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Résumé
Résumé
Introduction
Dans notre travail, nous allons essayer de faire le bilan en terme d’attractivité des 16
régions marocaines pour pouvoir dégager des profils de nos régions, à travers une étude
statistique en analyse en composantes principales (ACP), en explicitant les variables de leur
attractivité, ensuite et en partant de ce diagnostic, nous allons essayer de proposer des mesures
1
Rappelons au passage que la notion de compétitivité et d’attractivité sont très souvent confondues, alors que
la première s’applique à l’entreprise, la deuxième s’applique aux territoires.
2
Même si la constitution de 2011, a instauré le principe de subsidiarité entre régions et a créé un fonds de
solidarité interrégionale et un autre de mise à niveau social, force est de constater que l e déséquilibre entre
les régions est tellement considérable pour qu’il puisse être annihilé par de telles mesures.
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pour accroître l’attractivité globalement et surtout pour réduire les écarts de celle-ci entre les
régions marocaines.
1-Définitions de l’attractivité
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Ingallina P. (2007), « L’attractivité des territoires », in L’attractivité des territoires : regards croisés, séminaire
organisé par le Plan Urbanisme Construction Architecture, février-juillet.
5 Voir par exemple, Dupré A. (2010), « Attractivité : sept familles de territoires en Rhône-Alpes », Étude
réalisée par l'Insee Rhône-Alpes en partenariat avec la Région Rhône-Alpes. Mars 2010.
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-Choix et calculs d'indicateurs : Pour chacune des 16 régions, sur la période 2009-2010,
nous avons calculé les indicateurs d’attractivité suivants :
-La part de la population adulte (âgée entre 19 et 55) dans la population totale,
-Le taux d’accroissement de la population totale entre les deux recensements (1994 et 2004).
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Il s’agit des habitants qui ont changé leur région de résidence entre 1999 et le recensement 2004. C’est la
seule donnée qui nous été disponible de calculer pour mesurer l’immigration.
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Nous aurons souhaité disposer d’autres indicateurs, mais nous n’avons pas pu les mobiliser,
fautes de données, comme par exemple :
-La part des implantations des entreprises issues des investissements étrangers,
Certaines variables calculées, seront par la suite abandonnées, car elles ne sont pas
représentatives de la réalité qu’elles sont censées décrire. A titre d’exemple, le PIB qui
mesure la richesse produite, se trouve biaiser par les activités informelles, et vu la part
importante et surtout inégales de celles-ci dans les régions marocaines, la mesure de la
richesse économique régionale par le PIB est faussée. Pareil, pour l’arrivée de touristes, les
statistiques nous renseignent sur la fréquentation des établissements classés, or, en réalité,
nous savons que beaucoup de touristes, surtout les locaux, ne se logent pas tous dans des
hôtels classés. Le même raisonnement s’applique à bien d’autres indicateurs, d’où la nécessité
de procéder à une première sélection des variables retenues.
Après l’élimination des indicateurs biaisés (la part du PIB, la part du PIB du secteur
primaire, la part du PIB du secteur secondaire, la part du PIB du secteur tertiaire, la proportion
d’arrivées de touristes dans les établissements classés,). Nous avons retenu in fine 11
variables significatives et représentatives des quatre volets de l’attractivité à savoir : La
densité, la part de la population adulte, le taux de mortalité infantile, la proportion de la
population analphabète, la proportion des bacheliers, l’indicateur de développement humain
(IDH), le taux d’urbanisation, le taux d’activité économique, la proportion des agences
bancaires implantées, la part des créations d’entreprises, la part des étudiants inscrits aux
établissements de l’enseignement supérieur.
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Une fois nous avons réuni les variables de l’attractivité, nous avons vérifié au préalable, la
réalisation des conditions sous-jacentes que demande la pertinence de l’ACP7 (voir tableau 1
et annexe 2).
Le coefficient KMO est de 0,805, c’est un niveau méritoire pour opérer la factorisation, par
ailleurs, le test de sphéricité corrobore la pertinence de la factorisation dans notre cas.
Selon la méthode du coude, deux axes factoriels seront retenus, ils expliquent 74 % de la
variance (ils restituent 74 % de l’information, donc un niveau important voir annexe 2) :
7
-Plusieurs variables sont corrélées,
-L’indice de KMO (Kaiser-Meyer-Olkin) qui doit tendre vers 1.
-Le test de sphéricité de Bartlett. : Si la signification (Sig.) tend vers 0.000, c’est très significatif
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Component
1 2
-Le premier axe est corrélé (positivement ou négativement) avec des variables comme la : la
part de la population adulte, l’indicateur de développement humain (IDH), le taux de mortalité
infantile, la proportion de la population analphabète, le taux d’urbanisation, la proportion des
bacheliers.
