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HISTOIRE EUROPÉENNE

Le commerce extérieur de la France des


années 1950 à nos jours.

04/04/06 1
SOMMAIRE

INTRODUCTION…………………………………………..3

I/ Approche générale………………………………………..4
A/ Définitions………………………………………………...4
B/ Présentation générale du commerce extérieur français et de
son évolution………………………………………………….5

II/ Les 30 Glorieuses………………………………………...8


A/ L’ouverture de la France après une guerre destructrice…..8
B/ Après 1958, la libéralisation des échanges………………11

III/ Un ralentissement économique malgré une période de


croissance (1973-2005)……………………………………..16
A/ De 1973 à 1992…………………………………………..16
B/ Le commerce extérieur français pendant les 10 dernières
années……………………………………………………….20

CONCLUSION…………………………………………….27

BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………….28

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INTRODUCTION

De 1931 à 1944, avec la crise puis la guerre, l’économie française avait affronté
d’importants coups durs qui l’avaient affaiblie. Elle s’est donc renfermée sur elle-même.
Après la guerre, il a fallu tout reconstruire mais cela fut plus rapide que prévu. A la fin de
l’année 1948, le PIB retrouve son niveau d’avant guerre et en 1950, celui de 1929 c'est-à-dire
avant la crise.
Mais la France est quand même un pays diminué lorsqu’elle émerge, elle a un faible poids
avec ses 41 millions d’habitants par rapport aux deux grandes puissances que sont les Etats-
Unis et l’URSS.
La France continue de dépendre de l’aide américaine, elle n’est d’ailleurs pas prête à affronter
le monde extérieur, d’autant plus qu’elle doit faire face à des problèmes avec son Empire
colonial.
L’ouverture va de paire avec la croissance exceptionnelle qui débute en 1949. En effet,
on remarque une corrélation entre l’économie interne de la France et le développement de son
commerce extérieur. Maddison disait en effet qu’ « Il est […] manifeste qu’une croissance
économique rapide est étroitement liée à l’ouverture des économies ».

Une approche générale est nécessaire pour la compréhension du dossier car le commerce
extérieur est basé sur plusieurs critères et demande une certaine connaissance de quelques
notions.
On remarque que dans l’évolution de la France de 1950 à nos jours, il y a deux phases, tout
d’abord les « 30 glorieuses » comme a surnommé Jean Fourastié l’époque de 1945 à 1973.
Puis, à la suite du choc pétrolier de 1973, la France entame une nouvelle phase nettement
moins prospère.

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I/ Approche générale
A/ Définitions
Signification des initiales :

 PAC = Politique Agricole Commune


 GATT = General Agreement on Tariffs and Trade
 FMI = Fond Monétaire Internationale
 CEE = Communauté Economique Européenne
 OECE = Organisation Européenne de Coopération Economique
 CECA = Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier
 AELE = Association Européenne de Libre Echange
 GIMIF = Groupes Internationaux Majoritairement Industriels en France
 OMC = Organisation Mondiale du Commerce

Termes spécifiques au commerce extérieur :

 Commerce extérieur = Ensemble des échanges d’un pays avec d’autres pays.
 Exportation = action de vendre à l'étranger une partie de la production de biens ou de
services d'un ensemble économique, pays ou région.
 Importation = entrée dans un pays de marchandises ou de services d'un autre pays.
 Balance commerciale = exportations et importations de biens, et parfois aussi de
services d’un pays.
 Taux de couverture = rapport de la valeur des exportations à celle des importations
relatives au même produit ou ensemble de produits ou au même pays.
 Solde commercial = différence des exportations et des importations (exportations -
importations).
 Compétitivité prix = capacité à proposer, sur le marché, des produits à des prix
inférieurs à ceux de ses concurrents.
 Protectionnisme = pratique politique selon laquelle l'État ou un groupe d'États
interviennent dans l'économie pour protéger leurs entreprises et aider leurs produits,
par la mise en place de barrières douanières, de subventions à l'exportation, de
normes, etc.

Autre termes économiques :

 Trente Glorieuse = une trentaine d'années d'expansion économique qui ont vu le


taylorisme fordisme atteindre son apogée et se maintenir un plein emploi permanent.
 Choc pétrolier = choc économique provoqué par une modification brutale de l'offre
de pétrole, combinant hausse du prix et baisse de la production.

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 Plan Marshall = plans de reconstruction de l'Europe après la Seconde Guerre
mondiale.
 Zone Franc = espace monétaire et économique.
 Libre Echange = système de commerce international reposant sur l'absence de
barrières douanières et non douanières à la libre circulation des biens et des services.
 Dévaluation = politique monétaire qui consiste à modifier (à la baisse) la parité
officielle d'une monnaie par rapport à une autre monnaie de référence.
 Biens de consommation = bien destiné à la satisfaction d'un besoin chez un
consommateur.

B/ Présentation générale du commerce extérieur


français et de son évolution

Au niveau des exportations :


Depuis 1950, les produits manufacturés représentent à peu près les 2 tiers de la
valeur des biens et services exportés. On peut expliquer cette stabilité par des mouvements
contraires : des exportations de biens d’équipement professionnel multiplié par 2, y compris le
matériel militaire, et une faible augmentation des produits agro-alimentaires compensés par la
diminution de la part des biens de consommation et des produits énergétiques.

Au niveau des importations :


Contrairement aux exportations, la structure des produits importés s’est
véritablement modifiée. Les produits manufacturés ne représentaient que un tiers des
importations françaises en 1959. Elles ont été multipliées par 2 grâce à une importante
augmentation des biens d’équipement professionnel et des biens de consommation. Les
importations d’automobiles et de matériels de transport terrestre sont passées de 1% à 10%
tandis que la part des produits agro-alimentaires et énergétiques a diminué de façon
importante.

Les principaux échanges :


Nous pouvons remarquer que les principaux échanges du commerce extérieur de
la France sont basés sur :  Les produits agro-alimentaires ;
 Les produits énergétiques ;
 Les produits manufacturés ;
 Les services.

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- Jusqu’à la fin des années 1950, les échanges en produits agro-alimentaires étaient très
déficitaires. Ils représentaient 30% des importations et 10% seulement des
exportations. Entre 1959 et 1995, la politique agricole commune (PAC) a permis une
multiplication par 14 des exportations alors que, sur la même période, les importations
quadruplaient seulement.

