociétaire des entreprises
et la complexité des procédures de gestion et d‟organisation de la SA expliquent largement la
faiblesse de leur importance dans notre échantillon. Ce qui est plutôt un indicateur qui va dans
le sens d‟une meilleure représentativité de l‟échantillon retenu et enquêté.

2.1.3. Le secteur d’activité

Le secteur d‟activité dans lequel les PME enquêtées exercent est relativement varié dans la
mesure où leur dispersion est assez importante. Leur activité concerne la plupart des branches
individuelles qui composent le tissu industriel national et régional.

127
Tableau n°6 : Répartition des PME enquêtées selon les secteurs d’activité

En nombre En %

Agro-industrie 12 7,9

Textile / Habillement 22 14,5

Industrie mécanique et métallurgique 55 36,1

Industrie chimique 40 26,4

Autres 23 15,1

Total 152 100,00

Source : Notre enquête

On remarque, une certaine prédominance des PME qui travaillent dans les branches de la
mécanique et de la métallurgique avec 36,1% suivie un peu plus loin par les entreprises qui
exercent leur activité dans la branche des industries chimiques. A celles seules, les deux
catégories d‟entreprises représentent 62,5% de l‟ensemble de notre échantillon. Un peu plus
du tiers des entreprises enquêtées, soit 37,5% est constituée par les autres branches
industrielles dont notamment le textile/habillement et l‟industrie chimique.

2.1.4. Nombre d’employés

Le nombre d‟employés des PME de notre échantillon constitue l‟un des éléments essentiels de
leur définition en variant entre une personne et moins de 200 personnes.

La structure des entreprises enquêtées dans ce domaine montre que les entreprises
relativement moyennes représentent 84,2% qui exploitent 50 personnes et plus de l‟ensemble
des enquêtées. Ce qui nous permet de disposer d‟un maximum d‟information pertinente sur
leur gestion fiscale des modes de leur financement.

Par contre, les petites entreprises d‟au moins 50 salariés ne constituent que 15,8% de notre
échantillon.

128
Tableau n°7 : Répartition des PME enquêtées en fonction du nombre d’employées

En nombre En %

Moins de 5 personnes 10 6,6

Entre 5 et 50 14 9,2

Entre 50 et 100 58 38,1

Entre 100 et 150 43 28,3

Entre 150 et 200 27 17,8

Total 152 100,00

Source : Notre enquête

2.1.5. Le chiffre d’affaires

Le montant du chiffre d‟affaires est un autre indicateur principal de la taille de l‟entreprise.


Par conséquent, nous avons retenu les entreprises dont le chiffre d‟affaires hors taxes est
inférieur à 175 millions de dhs conforment à la définition que nous avons retenus.

En portant de cette limité maximale, la structure des PME enquêtées selon ce critère est
retracée dans le tableau ci-après :

Tableau n°8 : Répartition des entreprises enquêtées selon leur niveau du chiffre
d’affaires

En nombre En %

Moins de 1 millions de dhs 10 6,7

Entre 1 millions et 30 millions 11 7,2

Entre 30 millions et 80 millions 34 22,4

Entre 80 millions et 120 millions 32 21,0

Entre 120 millions et 175 millions de 65 42,7


dhs

129
Total 152 100,00

Source : Notre enquête

L‟écrasante majorité de notre échantillon est constituée par des entreprises réalisant un chiffre
d‟affaires relativement important qui dépasse 30 millions de dhs hors taxes, soit 86,1%. Dans
ce pourcentage, les moyennes entreprises ayant un chiffre d‟affaires excédant les 120 millions
de dhs sont dominants avec 42,7%. Les entreprises assez moyennes ayant un CA compris
entre 30 et 120 millions de dhs constituent 43,4% de l‟ensemble. Enfin, les petites entreprises
de moins de 30 millions de dhs de CA ne représentent que 13,9% de notre échantillon. C‟est
qui représente une structure équilibrée et représentative.

En définitive, on peut dire que les principales caractéristiques des entreprises de notre
échantillon apparaissent assez pertinentes et reflètent plus ou moins le tissu national des PME.
Il s‟agit pour l‟essentiel d‟entreprises à dominance SARL et SNC exerçant principalement
dans les branches industrielles de la mécanique, de la métallurgie et de la chimie, avec un
personnel employé compris pour leur majorité entre 50 et 150 personnes et ayant un chiffre
d‟affaires largement supérieur à 30 millions de dhs hors taxes.

2.1.6. La gestion de l’impôt

La gestion fiscale aussi bien active que passive constitue l‟une des principales contraintes des
PME enquêtées. En effet, cet aspect qui était largement négligé par cette population
d‟entreprises est de plus en plus mis en avant. Ainsi, une importance accrue lui est accordé
dans l‟optique de respecter les obligations fiscales d‟une part, et d‟optimiser l‟impôt supporté
par ces entreprises d‟autre part.

Partant de ces considérations, les résultats de notre étude ont apporté un certain nombre
d‟éléments extrêmement intéressant qui permettent de mesurer et d‟apprécier, plus ou moins,
le degré d‟importance et d‟implication de ces entreprises en matière de gestion de l‟impôt.

2.1.7. La pression fiscale

La charge fiscale pesante sur les PME a été en permanence une contrainte mise en avant par
les dirigeants de ces entreprises. Ainsi, parmi les obstacles essentiels à la croissance et à la
compétitivité des PME, la variable fiscale est toujours citée avec beaucoup d‟insistance.

130
C‟est d‟ailleurs, ce que confirme notre étude dans la mesure où 78% des responsables
enquêtés affirment que la pression fiscale supportée par les PME et lourde et représente l‟une
des principaux problèmes auxquels ils sont confrontés. 20% estiment que cette pression
fiscale est moyenne, tandis que seulement 2% pensent qu‟elle est faible et supportable.

Figure n°1 : Perception du niveau de la charge fiscale

2%

20%

Lourde
Moyenne
faible

78%

Il faut dire qu‟en dépit des avantages fiscaux accordés à ce genre d‟entreprises notamment en
matière d‟IR et d‟IS (taux de 15%, régimes d‟imposition…) et de TVA (système de
déclaration et de versement…)190, la fiscalité payée par les PME est toujours considérée
comme fortement pénalisante en réduisant sensiblement les ressources disponibles pour
l‟entreprise et en augmentant ses coûts de production. De ce fait, elle est considérée comme
un facteur fondamental qui affecte négativement leur développement.

2.1.8. La maitrise fiscale

La complexité du système fiscal et son caractère changeant sont les deux facteurs les plus
avancées par les responsables enquêtés pour expliquer les grandes difficultés pour maitriser
cet aspect essentiel de la gestion de l‟impôt.

En effet, seuls 3% des dirigeants enquêtés affirment maîtriser parfaitement la fiscalité de leur
entreprise. A l‟opposé, 90% estiment qu‟ils n‟ont aucune maitrise de cet aspect essentiel de la

190
Le code général des impôts 2016.

131
gestion de leur entreprise ou du moins très faiblement. Les 10% restants ne possèdent que
quelques notions de la réglementation fiscale qui demeurent d‟aucune grande utilité pour eux.

Figure n°2 : Le niveau de la maitrise fiscale

3%
10%

Parfaitement
Moyennement
52% Faiblement
Pas du tout
38%

L‟absence de toute maitrise fiscale constitue ainsi un handicap de taille pour une bonne
gestion fiscale de ces PME. Ce qui ne leur permet pas de tirer profit de toutes les opportunités
offertes par le droit fiscal dans ce domaine. Ils considèrent dans leur très forte majorité,
l‟impôt comme une simple contrainte subie qui ne fait qu‟alourdir les charges de l‟entreprise
et réduire sa rentabilité et sa compétitivité.

Cette grande absence dans la maitrise de la réglementation fiscale par les PME enquêtées
s‟explique par plusieurs facteurs. Ainsi, une majorité de leurs responsables, soit 52%, pensent
que la complexité et la mouvance du système fiscal est pour beaucoup de choses dans cette
situation. C‟est le principal handicap à surmonter pour assurer une certaine maitrise dans ce
domaine.

En deuxième lieu, l‟insuffisance de personnel compétent en matière fiscale arrive en


deuxième lieu puisqu‟elle a été citée par 37% des enquêtés. Pour eux, il est difficile de trouver
et de disposer de conseillers et de personnel qualifiés en matière fiscale qui peut les aider et
les accompagner.

132
D‟autres raisons tels que le caractère limité de la communication et de l‟information, le peu
d‟intérêt accordé à cette question essentielle ont été avancés par 11% seulement.

Figure n°3 : Facteurs explicatifs de la non maitrise fiscale

11%

Complexité

Insuffisance du personnel
compétent
52%
37% Autres facteurs

D‟ailleurs, la quasi-totalité des PME enquêtées externalisent cette fonction de la gestion de


leurs impôts puisque seul 7% d‟entre elles disposent d‟un service interne propre qui est chargé
d‟assurer cette gestion. En revanche, 93% d‟entre elles recourent en permanence à des
individus ou institutions externes à l‟entreprise spécialisés dans ce domaine.

Il faut préciser donc que plus des deux tiers, soit 68% des PME enquêtées font appel à des
fiduciaires constituées pour l‟essentiel par des cabinets de comptables agrées qui se chargent
de tous les aspects de cette gestion : déclarations, paiements, optimisation… il s‟agit pour
l‟essentiel d‟entreprises de taille petite et relativement moyennes qui, généralement n‟ont pas
de grands besoins dans ce domaine, ni de moyens humains propres.

A l‟opposé des entreprises de plus grande taille qui réalisent des chiffres d‟affaires et des
bénéfices assez élevés utilisent davantage les services d‟experts comptables. Ainsi, 30%
d‟entre elles recourent à ce genre d‟experts afin de mieux maitriser la législation fiscale et
d‟optimiser leurs impôts en dépit du coût plus élevé de leurs prestations qui demeurent malgré
tout indispensable et d‟une grande utilité pour être au diapason de l‟évolution et du risques
fiscaux.

133
Enfin, seuls 2% des entreprises enquêtées font appel aux services de simples conseillers
fiscaux ou agent des impôts pour assurer toutes les tâches liées à la gestion fiscale de leurs
entreprises. Ce recours est de nature épisodique à l‟occasion de faire leurs déclarations, de
payer leurs impôts ou de changement dans la législation fiscale.

Figure n°4 : Personnes ou institutions chargées de la gestion fiscale

2%

30% Cabinets d'experts


Comptables
Fiduciaires

Autres
68%

2.1.9. La gestion fiscale

La gestion fiscale au sens large apparait comme une notion confuse et mal comprise pourr une
majorité de dirigeants de PME enquêtées. En effet, cette gestion est synonyme pour plus de
82% d‟entre eux du simple respect strict et absolu des obligations fiscales imposées à
l‟entreprise par l‟Etat. Il s‟agit d‟éviter à tout prix le risque fiscal dans la mesure où le
contrôle fiscal est considéré comme une présomption de fraude et constitue un grand gène
pour l‟entreprise.

En revanche, seuls 18% des responsables enquêtés pensent que la gestion de l‟impôt doit être
élargie aux choix fiscaux qui s‟offrent à l‟entreprise. Il s‟agit certes de réduire tout risque
fiscal, mais de profiter des options fiscales afin de faire baisser en toute légalité le coût fiscal
de l‟entreprise et d‟améliorer sa rentabilité et d‟accroitre ses investissements.

A ce niveau également, on peut noter que plus la taille de l‟entreprise est importante en termes
de chiffre d‟affaires surtout, plus la prise de conscience de la nécessité d‟optimiser sa charge
fiscale est grande. Le croisement des données relatives au recours à l‟optimisation fiscale et

134
au niveau du chiffre d‟affaires montrent que pratiquement toutes les PME enquêtées qui
réalisent un chiffre d‟affaires supérieur à 80 millions de dhs H.T profitent des opportunités
offertes par le droit fiscal pour réduire leur charge fiscale.

Figure n°5 : Pratique de la gestion fiscale

18%

Gestion fiscale passive


Gestion fiscale active et passive

82%

Deux facteurs essentiels ont été avancés par les dirigeants enquêtés pour justifier le peu
d‟intérêt accordé à l‟optimisation fiscale. Ainsi, 44% d‟entre eux pensent que cette pratique a
peu d‟intérêt et n‟exerce sur l‟entreprise aucun impact positif ce qui peut être considéré
comme étant un jugement à priori qui ne repose sur aucun fondement objectif.

La seconde explication qui a été affirmée par 45% des responsables des PME enquêtées est
l‟efficacité limitée de ce genre de pratique en matière de gain pour l‟entreprise et qui est
considéré comme étant extrêmement faible. Enfin, 11% des enquêtés méconnaissent tout à
fait la notion même d‟optimisation et son existence. Il s‟agit de petites entreprises en termes
de chiffres d‟affaires dont les dirigeants ne sont guère au courant des options fiscales et des
possibilités offertes par le droit fiscal pour minimiser légalement leur charge fiscale.

135
Figure n°6 : Facteurs explicatifs du non recours à l’optimisation fiscale

11%

44% Peu d'intérêt


Efficacité limitée
Méconnaissance totale

45%

2.2. Financement des entreprises

La problématique du financement des entreprises au Maroc constitue une contrainte


fondamentale et récurrente particulièrement pour les PME qui sont pour la plupart sous-
capitalisée, avec une organisation hiérarchisée et centralisée et une ouverture très limitée de
leur capital et de leur management. Par conséquent, cette population d‟entreprises trouve de
plus en plus, de difficultés à financer leurs investissements et leur croissance aussi bien à
travers les modes de financement internes que les sources externes de financement.

