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Hicham BOUCHARTAT

LA COMPTABILITE NATIONALE

THEORIE ET PRATIQUE

Cours et exercices corrigés

Ouvrage destiné aux étudiants des universités ainsi


qu’aux praticiens de la comptabilité nationale

2015
Première Edition : 2015
Imprimé à Azzart

Dépôt Légal : 2015MO3210


ISBN : 978-9954-36-198-6

@ Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, faite sans le


consentement de l’auteur ou de ses ayants-droits ou ayants-causes est
illicite.

2
Introduction Générale

La comptabilité nationale est une discipline de l’économie relativement


nouvelle puisqu’elle est née à partir des années 1930. Plusieurs auteurs ont
essayé d’en approcher les contours. Les différentes définitions proposées, par
les uns et les autres, convergent vers le même objet : la comptabilité nationale
est une représentation simplifiée de la réalité économique à l’échelle d’un
pays.
Ainsi, Charles Prou, dans son ouvrage intitulé « méthodes de la comptabilité
nationale française », définit la comptabilité nationale comme étant : « un
modèle décrivant, à l’aide de la logique comptable, certaines relations entre
des ensembles homogènes »1. Cette définition suggère qu’il est possible de
traduire les relations économiques existant entre des ensembles homogènes (à
sous-entendre les agents économiques) par le biais de la logique comptable.
Par logique comptable, il faut comprendre la logique ressources (origine) –
emplois (destination).
Jean Bernard quant à lui, définit la comptabilité sociale d’une nation (comme
il préfère appeler la comptabilité nationale) dans son ouvrage, comptabilité
nationale et modèles de politique économique, comme : « méthode
d’enregistrement macro-comptable d’ensemble de grandeurs caractéristiques
de l’univers économique d’une société donnée pendant une période donnée »2.
Cette définition, ne s’écarte pas significativement de la première, mais a le
mérite d’introduire la dimension spatio-temporelle en insistant sur l’idée que
cet outil concerne une société donnée et pendant une période déterminée.
Dans la même lignée, Jean Marczewski, dans son ouvrage, soutient que la
comptabilité nationale est une : « branche de la science économique

1 Prou, C., (1956), « Méthodes de la comptabilité nationale française », Paris, A. Colin.

2 Bernard, J., (1972), « Comptabilité nationale et modèles de politique économique », Presse

Universitaire de France, D.L.


3
spécialisée dans l’étude quantitative des réseaux économiques intégrés »3.
Cette formulation sophistiquée n’est qu’une façon de dire que la comptabilité
nationale sert à représenter les relations existant entre agents économiques à
l’échelle d’une nation.
Il en ressort que la comptabilité nationale peut être appréhendée comme un
recensement et une mesure chiffrée de l’activité économique d’un pays. C’est
une représentation, un modèle et une opération de divulgation et de
simplification de la réalité économique se basant sur certaines hypothèses
rendues nécessaires par la complexité de l’activité économique et adoptant
certaines conventions quant aux calculs et aux définitions retenus.
Plus concrètement, la comptabilité nationale s’intéresse à l’enregistrement et à
l’analyse des différents flux (production, consommation…) entre les agents
économiques (entreprises, ménages, administrations…) pendant une période
donnée, c'est-à-dire à la création de richesse. En revanche, elle ne s’intéresse
nullement aux stocks (patrimoine accumulé) ; et c’est là une différence
majeure avec la comptabilité financière.
Ce livre vise à présenter, d’une façon à la fois synthétique et pédagogique,
l’ensemble des concepts liés à la comptabilité nationale afin d’en faciliter la
compréhension, et de détailler les méthodes et outils utilisés par le système
marocain de comptabilité nationale. Ainsi, huit chapitres suffisamment
commentés sont articulés selon un ordre logique faisant succéder la pratique
aux concepts théoriques et le particulier au général. Notre objectif étant
d’assurer une fluidité dans la transition des chapitres et une acquisition
progressive des connaissances.
Chaque chapitre est couronné par une série d’exercices corrigés élaborés de
façon à embrasser les principales idées développées qu’il faudrait retenir. Ces

3 Marczewski, J., (1965), « Précis de la comptabilité nationale », Ed. Dalloz, Paris.

4
exemples d’application permettraient de lever toute incertitude ou doute
persistant sur toute partie du cours présentée préalablement.
A la fin du livre, des exercices de synthèse d’un niveau de difficulté progressif
(dans la mesure du possible) sont proposés. Ces exercices, souvent
transversaux aux différents chapitres, permettraient de préparer aux différents
examens de comptabilité nationale et aux différents concours (de recrutement,
d’admission dans des écoles, …).

5
Chapitre I

LA COMPTABILITE NATIONALE : PORTEE ET APERCU


HISTORIQUE

SECTION I : OBJET DE LA COMPTABILITE NATIONALE

Nous avons essayé d’approcher la notion de comptabilité nationale dans


l’introduction générale, et pourrions en conclure que tout système de
comptabilité nationale (corpus de règles méthodologiques et de définitions
régissant la comptabilité nationale d’un pays) devrait au minimum se saisir des
questions suivantes :
 Les impératifs d’enregistrement : à l’instar de la comptabilité
financière, la comptabilité nationale permet l’enregistrement des
opérations macroéconomiques effectuées entre les différents agents à
l’échelle d’une nation et durant une période donnée. Cependant, l’une
des questions clés qui méritent d’être posées est celle de l’exhaustivité
de cet enregistrement ; la comptabilité nationale peut-elle enregistrer
tous les flux ? Cet objectif d’exhaustivité nous semble être un
« mythe » vu la complexité de ces opérations, l’existence du secteur
informel, les difficultés de valorisation, le phénomène de fraude
fiscale…
 Les impératifs de simplification : la comptabilité nationale vise à
représenter d’une manière schématique et simplifiée l’ensemble des
opérations de production, de consommation et de répartition entre les
agents économiques. A ce titre, elle aspire à donner une image
synthétique du circuit économique d’un pays et de son évolution à
travers le temps.
 Les impératifs d’analyse : la comptabilité nationale mesure les
comportements interdépendants des unités économiques élémentaires
6
dans un circuit économique intégré. En ce sens, elle constitue un outil
d’analyse adéquat permettant de fournir une approximation des grands
agrégats macroéconomiques et de l’évolution de l’activité économique.
Elle est par ailleurs considérée comme un moyen efficace pour établir
des prévisions et des anticipations de tendances.

SECTION II : INTERET DE LA COMPTABILITE NATIONALE

La comptabilité nationale présente un intérêt certain, en ce qu’elle permet de


rendre compte de la structure économique d’un pays, d’en donner une
représentation schématique et de fournir une tendance plus ou moins
approximative de l’avenir. On lui prête conventionnellement trois intérêts
majeurs :
 outil de prospective : grâce aux données rétrospectives (du passé)
collectées, la comptabilité nationale peut constituer un moyen de
projection à court et moyen terme en extrapolant les variables et en les
tournant vers le futur. Ainsi, les économistes peuvent utiliser les
données de la comptabilité nationale afin de prévoir le niveau de
demande finale d’une branche d’activité, le produit intérieur brut (PIB)
à partir d’un niveau de production…
 harmonisation de terminologie : afin de faire des comparaisons inter-
pays et d’étudier les évolutions des économies, il a été nécessaire de
standardiser et d’unifier le langage économique. Ainsi, les écarts de
langage ne seront plus à l’origine de différences de chiffres, et un
agrégat sera compris de la même façon partout dans le monde. Il est
curieux de noter à cet égard que la comptabilité nationale a eu un pied
d’avance par rapport à la comptabilité financière dont les premières
normalisations (International Financial Reporting Standards IFRS) ont
tardé à voir le jour.

7
 sélection de l’information : la multitude des sources d’informations
(administrations fiscales, organismes internationaux, estimations des
économistes, instances statistiques…) et leurs contradictions parfois
poussent vers l’adoption d’une méthode à même de traiter et de
synthétiser une masse importante d’informations. La comptabilité
nationale joue à cet égard un rôle crucial.

SECTION III : EVOLUTION DE LA COMPTABILITE NATIONALE

Pour chercher les premiers débuts de la comptabilité nationale, il faut remonter


au 17ème siècle. Les pionniers étaient les chercheurs : Gregory King4 qui a
produit des estimations de la population et de la richesse en Angleterre, ainsi
que De Boisguilbert5 qui a réalisé la première schématisation du circuit
économique en France en expliquant la circulation de l’argent.
Mais, c’est à Quesnay que revient le mérite d’avoir élaboré un premier outil de
comptabilité nationale digne de ce nom. Ainsi, il a établi son célèbre « tableau
économique » en 1759 considéré comme la première forme du tableau des
entrées et sorties (TES). Quesnay commente lui-même son tableau par ces
propos : « Le tableau économique est la première règle d'arithmétique que l'on
ait inventée pour réduire au calcul exact et précis la science élémentaire et
l'exécution perpétuelle de ce décret de l'éternel : Tu mangeras ton pain à la
sueur de ton front... »6. Quesnay y expose comment est opérée la

4 King, G., (1696), « Observations et conclusions naturelles et politiques sur l'état et la

condition de l'Angleterre ».
5 De Boisguilbert, P.L.P, (1695), « Le détail de la France, la cause de la diminution de ses

biens et la facilité du remède en fournissant en un mois tout l’argent dont le Roi a besoin et
enrichissant tout le monde ».
6 Quesnay, F., (1763), « Philosophie rurale ou économie générale et politique de

l'agriculture ».
8
transformation du capital en production (avance en capital, paiement des
dépenses d’exploitation, satisfaction de débouchés insatiables…).
Ces travaux étaient des tentatives isolées, qui ont certes contribué à attiser une
réflexion, mais qui ne pouvaient fonder un système de comptabilité nationale
au sens propre. Il a fallu attendre la fin de la seconde guerre mondiale (World
War II) pour voir se développer de véritables systèmes de comptes nationaux.
Cette émergence était le fruit de la concomitance de trois conditions propices :
 une volonté politique des Etats, qui souhaitaient à l'époque disposer
d'outils leur permettant d'intervenir efficacement dans la vie
économique nationale ;
 une théorie économique dominante imposant à tous ses concepts. En
effet, la crise économique de 1929 a remis profondément en cause la
crédibilité de la théorie classique stipulant que les marchés
s’autorégulent et aboutissent à un équilibre de plein emploi. Keynes a
démontré que l’Etat doit intervenir en menant une politique de relance
7
afin d’absorber le chômage et de stimuler la demande . Par ailleurs,
l’économiste américain Wassily Leontief a élaboré le célèbre tableau
des entrées et sorties dans un article publié en 1936 ;
 des outils statistiques performants.
Il en ressort un certain nombre d’articulations de systèmes de comptabilité
nationale. Ainsi, R. Stone et J. Meade proposent en 1941, dans un livre blanc,
8
un système de comptes pour la Grande-Bretagne . En 1941 également, J.
Tinbergen établit le premier système pour les Pays-Bas. A. Vincent réalise les
premiers travaux théoriques sur la comptabilité nationale en France et les

7 Keynes, J.M., (1936), « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie ».

8 Meade, J. & Stone, J., (1941), «The construction of tables of national Income, Expenditure,

savings and investment », Economic Journal, Vol. LI.


9
premiers comptes, portant sur l'année 1938, sont établis en 1945 à l'institut de
conjoncture par M. Froment.
Cette vague a donné naissance à des systèmes de comptabilité nationale
différents d’un pays à un autre. Subséquemment, l'ONU a adopté en 1950 un
système, aux fins de normalisation, servant de base aux comptes de tous les
pays. Cet effort n’était pas concluant vu que différentes écoles de conceptions
idéologiques contradictoires ne pouvaient embrasser les mêmes schémas de
comptes :
 l'école anglo-saxonne, d’essence libérale, se contentait de comptes
légers ;
 l'école soviétique qui adoptait un système de comptes très lourd adapté
à son type de planification centralisée ;
 l'école française qui avait un système intermédiaire entre le système
anglo-saxon et le système soviétique.
L’ONU a poursuivi ses efforts de standardisation et a publié en 1970 le
document méthodologique du système de comptabilité nationale (SCN) qui a
inspiré après le système européen des comptes (SEC 1979). Ces systèmes
combinaient les systèmes anglo-saxons et français et s’inspiraient aussi des
travaux de R. Stone et M. Meade.
En 1993, l'Eurostat (commission européenne), le fonds monétaire international
(FMI), l'organisation de coopération et de développement économique
(OCDE), la banque mondiale, et les nations unies proposent un nouveau cadre
de normalisation : le système de comptabilité nationale des nations unies de
1993 (SCN 1993). Les recommandations du SCN 1993 ont été d’application
très large dans le monde entier, particulièrement, en Europe où elles ont été
insérées dans le système européen des comptes de 1995 (SEC 1995). Le SEC
1995 avait un caractère obligatoire pour l'ensemble des états membres de
l'union.

10
En 2008, un système de comptabilité nationale (SCN 2008) a été publié ce qui
a poussé les pays européens à adopter un nouveau système européen des
comptes 2010 (SEC 2010) qui s'impose à tous les pays européens dès 2014.
Au Maroc, le système marocain de comptabilité nationale (SMCN) est inspiré
dans une large mesure du modèle de l’ONU. Il est fondé sur trois piliers : la
notion de territoire économique, la période comptable et la notion de
résidence. Une analyse historique du SMCN permet de distinguer deux
phases :
 De 1952 à 1969 : étant donnée l’absence de données
macroéconomiques relatives à la production, le SMCN était fait dans
une optique de dépenses s’inspirant ainsi du système français.
 Depuis 1969 : le calcul des agrégats se fait sur la base de la production
s’inspirant ainsi du modèle normalisé des nations unies. En 1974, le
Maroc adopte la notion de production au sens large (incluant aussi la
production non marchande) et retient le critère de résidence.

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QUESTIONS A CHOIX MULTIPLES (CHAPITRE I)

1. La comptabilité nationale s’intéresse à l’enregistrement des opérations :


a. effectuées par les comptables publics
b. microéconomiques d’un agent économique
c. macroéconomiques à l’échelle d’un pays
2. La comptabilité nationale poursuit un objectif de :
a. simplification
b. conceptualisation
c. analyse
3. Comme outil de prospective, la comptabilité nationale est orientée vers :
a. le passé
b. le présent
c. le futur
4. L’harmonisation de la terminologie par la comptabilité nationale consiste à :
a. adopter la même langue partout dans le monde
b. préciser la portée de chaque concept et son étendue
c. mettre en place des traductions des termes dans toutes les langues
5. La comptabilité nationale a un intérêt majeur comme outil de :
a. taxation des différents agents économiques
b. calcul des résultats réalisés par les organismes publics
c. contrôle fiscal
6. Le système marocain de comptabilité nationale est inspiré du :
a. système de l’ONU
b. système français
c. système américain
7. Wassily Leontief a élaboré le célèbre :
a. tableau économique
b. tableau des entrées et sorties
c. SEC 2010
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REPONSES AUX QCM (CHAPITRE I)

1. La comptabilité nationale s’intéresse à l’enregistrement des opérations :


c. macroéconomiques à l’échelle d’un pays
2. La comptabilité nationale poursuit un objectif de :
a. simplification
c. analyse
3. Comme outil de prospective, la comptabilité nationale est orientée vers :
c. le futur
4. L’harmonisation de la terminologie par la comptabilité nationale consiste à :
b. préciser la portée de chaque concept et son étendue
5. Aucune bonne réponse
6. Le système marocain de comptabilité nationale est inspiré du :
a. système de l’ONU
7. Wassily Leontief a élaboré le célèbre :
b. tableau des entrées et sorties

13
Chapitre II

LES OPERATIONS ECONOMIQUES PRINCIPALES DANS


LA COMPTABILITE NATIONALE

Nous allons étudier dans le présent chapitre l’étendue et la portée des grandes
opérations économiques analysées par tout système de comptabilité nationale.
Il s’agit des opérations de production, de consommation, d’investissement et
d’épargne. Notre objectif est de familiariser le lecteur avec ces concepts et de
lui donner un avant-goût des différentes acceptions et dimensions dont ils
pourraient être porteurs.

SECTION I : LA PRODUCTION EN COMPTABILITE NATIONALE

I. Les conceptions de la production

1. Les conceptions de la production dans la pensée économique

A. Quesnay (Physiocrate)
Pour Quesnay, le seul revenu important est le revenu agricole. Ceci est dû au
fait que la terre est considérée comme la seule source de richesse. Les autres
activités ne sont en revanche que stériles car elles n’ajoutent rien aux matières
utilisées. Quesnay soutient, par ailleurs, qu’il ne faut pas écraser l’agriculture
par l’impôt en la surtaxant.

B. Adam Smith
Dans son livre « la recherche de la nature et des causes de richesse des
nations », A. Smith souligne que : « la valeur d’une denrée quelconque pour
celui qui la possède (…) est égale à la quantité de travail que cette denrée le
met en état d’acheter ou de commander. Le travail est donc la mesure réelle

14
9
de la valeur échangeable de toute marchandise » . Il en ressort que pour Smith
le travail combiné avec la terre constituent le facteur le plus important de
l’activité économique.

C. Jean-Baptiste Say
Pour cet auteur, la valeur d’échange d’un bien n’est que le reflet de son utilité.
J.B. Say avance : « l'utilité [des] choses est le premier fondement de leur
10
valeur » . Jean Baptiste Say est aussi l’auteur de la célèbre répartition
tripartite : production – répartition – consommation. Pour lui, la production est
avant tout une opération de création de richesses.

D. Karl Marx
En reprenant l’analyse d’Adam Smith, K. Marx distingue entre le travail
productif (qui génère un surplus) et le travail improductif qui ne permet que de
satisfaire un besoin. La valeur d’une marchandise n’est que la quantité de
travail direct et indirect socialement nécessaire à la production de
cette marchandise.

E. Les néoclassiques
La notion d’utilité constitue la pierre angulaire de la valeur des biens dans la
pensée néoclassique. Les néoclassiques insistent sur la notion d’utilité
marginale qui fonde leur analyse économique (utilité procurée par la
consommation d’une unité supplémentaire d’un bien ou d’un service).

9 Smith, A., (1776), « la recherche de la nature et des causes de richesse des nations ».

10 Say, J.B., (1803), « Traité d’économie politique ou simple exposition de la manière dont se

forment, se distribuent et se composent les richesses».


15
2. La production au sens de la comptabilité nationale
La notion de production en comptabilité nationale a connu une évolution au
fil du temps. Elle a épousé plusieurs sens : un sens strict, un sens intermédiaire
et un sens élargi.

A. La conception respective de la production


Cette acception a été retenue par les différentes comptabilités nationales des
pays socialistes avant la chute de l’union soviétique. Elle réduit la production à
la fabrication de biens et services matériels. Par services matériels, il faut
comprendre les services qui assurent la conservation, l’enregistrement et la
circulation des marchandises. Cette conception est fondée indirectement sur la
distinction établie par Karl Marx entre le travail productif et le travail
improductif lié à l’existence de deux domaines au sein de l’économie :
 le domaine de la mise en valeur du capital ;
 le domaine des échanges.
Ainsi, les services connexes associés à la réalisation de la production
matérielle et à sa circulation (transport, entretien, sécurité…) sont en relation
avec la valeur de la production à condition qu’ils soient assurés par l’entreprise
productrice elle-même, ce qui conduit à leur intégration dans la valeur globale
de la production. En revanche, les autres prestations de service comme celles
d’un médecin, d’un conseil en management, d’un comptable… ne sont
nullement considérées comme une activité de production.

B. La conception intermédiaire de la production


L’approche théorique développée par Jean-Baptiste Say dans le cadre de sa loi
de débouchés fonde cette conception. La production regroupe tous les biens et
services qui peuvent s’échanger sur un marché, selon les termes de cette
acception. Par rapport à la première, cette conception intermédiaire intègre
dans la production, en plus des biens matériels, tous les services pouvant
s’échanger sur le marché (consulting, conseil…) ; il suffit que ces services

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aient un prix. En revanche, le travail d’un enseignant, le travail fourni par une
administration ou par un prestataire d’un service non marchand, à cause de
l’absence d’un prix, ne font pas partie de la sphère de production. Cette
conception était d’usage dans les pays développés et dans de nombreux pays
non développés avant 1968, date à laquelle le « Système de Comptabilité
Nationale SCN 68 » est entré en vigueur, avec une nouvelle conception de la
production dite conception élargie.

C. La conception élargie de la production


Selon cette conception, tout ce qui a pour vocation la satisfaction d’un besoin
devrait être considéré comme une activité de production. Cette conception est
basée sur l’approche néoclassique de l’économie qui considère que la valeur
des biens et services produits, ne dépend pas de leur aptitude à être échangés
mais de l’utilité qu’ils procurent au consommateur (théorie de la valeur
d’utilité). Donc, tout bien (matériel ou immatériel) satisfaisant un besoin fait
partie de l’activité de production.

II. Le contenu de la production dans le Système Marocain de


Comptabilité Nationale (SMCN)
La production est définie dans le SMCN comme étant l’activité socialement
organisée destinée à créer des biens et services habituellement échangés sur le
marché et / ou obtenu à l’aide de facteurs de production s’échangeant sur le
marché. Selon les termes de cette définition, sont également inclus tous les
services délivrés à titre gratuit ou quasi-gratuit par les administrations et les
services rendus par les domestiques aux ménages. On distingue ainsi entre la
production marchande et la production non marchande :
 la production marchande : est constituée par tous les biens et services
destinés à la vente à un prix qui couvre au moins tous les coûts de
production. Elle est fournie essentiellement par les entreprises non
financières et les institutions financières.

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 la production non marchande : est constituée par l’ensemble des
services fournis gratuitement ou au moins sans recherche de bénéfice.
Elle est fournie principalement par les administrations publiques et
privées et les domestiques des ménages.
Une question, fort bien pertinente, se pose : faut-il inclure les travaux
ménagers dans la valorisation de la production nationale ? Nul ne peut ignorer
l’utilité et l’importance de telles activités surtout que certaines activités de
production à domicile pour compte propre (c’est le cas de l'agriculture, de
l'élevage,…) sont déjà incluses. Cependant, les experts expliquent qu’il existe
une distinction importante entre les biens (comme les cultures destinées à
l'autoconsommation) pour lesquels la production et la consommation sont des
opérations distinctes (et dans ce cas le producteur peut les offrir à des tiers), et
les services (comme les travaux de ménage) pour lesquels il n’y a pas de stade
intermédiaire entre la production et la consommation. Mais, ce sont surtout des
arguments d’ordre pratique qui justifient cette décision : la difficulté
d’évaluation de tels travaux et les estimations peuvent aboutir à augmenter le
PIB de plus de 50% ce qui serait quand même aberrant et très approximatif.

III. Le calcul de la production


La notion de production dans la comptabilité nationale repose sur la notion de
valeur ajoutée. Ainsi, la production d’un pays, appelée PIB (Produit Intérieur
Brut), est égale à la somme des valeurs ajoutées :
PIB = ∑ VA
Où : VA représente la valeur ajoutée des différentes branches d’activité.
La valeur ajoutée est égale à la production (P) diminuée de la consommation
intermédiaire (CI). Elle correspond au supplément de valeur économique créée
par l’activité de l’entreprise :
VA = P – CI

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Exemple d’application :
Supposons que dans le secteur de câblage automobile, cinq entreprises
existent : A, B, C, D et E.
 L’entreprise A fabrique des câbles électriques à partir du cuivre. Elle a
acheté au cours de 2013 un montant de 100 MMAD de cuivre importé
et a vendu 180 MMAD de câbles aux entreprises C et D.
 L’entreprise B fabrique des connecteurs à partir de composants achetés
de l’étranger. Elle a importé 80 MMAD et a vendu 140 MMAD aux
entreprises C et D.
 L’entreprise C fabrique des faisceaux électriques semi-finis (non
intégrés sur les dalles métalliques) qu’elle vend à l’entreprise E. En
2013, elle a acheté pour 120 MMAD de cuivre et 100 MMAD de
connecteurs et a vendu l’équivalent de 260 MMAD
 L’entreprise D fabrique aussi des faisceaux électriques semi-finis (non
intégrés sur les dalles métalliques) qu’elle vend à l’entreprise E. En
2013, elle a vendu 140 MMAD
 L’entreprise E a exporté 480 MMAD de faisceaux électriques achetés
exclusivement de C et D.
1. Quelle est la valeur ajoutée dégagée par chaque entreprise ?
2. Quelle est la valeur du PIB de la branche ?

Corrigé :
1. Les valeurs ajoutées sont calculées par la différence entre la production (P)
et la consommation intermédiaire (CI) de chaque entreprise :
 La valeur ajoutée de A = P – CI = 180 – 100 = 80
 La valeur ajoutée de B = P – CI = 140 – 80 = 60
 La valeur ajoutée de C = P – CI = 260 – (120 + 100) = 40
 La valeur ajoutée de D = P – CI = 140 – (60 + 40) = 40
 La valeur ajoutée de E = P – CI = 480 – (260 + 140) = 80

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2. Le PIB est la somme des VA. Donc PIB = 80 + 60 + 40 + 40 + 80 = 300
MMAD.
Remarquons qu’on peut calculer le PIB de la branche directement (en
déduisant de la valeur de l’export la valeur de l’import) = 480 – 100 – 80 =
300 MMAD.

IV. La mesure de la production


En principe, la comptabilité nationale doit permettre la pondération des
quantités produites de chaque bien et service (volumes) par leurs prix
respectifs :
Production = ΣPi.Qi
Avec Pi exprimant le prix du bien (i) et Qi : la quantité du même bien (i)
Cependant, les prix des biens produits ne restent pas stables au fil du temps et
sont appelés à varier pour diverses raisons. C’est alors qu’il est possible de
valoriser la production de deux manières alternatives :
 en considérant que les prix restent stables dans le temps (évaluation en
volume ou à prix constant) ;
 en la calculant à partir des prix de marché de l’année observée
(évaluation en valeur ou à prix courant).
Ces évolutions rendent nécessaire l’étude des indices et du taux de croissance.

1. Rappel sur les indices

A. Indices élémentaires
Un indice élémentaire est un indice qui représente le rapport entre deux
valeurs (X) de la même grandeur à deux époques différentes (t0 et ti). Ainsi :
Ii/0 = (Xi / X0)*100
On peut recenser trois variantes d’indices qui nous intéresseront : les indices
de valeurs, les indices de prix et les indices de quantités (ou de volumes).

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Exemple d’application :
Soit le tableau suivant qui représente l’évolution des prix et des quantités d’un
produit A :
Période Quantité Prix unitaire
t0 26 50
t1 52 75
Calculer les indices prix, quantités et valeurs correspondants. Commenter.

Corrigé :
L’indice élémentaire des prix = (75 / 50)*100 = 150.
L’indice élémentaire des quantités = (52 / 26)*100 = 200.
L’indice élémentaire des valeurs = ((52*75) / (50*26))*100 = 300.
L’augmentation de la production entre t0 et t1 de 200% (indice 300) n’est que
nominale car elle inclut un effet prix et un effet quantité. Les prix ayant
augmenté de 50% (indice 150), l’augmentation réelle du niveau de production
(volume) est de 100%. Ce même résultat peut être obtenu en divisant l’indice
valeurs par l’indice prix : (300 / 150)*100 = 200.

B. Le déflateur
Un déflateur est un instrument permettant de corriger une grandeur
économique des effets de l’inflation. Le déflateur du PIB est calculé à partir
des évolutions du PIB nominal et du PIB réel. Concrètement, il est calculé de
la façon suivante :
Déflateur du PIB = PIB nominal / PIB réel
Où :
 PIB nominal = valeur du PIB mesurée à prix courants (prix de l’année
en cours) ;
 PIB réel = valeur du PIB aux prix d'une année de référence (prix
constants).

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En fonction du volume et de l'évolution des prix des importations et des
exportations, le déflateur du PIB s'écarte de l'indice des prix à la
consommation, mais la différence est habituellement faible. En absence
d’importations et d’exportations, l’indice des prix à la consommation et le
déflateur recouvrent la même valeur.

C. Les indices synthétiques


Nous analyserons, à titre de rappel, les formules de calcul des indices de
Laspeyres et de Paasche.
a. Les indices de Laspeyres
∑Pi1 Qi0
Indice des prix = *100 = Lp
∑Pi0 Qi0

∑Pi0 Qi1
Indice des quantités = *100 = Lq
∑Pi0 Qi0

∑Pi1 Qi1
Indice des valeurs = *100 = Lv
∑Pi0 Qi0

b. Les indices de Paasche


∑Pi1 Qi1
Indice des prix = *100 = Pp
∑Pi0 Qi1

∑Pi1 Qi1
Indice des quantités = *100 =Pq
∑Pi1 Qi0

∑Pi1 Qi1
Indice des valeurs = *100 = Pv
∑Pi0 Qi0

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Où :


Pi0 : représente le prix du bien i à l’instant t0 ;


Pi1 : représente le prix du bien i à l’instant t1 ;


Qi0 : représente la quantité du bien i à l’instant t0 ;


Qi1 : représente la quantité du bien i à l’instant t1.

Exemple d’application :
Considérons le tableau suivant :
Périodes Biens Quantités Prix
X 10 15
t0
Y 15 8
X 12 16
t1
Y 20 7
Calculez les indices prix, quantités et valeurs de Laspeyres et de Paasche

Corrigé :
Indices Indices Formule Calculs
Prix ∑Pi1 Qi0 = [(16*10) + (7*15)]*100 /
*100 [(15*10) + (8*15)] = 98,15
∑Pi0Qi0
Quantité ∑Pi0 Qi1 = [(15*12) + (8*20)]*100 /
Laspeyres *100 [(15*10) + (8*15)] = 125,93
∑Pi0Qi0
Valeur ∑Pi1 Qi1 = [(16*12) + (7*20)]*100 /
*100 [(15*10) + (8*15)] = 122,96
∑Pi0Qi0
Prix ∑Pi1 Qi1 = [(16*12) + (7*20)]*100 /
*100 [(15*12) + (8*20)] = 97,65
∑Pi0Qi1
Quantité ∑Pi1 Qi1 = [(16*12) + (7*20)]*100 /
Paasche *100 [(16*10) + (7*15)]= 125,28
∑Pi1Qi0
Valeur ∑Pi1 Qi1 = [(16*12) + (7*20)]*100 /
*100 [(15*10) + (8*15)] = 122,96
∑Pi0Qi0

23
2. Le taux de croissance
Le taux de croissance exprime l’évolution d’une grandeur entre deux périodes
déterminées. On distingue le taux de croissance d’une période donnée du taux
de croissance annuel moyen.

A. Taux de croissance d’une période donnée


Le taux de croissance entre la période t et la période 0 exprime la variation de
la grandeur X entre les deux périodes :
Taux de croissance = [(Xt – X0) / X0] *100
A titre d’exemple, la quantité du bien Y (voir dernier exemple d’application) a
augmenté de 33,33% entre t0 et t1 :
[(20 - 15) / 15]*100 (on retrouve la même information dans les indices). Donc,
un taux de croissance de 33,33% correspond tout simplement à un indice de
133,33. Les deux informations se valent.

B. Taux de croissance annuel moyen


Le taux de croissance annuel moyen (TCAM) permet de calculer un taux
d'évolution moyen sur une durée de n périodes. Il est aussi appelé TAMA
(Taux Annuel Moyen d'Accroissement), TAAM (Taux d'Accroissement
Annuel Moyen), ou TAMV (Taux Annuel Moyen de Variation).
Lorsqu’on observe une évolution sur une période longue, il est fait usage de la
croissance annuelle moyenne. Il s’agit donc de l'augmentation annuelle
moyenne en pourcentage (%). On ne peut se contenter de diviser le
pourcentage total par le nombre d'années pour trouver le TCAM (la moyenne
arithmétique ne peut être utilisée et seule la moyenne géométrique est
appropriée pour calculer une évolution moyenne).

24
Exemple d’application :
La production d’une économie a augmenté au total de 5 % sur 4 ans (entre
2010 et 2014). On cherche x (le TCAM), c'est-à-dire en moyenne le % auquel
le PIB a augmenté chaque année.
La production initiale de l’année 2010 (t0) était de 2000.

Corrigé :
On raisonne d’année en année (par récurrence) afin de mieux appréhender le
TCAM :
 Production 2011 : 2000 + (2000 * x/100) = 2000*(1 + x/100)
 Production 2012 : 2000*(1 + x/100)*(1 + x/100) = 2000*(1 + x/100)²
 Production 2013 : 2000*(1 + x/100)³
 Production 2014 : 2000*(1 + x/100)⁴
La production de 2014 est de : 2000*1,05 = 2100 (augmentation totale de 5%).
Donc on peut écrire : 2100 = 2000*(1+x/100)4
(1 + x/100)4 = 2100 / 2000. D’où : (1 + x/100) = (2100 / 2000)1/4
1 + x/100 =4√2100 / 2000
x = (4√2100 / 2000 - 1)*100= 1,23 % = TCAM
Soit une variable qui passe de V0 à Vn en n années, le TCAM sera :
TCAM = [n√(Vn/V0) – 1]*100
Ou TCAM = [n√cm – 1]*100
Avec cm correspondant au taux de croissance entre l’année N et l’année 0.
Maintenant, si on connait le taux d’évolution de chaque année, on peut
calculer le TCAM (x) comme suit :
(1+x)n = (1+t1).(1+t2).(1+t3).(1+t4) …. (1+tn) soit :
TCAM = x = [Π (1+ti)1/n ] - 1

25
SECTION II : LA NOTION DE REVENU DANS LA COMPTABILITE
NATIONALE

Le revenu est appréhendé comme étant la valeur maximale qu'une personne


peut affecter à sa consommation pendant une période donnée tout en se
retrouvant dans la même situation financière à la fin de ladite période qu'au
11
début de celle-ci . Cette définition suggère donc que si on affecte l’ensemble
du revenu à la consommation, la situation début et fin se vaudraient.
Cependant, cette définition souffre de deux limites au moins :
 pour les détenteurs des actifs dont les prix fluctuent, des plus-values
(ou des moins-values) seront constatées et permettraient de dépenser
plus (ou moins) que leur revenu tel qu'il est reconnu dans le SCN tout
en se retrouvant dans une situation financière exactement équivalente
en début et en fin de période ;
 les détenteurs de certains actifs (comme les obligations) perçoivent des
intérêts (qui sont considérés comme des revenus) alors que la valeur de
ces actifs diminue au fur et à mesure que les intérêts sont servis. Donc
la situation début est forcément supérieure à la situation de fin de
période.
Ainsi, la communauté internationale ne reconnait pas les plus ou moins values
comme faisant partie du revenu car elles sont imprévues et posent de réelles
difficultés d’évaluation.
En outre, il est à noter que le SCN ne contient pas de mesure du revenu réel
(qui est obtenu en neutralisant l’effet de l’inflation) ; le revenu national et le
revenu disponible sont exprimés en termes nominaux. Seuls les flux de
produits sont mesurés en termes réels (en gardant les prix constants). Par flux
de produits, il faut entendre la consommation finale, la formation de capital,

11 Hicks, J.R., (1946), « Value and capital: an inquiry into some fundamental principles of

economic theory », Oxford, Clarendon Press.


26
les échanges extérieurs, la production brute, la consommation intermédiaire et
la valeur ajoutée. Ceci s’explique par le fait que le revenu s’obtient en
additionnant différents types d’opérations (dont les transferts) qui ne peuvent
être exprimées en prix constants.
Cependant, les praticiens de la comptabilité nationale ont souvent besoin
d’approcher le revenu réel même imparfaitement. C’est ainsi qu’il est fait
usage de deux méthodes alternatives : la méthode élémentaire et la méthode
globale.

I. La méthode élémentaire de calcul du revenu réel


La méthode élémentaire a comme point de départ le PIB à prix constants afin
de calculer un revenu réel comme suit :
Produit intérieur brut à prix constants
Moins Exportations de biens et services à prix constants
Plus Importations de biens et services à prix constants
Egale Dépense intérieure brute à prix constants
Moins Consommation de capital fixe prix constants
Egale Dépense intérieure nette à prix constants
Plus Exportations nettes de biens et services en termes réels
Plus Revenus nets de facteurs provenant de l'étranger en termes réels
Plus Transferts nets de l'étranger en termes réels
Egale Revenu national disponible en termes réels
Les exportations nettes peuvent être calculées à partir d’un indice de prix à
l’importation. Le même principe de calcul peut être appliqué aux revenus nets
de facteurs et aux transferts nets de l’étranger en calculant un indice de prix se
rapportant aux catégories de biens et de services sur lesquels ces revenus
auraient pu être dépensés, ou s’il est difficile de le savoir on peut baser les
calculs sur un indice général des prix.

27
Cette méthode a l’avantage de reprendre le cadre comptable déjà connu par les
comptables nationaux, mais elle a l’inconvénient d’être hybride, c'est-à-dire
présentant à la fois des calculs en prix constants et d’autres en prix courants.

II. La méthode globale de calcul du revenu réel


La méthode alternative qui est la méthode globale consiste, ni plus ni moins, à
corriger le revenu national disponible en termes nominaux par un indice
général de prix (l’indice implicite de la demande intérieure nette par exemple).
Le revenu ainsi calculé exprime le volume des biens et services entrant dans la
consommation intérieure nette qui auraient pu être achetés aux prix de l‘année
de référence.

SECTION III : LES INVESTISSEMENTS DANS LA COMPTABILITE


NATIONALE

Dans la terminologie de la comptabilité nationale, l’investissement correspond


à l’accumulation de capital et se limite aux dépenses liées aux actifs corporels
reproductibles qui sont utilisés dans la production pendant plusieurs périodes
comptables, et à certains actifs incorporels comme les brevets et les droits
d’auteurs.
Cependant, cette définition reste trop restrictive. Une lecture textuelle fait
exclure les logiciels informatiques de la liste des dépenses en capital. Or, une
lecture plus réfléchie nous rappelle que les logiciels sont reproductibles, ils
peuvent être considérés comme des actifs corporels (ils sont présentés sous
forme de bande magnétique ou disquette) et ils sont utilisés dans le processus
de production pendant plusieurs années. A cet égard, ils seraient inclus dans la
liste des investissements.
Par ailleurs, les dépenses de recherche et de développement ne sont pas
considérées comme des investissements au sens du système de la comptabilité
nationale. Car, ces dépenses sont incluses dans les consommations

28
intermédiaires et soustraites ainsi de la production brute pour obtenir la valeur
ajoutée. Cette conception donne bien évidemment une idée fausse, car ces
dépenses n’ont aucun lien avec la production annuelle et engendrent des
revenus pendant plusieurs périodes futures. Mais, des difficultés pratiques
rendent irréaliste l’adoption d’une autre solution ; d’une part il n’est pas aisé
de déterminer s’il faut prendre la valeur des dépenses encourues par les
entreprises ou la valeur des travaux effectués par les entreprises, et d’autre
part, il serait difficile de fixer la durée d’amortissement de ces dépenses (une
période peut être infinie car les avantages en découlant ne disparaitraient
jamais, considérer le cycle de vie des produits, prendre la durée du brevet
selon la législation du pays…).

SECTION IV : LA CONSOMMATION AU SENS DE LA


COMPTABILITE NATIONALE

Par définition, la consommation finale est calculée uniquement pour trois


secteurs institutionnels que sont les ménages, les administrations publiques et
les institutions sans but lucratif. On admet donc que les autres secteurs
institutionnels (sociétés et quasi-sociétés, institutions financières…) n’ont pas
de consommation finale.
Aussi, il est utile de distinguer la consommation de la dépense de
consommation. Ainsi, un secteur consomme des fois des biens et des services
qu’il n’a pas payés. C’est notamment le cas pour les ménages qui peuvent
consommer des biens et des services financés par l’Etat ou les institutions
12
privées sans but lucratif. Le tableau ci-après proposé par l’OCDE explique
bien cette différence :

12 Note de Derek Blades sur la révision du système de comptabilité nationale : Aperçu des

objectifs et des principales questions.


29
Secteur consommateur Ménages Administrations Institutions Total
(1) publiques sans but (4)
Secteur dépensier (2) lucratif (3)
Ménages a a
Administrations
b c b+c
publiques
Institutions sans but
d e d+e
lucratif
Total a+b+d c e a+b+c+d+e
La mesure de la consommation finale telle qu’elle apparait dans la
comptabilité nationale figure dans la colonne 4. Il s’agit donc de la dépense de
consommation finale pour chaque secteur. La ligne « Total » figurant en lignes
exprime, quant à elle, la consommation de chacun des secteurs
indépendamment de l’entité l’ayant financée. A titre d’exemple, la
consommation finale des ménages comprend celle financée par les ménages
eux-mêmes, celle financée par les administrations publiques et enfin celle
financée par les institutions privées sans but lucratif.
Cette approche se fonde implicitement sur la distinction faite entre la
consommation individuelle et la consommation collective. La consommation
individuelle comprend les dépenses que les administrations publiques et les
institutions sans but lucratif consacrent aux biens et services fournis à des
ménages identifiables et à titre individuel (l'éducation, la santé, la couverture
sociale…). Les dépenses collectives incluent les dépenses liées à la défense, à
l'ordre public, à l'administration publique… qui sont utilisés à titre collectif par
toute la communauté.
Par ailleurs, une autre question concerne le bien-fondé de l’approche actuelle
consistant à traiter certaines dépenses d’entreprises comme des dépenses de
consommation intermédiaire plutôt que des dépenses de consommation finale.
Il s’agit, entre autres, des dépenses dont les salariés bénéficient directement
(subventions, installations sportives, crèches…), des dépenses dont la
communauté bénéficie accessoirement ou directement (parrainage
30
d'événements culturels et sportifs, sponsoring…). Les experts s’accordent à ne
pas les traiter comme une consommation finale des entreprises, car ces
dépenses ont toujours une contrepartie directe ou indirecte visant à accroître
les recettes des entreprises. Donc, il est plus pertinent de les considérer comme
des coûts de production intermédiaires.