- A la veille du choc pétrolier, les achats de produits énergétiques qui constituaient 17%
des importations françaises de biens et services à la fin des années 1950, étaient
réduits à 11%. Au lendemain des 2 crises pétrolières et malgré une baisse en volume,
les importations en produits énergétiques représentaient le quart des importations
totales de 1980. Il est également possible de voir que le développement des
exportations d’électricité a permis l’amélioration du taux de couverture des échanges
énergétiques, passé de 11% en 1974 à 37% en 1995.

- Les échanges de produits manufacturés sont marqués par une forte stabilité
excédentaire entre les années 1950 et les années 1980. Cependant, l’importante
dégradation de la balance commerciale qui est survenue dans les années 1960 à cause
de la libéralisation des échanges extérieurs a engendré une augmentation plus rapide
des importations dans différents secteurs (biens de consommation, bien d’équipement,
matériels de transport terrestre). La dévaluation de 1969 a permis l’inversion de cette
tendance et l’amélioration du solde industriel jusqu’au milieu des années 1980.

- Le taux de croissance des échanges de service est resté inférieur à celui des biens
jusqu’à la fin des années 1970 avant de le rattraper puis le dépasser dans les années
1980. C’est pour cela que le solde reste excédentaire mais à tendance à stagner depuis
1986. Depuis la fin des années 1970, les services financiers ont augmenté rapidement.
La croissance des échanges de services de transport et de télécommunication a été
inférieure à celle des biens à cause de la baisse du prix des transports de marchandises.
Enfin, le tourisme est un secteur qui a connu une croissance spectaculaire. En effet,
alors qu’il était déficitaire à la fin des années 1960, la France se trouve aujourd’hui au
2eme rang mondial pour les recettes touristique derrière les Etats-Unis.

Comparaison au niveau international :


Depuis le début des années 1970, les exportations françaises représentent 5 à 6%
en valeur du commerce mondial alors que la part de l’Allemagne se trouve entre 9 et 10%. En
même temps, les exportations américaines ont diminué de 15 à 12%. Depuis 1985, la part de
l’Union Européenne dans le commerce mondial a véritablement augmenté. Grâce à
l’accroissement des échanges intra-communautaire, elle est passée d’environ 34% à plus de
43%.

Depuis 1967, on peut remarquer que la part française du marché communautaire


pour l’ensemble des biens est passée de 8 à 10%. Cette augmentation associée à la croissance
rapide du commerce intra-communautaire est à l’origine du maintien de la part du marché
français dans le marché mondial.

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Les destinations les plus prisées des exportations françaises sont restées
principalement les états membres de l’Union Européenne. Alors qu’elles étaient seulement de
43% en 1951, elles sont passées en 1995 à 63% et ne cesse d’augmenter avec la création
d’une monnaie unique. On peut comparer cette évolution avec l’UE que ne représente
seulement la moitié des exportations allemandes.

De 1945 à 1998, la part des exportations françaises est restée stable autour de
6%, à l’exception du milieu des années 1980 marquées par un niveau élevé du dollar. On peut
aussi remarquer une hausse sensible des exportations vers l’Asie (de 1,7 à 8%) contrairement
aux exportations vers l’Afrique et les pays membres de l’OPEP qui ont diminué.

Les importations françaises représentent une structure semblable, mais nous


pouvons constater des évolutions plus accentuées depuis 1950. En effet, la part des Etats-Unis
est passée de 16% en 1961 à 10% en 1995, alors que les importations asiatiques ont augmenté
de 1% à 12%. Pour les produits agro-alimentaires, les importations venant de l’Afrique ont
fortement diminué ; elles ne représentent plus que 8% en valeur des importations françaises
en 1995 alors qu’elles étaient de 29% en 1967. Par contre, les importations venant de la
communauté européenne ont fortement augmenté passant de 27% en 1967 à 69% en 1995.

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II/ Les 30 glorieuses
Les Trente glorieuses (1945 - 1973) sont une expression de Jean Fourastié qui
désigne, pour certains pays, comme la France, une trentaine d'années d'expansion économique
qui a vu le taylorisme-fordisme atteindre son apogée et se maintenir un plein emploi
permanent. Cette période prend fin avec le choc pétrolier de 1973 qui remet à niveau
brutalement le prix du pétrole

A/ L’ouverture de la France après une


guerre destructrice
Après la seconde guerre mondiale, la France doit se reconstruire, doit faire face à la peur et à
la crise psychologique du peuple français après cette période et toutes les malheureuses
découvertes qui s’en suivent notamment.

1. Insertion de la France dans le « concert mondial »

La période postérieure à la seconde guerre mondiale est marquée par un mouvement


d’ouverture des économies occidentales. La France en est partie prenante car elle doit en effet
se reconstruire et donc faire appel à l’extérieur. En effet, de 1949 à 1959, le taux de croissance
des importations est de 4.6% et celui des exportations est de 5.3%. Le taux annuel moyen de
croissance du volume du commerce extérieur (exportation + importation) met en évidence ce
phénomène. De l’ordre de 6.5% en moyenne annuelle entre 1949 et 1959 et atteint 10.8%
entre 1959 et 1974.
La France est en pleine croissance économique, ce qui la pousse encore plus à s’ouvrir au
monde extérieur.
La production ne peut répondre immédiatement à des besoins en expansion. Car en effet, la
France ne s’attendait pas à avoir une demande si élevée en si peu de temps.
On peut remarquer que la croissance du commerce extérieur a permit une amélioration des
transports notamment la flotte marchande française, gravement atteinte par la guerre est
rénovée de même que l’infrastructure portuaire. Le transport aérien passager, important pour
les voyages d’affaires, s’améliore.

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La croissance des échanges extérieurs se voit aussi dans le développement des services dans
les économies développées. Effectivement, nous pouvons constater qu’à partir de 1949, les
services commencent à s’échanger entre les pays car entre 1949 et 1959 les importations de
services augmentent de 1.9% et les exportations de services augmentent de 2%.

2. Les accords signés : moteur des échanges

Les responsables occidentaux analysèrent, dès la guerre la faillite du système


commercial et monétaire des années 30… Et leur souci était de se donner des règles
internationales.
A partir de 1946, dans le cadre de la nouvelle ONU, ils cherchent à ouvrir les
frontières économiques au cours de négociations difficiles.
Le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) auquel adhère la France, s’oriente
essentiellement vers le commerce entre pays développés. Depuis ces accords, la France est
engagée dans la voie du libre échange sans que pour autant ces échanges avec les autres pays
riches aient particulièrement changés. Le système monétaire international est rénové par
l’accord Bretton Woods en Juillet 1944. Les pays qui adhèrent au Fonds Monétaire
International (FMI) définissent la parité fixe de leur monnaie par rapport à l’Or ou à une
devise librement convertible.