2.2.1. Diversité et importance des différents modes de financement

D‟après les résultats de notre étude sue le terrain la plupart des PME enquêtées font appel à
une grande variété de moyens de financement dans des proportions variées selon leurs besoins
et leurs possibilités d‟obtention. Ainsi, aucune entreprise enquêtée ne se limite pas et
uniquement à des modes de financement externes composés essentiellement du crédit
bancaire qui n‟est qu‟un complément en cas d‟insuffisance des fonds propres.

Le mode de financement privilégié par les PME enquêtées est les capitaux propres, suivi par
les emprunts bancaires et par les comptes courants d‟associés et le leasing. Ces quatre modes
de financement représentent plus de 90% des financements pour 95% des entreprises

136
enquêtées. Les 10% restants sont repartis entre les quasis fonds propres, le capital - risque, les
augmentations du capital…

2.2.2. Financement interne versus financement externe

Toutes les entreprises enquêtées recourent à ces deux sources de financement à des niveaux
différenciés selon l‟importance de leur fonds propres, le niveau de leurs besoins de
financement et les possibilités d‟obtenir des crédits bancaires à des conditions avantageuses et
dans des délais raisonnables. Certes, les fonds propres conditionnent dans une large mesure le
financement bancaire puisqu‟ils en constituent une sorte de garantie et un indicateur de
solvabilité de la PME, mais d‟autres critères interviennent en matière de crédits bancaires
comme le degré de transparence, le mode d‟organisation et de gestion, la rentabilité, la
structure du bilan de l‟entreprise191…

Il faut souligner qu‟une corrélation existe généralement entre la taille de l‟entreprise, son
niveau des fonds propres et les opportunités disponibles pour profiter du financement
bancaire192.

Globalement, la par des PME enquêtées qui font appel davantage aux capitaux propres est
dominante puis qu‟ils représentent 62% des entreprises de notre échantillon. En revanche, le
financement externe constitue la source majeure de financement pour 38% des PME
enquêtées. Cette situation s‟explique par les grandes réticences des banques à financer ce
genre d‟entreprises.

191
AZZOUZI B. (1997), « PME et stratégie de développement au Maroc » Edition AL MAARIF AL JADIDA
192
BERK J. et DEMARZO P., (2011), « Finance d’entreprise », Pearson Education France, 2ème édition.

137
Figure n°7 : Source de financement dominante

38%

Financement externe
Financement interne

62%

En dépit de la prédominance du financement interne dans la structure de financement des


PME enquêtées, une grande majorité d‟entre elles, soit 66%, estiment qu‟elles sont encore
sous-capitalisées et ont toujours un grand besoin de renforcer leur capital. L‟accroissement de
leur capital est considéré ainsi, comme étant un gage d‟autonomie et d‟indépendance et un
facteur essentiel qui accroit leurs marges de négociation avec les banques et les possibilités
d‟obtenir davantage d‟emprunt bancaires à des conditions financières raisonnable.

Cette perception confirme largement les résultats des études théoriques et empiriques sur la
question193 à savoir la sous-capitalisation manifeste observée au niveau de cette catégorie
d‟entreprises et la répugnance des organismes bancaires à répondre favorablement à leurs
demandes et besoins de financement.

193
BOUZIDI(2011), Les PME au Maroc, Edition Maarif , Casablanca , 235P .

138
Figure n°8 : Sous-capitalisation des PME enquêtées

Sous capitalisation manifeste


Capitaux propres suffisants

2.2.3. Augmentation du capital

Très peu d‟entreprises enquêtées ont procédé à une augmentation du capital au cours des cinq
dernières années même si elles admettent la faiblesse de leurs capitaux propres et la nécessité
absolue de leur renforcement pour améliorer la santé financière de leurs entreprises.

Ainsi, seuls 3,3% d‟entre elles (soit 5 entreprises seulement) ont effectués une telle opération
d‟augmentation de leur capital, ce qui constitue un très faible pourcentage. Il faut dire que les
opportunités offertes dans ce domaine sont fort limitées et la plupart des dirigeants n‟arrivent
pas à comprendre et à monter de telles opérations. Il faut préciser également qu‟ils sont très
réticents vis-à-vis de toute ouverture du capital à des investisseurs externes.

139
Figure n°9 : Opérations d’augmentation du capital par les PME enquêtées

3,30%

Entreprises n'ayant pas


augmenté leur capital
Entreprises ayant procedé à une
augmentation du capital

97,70%

Les cinq PME enquêtées qui ont pu augmenté leur capital leur fait à travers l‟incorporation
des différentes réserves au cours des dernières années. Cette opération a permis certainement
d‟élargir les capitaux propres sans pour autant apporté des financements neufs à l‟entreprise
pour faire face à leurs investissements. Comme nous l‟avons déjà précisé, cette pratique de
renforcement des capitaux propres apparait la mieux profitable et la plus indiquée pour des
entreprises de type familial hostile à l‟entrée de tout investisseur étranger aux propriétaires –
dirigeants de départ de l‟entreprise

2.2.4. Financement par quasi-fonds propres

Les résultats de notre étude empirique ont montré qu‟aucune PME enquêtées n‟a eu recours à
des titres ou des prêts participatifs. C‟est une pratique généralement ignorée et complètement
absente dans les pratiques de financement des entreprises marocaines de cette catégorie.

En revanche, une partie non négligeable de ces entreprises, font appel selon leurs besoins aux
comptes courants d‟associés. Ainsi, 67,1% (soit 102 entreprises) des entreprises enquêtées ont
utilisé des comptes courants de leurs associés pour courir aussi bien leurs besoins
d‟exploitation que d‟investissement au cours des cinq dernières années. Parmi, les 102
entreprises, 83,3% d‟entre elles (122 entreprises) ont fait appel à ce mode de financement
plusieurs fois au cours des cinq dernières années

140
Le caractère pratique et simple, ainsi que les avantages financiers et fiscaux expliquent cette
préférence pour ce mode de financement. Ceci est d‟autant plus important que cette modalité
de financement est tout à fait conforme à leurs préoccupations et à leur volonté de verrouiller
la gouvernance et le management de leurs entreprises.

Figure n°10 : Recours aux CCA par les PME enquêtées

32,90%
Entreprises utilisant les CCA

Entreprises n'utilisant pas les


CCA
67,10%

Concernant, le capital - investissement sous ses différentes formes (capital amorçage, capital -
risque, capital développement…) les PME enquêtées l‟ignorent dans une large mesure et n‟y
font recours que très rarement en dépit de la croissance importante qu‟il a connu au cours de
ces dernières années au Maroc194. En Effet, au cours des cinq dernières années, seuls 7,9% de
PME enquêtées (soit 12 entreprises) ont fait appel à ce mode de financement. Ce qui constitue
un faible pourcentage en égard aux grands besoins et difficultés de financement de cette
population d‟entreprises d‟une part, et des avantages reconnus à ce type de financement
d‟autre part.

194
CDVM (2011) , op cité.

141
Figure n°11 : Recours au financement par capital développement

7,90%

Recours au capital
développement
Non recours au capital
développement

92,10%

L‟explication la plus avancée par 44,8% des enquêtés est les difficultés financières et
réglementaires de son obtention, tandis que 35,8% d‟entre eux affirment qu‟ils ignorent tout à
fait l‟existence de ce type de financement. Ces deux facteurs constituent les deux raisons
essentielles de la grande faiblesse de ce financement dans la structure de financement des
PME enquêtées (80,6%).

Tableau n°9 : Raisons du non recours au capital développement

En nombre En %

La méconnaissance de ce mode de financement 54 35,5

Les difficultés de son obtention 68 44,8

Les inconvénients de ce type de financement 25 16,4

Autres 5 3,3

Total 152 100,0

Source : Notre enquête

142
Les inconvénients de cette modalité de financement (aspect financier et réglementaire…) a été
cité par 16,4% des enquêtées et 3,3% n‟ont apporté aucune réponse.

2.2.5. Financement bancaire et obligataire

Toutes les entreprises enquêtées ont eu recours au crédit bancaire pour couvrir leurs besoins
aussi bien d‟exploitation que d‟investissement. L‟importance de ce mode de financement
varie évidemment d‟une entreprise à une autre en fonction de sa politique de financement, de
sa capacité d‟endettement et de la nature de ses relations avec la banque. Plusieurs avantages
et inconvénients sont reconnus à ce type de financement. Parmi ces avantages, les
responsables des PME enquêtés lui reconnaissent sa relative disponibilité, l‟effet de levier
qu‟il exerce dans la mesure où son coût est assez faible…

En revanche, on lui reproche les exigences extrêmement importantes pour en disposer et


particulièrement la nécessité de fournir une hypothèque ou de fournir un nantissement qui
constitue le facteur déterminant dans ce domaine. Le montant et les conditions du crédit ne
sont jamais liés aux résultats de l‟entreprise et à la rentabilité de l‟investissement à financer195.

Il faut noter enfin qu‟aucune PME de notre échantillon n‟a eu recours à l‟emprunt obligataire.
Cette situation s‟explique par la taille de ces entreprises et des conditions financières et
réglementaires imposées pour faire appel à ce mode de financement196.

2.2.6. Le crédit-bail

Le leasing est un mode de financement auquel la quasi-totalité des entreprises enquêtées ont
utilisé. En effet, 86,8% de ces entreprises (soit 132) ont fait appel au crédit - bail au cours des
cinq dernières années pour couvrir leurs besoins en investissement. Seuls 13,2% des
enquêtées ont donc ignoré cette importante modalité de financement.

195
BERRADA M A. (2007), « les techniques de banque, de crédit et de commerce extérieur au Maroc », 5ème
édition, Ed SECEN
196
SEGDALI .M . (2015), op cité.

143
Figure n°12 : Recours au crédit-bail

13,20%

PME ayant recours au leasing

PME n'ayant pas recours au


leasing

86,80%

Le recours important au leasing est expliqué par plusieurs avantages qui lui sont reconnus.
Ainsi un peu moins de la moitié des PME enquêtées (48,7%) mettent en avant son faible coût
par rapport surtout au financement bancaire. 31,6% insistent sur la rapidité et la facilité de son
obtention et un peu moins du cinquième estiment que l‟avantage fiscal qu‟il procure est le
plus déterminant.

Tableau n°10 : Avantages du Leasing

En nombre En %

Facilité et rapidité de son obtention 48 31,6

Coût faible 74 48,7

Avantage fiscal 30 19,7

Total 152 100,0

Source : Notre enquêté

144
2.3. Impact fiscal des modalités de financement

La politique de financement de l‟entreprise devrait prendre en compte la variable fiscale dans


tout choix approprié et efficace en la matière. En effet, le coût fiscal doit être considéré
comme un élément du coût global de tout moyen de financement et par conséquent, il peut
jouer un rôle plus ou moins importent dans la stratégie financière de l‟entreprise197.

2.3.1. Prise en compte de la variable fiscale

Les résultats de notre étude empirique confirment largement la théorie financière et fiscale
dans ce domaine dans la mesure où la quasi-totalité (95,4%) des entreprises enquêtes (145
entreprises) affirme prendre en considération l‟avantage ou l‟inconvénient fiscal dans le choix
du monde de financement de leur exploitation ou de leur investissement. Seuls 4,6% (soit 7
entreprises) d‟entre elles ne se soucient guère de cette variable dans leur politique de
financement. Ceci est d‟autant plus important que la fiscalité constitue une grande contrainte
et source de coûts et d‟obligations pour toutes les entreprises de notre échantillon.

Figure n°13 : Prise en compte de la variable fiscale

4,60%

Entreprises intégrant la variable


fiscale
Entreprises ignorant la variable
fiscale

95,40%

Le non prise en compte de l‟impôt dans ce domaine s‟explique essentiellement par son faible
impact pour 4 seulement d‟entre elles, et par l‟insuffisance des ressources humaines et
financières pour 3 autres.

197
COLLETTE C., (1998), «Gestion fiscale des entreprises», édition Ellipses

145
La prise de conscience de l‟impact de l‟impôt sur les différentes modalités de financement des
entreprises enquêtées apparait tout à fait générale et réelle. Toutes les PME enquêtées qui
prennent en considération cette donnée dans leur gestion financière, soit 145 entreprises
estiment que ce coût fiscal est différencié selon le mode de financement et peut entrainer un
avantage non négligeable pour l‟entreprise en termes de réduction de charges et
d‟accoisement de leur rentabilité

2.3.2. Impact fiscal de l’autofinancement

Pour toute entreprise l‟appui sur les capitaux internes est essentiel dans la mesure où ils
renforcent son indépendance et son autonomie. De même, le levier fiscal comporte beaucoup
de risque d'illiquidité et d‟insolvabilité au-delà d‟un certain seuil critique198, ceci est d‟autant
plus important qu‟il existe des dispositions fiscales qui favorisent ce mode de financement
stable et nécessaire199.