SECTION V: LES IMPUTATIONS EN COMPTABILITE


NATIONALE

On entend par « imputations » en comptabilité nationale l’ensemble de


transactions fictives introduites. Par exemple, on suppose que les agriculteurs
qui produisent leurs propres produits alimentaires se paient les denrées qu'ils
consomment (afin de faire apparaître une production et une consommation).
On peut aussi citer l’exemple de la consommation de capital et des variations
de stocks qui ne se traduisent pas par des transactions avec des tiers.
Les imputations comprennent aussi des transactions qui ont lieu entre un agent
A et un agent B mais transitent en réalité par un agent C. L’exemple le plus
parlant est celui des cotisations sociales que les employeurs versent
directement à des organismes de prévoyance sociale pour le compte de leurs
employés et qui sont comptabilisées comme étant versées sous forme de
salaire, puis transférées par les salariés à ces organismes dans un deuxième
temps.
C’est ainsi que se pose la question de savoir s’il ne serait pas préférable de
comptabiliser les transactions telles qu’observées en pratique et de respecter le
flux effectif, afin notamment de faire le pont avec les comptes des entreprises
et les informations des différents sondages sur les ménages. Cependant, là
aussi les experts ont rejeté cette possibilité arguant que l’objectif du SCN est
de permettre une comparaison entre plusieurs pays qui n’ont pas forcément les
mêmes structures institutionnelles ou qui peuvent changer leurs structures
institutionnelles avec le temps.

31
ENONCES DES EXERCICES DU CHAPITRE II

Exercice 1 :
Soit le tableau suivant qui indique l’évolution des prix et des quantités de
quatre produits agricoles : tomates (T), oignons (O), carottes (C) et fraises (F)
entre les périodes 2000 et 2014 :
Produits 2000 2014
Prix Quantité Prix Quantité
T 10 6 15 7
O 3 13 10 11
C 7 9 8 18
F 6 10 12 9
1. Calculer pour chaque produit les indices élémentaires de prix, de quantité et
de valeurs.
2. Calculer les indices globaux, base 100 en 2000 de Laspeyres et de Paasche.
3. Calculer les taux de croissance annuels des volumes pour chaque produit.

Exercice 2 :
Soient les prix et les valeurs consommées de quatre produits A, B, C et D
ayant connu l’évolution suivante entre les deux années 2000 et 2014 :
Produits Prix Valeur consommée
2000 2014 2000 2014
A 2 8 300 890
B 1 1,8 240 370
C 12 23 260 402
D 0,5 0,8 180 302
1. Calculer pour chaque produit les indices élémentaires de prix, de quantité et
de valeurs. Commenter.

32
2. Calculer les indices globaux, base 100 en 2000, de Laspeyres et de Paasche.
Commenter.
3. Calculer les taux de croissance annuels des volumes pour chaque produit.
Commenter.
4/ Dans ce pays, la valeur du produit intérieur brut est évaluée, en 2014, à
200.000 millions. Calculer le PIB réel en utilisant l’indice de Laspeyres.

Exercice 3 :
Soit l’évolution du PIB et l’indice des prix entre 2007 et 2014 dans un pays
donné :
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
PIB 285 291 298 306 310 318 325 330
Courant
Indice 105 108 110 115 118 121 123 125
prix
1. Calculer le taux de croissance annuel moyen du PIB entre 2007 et 2014.
2. Calculer le PIB de chaque année au prix de 2007.

33
CORRIGES DES EXERCICES DU CHAPITRE II

Exercice 1 :
1. Les indices de prix et de quantités t0 en 2000 :
Produits Indices
P Q
It 150,00 116,67
Io 333,33 84,62
Ic 114,29 200,00
If 200,00 90,00
Exemple de calcul : l’indice de prix pour les tomates : 150 = (15*100) / 10.
Cela veut dire que les prix des tomates ont augmenté de 50% entre 2000 et
2014.
2. Les indices globaux de Laspeyres et de Paasche base 100 en 2000 :
Type indices Indices Formule Calcul

∑Pi1 Qi0
Prix 185,59
*100
∑Pi0Qi0
∑Pi0 Qi1
127,48
Laspeyres Quantité *100
∑Pi0Qi0
∑Pi1 Qi1
Valeur 210,36
*100
∑Pi0Qi0
∑Pi1 Qi1
165,02
Prix *100
∑Pi0Qi1
∑Pi1 Qi1
113,35
Paasche Quantité *100
∑Pi1Qi0
∑Pi1 Qi1
210,36
Valeur *100
∑Pi0Qi0
34
Exemple de calcul :
185,59 = [(15*6) + (10*13) + (8*9) + (12*10)]*100 / [(10*6) + (3*13) + (7*9) + (6*10)]
Cela veut dire que les prix moyens ont augmenté de 85,59% entre 2000 et
2014 (selon la formule de Laspeyres).
3. Les taux de croissance annuels moyens :
Il y a lieu de calculer, en premier lieu, les valeurs des ventes pour chaque
période en multipliant les prix par les quantités :
Produits Valeurs
V0 V1 TCAM
T 60 105 75
O 39 110 182,05
C 63 144 128,57
F 60 108 80
75 signifie que les ventes des tomates ont augmenté de 75% entre 2000 et
2014.

Exercice 2 :
1. Les indices élémentaires de prix, de volumes et de valeurs :
Afin de calculer les indices volumes, il faudrait au préalable déterminer les
quantités en divisant les valeurs par les prix :
produits 2000 2014
P Q V P Q V
A 2 150 300 8 111,25 890
B 1 240 240 1,8 205,56 370
C 12 21,67 260 23 17,48 402
D 0,5 360 180 0,8 377,50 302
Maintenant les indices sont calculés en divisant, pour chaque produit,
successivement le prix, la quantité et la valeur de 2014 par le prix, la quantité
et la valeur de 2000.

35
Produits Indices
P Q V
A 400 74,17 296,67
B 180 85,65 154,17
C 191,67 80,67 154,62
D 160 104,86 167,78
74,17 indique que les quantités vendues des produits A ont baissé de 25,83%
entre 2000 et 2014.
2. Les indices globaux base 100 en 2000 :
Indices Indices Formule Calcul
∑Pi1 Qi0
246,77
Prix *100
∑Pi0Qi0
∑Pi0 Qi1
84,34
Laspeyres Quantité *100
∑Pi0Qi0
∑Pi1 Qi1
200,41
Valeur *100
∑Pi0Qi0
∑Pi1 Qi1
237,62
Prix *100
∑Pi0Qi1
∑Pi1 Qi1
Quantité 81,21
Paasche *100
∑Pi1Qi0

∑Pi1 Qi1
Valeur 200,41
*100
∑Pi0Qi0
Les prix moyens ont augmenté de 146,77% (137,62% pour Paasche) entre
2000 et 2014, alors que les quantités ont baissé de 15,66% (18,79% selon
Paasche). Ceci se traduit par une augmentation en volume de 100,41% (pour
les deux formules).

36
3. Le taux de croissance :
Le taux de croissance volume est calculé à partir de la variation des quantités
d’une année à une autre :
Taux croissance
A -25,83
B -14,35
C -19,33
D 4,86
Exemple de calcul : -25,83 = (111,25-150)*100 / 150. Cela signifie que les
volumes des produits A ont baissé de 25,83%.
4. Calcul du PIB réel :
Le PIB réel est calculé en divisant le PIB nominal par le déflateur (indice des
prix Laspeyres comme demandé) :
200.000*100 / 246,77 = 81.047,5534 millions

Exercice 3 :
1. Calcul du TCAM (taux de croissance annuel moyen) :
On a : 325 = 200*(1+TCAM/100)7
TCAM = [7√(325/200) – 1]*100
TCAM = 7,182013%
2. Calcul des PIB aux prix de 2007 : pour calculer le PIB au prix d’une année,
il faut diviser le PIB nominal par l’indice du prix de l’année en cours (PIB réel
par rapport à une année de référence) puis le multiplier par l’indice des prix de
l’année de comparaison. A titre d’exemple :
PIB 2014 par rapport aux prix 2007 = PIB2014 * Indice 2007 / Indice 2014
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
PIB 200 230 245 270 275 300 310 325
Courant
Indice prix 120 121 124 126 130 132 133 135
PIB prix 200,00 228,10 237,10 257,14 253,85 272,73 279,70 288,89
de 2007

37
Chapitre III

LES SECTEURS INSTITUTIONNELS SELON LE


SYSTEME MAROCAIN DE COMPTABILITE NATIONALE

A l’instar de tout système de comptabilité, la comptabilité nationale s’intéresse


à enregistrer les opérations chez les différents acteurs qu’on appelle agents
économiques (c'est-à-dire des ensembles d’individus homogènes qui exercent
des fonctions semblables).
Nous essaierons, dans le cadre du présent chapitre, de préciser quels sont les
agents qui interviennent dans un circuit économique et comment ils
interagissent entre eux. Mais, avant cela, nous définirons certaines notions
connexes.

SECTION I : PRECISION DE LA TERMINOLOGIE UTILISEE

Dans le langage de la comptabilité nationale, on emploie très souvent les


termes : agent économique, secteur institutionnel, unité économique
élémentaire ainsi que branche d’activité. L’effort d’appréhension et
d’assimilation de ces notions vaut la peine d’être fourni avant d’approfondir ce
chapitre.

I. Agent économique
On entend généralement par agent économique toute personne physique ou
morale prenant des décisions de portée économique (consommation,
production, satisfaction d’un besoin…). Ainsi, on peut y inclure : un simple
individu, un ménage, une entreprise, un pays, une collectivité locale, une
instance internationale, une représentation diplomatique…
En matière macroéconomique, un agent économique se caractérise par
les fonctions qu’il assume : dépenses (consommation, investissement et
importation), production, épargne...
38
II. Unité économique élémentaire :
Une unité économique élémentaire est un centre de décision autonome
comprenant un ou plusieurs individus (ménage) ou acteurs économiques
(entreprise, administration publique ou association) qui participent à l’une des
grandes fonctions économiques (production, consommation et accumulation).
Ces unités peuvent détenir des actifs, souscrire des engagements, s'engager
dans des activités économiques (recettes et dépenses) et réaliser des opérations
avec d'autres unités.
Une unité économique élémentaire est dite institutionnelle si elle est autonome
quant à sa prise de décision dans l'exercice de sa fonction principale et qu'elle
établit une comptabilité, ou au moins qu'elle serait en mesure d'en disposer.

III. Branche d’activité


On peut définir une branche d’activité comme étant un ensemble d’unités
économiques de production qui exercent principalement ou exclusivement un
type d’activité économique. Par type d’activité, il faut entendre un bien ou
service ou un ensemble de biens ou services homogènes.
Or, une unité institutionnelle (entreprise) peut avoir plusieurs activités de
productions de natures différentes. A titre d’exemple, un promoteur
immobilier peut également avoir une activité secondaire de conseil en achats
immobiliers. Dès lors, pour étudier les processus de production, il est
préférable de décomposer l’entreprise en différents éléments correspondant
chacun à une activité particulière (construction immobilière et conseil). Deux
méthodes existent à cette fin : soit une décomposition en unités d'activité
économique au niveau local, soit une décomposition en unités de production
homogènes.
L'unité locale s’entend de toute unité institutionnelle ou toute partie d'unité
institutionnelle (établissement) produisant des biens et / ou des services en un
lieu géographiquement identifié. Les établissements sont classés en fonction
de leurs activités principales. Ce regroupement, qui n’est autre que la branche
39
d’activités, est fait sur la base d’une nomenclature d'activités. Dans le système
de comptabilité des Nations-Unies (SCN), cette nomenclature est la
classification internationale type par industrie (CITI), dans le système
européen des comptes (SEC) la nomenclature de référence est la nomenclature
statistique des activités économiques dans la communauté européenne
(NACE).
De l’autre côté, la branche homogène constitue un regroupement d'unités de
production homogène. L'unité de production homogène exerce une activité
unique caractérisée par ses inputs, son processus de production et ses outputs.
Les produits qui constituent les entrées et les sorties se définissent par leur
nature, leur stade d'élaboration et la technique de production utilisée. Les
branches homogènes sont des unités conçues pour l'analyse économique. Les
unités de production homogènes ne s’observent généralement pas sur le
terrain, elles sont plutôt déduites des données issues des enquêtes statistiques.

IV. Secteur institutionnel


Un secteur institutionnel est un ensemble d'unités (économiques élémentaires)
institutionnelles assumant une même fonction économique principale
(production, consommation,…).
Pour faciliter les mesures statistiques et les comparaisons inter-pays, il a été
convenu de regrouper tous les agents économiques recensés (hôpitaux,
administrations, organismes sociaux…) en catégories appelées secteurs
institutionnels. Les secteurs institutionnels sont ainsi formés selon la nature
des activités et la fonction principale de ces secteurs.
Ainsi, on a retenu au Maroc cinq secteurs institutionnels : les ménages, les
sociétés et quasi-sociétés non-financières (SQSNF), les institutions financières
(IF), les administrations publiques (AP), les institutions privées sans but
lucratif (IPSBL) et le reste du monde (RDM).

40
SECTION II : LES MENAGES

Globalement, un ménage désigne un ou plusieurs individus vivant sous le


même toit sans qu’ils n’aient nécessairement des liens de parenté (cas des
colocataires par exemple).
Un ménage assume deux fonctions principales : la consommation finale et la
production par des entrepreneurs individuels produisant des biens marchands
ou des services financiers et non financiers marchands. Ainsi, la production
des ménages peut inclure :
 les services domestiques ;
 la production pour compte propre ;
 les loyers d’appartements, maisons… ;
 l’exploitation de jardins familiaux.
Les ressources des ménages sont constituées alors de salaires, retraites,
pensions, revenus d’épargne, revenus mobiliers et immobiliers, allocations…
En comptabilité nationale, on s’intéresse à des agrégats économiques tels que
la dette des ménages, le pouvoir d’achat des ménages, le niveau de
consommation des ménages…
Le système européen des comptes (SEC) 2010 donne une définition complète
des ménages :
« Le secteur des ménages comprend les individus ou groupes d'individus,
considérés tant dans leur fonction de consommateurs que dans celle
d'entrepreneurs, produisant des biens marchands ou des services financiers et
non financiers marchands (producteurs marchands), pour autant que la
production de biens et de services ne soit pas le fait d'unités distinctes traitées
comme des quasi-sociétés. Il inclut également les individus ou groupes
d'individus qui produisent des biens et des services non financiers
exclusivement pour usage final propre.
Dans leur fonction de consommateurs, les ménages peuvent se définir comme
de petits groupes de personnes qui partagent le même logement, mettent en
41
commun leurs revenus et leur patrimoine et consomment collectivement
certains types de biens et de services, essentiellement le logement et
l'alimentation.
Les ressources principales des ménages proviennent :
 de la rémunération de salariés ;
 de revenus de la propriété ;
 de transferts effectués par d'autres secteurs ;
 de recettes tirées de la cession de la production ;
 de recettes imputées pour la production destinée à la consommation
finale pour compte propre.
Le secteur des ménages inclut :
 les individus ou groupes d'individus dont la fonction principale
consiste à consommer ;
 les personnes vivant en permanence en collectivité et dont l'autonomie
d'action ou de décision en matière économique est très limitée ou
inexistante (c'est le cas, par exemple, des membres d'ordres religieux
vivant dans des monastères, des patients hospitalisés pour de longues
périodes, des prisonniers purgeant des peines de longue durée ou des
personnes âgées vivant en permanence en maison de retraite). On
considère que ces personnes constituent une seule unité
institutionnelle, en fait un seul ménage ;
 les individus ou groupes d'individus dont la fonction principale
consiste à consommer et qui produisent des biens et des services non
financiers exclusivement à usage final propre ; le système ne
s'intéresse qu'à deux catégories de services produits pour
consommation finale propre, à savoir les services de logement produits
par les propriétaires occupants et les services domestiques résultant de
l'emploi de personnel rémunéré ;

42
 les entreprises individuelles et les sociétés de personnes sans
personnalité juridique (autres que des quasi- sociétés) qui sont des
producteurs marchands ;
 les institutions sans but lucratif au service des ménages qui ne sont pas
dotées de la personnalité juridique, ainsi que celles qui le sont mais
dont l'importance est mineure. »

SECTION III : LES SOCIETES ET QUASI-SOCIETES NON


FINANCIERES (SQSNF) :

Ce secteur institutionnel comprend toutes les entreprises non financières


résidentes constituées en sociétés ou quasi-sociétés.
Une société étant un contrat par lequel une ou plusieurs personnes conviennent
de mettre en commun des biens en numéraire, en nature ou en industrie afin de
poursuivre des objectifs économiques (réaliser des bénéfices ou partager les
économies en résultant). On distingue les sociétés civiles des sociétés
commerciales. La société civile est une société non commerciale dont les
associés sont indéfiniment responsables sur l'ensemble de leur patrimoine
personnel. Ce type de sociétés est surtout formé dans les domaines de
l'agriculture, de l'immobilier, des professions libérales et des activités
intellectuelles. Les sociétés commerciales comprennent plusieurs types :
sociétés anonymes avec les deux variantes (à conseil d’administration, et celle
à directoire et à conseil de surveillance), les sociétés à responsabilité limitée,
les sociétés en nom collectif, les sociétés en commandite simple, les sociétés
en commandite par actions…
Les quasi-sociétés non financières s’entendent de l'ensemble des entités
(privées ou publiques), ne disposant pas de personnalité juridique, qui sont des
producteurs marchands dont la fonction principale consiste à produire des
biens et des services non financiers. Ces quasi-sociétés doivent disposer de
suffisamment d'informations à même de leur permettre d'établir une

43
comptabilité complète et doivent être gérées comme des sociétés. Il est à noter
aussi que les quasi-sociétés non financières appartenant aux ménages, aux
administrations publiques et aux institutions sans but lucratif sont intégrées au
secteur des sociétés non financières et non dans celui de leur propriétaire.
La fonction principale de ce secteur institutionnel consiste à produire des biens
et services destinés au marché.
Le système européen des comptes (SEC 2010) définit les sociétés non
financières comme :
« Le secteur des sociétés non financières est constitué des unités
institutionnelles dotées de la personnalité juridique qui sont des producteurs
marchands et dont l'activité principale consiste à produire des biens et des
services non financiers.
Le secteur des sociétés non financières couvre également les quasi-sociétés
non financières.
Font partie de ce secteur les unités institutionnelles suivantes :
 les sociétés de capital privées et publiques qui sont des producteurs
marchands dont la fonction principale consiste à produire des biens et
des services non financiers ;
 les sociétés coopératives et les sociétés de personnes dotées de la
personnalité juridique qui sont des producteurs marchands dont la
fonction principale consiste à produire des biens et des services non
financiers ;
 les producteurs publics dotés d'un statut leur conférant la personnalité
juridique qui sont des producteurs marchands dont la fonction
principale consiste à produire des biens et des services non financiers ;
 les institutions et associations sans but lucratif au service des sociétés
non financières, qui sont dotées de la personnalité juridique et qui sont
des producteurs marchands dont la fonction principale consiste à
produire des biens et des services non financiers ;

44
 les sièges sociaux contrôlant un groupe de sociétés qui sont des
producteurs marchands, si l'activité prédominante de ce groupe,
mesurée sur la base de la valeur ajoutée, est la production de biens et
de services non financiers ;
 les entités à vocation spéciale (EVS) dont la principale activité est la
fourniture de biens ou de services non financiers ;
 les quasi-sociétés privées et publiques qui sont des producteurs
marchands dont la fonction principale consiste à produire des biens et
des services non financiers. »

SECTION IV : LES INSTITUTIONS FINANCIERES

Ce secteur comprend toutes les institutions qui assurent la production


marchande d’un service financier. Elles peuvent assurer ainsi une fonction de
financement (c'est-à-dire collecter et répartir les disponibilités financières) ou
transformer les risques individuels en risques collectifs et garantissent la
réalisation d’un sinistre (sociétés d’assurance ou de retraite).
Le SEC 2010 les définit ainsi :
« Le secteur des sociétés financières est constitué des unités institutionnelles
dotées de la personnalité juridique qui sont des producteurs marchands et
dont l'activité principale consiste à produire des services financiers. Ces
unités institutionnelles sont toutes des sociétés ou des quasi-sociétés dont la
fonction principale consiste :
 à fournir des services d'intermédiation financière (intermédiaires
financiers) ;
 et/ou à exercer des activités financières auxiliaires (auxiliaires
financiers).
Sont également incluses les unités institutionnelles fournissant des services
financiers dont la plupart des actifs ou passifs ne font pas l'objet d'opérations
sur des marchés ouverts.

45
L'intermédiation financière est l'activité par laquelle une unité institutionnelle
acquiert des actifs financiers et contracte des engagements pour son propre
compte par le biais d'opérations financières sur le marché. Dans le cadre du
processus d'intermédiation financière, les actifs et passifs des intermédiaires
financiers sont transformés ou regroupés sur la base de critères tels que
l'échéance, le volume, le degré de risque, etc.
Par activités financières auxiliaires, il faut entendre des activités liées à
l'intermédiation financière mais n'en faisant toutefois pas partie. »
Le SEC 2010 considère, comme faisant partie du secteur des sociétés
financières, les neuf sous-secteurs suivants :
 banque centrale ;
 institutions de dépôt, en dehors de la banque centrale ;
 fonds d'investissement monétaires ;
 fonds d'investissement non monétaires ;
 autres intermédiaires financiers, à l'exclusion des sociétés d'assurance
et des fonds de pension ;
 auxiliaires financiers ;
 institutions financières captives et prêteurs non institutionnels ;
 sociétés d'assurance ;
 fonds de pension.

SECTION V : LES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES

Ce secteur regroupe l’ensemble des unités élémentaires économiques dont la


fonction principale consiste à produire des services non marchands (c'est-à-
dire dont le prix de vente est nul ou ne couvre pas la moitié du coût de
revient), destinés à la collectivité. Ces unités peuvent aussi effectuer des
opérations de redistribution des revenus et des richesses nationales. Dans ce
secteur, on peut inclure :

46
 les administrations publiques centrales (ministères…) ;
 les administrations publiques locales (préfectures, provinces,
régions…) ;
 les administrations de la sécurité sociale (caisse nationale de sécurité
sociale CNSS, caisse nationale des organismes de prévoyance sociale
CNOPS…).
Le SEC 2010 définit les administrations publiques de la manière suivante :
« Le secteur des administrations publiques comprend toutes les unités
institutionnelles qui sont des producteurs non marchands dont la production
est destinée à la consommation individuelle et collective et dont les ressources
proviennent de contributions obligatoires versées par des unités appartenant
aux autres secteurs, ainsi que les unités institutionnelles dont l'activité
principale consiste à effectuer des opérations de redistribution du revenu et de
la richesse nationale.
Les unités institutionnelles à classer dans ce secteur sont, par exemple, les
suivantes :
 les unités des administrations publiques créées par la loi en vue
d'exercer une autorité sur d'autres unités sur le territoire économique
et qui gèrent et financent un ensemble d'activités consistant pour
l'essentiel à fournir à la collectivité des biens et des services non
marchands ;
 les sociétés ou quasi-sociétés qui sont des unités des administrations
publiques lorsque leur production est essentiellement non marchande
et qu'elles sont contrôlées par une administration publique ;
 les institutions sans but lucratif dotées de la personnalité juridique qui
sont des producteurs non marchands et qui sont contrôlées par des
administrations publiques ;
 les fonds de pension autonomes, lorsqu'il existe une obligation légale
d'y verser des cotisations et que les administrations publiques gèrent

47
ces fonds pour ce qui concerne la fixation et l'approbation des
cotisations et des prestations. »

SECTION VI : LES INSTITUTIONS PRIVEES SANS BUT LUCRATIF

Il s’agit des unités élémentaires économiques qui produisent principalement


des services non marchands destinés à des catégories particulières de ménages.
Leurs ressources proviennent pour l’essentiel des contributions volontaires des
ménages. Il s’agit principalement des associations, syndicats, …
Le SEC 2010 les définit comme :
« Le secteur des institutions sans but lucratif au service des ménages
(ISBLSM) regroupe les unités dotées de la personnalité juridique qui servent
les ménages et sont des producteurs non marchands privés. Leurs ressources
principales proviennent de contributions volontaires en espèces ou en nature
effectuées par les ménages en leur qualité de consommateurs, de versements
provenant des administrations publiques, ainsi que de revenus de la propriété.
Lorsque ces institutions sont de faible importance, elles ne relèvent pas du
secteur des ISBLSM mais de celui des ménages, leurs opérations étant
indiscernables de celles de ces derniers. Les ISBLSM non marchandes
contrôlées par des administrations publiques sont classées dans le secteur des
administrations publiques.
Le secteur couvre deux grandes catégories d'ISBLSM qui fournissent des biens
et des services non marchands aux ménages :
 les syndicats, groupements professionnels, sociétés savantes,
associations de consommateurs, partis politiques, églises et
congrégations religieuses (y compris celles financées mais non
contrôlées par les administrations publiques), clubs sociaux, culturels,
récréatifs et sportifs ;

48
 les organismes de charité et associations de bienfaisance financés par
des transferts volontaires en espèces ou en nature provenant d'autres
unités institutionnelles.
Les organismes de charité et associations de bienfaisance au service d'unités
non résidentes font partie du secteur, au contraire des unités pour lesquelles
la qualité de membre ouvre droit à un ensemble prédéfini de biens et/ou de
services. »

SECTION VII : LE RESTE DU MONDE

Ce secteur d’activité à l’opposé des autres secteurs, ne dispose ni de fonction


principale ni de ressources, et il n’est pas véritablement un vrai secteur au sens
propre du terme. Il englobe les opérations pouvant exister entre les unités
résidentes et les unités non résidentes.
Le SEC 2010 le définit comme suit :
« Le reste du monde est un ensemble d'unités sans fonctions ni ressources
caractéristiques; il regroupe les unités non résidentes, dans la mesure où elles
effectuent des opérations avec des unités institutionnelles résidentes ou ont
d'autres relations économiques avec des unités résidentes. Le compte de ce
secteur retrace l'ensemble des relations économiques qui lient l'économie du
pays au reste du monde. Les institutions de l'UE ainsi que les organisations
internationales sont incluses.».

SECTION VIII : EXEMPLE D’UN CIRCUIT ECONOMIQUE


SIMPLIFIE

Le circuit économique est un outil d’analyse économique très classique qui


permet de représenter schématiquement la circulation de flux de richesses et
d’actifs (monnaie, biens, services, main d’œuvre). On peut y lire notamment
que chaque vente de biens ou services se solde par un revenu, dépensé ou
épargné, pour les facteurs de production utilisés.
49
On va distinguer dans le circuit macro-économique ci-après deux types de
marchés (marché des produits et marché des facteurs de production) ainsi que
trois types d’agents économiques. Il reste toutefois tout à fait possible
d’enrichir ce circuit, en éclatant le marché des produits (services financiers,
services non marchands, services et produits marchands non financiers…) et
en représentant l’ensemble des secteurs institutionnels (institutions privées
sans but lucratif, quasi-sociétés, reste du monde…).

Marché des facteurs de


1 1
production
2
2

Ménages 8 8 Entreprises
Administrations
6 7
5 publiques
5

4
3
Marché des produits 3
4

Source : Support de cours de Mr S. Chahi (Professeur à la faculté de Ain


Chock – Université Hassan II de Casablanca)
La lecture de ce schéma interpelle les précisions suivantes :
1. le marché des facteurs de production sert de relai pour les ménages afin de
doter les entreprises et les administrations de la main d’œuvre nécessaire. Il
s’agit d’un flux réel ;
2. les entreprises et les administrations rémunèrent les ménages en contrepartie
de leurs facteurs de production. Il s’agit d’un flux financier ;
3. les entreprises produisent et mettent en vente leurs produits sur le marché
des biens et services ;

50
4. en contrepartie du flux 3, les entreprises perçoivent une rémunération de la
part des consommateurs (administrations et ménages) ;
5. les administrations fournissent les services publics (transport, éducation,
santé, sécurité …) au profit des ménages et des entreprises ;
6. Les administrations publiques accordent aux entreprises des subventions de
plusieurs natures (d’exploitation, d’investissement, d’équilibre…) ;
7. les ménages profitent de certaines prestations sociales de la part des
administrations (par exemple les allocations familiales) ;
8. les ménages cotisent solidairement auprès des administrations publiques
afin de contribuer à la couverture des coûts des services publics (prélèvement
social, cotisations sociales…).

51
QUESTIONS A CHOIX MULTIPLES (CHAPITRE III)

1. Une multinationale peut être considérée comme :


a. secteur institutionnel
b. agent économique
c. reste du monde
2. Un secteur institutionnel est un ensemble :
a. d’unités économiques
b. d’agents économiques homogènes
c. d’entreprises produisant des produits homogènes
3. L’OCP (office chérifien des phosphates) fait partie du secteur :
a. des administrations publiques
b. des institutions privées sans but lucratif
c. des sociétés et quasi-sociétés non financières
4. Un parti politique fait parti du secteur :
a. des administrations publiques
b. des institutions privées sans but lucratif
c. des sociétés et quasi-sociétés non financières
5. La production artisanale d’un père de famille ayant créé une SARL est
comptée avec la production du secteur :
a. des ménages
b. des institutions privées sans but lucratif
c. des sociétés et quasi-sociétés non financières
6. La consommation finale est faite principalement par :
a. les ménages
b. les institutions privées sans but lucratif
c. les sociétés et quasi-sociétés non financières

52
7. Les sociétés et quasi-sociétés non financières ont pour fonction :
a. la consommation finale
b. la production
c. la consommation intermédiaire
8. Le reste du monde est composé d’unités institutionnelles :
a. résidentes
b. non-résidentes traitant avec des unités résidentes
c. non-résidentes traitant avec d’autres unités non-résidentes
9. Un ménage est :
a. un couple avec leurs enfants
b. un ensemble d’individus ayant des liens familiaux
c. un ensemble d’individus vivant sous le même toit
10. Une entreprise de transport de personnel est :
a. une unité économique élémentaire
b. un agent économique
c. une branche d’activité

53
REPONSES AUX QCM (CHAPITRE III)

1. Une multinationale peut être considérée comme :


b. agent économique
2. Un secteur institutionnel est un ensemble :
a. d’unités économiques
b. d’agents économiques homogènes
3. L’OCP (office chérifien des phosphates) fait partie du secteur :
c. des sociétés et quasi-sociétés non financières
4. Un parti politique fait parti du secteur :
b. des institutions privées sans but lucratif
5. La production artisanale d’un père de famille ayant créé une SARL est
comptée avec la production du secteur :
c. des sociétés et quasi-sociétés non financières
6. La consommation finale est faite principalement par :
a. les ménages
b. les institutions privées sans but lucratif
7. Les sociétés et quasi-sociétés non-financières ont pour fonction :
b. la production
c. la consommation intermédiaire
8. Le reste du monde est composé d’unités institutionnelles :
b. non-résidentes traitant avec des unités résidentes
9. Un ménage est :
c. un ensemble d’individus vivant sous le même toit
10. Une entreprise de transport de personnel est :
a. une unité économique élémentaire
b. un agent économique

54
Chapitre IV

LES REGLES ET TECHNIQUES D’ENREGISTREMENT


EN COMPTABILITE NATIONALE

Nous allons aborder, dans ce chapitre, les règles d’enregistrement de la


comptabilité nationale ainsi que les techniques y afférentes. Il s’agit d’étudier,
dans un premier temps, les délimitations temporelles et spatiales qui
caractérisent toute opération de comptabilité nationale. Dans un deuxième
temps, nous expliciterons les différentes techniques utilisées afin d’opérer cet
enregistrement.

SECTION I : LE TEMPS ET L’ESPACE COMME COORDONNEES


DE LA COMPTABILITE NATIONALE

I. La dimension temporelle
La comptabilité nationale est pour l’essentiel une comptabilité de flux et non
de stock. Une variable de stock étant datée (stock de produits, stock de
monnaie…) alors qu’une variable de flux suppose l’écoulement d’une quantité
de temps (augmentation du solde en banque, augmentation de stock…). C’est
ainsi dire que les flux sont enregistrés sur une certaine période alors que les
stocks sont enregistrés à un moment précis dans le temps.
Pour cette raison, le cadre temporel revêt une importance de premier plan. Car,
c’est lui qui détermine la différence entre capital circulant et capital fixe.
L’horizon de temps retenu par les différents systèmes de comptabilité
nationale est généralement l’année (civile dans la plupart des cas), mais rien
n’empêche d’adopter le siècle ou même la seconde dans les cas les plus
extrêmes.
Par ailleurs, le moment d’enregistrement, une fois choisi, doit être le même
pour toutes les écritures et pour tous les secteurs institutionnels ; et si des

55
divergences existent, elles doivent être ajustées. En théorie, les flux peuvent
être appréhendés à trois moments chronologiques différents :
 la base des droits constatés qui consiste à enregistrer les flux au
moment où la valeur économique est créée, transformée, transférée ou
annulée ;
 la base de la date d’exigibilité qui enregistre les flux au moment où le
paiement devient exigible ;
 la base de caisse qui consiste à enregistrer les flux de trésorerie, c'est-à-
dire au moment où les paiements sont effectués.
Or, en réalité, le système de comptabilité nationale adopte la comptabilité en
droits constatés pour rester homogène avec les règles d’enregistrement de la
comptabilité privée (des entreprises) et prendre en compte aussi les flux non
monétaires.
Pour trancher les différentes difficultés et questions qui peuvent se poser quant
au moment où il faut enregistrer une opération, le plus simple c’est de se caler
par rapport aux règles d’enregistrement de la comptabilité commerciale. A
titre d’exemple, le moment d’enregistrement d’une opération de vente doit
correspondre à celui du transfert de propriété (voir les incoterms pour les
opérations internationales), le calcul de la consommation intermédiaire doit
suivre l’incorporation de ces consommations dans la production, …

II. La dimension spatiale


Pour délimiter l’économie nationale, il faudrait se référer à ce qu’on appelle le
territoire économique national, qui comprend :
 le territoire géographique politique délimité par les frontières
internationales ;
 l’espace aérien national, les eaux territoriales et la plate-forme
continentale située dans les eaux internationales sur laquelle le pays
dispose de droits exclusifs ;

56
 les enceintes des zones franches, les entrepôts douaniers et les usines
sous contrôle douanier international ;
 les avions et les navires que les unités économiques résidentes
exploitent ;
 les enclaves territoriales, c’est-à-dire les territoires géographiques
situés dans le reste du monde et utilisés, en vertu de traités
internationaux ou d’accords entre États, par des administrations
publiques du pays (ambassades, consulats, bases militaires, ...) ;
 les gisements (pétrole, gaz naturel, etc.) situés dans les eaux
internationales en dehors de la plate-forme continentale du pays et
exploités par des unités résidant sur le territoire ;
 les bateaux de pêche, autres navires, plates-formes flottantes et
aéronefs sont traités dans le SEC 2010 comme des équipements
mobiles, qu’ils appartiennent et/ou soient exploités par des unités
résidentes ou qu’ils appartiennent à des non-résidents et soient
exploités par des unités résidentes. Les opérations relatives à la
propriété (formation brute de capital fixe) et à l’exploitation (location,
assurance, etc.) d’équipements mobiles sont rattachées à l’économie du
pays dont le propriétaire et/ou l’exploitant sont respectivement
résidents. Dans le cas du crédit-bail, un changement de propriété est
réputé intervenir.
Le territoire économique ne comprend pas, donc, les enclaves
extraterritoriales. Il ne comprend pas non plus les parties du territoire
géographique du pays utilisées par les organisations extérieures suivantes :
 les administrations publiques d’autres pays ;
 les organisations internationales en vertu de traités internationaux
conclus entre États.

57
Les territoires utilisés par les organisations internationales constituent des
territoires économiques distincts, et n’ont pas de résidents autres que ces
institutions elles-mêmes.
Pour délimiter les unités économiques à prendre en considération, trois critères
peuvent être utilisés : le critère juridique, le critère géographique et le critère
de résidence.

1. Le critère juridique
L’espace national inclurait toutes les unités économiques ayant la nationalité
marocaine (inscrites au registre de commerce pour les entreprises, battant
pavillon marocain pour les navires, jouissant de la nationalité pour les
personnes physiques…).

2. Le critère géographique
L’espace national serait représenté par toutes les unités élémentaires
économiques qui ont une présence physique sur le territoire marocain quelle
que soit leur nationalité juridique.

3. Le critère de résidence
L’espace national serait constitué par les unités économiques résidentes. Une
unité institutionnelle est résidente dans un pays lorsqu’elle a son centre
d’intérêt économique prépondérant sur le territoire économique dudit pays,
quelle que soit sa nationalité, sa personnalité juridique, et qu’elle soit présente
ou non sur le territoire économique au moment où elle effectue une opération.
Un «centre d’intérêt économique prépondérant» signifie qu’il existe, sur le
territoire économique d’un pays, un lieu où une unité exerce des activités
économiques et conclut des opérations d’une certaine ampleur pendant une
durée soit indéterminée, soit déterminée mais relativement longue (un an ou
plus). La propriété d’un terrain ou d’un bâtiment sur le territoire économique
suffit pour conclure à un centre d’intérêt économique prédominant. En

58
l’absence de dimension physique d’une entreprise, sa résidence est déterminée
par le territoire économique sous les lois duquel l’entreprise est constituée ou
immatriculée.
Dans la comptabilité nationale, on comptabilise les flux et les stocks des unités
résidentes. Par ailleurs, pour les ménages, en dehors de leur activité de
propriétaire de terrains et de bâtiments, ils sont considérés comme résidents
sur le territoire économique sur lequel ils ont un intérêt économique
prépondérant, indépendamment du fait qu’ils passent certaines périodes (de
moins d’un an) à l’étranger. Aussi, toutes les unités, dans leur activité de
propriétaire de terrains et/ou de bâtiments situés sur le territoire économique,
sont des unités résidentes ou des unités résidentes fictives du pays où sont
situés géographiquement ces terrains ou bâtiments.

SECTION II : LE PRINCIPE DE LA PARTIE DOUBLE

La forme moderne de comptabilité, utilisée par toutes les entreprises


aujourd’hui, est la comptabilité dite à partie double. Les faits y sont étudiés de
deux points de vue et donc rangés simultanément dans deux classements,
suivant deux critères différents. La même somme est portée en moins sur un
compte et en plus sur un autre.
Le même principe est utilisé en comptabilité nationale et l’enregistrement des
opérations non financières se fait en distinguant entre emplois et ressources.
Toute écriture portée en emploi d’un compte a nécessairement pour
contrepartie une écriture de même montant portée en ressources dans un autre
compte et vice versa. Les salaires perçus par les ménages et comptabilisés
dans les ressources de ceux-ci ont été versés par des entreprises et apparaissent
donc pour celles-ci comme un emploi. Les achats auxquels les ménages ont
procédé doivent être comptabilisés comme des emplois dans leurs comptes
mais par ailleurs ils constituent des ressources pour les entreprises.

59
En règle générale, à l’occasion de chaque opération (salaires par exemple) on
va recenser deux écritures comptables chez chaque agent (entreprises et
ménages) ; c’est ainsi que certains auteurs préfèrent parler de principe de
partie quadruple en comptabilité nationale. Deux opérations non financières
(on parle d’emplois ou ressources) et deux opérations financières (on parle
d’actifs ou de passifs) se traduisant par un transfert de moyens de paiement, la
naissance d’un crédit… sont ainsi passées chez deux secteurs institutionnels
différents.

Comptes non financiers


Entreprises Ménages
Emplois Ressources Emplois Ressources
Versement salaires 150 Versement salaires 150

Comptes financiers
Entreprises Ménages
Flux nets de créance Flux nets de Flux nets Flux nets de dettes
dettes de créance
Diminution de Augmentation de
l’encaisse 150 l’encaisse 150

En second lieu, il faut distinguer entre les opérations courantes et les


opérations de capital afin de pouvoir dégager un solde significatif. Les
opérations courantes sont l’équivalent des opérations d’exploitation pour la
comptabilité commerciale (toutes proportions gardées bien sûr), et les
opérations en capital sont le parallèle des opérations de bilan (toutes
proportions gardées). L’intérêt d’une telle distinction est de permettre
d’apporter un jugement qualifié et justifié sur les soldes chez chaque secteur ;
et en absence d’une telle distinction, les soldes seront toujours nuls (car les
emplois totaux sont toujours égaux aux ressources totales).