Le FMI peut aider un pays membre à s’ouvrir en cas de difficultés temporaires des
paiements. La France cherche à s’ouvrir mais les tensions inflationnistes sont telles qu’un
strict contrôle du commerce extérieur est rétabli d’abord en 1952-1953 et surtout en Juin
1957.
La situation monétaire mondiale se caractérise par une pénurie de dollars, et de nombreuses
monnaies, dont le franc, sont inconvertibles. En 1957, la France a dû faire appel au FMI. Mais
c’est seulement en 1958 qu’elle réintègre le concert des nations : la libération des échanges est
portée d’un seul coup à 90%.
La situation américaine en matière de paiements s’est alors détériorée. C’est la fin de la
pénurie de Dollar qui avait contribué à l’inconvertibilité du franc.
L’incitation d’une coopération européenne incite à l’ouverture, puis la nouvelle république en
1958 amène la confiance.
En 1958, le franc redevient convertible.
A l’initiative des Etats-Unis et dans le cadre du GATT, différentes négociations commerciales
ont permit une réduction progressive des tarifs à défaut des barrières non tarifaires.
La France commence donc à s’ouvrir au monde extérieur.

3. Le rôle de l’Etat
A la libération, un changement de psychologie apparaît. Les Etats-Unis commencent a
diffusé leur modèle. Des voyages, « les missions de productivité » sont organisées au USA.
Ce sont des voyages ayant pour but de s’inspirer du modèle américain pour ramener les idées
en France. On remarque beaucoup de craintes de la part des chefs d’entreprises. Une banque

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du commerce rénovée (BFCE) est créée, la COFACE, la Compagnie française d’assurance du
commerce extérieur (créée en 1945) offre des garanties en cas de perte.
Enfin des structures bilatérales se mettent en place comme la grande commission franco-
soviétique. La contrainte extérieure est intégrée systématiquement dans les décisions de
politique économique.

4. De l’empire colonial au marché commun européen

Avant la guerre, les échanges extérieurs reposèrent largement sur le pacte colonial. Le début
de la guerre entraîna l’établissement d’un contrôle d’échange autour de l’empire et en 1946
apparut la « Zone franc ».
La « Zone franc » constitue un espace monétaire et économique. Cet ensemble, formé d'États
et de territoires parfois très différents les uns des autres, est issu de l'évolution et des
transformations de l'ancien Empire colonial français.
La perte de l’empire correspondit à la disparition d’un marché protégé et d’une zone
d’approvisionnement.
Au début des années 50, les exportations étaient largement orientées vers elle. L’excédent
commercial était très fort mais ne rapportait aucune devise.

Structures des exportations et importations de la France (1951-1971)


1951 1961 1967 1971
Exp. Imp. Exp. Imp. Exp. Imp. Exp. Imp.
6 pays CEE + GB 25,1% 19,8% 38,6% 36,0% 46,4% 48,3% 53,6% 54,8%
Zone Franc 37,8% 20,8% 26,1% 22.3% 13,9% 12,3% 10,0% 6,4%
Autres 37,1% 59,4% 35,5% 42,7% 39,7% 39,4% 36,4% 38,8%
Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

Ce tableau met en évidence la croissance des échanges entre la France et les pays
membres de la CEE (Communauté Economique Européenne) ainsi que la chute du commerce
avec les pays de la « Zone franc »
En effet, en 1951 les exportations avec la « Zone franc » étaient de 37.8% et les importations
de 20.8%. 20 ans plus tard, elles n’étaient plus que respectivement de 10.0% et de 6.4%.

La décennie fut marquée par la décolonisation, et le développement de l’Europe.


Comme a dit Victor HUGO : "Un jour viendra où l'on verra ces deux groupes immenses, les
Etats-Unis d'Amérique et les Etats-Unis d'Europe, placés en face l'un de l'autre, se tendant la
main par dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie".

C’est surtout après la seconde guerre mondiale que l’idée d’une Europe unie commence à
faire son chemin.

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En 1946, Winston Churchill évoque l’idée des « Etats-Unis d’Europe ». La France avait
besoin d’importer pour se moderniser et la balance commerciale (ensemble des opérations des
agents économiques présents sur le territoire avec le reste du monde pendant une période
donnée) était pratiquement constamment déficitaire; cela se répercutait sur la balance des
paiements. Et en 1948, L' Organisation Européenne de Coopération Economique (OECE) est
créée afin de répartir les fonds du plan Marshall d'aide américaine à la reconstruction de
l'Europe et de financer ce déficit jusqu’en 1952. Mais ensuite la France dû utiliser une partie
de ses réserves ou emprunter.
Le 9 mai 1950, Robert Schuman, Ministre français des Affaires étrangères, propose, dans une
déclaration historique, la mise en commun des ressources de charbon et d'acier de la France et
de l'Allemagne dans une organisation ouverte aux autres pays d'Europe. Cette déclaration a
été élaborée par Jean Monnet qui est le Commissaire au plan.
Le 18 avril 1951, la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) est créée, pour
une période de 50 ans, avec la signature du traité de Paris par six pays : la République fédérale
d'Allemagne (RFA), la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas.
Le 25 mars 1957, deux traités sont signés à Rome par les mêmes six pays européens ayant
participé à la création de la CECA : la République fédérale d'Allemagne (RFA), la Belgique,
la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas.
- Le premier traité institue la Communauté économique européenne (CEE), qui a pour
but la mise en place d'un marché commun c'est-à-dire la libre circulation des
Hommes, des marchandises et des capitaux
- Le second la Communauté européenne de l'énergie atomique (CEEA) dite Euratom.
À la différence du traité de la CECA, les deux traités de Rome sont conclus pour une
durée illimitée.

B/ Après 1958, la libéralisation des


échanges

1. L’Europe : facteur et terrain privilégié de notre


internationalisation

Comme nous l’avons dit précédemment, la période des 30 glorieuses est marquée par une
forte croissance économique. On remarque que le taux de croissance annuel moyen du PIB
était de 4 % entre 1952 et 1959, de 5,7 % entre 1960 et 1965 et de 4,8 % entre 1966 et 1972.
La période postérieure à 1958 est marquée par la libération des échanges. Les échanges
extérieurs de la France ont connu, eux aussi, une très forte croissance. Cependant, le taux
d’ouverture reste assez bas autour de 10 %. Ce n’est qu’à la fin des années 1960 qu’il

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commence véritablement à augmenter. Ainsi, le taux d’ouverture moyen passe de 10,47 %
entre 1962 et 1967 à 12,23 % de 1967 à 1972.

