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VOYAGER, MÉDITE!

UNE VIE AVEC LES INUITS

. BERNARD SALADIN D'ANGLURE .

R
EVUE DES DEUX MONDES - Comment avez-vous été amené à
vous intéresser à la civilisation inuite ?
BERNARD SALADIN D'ANGLURE - Lorsque j'avais 17 ans,
après avoir décroché mon premier baccalauréat, je suis parti pour
la Hollande, dans le but de visiter ses musées - je pensais alors
avoir une vocation d'artiste. J'avais un peu d'argent que m'avait
confié mon père, et je voyageais en auto-stop. Finalement, je suis
monté jusqu'au Danemark, puis en Suède et en Norvège. Et
lorsque j'ai rencontré un camionneur qui m'a dit être né en
Laponie, je me suis dit : j'y vais.

REVUE DES DEUX MONDES - C'était un voyage de formation,


d'apprentissage, à la manière de ceux qu'effectuaient les jeunes
gens du XIXe siècle ?
BERNARD SALADIN D'ANGLURE - Tout à fait. Et jalonné d'oppor-
tunités presque miraculeuses qui ont fait que, de fil en aiguille, je
suis parvenu jusqu'à Kiruna, en Laponie suédoise. Lorsque j'ai
finalement dû rentrer à Paris à la fin de l'été, j'avais la tête pleine
d'images de ce Grand Nord qui allait devenir ma vie.

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VOYAGEL
Une vie avec les ï n u i t s

Par la suite, en 1956, j'ai pu bénéficier d'une bourse Zellidja,


financée par le mécène Jean Walter - qui avait fait don de fonds
importants à l'Éducation nationale, avec pour objectif d'attribuer
des bourses aux élèves des classes terminales des lycées désireux
de s'engager dans des projets développant l'esprit d'initiative et la
réalisation personnelle. Avec cette bourse, j'ai pu repartir en
Laponie l'été suivant : j'y ai vécu avec des nomades, des éleveurs
de rennes, et ce fut une aventure extraordinaire. Cependant, dans
mon esprit, dans l'histoire de l'humanité, les éleveurs avaient été
précédés par les peuples chasseurs et cueilleurs, et je me suis dit
alors qu'il existait des sociétés plus archaïques que mes éleveurs
de rennes lapons. C'est ainsi qu'est né le projet d'aller chez les
ïnuits au Groenland.
C'était un voyage nettement plus compliqué. Finalement, je
me suis plutôt orienté vers le Nouveau Québec, où j'avais appris
que les ïnuits avaient été très peu atteints par les développements
miniers, militaires et autres, contrairement aux ïnuits du
Groenland, colonisé par les Danois depuis plus de deux siècles.
Avant de prendre le bateau au Havre, direction le Québec, j'étais
allé voir Paul-Emile Victor, qui m'a formidablement reçu, en me
proposant notamment de m'équiper pour l'excursion en puisant
dans son propre matériel - j'ai pris un anorak, guère davantage...
J'ai mis beaucoup de temps, des mois entiers, pour aller de
Montréal au Grand Nord, car je n'avais pas d'argent, pas de moyen
de transport. Finalement, après bien des péripéties et des rencontres
heureuses, je suis parvenu à Fort-Chimo, et, de là, en traîneau à
chiens, jusqu'au petit village de Quaqtaq. J'y ai été très bien
accueilli, et j'y ai passé un hiver. J'ai réalisé un petit film, que j'ai
présenté en rentrant à Paris à la Société des voyageurs et explora-
teurs français - où il y avait notamment Jean Rouch. C'est le point
de départ de ma vocation.
L'année suivante, je suis retourné au Canada, où j'ai suivi une
scolarité universitaire de maîtrise en anthropologie à l'université de
Montréal, et durant l'été, j'ai pu mener une première vraie recherche
anthropologique. Dans un village, j'ai notamment travaillé avec une
femme, Mitiarjuk Nappaaluk, qui n'avait jamais été scolarisée mais
avait commencé à écrire, en écriture syllabique, un récit romancé
décrivant la vie des ïnuits au moment de l'arrivée des Blancs. C'est à
partir de ce document qu'ensuite j'ai fait ma thèse de doctorat (1).
VOYAGER
Une vie avec les nuits