60
Exemple d’application :
Prenons l’exemple d’une entreprise qui a réalisé, durant l’année N, les
opérations suivantes :
 Ventes de produits finis : 5000
 Achats MP : 1500
 Autres charges externes : 500
 Rémunérations salariales : 1500
 Achats de matériel et outillage : 2500
 Emprunt bancaire : 1000
Si on se contente de raisonner en termes d’emplois et ressources, on obtiendra
le compte récapitulatif suivant :
Emplois Ressources
Aut. ch. Ext. 500
Achats MP 1500 Ventes 5000
Salaires 1500 Emprunt 1000
Machines 2500
6000 6000

Ce compte donne la fausse impression que cette entreprise n’a réalisé aucun
bénéfice et qu’elle s’est endettée auprès d’une banque. Cependant, la bonne
lecture ne peut être faite qu’au travers la distinction entre opérations courantes
et opérations en capital. Le compte précédent est ainsi scindé en deux
comptes distincts :

 Opérations courantes :
Emplois Ressources
Aut. ch. Ext. 500
Achats MP 1500 Ventes 5000
Salaires 1500
Solde 1500
5000 5000

61
 Opérations en capital :
Emplois Ressources
Machines 2500 Solde 1500
Emprunt 1000
2500 2500

SECTION III : LA TECHNIQUE DU COMPTE ECRAN

Toute opération (vente, versement de salaires, consommation…) met en


relation deux unités économiques élémentaires et donc deux secteurs
institutionnels. Il est donc tout à fait concevable que chaque secteur soit à la
fois vendeur et acheteur de l’autre secteur institutionnel. On comptabiliserait
donc quatre écritures au total (deux écritures chez chaque secteur). En
poursuivant le même raisonnement dans le cas où il y aurait trois secteurs
institutionnels A, B et C, le nombre de relations bilatérales possibles, pour
chaque opération, entre ces trois secteurs serait de neuf. En généralisant, si on
a n secteurs et N opérations, le nombre de relations bilatérales serait de N.n2.
Sous forme de schéma, les relations bilatérales pour chaque opération se
présentent ainsi :
A A

B B

C C

Ressources A B C Total
Emplois
A C11 C12 C13 XA
B C21 C22 C23 XB
C C31 C32 C33 XC
Total YA YB YC

62
Afin d’alléger le nombre d’écritures, on peut masquer les relations bilatérales
de l’analyse (C11, C12, C32…) et se contenter des totaux des emplois (YA, YB et
YC) et des totaux des ressources (XA, XB et XC) pour chaque opération ; cette
technique s’appelle la technique du compte écran.
Pour illustrer cette technique, nous allons reprendre le même exemple d’une
économie avec trois secteurs institutionnels, et on s’intéressera à
l’enregistrement des opérations de vente. Les trois secteurs procèdent à des
ventes et en même temps achètent ; le total des ventes est bien égal au total des
ventes de chaque secteur, et les ressources sont égales aux emplois. En
excluant les relations bilatérales, on peut aboutir au tableau ci-dessous qui
permet de réduire le nombre de relations, et donc de chiffres à 2.n (Six dans le
présent cas) au lieu de n2 (Neuf théoriquement).
Emplois Ressources
A B C Total A B C Total
Emplois Ressources
10 16 54 80 24 36 20 80
Donc, le schéma précédent se transforme en un schéma beaucoup plus simple
et plus lisible :
A A

B B

C C
Plus généralement, si on considère les six secteurs institutionnels retenus dans
le système marocain de comptabilité nationale, on aura au total 12 écritures
pour chaque opération (vente, intérêts, consommation…). Le tableau du
compte écran se présentera ainsi :

63
Secteurs émetteurs Secteurs récepteurs
Emplois Opérations Ressources
1 2 3 4 5 6 ∑ 1 2 3 4 5 6 ∑
X1 X2 X3 X4 X5 X6 Op. 1 Y1 Y2 Y3 Y4 Y5 Y6
Op. 2
Op. 3

SECTION IV : EVALUATION DES OPERATIONS EFFECTUEES

Tous les flux, objets de la comptabilité nationale, sont en principe exprimés


selon leur valeur d’échange, c’est-à-dire le prix du marché. Ainsi, aucune
difficulté ne se pose pour les opérations ayant une contrepartie monétaire.
Cependant, si tel n’est pas le cas, il faudrait se référer aux prix pratiqués sur le
marché pour des biens, services ou actifs analogues. C’est notamment le cas
pour les opérations de troc et les services de logement produits par les
propriétaires occupants. Si ce type d’information ne peut être trouvé (cas des
services non marchands), l’évaluation doit être faite sur la base de la somme
des coûts de production. Si les prix de marché ou les coûts de production ne
peuvent être disponibles, il est possible d’utiliser la valeur actualisée des
rendements futurs espérés. Mais, cette méthode ne doit cependant être
appliquée qu’en dernier ressort.
Il est à noter que pour les stocks, ils doivent être évalués aux prix courants en
vigueur à la date d’établissement du compte de patrimoine (valeur actuelle) et
non à celle de la production ou de l’acquisition des biens ou des actifs qui sont
stockés (valeur historique). Il faudrait évaluer les stocks sur la base de leurs
coûts de production ou d’une estimation comptable de leurs prix d’acquisition
courants.
Par ailleurs, pour les produits, l’optique de comptabilisation est différente pour
les ressources de celle prévue pour les emplois. A cet égard, l’existence des
frais de transport, des marges commerciales, des impôts et des subventions sur
64
les produits fait que le producteur et l’utilisateur d’un produit donné ont une
perception différente de sa valeur. Ainsi, on comptabilise tous les emplois aux
prix d’acquisition, c’est à dire y compris tous les éléments précités, alors qu’on
comptabilise la production aux prix de base, qui excluent ces mêmes éléments.
En ce qui concerne les importations et les exportations de produits, elles sont
en principe comptabilisées à la frontière, c'est-à-dire aux prix Franco A Bord
(Free On Board - FOB), c’est à dire à la frontière douanière de l’exportateur.
Les services de transport, d’importation et d’assurance entre la frontière de
l’exportateur et celle de l’importateur ne sont pas inclus dans la valeur des
biens mais sont enregistrés comme services.

65
QUESTIONS A CHOIX MULTIPLES (CHAPITRE IV)

1. La comptabilité nationale est établie :


a. selon une période annuelle obligatoirement
b. selon une période annuelle généralement
c. irrégulièrement
2. L’enregistrement des opérations en comptabilité nationale selon les droits
constatés consiste à les inscrire au moment :
a. de l’exigibilité des créances
b. du paiement des créances
c. de la naissance ou l’extinction de la créance ou de la dette
3. Le critère juridique de délimitation de l’espace économique national
consiste à considérer :
a. les unités ayant une présence physique sur le territoire national
b. les unités ayant la nationalité du pays
c. les unités ayant un centre d’intérêt prépondérant sur le territoire
4. Le critère de résidence pour la délimitation de l’espace économique national
consiste à considérer :
a. les unités ayant une présence physique sur le territoire national
b. les unités ayant la nationalité du pays
c. les unités ayant un centre d’intérêt prépondérant sur le territoire
5. Le critère géographique pour la délimitation de l’espace économique
national consiste à considérer :
a. les unités ayant une présence physique sur le territoire national
b. les unités ayant la nationalité du pays
c. les unités ayant un centre d’intérêt prépondérant sur le territoire

66
6. L’ambassade de la France au Maroc est considérée par la comptabilité
nationale marocaine comme :
a. une enclave extraterritoriale
b. une enclave territoriale
c. un territoire économique national
7. Le principe de la partie quadruple consiste à passer :
a. des écritures chez quatre agents économiques différents
b. deux écritures financières et deux écritures non-financières
c. quatre écritures différentes chez le même agent
8. Pour calculer un solde (ou résultat) chez un agent, il faut :
a. distinguer entre opérations courantes et opérations en capital
b. inclure toutes les opérations sans distinction
c. ignorer le montant des emprunts
9. La technique du compte écran permet de :
a. transformer n2 relations en seulement 2n relations
b. considérer le total des emplois et ressources pour chaque opération
c. faire abstraction des relations bilatérales entre secteurs institutionnels
10. Si l’information sur les prix de marché ne peut être trouvée, il faut évaluer
les opérations de la comptabilité nationale :
a. par l’actualisation des flux futurs
b. aux coûts de production
c. arbitrairement

67
REPONSES AUX QCM (CHAPITRE IV)
1. La comptabilité nationale est établie :
b. selon une période annuelle généralement
2. L’enregistrement des opérations en comptabilité nationale selon les droits
constatés consiste à les inscrire au moment :
c. de la naissance ou l’extinction de la créance ou de la dette
3. Le critère juridique de délimitation de l’espace économique national
consiste à considérer :
b. les unités ayant la nationalité du pays
4. Le critère de résidence pour la délimitation de l’espace économique national
consiste à considérer :
c. les unités ayant un centre d’intérêt prépondérant sur le territoire
5. Le critère géographique pour la délimitation de l’espace économique
national consiste à considérer :
a. les unités ayant une présence physique sur le territoire national
6. L’ambassade de la France au Maroc est considérée par la comptabilité
nationale marocaine comme :
a. une enclave extraterritoriale
7. Le principe de la partie quadruple consiste à passer :
b. deux écritures financières et deux écritures non-financières
8. Pour calculer un solde (ou résultat) chez un agent, il faut :
a. distinguer entre opérations courantes et opérations en capital
9. La technique du compte écran permet de :
a. transformer n2 relations en seulement 2n relations
b. considérer le total des emplois et ressources pour chaque opération
c. faire abstraction des relations bilatérales entre secteurs institutionnels
10. Si l’information sur les prix de marché ne peut être trouvée, il faut évaluer
les opérations de la comptabilité nationale :
b. aux coûts de production
68
Chapitre V

LES OPERATIONS ECONOMIQUES DANS LE SYSTEME


MAROCAIN DE COMPTABILITE NATIONALE

L’activité économique est assurée via des opérations économiques effectuées


entre les différents secteurs institutionnels. Ces opérations peuvent être
regroupées en trois catégories : opérations sur les biens et services, opérations
de répartition et opérations financières.

SECTION I : LES OPERATIONS SUR BIENS ET SERVICES

Cette catégorie regroupe toutes les opérations portant sur la création et


l’utilisation des biens et services. Il s’agit en l’occurrence des opérations de
production, de consommation, de formation de capital et des opérations avec
l’extérieur (importations et exportations).

I. La production (P)
Nous avons déjà défini la production comme étant l’activité socialement
organisée destinée à créer des biens et services habituellement échangés sur un
marché et/ou obtenus à l’aide de facteurs de production s’échangeant sur le
marché. On essaiera, dans le présent paragraphe, d’expliquer comment on
évalue concrètement la production des différents secteurs institutionnels dans
la comptabilité nationale.

1. Evaluation au prix de marché


Comme a été signalé plus en avant, le prix utilisé pour la valorisation en
comptabilité nationale est le prix de marché. Or, il existe deux variantes de
celui-ci : le prix départ usine et le prix d’acquisition.

69
A. Le prix départ usine (PDU ou Ex-Works Ex-W)
Il correspond au prix auquel l’usine de production commercialise ses produits
aux différents grossistes, revendeurs et chaines de distribution, compte non
tenu des frais de transport et des marges commerciales associées. Si l’on prend
l’exemple du constructeur automobile allemand BMW, c’est le prix auquel ce
constructeur vend ses marques aux différents concessionnaires et importateurs
exclusifs (dont la SMEIA au Maroc) ; ce prix étant libellé avec l’incoterm Ex-
W (sinon un ajustement devrait être effectué).
Le PDU inclut donc une marge industrielle (et aucune marge commerciale ni
financière). Il est égal à la somme des consommations intermédiaires (CI), du
montant des salaires (RS), de l’excédent brut d’exploitation (EBE) et des
impôts liés à la production (ILP) nets de subventions d’exploitation (SE) :
PDU = CI + RS + EBE + (ILP-SE)

B. Le prix d’acquisition (PA)


Il est égal au prix départ usine (PDU) majoré de la marge commerciale (MC).
C’est le prix auquel le client final achète le produit. Pour rester sur le même
exemple, il s’agit du prix de vente d’un véhicule BMW au Maroc par le
concessionnaire BMW :
PA = CI + RS + EBE + (ILP-SE) + MC = PDU + MC

2. Evaluation au coût des facteurs


Le concept de coût des facteurs invoque que l’entreprise utilise trois facteurs
principaux afin de produire :
 la matière (au sens large comprenant les achats revendus, les autres
charges externes…) dont le coût correspond aux consommations
intermédiaires (CI) ;
 la main d’œuvre (là aussi au sens large comprenant les cadres, les
employés, les ouvriers…) dont le coût correspond aux rémunérations
salariales (RS) ;
70
 le capital qui sera rémunéré par l’excédent brut d’exploitation (EBE).
Un prix au coût des facteurs (PCF) est, donc, égal au PDU diminué des impôts
liés à la production (ILP) nets des subventions d’exploitation (SE) :
PCF = CI + RS + EBE = PDU – (ILP – SE)

3. Evaluation de la production pour certaines activités particulières

A. Activité commerciale
Les entreprises commerciales ont pour activité de revendre des services,
produits ou marchandises. C’est ainsi que pour la branche commerciale, la
production est évaluée par la somme des marges commerciales constituées par
la différence entre les PA et les PDU.
MC = PA – PDU

B. Secteur bancaire
Pour le secteur bancaire, la production peut être ventilée en deux catégories :
 les services bancaires dont bénéficie une clientèle identifiable et dont la
facturation ne pose aucun problème. Il s’agit, entre autres, de la
location de coffres-forts, de la vente de cartes bancaires, des cartes de
crédit, des services des chéquiers ….
 les services d’intermédiation financière occasionnés par la collecte, la
transformation et la distribution de disponibilités financières. On parle
à ce propos de « production imputée de services bancaires » (PISB).
Elle est mesurée par la somme des marges sur dividendes et intérêts
reçus :
PISB = intérêts et dividendes reçus – intérêts versés
Les comptables nationaux ne peuvent, généralement, connaitre la ventilation
de la PISB par branches clientes. C’est ainsi qu’on suppose que cette
production est destinée à la consommation intermédiaire d’une branche fictive

71
dont la production est nulle. Par conséquent, la valeur ajoutée de cette branche
fictive est négative.
Par ailleurs, il faut bien rappeler que la nouvelle terminologie utilisée par le
SCN 93 et le SEC 2010 est la SIFIM (services d’intermédiation financière
indirectement mesurés). Le terme PISB a été donc abandonné.

C. Activité des assurances


A l’intérieur de cette activité d’assurances, on peut distinguer entre les
assurances - dommages et les assurances vie - capitalisation.
Pour les services d'assurances - dommages, la production est évaluée par la
différence entre le montant des primes brutes acquises (PBA) et le montant des
indemnités dues (ID) sur les sinistres :
Production = PBA - ID
Concernant la production des assurances vie-capitalisation, étant donné que les
risques encourus s’inscrivent sur le long terme, il y a lieu de prendre en
compte les placements effectués et les réserves mathématiques. Par réserves
mathématiques, il faut entendre tous les fonds placés par les compagnies
d'assurances sous formes d'actifs physiques ou financiers en vue de couvrir les
risques assurés à long terme.
C’est ainsi que la production des assurances vie-capitalisation serait égale :
Production = (primes acquises + revenus des placements) - (indemnités
versées + variation des réserves mathématiques)

D. Organismes de retraite et mutuelles


Pour les mutuelles et les caisses de retraite, puisqu’il s’agit d’activités
mutuelles qui ne font que redistribuer entre leurs membres, leur production
consiste en l’effort de gestion et de coordination qui est consenti. C’est alors
que leur production est évaluée par la différence entre les coûts de gestion et
les subventions d'exploitations.
Production = Coût de gestion - Subventions d'exploitation
72
E. Activités non-marchandes
Comme a été précisé plus haut, la production de services non-marchands est
évaluée au coût de production comme ces services n’ont pas de marché. Trois
secteurs institutionnels peuvent produire des services non marchands : les
administrations publiques (AP), les institutions privées sans but lucratif
(IPSBL) et les ménages.
En ce qui concerne les administrations publiques et les IPSBL, le coût de
production comprend : la consommation intermédiaire (CI), la rémunération
des salariés (RS), la consommation du capital fixe (CCF) qui signifie les
amortissements et les impôts liés à la production (ILP) nets de subventions
d'exploitation (SE) :
Coût de production = CI + RS + CCF+ (ILP - SE)
Pour les ménages producteurs de services domestiques non-marchands, leurs
coûts de production sont égaux à la rémunération du personnel domestique :
Coût de production = Salaires payés

II. Les importations (M)


En plus de la production, les importations constituent la deuxième composante
des ressources. Le SEC 2010 les définit comme : « les importations de biens et
de services sont des opérations (achats, troc et dons) par lesquelles des non-
résidents fournissent des biens et des services à des résidents. ». Les
importations englobent donc la valeur de tous les biens qui ont pour origine le
reste du monde (RDM) et qui entrent définitivement sur le territoire
économique national, ainsi que la valeur des services fournis par des unités
non-résidentes aux unités résidentes.
Ne sont pas considérés comme des importations même s’ils peuvent
néanmoins franchir les frontières nationales :
 les biens en transit ;

73
 les biens envoyés vers ou par les ambassades, bases militaires et autres
enclaves d’un pays à l’intérieur des frontières nationales d’un autre
pays ;
 les matériels de transport et autres équipements mobiles quittant le pays
temporairement non accompagnés d’un changement de propriété
économique (admission temporaire) ;
 les machines et équipements envoyés à l’étranger à des fins de
transformation, entretien, révision ou réparation, ainsi que les biens
subissant un travail à façon ;
 les autres biens quittant le pays temporairement et généralement
renvoyés dans l’année en leur état initial sans qu’il y ait eu transfert de
propriété (aux fins d’exposition, de location,…) ;
 les biens en cours d’expédition perdus ou détruits après avoir franchi la
frontière, mais avant que le changement de propriété ne soit intervenu.
Les importations de biens doivent être évaluées franco à bord (Free On Board,
FOB) à la frontière du pays exportateur. Cette valeur comprend :
 la valeur des biens aux prix de base ;
 les services de transport et de distribution jusqu’à la frontière, entre
autres les coûts de chargement à bord d’un autre moyen de transport ;
 les impôts moins les subventions sur les biens exportés.
Dans la réalité, beaucoup d’importations sont libellées aux prix CIF (coût,
assurance, fret) à la frontière du pays importateur. Il s’agit du prix d’un bien
livré à la frontière du pays importateur ou le prix d’un service fourni à un
résident avant acquittement de tous les impôts et droits sur les importations et
paiement de toutes les marges commerciales et de transport dans le pays. Si tel
est le cas, il faut reconstituer le prix FOB.
Par ailleurs, les achats directs effectués à l’étranger par des résidents sont
considérés comme des importations. Ils couvrent tous les achats de biens et

74
services effectués par des résidents voyageant à l’étranger à des fins
professionnelles ou privées et comprennent :
 les dépenses professionnelles des hommes d’affaires, lesquelles font
partie de la consommation intermédiaire ;
 toutes les autres dépenses font partie de la dépense de consommation
finale des ménages.

III. La consommation intermédiaire (CI)


La consommation intermédiaire, qui constitue un emploi dans la comptabilité
nationale, correspond aux biens et services utilisés comme intrants dans le
processus de production, exception faite des actifs fixes dont la consommation
est comptabilisée comme consommation de capital fixe. Ces biens et services
sont transformés ou entièrement consommés au cours du processus de
production.
Entrent dans cette catégorie à titre d’exemple :
 les biens et services consommés dans le cadre d’activités auxiliaires (le
marketing, la comptabilité, le transport, la sécurité, ...) ;
 la location d’actifs fixes (machines, logiciels, matériel…) ;
 les redevances pour les contrats, baux et licences à court terme
enregistrés en tant qu’actifs non produits ;
 les cotisations, droits d’inscription et autres versés à des organismes
professionnels sans but lucratif ;
 les biens et services qui ne sont pas considérés comme formation brute
de capital, notamment :
 l’outillage de faible valeur ;
 les travaux réguliers d’entretien et de réparation d’actifs fixes
utilisés à des fins de production.
 la formation du personnel, les analyses de marché et les prestations
analogues ;

75
 les dépenses de recherche et développement sont traitées comme
formation de capital fixe lorsque les estimations des États atteignent un
niveau suffisamment élevé de fiabilité et de comparabilité ;
 les remboursements des frais de voyage, d’éloignement, de
déménagement et de représentation des salariés dans l’exercice de leurs
fonctions ;
 les dépenses consacrées à l’aménagement du lieu de travail ;
 le service d’assurance-dommages payé ;
 la partie non-marchande de la production de la banque centrale doit
être affectée entièrement à la consommation intermédiaire des autres
intermédiaires financiers.
En revanche, ne sont pas considérés comme consommation intermédiaire :
 les biens et services considérés comme formation brute de capital ;
 les dépenses qui sont traitées comme achats d’actifs non produits, par
exemple les contrats, baux et licences de longue durée ;
 les dépenses des employeurs considérées comme salaires et traitements
en nature ;
 l’utilisation par des unités productrices marchandes de services
collectifs fournis par des unités des administrations publiques (ces
services sont traités comme une dépense de consommation collective
des administrations publiques) ;
 les biens et services produits et consommés au cours de la même
période comptable au sein de la même unité élémentaire locale (ces
biens et services ne sont pas non plus comptabilisés comme une
production) ;
 les paiements effectués aux administrations publiques pour l’obtention
de licences, permis, …, qui sont considérés comme autres impôts sur la
production ;

76
 les paiements effectués pour obtenir des droits d’exploitation de
ressources naturelles qui sont considérés comme des loyers, c’est-à-
dire des paiements de revenus de la propriété.
Les biens et services, objets de la consommation intermédiaire, sont
comptabilisés au moment où ils intègrent le processus de production et évalués
aux prix d’acquisition de biens ou services similaires en vigueur à la date
d’utilisation. Les unités élémentaires économiques ne comptabilisent pas
directement l’utilisation de biens dans le processus de production. Elles
enregistrent plutôt les achats de biens destinés à la consommation
intermédiaire diminués de l’augmentation des stocks de ces biens.
Par ailleurs, on distingue deux types de consommation intermédiaire :
 la consommation intermédiaire externe qui consiste pour une branche
de consommer des produits d'autres branches ;
 l’intra-consommation qui signifie la consommation par une branche de
ses propres produits ou des produits similaires importés.

IV. La consommation finale (CF)


L’approfondissement de la consommation finale en comptabilité nationale
engendre une distinction entre les deux notions : la dépense de consommation
finale et la consommation finale effective.

1. La dépense de consommation finale


La dépense de consommation finale inclut les dépenses allouées par les unités
institutionnelles résidentes (ménages, administrations publiques et institutions
privées sans but lucratif) à l’acquisition de biens ou de services qui sont
utilisés pour la satisfaction directe des besoins individuels ou collectifs des
membres de la communauté.
Font partie de la dépense de consommation finale des ménages :
 les services de logement produits par les propriétaires-occupants ;
 les revenus en nature (logements, nourriture…) ;

77
 les biens qui ne font pas partie de la formation de capital mais dont la
durée de vie s’étale sur plusieurs périodes comptables ;
 les services financiers directement facturés aux ménages.
En revanche, la dépense de consommation finale des ménages exclut :
 les transferts sociaux en nature (par exemple les frais médicaux
remboursables) ;
 les dépenses en biens et services faisant partie de la consommation
intermédiaire ou de la formation brute de capital (achats de logements,
acquisition d’objets de valeurs…) ;
 les dépenses consacrées à l’acquisition d’actifs non produits (cas des
achats de terrains) ;
 les paiements d’impôts effectués par les ménages ;
 les cotisations, droits d’inscription et autres montants payés par les
ménages à des IPSBL, tels que les syndicats, les organismes
professionnels, les associations de consommateurs, les institutions
religieuses, les associations sociales, culturelles, récréatives et
sportives, ... ;
 les transferts volontaires en espèces ou en nature effectués par les
ménages au profit d’œuvres de charité, de bienfaisance ou d’assistance.
Pour ce qui est des IPSBL et des administrations publiques, leur dépense de
consommation finale comprend :
 la valeur des biens et services que les IPSBL ou les administrations
produisent autres que la formation de capital ;
 les dépenses que les IPSBL ou les administrations consacrent à
l’acquisition de biens et services produits par des producteurs
marchands en vue de les fournir en l’état aux ménages au titre de
transferts sociaux en nature.
Il est à signaler, par ailleurs, que les sociétés et quasi-sociétés n’ont pas de
dépense de consommation finale. Leurs achats de biens et services servent soit

78
à leur consommation intermédiaire, soit à la rémunération des salariés en
nature.
En outre, une dépense liée à l’acquisition d’un bien est enregistrée au moment
de son transfert de propriété, tandis qu’une dépense en rapport avec un service
doit être comptabilisée au moment où la prestation est terminée. La
consommation pour compte propre est enregistrée au moment où a lieu la
production destinée à cette fin.
Enfin, la dépense de consommation finale des administrations publiques et des
IPSBL se calcule comme suit :
Dépense de consommation finale = valeur de la production + dépenses
consacrées à l’achat de produits fournis aux ménages par l’intermédiaire
de producteurs marchands - paiements effectués par d’autres unités -
formation de capital pour compte propre.

2. La consommation finale effective


La consommation finale effective englobe les biens et services acquis par des
unités institutionnelles résidentes pour la satisfaction directe des besoins
humains, tant individuels que collectifs.
Par consommation individuelle, on entend les biens et services acquis par les
ménages dans le but de satisfaire les besoins de leurs membres (exemple :
enseignement, nourriture…). En revanche, les services collectifs couvrent les
services de consommation collective fournis simultanément à tous les
membres de la communauté ou d’un sous-groupe spécifique de celle-ci
(exemple : défense, sécurité…).
Par ailleurs, connaître "qui a consommé quoi" relève presque de l’impossible.
C’est ainsi que les services non-marchands, sont considérés comme étant
consommés à titre final par les administrations ou les IPSBL qui les ont
produits.

79
Aussi, toutes les dépenses de consommation finale des ménages sont
individuelles, et tous les biens et services fournis par les IPSBL sont
considérés comme individuels.
Les biens et services sont considérés comme acquis par des unités
institutionnelles à partir du moment où celles-ci deviennent propriétaires des
biens ou lorsque la fourniture de ces services est terminée.
Il est important de noter aussi que les valeurs de la dépense de consommation
finale et la consommation finale effective doivent être identiques.
Enfin, on peut recenser deux variantes de consommation finale :
 la consommation finale intérieure qui concerne la consommation des
résidents et des non-résidents sur le territoire économique
national (achats par un marocain au Maroc, achats par un touriste
allemand au Maroc…) ;
 la consommation finale nationale qui comprend la consommation finale
des résidents sur le territoire économique national et dans le reste du
monde (achats par un marocain au Maroc, achats par un touriste
marocain en Allemagne…).

V. La formation brute de capital fixe (FBCF)


De prime abord, il faudrait bien nuancer la notion de formation brute de capital
qui comprend :
 la formation brute de capital fixe (qu’on va développer ici) ;
 la variation des stocks ;
 les acquisitions moins les cessions d’objets de valeur.
La formation brute de capital fixe fait donc partie de la formation brute de
capital. Elle « est constituée par les acquisitions moins les cessions d’actifs
fixes réalisées par les producteurs résidents au cours de la période de
référence, plus certains ajouts à la valeur d’actifs non produits découlant de
l’activité de production des unités productives ou institutionnelles. Les actifs

80
fixes sont des actifs produits utilisés dans des processus de production pendant
plus d’un an », comme la définit le SEC 2010.
Il en résulte que la formation brute de capital fixe concerne aussi bien les
valeurs positives que négatives. Les valeurs positives sont toutes les additions
des :
 actifs fixes neufs ou existants achetés ;
 actifs fixes conservés par leur producteur pour son propre usage (même
non terminés ou non encore arrivés à maturité) ;
 actifs fixes neufs ou existants acquis dans le cadre d’opérations de
troc ;
 actifs fixes neufs ou existants reçus en contrepartie de transferts en
capital en nature ;
 actifs fixes neufs ou existants acquis par leur utilisateur dans le cadre
d’un contrat de crédit-bail ;
 améliorations substantielles apportées à des actifs (déboisement d’un
terrain par exemple).
Pour ce qui est des valeurs négatives, il s’agit des cessions d’actifs fixes suite à
une opération de vente, de troc ou un transfert en capital en nature. Elles
excluent bien évidemment la consommation de capital fixe et les pertes
résultant de situations exceptionnelles (sécheresse…).
Le SEC 2010 cite onze types de formation brute de capital fixe. Il s’agit des :
«
 logements ;
 autres bâtiments et ouvrages de génie civil, y compris les améliorations
majeures apportées aux terrains ;
 machines et équipements, tels que navires, voitures et ordinateurs ;
 systèmes d’armes ;
 ressources biologiques cultivées (végétales et animales) ;

81
 coûts du transfert de propriété d’actifs non produits tels que terrains,
contrats, baux et licences ;
 R & D (recherche et développement), y compris la production de R &
D accessible gratuitement. Les dépenses de R & D ne seront
considérées comme formation de capital fixe que lorsque les
estimations des États auront atteint un niveau élevé de fiabilité et de
comparabilité ;
 prospections minières et évaluation ;
 logiciels et bases de données ;
 œuvres récréatives, littéraires ou artistiques originales ;
 autres droits de propriété intellectuelle. »
Ne sont pas considérés comme formation brute de capital fixe :
 les opérations classées en consommation intermédiaire (petit
outillage,…) ;
 les opérations comptabilisées comme variation des stocks ;
 les machines et équipements acquis par les ménages à des fins de
consommation finale (les logements sont cependant considérés comme
une FBCF) ;
 les gains et pertes consécutifs à la détention sur actifs fixes ;
 les destructions d’actifs résultant de catastrophes naturelles.
Par ailleurs, il faut préciser que pour les actifs fixes non produits, les coûts du
transfert de propriété assumés comprennent :
 les dépenses engagées pour prendre possession de l’actif : frais de
transport, d’installation, de montage, ... ;
 les honoraires et commissions versés aux géomètres, ingénieurs,
notaires, experts, agents immobiliers, …. ;
 les impôts sur le transfert de propriété de l’actif.
En outre, la formation brute de capital fixe est comptabilisée, en tant que telle,
au moment du transfert de la propriété des actifs fixes concernés à l’unité

82
institutionnelle qui a l’intention de les utiliser à des fins de production, ou
lorsqu’elle est produite pour une formation brute produite pour compte propre.
Enfin, à côté de la notion de la FBCF, on retrouve la notion de formation nette
de capital fixe (FNCF) :
FNCF = FBCF – CCF (consommation de capital fixe)
La consommation de capital fixe peut être définie comme : « la diminution de
la valeur des actifs fixes détenus, du fait de l’usure normale et de
l’obsolescence prévisible. L’estimation de la diminution de valeur comprend
une provision pour pertes d’actifs fixes à la suite de dommages accidentels
assurables. La consommation de capital fixe couvre les coûts de terminaison
anticipés, tels que les frais de démantèlement des centrales nucléaires et des
plates-formes pétrolières ou les frais d’assainissement des sites de décharge
de déchets. Ces coûts de terminaison sont enregistrés comme consommation
de capital fixe à la fin de la durée de vie, c’est-à-dire au moment où ces
mêmes coûts sont comptabilisés en tant que formation brute de capital fixe »13.

VI. La variation de stocks (VS)


Les stocks représentent tous les biens non durables conservés par les unités
productives en vue de les utiliser ou de les vendre. La variation de stocks est
mesurée par la différence entre la valeur des entrées en stocks et la valeur des
sorties de stocks et des éventuelles pertes courantes sur stocks imputées à des
détériorations physiques, à des dommages accidentels ou à des vols.
Les stocks peuvent être ventilés selon les catégories suivantes :
 les matières premières et fournitures qui seraient utilisées comme
entrées intermédiaires dans les processus de production des unités
productives ;
 les travaux en cours, c'est-à-dire la production non encore terminée ;

13 Eurostat, (2013), « Système européen des comptes 2010 ».

83
 les biens finis que leurs producteurs n’ont plus l’intention de
transformer davantage avant de les livrer à d’autres unités
institutionnelles ;
 les biens destinés à la revente.
Les entrées en stocks sont évaluées au moment de l’entrée et les sorties de
stocks au moment de la sortie.
Il est à relever que la comptabilité nationale, étant une comptabilité de flux,
n’enregistre pas la valeur des stocks, elle s’intéresse uniquement à la variation
de cette valeur entre le début et la fin de la période.
Par ailleurs, il faudrait nuancer entre les stocks chez les producteurs et les
stocks chez les utilisateurs et les commerçants. Chez les premiers, les stocks
sont valorisés au prix de production. Chez les seconds, ils sont évalués au prix
d'acquisition.
Par convention, les ménages en tant que consommateurs ne possèdent pas de
stocks, car ils sont supposés consommer à titre final tous les biens qu'ils
achètent à l'exception des logements qui sont considérés comme une FBCF
comme déjà signalé.

VII. Les exportations (X)


Les exportations de biens et de services englobent toutes les opérations
(ventes, troc et dons) par lesquelles des résidents fournissent des biens et des
services à des non-résidents. Il s’agit donc de tous les biens (neufs ou
d'occasion) quittant définitivement le territoire économique national à
destination du reste du monde. Les exportations sont évaluées FOB (Free On
Board), c'est à dire au PDU (prix départ usine) augmenté des frais de transport
et d'autres frais jusqu'à la frontière marocaine. Il s’agit aussi des services
fournis par les unités résidentes aux unités non-résidentes évalués au prix du
marché.

84
Comme pour les importations, ne sont pas considérées comme des
exportations même s’ils peuvent franchir les frontières nationales les
opérations sur :
 les biens en transit ;
 les biens envoyés vers ou par les ambassades, bases militaires et autres
enclaves d’un pays à l’intérieur des frontières nationales d’un autre
pays ;
 les matériels de transport et autres équipements mobiles quittant le pays
temporairement non accompagnés d’un changement de propriété
économique (admission temporaire) ;
 les machines et équipements envoyés à l’étranger à des fins de
transformation, entretien, révision ou réparation, ainsi que les biens
subissant un travail à façon ;
 les autres biens quittant le pays temporairement et généralement
renvoyés dans l’année en leur état initial sans qu’il y ait eu transfert de
propriété (aux fins d’exposition, de location,…) ;
 les biens en cours d’expédition perdus ou détruits après avoir franchi la
frontière, mais avant que le changement de propriété ne soit intervenu.
Nous avons ainsi parcouru l’ensemble des ressources et des emplois, en biens
et services, pour une économie nationale. En gros, on peut dire qu'entre les
différentes opérations de biens et service il y a un équilibre fondamental aussi
bien en volume qu'en valeur. Ceci veut dire que les biens et services circulant
dans une économie donnée ont deux sources : la production nationale et les
importations ; ces biens ainsi disponibles peuvent être utilisés soit comme une
consommation intermédiaire, soit comme une consommation finale, soit
comme une variation de stock, soit comme une formation brute de capital fixe
et le reliquat est nécessairement exporté.

85
SECTION II : LES OPERATIONS DE REPARTITION

Les opérations de répartition sont toutes les opérations par lesquelles la valeur
ajoutée créée grâce à la production est distribuée entre la main-d’œuvre, le
capital et les administrations publiques, en plus de certaines opérations de
redistribution du revenu et de la richesse.
Dans cette catégorie, on peut distinguer entre les opérations qui portent sur la
répartition du revenu (transferts courants) et celles qui se rattachent à la
répartition du capital (transferts en capital) participant à la redistribution de
l’épargne ou de la richesse plutôt que du revenu.

I. Les opérations de répartition de revenus (les transferts courants)


Il s’agit des opérations liées directement au processus de production, et qui
matérialisent la répartition de la valeur ajoutée créée (le revenu) entre les
différentes unités institutionnelles.
Ces revenus font l’objet de deux types de répartition : la répartition primaire
qui profite aux deux facteurs de production (le travail et le capital) et la
redistribution qui profite à d’autres parties prenantes (Etats,…).

1. La répartition primaire :
La répartition primaire peut se faire selon deux formes : des rémunérations
salariales ou des revenus de propriété.

A. Les rémunérations salariales (RS) :


La rémunération salariale englobe toutes les rémunérations en espèces ou en
nature que versent les employeurs à leurs salariés en paiement du travail
accompli par ces derniers au cours d’une période donnée.
Les rémunérations salariales se décomposent en salaires et traitements bruts et
en cotisations sociales à la charge des employeurs.
a. salaires et traitements bruts
Les salaires et traitements bruts incluent les :
86
 salaires et traitements en espèces : les salaires et traitements en
espèces englobent les cotisations sociales à la charge du salarié, les
impôts sur le revenu et les autres versements à la charge du salarié,
même ceux que l’employeur retient à la source et verse directement
pour le compte du salarié aux administrations de sécurité sociale, aux
administrations fiscales et autres ;
 salaires et traitements en nature : les salaires et traitements en nature
comprennent les biens et services ainsi que les avantages autres qu’en
espèces fournis gratuitement (ou à prix réduit) par les employeurs à
leurs salariés tout en les autorisant à les utiliser à leur convenance.
b. Les cotisations sociales à la charge des employeurs :
Ce sont des cotisations dues par les employeurs aux régimes de sécurité
sociale ou à d’autres régimes d’assurance sociale liés à l’emploi en vue de
garantir le bénéfice de prestations sociales à leurs salariés. Les cotisations
sociales à la charge des employeurs peuvent être effectives ou imputées.
 les cotisations sociales effectives à la charge des employeurs : elles
correspondent aux versements que les employeurs effectuent au profit
de leurs salariés aux organismes de sécurité sociale et autres régimes
d’assurance sociale :
 les cotisations de pension effectives à la charge des
employeurs qui sont liées aux régimes de retraite. Les régimes
de retraite peuvent être des régimes à cotisations définies ou des
régimes à prestations définies. Un régime à cotisations définies
est un régime dans lequel les prestations sont déterminées par
les cotisations payées au régime et les résultats de
l’investissement des fonds ; au moment de la retraite, le salarié
supporte tous les risques relatifs aux prestations à payer. Pour
les régimes à prestations définies, les prestations à payer sont
calculées selon les règles du régime par une formule. Dans ce

87
régime, l’employeur et le salarié cotisent tous les deux ; la
cotisation du salarié est obligatoire et représente un pourcentage
de son salaire ;
 les cotisations effectives autres que de pension à la charge des
employeurs qui correspondent aux diverses cotisations pour
couvrir des risques et des besoins sociaux (maladie, maternité,
accident du travail, invalidité, perte d’emploi…).
 les cotisations sociales imputées à la charge des employeurs : elles
constituent la contrepartie des autres prestations d’assurance sociale
assurées directement par les employeurs à leurs salariés (ou retraités ou
leurs ayants droit) sans qu’il y ait, à cet effet, recours à une société
d’assurance ou à un fonds de pension autonome ou spécifique ou
constitution d’une réserve distincte. Elles comprennent :
 les cotisations de pension imputées à la charge des employeurs :
la cotisation imputée à la charge de l’employeur est égale à
l’augmentation des droits correspondant à la période d’emploi
actuelle (moins) le total des cotisations effectives à la charge de
l’employeur (moins) le total de toutes les cotisations versées par
le salarié (plus) les coûts de gestion du régime ;
 les cotisations imputées autres que la pension à la charge des
employeurs : une rémunération est imputée aux salariés à
hauteur des cotisations sociales qui doivent être versées pour
leur ouvrir le droit aux prestations sociales. Ce montant tient,
bien entendu, compte de toutes les cotisations effectives versées
par l’employeur ou le salarié. Les valeurs imputées sont basées
sur des calculs actuariels.

B. Les revenus de la propriété et de l'entreprise (RPE)


Les revenus de la propriété et de l’entreprise (RPE) sont les revenus que
perçoivent les propriétaires d’actifs financiers (liquidités, obligations…) et
88
d’actifs naturels (terrains, immeubles…) quand ils les mettent à la disposition
d’autres unités institutionnelles. Ils sont issus de la répartition de l'excédent net
d'exploitation (ENE) (on retranche de l’excédent brut d’exploitation (EBE) la
consommation du capital fixe qui n’est pas un revenu) ou des bénéfices. C’est
ainsi que l’on distingue les «revenus d’investissements» qui sont payés en
contrepartie de l’utilisation d’un actif financier des « loyers » qui sont payés
dans le cas d’un actif naturel.
Cinq catégories distinctes peuvent être relevées :
a. Les intérêts
Les intérêts correspondent au revenu que perçoivent les propriétaires de
certains types d’actifs financiers lorsqu’ils les mettent à la disposition d’autres
unités institutionnelles. Les actifs financiers dont il s’agit sont :
 les dépôts ;
 les titres de créance ;
 les crédits ;
 les autres comptes à recevoir qui sont des actifs financiers créés en
contrepartie d'opérations pour lesquelles un décalage existe entre le
moment de réalisation de ces opérations et celui des paiements
correspondants (intérêts de retard sur paiement des salaires par
exemple).
b. Les revenus distribués des sociétés
 Les dividendes : ils constituent la rémunération des détenteurs
d’actions qui ont mis des capitaux à la disposition d’une société, et ils
s’entendent de tous les types de distribution de bénéfices par les
sociétés à leurs actionnaires ou associés. L’émission d’actions ne
constitue pas une créance fixe et ne permet pas aux actionnaires de
percevoir un revenu fixe ou prédéfini.
 Les prélèvements sur les revenus des quasi-sociétés : ce sont les
sommes que les entrepreneurs prélèvent pour leurs propres besoins sur

89
les bénéfices réalisés par les quasi-sociétés leur appartenant. Ces
prélèvements sont faits avant déduction des impôts (sur le revenu, sur
le patrimoine, ...) qui sont toujours payés par les propriétaires. Seuls les
bénéfices réellement prélevés sont enregistrés dans cette rubrique,
l’excédent du bénéfice non prélevé est comptabilisé comme épargne.
c. Les bénéfices réinvestis d’investissements directs étrangers
Une entreprise d’investissements directs étrangers est une entreprise dans
laquelle un investisseur résident d’une autre économie détient 10 % ou plus
des parts sociales ou des actions avec droit de vote. Les entreprises
d’investissements directs étrangers comprennent les filiales, les sociétés
affiliées et les succursales. La relation d’investissements directs étrangers peut
être directe, ou indirecte lorsqu’elle résulte d’une chaîne de propriété.
Les bénéfices réinvestis de ces entreprises sont équivalents à l’excédent
d’exploitation de l’entreprise d’investissements directs étrangers (plus) les
revenus de la propriété ou les transferts courants à recevoir (moins) les revenus
de la propriété ou les transferts courants à payer. Ils sont enregistrés à la fois
en emplois et en ressources du compte revenu et dépense.
d .Les autres revenus d’investissements
 Les revenus d’investissements attribués aux assurés : il s’agit des
revenus que les sociétés d’assurance et les fonds de pension perçoivent
en contrepartie du placement de leurs provisions techniques, soit en
actifs financiers, soit en terrains, soit en immeubles.
 Les revenus d’investissements à payer sur des droits à pension : les
revenus d’investissements à payer sur les droits découlant de régimes à
cotisations définies sont égaux aux revenus d’investissements sur les
fonds plus tout excédent d’exploitation net perçu suite à la location des
terrains ou des bâtiments que possède ce fonds de pension. Pour les
régimes à prestations définies, on calcule les droits à pension par
l’actualisation de la valeur de tous les paiements futurs (en faisant des

90
hypothèses sur la durée de vie, sur le taux d’intérêt…). Par différence
avec ce qui a été déjà enregistré l’année passée, on augmente ces droits
(car la date à laquelle les droits seront dus se rapproche d’une année)
qui constituent un revenu d’investissements attribué aux titulaires de
pensions.
 Les revenus d’investissements attribués aux détenteurs de parts de
fonds d’investissement : il s’agit de dividendes et de bénéfices non
distribués attribués aux détenteurs de parts de fonds d’investissement
(sociétés d’investissement à capital variable SICAV ou fonds communs
de placements FCP).
e. Les loyers
Le loyer représente le revenu perçu par le propriétaire d’un actif naturel en
échange de sa mise à disposition à une autre unité institutionnelle. On recense
deux types de loyers de ressources : les loyers des terrains et les loyers des
gisements.
La distinction entre les loyers et les locations se base sur l’idée que les loyers
représentent une forme de revenus de la propriété d’un actif naturel alors que
les locations constituent des rémunérations de services en vertu d’un contrat de
location afin d’utiliser un actif fixe appartenant à une autre unité.