Concernant ce type de financement, il faut distinguer entre deux catégories de financement


quant aux effets de l‟impôt. Ainsi, une forte majorité (78,9%) des responsables interrogés
pensent que l‟impôt exerce un effet positif sur l‟autofinancement courant constituer par les
amortissements et les provisions en raison de leur exonération de la base imposable de leurs
bénéfices. Ce qui représente à leurs yeux un avantage de taille grâce à l‟économie d‟impôt
qu‟elle permet à travers la déductibilité des charges d‟amortissement et des provisions.

Figure n°14 : Impact de l’impôt sur l’autofinancement

11,10%

Impôt exerce un imapct positif


sur l'auto financement
Aucune idée sur la question

78,90%

198
DAMODRAN A. (2008), « Finance d’entreprise » Nouveau horizons, de Boeck, 2ème édition.
199
BERK J. et DEMARZO P., (2011), « Finance d’entreprise », Pearson Education France, 2ème édition.

146
Les 11,1% restants n‟expriment aucune idée sur la question en affirmant que la question ne
les intéresse pas ou qu‟ils ignorent cet impact. Il s‟agit pour l‟essentiel de petites entreprises
qui méconnaissent plus ou moins les mécanismes financiers et fiscaux.

Au niveau de l‟autofinancement de croissance, tous les responsables enquêtés sont unanimes


et estiment que l‟imposition des bénéfices nets réinvestis au taux de 30% ne favorise
nullement le recours à l‟auto financement pour couvrir leurs besoins d‟investissement. Au
contraire, ce taux considéré comme étant élevé ne fait que pénaliser ce monde de financement
au profit d‟autres qui bénéficient d‟une fiscalité plus légère.

2.3.3. Impact fiscal de l’augmentation du capital

L‟impact fiscal sur les différentes modalités d‟augmentation du capital est assez différencié et
varie selon l‟option choisie dans la réalisation de cette opération. Il faut rappeler que les
avantages de tout accroissement du capital de l‟entreprise particulièrement pour les PME qui
sont structurellement sous capitalisées sont multiples : financement non risqué, ressources
durables et autonomes, renforcement de la structure financière de l‟entreprise200….

Sur le plan purement fiscal, les responsables des PME enquêtés sont quasi-unanimes et
insistent sur l‟importance de cette opération qui bénéficie de plusieurs avantages fiscaux.
Ainsi, concernant l‟augmentation des fonds propres par apport en numéraire, tous ceux qui
ont effectué cette opération au cours des 5 dernières années ont mis en avant la faiblesse des
droits d‟enregistrement applicables qui s‟élèvent à 1% seulement. Ce qui constitue un
avantage non négligeable et assez incitateur qui peut encourager les PME à en profiter.

Nos enquêtés, ont davantage insisté sur l‟incorporation des différents types de réserves pour
élargir leurs fonds propres. Certes, elle n‟apporte pas de financement nouveau à l‟entreprise,
mais elle permet de stabiliser ces fonds tout en interdisant toute distribution. Selon 80 % des
responsables / dirigeants enquêtés, l‟avantage fiscal principal de cette opération et qu‟elle se
traduit par une augmentation du capital en franchise totale d‟impôt dans la mesure où la
constitution de toutes les catégories de réserves (légales, statutaires et facultatives) bénéficient
de l‟exonération fiscale.

200
DESBRIERES, P., DUMONTIER, P., (1989) « Dettes ou fonds propres : comment choisir ? », Revue française de
gestion, p. 5-14

147
Enfin, le renforcement des fonds propres par la détention des titres de propriété est
relativement peu connu par les responsables des PME enquêtées, ce qui n‟empêche pas
l‟intérêt et l‟importance qu‟ils lui accordent et notamment à ses aspects fiscaux. Ainsi, sur
quasiment la moitié des enquêtés qui maitrisent plus au moins cet aspect, les deux tiers sont
conscients de l‟avantage plus important que procure les titres de propriété par rapport au titres
de créances. En effet, les produits de participation (action, parts sociales..) sont imposés au
taux de 15% tandis que les produits des prêts sont passibles de l‟impôt au taux de 20%.

Il faut ajouter que les produits de participations distribuées par les sociétés passibles de l‟IS
bénéficient d‟un abattement de 100% pour éviter leur double imposition. Ce qui représente à
leurs yeux un avantage de taille.

2.3.4. Effet fiscaux du financement bancaire

Le recours à l‟emprunt est la conséquence directe et inéluctable de l‟insuffisance des flux


financiers dégagés par l‟entreprise et des apports en capital par les associés. Comme la
législation fiscale considère que les intérêts payés sont considérés comme charge déductible
du résultat, on affirme souvent que l‟impôt favorise cette modalité de financement et incite
davantage l‟entreprise à y recourir.

A ce niveau, les résultats de notre étude empirique montrent que 88,1% des responsables
enquêtés (134/152) sont parfaitement conscients des avantage fiscaux liés à l‟endettement
bancaire contre seulement 11,9% qui sont indifférents ou qui ignorent cet aspect. Ce qui
dénote d‟une certaine maitrise des aspects fiscaux et financiers de leurs entreprises et
particulièrement pour celles qui ont un taille assez importante.

148
Figure n°15 : Importance des avantages fiscaux de l'endettement bancaire

11,90%

Avantages importants

Avantages meconnus ou peu


importants

88,10%

Pratiquement tous insistent sur les deux types d‟avantages et en particulier la déductibilité des
intérêts versés à l‟organisme bancaire sur le bénéfice imposable. Ce qui peut constituer une
économie d‟impôt non négligeable dans la mesure où l‟avantage fiscal est égal au montant des
intérêts payés multiplié par le taux de l‟IS qui est de 30%.

Le second avantage pour les enquêtés est représenté par la déductibilité de toutes les charges
liées à l‟emprunt bancaire qui sont les frais accessoires : frais d‟émission, de publicité,
d‟assurance…

En définitive, la possibilité de retrancher du bénéfice soumis à l‟impôt toute la rémunération


versée à l‟organisme bancaire rend ce mode de financement bancaire intéressant et attractif
pour l‟entreprise201.

Néanmoins, ses effets négatifs en termes d‟ingérence dans la gestion de l‟entreprise, de


déséquilibre de sa structure financière, de son coût relativement élevé poussent les entreprises
enquêtées à faire appel à ce type de financement de manière assez modeste et dans les
proportions relativement limitées. Il faut dire aussi que la plupart de ces entreprises ont
beaucoup de difficulté à y accéder.

201
Le code général des impôts 2016.

149
2.3.5. Impact fiscal du recours au CCA

Le recours au compte courant d‟associés pour financer l‟activité de l‟entreprise est une
pratique assez générale pour les entreprises enquêtées. Sa simplicité et son double avantage
fiscal et financier expliquent le choix privilégié de cette modalité de financement notamment
par le PME.

Les responsables enquêtés sans exception mettent en avant la déductibilité fiscale des charges
liées aux avances reçues des associés par leurs entreprises pour justifier ce recours. Cet
avantage représente à leurs yeux un important facteur qui ne fait que renforcer l‟intérêt et
l‟importance accordées à ce genre de financement.

De même les enquêtés insistent sur le fait que les associés de l‟entreprise bénéficient d‟une
rémunération relativement intéressante et leurs placements et peu risqués dans la mesure où
ils le font dans leurs propre entreprise dont ils assurent la gestion. Ce qui peut se traduire par
des abus et des pratiques malsaines.

Pour éviter celles-ci, la loi fiscale a imposé trois conditions essentielles pour limiter un
recours massif et abusif à ce financement :

- Le capital social doit être entièrement libéré. Ainsi, il serait interdit que l‟entreprise
emprunte auprès de ses associés, alors que ceux-ci n‟ont pas encore intégralement
libéré leur capital ;
- Le montant total des sommes avancés et portant intérêts déductibles ne peut excéder le
montant du capital social de l‟entreprise. Il s‟agit de garder un certain équilibre entre
le montant des avancées faites et du capital de l‟entreprise.
- Le taux admit en déduction des intérêts déductibles ne peut être supérieur aux taux
fixés par Banque Al Maghrib sur le taux d‟intérêt moyen des bons de trésor à six mois.

150
Tableau n°11 : Taux maximum des intérêts débiteurs des C.C.A.

Années Taux

2010 3,49

2011 3,44

2012 3, 33

2013 3,45

2014 4,03

2015 2,97

2016 2,53

Source : BO N°6442 du 25 Mars 2016202

2.3.6. Effets fiscaux du leasing

Le crédit -bail s‟est développé entant que véritable moyen de financement de l‟équipement de
l‟entreprise avec l‟idée de la possibilité de distinguer entre le propriétaire (l‟organisme de
leasing) et l‟utilisateur du bien (l‟entreprise).

Cette modalité de financement est largement utilisée par les entreprises enquêtées en raison
notamment de ses avantages fiscaux. Ainsi, la grande majorité, soit 63% des entreprises qui
ont eu recours au crédit-bail au cours des 5 dernières années ont insisté sur la question de la
déductibilité du loyer versé du bénéfice imposable de l‟entreprise. Ce qui constitue pour eux
un élément déterminant qui les incite à faire appel à cette modalité de financement.

202
BO N°6442 du 25 Mars 2016 fixant les taux maximum des intérêts déductibles des comptes courants
d’associés.

151
Figure n°16 : Avantages du leasing

37%

Avantage fiscal déterminant


Autres avantages

63%

En revanche, 37% des enquêtés mettent l‟accent sur d‟autres aspect positifs du leasing, à
savoir la préservation de l‟équilibre financier du bilan puisqu‟il s‟agit d‟un engagement hors
bilan, de la flexibilité de la décision d‟investissement, la non exigence d‟un autofinancement
de départ et ne ponctionne pas la liquidité de l‟entreprise…

Sur un autre plan, environ le tiers (32%) des enquêtés qui ont fait appel à ce mode de
financement au cours des cinq dernières années ont également affirmé l‟importance de
l‟exonération des taux d‟enregistrement de 2,5% dus à l‟occasion de l‟acquisition des actifs
immobiliers financés par le crédit - bail. Même si cet avantage ne s‟applique qu‟une seule fois
au moment de l‟acquisition du bien à l‟inverse des redevances payés, son degré incitatif
demeure fonction du montant de l‟impôt dont l‟entreprise est exonérée.

152
Conclusion du chapitre

Le choix du financement de l‟exploitation et de l‟investissement de l‟entreprise est défini dans


le cadre de sa politique de financement et sa gestion fiscale. Ainsi, l‟entreprise dispose d‟un
grand éventail de moyens de financement d‟origine interne comme l‟autofinancement,
l‟augmentation du capital, l‟incorporation des réserves…que d‟origine externe tels que le
crédit bancaire, l‟emprunt obligatoire, les avances des associés, le crédit - bail… Le principe
fondamental de toute politique financière efficace dans ce domaine est de disposer du mode
de financement approprie à temps tout en réduisant son coût de manière à minimiser la
rentabilité et la valeur globale de l‟entreprise.

De même, l‟entreprise doit pratiquer une politique fiscale pertinente à travers d‟une part, le
respect de toutes ces obligations fiscales en payant tous les impôts dus dans les délais fixés
par la loi. D‟autre part, une bonne gestion fiscale qui suppose l‟optimisation de l‟impôt en
profitant de toutes les opportunités offertes par la législation fiscale de manière à minimiser le
coût fiscal et accroitre la rentabilité de l‟entreprise s‟avère également extrêmement
importante.

Dans cette perspective, le cout fiscal doit être pris en considération dans le choix global des
modalités de financement de l‟entreprise. Ainsi, les résultats de notre enquête ont démontré
que cette prise de conscience de l‟impact de l‟impôt sur le financement existe largement et
qu‟une grande partie des PME enquêtées intègrent plus ou moins ce facteur dans leur stratégie
financière. L‟option de tel ou tel mode de financement de nature interne ou externe n‟est pas
souvent étrangère à ces effets fiscaux. C‟est le cas particulièrement pour l‟autofinancement,
l‟augmentation du capital, les avances des associés, le crédit bancaire ou le crédit leasing.
Certes, d‟autres considérations financières, réglementaires… contribuent à privilégier une
source de financement donnée et à déterminer une structure financière des PME enquêtées.

153
Conclusion générale

La vision dynamique de l‟impôt qui repose sur l‟intégration de la fiscalité dans les décisions
de gestion de l‟entreprise a pris une grande importance dans la théorie fiscale et financière.
Une abondante littérature s‟est ainsi développée à la suite des travaux de Modigliani et Miller
(1958), qui a pu mettre en évidence l‟importance de l‟impôt dans la stratégie de financement
et par conséquent sur la structure financière de l‟entreprise203.

Cette littérature nous enseigne qu‟en choisissant l‟une des modalités de financement de ses
investissements, l‟entreprise doit tenir compte des avantages et des inconvénients sur le plan
fiscal de chaque mode (Bradly et al (1984)204, (Titman et Wessels (1988)205. N‟importe quel
moyen de financement qu‟il soit d‟origine interne ou externe exerce des effets différenciés
quant à son coût, sa disponibilité et sa rapidité, son importance, ses procédures …

Ainsi , des arbitrages sont faits en permanence dans ce domaine par les entreprises entre
plusieurs facteurs essentiels tels que l‟économie d‟impôt résultant de la déductibilité des
intérêts, les coûts de faillite prévus (théorie d‟arbitrage), la capacité taxable des firmes
(hypothèse de tax exhaustion), l‟intégration de l‟imposition personnelle des investisseurs
(effet clientèle d‟endettement), les coûts d‟agence des dettes (théorie d‟agence, d‟asymétrie
d‟information et de la hiérarchie des sources de financement)…

Le choix entre les différentes modalités de financement repose essentiellement sur un certain
nombre de variables parmi lesquelles la variable fiscale joue désormais un rôle prépondérant.
Cette prépondérance s‟explique d‟une part, par l‟impact de la fiscalité sur l‟importance
relative des ressources qui restent à la disposition de l‟entreprise pour s‟autofinancer et
investir après avoir payée ses différents impôts. D‟autre part, par le traitement fiscal
différencié des charges générées par chaque modalité de financement et des possibilités de
déductibilité et de réductions fiscales qui en découlent.