Par la suite, je suis rentré en France, où je me suis un peu


cherché. L'enseignement de l'ethnologie était très peu développé
alors, et j'ai fait du droit, de la démographie, de la géographie arc-
tique. Plus tard, j'ai eu l'occasion de rencontrer Claude Lévi-Strauss
qui m'a accueilli dans son laboratoire du CNRS. Et c'est à partir de
là que j'ai pu partir en missions de longue durée au Canada. Et je
n'ai plus jamais arrêté. Parallèlement, un département d'anthropo-
logie a été ouvert à l'université de Québec, dont on m'a confié la
direction dans les années soixante-dix. J'y ai fondé le Groupe
d'études inuites et circumpolaires, devenu ensuite Centre interuni-
versitaire d'études et de recherches autochtones (Ciera), qui consti-
tue le plus important centre de recherches sur les sciences sociales
de l'Arctique. J'ai créé aussi une revue, Inuit Studies, et mis en
place des congrès internationaux biennaux (2).

REVUE DES DEUX MONDES - Pourquoi les ïnuits fascinent-ils,


selon vous, les Occidentaux, et ce depuis très longtemps ?
BERNARD SALADIN D'ANGLURE - Je pense d'abord à ceci :
pendant longtemps, nous autres Occidentaux étions incapables,
malgré nos technologies élaborées, de survivre dans un milieu
naturel aussi difficile que le leur. Des centaines de marins et
d'explorateurs sont morts dans les glaces, sur lesquelles survi-
vaient ces individus qui se nourrissaient de viande crue et de
graisse, et se servaient de la neige pour fabriquer leurs maisons. Et
ce n'est que le jour où les Occidentaux ont décidé d'adopter leurs
usages qu'ils ont réussi, eux aussi, à survivre là-bas. Et ils en reve-
naient avec des récits plein d'admiration et de sympathie pour ces
peuples du Grand Nord. Nous avons intégré dans notre vocabu-
laire les mots « igloo », « anorak », « kayak », mais on n'a retenu des
ïnuits que cette merveilleuse technique de survie, tout en nous
disant par ailleurs que ces gens étaient tellement occupés par leur
survie matérielle qu'ils n'avaient pas le temps de penser ou de
s'organiser en société. Mais ce n'est pas du tout ça.

REVUE DES DEUX MONDES - Justement, parlons de ce système


de pensée inuit tel que vous le dessinez, l'expliquez et l'illustrez
d'abondants exemples dans Être et renaître inuit. Vous y soulignez
qu'il n'y a pas, dans la culture des ïnuits, de grand récit originel
qui expliquerait la genèse de l'univers, la création de la terre, de la
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Une v i e avec les ïnuits