2. La redistribution
Il s’agit des opérations de transferts effectuées entre les différents secteurs
institutionnels par la suite de la répartition primaire et des revenus qui en
découlent. On distingue quatre grandes catégories :

A. Les impôts liés à la production et à l'importation


Les impôts liés à la production et à l’importation sont des versements
obligatoires sans contrepartie, en espèces ou en nature, prélevés par les
administrations publiques. Ils touchent la production et l’importation de biens
et de services, l’emploi de main-d’œuvre et la propriété ou l’utilisation de

91
terrains, bâtiments et autres actifs utilisés à des fins de production. Ces impôts
sont dus indépendamment du niveau des bénéfices obtenus.
Les impôts sur la production et les importations se composent des éléments
suivants :
a. Les impôts sur les produits
Ce sont des impôts dus sur chaque unité de bien ou de service produite ou
échangée. Le calcul d’un tel impôt peut se faire sur la base d’un pourcentage
de valeur, d’une valeur fixe par unité de quantité…. On retrouve dans cette
catégorie :
 la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : il s’agit d’impôts sur les biens et
les services collectés par étapes par les entreprises mais qui sont
supportés en totalité et en dernier lieu par l’acheteur final ;
 les impôts et droits sur les importations, à l’exclusion de la TVA : ils
correspondent aux différents prélèvements obligatoires effectués par
les administrations publiques sur les biens importés, à l’exclusion de la
TVA, afin de mettre ceux-ci en libre circulation sur le territoire
économique, et sur les services fournis à des unités résidentes par des
unités non résidentes ;
 les impôts sur les produits, à l’exclusion de la TVA et des impôts sur
les importations : il est question ici de tous les impôts sur les biens et
services produits par les entreprises résidentes qui sont dus sur la
production, l’exportation, la vente, le transfert, la location ou la
livraison de biens et de services ou sur l’utilisation de ceux-ci à des
fins de consommation finale ou de formation de capital pour compte
propre. On peut donner quelques exemples : les droits de timbre, les
taxes à l’immatriculation des véhicules, les droits d’enregistrement,…
b. Les autres impôts sur la production
Ils comprennent tous les impôts supportés par les entreprises du fait de leurs
activités de production, indépendamment de la quantité ou de la valeur des

92
biens et des services produits ou vendus. Ils sont, en principe, dus sur les
terrains, les actifs fixes, la main-d’œuvre occupée ou certaines activités ou
opérations. On peut citer à titre d’exemple les impôts sur la propriété ou
l’utilisation de terrains ou bâtiments utilisés par des entreprises (taxes
professionnelles par exemple).

B. Les subventions d'exploitation


Les subventions d’exploitation correspondent aux transferts courants sans
contrepartie que les administrations publiques versent à des producteurs
résidents dont les activités sont jugées d’une certaine importance pour
l'économie nationale. Trois objectifs peuvent être poursuivis via ces
subventions :
 influencer les niveaux de production ;
 influencer les prix des produits pratiqués ;
 influencer la rémunération que perçoivent les facteurs de production.
La production non-marchande ne peut bénéficier de subventions
d’exploitation.
Enfin, les subventions peuvent aussi concerner les importations faites de
certains produits de première nécessité par exemple.

C. Les opérations d'assurance- dommages


Les opérations d’assurance-dommages concernent la couverture de certains
risques (accidents, vol, décès...) au profit des assurés qui versent annuellement
des primes aux assureurs et reçoivent, en contrepartie, des indemnités dans le
cas de réalisation d'un risque (sinistre).
Les primes nettes d’assurance-dommages comprennent les versements
effectués dans le cadre de polices souscrites (contrats passés) par des unités
institutionnelles. Elles englobent les primes effectives payées par les assurés
en contrepartie de la couverture d’assurance ainsi que les suppléments de

93
primes correspondant aux revenus de la propriété attribués aux assurés après
déduction du service fourni par la société d’assurance.
Les indemnités d’assurance-dommages sont, en revanche, toutes les
indemnités reçues ou à recevoir en vertu de contrats d’assurance-dommages,
c’est-à-dire les montants que les sociétés d’assurance s’engagent à verser pour
le règlement de sinistres survenus à des personnes ou à des biens (y compris
les biens de capital fixe).

D. Les autres transferts courants


Au sein de cette famille de transferts, on retrouve plusieurs opérations qui ne
sont pas la contrepartie d'une obligation contractuelle et non liées à la
production. Il s'agit notamment :
 des impôts sur le revenu et le patrimoine qui comprennent tous les
versements obligatoires, sans contrepartie, en espèces ou en nature,
prélevés par les administrations publiques et par le reste du monde sur
le revenu et le patrimoine des unités institutionnelles. On peut citer les
exemples de l'impôt sur les bénéfices des sociétés et l’impôt sur les
revenus des personnes physiques ;
 des prestations sociales qui sont des transferts, en espèces ou en nature,
au profit des ménages, visant de les aider à se protéger contre un
certain nombre de risques ou de besoins. Ils sont effectués par
l’intermédiaire de régimes dédiés (CNSS par exemple) ou, en dehors
de ces régimes, par des administrations publiques ou des IPSBL. Leur
montant dépasse largement le montant des cotisations sociales
accumulées ;
 des transferts courants entre administrations publiques : ils englobent
toutes les opérations de transfert effectuées entre les différents sous-
secteurs des administrations publiques (administration centrale,
administrations locales, organismes de sécurité sociale…), à

94
l’exception des impôts, des subventions d’investissement et des autres
transferts en capital ;
 des transferts courants au bénéfice des IPSBL qui sont des
contributions volontaires, des cotisations de membres, des aides et des
subventions que les IPSBL reçoivent principalement des ménages (y
compris des non-résidents) mais aussi parfois des autres unités
institutionnelles ;
 des transferts entre ménages : ils comprennent tous les transferts
courants, en espèces ou en nature, que des ménages résidents reçoivent
ou versent à d’autres ménages résidents ou non-résidents. L’exemple
type est celui des fonds transférés par des immigrants aux membres de
leur famille demeurant dans leur pays d’origine ;
 des divers transferts courants : il s’agit principalement des amendes et
des pénalités imposées à des unités institutionnelles par des tribunaux
(autres que les amendes fiscales imposées par les administrations
fiscales), des montants consacrés à l’achat de billets de loterie, des
indemnités compensatoires (des transferts courants par lesquels des
unités institutionnelles indemnisent d’autres unités institutionnelles
pour des dommages causés aux personnes ou aux biens, à l’exclusion
des indemnités d’assurance-dommages),…

II. Les transferts en capital


Les transferts en capital portent sur la répartition du patrimoine et se soldent
par une variation des actifs financiers ou non financiers. Ils correspondent à
l’acquisition ou la cession d’un ou de plusieurs actifs par au moins une des
parties à l’opération. Ils peuvent être effectués en espèces ou en nature. On en
distingue trois groupes :

95
1. Les subventions d'investissement
Les subventions d’investissement sont des aides, en espèces ou en nature,
effectuées par des administrations publiques ou par le reste du monde à
d’autres unités institutionnelles résidentes ou non-résidentes afin de leur
permettre de financer en partie ou en totalité le coût de l’acquisition d’actifs
fixes (projets d’investissements).

2. Les impôts en capital


Les impôts en capital sont des impôts qui touchent d’une façon irrégulière et
occasionnelle la valeur des actifs (ou valeur nette) détenus par les unités
institutionnelles ou la valeur des actifs transférés entre unités institutionnelles
à la suite d’héritages, donations entre personnes ou autres transferts. Ce sont
par exemple les droits de mutation, les droits de cession…

3. Les autres transferts en capital


Les autres transferts en capital comprennent toutes les opérations de transfert
autres que les subventions d’investissement et les impôts en capital qui
occasionnent une redistribution de l’épargne ou du patrimoine entre les
différents secteurs ou sous-secteurs de l’économie ou avec le reste du monde.
Ces transferts peuvent être opérés en espèces ou en nature (cas de la reprise ou
de l’annulation d’une dette) et constituent des transferts volontaires de
patrimoine.
On peut citer, à titre d’exemple, les transferts effectués par les administrations
publiques en guise de dommages de guerre, d’indemnités de catastrophes
naturelles ...

SECTION III : LES OPERATIONS FINANCIERES

Les opérations financières s’entendent de toutes les opérations sur actifs et


passifs financiers effectuées entre des unités institutionnelles résidentes ou
entre celles-ci et des unités institutionnelles non-résidentes.
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Il s’agit des opérations liées à la naissance et à la circulation des créances et
des engagements sous différentes formes : liquidités, dépôts non monétaires,
bons négociables, obligations, actions, crédits ...
La comptabilité nationale marocaine classe les opérations financières en trois
grandes catégories selon un critère de liquidité décroissante.

I. Les instruments de règlements


Il s’agit de tous les moyens utilisés pour le règlement des transactions, aussi
bien sur le plan national qu’international, d'une façon immédiate et sans
transformation préalable.

1. Les moyens de paiement internationaux


Les moyens de paiement internationaux comprennent l’ensemble des liquidités
utilisées dans les règlements directs dans le reste du monde (à l'extérieur du
territoire national) comme l'or financier, les devises, les droits de tirage
spéciaux (DTS) qui représentent une sorte de monnaie scripturale
internationale émise par le fonds monétaire international (FMI).
Ces moyens de paiement internationaux sont détenus principalement par la
banque centrale pour laquelle ils représentent des créances sur le reste du
monde.

2. La monnaie nationale
Il s’agit des créances liquides utilisées comme moyens de règlement immédiat
sur le territoire national. On peut citer la monnaie fiduciaire (billets et monnaie
divisionnaire).

3. La monnaie scripturale
Par monnaie scripturale, il faut entendre l’ensemble des dépôts bancaires qui
peuvent être transférés par des chèques et des virements. La monnaie
scripturale correspond à un flux net de dettes pour la banque émettrice et à un
flux de créances pour l'unité institutionnelle qui en est propriétaire.
97
II. Les instruments de placement
Le placement est une opération par laquelle les unités institutionnelles mettent
en réserve, pour une période donnée (courte, moyenne ou longue), une partie
de leurs liquidités.
On en distingue plusieurs types qu’on peut classer en fonction de leur liquidité
décroissante :

1. Les dépôts non monétaires et titres à court terme


On retrouve dans cette catégorie les dépôts à terme, les dépôts sur livrets
d’épargne, les bons de caisse (placement effectué auprès d’un établissement
financier remboursable à la fin de sa durée et produisant intérêt), les bons de
trésor dont l'échéance est inférieure à une année…

2. Les obligations et bons négociables à moyen et long terme


Les obligations sont des titres de créances à long terme. Elles produisent des
intérêts annuels calculés sur la base des valeurs nominales. Le détenteur de
l'obligation est un simple créancier et ne possède aucun droit pour s’immiscer
dans la gestion de la société émettrice.
Les bons négociables englobent tous les titres de créances à moyen et long
terme négociables sur un marché financier (bons de trésor, bons de caisse,...).

3. Les actions et autres participations


Les actions sont des titres de capital représentatifs des droits de propriété. Le
détenteur d’une action est considéré comme propriétaire d'une partie du capital
social de la société émettrice. Subséquemment, ceci lui ouvre droit à une partie
de dividendes distribués par la société distribués sur ses bénéfices.
Les autres participations concernent les formes de propriété (exemple : parts
sociales d’une société en nom collectif) autres que les actions. Elles donnent
elles-aussi droit à une fraction de bénéfices.

98
III. Les instruments de financement
Les instruments de financement englobent les créances nées suite à un accord
bilatéral entre le créancier et le débiteur, afin que le premier transfère des
moyens de paiement au second pour une durée déterminée. Le créancier est
dans la majorité des cas une institution financière.

1. Les crédits à court terme


Il s'agit des avances de fonds pour une durée courte (en général inférieure à
deux ans), afin de financer le cycle d’exploitation de l’entreprise (besoin en
fonds de roulement BFR) et notamment les stocks, les décalages de règlement
entre les créances clients et les dettes fournisseurs… des unités
institutionnelles.

2. Les crédits à moyen et long terme


L’horizon du moyen terme se définit dans l’intervalle allant de deux ans
jusqu'à cinq ans. Le long terme s’étale sur une période supérieure à cinq ans.
Les crédits à moyen et long terme sont affectés au financement des projets
d'investissement des unités institutionnelles, et qui vont pouvoir donner un
retour sur investissement dont la rentabilité est supérieure au coût des crédits.

3. Les réserves techniques d'assurance


Les assurés versent à intervalles réguliers des primes d’assurance (assurance-
vie par exemple) en vue de couvrir des risques. Entre le moment où ces primes
sont payées et celui où les indemnités deviennent dues, les sociétés
d’assurances peuvent les investir pour en tirer un revenu. Ces sommes mises
en réserve visant à garantir les versements éventuels des indemnités aux
assurés sinistrés sont appelées « réserves techniques d’assurance ».
On peut distinguer entre deux types de réserves techniques :

99
A. Les réserves primes et les réserves sinistres
Il se peut que les primes perçues par les compagnies d'assurance soient à
cheval sur deux exercices comptables. Ainsi, les compagnies d’assurance sont,
tenues de constituer, à la date de clôture, des réserves pour couvrir les risques
restant à courir pendant l'exercice suivant.
Pour les réserves sinistres, elles sont constituées des sommes mises en réserve
à la date de clôture en vue d'indemniser, au cours des exercices suivants, les
sinistres réalisés pendant l'année en question.

B. Les réserves mathématiques


Il s’agit des réserves sur contrats d'assurance vie - capitalisation. Elles sont
constituées par les compagnies d'assurance et organismes de retraite afin de
couvrir les risques assurés à long terme et de garantir le versement des
indemnités via des calculs actuariels basés sur des hypothèses.

100
ENONCES DES EXERCICES DU CHAPITRE V

Exercice 1 :
Considérons le compte suivant d’une entreprise industrielle qui fabrique deux
produits A et B :

Compte synthétique

Emplois Montant Ressources Montant

• Consommation intermédiaire 630 • Production ………


- 60 A au prix unitaire de 7
- 40 B au prix unitaire …..
Valeur ajoutée brute (VAB) ……..

• Rémunérations salariales 180 • VAB …….


• Subventions d’exploitation
• Impôts liés à la production 100 20
reçues
Excédent brut d'exploitation
110
(EBE)
Total ……. Total …….
On suppose que les deux produits ont un cycle de production équivalent par
unité (le temps de production d’une unité de A est égal au temps de production
d’une unité de B). Par ailleurs, tous les autres produits et charges sont ventilés
selon la même clé de répartition qui est le temps de production.
1. Compléter le tableau et calculer le prix unitaire départ usine de B.
2. On suppose qu’une seule entreprise commerciale se charge de la distribution
exclusive des deux produits, et que les coûts totaux de cette entreprise
s’élèvent à 200. Calculer les prix d’acquisitions de A et B sachant que le taux
de marge s’élève à 25% pour les deux produits.
3. Calculer le prix du produit A au coût des facteurs.

101
Exercice 2 :
On vous fournit ci-après quelques informations sur certains secteurs
institutionnels et on vous demande de les classer dans le tableau suivant :
SQSNF IC Ass. Retraite AP Ménages IPSBL RDM
Production
Consommation
intermédiaire
Consommation
finale
FBCF
Exportations
Importations
Variation de
stock
a. Les frais de transport et de montage d’une immobilisation acquise par une
filiale de multinationale au Maroc
b. Les frais d’architecte payés par un organisme de retraite pour la
construction d’un nouveau siège
c. Les frais d’hôtel et de séjour à l’étranger d’un homme d’affaires lors d’un
déplacement pour démarcher de nouveaux clients
d. Les frais d’hôtel et de séjour à l’étranger d’un homme d’affaires en congé
e. Le stock de produits alimentaires détenu à la fin de l’année par les familles
f. Le stock de produits alimentaires détenu par les grandes surfaces à la fin de
l’année
g. L’achat de réfrigérateurs par les ménages
h. La construction de logements destinés à la location par les ménages
i. La marge sur intérêts (intérêts reçus – intérêts versés) réalisée par les
banques

102
j. Les produits de placement à long terme effectués par des compagnies
d’assurance sur des contrats d’assurance-vie.
k. Les fournitures de bureau achetées par une association sans but lucratif
l. Les frais de conception d’un spot publicitaire pour les banques par un
prestataire basé en Belgique
m. Les métiers de l’offshoring (comptabilité domiciliée au Maroc au profit de
sociétés françaises par exemple)
n. La location de matériel informatique par une entreprise
o. La construction d’autoroutes par un ministère
p. Les dépenses engagées par un ministère pour les services d’éducation

Exercice 3 :
On vous demande de remplir le tableau suivant à l’aide des
renseignements fournis (cocher la case correspondante) :
Opérations Opérations de Opérations
sur biens répartition financières
et services De revenu De capital
Production d’un service
non-marchand
Rémunérations salariales
La taxe professionnelle
Crédits à court terme
Les transferts des MRE au
Maroc
Les subventions
d’investissement
Les dividendes
La consommation
intermédiaire
Les dommages de guerre
reçus par un pays
Les subventions
d’exploitation
Les réserves
mathématiques
L’achat des parts
d’OPCVM
L’impôt sur les sociétés
Les droits d’enregistrement
103
CORRIGES DES EXERCICES DU CHAPITRE V

Exercice 1 :
1. On sait que : PDU = CI + RS + EBE + (ILP-SE)
Donc la valeur de la production globale au PDU s’élève à :
Production = 630 + 180 + 110 + (100 – 20) = 1000.
La valeur ajoutée est donc de (1000 – 630) = 370 (production – CI).
Le prix unitaire du produit B au PDU est de 14,5 ([1000 – (60*7)] / 40).

Compte synthétique

Emplois Montant Ressources Montant

• Consommation intermédiaire 630 • Production 1000


- 60 A au prix unitaire de 7
- 40 B au prix unitaire de
Valeur ajoutée brute (VAB) 370
14,5
• Rémunérations salariales 180 • VAB 370
• Subventions d’exploitation
• Impôts liés à la production 100 20
reçues
Excédent brut d'exploitation
110
(EBE)
Total 1390 Total 1390
2. Le taux de marge est égal à la marge commerciale divisée par le prix de
vente. Donc :
(Prix d’acquisition – PDU) / Prix d’acquisition = 0,25
 Pour le produit A : (PAA – 7) / PAA = 0,25. D’où : 1 – 7 / PAA = 0,25.
Donc : 7 / PAA = 0,75 c'est-à-dire : PAA = 7 / 0,75 = 9,33
 Pour le produit B : (PAB – 14,5) / PAB = 0,25. D’où : 1 – 14,5 / PAB =
0,25. Donc : 14,5 / PAB = 0,75 c'est-à-dire : PAB = 14,5 / 0,75 = 19,33
3. On a : PCF = PDU – (ILP – SE). On doit donc imputer à chacun des produits
A et B sa quote-part dans les subventions d’exploitation et dans les impôts liés à
la production.

104
On sait que la clé de répartition est le temps de production. Donc, on impute 60%
aux produits A (60 / (60+40)) et 40% aux produits B (40 / (60+40)), puis on divise
par le nombre d’unités produites :
 Pour A : ILP unitaire = (100*0,60) /60 = 1
SE unitaire = (20*0,60) / 60 = 0,2
Donc le prix de A au coût des facteurs est de : 7 – (1-0,2) = 6,2
 Pour B : ILP unitaire = (100*0,40) / 40 = 1
SE unitaire = (20*0,40) / 40 = 0,2
Donc le prix de B au CF est de : 14,5 – (1-0,2) = 13,7

Exercice 2 :
SQSNF IC Ass. Retraite AP Ménages IPSBL RDM
Production m i j
Consommation c-n
intermédiaire
Consommation l p d–e-g k
finale
FBCF a b o h
Exportations m c–d
l
Importations c-d l m
Variation de f
stock

105
Exercice 3 :
Opérations Opérations de Opérations
sur biens répartition financières
et services De revenu De capital
Production d’un service x
non-marchand
Rémunérations salariales x
La taxe professionnelle x
Crédits à court terme x
Les transferts des MRE au x
Maroc
Les subventions x
d’investissement
Les dividendes x
La consommation x
intermédiaire
Les dommages de guerre x
reçus par un pays
Les subventions x
d’exploitation
Les réserves x
mathématiques
L’achat des parts x
d’OPCVM
L’impôt sur les sociétés x
Les droits d’enregistrement x

106
Chapitre VI

LES COMPTES D’ANALYSE

Les trois catégories d’opérations développées dans le chapitre précèdent


constituent une nomenclature sur laquelle le comptable national devra
s’appuyer afin d’enregistrer chaque opération correctement. En empruntant le
langage de la comptabilité commerciale, on peut assimiler cette nomenclature
à un « plan comptable » dont il faudra appréhender l’esprit et respecter les
principes. Une fois les opérations enregistrées, il convient de dresser les
comptes et établir les états de synthèse (compte de produits et de charges,
bilan, tableau de financement…). Ces états de synthèse sont appelés en
comptabilité nationales des « comptes d’analyse ». Ils servent à décrire
l'activité économique des différents secteurs institutionnels en distinguant les
trois principales fonctions économiques : production, répartition et
accumulation.

SECTION I : LES COMPTES DES SECTEURS INSTITUTIONNELS

Une unité économique (une entreprise par exemple) peut posséder plusieurs
divisions ou filiales à la fois. Ainsi, pour définir la valeur d’un agrégat, il
faudra totaliser les valeurs du même agrégat chez toutes ces divisions et
filiales. Par exemple, pour définir le montant de la production de ladite
entreprise, il faut totaliser les valeurs de la production de toutes ses filiales et
divisions. On peut transposer le même raisonnement aux secteurs
institutionnels ; un secteur institutionnel sera assimilé alors à une unité
économique élémentaire.
Ensuite, nous avions dit que les comptes d’analyse retracent le cycle de
l’activité économique. C’est alors que quatre comptes séquencés sont proposés
par le système marocain de comptabilité nationale : le compte production, le

107
compte revenu et dépense, le compte de capital et le compte financier (ou de
financement).

Compte Compte
Production Financier

Compte Compte
Revenu et Capital
dépense

I. Le compte de production
Le compte de production est le premier compte d’analyse dans le SMCN. Il
explique la création de richesse (valeur ajoutée) dans chaque secteur
institutionnel ainsi que sa répartition entre le facteur travail (rémunérations
salariales), le facteur capital (l’excédent brut d’exploitation) et l’Etat (impôts
liés à la production).
Emplois Compte de production Ressources
• Consommation intermédiaire • Production
Valeur ajoutée brute (VAB)
• Rémunérations salariales • VAB
• Impôts liés à la production • Subventions d’exploitations reçues
Excédent brut d'exploitation (EBE)
Ce compte dégage deux soldes importants :
 la première partie du compte retrace l'activité productive du secteur en
question en reliant la production à la consommation intermédiaire
correspondante. Par différence entre ces deux grandeurs, on retrouve
la valeur ajoutée brute (VAB) qui exprime la contribution dudit secteur

108
au PIB (produit intérieur brut). Le qualificatif « brut » indique que la
consommation du capital fixe (amortissements) n’est pas prise en
compte ;
 la deuxième partie exprime la répartition de la valeur ajoutée brute
entre les facteurs de production (travail et capital) et retrace les
transferts courants liés à l'activité de production (impôts liés à la
production et les subventions d'exploitation). Le solde dégagé est
l'excédent brut d'exploitation (EBE) qui indique le disponible pour
l’entreprise après avoir payé les salaires et les impôts liés à la
production. C’est justement ce solde là qui fera l’objet de répartition
dans le compte de revenu et dépense.

II. Le compte de revenu et dépense


Après avoir calculé l’EBE d’un secteur institutionnel donné, le comptable
national s’intéressera à mesurer deux autres grandeurs :
 le revenu disponible brut (RDB) qui exprime ce qui reste au secteur
institutionnel de l’EBE augmenté des autres transferts courants reçus
après avoir payé les engagements envers les salariés, les actionnaires,
les créanciers, l’Etat… Ce revenu est donc disponible pour la
consommation finale et l'épargne et brut car n’intègre pas la
consommation du capital fixe ;
 l’épargne qui indique le revenu disponible après avoir affecté une
partie du RDB à la consommation finale. Il va sans dire que le RDB
des secteurs institutionnels n’ayant pas de consommation finale est
égal à l'épargne brute. C'est le cas par exemple des SQSNF, des
institutions financières…

109
Emplois Compte de revenu et dépense Ressources

Subventions d'exploitation versées EBE


Rémunérations salariales
Impôts liés à la production
Les autres impôts versés Les autres impôts reçus
Revenus de la propriété et de Revenus de la propriété et de
l'entreprise versés (RPE) l'entreprise reçus (RPE)
Primes nettes d'assurance dommage Primes nettes d'assurance dommage
Indemnités d'assurance dommage Indemnités d'assurance dommage
Cotisations sociales versées Cotisations sociales reçues
Prestations sociales versées Prestations sociales reçues

Transferts courants versés au RDM Transferts courants reçus du RDM

Autres transferts courants versés aux Autres transferts courants reçus des
SIR (SI résidents) SIR (SI résidents)
Intérêts imputés sur contrats Intérêts imputés sur contrats
d'assurance
vie- capitalisation d'assurance
vie- capitalisation
Revenu disponible brut (RDB)
Consommation finale RDB
Epargne brute

III. Le compte de Capital


Après avoir analysé les deux fonctions de production et de répartition, le
compte de capital s’attèle à étudier la fonction d'accumulation du patrimoine
physique non financier de chaque secteur institutionnel (SI). Par accumulation
du patrimoine physique, il faut entendre les investissements faits (formation
brute du capital fixe, variation de stock…) par le secteur grâce à son épargne
brute augmentée des transferts de capitaux reçus.

110
Ce compte permet de dégager soit une capacité de financement (CPF), soit un
besoin de financement (BF). La capacité de financement signifie que ce
secteur affecte une partie de son épargne brute à la FBCF (investissements
non-financiers) et lui reste un supplément qu’il pourra placer ou affecter au
financement d’autres secteurs institutionnels. Un besoin de financement
signifie que l’épargne brute du SI n’est pas suffisante pour financer les
investissements initiés, c’est alors qu’il a recours à la capacité de financement
d’autres secteurs (institutions financières, ….).
Emplois Compte de capital Ressources
FBCF Epargne brute
Variation des stocks
Achats nets de terrains et d'actifs
incorporels
Subventions d'investissement Subventions d’investissements
versées en capital versés
Impôts reçues en capital reçus
Impôts
Autres transferts en capital versés au d'investissement
Autres transferts reçues
en capital reçus du
RDM et aux SIR (SI résidents) RDM et des SIR (SI résidents)
Capacité de financement Besoin de financement

IV. Le compte financier


Pour l’ensemble des opérations comptabilisées dans les trois comptes
d’analyse non-financiers (compte de production, compte de revenu et dépense
et compte de capital), on a toujours raisonné en termes d'emplois et ressources.
Le compte financier présente la particularité d’exprimer des « variations nettes
de créances » et des « variations nettes d’engagements ». Une créance
financière donne à son détenteur le droit de recevoir un paiement ou une série
de paiements de la part du débiteur, et par symétrie un engagement ou une
dette est une obligation qu'un débiteur est tenu d'exécuter envers son créancier
(notamment une somme d'argent qu'il est tenu de lui payer).
Le compte financier s’intéresse donc à donner une image de la manière dont le
patrimoine financier des secteurs institutionnels a évolué durant l’année. Si un
111
secteur institutionnel a un besoin de financement (révélé dans son compte de
capital), le compte financier explique comment ce besoin a été satisfait. Et vice
versa, si ce SI a une capacité de financement le compte financier explique
comment cet excédent a été placé.
En conséquence, en principe, le solde du compte financier appelé solde des
créances et des engagements devrait être égal au besoin de financement ou à la
capacité de financement, soldes dégagés dans le compte de capital.
Variation des créances Compte financier Variation des engagements
• Moyens de règlements
internationaux
• Monnaie nationale
• Dépôts non monétaires et titres à
court terme
• Obligations et bons à moyen et long
terme
• Actions et autres participations
• Crédits à court terme
• Crédits à moyen et long terme
• Réserves techniques d'assurance
Capacité (besoin) de financement
Solde des créances et engagements

SECTION II : PRESENTATION DETAILLEE DES COMPTES


D’ANALYSE DES DIFFERENTS SECTEURS INSTITUTIONNELS

Nous avons présenté globalement les comptes des secteurs institutionnels sans
tenir compte des spécificités de chacun entre eux. Ces particularités
concernent aussi bien les emplois que les ressources. A titre d’exemple, les
SQSNF n’ont pas de consommation finale, les institutions financières ont la
PISB (production imputée des services bancaires)…

112
Cette section constitue, en quelque sorte, une répétition de ce qui a déjà été
étudié dans la première section et dans le chapitre précédent (particularités en
termes d’emplois et de ressources de certains secteurs institutionnels). Or, elle
a l’avantage de consolider ces connaissances et de présenter des tableaux
adaptés à chaque secteur.

I. Les comptes d’analyse des sociétés et quasi-sociétés non-financières


SQSNF

1. Le compte de production des SQSNF


Le compte de production des SQSNF ne présente pas de différences majeures
avec le compte global déjà étudié. Les impôts à prendre en compte n’incluent
pas la taxe sur la valeur ajoutée car la TVA est neutre (supportée par le
consommateur final) et n’impacte pas l’excédent brut d’exploitation.
Emplois Compte de production Ressources
• Consommation intermédiaire • Production
Valeur ajoutée brute (VAB)
• Rémunérations salariales • VAB
• Impôts liés à la production (hors • Subventions d’exploitations reçues
TVA)
Excédent brut d'exploitation (EBE)

2. Le compte de revenu et dépense des SQSNF


Là aussi, on essaiera de modeler les emplois et les ressources des SQSNF afin
de refléter leurs spécificités. Ainsi, pour les ressources :
 on éliminera les lignes des impôts liés à la production et des autres
impôts reçus car ils sont du ressort des administrations ;
 on éliminera les lignes des rémunérations salariales et des prestations
sociales reçues qui sont perçues par les ménages ;

113
 on éliminera la ligne des primes nettes d’assurance perçues par les
compagnies d’assurance ;
 on remplacera les cotisations sociales reçues par les cotisations sociales
fictives (dans le cas de cotisations imputées).
Côté emplois, il faudra procéder aux adaptations suivantes :
 supprimer la ligne des subventions d’exploitation versées car les
SQSNF n’en versent pas ;
 supprimer les lignes des indemnités des assurances versées ainsi que
les intérêts imputés sur contrats de vie-capitalisation qui sont versés par
les compagnies d’assurance.
Emplois Compte de revenu et dépense Ressources

Impôts sur le revenu et le patrimoine EBE

Revenus de la terre et des actifs Revenus de la terre et des actifs


incorporels versés incorporels reçus
Intérêts versés Intérêts reçus
Dividendes distribués Dividendes reçus
Revenus prélevés par les chefs de
Revenus prélevés par les chefs de QS
QS
Primes nettes d'assurance dommage Indemnités d'assurance dommage

Prestations sociales directes Cotisations sociales fictives

Transferts courants versés au RDM Transferts courants reçus du RDM

Autres transferts courants versés aux Autres transferts courants reçus


SIR des SIR
Revenu disponible brut (RDB)

Epargne brute RDB

114
3. Le compte de capital des SQSNF
Le compte de capital des SQSNF présente une seule différence avec le compte
global : la ressource « impôts en capital reçus » doit être éliminée étant donné
que seules les administrations perçoivent les impôts.
Emplois Compte de capital Ressources
FBCF Epargne brute
Variation des stocks Subventions d’investissement
reçues
Achats nets de terrains
Achats nets d'actifs incorporels
Impôts en capital versés Transferts en capital reçus des SIR
Autres transferts en capital versés au Transferts en capital reçus du
RDM et aux SIR RDM
Capacité de financement Besoin de financement

4. Le compte financier des SQSNF


Le compte financier des SQSNF est similaire à celui présenté précédemment,
avec deux remarques particulières :
 il faudra supprimer la ligne des règlements internationaux ;
 la ligne monnaie nationale est toujours un emploi pour les SQSNF et ne
peut en aucun constituer une ressource (les SQSNF ne peuvent pas
créer de la monnaie et tout solde négatif veut dire qu’ils ont emprunté).

115
Variation des créances Compte financier Variation des engagements
x • Monnaie nationale
• Dépôts non monétaires et titres à
court terme
• Obligations et bons à moyen et long
terme.
• Actions et autres participations
• Crédits à court terme
• Crédits à moyen et long terme
• Autres créances et engagements
Capacité (besoin) de financement
Solde des créances et engagements

II. Les comptes d’analyse des institutions de crédit (IC)

1. Le compte de production des IC


Le compte de production des institutions de crédit est semblable à celui des
SQSNF. Toutefois, la production des IC est ventilée en deux composantes : la
production des services non-financiers et la production imputée des services
bancaires (PISB) qui est calculée par la différence entre les dividendes et les
intérêts reçus d’une part et les intérêts payés d’autre part.
Par la suite, la PISB pose le problème de la manière dont sera faite sa
répartition entre les diverses catégories d’utilisateurs. Le traitement proposé
par le SCN 1968 (repris par le SMCN) consiste à affecter le total de la PISB à
la consommation intermédiaire d’une branche d’activité fictive, dont la
production est nulle et la valeur ajoutée négative. Le revenu négatif du secteur
fictif ainsi généré est contrebalancé par les ajustements pour services bancaires
imputés versés à ce secteur au titre des revenus de la propriété (pour avoir un
RDB nul).

116
Cependant, le SCN 93 et le SEC 2010 ont abandonné ce traitement et
procèdent à une répartition du SIFIM entre les différents secteurs.
Emplois Compte de production Ressources
• Production des services non
• Consommation intermédiaire (HT)
financiers
Valeur ajoutée brute (VAB) • PISB
• Rémunération salariale VAB
• Impôts liés à la production (sauf
• Subventions d'exploitation reçues
TVA)
• Ajustement des services bancaires
imputés (PISB)
Excédent brut d'exploitation (EBE)

2. Le compte de revenu et dépense des IC


Le compte de revenu et dépense des institutions de crédit ne présente aucune
différence par rapport à celui des SQSNF.
Emplois Compte de revenu et dépense Ressources

Impôts sur le revenu et le patrimoine EBE


Revenus de la terre et des actifs Revenus de la terre et des actifs
incorporels versés incorporels reçus
Intérêts versés Intérêts reçus
Dividendes distribués Dividendes reçus
Revenus prélevés par les chefs de
Revenus prélevés par les chefs de QS
QS
Primes nettes d'assurance dommage Indemnités d'assurance dommage
Prestations sociales directes Cotisations sociales fictives
Transferts courants versés au RDM Transferts courants reçus du RDM
Autres transferts courants versés aux Autres transferts courants reçus
SIR des SIR
Revenu disponible brut (RDB)
Epargne brute RDB

117
3. Le compte de capital des IC
Le compte de capital des institutions de crédit est similaire à celui des sociétés
et quasi-sociétés non financières :
Emplois Compte de capital Ressources
FBCF Epargne brute
Variation des stocks Subventions d’investissement
Achats nets de terrains reçues

Achats nets d'actifs incorporels


Impôts en capital versés Transferts en capital reçus des SIR
Autres transferts en capital versés au Transferts en capital reçus du
RDM et aux SIR RDM
Capacité de financement

4. Le compte financier des IC


Le compte financier des institutions de crédit s’écarte de celui des SQSNF en
ce qu’il intègre l’or financier, les DTS et les devises comme moyens de
règlements et en ce que la monnaie nationale peut être un engagement comme
elle peut être une créance.
Variation des créances Compte financier Variation des engagements
• Or financier, DTS et devises
• Monnaie nationale
• Dépôts non monétaires et titres à
court terme
• Obligations et bons à moyen et long
terme.
• Actions et autres participations
• Crédits à court terme
• Crédits à moyen et long terme
• Autres créances et engagements
Capacité (besoin) de financement
Solde des créances et engagements
118
III. Les comptes d’analyse des compagnies d’assurance

1. Le compte de production des compagnies d’assurance


Le compte de production des compagnies d’assurance ne présente aucune
particularité par rapport à celui des SQSNF. Il faut juste respecter l’étendue de
la production telle que définie précédemment pour ce secteur :
Emplois Compte de production Ressources
• Consommation intermédiaire • Production des services
Valeur ajoutée brute (VAB) d’assurance
• Rémunérations salariales • VAB
• Impôts liés à la production (hors • Subventions d’exploitations reçues
TVA)
Excédent brut d'exploitation (EBE)

2. Le compte de revenu et dépense des compagnies d’assurance


La particularité du compte revenu et dépense des compagnies d’assurance est
d’intégrer les primes nettes d’assurance ainsi que les cotisations sociales
effectives comme ressources, et d’intégrer les indemnités d’assurance ainsi
que les prestations sociales comme emplois. Ceci est compréhensible car c’est
le cœur même du métier des compagnies d’assurance.

119
Emplois Compte de revenu et dépense Ressources

Impôts sur le revenu et le patrimoine EBE


Primes nettes d’assurance
Indemnités d’assurance dommage
dommage
Revenus de la terre et des actifs Revenus de la terre et des actifs
incorporels versés incorporels reçus
Intérêts versés Intérêts reçus
Dividendes distribués Dividendes reçus
Revenus prélevés par les chefs de
Revenus prélevés par les chefs de QS
QS
Primes nettes d'assurance dommage Indemnités d'assurance dommage
Prestations sociales directes Cotisations sociales fictives
Prestations de la sécurité sociale Cotisations sociales effectives
Transferts courants versés au RDM Transferts courants reçus du RDM
Autres transferts courants versés aux Autres transferts courants reçus
SIR des SIR
Revenu disponible brut (RDB)
Epargne brute RDB

3. Le compte de capital des compagnies d’assurance


Le compte de capital des compagnies d’assurance est semblable à celui des
sociétés et quasi-sociétés non financières :
Emplois Compte de capital Ressources
FBCF Epargne brute

Variation des stocks Subventions d’investissement


Achats nets de terrains reçues

Achats nets d'actifs incorporels


Impôts en capital versés Transferts en capital reçus des SIR
Autres transferts en capital versés au Transferts en capital reçus du
RDM et aux SIR RDM
Capacité de financement

120
4. Le compte financier des compagnies d’assurance
Par rapport aux institutions de crédit, les compagnies d’assurance ne peuvent
faire des opérations en or financier ou en DTS. En revanche, les réserves
primes et sinistres, les réserves mathématiques ainsi que les droits des assurés
sur les réserves techniques assurance-vie constituent des variations des
engagements pour ces compagnies.
Variation des créances Compte financier Variation des engagements
• Devises
• Monnaie nationale
• Dépôts non monétaires et titres à
court terme
• Obligations et bons à moyen et long
terme.
• Actions et autres participations
• Crédits à court terme
• Crédits à moyen et long terme
• Réserves primes et réserves sinistres x

• Réserves mathématiques x

• Droits des assurés sur les réserves x


techniques assurance-vie
• Autres créances et engagements
Capacité (besoin) de financement
Solde des créances et engagements

IV. Les comptes d’analyse des administrations publiques

1. Le compte de production des AP


Les administrations publiques dans leur fonction productive se caractérisent
par l’existence à la fois de services marchands et de services non marchands.
Ainsi, leur compte de production se présente comme suit :

121
Emplois Compte de production Ressources
• Ventes de services non marchands
• Consommation intermédiaire (HT)
• Production de services marchands
Valeur ajoutée brute (VAB)
• Rémunération salariale • VAB
• Impôts liés à la production (sauf
• Subventions d'exploitation reçues
TVA)
Excédent brut d'exploitation (EBE)

2. Le compte de revenu et dépense des AP


Le compte revenu et dépenses des AP a les particularités suivantes :
 les impôts liés à la production et les impôts sur le revenu et le
patrimoine font partie des ressources des AP qui les perçoivent ;
 les subventions sont versées par les administrations publiques ;
 les AP ne versent pas de dividendes (l’Etat est le seul propriétaire) et
ne paient pas non plus d’impôts sur le patrimoine et le revenu ;
 Du moment que les organismes de prévoyance sociale sont inclus dans
ce SI, les AP versent des prestations de sécurité sociale et collectent
des cotisations sociales effectives.