Dans tous les cas, au moment du choix entre les moyens de financement que se soit les
ressources internes ou externes, l‟investisseur ne peut ignorer la variable fiscal. Ainsi , par
exemple , l‟impôt influence positivement ou négativement le recours aux ressources internes
203
MODIGLIANI. F. et MILLER.M. (1958), op cité.
204
BRADL.M (1984), On the Existence of an Optimal Capital Structure: Theory and Evidence, Journal of Finance,
VOM XXXIX, N°30 July.
205
TITMAN, S. and WESSELS, R. (1988). “The Determinants of Capital Structure Choice”, Journal of Finance, Vol.
43 (1), pp. 1-19

154
de financement par le biais du niveau d‟imposition des résultats, par la politique fiscale
existante en matière d‟amortissement et de provisions, par la politique de dividendes adoptée
par l‟entreprise et qui n‟échappe pas à l‟influence du régime fiscal

Cette nouvelle conception de l‟impôt résulte La démarche uniquement statique et passive de


la fiscalité en tant que contrainte subie et obligation à remplir est de plus en plus dépassée.

Cette conception réductrice est complétée par une prise de conscience de la part des dirigeants
des entreprises du caractère optionnel du droit fiscal et surtout de la possibilité, voir même de
la nécessité d‟exploiter la marge de manœuvre offerte par la législation fiscale à travers les
multiples choix fiscaux qu‟elle permet.

Ainsi, la théorie fiscale s‟est fortement intéressée à cet aspect positif et actif de l‟impôt en
mettant en exergue l‟importance stratégique pour l‟entreprise de profiter au mieux des options
fiscales et d‟optimiser leur charge fiscale. Ainsi, pour M. Schmidet, celles-ci « ont la
possibilité de prévoir l’impôt et d’utiliser au maximum les moyens fournis par un droit fiscal
qui offre des choix multiples »206 et M. Cozian207 ajoute « que le système fiscal se
présente «comme un jeu subtil d’options ».

D‟autres auteurs ont poursuivi les recherches dans ce domaine en développant la théorie de la
gestion fiscale active et de l‟optimisation de l‟impôt tout en la distinguent fondamentalement
des notions d‟évasion et de fraudes fiscales. En effet, si leur objectif final est de minimiser la
charge fiscale de l‟entreprise les moyens utilisés sont extrêmement différents et très éloignés.
Si l‟évasion et la fraude fiscales sont illégales et éthiquement condamnables, l‟optimisation
fiscale s‟appuie au contraire sur la loi pour réduire l‟impôt de l‟entreprise. De ce fait, les
entreprises font, de plus en plus, appel aux diverses techniques fiscales qui permettent
d‟optimiser l‟impôt.

Toute entreprise est donc appelée non seulement à connaître avec précision les différentes
alternatives offertes à elle par la législation fiscale, mais également de les utiliser au mieux de
son intérêt et en fonction de ces objectifs et de sa stratégie générale pour accéder à l‟efficacité
et la performance fiscales.

206
J.SCMIDET (1974) op cité. P. 117
207
M COZIAN (2010), op cité, P. 21

155
Sur le plan empirique, on peut dire que le financement par les dettes est le choix dominant par
les entreprises marocaines et notamment des PME. Celles-ci sont caractérisées par leur sous-
capitalisation manifeste dans la mesure où leurs fonds engagés au départ sont limités et les
opérations d‟augmentation du capital sont très rares208. Même si les relations entre les
banques et cette population d‟entreprises sont compliquées et difficiles, l‟existence d‟une
multitude de modalités de financement par emprunts soit par crédits bancaires, auprès des
associés …incitent ces entreprises à privilégier ce mode de financement209.

Il faut dire aussi que la diminution du coût des ressources financières d‟origine externe (taux
d‟intérêt, avantages fiscaux…) et l‟apparition et le développement de nouveaux instruments
financiers ont exercé une grande influence sur la structure financière de ses entreprises. Les
avantages fiscaux liés au financement par emprunt ainsi qu‟aux privilèges distinguant ce
mode de financement par rapport à l‟augmentation de capital, et qui se présentent dans la
préservation du contrôle, ainsi que le coût associé à cet emprunt est généralement plus faible
ont été cités comme les avantages essentiels de moyen de financement par les propriétaires :
dirigeants des PME de la région de Rabat-Salé-Kénitra que nous avons enquêté. Néanmoins,

La fiscalité au Maroc a longtemps favorisé le financement des entreprises par emprunt au


détriment du financement par fonds propres à travers la déductibilité des intérêts et de toutes
les charges liées à l‟emprunt.

Lui associant également un effet de levier financier lorsque le rendement économique est
supérieur au coût de la dette, le financement par endettement n‟est pas dépourvu
d‟inconvénients importants pour les PME et pose beaucoup de problème dans le choix du
mode le plus intéressant et le plus profitable et partant d‟une structure financière optimale.

En effet, ce mode de financement selon les résultats de notre étude sur le terrain, augmente le
risque financier des PME et par conséquent, le risque de leur faillite, faire dépendre et
soumettre l‟entreprise à l‟ingérence de ses créanciers et notamment des banques en réduisant
ses marges de manœuvre …. De plus sur le plan purement financier, un recours excessif et
non rationnelle peut transformer l‟effet de levier en un effet massue (levier négatif).

Quant aux fonds propres, qui peuvent être soit d‟origine externe (apport des actionnaires), soit
d‟origine interne (résultat dégagé par l‟entreprise elle-même) et qui peuvent se traduire par un

208
BOUZIDI(2011), Les PME au Maroc, Edition Maarif , Casablanca , 235P .
209
CDVM(2011), op cité.

156
apport en numéraire ou par une capitalisation des réserves, leurs multiples avantages ne
peuvent pas dissimulés ces limites qui peuvent rendre son choix plus ou moins problématique
particulièrement pour une PME.

Les ressources internes apparaissent nécessaires tant pour assurer la pérennité de l‟entreprise
que pour lui permettre de s‟enrichir et de contribuer ainsi au financement de son
développement. C‟est la ressource qui est générée pour une large partie par l‟entreprise elle-
même et contribue à l‟amélioration de son fonds de roulement de manière continue tout en
préservant son autonomie et son indépendance dans sa gestion. Néanmoins, ce moyen de
financement n‟est pas exempt d‟inconvénients tels que son coût élevé, ses procédures
complexes et longues, la possibilité d‟entrer de nouveaux propriétaires et par conséquent de
dilution du capital… De même, elle ne lui associé aucune économie d‟IS dans la mesure où
les distributions ne sont pas déductibles du bénéfice imposable.

Ceci est d‟autant plus important que l‟aspect fiscal est de, plus en plus, pris en considération,
même s‟il n‟est pas le seul, dans la stratégie de financement des PME marocaines. C‟est
d‟ailleurs l‟un des résultats essentiels de notre recherche qui a permis de confirmer
empiriquement cette question fondamentale. Désormais, le coût fiscal de n‟importe quel
moyen de financement est devenu une variable de choix d‟une certaine structure de
financement de ces entreprises au Maroc en essayant de tirer profit des avantages fiscaux qui
lui sont liés. La quasi-totalité des entreprises enquêtées qui affirment être parfaitement
conscientes de l‟impact différencié des différentes modalités de financement de leur
exploitation et de leur investissement intègrent ce facteur fondamental dans leur politique de
financement afin de réduire leurs coûts et augmenter leur rentabilité.

Les des moyens de financement les plus utilisés en raison notamment de leurs avantages
fiscaux est le crédit - bail, les comptes courants d‟associés en raison surtout de la déductibilité
de leurs charges. Ces ressources apparaissent comme les plus prisées par les PME enquêtées.
En revanche, l‟autofinancement surtout de croissance est considéré comme étant un mode de
financement fiscalement pénalisé en raison du taux d‟imposition élevé des bénéfices
réinvestis. L‟économie d‟impôt et la déductibilité des charges relatifs à l‟emprunt bancaire
(frais d‟émission, frais d‟assurance…) constituent autant d‟éléments favorables au recours à
ce mode de financement classique même si sa contribution globale demeure relativement
limitée en raison de son coût élevé, des garanties exigées, des difficultés d‟accès…

157
Le modèle concret de financement des PME marocaines enquêtées au niveau de la région de
notre recherche n‟est pas évidemment lié fondamentalement, en matière d‟endettement par
exemple sur la déductibilité des charges financières que la fiscalité leur offre, mais surtout sur
les coûts financiers générés par celui-ci, sur sa disponibilité dans le temps … Le gain fiscal
n‟est pas totalement négligé du choix optimal de la structure financière de l‟entreprise. Il
apparait d‟ailleurs assez différencié selon les catégories d‟endettement des PME enquêtées.

Sur un autre plan, la faiblesse du capital de départ et les difficultés financières et


réglementaires notamment d‟un recours accru au financement propre expliquent la sous -
capitalisation des PME marocaines de manière générale et celles de la région de notre étude
en dépit des incitations fiscales accordées dans ce domaine. Cette sous - capitalisation qui
engendre une structure financière déséquilibrée et fragile constitue l‟une des contraintes
fondamentales qui entravent la survie et la croissance de cette catégorie d‟entreprises.

Nos résultats empiriques ont montré qu‟il n‟existe pas de facteur déterminant dans le choix
d‟une structure financière déterminée. Celle-ci est la résultante de facteurs financiers,
économiques, fiscaux…que les PME subissent et sur lesquels elles ont une emprise forte
limitée.

Il faut préciser dans ce cadre que notre recherche et partant ses résultats souffrent de plusieurs
limitent liées en particulier et en premier lieu, au caractère hétérogène du tissu des PME et
de sa grande diversité, rendant par là toute généralisation hasardeuse et difficile à faire et à
soutenir. Leurs priorités ne sont pas les mêmes, leurs contraintes sont très différentes, leurs
opportunités sont différenciées et leurs stratégies sont variables. Ce qui réduit sensiblement la
portée générale des analyses et des commentaires que nous avons apportés tout au long de
notre étude empirique.

En second lieu, la représentativité de l‟échantillon retenu est critiquable puisque celui-ci ne


peut refléter les principales caractéristiques et la structure générale des PME de la région à
tous les niveaux : taille, secteur d‟activité, forme juridique … et à fortiori de l‟ensemble du
Maroc .Basé sur une approche de convenance et limité numériquement à 152 PME, ces
résultats sont difficilement extrapolables aux PME de la région de Rabat- Salé – Kénitra et
encore moins au niveau national. Il faudrait donc les prendre avec une certaine prudence et
avec beaucoup de précaution.

158
Ces limites de notre travail sont d‟une grande importance pour nous dans la mesure où ils
pourront constituer le point de départ et la base essentielle de nos travaux futurs afin d‟essayer
de le dépasser et arriver à des résultats encore plus intéressants et plus pertinents. Il s‟agira
notamment de compléter l‟approche exclusivement quantitative que nous avons adopté par
une démarche purement qualitative dans l‟objectif de mieux cerner et de comprendre
davantage la politique fiscale des PME marocaine dans le cadre de leur stratégie de
financement de leur exploitation et de leur investissement.

De même, une autre piste de recherche à développer consistera à approfondir des analyses
plus ciblées et plus détaillées au niveau de tel ou tel source de financement de la PME
nationale. C‟est la cas notamment de l‟impact fiscal du recours à l‟augmentation du capital, au
leasing, aux comptes courant d‟associés…Ces question sont largement méconnues, peu
étudiées, mais extrêmement importantes dans le cadre de la stratégie de financement de cette
catégorie d‟entreprises et du choix d‟une structure financière optimale.

159
Bibliographie

Ouvrages :

ABDELJALIL N. (2007), « Evaluation et financement des investissements de l'entreprise »,


2e édition, édition consulting, Casablanca.

ABOU ABDELJAOUAD M. (2011), « Fiscalité appliquée à l‟entreprise marocaine »,


Editions Maghrébines. .

AGOSTINI M. (2007), « Gestion fiscale », Edition Vuibert.

AKTOUF, O. (1987), « Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des


organisations », Les Presses Universitaires du Québec.

ALAOUI MDAGHRI M. (2015), « Précis de fiscalité marocaine », collection guides de


l‟entreprise.

ALBOUY M., (1989), « Structure financière et coût du capital » Enclypédie de Gestion, Sous
la dir de JOFFRE, P et SIMON. Y. Economica, Paris.

ALBOUY M., (1993), «Financement et coût du capital des entreprises», 2ème édition, Eyrolle

ALBOUY M., (2000) «Décisions financières et création de valeur», 2ème édition,Economica.