présence de l'homme en ce monde. C'est plutôt d'un fourmillement


de petites histoires et de mythes qu 'il s'agit...
BERNARD SALADIN D'ANGLURE - Les religions du livre, les reli-
gions antiques ont ce genre de récits originels fondateurs, et
nous, Occidentaux, y sommes habitués. Mais, chez les ïnuits, ce
n'est effectivement pas le cas. Je pense que les premiers ethno-
graphes, les explorateurs de la fin du XIXe siècle, du début du
XXe, étaient à la recherche de grands récits de ce genre, et que,
désappointés de ne pas en trouver, ils en ont déduit que les ïnuits
n'étaient pas préoccupés par les grandes questions philoso-
phiques auxquelles répondent nos propres textes mythologiques
et religieux.
Dans cette civilisation inuite, il y a en réalité beaucoup
d'implicite, de choses qui appartiennent à l'expérience et aux
connaissances de chacun, et qu'il n'est pas jugé utile de dire.
Ce qui nous déroute également, nous qui appartenons à une
civilisation de l'écriture, et cela depuis plusieurs millénaires, c'est
qu'il n'y a pas chez eux l'habitude de tracer. Par exemple, pour
indiquer un itinéraire, ils ne tracent pas une route, mais ils nom-
ment les lieux où on ne peut pas passer - est alors sous-entendu
que la route passe par les lieux qui ne sont pas nommés.
Pour accéder à leur façon de penser, il faut donc complète-
ment nous départir de notre vision du monde, y compris de cette
dépendance qui est la nôtre vis-à-vis de l'écriture. Alors, peu à
peu, lentement, à force de parler avec eux comme je l'ai fait
depuis cinquante ans, à force de réfléchir sur leurs techniques
- car c'est souvent dans un outil très ordinaire et très quotidien
que vous pouvez déceler un symbolisme qui vous donne la clé
pour comprendre un récit ésotérique -, on assemble entre elles les
observations et les réflexions comme pour constituer un patch-
work, et on voit apparaître une véritable philosophie. Et je dirais
même une philosophie-religion, un peu comme le taoïsme
chinois, qui est la plus religieuse des philosophies. Nous avons
coutume de distinguer ces deux domaines, religion et philosophie,
mais pour les ïnuits, tout est intégré.

REVUE DES DEUX MONDES - Si on essaie néanmoins de trouver


une sorte de principe général, quel pourrait-il être ? Peut-être ce
chevauchement des catégories que vous évoquez à de nombreuses
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Une vie avec les ïnuits

reprises dans votre ouvrage : chevauchement des genres masculin


et féminin, chevauchement des générations...
BERNARD SALADIN D'ANGLURE - Bien qu'il existe des frontières
entre les catégories, effectivement, celles-ci se chevauchent. Là
encore, nous, Occidentaux, appartenons à des sociétés qui tracent
des lignes de frontière. Sur la route, nous traçons un trait blanc
pour indiquer qu'il faut s'arrêter, ou une ligne blanche qu'on n'a
pas le droit de franchir... Les ïnuits n'ont pas cette approche.
Socialement, nous avons l'habitude d'une structure hiérarchique,
une structure d'autorité linéaire, verticale - cette hiérarchie a long-
temps ordonné de façon très stricte les rapports humains et
sociaux en Occident - si un individu contrevenait, une force de
coercition venait tout remettre en ordre.
On n'observe rien de tout cela chez les ïnuits. Et les anthro-
pologues en ont été longtemps décontenancés. Ils recherchaient des
structures, des communautés définies, des groupes tels que la
cellule familiale, mais ne trouvaient rien de cela. Alors, le concept le
plus avancé qu'ils ont pu trouver pour définir la société inuite est la
flexibilité. On disait par exemple : il y a une division sexuelle des
tâches, mais des hommes peuvent accomplir des tâches féminines
et inversement, ces individus constituant des exceptions, des « aty-
piques » selon le terme de Margaret Mead. J'ai essayé de montrer
que ce concept de flexibilité et d'exceptions ne voulait rien dire,
qu'il était très flou. Car lorsque la proportion des « atypiques » peut
atteindre 20 ou 30 % des individus, l'explication ne tient plus.
Pour tenter de comprendre cette société inuite, j'ai donc
commencé par m'intéresser à la question du genre, car on constate
que, dans toutes les sociétés, il existe ce que Georges Balandier
appelle une « sexualisation du monde » : les hommes utilisent les
catégories sexuelles, qui font partie de leur vécu immédiat, pour
penser le monde. Cette différenciation sexuelle des choses est qua-
siment universelle. Et, chez les ïnuits, ces catégories sexuelles per-
mettent de penser toutes les autres. Et à force d'observer et de
réfléchir, s'est imposée à moi l'idée de l'existence d'un troisième
terme. C'est-à-dire qu'au lieu du principe du tiers exclu, que nous
connaissons bien dans la tradition philosophique aristotélicienne et
que nous faisons intervenir dans nos raisonnements logiques ou
mathématiques, existe dans les sociétés inuites un principe du tiers
inclus qui s'incarne en des individus qui ont parfois un statut hié-
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Une vie avec les ïnuits

rarchique surélevé, mais surtout un statut qui englobe les deux


autres - par exemple, le maculin et le féminin. Ces individus sont
les passeurs, les chevaucheurs de frontières, les médiateurs.