122
Emplois Compte de revenu et dépense Ressources
EBE
Impôts liés à la production
Impôts sur le revenu et le
Subventions d’exploitation versées
patrimoine
Revenus de la terre et des actifs Revenus de la terre et des actifs
incorporels versés incorporels reçus
Intérêts versés Intérêts reçus
Dividendes reçus
Revenus prélevés par les chefs de QS Revenus prélevés par chefs de QS
Primes nettes d'assurance dommage Indemnités d'assurance dommage
Prestations sociales directes Cotisations sociales fictives
Prestations de la sécurité sociale Cotisations sociales effectives
Transferts courants versés au RDM Transferts courants reçus du RDM
Autres transferts courants versés aux Autres transferts courants reçus
SIR des SIR
Revenu disponible brut (RDB)
Consommation finale
Epargne brute RDB

3. Le compte de capital des AP


Les AP ne reçoivent pas de subventions, ni de transferts en capital des
résidents, mais perçoivent des impôts en capital ; c’est ce qui les distingue des
SQSNF.
Emplois Compte de capital Ressources
FBCF Epargne brute
Variation des stocks Impôts en capital reçus
Achats nets de terrains Transferts en capital reçus du
RDM
Achats nets d'actifs incorporels
Impôts en capital versés
Autres transferts en capital versés au
RDM et aux SIR
S.I résidentsCapacité de financement Besoin de financement

123
4. Le compte financier des AP
Ce qui sépare le compte financier des AP de celui des SQSNF est le fait que la
monnaie peut être un engagement comme elle peut être une créance pour les
AP. En revanche, les AP ne peuvent avoir les actions et les autres
participations comme engagements car elles n’émettent pas d’actions
(propriétaire unique).
Variation des créances Compte financier Variation des engagements
• Monnaie nationale
• Dépôts non monétaires et titres à
court terme
• Obligations et bons à moyen et long
terme.
x • Actions et autres participations
• Crédits à court terme
• Crédits à moyen et long terme
• Autres créances et engagements
Capacité (besoin) de financement
Solde des créances et engagements

V. Les Comptes d’analyse des ménages

1. Le compte de production des ménages


Le compte production des ménages s’apparente en tous points à celui des
administrations publiques.

124
Emplois Compte de production Ressources
• Production de services non
• Consommation intermédiaire (HT) marchands
• Production de services marchands
Valeur ajoutée brute (VAB)
• Rémunération salariale • VAB
• Impôts liés à la production (sauf • Subventions d'exploitation reçues
TVA)
Excédent brut d'exploitation (EBE)

2. Le compte de revenu et dépense des ménages


Le compte revenu et dépense des ménages se distingue par :
 les rémunérations salariales sont des ressources pour les ménages ;
 les prestations sociales (de la sécurité sociale et directes) constituent
des ressources pour les ménages ;
 les cotisations sociales (effectives, fictives et des salariés) sont des
emplois pour les ménages ;
 les ménages ne versent pas de dividendes.
Emplois Compte de revenu et dépense Ressources
Impôts sur le revenu et le patrimoine EBE
Rémunérations des salariés
résidents
Revenus de la terre et des actifs Revenus de la terre et des actifs
incorporels versés incorporels reçus
Intérêts versés Intérêts reçus
Cotisations sociales des salariés Dividendes reçus
Primes nettes d'assurance dommage Indemnités d'assurance dommage
Cotisations sociales effectives Prestations de la sécurité sociale
Cotisations sociales fictives Prestations sociales directes
Transferts courants versés au RDM Transferts courants reçus du RDM
Autres transferts courants versés aux Autres transferts courants reçus
SIR des SIR
Revenu disponible brut (RDB)
Consommation finale
Epargne brute RDB
125
3. Le compte de capital des ménages
La seule particularité pour les ménages, c’est qu’ils ne versent pas d’impôts en
capital.
Emplois Compte de capital Ressources
FBCF Epargne brute
Variation des stocks Subventions d’investissement
reçues
Achats nets de terrains Transferts en capital reçus des SIR
Achats nets d'actifs incorporels Transferts en capital reçus du
RDM
Autres transferts en capital versés au
RDM et aux SIR
S.I résidentsCapacité de financement Besoin de financement

4. Le compte financier des ménages


Le compte financier des ménages se caractérise par :
 les devises, la monnaie nationale, les dépôts à court terme, les
obligations ainsi que les actions ne peuvent être imputés qu’en tant que
variation des créances pour les ménages. Car, les ménages ne peuvent
émettre de titres ou recevoir des dépôts ;
 les droits des assurés sur réserves techniques d’assurance-vie
constituent une variation de créances pour les ménages.

126
Variation des créances Compte financier Variation des engagements
x • Devises
x • Monnaie nationale
• Dépôts non monétaires et titres à
x
court terme
• Obligations et bons à moyen et long
x
terme
x • Actions et autres participations
• Crédits à court terme
• Crédits à moyen et long terme
• Droits des assurés sur réserves
x
techniques d’assurance-vie
• Autres créances et engagements
Capacité (besoin) de financement
Solde des créances et engagements

VI. Les Comptes d’analyse du reste du monde (RDM)


A la différence des autres secteurs institutionnels, les comptes du RDM ne
retracent pas l’ensemble de l’activité des unités économiques concernées, mais
s’intéressent uniquement aux opérations impliquant une unité résidente et une
unité non-résidente. Autrement dit, dans le cadre d’une économie donnée, si
une transaction est faite entre deux unités non-résidentes, elle ne fera pas
l’objet d’enregistrement par la comptabilité nationale de ladite économie.
C’est ainsi qu’on recense trois comptes d’analyse pour le RDM : le compte des
opérations courantes, le compte de capital et le compte financier.

1. Le compte des opérations courantes du RDM


Le compte des opérations courantes consolide, en quelque sorte, les opérations
de deux comptes : compte de production et compte de revenu et dépense. Les

127
importations de ce SI pourraient être assimilées ainsi à une production, et les
exportations à une consommation intermédiaire.
Emplois Compte des opérations courantes Ressources
• Importation de biens et services

• Exportation de biens et services • Consommation finale des résidents


dans le RDM

• Consommation finale des non- • Rémunération des salariés non


résidents sur le TEN résidents par les résidents

• RPE reçus du RDM • RPE versés au RDM


• Transferts courants versés au
• Transferts courants reçus du RDM
RDM
Solde des opérations courantes
avec le RDM

2. Le compte de capital du RDM


Le compte de capital du RDM englobe les opérations en capital avec des
unités résidentes. A partir du moment où on se positionne du côté du RDM,
tous les transferts reçus par des unités résidentes sont considérés comme
ressources, et tous les transferts versés par des unités résidentes sont
considérés comme des emplois.
Emplois Compte de capital Ressources
Achats nets de terrains Solde des opérations courantes avec
RDM
Achats nets d'actifs incorporels
Transferts en capital reçus du RDM Transferts en capital versés au RDM
Capacité de financement du RDM
(besoin de financement de la nation)

3. Le compte financier du RDM


On se contente ici de reprendre le solde des créances ou des engagements qui
correspondent à une capacité de financement ou à un besoin de financement.
128
Car, on ne peut identifier en quoi les non-résidents placeraient leurs excédents
ou comment ils combleraient leurs déficits.
Variation des créances Compte financier Variation des engagements
Capacité de financement de RDM
Solde des engagements Solde des créances

SECTION III : LE COMPTE DES BRANCHES

La consolidation des comptes d’analyse peut se faire par branche d’activités en


analysant leurs flux dans les comptes de production et d’exploitation.
Ainsi, le compte de production par branche enregistre la production de la
branche augmentée des transferts éventuels de produits similaires des autres
branches. En déduisant les consommations intermédiaires, on obtient la valeur
ajoutée brute de la branche.
La VAB ainsi calculée est reportée en ressources du compte d’exploitation et
correspond à l’activité de producteurs résidents et non aux revenus de facteurs
des résidents.

SECTION IV : LE COMPTE D’EQUILIBRE DE BIENS ET SERVICES

On entend par compte d’équilibre de biens et services, un compte par lequel on


établit une égalité entre les ressources en produits et les emplois en produits.
La logique est simple : tous les produits existants à l’échelle d’une économie
donnée ont cinq emplois que sont : la consommation intermédiaire, la
consommation finale, la formation brute du capital fixe, la variation de stock et
les exportations. Par produits existants, il faut comprendre les biens et services
produits localement plus les biens et services importés. On peut exprimer cette
égalité en volume comme suit :
P+ M = CI+ CF + FBCF+ VS +X
En valeur, cette égalité ne peut se vérifier que moyennant les ajustements :

129
 étant donné que les ressources (production et importations) sont
exprimées en prix départ usine (PDU) et les emplois sont exprimés en
prix d’acquisition, il y a lieu d’ajouter les droits et taxes à l’importation
ainsi que les marges commerciales aux ressources pour comparer ce
qui est comparable ;
 la production et les importations sont exprimés en hors taxe (HT) alors
que certains emplois (consommation finale des ménages, …) sont
évalués en TTC (toutes taxes comprises), il y a lieu d’ajouter la TVA
aux ressources.
D’où, l’équilibre en valeurs devient :
P+ M +DTI + MC + TVA = CI+ CF + FBCF+ VS +X

130
ENONCES DES EXERCICES DU CHAPITRE VI

Exercice 1 :
Vous disposez des renseignements suivants sur les opérations effectuées par
les SQSNF d’une économie fictive au titre de l’année N :
 La production totale de biens et services (PT) : 8000
 La CI : 3600
 La FBCF : 900
 Les DTI : 150
 Les rémunérations salariales totales versées : 1500
 Les impôts liés à la production : 200
 Les autres transferts courants versés : 40
 Les transferts en capital reçus : 50
 Les intérêts reçus : 60
 Les subventions d'exploitation reçues : 20
 Les dividendes reçus : 210
 Les intérêts versés : 130
 Les primes d’assurance versées : 70
 Les indemnités d’assurance reçues : 45
 Les achats de terrains : 400
 Les crédits à court terme des SQSNF ont augmenté de 300
 Les emprunts à moyen et long terme des SQSNF ont augmenté de 155
 L’excédent de trésorerie (après les emprunts) a été placé comme suit :
 25% en achats d’obligations
 30% en achats d’actions
 5% déposés en caisse
 Le reste en achats de titres à court terme
Travail à faire :
Etablir les comptes d’analyse de ce secteur institutionnel (SQSNF)

131
Exercice 2 :
Le comptable national d’une économie fictive vous soumet les opérations
suivantes effectuées par le secteur des administrations publiques :
 La production non - marchande : 3000
 La production marchande : 2000
 La CI : 2300
 La FBCF : 300
 Les DTI versées par les autres SI : 150
 Les rémunérations salariales totales versées : 600
 La consommation finale : 700
 Les impôts liés à la production reçus : 300
 Les impôts en capital reçus : 80
 Les autres transferts courants versés : 60
 Les transferts en capital reçus : 40
 Les subventions d'exploitation versées : 50
 Les intérêts versés : 100
 Les primes d’assurance versées : 80
 Les indemnités d’assurance reçues : 30
 Les achats de terrains : 300
 Les cessions de terrains : 500
 Les nouveaux bons de trésor à court terme émis : 300
 Les bons de trésor à court terme remboursés : 120
 Les emprunts à long terme auprès du FMI ont augmenté de 150
 L’excédent de trésorerie (après les emprunts et les bons de trésor) a été
placé comme suit :
 95% placés en achats de titres à court terme à l’international
 5% déposés en caisse
Travail à faire :
Dresser les comptes d’analyse du secteur institutionnel des AP

132
Exercice 3 :
Le secteur des ménages d’une économie fictive a enregistré les opérations
suivantes :
 La production non - marchande : 1000
 La CI : 600
 La construction de logements destinés à la location : 900
 Les impôts sur le revenu versés : 150
 Les rémunérations salariales reçues : 1400
 Les revenus de loyers : 300
 La consommation finale : 1200
 Les impôts en capital versés : 120
 Les autres transferts courants versés : 40
 Les intérêts versés : 150
 Les primes d’assurance versées : 100
 Les indemnités d’assurance reçues : 40
 Les prestations sociales : 650
 Les cotisations sociales : 350
 Les achats de terrains : 200
 Les achats de bons de trésor à court terme : 100
 Le besoin de financement a été satisfait comme suit :
 55% emprunts à court terme
 45% emprunts à long terme
Travail à faire :
Etablir la séquence des comptes d’analyse des ménages

133
CORRIGES DES EXERCICES DU CHAPITRE VI

Exercice 1 :
a. Le compte de production des SQSNF
Emplois Compte de production Ressources
• Consommation intermédiaire 3600 • Production 8000
Valeur ajoutée brute (VAB) 4400
• Rémunérations salariales 1500 • VAB 4400
• Impôts liés à la production 200 • Subventions d’exploitations 20
(hors TVA) reçues
Excédent brut d'exploitation 2720
(EBE)
Total 12420 Total 12420
b. Le compte de revenu et dépense des SQSNF
Emplois Compte de revenu et dépense Ressources
Impôts sur le revenu et le EBE 2720
patrimoine
Revenus de la terre et des Revenus de la terre et des
actifs incorporels versés actifs incorporels reçus
Intérêts versés 130 Intérêts reçus 60
Dividendes distribués Dividendes reçus 210
Revenus prélevés par les Revenus prélevés par les
chefs de QS chefs de QS
Primes nettes d'assurance 70 Indemnités d'assurance 45
dommage dommage
Prestations sociales directes Cotisations sociales fictives
Autres transferts courants Autres transferts courants
40
versés reçus
Revenu disponible brut 2795
(RDB) Epargne brute 2795 RDB 2795
Total 5830 Total 5830

134
c. Le compte de capital des SQSNF
Emplois Compte de capital Ressources

FBCF 900 Epargne brute 2795


Subventions
Variation des stocks
d’investissement reçues
Achats nets de terrains 400
Achats nets d'actifs
incorporels
Impôts en capital versés

Autres transferts en capital


Transferts en capital reçus 50
versés au RDM et aux SIR

Capacité de financement 1545


Total 2845 Total 2845
d. Le compte financier des SQSNF
Variation des créances Compte financier Variation des engagements
100 • Monnaie nationale

800 • Dépôts non monétaires et titres à


court terme

500 • Obligations et bons à moyen et long


terme
600 • Actions et autres participations
• Crédits à court terme 300
• Crédits à moyen et long terme 155

• Autres créances et engagements


Solde des créances 1545

2000 Total 2000

135
Exercice 2 :
a. Le compte de production des AP
Emplois Compte de production Ressources
• Consommation intermédiaire 2300 • Production non -marchande 3000
Valeur ajoutée brute (VAB) 2700 • Production marchande 2000
• Rémunérations salariales 600 • VAB 2700
• Impôts liés à la production • Subventions d’exploitations
(hors TVA) reçues
Excédent brut d'exploitation 2100
(EBE)

Total 7700 Total 7700


b. Le compte de revenu et dépense des AP
Emplois Compte de revenu et dépense Ressources
Impôts sur le revenu et le EBE 2100
patrimoine
Subventions d’exploitation
50 Impôts liés à la production 450
versées
Revenus de la terre et des Revenus de la terre et des
actifs incorporels versés actifs incorporels reçus
Intérêts versés 100 Intérêts reçus 60
Dividendes reçus
Revenus prélevés par les Revenus prélevés par les
chefs de QS chefs de QS
Primes nettes d'assurance 80 Indemnités d'assurance 30
dommage dommage
Cotisations sociales
Prestations sécurité sociale
effectives
Prestations sociales directes Cotisations sociales fictives
Autres transferts courants Autres transferts courants
60
versés reçus
Revenu disponible brut 2350
Consommation
(RDB) finale 700
Epargne brute 1650 RDB 2350
Total 4990 Total 4990

136
c. Le compte de capital des AP
Emplois Compte de capital Ressources

FBCF 300 Epargne brute 1650

Variation des stocks Impôts en capital reçus 80

Achats nets de terrains -200


Achats nets d'actifs
incorporels
Impôts en capital versés

Autres transferts en capital


Transferts en capital reçus 40
versés au RDM et aux SIR

Capacité de financement 1670


Total 1770 Total 1770
d. Le compte financier des AP
Variation des créances Compte financier Variation des engagements
105 • Monnaie nationale
• Dépôts non monétaires et titres à 180
1995
court terme
• Obligations et bons à moyen et long
terme.
• Actions et autres participations
• Crédits à court terme
• Crédits à moyen et long terme 150

• Autres créances et engagements


Solde des créances 1770

2100 Total 2100

137
Exercice 3 :
a. Le compte de production des ménages
Emplois Compte de production Ressources
• Consommation intermédiaire 600 • Production non -marchande 1000
Valeur ajoutée brute (VAB) 400 • Production marchande
• Rémunérations salariales • VAB 400
• Impôts liés à la production • Subventions d’exploitations
(hors TVA) reçues
Excédent brut d'exploitation 400
(EBE)

Total 1400 Total 1400


b. Le compte de revenu et dépense des ménages
Emplois Compte de revenu et dépense Ressources
Impôts sur le revenu et le 150 EBE 400
patrimoine
Subventions d’exploitation
Rémunérations des salariés 1400
versées
Revenus de la terre et des Revenus de la terre et des 300
actifs incorporels versés actifs incorporels reçus
Intérêts versés 150 Intérêts reçus
Dividendes reçus
Revenus prélevés par les Revenus prélevés par les
chefs de QS chefs de QS
Primes nettes d'assurance 100 Indemnités d'assurance 40
dommage dommage
Cotisations sociales effectives 350 Prestations sécurité sociale 650
Cotisations sociales fictives Prestations sociales directes
Autres transferts courants Autres transferts courants
40
versés reçus
Revenu disponible brut 2000
(RDB)
Consommation finale 1200
Epargne brute 800 RDB 2000
Total 4790 Total 4790

138
c. Le compte de capital des ménages
Emplois Compte de capital Ressources

FBCF 900 Epargne brute 800


Subventions
Variation des stocks
d’investissement reçues
Achats nets de terrains 200
Achats nets d'actifs
incorporels
Impôts en capital versés 120
Autres transferts en capital
Transferts en capital reçus
versés au RDM et aux SIR

Besoin de financement 420


Total 1220 Total 1220
d. Le compte financier des ménages
Variation des créances Compte financier Variation des engagements
• Monnaie nationale

100 • Dépôts non monétaires et titres à


court terme
• Obligations et bons à moyen et long
terme.
• Actions et autres participations
• Crédits à court terme 286
• Crédits à moyen et long terme 234

• Autres créances et engagements


420 Solde des engagements
520 Total 520

139
Chapitre VII

PRESENTATION ET ANALYSE DES COMPTES


CONSOLIDES

Nous avons analysé, jusque là, comment on établit les comptes d’analyse
sectoriels (par secteur institutionnel ou par branche d’activité). Or, l’objectif
d’une comptabilité nationale est de présenter une image globale à l’échelle
d’une nation. Pour cette raison, il est nécessaire de consolider les informations
issues des différents comptes dans l’optique de calculer des agrégats et de
présenter des ratios macroéconomiques synthétisant les performances globales
à l’échelle d’un pays.

SECTION I: LES COMPTES NATIONAUX ISSUS DE LA


CONSOLIDATION DES COMPTES SECTORIELS

L’obtention des comptes nationaux ou ce qu’on appelle les comptes consolidés


fait suite à un travail d’harmonisation et de consolidation effectué par les
comptables nationaux. Comme pour la consolidation des comptes des groupes
de sociétés, le processus de consolidation ne consiste pas uniquement à faire
une sommation algébrique, poste par poste, des valeurs incluses dans le
périmètre de consolidation. Mais, il se fonde sur un raisonnement logique
considérant le « groupe de sociétés » comme une entité indépendante qui fait
des opérations internes et des opérations externes.
C’est ainsi qu’il est nécessaire de neutraliser toutes les opérations portées à la
fois en ressources et en en emplois (opérations internes). Neutraliser ne doit
pas se comprendre comme faire disparaître mais plutôt enregistrer en signe
opposé dans le compte approprié.
Si l’on prend le cas des subventions d’exploitation, elles sont versées par les
administrations au profit de certaines institutions résidentes. Pour le calcul des

140
soldes de production (produit intérieur brut), il faut garder ce montant. Or, il
ne s’agit nullement d’un revenu national puisqu’un secteur a juste distribué à
un autre secteur et donc il faudra annuler cette opération dans le compte de
revenu et dépense consolidé.

I. Le compte de production consolidé


Par symétrie, les comptes consolidés suivront la même ossature et la même
disposition que les comptes des différents secteurs institutionnels déjà
analysés. Ainsi, le premier compte sera évidemment le compte de production
consolidé.
Ce compte vise deux objectifs : calcul du PIB et calcul de l’EBE.

1. Calcul du PIB
Le PIB exprime la richesse créée au niveau national. Chaque secteur
institutionnel contribue par sa valeur ajoutée brute (VAB) qui est égale à la
production moins la consommation intermédiaire correspondante. Or, la
consommation intermédiaire est évaluée au coût d’acquisition, y compris les
droits et taxes à l’importation. Ces droits ont été payés aux administrations qui
ne les reflètent pas dans leurs comptes de production comme ressources (donc
on a un emploi et pas de ressource correspondante). Il est alors logique de les
ajouter à la VAB pour refléter le vrai niveau de richesse créée à l’échelle du
pays. En outre, il faut ajouter la TVA.
PIB = Somme VAB + DTI + TVA

2. Calcul de l’EBE
L’EBE représente ce qui reste à l’économie du pays (du PIB augmenté des
subventions d’exploitation) après avoir payé les salaires et les impôts
correspondants (impôts liés à la production et aux importations). Les
rémunérations salariales sont celles payées par des SI résidents aussi bien à des
résidents qu’à des non-résidents, car n’oublions pas qu’on est entrain de

141
répartir le PIB (créé par les SI résidents). Par ailleurs, les droits et taxes à
l’importation ajoutés pour le calcul du PIB doivent être soustraits. Enfin, on
ajoute les subventions d’exploitation reçues par les agents car elles constituent
plus ou moins un complément de prix ou en tout cas de marge.
Il en résulte la maquette suivante du compte de production consolidé :
Emplois Compte de production consolidé Ressources
• Consommation intermédiaire • Production totale
• Droits et taxes à l’importation
Produit intérieur brut (PIB) • TVA
• Rémunérations salariales versées par • PIB
les résidents (aux résidents et aux non-
• Subventions d’exploitations reçues
résidents)
• Impôts liés à la production
• Droits et taxes à l’importation (DTI)
Excédent brut d'exploitation (EBE)

II. Le compte de revenu et dépense consolidé


A l’instar du compte de production consolidé, le compte revenu et dépense
consolidé synthétise les opérations issues des comptes des différents secteurs
institutionnels.
Ce compte analyse le processus de formation du revenu disponible brut (à
l’échelle nationale) ainsi qu’à son affectation à la consommation finale et par
conséquent à l’épargne.

1. Calcul du revenu national disponible brut (RNDB)


Le revenu national disponible brut correspond à la richesse créée par
l’économie du pays augmentée des transferts nets (reçus moins versés) du
reste du monde. On peut assimiler l’économie nationale à un ménage (cette
comparaison a pour objectif la vulgarisation même si elle est aberrante dans un
sens). Le revenu disponible (pour la consommation finale ou l’épargne) de ce
ménage est constitué par la valeur ajoutée créée (tissus brodés et vendus moins

142
les achats correspondants par exemple) augmentée des transferts reçus
(dividendes reçus sur actions par exemple), moins les transferts versés à
d’autres ménages (intérêts payés par exemple).
Donc, il est bien clair que ce qui est distribuable pour une économie nationale
c’est le PIB et non l’EBE. Ce dernier étant impacté par des éléments qui sont
neutres à l’échelle nationale (comme le paiement des salaires à des résidents,
les subventions d’exploitation reçues…). C’est alors qu’il faudra reconstituer
le PIB dans le compte de revenu et dépense en partant de l’EBE :
PIB = EBE + RS payées par les résidents (à des résidents et à des non
résidents) + ILP + DTI – SE reçues
Toutes les valeurs précédées par un signe positif (+) doivent être portées en
ressources et toutes les valeurs précédées par un signe négatif (-) en emplois.
Remarquons qu’on ne fait que contrepasser les opérations inscrites dans le
compte de production consolidé pour obtenir l’EBE.
Une fois le PIB reconstitué, il y a lieu de constater les opérations de répartition
avec le reste du monde :
 en ressources : les revenus de la propriété et de l’entreprise (RPE)
reçus du RDM (intérêts, dividendes, revenus de la terre…), les
rémunérations salariales reçues par des résidents des non-résidents et
les autres transferts courants reçus du RDM.
 en emplois : les revenus de la propriété et de l’entreprise (RPE) versés
au RDM, les transferts courants versés au RDM et les rémunérations
salariales versées par des résidents à des non-résidents. Remarquons
qu’on pourra simplifier les écritures de rémunérations salariales en
éliminant les RS versées par des résidents à des non résidents à la fois
des emplois et des ressources (lors de la reconstitution du PIB).

2. Calcul de l’épargne nationale


L’épargne nationale est obtenue en déduisant la consommation finale du
revenu national disponible brut. Elle exprime la capacité d’épargne de
143
l’économie générée grâce à son PIB, aux soldes des transferts avec le reste du
monde et après prise en compte de la consommation finale nationale.
En conséquence, le compte de revenu et dépense consolidé aura la présentation
suivante :
Emplois Compte de revenu et dépense consolidé Ressources
• Subventions d’exploitation reçues • EBE de l’économie
• Rémunérations des salariés
résidents
- Des résidents
- Des non-résidents
• Impôts liés à la production et à
l’importation (ILP + DTI)

• RPE versés au RDM • RPE reçus du RDM


• Transferts courants reçus du
• Transferts courants versés au RDM
RDM
Revenu National disponible brut
(RNDB)
• Consommation finale Nationale
• RNDB
Epargne Nationale brute (ENB)

III. Le compte de capital consolidé


L’épargne nationale brute ainsi calculée servira en partie à alimenter des
emplois durables et constituera une capacité (ou besoin) de financement de
l’économie pour le reste. Le compte de capital analyse, donc, la structure des
investissements de la nation.
A cet égard, les différents transferts en capital reçus du reste du monde
s’additionneront à l’ENB pour constituer les ressources du compte de capital.
De l’autre côté, les emplois incluent les investissements et les transferts en
capital versés au reste du monde. Les investissements s’entendent de la
variation de stock, de la FBCF et du solde des opérations d’achats nets de
terrains et d’actifs incorporels TAI (les achats moins les ventes).

144
Si les ressources excédent les emplois, on parle de capacité de financement de
la nation. Et à contrario, si les emplois excédent les ressources, on parle de
besoin de financement de la nation.
Cette capacité de financement sera placée et une variation de créances sera
constatée alors. Ou à contrario, ce besoin de financement sera comblé par le
recours à un financement externe et une variation d’engagements sera
constatée.
Par conséquent, le compte de capital consolidé se présente comme suit :
Emplois Compte de capital consolidé Ressources
FBCF Epargne Nationale brute
Variation des stocks
Solde des opérations d’achats nets de d'investissement reçues
terrains
Solde des opérations d’achats nets
d'actifs incorporels
Transferts en capital versés au RDM Transferts en capital reçus du
RDM
Capacité de financement de la nation Besoin de financement de la nation
Solde variation des créances ;
Solde variation des engagements ;
BFN CAFN
Variation des engagements de la
Variation des créances de la nation
nation
SECTION II : LES AGREGATS MACROECONOMIQUES

Les comptes consolidés tels qu’analysés dans la première section, servent dans
une deuxième étape à calculer certains agrégats macroéconomiques. Un
agrégat étant une grandeur qui permet de mesurer le niveau d’activité
économique d’une nation pendant une période donnée (généralement l’année).
L’uniformisation de ces agrégats a la vertu de rendre possible une
comparaison dans le temps (avec les années passées ou à venir) et dans
l’espace (avec d’autres nations).

145
Toutefois, cette standardisation ne sera pertinente que si elle exprime, de
manière non équivoque, la formule de calcul et surtout les méthodes de
valorisation retenues. Trois axes doivent ainsi être précisés :
 la distinction entre un agrégat brut et un agrégat net : dans le langage
de la comptabilité nationale, le terme brut renvoie à un agrégat qui ne
prend pas en considération la consommation du capital fixe
(amortissements), alors que le terme net indique que l’agrégat tient
compte de la CCF. Exemple : le PIB ne tient pas compte de la CCF.
 la distinction entre un agrégat au prix du marché (PM) et un agrégat
au coût des facteurs (PCF) : la différence réside dans la prise en
considération ou non des impôts liés à la production (ILP) nets de
subventions d'exploitation (SE) (ILP-SE). Pour passer d’un agrégat
exprimé en PM à un agrégat exprimé en PCF, il suffit donc d’ajouter
les ILP et de déduire les SE. L’idée est que les ILP nets des SE ne
rémunèrent aucun facteur mais correspondent plutôt à une obligation
légale ou à un avantage octroyé ; il faudra donc annuler leurs effets.
 La distinction entre un agrégat national et un agrégat intérieur : on
attribue le qualificatif « intérieur » à tout agrégat qui somme les valeurs
d’une grandeur obtenue grâce à la contribution des agents résidents et
non-résidents sur le territoire économique national. Un agrégat est dit
national en revanche quand il regroupe toutes les valeurs obtenues
grâce à la contribution des agents résidents sur le territoire économique
national et dans le reste du monde.
Une fois cette nuance faite, nous présenterons les agrégats les plus communs
déclinés en trois catégories correspondant aux grandes fonctions
économiques : production, revenu (répartition) et dépense.

I. Les agrégats de produit


Le principal agrégat de produit est sans nul doute le produit intérieur brut
(PIB) qui est très connu et très utilisé dans les comparaisons inter-pays. Cet
146
indicateur est calculé dans le compte de production consolidé, et reflète la
valeur ajoutée créée par les unités résidentes en termes de biens et services au
cours d'une période donnée.
Trois optiques différentes peuvent être utilisées afin de calculer le PIB :
optique de produit, optique de revenu et optique de dépense.

1. Le PIB selon l'optique de produit


Le PIB dans l’optique produit est obtenu grâce au compte de production
consolidé. Le point de départ est la VAB (valeur ajoutée brute) de tous les
secteurs institutionnels qu’il faudra sommer. La valeur ainsi obtenue est
incomplète et ne permet d’aboutir au PIB qu’après :
 ajout des droits et taxes à l’importation pour refléter la part de la valeur
ajoutée capturée par les administrations (comme déjà expliqué) ;
 ajout de la TVA : même si elle est neutre pour les branches
productrices, la TVA est supportée in fine par le consommateur final et
de ce fait sa valeur doit augmenter la valeur de production. Sinon, on
aura un déséquilibre entre les dépenses et la production (la valeur des
emplois sera supérieure à la valeur des ressources). Donc, là aussi la
TVA reflète la part de la valeur ajoutée capturée par les administrations
publiques ;
 avoir retranché la production imputée de services bancaires (PISB) ;
car la PISB, comme déjà vu, est considérée comme une consommation
intermédiaire d’une branche fictive. Elle n’est donc pas incluse dans la
VAB qui se limite aux valeurs ajoutées par les différentes branches de
l’économie incluses dans la nomenclature des branches.
A partir de ces explications, on peut établir la formule de calcul du PIB :
PIB = VAB - PISB + TVA (grevant les produits) + DTI

147
2. Le PIB selon l'optique de revenu
Le PIB dans l’optique de revenu est obtenu dans le compte revenu et dépense
consolidé. L’idée est de dire que le PIB représente la somme des revenus
distribués à l'occasion de l'activité de production.
Ainsi, on commence par l’excédent brut d’exploitation auquel on ajoute les
différents revenus distribués. L’EBE est aussi équivalent à l’excédent net
d’exploitation (ENE) augmenté de la consommation de capital fixe (CCF).
Les revenus distribués sont donc les rémunérations salariales payées par des
résidents à des résidents et à des non-résidents, les droits et taxes à
l’importation ainsi que les impôts liés à la production nets des subventions
d’investissements.
PIB = EBE + RS payées par les résidents (à des résidents et à des non
résidents) + DTI + (ILP – SE reçues)

3. Le PIB dans l'optique de la dépense


En partant de l’équation d’équilibre des biens et services on a l’équilibre
suivant entre emplois et ressources :
P+ M +DTI + MC + TVA = CI+ CF + FBCF+ VS +X
On peut alors réécrire cette égalité comme suit :
P + DTI + MC + TVA – CI = CF + FBCF+ VS + X - M
Et on sait que : PIB = P + DTI + MC + TVA – CI
Par voie de conséquence, on peut exprimer le PIB en fonction des emplois
finals intérieurs augmentés du solde du commerce extérieur :
PIB = CF + FBCF + VS + (X - M)

4. Les différentes variantes du PIB

A. Le PIB au prix du marché (PIBPM)


Le PIB au prix de marché c’est ce qu’on a calculé jusque là. Il inclut les
impôts payés nets des subventions d’exploitation reçues :

148
PIBPM = RS + ENE + CCF + DTI + (ILP - SE)

B. Le PIB au coût des facteurs (PIBCF)


Le PIB au coût des facteurs exprime le PIB calculé compte non-tenu des
impôts liés à la production et compte non-tenu des subventions d’exploitation
reçues :
PIBCF = PIBPM - DTI - (ILP - SE)
PIBCF = RS + ENE + CCF + DTI

C. Le produit intérieur net (PIN)


Pour passer du produit intérieur brut au produit intérieur net (PIN), il suffit de
déduire la consommation du capital fixe (amortissements) :
PIN = PIB – CCF
PIN = RS + ENE + DTI + (ILP - SE)

D. Le produit national brut (PNB)


Le passage du produit intérieur brut au produit national brut consiste à migrer
d’une logique de territoire économique national à un critère de résidence. Il est
ainsi utile d’ajouter tous les revenus primaires reçus (RPR) du reste du monde
et de déduire tous les revenus primaires versés (RPV) au reste du monde. Par
revenus primaires, il faut entendre tous les revenus de travail et de capital en
provenance ou à destination de l’extérieur (dividendes, revenus de la propriété,
etc).
Le PNB comprend donc toutes les richesses créées par les acteurs
économiques nationaux aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger,
mais ne comprend pas en revanche les produits créés sur le territoire national
par des entreprises étrangères.
Pour passer du PIB au PNB, il faut donc ajouter les revenus entrant sur le
territoire national au cours de l’année et soustraire les revenus qui en sortent :
PNB = PIB + RPR - RPV
149
II. Les agrégats de revenu
On va développer ici les grandeurs macroéconomiques ayant un lien avec le
processus de formation des revenus des secteurs institutionnels résidents, par
la suite de la répartition primaire et des différents transferts. Il s’agit
principalement du revenu national, du revenu national disponible brut et de
l’épargne nationale brute.

1. Le revenu national (RN)


Le revenu national net aux prix de marché (brut ou net) englobe l’ensemble
des revenus primaires reçus par les unités institutionnelles résidentes. Il s’agit
de la rémunération des salariés, des impôts sur la production et les
importations moins les subventions d’exploitation, du solde des revenus de la
propriété (à recevoir moins à payer) et de l’excédent d’exploitation (brut ou
net).
Le revenu national brut (aux prix de marché) est égal au produit national brut,
donc au produit intérieur brut diminué des revenus primaires versés par les
unités institutionnelles résidentes à des unités institutionnelles non-résidentes
et augmenté des revenus primaires reçus du reste du monde par des unités
institutionnelles résidentes.
Mais, étant donné que le revenu national est un concept de revenu et non un
concept de production, il est plus significatif de parler en termes nets, c’est-à-
dire après déduction de la consommation de capital fixe. Donc, le terme
revenu national qu’on utilisera renvoie au revenu national net. Par ailleurs, il
est plus approprié de raisonner en coûts de facteurs (en éliminant l’impact des
impôts liés à la production et à l’importation nets des subventions
d’exploitation). D’où :
RNCF = PIB + RPR – RPV – (DTI + ILP – SE) - CCF
RNCF = RS + ENE + CCF + DTI + (ILP-SE) + RPR – RPV – (DTI+ILP–SE) - CCF
RNCF = RS + ENE + RPR – RPV = PNNCF
Avec PNNCF indiquant le produit national net au coût des facteurs.
150
2. Le revenu national disponible brut (RNDB)
Le revenu national disponible brut est égal à la somme des revenus disponibles
bruts de tous les secteurs institutionnels. Le revenu national disponible brut est
égal au revenu national brut (aux prix de marché) diminué des transferts
courants versés (RTV) (impôts courants sur le revenu, impôts sur le
patrimoine, cotisations sociales, prestations sociales et autres transferts
courants) à des unités non-résidentes, et augmenté des transferts courants reçus
(RTR) du reste du monde par des unités résidentes.
RNDB = RNCF + CCF + DTI + (ILP - SE) + (RTR - RTV)
Cet agrégat est obtenu dans le compte de revenu et dépense consolidé.

3. L'épargne nationale brute (ENB)


L’épargne nationale brute mesure la partie du revenu national disponible brut
qui n’est pas affectée à la dépense de consommation finale nationale (CFN).
La consommation finale dont il s’agit est celle effectuée par les résidents aussi
bien sur le territoire économique national que dans le reste du monde. Elle est
donc égale à la somme des épargnes brutes des différents secteurs
institutionnels, telles que calculées dans les différents comptes de revenu et
dépenses des secteurs institutionnels.
Cet agrégat indique, alors, l'aptitude d'une économie à financer ses
investissements par ses propres moyens.
ENB = RNDB - CFN

III. Les agrégats de la dépense


Cette famille d'agrégats s’attache à fournir des indicateurs macroéconomiques
mesurant la dépense. On y retrouve notamment la dépense nationale brute et la
demande finale.

151
1. La dépense nationale brute (DNB)
Cet agrégat mesure la quote-part du PIB qui a été consommée, à titre final, par
les agents résidents aussi bien sur le territoire économique national que dans le
reste du monde. Ce qui est consommé à titre final comprend la consommation
finale nationale, la formation brute du capital fixe ainsi que la variation de
stock :
DNB = CFN + FBCF + VS

2. La demande finale (DF)


Il s’agit d’un agrégat mesurant la fraction du PIB consommée, à titre final, sur
le territoire économique national ou exportée par des résidents et des non
résidents. Elle inclut donc la consommation finale intérieure (sur le territoire
économique national), la formation brute du capital fixe, la variation de stock
et les exportations :
DF = CFI + FBCF + VS + X = PIB + M

SECTION III : LES RATIOS DE LA COMPTABILITE NATIONALE


MAROCAINE

Comme pour une entreprise, une nation a besoin d’indicateurs synthétiques qui
permettent d’apporter un jugement éclairé sur sa performance et sa santé
économique. Ces indicateurs sont généralement présentés sous forme de ratios,
c'est-à-dire de rapports exprimant la relation entre deux grandeurs
économiques.
On peut recenser autant de ratios qu’on veut tellement la pratique en
développe plusieurs au fur et à mesure des besoins. On se limitera dans le
présent ouvrage à en présenter les plus utilisés.