ALBOUY. M., (1989), « Structure financière et coût du capital » Encyclopédie de Gestion,dir


Joffre P. et Simon Y., Economico, Paris.

AMELON Jean-Louis (2009), « L‟essentiel de la gestion financière », 6e édition, Maxima.

AZZOUZI B. (1997), « PME et stratégie de développement au Maroc » Edition AL MAARIF


AL JADIDA.

BELLALAH M., (1998), «Gestion financière», Edition Economica.

BELLALAH M., (2003), «Finance moderne d‟entreprise», 2ème édition, Economica

BENSOUDA Noureddine (2009), « Analyse de la décision fiscale au Maroc », Editions la


croisée des chemins.

BERAUD M. (2006), L‟art de la thèse, La Découverte, Editions Seuil, Paris.

BERK J. et DEMARZO P., (2011), « Finance d‟entreprise », Pearson Education France,


2èmeédition.

BERKJ.et DEMATRZOP.(2010), « Finance d‟entreprise », Nouveaux Horizons, Paris.

160
BERRADA M A. (2007), « les techniques de banque, de crédit et de commerce extérieur au
Maroc », 5ème édition, Ed SECEN.

BERTRANDON J. et COLLETTE C. (1999), « Gestion fiscale et finance de l‟entreprise »


Edition PUF.

BOUGON P. (1986), « Audit et Gestion fiscale », Edition CLET ATOL Tome I.

BOUSSETTA .M (2006), Contraintes et perspectives de financement de la PME au Maroc, in


Management des organisations et des PME, ENSET, Mohammedia.

BOUTAHLIL – BEKKALI. S., (2001), « La structure financière des entreprises au Maroc »,


REMALD (Publications de la revue marocaine d‟administration locale et de développement),
1ère édition, pp. 92.

BOUZIDI (2011), Les PME au Maroc, Edition Maarif, Casablanca.

BOYER A. (1983), « Le choix fiscal de l‟entreprise », Edition Economica.

CAVALIER, B., (1998) « Evaluation et financement des entreprises : Application à l'activité


de capital risque », Edition LGDJ / Montchrestien, Paris.

CAWARD.P, GOTTLAND .D et JOLIBERT.A (2008), « Méthodologie de recherche :


Réussir son mémoire ou sa thèse », Pearson, Paris.

CDVM (2011), « Financement de la PME au Maroc ».

CHADEFAUX G. (2010), “Gestion financière”, Litec, Paris.

COBBAUT R., (1994), «Théorie financière», 3èmeédition, Economica.

COBBAUT, R., (1994) « Théorie financière », Edition Economica.

COHEN E. (1991),« Gestion financière de l'entreprise et développement financier »,


Economica, Paris.

COHEN E. (1991), « Gestion financière de l‟entreprise », Edition EDICEF.

COLIN A., et VACHEUX .F, (1996), « Méthodes qualitatives de recherche en sciences de


gestion », Economica, Paris.

COLLETTE C. (1994), « Initiation à la gestion fiscale de l‟entreprise », Edition EYROLLES.

COLLETTE C., (1998), «Gestion fiscale des entreprises», édition Ellipses.

Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (2010), « Améliorer


l‟accès des PME au Financement au Maroc ».

161
Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (2010), «Guide de Communication
Financière ».

Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (2011), « Le Financement des PME au


Maroc ».

Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières, « Rapports annuels, 2006, 2007, 2008, 2009,
2010, 2011, 2012, 2013, 2014 ».

COZIAN M (2004), « Précis de fiscalité des entreprises », Litec, 27e édition.

DAMODRAN A. (2008), « Finance d‟entreprise » Nouveau horizons, de Boeck, 2èmeédition.

DEBLES .R, et TEYSSUNNIER DE, G, (1988), « Etude de marché : outils de la décision »,


PUF.

DEGOS Jean-Guy et GRIFFITHS Stéphane (2011), « Gestion financière, de l‟analyse à la


stratégie », EYROLLES, éditions d‟organisation.

DEPALLENS G. et JOBARD J.P. (1998), « Gestion financière de l‟entreprise », Edition


SIREY.

DESQUINES Georges (2001), « Gestion fiscale des déficits de l‟entreprise », 2ème édition
EFE.

Direction de la politique économique générale (Mars 2000) « les PME au Maroc éclairage et
propositions » document de travail, N°50.

Encyclopédie de Gestion, 1ère édition, Economica, article n°131, tome 3.

EVARD Y. et ROUX E. et MARKET (1993), « Etudes et recherches en marketing fondement


et méthodes » Edition Nathan.

EVARD.Y, PRAS.B, ROUX .E et DESMET.E (2009), « Market : Fondements et méthodes


de recherche en marketing », Dunod , Paris.

FENNETEAU H. (2002), « Enquête : entretien et questionnaire », Dunod , Paris.

FILION L.J. (2007), « Management des PME : de la création à la croissance », Ed. Pearson
Education.

FILION L.J. (2007), « Types de propriétaires-dirigeants de PME », Pearson Education,


Canada.

GHIGLIONE. R et BENJAMIN. A. (1978), Les enquêtes sociologiques : théories et


pratiques ».

162
GINGLINGER, E., (1991), « Le financement des entreprises par les marchés de capitaux »,
Edition PUF.

GRANGE .P et LEBARD .L (1994), « Traitement statistique des enquêtes », Dunod , Paris.

GRAWITZ M. (1993), « Méthodes en sciences sociales», Dalloz, 9emeédition, Paris, P.257.

GUANSSALI, S. (2009) « Les enquêtes par questionnaire avec Sphinx ».

HALDYK.RISPAL M. (2000), « La méthode des enquêtes : application à la recherche en


gestion », De Boek université.

HARAKAT M. (2006), «Finances publiques et Droit budgétaire », Edition A Maarif.

HARAKAT M. (2008), « Nouvelle gouvernance fiscale au Maroc : Grands enjeux et défis de


demain », In Leroy, Marc. L'administration de l'impôt en France et dans le monde. Coll
Finances publiques, Paris : l‟Harmattan, 2008.

IBN ABDELJALIL N., (2002), « Évaluation et financement des investissements de


l‟entreprise », EDIT consulting.

JANSSEN F. (2011), « la croissance de l‟entreprise : une obligation pour les PME ? », De


Boeck, Bruxelles.

JOBARDJ.P. et AMIMBOURG P.R (1994), « Finance », Dalloz, Paris.

JOFFREP.et KOENIGG. (1985) , « Stratégie d‟entreprise », Economica.

JULIEN P. A. et MARCHESNAY M. (1988), « La petite entreprise, principes d‟économie et


de gestion », Ed. Vermette.

KESRAOUI M. (2003), « Gestion fiscale de l‟entreprise marocaine : conseils et cas


pratiques», édition Cabinet Kesraoui.

LECOINTRE G. (2012), « Le grand livre de l‟économie PME », Gualino - Lextenso éditions

LECOINTRE G. (2012), « Le grand livre de l‟économie PME », Gualino - Lextenso éditions


Entreprise », Dalloz, 11ème édition.

LEFVRE. F., (1996), «Financement des entreprises», Edition Francis Lefèvre.

LEVASSEUR, M. et QUINTART, A., (1998) «Finance», Economica, 3éme édition.

LEVRATO N. (2009), « Les PME ; définition, rôle économique et politiques publiques »,


édition de boeck.

LEVRATTO N., (2004) « Propositions pour une définition opératoire de la PME »,


7èmeCongrès International Francophone en Entrepreneuriat et PME.

163
LIDGI.S(1991), « Communication et Marketing », Editions Eyrolles, Paris.

LIGER A. (1988), « La gestion fiscale des PMI : un mythe », Edition LGDJ.

MERCHENAY .M et JULLIEN .A (1990), « La petite entreprise : principes de gestion et


d‟économie et de gestion », édition Vermette, Vuibert.

MISHKIN F. (2010), « Monnaie, banque et marchés financiers », PEARSON- 9ème édition.

MOURGUES. N., (1993), «Financement et coût du capital de l‟entreprise», Edition


Economica.

NAVATTE, P., (1998) « Finance d'entreprise et théorie des options » Économica, collection
gestion.

NMILI M. (2013), « Les impôts au Maroc : Techniques et procédures 200 exemples et


exercices corrigés», 2ème édition.

NMILI M. (2014), « Pour une fiscalité juste », Editions Oscar.

NORBERT G., (2000), «Finance d‟entreprise : les règles de jeu», 2ème édition, Edition de
l‟Organisation.

PAROT J-C, (1989), «Stratégie d‟optimisation fiscale» in Y. Simon et P. Joffre (éd),

PEARSON S. (2009), « Les enquêtes par questionnaire avec Sphinx », Pearson éditions.

PIERRE F., (2004), «Valorisation d‟entreprise et théorie financière», Edition de


l‟organisation.

QUINTARD, A., ZISSWILLER, R., (1990) « Théorie de la finance », Editions PUF, Paris.

RODOLPHE G.et MATALON B. (1978), « Les enquêtes sociologiques : théories et


pratiques », Armand Colin.

ROUSSEL, P. et WACHEUX, F. (2005); « Management des ressources humaines : méthode


de recherche en sciences humaines et sociales », édition de Boeck.

SAINT ETIENNE C., (1990), «Financement de l‟économie et politique financière».

TOPSACALIAN P. ET ALI. (2010), « Introduction à la finance d'entreprise », 2e édition,


Vuibert.

TORRES, O. (1999), « Les PME », édition Flammarion.

VAN LOYE G., (2013), « La structure financière de l‟entreprise : Conflits d‟intérêt, impacts
de gestion » Edition PME.

164
VERNIMEN P., (2013), « Finance d‟entreprise », Dalloz, 11ème édition.

VERNIMMEN P. (1998), « Finance d‟entreprise », Dalloz, 3ème Edition.

Articles de revues

AIT EL HAJ.H et ZENJARI.A (2012), « l‟impact de la fiscalité sur la décision


d‟investissement : le cas du Maroc », Revue Marocaine de Contrôle de Gestion, N° 4.

AKESBI N. (2008), « Evaluation d‟un système fiscal controversé », revue économie, N° 2,


février – mai 2008.

AVOUYI-DOVI S. et MUET P. A., (1987), «L‟effet des incitations fiscales sur


l‟investisseur», Observations et Diagnostics Economiques, n° 18.

AVOUYI-DOVI S., LEGROS F., NICOLAI J.P. et LEROUX V, (1991), «Effets de la


fiscalité sur l‟investissement», Cahiers Economiques de Bruxelles, n °132, 4éme trimestre,
pp.485.

BARO F LY-. (2001), «Structure financière de l‟entreprise», revue marocaine


d‟administration locale et de développement, N°28.

BENSOUDA N. (2008), « Les enjeux de la réforme fiscale. In La réforme des finances


publiques au Maroc ». Revue française des finances publiques, N° 102.

BIAIS, B., HILLION, P., MALÉCOT, J F., (1995) «La structure financière des entreprises :
une investigation empirique sur données françaises», Economie et Prévision 120, pp.15-28.

BRADL.M (1984), “On the Existence of an Optimal Capital Structure: Theory and
Evidence”, Journal of Finance, VOM XXXIX, N°30 JULY.

CHARREAUX, G., (1985), « Le dilemme des PME : ouvrir son capital ou s'endetter ? »,
Revue Française de Gestion, n° 50, p. 59-72.

CHOINEL A. et ROUTER G., « Le marché financier : structures et acteurs », Revue Banque-


1990, p. 198.

COZIAN M. (1980), « La gestion fiscale de l‟entreprise », chronique, RJF, n° 5, pp. 202

CREPON B. et GIANELL C., (2001), «Fiscalité et coût d‟usage du capital : incidences sur
l‟investissement, l‟activité et l‟emploi», Economie et Statistique, n°341-342, pp.107.

DAVIG T. and ELEEPER E. (2006), “Fluctuating Macro Policies and the Fiscal Theory”,
NBER Macroeconomics Annual, ed. by D. Acemoglu, K. Rogo§, and M. Woodford.

DEANGELO, L., STULZ, R., (2010), “Seasoned equity offerings, market timing, and the
corporate life cycle”,Journal of Financial Economics 95, pp.275-295.

165
DESBRIERE P., (1988), «L‟effet de clientèle des dividendes sur le marché français : un test
empirique», vol. 9, n°1, pp.5-16.

DESBRIERES, P., DUMONTIER, P., (1989) « Dettes ou fonds propres : comment choisir ?
», Revue française de gestion, p. 5-14.

DEVEREUX M. P., (1996), «L‟intégration des impôts des sociétés et des particuliers en
Europe : le rôle des impôts minimums sur les versements de dividendes», Comité Technique
de la Fiscalité des Entreprises, Document de travail, n°96-5.

FONTAINE P. et NJIOKOU C., (1996), «Les déterminants de la structure financière : une


comparaison internationale», Banque et Marchés, n°24, pp.5-17.

GEINDRE S. et DUSSUC B. (2015), « Capital social et recherche en PME », Revue


internationale de la PME, vol. 28, n° 1, 2015, p.27-55.

HDID M. (2008), « Réflexions sur la réforme fiscale. In La réforme des finances publiques au
Maroc », Revue française des finances publiques, N° 102.

HYAFIL, A., (1991) « Décisions stratégiques et valeur de la firme », Revue française de


gestion 82, p. 45-56.