Il est possible de remarquer qu’en 1957, la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Italie
représentent 21,33 % des importations françaises et 25 % de ses exportations. En 1972, ces
chiffres atteignent respectivement 50% et 48 %. La CEE a sans nul doute provoqué une
augmentation des échanges entre la France et ces pays.

Le taux d’ouverture calculé pour la CEE est multiplié par 2 de 1960 à 1970. L’accroissement
des échanges de la France pendant les années 1960 est surtout une réalité européenne, dans la
mesure où le taux d’ouverture de la France n’a augmenté que de 18 % entre 1960 et 1970.

Les relations commerciales de la France avec les pays hors-CEE augmentent relativement
moins vite (sauf pour l’Irlande et l’Espagne). En 1970, la part des échanges français avec la
CEE dans le PIB représente 6,27 %. La croissance de l’ouverture est notamment impulsée par
les importations en provenance de la CEE (multiplication par plus de 2 entre 1960 et 1970).
La construction européenne a aussi permis à la France de dégager de forts excédents
agricoles. Grâce à la Politique agricole commune, la France accroît fortement ces exportations
agricoles vers la CEE (de 12,6 % en 1963 à 20,1 % en 1969). S’agissant des importations de
produits agricoles en provenance de la CEE, elles ont augmenté (de 8,4 à 8,8 % entre 1963 et
1969) alors que celles en provenance de la CEE 12 et UE ont diminué.

Les années 1960 sont un tournant pour le commerce extérieur français avec une forte
concentration des échanges vers les pays européens. Toutefois, il ne faut pas négliger non plus
l’effet « rattrapage » des niveaux de la fin du 19eme siècle après les deux guerres mondiales
et la Grande Dépression. On peut remarquer que les pays européens ont été les premiers à
bénéficier de la croissance des échanges français. Il est cependant possible de penser que, sans
la création de la CEE, l’évolution du commerce extérieur français aurait pu être la même.

2. Les effets du franc :

En 1957, Félix Gaillard, le ministre de l’économie et des finances, engage une


politique de stabilisation faite d’un renforcement du protectionnisme et d’une opération
monétaire. La dévaluation est impopulaire et Gaillard commence par une « dévaluation
fiscale » (août 1957), il met en place une taxe de 20.0% aux importateurs et une prime de
20.0% aux exportateurs. De plus, comme la France a un besoin structurel de matières
premières, celles-ci échappent à la taxe. On remarque que les importations de charbon de
d’acier ont anticipé cette dévaluation, ce qui leur a permis d’accélérer leurs opérations.

De plus, en décembre 1958, on a promulgué un plan d’assainissement avec pour axes


principaux : l’expansion dans la stabilité et une économie de liberté. Cette opération
monétaire vise à rétablir la convertibilité. L’objectif est de donner plus de force au Franc pour
le rendre comparable à d’autres monnaies (et surtout au dollar).

04/04/06 12
Cependant, la mesure essentielle qui a été prise lors de cette période est une
dévaluation du franc de 17,5% qui permet d’affronter l’Europe dans de bonnes conditions.
Sur le plan commercial, le protectionnisme est subitement assouplit. Toutes les clauses
d’indexation notamment celle concernant les prix agricoles obtenus en 1956 sont supprimées
excepté pour le SMIG. On remarque aussi que la dévaluation et la récession provoquent le
recul des importations et incitent les entreprises à se reporter sur les marchés étrangers.

A partir de 1962, la situation se détériore avec une inflation structurelle qui se met en
place. En 1964, la balance commerciale redevient déficitaire, ce qui signifie donc que les
exportations sont inférieurs aux importations. En 1963, Valéry Giscard D’Estaing (ministre
des Finances et des Affaires économiques) engage une action correctrice qui permet de
retrouver l’équilibre commercial en 1965 grâce à la reprise des exportations alors que le
ralentissement frêne la croissance des importations.

3. Etude de graphique :

Importations en 1959
biens intermédiaires
21

biens d'équipement
11

34 agro-alimentaire
1

6
biens de consommation
3
automobiles
19

énergie

0 5 10 15 ( %) 20 25 30 35

A l’aide de ce graphique, nous pouvons constater qu’en 1959, la France importait


principalement des produits agro-alimentaires (surtout des produits que l’on ne peut cultiver
en France) pour satisfaire les demandes de toute la population. Cependant, les biens de
consommation et surtout les automobiles ne représentaient qu’un faible pourcentage des
importations. On peut trouver comme explication le fait que la France était un pays développé
avec de bons atouts technologique.

04/04/06 13
Exportations en 1959
biens intermédiaires

25 biens d'équipement

19
agro-alimentaire
18

1 biens de
22 consommation

10
automobiles

6 énergie

0 5 10 15 20 25 30
( %)

Sur ce graphique, on remarque qu’en 1959, comme la France était un pays développé,
elle exportait surtout des biens intermédiaires et des biens de consommation. Cependant, on
distingue aussi que la France n’exportait pas énormément d’automobiles donc on peut penser
que la production française en automobile était pratiquement suffisante pour satisfaire la
demande de la population.

Importations en 1971
biens intermédiaires
27
biens d'équipement
21

agro-alimentaire
15
1 biens de
11
consommation

7 automobiles

13 énergie

0 5
10 15 20 25 30
(%)

On remarque ici que, contrairement aux importations de 1959, la part des


produits agro-alimentaires a diminué et ce sont les biens intermédiaires qui sont devenus les
produits les plus importés avec les biens d’équipement. On constate également que les

04/04/06 14
voitures sont de plus en plus importées, ce qui explique que l’on voit de plus en plus de
voitures étrangères en France.

Exportations en 1971
biens intermédiaires
22
biens d'équipement
19

18 agro-alimentaire
1
14 biens de consommation
12
automobiles
5
énergie

0 5 10 15 20 25 30
(%)

Dans ce graphique, nous pouvons constater que les exportations de 1971 s’orientent à
peu près de la même façon que celles de 1959. En effet, les biens intermédiaires représentent
les exportations les plus importantes alors que l’énergie représente la branche d’exportations
la plus faible. Cependant, on distingue une forte diminution de la part des exportations pour
les biens de consommation.