152
Ratio Abréviation Formule de calcul Signification
La propension moyenne à C'est la fraction du RNDB affectée à la consommation finale des
PMC CFN / RNDB
consommer résidents aussi bien sur le TEN que dans le RDM
La propension marginale à
pmc Var.(CFN) / Var.(RNDB) Exprime la variation de la CFN suite à une variation du RNDB
consommer
La propension moyenne à ENB / RNDB ou
PME C'est la fraction du RNDB épargnée
épargner (1- PMC)
Elasticité de la Pmc / PMC =
Suite à une augmentation en pourcentage du RNDB, de combien
consommation par rapport au EC/R [var.(CN) / var.(RNDB)]
variera la consommation nationale en %
revenu / [CN / RNDB]
Le taux d'investissement TI FBCF / PIB Il mesure l'importance de l'investissement par rapport au PIB
Le taux d'autofinancement Il indique la fraction de l'investissement global financée par les
TAF ENB / FBCF
capitaux propres du pays
153

Le taux de valorisation Il mesure le degré de transformation des matières premières et la


TV VAB / Production
valeur ajoutée créée grâce à cette transformation
Ratio d'effort à l'exportation REE X / PIB Il exprime la fraction du PIB exportée
Propension moyenne à
PMI M / PIB Il exprime la valeur importée pour chaque unité du PIB
importer
Propension marginale à pmi Exprime la variation des importations suite à une variation du PIB
Var.M / Var.PIB
importer
Elasticité des importations EM/PIB [Var. M / Var. PIB] / Suite à une augmentation en pourcentage du PIB, de combien en
par rapport au PIB [M / PIB] % varieront les importations
Le taux de couverture des M TCIE X(FOB) / M (FOB) Exprime combien représentent les X par rapport aux M
par les X
Les termes de l'échange TEC Prix de la tonne exportée / Mesure la valeur unitaire moyenne des exportations par rapport
Prix de la tonne importée aux importations
ENONCES DES EXERCICES DU CHAPITRE VII

Exercice 1 :
Le comptable national d’une économie fictive vous fournit les renseignements
suivants issus de la consolidation des différents comptes sectoriels :
 La production totale de biens et services (PT) : 8000
 La CI : 3600
 La FBCF : 1000
 Les DTI : 15% du total des importations
 Les exportations : 1200
 Le solde du commerce extérieur : +200
 Les rémunérations salariales totales reçues par les résidents : 2500
 Les RS versées par les résidents aux non-résidents:160
 Les RS reçues par les résidents des non-résidents : 60
 La CF des résidents se décompose comme suit :
 La CF des ménages : 1800
 La CF des AP et des IPSBL : 600
 La CF des ménages résidents dans le reste du monde : 80
 La CF des non résidents sur le TEN : 100
 Les impôts liés à la production : 200
 Les transferts courants nets versés au reste du monde : 36
 Les transferts en capital nets reçus par la nation : 50
 Les achats nets de terrains par les non-résidents aux résidents : 60
 Les revenus de la propriété et de l'entreprise versés au RDM : 180
 Les revenus de la propriété et de l’entreprise reçus du RDM : 40
 Les subventions d'exploitation versées par les administrations : 20
Travail à faire :
1- Dresser le compte d'équilibre des biens et services

154
2- Dresser les comptes du reste du monde (compte des opérations courantes et
compte de capital)
3- Dresser les comptes consolidés de la nation
4- Calculer le PIB selon les trois optiques
5- Calculer le revenu national

Exercice 2 :
On suppose que dans une économie fictive quatre secteurs institutionnels
existent : les administrations publiques, les ménages, les SQSNF et les
institutions financières. Vous disposez des informations suivantes pour chacun
des secteurs :
1/ Les SQSNF :
 La production totale de biens et services (PT) : 4000
 La CI : 1700
 La FBCF : 400
 Les DTI : 180
 Les exportations : 1000
 Les importations : 750
 Les rémunérations salariales versées à des résidents : 800
 Les rémunérations salariales versées à des non-résidents : 120
 Les impôts liés à la production : 100
 Les transferts courants nets versés au reste du monde : 30
 Les transferts en capital nets reçus des résidents : 40
 Les transferts en capital nets reçus des non-résidents : 60
 Les cotisations sociales effectives : 220
 Les achats nets de terrains : 100
 Les revenus de la propriété et de l'entreprise versés au RDM : 110
 Les revenus de la propriété et de l'entreprise versés aux résidents : 70
 Les revenus de la propriété et de l’entreprise reçus du RDM : 50
 Les revenus de la propriété et de l’entreprise reçus des résidents : 90
155
 Les subventions d'exploitation reçues des administrations : 40
2/ Les institutions financières :
 La production de services : 1000
 La PISB : 1800
 La CI : 800
 La FBCF : 300
 Les DTI : 120
 Les exportations : 200
 Les importations : 900
 Les rémunérations salariales versées à des résidents : 600
 Les rémunérations salariales versées à des non-résidents : 90
 Les impôts liés à la production : 80
 Les primes d’assurance reçues : 900
 Les cotisations sociales effectives : 180
 Les indemnités versées : 750
 Les transferts courants nets versés au reste du monde : 20
 Les transferts en capital nets reçus des résidents : 10
 Les transferts en capital nets reçus des non-résidents : 40
 Les achats nets de terrains : 200
 Les revenus de la propriété et de l'entreprise versés au RDM : 400
 Les revenus de la propriété et de l’entreprise reçus du RDM : 500
3/ Les ménages :
 La production non - marchande : 400
 La CI : 250
 Les RS reçues des non-résidents : 60
 La CF sur le territoire national : 1.400
 La CF dans le reste du monde : 70
 La CF des non-résidents sur le TEN : 90

156
4/ Les administrations publiques :
 Les impôts sur le revenu et le patrimoine reçus : 190
 La CF sur le TEN : 1000
 Les prestations sociales : 360
 Les cotisations sociales : 170
 Les rémunérations salariales versées aux résidents : 620
Travail à faire :
1- Dresser le compte d'équilibre des biens et services
2- Dresser les comptes consolidés de la nation

Exercice 3 :
On reprend les données et résultats de l’exercice 2 du présent chapitre et on
vous demande de calculer et de commenter les ratios suivants :
1- La propension moyenne à consommer
2- Le taux d’investissement
3- Le taux d’autofinancement
4- Le taux de valorisation
5- Le ratio d’effort à l’exportation
6- Le taux de couverture des importations
7- La propension moyenne à importer
8- La propension moyenne à épargner

157
CORRIGES DES EXERCICES DU CHAPITRE VII

Exercice 1 :
1. Le compte d'équilibre de biens et services :
Emplois Compte d’équilibre des B&S Ressources
CI 3600 PT 8000
CF / TEN 2420 M (CAF) 1000
FBCF 1000 DTI 150
VS 930
X (FOB) 1200
Total 9150 Total 9150
 Les valeurs de PT, CI, FBCF et des X ne posent pas de problèmes
particuliers ; ils sont obtenus par une lecture directe de l’énoncé.
 Pour les importations M : on nous dit que le solde du commerce
extérieur est de +200 ; donc : (X – M) = 200 et par conséquent :
M = X – 200 = 1000.
 Pour les DTI : ils sont égaux à 15% du total des importations donc 150.
 Pour la variation de stock, aucune indication n’est donnée. Cependant,
on doit absolument avoir un équilibre entre les emplois et les
ressources ; et le seul poste qui manque côté emplois est la VS. Par
différence, on va avoir VS = 930.
2. Les comptes du reste du monde
Emplois COC RDM Ressources
X 1200 M 1000
CF des non-résidents 100 CF résidents dans 80
RS reçues du RDM
/TEN 60 RS
RDMversées au RDM 160
RPE reçus du RDM 40 RPE versés au RDM 180
TCN reçus du RDM (*) 00 TCN versés au RDM 36
SOC 56 (*)
Total 1456 Total 1456
(*) TCN : Transferts courants nets

158
Emplois CC RDM Ressources
Achats nets des TAI par
60 SOC 56
les non-résidents
Transferts en capital reçus Transferts en capital
50 00
du RDM versés au RDM
Solde : CPF Nation 54
Total 110 Total 110
3. Les comptes consolidés de la nation :
a. Le compte consolidé de production
Emplois Compte de production consolidé Ressources
- CI 3600 PT 8000
Solde: PIB 4550 DTI 150
RS versée par résidents : PIB 4550
- aux résidents 2440
- aux NR 160
ILP 200 SE 20
DTI 150
Solde: EBE 1620
Total 12720 Total 12720
La seule difficulté ici est de déterminer le montant des RS versées par les
résidents aux non résidents (2440) : on nous dit que les RS totales reçues par
les résidents sont de 2500 dont 60 versées par des non résidents.

159
b. Le compte consolidé de revenu et dépenses
Emplois Compte consolidé de revenu et dépense Ressources
EBE 1620
RS des résidents
- reçue des résidents 2440
- reçue des NR 60
SE 20 ILP 200
DTI 150
RPE versés au RDM 180 RPE reçus du RDM 40
- Int. et dividendes - Int. et dividendes
- Revenus de la TAI - Revenus de la TAI
- Revenus des QS - Revenus des QS
TCN versés au RDM 36 TCN reçus du RDM
Solde: RNDB 4274
CF ménages résidents : RNDB 4274
- Sur le TEN 1720
- Dans le RDM 80
CF des AP 600
CF des IPSBL
Solde: ENB 1874
Total 8784 Total 8784
Toute la difficulté c’est de calculer le montant de la CF des ménages résidents
sur le TEN (1720). En effet, la consommation finale des ménages (sur le TEN
et dans le RDM) s’élève à 1800 ; il faut en déduire 80 correspondant à la CF
dans le RDM.
c. Le compte consolidé de capital
Emplois Compte consolidé de capital Ressources
Achats nets des TAI par -60 ENB 1874
les résidents
FBCF 1000
VS 930
Transferts en capital Transferts en capital
50
versés au RDM reçus du RDM
Solde: CF Nation 54
Total 1924 Total 1924

160
4. Calcul du PIB selon les 3 optiques :
a. Calcul selon l’optique produit :
PIB = (∑ VA) + DTI
= (PT - CI) + DTI
= (8000 – 3600) + 150
= 4550
b. Calcul selon l’optique revenu :
PIB = RS totale versée par les Résidents + EBE + ILP + DTI- SE
= (2440 + 160) + 1620 + 200 + 150 - 20
= 4550
c. Calcul selon l’optique dépense :
PIB = CF / TEN + FBCF + VS + (X - M)
= (1720 + 600 + 100) + 1000 + 930 + 200
= 4550
5. Calcul du revenu national :
a. Première méthode :
RNCF = RS + ENE + RPR – RPV
Avec : RS correspond aux RS reçues par les résidents : 2500
ENE : excédent net d’exploitation (EBE-CCF) : 1620
RPR correspond ici aux RPE reçus du RDM : 40
RPV correspond ici aux RPE versés au RDM : 180
Donc : RNCF = 2500 + 1620 + 40 – 180 = 3980
b. Deuxième méthode :
RNCF = RNDB – CCF - (ILP + DTI - SE) – Transferts extérieurs nets
Avec : RNDB = 4274
CCF = 0
ILP + DTI - SE = 200 + 150 - 20 = 330
T.ext. nets = TCN reçus du RDM - TCN versés au RDM
T.ext. nets = 0 – 36 = -36
Donc : RNCF = 4274 – 330 – (-36) = 3980

161
Exercice 2 :
1. Le compte d'équilibre de biens et services :
Emplois Compte d’équilibre des B&S Ressources
CI 2750 PT 6200
CF / TEN 2490 M (CAF) 1650
FBCF 700 DTI 300
VS 1010
X (FOB) 1200
Total 8150 Total 8150
 La production totale s’obtient en sommant les productions des
différents secteurs institutionnels : 4000 + (1000 + 1800) + 400 = 6200.
 On somme aussi les importations : 750 + 900 = 1650.
 Pour les DTI : ils sont égaux à 120 + 180 = 300.
 La CI se calcule de la même façon : 1700 + 800 + 250 = 2750.
 La CF sur le TEN aussi bien des résidents que des non résidents est
obtenue : 1400 + 90 + 1000 = 2490.
 La FBCF : 400 + 300 = 700.
 Les exportations : 1000 + 200 = 1200.
 Pour la variation de stock, à partir de la relation d’équilibre entre
emplois et ressources, on dégage la VS par différence : VS = 1010.
2. Les comptes consolidés de la nation :
a. Le compte consolidé de production
Emplois Compte de production consolidé Ressources
CI 2750 PT 6200
Solde: PIB 3750 DTI 300
RS versée par résidents : 2230 PIB 3750
- aux résidents 2020
- aux NR 210
ILP 180 SE 40
DTI 300
Solde: EBE 1080
Total 10290 Total 10290

162
Le montant des ILP est obtenu par addition des ILP des différents SI (100+80).
Le montant des RS versées par des résidents à des résidents est égal à la
somme : 800 + 600 + 620 = 2020.
Le montant des RS versées par des résidents à des non-résidents est égal à la
somme : 120 + 90 = 210.
b. Le compte consolidé de revenu et dépenses
Emplois Compte consolidé de revenu et dépense Ressources
EBE 1080
RS des résidents :
- reçue des résidents 2020
- reçue des NR 60
SE 40 ILP 180
DTI 300
RPE versés au RDM 510 RPE reçus du RDM 550
- Int. et dividendes - Int. et dividendes
- Revenus de la TAI - Revenus de la TAI
- Revenus des QS - Revenus des QS
TCN versés au RDM 50 TCN reçus du RDM
Solde: RNDB 3590
CF ménages Résidents : RNDB 3590
- Sur le TEN 1400
- Dans le RDM 70
CF des AP 1000

Solde: ENB 1120


Total 7780 Total 7780
Les RPE reçus : 50 + 500 = 550.
Les RPE versés : 110 + 400 = 510.
Les TCN versés : 30 + 20 = 50.

163
c. Le compte consolidé de capital
Emplois Compte consolidé de capital Ressources
- Achats nets des TAI par 300 - ENB 1120
les résidents
- FBCF 700
- VS 1010
- Transferts en Capital - Transfert en capital
100
versés au RDM reçus du RDM
Solde: BF Nation 790
Total 2010 Total 2010
Les transferts en capital reçus : 40 + 60 = 100.
Les achats nets de terrains : 100 + 200 = 300.

Exercice 3 :
Question Ratio Formule de Résultat Commentaire
calcul
1 68,8% du RNDB est affecté
à la consommation finale
PMC CFN / RNDB
0,688 des résidents aussi bien sur
le TEN que dans le RDM
2 TI FBCF / PIB 0,1867 18,67% du PIB est investi
3 1,6 Grâce à l’ENB, on peut
TAF ENB / FBCF financer 160% de
l’investissement
4 0,5565 L’économie crée 55,65%
VAB / de valeur ajoutée sur le
TV
Production total produit (NB : DTI non
inclus)
5 0,32 32% du PIB est destiné à
REE X / PIB
l’export
6 TCIE X(FOB) / M 0,7273 Les exportations
(FOB) représentent 72,73% des
importations
7 0,44 Pour chaque unité du PIB,
PMI M / PIB on importe 0,44 unités
supplémentaires
8 PME ENB / RNDB 0,312 31,2% du RNDB épargnée

164
Chapitre VIII

LES TABLEAUX DE SYNTHESE

La comptabilité nationale est certes un outil qui permet d’enregistrer et de


décrire les opérations macroéconomiques, mais c’est loin d’en être l’objectif
ultime ou le seul objectif. La comptabilité nationale s’attache, en effet, à
présenter l’activité économique d’un pays d’une façon didactique et
normalisée.
Pour rendre sa lecture fluide et significative, elle analyse et regroupe les
différentes opérations, en fonction de leur nature économique, dans des
tableaux de synthèse.
Ainsi, on recense trois tableaux proposés par le système marocain de
comptabilité nationale : le tableau des entrées et sorties qui décrit les
opérations sur biens et services, le tableau des opérations financières qui
analyse les opérations financières et enfin le tableau économique d'ensemble
qui donne une image d'ensemble de l'activité économique du pays, tous
secteurs institutionnels confondus et toutes catégories d'opérations
considérées.

SECTION I : LE TABLEAU DES ENTREES ET SORTIES (TES)

Le tableau des entrées et sorties (TES), appelé aussi tableau des inputs –
outputs, est une matrice qui décrit toutes les opérations sur biens et services de
l’économie nationale classées par branche d’activité et par type de produit. Il
présente notamment :
 les flux de biens et de services produits au sein de l’économie
nationale ;
 les flux de biens et de services entre l’économie nationale et le reste du
monde ;

165
 la structure des emplois finals et des consommations intermédiaires
ventilés par branche d’activité ;
 le calcul des valeurs ajoutées brutes et du PIB.
Le TES nous renseigne sur comment les produits sont utilisés en
consommation intermédiaire pour fabriquer d’autres produits ; ou sur
comment la production des branches d’activité est utilisée dans la
consommation intermédiaire d’autres branches afin de créer la production des
branches. Il utilise, à cette fin, tant en ligne qu’en colonne soit une
nomenclature de produits, soit une nomenclature de branches d’activité.
Les identités suivantes doivent être observées dans chaque tableau des entrées
et sorties :
 pour chaque branche, la production doit être égale à la somme de la
consommation intermédiaire et de la valeur ajoutée ;
 pour chaque produit, les ressources doivent être égales à la somme de
tous les emplois.
Au niveau de l’économie prise dans son ensemble, les marges commerciales et
de transport sont égales à zéro car elles sont compensées par la production des
branches réalisant ces marges.

I. Les fonctions d’un TES


Un tableau des entrées et sorties remplit trois fonctions principales :
 fonction de description ;
 fonction statistique ;
 fonction d’analyse.

1. La fonction de description d’un TES


Le TES fournit une description systématique de la formation des ressources en
produits et des emplois par branche. Les entrées et les sorties des activités de
production des différentes branches sont présentées en liaison avec les

166
activités de production d’autres branches nationales et du reste du monde et
avec la dépense de consommation finale.
C’est ainsi que l’on peut dire que l’un des rôles du TES est de refléter les
changements qui se produisent dans la structure de l’économie (l’importance
relative des différentes branches d’activité, les variations dans la structure de
la dépense de consommation finale, de la formation brute de capital, des
importations et des exportations...).

2. La fonction statistique d’un TES


Le TES permet de calculer et d’estimer certains agrégats clés comme le PIB en
prix courants ou le prix en prix de l’année précédente. Il se base, pour ainsi
faire, sur les informations relatives à la production, aux consommations…
Les principales sources de données utilisées à cette fin sont les enquêtes auprès
des entreprises et les données administratives et fiscales (notamment les
informations provenant des comptes de résultat des sociétés et les estimations
des branches équivalentes).
Par ailleurs, la construction du TES permet de :
 identifier les lacunes et les incohérences qui affectent les sources de
données ;
 obtenir certaines estimations de manière résiduelle (comme
l’estimation de la consommation finale de produits spécifiques) ;
 obtenir certaines estimations en extrapolant les données à partir d’une
période de base vers des périodes ultérieures pour lesquelles les
informations disponibles sont moins fiables ;
 vérifier et améliorer la cohérence, la pertinence et l’exhaustivité des
données contenues dans les comptes (comme les comptes de
production).

167
3. La fonction d’analyse d’un TES
Le tableau des entrées et sorties permet par ailleurs de mesurer non seulement
les effets directs (de premier ordre et de second ordre) mais aussi les effets
indirects de certains changements de structure de l’économie nationale.
Le TES permet ainsi d’analyser le système productif national, en étudiant les
interrelations existantes entre les diverses composantes de l'appareil productif
national.
En outre, le découpage de l’économie nationale en branches d'activité permet
d’approfondir ce qu’on appelle les relations techniques de production
intrinsèques.

II. Présentation détaillée du TES


Dans la présente sous-section, nous allons détailler comment on construit un
TES ainsi que l’ensemble des relations et équations qui sous-entendent son
élaboration.

1. Notions de relations et de coefficients techniques de Leontief


On vient de voir que le TES s’attèle à analyser les relations techniques existant
entre, d’une part, les consommations intermédiaires (entrées) d'une branche et,
d’autre part, les productions (sorties) de cette même branche.
Une relation technique décrit les quantités des différents produits (i)
consommés par une branche J, dans son processus de production, afin de
produire des biens (ou services) (j).
Etant donné que la production des différentes branches peut sensiblement
changer d’une année à une autre, en fonction notamment de la demande et des
technologies utilisées, Wassily Leontief a mis en place ce qu’on appelle le
« coefficient technique ». Ce coefficient (aij) représente le rapport entre la
production de la branche J (Pj) et sa consommation intermédiaire en produit i
(Cij). Ce rapport est supposé plus ou moins stable dans le temps, car malgré le
changement du niveau de production, la technologie reste plus moins la même

168
(on fabrique le même produit à partir des mêmes composants et de la même
nomenclature).
Ce coefficient technique (aij) est calculé comme suit :
aij = Cij / Pj
En connaissant les coefficients techniques d’une branche donnée (J), on peut
estimer donc les consommations intermédiaires des différents produits (i) pour
un niveau de production donné :
Cij = aij x Pj

2. Les principales identités observées dans le TES


Nous passerons en revue trois équations fondamentales relevées dans le TES :
l'équation d'équilibre des biens et services, l’équation de la demande finale et
l’équation structurelle.

A. L'équation d'équilibre des biens et services


La relation d’équilibre des biens et services renvoie à une égalité, logique et
naturelle, qu’il faut observer entre les ressources et les emplois en biens et
services.
Si l’on considère un bien quelconque, les quantités circulant dans une
économie donnée proviennent soit de la production interne soit des
importations (ressources) ; de la même manière, ces produits vont être
consommés à titre final, servir à la production d’autres biens et services, être
exportés, alimenter la FBCF et le reste est nécessairement imputé comme
variation de stock (emplois).
Cette relation en volume, doit être corrigée, afin de tenir compte des
différences dans les prix retenus pour chaque composant (prix de marché ou
prix départ usine) et des différents impôts et taxes comme expliqué dans un
chapitre précédent. L’équation en valeurs devient ainsi :
P+ M + DTI +TVA+ MC = CI + CF+ FBCF+ VS + X

169
B. L’équation de la demande finale
La demande finale est composée de la consommation finale, de la BFCF, de la
variation de stock ainsi que des exportations. On la note Y :
Y = CF + FBCF + VST + X
En remplaçant dans l’équation d’équilibre en volume, on peut écrire :
P+M = CI + Y
On peut réécrire la même relation pour chaque bien (i) circulant dans une
économie donnée :
Pi + Mi = Cij + Yi
Nous allons essayer de développer cette équation afin de la rendre exploitable
mathématiquement. Si l’on considère une économie avec (n) produits et (m)
branches. On aura donc (n) équations d’équilibre (n lignes) :
P1 = C11 + C12 + C13 +....... + C1j + ....... + C1m + Y1
P2 = C21 + C22 + C23 +....... + C2j + ....... + C2m + Y2
+
P
M3 = C31 + C32 + C33 +....... + C3j + ....... + C3m + Y3
+
....................................................................................
+
M
1
....................................................................................
M
2
....................................................................................
3

Pi = Ci1 + Ci2 + Ci3 +....... + Cij + ....... + Cim + Yi


.....................................................................................
+
.....................................................................................
Mi
.....................................................................................
Pn = Cn1 + Cn2 + Cn3 +....... + Cnj + ...... + Cnm + Yn
Afin d’introduire
+ des calculs matriciels, nous pouvons réécrire ces ensembles
d’équations
M sous la forme suivante :
n

170
P1 M1 C11 + C12 + C13 + …. + C1j + …. + C1m Y1
P2 M2 C21 + C22 + C23 + …. + C2j + …. + C2m Y2
P3 M3 C31 + C32 + C33 + …. + C3j + …. + C3m Y3
… … ………………………………………… …
… + … = ………………………………………… + …
Pi Mi Ci1 + Ci2 + Ci3 + …. + Cij + …. + Cim Yi
… … ………………………………………… …
… … ………………………………………… …
Pn Mn Cn1 + Cn2 + Cn3 + …. + Cnj + …. + Cnm Yn
Comme a été signalé plus en avant, le plus souvent nous connaissons les
coefficients techniques et le niveau de production estimé (ou souhaité), alors il
faudra exprimer la consommation intermédiaire en fonction de ces deux
paramètres et remplacer dans la matrice précédente :
P1 M1 (a11.P1) + (a12.P2) + ...+ (a1j.Pj) + ...+ (a1m.Pm) Y1
P2 M2 (a21.P1) + (a22.P2) + ...+ (a2j.Pj) + ...+ (a2m.Pm) Y2
P3 M3 (a31.P1) + (a32.P2) + ...+ (a3j.Pj) + ...+ (a3m.Pm) Y3
… … ………………………………………… …
… + … = ………………………………………… + …
Pi Mi (ai1.P1) + (ai2.P2) + ... + (aij.Pj) + ...+ (aim.Pm) Yi
… … ………………………………………… …
… … ………………………………………… …
Pn Mn (an1.P1) + (an2.P2) + ...+ (anj.Pj) + ...+ (anm.Pm) Yn
Il s’ensuit que nous pouvons simplifier en éclatant la matrice des
consommations intermédiaires grâce au vecteur des productions :

171
P1 M1 a11 a12 a13 …. a1j …. a1m P1 Y1
P2 M2 a21 a22 a23 …. a2j …. a2m P2 Y2
P3 M3 a31 a32 a33 …. a3j …. a3m P3 Y3
… … ………………………………… … …
… + … = ………………………………… x … + …
Pi Mi ai1 ai2 ai3 …. aij …. aim Pi Yi
… … ………………………………… … …
… … ………………………………… … …
Pn Mn an1 an2 an3 …. anj …. anm Pn Yn
Si l’on adopte les notations suivantes :
 Y : Matrice de la demande finale
 I : Matrice identité
 A : Matrice des coefficients techniques
 P : Vecteur de production
 M : Vecteur des importations
La dernière matrice obtenue peut être notée comme suit :
P + M = A. P + Y
De là, nous pouvons exprimer la demande finale en fonction de la production
et des importations :
(P – A.P) + M = Y
Par conséquent : (I-A).P + M = Y (car c’est la matrice identité qui est neutre
en multiplication pour le calcul matriciel, c'est-à-dire I.P = P).
C’est alors que nous obtenons l'équation de la demande finale :
Y = (I - A).P + M
Grâce à cette équation, à partir d’un niveau de production et d’un niveau
d’importations (ou d’une estimation de ces deux valeurs), on pourra
déterminer le niveau de la demande finale ou estimer la valeur de la demande
finale associée que l’économie pourra satisfaire.

172
C. L'équation structurelle
On entend par équation structurelle, l’équation qui exprime la production en
fonction du niveau de la demande finale et des importations. Autrement dit, la
question est de savoir quel niveau de production est nécessaire pour satisfaire
une demande finale déterminée et étant donné un niveau d’importations.
Cette équation permet donc à une économie de prévoir ses capacités de
production nécessaires pour la satisfaction de la demande finale.
L’équation de la demande finale permet d’obtenir l’équation structurelle :
On a: Y = (I – A).P + M. Donc :
P = (I – A)-1 (Y – M)
Avec : (I – A)-1 la matrice inverse de (I – A).

3. Un exemple de tableau des entrées et sorties


Nous avons étudié les différentes relations et équations qu’on retrouve dans
chaque TES. Nous présenterons maintenant un exemple d’un TES simplifié et
chiffré avec les différents cadrans le composant, et nous en ferons une lecture
concise par la suite pour faciliter sa compréhension.

173
Tableau des entrées et sorties

Ressources en produits (I) Emplois intermédiaires (II) Emplois finals (III)


S. S. S.N. Total Total
PT dis. M DTI MC TVA Total Agri. Ind. march. fin. mar. Com. BF CI CF FBCF VS X Total emplois
500 65 5 120 25 715 Agri. 175 25 37,5 0 12,5 0 0 250 385 0 5 75 465 715
1662,5 300 20 187,5 112,5 2282,5 Ind. 75 375 137,5 12,5 25 37,5 0 662,5 675 625 45 275 1620 2282,5
887,5 50 0 0 75 1012,5 S. march. 25 250 50 12,5 37,5 62,5 0 437,5 500 0 0 75 575 1012,5
150 0 0 0 0 150 S. fin. 0 0 0 0 0 0 150 150 0 0 0 0 0 150
375 0 0 0 0 375 S.N. mar. 0 0 0 0 0 0 0 0 375 0 0 0 375 375
3575 415 25 307,5 212,5 4535 Total 275 650 225 25 75 100 150 1500 1935 625 50 425 3035 4535

Calcul du PIB (V)


Comptes de production des branches (IV)
S. S. S.N. Total
174

Agri. Ind. march fin. mar. Com. BF CI


CI 275 650 225 25 75 100 150 1500 Total des VAB 2382,5
VAB 225 1013 662,5 125 300 207,5 -150 2382,5 + TVA 212,5
PT effective 496 1663 872,5 150 325 307,5 0 3813,5 + DTI 25
Transferts 4 15 50 69
PT PIB 2620
distribuée 500 1663 887,5 150 375 307,5 0 3882,5
Abréviations:
BF : Branche fictive
PT dis. : Production distribuée
A. Cadran I : les ressources en produits
Ce cadran détaille les ressources déjà analysées dans le cadre de l’équation
d’équilibre des biens et services. Il y a lieu cependant de préciser que la
production totale nationale (au prix de marché) comprend la production au
prix départ usine et la marge commerciale qui est à son tour considérée comme
une production d’une branche séparée (branche commerce).
Par ailleurs, la production à considérer est bien entendu la production
distribuée et non la production effective. Car la production effective d’une
branche est différente de sa production distribuée en ce qu’elle comporte des
produits fatals et des produits voisins. Un produit est dit fatal quand il ne peut
être dissocié de la fabrication du produit principal de la branche en question.
Un produit est dit voisin lorsqu’il est fabriqué par des branches différentes à
l’aide des techniques et des inputs différents mais répondant à un même usage.
Ces produits (fatals et voisins) doivent être reclassés dans leurs branches
appropriées (transferts), ce qui nous donne la production distribuée.

B. Cadran II : les emplois intermédiaires


Ce cadran reflète les relations techniques existant dans une économie. En
ligne, nous avons les différents produits fabriqués par les branches d’activités
et en colonnes nous avons les branches d’activité. Croiser entre une ligne et
une colonne donne une information sur la consommation intermédiaire des
produits de la branche en ligne par la branche en colonne. Exemple : la cellule
de rencontre entre la ligne industrie et la colonne agriculture signifie que la
branche agriculture a consommé dans son processus de production 75 des
produits de la branche industrie.
Il y a lieu de préciser qu’une branche fictive est insérée pour recueillir la
valeur de la PISB qui est incluse dans la production des institutions
financières. Aussi, la branche commerce s’ajoute en colonnes et pas en ligne
pour la simple raison que les autres branches ne peuvent consommer à titre

175
intermédiaire les services de cette branche, étant donné que leur production est
valorisée en prix départ usine (et n’intègre pas donc la marge commerciale).

C. Cadran III : les emplois finals


Ce cadran retrace les emplois finals, par branche, que sont la consommation
finale, la formation brute de capital fixe, la variation de stock et les
exportations. Sa lecture est relativement aisée et n’interpelle pas de remarques
particulières. Il faut juste noter qu’un équilibre entre emplois et ressources doit
être observé au niveau de chaque branche.

D. Cadran IV : les comptes de production des branches


Dans ce cadran, on calcule les valeurs ajoutées brutes de chaque branche ainsi
que leurs productions effectives et distribuées.
Pour la VAB, son calcul est relativement simple (production distribuée –
consommation intermédiaire), sauf peut être pour la branche commerce dont la
production correspond à la marge commerciale calculée dans le cadran I, ainsi
que pour la branche fictive dont la production est nulle.
Le passage de la production distribuée à la production effective se fait en
retranchant les transferts reçus (produits fatals ou voisins d’autres branches) et
en ajoutant les transferts effectués (produits fatals ou voisins de la branche).

E. Cadran V : calcul du PIB


Le calcul du PIB ne pose aucune difficulté. Il suffit de sommer les valeurs
ajoutées brutes et d’y ajouter les droits et taxes à l’importation (DTI) ainsi que
la TVA grevant les produits.

176
SECTION II : LE TABLEAU DES OPERATIONS FINANCIERES
(TOF)

Le tableau des opérations financières (TOF) est une matrice qui retrace
l'ensemble des opérations financières qui ont lieu entre les différents secteurs
institutionnels au cours d'une période donnée.
Par opérations financières, on entend les opérations sur actifs et passifs
financiers effectuées entre des unités institutionnelles résidentes ou entre ces
dernières et des unités institutionnelles non résidentes. Une opération
financière entre unités institutionnelles implique soit la création ou la
liquidation simultanée d’un actif financier et de son passif de contrepartie, soit
le changement de propriété d’un actif financier, soit encore la souscription
d’un engagement.
Le TOF s’intéresse donc à des flux et non à des stocks. Il enregistre ainsi les
variations, au cours de la période, des créances et des engagements des
différents secteurs institutionnels et ne renseigne guère sur la valeur cumulée
de ces créances et engagements à un instant donné.
Le TOF consiste en un tableau juxtaposant les comptes financiers des
différents secteurs institutionnels. C'est une matrice à double entrée qui
reprend, en colonnes, les différents secteurs institutionnels et en lignes, les
différentes opérations financières. Basé sur le principe du compte écran, ce
tableau ne reprend pas toutes les relations directes qu’entretiennent les secteurs
institutionnels et enregistre uniquement les totaux de chaque opération pour
chaque secteur institutionnel.
Les opérations financières sont classées d’abord par catégorie (moyens de
règlement, moyens de placement, moyens de financement et moyens
d’assurance), puis selon un critère de liquidité décroissante.
En outre, il faudrait établir un équilibre entre emplois et ressources au niveau
de chaque opération (le total des emplois de la monnaie nationale doit
correspondre au total des ressources par exemple). Le même équilibre devra
177
être vérifié au niveau de chaque secteur institutionnel ; l’équilibrage étant fait
via le solde de créances et d’engagements. Ce dernier solde correspond soit à
la capacité de financement soit au besoin de financement, dégagés pour le
secteur en question dans le compte de capital.
Nous présenterons ci-après un exemple de tableau des opérations financières
pour une économie donnée. Sa lecture est relativement simple et donne la
structure de financement de chaque secteur institutionnel ; en précisant ses
variations d’engagements (ressources financières) et ses variations de créances
(emplois financiers).

178
Tableau des opérations financières

Variations nettes de créances Variations nettes d'engagements


SQS IF OPCVM ASS AP Ménages RDM Total Opérations SQS IF OPCVM ASS AP Ménages RDM Total
Moyens de règlements
0 1328 0 0 0 0 932 2260 internationaux 0 932 0 0 0 0 1328 2260

340 300 0 0 56 680 60 1436 Monnaie nationale 0 1232 0 0 204 0 0 1436

368 0 200 0 200 1928 0 2696 Autres liquidités 28 1408 1120 0 140 0 0 2696

0 100 -80 0 0 0 0 20 Titres à court terme 0 0 88 0 -68 0 0 20


Obligations et autres
titres à moyen et long
196 0 252 184 0 120 84 836 terme 424 140 280 0 -8 0 0 836
Actions et autres
24 0 108 40 240 80 136 628 participations 264 0 244 0 0 0 120 628
179

-180 1032 416 0 0 0 0 1268 Crédits à court terme 1008 68 48 0 -28 352 -180 1268
Crédits à moyen et long
128 1108 1160 96 116 0 0 2608 terme 932 0 240 0 220 1088 128 2608
Réserves techniques
48 0 0 0 0 264 0 312 d'assurance 0 0 0 312 0 0 0 312
Solde de Créances et
184 184 Engagements -1732 88 36 8 152 1632 0 184
924 3868 2056 320 612 3072 1396 12248 Total 924 3868 2056 320 612 3072 1396 12248
Abréviations:
SQS : Sociétés et quasi-sociétés ASS : Assurances
IF : Institutions financières AP : Administrations publiques
OPCVM : Organismes de placement collectif en valeurs mobilières RDM : Reste du monde
SECTION III : LE TABLEAU ECONOMIQUE D'ENSEMBLE (TEE)

I. Utilité et objet du TEE


Le tableau économique d’ensemble est une matrice qui synthétise tous les flux
économiques ayant lieu entre les différents secteurs institutionnels résidents
ainsi que ceux les liant au reste du monde. Son plus grand avantage c’est de
fournir une vue globale de la structure de l'activité économique d'un pays au
cours d'une période donnée.
Le TEE est aussi très utile pour refléter l’importance relative de chaque secteur
institutionnel au travers sa contribution dans chaque type d’opérations ainsi
que dans l’économie prise dans son ensemble.
Enfin, le TEE permet de calculer certains agrégats macroéconomiques de la
comptabilité nationale comme le produit intérieur brut, le revenu national
disponible brut, l’épargne nationale brute ....

II. Présentation et architecture du TEE


Concernant sa construction, le TEE se base sur la technique du compte écran
en cachant les relations bilatérales pouvant exister entre les différents secteurs
institutionnels. Sa présentation ne diffère pas sensiblement de celle du TOF.
Les différentes opérations (opérations sur biens et services, opérations de
répartition et opérations financières) sont présentées en lignes, alors que les
secteurs institutionnels sont présentés en colonnes. Cette présentation permet
de reproduire fidèlement la séquence des comptes de la comptabilité nationale
(compte de production, compte de revenu et dépense, compte de capital et
compte financier). Le côté droit du TEE reprend les ressources (ou crédits) des
secteurs institutionnels alors que le côté gauche retrace les emplois (ou débits).
En outre, un équilibre est assuré ligne par ligne entre emplois et ressources.
Cet équilibre est naturel pour les opérations de répartition et les opérations
financières (une ressource pour un secteur correspond à un emploi chez un
autre secteur), alors qu’il n’est que superficiel pour les opérations sur biens et

180
services (on peut prendre l’exemple de la consommation intermédiaire qui
constitue un emploi pour les SQSNF mais ne peut correspondre à une
ressource chez un autre secteur). C’est pour cette raison qu’une unité fictive
est ajoutée pour forcer cette équilibration ligne par ligne ; on y inscrit donc une
contrepartie fictive pour les opérations sur biens et services) mais aussi la
PISB comme consommation intermédiaire (comme pour le TES).

181
Tableau économique d'ensemble (TEE)
Emplois Ressources
SQS IF AP Ménages RDM UF Total Opérations SQS IF AP Ménages RDM UF Total
540 540 Exportations 540 540
600 600 Importations 600 600
12900 12900 Productions 7500 900 3000 1500 12900
2400 390 240 450 120 3600 Consommation intermédiaire 3600 3600
5100 510 2760 1050 -120 9300 Valeur ajoutée 5100 510 2760 1050 -120 9300
3900 300 2400 600 7200 Rémunérations salariales 7200 7200
780 150 30 120 105 1185 Impôts liés à la production 1185 1185
120 -120 0 Ajustement PISB 0
420 -60 330 330 1020 Excédent Brut d'Exploitation 420 60 330 330 -120 1020
300 360 120 780 Intérêts 150 390 240 780
150 150 Dividendes 90 60 150
30 15 1200 1245 Impôts courants 1245 1245
123 210 6 201 33 573 Opérations d'assurance 123 210 6 201 33 573
1695 1695 Cotisations sociales effectives 1695 1695
182

90 90 Cotisations sociales fictives 90 90


90 1500 1590 Prestations sociales 1590 1590
30 60 90 Autres transferts courants 60 30 90
90 45 3015 6285 9435 Revenu Disponible Brut 90 45 3015 6285 9435
3000 5919 8919 Consommation finale 8919 8919
90 45 15 366 516 Epargne Brute 90 45 15 366 516
12 12 Subventions d'investissements 12 12
15 15 Impôts en capital 15 15
210 45 15 60 330 FBCF 330 330
180 12 24 216 Variation de stock 216 216
-288 -12 3 267 -30 Capacité ou Besoin de Financement -30 -30
7875 1590 7206 10791 633 13605 41700 Total d'opérations non financières 7875 1590 7206 10791 633 13605 41700
-30 -30 Solde des créances et dettes -834 -36 9 831 -30
Abréviations:
SQS : Sociétés et quasi-sociétés UF : Unité fictive
Le tableau économique d’ensemble interpelle les précisions suivantes :
 les différents soldes calculés (valeur ajoutée brute, excédent brut
d’exploitation, revenu disponible brut…) reprennent les mêmes règles
de calcul déjà étudiées dans le cadre des différents comptes (compte de
production, compte de revenu et dépense…). Attention à ne pas faire
l’erreur de chercher à ajouter par exemple la partie ressource des
rémunérations salariales et des impôts liés à la production lors du
calcul de l’EBE ; seuls les emplois de ces postes sont pris en charge car
les ressources sont considérées comme des revenus de répartition.
 les différentes opérations inscrites dans la colonne de l’unité fictive
sont juste des opérations de « façade » et n’interviennent aucunement
dans le calcul des soldes intermédiaires. La seule exception à cette
règle est celle qui concerne la production imputée des services
bancaires (PISB) ; celle-ci engendre une valeur ajoutée négative pour
cette unité fictive.
 le calcul de l’EBE pour le secteur des institutions financières est
corrigé dans la partie ressources par la PISB ; on ajoute le montant de
la PISB pour annuler son effet et pour sauvegarder l’équilibre entre
emplois et ressources, on déduit ce même montant de l’EBE de l’unité
fictive.
 la ligne « total des opérations non financières » correspond au total de
toutes les opérations dans la matrice, exception faite des différents
soldes (VA, EBE…) qui ne sont pas inclus.
 la capacité ou le besoin de financement est ventilé(e) dans la dernière
ligne pour refléter la quote-part de chaque secteur institutionnel dans la
formation du solde des créances et dettes (il va sans dire qu’une
capacité de financement de la nation sera placée à l’extérieur et vice
versa un besoin de financement sera comblé par le recours au reste du
monde).

183
ENONCES DES EXERCICES DU CHAPITRE VIII

Exercice 1 :
Considérons l’extrait suivant d’un TES fictif :
Agriculture Industrie Services Demande Total
finale
Agriculture 180 300 450 150 1080
Industrie 270 300 600 30 1200
Services 540 400 600 260 1800
Travail à faire :
1. Déterminer la matrice des coefficients techniques en supposant que les
importations, les marges commerciales, les DTI et la TVA sont nulles.
2. Calculer le vecteur de production si on suppose que la demande finale
devient 100 pour l’agriculture, 20 pour l’industrie et 200 pour les services.
3. Etablir le nouveau TES.
4. Si on suppose que la TVA s’élève à 40 et les DTI sont de 30, calculer le
nouveau PIB.