-Le deuxième axe est positivement corrélé avec les variables suivantes : la densité, la
proportion des agences bancaires implantées, la part des créations d’entreprises, la part des
étudiants inscrits aux établissements de l’enseignement supérieur. En d’autres termes, le
premier axe regroupe les indicateurs d’attractivité démographique et sociale (que nous le
nommerons par la suite, l’axe d’attractivité sociodémographique) alors que le second, est
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constitué par les indicateurs d’attractivité économique (présentielle comme résidentielle) que
nous le désignerons par la suite, l’axe d’attractivité économique.
Figure 1 : Carte factorielle des régions marocaines selon les axes d’attractivité
L’analyse statistique de l’attractivité des régions marocaine a révélé un net clivage entre
la région du Grand-Casablanca et les reste des régions. Pour juguler le déficit en matière
d’attractivité de la quasi-totalité des régions marocaines, il est évident, qu’au moins dans une
première étape, les pouvoirs publics doivent revoir leurs politiques successives en matière
d’aménagement du territoire qui n’ont fait que creuser les écarts en termes d’attractivité entre
les régions du Grand Casablanca et le reste des régions, en marginalisant ces dernières, en
adoptant une nouvelle politique publique. Le rôle indéniable des pouvoirs publics dans l’effort
d’accroissement de l’attractivité des régions marocaines ne doit pas pour autant exempter la
responsabilité de la composante locale (entrepreneuriats local, pouvoir local, société civile…)
dans l’amélioration des capacités attractives de leur territoire.
Le rôle des pouvoirs publics en matière d’attractivité des régions doit, à notre sens
porter sur trois volets principaux, à savoir :
Sans minimiser les efforts fournis par le Maroc pour récupérer le retard accusé dans ce
domaine (Programme National des Routes Rurales I et II, la construction de 160 km
d’autoroutes par an, la construction de nouveaux ports et d’aéroports, le Programme
d’Electrification Rurale Globale, La généralisation de l’accès à l’eau potable et l’Initiative
Nationale pour le Développement Humain, etc.), force est de constater que nombreuses
régions restent encore très sous équipées.
-Une redéfinition des contours des régions marocaines fondée sur la métropolisation,
c’est-à-dire, que chaque région doit être constituée autour d’une ou deux villes métropoles. En
effet, les métropoles concentrent les activités de commandement (économiques, politiques,
culturelles...) et les fonctions tertiaires supérieures et l’effort de construction d’infrastructures,
et en cela, elles sont fortement attractives pour les populations et par conséquent, le lien
positif entre métropolisation et attractivité est manifeste8. Par ailleurs, notre analyse a montré
que les régions marocaines les plus attractives, à savoir la région du Grand-Casablanca et la
région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaïre sont celles dont le chef-lieu est une métropole
(Casablanca et Rabat) et a contrario les régions ne contenant que des petites et moyennes
villes (Tadla-Azilal et Taza-Al-Hoceima-Taounate, par exemple) sont les moins attractives. Il
en résulte que l’actuel découpage des régions est à revoir, en ce sens, le Maroc doit
commencer par baisser le nombre actuel de région, car il nous semble, qu’un nombre de
moins de dix régions sera plus adapté9 à la réalité marocaine, ensuite, il faut se tâcher à définir
les nouvelles régions de telle sorte que chaque région doit contenir au moins une ville
métropole.
8
Geppert A. (2007), « Attractivité en absence de métropolisation : le problème des villes moyennes », in
L’attractivité des territoires : regards croisés, séminaire organisé par le Plan Urbanisme Construction
Architecture, février-juillet, pp 121-123.
9
L’effectif de la population dans la plupart des régions ne justifie pas un tel nombre de région et de toute
façon, un nouveau découpage s’impose, pour regrouper les régions du Sud dans une seule région pour se
conformer à la résolution de l’autonomie élargie proposé par le Maroc.
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régional en matière financière. Même s’il paraît peu probable que la loi va aller jusqu’à
accorder aux régions la liberté de décider leur propre fiscalité. Les pouvoirs publics doivent
être conscients du rôle décisif que pourra jouer une fiscalité différentielle pour combler les
écarts d’attractivité entre les régions marocaines, en instaurant des taux d’imposition
avantageux pour encourager les entreprises d’aller s’installer dans les régions jugées
défavorisées. En d’autres termes, l’Etat va établir une liste des Régions d’Investissement
Prioritaires (RIP) dans lesquelles les taux d’imposition appliqués aux entreprises seront
inférieurs aux taux nationaux. Il ne s’agit pas de porter atteinte, ni à l’Etat jacobin, ni au
principe d’équité et de péréquation entre régions et entre citoyens, dans la mesure où cette
fiscalité discriminatoire doit être limitée dans le temps et ne portera que sur certains impôts
sur les entreprises (notamment l’impôt sur les sociétés et la taxe professionnelle). C’est une
pratique qui s’apparente avec la politique des zones franches instituées en 1995 et qui a en
plus l’avantage de permettre aux régions de drainer l’investissement des nationaux. Et si on
fait un premier bilan des bienfaits économiques et sociaux de l’expérience de la zone franche
de Tanger sur la ville et sur la région du Nord, on ne peut être que favorable à la mise en place
de cette mesure de fiscalité différentielle, qui a bien fait ses preuves dans plusieurs cas10.