Une société faite de chevauchements


REVUE DES DEUX MONDES - Pouvez-vous donner des exemples
concrets de ces chevauchements, de ces individus qui les
incarnent ?
BERNARD SALADIN D'ANGLURE - II y a, par exemple, des personnes
considérées comme ayant changé de sexe au moment de la nais-
sance, et dans une communauté inuite, chacun sait qui ils sont, ils
sont très bien identifiés. On peut mentionner aussi le système de la
transmission du nom, qui permet par exemple de transmettre le
nom du grand-père à une petite-fille considérée comme sa réincar-
nation - les noms n'ont pas de genre. Un enfant, réincarnation d'un
aïeul, peut en outre être appelé « grand-père » par ses frères et
sœurs, et « papa » par sa propre mère, ce qui va à l'encontre de
tous nos principes, même psychanalytiques...
Les ïnuits n'arrêtent pas de jouer sur des chevauchements de
ce type. Mon hypothèse, c'est donc que, au lieu de chercher à
définir chez eux des unités fixes, on doit considérer les chevau-
chements comme constituant la structure même de la société. Un
exemple frappant : dans chaque famille, en moyenne, il y a un
enfant qui a été reçu en adoption, et un enfant qu'on a donné à
une autre famille. Donc, si on considère de façon large la commu-
nauté, toutes les unités familiales finissent par se chevaucher. Cela
forme une structure en marguerite, si je puis dire. Maintenant, si
on considère un village ou un campement, on s'aperçoit qu'en
moyenne 15 à 20 % des individus qui y sont nés vivent ailleurs, et
que 15 à 20 % des individus qui y vivent sont nés ailleurs - c'est
donc un autre chevauchement. J'aimerais, dans un prochain
ouvrage, reprendre tous ces faits et d'autres encore, et essayer de
faire ressortir ces structures en marguerite qui sont le ciment, le
lien social de cette société inuite.

REVUE DES DEUX MONDES - Y a-t-il, de la même façon, un che-


vauchement entre le divin et le terrestre ?
VOYAGEL MÉDIIIR
Une vie avec les ïnuits

BERNARD SALADIN D'ANGLURE - Non, parce que le divin est partout.


C'est une conception animiste des choses, beaucoup plus proche du
proto-taoïsme que de nos formes de pensée judéo-chrétiennes
- d'ailleurs, les ïnuits viennent d'Asie. Pour eux, le spirituel est par-
tout, toute réalité visible et invisible est marquée par l'esprit, sila -
un concept très difficile à traduire, aussi difficile que ce fut naguère,
pour les Jésuites, de traduire en chinois l'idée de Dieu !
Sila, cela veut dire à la fois l'atmosphère, le cosmos, et en
même temps l'intelligence - quelqu'un dénué de sila est fou, comme
un enfant ; en revanche, quelqu'un qui a du sila est sage, c'est un
être cohérent, clairvoyant et structuré. Sila, cela renvoie donc tout
à la fois au plus profond d'un être et au cosmos qui l'entoure.
Pour comprendre cela, il faut comprendre que les ïnuits n'ont
aucun problème à changer d'échelle. C'est là, me semble-t-il, une
de nos grandes faiblesses, à nous, Occidentaux modernes, que de
tout considérer à échelle humaine. L'infiniment petit, nous le lais-
sons aux biologistes et à leurs microscopes, et l'infiniment grand,
nous le laissons aux astronomes et à leurs lunettes astronomiques
- nous ne considérons que le réel, le visible.
Les ïnuits, eux, ont développé une capacité étonnante à
changer d'échelle. Prenez l'image de l'âme qui est la leur : elle est
constituée par une miniature du corps de l'individu, appelée « âme
double », logée dans une bulle remplie d'air, elle-même logée dans
le corps humain, quelque part du côté de l'aine. Et cet air dans
lequel baigne l'âme, dans sa bulle, provient du jour de la naissance
de l'individu, qui est donc marqué de façon très puissante et toute
sa vie durant par le temps qu'il faisait ce jour où il est né. Le jour
de sa mort, quand la bulle éclate, la miniature s'échappe et part
mener une vie sans fin dans l'au-delà éthéré, terrestre et sous-
marin, où régnera le même temps que le jour de sa naissance.