Exercice 2 :
Le comptable national d’une économie fictive vous soumet les renseignements
suivants sur les opérations financières effectuées au titre de l’année N :
1. Secteur des SQSNF :
 Les obligations émises : 100
 Les autres titres de participations émis : 50
 Les crédits à court terme contractés : 400
 Les crédits à long terme contractés : 100
 Les acquisitions d’obligations : 80
 Les liquidités disponibles : 300
 Les achats de bons de trésor à court terme : 60
 Les achats d’actions : 350

184
 Les crédits à court terme octroyés : 60
2. Secteur des institutions financières :
 Les obligations émises : 90
 La monnaie nationale comme engagements : 410
 Les moyens de règlements internationaux (engagements) : 100
 Les crédits à court terme contractés : 100
 Les crédits à long terme contractés : 120
 Les acquisitions d’obligations : 200
 Les liquidités disponibles : 300
 Les achats de bons de trésor à court terme : 160
 Les achats d’actions : 140
 Les crédits à court terme octroyés : 100
3. Secteur des administrations publiques :
 Les bons de trésor à court terme émis : 280
 La monnaie nationale comme engagements : 200
 Les moyens de règlements internationaux (engagements) : 100
 Les crédits à court terme contractés : 100
 Les crédits à long terme contractés : 150
 Les liquidités disponibles : 350
 Les achats d’actions : 200
 Les crédits à long terme octroyés : 250
 Les crédits à court terme octroyés : 80
4. Secteur des ménages :
 Les crédits à court terme contractés : 350
 Les crédits à long terme contractés : 220
 Les liquidités disponibles : 450
 Les achats d’actions : 70
 Les achats d’obligations : 80

185
5. Secteur du reste du monde :
 Les moyens de règlements internationaux comme engagements : 250
 Les achats par les résidents d’actions émises par les non-résidents : 200
 La monnaie nationale comme engagement : 790
 Les crédits à court terme octroyés par des résidents à des non-résidents :
130
 Les crédits à long terme octroyés par des résidents à des non-résidents : 90
 Les variations de créances sont à déterminer.
Travail à faire :
Etablir le tableau des opérations financières de cette économie fictive

186
Exercice 3 :
Vous disposez du tableau économique d’ensemble incomplet d’une économie fictive et il vous est demandé de le compléter :
Emplois Ressources
SQS IF AP Ménages RDM UF Total Opérations SQS IF AP Ménages RDM UF Total
810 810 Exportations …… ……
900 900 Importations …… …….
19350 19350 Productions …… 1350 4500 2250 ……..
3600 585 ……. 675 180 ……. Consommation intermédiaire 5400 5400
7650 ……. 4140 …… -180 ……. Valeur ajoutée 7650 765 …….. 1575 -180 …….
5850 450 3600 900 10800 Rémunérations salariales ……. …….
……. 225 45 180 157,5 1777,5 Impôts liés à la production ……… …….
180 -180 0 Ajustement PISB 0
630 -90 495 495 1530 Excédent Brut d'Exploitation 630 90 495 495 -180 1530
450 540 180 1170 Intérêts 225 …… 360 …….
…… ……. Dividendes 135 90 225
45 22,5 1800 ……. Impôts courants ……. ……..
187

184,5 315 9 301,5 49,5 859,5 Opérations d'assurance 184,5 315 …….. 301,5 49,5 ……..
2542,5 2542,5 Cotisations sociales effectives …….. …….
135 135 Cotisations sociales fictives 135 135
135 2250 2385 Prestations sociales 2385 2385
45 90 135 Autres transferts courants 90 45 135
135 67,5 4523 9427,5 …….. Revenu Disponible Brut …… 67,5 4523 9427,5 ……..
…… 8878,5 ……… Consommation finale …….. …….
135 67,5 22,5 ……. ……. Epargne Brute 135 67,5 22,5 ……. ……..
18 18 Subventions d'investissements …… ……
22,5 22,5 Impôts en capital …… ……
315 67,5 …… 90 ……. FBCF 495 495
270 18 36 324 Variation de stock 324 324
-432 -18 4,5 …….. -45 Capa. ou Besoin de Financement ……. -45
….. 2385 10809 ……… …… 20408 62550 Total d'opérations non financières 11813 ….. …….. 16186,5 949,5 …….. 62550
-30 -30 Solde des créances et dettes -834 -36 9 …… ……
CORRIGES DES EXERCICES DU CHAPITRE VIII

Exercice 1 :
1. Si on suppose que les importations, les marges commerciales, les DTI et la
TVA sont nulles, alors le total des emplois correspondrait à la valeur de la
production de chaque branche d’activité. Par ailleurs, on sait que : aij = Cij / Pj
Si on retient A comme indice pour l’agriculture, I comme indice pour
l’industrie et S comme indice pour les services, alors : PA = 1080 ; PI = 1200
et PS = 1800. On peut alors calculer chaque coefficient en divisant la CI par la
production. On aura la matrice suivante :
1/6 1/4 1/4
A= 1/4 1/4 1/3
1/2 1/3 1/3

5/6 -1/4 -1/4


(I-A) = -1/4 3/4 -1/3
-1/2 -1/3 2/3
2. Pour calculer le vecteur de production sachant que la demande finale
devient 100 pour l’agriculture, 20 pour l’industrie et 200 pour les services, il
faut partir de la relation : P = (I – A)-1 (Y – M).
Comme on nous dit que les importations sont nulles, cette relation peut être
simplifiée : P = (I – A)-1 (Y). Avec :
100
(Y) = 20
200
Il faut donc calculer la matrice inverse de (I-A) au préalable en utilisant par
exemple la méthode des pivots.
3,08 1,98 2,15
(I-A)-1 = 2,64 3,41 2,70
3,63 3,19 4,46

188
Il s’ensuit que la matrice de production (P) sera la suivante :
3,08 1,98 2,15 100
(P) = 2,64 3,41 2,70 20
3,63 3,19 4,46 200

777,24
(P) = 871,92
1318,89
3. On dispose de la matrice des coefficients techniques, du vecteur de
production et du vecteur de demande finale. On peut donc construire le TES et
notamment en multipliant la production par le coefficient technique pour avoir
la valeur de la consommation intermédiaire :
Agriculture Industrie Services Demande Total
finale
Agriculture 129,54 217,98 329,72 100 777,24
Industrie 194,31 217,98 439,63 20 871,92
Services 388,62 290,64 439,63 200 1 318,89

4. Le PIB = Total des VAB + DTI + TVA


Total des VAB = Production Total – Somme CI
Agriculture Industrie Services Demande Total
finale
Agriculture 129,54 217,98 329,72 100 777,24
Industrie 194,31 217,98 439,63 20 871,92
Services 388,62 290,64 439,63 200 1 318,89
Total CI 712,47 726,60 1 208,97
Total des VAB = 2968,04 – 2648,04 = 320
D’où : le PIB = 320 + 40 + 30 = 390.

189
Exercice 2 :
A partir des données, on peut construire le TOF suivant sachant que la variation des créances du reste du monde est déterminée
de telle façon à avoir un équilibre ligne par ligne entre emplois et ressources.

Variations nettes de créances Variations nettes d'engagements


SQS IF AP Ménages RDM Total Opérations SQS IF AP Ménages RDM Total
Moyens de règlements
450 450 internationaux 100 100 250 450
300 300 350 450 1400 Monnaie nationale 410 200 790 1400
0 Autres liquidités 0
60 160 60 280 Titres à court terme 280 280
190

Obligations et autres titres à


80 200 80 -170 190 moyen et long terme 100 90 190
350 140 200 70 -510 250 Actions et autres participations 50 200 250
60 100 80 840 1080 Crédits à court terme 400 100 100 350 130 1080
250 430 680 Crédits à moyen et long terme 100 120 150 220 90 680

0 Réserves techniques d'assurance 0


Solde de Créances et
360 360 Engagements 200 80 50 30 0 360

850 900 880 600 1460 4690 Total 850 900 880 600 1460 4690
Exercice 3 :
Vous disposez du tableau économique d’ensemble incomplet d’une économie fictive et il vous est demandé de le compléter :
Emplois Ressources
SQS IF AP Ménages RDM UF Total Opérations SQS IF AP Ménages RDM UF Total
810 810 Exportations 810 810
900 900 Importations 900 900
19350 19350 Productions 11250 1350 4500 2250 19350
3600 585 360 675 180 5400 Consommation intermédiaire 5400 5400
7650 765 4140 1575 -180 13950 Valeur ajoutée 7650 765 4140 1575 -180 13950
5850 450 3600 900 10800 Rémunérations salariales 10800 10800
1170 225 45 180 157,50 1777,50 Impôts liés à la production 1777,50 1777,50
180 -180 0 Ajustement PISB 0
630 -90 495 495 1530 Excédent Brut d'Exploitation 630 90 495 495 -180 1530
450 540 180 1170 Intérêts 225 585 360 1170
225 225 Dividendes 135 90 225
45 22,50 1800 1867,50 Impôts courants 1867,50 1867,50
184,50 315 9 301,50 49,50 859,50 Opérations d'assurance 184,50 315 9 301,50 49,50 859,50
191

2542,50 2542,50 Cotisations sociales effectives 2542,50 2542,50


135 135 Cotisations sociales fictives 135 135
135 2250 2385 Prestations sociales 2385 2385
45 90 135 Autres transferts courants 90 45 135
135 67,50 4522,50 9427,50 14152,50 Revenu Disponible Brut 135 67,50 4522,50 9427,50 14152,50
4500 8878,50 13378,50 Consommation finale 13378,50 13378,50
135 67,50 22,50 549 774 Epargne Brute 135 67,50 22,50 549 774
18 18 Subventions d'investissements 18 18
22,50 22,50 Impôts en capital 22,50 22,50
315 67,50 22,50 90 495 FBCF 495 495
270 18 36 324 Variation de stock 324 324
-432 -18 4,50 400,50 -45 Cap. ou Bes. de Financement -45 -45
11812,50 2385 10809 16186,50 949,50 20407,50 62550 Total d'opér. non financières 11812,50 2385 10809 16186,50 949,50 20407,50 62550
-30 -30 Solde des créances et dettes -834 -36 9 831 -30
EXERCICES DE SYNTHESE - ENONCES

Exercice 1 :
Le comptable national d’une économie fictive vous soumet les opérations
suivantes effectuées par le secteur des administrations publiques :
 La production non - marchande : 5400
 La production marchande : 2600
 Le taux de valorisation s’élève à : 0,8518 (85,18%) (arrondir au dirham
supérieur).
 Le taux d’investissement s’élève à : 0,2173 (21,73%) (arrondir au
dirham supérieur).
 Les DTI versées par les autres SI : 250
 Les rémunérations salariales totales versées : 900
 La propension moyenne à consommer s’élève à 0,1719 (17,19%)
(arrondir au dirham supérieur).
 Les impôts liés à la production reçus : 200
 Les impôts en capital reçus : 130
 Les autres transferts courants versés : 70
 Les autres transferts courants reçus : 120
 Les transferts en capital versés : 120
 Les subventions d’investissement versées : 90
 Les intérêts versés : 130
 Les primes d’assurance versées : 100
 Les indemnités d’assurance reçues : 60
 Les achats de terrains : 250
 Les cessions de terrains : 350
 Les nouveaux bons de trésor à court terme émis : 200
 Les bons de trésor à court terme remboursés : 160
 Les emprunts à long terme auprès du FMI ont augmenté de 110

192
 L’excédent de trésorerie (après les emprunts et les bons de trésor) a été
placé comme suit :
 85% placés en achats de titres à court terme
 15% déposés en caisse
Travail à faire :
Dresser les comptes d’analyse du secteur institutionnel AP.
PS : les ratios appliqués aux comptes consolidés peuvent êtres transposés à un
secteur institutionnel

193
Exercice 2 :
On considère le compte suivant d’une entreprise industrielle qui fabrique deux
produits A et B :

Compte synthétique

Emplois Montant Ressources Montant

• Consommation intermédiaire …….. • Production ………


- 120A au prix unitaire de 7
- 80 B au prix unitaire …..
Valeur ajoutée brute (VAB) ……..

• Rémunérations salariales 360 • VAB …….


• Subventions d’exploitation
• Impôts liés à la production 200 40
reçues
Excédent brut d'exploitation
220
(EBE)
Total ……. Total …….
On suppose que :
 les deux produits ont un cycle de production équivalent par unité et que
tous les autres produits et charges sont ventilés selon la même clé de
répartition qui est le temps de production.
 le taux de valorisation s’élève à 0,37 (37%)
1. Compléter le tableau et calculer le prix unitaire départ usine de B.
2. On suppose qu’une seule entreprise commercialise exclusivement les deux
produits, et que les coûts totaux de cette entreprise s’élèvent à 400. Calculer
les prix d’acquisitions de A et B sachant que le taux de marge s’élève à 25%
pour les deux produits.
3. Calculer le prix du produit A au coût des facteurs.
4. Si on suppose que les subventions d’exploitation sont nulles et que l’EBE
reste le même, reconstituer la nouvelle valeur de la VAB.

194
Exercice 3 :
On vous demande d’établir les comptes consolidés de la nation et du reste du monde à partir du TEE suivant :
Emplois Ressources
SQS IF AP Ménages RDM UF Total Opérations SQS IF AP Ménages RDM UF Total
2250 2250 Exportations 2250 2250
2550 2550 Importations 2550 2550
11850 11850 Productions 6750 4350 750 11850
3150 1350 570 2250 7320 Consommation intermédiaire 7320 7320
3600 3000 0 180 -2250 4530 Valeur ajoutée 3600 3000 0 180 -2250 4530
1470 1020 1095 135 3720 Rémunérations salariales 3360 360 3720
375 375 DTI 375 375
180 135 315 Impôts liés à la production 315 315
2250 -2250 0 Ajustement PISB 0
1950 -405 -1095 180 630 Excédent Brut d'Exploitation 1950 1845 -1095 180 -2250 630
300 450 195 525 1470 Intérêts 810 660 1470
180 120 300 Dividendes 120 105 75 300
180 75 45 60 360 Impôts courants 360 360
600 960 450 2010 Opérations d'assurance 660 1050 300 2010
195

375 315 285 975 Cotisations sociales effectives 975 975


0 Cotisations sociales fictives 0
585 585 Prestations sociales 585 585
105 75 180 Autres transferts courants 180 180
990 -315 15 3795 4485 Revenu Disponible Brut 990 -315 15 3795 4485
1650 2340 195 4185 Consommation finale 90 4095 4185
990 -315 -1635 1455 495 Epargne Brute 990 -315 -1635 1455 495
90 90 Subventions d'investissements 90 90
30 45 105 285 465 Transferts en capital 315 150 465
450 420 870 FBCF 870 870
150 90 240 Variation de stock 240 240
765 -720 -1830 1455 -330 Capacité ou Besoin de Financement -330 -330
7935 6465 2025 5070 3510 14775 39780 Total d'opérations non financières 7935 6465 2025 5070 3510 14775 39780
-330 -330 Solde des créances et dettes -750 600 195 -375 -330
Exercice 4 :
A partir des renseignements ci-dessous fournis par le comptable national d’une
économie fictive, il vous est demandé de répondre aux questions :
 La production totale de biens et services (PT) : 10000
 La CI : 6100
 La FBCF : 1200
 Les DTI : 350
 Les exportations : 1100
 Le solde du commerce extérieur : -100
 Les rémunérations salariales totales reçues par les résidents : 2300
 Les RS versées par les résidents aux non-résidents : 120
 Les RS reçues par les résidents des non-résidents : 70
 La CF des résidents se décompose comme suit :
 La CF des ménages : 2100
 La CF des AP et des IPSBL : 700
 La CF des ménages résidents dans le reste du monde : 110
 La CF des non résidents sur le TEN : 90
 Les impôts liés à la production : 230
 Les transferts courants nets versés au reste du monde : 40
 Les transferts en capital nets reçus par la nation : 60
 Les achats nets de terrains par les non-résidents aux résidents : 70
 Les revenus de la propriété et de l'entreprise versés au RDM : 300
 Les revenus de la propriété et de l’entreprise reçus du RDM : 450
 Les subventions d'exploitation versées par les administrations : 60
Travail à faire :
1- Dresser le compte d'équilibre des biens et services
2- Dresser les comptes du reste du monde
3- Dresser les comptes consolidés de la nation
4- Calculer le PIB selon les trois optiques
5- Calculer le revenu national
196
Exercice 5 :
Considérons une économie fictive ayant cinq secteurs institutionnels : les
administrations publiques, les ménages, les SQSNF, les institutions financières
et le reste du monde. On vous donne les renseignements suivants pour chacun
des secteurs :
1/ Les SQSNF :
 La production totale de biens et services (PT) : 5200
 La CI : 3000
 La FBCF : à déterminer
 Les DTI : 160
 Les exportations : 1300
 Les importations : 1000
 La variation de stock : 500
 Les rémunérations salariales versées à des résidents : 960
 Les rémunérations salariales versées à des non-résidents : 140
 Les impôts liés à la production : 140
 Les transferts courants nets versés au reste du monde : 45
 Les transferts en capital nets reçus des AP : 80
 Les transferts en capital nets reçus des IF : 40
 Les transferts en capital nets reçus des non-résidents : 130
 Les cotisations sociales effectives : 180
 Les intérêts versés au RDM : 90
 Les intérêts versés aux institutions financières : 210
 Les dividendes reçus du RDM : 70
 Les dividendes versés aux institutions financières : 60
 Les dividendes versés aux ménages : 30
 Les subventions d’investissement reçues des administrations : 100
 La variation des engagements est égale à : -300
2/ Les institutions financières :
 La production de services : 1400
197
 La PISB : 1600
 La CI : 1000
 La FBCF : 290
 Les DTI : 140
 La variation de stock : 200
 Les exportations : 500
 Les importations : 1100
 Les rémunérations salariales versées à des résidents : 590
 Les rémunérations salariales versées à des non-résidents : 110
 Les impôts liés à la production : 80
 Les primes d’assurance reçues des SQSNF : 500
 Les primes d’assurance reçues des ménages : 270
 Les primes d’assurance versées par les institutions financières : 660
 Les cotisations sociales effectives : 140
 Les indemnités versées aux SQSNF : 430
 Les indemnités versées aux AP : 20
 Les indemnités versées aux ménages : 320
 Les transferts courants nets versés au reste du monde : 95
 Les transferts en capital nets reçus des SQSNF : 40
 Les transferts en capital nets versés aux institutions financières : 40
 Les transferts en capital nets reçus des AP : 30
 Les transferts en capital nets reçus des non-résidents : 30
 Les intérêts versés au RDM : 30
 Les intérêts versés à des institutions financières : 170
 Les intérêts reçus du RDM : 290
 Les intérêts reçus des ménages : 120
 La variation des engagements : à déterminer
3/ Les ménages :
 La production non - marchande : 1200

198
 La CI : 500
 Les RS reçues des non-résidents : 110
 La CF sur le territoire national : 1580
 La CF dans le reste du monde : 70
 La CF des non-résidents sur le TEN : 320
 Les dividendes reçus du RDM : 40
 La variation des engagements est égale à : -150
4/ Les administrations publiques :
 La production non - marchande : 600
 La CI : 100
 Les impôts liés à la production : 10
 Les impôts sur le revenu et le patrimoine reçus des SQSNF : 110
 Les impôts sur le revenu et le patrimoine reçus des AP : 45
 Les impôts sur le revenu et le patrimoine reçus des IF : 40
 Les impôts sur le revenu et le patrimoine reçus des ménages : 45
 La CF sur le TEN : 1.200
 Les prestations sociales : 290
 Les cotisations sociales : 160
 Les rémunérations salariales versées aux résidents : 800
 La variation des engagements est égale à : 170
Travail à faire :
1- Dresser le compte d'équilibre des biens et services
2- Dresser le tableau économique d’ensemble
3- Etablir les comptes consolidés de la nation
4- Etablir les comptes du reste du monde

199
Exercice 6 :
On considère une économie fictive avec cinq secteurs institutionnels : les
administrations publiques, les ménages, les SQSNF, les institutions financières
et le reste du monde. On vous fournit les informations suivantes pour chacun
des secteurs :
1/ Les SQSNF :
 La production totale de biens et services (PT) : 4500
 La CI : 2100
 La FBCF : 300
 Les DTI : 150
 Les exportations : 1200
 Les importations : 900
 La variation de stock : à déterminer
 Les rémunérations salariales versées à des résidents : 850
 Les rémunérations salariales versées à des non-résidents : 130
 Les impôts liés à la production : 120
 Les transferts courants nets versés au reste du monde : 70
 Les transferts en capital nets reçus des AP : 60
 Les transferts en capital nets reçus des IF : 30
 Les transferts en capital nets reçus des non-résidents : 120
 Les cotisations sociales effectives : 250
 Les intérêts versés au RDM : 140
 Les intérêts versés aux institutions financières : 60
 Les dividendes reçus du RDM : 80
 Les dividendes versés aux institutions financières : 70
 Les dividendes versés aux ménages : 50
 Les subventions d’investissement reçues des administrations : 60
 La variation des engagements est égale à : -500

200
2/ Les institutions financières :
 La production de services : 1400
 La PISB : 1500
 La CI : 900
 La FBCF : 280
 Les DTI : 100
 La variation de stock : 60
 Les exportations : 300
 Les importations : 800
 Les rémunérations salariales versées à des résidents : 570
 Les rémunérations salariales versées à des non-résidents : 110
 Les impôts liés à la production : 90
 Les primes d’assurance reçues des SQSNF : 400
 Les primes d’assurance reçues des ménages : 300
 Les cotisations sociales effectives : 210
 Les indemnités versées aux SQSNF : 440
 Les indemnités versées aux ménages : 200
 Les transferts courants nets versés au reste du monde : 50
 Les transferts en capital nets reçus des SQSNF : 20
 Les transferts en capital nets reçus des AP : 10
 Les transferts en capital nets reçus des non-résidents : 70
 Les intérêts versés au RDM : 300
 Les intérêts reçus du RDM : 350
 Les intérêts reçus des administrations publiques : 130
 La variation des engagements : à déterminer
3/ Les ménages :
 La production non - marchande : 500
 La CI : 380
 Les RS reçues des non-résidents : 90

201
 La CF sur le territoire national : 1500
 La CF dans le reste du monde : 60
 La CF des non-résidents sur le TEN : 130
 La variation des engagements est égale à : -250
4/ Les administrations publiques :
 Les impôts sur le revenu et le patrimoine reçus des SQSNF : 120
 Les impôts sur le revenu et le patrimoine reçus des AP : 30
 Les impôts sur le revenu et le patrimoine reçus des IF : 50
 Les impôts sur le revenu et le patrimoine reçus des ménages : 40
 La CF sur le TEN : 1100
 Les prestations sociales : 390
 Les cotisations sociales : 190
 Les rémunérations salariales versées aux résidents : 730
 La variation des engagements est égale à : 130
Travail à faire :
1- Dresser le compte d'équilibre des biens et services
2- Dresser le tableau économique d’ensemble
3- Etablir les comptes consolidés de la nation
4- Etablir les comptes du reste du monde
5- Calculer les ratios suivants :
a. Le taux d’investissement
b. Le taux d’autofinancement
c. La propension moyenne à consommer
d. Le taux de couverture des importations par les exportations sachant
que les frais d’import représentent 10% du montant des
importations FOB.

202
Exercice 7 :
Soient la matrice des coefficients techniques et le TES incomplets d’une
économie nationale fictive au titre de l’année 2014 :
Matrice des coefficients techniques
Agriculture Industrie Services Commerce
Agriculture 0,2 0,2 0,2 …..
Industrie ….. 0,4 ….. …..
Services 0,35 0,25 ….. …..
Commerce ….. ….. ….. …..

TES
PT M DTI MC TVA CI DF Total
Branches
Agri Ind Serv Com emplois
produits
Agriculture ….. …. 30 50 20 ….. ….. ….. 30 270 ….
Industrie 2000 200 …. 100 40 ….. ….. 700 70 530 …..
Services ….. 125 45 …. 30 ….. ….. 400 50 475 …..

Consommations intermédiaires …. ….. …. …. ∑ VA …..


Valeurs ajoutées 150 …. ….. ….. DTI ….
Production ….. ….. …. ….. TVA ….
PIB …..
Vous disposez, par ailleurs des informations suivantes :
 La production totale de l’agriculture au titre de l’année 2014 exprimée
en prix constants 2009 : 800
 La production totale des services au titre de l’année 2014 exprimée en
prix constants 2009 : 1200
 L’indice élémentaire des valeurs productions de 2014 par rapport à
2009 : 125
 Les subventions d’exploitations : 90
 Les salaires versés par les résidents aux non-résidents : 30

203
 Le total des rémunérations salariales versées par les résidents 350
 Les salaires reçus par les résidents de la part des non-résidents : 80
 La consommation finale des administrations publiques s’élève à 100
 La consommation finale des institutions privées sans but lucratif : 25
 La consommation finale des non-résidents sur le TEN s’élève à 45
 Les impôts liés à la production : 8% de la valeur de la production de
chacune des branches en dehors de l’agriculture qui est exonérée
 La variation de stock est estimée à 240
 Le taux d’investissement est estimé à 0,20 (20%)
 Le taux d’autofinancement s’élève à 2,50 (250%)
 Le taux de couverture des importations est estimé à 0,875 (87,50%)
 Le total des frais d’import (pour passer du CAF au FOB) est estimé à
6,25% de la valeur des importations FOB
 Les transferts courants reçus du reste du monde : 125
 Les transferts courants versés au Reste du Monde : 65
 Les subventions d’investissement reçues de l’étranger s’élèvent à 30
 Les achats d’actifs incorporels par les résidents à l’extérieur : 85
 Les achats d’actifs incorporels par les non-résidents sur le TEN : 45
Travail à faire
1- Compléter le TES et la matrice des coefficients techniques.
2- Calculer la consommation finale des ménages résidents sur le TEN.
3- Dresser le compte des biens et services.
4- Etablir les comptes consolidés de production et de répartition de la
nation.
5- Etablir le compte de capital et de financement de la nation.
6- Etablir les comptes des opérations courantes et de capital du reste du
monde.
7- Calculer le PIB selon les trois optiques.

204
8- Déterminer le niveau de demande finale maximale, en supposant cette
fois-ci que la TVA est nulle et que les DTI sont nuls, qu’on pourra
satisfaire grâce à la capacité de production suivante : Agriculture :
2000 ; Industrie : 3000 ; Services : 2000 et Commerce : 300.

205
Exercice 8 :
Soient la matrice des coefficients techniques et le TES incomplets d’une
économie nationale fictive au titre de l’année 2014 :
Matrice des coefficients techniques
Agriculture Industrie Services Commerce
Agriculture 0,1875 ….. 0,15 …..
Industrie 0,25 ….. 0,35 …..
Services 0,28125 ….. 0,3 …..
Commerce ….. ….. ….. …..

TES
PT M DTI MC TVA CI DF Total
Branches
Agri Ind Serv Com emplois
produits
Agriculture ….. 110 20 70 20 ….. 500 ….. 30 …. …..
Industrie 1800 170 10 80 ….. ….. 600 ….. 70 …. 2100
Services 2000 105 25 65 5 ….. 550 ….. 25 …. …..

Consommations intermédiaires …. ….. …. …. ∑ VA …..


Valeurs ajoutées ….. …. ….. ….. DTI ….
Production ….. ….. …. ….. TVA ….
PIB …..
Vous disposez, par ailleurs des informations suivantes :
 La production totale de l’agriculture au titre de l’année 2014 exprimée
en prix constants 2010 : 1200
 L’indice élémentaire des valeurs productions de 2014 par rapport à
2009 : 133,33
 Les subventions d’exploitations : 70
 Le total des rémunérations salariales versées par les résidents : 300
 Les salaires versés par les résidents aux non-résidents : 50
 Les salaires reçus par les résidents de la part des non-résidents : 70

206
 La consommation finale des non-résidents sur le TEN s’élève à 50
 La consommation finale des administrations publiques s’élève à 120
 La consommation finale des institutions privées sans but lucratif : 30
 Les impôts liés à la production : 7% de la valeur de la production de
chacune des branches
 Le taux d’autofinancement s’élève à 1,5 (150%)
 La variation de stock est estimée à 300
 Le taux d’investissement est estimé à 0,25 (25%)
 Le taux de couverture des importations est estimé à 0,875 (87,50%)
 Le total des frais d’import (pour passer du CAF au FOB) est estimé à
10,00 % de la valeur des importations FOB
 Les transferts courants reçus du reste du monde : 100
 Les transferts courants versés au Reste du Monde : 90
 Les subventions d’investissement reçues de l’étranger s’élèvent à 50
 Les achats d’actifs incorporels par les résidents à l’extérieur : 120
 Les achats d’actifs incorporels par les non-résidents sur le TEN : 90
Travail à faire
1. Compléter le TES et la matrice des coefficients techniques.
2. Calculer la consommation finale des ménages résidents sur le TEN.
3. Dresser le compte des biens et services.
4. Etablir les comptes consolidés de production et de répartition de la nation.
5. Etablir le compte de capital et de financement de la nation.
6. Etablir les comptes des opérations courantes et de capital du reste du
monde.
7. Calculer le PIB selon les trois optiques.
8. Déterminer le niveau de production nécessaire, en supposant cette fois-ci
que la TVA est nulle et que les DTI sont nuls, pour satisfaire la demande finale
suivante : Agriculture : 1300 ; Industrie : 700 ; Services : 1200.

207
EXERCICES DE SYNTHESE - CORRIGES

Exercice 1 :
a. Le compte de production des AP
Emplois Compte de production Ressources
• Consommation intermédiaire 3400 • Production non -marchande 5400
Valeur ajoutée brute (VAB) 4600 • Production marchande 2600
• Rémunérations salariales 900 • VAB 4600
• Impôts liés à la production • Subventions d’exploitations
(hors TVA) reçues
Excédent brut d'exploitation 3700
(EBE)

Total 12600 Total 12600


b. Le compte de revenu et dépense des AP
Emplois Compte de revenu et dépense Ressources
Impôts sur le revenu et le EBE 3700
patrimoine
Subventions d’exploitation
Impôts liés à la production 200
versées
Revenus de TAI versés Revenus de TAI reçus
Intérêts versés 130 Intérêts reçus
Dividendes reçus
Revenus prélevés par les Revenus prélevés par les
chefs de QS chefs de QS
Primes nettes d'assurance 100 Indemnités d'assurance 60
dommage dommage
Prestations sécurité sociale Cotisations sociales
Prestations sociales directes effectives
Cotisations sociales fictives
Autres transferts courants 70 Autres transferts courants 120
versés reçus
Revenu disponible brut 3780
Consommation
(RDB) finale 650 RDB 3780
Epargne brute 3130
TOTAL 7860 TOTAL 7860

208
c. Le compte de capital des AP
Emplois Compte de capital Ressources

FBCF 1000 Epargne brute 3130


Variation des stocks Impôts en capital reçus 130
Achats nets de terrains -100
Achats nets d'actifs
incorporels
Impôts en capital versés

Autres transferts en capital


210 Transferts en capital reçus
versés au RDM et aux SIR

Capacité de financement 2150


Total 3260 Total 3260
d. Le compte financier des AP
Variation des créances Compte financier Variation des engagements
345 • Monnaie nationale
• Dépôts non monétaires et titres à 40
1955
court terme
• Obligations et bons à moyen et long
terme.
• Actions et autres participations
• Crédits à court terme
• Crédits à moyen et long terme 110

• Autres créances et engagements


Solde des créances 2150

2300 Total 2300

209
Exercice 2 :
1. On sait que :
 le taux de valorisation = VAB / Production
 PDU = CI + RS + EBE + (ILP-SE)
Donc la valeur de la production globale au PDU s’élève à :
Production – CI = VAB = 360 + 220 + (200 – 40) = 740
Production = VAB / 0,37 = 740 / 0,37 = 2000.
Le prix unitaire du produit B au PDU est de 14,5 ([2000 – (120*7)] / 80).

Compte synthétique

Emplois Montant Ressources Montant

• Consommation intermédiaire 1260 • Production 2000


- 120A au prix unitaire de 7
- 80B au prix unitaire de
Valeur ajoutée brute (VAB) 740
14,5
• Rémunérations salariales 360 • VAB 740
• Subventions d’exploitation
• Impôts liés à la production 200 40
reçues
Excédent brut d'exploitation
220
(EBE)
Total 2780 Total 2780
2. Le taux de marge est égal à la marge commerciale divisée par le prix de
vente. Donc :
(Prix d’acquisition – PDU) / Prix d’acquisition = 0,25
 Pour le produit A : (PAA – 7) / PAA = 0,25. D’où : 1 – 7 / PAA = 0,25.
Donc : 7 / PAA = 0,75 c'est-à-dire : PAA = 7 / 0,75 = 9,33
 Pour le produit B : (PAB – 14,5) / PAB = 0,25. D’où : 1 – 14,5 / PAB =
0,25. Donc : 14,5 / PAB = 0,75 c'est-à-dire : PAB = 14,5 / 0,75 = 19,33
3. On a : PCF = PDU – (ILP – SE). On doit donc imputer à chacun des produits
A et B sa quote-part dans les subventions d’exploitation et dans les impôts liés à
la production.

210
On sait que la clé de répartition est le temps de production. Donc, on impute 60%
aux produits A (120 / (120+80)) et 40% aux produits B (80 / (120+80)), puis on
divise par le nombre d’unités produites :
 Pour A : ILP unitaire = (200*0,60) / 120 = 1
SE unitaire = (40*0,60) / 120 = 0,2
Donc le prix de A au coût des facteurs est de : 7 – (1-0,2) = 6,2
 Pour B : ILP unitaire = (200*0,40) / 80 = 1
SE unitaire = (40*0,40) / 80 = 0,2
Donc le prix de B au CF est de : 14,5 – (1-0,2) = 13,7
4. On a : EBE = 220 et SE=0. On reconstitue la VAB à partir de l’optique
revenu :
VAB = RS + ILP + EBE – SE
VAB = 360 + 200 + 220 – 0
VAB = 780

211
Exercice 3 :
1. Les comptes consolidés de la nation :
a. Le compte consolidé de production
Emplois Compte de production consolidé Ressources
CI 7320 PT 11850
Solde: PIB 4905 DTI 375
RS versée par résidents : 3585 PIB 4905
- aux résidents 3225
- aux NR 360
ILP 315 SE
DTI 375
Solde: EBE 630
Total 17130 Total 17130
b. Le compte consolidé de revenu et dépenses
Emplois Compte consolidé de revenu et dépense Ressources
EBE 630
RS des résidents :
- reçue des résidents 3225
- reçue des NR 135
SE ILP 315
DTI 375
RPE versés au RDM RPE reçus du RDM
- Int. et dividendes 1125 - Int. et dividendes 1110
- Revenus de la TAI - Revenus de la TAI
- Revenus des QS Impôts courants 360
TCN versés au RDM 4110 TCN reçus du RDM 3570
Solde: RNDB 4485
CF ménages Résidents : RNDB 4485
- Sur le TEN 2250
- Dans le RDM 90
CF des AP 1650

Solde: ENB 495


Total 14205 Total 14205

212
c. Le compte consolidé de capital
Emplois Compte consolidé de capital Ressources
Achats nets des TAI par ENB 495
les résidents
FBCF 870
VS 240
Transferts en Capital Transferts en capital
285
versés au RDM reçus du RDM
Solde: BF Nation 330
Total 1110 Total 1110

2. Les comptes du reste du monde :


Emplois Compte des opérations courantes Ressources
X 2.250 M 2550
CF NR / TEN 195 CF des ménages 90
RS reçues du RDM 135 RS versées RDM 360
RPE reçus du RDM 645 RPE versées RDM 660
TNC reçus du RDM TNC Versés RDM 180
SOC 615
Total 3840 Total 3840

Emplois Compte de capital Ressources


SOC 615
ANTAI (NR) ANTAI
T Cap reçus RDM 285 T Cap versés RDM
Solde : BF Nation 330
Total 615 Total 615

213
Exercice 4 :
1. Le compte d'équilibre de biens et services :
Emplois Compte d’équilibre des B&S Ressources
CI 6100 PT 10000
CF / TEN 2780 M (CAF) 1200
FBCF 1200 DTI 350
VS 370
X (FOB) 1100
Total 11550 Total 11550
Les valeurs de PT, CI, FBCF et des X ne posent pas de problèmes
particuliers ; ils sont obtenus par une lecture directe de l’énoncé :
 Pour les importations M : on nous dit que le solde du commerce
extérieur est de -100 ; donc : (X – M) = -100 et par conséquent M = X
+ 100 = 1200.
 Pour la variation de stock, aucune indication n’est donnée. Cependant,
on doit absolument avoir un équilibre entre les emplois et les
ressources ; et le seul poste qui manque côté emplois est la VS. Par
différence, on va avoir VS = 370.
2. Les comptes du reste du monde
Emplois COC RDM Ressources
X 1100 M 1200
CF des NR /TEN 90 CF résidents RDM 110
RS reçues du RDM 70 RS versées au RDM 120
RPE reçus du RDM 450 RPE versés au RDM 300
TCN reçus du RDM (*) 00 TCN versés au RDM 40
SOC 60 (*)
Total 1770 Total 1770
(*) TCN : Transferts courants nets

214
Emplois CC RDM Ressources
Achats nets des TAI par
70 SOC 60
les non-résidents
Transferts en capital reçus Transferts en capital
60 0
du RDM versés au RDM
Solde : CPF Nation 70
Total 130 Total 130
3. Les comptes consolidés de la nation :
a. Le compte consolidé de production
Emplois Compte de production consolidé Ressources
CI 6100 PT 10000
Solde: PIB 4250 DTI 350
RS versée par résidents : PIB 4250
- aux résidents 2230
- aux NR 120
ILP 230 SE 60
DTI 350
Solde: EBE 1380
Total 14660 Total 14660

215
b. Le compte consolidé de revenu et dépenses
Emplois Compte consolidé de revenu et dépense Ressources
EBE 1380
RS des résidents
reçue des résidents 2230
reçue des non- 70
SE 60 ILP 230
résidents
DTI 350
RPE versés au RDM 300 RPE reçus du RDM 450
Intérêts et dividendes Int. et dividendes
Revenus de la TAI Revenus de la TAI
Revenus des QS Revenus des QS
TCN versés au RDM 40 TCN reçus du RDM
Solde: RNDB 4310
CF ménages Résidents: RNDB 4310
Sur le TEN 1990
Dans le RDM 110
CF des AP 700
CF des IPSBL
Solde: ENB 1510
Total 9020 Total 9020
c. Le compte consolidé de capital
Emplois Compte consolidé de capital Ressources
Achats nets des TAI par -70 ENB 1510
les résidents
FBCF 1200
VS 370
Transferts en Capital Transfert en capital
60
versés au RDM reçus du RDM
Solde: CPF Nation 70
Total 1570 Total 1570
4. Calcul du PIB selon les 3 optiques :
a. Calcul selon l’optique produit :
PIB = (∑ VA) + DTI
= (PT - CI) + DTI
= (10000 – 6100) + 350 = 4250
216
b. Calcul selon l’optique revenu :
PIB = RS totale versée par les Résidents + EBE + ILP + DTI- SE
= (2230 + 120) + 1380 + 230 + 350 - 60
= 4250
c. Calcul selon l’optique dépense :
PIB = CF / TEN + FBCF + VS + (X - M)
= (1990 + 700 + 90) + 1200 + 370 - 100
= 4250
5. Calcul du revenu national :
a. Première méthode :
RNCF = RS + ENE + RPR – RPV
Avec : RS correspond aux RS reçues par les résidents : 2300
ENE : excédent net d’exploitation (EBE-CCF) : 1380
RPR correspond ici aux RPE reçus du RDM : 450
RPV correspond ici aux RPE versés au RDM : 300
Donc : RNCF = 2300 + 1380 + 450 – 300 = 3830
b. Deuxième méthode :
RNCF = RNDB – CCF - (ILP + DTI - SE) – Transferts extérieurs nets
Avec : RNDB = 4310
CCF = 0
ILP + DTI - SE = 230 + 350 - 60 = 520
T.ext. nets = TCN reçus du RDM - TCN versés au RDM
T.ext. nets = 0 – 40 = -40
Donc : RNCF = 4310 – 520 – (-40) = 3830

217
Exercice 5 :
1. Le compte d'équilibre de biens et services :
Emplois Compte d’équilibre des B&S Ressources
CI 6200 PT 10000
CF / TEN 3100 M (CAF) 2100
FBCF 600 DTI 300
VS 700
X (FOB) 1800
Total 12400 Total 12400
 La production totale s’obtient en sommant les productions des
différents secteurs institutionnels : 5200 + (1400 + 1600) + 600 + 1200
= 10000.
 On somme aussi les importations : 1000 + 1100 = 2100.
 Pour les DTI : ils sont égaux à 160 + 140 = 300.
 La CI se calcule de la même façon : 3000 + 1000 + 100 + 500 + 1600 =
6200.
 La CF sur le TEN aussi bien des résidents que des non résidents est
obtenue : 1580 + 320 + 1200 = 3100.
 La FBCF : 310 + 290 = 600.
 Les exportations : 1300 + 500 = 1800.
 Pour la variation de stock, à partir de la relation d’équilibre entre
emplois et ressources, on dégage la VS par différence : VS = 700 (dont
500 de variation de stock des institutions financières et 200 de
variation de stock des SQSNF).
2. Le tableau économique d’ensemble (TEE) :

218
Emplois Ressources
SQS IF AP Ménages RDM UF Total Opérations SQS IF AP Ménages RDM UF Total
1800 1800 Exportations 1800 1800
2100 2100 Importations 2100 2100
10000 10000 Productions 5200 3000 600 1200 10000
3000 1000 100 500 1600 6200 Consommation intermédiaire 6200 6200
2200 2000 500 700 -1600 3800 Valeur ajoutée 2200 2000 500 700 -1600 3800
1100 700 800 110 2710 Rémunérations salariales 2460 250 2710
300 300 DTI 300 300
140 80 10 230 Impôts liés à la production 230 230
1600 -1600 0 Ajustement PISB 0
960 -380 -310 700 970 Excédent Brut d'Exploitation 960 1220 -310 700 -1600 970
300 200 120 290 910 Intérêts 790 120 910
90 110 200 Dividendes 70 60 70 200
110 40 45 45 240 Impôts courants 240 240
500 1430 270 2200 Opérations d'assurance 430 1430 20 320 2200
180 140 160 480 Cotisations sociales effectives 480 480
219

