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JM. Joannes | 16/04/2010 | Dossier : Questions prioritaires de constitutionnalité : la
mise en oeuvre d'un nouveau droit

Dans une interview à La Gazette des communes, le constitutionnaliste Didier Mauss


envisage les conséquences possibles de la nouvelle procédure des questions
prioritaires de constitutionnalité. Il décrypte aussi les conditions dans lesquelles les
recours envisagés par les collectivités peuvent être reçus favorablement par le juge
constitutionnel.

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Deux éléments sont certains. D¶une part, les collectivités territoriales, quelles qu¶elles
soient, si elles en ont l¶occasion, sont parfaitement fondées à soulever la question
prioritaire de constitutionnalité. D¶autre part, il existe des principes constitutionnels,
renforcés depuis 2003, concernant la libre administration des collectivités territoriales,
leur autonomie financière et la compensation en cas de transfert de charges. Sur ces
deux points, il ne peut pas y avoir matière à discussion.
La question est de savoir comment les collectivités territoriales peuvent engager une
procédure de QPC. Pour ce faire, il faut qu¶il y ait un contentieux et que la réponse à
ce contentieux dépende obligatoirement d¶une disposition législative qui serait
contestée.
C¶est là que réside la difficulté de procédure. On ne peut pas directement attaquer une
loi devant le Conseil constitutionnel : il faut passer par un contentieux, soulevé en
l¶occurrence devant la juridiction administrative et que la solution suppose l¶examen
de la question de constitutionnalité.

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Dans l¶ensemble, la jurisprudence du Conseil constitutionnel a confirmé, dans le
cadre du contrôle a priori, les lois de décentralisation. Mais les conditions juridiques
et politiques ont changé. Nous sommes dans une configuration où la majorité des
collectivités territoriales, la majorité des départements et des grandes villes et la
quasi-totalité des régions sont en opposition à la majorité parlementaire. Il est logique
que ces collectivités, pour leur propre compte et pour des raisons politiques, utilisent
tous les moyens de faire valoir leurs intérêts.
Toutes les lois de décentralisation ne sont pas susceptibles de fonder un contentieux
de constitutionnalité. Il est évident que l¶aspect financier est le plus sensible. Mais il
peut y en avoir d¶autres. L¶intérêt de la question prioritaire de constitutionnalité, c¶est
de d¶ouvrir des possibilités en matière de recours. En matière d¶imagination, on ne
peut, par définition, tout prévoir.

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 ,   )

Le risque a été pris lors de la révision constitutionnelle de 2008. En toute


connaissance de cause, puisque le débat avait été ouvert 20 ans auparavant. Ce n¶est
pas une procédure improvisée. La loi organique [1] a été longuement réfléchie et
discutée. Les textes d¶application de la nouvelle procédure devant les juridictions
judiciaire et administrative ont été pris de manière parfaitement rationnelle. Reste que
nous sommes devant l¶inconnu : quelles seront les premières décisions en matière de
constitutionnalité et quelle jurisprudence le Conseil élaborera-t-il ?

(     )

On ne peut absolument pas anticiper : ce nouvel outil, mis en oeuvre par les
requérants, se retrouve en fin de parcours entre les mains du juge constitutionnel. La
décision, en décembre dernier [2] relative au mécanisme de remplacement de la « taxe
professionnelle » donne une première indication : malgré sa complexité, il a jugé que
le mécanisme mis en place était conforme à la Constitution.
Le principe de compensation des transferts de charge est évidement une question
différente. Si le contentieux parvient à se développer, il faudra savoir si ce sont les
lois transférant les compétences qui, en elles-mêmes, portent atteintes au principe de
compensation, ou si ce sont simplement les modalités d¶exécution, comme par
exemple la non-inscription dans le budget de l¶Etat des sommes nécessaires à la
compensation. Ce n¶est pas le même cadre juridique«

-    (+    )

La loi de finances (ou certaines de ses dispositions) peut être déclarée


inconstitutionnelle par le contrôle a priori ; elle pourrait effectivement, aussi, être
attaquée par un contrôle a posteriori si des dispositions financières sont considérées
par les collectivités territoriales comme portant atteinte au principe constitutionnel de
compensation financière des charges. On peut ainsi imaginer que la fixation, par une
loi de finances, d¶un plafond insuffisant pour les transferts financiers poserait un
problème au regard du principe constitutionnel de compensation financière fixé par
l¶article 72-2.

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Nous sommes dans un syst me politi ue bien rodé. Il existe de grandes chances que
de tels probl mes se règlent plus facilement dans le cadre de discussions politiques.
Cela étant quand on offre de nouveaux moyens contentieux, on ne peut pas reprocher
aux acteurs juridiques et politiques de s¶en saisir. Il faut partir du principe que le juge
n¶intervient pas de lui même : il est saisi, selon des règles de procédures claires et
avec des filtres, en l¶occurrence celui du Conseil d¶Etat. Il ne répond qu¶aux questions
posées par le requérant. La réponse d¶un juge dépend pour une part de l¶imagination
et de l¶intelligence des requérants«

Note 1:Conseil constitutionnel 29 décembre 2009, Déc. n° 2009-599 DC [retour au


texte]

Note 2:Loi organique n° 2009-1523 du 10 décembre 2009 relative à l¶application de


l¶article 61-1 de la Constitution, JO du 11 décembre 2009 et Décret n° 2010-148 du
16 février 2010 portant application de la loi organique n° 2009-1523 du 10 décembre
2009 relative à l application de l article 61-1 de la Constitution, JO du 18 février 2010
[retour au texte]

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Ê
Lorsque, à l occasion d'une instance en cours devant une juridiction,il est soutenu
qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution
garantit, le Conseil constitutionnel peut être saisi de cette question sur renvoi du
Conseil d'État ou de la Cour de cassation qui se prononce dans undélai déterminé.
Une loi organique détermine les conditions d'application du présent article.

Ê   Ê
Ê
Une disposition déclarée inconstitutionnelle sur le fondement de l'article 61 ne peut
être promulguée ni mise en application.
Une disposition déclarée inconstitutionnelle sur le fondement de l'article 61-1 est
abrogée à compter de la publication de la décision du Conseil constitutionnel ou d'une
date ultérieure fixée par cette décision. Le Conseil constitutionnel détermine les
conditions et limites dans lesquelles les effets que la disposition a produits sont
susceptibles d'être remis en cause.
Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles
s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et
juridictionnelles.

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