KATIR H. (2000), « fiscalité et investissement au Maroc », revue marocaine d‟administration


locale et développement, N° 32, Mai – Juin 2000.

LEVASSEUR, M. et QUINTART, A., (2000), « la capacité d‟endettement des entreprises »,


Banque et Marchés, n°45, p. 5-20.

MILLER, M. (1977), “Debtand Taxes”, Journal of finance 32, pp.261- 275.

Ministère de l‟économie et des finances, (2015), « Loi de finances 2015 : Les nouveautés
fiscales », Revue Quadrimestrielle du Ministère de l‟Économie et des Finances, Spécial N°
13.

MODIGLIANI F., MILLER, M., (1958), “the cost of capital, corporate finance and theory of
investment”, American economic review 48, pp. 261-297

MULKAY, B., SASSENOU, M., (1995) « La hiérarchie des financements des


investissements des PME», Revue Economique 46 (2), pp. 345-363.

NACIRI DARAI A. (2008), « Enjeux et défis de la réforme de la TVA. In La réforme des


finances publiques au Maroc », Revue française des finances publiques, N° 102, 2008.

NHAÏLI S., (2008), « La vie éco : Baisse de l‟IS à 30% : un impact mitigé sur les sociétés
cotées ».

166
NMILI.M (2011), « La gâchis des incitations fiscales à l‟investissement », revue marocaine
de droit économique N° 4.

NOUVELLET D. (1989), « le capital-risque, un métier » Revue Banque n°496 – 4.

OLIVAUX J. et LEVASSEUR M. (1986), « Financement et fiscalité, Faut-il mettre en


réserve ou s‟endetter ? » Cahier de recherche, Centre de recherche sur la Gestion, n°8602,
Université de Paris IX Dauphine.

POINCELOT E., (2003), «L‟incidence de la fiscalité sur l‟évolution des structures


d‟endettement des entreprises françaises», Revue Sciences de Gestion, n°38, pp.51-73.

RESSIGNOL J.L et WOLF DE M., (2004), «Politique fiscale et politique générale de


l‟entreprise : complémentaires ou contradictoires ?», Revue Générale de Fiscalité, n°5,pp.3-5.

RIVAUD-DANSET, D., (1996) « Les contrats de crédit dans une relation de long terme»,
Revue Économique n°4.

SEVERIN, E., (2005) « Financement des entreprises : avantages et inconvénients de la


relation bancaire», Revue Banque, N°673.

SHACKEFORD Douglas A. and SHEVLIN Terry J. (2001) , Empirical tax research in


accounting , Journal of Accounting & Economics, Vol. 31, Nos. 1-3, September.

TITMAN, S. and WESSELS, R. (1988). “The Determinants of Capital Structure Choice”,


Journal of Finance, Vol. 43 (1), pp. 1-19

TORRES O. (1997), « Pour une approche contingente de la spécificité de la PME », Revue


internationale PME, vol. 10, n° 2, p. 9-43.

TORRES.T. (2004), « Pour une approche contingente de la spécificité de la PME », Revue


internationale PME, vol. 10, n° 2, p. 9-43.

Thèses de Doctorat

AMAN M., AMAN A.et SAHABA M. (1993), « Fiscalité et gestion des PMI » Mémoire pour
l‟obtention du diplôme du cycle supérieur de gestion ISCAE.

AMEJDAR M. (2007), « Gestion fiscale de l‟entreprise au Maroc », », thèse de doctorat,


Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Social, Ain Chok, Casablanca.

BEDUE, A., (1997) « Les déterminants de la structure financière des entreprises françaises »,
Thèse de doctorat, Université de Paris X, Nanterre.

BENHRIMIDA M. (2003), « Contribution à l‟étude de la gestion fiscale de l‟entreprise


marocaine : de la gestion du risque fiscal à l‟optimisation des choix fiscaux » Thèse pour

167
l‟obtention du doctorat national. Université Hassan II Faculté des sciences juridiques,
économiques et sociales de Casablanca.

BENSOUDA N. (2001), « Le processus de décision fiscale au Maroc », Thèse en Droit


Public ; Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

DAMMAK S. (2006), « Impact de la fiscalité sur les décisions et modalités de financement


des investissements, ainsi que la valeur de la firme : analyse comparative (France, Allemagne,
Royaume Uni, États-Unis et Tunisie) », université de Nice-Antipolis, institut d‟administration
des entreprises. )

DAMMON. Robert .M and SENBER. Lemma (1988), “The Effect of Taxes and Depreciation
on Corporate Investment and Financial Leverage”, Journal of Finance , vol. 43, issue 2, pages
357-373.

DUBOIS, M., (1984) « Les déterminants de la structure financière : une étude empirique »,
Thèse de doctorat en sciences de gestion, UPMF, Grenoble.

GUEGUEN G. (2001), « Environnement et management stratégique des PME : le cas du


secteur internet », Thèse présentée pour obtenir de doctorat en Sciences de Gestion,
Université Montpellier.

JOUMADY. O, (2000), «Réglementation du marché des capitaux et efficience de


l‟intermédiation bancaire au Maroc : une analyse économétrique», Thèse de doctorat Sciences
économiques, Université de Lyon 2.

KARTOBI .S, (2013), « Déterminants de la structure financière et réactions du marché


boursier aux décisions de financement : cas des sociétés marocaines cotées à la bourse des
valeurs de Casablanca », thèse de doctorat, université Nice Sophia Antipolis, France.

KARTOBI S.D., (2008), « Les déterminants de la structure financière des entreprises


marocaines cotées : cas des secteurs agroalimentaires et chimie et parachimie », mémoire
pour l‟obtention du master en finance appliquée, université Cadi Ayad, faculté des sciences
juridiques, économiques et sociales Marrakech.

MAJIDI A. (1995), « les effets de la fiscalité sur le fonctionnement de PME au Maroc », thèse
de doctorat, Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Social, Ain Chok, Casablanca.

MATTOUSSI, H., (1991) « l‟endettement des entreprises : fondements théoriques et


comportement empirique des entreprises tunisiennes », Thèse pour le Doctorat d‟Etat.

NMILI M. (2004), « la politique d‟incitation fiscale au Maroc », thèse de doctorat, Faculté des
sciences juridiques, économiques et sociales, Fès.

RIGAR M. (1997), « Essai sur la pratique de la gestion fiscale dans les entreprises
marocaines », Mémoire pour l‟obtention du Diplôme des Etudes supérieures en Sciences de
gestion, Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Social Rabat.

168
SBAI. S. (1996) « le financement des entreprises Marocaines par les organismes de capital-
risque » mémoire DES –Université. Hassan II.

SEGDALI .M . (2015), L‟accès des PME au financement bancaire : Cas des entreprises de la
région de Tanger – Tétouan, Thèse de doctorat, ENCG Tanger.

SHABOU R., (1997), «Les interactions des décisions d‟investissement et de financement :


fondements théoriques et validations empiriques dans le contexte des entreprises tunisiennes»,
Thèse pour le doctorat d‟Etat en Sciences de Gestion.

TRABELSI, A., (2006) « Les déterminants de la structure du capital et les particularités du


financement dans les pme : une étude sur données françaises », Thèse de doctorat en sciences
de gestion, Université Paris IV Dauphine.

Rapports et Documents

Association Marocaines des Investisseurs en Capital (2014) « Le capital investissement au


Maroc : Activité, Croissance et Performance ».

Base d‟informations légales sur les entreprises du Maroc : http://www.inforisk.ma

Blog de droit marocain, (2015), « Le taux maximum des intérêts déductibles, servis aux
associés, en raison des sommes avancées par eux à la société pour les besoins de
l‟exploitation 2015.

Bourse des Valeurs de Casablanca : Rapports annuels, 2006 - 2014.

Code général d‟impôt, (2015).

Dahir n° 1-89-116 du 21 rebia I 1410 (21 novembre 1989) portant promulgation de la loi n°
17-89 relative à l'impôt général sur le revenu.

Dahir n° 1-95-3 du 24 Chaabane 1415 (26 janvier 1995) portant promulgation de la loi n°35-
94 relative à certains Titres de Créances Négociables (Modifié et complété par les lois 35-96
et 33-06).

Dahir portant loi N°1-93-212 du 21 Septembre 1993 relatif au CDVM et aux informations
exigées des personnes morales faisant appel à l‟épargne public (tel qu‟il a été modifié par les
lois 23-01, 36-05, 44-06).

La charte de la PME en 2002.

Loi N°17-95 relative à la Société Anonyme.

Ministère de l‟économie et des finances, (2013), « Principales mesures fiscales par année »,
Direction des études et des provisions financières. Incidence de la fiscalité sur la structure
financière de l‟entreprise marocaine cotée en bourse.

Rapport annuel de Bank Al-Maghrib sur les exercices 2010- 2016.

169
Liste des tableaux & figures

Liste des tableaux

Tableau n°1 : Délais prévus par la loi aux différentes étapes de la procédure de rectification 42
Tableau n°2 : Tableau récapitulatif des modes de financement (inconvénients – avantages) . 69
Tableau n°3 : Tableau Définition de la PME (commission européene) ................................. 118
Tableau n°4 : Répartition des PME enquêtées selon la durée de leur création ...................... 126
Tableau N°5 : Formes juridiques des PME enquêtées ........................................................... 127
Tableau n°6 : Répartition des PME enquêtées selon les secteurs d‟activité .......................... 128
Tableau n°7 : Répartition des PME enquêtées en fonction du nombre d‟employées ............ 129
Tableau n°8 : Répartition des entreprises enquêtées selon leur niveau du chiffre d‟affaires . 129
Tableau n°9 : Raisons du non recours au capital développement .......................................... 142
Tableau n°10 : Avantages du Leasing .................................................................................... 144
Tableau n°11 : Taux maximum des intérêts débiteurs des C.C.A.......................................... 151

170
Liste des figures

Figure n°1 : Perception du niveau de la charge fiscale .......................................................... 131


Figure n°2 : Le niveau de la maitrise fiscale .......................................................................... 132
Figure n°3 : Facteurs explicatifs de la non maitrise fiscale.................................................... 133
Figure n°4 : Personnes ou institutions chargées de la gestion fiscale .................................... 134
Figure n°5 : Pratique de la gestion fiscale .............................................................................. 135
Figure n°6 : Facteurs explicatifs du non recours à l‟optimisation fiscale .............................. 136
Figure n°7 : Source de financement dominante ..................................................................... 138
Figure n°8 : Sous-capitalisation des PME enquêtées ............................................................. 139
Figure n°9 : Opérations d‟augmentation du capital par les PME enquêtées .......................... 140
Figure n°10 : Recours aux CCA par les PME enquêtées ....................................................... 141
Figure n°11 : Recours au financement par capital développement ........................................ 142
Figure n°12 : Recours au crédit bail ....................................................................................... 144
Figure n°13 : Prise en compte de la variable fiscale .............................................................. 145
Figure n°14 : Impact de l‟impôt sur l‟autofinancement ......................................................... 146
Figure n°15 : Importance des avantages fiscaux de l'endettement bancaire .......................... 149
Figure n°16 : Avantages du leasing........................................................................................ 152

171
Annexes

Annexe N° 1 : Questionnaire

Annexe N°2 : Typologie des moyens de financements utilisés par les PME

172
Annexe N° 1 : Questionnaire

1. Identification de l’entreprise
 Nom ou raison sociale
 Statut juridique
 Date de création
 Secteur d‟activité
 Nombre d‟employés
 Chiffre d‟affaires
2. Gestion fiscale de l’entreprise
Avez-vous un service (cellule) dédiée à la gestion fiscale ?
 Oui
 Non
Comment jugez-vous la pression fiscale ?
 Lourde
 Moyenne
 Faible
Maitrisez-vous la réglementation fiscale ?
 Parfaitement
 Moyennement
 Faiblement
 Pas du tout
Vous ne maitrisez pas la fiscalité parce que ?
 Elle est très complexe et évolutive
 Il n‟a pas suffisamment de communication et d‟informations fiscales
 On ne dispose de personnel suffisant et compétant
 Autres raisons
Avez-vous recours aux experts externes en fiscalité ?
 Fiduciaire
 Experts comptables
 Agents des impôts
 Autres

173
La gestion fiscale signifie pour vous :
 Respecter les obligations fiscales
 Réduire le poids de l‟impôt
 Faire face au risque fiscal
 Optimiser les choix fiscaux
Pratiquez-vous l’optimisation fiscale
 Oui
 Non
Pourquoi ?
 Son caractère peu intéressant
 Efficacité limitée
 Méconnaissance totale
 Autres (A préciser)

3. Finance de l’entreprise
Quelles sont les modalités de financement de votre entreprise ?
 Les capitaux propres
 Les ressources
 Les comptes courants d‟associés
 Les prêts et titres participatifs
 Le capital – risque
 Les emprunts bancaires
 Les emprunts obligatoires
 Le Leasing
Quelles sont les proportions respectives des deux principaux modes de
financement ?
 Financement interne
 Financement externe
Avez-vous effectué à une ou plusieurs augmentations du capital ?
 Oui
 Non
Si non, pourquoi ?
 Difficultés financière de faire cette opération
 Le peu d‟intérêt de cette augmentation
 L‟absence de besoin pour y recouvrir