0 Cotisations sociales fictives 0


290 290 Prestations sociales 290 290
45 95 140 Autres transferts courants 140 140
235 -5 465 3405 4100 Revenu Disponible Brut 235 -5 465 3405 4100
1200 1650 320 3170 Consommation finale 70 3100 3170
235 -5 -735 1755 1250 Epargne Brute 235 -5 -735 1755 1250
100 100 Subventions d'investissements 100 100
40 80 110 160 390 Transferts en capital 250 140 390
310 290 600 FBCF 600 600
500 200 700 Variation de stock 700 700
-265 -435 -945 1755 110 Cap. ou Bes. de Financement 110 110
6050 5420 1870 4340 2790 12400 32870 Total d'opér. non financières 6050 5420 1870 4340 2790 12400 32870
110 110 Solde des créances et dettes -300 390 170 -150 110
3. Les comptes consolidés de la nation :
a. Le compte consolidé de production
Emplois Compte de production consolidé Ressources
CI 6200 PT 10000
Solde: PIB 4100 DTI 300
RS versée par résidents : 2600 PIB 4100
aux résidents 2350
aux non-résidents 250
ILP 230 SE
DTI 300
Solde: EBE 970
Total 14400 Total 14400
b Le compte consolidé de revenu et dépenses
Emplois Compte consolidé de revenu et dépense Ressources
EBE 970
RS des résidents
reçue des résidents 2350
reçue des NR 110
SE ILP 230
DTI 300
RPE versés au RDM RPE reçus du RDM
Intérêts et dividendes 710 Int. et dividendes 240
Revenus de la TAI Revenus de la TAI
Revenus des QS Revenus des QS
TCN versés au RDM 2580 TCN reçus du RDM 2200
Solde: RNDB 4100
CF ménages Résidents : RNDB 4100
Sur le TEN 1580
Dans le RDM 70
CF des AP 1200

Solde: ENB 1250


Total 11490 Total 11490

220
c. Le compte consolidé de capital
Emplois Compte consolidé de capital Ressources
Achats nets des TAI par ENB 1250
les résidents
FBCF 600
VS 700
Transferts en Capital Transferts en capital
160
versés au RDM reçus du RDM
Solde: CPF Nation 110
Total 1410 Total 1410

4 Les comptes du reste du monde :


Emplois Compte des opérations courantes Ressources
X 1800 M 2100
CF NR / TEN 320 CF des ménages 70
RS reçues du RDM 110 RS versées RDM 250
RPE reçus du RDM 400 RPE versées RDM 120
TNC reçus du RDM TNC Versés RDM 140
SOC 50
Total 2680 Total 2680

Emplois Compte de capital Ressources


SOC 50
AN TAI (NR) ANTAI
T Cap reçus RDM 160 T Cap versés RDM
Solde : CPF Nation 110
Total 160 Total 160

221
Exercice 6 :
1. Le compte d'équilibre de biens et services :
Emplois Compte d’équilibre des B&S Ressources
CI 4880 PT 7900
CF / TEN 2730 M (CAF) 1700
FBCF 580 DTI 250
VS 160
X (FOB) 1500
Total 9850 Total 9850
 La production totale s’obtient en sommant les productions des
différents secteurs institutionnels : 4500 + (1400 + 1500) + 500 = 7900.
 On somme aussi les importations : 900 + 800 = 1700.
 Pour les DTI : ils sont égaux à 150 + 100 = 250.
 La CI se calcule de la même façon : 2100 + 900 + 380 + 1500 = 4880.
 La CF sur le TEN aussi bien des résidents que des non résidents est
obtenue : 1500 + 130 + 1100 = 2730.
 La FBCF : 300 + 280 = 580.
 Les exportations : 1200 + 300 = 1500.
 Pour la variation de stock, à partir de la relation d’équilibre entre
emplois et ressources, on dégage la VS par différence : VS = 160 (dont
60 variation de stock des institutions financières et 100 variation de
stock des SQSNF).
2. Le tableau économique d’ensemble (TEE) :
En partant des différents renseignements fournis, le TEE se présente comme
suit :

222
Emplois Ressources
SQS IF AP Ménages RDM UF Total Opérations SQS IF AP Ménages RDM UF Total
1500 1500 Exportations 1500 1500
1700 1700 Importations 1700 1700
7900 7900 Productions 4500 2900 500 7900
2100 900 380 1500 4880 Consommation intermédiaire 4880 4880
2400 2000 0 120 -1500 3020 Valeur ajoutée 2400 2000 0 120 -1500 3020
980 680 730 90 2480 Rémunérations salariales 2240 240 2480
250 250 DTI 250 250
120 90 210 Impôts liés à la production 210 210
1500 -1500 0 Ajustement PISB 0
1300 -270 -730 120 420 Excédent Brut d'Exploitation 1300 1230 -730 120 -1500 420
200 300 130 350 980 Intérêts 540 440 980
120 80 200 Dividendes 80 70 50 200
120 50 30 40 240 Impôts courants 240 240
400 640 300 1340 Opérations d'assurance 440 700 200 1340
250 210 190 650 Cotisations sociales effectives 650 650
223

0 Cotisations sociales fictives 0


390 390 Prestations sociales 390 390
70 50 120 Autres transferts courants 120 120
660 -210 10 2530 2990 Revenu Disponible Brut 660 -210 10 2530 2990
1100 1560 130 2790 Consommation finale 60 2730 2790
660 -210 -1090 970 330 Epargne Brute 660 -210 -1090 970 330
60 60 Subventions d'investissements 60 60
20 30 70 190 310 Transferts en capital 210 100 310
300 280 580 FBCF 580 580
100 60 160 Variation de stock 160 160
510 -480 -1220 970 -220 Cap. ou Bes. de Financement -220 -220
5290 4310 1350 3380 2340 9850 26520 Total d'opér. non financières 5290 4310 1350 3380 2340 9850 26520
-220 -220 Solde des créances et dettes -500 400 130 -250 -220
3. Les comptes consolidés de la nation :
a. Le compte consolidé de production
Emplois Compte de production consolidé Ressources
CI 4880 PT 7900
Solde: PIB 3270 DTI 250
RS versée par résidents : 2390 PIB 3270
aux résidents 2150
aux non-résidents 240
ILP 210 SE
DTI 250
Solde: EBE 420
Total 11420 Total 11420
b Le compte consolidé de revenu et dépenses
Emplois Compte consolidé de revenu et dépense Ressources
EBE 420
RS des résidents
reçue des résidents 2150
reçue des NR 90
SE ILP 210
DTI 250
RPE versés au RDM RPE reçus du RDM
Intérêts et dividendes 750 Int. et dividendes 740
Revenus de la TAI Revenus de la TAI
Revenus des QS Revenus des QS
TCN versés au RDM 2740 TCN reçus du RDM 240
Solde: RNDB 2990
CF ménages Résidents : RNDB 2990
Sur le TEN 1500
Dans le RDM 60
CF des AP 1100

Solde: ENB 330


Total 9470 Total 9470

224
c. Le compte consolidé de capital
Emplois Compte consolidé de capital Ressources
Achats nets des TAI par ENB 330
les résidents
FBCF 580
VS 160
Transferts en Capital Transferts en capital
190
versés au RDM reçus du RDM
Solde: BF Nation 220
Total 740 Total 740

4 Les comptes du reste du monde :


Emplois Compte des opérations courantes Ressources
X 1500 M 1700
CF NR / TEN 130 CF des ménages 60
RS reçues du RDM 90 RS versées RDM 240
RPE reçus du RDM 430 RPE versées RDM 440
TNC reçus du RDM TNC Versés RDM 120
SOC 410
Total 2560 Total 2560

Emplois Compte de capital Ressources


SOC 410
AN TAI (NR) ANTAI
T Cap reçus RDM 190 T Cap versés RDM
Solde : BF Nation 220
Total 410 Total 410

225
5. Les ratios de la comptabilité nationale
Question Ratio Formule de Résultat Commentaire
calcul
a 0,17737
TI FBCF / PIB 17,74% du PIB est investi
b 0,56896 Grâce à l’ENB, on peut
TAF ENB / FBCF financer 56,90 % de
l’investissement
c 88,96% du RNDB est
affecté à la consommation
PMC CFN / RNDB 0,8896 finale des résidents aussi
bien sur le TEN que dans le
RDM
d TCIE X(FOB) / M 0,9705 Les exportations
(FOB) représentent 97,05 % des
importations

226
Exercice 7 :
1. On procède pas à pas avec des itérations entre le TES et la matrice des
coefficients techniques afin de les compléter. Les points de départ sont souvent
l’équation d’équilibre des biens et services et la formule de calcul d’un coefficient
technique. On aboutit aux tableaux suivants :
TES :
Branches PT M DTI MC TVA CI DF Total
produits Agri Ind Serv Com emplois
Agriculture 1000 100 30 50 20 200 400 300 30 270 1200
Industrie 2000 200 60 100 40 300 800 700 70 530 2400
Services 1500 125 45 75 30 350 500 400 50 475 1775

Consommations intermédiaires 850 1700 1400 150 ∑ VA 625


Valeurs ajoutées 150 300 100 75 DTI 135
Production 1000 2000 1500 225 TVA 90

PIB 850
Matrice des coefficients techniques :
Agriculture Industrie Services Commerce
Agriculture 0,2 0,2 0,2 0,13333333
Industrie 0,3 0,4 0,466667 0,31111111
Services 0,35 0,25 0,266667 0,22222222
Commerce 0 0 0 0

2. Pour calculer la consommation finale des résidents, il faut partir de l’équation


d’équilibre des biens et services :
PT (y compris MC) + M+ TVA + DTI = CI + CF/TEN + FBCF + VS + X
Avec : PT = 4725 ; MC = 225 ; DTI = 135 ; TVA = 90 ; VS = 240 ; CI = 4100
 Calcul de X
Par ailleurs, on a : taux couverture = X(FOB) / M(FOB) = 0,875 avec :
M(FOB) = M(CAF) / frais import = M(CAF) / 1,0625 et M(CAF) = 425.
Donc M(FOB) = 400. C’est alors qu’on peut déduire :
X(FOB) = M(FOB) * 0,875 = 400*0,875= 350 = X
227
 Calcul de FBCF
On sait que le taux d’investissement = FBCF / PIB = 0,2
Donc : FBCF = 0,2 * PIB = 0,2 * 850 = 170 = FBCF
 Calcul de CF/TEN :
A partir de ce qui précède, on déduit :
CF/TEN = PT + M+ TVA + MC + DTI - CI - FBCF - VS – X
CF/TEN = 4725 + 425 + 135 + 90 – 4100 – 170 – 240 – 350 = 515.
Or, on a: CF/TEN = CF MENAGES + CF AP + CF IPSBL + CF NR/TEN
CF MENAGES = 515 – 100 – 25 – 45 = 345

3 Le compte d'équilibre de biens et services se présente comme suit :


CI 4100 PT 4725
CF/ TEN 515 M (caf) 425
FBCF 170 DTI 135
VS 240 TVA 90
X (FOB) 350
Total 5375 Total 5375

4 Le compte consolidé de production de la nation est le suivant :


Emplois Ressources
CI 4100 PT 4725
TVA 90
Solde: PIB 850 DTI 135
RS versée : PIB 850
aux résidents 320
aux non-résidents 30 SE 90
ILP 298
DTI 135
Solde: EBE 157
TOTAL 5890 TOTAL 5890

228
Le compte consolidé de revenu et dépense :

SE 90 EBE 157
RS des résidents
Reçue des résidents 320
Reçue des NR 80
ILP 298
TNC versés au RDM 65 DTI 135
RPE versés au RDM RPE reçus du RDM
Solde: RNDB 960 TNC reçus du RDM 125
CF ménages résidents : RNDB 960
Sur le TEN 345
Dans le RDM 65
CF des AP 100
CF des IPSBL 25
Solde: ENB 425
Total 2075 Total 2075

5 Le compte consolidé de capital :


Emplois Ressources
Achats nets TAI (par les
40 ENB 425
résidents)
FBCF 170
Subventions
VS 240 30
d’investissement
Transferts en Capital
versés au RDM
Solde: CPF Nation 5

TOTAL 455 TOTAL 455

229
6 Les comptes chez le reste du monde :
Emplois Compte des opérations courantes Ressources
X 350 M 425
CF NR / TEN 45 CF des ménages 65
RS reçues du RDM 80 RS versées RDM 30
RPE reçus du RDM
TNC reçus du RDM 125 RPE versées RDM
TNC Versés RDM 65
SOC 15
Total 600 Total 600

Emplois Compte de capital Ressources


SOC 15
ANTAI (NR) 45 ANTAI 85
Subv investissement 30 T Cap versés RDM
Solde : CPF Nation 5
Total 90 Total 90
7. Le calcul du PIB selon les 3 optiques:
a. L'optique de sa constitution:
PIB = (∑ VA) + DTI + TVA= (PT - CI) + DTI + TVA
= (4725 - 4100) + 135 + 90
= 850
b. L'optique de sa distribution:
PIB = RS totale versée par les R + EBE + ILP + DTI- SE
= (350) + 157 + 298 + 135 - 90
= 850
c. L'optique de son utilisation:
PIB = CF/TEN + FBCF + VS + (X - M)
= (170 + 345) + 170 + 240 + (350 - 425)
= 850

230
8. Le niveau de demande finale (Y) maximale à satisfaire :
On sait que : Y = (I - A).P + M
Agri Ind Serv Com
Agri 0,8 -0,2 -0,2 -0,1333
(I-A) = Ind -0,3 0,6 -0,4667 -0,3111

Serv -0,35 -0,25 0,7333 -0,2222


Com 0 0 0 1

2000

P= 3000

2000
300

Agri 560

(I-A).P = Ind 173

Serv -50

Com 300

100
M= 200
125
0

Agriculture 660
(I-A).P + M = Y Industrie 373
Services 75
Commerce 300

231
Exercice 8 :
1. On utilise les formules de calcul d’un coefficient technique ainsi que l’équation
d’équilibre des biens et services pour aboutir aux tableaux suivants :
TES :
Branches PT M DTI MC TVA CI DF Total
produits Agri Ind Serv Com emplois
Agriculture 1600 110 20 70 20 300 500 300 30 690 1820
Industrie 1800 170 10 80 40 400 600 700 70 330 2100
Services 2000 105 25 65 5 450 550 600 25 575 2200

Consommations intermédiaires 1150 1650 1600 125 ∑ VA 1090


Valeurs ajoutées 450 150 400 90 DTI 55
Production 1600 1800 2000 215 TVA 65

PIB 1210
Matrice des coefficients techniques :
Agriculture Industrie Services Commerce
Agriculture 0,1875 0,277777778 0,15 0,139534884
Industrie 0,25 0,333333333 0,35 0,325581395
Services 0,28125 0,305555556 0,3 0,11627907
Commerce 0 0 0 0

2. Pour calculer la consommation finale des résidents, on part de l’équation


d’équilibre des biens et services :
PT (y compris MC) + M+ TVA + DTI = CI + CF/TEN + FBCF + VS + X
Avec : PT = 5400 ; MC = 215 ; DTI = 55 ; TVA = 65 ; VS = 300 ; CI = 4525
 Calcul de X
Par ailleurs, on a : taux couverture = X(FOB) / M(FOB) = 0,875 avec :
M(FOB) = M(CAF) / frais import = M(CAF) / 1,06 et M(CAF) = 385.
Donc M(FOB) = 350. C’est alors qu’on peut déduire :
X(FOB) = M(FOB) * 0,875 = 350*0,875= 306,25 = X

232
 Calcul de FBCF
On sait que le taux d’investissement = FBCF / PIB = 0,25
Donc : FBCF = 0,25 * PIB = 0,25 * 1210 = 302,5 = FBCF
 Calcul de CF/TEN :
A partir de ce qui précède, on déduit :
CF/TEN = PT + M+ TVA + MC + DTI - CI - FBCF - VS – X
CF/TEN = 5615 + 385 + 65 + 55 – 4525 – 302,5 – 300 – 306,25 = 686,25.
Or, on a: CF/TEN = CF MENAGES + CF AP + CF IPSBL + CF NR/TEN
CF MENAGES = 686,25 – 120 – 30 – 50 = 486,25
3. Le compte d'équilibre de biens et services se présente comme suit :
CI 4525 PT 5615
CF/ TEN 686,25 M (CAF) 385
FBCF 302,5 DTI 55
VS 300 TVA 65
X (FOB) 306,25
Total 6120 Total 6120

4 Le compte consolidé de production de la nation est le suivant :


Emplois Ressources
CI 4525 PT 5615
TVA 65
Solde: PIB 1210 DTI 55
RS versée : PIB 1210
aux résidents 250
aux non-résidents 50 SE 70
ILP 393,05
DTI 55
Solde: EBE 531,95
Total 7015 Total 7015

233
Le compte consolidé de revenu et dépense :

SE 70 EBE 531,95
RS des résidents
Reçue des résidents 250
Reçue des NR 70
ILP 393,05
TNC versés au RDM 90 DTI 55
RPE versés au RDM RPE reçus du RDM
Solde: RNDB 1310 TNC reçus du RDM 100
CF ménages résidents : RNDB 1310
Sur le TEN 486,25
Dans le RDM 150
CF des AP 120
CF des IPSBL 30
Solde: ENB 453,75

Total 2710 Total 2710

5 Le compte consolidé de capital :


Emplois Ressources
Achats nets TAI (par les
30 ENB 907,5
résidents)
FBCF 302,5
Subventions
VS 300 50
d’investissement
Transferts en Capital
versés au RDM
Solde: BF Nation 128,75
Total 632,5 Total 632,5

234
6 Les comptes chez le reste du monde :
Emplois Compte des opérations courantes Ressources
X 306,25 M 385
CF NR / TEN 50 CF des ménages 150
RS reçues du RDM 70 RS versées RDM 50
RPE reçus du RDM
TNC reçus du RDM 100 RPE versées RDM
TNC Versés RDM 90
SOC 148,75
Total 675 Total 675

Emplois Compte de capital Ressources


SOC 148,75
ANTAI (NR) 90 ANTAI 120
Subv investissement 50 T Cap versés RDM
Solde : BF Nation 128,75
Total 268,75 Total 268,75
7. Le calcul du PIB selon les 3 optiques:
a. L'optique de sa constitution:
PIB = (∑ VA) + DTI + TVA= (PT - CI) + DTI + TVA
= (5615 - 4525) + 55 + 65
= 1210
b. L'optique de sa distribution:
PIB = RS totale versée par les R + EBE + ILP + DTI- SE
= (250 + 50) + 531,95 + 393,05 + 55 - 70
= 1210
c. L'optique de son utilisation:
PIB = CF/TEN + FBCF + VS + (X - M)
= (486,25 + 120 + 30 + 50) + 302,5 + 300 + (306,25 - 385) = 1210

235
8. Le niveau de production nécessaire pour satisfaire la nouvelle demande finale :
On sait que : P = (I - A)-1.(Y-M).
Agri Ind Serv Com
Agri 0,8125 -0,27777778 -0,15 -0,13953488
(I-A) = Ind -0,25 0,666666667 -0,35 -0,3255814
Serv -0,28125 -0,30555556 0,7 -0,11627907
Com 0 0 0 1

Agri Ind Serv Com

Agri 2,035363 1,359528 1,115914 0,856399


-1
(I-A) = Ind 1,547151 2,979371 1,821218 1,397679
Serv 1,493124 1,846758 2,671906 1,1203
Com 0 0 0 1

1300
Y= 700
1200
0

110
M= 170
105
0

1190
(Y –M) = 530
1095
0

Agriculture 4364,558
-1
P = (I - A) .(Y-M) Industrie 5414,411
Services 5681,336
Commerce 0

236
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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 Bernard, J., (1972), « Comptabilité nationale et modèles de politique
économique », Presse Universitaire de France, D.L.
 Berrada, M., (1981), « La nouvelle comptabilité nationale marocaine et
analyse macro-économique », Ed. Sochepress.
 Blades, D., « Note sur la révision du système de comptabilité nationale :
Aperçu des objectifs et des principales questions ».
 Castex, P., (1991), « Analyse macro-comptable et comptabilité nationale »,
collection exercices et cas, Ed. Economica.
 De Boisguilbert, P.L.P, (1695), « Le Détail de la France, la cause de la
diminution de ses biens et la facilité du remède en fournissant en un mois
tout l’argent dont le Roi a besoin et enrichissant tout le monde ».
 Eurostat, (2013), « Système européen des comptes 2010 ».
 Hicks, J.R., (1946), « Value and capital: an inquiry into some fundamental
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monnaie ».
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 Marczewski, J., (1965), « Précis de la comptabilité nationale », Ed. Dalloz,
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 Prou, C., (1956), « Méthodes de la comptabilité Nationale Française »,
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 Quesnay, F., (1763), « Philosophie rurale ou économie générale et politique
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 Say, J.B., (1803), « Traité d’économie politique ou simple exposition de la
manière dont se forment, se distribuent et se composent les richesses».
 Smith, A., (1776), « la recherche de la nature et des causes de richesse des
nations ».
 ZEAMARI, M., (1999), « Manuel de comptabilité nationale », Ed. Afrique
Orient.

238
LISTE DES ABREVIATIONS

Agri. : Agriculture
ANTAI : Achats nets de terrains et d’actifs incorporels
AP : Administrations publiques
Ass. : Assurances
Aut. ch. Ext. : Autres charges externes
B&S : Biens et services
BF : Besoin de financement
BFN : Besoin de financement de la nation
BFR : Besoin en fonds de roulement
CAF: Coût, assurance et fret
CAFN : Capacité de financement de la nation
CC : Compte de capital
CCF : Consommation de capital fixe
CF: Consommation finale
CFN: Consommation finale nationale
CI : Consommation intermédiaire
CIF: Cost, insurance and fret (equivalent CAF)
CITI : Classification internationale type par industrie
CNOPS : Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale
CNSS : Caisse nationale de sécurité sociale
COC : Compte des opérations courantes
Com. : Commerce
CPF : Capacité de financement
DF : Demande finale
DNB : Dépense nationale brute
DTI : Droits et taxes à l’importation
DTS : Droits de tirage spéciaux
EBE : Excédent brut d’exploitation

239
EC/R : Elasticité de la consommation par rapport au revenu
EM/PIB : Elasticité des importations par rapport au PIB
ENB : Epargne nationale brute
ENE : Excédent net d’exploitation
EVS : Entités à vocation spéciale
Ex-W : Ex-Works : départ usine
FBCF: Formation brute de capital fixe
FCP : Fonds communs de placements
FMI : Fonds monétaire international
FNCF : Formation nette de capital fixe
FOB : Free on board (Franco port)
HT : Hors taxes
IC : Institutions de crédit
ID : Indemnités dues
IF : Institutions financières
IFRS : International Financial Reporting Standards : normes
comptables internationales
ILP : Impôts liés à la production
Ind. : Industrie
IPSBL : Institutions privées sans but lucratif
ISBLSM : Secteur des institutions sans but lucratif au service des
ménages (appellation européenne des IPSBL)
M: Importations
MC : Marge commerciale
MP : Matières premières
NACE : Nomenclature statistique des activités économiques dans la
Communauté européenne
OCDE : Organisation de coopération et de développement
économique
OCP : Office chérifien des phosphates

240
ONU : Organisation des nations unies
OPCVM : Organismes de placement collectif en valeurs mobilières
P: Production
PA : Prix d’acquisition
PBA : Primes brutes acquises
PCF : Prix au coût des facteurs
PDU : Prix départ usine
PIB : Produit intérieur brut
PIN : Produit intérieur net
PISB : Production imputée de services bancaires
PM : Prix de marché
PMC : Propension moyenne à consommer
pmc : Propension marginale à consommer
PME : Propension moyenne à épargner
PMI : Propension moyenne à importer
pmi : Propension marginale à importer
PNB : Produit national brut
PNN : Produit national net
PT : Production totale
QCM : Questions à choix multiple
QS : Quasi-sociétés
R&D : Recherche et développement
RDB : Revenu disponible brut
RDM : Reste du monde
REE : Ratio d'effort à l'exportation
RN : Revenu national
RNDB : Revenu national disponible brut
RPE : Revenus de la propriété et de l’entreprise
RPR : Revenus primaires reçus
RPV : Revenus primaires versés
241
RS : Rémunération salariale
RTR : Revenus de transferts courants reçus
RTV : Revenus de transferts courants versés
SARL : Société à responsabilité limitée
SCN : Système de comptabilité nationale
SE : Subventions d’exploitation
SEC : Système européen des comptes
Serv. : Services
SI : Secteur institutionnel
SICAV : Sociétés d’investissement à capital variable
SIFIM : Services d’intermédiation financière indirectement mesurés
(équivalent PISB au Maroc)
SINR : Secteur institutionnel non-résident
SIR : Secteur institutionnel résident
SMCN : Système marocain de comptabilité nationale
SMEIA : Importateur exclusif au Maroc des certaines marques
automobiles (BMW, Mini…)
SOC : Solde des opérations courantes
SQSNF : Sociétés et quasi-sociétés non-financières
Subv. : Subventions
T. cap : Transferts en capital
T.ext. nets : Transferts extérieurs nets
TAAM : Taux d'accroissement annuel moyen
TAF : Taux d'autofinancement
TAI : Terrains et actifs incorporels
TAMA : Taux annuel moyen d'accroissement
TAMV : Taux Annuel Moyen de Variation
TCAM : Taux de croissance annuel moyen
TCIE : Taux de couverture des M par les X
TCN : Transferts courants nets

242
TEC : Termes de l'échange
TEE : Tableau économique d’ensemble
TEN : Territoire économique national
TES : Tableau des entrées et sorties
TI : Taux d'investissement
TOF : Tableau des opérations financières
TTC : Toutes taxes comprises
TV : Taux de valorisation
TVA : Taxe sur la valeur ajoutée
UE : Union européenne
VA : Valeur ajoutée
VAB : Valeur ajoutée brute
VS : Variation de stock
X: Exportations

243
TABLE DES MATIERES

Introduction Générale .......................................................................................... 3


Chapitre I ............................................................................................................. 6
LA COMPTABILITE NATIONALE : PORTEE ET APERCU HISTORIQUE6
SECTION I : OBJET DE LA COMPTABILITE NATIONALE ....................... 6
SECTION II : INTERET DE LA COMPTABILITE NATIONALE ................. 7
SECTION III : EVOLUTION DE LA COMPTABILITE NATIONALE .......... 8
QUESTIONS A CHOIX MULTIPLES (CHAPITRE I) .................................. 12
REPONSES AUX QCM (CHAPITRE I) ......................................................... 13
Chapitre II ......................................................................................................... 14
LES OPERATIONS ECONOMIQUES PRINCIPALES DANS LA
COMPTABILITE NATIONALE ..................................................................... 14
SECTION I : LA PRODUCTION EN COMPTABILITE NATIONALE ........ 14
I. Les conceptions de la production................................................................... 14
1. Les conceptions de la production dans la pensée économique ..................... 14
A. Quesnay (Physiocrate).................................................................................. 14
B. Adam Smith .................................................................................................. 14
C. Jean-Baptiste Say.......................................................................................... 15
D. Karl Marx ..................................................................................................... 15
E. Les néoclassiques .......................................................................................... 15
2. La production au sens de la comptabilité nationale ...................................... 16
A. La conception respective de la production ................................................... 16
B. La conception intermédiaire de la production .............................................. 16
C. La conception élargie de la production ........................................................ 17
II. Le contenu de la production dans le Système Marocain de Comptabilité
Nationale (SMCN) ............................................................................................ 17
III. Le calcul de la production ........................................................................... 18
IV. La mesure de la production ......................................................................... 20
1. Rappel sur les indices .................................................................................... 20

244
A. Indices élémentaires ..................................................................................... 20
B. Le déflateur ................................................................................................... 21
C. Les indices synthétiques ............................................................................... 22
2. Le taux de croissance .................................................................................... 24
A. Taux de croissance d’une période donnée .................................................... 24
B. Taux de croissance annuel moyen ................................................................ 24
SECTION II : LA NOTION DE REVENU DANS LA COMPTABILITE
NATIONALE .................................................................................................... 26
I. La méthode élémentaire de calcul du revenu réel .......................................... 27
II. La méthode globale de calcul du revenu réel ............................................... 28
SECTION III : LES INVESTISSEMENTS DANS LA COMPTABILITE
NATIONALE .................................................................................................... 28
SECTION IV : LA CONSOMMATION AU SENS DE LA COMPTABILITE
NATIONALE .................................................................................................... 29
SECTION V : LES IMPUTATIONS EN COMPTABILITE NATIONALE ... 31
ENONCES DES EXERCICES DU CHAPITRE II .......................................... 32
CORRIGES DES EXERCICES DU CHAPITRE II ......................................... 34
Chapitre III ........................................................................................................ 38
LES SECTEURS INSTITUTIONNELS SELON LE SYSTEME MAROCAIN DE
COMPTABILITE NATIONALE ..................................................................... 38
SECTION I : PRECISION DE LA TERMINOLOGIE UTILISEE ................. 38
I. Agent économique ......................................................................................... 38
II. Unité économique élémentaire : ................................................................... 39
III. Branche d’activité ....................................................................................... 39
IV. Secteur institutionnel .................................................................................. 40
SECTION II : LES MENAGES ........................................................................ 41
SECTION III : LES SOCIETES ET QUASI-SOCIETES NON
FINANCIERES (SQSNF) :............................................................................... 43
SECTION IV : LES INSTITUTIONS FINANCIERES ................................... 45
SECTION V : LES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES ............................... 46
245
SECTION VI : LES INSTITUTIONS PRIVEES SANS BUT LUCRATIF .... 48
SECTION VII : LE RESTE DU MONDE ........................................................ 49
SECTION VIII : EXEMPLE D’UN CIRCUIT ECONOMIQUE SIMPLIFIE 49
QUESTIONS A CHOIX MULTIPLES (CHAPITRE III) ................................ 52
REPONSES AUX QCM (CHAPITRE III) ....................................................... 54
Chapitre IV ........................................................................................................ 55
LES REGLES ET TECHNIQUES D’ENREGISTREMENT EN COMPTABILITE
NATIONALE .................................................................................................... 55
SECTION I : LE TEMPS ET L’ESPACE COMME COORDONNEES DE LA
COMPTABILITE NATIONALE ..................................................................... 55
I. La dimension temporelle ............................................................................... 55
II. La dimension spatiale ................................................................................... 56
1. Le critère juridique ........................................................................................ 58
2. Le critère géographique................................................................................. 58
3. Le critère de résidence .................................................................................. 58
SECTION II : LE PRINCIPE DE LA PARTIE DOUBLE ............................... 59
SECTION III : LA TECHNIQUE DU COMPTE ECRAN .............................. 62
SECTION IV : EVALUATION DES OPERATIONS EFFECTUEES ............ 64
QUESTIONS A CHOIX MULTIPLES (CHAPITRE IV)................................ 66
REPONSES AUX QCM (CHAPITRE IV)....................................................... 68
Chapitre V ......................................................................................................... 69
LES OPERATIONS ECONOMIQUES DANS LE SYSTEME MAROCAIN DE
COMPTABILITE NATIONALE ..................................................................... 69
SECTION I : LES OPERATIONS SUR BIENS ET SERVICES .................... 69
I. La production (P) ........................................................................................... 69
1. Evaluation au prix de marché ........................................................................ 69
A. Le prix départ usine (PDU ou Ex-Works Ex-W) ......................................... 70
B. Le prix d’acquisition (PA) ............................................................................ 70
2. Evaluation au coût des facteurs ..................................................................... 70
3. Evaluation de la production pour certaines activités particulières ................ 71
246
A. Activité commerciale ................................................................................... 71
B. Secteur bancaire ............................................................................................ 71
C. Activité des assurances ................................................................................. 72
D. Organismes de retraite et mutuelles ............................................................. 72
E. Activités non-marchandes ............................................................................ 73
II. Les importations (M) .................................................................................... 73
III. La consommation intermédiaire (CI) .......................................................... 75
IV. La consommation finale (CF) ..................................................................... 77
1. La dépense de consommation finale ............................................................. 77
2. La consommation finale effective ................................................................. 79
V. La formation brute de capital fixe (FBCF) ................................................... 80
VI. La variation de stocks (VS)......................................................................... 83
VII. Les exportations (X) .................................................................................. 84
SECTION II : LES OPERATIONS DE REPARTITION ................................. 86
I. Les opérations de répartition de revenus (les transferts courants) ................. 86
1. La répartition primaire : ................................................................................ 86
A. Les rémunérations salariales (RS) : .............................................................. 86
B. Les revenus de la propriété et de l'entreprise (RPE)..................................... 88
2. La redistribution ............................................................................................ 91
A. Les impôts liés à la production et à l'importation......................................... 91
B. Les subventions d'exploitation ..................................................................... 93
C. Les opérations d'assurance- dommages ........................................................ 93
D. Les autres transferts courants ....................................................................... 94
II. Les transferts en capital ................................................................................ 95
1. Les subventions d'investissement .................................................................. 96
2. Les impôts en capital ..................................................................................... 96
3. Les autres transferts en capital ...................................................................... 96
SECTION III : LES OPERATIONS FINANCIERES ...................................... 96
I. Les instruments de règlements ....................................................................... 97
1. Les moyens de paiement internationaux ....................................................... 97
247
2. La monnaie nationale .................................................................................... 97
3. La monnaie scripturale .................................................................................. 97
II. Les instruments de placement ...................................................................... 98
1. Les dépôts non monétaires et titres à court terme ......................................... 98
2. Les obligations et bons négociables à moyen et long terme ......................... 98
3. Les actions et autres participations ............................................................... 98
III. Les instruments de financement .................................................................. 99
1. Les crédits à court terme .............................................................................. 99
2. Les crédits à moyen et long terme ................................................................ 99
3. Les réserves techniques d'assurance.............................................................. 99
A. Les réserves primes et les réserves sinistres ............................................... 100
B. Les réserves mathématiques ....................................................................... 100
ENONCES DES EXERCICES DU CHAPITRE V ........................................ 101
CORRIGES DES EXERCICES DU CHAPITRE V ...................................... 104
Chapitre VI ...................................................................................................... 107
LES COMPTES D’ANALYSE ...................................................................... 107
SECTION I : LES COMPTES DES SECTEURS INSTITUTIONNELS ...... 107
I. Le compte de production ............................................................................. 108
II. Le compte de revenu et dépense ................................................................. 109
III. Le compte de Capital ................................................................................ 110
IV. Le compte financier .................................................................................. 111
SECTION II : PRESENTATION DETAILLEE DES COMPTES D’ANALYSE
DES DIFFERENTS SECTEURS INSTITUTIONNELS ............................... 112
I. Les comptes d’analyse des sociétés et quasi-sociétés non-financières SQSNF113
1. Le compte de production des SQSNF ......................................................... 113
2. Le compte de revenu et dépense des SQSNF.............................................. 113
3. Le compte de capital des SQSNF................................................................ 115
4. Le compte financier des SQSNF ................................................................. 115
II. Les comptes d’analyse des institutions de crédit (IC) ................................ 116
1. Le compte de production des IC ................................................................. 116
248
2. Le compte de revenu et dépense des IC ...................................................... 117
3. Le compte de capital des IC ........................................................................ 118
4. Le compte financier des IC ......................................................................... 118
III. Les comptes d’analyse des compagnies d’assurance ................................ 119
1. Le compte de production des compagnies d’assurance .............................. 119
2. Le compte de revenu et dépense des compagnies d’assurance ................... 119
3. Le compte de capital des compagnies d’assurance ..................................... 120
4. Le compte financier des compagnies d’assurance ...................................... 121
IV. Les comptes d’analyse des administrations publiques .............................. 121
1. Le compte de production des AP ................................................................ 121
2. Le compte de revenu et dépense des AP ..................................................... 122
3. Le compte de capital des AP ....................................................................... 123
4. Le compte financier des AP ........................................................................ 124
V. Les Comptes d’analyse des ménages ......................................................... 124
1. Le compte de production des ménages ....................................................... 124
2. Le compte de revenu et dépense des ménages ............................................ 125
3. Le compte de capital des ménages .............................................................. 126
4. Le compte financier des ménages ............................................................... 126
VI. Les Comptes d’analyse du reste du monde (RDM) .................................. 127
1. Le compte des opérations courantes du RDM ............................................ 127
2. Le compte de capital du RDM .................................................................... 128
3. Le compte financier du RDM ..................................................................... 128
SECTION III : LE COMPTE DES BRANCHES ........................................... 129
SECTION IV : LE COMPTE D’EQUILIBRE DE BIENS ET SERVICES .. 129
ENONCES DES EXERCICES DU CHAPITRE VI ...................................... 131
CORRIGES DES EXERCICES DU CHAPITRE VI ..................................... 134
Chapitre VII .................................................................................................... 140
PRESENTATION ET ANALYSE DES COMPTES CONSOLIDES ............ 140
SECTION I : LES COMPTES NATIONAUX ISSUS DE LA CONSOLIDATION
DES COMPTES SECTORIELS ..................................................................... 140
249
I. Le compte de production consolidé ............................................................. 141
1. Calcul du PIB .............................................................................................. 141
2. Calcul de l’EBE ........................................................................................... 141
II. Le compte de revenu et dépense consolidé ................................................ 142
1. Calcul du revenu national disponible brut (RNDB) .................................... 142
2. Calcul de l’épargne nationale ...................................................................... 143
III. Le compte de capital consolidé ................................................................. 144
SECTION II : LES AGREGATS MACROECONOMIQUES ....................... 145
I. Les agrégats de produit ................................................................................ 146
1. Le PIB selon l'optique de produit ................................................................ 147
2. Le PIB selon l'optique de revenu ................................................................ 148
3. Le PIB dans l'optique de la dépense ............................................................ 148
4. Les différentes variantes du PIB ................................................................. 148
A. Le PIB au prix du marché (PIBPM) ............................................................. 148
B. Le PIB au coût des facteurs (PIBCF) ........................................................... 149
C. Le produit intérieur net (PIN) ..................................................................... 149
D. Le produit national brut (PNB) .................................................................. 149
II. Les agrégats de revenu ............................................................................... 150
1. Le revenu national (RN).............................................................................. 150
2. Le revenu national disponible brut (RNDB) ............................................... 151
3. L'épargne nationale brute (ENB) ................................................................ 151
III. Les agrégats de la dépense ........................................................................ 151
1. La dépense nationale brute (DNB) .............................................................. 152
2. La demande finale (DF) .............................................................................. 152
SECTION III : LES RATIOS DE LA COMPTABILITE NATIONALE
MAROCAINE................................................................................................. 152
ENONCES DES EXERCICES DU CHAPITRE VII ..................................... 154
CORRIGES DES EXERCICES DU CHAPITRE VII .................................... 158
Chapitre VIII ................................................................................................... 165
LES TABLEAUX DE SYNTHESE ............................................................... 165
250
SECTION I : LE TABLEAU DES ENTREES ET SORTIES (TES) ............. 165
I. Les fonctions d’un TES ............................................................................... 166
1. La fonction de description d’un TES .......................................................... 166
2. La fonction statistique d’un TES................................................................. 167
3. La fonction d’analyse d’un TES ................................................................. 168
II. Présentation détaillée du TES ..................................................................... 168
1. Notions de relations et de coefficients techniques de Leontief ................... 168
2. Les principales identités observées dans le TES ......................................... 169
A. L'équation d'équilibre des biens et services ............................................... 169
B. L’équation de la demande finale ................................................................ 170
C. L'équation structurelle ................................................................................ 173
3. Un exemple de tableau des entrées et sorties .............................................. 173
A. Cadran I : les ressources en produits .......................................................... 175
B. Cadran II : les emplois intermédiaires ........................................................ 175
C. Cadran III : les emplois finals .................................................................... 176
D. Cadran IV : les comptes de production des branches ................................. 176
E. Cadran V : calcul du PIB ............................................................................ 176
SECTION II : LE TABLEAU DES OPERATIONS FINANCIERES (TOF) 177
SECTION III : LE TABLEAU ECONOMIQUE D'ENSEMBLE (TEE) ....... 180
I. Utilité et objet du TEE ................................................................................. 180
II. Présentation et architecture du TEE ........................................................... 180
ENONCES DES EXERCICES DU CHAPITRE VIII .................................... 184
CORRIGES DES EXERCICES DU CHAPITRE VIII .................................. 188
EXERCICES DE SYNTHESE - ENONCES ................................................. 192
EXERCICES DE SYNTHESE - CORRIGES ................................................ 208
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................ 237
LISTE DES ABREVIATIONS ....................................................................... 239
TABLE DES MATIERES .............................................................................. 244

251
Première Edition : 2015
Imprimé à Azzart

Dépôt Légal : 2015MO3210


ISBN : 978-9954-36-198-6

@ Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, faite sans le


consentement de l’auteur ou de ses ayants-droits ou ayants-causes est illicite.

252
Hicham BOUCHARTAT
 Doté d’une solide formation (doctorat en gestion, master
en droit et lauréat de l’ENCG Settat) conjuguée avec un
parcours d’expertise comptable en France.
 Longue expérience en tant que dirigeant et cadre
supérieur dans divers établissements publics et privés.
 Enseignant de plusieurs modules : comptabilité nationale,
finances publiques, audit…
 Auteur de plusieurs articles parus dans des revues
internationales.

Cet ouvrage est conçu pour initier le lecteur (étudiant, comptable national,
auditeur…) à la comptabilité nationale. Il comporte un cours détaillé et illustré
par des exemples, des exercices corrigés à la fin de chaque chapitre ainsi que des
exercices corrigés de synthèse à la fin du livre.
Il vise à présenter, d’une façon à la fois synthétique et pédagogique, l’ensemble
des concepts liés à la comptabilité nationale afin d’en faciliter la compréhension,
et de détailler les méthodes et outils utilisés par le système marocain de
comptabilité nationale. Ainsi, huit chapitres largement commentés sont articulés
selon un ordre logique faisant succéder la pratique aux concepts théoriques et le
particulier au général. Notre objectif étant d’assurer une fluidité dans la
transition des chapitres et une acquisition progressive des connaissances.
Cet ouvrage est, enfin, complet et concis. Il va à l’essentiel tout en ne négligeant
aucun détail significatif.

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253

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