10
Dans ce domaine l’exemple de l’Irlande est très éloquent, ce pays économiquement modeste dans les années
1980, pratiquera une fiscalité très basse (un taux d’imposition sur les sociétés de 12,5 %) au début des années
1990 et deviendra très attractif aux grandes multinationales, politique qui va avoir un impact très positif sur la
croissance et sur l’emploi et du bien-être dans ce pays.
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-l’entrepreneuriat local :
Le capital doit croire en les capacités et le potentiel de sa propre région par l’investissement et
la création d’entreprises génératrices de revenus et d’emploi pour la région. Cette prise de
conscience de la responsabilité sociétale de l’entreprise envers son territoire est capitale pour
la réussite de ce projet de régionalisation avancée.
Par le pouvoir local, il faut entendre les élus locaux et les autorités locales. Le pouvoir local
est dépositaire de ce grand projet, dans le sens où il doit l’épauler et s’atteler à sa réussite. Car
les bienfaits escomptés toucheront toutes les composantes de son espace, ce pouvoir local en
premier chef. L’amélioration de l’attractivité de la région est synonyme d’une augmentation
du budget local grâce aux recettes issues des impôts sur les entreprises (la patente, l’impôt sur
les sociétés, l’impôt sur le revenu) et les taxes à la consommation et d’autres revenus (du fait
d’une arrivée massive de touristes). En outre, elle constituera un rempart au fléau du
chômage. L’impact positif va au-delà de cet aspect économique.
-le citoyen
Le citoyen doit être au cœur de ce mouvement qui en train de transformer sa région. Car, il
est à la fois :
-l’entrepreneur qui va investir dans les activités parallèles pour augmenter ses revenus et créer
de la richesse et de l’emploi pour ces concitoyens ;
- l’élu local qui doit être au service de projet, qui tachera, par ses décisions à son bon
déroulement et sa réussite qui fera son affaire;
-la force de travail et le capital humain qui participera à édifier cette nouvelle économie;
-et il est enfin, la finalité pour laquelle le projet de la régionalisation avancée à été conçu,
pour constituer un tremplin pour le développement humain de tous les citoyens de la région.
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Conclusion
Bibliographie
C. Brutel, (2011), « Jeunes et territoires: l'attractivité des villes étudiantes et des pôles
d'activité », Publication de l’Insee.
Haut Commissariat au Plan. (2010), « Le Maroc des chiffres », annuaire statistique, 168 p.
Haut Commissariat au Plan. (2009), « Les indicateurs sociaux du Maroc en 2009 », rapport
statistique, 249 p.
Correlation Matrix
Densité Part Taux (%) Part Proportio Taux Taux Proport Part (%) des IDH Proporti
(H/Klm* (%) de de (%) des n (%) des d’activité d’urban ion des créations on (%)
Klm la mortalité bacheli analphabè (%) isation agences d’entreprises d’étudia
Populat infantile ers tes (%) bancair nts
ion es (%)
adulte
Densité
1,000 ,383 -,502 ,572 -,530 -,110 ,423 ,917 ,941 ,439 ,420
(H/Klm*Klm)
Part (%) de la
,383 1,000 -,784 ,517 -,403 -,110 ,534 ,308 ,341 ,714 ,109
Population adulte
Taux (%) de
-,502 -,784 1,000 -,659 ,562 ,225 -,543 -,477 -,469 -,744 -,275
mortalité infantile
Proportion (%)
-,530 -,403 ,562 -,815 1,000 ,635 -,868 -,525 -,562 -,777 -,288
des analphabètes
Taux d’activité
Corrélation -,110 -,110 ,225 -,552 ,635 1,000 -,677 -,262 -,249 -,449 -,305
(%)
Taux
d’urbanisation ,423 ,534 -,543 ,836 -,868 -,677 1,000 ,453 ,489 ,763 ,330
(%)
Proportion des
agences bancaires ,917 ,308 -,477 ,652 -,525 -,262 ,453 1,000 ,973 ,327 ,660
(%)
1,00
IDH ,439 ,714 -,744 ,653 -,777 -,449 ,763 ,327 ,383 ,003
0
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Proportion (%)
,420 ,109 -,275 ,585 -,288 -,305 ,330 ,660 ,584 ,003 1,000
d’étudiants