REVUE DES DEUX MONDES - Peut-on parler d'une vision


cyclique des choses ?
BERNARD SALADIN D'ANGLURE - Tout à fait. C'est vrai pour la
succession des saisons et avec elle la succession du jour et de la
nuit. Les ïnuits revivent, dans le cycle annuel des saisons, la cosmo-
genèse. De la même façon que l'ontogenèse (3) est pensée comme
la cosmogenèse, et inversement. Cela ne veut pas dire que les
ïnuits n'ont pas conscience de l'Histoire, mais en termes de valeurs,
Une vie avec es nuits

si un cycle s'arrête, c'est en quelque sorte la fin de l'Histoire. Cette


notion de cycles va de pair avec l'idée de la réincarnation : chaque
réincarnation boucle un cycle et en ouvre un nouveau.

REVUE DES DEUX MONDES - Qu'en est-il de l'au-delà des Inuits,


que vous mentionniez tout à l'heure ?
BERNARD SALADIN D'ANGLURE - II est en rapport avec l'invention
de la mort, ce qui me paraît, philosophiquement, une idée très
avancée. Pour nous, Occidentaux, la mort est une punition, un
rachat. Pour les Inuits, la mort et la guerre ont sauvé l'humanité
d'une expansion dangereuse, d'une multiplication des individus qui
menaçait leur survie. Lorsque la mort n'existait pas encore, on ne
parlait pas de l'au-delà, l'humanité se multipliait simplement.
L'invention de la mort a été nécessaire pour alléger le poids de
l'humanité. Mais qu'allaient devenir ces individus ? Eh bien, leur vie
se prolonge dans un au-delà, qui peut être terrestre ou sous-marin.

Propos recueillis par Nathalie Crom

1. Il y a trois ans, Bernard Saladin d'Anglure a fait publier ce texte, signé Mitiarjuk
Nappaaluk, sous le titre Sanaaq, du nom de l'héroïne de ce « premier roman
inuit » (Stanké, 2003).
2. Le 15e congrès se tiendra pour la première fois en France, en octobre prochain,
au nouveau musée du quai Branly.
3. L'ontogenèse décrit le développement progressif, par une suite de transforma-
tions, d'un être vivant, dès sa conception, à partir du moment où l'œuf est fécondé
jusqu'à l'état adulte.

• L'anthropologue et ethnologue Bernard Saladin d'Anglure jouit d'une réputation


internationale de pionnier dans le domaine des études inuites. Né en France, en
1936, ancien assistant de Claude Lévi-Strauss, titulaire d'un doctorat en ethnologie
de l'École pratique des hautes études de Paris (1971), il voyage et séjourne chaque
année, depuis près de cinquante ans, dans le Grand Nord canadien, au Nunavik et
au Nunavut, notamment à Igloolik et sur l'île de Baffin. Bernard Saladin d'Anglure
a par ailleurs enseigné pendant trente ans l'anthropologie à l'université Laval de
Québec, à laquelle il est toujours associé. Il fait paraître aujourd'hui être et renaître
inuit. Homme, femme ou chamane (préface de Claude Lévi-Strauss, Gallimard, « le
Langage des contes »), un ouvrage passionnant, né de sa fréquentation intime des
peuples du Nord, de sa connaissance directe et profonde de leur tradition orale et
de leurs mythes.

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