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III/ Un ralentissement
économique malgré la
croissance économique
(1973–2005)

A/ De 1973 à 1992

1. Le choc pétrolier de 1973


Avec le choc pétrolier de 1973, la France, comme la plupart des pays européens, entre dans
une période de croissance ralentie. Le taux de croissance annuel moyen diminue. Il est de
1,3% en 1990-97 alors qu’il était de 3,9% sur la période 1970-79. En même temps, le taux
d’ouverture de l’économie passe de 14,6 % en 1973 à 20,1 % en 1984, puis, après avoir
diminué jusqu’en 1993 (16,7 %), il reprend sa progression pour dépasser les 20 % en 1999.
Taux de couverture du commerce extérieur ([exp/imp]*100)

130

125

120

115

110
(%)

105

100
59

61

63

65

67

69

71

73

75

77

79

81

83

85
19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

95

90

85

80
anné es

04/04/06 16
Ce graphique nous montre le taux de couverture de la France avant et après le choc pétrolier
de 1973. On remarque que en 1972, que le taux de couverture (donc le quotient
exportations/importations * 100) est de 105% et après le choc pétrolier en 1974 est de 92%.

2. Les effets de la CEE

Le Royaume-Uni, le Danemark et l’Irlande rejoignent la CEE (Communauté Economique


Européenne) en 1973. Les membres de cette union s’accordent sur un plan de désarmement
tarifaire. Les pays de l’AELE (Association Européenne de Libre Echange né le 4 janvier 1960
lors de la Convention de Stockholm qui regroupe des pays qui ne souhaitent pas faire partie
de la CEE) et la CEE signent des accords commerciaux. Entre 1970 et 1980, l’ouverture vers
la CEE augmente moins vite que l’ouverture de la France en général. L’effet CEE est plus
faible que par le passé, bien qu’il soit réel pour le commerce entre la France et l’Angleterre.
En 1980, les échanges avec l’Angleterre représentent 1,13 % du PIB tandis que ce ratio était
de 3,73 % en 1890. En outre, durant cette période, le taux d’ouverture de la France vers les
pays méditerranéens augmente plus vite que pour n’importe quelle autre zone géographique.
Les accords commerciaux signés dans les années 1970 avec l’Espagne et le Portugal, qui leur
ouvrent largement le marché français, peuvent expliquer ce phénomène.

Structures des exportations et importations de la France (1973-1987)


1973 1982 1987
Exp. Imp. Exp. Imp. Exp. Imp.
12 pays CEE 57,5% 57,3% 52,7% 51,0% 60,6% 61,2%
Autre OCDE 16,6% 18,9% 15,8% 18,1% 18,8% 20,0%
OPEP 5,1% 10,2% 11,0% 15,9% 4,0% 4,2%
PVD hors OPEP 14,0% 10,5% 17,0% 10,9% 13,8% 11,1%
Pays socialistes 4,1% 3,1% 3,5% 4,1% 2,8% 3,5%
Total 100,0% 100,0% 100 ,0% 100,0% 100,0% 100,0%

Le commerce extérieur français s’oriente relativement hors de l’Europe dans les années 1970.
Le ratio des importations sur le PIB s’accroît de 50 % de 1970 à 1980 tandis que celui calculé
pour la CEE augmente seulement de 30 %. On observe le même processus pour les
exportations : 40 % contre 26 %. Les échanges français avec la CEE augmentent, mais leur
poids dans le commerce extérieur français diminue : de 53 % à 48 % pour les exportations et
de 48 à 38 % pour les importations. Lors de cette décennie, c’est moins l’élargissement de la
CEE que la conjoncture internationale qui a influencé le commerce extérieur.

L’agrandissement de la CEE et l’accroissement des échanges :

La Grèce rejoint officiellement la CEE en 1981 avec un programme de baisse des tarifs de 5
ans. L’Espagne et le Portugal entrent dans la CEE en 1986 et acceptent un programme de
désarmement tarifaire de 7 ans. Cette même année, les 12 membres de la CEE signent l’Acte
Unique européen, qui planifie le marché unique européen en 1993.

04/04/06 17
Parallèlement à ces changements institutionnels, l’ouverture de l’économie française stagne
pendant les années 1980. Toutefois, impulsés par les trois nouveaux membres, les échanges
français avec les pays européens augmentent.

Après les deux chocs pétroliers, les importations françaises se concentrent à nouveau sur
l’Europe. Le poids des importations dans le PIB diminue, alors que le ratio calculé pour les
importations en provenance de l’UE augmente fortement. La France a intensifié ses relations
avec les pays européens, particulièrement avec le Portugal, l’Espagne et la Grèce, suite à la
forte croissance des importations en provenance des deux premières citées.

En 1995, l’Autriche, la Suède et la Finlande deviennent membres de l’UE. L’ouverture de la


France vers les deux premiers augmente significativement. L’effet de cet élargissement est
réel. Toutefois, comme l’ouverture vers la CEE 12 et vers l’UE augmente au même rythme,
on ne peut pas l’attribuer spécifiquement aux trois nouveaux membres. La croissance des
exportations françaises vers l’UE est nettement plus forte que celle des exportations françaises
totales. S’agissant des importations, l’évolution est sensiblement la même. La croissance des
importations françaises en provenance de l’UE est plus forte que celle des importations totales
(respectivement 1,26 et 1,17). Mais cette croissance n’est pas le fait des nouveaux membres.

Depuis 1973, le ratio exportations sur PIB, en ce qui concerne les pays membres de l’UE est
passé de 8,5 % à 13,7 %. Ce même ratio pour les importations a augmenté dans les mêmes
proportions (8,9 à 13,6 %). Pendant ce temps, la croissance économique a fortement ralenti. Il
n’y a donc pas de preuve que l’intensification des échanges commerciaux entre la France et
l’UE ait eu un impact positif sur la croissance économique de la France.

Avant même la création de l’Union européenne, les pays européens ont eu une grande
importance dans les échanges extérieurs de la France. Mais notre analyse historique montre
que l’impact positif des échanges de la France avec ces pays dépend particulièrement des
conditions politiques et économiques. En outre, depuis 150 ans, il reste difficile d’observer
une relation positive entre ouverture et croissance économique, si on excepte la période 1945-
1973. Le traité de 1860 a considérablement accru le poids du commerce extérieur dans la
richesse nationale, mais dans le même temps, la croissance économique s’est interrompue.
Face à la crise, le gouvernement français adopte des mesures protectionnistes et la croissance
reprend. Pendant l’entre-deux-guerres, les conditions européennes (politiques et
économiques) et le commerce colonial ont influencé le commerce extérieur français. La fin du
commerce colonial, la forte concentration des échanges de la France vers l’Europe et une forte
croissance économique caractérise les « trente glorieuses ». La création de la CEE a eu un fort
impact sur le commerce extérieur français, mais le taux d’ouverture est resté relativement
faible. Après 1973, les vagues successives d’élargissement ont conduit à une forte
intensification des échanges de la France avec les pays membres de l’Union. L’implication de
la France à la fois dans la construction européenne et dans le processus de libéralisation des
échanges au sein du GATT puis de l’OMC a conduit à l’ouverture de plus en plus forte de
l’économie française. Malheureusement, depuis cette date, le taux de croissance du PIB a une
tendance à la baisse.