174
Estimez-vous que les capitaux propres de votre entreprise sont :
 Suffisants
 Insuffisants
Avez-vous procédé à une incorporation des réserves pour renforcer les capitaux
propres de votre entreprise ?
 Oui
 Non
Avez-vous utilisé les comptes courants d’associés pour financer votre
entreprise ?
 Oui
 Non
Quel est l’intérêt de ce mode de financement
 Facilité d‟obtention
 Déductibilité des charges
 Autres (à préciser)
Avez-vous eu recours à un financement sous forme de prêts et titres
participatifs ?
 Oui
 Non
Si non, pourquoi ?
 La méconnaissance de ce mode de financement
 L‟inexistence de toute possibilité pour y recouvrir
 Le peu d‟intérêt qu‟il présente pour l‟entreprise
 Autres (à préciser)
Votre entreprise a-t-elle été financée par le capital risque ?
 Oui
 Non
Si non, pourquoi ?
 L‟impossibilité d‟y faire appel
 Les difficultés rencontrées pour son obtention
 L‟absence de besoin de l‟entreprise
 Les inconvénients de ce mode de financement
Avez-vous eu recours au financement bancaire ?
 Oui
 Non
175
Que pensez-vous de cette modalité de financement ?
 Oui
 Non
Quels sont les avantages de ce mode de financement ?
 Sa disponibilité
 Sa faible charge
 Autres (à préciser)
Quels sont ses inconvénients ?
 Son coût élevé
 Ses procédures longues et complexes
 Autres (à préciser)
Votre entreprise a fait appel au financement obligataire ?
 Oui
 Non
Si non, pourquoi ?
 Les difficultés de son obtention
 Son coût financier important
 La méconnaissance de ce mode de financement
Quel est votre opinion sur ce mode de financement ?
 Très favorable
 Favorable
 Moyenne
 Mauvaise
 Sans opinion
Votre entreprise a eu recours au financement par le leasing ?
 Oui
 Non
Pourquoi avez-vous fait appel à ce mode de financement ?
 La facilité de son obtention
 Son coût relativement faible
 Son avantage fiscal
 Autres (à préciser)

176
4. Impact fiscal des modes de financement
Est-ce que la variable fiscale est prise en compte lors du choix du mode de
financement de votre entreprise ?
 Oui
 Non
Si non, pourquoi ?
 Son faible impact
 L‟insuffisance de ressources humaines et financières pour sa prise en
considération
 La méconnaissance de ses effets positifs dans ce choix
 Autres (à préciser)
Pensez-vous que la fiscalité agit sur le coût du financement de votre entreprise ?
 A la baisse
 A la hausse
 Sans effet
La fiscalité favorise-t-elle quel modalité de financement ?
 Interne
 Externe
Quels sont les avantages du financement par autofinancement ?
 Renforce l‟indépendance de la gestion
 Equilibre la croissance interne de l‟entreprise
 Minimise le risque financier de l‟entreprise
 Source de financement facile et à la portée de l‟entreprise
Quels sont ses inconvénients ?
 Risque de gaspillage de ressources
 Autres ( à préciser)
Quel est l’impact fiscal de recours à l’autofinancement
 Imposition des bénéfices réinvestis au taux de 30%
 Déductibilité des dotations aux amortissements
 Déductibilité des provisions
Quels sont les effets positifs et négatifs de l’augmentation du capital ?
 Ressource durable
 Ressource qui développe la solvabilité et la capacité d‟endettement de
l‟entreprise
 Titres sont risqués pour les actionnaires (d‟illusion du capital)

177
Quelles sont les conséquences fiscales de ce mode de financement
 Coût fiscal élevé (droit d‟enregistrement de 1% et droits de timbre)
 Frais d‟émission plus élevés que pour les autres titres
 Exonération de l‟impôt de distribution en cas d‟incorporation de réserves
 Exonération de la retenue à la source de 15% sur les titres de propriété
Votre entreprise a-t –elle intérêt à recouvrir à l’endettement interne ?
 Non
 Oui
Si oui, pourquoi ?
 Pas de partage de pouvoirs (avances sont des dettes)
 Souplesse (possibilité de retrait à tout moment)
 Rémunération intéressante
 Déductibilité des intérêts versés
Quels sont les avantages et les inconvénients de l’endettement bancaire ?
 Préservation du contrôle de l‟entreprise
 L‟inflation réduit le coût effectif de l‟emprunt
 L‟effet de levier peut jouer
 Les charges financières sont déductibles (économie d‟impôt)
 Déductibilité des charges accessoires (assurances, frais de dossiers…)
 Déséquilibre de la structure financière
 Frais financiers importants
 Augmentation du risque financier
 Possibilité d‟ingérence dans la gestion de l‟entreprise
Quels sont les effets positifs et négatifs du crédit – bail ?
 Préserve l‟équilibre financier du bilan (engagement hors bilan)
 Déductibilité fiscale des loyers de remboursement
 Exonération des droits d‟enregistrement de 2.5%
 Flexibilité dans la décision d‟investissement
 Conditions onéreuses (coût élevé, propriété du bien …).

178
Annexe N°2 : Typologie des moyens de financements utilisés par
les PME

Financement par l’endettement

Les PME se financent traditionnellement et en grande partie par des sources internes, dont les
fonds propres de l‟entrepreneur et les bénéfices non distribués de la PME elle-même. Les
crédits bancaires restent néanmoins la source de financement externe principale des PME. Ces
financements pourraient prendre des formes variées allant des lignes de crédits aux prêts à
long terme. Les crédits - bail sont utilisés pour faciliter les problèmes de financement et
améliorer l‟autofinancement de la PME. Les PME peuvent également avoir recours à
l‟affacturage qui permet un financement immédiat des créances et transforme la trésorerie
potentielle en une trésorerie réelle. Enfin les lignes de crédits sont très utilisées par les PME
car elles permettent à l‟entreprise de disposer de fonds nécessaires pour couvrir ses dépenses
courantes.

Financement par fonds propres

Les fonds propres permettent aux PME d‟investir en capacité, en production et dans
l‟innovation. Ils représentent également une barrière contre l‟entrée d‟investisseurs vautours
en permettant aux PME de garder leur indépendance et leur autonomie. En général, la source
de financement privilégiée des entreprises est la banque via ses crédits bancaires. Cependant,
il est important de noter que les banques sont souvent absentes au moment de la création de
l‟entreprise. Il a été souligné que le dispositif de Bâle2, entré en vigueur le 1er janvier 2008, a
renforcé les exigences de rentabilité et la lourdeur de gestion, ce qui s‟est traduit par un coût
élevé en fonds propres pour les banques.

Le financement via les fonds propres pourrait provenir de plusieurs sources différentes. Le
plus souvent, il provient en partie des promoteurs de la PME en question. Les investisseurs
externes pourraient également intervenir sous forme d‟investisseurs privés ou des sociétés
d‟investissement. Ce type de financement permet d‟améliorer la capitalisation de l‟entreprise
sans pour autant diluer le pouvoir des créanciers par emprunt. Plusieurs formes de
financement par fonds propres existent :

179
Financement mezzanine : La dette mezzanine est un instrument financier, aussi appelé
financement subordonné ou quasi-fonds propres, qui combine les caractéristiques d‟un prêt et
celles d‟un financement par actions. Ce type d‟instrument occupe une position intermédiaire
dans la structure capitalistique de l‟entreprise : entre les dettes (prioritaires) et les capitaux
propres (subordonnés). Le risque associé n‟est pas très loin de celui assumé par les
actionnaires ce qui implique un taux d‟intérêt plus important que les emprunts ordinaires.

Appel public à l’épargne : généralement destiné aux grandes entreprises dans le cas de
besoins massifs des capitaux pour soutenir une croissance. L‟entreprise émet des actions sur
le marché. Ces actions peuvent être accompagnées de bons de souscription ou d‟options. Les
promoteurs de l‟entreprise préparent un document d‟information qui permet aux investisseurs
de s‟informer sur ses activités et ses états financiers ainsi que sur les titres qui sont mis en
vente.

Le Capital investissement : plus connu sous le nom du Private Equity, il consiste pour
l‟investisseur à prendre des participations en fonds propres ou quasi-fonds propres des
sociétés non cotées. Ces opérations sont réalisées par des investisseurs expérimentés ayant
comme objectif la réalisation de plus-values dans un délai relativement court, généralement
entre 5-8 ans.

Le Capital Investissement

Le capital investissement représente un mode de financement destiné aux entreprises.


Initialement développé par des entrepreneurs aux Etats-Unis, plus précisément dans la Silicon
Valley concernant des entreprises de haute technologie. Cette activité a connu un
développement rapide particulièrement aux Etats-Unis et aux Royaume Uni.

Le capital investissement est une technique de financement de haut de bilan des entreprises à
fort potentiel. La société recherche un profit maximum sous forme de plus-value au moment
de la cession.

Les contributions du capital investissement sont nombreuses, non seulement dans le


financement des créations d‟entreprises, leur accompagnement ou leur développement
stratégique mais aussi dans la pérennisation du tissu économique principalement lorsqu‟il
s‟agit de financement de PME. En effet, les études dans ce sens mettent en avant un impact

180
particulièrement important du capital investissement tant sur les performances financières et
commerciales des entreprises financées, que sur leur capacité à créer des emplois.

La société de capital investissement joue un rôle de partenaire proche de l‟entreprise en


permettant l‟accès aux ressources nécessaires pour renforcer les fonds propres, mais elle
apporte également conseil et appui financier et stratégique. En tant qu‟actionnaire,
l‟investisseur ne bénéficie pas de garanties pour son intervention et en cas de liquidation de
l‟entreprise, il n‟est pas assimilé aux créanciers prioritaires.

Le capital investissement pourrait intervenir à n‟importe quelle étape du développement de


l‟entreprise. On pourrait néanmoins distinguer 4 principales étapes et types d‟interventions du
capital investissement :

Le capital-amorçage : aussi appelé le « Seed Capital » : intervient avant ou juste après le réel
démarrage d‟activité d‟une nouvelle entreprise, en finançant les stades en amont de la création
: Recherche et développement, mise au point des prototypes, etc. Cet investissement nécessite
obligatoirement la création juridique de l‟entreprise.

Le capital-création : « Start-Up » : intervient au démarrage d‟une nouvelle entreprise ou lors


de son tout premier développement pour financer le développement du produit et sa
commercialisation. On parle aussi de « capital post-création ».

Le capital développement : financement réservé aux entreprises en pleine maturité et qui ont
atteint leur seuil de rentabilité. Les fonds levés s‟inscrivent dans le financement d‟une
nouvelle phase de développement : une nouvelle capacité de production, lancement d‟une
nouvelle gamme de produits etc.

Le capital transmission : plus connu sous l‟appellation anglaise LBO (Leverage Buy out), Il
consiste à acquérir la totalité du capital d‟une entreprise mature et rentable enayant recours à
l‟endettement bancaire avec un apport minimal de capitaux. Ceci génère un effet de levier
facilitant l‟acquisition et la défiscalisation du projet.

A chaque étape correspond un niveau de risque spécifique impliquant des mesures


d‟intervention et d‟intermédiation différentes. Etant donné les niveaux de risque relativement
importants, les fonds de capital investissement ne peuvent s‟intéresser qu‟aux projets
d‟entreprises porteurs de forte croissance actuelle ou potentielle.

181
Les deux premières phases d‟intervention en capital, l‟amorçage et la création, sont réalisées
par des fonds spécifiques appelés les fonds de Capital Risque (ou Venture Capital). Ces
opérations visent uniquement les projets d‟entreprises avant ou lors de la création, ou bien des
entreprises très jeunes qui ont un fort potentiel de croissances. Leurs modes d‟intervention
dans ces entreprises consistent en des prises de participations temporaires et minoritaires.

Capital Risque

Les problèmes de financement liés aux PME et leur difficulté de s‟insérer dans le système
financier classique ont été mis en relief dans de nombreuses études et recherches. En effet, ce
sont surtout les plus jeunes entrepreneurs et les TPE qui se retrouvent en difficulté à obtenir
des financements. Elles sont très grandes pour la micro-finance, mais très petites pour
intéresser les banques qui sont devenues plus frileuses et averses au risque particulièrement
après l‟éclatement de la crise financière de 2008.

En effet, les banquiers se basent sur la productivité de l'entreprise et classent ensuite les
risques en attribuant un rating, ce qui laisse les très jeunes entreprises en bas de la liste des
clients potentiels.

C‟est essentiellement dans ce cadre que s‟inscrivent l‟apparition et la croissance des sociétés
de capital - risque qui se voudraient une réponse aux besoins de financement et de
renforcement des fonds propres des PME.

Le capital risque est généralement mis en œuvre par les intervenants suivants :

Business-Angels : investisseurs particuliers qui mettent à disposition de la PME, toutes leurs


compétences et les expériences ainsi que leurs réseaux relationnels.

Leurs actions se situent principalement en phase d‟amorçage. Leur nombre est estimé à 7.000
en France contre 40.000 au Royaume Uni et 400.000 aux Etats- Unis.

En règle générale, une fois le projet est retenu, plusieurs Business Angels interviennent pour
intégrer le capital de la PME pour un objectif de partage de risque.

Selon l‟Agence pour la Création d‟Entreprises européenne, le ticket d‟investissement moyen


en Europe des Business Angels est estimé à 100.000 euros.