L’Europe : un aspect toujours important :

Malgré tous les changements technologiques, institutionnels et politiques depuis 1860, les
pays européens ont tenu un rôle primordial pour l’économie de la France. La part moyenne

04/04/06 18
des importations en provenance de ces pays dans le total des importations est de 54 % entre
1854 et 1913, et de 55 % entre 1957 et 1999. Les exportations vers les pays membres de
l’Union européenne représentent 67 % des exportations totales françaises entre 1854 et 1913
et 57 % entre 1957 et 1999. À cette date, les pays de l’UE assuraient 67 % du commerce
extérieur français. Ces chiffres ne permettent pas de négliger l’impact des relations
commerciales entre la France et les pays européens sur la croissance économique française.
De nombreux facteurs peuvent tout aussi bien expliquer l’évolution du taux de croissance
d’une économie que le commerce extérieur. Néanmoins, s’il existe une relation directe
positive entre l’ouverture et la croissance économique une analyse économétrique, devrait la
mettre en évidence.

3. Analyse de graphique

Importations en 1979

biens intermédiaires
24

biens d'équipement
18

13
agro-alimentaire
1

12 biens de consommation

6
automobiles
20

énergie

0 5 10 15 20 25 30
( %)

Nous pouvons observé à l’aide de ce graphique qu’en 1979, les importations


françaises se basaient surtout sur les biens intermédiaires et aussi sur l’énergie. L’aspect le
plus marquant est le fait que la part des importations d’énergie est devenue très importante
alors que 10 ans plus tôt, celle-ci était moyennement importante. Cependant, les importations
de produits intermédiaires sont toujours restées les importations françaises les plus
importantes.

04/04/06 19
Exportations en 1979
biens intermédiaires

22 biens d'équipement
20
agro-alimentaire
14
1
11 biens de
consommation
13

automobiles
5

énergie
0 5 10 15 20 25 30
( %)

On peut remarquer qu’en 1979, les exportations sont principalement pour les biens
intermédiaires et les biens d’équipement. De plus, l’exportation d’énergie est très faible, cela
correspond au taux élevé d’importation de cette même énergie.

B/ Le commerce extérieur français


pendant les 10 dernières années

Entre 1993 et 2002, les échanges en produits industriels de la France ont enregistré
une croissance de 7% par an en moyenne, alors que du second choc pétrolier au début des
années 1990, ils n’avaient augmenté en moyenne que de 4% par an. Cette forte croissance
s’explique par l’activité des grands groupes qui ont su profiter pleinement du dynamisme de
l’économie mondiale et de la mise en place du marché unique européen. Les 2/3 du commerce
extérieur de la France se font au sein de l’UE entre 1993 et 2002. C’est avec l’Irlande que les
échanges de produits industriels ont le plus rapidement augmenté. Dans le même temps,
l’Espagne est devenu le 4eme partenaire commercial européen de l’hexagone. Enfin, on peut
noter que le poids dans les échanges des pays émergents et des pays d’Europe Centrale et
Orientale a crû de façon considérable.

1993 marque le creux de la crise économique du début des années 1990 avant la
reprise mondiale dont 2000 est l’apogée. La forte expansion des investissements directs
étrangers dans le monde comme dans l’hexagone et l’émergence du marché économique
européen explique le renforcement des échanges. Cette nouvelle donne a eu pour
conséquences de transformer, à partir de 1994, le déficit commercial de la France en produits

04/04/06 20
industriels en excédent et d’accentuer la domination des groupes, tout particulièrement
étrangers, sur les échanges extérieurs.

1. Le commerce extérieur dominé par quelques


grands groupes :
Entre 1993 et 2002, le nombre d’opérateurs contribuant aux échanges extérieurs
français n’a guère varié : 165 000 entreprises environ. Mais la concentration du commerce
extérieur entre les mains des groupes a progressé au cours de cette décennie. Cette
concentration a bénéficié aux groupes internationaux majoritairement industriels en France
(GIMIF).

Une insertion internationale réussie

Si entre 1970 et 1999, on a vu la part des biens importés dans la consommation


française (taux de pénétration) doubler pour atteindre environ 40 %, la part exportée de la
production manufacturière française (effort à l’exportation) est passée, dans le même temps,
de 20 % à 42 %.

La balance commerciale a atteint un chiffre record de 160 milliards de Francs (soit


près de 2 % du PIB) en 1997.
En 1999, en dépit de circonstances adverses (faible croissance allemande, hausse du cours du
pétrole), l’excédent commercial a encore atteint 113 milliards de F (17,2 milliards d’euros).

SOLDE COMMERCIAL

200

150
milliards de francs

100

50

0
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
-50

-100
années

Nous pouvons observer à l’aide de ce graphique qu’au début des années 1990, le solde
commercial français (exportation - importation) était négatif, voir peu élevé alors qu’ensuite,
à partir de 1992, celui-ci augmente et triple en l’espace de 2ans entre 1995 et 1997 avant de
redescendre peu à peu.

04/04/06 21
Le rôle de l’UE à 15 :

En 2002, comme déjà en 1993, les échanges extérieurs en produits industriels de la


France avec les pays de l’UE à 15 sont majoritaires : ils représentent un peu moins de 2/3 des
exportations et importations de la France.
Les filiales de GIMIF étrangers sont davantage tournées vers l’UE (à 15) que leurs
homologues françaises. En effet, au sein de leur groupe elles se spécialisent sur le marché
européen. A contrario, les groupes français gèrent, depuis le territoire national, l’ensemble de
leurs échanges, ce qui explique une plus grande ouverture hors d’Europe.
Les échanges de GIMIF tournent autour des spécialisations industrielles de leur pays.
Les filiales de groupes allemands sont centrées à l’exportation comme à l’importation sur la
chimie et la construction mécanique, les filiales de groupe britannique sur la pharmacie et la
chimie, les filiales espagnoles sur l’agroalimentaire. Dans les échanges des GIMIF français,
l’automobile a un point important : plus du quart de leurs exportations, près d’1/5 de leurs
importations.
L’échange est avant tout affaire de proximité. Il n’est donc pas étonnant que le
commerce extérieur français, tout comme les flux d’investissements directs des entreprises
françaises, soient prioritairement attirés par le marché européen. Toutefois, l’ampleur de ce
mouvement traduit aussi l’influence déterminante de la construction communautaire, qui fait
aujourd’hui de l’Union européenne la base de l’insertion internationale de la France. Ce
mouvement vers l’Europe concerne aussi bien les flux d’investissements que les échanges
commerciaux. Avec le développement du Marché unique, la première grande vague
d’investissements français à l’étranger observée dans la seconde moitié de la décennie quatre-
vingts s’est principalement dirigée vers les pays participant à la construction européenne.
L’Europe est alors devenue la zone d’accueil de la moitié de ses stocks d’investissements à
l’étranger, alors qu’elle ne représente que 30 % du PIB et 40 % des échanges mondiaux.
Parallèlement, l’Union européenne est à l’origine des deux tiers du stock d’investissements
étrangers en France.

La percée de l’Irlande :
Au sein de l’UE, les 2/3 des échanges des GIMIF se font avec les grands pays :
Allemagne, Espagne et Royaume-Uni, en raison de la taille de leur marché intérieur. C’est
avec l’Irlande que les échanges de produits industriels de la France ont le plus rapidement
augmenté de sorte que ce pays est passé du 12eme au 8eme rang des partenaires européens de
la France. Cette dynamique est une conséquence directe de la forte importation des groupes
américains en Irlande depuis les années 1990.

Le dynamisme du marché espagnol :

Les conséquences de l’entrée de l’Espagne dans l’UE ont aussi été spectaculaires.
Pour les GIMIF, comme pour l’ensemble des opérateurs établis en France, les échanges avec
l’Espagne ont été multipliés par 2,5 entre 1993 et 2002. Ce pays est devenu le 4eme partenaire
européen de la France, se rapprochant ainsi de pays de taille voisine, l’Italie et la Grande-
Bretagne. L’Espagne a bénéficié, pour ses exportations, du décalage de coût de main-d’œuvre
avec la France, mais aussi de l’importance de son marché intérieur (40 millions d’habitants) et
de son rattrapage, en terme de PIB par habitant, des pays se situant en tête de l’Union. Ce
dynamisme a rendu attractives des implantations dans ce pays. Ainsi, les GIMIF importent et

04/04/06 22
exportent d’Espagne des produits de la construction automobile, mettant en évidence à la fois
des potentialités de production et l’existence d’un marché intérieur porteur.

La montée en puissance des pays émergents :

La légère baisse du poids de l’Union dans les échanges de la France s’est faite d’abord
au profit des pays émergents, dont la part dans le commerce extérieur de la France augmente
de 3 points entre 1993 et 2002, pour atteindre 17,5%
Cette augmentation est principalement due au GIMIF, surtout à ceux de nationalité
étrangère dont les échanges avec ces contrées ont crû de 23% pour les importations et de 14%
pour les exportations. Cette croissance des échanges avec les pays émergents s’accompagne
d’une dégradation de la balance commerciale de la France avec ces pays, légèrement
déficitaire en 2002. En revanche, les GIMIF exportent moitié plus qu’ils n’importent.
Durant les années 1990, les échanges des GIMIF se sont développés tout d’abord avec
l’Asie (hors Japon). Si les importations ont progressé de 20% par an, du fait d’une
délocalisation de la production de vêtements, d’articles de cuir et de produits de l’électronique
(composants ou équipements), les exportations ont aussi été vigoureuses, surtout grâce aux
ventes de produits de haute technologie, pharmacie, aéronautique et navale. Si les échanges de
la France sont déficitaire avec cette zone (64% en 2002), ceux des GIMIF sont largement
excédentaires (161%).
Depuis le début des années 2000, ce sont les pays d’Europe Centrale et Orientale qui
tirent la croissance des échanges, les entreprises anticipant leur venue prochaine dans l’Union
européenne à 25. Ils sont les seuls partenaires avec lesquels les échanges de produits
industriels ont continué à croître en valeur depuis 2000. Les principaux pays partenaires sont
la Hongrie, la Pologne et la République Tchèque, suivis de la Roumanie et de la Slovénie.
Qu’il s’agisse des GIMIF ou de l’ensemble des opérateurs, le solde commercial est largement
excédentaire et, malgré l’explosion des échanges entre 1993 et 2002, le taux de couverture est
resté stable.

2. Marchés émergents et nouvelles technologies : les


nouvelles “frontières” de la compétitivité française :

Si la spécialisation géographique et sectorielle a été bénéfique dans le passé récent,


elle doit sans doute une nouvelle fois s’adapter. L’enjeu pour les entreprises françaises étant
double : se positionner sur des secteurs d’avenir, mais aussi augmenter leur présence sur des
marchés étrangers, qui, grâce à leur propre spécialisation, disposent d’un fort potentiel de
croissance.

Les évolutions récentes :

La France connaît une croissance constante de ses échanges malgré des remous liés
à la conjoncture internationale. Citons à titre d’exemple, les fluctuations de l’activité
économique chez ses partenaires, l’évolution de la parité entre l’euro et le dollar et celle des
cours du baril de pétrole.

04/04/06 23
Les évolutions par secteur :

L’ensemble des secteurs de l’industrie civile connaît une progression vigoureuse de


ses échanges, la consommation des ménages et la demande des entreprises étant bien orientée
en France comme chez ses principaux partenaires européens.
Les exportations de biens d’équipement sont, sur la dernière période, les plus dynamiques.
Les exportations automobiles restent bien orientées, ce qui reflète à la fois la bonne tenue du
marché européen et les bonnes performances des constructeurs français.

Le poids de la facture énergétique. La France ne disposant pas de ressources


significatives d’hydrocarbures, elle est importatrice nette d’énergie. C’est pourquoi
l’alourdissement de la facture énergétique a pesé sur le solde commercial durant l’année 2000,
bien davantage qu’en 1999. Au cours des deux dernières années, les décisions de réduction de
la production de pétrole et le redressement de la consommation des pays asiatiques ont
entraîné une forte hausse des cours du pétrole. Cette remontée des cours a été moins
dommageable pour l’économie française que les premiers chocs pétroliers, dans la mesure où
la France a depuis cette date réduit sa dépendance énergétique. Et ce, en conduisant une
politique de maîtrise de la consommation et de développement de la filière nucléaire.
Traduction de cette double politique, la part de nos importations énergétiques dans les
importations totales a été réduite de manière significative, passant de 28 % en 1980 à 7 % en
1999 (10 % en 1990)

Les mesures favorisant le commerce extérieur :

Appuyées par les pouvoirs publics, les entreprises françaises réalisent ainsi un effort certain
pour accroître leur présence sur les marchés les plus dynamiques visant notamment à définir
les règles nécessaires au développement des échanges, elles sont menées par l’Union
européenne dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et dans des cadres
régionaux.
Des appuis financiers sont destinés, en particulier, à soutenir les PME dans leurs démarches
internationales.
L’information des entreprises : une information sur les marchés extérieurs est mise à la
disposition des entreprises par le biais du Centre français du commerce extérieur (CFCE) et
du réseau des postes d’expansion économique.