182
Sociétés spécialisées dans le Capital risque (SCR) : Ces sociétés disposent de larges
moyens financiers mais s‟intéressent rarement aux petites PME et aux petits projets. En effet,
en France, elles n‟interviennent que pour des montants souvent supérieurs à 150 000 euros, et
elles n‟investissent quasiment que dans l‟innovation et les entreprises de haute technologie.

Fonds de capital risque : Ce sont des fonds qui se spécialisent uniquement dans le capital-
création. Ils n‟interviennent qu‟après la phase de l‟amorçage.

FCPR (Fonds Communs de Placement à risque) : Ils collectent des capitaux auprès
d‟épargnants et les placent dans des opérations de capital risque. Contrairement aux SCR, ils
n‟ont pas de personnalité morale et sont gérés par des sociétés ad hoc.

FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’innovation) : sont des « produits d'épargne »
proposés par les banques et les compagnies d'assurance en France. Encontre partie de parts
attribuées aux épargnants apportant leurs capitaux, les gérants de FCPI réalisent des
opérations de capital-risque.

FIP (Fonds d’investissement de proximité) : ce sont des FCPR qui bénéficient d‟avantages
fiscaux afin d‟attirer les épargnants vers les opérations de capital risque ayant comme cibles
des entreprises locales et régionales. En France, ils interviennent sur des montants plus
modestes (entre 7.600 euros et 76.000 euros).

Selon l‟APCE, 10% de l‟épargne collectée par les FIP, doit être, au minimum utilisée pour les
entreprises de moins de 5 ans.

Etapes et modalités d’interventions en Capital Risque

Contexte et définitions

La décision d‟intervenir en finançant le capital d‟une PME via les fonds propres est prise suite
à des études approfondies et assez sophistiquées. La société du capital risque élabore une
étude approfondie du business Plan de la « cible » sur un forecast minimal de 3 ans.

Les critères de sélection, sur lesquels se basent les sociétés de capital-risque, sont différents
de ceux utilisés par les banques, en raison de la nature atypique des sociétés qui sont
généralement à fort potentiel. Les investisseurs seront attentifs à la qualité du dossier, à
l‟expérience et la complémentarité des fondateurs et au marché où exerce la PME.

183
Les modalités d‟intervention sont assez sophistiquées et pourraient varier selon les cas. En
effet, le capital-risqueur pourrait souscrire à des actions ordinaires, des actions de préférence,
des obligations (OCA, ORA) qui pourraient être assorties de « bons de souscriptions d‟actions
» (OBSA), ou bien accorder des avances en compte courant d‟associés.

Un des objectifs du capital risqueur est de dégager des plus-values sur une durée moyenne de
5-7 ans, et il n‟a pas de vocation à rester éternellement investi dans l‟entreprise. Sa sortie
pourrait se faire par la réduction ou l‟amortissement du capital, le rachat des titres par les
associés initiaux, la revente des participations à un tiers qui pourrait être un fonds de capital
investissement ou dans des cas assez rares, par une introduction en bourse.

PME et marchés financier

L‟accès des PME à un financement diversifié est une condition essentielle de leur
développement. Les marchés boursiers procurent aux PME de nouvelles ressources pour
financer leur développement et leur assurent un surcroît de visibilité.

Vers la fin des années 70, plusieurs pays européens avaient une attitude institutionnelle
structurante et ont créé des compartiments boursiers spécialement réservés aux petites et
moyennes entreprises. Les autorités européennes ont essayé de reproduire l‟exemple
américain des Small Caps du NASDAQ en créant des places financières sur-mesure qui ont
pour objectif de renforcer les fonds propres des PME.

Il existe plusieurs marchés boursiers organisés mais non réglementés entièrement dédiés aux
PME. Le Royaume Uni dispose de l‟AIM « Alternative Investment Market » géré par le
London Stock Exchange (LSE). L‟Europe a créé Alernext en 2005, afin de faciliter l‟accès des
PME aux financements plus rapides pour des montants plus élevés. Comme l‟AIM, Alternext
est un marché régulé mais non réglementé au sens juridique de la directive européenne sur les
marchés d‟instruments financiers (MiFID) du 21 avril 200414.

Cependant, il est régulé par le NYSE Euronext à travers un ensemble de règles qui sont
applicables à toutes les entreprises qui y sont cotées et aux intermédiaires afin de garantir aux
investisseurs toute la transparence des marchés Large Caps15. Les tableaux suivants
présentent un comparatif des marchés boursiers étrangers auxquels les PME ont accès :

184
Ces structures de marché ont pour objectif de faciliter l‟accès des PME au marché des
capitaux, et plus particulièrement leur permettre ainsi de renforcer leurs fonds propres en
ayant accès aux marchés boursiers d‟une manière plus simplifiée avec des conditions plus
souples et une fiscalité avantageuse.

Ces marchés non réglementés disposent de plusieurs mesures permettant des conditions
d‟admission et des règles de négociations plus simplifiées et plus adaptées aux tailles
modestes des PME. Ces règles moins contraignantes présentent un atout majeur pour les PME
qui ne disposent pas toujours de moyens humains et financiers adaptés pour faire face aux
contraintes des marchés réglementés. Ils disposent également d‟un listing Sponsor qui
accompagne la PME tout au long de sa présence sur ses marchés. Les PME pourraient y
accéder soit via un appel public à l‟épargne soit via un placement privé.

Source : Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (2011) « Le Financement des PME
au Maroc.

185
Table des matières
Introduction générale .................................................................................................................. 7

Partie I : Approche théorique et conceptuelle .......................................................................... 12


Chapitre 1. Théorie et concept de la gestion fiscale ............................................................. 13
1.1. Notion et objectifs de la gestion fiscale............................................................................ 14
1.1.1. Notion de gestion fiscale ................................................................................ 14
1.1.1.1. La prévision de l‟impôt ............................................................................... 14
1.1.1.2. La possibilité d‟optimiser............................................................................ 15
1.1.1.3. L‟existence de choix fiscaux ....................................................................... 17
1.1.2. Gestion, fraude et évasion fiscales ................................................................. 18
1.1.2.1. La notion d‟évasion fiscale ......................................................................... 18
1.1.2.2. La notion de fraude fiscale .......................................................................... 19
1.1.3. Les objectifs de la gestion fiscale ................................................................... 20
1.1.3.1. La sécurité fiscale de l‟entreprise................................................................ 20
1.1.3.2. L‟efficacité fiscale....................................................................................... 21
1.2. Les principes de la gestion fiscale ..................................................................................... 23
1.2.1. L‟obligation d‟assurer toutes les corrections symétriques des écritures
comptables ..................................................................................................................... 23
1.2.2. Le principe comptable et fiscal fondamental de l‟indépendance des exercices
24
1.2.3. Décisions de gestion versus erreurs comptables ............................................. 24
1.2.4. La théorie de l‟acte anormale de gestion ........................................................ 25
1.2.5. L‟abus de droit ................................................................................................ 26
1.3. Gestion fiscale : Contrainte et opportunité ...................................................................... 28
1.3.1. Gestion fiscale et contrainte fiscale ................................................................ 29
1.3.2. Gestion fiscale et optimisation fiscale ............................................................ 35
1.4. L‟impôt et gestion du risque fiscal .................................................................................... 36
1.4.1. L‟origine d du risque fiscal ............................................................................. 37
1.4.2. La nature du risque fiscal................................................................................ 37
1.4.3. Les instruments juridiques du contrôle fiscal ................................................. 38
1.4.4. Les sources de risque fiscal : les anomalies et irrégularités de la comptabilité
39
1.4.5. Le pouvoir de redressement et de sanction du fisc ......................................... 40

186
Conclusion du chapitre............................................................................................................... 45
Chapitre 2 : Financement de l‟entreprise : Une revue de la littérature ................................. 46
2.1. Les sources internes de financement ................................................................................ 46
2.1.1. Le financement par fonds propres .................................................................. 46
2.1.2. Les cessions d‟éléments de l‟actif immobilisé ............................................... 48
2.1.3. Les augmentations de capital .......................................................................... 49
2.1.3.1. Augmentation de capital par apport en numéraire ...................................... 49
2.1.3.2. L‟augmentation de capital en nature ........................................................... 50
2.1.3.3. Augmentation du capital par conversion des dettes .................................... 51
2.1.3.4. L‟augmentation de capital par incorporation de réserves ........................... 52
2.1.3.5. Avantages et inconvénients de l‟augmentation du capital .......................... 53
2.1.3.6. Financement par quasi-fonds propres et capital risque ............................... 54
2.2. Le financement externe ...................................................................................................... 58
2.2.1. Le financement bancaire ................................................................................. 58
2.2.2. Le financement obligataire ............................................................................. 61
2.2.3. Le financement par crédit-bail ........................................................................ 66
2.2.3.1. Le crédit-bail immobilier ............................................................................ 66
2.2.3.2. Le crédit-bail mobilier ................................................................................ 67
2.3. Effets fiscaux des modalités de financement de l‟entreprise ......................................... 72
2.3.1. La fiscalité du financement de l‟entreprise : fondement théorique ................ 73
2.3.1.1. L‟approche fiscale du financement par endettement .................................. 73
2.3.1.2. Les implications fiscales de l‟autofinancement .......................................... 77
2.3.2. L‟impact fiscal du financement interne .......................................................... 81
2.3.2.1. Les effets fiscaux de l‟autofinancement...................................................... 81
2.3.2.2. Fiscalité des titres de propriété et de participation ...................................... 85
2.3.2.3. Augmentation du capital et son impact fiscal ............................................. 87
2.3.3. Capitaux d‟emprunt et fiscalité....................................................................... 90
2.3.3.1. L‟endettement externe................................................................................. 90
2.3.3.2. Fiscalité des comptes courants d‟associés .................................................. 92
2.3.3.3. Impact fiscal du crédit – bail ....................................................................... 93
Conclusion du chapitre............................................................................................................... 95
Conclusion de la première partie .......................................................................................... 96
Partie II : Approche empirique ................................................................................................. 97
Chapitre 1. Méthodologie et contexte de l‟étude empirique ................................................ 98
1.1. Cadre méthodologique de l‟enquête ................................................................................. 98
1.1.1. Le processus d‟élaboration du questionnaire .................................................. 99
1.1.2. Le contenu du questionnaire ......................................................................... 102
1.1.3. La formulation des questions ........................................................................ 103
1.1.4. Les méthodes d‟administration du questionnaire ......................................... 106
1.1.5. L‟échantillonnage ......................................................................................... 109
1.1.6. Les difficultés rencontrées l‟étude empirique .............................................. 112

187
1.2. Contexte de l‟étude empirique ......................................................................................... 115
1.2.1. Définitions de la PME .................................................................................. 116
1.2.1.1. La définition juridique de la PME............................................................. 116
1.2.1.2. Définition de l‟ANPME et du ministère du commerce et de l‟industrie .. 116
1.2.1.3. La définition de Bank Al-Maghrib ........................................................... 117
1.2.1.4. Définitions à l‟international ...................................................................... 118
1.2.2. Poids socioéconomique des PME ................................................................. 119
1.2.3. Contraintes des PME marocaines ................................................................. 121
1.2.3.1. Facteurs internes ....................................................................................... 121
1.2.3.2. Facteurs externes ....................................................................................... 122
Conclusion du chapitre............................................................................................................. 124
Chapitre 2 : Analyse des résultats....................................................................................... 125
1.1. Caractéristiques générales des PME enquêtées ............................................................. 125
2.1.1. Date de création ............................................................................................ 126
2.1.2. Forme juridique ............................................................................................ 126
2.1.3. Le secteur d‟activité...................................................................................... 127
2.1.4. Nombre d‟employés ..................................................................................... 128
2.1.5. Le chiffre d‟affaires ...................................................................................... 129
2.1.6. La gestion de l‟impôt .................................................................................... 130
2.1.7. La pression fiscale ........................................................................................ 130
2.1.8. La maitrise fiscale ......................................................................................... 131
2.1.9. La gestion fiscale .......................................................................................... 134
2.2. Financement des entreprises ............................................................................................ 136
2.2.1. Diversité et importance des différents modes de financement ..................... 136
2.2.2. Financement interne versus financement externe ......................................... 137
2.2.3. Augmentation du capital ............................................................................... 139
2.2.4. Financement par quasi-fonds propres ........................................................... 140
2.2.5. Financement bancaire et obligataire ............................................................. 143
2.2.6. Le crédit-bail................................................................................................. 143
2.3. Impact fiscal des modalités de financement .................................................................. 145
2.3.1. Prise en compte de la variable fiscale ........................................................... 145
2.3.2. Impact fiscal de l‟autofinancement ............................................................... 146
2.3.3. Impact fiscal de l‟augmentation du capital ................................................... 147
2.3.4. Effet fiscaux du financement bancaire ......................................................... 148
2.3.5. Impact fiscal du recours au CCA .................................................................. 150
2.3.6. Effets fiscaux du leasing ............................................................................... 151
Conclusion du chapitre............................................................................................................. 153
Conclusion générale ............................................................................................................... 154
Bibliographie .......................................................................................................................... 160
Liste des tableaux & figures ................................................................................................... 170
Liste des tableaux ..................................................................................................................... 170

188
Liste des figures ........................................................................................................................ 171
Annexes .................................................................................................................................. 172
Annexe N° 1 : Questionnaire .................................................................................................. 173
Annexe N°2 : Typologie des moyens de financements utilisés par les PME ................... 179

189

Вам также может понравиться