Points faibles :

A l’exception du secteur aéronautique et de l’industrie pharmaceutique, la spécialisation de la


France n’est pas très prononcée dans les nouvelles technologies appelées à connaître une
croissance rapide, que ce soit dans l’industrie ou dans les services. Ainsi, à titre d’exemple
significatif, la Grande-Bretagne a supplanté la France en 1997 comme deuxième exportateur
mondial de services.
La part de marché de la France en Asie ou en Amérique latine reste, par ailleurs, comprise
entre 2 et 4 % (contre une moyenne de près de 10 % dans ses marchés traditionnels : Europe,
Afrique).

04/04/06 24
3. L’influence de l’Euro :

Entre le premier semestre 1994 et le premier semestre 2004, la compétitivité-prix à


l'exportation et la compétitivité-coût se sont respectivement améliorées de 7,1 % et 21,3 %.
Ceci reflète les efforts sur les coûts des exportateurs français (le différentiel de coûts a évolué
favorablement de + 22,2 %) le différentiel de prix étant moins favorable (+ 6,5 %). Les
producteurs nationaux ont donc pu accroître la profitabilité des ventes à l'étranger tout en
continuant d'améliorer leur compétitivité-prix.
Depuis le second semestre 2000, l'évolution de la compétitivité de la France est
confrontée au mouvement d'appréciation de l'euro (15,2 % en termes effectifs nominaux). Il
en résulte une dégradation tant de la compétitivité-prix (- 8,7 %) que de la compétitivité-coût
(- 6,1 %), les différentiels d'évolution favorable de prix (+ 6,5 %) et de coûts (+ 9,1 %)
exprimés en monnaies nationales ne parvenant pas à compenser les évolutions de change.
Au total, à la suite du mouvement d'appréciation de l'euro, la compétitivité-prix à
l'export se situe désormais au dessous (- 1,9 %) du niveau moyen observé depuis 1994 et la
compétitivité-coût, bien que s'établissant encore au dessus (+ 5,6 %), s'en est sensiblement
rapprochée.
Le fait que l’euro soit une monnaie forte, les exportations vers les pays hors de la zone
euro vont diminuer car le prix pour les pays hors Euro sera plus élevé.
La compétitivité-prix est une des formes de compétitivité qu'une entreprise peut
choisir d'utiliser pour vendre plus. Elle repose sur la diminution du prix des biens ou services
qu'elle produit, pour lui permettre d'écouler plus vite et plus facilement ses stocks.
Compétitivité-prix et compétitivité-coût de la France entre 1994 et 2004 par rapport aux
24 pays de l'OCDE

04/04/06 25
En effet, le mouvement d'appréciation de l'euro, entamé en 2002, et qui s'est poursuivi
jusqu'au début de l'année 2004 a pesé sur la compétitivité-prix et a pénalisé les exportations
de produits manufacturés. En raison de l'impact retardé des effets de compétitivité-prix, les
effets passés de l'appréciation de l'euro continueraient à peser en 2004. Au total, l'impact de
ces pertes de compétitivité de nos exportations devrait s'élever à 6 points.
A l'importation, la dégradation de la compétitivité-prix des produits français continue a
poussé à la hausse nos importations, mais cette influence, limitée jusqu'en 2002 par la
dépréciation de l'euro, s'est amplifiée avec le retournement sur le marché des changes.
L'impact des évolutions de la compétitivité reste toutefois moins marqué pour les imports.

Les effets de l'appréciation de l'euro par rapport aux autres devises


Une appréciation du taux de change rend mécaniquement les produits français plus
chers par rapport à ceux qui sont libellés dans une autre devise, ce qui tend à réduire nos
exportations en volume. Cependant, une grande partie de nos échanges se fait avec ses
partenaires de la zone euro, ce qui limite la concurrence ressentie par les produits français à
l'exportation. Symétriquement, l'appréciation de l'euro rend plus compétitifs les produits
importés de pays situés en dehors de la zone euro. La baisse des exportations, en raison du
fort contenu en importations des exportations, atténuera sensiblement la correction à la hausse
sur les importations.

Situation actuelle :

Après une année 2005 assez désastreuse se soldant par un déficit commercial record de
26,5 milliards d'euros, janvier marque une légère amélioration mais encore bien insuffisante
pour inverser la tendance

Le commerce extérieur hexagonal souffre depuis plusieurs mois de l'énergie chère mais aussi
de la perte de parts de marché des entreprises françaises à l'international

Les économistes sont cependant nombreux à miser sur une reprise au cours des
prochains mois, du fait d'une conjoncture économique plus porteuse. A moins qu'un
ralentissement de l'économie mondiale ou un brusque repli du dollar ne change la donne.

04/04/06 26
CONCLUSION

04/04/06 27
BIBLIOGRAPHIE
Les sites :

http://www.senat.fr/rap/r97-462/r97-46227.html

http://www.educnet.education.fr/insee/comext/default.htm

http://www.lesechos.fr/info/rew_france/200057463.htm

http://www.camillederoccaserra.com/INTERVENTIONS/commerce%20exterieur.htm

http://www.atisreal.fr/_documents/articles

http://www.senat.fr/rap/l04-074-313/l04-074-3133.html

http://www.cairn.info/article.php?
ID_REVUE=REOF&ID_NUMPUBLIE=REOF_082&ID_ARTICLE=REOF_082_0049

Les livres :

Articles parus dans « problèmes économiques » :


- numéro 2872 pages 38 à 43
- numéro 2858 pages 25 à 29
- numéro 2829 pages 20 à 26
- numéro 2726 pages 19 à 24
- numéro 2678 pages 21 à 25
- numéro 2630 pages 18 à 23
- numéro 2582 pages 19 à 24

Les échos : paru le 14 Février 2005

« Nouvelle histoire économique de la France contemporaine » d’André GUESLIN édition


LA DECOUVERTE
tome 4 : « L’économie ouverte 1948-1990 »

04/04/06 28

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